Lumières N° 15 - JUIN 2016
- 19 €
CAHIER TECHNIQUE
Mesure de l’IRC des LED PROJETS
Barrières lumineuses (ABEL) Grand Stade de Lyon (THORN)
Dossier
Plateformes logistiques et entrepôts
Éditorial
par Isabelle Arnaud rédactrice en chef
Affichez la couleur ! © 123RF
P Directeur de la publication Jean Tillinac Edition 3e Médias 39, rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud +33 (0)1 40 37 41 70 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène et Vincent Laganier (Light Zoom Lumière) Abonnements Solène Collat Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 scollat@filiere-3e.fr Correctrice Catherine Legrand, Littera legrand@littera-sarl.com Conception et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression Imprimerie Chirat 42540 Saint Just La Pendue Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : juin 2016 ISSN : 2259-3772
ar ces temps de morosité ambiante, où le temps s’associe à la crise pour prolonger une hibernation déjà interminable, affichons la couleur ! À l’instar des industriels qui ont montré, tant à Light+Building qu’au Salon des maires et des collectivités locales, des produits de qualité, dotés de performances améliorées, qui communiquent entre eux aussi bien en éclairage intérieur qu’en éclairage extérieur. Et si la connectivité, dont on a tant parlé, transforme, au nom de la maîtrise de l’énergie mais aussi du bien-être, les lumières d’aujourd’hui et de demain, la création et l’inventivité ont renouvelé le design pour mieux accompagner les architectures et les paysages urbains comme en témoignent le projet d’Abel présenté dans ce numéro ou le concept eXtimité imaginé par Roger Narboni pour Technilum. Cependant, comment appréhender la qualité des produits sans connaître ni appliquer les règles normatives qui les concernent ? La connectivité, à ce sujet, ne peut guère nous aider et le chemin est encore long, voire compliqué, pour accéder à la connaissance. C’est ce que nous avons tenté d’accomplir via notre Cahier technique, où vous pourrez constater que les avancées de la technologie sont évidemment plus rapides que celles de la normalisation. Alors que les LED gagnent manifestement du terrain dans tous les domaines, certains critères qui déterminent leurs performances, et donc leur sélection, ne correspondent plus à la réalité. C’est le cas de l’IRC dont la méthode de calcul, on le sait depuis longtemps, n’est pas adaptée à cette nouvelle technologie. Pourtant, des propositions pertinentes ont été formulées mais, faute de consensus, on continue à faire appel à une formule inadéquate. La Commission internationale de l’éclairage, dont la communication sur le sujet est restée en demi-teinte, nous redonne cependant espoir en annonçant que les deux groupes de travail, qui planchent sur le sujet, rendront leurs rapports d’ici la fin de l’année 2016. S’appuyant sur les tout récents travaux de sa cousine américaine l’Illuminating Engineering Society et le rapport TM-30, la CIE aurait enfin décidé d’afficher la couleur !
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 3
- JNL 2016 : des rencontres axées sur l’expérience
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Abel : Des « barrières » lumineuses pour protéger les Cyprianencs
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Thorn : Stade des lumières à Lyon
© François David
Roger Narboni
- LEDVANCE se lance !
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- Concours PHOTO LUMIERES : avis aux amateurs !
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- REGENT se développe en France
architecturales, sensations
Dossier 20
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- Palmarès Concours Lumières 2016
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- Feilo Sylvania : une nouvelle entité de l’éclairage
Cahier technique 35 La qualité de la couleur : méthode de calcul de l’IRC
Plateformes logistiques et entrepôts
Entretien Christophe Luquet Concepteur lumière, DYNALighting
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© Trilux
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© Megaman
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© Regent
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Showroom 32 Modular : Lumières
© Modular
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Designer 31 L’intimité liée aux autres
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© Office du Tourisme du Grand Lyon - Centre de congres de Lyon
© ABEL. Photo Xavier Boymond
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Projets
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Actualités
© Gilles Di Nallo / Kaory Studio
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Lumières Sommaire
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- Enquête produits Des gammes étanches, à longue durée de vie pour des efficacités élevées
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- Le défi de la logistique : des bâtiments écologiques
Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg
Produits 44 Nouveaux produits
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42 Zoom
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- Dominique PAQUIER, expert éclairage du Groupe « Solutions techniques » du Pil’es
55 Rendez-vous
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58 Index des entreprises
Retour sur light+building
Retro R ue vt reoz u lvae zv el ras ivoenr sei o bn o oekb o su o rk w su wrwl. uf im l i ieerree-s3. ef i. lfire/ rl e u -m3iee.rfer s - 3 e 4 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
Lumières Actualités
JNL 2016 : des rencontres axées sur l’expérience révues les 12 et 13 septembre prochains, les Journées nationales de la lumière de l’Association française de l’éclairage auront lieu cette année à Lyon(1) sous la présidence de Michel Francony. Marie-Pierre Alexandre, secrétaire générale de l’AFE, nous livre les grandes lignes du programme.
Quels sont les paramètres qui ont guidé le choix des conférences des JNL 2016 ? Au-delà des deux grands thèmes incontournables Éclairage intérieur / Éclairage extérieur, nous avons souhaité cette année que les conférences s’appuient sur des expériences concrètes. Les technologies évoluent très vite et le fossé se creuse entre les produits mis sur le marché et la réalité terrain. Le parc installé est encore trop vieux, les installations trop énergivores. Il nous a paru essentiel d’insister sur l’urgence de la rénovation et d’en démontrer la faisabilité. Ainsi, les intervenants détailleront des cas pratiques tant en éclairage public qu’en éclairage intérieur, avec des présentations internationales et nationales. Y seront notamment abordés : l’état des lieux des infrastructures d’éclairage public en France (réseaux, gestion directe et déléguée, rénovations, installations neuves, raccordements, perspectives à court et moyen terme, les chiffres et les freins), la normalisation et les textes réglementaires, les investissements obligatoires à venir, les solutions de financement des travaux de rénovation, et, bien entendu, les retours d’expérience des collectivités. Il s’agit là de deux des trois séances plénières du premier jour… En effet, et j’en profite pour souligner qu’il n’y aura pas cette année de doubles conférences, ce qui permettra aux participants de suivre toutes les séances ; j’y reviendrai à propos de la deuxième journée. Le congrès va s’ouvrir avec un thème au cœur de nos préoccupations, « la lumière et les besoins humains », avec, en avant-première, des résultats d’études faites sur la lumière et la vision, en particulier des travaux réalisés avec le ministère de la Santé et l’Institut de la Vision. On pourra également écouter des présentations portant sur la lumière et l’environnement – effets visuels et non visuels des LED, lumière bleue, papillotement... – accompagnées là encore de cas pratiques. Une partie applicative sera dédiée à l’éclairage intérieur et à l’efficience visuelle avec une approche sociologique du comportement des usagers. Le 13 septembre s’articule un peu différemment, quelles en sont les particularités ? Cette deuxième journée comprend deux nouveautés, les Trophées de l’Éclairage et un espace dédié aux démonstrateurs de solutions innovantes qui se déroulent en parallèle de trois séances plénières. Pour la première fois, des trophées de l’éclairage innovant et durable seront remis lors de ces journées. Organisés avec plusieurs partenaires (Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales [SNDGCT], l’ADEME, la FNCCR, les techniciens territoriaux de France [ATTF], l’éco-organisme Récylum), ces trophées ont pour but de mettre en valeur les pratiques innovantes et exemplaires des collectivités locales françaises. Un prix sera attribué dans chacune des trois catégories : éclairage intérieur, éclairage public et mise en valeur du patrimoine, ainsi que des mentions spéciales. La cérémonie de remise des trophées se déroulera à partir de midi. Dès le lundi, les congressistes auront l’opportunité de découvrir les démonstrations d’innovation dans un espace dédié et assister à des conférences
© Office du Tourisme du Grand Lyon - Centre de congres de Lyon
© AFE
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de présentation de ces innovations, qui se tiendront le mardi matin (deux séances d’une heure trente). Cet événement est organisé en partenariat avec le Cluster Lumière. Sur quels thèmes porteront les séances plénières de cette journée ? Les lumières intelligentes et la connectivité se trouveront au cœur des conférences. En éclairage extérieur, on y traitera des investissements obligatoires et durables : travaux et investissements nécessaires à la transition vers la connectivité (réseaux, exploitation, pilotage...) ; de la transition numérique et du cadre juridique : investissements, modèle économique et contribution des services intégrés, compatibilité des réseaux et systèmes LED. Des retours d’expérience de villes rurales françaises et étrangères viendront appuyer les débats. En intérieur, l’accent sera mis sur le modèle économique du smart building (investissement et financement), les cas pratiques sur le bâtiment à énergie positive et le smart lighting. La troisième séance offrira une tribune aux collectivités et maîtres d’œuvre pour valoriser l’efficacité énergétique et environnementale via leurs retours d’expérience afin d’aider leurs pairs à construire une véritable démarche exemplaire d’éclairage, puis à la valoriser au niveau européen : définition des besoins humains et protection de la biodiversité, qualité des appels d’offres et des matériels d’éclairage, compétences des acteurs, schémas de contractualisation, valorisation du projet en aval et certification ISO… www.jnl-afe.fr/lyon2016
(1) Centre régional AFE Rhône-Alpes : président Alain Van Der Ham.
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Lumières Actualités
LEDVANCE se lance !
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ès le mois de janvier, Osram a annoncé que sa division d’éclairage général serait désormais rebaptisée « LEDVANCE ». La scission ne sera officielle d’un point de vue légal qu’en date du 1er juillet 2016. Lors du salon Light+Building, Jean-Marc Vogel, président d’Osram France et du Benelux, a accordé une interview exclusive à Lumières.
Même si la marque Ledvance est déjà connue, pouvez-vous nous rappeler la genèse de son nom ? En effet, Light+Building 2016 a vu naître Ledvance et nous avons pu partager cet événement unique avec nos visiteurs accueillis sur notre stand et leur présenter en avant-première de multiples innovations. Le périmètre de « LEDVANCE » – contraction de « LED », marqueur de notre cœur de métier, et de « ADVANCE » qui affiche les ambitions de l’entreprise à être un moteur de l’industrie de l’éclairage et voire au-delà – couvre l’éclairage général, notamment les lampes traditionnelles et LED, les luminaires standard, les alimentations ainsi que des produits connectés. Les lampes et alimentations seront commercialisées sous la marque Osram, les luminaires sous Ledvance-Osram. Ledvance rayonne de ses équipes de vente professionnelle (trade) et grand public (retail), héritage d’Osram, et occupe une place de leader global définitivement focalisé dans le secteur de l’éclairage. L’agilité et le focus de
l’entreprise permettront d’adresser un marché en pleine mutation stimulé par l’électronique et la digitalisation. À quels domaines d’application les différentes familles de luminaires Ledvance sont-elles dédiées ? Ces luminaires trouvent leur application dans de nombreux domaines tels que les bureaux, les infrastructures (hôpitaux, centres logistiques, hangars industriels, écoles…), les commerces, les circulations. Les luminaires Ledvance (1) seront disponibles dès le 1er juillet 2016. La gamme s’enrichira en largeur et en profondeur et intégrera les fonctions de communication requises pour une interface intelligente avec le monde digital. Comment se positionne Ledvance ? Ledvance détient tous les ingrédients indispensables à la satisfaction de nos clients : un portfolio attractif qui s’étoffe et se voit complété par une gamme de produits intelligents, des équipes dynamiques et ouvertes aux changements, une mise sur le marché lisible au travers de nos distributeurs et toutes les compétences nécessaires à la couverture de la chaîne de valeur (R&D, usine, centre logistique). En France, nous conservons les sites de Rosny et de Molsheim. Par ailleurs, nous disposons d’une expérience clients solide et pérenne ainsi que d’un excellent accès au marché, grâce à des réseaux de distribution étendus. Nous connaissons les exigences du marché de l’éclairage général et sommes ainsi en mesure de répondre aux demandes individuelles de nos clients. Pour nous, faire avancer la lumière est plus qu’une promesse. C’est une attitude. (1) Voir page 45, l’article Produits. www.ledvance.fr
Le Syndicat de l’éclairage présente deux guides au SMCL
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e Syndicat de l’éclairage a présenté au Congrès et au Salon des Maires et des collectivités locales 2016 le nouveau guide des bonnes pratiques en éclairage public, réalisé avec l’AMF. L’éclairage public est un des équipements publics les plus vétustes des communes françaises. Vieillissantes, énergivores, 75 % des installations ont plus de 25 ans. Les conséquences impactent directement le budget des collectivités : 48 % de leur consommation électrique sert à éclairer les rues. Passer d’un équipement de plus de 25 ans aux solutions LED les plus performantes permet de diviser par 3, voire par 4, la consommation d’énergie dédiée à l’éclairage public. La rénovation de l’éclairage public est un levier encore peu exploité par les collectivités pour faire des économies d’énergie. Pourtant, l’éclairage public est au carrefour d’enjeux cruciaux : environnementaux (maîtrise de la consommation d’énergie, diminution des nuisances lumineuses), sociaux (sécurité des espaces, confort) et économiques (diminution des factures, investissement économiquement rentable) ; il met en valeur le patrimoine particulièrement riche de nos territoires.
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Bien éclairer les bâtiments publics concentre plusieurs enjeux cruciaux pour les collectivités. Un nouveau guide du Syndicat de l’éclairage, à destination des élus, maîtres d’ouvrages, concepteurs, présente ces enjeux. Il est rarement question de cet « éclairage public intérieur » qui semble aller de soi et pourtant rarement privilégié dans le cadre d’une rénovation énergétique, alors que c’est l’usage qui a le meilleur retour sur investissement dans le cadre d’une rénovation. « L’éclairage intérieur des bâtiments publics est un enjeu énergétique du bâtiment » . Mais l’aspect énergétique n’est que la partie émergée de l’iceberg : il existe d’autres bénéfices bien plus importants. Or, c’est aux élus que revient la responsabilité d’offrir les meilleures conditions possibles aux générations futures et de les accompagner dans leur parcours grâce à un environnement de travail de qualité. Dans ce contexte, les mairies, départements et régions doivent accorder une attention particulière à l’éclairage des écoles, collèges et lycées. www.syndicat-eclairage.com
Concours PHOTO LUMIERES : avis aux amateurs !
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a revue Lumières lance un concours photos de réalisations, réservé aux photographes non professionnels : chargés de projets, commerciaux, ingénieurs, etc., travaillant pour un fabricant de matériel d’éclairage. Nous lançons un appel à candidature pour des projets réalisés en éclairage extérieur et intérieur, uniquement en France. Les photos seront sélectionnées par les fabricants de matériel d’éclairage avec un maximum de 3 projets par entreprise et envoyées à la rédaction : lumieres.redaction@filiere-3e.fr, avant le 15 octobre. Pré-requis : chaque photo doit être en haute définition (format JPG 300 DPI) et accompagnée d’un résumé descriptif du projet d’éclairage. Prix : le lauréat de chaque catégorie verra son projet publié sur 2 pages dans Lumières en 2017.
© ©Nathan Hausermann
La société Ragni a bien voulu accepter de se prêter à une avant-première ; le gagnant du concours interne : Nathan Hausermann, pour une réalisation signée Sotero Lighting.
Mise en lumière de l’aire d’autoroute de Bursins L’aire d’autoroute de Bursins est située à mi-chemin entre Genève et Lausanne. Extrêmement fréquentée aussi bien le week-end, pendant les vacances et en semaine, c’est la seule sur cette zone avec station-service, restaurant, etc. L’éclairage se voulait à la fois efficace et agréable, avec des luminaires sympathiques pour redorer l’image de l’endroit et le rendre plus attrayant. 66 Margo ont remplacé de vieux luminaires, mais les mâts sont restés : éclairage à 360° avec 8 pétales, soit 24 LED, réglés à 41 W avec une température de couleur de 3 500 K. Parfois, la modularité du luminaire Margo a permis de varier les configurations en fonction des emplacements des points lumineux : certains ont un éclairage à 180° avec des pétales factices. Sur les différents parkings, 36 luminaires ont un abaissement programmé : réduction de 50 % entre minuit et 5 h du matin pour favoriser le repos des hommes et des animaux.
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 9
REGENT se développe en France
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rrivé à la tête de Regent France en septembre 2014, Bruno Touzery, directeur général, a entrepris une restructuration de l’entreprise dans l’hexagone, tant en termes d’équipes que de stratégies commerciales, avec, à la clé, de nouveaux locaux près de Bastille. Il détaille pour nous les récents déploiements qu’il a mis en œuvre.
© Regent
Comment se positionne Regent sur le marché de l’éclairage, et en particulier en France ? Regent, créée en 1908, est dirigée en Suisse par la quatrième génération de propriétaires fondateurs et réalise un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros environ dont 40 à l’export et 9 millions sur le territoire français. En Suisse, les produits sont très connus des installateurs alors qu’en France ils s’adressent surtout à la prescription, architectes, bureaux d’études, concepteurs lumière. Ces dernières années ont vu la marque gagner en notoriété, en particulier en province et, dès mon arrivée, il y a deux ans, j’ai souhaité
© Regent
Lumières Actualités
renforcer la présence de Regent à Paris et dans la région parisienne, à la fois géographiquement et en termes de force de vente. Concrètement, comment se sont traduits ces développements ? Notre équipe commerciale a accueilli quatre personnes de plus sur Paris et d’autres recrutements se feront d’ici cet été pour développer certains secteurs et compléter l’équipe commerciale qui intervient en province. En parallèle, nous avons réorganisé le back office avec, là aussi, des personnes arrivées en renfort au suivi logistique et administratif, en support technique pour accompagner les projets de nos clients et augmenter notre capacité à répondre à leurs besoins. De plus, je me suis engagé à changer l’image de Regent qui était encore perçu comme le spécialiste du lampadaire sur pied destiné à l’éclairage du poste de travail. Or, les solutions Regent, surtout depuis l’arrivée de la LED, proposent des luminaires avec des typologies très diversifiées qui conviennent à un large panel d’applications dans le tertiaire. Quelles réalisations par exemple ? Aujourd’hui, nous travaillons sur de nombreux projets tels que des Ehpad, musées, magasins, écoles. Nous avons notamment réalisé récemment l’éclairage du groupe scolaire Niki-de-Saint-Phalle à Saint-Denis (SeineSaint-Denis), construit par l’architecte Paul Le Quernec, avec des solutions LED en parfaite harmonie avec les rondeurs architecturales de l’école. Nous nous développons également sur le marché du shop & retail, notamment grâce aux produits de la marque RD Leuchten récemment acquise par Regent. Dans le même temps, nous allons renforcer notre réseau de distribution et développer notre communication auprès des maîtres d’ouvrage. C’est pour cette raison que nous sommes désormais installés au cœur de Paris afin de permettre à nos clients de venir nous rencontrer et découvrir nos produits plus facilement. Régent 38 bis, boulevard Beaumarchais - 75011 Paris Tél. : 01 45 72 46 88
www.regent.ch.fr
Olafur Eliasson
Le Versailles dont j’ai rêvé est un lieu qui responsabilise chacun. Il invite les visiteurs à prendre le contrôle de leur expérience au lieu de simplement consommer et être éblouis par la grandeur. Il leur demande d’ouvrir leurs sens, de saisir l’inattendu, de flâner à travers les jardins, et de sentir le paysage prendre forme à travers leur mouvement. Pour mon exposition cet été, je réalise dans le château une série de subtiles interventions spatiales en déployant des miroirs et des lumières ; dans le jardin, j’utilise le brouillard et l’eau pour amplifier le sentiment d’impermanence et de transformation. Les œuvres diluent l’agencement formel des jardins tout en faisant revivre une idée originale, jamais réalisée, du paysagiste André Le Nôtre : l’installation d’une cascade dans l’axe du Grand Canal. Cette cascade qui ravive l’ingéniosité de l’ingénierie du passé est aussi construite que l’était la cour ; j’ai laissé ces éléments de construction à la vue de tous, apparemment étrangers ils étendent la portée de l’imagination humaine. Olafur Eliasson 10 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
© Olafur Eliasson
Château de Versailles du 7 juin au 30 octobre
Olafur Eliasson. Your sense of unity, 2016 Mirror foil, brass, LED lights, wood, paint (black), steel, plastic, control unit 512 X 270 X 466 Cil Palais de Versailles, 2016. Photo Anders Sune Berg. Courtesy of the artist; neugerriernschneider, Berlin; Tanya Bonakdar Gallery, New York
Entrée de l’exposition dans le Château et les Jardins par la Cour d’Honneur du Château de Versailles : - Dans le château : tous les jours sauf le lundi de 9h à 18h30 - Dans les jardins : tous les jours de 8 h à 20 h30 www.chateauversailles.fr
Lumières Actualités
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ette année, le jury, présidé par Louis Albert De Broglie, pdg de Deyrolle pour l’Avenir, consacre trois réalisations très différentes s’inscrivant dans une démarche paysagère ou urbaine. Le jury a fondé son appréciation sur la cohérence du projet par rapport à son environnement, sa fonction ou le passé historique du site mis en lumière. Très sensibilisé à l’impact environnemental de l’éclairage, il a également pris en compte la performance énergétique de l’installation, l’intégration des équipements afin de réduire leur impact visuel et la réduction des nuisances lumineuses.
© Michel Djaoui
1er Prix - Ville de Lyon (69) pour la mise en lumière du Silo à livres de la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu Cette réalisation s’inscrit dans le nouveau plan lumière du quartier de La Part-Dieu. Le jury a souligné l’adéquation de la réalisation avec la fonction même du bâtiment. Tout en soulignant le volume général du bâtiment, cette mise en lumière traduit la fonction de bibliothèque qui lui est rattachée en symbolisant par des lignes verticales blanches, sur deux de ses façades, des livres rangés sur des rayonnages. La façade Est, représentant la couverture du livre, est, quant à elle, traversée de lignes horizontales qui établissent également un lien entre le rôle de conservation traditionnel dévolu à cet espace et le monde numérique contemporain où s’échangent les informations. Le traitement de l’escalier de secours évoque un ouvrage extrait des rayonnages dont la reliure dorée rappelle également la fonction patrimoniale du lieu. Le traitement coloré du soubassement contribue à alléger la structure architecturale de l’édifice. Concepteurs : Atelier Roland Jéol et BC Ingénierie - Installateur : Serpollet Puissance installée : 12 000 W pour 1 345 points lumineux.
© Originale Lumière Ingénierie
organisé conjointement par le SERCE et Philips Lighting France
2e Prix - Communauté de Haute-Provence (04) pour la mise en lumière de la citadelle de Mane La proximité de l’Observatoire astronomique de Haute-Provence a nécessité une véritable réflexion en termes de positionnement des équipements, choix des sources et réglage des flux lumineux. Du crépuscule à une heure du matin, la silhouette de la citadelle se révèle peu à peu dans le paysage et se pare de couleurs chaudes, évoquant un coucher du soleil, avant de s’estomper progressivement jusqu’à extinction complète. Le jury a particulièrement apprécié cette scénarisation, sobre et respectueuse de l’environnement. Concepteur : Originale Lumière Ingénierie – Installateurs : EIS / Clemessy, Urbellec, Atelier Métamorphose - Puissance installée : 1 660 W pour 45 points lumineux.
3e Prix - Village de Sauve (30) pour la mise en lumière du centre ancien du village « Le Vieux Sauve » Le centre historique du village a été mis en valeur dans son intégralité : places, ruelles, arcades, fontaine, arbres. La lumière crée une ambiance, homogène et attractive, humanisant aux yeux des visiteurs de passage le passé médiéval de Sauve. L’intégration des équipements a été particulièrement soignée afin de ne pas dénaturer le site. Concepteur : Cabinet Cereg – Installateur : ETE Valette - Puissance installée : 1 892 W pour 43 points lumineux. © ETE Valette
Palmarès Concours Lumières 2016
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 11
Lumières Actualités
FEILO SYLVANIA : une nouvelle entité de l’éclairage
Christian Schraft, PDG de Feilo Sylvania.
Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France.
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a holding Havells, une filiale d’Havells India Ltd, a conclu un accord avec la société Feilo Acoustics Co Ltd pour céder 80 % d’Havells Sylvania. La nouvelle entité a pris le nom de Feilo Sylvania. Explications de Christian Schraft, PDG de Feilo Sylvania, et Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France. Quels sont les domaines d’activité de Feilo Acoustics ? Christian Schraft – Feilo Acoustics, basée à Shanghai, a été créée en 1984, c’est la première société chinoise cotée en Bourse. Sous l’impulsion de son CEO, Zhuang Shenan, l’entreprise s’est réorganisée en 2014 au travers de fusions et acquisitions incluant de nombreuses sociétés telles que Shanghai
Signature d’un accord entre RELUX et PISEO
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elux Informatik AG, société d’édition de logiciel de simulation de projets d’éclairage et Piseo SAS, plateforme d’innovation, mutualisée de la filière éclairage française, se rapprochent pour déployer la suite logicielle Relux sur le territoire français. Le contrat signé entre ces deux acteurs de l’éclairage permettra de fournir aux utilisateurs et fabricants de matériel d’éclairage français tous les services nécessaires pour tirer le meilleur parti de l’offre Relux. Pour Markus Hegi, CEO de Relux, « la France, avec environ 15 000 utilisateurs enregistrés, est un des pays stratégiques pour notre croissance dans les prochaines années. Pour cela, ce partenariat avec PISEO, acteur majeur du marché français de l’éclairage, est une première étape pour offrir des produits, du support et des services à fortes valeurs en langue française ». Pour Joël Thomé, directeur de Piseo, « cette complémentarité constitue une proposition unique sur le marché de l’éclairage français et permettra aux différents acteurs des projets d’éclairage de disposer d’outils de conception particulièrement efficaces et de tout le support nécessaire en français, ainsi que de données produits fiables. Cet accord sera également le moyen d’offrir au marché français une solution simple d’intégration des projets d’éclairage dans le BIM, inexistante jusqu’à présent ». www.relux.com www.piseo.fr
12 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
Yaming Lighting Co Ltd, Benjing Shen’an Group et Shanghai Sunlight Co Ltd. Shanghai Yaming Lighting, créée en 1923, est la plus ancienne entreprise d’éclairage en Chine et fabrique des lampes traditionnelles et des luminaires pour toutes les applications. Benjing Shen’an Group s’est développée en éclairage extérieur tandis que Shanghai Sunlight produit essentiellement des composants. Quelle incidence cette acquisition aura-t-elle sur les trois marques françaises ? Christian Schraft – Feilo apportera à Sylvania une large gamme de produits LED compétitifs, une capacité d’innovation, une expertise « projets » ainsi que sa force financière. Associés à l’offre de Sylvania, nous disposerons d’un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Nos trois marques, Concord, Lumiance et Sylvania, continueront à se développer comme par le passé. Elles disposent de larges réseaux de vente et de distribution dans les différentes régions où elles sont présentes. En tant qu’organisation axée sur l’entrepreneuriat et le marché, nous sommes bien placés pour permettre à Feilo Acoustics d’atteindre ses objectifs de développement en Europe. C’est vraiment une situation « triple-win ». Hervé Le Guédard – Feilo va nous apporter des nouveautés : l’intelligence embarquée dans les luminaires, les « Energy Management Contracts » et l’expertise de l’éclairage extérieur. Nous allons renforcer notre démarche auprès des maîtres d’ouvrage et accompagner davantage les acteurs de la prescription (BE, architectes, installateurs) afin de valoriser nos solutions techniques, et apporter de la valeur ajoutée au marché. La présence de Feilo Sylvania sera-t-elle renforcée en France ? Christian Schraft – Inesa, société mère de Feilo, a effectivement l’ambition de développer ses capacités de production en Europe. La France, disposant déjà d’un centre logistique européen, est un pays stratégique pour l’expansion du Groupe en Europe. www.feilosylvania.com
Lexique de l’éclairage professionnel Lighting Pro Lexicon par Sophie Caclin
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omment parler de la lumière en français et en anglais ? Concepteurs, bureaux d’études, fabricants, installateurs, laboratoires, écoles et collectivités. Ce guide pratique est fait pour vous. Il présente la traduction destermes utilisés par les professionnels de l’éclairage et un index thématique sur le vocabulaire. Il met en valeur la diversité des métiers de la filière. Un ouvrage bilingue paru le 30 mai 2016. Format : 108 x 175 x 14 mm Prix unique : 16 euros ISBN : 978-2-36925-016-6 Commandez-le en ligne. editions.lightzoomlumiere.fr
Technilum labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant »
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élivré par l’État après une instruction rigoureuse, le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » (EPV) distingue les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. « Alors que nous concevons et fabriquons du mobilier urbain d’éclairage depuis 45 ans, c’est une marque de reconnaissance prestigieuse qui récompense l’excellence de fabrication et le savoir-faire des équipes Technilum. Identité forte, produits de qualité irréprochable, innovation continue, et engagement local : autant d’atouts valorisés par le label EPV et qui contribuent à positionner Technilum comme le partenaire incontournable de tous les projets d’éclairage urbains », a déclaré Agnès Julian, pdg de Technilum. ww.technilum.com/fr
Philippe Badaroux élu président du Cluster Lumière
© DR
Philippe Badaroux, dirigeant de BH Technologies, a été élu président du Cluster Lumière, qui rassemble 170 membres représentant l’ensemble de la filière éclairage, succédant ainsi à François Corteel, élu en 2012. Philippe Badaroux souhaite doter le Cluster Lumière d’un programme de développement ambitieux, basé sur trois thèmes majeurs : fédérer la filière dans son ensemble et la faire connaître ; concrétiser le projet Lumen mis sur les rails par l’équipe précédente ; diffuser l’innovation dans le tissu industriel pour entrainer des nouveaux usages de la lumière. « Les innovations technologiques, les nouvelles contraintes liées à l’énergie et à la pollution, la prise de conscience que nous devons revoir nos usages de la lumière : tous ces éléments laissent un champ de prospection immense pour valoriser l’excellence française dans la maîtrise de toutes les lumières. » explique Philippe Badaroux. www.clusterlumiere.com
Bibliothèque de Stuttgart : Erco et Trilux réunis au temple du livre !
© Erco
Dans notre dernier numéro (14) de Lumières, nous avons présenté le projet d’éclairage de la bibliothèque de Stuttgart avec pour unique fournisseur les luminaires du fabricant Trilux. Une précision s’impose : les luminaires Quintessence d’Erco ont également été installés, en particulier pour éclairer le cœur, une salle nue propice à la contemplation, que la galerie, où les étagères de livres sont éclairées par des appareils à faisceau mural www.erco.com - www.trilux.com LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 13
Lumières Entretien
DYNAMISME LUMIÈRE Parcours
••• Ingénieur diplômé de l’ENSIP (École nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers) spécialisation ÉclairageAcoustique-Climatisation en 1997, Christophe Luquet est concepteur lumière indépendant. Après huit années chez Philips Lighting, où il a été ingénieur commercial, puis responsable grands projets, il fait un passage dans une agence de conception lumière lyonnaise, avant de créer DYNALighting avec Laetitia Bianchi, en 2007. L’agence intervient en conception et ingénierie lumière dans les domaines du retail, du tertiaire, de la mise en lumière patrimoniale. Christophe Luquet est également formateur auprès de divers organismes tels que l’Ifep (Institut de formation en éclairage professionnel).
Centre de R&D Chanel à Pantin (Architecte d’intérieur Saguez & Partners).
© Christophe Luquet, DYNALighting
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14 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
Christophe Luquet Concepteur lumière, DYNALighting
Entre réflexion globale sur le rendu et pérennisation de l’installation, pour Christophe Luquet, la cohésion du projet s’appuie sur les souhaits et les contraintes des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre et les besoins de l’utilisateur final. C’est grâce à ce juste équilibre que le concept lumière trouve à la fois son intégrité et sa capacité à évoluer. Existe-t-il, selon vous, une universalité de l’approche lumière ? Non, notre approche est fonction de l’environnement, de l’utilisateur, des exigences du maître d’ouvrage, des éléments à mettre en lumière, qu’ils soient culturels, sociologiques, architecturaux… En intérieur, les paramètres dépendent du confort visuel, des conditions de travail (individuel, collectif, nomade, sédentaire, etc.) et de l’ambiance désirée ; en extérieur, nous cherchons à donner une vision à la fois diurne et nocturne. Dans tous les cas, nous faisons en sorte que le projet soit le plus évolutif possible, ce qui, aujourd’hui, est facilité par la technologie LED. Nous devons à la fois guider le choix du maître d’ouvrage – par exemple, dans le cadre de la maîtrise des consommations et la réduction des coûts d’exploitation –, mais aussi tenir compte de ses souhaits quant au rendu dans les limites de son budget – notamment ne pas hésiter à comparer les temps de retour sur investissement. Notre rôle consiste à conseiller, non à imposer nos choix. Comment votre formation d’ingénieur s’intègret-elle dans le concept lumière ? Dans notre métier, c’est avant tout la passion de la lumière qui nous guide. Ce que je veux dire, c’est que je mets à profit mes connaissances
techniques tout en restant dans la séduction, mais il ne doit pas exister de distorsion entre l’intention et l’action. Lors de la première phase du projet, il est essentiel de pouvoir offrir un rendu de la lumière au client ; c’est pour cette raison que, dès le début, nous avons intégré à notre équipe des infographistes qui nous aident à donner cette dimension à nos projets, à faire rêver nos clients. Ensuite, il nous incombe de rester le plus fidèles possible à nos premières propositions, c’est là qu’intervient mon côté ingénieur, car il s’agit de traduire techniquement l’image que nous avons « vendue », procéder à la réalisation et surtout pérenniser l’installation. Vous intervenez beaucoup dans le tertiaire, entre autres dans l’éclairage des bureaux. Comment avez-vous abordé ce secteur, bien souvent domaine de prédilection des bureaux d’études ? Lorsque nous avons créé DYNALighting avec Laetitia Bianchi, nous avons commencé par réaliser des études pour les magasins. En fait, nous avions déjà travaillé tous les deux avec les architectes d’intérieur et les designers et parlions un langage commun. Au début, nous avons surtout réalisé des projets pour des enseignes de luxe, comme Sonia Rykiel, New Man, puis pour Nature et Découvertes ou Monoprix, qui
Lumières Entretien
t Nature & Découvertes Le Marais (Architecte Michel Kazis – Architecte d’Intérieur Saguez & Partners).
© Nature & Découvertes
Comment se sont déroulés ces projets ? Achevée en 1974 (architectes américains Harrisson & Abramovitz avec le Français Jean-Pierre Bisseuil), la tour exigeait, en 2009, une sérieuse rénovation et une mise aux normes grâce notamment au remplacement des surfaces vitrées des façades, du système de climatisation et du système d’éclairage. Les architectes d’intérieur, Saguez & Partners, ont fait appel à nous et nous avons travaillé en étroite collaboration pendant 9 mois afin de définir de nouveaux éclairages pour 80 000 m² comprenant des bureaux, des salles de réunion, les circulations et les sanitaires. La tour a été la première à obtenir le label HQE Exploitation ; elle a également reçu la certification Breeam (Building Research Establishment Environmental Assessment Method). Forts de cette expérience, c’est avec la même équipe que nous sommes intervenus sur la tour Égée en 2011 pour laquelle il n’était prévu, au début, qu’un simple relamping ; elle a également reçu la certification Breeam. Depuis, nous avons collaboré à de nombreux projets d’éclairage de bureaux. Si on ré échit bien, la démarche n’est
pas si différente que dans le retail : le squelette est le même, c’est juste l’enveloppe qui change et, sans doute, les besoins des utilisateurs. D’abord le retail, puis les bureaux des tours de La Défense… Comment avez-vous franchi le seuil de « l’extérieur » ? Il faut savoir démontrer sa polyvalence ! Certains concepteurs lumière se spécialisent dans l’un ou l’autre domaine. Pouvoir travailler dans les deux secteurs ne représente pas un problème en soi, ce sont les outils qui diffèrent, mais nous sommes vite « étiquetés ». En ce qui concerne DYNALighting, nous souhaitions éviter d’être catalogués « éclairage intérieur » et le hasard a fait que nous avons enchaîné les références en extérieur quasiment en même temps, à commencer par Rueil-Malmaison. Nous travaillons essentiellement sur des mises en lumière du patrimoine et insistons sur la partie suivi des installations jusqu’à la mise en service. Nous n’hésitons pas non plus à faire appel à des intervenants extérieurs et des spécialistes en matière de gestion de l’éclairage, de programmation, et accompagnons les installateurs jusqu’au bout. Cette phase de suivi est un peu notre signature. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
“La conception
lumière doit offrir un spectre large d’intervention : à la fois côté visible et côté invisible…
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Pont SNCF, Rueil-Malmaison. Maître d’ouvrage : Philippe Lagueyrie, direction de la voirie, ville de Rueil-Malmaison.
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© Christophe Luquet, DYNALighting
s’attachaient à créer une ambiance particulière liée à l’identité de la marque et à offrir une autre perception des articles et de leurs espaces de vente. Rien ne vaut la démonstration par l’exemple, et, pour les grandes chaînes, nos solutions permettaient à la fois de conserver une ligne lumineuse directrice – facilement identifiable quelle que soit sa situation géographique – et de moduler l’éclairage si besoin en fonction d’un événement ou d’une reconfiguration de l’espace. D’autres enseignes ont fait appel à nous avec de nouveaux critères de gestion du projet d’éclairage : respect de contraintes budgétaires, maîtrise des opérations de maintenance, un rendu de lumière modulable, etc. Puis, très rapidement, en 2009, nous sommes intervenus dans les bureaux à La Défense, dans la tour CB21, et en 2011 la tour Égée.
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© ABEL. Photo Xavier Boymond
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Maître d’ouvrage : Communauté de communes Sud-Roussillon Mairie de Saint-Cyprien Design : Concept éclairage Solution éclairage : ABEL Installateur : Service EP, Communauté de communes Sud-Roussillon
DES « BARRIÈRES » LUMINEUSES POUR PROTÉGER LES CYPRIANENCS Saint-Cyprien, commune des Pyrénées-Orientales et troisième port de plaisance de France, s’est dotée d’une piste cyclable et piétonne qui relie le centre-ville à la plage. Comme le cheminement traverse à plusieurs reprises la voirie, se pose alors la question de la sécurisation des passages piétons. Issue d’une réflexion conjointe de la Communauté de communes Sud-Roussillon, de la mairie, de Concept éclairage et d’ABEL, une solution lumineuse a été développée.
© ABEL. Photo Nicolas Barbarin
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n 2010, le maire de Saint-Cyprien, Thierry Del Poso, engage des travaux pour connecter le village à la plage principale : une piste de 1,5 km de long dédiée au cheminement piétons et cyclistes. « La piste traverse à trois reprises les voies de circulation automobile, raconte Pierre Saly, responsable Urbanisme de la Communauté de communes. Malgré la signalisation, les véhicules arrivaient trop vite sur les passages piétons, pourtant surélevés. Il fallait trouver le moyen de sécuriser les passages sans alourdir la signalisation existante. » L’habitude, dans ces cas de figure, est de renforcer l’éclairage public, au sodium, en implantant des lampadaires supplémentaires aux endroits stratégiques et de les équiper de lampes aux iodures métalliques de 250 à 400 W.
Créer une barrière lumineuse au sol Le « suréclairage » et la différence de couleur de lumière (orangé pour le sodium et blanc pour les iodures) constituent la solution basique et conventionnelle. Mais pour Thierry Lopez, adjoint au maire, délégation Travaux & Voirie, le résultat n’était pas probant, et ce, malgré la limitation de vitesse et les ralentisseurs. Pour l’adjoint au maire, c’est une évidence, il faut partir d’un marquage au sol lumineux. Après avoir éliminé l’idée d’encastrer des barrettes lumineuses perpendiculairement aux bandes blanches, car leur installation n’est pas sans poser quelques difficultés, il prend conseil auprès de Jacques Cathala, Concept éclairage, distributeur et prescripteur, qui connaît bien la configuration des lieux. Les deux hommes optent pour une solution constituée de potelets à LED, qui traceraient, d’une part, des lignes
© ABEL. Photo Xavier Boymond
La borne S-Pass « Nous sommes passés ensuite à la phase fabrication, explique Lionel Beaumichon. Nous avons choisi l’aluminium pour une meilleure tenue dans le temps en fonction du lieu d’installation mais également pour une meilleure finition. Nous avons créé un moule et une filière spécifiques pour la tête et le corps de la borne. L’industrialisation a demandé huit
mois de travail à notre équipe Recherche & Développement. Résultat : un système composé de quatre bornes, pour une consommation de seulement 16 W (4 x 4 W) par installation, un IP68 pour la base et un IK 10. Son nom : S comme sécurité et Pass comme passage piétons. » Pour Jean-Marie Bousquet, responsable EP, Communauté de communes Sud-Roussillon, « si la mise en œuvre a posé quelques contraintes de positionnement au début, il s’est avéré relativement aisé de procéder à l’installation des autres S-Pass à Saint-Cyprien. Aucun câblage supplémentaire n’est nécessaire, puisqu’il est possible de raccorder les bornes aux lampadaires à proximité ». L’allumage est déclenché par horloge astronomique, en même temps que l’éclairage public. Depuis la première installation, en 2014, la ville compte 11 passages ainsi éclairés, plus 14 qui sont en cours. Comme Thierry Lopez, les Cyprianencs et les visiteurs, nombreux l’été, peuvent désormais apprécier cette « sécurisation par la lumière, économe, efficace et novatrice ». Et si Saint-Cyprien a été précurseur en la matière, « aujourd’hui, ABEL a fourni des S-Pass dans le Nord, le Calvados, les Pays de Loire, en région parisienne, des avant-projets au Maroc et en Belgique ». À noter que S-Pass a été lauréat au prix de l’Innovation 2015 et a été présenté au Salon des maires en mai 2016. D’autres versions se développent : modèles à tête clignotante, à changements de couleur, et le fabricant étudie également la possibilité d’intégrer un système de détection de présence des véhicules, côté chaussée. n Isabelle Arnaud
La borne S-Pass piétons à LED est destinée aux zones urbaine, périurbaine ou rurale (hauteur hors sol de 1 300 mm). Elle a reçu le prix de l’Innovation 2015 (SMCL).
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© ABEL. Photo Nicolas Barbarin
bleues au sol et, d’autre part, serviraient de signal en hauteur pour être visibles de loin par les automobilistes. « Avec le matériel dont je disposais, nous avons fait réaliser des prototypes pour effectuer des essais in situ : nous nous approchions là de la réponse aux préoccupations de la mairie. Ce balisage traversant délimitait nettement le passage piétons, sans nuisance lumineuse ni pour les piétons et cyclistes, ni pour les véhicules. » Aguerri aux techniques de l’éclairage, Jacques Cathala n’est pas pour autant fabricant ; il se rapproche alors de la société ABEL, spécialiste de l’éclairage extérieur, qui relève le défi pour développer le concept. Avec Lionel Beaumichon, directeur commercial, ils étudient la faisabilité du produit et élaborent ensemble le design, conformément aux souhaits de l’adjoint au maire. Le principe consiste à intégrer, dans un potelet parallélépipédique de 1,20 m de haut, deux LED de couleur bleue, l’une à faisceau étroit (6°) placée dans la base à 6 cm du sol et qui trace une ligne virtuelle d’environ 1,50 m sur la chaussée, perpendiculairement aux bandes blanches ; l’autre LED, bleue également, placée dans la tête du potelet, et orientée dans le sens de la circulation des voitures.
© ABEL. Photo Xavier Boymond
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LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 17
© Gilles Di Nallo / Kaory Studio
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STADE DES LUMIÈRES
Maître d’ouvrage : OL Groupe Architecte : Populous
C’est ainsi qu’on nomme également le Parc Olympique Lyonnais, œuvre du cabinet d’architecture Populous, construit à Décines-Charpieu, commune située à 10 km du centre de Lyon et qui a été inauguré en janvier 2016. La mise en lumière architecturale extérieure est signée de l’agence Cobalt. Thorn a fourni plus de 1 000 luminaires pour l’éclairage de l’édifice, de la voirie, des parkings, des accès, ainsi que de la pelouse et des gradins.
Conception-construction : Vinci Construction France Conception éclairage architectural : Pierre-Philippe Garde, Cobalt Solution éclairage : Thorn, Groupe Zumtobel Installateur : SPIE et Serpoletl Urbaniste : AIA
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© Gilles Di Nallo / Kaory Studio
e stade, d’une capacité de 59 186 places, présente une ossature métallique sur laquelle repose la couverture composée de trois parties : une couronne extérieure en toile tendue (Serge Ferrari), une couronne intérieure opaque couverte d’un complexe constitué de bacs acier perforés, et une couronne intérieure translucide en polycarbonate. Cette canopée, sorte d’origami à facettes, filtre la lumière du jour, et couvre le bâtiment de béton et de verre en dotant l’ensemble d’une fragilité et d’une transparence soulignées par la mise en lumière conçue par Pierre-Philippe Garde, agence Cobalt.
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Révéler la verticalité de l’édifice Travaillant en étroite collaboration avec l’architecte, le concepteur lumière s’est attaché à identifier les supports afin de révéler les verticalités de la construction et a joué sur les clairsobscurs. Ainsi, les voiles béton, sortes d’oriammes blancs rassemblés par groupe de six, qui prennent appui sur la façade et supportent la toiture en périphérie, sont mis en valeur par des réglettes LED Satin de Thorn spécialement
adaptées. Placées en haut et à la base de chaque ori amme, les luminaires très intensifs, de 2° d’ouverture, en éclairent toute la surface d’un blanc neutre (4 200 K), tandis que d’autres réglettes d’un bleu royal, disposées sur la façade et en sous-face de la toiture, projettent vers le bas un faisceau rasant sur les murs extérieurs. « Nous avons recréé des profondeurs par le jeu des lumières et des couleurs. Thorn a dû faire du sur-mesure et, à partir de solutions standard, décliner des produits spéciaux afin de s’adapter au cahier des charges », commente Pierre-Philippe Garde. La toiture, qui présente des altimétries différentes, est ponctuée d’aiguilles de lumière réalisées à partir de 408 réglettes de 24 cm de long seulement, fixées à l’aide de patères, formant des traits d’un blanc froid (6 000 K et 6 500 K) sur tout le pourtour de la canopée. « Pour l’éclairage extérieur, notamment celui du parvis, explique Stéphane Richard, concepteur de projets d’éclairage, Groupe Zumtobel, nous avons fait appel à des lanternes d’éclairage public (R2L2). Des projecteurs Areaflood équipés de lampes aux iodures métalliques 150 W
© Olympique Lyonnais
© Olympique Lyonnais
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Aire de jeu : des exigences sans compromis L’éclairage d’un stade doit tenir compte d’un certain nombre de paramètres et exigences liés à la fois au bien-être des spectateurs, au confort des joueurs et aux besoins des prises de vue TV. Les joueurs, les arbitres et les officiels doivent pouvoir observer tout ce qui se passe sur l’aire de jeu ; les spectateurs suivre d’une manière agréable la prestation des joueurs, et l’environnement immédiat, entrer dans le stade et en sortir en toute sécurité et la télévision doit pouvoir obtenir des images de bonne qualité. Les valeurs minimales sont différentes selon le niveau de compétition et données par les trois fédérations : la Fédération internationale de football association (FIFA), la Fédération française de football (FFF), et, pour l’Euro 2016 notamment, la Fédération européenne de football (UEFA). « L’aire de jeu (105 m x 68 m) joue un rôle essentiel, explique Éric Théologien, concepteur lumière grands projets, Groupe Zumtobel : nous devions obtenir 2 500 lux d’éclairement horizontal avec un facteur d’uniformité ≥ 0,7 et 2 000 lux d’éclairement vertical avec une uniformité ≥ 0,6. » De plus, le GR devait être inférieur à 50. Les maillages de points pour effectuer les calculs sont fournis par les fédérations :
25 points sur le plan horizontal et 96 sur le plan vertical. Thorn a fourni 204 projecteurs Altis, équipés de lampes aux iodures métalliques de 2 kW, disposés sur la passerelle à 37 m de hauteur, sur 75 m dans le sens de la longueur et à chaque angle (aucun luminaire derrière les buts). Ils présentent un ux de 225 000 lm, en blanc froid (5 900 K), un IRC de 90 et sont dotés d’un dé ecteur qui permet d’éviter l’éblouissement. L’éclairage des tribunes a été réalisé à l’aide de 36 projecteurs asymétriques Champion, installés également sur la passerelle métallique et orientés vers les spectateurs. Le Stade des Lumières doit accueillir six matches de l’Euro 2016, dont une huitième et une demi-finale. n Isabelle Arnaud
Le projecteur Altis de Thorn est composé d’un ré ecteur circulaire comprenant quatre pétales latéraux, d’un coupe- ux et d’un ré ecteur arrière. Il produit une combinaison de six photométries pour obtenir les plus hauts niveaux d’éclairement verticaux.
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© Olympique Lyonnais
ont été fixés à 6 m de hauteur sur la façade du stade pour éclairer le ring extérieur, dédié à la circulation automobile. » Entre poésie et fonctionnalité, la mise en lumière, conçue en parfaite adéquation avec l’architecture et l’environnement, propose une lecture nocturne subtile et empreinte de légèreté du bâtiment. Sans rompre cette composition, l’éclairage de la pelouse a été étudié dans le respect des exigences des différentes fédérations sportives, tout en prolongeant cette harmonie de lumières.
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Lumières Dossier
PLATEFORMES LOGISTIQUES ET ENTREPÔTS
PSA Mulhouse Solution éclairage : Trilux 20 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
© Trilux
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Lumières Dossier
Dominique PAQUIER,
expert éclairage du Groupe « Solutions techniques » du Pil’es Pôle d’intelligence logistique, Europe du Sud www.pole-intelligence-logistique.com
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Le Pôle d’intelligence logistique Europe du Sud, association loi 1901, est une grappe d’entreprises (CGET), Cluster d’entreprises des logisticiens et industriels en Rhône-Alpes qui fédère 85 adhérents et près de 350 professionnels. Ses objectifs : améliorer la compétitivité et la performance des entreprises, valoriser et promouvoir la logistique et ses savoir-faire. L’un des trois groupes de travail, « Solutions techniques », s’attache, entre autres missions, à promouvoir un éclairage durable dans un domaine où il représente l’un des postes de consommation les plus importants, voire le premier. Comment définissez-vous les besoins en éclairage des plateformes logistiques ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les exigences et les contraintes en éclairage sont très diverses et dépendent à la fois du type d’activité, de la configuration des lieux. Un entrepôt de messagerie ou de e-commerce, une plateforme logistique frigorifique, ne présentent pas les mêmes besoins. L’éclairage artificiel est fonction de la configuration des lieux – des hauteurs sous plafonds qui varient de 6 à 14 m –, du temps d’occupation – certaines plateformes fonctionnent en 3/8, d’autres en journée seulement –, et de l’importance des apports en lumière naturelle. Dans tous les cas, il est essentiel de distinguer les différentes zones à éclairer : les circulations, les racks de stockage et les mezzanines, les zones de contrôle/picking/groupage et les quais de chargement, l’extérieur, etc. Quoi qu’il en soit, la première préoccupation des exploitants vise les économies d’énergie : les plateformes logistiques étant peu chauffées, l’éclairage devient le premier poste de consommation et il n’est pas toujours facile de faire le bon choix, qu’il s’agisse de rénovation ou de neuf. Les solutions ne sont pas universelles et il est indispensable de réaliser une analyse des besoins et une étude globale
de l’installation afin de trouver les solutions les mieux adaptées possibles à l’installation. En quoi consiste cette analyse globale ? Les premiers paramètres à prendre en compte sont évidemment les niveaux d’éclairement préconisés par la norme EN 12464. Ensuite, il faut connaître les temps d’allumage, les durées de vie des lampes ou des luminaires s’il s’agit de LED, déterminer les puissances à installer et calculer les puissances consommées, tenir compte des coûts des opérations pose/dépose et de maintenance (changement de lampes et nettoyage des luminaires), et toujours chercher à intégrer un système de gestion ou de délestage afin de limiter les consommations : seule cette étude globale permettra de calculer le temps de retour sur investissement et d’optimiser l’installation d’éclairage. L’éclairage est une affaire de spécialistes, il ne suffit pas d’acheter du matériel et de le poser n’importe où. La puissance et la qualité de l’éclairage des circulations et des racks, avec le trafic de chariots élévateurs, demandent une certaine uniformité ; l’éclairage de mezzanines pour les petites pièces ou celui des postes de contrôle et finition exigent un niveau d’éclairement plus élevé ; celui des quais ou des extérieurs fait appel à d’autres
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Une analyse globale pour un éclairage durable
exigences. Une fois cette étude réalisée, il reste à déterminer le matériel et les technologies à mettre en œuvre afin de répondre au mieux à tous les besoins, tout en tenant compte des contraintes budgétaires et des impératifs de retour sur investissement. La gestion de l’éclairage est donc, selon vous, la solution aux économies d’énergie ? Absolument et dans tous les cas : même si les exploitants ne sont pas tous en mesure de refaire entièrement l’éclairage pour des raisons de contraintes budgétaires. En plus du nettoyage des luminaires et du changement des lampes (tout en restant en iodures métalliques par exemple), une simple régulation avec asservissement aux apports de lumière naturelle permet déjà d’économiser 30 à 50 % sur la facture d’électricité. Une plateforme logistique comportant des zones d’opérations multiples, des aires de convoyage automatique, nécessite un système de gestion plus complexe, par exemple avec des luminaires LED communicants et des détections de présence pour optimiser l’adaptation aux différentes activités. Les solutions 100 % LED permettent des modernisations économes en énergie et très efficaces, avec la réalisation de fonctions telles que l’allumage instantané sur détection de présence, qui est l’arme absolue pour les zones où il y a peu d’activité. Leur durée de vie, leur faible consommation, leur capacité à fonctionner avec des systèmes de gestion constituent les atouts indiscutables des LED, à condition que leur mise en œuvre soit confiée à des spécialistes. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 21
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Lumières Dossier
Le défi de la logistique : des bâtiments écologiques La France dispose de plus de 79 millions de m² d’entrepôts et de plateformes logistiques (EPL) pour stocker sa production, dont 8 millions à température dirigée(1). Compte tenu des surfaces considérées et des consommations d’énergie, les exploitants recherchent des solutions efficaces afin de diminuer l’empreinte écologique des bâtiments et d’optimiser leur coût global dans une démarche de développement durable.
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uelques mots de vocabulaire… Selon le cluster PACA Logistique, le mot plateforme est utilisé pour désigner aussi bien une implantation singulière (un entrepôt), un ensemble d’implantations plus ou moins coordonnées, ou un site spécialement aménagé, éventuellement multimodal. Un entrepôt est un équipement de réception, stockage et préparation de marchandises, mis en œuvre par un chargeur (industriel ou distributeur) ou un prestataire de services (transporteur et/ou logisticien). Il peut être localisé de manière autonome ou s’implanter dans un site spécialisé, de droit ou de fait. On appelle entrepôt un
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bâtiment dans lequel les marchandises sont stockées plus de 24 heures. Certains bâtiments logistiques sont pour partie des entrepôts, pour partie des plateformes. Par extension, le terme de plateforme logistique désigne également une zone composée d’entrepôts et de plateformes spécialement aménagés et gérés pour accueillir de la logistique et les activités qui y sont liées. Les bâtiments logistiques ne cessent de croître en surface et prennent de plus en plus d’importance. La quantité et la qualité des marchandises et services placent régulièrement les entreprises en face de nouveaux défis.
Une démarche HQE Les plateformes logistiques sont souvent constituées de plusieurs modules d’une surface moyenne de 5 000 m² et d’une hauteur qui varie de 6 à 14 m. Nul ne s’étonnera, dans ce cas, que la plupart des bâtiments favorisent les économies d’énergie, en particulier en ce qui concerne l’éclairage, premier poste de consommation. D’ailleurs, l’Institut national de recherche et de sécurité préconise, dans sa brochure de mars 2015, • • • p. 24 (1) Chiffres de 2012. Commissariat général au développement durable. Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Lumières Dossier RÉALISATION
Développement durable chez Havi Logistics Solution lumière : OSRAM Osram Lighting Solution a élaboré un concept d’éclairage LED pour plusieurs sites d’Havi Logistics, basé sur des audits énergétiques mis en œuvre dans toute l’Europe.
Rénovation LED à Neu-Wulmstorf Des projets de rénovation exploitant la technologie LED ont récemment été menés dans plusieurs centres logistiques en Espagne, au Portugal, en Pologne, en Suède et en Allemagne. Deux luminaires LED différents, associés à un système de gestion de l’éclairage, ont été installés sur les sites. Dans les entrepôts et les allées entre les congélateurs (avec des températures ambiantes de l’ordre de – 23 °C), environ 50 luminaires LED Siteco NJ700 Highbay ont été installés assurant robustesse et pérennité au système d’éclairage. Les luminaires dans la zone réfrigérée sont équipés de détecteurs avec la fonction « Step Control ». Si des personnes ou des véhicules sont détectés dans la zone, l’éclairage passe de 10 % à 100 % de l’éclairement. Puis, si durant un délai de 30 secondes aucun véhicule ou personne n’est détecté, l’éclairement repasse à 10 %. L’installation est relativement simple à réaliser grâce au remplacement 1 pour 1 des luminaires existants, et le système de gestion
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de la lumière ne nécessite aucun câblage supplémentaire. Le site comprend également environ 300 luminaires LED Siteco Modario utilisés pour l’éclairage des allées dans la zone d’entreposage à sec et équipés de détecteurs de présence et de luminosité naturelle. Trois capteurs sont intégrés dans chaque allée. Le remplacement des tubes uorescents T8 et lampes à décharge obsolètes par des solutions d’éclairage LED permet de réaliser des économies d’énergie et de réduire le taux de CO2. L’apport de chaleur dans les zones réfrigérées a également été réduit grâce au nouveau concept d’éclairage LED, réduisant la consommation d’énergie dans ces zones qui représentent une part importante d’un centre de distribution. À présent, Havi Logistics économise environ 1,7 MWh d’énergie et plus de 830 tonnes de dioxyde de carbone par an en Allemagne, et le retour sur investissement est d’environ de 2,8 ans. Michael Buss et son équipe sont enchantés des résultats. « Nous réalisons des économies de l’ordre de 80 % dans les entrepôts de stockage, et jusqu’à 90 % dans certaines zones grâce au système d’éclairage LED de dernière génération. Les niveaux d’éclairement ainsi que la qualité de la lumière ont également été nettement améliorés, et les employés ont remarqué une amélioration significative de leur environnement de travail après la remise en état de l’éclairage, augmentant le niveau de satisfaction générale. » © Osram
Audits énergétiques La société internationale de logistique Havi Logistics est active dans plus de 30 pays d’Europe, en fournissant de grandes chaînes de restaurants dans plus de 60 centres de distribution (CD). Une initiative liée au développement durable précise que tous les sites doivent être rénovés selon un concept d’éclairage uniforme et performant. « Notre objectif est de réduire les coûts de l’énergie en utilisant la technologie moderne des LED et d’intégrer la gestion intelligente de la lumière. Nous voulons aussi réduire l’apport de chaleur dans les entrepôts frigorifiques et de congélation causé par l’éclairage conventionnel », explique Michael Buss, chef de la technologie chez Havi Logistics. Sur tous les sites allemands, Osram a diagnostiqué avec précision quels étaient les niveaux d’économie réalisables en fonction de l’occupation des lieux et de l’apport de lumière naturelle et artificielle, et cela pour une période de deux semaines. Les résultats ont montré que les potentiels d’économie se situaient entre 20 % et 80 % selon la zone. « De cette façon, un concept d’éclairage adapté a pu être déployé
dans les différents bâtiments ou entrepôts, qui prend en compte le potentiel d’économie d’énergie ainsi que les coûts d’investissement et les retours sur investissement de chaque zone », a commenté Christian Oswald, Manager de projet chez Osram.
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uite à la rénovation de l’éclairage, les coûts énergétiques ont été réduits jusqu’à 80 % grâce à l’efficacité de la technologie LED et à la gestion intelligente de l’éclairage dans les centres de stockage réfrigérés.
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© Feilo Sylvania
Lumières Dossier
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de la construction durable pour un projet et consiste à « maîtriser les impacts du bâtiment sur l’environnement extérieur et créer un environnement sain et confortable ». Il s’agit d’une démarche volontaire à l’initiative du maître d’ouvrage, traduisant en général une volonté de s’inscrire dans de nouveaux référentiels de construction qui anticipent sur certains critères les évolutions réglementaires (la thermique et l’énergie par exemple). Elle permet d’afficher son engagement vis-à-vis de l’environnement et de la construction durable et atteste de la mise en œuvre de bonnes pratiques environnementales. Cette certification consiste à vérifier la conformité d’un bâtiment à l’ensemble des 14 cibles de performance environnementale, réparties en quatre axes (éco-construction, éco-gestion, confort et santé), complétées, pour le référentiel logistique, de deux cibles spécifiques au métier, qui sont « Conditions de travail » et « Adaptation du bâtiment au process ». Optimiser les coûts grâce à une gestion intelligente Les contraintes énergétiques et environnementales ne sont pas les seules auxquelles les exploitants de plateformes logistiques doivent faire face : des niveaux minimums • • • p. 26
(1) Certivéa : filiale du CSTB, organisme certificateur des performances des bâtiments non résidentiels et des territoires. www.certivea.fr (2) Afilog a été créée fin 2001 afin de représenter en une seule entité tous les métiers de la Supply Chain et de l’immobilier logistique. www.afilog.org
© Feilo Sylvania
Site In Terra Log à Chaponnay. In Terra Log est une société de logistique au service des entreprises de la chimie et de l’agropharmacie, depuis plus de 50 ans. Elle possède une expertise en stockage des marchandises dangereuses. Le site de Chaponnay, d’une superficie de 14 000 m², a lancé en 2015 une modernisation complète de son éclairage et s’est adressé à Horus Systems pour l’étude d’éclairage. Les horaires de travail du site, les apports solaires importants, et l’exigence de retour sur investissement ont conduit l’étude vers un renouvellement des luminaires, mais en technologie traditionnelle aux iodures métalliques, avec variation et délestage. La réfection des puits à lumière a permis de maximiser les gains obtenus. Les commandes et protections ont été conservées.
• • • Conception des entrepôts et plateformes logistiques, que « la toiture comporte au moins 4 % de surface translucide constituée de lanterneaux et de trappes de désenfumage. Ceux-ci sont situés au-dessus des allées de circulation et sont munis de barreaux anti-chutes. Pour la zone des quais, cet éclairage naturel peut être réalisé par des surfaces vitrées situées en partie haute et/ou par l’incorporation de segments au niveau des portes ». Dans la même lignée, le lanterneau d’éclairage zénithal est devenu éligible aux certificats d’économies d’énergie le 31 mars 2014 via la fiche d’opération standardisée n° IND-BA-13. Des CEE peuvent être demandés par les propriétaires de bâtiments tertiaires et industriels existants lors d’opérations de rénovation énergétique ; ils sont délivrés pour l’installation de lanterneaux d’éclairage zénithal ponctuel ou continu, d’éclairage seul, ou combinant éclairage et désenfumage, dont le remplissage est opalescent, avec un taux de transmission lumineuse minimal de 45 %. Ces lanterneaux doivent de plus respecter les performances thermiques Urc minimales attestées par le marquage selon les normes NF EN 1873 et NF EN 14963 de 2 W/m².K pour les lanterneaux d’éclairage seul et de 2,5 W/m².K pour les lanterneaux ouvrants et continus. Toujours dans l’objectif de répondre au mieux aux enjeux énergétiques, une action conjointe de Certivéa(1) et Afilog(2) a ouvert, en 2009, la certification NF Bâtiments Tertiaires - Démarche HQE® aux plateformes logistiques, puis aux quais de messagerie et en juin 2010 aux entrepôts frigorifiques. La démarche HQE® vise à intégrer les principes
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Lumières Dossier RÉALISATION
Rénovation LED d’un hall logistique : 64 % d’économies Solution lumière : TRILUX Un marché de plus en plus concurrentiel tel que celui de la logistique exige une amélioration permanente des potentiels d’économie et une optimisation continue des flux de travail. Une raison pour l’entreprise Gebr. Taskin Logistics GmbH pour entreprendre la rénovation de quatre halls logistiques nouvellement acquis à Sprockhövel, près de Wuppertal, avant de s’y installer. APRÈS
©Trilux
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AVANT
A
- la technologie LED permet d’améliorer sensiblement les conditions de travail. La lecture en est simplifiée et la sécurité augmentée ; - les consommations ont été réduites de 64 % ; - l’entreprise logistique a pu réduire sensiblement ses coûts d’exploitation ; - l’investissement dans le nouvel éclairage s’amortissait déjà au bout d’à peine 2 ans et demi. Le délai imparti à la conversion des halls à la technologie LED étant seulement de deux semaines, le financement et la réalisation devaient donc être parfaitement planifiés dès le début.
AVANT
APRÈS
Un modèle de financement intelligent sans capitaux propres Pour un éclairage complet du hall, il fallait établir un calcul photométrique pour une surface de l’ordre de 4 800 m². Une grande précision était donc demandée aussi bien en termes de planification que de financement, l’entreprise voulant préserver ses liquidités au maximum. Pour y arriver, Trilux a conçu un modèle de financement permettant à Taskin de tirer également le profit maximal des aides publiques. Le reste du projet a été réalisé via le modèle leasing personnalisé d’un partenaire
©Trilux
©Trilux
près une consultation effectuée par l’entreprise AVU Serviceplus GmbH, spécialisée en efficacité énergétique et en énergies renouvelables, il apparut rapidement évident que la rénovation de l’installation d’éclairage permettrait à Taskin de réaliser des économies substantielles d’énergie et d’argent. Le logisticien attendait de plus de meilleures conditions de travail pour son personnel, résultant de halls éclairés en fonction des besoins : « Et à nos yeux, la sécurité de nos collaborateurs avait également la priorité », déclare Selcuk Taskin, membre de la direction. Dans les dépôts de stockage, des passages et des rayonnages mal éclairés peuvent représenter des sources d’erreurs et d’accidents. Les conditions d’éclairage sont souvent insuffisantes pour pouvoir lire sans problème des bordereaux de livraison ou des listes de commande. Un éclairage axé sur les besoins représente ici un avantage concurrentiel. Avec le soutien Trilux, Taskin fit convertir à la technologie LED les quatre dépôts de stockage ainsi que leur zone de livraison et les bureaux intégrés : - l’ancienne installation vétuste a été remplacée par un éclairage moderne et clair ;
financier. Pour le financement, l’énergie et le service complet, le client paie tous les mois moins que ce que l’ancienne installation d’éclairage lui aurait coûté en termes d’énergie et d’entretien. Taskin Logistics a pu ainsi réaliser des économies dès le premier jour. Une installation simple et rapide des produits adaptés Les exigences posées à la nouvelle solution d’éclairage étaient définies par des hauteurs de plafond de sept mètres et par des magasins à hauts rayonnages. La solution met en œuvre des luminaires en ligne continue E-Line LED en 4 000, 8 000 et 13 000 lumens, associée à un système de gestion d’éclairage. Des luminaires de type intensif et à répartition intensive-extensive facilitent le travail dans les halls et permettent de lire plus facilement les petits caractères des bons de commande. Grâce à la surface plane, fermée des luminaires, la ligne continue résiste mieux à l’empoussièrement, ce qui prolonge sa performance dans le temps. Pour un éclairage encore plus efficace et axé sur les besoins, l’entreprise chargée de l’installation a équipé le bâtiment d’un système de gestion d’éclairage adapté. Une détection de présence permet ainsi une commande séparée des différentes allées des magasins à hauts rayonnages dès qu’un collaborateur s’approche. À l’arrivée d’un chariot élévateur dans le hall, l’allée principale est d’abord éclairée ; si ce chariot tourne ensuite dans un passage entre les rayonnages, ce dernier s’allume à son tour ; les autres zones restent sombres. La gestion de l’éclairage permet non seulement de réaliser des économies importantes, mais également d’augmenter la sécurité et le confort. « Nous sommes plus que satisfaits de la conversion à la nouvelle technique. Cet investissement s’avère déjà rentable grâce aux économies d’électricité que nous allons réaliser », commente Selcuk Taskin. Selon des calculs, les nouveaux systèmes d’éclairage LED et la commande d’éclairage ont permis de faire passer la consommation annuelle de 242 174 kWh à 87 533 kWh. Par rapport à l’ancienne installation, le potentiel d’économies d’énergie est de l’ordre de 64 %, ce qui permet un amortissement de la nouvelle installation en moins de deux ans et demi.
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Lumières Dossier
© JOSS GUEST - Thorn Lighting
t
Thorn a fourni l’étude et le matériel d’éclairage pour les nouveaux locaux de FM Logistic à Blonie, Pologne. FM Logistic a choisi de revenir à Thorn, sur la base de la qualité et de la fonctionnalité technique de ses produits. L’objectif pour ce nouvel édifice de 13 600 m2 visait à un éclairage qui offrirait un retour sur investissement intéressant ainsi que des coûts de maintenance réduits pendant toute son exploitation. Pour la zone de stockage de lumière, c’est le luminaire HiPak LED qui a été choisi pour son efficacité lumineuse 45 % plus élevée (93 lm/W) que des sources traditionnelles, associé à un détecteur de présence et un système de gradation DALI.
• • • d’éclairement horizontal et vertical, de même le contrôle des luminances, les opérations de maintenance, constituent autant de facteurs déterminants dans le projet d’éclairage, qu’il s’agisse de neuf ou de rénovation.
La norme EN 12464 impose des niveaux d’éclairement selon les différentes zones : - magasins et entrepôts : 100 lux et un UGR de 25, mais la norme précise « 200 lux en cas d’occupation permanente » ; ce qui est le cas assez fréquent ; - zones de manutention, d’emballage et d’expédition : 300 lux, UGR 25 ; - allées centrales occupées : 150 lux (éclairement au niveau du sol), UGR 22 ; - station de commande ou de contrôle : 150 lux, UGR 22 ; - façade du rayonnage : 200 lux (éclairement vertical). Pour Stéphane Veniel, Business development, industries et logistique, Groupe Zumtobel, « le contrôle de l’éblouissement, donc l’UGR, revêt un caractère particulièrement important car les opérateurs
RÉALISATION
STEF a opté pour un éclairage LED plus économique et respectueux de l’environnement sur son site logistique de Toulouse. C’est la solution LED Philips GentleSpace qui a été choisie. Un an après sa mise en service, l’objectif affiché de réaliser annuellement 70 % d’économies d’énergie par rapport à une solution d’éclairage conventionnel était atteint.
© Philips Lighting
Solution lumière : Philips Lighting
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© Philips Lighting
STEF équipe son site logistique surgelé avec un éclairage 100 % LED
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raditionnellement, sur les sites logistiques à grande hauteur, l’éclairage est réalisé par des lampes aux iodures métalliques ou au sodium. Le centre logistique de STEF à Toulouse a opté pour des luminaires Philips Lighting GentleSpace équipés de LED assemblées en modules qui sont particulièrement adaptés aux entrepôts grand froid. Au total, 128 appareils ont été répartis dans les deux chambres de stockage d’une hauteur de 12,50 m en froid négatif (– 25 °C), dans les zones palettiers mobiles et fixes. GentleSpace présente une efficacité lumineuse allant jusqu’à 98 lm/W et une durée de vie de 75 000 heures, au terme de laquelle 70 % du ux lumineux est conservé. Il offre également un éclairage instantané et une possibilité de gradation ainsi que la faculté de suivre l’évolution de la performance des LED. Gilles Saubier, directeur du pôle immobilier de STEF, explique : « Dans le cadre de notre politique de développement durable, la réduction de la consommation d’énergie se trouve au centre de nos préoccupations. Nos sites, qui fonctionnent 7j/7 et 24h/24 consomment beaucoup d’électricité.
Aujourd’hui, l’éclairage représente, à lui seul, sur ce type de site, de 15 à 20 % de la consommation énergétique d’un bâtiment. La solution LED Philips GentleSpace est parfaitement adaptée à nos besoins d’éclairage efficient et durable ainsi qu’à nos contraintes de maintenance. Si la LED représente un investissement supérieur à l’achat de l’ordre de 100 %, son utilisation permet des économies d’énergie sans jamais compromettre le niveau d’éclairement. » STEF Logistique Toulouse - Site logistique en froid négatif (– 25 °C) - 100 collaborateurs - 75 000 m3 de volume d’entreposage - Capacité totale de stockage : près de 20 000 palettes - 45 000 tonnes de marchandises expédiées par an - 6 millions de colis livrés par an à 1 000 points de vente du Grand Sud-Ouest - 2 chambres de stockage de 3 000 m² chacune et d’une hauteur de 12,5 m - Mezzanines sur 3 niveaux - Un quai de réception et d’expédition en froid positif (+ 2 °C / + 4 °C).
Lumières Dossier
Concilier sécurité, confort et efficacité Le moyen le plus efficace de diminuer les coûts de fonctionnement réside dans une solution lumineuse qui limite à la fois la consommation d’énergie et les frais de maintenance. Les luminaires LED offrent une nouvelle dimension en matière de durée de vie, en moyenne 50 000 heures, de fiabilité et d’efficacité, et ce, même lorsque la température ambiante est basse, comme dans les entrepôts frigorifiques. Les travées des plateformes ne sont pas forcément occupées en permanence, y compris dans les cas de fonctionnement 24 h/24, et pourtant l’éclairage reste souvent allumé pendant toute la période d’activité. Les dispositifs de détection trouvent alors tout leur sens. Le contrôle des allumages s’effectue à la fois selon les zones (entreposage, quais, picking, etc.) et des plages horaires définies, auquel il est possible d’associer une détection de présence, chariots et piétons. Les technologies actuelles permettent également aux luminaires de communiquer entre eux, permettant ainsi à l’éclairage de se déclencher et de monter en puissance en suivant la progression des déplacements dans les travées. Autre avantage des LED, après 50 000 heures de fonctionnement, les sources offrent encore 85 à 90 % de leur ux lumineux originel. Lorsque les températures sont basses, l’intensité initiale revient encore plus lentement ; de plus, les travaux de montage et de maintenance durent moins longtemps. Les différentes typologies de luminaires et leurs principales caractéristiques sont présentées dans l’enquête produits p. 28 et 29.
RÉALISATION
Des luminaires LED à commande intelligente Le groupe Aveve est le plus grand fournisseur de l’agriculture belge. S’inscrivant dans le cadre de la modernisation de la production et de la vente, l’idée de la gestion durable a été appliquée au centre logistique de Wilsele, en Belgique. Solution lumière : Zumtobel Installateur électricien : Belloy Elektrotechniek BVBA, Sint Katelijne Waver
Gestion automatique de 2 300 luminaires Par le biais de 14 lignes DALI, la commande de l’éclairage Luxmate Litenet collecte toutes les informations des luminaires ainsi que celles des détecteurs de présence Tecton PST pour les hauts couloirs de l’entrepôt. En l’absence d’activité sur les voies de circulation, la commande diminue automatiquement l’éclairage à 10 % et l’éteint complètement après dix minutes dans un lent fondu d’une minute. Dès qu’un collaborateur ou un véhicule est en mouvement, la lumière passe automatiquement à l’intensité nécessaire. Afin d’économiser encore davantage d’énergie, chaque groupe de luminaires est également commandé en fonction de la lumière du jour. Le serveur central Litenet se charge de la surveillance de 2 300 luminaires Tecton ainsi que de tous les capteurs de lumière du jour et détecteurs de présence. Cela permet au centre logistique Aveve de réagir
© Zumtobel
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e bâtiment entier, d’une surface utile de 40 000 m², a été doté des technologies de pointe et affiche un bilan neutre sur le plan énergétique et environnemental. En combinaison avec le système de gestion de l’éclairage Litenet, le chemin lumineux Tecton apporte un maximum d’efficacité énergétique, de exibilité et de fiabilité.
immédiatement sur simple pression de bouton à chaque changement d’organisation ou de technique de production et d’effectuer ainsi le réglage correct. Cette solution requiert un investissement un peu plus élevé au départ. Mais les calculs ecoCALC de Zumtobel montrent que ces coûts initiaux sont rapidement amortis : en 4 à 6 ans dans le cas d’Aveve. La lumière du jour sous contrôle La lumière du jour peut pénétrer à l’intérieur par les fenêtres du toit, apportant confort visuel et surcroît d’économies d’énergie. Les coûts supplémentaires que suppose une commande en fonction de la lumière du jour sont minimes : le système Litenet a seulement dû être complété par un héliomètre. La bonne qualité de lumière pour les tâches visuelles dans les hauts rayonnages est principalement obtenue par une grande uniformité horizontale et verticale.
© Zumtobel
ont souvent la tête en l’air, au sens propre du terme, aussi il faut veiller à l’implantation des luminaires et au choix des optiques afin que l’éclairage soit le plus confortable possible. Par ailleurs, les entrepôts et les plateformes logistiques comprennent de nombreuses zones différentes où les activités sont très diversifiées, il est donc essentiel de mettre en place des systèmes de gestion qui, en plus, permettront de bien réguler les périodes d’allumage et de faire varier l’éclairage ». La première source d’économie passe par la gestion de l’éclairage artificiel en y associant notamment l’asservissement à la lumière du jour. Des capteurs mesurent le niveau d’éclairement dans la pièce et envoient des signaux aux luminaires pour faire varier la puissance en fonction des apports de lumière naturelle afin de maintenir des niveaux d’éclairement constants. Mais c’est sans compter les opérations de maintenance pour changer les lampes : les hauteurs sous plafond sont en moyenne de 8 m, les locaux occupés souvent 24h/24, ce qui entraîne des coûts d’exploitation supplémentaires.
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 27
Lumières Dossier
Enquête produits
Des gammes étanches, à longue durée de vie pour des efficacités élevées
$ Hudson de SAMMODE
La gestion s’impose dans les entrepôts et plateformes logistiques et, de fait, élimine les sources traditionnelles en fluorescence et sodium. Et si les lampes aux iodures métalliques résistent encore bien dans le domaine, les nouvelles gammes développées par les fabricants intègrent systématiquement des LED. Les appareils se déclinent principalement en suspension et chemins lumineux avec des indices de protection et de résistance aux chocs élevés et des efficacités dépassant souvent les 100 lm/W.
L
es contraintes pour obtenir un éclairage de qualité dans les EPL, on l’a vu dans notre dossier, sont multiples et exigent par conséquent des appareils de haute technicité à la fois pour répondre à des exigences de niveaux d’éclairement élevés, de limite d’opérations de maintenance et à des conditions de fonctionnement temps en termes de durée aussi bien que de températures ambiantes, extrêmes.
rénovation éco-énergétique 2:1. De plus, il est possible de le connecter à des systèmes de gestion d’éclairage afin de réaliser une économie énergétique maximale. Il offre un UGR < 22 et peut fonctionner à des températures ambiantes entre – 30° et 55° et propose même une version Mirona Fit TP qui peut aller jusqu’à 70°. Pour une installation rapide, le fabricant propose également E-Line LED (de 6 500 à 20 000 lm) avec
Étanchéité et fortes puissances Pour répondre aux exigences d’éclairage de grande hauteur d’entrepôts ou de halls de logistique dans l’industrie lourde ou alimentaire, Trilux a développé Mirona Fit LED !. « Avec une durée de vie de 50 000 heures (L80), même à des températures ambiantes élevées de 55 °C, ce luminaire possède non seulement une longue durée de vie, mais reste aussi extrêmement fiable et ne demande que peu d’entretien. Avec Mirona Fit LED, les interruptions onéreuses de la production dues à la maintenance font désormais partie du passé », explique Éric Jacquot, directeur marketing. La version à 52 000 lm autorise même une
un grand c h o i x d’optiques et qui se décline en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K. Pour la marque Thorn, le Hipak " se fixe soit au mur, au plafond ou en suspension avec des accessoires (à commander séparément). Il existe en trois ux lumineux de 15 000, 20 000 et 25 000 lumens pour un remplacement à l’identique des luminaires HID dans les locaux de grande hauteur, avec un choix d’optiques à faisceau large
! Mirona Fit de TRILUX 28 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
" Hipak de THORN
ou intensif (Rack) pour répondre aux besoins de différentes applications (zones de production, lieux de stockage, etc.). Il conserve 70 % du ux des LED à 70 000 heures, soit un fonctionnement équivalent à 16 heures par jour, 5 jours par semaine, sur une durée de 12 ans. « La LED répond vraiment aux exigences de l’éclairage des plateformes logistiques, selon Johanna Balabane-Dugas, chef produits éclairage intérieur, Feilo Sylvania. Elle consomme peu, permet la gradation en fonction du zoning (stockage, circulations, par exemple) et de l’occupation des locaux. Avec le système Organic Response, les luminaires communiquent entre eux et offrent une grande flexibilité, appréciée lors des changements de configuration des entrepôts, notamment. » Feilo Sylvania décline une gamme de luminaires étanches Start LED Waterproof #, dotés d’un IP65, en trois versions : 662 mm, 1 265 mm et 1 565 mm avec une efficacité lumineuse qui peut atteindre 113 lm/W. Toujours dans les étanches (IP65), les luminaires
# Start LED Waterproof de FEILO SYLVANIA
Lumières Dossier
) LS 160 de SITECO
( GentleSpace de PHILIPS LIGHTING
Start LED Highbay conviennent bien, dans leur version 10 000 lm (95 W) au remplacement des appareils SHB 250 W et offrent une efficacité lumineuse globale de 114 lmW dans la version 21 500 lm/W. Suspensions et chemins lumineux pour grandes hauteurs Les chemins lumineux et suspensions sont bien adaptés à l’éclairage des bâtiments de grande hauteur et remplacent avantageusement les armatures industrielles traditionnelles. Ainsi Ledvance a développé High Bay ', suspension (ou fixation murale avec étriers) qui se décline en deux versions, 13 000 lm et 22 000 lm pour des installations jusqu’à 12 m de haut avec deux diamètres 35 et 40 cm. Le Modario PS & (prismatique satiné) d’Osram offre une efficacité de 160 lm/W en trois températures de couleur, 3 000 K, 4 000 K et 6 500 K avec une distribution lumineuse très intensive. Hautes performances également pour le LS 160 LED ) de Siteco qui présente des ux de 13 000 lm et 26 000 lm (160 lm/W) et une durée de vie de 60 000 heures (L70/ B50). Le luminaire convient parfaitement aux entrepôts agroalimentaires car il répond aux normes IFS (International Food Standard), référentiel d’audit basé sur la norme ISO 9001 et le système HACCP). Chez Philips Lighting c’est le GentleSpace WareHouse ( qui fait loi : il s’agit d’un système intelligent dédié à un éclairage lo-
' High Bay de LEDVANCE
11 Craft de Zumtobel. Prix : Good Design – Product
gistique et industriel permettant de réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’énergie. Cette solution intègre la dernière génération de GentleSpace associée à une intelligence embarquée et sans fil. Ainsi, l’éclairage s’adapte automatiquement en fonction de l’environnement de travail et aux cadences des activités. Il existe en trois modèles : 13 000 lm, 17 000 lm et 25 000 lm. Du côté de Regent, le Traq LED % comprend un système complet rail + modules LED. La répartition de la lumière à large faisceau répond aux critères les plus stricts de très bonne protection anti-éblouissement (UGR < 19, Lmax ≥ 65° <= 3 000 cd/m²) et offre une efficacité lumineuse qui peut aller jusqu’à 143 lm/W. Luminaires pour chambres froides Pour Sammode, « la résistance mécanique dans le temps est essentielle : la longévité, la durabilité et l’endurance des appareils doivent en tenir compte afin d’assurer l’étanchéité et l’herméticité des luminaires tout au long de leur vie, avec pour bénéfice le maintien des performances, ainsi que la garantie de la rentabilité de l’investissement et la réduction de la maintenance. » Ainsi Sammode propose Hudson $, luminaire pour entrepôts frigorifiques. Ce produit, à la photométrie optimisée, permet de limiter le nombre de points lumineux nécessaires pour atteindre un éclairement donné, et garantit un fonctionnement performant même à très basse température (jusqu’à – 40 °C). Insensible aux allumages / extinctions répétés, il convient à l’éclairage contrôlé par détecteur. Il se décline en deux ux, 7 990 lm et 7 520 lm pour
& Modario LED d’OSRAM
Design Award – German Design Award 2015 mention spéciale – Design Plus Light+Building
4 000 K avec un IP67 et un IK10. Avec Amundsen 133 10 , le fabricant propose deux modèles : un destiné au neuf et un autre à la rénovation, qui se déclinent chacun en plusieurs ux lumineux. Ils peuvent fonctionner à des températures ambiantes entre – 25° et + 35°). Stéphane Veniel, Business development industrie et logistique, Groupe Zumtobel, présente Craft 11 , conçu par le studio Arup, pour des applications industrielles, en particulier pour les très grandes hauteurs. « Une grande résistance, une liberté d’entretien et une durée de vie prolongée sont associées à une réduction de la consommation de courant, alors que l’efficacité du luminaire peut atteindre jusqu‘à 146 lm/W. Il présente des flux de 7 500 lm à 36 000 lm. » Il est IP65 et peut fonctionner à des températures comprises entre – 40° et + 70°. La circulation d’air, des surfaces inclinées et la tôle de protection empêchent la formation d’une couche de poussière qui entrave la gestion thermique. n
( Traq LED de REGENT
10 Amundsen 133 de SAMMODE
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 29
Lumières Designer
L’intimité liée aux autres Roger Narboni
© Phoenix Design
© François David
Créateur du nom « concepteur lumière », des schémas directeurs d’aménagement lumière (SDAL) et des trames noires, Roger Narboni a un profil atypique : mi-artiste, mi-ingénieur, il commence par la peinture et la sculpture avant de théoriser sur la lumière et la ville. Le « pape des concepteurs lumières » est aujourd’hui à l’origine d’un projet novateur, modifiant la façon d’éclairer les espaces publics. eXtimité, développé en partenariat avec Technilum, a été primé à de nombreuses reprises dans le top 10 des innovations du salon Light & Building de Francfort.
Vous avez développé avec Technilum une solution d’éclairage public suivant le concept de « l’extimité ». Pouvez-vous nous l’expliquer ? Le concept d’extimité a été théorisé par des sociologues : il s’agit de l’intimité liée aux autres. L’objectif consiste à créer des espaces nocturnes différents en rupture avec l’éclairage public traditionnel. Autrement dit, ne plus traiter les espaces publics ou les rues de manière régulière avec des candélabres implantés le long des chaussées, avec des espacements réguliers. Je voulais depuis
longtemps ré échir à la façon dont on peut modifier les atmosphères, inciter les gens à se poser, s’arrêter, dans un espace dédié en créant de la connectivité et j’espère un jour une forme d’interactivité. Mon souhait, offrir la possibilité à chacun de changer les ambiances via des applications ou un interrupteur ; choisir sa couleur de lumière, le moment d’éteindre ou d’allumer, l’intensité de l’éclairage ou encore pouvoir se brancher, se connecter ou avoir du Wi-Fi… Comment s’est déroulée cette collaboration ? Le développement d’eXtimité a été une véritable aventure. Notre première ré exion s’est portée sur la création de candélabres intelligents. Technilum voulait intégrer dans ses mâts un ensemble de services liés à la connectivité. Mais cette première idée de collaboration a vite été abandonnée car j’ai considéré qu’un tel système n’apportait qu’une très faible valeur ajoutée et s’inscrivait dans la continuité des politiques d’éclairage public. Nous sommes donc venus plus tard sur une ré exion différente avec la volonté commune d’opter pour un concept d’« urbanité nocturne ». L’objectif était donc d’imaginer des éléments types, capables de s’imbriquer les uns aux autres pour créer un ensemble cohérent et adaptable aux différents besoins. eXtimité n’est donc pas un produit d’éclairage, mais un kit, une boîte à outils pour les concepteurs, permettant de créer un véritable espace dans la ville. Dans sa totalité, ce projet a mis trois ans à voir le
jour depuis les ré exions initiales. La partie technique a débuté il y a environ un an. Vos réflexions sur l’éclairage englobent des thématiques de plus en plus transverses, des données non plus seulement urbanistiques, mais sociologiques et neurologiques. Ces réflexions ont-elles compté lors du développement d’eXtimité ? C’est aujourd’hui avéré : les différents types de lumières et les séquences lumineuses agissent sur le cerveau. Pour les pensionnaires d’un hôpital par exemple, ou dans le cas de réhabilitations, la lumière peut participer au bien-être des patients et permettre aux médecins et au personnel de soins de travailler de manière concentrée. Les interactions entre lumière et bien-être sont donc l’origine d’une ré exion plus profonde, ayant également servi au développement d’eXtimité : à long terme, mon souhait le plus cher serait de pouvoir y intégrer une fonction de luminothérapie. Les passants pourraient ainsi, après une longue journée ou lors des périodes de baisse de moral, s’installer et profiter d’une cure de lumière réparatrice. eXtimité a pour vocation de changer la façon de penser l’éclairage public et l’espace urbain nocturne. n Propos recueillis par Alexandre Arène
LUMIÈRES N°15 N°11 - JUIN 2016 2015 - 31
Lumières Showroom
en Belgique, se démarque par son travail sur les matières et les finitions. Moins de choix certes, mais une qualité avérée dans la conception et la production, Modular a fait basculer la quasi-totalité de ses produits d’éclairage en LED. Le design des luminaires, qui trouve de nombreuses sources d’inspiration, a pour résultat des produits typés et originaux, qui constituent l’ADN de la marque. Visite du showroom parisien.
« Quand la nature inspire le design » © Modular
DRUPL 70
Idéal pour l’éclairage des bureaux, halls d’accueil et salles de réunion, le Drupl 70 admet un design inspiré de gouttelettes d’eau et sa taille est déterminée sur mesure, en fonction de la demande. Disponible en deux températures de couleur (3 000 ou 4 000 K), son IRC est supérieur à 80, dépendant du choix des optiques et des accessoires choisis. Il offre des ux de 3 850 lm/m, 2 900 lm/m et 1 925 lm/m et un UGR13. Le luminaire est pilotable en DALI.
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Rubrique réalisée par Alexandre Arène
« Élégance et fonctionnalité » ASY WINK
Ce luminaire en aluminium encastrable à LED éclaire de deux manières : en projetant un faisceau sur le mur d’une part et en illuminant la pièce de manière directe d’autre part. Asy Wink est orientable à 360° et son IRC est supérieur à 90. Disponible en deux températures de couleur, 2 700 et 3 000 K et sur demande en 3 500 et 4 000 K, il admet une efficacité comprise entre 77 et 91 %. © Modular
Fabricant de luminaires depuis 35 ans, l’enseigne, dont le siège est basé
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LUMIÈRES ARCHITECTURALES, SENSATIONS
Lumières Showroom
« Style rétro pour plafonnier et applique murale flexible » MARBUL
« Applique organique trapézoïdale à double émission » TRAPZ
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Idéal pour des applications d’hôtellerie, restauration ou encore résidentielles, ce luminaire à double émission présente des finitions de grande qualité. Disponible en aluminium et intérieur doré ou champagne, Modular propose également des finitions extérieures en différents types de cuir en collaboration avec le tapissier garnisseur Domeau & Pérès. D’une température de couleur de 2 700 K, nécessitant une alimentation de 230 V et d’un IRC de 80, Trapz atteint une efficacité lumineuse de 52 lm/W.
© Modular
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Disponible en deux modèles avec 1 ou 2 sources lumineuses, et en quatre températures de couleur (2 700, 3 000, 3 500 et 4 000 K), cette solution est aussi bien un plafonnier qu’une applique murale, au style résolument rétro. Marbul nécessite une alimentation de 230 V et offre un IRC de 90 pour une efficacité de 65 lm/W.
« La versatilité à bon escient » MEDARD
Sur pied, en suspension sur rail ou en plafonnier, Medard est dédié à l’éclairage des magasins, des hôtels ou des restaurants. Disponible en deux températures de couleur (2 700 et 3 000 K) et en deux finitions (blanc et noir), il offre un ux lumineux de 936 lm pour une efficacité de 72 lm/W et un indice de rendu des couleurs de 90. Showroom Modular 31, rue du Mail – 75002 Paris Visite sur RDV - Tél. : +33 1 45 42 24 25
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 33
Lumières Cahier
technique
LA QUALITÉ DE LA COULEUR : MÉTHODE DE CALCUL DE L’IRC
© Megaman
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 35
Lumières Cahier
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n premier lieu, revenons sur la définition de l’IRC et sa méthode de calcul qui n’en est pas à son premier changement. L’étude de l’IRC (dont le symbole est Ra), initiée par la Commission internationale de l’éclairage (CIE), traduit la capacité d’une source à rendre les couleurs non saturées usuelles de la même manière qu’une source de référence, à savoir le corps noir jusqu’à 5 000 K et la lumière naturelle normalisée au-delà de cette température de couleur (1). Peu après le développement des lampes uorescentes, la CIE a défini (tout d’abord en 1965, mise à jour en 1974, puis en 1999), à partir des séries d’expériences déjà effectuées, un observateur de référence, qui permet d’obtenir, par calcul, les caractéristiques d’une lumière à partir de son spectre (publication 13.3). Pour évaluer l’IRC, on utilise une palette de 8 couleurs (R1 à R8) et, pour chacune d’entre elles, on compare le rendu sous la lampe testée et sous une lumière de référence. L’IRC attribué finalement
à la lampe est une moyenne des 8 rendus de ces 8 couleurs-tests : son maximum est 100 (celui des lampes incandescentes). À titre indicatif, les lampes uorescentes ont un IRC entre 60 et 90, les iodures métalliques peuvent atteindre 95, quant aux lampes sodium haute pression, leur rendu des couleurs est assez médiocre et non significatif. Quid des diodes électroluminescentes ? Les fabricants affichent des IRC supérieurs à 90, mais le problème ne réside pas dans les valeurs annoncées mais plutôt dans la méthode même de calcul. Il s’avère que les LED génèrent des types de spectres qui n’étaient pas pris en compte lors de la définition de la méthode de calcul. Or, comme les couleurs tests sont limitées, si la source a un spectre discontinu, l’IRC peut être mauvais alors que la perception des couleurs sera bonne et, inversement, il peut être bon mais certaines couleurs sont mal rendues. (1) Les Sources de lumière, Association française de l’éclairage, 1991.
Sur le diagramme de chromaticité (CIE 1931) à deux dimensions, les couleurs obtenues par synthèse se situent nécessairement dans le polygone délimité par les couleurs qui ont servi pour les constituer. Il s’agit d’un triangle dont un sommet est du côté des rouges, un autre du côté des verts, et le troisième du côté des bleus.
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Le rendu des couleurs constitue une pièce maîtresse de l’évaluation de la qualité de la lumière. Tandis que les LED ne cessent de s’améliorer, les méthodes d’évaluation des critères de qualité traînent à se normaliser alors que les fabricants rivalisent de technicité pour proposer des performances accrues. Tant à l’international qu’au niveau européen, la quête d’un consensus fait l’objet de nombreuses recherches concernant l’élaboration d’une nouvelle méthode de calcul de l’indice de rendu des couleurs.
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Représentation graphique de l’indice de fidélité (Rf) et de l’indice de saturation (Rg) (Doc. TM-30) 1 Limites approximatives des sources sur le corps noir 2 Limites approximatives des sources de lumière. LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 37
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t Représentation des écarts de saturation (Doc. TM-30) entre la source de référence et la source test (Ra90)
t Comparaison chromatique des échantillons de couleur (doc. TM-30) • Source de référence • Source test (Ra90) 38 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
Une méthode de calcul mal adaptée aux LED En quoi cette méthode de calcul n’est-elle pas adaptée aux LED ? Le professeur Dirk Berben, du Département d’ingénierie électrique et information et technologie de l’Université de technologie et d’économie de Hagen, en Allemagne, nous a livré quelques explications. « Le problème réside, entre autres, dans le choix arbitraire et le nombre limité des couleurs de référence. En général, la lumière produite d’une diode avec un IRC de 80 sera bien supérieure à l’IRC 80 d’une lampe fluorescente. Dans certains cas, des améliorations significatives du rendu des couleurs sont techniquement possibles, mais pas forcément récompensées par une augmentation correspondante de l’IRC. Par ailleurs, différents IRC peuvent servir à obtenir des perceptions contrastées des couleurs d’objets éclairés. Prenons l’exemple de l’éclairage de la viande. Ici, la lumière est riche en rouge, ce qui n’a aucune influence sur la perception des huit couleurs de référence, mais affecte de façon importante la perception de la couleur de la viande, en la faisant apparaître plus fraîche. Certains spectres lumineux offrent une perception des couleurs très naturelle, mais sont pénalisés par un IRC médiocre. » Et le Dr. Berben de préciser que de tels spectres contiennent souvent plusieurs composantes de bande étroite et ainsi saturés. Souvent, l’IRC qui caractérise une lampe LED est étendu à 14 couleurs de référence, soit quatre teintes supplémentaires saturées (rouge, jaune, bleu, vert) et deux couleurs de référence (jaune-rose et vert olive) non saturées. La lumière de la boucherie citée en exemple est donc caractérisée par un R9 considérablement modifié (saturé en rouge).
La caractérisation de la lumière par un numéro unique semble être une simplification excessive qui peut conduire à des interprétations erronées de ce que l’on attend d’une source lumineuse donnée. Par conséquent, une description plus appropriée est recherchée. Plusieurs autres méthodes ont été proposées, mais à ce jour aucun consensus n’a été atteint, comme par exemple le CQS (Color Quality Scale) développé par le NIST (National Institute of Standards and Technology) aux États-Unis, mais rejeté par la CIE. « Avec l’introduction d’un nouveau système de mesure de la couleur à l’étude aux États-Unis (TM-30-15), le débat est lancé, commente Fred Bass, directeur général de Neonlite International Ltd, et de s’interroger : « Ne devrions-nous pas nous inspirer de nos cousins d’outre-mer et adopter cette nouvelle qualification de la couleur ? » Le Technical Memorandum (TM-30) développé par l’IES « Quantifier avec précision les caractéristiques de rendu des couleurs d’une source lumineuse est un problème complexe », c’est ainsi que l’Illuminating Engineering Society présente les travaux du TM-30. Plusieurs aspects du rendu des couleurs, telles que la fidélité des couleurs, leur discrimination ou la préférence de couleur, devraient être pris en compte simultanément lors du processus de conception et spécifications. Il n’existe pas de système de mesure qui peut précisément quantifier tous les aspects du rendu des couleurs et/ou identifier la source de lumière idéale pour chaque application. Le TM-30 décrit une méthode pour évaluer le rendu des couleurs d’une source lumineuse qui a une approche objective et statistique, en
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t exprimée sur le sujet depuis 2014, mais clamait haut et fort à l’époque (LightingEurope Position Paper on Color Quality du 6 octobre 2014), son opposition à changer de méthode de calcul de l’indice de rendu des couleurs, arguant du fait qu’une telle modification ne ferait que perturber le monde de l’éclairage, « à moins, précisait le communiqué, qu’un consensus scientifique ne vienne apporter la preuve d’améliorations notables ». Ce qui semble quasiment chose faite aujourd’hui.
Indice de fidélité des 99 échantillons de référence (Doc. TM-30) classés par teinte sous une lumière de référence de 5 000 K.
Pratique et perception Pour le professeur Berben, changer de méthode est relativement facile, apporter un réel bénéfice est beaucoup plus difficile. Cela est dû au fait que notre perception de la couleur est très complexe. « Non seulement la couleur du moment influe sur la perception des couleurs du moment, mais les expositions à la lumière qui ont précédé modifient ladite perception. L’environnement affecte également notre perception de la lumière : un point rouge dans un pré vert semble différent sur un plancher de béton gris. Pour compliquer
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quantifiant la fidélité (valeur la plus proche possible d’une référence, indice Rf) et le degré de saturation (indice Rg, pour « gamut » : hausse ou baisse de saturation des couleurs) d’une source lumineuse. La méthode génère également un graphique vectoriel de couleur qui indique la moyenne des écarts en teinte et saturation, et qui permet d’interpréter les valeurs de Rf et Rg. Le TM-30-15 fournit les équations et méthode de calcul des indices Rf et Rg, y compris les fonctions de ré ectance spectrale pour 99 échantillons de référence (Color Evaluation Sample, CES). Il est accompagné d’un outil informatique qui facilite le calcul et donne l’affichage des résultats (les informations d’accès au logiciel sont fournies dans la publication). La méthode de rendu des couleurs IES TM-30-15 regroupe et synthétise les nombreuses recherches en cours depuis plusieurs années, élaborées par des représentants de fabricants, de normalisation et de départements de recherche issus de l’industrie de l’éclairage. En octobre 2015, la Commission internationale de l’éclairage déclarait « encourager les recherches en matière d’évaluation du rendu des couleurs, et en particulier le TM-30 [qui devrait servir de base au comité de travail de la CIE] et soulignait l’importance d’obtenir un consensus international afin d’éviter la multiplicité de systèmes régionaux qui ne sèmeraient que la plus grande confusion sur le marché global de l’éclairage ». Les deux comités de travail TC 1-90 et TC 1-91 devraient apporter leurs conclusions d’ici la fin 2016. Quant à LightingEurope, association européenne de l’éclairage, elle ne s’est pas
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les choses, l’intensité lumineuse joue également un rôle majeur dans la façon dont nous percevons les couleurs. Tous ces aspects et bien d’autres ont été pris en compte dans des propositions de nouvelles mesures de l’IRC, mais la simplicité de la méthode CIE fait loi. Et les propositions de nouvelles méthodes de calcul ne me semblent pas justifier les dépenses qu’un tel changement engendrerait. » Si, selon Fred Bass, on ne parvient pas à établir une bonne corrélation entre l’actuel système de calcul de l’indice de rendu des couleurs et les dernières générations de LED, ne devrions-nous pas emboîter le pas aux États-Unis et adopter la méthode d’évaluation de (IES) TM-30-15 ? « Bien que l’industrie de l’éclairage sache depuis un certain temps que la méthode de calcul de l’IRC de la CIE n’est pas en adéquation avec le rendu des couleurs des LED, des entreprises responsables ont fait de leur mieux pour fournir des IRC cohérents en l’absence d’alternative, assure Fred Bass. Megaman s’est toujours
efforcée de sélectionner tout le spectre des LED blanches aussi près que possible du corps noir et les progrès technologiques ont permis à l’entreprise de produire des lampes avec un IRC qui atteint 95. Cependant, Megaman est actuellement en train de tester l’ensemble de sa gamme de produits selon la méthode TM-30. Les produits sont également envoyés à un centre de tests extérieur et les indices Rf et Rg commenceront à apparaître sur le site de Megaman dans les prochains mois. » n
Remerciements à : Fred Bass, directeur général de Neonlite International Ltd (propriétaire de la marque Megaman) - Dr. Dirk Berben, Département d’ingénierie électrique, information et technologie de l’Université de technologie et d’économie de Hagen (Allemagne) – Martina Heiland, directrice PR, Durable, Allemagne.
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CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE STRASBOURG
Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière, www.lightzoomlumiere.fr Photos © Vincent Laganier 1
Positionner l’encastré de sol Initialement calculée, la position définitive s’adapte alors aux dalles irrégulières.
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2 Connecter le projecteur en DMX Ce câble à deux brins permet de donner des commandes d’allumage et d’extinction.
SÉANCE DE TESTS NOCTURNES
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« Depuis l’automne dernier, l’installation de la mise en lumière de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg est en cours. Test nocturne sur le portail Saint-Laurent, le 10 février 2016, avec L’Acte Lumière et Citeos. »
3 Relier le projecteur à un ordinateur Avec une interface et un logiciel, réglage de la puissance et des teintes de lumière.
4 Régler la lumière sur l’architecture
« L’éclairage depuis le sol doit en révéler les volumes et souligner, entre autres, son exceptionnel baldaquin. La position initiale des appareils est cruciale car elle doit accompagner au mieux le statuaire en maîtrisant les ombres projetées, comme par exemple ne pas avoir un visage coupé par l’ombre d’un bras, ou un drapé surexposé vis-à-vis de l’expressivité des visages » Jean-Yves Soëtinck.
En savoir plus : https://bit.ly/1qAHjny
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Collection LEDVANCE : pour le tertiaire, l’industrie et les illuminations Disponibles à partir du 1er juillet 2016, les nouvelles gammes de la jeune société Ledvance sont déjà dans les starting-blocks. Des spots aux appareils étanches pour l’industrie, en passant par les bureaux, les produits se déclinent en tout LED.
Du côté du tertiaire Les circulations, dans les bureaux, ne bénéficient pas toujours d’un éclairage approprié, et restent longtemps allumées. La famille Ledvance Spot apporte la possibilité de non seulement diversifier l’éclairage de ces lieux de passage mais aussi de créer une atmosphère ambiante agréable et un éclairage uniforme grâce à une répartition diffuse de la lumière. Des versions spéciales IP65 avec joint d’étanchéité (Spot Fireproof) ou avec une source lumineuse déportée pour un confort lumineux accru (Darklight) viennent compléter cette gamme. Ces spots proposent des ux lumineux allant de 360 à 720 lm. Compacts et robustes, ils offrent une durée de vie de 30 000 heures.
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« Pour l’éclairage général des bureaux, les encastrés LED Panel, d’une efficacité lumineuse de 110 lm/W, disponibles en trois températures de couleur (3 000 K, 4 000 K et 6 500 K) peuvent remplacer les traditionnels appareils équipés de T5 3 ×14 W et 4 × 14 W pour un meilleur confort lumineux et des économies d’énergie importantes », explique Luc Soitel. De 10,5 mm d’épaisseur, ce luminaire s’installe très facilement dans tous les types de faux plafonds. Une version UGR < 19 avec diffuseur prismatique est particulièrement recommandée pour l’éclairage des bureaux. Étanches et robustes, pour l’industrie
Avec un indice de protection IP65 et la possibilité de fonctionner 24h/24, le luminaire étanche Ledvance convient aux applications intérieures difficiles (parkings, entrepôts, garages) et propose quatre ux lumineux allant de 2 400 lm à 6 400 lm, soit une efficacité de 116 lm/W. Entièrement en polycarbonate (corps et diffuseur) (IK08) et doté d‘un faisceau lumineux extensif, il assure une diffusion uniforme de la lumière. Ce luminaire a été conçu de telle sorte qu’aucun accès au module de LED n’est possible limitant ainsi tout risque de détérioration. Un montage en câblage traversant est réalisable. Deux températures de couleur sont disponibles 4 000 K/ 6 500 K. « Cette gamme existe également dans une version permettant d‘intégrer des tubes LED en montage direct 230 V, livré sans les tubes », précise Luc Soitel. Ledvance Etanche est garanti 5 ans ; durée de vie 50 000 h (L70/B50). Robustesse aussi au rendez-vous pour l’éclairage de grande hauteur avec les nouance
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veaux luminaires High Bay (IP65/IK08) qui offrent un design compact et un poids optimisé facilitant grandement leur manipulation et leur installation. Les luminaires sont prêts à l’emploi puisque tous les accessoires (crochets suspension / étriers) sont fournis. Deux ux lumineux, 13 000 lm et 22 000 lm pour une température de couleur de 4 000 K. Ledvance projecteurs pour l’extérieur Cette nouvelle gamme de projecteurs extérieurs IP65 (précâblé) a été pensée dans un design à la fois élégant et compact pour faciliter leur mise en œuvre. La gamme des « Ledvance Projecteur se décline en deux couleurs : noir et blanc (pour les puissances 20 W et 50 W) et dans une large plage de puissances 20, 50, 100, 150 et 200 W, en offrant une bonne uniformité de la lumière », indique Luc Soitel. Les puissances dès 100 W disposent d’un corps en fonte d’aluminium pour une excellente robustesse dans le temps. Il propose deux températures de couleur (3 000 K/4 000 K (selon version) et un ux lumineux qui peut atteindre 20 000 lm. Ces projecteurs bénéficient également d’une garantie de 5 ans.
www.ledvance.fr
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edvance a pris les devants : depuis sa création annoncée en janvier 2016 (voir interview de Jean-Marc Vogel page 8), la marque a tout mis en œuvre pour compléter et fabriquer les gammes du même nom. Bientôt entité légale à part entière, tous les produits concernés seront commercialisés uniquement sous la marque Ledvance-Osram. Des appliques, des downlights, des encastrés pour l’éclairage des bureaux, réglettes et suspensions pour l’industrie, mais aussi projecteurs dédiés à la mise en valeur architecturale extérieure. Luc Soitel, chef produits, fait défiler pour nous les dernières collections pour la saison été 2016.
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Downlights IP65 : un confort visuel efficace La nouvelle photométrie digitale, de répartition très large, dite « batwing », suivant un angle de rayonnement de 90° et un cutoff de 40° pour une maîtrise de l’éblouissement témoignent des progrès réalisés pour les downlights Quintessence IP65. Il en résulte d’une part des entraxes plus élevés de 50 %, et une réduction des coûts d’investissement, d’installation et d’exploitation. D’autre part, le système optique composé
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d’une lentille diffusante et d’un ré ecteur Darklight produit un faisceau très homogène, avec des éclairements cylindriques élevés – un aspect essentiel pour contribuer à la sécurité des espaces extérieurs. La gamme offre des ux lumineux atteignant 3 300 lm pour une puissance connectée maximum de 24 W. Ces downlights dispensent ainsi un éclairage puissant sous de grandes hauteurs, notamment sous les auvents ou les atriums ouverts. Grâce à leur angle cut-off élevé, ils garantissent un excellent confort visuel. Leur profondeur d’encastrement réduite facilite la planification et l’installation, même en cas de faible marge de manœuvre. La flexibilité au rendez-vous L’éclairage vertical est un facteur essentiel à tout concept privilégiant un confort visuel efficace. Étudiée pour assurer une répartition asymétrique de la lumière, l’optique spéciale des appareils à faisceau mural assure une protection optimale contre l’éblouissement avec un cut-off de 80°. Il est ainsi possible d’augmenter les entraxes entre les luminaires, d’où des solutions très économiques. Des encastrés orientables IP65 complètent la gamme Quintessence pour accentuer des objets sur les murs extérieurs ou sous © Erco
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egroupant plusieurs appareils encastrés à LED comme des downlights, des appareils à faisceau mural à lentille et des encastrés orientables, cette gamme Quintessence IP65 s’adapte aux différents besoins et permet d’envisager des concepts lumière différenciés, intégrés au plafond. Robustes, les boîtiers en fonte d’aluminium satisfont à l’indice de protection IP65 et assurent simultanément d’excellentes conditions de fonctionnement à la technologie digitale grâce à une gestion de la chaleur pensée dans les moindres détails. Pour renforcer la rentabilité d’ensemble des concepts lumière, la gamme Quintessence IP65 propose des encastrements moins profonds, des entraxes plus élevés et une efficacité lumineuse nettement supérieure à celle de produits comparables.
les auvents. Ils allient la exibilité des projecteurs de forte puissance et le design discret des downlights. Leur faisceau lumineux s’incline jusqu’à 20° à la verticale et s’oriente sur 360°. Complétée d’un ré ecteur Darklight, l’optique, associant un collimateur et une lentille Spherolit, oriente la lumière avec une grande précision et une maîtrise de l’éblouissement. Les trois répartitions Narrow spot, Spot et Flood offrent une certaine exibilité sans déperdition due à la production de lumière parasite autour de la surface cible – soit une solution efficace pour la mise en lumière des espaces extérieurs. Pour un maintien durable du flux lumineux Quintessence couvre des ux lumineux allant de 210 lm (encastrés orientables) à 3 300 lm (downlights et appareils à faisceau mural) pour des puissances installées de 2 W à 24 W et propose un blanc chaud (3 000 K) et un blanc neutre (4 000 K). Un ux lumineux supérieur à 80 % de la valeur initiale est garanti, même après 50 000 h de fonctionnement pour 90 % de ses LED. Tous les appareils encastrés Quintessence IP65 sont soit commutables, soit adaptés à une gradation continue via DALI allant jusqu’à 1 % de luminosité.
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Et si les zones d’accueil, places couvertes, arcades et autres architectures similaires en extérieur bénéficiaient d’un éclairage tout aussi créatif, non éblouissant et économique que les intérieurs de prestige ? C’est à ce souhait des concepteurs lumière que répond la gamme d’appareils encastrés Quintessence développée pour l’extérieur.
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Pour l’extérieur : Quintessence IP65 d’ERCO
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Osram propose une large gamme qui inclut désormais une sélection de spots LED entièrement en verre. De mêmes dimensions et forme que les lampes traditionnelles, elles offrent tous les avantages de la technologie LED, et une grande partie de la gamme est fabriquée en Allemagne. Une réelle substitution aux réflecteurs halogènes : les lampes à réflecteur Parathom PAR16 et MR16 - la première gamme de lampes LED à ré ecteur à la forme et aux dimensions identiques à celles des lampes ré ecteurs halogènes ; - une optique unique (juste un point lumineux) pour une meilleure distribution lumineuse ; - des spots en verre, idéals pour des luminaires ouverts, notamment dans les applications du type restaurants, hôtels ; - plusieurs températures de couleur (2 000 à 4 000 K selon les versions).
Une réelle substitution aux lampes à incandescence : Parathom LED Retrofit : - lampes LED de forme classique avec le design traditionnel des lampes à incandescence ; - toutes les principales versions sont désormais disponibles en version gradable ; - disponibles en forte puissance et ux lumineux élevé (efficacité lumineuse de 112 lm/W) en 2 700 K.
La Parathom HQL LED a été conçue pour l’extérieur : culot E27, de 2 000 lm à 6 000 lm, elle présente une température de couleur de 4 000 K et affiche une durée de vie de 32 000 heures.
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PARATHOM, UNE NOUVELLE GAMME LED
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www.ledvance.fr
SCIENTEC LA MESURE DE LA LUMIÈRE PAR KONICA MINOLTA Photomètres-chromamètres LS-150/160 et CS-150/160 Les LED, devenues incontournables, apportent de la richesse dans la génération de couleur dans le domaine des écrans. Les appareils à filtres retenus pour les mesures photométriquescolorimétriques sont rares par manque de précision. Le luminancemètre LS-150/160 (incluant un filtre photopique très précis) et le chromamètre CS-150/160 (incluant 4 filtres colorimétriques très précis) démentent ce fait. Dotés de filtres très haute qualité et de nombreuses fonctionnalités, ils offrent une précision proche des spectroradiomètres. Ils permettent l’analyse de la couleur et de la luminance de toutes sources lumineuses et d’objets éclairés ; offrent une plage de mesure considérablement améliorée (de 0,001 cd/m² à 999 cd/m² pour les modèles CS-150 et LS-150 et de 0,01 cd/m² à 999 000 cd/m² pour les modèles CS-160 et LS 160) ainsi qu’une mobilité totale (mode autonome) et sont utilisables avec un ordinateur (fourni avec un logiciel très convivial). Ils sont les outils indispensables dans les domaines où la précision, la rapidité et le confort d’utilisation sont des atouts essentiels, notamment pour mesurer la luminance et la couleur de dispositifs à LED, Oled, celles des tubes uorescents ou
lampes à filament de tungstène, des feux de signalisation (route, rail, aviation), d’écrans de visualisation ou d’images projetées (vidéo-projection à base de LED ou de laser)... Luxmètre spectroradiomètre CL-70F Le nouveau Luxmètre-IR CL70F permet de mesurer les sources LED spectralement avec précision, quel que soit le spectre analysé, pour un budget très abordable. Il permet d’obtenir de nombreuses informations : spectre, indice de rendu des couleurs, éclairement, longueur d’onde de crête, valeurs trichromatiques, chromaticité, température de couleur corrélée, longueur d’onde dominante, pureté d’excitation, éclairement et écarts de valeurs. Il permet, entre autres, de mesurer en incidence des images projetées (vidéo-projection à base de LED ou de laser), les sources lumineuses intérieures, les panneaux d’affichage à LED, Oled ; d’évaluer la distribution spatiale de l’intensité lumineuse des modules à LED.
www.scientec.fr
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CONCEPT LIGHT
RIDI
SYLVANIA
CL-PROFILE LED
R-TUBE LED
SYLVEO LED
Ce projecteur étanche IP65 LED (160 W) à cadrage et projection de gobos en technologie LED existe en deux versions : zoom 18/31° ou grand angle 60°, avec différentes températures de couleur. Il est conçu de façon à limiter la pollution lumineuse, éviter tout éblouissement en dehors de la plage lumineuse, et permettre une conception lumière à forts contrastes tout en réduisant les puissances installées. Il permet de créer des décors lumières à partir d’un catalogue de motifs standard (gobos spéciaux sur mesure).
Le système R-Tube LED de RIDI reprend les longueurs et les ux des tubes uorescents classiques du marché, mais sans les désagréments du tube LED rétrofit : l’alimentation électronique est déportée dans le caisson du luminaire. Il est démontable par quart de tour comme un tube uorescent et permet donc la maintenabilité des installations. Il est proposé en 3 finitions : claire, mate et opale afin d’apporter puissance, confort visuel, voire absence totale de luminance. Existe en 3 000, 4 000 et 6 500 K. Son efficacité lumineuse monte jusqu’à 163 lm/W.
Sylveo LED est un projecteur LED d’extérieur et d’intérieur idéal pour le remplacement des luminaires équipés de lampes traditionnelles HID, en particulier pour l’éclairage des zones industrielles, des parkings, des façades, des panneaux d’affichage et des gymnases. Disponible en blanc neutre (4 000 K) ou blanc chaud (3 000 K), Sylveo LED offre des performances élevées : ux lumineux jusqu’à 30 412 lm ; efficacité jusqu’à 109 lm/W ; IP66 et IK08 ; une durée de vie de 50 000 h (L70). Disponible en 5 formats / 3 optiques : étroite, large ou asymétrique.
www.ridi.de/fr
www.feilosylvania.com
www.conceptlight.fr
SECURLITE
WALDMANN
WIELAND
TITAN COMPACT
ALCANEO
CONNECTEUR RST MINI
Un luminaire LED architectural très compact destiné aux circulations et espaces publics soumis au vandalisme. Il se décline en version applique (100 mm x 80 mm) ou encastré (95 mm x 115 mm). Le corps et le cadre sont en acier et le diffuseur en polycarbonate plat opale diffusant. Les ux lumineux s’échelonnent de 375 lm à 1 500 lm pour une température de couleur de 4 000 K (3 000 K sur demande). Indices de protection : VK45 (applique), VK46 (plafonnier et encastré), IK10+, 80 J, IP65.
Cette suspension a été conçue pour de larges surfaces dans les bâtiments dotés de pièces de grande hauteur : jusqu’à 30 m. Il présente deux ux lumineux : 14 000 lm ou 20 000 lm (efficacité lumineuse jusqu’à 140 lm/W) pour une durée de vie pouvant aller jusqu’à 60 000 h (L80/B10). Il est disponible en trois températures de couleur : 4 000 K, 5 000 K et 6 500 K. Il peut être commandé via un interrupteur ou variateur de lumière en continu 1-10 V ou standard DALI et fonctionne à des températures ambiantes entre – 30 °C et + 50 °C. IP65.
Les connecteurs enfichables de 2 à 5 pôles et les embases de valeurs nominales 250/400 V, 16 A, sont non seulement conformes aux degrés de protection IP66, IP68 (3 m ; 2 h) et IP69K, mais également conçus pour un montage simple sur site. Wieland Electric s’appuie sur la toute nouvelle technologie brevetée Twistlock, permettant de verrouiller automatiquement les connecteurs enfichés. Spécialement mis au point pour les technologies d’éclairage, le RST Mini se destine également aux applications exigeant compacité et gain d’espace.
www.securlite.com
www.waldmann.com
www.wieland.fr
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ABEL
COMATELEC-SCHREDER
ECLATEC
S-PASS
KAZU
IXIS
S-Pass est une borne piéton haute visibilité à LED implantable en zone urbaine, périurbaine ou rurale (hauteur hors sol de 1 300 mm). La spécificité de la borne S-Pass réside dans la création d’un marquage lumineux bleu traversant le long du passage piéton. La délimitation visuelle créée au sol par S-Pass sur le passage protégé permet d’éveiller l’attention des automobilistes et les incite à ralentir. La traversée des passages piétons se fait de manière plus sûre car mieux encadrée. Facilité de pose et de dépose sur semelle à visser au sol. Largeur de chaussée conseillée : jusqu’à 10 m ; spot IP68. Borne IP44.
Fourni précâblé pour faciliter son installation, Kazu est disponible en deux versions, une équipée d’un protecteur plan en polycarbonate (version standard) et l’autre avec un protecteur incurvé apportant une symétrie avec le capot (version confort). Ces deux versions garantissent des performances sur le long terme grâce à un degré d’étanchéité (IP66) et à une résistance aux impacts (standard - IK 09 / confort - IK 10) élevés. Flux lumineux de 2 000 à 7 000 lm en 3 000 K et 4 000 K.
Ce luminaire se décline en deux versions : Ixis1 (de 4 à 6 m) destiné aux voies urbaines, piétonnes, pistes cyclables, éclairage résidentiel, parkings, mise en valeur architecturale, et Ixis2 (de 6 à 10 m) pour les routes et voies urbaines et interurbaines secondaires, parkings, mise en valeur architecturale. Températures moyennes de couleur 4 100 K et 3 000 K. IP 66 et IK08.
www.schreder.com
www.eclatec.com
PHILIPS LIGHTING
SELUX
TRIDONIC
DIGISTREET
TRIGO
TALEXXMODULE
Philips DigiStreet utilise la dernière technologie d’éclairage LED qui permet de réaliser, dès le premier jour, des économies d’énergie d’environ 40 % par rapport à un éclairage public traditionnel. Dotés du système de gestion d’éclairage public Philips CityTouch, les luminaires peuvent être surveillés, contrôlés et gérés à distance. Six modèles de luminaires sont disponibles dont quatre réverbères pour routes d’une capacité variant entre 1 000 et 30 000 lm. Digistreet inclut également la nouvelle étiquette Philips Service qui simplifie l’installation et la maintenance sur site et contient les informations spécifiques au luminaire telles que ses caractéristiques, ses paramètres de configuration et son journal de maintenance.
La forme minimaliste et géométrique du luminaire décoratif à LED Trigo définit à la fois son caractère et son esthétique intemporelle. Le système optique, indépendant, peut aussi évoluer vers une version Confort. Des distributions lumineuses de type routière, symétrique ou bien asymétrique en font un produit polyvalent utilisable aussi bien dans des secteurs résidentiels, qu’au milieu de places, parcs et jardins, ou encore aires de stationnement. Trigo offre des ux lumineux de 2 700 K à 4 500 lm pour deux températures de couleur : 3 000 K ou 4 500 K. IP65 - IK 08.
Les modules TALEXXmodule RLE OTD EXCITE 2 x 4 / 2 x 8 HP offrent une efficacité allant jusqu’à 161 lm/W, une protection contre les surtensions de 4 kV avec une plage de température étendue de – 40 à + 105 °C, une répartition de la lumière symétrique ou asymétrique avec un angle de rayonnement large ou étroit. Avec un driver correspondant et le Programmer ready2mains, les modules LED peuvent être programmés facilement via le secteur. La plateforme net4more offre de nouvelles possibilités pour un éclairage évolutif et connecté. Durée de vie 100 000 h.
www.selux.com
www.tridonic.com
www.abeleclairage.com
www.lighting.philips.fr
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Lumières Produits
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COLOR WHEELS, par Athanassios Danilof & Aleksandra Stratzimirović, en collaboration avec Targetti Color Wheels est une installation d’art lumière créée comme un instrument de perception qui étudie l’expérience de la couleur et la lumière à travers des arrangements de couleur lumineux et temporels. Chaque section est composée de six cercles disposés en couches concentriques. L’expérience visuelle est stimulée par les hiérarchies successives de luminosité, teinte et saturation de lumière ré échie sur chaque cercle. « Alors que nous entrons dans une ère où l’analogique et le numérique fusionnent et que le statique devient dynamique, nous souhaitions re-visiter notre relation à la lumière et à la couleur. » Athanassios Danilof est concepteur d’éclairage architectural, Athènes, www.thanosdanilof.com © G. Borrelli
Aleksandra Stratzimirovi est une artiste visuelle, Stockholm, www.strati.se
Retour en images sur Light+Building 2016 L’édition 2016 de Light+Building a mis en avant le numérique, des systèmes de gestion de l’éclairage pour une lumière économique, individualisée et « communicante », mais pas seulement : le design s’est imposé, toutes applications confondues.
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589 exposants originaires de 55 pays, sur une surface de 248 500 m², ont présenté leurs nouveautés mondiales qu’ont pu découvrir près de 216 000 visiteurs professionnels, venus de 160 pays. L’internationalité s’est encore accrue par rapport à 2014 avec 67 % des exposants et 49 % des visiteurs originaires de l’étranger. Après l’Allemagne, les pays les plus fortement représentés parmi les visiteurs étaient l’Italie, les Pays-Bas, la France. La communication faite autour de l’éclairage numérique et de l’interconnectivité des nouvelles solutions aurait pu faire oublier que l’efficacité énergétique se situe, encore et toujours, au cœur des préoccupations des exploitants. Car si maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre sont conscients du virage technologique qu’a pris l’éclairage ces deux dernières années, ils n’en restent pas moins attachés à maîtriser les consommations.
L’éclairage des bureaux, notamment, était bien servi avec des performances accrues tant en termes de ux lumineux que du contrôle de l’éclairage avec des efficacités allant jusqu’à 140 lm/W ! Et quand la performance s’associe à l’intelligence, on assiste à un déferlement de solutions offrant automatismes et contrôle de la lumière qui permettent à la fois de maîtriser les consommations et d’individualiser l’éclairage du poste de travail avec, pour focus, le bien-être de l’être humain. Le numérique « à tous les usages » n’a pas pour autant occulté le design : des formes fines, des matériaux durables, des créations originales étaient au rendez-vous à Francfort. Light+Building a fait la preuve, une fois de plus, que les technologies sont disponibles, pour une lumière de qualité, durable et des coûts d’exploitation réduits. •••
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Retour sur
Lumières Produits SL720 de SPITTLER www.performanceinlighting.com
Mellow Light 6 de ZUMTOBEL www.zumtobel.com
Edition 1906 d’Osram par LEDVANCE www.ledvance.com
Lampe de bureau Lucy d’ERCO www.erco.com
ID Luminaires de BÄRO www.baero.com
Infra-Structure, design by Vincent Van Duysen pour FLOS www.flos.com 52 - LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016
Tea d’Herzog & De Meuron pour REGENT www.regent.com
Li
r
Light+Building 2016
Lumières Produits
Lunexo LED de TRILUX www.trilux.com
Hexalyte de CONCORD (prototype : date de lancement à confirmer) www.feilosylvania.com
Reflex Super Comfort d’Arup d’iGUZZINI www.iguzzini.com/fr
Ameluna d’ARTEMIDE www.artemide.com
Hybrid Reflector de MEGAMAN www.sed-lighting.com
Flex de LUCTRA www.luctra.fr
Splitbox de DELTALIGHT www.deltalight.com
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Lumières Rendez-vous
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Clôture de l’Année de la Lumière en France
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La lumière sous toutes ses formes Entre arts et sciences, la cérémonie de clôture voit à l’estrade se succéder universitaires et artistes, avec pour objectif de comprendre le plus de facettes possible de la lumière. Éric Michel, artiste et membre de la commission culturelle de l’Année internationale de la Lumière, a souhaité remercier « les artistes bien sûr, pas seulement ceux présents ce soir, mais tous ceux qui ont œuvré pour cette année 2015, ainsi que les musées, les galeries, les institutions publiques et privées qui nous ont accompagnés. Sans oublier les nombreux bénévoles qui n’ont pas
Sans lumière, pas de vie La lumière est aussi essentielle à la vie, comme l’a rappelé Pierre Tambourin, directeur général du Génopole : « Sans lumière pas de vie. Voici quelques exemples pour montrer l’importance de la lumière dans les processus génétiques : la photosynthèse, développée par les cyanobactéries. Sous l’effet de la lumière, les plantes transforment le CO2 en composés utiles. Pour le diagnostic, la lumière est essentielle à l’utilisation des appareils de médecine, microscope et fibroscope. La lumière permet de traiter des maladies via deux procédés : la luminothérapie et la puvathérapie. La lumière détermine le rythme de la vie entre les espèces nocturnes et diurnes et les cycles de 24 h. Elle conditionne l’apparition des gènes. Elle est également à la base du mimétisme des animaux, de l’homochromie, elle permet la bioluminescence, la fluorescence. L’optique et l’imagerie permettent le séquençage de l’ADN et, dernier exemple, l’optogénétique permet de stimuler par la lumière certaines zones du corps. » Un tour d’horizon des possibilités offertes par la lumière, sous toutes ses formes et pour une large étendue d’applications. L’année de la lumière en France prend fin le 30 juin et aura permis à l’ensemble des acteurs, scientifiques, concepteurs, artistes, ingénieurs, de faire converger leurs savoirs. AA
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compté leur temps ni leurs efforts pour faire de cette année de la lumière en France un grand succès. En tant qu’artiste, travaillant essentiellement avec la lumière, cette année a été riche en sollicitations pour des expositions qui m’ont mené aux quatre coins de l’Europe ». Éric Michel définit la lumière comme « la frontière entre le matériel et l’immatériel », un univers qu’il se plaît à explorer par l’intermédiaire de ses créations : « Dans tous les domaines, la philosophie, l’art, la science, la lumière a ce pouvoir d’ouvrir des portes, de donner des clés, c’est pour cela sans doute qu’elle est notre passion commune. » La lumière dans tout ce qu’elle a de mieux, mais aussi dans ce qu’elle a de néfaste, parfois. Ainsi Hubert Reeves, astrophysicien de renom, rappelle les problèmes causés par les nuisances lumineuses pour l’observation du ciel et la connaissance de l’univers : « J’ai envie de vous mettre au courant et de vous intéresser à ces campagnes, qui se font un peu partout, pour arriver à baisser les lumières. L’un de mes plus vieux souvenirs se situe aux alentours de mes 4 ou 5 ans. Au Canada, près d’un grand lac, mon père nous réveillait pour venir voir dans le ciel des planètes. C’est une impression extrêmement profonde et malheureusement, aujourd’hui, au même endroit, on ne voit plus Jupiter, on ne voit que très peu d’étoiles. » Et de conclure que la lumière peut être une nuisance qu’il faut savoir appréhender et maîtriser.
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e 23 février dernier, le comité de l’Année de la Lumière en France s’est réuni dans les salons de l’Hôtel de Ville pour clore l’événement. La lumière était à l’honneur sous tous ses aspects, théorique et pratique, avec sur scène de nombreux intervenants venus en livrer leur conception. En ouverture, Costel Subran, président emblématique du comité national de l’Année de la Lumière en France, remerciait les organisateurs en rendant surtout un chaleureux hommage : « Je voulais rendre hommage à deux personnalités disparues cette année, qui nous ont fait rêver : Charles Townes, prix Nobel de physique 1964, récompensé pour la découverte du laser en 1960, et mon ami, Jean Guyot, qui a été un grand laseriste français et a laissé sa trace dans l’histoire du laser en France. Ces deux hommes ont dédié leur vie à la lumière et ont rendu la lumière plus grande. À tous les deux, un grand infini de lumière. » Cette année internationale de la lumière, proclamée par l’ONU et l’UNESCO, a été une véritable réussite selon ses organisateurs. John Dudley, président du comité de direction international de l’AIL 2015, rappelle ces quelques chiffres : 120 pays concernés, 5 000 événements labellisés, le site web visité depuis plus de 191 pays, 15 000 mentions médias, 3 000 tweets, 3,8 millions d’impressions, 70 vidéos, 5 compositions et même 25 timbres.
Lumières Rendez-vous
11, 12 ET 13 SEPTEMBRE CITÉ CENTRE DE CONGRÈS LYON La 40e édition des Journées nationales de la lumière de l’AFE aura lieu du 11 au 13 septembre 2016. Ces journées se sont imposées comme le rendez-vous des acteurs publics, institutionnels et privés, de l’éclairage. jnl-afe.fr/lyon2016
12 AU 14 SEPTEMBRE PARIS EXPO PORTE DE VERSAILLES Renforcé dans son positionnement en équipement et technologies pour le point de vente par une offre produits incomparable, le salon n°1 du retail en France accélère aujourd’hui sa dynamique vers le commerce expérientiel et connecté. www.equipmag.com
DU 6 AU 10 NOVEMBRE 2016 PARIS EPO PORTE DE VERSAILLES EquipHotel c’est 30 secteurs d’exposition répartis sur 5 pavillons : pavillon 7.2, Luminaires. www.equiphotel.com
DU 8 AU 9 DECEMBRE 2016 CITÉ CENTRE DE CONGRÈS LYON Une exposition, rassemblant l’ensemble des solutions innovantes pour l’aménagement et l’équipement des villes et territoires de demain + un congrès regroupant les meilleurs experts et administrateurs publics pour partager leurs visions d’avenir de la ville intelligente et attractive + un espace Start-up et Innovations pour stimuler la croissance du secteur . www.capurba2016.com
DU 8 AU 9 DECEMBRE 2016 CITÉ CENTRE DE CONGRÈS LYON Salon dédié aux solutions et luminaires LED. www.full-ledexpo.com
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Lumières Rendez-vous
Rencontre avec Sophie Lubet, Lumières – Comment s’organise Equipmag 2016 ? Equipmag, cette année, se tiendra en colocalisation avec le salon E-Commerce Paris, sous la bannière Paris Retail Week. Réunissant en un même lieu toute l’offre retail et digital, cet événement rassemblera 1 000 sociétés, fournisseurs de solutions, répartis sur deux halls, et accueillera près de 50 000 visiteurs professionnels. Avec Paris Retail Week, nous sommes sur un scope plus large et avec une offre incomparable qui fera de Paris la capitale du commerce expérientiel et connecté, du 12 au 14 septembre prochains ! Au programme : - les Paris Retail Awards, vitrine sur le futur du commerce off- et on-line ; - 300 prises de parole avec des top speakers en exclusivité ; - deux villages start-up ; - des animations inédites mises en place avec nos partenaires ; - des Stores Tours dans les magasins et points de vente les plus bluffants de la capitale ; - des moments festifs et de networking. Quelles sont les tendances en termes d’équipement, et plus particulièrement en éclairage ? L’éclairage est au cœur des préoccupations des retailers, et doit s’intégrer parfaitement dans une stratégie plus globale de développement durable, de merchandising et de digitalisation du point de vente. Ainsi, plusieurs tendances cohabitent : une tendance liée à la transition énergétique et aux économies possibles. Des solutions capitalisent aujourd’hui sur la lumière naturelle et sur l’utilisation de LED intégrées dès l’architecture du point de vente. Deuxième tendance, celle autour du travail global de l’éclairage avec des rendus des couleurs authentiques, qui mettent en valeur les produits et qui ont l’avantage de rehausser leurs qualités naturelles : cela va de la fraîcheur des produits alimentaires au rendu qualitatif sur un vêtement par exemple. Autre tendance forte, l’utilisation de la lumière pour se connecter à Internet, le Li-Fi. Des applications sont ainsi développées pour orienter les consommateurs en temps réel vers des offres promotionnelles. Plusieurs fournisseurs ont intégré ces solutions dans la grande distribution et géolocalisent les rayons au mètre près, un nouveau service mis à disposition des consommateurs. Que pensez-vous de l’argument « la lumière, un outil de vente » ? Le marketing s’est récemment penché de manière très sérieuse sur la question, et, outre le Li-Fi qui crée des opportunités promotion-
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directrice du salon
nelles via la lumière, certaines études consommateurs vont plus loin en déterminant différentes typologies de consommateurs. En fonction de la marque, la lumière offre la possibilité de créer des univers expérientiels spécifiques (lumière forte/lumière tamisée/éclairage par le sol/éclairage indirect…) qui impactent directement l’état d’esprit du consommateur et favorisent l’acte d’achat. En fonction de ces segmentations, les retailers peuvent avoir de nouveaux outils d’analyse et s’adapter aux attentes de leurs clients. Comment les enseignes intègrent-elles la lumière dans le design ? Aujourd’hui, la lumière est au cœur de l’expérience client : le premier pas consiste à analyser les besoins et à mettre en place une vraie stratégie. Tout est possible techniquement : les ambiances gradables, les éclairages exibles, les systèmes encastrables, la miniaturisation, la modularité… La lumière fait partie intégrante du design. À deux pas de l’art puisque, actuellement à Paris, Daniel Buren a investi la Fondation Louis Vuitton avec une installation temporaire. L’artiste habille de filtres colorés les emblématiques façades de verre qu’il transforme en véritables « observatoires de la lumière ». La lumière est un monde en soi à découvrir ! Elle sera, bien sûr, présente à Equipmag sur différents stands, mais également au centre d’une animation, « Lighting spirit, la lumière intelligente », mise en place avec le Club Enseigne & Innovation. Je vous donne rendez-vous en septembre pour en savoir plus !
www.equipmag.com LUMIÈRES N°15 - JUIN 2016 - 57
Lumières Index ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS ABEL................................... www.abeleclairage.com .....................................16, 17 AFE, association française de l’éclairage ...................... www.afe-eclairage.fr ..................................... 7, 37, 58 Afilog .................................. www.afilog.org ........................................................24 AIA Associés ....................... www.a-i-a.fr ............................................................18 Année de la Lumière en France ........................... www.lumiere2015.fr ................................................54 Bäro ................................... www.baero.com/ .....................................................52 Certivea .............................. http://www.certivea.fr ..............................................24 Cluster lumière ................... www.clusterlumiere.com .........................................13 Concepto ............................ www.concepto.fr......................................................31 Durable............................... www.durable.fr ........................................................40 DYNALighting...................... www.dynalighting.fr ...........................................14, 15 Erco .................................... www.erco.com...................................................13, 46 Feilo Sylvania...................... www.feilosylvania.com .......................... 12, 24, 28, 46 Horus Systems.................... www.horus-systems.com ........................................24 INRS ................................... www.inrs.fr ..............................................................22 Konica Minolta .................... www.konicaminolta.fr ..............................................47 L’acte lumière ..................... www.acte-lumiere.com............................................43 Ledvance ............................ www.ledvance.fr ...................................... 8, 29, 44, 47 Light ZOOM Lumière ........... www.lightzoomlumiere.fr ............................. 12, 42, 43 LightingEurope ................... www.lightingeurope.org ...........................................39 Megaman ........................... www.megaman.cc ....................................... 35, 38, 40 Messe Frankfurt, Light + Building .................. light-building.messefrankfurt.com............................51 Modular .............................. www.supermodular.com ....................................32, 33 Olafur Eliasson.................... www.olafureliasson.net............................................10 Osram ................................ www.osram.com................................ 8, 23, 29, 38, 47 Pil’es .................................. www.pole-intelligence-logistique.com .....................21 Piseo .................................. www.piseo.fr ...........................................................12
Philips Lighting ................... www.lighting.philips.fr ................................... 8, 26, 29 Ragni .................................. www.ragni.com .........................................................9 Regent Eclairage ................. www.regent.ch ..................................................10, 29 Relux .................................. www.relux.com........................................................12 Sammode ........................... www.sammode.com ..........................................28, 29 Scientec ............................. www.scientec.fr .......................................................47 Siteco ................................. www.siteco.com ......................................................29 SERCE ................................ www.serce.fr ...........................................................11 Syndicat de l’éclairage ....... www.syndicat-eclairage.com .....................................8 Technilum ........................... www.technilum.com/fr.......................................13, 31 Thorn .................................. www.thornlighting.fr ........................ 18, 19, 24, 26, 28 Trilux .................................. www.trilux.com/fr .................................. 13, 20, 25, 28 Zumtobel ............................ www.zumtobel.com ..................................... 22, 27, 29
LISTE DES ANNONCEURS
Trilux ...........................................................................................................2e couv. Regent .........................................................................................................3e couv. Ledvance ......................................................................................... 5, 45, 4ee couv. Cap Urba .............................................................................................................30 Dial ........................................................................................................................9 EquipHotel ...........................................................................................................41 EquipMag ............................................................................................................56 Feilo Sylvania.......................................................................................................36 Forum LED...........................................................................................................34 Full LED Expo.........................................................................................................6 Megaman ............................................................................................................40 Scientec ..............................................................................................................11 Son & Image ........................................................................................................48 Wieland ...............................................................................................................13 Zublin ..................................................................................................................55
Lumières
La revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales.
Dans chaque numéro : des projets inédits ; un dossier thématique avec enquête produits ; l’interview d’un designer ; une double page showroom ; le cahier technique. Et aussi des articles en bilingue français/anglais.
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Lumières N° 15 - JUIN 2016
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Mesure de l’IRC des LED PROJETS
Barrières lumineuses (ABEL) Grand Stade de Lyon (THORN)
Dossier
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