Lumières N° 8 - octobre 2014
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Entretien
Jean-Paul Viguier,
Dossier Dossier
éclairage Titre des musées
Jean-Paul Viguier et Associés, Architecture et Urbanisme
Editorial
par Isabelle Arnaud rédactrice en chef
Photo de Couverture © Frédéric Gervais
Les œuvres d’art sous une lumière bienfaisante ?
FRED&FRED Showroom MTOP : 48, rue du Faubourgdu-Temple, 75011 Paris. Showroom Cardelum : 235, rue Saint-Martin, 75003 Paris
Directeur de la publication Jean Tillinac Edition 3e Médias 23, rue Galilée - F-75116 Paris Tél : +33 (0) 1 44 92 50 50 Fax : +33 (0) 1 44 92 50 51 www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud +33 (0)1 40 37 41 70 lumieres.redaction@ filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon (50 56) sdm@filiere-3e.fr A collaboré à ce numéro : Alexandre Arène Abonnements Solène Collat (50 50) scollat@filiere-3e.fr Correctrice Catherine Legrand, Littera Conception et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression Imprimerie de Champagne 52500 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Octobre 2014 ISSN : 2259-3772
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ès 1873, alors qu’il fonctionnait encore beaucoup au gaz, l’éclairage était rendu responsable d’effets néfastes sur la conservation des livres. W illiam Blades, imprimeur anglais, lui reprochait notamment, dans « Les Livres et leurs Ennemis », d’endommager les ouvrages imprimés et autres objets d’art. Après les fumées nocives du gaz, c’est la chaleur de l’éclairage électrique qui a été incriminée, puis, plus récemment et moins visibles, les rayons ultraviolets, entraînant les amoureux de l’art et de la lumière dans un débat quasi cornélien. Éclairer ou exposer, il fallait choisir. Difficile à maîtriser, c’est tout d’abord la lumière naturelle que l’on a limitée dans les musées : pendant longtemps, la pratique du tout ou rien, en l’occurrence du rien, a contraint les conservateurs à occulter les ouvertures et à plonger les œuvres dans des clairsobscurs. Au même moment, l’éclairage artificiel, en particulier les sources, connaissait de formidables progrès qui permettaient notamment d’aller au plus près des œuvres, même les plus fragiles, sans les abîmer : la fibre optique faisait son entrée. Malheureusement, il n’était pas toujours possible de faire passer les câbles et harnais et d’installer les générateurs, relativement volumineux. Ensuite, l’arrivée des ballasts électroniques a permis de contrôler l’intensité de certaines lampes, permettant de baisser les niveaux d’éclairement pendant quelques minutes et donc de livrer enfin au regard des visiteurs, des centaines d’œuvres soigneusement préservées de la lumière jusque-là. Aujourd’hui, la lumière n’est plus taboue dans les musées. Naturelle, elle peut être contrôlée soit par des procédés architecturaux complexes, comme le démontre Jean-Paul Viguier au cours de son entretien, soit par des systèmes automatiques intégrés à l’intérieur du bâtiment. Artificielle, elle devient réglable, modulable, variable, pour mieux se soumettre aux exigences de préservation, comme l’explique Pierre Baptiste, conservateur au musée Guimet, en charge de l’Asie du Sud-Est. Elle permet d’accompagner les souhaits de l’architecte tout en répondant aux besoins du concepteur lumière, ainsi que l’illustrent les nombreux exemples présentés dans notre dossier.
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S yndicat de l’éclairage : une nouvelle gouvernance
Chronique
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Actualités
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Lumières Sommaire
17 Michel Francony,
30 Faire vivre la
président de l’Association française de l’éclairage
Showroom
lumière, Fred & Fred
7 Prix de l’ACEtylène
9 Palmarès du Concours Lumières 2014
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© Frédéric Gervais
Benjamin Azoulay
Entretien t
architecte DPLG
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10 Jean-Paul Viguier, Dossier 18 Éclairage des musées
19 Le compromis au service de la qualité, interview de Pierre Baptiste, conservateur au musée Guimet, en charge de l’Asie du Sud-Est
20 Des œuvres entre ombres et lumières
26 Projecteurs et spots orientables pour accentuer, effleurer, souligner
à la lumière connectée
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Produits
Designer © Osram
29 Matière lumière Cécile Planchais
© v.six.
d’union de lumière
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© Roger Narboni. Concepto
14 Quai Gillet : un trait © Selux. Photo Xavier Boymond
12 Piège à lumières
dans la tour Eqho
32 Du ballast électronique
© Osram
© Takuji Shimmura
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Projets
Cahier technique
© Philips Lighting. Photo Corné Clemens & John Geven Studio’s
36 Lightify Pro, la lumière
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connectée par Osram
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Nouveaux produits
40 Rendez-vous
Retrouvez la version ebook sur lumieres.filiere-3e.fr Lumières N°8 - octobre 2014 - 5
Lumières Actualités
Le 17 juin 2014, Benjamin Azoulay, directeur général de l’activité Philips Chapo Lighting France depuis novembre 2011, a été élu président du Syndicat de l’éclairage. Entretien. Lumières – Le Syndicat de l’éclairage compte une cinquantaine d’adhérents, soit environ 7 000 personnes et plus de 50 sites de production. Ce qui représente un fort potentiel industriel. Comment voyez-vous son développement ? Benjamin Azoulay – La filière de l’éclairage se trouve au centre d’une rupture technologique engagée depuis déjà quelques années avec la LED. Il ne s’agit pas seulement d’une nouvelle source qui a bouleversé notre industrie mais d’une révolution qui va bien au-delà : la lumière est désormais connectée, communicante, générant le développement de systèmes intelligents dans le respect des contraintes éco-énergétiques. Cette mutation transforme notre industrie qui suit cette évolution avec l’arrivée de nouvelles solutions et d’autres façons d’éclairer et travaille sur le long terme. On peut vraiment parler de développement durable. Cette période de révolution est propice aux investissements dans le marché français, et nos entreprises déploient des moyens considérables tant en ce qui concerne la recherche que la création d’emplois qualifiés, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise. Nous assistons à une formidable croissance du marché de l’éclairage, en particulier en France. Avec un nombre important de PME qui côtoient des leaders internationaux, comment atteindre un consensus au sein du Syndicat de l’éclairage ? J’espère être un président qui rassemble ! Les petites comme les grandes entreprises ont développé le métier de la lumière grâce à leur savoir-faire et leur expertise, avec pour objectif commun le confort et le bien-être de l’utilisateur final. Cette croissance de la filière a été à l’origine de la création de start-up qui ne tarderont pas à nous rejoindre pour défendre ensemble le rôle de la lumière. C’est la disparité des entreprises qui fait notre force et non l’inverse. Le souci de la qualité de la lumière, au centre des préoccupations de tous, nous a permis de conduire ensemble des travaux essentiels au sein de comités normatifs tant au niveau national qu’européen. Rassemblés, nous pourrons œuvrer davantage à faire reconnaître l’impact de l’éclairage. Quels moyens allez-vous mettre en place pour porter ce Dossier message ?
Titre
Un énorme travail a déjà été accompli et je voudrais ici rendre hommage à l’équipe de permanents du Syndicat de l’éclairage et à mon prédécesseur Jean-Michel Trouïs. Nous devons tout mettre en œuvre afin de promouvoir un éclairage de qualité, que ce soit dans les écoles, les bureaux, dans la ville. Je souhaite, au travers de ce mandat, sensibiliser tout particulièrement les pouvoirs publics aux enjeux liés aux économies d’énergie au travers de l’éclairage, notamment dans le cadre de l’élaboration de nouveaux textes législatifs et réglementaires, comme le projet de loi sur la transition énergétique. L’État et les collectivités publiques locales représentent notre premier prescripteur et client, tant
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© Philips Eclairage
Syndicat de l’éclairage : Titre une nouvelle gouvernance
en éclairage extérieur qu’en rénovation tertiaire. Par ailleurs, nous allons continuer à nous faire entendre auprès de divers organismes professionnels, à commencer par la FIEEC, notre fédération, assurer le lien avec le Cluster Lumière dont je suis vice-président, se rapprocher du GIL, travailler avec nos collègues du SERCE, pour n’en citer que quelques-uns. Enfin, en termes de communication et de partage de valeurs communes, nous allons approfondir les partenariats déjà engagés avec, par exemple, Noé Conservation et l’association Les éco Maires. Le Syndicat de l’éclairage participe depuis plus de 10 ans à l’élaboration de guides publiés par l’ADEME (et avec la participation de nombreux organismes de la filière éclairage), quels sont les prochains thèmes qui seront abordés ? Ces documents constituent des outils d’information et des aides à la décision tant pour les maîtres d’ouvrage, les gestionnaires que pour les installateurs. Pour les premiers, il est essentiel de les guider pour effectuer le meilleur choix en tenant compte de leurs contraintes budgétaires, et les exemples de calcul qui sont intégrés dans les brochures leur permettent de raisonner en coût global. Quant aux installateurs, ils peuvent y trouver une liste des principaux textes réglementaires et normes dont il faut tenir compte pour chaque application. Poursuivre ce partenariat avec l’ADEME et l’ensemble des organismes qui participent à leur rédaction me semble indispensable en abordant des thèmes comme les locaux d’enseignement, les hôpitaux et maisons de santé, afin de toucher les populations les plus fragiles et leur faire ainsi bénéficier des progrès de notre filière. Quels sont les objectifs que vous souhaitez mettre en œuvre tout particulièrement pour les trois années à venir ? L’éclairage se trouve au cœur de la transition énergétique et nous entrons dans une économie circulaire : l’éclairage représente un énorme potentiel d’économies d’énergie, il est écologique, connecté, recyclable, s’inscrit dans une démarche de développement durable. Nous ne vendons pas que du matériel, nous développons une « autre » lumière. Le monde de l’éclairage continue de se transformer et le Syndicat de l’éclairage accompagnera ce mouvement avec une implication active au sein des débats et en créant des structures innovantes qui pourront porter ces nouvelles offres. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud Composition du Bureau du Syndicat de l’éclairage pour 2014-2015 Président : Benjamin Azoulay (Philips) Premier vice-président : Jean-Marc Vogel (Osram) Vice-présidents : Laurent Prat (Sécurlite) – Jean-Michel Trouïs (Erco) – Lionel Witkowski (Trilux) Trésorier : Yves Robillard (Thorn)
Lumières Actualités
Prix de l’ACEtylène 2014 L’ACE (Association des concepteurs lumière et éclairagistes) a proposé cette année les « Prix de l’ACEtylène » dont le thème 2014 était Lumière et perception. Les lauréats sont récompensés par la communication de leur projet ainsi que la remise d’un trophée « objet lumière » offert par trois partenaires : Nowattlighting, Sammode et Technilum.
Photo © Atelier Dada
Mondeal Square est un bâtiment à usage mixte commercial et bureautique, conçu par les architectes allemands Blocher&Blocher pour le promoteur immobilier HN Safal. Atelier DADA a assuré la conception lumière, la scénographie lumineuse et les contenus vidéos.
© Agence Concepto
Prix spécial du jury : Tour Eqho, Paris La Défense. Concepteurs lumière : Virginie Nicolas, Roger Narboni, Florence Serre, Agence Concepto Un piège à lumière solaire accompagne les variations saisonnières et horaires en déformant, démultipliant, réfléchissant et colorant les rayons du soleil pour une immersion totale des usagers du hall. De nuit, l’éclairage artificiel en plongée prolonge l’expérience baignant le volume de nuances pastel, dominé par la structure pont soulignée de bleu visible à travers la verrière.
Transition énergétique : le Syndicat de l’éclairage prend position
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e Syndicat de l’éclairage se « réjouit de voir le projet de loi enfin présenté et le sujet pris au sérieux » et qualifie le projet de loi « d’encourageant, mais pas suffisant » car « la rénovation des bâtiments publics et en particulier de l’éclairage se trouve au centre du projet. Il est urgent d’agir ; l’industrie de l’éclairage y est prête ». Le Syndicat de l’éclairage souhaite accompagner Ségolène Royal pour faire de l’éclairage l’enjeu stratégique de la mise en œuvre de cet objectif d’efficacité énergétique. n
Prix du jeune concepteur lumière : Montée du boulevard à Lyon (69), « Lumière sur fil de soie ». Concepteurs lumière : Aurélien de Fursac, Agence Côté lumière, La Penne s/ Huveaume Un des principes fondateurs du projet était d’intégrer un élément qui pouvait en toute discrétion se fondre dans l’environnement et accompagner l’ensemble du cheminement. C’est ainsi qu’est née l’idée de rapporter un objet lumineux, le cocon de soie, en relation avec le vivant, le naturel et avec l’histoire même des soieries lyonnaises.
© Xavier Boymond
Prix de la conception lumière : Mondeal Square à Ahmedabad en Inde. Conceptrice lumière : Marie-Ikram Bouhlel, Atelier DADA, Paris 18e.
Quatre coups de cœur : - Souk entertainment center, Beyrouth, Liban, 2014. Concepteurs lumière : Christophe Hascoët - Annabel Karim Kassar - Isabelle Rolland / agence Caï-light - PHW tubular twilight à Genève. Concepteur lumière : François Gschwind - Mise en lumière de la gare centrale de Munich. Concepteur lumière : Christian Vogt / agence Vogt & partner - Passage chromatique à Villeurbanne. Concepteur lumière : Sylvain Gadel / agence : ITEC
Grand Prix du Luminaire 2015
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e GIL, syndicat du luminaire, et le VIA lancent le Grand Prix du Luminaire, pour récompenser l’innovation et la création. La première édition se tiendra au salon Maison & Objet de janvier 2015. Destiné aux designers, artisans créateurs de luminaires et fabricants, le Grand Prix du Luminaire primera deux lauréats sur les critères suivants : éclairement, ergonomie, respect des exigences réglementaires et de développement durable, design et originalité. Les candidatures, qui se clôtureront le 30 octobre 2014, doivent concerner des produits nouvellement édités, mis sur le marché dans les 12 derniers mois, ou des prototypes fonctionnels. Le dossier d’inscription ainsi que le règlement sont disponibles sur le site : www.luminaires.org. n Lumières N°8 - octobre 2014 - 7
Lumières Actualités
Mastère « éclairage Urbain » à l’INSA de Lyon
iGuzzini à la Biennale d’architecture de Venise
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ous le titre La modernité, Promesse ou Menace ?, le Pavillon français (mention spéciale), dont le commissariat a été confié à l’architectehistorien Jean-Louis Cohen, répond au mot d’ordre Fundamentals lancé par l’architecte Rem Koolhaas, commissaire général de la Biennale. iGuzzini a été choisie en tant que partenaire technique pour éclairer certaines zones de Fundamentals, et, outre la mise en lumière du Pavillon français (qui a reçu une mention spéciale), a participé également à l’éclairage des pavillons grec, danois, canadien et marocain. n 14e Exposition internationale d’architecture : jusqu’au 23 novembre 2014
Liège : le Mémorial interallié transformé en phare
© iGuzzini
e nouveau mastère débute en octobre 2014. Les enseignements sont regroupés dans le premier semestre d’études qui comporte 316 heures de cours, conférences, visites et travaux dirigés et 120 heures de projet. Le second semestre est consacré au stage (4 à 5 mois) en entreprise, collectivité ou laboratoire, à la rédaction d’une thèse professionnelle défendue devant un jury, et à la production d’un poster scientifique. Le conseil de perfectionnement, en partenariat avec l’INSA et le Cluster Lumière, veillera à valoriser ces productions par mise en ligne, publication, ou support de communication et d’animation scientifique, en accord avec leurs auteurs et leurs employeurs de stage. n
Le décret DEEE et EEE entre en vigueur
L © Sky Light
e décret relatif aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et aux équipements électriques et électroniques (EEE) usagés a été publié le 22 août dernier, avec pour principaux objectifs la prévention de la production de DEEE, le réemploi, la collecte, le recyclage et la revalorisation des déchets. n
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e 4 août dernier, à l’occasion du cérémonial de commémoration de la Première Guerre mondiale, à la nuit tombée, le phare de Liège (conçu par l’architecte Joseph Smolderen) s’est mis en rotation, pour rappeler aux générations actuelles l’existence du site mémoriel situé sur la colline de Cointe. Sky Light s’est investi dans cette aventure, en développant un type de phare peu énergivore, basé sur la rotation d’un bloc optique placé en sortie d’un projecteur xénon de 2 000 W installé à la verticale et qui ne nécessitera qu’un changement de lampe annuel. n
AEC éclaire Milan pour l’Exposition universelle de 2015
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aire le lien entre les écoliers de France et ceux de l’autre bout du monde, au travers de la problématique du partage des ressources naturelles et de l’accès à l’énergie, c’est ce que les niveaux de cycle 3 (CE2, CM1, CM2) vont mettre en œuvre cette année pour la 2e édition du Défi Récylum en partenariat avec Électriciens sans frontières. Ils auront 6 défis à réaliser : 3 obligatoires et 3 à choisir librement, visant notamment à mobiliser activement son entourage. www.defirecylum.org n
Prix Auroralia 2014
I © AEC
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ans le cadre des travaux publics effectués pour accueillir la manifestation, l’éclairage s’impose comme l’une des priorités de la ville. Le matériel existant sera donc remplacé pour accueillir un éclairage LED plus performant. AEC a obtenu deux lots pour l’installation de 84 000 unités. Un appel d’offre remporté grâce à la série Italo, conçue et fabriquée en Italie. n
Défi Récylum : 2e édition
nitiative conjointe du groupe Schréder et de LUCI, le prix Auroralia a pour objectif de récompenser les municipalités du monde entier pour une conception novatrice de la lumière et la réduction de l’empreinte environnementale liée à l’éclairage urbain. Pour cette 6e édition, le Prix Auroralia récompensera 3 villes qui se verront attribuer une somme de 6 000 € à réinvestir pour la collectivité. Clôture des candidatures le 17 octobre. www.auroralia.org n
Lumières Actualités
Palmarès du Concours Lumières 2014
Puissance installée : 3 740 W pour 299 points lumineux (puissance pondérée en fonction des scénarios : 1 800 W) - Concepteur : Yon Anton Olano - Installateur : Chatenet
Ce projet a séduit le jury par la transformation des murs en une enseigne dynamique et par l’intégration environnementale du bâtiment, situé en lisière de forêt. La façade est soulignée par des points lumineux LED de couleur ambrée, logés au fond des trous de banche, tandis qu’une lumière blanche (LED) est projetée sur l’ensemble de la façade en béton blanc, ponctuée de variations d’intensité lumineuse.
Ce projet a été conçu dans le respect de l’identité visuelle nocturne de la ville. Des projecteurs positionnés à l’intérieur de l’édifice et en contre-plongée mettent en valeur la flèche du monument, ce qui permet de le repérer facilement de loin. L’éclairage LED offre une vision ciselée des motifs architecturaux via les différentes températures de couleur qui vont du blanc chaud au blanc froid.
© Barbara Cabo
2e Prix - Ville de Rouen (76), Église Saint-Maclou
Puissance installée : 1 992 W pour 58 points lumineux Concepteur : Éclipse - Installateur : Eiffage Énergie Haute-Normandie
3e Prix - Ville de Nancy (54), Place Charles III La mise en lumière de la place Charles III répond à un double objectif, à la fois fonctionnel et architectural. Quatre grands mâts lumineux de 15 m de hauteur signalent la place : disposés au cœur des flèches opalescentes, des projecteurs LED diffusent une lumière chaude au sol tandis que d’autres procurent une lumière froide sur l’ensemble des pavés de verre à l’effigie du duc de Lorraine. L’église Saint-Sébastien et les portes du marché ont été soulignées par un éclairage qui peut varier en intensité et se colorer au gré des manifestations. Puissance installée : 7 520 W pour 173 points lumineux - Concepteur : Sculpteur Lumière, Patrick Rimoux - Installateur : SDEL Lumière Citéos - Cegelec t
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© Ville de Nancy. Photo Patrick Rimoux
1er Prix - LCB Logistique (33), Entrepôt
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© Arthur Péquin
La 26e édition du Concours Lumières, organisée par le SERCE et Philips Lighting, a récompensé cette année trois lauréats (prix d’un montant global de 16 500 €) et deux prix d’encouragement ont été attribués par le jury et son président, Louis Albert de Broglie, PDG de Deyrolle pour l’Avenir.
Prix d’encouragement
Site : www.serce.fr
Une friche urbaine de 2 ha a été transformée en parc urbain, au cœur du quartier de la Ravine Blanche. Le lieu, entouré d’habitats collectifs de part et d’autre d’une église, a été mis en valeur via un éclairage scénique et dynamique, qui contribue à la métamorphose du quartier.
© Néolight
© Jérôme Balleydie
Ville de Saint-Pierre (974), Parc urbain et église de la Ravine Blanche
Puissance installée : 1 000 W pour 65 points lumineux – Concepteur : Néo Light – Installateur : Bouygues Énergies & Services t
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Puissance installée : 5 852 W pour 101 points lumineux - Concepteur : FEDT / EOL - Installateur : GTOI
Village de Talcy (41), Château et église Un jeu d’ombre et de lumière valorise le patrimoine historique du centre-ville de Talcy et crée une atmosphère douce et sereine, propice à la déambulation et à la contemplation. Ce projet prouve qu’il est possible pour les petites communes d’enjoliver et d’animer leur territoire sans engager de trop lourdes dépenses (consommation/ an : 140 €, pour 4 h/jour).
Dernière minute : l’édition 2015 du Concours Lumières est lancée et s’adresse aux maîtres d’ouvrage, publics ou privés, ayant réalisé depuis 2013 une mise en lumière pérenne d’un élément du patrimoine architectural, industriel ou naturel, ancien ou contemporain, accessible à tous gratuitement. Le règlement du concours doit être demandé au SERCE avant le 16 janvier 2015. Les candidats devront retourner le dossier de participation avant le 25 février 2015. Pour plus de renseignements : 01 47 20 69 45 m.mourgues@serce.fr
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Lumières Entretien
« L’effet BrunellesChi »
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Architecte DPLG, Harvard University, A. Sachs Fellow, membre de l’Académie d’architecture, Honorary Fellow of the American Institute of Architects, Jean-Paul Viguier vit et travaille à Paris. Son agence Jean-Paul Viguier et Associés, Architecture et Urbanisme, bénéficie d’une reconnaissance internationale notamment grâce au siège de France Télévisions, à Paris, la tour de Cœur Défense à Paris, l’hôtel Sofitel Water Tower à Chicago, le McNay Art Museum à San Antonio, au Texas, ou encore la récente Tour Majunga à La Défense. Il a reçu le Grand Prix du Moniteur des Villes pour le parc André Citroën, l’Équerre d’Argent d’Architecture (mention) pour l’Hôtel Industriel à Paris, et le Architectural Record-Business Week Award à New York pour le siège social d’Astra ZENECA Pharmaceutical à RueilMalmaison, un MIPIM Award pour le Sofitel Water Tower de Chicago USA, une Pyramide d’Or pour l’immeuble de logements Version Rubis de Montpellier. Il a été président de l’AFEX (1997-1999) et membre de la Commission nationale supérieure des monuments historiques (1998-2005).
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© Takuji Shimmura
Parcours
Jean-Paul Viguier, architecte DPLG.
« Le dôme de Brunelleschi à Florence est pour les architectes une initiation au rôle de la lumière dans sa capacité à révéler l’espace. Ce fin rai de lumière qui vient percer la pénombre du volume intérieur rend cette obscurité encore plus profonde tout en exposant la beauté de l’intérieur du volume. » À travers deux exemples, le McNay Art Museum (Texas, USA) et le Pôle de loisirs et de commerces Confluence de Lyon, Jean-Paul Viguier explique comment la lumière naturelle se trouve au cœur de son écriture architecturale. Vous avez conçu l’extension du McNay Art Museum à San Antonio, au Texas, de façon telle que l’architecture elle-même agisse directement sur la lumière du jour. Vous êtes donc convaincu que les œuvres d’art peuvent être exposées à la lumière naturelle ? L’idée que, pour éviter d’être endommagées, les œuvres d’art ne doivent bénéficier que d’un éclairage artificiel me scandalise. Lorsque je conçois un bâtiment, j’ai toujours à l’esprit cette capacité qu’a la lumière de révéler les volumes et les matières. La violence du rapport ombre-lumière, d’une part, et la douceur de la lumière qui se perd en s’atténuant à l’intérieur des couches successives de matières, d’autre part, me guident dans l’écriture des façades. C’est ce que j’appelle « l’effet Brunelleschi » que j’ai appliqué dans la galerie du McNay Art Museum : un fin rai de lumière se déplace horizontalement dans la journée sur le mur
de pierre qui délimite l’espace destiné aux œuvres. Selon moi, une œuvre doit être vue et donc exposée sous cette lumière changeante qui a accompagné l’artiste tout au long de sa création. La lumière naturelle est tout aussi modulable que l’éclairage artificiel, et je fais appel au concept du lisse afin de faire pénétrer la lumière en profondeur au travers d’une série de couches de matières plus ou moins transparentes. Sous l’apparente simplicité lumineuse, il s’agit d’un défi architectural… Au McNay Art Museum, c’est la conception de la toiture en quatre couches qui m’a permis de rendre réglable la lumière naturelle, tout en préservant les œuvres. La première couche est constituée de brisesoleil inclinés qui stoppent le rayonnement direct, ensuite la lumière traverse un verre sablé d’aspect laiteux ; puis des rideaux
Lumières Entretien horizontaux motorisés (un opaque et un perforé) se combinent et se superposent, et enfin la dernière couche composée de verres collés et sérigraphiés permet de faire vibrer de nouveau la lumière. Le soir, l’éclairage artificiel prend le relais. Défi architectural ? Certes, mais aussi prouesse technique, compte tenu de la complexité des matériaux mis en œuvre. Nous avons longuement travaillé, pour la réalisation, avec l’équipe américaine Ford Powel & Carson et l’assistance à maîtrise d’ouvrage de Paratus de New York. Le maître d’ouvrage nous a demandé de tester, grandeur nature, pendant plusieurs mois, la fiabilité du système qui intégrait également le contrôle de l’air. Pour ce faire, nous avons construit un prototype de 9 m de haut à l’intérieur duquel des mesures ont été réalisées afin de s’assurer du bon dosage de la luminosité, non seulement à différentes heures de la journée, mais selon l’ensoleillement en fonction des saisons. Vous avez choisi comme deuxième exemple le Pôle Confluence de Lyon, pour lequel vous avez à la fois travaillé sur la lumière naturelle et la mise en lumière artificielle. Le rôle même du bâtiment, un centre de commerces et de loisirs sur quatre niveaux et plus de 71 000 m², situé dans la presqu’île de la ville de Lyon entre la Saône et le Rhône, a été au cœur du projet architectural et lumineux : il articule le quartier Confluence
par sa position, sa taille et sa fonction. Comment donner la même attractivité au bâtiment de jour comme de nuit ? J’ai conçu une toiture matelassée de deux hectares, de forme trapézoïdale, portée par de fins poteaux en Inox, qui agit comme l’élément fédérateur et structurant du site. Elle est constituée de coussins gonflés d’air en EFTE (éthylène tétrafluoroéthylène), plus léger que le verre et qui transmet la lumière efficacement. Une sérigraphie a été mise en œuvre à l’intérieur de la toile et bouge en fonction de l’heure, du passage de nuages… Alexis Coussement (ACL) et Charles Vicarini ont travaillé sur la conception lumière. Nous avons réfléchi ensemble à la manière d’intégrer un éclairage artificiel à la toiture car je souhaitais conserver l’impression de toiture nuage, même la nuit. Ils ont alors imaginé un éclairage à la fois dynamique et doux qui coule le long de la pente d’inclinaison de la toiture. Ils ont utilisé des luminaires LED qui éclairent en tangente les coussins, mettant en mouvement des scénographies programmées à changements de couleurs. Qu’il s’agisse du McNay Art Museum ou du Pôle de loisirs et de commerces Confluence de Lyon, c’est une collaboration étroite entre les équipes d’architectes, les maîtres d’ouvrage et les concepteurs lumière, qui a permis à la lumière de jouer naturellement son rôle dans le projet architectural. n
McNay Art Museum Maîtrise d’ouvrage : McNay Art Museum Assistant maître d’ouvrage : Paratus Group Architectes associés : Ford, Powell & Carson, Inc Éclairage : Arup Lighting
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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© Jean-Paul Viguier et Associés, Architecture et Urbanisme Lumières N°8 - octobre 2014 - 11
© Roger Narboni. Concepto
Lumières Projets
Les reflets colorés ont été obtenus grâce à la répartition des différents panneaux de verre : au nord, des verres clairs, en périphérie (côtés est et ouest) des verres translucides et au sud des verres colorés (rose et bleu) ainsi que des verres dichroïques qui accentuent l’effet changeant des rayons lumineux.
Piège à lumières dans la tour Eqho
Maître d’ouvrage : Icade tour Descartes Maître d’ouvrage délégué : Icade Promotion tertiaire IDF Architectes : Hubert & Roy Architectes, William Gonord, chef de projet Conception lumière : Agence Concepto (Roger Narboni, Virginie Nicolas, Florence Serre) Verres dichroïques et colorés : Schott
Construite en 1988 dans le quartier de La Défense à Paris, cette tour de 130 m de hauteur, initialement appelée tour Descartes, a fait l’objet en 2011 d’un renouvellement de ses façades et d’une restructuration complète de son hall d’accueil pour y faire entrer la lumière naturelle et l’ouvrir visuellement sur la structure en pont qui soutient la tour. Les architectes Hubert & Roy et l’agence Concepto ont travaillé de concert avec le fabricant Schott pour développer un verre dichroïque qui filtre et colore les rayons solaires.
L © Roger Narboni. Concepto
Éclairage : Erco, Philips, Thorn
t Réflexion des rayons du soleil en septembre à 12 h 20. 12 - Lumières N°8 - OCTOBRE 2014
argement ouvert aujourd’hui sur son environnement urbain, le hall surmonté d’une grande verrière, positionnée à 12 m de hauteur, est baigné d’une lumière naturelle qui évolue dans le temps et l’espace tout au long de la journée comme les saisons. À certaines époques de l’année et en fonction de la courbe du soleil, les rayons solaires pénètrent dans le hall sous la structure en pont et projettent sur les murs et au sol les ombres portées de la résille métallique. Jeu de verre et de lumière Virginie Nicolas, agence Concepto, a intégré à la résille un dispositif constitué de verres dichroïques colorés, de verres teintés, installés directement dans les panneaux feuilletés de la verrière, et de panneaux réfléchissants, en acier Inox polis miroir, suspendus verticalement. En collaboration avec le fabricant Schott,
Concepto a développé des verres dichroïques permettant de colorer les rayons lumineux qui les traversent et de faire évoluer cette couleur dans une gamme prédéfinie, allant du bleuvert au violet, selon les variations d’angle des rayons incidents. « Grâce à l’analyse synthétique de l’héliodon sur la verrière, nous avons pu déterminer la localisation des panneaux de verre, explique Virginie Nicolas. Les rayons solaires génèrent, par projections au sol et sur les murs blancs du hall d’accueil, des taches de couleur qui se déplacent lentement et changent de nuances tout au long de la journée et des saisons. » Les panneaux miroirs, suspendus verticalement dans la résille métallique, permettent en complément de dévier certains rayons colorés et de les projeter sur le mur intérieur de l’auditorium (tourné vers le nord) qui ne reçoit jamais directement les rayons du soleil.
Lumières Projets
Vue nocturne depuis le parvis Nord de la structure en pont illuminée au-dessus du hall d’accueil.
© Roger Narboni. Concepto
Mise en lumière de la structure porteuse en pont de la tour L’image de nuit a consisté à inverser la perception diurne en mettant en scène la percée créée sous la tour à l’aide d’une lumière bleutée dynamique, en contre-plongée, qui souligne la sous-face de la structure, ses parois latérales et ses décrochés. Le vide ainsi généré est encadré et délimité par la lumière colorée, offrant aux piétons une vision insolite et mystérieuse depuis le hall d’accueil au travers de la verrière comme depuis les parvis d’accès. Cet éclairage coloré, dont les couleurs évoluent du bleu profond au cyan selon un rythme très lent, est réalisé à l’aide de projecteurs à LED de couleurs gradables, disposés le long des parois au-dessus de la verrière et sur les toitures terrasses. n Isabelle Arnaud
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Principe de réflexion / transparence / réfraction des différents éléments verriers.
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Un éclairage artificiel en plongée À la nuit tombée, un éclairage artificiel prend le relais. Il est réalisé à l’aide de projecteurs architecturaux orientables, équipés de différentes optiques de révolution et de lampes aux iodures métalliques à brûleur céramique 150 W, d’une température de couleur de 3 000 K, avec un IRC de 80. Ils sont disposés à l’extérieur au-dessus de la verrière, le long des planchers de caillebotis métallique nécessaires à la maintenance. Ce principe d’éclairage utilise la résille métallique comme un gril monumental de scène, qui dissimule les projecteurs dans les perspectives. Les faisceaux lumineux pénètrent ainsi en plongée dans l’espace pour éclairer le sol du rez-de-chaussée, les failles du soussol, les escaliers et les murs, avec des accents de lumière qui soulignent certains espaces ou usages. L’éclairement moyen dans le hall est de 150 lux. Comme dans la journée, les panneaux de verre colorés participent activement au dispositif d’éclairage : les faisceaux lumineux, disposés irrégulièrement au droit des panneaux transparents, translucides, roses ou bleus, se colorent en traversant la verrière pour finir en délicates variations de pastels. Au centre du hall, deux grands panneaux sont encadrés de deux lignes lumineuses à LED de 8 m de hauteur. Ces quatre grandes lignes verticales sont animées de variations colorées de teintes complémentaires (vert émeraude à bleu profond côté ouest, orangé clair à roserouge côté est). La cage d’ascenseur transparente, qui permet l’accès à l’auditorium et au business center, est éclairée à l’aide d’appareils à LED de couleur disposés à l’intérieur.
© Roger Narboni. Concepto
La densité chromatique des différents panneaux de verres colorés est renforcée dans la zone sud de la verrière, afin de réduire l’apport lumineux et calorifique des rayons solaires d’été en milieu de journée. Les rayons solaires plus inclinés en hiver, en début et en fin de journée, pénètrent généreusement le volume du hall par les grandes parois vitrées verticales, réalisées intégralement en verre clair. Grâce à ce dispositif optique, véritable piège à lumière, le hall d’accueil propose, chaque jour et tout au long de l’année, des images diurnes mouvantes et changeantes, agréables à découvrir.
Lumières N°8 - OCTOBRE 2014 - 13
© Selux. Photo Xavier Boymond
Lumières Projets
L’avenue de Birmingham, à la sortie du tunnel de la Croix Rousse, accueille un espace piétons et des pistes cyclables, mis en éclairage par l’agence Côté Lumière.
Quai Gillet : un trait d’union de lumière Maîtrise d’ouvrage : Communauté urbaine de Lyon. Lionel Martin, chef de projet Quai Gillet. Maîtrise d’œuvre : Architectes mandataires : Gautier+Conquet Concepteurs Lumière : Côté Lumière, Aurélien de Fursac et Patrice Eschassériaux Solution éclairage : Selux Olivio
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© Selux. Photo Xavier Boymond
Dossier
Titre
De la Gare d’eau dans le 9e arrondissement à l’avenue de Birmingham dans le 4e, la ville s’apaise et nous offre son plus bel atour. Les quais de la Saône, aménagés en 2012, sont devenus un véritable lieu de vie pour les Lyonnais, mêlant balades et détente. Sur le quai Joseph Gillet, c’est à l’agence Côté Lumière qu’est revenu le soin d’habiller la promenade de projecteurs, choisis autant pour leur esthétique que pour leurs performances techniques.
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vant les travaux de réaménagement des quais de Saône en 2012, le lieu, riche en histoire, s’était laissé vivre. C’est donc dans un souci de rendre les 50 km de rives aux Lyonnais que le projet d’aménagement est mis en place. Situé sur d’anciennes voies de circulation, ponctuées de voiries délaissées et d’un parking « sauvage » aménagé à la hâte sur le quai, le quai Gillet a vocation de devenir un des espaces de détente privilégié de la ville de Lyon. Le cahier des charges fixé par le « Grand Lyon » est assez clair : « L’objectif est de requalifier le lieu par la lumière en favorisant la politique du mode doux et l’implantation d’arbres, pour reconquérir les espaces piétons », explique Lionel Martin, chef de projet du Quai Gillet. Une requalification globale L’implantation d’arbres et le passage du lieu en mode doux ont permis aux piétons de reconquérir cet espace qui leur échappait jusque-là. En effet, l’aménagement du quai Joseph Gillet entre dans le cadre du vaste projet d’urbanisme et
d’art public des rives de Saône et a pour objectif de marquer la transition entre une ville en perpétuel mouvement et un paysage plus vert et calme, propice à la déambulation. Le secteur se voit accorder une place de choix : celle de porte de la ville, et ce par divers aménagements urbains. Le mobilier urbain a été modifié au profit d’installations plus esthétiques, mais surtout plus performantes et fonctionnelles. Les plus belles façades du quartier, à l’image de l’église Saint-Charles de Serin, ont été illuminées et l’avenue de Birmingham, autrefois entièrement dédiée à la circulation, accueille aujourd’hui une piste cyclable, des piétons et de la végétation. Le cahier des charges C’est à Aurélien de Fursac et Patrice Eschassériaux de l’agence Côté Lumière qu’est revenu le soin de mettre le lieu en scène. Le principal objectif était de délimiter la sortie du tunnel de la Croix Rousse, dense en circulation, et la promenade des quais de Saône. Pour ce faire, le projet a fait l’objet de concertations entre tous les acteurs
La réappropriation de l’espace par les habitants La promenade des berges de la Saône est conçue à la manière d’un film : par séquences. Le parking sauvage du quai Joseph Gillet a finalement laissé place à une ambiance chaleureuse, et l’accent a été mis sur le confort
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du Grand Lyon. Comme l’explique Aurélien de Fursac, « il fallait créer du lien et du sens dans un esprit global », un vrai travail d’écoute des projets limitrophes. D’autant qu’un nouvel élément est venu pendant l’été, rapprocher les aménagements de part et d’autre de la rivière : le pont Schuman, sorti de l’eau en moins de deux ans, assure désormais une continuité entre les différentes réfections. Le projet, inclus dans l’aménagement du Grand Lyon, consistait en la rénovation des voies routières, des voies d’eau et des passages piétons paysagers et urbains, en cinq points distincts : sortie du tunnel de la Croix Rousse, bas port, pont Schuman, réfection générale des quais de Saône sur les deux rives. Pour cela, la concertation a été de mise : les différentes équipes de concepteurs et la maîtrise d’ouvrage ont dû s’accorder pour créer un ensemble cohérent. Pour les éclairages piétons, leur choix s’est porté sur les luminaires Olivio de Selux. Disposés sur des mâts d’une hauteur de 3 à 5 m pour augmenter le sentiment d’intimité et avec une inclinaison minime des lanternes, les appareils sont pourvus de visières et de lentilles striées pour canaliser la lumière et éviter au maximum les nuisances lumineuses. La température de couleur choisie, comprise entre 3 000 et 3 500 K, confère à l’ensemble à la fois dynamisme et douceur. Au total, 346 projecteurs Olivio 200 équipés de lampes aux iodures métalliques 70 W avec optique semi-extensive habillent la zone et remplacent les lanternes des années 70, destinées exclusivement à l’éclairage des voies routières.
© Selux. Photo Xavier Boymond
Lumières Projets
Le projet de requalification du quai Gillet avait pour objectif de créer une liaison lumineuse entre les deux rives de la Saône.
visuel. D’un côté, des péniches accostent sur les quais, mais comment les rendre visibles aux piétons sans pour autant qu’ils ne détournent leur regard de la rive et des façades ? En plus de l’éclairage, la promenade a été agrémentée de mobilier urbain, et la passerelle Masarick a été aménagée en éclairage piéton pour créer un lien entre les deux rives. La requalification du quai Gillet par la ville de Lyon a rendu le lieu à ses habitants et fait office de porte d’entrée, censée donner un avant-goût agréable de la ville. Le trajet revit et s’inscrit avec panache dans le paysage urbain de la deuxième ville de France. Au rythme des façades illuminées, du mobilier urbain moderne, dans une ambiance lumineuse conviviale, les habitants du quartier peuvent aujourd’hui profiter d’un lieu hors du temps, loin de la frénésie du centre-ville et des bruits de circulation. Lyon, surnommée la « ville des lumières », n’a jamais si bien porté son nom. n Alexandre Arène
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Dossier
Les projecteurs Olivio de Selux offrent un éclairage ciblé, et permettent ainsi de limiter les nuisances lumineuses.
© Selux. Photo Xavier Boymond
Titre Lumières N°8 - OCTOBRE 2014 - 15
Lumières Chronique
Les missions de l’Association française de l’éclairage vont au-delà de celles d’une « société savante » Michel Francony, ancien dirigeant d’EDF, a consacré les dernières années de sa carrière à la transformation d’EDF pour l’adapter à l’ouverture à la concurrence dans les trois domaines : production, transport, distribution. Il reste passionné par l’accompagnement des transitions dans des systèmes complexes et aux multiples acteurs.
Michel Francony, président de l’Association française de l’éclairage depuis 2010
Louis de Broglie de l’Académie française, prix Nobel de physique 1929 et président d’honneur de l’AFE, rappelait, en 1968, que « depuis ses origines, l’humanité a compris le rôle capital que joue dans la nature la lumière ». Alors que la 39e édition des Journées nationales de la lumière se déroule à Nantes, Michel Francony explique pour Lumières comment l’AFE soutient la « transition éclairagiste au cœur de la transition énergétique ».
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ujourd’hui, notre association doit fédérer tous les acteurs de l’éclairage, notamment en mettant en place une charte accessible à chaque métier afin de permettre à leurs représentants de s’engager sur des règles communes tout en tenant compte de leur spécialité et de leur expertise. Aucun aspect ne doit être négligé au sein de cette concertation, qu’il s’agisse d’enjeux humains, de consommations d’énergie, de maîtrise des coûts, d’environnement. Rappelons qu’en éclairage le retour moyen sur investissement se situe entre 3 et 5 ans ; en isolation, on parle de 20 ans ! Et pourtant, au rythme actuel, il faudrait à la France 30 ans pour renouveler son parc d’éclairage, tous domaines confondus. Cette lenteur est en partie due au développement extrêmement rapide des LED, qui a modifié le marché : avec l’évolution technologique sont apparus de nouveaux acteurs accompagnés de nouveaux discours. Résultat : les décideurs, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, décontenancés, ont hésité à rénover, délaissant un temps le lot éclairage. Le rôle de l’AFE aujourd’hui et dans les années à venir est de rétablir la confiance avec une information claire et simple à travers divers types d’évènements.
Dossier
Titre
Les JNL 2014 constituent, en particulier, un formidable vecteur de communication, mais ce n’est pas le seul. Le site de l’AFE vient tout juste d’être transformé, nos formations offrent des programmes ciblés « métiers », et nous développons des partenariats avec des salons, des médias, des associations, et bien entendu les décideurs publics et privés. Il ne devrait pas exister de dichotomie entre la protection de l’environnement et l’évolution technologique de l’éclairage, les besoins humains faisant office de trait d’union dans tous les projets. Il est tout à fait possible de mettre en lumière un élément du patrimoine architectural d’un village ou de continuer à éclairer les rues la nuit, sans pour autant nuire au ciel étoilé ni voir les consommations augmenter. L’ensemble des acteurs de l’éclairage a cette ambition « d’éclairer juste », à nous de fédérer tous ces savoir-faire et de nous concerter afin de la partager avec les utilisateurs. C’est ainsi que nous pourrons concilier toutes les dimensions que nous devons intégrer à l’éclairagisme. » n www.afe-eclairage.fr
Lumières Lumières N°8N°8 - septembre - octobre 2014 - 17
Lumières Dossier
ÉCLAIRAGE DES MUSÉES
Rijksmuseum, Amsterdam, Pays-Bas Architectes : Cruz y Ortiz Arquitectos (principaux), Van Hoogevest Erchitecten (rénovation), Wilmotte et Associés (intérieur) Conception lumière : Arup Lighting (Lumière du jour), Beersnielsen (œuvres) Réalisation du projet éclairage : Philips Lighting 18 - Lumières N°8 - octobre 2014
© Philips Lighting. Photo Corné Clemens & John Geven Studio’s
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Pierre BAPTISTE
Conservateur au musée Guimet, en charge de l’Asie du Sud-Est
Lumières Chronique
Le compromis au service de la qualité
Selon vous, il ne saurait y avoir de « réponse » éclairage, compte tenu de la diversité des œuvres. Comment, dans ce cas, abordez-vous la mise en lumière au musée Guimet ? La question est complexe et l’objectif utopique : il s’agit de montrer les œuvres le mieux possible le plus longtemps possible pour les faire apprécier du public. Or, les salles d’exposition n’ont, le plus souvent, pas été prévues spécifiquement pour elles. Prenons l’exemple des reliefs des temples d’Angkor qui, dans leur lieu d’origine, étaient exposés à la lumière naturelle. Doit-on reproduire leur environnement lumineux à l’intérieur du musée ? Il nous faut donc traiter ce déséquilibre, et le concepteur lumière n’a pas d’autre choix que de répondre à ces contraintes de façon arbitraire : il est face à un débat cornélien, ou l’éclairage est trop important ou il est insuffisant. Autre dilemme : lorsque, dans un même espace, sont réunies des œuvres d’une grande hétérogénéité.
“Les œuvres ne
sont pas faites pour être dans un musée !
Vous voulez parler des contraintes liées à leur exposition à la lumière ? Oui. Comment obtenir l’harmonie lumineuse lorsque, par exemple, nous devons éclairer dans la même salle de la statutaire en pierre et des documents graphiques très fragiles ? Ces derniers ne peuvent être éclairés que pendant trois mois, tous les trois ans, tandis que les temples bénéficiaient, dans leur environnement naturel, d’un très fort ensoleillement Dans les années 1960, une des solutions consistait à protéger les œuvres à tout prix de la lumière du jour. Résultat : les musées étaient devenus de véritables boîtes noires. Aujourd’hui, il existe des filtres qui permettent de laisser passer les rayons de la lumière du jour sans pour autant endommager les objets exposés. La question de la relation du musée avec son environnement est devenue essentielle. Elle permet au visiteur de se repérer. Une fois que la décision est prise d’éclairer, reste à créer les effets. Cette mise en scène lumineuse n’est-elle pas subjective ? L’éclairage revêt toujours un aspect subjectif. Dans l’ancien musée Guimet, par exemple, les œuvres du Cambodge, datant des XIIe et XIIIe siècles et célèbres pour la spiritualité qui les caractérise, avaient été disposées dans une salle très sombre aux murs vert foncé et bénéficiaient d’un éclairage incandescent offrant un effet dramatique. Lors de la
© DR
Partant de ce postulat, Pierre Baptiste relève la contradiction sous-jacente dans l’art d’éclairer les œuvres : le rôle du conservateur est de permettre au plus grand nombre de les voir, mais aussi de les préserver de dégradations liées à leur exposition. Entre ombre et lumière, les solutions sont souvent nées de compromis issus d’échanges entre l’architecte, le conservateur et le concepteur lumière tandis que de nouvelles technologies ouvrent d’autres perspectives.
rénovation du musée, en 2001, le travail avec Georges Berne et Bruno Gaudin a, au contraire, donné à voir les détails des œuvres sous une lumière plus généreuse afin de sortir ces œuvres d’une théâtralité trop subjective. Au-delà de la subjectivité des conservateurs et des éclairagistes, on est aussi assujetti à des effets de mode. Plus récemment, nous sommes aussi contraints aux les restrictions budgétaires qui nous obligent à tenir compte des consommations et de la maintenance des sources lumineuses. N’est-ce pas plutôt un mal pour un bien ? La LED n’apporte-t-elle pas une réponse efficace en termes d’énergie et de qualité de lumière ? Ses performances chromatiques ne suffisent pas toujours à rendre les couleurs de manière optimale, même si, par ailleurs, la LED constitue la réponse à bon nombre de nos préoccupations. Il convient toutefois d’être vigilant à l’égard de son impact chromatique sur les œuvres, source de gêne, parfois. Dernier aspect, il arrive fréquemment que les architectes insistent sur l’utilisation de l’éclairage comme mise en valeur de l’architecture, ce qui peut parfois aller au détriment de celui des œuvres. Finalement, la mise en lumière d’un musée est (et doit être) toujours un savant jeu de compromis entre l’architecte, le conservateur et le concepteur lumière. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud Lumières N°8 - octobre 2014 - 19
© Enrico Cano
Lumières Dossier
Des œuvres entre ombres et lumières Il y a 222 ans, les musées ouvraient leurs portes au public, et livraient par là même leurs œuvres à tous les risques, en particulier celui de la détérioration. S’est alors posée la question de leur protection, contre le froid, la chaleur, et bien entendu la lumière, pourtant indispensable à leur découverte. Qu’elle soit naturelle ou artificielle, la lumière peut aujourd’hui être contrôlée, donc maîtrisée ; tout d’abord via des dispositifs qui laisseront pénétrer les rayons du soleil mais en les détournant, des sources sans ultraviolet ni infrarouge, des luminaires équipés de cadreurs et enfin grâce à une gestion de plus en plus sophistiquée de l’éclairage naturel. Alors, lighting or not lighting ? Ce n’est peut-être pas là, la question…
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a norme EN12464-1, qui est une référence pour tous les domaines d’application, se fait fort discrète lorsqu’il s’agit d’éclairage des musées et, pour ne pas laisser croire que ces derniers ont été oubliés, indique dans le tableau des valeurs d’éclairement. « L’éclairage est déterminé par les exigences de l’exposition ». C’est dit, chacun fait comme il peut. Il faut avouer que la question est complexe, 20 - Lumières N°8 - octobre 2014
d’une part, à cause de la diversité des œuvres, leur forme, leur volume et leur fragilité, et, d’autre part, compte tenu du nombre d’intervenants, tous légitimes dans leur argumentation : architectes, conservateurs, muséographes, concepteurs lumière doivent entretenir un dialogue permanent pour obtenir un consensus qui, au final, ne nuise en aucune façon ni aux œuvres, ni à l’architecture, pas plus qu’au confort visuel du public.
De manière générale, les entrées et halls d’accueil, où se trouvent les billetteries et les informations sur le musée, sont traités comme des zones intermédiaires ou de transition qui doivent permettre à l’œil de s’adapter aux faibles niveaux d’éclairement des salles d’exposition. Si l’on considère que la lumière du jour est à environ 10 000 lux, il est conseillé de rester en dessous de 1 000 lux dans les halls d’entrée. Mais attention, la nuit, les extrêmes sont
Lumières Dossier
Musée tridentin de Sciences Naturelles. Projet architectural et d’éclairage : RPBW. Projet d’éclairage : Piero Castiglioni. Coordination du projet : Iure. Solution éclairage : iGuzzini.
Réalisation
© ERCO. Photo Iwan Baan
La lumière dessine les espaces et les larges surfaces du MUSE et permet de les lire. Elle forme un juste équilibre entre la lumière naturelle et la lumière artificielle et suggère au visiteur de toucher les œuvres exposées.
inversés : on passe de 30 lux à l’extérieur à 200 ou 300 lux pour les circulations, il faut donc prévoir la possibilité de baisser le niveau d’éclairement le soir. La lumière naturelle, un atout ? Longtemps controversée en muséographie, la lumière s’est faite timide, discrète, voire quasiment inexistante. Puis, les concepteurs lumière, de plus en plus souvent sollicités pour éclairer les musées, ont pris le parti d’utiliser la lumière du jour. Avec la rénovation du musée Guimet à Paris en 2001, c’est une véritable métamorphose qui s’est opérée à l’époque : les architectes Henri et Bruno Gaudin et le concepteur lumière Georges Berne (aujourd’hui Agence 8’18’’) ont laissé entrer la lumière du jour dans le bâtiment, pour le « faire respirer ». Pas de clairs obscurs ou d’ambiances lumineuses, les concepteurs ont voulu donner de grands mouvements lumineux à l’ensemble du bâtiment, avant même d’entrer dans le détail de la muséographie. Ce parti pris se traduit par un flot de lumière naturelle que laisse passer la verrière coiffant l’atrium situé au cœur du musée. Pour François Migeon, concepteur lumière, Agence 8’18’’, « au musée Fabre à Montpellier, il y avait une réelle volonté d’utiliser la lumière naturelle. Dans certains musées, la lumière va permettre de comprendre les volumes et les espaces du bâtiment pour faciliter la lecture des œuvres ». De perturbatrice, la lumière du jour, maîtrisée, est devenue un atout comme dans le MUSE (voir photo p. 20), la lumière naturelle entre par les côtés et la toiture ;
Louvre Lens Maître d’ouvrage : Région Nord-Pas-de-Calais Architecte : Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, SANAA, Tokyo Concept muséographique : Studio Adrien Gardère Paysagiste : Catherine Mosbach Conception éclairage muséographique et réglages : ACL Alexis Coussement Bureau d’études : Arup, Londres Solution éclairage : Erco
Concevoir un musée de cette envergure (Prix d’architecture de l’Équerre d’argent 2013) dans une région industrielle économiquement affaiblie était un signal fort pour la renaissance d’un ensemble minier autrefois florissant. Fondé sur un hall principal de 125 m de long et de 25 m de large, le bâtiment traduit un concept d’exposition innovant qui rompt avec les habitudes. Xavier Dectot, conservateur, historien d’art, directeur du musée, explique le parti pris de renoncer à toutes les règles de présentation classiques, par régions, époques ou techniques : « Au lieu de séparer les œuvres, nous les avons rassemblées dans la Galerie du Temps, où leur exposition suit un ordre chronologique, de l’an 3 500 av. J.-C. jusqu’en 1850 ». Rien n’est accroché au mur, les œuvres sont présentées au centre de l’espace. « De cette façon, les visiteurs peuvent s’étaler et aller partout », commente Adrien Gardère, muséographe. Dans ce concept muséographique, l’éclairage joue un rôle particulier, en combinant les lumières naturelle et artificielle qu’oriente un plafond rythmé. Afin de contrôler les larges apports et les variations de lumière du jour, le bureau d’études Arup a mis au
point un système qui met en œuvre des stores empêchant les rayons du soleil d’être trop intrusifs et un éclairage artificiel LED qui permet de bénéficier d’un éclairement constant. Le recours à la lumière naturelle et à l’éclairage LED a réduit en outre les dépenses d’énergie et donné lieu à de nouvelles solutions de commande de l’éclairage, parfaitement adaptées. Ainsi, il est possible de modifier la luminosité des projecteurs à LED Optec d’Erco sans compromettre la qualité de leur lumière ni produire d’artefact perturbateur. « Ces projecteurs sont conçus pour mettre en valeur les œuvres en leur donnant du relief et en les rendant vivantes. En effet, le faisceau aux contours nets circonscrit l’objet exactement, sans éclairer l’environnement », explique Jean-Michel Trouïs, directeur général Erco France.
© ERCO. Photo Iwan Baan
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Le MUSE, Trente (Italie). Maître d’ouvrage :
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Lumières Dossier lll
et l’habilité avec laquelle elle est gérée est l’un des éléments qui caractérisent l’architecture de RPBW. La définition de l’éclairage artificiel a été confiée à l’expérience et à la sensibilité de Piero Castiglioni. Selon Jean-Jacques Ezrati, éclairagisteconseil, « si l’on considère le musée comme un média, au même titre que le cinéma, le théâtre et la télévision, l’exposition en est bel et bien son moyen d’expression privilégié. On peut concevoir que toute exposition met en synergie trois logiques distinctes ». Tout d’abord, celle du contenu qui, selon lui, s’appuie sur la construction du scénario et représente la dimension sémantique du langage de l’exposition. Ensuite, une logique spatiale, « qui transpose la logique précédente d’une manière esthético-expressive par la traduction dans l’espace du contenu, reliant les différents éléments entre eux », autrement dit la scénographie, et une logique gestuelle, « que l’on peut définir comme communicationnelle, indissociable des deux premières pour transformer une scénographie de l’espace en une expographie ».
Éclairer ou préserver : un choix pas si cornélien L’importance des dommages provoqués par l’éclairage peut être réduite en diminuant la durée de ce dernier. C’est pourquoi il faut raisonner en termes « d’exposition lumineuse » et considérer à la fois le temps d’exposition et les niveaux d’éclairement. Il existe plusieurs procédés pour réduire la durée d’exposition, installation d’un rideau amovible, de stores et persiennes automatiques, et désormais la mise en œuvre de systèmes d’éclairage dynamique avec programmation disponibles aujourd’hui grâce aux LED et l’électronique qui offrent de multiples possibilités pour la création de séquences lumineuses modifiables facilement en fonction des collections exposées. À Londres, la National Gallery a testé récemment la technologie LED avec des appareils Erco dotés de détecteurs de présence. Dans la salle des portraits, le niveau d’éclairement était abaissé en mode « veille » et remontait progressivement dès qu’une personne s’arrêtait devant le tableau.
Résultat : qualité de lumière sans compromis ainsi qu’une réduction de 68 % des coûts d’énergie. Le Rijksmuseum, à Amsterdam, a également profité d’une rénovation pour passer aux LED : au total, sur plus de 9 500 m², sont ainsi éclairés 7 500 œuvres d’art, les espaces publics du musée tels que les boutiques, les atriums, le restaurant ainsi que les extérieurs et la façade du bâtiment. Le concept d’éclairage, réalisé par Philips Lighting, crée des effets visuels proches de la lumière du jour, mettant ainsi en valeur les chefs-d’œuvre tout en tenant compte de la perception du visiteur. Pour Tim Zeedijk, commissaire des expositions au Rijksmuseum, « le choix de la LED se justifie primo, pour sa grande qualité de lumière, et secundo pour son rendu des couleurs, très proche de la lumière du jour. L’éclairage souligne tout particulièrement les contrastes visuels et les reliefs des tableaux. C’est notamment visible dans les œuvres de Rembrandt où il révèle beaucoup plus les détails ».
Musée des Marais Salants, Batz-sur-Mer (44) Jusqu’au 16 novembre 2014 Né en 1872, à Baccarat en Meurthe-etMoselle, Michel Colle devient à 15 ans graveur et doreur aux cristalleries de Baccarat puis se met à peindre en 1895. Séduit par les lumières naturelles de la presqu’île guérandaise, ce peintre néo-impressionniste décide de s’installer, en 1926, dans le village de Kervalet, à Batz-sur-Mer. Depuis juin dernier, le musée des Marais Salants lui consacre une rétrospective qui présente une partie de ses œuvres dans lesquelles on peut apprécier les paysages du littoral batzien, entre ciel, terre et mer, où la lumière du jour, toujours changeante, illumine ses toiles. Pour éclairer la salle d’exposition temporaire inaugurée en juin 2014, Michaële Simonnin, conservateure, responsable des expositions et des collections, a opté pour des projecteurs à LED (luminaires Erco) d’une température de couleur chaude (3 000 K), dont une partie éclaire les murs de façon uniforme tandis que d’autres, équipés de cadreurs, révèlent
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les tonalités des différentes atmosphères lumineuses que l’artiste a su restituer dans ses toiles. « Ce qui donne l’impression, commente Michaële Simonnin, que la lumière sort des tableaux » ou au visiteur de se trouver au cœur de ces paysages.
© Michel Colle, Collection musée des Marais Salants – Cap-Atlantique
« Lumières en presqu’île », Michel Colle, peintre à kervalet
© Michel Colle, Collection musée des Marais Salants – Cap-Atlantique
Réalisation
Lumières Dossier Réalisation
t Rijksmuseum, Amsterdam, Pays-Bas.
Architectes : Cruz y Ortiz Arquitectos (principaux), Van Hoogevest Erchitecten (rénovation), Wilmotte et Associés (intérieur) Conception lumière : Arup Lighting (Lumière du jour), Beersnielsen (œuvres) Réalisation du projet Éclairage : Philips Lighting
Le concept éclaire 7 500 œuvres d’art qui couvrent plusieurs siècles. La solution d’éclairage de Philips se compose de près de 750 000 LED, accompagnées de 3 800 spots LED, plus de 1,8 km d’éclairage LED pour les plafonds et un système de commande de l’éclairage LED perfectionné que les collaborateurs du musée peuvent commander au moyen d’une simple tablette.
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La lumière blanc neutre restitue toutes les couleurs et toutes leurs nuances, qu’il s’agisse des verts/bleus ou de rouges/jaunes, présentant les œuvres d’art en « haute définition ». La simplicité d’utilisation a aussi été un atout pour les conservateurs qui bénéficient d’un système permettant de faire varier chaque luminaire en utilisant une simple tablette. La LED a pris également ses quartiers au Louvre où Toshiba a fourni un éclairage LED dans les salles rouges et autour de la Joconde. Un luminaire unique et très innovant a été installé devant le chef-d’œuvre de Leonard de Vinci et intégré dans un support jouxtant la célèbre toile. Avec ses 31 LED, elle permet de compenser la variation de couleur due au vitrage de protection et à l’éclairage ambiant. La lampe déploie également plusieurs systèmes optiques afin d’encadrer le chef-d’œuvre et de le maintenir dans un bain de lumière aussi uniforme que possible. Un système de contrôle, qui permet au musée du Louvre d’affiner aussi précisément que possible le spectre de la lampe, a été conçu avec le souci d’une fidélité absolue aux couleurs.
Tenir compte de la sensibilité des œuvres On pourrait croire qu’il suffit de choisir de faibles niveaux d’éclairement pour éviter que les œuvres ne se détériorent, mais ce n’est pas tout à fait aussi simple. Il faut aussi tenir compte du temps d’exposition à la lumière selon leur sensibilité. L’Icom (Conseil international des musées) distingue plusieurs catégories d’objets selon leur sensibilité à la lumière. Les matériaux d’origine organique, par exemple, sont beaucoup plus sensibles aux effets photochimiques que les matériaux de nature minérale. Les objets qui contiennent des pigments, matières colorantes, teintures ou encres sont considérés comme particulièrement fragiles : - les peintures, spécialement les aquarelles car le rayonnement pénètre plus fortement leur mince couche colorée ; - les textiles, par ordre de sensibilité décroissante : soie, jute, coton, laine ; - les cuirs et peaux, les papiers dont la sensibilité dépend aussi de la colle employée comme apprêt ; - les bois qui peuvent subir une déformation et une modification de la couleur, les cires, les vernis et les laques. En revanche, les verres, émaux, céramiques, pierres, métaux et alliages s’altèrent beaucoup moins rapidement. Une histoire de noir… Les visiteurs de la Klimahaus (maison du climat) 8° Ost de Bremerhaven, en Allemagne, font un voyage à travers les différentes zones climatiques de la planète. De la Sardaigne à la Suisse, de la mer des Wadden à l’Antarctique en passant par le Soudan – chaque pièce est un univers de découvertes à part entière et permet de faire l’expérience des différentes conditions climatiques. Afin de rendre le changement climatique bien perceptible, chaque pièce présente un univers de découvertes propre, entièrement confiné et séparé du monde extérieur. Ainsi, il fut prévu que toute lll
Maître d’ouvrage : Veneranda Fabbrica del Duomo, Milan Architecte et étude éclairage : Canali Associati srl, Parme Solution éclairage : Zumtobel
Le musée du Dôme dans le Palazzo Reale raconte l’histoire de la cathédrale de Milan. Après plusieurs années de rénovation, l’exposition, ouverte depuis novembre 2013, se déploie sur un plus grand espace et se présente sous une nouvelle lumière. Sur 2 200 m² répartis en 27 salles et 13 différents thèmes, le visiteur entreprend un passionnant voyage dans le temps. Alliant une mise en scène discrète et une adaptation précise, la solution lumière éclaire les objets avec authenticité et sans éblouir. Les maquettes de la cathédrale réalisées dans divers matériaux comme le plâtre, le bronze et le bois constituent le cœur de l’exposition. Dans la plus grande et en même temps la plus ancienne maquette en bois, les visiteurs ont même la possibilité de circuler. Des zones accentuées d’ombres et de lumière simulent la lumière naturelle du soleil et donnent vie à la maquette historique datant de 1519. Avec une température de couleur directement adaptable sur le projecteur et des optiques amovibles réglables, les projecteurs à LED Arcos Xpert permettent de souligner la variété et les différents matériaux des pièces exposées. Pour faire ressortir la plasticité des sculptures et éviter des ombres dures, on a par exemple travaillé avec des lentilles diffusantes et un éclairage d’accentuation. À cela s’ajoute un indice de rendu des couleurs de 94. Les pièces annexes sont éclairées à l’aide de downlights à LED Panos Infinity de lignes lumineuses Tecton et Linaria.
© Zumtobel
© Philips. Photo Roos Aldershoff
Musée du Dôme, Milan
suite page 25 Lumières N°8 - octobre 2014 - 23
Lumières Dossier Projet
Musée de la Faïence Frédéric Blandin, Nevers
est complétée par des plages diffuses à l’intérieur des vitrines, rehaussant les objets au plus près. Dans la salle des verres émaillés, un éclairage ponctuel gradable en fonction de l’effet recherché souligne chaque vitrine : à la fois par l’extérieur à l’aplomb de celle-ci et par l’intérieur, intégré au socle de la présentation. Implantée dans l’ancien chauffoir, la salle d’expositions temporaires présente une configuration spatiale sous voûtes. En travaillant étroitement avec l’architecte et le bureau d’étude structures, une trame de points d’alimentation a été intégrée dans les voûtes pour permettre l’implantation de projecteurs de rehaut ; ce
Une lumière adaptée à chaque salle Dans la salle des faïences, une pleine lumière est réalisée à partir d’un éclairage indirect structuré et cadencé par les poutres, et
© Jean-Christophe Tardivon
Une rénovation dans le respect de l’ancien En 1975, le musée déménage sur le site d’une ancienne abbaye bénédictine et principalement dans un ancien hôtel particulier du XIXe siècle, mais, en 1979, il n’y a toujours que deux salles accessibles au public. En 2003, le musée ferme au public pour 10 ans, au cours desquels il va subir de grandes transformations : il se déploie désormais sur 2 100 m². À propos de cette rénovation, Benoît Crépet, architecte, explique sa démarche :
« Il s’agissait, sans en perdre le sens, de déclarer une filiation, une continuité dans le temps et l’espace, et de réinterpréter de manière contemporaine un continuum architectural. » Aujourd’hui, le musée conserve environ 19 000 pièces telles que peintures, sculptures, estampes, dessins, meubles, objets, monnaies… avec une place prépondérante réservée aux faïences et aux verres émaillés.
24 - Lumières N°8 - octobre 2014
dispositif est doublé d’un éclairage indirect creusé dans l’épaisseur de dalles de sol en pied des parois sur la longueur de la salle. L’éclairage du salon des collections Bossuat est réalisé à partir de structures fluorescentes posées sur poutres, qui mettent en lumière la toiture réhabilitée, donnant ainsi à lire le graphisme de la charpente à contre-jour. En rehaut sur œuvres pour les cimaises sous grande hauteur, des projecteurs à découpe sont fixés directement sur la poutre centrale longitudinale de retombée de toiture. Enfin, pour les boîtes architecturées accueillant de plus petits formats, une série de gorges lumineuses souligne les cimaises latéralement.
© Jean-Christophe Tardivon
Le musée de Nevers naît en 1844, dans la bibliothèque municipale, et s’enrichit peu à peu de dons. En 1847, Jacques Gallois, collectionneur, vend sa collection à la ville et devient conservateur du premier musée jusqu’à sa mort en 1852. En 1907, lors de la mise en vente du bâtiment de l’évêché, Frédéric Blandin, banquier et ancien manufacturier de faïence, permet à la ville de l’acheter et d’y transférer le musée. Ainsi, entre 1914 et 1919, le palais épiscopal reçoit la plus grande partie des collections.
© Jean-Christophe Tardivon
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Nevers Maîtrise d’œuvre : Atelier Benoît Crépet Conception lumière : Agence 8’18’’ Georges Berne / Claire-Lise Bague Solutions éclairage : Limburg, Lucent, Philips, Régent Sylumis, Zlighting Entreprises : Entreprise générale / Eiffage Construction Saône & Loire
Lumières Dossier t Klimahaus 8° Ost Bremerhaven, Allemagne.
© Régent Éclairage
Maître d’ouvrage : BEAN, Bremerhaven. Architecte : Gewers & Pudewill GmbH. Planificateuréclairagiste : 2006-2007: Florian Reißmann et Angela Tiedt, tdrei Lichtplanung – 2007-2009 : Florian Reißmann, Inlux Lichtplanung, Hamburg. Solution éclairage : Régent éclairage.
lll
suite de la page 23
l’exposition serait plongée dans le noir, ce qui représentait donc un défi particulier sur le plan de la conception lumineuse. La lumière devait jouer un simple rôle intégratif, l’œil du visiteur devant pouvoir se porter sur différents endroits sans néanmoins rien enlever au mystère de la nuit. Seule une procédure flexible dans le cadre de la planification technique de la lumière pouvait garantir des solutions optimales
capables de répondre à ces conditions. Ainsi Régent éclairage a proposé le spot Poco, pouvant être utilisé de manière très flexible et doté d’un cache de protection anti-éblouissement et de filtres de couleur, et le luminaire profilé Channel. Tous deux ont permis de définir les accents de lumière souhaités et de créer des limites claires entre zones obscures et objets illuminés. Le système spot Poco est, entre autres, la possibilité de remplacer les réflecteurs au moyen d’une fermeture à baïonnette et de modifier ainsi l’angle de rayonnement entre spot et spectre large. Autre exemple, non volontaire, celui-là : le musée des Marais Salants à Batz-sur-Mer, dont la partie concernant les expositions permanentes a été entièrement rénovée et agrandie, a rouvert ses portes à l’été 2013. À l’intérieur d’un édifice façonné par la saliculture artisanale et le machinisme industriel du XIXe siècle, le parcours de visite permanent s’y déploie sur près de 800 m² où l’on découvre la culture ancestrale
© Toshiba Lighting
t Louvre, Paris. La solution LED, spécialement conçue pour éclairer la Joconde par Toshiba Lighting, procure 108 lux sur le verre, 108 lux sur la toile, avec un IRC de 95 pour une température de couleur de 3 200 K. L’éclairage est commandé par système DALI. Durée de vie annoncée : 80 000 heures.
des gens du marais, paludiers, sauniers, gabariers et autres acteurs d’une société originale tournée vers l’exploitation du sel. Le musée présente environ 1 500 pièces de collections ethnographiques et textiles, Beaux-Arts et arts décoratifs et valorise, dans des montages audiovisuels les fonds iconographiques et imprimés. Dans les salles de l’exposition permanente, un jeu d’ombres et de lumières met en relief les collections Musée de France. Est ainsi conservée l’atmosphère du lieu qui intègre projections sur paroi verre, écrans interactifs, dans le respect des normes de conservation préventive des œuvres. Environ 160 projecteurs ont été nécessaires, équipés de lampes halogènes car, à l’époque de l’étude APS, en 2008 (indépendante de la salle d’exposition temporaire réalisée en 2014, voir p. 22), les LED n’avaient pas encore fait leurs preuves. Il faut croire que certains projecteurs non plus ! L’étude d’éclairage avait été définie en amont avec un cahier des charges précis auquel le fournisseur a répondu avec « l’équivalent » en termes de performances. Le projet d’éclairage d’un musée est complexe, avec de nombreuses contraintes, parfois contradictoires, aussi budgétaires. Le jour des réglages arrive, les rails sont en place, les projecteurs disposés et orientés comme il se doit, et… allumage ! Dans les jours suivants, une dizaine d’appareils s’éteignent, les lampes sont incriminées, on les change. Un relamping sera même effectué sur l’ensemble du parc avant l’inauguration, mais les cadreurs continuent à montrer des défaillances. L’installateur revoit le dispositif qui fonctionne parfaitement, le fournisseur fait appel au fabricant qui finit par se déplacer et explique aux conservateurs qu’il faut lire le mode d’emploi. Pris à son propre argument, il fait une démonstration, règle et resserre les fils dans les dominos de la dizaine de luminaires en panne (à 3 m de haut) et disparaît (à noter que la société a été rachetée depuis par un autre fabricant). Aujourd’hui, soit un an après l’ouverture des salles d’exposition permanente, le problème persiste. Un service de maintenance a été mis en place pour intervenir régulièrement sur les projecteurs défectueux… n Lumières N°8 - octobre 2014 - 25
Lumières Dossier
Enquête produits Projecteurs et orientables spots pour accentuer, effleurer, souligner L’objectif, dans les musées et salles d’exposition, est de bien mettre en valeur l’objet éclairé, il ne faut pas seulement en offrir une bonne perception, mais aussi en souligner les détails, en restituer les couleurs d’origine, et éventuellement, en révéler l’intérêt aux visiteurs tout en préservant la qualité de l’objet considéré. La lumière joue à la fois le rôle de faire-valoir, mais aussi de guide visuel et constitue un outil de conservation des objets lorsqu’elle est bien adaptée aux textures.
L
’offre luminaires reste large et, au risque de se répéter, la LED a permis le développement de luminaires miniaturisés et discrets qui permettent de privilégier l’effet lumineux et faire oublier l’appareil. « Il n’y a encore que 3 ou 4 ans, la LED n’avait pas atteint son niveau de maturité, explique Jean-Michel Trouïs, directeur général Erco France, spécialiste de l’éclairage des musées. Pour obtenir ce niveau de qualité de lumière, les fabricants ont dû améliorer l’homogénéité des blancs en fonction des températures de couleur et l’indice de rendu des couleurs a atteint 90. Les optiques ont, en parallèle, connu des développements qui optimisent les caractéristiques de la LED. Ainsi, les laboratoires d’Erco mettent au point des optiques à LED, qui permettent de tirer parti de cette lumière projetée par rapport à la lumière réfléchie. En particulier pour la lumière d’accentuation et l’éclairage vertical, la technique brevetée des lentilles Spherolit se révèle une solution idéale pour produire efficacement une multitude de faisceaux, classiques ou nouveaux. » Destiné à l’éclairage mural, Pantrac A assure l’éclairage homogène des présentoirs et des objets d’exposition. Grâce à leur forme cubique intemporelle, ces appareils s’intègrent dans l’architecture tant contemporaine qu’historique. Pour un éclairage respectueux des œuvres d’art dans les musées, il est possible de réduire la luminosité des appareils jusqu’à un
A Pantrac d’ERCO
pour cent. Il existe en deux puissances : 12 W pour 1 140 lm et 1 500 lm ; et 24 W pour 2 280 lm et 3 000 lm. Pour le designer artec3 Studio, créateur de Palco pour iGuzzini, « le musée n’est pas seulement un espace où l’on expose des œuvres, c’est aussi le lieu dans lequel l’artiste et le spectateur se rencontrent : son rôle est celui de créer des fonds propres et neutres afin de focaliser l’attention du spectateur sur l’œuvre elle-même... ». Le projecteur Palco B a été conçu pour éclairer les œuvres d’art dans les musées. Inspiré de la forme du pinceau, comme s’il voulait peindre la lumière, c’est un spot en aluminium au design doux et épuré : une « enveloppe » flexible, capable de contenir en son sein un certain nombre de moyens techniques issus de la technologie la plus avancée, pour une lumière qui révèle l’essence propre de chaque œuvre et qui surtout n’endommage pas les œuvres elles-mêmes. Un large choix d’ouvertures de faisceau Targetti mise également sur la LED avec ce projecteur professionnel orientable au nom prédestiné Ledó 3. Il comprend une optique de précision à facettes convexes en polycarbonate métallisé, disponible dans les versions Spot, Flood, Medium Wide flood et Wide
2 Palco d’iGuzzini
26 - Lumières N°8 - octobre 2014
3 Ledó de Targetti
flood. Le corps optique est orientable de 0 à 90° sur le plan vertical et de 355° sur le plan horizontal avec double blocage de l’orientation à emboîtement. Régent, de son côté, propose Matrix LED 4, spot sur rail à LED qui se décline en 3 000 K, 4 000 K, et offre une efficacité élevée de 90 lm/W grâce au refroidissement passif. Orientable à 360°, inclinable à l’horizontale jusqu’à 45°, il présente une tête également inclinable vers l’arrière jusqu’à 45° à la verticale pour un montage peu encombrant. Le montage des accessoires, tels que grille en nid d’abeilles, fermeture en verre, set écran anti-éblouissant, s’effectue sans outils. Néolux a créé une gamme spécial musées avec Muséo qui comprend, entre autres, le spot à couteaux Néocut 5 permettant de réaliser des découpes avec des ouvertures angulaires de 15°, 25°, 35°. Il offre un flux lumineux de 3 500 lm et des températures de couleur de 2 700 K, 4 000 K et 5 000 K, avec une version gradable de 2 700 K à 6 000 K pour une puissance de 25 W. Le Néofocus, quant à lui, offre des ouvertures angulaires réglables de 24° à 60°, des températures de couleur de 2 700 K, 4 000 K et 5 000 K pour un flux lumineux moyen de 3 200 lm. Les deux projecteurs présentent un IRC supérieur à 80. La marque Concord de Havells-Sylvania a élargi sa gamme Beacon avec les projecteurs
4 Matrix de Régent Éclairage
5 Néocut de Néolux
Lumières Dossier
Beacon Major 6 qui offre un flux lumineux jusqu’à 1 551 lm et, en fonctionnant directement sur le secteur, ne nécessite pas de driver séparé. Cette innovation permet d’économiser sur les temps d’installation et de coût par rapport aux sources halogènes ou aux iodures métalliques. Avec 50 000 heures de durée de vie, le luminaire est disponible en version 27 W et 3 000 K ou 26 W 4 000 K et propose deux angles d’ouverture de faisceau 36˚ ou 18˚. Créer des contrastes en accentuant Pour l’éclairage d’accentuation, Osram a développé le spot Lunis 2 Track 7, basé sur le luminaire à LED utilisé dans le musée d’art Lenbachhaus à Munich. Ce spot peut se monter sur des rails. Il possède un rendement élevé et un IRC supérieur à 90. La chaleur est dissipée par des ailettes de refroidissement au lieu d’un système de refroidissement à eau ou à ventilateur. Lunis 2 sera d’abord disponible avec un éclairage blanc chaud (3 000 K) ou blanc neutre (4 000 K), ainsi qu’en version à températures de couleur modulables. Osram propose aussi la bande de LED à très petit espacement Flex Protect ShortPitch qui permet, par exemple, d’illuminer d’un blanc uniforme les corniches, même avec de faibles profondeurs d’installation. La bande se coupe facilement avec un couteau utilitaire et se colle sur la surface, et le cache en silicone permet de l’installer de manière visible sans nuire à l’esthétique. Chez Philips Lighting, retenons la lampe MasterLED GU10, IRC 90, de 8 W, équivalant à une lampe halogène 57 W, qui propose une version à variation de températures de couleur ou à flux renforcé (jusqu’à 1 800 Cd pour un faisceau de 25°) ; et le projecteur Kalibro 8 13 W 700 mA à haut rendement, qui dispose d’une optique avec focale réglable. Le fabricant de lampes Megaman a développé une technologie brevetée Thermal Conductive Highway™ qui utilise une conception d’évacuation de la chaleur via le réflecteur qui dissipe cette dernière efficace-
6 Beacon Major de Concord
ment et empêche ainsi la détérioration de la LED. Ce contrôle thermique optimal permet un contrôle précis du faisceau lumineux (disponible en plusieurs angles : 8°, 24°, 30°, 36°, 45°, 60°), un rendement élevé, un maintien du flux lumineux à 70 % du flux initial après 50 000 heures, une bonne stabilité de la couleur (+/-100 K), et aucune dégradation par les UV et infrarouges. Avec Arcos xpert 9, Zumtobel propose un projecteur compact qui possède un IRC de 94 et dispose d’un système intelligent de refroidissement passif qui maintient pareillement le flux et la durée de vie à un niveau élevé. « L’éclairage muséal est souvent confronté à la difficulté de devoir mettre des œuvres d’art en valeur tout en les protégeant contre la détérioration et la décoloration, déclare Gilles Bures, directeur marketing Zumtobel France. Arcos LED Tunable White permet, grâce aux températures de couleur variables individuellement, de modifier la répartition spectrale, autrement dit la proportion entre les longueurs d’onde courtes et longues. Les objets d’exposition peuvent ainsi être éclairés avec ménagement et sensibilité sans devoir recourir à des filtres supplémentaires. » L’Arcos LED Tunable White, basé sur la technologie PiLED de Tridonic, est équipé de LED blanches avec une matière fluorescente verte ainsi que de LED rouges et bleues, ce qui assure un éclairage d’accentuation différencié. Le mélange des LED permet de régler en continu la température de couleur de 2 700 K à 6 500 K sans diminuer l’IRC. Le réglage s‘effectue via un système de commande DALI ou directement sur le projecteur. Enfin, Erizo J, de Holight, avec un IRC de 80 en 3 000 K et 90 en 4 000 K constitue un projecteur adapté aux présentations muséales. Selon les modèles, plusieurs flux lumineux sont disponibles : 3 200 lm, 3 700 lm, 4 000 lm, 4 400 lm, 4 500 lm et trois ouvertures de faisceau : 17°, 29° ou 43°. Il se décline en deux versions, 42 W et 50 W qui peut avantageusement remplacer un luminaire aux iodures métalliques 70 W. n
7 Lunis Track 2 d’Osram
8 Kalibro de Philips Lighting
Étude Philips : géolocalisation dans les musées
Philips a mené une enquête auprès de 150 visiteurs représentatifs de toutes les catégories d’âge à l’occasion de l’exposition « 100 Years of Philips Research » organisée en juin 2014, au musée Boerhaave de Leyde, aux Pays-Bas. La solution de Philips consiste en un réseau de luminaires qui associe éclairage d’excellente qualité et services de géolocalisation. Chaque luminaire est identifiable et peut communiquer sa position à une application mobile. Le système ne peut en revanche recevoir aucune donnée personnelle, les transmissions étant unidirectionnelles. Les luminaires communiquent avec les smartphones et tablettes par impulsions lumineuses. Cette étude a révélé que : - 67 % des utilisateurs ont apprécié de recevoir automatiquement des renseignements complémentaires aux différents points d’information ; - 63 % ont trouvé leur visite plus agréable et intéressante grâce à ce système ; - 50 % des sondés de moins de 50 ans ont affirmé que la disponibilité de tablettes les informant ou les guidant durant leurs visites les inciterait à fréquenter plus régulièrement des musées et centres d’exposition.
9 Arcos xpert de Zumtobel
J Erizo de HOlight
Lumières N°8 - octobre 2014 - 27
Lumières Dossier Récapitulatif des principaux produits « Enquête éclairage des musées » (non exhaustif) Nom du fabricant
Nom du produit
CONCORD
Beacon Major
Flux lumineux/ Efficacité lumineuse 1 550 lm
IRC
>80
Spot sur rail
ERCO
Température de couleur
angles d’ouverture
Commentaires
3 000 K pour 27 W
18° ou 36°
Orientable
4 000 K pour 26 W - de 190 lm à 750 lm (2 W et 6 W)
Optec Projecteur à LED
>80
3 000 K et 4 000 K
Répartitions de la lumière : Narrow spot, Spot, Flood, Wide flood, Oval flood ou Wallwash
Gradation possible avec des gradateurs externes et potentiomètre pour régler la luminosité de 1% à 100%
- de 380 lm à 1 500 lm (4 W et 12 W) - de 640 lm à 3 000 lm (8 W et 28 W)
GE LIGHTING
Albeo
90 à 122 lm/W
70 à 80
4 000 K et 5 000 K
—
Durée de vie : 65 000 h
HOLIGHT
Erizo
- 3 200 lm, 3 700 lm, 4 000 lm (42 W)
80 et 90
3 000 K et 4 000 K
Ouvertures de faisceau : 17°, 29° ou 43°
Orientation 0-70°
85
3 000 K et 4 000 K
—
Gradable Inclinaison de 90° sur le plan horizontal et rotation de 360° autour de l’axe vertical, avec verrouillage mécanique de l’orientation
360 lm (10 W)
80
2 700 K
24°
Inclinaison de 90° sur le plan horizontal et rotation de 360° autour de l’axe vertical
Spot sur rail
- 3 700 lm, 4 400 lm, 4 500 lm (0 W)
iGUZZINI
Primopiano
- 1 220 lm (13 W)
Wall washer
- 2 150 lm (24 W)
LUMIANCE
Giro LED Spot sur rail
NEOLUX
Neo-Focus Projecteur sur rail
38 lm/W Réglage du flux lumineux de 0 à 100 %
92, 96 et 97
2 700 K à 6 000 K
Réglable de 15° à 80°
Réglage de la phase d’alimentation du projecteur via une molette à 4 positions, permettant de créer trois groupes de luminaires. Orientation du projecteur dans l’espace via l’étrier d’orientation
OSRAM
Lunis2 Track
1 750, 2 400, 2 500 lm
80
3 000 K et 4 000 K
—
Gradable Inclinaison à 230° et orientation à 345°
PHILIPS (ILTI Luce)
Kalibro
3 200 lm
90
3 000 K et 4 000 K
—
Application à 6/8 m pour version L, 1/4 m pour version M
RéGENT éclairage
Matrix LED
-1 150, 2 750, 3 100 et 4 500 lm
>80
- 3 000 K - 4 000 K
20° Spot, 30° Medium, 40° Flood et <10° Super Narrow
Orientable à 360°, inclinable à l’horizontale jusqu’à 45° Tête de spot également inclinable vers l’arrière jusqu’à 45° à la verticale
TARGETTI
Ledó
84 et 97
3 000 K et 4 000 K
—
Corps optique orientable de 0 à 90° sur le plan vertical et de 355° sur le plan horizontal avec double blocage de l’orientation à emboîtement. Très grande variété d’accessoires et d’optiques
Spot sur rail
- 2 750, 3 100, 4 500 lm - 1 677 à 2 322 lm (28 W)
Projecteur
- 2 066 à 2 810 lm (34 W)
TOSHIBA Lighting
Pack omni mini2 Downlight
405 à 600 lm (5,7 W et 8,3 W)
80
2 700 K et 4 000 K
40°
Orientable à 30°
ZUMTOBEL
Microtools Module à tête d’éclairage fixe
—
90
3 000 K et 4 000 K
—
Pivotable dans le plan vertical et le plan horizontal actuellement disponibles sur le marché garantissent un maximum de flexibilité
Giro LED de Lumiance
Albeo de GE Lighting
28 - Lumières N°8 - octobre 2014
Lampes AR11 de Megaman
MasterLED de Philips Lighting
Lumières Designers
© v.six.
Designer sculpteur, spécialisée en urbanisme et paysage dès les années 1990, Cécile Planchais intervient en indépendante ou en équipes pluridisciplinaires, dans le cadre de projets d’aménagement, d’urbanisme et de communication urbaine, de consultations, de réalisations et de revalorisation. Elle signe également de nombreuses lignes de mobiliers urbains développées et implantées en France et à l’international. Elle est membre de la Commission du mobilier urbain de la Ville de Paris depuis 2009.
Matière
lumière
Cécile Planchais
Quel est votre rapport à la lumière ?
pour durer, selon les souhaits de Philips, sans maintenance pendant 12 à 20 ans, qui corresponde au goût français. En mêlant les formes, celle sphérique inspirée des anciennes « boules » qui traduit une certaine légèreté, et celle conique, plus traditionnelle chez Philips, j’ai voulu donner l’impression que la lumière est soufflée vers le ciel, s’envole. De nuit, seule la surface au sol que l’on souhaite éclairer s’illumine, créant une enveloppe de lumière confortable non éblouissante. La transparence totale permet d’utiliser toute l’énergie émise et la forme prismatique concentre les reflets des LED au centre de la vasque. Celle-ci, autoporteuse et résistante, intègre l’électronique dans une calotte réduite et facilite la pose et la maintenance. CristalCity est conçu avec une ligne de supports contemporains et peut aussi s’adapter à des mâts existants, ce qui permet aux villes de limiter les coûts de rénovation de l’éclairage, comme la Ville de Paris qui vient de remplacer les luminaires du quai d’Orsay par des CristalCity. C’est aussi ça le développement durable. n
Très tôt, j’ai appris à me servir de la lumière pour dessiner. Je sens où la lumière va s’arrêter, traverser, glisser, se fondre. J’ai commencé avec Jacques Bobroff, fondateur d’Espace Lumière, pour qui j’ai créé Cyclade, la première applique en verre sans support apparent. Je vois toute la subtilité que la lumière apporte à l’environnement, c’est cette sophistication que j’aime travailler : comprendre comment la couleur change avec la lumière naturelle, comment la lumière artificielle est différente de nuit et de jour. Je sais choisir un blanc, une couleur d’éclairage, la manière dont elle va s’étaler et se répandre, mais je délègue volontiers la mise au point technique à des professionnels. Le développement durable marque tous vos projets, pourquoi cette démarche ?
Dossier
Avec le développement durable, je suis à fond dans mon métier de designer, de créativité. J’ai travaillé sur le bois pour réutiliser les arbres tombés pendant la tempête de 1999. J’applique actuellement cette technique de bois courbe à l’intérieur pour le design des meubles de la restauration de l’École du Louvre (menée par Étienne Dufaÿ, architecte) dans l’amphithéâtre Rohan, j’ai conçu des tablettes en bois avec sous-main éclairant chaque place. J’utilise peu de nouveaux matériaux, je préfère les matières naturelles et me servir des technologies virtuelles pour limiter le nombre de pièces, l’impact sur l’environnement. Concevoir des produits avec peu de moyens est le cœur de notre créativité, c’est là que l’on remet du jeu et du sens dans le métier de designer.
Propos recueillis par Alexandre Arène
t Pupitre de l’amphithéâtre Rohan
de l’École du Louvre.
L’objectif visait à valoriser le verre et la lumière en y associant des LED et créer un luminaire conçu
© Cécile Planchais
CristalCity, le luminaire LED urbain créé pour Philips, a reçu le Janus de la Cité en 2013. Comment s’est déroulée cette collaboration ?
© Philips Eclairage
Titre
Lumières N°8 - octobre 2014 - 29
Lumières Showroom
© Frédéric Gervais
Faire vivre la lumière La jeune société Fred & Fred a vu le jour en 2009, sous l’impulsion de Frédéric Remaud et Frédéric Gervais, les créateurs. En 2005, les deux associés vont à la rencontre d’OSEO, un incubateur d’entreprises, avec une maquette de panneaux lumineux. Après des recherches aux Beaux-Arts et les conseils d’un designer industriel, le duo obtient des retours très positifs, confirmés par une première étude de marché. Puis vient l’association avec les ateliers Jean Nouvel. Après ce succès, le lancement commercial de Fred & Fred a lieu en 2011 et l’entreprise poursuit sa croissance depuis. Rubrique réalisée par Alexandre Arène
Frédéric Remaud (à gauche) et Frédéric Gervais (à droite), les créateurs de Fred & Fred.
« Nous sommes des enfants de l’arrivée de la LED. Sans la LED, Fred & Fred n’existerait pas. »
Dans un premier temps, Fred & Fred n’applique son concept de paroi lumineuse qu’à la lumière naturelle. Depuis 2012, l’entreprise intègre des LED à ses parois, grâce à des collaborations avec des designers. Après des tests en interne, c’est la solution des rubans de LED qui est retenue. Pour le magasin pilote de l’enseigne Free, Fred & Fred développe une carte LED (circuit imprimé comportant un nombre de puces LED et une disposition spécifique en fonction de l’utilisation souhaitée) avec le constructeur allemand Osram : « Notre objectif est d’intégrer la technologie LED à nos projets, pour proposer des solutions clés en main aux architectes », explique Frédéric Gervais.
Dossier
© Frédéric Gervais
Titre 30 - Lumières N°8 - OCTOBRE 2014
« L’éclairage n’est pas notre métier. Notre travail pour gérer les flux lumineux relève davantage de la photographie. »
Lumières Showroom
© Frédéric Gervais
« Le client est attiré par la vidéo, mais la vidéo disparaît lorsqu’il s’approche. » Fred & Fred a mis au point une paroi codée en pixels (DMX), qui pilote chaque LED (Philips) point par point, projetant ainsi une vidéo dans la paroi : chaque LED s’allume en fonction de l’animation. Ce dispositif permet de fixer l’œil du client qui s’approche de l’animation. Mais dès qu’il est à proximité de la paroi, la vidéo n’est plus visible et son œil reste fixé aux produits.
« Le mode de fonctionnement de Fred & Fred ressemble à celui d’une agence de communication, mais sur des problématiques de lumière. »
L’innovation de Fred & Fred réagit comme un objectif d’appareil photo : une lentille capte la lumière et la focalise sur un plan dépoli. Chaque cellule reflète de la même manière ce qui se trouve derrière la paroi. Ce système permet à la personne d’un côté de la cloison de voir ce qui se passe de l’autre, sans être vue.
Dossier
Titre
© Frédéric Gervais
Dans 80 % des cas, les commandes des clients sont réalisées sur mesure, pour s’adapter aux différents besoins. L’objectif de Fred & Fred et de ses clients est de mettre les marques en valeur par la lumière. Avant chaque projet, une simulation des rendus est réalisée. De plus en plus d’architectes font appel à Fred & Fred pour intégrer des parois lumineuses à leurs projets.
Showroom MTOP
© Frédéric Gervais
FRED & FRED expose son concept de paroi ou de parement lumineux de brique de verre optique avec LED dans le showroom de MTOP, 48, rue du Faubourg du Temple 75011 Paris.
Showroom CARDELUM Fred & Fred est présent dans le showroom de la société CARDELUM avec deux solutions de paroi transparente et lumineuse. 235, rue Saint-Martin 75003 Paris, ouvert de 10 h à 19 h uniquement sur rendez-vous au +33 (0)6 77 08 05 53.
Lumières N°8 - OCTOBRE 2014 - 31
Lumières Cahier
technique
Du ballast électronique à la lumière connectée Dossier
De la simple alimentation électronique à la connexion des luminaires, voire la diffusion des données par la lumière, la connectivité est omniprésente. Au-delà de la transformation des techniques, l’éclairage connaît une mutation qui révolutionne le rôle même de la lumière dans de nombreux domaines d’applications.
Titre
32 - Lumières N°8 - octobre 2014
© Crédit photo
© Osram
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Lumières Cahier
L
es lampes fluorescentes sont alimentées en courant alternatif sous une fréquence de 50 Hz. La décharge électrique dans un gaz d’une lampe à décharge n’est pas autostabilisatrice, par conséquent, pour assurer cette stabilité, il faut installer en série un organe de limitation de courant appelé réactance (self) capable de fournir l’énergie réactive assurant cette stabilisation. La compensation du facteur de puissance est assurée par un condensateur. Cet ensemble est appelé platine ou ballast (ferromagnétique ou électronique). Le ballast électronique fonctionne à une fréquence plus élevée (quelques dizaines de kHz) que celle du distributeur d’énergie (50 Hz). Il doit donc être adapté à chaque type de lampes utilisées et à leur puissance. Il alimente les lampes fluorescentes sous haute fréquence (entre 25 et 60 kHz) et a un facteur de puissance proche de 1, ce qui évite la mise en œuvre de condensateur de compensation. Le papillotement des lampes s’en trouve réduit et leur durée de vie augmentée. Ce type de ballast n’utilise pas de starter, mais le préchauffage des cathodes, ce qui limite sa consommation. Il remplace de plus en plus le ballast ferromagnétique. L’électronique et l’alimentation des LED L’alimentation des LED est réalisée soit en courant constant, soit sous tension constante. Les fabricants de LED spécifient les caractéristiques de leurs modules selon la valeur du cou-
technique
rant direct IF déterminé transmis par le driver (ou pilote). Les drivers sont disponibles avec convertisseurs à induction, ou avec convertisseurs à condensateur commuté ou encore sans suralimentation. Les matériels à tension constante sont de 24 V pour une puissance de 3 à 60 W, et de 12 V pour une puissance de 12 à 100 W. Les convertisseurs à induction associent une grande efficacité à une faible interférence dans un faible encombrement et sont optimisés pour commander 2 à 10 LED. Généralement, toutes les LED fonctionnent mieux si elles sont alimentées par un courant constant. Pour assurer l’alimentation de chaque LED d’un réseau en courant constant, l’installation électrique doit être capable de délivrer une tension de sortie égale à la somme des valeurs de polarisation directe de chaque élément du réseau. Elle constitue la caractéristique qui varie le plus. Le décalage qui intervient dans la polarisation directe due au changement de température de la LED impose de mettre en œuvre des régulateurs de courant constant dans une large gamme de tensions de sortie. Les drivers de LED à induction sont la solution pour des courants de quelques centaines de mA (milliampères). L’avantage des drivers à circuit inductif est de pouvoir gérer aisément un courant plus élevé, ce qui convient aux applications qui utilisent plusieurs LED de puis-
ALONE at WORK® (Intelligent Communication Technology), par Régent éclairage : le confort au travail Cette technologie permet aux lampadaires de communiquer entre eux, sans programmation, grâce à un système d’ultrasons. En fin de journée, les postes de travail encore occupés dans les bureaux se transforment en îlots de lumière qui peuvent procurer une
sensation d’isolement et entraîner des baisses de concentration, une impression de fatigue, voire une certaine anxiété. Grâce à une communication technologique liée au rendement, chaque luminaire décèle l’éloignement du prochain luminaire et augmente le flux lumineux en conséquence,
et ce dans un souci ergonomique. Ainsi, le lampadaire reste éclairé tant que son utilisateur est à son poste et les appareils environnants réduisent leur niveau d’éclairement sans s’éteindre afin d’assurer un éclairage confortable, rassurant et économique.
Dossier
© Regent
Titre Lumières N°8 - octobre 2014 - 33
technique
© Philips
Lumières Cahier
t Centre de recherche et de développement NXP. Des scénarios de douze minutes se succèdent au fil des heures pour offrir tour à tour une façade argentée, cuivrée, bleutée, ou encore en trois plans verticaux ambre/bleu/vert. La programmation fonctionne grâce à un système DMX qui lance les séquences de couleurs. (Architectes : DEGW Espace Architecture. Conception lumière : François Migeon assisté de Rozenn Le Couillard. Solution éclairage : Philips)
sance, et d’ajuster leur amplification de façon continue pour varier la luminosité des LED. Les drivers peuvent fournir les niveaux de courant constant de 350 mA, 700 mA et 1 050 mA. Les drivers de LED universels règlent eux-mêmes la tension secondaire en fonction du nombre de LED connectées. Les systèmes de commande basiques Avec l’électronique sont apparus les premiers automatismes : détecteurs de présence et de luminosité. Ce dernier consiste en un capteur de lumière qui enregistre le niveau d’éclairement du local où il est installé et permet une commande automatique de l’allumage de l’éclairage en fonction de la lumière du jour. Une cellule photoélectrique mesure l’apport de lumière naturelle et module l’éclairage artificiel en conséquence, ce qui permet d’obtenir un éclairement le plus constant possible à l’intérieur des locaux, tout en maintenant les valeurs minimales d’éclairement imposées pour les lieux de travail. Les détecteurs de présence commandent l’allumage et l’extinction de l’éclairage à partir de la détection d’un rayonnement thermique émis par un corps chaud : le capteur détecte la présence d’une personne par l’émission de chaleur qu’elle dégage. Un signal est envoyé aux luminaires qui s’allument instantanément. Le détecteur assure également l’extinction automatique des locaux dès qu’il n’y a plus personne. Certains systèmes permettent de réaliser un abaissement progressif du niveau d’éclairement, par paliers, jusqu’à un faible niveau (veilleuse). Aucun interrupteur n’est
Dossier
Règlement européen n° 245/2009 : la France aux normes
Titre
Le règlement n° 245/2009 de la Commission européenne du 18 mars 2009 stipule que les ballasts pour lampes à décharge à haute intensité doivent satisfaire certaines exigences pour éviter d’être bannis du marché européen, à savoir offrir un rendement minimal de 78 % pour une puissance
34 - Lumières N°8 - octobre 2014
≤ 30 W, de 85 % pour une puissance entre 30 et 75 W, 87 % entre 75 et 105 W, 90 % entre 105 et 405 W et 92 % pour une puissance ≥ 405 W. Or, nos ballasts ferromagnétiques répondent déjà à ces critères, par conséquent, nous pouvons continuer à répondre à une certaine demande.
requis pour réaliser l’allumage. Le détecteur de présence est le seul dispositif de commande. Les détecteurs consomment de l’énergie électrique en faible quantité, même si la lumière est éteinte, et peuvent être installés dans différents locaux selon leur taux d’occupation. Les installations sur bus ont beaucoup évolué ces dernières années et les systèmes proposés sont désormais compatibles entre eux. L’éclairage peut être relié au bus des régulateurs CVC (chauffage, ventilation, climatisation). Les régulateurs communiquent via le protocole « ouvert » KNX à bande 868 MHz avec sorties de commande décentralisées, qui est compatible avec le standard EIB. Ceci permet également la réalisation de fonctions communicantes entre les différents équipements de la technique CVC et l’installation électrique. Le protocole DALI (Digital Addressable Lighting Interface) Jusqu’à 60 % des consommations peuvent être économisés grâce à des technologies simples qui répondent aux contraintes de la gestion d’éclairage, en combinant la commande et le réglage de celui-ci en fonction de l’intensité de la lumière naturelle, de la présence de personnes, des horaires… Le protocole « ouvert » DALI, entre un contrôleur et des luminaires, est une de ces technologies. On dit d’un système qu’il est ouvert quand plusieurs produits de fabricants différents et assurant des fonctions complémentaires peuvent être connectés sur un même réseau pour fonctionner entre eux (par exemple, réseau téléphone, USB, Wi-Fi) et cohabiter pour réduire les coûts d’infrastructure. Il permet une gestion optimale de l’éclairage par l’intermédiaire d’un bus appelé ligne DALI. L’allumage, l’extinction et la variation de l’éclairage sont commandés via cette ligne. Il a été développé et soutenu par différents constructeurs de ballasts électroniques et garantit donc un interfonctionnement complet des matériels à architecture de système ouverte permettant aux utilisateurs de réaliser des systèmes flexibles multiconstructeurs évolutifs. Ainsi, les produits de différents fabricants peuvent être intégrés pratiquement sans limites.
possibilités d’éclairage à partir d’une application sur smartphone ou tablette et s’adressant aussi bien aux applications tertiaires que domestiques. Lightify, c’est son nom, s’intègre dans les réseaux locaux WLAN existants et les composants Lightify s’interconnectent automatiquement. La gamme complète Lightify des lampes et luminaires LED peut être commandée indépendamment des emplacements. À noter que les systèmes et produits d’éclairage d’autres marques déjà installés, qui supportent ZigBee Light Link ou le standard Home Automation, peuvent également être intégrés dans le système. Aujourd’hui, de nombreux fabricants développent des systèmes « Lifi » qui permettent, via la lumière, d’obtenir d’autres informations : signal d’intrusion dans la maison, informations relatives aux produits dans les grandes surfaces ou encore aux tableaux dans les musées… des systèmes pour aller au-delà de la lumière. n
Lightify d’Osram permet de commander l’éclairage de la maison ou du bureau à partir d’un smartphone ou d’une tablette.
La salle polyvalente d’Ekinox (Bourgen-Bresse, architecte Pierre Barillot) est équipée de la toute dernière technologie : les projecteurs ArenaVision LED. La solution éclairage comprend une interface utilisateur dédiée et un système de contrôle qui permet une mise en service, une surveillance et un changement entre les différentes configurations d’éclairage optimales à la fois rapides, simples et fiables.
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© Philips. Photo Grégory Picout
La lumière connectée La LED, ou « lumière digitale » comme certains aiment à l’appeler, a permis des développements spectaculaires en termes de transmission d’informations. Ces avancées, liées à l’éclairage, ont donné lieu à la création de systèmes intelligents, programmables, pilotables à distance, flexibles, automatiques. Pour Christophe Bresson, directeur marketing et communication Philips France, « on peut dater les premières réalisations de lumière connectée de 2005 avec les changements de couleur mis en œuvre dans les illuminations. Je pense notamment au centre de recherche et de développement de NXP à Caen qui utilisait un système déclenchant des scénarios préenregistrés ». Avec la tour Montparnasse, Philips va plus loin quelques années après : connectés à des adresses IP, les luminaires sont transformés en pixels qui, traités comme une vidéo, forment des images comme la pluie qui tombe. Plus récemment, le fabricant a installé pour la première fois au monde des projecteurs ArenaVision LED dans la salle polyvalente Ekinox à Bourg-en-Bresse : en plus de l’éclairage des événements sportifs, le système permet de créer des effets lumineux pour les spectacles de divertissement, qui nécessiteraient normalement des luminaires spécifiques à l’éclairage de scène. Développée conjointement avec Somfy, Philips a créé la solution de pilotage d’éclairage Light Balancing qui agit simultanément sur les protections solaires en façade et sur les sources lumineuses dans le bureau avec un double objectif : garantir un confort lumineux ambiant optimal et minimiser l’impact énergétique des bâtiments. De son côté, Osram lance un système d’éclairage permettant d’exploiter de nombreuses
t
L’installation gagne en simplicité et en rentabilité par rapport aux systèmes traditionnels de commutation et de contrôle. La conjugaison d’adressage individuel de ballast et de commutation numérique supprime le câblage vertical. Tous les luminaires d’une pièce sont connectés à l’alimentation non commutée la plus proche et à un seul câble à deux fils provenant du contrôleur d’éclairage. Si l’agencement de la pièce change, l’installation peut être reconfigurée sans que l’on doive intervenir dans le câblage de luminaire. Le confort au travail dépend des niveaux d’éclairage appropriés disponibles à l’endroit requis et au moment voulu en fonction des tâches et activités spécifiques. Par le biais d’une télécommande infrarouge, l’utilisateur peut commuter ou ajuster l’éclairage, ou encore relancer des scénarios lumière programmés, quel que soit l’endroit où il se trouve dans la pièce.
technique
© Osram
Lumières Cahier
Lumières N°8 - octobre 2014 - 35
Lumières Produits
Lightify Pro, la lumière connectée par Osram Le système sans fil Lightify Pro permet de gérer la lumière à l’aide d’une tablette ou d’un smartphone, et offre la possibilité à l’utilisateur de piloter l’éclairage selon ses besoins. Du choix de l’intensité lumineuse à celui de la couleur, en passant par le pilotage à distance, Lightify Pro permet d’exploiter une large gamme de possibilités.
D
Facilité d’utilisation et flexibilité En plus du confort apporté, le système sans fil Lightify Pro offre l’avantage d’une installation à moindre coût : la mise en place de bus n’est pas nécessaire et les zones les plus difficiles d’accès ne nécessitent pas de câblages complexes. De plus, grâce à l’utilisation du standard ZigBee Light Link, les luminaires connectés à Lightify Pro sont capables de communiquer directement avec des interrupteurs sans fil, des connecteurs et des détecteurs de mouvement. La connexion au smartphone se fait, quant à elle, par l’intermédiaire d’une passerelle unique qui convertit les signaux WLAN en ZigBee. Par ailleurs, l’utilisateur a le choix de contrôler l’éclairage depuis sa tablette ou
© Osram
isponible pour les professionnels avec Lightify Pro, mais aussi pour les particuliers avec Lightify, la lumière connectée d’Osram « contient presque tout ce que la lumière peut faire aujourd’hui ». En s’intégrant aux réseaux locaux WLAN de l’utilisateur, Lightify Pro permet d’obtenir différentes ambiances lumineuses. Il est possible d’intégrer automatiquement de nouveaux luminaires fonctionnant avec ZigBee Light ou même de convertir certains luminaires déjà installés en produits connectés en y intégrant des modules utilisant ce protocole..
son smartphone, ou manuellement, à l’aide du traditionnel interrupteur. Il peut également appliquer à l’éclairage des scènes prédéfinies ou programmées par l’utilisateur lui-même, comme par exemple un lever de soleil ou une luminosité qui varie au
Économies estimées grâce à Lightify Pro Rénovation d’un système comptant 40 points lumineux
Puissance par point lumineux
Durée annuelle d’utilisation (h/a)
Consommation d’énergie annuelle (kWh/a)
Économies (%)
Coût d’énergie (*) (euros/a)
Installation existante avec luminaires classiques sans contrôle de l’éclairage
110
3 120
13 728
0%
3 432
75
3 120
9 360
32 %
2 340
75
1 248
3 744
75 %
936
Rénovation avec
luminaires LED
Rénovation avec
luminaires LED et système de contrôle de l’éclairage Lightify™ Pro (ou avec système DALI)
t
(*) : prix du kWh : 0,25 euro.
Dans cet exemple, le retour sur investissement est estimé à 3,7 ans.
36 - Lumières N°8 - octobre 2014
cours de la journée ; le tout à l’aide d’une interface fonctionnant avec le protocole DALI, intuitive et simple d’utilisation, qui comporte de nombreuses scènes préprogrammées, adaptées chacune à des besoins différents (bureau individuel ou collectif, escalier, couloir, salle de réunion). Économies d’énergie Lightify Pro permet de réaliser d’importantes économies d’énergie, grâce à l’utilisation de LED, mais aussi grâce au système de gestion lui-même, qui offre à l’utilisateur la possibilité de gérer l’éclairage à distance. En cas d’oubli, il peut procéder à l’extinction de l’éclairage depuis sa tablette ou son smartphone. Lightify Pro présente un temps de retour sur investissement relativement court (voir tableau), grâce à des économies d’énergie estimées à 75 % par rapport à une installation classique. n Alexandre Arène
Lumières Produits
CONCORD
GE LIGHTING
iGUZZINI
MYRIAD V LED CARRÉ
IS LED
UNDERSCORE
Ce downlight à LED propose une solution d’éclairage peu onéreuse avec 50 000 heures de durée de vie et aucun entretien nécessaire après son installation. D’une puissance totale allant de 15 à 18 W pour émettre un flux lumineux de 879 à 983 lm. Disponible en deux modèles, Spot et Flood, le Myriad V carré propose également deux températures de couleur 3 000 K et 4 000 K, pour des réflecteurs argent, blanc ou noir.
Alternative aux lampes à décharge de haute intensité (HID) ou tubes fluorescents T5, le luminaire IS LED offre un IRC de 80 qui, associé à ses qualités d’éclairage vertical, garantit un faible éblouissement, sans pixellisation de la lumière. Il offre aux designers une flexibilité absolue qui facilite la réalisation de longues files continues d’éclairage à LED, sans interruption due aux zones sombres entre les luminaires. Un nouveau système de fixation sur rails permet une installation simple et rapide. Durée de vie : 65 000 heures.
Quelques millimètres de lumière, pour la création de géométries complexes, de caractère, fortement dynamiques : droites, cercles, hyperboles et paraboles pour la gestion, la mise en lumière de détails et la définition d’espaces, voilà ce que propose Underscore. Prédécoupé. Les bandeaux non coupés (longueur intégrale) présentent un indice de protection IP65 ; les extrémités des circuits sont équipées de câbles terminaux avec un indice de protection IP20. Doté d’un profil en aluminium et d’un Strip flexible pour l’éclairage linéaire avec LED monochromes, la gamme se décline en trois températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K et 6 000 K.
www.havells-sylavania.com
www.gelighting.com
www.iguzzini.fr
LOUIS POULSEN
NEOLUX
RADIAN
BORNE FLINDT
CRISTO
TEAMLED DE RADIAN
Ce luminaire est équipé de deux sources LED (environ 585 lumens), placées sur le haut de la fente de lumière, ce qui permet une diffusion à la fois horizontale et verticale. La borne est fabriquée en aluminium moulé avec un indice de vandalisme IK 10. Elle dégage une puissance de 14 W pour une température de couleur de 3 000 K ou 4 000 K. La borne est disponible avec variateur automatique nocturne.
Cristo est un système de rétroéclairage pour pierres translucides. Il offre une gamme de températures de couleur de 2 700 K, 4 000 K et 6 500 K et un angle d’ouverture du flux lumineux de 120°. Existe en dimensions standard dalles de pierres (mm) : 200 x 200, 300 x 300, 400 x 400, 600 x 600. Indice de protection : IP 67.
TeamLed est conçu à partir d’un couple LED + collimateur qui exploite tout le flux de la LED et le dirige précisément pour optimiser le rendement et l’uniformité de l’éclairage, qu’il s’agisse de bureaux de deux ou trois trames de 1,35 m, 1,50 m, à des hauteurs sous plafonds de 2,50 m à 2,80 m. Avec une puissance de 12 W (pour une soixantaine de LED), Teamled permet d’obtenir 300 lux au poste de travail pour une consommation estimée à 3 W/m².
www.louispoulsen.com
www.neolux.fr
www.radian.fr
Lumières N°8 - octobre 2014 - 37
Lumières Produits
RéGENT ECLAIRAGE
PHILIPS lighting
SELUX
ITEM C LED
PLAFOND LUMINEUX ONESPACE
AVANZA
Ce luminaire est destiné à une installation au sein de bureaux. Avec le design rectiligne de son cadre et des modèles pouvant atteindre jusqu’à 3 mètres en une seule pièce ce plafonnier se veut adaptable à un grand nombre d’espace mais aussi économique grâce à des coûts de maintenance et d’entretien réduits au minimum. De plus, il offre, grâce à l’optique C led un rendement lumineux allant jusqu’à 95 lm/W.
Le système combine des LED et une toile pour créer une surface lumineuse blanche qui masque complètement la source lumineuse. Résultat : un plafond lisse et dégagé, qui diffuse une lumière homogène et non éblouissante. Aucun plafond supplémentaire n’est nécessaire : le plafond lumineux OneSpace fait à la fois office de plafond et d’éclairage. Des LED disposées étroitement en réseau sont combinées à une toile pour créer un panneau qui absorbe le son et diffuse une lumière homogène. Le plafond est aussi conforme à toutes les réglementations en matière de construction et de sécurité.
Cette gamme de luminaires LED pour l’éclairage extérieur bénéficie d’une gestion thermique optimisée pour une efficacité lumineuse de plus de 100 lm/W. Prévu pour des installations entre 4 et 10 m, ce luminaire urbain est disponible en deux tailles : Avanza 450 (4 500 lm) et Avanza 600 (10 500 lm). La gamme a évolué en passant de LED XM-L à la génération XM-L2 et offre une réduction des puissances de 4 à 20 % par rapport à la génération précédente. Le montage s’effectue en latéral, sur consoles ou en applique : idéal en utilisation avec la gamme de consoles Steno. IP66.
www.regent.ch/fr.hml
www.lighting.philips.fr
www.selux.fr
TARGETTI
Trilux
ZUMTOBEL
CARTESIO
Polaron IQ
AXON
Le nouveau luminaire à suspensions de Targetti, Cartesio, se distingue par ses dimensions : 1 m de longueur, près de 40 cm de largeur mais surtout à peine 3,9 cm d’épaisseur. Rappelant une feuille de papier, Cartesio peut être paramétré pour un rayonnement direct, un rayonnement indirect ou bien encore une combinaison des deux avec une température de couleur de 3 000 à 4 000 K selon les modèles.
Avec des température de couleurs de 3 000 K et 4 000 K et un indice de rendu des couleurs supérieur à 80, ces plafonniers décoratifs ronds à LED conviennent à l’éclairage des halls d’accueil, salles de conférence, hôtels, musées, circulations, voire locaux résidentiels, montés en semiencastré ou en saillie. Selon la taille et le modèle, Polaron IQ propose des flux lumineux de 900 lm, 1 800 lm ou 3 000 lm pour une durée de vie assignée de 50 000 heures. Il offre une configuration de couleurs LED RGB. Corps en aluminium moulé sous pression blanc et laqué poudre. Indice de protection IP50.
Cette gamme de luminaires suspendus à LED pour éclairage direct et indirect bénéficie d’une température de couleur comprise entre 3 000 K et 4 000 K pour un rendu des couleurs supérieur à 80. Disponible en blanc ou argent, cette gamme est fabriquée en profilé d’aluminium extrudé avec embouts moulés sous pression. Les luminaires Axon sont équipés en version standard d’un convertisseur DALI supportant le courant continu et affichent une durée de vie de 50 000 h.
www.targetti.fr
www.trilux.com
www.zumtobel.com
38 - Lumières N°8 - octobre 2014
Lumières Rendez-vous à méditer
À voir
Le mot du philosophe « Lumières »
Light Painting aux Rencards de l’ACEtylène
EXTASE Dans « la vraie vie », qu’est ce monde virtuel où nous vivons, où le progrès trace nos destinées, où la vitesse de la lumière tente de suivre le progrès, où chaque millième de seconde est un instant d’éternité, il nous faut comprendre la lumière. Pour trouver la lumière, il faut la réflexion, Pour trouver l’éternité, il faut trouver un instant, Pour exister, il faut réfléchir, Pour réfléchir, il faut trouver le temps Pour avancer, il faut prendre le temps Mais dans l’éternité, il n’y a pas de temps, alors que faire ? Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, reprenez avec moi tous en chœur : « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là et le soleil l’attend… pour la trouver, il faut la nuit, mais le soleil ne le sait pas et toujours luit Papa dit qu’il a vu ça, lui ! » Jean de la Phosfontaine À voir
« Hybridations » Exposition du 6 septembre au 24 novembre
Pour la Paris Design Week et durant tout l’automne, le designer Alexis Tricoire investit les serres du Jardin des Plantes, avec une vaste exposition-installation éclairée par iGuzzini. Les Grandes Serres du Jardin des Plantes deviennent le théâtre d’une intervention artistique avec une quarantaine de « scènes » dans l’esprit du Land Art, qui investiront différents milieux. Les éléments installés en « populations », pièces et matériaux issus du recyclage de l’industrie et de l’artisanat de la Brosserie française, révèlent et transcendent la beauté des paysages hybrides apportant une nouvelle lecture de la relation entre l’objet et la plante, entre le naturel et le synthétique. iGuzzini, partenaire lumière de cette scénographie, a prêté et aidé à la scénographie lumineuse de l’exposition, avec plus de 60 points lumineux LED (Lun-Up, Glim Cube, iPro, Led Plus, Linealuce, Woody et MaxiWoody). Un tour de force pour un rendu magique, onirique et poétique qui magnifie les œuvres d’Alexis Tricoire. Jardin des Plantes, 36 rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris Ouvert : de 10 h à 17 h. Fermeture le mardi Entrée : Tarif plein, 6 € - Tarif réduit, 4 € www.jardindesplantes.net/hybridations 40 - Lumières N°8 - octobre 2014
Le light painting (« peindre avec la lumière ») est une technique de prise de vue photographique. Elle consiste à utiliser un temps d’exposition long dans un environnement sombre en y déplaçant une source de lumière ou en bougeant l’appareil photo. La photographie obtenue révèle alors toutes les traces lumineuses dues soit à l’exposition directe du capteur à la source lumineuse, soit aux objets éclairés. Julien Breton est un light painter. Invité par les concepteurs lumière à la soirée de remise des prix de l’ACE, il est venu nous faire découvrir son art de la calligraphie lumineuse. L’art de Julien Breton est un cri dans le silence. Écrire dans le silence est une immersion totale, se concentrant sur chaque geste qui trouve son expression au moment même où la lentille de la caméra, en une seule fois, est imprimée par la
somme complexe de dessin de l’artiste avec la lumière. Des traits qui se transforment en un film avec une seule trame. Une performance qui dure quelques minutes pour une image où l’artiste disparaît et où le résultat de son art demeure. Un rayon de lumière parfaitement établi dans l’air. Son art est un cadeau pour le territoire qui l’entoure. Une danse entre l’artiste et le paysage, en restant toujours ancré dans la calligraphie et dans l’alphabet. Alphabet qu’il a inventé, le « Kalaam » qui s’inspire des flexions, des courbes de la typographie et de l’écriture arabe en général. Julien Breton a remporté un Award light-graff pour l’International Urban Arts Awards en 2011 ainsi que 2 Awards de Bronze au Dubaï Lynx Awards pour la campagne de communication « It’s our game ». À suivre… kaalam.fr
À voir et lire
espaces du quotidien, des halls d’accueil aux bureaux, des parkings aux centres commerciaux. L’éclairage public assure les transports dans les rues, les avenues et sur les ponts qui franchissent la Loire. Directeur éditorial : Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière, Beynost Mécènes : Association française de l’éclairage, Centre régional Ouest Atlantique - EDF, Alain Le Maistre, Guillaume Lelong http://lightzoomlumiere.fr
Lumières d’Ouest Atlantique À l’occasion des Journées nationales de la lumière, le centre régional de l’Association française de l’éclairage Ouest Atlantique et les éditions Light ZOOM Lumière ont publié un livre présentant 53 photographies lumière des Pays de la Loire. Un hommage aux métiers réunis dans l’Association française de l’éclairage. La lumière électrique de l’Ouest Atlantique est belle. Au soleil couchant, elle délimite les bords de mer, un remblai ou un quai. Au cœur de la commune, les illuminations sont des points de repère et les places s’inscrivent dans le paysage. Fonctionnelle, la lumière éclaire aussi nos
Place Graslin, Nantes (44) Maître d’ouvrage : Nantes Métropole et ville de Nantes, service BATI. Architecte : Yves Steff, AUP. Maître d’œuvre théâtre : Ville de Nantes, service Architecture. Concepteur lumière théâtre : Virginie Voué, Luminescence. éclairage de façades : EPICE, Nantes Métropole. BET ingénierie voirie et réseaux : SCE. Installateurs : Bouygues énergies & Services, Lucitea, Citeos, Cegelec. Fournisseurs : GHM Eclatec, Platek, Flux, Meyer, Ludec. Photographe : Jean-Paul Teillet
Lumières Rendez-vous Salons
Le pôle S2E2, 9 octobre 2014 Ce premier pôle de compétitivité français sur l’éclairage événement se déroulera sur une demi-journée au cours de laquelle 8 entreprises présenteront leurs innovations, parmi lesquelles Roger Pradier, Ledpower, Néolux, Novéa énergie, Sysplug, Thorn Philips, EDF Optimal Solutions. http://www.s2e2.fr/
Architect @ work La Grande Halle de La Villette – Paris 9 et 10 oct. 2014 Architect@Work est un événement exclusif qui présente les innovations produits des industriels de la construction. Ce concept est réservé aux architectes, architectes d’intérieur et agenceurs, mais aussi économistes de la construction et bureaux d’étude. www.architectatwork.fr
6e édition de ForumLED Europe Grande Halle de la Villette - Paris En associant des conférences de très haut niveau et une exposition, ForumLED Europe a su convaincre un public international à la recherche des dernières informations technologiques, de solutions innovantes et des futures applications des LED. Nouveau cette année : le Forum Investisseurs (le mercredi 15 octobre de 10 h à 13 h) dont l’objectif est de mettre en relation des sociétés innovantes, en recherche de capitaux, et des investisseurs publics et privés. www.forumled.com
Paris, Porte de Versailles - 5 univers d’exposition pour répondre à chaque problématique métier - 110 647 professionnels (dont 18,4 % d’internationaux) issus des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des collectivités - 1 600 exposants, dont 25 % d’internationaux issus de 32 pays, pour vous proposer les meilleurs produits et services - Plus de 500 intervenants aux conférences et tables rondes - 15 studios de tendances réalisés en collaboration avec les meilleurs spécialistes - 250 animations et démonstrations live - 352 chefs dont 70 étoilés présents Du dimanche au mercredi : 9h30 à 19h00. Jeudi : 9h30 à 18h00 www.equiphotel.com
25, 26, 27 novembre 2014, Paris, Porte de Versailles Plus d’une dizaine d’ateliers techniques sur des enjeux majeurs du monde des collectivités grâce à des retours d’expériences : énergies renouvelables, dématérialisation des marchés publics, TIC et territoires, accessibilité des bâtiments publics… et plus de 80 conférences avec comme pour les précédentes éditions une série de conférences. www.salondesmaires.com/
Lumières N°8 - octobre 2014 - 41
Lumières Index entreprises et organismes cités AEC............................................................................. 8 Agence 8’18’’..................................................... 21, 24 Agence Concepto............................................... 7, 12 Agence Côté Lumière....................................... 14, 15 Alexis Coussement (ACL)....................................... 11 Alexis Tricoire....................................................... 40 Arup Lighting............................................. 11, 18, 21 Association française de l’éclairage..............17, 40 Atelier Benoît Crépet........................................... 24 Beersnielsen.......................................................... 18 BOUYGUES ÉNERGIES & SERVICES............................... 9 Cécile Planchais.................................................... 29 CEGELEC ................................................................... 9 Charles Vicarini..................................................... 11 CHATENET................................................................... 9 Citéos...................................................................... 11 Color Kinetics....................................................... 11 Concord................................................ 26, 27, 28, 37 Cruz y Ortiz Arquitectos..................................... 18 ÉCLIPSE....................................................................... 9 EIFFAGE ÉNERGIE HAUTE-NORMANDIE......................... 9 Électriciens sans frontières............................... 8 Erco..................................................12, 21, 22, 26, 28 Étienne Dufaÿ......................................................... 29 FEDT / EOL.................................................................. 9 Ford, Powell & Carson, Inc ................................ 11 Fred&Fred......................................................... 30, 31 Free.................................................................... 30, 31 GE Lighting.................................................. 27, 28, 37 GIL............................................................................... 7 GTOI............................................................................ 9
Havells-Sylvania........................................ 26, 28, 37 HOlight.............................................................. 27, 28 Hubert & Roy Architectes....................................12 Icade........................................................................12 iGuzzini.......................................... 8, 21, 26, 28,37,40 Jean Nouvel...................................................... 30, 31 Jean-Paul Viguier et Associés, Architecture et Urbanisme........................... 10, 11 Kaalam....................................................................40 Light ZOOM Lumière...............................................40 Limburg...................................................................24 Louis Poulsen.........................................................37 Lucent.....................................................................24 LUCI............................................................................8 Lumiance ................................................................28 McNay Art Museum.......................................... 10, 11 Megaman........................................................... 27, 28 Musée des Marais Salants............................. 22, 25 Musée Guimet................................................... 19, 21 NEO LIGHT ..................................................................9 Néolux......................................................... 26, 28, 37 OSEO................................................................... 30, 31 OSRAM...............................................28, 30, 31, 35, 36 Paratus Group.......................................................11 PATRICK RIMOUX.........................................................9 Philips (ILTI Luce)....................................................28 Philips Lighting......... 6, 11, 12, 18, 22, 23, 24,27, 28, ............................................................... 29, 34, 35, 37 Radian......................................................................37 Récylum....................................................................8 Régent Eclairage......................24, 25, 26, 28, 33, 37
Roiret................................................................10 ,11 RPBW.................................................................. 21, 22 Schréder................................................................... 8 SDEL LUMIERE............................................................. 9 Selux........................................................... 14, 15, 37 SERCE.........................................................................9 Sky Light...................................................................8 Sylumis....................................................................24 Syndicat de l’éclairage...................................... 6, 7 Targetti....................................................... 26, 28, 37 Toshiba Lighting........................................ 23, 25, 28 Trilux.......................................................................37 Unibail-Rodamco................................................... 11 Van Hoogevest Erchitecten................................. 18 Villes de Nevers.................................................... 24 Wilmotte et Associés........................................... 18 YON ANTON OLANO..................................................... 9 Zlighting.................................................................24 Zumtobel.............................................. 23, 27, 28, 37
Liste des annonceurs OSRAM................................................... 2e de couv. IGUZZINI................................................. 3e de couv. TRILUX................................................... 4e de couv. DIAL................................................................. 41 EQUIP’HOTEL...................................................... 39 ERCO.................................................................. 4 FORUM LED....................................................... 16
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Lumières
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La revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales Projets Projects
es Lumièr
Lumières
L’
hôtel Barceló, situé mité des centres à Milan, à proxid’exposition Fiera et Fiera RhoMilano City du futur siège de l’Expo 2015, et non loin tour et une façade présente une Le nouvel hôtel en verre impressionnantes. est rénover les critères né pour revoir, briser et rie de « business de l’ensemble de la catégohotel ». Hybride, aux multiples transversal, influences et lieu de culture, Barceló Milan le s’impose comme les prochains la règle pour hôtels à venir.
g
t+buildin
ligh Spécial
2014
- 15 E
Hall de l’Hôtel Barceló, Milan, Italie. La mise en scène de l’éclairage (Simone en évidence les îlotsMicheli) met grâce aux Pixel Plus à LED de iGuzzini, au plafond et orientés encastrés les chemins à suivre. pour indiquer Hôtel Barceló Hall. The lighting design (Simone Micheli) uses recessed Pixel Plus LED luminaires by iGuzzini to pick out the islands, and to mark the paths to be followed.
Maître d’ouvrage / Ownership of the property Alinvest Client et Gérant / Client and Manager Barcelo Hotels / Barceló Hotels & Resorts
Projet architectural laires Giancarlo / Architect: Marzorati s exemp projet Architecte
Santé -être et bien
intérieur éclairage / Interior et conception design and lighting project Simone Micheli
Matériel éclairage / Lighting iGuzzini – Light+Building Hall 3.1 E31
ent évènem
Crédits photos TID (www.the-in Photos : Juergenteriordesign.com) Eheim et Maurizio Marcato
, l Scherpe r Général Michae t Directeu10 - LUMIÈRES N°6 - MARS/AVRIL ce 2014 Présiden kfurt Fran Fran Messe n entretie
as, ière, Marc Dum teur lum Concep t de l’ACE Présiden
Hôtel Barceló : la lumière au ser vice du bien-être
jects Barc mplary elóprohotel: exe
light and Heaatltthehserviincegof well-being well-be
Lumières et couleurs se répondent dans les espaces Lights and colors interactifs, unite in the créant une atmosph interactive spaces, ère à la creating fois dynamiq a dynamic and , event ue eterpe conforta comfortable qui envelopp l Schoccupan ble atmosphere that Michaee les envelops ts. ce t and CEOFran iGuzzini occupants. iGuzzini a iden accompa gnét le concept Pres kfur has d’éclaira Fran accompanied ge se LED et le design the LED lighting Mes imaginat design signed if et futuriste by the imaginat signé de l’architecte Simone ive and futuristic interview Micheli. architect Simone Micheli. c Dumas, r,
Mar designe Lighting t of ACE Presiden
Projets Projects
“Distinct
et hiératique de l’extérieur , iconique et fonctionnel à l’intérieur
Le design au cœur du projet Une réalisation telle que celle de l’hôtel B4 témoigne avant tout typologie hôtelière, de la manière dont la Design in the dans ses différentes naisons, fait de heart of the décliplus en plus l’objet project An achievemen tion et de l’expérimen t such de l’attenshows how accommod as the Barceló hotel tation, allant des formes et au-delà ation, in all des formules ous forms, is les plus solidement increasingly subject of its variancrées. and experiment to Elle constitue ation, going beyond attention également le signe consolidated forms the most hôtelier, et en que particulier certains le secteur This hotel is also and formulas. chaînes italiens, groupes et a sign of how mettent de nouveau ity sector and, the hospitalsur l’importanc in particular some l’accent e de l’architectu groups and chains, Italian re et du design dans le projet are again underlininghotel d’hôtels contempor importance of the pace-hôtel s’appuie architecture and ains. L’esdesigning contempor design when sur une harmonie de conception globale ary hotels. In et de gestion there must be a hotel des pects et détails multiples asno discord, only qui le composent mony in the overall hardesign and managemen et qui doivent converger vers la many aspects t of the cohérence. Ainsi, création d’un univers de and details of which it consists, l’espace, la lumière, which in turn leur, l’utilisation converge and la coucreate a universe de la technologie of consistency . Therefore: the lement le type de service à l’égard , mais égaspace, lighting, colour, use of restauration, technology, the du client, la les modalités service catering, advertising, special Dans la salle de d’autopromotion, l’utilisation particulière conférence, le faux use of channels plafond est suspendu ing popularity for courtdes canaux sion, comptent are lumière, réalisé grâce en un halo de parmi les différents de diffuing blocks which some of the various buildà des Ledstrip, qui doivent être have to be designed éléments dotés d’une température conçus de façon together in order to fit de couleur de créer un monde adaptée to build a world de 3 000 K. elements are in which all homogène renvoyant afin of the message unique un et reconnaissa single, recognizab same kind, to transmit a In the large conference ble. le message. room, the false ceiling is suspended in Des espaces a halo of light, produced interactifs Les parties communes using Ledstrip luminaires, du Barceló ont sées par Simone été pencolour temperature. with 3000 K Micheli dans d’hybridation une optique des espaces, de t transmission des fonctions pour satisfaire les besoins les plus variés des hôtes : le hall n’est pas lieu d’accueil seulement un et d’arrêt, c’est aussi une galerie dans laquelle on peut faire du shopping, zone de détente une et une aire de jeu ; il est lié au restaurant et à la grâce à des systèmes cafétéria et en est séparé modulaires. Tous les espaces communiquent sont fluides et entre eux, interactifs. Des sculptures pelant des arbres constituent l’apparat rapturel et fonctionnel strucdu rez-de-chau nies, brillantes, ssée : verde couleur vert acide ou rouge vif, elles contrastent avec le sol Luserna qui s’étend, en pierre de ininterrompu, la surface. sur toute De grands lustres, futuristes et descendent du plafond, occupant imaginatifs, à double volume tout l’espace de l’entrée. Des fauteuils
Distinctive and solemn from the outside, iconic and functional inside
© TID
S/AVRIL
MAR N° 6 -
B
arceló, located in Milan, close Fiera Rho and to the Fiera Milano City hibition centres and not far from exfuture headquarte the rs of the Expo an impressive 2015, shows tower and a glass façade. new hotel was The created to re-examine and completely , unhinge renew the criteria class and its of the whole promotion and communication strategies. Hybrid, form and synesthetictransversal, full of multiof wonder, culture, contaminations, a place nature and metropolita ity, the Barceló nMilan stands as rewrite canon for hotels to come.
© iGuzzini
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N°6 - MARS/AVRIL
2014 - 11
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