Lumières N° 28 - OCTOBRE 2019
- 19 E
ENTRETIEN
Xavier Bancquart
Concepteur lumière Responsable des illuminations, Mairie de Paris
DOSSIER
Éclairage des équipements sportifs
Éditorial
Isabelle Arnaud rédactrice en chef
© Sylvania. Photo Arthur Pequin Gymnase Ginko à Bordeaux Maîtrise d’ouvrage : Ville de Bordeaux Maîtrise d’œuvre : Atelier FGA, architecte mandataire Conception lumière : Yon Anton Olano Solution éclairage : Sylvania Installateur : CIMEA
Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Vincent Laganier (Light Zoom Lumière), Charles Pillou, Sébastien Point Abonnements Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.
Lumières extérieures
L
umières, la revue, votre revue, a longtemps été considérée comme un magazine dédié à l’éclairage intérieur uniquement. D’où venait cette étiquette ? Nul ne le sait. Aujourd’hui, chacun l’a compris, nos colonnes se consacrent aux projets, designs, solutions techniques et règlementation concernant aussi bien l’intérieur que l’extérieur. Preuve à l’appui : ce numéro dont, pure coïncidence, une grande partie des rubriques traite de l’éclairage public, ou urbain ou encore de façades. Vous trouverez dans les actualités les résultats du concours Lumières (organisé par le SERCE) dont le Palmarès, connu depuis juin, n’avait pu être publié dans notre numéro programmé au même moment. L’entretien de ce mois présente un concepteur lumière, Xavier Bancquart, qui nous explique la politique des illuminations de la Ville de Paris, à laquelle il est rattaché. Il nous fait découvrir comment ces mises en lumière permettent de créer du lien social tout en facilitant la lisibilité nocturne de la cité, dans le respect de son identité. Les trois projets qui suivent décrivent eux aussi des mises en lumière extérieures : celle de la façade (et des espaces publics) de l’hôtel Courtyard Marriott par l’agence 8’18’’, du 31, place Bellecourt signée de l’agence Frys Associés et le plan lumière de la ville de Tours, réalisé par l’agence Lyum. Le Dossier, quant à lui, expose les solutions techniques mises en œuvre dans des équipements sportifs, aussi bien dans des salles couvertes que des installations de plein air (vélodrome, stades, piste de ski). Enfin et surtout, le Cahier technique donne la parole à trois organismes et trois fabricants qui commentent l’arrêté de décembre 2018, « relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses » que nous avions brièvement présenté dans le N° 26, de mars 2019. Pourquoi revenir sur ce texte ? Parce qu’il est le seul qui traite d’éclairage extérieur, et qu’il nous est apparu que l’ensemble des professionnels de l’éclairage – qu’il s’agisse du Syndicat de l’éclairage, de l’Association française de l’éclairage, de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes, ou des fabricants – s’interrogeaient encore sur certains points, et avançaient même leurs propres interprétations, dans l’attente des explications et précisions promises par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Des précisions que nous serions heureux de vous détailler dans les colonnes de notre prochain numéro.
Dépôt légal : octobre 2019 ISSN : 2259-3772
LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 3
Lumières
La revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales. Dans chaque numéro : - des projets inédits ; - un dossier thématique avec enquête produits ; - l’interview d’un designer ; - une double page showroom ; - le cahier technique. Et aussi des articles en bilingue français/anglais.
Université féminine Ewha, Séoul, Corée.
Dominique PERRAULT Architecte DPLG, DPA
LE PARADOXE DE LA LUMIÈRE Naturelle ou artificielle, la lumière a toujours été intimement liée à l’architecture et, curieusement, se trouve relayée au second plan, voire totalement absente des appels d’offres. Dominique Perrault souligne cet étrange paradoxe : alors qu’elle constitue une composante vitale de notre quotidien et donc des espaces que nous occupons, la lumière se limite trop souvent à l’expression de lux normés. « Puisse la perception de la lumière redevenir une composante du bonheur de la promenade architecturale. » Qu’il s’agisse de s’en protéger ou au contraire de la laisser pénétrer dans le bâtiment, comment traitez-vous ce double aspect de la lumière naturelle dans vos concepts architecturaux ? Dominique Perrault - À la fois matérielle et immatérielle, la lumière constitue un véritable matériau. Même si on ne peut pas la comparer au verre ou au métal, elle se manipule et se transforme, à l’image du son et du vide. Pour que l’architecture puisse être vécue par l’homme, le vide est nécessaire entre les parois, créant des espaces, des volumes habités par la lumière. Elle va donner naissance à des reflets, des ombres, des transparences, des zones plus claires, faisant vivre ainsi l’architecture. Mais cette composante n’est curieusement pas prise en compte dans sa dimension essentielle. Il suffit d’analyser les appels d’offres :
l’industriel fournit des appareils électriques, l’électricien se charge du câblage et le poseur finalise les installations. L’éclairage n’est pas considéré comme un élément global alors qu’il va animer et transformer les lieux dans lesquels ce matériel est installé. C’est pour cette raison que nous travaillons avec des designers et des éclairagistes qui se consacrent à définir et à développer des ambiances et des objets lumineux. Si le contrôle de l’éclairage artificiel s’avère relativement facile grâce à la maîtrise des technologies, des formes, des matériaux eux-mêmes, il en va différemment en ce qui concerne la lumière naturelle. C’est au bâtiment de s’adapter : il peut être surexposé, sous-exposé, la lumière trop incidente, etc., il faut donc faire appel à des systèmes pour s’en protéger ou tout au moins la filtrer.
L’architecture joue ici pleinement son rôle d’enveloppe protectrice en gérant, en termes de quantité mais aussi de qualité, les apports solaires et la relation entre le dedans et le dehors. Sans lumière, les matériaux n’existent pas, la vie ne peut pas se développer, cette composante de notre environnement s’avère donc essentielle à la vie de l’architecture, en tant qu’objet construit et esthétique. Or, on s’attarde davantage à compter les mètres carrés qu’à porter attention à l’ambiance confortable au sein du bâtiment. Il existe une sorte de démagogie, de démocratie molle, qui cherche à ce que chacun bénéficie néanmoins de sa part de lumière. Ainsi, les normes répartissent les éclairements selon des coefficients et des performances prédéterminés, au demeurant tout à fait intéressants car ils garantissent des niveaux lumineux dans les espaces intérieurs, mais quid de la poésie, de l’émerveillement, de l’enchantement que la lumière peut nous apporter ? Des lux normés sur un plan de travail n’ont jamais fait le bonheur de l’humanité ! Une lumière diffusée, conduite, organisée en relation avec des usages, des moments dans la journée, avec toute une vie du quotidien, reste, pour l’instant, un peu loin des préoccupations des commanditaires. Il serait bienvenu que cette perception de la lumière redevînt une composante du bonheur de la promenade architecturale. Qu’en est-il des illuminations extérieures de l’architecture ? Dominique Perrault - Mes bâtiments sont rarement illuminés, c’est un choix, mais ils ne
restent pas pour autant dans l’ombre. Prenons l’exemple de l’université Ewha de Séoul : la nuit, elle est éclairée uniquement de l’intérieur, l’effet est absolument somptueux. Pensée comme une scénographie délibérée et choisie, la lumière issue de l’intérieur fait rayonner le bâtiment, c’est un spectacle nocturne élégant, magique, assez mystérieux, que je trouve extrêmement beau, comme la vision de la Bnf dont seuls les pignons éclairés en dessinent la silhouette, la nuit. Illuminer des monuments historiques avec des projecteurs sur les façades est d’un grotesque absolu. Vous avez souvent créé, avec Gaëlle LauriotPrévost, des objets lumineux architecturaux inspirés de designs de luminaires industriels. Comment appréhendez-vous ces concepts ? Dominique Perrault - J’ai une certaine fascination pour ce qui est produit par l’industrie en matière de finition, de précision, de performance, de technique ; l’architecture s’inspire de l’industrie depuis toujours, c’est historique. L’idée consiste à inscrire dans nos concepts ce travail d’une formidable qualité, mais avec des tolérances bien moindres que celles de la construction. Nous cherchons à domestiquer cette production, à l’apprivoiser de façon à ce qu’elle entre dans la maison, les bâtiments publics, les bureaux et les musées, etc. La fabrication de ces pièces industrielles prend une dimension très contemporaine et moderne une fois qu’elles sont contextualisées, et c’est le travail permanent de Gaëlle LauriotPrévost sur l’ensemble de ces objets et de ces matériaux. n
16 - LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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La lumière fait vivre l’architecture
Bibliothèque nationale de France (Prix Mies van der Rohe 1997).
© Georges Fessy
••• Architecte DPLG, Dominique Perrault est également diplômé de l’École supérieure des Ponts et Chaussées et de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Il crée son agence Dominique Perrault Architecture en 1981. En 1989, il gagne le concours de la Bibliothèque nationale de France pour laquelle il reçoit en 1997 le prix Mies van der Rohe. Parmi ses réalisations les plus emblématiques, le vélodrome et la piscine olympique de Berlin, l’extension de la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg, le centre olympique de tennis à Madrid – couronné du Seoul Metropolitan Architecture Award –, ou encore la tour Fukoku à Osaka. Citons aussi le prix Afex pour l’université féminine Ewha de Séoul, reçu en 2010, tout comme la Grande médaille d’or de l’Académie d’architecture pour l’ensemble de son œuvre et, en 2015, le Praemium Imperiale, catégorie architecture. Dominique Perrault est officier de la Légion d’honneur et membre de l’Institut de France.
© Ewha Womans University
Parcours
Lumières Entretien
© Jaathe Sankei Shimbun
Lumières Entretien
LUMIÈRES N°19 - JUIN 2017 - 17
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Lumières Sommaire ACTUALITÉS 06 Light + Building 2020
Siteco prend son indépendance 08 A gence Ponctuelle :
plus de 20 ans de conception lumière © Christophe Belin
Des nouveaux espaces pour l’agence Lyum 09 A kari-Lisa Ishii & Motoko Ishii reçoivent l’IES Award
of Excellence pour Japonismes 2018
Quand la matière diffuse la lumière, ouvrage collectif, sous la direction de Lionel Simonot et Pierre Boulenguez 10 SERCE : concours Lumières 2019
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ENTRETIEN
11 Selux fait son show à Paris
16 X avier Bancquart, concepteur lumière, responsable
ACTiLED Lighting descend dans le métro 12 M aison & Objet 2019 : Let’s work together - Light Trend
« In progress ; ) » L’IFEP à Batimat, pour des formations en réductions 14 L umière bleue et valeur limite d’exposition : réponse à l’Anses
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des Illuminations de la mairie de Paris, direction de la Voirie et des Déplacements, section Éclairage Public
PROJETS 18 Rails de lumière à l’hôtel Courtyard Marriott 22 31, place Bellecour, à Lyon 24 Tours : l’attractivité par la lumière
DOSSIER 27 Éclairage des équipements sportifs 28 I nterview : Jean-Charles Larrieu, ingénieur-conseil, pôle fédéral,
département Équipement, Fédération française de tennis
29 Assurer un éclairage compétitif à l’intérieur comme à l’extérieur 42 Puissants et résistants
45 DESIGNER Céline Wright : Lumière et volupté 46 INGÉNIERIE
Sammode : un nouveau centre R&D © HVH/OM
CAHIER TECHNIQUE 49 Nuisances lumineuses : l’arrêté en questions
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50 Syndicat de l’éclairage : comprendre l’arrêté de décembre 2018 51 Association française de l’éclairage : vers un partenariat durable 52 A ssociation des concepteurs lumière et éclairagistes : un accueil
positif des concepteurs lumière
53 R agni : une approche pour un éclairage public cohérent et raisonné 54 C omatelec Schréder : pour une bonne gestion de la lumière 55 S ignify : bâtir un monde plus durable 56 ZOOM
Reliures en double peau
PRODUITS 58 La solution Smart Room Control de Distech Controls © T. L. Photography
Game et Fusion par Neko Lighting 60 Regent présente la nouvelle version de Channel S
RENDEZ-VOUS 61 Atelier des Lumières 62 Salons/Index LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 5
Lumières Actualités
© Messe Frankfurt/Pietro Sutera
Light + Building fête ses 20 ans Du 8 au 13 mars 2020 à Francfort
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ous la devise « Connecting. Pioneering. Fascinating », Light + Building ne fête pas seulement vingt ans depuis sa première édition, mais aussi une branche mondiale qui ne cesse d’avoir le vent en poupe. Car la technique interconnectée de la lumière et des bâtiments est le catalyseur du XXIe siècle. « Elle a le potentiel d’assurer à une grande partie de la population mondiale performance, sécurité, confort et santé, ce dont profiteront en particulier les espaces urbains qui connaissent une croissance fulgurante », affirme Wolfgang Marzin, President and Chief Executive Officer (CEO) de Messe Frankfurt.
C’est pourquoi Light + Building met en vedette tout à la fois l’interconnexion des systèmes de bâtiments intelligents et l’influence d’un design de la lumière porteur d’avenir. « Connecting » regroupera la « numérisation dynamique », la « gestion progressiste de l’environnement », « Smart Urban », la « sécurité interconnectée ». Parallèlement, « Pioneering » rassemblera les domaines offrant un vaste potentiel sans être pour autant encore complètement établis sur le marché. En fait partie « X as a Service », « X » signifiant ici une prestation directe, par exemple éclairage ou sécurité. La « maintenance préventive » effectue aussi un travail de pionnier. L’utilisation astucieuse de capteurs et de logiciels peut assurer la maintenance de l’installation électrique des bâtiments avant toute réduction de leur performance et même toute survenance d’erreurs. Aujourd’hui, le design ne signifie pas exclusivement la conception du luminaire. Ses caractéristiques techniques sont tout aussi importantes ainsi que, en particulier, sa connectivité. Le grand thème « Fascinating » met en vedette à Light + Building 2020 les principaux attributs du design porteur d’avenir de la lumière et des luminaires. L’esthétique fonctionnelle décrit une tendance majeure, renonçant volontairement aux ornements pour se consacrer aux besoins de lumière dans diverses situations. Le thème de « l’authenticité classique » suscite aussi des émotions en évoquant différentes époques. Le complexe thème « progression historique » crée un lien entre le passé et l’avenir. Il s’agit ici de citations contemporaines de designs archétypaux du passé. Pour la dixième édition de Light + Building, la Luminale proposera une manifestation consacrée à la lumière et ouverte au public, du 12 au 15 mars. Lancée en 2002 par Messe Frankfurt, Luminale est la biennale d’art, de lumière et d’urbanisme. Son objectif est de servir de moteur au positionnement de la ville en tant que site d’avenir attrayant et de plateforme créative à la jonction de l’art, de la technologie et de l’urbanité. www.light-building.com
Siteco prend son indépendance
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sram a fait part d’un accord pour céder son activité de luminaires Siteco, représentant environ 900 employés et plus de 200 millions d’euros de revenus en 2018, à Stern Stewart Capital, bras d’investissement du groupe de conseil stratégique munichois Stern Stewart. La transaction s’inscrit dans la transformation d’Osram en une entreprise de hautes technologies centrée sur les technologies à base de semi-conducteurs pour la conduite autonome et les produits d’éclairage connectés. Stern Stewart Capital a l’intention de poursuivre l’approche actuelle de transformation. La séparation d’Osram donne à Siteco la liberté d’entreprendre. Avec la vente de l’activité luminaires, « Stern Stewart assumera un rôle d’entrepreneur et offrira de bonnes perspectives à Siteco et à ses employés », a déclaré Olaf Berlien, CEO d’Osram Licht AG. « De cette façon, nous pouvons assurer la continuité stratégique et opérationnelle de Siteco, tandis qu’Osram continue d’affiner son profil en tant que champion de la photonique. » Du point de vue de Stern Stewart Capital, Siteco est synonyme de technologie d’éclairage innovante conçue et fabriquée en Allemagne. « Nous nous réjouissons d’apporter un soutien entrepreneurial à l’équipe et à la direction de Siteco, très motivée », a déclaré Markus Pertl, Managing Partner de Stern Stewart Capital. Stern Stewart & Co. a son siège social à Munich et soutient Osram dans
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divers projets depuis 2016, et Siteco dans le cadre de son processus de transformation depuis 2017. Un nouveau propriétaire qui connaît donc très bien l’entreprise et qui possède l’expertise nécessaire pour contribuer à son succès futur... www.siteco.com
Lumières Actualités
L’agence Ponctuelle : plus de 20 ans de conception lumière
L
’agence Ponctuelle, fondée et dirigée par Philippe Mombellet, concepteur lumière, a fêté ses 20 ans en 2018 il y a déjà quelques mois. Alors, pourquoi en parler aujourd’hui ? Parce qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire… Située dans un espace arboré du 19e arrondissement de Paris, l’agence compte aujourd’hui une douzaine de collaborateurs, en majorité issus du secteur de l’architecture et des métiers du spectacle. C’est justement après un parcours d’éclairagiste de spectacles vivants, où il met son savoir-faire au service de nombreuses compagnies de danse et de théâtre, que Philippe Mombellet crée Ponctuelle : « Changement à vue, fondée avec Michel Fayet, était une agence de direction technique qui intervenait dans la scénographie et la lumière. En 1998, j’ai fait le pari de me consacrer entièrement à la lumière architecturale et j’ai lancé l’agence de conception lumière Ponctuelle. Au début, nous travaillions beaucoup dans le domaine de l’éclairage des magasins et avons même créons un design de spot LED en collaboration avec un fabricant spécialisé, Loupi. Nos rencontres avec des architectes nous ont conduits à travailler de plus en plus souvent sur des espaces intérieurs. » Le métier de concepteur lumière s’étoffe au fil des années et les archi-
tectes sont à la recherche de lumières innovantes, de créations sur mesure pour éclairer des boutiques, des hôtels, des restaurants, des musées... L’expertise de Ponctuelle s’affine, se différencie et petit à petit les deux univers, architecture et scénographie du spectacle, se rejoignent au sein même de l’agence et de l’équipe. Ainsi, Damien Joyeux, chef de projet, diplômé d’un DMA en régie lumière, a commencé son parcours dans le domaine événementiel, puis a poursuivi sa route chez un fabricant français de luminaires à LED en tant que chef de projets pour la France et l’étranger. Captivé par les possibilités d’interactivité qu’offrent l’éclairage LED et les systèmes de contrôle, il intègre une entreprise spécialisée dans l’éclairage architectural piloté. Puis il rejoint l’équipe de l’agence Ponctuelle afin d’allier au mieux lumière et nouvelles technologies. Philippe Mombellet est fier de préciser que « les bureaux de Ponctuelle abritent même des salles de tests des produits qui permettent de vérifier, pour chaque projet, les données techniques annoncées ». Rendez-vous dans le prochain numéro de Lumières pour un projet en détail et en images… www.ponctuelle.com
Des nouveaux espaces pour l’agence Lyum
L
© Antoine Monié Photographie
’agence de conception lumière Lyum, anciennement Neo Light, dirigée par son fondateur Sylvain Bigot, a pris ses nouveaux quartiers au 4, rue Germaine-Richier à Tours, en juin dernier. Diplômé de l’École supérieure d’ingénieurs de Poitiers, Sylvain Bigot est ingénieur du son mais s’intéresse à la lumière pour son côté artistique. Il rejoint Vinci Energies chez Citeos à Tours, où il est responsable du bureau d’études. Puis, en 2005, il crée Neo Light, agence de conception lumière, et reçoit sa première récompense au Concours Lumière (SERCE) avec le deuxième prix pour la mise en lumière du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. En 2008, il crée le Pôle Habillage Musical et Sonore en partenariat avec Keen Studio. Le développement de Neo Light se poursuit avec la création de l’agence parisienne dans le 11e arrondissement et l’ouverture en 2011 au marché international avec le SDAL de Dakar. « Le SDAL, explique Sylvain Bigot, est un programme pluriannuel de reconstruction et d’optimisation de l’éclairage public. Il permet dans un premier temps d’établir un diagnostic urbain, social et fonctionnel de l’éclairage existant. À partir 8 - LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019
des forces et faiblesses constatées, nous soumettons des propositions d’éclairage établies sur la base de critères pertinents (historique, urbanistique, socio-économique, architectural, technique ou financier). Ce dossier peut encourager la ville à lancer un Plan Lumière*. Ce dernier concerne un site urbain, un monument, un espace vert, un pont, un édifice religieux, une entrée de ville… Il définit une identité visuelle originale, harmonieuse et respectueuse de l’Histoire de la Ville. Il répond à la fois à des objectifs urbains (accessibilité, sécurité), scénographiques (effets lumineux et couleurs), économiques (gestion des coûts et économies d’énergie) et environnementaux (réduction des nuisances). » L’agence exerce ses compétences dans des domaines aussi variés que l’éclaire architectural extérieur et intérieur, l’éclairage urbain, l’événementiel, le paysage nocturne avec, notamment, les jardins de Chaumont-surLoire qu’il met en lumière tous les ans depuis 2009 dans le cadre du Festival international des Jardins. Jardins dont il se charge aussi de la composition de bandes-son. Le nouveau site de Lyum, Arkopol, est justement un espace de création artistique de 360 m² qui permet de développer des projets tels que réceptions, concerts, avec sons et lumières, mais aussi formations et réunions, et de louer du matériel son et éclairage… www.lyum-concept.com * Voir page 24 : « Tours : l’attractivité par la lumière »
Lumières Actualités
L’IES Award of Excellence
remis à Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii pour Japonismes 2018 Ce prix, un des plus prestigieux de la conception lumière, récompense les projets qui apportent une contribution particulière, artistique et scientifique à la lumière. Il est remis par l’Illuminating Engineering Society, l’un des organismes de l’éclairage les plus importants au monde. « Nous avions conçu une mise en lumière spéciale de la structure de la tour Eiffel recélant les beautés du Japon », commente Akari-Lisa Ishii. C’était un des événements officiels et le phare des célébrations de Japonismes 2018 qui ont marqué l’année de l’échange culturel entre la France et le Japon. Cette œuvre artistique enveloppa le monument parisien d’images des trésors nationaux et de la culture nippone. C’était la première fois que la Tour était aux couleurs de ce pays. « Ce projet est très important et significatif pour nous, non seulement parce qu’il s’agit de l’un des monuments les plus célèbres au monde, mais aussi parce qu’il s’agit d’une commémoration entre deux nations. Notre concept reposait sur trois thèmes : liberté, beauté, diversité, trois éléments indispensables à un monde pacifique. Je considère donc ce prix comme une preuve mémorable que la lumière peut émettre un message symbolique d’amitié et de cohabitation entre nous tous. » www.icon-lighting.com
Quand la matière diffuse la lumière Ouvrage collectif sous la direction de Lionel Simonot et Pierre Boulenguez Préface de Françoise Viénot L’apparence d’un objet (mat, satiné ou brillant ; transparent, translucide ou opaque ; de couleur variant avec la direction d’incidence et/ou d’observation) dépend de sa capacité à diffuser la lumière. Acquérir, reconstruire, compresser, modéliser et simuler cette propriété radiométrique multidimensionnelle (aux composantes spectrale, spatiale, angulaire, et de polarisation) demeure un défi scientifique et technique majeur, aux frontières de la recherche en optique, en mathématiques, en informatique, en métrologie et en science de la vision. Cet ouvrage interdisciplinaire auquel ont participé 40 auteurs dresse un panorama des connaissances sur la diffusion de la lumière à l’échelle macroscopique, en surface ou en volume. Le lecteur y trouvera un ensemble de développements théoriques nécessaires à la compréhension des phénomènes, ainsi que des applications en sciences des matériaux, télédétection, agronomie, informatique graphique, simulation de l’éclairage... Édition Presse des Mines, juin 2019 Format : 16 x 24 cm - 480 pages - 45 € www.pressesdesmines.com LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 9
Lumières Actualités
SERCE : Concours Lumières 2019
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e jury du Concours Lumières 2019, présidé par M. Guy Geoffroy, maire de Combs-la-Ville (77), président de l’association Les Éco Maires, a attribué le 6 juin dernier les trois prix de la 31e édition du concours, organisé depuis 1987 par le SERCE, en partenariat avec Signify. Cette année, 18 dossiers étaient en compétition. Le Concours Lumières permet au grand public de découvrir ou redécouvrir le paysage naturel ou urbain qu’il côtoie tous les jours. Chaque année, de nombreux maîtres d’ouvrage publics et privés, accompagnés dans cette démarche par les concepteurs lumière et les installateurs, mettent
en lumière des éléments du patrimoine, historique ou contemporain, des espaces réhabilités, voire des sites industriels. Ils créent ainsi une véritable animation de leur territoire. Le jury a fondé son appréciation sur différents critères tels que la cohérence du projet par rapport à son environnement, sa fonction ou le passé historique du site mis en lumière. Très sensibilisé à l’impact environnemental de l’éclairage, il a également pris en compte la performance énergétique de l’installation, l’intégration des équipements afin de réduire leurs impacts visuels et la réduction des nuisances lumineuses.
Au cœur de Lunel, la reconversion d’un ancien carrefour giratoire et la disparition partielle d’un îlot bâti ont donné naissance à la place Louis-Rey. La mise en lumière des pignons, autrefois dégradés et nouvellement parés d’une peau métallique ajourée et de peintures exotiques, délimite l’emprise de cet espace transformé en un salon urbain à l’ambiance feutrée. Les pots en suspension, éclairés par des projecteurs, complètent le jardin exotique créé au pied de l’immeuble. Les fauteuils, les abat-jour surplombant les luminaires, le décor peint et la fresque rétroéclairée d’une des parois meublent l’espace qui s’anime et incitent les passants à s’attarder. Au centre de la place, la fontaine éclairée apporte la fraîcheur et une ambiance sonore relaxante. La mise en lumière agit comme un révélateur et contribue à donner une véritable identité à cet espace, en incitant les habitants à s’y poser.
Concepteur lumière : ECL Studio Architectes : Agence Lebunetel, LS. Ingénierie Installateur : Allez Équipements fournis par : JCL Lighting/Ghisamestieri, Lec, Philips, Sammode
© Julien Thomazo – Damperre/Lebunetel
© Julien Thomazo – Damperre/Lebunetel
© Julien Thomazo – Damperre/Lebunetel
1er prix : ville de Lunel (34) - Mise en lumière de la place Louis-Rey
2e prix : Syndicat de traitement des eaux usées Saône Beaujolais (69) Mise en lumière de la station d’épuration Citeau de Belleville-en-Beaujolais
© Chems-Eddine Zabrouk, Sce Comm. Ville de Voiron
Concepteur lumière : L’Atelier Lumière Installateur : Serpollet Équipements fournis par : JComatelec, Martin Lighting Pro, Novoconcept
© Pierre Nègre
Associer une station d’épuration à un édifice esthétique et innovant constitue le pari audacieux qu’a réussi le STEU SB, en valorisant ce site industriel, installé en centre-ville, à proximité d’une abbatiale du XIIe siècle et d’un péage autoroutier. Sa situation atypique l’a très vite contraint à innover pour rendre le site inodore. Une réussite qui s’est rapidement transformée en volonté politique d’en faire un lieu contemporain, parfaitement intégré. Dissimulé aux regards le jour, le site est mis en valeur de la tombée de la nuit à minuit par l’éclairage qui anime d’ondulations lumineuses l’enceinte en verre. 140 rubans LED RGBW sont intégrés dans des profilés aluminium installés à l’intérieur. Aux abords, l’éclairage routier a été redimensionné et se révèle plus discret. Cinq projecteurs gobos diffusent une lumière bleutée qui évoque la Saône passant à proximité. Le site ainsi transformé véhicule une image positive et dynamique de la ville.
3e prix : ville de Voiron (38) - Mise en lumière de l’église Saint-Bruno La valorisation lumineuse de l’église Saint-Bruno s’est imposée en raison de la position centrale de cet édifice classé monument historique. L’analyse des coefficients de réflexion des matériaux composant la façade a permis d’ajuster précisément la quantité de lumière nécessaire. De loin, l’éclairage dessine la silhouette élancée des flèches qui dominent l’ensemble de la vieille ville de Voiron. À l’approche, une palette de lumière, tout en nuances de blancs, souligne les détails architecturaux du portail occidental. Des projecteurs installés sur 4 mâts appliquent un voile de lumière à la façade. Des spots, gobos et des rubans LED soulignent les détails et les aspérités de l’ornementation de l’église grâce à un subtil jeu de contrastes et d’ombres. Enfin, un éclairage intérieur met en valeur les vitraux ainsi que l’horloge, et participe à la mise en profondeur de la façade. Pour respecter la présence d’une colonie de chauves-souris dans les combles de la toiture, aucun équipement (spot ou câble) n’a été installé sur cette partie de l’église, laissée dans l’obscurité. Concepteur lumière : Ingelux Architectes : Archipat, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, ABF Isère Installateur : Éclairage Service Équipements fournis par : Atea, Erco, Flux Lighting, Luce et Light, Osram, WE-EF
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Lumières Actualités
Selux fait son show à Paris emper lux, « La lumière, toujours ». Quand Hermann Bansbach crée sa société en 1948 à Berlin, l’électricité, et donc l’éclairage artificiel, sont des denrées rares. Hermann Bansbach a éclairé cette période sombre en illuminant la vie des Berlinois grâce à un chargeur de batteries simple et économique. Il était convaincu que la lumière avait une signification sociale et culturelle qui allait bien au-delà du simple fait de faire du commerce et des profits. Aujourd’hui, cet état d’esprit est toujours présent au sein de la société. C’est comme cela que Semperlux est devenue Selux, et qu’une échoppe d’artisan à Berlin s’est transformée en un groupe international qui compte 553 employés en Europe, en Amérique du Nord et partout dans le monde. En 1987 fut créée Ludec, la filiale française de Selux pour l’éclairage extérieur, qui conçoit, fabrique et commercialise des solutions destinées aux zones urbaines et rurales, bâtiments, rues, places et jardins. Après avoir accompagné le succès du groupe pendant plus de 26 ans, contribuant ainsi largement à sa notoriété et à son développement, Ludec a changé de nom commercial pour devenir Selux le 1er janvier 2014. Cinq plus tard, ce centre français de compétences pour l’éclairage extérieur connaît un nouvel essor en s’appuyant sur un groupe international à ambition humaine. Le 26 septembre dernier, Yves Farion, PDG de Selux France, et son équipe ont inauguré le showroom parisien situé au 52, rue Richer, dans le 9e arrondissement. « Nous souhaitions un lieu dans un quartier dynamique pour accueillir notre clientèle prescription à Paris, commente Jonathan Toulliou, directeur régio-
© Selux. Jonathan Toulliou
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nal Île-de-France, et aussi pour développer notre activité commerciale dans ce secteur. » Ce showroom, sur deux niveaux, qui présente les derniers luminaires développés par la marque, sera animé par quatre personnes : Jonathan Toulliou, deux technico-commerciaux et un prescripteur dédié aux concepteurs lumière, architectes et paysagistes. Ces derniers ont d’ailleurs ouvert la soirée d’inauguration par un échange en lumière entre Virginie Nicolas, conceptrice lumière, agence Concepto, présidente de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes, et Henri Bava, paysagiste, agence Ter, président de la Fédération française du paysage. Pour visiter le showroom, prendre rendez-vous avec Jonathan Toulliou : +33 (0) 6 30 21 43 36
ACTiLED Lighting descend dans le métro ACTiLED Lighting a remporté un marché de luminaires à LED pour équiper quatre nouvelles stations de la RATP actuellement en construction sur les lignes 4 et 12 du métro parisien. CTiLED Lighting, créé en 2013, est un spécialiste de la conception et de la fabrication d’éclairage LED implanté à Sainte-Luce-sur-Loire à une dizaine de kilomètres de Nantes. Elle développe une offre diversifiée de sources LED, de luminaires spécialisés et sur mesure, de systèmes de contrôle et de systèmes de communication Li-Fi. L’entreprise est dirigée par ses trois actionnaires, Étienne Beneteau, Stéphane Guillot et François Fosse, fondateurs de la société. Avec une grande expérience et des compétences complémentaires, ils sont mobilisés pour l’innovation avec la volonté de fabriquer les produits en France. Retenue pour sa capacité à gérer toutes les phases d’un projet d’éclairage complexe, de sa conception à la fabrication, l’entreprise engage une croissance significative de son activité avec des emplois à la clé sur les deux prochaines années. Ces contrats, signés avec les sociétés Brézillon (Bouygues Construction) et Demathieu-Bard, aménageurs de ces nouvelles stations, concernent les bandeaux lumineux (éclairage des quais), les cimaises (éclairages de couloirs et circulation) et les mains courantes (éclairage dans les escaliers et passerelles). Ce sont près de 5 km de linéaires LED qui seront déployés sur ces quatre stations ouvrant au public à partir de 2021. La RATP est, depuis quelques années, engagée dans l’utilisation de la technologie LED permettant de diminuer la consommation d’énergie et
© ACTiLED Lighting
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Eclairage Ligne12 Aubervilliers Quais.
d’augmenter la durée de vie de l’éclairage. L’ensemble de son réseau est passé à la LED, à la suite d’un programme de remplacement très volontariste. Pour la première fois, la RATP et le bureau d’études Systra ont intégré l’éclairage LED dès la phase de conception de ces nouvelles stations. « C’est notre capacité à concevoir, industrialiser et fabriquer en France des luminaires spécifiques qui est ici reconnue par de grands donneurs d’ordres, a déclaré Étienne Beneteau, président d’ACTiLED Lighting. Il nous paraît important de travailler à développer et maintenir une filière industrielle en France, capable de concevoir et produire des éclairages spécifiques de qualité. Sur ce type de produit, plus de 80 % de la valeur est générée en France. » Pour ACTiLED, ce sont près de 15 emplois directs et indirects qui sont créés ainsi qu’un prochain déménagement de l’entreprise programmé dans de nouveaux locaux, plus adaptés à son développement industriel. LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 11
© François Lollichon
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a relation au travail et à la maison évoluant rapidement, les tendances design des deux univers se mêlent, « notre WORK is IN PROGRESS ; ) ». Pour illustrer ce concept, le parcours imaginé par les conceptrices lumière se composait de quatre espaces : l’accueil, l’entrée, la pièce de vie et la terrasse. Dès l’entrée dans le hall 6, le regard est attiré par « Golden fall », une cascade de chaînettes éclairées par le spot doré dernière génération qui a été créé en 2018 pour le spectacle Les lumières du Japon habillent la tour Eiffel. Deux spots viennent appuyer les éléments d’accueil de l’exposition. Leur design sobre en fait des éléments adaptés à tout éclairage architectural. Leur source LED « sunlike » diffuse un spectre de lumière proche de celui de la lumière du jour. La décontraction connectée – Présentation de la bougie LED-enceinte connectée, dessinée par Motoko et Akari-Lisa Ishii, et d’une LED spécialement développée pour éclairer les plantes. Le son composé spécialement pour cette salle procure un effet relaxant. Des tableaux dessinés au laser tapissent les murs. Cet espace bénéficie d’un éclairage général intelligent. Les spots encastrés au plafond fonctionnent en Bluetooth et créent leur propre réseau. Non seulement ils éclairent, mais ils peuvent également mesurer la température, l’humidité, le nombre de visiteurs dans la pièce, etc. Vivre une lumière multifonctionnelle – Dans la pièce à vivre, une nouvelle série de mobilier inspiré du bois et du laqué de la tradition japonaise est éclairée par un système innovant de mini-projecteurs d’images sur
Retour sur Maison & Objet 2019 : Let’s work together Light Trend « In progress ; ) » par Akari-Lisa Ishii et Motoko Ishii
rails qui agrandit l’espace du home office tout en procurant une sensation de relaxation. Des spots motorisés peuvent changer d’orientation, zoomer et varier en intensité selon la disposition des meubles. Pour éclairer les repas ou l’espace de travail, des lampes de table et des lampadaires présentés en avant-première. Leur forme hexagonale, issue d’un motif traditionnel japonais, est censée porter bonheur, la technologie « tunable white » (changement de température de couleur) permet une variation de tonalités de blancs et d’intensité. L’éclairage d’ambiance, quant à lui, est assuré par des spots encastrés dont la température de couleur et l’intensité se modifient en fonction de l’heure de la journée grâce à un système de gestion miniaturisé. Une terrasse avec vue – En septembre 2018, Motoko Ishii et Akari-Lisa Ishii ont produit l’événement phare de la saison Japonismes 2018, un son et lumière : Les lumières du Japon habillent la tour Eiffel. Le spot doré créé spécialement pour cette réalisation, le projecteur d’images laser dernière génération japonais utilisé, ainsi que le projet du spectacle avaient suscité l’intérêt des visiteurs lors de l’édition de Light Trend 2018. Les conceptrices lumière ont fait revivre l’événement aux visiteurs du salon via une projection depuis la terrasse. Pour éclairer celle-ci : une borne connectée qui fait également modem Wi-Fi ou chargeur de téléphone. Partenaires : Airweave, Delta Light, Flos, formalighting, iGuzzini, Inter Light Forum, Kazuna, Neri, Okamura, Panasonic, Stanley Electric, Shiseido, Xicato. www.icon-lighting.com
L’IFEP à Batimat, pour des formations en réductions
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ur le salon Batimat, « le mondial du bâtiment », l’Institut de formation à l'éclairage professionnel sera l’invité du Syndicat de l’éclairage, qui dispose d’un stand (4.J-111) dans le cadre d’un partenariat avec Batimat. L’organisme de formation sera donc présent sur place et présentera son éventail de stages pour l’éclairage intérieur, l’éclairage extérieur, les systèmes de gestion et l’éclairage connecté, la mise en valeur du bâti, l’éclairage scénique… Et pour mieux faire comprendre la nature des actions de l’IFEP, rien de tel qu’une démonstration en temps réel avec une version réduite de ses stages. C’est pourquoi, environ toutes les heures, seront organisées sur place des interventions de formateurs qui, en une vingtaine de minutes, aborderont pour les visiteurs intéressés les thèmes qui font l’actualité de l’éclairage professionnel. On y parlera donc des obligations de mettre en œuvre, lors des rénovations, des automatismes
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de gestion de présence et de lumière du jour, on fera aussi l’inventaire des critères qui permettent de différencier les luminaires LED de confiance de ceux dont les performances sont moins garanties, on y discutera de la possibilité de conjuguer les nouvelles exigences d’accessibilité, d’économie d’énergie, de conditions de travail et de réduction des nuisances. Architectes, bureaux d’études ou maîtres d’ouvrage pourront sur place vérifier et mettre à jour leurs connaissances sur l’un des usages de l’énergie qui a le plus d’impact sur la qualité des ambiances et le bien-être. Rendezvous le stand 4.J-111. www.ifep-eclairage.com www.syndicat-eclairage.com
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Lumière bleue et valeur limite d’exposition : réponse à l’Anses
Auteur de cet article, Sébastien Point est ingénieur en optique, docteur en physique et licencié en psychologie clinique et psychopathologies.
Spécialiste en science et technologies de l’éclairage, Sébastien Point est président de la section rayonnements non ionisants de la Société française de radioprotection, membre du comité de rédaction de la revue Science & Pseudo-Sciences, et du collectif Science-TechnologiesActions. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment Lampes toxiques : des croyances à la réalité scientifique (éditions Book-e-Book, 2016) et Lumière bleue : lampes à LED et écrans menacent-ils notre santé ? (à paraître aux éditions Book-e-Book). Il s’exprime en tant que physicien, à titre personnel.
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’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu public, le 14 mai dernier, un rapport [1] intitulé Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED). Ce rapport conclut plusieurs années d’expertise sur la potentielle dangerosité environnementale ou sanitaire des LED et aborde différents sujets : la phototoxicité, la perturbation des rythmes circadiens, l’éblouissement, les effets des scintillements et la pollution environnementale liés aux éclairages à LED. La présente mise au point concerne les aspects potentiellement phototoxiques de la lumière bleue des LED. Nous avions déjà publié en 2017 un article sur ce sujet intitulé Peur bleue, quand les médias raccourcissent le temps de la science. Rappelons que des normes [2,3] existent depuis de nombreuses années, basées sur les recommandations de l’ICNIRP (International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection). Ces normes fixent la valeur limite d’exposition en lumière bleue (VLE) à 2,2 J/cm2 pour une pupille d’œil humaine de 3 mm, soit 5 fois moins que la valeur efficace de 11 J/cm2 nécessaire à l’apparition d’un blanchiment de la rétine et donc d’un processus phototoxique par stress oxydatif. Ces valeurs sont basées sur les travaux conduits dans les années 70 par Ham et ses collègues [4], par exposition in vivo de rétines de singes à des sources de lumière bleue intenses. Pourtant, le comité d’experts de l’Anses recommande « de réviser les valeurs limite d’exposition aux rayonnements optiques proposées par l’ICNIRP, de façon à les rendre suffisamment protectrices vis-à-vis du risque phototoxique. Elles devraient prendre en compte une exposition chronique et considérer d’autres indi14 - LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019
cateurs, notamment ceux de toxicité infra-cliniques ». Les éléments scientifiques sous-tendant la remise en cause de la VLE de l’ICNIRP par le groupe d’experts de l’Anses sont basés sur plusieurs groupes d’études : - des études in vivo faites par exposition de rats à des niveaux d’éclairement dits domestiques (Shang et al, 2014 [5] ; Shang et al, 2017 [6] ; Krigel et al, 2016 [7], Jaadane et al, 2015 [8] ; Jaadane et al, 2017 [9]) ; - des études in vivo faites par exposition de primates à des niveaux d’éclairement cornéens de 7 000 lux (Mukai et al, 2012 [10] ; - les travaux de Hunter et al, 2012 [11] ; - des études in vitro [12,13,14,15,16,17] .
Critique des études in vivo faites sur les rats
Nous avions publié une critique méthodologique dans une synthèse de travaux scientifiques dans le Yearbook 2018 de la revue Environnement, Risque et Santé [19]. Les arguments critiques de cette synthèse sont résumés cidessous. 1. Au sujet des travaux de Krigel et al, 2016 [7], l’étude réalisée sur des rats Wistar et Long Evans avait pour objectif de comparer les phototoxicités rétiniennes de différentes sources de lumière : des LED blanc froid (6 300 K), des LED bleues (455-465 nm), des LED vertes (520-535 nm), des lampes fluocompactes et des lampes fluorescentes à cathodes froides, sous 500 lux, et sous différentes conditions de durée d’exposition. Les résultats de cette étude ont conduit les auteurs à considérer que les LED blanches, vertes et surtout les LED bleues provoquent des dommages chez le rat, contrairement aux lampes fluocompactes. Cependant, dans cette étude, la température de couleur des lampes fluocompactes (donc
leur richesse en bleu) n’est pas divulguée. Par ailleurs, la valeur d’intensité énergétique (en W/m2) nécessaire pour produire 500 lux par une source bleue est plus élevée que la valeur nécessaire pour produire 500 lux par une source blanche. L’effet de la différence de longueur d’onde covarie donc avec une différence d’intensité énergétique, ce qui ne permet pas de conclure quant à l’effet propre de la longueur d’onde. 2. L’étude de Jaadane et al, 2017 [9] avait pour but d’évaluer l’effet biologique ou sanitaire de la lumière produite par une lampe à LED blanche sur la rétine du rat, pour des éclairements ou des luminances de niveaux domestiques. Les auteurs ont noté des signes de lésions rétiniennes apparaissant après une exposition énergétique (dans le bleu) de 0,58 J/cm2 soit presque 4 fois moins que la limite admise de 2,2 J/cm2. Les auteurs remarquent également qu’en lumière blanche, à exposition égale (4,14 J/cm²), aucune lésion de l’épithélium pigmentaire rétinien n’est observée lorsque la source de lumière est un tube fluorescent, sans préciser sa température de couleur, ce qui pose le même problème de validité que dans l’étude de Krigel et al, 2016. L’étude de Jaadane et al, 2017 faisait suite à une précédente étude (Jaadane et al, 2015) à l’issue de laquelle les auteurs suggéraient la nécessité d’une révision de la valeur limite d’exposition, après avoir conclu que des lésions rétiniennes apparaissaient chez des rats exposés à de faibles valeurs de luminance. Sur la pertinence des expériences menées sur les rats, nous avons publié plusieurs articles [18,19,20], notamment dans des revues à comité de lecture, indiquant les effets, sur le résultat du calcul de l’exposition rétinienne, de l’incertitude entourant les valeurs biométriques (taille de pupille et focale) de l’œil du rat. Nous avons également publié des données quant aux différences de rapport taille de pupille/longueur focale entre l’œil de l’homme et l’œil du rat, lesquelles impliquent que, pour une lampe donnée, les éclairements rétiniens (et donc le risque phototoxique) sont bien moins élevés chez l’homme que chez le rat. L’absence de prise en compte des facteurs d’incertitude entourant le calcul d’exposition de la rétine du rat d’une part, et l’absence de prise en considération des différences d’éclairement rétinien introduites par les différences entre l’œil du rat et l’œil de l’homme d’autre part, ne permettent pas une remise en cause de la valeur limite d’exposition sur la base des études récentes faites sur les rats. Il est regrettable que nos critiques méthodologiques nuançant la pertinence du rat comme modèle d’exposition n’aient pas été prises en considération par le groupe d’experts de l’Anses et adéquatement discutées dans le rapport d’expertise.
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3. Au cours des travaux de Shang et al, 2014 [5], il avait été démontré un plus fort taux de stress oxydatif sur la rétine du rat sous éclairement à forte température de couleur (6 500 K) par rapport à un éclairement à faible température de couleur. Par ailleurs, les effets biologiques produits par les éclairements à 6 500 K semblaient plus marqués en cas d’utilisation de LED par rapport aux lampes fluocompactes. Cependant, l’utilisation d’éclairement de l’ordre de 750 lux pose le même problème de validité externe que pour les études de Jaadane et al, 2015 & 2017 puisque, compte tenu des différences de biométrie entre l’œil de l’homme et l’œil du rat, un éclairement domestique de l’ordre de 750 lux peut engendrer des éclairements rétiniens bien plus élevés chez le rat que chez l’homme. Par ailleurs, certaines études in vitro montrent des résultats opposés avec une plus grande toxicité des lampes fluorescentes [13]. 4. Quant aux travaux de Shang et al, 2017 [6], l’objectif était de déterminer les effets biologiques et sanitaires de l’exposition aux LED de rats Sprague-Dawley en fonction de la longueur d’onde (460, 530 et 620 nm) pour un éclairement de 1 W/m2. Les analyses réalisées dans cette étude ont confirmé un effet biologique des longueurs d’onde courtes au niveau de la rétine, lequel est déjà pris en compte du point de vue normatif par le spectre d’action B(λ).
preuve quant à la nécessité de réduire la valeur limite d’exposition dans le bleu (400-500 nm) telle qu’aujourd’hui définie par l’ICNIRP.
Les études de Mukai (Mukai et al, 2012)
Elles ont été menées sur des primates dont les propriétés physiologiques et biométriques de l’œil sont proches de celles de l’œil humain, mais les éclairements, de l’ordre de 7 000 lux, ne sont pas représentatifs de situations normales d’éclairage. Le rapport de l’Anses précise que ces études apportent des éléments contribuant à l’analyse des risques mais ne permettent pas une extrapolation directe sur les effets des LED sur la santé oculaire. Par ailleurs, certains résultats apparaissent contradictoires.
En conclusion
Les éléments de preuves quant à la phototoxicité rétinienne de la lumière produite par les LED à de faibles niveaux d’éclairement (effet faible dose) sont seulement suspectés chez le rat, et les résultats sont potentiellement entachés d’incertitudes liées à l’exactitude des valeurs de paramètres fondamentaux comme le diamètre de la pupille d’œil et la distance focale de l’œil du rat. En outre, compte tenu des différences biomé-
triques entre l’œil du rat et l’œil de l’homme, un éclairement de niveau domestique (par exemple 500 lux) crée des éclairements rétiniens potentiellement bien plus élevés chez le rat que chez l’homme, et on ne peut considérer que ces niveaux de luminosité produisent des faibles doses chez le rat. On peut d’ailleurs lire dans le rapport de l’Anses qu’« en raison du manque de données sur les effets chroniques d’une exposition à la lumière froide à faibles doses (écrans, par exemple), le niveau de risque associé à une exposition chronique à des LED riches en bleu ne peut être évalué à ce jour ».
Par conséquent, en l’état actuel des connaissances, la recommandation de limiter la valeur limite d’exposition en lumière bleue pour l’éclairage général apparaît infondée d’un point de vue scientifique et nous regrettons que le rapport Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED), publié en mai 2019 par l’Anses, donne à penser le contraire.
Travaux de Hunter (Hunter et al, 2012)
Les rédacteurs du rapport de l’Anses indiquent que Hunter et ses collaborateurs ont estimé que les VLE pour la toxicité rétinienne de la lumière « étaient supérieurs d’un facteur 20 par rapport à des VLE protectrices ». Pourtant, l’analyse des travaux en question montre que l’interprétation de l’équipe de Hunter est plus nuancée : en effet, Hunter a mis en évidence un phénomène jusque-là méconnu, la réduction de l’autofluorescence de la lipofuscine (AF photobleaching en anglais), apparaissant à des niveaux de luminosité effectivement 20 fois inférieurs aux valeurs limite d’exposition. Ces résultats ont cependant été obtenus à 568 nm de longueur d’onde (lumière vertjaune), région du spectre qui n’entre pas dans le champ du risque rétinien en lumière bleue. L’article de Hunter précise qu’on ignore si la réduction de l’autofluorescence de la lipofuscine est un marqueur d’une réaction bénigne ou d’un évènement potentiellement rétinotoxique. Hunter précise également que si la réduction de l’autofluorescence de la lipofuscine s’avère être un marqueur d’un processus rétinotoxique, alors la valeur limite d’exposition à 568 nm de longueur d’onde devrait être diminuée d’un facteur 20, mais que cette réduction serait inutile s’il s’avère que la réduction de l’autofluorescence de la lipofuscine n’est pas un marqueur de phototoxicité. Par conséquent, les travaux de Hunter n’apportent aucun élément de
[1] Effets sur la santé humaine et sur l’environnement (faune et flore) des diodes électroluminescentes (LED), édition scientifique, avril 2019, Anses. [2] IEC 62471. 2006. Photobiological safety of lamps and lamp systems. [3] IEC TR 62778.2014. Application of IEC 62471 for the assessment of blue light hazard to light sources and luminaires. [4] Ham, W. T., Mueller, H. A., Sliney, D. (1976). Retinal sensitivity to damage from short wavelength light. Nature, 260 (5547), 153-155. [5] Shang, Y. M. et al. (2013). White Light-Emitting Diodes (LED) at domestic lighting levels and retinal injury in a rat model. Environmental Health perspectives, 122(3). [6] Shang, Y. M. et al. (2017). Light-emitting-diode induced retinal damage and its wavelength dependency in vivo. Int. J. Ophtalmol., 10(2), 191–202. [7] Krigel, A. et al. (2016). Light-induced retinal damage using different light sources, protocols and rat strains reveals LED phototoxicity. Neuroscience, 339, 296–307. [8] Jaadane, I. et al. (2015). Retinal damage induced by commercial light emitting diodes (LED). Free Radic. Biol. Med., 84, 373–384. [9] Jaadane, I. et al. (2017). Effects of white light-emitting diode (LED) exposure on retinal pigment epithelium in vivo. J. Cell Mol. Med., 21(12), 3453–3466. [10] Mukai R. et al. (2012) Functional and Morphologic Consequences of Light Exposure in Primate Eyes Investigative Ophthalmology & Visual Science September 2012, Vol.53. [11] Hunter J. et al. (2012) The susceptibility of the retina to photochemical damage from visible light, Progress in Retinal and Eye Research 31 (2012) 28e42. [12] Song J. The photocytotoxicity of different lights on mammalian cells in interior lighting system. J Photochem Photobiol B. 2012 Dec 5; 117:13-8. [13] Xie C. Effects of white light-emitting diode (LED) light exposure with different correlated color temperatures (CCTs) on human lens epithelial cells in culture. Photochem Photobiol. 2014 Jul-Aug; 90(4):853-9. [14] Kuse Y. Damage of photoreceptor-derived cells in culture induced by light emitting diode-derived blue light, Scientific Reports volume 4, Article number: 5223 (2014). [15] Chamorro E. et al, Effects of light-emitting diode radiations on human retinal pigment epithelial cells in vitro. Photochem Photobiol. 2013 Mar-Apr;89(2):468-73. [16] Huand C. et al Long-term blue light exposure induces RGC-5 cell death in vitro: involvement of mitochondria-dependent apoptosis, oxidative stress, and MAPK signalling pathways. Apoptosis. 2014 Jun;19(6):922-32. [17] Mori T. et al, Novel phototoxicity assay using human embryonic stem cell-derived retinal pigment epithelial cells. Toxicology. 2017 Mar 1; 378:1-9. [18] Point S., Lambrozo, J. (2017). Some evidences that white LED are toxic for human at domestic radiance? Radioprotection, 52(4). [19] Point S., (2018) Lumière et santé, Yearbook 2018, revue ERS. [20] Point S., Beroud M. (2019) Blue light hazard: does rat retina make a relevant model for discussing exposure limit values applicable to humans? Radioprotection.
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Lumières Entretien
© Christophe Belin
Xavier BANCQUART
Concepteur lumière Responsable des Illuminations Mairie de Paris Direction de la Voirie et des Déplacements Section Éclairage Public
Le sens de la lumière En poste à la mairie de Paris, Xavier Bancquart réalise des mises en lumière et participe à la réflexion du schéma directeur qui a pour objectif de créer du lien social par la lumière, donner à la capitale une meilleure lisibilité et préserver son identité nocturne.
Parcours
••• Passionné par l’automatisme et la lumière, Xavier Bancquart a commencé sa carrière dans le domaine de l’électrotechnique. Parallèlement, il suit une formation de régisseur lumière au CFPTS (Centre de formation professionnelle aux techniques du spectacle). De scènes en théâtres, il apprend comment donner un sens à la lumière. Déjà éclairagiste aguerri, il complète sa formation en suivant le stage niveau 1 à l’Association française de l’éclairage, ce qui lui donne l’impulsion nécessaire pour se spécialiser en éclairage architectural. Plus tard, il suivra également le stage niveau 3 de l’AFE. De 1998 à 2008, au sein du Laboratoire des équipements de la rue de la Ville de Paris, il acquiert de l’expérience terrain et travaille avec les fabricants sur des évolutions de matériels, et sous la houlette de François Jousse élabore des concepts pour la mise en lumière du patrimoine bâti parisien.
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Avec plus de vingt ans consacrés à la lumière, quel regard portez-vous sur les éclairages parisiens ? Les premières années, mon travail consistait principalement à tester des matériels pour évaluer la photométrie, la colorimétrie. L’objectif était, avec l’aide de concepteurs lumière et de fabricants, de faire évoluer les produits pour qu’ils s’adaptent au marché parisien et au mobilier urbain et s’intègrent dans l’environnement. Paris est doté de nombreuses lanternes de style et tout nouveau design devait être validé par les architectes en chef des monuments historiques. En 2000, nous avions éclairé un certain nombre de ponts. En 2006, il m’a été confié mon premier projet de mise en lumière : il s’agissait de l’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, dans le 20e arrondissement. J’avais osé des variations de blancs et même un peu de couleurs différentes sur le clocher, la chapelle de la Vierge, la croix, le parvis, etc. J’ai essayé de porter cette réflexion sur la lumière pour lui donner un sens : le juste milieu entre la lumière qui met en valeur l’œuvre et la lumière qui devient œuvre elle-même. L’éclairage est un outil qui me permet de transcrire l’image que je me fais du
patrimoine, dans le respect de son histoire, son environnement, ses matériaux. Je pars du support et utilise le produit le plus adapté et non l’inverse. Le matériel ne doit pas prendre le pas sur la conception. La LED permet de réaliser des prouesses techniques mais il peut arriver que d’anciennes technologies soient préférables, comme cela a été le cas pour la façade de la gare du Nord où j’ai utilisé des iodures métalliques qui répondaient mieux à mes attentes. Comment avez-vous vécu cette évolution justement ? En quoi la LED a-t-elle transformé le paysage urbain nocturne ? En tant qu’exploitant, je dois m’assurer de la pérennité de l’éclairage et de l’image proposée. Il est essentiel de tenir compte des conditions d’exploitation, de l’entretien et de la maintenance des projets. Mes dix ans de laboratoire me permettent de porter un regard critique, dans le bon sens du terme, sur les produits, comment on les intègre et surtout comment on les exploite : l’accès au matériel, le pilotage de l’installation, etc. Parmi les grands changements apportés par la LED, citons la miniaturisation qui a rendu possibles des scénographies lumineuses fines
Rue Broca.
sans dénaturer le paysage urbain ni encombrer les façades des bâtiments ; la réduction de la maintenance ; la focalisation précise des faisceaux, etc. L’évolution s’est faite à la fois sur le plan énergétique et esthétique. Quels exemples significatifs témoignent du passage à la LED à Paris ? Je pense au Palais de la porte Dorée avec ses tableaux dynamiques ; au théâtre de La Gaîté Lyrique dont les cinq arches ont été éclairées en contre-plongée par une ligne de 10 m en LED, avec une inclinaison de 5°. Encastrée au sol, elle souligne les détails architecturaux tout en évitant d’avoir une batterie de projecteurs dans le square en face. Autre exemple, le pont de Crimée, dans le 19e. C’est un pont levant à soulèvement hydraulique qui a été entièrement reconstruit ; l’architecte a agrandi la main courante de quelques centimètres pour intégrer des lignes LED. Celles-ci éclairent le tablier du pont qui, ajouré, laisse filtrer la lumière jusque sur le trottoir. Plus récemment, dans la partie souterraine de la rue Broca, il existait une grande quantité d’éclairages au sodium basse pression ; pourtant, les riverains évitaient la rue,
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Théâtre de La Gaîté Lyrique.
Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant.
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Pont d’Arcole.
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la nuit tombée. Il était difficile d’envisager plus de puissance, donc il a été décidé de modifier la perception de la lumière. La puissance installée a été divisée par 4 grâce à un éclairage LED blanc pour la voirie et les escaliers, et des lumières dynamiques colorées sur les murs qui procurent un sentiment de bien-être accru. Je pense également au passage du Pont-aux-Biches qui crée un lien social entre deux quartiers du 3e arrondissement. Autre illustration de notre capacité à nous adapter à l’environnement : le pont d’Arcole. Il s’inscrivait dans le premier marché à performance énergétique (2009). Les sources iodures et incandescentes ont été remplacées par des luminaires LED, les appareils au sodium conservés dans la structure mais répartis différemment. Nous avons joué sur les températures de couleur – la rambarde en 5 000 K, le tablier en 3 000 K et la structure en orangé et réalisé 88 % d’économies d’énergie ! Enfin, la colonne de Juillet, projet en cours, est l’exemple même où nous avons dû nous adapter à l’ouvrage – en rééclairant la statue en LED à partir des coffrets existants – et non l’inverse. La lumière prend alors tout son sens. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 17
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Maîtrise d’ouvrage AXA Investment Managers/ Real Assets Maîtrise d’ouvrage déléguée Pitch Promotion SNC Maîtrise d’œuvre Studios Architecture Paysagiste TUP Conception lumière 8’18’’ : François Migeon et Eva Corugedo (chef de projet) Solution éclairage Rail extérieur : FlexLedLight Intérieur : Exenia, iGuzzini, Modular Optyled, Selux, Xal Installateur Eiffage Energie IdF
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RAILS DE LUMIÈRE À L’HÔTEL COURTYARD MARRIOTT Conçue par l’architecte Roger Gonthier, Grand Prix de Rome 1938, à l’origine pour abriter un hôtel, cette tour de 19 étages fut construite en 1974 mais accueillit des bureaux jusqu’à sa rénovation achevée en 2018. Studios Architecture, chargé de sa transformation, a fait appel à 8’18’’ pour la mise en lumière de ses façades et des espaces publics de l’hôtel.
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’hôtel Courtyard Marriott, lauréat du Grand Prix SIMI hôtel 2018, situé à Paris, à proximité de la gare de Lyon, a ouvert ses portes à l’automne 2018. L’établissement propose 249 chambres, un bar, un restaurant, un espace fitness, un centre de conférence et un parking. Studios Architecture a missionné 8’18’’ pour la mise en lumière extérieure du bâtiment ainsi que les espaces intérieurs accessibles au public, au rez-de-chaussée et au premier étage (hormis les chambres). La rénovation de la tour s’inscrit dans
un contexte d’urbanisation du quartier qui associe des constructions d’immeubles de logements sociaux, intermédiaires et libres, à des bâtiments tertiaires dédiés aux bureaux. « Notre conception lumière s’est appuyée sur le graphisme des lignes apposées sur les façades qui rappellent les voies de chemin de fer proches. Une filière aluminium reprenant le principe du “rail” a été développée et nous a servi de support pour illuminer la tour, explique François Migeon, concepteur lumière, 8’18’’. Ce qui n’était pas
sans causer quelque inquiétude au maître d’ouvrage qui craignait la création de lumière intrusive dans les chambres. Dès les premiers rendez-vous, nous le rassurons en lui garantissant qu’aucune fuite de lumière ne viendra gêner les occupants de l’hôtel. » Du dessin au design C’est ainsi que les concepteurs lumière, partant du dessin des architectes, ont élaboré la structure du rail afin que la lumière ne soit visible que d’un seul côté, dans le respect du cahier des charges de la maîtrise d’ouvrage. Second défi : obtenir un éclairage parfaitement homogène de manière à ce que le regard n’en perçoive absolument pas la provenance. « L’objectif consistait à développer un rail lumineux sur son ensemble, symétrique, qui ne laisse pas voir la source, donc avec une lumière indirecte ou réfléchie dans le profil aluminium, précise François Migeon. Ajouté à cela, le passage des câbles devait alimenter en façade, tous les 2,50 m, les rails de manière simple en tenant compte des futures opérations de maintenance. » Ainsi, il a été décidé de créer des lignes continues de LED, de 2,85 m de long, avec des LED à intervalles de 5 cm, ce qui a permis de rapprocher les points
© Anthony Perrot
© Anthony Perrot
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lumineux afin d’éviter les marques de rupture, sachant que l’ensemble des éléments de connexion devait être intégré dans le rail, tandis que les transformateurs et drivers se trouvaient à l’intérieur du bâtiment. Afin que les terminaisons ne s’interrompent pas de façon abrupte, l’intensité lumineuse décroît doucement aux extrémités des rails. Les séquences mettent en scène des mouvements de lumière de deux minutes environ programmés tous les quarts d’heure. À l’allumage, l’éclairage monte à 60 % côté chaussée et 20 % côté immeuble d’habitation. Trois niveaux d’intensité de plus en plus faibles ont été définis : jusqu’à 23 h, de 23 h à minuit et de minuit à 1 h du matin, heure d’extinction. Un chemin tout tracé L’agence de conception lumière a repris le même graphisme rectiligne à l’intérieur de l’hôtel : dans le hall avec une ligne lumineuse qui court le long du mur végétal jusqu’au premier étage. L’éclairage du vaste palier est assuré par des projecteurs dotés de températures de couleur qui varient de 3 000 K à 6 000 K, au rythme de la journée. Des gorges lumineuses disposées au plus près des plantes complètent l’ensemble. LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 19
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Le large tunnel traversant offre au rez-de-chaussée des parois recouvertes de dessins géométriques qui se croisent et se superposent. Derrière cet entrelacs métallique et en partie basse, un système d’éclairage est disposé sur toute la longueur du passage, mettant en œuvre des LED d’un blanc chaud, de 2 700 K. En complément, des downlights très basse luminance intégrés au plafond assurent un guidage visuel central. Le bar, quant à lui, offre différentes ambiances selon l’espace où l’on se trouve : une grande verrière laisse passer la lumière naturelle qui vient jouer avec les panneaux d’une œuvre artistique signée Etienne Rey, tandis que des projecteurs orientables, associés à une ligne diffusante, éclairent la partie basse de la salle de restaurant. La nuit, des projecteurs orientés sur les panneaux suspendus prennent le relais de la lumière du jour dans l’espace situé sous la verrière. n Isabelle Arnaud
© Bega. Photographe Xavier Boymond
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Maîtrise d’ouvrage OGIC/Dentressangle Initiatives Maîtrise d’œuvre Studios d'Architecture ORY & associés, architectes de conception Archipat, architectes du Patrimoine Maison Lavoine, décorateur d’intérieur Archigroup, architecte d’exécution Conception paysage, lumière et MOE FRYS Associés Solutions éclairage extérieur BEGA, LEC, SLV
31, PLACE BELLECOUR, LYON Sollicitée par OGIC en 2015 pour intervenir sur la reconversion en logements et commerces de l’ancienne Université catholique, Florence Romersa, architecte associée, agence Frys Associés, a réhabilité le 31, place Bellecour, à la fois sur le plan paysager et lumière, qui a mobilisé les pôles Paysage et Lumière de l’agence.
© Bega. Photographe Xavier Boymond
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n 2015, l’Université catholique se trouve à l’étroit sur ce site implanté entre le Rhône et la Saône ; aussi, décision est prise de déménager pour des espaces plus grands. OGIC et la ville de Lyon souhaitent revaloriser cet îlot au patrimoine exceptionnel constitué de bâtiments construits aux XVIIe, XVIIIe et XXe siècles. Sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France, la réhabilitation associe démolition (et donc reconstruction) et reconversion du bâti existant, sans impact sur les façades sur rue qui ont toutes été conservées. « Le nouveau site comprend 175 appartements (dont des logements sociaux gérés par France Habitation), plus de 2 200 m² de commerces et bureaux ainsi que 100 places de stationnement dans un parking souterrain qu’il a fallu créer, détaille Florence Romersa. L’idée était d’offrir une déambulation fluide à travers les traboules et les quatre cours intérieures pensées comme des jardins. » Très attachée à ces cheminements lyonnais, Florence Romersa a construit son projet lumière autour des traboules et des cours largement végétalisées.
« Nous avons travaillé sur des thématiques végétales et colorées, avec un support de dallage en pierre claire dans la tradition lyonnaise, précise Florence Romersa. Quant à la lumière, nous ne pouvions ignorer la place qu’elle occupe à Lyon, tant en ce qui concerne l’éclairage urbain que les lumières festives, nous avons donc tenu compte de la proximité de la place Bellecour, centre névralgique de la cité. » L’architecture lumière Pour Florence Romersa, architecte de formation, qui a été chef de projet chez Les Éclairagistes Associés, puis responsable de l’éclairage public dans une importante intercommunalité d’Île-de-France, avant son association au sein de Frys Associés, c’est une évidence : il faut traiter le champ nocturne aux dimensions de la ville. Elle travaille donc à son échelle, tenant compte, pour chaque projet, de sa constitution, de son fonctionnement, depuis la première intention jusqu’à la mise en œuvre. « Je m’appuie sur deux fils conducteurs : la ville
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Une vision raisonnée de l’éclairage Chaque cour a fait l’objet d’un éclairage spécifique en fonction du traitement paysager. La cour principale est éclairée par une ligne de profilés de Bega (en 4 000 K) implantés au droit du bâtiment neuf en verre teinté, formant des ombres portées au sol. « Nous avons traité le sol de cette cour dans des
dominantes de blanc avec diverses strates végétales (à floraison blanche) et valorisé ce concept paysager avec des bandeaux lumineux à LED qui s’insèrent de manière aléatoire dans la végétation, en blanc froid, 6 500 K », explique Florence Fomersa. La cour d’honneur, conçue par l’architecte lyonnais Georges Curtelin, est ouverte sur la rue du Plat. L’architecte a fait le choix ici de travailler les éclairages symétriquement : toujours en gardant en filigrane les notions d’orientation et de guidage, deux candélabres d’ambiance (de 4,50 m de hauteur de feu) ont été positionnés de chaque côté du portail. « Au sol, nous avons créé un tapis lumineux en 3 000 K qui conduit aux différentes entrées, ajoute Florence Fomersa. Ici, les façades reprises dans des tons de beige ont été éclairées par des appliques en contre-plongée intégrées dans les corniches. » La troisième cour, véritable jardin fermé au public, comprend une façade de la chapelle, et ne peut être vue que des étages. Elle offre des tonalités de rouge et de blanc en écho à la place Bellecour et bénéficie d’un éclairage sobre réalisé à l’aide de quatre plots dont les faisceaux se projettent sur les vitraux de la chapelle et se reflètent ensuite sur la façade du bâtiment en verre. Enfin, un éclairage fonctionnel ponctue la quatrième cour, qui donne accès à divers locaux techniques. Chaque espace étant géré par un syndic différent, aucun pilotage n’a été mis en place, laissant à chacun une plus grande liberté de gestion et de maintenance. Pour Lysandre de Pizzol, directeur commercial, Bega, « cette réalisation illustre bien la philosophie de Bega qui propose depuis plus de 70 ans des luminaires de qualité au service de l’architecture ». n Isabelle Arnaud
© Bega. Photographe Xavier Boymond
et la dualité diurne/nocturne, et ce, pour tous mes projets. De plus, étant Méditerranéenne, j’ai un rapport particulier à la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, explique Florence Romersa. Pour ce qui concerne le 31, place Bellecour, nous avons plutôt abordé ensemble la lumière publique et la lumière privée pour une intégration complète dans le site. » La conception lumière repose sur une hiérarchisation des éclairages avec un travail sur l’orientation et le guidage de façon à « appeler » les gens à pénétrer dans cet îlot peu visible de la rue, et inversement, à les conduire de ces bâtiments vers l’extérieur. Les parcours sont ainsi définis par la lumière : les façades des porches d’entrée côté place Bellecour et côté rue du Plat sont marquées par des appliques LED de Bega directionnelles de teinte chaude (3 000 K) disposées latéralement et calées sur le régime de l’éclairage public en termes de temporalité (allumage/extinction). De façon générale, la composition chromatique s’accorde avec les architectures et leur histoire : des températures de couleur chaudes ont été utilisées pour les appliques bidirectionnelles Bega sur les parties patrimoniales, passages couverts, porches, croisées d’ogives, tandis que le bâti moderne, notamment l’immeuble de verre conçu par Ory, est éclairé en teintes plus froides.
© Bega. Photographe Xavier Boymond
© Bega. Photographe Xavier Boymond
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TOURS : L’ATTRACTIVITÉ PAR LA LUMIÈRE
Maîtrise d’ouvrage Ville de Tours Concepteur lumière Lyum Programmation Lumières Utiles Solutions éclairage Derksen, Martin, Philips, Prolight, Starway, TMC
Sylvain Bigot signe là son premier plan lumière pour la ville de Tours, où il opère depuis 2005 avec son agence Neo Light, devenue aujourd’hui Lyum. Dotée d’un patrimoine architectural exceptionnel, la ville souhaite développer son attractivité en mettant en valeur ses plus beaux sites et monuments. Sylvain Bigot gagne l’appel d’offres et propose quatre parcours lumière dans le centre historique de la ville.
Installation Citeos, Bouygues E&S
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ours est une commune de 136 500 habitants construite sur les rives de la Loire et du Cher, chef-lieu du département d’Indre-et-Loire. Ancienne Caesarodunum, cité des Turones fondée par Auguste, capitale de la IIIe Lyonnaise avec un des plus grands amphithéâtres de l’Empire romain, la ville garde un centre historique inscrit à l’Unesco ; elle a également obtenu le label Ville d’art et d’histoire avec son Vieux-Tours, classé Site patrimonial remarquable. Le Secteur sauvegardé de Tours, créé en 1973 et révisé
en 2013, s’étend du Vieux-Tours au quartier de la cathédrale. Il se déploie aujourd’hui sur 150 hectares, faisant de lui l’un des plus vastes Secteurs sauvegardés de France, en reconnaissant la qualité du site du point de vue historique, architectural, archéologique, artistique ou paysager, et justifiant sa conservation, réhabilitation et mise en valeur dans l’intérêt public. Depuis la loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (dite LCAP) de 2016, les Secteurs sauvegardés sont appelés Sites patrimoniaux remarquables.
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Victor Laloux, l’architecte de la Basilique Saint-Martin, exploite au maximum l’espace limité en la positionnant sur un axe nord-sud et en privilégiant une élévation importante, accentuée par le dôme et sa statue culminant à 51 m. Le parti architectural mêle influences romaines et byzantines et réunit des matériaux nobles comme le marbre, le bronze et le grès des Vosges. Véritable repère dans la ville, la tour Charlemagne (56 m) constitue (avec la tour de l’Horloge) un des derniers vestiges de la collégiale médiévale détruite entre 1798 et 1802. C’était le clocher-porche du bras nord du transept.
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Pas de valorisation sans rénovation « Dans le cadre d’un projet de valorisation du patrimoine, nous intervenons sur des sites classés avec des contraintes sévères concernant l’installa-
tion et le design des appareils, explique le concepteur lumière. De plus, il nous faut toujours prendre en compte l’éclairage afin d’éviter des interactions regrettables avec les mises en lumière. Dans le cas de Tours, nous avons proposé à la Ville de rénover l’éclairage public des sites concernés. » Ainsi l’agence a-t-elle développé un nouveau système qui comprend un mât, console qui intègre une lanterne et une réglette LED à changement de couleur dirigée vers le sol et un plot de balisage coloré. Le tout s’accompagne d’enceintes qui ponctuent le parcours. « Nous avons éclairé les bâtiments publics que j’évoquais, mais également les bâtiments privés (maisons à colombages, •••
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C’est précisément en 2016 que Sylvain Bigot définit les parcours lumière au cœur du Vieux-Tours, dit « la Martinopole », avec notamment la basilique Saint-Martin construite au XIXe siècle, la place Plumereau, la place Châteauneuf où l’on peut encore admirer la tour Charlemagne et la tour de l’Horloge, le jardin Saint-Pierre-le-Puellier. Le parcours lumière relie tous ces sites sur 1,1 km.
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Le jardin Saint-Pierre-le-Puellier, près de la place Plumereau, compte parmi les tout premiers chantiers archéologiques de la ville de Tours, dans les années 70. Ce jardin correspond à l’emprise du cloître d’un établissement religieux dont l’origine remonte au début du VIe siècle... Il s’agit surtout de vestiges gallo-romains et médiévaux, situés non loin des restes de l’église de Saint-Pierre-le-Puellier. LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 25
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Projets ••• façades en pierre de taille, etc.), ce qui fait environ 800 points lumineux dédiés au patrimoine et 300 (comprenant lanternes, réglettes et plots) installés sur 1,1 km. La particularité de ce parcours réside aussi dans la projection de gobos fixes pour faire du geocaching (chasse au trésor avec smartphone) », ajoute Sylvain Bigot. Les gobos projettent des détails architecturaux sur les façades. L’installation a été réalisée par courant porteur, utilisant le même câblage que l’éclairage public, évitant ainsi d’intervenir sur la voirie. « Pour ce faire, nous avons fait appel à la CityBox de Bouygues Energies & Services pour piloter tous les projecteurs dynamiques, le balisage et la sonorisation. »
Nommée en hommage à Charles Plumereau, dont le legs à la ville incluait plusieurs maisons, la place du même nom est réputée pour ses demeures en pans de bois caractéristiques de l’habitat médiéval tourangeau, présentant typiquement quatre niveaux d’élévation avec encorbellement. La place et ses alentours ont été restaurés au début des années 60, sous l’initiative de Pierre Boille, avec un souci de mise en valeur et de conservation du patrimoine.
© Antoine Monié Photographie
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Scénarisation dynamique Ajoutés à cela, des projecteurs aux multiples effets ont été mis en œuvre afin de réaliser des scénographies sur les façades. « Nous avons proposé une douzaine de scénarios, détaille le concepteur lumière, programmés à l’année sur la ville de Tours. Par exemple des scénarios fixes blancs pour la semaine et dynamiques pour les week-ends, colorés et sonorisés pour différentes fêtes (14-Juillet, Nuit des musées, Noël, etc.). Je pense qu’il s’agit là d’une première en France, qui met en œuvre un système aussi complexe qui associe autant de technologies. Pour contrôler l’ensemble, nous avons mis en réseau plusieurs systèmes Pharos via des cartes 4G, car certains sites étaient assez éloignés les uns des autres, et avons pu ainsi synchroniser les changements de couleur, le son, les projections de gobos et la vidéo. » Sur la place Plumereau, l’architecte des bâtiments de France avait donné des consignes très strictes, avec interdiction de poser un seul projecteur au sol ou sur les façades des maisons à colombages. Dans ce contexte, Sylvain Bigot a eu l’idée de créer une vidéoprojection disposée sur un mât positionné de l’autre côté de la place, pour simuler l’éclairage et occasionnellement pour faire du mapping. Deux vidéos ont ainsi été créées. La deuxième tranche de travaux (en cours actuellement), dit « parcours Balzac » (sur l’est de la ville), concerne les monuments importants : l’hôtel de ville, le Grand Théâtre, la bibliothèque municipale, la rue Nationale (ancienne rue Royale), la place Jean-Jaurès, le palais de justice, la cathédrale Saint-Gatien. Cette fois, le fil d’Arianne ne reposera pas sur l’éclairage public mais sera constitué de projections de portraits de Balzac (né à Tours en 1799) ou de lieux qu’il a habités ou fréquentés dans sa vie ou ses œuvres. La tranche 3 consistera à mettre en lumière cinq ponts de la ville qui franchissent la Loire. Le parcours 4 n’a pas été retenu pour l’instant pour des raisons budgétaires : il doit éclairer les vestiges gallo-romains. n Isabelle Arnaud
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Éclairage des équipements sportifs
© HVH / OM
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Orange Vélodrome de Marseille Bureau d’étude : Denco Installation : SNEF Solution éclairage : Philips LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 27
Lumières Dossier Jean-Charles LARRIEU, ingénieur-conseil, pôle fédéral, département équipement, Fédération française de tennis
La Fédération française de tennis : un service pour conseiller Le département équipement de la Fédération française de tennis offre un service gratuit à l’ensemble des clubs affiliés, via les ligues, afin de les conseiller et de les accompagner pour toutes les questions concernant l’entretien des terrains existants ou la construction de nouveaux équipements. Les techniciens interviennent auprès d’environ 1 000 clubs par an (dont 200 en déplacement), sur tout l’Hexagone. Comment fonctionne votre service et à qui s’adresse-t-il ? Jean-Charles Larrieu – Nous sommes trois techniciens et intervenons à la demande des ligues aussi bien sur des questions d’entretien, de rénovation d’installation que d’aides financières. Nous nous rendons dans les clubs pour élaborer un diagnostic de l’état des courts en réalisant des sondages (court en terre battue), des relevés, et en constatant les différents désordres qui affectent les courts. Un rapport de visite est établi et envoyé aux clubs. Ces rapports sont souvent utilisés comme support afin de convaincre les collectivités d’engager des travaux d’entretien ou de rénovation. Une fois sur place, nous échangeons beaucoup avec les clubs, qui sont les utilisateurs des courts, et les collectivités, qui en sont la plupart du temps les propriétaires. Nous traitons tous les équipements techniques, y compris l’éclairage, sans pour autant nous substituer aux bureaux d’études ou aux services techniques des villes. À la demande des clubs et toujours via les ligues, notre service peut réaliser un audit complet de l’ensemble des installations d’un club – courts couverts et extérieurs, club house, vestiaires. Nous proposons différents projets de développement de la pratique et apportons des précisions sur les normes qui fixent les conditions nécessaires à la pratique du jeu ; par exemple : identification des besoins du club (axes de développement), état des lieux des installations, chiffrage du coût des travaux et programmation. Quelle est la place de l’éclairage dans ces installations ? J.-C. L. – Tout d’abord, il faut bien distinguer les courts couverts (au nombre de 9 000, 28 - LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019
environ) et les courts de plein air (22 000). En intérieur, nous comptons à peu près 6 000 courts qui ont plus de 20 ans et dont l’éclairage est, par définition, complètement obsolète, utilisant encore des sources sodium haute pression ou aux iodures métalliques. Nous rencontrons souvent les technico-commerciaux des grands groupes de l’éclairage qui nous présentent les avantages des appareils à LED. Notre rôle n’est pas de prescrire du matériel, ça, c’est le travail des bureaux d’études spécialisés ou des services techniques des villes, en revanche, nous pouvons conseiller des technologies qui permettent de répondre aux exigences d’éclairagisme dans le respect de l’environnement, notamment à l’extérieur. Je pense qu’environ un quart des courts de plein air bénéficient d’un éclairage artificiel. Nous sommes consultés soit dans le cadre d’installations neuves, soit pour des rénovations. Par exemple, vous avez un projet d’éclairage de vos courts extérieurs : nous pouvons étudier les devis et les éléments techniques en votre possession et vous conseiller techniquement afin que votre éclairage respecte les normes et recommandations fédérales. Quelles sont vos recommandations en termes de critères techniques ? J.-C. L. – Il faut se référer à la norme généraliste NF P 90-110 « Sols sportifs Terrains de tennis - Conditions de réalisation » et pour l’éclairage la norme européenne NF EN 12193. La Fédération recommande 500 lux à maintenir pour l’intérieur et 300 lux à maintenir pour l’extérieur avec
une uniformité supérieure ou égale à 0,7 et un maillage de 15 points sur le tracé de jeu. Pour les clubs professionnels, les exigences sont beaucoup plus élevées : 750 lux, 1 000 lux et 1 200 lux, selon le niveau de compétition. Nous n’avons que des recommandations pour le facteur de maintenance, l’indice de protection, la résistance aux chocs mécaniques ou l’indice de rendu des couleurs. C’est la norme 12193 qui fait référence en la matière. À quelles contraintes devez-vous faire face ? J.-C. L. – Ce sont les courts de plein air qui posent le plus de problèmes, les existants, je veux dire. Souvent construits dans les années 70 ou 80, ils sont éclairés par des appareils positionnés sur des poteaux, parfois mal placés, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes de contrôle de l’éblouissement (UGR, Unified Glare Rating). Lors de rénovations, il nous arrive de proposer des valeurs d’UGR aux maîtres d’ouvrage qui sollicitent notre avis. C’est là que les luminaires LED sont efficaces car ils peuvent être associés à un système de gestion de l’éclairage, tel que DALI par exemple, et offrir la possibilité de moduler l’éclairage selon les besoins. La lumière ne répond pas seulement à des critères techniques, elle se rapporte aussi et surtout au confort des joueurs qui doivent pouvoir pratiquer leur activité sportive dans des conditions visuelles optimales. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud Pour en savoir plus : www.fft.fr (onglet « gérer mon club »)
© Comatelec Schréder. Photo Jo Bersier
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Aegerten, Suisse. Sur les trois terrains de football que compte la ville, un terrain du club SC Aegerten Brügg a été rénové et équipé de projecteurs Omniblast gen 2 de Comatelec Schréder. Cette installation offre un éclairage LED permettant de réduire au maximum les nuisances lumineuses aux abords du terrain tout en garantissant une bonne uniformité de la lumière sur le terrain afin de jouer dans les meilleures conditions.
Assurer un éclairage compétitif à l’intérieur comme à l’extérieur Les terrains de sport font l’objet de toutes les attentions : qu’ils soient pris d’assaut par des amateurs désireux de se maintenir en forme ou destinés aux plus hauts niveaux de compétition, ils doivent bénéficier d’éclairages réglementés par la norme NF EN 12193 expliquée et commentée par un guide de l’Association française de l’éclairage (juillet 2018). Selon l’AFE, 325 000 équipements sportifs sont dénombrés en France, dont plus de 70 % à la charge des communes. 85 % de ce parc sont considérés comme vieillissants, 4 équipements sur 10 ayant été construits il y a près de quarante ans. Plus de 40 000 de ces équipements permettent la pratique de plusieurs sports. L’éclairage est un facteur déterminant pour la sécurité et la performance des utilisateurs ainsi que pour l’exploitation et la rentabilité de l’équipement sportif. LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 29
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ncadrement normatif oblige, en matière d’éclairage d’équipements sportifs, force est de se référer à la norme européenne NF EN 12193 (décembre 2018) qui présente les principes généraux applicables à une installation d’éclairage sportif pour que soient assurées de bonnes conditions de visibilité à la fois aux sportifs, aux arbitres et aux spectateurs. La norme spécifie l’éclairage des manifestations sportives les plus pratiquées en Europe, en salle ou à l’extérieur et ne porte que sur l’éclairage artificiel. Elle fournit des valeurs pour la conception et la régulation de l’éclairage en termes d’éclairements, d’uniformité, de limitation de l’éblouissement et de propriétés de couleur des sources lumineuses. L’Afnor précise que toutes les exigences doivent être considérées comme des exigences minimales. Le document donne aussi des méthodes de mesure de ces valeurs et précise également les restrictions de position des luminaires, dans des applications particulières, pour la limitation de l’éblouissement. Concernant les exigences de l’éclairage de secours, la norme fait référence aux exigences de l’EN 1838. L’éclairage des installations sportives, qu’elles soient extérieures ou intérieures, doit assurer de bonnes conditions visuelles aux joueurs, aux athlètes, aux arbitres et aux spectateurs ainsi qu’aux médias pour la retransmission télévisée en couleurs. L’objectif est de fournir des recommandations et de spécifier des exigences afin de produire un éclairage de bonne qualité des installations sportives en : - optimisant la perception de l’information visuelle utilisée durant les manifestations sportives ;
- maintenant le niveau de performance visuelle ; - fournissant un confort visuel acceptable ; - limitant la lumière indésirable. La norme NF EN 12193 Dans la dernière édition, les principales modifications techniques portent sur les besoins des joueurs et sur ceux des prises de vues. Pour les joueurs, l’indice minimal de rendu des couleurs a été relevé de Ra> 20 à Ra> 60. Les tableaux des exigences ont été mis à jour afin de prendre en compte des sports qui sont devenus populaires depuis la dernière édition. Des recommandations ont été incluses sur l’utilisation du taux d’éblouissement pour les salles de sport. Les exigences en matière d’enregistrement télévisé ou cinématographique ont été révisées afin de tenir compte de l’évolution des technologies de diffusion depuis la dernière édition. Les niveaux d’éclairage ont été revus conformément aux exigences des transmissions HD et 4K ainsi qu’aux techniques de production. Pour les caméras, l’indice de rendu des couleurs a été remplacé par le TLCI (Television Lighting Consistency Index) spécifiquement développé pour les caméras de télédiffusion. Les exigences relatives à l’élimination du scintillement provenant des caméras de ralenti sont incluses, de même que celles concernant l’éclairement des spectateurs. La norme NF EN 12193 précise les exigences d’éclairage de 60 sports parmi les plus pratiqués en Europe notamment en termes : - de niveaux d’éclairements moyens à maintenir (horizontaux et éventuellement verticaux) et de facteurs d’uniformité ; • • • suite p. 32
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Gymnase des Argonautes, Orléans.
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Orange Vélodrome de Marseille (13) par Philips
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’Olympique de Marseille a « allumé le feu » sur la pelouse du stade Orange Vélodrome le 1er septembre dernier lors du match OM-Saint-Étienne. En effet, cette rencontre inaugurait le tout nouvel éclairage dynamique qui permet de créer de véritables shows lumineux en avant et après match. De nombreux critères ont été pris en compte : - les exigences de la FIFA et de la LNR pour ce qui concerne les différents niveaux d’éclairement requis pour l’entraînement et les compétitions ; - des scénarios dynamiques pilotés par DMX qui sont programmés dans le cadre d’un « son et lumière », permettent d’offrir un véritable spectacle. « Notre solution Interact Sport répond à toutes ces exigences, explique Christophe Bresson, directeur de la communication, Signify. Nous avons ainsi proposé une gamme unique de projecteurs, l’ArenaVision LED, déclinée en plusieurs modèles afin de coller au plus près aux différents besoins d’éclairage. Par exemple, le système offre la possibilité d’obtenir des ralentis sans aucun scintillement ou encore des noirs complets, ce qui n’était pas faisable avec les technologies classiques. Signify a signé avec la société SNEF, un contrat de service garantissant la performance de l’installation d’éclairage sur une durée de 15 ans. » Les scénarios sont programmés et directement accessibles depuis le panneau tactile TPC situé en régie. L’utilisateur peut déclencher le mode d’éclairage souhaité par une simple pression sur l’icône correspondante. L’éclairage du terrain est réalisé à partir de 316 projecteurs, tandis que l’éclairage des tribunes comprend 60 projecteurs.
Maîtrise d'ouvrage : Olympique de Marseille Bureau d’étude : Denco Installation : SNEF Solution éclairage : Philips LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 31
Lumières Dossier • • • suite de la p. 30 - de limitation de l’éblouissement ; - d’indice de rendu des couleurs. Ces critères s’entendent pour des exigences minimales établies dans les projets d’éclairage ; elles sont destinées à être contrôlées lors de la réception sur le site et vérifiées tout au long de la durée de vie de l’installation. Le niveau d’éclairement prescrit correspond à l’éclairement moyen sous lequel on ne doit pas descendre avant l’entretien de l’installation – cette valeur à maintenir représente 80 % de la valeur initiale calculée dans le projet d’éclairage ou mesurée sur le site dans le cas où le facteur de maintenance n’est pas agréé. Peu de place est laissée à la créativité, tant sont nombreux les minima à respecter, en particulier en niveaux d’éclairement qui sont fixés, la plupart du temps, par les fédérations sportives en fonction des niveaux de compétition selon les sports : - international, national, régional : classe I, - régional, départemental, entraînement : classe II, - départemental, entraînement, loisirs et scolaires : classe III. Les installations intérieures La limitation de l’éblouissement des installations sportives intérieures peut être évaluée par le calcul suivant la méthode du taux d’éblouissement unifié UGR de la norme NF EN 12464-1 (éclairage intérieur des lieux de travail). Pour les sports de balle, il peut être indiqué une hauteur minimale d’implantation des projecteurs ainsi qu’une protection contre les chocs mécaniques (IK) ou, pour les piscines un indice de protection IP contre les projections d’eau. Pour la natation, par exemple, les niveaux d’éclairements préconisés sont de 500, 300 et 200 lux pour respectivement les classes I, II et III. Dans les piscines couvertes, certains critères tels que l’éclairement vertical pour les plongeoirs, le taux d’éblouissement, l’implantation des luminaires constituent des paramètres essentiels à l’élaboration des projets. Au Canada, SMP Lighting et Lumenpulse ont uni leurs efforts pour fournir un éclairage à l’un des plus grands YMCA, situé à Calgary. Afin de fournir une esthétique homogène et une qualité de lumière exceptionnelle aux installations aquatiques de loisirs et de compétition, SMP Lighting a choisi les Lumenbeam. « Nos clients ne voulaient pas de luminaires de style entrepôt ni du type d’éclairage qui les accompagne habituellement, a déclaré Geoff Bouckley, consultant en éclairage architectural chez SMP Lighting. Ils souhaitaient des luminaires qui soient beaux et qui puissent également fournir la lumière nécessaire pour créer un espace public sûr et excitant. » • • • Suite p. 34
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© Comatelec Schréder
Les Jeux panaméricains 2019 se sont déroulés à Lima cet été. Sur 37 sites de compétition, Schréder a fourni une gamme de solutions d’éclairage durable à hautes performances pour 27 sites. Schréder a ainsi livré plus de 1 200 luminaires LED pour éclairer les centres aquatiques, les terrains de baseball, de rugby, de football et de hockey, de basket et de tennis. L’éclairage assure non seulement une visibilité parfaite pour les sportifs et les spectateurs, mais il répond également aux exigences strictes des chaînes de télévision qui imposent un éclairage de haute qualité pour la télévision HD et un éclairage sans scintillement (flicker-free).
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© Selux
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Strassen, Luxembourg. Solution éclairage : Selux.
© Photographe Ian Grant
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YMCA, Calgary, Alberta, Canada Concepteur lumière : SMP Lighting Solution éclairage : Lumenpulse
Le placement des luminaires revêtait également une grande importance. Pour des raisons de maintenance, notamment, les appareils ne devaient pas être placés au-dessus des plans d’eau, mais plutôt installés le long du périmètre des piscines, éclairant ainsi de loin et non directement vers le bas. Les optiques et les flux de la gamme Lumenbeam offrent un éclairage uniforme de l’eau, couvrant de façon homogène le milieu des piscines olympiques tout en projetant la lumière à partir des bords périphériques de l’espace. Les luminaires utilisés dans les piscines nécessitaient également une source de lumière qui n’éblouirait pas à la surface de l’eau. Les angles optiques et le positionnement des appareils ne produisent aucun éblouissement, que ce soit à la surface ou près de la surface de l’eau. Les luminaires répondaient également à la volonté d’un entretien général moindre, puisqu'ils sont conçus pour résister aux rigueurs des zones humides et ont une durée de vie de 120 000 heures. Alors que la majorité des luminaires Lumenbeam Extra Large sont suspendus au plafond, d’autres sont montés sur les murs avec une structure de fixation et visent à fournir un éclairage plus précis grâce à leur optique très étroite. Ces appareils accentuent les zones essentielles dans l’ensemble des espaces aquatiques telles que les portes, les zones de plongée, les murs et les tours de surveillance. « L’un des défis a été de trouver un luminaire qui puisse facilement être contrôlé pour coïncider avec l’énorme quantité d’ensoleillement pénétrant dans les zones de la piscine », a déclaré Geoff Bouckley. • • • Suite p. 36
Gymnase Ginko à Bordeaux (33) par Sylvania
E
n 2018, la ville de Bordeaux s’est dotée d’un équipement public emblématique, véritable porte d’entrée de l’écoquartier Ginko depuis le centre-ville de Bordeaux. Ce projet s’est bâti sur le thème de l’ouverture, qui se décline en séquences d’un parcours urbain initiant une « nouvelle tranche de vie et de ville », peut-on lire sur le site de la ville. Le public profite d’un accès aisé aux tribunes et de magnifiques vues panoramiques depuis le bar. À l’est, un théâtre de verdure permet de s’installer pour observer les utilisateurs du mur d’escalade. L’acier Corten utilisé en façade s’harmonise avec les teintes végétales offertes par le parc situé à proximité. Le complexe abrite un pôle de sports collectifs (44 m x 24 m), comprenant une aire sportive, des vestiaires et des sanitaires mais aussi une zone d'accueil du public avec buvette à l’étage et des locaux mutualisables, ainsi qu’une surface artificielle d’escalade (SAE) adossée à un mur pignon du gymnase couvert, avec possibilité d’ouverture pour une pratique en plein air à la belle saison. Cette SAE, de 14 m de haut, gérée par le Stade Bordelais ASPTT, offre 130 voies pour tous niveaux. « Le concepteur lumière, Yon Anton Olano, a fait le choix de dessiner une ligne de vie lumineuse qui
serpente à travers le bâtiment, partant du rezde-chaussée, longeant l’escalier, pour arriver aux tribunes, commente David Amourous, prescripteur, ingénieur d’affaires chez Sylvania. Nous avons convaincu la maîtrise d’ouvrage d’opter pour la LED, solution vraiment éco-performante par rapport à la fluorescence. Le luminaire Rana Linear LED fournit 2 000 lumens pour 1,50 m de long en 4 000 K. » Le mur d’escalade est éclairé par des projecteurs LED Beacon XXL en 3 000 K, qui offrent un flux lumineux de 3 700 lm, un IRC de 93 et trois ouvertures de faisceaux : 21°, 50°, et 67, positionnés sur des rails au plafond. Ils fonctionnent en DALI, permettant ainsi une gestion affinée de l’éclairage en fonction du niveau de pratique (loisirs, entraînement ou compétition). « Dans la salle multisport, ajoute David Amourous, deux rangées de luminaires Sylveo LED asymétriques (3 000 lumens) ont été installées à 9 m de hauteur, parallèlement dans le sens longitudinal de la salle. Là aussi, une gestion en DALI permet de programmer trois niveaux d’éclairement selon les besoins : scolaire, entraînement et compétition. » Chaque fédération sportive a pu mesurer et valider les niveaux d’éclairage.
© Sylvania. Photo Arthur Pequin
© Sylvania. Photo Arthur Pequin
© Sylvania. Photo Arthur Pequin
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Maîtrise d’ouvrage : Ville de Bordeaux Maîtrise d’œuvre : Atelier FGA, architecte mandataire Conception lumière : Yon Anton Olano BET pluridisciplinaire ingénierie : Eccta Acoustique : idB II Solution éclairage : Sylvania Installateur : CIMEA Surface : 2 884 m² LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 35
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Les sports en salle Nombreuses sont les communes qui n’ont pas les moyens de se doter d’un complexe sportif comprenant plusieurs salles. Dans ce cas, les gymnases ou salles multisports présentent des tracés différents correspondant aux divers sports pratiqués. Parmi les plus couramment pratiqués au sein d’une même salle on note le basket, le volley, le hand et le tennis de table. Ce sont les plus forts éclairements recommandés qui seront mis en œuvre, voire une installation d’éclairage avec plusieurs scénarios ou
L’éclairage des salles de sport ou des terrains de sport exige un maximum de flexibilité et de résistance, les situations de compétition et d’entraînement des différents types de sport nécessitant des conditions d’éclairage optimales en termes de niveaux d’éclairement, d’uniformité et de contrôle de l’éblouissement.
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plus simplement des allumages à la carte qui pourront également être utilisés lors de manifestations autres que sportives. Une attention particulière doit être accordée à la lumière naturelle dont les apports sont complétés, le soir venu, par l’éclairage artificiel. Des systèmes de gestion permettent aujourd’hui des automatismes qui fournissent des niveaux d’éclairement constants soit à partir d’une programmation horaire, soit à partir de détecteurs de luminosité qui envoient le signal aux luminaires. Les tribunes ou gradins bénéficient la plupart du temps d’un éclairage spécifique implanté au-dessus des spectateurs et qui ne doit pas interférer avec celui des tracés de jeu. Les vestiaires et circulations doivent être traités séparément et apporter un confort visuel suffisant pour permettre aux joueurs de se déplacer rapidement et de bénéficier d’une lumière de qualité sans éblouissement. Ces espaces ne sont pas propres aux installations intérieures, les stades comprennent aussi ces parties communes, souvent de grandes dimensions, et qui doivent fournir une lumière agréable et apaisante. • • • Suite p. 38
© Trilux.Boris Golz Fotografenmeister
Les plateformes de plongée de niveau olympique sont éclairées à l’aide de luminaires Lumendome Medium Color Changing montés à la base de l’alcôve de la plateforme de plongée. Ils sont de forme convexe couvrant 240°, ce qui leur permet d’être vus de toute direction. Ces luminaires ajoutent une touche colorée à la zone de plongée et peuvent changer de couleur pour refléter les événements et jours fériés, ou renouveler l’esthétique de l’installation. SMP Lighting a créé un concept d’éclairage à la fois énergique et sophistiqué qui offre un élément de sécurité.
© Tungsram
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rendu des couleurs de 70. Il présente en outre un indice de protection IP66 : IK08. Avec une durée de vie de 110 000 h (L80), le luminaire AHIx est classé A+, ce qui correspond aux exigences de la maîtrise d’ouvrage en matière d’énergie, la consommation étant passée de 400 W à 250 W par luminaire. Grâce à ses performances élevées et à son optique Extra Wide Flood, AHIx GE a permis de réduire le nombre d’appareils à installer. Ainsi, 16 luminaires ont été suffisants pour assurer un éclairage de qualité du court de tennis. Les joueurs bénéficient de conditions largement améliorées, plus confortables, apportant à la fois davantage de fiabilité et de sécurité. © Tungsram
L
e court, très fréquenté par les joueurs de tennis, expérimentés comme amateurs, présente des dimensions de 36 m x 18 m pour une hauteur sous plafond de 8,05 m. Il était primordial d’apporter une solution d’éclairage qui permette aux joueurs de se concentrer sur leur jeu, dans des conditions confortables, en particulier pour les joueurs réguliers qui s’entraînent plusieurs fois par semaine. Une autre demande concernait les consommations : la maîtrise d’ouvrage souhaitait bénéficier d’une structure sportive moderne et responsable, en installant moins de luminaires, peu énergivore et dotée d’un éclairage qualitatif. La résistance du luminaire était également à prendre en compte, à cause des chocs possibles causés par les balles lancées lors des matchs et entraînements. L’étude d’éclairage a été confiée à la société Lampe Service Éclairage située à Balma, dans la périphérie de Toulouse, qui a prescrit les produits GE Lighting/Tungsram. Après l’identification des besoins en collaboration avec Lampe Service Éclairage, la solution retenue s’est portée sur le luminaire AHIx GE, qui convient bien aux structures sportives grâce à sa technologie d’optique réfléchissante et à ses capacités de flexibilité et de fiabilité. Le projecteur AHIx GE offre un flux lumineux de 31 570 lumens pour une consommation de 250 W, soit une efficacité lumineuse de 126 lm/W, pour une température de couleur de 4 000 K et un indice de
© Tungsram
Court de tennis de Flaujac-Poujols (46) par Tungsram
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Centre de ski Åre, Suède par Lumenpulse
L
e concepteur d’éclairage suédois Ljusarkitektur a collaboré avec Lumenpulse pour transformer un des centres de ski les plus prisés du monde en décor de soirée fantastique. La nouvelle attraction tire profit de l’éclairage pour offrir une ambiance familiale en soirée en prolongeant les heures d’ouverture après le coucher du soleil. L’installation s’inscrit dans le cadre d’un investissement majeur par le propriétaire du centre, SkiStar, qui compte rentabiliser ses efforts en deux ou trois années. Inspiré des géants et des trolls des légendes locales pour imaginer l’éclairage, Kai Pippo, directeur artistique de Ljusarkitektur, a commenté le projet : « Ce projet se veut autant un décor à admirer qu’une expérience à vivre. Nous sommes parvenus à utiliser les technologies de pointe pour perpétuer et réinventer les contes locaux traditionnels vieux de plusieurs centaines d’années. » L’installation comporte 240 luminaires à changements de couleurs. Différents projecteurs Lumenbeam, y compris le Lumenbeam LBX, gagnant d’un prix Red Dot pour sa conception, ont été employés pour réaliser le projet.
© Photographe Mikael Silkeberg
Les installations extérieures Dans les installations d’éclairage extérieures, la norme NF EN 12193 retient les valeurs du taux d’éblouissement définies dans la norme NF EN 12464-2 (éclairage extérieur des lieux de travail). Des restrictions d’implantation des luminaires sont introduites pour éviter l’éblouissement des joueurs dans certains sports (basket, par exemple). La norme décrit les maillages de référence des points de calcul et de mesure et les exigences spécifiques pour la télévision couleur et les films. Pour les sports à risques (ski, natation, gymnastique, cyclisme, etc.), les temps de fonctionnement admis de l’éclairage réduit varient d’un sport à l’autre de trente secondes à deux minutes. Pour chaque sport, les exigences sont répertoriées dans un tableau qui donne : - les caractéristiques géométriques de l’aire de référence sur laquelle s’appliquent les exigences et le nombre des points du maillage ; - le niveau d’éclairement horizontal à maintenir (et éventuellement vertical) et l’indice de rendu des couleurs relativement à la classe d’éclairage de l’installation. Certains fabricants, à l’instar de Signify, préconisent « une approche globale et multifonctionnelle », n’hésitant pas à parler de contexte concurrentiel, où le pouvoir d’attractivité constitue sans aucun doute l’un des enjeux majeurs pour le développement économique des stades, des complexes omnisports et des salles de spectacle. Il faut reconnaître que les clubs sportifs et les gestionnaires de stades sont bien souvent confrontés à des problèmes d’exploitation et de rentabilité de leurs installations. « Il leur faut à la fois créer plus d’événements culturels et sportifs pour attirer de nouveaux spectateurs et maximiser leur modèle économique par l’utilisation de moyens techniques adaptés pour accéder à de nouvelles sources de revenus, comme le sponsoring ou les droits de retransmission audiovisuelle », suggère le fabricant. Et pour aller plus loin : « Il faut créer l’événement qui suscite l’envie d’aller au stade ou d’assister à un concert… mais également sublimer l’expérience vécue par les spectateurs grâce à des renforcements d’ambiance adaptés par des effets sonores et visuels. »
© Photographe Mikael Silkeberg
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Centre de ski, Åre, Suède Concepteur lumière : Ljusarkitektur Partenaire : Stockholm Lighting
© Xavier Bonny
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Salle Steredenn à Saint-Brieuc (22) par Ridi
© Xavier Bonny
L
e complexe multisports Steredenn (« étoile » en breton) comprend une salle de sports principale de 3 058 places en gradins (Salle Galaxie), une salle de gymnastique (Salle Grande Ourse), une salle de gymnastique rythmique (Salle Petite Ourse) et une salle de danse. Construite en 1995, elle nécessitait une rénovation de son éclairage afin d’accueillir dans de meilleures conditions les compétitions de niveau national et international : tournoi international de tennis, championnat de France de badminton, de roller, de rink hockey, de gymnastique, de gymnastique rythmique ou de twirling bâton, gala de boxe, show des Harlem Globetrotters, matchs de handball de Division 1, matchs de basket-ball de Nationale 1, matchs de volley-ball professionnel. « Dans un premier temps, la ville a demandé un niveau d’éclairement de 800 lux qui permettait de couvrir tous les niveaux de pratique dans toutes ces disciplines, explique Raynald Vilaine, chef des ventes, Ridi. Nous avons proposé nos luminaires LED SHL équipés de modules maintenables. Certes, cette solution constitue un surcoût mais convainc les collectivités car elle offre des luminaires qui s’inscrivent dans le cadre d’une démarche développement durable. En effet, les
modules sont facilement remplaçables et par conséquent pérennes. » Les services techniques de la ville se sont cependant aperçus que 1 200 lux étaient requis pour le niveau 1 de handball. Après avoir réalisé les études photométriques pour les différents sports et niveaux de compétition, Ridi a opté pour le luminaire LED SHL en 9 350 lm et 4 000 K. Fermé, il offre une résistance élevée (IK08) aux chocs de balles et il est doté d’une vitre et d’une grille de défilement (basse luminance). « Nous avons procédé aux relevés d’éclairement
pour vérifier la conformité avec les quatre fédérations de sports, volley, tennis, basket et hand, précise Raynald Vilaine, et avons défini le maillage des luminaires dotés chacun de quatre modules (soit 37 200 lm). » La ville n’a pas souhaité de système de variation d’intensité, en revanche, l’installation dispose d’allumages différenciés pour s’adapter aux niveaux de pratique de chaque sport. Le nouvel éclairage a été livré pour le tournoi de handball d’accession à la LIDL Starligue, qui s’est déroulé les 18 et 19 mai derniers. LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 39
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En effet, aujourd’hui, comme le souligne Signify, la gestion des ambiances, dans les stades ou les salles de spectacle, se doit d’être de plus en plus intelligente pour faire entrer en résonance interactive les spectateurs avec les événements du spectacle. Non seulement l’éclairage d’une aire de sport doit respecter des normes strictes, mais il constitue également une source potentielle de revenu additionnel. « C’est l’excellence technique de l’installation d’éclairage, assure le fabricant, qui va permettre de qualifier le stade pour une retransmission télévisuelle ! » Par conséquent, c’est l’image du stade et son rayonnement médiatique qui va intéresser de potentiels nouveaux partenaires ou sponsors. Ainsi, la marque Philips a développé des solutions d’éclairage LED dynamique qui non seulement s’adaptent aux sports mais également offrent de multiples possibilités de programmation pour le « show » d’avant match et de mi-temps (et d’entracte, serait-on tenté de dire…). n
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© Comatelec Schréder. Photo Jo Bersier
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Aegerten, Suisse.
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Enquête produits
Puissants et résistants Tournois de flux, matchs de températures de couleur, entraînement à l’uniformité, les critères de sélection sont réunis dans toutes les disciplines pour assurer une lumière performante et garantir aux joueurs une forme olympique.
Olivio 200 LED de Selux Olivio est composé d’un corps en deux parties, en fonderie d’aluminium, avec mécanisme de verrouillage et d’un système optique à réflecteur et LED COB. Il se décline en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K pour chacune et deux flux lumineux 2 400 lm et 3 600 lm. Le câble d’alimentation non apparent passe à l’intérieur sur un guide-câble. www.selux.com/fra/fr
Dojo II LED de Lamdalux Dédié plus particulièrement aux gymnases, ce luminaire en tôle d’acier laqué poudre époxy blanche est équipé d’une grille de protection acier montée sur charnière. IL propose un double allumage 1/3 et 2/3 sur la version 3X. Il se décline en 9 100 lm, 12 000 lm et 17 100 lm pour une température de couleur de 4 000 K. Il peut se fixer au plafond directement ou avec étriers orientables 30° (à commander séparément) ou encore en suspension par chaînettes ou tiges filetées (non fournies). www.sermes.fr/lamdalux
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Astro LED de Disano La tension de pilotage des LED peut être sélectionnée pour donner toujours la puissance lumineuse adéquate au projet. Les modèles proposent des flux allant de 11 150 lm à 26 000 lm en 4 000 K pour un IRC de 80. Le corps est en aluminium moulé sous pression avec ailettes de refroidissement incorporées dans le cache et l’optique en polycarbonate métallisé haute performance à micro-facettes. www.disano.it/fr
Gamme SHL/ESHL de Ridi Luminaire sportif apparent ou encastré avec vitre de fermeture pour limiter les empoussièrements, donc la perte de flux dans le temps, et les risques de chocs de balle. Il est équipé de grilles de défilement en aluminium satiné mat pour limiter les éblouissements. De plus, les luminaires sont associés à la technologie LED propre à Ridi qui permet de procéder à la maintenance sans outil (module LED maintenable). www.ridi.fr
XION 75 d’EAS Solutions Avec une efficacité lumineuse de 125 lm/W en 4 000 K, ce projecteur offre un éclairage LED sur mesure, adapté aux équipements sportifs. Équipé de 75 LED très haut rendement, de capteurs de présence, de capteurs de luminosité et de comptage d’énergie en option, il est disponible en plusieurs versions (simple, double et triple), angles de faisceau (15°, 28°, 43° et 80°), flux (10 000 lm, 20 000 lm, 30 000 lm) et en 3 200 K, 4 000 K, 5 000 K), il possède une très longue durée de vie de 120 000 h. www.eas-solutions.fr
Lumières Dossier Floodlight Performance Avec une efficacité jusqu’à 135 lm/W pour des économies optimales, 3 distributions lumineuses pour l’éclairage sportif, ces luminaires présentent un IP66, et IK08, et fonctionnent de -30° à +50 °C. Les étriers sont facilement ajustables (ULOR 0 % à 0°). L’installation est facilitée par un câble préinstallé de 2 m. Le diffuseur est en verre trempé pour une résistance optimisée. www.ledvance.fr
Lightstream LED de RZB Ce projecteur présente un angle d’inclinaison réglable par paliers de 6°. Le raccordement de l’appareil s’effectue rapidement sans intervention sur le boîtier via un connecteur sans vis à fermeture à baïonnette. 6 flux sont disponibles : 11 300 lm, 12 300 lm, 23 200 lm, 23 800 lm, 23 900 lm, 24 500 lm en 3 000 K ou 4 000 K. www.rzb.de/fr
AHIx de Tungsram Le projecteur AHIx offre un flux lumineux de 31 570 lumens pour une consommation de 250 W, soit une efficacité lumineuse de 126 lm/W, pour une température de couleur de 4 000 K et un indice de rendu des couleurs de 70. De plus, il présente un indice de protection IP66, un IK08. Il propose un large choix de distributions lumineuses. Avec une durée de vie de 110 000h (L80), le luminaire AHIx est classé A+. www.tungsram.com/fr
Sirius de Siteco Spécifiquement conçu pour les installations sportives, ce projecteur propose un flux nominal jusqu’à 255 000 lm à 5 000 K, soit une efficacité jusqu’à 150 lm/W. Existe en 4 000 K, 5 000 K et 5 700 K avec un Indice de cohérence de l’éclairage de la télévision (TLCI) de 96 à 5 700 K. Il permet de limiter l’éblouissement et propose plusieurs répartitions de lumière (asymétrique, symétrique en rotation). www.siteco.com Sylveo LED de Sylvania Ce projecteur est disponible en 5 tailles : Petit, Moyen, Large, Extra Large et Extra Extra Large. La gamme est disponible avec un faisceau étroit, large ou asymétrique - un grand éventail d’options pour chaque application. Il offre un flux lumineux élevé jusqu’à 32 000 lm (Sylveo LED Extra Extra Large version 4 000 K), ainsi qu’un rendement élevé jusqu’à 106 lm/W. Une version “Aquatic” est également disponible pour une installation dans les piscines. www.sylvania-lighting.com
Actison Fit de Trilux Ce plafonnier LED résistant aux chocs des balles, à diffuseur CDP, peut également s’utiliser sous forme de luminaire encastré ou suspendu grâce aux accessoires. Doté d’une répartition symétrique extensive des intensités lumineuses, il propose un flux lumineux de 16 000 lm, soit une efficacité de 118 lm/W en 4 000 K, et un IRC > 90. www.trilux.com/fr
OMNIblast GEN2 de Comatelec Schréder Le concept modulaire de cette solution permet d’utiliser un, deux ou trois modules sur une même fourche pour offrir une grande diversité de distributions photométriques et de puissances lumineuses. Pour améliorer l’expérience sur site et les images télévisées, ce projecteur garantit un contrôle optimal de l’éblouissement, un IRC élevé et un indice d’uniformité pour la retransmission en télévision supérieur (TLCI) ainsi qu’un éclairage sans scintillement. Il est disponible avec des LED blanches (blanc chaud, neutre ou froid) et des LED RGB pour la création de jeux de lumière. www.schreder.com/fr
Platea Pro d’iGuzzini Cet appareil à lumière dirigée utilise des LED monochromatiques (3 000 et 4 000 K), ou à variation de blancs (de 2 700 K à 6 000 K) ou encore RGBW. Il s’installe au sol, au mur ou sur mât. Il propose de nombreux accessoires externes qui permettent de modifier les caractéristiques de la lumière, ainsi qu’une large gamme d’optiques avec lentilles en polymère. Existe en DALI pour les versions monochromatiques ou en DMX pour les versions RGBW et Tunable White. IP66 IK08. Flux : de 3 510 lm à 10 410 lm. www.iguzzini.com/fr LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 43
Lumières Designer
Lumière et volupté
© Marie Hubert Psaila
Pouvez-vous nous en dire davantage sur la méthode de fabrication de vos sculptures lumineuses ?
Après une enfance passée entre Montreuil, le Japon et l’île Saint-Louis, Céline Wright a étudié la mode et le textile à l’école Duperré. Styliste de formation, elle s’oriente rapidement vers la lumière, avec la création il y a 25 ans, de son premier luminaire et il y a 20 ans de sa collection emblématique Nuage & Cocon. Utilisant le papier « Washi » comme signature et les mêmes techniques de fabrication qu’à ses débuts, elle présente aujourd’hui sa nouvelle collection, baptisée L'Oiseau. Toujours inspirées par les formes naturelles et résolument tournées vers la nature, ses créations sont empreintes de légèreté et de transparence. Quel est votre rapport à la lumière et à la matière ?
Pour moi, la lumière passe par la matière. J’ai grandi au Japon et j’ai pu observer l’éclairage des temples. Cela a inspiré mon travail sur le papier « Washi ». Ce papier, fabriqué à base de bois de mûrier, est un matériau d’un blanc immaculé, translucide, léger et naturel. Cette matière est très intéressante pour la fabrication de sculptures lumineuses, car elle donne une âme à l’objet. Les luminaires en papier Washi diffusent une lumière homogène. Ils prennent également des formes et des textures différentes selon le mode de collage des feuilles de papier entre elles. Ces sculptures lumineuses apportent une âme à l’architecture et permettent de signer un espace d’une présence.
Tous les luminaires sont fabriqués à la main dans nos ateliers de Montreuil et nécessitent, selon les pièces, entre quelques heures et quelques jours de travail. La fabrication est adaptée aux commandes et, lors des périodes pleines, nous faisons appel à notre réseau de personnes travaillant à domicile, sur le modèle anglais du « Cottage Industry ». Cette méthode était très utilisée autrefois dans l’artisanat. Le papier est facile d’accès et léger à mettre en œuvre, ce qui permet de réaliser ce que l’on veut. La conception d’un luminaire démarre avec la fabrication d’une matrice sculptée, qui peut être un moule en plâtre, résine ou bois. Une fois la matrice créée, nous fabriquons les moules. Enfin, le papier est façonné sur le moule, sous forme de milliers de bandelettes collées selon une technique bien précise et différente selon le modèle. Cela permet de créer un graphisme par un jeu d’ombre et de lumière, qui enrichit la texture du luminaire. Pour ce qui est de la source, nous avons démarré il y a vingt ans avec de l’halogène et nous intégrons aujourd’hui de plus en plus de LED. Son véritable atout est sa compacité qui, combinée à la légèreté du papier, permet de concevoir des sculptures aériennes.
La collection Nuage & Cocon fête cette année ses 20 ans. Quelle a été votre démarche sur cette gamme ?
Il s’agissait de ma première création, qui est encore aujourd’hui notre plus gros succès. Cette collection est déclinée en deux tailles : Nuage pour les plus grandes pièces et Cocon pour les plus petites. L’objectif était de créer une forme protectrice, organique et vivante. À l’époque, le design était froid et davantage tourné vers la technologie, et les luminaires en papier n’étaient pas très courants. Mon objectif était de créer une solution d’éclairage fonctionnel tout en apportant une âme au produit. Nous avons ensuite sorti des versions calligraphiées et déclinées en plusieurs tailles. Cette année, nous avons organisé une série d’événements et créé de grandes installations pour célébrer les 20 ans de la gamme. Nous avons également sorti une nouveauté, la gamme « L’Oiseau », présentée en avril à Milan. Il s’agit de formes asymétriques, qui peuvent être installées en nuées avec différentes inclinaisons. De Cocon & Nuage à L’Oiseau, ces sculptures évoquent toujours ce même sentiment de grâce et de légèreté. Rubrique réalisée par Alexandre Arène LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 45
Lumières Ingénierie
Sammode
© Sammode
UN NOUVEAU CENTRE R&D
Rubrique réalisée par Isabelle Arnaud
En septembre 2017, la société d’éclairage Sammode (aujourd’hui SHS Lighting qui regroupe les marques Sammode, Hoffmeister et Sill) s’installe à Lamotte-Beuvron, commune connue pour avoir abrité pendant des années le site de production d’un autre fabricant de matériel d’éclairage. En 2018, Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode, fait appel à l’agence d’architecture Freaks pour transformer une ancienne imprimerie en un centre de recherche et développement. Une partie des machines de l’ancienne usine d’éclairage suivent, et équipent notamment les huit salles de laboratoire aménagées pour tester les prototypes. Le centre R&D, qui compte 10 salariés, a été inauguré le 18 juin 2019 en présence de Catherine Fourcherot, sous-préfète de Romorantin-Lanthenay, Pascal Bioulac, maire de Lamotte-Beuvron et de Pascal Goubert de Cauville, président de Cœur de Sologne, communauté de communes. Visite guidée par Valentin Rigollet, technicien recherche et développement et Claude Fève, responsable laboratoire.
« Les salles d’essais thermiques permettent de tester les luminaires à l’aide de sondes de température ou de caméras thermiques »
© David Foessel
© David Foessel
Salle de laboratoire pour essais thermiques
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Les luminaires doivent être conformes à la norme EN 60598-1. Les fabricants de luminaires doivent donc examiner tout composant sous un aspect thermique et indiquer les températures à ne pas dépasser (Tc = température critique) à un endroit bien précis de l’élément. Le fabricant met en garde contre l’utilisation de températures supérieures à celles indiquées sous peine de détériorer les composants de l’appareil. Deux chambres climatisées permettent de mesurer : - l’échauffement pour une température ambiante de 25° à 40 °C et les températures de chacun des composants des luminaires dans les conditions d’utilisation indiquées ; - l’endurance dans une salle climatisée de 35° à 50 °C (air calme), en surtension (10 %), pendant 7 à 10 jours pour valider le comportement du produit (continuité du bon fonctionnement, vérification du vieillissement).
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« L'indice de protection (IP) est une norme de la Commission électrotechnique internationale relative à l'étanchéité, reprise par la norme européenne EN 605292. Cet indice classe le niveau de protection qu'offre un matériel à la pénétration de corps solides (premier chiffre) et liquides (second chiffre) »
Étanchéité à l’eau
Dans cette salle, les tests permettent de vérifier que les luminaires sont étanches aux projections d’eau ou à l’immersion. Par exemple : - IPx5 indique que les luminaires sont protégés contre les jets d’eau. L’essai est effectué avec une lance aspergeant le luminaire dans toutes les directions (table tournante) à 3 m pendant 15 minutes ; - IPx6 : le luminaire est protégé contre les jets d’eau puissants. L’essai pratiqué avec une lance aspergeant le luminaire dans toutes les directions (table tournante) à 3 m pendant 3 minutes. Les tests d’immersion sont réalisés : - dans la cuve pour les essais d’IPx7 et IPx8 sous 1,50 m d’eau ; - avec un caisson sous pression pour les immersions jusqu’à 4 m. Nettoyeur haute pression à haute température : (IPx9 et IPx9k). Pression 80/100 bars avec eau à 80°C.
« Dans la salle de mesures optiques, deux types d’essais sont réalisés : l’un concernant la colorimétrie du luminaire, l’autre sa photométrie »
Colorimétrie
Un logiciel d’acquisition et de traitement recueille des données photométriques (mesure des intensités lumineuses, de la distribution, courbe polaire, table UGR) qui sont transférées et mises à disposition pour les bureaux d’étude d’éclairage et les prescripteurs.
© Elisa Welz
Photométrie
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Il s’agit de mesurer la température de couleur (en kelvin, K), l’indice de rendu des couleurs (IRC ; CEI224 ; TM30-15), les coordonnées de températures de couleur, le spectre de couleur grâce à deux types d’équipement : une sphère intégratrice de 1 m de diamètre pour mesurer les sources de petites dimensions (modules de LED ou spots), un spectromètre sur goniomètre.
« Le centre R&D de la Lamotte-Beuvron couvre une surface de plus de 1 000 m2 »
Sammode
© Elisa Welz
© Elisa Welz
- 350 m² d’espace bureaux, de salles de réunion, showroom ; - 350 m² de salles de tests (8 salles) ; - 350 m² dédiés à l’assemblage de prototypes et à l’équipement pour réaliser des pièces : plieuse, tour, fraiseuse, centre d’usinage, sableuse, tourets, scie à ruban, imprimante 3D.
Centre R&D 2, rue Leonard de Vinci RH20 Nord, Le Vivier 41600 Lamotte-Beuvron
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NUISANCES LUMINEUSES : l’arrêté en questions Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Parc Robinson, Mandelieu-la-Napoule (06) Luminaire Bazas de Ragni © T. L. Photography
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technique
DR
Syndicat de l’éclairage : comprendre l’arrêté de décembre 2018 Sébastien Flet Reitz Directeur technique du Syndicat de l’éclairage
La limitation des nuisances lumineuses et des consommations d’énergie avaient fait l’objet d’un arrêté (25 janvier 2013) et concernait l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels recouvrant à la fois l’éclairage intérieur émis vers l’extérieur de ces bâtiments et l’illumination des façades de bâtiments avec des exigences de temporalité. Avec l’arrêté de 2018, le législateur considère l’éclairage public et la préservation du ciel nocturne, mais a laissé de côté les critères d’amélioration de l’existant.
www.syndicat-eclairage.com
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En quoi selon vous ce nouvel arrêté « oublie » les installations existantes ? Sébastien Flet Reitz – Le ministère de la Transition écologique et solidaire, s’il a consulté les différents acteurs de la filière, n’a pas travaillé en réelle concertation avec ces derniers, n’abordant le texte que sous l’angle de la protection du ciel étoilé, défendu par l’ANPCEN, en s’arrêtant aux futures installations alors que celles-ci sont déjà éco-performantes ; prenons l’exemple de l’ULR (proportion de lumière émise au-dessus de l’horizontale), la plupart des solutions installées, y compris en éclairage urbain, offrent un ULR inférieur à 2 %, ce qui est plus qu’acceptable puisque l’arrêté demande 4 % sur site. Or, il n’est rien dit des luminaires existants qui affichent 20 % ou plus, et ils sont pléthore ! Ceux-là ne sont pas concernés par l’article 8 qui stipule que « les installations lumineuses dont la proportion de lumière émise par le luminaire au-dessus de l’horizontale en condition d’installation est supérieure à 50 % sont remplacées par des luminaires conformes aux dispositions du présent arrêté au plus tard le 1er janvier 2025 ». Le Syndicat de l’éclairage a échangé à plusieurs reprises avec le ministère en espérant voir paraître une circulaire d’application… Pour l’heure, seul le Cerema a livré quelques commentaires sur son site, mais cela reste insuffisant. Quelles sont les pierres d’achoppement de l’arrêté ? Les catégories nécessiteraient d’être redéfinies ou au moins précisées. Autre point : comment et qui détermine la surface à considérer, pour calculer la densité surfacique de flux lumineux installé ? Une circulaire explicative serait la bienvenue. Il est probable que c’est une mauvaise compréhension des lumens par mètre carré qui a conduit à des faux sens ou contresens : les éclairagistes considèrent le flux émis par le luminaire et non par la source seule. Si l’on prend en compte l’éclairage intérieur émis vers l’extérieur des bâtiments non résidentiels (ce qui correspond au d)), pour les bureaux par exemple, nous risquerions de nous retrouver avec 25 lux, ce qui est une aberration ! Par conséquent, le Syndicat considère que ces bâtiments ne sont pas concernés par ces exigences, du fait de l’absence de recommandations sur la manière d’effectuer les calculs et surtout de l’impossibilité de vérifier la conformité à ces exigences.
L’ULR, avec une limite à 1 % pour les luminaires mais 4 % pour l’installation, est un paramètre assez brutal. En effet une installation réalisée avec des luminaires non orientables, qui n’ont qu’une seule position d’installation, aura le même ULR que celui des luminaires. Pourquoi différencier les deux ? Par ailleurs lorsqu’on utilise des luminaires orientables comme des projecteurs de façade, la notion d’ULR n’a évidemment pas de sens. L’ensemble de la filière attendait ce texte avec impatience, et nous étions convaincus d’avoir été entendus au cours des réunions avec le ministère, mais force est de constater que, tiraillé entre divers groupes de pression et voulant probablement ménager la chèvre et le chou, les services de l’état ont produit un texte difficile à comprendre. Le Syndicat de l’éclairage estime nécessaire de clarifier certaines formulations par exemple dans un guide de bonnes pratiques ou un référentiel afin de permettre une application plus souple du texte par les collectivités territoriales. Est-ce ce manque de précisions qui a conduit le Syndicat de l’éclairage à publier sur son site son propre communiqué ? En effet, trois mois après la parution de l’arrêté, nous devions faire face à de nombreuses questions récurrentes, aussi le Syndicat de l’éclairage a-til livré quelques éclaircissements sur son site, toujours dans une volonté de rapprocher le texte de la pratique. Le balisage, par exemple, doit être dirigé en partie vers le haut, ce qui est complètement incompatible avec une exigence d’ULR < 1 %. Le Syndicat de l’éclairage admet donc que les installations de balisage ne sont pas concernées par l’arrêté, puisqu’elles ne sont pas destinées à éclairer mais signalent un danger, un risque ou même simplement un cheminement. Idem pour les encastrés de sol dont le flux émis audessus de l’horizontale en condition d’installation est supérieur à 50 % : ils ne peuvent pas être concernés par l’arrêté. Pour accompagner les villes, mais aussi l’ensemble des acteurs de la filière, le Syndicat de l’éclairage a mis à disposition un document de synthèse de l’arrêté en téléchargement à la fin du communiqué du 29 mars 2019. n
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Association française de l’éclairage : vers un partenariat durable
Patrick Duguet Président du centre AFE Grand Paris Île-de-France
Avant que le texte ne paraisse, beaucoup de choses avaient été engagées car le sujet des nuisances lumineuses mobilisait depuis longtemps l’ensemble des acteurs de la lumière, notamment les collectivités locales et le groupe AFE Métropoles. Pour Patrick Duguet, la parution d’un texte officiel était aussi attendue que souhaitée, mais l’AFE aurait préféré un texte plus ancré dans les fondamentaux de l’éclairagisme.
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* Patrick Duguet est désormais au service des Canaux, chargé de l’hydraulique fluvial ; il a été remplacé à la section Éclairage public par Teddy Tisba début septembre 2019.
Au moment de la parution de l’arrêté, vous étiez à la fois président du centre AFE Île-de-France et responsable de la section Éclairage public à la direction de la Voirie de la mairie de Paris*. Comment avez-vous appréhendé ce texte ? Patrick Duguet – Pour la Ville de Paris, c’est une préoccupation un peu ancienne car le plan biodiversité voté en 2011 exigeait déjà d’adapter l’éclairage urbain à la biodiversité dans les projets d’éclairage, donc la démarche est instaurée dans les pratiques courantes. Le plan de 2018, quant à lui, prévoit même la mise en place de trames noires dans la capitale. Lorsque l’arrêté est paru, nous avons été un peu déçus du contenu car nous attendions des orientations un peu plus concrètes : or, il s’agit d’un texte qui vise la réduction des nuisances lumineuses sans tenir compte du projet d’éclairage. On n’y trouve pas tous les éléments nécessaires à l’éclairagiste qui voudrait concevoir un projet dans le respect de l’ensemble des critères à la fois de qualité de la lumière, des consommations énergétiques, et dans une démarche environnementale de préservation de la biodiversité. En fait, l’arrêté n’aborde qu’une partie des sujets et peut parfois s’opposer à d’autres textes, notamment la norme NF EN 13201 qui définit les modalités et les principes d’éclairage public. Quelles étaient les attentes de l’AFE concernant cet arrêté ? Suite aux réunions que nous avions eues avec le ministère, nous étions convaincus que le texte s’appuierait sur la norme 13201 qui est la base de tout éclairagiste. Certaines notions d’éclairagisme sont citées ou utilisées dans le texte parfois avec inexactitude du point de vue terminologique, d’autres points ne sont pas abordés de manière globale, etc., ce qui donne plutôt l’impression d’une liste à la Prévert alors qu’on attendait des préconisations pour réaliser un vrai projet d’éclairage qui tienne compte de l’ensemble des items et des contraintes. On y trouve des sujets qui s’opposent à la norme ou bien qui sont contradictoires, des problématiques de transition énergétique insuffisamment prise en considération. Ce sont les villes qui vont investir dans la rénovation du parc et le texte ne leur donne pas vraiment les clés pour y parvenir. L’AFE a ainsi identifié cinq grands points discutables et a fait des contre-propositions lors de réunions avec la DGPR (Direction générale de la prévention des risques) ; malheureusement l’arrêté est paru et ne peut pas être
modifié. Nous souhaitons poursuivre ce partenariat avec le ministère de la Transition écologique et solidaire, pour davantage de concertation et pas seulement une simple consultation, pour les textes à venir. Nous espérions également une rédaction plus fine, laissant moins de place à l’ambiguïté comme l’ULR des luminaires d’ambiance. Certes, le Cerema a bien donné quelques explications sur son site mais qui restent insuffisantes. On se pose encore des questions, par exemple sur le devenir des luminaires de style qui ne répondent pas à l’exigence d’ULR 1 % en laboratoire… Pour Paris, c’est très compliqué, particulièrement pour les matériels qui vont être posés en 2020. Un autre point concerne la lumière intrusive. Comment la « lumière intrusive » est-elle définie par le Cerema ? Elle ne l’est pas, cette notion est juste paraphrasée. Sans définition, les élus sont à la merci de tout type de plainte des administrés dont la sensibilité à la lumière varie avec l’âge, le milieu social, etc. De même pour la densité surfacique : comment l’intégrer dans le projet d’éclairage ? Pour nous, le Code flux n’est pas significatif et pas utile ; également le facteur de maintenance a été complètement ignoré ! Enfin, pour les villes, les horaires d’allumage le matin des parcs et jardins restent une question importante qui n’a pas été abordée dans l’arrêté. Or, ils sont ouverts de plus en plus tôt et les agents de la propreté, d’accueil et de surveillance doivent pouvoir bénéficier de suffisamment de lumière lors de leur passage, avant d’ouvrir. Comment font-ils ? Ils travaillent dans le noir ? Et les joggeurs matinaux ? La gestion de l’éclairage doit s’adapter à l’usage, mais elle n’est pas abordée dans l’arrêté.... Comment, dans ce contexte, respecter l’arrêté tout en restant dans le cadre des règles d’éclairagisme La conception du projet part de la norme 13201 et ensuite l’éclairagiste vérifie qu’il respecte l’arrêté, parfois en étant obligé d’ajouter des points lumineux. Les collectivités n’auront pas plus de budget pour autant… On peut regretter que les remarques d’experts AFE n’aient pas été comprises ou prises en compte dans la rédaction de l’arrêté. Cependant, la collaboration avec la DGPR est instaurée et nous espérons inscrire ces échanges dans la durée pour aboutir à des textes consensuels et positifs sur la lumière. n LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 51
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Un accueil positif des concepteurs lumière
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B Par Virginie Nicolas, présidente de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes.
Le texte de l’arrêté a globalement reçu un accueil positif de nos confrères. Une petite enquête menée en mai montre qu’une large majorité des concepteurs lumière ACE est favorable au texte, même si une bonne moitié précise qu’il est assez mal formulé et peu clair. Sur le fond, un vrai consensus existe sur la nécessité de faire des efforts importants, et d’accepter de nouvelles contraintes, si basées sur un corpus scientifique solide. Nous en avons débattu lors d’un « café des Allumés » dédié aux conséquences de l’arrêté sur nos projets en cours et futurs.
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eaucoup de nos confrères expérimentent depuis de nombreuses années des pratiques innovantes pour que nos projets d’éclairage aient un impact minimal sur l’environnement : détection, gradation, bichromie ambre, études de trames noires, travail sur les revêtements, les appareils autonomes… Après avoir participé en 2018 à l’étude préliminaire menée par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) qui a nourri ce texte, nous avons émis des remarques sur la première version de cet arrêté. Une notion qui nous semblait formidable a hélas disparu dans le document final : l’exigence pour les agglomérations de se doter d’une réflexion globale de trame noire, accompagnant les schémas directeurs d’aménagement lumière. Nous regrettons que cette exigence ait été retirée ! Il est pourtant évident que les dispositifs de réduction des émissions doivent prendre une envergure territoriale pour que les efforts de préservation de la faune nocturne soient significatifs. On ne fait pas un corridor biologique d’obscurité sur 15 m de large et 100 m de long… Nous avons collégialement décidé de ne pas rédiger de synthèse ou de guide de lecture. Dans le droit, une synthèse, un résumé, c’est déjà une interprétation. Qui ne peut que distordre ou réduire le champ du possible. Un arrêté qui oblige parfois à éclairer plus que nous ne l’aurions fait ! Certains points confortent des pratiques existantes : le 3 000 K, par exemple. Certes, avec 4 000 K, on pouvait varier les ambiances, mais nous nous en passerons… « on jouera avec des contrastes chauds ! », m’a confié un confrère. Certes aussi, cette valeur tombe un peu du ciel : la réalité de l’impact des T(K) sur l’environnement est plus complexe que cela, cette valeur nous laisse nous aussi un peu dubitatifs… Mais cette mesure fait malgré tout consensus. L’urgence climatique exige que nous prenions tous des mesures immédiates pour réduire notre impact sur la planète ! Sur le détail, comme de nombreux acteurs du milieu de l’éclairage, nous constatons avec désarroi que ces formulations bien intentionnées ont parfois pour conséquence paradoxale de nous inciter à éclairer plus, ou à mettre plus de matériel ! Je pense en particulier au balisage par encastrés photovoltaïques de très faible intensité que nous utilisons justement en bordure de trame noire, pour accompagner les cheminements doux sans les éclairer. Ces appareils envoient bien moins de flux vers le ciel qu’un éclairage direct classique par mât, mais ce texte les pénalise sans finesse. Nous nous retrouvons avec
deux options : laisser ces cheminements dans le noir (ce qui sera souvent refusé), ou revenir sur un projet d’éclairage classique par mât, plus consommateur et émettant in fine plus de photons vers le ciel. L’autre grand sujet est le code flux CIE3 95 %. En première lecture, j’ai trouvé cela très bien puis, comme beaucoup, j’ai pris la mesure de son impact sur l’espacement dans les projets existants et sa conséquence si on applique ce raisonnement sur les éclairages bas : bornes et garde-corps. Les bornes efficaces vont justement au-delà de ce seuil, et à raison. Il est absurde de ne plus pouvoir les prescrire… Il est aussi à présent plus compliqué d’offrir un grand confort visuel : poser une vasque prismatique, même horizontale sous la source, qui diminue la luminance d’une source directe, éclate le flux et nous fait sortir des 95 % dans le cône de référence. Et la beauté de la lumière dans tout ça ? Cet arrêté est une étape de plus dans un corpus réglementaire, qui, s’il préserve nos sociétés de pratiques toxiques, compose une vision de l’éclairage urbain très fonctionnaliste et techniciste : pour autant, il montre un véritable effort pour laisser du champ libre à chaque projet. Ces arrêtés et normes traduisent une perception du monde encore très « 4-roues-centré », avec une vue de l’espace d’en haut, de plan Autocad, et axée sur l’analyse des risques. Pour réduire l’impact environnemental de l’éclairage, d’autres pistes devraient être explorées : par exemple une refonte des normes EN 13 20-X qui permettrait de moins éclairer les voies que les espaces dédiés aux liaisons douces. Et j’espère, surtout, que les principes de l’économie circulaire transformeront rapidement cette industrie. Une belle perspective nocturne se construit avec un équilibre des luminances sur les surfaces visibles, pas avec une parfaite uniformité au sol. Tout un vocabulaire lumineux disparaît de notre palette avec ce texte : vasques sablées, colonnes lumineuses, guirlandes, contre-plongée rasante… C’est triste mais certainement nécessaire. Mais la catégorie « patrimoine bâti » offre une respiration bienvenue à la créativité des concepteurs lumière dans ce texte, comme la nonqualification de l’usage des couleurs. Il nous reste un large champ d’exploration et de créativité ! Le beau et le bien-être se quantifient mal, et par là même n’ont pas de place au cœur des débats d’experts en économie d’énergie ou de développement durable. C’est regrettable, car chacun a pu expérimenter que quand l’espace nocturne est mis en scène, et beau, on s’y sent bien, et souvent avec des niveaux bien plus bas que les recommandations européennes. n
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Ragni : une approche pour un éclairage public cohérent et raisonné
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N Par Aymeric Courbis, chargé d’études photométriques chez Ragni
L’arrêté sur les nuisances lumineuses s’inscrit complètement dans les stratégies mises en place par Ragni depuis quelques années. En effet, notre philosophie repose sur le développement de solutions qui permettent de disposer d’un éclairage raisonné. Pour ce faire, nos études définissent des niveaux d’éclairement et des zones utiles d’éclairage pour lesquels Ragni a adapté ses produits dans le respect de l’environnement et du développement durable.
otre principal défi réside dans le changement de comportements des clients finaux, qui ont besoin de temps pour s’adapter. Les nuisances lumineuses représentent une pollution réelle qui a des effets sur les écosystèmes. Les techniciens et ingénieurs sont parfaitement conscients de ces enjeux et les ont complètement intégrés aux cahiers des charges des luminaires récemment développés et, évidemment, de ceux à venir. Notre ligne directrice est donc de concevoir et de fournir une lumière de qualité, non polluante et imaginée selon la réalité des lieux à éclairer. Une approche projet essentielle Depuis bientôt 10 ans, nous avons vu évoluer les méthodes et constatons qu’actuellement, l’approche projet prend réellement le pas sur l’approche produit. Ce qui compte en éclairage extérieur, c’est l’uniformité de l’ensemble, et non l’esthétique seule. Pour y parvenir, la démarche est aujourd’hui plus intéressante puisqu’elle implique un dialogue constructif entre les parties prenantes du projet : nous sommes désormais amenés à provoquer chez nos clients des questionnements sur les besoins réels de lumière. Prenons l’exemple de la « densité surfacique » évoquée dans l’arrêté, point qui pose le plus de problèmes, à nos yeux : grâce à nos échanges, nous parvenons à définir ensemble la surface à éclairer et à nous assurer de la conformité des résultats de nos études avec les contraintes réglementaires. Nous savons que, progressivement, cela permet de modifier les consciences et de rationaliser les divers aménagements subis par les villes. Au-delà des contraintes réglementaires, nous nous fixons des critères de bon sens, vers lesquels nous guidons nos clients. Nous sommes acteurs de la réduction des nuisances lumineuses Auparavant, lorsque les solutions à LED sont apparues sur le marché, on trouvait malin de « balancer » de la puissance et d’augmenter l’espacement des points lumineux. Désormais, nous
savons que l’optimisation et l’efficacité lumineuse résident avant tout dans la définition précise de la surface à éclairer. Nous pouvons ainsi limiter au mieux l’éclairage intrusif et honorer au mieux les engagements de Ragni envers les objectifs de développement durable. Pour illustrer cela, les images ci-dessous sont parlantes. Nous prenons l’exemple d’un écoquartier, qui regroupe des critères à la fois de sécurisation des déplacements, d’éclairage résidentiel et de respect des espaces naturels. Ainsi, nous définissons avec notre client la zone d’éclairement (image de gauche), nécessaire pour le calcul de la densité surfacique : ici, la chaussée et les deux trottoirs. La conformité réglementaire va dépendre d’une définition correcte du besoin d’éclairement selon la norme NF EN 13201 et du choix d’un luminaire respectant les préconisations de l’arrêté du 27 décembre 2018 sur la prévention des nuisances lumineuses (température de couleur de 2 700 K, code CIE3 > 95 % et ULR 0 %). Pour ce qui concerne le choix de l’optique, nous tenons nécessairement compte des infrastructures et de l’environnement direct, car l’objectif est de maîtriser du mieux possible la lumière intrusive vis-àvis de la faune et des riverains. La densité surfacique (image du milieu) découle de la zone d’éclairement définie en amont. Le rendu final (image de droite) montre la répartition lumineuse obtenue en tenant compte de toutes les contraintes. Dans cet exemple, l’éclairage n’est pas soumis à une temporalité car il concerne une voie de circulation et vise à assurer la sécurité des déplacements. Cependant, il peut être décidé de programmer un abaissement de puissance, accompagné ou non d’un système de détection, dans le but de réduire les consommations énergétiques et de prévenir les impacts négatifs de la lumière sur les écosystèmes. Nous invitons systématiquement nos clients à envisager des scénarios de gestion de l’éclairage afin de généraliser un usage cohérent et rationnel de l’éclairage urbain. Pour accompagner nos partenaires dans l’application de cet arrêté, nous avons publié une brochure que nous tenons à leur disposition sur simple demande. n
À gauche, la zone d’éclairement définie avec le client. Au centre, la densité surfacique. À droite, le rendu final.
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Comatelec Schréder : pour une bonne gestion de la lumière
Gilles Pierret, directeur des fonctions support, Comatelec Schréder
L’arrêté sur les nuisances lumineuses a fait l’objet de la plus grande attention chez Comatelec Schréder. « Il faut dès à présent commencer à préparer l’avenir et anticiper les prescriptions de l’arrêté qui seront applicables au 1er janvier 2020, alerte Gilles Pierret. La lumière a pour objectif de guider, dessiner, souligner, émerveiller. Elle doit être utilisée à bon escient. Nous jouons avec les nuances pour préserver l’habitat naturel de la faune et de la flore. »
Quels sont les principaux critères à retenir de cet arrêté ? Et comment les comprenez-vous ? Gilles Pierret – La plupart des mesures concernent les installations de type a), à savoir l’éclairage public. Prenons la limitation de la température de couleur à 3 000 K. Il est peut-être un peu réducteur d’avoir simplifié autant. En effet, dans d’autres pays, on a précisé qu’entre deux longueurs d’onde définies, il faut un certain pourcentage de flux émis, ce qui est plus pertinent. De plus, cela entraîne une perte d’efficacité non négligeable : prenons l’exemple d’une LED de 4 000 K dont le flux est de 185 lumens, une LED de même puissance en 3 000 K n’offre plus que 177 lumens (voire 161 lm), soit une baisse d’efficacité de 8 %. Prenons l’ULR, soit la proportion du flux émis audessus de l’horizon par rapport au flux sortant du luminaire (et non le flux source qui est l’ULOR) : deux valeurs sont données, l’une pour un luminaire non incliné, en position de laboratoire à 0° inférieure à 1 %, alors que les certificats d’économie d’énergie autorisaient 3 % et 15 % en ambiance. L’autre valeur est donnée sur site avec une tolérance de 4 % pour les luminaires réglables, mais pour y parvenir, il faudrait incliner les luminaires à des angles supérieurs à 30° ! Autre obstacle, les luminaires dits « d’ambiance » ne s’inclinent pas… Cette exigence, plus le Code flux CIE n°3 à 95 % pour un cône de 75,5° vont supprimer de fait les luminaires d’ambiance tels qu’on les connaît aujourd’hui. Qu’entendez-vous par « luminaires d’ambiance » ? Je pense aux luminaires non inclinables, avec des vasques verticales, ovales, avec des stries, opalisées, etc. ; ces stries et cette opalisation permettaient de limiter l’éblouissement, notamment à 3,50 m de hauteur de feu, mais ne respectent pas le Code flux n° 3. En effet, le Code flux n° 3 empêche quasiment toute lumière entre 75° et 90° car c’est celle qui va plus loin en propagation. Le fait de rabattre ainsi la lumière vers le bas nous contraint à réduire les espacements entre les candélabres ; les calculs indiquent qu’il faudra sans doute réduire les espacements d’environ 25 % pour conserver l’uniformité, ce qui veut dire installer plus d’appareils ; ou alors relever la hauteur de feu, mais il faudra plus de flux pour couvrir la même zone. Dans les deux cas, on dépense plus : soit en augmentant le nombre d’appareils, soit en consommant plus d’énergie !
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Dans ce contexte, quelles solutions peuvent être apportées ? Nous avons posé un certain nombre de questions qui appellent des précisions de la part du ministère. On peut parfaitement imaginer une note qui indique dans quel type d’application les valeurs doivent être respectées, sans les modifier, en nuançant l’ULR, le Code flux n° 3 et la température de couleur. Cela permettrait de rester dans un cadre d’économies d’énergie, de qualité de l’éclairage et de confort pour l’humain, autant de notions qui disparaissent si l’on applique stricto sensu les préconisations de l’arrêté. Il n’est plus question par exemple de considérer l’objet à éclairer puisqu’il faut raisonner en densité surfacique, soit en lumens par mètre carré, à ne pas confondre avec les lux (qui sont des lumens par mètre carré au sol). À l’heure où nous parlons, nous restons optimistes en espérant que les échanges actuels avec le ministère aboutiront à des éléments de réponses destinés à l’ensemble des acteurs de la filière éclairage pour lever certaines ambiguïtés. Quelles ambiguïtés par exemple ? Par exemple, préciser que les 20 lux demandés pour les PMR sont à maintenir, et autoriser le fait que l’on puisse avoir plus de 20 lux au départ pour tenir compte de la dépréciation du flux et être conforme à l’arrêté PMR. Idem pour la température de couleur : les luminaires annoncés en 3 000 K peuvent faire un peu plus, ce qui est parfaitement toléré, mais est-ce que l’arrêté a la même tolérance ? Prenons les parcs et jardins : considère-t-on qu’il s’agit de mise en valeur ou d’éclairage public ? Cela change tout. Quid des encastrés de sol en 2025 (article 8), faudra-t-il les retirer, ou les éteindre ? Concrètement, quelle incidence l’arrêté a-t-il sur vos luminaires ? Afin d’assurer la conformité de nos produits, Comatelec Schréder a mis en place un plan d’actions. Nous avons accessoirisé nos produits d’ambiance, nous refaisons les calculs photométriques des projets en cours. Avec le groupe Schréder, nous nous mobilisons en travaillant au déploiement de nouvelles optiques et en modifiant industriellement certains de nos luminaires. Notre objectif étant de garantir à nos clients un projet d’éclairage personnalisé et conforme aux dispositifs de l’arrêté. n
Lumières Cahier
technique
DR
Signify : bâtir un monde plus durable
Yves Pelliard, responsable du bureau d’études (Light application service) et du service relation clients (Customer satisfaction center), Signify
Signify n’a de cesse de soutenir les nombreuses initiatives gouvernementales, institutionnelles (au travers de ses partenariats avec le Syndicat de l’éclairage et l’Association française de l’éclairage), ainsi que les acteurs du développement durable. Et ce afin de bâtir un monde plus durable, pour prévenir, limiter et réduire les nuisances lumineuses. À ce titre, Yves Pelliard, responsable du bureau d’études et du service relation clients de Signify, se félicite de la parution des arrêtés de décembre 2018 et apporte quelques points de précision, expliqués et commentés dans la brochure que Signify tient à la disposition de ses clients.
Quels sont les points forts de l’arrêté, selon vous ? Yves Pelliard – Le texte va permettre, à long terme, de supprimer les luminaires les plus polluants, notamment les boules lumineuses qui éblouissent plus qu’elles n’éclairent. De plus, l’arrêté ne s’est pas limité à la préservation du ciel nocturne mais concerne également la gêne occasionnée par la lumière envers la faune et la flore. Enfin, il offre l’occasion d’assortir l’éclairage de systèmes de gestion qui permettent d’éclairer quand il le faut, et donc de réaliser des économies d’énergie importantes. Cela nousdonne l’opportunité de promouvoir ces systèmes afin de mieux répondre aux exigences de l’arrêté, avec par exemple de la détection ou de la variation d’intensité automatique durant les heures creuses. Quelles précisions auriez-vous souhaité voir apportées par le ministère ? Dans l’article 3.II, notamment, les exigences chiffrées sont indiquées sans notion de tolérance ou surtout d’exigence dans la précision des mesures effectuées par les constructeurs. Par exemple la proportion de flux émis dans le cône de 75,5° par rapport au flux émis dans l’hémisphère inférieure doit être supérieure à 95 %. Cela n’a de sens que si les valeurs mesurées en laboratoire répondent à des exigences strictes. L’arrêté demande que « la valeur nominale de la proportion de lumière émise par le luminaire audessus de l’horizontale est strictement inférieure à 1 % », sans que l’on sache dans quelle position le luminaire doit être posé, et juste après, il est dit que, sur site, « cette valeur assure une proportion de lumière émise au-dessus de l’horizontale strictement inférieure à 4 % ». Pourquoi cette tolérance pour les luminaires réglables sur site ? Faut-il comprendre que 4 % est la valeur à prendre en compte pour tout luminaire installé ? Sinon, quid des appareils non réglables ? Enfin, la densité surfacique est définie comme le flux des sources, mais si l’on prend en compte l’efficacité des luminaires, les valeurs demandées sont impossibles à atteindre dans le respect des normes d’éclairage. La lecture technique de l’arrêté nous oblige à considérer le flux du système et non pas le flux de la lampe.
Quel impact l’arrêté peut-il avoir sur les projets en cours ? Dans l’immédiat, c’est la température de couleur qui va être modifiée : les luminaires installés sont en 4 000 K alors que les appareils à venir seront en 3 000 K, ce qui risque de donner lieu à des différences de tonalités au sein d’un même quartier. En ce qui concerne la densité surfacique, nous serons obligés de faire des choix, comme l’espacement des luminaires ou l’implantation des luminaires (en latéral ou bilatéral), même si nous sommes en mesure de trouver les bonnes optiques qui éviteront de modifier l’esthétique de l’installation. Pour certaines installations, nous avons des exigences d’éclairement demandées par le client qui sont bien au-dessus de la norme, et pour respecter la densité surfacique de flux, nous serons contraints de baisser ces exigences. Par exemple, si l’on veut obtenir 40 lux, il nous faudra descendre à 20 lux pour rester dans le cadre de l’arrêté. Les collectivités doivent prendre conscience qu’elles devront dans certains cas revoir leurs prescriptions à la baisse. L’arrêté peut-il avoir une incidence sur les luminaires que vous développez ? Non, pas vraiment, car nous nous attachons depuis longtemps à développer des solutions qui limitent déjà les nuisances. Il faudra passer certains produits en 3 000 K ; en effet, on privilégiait 4 000 K car on obtenait de meilleures efficacités. Cela va juste un peu accélérer l’introduction de nouvelles solutions ainsi que le retrait de certains produits en fin de vie. Signify a élaboré une brochure qui explique l’arrêté. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Ce document a été réalisé dans un but pédagogique afin d’accompagner nos clients et de les aider à comprendre l’arrêté. La brochure, disponible sur notre site Internet, explique certains termes et découpe l’arrêté au travers d’applications concrètes. Un tableau synthétique rassemble les données présentées sur une double page afin que nos clients s’y retrouvent plus facilement. Aujourd’hui, nous espérons obtenir des réponses aux questions que nous avons posées au ministère via le Syndicat de l’éclairage, sous la forme d’une notice explicative par exemple. n
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Lumières Zoom
RELIURES
© Julien Thomazo
en double peau Place Louis-Rey à Lunel (Hérault). Architecte urbaniste Lebunetel & associés. Concepteur lumière : ECL-Studio Graphiste : Éric Pol-Simon
Requalification urbaine d’un carrefour en espace public par les architectes urbanistes Lebunetel & associés de Montpellier, la place Louis-Rey, de Lunel (Hérault), a remporté le 1er prix du Concours Lumières 2019. Une conception lumière d’ECL Studio révèle la double peau du mur pignon des reliures. Détails d’architecture. Fresque graphique Résultant des démolitions de l’îlot d’autrefois, « le pignon des reliures se distingue par sa double peau mordorée », décrit Lebunetel & associés.
© Lebunetel & associés - Graphiste Éric Pol-Simon
© Julien Thomazo - Architecte urbaniste Lebunetel & associés
À Lunel, la place Louis-Rey articule la ville d’hier et d’aujourd’hui. « Elle ponctue le paysage urbain et la promenade, elle s’offre comme un salon domestique », raconte Nicolas Lebunetel, architecte urbaniste.
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© Julien Thomazo - Graphiste Eric Pol-Simon - Conception lumière ECL Studio
Éclairage polychromatique Sept réglettes quatre couleurs RGBW ColorGraze MX4 Powercore, de Color Kinetics, sont installées en arrière des tôles perforées. Positionnées entre la fresque et le mur pignon, elles sont totalement invisibles et protégées contre les potentielles dégradations urbaines. Seule la lumière dynamique transparaît.
Rétroéclairage De nuit, « un rétroéclairage polychromatique et évolutif permet de créer de douces et lentes pulsations colorées qui animent cet habillage ajouré », décrit Yves Bral, d’ECL Studio. Le motif de percement a été élaboré avec le graphiste Éric Pol-Simon.
© Julien Thomazo - Graphiste Éric Pol-Simon
© Yves Bral - Graphiste Éric Pol-Simon - Conception lumière ECL Studio
Lumières Zoom
Goutte inversée Pour créer cette scénographie lumière poétique de la double peau, « la mise au point s’est faite avec l’entreprise Dampere, confie Yves Bral. Elle a créé le poinçon sur mesure en forme de goutte inversée permettant de restituer une sensation de tissage dans le motif de la paroi et d’accrocher la lumière. Ce motif a été vérifié en phase chantier par la création d’un prototype et l’essai du rétroéclairage en situation ».
www.lightzoomlumiere.fr Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière
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Lumières Produits
La solution Smart Room Control De Distech Controls Pour atteindre un niveau de bien-être et d’éco-performance optimal, l’éclairage doit être parfait à chaque instant, quel que soit le lieu ou l’heure. Smart Room Control de Distech Controls, avec le module d’extension ECx-Light-4DALI, est une solution flexible qui permet aux occupants de définir l’éclairage d’une pièce en fonction des préférences, grâce à la gestion de la température de couleur. Les nouveaux contrôleurs d’éclairage Distech Controls, compatibles avec la solution Smart Room Control Eclypse, offrent une gestion de la température de couleur et de la couleur grâce aux commandes DALI Type 8 afin d’améliorer le confort des occupants et créer un éclairage architectural à l’intérieur. Il est possible de favoriser le rythme circadien en utilisant des lumières chaudes (relaxantes) de faible intensité le matin et le soir, et des lumières froides (énergisantes) lors d’une journée normale de travail. L’éclairage peut également être ajusté pendant la journée pour palier à des besoins temporaires. Un éclairage plus chaud d’une intensité plus faible peut aider les utilisateurs à se détendre dans des situations très stressantes. À l’inverse, une lumière blanche plus froide et d’une plus grande intensité les dynamisera.
Cette solution favorise l’exploitation du plein potentiel d’un bâtiment et la transformation des espaces en jouant sur la température de couleur ainsi que la couleur de l’éclairage. Oser la couleur dans les espaces ou composer son propre style sur des tons pastel est désormais possible. Les contrôleurs d’éclairage repoussent les limites du design avec une large palette de couleurs de lumière pour créer une ambiance unique dans chaque espace. Champs d’application : - Bureau : performance optimisée, utilisation optimisée de l’espace avec des scénarios, orienté design ; - Environnement hospitalier : meilleure satisfaction des patients, environnement de travail stimulant ; - Hôtel : confort des hôtes, orienté design. www.distech-controls.com
Game et Fusion par Neko Lighting Quand un fabricant associe l’ingéniosité européenne et l’efficacité chinoise, cela donne Neko Lighting qui, bientôt, combinera l’élégance française à son savoir-faire. D’ici là, l’industriel présente deux de ses gammes dédiées au tertiaire. Game, dotée d’une structure en aluminium qui assure une évacuation calorifique maximale et d’une vasque microprismatique pour un meilleur confort visuel, propose une version standard et une version décorative avec une collerette dorée, blanche ou noire. Les appareils existent en version apparente, pour une fixation en plafonnier ou en applique, ou suspendue avec tige ou filins. Le luminaire se décline en quatre diamètres : 350 mm, 450 mm, 600 mm, 900 mm pour deux hauteurs 50 mm ou 75 mm et plusieurs flux lumineux qui dif-
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fèrent en fonction des tailles allant de 1 300 lm à 5 800 lm. Game offre un IRC > 90 ou > 80 et trois températures de couleur : 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K. Les modules Fusion permettent de créer un effet lumineux circulaire à partir d’un downlight, à travers une miniaturisation tout en gardant un contrôle sur l’éblouissement pour un meilleur confort visuel. Une combinaison astucieuse de dimensions différentes avec des points lumineux et des réflecteurs performants noirs ou brillants (specular). Fusion se décline en versions fixe, ajustable, wall washer, éclairage général, en spotlight ou trimless… Il propose deux indices de rendu des couleurs, 90 ou 80, et trois températures de couleur : 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K, avec, au choix, des angles de 24° et 40°. www.nekolighting.com
Lumières Produits
EAS SOLUTIONS
MINI LUMAZ Conçu et fabriqué en France, ce linéaire possède une efficacité lumineuse de 120 lm/W, une durée de vie de 54 000 h et un driver séparé pour une maintenance facilitée. Il est disponible en 120 cm et 150 cm, avec ou sans réflecteur. Son alimentation déportée avec option DALI est auto-protégée (avec coupure et réamorçage automatiques en cas de surintensité et surtension jusqu’à 264 V) et résiste aux microcoupures. Avec un IRC de 80 et une température de couleur de 4 000 K, il convient bien à l’éclairage des espaces de grande hauteur. www.eas-solutions.fr
ERCO
JILLY Ces appareils pour rails conducteurs assurent un éclairage performant avec une efficacité lumineuse de près de 154 lm/W en 3 000 K et 4 000 K. Puissance et répartition de lumière (répartition à symétrie radiaire et à faisceau large – répartition à symétrie orthogonale et à faisceau large) autorisent des entraxes importants pour des concepts d’éclairage économiques et conformes aux normes. Le montage au moyen d’adaptateurs pour rails conducteurs permet une orientation optimale des appareils des postes de travail. Gradable. www.erco.com
FLEXLEDLIGHT
ÉCRAN LED 3D Cet écran LED 3D a été réalisé en partenariat avec LedPulse, MatchEvent, AdMemori. Trois cuboïds forment cette sculpture monumentale de 9 m³ qui comprend 72 000 LED. Les cuboïds sont constitués de LED positionnées dans un volume d’une base de 1 m x 1 m et d’une hauteur de 3 m. Ils s’assemblent pour former des écrans dans l’espace. FlexLedLight propose aux agences de communication et événementielles des écrans atypiques, des écrans transparents très grand format, des écrans vidéo flexibles… www.flexledlight.fr LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019 - 59
Lumières Produits
Regent présente la nouvelle version de Channel S Le nouveau système Channel S est la version beaucoup plus mince de la ligne de lumière appréciée Channel. La version avec optique opale garantit une ligne de lumière continue grâce au diffuseur sans fin enroulable avec RUN Technology qui peut être raccourci sur place. L’élégant luminaire à hauts flux lumineux séduit tant par son montage encastré, apparent que suspendu. La gamme Channel S Up offre également une lumière indirecte. Même avec sa section 50 % plus petite, le nouveau modèle délivre désormais un flux lumineux nettement plus élevé. Qu’il soit installé en luminaire individuel ou sous forme de système – en encastré, en apparent ou en suspension –, Channel S garantit dans chaque pièce qu’il équipe les meilleures conditions d’environnement lumineux.
Grâce à ses trois optiques différentes, la gamme Channel S s’utilise non seulement dans les bureaux mais aussi dans les zones avoisinantes comme les couloirs, les salles de réunion et dans bien d’autres applications. Le luminaire est disponible dans les températures de couleur fixes blanc chaud (3 000 K) et blanc neutre (4 000 K). En version Tunable (2 700 à 6 500 K) proposée au choix avec une optique opale ou une optique microprismatique, le luminaire permet une variation sans palier de la température de couleur entre le blanc froid et le blanc chaud. La longueur du système dans son ensemble peut être définie au centimètre près. Le profilé et le diffuseur sont sécables in situ à la dimension voulue (optiques Channel S LED et Channel S C-LED). La combinaison d’unités LED de différentes longueurs (de 5 cm min. à 3 m max.) et l’utilisation du principe maître-esclave permettent de réaliser des réglettes de n’importe quelle longueur par pas de 5 cm. www.regent.ch
SYLVANIA
TRIDONIC
TRILUX
OPTIX
MODULES SLE excite
PACK HCL
Au design épuré, ce luminaire s’adapte à tous les espaces car il se décline en applique, suspendu ou encastré, et peut être monté séparément ou en lignes continues pour des plans d’éclairage modernes et homogènes. Destiné au tertiaire, Optix offre un contrôle d’éblouissement élevé grâce à des diffuseurs et des réflecteurs en finition aluminium très performants. UGR < 16 et luminance inférieure à 600 cd/m² à 65° d’angle d’élévation. IRC 90, 3 000 K, 4 000 K, et aussi en version blanc variable (de 3 000 à 6 000 K).
Les modules de septième génération sont plus efficaces que ceux de la version précédente : grâce à une mise à jour de la puce, ils produisent désormais jusqu’à 191 lumens par watt, ce qui les rend jusqu’à 16 % plus efficaces. Avec une durée de vie atteignant 55 000 h, la gamme FOOD (Gold, Gold+, Meat, Meat+, Fish et Fruit) est destinée aux produits alimentaires. Les boutiques de vêtements profitent des caractéristiques du module Fashion tandis que la couleur de lumière ART confère une place centrale aux objets exposés avec un IRC de 97.
Le pack HCL Basic facilite l’accès à l’éclairage biodynamique : à l’allumage, la température de couleur s’adapte automatiquement à l’heure de la journée. Des détecteurs de présence et capteurs de lumière du jour permettent d’ajuster l’éclairage en fonction des besoins réels. Le pack Maître inclut : 4 luminaires ArimoS CDP Active avec courbe circadienne préprogrammée, 1 dispositif de commande LiveLink HCL, 1 détecteur de présence, 1 capteur de lumière du jour. Des packs Esclaves permettent d’étendre la configuration initiale à un maximum de 8 luminaires.
www.sylvania-lighting.com/fr
www.tridonic.fr
www.trilux.com/fr
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Lumières Rendez-vous
Atelier des Lumières Une création Gianfranco Iannuzzi - Renato Gatto - Massimiliano Siccardi - avec la collaboration musicale de Luca Longobardi Premier centre d’art numérique à Paris, installé au sein d’une ancienne fonderie du XIXe siècle entièrement restaurée, l’Atelier des Lumières propose des expositions numériques qui immergent le visiteur dans l’univers pictural des grands noms de l’histoire de l’art. Depuis son ouverture en avril 2018 avec une exposition consacrée à Gustav Klimt, l’Atelier des Lumières est devenu un lieu incontournable au sein du paysage culturel de la capitale, mettant la révolution numérique au service de la création artistique. Dès 2012, Culturespaces a présenté, aux Carrières de Lumières (Beaux de Provence), des expositions immersives monumentales qui offrent une nouvelle manière d’approcher les grands maîtres de l’histoire de l’art. Pour cela, Culturespaces a développé la technologie Amiex (Art & Music Immersive Experience) qui s’appuie sur une installation vidéo et musicale hors norme pilotée par un logiciel spécialisé et les matériels techniques les plus performants. Cette technologie numérique coordonne à grande échelle des milliers d’images de qualité en vidéo et en musique. Conçues sur mesure pour épouser totalement l’espace dans lequel elles s’intègrent, les expositions Amiex sont projetées sur d’immenses surfaces et reposent sur la conception d’une expérience multimédia originale associée à une création artistique. Grâce à la technologie Amiex qui coordonne à grande échelle des milliers d’images de qualité et d’une très grande précision, les visiteurs sont immergés dans l’image et la musique. Avec 140 vidéoprojecteurs et une sonorisation spatialisée, cet équipement multimédia épouse 3 300 m² de surface, du sol au plafond, avec des murs s’élevant jusqu’à 10 m.
© Culturespaces. E. Spiller
Van Gogh, La nuit étoilée
© Culturespaces. E. Spiller
Jusqu’au 31 décembre 2019 38, rue Saint-Maur 75011 Paris
Une création Danny Rose - L. Frigola, C. Péri, S. Carrubba, P. Ciucci Une création Danny Rose - L. Frigola, C. Péri, S. Carrubba, P. Ciucci Japon Rêvé, images du monde flottant est un voyage dans le Japon de l’imaginaire commun, celui des geishas, des samouraïs et des esprits. Cette création trouve sa source dans les estampes japonaises qui ont commencé à circuler en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, à l’occasion de l’ouverture des échanges commerciaux entre l’Occident et le Japon. Cette création du studio artistique Danny Rose, qui rend compte de la fascination de Van Gogh pour le Japon, est une promenade contemplative et sonore dans les décors de ce Japon des maîtres de l’estampe.
Immersive Art Festival Du 18 au 24 octobre L’Atelier des Lumières accueille des collectifs artistiques parmi les plus influents dans le monde des arts numériques. Leurs créations, spécialement dimensionnées et conçues pour l’Atelier des Lumières, sont présentées le temps de 7 soirées. Les œuvres sont projetées en continu, de 19 h à 23 h. Les 11 collectifs artistiques combineront vidéo, photo, motion design et spatialisation sonore. Les œuvres devront non seulement utiliser toute la puissance technique de l’Atelier mais aussi présenter un concept artistique original, totalement immersif. Spectre Lab (France) - Paul Mignot (France) - Les Vandales (France) - Hki (France) - Superbien (France) - Cokau Lab (France) - Ouchhh (Turquie) - NOHlab (Turquie) - Void (Turquie) - CREATE (Belgique) Algorithm (Irlande). www.atelier-lumieres.com/fr/expositions
© NOHlab CREATE
© Culturespaces. E. Spiller
Japon rêvé, images du monde flottant
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Lumières Rendez-vous ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS
SALONS
PARC DES EXPOSITIONS, PARIS NORD VILLEPINTE Du 4 au 8 novembre 2019 Tous les décideurs et les professionnels de la mise en œuvre s’y rencontrent pour choisir les solutions innovantes qui construisent les bâtiments d’aujourd’hui et de demain. En un même lieu sont réunis les salons Batimat, le salon multi-spécialiste et international de l’industrie et des métiers du bâtiment, Interclima, le salon pour les professionnels du génie climatique, et Idéobain, le salon de la salle de bains et de l’intérieur à vivre. www.batimat.com
PARC DES EXPOSITIONS, PARIS NORD VILLEPINTE Du 17 au 21 janvier 2020 Bien plus qu’un salon réservé aux professionnels, MAISON&OBJET est l’événement référence de tous les acteurs de l’art de vivre, de la mode-maison, de la décoration d’intérieur et du design, qui se tient à Paris, deux fois par an, en janvier et septembre. Le rendez-vous international des professionnels de l’art de vivre, de la décoration d’intérieur et du design. www.maison-objet.com
CARROUSEL DU LOUVRE, 75001 PARIS Du 28 au 30 janvier 2020 Le SITEM est un événement unique pour le monde des musées et du tourisme culturel. Spécialistes de l’équipement, de la valorisation et de l’innovation des musées, des lieux de culture et de tourisme : l’ensemble des professionnels de l’écosystème culturel et touristique se réunit pendant trois jours à Paris. www.museumexperts.com
FRANCFORT-SUR-LE-MAIN, ALLEMAGNE Du 8 au 13 mars 2020 Sous la devise « Connecting. Pioneering. Fascinating », Light + Building ne fête pas seulement ses 20 ans, mais aussi une branche mondiale qui ne cesse d’avoir le vent en poupe. Car la technique interconnectée de la lumière et des bâtiments est le catalyseur du xxie siècle. « Connecting » regroupera la numérisation dynamique, la gestion progressiste de l’environnement, Smart Urban, la sécurité interconnectée. « Pioneering » rassemblera les domaines offrant un vaste potentiel sans être pour autant encore complètement établis sur le marché. Le grand thème « Fascinating » mettra en vedette les principaux attributs du design porteur d’avenir de la lumière et des luminaires. www.light-building.messefrankfurt.com 62 - LUMIÈRES N° 28 - OCTOBRE 2019
8'18''...................................................... www.8-18lumiere.com...........................................18, 19, 20 ACE......................................................... www.ace-fr.org.............................................................11, 52 Atelier des Lumières............................... www.atelier-lumieres.com..................................................61 ACTiLED Lighting..................................... www.actiled.com................................................................11 Association française de l’éclairage........ www.afe-eclairage.fr...........................................................50 Bega........................................................ www.bega.com.......................................................22, 23, 24 Céline Wright........................................... www.celinewright.com/fr....................................................45 Comatelec Schréder................................ www.schreder.com..................................... 29, 32, 33, 40, 54 Concepto................................................. www.concepto.fr...........................................................11, 52 Disano..................................................... www.disano.it.....................................................................42 Distech Controls...................................... www.distech-controls.com..................................................58 EAS Solutions.......................................... www.eas-solutions.fr....................................................42, 59 ECL Studio............................................... www.ecl-studio.com...............................................10, 56, 57 ENSIP...................................................... www.ensip.univ-poitiers.fr....................................................8 Erco......................................................... www.erco.com....................................................................59 Fédération française de tennis................ www.fft.fr............................................................................28 Fédération française du paysage............. www.f-f-p.org/fr..................................................................11 FlexLedLight............................................ www.flexledlight.fr........................................................18, 59 Frys Associés.......................................... www.frys.fr.............................................................22, 23, 24 I.C.O.N..................................................... www.icon.lighting.com....................................................9, 12 IFEP......................................................... www.ifep-eclairage.com.....................................................12 iGuzzini................................................... www.iguzzini.com/fr............................................................43 Ingélux.................................................... www.ingelux.com................................................................10 Lamdalux................................................ www.sermes.fr/lamdalux....................................................42 Lebunetel Architectes Urbanistes............ www.lebunetel-architectes.com/...................................56, 57 Ledvance................................................ www.ledvance.fr.................................................................43 Light + Building....................................... www.light-building.com........................................................6 Light ZOOM Lumière............................... www.lightzoomlumiere.fr..............................................56, 57 Lumenpulse............................................ www.lumenpulse.com...................................................34, 38 Lumières utiles........................................ www.lumieresutiles.com.....................................................24 Lyum....................................................... www.lyum-concept.com..................................... 8, 24, 25, 26 Neko Lighting.......................................... www.nekolighting.com........................................................58 Pierre Nègre L’Atelier Lumière................. www.pierrenegre.com.........................................................10 Ponctuelle .............................................. www.ponctuelle.com.............................................................8 Ragni....................................................... www.ragni.com.............................................................49, 53 Regent.................................................... www.regent.ch/fr................................................................60 Ridi.......................................................... www.ridi.fr..............................................................30, 39, 42 RZB......................................................... www.rzb.de.fr......................................................................43 Sammode................................................ www.sammode.com.....................................................46, 47 Selux....................................................... www.selux.com.......................................................11, 34, 42 Signify/Philips.......................................... www.signify.com.....................................................27, 31, 55 Siteco...................................................... www.siteco.com.............................................................6, 43 Studios Architecture................................ www.studios.com................................................................18 Sylvania.................................................. www.sylvania-lighting.com...................... 1re couv., 35, 43, 60 Syndicat de l’éclairage ........................... www.syndicat-eclairage.com........................................12, 50 Tridonic................................................... www.tridonic.fr....................................................................60 Trilux....................................................... www.trilux.com/fr....................................................36, 43, 60 Tungsram................................................ www.tungsram.com......................................................37, 43
ANNONCEURS COMATELEC............................................ www.schreder.com.....................................................2e couv. BEG......................................................... www.begfrance.fr........................................................3e couv. TUNGSRAM............................................. www.tungsram.com................................................... 4e couv. CITEL....................................................... www.citel.fr.........................................................................40 DISTECH CONTROLS............................... www.distech-controls.com..................................................13 IHF.......................................................... www.journees-ihf.com........................................................48 LAMDALUX.............................................. www.sermes.fr/lamdalux....................................................21 LEDVANCE............................................... www.ledvance.fr.................................................................41 PAYSALIA................................................. www.paysalia.com/fr...........................................................44 RAGNI...................................................... www.ragni.com.....................................................................7 REGENT................................................... www.regent.ch/fr..................................................................9 RZB......................................................... www.rzb.de.fr......................................................................59
Lumières N° 28 - OCTOBRE 2019
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ENTRETIEN
Xavier Bancquart
Concepteur lumière Responsable des illuminations, Mairie de Paris
DOSSIER
Éclairage des équipements sportifs