Magazine Lumières n°9

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Lumières N° 9 - décembre 2014

- 15 e

Entretien

Roger Narboni,

Concepteur lumière, Agence Concepto

Dossier

éclairage urbain



Editorial

par Isabelle Arnaud rédactrice en chef

To light or not to light… Là est la question

L Soudeur de candélabre Photo extraite de hommes et passions GHM ECLATEC Éric Girardot

Directeur de la publication Jean Tillinac Edition 3e Médias 39, rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud +33 (0)1 40 37 41 70 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène Abonnements Solène Collat Tél : +33 (0) 9 82 34 89 62 scollat@filiere-3e.fr Correctrice Catherine Legrand, Littera Conception et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression Imprimerie de Champagne 52500 Langres

e débat n’est pas, au final, si cornélien qu’il y paraît au premier abord ! Le marché de l’éclairage extérieur ne s’est pas bien porté au cours de l’année 2014, il a certes accusé des faiblesses, mais qui semblent conjoncturelles. D’un côté, les industriels déplorent la morosité des commandes, mais, de l’autre, maîtres d’ouvrage et prescripteurs travaillent déjà sur des projets d’éclairage tant en rénovation que dans le neuf. Et puis tout finit par arriver : la normalisation des LED, lampes, modules et luminaires est en marche et 2015 verra paraître nombre de textes tant attendus. Les termes des règlements européens arrivent à échéance et le renouvellement du parc va, de fait, s’accélérer. Les collectivités, passée la période postélectorale, déjà engagées pour la plupart dans une démarche de développement durable et désormais rassurées par les performances et la qualité des LED, portent un autre regard sur le gisement d’économies d’énergie et de maintenance que représente un éclairage efficace. Tous ces facteurs, combinés à l’évolution incontestable de la conception lumière et du design que les créateurs transforment à travers des projets associant qualités techniques et esthétiques, montrent que l’éclairage extérieur, en devenir, annonce un avenir en pleine mutation. Mutation que la revue Lumières a opérée au cours de ces quatre derniers numéros avec un défi difficile à relever, mais aussi avec l’enthousiasme d’une équipe motivée et le soutien de nombreux acteurs de l’éclairage. Rendez-vous est pris pour 2015. Et bonne année Lumières à tous !

Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Décembre 2014 ISSN : 2259-3772

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2015 : Année internationale de la lumière Année Lumières ! s re

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> L a revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales > U n dossier thématique avec enquête produits > Maquette rythmée > Interviews de designers > E ntretiens avec les acteurs majeurs de l’éclairage > Réalisations exemplaires > Et aussi un cahier technique > Showrooms

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Actualités

Chronique

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Lumières Sommaire

18 Lionel Brunet,

32 La lumière

sur mesure

© Jennifer Westjohn

délégué général du Syndicat de l’éclairage

Showroom

© Syndicat de l’éclairage

6 Éric Michel,

artiste Light Art

8 Soltys, l’énergie solaire pour tous

Dossier 19

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Entretien 12 Roger Narboni,

© François David

Projets 14 Réaménagement urbain avenue Joseph Clotis à Hyères

un nouvel usage de l’éclairage

20 Guy Geoffroy, président de l’association les éco Maires, député maire de Combs-la-Ville

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© Didier Boy de la Tour

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E nquête produits Luminaires et mâts : une nouvelle identité des villes

Designer 31

©Chabanne & Partenaires. Photo Guillaume Guerin

Produits 39 Nouveaux produits

Rendez-vous 40 Lyon fête

ses lumières

© Bruno Levy

Illuminer la ville Marc Aurel

à la médiathèque de Créteil

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28

16 L’éclat de la nuit

Cahier technique 34 Light Fidelity,

Éclairage urbain

21 éclairer juste... ou Juste éclairer ?

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10 JNL 2014, l’urgence est à l’innovation

concepteur lumière, agence Concepto

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© Jean-Yves Soëtinck – L’Acte Lumière

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© Oledcomm

Retrouvez la version ebook sur lumieres.filiere-3e.fr Lumières N°9 - décembre 2014 - 5


Lumières Actualités

PORTRAIT

“ C’est la disparition ultime

éric Michel est né à Aix-en-Provence en 1962. Il étudie les arts plastiques et la musique dès sa jeunesse, et revient vers la peinture et la sculpture vers la fin des années 1980. Au terme d’études scientifiques supérieures, il se dirige dans un premier temps vers le domaine de la finance, tout en menant de front ses activités artistiques. Après de nombreuses expositions au Japon où il séjourne jusqu’en 2002 en tant que dirigeant d’une banque américaine, de retour en France, il expose au Salon de Montrouge en 2004 et 2005, puis à Londres, New York, Miami, et participe à l’édition de Nuit Blanche à Paris avec son installation multimédia « Nuit Fluo » en 2006. En 2009, il investit les Archives Yves Klein dans le cadre d’une installation multimédia « Lumière et Immatériel » et d’une performance autour d’une œuvre sonore d’Yves Klein. La même année, son installation « Passages de Lumière » a été présentée dans les vitrines du musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice. En 2011, le public découvre son installation lumineuse « Les Moulins de Lumière » sur le site des Grands Moulins de Pantin et l’exposition « Le Passeur de Lumière », en dialogue avec l’architecture de Le Corbusier au Couvent de La Tourette à Eveux, en 2013. Dans la lignée d’Yves Klein, James Turrell et Dan Flavin, Éric Michel utilise la lumière pour explorer la frontière entre le matériel et l’immatériel. Pour Éric Michel, le médium qu’utilise l’artiste n’est plus véritablement la lumière, mais la perception même du spectateur. www.ericmichel.net n

6 - Lumières N°9 - décembre 2014

Éric Michel, artiste Light Art Exposition au Laboratoire des Lumières Le Bon Marché Rive Gauche, 24, rue de Sèvres, 75007 Paris Du 8 janvier 2015 au 6 mars 2015

L’artiste Éric Michel présentera deux sculptures de lumière – « Biblioteca Fluo » et « Fluo Pink » – au Laboratoire des Lumières, espace situé dans l’espace luminaires du Bon Marché, permettant d’ouvrir le public à l’art et au design utilisant la lumière comme médium. Son travail sur la lumière, en particulier ses tableaux saturés de pigments purs, ses vidéos et ses installations fluorescentes, s’inscrit essentiellement dans la tradition d’une quête de l’immatériel, Cette exposition au sein du rayon luminaires d’un grand magasin traduit une autre façon de traiter la lumière, de la faire parler, comme dans une des œuvres en néon de l’artiste « La Lumière parle ». Éric Michel expose également à l’abbaye de Saint-Jean-auxbois sa sculpture de lumière « La Veillée des Solitaires » jusqu’au 8 mars 2015, et il sera à Venise du 8 février au 19 avril 2015 pour l’exposition « Within Light / Inside Glass ». Coïncidence ? L’exposition ouvrira le 8 janvier, date de la cérémonie d’ouverture en France de l’Année internationale de la lumière…

Toujours oscillant entre art et sciences, Éric Michel a été nommé conseiller artistique et culturel du comité d’organisation de l’événement en France. À noter que la cérémonie d’ouverture internationale consacrant le début cette année de la lumière se déroulera le 19 janvier dans les locaux de l’Unesco.

Eric Michel © Adagp, Paris 2014

© Jennifer Westjohn

du médium matériel qui s’efface devant la perception intérieure, un retour à l’individu, à la quête intérieure qui n’empêche pas une forme de communion spirituelle.


Lumières Actualités

Coup de projecteur sur l’éclairage au salon des Maires

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iviser au moins de moitié les coûts d’énergie, d’entretien et les émissions de CO2, maîtriser les nuisances dues à l’éclairage incontrôlé, garantir aux citoyens un éclairage de qualité, mettre à niveau les installations d’éclairage conformément aux standards techniques européens et s’inscrire dans la dynamique des futurs certificats d’économie d’énergie en profitant des financements associés, autant de retombées bénéfiques des investissements dans la rénovation des installations d’éclairage. Pourtant, ce qui prime aujourd’hui semble être l’inaction et la « pause réglementaire », comme l’explique le Syndicat de l’éclairage. Le salon des Maires a donc été l’occasion pour les élus de découvrir des solutions performantes, adaptables et fiables, qui ont fait leurs preuves dans les communes qui ont pris l’initiative d’investir et dont les bénéfices sont rapidement perceptibles. www.syndicat-eclairage.com n

Workshop « Urbanisme lumière » à Medellin, Colombie

L’

atelier, animé par Roger Narboni et d’autres concepteurs lumière français, avait pour objectif d’imaginer en l’espace d’une semaine un schéma directeur d’aménagement lumière pour la ville de Medellin en Colombie. Le second objectif de ce workshop était de penser l’image nocturne de la ville et sa trame noire, chère à Roger Narboni, à échéance 2030. Organisé en collaboration avec des entités gouvernementales telles qu’Empresas Publicas de Medellin, le département de la gestion territoriale et la direction de l’urbanisme, cet atelier est une réflexion sur l’urbanisme lumière et un apprentissage d’une méthodologie de travail pour la conception du paysage nocturne. L’esquisse du schéma directeur d’aménagement lumière de Medellin a été présentée aux professionnels le 7 novembre dernier. n

DIAL fête ses 25 ans

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© DR

u cours de cette soirée anniversaire, Kay Pawlik, directeur général d’ERCO GmbH et président du Conseil des actionnaires de DIAL e.V., a rappelé les origines de DIAL ainsi que les étapes les plus importantes dont le développement du logiciel de conception d’éclairage DIALux et la réputation acquise dans le domaine de la technologie KNX. Dietmar Half, Architecture et technologie, a exposé son pronostic de l’architecture de l’avenir « qui sera plus complexe, baignée de lumière, et en réseau intelligent », tandis qu’Andreas Bossow, directeur général adjoint et responsable de la technologie du bâtiment, a souligné de son côté : « Nous ne pouvons pas échapper à la numérisation mais nous pouvons apprendre à l’utiliser correctement ». Jürgen Spitz, chef d’équipe Lumière DIAL, a ensuite présenté sa vision sur la manière d’utiliser la lumière artificielle dans le futur où « la tâche des spécialistes de l’éclairage sera de se concentrer principalement sur l’homme et ses besoins et non sur la technologie », alors que le Dr. Dieter Kunz de Berlin démontrait l’importance de la lumière pour notre santé et son impact sur le travail des concepteurs d’éclairage. Enfin, Dieter Polle, directeur général, DIAL, concluait en prédisant que : « le concepteur sera en mesure de marcher à travers l’architecture virtuelle éclairée avec son client ». n Lumières N°9 - décembre 2014 - 7


Lumières Actualités

COMPéTENCES

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© Soltys

© Soltys

iplômé de l’école de commerce de Nantes, Alexandre Chavanne se dirige au bout de quelques années vers le secteur de l’éclairage où il exerce les fonctions de technicien, consultant, concepteur lumière, avant de rejoindre l’Association française de l’éclairage en tant que directeur technique. En 2005, il décide de créer sa propre entreprise, Soltys, afin de mettre en œuvre un projet de longue date : donner accès à l’énergie, et plus particulièrement à l’éclairage, en Afrique. L’idée : une gamme de solutions solaires pour l’éclairage, la charge des téléphones portables et l’accès à l’énergie en milieu rural. Son expérience dans ce domaine est désor-

mais reconnue par de nombreux acteurs de la coopération internationale. L’aventure commence avec la conception et la fabrication, en France, d’une lampe portative solaire à LED, une des premières sur le marché, à l’époque. Le projet a tout de suite bénéficié du soutien de l’ADEME (aide à l’innovation) et de la Région Île-de-France ainsi que de partenariats industriels pour la fabrication du prototype. Soltys propose un produit fabriqué en France avec possibilité d’assembler toutes les pièces en Afrique. La lampe portable LED de 1 W constitue une alternative efficace et écologique qui peut accompagner les personnes aussi bien à la maison, elle éclaire une pièce d’environ 15 m², que lors de leurs déplacements sur les voies étroites des campagnes. Elle se recharge grâce à un panneau solaire de 20 cm x 20 cm qui produit 3 W et permet jusqu’à 20 heures d’autonomie pour 8 heures de charge. Dès 2007, les actions de promotion et d’information sont lancées auprès d’ONG qui œuvrent dans les pays francophones en Afrique et apportent leur aide au développement. Il faut savoir qu’à l’époque, 75 % de la population de ces pays ne bénéficient pas de l’électricité et utilisent des lampes à pétrole ou à piles. Par exemple, la Croix-Rouge a fourni 200 familles en lampes au Mali et la ville de Malakoff a équipé 20 villages au Sénégal (environ 3 000 personnes sur une

© Soltys

Soltys, l’énergie solaire pour tous !

période de deux ans). Au Burkina Faso c’est la Fondem (Fondation Énergies pour le monde) qui a équipé la population sur 3 ans. De son côté, Électriciens sans frontières a livré plusieurs centaines de lampes après le passage d’un typhon aux Philippines. Soltys dispose d’un volume de lampes prêtà-envoyer qui permet de répondre à des demandes urgentes de ce type, et d’un stock de pièces détachées, assemblées rapidement soit en France, au fur et à mesure des commandes, soit dans le pays de destination. Pour ce faire, Alexandre Chavanne a formé des techniciens sur place permettant à la fois l’apport de compétences et d’activités économiques. Au terme de cette décennie, Soltys se diversifie en France en développant de nouveaux produits solaires qui se déclinent sous forme de bornes, projecteurs, lampadaires, etc., dédiés à des applications extérieures dans les hôtels et tout particulièrement les campings qui sont désormais tenus d’éclairer leur terrain. Une solution made in France efficace, peu onéreuse, facile à installer et qui s’inscrit dans une démarche développement durable. www.soltys.fr n

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ophie Caclin intervient dans le domaine de la lumière depuis plus de 20 ans. Après avoir fait ses débuts chez Erco, elle croise le chemin de sociétés telles que Sogexi, Somfy et Thorn, passant de l’éclairage architectural à l’éclairage extérieur et intérieur. En 2011, Sophie Caclin crée Orpin de lune pour accompagner les entités dans leurs projets d’investissement productif relatifs à l’éclairage extérieur et intérieur et l’automatisation du bâtiment : projets d’éclairage, produits et services, prospection de nouveaux marchés, évènement professionnel, formation.

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Cette mission est basée sur le coengagement avec l’organisation pour optimiser le déroulement et garantir la réussite de son projet, lui permettre de trouver ses propres réponses et la rendre autonome sur ses futurs projets. Elle associe ainsi accompagnement, formation et réalisation. « Mon expertise me permet de faire le lien entre différentes parties. Par exemple, lors d’un projet en éclairage, je participe à l’analyse des besoins et à la définition d’un cahier des charges et met en relation le concepteur lumière en relation avec le maître d’ouvrage ou le fabricant. »

Pour elle, la bonne conduite d’un projet d’éclairage, à quelque niveau que ce soit, est une question d’éducation. D’ailleurs, Sophie Caclin a créé la formation « Projet d’éclairage public au service de la stratégie Lumière » au Cnfpt et intervient dans de nombreuses formations, notamment dans le cadre du Master spécial éclairage urbain à Lyon. www.orpindelune.fr n

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« Orpin de Lune éclaire vos idées »


Lumières Actualités

Bruno Touzery rejoint Régent Éclairage

ABI devient Aurora

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© Régent Éclairage

e 15 septembre, Bruno Touzery a rejoint le fabricant suisse de solutions d’éclairage, Régent Éclairage, en qualité de directeur général France, et vient ainsi renforcer les activités de Régent Éclairage sur le marché du tertiaire, et développer celles du marché de l’architectural en France. www.regent.ch n

D

eux ans après le rachat de la société ABI par le groupe Aurora, le changement de marque commerciale a eu lieu le 1er octobre dernier. Depuis 2013, l’identité graphique du groupe s’est progressivement intégrée dans l’hexagone, pour faire apparaître la marque Aurora auprès de ses différents interlocuteurs. L’activité historique d’ABI est, quant à elle, conservée, et continuera d’accompagner ses partenaires avec une marque connue sur le marché depuis 1956. fr.auroralighting.com n

Les Champs-Élysées en 2025 vus par Jean-Paul Viguier

Concours City People Light : 3e prix pour Strasbourg

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À

l’occasion d’un colloque organisé le 24 novembre dernier par le Comité Champs-Elysées, l’architecte Jean-Paul Viguier a présenté sa vision de la plus belle avenue du monde. Après une profonde réflexion sur la réorganisation des flux circulatoires et sur le développement vertical des nouveaux usages, l’architecte en est certain : « L’avenue doit muter pour conserver son attractivité internationale et retrouver l’attrait des Parisiens. » Jean-Paul Viguier prône donc une « orientation vers une offre de loisirs à fort caractère culturel. » n

Certificats d’économies d’énergie

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a ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a indiqué que le niveau d’obligation de la troisième période serait de 700 TWh cumac. Un projet d’arrêté (du 23/07/2014), définissant une première série d’opérations standardisées d’économies d’énergie pour la troisième période, a ainsi été élaboré et prévoit la révision de 27 fiches anciennes conduisant à 19 fiches nouvelles. Une deuxième série d’opérations standardisées d’économies d’énergie a fait l’objet d’un arrêté complémentaire qui prévoit la révision de 27 fiches anciennes, conduisant à 22 fiches nouvelles révisées (projet d’arrêté du 15/10/2014). Les deux projets d’arrêtés sont disponibles sur le site : www.developpementdurable.gouv.fr n

HOlight augmente son capital pour mieux se développer

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fin de poursuivre son développement, HOlight vient de réaliser une augmentation de capital qui renforce ses fonds propres. Son directeur général, Richard Bonneville, prend le contrôle de la société, et Grégoire Conesa, responsable de la Recherche et du Développement, entre au conseil d’administration. « Nous allons accentuer notre révolution afin de poursuivre la croissance menée depuis 5 ans qui a doublé notre chiffre d’affaires », déclare Richard Bonneville. Une recapitalisation visant à renforcer les efforts d’innovation et à consolider l’assise de la société sur ses marchés historiques. www.holight.com/ n

© HOlight

© Acte Lumière

© Jean-Paul Viguier et Associés

écerné par la société Philips Éclairage et le réseau de villes LUCI, ce prix international récompense chaque année les villes qui intègrent la conception de projets lumière durables. Strasbourg a obtenu le 3e prix pour la mise en lumière de la place du Château, venue valoriser le patrimoine de la ville. Classé patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988, ce site a fait l’objet d’une réhabilitation lumière par le concepteur Jean-Yves Soëtinck, Acte Lumière. L’utilisation de la technologie LED (Philips) a permis de mieux cibler les éléments à mettre en valeur en dotant les façades historiques d’un éclairage efficace et adapté. « L’éclairage de la place du Château, site emblématique de notre ville et de son histoire, contribue à la mise en valeur de son remarquable patrimoine architectural, tout en améliorant l’environnement des Strasbourgeois et des nombreux visiteurs », a déclaré Roland Ries, maire de Strasbourg. www.acte-lumiere.com n

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JNL 2014 : l’urgence est à la rénovation

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a France tarde à s’engager dans la transition éclairagiste. Au rythme actuel, il faudra 30 ans pour renouveler ou rénover le parc d’éclairage français. Par rapport à la plupart des pays occidentaux, la France accuse un retard économique et technologique en matière de qualité et de conformité de l’éclairage, avec des situations à la fois de sur-éclairement, notamment en éclairage public, mais aussi de sous-éclairement et mauvais éclairement en éclairage intérieur. Un retard qu’elle peut toutefois combler, grâce à la révolution technologique des LED et à la généralisation des systèmes de gestion intelligente, désormais matures. Il est urgent que les principaux acteurs du monde de l’éclairage français travaillent ensemble pour : - recentrer l’éclairage sur les besoins humains : éclairer juste et quand c’est nécessaire ; - répondre et accompagner les révolutions technologiques ; - répondre au défi des smartcities : les acteurs de l’éclairage doivent pouvoir répondre présents aux enjeux de sécurité, d’installation et de maintenance de l’éclairage intelligent et connecté, notamment face à la numérisation de sa gestion ; - maîtriser les effets potentiellement indésirables de la lumière sur l’homme et l’écosystème ; - participer activement aux éco-bâtiments et à la construction durable ; - répondre et accompagner l’innovation dans le secteur médical : les technologies de la lumière sont à l’aube d’un boom thérapeutique (la « lumière médicament ») ;

10 - Lumières N°9 - décembre 2014

- organiser le développement d’enseignements et de formations adaptés et spécifiques à l’éclairage, dont les bases scientifiques et techniques se complexifient. Les JNL 2016 se dérouleront à Lyon (www.afe-eclairage.fr) n

Formations AFE

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e CFPE est un centre agréé qui dispense des formations reconnues et diplômantes de quatre niveaux de technicité : initiation, base, maîtrise et perfectionnement. Les thématiques d’enseignement permettent d’acquérir une compréhension fine de l’éclairage et de ses enjeux : techniques, énergétiques, sociaux, scientifiques, réglementaires… Actualisant constamment ses formations, le CFPE propose pour 2015 plus de 20 formations, organisées autour de deux grands thèmes : les formations dites « classiques » (initiation, base, maîtrise, perfectionnement) et les formations dites « thématiques ». n

Nouveautés 2015 : - Une formation sur la mise en place et la maintenance de protocoles DALI pour la gestion de l’éclairage. - Un parcours de formation identifiable selon le domaine d’activité du stagiaire, lui permettant dès le premier coup d’œil de se situer et de suivre ses progrès. www.afe-eclairage.fr n


Lumières Actualités

LED au Vatican

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© Governatorato dello Stato della Città del Vaticano. Direzione dei Musei.

a chapelle Sixtine de Rome est désormais éclairée par une nouvelle solution d’éclairage conçue par Osram. Après 500 ans, cet extraordinaire monument de l’histoire de l’art, désormais baigné de lumière par plus de 7 000 LED, peut être admiré avec une qualité visuelle sans précédent. L’installation est conçue pour protéger les œuvres d’art tout en permettant un éclairage nettement plus puissant. En outre, elle consomme jusqu’à 90 % d’énergie de moins que l’installation précédente. L’Union européenne a soutenu le projet. Le professeur Antonio Paolucci, directeur des musées du Vatican, a déclaré : « La chapelle Sixtine contient les œuvres les plus extraordinaires jamais conçues par l’esprit humain et constitue le chef-d’œuvre de Michel-Ange. Nous souhaitions célébrer le 450e anniversaire de sa mort en apportant un nouvel éclairage à son œuvre. » Outre le coordinateur du projet, Osram, les autres partenaires qui y ont pris part sont l’Université de Pannonie en Hongrie, l’Institut de Recerca en Energia de Catalunya en Espagne et les bureaux d’étude de Faber Technica en Italie. www.osram.fr n

LED à l’église Saint-Honoré d’Eylau

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près la rénovation complète de l’éclairage en LED de NotreDame, Armand Zadikian illumine l’église Saint-Honoré d’Eylau située avenue Raymond Poincaré dans le XVIe arrondissement. Dans le cadre de la rénovation de l’édifice, le concepteur lumière offre une nouvelle mise en lumière réalisée avec des solutions iGuzzini et Philips. Les anciens luminaires aux lampes à vapeur de sodium (photo de gauche) ont été remplacés par des projecteurs à LED de 3 000 K et 4 000 K, discrètement intégrés au bâti, avec gradation. Outre la mise en valeur de l’architecture, l’éclairage a permis de réaliser d’importantes économies d’énergie et de maintenance. n Maîtrise d’ouvrage : Père Michel Gueguen Maîtrise d’œuvre : Architectes M&B (restauration) - Paul Marbeau (1896)

L

’association IALD (International Association Lighting Design) a décidé la création d’une certification pour la conception de l’éclairage architectural. Il s’agit d’un mouvement pour la défense d’un métier qui mobilise des concepteurs lumière dans le monde. Suite à une loi texane qui impose que seules les sociétés certifiées peuvent répondre à des appels d’offres de conception lumière, IALD a décidé de créer sa propre certification : le CLD (Certified lighting designer program) avec la volonté de faire reconnaître le métier à l’échelle mondiale. Le projet devrait voir le jour au premier semestre 2015. Les objectifs de la certification CLD - Nommer les compétences de base et les domaines de pratique de la conception de l’éclairage architectural. - Valider une méthode pour l’évaluation de la compétence des concepteurs d’éclairage architectural. - Accroître la visibilité et la réputation des professionnels de la conception d’éclairage : - Influencer la normalisation des programmes d’enseignement. - Établir les meilleures pratiques en matière de conception d’éclairage. Le CLD tient compte de l’aspect technique, mais aussi et surtout de la valeur ajoutée au sein d’une équipe pluridisciplinaire, l’ingéniosité, l’impact social et environnemental du projet… Tout concepteur lumière, mais aussi vendeur de matériel (qui ne peut cependant pas être membre IALD), avec une expérience à la fois en éclairage intérieur et extérieur, peut prétendre à la certification CLD. L’organisme d’accréditation est issu de l’IALD, mais deviendra à terme une association indépendante avec sa propre gouvernance. www.iald.org/about/IALDCertificationNews.asp n

Prix Nobel de physique : la LED à l’honneur

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es Japonais Isamu Akasaki, Hiroshi Amano et l’Américain Shuji Nakamura, inventeurs de la diode électroluminescente (LED) à lumière blanche, ont reçu le prix Nobel de physique. La première émission de lumière par un semi-conducteur date de 1907, mais ce n’est qu’en 1927 qu’O. V. Losev dépose le premier brevet de diode électroluminescente. En 1962, la première LED rouge est créée par Nick Holonyak Jr et S. Bevacqua. Il faudra attendre les années 1990 pour voir la création de la LED bleue, et par conséquent de LED blanches obtenues par adjonction de luminophore jaune. n

© Armand Zadikian

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© Armand Zadikian

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IALD : naissance d’une certification professionnelle

Lumières N°9 - décembre 2014 - 11


Lumières Entretien

PLAIDOYER POUR LA CONCEPTION LUMIèRE

••• Artiste plasticien et ingénieur électronicien de formation, Roger Narboni est concepteur lumière. En 1988, il fonde l’agence Concepto et participe ensuite à la création de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) dont il est membre permanent du conseil d’administration. En 2008, il crée l’association Concepteurs lumière sans frontières et en est le président durant 4 années. Roger Narboni a étudié plus de 120 schémas directeurs d’aménagement lumière en France comme à l’étranger et réalisé un grand nombre de mises en lumière pérennes. Il a enseigné à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois et enseigne depuis 2003 à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles. Il dirige des workshops internationaux sur les thèmes du grand paysage nocturne et de l’urbanisme lumière. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : La Lumière urbaine, La Lumière et le paysage, Lumière et ambiances (Ed. du Moniteur), La Nuit disparue (Ed. Fondation Targetti), Les Éclairages des villes, vers un urbanisme nocturne (Ed. Infolio).

12 - Lumières N°9 - décembre 2014

© François David

Parcours

« Plan de sauvegarde de l’obscurité », tel est le postulat dont part Roger Narboni pour mieux faire apprécier la lumière dans les villes. Le maître de la conception lumière ne prône ni le noir absolu, ni l’extinction de l’éclairage, mais propose de mutualiser les zones d’obscurité. En intérieur, tout est à réinventer pour que la lumière devienne synonyme de bien-être. Ces trames noires n’apparaissent-elles pas comme une provocation à l’heure où l’extinction de l’éclairage public fait polémique ? Il ne s’agit pas de noir coercitif ! L’idée repose sur le principe d’un éclairage « choisi », autrement dit que souhaite-t-on éclairer ? Déjà en 2004, nous avons eu la chance de travailler sur une petite commune, Talmontsur-Gironde, qui comptait 52 points lumineux. Il nous a été demandé de ne pas en augmenter le nombre, et de conserver cette ambiance, cette pénombre magnifique. Plus récemment, en 2011, en débutant le schéma directeur d’aménagement lumière de Rennes, nous étions face à des élus très volontaristes sur ces questions de l’extinction et de l’obscurité. En proposant une trame noire, qui s’appuie sur les trames vertes (végétal) et bleues (aquatique) de l’agglomération rennaise,

nous avons délimité des espaces à conserver dans l’obscurité, d’autres où l’obscurité serait différente selon les temporalités de la nuit, et mis en place des espaces de mutualisation de l’obscurité, sans pour autant contrecarrer les activités humaines et les espaces résidentiels. Pour avoir souvent travaillé sur les quartiers d’habitat collectif, je sais combien il est important d’identifier les besoins et les usages nocturnes dans les zones résidentielles, pour ne pas les pénaliser. Au contraire, il faut continuer à travailler et à revaloriser l’éclairage de ces centralités. Comment s’effectue cette revalorisation de l’éclairage ? Sur certains sites majeurs rennais, comme les berges des rivières l’Ille et la Vilaine, il s’agit de s’approprier l’éclairage, de le commander à distance, de limiter les durées


Lumières Entretien d’allumage, de bénéficier d’éclairages interactifs ou permanents, selon les espaces et leur éloignement du centre-urbain. Il existe de nombreuses prescriptions concrètes et de projets d’aménagement à Rennes, il est donc important d’appliquer cette trame noire et de pousser la réflexion sur la totalité des projets en cours. Nous avons proposé d’autres trames noires, comme récemment à Lorient sur la desserte portuaire où les véhicules roulent à 70 km/h ; la ville a éteint cette voie, réalisant 4 % d’économies. Les automobilistes ne se sont pas aperçus, pour la plupart, qu’il n’y avait plus d’éclairage public. Aménager la ville par l’obscurité est tout aussi important qu’aménager la ville par la lumière.

déjà montré l’effet bénéfique de la lumière chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, ou plus couramment de la dépression saisonnière (SAD : Seasonal Affective Disorder) ou encore comment la lumière peut agir sur l’anorexie. Au quotidien, nous savons que la lumière peut améliorer notre bien-être, que nous soyons au bureau, dans des magasins ou à l’hôpital. Il y a tant à inventer…

Et dans le tertiaire, comment abordez-vous la conception lumière ?

Nous touchons là un sujet sensible : le travail sur la lumière naturelle passe avant tout par des échanges au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Avec les nouvelles générations, les choses évoluent très vite, même si l’on peut regretter certaines limites imposées par une réglementation parfois en contradiction avec les technologies disponibles… Le rôle du concepteur lumière n’est pas de se substituer à l’architecte mais de comprendre l’œuvre architecturale. C’est de cette réflexion que peuvent naître les projets les plus inventifs. Cela dit, les concepteurs lumière ne sont pas des magiciens, et qu’il s’agisse de définir des ambiances lumineuses extérieures ou intérieures, seule une concertation avec les différents intervenants permet d’aboutir à un travail le plus créatif possible. n

été déclarée Année internationale de la lumière, puisse-t-elle ne pas rester la seule et unique !

© Concepto

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

© Concepto

Les enjeux sont différents en éclairage intérieur : non seulement l’éclairage doit répondre à des exigences fonctionnelles, mais il doit aussi et surtout tenir compte de facteurs psychologiques et sensoriels qui étaient jusqu’à maintenant peu ou pas du tout considérés dans les études. Je pense en particulier à la récente découverte de troisième type de photorécepteurs (outre les cônes et les bâtonnets) présents dans la rétine et qui apportent de grandes avancées dans le domaine de la sensorialité, notamment en luminothérapie et en chronobiologie. Ainsi, en jouant sur différents types d’éclairage, par exemple changements de température de couleur ou lumières dynamiques, nous pouvons utiliser la lumière pour améliorer l’état de santé des personnes. Des études ont

L’agence Concepto a récemment réalisé un travail complexe sur la lumière naturelle pour la tour Eqho à La Défense. Quel est le rôle du concepteur lumière dans ce contexte ?

“2015 a

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Parc Al Azaiba, Muscat, Sultanat d’Oman. Atelier Jacqueline Osty & Associés, paysagistes.

Porte de Jaffa, Jérusalem, Israël. Gaï Igra, architecte. Lumières N°9 - décembre 2014 - 13


© Didier Boy de la Tour

Lumières Projets

La mise en lumière de l’avenue Joseph Clotis à Hyères, signée Marc Aurel, s’inscrit dans le cadre du réaménagement urbain du quartier.

Réaménagement urbain avenue Joseph Clotis à Hyères En 2010, la municipalité hyéroise avait lancé une consultation afin de définir un projet urbain d’ensemble ainsi qu’une stratégie de mise en œuvre cohérente. Les études avaient préconisé le traitement de plusieurs espaces clés dont le secteur de l’avenue Joseph Clotis. Le designer Marc Aurel en a conçu la mise en lumière adaptée au nouvel aménagement urbain signé de l’architecte paysagiste Vincent Guillermin.

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Hyères Les Palmiers Maîtrise d’œuvre : Vincent Guillermin paysagiste (mandataire) Concepteur lumière : Marc Aurel, Aurel design urbain Solution éclairage : iGuzzini

© Rip Hopkins

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t En collaboration avec iGuzzini, Marc Aurel a adapté le luminaire Anello qui offre une double émission lumineuse directe/indirecte. 14 - Lumières N°9 - décembre 2014

ercée en 1861, l’avenue est déjà, à l’époque, un lieu de promenade bordé de palmiers de part et d’autre, qui porte le nom d’avenue de l’Impératrice. Au nord, il n’y a pas encore de constructions, mais s’étendent les jardins à l’arrière des immeubles de l’actuelle avenue Général-de-Gaulle. C’est en 1864 que sera édifié au sud le casino, actuel hôtel de ville. Après 1870, elle prend le nom de boulevard des Palmiers. À la fin du XIXe siècle, apparaîtront les premières constructions avec l’église anglicane et la poste, auxquelles succéderont, au début du XXe siècle, d’autres bâtiments tels que la galerie des Palmiers. Elle porte actuellement le nom de Joseph Clotis, maire de la ville de 1947 à 1958. La ville, accompagnée de Var Aménagement Développement, opérateur en charge de la concession d’aménagement, a travaillé à la requalification de l’avenue Clotis qui était identifiée comme « quai d’accueil » et analysée comme l’espace institutionnel le plus représentatif, soulignant la vocation du centre-ville à devenir un vecteur important pour promouvoir l’image de Hyères.

L’avenue Clotis, repensée en espace partagé La nouvelle avenue Clotis devait être un lieu de vie, une zone de rencontre pensée en espace partagé, et donnant une place importante aux piétons, avec des commerces et des terrasses, un aménagement urbain de qualité. Le projet conserve une seule voie de circulation automobile ; l’espace gagné a permis d’élargir le trottoir nord pour faciliter les cheminements piétons et inciter à la promenade et au développement de terrasses de cafés. Les revêtements de sols, entièrement en pierre naturelle, de l’avenue Foch à l’avenue Gambetta, marquent l’entrée d’un espace public qualitatif. Le statut institutionnel de l’hôtel de ville est réaffirmé par la création d’un parvis piétons où l’on trouve quatre bassins entourés de nouveaux palmiers et de petits arbustes. Un projet lumière selon trois principes Dans ce projet, la mission du designer Marc Aurel, outre la conception d’une collection de mobilier urbain,


La forme et l’altimétrie d’Anello, conçus pour les espaces piétonniers, offrent un confort visuel et une esthétique qui se rapprochent des ambiances lumineuses domestiques.

« Anello offre une apparence inspirée des appareils d’usage "domestique" qui occupent nos maisons : le concept repose sur l’idée de reconquérir l’espace public à travers des objets plus proches de notre quotidien », explique Marc Aurel. Le luminaire, de forme circulaire, est composé d’un grand anneau aux bords généreux, dont la surface propose un jeu de géométries : la structure du groupe optique est réalisée en fonte d’aluminium noir brillant avec un écran externe en méthacrylate transparent et des éléments décoratifs internes de forme pyramidale, qui génèrent un effet optique particulier. Équipé de sources LED, le luminaire (51 W) offre un éclairage direct/indirect. L’émission indirecte (vers le haut) s’effectue par le biais de modules de plusieurs LED, orientables à 30°, qui permettent de mettre en valeur les éléments environnants. Le nombre de modules peut être modifié sur demande (de un à quatre). L’éclairage général est assuré par un groupe optique de LED monochromatiques blanc chaud (3 000 K) qui procure une lumière douce et un confort presque « domestique ». n Isabelle Arnaud

t © Didier Boy de la Tour

Anello, un luminaire de « salon » L’Anello est né dans le cadre du projet de rénovation du centre historique de la ville de Poitiers, pour lequel Marc Aurel a conçu un luminaire dont l’aspect ne soit ni austère ni purement fonctionnel, mais qui puisse au contraire s’insérer de façon harmonieuse dans l’aménagement des places et jardins, presque comme s’il s’agissait d’un objet familier dans l’espace visuel.

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assises, vases, corbeilles, cendriers, etc., portait sur l’éclairage public de l’ensemble de l’avenue Clotis et la mise en valeur du patrimoine architectural et paysager. Pour des raisons d’économie d’énergie et de maintenance, la municipalité a opté pour des sources LED uniquement. Le projet lumière s’articule autour de trois principes : - la création d’un fond de scène par la mise en valeur de l’alignement de l’ensemble des façades historiques par un nappage de lumière ; - la ponctuation de l’espace piétonnier et les « salons urbains » par un luminaire bas à la lumière défilée non éblouissante et au design contemporain pouvant s’intégrer dans ce contexte historique ; - la mise en valeur de la texture des troncs des palmiers de l’avenue. Le luminaire Anello, créé par Marc Aurel pour iGuzzini, s’est imposé rapidement car il permettait de composer à la fois un alignement strict en cohérence avec celui des façades, mais aussi un alignement aléatoire avec des hauteurs de mâts différentes à proximité du jardin et, parallèlement, d’éclairer les espaces salons ponctuant l’avenue. De jour, son design structure la perspective de l’avenue, tandis que, de nuit, son disque de lumière se détache sur le fond de scène lumineux des architectures.

© Didier Boy de la Tour

Lumières Projets

Le choix d’un éclairage 100 % LED a permis de réaliser d’importantes économies d’énergie.

Lumières N°9 - décembre 2014 - 15


©Chabanne & Partenaires. Photo Guillaume Guerin

Lumières Projets

La médiathèque Nelson Mandela à Créteil, conçue par Chabanne & Partenaires, est située dans la partie haute de la place de l’Abbaye, dans le quartier du Mont-Mesly. Les solutions lumière extérieure et intérieure ont été fournies principalement (à 90 %) par Trilux.

Maîtrise d’ouvrage : Communauté d’agglomération de la Plaine Centrale du Val-de-Marne Maîtrise d’œuvre : Architectes mandataires : Chabanne & Partenaires Bureau d’étude : VTB et associés Solution éclairage : Trilux (90 %)

L’éclat de la nuit à la médiathèque de Créteil Inaugurée le 24 juin dernier, la médiathèque Nelson Mandela ouvre une nouvelle page dans le paysage urbain de la ville de Créteil. Un bâtiment cubique et transparent, compact et horizontal, se laissant traverser par la lumière le jour et sublimer par elle la nuit, selon les souhaits de Philippe Gaudu, l’architecte du projet.

© Chabanne & Partenaires. Photo Guillaume Guerin

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t Les espaces publics et les bureaux sont éclairés grâce à plus de 300 encastrés Ector, équipés de tubes fluorescents T5. 16 - Lumières N°9 - décembre 2014

a construction de la médiathèque Nelson Mandela est une des composantes d’un plus vaste projet : celui de la réhabilitation du Mont-Mesly. Les immeubles de la place de l’Abbaye ont été rénovés, le marché réaménagé et le collège Laplace reconstruit. Cube de lumière posé au milieu de la place de l’Abbaye à Créteil, la toute nouvelle médiathèque a ouvert ses portes au public au printemps dernier après trois années de travaux. Sur plus de 5 200 m², cette médiathèque tout en finesse et en transparence, conçue par le cabinet d’architectes Chabanne & Partenaires, propose une multiplicité de prestations et permet d’envisager une grande diversité d’usages par tous les publics : - 250 places assises ; - lecture de la presse : 250 titres ; - utilisation des postes informatiques : 85 ordinateurs et 2 ateliers multimédia ; - participation aux activités culturelles et animations avec un auditorium de 120 places, deux salles d’animations et une cafétéria ;

- 150 000 documents, dont 20 000 CD et 10 000 DVD disponibles à l’emprunt Organisée autour de cinq pôles, la médiathèque Nelson Mandela offre des ambiances feutrées, optimisées et adoucies par une mise en lumière bien spécifique, définie par le cabinet d’architectes Chabanne et Lionel Devaux, qui s’est chargé du suivi du projet. Le confort a également été pensé pour le bien-être de ses occupants : haut niveau de lumière naturelle avec gestion des éblouissements et de l’acoustique. Un projet piloté par la direction des services techniques de la communauté d’agglomération, en étroite collaboration avec les installateurs. Éclairage extérieur À l’extérieur, le cube est coloré et strié de couleurs. Un bâtiment qui affiche d’ailleurs des performances environnementales satisfaisantes, grâce à son enveloppe thermique améliorée, une double peau technique et un asservissement de la ventilation à l’occupation. Les matériaux intérieurs choisis font également preuve


Au total, la médiathèque Nelson Mandela est équipée à 90 % de luminaires Trilux. L’intérieur du bâtiment accueille aujourd’hui cinq espaces conviviaux : un kiosque en rez-de-jardin pour la presse et les actualités, un espace CinéRomans en rez-de-chaussée dédié à la création littéraire et cinématographique, une médiathèque des enfants pour les jeunes de 0 à 11 ans, une mezzanine des arts pour la musique ou encore la littérature et un pôle documentaire consacré aux sciences sociales, à la formation, à l’emploi, aux sciences et aux loisirs. Le lieu est aujourd’hui opérationnel et s’adapte à la vie de ses occupants et des riverains. L’enveloppe de verre ornée d’arabesques, rappelant les branches d’un arbre, filtre la lumière, les regards, préserve l’intimité des espaces, tout en laissant imaginer la vie intérieure, et enrichit la vie du quartier. n Alexandre Arène

Des suspensions Tinos, équipées de tubes fluorescents T5, ornent l’escalier monumental de la médiathèque, diffusant la lumière à 360° à travers le polycarbonate clair des luminaires tubulaires.

t © Chabanne & Partenaires. Photo Guillaume Guerin

Éclairage intérieur À l’intérieur, l’accent a été mis sur le confort visuel des visiteurs du lieu avec l’installation de plus de 300 encastrés Ector équipés de 3 tubes fluorescents T5 de 14 W : 254 luminaires dans les espaces publics et 58 encastrés compatibles avec une gestion d’éclairage DALI avec détection de présence et de luminosité dans les bureaux. L’escalier monumental est agrémenté, quant à lui, de luminaires Tinos suspendus dotés de tubes fluorescents T5 80 W, avec une température de couleur de 4 000 K que l’on retrouve dans l’ensemble du bâtiment, pour aider à la concentration de ses visiteurs et au confort visuel de ses employés.

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d’un impact environnemental limité. De plus, le bâtiment est pourvu d’une toiture végétalisée participant à la rétention des eaux pluviales et à l’isolation. Imposé par Spie Batignolles, le cahier des charges du bâtiment prévoyait des niveaux d’éclairement par zones, nécessitant un travail conjoint resserré avec les installateurs. Concernant la mise en lumière de l’extérieur du bâtiment, la société Trilux a fourni les projecteurs Lumena600 de 250 W aux iodures métalliques, IP65, qui éclairent les abords du bâtiment. Pour la façade et la proximité immédiate de la médiathèque, 70 encastrés de sol Altigo LED de 40 W, IP67, et de 1,20 m de long, diffusant une lumière d’un blanc chaud (3 000 K), ont été mis en œuvre. Par ailleurs, 48 projecteurs Lutera200 aux iodures métalliques d’une puissance de 70 W, IP65, ont été disposés le long de la façade, faisant ressortir et briller ce bâtiment au cœur du quartier du Mont-Mesly qui tend à prendre de la hauteur. La place de l’Abbaye est aujourd’hui un lieu de vie et de promenade de jour comme de nuit, agrémenté de bancs, de jardins et d’espaces verts.

© Chabanne & Partenaires. Photo Guillaume Guerin

Lumières Projets

Des encastrés fluorescents Ector procurent des niveaux d’éclairement adaptés aux activités : 500 lux dans les espaces de lecture et comptoirs, 350 lux dans les bureaux et 200 lux dans les rayonnages.

Lumières N°9 - décembre 2014 - 17


© Syndicat de l’éclairage

Lumières Chronique

Lionel Brunet, cadre dirigeant de l’industrie, a rejoint, en 2013, le Syndicat de l’éclairage qui regroupe une cinquantaine d’entreprises. Outre sa mission de défense des intérêts collectifs et individuels de ses membres, il a à cœur d’inscrire l’efficacité énergétique et son financement dans ses échanges avec les responsables politiques et de l’administration (ministères, ADEME, Plan Bâtiment Durable, etc.) dans le cadre de l’évolution législative et réglementaire de l’industrie de l’éclairage.

L’éclairage de demain ne sera pas smart, il sera « pay per lux » Lionel Brunet, délégué général du Syndicat de l’éclairage

Le constat du manque cruel de financement pour les opérations d’efficacité énergétique en direction du secteur public ou privé est partagé depuis longtemps. Pour dépasser ce statu quo, il existe des solutions déployées pour notre secteur à grande échelle, notamment celles utilisées outre-Manche.

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n an avant la tenue de la conférence Climat à Paris, l’ambition partagée de sobriété énergétique nécessite désormais d’être conjuguée avec les exigences de confort et de bien-être auxquelles personne, aujourd’hui, ne saurait se soustraire. L’éclairage possède indiscutablement cet atout : il dépasse cette apparente contradiction, grâce au développement des LED et systèmes de pilotage dédiés qui viennent pallier « intelligemment » le défaut d’éclairage naturel. Capable de satisfaire dès aujourd’hui aux objectifs écologique et énergétique pour 2050 (le « facteur 4 »), son avenir « radieux » fait l’unanimité. La remise du prix Nobel de physique aux inventeurs japonais de la LED bleue (pour l’éclairage) a définitivement rallié les derniers sceptiques. Pourtant, un frein subsiste dans le secteur professionnel, public et privé. Ne nous y trompons pas, le principal frein réside dans le financement de cet investissement. Bien sûr, personne ne conteste le retour sur investissement à moyen terme, d’autant que le secteur a l’avantage, sur beaucoup d’autres, d’être mesurable et mesuré. Pour le secteur public, la tension sur le montant futur de son investissement sera structurelle du fait du poids de la dette locale et nationale. Dans le secteur privé, les entreprises préfèrent concentrer leurs efforts d’investissements sur leurs outils de production ou de création de richesses. Existe-t-il une solution tierce ? Regardons les bonnes pratiques en Europe, et notamment en Grande-Bretagne qui possède deux institutions dédiées à l’investissement public : la Green Investment Bank et Salix, deux entités fondées sur des dotations en capital public. La première en possède 5 milliards d’euros. La seconde finance sous forme de prêts à taux zéro des opérations spécifiques de rénovation de l’éclairage. Les retours sur investissement pour les réalisations qui en bénéficient se mesurent : 5 ans pour les lieux de santé et 8 ans pour les lieux d’enseignement. Or, ces lieux représentent en France 80 % des m² appartenant au secteur public quand ce dernier possède la moitié du parc des bâtiments tertiaires. Aujourd’hui, plus de la moitié des fonds engagés en Grande-Bretagne a permis des milliers de projets de rénovation d’éclairage… le succès est certain. Une offre de type « pay per lux » permettrait, pour le secteur privé, de dépasser ses contraintes actuelles. Le paiement à l’usage offre en effet une plus grande compétitivité sans mobiliser leur capacité d’autofinancement. Les LED, grâce à la capacité de communication intégrée dans chaque luminaire, sont parfaitement adaptées à ce futur mode de consommation qui ne fait l’impasse ni sur la durée de vie, ni sur la qualité éclairagiste. Les produits proposés notamment par les fabricants adhérents au Syndicat de l’éclairage en témoignent. n

18 - Lumières N°9 - décembre 2014


Lumières Dossier

Éclairage urbain Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Maîtrise d’ouvrage : Agglomération du Grand Dijon Maîtrise d’œuvre : Egis rail - Alfred Peter Paysagiste Concepteur lumière : Jean-Yves Soëtinck, L’Acte Lumière Solution éclairage : Comatelec, Hess

Lumières N°9 - décembre 2014 - 19

© Jean-Yves Soëtinck – L’Acte Lumière

Place Darcy, Dijon


Guy GEOFFROY

Président de l’association Les Éco Maires Député-maire de Combs-la-Ville (77)

© DR

De la nécessité de rénover…

Quelles priorités les municipalités doivent-elles donner, selon vous, à leurs installations d’éclairage public ? L’éclairage public représente 40 à 50 % de la facture d’électricité des communes. Il semble évident, voire urgent, de rénover notre parc. Il faut savoir que les retours sur investissement sont de plus en plus courts et qu’une mise à niveau des installations peut conduire à réaliser jusqu’à 40 % d’économies. Mais d’autres exigences doivent être prises en compte, notamment la fiabilité de l’éclairage et la sécurité des habitants. La conjonction de ces trois facteurs se trouve au cœur de la stratégie des collectivités. Pourtant, de nombreuses communes n’hésitent pas à éteindre pour réduire la facture… Il semble que ce soit de moins en moins le cas pour deux raisons essentielles : d’une part, les riverains éprouvent un

“La rénovation

de l’éclairage public passe par un bon diagnostic. 20 - Lumières N°8 - octobre 2014

L’Association Les Eco Maires réunit depuis 1989 les maires et des élus impliqués et fédère des territoires qui se donnent pour mission de valoriser et de travailler davantage au service de la protection de l’environnement et du développement durable. Parmi ses objectifs : faire du développement durable dans une période de sobriété économique, accompagner son administration dans les besoins des habitants de demain, réussir la transition énergétique. Son président, Guy Geoffroy, commente les enjeux liés à l’éclairage public dans ce contexte.

sentiment d’insécurité lorsque tout est éteint, et, d’autre part, les économies ainsi obtenues ne reposent que sur les seules consommations, puisque l’abonnement reste le même. Certains maires peuvent être tentés d’éteindre au nom du développement durable et pour lutter contre la pollution lumineuse et préserver la biodiversité. Mais cela repousse encore le moment de renouveler le matériel et prolonge d’autant sa vétusté. Il peut être judicieux de proposer une extinction partielle, ou une baisse de puissance ou encore de faire appel à la gradation et la détection. Ces outils sont disponibles et permettent de répondre à la double exigence d’économiser et de lutter contre la montée du sentiment d’insécurité. Quels sont leviers qui selon vous peuvent inciter les communes à rénover l’éclairage public ? Il faut partir d’un bon diagnostic, d’un raisonnement en coût global et tenir compte de l’impact sur le développement durable. Les services techniques des villes ou bureaux d’études associés doivent tenir compte de chaque zone à éclairer, des flux, des saisons pour les durées d’allumage, des travaux à réaliser sur le câblage. Ces études sont déterminantes pour ajuster le diagnostic et donc la rénovation. Les contraintes budgétaires imposent aux municipalités de faire des choix et le calcul du retour sur investissement conditionne le mode opératoire qu’il faudra mettre

en œuvre. Si la LED suppose un investissement de départ plus important, elle apporte des réponses efficaces en termes de consommation, de possibilités de gestion et de durée de vie, mais ce n’est pas pour autant une solution universelle. Vous-même, à Combs-la-Ville, dont vous êtes le maire, vous avez entamé une vaste opération de rénovation ? Nous avons fait le constat, il y a une dizaine d’années, que notre éclairage datait de quarante ans et qu’il existait une grande dichotomie entre les quartiers anciens et les nouveaux. Aujourd’hui, nous avons rénové la moitié des installations d’éclairage public. Nous mettons en œuvre des mâts moins hauts, des puissances plus faibles, des luminaires capables de diriger la lumière et d’éviter le flux perdu vers le ciel, voire à l’intérieur des maisons. Nous faisons appel à une gestion plus fine et à la gradation. Une telle démarche suppose un bon diagnostic de départ afin d’ajuster au mieux la rénovation aux objectifs et de bénéficier d’un temps de retour sur investissement assez court. Avec l’arrêt de la mise sur le marché des ballons fluorescents, la rénovation du parc d’éclairage public va devenir urgente et l’utilisation de sources efficaces une nécessité. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud


Lumières Dossier

Maître d’ouvrage : Ville de Paris - Apur Concepteur Lumière : Agence On, Vincent Thiesson Architecte : AEI Bureau d’études structure (mandataire) : MAP3 Électricité : Ceitech Mâts : Palino de Technilum

Paris, Les Berges de Seine. Devant le musée d’Orsay, dans le cadre de la piétonisation des quais de Seine, des emmarchements relient quais hauts et bas et offrent aux passants un point de vue exceptionnel sur le paysage urbain.

© Doc. Technilum - DR

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Éclairer juste… ou Juste éclairer ? Qu’on se le dise, ou qu’on se le cache, l’éclairage public en France fait polémique. « Il faut éteindre ! », clament les uns. « Il faut rénover ! », revendiquent les autres. Un parc vétuste, des sources énergivores, l’effet « rassurant » de l’éclairage public, des lampes, luminaires et systèmes de gestion performants, une prise de conscience générale pour réduire les gaz à effet de serre. Tous les ingrédients sont réunis pour motiver cette rénovation qui avance pourtant à un rythme de tortue. Certes, « rien ne sert de courir, il faut partir à point », encore faut-il partir, point.

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epuis 20 ans, la France doit renouveler 30 % du parc d’éclairage public. Les années ont vu de nouvelles sources arriver, des luminaires intelligents venir à l’aide, des systèmes de gestion efficaces se déployer, mais les 30 % arrogants persistent. Les freins : des budgets à la baisse, la Crise en majuscule, des LED venues d’ailleurs qui ont fait peur. Aujourd’hui, il s’agit de faire vite. Bientôt, les bons vieux « ballons fluorescents » ou plutôt les lampes à vapeur de mercure ne seront plus mises sur le marché européen, et, à moins de faire des stocks, il faudra bien opter tôt au tard pour les nouvelles

technologies, ou tout au moins pour des sources plus efficaces. Et à propos de disparition, rappelons ce que dit le Règlement (CE) n° 245/2009 de la Commission du 18 mars 2009 qui met en œuvre la directive 2005/32/CE du Parlement européen et du Conseil, et qui interdira la mise sur le marché européen des lampes à vapeur de mercure en avril 2015. En six ans, les communes ont eu le temps de se préparer à cette échéance, mais le constat, fait par le Syndicat de l’éclairage, à l’occasion du salon des Maires qui s’est déroulé en novembre 2014, montre que la plupart des communes ne sont pas encore prêtes. lll

“Interdiction de

première mise sur le marché ne veut pas dire dépose immédiate de tous les luminaires “BF” Lumières N°9 - décembre 2014 - 21


Lumières Dossier Réalisation

Place Darcy, Dijon

éclat et une prestance importante de jour en reflétant l’environnement (pierres, végétation, ciel) et qui crée la nuit un jeu complexe de reflets/contre-jour. Les luminaires sont disposés sur des mâts à 12 m de hauteur sur tout le parvis. La place baigne ainsi dans une ambiance chaleureuse réalisée grâce à des LED d’une température de couleur de 3 000 K. « Nous avons complété cet éclairage, précise Jean-Yves Soëtinck, par l’usage d’un très léger fond coloré bleu, réparti sur l’ensemble de l’espace depuis les façades environnantes. » Pour réaliser cet effet, le concepteur lumière a utilisé des projecteurs Hess à réflecteur isotrope, équipés de lampes aux iodures métalliques bleues de 70 W, positionnés sur les façades d’immeubles, créant une vision crépusculaire sur la place, qui semble en permanence baignée dans une lumière apaisante et confortable entre « chien et loup ».

© Jean-Yves Soëtinck, L’Acte lumière

© Jean-Yves Soëtinck, L’Acte lumière

S’appuyant sur les trames urbaines et historiques fortes de la place majeure du centre-ville, le paysagiste Alfred Peter a écrit un espace chaleureux dans un esprit résolument contemporain par l’usage des pots surdimensionnés et semi-enterrés. Dans une même volonté de retrouver dans l’espace public des éléments propres à des espaces intérieurs et personnels, Alfred Peter, paysagiste, a décliné une implantation reprenant ces trames visuelles : l’ouverture depuis la porte Guillaume vers le parc Darcy, en implantant un candélabre très stylisé, dans un esprit de « candélabre à abat-jour ». « Pour amplifier cet effet d’appropriation, il était important que le projet et son mobilier raconte une histoire afin de rentrer naturellement dans le quotidien de la place », explique Alfred Peter. Le travail sur l’abat-jour s’appuie sur l’appareil Boréal créé par Laurent Fachard pour Comatelec. Jean-Yves Soëtinck, concepteur lumière, L’Acte lumière, s’est inspiré des compositions géométriques des tuiles vernissées bourguignonnes pour modifier le masque. Il l’a décliné dans un Inox poli-brillant qui lui donne un

© Jean-Yves Soëtinck, L’Acte lumière

Maîtrise d’ouvrage : Agglomération du Grand Dijon Maîtrise d’œuvre : Egis rail - Alfred Peter, paysagiste Concepteur lumière : Jean-Yves Soëtinck, L’Acte Lumière Solution éclairage : Comatelec, Hess

22 - Lumières N°9 - décembre 2014

lll « Le secteur de l’éclairage, qui connaît une profonde mutation, est l’un des enjeux majeurs du mandat actuel de nos élus, déclare le Syndicat de l’éclairage. Un parc d’éclairage public français vieux de plus de trente ans, une facture électrique grandissante avec des installations énergivores qui peuvent représenter jusqu’à près de 50 % de la facture de la commune, le stress à l’approche d’avril 2015, date à laquelle certains imaginent – à tort – être obligés de remplacer leurs vieux luminaires à lampes vapeur de mercure, l’arrivée en masse de luminaires LED et d’automatismes de commande, qui bousculent les habitudes de prescription et d’installation, constituent autant de bouleversements. Certains mettent alors en place des solutions cachemisère en éteignant l’éclairage des communes. Pourtant, chaque jour compte et ne rien faire coûte aussi de l’argent, inutilement. » Nicolas Hulot s’est exprimé dans le même sens le 25 novembre lors de son intervention à la première séance plénière du Congrès des maires, consacrée à l’environnement et au climat. Il a invité « toutes les villes de France à convertir leur éclairage public aux LED et aux détecteurs de présence », ajoutant que « ce pourrait être leur contribution supplémentaire en vue de la Conférence climat » qui se tiendra à Paris à la fin de l’année 2015.

Raisonner en coût global, une notion qui fait son chemin Les fabricants s’accordent sur un point : le marché de l’éclairage public a connu une baisse qui tutoie les 20 % en 2014. Première explication, période post-électorale ; deuxième raison, la crise qui s’installe et enfin des restrictions budgétaires dont l’éclairage public est la première victime. Parce que, dans un premier temps, certaines LED issues de fabrications diverses et variées ont ralenti la progression de cette technologie révolutionnaire, les municipalités ont freiné leur engouement, préférant conserver les installations obsolètes et énergivores et éteindre « pour faire des économies ». Pour Christophe Bresson, directeur marketing et de la communication, Philips Lighting France, « le passage à la LED représente un investissement que certaines communes ne sont pas encore prêtes à faire. Pourtant, si on remplaçait toutes les boules, souvent équipées de ballons fluorescents, par des luminaires à LED, les bénéfices seraient énormes tant en termes de réduction de puissance installée, que de consommations et surtout de coût de maintenance. Notons cependant qu’en même temps que des produits de qualité se déploient, une prise de conscience s’accroît et un changement d’habitudes s’opère ».


Lumières Dossier De plus, la LED permet de faire appel à des systèmes de gestion qui offrent la possibilité d’utiliser la gradation ou la détection, d’installer moins de luminaires et surtout d’améliorer la qualité de l’éclairage, encore faut-il raisonner en coût global. Des freins qui tendent à disparaître aussi, selon Vincent Carru, président d’Eclatec : « La normalisation n’a pas suivi le même rythme de développement que les LED, et les municipalités restent méfiantes face à une technologie qui progresse très vite. Cependant, en même temps que les produits ont gagné 30 % en efficacité tous les deux ans, les prix ont baissé quasiment dans les mêmes proportions. Les solutions LED ont fait leurs preuves, les hésitations sont moins fréquentes et le basculement est inévitable. » En ce qui concerne les installations neuves, il semble que le pas est franchi, comme l’explique Jacky Boileau, chef de marché éclairage extérieur Thorn, Groupe Zumtobel : « Il est indéniable que la migration vers les

LED s’accélère, en particulier dans le neuf. Les municipalités souhaitent dynamiser les quartiers de centre-ville avec un éclairage de qualité qui permet de générer des économies d’énergie. » Les études de cas présentées dans ce dossier le démontrent, notamment l’exemple de la commune d’Acigné (voir ci-dessous), ville d’à peine plus de 6 000 habitants, qui n’hésite pas, depuis quelques années, à équiper toutes ces nouvelles installations d’appareils à LED, tout en gardant encore des périodes d’extinction au cœur de la nuit. Éteindre : une vraie fausse bonne idée ? Certaines communes préconisent d’éteindre un foyer sur deux ou même sur trois ; cette solution a l’inconvénient d’entraîner une mauvaise uniformité d’éclairement et de luminance. De plus, il s’avère délicat de choisir les voies pour réaliser une extinction partielle et pour en déterminer la durée qui précède en soirée l’extinction totale de nuit des petites communes.

La durée d’allumage permanent annuelle est estimée à environ 4 170 heures, durée très variable d’une commune à une autre, car la plupart des villages et des petites villes sont éteints de 23 h à 6 h, ce qui représente 2 555 heures en moins par an, soit 1 615 heures d’allumage annuel. De plus, si l’on éteint un point lumineux sur deux sur toutes les voies de ces communes de 20 h à 23 h, ce qui représente en un an 548 heures en moins, la durée d’allumage de tous les points lumineux est de 1 067 heures par an, les économies obtenues dans ce cas ne sont pas significatives, d’autant que le prix de l’abonnement reste le même. En réalité, ce type d’extinction se pratique de moins en moins à cause des réseaux aériens qui ne sont plus conçus pour réaliser ce type de branchement. En revanche, une extinction au cœur de la nuit et dans des zones peu fréquentées peut être envisagée, à condition qu’elle fasse l’objet d’une étude appropriée (voir « Entretien Roger Narboni », p. 12 et 13). lll

Réalisation

Acigné, Ille-et-Vilaine

© Thorn

Acigné, ville de plus de 6 000 habitants, s’est engagée depuis longtemps à réduire les consommations énergétiques, avec notamment la signature de la convention des maires, la charte d’aménagement durable, la construction de logements à haute qualité environnementale et de bâtiments basse consommation, sa participation à la campagne « Je change, ça change tout » dans le cadre du plan Climat Énergie. Dans ce contexte, la

pour les voies piétonnes », explique Stéphane Sorre, technicien Thorn, en charge des projets. L’opération s’est poursuivie avec la rénovation du centre-ville avec l’installation de luminaires Avenue F dotés de réflecteurs symétriques et asymétriques ainsi que des appareils Styled disposés autour de la mairie. En version bipuissance « BP850 », ces derniers permettent de réduire la puissance de toutes les LED de 50 % pendant 8 heures. Le système calcule le milieu de la nuit et baisse l’intensité 3 heures avant progressivement jusqu’à 50 % puis remonte le niveau à 100 % 5 heures après.

© Thorn

municipalité a décidé de mettre en œuvre des éclairages 100 % LED, qu’il s’agisse d’installations neuves ou de rénovation avec un double objectif : améliorer la qualité de l’éclairage public, en particulier l’uniformité, et réduire les consommations. Les premiers travaux ont concerné un lotissement comprenant une allée piétonne et une voie secondaire, où quelques luminaires Clan LED ont été testés. « Satisfaite du résultat, la municipalité a équipé plusieurs lotissements avec des luminaires Oxane pour les voies primaires, Clan pour les secondaires et Plurio

Maîtrise d’ouvrage : Ville d’Acigné Solutions éclairage : Thorn

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Lumières Dossier t Maîtrise d’ouvrage : Communauté

urbaine de Lyon

Maîtrise d’œuvre : architectes Martin

© Philips. Photo Xavier Boymond

Coevoet, Agence Arter et Tadashi Kawamata Solution éclairage : Philips Lighting

t © Eclatec

Centre commercial Atoll, Beaucouzé. Créé par Jean-Michel Wilmotte pour Eclatec, Aloa apporte au cœur des villes une bienveillance végétale avec sa transparente légèreté qui tire son inspiration des plantes tropicales aux corolles largement déployées.

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Si l’extinction de l’éclairage public fait autant polémique, c’est sans doute qu’elle touche au sentiment d’insécurité que nous éprouvons tous la nuit. Même si la corrélation entre éclairage et taux de criminalité n’est pas vraiment démontrée, en revanche le lien entre éclairage et sentiment d’insécurité existe.

Le Syndicat de l’éclairage ajoute que « cette enquête s’inscrit dans le prolongement des constats formulés par l’enquête Harris Interactive commandée et publiée pour SPIE en mars 2014, qui révélait que l’éclairage public est, pour les Français, un élément central contribuant à leur sécurité ». Pour Alain Chardigny, PDG de Selux, « c’est un fait avéré, la lumière est une composante pluridisciplinaire d’une ville : outre le sentiment de sécurité qu’il procure, l’éclairage constitue un vecteur électoral, de confort, et de plus en plus un attrait touristique ». Lumière et matériel : une signature esthétique La lumière peut représenter un formidable atout pour les villes, du petit village à la grande métropole, en passant par les villes moyennes, les concepteurs lumière le savent bien : la lumière contribue à créer une identité propre à la municipalité. En dehors des mises en lumière du patrimoine, que nous ne traitons pas ici, les matériels d’éclairage deviennent de plus en plus souvent un moyen d’assurer l’identification de la ville. (1) Enquête de satisfaction réalisée par HEC Junior Conseil, en janvier 2014, pour le Syndicat de l’éclairage. Sur la base des réponses de 300 personnes interrogées, l’enquête quantitative a été privilégiée avec une méthode de tris à plat puis de tris croisés. Pour connaître l’ensemble des résultats de cette enquête : www.syndicat-eclairage.com.

Maîtrise d’ouvrage : La Ciotat MPM Maître d’œuvre : Enveo Ingénierie Pour la mise en valeur du front de mer et des voiries de La Ciotat, Aubrilam a sélectionné une teinte spécifique pour le mât bois Dôme-Dôme. 24 - Lumières N°9 - décembre 2014

© Xavier Boymond

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Éviter le sentiment d’insécurité Chaque année, au moment du passage à l’heure d’hiver, la Sécurité routière publie un avertissement intitulé « Heure d’hiver, piétons, attention ! ». Selon l’Observatoire interministériel de la sécurité routière (ONISR), le sur-risque, lié au passage à l’heure d’hiver et à la faible luminosité qui caractérise la période de novembre à janvier, engendre une vingtaine de personnes tuées supplémentaires par mois. Ainsi, entre novembre 2012 et janvier

2013, 162 piétons sont décédés, soit, en trois mois, 34,1 % de la mortalité routière « piétonne » annuelle. Le communiqué précise : « Aux abords et au centre des villes, aux heures critiques, l’éclairage des véhicules et des lampadaires ne suffit pas toujours à bien voir les piétons qui traversent. À pied, préférez des vêtements clairs, ou, mieux encore, assortis de bandes rétroréfléchissantes... » Sur le même sujet, le Syndicat de l’éclairage a publié les résultats d’une enquête de satisfaction(1) réalisée auprès de 300 Français dont il ressort qu’il existe « une corrélation évidente entre l’éclairage public et le sentiment de sécurité pour les usagers ». En effet, 94 % des sondés pensent que l’éclairage est un facteur de sécurité la nuit, dans les agglomérations et particulièrement à l’heure d’hiver. 78 % estiment que les déplacements de nuit sans éclairage public sont plus stressants et plus fatigants. 73 % font également un lien entre l’absence d’éclairage public et le risque d’accidents. Enfin, plus de 80 % pensent que la route est plus dangereuse lorsqu’il est décidé d’éteindre l’éclairage de celle-ci. Cette extinction provoque alors de l’inquiétude et surprend ses usagers par sa nouvelle dangerosité.

Lyon, Rive de Saône. La Communauté urbaine de Lyon a engagé un grand projet de reconquête des rives de la Saône dans toute sa traversée du Grand Lyon, de la pointe du Confluent aux limites nord de l’agglomération. Intitulé River Movie, le projet conçu avec Jérôme Sans entend faire de la Saône un espace d’audaces, de liberté et d’expérimentations, un récit sensible qui s’écrit au fil de l’eau et offre au visiteur l’occasion de vivre des expériences artistiques uniques, comme autant d’étapes sur son parcours.


Lumières Dossier

Faire rimer dynamique avec économique Après la « mode » du sur-éclairage est venue la période du sous-éclairage. Alain Chardigny, PDG de Selux, en convient : « Ce passage du tout ou rien a conduit à une réflexion sur le rôle de l’éclairage urbain, en particulier avec des systèmes de gestion que nous avons pu développer dès que les performances des LED ont atteint une certaine maturité. » En effet, intégrés ou non aux luminaires, ces dispositifs permettent de faire varier la température de couleur, l’intensité, la couleur, et de bénéficier d’un éclairage modulable, adapté aux flux des voies. Chez Philips, par exemple, LumiMotion est un système d’éclairage intelligent basé sur des capteurs de mouvement et applicable aux parcs et quartiers résidentiels. Il détecte l’endroit exact qui nécessite un éclairage lumineux tard le soir/tôt le matin. En l’absence d’activité dans une zone déterminée, l’éclairage s’atténue jusqu’à 10 %. En revanche, le moindre mouvement rétablit immédiatement l’intensité d’éclairage maximale. « La plupart des villes, qui ont installé ces dispositifs LumiMotion pilotes dans les rues, les parcs et autres espaces publics, enregistrent des économies d’énergie supérieures à 75 % », explique Christophe lll suite page 27 Bresson.

Réalisation

Port de plaisance de la MKB à Balatonfüred Fondée en 1950 la MKB est devenue aujourd’hui l’un des groupes bancaires hongrois les plus importants, propriétaire du MKB Sailing Club à Balatonfüred sur les rives du lac Balaton. Le port MKB comprend 30 à 35 bateaux, des courts de tennis, un bowling, un mini-golf, un terrain de pétanque, ainsi que sa propre plage et un club house. Réservé aux employés de la MKB jusqu’en 2013, le site est désormais ouvert au public. L’objectif de la MKB était de trouver une solution éco-énergétique d’éclairage extérieur pour son port, capable de se fondre parfaitement dans son environnement spectaculaire, avec, en particulier, des luminaires décoratifs et des mâts de couleur blanche. « Nous recherchions un système qui soit à la fois de haute qualité et peu énergivore, et qui s’harmonise avec le paysage de notre port, explique László Rudolf, Facility Manager du MKB Club Hôtel. De plus, la solution devait permettre de contrôler et de diriger l’éclairage là où il faut quand il faut, sans générer de lumière intrusive. » C’est ainsi que furent choisis les luminaires Okapi de GE Lighting qui offrent un équilibre fonctionnel/décoratif pour l’éclairage des rues, des parcs et des allées, jusqu’à 6 m de haut, tandis que le LED Area Lighter permet le contrôle de l’éclairage pour des grands espaces tels que parkings et les ports. Travaillant en étroite collaboration avec Lumino-tech, GE Lighting a livré un projet d’éclairage sur mesure.

© GE LIGHTING

Maîtrise d’ouvrage : MKB Solution éclairage : GE Lighting

Au total, 65 Okapi LED avec deux types d’optiques (étroites et larges) ont été installés le long des voies et 32 LED Area Lighters ont été placés sur les courts de tennis et le long du port, fournissant une bonne uniformité, une meilleure répartition verticale de la lumière, une réduction de l’éblouissement. Une faible consommation d’énergie combinée à une durée de vie de 10-12 ans permet des coûts d’exploitation réduits et d’économiser 45 % d’énergie avec un retour sur investissement de 4,3 ans.

© GE LIGHTING

Ainsi, les fabricants adaptent, voire fabriquent des luminaires à la demande des designers et concepteurs lumière qui euxmêmes répondent à la demande des élus comme le montre l’exemple de la place Darcy à Dijon (voir page 23) avec le Boréal créé par Laurent Fachard, et modifié par Jean-Yves Soëtinck. Les luminaires ne sont pas les seuls à faire l’objet de toutes les attentions. Le mât se décline dans plusieurs matériaux, différentes couleurs, ose des courbes, renferme l’électronique, et s’émancipe des « poteaux » figés dans un garde-à-vous austère. À l’instar de la gamme Ceramic (voir « l’enquête produits » qui suit ce dossier) créée par Marc Aurel pour Technilum ou encore Aubrilam qui propose un nuancier complet pour ses gammes bois. Tout comme Valmont qui a conçu une gamme d’objets décoratifs et/ou fonctionnels pensés pour s’intégrer aux mâts existants ou neufs et permettre ainsi la qualification des espaces publics ou privés. Pour le fabricant de mâts, « aujourd’hui le support d’éclairage ne doit plus être considéré comme un mobilier ou comme un équipement, mais comme un élément de projet, lié à une typologie d’éclairage et à une morphologie urbaine. Il doit dorénavant jouer un rôle diurne et nocturne, créer des ambiances lumineuses, offrir des services aux citadins et interagir avec son environnement ».

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Lumières Dossier Projet

Quai Franklin et place Saint-Sauveur à Auray

Optimiser l’éclairage public et la mise en valeur du patrimoine Afin d’éviter l’impact d’un type d’éclairage sur l’autre, une attention particulière a été apportée au choix du matériel et à son implantation. Ainsi, l’éclairage

des façades est assuré par des lanternes de style quatre faces installées sur crosse et équipées de lampes aux iodures métalliques 100 W (2 800 K) tandis que l’éclairage du sol est procuré par des projecteurs à optique asymétrique 60° équipés de lampes aux iodures métalliques 70 W et 100 W (4 200 K) et fixés soit sur des mâts en bois de 9 m de haut (design spécial), soit sur façade. Pour la mise en lumière du patrimoine, ce sont principalement des sources à LED qui ont été choisies avec des températures de couleur et des optiques adaptées aux éléments architecturaux : - des projecteurs à optique elliptique 60 W sur mât éclairent

© Wonderfulight

Perception mémorielle Le projet d’éclairage permet de donner de la profondeur visuelle aux quais avec des nuances allant du blanc chaud (2 800 K) au bleu pâle au fur et à mesure que l’on s’éloigne des façades vers les éléments portuaires. Sur les bords des quais, l’histoire du site (construit au XVIIe siècle) est évoquée par la projection au sol de l’ombre de navires anciens ayant accosté à Auray. « Nous voulions aussi, précise Anne Bureau, rendre perceptible la mémoire des lieux.

C’est pour cette raison que le long du quai, sur la zone la moins éclairée du sol, sont projetées les silhouettes des bateaux qui ont participé à l’activité des quais pendant plusieurs siècles : barques, lougres, dundees, bricks, goélettes, bateaux à vapeur. » Sur le quai, le projet d’éclairage respecte la demande de la maîtrise d’ouvrage d’un éclairement moyen maintenu de 20 lux.

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Avant rénovation.

les façades des restaurants d’une lumière chaude (3 000 K) ; - des projecteurs 60 W d’un blanc bleuté sur mât éclairent les cales de descente des bateaux, tandis que des projecteurs 100 W à optique intensive 8° sur mât diffusent une lumière bleu pâle sur le pont. L’évocation de l’histoire portuaire a été réalisée à l’aide de projecteurs à gobos équipés de lampes aux iodures métalliques de 150 W (4 200 K). En tout, 66 points lumineux ont été installés pour une consommation globale de 6,21 kWh (4 kWh pour l’éclairage public et la mise en lumière de 2,2 kWh), ce qui représente une consommation annuelle d’environ 13 kW.

© Jean-Marc Charles

Situés dans le quartier de SaintGoustan à Auray (Morbihan), le quai Franklin et la place SaintSauveur ont subi une complète rénovation qui comprend la mise en lumière des deux sites. « Nous avions constaté, explique Anne Bureau, concepteur lumière, agence Wonderfulight, que l’éclairage précédent rendait impossible de nuit la lecture du site et de ses différents plans. Notre projet s’appuie sur la réorganisation de l’éclairage public et de la mise en lumière des façades, du sol de la place et des quais, des cales de mise à l’eau, grâce à la progression des tonalités de lumière utilisées. »

Jean-Marc Charles ©©Jean-Christophe Tardivon

Maîtrise d’ouvrage : Mairie d’Auray Maîtrise d’œuvre : Dominique Lizerand, architecte du patrimoine – Anne Bureau, concepteur lumière, Wonderfulight – Viamap, bureau d’études Matériel d’éclairage : Aubrilam, Comatelec, Philips, Sill, We-ef Installateur : Ineo Réseaux Ouest (mandaté par le SDEM)

Après rénovation.


Lumières Dossier suite de la page 25

© Antoine Monié

Eclatec, de son côté, a développé des brevets de systèmes associant détecteur de présence et calculateur d’abaissement. La détection permet de repasser à pleine puissance pendant un temps donné, y compris pendant les plages d’abaissement. Les plages et niveaux d’abaissement sont préprogrammés en usine à l’aide d’un ordinateur. Citéos, la marque Lumière et Équipements urbains de Vinci Énergies, regroupe 70 entreprises intervenant en conception, réalisation, maintenance et gestion globale des installations, et gère 650 000 points lumineux pour environ 115 communes. Xavier Albouy, son directeur, est formel : « Pour maintenir les performances d’une installation d’éclairage public, il est primordial d’avoir une vision globale du parc et de mettre en place des systèmes automatiques de gestion. Nous disposons d’outils intelligents pour ce faire, il ne devrait plus subsister de frein aux rénovations en éclairage public. »

t Dans le cadre de son contrat avec la ville de Chartres, Citéos a rénové 58 % des luminaires vétustes et adapté l’éclairage aux usages et aux quartiers avec l’installation d’un système de supervision et de télégestion au point lumineux.

Bibliographie

Documents de référence en éclairage public ADEME/Syndicat de l’éclairage – Éclairer juste. 2010 Afnor - Normes de la série NF EN 13201 - 2005 (en cours de révision, homologation française prévue en 2015). - NF C 17-200. Installations d’éclairage extérieur. Règles. 2007. - Norme NF C 15-100. Installations électriques à basse tension. Version compilée 2010.

- Norme XP X 90-013. Nuisances lumineuses extérieures. Méthodes de calcul et de contrôle. 2011. - Normes NF EN 40. Candélabres d’éclairage public. 1992-2014. AFE Guide d’utilisation de la norme NF EN 13201. 2007. Cerema - Schéma directeur d’éclairage routier. 2013. - Éclairage public sur le réseau routier national – Utilisation de la norme NF EN 13201. 2008.

Éclairage à LED, panneaux d’information connectés, télédétection de présence… les Français plébiscitent un éclairage et des équipements intelligents en ville. À l’occasion du Salon des Maires et des Collectivités Locales, Citeos, a révélé les résultats de son étude, menée avec l’Ifop, sur le rapport des Français à l’éclairage et aux équipements urbains. En effet, 92 % des Français s’inscrivent pour les LED et luminaires à détection de présence. Ce consensus reflète une prise de conscience partagée, qui associe équipements intelligents dans la ville, services et économies d’énergie. En effet, les deux mesures préconisées par les Français pour baisser le budget éclairage des communes sont, dans l’ordre, la modernisation de l’éclairage urbain pour le remplacer par des équipements qui consomment moins d’énergie (40 % des citations), puis l’adaptation de l’éclairage en fonction des heures et de l’affluence en ville (28 %),

- Répertoire des textes officiels et des normes en éclairage public (2003). Journal officiel de l’Union européenne Règlement (CE) n° 245/2009 de la commission du 18 mars 2009. Setra Note 132. Éclairage du réseau des routes nationales – Recommandations pour le contrôle de la stabilité des ouvrages d’éclairage public par un essai de charge statique. 2011.

loin devant l’option d’éteindre complètement l’éclairage public après une certaine heure (12 %). « L’éclairage public est un poste de dépense important pour les mairies. Il représente en moyenne plus de 40% des dépenses d’électricité. Pour réduire la consommation d’énergie et la pollution lumineuse dans les rues, tout en répondant aux impératifs de confort et de sécurité des citoyens, Citeos met à la disposition des maires un ensemble de techniques et de services qui participent à rendre la ville plus belle, plus durable et plus efficace. L’éclairage à la demande ou encore la télédétection sont de plus en plus prisés et la tendance “smart lighting” s’accentue, dans une logique d’innovation durable », a déclaré Xavier Albouy. Cette note d’optimisme semble confirmer l’amorce d’une prise de conscience générale qui, avec les événements à venir, l’Année internationale de la lumière, la conférence Climat de Paris 2015 (COP21), devraient mettre l’éclairage et ses performances au premier plan des débats. n

t © Xavier Boymond

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Maître d’ouvrage : Mairie de Rivedoux. Maître d’ouvrage délégué et conception éclairage : SDEER 17. Maître d’œuvre (architecte) : Impact Urbanisme. Entreprise : Citeos La Rochelle. Solution éclairage : Sélux. La place principale est ainsi éclairée de manière douce et uniforme au moyen de bouquets de luminaires Olivio sur mâts Spiral disséminés en périphérie. Lumières N°9 - décembre 2014 - 27


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Enquête produits

Luminaires et mâts : une nouvelle identité des villes Apporter confort, sécurité, mais aussi habiller places, rues et parcs, les luminaires d’éclairage public allient efficacité énergétique et design dans des gammes qui se déclinent en appliques, bornes et sur mâts. En bois, aluminium, acier, voire céramique, les mâts se courbent et se transforment jusqu’à devenir de véritables sculptures techniques à l’esthétique intemporelle pour mieux s’intégrer dans le paysage urbain.

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ous les luminaires doivent être conformes à la norme IEC 60 598-1 « Luminaires – Exigences générales et essais » (classification, marquage, construction mécanique et électrique). La huitième édition, parue en mai 2014 (pas encore une norme EN, mais disponible sur le site de l’Afnor), inclut des changements techniques significatifs par rapport à l’édition précédente et comprend, entre autres, des exigences photobiologiques étendues (risque rétinien) et plus précises concernant l’isolation entre la partie active des circuits et les parties conductrices accessibles.

9 D5623 de LEC Et si l’on entrait dans la 4e dimension ? Vincent Carru, président d’Eclatec, le rappelle : « les développements de nouveaux produits s’effectuent essentiellement en technologie LED. L’offre se diversifie avec une matrice en 3 dimensions : vocation décorative/fonctionnelle, multi-applications (produits qui se déclinent en plusieurs modèles) et facilité de maintenance ». Les gammes Stanza LED, Keo et Tweet B entrent, quant à elles, dans une 4e dimension avec trois tailles de luminaires, associées à des flux croissants. Modularité également chez Trilux qui propose Cuvia LED 1 à répartition asy-

A Cuvia de Trilux

métrique, comprenant de nombreuses variantes de flux lumineux (de 800 lm à 3 200 lm) avec une efficacité lumineuse de 80 lm/W pour une température de couleur de 4 000 K. Cuvia est destiné à l’éclairage des rues, allées piétonnes, places, parkings... Thomas de Bueger, directeur commercial chez GE Lighting, se félicite aujourd’hui « de pouvoir proposer, grâce à l’évolution des LED, des luminaires à haute performance énergétique et un grand choix de flux et de températures de couleur. Navona, par exemple, offre jusqu’à 80 lm/W à 3 000 K et jusqu’à 104 lm/W à 4 000 K ». Autre nouveauté, Spinella 3, destiné aux zones résidentielles, comprend plusieurs versions en termes de flux (de 8 000 lm à 21 500 lm et de 2 000 lm à 8 000 lm) en trois températures de couleur pour des efficacités lumineuses de plus de 100 lm/W. Discrets de jour, dynamiques la nuit L’apparence d’une ville est amenée à évoluer au fur et à mesure de la mise en place de nouveaux projets d’aménagement et de modernisation. Fort de ce constat, Philips a développé CitySphere 4, un luminaire LED conçu pour créer une ambiance confortable et plaisante. Discret pendant la journée, il donne vie aux espaces urbains la nuit grâce à sa bague de couleur. CitySphere propose deux versions de flux lu-

B Tweet d’Eclatec

mineux (GreenLine : 1 218 à 5 810 lm - EconomyLine : 1 950 à 9 960 lm) et 5 Varedo de Hess deux températures de couleur, 3 000 et 4 000 K. Hess a marqué son retour en France lors du Salon des Maires qui a été l’occasion de présenter, parmi les nouveautés, la ligne Vadero 5 signée du designer français Jean-Marc Schneider. Un langage des formes, un effet haptique et une qualité de traitement constituent autant d’éléments spécifiques de cette nouvelle famille. Plus récemment, Hess a lancé Dalvik doté d’une tête de forme plate et rectangulaire, en fonte d’aluminium, qui peut être équipée de 1 à 3 modules Levo Q de Hess de 34 W avec deux optiques au choix : à symétrie de révolution ou asymétrique. Performance In Lighting, de son côté, propose Spillo 6, une nouvelle série de luminaires LED de 11 W à 45 W en 4 000 K (et 3 000 K sur demande) pour l’éclairage des parcs publics et privés, jardins, voies, zones piétonnes et cyclables. Simplicité et efficacité Dédiée à l’éclairage routier, Oxane 7 est dotée du système optique Thorn R-PEC, couvrant les applications jusqu’à la classe d’éclairage ME1 et propose en option une réduction de puissance autonome de série

C Spinella de GE Lighting

D CitySphere de Philips Lighting

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et télégestion, pour une consommation d’énergie maîtrisée. Mads Odgaard signe, pour Louis Poulsen, Mo500 8, luminaire en forme de cône dont la partie inférieure se compose d’une section acrylique opalisée qui émet une lumière douce depuis le réflecteur. Deux répartitions lumineuses : symétrique double, utilisée en suspension sur un support câble, au-dessus de la route, permettant d’éclairer toute la largeur de la chaussée, et une répartition asymétrique. Jean-Pierre Valancogne, directeur général de LEC, est un pionnier en matière de LED. Dès 1977, il choisit les LED pour créer des équipements de signalisation lumineuse. « Nous faisons du sur mesure : toutes nos gammes sont adaptables aux attentes des concepteurs lumière ou des maîtres d’ouvrage ». Les produits ont évolué du simple balisage à un éclairage efficace et économe en énergie : des projecteurs de façade aux immergeables, en passant par les barreaux LED, les encastrés de sol jusqu’aux mains courantes 9 qui se déclinent avec un grand choix d’optiques, d’inter‑distances des projecteurs, de longueurs des lisses, d’inclinaison des faisceaux. À un design circulaire élancé, Yoa , signé Michel Tortel pour Comatelec, allie la dernière génération du moteur photométrique LensoFlex®2 qui repose sur le principe de l’addition des distributions photométriques : c’est la combinaison du nombre de LED et du courant d’alimentation qui détermine le niveau d’intensité de la distribution photométrique. Mâts, colonnes, candélabres : plus que des supports… Chez Technilum, le raffinement et l’innovation se marient au sein de la nouvelle gamme Ceramic . « Fruit de notre première collaboration avec Marc Aurel, designer, cette collection constitue une innovation majeure, tant technique qu’esthétique, associant les matériaux les plus

F Spillo de PIL

 Ceramic de Technilum nobles et les plus avant-gardistes. L’utilisation de céramique pour l’habillage des éléments lumineux répond aussi bien à des critères techniques exigeants qu’à la recherche de nouvelles voies esthétiques », commente Agnès Julian, PDG de Technilum. La noblesse du bois lamellé-collé, spécifique à Aubrilam, se retrouve dans le dernier-né du fabricant brivadois, Natty , composé de 3 modèles de bornes LED de 1,07 m et d’une colonne de 4 m. « Aujourd’hui, les mâts sont devenus plus que des supports de luminaires, explique David Madéore, directeur commercial. Les luminaires sont devenus plus compacts, la section et la hauteur des mâts se sont réduites, nous permettant d’optimiser la conception de nos produits en intégrant notamment des dispositifs de gestion en pied de mât. » Pour rompre avec les alignements conventionnels monotones, Petitjean lance Argia, design Daniel Coulet, proposé avec son luminaire. Le mât rond conique incliné et cintré en « S » avec crosse et enjoliveur de pied de mât, est disponible en 3 configurations : simple, double symétrique et asymétrique. Le fabricant propose

par ailleurs toute une série de visuels rétroéclairés pour habiller les mâts traditionnels et communiquer à chaque événement. Valmont vient de développer Hybridation urbaine avec sa gamme Jalousie créée par Antoine Golinvaux. « Il s’agit d’un support monolithique sculptural, qui offre la possibilité de personnaliser son graphisme pour répondre à l’architecture locale. Deux options de mise en lumière nocturne révèlent  Argia le travail de de Petitjean graphisme. Un rétro-éclairage de la colonne renforce de nuit la perception par contraste des motifs de cette verticale », précise Christian Beuvignon, PDG. À l’automne dernier, Valmont a lancé la production des 272 colonnes lumineuses destinées à jalonner les autoroutes d’accès du nouvel aéroport international Hamad à Doha au Qatar. Chacun de ces colosses lumineux de 28 m de hauteur et d’1 m de diamètre est éclairé de l’intérieur à l’aide de barreaux à LED RGB qui révèlent en calligraphie arabe l’hymne qatari sur toute la hauteur de la structure. Bel exemple de la « French Touch ». n

 Natty d’Aubrilam

G Plurio de Thorn

 Jalousie de Valmont

H Mo500 de Louis Poulsen

I Yoa de Comatelec

Lumières N°9 - décembre 2014 - 29


Lumières Dossier

10 bonnes raisons pour lesquelles les fabricants de mâts et candélabres du Syndicat de l’éclairage sont fiers de leurs produits  P arce que grâce à une main-d’œuvre qualifiée

et expérimentée, ils sont capables de proposer des produits qui respectent un niveau élevé de sécurité, de qualité et de durabilité.

Directement pour l’état

25 %

Charges patronales, salariales et taxes

2 P arce que, grâce à des produits innovants,

des processus de fabrication performants et améliorés, cette industrie véhicule l’image de l’excellence française.

Soutient la consommation locale

13 %

Salaires nets

29 %

Matières premières et consommables d’origine française

5%

Matières premières et consommables hors France

24 %

Autres charges

3 P arce qu’en produisant en France, ils contribuent activement à l’économie du pays : - en versant directement à l’État 25 % du prix du produit à travers les charges afférentes à leur activité ; - en versant aux employés un salaire qui sera utilisé pour soutenir la consommation locale ; - en utilisant des matières premières et des consommables d’origine française ; - en générant une marge qui offre une capacité d’investissement et une rentabilité permettant le maintien de l’activité ; - en recrutant et formant de la main-d’œuvre locale.

Fait vivre d’autres entreprises françaises

4 P arce qu’ils respectent les normes sociales,

fabriquent leurs produits dans des conditions de travail respectueuses des travailleurs, sans recours au travail des mineurs ou au travail forcé.

5 P arce qu’en valorisant leur savoir-faire industriel, ils participent à la réhabilitation de l’image du travail manuel en France, car l’activité de fabrication doit retrouver le respect et la confiance de l’opinion.

6

Parce qu’ils proposent au client final des produits conformes aux normes environnementales, fabriqués dans des usines respectueuses des exigences européennes et françaises.

7 P arce qu’en produisant localement, ils

8

Permet le maintien de l’activité et l’investissement en France

4%

Marge

Participation des fabricants de candélabres au système social français (Doc. Syndicat de l’éclairage)

9 P arce qu’ils savent proposer un service

personnalisé, en élaborant avec leurs clients un produit au plus proche de leurs besoins et fabriqué à la demande en étroite collaboration avec leur réseau de partenaires.

contribuent à limiter l’empreinte carbone des produits grâce à des trajets réduits au minimum.

 P arce qu’ils proposent un ensemble de services

Parce qu’ils proposent des délais courts : s’adresser à une entreprise produisant en France permet, grâce à un tissu économique dense et à un circuit de fabrication raccourci, de diminuer le risque de retard de livraison.

Pour ces raisons, les producteurs de candélabres du Syndicat de l’éclairage mettent tout en œuvre pour conserver et développer leurs sites industriels en France.

30 - Lumières N°9 - décembre 2014

de proximité, y compris après la commande : aide à l’installation, SAV, aide à l’entretien.


Lumières Designers

Illuminer la ville

© Bruno Levy

Designer de formation, Marc Aurel travaille depuis 20 ans dans le domaine de l’espace public, développant ainsi une expertise sur tout ce qui touche à la ville de près ou de loin. Diplômé de l’École d’art et d’architecture de Marseille, il crée en 1995 son atelier de design urbain avant d’être rejoint en 2002 par Caterina, architecte urbaniste. Depuis 2012, il est membre du conseil scientifique et d’administration de l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée (ESADMM). L’agence Aurel design urbain compte aujourd’hui une équipe de six personnes, trois designers produits et une conceptrice lumière.

Marc Aurel

Vous êtes designer de formation, qu’est-ce qui vous a conduit à l’éclairage ? Mon premier contact avec la lumière est intervenu en dessinant des luminaires, le premier étant la lanterne Clip pour Eclatec. Cette expérience m’a permis de m’intéresser à l’éclairage sous un angle plus technique. Il ne s’agissait pas pour moi de dessiner la boîte censée accueillir la lumière, mais de comprendre ce qui se passait à l’intérieur. Ce qui me passionne avec la lumière, c’est comment elle peut modifier notre perception de la ville. Ce chemin a été assez long, car rien ne me prédestinait à travailler sur la lumière. C’est grâce à cette approche objet que je suis arrivé à m’y intéresser. En développant une expertise plus pointue sur les usages et la pratique de la ville de jour comme de nuit, il m’était difficile de passer à côté de l’éclairage. Quels sont vos domaines d’intervention ? Associé avec ma femme Caterina Aurel, architecte urbaniste, nos domaines d’intervention sont en fait assez larges. Nous créons des collections de mobilier urbain pour les fabricants ou dans le cadre de projets d’appels d’offres, nous nous occupons également de la stratégie, du développement produit et de la direction artistique pour des entreprises. Mais nous faisons également des audits de positionnement et de consulting sectoriel, de la formation, ou encore du conseil en tant qu’expert de l’espace urbain… Tout ce qui touche, de près ou de loin, au mobilier urbain, aux usages et pratiques de l’espace public. Plus récemment, vous avez développé avec iGuzzini le luminaire Anello. Comment s’est déroulée cette collaboration ? Je voulais depuis longtemps travailler avec un fabricant italien, c’est le souhait de tout designer de collaborer avec l’industrie italienne historiquement proche des questions de design. Au départ, ce luminaire a été développé pour un projet bien précis : celui de la mise en lumière du centre-ville de Poitiers. Il n’existait rien sur le marché qui répondait à ce que je souhaitais en termes d’éclairage piétonnier à LED. J’ai donc dessiné l’objet que j’ai proposé à iGuzzini. Je voulais un luminaire à l’aspect domestique, qui utilise au maximum les caractéristiques et potentiels de la LED. Le luminaire a donc été pensé comme un support d’éclairage pouvant recevoir différents types de LED pour divers effets lumineux et directions de flux. En tout état de cause, iGuzzini a entièrement joué le jeu et s’est investi, autant au niveau matériel qu’humain. Si bien que la fabrication a été améliorée tout au long du projet pour s’adapter au mieux aux exigences de qualité et de performances souhaitées. Cinq ans après le début du projet, on peut dire qu’on a rempli notre mission : l’Anello est aujourd’hui reconnu et identifié comme étant une approche différente et innovante de l’éclairage piétonnier. n

Dossier

Titre

© iGuzzini

© iGuzzini. Didier Boy de la Tour

Place du Maréchal-Leclerc, Poitiers. Architectes urbanistes Ateliers Lion. L’Anello a reçu le Janus de la Cité 2013, mention éco design et le prix MIAW “Eclairage urbain”.

t

Propos recueillis par Alexandre Arène

Lumières N°9 - décembre 2014 - 31


Lumières Showroom

LA LUMIÈRE SUR MESURE

© Rétroéclairage de pierres précieuses.

Créée en 2007 par Ludovic Labidurie, Neolux LED Lighting Solutions conçoit, fabrique, intègre et commercialise des systèmes d’éclairage LED sur mesure pour les professionnels. L’entreprise compte aujourd’hui 30 salariés et couvre un spectre d’activités allant du bureau d’étude à la formation professionnelle. Située dans le Loir-et-Cher à La ChapelleVendômoise, près de Blois, l’entreprise s’étend en France depuis ® sto 2010 avec l’ouverture de trois nouveaux espaces. Forte de son succès, Cri ns utio l o s l’entreprise s’agrandit et est présente aux quatre coins du monde au travers ting ligh ED L de partenaires. LUX EO

N

Issue d’un travail collaboratif entre le bureau d’études Neolux LED Lighting Solutions, des professionnels paysagistes, paysagistes-urbanistes et architectes paysagers, la gamme de luminaires LED Borneo® offre une solution adaptée à l’éclairage des espaces paysagers. Les luminaires mis au point sur des critères d’exigence de qualité d’éclairage sont proposés en T(rès) B(asse) T(ension) de S(écurité), simples et rapides à installer (Plug & Play) et particulièrement conçus pour un usage en extérieur (IP65 à IP68) avec une très bonne résistance à la corrosion voire l’immersion, par la qualité des matériaux employés. Les encastrés de sol Borneo agrémentent les jardins du siège de LouisVuitton d’Asnières-sur-Seine, et les joncs de lumière valorisent et balisent l’espace paysager de la zone d’activité Ecosite Val de Drôme à Eurre.

« L’éclairage n’est plus une contrainte risquant d’altérer le contenu des flacons mais redevient un facteur de valorisation. »

© NEOLUX LED lighting solutions

« À l’heure où les jardins deviennent une véritable extension des bâtiments (maison, bâtiments publics), les professionnels de l’art paysager peuvent maintenant s’approprier l’éclairage et mettre en exergue leur travail. »

Rubrique réalisée par Alexandre Arène

De l’élaboration à la consommation, l’éclairage LED 32 - Lumières N°8 - OCTOBRE 2014


© Espace Neolux Paris

Lumières Showroom

Hommage à Antoine de Saint-Exupéry (exposition Artcube).

Développée spécialement pour respecter le vin et son vieillissement, la gamme Vineo® constitue une grande première : il s’agit du premier éclairage LED capable de préserver les vins et spiritueux du phénomène de « goût de lumière ». Elle est issue d’une recherche collaborative entre le bureau d’étude Neolux LED Lighting Solutions et de professionnels viticulteurs et œnologues. Vineo® permet d’éclairer les bouteilles ou les lieux de stockage du vin, sans altérer son vieillissement tout en économisant jusqu’à 70 % d’électricité. L’innovation Vineo® c’est également un éclairage adapté à la dégustation avec sa capacité à passer en mode blanc dynamique permettant d’ajuster très précisément la lumière afin d’analyser et d’apprécier au mieux la robe des vins.

La gamme Museo® a été développée pour mettre en lumière les œuvres d’art en offrant la possibilité d’utiliser des éclairages dynamiques personnalisés et un cadrage adapté. La gamme équipe aujourd’hui des musées publics et privés prestigieux tels que le Mémorial de Caen, le Musée maritime de l’île Tatihou ou la Manufacture Bohin. LiFi compatible, avec très peu de dégagement de chaleur, Museo® restitue parfaitement les couleurs et nuances tout en préservant les œuvres.

© DiaLumen

« Un espace équipé de luminaires LED LiFi, alliant art, technologie et innovation. »

Éclairage classique (gauche) vs Éclairage DiaLumen (droite)

« Un travail de plusieurs années de recherche entre DiaLumen et Neolux LED Lighting Solutions a permis de mettre au point une gamme d’éclairage LED innovante sur les marchés ciblés. »

DiaLumen permet de recréer la magie du scintillement sur les pierres précieuses et bijoux à l’aide de luminaires LED disposés soit sur un système fixe, soit sur un système rotatif. La combinaison des composants LED sélectionnés (alternance de blanc chaud/blanc froid et de couleurs) permet une restitution parfaite de la lumière naturelle capable de produire ce phénomène de scintillement exceptionnel. Générateur de désir chez l’acheteur, DiaLumen constitue un outil idéal d’aide à la vente pour les joailliers et horlogers.

© NEOLUX LED lighting solutions

Showroom du siège Neolux LED Lighting Solutions expose l’ensemble des gammes professionnelles d’éclairage LED dédiées métier au siège social de l’entreprise, également centre de formation professionnelle agréé pour la technologie LED. Aérodrome du Breuil, 41330 La Chapelle-Vendômoise.

Espace parisien Un espace équipé de luminaires LED LiFi combinant art, lumière et innovation. Lieu privilégié de rencontres avec les professionnels (architectes, concepteurs

lumière, designers, régisseurs de musées…) au travers d’une programmation d’évènements et d’expositions thématiques. 9, place de Fürstenberg, 75006 Paris

Showroom lyonnais Exposition de l’ensemble des gammes professionnelles d’éclairage LED dédiées métier et espace de travail et de RDV avec la direction régionale. 3, cours Charlemagne, 69002 Lyon. À partir de janvier 2015 : 1286, route du Bas Privas, 69390 Charly.

Vineo® préserve le savoir-faire Lumières N°9 - décembre 2014 - 33


Lumières Cahier

technique

Light Fidelity, un nouvel usage de l’éclairage Dans un précédent article, nous avions abordé la lumière connectée. Devant la montée croissante de la technologie LiFi, un point plus détaillé s’imposait sur ses développements. Rencontre avec quelques-uns des principaux acteurs dans le domaine.

34 - Lumières N°9 - décembre 2014

© Oledcomm

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud


Lumières Cahier

Un débit 10 fois plus élevé que le WiFi Le fonctionnement du LiFi peut s’apparenter au morse, code permettant de transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes et longues. Le LiFi est une technologie de communication sans fil basée sur l’utilisation de la lumière visible comprise entre la couleur bleue (670 THz) et la couleur rouge (480 THz). Il s’agit d’un protocole qui transforme le WiFi en LiFi via la lumière des LED. Alors que le WiFi utilise la partie radio du spectre électromagnétique, le LiFi utilise le spectre optique et repose sur l’envoi de données par la modulation d’amplitude des sources de lumière selon un protocole bien défini et standardisé (établi

par le comité international IEEE : 802.15). Parce que les LED sont des semi-conducteurs, elles ont la capacité de s’éteindre et de s’allumer avec des temps de l’ordre de la milliardième de seconde (ou nanoseconde). En allumant et en éteignant plusieurs milliers de fois par seconde une lumière à LED, on peut transmettre des informations en créant une fréquence. Si une LED est allumée, elle transmet un bit 1, si elle est éteinte, un bit 0. Les changements de fréquence sont si rapides qu’ils ne sont pas visibles par l’œil humain qui ne perçoit pas le clignotement et ne voit qu’une lumière fixe. En termes de débit, cela correspond à 1 Gbits/s contre un débit de l’ordre de 100 Mbits/s pour le WiFi, soit 10 fois plus faible. Ainsi, Internet fournit les données qui sont converties en signaux lumineux via un routeur. La LED envoie ces signaux lumineux à un capteur qui, à son tour, va les reconvertir en données numériques qui vont alimenter tablette, smartphone ou PC. De nombreux grands groupes (Siemens, Samsung, Toshiba, Casio) et start-up (LVX Systems USA, Pure Lifi GB, Nagakawa JP) se sont lancés dans l’étude et le développement de solutions LiFi. En France, Oledcomm et Luciom, toutes deux créées en 2012, proposent des solutions LiFi compatibles pour des applications de géolocalisation et de transmission audio/vidéo. Rencontres avec leurs dirigeants. Oledcomm : un développement international Dès 2007, l’Université de Versailles-SaintQuentin-en-Yvelines a conduit des travaux de recherche autour d’applications de communication entre véhicules en utilisant les phares à LED présents sur ceux-ci. En 2012, deux chercheurs, Suat Topsu et Cédric Mayer, créent Oledcomm (Optical LED Communication)

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Le VLC est une technologie de communication sans fil basée sur l’utilisation de la lumière visible comprise entre la couleur bleue (450 nm) et la couleur rouge (760 nm), générée par des LED. Contrairement au WiFi, qui utilise la partie radio du spectre électromagnétique, le LiFi utilise le spectre optique.

© Luciom

I

l est difficile de déterminer exactement qui a inventé le principe de communication sans fil via la lumière, mais, si l’on veut être puriste, remontons en 1880 où l’Américain Alexander Graham Bell, connu pour l’invention du téléphone, fit la première démonstration avec son photophone capable de transmettre sur plusieurs centaines de mètres le son de sa voix en utilisant la lumière du soleil. Aujourd’hui, le principe de Visible Light Communication (VLC) est directement lié au développement des LED, et c’est bien entendu au Japon que les premières expériences de communications LiFi avec des luminaires LED, réalisées par les chercheurs de l’université de Kieo à Tokyo, ont eu lieu en 2005. Tout comme les acronymes HiFi (High Fidelity : « Haute-Fidélité ») et WiFi (Wireless Fidelity : « Fidélité sans fil »), le terme LiFi trouve son origine dans la langue anglaise, Light Fidelity (Fidélité de la Lumière) et a été proposé pour la première fois par Harald Haas, professeur de communication mobile à l’université d’Édimbourg, lors de la conférence TED (Technology, Entertainment and Design) en 2011.

technique

Lumières N°9 - décembre 2014 - 35


technique

© Luciom

Une gare, des quais, des trains… et quelques minutes pour trouver son chemin. Le GPS n’est plus d’aucun secours en intérieur. L’éclairage intelligent LiFi prend le relais. Grâce à la communication entre son téléphone et les lampes LED du lieu où l’on se trouve, il est possible de suivre sa progression sur une carte, et même de recevoir de l’information.

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Lumières Cahier

© Oledcomm

De l’école au bureau, en passant par le supermarché et le musée, le LiFi est en mesure de transmettre tout type d’information, sans danger pour la santé ni interférence électromagnétique.

Luciom, acteur historique dans le domaine électronique Luciom est une société issue de NXP semiconducteur dont la maîtrise de la technologie LED est doublée d’une connaissance approfondie des systèmes de communication. Dotée d’une capacité de design de circuits intégrés et de compétences applicatives fortes, ayant déjà

t

qui commercialise des produits LiFi. Récompensée par de nombreux prix, dont le prix européen de l’Innovation en 2013, Oledcomm est soutenue par des institutions françaises comme la Banque Publique d’Investissement et des pôles de compétitivité français. Pour Suat Topsu, « l’aventure a vraiment commencé avec le premier contrat signé notamment avec la SNCF pour laquelle nous avons développé une solution d’informations audio qui permet de guider les aveugles dans les trains via l’éclairage LED. Puis, nous avons signé un contrat avec le Grand Curtius à Liège, pour une solution musées et, plus récemment, un partenariat avec EDF Optimal Solutions et Thorn ». Fort de ces partenariats (aussi Artkom, Thales, Continental, Valeo…), Oledcomm déploie son réseau commercial à l’international et en ouvrant des unités de production sur les conti-

nents américain, asiatique et européen et un réseau de plusieurs distributeurs à travers le monde, la start-up s’étant donné pour défi de faire du réseau mondial d’éclairage le plus grand réseau de connexion à l’Internet mobile. « Oledcomm met sur le marché les premiers produits LiFi, contribuant ainsi à la réduction de la pollution électromagnétique environnante. À partir de l’éclairage à LED, on pourra désormais envoyer des données, écouter de la musique, regarder de la vidéo et même se connecter à Internet sans fil », explique Suat Topsu. En deux ans d’existence, Oledcomm est passée de 2 salariés à 28, et développe des solutions dans des domaines aussi variés que les musées (LiFi BEACON®), les transports, les boutiques (LiFi ONEWAY®) et supermarchés, les bureaux (LiFiNET®), les parkings, les hôpitaux, etc. Oledcomm vend aussi ses routeurs aux fabricants de matériel d’éclairage qui les intègrent dans leurs luminaires : les routeurs sont placés entre l’alimentation électronique et les appareils. La start-up continue de développer de nouveaux brevets et bénéficie toujours du soutien de l’Université de Versailles dans le cadre d’un partenariat public privé.

36 - Lumières N°9 - décembre 2014


Lumières Cahier

rage direct ou indirect. Le Leti a développé la partie « modulation » de la lumière des LED pour encoder de l’information. Luciom intervient plus particulièrement sur les émetteurs/ récepteurs qui assurent la conversion entre les signaux optiques et électroniques. « Notre système de géolocalisation à l’intérieur des bâtiments a vocation à guider les consommateurs dans les centres commerciaux et à les amener vers les magasins qui les intéressent par un circuit plus pertinent », explique Michel Germe. Le LiFi dans l’industrie de l’éclairage Du côté des spécialistes de l’éclairage, il semble que seul Philips Lighting ait déposé son propre protocole VLC qui consiste en un réseau de luminaires associant éclairage et services de géolocalisation. « Philips investit 7 % de son chiffre d’affaires dans la R&D, Healthcare et Lighting », explique Christophe Bresson, directeur marketing et de la communication. En ce qui concerne l’éclairage, la recherche est principalement consacrée à la technologie LED dont l’évolution est telle que de nouvelles perspectives s’ouvrent sans cesse, notamment dans le domaine de l’information numérique. « Philips a développé des solutions pour les centres commerciaux et pour les musées, précise Christophe Bresson. Dans les supermarchés par exemple, les consommateurs disposent d’un outil de géolocalisation qui leur permettent, entre autres, de trouver en quelques secondes, à partir de leur smart-

Schéma d’installation LiFiNET® (pour les bureaux) : Oledcomm propose un système de communication bidirectionnel sans fil et sans onde radio jusqu’à un très haut débit en toute sécurité.

t

© Oledcomm

tissé des liens avec des partenaires au sein de la filière de l’éclairage, Luciom participe à la mise en place de solutions optimisées, de l’étude au déploiement en passant par la réalisation de circuits intégrés dédiés. « Le monde de l’éclairage subit une véritable révolution technologique avec l’apparition de l’éclairage à LED. Moins énergivores et avec une durée de vie bien supérieure, les LED apparaissent comme la solution incontournable pour faire face aux défis de réduction d’émissions de CO2 engagé à l’échelle planétaire. C’est ainsi que les éclairages à LED envahissent progressivement notre environnement. Et c’est grâce à nos connaissances du domaine de l’éclairage, en particulier des LED, et nos compétences en matière de conception de circuits intégrés, que nous avons créé Luciom », explique Michel Germe, président et cofondateur de Luciom. Aujourd’hui, six personnes travaillent sur le développement LiFi tandis que quatre s’attachent à la conception de circuits intégrés. Luciom a déjà développé des produits pour diverses applications : musées, centres commerciaux, géolocalisation intérieure, et a récemment signé un partenariat avec l’Institut Carnot CEA-Leti (1). Le Leti a présenté un nouveau prototype de transmission LiFi haut débit qui exploite les capacités de modulation haute fréquence des LED utilisées dans l’éclairage commercial. Elle atteint des débits allant jusqu’à 10 Mbit/s à une distance de trois mètres, permettant une navigation Internet rapide, et convenant même pour la consultation de vidéos en ligne, en utilisant un flux lumineux inférieur à 1 000 lumens avec un éclai-

technique

Lumières N°9 - décembre 2014 - 37


technique

© Philips Lighting

Lumières Cahier

t The Edge (Architecte PLP / Architecture – OeverZaaije) abrite le siège de la société Deloitte, dont les bureaux bénéficieront du système développé par Philips, qui doit permettre aux employés de contrôler l’éclairage, ainsi que la température des salles de réunion, grâce à une application installée sur leur smartphone qui détecte leur présence et leur localisation sous le luminaire.

38 - Lumières N°9 - décembre 2014

phone ou tablette, tous les ingrédients pour préparer une recette ou encore d’obtenir des renseignements sur la composition des produits. Dans les musées, il suffit de présenter la tablette sous le luminaire pour obtenir les informations relatives à l’œuvre que le visiteur est en train de regarder. » La technologie est actuellement à l’essai dans plusieurs supermarchés d’Europe et a été testée dans le cadre du projet pilote sur la localisation par systèmes d’éclairage connectés, au musée Boerhaave. La marque a muni chaque visiteur d’une tablette équipée d’une application d’information multimédia sur l’exposition. Philips a également installé des systèmes d’éclairage individuels en plusieurs points de l’exposition, qui activent l’application et transmettent leurs données de localisation via la caméra de la tablette. Par ailleurs, Philips a dévoilé, en avril dernier, un système d’éclairage connecté pour les bureaux, que chacun pourra contrôler avec son smartphone. Les luminaires à LED sont alimentés par une connexion Power-over-Ethernet (PoE) qui relaie des données à la fois sur l’occupation des locaux et les conditions ambiantes pour mieux gérer la consommation d’énergie du bâtiment. Le système est en cours d’installation dans le bâtiment de The Edge (siège de Deloitte), à Amsterdam. De son côté, Osram a lancé un système permettant d’exploiter de nombreuses possibilités d’éclairage à partir d’une application sur smartphone ou tablette et s’adressant aussi bien aux applications tertiaires que domes-

tiques (Lightify). Pour Jean-Marc Vogel, président d’Osram France, « nous sommes persuadés que la lumière, présente universellement dans toutes les habitations, bureaux et industries, sera le moyen de recueillir et de donner un nombre incalculable d’informations. Elle captera, transformera et donnera des milliers d’informations. Via le LiFi, on identifiera les chutes, les problèmes domestiques, et l’éclairage pourra interagir avec d’autres objets… En 2020, on pourrait compter jusqu’à 80 milliards d’objets connectés dans le monde. Le LiFi va remplir l’espace dans lequel nous évoluons, nous informant en permanence de son état et devenir un vecteur d’aide décisionnel. » Neolux, de son côté, a intégré le LiFi dans plusieurs applications, via des partenariats avec Oledcomm. Avec DiaLumen, les systèmes d’éclairage ont la capacité de raconter l’histoire des produits qu’ils éclairent. « Nos projecteurs LED Museo sont également équipés de la technologie LiFi ainsi que notre gamme Vineo. Notre intention est de prééquiper toutes nos gammes afin d’être prêts lorsque la technologie sera mature quant aux informations à fournir aux utilisateurs », explique Ludovic Labidurie, PDG de Neolux. n 1) Le Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information (Leti), une des divisions du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies, travaille en partenariat avec les grands industriels, les PME et les start-up, et développent pour eux des solutions sur mesure qui renforcent leur position face à la concurrence. Le Leti est basé à Grenoble, en France, et possède des bureaux dans la Silicon Valley (Californie) et à Tokyo.


Lumières Produits

ANSORG

ARTEMIDE

AURA LIGHT

ORIO

OBJECTIVE TABLE

AURA PERSEA

Le projecteur LED Orio, adaptable pour rail triphasé, offre une grande flexibilité et un design original, recommandé dans tous les secteurs pour un concept d’éclairage moderne et ambitieux. Un mécanisme articulé permet d’orienter la tête aisément et les puissants modules LED sont associés à une géométrie innovante du réflecteur ultraplat. Orio est équipé, en version standard, d’une unité de réflecteur Spot et d’un verre transparent. En option, un kit de 3 lentilles permet de modifier l‘angle du faisceau.

Cette lampe de bureau, conçue par Jean Nouvel pour Artemide, est composée de trois parties. La tête supérieure est constituée d’un spot orientable, la tête inférieure éclaire le plafond, tandis que le socle en méthacrylate opalisé diffuse une lumière ambiante. L’ensemble des sources lumineuses, constitué de LED, présente un flux lumineux de 320 lm et 365 lm pour une température de couleur de 3 000 K et une puissance de 5,5 W.

Aura Persea est un luminaire moderne ne nécessitant aucune maintenance. Il possède un réflecteur de haute efficacité et a été conçu pour remplacer les lampes à sodium haute pression de 400 W et les luminaires aux iodures métalliques pour grande hauteur. Aura Persea offre un éclairage peu énergivore pour les entrepôts et les supermarchés. Pour un maximum d’économies d’énergie, le luminaire peut être équipé de tubes fluorescents Aura T5 Eco Saver Long Life.

www.ansorg.com

www.artemide.com

www.auralight.fr

DELTA LIGHT

FLOS

GEWISS

IMAX

LIGHT SHOOTER

SMART [4]

Cette gamme de luminaires encastrables est conçue pour s’adapter au mieux aux différents besoins en éclairage. Ainsi, Imax est disponible en version orientable ou non, avec ou sans collerettes (version trimless), dans différentes puissances, offrant un flux lumineux allant de 400 à 2 000 lm. De plus, la source de lumière est conçue pour être la plus discrète possible grâce à la nouvelle technologie Soft Ceiling.

Cette gamme de downlights à encastrer LED unit confort visuel et efficacité pour un impact d’installation réduit et une bonne intégration architecturale. Une gamme complète d’optiques pour faisceaux lumineux, de concentré à diffusant, avec cut-off de 30 %, permet de satisfaire toutes les exigences d’éclairage. La version réglable comprend un système avancé pour le réglage de l’inclinaison et de la rotation. Light Shooter est disponible en deux dimensions : 105 mm pour une puissance allant jusqu’à 12 W, et 145 mm pour une puissance jusqu’à 20 W.

La nouvelle génération de luminaires LED Smart [4] associe design, polyvalence et efficacité énergétique et répond à des critères d’exigence extrêmement pointus. Plusieurs brevets ont été déposés sur cette gamme, qui a d’ailleurs reçu le prix « Sacres à l’innovation, catégorie électricité », lors des trophées Socada 2014. Dans cette gamme, la LED bénéficie d’une double lentille et d’un récupérateur de flux, et de critères hautes performances : IP66, IRC de 80, pour une température de couleur de 4 000 K.

www.flos.com

www.gewiss.fr

www.deltalight.com

Lumières N°9 - décembre 2014 - 39


Lumières Produits

MEGAMAN

REGENT

SYLVANIA

« DIM TO WARM »

FLOW

TOLEDO RETRO

Cette nouvelle gamme LED fonctionne sur variateur et permet de reproduire la courbe de variation des lampes traditionnelles, en émettant en même temps une lumière plus chaude, à mesure que l’intensité lumineuse diminue. Quand l’intensité varie de 100 % à 10 %, la température de couleur se réchauffe doucement et passe d’un 2 800 K clair et puissant à un 1 800 K feutré, reproduisant l’effet lumineux des lampes à incandescence et halogènes fonctionnant sur variateur.

Ce luminaire est équipé de LED dernière génération de la technologie SLA (Spread Light Applicator) en cours de brevetage, ce qui permet d’atteindre un éclairage parfaitement homogène. Cette technique permet un guidage large du flux lumineux direct et indirect à partir de la même source lumineuse, sans différence d’intensité. Pour cette gamme, Regent Eclairage propose 3 types de flux lumineux pour des installations spécifiques : xHE à 1 280 lm, HE à 1 540 lm et HPE à 2 050 lm, pour une longueur de 1,17 m et un rendement pouvant atteindre 102 lm/W.

Cette gamme de LED rétrodéveloppée par Sylvania a pour objectif de remplacer les sources lumineuses traditionnelles, en reproduisant à l’identique l’effet lumineux des ampoules à incandescence. La gamme est disponible sans gradation en Homelight, avec une température de couleur de 2 700 K pour un rendement de 128 lm/W et un faisceau lumineux à 300 degrés. L’ensemble de la gamme est garanti trois ans, pour une durée de vie de 15 000 heures.

THEBEN

TRILUX

WALDMANN

THELUXA PERFORMANCE

SANESCA

PARAMI

Après la série standard, la gamme theLuxa s’agrandit et fait place à la version performance. Ces détecteurs de mouvement pour la commande d’éclairage extérieur automatique à grande efficacité énergétique s’adaptent aux bâtiments tertiaires, tels que les bâtiments administratifs, les hôtels, les écoles, les parkings souterrains ou encore les entrepôts. Cette gamme offre une puissance de commutation élevée grâce au précontact en tungstène pour le raccordement de plusieurs lampes sur un détecteur.

Cette applique murale esthétique et sobre destinée aux bâtiments médicaux s’intègre de façon harmonieuse aux chambres des patients. Sanesca LED allie une lumière ambiante à répartition indirecte et une lumière de lecture directe, anti-éblouissement, offrant aux équipes soignantes des conditions visuelles adaptées à des soins avancés. Cette applique permet à la fois de réaliser des économies d’énergie importantes et d’accroître le confort des patients. Disponible en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K, elle offre un indice de rendu des couleurs supérieur à 80.

La lampe de bureau à LED Parami assure un éclairage optimal et permet une personnalisation grâce à un large choix de formes de base et de couleurs : une tête de lampe ronde ou rectangulaire, un bras réglable simple ou double, un socle de table rond ou rectangulaire et différentes options de fixation au mobilier, avec des finitions en noir, blanc, argenté ou rouge, Parami offre un large choix de possibilités et permet un agencement personnalisé et adaptable. Avec 8 W seulement de puissance installée, cette lampe offre un éclairement jusqu’à 700 lux et contribue ainsi aux économies d’énergie.

www.megaman.fr

www.theben.fr

40 - Lumières N°9 - décembre 2014

www.havells-sylvania.com

www.regent.ch

www.trilux.com

www.waldmann.com


Lumières Rendez-vous vu pour vous

Lyon fête ses lumières Du 5 au 8 décembre dernier, Lyon a fêté comme chaque année ses lumières. Quatre jours de festivités et de couleurs, pour une fête historique, emblématique du patrimoine. Au programme, déambulations, mises en lumière des monuments emblématiques de la ville, spectacles et animations de rue.

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Color or Not, par Yves Moreaux, cathédrale Saint-Jean. Son travail consiste à créer des images nocturnes, pérennes ou événementielles, en accordant la lumière aux espaces, à l’architecture, à la matière et à la perception.

Jean-Luc Hervé, et enfin Hi Striker, par le collectif Beam’Art. En parallèle, le Trophée Récylum des Lumières durables, en partenariat avec la ville de Lyon, récompense une œuvre lumière pour son caractère éco-responsable : respect de l’environnement, sobriété énergétique, responsabilité sociale. n

Trophée France 3 des Lumières En marge de la fête des Lumières, France 3 Rhône-Alpes a organisé en partenariat avec la ville de Lyon le Trophée France 3 des Lumières. Parmi 75 œuvres lumineuses, 12 ont été nominées pour participer au concours : Les Pockets par TILT, Salle de bal[let] d’Aurélie Le Gougouec, Les Anooki s’invitent à l’Opéra par Inook, Lyon Terre aux lumières réalisé par Gilbert Coudène et Étienne Guiol, Jackpot d’Helen Eastwood et Laurent Brun, Color or Not, par Yves Moreaux, La Veilleuse des jacobins de Christophe Mayer, Laniakea réalisé par Simon Milleret-Godet et Jérôme Donna, Rêves de nuit de Damien Fontaine, Jardin d’hiver de Christophe Martine Cathédrale d’eau et de lumière, réalisé par

Résultats disponibles sur le site : www.fetedeslumieres.lyon.fr

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que, comme pour 2013, Lyon s’est appuyé sur son expertise dans le domaine de l’éclairage public et de la valorisation de l’espace public et du patrimoine bâti par la lumière. Une édition qui revêt un second objectif : faire en sorte de dépenser le moins d’énergie possible par l’installation de dispositifs basse consommation.

t Comment naissent les lanternes, par Pitaya, rue Royale. En lieu et place des bornes antistationnement, de « jeunes pousses » de lanternes d’éclairage public se sont épanouies sur les trottoirs. Des spécimens venant d’éclore à ceux ayant atteint l’âge adulte, la croissance de certaines d’entre elles affichent quelques bizarreries !

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Programme des festivités Pour cette 162e édition de la fête des Lumières, Lyon a accueilli de nombreuses manifestations. Parmi elles, des déambulations en lumière, des lieux habillés de couleurs et des œuvres créées pour l’occasion, comme une forêt de bambous lumineuse, des décors dignes de films fantastiques ou encore des promenades cinématographiques et des champs de lavande lumineux. D’autant

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a fête des Lumières est une tradition lyonnaise qui remonte au XIXe siècle. Entre 1550 et 1643, la peste s’abat sur la France et la moitié de la population de Lyon disparaît. Le prévôt Alexandre Mascary accompagné des échevins (sortes d’adjoints au maire de l’époque) font vœu, pour eux et leurs successeurs, de se rendre, toutes les fêtes de la nativité de Notre-Dame, soit le 8 septembre, en la chapelle de Fourvière pour prier la Vierge et lui offrir en forme d’hommage et de reconnaissance sept livres de cire blanche en cierges et flambeaux et un écu d’or au soleil… Ainsi fut fait, et l’épidémie s’arrêta à Lyon. En 1852, le clocher est restauré et il est décidé de placer sur celui-ci une statue de Marie en bronze doré (sculpteur Joseph-Hugues Fabisch), mais l’inauguration, prévue le 8 septembre, est reportée au 8 décembre (date de la fête de l’Immaculée Conception) car de violentes pluies entraînent une crue de la Saône. La fête a lieu le soir du 8 décembre et la statue est illuminée par des feux de Bengale, des feux d’artifice sont allumés et des fanfares jouent dans les rues. Les notables catholiques lyonnais éclairent les façades de leurs maisons, bientôt c’est toute la ville qui s’illumine. La tradition veut que chaque famille lyonnaise mette aux fenêtres des « lumignons », verres épais et colorés garnis d’une bougie. Dans les années 1990, la municipalité propose d’accompagner cette célébration d’animations réalisées par des professionnels du spectacle.

Salle de bal[let], par Aurélie Le Gougouec, place Sathonay. La place s’est transformée, le temps de la fête, en une salle de bal éphémère : de jour comme de nuit, les arbres, costumés de tutus blancs, sont entrés en scène et chaque soir le ballet s’est animé, au son des partitions de grands compositeurs : valses, musique symphonique, ballets. Lumières N°9 - décembre 2014 - 41


Lumières Rendez-vous Salons

À voir

Yann Kersalé expose à l’Atelier Renault Du 24 janvier au 17 mai 2015 Yann Kersalé, plasticien sculpteur de lumière sera l’artiste invité de L’Atelier Renault. À cette occasion, il réalisera une œuvre autour des quatre éléments que sont l’eau, la terre, le feu et l’air. Les quatre éléments se répondront par jeux de matières et de lumières. L’artiste a été directement inspiré du nouveau Renault Espace, présenté en exclusivité lors cette exposition qui lui est dédiée. Le Renault Espace place le conducteur en véritable chef d’orchestre d’une expérience de conduite et de bienêtre à bord multi-sensorielle et personnalisable au diapason de ses envies. Ce dispositif Multi-Sense crée des scénarios sensoriels basés sur des ambiances lumineuses et sonores, un amortissement piloté et un châssis quatre-roues directrices. Atelier Renault 53 Champs-Élysées, 75008 Paris

Paris Nord Villepinte 23-27 janvier 2015 MAISON&OBJET est le rendez-vous majeur des professionnels de l’art de vivre dans toute la richesse de ses expressions. Le salon de l’art de vivre fédère une offre produit à 360°. Décoration, design, meubles, éclairage, accessoires, arts de la table… Les styles cohabitent sur le mode de la transversalité au fil des scénographies originales qui animent les espaces. www.maison-objet.com

À lire

Éclairage d’exposition par Jean-Jacques Ezrati Cet ouvrage s’adresse à tous les étudiants et jeunes professionnels – qu’ils soient concepteurs lumière ou éclairagistes, architectes, scénographes, chefs de projets culturels, conservateurs ou techniciens – qui s’intéressent à l’éclairage d’exposition et souhaitent s’approprier les notions essentielles de cette activité. Parce que la pratique de l’éclairage tire ses origines du côté du théâtre, c’est ce modèle historique qui est d’abord interrogé, afin de permettre aux lecteurs de découvrir différentes applications professionnelles et de les transposer. L’éclairage est ensuite abordé dans sa dimension conceptuelle, les règles principales de conservation préventive et d’ergonomie visuelle sont bien sûr détaillées, ainsi que les différents aspects technologiques de l’éclairage, accompagnés de plusieurs études de cas, tirées des expériences de l’auteur. Jean-Jacques Ezrati est praticien de la lumière depuis plus de 30 ans. Il a été régisseur lumière au Centre Pompidou puis éclairagiste conseil au sein de la Direction des musées de France, avant de rejoindre en 2001 le Centre de recherche et de restauration des musées de France. Il est aujourd’hui consultant et formateur indépendant en éclairage. éditions Eyrolles. 22 € www.editions-eyrolles.com

CapUrba Du 02 au 04 juin 2015 Lyon - Eurexpo Parce que la ville a laissé place à la Smart City, le nouvel événement CapUrba propose une réflexion globale du projet urbain innovant. Depuis l’aménagement de l’espace public jusqu’au développement de solutions innovantes, en passant par l’exposition de grands projets urbains innovants, CapUrba, offre une opportunité unique de penser, construire et aménager autrement l’espace urbain, pour une ville toujours plus facile, intelligente et attractive. www.maison-objet.com

Index entreprises et organismes cités ABI....................................................................9 ANSORG..........................................................39 ARTEMIDE.......................................................39 ASSOCIATION FRANçAISE DE L’éCLAIRAGE..8, 10 ASSOCIATION LES éCO MAIRES.......................20 AUBRILAM..................................... 24, 25, 26, 29 AURA LIGHT.....................................................39 AURORA.............................................................9 CITéOS............................................................27 COMATELEC.................................. 19, 22, 26, 29 CONCEPTO................................................12, 13 DELTA LIGHT....................................................39 DIAL..................................................................7 ECLATEC.............................. 3, 22, 24, 27, 28, 31 éLECTRICIENS SANS FRONTIèRES.....................8 ERCO.................................................................7 éRIC MICHEL.....................................................6 FLOS...............................................................39 GE LIGHTING....................................................25 GEWISS...........................................................39 GHM..................................................................3 GUY GEOFFROY................................................20 42 - Lumières N°9 - décembre 2014

HESS...................................................19, 22, 28 HOLIGHT............................................................9 IALD................................................................11 iGUZZINI........................................ 11, 14, 15, 31 JEAN-PAUL VIGUIER...........................................9 L’ACTE LUMIèRE....................................9, 19, 22 LEC..................................................................29 LOUIS POULSEN...............................................29 LUCIOM...............................................35, 36, 37 MARC AUREL........................... 14, 15, 25, 29, 31 MEGAMAN.......................................................40 NEOLUX...............................................32, 33, 38 OLEDCOMM................................... 34, 35, 36, 37 ORPIN DE LUNE.................................................8 OSRAM......................................................11, 38 PERFORMANCE IN LIGHTING............................28 PETITJEAN.......................................................29 PHILIPS LIGHTING...11, 22, 24, 25, 26, 28, 37, 38 RéCYLUM........................................................41 RéGENT éCLAIRAGE.....................................9, 40 ROGER NARBONI...................................7, 12, 23 SELUX.................................................24, 25, 27

SOLTYS..............................................................8 SYLVANIA.........................................................40 SYNDICAT DE L’éCLAIRAGE.... 7, 8, 18, 22, 24, 30 TECHNILUM.........................................21, 25, 29 THEBEN...........................................................40 THORN.................................................23, 28, 29 TRILUX........................................... 16, 17, 28, 40 VALMONT........................................................25 WALDMANN.....................................................40 WONDERFULIGHT (ANNE BUREAU)...................26 ZUMTOBEL......................................................23

Liste des annonceurs TRILUX.........................................2e de couv. OSRAM.........................................3e de couv. ERCO...........................................4e de couv. DIAL.........................................................7 CITEL......................................................10




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