Revue lumieres 03

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N° 03 SEPTEMBRE 2012

Lumières intérieure, extérieure & architecturale.

La RT 2012

incite à gérer

les lumières

INTERVIEW

ÉVÉNEMENT

Jean-François Arnaud :

Suite aux Rencards les prix de l'ACEtylène

(Atelier du Son et Lumière)

p. 6

Association de concepteurs lumière et éclairagistes, partenaire de

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Édito Par Jean-Claude Karpelès

GESTION ACTIVE DE LA LUMIÈRE Au cœur du développement du nouveau quartier de l’Est lyonnais, baptisé le Carré de Soie, l’immeuble Woopa produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Dans cet esprit, les concepteurs ont créé un éclairage à la fois performant et autonome.

La RT 2012 a remplacé la RT 2005 et prévoit maintenant l’exigence de consommation maximale d’enjeu primaire pour plusieurs usages et en particulier pour l’éclairage. La gestion active de la lumière, qu’elle soit naturelle ou artificielle, devient un élément déterminant aussi bien dans le secteur domestique que tertiaire. Depuis longtemps on avait inventé les minuteries, c’était déjà avec la préoccupation d’une gestion mécanique. Aujourd’hui, la lumière est une composante essentielle dans ce bilan énergétique de l’immobilier comme du domaine collectif. C’est pourquoi nous abordons cette question dans ce numéro et l’approfondirons dans les prochains avec l’aide des experts. Il est en effet essentiel que la gestion de la lumière soit traitée par des spécialistes. L’improvisation dans ce domaine comme dans d’autres par de soi-disant experts est préjudiciable au développement du marché. Une contre-

Directeur de la publication : Jean-Claude Karpelès Edition 3e Group 23, rue Galilée F-75116 Paris Tél : +33 (0) 1 44 92 50 50 Fax : +33 (0) 1 44 92 50 51

expérience a à la fois un coût et pénalise une évolution

Ont collaboré a ce numéro : Jacques Darmon, David Le Souder Correctrice : Catherine Legrand Assistante de production : Joëlle Daemen (50 62) jdaemen@cpi-media.com Responsable commercial : Thierry Meunier (50 56) tmeunier@cpi-media.com

expériences au travers de réalisations dont on peut mesurer

Production : Impression : Imprimerie de Champagne - 52500 Langres Routage : ARS Dépôt légal : Septembre 2012 ISSN : 2259-3772

Notre adresse sur Internet : blog3e.com

harmonieuse du marché. C’est dans cet esprit que Lumières apportera son concours et son rayonnement, aussi bien sur Internet que dans ses colonnes, aux professionnels afin qu’ils fassent part de leurs les performances. L’accueil fait à Lumières par tous ces acteurs du marché – architectes, décorateurs, concepteurs, distributeurs, installateurs, constructeurs – nous encourage à développer de nouveaux sujets. N’hésitez pas à nous suggérer des thèmes à aborder. C’est un véritable échange et un dialogue que nous souhaitons avoir avec nos lecteurs.

Numéro 03 - Septembre 2012

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La procédure de l’appel d’offre manque de « bon sens » pour notre type d’activité

Interview

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Jean-François Arnaud (Atelier du Son et Lumière)

Événement

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© Trilux

8 Centenaire de Trilux : La même passion vouée à la lumière 9 Petitjean : Nouvelles perspectives

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Sommaire

ACTUS

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Best Électronique à Gevrey-Chambertin : Investir en R&D dans la LED n’est pas « vin »

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Valmont-Sermeto : Un lancement idéal pour promouvoir Idyline

8 © Trilux

Lumières québécoises : « L’avenir LED » selon François Roupinian

Dossier

RT 2012 :

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Exigences de moyens et d'objectifs

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Gestion de l’éclairage : Indispensable pour l’objectif global de 50 kWhep/m2/an

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Hervé Plackowski : « C’est l’affaire de tous ! »

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Le bâtiment à énergie positive WOOPA : Green Lighting Attitude

Éclairage des lieux de travail intérieurs : La normalisation suit aussi l’actualité

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Bercy Village : 4-3-2-1-0... lumières JEAN-MICHEL POLICAR (Designer) : « Esthétiquement vôtre, du mobilier jusqu’aux supports des éclairages »

Association des Concepteurs lumière et Éclairagistes : Après les Rencards, les prix de l'ACEtylène

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3 questions à

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© Antonin Bonin

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Applications

Sophie Breton (Général Electric) « À présent, les lumières des JO participent au mieux-vivre de la ville »

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Avenir LED Pour sortir de la défiance SIMON : 2e de couverture EBV ELEKTRONIK : 3e de couverture GE LIGHTING : 4e de couverture AS EDITIONS : 33 BEST : 25

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FORUM LED : 26 LEDlinear : 11 MINILAMPE : 5 OSRAM : 21 SEIFEL : 33 TRILUX : 31

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LISTE DES ANNONCEURS



(Atelier du Son et Lumière)

JEAN-FRANCOIS ARNAUD

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Qu’y a-t-il de commun entre le château de Chenonceau, l’acropole d’Athènes et les sites antiques de Karnak, en Égypte, et de Persépolis, en Iran ? La réalisation, dès 1953, de spectacles son et lumière par Pierre Arnaud. Trente ans plus tard, rejoint par son fils Jean-François, ils réalisent ensemble le son et lumière de la Citadelle, à Jérusalem, premier spectacle de ce type à avoir utilisé le pilotage numérique en temps réel(1). Une douzaine d’autres réalisations suivirent dont le son et lumière du Pegasus Bridge, à Bénouville. En janvier dernier, en témoignant de la vitalité de ces spectacles pérennes, Jean-François Arnaud crée, avec son fils Thibault, l’Atelier du Son et Lumière. Trois générations plus tard, travaillent-ils à la même lumière ? (1) En collaboration avec l’informaticien Thierry Arnaud, autre fils de Pierre.

Lumières - L’expertise de votre père, Pierre Arnaud, porte, depuis une cinquantaine d’années, sur la création de spectacles son et lumière. Avec votre fils, Thibault, vous venez de créer l’Atelier du Son et Lumière. Que représente pour vous, aujourd’hui, cette discipline ? Jean-François Arnaud - Un spectacle son et lumière reste une représentation nocturne, généralement réalisée en plein air, sur un

site où s’est réellement déroulée son histoire. En résumé, il s’agit d’un roman théâtralisé où musique et effets sonores, le plus souvent enregistrés, sont synchronisés à des jeux de lumière, projections et autres effets spéciaux (pyrotechnie, hologrammes laser, vidéo mapping…). Au regard des moyens mis en œuvre, la création d’un son et lumière demande une durée minimale de 6 mois d’étude et de préparation.


La procédure de l’appel d’offre manque de « bon sens » pour notre type d’activité

Lumières - Dès 1974, votre frère Thierry, informaticien intervenant dans l’univers des radios, s’est intéressé au développement de la gestion électronique de vos spectacles pour, en 1983, participer à Jérusalem à la réalisation du premier son et lumière piloté en temps réel. Quelle place occupe, aujourd’hui, la numérisation dans vos projets ? J-F. A. - De 1967 à 1986, parallèlement à sa fonction de directeur artistique au sein du département Grands Projets de Philips, mon père a créé ECA en 1967 (Études et Créations d’Ambiances) dont il a également assuré la direction. Au sein de cette entité dédiée aux spectacles son et lumière, a été créé le département ECA2 notamment animé par Yves Pépin, Yves Devraine et mon frère Thierry. Dès 1974, cette structure est devenue autonome(2) pour assurer la création et la production d’événements et de spectacles

multimédia sous le nom d’ECA2… dont le fameux spectacle de la tour Eiffel organisé pour le passage à l’an 2000. En 1983, date au cours de laquelle j’ai rejoint mon père au sein d’ECA, c’est à la Sarl ECA2 que fut confié le pilotage numérique temps réel du son et lumière de la Citadelle, à Jérusalem… Ce qui a représenté une première informatique à porter au crédit de Thierry et de son équipe. C’est ce savoir-faire que l’on développe toujours aujourd’hui en y associant les nouvelles technologies. Lumières - Vous préférez l’appellation de « metteur en ambiances » à celle de concepteur lumière. Pourquoi ? J-F. A. - Peut-être en raison de mon enfance bercée sur Europe 1, de 1956 à 1960, par le fameux « Et de qui la mise en ondes ?… De Pierre Arnaud de Chassy-Poulay ! »(3) Fautil rappeler aux jeunes générations qu’il s’agissait de la conclusion quotidienne des 1 034 épisodes du feuilleton radiophonique « Signé Furax » créé par Pierre Dac et Francis Blanche… et dont l’une des 5 saisons s’est intitulée « La lumière qui éteint »(4). De la « mise en ondes » à la « mise en lumière », il n’y a donc qu’un pas à franchir pour prolonger la création d’ambiances. Pour moi, bien qu’une appellation générique soit indispensable pour singulariser le métier, c’est la valorisation de notre savoirfaire qui importe. Dans ce contexte, je préférerais la notion d’artisan. Ce professionnel, riche de son savoir-faire et de son expérience, conçoit en permanence, puis réalise avec sa petite équipe chacun de ses projets, jusqu’à leur achèvement. Dans certains cas, cette notion se rapproche de celle de l’artiste qui joue essentiellement sur l’émotion mais quelquefois sur la provocation gratuite. Lumières - Vous refusez de répondre aux appels d’offres. Pourquoi ?

On peut toutefois regretter que, aujourd’hui, l’appellation « son et lumière » soit vulgarisée. Pour « M. Toulemonde », il s’agit de n’importe quel spectacle nocturne. Pour nous, nous nous appliquons à transmettre l’histoire et l’ambiance du site en choisissant les justes moyens techniques permettant de susciter l’émotion auprès des spectateurs, comme s’ils en étaient les témoins. Avec la lumière, © DR on plante le décor. Avec le son, on crée le spectacle. Avec la voix, on évoque. Ce qui nous oblige notamment à mixer parole, bruitage, musique et à piloter le tout numériquement afin que l’exploitant « n’ait à appuyer que sur un simple bouton » pour lancer son spectacle.

J-F. A. - Nous ne refusons pas d’y répondre lorsque c’est justifié, mais nous évitons d’y répondre pour gagner du temps et ne pas devoir nous expliquer devant des gens qui ne reconnaissent pas notre métier et nous affirment que nous manquons de références ou que notre méthodologie n’est pas la bonne. Par délicatesse, je ne donnerai pas de noms ! De plus, la « loi MOP » (5), relative à la maîtrise d’ouvrage publique et ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée a desservi le développement des spectacles son et lumière puisque les deniers publics n’ont plus été attribués aux artistes. Nous vendons du « bon sens » à ceux qui sont attachés à cette valeur. Pour notre type d’activité, la procédure de l’appel d’offre manque, quant à elle, de « bon sens ». C’est pourquoi nous n’y répondons pas ! Il y a de nombreuses autres possibilités légales, moins coûteuses et plus efficaces que les appels d’offres pour monter une création artistique ou un son et lumière. // Propos recueillis par Jacques Darmon (2) En 2002, ECA2 a rejoint le groupe Publicis Events Worldwide. L’agence est dirigée, depuis 2008, par Christophe Canizares. (3) Pierre Arnaud de Chassy-Poulay est le pseudonyme « radio » choisi par Pierre Arnaud. (4) Une étrange lumière bleue, qui éteint les volontés des habitants, émise par la centrale hydraulique de Morzy-les-Gaillardes. (5) Loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 dont la dernière version a été « consolidée » le 9 décembre 2010.

BERCY VILLAGE

FÊTE SES 10 ANS ➜ Découvrez ses NOUVELLES LUMIÈRES et son nouveau mobilier urbain Pages 22, 23 et 24

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Evénement

La même Déjà en 1912, date de création de Trilux, Wilhelm Lenze vouait une passion à la création d’une « nouvelle lumière ». Prolongée d’abord par son fils, Eberhard Lenze, Michael Huber poursuit aujourd’hui l’attachement de l’entreprise allemande à cette passion en développant de nouvelles technologies (notamment autour des LED) et en travaillant de nouveaux concepts (optimisation de l’efficacité énergétique, par exemple).

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ifférentes études ont montré la surperformance des entreprises familiales, en particulier lorsqu’elles sont dirigées par les deux premières générations. Aujourd’hui, outre-Rhin, cette réalité est à l’origine de bon nombre d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) composant le « Mittelstand », l’une des forces économiques de l’Allemagne. Avec un siège social implanté depuis un siècle à Arnsberg, employant plus de 5 000 salariés répartis entre le siège (1 500 personnes) et neuf sites de production en Europe et en Asie, ainsi que dans 12 filiales européennes et six pôles d’excellence régionaux situés en Allemagne, le groupe Trilux compte parmi ces ETI exemplaires.

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passion

vouée à la lumière

Nouveau siècle Héritée de son fondateur Wilhelm Lenze, la passion de la lumière a accompagné le développement de Trilux au cours de son premier siècle d’existence. Qu’en est-il aujourd’hui, alors que le groupe entame son deuxième siècle. Thomas Kretzer, membre du comité exécutif et responsable marketing et ventes, répond ! Lumières - Depuis un siècle, le groupe s'emploie à développer, autour des sources lumineuses traditionnelles, les performances de ses luminaires notamment installés dans le secteur tertiaire. Pensez-vous avoir atteint les performances optimales, principalement au niveau de l'éclairage fluorescent ? T. K. : - Ces dernières décennies, le groupe a prouvé, à de nombreuses reprises, qu’il avait profondément influencé le développement des luminaires pour lampes fluorescentes en termes d’optimisation de l’éclairage. Depuis l’apparition des premiers tubes fluorescents, il y a 60 ans, nous avons ainsi conçu des

luminaires dont les caractéristiques permettaient de tirer le meilleur parti du flux lumineux des lampes ; que ce soit au travers de réflecteurs spéciaux, dans les luminaires industriels ou en faisant appel à des optiques haut rendement ou à des vasques à haute capacité de diffusion. Associé aux ballasts électroniques, notamment ceux de type Dali et aux optiques hautes performances actuelles, on peut considérer que le tube fluorescent classique a physiquement atteint son zénith. C’est pourquoi, les nouveaux développements se concentrent désormais très clairement autour de la technologie LED. Lumières - Les solutions LED émergent. Toujours dans le secteur tertiaire, estimez-vous qu’elles ont atteint une certaine maturité ? T. K. : - Significativement, oui ! La maturité de la technologie LED se mesure au niveau de son efficacité à remplacer les solutions traditionnelles dans l’éclairage de bureaux. Le développement et l’amélioration de ses performances, au cours des années à venir, lui permettront de

Le luminaire du siècle Créé par RSL, filiale de Trilux spécialisée dans la conception de luminaires sur mesure, ce luminaire a représenté la "pièce maîtresse" du stand édifié par le groupe à Light+Building 2012. Ses caractéristiques ? : 91 boules d'éclairage de 1 m de diamètre ; 12 m de circonférence ; 3,5 m de hauteur ; 2 100 kg ; couleurs de lumière programmées pour figurer le cycle circadien.

© Trilux

© Trilux

CENTENAIRE DE TRILUX


supplanter les solutions d’éclairage fluorescent mises en œuvre actuellement dans le tertiaire. Lumières - Les installations d'éclairage entrent dans l'ère du smart lighting. Cette évolution représente-t-elle un nouveau métier pour la filière éclairage et, dans l'affirmative, quelle place compte y occuper Trilux ? T. K. : - Ici aussi, je réponds catégoriquement oui ! L’éclairage devient de plus en plus intelligent et, à l’avenir, il se combinera de manière optimale à la thématique du smart lighting. La lumière numérique n’apportera alors plus uniquement une lumière efficace engendrant du bien-être, mais elle offrira également la possibilité, en tant que partie intégrante d’un réseau, de transmettre un signal, et ainsi de devenir une composante essentielle dans la gestion intelligente d’un bâtiment. Que ce soit en LED ou en Oled, le smart lighting se singularisera par une lumière personnalisée et individualisée, tant en milieu professionnel que domestique.

Partenaires de l’innovation Trilux s’est ainsi engagé dans plusieurs partenariats afin de développer sa stratégie en matière d’innovation notamment dans le domaine des LED. Citons, entre autres, ses collaborations avec 3M, les instituts Fraunhofer (voir p. 13), le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF), l’IUT d’Ilmenau. Côté industriels, Trilux collabore avec Osram dans le domaine des Oled, ainsi qu’avec ses filiales BAG (ballasts électroniques) et Hüco (dimmer) dans celui des commandes d’éclairage. Enfin, au niveau de la standardisation de la technologie LED, Trilux a rejoint le consortium // Jacques Darmon Zhaga.

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Nouvelles perspectives

réée en 1946 par Daniel Petitjean, l’entreprise éponyme troyenne s’est développée, durant les « trente glorieuses », avec l’essor de l’éclairage public et celui des télécommunications. Ensuite, les années furent moins glorieuses, l’entreprise étant passée entre les mains de sept propriétaires en 25 ans… dont le canadien IUS (International Utility Structures) qui en a vendu plusieurs fleurons, et l’italien Technopali qui en a déposé le bilan en novembre 2011…

commercialisée autour du bassin méditerranéen, en Afrique, au Moyen-Orient et en Russie, régions du monde où Petitjean n’était pas présent. « Les complémentarités géographiques sont importantes notamment en ce qui concerne les produits de type grands mâts pour les stades ou l’éolien, par exemple », estime le DG en rappelant que 40 % des 60 M€ de CA réalisés par l’entreprise française sont enregistrés à l’export, principalement sur les marchés européens, sud-américains, africains, australiens et néozélandais.

Complémentarité

Marque Premium

Et pourtant ! « Cette entreprise possède des talents spécifiques ainsi que la capacité à innover dans un domaine où l’esthétique, associée à la prise en compte des réalités environnementales, sont devenues essentielles », considère Paul Quéveau, nouveau directeur général de Petitjean depuis que, en février dernier, le groupe saoudien Al-Babtain a pris le contrôle de l’entreprise française. « Comme Petitjean, Al-Babtain est un industriel connaissant les métiers de conception et de fabrication des poteaux et mâts », poursuit Paul Quéveau en précisant que le groupe, créé en 1955 et réalisant aujourd’hui 220 M€ de CA(1), compte deux unités de production implantées à Riyad, en Arabie Saoudite, et au Caire, en Égypte. Cette production est principalement

« Al-Babtain a choisi de développer le savoirfaire industriel d’une entreprise française leader dans son secteur, se félicite Paul Quéveau même si, au-delà des discours, les collectivités peuvent préférer le seul critère prix. » Au 1er septembre, l’engagement du groupe saoudien s’élève à 20 M€ auxquels s’ajoutent 9,5 M€ d’investissements pour la mise en œuvre d’une nouvelle ligne de galvanisation et de finition, « l’industrie du mât étant avant tout une activité de main-d’œuvre requérant un savoir-faire particulier », précise Paul Quéveau. Savoir-faire qui, au niveau de l’activité éclairage, se décline en trois gammes de produits : fonctionnelle, décorative et de grande hauteur. L’objectif du groupe ? « Positionner Petitjean en marque Premium afin d’en consolider son rang de leader européen », poursuit le DG en levant le voile sur la synergie des produits à développer : - la gamme « décorative », pour les marchés du Moyen-Orient ; - la ligne « Tour », conçue par Al-Babtain, en complément des mâts tubulaires, pour les marchés d’énergie. Rendez-vous nous est donné au salon des Maires, les 21 et 22 novembre prochains. À // Jacques Darmon suivre donc…

© Petitjean

Chaque année, à la mi-juillet, est organisée la fête « Kôlner Lichter » (les lumières de Cologne). D’une part, toute la ville s’illumine de cierges, bougies et autres lampions allumés par les habitants. D’autre part, un spectacle pyrotechnique musical embrase le Rhin. On y assiste soit depuis les rives du fleuve, soit depuis des bateaux. Le 14 juillet dernier, afin de célébrer son centenaire, Trilux avait affrété le OceanDiva Futura pour y recevoir près de 500 amis et partenaires commerciaux. Parmi eux, quelques Français avaient préféré, à notre fête nationale, assister à l’un des plus grands feux d’artifice musicaux d’Europe… dont André Gaigneur, dirigeant du B.E. Etudi, à la recherche de solutions techniques pertinentes. « Bien que persiste le décalage entre les exigences réglementaires et les préoccupations du maître d’ouvrage », regrette-t-il.

© Petitjean

PETITJEAN

Présents sur le site de Saint-André-les-Vergers, près de Troyes, nous reconnaissons, autour de Paul Quéveau, DG de Petitjean (2e à partir de la gauche) : Tamer A. Kalo, Wissa H.Michael Hennawy, Ibrahim H. Al-Babtain et Mohamed Nagah Tokky, respectivement directeur marketing et commercial, président, Chairman et actionnaire, directeur financier (de gauche à droite).

(1) Ce CA se partage en quatre secteurs d’activité : éclairage extérieur ; transmission et distribution ; télécommunication ; stations d’essais.

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Actualités Philippe Alibert au pied de son photo-goniomètre en cours d'installation

à celui "d’entreprise industrielle", se félicite Philippe Alibert, en reconnaissant qu’il fallait y croire ! ». Et il y a cru puisque, l’an dernier, les 400 m2 de locaux de Longvic ont été quittés pour aménager, à Gevrey-Chambertin au nom de la culture viticole, 1 000 m2 de locaux flambant neufs (1,3 M€ investis) qui viennent d’être équipés d’un photogoniomètre. « Le jumeau de celui installé dans les locaux du CSTB de Grenoble », souligne l’industriel en indiquant que l’aménagement du laboratoire photométrique fait partie d’un programme d’investissement en R&D qui coûtera 2 M€ supplémentaires répartis sur 3 ans (1).

BEST ÉLECTRONIQUE À GEVREY-CHAMBERTIN

© DR

CONSERVER UNE LONGUEUR D’AVANCE

Investir en R&D dans la LED n'est pas « vin » En 1986, Philippe Alibert crée Best Electronique (comprenez Bourgogne Électronique Sous-Traitance). Mesurant « l’ingratitude » de ce marché, il s’oriente vers la notion d’équipementier en engageant des partenariats techniques à valeur ajoutée. En 2002, la division composant LED d’Osram lui propose le développement de solutions basées autour de LED de puissance. Aujourd’hui, Philippe Alibert, fervent défenseur du « fabriqué en France », accélère sa R&D pour continuer à développer et à fabriquer des sources LED.

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uite à l’expérience acquise, dès 2002, à partir du partenariat établi avec Osram autour des LED de puissance, a été créé, en 2002, un département spécifique au sein de Best Électronique, au service de fabricants de luminaires et d’enseignes ainsi que des agenceurs. Une décennie et 700 k€ d’investissements en R&D plus tard, « nous sommes passés du rang "artisanal"

Impressionné par les moyens dont dispose toute PME chinoise dédiée aux LED, Philippe Alibert compte, à présent, accélérer sa R&D pour « conserver une longueur d’avance pour les LED de puissance ». C’est pourquoi il vient de faire appel aux compétences du CEA-Leti implanté au cœur du Minatec, campus d’innovation grenoblois. Dédié à la micro et nanotechnologie, ce centre de recherche appliquée travaille, entre autres, dans le domaine de l’éclairage LED et Oled depuis 2006 afin d’accroître la qualité et la fiabilité de ces technologies (2). « Grâce à cette collaboration, je souhaite proposer, d’ici à 30 mois, une gamme de produits LED encore plus performants, 50 % moins coûteux que ceux aujourd’hui commercialisés… et fabriqués en France », conclut Philippe Alibert. (1) Cet investissement a bénéficié du soutien d’Oseo, du conseil régional de Bourgogne et du crédit Impôt-Recherche. (2) Rappelons, d’une part, que Patrick Mottier assure la responsabilité du programme Éclairage au sein du CEA-Leti (il collabore également à la revue Lumières). D’autre part, comme Best Électronique, le CEA-Leti est membre du Cluster Lumière.

BEST TIENT LE CAP C’est en 2007, en lançant son programme CAP2010, que Best Électronique est passée d’une organisation artisanale à une organisation industrielle. L’entreprise enregistrait alors un chiffre de 1M€ dont 84 k€ de CA réalisés grâce à l’activité « Sources LED » (40k€ en 2006). En 2008, date de la création du département Best Lighting (luminaires LED), le CA de l’activité LED a bondi à

hauteur de 212 K€ pour atteindre les 670 k€ en 2010, date de la cession du département luminaires Best Lighting à la société Louss, spécialisée dans la fabrication de matériel d’éclairage (1 M€ de CA prévu en 2012). Depuis, BEST s’est recentré sur l’activité « Sources LED ». Pour le dernier exercice clos en 2012, le chiffre d’affaires de BEST s’élève à 2 900K€ dont 2 000K€ pour l’activité LED, contre 1 020 K€ en 2011.


VALMONT-SERMETO

Un lancement idéal pour promouvoir Idyline

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our promouvoir sa ligne de mâts d’éclairage courbes Idyline, Valmont-Sermeto a développé une opération originale. Son objectif ? Démontrer la multitude des silhouettes, en forme de « S » ou de « C », permises par ce système modulaire réalisé en aluminium 100 % recyclable. Le fabricant de mobilier urbain et de candélabres (groupe Valmont Industries Inc) a

ainsi diffusé un ensemble de maquettes au 1/20e. Chacun peut créer sa propre silhouette selon ses choix esthétiques. « La figure ainsi composée présente un caractère unique », explique Raymond-Xavier Huesa, prescripteur pour le sud de l’Europe, en précisant qu’est fourni, avec ces maquettes, un panneau d’arrière-plan permettant d’apprécier les hauteurs de feu pouvant atteindre 4,20 m à 9,20 m.

LUMIÈRES QUÉBÉCOISES

« L’avenir LED » selon François Roupinian

«L

Il y a tout juste 10 ans, François Roupinian créait, à Montréal, la société Lightemotion. Tirant ses origines des arts de la scène et du multimédia, l’équipe pluridisciplinaire d’aujourd’hui, elle a étendu son expertise à d’autres domaines tels que l’éclairage architectural et muséographique. Comment intègre-t-il l’émergence de la technologie LED ?

’évolution technologique accompagne l’avancée logique des sources lumineuses du nouveau siècle. » François Roupinian, le théâtral fondateur de l’entreprise montréalaise Lightemotion, ambitionne « d’éclairer le Canada », cette avancée

technologique, principalement concrétisée par les LED, visant un double objectif : - reproduire l’attrait des sources incandescentes aux halogènes générant une « belle et douce lumière » à partir d’une source blanche permettant différentes températures de couleur ;

- proposer des solutions d’éclairage dynamiques soit en jouant sur les tons de couleurs, ce que permettent les technologies RGB ou RGBW(1), soit en utilisant la possibilité d’allumages/extinctions instantanés, impossibles avec les lampes à décharge. En termes de projets dans lesquels la lumière doit être dynamique, « les LED nous offrent souvent plus de liberté, se félicite François Roupinian, en regrettant toutefois qu’elles nous limitent parfois pour des projets traditionnels nécessitant une grande qualité du flux lumineux ». Selon lui, les températures de couleur ne donnent pas toujours le bon rendu et la puissance peut ne pas être au rendez-vous. « Heureusement, conclut-il, les constructeurs continuent à développer les performances de leurs produits, nous aidant ainsi à créer les effets et ambiances souhaités. » (1) RGB/RGBW

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Dossier

Obligation

Smart Lighting

RT 2012

Exigences de moyens

et d'objectifs Depuis le 28 octobre 2011, la RT 2012 a remplacé la RT 2005. D’abord, elle s’est appliquée à tous les permis de construire déposés, depuis cette échéance, pour les bâtiments neufs publics et tertiaires ainsi que pour les bâtiments à usage d’habitation édifiés en zone Anru (zones gérées par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine). Ensuite, à compter du 1er janvier 2013, la RT 2012 s’appliquera à tous les types de bâtiments neufs, dans tous les secteurs.

DOSSIER RÉALISÉ PAR JACQUES Darmon

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ans le prolongement du Grenelle de l’environnement, cette nouvelle réglementation thermique fixe des objectifs ambitieux pour rendre les bâtiments moins énergivores et améliorer leurs performances énergétiques… ses nouveautés reposant sur une réglementation d’objectifs. En résultent trois exigences de résultats. Outre celle portant sur le confort d’été (Tic), deux concernent l’éclairage : - l’exigence d’efficacité minimale du bâti (Bbio) définit une limitation simultanée du besoin en énergie pour les composants liés à


COUP D’ŒIL CHEZ

NOS VOISINS ALLEMANDS

© Trilux

Outre-Rhin, la législation relative à l’efficacité énergétique des bâtiments résulte, comme l’ensemble des législations nationales, de la directive européenne EPBD (Energy Performance of Buildings Directive) de 2002. En Allemagne les exigences de cette dernière ont fait l’objet, la même année, d’un décret « économie d’énergie » (EnEV : Energie einsparverordnung) déjà réactualisé à 2 reprises (2007 et 2009) et qui sera de nouveau révisé en 2013. Prenant en compte le bilan énergétique, le poids des énergies primaires, les objectifs à respecter…, ce décret a conduit à l’élaboration, dès 2007, de la norme DIN V 18 599 portant sur le calcul de la demande d’énergie (nette, finale et primaire) nécessaire au chauffage, au refroidissement, à la ventilation, à la production d’eau chaude sanitaire et à l’éclairage des bâtiments. Concernant l’éclairage, 42 profils d’usagers ont été définis en fonction des applications et du type de lampes utilisées. La réalisation ci-contre, « mise en lumières » par Trilux, illustre la sensibilité allemande vis-à-vis d’éclairages performants et de qualité. Il s’agit de l’atrium caractérisant les locaux du Fraunhofer, organisme de soutien à la recherche appliquée (le CNRS allemand en quelque sorte). Outre l’apport de lumière naturelle, des vasques circulaires « Polaron LED » ont été choisies pour leur design approprié à l’architecture contemporaine et ancienne des bâtiments. Les projecteurs « Scenatic Flex 600 LED » valorisent des éléments architecturaux, y compris dans diverses salles accueillant séminaires et expositions. Enfin, développés par le fabricant de luminaires spéciaux RSL, filiale de Trilux, 30 luminaires tubulaires 100% LED créent un lien entre les différents étages et, selon ses concepteurs, un effet « banc de poissons ».

ÉVIDENCES la conception du bâti (dont l’éclairage) indépendamment des systèmes énergétiques mis en œuvre ; - l’exigence de consommation maximale d’énergie primaire (Cepmax) fixe à 50 kWh/ m2/an (1) la prise en compte de 5 usages : chauffage, eau chaude sanitaire, refroidissement, auxiliaires (2) et éclairage. Par ailleurs, la RT 2012 impose certaines exigences de moyens. Pour l’éclairage, la lumière naturelle est prise en compte via un seuil minimal de 1/6e de la surface habitable du bâtiment à consacrer à la surface totale des baies vitrées. Dans ce contexte, la RT 2012 recommande que « des dispositifs automatiques doivent être installés pour éteindre le système d’éclairage si la lumière naturelle est suffisante ou pour réguler le niveau d’éclairage en fonction de l’occupation de l’espace, voire l’éteindre si les locaux sont inoccupés ». Les solutions existent… (1) Cet objectif est modulé selon la localisation géographique, l’altitude, le type d’usage du bâtiment, la surface moyenne des logements et les émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées. (2) Pompes et ventilateurs.

TROP SOUVENT, au regard du comportement des usagers d’installations d’éclairage, chacun peut entrevoir les postes où des gains sensibles de consommation sont à envisager. Il convient de souligner quelques exemples évidents : - bureau paysager entièrement éclairé pour un seul occupant ; - locaux inoccupés mais pourtant éclairés ; - locaux où l’éclairage fonctionne alors que la lumière naturelle suffit largement. Sur ce dernier point, en fonction des caractéristiques architecturales du bâtiment (exposition, conception extérieure et intérieure), l’impact sur les consommations électriques liées à l’éclairage est loin d’être négligeable. Par ailleurs, l’éclairage représente une source d’apport calorifique interne pouvant se répercuter, sous forme de perte de surchauffe, comme un surcoût lié au chauffage, notamment lors des périodes d’automne et de printemps. Dans les bâtiments climatisés, l’éclairage conduit en période estivale à des charges supplémentaires… Il augmente d’autant les consommations électriques nécessaires au refroidissement des locaux. Aujourd’hui, la RT 2012 favorise le recours à la gestion de l’éclairage intérieur en prenant en compte la réduction de la consommation électrique générée par cette solution.

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Dossier

Conception

Smart Lighting

Gestion de l’éclairage

« Étant donné les niveaux d’efficacité lumineuse des systèmes actuels d’éclairage artificiel, le recours aux équipements de gestion des luminaires utilisés dans les bâtiments tertiaires est rendu nécessaire pour diminuer la consommation électrique. » Pour Christophe Martinsons, cette réalité est d’autant plus d’actualité que la RT 2012 prend en compte cette solution.

Indispensable pour l’objectif global de 50 kWhep/m2/an

«L

a RT 2012 valorise l’utilisation de la gestion de l’éclairage intérieur en prenant en compte la réduction effective de la consommation électrique résultant de cette solution. » Et Christophe Martinsons de rappeler les cinq principales solutions (1) concernées par la réglementation thermique : - fractionnement de l’installation d’éclairage artificiel (« zonage » : deux zones contrôlées séparément dans un local selon l’accès à la lumière naturelle) ; - utilisation de différents modes d’allumage

et d’extinction selon l’occupation (allumage automatique et/ou extinction automatique par détection de mouvement ou absence de détection de mouvement) ; - gradation automatique basée sur la détection du niveau d’éclairement de la lumière du jour ; - allumage et coupure automatique de l’éclairage basés sur la détection d’un niveau suffisant d’éclairement naturel ; - allumage / extinction programmés par une horloge. La RT 2012 prend en compte toutes les combinaisons de ces modes de gestion pouvant être associés sur le terrain. Un taux d’occupation moyen de chaque type de local est estimé pour calculer des coefficients de réduction de consommation réalistes. Par exemple, les économies d’énergie réalisées par la détection de présence dans un local d’archives très peu occupé et dans un bureau occupé de manière intermittente ne sont évidemment pas les mêmes. Par ailleurs, la nouvelle réglementation thermique n’impose pas directement l’utilisation de la gestion de l’éclairage intérieur. Cependant, on constate que, même avec l’utilisation des meilleures sources d’éclairage artificiel équipant actuellement les bureaux et les locaux tertiaires, la consommation annuelle d’éclairage peut s’élever de 20 à 40 kWhep/m²/an. Ce qui, compte tenu des autres postes de consommation (eau chaude sanitaire, chauffage, ventilation, climatisation), ne permettra pas d’atteindre les objectifs de consommation annuelle pour le bâtiment, « objectifs centrés sur la valeur de 50 kWhep/m²/an », rappelle Christophe Martinsons.

La RT 2012 utilise la méthode de calcul horaire des flux lumineux transmis par les baies vitrées pour estimer le niveau d’éclairement intérieur.

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© Trilux

(1) Les systèmes de gestion pris en compte par la RT 2012 ne sont pas forcément « embarqués » dans les luminaires. Ils peuvent être également associés à une GTB/GTC.


SOMBRE

BILAN

Hervé Plackowski :

« C’est l’affaire de tous ! » Pour Hervé Plackowski, président de la division Systèmes de gestion et composants pour l’éclairage du Syndicat de l’éclairage(1), « le développement de la gestion de l’éclairage est l’affaire de tous ! ». Il s’en explique en considérant que cette solution représente un premier challenge pour la profession. Lumières – La RT 2012 oblige à gérer l’éclairage. Le développement des systèmes de gestion est-il davantage l’affaire de la filière éclairage ou celle de la filière « électrique » ? Hervé Plackowski - Tous les acteurs de la chaîne, depuis la source, son alimentation, le luminaire qui les inclura et le système de gestion qui le pilotera, l’installateur et demain le producteur d’énergie pour l’efficacité des smart grids sont concernés. Il est évident que, actuellement, avec l’entrée en vigueur de la RT 2012, les filières électrique et éclairage doivent travailler de concert pour accompagner les acteurs sur le terrain dans cette mutation. Lumières – Le « smart lighting » semble, actuellement, plus d’actualité au niveau des installations d’éclairage extérieur qu’à

celui de l’éclairage intérieur. Pourquoi ? H.P. – À destination de l’éclairage intérieur, il y a déjà une vingtaine d’années, étaient proposées des solutions pertinentes alors qu’en éclairage extérieur la véritable gestion de l’éclairage est relativement nouvelle pour les sources à décharge. Elle est aussi poussée par les sources LED. On comprend aisément que son intérêt est grand quand on sait que ce poste représente 50 % en moyenne de la facture globale d’électricité des collectivités locales qui ont en charge l’éclairage public. Lumières – Dans le tertiaire, se développent les automatismes embarqués pour des luminaires ou groupe de luminaires (détection de présence et de luminosité, par exemple). Ces solutions suffisent-elles ?

H.P. - Ces solutions embarquées, comme vous dites, réprésentent une des réponses de la filière éclairage à destination de la filière électrique pour répondre à la nouvelle législation, la RT 2012 en particulier. Ces solutions suffisent pour répondre aux contraintes légales actuelles. Mais elles seront assurément insuffisantes à l’avenir pour les smart grids et les futures législations. Rappelons que, dans la RT 2012, la prochaine réglementation est déjà annoncée. Son objectif est clair : « c’est le bâtiment à énergie positive » (Bepos). Mais une chose après l’autre ! // Propos recueillis par Jacques Darmon (1) Hervé Plackowski est, par ailleurs, responsable Systèmes de gestion chez Osram SASU.

CINQ PRINCIPES ÉLÉMENTAIRES Les pouvoirs publics reconnaissent l'éclairage comme le premier usage de l'énergie dans ces bâtiments tertiaires, si l'isolation et l'orientation sont réalisées en respectant la réglementation thermique. La profession propose donc à l'ensemble de la filière bâtiment cinq principes élémentaires afin d'appliquer facilement la RT 2012 et d'éviter les contreréférences. Retrouvez-les sur syndicat-eclairage.com (http://www.syndicat-eclairage.com/upload/declarations/95.pdf)

Pour le groupe de travail « tertiaire privé » du comité du Plan bâtiment Grenelle, le gisement inexploité d’économies d’énergie en éclairage tertiaire, notamment en rénovation, reste important. Suite à l’impulsion du Grenelle, beaucoup de rénovations sont aujourd’hui engagées. Mais si le thermique est identifié comme un gisement d’économies, l’éclairage demeure encore souvent négligé, avec le choix de solutions « moinsdisantes » habituelles, peu performantes et énergivores. Et pourtant ! Pour les bâtiments de bureaux, par exemple, 28 millions de luminaires sont concernés sur 34 millions, pour une surface totale de 183 millions de m2, soit environ 25 % des espaces non résidentiels, la majorité de ces espaces relevant d’entreprises privées (1). Il se révèle que ces 28 millions de luminaires du parc installé sont : - vétustes, aux faibles performances photométriques, coûteux à entretenir ; - équipés de lampes énergivores (25 % de lampes à incandescence, 50 % de tubes fluorescents d’ancienne génération, avec ballasts ferromagnétiques), donc fortement consommatrices (consommation annuelle de l’éclairage des bureaux : 6,6 TWh) ; - non conformes aux normes d’éclairagisme et d’ergonomie (NF EN 12464-1 et NF X 35103). Enfin, leur bilan environnemental est fortement négatif : mauvais rendement des lampes et des luminaires, durée de vie limitée des lampes représentant un surcoût de maintenance et étant source de déchets électriques. (1) Source : enquête Bureaux 2007 CerenAdeme/EDF/Syndicat de l’éclairage.

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Dossier

Normarlisations

Smart Lighting

« L’énergie la plus respectueuse de l’environnement est celle qui n’est pas consommée », souligne I-DeaPlus, distributeur exclusif en France, Belgique et Luxembourg du système Lightway. « La lumière naturelle est gratuite ; utilisons la ! », poursuit-il en proposant ses « conduits de lumière ». Leur principe ? La lumière naturelle est captée via une lentille transparente puis conduite, par un jeu de miroirs tubulaires, jusqu’aux locaux à éclairer.

© DR

Éclairage des lieux de travail intérieurs

La normalisation suit aussi l’actualité DEPUIS JUIN 2003, EST APPLICABLE, EN FRANCE, LA NORME NF EN 12464-1 DÉDIÉE À L’ÉCLAIRAGE DES LIEUX DE TRAVAIL (PARTIE 1 : LIEUX DE TRAVAIL INTÉRIEURS). DÉFINISSANT LES EXIGENCES POUR QUE LA TÂCHE VISUELLE DES PERSONNES S’EFFECTUE DANS DE BONNES CONDITIONS DE PERFORMANCE, DE CONFORT ET DE SÉCURITÉ, LA DERNIÈRE MISE À JOUR DE CETTE NORME REMONTE À SEPTEMBRE 2011. ELLE EST CARACTÉRISÉE PAR CINQ NOUVEAUTÉS VISANT À « ÉCLAIRER JUSTE ».

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L

a norme européenne NF EN 12464-1 traite essentiellement des aspects qualitatifs et quantitatifs de l’éclairage des lieux de travail intérieurs et de leur environnement direct. Plusieurs tableaux résument les exigences demandées selon le type de travail et de la tâche visuelle. Notamment : - le tableau 1 qui définit l’éclairement moyen des zones environnantes immédiates. Il peut être plus faible que l’éclairement de la zone de travail… mais ne doit pas être inférieur aux valeurs données dans ce tableau. - le tableau 2 qui définit l'uniformité et le maillage de calcul. Rappelons que l’uniformité représente le rapport d’éclairement minimal à l’éclairement moyen : Emin/Emoy. Par ailleurs, cinq définitions caractérisent cette norme : - distinction entre espace de travail et environnement ; - maîtrise des luminances moyennes pour les écrans d’ordinateur ;

- détermination de deux mesures afin de limiter l’éblouissement direct et la prescription, angle de protection minimal dans toutes les directions et selon la luminance de la lampe ; UGR (Unified Glaring Rating) minimal (16 à 28) ; - indice de rendu des couleurs Ra d’au moins 80 pour pratiquement toutes les tâches ;

Tableau 1 Éclairement sur la zone de travail

Éclairement sur les zones environnantes immédiates

Etâche lx

lx

≥ 750

500

500

300

300

200

200

150

150

Etâche

100

Etâche

≤ 50

Etâche


Norme NF EN 12464-1 : les nouveautés pour « éclairer juste »

Fig a : zone de travail, zone environnante immédiate, zone de fond (tableau I).

Fig b : uniformité et maillage de calcul de la zone de travail et des activités (tableau II).

Fig d : éclairement cylindrique et modelé.

Fig e : limite des luminances des luminaires.

- prise en compte d’un facteur de maintenance compris en 0,90 et 0,55. La norme NF EN 12464-1 ne vise pas à fournir des solutions spécifiques, ni à restreindre la liberté d’innovation dans l’exploration de nouvelles techniques, ni même à limiter l’utilisation d’équipements innovants. Toutefois, des exigences prennent en compte le rendement énergétique. Par ailleurs, la mise à jour de 2011 apporte, quant à elle, six principales nouveautés (voir ci-dessus). En précisant qu’il est important de ne pas compromettre les aspects visuels d’une installation d’éclairage dans l’unique but de réduire la consommation d’énergie, elle stipule que les niveaux d’éclairage établis représentent « des valeurs minimales d’éclairement moyen qu’il est nécessaire de maintenir ». Enfin, il est rappelé qu’une bonne distribution des luminances garantit l’acuité visuelle, la sensibilité aux contrastes et l’efficacité des fonctions oculaires.

Fig c : éclairements minimaux sur les murs et le plafond.

Fig f : prise en compte de l’éclairage naturel.

Tableau 2 N° réf.

Type de zone, de tâche ou d'activité

Ēm

UGR L

Uo

Ra

5.26.1

Classement, transcription, etc.

300

19

0,40

80

5.26.2

Écrtiture, dactylographie, lecture, traitement de données

500

19

0,60

80

5.26.3

Dessin industriel

750

16

0,70

80

5.26.4

Poste de travail de conception assistée par ordinateur

500

19

0,60

80

Pour le travail sur écran, voir en 4.9.

5.26.5

Salles de conférences et de réunions

500

19

0,60

80

Il convient d'utiliser un système de gestion de l'éclairage.

5.26.6

Réception

300

22

0,60

80

5.26.7

Archives

200

25

0,40

80

Exigences spécifiques

Pour le travail sur écran, voir en 4.9.

Une formule pour envelopper les visages de lumière Selon la mise à jour 2011 de la norme NF EN 12464-1, la notion d’éclairement cylindrique et modelé permet la détermination de l’ombre portée sur les visages en appliquant la formule :

S=

Ez Eh

> 0.3

S = ombre Ez = éclairement cylindrique Eh = éclairement horizontal

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Dossier Smart Lighting

Situé au cœur du quartier du Carré de Soie, à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, conçu par l’équipe d’architectes Rau/Soho Aurea, le Woopa est l’un des tout premiers immeubles à énergie positive tous usages (bureaux et habitat). Occupé par 12 partenaires du mouvement coopératif issu de la finance éthique, du domaine HLM, du secteur du conseil et de l’ingénierie (dont le bureau d’études techniques des fluides Katene) et de la distribution alimentaire, ce « vaisseau amiral » de 18 000 m2 d’un quartier devant, à terme, accueillir 20 000 nouveaux habitants, pose les nouvelles règles pour une « planète attitude ». C’est ainsi que le Woopa, conçu pour limiter au maximum les consommations d’énergie primaire et les émissions de CO2, produit de l’énergie au-delà de sa propre consommation à partir de sources entièrement renouvelables (cogénération et photovoltaïques).

Application

© WOOPA - Christine Chaudagne

Le bâtiment à énergie positive WOOPA

© WOOPA - Christine Chaudagne

Green lighting Le 28 juin 2012, s'est tenue l'inauguration du pôle coopératif Woopa marquée par la présence de Cyril Kretzschmar, Conseiller régional délégué Nouvelle économie, nouveaux emplois, économie sociale et solidaire ; Gérard Collomb, sénateur-maire-de Lyon et président du Grand et Bernard Genin, maire de Vaulx en Velin.

L’UNE DES PRINCIPALES SINGULARITÉS DES 18 000 M2 DU BÂTIMENT WOOPA, INAUGURÉ LE 28 JUIN DERNIER À VAULX-EN-VELIN, EST QU’IL DEVANCE LES VALEURS FIXÉES PAR LES NORMES ACTUELLES PUISQUE, PAR EXEMPLE, IL COMPENSE DES USAGES NON HABITUELLEMENT PRIS EN COMPTE. À SAVOIR : L’ÉCLAIRAGE DES PARKINGS ET DES FAÇADES, MAIS, AUSSI, LES AUXILIAIRES TELS QUE LES ASCENSEURS ET, SURTOUT, LA BUREAUTIQUE. DANS CE CONTEXTE, L’ÉCLAIRAGE DES BUREAUX ET DES PARTIES COMMUNES SE DEVAIT D’ÊTRE SIMULTANÉMENT ÉCONOME, PERFORMANT… ET INTELLIGENT. L’AVANT-GARDE DES PROJETS EUROPÉENS DE « GREEN BUILDING » OBLIGE !

*WOOPA : comprenez We cOopeate for Own PlAnet.

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attitude

Q

uand on sait que, aujourd’hui, l’éclairage représente environ 30 % de la consommation électrique des bâtiments et qu’il est en voie de devenir le principal poste de consommation d’électricité dans le tertiaire (en dehors de la bureautique qui n’est pas prise en compte par l’actuelle réglementation thermique), il importe donc d’étudier au plus juste les problématiques de luminosité et de performances énergétiques… sans pour autant négliger l’esthétique des espaces de travail.

4,6 W/m2 pour l’éclairage « La lumière et la transparence ont fortement été privilégiées dans le bâtiment », explique l’ingénieur projet Électricité, Christophe Gonod qui, au sein du BET fluide Katene (membre de Quadriplus Groupe), a participé

à la définition des luminances et sources d’éclairage les mieux adaptées. Sa doctrine ? « Concevoir et mettre en œuvre des systèmes simples de fonctionnement et d’entretien. » Cette étude a été menée, depuis juillet 2008, selon les recommandations prescrites par l’agence d’architecture néerlandaise Thomas Rau qui, depuis 1992, travaille à la conception de bâtiments durables. « Dans un souci de bien-être et de productivité, les bureaux ont été équipés d’un éclairage artificiel situé au niveau du poste de travail permettant d’atteindre une puissance installée d’éclairage de l’ordre de 4,6 W/m2 », poursuit Christophe Gonod, chaque luminaire consommant 60 W et éclairant des bureaux individuels de 13 m2 chacun.

Avantage à la fluo T5 Tandis que les 340 espaces de travail sont équipés de 400 lampadaires sur pied Level

Tout au long de la journée, la lumière artificielle s’adapte à la lumière naturelle reçue afin d’assurer un niveau d’éclairage constant sur les postes de travail. À tout moment, l’utilisateur a également la possibilité de régler son éclairage au moyen d’un variateur de lumière.

© WOOPA

© WOOPA - Christine Chaudagne

Les Isovaleurs 3D d’un bureau type du Woopa, de 2,55 m x 5,74 m de dimensions et de 2,8 m de hauteur, la hauteur du plan utile étant située à 0,75 m et celle des luminaires à 1,90 m. Sa luminance maximale atteint les 138 cd/m2 tandis que son éclairement moyen général s’élève à 393 lux (de 163 lux mini à 572 lux maxi). Au niveau de la tache visuelle, le niveau d’éclairement moyen atteint, en horizontal, 486 lux pour une uniformité G1 de 0,68, et, en cylindrique, 194 lux, pour une uniformité G1 de 0,6.

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Dossier

Application

© DR

Smart Lighting Smart spécifiquement développés pour le Woopa, les espaces de réunions sont pourvus de 150 suspensions Slash. Ces luminaires sont pilotés par des détecteurs de présence et de luminosité avec gradation en fonction de la lumière du jour. « Ils ne s’allument donc que lorsque est détectée une présence et qu’est insuffisant le seuil d’éclairage naturel défini », explique Gilles Charrier, responsable des ventes de Régent Éclairage en Rhône-Alpes. « Pour les qualités énergétiques et visuelles de leur flux lumineux, poursuit-il, les tubes fluorescents T5 ont été retenus. » Ainsi, chaque luminaire est équipé d’un tube 54 W-4450 lm permettant d’éclairer chaque bureau en diffusant 400 lux sur le plan de travail (2 m2), 200 à 250 lux dans les 50 cm situés autour de ce plan et 150 lux en ambiance. Enfin, soulignons que l’optique Hello Smart équipe chacun des luminaires et dirige 60 % de la lumière en éclairage direct et 40 % en indirect.

qui a fait quoi ? . Maître d’ouvrage : SCI Carré de Soie/Premier Plan . Maître d’œuvre : Agence d’architecture mandataire Thomas Rau (Amsterdam) et Soho Aurea (Lyon) . Bureaux d’études techniques : Quadriplus Group (dont Katene pour les fluides) . Groupement mandataire : GFC Construction . Luminaires : Régent Éclairage, dont la fourniture, le montage et le réglage des lampadaires Leval Smart . Installations d’éclairage (luminaires suspendus) : ETDE Grands Travaux à Lyon Gerland ; CNE (Coopérative Nouvelle d’Électricité) à Vaulx-en-Velin ; Ibelec, à Grenoble…

En rencontrant © DR

GONOD Christophe Gonod, ingénieur projet Électricité au sein du BET Katene (à gauche) et Gilles Charrier, responsable des ventes de Régent Éclairage en Rhône-Alpes.

« Faites entrer la lumière ! » Tel était l’un des mots d’ordre donné, dès 2008, aux concepteurs du Woopa, rappelle Christophe Gonod, ingénieur projet Électricité au sein du BET Katene. Ce, de plusieurs façons ! Par les fenêtres et via le patio, bien sûr, avec occultations blanches pour plus de confort. Mais, aussi, via « des bandeaux filants » architecturaux n’offrant aucune interruption entre les châssis vitrés, y compris au droit des

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refends. Cette solution permet d’amener la lumière naturelle dans tous les bureaux de manière uniforme, tout en limitant la surface vitrée afin de conserver une enveloppe performante puisque les allèges sont opaques. Par ailleurs, pour le choix de la fluorescence, Christophe Gonod rappelle que cette solution a été prise durant les années 2009/2010. À cette époque, même si la technologie LED commençait à être

étudiée pour l’éclairage général, la comparaison avec les performances de la fluorescence ne lui était pas favorable : fort éblouissement ; température de couleur inappropriée ; consommation d’énergie non vérifiée et, surtout, souligne l’ingénieur projet, un prix excessif. Et de préciser que « 1 lm/W LED coûtait alors quatre fois plus cher qu’1 lm/W Fluo, même si le luminaire était équipé d’une superbe grille de défilement ». Aujourd’hui, corriget-il, « mon propos est un peu plus nuancé », les éblouissements et températures de couleur étant mieux

traités. « Toutefois, un inconvénient majeur persiste avec la perte de rendement final des luminaires. » Quant au prix de la solution LED, il n’est ramené qu’à 3, voire 2, 5 fois plus élevé que celui d’une solution fluo. Enfin, la suppression des faux plafonds étant tendance, l’éclairage indirect reste-t-il approprié ? « Oui, répond Christophe Gonod, car l’essentiel ne consiste pas à éclairer uniquement le plafond mais, surtout, le plan de travail. » Ce que permettent les luminaires utilisés dans le Woopa qui assurent de 60 à 70 % d’éclairage direct et de 30 à 40% d’indirect… pour l’ambiance.



Applications

BERCY VILLA 4-3-2-1-0... lumières Construit sur le site des anciens chais et entrepôts de Bercy, inscrit aux Monuments historiques en 1986, Bercy Village est un centre commercial et de loisirs implanté dans le 12e arrondissement de Paris. À l’occasion de ses 10 ans, il a offert de nouvelles lumières à sa clientèle « toujours au service de la qualité de l’ambiance, donc au profit de l’être humain », explique l’éclairagiste Jean-François Arnaud.

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À

Paris, il existe un village dans la ville, édifié à l’échelle humaine, où, dès le crépuscule, l’ambiance est chaleureuse et les décors authentiques. Les anciens chais veillent sur les chalands qui font du lèche-vitrines, avant de s’attabler à l’un des nombreux restaurants qui jalonnent le parcours. Des passages couverts transformés en galerie d’art, un parking, des cinémas, une station de métro, tout est prêt pour passer une bonne soirée. « Il ne faut donc rien changer à cette ambiance », et c’est précisément le concept demandé par Michèle Guéri à l’équipe travaillant avec Thibault et Jean-François Arnaud pour les nouveaux éclairages.

Quels sont les objectifs ? La demande d’intervention, qui imposait praticité, qualité et discrétion, consistait à « simplement remplacer l’ancienne installation » en privilégiant cinq principaux critères :

- amélioration de l’intégration des éclairages ainsi que de la perspective créée par l’alignement des toits des chais ; - « réchauffement » de la température de couleur ; - réduction des éblouissements… et de la consommation électrique ; - garantie de la sécurité et du confort visuel ; - meilleur éclairage des galeries et des portes. « Le tout, en restant à l’intérieur d’un budget d’investissement et de maintenance raisonnable, surtout, sans détériorer l’ambiance », poursuit Jean-François Arnaud.

Comment ? « Il suffit d’appliquer la règle du « 4-3-2-1-0 »… nouveau concept spécifiquement imaginé pour ce projet, répond l’éclairagiste en déclinant : - 4 types d’appareils d’éclairage différents représentant un total de 270 nouveaux luminaires ; - 3 fabricants ;


GE

La nuit, la perspective formée par l’alignement des toits des chais de Bercy Village participe à l’émission d’une lumière valorisant les visages noctambules, évitant que « l’authentique » ne devienne qu’un vulgaire décor, tout en simplifiant la mise en œuvre et la maintenance des équipements. Côté technique, l’ensemble est piloté à partir d’une GTB (gestion technique de bâtiment) avec encodages des effets répartis sur six réseaux distincts, permettant des allumages séparés selon les heures de la soirée.

1

2

© DR

Entrée d’un passage de la cour Saint-Émilion abritant une exposition autour de laquelle on distingue les différents appareils participant à l’éclairage de Bercy Village, dont les suspensions en aluminium Sosia (1). Des projecteurs Nano LED (2), les premiers installés en France, soulignent les arêtes des toits, tandis que des projecteurs FluxaMini (3), installés sur des ferrures spécifiquement conçues pour le projet (voir p.24), éclairent l’allée centrale. Enfin, des projecteurs Super Light Mini (4), installés dans les passages, éclairent les expositions temporaires.

qui a fait quoi ? Maître d’ouvrage Altarea Cogedim, Michèle Guéri (Direction générale valorisation et développement durable) ; Jean-Luc Bougaci, directeur du site. Maître d’œuvre Serted, Pascal Fargeaudoux, responsable du projet.

- 2 types de lampes (la CDMT Elite de 35 W et la LED) ; - 1 température de couleur (3 000 °k) et un IRC >90 ; - 0 mobilier, mis à part une discrète ferrure d’intégration qui, comme les « directories », ont été dessinés par Michel Policar dans le cadre d’un même cahier des charges (voir ci-après).

Designer Jean-Michel Policar. Éclairagistes Atelier du Son et Lumière, Thibault et Jean-François Arnaud. Entreprise Clemmessy, Didier Dauphin, Stéphane Bastien, Patrick Lecompte.

En conséquence, en résulte une « règle d’or »… également inventée pour l’occasion : - consommation électrique divisée par 3 ; - durée de vie des lampes multipliée par 2 ; - maintenance de l’installation optimisée par un relampage systématique. Et Jean-François Arnaud de conclure : « La technique est bien sûr essentielle pour réaliser des installations performantes. Mais il leur faut, également, être discrètes et au service de la qualité de l’ambiance… donc au profit du bien-être des visiteurs et des clients. »

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Maçon SFDRI, M. Dos Reis. Luminaires Meyer, Castaldi, Ambiance Lumière. Lampes d’éclairage Philips pour les CDMT. Photographe Patrick Boussuge.

Ici les projecteurs Super Light Mini sont équipés de volets coupe flux.

Photos techniques Thibaud Arnaud.

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Applications

JEAN-MICHEL POLICAR « Esthétiquement vôtre, du mobilier

ailleurs, des prises de courant utilisées pour des animations ou autres éclairages événementiels. Ils trouvent place autour des gouttières, sous la boîte à eau (voir ci-dessous). La conception de cette ferrure, réalisée en aluminium plié et laqué, répond à un cahier des charges usuel et économique. Comme pour le mobilier, son dessin s’inspire du contexte viticole, et, plus particulièrement, du départoir, outil utilisé dans la fabrication des tonneaux. « Cette ferrure transforme un ensemble de contraintes techniques en un ornement discret qui s’harmonise avec le rythme des chais », conclut Jean-Michel Policar.

I

© DR

jusqu’aux supports des éclairages » Àl’occasion des 10 ans de Bercy Village, Altarea Cogedim, souhaitant renouveler le mobilier urbain, a consulté le designer Jean-Michel Policar qui a imaginé trois modèles de bancs, pour créer des séquences faisant référence à l’histoire des anciens chais à vin, ainsi que les ferrures supportant les éclairages.

Outil utilisé pour la fabrication des tonneaux, le départoir, qui a inspiré Jean-Michel Policar, sert à réaliser le « départage ». C'est-à-dire la séparation des planches qui serviront à la fabrication des tonneaux.

l’engagement éco-environnemental, valeur chère à Altarea-Cogedim, à Pic Bois et a moi-même », précise le designer. Toujours en ce qui concerne les mobiliers urbains, ont également été conçus six panneaux d’orientation (directories) rétroéclairés par des LED, installés au niveau des six entrées de Bercy Village. La partie Inox a été fabriquée par France Inox et la partie composite en Compact® par Pic Bois. Michèle Guéri, directrice des travaux pour le compte d’Altarea-Cogedim, a tenu à ce que la qualité esthétique se prolonge jusqu’au support des projecteurs. « Dans un tel site, le respect des façades reste essentiel », explique-t-elle. Ainsi, en partenariat avec l’éclairagiste, Jean-François Arnaud, a été développée une solution fonctionnelle de supports des projecteurs Fluxa Mini», dissimulant, par

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© Antonin Bonin

© Antonin Bonin

nstallés autour des arbres, arrimés aux grilles, tournés vers la cour ou vers les façades, les trois modèles de bancs s’inspirent et réinterprètent le foudre, le haquet (charrette pour le transport des tonneaux), et le tablier, porte-bouteilles de champagne. Ils offrent des espaces de repos ou de rencontre, des assises intimes pour deux ou des plateaux plus généreux. « Les trois bancs tablier-séchoir sont singularisés par un dossier monumental créant un signal fort dans la cour et dialoguant avec le rythme répété des chais », commente JeanMichel Policar. Les bancs, réalisés en chêne noirci par une technique naturelle à base de vinaigre, ont été fabriqués par l’entreprise Pic Bois, spécialisée dans le mobilier de plein air. « Pic Bois est intervenu dès la conception de ces mobiliers et a apporté des solutions respectueuses de

(Designer)


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ASSOCIATION DES CONCEPTEURS LUMIÈRE ET ÉCLAIRAGISTES

CONCEPTION LUMIÈRE

Les rencards de l'

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Depuis la création de Lumiville, à Lyon, en 2005, l’ACE (Association des concepteurs lumière et éclairagistes) participait à l’attribution de « Trophées » destinés à récompenser des créateurs indépendants de mises en lumière. Cette année, les Trophées Lumiville n’ayant pas eu lieu, et à l’occasion de la 10e édition des Rencards, l’association a souhaité lancer un prix annuel nommé « Prix de l’ACEtylène ». Associés aux thèmes annuels des Rencards, les mises en lumière des paysages urbains ont singularisé cette première édition.

« Promouvoir le matériau lumière et la profession de concepteur lumière éclairagiste indépendant ». Telle est la mission animant l’ACE depuis sa création, en 1995. La création des « Prix de l’ACEtylène » représente une nouvelle étape pérennisant cette mission.

© DR

Suite aux Rencards, les Prix de l’ACEtylène année aucune récompense n'a été decernée. - prix spécial du jury (voir p.30). Ont été décernés, à Tours, le soir du 19 septembre, la veille des Rencards ACEtylène, ayant pour thème « Lumière & Paysages », organisés à Chaumont le 20 septembre.

Dessine-moi un paysage TROIS PRIX S’adressant aux concepteurs lumière et aux créateurs indépendants exerçant dans le domaine de l’éclairage international, l’objectif de ce concours vise à « récompenser des professionnels ayant réalisé des mises en lumière pérennes d’espaces paysagers, d’espaces urbains datant de moins de 3 ans », précise François Migeon, président de l’ACE. Trois prix sont attribués : - prix de la conception lumière : s’agissant de mise en lumière d’espaces paysagers ou urbains visibles depuis l’espace public, il ne peut être question d’un bâtiment seul. Cette année deux prix ex aequo ont été décernés (voir p. 28 et 29) ; - prix du jeune concepteur lumière : cette catégorie, ouverte aux candidats de moins de 35 ans au 31 décembre 2011, récompense une œuvre pérenne ou éphémère. Cette

Si vaste dans nos errances et dans nos imaginaires, espace indéfini tant il est polymorphe, s’immisçant dans l’urbain, dans la grande infrastructure ou s’en échappant totalement jusqu’au dénuement apparent, le paysage fait figure à part des exercices de mise en lumière réalisés par les concepteurs. « Il nous questionne sur le bien-fondé d’intervenir sur son image nocturne, mais également sur la réponse à apporter à la cohabitation entre la lumière artificielle et la biodiversité », affirme François Migeon. Le 20 septembre, dans le cadre du festival des jardins de Chaumont-sur-Loire, des réponses sont apportées à l’occasion des Rencards de l’ACEtylène. Il y est question d’espaces, de sensoriel, de paysages où l’ombre et la pénombre soutiennent la lumière ou, encore, construisent des corridors obscurs dédiés à la faune et à la flore.

LE JURY 2012 Autour du président François Migeon, le jur y 2012 des premiers prix de l’ AC E t y lè n e, q u i s ’e s t ré u n i le 4 s e p t e m b r e d e r n i e r, é t a i t c o n s t i t u é de :

chef de la rubrique « architecture » du Moniteur ;

- Jacques Darmon, chargé de l’é d i to r i a l d e l a rev u e L u m i è re s ;

- Thierry Laverne, paysagiste, re s p o n s a b le d e l’a g e n ce é p o n y m e ;

- Jacques-Franck Degioanni,

- Olivier Namias, journaliste.

- Pascal Goujeon, concepteur lumière a u s e i n d e l’a te l i e r Ka n d e l a ;

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Prix de l'

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PRIX DE LA CONCEPTION LUMIÈRE (EX AEQUO)

Raon-l’Étape

Affirmer la spécificité des lieux en s’imposant une économie d’effets Chef de lieu de canton du département des Vosges, située au confluent de la Meurthe et de la Plaine, Raon-l’Étape a reçu, en 2009, le prix de l’aménagement urbain dans la catégorie des villes de moins de 10 000 habitants. À cette date, a été distingué l’aménagement du quai de la Victoire. Aujourd’hui, après une seconde tranche d’aménagement confortant le paysage vert le long des berges de la Meurthe, lui a été attribué le prix de la conception lumière (ex aequo), ACEtylène distinguant ses éclairages.

« À mon sens, le projet d’éclairage de Raon-l’Étape résout le paradoxe de notre époque », estime Agathe Argod qui, assistée de Flore Siesling, ont toutes deux étudié la scénographie lumière. À savoir, « apporter un confort nocturne aux espaces ainsi qu’une identité aux aménagements tout en s’imposant un minima énergétique ». En premier lieu, un projet lumière requiert plusieurs exigences : mise en valeur d’un aménagement ; définition des ambiances nocturnes ; rôle sécuritaire… Mais, à présent, l’environnement et les économies d’énergie s’imposent. Le minimalisme souhaité pour le projet d’éclairage de Raon-l’Étape a conduit à limiter les points lumineux et à défendre la présence de zones d’ombre en centre-ville. « Par exemple, la Meurthe elle-même reste noire et devient le support des réflexions », explique Agathe Argod pour qui le « minima » énergétique se décline en 3 priorités : - optimisation de la consommation électrique de l’installation en travaillant l’efficacité lumineuse des matériels, le contrôle de l’éblouissement, l’adéquation

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des hauteurs de feux et des longueurs de crosse… « Notre objectif ? Limiter le nombre de points lumineux » ; - diminution des opérations de maintenance en choisissant des sources de longue durée de vie et des régimes d’éclairage différenciés afin d’accroître la longévité de l’installation ; - utilisation de matériaux « durables » tels que les mâts en bois, dont la fabrication et l’acheminement offrent un profil environnemental performant. « Notre proposition générale d’aménagement a ainsi affirmé la spécificité des lieux tout en profitant d’une grande économie d’effets », conclut Agathe Argod.

QUI A FAIT QUOI ? · Maîtrise d’ouvrage : ville de Raon-l’Étape

· Maîtrise d’ouvrage déléguée : Société

d’Équipement Vosgienne

· Architecte / Urbaniste

mandataire : Atelier Cité

ARPAE (2e tranche)

· Scénographie lumière : Scène Publique, Agathe Argod assistée de Flore Siesling

· BET hydraulique : Sinbio

Architecture

· BET structure : groupe

Nature (1re tranche) et

· Installateur : Sobeca

· Paysagiste : Grandeur

Alto


PRIX DE LA CONCEPTION LUMIÈRE (EX AEQUO)

Prix de l'

tylène

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Sur la façade amont, correspondant à l’entrée sud de Bordeaux, l’illumination de la passerelle est composée d’un diptyque amont/aval s’étendant sur les cinq travées centrales de l’ouvrage et soulignant l’architecture du lieu. En amont, l’installation épouse les formes en X de la passerelle, 15 croix étant illuminées par 8 luminaires étanches à tube LED blancs de 120 cm placés en applique le long des contreventements : programmation de l’allumage et de l’extinction, de 21 h 30 à 4 heures du matin ; puissance totale installée, 18 W x 120 tubes = 2,160 W ; consommation totale journalière, 2 160 kWh x 10 h = 21,60 kW/jour ; coût annuel façade amont, 21,60 kW/j x 0,1225 € x 365 jours = 967,25 € par an.

© David Durand

Bordeaux

La passerelle Eiffel contribue à « réinventer le fleuve » « Depuis les rives, on mesure l’effet géométrique et le caractère structurant de la passerelle dans son rapport au fleuve. » C’est cet effet géométrique que Jean de Giacinto et David Durand ont souhaité mettre en valeur et magnifier à travers leurs scénographies lumineuses : « Nous le concevons comme un signal à grande échelle, un signal d’entrée de ville pour les automobilistes en provenance de la rocade comme pour les passagers de la future LGV »… Et puis, avec Bordeaux Euratlantique, le quartier Bordeaux sud va connaître de profondes transformations. « Dans cette période de latence, nous ne souhaitions pas que la passerelle reste en l’état et apparaisse comme un monument fantôme. » Les deux créateurs ont imaginé un travail portant sur le signe, dans une perspective résolument contemporaine. Ils ont ainsi créé des codes-barres qui, depuis juillet dernier, rythment le pont et mettent en valeur son architecture industrielle : 15 croix

QUI A FAIT QUOI ? · Maîtrise d’ouvrage : Association « Sauvons la passerelle Eiffel »

· Architecte et

concepteur lumière :

Jean de Giacinto

· Designer scénographe :

David Durand

· Installateur : Inéo Aquitaine

· Matériels d’éclairage : Sylvania pour les luminaires étanches ; Airis pour les tubes LED 18 W et 24 W.

(sur 116) et 22 raidisseurs (barres verticales) illuminés par des tubes LED de couleur blanche. « Depuis le train et en fonction de la vitesse, les voyageurs découvrent un effet cinétique, vu des quais apparaît une écriture lumineuse contemporaine. » Extrait de l’Eté Métropolitain – 2012 La CUB © David Durand

Lorsqu’en 1860 Gustave Eiffel, alors jeune ingénieur de 26 ans, achevait à Bordeaux la construction d’une passerelle franchissant la Garonne pour permettre le passage des trains entre les deux rives, il n’imaginait pas que, 150 ans plus tard, la préservation de sa passerelle serait évoquée au cours d’un débat patrimonial ayant passionné les Bordelais. Aujourd’hui, cet ouvrage est classé au titre des Monuments historiques, et l’association de sauvegarde l’a épargnée de la démolition. Cela valait bien une mise en lumière pérenne et une enveloppe de 110 000 €.

Sur la façade aval, correspondant à l’entrée nord de Bordeaux, sont révélés le mouvement et la vitesse par des impacts instaurant une dialectique entre la forme et le signe. Cette façade est ainsi appréhendée en déplacement. Un total de 22 raidisseurs en forme de « I » sont illuminés par deux luminaires étanches à tube LED blancs de 150 cm placés en applique. L’allumage et l’extinction des tubes sont programmés de 21 h 30 à 4 heures du matin : puissance totale installée, 24 W x 44 tubes = 1 056 W ; consommation totale journalière, 1,056 kW x 10 h = 10,56 kW/jour ; coût annuel « façade aval », 10,56 Kw x 0,1225 x 365 jours = 472,16 € par an.

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PRIX SPÉCIAL DU JURY

© Concepto & Zhongtai

Chine

Tous les éclairages sont dirigés vers le bas. Les éclairages des toitures des ponts couverts, réalisés en contre-plongée, sont cadrés très précisément sur les poutres de rive afin de ne créer aucune nuisance lumineuse vers les immeubles riverains et de limiter la pollution céleste. L'éclairage intérieur des ponts couverts importe car ces espaces publics de rencontre sont très appréciés la nuit par la population locale et les visiteurs.

Des lumières or et jade immortalisent Dujiangyan Ces dernières années, la ville chinoise de Dujiangyan, dans la province de Sichuan, a fait l’objet d’un grand plan de renouvellement et de développement pour améliorer son potentiel touristique après les graves dommages subis à cause du tremblement de terre du 12 mai 2008. L’ensemble de la ville et du site, classé au Patrimoine mondial, a été étudié, la première phase de travaux, finalisée en 2012, ayant concerné la mise en lumière de la rivière intérieure canalisée sur 2 km, les berges, les rues attenantes et les deux ponts couverts qui l’enjambent. Roger Narboni (Concepto) nous fait découvrir ce projet hors normes couvrant 5 ha, le coût des travaux d’éclairage de cette première phase s’étant élevé à 11,4 M€.

La relation harmonieuse entre l'Homme et la Nature ainsi que l'intégration des temples taoïstes dans l’environnement ont guidé les choix d'éclairage. « Nous avons choisi des lumières or et jade (matériaux symboliques de l'immortalité taoïste) comme couleurs uniques du projet », explique Roger Narboni, en ajoutant s’être également inspiré de l’opposition, mondialement connue, entre la lumière et l’obscurité contenue dans le symbole chinois Taïjitu (« yin et yang »). La rivière intérieure, canalisée, est illuminée la nuit grâce à la mise en lumière de la végétation et des rochers, les deux murs inclinés des berges de la rivière étant éclairés en plongée de manière continue à l’aide d’appareils linéaires à LED de couleur jade. L'éclairage crée ainsi deux grandes bandes lumineuses encadrant le cours de la rivière. Cet effet lumineux latéral se diffuse sur l’écume du courant et se réfléchit sur l’eau de la rivière. Les parapets des berges sont laissés dans l'obscurité pour accentuer le contraste avec les murs des rives illuminés. L’éclairage des ponts couverts, important dans le panorama nocturne et dans les perspectives, signale les différentes traversées possibles de la rivière. La

structure porteuse en béton des ponts est également illuminée avec cette même couleur jade, en prolongement des murs de berge. Cette lumière en plongée révèle le système de portes qui régule l’écoulement de l'eau. Des lanternes chinoises contemporaines de couleur orange, spécialement dessinées pour ce site, sont accrochées sur les bords des ponts pour rehausser, la nuit, l'image des traversées. Enfin, les toits de tuiles des ponts couverts (et les détails des sculptures qui les surmontent) sont illuminés avec une lumière dorée à l’aide de micro-projecteurs à LED de fabrication spéciale.

QUI A FAIT QUOI ? · Maître d’ouvrage : Ville · Bureau d’études de Dujiangyan, province du Sichuan, Chine.

· Conception lumière en France : Roger

Narboni, agence Concepto - Frédérique Parent et Virginie Carreno, chefs de projet ;

· Conception lumière

en Chine : Mao Cheng, chef de projet - Zhongtai Lighting Group - Shangha.

techniques : Zhongtai Lighting Group, Chengdu.

· Infographies et

cartographies : copyright Concepto & Zhongtai. · Photographies : Jiang Xi et Zhao Yong (copyright Concepto & Zhongtai). · Sources LED : CREE

· Matériel d’éclairage

spécial de fabrication chinoise : LED CREE.

ACE - 17 rue Hamelin - 75783 Par is Cedex 16 - Tél .: (33) 02 33 94 48 61 - 06 98 68 53 39 - a c e . v i n c a g u e z e n n e c @ orange.fr - w w.ace-fr.org - Contact : Vinca Guezennec

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3 Questions à

SOPHIE BRETON, GE Lighting

Lumières De quelle manière GE Lighting a-t-il participé aux JO 2012 ? Sophie Breton : Les JO exigeaient des solutions d’éclairage diverses, certaines fonctionnelles, d’autres plus architecturales ou artistiques comme, par exemple, l’éclairage des anneaux olympiques de Londres, Birmingham, Glasgow et Edimbourg ou la mise en lumière du Tower Bridge. Pour ce monument, ainsi que pour les anneaux qui y sont suspendus, les solutions utilisées vont des LED Tetra Contour à la technologie des lampes à brûleur céramique

exigent des besoins en éclairage très spécifiques, l'éclairage représente un élément fondamental pour assurer la sécurité des spectateurs et des participants. Le groupe a fourni 600 luminaires Odyssey équipés de

“ À présent, les lumières des JO participent au mieux-vivre de la ville ” Le succès britannique des jeux Olympiques et Paralympiques 2012 est incontestable. Ce qui donne encore plus d’ampleur à ses mises en lumière, notamment celles des fameux anneaux. Ce dont se félicite Sophie Breton, présidente de GE Consumer&Industrial Lighting, en rappelant que le groupe a déjà participé aux Jeux de 2006, 2008 et 2010.

(CMH), solutions privilégiant toutes durabilité et l’efficacité énergétique.

la

Lumières Outre ces installations symboliques, avez-vous aussi participé à l’éclairage d’installations sportives ? S. B. Oui, bien sûr ! GE Lighting a notamment éclairé le Riverbank Arena, qui a accueilli la compétition de hockey, et où se sont également déroulés les matchs de football paralympiques. Y a été utilisé l'Euroflood 2000, produit spécifiquement conçu pour l'éclairage de stades et autres vastes installations sportives. Dans ce cas, nous avons étroitement collaboré avec Syncrolite pour incorporer un système de filtres de couleur permettant de faire varier les effets lumineux. Au-delà des espaces de compétition, qui

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lampes Streetwise dans le parc olympique. Leur lumière blanche et brillante améliore la visibilité, permet une meilleure reconnaissance des formes et des couleurs, et contribue donc à réduire les accidents. Cette lumière blanche facilite la reconnaissance faciale et la captation vidéo de sécurité. Lumières Que reste-t-il de ces réalisations après les compétitions ? S. B. Ces projets ont été conçus dans une optique de durabilité et d'efficacité énergétique afin de continuer à éclairer économiquement après les JO. C’est particulièrement le cas du parc olympique, un quartier ayant été complètement rénové. De même, le « nouveau » pont de la Tour de Londres demeure un centre d'intérêt pour les visiteurs et le mieux-vivre la ville.


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ÉCLAIRONS L’AVENIR Après trois éditions organisées à Lyon, le Forum LED 2012 se tiendra, à Paris (Grand Halle de la Villette), les 21 et 22 novembre prochains. Outre une exposition, un cycle riche de conférences est programmé. Notons d’ores et déjà, le 21 novembre, de 11 à 13 heures, la présentation par Stéphanie Mittelham (Celma) du livre vert de l’Union européenne « Éclairons l’avenir », ainsi que celle des nouvelles réglementations de l’Union européenne pour l’éclairage LED. Renseignements : Aurélie Danguin Tél. : 04 37 40 31 63

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Pour sortir de la défiance À l’occasion de CAP-Urba, organisé en juin dernier à Lyon, le Syndicat de l’éclairage a présenté trois outils d’aide à la décision permettant de comprendre et d’adopter, avec confiance, les technologies LED. Tout d’abord, dans l’attente d’une mise à jour, prévue pour 2013, du vocabulaire LED de la CEI(1) paru en 2011, est disponible en libre accès(2), un document du Celma (association européenne des syndicats nationaux d’éclairage) présentant les normes de performances disponibles. Ensuite, est également proposée en libre accès la « Grille de maturité » récemment révisée. Pour chaque segment de marché, elle permet de mesurer le niveau de pénétration des solutions possibles. Enfin, les fabricants, membres du Syndicat de l’éclairage, ont établi une « Charte de qualité et de sincérité des performances de l’éclairage public LED », certains critères essentiels étant encore trop souvent ignorés, regrette l’organisation professionnelle. Et de citer : respect de la norme d’éclairagisme NF EN 13201 et des normes produits ; indication de l’efficacité lumineuse définie comme le quotient du flux lumineux initial total sortant du luminaire par la puissance totale consommée du système ; indication et prise en compte des facteurs de maintenance de l’installation ; indication des flux perdus ; conseils d’entretien. (1) Commission Electrotechnique Internationale (2) www.syndicat-eclairage.com/upload/declarations/84.pdf




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