Smarthome électricien 65

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DOSSIER

CONTRÔLER SON HÂBITAT INTERVIEW

FX JEULAND FÉDÉRATION FRANÇAISE DE DOMOTIQUE BUREAUX

UNE SALLE DE RÉUNION MODERNE ÉCLAIRAGE DES BUREAUX

CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 65 - FÉVRIER 2017



ÉDITO

L’habitat de 2030 : l’alliance du numérique et des savoir-faire

David Le Souder

82 %

des Français vivent dans une aire urbaine, c’est-à-dire un pôle urbain et sa couronne périurbaine. Mais ce chiffre cache une réalité plus complexe. Car c’est sans compter ceux qui vivent à la campagne, mais dans la sphère d’influence d’une agglomération, avec sa ville, son tissu urbain et ses banlieues. Ce sont alors plus de 90 % des Français qui sont des urbains. Tout ceci implique une gestion précise des transports, de l’énergie et redéfinit le paysage industriel. L’État travaille sur de nombreux plans de modernisation de la société française. Tout est étroitement lié et les projets de la « Nouvelle France Industrielle » ont un lien fort avec le thème des réseaux électriques intelligents, soit par le prisme de l’usage, comme les bornes de recharge des véhicules électriques, les objets connectés ou encore la rénovation énergétique des bâtiments, soit par le biais des solutions techniques venant en appui des réseaux électriques intelligents comme les batteries ou le « big data ». Les installateurs électriques et les intégrateurs en domotique, audiovidéo, tout comme les chauffagistes ne répondent bien souvent qu’aux sollicitations immédiates des clients, sans leur mettre en perspective les futurs usages. C’est dommage ! Combien de rénovations actuelles ne prévoient pas un réseau VDI adapté aux nouveaux besoins et ceux de demain ? Combien de maisons sont rénovées par des couples de 65 ans sans anticiper les handicaps futurs de la vieillesse. Dans dix ans, la communication, l’architecture, l’organisation des pièces et la hiérarchie sociale auront changé. Le futur ne sera pas le même pour tous. Le prix du mètre carré augmente toujours et les espaces de vie devront probablement recevoir les couples formés par les enfants par manque de travail ou de finances suffisantes. Nous vivrons dans des tours situées dans des mégalopoles. La maison et les appartements seront modulables. Les parois bougeront et la configuration et la taille du logement évolueront en fonction de la vie. Si on perd son travail, il sera aisé de sous-louer un espace ou diviser pour recevoir ses parents vieillissants. La fracture intergénérationnelle tombera. Nos vies seront simplifiées par des assistants. Les cuisines seront autonettoyantes, les frigos commanderont les courses. Les assistants conversationnels nous écouteront et deviendront des majordomes à notre service, grâce à l’intelligence artificielle. La biométrie, la luminosité fondée sur le rythme circadien, les écrans souples, les claviers virtuels seront monnaie courante. Pour notre plus grand plaisir, fini les clés, la reconnaissance d’iris sera utilisée pour entrer dans les immeubles ! Les habitations deviendront des agents de contrôle pour notre sécurité. Notre corps sera scruté et analysé en temps réel pour anticiper nos pathologies. Nos toilettes analyseront nos urines et diagnostiqueront par exemple, un diabète naissant. La domotique, le service connecté ou l’habitat numérique, quel que soit le nom qu’on lui donne, sera la norme. Dès aujourd’hui, l’installateur doit expliquer à ses clients la nécessité de faire évoluer l’installation a maxima et non a minima. Car la bonne nouvelle de cette évolution technologique et numérique de la société est que seule la relation humaine permettra de bénéficier de ces services. Personne ne sera apte à installer une solution cohérente si ce n’est une personne qualifiée. Installateur/intégrateur : votre avenir est entre vos mains.

David Le Souder

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TENDANCES ET MARCHÉS

6 La filière électrique endeuillée Sécurité électrique Location : le diagnostic électrique devient obligatoire 7 IoT : Premier réseau LoRa dédié aux objets connectés à bas debit Prévention : Opération "100 minutes pour la vie"

8 ÉVÉNEMENT 8 La domotique tient la vedette au CES 2017

10 INTERVIEW 10 François-Xavier Jeuland, président de la Fédération française de domotique et dirigeant de NT Conseil

14 DOSSIER 14 Pilotage Le désir d’une maison connectée

28 APPLICATION 28 Éclairage : Gecina repense le bien-être au travail 30 Multimédia : Transelec embellit la nouvelle médiathèque des Capucins à Brest

32 LETTRE 32 Bernard Colombat élu Président de la CSEEE

34 S2ICF 34 Quand la domotique vous branche : Portrait d’un électricien devenu intégrateur

35 L'ACTUALITÉ DE LA FFD 35 ­ La FFDomotique se développe

36 AVIS D'EXPERT

20 Pourquoi faut-il étiqueter les câbles et les tableaux ?

36 Internet des objets : surmonter les difficultés relatives aux données pour l’apprivoiser 37 Smart metering, pierre angulaire du smart home ou « Minitel » de l’énergie ?

23 FOCUS

38 TRIBUNE

20 TABLE RONDE

23 Entreprise : Qu’est-ce qu’une « huddle room » ? Et quels avantages en attendre ?

30 TECHNIQUE 26 Éclairage des bureaux : Le minimum à savoir avant de commencer un projet

38 Repensons notre société pour plus d’efficience, de bien-être et de cohésion sociale

40 PRODUITS 43 3 QUESTIONS À 43 Denis Coupé, directeur général de l’Activité Disjoncteurs de Puissance de Schneider Electric

3e Médias 39 Rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris tél : + 33 (0)9 82 34 89 62 fax : + 33 (0)1 44 92 50 51 Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder Relations lecteurs : Solène Collat Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95,  boulevard Berthier,  75017 Paris Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : février 2017 L'Electricien est un périodique inscrit à la Commission paritaire des publications et agences de presse sous le n° : 0617 T 92734 Photo de couverture : © CharlotteStudio Appartement Moore, espace de vie de Moore www.mooredesign.fr

LISTE DES ANNONCEURS ESF................................................ 2ème de couverture IOT WORLD .................................. 4ème de couverture AUTOPROMOTION ................................................ 4 INFRATHERM.......................................................... 9 DOORBIRD ........................................................... 13 DOMOTIKS............................................................ 17 DYMO......................................................... 20-21-22 PREVENTICA......................................................... 41

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TENDANCES ET MARCHÉS Actualité

La filière électrique endeuillée e mois de janvier a été terrible. Legrand et Hager perdent coup sur coup leur fondateur. Dr Oswald Hager, l'un des fondateurs de Hager Group et pionnier de la branche électrotechnique allemande, est décédé le 19 janvier 2017. Il était âgé de 90 ans. Après plusieurs expériences professionnelles en France et en Allemagne, il crée en 1955, dans la Sarre à l'époque indépendante, avec son père et son frère Hermann, la société Hager OHG, entreprise électrotechnique. Edouard Decoster, qui fut l'un des co-fondateurs de Legrand est décédé le 20 janvier 2017 à l'âge de 97 ans. Il avait repris Legrand avec son beau-frère ( Jean Verspieren) en 1944, c'est lui qui a donné cette première approche vers l'appareillage électrique et abandonné la porcelaine de table", a déclaré à l'AFP Delphine Camilleri, directrice de la communication.

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L

Dr Oswald Hager

Edouard Decoster

SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

Location : le diagnostic électrique devient obligatoire

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renouvellement d’un bail à usage d’habitation, le propriétaire bailleur devra désormais fournir un état de l’installation intérieure d’électricité, lorsque celle-ci a plus de 15 ans. Ce diagnostic devra être réalisé par un professionnel certifié et aura une validité de 6 ans. Pour les installations ayant fait l’objet de travaux, l’attestation remise par l’électricien et visée par Consuel aura valeur de diagnostic.

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partir du 1er juillet 2017, un diagnostic de l’installation électrique devra être remis au locataire par le bailleur avec le contrat de location. Cette mesure (1) vise à renforcer la sécurité des occupants et à encourager la réhabilitation du parc locatif. En France, sur un total de 35 millions de logements, 19 millions d’installations électriques peuvent présenter des risques (2). Au moment de la signature ou du

INFRASTRUCTURE NUMÉRIQUE Dans le cadre de la validation du Plan France Très Haut Débit début novembre, la Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication (FIEEC) a participé activement à l’élaboration d’un guide pratique sur l’installation d’un réseau de fibre optique dans les constructions neuves. Les industries électriques, électroniques et de communication se félicitent de l’autorisation du Plan France Très Haut Débit par la Commission européenne le 7 novembre dernier. Cette validation va permettre le développement des infrastructures numériques qui représentent un élément de compétitivité majeur pour notre pays et ses

entreprises, appelées à jouer un rôle de premier plan dans les évolutions technologiques en cours et à venir.

FORMATION L’Association française de l’éclairage et Formapelec s’associent pour les formations en éclairage D'ici 2020, de nouvelles obligations réglementaires européennes et françaises vont obliger la maîtrise d'ouvrage publique (collectivités) et privée (industrie et tertiaire) à investir plusieurs millions d'euros pour la mise en conformité de leurs ouvrages d'éclairage, de leurs réseaux et bâtiments. L’AFE et

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Pour les autres logements, ce diagnostic sera systématique à compter du 1er janvier 2018. Rappelons que ce diagnostic électrique est déjà obligatoire depuis 2009 pour la vente de logements de plus de 15 ans. Les 6 points de sécurité de l’installation électrique intérieure, vérifiés par le diagnostic : • La présence, sur chaque circuit, d’un dispositif de protection contre les surintensités adapté à la section des conducteurs • La présence, à l’origine de l’installation électrique, d’au moins un dispositif différentiel de sensibilité appropriée aux conditions de mise à la terre • La présence d’un appareil général de commande et de protection, facilement accessible • La présence d’une liaison équipotentielle et d’une installation électrique adaptées aux conditions particulières des locaux contenant une baignoire ou une douche • L’absence de matériels électriques vétustes, ou présentant des risques de contacts directs avec des éléments sous-tension • L’absence de conducteurs non protégés mécaniquement

FORMAPELEC, ont signé une convention de partenariat afin de développer des formations en éclairage répondant au quotidien du terrain, et notamment via des démonstrateurs, permettant d’organiser des séances de travaux pratiques en lien avec les enseignements théoriques, mais aussi d’établir un référentiel commun de compétences.

VÉHICULES ÉLECTRIQUES Le décret n°2017-26, paru au Journal Officiel le 13 janvier 2017, uniformise les dispositions techniques des infrastructures de recharge pour véhicules électriques sur l’espace public et privé (IRVE). Il fixe les exigences requises pour l’installation, l’exploitation et la maintenance des


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité IOT

Premier réseau LoRa dédié aux objets connectés à bas debit

D

elta Dore participe à l’expérimentation du premier réseau LoRa (LOng RAnge) orchestrée par Orange et dédiée au monitoring des objets connectés à bas débit. Opérationnel depuis juin dernier, le réseau couvre

aujourd’hui toute l’agglomération grenobloise et permet d’assurer une connectivité à faible consommation et à moindre coût de nombreux objets liés au comptage énergétique. Fort de son savoir-faire d’intégrateur et de son

expertise d’énergéticien, Delta Dore noue un partenariat avec Ixel, spécialiste de la télé-relève, pour proposer une solution performante conçue pour simplifier l’accès aux indicateurs de performance énergétique.

PRÉVENTION

OPÉRATION "100 MINUTES POUR LA VIE"

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n fin d’année 2016, 16 camions de l'OPPBTP ont sillonné la France à la rencontre de près de 20 000 apprentis de 1ère année de CFA et de lycées professionnels pour les sensibiliser à la prévention des risques. 335 événements ont été organisés dans 105 CFA et 5 lycées professionnels avec l'intervention de 68 conseillers en prévention. Un concept : le futur différé Cette édition fait appel à une mise en scène et à un scénario originaux : un laboratoire de physique nucléaire virtuel a trouvé un système de visualisation d’événements dans le temps, 15 à 20 minutes avant que ceux-ci se déroulent. Le laboratoire a proposé ses services à l’OPPBTP pour l’opération 100 minutes pour la vie. Les conseillers en prévention de l’OPPBTP contactent, pendant les sessions, le laboratoire en visio-conférence, lequel leur permet de voir un accident potentiel sur le point de se passer. Un ordinateur soumet trois solutions pour l’éviter. Aux apprentis de choisir la meilleure dans un temps imparti et de sauver ainsi des vies.

bornes de recharge de véhicules électriques. Les IRVE de puissance inférieure ou égale à 3,7 kW non accessibles au public n’entrent pas dans le champ d’application du décret. À compter du 14 juillet 2017, la qualification sera exigée pour tous les travaux d’installation d’IRVE qui entrent dans le cadre de ce décret.

INNOVATION Somfy co-innove avec ses consommateurs et ses partenaires grâce à sa plateforme Somfy Lab. Il faut imaginer de nouveaux usages de la maison en réponse à des attentes encore inexprimées par les consommateurs hier. Pour y répondre, SOMFY a

créé My Somfy Lab. Véritable écosystème dédié à l’innovation, cette plateforme est interne, avec des lieux dédiés à la créativité, mais aussi ouvert sur l'extérieur et tourné vers les universités, les entreprises et les start-up. SOMFY a déposé 40 brevets en 2015.

STANDARD BACnet et KNX ensemble. L'évolution d'Internet connaît un rythme très soutenu et sa mise à jour demande à tous les participants aux réseaux IP comme BACnet et KNX de partager l’infrastructure réseau du bâtiment, intégrant les services WEB et IPV6. La compatibilité des installations BACnet et KNX doit être ascendante et dans le même temps, les couches basses du système

OSI de communication doit accéder à internet. Ces tâches ont été confiées à l'Alliance Fairhair et Thread Group Leurs cibles d'évolutions sont : BACnet, KNX et ZIGBEE.

CONDUITES ADDICTIVES Portée par la MILDECA, l’addiction est une maladie, au même titre qu’une maladie chronique, que ce soit avec ou sans prise de substances psychoactives, elle pose des difficultés spécifiques au monde du travail. Si les addictions ne sont plus un sujet tabou, il faut désormais aller au-delà d’une approche individuelle et inscrire la prévention des addictions dans le champ plus large de l’amélioration des conditions de travail, en considérant que le travail est un déterminant de la santé des salariés et des agents.

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ÉVÉNEMENT

e CES est le point de convergence des industries électroniques et de l’Internet des objets. Peu de produits présentés à cette grandmesse annuelle sont réellement novateurs, mais chacun apporte sa touche propre avec son évolution, ce qui confirme les tendances initiées dans le monde. Ce salon incarne tous les excès de l’industrie des loisirs numériques, car on y découvre une bonne partie de l’offre et des nouveautés ou prototypes. Dans des secteurs comme les fintech, biotech, medtech, cleantech, les loisirs, l’éducation ou encore le commerce, la dynamique autour des startups

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françaises s’accélère. La présence massive des jeunes pousses françaises n’est pas passée inaperçue. Avec 230 sociétés sur place, la France est le 3e pays le mieux représenté. Le smart home a le vent en poupe Tandis que certains marchés comme les smartphones (+2 %) ou les tablettes (-8 %) s’essoufflent, la Consumer Technology Association (CTA) prévoit une très forte progression du marché de la domotique en 2017 (+57 %). Autre signe encourageant, la surface consacrée au smart home sur le salon était en hausse de 33 % par rapport à 2016. La France était particulièrement bien représentée, avec de nombreux exposants et des synergies intéressantes entre grands groupes et startups ou PME (Legrand / Netatmo ou Somfy / Myfox, par exemple). Malgré quelques efforts, la standardisation n’est pas la tendance. Les écosystèmes propriétaires construits autour d’un grand fabricant pullulent, à l’image des Google Nest, Amazon Echo, Samsung SmartThings, Apple HomeKit et IFTTT. Microsoft a dévoilé Windows HomeHub, son assistant domestique intelligent, qui sera présent dans

ENTREPRISE

CATÉGORIE PRIMÉE

PRODUIT

42tea

Smart home

Tea Cube : objet connecté pour les amateurs de thé

AwoX

Smart home

Ampoules exploitant le Bluetooth mesh

Catspad

Smart home

Solutions intelligentes pour animaux domestiques

Holi

Smart home

Bonjour, un radio-réveil super-intelligent

Miliboo

Smart home

Ekko : le miroir design connecté

MYXYTY

Smart home

MyxyPod l’assistant domestique modulaire

Netatmo

Smart home

Netatmo : vannes et thermostats connectés

Ondilo

Smart home

ICO: système connecté pour piscines

Sen.se

Smart home

SensePeanut : objets intelligents à petits prix

Seven Hugs

Smart home

Smart remote pour contrôler son environnement direct

Smart&Blue

Smart home

Hydrao : solutions pour les douches

Velux with Netatmo

Smart home

Velux active with Netatmo : fenêtres connectées

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une future version de Windows 10. À quand la compatibilité entre les objets grâce à un protocole standardisé unique, comme dans l’IT ? L’intelligence artificielle est partout Pour qu’une intelligence artificielle (IA) émerge, elle doit recevoir et traiter le maximum de données afin de cumuler et de comparer les situations. En 2017, elle est encore balbutiante même si nombreux sont les fabricants qui intègrent l’IA dans leurs produits. On en est encore au stade du produit, pas encore à celui du service. Si Facebook analyse les « like » et les textes pour identifier nos traits de personnalité, alors la voix peut l’être aussi. La startup française Batvoice est capable d’identifier nos émotions dans la voix. L’IA est également exploitée par certaines solutions de cybersécurité, dans la maison intelligente tout comme dans la santé. La startup américaine Brain Robotics présentait une prothèse de main apte à interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l’utilisateur. L’intelligence artificielle peut aussi venir en aide aux malvoyants. Facebook et Microsoft, notamment, ont dévoilé l’an passé des systèmes capables de « voir » des images et d’en décrire le contenu pour les aveugles. Mais la grande question est : où vont toutes les données récoltées ?

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L

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La domotique tient la vedette au CES 2017


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Alexa s’occupe de tout Dans la pratique, on retrouve surtout l’IA dans la reconnaissance de la parole incarnée par Amazon Echo, Google Home, Apple Siri et Microsoft Cortana et qui s’embarque dans une foule d’objets, des lampes de General Electric aux montres connectées. Mais c’est encore l’IA qui sert à la reconnaissance des images, utilisée aussi bien pour la vidéosurveillance avec une Nest Cam que pour les véhicules à conduite automatique chez tous les constructeurs et

équipementiers automobiles. Sur ce CES 2017, Amazon Alexa dominait nettement en matière d’assistant vocal et hub domotique. On trouvait un nombre incalculable d’objets connectés qui s’appuient sur son intelligence artificielle. Peut-être parce que c’est la plus aboutie du moment. Alexa est ainsi directement intégrée au fonctionnement d’un lavelinge (Whirlpool), d’un réfrigérateur (LG), d’un aspirateur (Samsung) ou encore d’une TV (Amazon). Embarqué dans ces appareils connectés, le système Alexa devient un « majordome » domotique, véritable centre névralgique du foyer. La prochaine étape est son intégration dans des smartphones, venant ainsi concurrencer en direct Google Now ou Siri. Alexa s’immisce dans l’habitat, mais également dans les projets de voitures autonomes, comme le prouve son intégration dans l’offre BMW Connected pour les clients du constructeur allemand. Les services à l’honneur Pas facile de parler de services dans un salon consacré aux produits, mais de nombreux acteurs français comme La Poste, Engie, Boulanger ou Leroy Merlin ont mis en avant la

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ÉVÉNEMENT

nécessité d’accompagner l’utilisateur avant, pendant et après l’installation d’une solution domotique. Le courant continu pointe le bout de son nez Est-ce le futur de l’installation électrique ? Pour la première fois, en tout cas, le courant continu était présenté au CES avec tout ce que cela apporte en termes d’économie d’énergie, de simplification d’installation et, surtout, de distribution décentralisée. À suivre de près dans les années à venir ! •

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L'INTERVIEW

FRANÇOIS-XAVIER JEULAND Président de la Fédération française de domotique et dirigeant de NT Conseil

Nous ne pouvons pas laisser filer l’opportunité de devenir un leader mondial de la ville de demain, du bâtiment intelligent et du logement connecté.

Vous venez d’organiser la convention annuelle de la FFDomotique. Quels enseignements en tirez-vous ? Tout d’abord, on peut dire que le sujet de l’habitat connecté pour tous intéresse plus que jamais. Plus de 200 professionnels ont pu confronter leur vision respective et échanger sur les perspectives du marché pour 2017. Comme chaque année, la Convention a alterné entre discussions en groupes de travail, forums collaboratifs, conférences, tables rondes, visites de showrooms, démonstrations et énormément de moments partagés en toute convivialité. De nombreux adhérents comme AV Industry, B&W Group, Casanova, EDF, Giga-Concept, Mobotix, Nodon ID-RF, Protect France, Sowee, Diplômé de l’INSA (Institut national des sciences appliquées), il intervient en tant que consultant indépendant auprès des collectivités, des promoteurs, des bailleurs, des architectes, des fabricants, des installateurs et des particuliers. Après une carrière dans les secteurs du numérique, du multimédia et des télécoms au sein des Bell Labs et chez AT&T notamment, il se spécialise dès 2002 dans l’intégration des technologies innovantes dans le bâtiment. Il est l’auteur du livre « La Maison communicante – Réussir son installation domotique et multimédia » (4e édition – Eyrolles). François-Xavier est également Ambassadeur auprès de la Smart Building Alliance.

Switchiteasy, Theben ou Vivoka ont pu présenter leurs innovations et recueillir le retour des domoticiens. L’adhésion récente de Bosch Smart Home, Loewe ou TPLink démontre notre vision à 360 degrés et c’est tout ce qui fait la légitimité de la Fédération française de domotique. Qu’est-ce que la domotique, précisément ? Pour nous, la domotique c’est la convergence des équipements issus de 12 filières généralement isolées et qui, pourtant, doivent communiquer ensemble dans l’habitat. Pour répondre à nos besoins de confort, d’efficacité énergétique et de sécurité et ainsi, faire front aux enjeux de société majeurs que sont le vieillissement de la population, les nouveaux usages du numérique et l’efficacité énergétique de nos quartiers... Les filières concernées sont l’automatisme, la sécurité, l’électricité, la ventilation, le chauffage, l’énergie, les télécoms, l’informatique, l’audiovisuel, l’électroménager, l’autonomie et le bâtiment. La domotique doit permettre de nous simplifier la vie au quotidien. Vous avez fondé la FFDomotique en 2012, quel bilan feriez-vous aujourd’hui ? Notre ambition réaffirmée, après quatre ans d’existence, est de devenir un observatoire indépendant et de développer le concept de « logement connecté pour tous ». Les premières années nous ont permis de nous positionner, de démontrer notre capacité à faire bouger les choses et à véhiculer une image positive, dynamique et professionnelle du secteur. Maintenant que nous sommes installés dans le paysage, nous allons continuer à être force de proposition, à favoriser l’émergence de

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nouveaux métiers et faciliter les synergies entre industriels, distributeurs, opérateurs, sociétés de services, professionnels du bâtiment, organisations professionnelles, associations de consommateurs, médias spécialisés et, plus globalement, tous ceux qui sont intéressés par l’avenir du smart home en France. Pourtant, le bâtiment est encore structuré par lots où chacun vit sa vie ? Plus pour longtemps. La maquette numérique, le BIM, va obliger tous les corps de métiers intervenant dans la construction à échanger. Il ne sera plus possible d’ignorer l’entreprise qui passe après vous. Les réunions de chantier impliqueront tout le monde et chaque retard ou modification de produit sera répertorié et notifié. Cela ne se limitera pas à la maquette numérique 3D en phase de conception/construction d’un bâtiment, mais constituera sa « carte vitale » durant toute sa vie, avec les notions de supervision, de tableau de bord, d’optimisation, de carnet d’entretien et de suivi de maintenance. Une vision transversale du bâtiment est nécessaire et c’est ce que prône la FFDomotique depuis quatre ans. Les choses évoluent très vite et de nombreux secteurs, comme la promotion immobilière par exemple, sont en train de généraliser le déploiement de logements connectés. En tant que telle, la connectivité intéresse peu. Ce sont les services associés qui plaident en faveur de la domotique. On l’a bien vu lors de notre Convention à travers tous les témoignages des chercheurs d’EDF, de Covea, l’assureur, de Mohammed Malki, consultant expert du « bien vieillir », de Delta Business, spécialiste du marketing,


L'INTERVIEW François-Xavier Jeuland

d’Alain Kergoat, spécialiste Smart Cities, d’HXperience, startup dans l’énergie, d’Immotek l’intégrateur, de Vincent Gufflet, directeur des services de Darty et de Jean-Raymond Hugonet, conseiller régional Île-de-France et maire de Limours, ainsi que René Trégouët, sénateur honoraire qui, tous, ont milité pour une nouvelle vision de la domotique fondée sur les services. Concrètement, quels sont les travaux que vous menez ? Nos experts travaillent sur de nombreux sujets, notamment ceux susceptibles de déverrouiller le marché. Les discours médiatiques se focalisent souvent sur les risques et peu sur les bénéfices induits. Près de 64 % des personnes interrogées* disent vouloir disposer des fonctions et d’objets connectés, mais ne savent pas à qui s’adresser. C’est pourquoi nous organisons, grâce à nos membres répartis sur tout le territoire national, dans les Drom-Com et les pays francophones, des séances de coaching domotique dans les salons régionaux. C’est encore un travail d’évangélisation, car les gens n’imaginent pas tous les services que peut leur apporter une maison connectée. Nous œuvrons également à rassurer les consommateurs en travaillant, par exemple, sur un baromètre du marché ainsi que sur un label qui certifiera les installateurs professionnels disposant des compétences nécessaires pour accompagner et satisfaire les utilisateurs sur le long terme. Ces 200 professionnels sont répertoriés dans l’annuaire accessible sur le site ffdomotique.org avec tous les détails sur leur expérience, leurs formations, leurs certifications et leurs domaines d’expertise : sécurité, énergie, multimédia, maintien à domicile... Vous parlez du maintien à domicile. En quoi la domotique peut-elle être utile aux plus âgés ? L’étude Promotelec/Credoc 2016 nous apprend que 94 % des logements des personnes âgées ne sont pas adaptés au maintien à domicile, alors même que 55 % seraient prêts à investir dans la domotique pour favoriser leur autonomie ou celle de leurs proches. Concilier domotique et services à la personne constitue une réponse

très efficace aux défis posés par le vieillissement de la population. La perte d’autonomie peut survenir très vite. Notre déficit public est abyssal, l’État ne pourra pas accueillir le 4e âge dans des maisons de retraite parce qu’il n’a pas les moyens de les financer et que de toute façon les intéressés eux-mêmes souhaitent rester le plus longtemps possible à leur domicile. Toute une économie du service pour les seniors se constitue. Philippe Metzenthin, notre expert Silver economy, explique souvent que la technologie, les objets connectés et les plateformes constitueront une innovation de rupture dans le secteur des Services à la personne (SAP). L’offre technologique amène de la valeur ajoutée à l’intervention humaine auprès des personnes à leur domicile. Les acteurs des SAP ont pour eux la connaissance fine des besoins au quotidien des clients au sein de ce lieu si particulier qu’est le domicile. Si l’assemblage de l’intervention humaine et de la technologie paraît pertinent, autant au regard de l’optimisation de la qualité que de la recherche d’efficience du coût du service pour le rendre accessible au plus grand nombre, pour autant, celui-ci doit s’installer dans le cadre d’une collaboration étroite entre les acteurs concernés bien en amont de la mise sur le marché. Quels sont les messages pour motiver les gens d’intégrer la domotique chez eux ou dans leur entreprise ? En complément du smartphone qui, depuis dix ans, a ouvert une nouvelle ère de la domotique, c’est maintenant l’intelligence artificielle qui va nous permettre de démocratiser le logement connecté. Comme les voitures, nos maisons vont devenir autonomes pour nous simplifier la vie, nous rassurer et optimiser nos consommations d’énergie. Mais ce n’est pas le nombre d’objets connectés qui détermine la valeur d’un smart home ou d’un smart building, c’est la pertinence de sa conception et la qualité des services rendus : optimiser ses consommations sans réduire son confort, être prévenu d’une fuite en sachant que l’arrivée d’eau a été coupée, savoir si les enfants sont bien rentrés à la maison, savoir nos anciens en bonne

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Près de 64 % des personnes interrogées disent vouloir disposer des fonctions et d’objets connectés, mais ne savent pas à qui s’adresser.

santé et être prévenu d’éventuelles anomalies dans leur quotidien... La domotique n’est pas (encore) totalement sécurisée ni « plug & play », il faut savoir s’entourer de fournisseurs de services et de professionnels compétents pour en tirer bénéfices en toute sérénité sur le long terme. À vous entendre, la domotique est magique. Pourtant, les détracteurs sont nombreux. Après quinze ans d’activité dans la domotique, je pense avoir beaucoup de recul et je suis moi-même parfois le premier détracteur de la domotique quand elle est mal conçue ou mal mise en œuvre. Je plaide avec les autres membres de la Fédération pour une domotique « raisonnée », fondée sur l’humain, que ce soit avant, en phase d’écoute et de conception, pendant le déploiement et après la livraison dans la mise au point, les évolutions, les mises à jour… Je ne pense pas que les détracteurs soient

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L'INTERVIEW François-Xavier Jeuland

contre tout ce qu’apporte la domotique, mais sur la façon dont elle a été déployée dans le passé. La domotique est fondamentalement incompatible avec les méthodes traditionnelles du bâtiment. Avec l’arrivée du numérique, il faut revoir notre manière de concevoir le bâtiment, avec tout ce que cela implique en termes de ruptures fonctionnelles, technologiques et organisationnelles. Tous les acteurs doivent s’y adapter. Ce n’est pas en résistant que l’on peut survivre à la vague numérique. Les géants comme Amazon, Google, Samsung et Apple ont tous investi massivement dans leurs solutions domotiques. Ils travaillent maintenant activement à la constitution d’écosystèmes en dehors desquels aucun acteur historique ne pourra réussir. On ne peut pas aborder le smart home avec les méthodes d’hier, il faut de l’agilité, de la souplesse, de l’ouverture, du prototypage rapide, de la cocréation avec les startups et de la co-construction en impliquant les utilisateurs. Regardez Somfy avec Myfox, Schneider Electric avec Awox, Legrand et Velux qui s’associent avec la startup française Netatmo et intègrent la synthèse vocale Alexa d’Amazon… Justement, racontez-nous ce que vous avez vu au CES 2017 de Las Vegas ? La France était particulièrement bien représentée, avec toutes ces synergies intéressantes entre grands groupes et startups/PME. L’arrivée à maturité du marché de la domotique aux États-Unis se confirme cette année et, tandis que certains secteurs comme les smartphones (+ 2 %) ou les tablettes (- 8 %) s’essoufflent, la Consumer Technology Association (CTA) prévoit une très forte progression du marché de la domotique en 2017 (+ 57 %). J’ai été particulièrement marqué par l’arrivée de nouvelles générations de produits basés sur le Wi-Fi et le Bluetooth « mesh », qui vont enfin permettre l’adoption massive de la domotique par les consommateurs. Autres signes encourageants, la surface consacrée au smart home était en hausse de 33 % par rapport à 2016 et le prestigieux concours CES 2017 Innovation Awards a illustré la percée du marché de la domotique ; plus d’un tiers des innovations primées étaient directement liées au smart home, avec de nombreuses entreprises françaises récompensées comme Myxyty,

Holi, Awox, Velux, Netatmo, Legrand… Tous les équipements de la vie courante deviennent connectés : on a vu des brosses à cheveux, des tireuses à bière, des écrans plats (très très plats) et des frigos, beaucoup de frigos… Mention spéciale pour le parasol Sunflower, de Shadecraft, avec tout ce qu’il faut de design, de connecté, d’intelligence artificielle et d’autonomie. Autre coup de cœur côté français pour le ventilateur intelligent d’Enerbee, le radiateur computer de Qarnot ou encore le superviseur 3D de Stereograph. Vous nous parlez de produits, mais où sont les services pour les clients ? Le CES est avant tout un salon consacré aux produits grand public, mais de nombreux acteurs français comme La Poste, Engie, Boulanger ou Leroy Merlin ont mis en avant la nécessité d’accompagner l’utilisateur avant, pendant et après l’installation d’une solution domotique. L’humain est primordial. Même si les solutions deviennent « plug & play », le conseil et le service d’installation ne pourront pas disparaître. On pourrait imaginer que les boutiques d’informatique habituées à l’installation de logiciels et d’antivirus retrouvent une seconde jeunesse avec le conseil et la vente de solutions connectées et sécurisées. Les gens ont besoin de parler, d’être écoutés et de se sentir rassurés, sinon il n’y a pas d’acte d’achat. C’est exactement ce que l’on voit dans les magasins Best Buy aux ÉtatsUnis, où le distributeur de matériel met en avant ses « Geek squads », des spécialistes qui viennent à domicile installer, configurer, sécuriser et maintenir les produits connectés. C’est aussi la promesse apportée par l’intégrateur en domotique, un nouveau métier que la FFDomotique s’emploie à faire connaître. Au-delà de la qualité des produits, ce sont les compétences de tous ces professionnels de terrain qui permettront d’assurer un taux de satisfaction élevé de la part des utilisateurs. La société est donc prête pour la domotique. La société est prête pour les services connectés et le confort de vie qui en découle. Chacun a droit à sa domotique, mais le jeune couple de 25 ans n’a pas les mêmes attentes pour son logement

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ni les mêmes habitudes de vie qu’une famille avec trois enfants, une personne en fauteuil ou un senior isolé. On ne peut donc pas équiper tous les logements de la même façon. Pour se développer, le marché a encore besoin de pédagogie, de professionnels qualifiés et certifiés, de rupture dans l’organisation du bâtiment avec l’avènement d’un lot « smart » et de l’implication massive de certains acteurs comme les assureurs qui sauront, j’en suis certain, inventer de nouveaux modèles économiques. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Oui, un dernier mot pour dire qu’en 2017, l’objectif prioritaire de la FFDomotique est de travailler plus intensément auprès des prescripteurs. Comme l’a rappelé Jean-Raymond Hugonet, conseiller régional Île-de-France et maire de Limours, aucun donneur d’ordre ne peut plus désormais se reposer sur un seul fabricant ou un seul protocole. Un projet de smart city, d’écoquartier ou de bâtiment intelligent nécessite un accompagnement indépendant, mené par un AMO Smart qui saura trouver l’adéquation idéale entre les besoins de la population, le choix des technologies, la sélection des intervenants, la mise en place de process rigoureux, tout en maîtrisant le budget, l’évolutivité et la pérennité des solutions déployées. Le fonctionnement de la Fédération française de domotique est unique en son genre. Chaque adhérent (membre ou administrateur) est bénévole. Le système est totalement en phase avec notre société, qui se veut de plus en plus collaborative. C’est ce qui fait la force de la FFDomotique et ce qui, je l’espère, donnera envie à de plus en plus d’acteurs d’y adhérer. Tous ensemble, nous serons plus forts pour légitimer le recours aux solutions smart dans les cahiers des charges, insuffler un nouvel élan, faire bouger les lignes au niveau des pouvoirs publics et faire la promotion d’une nouvelle filière d’excellence au niveau international. Le CES 2017 a montré que nous avons en France des startups ultra-innovantes, mais aussi les fleurons mondiaux du BTP, de la fabrication et de la distribution de matériel électrique, des télécoms et de l’énergie. Nous ne pouvons pas laisser filer l’opportunité de devenir un leader mondial de la ville de demain, du bâtiment intelligent et du logement connecté. •


(PUBLI-REDACTIONNEL)

“ La Station Vidéo Exergue.

Interphone IP

p ri m é

UNe livraison ? des clés oubliées ?

le voisin qui sonne et personne pour ouvrir ? Avec DoorBird ce n’est plus un problème. Vous recevez immédiatement une notification push sur votre smartphone et vous pouvez parler à la personne devant la porte. Peu importe où vous êtes : dans le salon, dans le jardin, au bureau ou partout dans le monde. Regardez votre interlocuteur avec une résolution HD et choisissez d‘ouvrir votre porte d'entrée ou votre garage en appuyant simplement sur un bouton. DoorBird combine une technologie innovante avec un design exclusif.

Contrôlez…

qui s’approche de votre domicile 90 % des cambrioleurs sonnent pour vérifier la présence au domicile. Avec DoorBird, répondre à partir de partout dans le monde est simple. Le voleur ne peut donc pas savoir si vous êtes chez vous ou à l’extérieur. La détection se fait avant l’effraction. Grâce au capteur de mouvement haut de gamme infrarouge, vous savez toujours ce qui se passe devant votre maison de jour comme de nuit même si personne n’a appuyé sur la sonnette. Une photo peut être prise et servira à la police, si besoin. Afin de ne pas obtenir un message d'alarme chaque fois qu’un chat passe, vous pouvez configurer la zone de détection.

Portier haute qualité

Doorbird est « Made in Germany » pour garantir la meilleure qualité et des normes de production élevées. Ainsi la caméra transmet des images en 720 p de qualité HDTV. Grâce à son objectif grand angle

Avec DoorBird vous ne ratez plus de visiteurs.

avec un champ de vision de 180° horizontale, 90° verticale et ses douze LED infrarouges, le Doorbird dispose d’une vision parfaite de jour comme de nuit. Vous pouvez rassurer votre client car il est possible de créer l’historique des visiteurs d’une semaine, à l’aide du cloud (en Option) sur des serveurs Doorbird en Allemagne (cryptage des données selon le dernier standard bancaire). Comme il est nécessaire de pouvoir entendre et se faire comprendre de son interlocuteur, Doorbird est équipé de filtres de bruits et assure une qualité vocale irréprochable. Si besoin, vous pouvez aussi déclencher, par le biais de l’application sur votre smartphone, une alarme à 100 décibels. De quoi faire peur au cambrioleur ! Les produits DoorBird sont disponibles à partir de 293,28 € Hors Taxes. Plus d'informations, prix, partenariat et partenaire d'installation rendez-vous sur www.doorbird.fr

Installation ultra simplifiée Le DoorBird est monté en quelques minutes. L’alimentation se fait soit par POE, soit par le 24 V 2 fils connecté au wifi. Il se place partout en extérieur et résiste aux températures de -20° à + 40° et contre l'eau de pluie (IP54). Pour les installateurs qui veulent associer le portier vidéo à une centrale domotique, rien de plus simple avec l'API ouverte, d’autant plus que DoorBird dispose de HMTL 5. DoorBird a des partenariats avec Smartlock NUKI, August, ONVIF, EEdomus, Control4, Creston, RTI, URC, ELAN, SAVANT ou encore digitalSTROM.

Répondez à votre porte de n'importe où. DoorBird prévoit d'étendre son réseau de distribution international en particulier en France, avec des électriciens et des intégrateurs qualifiés. (en savoir plus : www.doorbird.com/fr/partner)

Volkswagen

fait confiance

à Doorbird En 2016, Volkswagen choisit DoorBird pour connecter le système multimédia Wolswagen aux systèmes de portes et motorisation. Vous pouvez maintenant ouvrir la porte du garage de votre voiture sans avoir à prendre le téléphone dans la main ! Doordbird de Bird Home Automation est le portier vidéo le plus vendu en Europe. Les ingénieurs développent en permanence le produit et le soft. Sur ISE 2017, Doorbird présente l'extension de la gamme multilogements/multi-locataires. Ce modèle, adapté pour le collectif, gère 100 logements, est renforcé contre le vandalisme, dispose d’une conception plus robuste et qualitative et d'un capteur de mouvement mieux configurable (4D). Son lecteur de 125   khz intégré est compatible avec les badges, type Vigik. L'Appli DooBird est compatible IOS Androïd.

Bird Home Automation France

World Trade Center Lyon-Tour Oxygène 10-12 boulevard Vivier Merle - 69393 Lyon cedex 03 Contact mail : salut@doorbird.com


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DOSSIER

PILOTAGE

Le désir d’une maison connectée Une maison intelligente, c’est la certitude de gagner en confort, d’économiser de l’énergie et de l’argent et de mieux protéger son domicile. Dans un habitat connecté, les pièces sont parfaitement éclairées et toujours à bonne température, car le système accède aux informations sur la météo ou sur les fenêtres laissées ouvertes, allume automatiquement le chauffage et l’éclairage en fonction de la situation, avec à la clé un gain de confort et des économies d’énergie. Selon le cabinet Berg Insigh, l’Europe comptera 30 millions de maisons intelligentes en 2020 pour 2,7 millions début 2015. Une chose est certaine, c’est que le mouvement est en marche. Ce secteur offre un gigantesque potentiel commercial, notamment aux fabricants issus de l’électricité, de la télévision, de l’électronique, du divertissement, de capteurs, de techniques de chauffage et de sécurité, ainsi que d’appareils électroménagers. Côté ménages, les trois produits les plus connus sont les thermostats connectés, les télévisions interactives et les systèmes de sonorisation connectés. 14 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 65 - FÉVRIER 2017


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haitent que la première pièce connectée soit la cuisine, suivie de la chambre pour 15,2 % et du salon pour 14,5 %. Paradoxalement, bien que les consommateurs désignent la cuisine comme première pièce à connecter, très peu ont déjà acheté, ou envisagent d’acheter dans les six prochains mois, des produits tels que des fours ou des réfrigérateurs connectés. Au cœur du système connecté se trouve le contrôleur domotique, une unité de commande centrale intelligente qui connecte les composants entre eux et à Internet, leur permettant ainsi de communiquer. Où qu’ils se trouvent, les utilisateurs peuvent piloter et surveiller tous les appareils reliés au contrôleur via une application installée sur leur smartphone ou leur tablette. Les systèmes utilisent des contacteurs pour déterminer si une fenêtre est ouverte ou fermée et régulent le chauffage des pièces en conséquence, selon les préférences de l’utilisateur. Les premiers systèmes intégrant nativement les fonctionnalités de la Box sont apparus, comme Celiane with Netatmo présenté au CES 2017, en janvier dernier.

Piloter devient naturel Quel que soit le pays, pour un tiers des consommateurs, la première motivation d’achat de produits pour la maison connectée est le souhait d’automatiser sa maison. Le deuxième but est de sécuriser son domicile, suivi par le souhait de faire des économies d’énergie. Les consommateurs eux-mêmes définissent les trois principaux usages qui les poussent à s’équiper : • Le désir d’avoir une maison « prête » dès l’arrivée chez soi : par exemple, que le chauffage et l’éclairage soient activés et que les programmes favoris soient déjà sélectionnés sur la télévision. • L’activation de la maison en « mode nuit », soit l’extinction automatique des lumières, de tous les dispositifs de coupure du courant, la fermeture automatique des portes, des volets, la mise en route des caméras de surveillance et de l’alarme, etc. • La possibilité d’avoir accès à toutes sortes de divertissements, musique et multimédia disponibles où et quand le consommateur le veut. Autrement dit, profiter de toute la musique en ligne, TV et profils médias sociaux synchronisés sur tous les appareils, par exemple pour continuer à écouter la musique diffusée dans sa voiture en rentrant chez lui. Ou encore, une télévision connectée qui reconnaisse chaque membre de la famille et recommande des contenus appropriés en fonction de chacun... Bosch division Smart Home a interrogé 6 265 personnes sur Twitter entre le 26 juillet et le 3 août 2016. Il en ressort que la majorité des interrogés sous-estiment encore les capacités de la maison intelligente et connectée, d’ores et déjà capable de faire bien plus que ce qu’ils pensent. Ce qui convainc le plus les personnes interrogées, c’est la capacité de la maison intelligente à économiser l’énergie, par exemple en coupant automatiquement le chauffage en présence de fenêtres ouvertes. Les Français, les Espagnols et les Anglais se montrent très intéressés par cette possibilité. Selon l’enquête, ce sont 71 à 75 % d’entre eux qui ont cité les économies d’énergie parmi les arguments les plus convaincants de la maison intelligente. Dans l’étude, menée par Context, en partenariat avec la FFdomotique en France et présentée en janvier 2016, les consommateurs français veulent un concept de maison intelligente dans laquelle les produits communiquent ensemble (34 %, par rapport à l’Allemagne 23 % et 22 % au Royaume-Uni). Concernant les produits de la maison intelligente, nos compatriotes font plus confiance aux distributeurs de proximité et aux magasins de bricolage locaux et sont nettement moins confiants que les consommateurs des deux autres pays cités dans les distributeurs spécialisés et les grandes surfaces. Les Français manifestent leur goût pour la cuisine En visant une maison prête pour recevoir les amis. Dans ce type de scénario, les ampoules connectées sont ajustées à l’ambiance souhaitée, la musique est déjà activée, le four est préchauffé et des alertes et contrôles à distance du frigo permettent de savoir ce qui est présent ou manquant ou quels aliments arrivent à leur date de péremption. Tous pays confondus, 57 % sou-

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DOSSIER

Contrôleur à distance GSM DIN3, de Flajzar : un moyen simple et facile à mettre en place pour piloter les énergies de la maison via son smartphone.

Peut-on se passer d’Internet ? La réponse est oui. Il est possible de piloter sa maison à distance sans avoir besoin d’une ligne Internet à 20 € par mois. Une simple carte Sim à 2 € suffit pour activer des consignes électriques. Ce n’est pas de la domotique, mais de l’électricité pilotée. G-media distribue sur le marché français le contrôleur GSM DIN3, de Flajzar. Ce nom de code, permet, grâce à

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Switch-Flow d’Hydrelis, le disjoncteur d’eau filaire connecté.

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l’envoi d’un sms, de piloter, activer ou éteindre un système de chauffage, d’éclairage, ou de chaudière. Il est également capable de prévenir à l’aide d’un sms, s’il y a une coupure ou une défaillance électrique chez lui. À installer dans le tableau électrique, le GSM DIN3 est simple d’utilisation et à mettre en place. Il est possible, ensuite, à distance et via SMS, de changer le statut d’un disjoncteur, ou d’utiliser une minuterie et un thermostat à l’aide d’une sonde de température extérieure. De son côté, la jeune société française Switchiteasy présente une domotique électrique loin de proposer des scénarios mettant en interaction différents produits : « Je me suis concentré sur les fonctionnalités plébiscitées par les Français dans les études. C’està-dire piloter les volets roulants, éteindre les lumières et mettre les appareils en veille. En rendant communicante la pieuvre électrique, Switchiteasy propose tout simplement une solution qui permet d’activer ou de désactiver les lignes électriques », explique Alain Herben, son concepteur. Des appareils compatibles avec d’autres marques En matière d’interconnexion, la tendance de tous les fabricants est de se concentrer sur les normes et les

plateformes ouvertes pour rendre chaque technologie la plus intuitive possible. C’est pourquoi les systèmes domotiques sont modulaires, extensibles et faciles à connecter aux appareils compatibles d’autres fabricants. Nombreux sont ceux qui collaborent ainsi avec Philips ou tout autre fabricant utilisant IFTTT If then then that (« S’il se passe un évènement A, alors faire une action B ».) Par exemple, Netgear propose Arlo Pro, une caméra de sécurité HD sans fil rechargeable avec alarme intégrable dans un système domotique par 200 « recettes » IFTTT par exemple, allumer toutes les lumières lorsqu’un individu a été repéré aux alentours (« If Arlo detects motion, turn on Philips Hue lights »). Ainsi, les utilisateurs peuvent piloter les lampes connectées via une application, réglant l’éclairage d’une simple pression du doigt en fonction de leurs préférences personnelles, de l’ambiance du moment ou du mouvement détecté. Des partenariats similaires sont actuellement menés sur d’autres types d’appareils. « Nous avons fait le choix de ne pas faire de choix à la place de l’installateur. La nouvelle gamme de produits (sécurité, chauffage, ouvrants...) est totalement sans protocole. Il suffit d’insérer la carte électronique du protocole choisi pour être opérationnel. Tous les produits intégrant tous les softs de la gamme, la carte fille va alors télécharger les informations concernant le produit installé », explique Alexandre Chaverot, directeur d’Avidsen du groupe Smart Home International. Un chauffage sur mesure Votre client pourra facilement programmer la température de son appartement selon des scénarios qui correspondent à son mode de vie (nuit/jour, jour de semaine/week-end, vacances, etc.) et réaliser ainsi de véritables économies de chauffage. La promesse des thermostats connectés est simple. Vous pourrez changer votre programmation même si vous n’êtes pas chez vous. L’argumentaire qui saura convaincre vos clients : « Vous êtes parti en vacances et vos enfants vous rejoignent une semaine après ? Vous mettez votre chauffage en position d’hivernage uniquement quand l’appartement est vide. » Ou encore : « Quelques heures avant de revenir chez vous, vous relancez le chauffage pour arriver dans un appartement à bonne température. »

Lucy et Anna sont des miroirs intégrant un assistant conversationnel. Lucy est équipé d’une caméra à reconnaissance faciale, comme Welcome de Netatmo, et s’adapte à son interlocuteur en lui proposant des activités qui lui sont propres. Vous pouvez parler directement à Lucy grâce à une commande vocale ou utiliser le clavier tactile. Connecté à votre agenda électronique, Lucy peut vous rappeler vos rendez-vous, vous donner le temps de trajet pour aller au travail. Il sait tout aussi bien vous informer de la météo, vous faire part de vos nouveaux messages ou vous résumer les actualités du jour. Demandez-lui une recette, il vous la dictera. Cet écran intelligent se fait également le relais de vos objets connectés, en devenant un centre de contrôle grâce à IFTTT. Ainsi, il peut commander la fermeture de vos volets ou l’allumage de vos lampes. Et grâce à l’application smartphone dédiée, vous pourrez continuer à surveiller ce qui se passe chez vous, même lorsque vous n’y êtes pas !

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TOUT PILOTER, TOUT VOIR DEPUIS SON MIROIR « Miroir, mon beau miroir, dis-moi ce que je fais aujourd’hui ! »


Les assistants conversationnels Beaucoup les utilisent depuis quelques années sur leur smartphone. À partir de toutes les informations à leur disposition, ces assistants génèrent conseils et recommandations. Ces robots logiciels sont contrô-

lés à la voix et les plateformes les utilisant sont pensées comme une centrale pour le smartphone : Alexa d’Amazon contrôle beaucoup d’appareils de domotique, Google Assistant sera bientôt capable d’en faire autant. Samsung vient d’annoncer que son assistant intelligent Bixby était conçu comme une plateforme qui pouvait être étendue par des applications tierces pour le doter de fonctionnalités supplémentaires. Et si on se fie aux publicités de présentation, tout cela a très belle mine. L’assistant fait quasiment partie de la famille, il sait qui est le père, le fils, ou se souvient des rendez-vous, se charge de réserver des places de

Les derniers thermostats connectés comme Homnistat (lire notre test à venir, dans le numéro d’avril 2017 de smarthome électricien+) et Sowee adressent en priorité les nombreux habitats chauffés au gaz. Ils mesurent la consommation de gaz et il est possible de fixer le montant de dépense souhaité par mois. Automatiquement, le système adapte la température pour atteindre le budget. Homnistat permet d’ajuster la température intérieure en fonction de la présence de l’occupant, mais également de l’évolution de la météo. En outre, le thermostat Homnistat apprend à connaître l’efficacité de l’isolation du logement au fur et à mesure qu’on l’utilise. En s’appuyant sur la météo du lieu de résidence, mais aussi sur la présence ou non de quelqu’un, ses algorithmes lui permettent de savoir s’il doit ou non chauffer le logement. Associé au « gas sensor », et fort des informations sur ces caractéristiques, Homnistat indique combien cela va coûter à la fin du mois. Bien entendu, il est possible de déroger à la limite fixée et le client est immédiatement informé du dépassement de budget. Un bon moyen de contrôler son chauffage et… de mettre un gros pull l’hiver.

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DOSSIER

Arlo pro de Netgear garde un contrôle total en permanence. Via un smartphone, une tablette ou un ordinateur, quelques clics suffisent pour faire un saut virtuel jusque chez vous.

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DOSSIER

▼ Cube de Family of the Art, 5 cm de côté pour piloter son environnement.

Homnistat, le thermostat connecté pour gérer intelligemment les dépenses d’énergie à la maison.

cinéma ou de faire livrer des repas. Très pratique, quand les mains et le regard sont occupés à surveiller la route, les assistants vocaux tels Sarah, de JeanPhilippe Encausse, Google Assistant, Siri (Apple), Cortana (Microsoft), Alexa (Amazon, bientôt sur les smartphones Huawei aux États-Unis), Bixby (Samsung), Jarvis (Facebook), Viki (selon la rumeur, sur les prochains Nokia). HTC et Sony les rejoindront bientôt avec leurs propres assistants personnels intelligents, liés à leurs produits. Un agent conversationnel est un programme ayant la capacité de dialoguer via des interfaces textuelles ou vocales. Il peut être plus ou moins complexe, animé par des humains, par un moteur de règles ou une intelligence artificielle allant chercher sur Internet des informations dans des bases de connaissances, comme Wikipedia. Pour se rendre indispensable, l’agent virtuel se doit d’être proactif et ne pas simplement répondre à des questions, mais aussi interroger l’utilisateur au moment opportun de la journée. Pour Jean-Philippe Encausse, « ce n’est pas nouveau ! Dès 1964, Joseph Weizenbaum écrivait le programme Eliza qui s’amusait à jouer les psychothérapeutes en reformulant les affirmations des patients en question. Bluffant, pour l’époque, il posait la question du test de Turing*. Le critère de pouvoir parler avec un humain sans qu’il se rende compte qu’il a affaire à un ordinateur a été posé en critère d’intelligence artificielle. » L’intérêt pre-

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mier de cet assistant est de supprimer toutes les applications installées sur nos PC, tablettes et smartphones afin de gagner en liberté. Il suffit de poser la question à haute voix pour que l’enceinte équipée d’un assistant conversationnel apporte la réponse. « Sarah, peuxtu diffuser Thunderstruck d’AC/DC dans la cuisine ? » Si vous êtes abonné à un service de streaming audio, Sarah piochera dans la liste et passera la musique en connectant les enceintes multiroom. « En fait, il est important de comprendre que les bots, ces « robots » logiciels intelligents, proposent une nouvelle ergonomie qui vient en complément des apps pour fournir une expérience utilisateur plus simple ou plus fluide. Ils peuvent intervenir à toutes les étapes d’interactions avec des clients BtoB ou BtoC », précise Jean-Philippe Encausse. Laurent Muckensturm, de Giga-Concept, voit les assistants vocaux comme une formidable possibilité offerte au maintien à domicile. « Nous travaillons actuellement pour permettre aux personnes âgées d’interroger l’assistant pour les aider dans leur vie quotidienne. Bien souvent, la vue ne leur permet pas de composer le numéro de téléphone, et rechercher sur le smartphone est impossible. En disant “Sarah, appelle le portable d’Émilie”, la personne sera en relation avec sa fille. Si elle dit “je suis tombée, appelle le médecin”, Sarah composera le numéro du médecin traitant enregistré. Un bon moyen pour rester autonome longtemps chez soi. » Protection et sécurité, la priorité absolue L’une des premières fonctions qu’apporte la domotique est la sécurité. En tant qu’installateur, vous devez assurer à votre client de pouvoir protéger son habitat, contrôler et identifier les entrées et les sorties, disposer d’une vidéosurveillance, être averti de toute intrusion et de tout danger par des détecteurs de fumée ou de CO2. Ces dispositifs s’étendent à l’assistance aux personnes âgées, avec notamment l’appel automatique des secours en cas de comportement insolite. La maison connectée sait qui est là et ce qu’il fait : s’il dort dans son lit ou si son immobilité soudaine dans la cuisine ne nécessite pas une alerte. Le confort n’est pas oublié, car la maison « sait » où se trouve l’occupant, s’il est bien là ou sorti, éveillé ou endormi et programme une température adaptée. Aller se coucher va enchaîner une série de macrocommandes fermant les volets et portes, mettant les alarmes en sécurité, pilotant les éclairages selon les pièces. Tout ceci tenant bien entendu compte de toutes les règles en matière d’économie d’énergie. Les solutions domotiques répondent aux normes les plus strictes concernant la protection et la sécurité des données. Ces normes sont prises en compte dès le début du processus de développement produit. Caméra, sirène, détecteurs et capteurs de fumée, de fuite d’eau, d’ouverture de porte/fenêtre, de mouvement… : désormais communicants, ces objets apportent une solution pour sécuriser et surveiller sa maison à distance. Installés dans une résidence principale, secondaire, ou encore au domicile d’un proche, ils alertent le destinataire en temps réel par e-mail et/ou par SMS sur son smartphone en cas d’intrusion ou d’incident domestique. Un simple détecteur de fuite (Somfy, D-link,


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Comment lever les freins ? La méconnaissance des produits est le principal élément entravant l’achat des produits liés à la maison connectée : jusqu’à 60 % des consommateurs britanniques (55 % des Allemands et 49 % des Français) disent qu’ils ne comprennent pas suffisamment les produits de la maison connectée. Le prix demeure un facteur important, qui freine les consommateurs dans leur intention d’achat de produits domotiques pour les six mois à venir. C’est ainsi que 40 % ne perçoivent pas encore le bénéfice des produits de la maison connectée, toujours selon l’étude Context. Le nec plus ultra du contrôle qui sait se faire oublier revient à la société Family of the Arts. La startup allemande a créé un cube de 5 cm de côté, simple et intuitif, qui utilise les dernières technologies. Grâce au Bluetooth, le cube détecte automatiquement les appareils connectés alentour et propose d’en prendre le contrôle. Les faces sont tactiles et un simple glissement de doigt suffit pour activer l’action souhaitée. Sans fil, il est mobile et se recharge en s’encastrant dans une station préalablement fixée à un mur. Cette solution est encore en développement. Avant cela, le conseil de smarthome électricien+ va au-delà d’un choix de marque ou de protocole. Dès le début du projet, l’installateur doit exiger de l’architecte l’intégration d’un domoticien de métier dans toutes les réunions. Les bons réflexes commencent dès le gros œuvre. Chacun sera gagnant et montera en compétences. •

ENTRETIEN ALEXANDRE CHAVEROT, directeur d’Avidsen et Smart Home International

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My Plug 2 d’Orange) évite de gros désagréments. Adapté aux attentes des professionnels, le SwitchFlow d’Hydrelis est un disjoncteur d’eau qui coupe automatiquement l’arrivée d’eau en cas de fuite ou de rupture de canalisation. Il est adapté à tous types de surfaces : bâtiment de bureaux, sites isolés, collectivités, équipements de loisirs, industrie, agriculture... Mais la sécurité, c’est également la gestion des incendies. Les DAAF, ou détecteurs-avertisseurs autonomes de fumée, ont été rendus obligatoires par la loi n° 2010-38 du 10 janvier 2011. C’est l’occasion de faire ses premiers pas en domotique. Ils détectent la fumée des incendies – même naissants – et alertent l’occupant grâce à une sirène intégrée. S’ils sont connectés (Smoke Alarm Detector de Netatmo et Nest protect), le signal est relayé sur un smartphone. Si l’alarme se déclenche, l’habitant est prévenu, même s’il n’est pas chez lui !... Quelques précieuses minutes peuvent être gagnées. Mais d’aucuns, comme Ei Electronic, le spécialiste absolu du détecteur de fumée et de monoxyde, martèlent que le détecteur est là pour sauver des vies et que son efficacité réside dans la qualité de la détection et non dans sa communication.

Le constat que nous faisons, malgré les années, est que le marché n’est toujours pas standardisé en termes de protocole, ce qui rend l’interopérabilité assez complexe. La lisibilité est impossible pour les décideurs qui doivent faire des choix sans savoir si la solution choisie sera pérenne ; mais c’est également

difficile pour les fabricants, comme nous, car nous ne pouvons pas faire un choix de protocole au risque de ne pas répondre à une grande partie du marché. Pour Avidsen, le marché, c’est l’ensemble du bâtiment et de la maison connectée et nous ne voulions pas nous restreindre. Plutôt que d’avoir tous nos produits disponibles dans tous les protocoles, ce qui aurait induit des coûts énormes, nous avons choisi d’être agnostiques aux protocoles en concevant tous nos produits sans radiofréquence, tout en permettant à la carte électronique d’être prête à recevoir une carte fille du protocole choisi. Ensuite, charge à l’installateur de choisir la box qui interprétera le ou les protocoles pour rendre le système le plus interopérable possible. Pour faire simple, nous intégrons techniquement la fonctionnalité des « dongles ». Il suffira alors de changer la carte fille si les protocoles évoluent. Ce n’est pas une innovation disruptive, mais de bon sens. La gamme sera disponible courant mai 2017.

* Le test de Turing est une proposition de test d’intelligence artificielle fondée sur la faculté d’une machine à imiter la conversation humaine. Décrit par Alan Turing en 1950 dans sa publication Computing machinery and intelligence, ce test consiste à mettre un humain en confrontation verbale à l’aveugle avec un ordinateur et un autre humain. Si la personne qui engage les conversations n’est pas capable de dire lequel de ses interlocuteurs est un ordinateur, on peut considérer que le logiciel de l’ordinateur a passé le test avec succès. Cela sous-entend que l’ordinateur et l’humain essaieront d’avoir une apparence sémantique humaine.

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TABLE RONDE

Tous les participants sont interloqués par la capacité de la Dymo XTL de générer directement des QR codes.

L’étiquetage des parties électriques est une étape indispensable, d’une part pour gagner du temps durant l’installation et la maintenance, et d’autre part pour faciliter le repérage sur les éléments visibles par le client. Pour en débattre, nous avons réuni plusieurs professionnels lors d’une table ronde (de gauche à droite ci-contre sur la photo) : Jérôme Arbaut, informaticien reconverti il y a plus de vingt ans dans la domotique, il explore actuellement de nouvelles solutions de chauffage à infrarouge ; Ozkan Ok, de la société Ozeo, spécialiste de l’audiovisuel et de la domotique, qui travaille notamment sur la vidéosurveillance, les alarmes, les portiers, le home cinéma, etc. ; Jacques Hugron, de Domotiks, informaticien pendant vingt ans et aujourd’hui intégrateur et revendeur de matériels en ligne pour les domoticiens ; Loïc Moulin, Business Development Manager chez Dymo, fabricant qui propose de nouvelles solutions innovantes d’étiquetage pour les professionnels ; et Philippe Roux, du bureau d’études DomoPad, expert en domotique 2.0 et Full-IP. Eric Quentin, directeur de l’agence Rexel des Mureaux, nous apportent également leur éclairage.

Pourquoi faut-il éti les câbles et les ta Electricien+ : Quel est, pour vous, l’intérêt de l’étiquetage ? Est-ce une étape prévue ou étiquetez-vous directement sur le terrain, et avec quels outils ? Philippe Roux : Les électriciens n’ont souvent aucun système de marquage industriel. Mais, nous, intégrateurs, nous ne sommes pas des gens de chantier, nous préparons des installations qui peuvent faire 30 à 40 modules préprogrammés. S’il n’y a pas d’étiquettes quand on arrive… Donc l’étiquetage est évidemment important. Ensuite, l’intégrateur utilise des systèmes d’étiquetage professionnel. Sur les tableaux électriques, nous posons des rails étiquetés et l’électricien va brasser tous les courants faibles dessus. On fait tous de l’étiquetage, mais l’électricien fait de l’étiquetage de chantier, pour ne pas perdre trop de temps, alors que nous faisons de l’étiquetage en bureau d’études, avec une imprimante spécialisée, un fichier Excel, des rubans imprimés, des planches, etc. Ozkan Ok : Pour les projets que l’on prépare en amont, nous avons réfléchi aux moyens d’en augmenter la rentabilité. Cela passe notamment par la mise en place de process et un étiquetage et un repérage clair au niveau des tableaux. En termes de mise en œuvre, comparé à l’électricien qui va tout faire sur place, nous extrayons la partie programmation et

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montage de tableau, que l’on réalise en atelier. Les conditions de manutention et d’installation sont alors beaucoup plus simples. Jacques Hugron : Un exemple pour illustrer l’importance de l’étiquetage. Nous refaisons actuellement toute l’électricité du showroom que l’on est en train d’ouvrir. Tous les câbles étaient bien repérés, il n’y avait pas de problème. Mais quand l’électricien a branché ses câbles dans l’armoire, il les a coupés et, dans la masse de câbles, l’étiquette de l’un d’eux est partie. Ça n’a


Légende

TABLE RONDE

queter bleaux ? vraiment pas été facile de retrouver le câble et le réétiqueter ! Jérôme Arbaut : Quand on prépare tout en atelier, c’est bien. Mais quand on arrive sur le terrain pour installer, le Scotch est quand même plus rapide et pratique que l’étiqueteuse. Et puis, en domotique, l’une des grandes problématiques, c’est qu’on est le dernier corps de métier à intervenir. Tous les autres ont pris du retard, donc on travaille toujours dans l’urgence ! Souvent, on ne prend pas le temps

E+ : Chez les fabricants d’étiqueteuses tels que Dymo, y a-t-il eu beaucoup d’évolutions ces dernières années pour faciliter la tâche des professionnels, notamment au niveau des types d’étiquette et des matériaux utilisés ? Loïc Moulin : Oui, en plus des nouveautés produits, très intuitifs et simples d’utilisation, nous proposons une nouvelle gamme de vinyle, très résistante à l’épreuve du temps. Il y a aussi des bagues thermorétractables, pour imprimer directement sur un ruban qui va se rétracter autour du câble. Et également des vinyles avec un transparent pour protéger l’écriture. Au total, notre gamme comporte plus d’une centaine de références selon le type de support (vinyle, thermorétractable…) et selon la couleur et la largeur du ruban. Vous disposez, par ailleurs, d’une mallette de transport qui suffit largement pour avoir un marquage spécifique

On fait tous de l’étiquetage, mais l’électricien fait de l’étiquetage de chan­tier, pour ne pas perdre trop de temps

sur une installation, si vous avez besoin, par exemple, de trois ou quatre rubans types pour cette installation. Concernant la préparation du projet, un logiciel est à disposition, téléchargeable sur ordinateur, pour travailler en amont sur un fichier Excel et l’envoyer directement dans la mémoire de l’imprimante pour imprimer ensuite sur le chantier. E+ : Nous avons parlé jusque-là d’étiquettes classiques, mais comment fait-on pour l’étiquetage spécial, par exemple les symboles comme ceux indiquant l’électricité ou le danger ou même le logo de l’entreprise ? Jérôme Arbaut : Il y a souvent des étiquettes préimprimées fournies avec Chauffage, Éclairage, etc., que nous utilisons. Mais cela ne permet pas l’individualisation, c’est vrai. Philippe Roux : Dans le courant faible, il y a très peu d’étiquetage, d’abord parce que ce n’est pas dangereux, on ne dépasse pas 60 volts, ensuite parce que nous étiquetons surtout les parties visibles par le client, qui sont peu nombreuses. L’idéal serait de tout étiqueter et pour cela, l’impression doit être rapide.

Les tests ont permis de mesurer les évolutions des nouvelles étiqueteuses Dymo XTL et des fonctionnalités apportées aux pros.

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de réétiqueter ce qui a été fait temporairement au départ avec de l’adhésif d’électricien et un marqueur indélébile. Eric Quentin : L'étiquetage est essentiel et indispensable car il est tout d'abord souvent obligatoire (relire la NF C15-100), il est gage de sérieux et de maîtrise, il vulgarise les installations, il assure une pérennité et « l'efficacité d'après », il protège du risque, il informe. D’ailleurs, rares sont les CCTP qui n'imposent pas un étiquetage, tellement tout le monde est convaincu de son utilité. Bref la liste est longue et on peut encore en parler...

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Loïc Moulin : Avec le logiciel pour ordinateur fourni, en plus de l’intégration des fichiers Excel, vous pouvez intégrer vos propres images et spécificités techniques, importer vos logos d’entreprise, vos contacts ou d’autres informations graphiques.

La diversité des étiquettes est intéressante, de même que de pouvoir tra­vailler sur l’ordinateur.

E+ : Après une rapide prise en main des dernières étiqueteuses industrielles portatives Dymo, y voyez-vous un intérêt ? Philippe Roux : Ce qui m’importe, c’est la possibilité de charger le contenu d’un projet pour préparer l’impression. Je note aussi un vrai « plus », c’est le fameux QR Code, généré sur le chantier par l’étiqueteuse, alors que jusqu’à présent on était obligés de passer par de petits logiciels téléchargés sur le Net. Le gain de temps est considérable et je suis certain de retrouver toutes les informations sur mes chantiers. Jérôme Arbaut : Ça va être dur de concurrencer l’adhésif et le marqueur… Le vrai « plus » que j’ai adoré, c’est la partie graphique, imprimer un code à barres, un QR Code, un logo, c’est un gros avantage. J’apprécie aussi l’impression « bien propre » pour les tableaux électriques. Mais je note que, si je ne chauffe pas la gaine rétractable, l’étiquetage temporaire

de début de chantier peut devenir permanent et faire gagner du temps. Eric Quentin : Rexel a choisi de distribuer les nouvelles étiqueteuses Dymo parce qu’elles répondent parfaitement aux attentes des installateurs. Ils s’équipent avec des outils professionnels et l’étiqueteuse doit l’être également. Dans notre domaine électrique les avantages sont ceux d'un bon GPS on est sûr de toujours arriver, il rassure l'intervention. Qui aurait à l'idée en 2017 de conduire sa voiture sans lire la signalisation même si on l'en autorisait ? Jacques Hugron : La diversité des étiquettes est intéressante, de même que de pouvoir travailler sur l’ordinateur. On peut aussi envisager de mutualiser une imprimante entre les différents corps de métier, chacun venant éventuellement avec ses consommables. Ozkan Ok : J’ai découvert durant la démo de nouveaux rubans et de nouvelles gammes que je n’avais pas envisagés jusque-là. Maintenant, il y a un calcul à faire par rapport au coût et au gain de temps et de qualité de travail… E+ : Justement, quels sont les prix des étiqueteuses ? Loïc Moulin : Le prix public conseillé de l’étiqueteuse Dymo XTL 300 est de 300 euros, et de 500 euros pour la XTL 500, sous forme de kit avec la mallette de transport et deux rouleaux fournis (ruban 24 mm et ruban « enrobage de câble »). La garantie est de quatre ans. Nous proposons aussi ponctuellement des opérations promotionnelles de cashback, c’est le cas actuellement jusqu’à fin juin 2017 : si vous achetez, par exemple, un Kit XTL 300 à 300 euros, nous reversons 150 euros par virement sur votre compte bancaire.

GRATUIT !

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FOCUS ENTREPRISE

Qu’est-ce qu’une « huddle room » ? Et quels avantages en attendre ?

Source Actineo, observatoire de la qualité de vie au bureau. (2) « To huddle » en anglais, signifie se blottir. (1)

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es salles de réunion ont naturellement émergé dans des espaces professionnels sans cloisons. Elles sont une excroissance logique, répondant aux besoins spécifiques des employés qui, étant dans des espaces de travail ouverts, ont besoin de se réunir encore et encore dans un espace plus privé et fermé. L’« huddle room » redéfinit non seulement l’espace de bureau, mais aussi la façon dont la technologie est intégrée à elle. Cette nouvelle organisation de l’espace de travail offre des avantages significatifs : • encourage le travail d’équipe ; • pas besoin de réserver une « huddle room » ; c’est la loi du premier arrivé, premier servi ; • permet la concentration et l’isolement ; • augmente la productivité ; • nécessite peu d’équipement ! Au sein d’une entreprise, chaque espace est utile. Malgré sa nouveauté, la petite salle de réunion est confrontée à une crise d’identité, en raison du rythme actuel avec lequel la technologie évolue et envahit les espaces de travail. La mise en œuvre de la technologie définit l’utilisation de l’espace. Une « huddle room » est transformée par l’ajout d’un écran, d’un ordinateur portable, d’une connexion Internet, d’une ligne filaire et d’un micro.

Une salle de réunion type 1 2 3 4 5 6 7 8 9

Ces dernières années, l’environnement de travail s’est considérablement modifié. Désormais, 57 % des Français du tertiaire travaillent en open space (1). Pour aider leurs employés à mieux vivre leurs conditions de travail, les employeurs les plus avancés ont créé de nouveaux espaces pour se concentrer ou travailler à plusieurs. La « huddle (2) room » est une petite salle de réunion pour trois ou quatre personnes. Ce lieu est généralement utilisé pour des réunions de projets ou des séances d’information. L’« huddle room » est principalement conçue pour encourager la collaboration et la créativité entre les collaborateurs. Associant la vidéo et le son, elle devient la méthode de communication préférée dès lors que le système installé est simple et fonctionnel.

Haut-parleurs haute fidélité Protection contre les surtensions Micro - écran de contrôle Plateforme de vidéoconférence Support de fixation pour écran de 40 à 70’’ Table adaptée à la vidéoconférence, passage de câble notamment Système de présentation sans fil connecté à l’écran central Écran LED de 40 à 70’’ Chaises confortables pour des réunions efficaces

La flexibilité Tout d’abord, les gens utilisent les petites salles de réunion en raison de la flexibilité. La plupart des entreprises ou des établissements d’enseignement ont de nombreuses « huddle rooms », il n’est donc pas nécessaire de planifier en jours ou semaines à l’avance. Si un événement inattendu arrive qui doit être discuté par toute une équipe, ils peuvent se réunir dans la salle immédiatement. Et parce que la plupart des salles de « huddle » sont équipées des technologies de communication, les groupes peuvent échangés en audio et/ou vidéoconférence avec les collègues, les partenaires, etc., le tout à distance.

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FOCUS

Intimité des communications Tout le monde a vécu l’ennui des grandes réunions du personnel de l’entreprise – de longs monologues, des paupières lourdes et des pertes d’attention. Pour réduire ces réunions le plus souvent non productives, les salles de réunion sont prévues pour créer une séance plus intime pour les petits groupes. Chaque personne du groupe est plus impliquée dans la communication et reste focalisée sur sa tâche. Un prix plus compétitif Avec la chute énorme des prix sur l’accès à large bande et les écrans, il y a eu un changement de la fonction principale de la « huddle room ». Ce petit espace de collaboration devient progressivement une salle d’équipe qui accueille plusieurs écrans et des tableaux blancs interac-

LES CONDITIONS D’UNE SALLE DE RÉUNION RÉUSSIE Pour les utilisateurs : Une collaboration vidéo puissante pour tirer le meilleur parti des réunions • Audio, contenu et vidéo de haute qualité • Technologie facile à utiliser Pour les équipes informatiques : • Des solutions vidéo pour les petits espaces à un prix abordable • Installation simple et conception compacte pour un déploiement rapide et facile • Gestion facile

tifs où les vidéoconférences peuvent également être programmées. Si vous proposez à une entreprise de s’équiper d’une « huddle room », le minimum requis est un écran LED de 40 à 70’’ fixé au mur pour gagner le maximum d’espace, une caméra et un microphone, une liaison Internet et un espace de travail central avec des chaises. Cet équipement est beaucoup moins cher que celui d’une grande salle de conférence. Les outils de communication représentent souvent moins de 5000 € par salle. C’est l’une des raisons pour lesquelles les « huddle rooms » sont l’avenir de la technologie : dans le climat économique actuel, les entreprises doivent trouver des moyens d’abaisser leurs frais de fonctionnement tout en maintenant l’efficacité des employés. La solution est un dispositif de présentation sans fil L’« huddle room » peut garder sa fonction principale tout en s’adaptant aux autres besoins de l’entreprise, il reste important d’évaluer la performance de cet espace en termes de coûts. Beaucoup d’entreprises ont choisi d’utiliser un dispositif de présentation. En éliminant la nécessité de connexions multiples, un appareil tout-en-un est beaucoup moins cher et reste parfaitement adapté à l’objectif d’une « huddle room ». Crestron AirMedia est un exemple de solution pour une « huddle room ». Cette installation plug-and-play vous ouvre un monde de possibilités : vous pourrez créer des présentations sans fil, partager facilement du contenu et organiser des sessions de travail collaboratives. Toute personne peut entrer dans une salle de réunion, se connecter au réseau Wi-Fi et four-

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Dans le futur Les utilisateurs et les intégrateurs auront besoin de trouver des outils qui permettent aux installations vidéo de se faire différemment. Nous sommes entrés dans un monde centré sur les données où nous devons pouvoir compter sur un petit (ou unique) ensemble d’outils qui permettent des installations collaboratives simples. Les éléments les mieux adaptés à une « huddle room » varient en fonction des besoins du commanditaire. La facilité d’utilisation, le coût relativement faible et la capacité de conduire un travail plus ciblé sont toutes les raisons pour lesquelles la technologie « huddle rooms » est l’avenir de la collaboration.

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nir du contenu HD à partir de n’importe quel appareil mobile. Une autre solution convient également aux espaces de travail : les écrans interactifs Smart. Smart Technologies offre une large gamme de produits interactifs pour la collaboration et l’apprentissage. Un système multi-utilisateur favorise l’échange et la productivité. Le logiciel de conférence Smart Bridgit permet également des sessions dynamiques et interactives, ce qui favorise encore la collaboration entre les participants. Associés, AirMedia et Smart créent un combo parfait pour assurer la fonction première de la salle de réunion comme un espace de réunion informel.


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FOCUS

8 raisons pour proposer une huddle room 1.) Le loyer moyen en Île-de-France pour l’immobilier d’entreprise est de 316 €/m2/an. Donc le temps des mètres carrés inutilisés pour des salles de conférence surdimensionnées est terminé. La loi impose un minimum de 15m3 par employé, soit 2,5 m x 2,5 m x 2,4 m. 2.) Les travailleurs modernes, en particulier les Millénium, attendent et exigent l’accès à la collaboration à tout moment et n’importe où. 3.) Les tendances en matière de conception du lieu de travail se déplacent vers des espaces « ouverts » et flexibles, ce qui signifie que les employeurs doivent maximiser l’utilisation de l’espace et qu’ils optent souvent pour des espaces de passage et de collaboration. 4.) Il y a beaucoup plus de travailleurs mobiles et à distance aujourd’hui, ce qui implique que quand ils travaillent au bureau, ils ont besoin d’un endroit pour mener des affaires et collaborer. 5.) Espace ouvert ou non, les employés ont encore besoin de lieux tranquilles dans lesquels passer de longs appels, prendre des notes en activant le haut-parleur ou pour régler des problèmes personnels.

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6.) La demande pour la conférence Web et la vidéoconférence explose, encore une fois. Impossible de faire des réunions-repas dans un espace ouvert. 7.) Les priorités modernes de l’entreprise comme la virtualisation, le cloud computing, le partage de contenu dans le nuage, le BYOD et la téléconférence se prêtent bien aux environnements de salles de réunion. 8.) Les environnements de travail collaboratifs semblent assurer une plus grande rétention des salariés. La collaboration a un impact immense sur les performances de l’équipe. Les environnements de collaboration favorisent la créativité. Et une grande partie de cette collaboration se produit dans les huddle rooms. •

AVEC JOOXTER, POUR TROUVER OÙ SE RÉUNIR Trouver une salle libre pour se concentrer ou travailler à plusieurs peut être source de stress pour les salariés. D’où l’intérêt de la solution de cette startup, qui associe des applications et des balises pour rendre les espaces de travail communicants. Grâce à quoi, via une application accessible sur Internet et sur mobile et avec des balises BLE (Bluetooth Low Energy) personnalisables et plug & play dans les espaces de réunion et autres salles, le salarié peut localiser et réserver immédiatement une salle libre. Un véritable gain de productivité pour le salarié et son employeur.

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Les entreprises qui cherchent à utiliser des solutions comme Zoom, Lync et Webex pour la téléconférence ont besoin d’un moyen simple pour connecter les collaborateurs. Pour cela, l’intégrateur doit quantifier le gain de l’installation et conseiller ses clients sur de la vidéo en services gérés dans le « cloud », qui peut être facturé à la minute. Les intégrateurs doivent savoir ce qu’il existe et s’assurer que les clients apprennent comment les outils peuvent les aider à fournir de meilleurs résultats. Il ne sert à rien de vouloir adapter d’anciens systèmes avec des solutions actuelles. Mieux vaut recommencer à zéro.

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TECHNIQUE ÉCLAIRAGE DES BUREAUX

Le minimum à savoir avant de commencer un projet Les exigences de sécurité et de confort de l’éclairage au travail ont pris une importance grandissante. Les employés passant leur journée complète sous éclairage, le législateur a imposé des règles strictes à respecter. Un éclairage de bureau bien conçu permet d’éviter une détérioration de la vue et les fatigues intempestives que pourrait causer un travail inefficace. Bien adapté, il est un bon moyen de prévenir les risques d’accident occasionnés par une perception visuelle dégradée de l’environnement.

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a perception et les sensations ressenties sont le premier moyen pour justifier d’un bon éclairage. Avant la technologie, c’est l’humain qui s’exprime. Une installation d’éclairage bien pensée peut contribuer à la rentabilité d’une activité par des gains financiers via une réflexion sur les coûts d’exploitation et de maintenance, des gains de productivité et environnementaux. Le label Well qualifie les bâtiments sur ces critères. Un bon éclairage de bureaux combine une efficacité lumineuse élevée, une durée de vie importante et un rendu des couleurs correct. Il assure deux fonctions que sont la bonne réalisation d’une activité et le bien-être de la personne. La performance visuelle de l’éclairage facilite alors l’exécution d’une tâche. En effet, une vision normale ne peut s’exercer qu’avec un seuil minimal de lumière. Un bon niveau d’éclairement permet une bonne productivité avec notamment, une baisse des erreurs, des accidents, une moindre fatigue visuelle. Et surtout, le confort visuel assure le bien-être, car, en plus du niveau moyen d’éclairement nécessaire, il faut absolument veiller à une bonne qualité de la lumière émise par la source et une uniformité de l’éclairement pour éviter les éblouissements.

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La réglementation L’éclairage des locaux de travail est soumis à de nombreuses réglementations et recommandations, imposant des valeurs limites indispensables

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A LIRE OBJECTIFS : ERGONOMIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE Dans les espaces de bureaux ou d’enseignement, 70 % de l’information passent par la vision. La qualité de l’éclairage doit donc retenir l’attention de tous : chefs d’entreprise, enseignants, gestionnaires, architectes et bureaux d’études, utilisateurs.

à respecter. Les obligations de l’employeur, du maître d’œuvre et du maître d’ouvrage y sont définies de manière précise. Depuis août 1983, l’éclairage des lieux de travail fait l’objet d’une réglementation. Les textes référents sont : • Le décret n° 83-721 du 2/8/1983 concernant l’éclairage des lieux de travail est destiné aux chefs d’entreprises. • Le décret n° 83-722 du 2/8/1983 fixe les règles relatives à l’éclairage des lieux de travail auxquelles doivent se conformer les maîtres d’ouvrage entreprenant la construction ou l’aménagement de bâtiments et est destiné à l’exercice d’une activité industrielle, commerciale ou agricole. • L’arrêté du 23/10/1984 précise les relevés photométriques sur les lieux de travail et les conditions d’agrément des personnes et organismes pouvant procéder à ces contrôles. • La lettre circulaire DRT n° 90/11 du 28/6/1990 relative à l’éclairage naturel et à la vue vers l’extérieur. La réglementation fait partie intégrante du Code du travail et s’applique à tous les locaux affectés au travail et à leurs dépendances, passages, escaliers, circulations, dépôts. Par exemple, le Code du travail (articles R4223-2 et R4223-3 créés par le décret n° 2008-244 du 7/03/2008) stipule que « l’éclairage est assuré de manière à éviter la fatigue visuelle et les affections de la vue qui en résultent et à permettre de déceler les risques perceptibles par la vue. Les locaux de travail disposent autant que possible d’une lumière naturelle suffisante ». La norme NF X35-103 (juin 2013) « Principes d’ergonomie visuelle applicables à l’éclairage des lieux


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TECHNIQUE

de travail », d’application volontaire, « décrit des principes et une méthode ergonomiques visant à définir les éléments essentiels à l’éclairage des lieux de travail », que celui-ci soit assuré par des apports de lumière naturelle ou artificielle ou par la combinaison des deux. Particularité, les préconisations concernant les valeurs d’éclairement, les contrastes, la limitation de l’éblouissement sont nuancées en fonction des déficiences visuelles (de l’âge) des utilisateurs ; l’incontournable norme européenne EN 12464 constitue la référence en la matière. Les grandeurs photométriques telles que l’éclairement à maintenir (exprimé en lux), le taux d’éblouissement unifié limite (UGRL), l’uniformité (Uo) et l’indice de rendu des couleurs (Ra) y sont expliquées et des valeurs sont données pour différentes applications en éclairage intérieur et détaillées par activité. Un certain nombre de paramètres, comme une répartition lumineuse harmonieuse, l’équilibre des luminances, influence notre performance visuelle ; le rendu des couleurs et la couleur de la lumière contribuent à la fois à améliorer notre perception de l’environnement, à réduire la fatigue, mais aussi à créer différentes ambiances propices à nous stimuler ou à nous détendre. L’éclairage général « L’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles à la vue. Les locaux de travail doivent autant que possible disposer d’une lumière naturelle suffisante. » Le décret n° 83-721 fixe des valeurs minimales à respecter pour l’éclairement général dans quatre situations intérieures et deux situations extérieures. Les niveaux d’éclairement doivent être assurés pendant la présence du personnel, sur le plan de travail ou sur le sol. Les valeurs données sont minimales dans l’espace et le temps. C’està-dire qu’elles sont aussi bien valables le jour de l’installation que dix ans après si l’éclairage n’a pas été changé. Peu importe les contraintes d’activité

(poussières, fumées) ou de vieillissement des installations (usure des lampes, empoussièrement des luminaires ou des parois du local). Il est donc impératif pour l’installateur de calculer la perte théorique du flux lumineux dans le temps. L’éclairage de la zone de travail Le décret précise aussi que : « Le niveau d’éclairement doit être adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. » La circulaire du 11/4/1984 fixe la quantité de luminosité à respecter dans les zones de travail, dans le temps et dans l’espace. Ces données sont le minimum légal autorisé et celles-ci doivent être très supérieures au minimum requis le jour de l’installation, pour tenir compte du vieillissement et des poussières. L’article R.232-7 du Code du travail précise : - Pour les voies de circulation intérieure : éclairement minimal 40 lux - Pour les vestiaires et sanitaires : éclairement minimal 120 lux - Pour les locaux aveugles affectés à un travail permanent 200 lux Pour les espaces extérieurs - Pour les voies de circulation : éclairement minimal 10 lux - Pour les espaces extérieurs où est effectué un travail permanent : éclairement minimal 40 lux Pour l’éclairage de locaux particuliers/zones de travail - Pour la mécanique moyenne, dactylographie, travaux de bureaux : éclairement minimal 200 lux - Pour le travail de petites pièces, bureau de dessin, mécanographie : éclairement minimal 300 lux - Pour la mécanique fine, gravure, comparaison de couleur, dessin difficile… : éclairement minimal 400 lux - Pour la mécanique de précision, électronique fine, contrôles divers : éclairement minimal 600 lux Dans le numéro Smarthome Électricien+ n° 66 du mois d’avril, nous étudierons l’avenir de la lumière et ses effets sur la productivité et le bien-être. •

À RETENIR Locaux tertiaires - immeubles de bureaux - Salon réception, couloirs ou activité intermittente : 150 lux - Travail de bureau : 200 à 300 lux - Salles de conférences : 300 lux - Laboratoires, bureau d’études : 750 à 1400 lux Lieux de production : - Salles d’emballage : 300 lux - Travaux visuels dans la fabrication : 1000 lux - Chaîne de montage : 1500 lux Magasins - Cages d’escalier : 200 lux - Comptoirs : 200 à 400 lux - Agencement de boutique : 1500 à 2500 lux Classement des différentes sources d’éclairage selon leur rendement moyen - lampe à incandescence : 12 lm/W - lampe halogène : 20 lm/W - lampe mercure haute pression : 50 lm/W - lampe fluo compacte : 70 lm/W - tube fluorescent : 80 lm/W - LED : variable pouvant dépasser 100 lm/W La couleur - Tons bleus : diminuent la température ressentie et agrandissent le volume de la pièce - Tons orangés : augmentent la chaleur ressentie et rapprochent les perspectives - Tons clairs : augmentent le niveau d’éclairement global

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ÉCLAIRAGE

Gecina repense

le bien-être au travail Société d’investissement immobilier, Gecina est un acteur reconnu et pionnier du bureau de demain. Dans le cadre de sa stratégie d’innovation sur le bureau urbain, la foncière a mené une expérimentation inédite sur son siège parisien. L’objectif : réfléchir à l’organisation du travail et aux nouveaux usages en testant, en conditions réelles, les concepts d’aménagements et d’optimisation des espaces qu’elle proposera demain à ses clients.

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a lumière était l’un des enjeux de ce projet pilote. Gecina, accompagnée par les sociétés LBMG, spécialiste des solutions liées aux nouveaux modes de travail, et Artdesk pour la partie architecture et design intérieur, a ainsi choisi les luminaires avec gestion d’éclairage intégrée de Feilo Sylvania.

Le bien-être multiplié par 10 Au cours d’ateliers de co-construction, réunissant services marketing, communication, RSE et une partie de la direction du patrimoine immobilier, Gecina a étudié les activités et tâches de chacun et ainsi défini les types d’espaces et d’organisation les plus adaptés. Quatre mois de travail ont été nécessaires pour repenser les espaces en fonction des

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besoins et usages des utilisateurs, avec un rééquilibrage entre les espaces « solos » et communs. Au final, ce sont désormais 101 possibilités d’aménagements de travail et beaucoup plus d’espaces utiles, qu’ils soient collaboratifs (salle silence, salle de brainstorming, petites salles de réunion, espace détente) ou individuels (postes individuels, phone box). Inaugurés le 23 mai 2016, ces bureaux nomades, collaboratifs et flexibles conjuguent design, aménagements innovants et convivialité pour former des espaces attractifs et confortables. Pour preuve, après expérimentation jusqu’en décembre 2016, le bien-être au travail a été décuplé et les 3/4 des collaborateurs constatent une meilleure cohésion d’équipe.


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La lumière, un véritable enjeu Pour être au plus près des besoins des utilisateurs, leur apporter un maximum de confort tout en respectant le nouvel aménagement intérieur, Feilo Sylvania a travaillé en étroite collaboration avec Artdesk. Brigitte Cachon, directrice Transformation, Marketing & RSE de Gecina, précise : « Il y a eu une véritable réflexion et un vrai travail effectué sur la lumière et nous en sommes vraiment satisfaits. » Les économies d’énergie étant également un critère important pour Gecina, Feilo Sylvania a préconisé 50 luminaires Rana Linear LED OR de Sylvania, intégrant le système de gestion d’éclairage Organic Response®, qui ont ainsi été installés dans les bureaux. Spécialement conçus dans des longueurs de 900 x 90 mm

afin de les intégrer harmonieusement à ces nouveaux espaces, ils offrent un flux lumineux de 2 200 lm et une température de couleur de 4 000 K. En complément, 33 downlights Syl-Lighter LED II d’une puissance de 21W et 25 m de ruban lumineux Lumistrip de la marque Lumiance ont été choisis pour éclairer les circulations et la zone centrale. Flexible, cette solution développée par Feilo Sylvania cumule les avantages. • Personnalisation individuelle de chaque luminaire grâce au pilotage en direct à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette, ce qui permet d’optimiser l’éclairage zone par zone en fonction du taux d’occupation et des activités ; • prise en compte de la lumière du jour grâce au capteur de luminosité intégré qui permet au lu-

minaire de prendre automatiquement le relais si les apports de lumière naturelle sont insuffisants ; • facilité et rapidité de l’installation grâce à une gestion de l’éclairage directement intégrée au luminaire ; • réalisation d’économies d’énergie importantes (jusqu’à 70 % par rapport à un système d’éclairage sans commande). Le système de gestion d’éclairage Organic Response® de Feilo Sylvania permet de comprendre les taux d’occupation des espaces par types d’usage. En effet, cette analyse sera prochainement possible grâce aux données recueillies par le système Organic Response® et récupérables par Bluetooth sur le « cloud ». Bien-être, convivialité, efficacité et retour sur investissement. •

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MULTIMÉDIA

Transelec embellit la nouvelle médiathèque des Capucins à

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Ce samedi 7 janvier 2017, la médiathèque François Mitterrand quartier des Capucins à Brest ouvrait ses portes. La partie publique de la médiathèque se déploie sur trois niveaux. Transelec a réalisé la partie audiovidéo de 2 meubles destinés au public.

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e nouvel équipement brestois va bénéficier d’un superbe écrin de 9 700 m2 dans le décor industriel des ateliers. Outre les rayonnages, le bâtiment comporte plusieurs espaces de consultation, des salons de lecture, une partie dédiée au numérique avec des postes informatiques en libre accès, un pôle d’information sur les métiers, un autre consacré à l’innovation… 120 000 documents (livre, CD, DVD) sont en libre-service. Le projet architectural comprenait la réalisation de grands meubles dans la nef située à l’entrée public. Le client final est la médiathèque qui fait partie de Brest Métropole Océane. Les travaux

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ont été confiés à CMA Groupe Vinci et à Cegelec pour la partie réseaux/électricité. Cegelec est alors venu voir Bruno Cloarec de Transelec pour l’intégration complexe des écrans. Au cours des échanges, je lui ai proposé des solutions de projection, de matriçage et de transport du signal vidéo numérique HD sur des câbles multipaire catégorie 6A, précise Bruno Cloarec dirigeant de la société Transelec. Dans la Nef, sous la grande voute, 2 grandes structures en bois taillée en forme de gradins peuvent recevoir du public qui choisit de regarder un film. Sans projection, l’écran est remonté. Au moment du visionnage,


APPLICATION

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Brest

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Brest

Maîtrise d’œuvre : Architectes : CANAL, Patrick Rubin avec Annie Le Bot BET : INGEROP ingénierie

Consultants MOE : LODEVA, coordination SSI ITAC, BET Acoustique Yves-Marie LIGOT, BET structure l’écran descend pour créer une petite salle fermée. La diff iculté concerne l ’écran qui est plus haut que large et est donc réalisé sur-mesure. Le vidéo projecteur est à forte luminosité avec 6000 lumens. Mais, selon les animations voulues par Canal Architecture et la médiathèque, la projection, issue de l ’intérieur, doit être visible des deux côtés. Ce qui nous a obligé à installer une toile translucide. Bien entendu, la régie a la possibilité d ’inverser le sens de l ’image, explique Bruno Cloarec. Le travail d’étude a porté sur le bon positionnement du vidéoprojecteur et sur le choix de l’optique.

Dernière remarque, les écrans étaient tellement hauts qu’il a fallu faire intervenir des alpinistes pour les installer. Deux haut-parleurs suffisent pour la diffusion sonore. Un meuble-technique banquette, intégrant la matrice, l’automate et l’unité de commande, est installé au sol au milieu de l’espace. Depuis la banque d’accueil, il est possible de lancer la scénographie à l’aide d’une télécommande. Transelec a intégré un petit écran tactile 7’’ pour piloter les évènements à distance. La transmission des signaux se fait dans le standard vidéo HD base T. •

bois, Thanh Phong LE, L'ATELIER COLLECTIF, Signalétique

Matériel utilisé Ecrans Oray Vidéoprojecteurs Sony HD laser 6 000 lumens Matrice et pilotage Extron Haut-parleurs et amplification Soundtube

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N°65 FÉVRIER 2017

Bernard Colombat élu Président de la CSEEE Le Conseil d'Administration de la CSEEE (Chambre Syndicale des Entreprises d'Équipement Électrique de Paris) et sa Région a élu le 23 janvier 2017, son nouveau Président, Bernard Colombat, qui succède à Jean-Luc Tuffier, élu Président de la FFB Grand Paris le 10 janvier 2017. De formation Ingénieur en Électrotechnique, Bernard Colombat a commencé sa carrière comme responsable de grands travaux dans les domaines hospitalier et éducation. Il intègre ensuite le groupe M2E en Rhône Alpes et prend la direction de l’agence parisienne M2EP à MaisonsAlfort, réalisant des travaux d’électricité générale pour tous types de programme, logements, hôtels, EHPAD, Bureaux.

Impliqué dans les activités de la CSEEE après l’adhésion de M2EP en 2010, Bernard Colombat est élu en 2014 au Conseil d’administration de la CSEEE, intègre l’équipe du Bureau en 2015 puis devient vice-président en 2016. S’inscrivant dans la lignée de l’action de ses prédécesseurs, Bernard Colombat compte accueillir de nouveaux adhérents, maintenir une action forte en faveur de la for-

mation, développer des synergies avec les acteurs de la filière et les fédérations et favoriser l’intégration et la participation des jeunes à l’activité de la CSEEE. Suivant une règle statutaire, Bernard Colombat devient également de droit Président de la Chambre d’Apprentissage de l’Electricité (CAE), organisme gestionnaire du Centre de Formation d’apprentis Délépine. n

NOUVEAUX SITES WEB pour la CSEEE et le CFA Delépine Bien référencés, mais accusant leur âge, les sites web de la CSEEE et du CFA Delépine viennent d’être entièrement refaits. Plus ergonomiques et épurées, les nouvelles versions incorporent les technologies actuelles, la consultation sur tous les supports et des espaces privés personnalisables. Après plus de 10 ans de bons et loyaux services, les sites de la CSEEE et du CFA Delépine ont profité de la nouvelle année pour faire peau neuve. Les mots d’ordre de simplicité et de fluidité ont guidé les travaux de confection de ces nouvelles versions, qui profitent au passage des avancées technologiques des dernières années, comme l’adaptation aux supports smartphone et tablettes et la géolo-

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calisation pour l’annuaire des adhérents. Le nouvel espace privé de www.cseee.fr, réservé aux adhérents, permet d’accéder aux informations utiles pour leur activité. Il propose de nouveaux services de personnalisation et d’agenda pour faciliter le lien avec la CSEEE, la communauté des adhérents et les différents partenaires. L’information utile, les guides, fiches et modèles, chiffres clés sont directement accessibles ainsi qu’une CVthèque. Les membres des différents clubs de la CSEEE, comme le club domotique, le club RH, le club PME bénéficient de nouvelles fonctionnalités pour retrouver le contenu des réunions et communiquer entre eux. Le site vient en complément du

site Flash-infos.cseee.fr qui plus permet d’accéder à plus de 3.000 documents. Le site www.cfadelepine.fr est désormais lui aussi doté d’un espace privé. Il permet aux apprentis et aux entreprises d’accueil de bénéficier d’un accès permanent et actualisé aux informations utiles pour tous dans le cadre de la formation en alternance et la relation CFA-entreprise.

RENDEZ-VOUS AU SIDEC Le 8 et 9 mars 2017, Sonepar Ile-deFrance et Sonepar Nord-Est organisent au Parc Floral de Paris, le SIDEC, rendez-vous des professionnels du matériel électrique. La CSEEE sera présente parmi la centaine d’exposants que compte ce salon toujours très apprécié pour la faculté qu’il offre de découvrir un grand nombre d’innovations sur un espace à taille humaine et convivial. La CSEEE sera heureuse de vous accueillir pour vous informer sur ses activités et ses services.



QUAND LA DOMOTIQUE VOUS BRANCHE

Portrait d’un électricien devenu intégrateur Il a fait le choix de la domotique. Entretien avec Sylvain Rodet, au gouvernail d’Aliers, une PME provençale. Quelle était votre formation initiale ?

Sylvain Rodet – Au départ, j’étais ingénieur électricien. À l’époque de mes études, les formations de domoticien n’existaient pas encore. Il y a six ans, j’ai racheté la société Aliers qui faisait du courant faible et de l’électricité. Comme partie intégrante du projet, il y avait cette idée de la faire évoluer vers la domotique et l’intégration audiovisuelle. Aujourd’hui, nous travaillons en trio, avec ma femme Virginie et Vincent, notre associé. Pourquoi avoir choisi d’évoluer vers la domotique ?

S. R. – J’adore voir le résultat final ! Penser, puis programmer, une solution qui offre une amélioration concrète dans la vie quotidienne des gens, c’est extra. Ce qui me plaît, c’est de concevoir un système avec une prise en compte globale des besoins. Plutôt que des éléments

techniques séparés, il y a une intelligence qui relie les fonctionnalités. Cela correspondait-il également à un besoin commercial ?

S. R. – Certaines parties de notre activité sont vouées à diminuer, ou l’ont déjà fait. Pour l’antenne par exemple, c’est une chute de 60 % en cinq ans dans notre chiffre d’affaires. Il fallait en effet trouver des relais de croissance, évoluer. Comment vous êtes-vous formé ?

S. R. – Avec Domoconsulting, un organisme de formation spécialisé à Montpellier. Puis j’ai fait le cursus professeur, pour enseigner à mon tour ! Comment présenter la domotique, la vendre, quelles sont ses applications concrètes… Avec du KNX, car c’est standard, facile et sans surprise. J’aime transmettre et partager mon expérience de cas pratiques. Cela permet aussi de créer du lien entre pro-

fessionnels, qui peuvent nous solliciter sur des parties difficiles d’un projet d’intégration par exemple. Quel est votre marché, en périphérie aixoise et marseillaise ?

S. R. – Pour l’essentiel, ce sont des gros chantiers, mais il y a aussi des villas plus modestes dès 150 m2 qui souhaitent s’équiper, lors d’une rénovation par exemple. Parfois, en audiovisuel uniquement, ou en chauffage, mais aussi globalement. Ce type de clientèle est amené à se développer, et on peut déjà leur proposer de la domotique aujourd’hui. Pouvez-vous nous parler d’une réalisation ?

S. R. – La Maison L ! Aliers y a installé une solution domotique complète en KNX : chauffage, volets, audiovisuel (home cinéma avec vidéoprojecteur et écran encastré au plafond, quatre zones musicales intérieures extérieures). Ainsi que la gestion des interphones depuis un téléphone portable, l’alarme. Et, enfin, la lumière, les volets roulants, des brises soleil orientables. Un petit retour sur la convention des 50 ans du S2I Courant Faible qui s’est déroulée en novembre ?

S. R. – Rares sont les occasions de partage avec des confrères, mais c’est très important ! J’ai pu faire des rencontres et échanger avec des fournisseurs et des professionnels courants faible et fort, des artisans. D’ailleurs, en ce moment je monte un showroom en duo avec une entreprise générale de bâtiment. Pour voir en réel tout ce qu’il est possible de faire ! • Les coordonnées du syndicat

La Maison L, de l’architecte Stéphane Joseph à Marseille, tout équipée en domotique par Aliers. 34 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 57 - MAI/JUIN 2015

S2I Courant Faible 94345 Joinville-le-Pont Cedex Tél. : 06 58 18 71 58 - Fax : 01 43 97 32 79 contact@s2icf.fr - www.s2icf.fr


L'actualité de la

L’HABITAT CONNECTÉ La FFDomotique POUR TOUS se développe Les professionnels du marché de la domotique se sont réunis les 17 et 18 janvier derniers chez EDF Lab à Saclay dans le cadre de la Convention annuelle de la Fédération Française de Domotique. Pendant deux jours, les membres de la FFDomotique et quelques invités partenaires et journalistes ont pu confronter leur vision respective et échanger sur les perspectives du marché pour 2017 à travers des discussions en groupe de travail, des forums collaboratifs, des conférences sur les enseignements du salon CES de Las Vegas, des tables rondes, la visite du showroom EDF Lab, des démonstrations et énormément de moments partagés en toute convivialité. Une douzaine de fabricants ont profité de l’occasion pour dévoiler leurs dernières innovations aux 200 professionnels présents à la Convention dans un superbe espace de démonstration : EDF Sowee, SwitchItEasy, B&W, Nodon ID-RF, AV Industry, Casanova, Giga Concept, Theben, Mobotix, Protect France, Vivoka...

Ces deux jours ont confirmé le besoin de rencontres transversales entre les différentes filières, ce qui conforte l’existence de la FFDomotique. Retrouvez les articles sur la Convention annuelle FFDomotique et plus particulièrement sur le Forum Vision 2.0.17 sur www.ffdomotique.org

Youtube FFDomotique :

tout savoir sur la Smart Home, la maison connectée Les médias s’intéressent de plus en plus à l’habitat connecté et plébiscitent la FFDomotique pour démocratiser le concept de « logement connecté pour tous ». Dorénavant, les événements FFDomotique seront filmées le plus souvent pos-

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Retour sur la Convention

sible pour permettre aux journalistes et aux membres répartis sur le territoire français et bien au-delà de suivre les présentations et rester au contact de la communauté FFDomotique. La vidéo étant le meilleur vecteur de communication, l’objectif est également de permettre à tout le monde d’accéder aux messages portés par la Fédération Française de Domotique. Il suffit de rechercher FFDomotique sur Youtube pour accéder à une trentaine de vidéos et à l’ensemble des débats de la dernière Convention. Profitez-en pour partager avec vos amis et collègues intéressés par l’habitat connecté et n’hésitez pas à partager votre propre vidéo. •

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AVIS D'EXPERT

Edouard Beaucourt,

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Internet des objets : surmonter les difficultés relatives aux données pour l’apprivoiser

directeur régional France, Suisse romande et Afrique du Nord

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vec l'avènement des capteurs à bas prix, de la connectivité omniprésente et des gros volumes de données, l'IoT (Internet des objets) est en passe de changer le monde. Nous avons tous entendu les estimations sur les milliards de dollars et d'objets qui entreront en jeu d'ici à 2050. Cependant, ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Même s'il sera indispensable de résoudre les problèmes associés aux « objets » pour libérer le véritable potentiel de l'IoT, il faudra surtout surmonter les difficultés relatives aux données. Cela va de l'extraction des données à partir des terminaux, des machines et des platesformes distantes, à l'interprétation des données afin de stimuler la productivité et d'accroître les performances. Que ce soit pour une maison connectée, un terminal portatif ou une solution industrielle, il existe souvent un décalage entre la collecte des nouvelles données et la présentation des informations analysées de manière à ce qu'elles puissent être comprises et explorées dans les moindres détails. Il existe trois éléments clés pour franchir ces obstacles et apprivoiser l'IoT. 1. Interactivité En matière d'analyse de données, chaque question que nous nous posons par rapport aux données nécessite son propre graphique et sa propre perspective visuelle. Cela est particulièrement vrai pour l'explosion de données provenant des capteurs qui constituent la base de l'IoT. Malheureusement, la plupart des applications de l'IoT sont fournies avec des vues « uniformisées ». Elles répondent à un ensemble de questions prédéterminées, jugées dignes d'obtenir une réponse par un petit groupe « d'experts », que ce soient les spécialistes de la santé à l'origine de Fitbit ou les ingénieurs qui ont créé la plateforme Predix de GE.

Exergue.

Pour exploiter pleinement le potentiel de l'IoT, les outils doivent être bien plus souples et doivent permettre aux utilisateurs de façonner et d'adapter les données de différentes façons, en fonction de leurs besoins ou de ceux de leur organisation. L'interactivité, l'exploration en détail et le partage sont fondamentaux pour rendre les données de l'IoT utiles, sans que cela nécessite un énorme projet autour de ces données. Idéalement, les utilisateurs seront en mesure d'avoir des conversations informelles et approfondies avec leurs données, tout en explorant d'autres données afin de découvrir toutes sortes de changement. Ils pourront parfois même dévoiler des tendances jusqu'alors inconnues. Par exemple, vous disposez peut-être d'une application IoT qui analyse les données historiques de l'activité d'un moteur, d'une turbine à gaz ou d'une locomotive en panne, et qui détermine les conditions qui provoquent les dysfonctionnements ainsi que la fréquence à laquelle ils sont susceptibles de se produire. Mais comment savoir quelles pièces sont les plus fragiles ? Quelles usines les ont fabriquées ? Et quelle est la date de fabrication ? Ou encore quels fournisseurs ont causé le plus de problèmes ? L'interactivité et la possibilité de partager des informations sont fondamentales pour trouver les réponses à ces questions. 2. Intégration Pour obtenir des réponses, les analyses de données interactives ne suffisent pas : il faut également associer les données IoT à un contexte supplémentaire. Commençons par un exemple concret : vous souhaitez combiner les données de votre traqueur d'activité Fitbit pour éventuellement trouver un lien entre votre programme d'exercices et vos cycles de sommeil. Vous vous posez les questions suivantes : • Dans quelle mesure mon activité physique de la journée influence-t-elle mes cycles de sommeil ? • Mes performances sont-elles meilleures lorsque je dors beaucoup ? Les tableaux de bord natifs de Fitbit vous permettent seulement d'analyser les données d'exercices de façon isolée. Cependant, si vous exportez les données, vous pouvez associer ces informations à d'autres informations, telles que le suivi de vos activités physiques et de vos apports alimentaires, vos mensurations et vos cycles de

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sommeil. L'exportation des données n'est pas forcément la méthode idéale, mais c'est parfois le seul moyen d'élargir la portée de l'analyse. Imaginez maintenant que vous fusionnez des données disparates pour obtenir des informations exploitables pour votre entreprise. Les capteurs intégrés aux réacteurs d'avion peuvent aider à déterminer le moment où une opération de maintenance est nécessaire. Cela permettrait d'anticiper les éventuelles défaillances et d'économiser des milliards de dollars. De plus, l'intégration des données de ces capteurs dans d'autres informations peut également révéler les économies réalisées par rapport aux budgets prévus par produit et par région, par exemple. 3. Itération L'exportation de données (sachant que ce n'est pas la méthode idéale), nous amène à un dernier point important : nous vivons dans un monde où il est de plus en plus utopique d'avoir des « données parfaites ». Vos données, aussi organisées soient-elles, sont susceptibles d'être stockées dans une source à laquelle vous n'avez pas accès. Elles peuvent également ne pas inclure certains éléments clés qui sont nécessaires pour répondre à vos questions, ou être formatées de telle sorte que leur analyse approfondie devient complexe. Les applications IoT souffrent des mêmes inconvénients, surtout lorsqu'il n'existe aucun consensus sur les normes et les protocoles pour la prise en charge de l'interopérabilité des appareils. Toutefois, plutôt que de laisser des données incomplètes ou de mauvaise qualité paralyser notre entreprise, nous devons utiliser ce dont nous disposons et procéder par itération jusqu'à trouver les bonnes solutions. Au fur et à mesure des itérations, vous apprenez à distinguer les données « acceptables » de celles dont la qualité est mauvaise. Les données acceptables suffisent en général à répondre à la plupart des questions, sinon toutes. De plus, comprendre les lacunes de certaines données permet d'améliorer le processus pour les collecter et les traiter. Cela vous aidera à résoudre les problèmes liés aux processus de collecte et d'intégration de vos données. Au final, cela nous aidera tous à apprivoiser l'IoT plus rapidement. •


Ghislain de Pierrefeu,

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AVIS D'EXPERT

senior manager au sein du cabinet Solucom

La France, avec beaucoup d’autres pays, a fait le choix de la généralisation des compteurs intelligents ou communicants ; ce n’est pas le cas de l’Allemagne qui a pour l’instant choisi d’aller à l’encontre de la directive européenne en ne réservant les compteurs intelligents qu’aux bâtiments les plus consommateurs, faisant valoir un coût de généralisation supérieur aux bénéfices escomptés.

L

es projets Linky (compteurs intelligents électricité) et GazPar (compteurs communicants gaz), à la fois évolution nécessaire des compteurs pour partie devenus obsolètes et première brique visible de l’Internet des objets (IoT), sont aujourd’hui des symboles - critiqués ou encensés – de la transition énergétique. Mais n’en fait-on pas trop dans un sens ou dans l’autre et constituent-ils un vrai déclencheur ou un nouvel épisode du génie français prenant parfois un certain plaisir à avoir raison à côté des autres ? Il est vrai qu’à l’ère de l’immédiateté et du tout connecté, il peut paraître un peu décalé de monter des projets pharaoniques avec des retours sur investissement en dizaines d’années et des technologies qui auront effectivement du mal à suivrel’innovation galopante de l’Internet des objets.

Exergue.

Smart metering, pierre angulaire du smart home ou « Minitel » de l’énergie ? Il est vrai aussi qu’il peut sembler inopportun de rajouter un énième équipement intelligent/communicant au domicile des particuliers alors que tous les experts s’accordent à dire que les équipements électriques aval compteur (radiateurs, chaudières, électroménager, ampoules…) seront à moyen terme « connectés » et en mesure de fournir des informations bien plus granulaires que les compteurs eux-même. Il est enfin vrai, en écoutant les oracles du digital, parmi lesquels Marc Andreessen (My software is eating the world »), que de gros projets hardware de cette nature peuvent sembler surprenants et qu’on pourrait, en guise de compteurs intelligents, imaginer de petits modules logiciels simples supportés – par exemple – par les box Internet désormais installées dans nombre de foyers français. Mais ces arguments, s’ils sont bien sûr à prendre en compte, ne doivent pas occulter trois raisons fondamentales qui rendent aujourd’hui vertueuse la généralisation du smart Metering. Raison n° 1 : Permettre aux opérateurs de réseau de distribution d’être plus efficaces dans l’exploitation et la maintenance des réseaux dont ils ont la responsabilité : autant remplacer les compteurs historiques obsolescents par des compteurs permettant – par leur intelligence – ces sauts de performance. Raison n° 2 : Incarner « physiquement » et tenter de dynamiser la transition énergétique dans son volet MDE (maîtrise de l’énergie) au domicile des particuliers, ces derniers restant pour l’instant, il est vrai, assez peu sensibles à la question pourtant capitale des économies d’énergie.

Raison n° 3 : Assurer une homogénéité pérenne dans les formats de comptage, d’échange et de publication de données : imaginons un monde où chaque acteur proposerait sa propre solution de comptage et des services sans aucun cadre commun… c’est ce qui a été historiquement fait en Angleterre, aboutissant à un modèle où chaque opérateur a son modèle de compteur, incompatible avec les services énergétiques des concurrents directs et indirects : cela a finalement eu l’effet inverse à l’attente initiale en bridant la capacité à changer simplement de fournisseur. En conséquence, le Département à l’énergie a décidé de lancer le projet DCC (Data & Communication Company) d’opérateur global des données énergétiques qui collecte et redistribue l’ensemble des données de comptage… mais certifie également les compteurs autorisés pour l’ensemble des fournisseurs. En conclusion, il ne faut pas nécessairement attendre des compteurs communicants une contribution immédiate et spectaculaire au développement des services énergétiques pour les particuliers, mais ils constituent bien une brique nécessaire à la transition énergétique et à l’installation d’une libre concurrence dans les futurs services énergétiques. La redistribution libre et maîtrisée des données de comptage et leur réutilisation par des acteurs innovants pourront par ailleurs constituer un gisement dynamisant pour les futurs services énergétiques. L’intérêt de ces projets ne semble donc pas à remettre en cause, mais il sera déterminant de les mener avec une réelle agilité pour s’adapter dans la durée à des écosystèmes de services énergétiques et d’Internet des objets par essence extrêmement mouvants. •

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 65 - FÉVRIER 2017 - 37


TRIBUNE

Repensons notre société pour plus d’efficience, de bien-être et de cohésion sociale Notre société au bord de ses limites Aujourd'hui, il est de plus en plus manifeste qu'à l'échelle planétaire notre société touche à ses limites avec des enjeux aussi bien sociaux, économiques qu’environnementaux. Quelques exemples issus du contexte du bâtiment et de la ville illustrent bien à eux seuls ces limites : Énergie - Les Villes représentent 78 % de la consommation énergétique mondiale dont 45 % pour le bâtiment et cette proportion devrait croître puisque d'ici à 2050 plus de 6 milliards d'habitants devraient être citadins. - Durant les dix dernières années, la consommation mondiale énergétique a crû de 25 %. Santé et bien-être - La qualité de l'air tue avec 48 00 décès / an rien qu'en France. - 30 % de la population est devenue allergique, surtout en raison de la pollution et la tendance sera de 50 % à l'horizon 2050 (source OMS). - Près de 10 % de la population est identifiée électro hypersensible avec des annonces allant jusqu'à 50 % en 2050, ce qui en ferait le mal du siècle. Économique - 25 % de la population française est en précarité avec des problèmes réels de fin de mois. - Les Franciliens dépensent 35 % de leur budget pour leur logement alors qu'ils passent 1 h 30 par jour dans les transports tandis que 12 millions de Français sont en situation de fragilité par rapport au logement (Source Abbé Pierre). - Le taux d'absentéisme en France avoisine les 4,5 %, soit un coût de 45 Mds € dans le privé et près de 9 % dans les collectivités territoriales. Environnement - 50 % de la superficie d'une ville est dédiée à la voiture. - Le réchauffement climatique s'accélère avec une prospective entre + 2,6 °C et + 5,3 °C pour la France d'ici à fin 2100 (source Météo France) avec les conséquences que l'on connaît. La croissance est-elle encore le bon moteur ? Dans ce contexte, il convient de s'interroger si la croissance à tout prix doit rester l'unique moteur

de développement de nos sociétés. En effet, alors que la croissance de la consommation est pour l'ensemble de nos sociétés le principal indicateur économique, il convient sans doute aujourd'hui de s'interroger en prônant des comportements plus durables, tels que consommer moins et consommer mieux. En effet, de manière macroéconomique, il apparaît qu'aujourd'hui notre société, structurellement centralisée, génère par son mode de fonctionnement beaucoup d'inefficience se traduisant par beaucoup de gaspillage (notamment énergétique) et du mal-être, pouvant aller jusqu'à ébranler notre cohésion sociale. Il suffit de prendre l'exemple du lait où il semble que seuls des circuits courts permettent encore d'assurer un revenu décent aux exploitants pour illustrer ce problème majeur qui touche tous les secteurs de notre économie. Or dans une économie où la croissance commence à faiblir durablement malgré de nombreuses incitations, souvent perverses car basées sur de l'endettement et où le niveau des taux d'intérêt durablement bas remet en cause des modèles entiers de notre économie qui reposaient très souvent sur des systèmes centralisés, il devient presque urgent de remettre en cause certains fondamentaux de notre société. Refonder notre société en s'appuyant sur le numérique et les nouvelles technologies Alors que notre société est fondée depuis des siècles sur des organisations pyramidales très centralisées, le numérique qui, par essence, relie tous les acteurs entre eux, permet de passer à une organisation en réseau, décentralisée, de type neuronal. Il permet ainsi un décloisonnement de notre société, souvent structurée en silos pour une appréhension des sujets beaucoup plus globale avec une démarche transverse, associant ainsi tous les acteurs de la chaîne de valeur. L'individu, souvent laissé pour compte des grandes organisations pyramidales, se retrouvant à nouveau placé au centre du système en devenant à la fois consommateur et acteur. Cette mutation est fondamentale. Elle représente une formidable opportunité pour refonder notre société et nos modèles pour plus d'efficience, de bien-être et de cohésion sociale.

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Dans ce contexte nous devons : - passer du consommer plus au consommer mieux ; - privilégier l'usage à la propriété ; - développer l'économie collaborative (travail, mobilité, espaces, énergie, santé, culture...) ; - revoir les modèles économiques en intégrant la notion de coût global pour la société (en intégrant tous les acteurs) ; - passer d'organisation pyramidales (modèles centralisés) à des organisations en réseau (décentralisées) ; - promouvoir l'économie circulaire et les circuits courts pour une croissance durable ; - passer de l'égo à l'intérêt collectif. Commençons par le travail et développons des tiers lieux L'impact du travail sur l'organisation de notre société est fondamental. Alors que le chômage et l'inactivité sont un mal structurel de notre société mettant en danger notre cohésion sociale, il convient aujourd'hui de repenser notre mode de travail en s'appuyant sur les nouveaux outils numériques. Cela comprend notamment : - Privilégier le télétravail pour réduire de manière conséquente les flux quotidiens de personnes, dégager plus de temps libre, réduire le stress des individus et les rapprocher. Si aujourd'hui la France est à la traîne avec 2 à 3 % de télétravailleurs, certains pays d'Europe du Nord ont pris de l'avance avec un taux de 30 %, voire près de 40 % dans certaines villes de Finlande. Avec le numérique certains prédisent le passage du travail sédentaire au travail nomade. Un juste milieu doit être trouvé, mais dans tous les cas un taux de 30 % à l’échelle d’une collectivité aurait déjà un impact considérable sur son environnement. - Privilégier le partage du temps ou "work Sharing" pour permettre à la fois l'intégration d'un plus grand nombre et la mutualisation de la connaissance ou des savoir-faire. Il s'agit ici d'une démarche vertueuse. En effet, en partageant son travail, l'individu réduit son risque de précarisation tout en bénéficiant d'apports multiculturels qui contribueront à son évolution professionnelle et personnelle. Là encore la France est en retard, alors qu'aux États Unis


TRIBUNE

ce mode travail représente plus de 20 % de la population active. Nous devons ainsi évoluer vers un nouveau mode de travailleur, plus itinérant, plus responsable, voire plus indépendant, pour lequel l'environnement de travail primera sur le lieu et le résultat sur les moyens. Bien entendu cette évolution doit être accompagnée d'un cadre juridique afin de prévenir toute dérive et assurer la protection des travailleurs, mais elle devra également favoriser cette flexibilité et modularité nécessaire à libérer durablement le marché du travail. Cette mutation inéluctable doit être accompagnée par le développement sur tout le territoire de tiers lieux qui rapprocheront l'individu de son travail et de tous les services liés à celui-ci. Ces endroits existent pour la plupart (ZAC, ZI, ZUP…) mais ils n'ont pas été conçus pour cela à l'origine. Alors qu'aujourd'hui en France, plus des deux tiers des salariés (source INSEE30/06/2016 - 16,7 M de personnes) sont des navetteurs (c'est-à-dire travaillant sur une autre commune que leur lieu de résidence), on peut aisément imaginer l'efficience dégagée si ne serait-ce que 50 % de ceux-ci se rapprochaient de leur lieu de résidence en optant pour le télétravail pour au moins 20 % de leur temps de travail. Cela déboucherait naturellement sur une réduction de près de 10 % des flux de transport avec à la clé une réduction conséquente des émissions de CO2, sans compter le gain de temps dégagé pour chaque individu qu'il pourra consacrer par exemple à sa famille et à l'éducation de ses enfants, à de la culture, à de l'activité physique, à des activités sociales... pour son bien-être et celui de la société. Pour cela, il faut bien entendu aménager les espaces de bureaux actuels en développant des centres de « Coworking » en repensant les espaces de travail pour plus de flexibilité et de modularité. L'individu devra en effet y trouver tous les services dont il bénéficie sur son propre lieu de travail. Les nouvelles technologies permettent aisément cette mutation pour un investissement raisonnable et rapidement rentabilisé quand on sait qu'aujourd'hui seulement 50 % des espaces de travail sont occupés. Passer rapidement d’un taux d'occupation de 50 à 70, voire 80 % est tout à fait concevable et souhaitable. C'est une tendance de fond qui s'amorce et doit être encouragée par une libéralisation du travail. C'est un exemple parfait du consommer mieux et moins avec à la clé beaucoup d'efficience. L'enjeu actuel étant plus d'aménager les espaces existants plutôt que d'en construire de nouveaux... Bien entendu, ces tiers lieux ne doivent pas se limiter à des espaces de télétravail ou coworking mais être des vrais centres de vie rapprochant l'individu des services essentiels. L'évolution du travail doit permettre d'initier cette mutation en entraînant dans la foulée un grand nombre d'autres services tels que la santé avec des espaces pour le télédiagnostic ou la télémédecine, la

culture et l'éducation avec le développement des espaces pour suivre des MOOC, le commerce avec des espaces pour la distribution de biens issus de l'e-commerce ou des espaces éphémères de commerce, la mobilité avec des centres de partage et de mise à disposition de divers modes de transport, les loisirs, la restauration, l'administration, etc. Le développement de ces tiers lieux doit s'appuyer sur deux fondamentaux consécutifs à l'essor du numérique qui sont le partage et la mutualisation avec à la clé la mise à disposition d'espaces « pluriels », multi-usage. Ceci n'est bien entendu possible si les infrastructures et systèmes ont été pensés dès la base pour permettre cette flexibilité et évolutivité (voir référentiel Ready2Services de la SBA). Dans la même optique, ces tiers lieux doivent également être durables en privilégiant des solutions locales pour la production et le stockage de l'énergie, le traitement de certains déchets, la collecte et le traitement des eaux pluviales... En mettant ainsi à disposition des infrastructures modulaires et flexibles, nous pourrons développer un réseau vertueux autour de l'économie collaborative. Dans cette démarche les collectivités et les pouvoirs publics ont un rôle prépondérant à jouer en encourageant ces initiatives et en les intégrant dans des plans de développement à long terme. L'économie collaborative, une opportunité pour notre société C'est juste une évidence. Nous ne pouvons pas avoir le même comportement sur la planète à 7,5 Mds d'individus aujourd'hui et sans doute 9 Mds à horizon 2050 qu'à 1,5 Md il y a cent ans et 3 Mds il y a cinquante ans. Il nous faut impérativement revoir notre mode de fonctionnement en société sous peine de mettre à l'écart un pan entier de l'humanité qui va croissant, avec à la clé les risques sociaux que l'on connaît et dont on voit poindre déjà les premiers signes. Seule une économie fondée sur le partage nous permettra de gérer cette transition. Il ne s'agit pas ici de retourner à une société autoritaire de collectivisme mais plutôt d'utiliser les outils numériques pour donner à un plus grand nombre l'accès à des services en privilégiant l'usage à la propriété. Cela sous-entend de penser à de nouveaux modèles économiques pour accompagner la mutation de notre économie vers des services autour de l'usage. L'émergence de nouveaux modes d'intermédiation telles que les plateformes de mises en relation telles que Uber, Airbnb, blablacar ou de transaction tels que la blockchain illustre parfaitement cette mutation profonde dans laquelle est entrée notre économie. Il s'agit là d'une mutation rapide et nécessaire. Dans ce contexte, la mobilité devrait être un des moteurs de cette transition avec l'arrivée de la voiture autonome ou « robomobile » d'ici à

5 ans. Quand on sait que la calèche a mis 10 ans à New York pour disparaître, on peut imaginer l'impact que pourrait avoir le développement de la voiture autonome dans notre société. Mais alors que certains pourraient craindre un écroulement de l'industrie automobile, d'autres vous répondront que tandis que le parc automobile dans les pays occidentaux pourrait être réduit de 50 % à terme, le déploiement à l'échelle planétaire de ce nouveau type de mobilité devrait largement compenser cette perte de chiffre d'affaires en représentant un enjeu colossal. Il s'agit bel et bien d'un déplacement de la valeur du produit vers le service. Des acteurs comme Ford misent désormais toute leur stratégie sur cette mutation. Le partage des espaces doit être le 2e moteur de cette mutation. D'où la nécessité de repenser les bâtiments et à l'instar de l'industrie automobile qui ne parle plus que de la mobilité, il faut désormais parler de services autour d'espaces pluriels multi-usages. Cela commence avec les espaces de travail avec de nouveaux acteurs comme Wework qui proposent ce type de services. Le logement devrait suivre avec une modification progressive de notre relation aux espaces telle que nous l'aurons avec la mobilité. Ne parlons plus alors d'espaces dédiés mais d'espaces mixtes multi usages. De nouveaux services générateurs d'emplois, tels que la conciergerie, émergeront pour accompagner cette mutation et la viabiliser. L'énergie doit également emboiter le pas à cette mutation. Produire localement l'énergie que nous consommerons devient une nécessité, voire une urgence. Là encore, il s'agit d'un enjeu colossal surtout pour des pays comme la France où le réseau de production et de distribution est très centralisé... Avec les nouveaux modes de transaction comme la blockchain, un individu ou groupe d’individu pourra ainsi partager de l'énergie produite ou stockée localement. D'une manière générale, avec le concours du numérique il devient désormais possible pour notre société d'évoluer vers une organisation en réseau, décentralisée, où l'individu prend une place centrale, à la fois consommateur et acteur. Informé en temps réel sur son environnement et sur les conséquences de ses actes il passe de l'état de citoyen « assisté » à celui de « citoyen responsable » ou coresponsable. Il prend le temps d'aller vers les autres et avec les tiers lieux il renoue des liens sociaux avec son entourage tout en disposant d'un accès élargi à des services de proximité. •comprendre la

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Portier audio-vidéo Welcome

Blocs autonomes bi-fonction JOUR II

Motorisation porte de garage sectionnelle 3800TX

Les kits prêts-à-poser ABB-Welcome sont préconfigurés pour que l'installateur n'ait qu'à câbler le système pour le mettre en service. Il est possible de raccorder une seconde platine de rue pour couvrir un autre accès, installer d'autres moniteurs vidéo aux étages, rajouter des relais… De base, le système permet de gérer un portillon pour l'accès piéton et un portail pour les voitures, et ce, sans rajout d'accessoires. La Passerelle IP assure la connexion de toute l’installation aux tablettes et smartphones pour procurer plus de sécurité et de confort. Le bus 2 fils offre d'infinies possibilités pour répondre à tous les besoins, même les plus atypiques.

Grâce à l’utilisation de LEDs dédiées à chaque position d'installation du bloc et fournissant un éclairement parfait et uniforme au sol, la nouvelle gamme JOUR II permet une utilisation personnalisée et performante adaptée à chaque installation : en pose murale, deux LEDs sous l'appareil éclairent la porte et la zone attenante du couloir alors qu’en pose plafond, deux autres LEDs éclairent le couloir de part et d'autre de l'appareil. Fonctions BAES et BAEH. Ce dispositif évolutif est équipé d’un système SATI (ULTRALED JOUR II) dédié à la réalisation automatique des tests réglementaires. Disponible en versions adressable (Planète JOUR II) et IP66.

Pour motoriser une porte de garage sectionnelle sans plafond ou sans retombée de linteau d’une hauteur maximale de 4,5 mètres et pesant jusqu’à 130 kg, notamment pour lesquelles un mécanisme tirant- poussant ne peut être installé. LiftMaster propose avec le kit LM3800TX, un détecteur de tension du câble, une sécurité supplémentaire assurant le bon fonctionnement de l’opérateur. Une serrure électronique additionnelle, également incluse dans le kit, est à fixer sur la porte de garage pour garantir aux particuliers, quiétude et sureté. Deux télécommandes 4 canaux, couplées avec l’opérateur, sont également livrées.

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CHAUVIN ARNOUX

IDEAL NETWORKS

Colliers d’identification et ses accessoires RFID

Testeurs multifonctions C.A755

Testeurs de réseau NaviTEK NT Plus et NT Pro

Les produits de la gamme RFID sont disponibles aves les trois types de fréquences, selon les avantages de chacune : LF (basse fréquence) à 125 kHz (lecture seule), HF (haute fréquence) à 13.56 MHz (multiples écritures et récritures) et UHF (ultra haute fréquence) à 869 Mhz (multiples écritures et récritures à distances de lecture plus longues. 3 types de colliers : un modèle simple, un métallique pour les environnements difficiles et un détectable conçus pour les industries sensibles à la problématique de la contamination et utilisant des systèmes de détection ; ainsi que deux accessoires, le HEXTAG dont le trou central constitue un support simple dans des situations où les colliers RFID ne conviennent pas et le CRADLE qui se monte sur un collier standard.

C.A755/757 assurent à la fois les fonctions essentielles, tension, continuité et celles plus spécifiques des multimètres, test diode, de résistance, de continuité et de capacité. Les pointes de touche sont amovibles et facilement remplaçables. Elles se rangent dans un compartiment intégré à l’appareil. Dotés de la fonctionnalité « SMART », Ils ont une double reconnaissance automatique du continu/alternatif et des fonctions des capacités, résistances et diodes. Le boîtier est protégé IP 54 contre la poussière et résistant aux chutes à 2 mètres. Le capteur flexible MiniFLex®, fourni avec le C.A 757, offre en plus la mesure d’intensité jusqu’300 AAC et permet d’accéder à des endroits difficiles.

Les mises à jour permettent aux techniciens de gagner du temps et d'améliorer l'efficacité des dépannages réseaux et de la maintenance sur les câblages cuivre et fibre optique. Compacts et portables, ils récupèrent aussi les informations IP du switch raccordé et peuvent détecter les services actifs comme les téléphones RNIS, analogiques ou PoE. Pour améliorer la rapidité et simplifier le test initial, un mode de sélection de tests a été intégré à l'écran de démarrage pour choisir rapidement entre les modes Auto, Câble, Switch et Réseau, réduisant ainsi le temps de détection automatique à 13s maximum. Et 5s suffisent pour identifier le port après branchement sur le réseau.

ACCESSOIRES

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PRODUITS PRODUITS DOMOTIQUE

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Serveur domotique Comexio

Centrale d'alarme

Le Serveur - IO COMEXIO dispose d’entrées/sorties adaptables permettant le raccordement direct des capteurs, des boutons et des servomoteurs conventionnels. Les entrées universelles sont adaptables pour différents niveaux de tension et les relais libre de potentiel sont dotés d’une mesure de courant. Il est possible d’utiliser les E/S analogiques comme numériques pour une utilisation plus flexible. Le Serveur - IO COMEXIO est compatible à 100 % avec des navigateurs existants et peut être configuré et commandé par presque n’importe quel smartphone, tablette ou ordinateur. De plus, les logiciels et les mises à jour sont gratuits et inclus. Compatible avec de nombreux systèmes LAN, EIB/KNX, EnOcean, 1-Wire, S0-impulsion, Dali, Bluetooth, BUS-COMEXIO pour modules déportés, Le Serveur - IO COMEXIO mesure la consommation énergétique sur chaque sortie. • Puissant Logiciel inclus. • Programmation simple. • Home Server complet

Centrale sirène avec clavier de commande intégré permettant de paramétrer et d’utiliser le système d’alarme sepio. Installation et utilisation simplifiée. Dédié pour la protection : intrusion, des personnes et incendie pour le résidentiel mais aussi le petit tertiaire. Possible de paramétrer 4 Groupes et jusqu'à 40 détecteurs radio Sepio. Assistance vocale, signalisation lumineuse, journal des 500 derniers évènements. Dissuasion progressive : 4 degrés d'alerte avec détecteur extérieur. Contrôle par télécommande, clavier ou smartphone et pilotage par Smartphone (avec contrôleur connecté Coviva). Autonomie de 5 ans.

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Luminaire étanche pour locaux humides Julie

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Panneau LED Estrella

IP65, le luminaire étanche est à faible consommation d’énergie. Résistant aux chocs, il est étanche à la poussière et à l’humidité, il est destiné aux locaux humides comme les parkings, les ateliers, les entrepôts ou les passages souterrains. Son diffuseur opale d’une excellente uniformité assure un éclairage précis et il dispose d’une efficacité jusqu’à 100 Llm/W. Il est disponible en 3 flux lumineux de 1800 lm (20 W), 4000 lm (40 W) et 6000 lm (60 W). Version CONNECT avec connecteur rapide pour une installation aisée. Température de couleur 4000 K et IRC 80. Convient à un montage en plafonnier. Les supports de fixation sont fournis avec le luminaire. Idéal pour la rénovation.

3 kits d’éclairage pour une ambiance intérieure sans cesse renouvelée. Interrupteur au design contemporain, équipé de différentes fonctions est un système sans fil intelligent pour une installation simplifiée associé à une application mobile pour changer l’atmosphère en un clic. Déclinés en trois packs – blanc, couleur et arôme – ils se composent d’un interrupteur intelligent et connecté Odace Styl pilotant une ampoule SmartLED basse consommation AwoX. L'intensité de la lumière, la couleur de l'éclairage ou sa chaleur peuvent être modulés à l’envi via l’une ou l’autre de ces commandes et jusqu'à huit ampoules connectées simultanément.

Son confort visuel (UGR19) est parfaitement adapté à l'éclairage des bureaux, des établissements scolaires, des bâtiments commerciaux et des bâtiments publics : hôpitaux, musées, aéroports... Le panneau ESTELA remplace les luminaires T8 et T5, notamment les 4X18W et 4x14 W, avec un rendement lumineux similaire. Disponible en 4 000 K avec un IRC>80, il se décline en quatre dimensions, de forme carrée et rectangulaire. Son efficacité lumineuse élevée de 103 lm/W, sa durée de vie de 50 000 heures et son large angle de faisceau de 90° garantissent un éclairage général de qualité ainsi que de réelles économies d'énergie.

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Potentiomètre DALI pour commutation manuelle

Lampes à réflecteur OSRAM PARATHOM® PAR16 et MR16

Détecteur spot 319 à Grande hauteur

L’appareil fonctionne sur le principe du variateur rotatif pour modifier la température de couleur : lumière chaude, neutre ou lumière du jour (Tunable White). Le potentiomètre DALI est conçu pour commuter, varier et régler jusqu’à 26 postes DALI. Ce nombre peut même être augmenté en combinant jusqu’à quatre appareils. Une telle extension offre un très grand confort d’utilisation et garantit la commande de l’éclairage à partir de différents endroits. Les caches utilisés pour le potentiomètre sont ceux des variateurs rotatifs/potentiomètres des séries AS, A, CD, LS et SL. Diversité de matériaux et de coloris pour une intégration harmonieuse.

C’est la première gamme de lampes LED à réflecteur à la forme et aux dimensions identiques à celles des lampes à réflecteur halogènes. Une substitution équivalente à 80 W en GU10 est disponible avec 575 lm et une équivalence 50W pour la GU5.3 affichant un flux de 621 lm se trouve également dans la gamme. En matière de conception, une optique unique et une solution COB assurent une très bonne distribution lumineuse et une belle esthétique même lorsque la lampe est éteinte. Ces modèles sont disponibles en version gradable ou non.

Le système 319 DALI est un détecteur à grande hauteur conçu pour une utilisation dans les bâtiments comportant de hauts plafonds jusqu’à 15 mètres, tels que les entrepôts et bâtiments industriels, dans lesquels un point de déclenchement précis est nécessaire au moment de l'entrée dans une allée ou un couloir. Son faisceau de détection étroit crée une zone restreinte avec une forte densité de plages de détection, pour des des cibles en déplacement rapide. Il peut être utilisé conjointement au détecteur d’absence/de présence Helvar 317 à grande hauteur si une plus grande couverture est requise. Montage encastré - Compatible avec les boîtiers SBB-A ou SBB-P.

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3 QUESTIONS À

“ © DR

La connectivité Bluetooth avec le Smartphone ne peut être activée que par une interaction physique avec la machine, la portée de la connexion est limitée et s’arrête si elle n’est pas utilisée.

Denis Coupé,

directeur général de l’Activité Disjoncteurs de Puissance de Schneider Electric. Le Masterpact MTZ constitue la dernière génération de disjoncteurs de Schneider Electric, faisant basculer la distribution électrique dans l’univers de l'Internet des Objets (IoT. Il intègre une série d’innovations sur le cœur historique de la fonction disjoncteur, mais aussi des innovations digitales autour de la connectivité, intégrant les nouvelles offres de EcoStruxure, la plateforme et architecture IoT du groupe. Pouvez-vous nous expliquer les grandes nouveautés du Masterpact MTZ par rapport à la gamme de disjoncteurs précédente ? Les innovations apportées concernent à la fois la fonction disjoncteur, sa digitalisation et sa connectivité. Le Masterpact MTZ est capable de supporter des environnements difficiles, avec des niveaux de perturbations mécaniques ou magnétiques très supérieurs aux exigences normatives. La deuxième innovation est la mesure d’énergie classe 1. Cette précision est certifiée sur l’ensemble de la chaîne de mesure, et de 40 A à 120 % du courant nominal du disjoncteur. Cela permet de simplifier la conception du tableau et d’optimiser son emprise au sol. La troisième innovation intervient sur l’interactivité entre l’utilisateur et le produit. Elle concerne l’usage du téléphone portable comme interface homme-machine, qui est intégrée dans le téléphone et non plus exclusivement sur la face avant du disjoncteur. Une quatrième innovation est l’intégration de ce disjoncteur dans son environnement : il devient capable de donner des informations en continu sur son état. L’exploitant est aidé pour remettre en route son installation grâce à un guide de recherche de pannes. Enfin, cette connectivité est intégrée dans le cycle de vie du produit : le client peut avoir un besoin qui

évolue et nous allons pouvoir faire évoluer son disjoncteur. Cet appareil est « Future Ready », ce qui signifie qu’il est évolutif, sans besoin d’intervenir de manière physique sur le hardware. Il est possible d’ajouter un module digital sans même avoir à couper l’installation. Quels ont été les grandes étapes et les défis du développement de ce produit par vos équipes ? Ce développement a commencé par un gros travail sur la compréhension et la reformulation des besoins clients. Lorsque nous parlons de clients, il s’agit aussi bien de nos partenaires tableautiers que des utilisateurs finaux ou encore des personnes en charge du « Facility Management ». Nous avons donc hiérarchisé ces besoins clients dans l’optique de simplifier l’utilisation du produit. En plus des innovations sur le cœur historique, nous avons embarqué des compétences sur les nouvelles technologies, la communication, les applications, les objets connectés, qui vont révolutionner l’industrie. Ce point n’était pas forcément le plus simple : il y a ici une forte promiscuité entre les courants forts et les innovations. Enfin, l’atteinte de la classe 1 en énergie est un vrai challenge technique que nous avons su relever.

Y a-t-il un risque à apporter de la connectivité dans un système censé alimenter en électricité des installations à risque (hôpitaux, aéroports...) ? De quelle manière le Masterpact MTZ est-il protégé contre le piratage ? L’interactivité intégrée au disjoncteur ne permet pas d’accéder à davantage de fonctionnalités que lors d’une présence physique devant l’appareil. La connectivité Bluetooth avec le smartphone ne peut être activée que par une interaction physique avec la machine, la portée de la connexion est limitée et s’arrête si elle n’est pas utilisée. Il n’est possible de connecter qu’un seul appareil à la fois. Le code d’accès aux fonctions avancées est communiqué uniquement à la personne formée et habilitée. Pour les fonctions Ethernet, la sécurité est celle des systèmes de type SCADA ou de gestion du bâtiment. Dans ce cas, c’est l’ensemble du réseau qui sera sécurisé via des firewalls et des solutions de contrôle d’accès. Nous mettons beaucoup de sécurité dans la machine, mais les usages peuvent faire descendre ce niveau de sécurité. Ce système est donc au moins aussi sécurisé qu’un disjoncteur classique. Nous avons ajouté de la traçabilité dans les accès. Ici, tout est historisé et daté, ce qui permet de suivre l’ensemble des paramètres modifiés, amenant plus de sécurité ! •

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