Smarthome électricien + 69 70

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VARIATION DE VITESSE LE PLUS GROS POTENTIEL D’ÉCONOMIE Interview

Techniques

Réalisation

Dossier

LES CÂBLES SPÉCIAUX

3 Questions à

YVES JALAGAS QUALIFELEC ÉCLAIRAGE DE SÉCURITÉ

SYSTEMES DE PRÉCÂBLAGE RAPIDE

Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

CONNECTIBAT LAURÉAT CONCOURS SMART BUILDING CHRISTIAN COLOMBEL WERA FRANCE

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 1 ISSN : 2297-098X ELECTRICIEN+ N. 69/70 - JANVIER/FÉVRIER 2018



ÉDITO

Télétravailler sereinement, autrement et en toute sécurité

David Le Souder

A

lors que 75 % des salariés souhaitent télétravailler, nombreux sont les employeurs réticents à mettre ce système en place. Pourtant, parmi les ordonnances concernant la réforme du Code du travail voulue par le président Emmanuel Macron, un article est consacré au télétravail. Il vise à simplifier et développer son usage en France, qui ne compte que 8,4 % de télétravailleurs contre 17,7 % à l’échelle européenne. L’article 1 de l’accord national interprofessionnel du 19 juillet 2005 définit le télétravail ainsi : « Le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information, dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière. » Cette définition inclut les différentes formes de télétravail régulier et les salariés « nomades ». Les ordonnances Macron remettent le télétravail dans l’actualité juridique car, désormais, « pour faire face à des contraintes personnelles, tout salarié qui occupe un poste éligible à un mode d’organisation en télétravail dans les conditions prévues par accord collectif ou, à défaut, par la charte, peut demander à son employeur le bénéfice du télétravail ». L’employeur qui refusera devra alors motiver sa réponse. Ce n’est donc plus un effet de mode, mais bien une tendance confirmée par le législatif. L’état de l’installation électrique utilisée pour le télétravail était déjà mentionné dans les articles 7 et 8 de 2005. L’activité peut s’exercer au domicile du salarié sous réserve de la conformité des installations électriques. Dans le cadre du respect de la santé et de la sécurité des salariés, l’employeur, le CHSCT ou les représentants du personnel compétents ainsi que les autorités administratives concernées ont le droit d’accéder aux locaux utilisés pour le télétravail. Dans ce cadre, l’installation électrique liée au poste de travail doit répondre à des règles précises. Il est ainsi obligatoire de valider la conformité du système électrique des installations des parties privatives du local à usage d’habitation ainsi que celles situées dans les parties communes alimentées par l’installation électrique privative. On le voit bien, ces ordonnances modifient le lien entre les salariés et les entreprises, mais elles vont bien au-delà, car elles redéfinissent la manière dont la société civile et les pouvoirs publics considèrent le travail aujourd’hui. Les entreprises qui ont opté pour le télétravail ont constaté une baisse de 5,5 jours par an d’arrêts maladie, une augmentation du temps de travail de 2,5 % et une hausse de la productivité de 22 %. De leur côté, les travailleurs salariés ou indépendants ont réduit de 40 minutes le temps moyen de trajet domicile-travail, et ont gagné 45 minutes de sommeil. Sans compter la sérénité. Alors que le coworking reste encore très citadin, le télétravail est un moyen de redynamiser les territoires. Le développement du télétravail sera bien entendu bénéfique à l’échelon régional, pour fixer des actifs et stopper l’exode vers les villes. Télétravail, outils numériques et ubérisation sont l’essence de cette réflexion pour travailler autrement. L’électricien est au cœur de cette mutation sociale et doit comprendre l’importance de son rôle. David Le Souder

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© ABB-free@home®

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À LIRE

La sélection Électricien+ presse

10 TENDANCES ET MARCHÉS 10 Logements connectés Première mondiale BNP Real Estate et Céliane with Netatmo Formation « Technicien Services de la Maison Connectée » certifiée par le ministère du Travail jusqu’en 2022 11 Entreprise Ce qui a changé au 1er janvier 2018 Multiprotocole Smart Home International lance VestaProe 12 Habitat connecté Flexom de Bouygues Immobilier avec Ubiwizz Logement connecté Nexity et Somfy s’associent 13 Qualification 6 domaines d’activité distincts pour le courant faible Habitat connecté Showroom connecté et domotique pour tous

14 INTERVIEW

27 AVIS D'EXPERT L’efficacité de l’Internet of everything passe par la gestion à distance 29 L’infrastructure du bâtiment, socle de l’expérience connectée

Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder Relations lecteurs : Solène Collat Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr

30 LETTRE Entreprises d’électricité : quelle présence sur internet ? 33 Les électriciens ont pris le pouvoir

Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95,  boulevard Berthier,  75017 Paris Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS

34 APPLICATION Rénovation Une caserne devient Ready to services

36 TECHNIQUE

© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : février 2018 L'Electricien est un périodique inscrit à la Commission paritaire des publications et agences de presse sous le n° : 0617 T 92734 Photo de couverture : ABB-free@home®

Installations électriques Le SPR révolutionne le câblage ! 39 Connectique Les câbles spéciaux ne sont plus un problème

43 C E SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX

Bruno Davoine, Fenotek

Yves Jalageas, président de Qualifelec

44 LE COIN DES ÉTUDES

16 DOSSIER

Bien-être physique et mental au travail

Systèmes de motorisation industrielle : le plus gros potentiel d’économie d’énergie 22 Éclairage de sécurité

3e Médias 39 Rue Jean-Baptiste Pigalle 75009 Paris tél : + 33 (0)9 82 34 89 62 fax : + 33 (0)1 44 92 50 51

46 PRODUITS 50 3 QUESTIONS À Christian Colombel, directeur général de Wera France

LISTE DES ANNONCEURS CITROEN.................................................2e de couverture FENOTEK.................................................3e de couverture ERARD.....................................................4e de couverture AUTOPROMOTION..........................................................4 SALON DES ACHATS......................................................6 SALON PREVENTICA......................................................9 SALON LIGHT&BUILDING............................................11 SALON LIGHT&BUILDING............................................12 WAGO.............................................................................25 WIELAND........................................................................37 SALON AMPER..............................................................38 ELECTRICIENS SANS FRONTIÈRE..............................42

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À LIRE

La sélection

presse

« Guide pratique sur l’installation de la fibre optique dans le logement » ı OBJECTIF FIBRE La loi Macron et celle relative à la transition énergétique imposent aujourd’hui d’installer un réseau de communications électroniques à très haut débit en fibre optique dans toutes les constructions neuves et dans certaines rénovations : gestion intelligente de la maison, maintien des personnes âgées à domicile, télétravail, enseignement en ligne, e-médecine... - Qu’impose la réglementation ? - Comment concevoir et construire le réseau de communications électroniques à très haut débit «interne à l’immeuble ? - Quels matériels utiliser ? - Quelles sont les règles de l’art dans ce domaine ? - Quels contrôles effectuer ? Toutes les réponses sont dans ce guide, qui reste à la pointe de l'actualité.

Guide « Installations électriques des logements existants » ı PROMOTELEC Le guide s’adresse aux personnes en charge de faire entretenir une installation électrique (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, propriétaires bailleurs, syndics de copropriété, gestionnaires de biens, responsables de services techniques, bureaux d’études) et de mener des actions de sensibilisation sur les exigences minimales en matière de sécurité électrique des bâtiments d’habitation existants (agents immobiliers, organismes institutionnels, formateurs). [ WWW.PROMOTELEC-SERVICES.COM ] « Librairie en ligne » Réf. PS 1467-3 (mars 2017)

« Guide Travaux Mise en sécurité électrique des logements existants » ı CNEE Quatre organisations professionnelles représentatives des installateurs électriciens (Capeb, Fedelec, FFIE, Serce) regroupées au sein du conseil national de l'équipement électrique (CNEE), reprennent l'intégralité des anomalies figurant dans le FD C 16-600 avec leur numéro et leur libellé exact. Pour chacune d'elles, ce guide indique en vis-à-vis les travaux à réaliser afin de mettre l'installation électrique en sécurité.

Guide « Mise en sécurité électrique des logements » ı FFIE

Guide « Formation Loi Alur » » ı CONSUEL

Depuis le 1er janvier 2018, il y a obligation d’établir un état de l’installation électrique lors de la location de tout logement individuel ou collectif, vide ou meublé (décret 2016-1105, du 11 août 2016). La FFIE rappelle que le diagnostic électrique réalisé par un diagnostiqueur peut être remplacé par des travaux de mise en sécurité électrique respectant les préconisations du Guide Travaux du CNEE, validés par une attestation de conformité Consuel.

Au programme de ce guide : les exigences techniques de la mise en sécurité des installations électriques dans l’habitation ; le maintien des connaissances sur la norme NF C 15-100 (locaux à usage d’habitation : amendements et interprétations techniques) ; la préparation à l’habilitation électrique ; la réception et la distribution des signaux audiovisuels ; le pass électrique. Guide gratuit sur [ CONSUEL.COM ] SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 7


À LIRE

La sélection

presse

Solutions d’éclairage ı

FEILO SYLVANIA

Avec ses marques Sylvania, Concord et Lumiance, Feilo Sylvania est un fournisseur de premier plan de solutions globales d’éclairage professionnel et architectural. Quel que soit le secteur (tertiaire, éducation, commerces, logistique, musées…), l’éclairage est un équipement technique primordial pour optimiser le confort visuel, sublimer un produit, souligner l’architecture d’un bâtiment, mettre en valeur une œuvre et créer une ambiance.

Catalogue Technor ı MARÉCHAL ELECTRIC Les solutions Technor® visent avant tout à assurer la sécurité des biens et des personnes dans les zones industrielles à risque telles que les industries pétrochimiques, les cimenteries, les silos à grains et bien d’autres industries. La totalité de la gamme est conçue et fabriquée en France et en Italie, dans le respect des normes en vigueur pour une utilisation sûre dans les zones dangereuses.

Catalogue Formations ı HAGER Hager a enrichi son catalogue de formations, qui propose désormais 8 domaines de compétences qui sont l’Habitat, la Modernisation, la Domotique, le Business, la Réglementation, le Tertiaire, l’e-Mobilité et le Bâtiment Connecté. Il regroupe 41 programmes différents contre 33 l’an passé, en élargissant l’offre sur les produits et les nouvelles technologies.

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Catalogue 7 univers ı OUTIZ Le catalogue propose dorénavant 50 guides de choix pour aiguiller les professionnels dans leurs décisions. À cela s’ajoutent des pages institutionnelles accompagnées de témoignages clients sur les services Outiz pour plus de proximité et de transparence. L’intégration de 22 pages consacrées à la marketplace vient enrichir la septième édition du catalogue sous forme de cahier spécial.

Annuaire de la distribution ı FDME Pour tout comprendre du monde de la distribution électrique et de son organisation, voici le document à parcourir. La vision du métier d’installateur électrique est présentée par Capeb, FFIE, Serce, Fedelec. Celle des fabricants par Fieec, Gimélec, Gifam, Ignes, Sycabel, Syndicat de l’éclairage et Uniclima. On retrouve également les partenaires que sont EDF, Afpac, Eden, Électriciens sans frontières, Promotelec et Qualifelec, puis les écoorganismes Récylum, Eco-systèmes et Corepile.



TENDANCES ET MARCHÉS Actualité LOGEMENTS CONNECTÉS

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BNP Paribas Immobilier vient de livrer une résidence totalement inédite, Issy Préférence, composée de logements communicants et connectés, à Issy-les-Moulineaux. Première mondiale, ces logements sont contrôlables de-

puis l’application « Maison » d’Apple et compatibles avec le hub numérique de La Poste, grâce aux solutions développées par Legrand, le spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment et Netatmo, le leader français des objets connectés pour la maison. Fruit d’une collaboration entre BNP Paribas Immobilier, Legrand et Netatmo, ces logements communicants permettent aux résidents de contrôler par la voix ou depuis leur smartphone l’accès à la résidence, le chauffage, les éclairages et les appareils électriques. Ainsi, les utilisateurs peuvent maîtriser leur consommation d’énergie, adapter les installations électriques à leurs besoins évolutifs et profi-

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Première mondiale BNP Real Estate et Céliane with Netatmo

ter d’une infrastructure intelligente apportant confort et réactivité. Les logements de la résidence Issy Préférence fonctionnent avec la solution Céliane with Netatmo, une gamme de prises et interrupteurs connectés pour le contrôle à distance des éclairages, appareils électriques et volets roulants. Mais ils sont également équipés du Thermostat connecté Netatmo et du portier connecté Classe 300 Legrand.

FORMATION

« Technicien Services de la Maison Connectée » certifiée par le ministère du Travail jusqu’en 2022

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réé par l’association Réseau Ducretet avec le concours des fédérations de l’électricité et du Smart Home, dont Fedelec, FFD et IGNES, le titre TSMC (Technicien Services de la Maison Connectée) vient de faire l’objet d’une certification délivrée par le ministère du Travail, conformément à l’arrêté du 8 décembre 2017 paru au Journal officiel du 21 décembre 2017. Eu égard à la pertinence des référentiels de cette nouvelle formation TSMC et aux be-

SAINT-GOBAIN REJOINT L’ASSOCIATION PROMOTELEC Engagée de longue date pour promouvoir la sécurité électrique dans les logements, et de manière générale le confort dans l’habitat, l’association Promotelec vient d’enregistrer un renfort de poids, avec l’adhésion de Saint-Gobain. Cette adhésion est effective à compter du 1er janvier 2018.

AIDELEC FÊTE SES 30 ANS Aidelec, l’Association pour la promotion des métiers de l’Electricité, a fêté ses 30 ans le 15 novembre dernier au Transbordeur. Cette association professionnelle regroupe une centaine d’électriciens, d’industriels, et plus généralement d’acteurs de la construction. Les bénéfices de cette soirée ont été reversés à Electriciens Sans Frontières, dont Aidelec est un solide soutien.

soins émergents des entreprises de ce secteur, la Commission nationale des certifications professionnelles (CNCP) a certifié le titre TSMC pour la durée maximale possible, soit 5 ans. Les étudiants devront maîtriser un ensemble de technologies mises en œuvre au sein de l’habitat : • Le raccordement ADSL et FTTH ainsi que les autres sources TNT et satellite • L’installation et la configuration d’un réseau

LE LOUVRE ABU DHABI Le groupe Lucibel a été choisi pour fournir deux modèles de luminaires linéaires avec une optique spécifique permettant une qualité de lumière homogène et une durée de vie très longue, avec des contraintes de maintenance réduites. Pour atteindre cette qualité de lumière et l’effet d’éclairage souhaité, Lucibel a panaché des sources LED de couleur blanc chaud et blanc froid (2 800 K à 6 000 K) au cœur des luminaires, développé un réflecteur pour obtenir un éclairage asymétrique et déployé un système de pilotage de l’éclairage dynamique et flexible.

LIGHT + BUILDING DU 18 AU 23 MARS 2018 Numérique, minimaliste, raffiné – l’éclairage pour un espace de vie moderne. La société numérique de demain formule des exigences nouvelles en matière de lumière et d’éclairage : flexibilité, singularité et commande

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domestique (IP, Ethernet, Wi-Fi, CPL…) • L’installation et la maintenance des produits et systèmes dédiés aux usages suivants : - Gestion des éclairages, ouvrants, chauffage… - Alarme et sécurité, objets connectés (santé, bien-être…) - A udiovisuel-Multimédia, Multiroom, Home Cinéma - Informatique, téléphonie, périphériques…

numérique impactent aussi le design des luminaires. Il en existe donc déjà de nombreux modèles qui peuvent s’intégrer à un système domotique ou se commander par le biais d’une application. A découvrir sur le salon Light&Building à Franckfort.

SÉPHORA ET GOOGLE HOME La beauté a enfin une voix. Après une première expérience de chatbot, Sephora entre dans l’ère du conversationnel et de l’assistance vocale avec son application disponible sur l’Assistant Google. Ce bot conversationnel est développé en collaboration avec VISEO utilisant des briques d’intelligence artificielle permettant à ses clients d’interagir avec Sephora, pour par exemple prendre un rendez-vous beauté dans une boutique.


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité ENTREPRISE

Ce qui a changé au 1er janvier 2018

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omme chaque année, Bureau Veritas propose sa « Check List » : une sélection des 15 évolutions réglementaires qui impactent le plus les entreprises à partir du 1er janvier (tirées de son outil de veille Amadeo), notamment dans le bâtiment et la construction. • Nouveaux critères de performance thermique pour les rénovations lourdes • Nouveaux diagnostics gaz et électricité pour louer un logement • Enquête sur le logement social auprès des bailleurs • Q ualité de l’air intérieur : surveillance obligatoire dans les crèches, écoles maternelles et élémentaires • Un logement « décent » doit avoir un minimum de performance énergétique • Certificats d’économies d’énergie : objectifs doublés • Pénibilité au travail : 6 facteurs et 1 compte personnel de prévention • Fusion des CHSCT, CE et délégués du personnel • Plan de mobilité : deadline dépassée • Menace terroriste intégrée pour les services sociaux et médicosociaux • Mesures anti-légionelles pour les brumisateurs d’eau collectifs • Les installations de production d’électricité vont pouvoir être contrôlées • Travailler près de réseaux électriques aériens ou enterrés exige désormais une autorisation • Le suivi des équipements sous pression modifié en profondeur • Déchets de matières explosives : nouvelles règles pour les installations qui les collectent et les traitent

MULTIPROTOCOLE

Smart Home International lance VestaPro

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ette nouvelle plateforme de distribution en ligne de matériel pour le smart home et le smart building recèle une large sélection de produits innovants, multimarques pour les installateurs, électriciens, domoticiens et ciblés accessoires connectés, contrôle d’accès, sécurité, pièces détachées. Un support technique augmenté : le bouton d’appel VestaPro permet une assistance technique ultra rapide, hautement réactive, opérationnelle et simplifiée. Par une simple pression, l’installateur est rappelé par la hotline dans les 10 minutes. www.vestapro.eu

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TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité

HABITAT CONNECTÉ

Flexom de Bouygues Immobilier avec Ubiwizz Control, Z-wave) ou de recevoir les alertes des capteurs ou sondes placés dans le logement. Et Ubiwizz pour toute la partie installation électrique et domotique, avec ses périphériques

sans fil et sans pile pour le pilotage des éclairages, volets roulants, détection de présence ou d’ouverture, interrupteurs ou télécommandes personnalisables.

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2018 voit le déploiement à grande échelle de l’offre domotique de Bouygues Immobilier Flexom, qui équipera l’ensemble des nouveaux logements et qui sera proposé sans surcoût à l’installation. Ce dispositif est proposé à 100 % des logements à la vente depuis la fin d’année 2016. La solution Flexom est un système « Full Radio » sans fil et sans pile « EnOcean » qui permet de piloter dans son logement ou à distance, via smartphone ou tablette, un certain nombre de fonctionnalités de l’appartement comme les lumières, les volets roulants ou le chauffage. Cette offre s’appuie sur trois partenaires. Ubiant développe toute l’intelligence artificielle. Overkiz (filiale de Somfy) s’occupe de la passerelle IP (Box Domotique) qui permet de transmettre le signal aux différents appareils connectés en fonction de leurs protocoles (EnOcean, RTS Somfy, io Home

LOGEMENT CONNECTÉ

Nexity et Somfy s’associent

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vec l’objectif constant d’anticiper les évolutions des besoins des habitants de la ville de demain, Nexity accélère sa transformation vers une plateforme de services à l’immobilier et signe un partenariat avec Somfy, leader mondial de l’automatisation des ouvertures et des fermetures de la maison et du bâtiment, et acteur clé de la maison connectée, pour la

RÉCYLUM ACCOMPAGNE LA VILLE DE PARIS Dans le cadre de son second contrat de performance énergétique pour 140 écoles, la Ville de Paris rénove l’éclairage d’établissements lors de chaque période de vacances scolaires. Elle a confié à l’éco-organisme Récylum la prise en charge des équipements usagés : 9 000 luminaires et leurs 30 000 tubes fluorescents, soit 50 tonnes de matériels qui seront dépollués et recyclés à plus de 80 % de leur poids.

HLM ET EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE La Fédération des ESH, qui représente les 230 organismes HLM de droit privé, et Enerlis, première société française de services en efficacité énergétique et environnementale, annoncent la mise en place

gestion de la partie « logement connecté » de sa toute nouvelle offre de services : Eugénie. Pour Jean-Philippe Ruggieri, directeur général délégué de Nexity : « Eugénie sera, dès 2018, déployée à grande échelle et participera ainsi à relever les défis d’une ville de demain intelligente, équilibrée et inclusive. Nous avions besoin d’un partenaire à la hauteur de nos ambitions

d’un partenariat national pour diminuer les dépenses énergétiques des résidences des HLM et, in fine, alléger la quittance des locataires. Les 230 ESH que représente la Fédération pourront donc s’appuyer sur l’expertise d’Enerlis pour s’informer et se former à l’ensemble des dispositifs existants afin d’améliorer le confort de vie de leurs locataires.

PARTENARIAT ENTRE LEGRAND ET SOMFY Somfy et Legrand annoncent pour le marché français la compatibilité entre Céliane with Netatmo et les volets roulants Somfy, via leurs passerelles respectives, Céliane with Netatmo pour Legrand et TaHoma/Connexoon pour Somfy. Ce nouveau développement sera disponible en juin 2018 en France. S’inscrivant dans une démarche de développement de l’interopérabilité de leurs offres

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et sommes très satisfaits de pouvoir travailler avec Somfy. » Somfy apporte son expertise en matière de solutions connectées simples à utiliser, pérennes et évolutives, avec une offre de produits qui permettra à l’occupant de gérer, piloter et programmer ses équipements (volets, éclairage, chauffage…) de manière intuitive de chez lui ou à distance, avec son smartphone.

respectives, Legrand (via le programme Eliot) et Somfy (via le programme So Open with Somfy) visent à apporter à leurs clients une réelle simplicité dans le choix de leurs solutions connectées.

LORA VS SIGFOX LoRa semble avoir gagné la partie face à Sigfox. Selon une étude publiée par IHS Markit, le nombre de connexions aux réseaux IoT publics de type LPWA (low power wide area) devrait dépasser le milliard d’unités d’ici à 2021, soit une croissance annuelle moyenne de 206 % entre 2014 et 2021. L’étude analyse les divers standards en présence pour les réseaux cellulaires (NB-IoT, LTE-M) et les réseaux longue distance opérant dans des bandes de fréquence sans licence (LoRaWan et Sigfox).


TENDANCES ET MARCHÉS

Actualité QUALIFICATION

6 domaines d’activité distincts pour le courant faible

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ualifelec fait évoluer sa qualification Courants Faibles afin de refléter les mutations d’un marché en fort développement, porté par de constantes innovations technologiques. Les deux nouvelles qualifications permettent une meilleure identification des expertises des professionnels électriciens et sont un atout fort pour se démarquer. Elles se déclinent en deux périmètres d’activité distincts et complémentaires. Elles sont divisées en 6 domaines principaux d’activité : AV (Audio-Vidéo) ; GT (Gestion technique) ; RC (Réseaux de communication Nouveau) ; ST (Sécurité Nouveau) ; SU (Sûreté Nouveau) ; RT (Réseaux de télécommunication externes Nouveau). En option : FO (Fibre Optique) ; MA (Maintenance) ; CO (Conception) et CMO (Colonne montante, Logements collectifs Nouveau). La qualification courants faibles logement, commerce et petit tertiaire se décline en 3 indices : CFLCPT1, CFLCPT2, CFLCPT3. Celle pour les courants faibles moyen, gros tertiaire et industrie se décline également en 3 indices : CFMGTI1, CFMGTI2, CFMGTI3.

HABITAT CONNECTÉ

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Showroom connecté et domotique pour tous

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e Groupe LP Promotion, leader de l’immobilier résidentiel dans le Grand Sud-Ouest, a présenté son showroom connecté à Bordeaux. Cet outil digital, développé en collaboration avec le studio de création 3D Visiolab, va permettre aux acheteurs potentiels de personnaliser l’intérieur de leur futur appartement ou maison en se déplaçant librement et virtuellement de pièce en pièce, dans un environnement 3D immersif à 360°. Après le lancement de la construction d’une résidence 100 % connectée en 2016 et la généralisation de cette offre à tous les projets de résidences services étudiants, le Groupe LP Promotion a souhaité mettre les nombreux avantages offerts par la domotique au service du plus grand nombre. C’est désormais une possibilité pour l’ensemble des programmes lancés (hors résidences services adaptées aux seniors). SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 13


L'INTERVIEW

YVES JALAGEAS,

PRÉSIDENT DE QUALIFELEC Qualifelec est une association créée en 1955 sous l’impulsion des pouvoirs publics et des représentants de la filière électrique. Elle fédère aujourd’hui 6 500 entreprises et professionnels de la filière. Son objectif est de qualifier les entreprises et les professionnels du secteur pour valoriser leur savoir-faire. Yves Jalageas, nommé président de Qualifelec en juin 2017, nous fait part de ses ambitions pour l’association.

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Electricien+ - Pouvez-vous nous faire un tour d’horizon des qualifications ayant trait à l’efficacité énergétique dans le bâtiment dispensées par Qualifelec ? Yves Jalageas - Dans l’univers du

RGE, nous distinguons tout d’abord les domaines de travaux liés aux économies d’énergie (équipements électriques hors EnR & ventilation), que nous avons déclinés en plusieurs référentiels de qualification : LogementCommerce-Petit tertiaire ; Moyen Gros tertiaire industrie ; Chauffage électrique ; Ventilation et les domaines liés aux EnR (pompe à chaleur, solaire photovoltaïque), dans lesquels nous retrouvons naturellement les qualifications du même nom, auxquelles il convient d’ajouter celle dédiée au chauffe-eau thermodynamique. Ensuite, nous proposons des qualifications sur les sujets tels que la maintenance des installations électriques, les branchements et réseaux, l’éclairage public, les courants faibles ou encore les antennes. Enfin,

pour les entreprises qualifiées sur la base des anciens référentiels (abandonnés en 2015), nous les accompagnons jusqu’à la fin de leur cycle de qualification, qui interviendra en 2019 (cela concerne les qualifications installations électriques, CVC et les bâtiments communicants). Electricien+ - De quelle manière les qualifications incitent-elles les acteurs du bâtiment et de l’électricité à tendre vers plus d’efficacité énergétique ? Y. J. - Les électriciens ont un rôle central

à jouer pour l’efficacité énergétique des bâtiments et des installations. Lors d’une réhabilitation, par exemple, ils doivent pouvoir informer leur client des produits et services disponibles sur le marché et leur en expliquer l’utilité et les enjeux. Mais pour mener à bien sa mission de sensibilisation, l’électricien doit luimême avoir été sensibilisé et formé à ces thématiques. Pour cela, la formation FEEBAT, obligatoire pour devenir RGEÉconomies d’énergie, permet de leur apprendre les bons gestes et les bonnes

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pratiques d’installation, notamment celles liées à la coactivité avec les autres corps d’état. C’est aussi une prise de conscience de leur rôle de conseil auprès de leurs clients. Pour les qualifications relatives aux énergies renouvelables, une formation spécifique à chaque EnR est obligatoire pour devenir RGE. Si un électricien n’est pas RGE, son client final n’aura pas droit aux aides éco-conditionnées par l’État (Éco-PTZ, CITE…). C’est par ces types de formations que la filière parviendra à faire sa mue. Electricien+ - De quelle manière se déroule un processus de qualification RGE ? Y. J. - Qualifelec est en charge de

qualifier les entreprises et non les personnes, le RGE est donc un cas particulier en ce qui concerne les moyens humains. Si l’entreprise est de petite taille, le plus souvent, le référent technique qui a suivi la formation est le chef d’entreprise. Si l’entreprise est de taille plus importante, le processus de qualification


L'INTERVIEW

s’appuiera sur un collaborateur. Si ce dernier quitte l’entreprise par la suite, l’entreprise se verra contrainte de former un autre collaborateur et de nous le déclarer. Electricien+ - Plus généralement, comment obtient-on une qualification chez Qualifelec ? Y. J. - Pour faire une demande de

qualification, il suffit de remplir un dossier (administratif et technique), qui partira pour vérification au siège de Qualifelec. Si le dossier est complet, il est inscrit en Comité de qualification ; s’il ne l’est pas, nous procédons à des demandes complémentaires. Sur certains dossiers, nous mettons en avant des formations qui viennent en complément de l’expérience professionnelle à laquelle nous sommes attachés (les courants faibles, par exemple). Comme nous l’avons évoqué, nos entreprises qualifiées interviennent dans une grande pluralité de domaines à laquelle se sont ajoutées récemment les IRVE (Infrastructures de recharge des véhicules électriques). Pour valider un processus de qualification, nous nous appuyons sur des comités régionaux, toujours constitués de trois collèges : le collège A regroupe des installateurs et représentants des professionnels, le collège B est composé de clients et d’utilisateurs finaux, et le collège C est formé par les institutionnels représentant l’intérêt général. Nous considérons donc qu’une entreprise est objectivement qualifiée par l’ensemble de la filière. Chaque comité est composé de 20 à 25 membres, qui examinent environ 70 dossiers par séance. Si un dossier est incomplet ou ne satisfait pas à nos exigences, il sera ajourné. Trois comités régionaux sont organisés tous les mois, ce qui permet l’examen de près de 200 dossiers chaque mois. Ce système fonctionne grâce à l’implication de plus de 350 qualificateurs répartis sur toute la France, et nous sommes constamment à la recherche de volontaires pour remplir ces missions de qualification. Electricien+ - Le véhicule électrique se développe et un nouveau décret sur les IRVE a été publié. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Y. J. - Un décret sur le sujet a été publié

le 13 janvier dernier et a fixé l’obligation

otre volonté première est d’instaurer N un dialogue constructif entre les différents acteurs de la filière pour répondre à la demande du marché.

pour les professionnels en charge de l’installation des bornes de recharge, de disposer d’une qualification délivrée par un organisme accrédité depuis le 14 juillet 2017. En outre, depuis le 14 janvier 2018, les professionnels doivent justifier de formations datant de moins de 4 ans et agréées par l’organisme de qualification. Le sujet des IRVE se développe et nous constatons une augmentation du nombre de demandes de qualification. Electricien+ - Avez-vous développé un panel de qualifications s’y rapportant ? Si oui, lesquelles et pour quels publics ? Y. J. - Il existe 3 niveaux de formations

qui entrent dans le cadre du décret IRVE : la formation de base (niveau 1), qui correspond globalement aux bornes installées pour un seul véhicule ; la formation expert (niveau 2), destinée à l’installation de bornes jusqu’à 22 kVA ; et enfin la formation recharge rapide, destinée à l’installation de bornes de charge de forte puissance intégrant un système de communication. Ces formations, pour être reconnues, devront être assorties d’une qualification délivrée par Qualifelec. La mention IRVE est obligatoire pour intervenir sur ces types d’installations. Electricien+ - Par l’intermédiaire des objets connectés, le numérique investit le bâtiment à grande vitesse. Cette transition numérique du bâtiment contribue-t-elle selon vous à sa transition énergétique et écologique ? De quelle manière Qualifelec investitelle le sujet ? Y. J. - Qualifelec dispose d’un large

groupe de travail sur le sujet des objets connectés et ses premiers rendus auront lieu dans les tout prochains mois. L’objectif principal de ce groupe est de

mener une réflexion sur l’amélioration de la lisibilité et de la visibilité de la qualification dans les domaines liés aux objets connectés et aux courants faibles : VDI, sécurité/sûreté, audio/vidéo et GTB/domotique. À titre personnel, je suis convaincu que cela constitue une formidable opportunité pour nos professionnels ; il faut par contre s’assurer du niveau de sécurité de ces installations. Electricien+ - Vous avez été élu à la présidence de Qualifelec en juin dernier. Quelle sont votre ambition et votre vision pour l’association ? Y. J. - Cela fait douze ans que je

travaille pour Qualifelec, d’abord en tant que qualificateur terrain dans les comités régionaux, puis dans les comités nationaux, et enfin, en tant que président de la commission Installations électriques nationales. Je souhaite donc poursuivre le travail dans la droite ligne de mon prédécesseur, Thierry Hénault. Nous avons lancé sous sa présidence la dématérialisation progressive des dossiers, afin d’apporter plus de fluidité dans leur traitement. Nous souhaitons également renforcer nos comités, en impliquant davantage les acteurs actuels et en recrutant de nouveaux membres. Notre objectif est de nous constituer un large vivier de professionnels pour alimenter nos comités. Un autre objectif est de faire évoluer notre processus en offrant plus de visibilité dans l’avancée des qualifications pour les demandeurs et de développer le paiement en ligne. Enfin, nous animons, au quotidien, des groupes de travail afin de faire évoluer les référentiels. Notre volonté première est d’instaurer un dialogue constructif entre les différents acteurs de la filière pour répondre à la demande du marché. Propos recueillis par Alexandre Arène

j3e 855 - Septembre 2017 - www.filiere-3e.fr

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© Eden-ingenierie - CBCK-Christine

DOSSIER

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DOSSIER

Énergies

Rejets

Utilités

Produits

Matières premières

Procédés © DR

SYSTÈMES DE MOTORISATION INDUSTRIELLE : LE PLUS GROS POTENTIEL D’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE L’efficacité énergétique est le levier économique des entreprises. L’industrie représente 24 % de la consommation énergétique française. Selon le syndicat Gimélec (Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés), l’efficacité énergétique moyenne d’une usine est de 41 %. Ce qui signifie que 59 % de l’énergie consommée ne sert pas au process de fabrication. Le gâchis est énorme et le potentiel de réduction gigantesque se situe au niveau des systèmes motorisés. David Le Souder

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 17


DOSSIER

U

n variateur de vitesse est un équipement permettant de faire varier la vitesse d’un moteur, une nécessité pour de nombreux procédés industriels. En effet, la plupart des moteurs tournent à vitesse constante. Pour moduler la vitesse des équipements de procédé, on a longtemps eu recours à divers dispositifs mécaniques. Aujourd’hui, on fait surtout appel à des variateurs de vitesse électroniques. Pour les procédés industriels exigeant une régulation précise de la vitesse, on a d’abord utilisé des moteurs à courant continu (CC) commandés par des variateurs électroniques à semi-conducteurs. Cette technique consistait à faire varier la vitesse proportionnellement à la tension. Étant donné la complexité de l’entretien des moteurs CC, les applications récentes n’utilisent que rarement ce système. Pourtant, il est estimé que si la France s’équipait de moteurs à haut rendement, la demande en électricité de l’industrie serait réduite d’environ 25 %, et celle de la France de presque 10 %. Alors que les efforts à fournir pour respecter les engagements environnementaux de la France sont importants, cet investissement serait très vite rentable, même pour les industriels dont le potentiel d’économie reste limité.. Pourtant, le retour sur investissement (ROI ou Return on Investment) est inférieur à 1,5 an pour 30 % des gisements techniques d’économie, et inférieur à

PART DE L’ÉLECTRICITÉ UTILISÉE PAR CHAQUE SECTEUR POUR LES SYSTÈMES MOTORISÉS Non ferreux

18 %

IAA

86 %

Sidérurgie

50 %

Papier-carton

95 %

Industrie mécanique

63 %

Ciment

97 %

Chimie

70 %

Industrie entière

70 %

Source : CEREN 2013

3 ans pour 50 % du gisement. Compte tenu du prix croissant de l’électricité, le choix est vite fait. Dans beaucoup d’installations, les systèmes motorisés fonctionnent à la vitesse nominale fixe. Par exemple, sur les ventilations, des inclineurs permettent de faire varier le débit de l’air, mais en contrepartie, ils augmentent les pertes de charge et deviennent une nouvelle la source de gaspillage d’énergie. Grâce à un variateur, il est possible de modifier la vitesse du moteur, donc d’ajuster le débit et d’obtenir une importante économie d’énergie. Il est possible de dimensionner au plus juste la motorisation et ainsi mieux se positionner commercialement. Obligation légale depuis le 1er janvier 2017 La nouvelle norme IEC 60034-30 pour les moteurs électriques dispose de 4 classes de rendement, à savoir IE4 Super Premium, IE3 Premium, IE2 Haut rendement (EFF1 selon le label CEMEP) et IE1 Standard (EFF2 selon le label CEMEP). Depuis 2011, les IE1 n’étaient plus autorisés. Depuis le 1er janvier 2017, l’installation de moteurs IE2 entre 0,75 kW et 375 kW est autorisée s’ils sont pilotés par un variateur de vitesse. Les IE3 et IE4 intègrent nativement la variation de vitesse. Paramètre influençant la consommation L’objectif de la variation électronique de vitesse est d’adapter la vitesse et le couple d’un moteur à sa charge. Pour cela, le variateur ajuste les paramètres tension/courant/fréquence de la source d’alimentation du moteur. La vitesse de rotation (n) d’un moteur asynchrone dépend de la fréquence du réseau (f ), du nombre de paires de pôles du moteur (P) et du glissement (s) : n [tr/min] = (f [Hz] x 60 x (1 - s [%])) / P Le glissement s = (ns - n) / ns, où ns est la vitesse synchrone

Source : chiffres-clés Climat, Air, Énergie, ADEME, édition 2015

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DOSSIER

100 90

PUISSANCE (%)

80 70 60 50 40 Variation de vitesse

30

Couplage

20

Moteur tout ou rien

10

Etranglement

0 25

35

45

55

65

75

85

95

DÉBIT NOMINAL (%)

et n la vitesse asynchrone. Il est proportionnel à la charge et proportionnel au carré de la tension d’alimentation. P=Cw P (puissance), C (couple) et w (vitesse de rotation du moteur) sont ici exprimées dans les unités « officielles », à savoir le Watt, le Newton mètre et le radian par seconde. Variation électronique de vitesse versus Fixe La VEV (variation électronique de vitesse) agit donc sur la fréquence, qui agit sur la vitesse et par conséquent sur la puissance du moteur. Elle ajuste en permanence la vitesse de rotation et le couple des moteurs au débit souhaité, et permet de consommer moins d’électricité. Des gains importants sont également réalisés au démarrage des moteurs et des gains annexes sont à prendre en compte sur l’allongement de la durée de vie des équipements, la réduction du bruit, la maintenance réduite et la meilleure souplesse dans les process. La réduction de l’énergie électrique consommée est d’autant plus importante que les variations de débit sont élevées (ce qui correspond à un débit moyen faible). Le graphique montre que c’est sur des charges partielles que le moteur avec variateur permet d’économiser le maximum d’électricité. La VEV est donc adaptée lorsqu’il est nécessaire de changer de régime de fonctionnement de façon récurrente (cas des ventilateurs, pompes centrifuges, compresseurs, air comprimé) ou lorsqu’il faut délivrer un effort variable (levage, déroulage, mélange). Dorénavant, vous retrouverez dans chaque numéro d’Electricien+ une information sur les économies à réaliser dans l’industrie pour l’éclairage, l’air com-

primé, le pompage, le chauffage, le froid, la climatisation et la vapeur. Le variateur n’est pas le seul élément dans la boucle. Un moteur haut rendement contribue à réaliser des économies. En coût global sur 10 ans, la consommation électrique représente 95 % du coût, alors que l’achat ne compte que pour 2 % !

7 BONNES RAISONS D’INSTALLER DES VARIATEURS ÉLECTRONIQUES • Réduction de l’énergie électrique consommée d’autant plus importante que les variations de débit sont élevées • Souplesse et précision de fonctionnement (démarrage, arrêt et changement de régime en douceur, précision et stabilité de régulation) • Présence de boucles d’automatisme et de ports de communication sur le variateur (automatisation plus aisée du procédé de pompage) • Réduction des contraintes mécaniques sur les matériels liés aux moteurs • Suppression de l’appel de courant au démarrage des moteurs par le variateur qui pilote en douceur les mises sous tension des moteurs • Réduction de la consommation d’énergie réactive • Réduction des émissions de CO2

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DOSSIER

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DOSSIER

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DOSSIER

ÉCLAIRAGE DE SÉCURITÉ L’éclairage de sécurité est vital pour la protection des personnes. En cas de coupure de l’alimentation électrique, de défaillance de l’éclairage normal ou d’alarme incendie, il permet l’évacuation rapide et sûre des bâtiments, en diminuant les risques de panique et en facilitant l’intervention des secours.

© Sammode. Photo Patrick Miara

▼ Tour des Arts, Les Herbiers (84) Luminaire d’éclairage de sécurité Coulomb LSC de Sammode.

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© Legrand

DOSSIER

BAES SATI Exiway Smart de Schneider Electric.

BAES Elitt de Kaufel (installation en drapeau), autotestable et adressable SATI.

Éclairage d’évacuation Pour bien comprendre le rôle de l’éclairage de sécurité, quelques définitions s’imposent. On entend par « éclairage d’évacuation » celui qui balise les cheminements, les sorties, les obstacles, les changements de direction. Pour remplir cette fonction en toute sécurité, le règlement impose un flux lumineux d’au moins 45 lumens pendant une heure au minimum. Dans les couloirs ou dégagements, les luminaires d’éclairage de sécurité ne doivent pas être espacés de plus de 15 mètres. SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 23

© Kaufel

Pour les établissements recevant du public (ERP), c’est le Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique, aux articles EL et EC, qui précise les responsabilités et les règles de conception, d’installation et de maintenance de l’éclairage de sécurité. Selon Vincent Huin, directeur Développement et responsable du comité Métier Éclairage de sécurité, Ignes, « si les pouvoirs publics ont imposé la mise en place de l’éclairage de sécurité dans les ERP, ERT, les IGH et les immeubles d’habitat collectif, les exploitants et les installateurs semblent parfois oublier le sens premier de cette réglementation ». Ces obligations sont le plus souvent vécues comme une contrainte, en perdant de vue que l’éclairage de sécurité peut sauver des vies en guidant les occupants vers les issues de secours et en limitant les risques de panique.

D

oit-on le rappeler ? Le décret n° 73-1007 du 31 octobre 1973 relatif à la protection contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public a renforcé la réglementation, suite à l’incendie tragique qui avait fait 146 victimes dans une boîte de nuit, en France, en 1970. Aujourd’hui, les causes d’évacuation d’un établissement sont encore plus nombreuses qu’hier (alertes à la bombe, risques chimiques, inondations, attentats) et ne concernent pas seulement la coupure secteur de l’éclairage normal. L’éclairage de sécurité peut être assuré soit à partir d’une source centralisée constituée d’une batterie d’accumulateurs alimentant des luminaires (LSC), soit à partir de blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES). Que dit la réglementation ? Comment fonctionne l’éclairage de sécurité ? Comment l’installer ? Quelles sont les opérations de vérification à effectuer ? Pour les établissements recevant des travailleurs (ERT), les obligations des chefs d’établissement et des maîtres d’ouvrage concernant l’éclairage de sécurité sont énoncées dans le Code du travail, en particulier à l’article R4227-14 (créé par le décret n° 2008-244 du 7 mars 2008, et modifié par le décret 2010-1018 du 30 août 2010). L’arrêté d’application du 14 décembre 2011 en fixe les règles de conception et de mise en œuvre ainsi que les conditions d’exploitation et de maintenance.

© Schneider Electric

BAES LED d’évacuation encastré Kickspot de Legrand, équipé d’un système automatique de test intégré SATI AutoDiag, certifié NF Environnement.


DOSSIER

• l’effectif du local est inférieur à 20 personnes ; • toute personne se trouvant à l’intérieur dudit local doit avoir moins de 30 mètres à parcourir.

Présidente du comité Métier Éclairage de sécurité, IGNES

Grâce notamment à la technologie LED, les fabricants proposent des offres qui concilient esthétique et sécurité. Leur faible encombrement permet leur intégration optimale dans l’environnement architectural des bâtiments. Mais le critère esthétique ne doit pas contrarier l’impératif de sécurité : on peut parfois voir des étiquettes fantaisistes non conformes aux exigences de l’article CO 42 du règlement de sécurité qui nuisent à la lisibilité des indications de balisage. Soulignons également l’importance des marques de qualité NF AEAS (Appareils Électriques Autonomes de Sécurité) et NF AEAS PERFORMANCE SATI (Système Automatique de Test Intégré). Attribuées par un organisme indépendant, elles donnent l’assurance d’utiliser des produits sûrs et fiables et attestent leur conformité aux exigences des normes et de la réglementation. L’éclairage de sécurité éco-labellisé NF Environnement garantit, quant à lui, le meilleur choix de solutions en termes de performances énergétique et environnementale.

© Vertiv

En ERP, l’éclairage d’évacuation est imposé pour tous les locaux dont l’effectif est supérieur à 50 personnes ou ceux dont la superficie excède 300 m² ou ayant un sous-sol de plus de 100 m². En ERT, il n’est pas obligatoire pour les établissements réunissant les conditions suivantes : • le local débouche directement, de plain-pied, sur un dégagement commun équipé d’un éclairage d’évacuation ou à l’extérieur ;

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Visibilité du pictogramme Le public doit pouvoir visualiser aisément les indications de balisage en cas d’évacuation, en tout point du bâtiment accessible au public, même en cas d’affluence. À cette fin, ces pictogrammes doivent être éclairés, soit par le bloc qui les porte s’ils sont transparents, soit par le bloc situé à proximité s’ils sont opaques. Ils doivent être conformes aux normes NF EN 7010 et NF ISO 3864 : au minimum de 10 cm (H) x 20 cm (L) et blancs sur fond vert. Les étiquettes « sortie » et « sortie de secours » ne peuvent être installées qu’en complément des pictogrammes réglementaires. De même, les panneaux photoluminescents ne peuvent en aucun cas se substituer aux luminaires d’éclairage de sécurité : ils ne sont tolérés là aussi qu’en complément. « Autre point d’achoppement, explique Vincent Huin, la nécessité d’accroître la visibilité du balisage ; on voit encore des luminaires d’évacuation apposés au plafond, ce qui les rend inefficaces, puisqu’il faut être dessous pour voir le pictogramme ! Les industriels proposent pourtant des solutions avec des modes de pose répondant à toutes les contraintes de configuration : en drapeau, suspension… qui concilient esthétique et visibilité optimale. La durée d’évacuation diffère selon les types d’établissement, précise Vincent Huin. Le temps de réaction des occupants est plus ou moins long. Ils ont aussi tendance, par réflexe, à reprendre le chemin par lequel ils sont entrés, au risque de créer une congestion et d’accentuer la panique. Par conséquent, plus nette est la perception du balisage, plus rapidement s’effectuera l’évacuation par l’utilisation des issues de secours disponibles. »

© IGNES

L’AVIS DE Nathalie Coursière


Éclairage d’ambiance L’éclairage « d’ambiance » est destiné à réduire les risques de panique. Il doit procurer un flux lumineux minimal de 5 lumens par mètre carré pendant au moins une heure (durée assignée de fonctionnement) et doit comporter au minimum deux luminaires. Le rapport entre la distance maximale séparant deux foyers lumineux voisins doit être inférieur ou égal à quatre fois leur hauteur au-dessus du sol. Dans les ERP, l’éclairage d’ambiance doit être installé dans chaque local où l’effectif est supérieur à 100 personnes et à 50 personnes en sous-sol. Dans les ERT, il est obligatoire dès lors que l’effectif dépasse 100 personnes, avec une occupation supérieure à une personne par 10 mètres carrés. Dans les ERP et ERT, l’éclairage de sécurité est à l’état de veille pendant les périodes d’exploitation, et mis à l’état de repos ou d’arrêt lorsque le secteur est intentionnellement coupé (période de non-activité, réhabilitation partielle…). Cette exigence est satisfaite par la télécommande, qui permet de restituer immédiatement la fonction après la coupure volontaire et prolonge la durée de vie de l’installation tout en minimisant la consommation d’énergie. Les chefs d’établissements sont responsables du bon fonctionnement de leur installation d’éclairage de sécurité : ils doivent procéder à sa vérification et aux opérations de maintenance prévues à intervalle

© Behar

DOSSIER

BAES ETAL FI de Béhar sécurité (Cité des Vins, Bordeaux).

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DOSSIER

régulier (articles EC13 et EC14 du règlement de sécurité pour les ERP et arrêtés des 26/02/2003 et 14/12/2011 pour les ERT). Respecter la norme NF C 71-830 permet de se conformer à ces obligations.

© Sammode

Vérifications et maintenance Parmi les vérifications périodiques obligatoires figurent : • une fois par mois : le passage à la position de fonctionnement en cas de défaillance de l’alimentation normale, l’allumage de toutes les sources lumineuses, le bon fonctionnement de la télécommande ; • une fois tous les six mois : l’autonomie d’au moins une heure en ERP/ERT, 5 heures en habitat collectif. Le résultat de ces opérations doit être consigné sur le registre de sécurité. Nathalie Coursière rappelle « tout l’intérêt des systèmes adressables pour des installations à partir de 100 BAES ou multi-sites : ils optimisent fortement les coûts et temps d’intervention en déterminant la position du luminaire défectueux et la nature de la panne. Pour les autres installations, les BAES comportant un système automatique de test intégré (SATI) sont recommandés car ils réduisent les coûts d’intervention en permettant, secteur présent, la vérification périodique des produits offrant ainsi une meilleure garantie et visibilité de leur bon fonctionnement. Pour valoriser l’installation de ces solutions, sources d’économies et de sécurité, Ignes a mis en place des modules de formation sur la maintenance de l’éclairage de sécurité en partenariat avec les fédérations professionnelles (installateurs, mainteneurs incendie…) et organismes de formation concernés. Outre ces actions de communication et de formation, nous travaillons avec les acteurs du marché (sécurité civile, préventionnistes, architectes, installateurs…) pour développer et promouvoir des solutions qui, à coût maîtrisé ou nul, permettront de renforcer le balisage en cas de nécessité, quelle que soit la cause de l’évacuation ». Dossier réalisé par Isabelle Arnaud Lumières N° 19 - Juin 2017

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BAES Serenga de Kaufel SATI.

BAES LED d’évacuation Eco1 de Legrand. Pose saillie ou encastrée ; équipé d'un système automatique de test intégré SATI AutoDiag, certifié NF Environnement.

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© Zemper

© Kaufel

© Legrand

Ceisam, Nantes. Coulomb LSC de Sammode pour source centrale 230V AC/DC permettant de réaliser un éclairage d’évacuation permanent ou non permanent (IP68) garantissant l’absence d’empoussièrement interne, ainsi qu'une résistance mécanique accrue (IK10).

BAES et LSC Lumina de Zemper. Pose en drapeau, saillie ou encastrée. SATI adressable.


AVIS D'EXPERT

L’EFFICACITÉ DE L’INTERNET OF EVERYTHING PASSE PAR LA GESTION À DISTANCE L’Internet des Objets en pleine expansion

Michel Daviller, Sales Engineer EMEA chez Opengear. Il est basé en France.

De plus en plus d’objets sont connectés à Internet et l’avenir nous réserve une infinité d’applications. Les prévisions quant à la taille et au potentiel de l'Internet des Objets sont stupéfiantes. Un vrai phénomène ! La firme d'analystes Markets and Markets prévoit que ce marché représentera 561,04 milliards de dollars d'ici 2022(1). Selon Gartner, 8,4 milliards d’objets seront connectés à Internet d’ici la fin de l’année et 20,4 milliards d'appareils seront actifs dans l'écosystème IoT en 2020(2).

Le marché des entreprises – à l’exception de quelques marchés spécifiques comme l’énergie, les services publics et la logistique – est encore peu affecté. Pour un grand nombre d’organisations, un long chemin reste encore à parcourir. Il leur faudra augmenter la puissance de leurs systèmes, condition indispensable aux échanges avec les objets connectés. Dans le même temps, les systèmes logiciels devront être capables de supporter de nouveaux cas d’utilisation innovants, qui permettront de réaliser les économies et d’obtenir l’efficacité promises par le concept. La révolution de l’IoT repose sur un certain nombre de critères-clés. Il s’agit essentiellement de la connectivité des données des appareils fixes et mobiles, de l’intelligence des dispositifs capable de fournir la lecture des capteurs et d’accepter des commandes à distance et des outils opérationnels pouvant transformer les volumes de données provenant des unités IoT pour créer de nouveaux concepts, générant eux-mêmes de nouveaux services utiles. Dans de nombreux secteurs, les pionniers de l’IoT commencent cette aventure avec des appareils grand public intelligents, capables d’alerter les fabricants avant une panne. Ce sont la mise en place d’une maintenance préventive, des feux de circulation intelligents et des véhicules qui communiquent avec les systèmes de gestion routière afin d’éviter les embouteillages ou encore de nombreuses utilisations dans le domaine de la logistique. L’IT en première ligne de l’IoT S’il existe bien un segment de marché où l’IoT a un impact, c’est celui de la fourniture des technologies de l’information. Malgré ce nouveau nom, la plupart des concepts IoT fondamentaux des dispositifs intelligents, de la connectivité et de l’analytique intelligente existent déjà dans le secteur informatique. Les grandes entreprises, les fournisseurs de télécommunications et les hébergeurs s’appuient depuis longtemps sur l’automatisation en même temps que sur la remédiation à distance pour déployer et dépanner les immenses data centers centralisés ainsi que les succursales et les filiales délocalisées. Avec l’emprise croissante de l’IT sur toutes les activités professionnelles et la pression permanente qui consiste à en faire plus avec moins, les départements informatiques ont été pendant de nombreuses années des pionniers de l’IoT, même si on ne donnait pas de nom à leur action. De plus en plus d’équipements non informatiques sont désormais dotés de la connectivité et de l’intelligence exigées par l’IoT, et les services informatiques sont aussi les premiers à se saisir de cette technologie, de manière très innovante. IoT, nouveau nom, même jeu ! L’adoption de l’IoT au sein des infrastructures informatiques est une évolution tout à fait naturelle. Dans les années 90, la VoIP prenant de plus en plus d’importance, de nombreux départements informatiques ont assumé le rôle d’équipes télécoms détachées. Ces dernières années, l’utilisation d’IP avec la vidéosurveillance a conduit ce domaine dans le giron de l’IT. Du fait de l’importance prise par le data center sur le plan des performances et de la continuité des activités, le département informatique est de plus en plus tenu de contrôler les périphériques à distance lorsque les installations ont un accès physique limité. L’attribution de ce nouveau rôle aux départements informatiques se renforce et se développe grâce à la capacité technique dont ils disposent, mais aussi du fait de l’existence d’outils comme les systèmes de gestion d’immeubles et d’exploitation hôtelière, qui sont déjà maintenus par l’informatique pour les équipes de gestion des établissements.

(1) Communiqué par Markets and markets http://www.marketsandmarkets.com/PressReleases/iot-m2m.asp (2) Communiqué par Gartner https://www.gartner.com/newsroom/id/3598917

La connectivité hors bande permet l'Internet des Objets On trouve l'utilisation de la gestion hors bande (OOB) au cœur de plusieurs tâches de gestion existantes. La gestion hors bande est nécessaire pour garantir l'accès de l’administrateur aux éléments comme les commutateurs réseau, les routeurs, les unités d'alimentation ... SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 64 - DÉCEMBRE 2016 - 27


De la même manière que de nouvelles catégories d'appareils ont évolué en connectivité IP, une nouvelle catégorie de solutions smartOOB a augmenté le nombre et le type d'appareils auxquels ils peuvent se connecter.

... électrique et à un nombre croissant d'équipements de sécurité comme les pare-feu ou les dispositifs de cryptage. Même si la plupart de ces unités disposent d'une connexion IP pour leur gestion de base, de nombreuses fonctions d'administration critique comme les mises à jour de progiciel ne sont disponibles que via les ports console série. De plus, si la connectivité IP est perdue ou si un périphérique est « planté », les commandes ne peuvent plus être exécutées. Il faut alors redémarrer le matériel via l’alimentation électrique. Ce qui peut parfois n’être réalisé que grâce à smartOOB via un chemin d’accès distinct, tel qu’une liaison de sauvegarde ADSL, une connexion téléphonique ou un lien 3G/4G. De la même manière que de nouvelles catégories d'appareils ont évolué en connectivité IP, une nouvelle catégorie de solutions smartOOB a augmenté le nombre et le type d'appareils auxquels ils peuvent se connecter. Les réseaux de caméras de vidéosurveillance, les guichets automatiques, les distributeurs automatiques de billets, les terminaux de jeux d’argent et le CVC (chauffage, ventilation, climatisation) appartiennent à une liste qui ne cesse de s’allonger. Dans certains domaines spécifiques, en particulier si les dépenses d’investissement sont élevées comme les installations industrielles, smartOOB est une option pour ajouter la connectivité à un dispositif existant beaucoup plus économique qu’acheter un nouveau modèle. C’est une véritable aubaine pour les projets IoT où les appareils ont besoin de connectivité avec un accès flexible tels que les réseaux mobiles 3G et 4G aussi bien que pour les applications embarquées dans les véhicules. La flexibilité est vitale Certaines solutions smartOOB ont également connu une renaissance en termes d'ouverture. Cela s’est produit sur deux fronts. Tout d’abord, l'ouverture des périphériques via les API a permis aux entreprises de créer des scripts flexibles, capables d'automatiser de nombreuses fonctions de dépannage en fonction des réponses provenant de l'appareil. D’autre part, l'utilisation de normes communes telles que SNMP a autorisé une intégration plus étroite avec des plateformes de gestion de réseau bien utilisées comme Solarwinds et Nagios. Celles-ci offrent de plus en plus de fonctionnalités de gestion à distance pour les périphériques IoT. Les départements IT englobent smartOOB comme une partie de ce que sont effectivement les applications IoT en vigueur. C’est désormais évident dans la communauté des data centers et des fournisseurs de services. Par exemple, Sohonet, un fournisseur de services réseau réputé auprès de plus de 400 sociétés du secteur des médias et du divertissement, dont BBC Worldwide, HBO et NBC Universal, utilise smartOOB pour gérer des appareils répartis dans 60 points de vente sur trois continents. Comme l'explique Ben Roeder, directeur technique chez Sohonet : « Avec le temps, le matériel finira par tomber en panne et avoir accès à une console pour gérer les changements de configuration à distance, l'alimentation électrique ou même le matériel neuf tout juste reçu et que nous pouvons installer à partir d’une console distante est une exigence simple mais essentielle. » Pour Sohonet, son smartOOB Opengear a été intégré dans son propre système de gestion de réseau, créé en interne pour faciliter le dépannage et l'automatisation. Pour TMV Control Systems, fabricant d’équipements de chemin de fer, SmartOOB équipe son unité de contrôle de traction et de moteur qui permet à ses clients ferroviaires de surveiller à distance les systèmes de moteurs via la connectivité sans fil 3G, les capacités du GPS et la passerelle VPN. « Alors que le recueil des données durait des heures, elles sont désormais automatiquement récupérées en quelques minutes », explique Isaac Sutherland, développeur de logiciels pour TMV Control Systems. « Les superviseurs, les propriétaires d'équipement et les équipes de maintenance ont maintenant accès en ligne à des données datant de quelques minutes seulement. Les problèmes peuvent être identifiés et analysés à mesure qu'ils se produisent afin que le personnel du support à distance puisse fournir des solutions adéquates. » Pour conclure Dans l'exemple de TMV, la possibilité d'utiliser le réseau cellulaire est vitale. Comme les réseaux cellulaires continuent de progresser avec des coûts de bande passante plus faibles et plus de performances, cette transition vers l'utilisation de ces réseaux à des fins d’administration IT augmentera. Cependant, malgré tout le battage médiatique existant autour du potentiel de l'IoT, ceux qui en sont chargés sur le terrain sont toujours limités par les budgets. Une des forces de smartOOB est son coût relativement bas. Les départements informatiques examinent comment ils peuvent effectuer un double usage de la technologie, à la fois sur les éléments du réseau et du système existants et sur les nouveaux cas d'utilisation de l'IoT dans des domaines tels que la vidéosurveillance, le contrôle des accès et le CVC. L'IoT pourrait bien représenter un secteur de 500 milliards de dollars dans quelques années, mais pour l'instant, son utilisation par les administrateurs réseau et informatiques pour une meilleure gestion des systèmes critiques a un effet réel.

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AVIS D'EXPERT

L’INFRASTRUCTURE DU BÂTIMENT, SOCLE DE L’EXPÉRIENCE CONNECTÉE

L Jérôme Boissou, responsable du programme Objets Connectés ELIOT chez Legrand. Tout le monde s’accorde à dire que les données sont devenues l’or noir de ce siècle. Toujours plus nombreuses, elles engendrent de nouveaux comportements, de nouveaux business models, comme l’introduit Gaspard Koenig dans son interview aux Echos du 8 janvier. Mais pour collecter, gérer et interpréter les données, essentielles à l’expérience connectée, les bâtiments exigent une véritable adaptation de leur infrastructure.

L’idée n’est pas de prévoir l’avenir, mais bien de mettre en place une infras­tructure qui évoluera avec les besoins des utilisateurs.

es infrastructures doivent être évolutives et fiables sur le long terme pour accueillir des services et répondre à des usages qui n’existent pas encore aujourd’hui. « Pour Legrand, l’infrastructure numérique est l’ensemble des produits, systèmes et services qui permettent d’acheminer correctement la donnée du capteur/produit qui la génère, jusqu’à l’utilisateur/offreur de service final aussi bien pour les bâtiments résidentiels que tertiaires. » Il y a dix ans, Netflix ne diffusait pas ses contenus en streaming et les téléconférences au travail se limitaient à quelques salles dédiées. Aujourd’hui, chaque ordinateur est équipé de Skype… Qui aurait pu prédire l’impact qu’auraient les données dans nos bâtiments aujourd’hui ? L’idée n’est pas de prévoir l’avenir, mais bien de mettre en place une infrastructure qui évoluera avec les besoins des utilisateurs. D’après le Gresel (Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement), qui cite les professionnels de la sécurité électrique, une installation électrique sur laquelle aucune modification n’a été opérée depuis 30 à 35 ans peut être considérée comme vétuste. C’est a fortiori beaucoup moins, entre 5 et 8 ans, pour l’infrastructure numérique qui doit sans cesse combler l’augmentation du besoin de bande passante, notamment avec la popularisation du streaming et la multiplication des objets connectés, qui consomment de la donnée et exigent. Si les bâtiments et leur infrastructure s’inscrivent dans un temps plus long, leur besoin d’évolutivité est aussi plus important. L’infrastructure est alors le seul facteur d’adaptation qui peut permettre d’évoluer avec l’apparition de nouveaux services et usages. Le cloud : solution incontournable de l’évolutivité des bâtiments Le rôle du cloud est d’héberger et de sécuriser les données. Socle commun, le cloud Legrand permet la gestion de l’identité des utilisateurs, de l’interopérabilité, des usages et des données. C’est un moyen pour rationaliser, améliorer la sécurité et ainsi faciliter l’interopérabilité. Le cloud et l’API (Application Programming Interface) Legrand sont tous deux développés sous la solution Microsoft Azure. Le choix de Microsoft, partenaire privilégié, facilite les développements. Grâce à son système évolutif et sa forte capacité de croissance, il favorise l’ouverture vers les domaines de l’intelligence artificielle que Legrand explore de plus en plus, et offre aux utilisateurs équipés de nos solutions connectées le plus grand choix possible d’applications. Le système d’API permet par ailleurs à Legrand d’ouvrir ses solutions à un ensemble d’applications pouvant dès lors communiquer entre elles et s’échanger mutuellement des services. Cela permet par exemple au Hub numérique de La Poste de récupérer les informations de Céliane™ with Netatmo pour fournir un service d’assistance à l’autonomie d’une personne chez elle, avec son consentement. De par son architecture, le cloud Legrand intègre les préoccupations de nos partenaires et garantit une évolutivité des services tout en assurant la sécurité des données. C’est un prérequis indispensable pour le développement du bâtiment connecté. Nous bâtissons avec Microsoft les solutions qui permettront de répondre aux besoins du marché dans un futur proche. Cela nécessite un fort investissement dans l’infrastructure, qui est aujourd’hui l’une de nos priorités. Avec Azure, nous disposons d’une capacité de calcul inégalée. La connexion des tiers est rendue possible grâce au programme Works with Legrand que nous venons d’annoncer. Il s’agit d’une boîte à outils qui permet à qui le souhaite de se connecter au monde de Legrand et de bénéficier gratuitement de l’apport des solutions Legrand dans l’expérience que le tiers souhaite créer. En complément « physique » dans le bâtiment, l’infrastructure électrique et numérique est la colonne vertébrale du bâtiment connecté reliant chaque membre au cerveau via un réseau nerveux – ici du cuivre, de la fibre optique ou la radiofréquence. Elle permet de répondre aux besoins spécifiques des datacenters et bâtiments tertiaires en matière d’infrastructures évolutives. Simple à mettre en œuvre, elle facilite la maintenance et est adaptée aux chantiers les plus critiques grâce à sa modularité. Cette infrastructure doit être au service des applications pour les utilisateurs et leurs usages d’aujourd’hui et de demain. Par exemple, ne sachant pas quels seront les codes énergétiques de demain ni les nouveaux usages, il est indispensable de penser à l’adaptation du bâtiment aux besoins de l’utilisateur – et non l’inverse.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 29


ACTU

N°70 JANVIER 2018

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ENTREPRISES D’ÉLECTRICITÉ : QUELLE PRÉSENCE SUR INTERNET ? Comment évolue la présence des entreprises d’électricité sur Internet ? Quel impact d’être ou non visible sur la toile ? Comment mener son projet ? Ces questions ont fait l'objet d’une réunion du Club PME de la CSEEE avec comme point de départ une étude menée auprès de 210 entreprises adhérentes.

Echanges au club PME CSEEE.

P

armi les différents clubs que propose la CSEEE à ses adhérents, le Club PME propose régulièrement des réunions sur des questions générales qui concernent la direction de l’entreprise. Alors que le web est devenu incontournable dans notre vie quotidienne, il a semblé intéressant utile de proposer, dans le cadre de ce club, une séquence d'échanges

QUELQUES REPÈRES PRATIQUES POUR CONSTRUIRE UN SITE DU SOCLE AUX ÉTAGES Premier niveau (2 à 3 pages et budget mini) sans besoin de mise à jour : carte d’identité, présentation sommaire de la société, activités et spécialités, contact par mail ou formulaire simple. Deuxième niveau : ce que votre entreprise sait faire (réalisations), comment elle le fait (expertise, équipe, fournisseurs), certificats de qualification / assurances, appartenance à un réseau ou une organisation professionnelle, actualités (rythme < 2 mois), contact pour le commercial, contact pour le recrutement. Troisième niveau : actualités régulières, renvois vers les réseaux sociaux ou blogs, illustration des technologies, animations, espace privé ou extranet client, e-commerce.

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sur la visibilité des entreprises adhérentes sur internet afin d’en retirer des tendances et quelques conseils pratiques. Voici les principaux enseignements.

Une présence pas systématique et très diversifiée Un peu moins de la moitié des 210 entreprises concernées par l’étude (47 %) indiquent avoir un site web en 2017. Parmi ces entreprises, 66 % ont un site complet et 19 % une présentation basique. Les 13 % restants indiquent avoir un site web mais l’adresse indiquée ne renvoie vers rien. La taille de l’entreprise compte peu. Certaines TPE ont des sites beaucoup plus recherchés que des entreprises moyennes. En revanche, toutes les grandes entreprises ont des sites récents et entretenus. A ce titre, l’évolution depuis 3 ans est significative, les sites de première génération ont pratiquement disparus au profit de nouvelles versions moins chargées et plus ergonomiques. Un tiers des entreprises présentes sur le web ont des sites très professionnels avec


ACTU des fonctionnalités avancées, des navigations soignées et des animations high tech. Par exemple, sur l’un d’entre eux, l’internaute peut prendre le contrôle du contenu avec son smartphone pour simuler une installation domotique.

Se mettre à la page Beaucoup d’entreprises, qui se sont lancées à l’éclosion d’internet, n’ont pas fait évoluer leur site d’où quelques points faibles encore souvent constatés : • Pas « responsive design » pour s’adapter aux portables et tablettes. Outre ce handicap pour la consultation, ces sites sont aujourd’hui moins bien référencés par les moteurs de recherche. • Le contenu non entretenu est un écueil classique comme les pages en travaux ou générant des erreurs. • Mais on constate aussi des menus peu clairs, trop longs ou les informations essentielles ne sont pas mises en avant. Ces sites qui accusent leur âge, ont souvent été conçus comme des projets ponctuels, sans anticiper au départ qu’il faudrait les faire vivre et produire du contenu régulièrement. Certaines entreprises n’ont pas d’autonomie sur les mises à jour ou l’agence a disparu et enfin certains sont handicapés par des fausses bonnes idées de départ, souvent des gadgets graphiques qui limitent toute évolution. Il faut dans ce cas revoir complétement la copie. Devant ce constat, le club a échangé sur la nécessité de bien dimensionner son projet et anticiper son exploitation. Cela revient à des arbitrages entre le besoin, le temps disponible le budget et les ressources humaines mobilisées. Un site très simple et sans actualités régulières peut être très efficace et moderne avec un coût réduit, ce qui renvoie à une question de fond. Mais au fait quel intérêt d’avoir un site ?

Retenons les principaux contre-arguments Un site web coute cher ! Aujourd’hui, vous pouvez pour un coût réduit avoir un site avec un look très correct. Des interfaces de création pré-formatées permettent d’assembler texte et images sans taper une ligne de code. Vous n’aurez pas de fonctions personnalisées, mais en avez-vous besoin ?

VOUS VOULEZ VOUS LANCER DANS LA CONCEPTION OU LA REFONTE DE VOTRE SITE, COMMENCEZ PAR DIMENSIONNER VOTRE BESOIN. VOICI LES 10 COMMANDEMENTS AVANT DE SE LANCER : • Le budget • L’aspect technique : hébergement / nom de domaine / adresse mail (etc.) • Les cycles de mise à jour à respecter • La clientèle actuelle / la clientèle souhaitée - Si vous travaillez ou voulez travailler avec des architectes, privilégiez les images de qualité - Pour une clientèle technique, valorisez la maîtrise technique, les références produits, la sécurité, les habilitations, les possibilités de maintenance, astreintes, etc. - Pour des particuliers, valorisez des usages et pas des produits.

Cela illustre que vous comprendrez bien leur demande. • L’identité visuelle • La baseline : une phrase simple qui vous définit • Le positionnement (cible définie dès la page d’accueil) • Qualifications et références (ex CSEEE, FFB) • Les images et photos • La sécurité (votre fournisseur doit sécuriser l’accès à vos données avec un certificat https) • Horaires et Contact, les demandes émanant du site doivent être reçues et traitées

Un site web est difficile à entretenir ! Non si vous ne placez pas la barre trop haut et avez la possibilité d’entrer vous-même du contenu. Vous n’aimez pas écrire, une photo de chantier suffit à faire une actualité ! Le reste du contenu évolue en général sur des cycles longs. Les sites web n’ont d’impact qu’auprès des particuliers ! Ce préjugé à la vie dure. S’il est vrai qu’aujourd’hui le particulier va taper systématiquement le nom d’une entreprise qu’il veut consulter dans un moteur de recherche, l’acheteur professionnel se comporte aujourd’hui la même façon. Sa première source d’information est le web dans 65% des cas (source Demand gen report). S’il a consulté plus de trois fois votre site avant de prendre contact, il est pratiquement acquis qu’il vous a déjà choisi avant de vous consulter. Le site est également un moyen performant pour recruter. La présence sur Internet semble donc un investissement incontournable. Un site bien pensé fera une partie du travail d’information commerciale et de recrutement à votre place. La réglementation rend également le site web nécessaire pour certaines activités (Arrêté 24 janvier 2017 sur transparence des prix de dépannage, réparation et entretien … « Les prix devront être également publiés sur le site internet du professionnel. »

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ACTU

Suite à cette conférence, les invités ont pu poursuivre la soirée autour d'un cocktail où plusieurs partenaires de la filière présents disposaient d’un espace d’accueil facilitant les contacts.

Majors du CFA Delépine : armés pour prendre le pouvoir !

Pascal Picq décrypte le monde de demain, électrique, collaboratif et connecté.

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La soirée a été également l’occasion de remettre des récompenses aux majors de promotion 2017 du CFA Delépine qui accueille chaque année 350 apprentis électriciens à Paris 11e. Une promotion 2017 dans laquelle les filles ont particulièrement brillé. Trois d’entre elles ont terminé à la première place pour leurs diplômes respectifs : Anne-Valéry D'Aquila (CAP PROELEC en 1 an) dans l’entreprise BECF, Léa Gerard (BEP DI) et Christel Grasset (BTS ELECTROTECHNIQUE) dans l’entreprise INEO Tertiaire IDF. Du côté des garçons ont été récompensés Mehdi Kendaoui (CAP PROELEC en 2 ans) dans l’entreprise BAILLY-MONTHURY, Mohamed-Hicham Sellah (BP IEE) dans l’entreprise INEO TERTIAIRE IDF et Benjamin Simon (BAC PRO ELEEC) dans l’entreprise BOUYGUES ENERGIES ET SERVICES. La CSEEE remercie ses adhérents et tous ses partenaires de la filière qui ont participé à cette soirée conviviale et revigorante pour se projeter en pleine confiance dans l’avenir de nos métiers.

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U

n paléoanthropologue pour éclairer l’avenir de nos métiers, cela peut étonner et pourtant qui, mieux qu’un connaisseur avisé des cycles d’évolution du monde depuis son origine, pouvait avoir le recul nécessaire pour comprendre l’accélération vertigineuse des changements que nous vivons depuis à peine quelques décennies. Pascal Picq, professeur au collège de France et passionnant orateur a captivé pendant plus d’une heure un public de professionnels de la filière électrique réuni par la CSEEE à la suite de son Assemblée Générale du 24 avril. Passant avec agilité des origines de l’homme aux révolutions industrielles, de la hiérarchie au réseau, des peintures rupestres aux liseuses numériques, Pascal Picq a livré les algorithmes du progrès. Les enjeux du monde de demain, Internet des objets, blockchains, robots, imprimantes 3D, électro mobilité, uberisation, big data, constituent autant de menaces que d’opportunités pour la profession. Et pour y répondre, il faut se diriger vers des écosystèmes de valeur partagée, comprendre les nouveaux mécanismes qui créent la confiance dans les affaires, pratiquer la serendiptité, cette capacité de chercher sans savoir forcément ce qu’on va trouver, ce que ne savent faire des outils informatiques qui peuvent en revanche bien mieux trier l’information que nous.

De gauche à Droite : Cédric Mahieux - Directeur CFA Delépine, Bernard Colombat Président CSEEE, Mehdi Kendaoui et François Bailly-Monthury.

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Qui va prendre le pouvoir : les grands singes, les robots ou les électriciens ? tel est le thème de la conférence proposée par la CSEEE en prélude à une soirée conviviale réunissant les acteurs de la Filière et mettant à l’honneur les majors 2017 du CFA Delépine

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LES ELECTRICIENS ONT PRIS LE POUVOIR

Christel, Mehdi, Mohamed, Anne-Valery, Léa et Benjamin, majors du CFA Delépine 2017.

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APPLICATION RÉNOVATION

Une caserne devient Ready to services

Jean-Pierre Moreau, de Connectibat, est un habitué des récompenses. Il a été appelé sur le chantier de la rénovation lourde du Carré Vert, à Nantes, une caserne transformée en 45 logements de standing connectés. Avec cette réalisation exemplaire sur son déroulement, son organisation, les partenaires associés au projet et ses compétences, Jean-Pierre Moreau a remporté le Smart Building Award sur le salon Batimat, organisé par smarthome Electricien+, la Fédération Française de Domotique, la Smart Buildings Alliance, Maison&Domotique et Smart Integrations.

«C’

est la première fois que je suis imposé sur un chantier, ce qui signifie que le lot smart a été pris en compte dès le début du projet pour unifier les solutions. Nous étions chargés de la programmation et du paramétrage des solutions actives. Ce bâtiment est donc R2S (Ready to services) selon le label de la SBA », explique Jean-Pierre Moreau. Les 45 appartements sont connectés à l’infrastructure

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IP privée du bâtiment, donc pas besoin de box dans les logements pour assurer le service. Pour mettre toutes les chances de son côté, Connectibat a réalisé un showroom temporaire, qui montre toutes les possibilités offertes par un système de pilotage des éclairages, des volets et du chauffage. Mais ce qui est rare dans les projets, c’est que Jean-Pierre Moreau n’a pas essayé de tout prendre en charge. Il a su s’entourer de spécialistes par compétences et, ensemble, ils ont fait évoluer le cahier des charges pour mutualiser les réseaux informatiques et ainsi économiser une installation et apporter plus de services. À l’origine, deux réseaux étaient distincts. Dès l’entrée sur le portier vidéo Urmet, les occupants accèdent à son installation domotique, son tableau de bord énergétique ainsi qu’à une conciergerie numérique. Le Syndic diffuse des messages aux occupants en cas de travaux, d’interventions ou de livraison de colis, par exemple. Les éclairages, la variation de


APPLICATION

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luminosité, le chauffage par zone sont pilotés en KNX, tandis que la ventilation double flux communique en Modbus. Toutes ces données sont consultables à distance sur une plateforme Web. Un automate Irio de Schneider Electric permet de remonter les consommations d’eau froide, les calories d’eau chaude sanitaire, le nombre de jours de fonctionnement de la ventilation, l’usure des batteries des détecteurs de fumées... Toutes ces informations sont transmises au Syndic de copropriété pour la répartition des charges d’eau et de chauffage ainsi que la maintenance préventive. Les fonctions du logement • Éclairage en tout ou rien, sur variation, sur détection. • Chauffage par panneau rayonnant plafond, sur programmation horaire et par zone. • VMC double flux, communication Modbus IP. • Scénarios : départ, vacances.

• Détection ouverture de fenêtre qui coupe le chauffage (EnOcean). • Détecteur de fumée avec alerte pile basse (EnOcean). • Commande à distance et en local par smartphone et tablette. • Informations sur les consommations. • Interface conviviale sur portier vidéo. • Portier vidéo avec « conciergerie numérique » : - Visualisation des caméras - Contrôle des accès - Lien sur les numéros utiles Les fonctions du bâtiment • Consommations globales du site et des communs consultables à distance. •D éfauts logements : filtre VMC encrassé, pile détecteur incendie, connexion IP des périphériques. • Envoi de rapports mensuels (Consommations, Index). • Maintenance à distance pour portier vidéo, contrôle d’accès, domotique.

• Connexion Internet pour : - Report d’appel portier vidéo - Gestion à distance des logements - Gestion des badges - Conciergerie numérique - Maintenance à distance

LES INTERVENANTS • Promoteur : Espace Investissement • AMO smart : Connectibat • Architecte AMO : Atelier Solo • AMOA : La maison communicante • BET : NRGYS Domotic • Installation électrique et CVC : Scop Durand Hervé • Les fabricants utilisés : Schneider Electric, Urmet, Casanova

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TECHNIQUE INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES

Le Système de Précâblage Rapide ou SPR permet une maintenance et une évolutivité des installations électriques sans commune mesure. Un seul « clic » suffit pour raccorder sans erreur et profiter d’un réseau sûr et fiable pour de longues années. Alors qu’en matière de construction d’un bâtiment, les méthodes ont considérablement changé ces dernières années grâce notamment à une utilisation très méthodique de la préfabrication, la réalisation d’une installation électrique n’avait jusqu’à aujourd’hui que peu évolué. Mais le Système de Précâblage Rapide est arrivé.

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Le SPR révolutionne le câblage !

L

es électriciens sont à la recherche de solutions faciles et rapides à mettre en œuvre, assurant la fiabilité totale de leurs installations. Avec le précâblage rapide, la réalisation d’une installation électrique suit dorénavant les méthodes du gros œuvre en intégrant des solutions simples de raccordement rapide, avec comme principales conséquences un gain considérable de temps, de plus de 50 %, et une réduction du coût d’installation, de l’ordre de 30 %. La connectique rapide apporte le

« plug and play » dont le bâtiment a besoin pour entrer dans l’ère de la mobilité, en conjuguant flexibilité et développement durable. Grâce à ce type de connectique, bouger, évoluer, remplacer, adapter, deviennent des évidences, à l’image du « plug and play » apporté par l’USB à nos PC. Plus rien n’est fixe : luminaires, prises, chauffage, PC, appareils divers…

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Schneider Electric, Wago et Wieland s’associent dans le cadre du Gimélec pour présenter leur concept SPR d’installation électrique permettant de réduire considérablement les délais de réalisation d’une installation tout en lui conférant une très grande modularité, idéale pour l’adapter très rapidement et à moindre coût aux grandes évolutions à venir.

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Simple comme bonjour Pourquoi continuer à utiliser des dominos et boîtes de dérivation ? Pourquoi prendre son tournevis et sa pince coupante ? Pourquoi ne pas changer vos habitudes et devenir encore plus efficaces pour mieux facturer et servir votre client ? Le SPR simplifie au maximum le câblage et se réalise sans dénuder les conducteurs. En effet, un détrompage des bornes permet une installation rapide et sans risque d’inversion de phase. Complètement verrouillées, les connexions sont insensibles aux vibrations, ce qui assure une pérennité des contacts. L’utilisation de la connectique rapide confère par ailleurs à l’installation une très grande modularité, fortement utile pour l’exploitation du bâtiment. Ainsi, restructurer les locaux afin de créer des bureaux et accueillir de nouveaux employés peut être envisagé sereinement par l’exploitant si l’installateur a tout installé en SPR. L’installation initiale sera modifiée rapidement et en toute sécurité :


Wieland améliore ses répartiteurs en T gesis, désormais cascadables et intégrant un système de fixation Les installateurs qui imaginent que rien de nouveau ne se fait dans la connectique se trompent. Car les fabricants innovent pour faciliter la vie sur le chantier. En effet, le sys-

tème de précâblage rapide gesis de Wieland Electric est une solution reconnue et intégrée par l’ensemble des professionnels de la filière électrique : 20 % des références gesis suffisent pour couvrir 90 % des installations. Ces solutions offrent un gain de temps de câblage de plus de 50 % et une réduction des coûts d’installation de 30 % grâce à leur raccordement « plug & play » en un clic, rapide et simple. Un système de détrompage intégré garantit une parfaite connexion sans risque d’inversion de phases. Les nouveaux répartiteurs en T gesis18i3 apportent une plus grande modularité avec leur connexion en cascade et une sécurité maximale grâce à leur système de fixation intégré. Gesis intègre un verrou fixe et un verrou mobile qui peut être retiré afin de se connecter à d’autres répartiteurs pour se monter en cascade et apporter une modularité extrême. Autre avantage, deux griffes permettent une fixation aisée et rapide sur une plaque de montage. Cette plaque de montage est la même que celle utilisée pour les blocs de distribution, interrupteurs ou autres nouveaux distributeurs, et peut facilement être fixée à un plafond ou à un chemin de câbles.

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les boîtes de dérivation réaffecteront, selon la nouvelle implantation, plusieurs points d’éclairage à plusieurs points de commande et inversement quand cela sera nécessaire. Cette intervention ne gênera absolument pas l’activité de l’entreprise, ce qui n’induit aucune perte d’exploitation. Le précâblage, de par ses règles de constitution, assure un fonctionnement simple et immuable dans le temps, ce qui rend son exploitation des plus aisée. La reconfiguration des réseaux, l’adaptation des prises aux nouveaux postes de travail, etc., ne constituent que des opérations simples et presque instantanées. Il faut aujourd’hui considérer que le précâblage est devenu un investissement productif. En effet, le précâblage minimise à long terme les dépenses de pose et surtout celles dues au manque de fiabilité et aux attentes.

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TECHNIQUE

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TECHNIQUE CONNECTIQUE

Les câbles spéciaux ne sont plus un problème Les installateurs ont leurs habitudes et, par réflexe, reproduisent ce qu’ils savent faire. Il n’est pourtant plus obligatoire de tirer un câble électrique pour alimenter un appareil ni de prévoir de grands rayons de courbure pour les câbles HDMI. Tous les nouveaux usages impliquent de nouvelles connaissances et les installateurs doivent savoir exactement comment câbler du PoE et de l’HDMI et comprendre la norme anti-feu.

Le Power over Ethernet PoE L’alimentation par Ethernet (PoE) permet d’alimenter les dispositifs réseau sur le même câble utilisé pour le transport des données. Le mode PoE permet à des dispositifs alimentés comme des téléphones sur IP, des points d’accès sans fil et des caméras réseau de recevoir à la fois l’alimentation et les données sur l’infrastructure existante, sans rien ajouter d’autre. Un câble Ethernet catégorie 5 est composé de quatre paires de fils torsadés non blindés (UTP). La connexion Fast Ethernet classique utilise seulement deux de ces paires pour la transmission de données alors que les quatre paires sont utilisées pour la transmission de données dans une connexion Gigabit Ethernet. Le PoE utilise les deux paires restantes pour alimenter les périphériques branchés sur le câble. Les avantages sont multiples. Ainsi, la mise en œuvre est simplifiée car les périphériques du réseau n’ont besoin que d’un connecteur RJ45, et les points d’accès Wi-Fi et les caméras IP peuvent être installés sans contrainte d’emplacement des prises électriques. De plus, lorsque le switch PoE est protégé par un onduleur, les périphériques connectés sont tou-

normalisé l’utilisation d’une tension 48 V continue fournie par deux des quatre paires torsadées d’un câble Ethernet Cat 5e standard. La puissance fournie est limitée selon huit classes, de 4 watts à 90 watts maximum par port. La séquence de mise sous tension doit respecter scrupuleusement un processus bien défini. Le PSE (power sourcing equipment : appareil alimentant) détecte la connexion du PD (powered device : appareil alimenté) en mesurant l’impédance du câble (signature). Si l’impédance est entre 23,75 kΩ et 26,25 kΩ, le PSE considère qu’un PD (appareil alimenté) est présent.

Type

Standard

Classe

Usage

Puissance en sortie du PSE

Puissances maximum au niveau du dispositif connecté

PoE

IEEE 802.3af – Type 1

0

Téléphonie IP, bornes Wi-Fi, caméras

15,4 W

12,95 W

PoE

IEEE 802.3af – Type 1

1

Téléphonie IP, bornes Wi-Fi, caméras

4,0 W

3,84 W

PoE

IEEE 802.3af – Type 1

2

Téléphonie IP, bornes Wi-Fi, caméras

7,0 W

6,49 W

PoE

IEEE 802.3af – Type 1

3

Téléphonie IP, bornes Wi-Fi, caméras

15,4 W

12,95 W

PoE+

IEEE 802.3at – Type 2

4

Bornes Wi-Fi puissantes, caméras dômes PTZ, portiers vidéo IP

30 W

25,5 W

PoE+

IEEE 802.3at – Type 2

5

Bornes Wi-Fi puissantes, caméras dômes PTZ, portiers vidéo IP

45 W

40 W

PoE++

IEEE 802.3bt – Type 3

6

Bornes Wi-Fi puissantes, caméras dômes PTZ dans les milieux hostiles nécessitant un chauffage ou un refroidissement

60 W

51 W

PoE++

IEEE 802.3bt – Type 3

7

Bornes Wi-Fi puissantes, caméras dômes PTZ dans les milieux hostiles nécessitant un chauffage ou un refroidissement

75 W

62 W

PoE++

IEEE 802.3bt – Type 4

8

Bornes Wi-Fi puissantes, caméras dômes PTZ dans les milieux hostiles nécessitant un chauffage ou un refroidissement

90 W

71,3 W

© Erard

jours alimentés en cas de coupure électrique. Pour le client, l’avantage porte sur la gestion à distance de tous les périphériques. L’IEEE (Institute of Electrical and Electronic Engineers, ou Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens) a approuvé la norme pour les produits PoE en juin 2003. La norme IEEE802.3af garantit que l’alimentation fournie ne présente aucun risque ni pour l’appareil alimentant ni pour l’appareil alimenté ; que l’infrastructure de câblage soit préservée ; et que la présence de l’alimentation n’entraîne aucune dégradation de données. L’IEEE a

Niveaux de puissance du PSE et du dispositif connecté. SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 39


TECHNIQUE

Les câbles audio Les installations sont de plus en plus complexes et sont réalisées par des installateurs électriques courant faible qui n’avaient pas accès à ce marché. Les solutions proposées se démocratisant des points de vue technique et économique, le marché s’ouvre. Les particuliers souhaitent avoir une pièce confortable pour regarder un film avec un bon écran, une ambiance sonore performante, le tout relié à Internet. Beaucoup plus d’entreprises souhaitent maintenant disposer d’une salle de réunion équipée en visioconférence, notamment depuis que le télétravail se développe. Les antennistes et, bien sûr, les électriciens ont désormais beaucoup de chantiers avec des lots audio-vidéo. De plus en plus, le fabricant français Erard est

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Les switches PoE améliorent donc la fiabilité des systèmes, simplifient le déploiement tout en réduisant les coûts de matériels et d’installation. De plus, comme les besoins de puissance décroissent pour les périphériques alimentés via Ethernet, un nombre plus important de périphériques peut être alimenté via le PoE. Fiables, économiques et simples à mettre en œuvre.

Câble Ethernet grade 3 900 MHz 4 paires.

ainsi appelé à les renseigner sur des installations plus pointues que celles déployées chez les particuliers, avec des branchements HDMI de 20 mètres et plus, en ajoutant des boîtiers

INTERVIEW

Sébastien Meunier, Erard Electricien+ : Vous fabriquez en France, pourquoi est-ce important ?

parfois tendance à les négliger, au risque de se faire piéger par la longueur du câblage.

En termes de contrôle qualité, pour le choix de nos gammes, nous effectuons nos propres tests dans notre laboratoire de Fontenay-le-Comte, en Vendée. Tous les boîtiers électroniques vendus par la marque sont systématiquement testés à 100 %. Pour les câbles et cordons, nous procédons à des contrôles par échantillonnage. Nous n’avons pas le droit à l’erreur car ces boîtiers ont une importance cruciale pour une diffusion optimale de l’audio-vidéo ; les électriciens qui assurent leurs toutes premières installations HDMI ont d’ailleurs

Quels sont les risques avec un câble HDMI trop long ? Aujourd’hui, le moindre commerce comporte des écrans, ce qui fait qu’il y a de plus en plus de besoins en branchements HDMI « grande longueur ». Le souci de l’HDMI, en point à point, c’est que l’on a un affaissement des signaux. En HDMI non amplifié, on préconise une longueur maximale de 15 mètres. Au-delà, on va devoir passer par des boîtiers de conversion qui vont assurer une bonne qualité du signal jusqu’à 30 à 50 mètres, par exemple.

Aujourd’hui, tout bascule-t-il en HDMI ? Oui, pour toutes les nouvelles installations. Par contre, sur le terrain, les installateurs rencontrent encore du VGA. Ils doivent souvent s’adapter pour faire des extensions sur de l’existant, car il reste encore beaucoup de moniteurs VGA. Il y a donc des demandes régulières dans l’industrie pour des extendeurs VGA + USB, pour des tours PC contrôlées à distance dans des usines, où l’environnement est poussiéreux ou bien où les températures sont très froides ou chaudes : pour éviter que la tour PC subisse ce climat, ils déportent la zone de contrôle.

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qui permettent de déporter la source HDMI de l’affichage à 50 mètres et plus, parfois même à plusieurs kilomètres. Dans ce dernier cas, ce sont plus spécialement les intégrateurs travaillant sur des chantiers tels que des discothèques ou des salles de sport qui sont appelés. On peut notamment citer la gamme de câbles d’alarme TRANXALARM, les câbles vidéo longue distance XK100 & MULTIXK100 de CAE Sécurité. Les fabricants, tels que Crestron, Extron, CAE groupe ou Erard mettent en avant la synergie de leurs gammes. C’est d’ailleurs toute la puissance mise en avant par le distributeur CUC, qui aide les installateurs à créer une solution. Au départ spécialisée dans les meubles, pieds et fixations pour téléviseur, la société Erard propose aujourd’hui tous les accessoires essentiels pour matériels audio-vidéo : supports et meubles TV, fixations pour antennes, cordons, câbles, boîtiers et autres convertisseurs. L’entreprise fabrique également de la métallurgie, dont des supports télé pour installer l’écran au plus proche du mur. Ainsi sa gamme de supports FiXiT, développée et fabriquée en France, permet-elle de fixer l’écran à 16 millimètres à peine du mur. « Mais, pour assurer le branchement, encore faut-il disposer d’une connectique HDMI capable de passer dans un espace aussi étroit : on trouve, bien sûr, au catalogue le bon cordon coudé “latéral”. L’un des modèles les plus vendus est le cordon coudé latéral à 90°, avec le connecteur inversé sur un même coude ; quelle que soit la position de la connectique sur l’écran, on est sûr que le cordon descendra correctement vers la source », explique Olivier Meunier, d’Erard. De son côté, S2CEB propose une solution ‘tout en un’, particulièrement adaptée


TECHNIQUE

Le guide UTE C 90-483 définit quatre catégories/ grades d’architecture possibles dans votre logement.

Un autre point fort d’Erard, poursuit Olivier Meunier, c’est la conversion des signaux : « Notre savoir-faire se porte sur les boîtiers électroniques entre une source, d’ancienne ou de nouvelle génération, et un affichage avec une connectique nouvelle ou ancienne. » Pour cela, de petits « dongles » nomades beaucoup moins chers que les boîtiers pros assurent la pérennité des nouvelles sources sur les anciens projecteurs ou inversement, notamment dans les salles de réunion, afin de brancher un PC portable sur un vidéoprojecteur. L’installation type est une source vidéo qui provient d’un ordinateur portable ou d’un lecteur Blu-ray, la sortie audiovidéo s’effectuant en HDMI avec un cordon de 2 mètres. L’installateur branche ce cordon sur un premier boîtier, qui va convertir le signal HDMI sur une prise RJ45 femelle en sortie. L’idéal est de brancher un cordon RJ45 catégorie 6 de la longueur souhaitée. Un modèle d’entrée de gamme assure un flux vidéo 1080p jusqu’à une cinquantaine de mètres, vers un second boîtier qui se chargera de reconvertir le signal en HDMI. Les dernières normes et directives audio-vidéo peuvent également s’avérer très contraignantes pour l’installateur ou l’intégrateur, sans parfois fournir les caractéristiques détaillées qui

SAVEZ-VOUS QUE ? • Un incendie sur quatre est dû à une installation électrique défectueuse. • Dans certaines catégories d’ERP (Établissement Recevant du Public), on compte plus de 200 kg de câbles pour 100 m2.

faciliteraient son choix. Ainsi, dans la norme NF C 15-100, par exemple, n’importe quelle prise RJ45 du logement devrait être capable de faire passer un signal satellite, ce qui implique que l’installation soit réalisée par du câble blindé Grade 3 Sat. Erard propose alors un cordon « balun » (prononcez baloune) composé d’un côté d’une prise RJ45, et de l’autre d’une prise télé. La fabrication est assez pointue car il faut un circuit imprimé à l’intérieur de la prise RJ45. Les câbles de protection feu Les câbles, comme tous les matériaux et matériels présents dans les bâtiments, ont leur propre comportement dans la problématique du feu. Généralement composés d’un conduc-

aux exigences des métiers de la prestation et du live. Le câble AUDIOLAN24W, dédié aux applications audio et lumière, rassemble deux câbles, sous une même gaine : le câble Ethersound ‘Audiolan 24’, et un câble d’alimentation 3G2,5. L’AUDIOLAN24W peut être utilisé sur applications fixes et mobiles, intérieures comme extérieures, et pour tous types de liaisons. La plus-value de la marque française Erard se retrouve dans sa large gamme de cordons HDMI, qui est évidemment compatible avec tout matériel HDMI, quel qu’en soit le fabricant. Par exemple sa gamme baptisée Flex, dont la gaine a la particularité d’offrir une bien meilleure souplesse que sur des cordons classiques. « Nos clients intégrateurs apprécient cette gamme, explique Olivier Meunier, car elle leur permet de passer des câblages HDMI d’une longueur de 10, 15 ou 20 mètres sans amplif ication, dans des goulottes, des faux plafonds, et avec de grands rayons de courbure. À l’arrivée, sur l’écran de télé, cela permet aussi de moins forcer sur les prises femelles. Quand il y a par exemple 200 ou 300 chambres à installer dans un hôtel, avec un encastrement, le rayon de courbure est plus pratique qu’avec du cordon lambda. »

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TECHNIQUE

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teur métallique (ou en verre) et de matériaux polymères pour l’isolant et la gaine, ils peuvent propager l’incendie d’une pièce à l’autre et dégagent des fumées. Aussi, pour contrarier ce risque, plusieurs adhérents du Sycabel proposent les CPF, comprenez des câbles de protection au feu. Trois avantages leur sont conférés : - ils ralentissent la propagation de l’incendie et réduisent la charge calorifique dégagée ; - ils réduisent la densité des fumées ainsi que les émissions dangereuses ; - mais ils réduisent aussi la production de gouttelettes et de débris enflammés, et limitent l’acidité des gaz de combustion.

▼ Les câbles de protection feu selon les normes en vigueur.

Du nouveau aussi pour les bâtiments d’habitation neufs L’arrêté du 3 août 2016 (réf. LHAL1522022A) introduit les objectifs techniques auxquels doivent répondre les installations électriques des bâtiments d’habitation et fait référence aux normes NF C 15-100 et NF C 14-100 (datées). Y est en particulier précisé que « l’installation électrique limite les risques d’incendie, limite la propagation du feu et de la fumée, contribue à la sécurité des occupants et à l’intervention

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des secours, et, le cas échéant, assure le fonctionnement des installations de sécurité ». Depuis le 1er juillet 2017, tous les câbles mis sur le marché dans chacun des pays européens doivent être conformes à un niveau de performance minimum vis-à-vis de la réaction au feu, en utilisant un référentiel commun de classes de performance. Tous les câbles qui n’auront pas fait l’objet d’un test RPC ne peuvent plus être commercialisés. Mais attention, des installateurs confirment que certains câbles bon marché ne respectent probablement pas la norme. Le référentiel technique commun à tous les pays européens décrit les classes de câbles de Aca à Fca et les critères additionnels. Il est ainsi défini quatre niveaux : • Optimal (B2ca -s1a, d1, a1) pour répondre au risque incendie lorsque les conséquences (fumées, gaz) seraient les plus dramatiques. • Amélioré (C ca -s1, d1, a1) qui limite les dégagements de fumées opaques et toxiques. • Basique (D ca -s2, d2, a2) pour les câbles de communication à performance au feu basique, spécifiques par leur installation en « faisceaux ». • Basique (E ca) pour les câbles d’énergie à performance au feu basique, non-propagateurs de la flamme.


CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX

2016

BRUNO DAVOINE,

création de l’entreprise

FENOTEK

2017 MARS levée de fonds 2,2 millions d’euros

2017 SEPT vente des premiers portiers vidéo connectés © DR

Électricien+ : Peu de personnes connaissent Fenotek. Décrivez-nous votre projet. Effectivement car nous vendons notre portier vidéo connecté depuis quelques mois mais l’accueil est très bon et notamment lors du salon Batimat où nous avons eu des retours très positifs de la profession. Notre objectif est de recruter un réseau d’installateur pour distribuer notre portier vidéo connecté Hi). L’électricité fait encore peur même si c’est du courant faible en 12-24 V. Les études montrent que les acheteurs sont rassurés que l’installation soit faite par un professionnel. Hi) est équipé de deux contacts secs permettant à l’utilisateur d’activer à distance

Bruno Davoine

La valeur d’un objet connecté réside dans le service associé.

LE PORTIER VIDÉO 2.0 l’ouverture de la porte et/ ou du portillon s’ils sont équipés d’une motorisation électrique. Cette fonction est d’ailleurs très appréciée pour les personnes âgées qui n’ont plus à se déplacer pour ouvrir. Fenotek propose donc un interphone connecté à internet en Wi-Fi ou en 4G car bien souvent, le portier se trouve éloigné de la maison et ne capte plus le Wi-Fi. Nous avons passé un accord avec Orange pour proposer des abonnements 4G : Basic à 6€ par mois et Gold à 8,25€ par mois en Wi-Fi. Chaque foyer a son application et 8 utilisateurs peuvent être enregistrés.

rendre d’autres services que de seulement parler à l’interlocuteur de n’importe où dans le monde. Par exemple, l’abonnement 4G Gold dispose d’un enregistrement des photos et vidéos sur 7 jours glissants, d’une assistance Axa. Le détecteur de mouvement qui équipe Hi) peut repérer des mouvements et envoyer une notification à l’utilisateur. C’est pourquoi, nous avons conclu un partenariat avec Axa Assistance. Un simple appui sur un bouton de l’application et une personne se déplace sous 3 heures pour vérifier si quelqu’un s’est introduit.

Électricien+ : Vous offrez donc plus de services que la concurrence !

Électricien+ : Quelle est l’utilité des QR codes ?

Premièrement, ce portier est conçu et fabriqué en France et deuxièmement, à l’air du numérique, il doit

utilisateur peut générer des codes uniques et sécurisés, temporaires ou définitifs, agissant comme des clefs virtuelles et permettant l’accès au domicile pendant des plages horaires prédéfinies ; Par exemple, pour la femme de ménage qui vient tous les vendredis de 9h à 11h. Si vous êtes une profession libérale (médecin, orthophoniste…), il vous suffit d’envoyer une clé d’accès (QR code) à votre client pour que seul lui puisse entrer 10 minutes avant son rendezvous prévu. Idem pour une chambre d’hôte. Votre client se présente à l’heure qu’il veut mais seul lui peut ouvrir la maison. C’est pourquoi nous avons passé un partenariat la société danoise Poly-Control qui développe la serrure connectée Danalock.

Ouvrir à distance c’est bien mais la caméra du portier nous permet d’aller plus loin avec la reconnaissance des QR codes. Chaque

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LE COIN DES ÉTUDES

DOMAINES VISÉS PAR LES STRATÉGIES DE BIEN-ÊTRE

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Enquête sur les spécialistes du bien-être, des ressources humaines et des avantages sociaux au royaume-uni

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APPROCHE DES EMPLOYEURS DU BIEN-ÊTRE DES EMPLOYÉS

LES MOTIFS DES STRATÉGIES BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL

Enquête sur les organisations britaniques

Enquête sur les spécialistes du bien-être, des ressources humaines et des avantages sociaux au royaume-uni

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LE COIN DES ÉTUDES

INITIATIVES DE BIEN-ÊTRE AVEC PEU D'INTÉRÊT Poucentage des spécialistes du bien-être, des ressources humaines et des avantages sociaux au royaume-uni qui n'ont aucune idée d'introduire les éléments suivants

IMPACT SUR LES EMPLOYÉS DES ENTREPRISES SANS ATTENTION

PRORITÉS DE BIEN-ÊTRE DES EMPLOYÉS PAR GÉNÉRATION Enquête sur le bien-être au travail des travailleurs à temps plein (%)

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PRODUITS

AVIDSEN

HONEYWELL E&ES

LOGITECH

Objets connectés multi-protocoles

Thermostat connecté Evohome Wi-Fi

Caméras de surveillance Circle 2

L’expert français de l’accessoire connecté pour l’habitat intelligent dévoile la gestion des énergies par @mod, la première gamme d’objets connectés multi-protocoles, pour maîtriser en temps réel la consommation énergétique et contribuer à un habitat intelligent, économe en énergies et durable. Simple et ingénieux, @mod est un module radio, de la taille et de la forme d’une carte SIM, embarquant un protocole de communication parmi tous ceux existants du marché (ZigBee 3.0, Sigfox, Thread, EnOcean, HomeKit, Z-wave, Wi-Fi, ARW, LoRa…). Il suffit à l’installateur d’insérer ce module dans l’objet connecté issu des gammes d’accessoires @mod conçus à cet effet.

Véritable concentré d’innovation, ce thermostat optimise le confort de chaque habitation avec sa technologie de régulation multizone. Ainsi, que l’on soit chez soi ou en extérieur, il est possible de contrôler la température de chaque pièce de deux manières : l’unité de commande Wi-Fi ou l’application Total Connect Comfort sur smartphone et tablette. Grâce à son régulateur multizone, le thermostat est capable par exemple de détecter à tout moment l’ouverture d’une fenêtre afin d’adapter la température ambiante en conséquence. L’Evohome Wi-Fi est équipé de la technologie IFTTT pour créer de véritables scénarios.

Intérieur ou extérieur, filaire ou sur batterie. Les deux modèles partagent des caractéristiques communes comme la résolution HD 1080, l’angle de vue de 180°, la vision de nuit ainsi qu’un haut-parleur et un micro afin d’échanger à distance avec une personne sur place. Les caméras peuvent indifféremment être installées en intérieur ou en extérieur, elles résistent à la pluie et aux rayons du soleil. Le modèle filaire est plat, tandis que le modèle sans fil présente une forme ronde pour embarquer la batterie rechargeable. Celle-ci offre une autonomie de 3 mois. 4 possibilités d’installation : supports de table, mural, de fenêtre ou branchée directement dans une prise.

NICE

NODON

WEEN

Commande d’éclairage et de volets Agio

Détecteur de mouvement sans fil

Thermostat connecté autonome

Gérer les rideaux et les volets roulants, allumer et régler l’intensité de la lumière est facile grâce à Agio : la commande Nice offre la gestion totale et l’intégration des sources d’éclairage naturel et artificiel du bâtiment. D’un simple geste, il est possible d’ouvrir et de fermer le portail, la porte d’entrée ou de garage et d’activer le système d’arrosage depuis n’importe quel point de la maison ou du jardin. Agio peut être utilisé également de nuit car ses touches s’illuminent lorsqu’on approche la main et, avec un seul geste de rotation, l’éclairage de secours s’allume automatiquement. Trois couleurs : blanc trafic, noir intense et rouge carmin.

Il s’installe facilement à l’endroit choisi (mur, plafond, table) et permet à l’utilisateur de gérer intelligemment son éclairage et son chauffage pour réaliser des économies d’énergie : couper automatiquement le chauffage d’une pièce si aucune présence n’est détectée depuis une heure (détecteur de mouvement appairé au module 1 canal), ou allumer automatiquement la lumière lorsqu’une personne entre dans la pièce, et l’éteindre dès qu’elle sort. Grâce au détecteur de mouvement, l’utilisateur peut également être averti d’une intrusion à distance.

Ween utilise l’intelligence artificielle (IA) pour réagir en temps réel à toutes les allées et venues des habitants de la maison. Pour cela, rien de plus simple : il leur suffit d’avoir leur smartphone sur eux. Ween optimise le chauffage de la maison et réagit aussi aux imprévus. Toutes les 10 minutes, Ween ajuste la température de quelques dixièmes de degrés si nécessaire, prenant en compte le comportement thermique de la maison afin de délivrer l’expérience unique d’une température idéale, aussi douce que précise. Enfin, Ween étant la première solution connectée sans cloud, elle garantit que les données personnelles sont protégées en étant hébergées et sécurisées localement.

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PRODUITS

ALDES

ABB

CENTRALINE

Ventilateur et purificateur d’air simple flux connectés EasyHome®

Room Control Aïron KNX

Superviseur ARENA NX

Complète, la gamme allie qualité d’air (capteurs multipolluants, entrée d’air filtrante) et design (grilles de ventilation personnalisées). Connectée, grâce à l’application AldesConnectTM, elle permet de suivre en temps réel la qualité de l’air intérieur comme extérieur. Grâce à ses nombreux piquages et sa faible hauteur, EasyHOME® peut s’intégrer facilement au mur, au plafond, sur un plan incliné ou dans les combles. EasyHOME® est la première solution simple flux compatible avec des conduits souples (Algaine) et des conduits semi-rigides (Optiflex) pour une installation étanche et performante. Enfin, grâce aux bandeaux antivibratiles intégrés, l’installation est silencieuse.

Simplifié, modulaire et évolutif, 100 % ouvert et interopérable sur KNX, le Room Control permet de contrôler le chauffage/refroidissement (différentes applications disponibles), l’éclairage (Dali, tout ou rien et variation) et les brise-soleil/stores dans un bureau (montée/descente, orientation, suntracking). L’intégration d’Aïron est facilitée par l’utilisation du logiciel de gestion des espaces de vie « Moov’N’Group qui procure intuitivité, rapidité, sécurité et flexibilité. Aïron KNX Room Control est doté de nombreux accessoires adaptés, parmi lesquelsde nombreux multicapteurs : présence, luminosité, récepteur radiofréquence.

ARENA NX permet d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments pour réduire les coûts opérationnels et améliorer la prise de décisions stratégiques en offrant une performance optimisée. La plateforme de supervision est conçue pour gérer les systèmes CVC et multimétiers tels que l’éclairage, les stores, la sécurité... Le superviseur prend en charge tous les protocoles de communication courants comme BACnet, Modbus, M-Bus, KNX, OPC, ou encore LON, intégrant ainsi tous les systèmes et applications dans une seule structure. La prise en charge des standards HTML5 pour la visualisation Web permet une opération sans l’utilisation d’applets Java.

ENERGIE IP

RIELLO

VIMAR

Solution E-PoE 100 W

Onduleur d’applications critiques Sentinel Dual SDU

Portier vidéo Elvox à technologie IP

Cette solution E-PoE permet de fournir plus de 100 W sur un câble Ethernet pour alimenter et piloter en même temps les équipements électriques des bureaux, ce qui en fait la solution la plus performante du marché en PoE. Les avantages de cette innovation sont la simplification du câblage et la sécurité renforcée en supprimant le courant fort 240 V, la diminution des coûts matériels en connectant plus d’équipements sur un même port et une connexion sur un même réseau sécurisé Ethernet des éclairages, capteurs, équipements CVC des pièces, stores... À partir de la plateforme ouverte d’Energie IPENERGIE IP, de nouveaux services peuvent être proposés pour plus de confort, plus de sécurité, plus de sobriété énergétique.

Cet onduleur offre une flexibilité maximale d’alimentation, d’installation et d’utilisation (écran numérique, batteries remplaçables par l’utilisateur) et de nombreuses possibilités de communication. Sentinel Dual SDU peut être installé en configuration parallèle jusqu’à 3 unités pour tripler la puissance du produit unitaire à l’aide d’une carte de mise en parallèle, permettant ainsi un accès à une puissance de 30kVA. Il peut également être installé en configuration N+1 pour une plus grande fiabilité des systèmes critiques. Installation sur sol ou en rack. Disponible en modèles 5-6-810 kVA avec la technologie On-Lin.

Modulaire et polyvalent, le portier IP convient aux habitations simples comme aux grands complexes résidentiels et permet d’intégrer d’autres systèmes IP installés afin de multiplier les applications possibles. Il accède par IP aux paramètres du système pour effectuer, à distance, des opérations de maintenance, de gestion et de diagnostic (par exemple via une connexion VPN). L’extension est simple, réalisable également à travers les lignes LAN préexistantes, sans besoin de câblages dédiés. L’installation se révèle simple et intuitive grâce aux kits d’autoconfiguration ou par configuration avec le logiciel Video Door IP Manager sur PC.

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PRODUITS

IMERYS TOITURE

BOSCH

SLAT

Caméra thermique GTC 400 C Professional

Switchs secourus 4, 8 et 24 ports

Le marché de l’autoconsommation est en pleine expansion grâce à une réglementation favorable. Dans ce contexte, Imerys Toiture lance Hybrid’Kit, une tuile mixte combinant solaire thermique et solaire photovoltaïque, associée à un ballon de préparation d’eau chaude sanitaire (ECS) thermodynamique et à un micro-onduleur, chargé d’alimenter le ballon thermodynamique en priorité grâce à l’électricité photovoltaïque produite sur site. Cette solution produit autant d’électricité annuellement que le ballon thermodynamique en consomme. De quoi faire un pas de plus vers les bâtiments à énergie positive (BePos).

Cette caméra thermique possède un large écran couleur 3,5 pouces et une résolution de 160 x 120 avec une grande sensibilité de l’écran (50 mK). Elle permet ainsi une visualisation optimale des images thermiques et fournit un grand nombre de détails, avec la photo réelle et l’image thermique en même temps pour un repérage rapide des points faibles. Le Wi-Fi est embarqué pour communiquer les résultats de mesure sur smartphone et tablette. Elle offre une grande plage de mesure des températures, jusqu’à 400 °C, et plus de flexibilité grâce à son alimentation Dual Power (batterie rechargeable lithium-ion 12 Volts ou piles alcalines standard).

Ces types de solutions permettent d’assurer la continuité de service aux réseaux techniques des bâtiments et des villes. Les switchs peuvent être reliés à des caméras et au Wi-Fi, via des câbles RJ45 ou la fibre optique. Ils fonctionnent comme un petit onduleur en stockant et en restituant de l’électricité, par l’intermédiaire du câble Ethernet, à des caméras de surveillance ou à des compteurs, par exemple. Ils permettent de rendre les installations insensibles aux microcoupures, de gérer les flux prioritaires (QoS), de monitorer l’ensemble des paramètres et de surveiller et d’activer les appareils. L’utilisation de la technologie au lithium leur offre une meilleure compacité et durée de vie.

HELITA

FACOM

MILWAUKEE

Paratonnerre Pulsar

Plateforme de rangement ToughSystem

Coupe-câble et sertisseuse hydraulique M18 Force LogicTM

Le signalement d’un impact foudre est matérialisé par l’apparition d’une bague rouge visible à longue distance. Toutes les pièces du corps du paratonnerre sont en acier inoxydable de type 304L. Celles qui supportent le courant de foudre sont des pièces usinées dans des blocs d’inox massif. Le moulage de l’électronique dans une résine uréthane à deux composants élimine toute possibilité d’oxydation. Sa performance est inégalée en raison des multiples tests d’efficacité effectués dans de nombreux laboratoires sur des arcs de 14 m, 7 m et plus généralement de 3 m. Certifiés conformes à la norme NF C17-102 Version 2011 par l’APAVE (10/2013) et par l’UL (02/2017).

Étanches à la poussière et à l’eau (IP65), ultrarésistantes aux chocs, avec attaches et charnières renforcées, les boîtes ToughSystem offrent une sécurité optimale. Pensées pour durer, elles résistent très bien au transport. Les poignées bi-matières améliorent la prise en main. Les attaches et charnières sont en métal renforcé et antirouille pour une grande durabilité. Supportant jusqu’à 40 kg, les boîtes ToughSystem répondent parfaitement aux besoins des professionnels et offrent une sécurité maximale. Modulaire, cette gamme s’adapte aussi sur des chariots pour le transport de matériel de l’atelier au van et du véhicule au lieu d’intervention.

Couper et sertir en moins de 3 secondes. L’innovation présente dans cet outil (le moteur Fuel sans charbon, l’électronique intelligente Redlink PLUS, les batteries lithium+) est associée à une ergonomie et une durabilité toujours renforcée. MILWAUKEE® propose aux professionnels un concept unique de batteries universelles permettant d’utiliser une même batterie avec tous les outils de la plateforme donnée (12 V ou 18 V). Les batteries 12 V sont disponibles en version 2,0 Ah, 3,0 Ah, 4,0 Ah et 6,0 Ah, chacune compatibles avec 65 outils de la plateforme M12. La gamme comprend également une perceuse visseuse M12TM, un perforateur SDS+ M12TM et un emporte-pièce hydraulique M18TM.

Hybrid’Kit, une tuile mixte

®

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PRODUITS

OCCITALINE

DELTA DORE

FLUKE

Routeur et serveur d’acquisition des données Oxtopus

Capteur de consommation TYWATT 5500

Enregistreurs triphasés de la qualité du réseau électrique série 1740

L’Ox-base est une évolution des routeurs Oxtopus, dont il conserve la fonction de routeur, complétée par un serveur d’acquisition de données pour un accès simultané à ces mêmes données également par GTB. Déjà disponible, la nouvelle génération de produits de « télégestion » offre une visualisation locale avec serveur Web embarqué HTML5 responsive, une gestion d’alerte, une liaison Wi-Fi pour un accès non intrusif à la visualisation, deux réseaux Ethernet isolés (réseau d’acquisition et réseau de transmission vers le big data), sans oublier la fonction inédite de surveillance permanente de l’impédance des bus de terrain FTT 10 A et EIA-485.

Optimisé pour répondre aux contraintes du marché de l’habitat collectif, le capteur de consommation TYWATT 5500 associe la technologie radio X3D Delta Dore à la technologie radio IZAR protocole OMS de Diehl Metering (son partenaire). Placé dans le tableau électrique, TYWATT 5500 affiche sur un seul et même point tous les index des compteurs, offrant ainsi la souplesse d’un unique produit pour centraliser les informations liées au logement. Il permet à l’utilisateur de relever la consommation d’eau, d’énergie et de chauffage. Les données sont ensuite affichées sur l’indicateur de consommation TYWATT 1000 ou sur le thermostat Delta Dore TYBOX 1010 WT.

Cette série simplifie la collecte des données critiques de qualité du réseau électrique, ainsi que la production de rapports. Grâce à un logiciel puissant, il est désormais possible d’automatiser l’analyse des données, la production de rapports, la quantification et l’analyse des systèmes de distribution électrique. Ces enregistreurssont utilisés pour l´étude et la surveillance de la qualité du réseau électrique public, ce qui permet de gagner du temps, de réduire la main-d´œuvre et d´éliminer les erreurs relatives à la collecte de données et à la production de rapports Connectez-vous en utilisant le Wi-Fi, un câble Ethernet filaire ou un câble USB.

TESTO

MEGAMAN

ZUMTOBEL

Surveillance de la qualité de l’air intérieur testo 440

Éclairage LED 8 W connecteurs R7S

Éclairage d’accentuation CARDAN evolution

Combinant intuitivité, polyvalence et confort d’utilisation dans un format compact, le nouvel anémomètre multifonction testo 440 analyse la qualité de l’air dans les locaux en contrôlant tous les points de mesure débit d’air, de pression, d’humidité et de température en ambiance, en gaine ou sur bouche des systèmes de climatisation et de ventilation. Grâce à l’interface graphique simple, à l’ergonomie des menus déroulants clairement structurés pour les applications les plus importantes et à une sélection de sondes (à hélice, fil chaud…), testo 440 est facile à utiliser. L’appareil multifonction testo 440 existe en deux versions, avec ou sans mesure de pression différentielle.

La LED Rx7S 8W s’adapte aux luminaires et projecteurs existants de type crayon halogène linéaire 118 mm. La LED Rx7S 8 W produit un puissant flux lumineux de 1 000 lumens. Son rendement lumineux s’élève à 125 lm/W, avec une distribution du flux à 330° pour une large projection de la lumière. De classe énergétique A++, elle est disponible en blanc chaud et blanc neutre (2 800K et 4 000 K) et possède une longue durée de vie de 25 000 heures, un IRC de 80, un facteur de puissance supérieur à 0,5. Avec une luminosité élevée (1000 lm), un poids plume (71 g) et une installation immédiate, la nouvelle LED Rx7S cumule les avantages tout en offrant une efficacité énergétique supérieure.

Capable de pivoter et de s’incliner, le luminaire encastré CARDAN evolution allie flexibilité supérieure et design sobre intemporel. Disponible en tailles M et L, il s’insère harmonieusement dans des environnements architecturaux très différents. L’offre d’accessoires variée sublime la liberté de créativité pour un éclairage d’accentuation précis et diversifié. La conception discrète et asymétrique « Lightgroove » du boîtier évite l’auto-illumination. Le CARDAN evolution se distingue en outre par un montage sans outil. La fixation de la collerette et autres cadres passe par des mécanismes de fermeture, la tête d’éclairage s’emboîtant ensuite.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018 - 49


3 QUESTIONS À

© DR

“ CHRISTIAN COLOMBEL,

Si un outil existe depuis 150 ans et qu’il fonctionne bien, il est temps de le remettre en question !

directeur général de Wera France Autodidacte, Christian Colombel a commencé sa carrière comme tourneur fraiseur. Devenu commercial dans le secteur des outils coupants et machines-outils, il a ensuite été approché par un fabricant allemand, dont il a monté le réseau de distribution français. Après avoir dirigé la filiale d’un autre généraliste de l’outillage, il a rejoint Wera, hyper-spécialiste allemand des outils à main de vissage, qui lui a fait confiance pour développer la marque Wera en France.

Votre slogan « Be A Tool Rebel » et votre symbolique hard rock réveillent un peu le marché ! Mais en quoi les outils Wera sont-ils rock and roll ? C’est toute la particularité de Wera. Il y a quelques années, pour la campagne de lancement de produits à cliquet en métal, en chrome-molybdène, nous avons posé la question à nos clients : et si Wera était de la musique ? Tous nous ont répondu du hard rock ou du rock and roll. De là ont été créés le logo et toute la symbolique des rebelles de l’outillage. Le métal ! Cela a pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux que c’est devenu un axe de communication. Une communauté. Le côté « Tool Rebel » traduit bien l’état d’esprit de la maison, qui est de ne se fixer aucune limite. Notre leitmotiv : si un outil existe depuis 150 ans et qu’il fonctionne bien, il est temps de le remettre en question ! Tous les standards qui existent, un jour, on les prend en main pour voir si cela a encore un sens. C’est tout ce qui fait l’innovation de Wera.

Vous pouvez nous en dire plus sur l’aspect innovant de vos outils ? D’abord, pour que Wera existe, il faut qu’il y ait une vis. Notre métier, c’est l’outillage à main pour visser et dévisser. Nous ne faisons pas d’électroportatif. Mais nous avons une profondeur de gamme à nulle autre pareille. Et nous ne faisons pas de compromis sur la qualité. Notre fabrication est à 95 % assurée par notre seul site de production, en République Tchèque, plus de 700 personnes. L’usine se situe à une nuit de logistique du siège social allemand et du stock, et nos ingénieurs peuvent aussi former les équipes tchèques et pérenniser notre savoir-faire. C’est « la » grande différence de Wera dans son périmètre d’action. À ma connaissance, chez nos concurrents, c’est souvent le nom et le marketing qui changent, mais la provenance, elle, ne change pas trop… Le marché est inondé de marques distributeurs. Il existe même des rebuts qui sont vendus, et plus que vous ne croyez. Le pire, la plupart du temps, ce n’est même pas moins cher.

50 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 70 - JANVIER/FÉVRIER 2018

L’argument de Wera, c’est que lorsqu’on vous vend un produit, il respecte vraiment toutes les normes qui l’encadrent : la géométrie, l’isolation électrique, la norme de résistance – avec au minimum 25 % de résistance supplémentaire, voire bien plus. Tous nos outils ont des normes internes largement supérieures à celles existantes (et vieillissantes). Et l’isolation est réellement testée, l’électricien a la garantie de travailler en toute sécurité jusqu’à 1 000 volts. Quels sont vos marchés en France et vos produits emblématiques ? Historiquement, tous les marchés du bâtiment. Les plus gros consommateurs d’embouts sont par exemple les charpentiers. Au départ, en France, Wera a commencé à vendre des embouts de vissage en vrac dans les grosses quincailleries. Aujourd’hui, le produit Wera le plus vendu en France est le tournevis Kraftform Kompakt VDE. Kraftform, c’est le nom de notre manche, ça veut dire : la forme fait passer la force. Il s’agit d’un brevet ergonomique déposé par Wera, il épouse les interstices des doigts et les cassures des phalanges. Peu importe la manière dont vous l’empoignez, la prise en main sera naturelle. Il est fait en tri-matière et isolé 1 000 volts. Kompakt évoque la désolidarisation du manche et de l’embout : vous avez un manche et 18 lames, pour une trousse très compacte, dans une petite pochette. Quand on fabrique un outil Wera, il faut qu’il soit simple, qu’il soit sûr et qu’il soit plaisant.




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