smarthome électricien+ 80

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04 TENDANCES ET MARCHÉS 3e Médias 3e Médias c/o Antidox 16, rue d'Athènes - 75009 Paris contact@filiere-3e.fr Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder Relations abonnements : Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Abonnement 1 an : 60 euros TTC (4 numéros) Tarif au numéro : 17€ TTC Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier, 75017 Paris Corrections : Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Juin 2020

04 Énergie Zoom sur l’électricité renouvelable au 31 mars 2020 Politique Le Green Deal européen est une priorité stratégique 05 Filière Trois mesures pour réussir la transition énergétique du parc tertiaire Filière Un livre blanc RGPD pour les intégrateurs de technologie

06 INTERVIEW Covid-19 et économie La filière électrique revient sur cette période et pense à l’avenir

12 DOSSIER

COVID-19

16 PAROLE DE PATRONS Économie Des dirigeants expliquent comment ils passent la crise

20 APPLICATION

omotique D Rénovation électrique totale en domotique KNX via 3i

22 LE COIN DES ÉTUDES

! E LE R È U

I M MOD E R O

P R H E T MIC MES TIQU N A U 5 O AV ST D BLE DOM TE OZ O D

22 Les français & les artisans du bâtiment 23 Usage global du téléphone au volant

• DOSSIER

LA FORMATIONS SE RÉINVENTE

• PAROLES DE PATRONS

LE NUMÉRIQUE CHANGE DÉFINITIVEMENT LE BÂTIMENT

DES PATRONS RACONTENT

Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

• FORMATION

LA FILIÈRE ÉLECTRIQUE FAIT LE POINT SUR LA CRISE COVID-19

• DOSSIER

NUMERO SPECIAL ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 17€ TTC

LISTE DES ANNONCEURS COGELEC INTRATONE..........................Surcouverture AGI ROBUR........................................ 3e de couverture QUALIFELEC...................................... 4e de couverture DOMADOO................................................................. 9 VIESSMANN............................................................. 15 CITEL........................................................................ 19 LETTRE DE LA CSEEE........................................26-28 AUTOPROMO.......................................................... 29 SCHNEIDER ELECTRIC........................................... 33 SMARTHOME PUBLIRÉDACTIONNEL...............34-35

06

24 DOSSIER Marketing Créer une offre compréhensible pour communiquer

27 LETTRE 24

es aides significatives pour les D entreprises

41 29

Un plan pour ne pas relâcher l’effort de formation des jeunes L’information pour gérer les conséquences de la crise sanitaire

30 FORMATION

Enseignement La formation professionnelle se modernise

36 DOSSIER Numérique L’installateur, partie prenante du bâtiment connecté

38 TEST IoT Micromodule BLE 5 Mesh : la simplicité absolue

41 DIRIGER SON ENTREPRISE Solution de communication 4 astuces pour des vidéoconférences parfaites

42 AVIS D’EXPERT Energie IP et Ubiant créent une nouvelle génération de bâtiment tout IP

44 TECHNIQUE CVC Chauffage et ECS hybride pour l’installateur électrique

46 É CONOMIE D'ÉNERGIE EN ENTREPRISE Systèmes électriques : optimisez vos consommations d’énergie

48 PRODUITS 50 3 QUESTIONS À

Roger Leclerc, Cogelec Intratone




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04 TENDANCES ET MARCHÉS 3e Médias 3e Médias c/o Antidox 16, rue d'Athènes - 75009 Paris contact@filiere-3e.fr Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder Relations abonnements : Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Abonnement 1 an : 60 euros TTC (4 numéros) Tarif au numéro : 17€ TTC Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier, 75017 Paris Corrections : Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Juin 2020

04 Énergie Zoom sur l’électricité renouvelable au 31 mars 2020 Politique Le Green Deal européen est une priorité stratégique 05 Filière Trois mesures pour réussir la transition énergétique du parc tertiaire Filière Un livre blanc RGPD pour les intégrateurs de technologie

06 INTERVIEW Covid-19 et économie La filière électrique revient sur cette période et pense à l’avenir

12 DOSSIER

COVID-19

16 PAROLE DE PATRONS Économie Des dirigeants expliquent comment ils passent la crise

20 APPLICATION

omotique D Rénovation électrique totale en domotique KNX via 3i

22 LE COIN DES ÉTUDES

! E LE R È U

I M MOD E R O

P R H E T MIC MES TIQU N A U 5 O AV ST D BLE DOM TE OZ O D

22 Les français & les artisans du bâtiment 23 Usage global du téléphone au volant

• DOSSIER

LA FORMATIONS SE RÉINVENTE

• PAROLES DE PATRONS

LE NUMÉRIQUE CHANGE DÉFINITIVEMENT LE BÂTIMENT

DES PATRONS RACONTENT

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• FORMATION

LA FILIÈRE ÉLECTRIQUE FAIT LE POINT SUR LA CRISE COVID-19

• DOSSIER

NUMERO SPECIAL ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 17€ TTC

LISTE DES ANNONCEURS COGELEC INTRATONE..........................Surcouverture AGI ROBUR........................................ 3e de couverture QUALIFELEC...................................... 4e de couverture DOMADOO................................................................. 9 VIESSMANN............................................................. 15 CITEL........................................................................ 19 LETTRE DE LA CSEEE........................................26-28 AUTOPROMO.......................................................... 29 SCHNEIDER ELECTRIC........................................... 33 SMARTHOME PUBLIRÉDACTIONNEL...............34-35

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24 DOSSIER Marketing Créer une offre compréhensible pour communiquer

27 LETTRE 24

es aides significatives pour les D entreprises

41 29

Un plan pour ne pas relâcher l’effort de formation des jeunes L’information pour gérer les conséquences de la crise sanitaire

30 FORMATION

Enseignement La formation professionnelle se modernise

36 DOSSIER Numérique L’installateur, partie prenante du bâtiment connecté

38 TEST IoT Micromodule BLE 5 Mesh : la simplicité absolue

41 DIRIGER SON ENTREPRISE Solution de communication 4 astuces pour des vidéoconférences parfaites

42 AVIS D’EXPERT Energie IP et Ubiant créent une nouvelle génération de bâtiment tout IP

44 TECHNIQUE CVC Chauffage et ECS hybride pour l’installateur électrique

46 É CONOMIE D'ÉNERGIE EN ENTREPRISE Systèmes électriques : optimisez vos consommations d’énergie

48 PRODUITS 50 3 QUESTIONS À

Roger Leclerc, Cogelec Intratone


/ ÉDITO /

Le numérique au service du télétravail et de la liberté

A

vec le confinement, un quart des salariés se sont mis à travailler de chez eux du jour au lendemain. Pour la première fois, 5 millions de salariés français ont pratiqué le télétravail. Beaucoup d’entreprises veulent passer au « sans bureaux » et ne plus se retrouver dans des lieux de réunion qu’une fois par semaine. PSA va même demander à ses salariés non industriels de rester une journée et demie par semaine chez eux pour télétravailler. Déjà, certains ont déménagé pour pratiquer leur profession loin des grandes villes. Cette nouvelle normalité va vite être confrontée à la difficulté de bien travailler chez soi et de disposer des bons outils. Combien de débits Internet instables à l’origine de visioconférences saccadées ? Que de réunions en terrasse ou sur le balcon pour capter un réseau stable ! Pour que les équipes gardent une cohésion et que les stratégies fédèrent les salariés, de nombreuses salles de réunion connectées (« huddle room ») devront être construites. Les domiciles devront, de leur côté, être mis aux normes des nouvelles exigences pour assurer un travail serein et efficace. Électriciens installateurs et intégrateurs doivent saisir cette opportunité. Les compétences en réseau et multimédia, courant fort et courant faible, vont être indispensables pour assurer le bien-être au travail. Ce bien-être va être à l’ordre du jour des RH et dirigeants pour remotiver les équipes dans les mois à venir. Les mesures de distanciation physique, et non sociale, mises en œuvre dans une majorité de pays pour contrôler la propagation du virus ont réduit le lien entre l’entreprise et l’individu. Les changements intervenus dans la vie des citoyens et de la société en général pendant la crise ont suscité des inquiétudes concernant notamment le bien-être des employés. Car ce bouleversement remodèle les habitudes en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et définit où et comment travailler. L’installateur a un rôle à jouer dans ce changement de société et les outils pour nous faire basculer sereinement dans cette nouvelle normalité. • David Le Souder

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 3


/ TENDANCES ET MARCHÉS /

Actualité

ÉNERGIE Olivier Salleron a été élu président de la Fédération française du bâtiment. Il succède à Jacques Chanut qui occupait le poste depuis 2014.

Lorraine Valsasina vient d’être nommée directrice de l’activité BtoB de ManoMano.

Jérôme Malassigné, directeur du Marketing stratégique & Approvisionnement groupe et Opérations AsiePacifique de Sonepar France, devient présidentdirecteur général France. Benoît Pédoussaut, qui occupait le poste de président-directeur général Sonepar France, devient directeur Business Development groupe.

EATON et GREEN MOTION s’allient pour faciliter l’intégration de systèmes de recharge pour véhicules électriques (VE) dans les bâtiments. Il est urgent de mettre en place une infrastructure de recharge appropriée afin que les utilisateurs puissent recharger leurs véhicules électriques de manière fiable, tout en assurant la stabilité du réseau local pour le bâtiment et le voisinage. ABB lance ABB Easy Pro™, son premier assistant mobile pour simplifier le quotidien des électriciens. Cet outil donne la liberté aux électriciens de gérer leurs projets de A à Z : configuration du logement (T1, T2, T3…), du tableau électrique suivant la norme

Zoom sur l’électricité renouvelable au 31 mars 2020

A

u premier trimestre 2020, un quart de la consommation électrique de France métropolitaine a été couverte par les énergies renouvelables. La puissance totale du parc électrique EnR – éolien, solaire, hydroélectricité et bioénergies – s’élève, fin mars 2020, à 54 234 MW. Cela représente une hausse annuelle de 2 574 MW. Les énergies renouvelables ont participé à hauteur de 25 % à la couverture de la consommation d’électricité de France métropolitaine au cours des douze derniers mois, un chiffre en hausse par rapport aux douze mois précédents, notamment du fait d’une forte production éolienne qui couvre 8,3 % de la consommation électrique en an-

née glissante (et 13,8 % en février). Durant le premier trimestre 2020, 37,6 TWh d’électricité renouvelable ont été produits, ce qui constitue un nouveau record trimestriel dépassant de plus de 10 % le précédent record observé au premier trimestre 2018 (33,7 TWh). Avec 11,7 TWh produits durant les douze derniers mois, en hausse de 2,6 % par rapport aux douze mois précédents, la filière solaire couvre 2,5 % de la consommation électrique en année glissante.•

POLITIQUE

Le Green Deal européen est une priorité stratégique

F

in 2019, la Commission européenne a présenté le « Pacte vert européen » qui expose une vision détaillée pour faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050, sauvegarder la biodiversité, établir une économie circulaire et éliminer la pollution, tout en stimulant la compétitivité de l’industrie européenne et en assurant une transition juste pour les régions et les travailleurs concernés. Le « Green Deal » européen serait aligné sur une nouvelle stratégie visant à faire de l’UE un leader mondial de l’économie circulaire et des technologies propres, et à décarboner les

industries à forte intensité énergétique. Téléchargez Malgré la crise du Cole texte complet ronavirus, l’exécutif européen tient bon. « Ne tombons pas dans le piège de penser que le Pacte vert est un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir pendant cette crise », a lancé Frans Timmermans. Avant lui, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a rappelé que « le Green Deal est la bonne réponse à la crise. Mener le Green Deal, c’est investir dans la résilience de l’Union européenne », a-t-elle assuré. • ▼

Nominations

NF C 15- 100, nomenclature nécessaire pour le chantier et génération du devis pour le client final.

organiques volatils (COV) et en dioxyde de carbone (CO2) dans l’air intérieur ambiant.

DELTA DORE lance un plan d’aide à la reprise destiné aux professionnels du bâtiment. « Il nous semblait également important d’apporter notre soutien aux professionnels avec qui nous collaborons toute l’année, et plus particulièrement pendant les prochains mois » a commenté Pascal Portelli, président du directoire de Delta Dore.

SOCODA propose les immanquables courants faibles & VDI jusque fin juillet. Ces catalogues regroupent des offres clés en main aux conditions d’achat négociées. Les versions sont adaptées à chaque distributeur en fonction de ses sélections de pages marques/fournisseurs.

NKE WATTECO lance le capteur VAQA’O+Plus qui mesure la température, l’humidité relative, la pression atmosphérique, la concentration en composés

4 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020

AEG présente deux nouveautés intéressantes pour les électriciens : une visseuse à chocs compacte Brushless 6 modes BSS18B6, une boulonneuse à chocs compacte Brushless 6 modes BSS18C12ZB6.


/ TENDANCES ET MARCHÉS /

Actualité

FILIÈRE

Trois mesures pour réussir la transition énergétique du parc tertiaire

L

e SERCE estime que les grandes orientations en matière de politique énergétique et climatique pourraient être enrichies de recommandations issues de l’étude « L’électricité au cœur du bâtiment performant, au service de l’usage : une réponse aux enjeux énergétique, climatique et numérique » réalisée par

les organisations représentatives de la filière électrique. 1. Mesurer pour comprendre et maîtriser sa consommation énergétique 2. Proposer des démarches de rénovation énergétique assorties de garanties de performance

3. Accélérer la décentralisation du système électrique afin de pouvoir intégrer massivement les énergies renouvelables et gagner en efficacité. •

FILIÈRE

Un livre blanc RGPD pour les intégrateurs de technologie

L

e Centre national de prévention et de protection (CNPP) et l’Alliance nationale des intégrateurs de technologies connectées, sécurisées et pilotées (ANITEC) ont travaillé en étroite collaboration pour proposer un livre blanc sur les bonnes pratiques RGPD à l’intention du secteur de l’information, de la communication, de l’audiovisuel, de la domotique et de la sécurité des personnes et des biens dans les bâtiments. Un outil précieux pour aider ces nombreux experts réunis dans l’organisation professionnelle des intégrateurs de technologie à respecter le droit européen des données personnelles. Pour mémoire, le RGPD, règlement général européen 2016/679 sur la protection des données à caractère personnel, entré en applica-

objets connectés) ou un matériel sur un réseau (qui peut être tout simplement une box ou un système d’information très complexe). •

SIGEIF (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France) a retenu la société Izivia pour assurer la pose, la maintenance et l’exploitation du réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques en Île-de-France. Filiale à 100 % d’EDF, Izivia interviendra aux côtés de BIR, entreprise spécialisée dans les travaux d’installation de réseaux souterrains d’eau, de gaz et d’électricité.

ESTELEC et THURCONNECT annoncent la création de la société commune Esteconnect. L’association des expertises des deux sociétés, cartes électroniques d’une part, câblages d’autre part, va permettre à Esteconnect de proposer des solutions d’intégration et de test de haut niveau, au meilleur coût.

faciliter la transformation du secteur. La filière électrique propose ainsi six recommandations et une mesure concrète pour garantir que le bâtiment soit au rendezvous du monde de demain.

PHOENIX CONTACT propose COMPLETE line, un système qui regroupe des produits matériels et logiciels coordonnés et à la pointe de la technologie, des services de conseil et de solutions système pour l’optimisation des processus dans la construction d’armoires électriques.

adhérents, la filière électrique a mené une étude autour des leviers à actionner pour accélérer la transformation du bâtiment et atteindre les objectifs d’innovation sociétale, énergétique et climatique. Basés sur les usages actuels et futurs du bâtiment, ces leviers doivent

tion en mai 2018, s’applique à toute installation du résidentiel ou tertiaire, dès lors que l’on connecte un produit IoT (Internet of things :

Consultez et téléchargez le livre blanc RGPD

Représentée par la FFIE, LA FIEEC, LE GIMELEC, IGNES, PROMOTELEC, LE SERCE, L’UFE et leurs

PHILIPS facilite la distanciation sociale dans les commerces avec ses solutions « PeopleCount » visant à renforcer la confiance et la sécurité des clients des espaces commerciaux. La CAPEB estime les surcoûts liés aux mesures sanitaires du déconfinement à 10-20 % du coût journalier. Depuis le déconfinement, la Confédération constate une hausse du redémarrage de l’activité du BTP estimée entre 50 et 60 % par rapport à la situation d’avant la crise sanitaire.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 5


MIEUX COMPRENDRE LES MESURES ET AIDES DISPONIBLES / INTERVIEW /

COVID-19 ET ÉCONOMIE LA FILIÈRE ÉLECTRIQUE REVIENT SUR CETTE PÉRIODE ET PENSE À L’AVENIR

Début 2020, le monde découvre le Corona Virus et ce qui semble être une grosse grippe. Après une campagne sanitaire de recommandation des « gestes barrières » hygiéniques et de distanciation sociale, la décision d'un confinement au niveau national est annoncée au soir du lundi 16 mars 2020 par le Président de la République, Emmanuel Macron, lors d'une adresse à la nation. Il indique à plusieurs reprises que la France est en « guerre sanitaire » contre la Covid-19, alors que le pays au « stade 3 » des mesures sanitaires gouvernementales est en pleine expansion épidémique. La situation va durer 12 semaines. Pénurie de masque et de respirateurs. Les services de santé débordés dans certaines régions et la France à l’arrêt. Les responsables de la filière électrique prennent la parole pour Electricien+

ET MAINTENANT REBÂTIR ! PAR JACQUES CHANUT, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT

Jacques Chanut

Dans ce défi hors norme, les chefs d’entreprise sont en première ligne. Plus que jamais, ce sont eux qui, avec leurs équipes, vont remettre le pays en route, redonner un cap pour demain. Il faut reprendre l’activité, mobiliser les

salariés, trouver des marchés, contacter les clients, tenir l’entreprise, maintenir l’équilibre financier, chercher des solutions… C’est l’esprit d’entreprise, c’est notre métier de dirigeant. Mais ne sous-estimons pas les difficultés économiques qui sont devant nous. Elles sont très importantes ; et si l’implication personnelle, la volonté et bien sûr les mesures de relance sont indispensables, elles ne sauraient être suffisantes. Deux clés sont essentielles pour réussir. Tout d’abord, la solidarité. Plus que jamais le collectif est indispensable pour traverser la crise. Parce que chacun peut avoir des moments de doute, parce qu’il y a nécessité de se serrer les coudes, parce que partager entre chefs d’entreprise les difficultés et les réussites est une source de progrès. C’est dans ces moments-là, tout particulièrement, que se manifeste pleinement le rôle d’une organisation professionnelle comme la FFB, en permettant de rompre l’isolement, de partager les bonnes pratiques et d’accompagner chaque adhérent. Mais solidarité également au sein de la filière, entre tous les acteurs, car nous avons destin lié. Échanger pour trouver les solutions ensemble, dans le respect de chacun. La deuxième clé est la confiance ; on sait l’importance qu’elle revêt pour la santé

6 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020

de notre secteur. Nous pouvons tous agir pour développer cette confiance, auprès de nos salariés, de nos clients, mais aussi auprès de nos fournisseurs et partenaires. Nous avons cette responsabilité de chef d’entreprise de porter une forme

Après la guerre contre la pandémie, nous entrons dans la reconstruction de l’économie. Certes, la crise sanitaire n’est pas terminée, mais aujourd’hui vient le temps des bâtisseurs ; bâtisseurs de croissance, de futur, d’espoir. Notre secteur, plus que tout autre, sait ce que cela représente.

Olivier SALLERON a été élu Président de la Fédération Française du Bâtiment au cours du Conseil d’Administration du vendredi 20 mars 2020. Âgé de 52 ans, Olivier SALLERON est Président de l’entreprise de chauffage, climatisation, plomberie SALLERON SAS à Périgueux (24).


/ INTERVIEW /

d’assurance en l’avenir, de porter ces valeurs des bâtisseurs qui, à chaque fois, nous ont permis de repartir de l’avant. Cela implique de la part de chacun un travail de communication permanent, volontaire et positif.

Oui, il y a encore beaucoup d’incertitude. L’avenir n’est pas écrit, il ne se prédit pas, il se construit. L’envie, le dynamisme, la solidarité, la confiance sont les pierres de cette reconstruction. •

A l’heure ou ce magazine est en écriture, Jacques Chanut était encore président de la FFB et a laissé sa place à Olivier SALLERON le 12 juin 2020. Smarthome Electricien+ n’a donc pas pu recueillir les propos du nouveau président.

EMMANUEL GRAVIER, PRÉSIDENT DE LA FFIE Quel est votre sentiment sur la période écoulée ? Comme la plupart des professionnels tous domaines confondus, les électriciens ont énormément souffert de la crise sanitaire actuelle, et notamment sur la partie bâtiment. La partie industrie a réussi à tenir malgré tout. Fort heureusement, les aides ont contribué au maintien et à la pérennité de la plupart de ces professionnels : prise en charge immédiate du chômage partiel, prêts bancaires plus rapidement et plus facilement accordés… Baisse d’activité en chiffre avérée sur avril, mai et juin L’activité du mois d’avril a connu une chute abyssale, car seulement 10 % de ce qui était prévu par rapport à un mois normal a pu être honoré. Les électriciens ont souffert, mais se sont adaptés. Maintenant, la grande interrogation est : quelle reprise aurons-nous pour les mois à venir ? À la FFIE, nous estimons une reprise allant jusqu’à 60 % de l’activité sur mai. Nous espérons que l’activité de juin aura atteint 90 %, mais avec des surcoûts et une baisse de productivité. Malgré la faiblesse de l’activité, il n’y a pas de problème d’approvisionnement chez les distributeurs et les constructeurs qui ont bien géré leurs stocks et nous ont permis de continuer de travailler autant que faire se peut. Néanmoins, il y a des ruptures sur des éléments spécifiques tels que les éclairages qui viennent de Chine et les câbles qui viennent d’Espagne ou d’Italie. Le message que nous passons à nos adhérents est qu’il faut tout mettre en œuvre pour reprendre de l’activité ; c’est nécessaire ; il est inconcevable de rester dans le confort relatif et virtuel des aides

mises en place, car in fine des chantiers et des projets vont être perdus par manque d’anticipation et un retard considérable à rattraper. Protections et consignes de sécurité Le sujet portant sur les masques, les visières, les gels était central fin avril, cela ne l’a plus été mi-mai. Les professionnels ont fait le nécessaire et ont été très précautionneux pour anticiper la réouverture des chantiers. En revanche, les transports en commun restent « le » point difficile sur le secteur parisien en raison de la densité des utilisateurs, leur proximité, certains sans masques et cela même avant le déconfinement. À la FFIE, nous ne nous sommes pas arrêtés. Nous avons opté pour le télétravail. Les commissions et les bureaux ont été maintenus et réalisés en visioconférence. Nous avons, bien évidemment, annulé tous les événements physiques qui étaient prévus sur avrilmai-juin, et nous nous interrogeons sur la forme à prendre à partir de septembre. Nous avons pu travailler sur tous les sujets qui structurent l’action de la FFIE. Le Lab était en « chantier » et sera livré au tout début de l’été. Nous prévoyons d’ores et déjà une inauguration début décembre. Nous avons veillé à être fidèles à notre leitmotiv : informer nos adhérents à propos du passage de l’installation à l’intégration, avec la présentation de conclusions fortes pour chacun de nos adhérents pour l’automne prochain. Évolution du métier sur la partie intégration Il s’agit également d’un message politique et stratégique vis-à-vis de la filière. Notre

Des chantiers et des projets vont être perdus par manque d’anticipation et un retard considérable à rattraper.

objectif est de tout mettre en œuvre pour que tous les adhérents s’en sortent en prenant en compte le financement, les EPI, la protection des collaborateurs sur les chantiers… et nous nous projetons sur le moyen terme avec le sujet de l’intégration. Le vrai enjeu est de faire prendre conscience à chaque adhérent que son marché évolue et qu’il lui sera indispensable de se former et de monter en compétence pour évoluer avec lui. Et c’est en cela que le magazine Electricien+ est indispensable. •

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 7


MIEUX COMPRENDRE LES MESURES ET AIDES DISPONIBLES / INTERVIEW /

CHRISTOPHE BELLANGER, PRÉSIDENT DE L’UNA ÉQUIPEMENT ÉLECTRIQUE ET ÉLECTRODOMOTIQUE DE LA CAPEB Comment avez-vous vécu la crise du Covid-19 et le confinement ? Comme la plupart des entreprises, j’ai dû renvoyer tout le monde chez soi pour respecter les règles de confinement préconisées par le gouvernement. Les entreprises du bâtiment se sont arrêtées le temps que le guide de l’OPPBTP sur les recommandations sanitaires à mettre en œuvre soit publié. Je tiens à saluer l’implication de la CAPEB dans ce travail réalisé dans un contexte d’urgence sanitaire. Les retours du terrain montrent une baisse de 90 % des chantiers et 80 % de l’activité clientèle particuliers. La première raison est que nous n’avions pas le matériel de sécurité d’hygiène nécessaire (masque, gants…) pour nos collaborateurs. La seconde est que les clients ne souhaitaient pas que l’on soit chez eux pendant cette période si particulière. Au 15 avril, nous avons repris, avec seulement 30 % de notre activité mais pas une seule demande de devis pendant la période du confinement. Quelle a été la communication pendant le confinement ? La CAPEB nationale, à travers le pôle économique, a mis en place une campagne de communication auprès de ses membres sur ce à quoi ils pouvaient prétendre : les aides, les PGE… et nous avons fait des visioconférences dans tous les départements avec certains adhérents pour prendre la température, trouver des solutions, recentrer leurs besoins et surtout, comment remettre en confiance le client final en le rassurant. Dès le 2 avril, une fois que le guide de l’OPPBTP a été diffusé, nous avons créé un questionnaire à remplir avant chaque

intervention afin d’informer et expliquer l’intervention en période de Covid. Nous avons également travaillé conjointement avec la FFIE et l’OPPBTP à créer quatre fiches spéciales électriciens pour sensibiliser le chef d’entreprise, les salariés et les clients sur les procédures de travail à appliquer : dépannages ou travaux urgents dans les logements, dépannages ou travaux urgents dans les parties communes ou le tertiaire ou l’industrie, travaux dans les logements et travaux dans les communs ou le tertiaire ou l’industrie. Ce travail, complémentaire des recommandations issues du guide de l’OPPBTP, a été réalisé avec l’IrisST à la suite des remontées terrain qui considéraient que les recommandations du guide OPPBTP n’étaient pas assez opérationnelles et pas suffisamment adaptées aux marchés des artisans du bâtiment. Quel est votre regard sur l’évolution du marché après le confinement ? Mon sentiment est mitigé. Je suis positif au vu des commandes enregistrées depuis la sortie du confinement, mais moins lorsque je sais que nous n’avons pas fait un seul devis pendant deux mois et que notre stock est épuisé. Actuellement, la machine repart trop tranquillement à mon sens. Au 1er juin, je n’avais pas récupéré 100 % de mes salariés. Il est nécessaire que le volume du carnet de commandes soit suffisant pour éponger ce retard et permettre un développement. Comme je le disais auparavant, la majeure partie de la clientèle des artisans électriciens adhérents de la CAPEB est constituée de particuliers. Or, ces particuliers, qui ont constitué une épargne de précaution pendant ces deux mois de confinement et

En tant que chef d’entreprise et représentant des artisans électriciens à la Capeb, j’ai une bonne compréhension des attentes du métier.

si on écoute les enquêtes, ne semblent pas prêts à utiliser cet argent pour faire des travaux par peur de l’avenir. La deuxième source d’inquiétude est sur le plan financier. Les entreprises ont bénéficié d’aides pour passer le cap. Mais il faudra bien rembourser le prêt garanti. De même, nous estimons à 1 h 30 par jour la perte de temps, non facturée, pour l’application des mesures de protections et barrières pour nos salariés et nos clients. Face à des clients surinformés et dans un contexte de plus en plus concurrentiel, être un technicien compétent ne suffit plus. L’artisan doit aller plus loin dans son approche commerciale et dans sa capacité à argumenter son offre. •

EMMANUEL FRANCOIS, PRÉSIDENT DE LA SMART BUILDINGS ALLIANCE Comment la crise du Covid-19 a-t-elle impacté votre activité ou votre vie ? Cette crise a mis en évidence certains dysfonctionnements des entreprises et notamment la fracture numérique ou l’hypercentralisation freinant l’agilité

et la réactivité. Au-delà de cela, elle a permis de propulser certaines transitions, initiées auparavant, comme le télétravail, l’e-santé, l’e-commerce et l’enseignement à distance. Cette adaptation nous a fait prendre conscience que certaines activités sont

8 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020

possibles, et parfois mieux faites à distance que localement, et de quelques bonus comme le gain de temps, plus d’efficacité et un impact environnemental positif certain, en raison de la consommation énergétique globale et de l’empreinte carbone qui ont baissé.


/ INTERVIEW /

Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur le prolongement de cette tendance, car un retour en arrière est, selon moi, impossible, mais de manière plus « light » que pendant le confinement. Nous allons vers une « hybridation » de notre société, avec des activités déportées et d’autres physiquement réalisées. Cette mutation doit être progressive et optimisée. Adapter les espaces de travail aux nouvelles habitudes Un changement d’état d’esprit à 180° est en train de s’opérer, concernant le télétravail. Avant, une entreprise ne pouvait pas refuser, pour certaines, jusqu’à 2 jours de télétravail par semaine alors que maintenant elles sont en mesure de l’imposer. Par conséquent, il faut repenser les espaces de travail, car aujourd’hui nous parlons de 15 % de télétravail, avec la volonté de monter jusqu’à 30 % dans un avenir proche. De ce fait, il y aura une migration de la consommation avec la fin de ces fameuses villes dortoirs, peu humaines. Il faut repenser l’aménagement de ces villes, de ces villages et de ces quartiers, mais également repenser les plans de transport. La diminution de nos déplacements va avoir une conséquence sur les transports publics et sur l’industrie de la mobilité. Exit les immeubles de bureaux monolithiques mono-entreprise Le télétravail grandissant et s’imposant comme un réel changement, les

Le télétravail grandissant…, les immeubles monolithiques pour une seule entreprise ou seulement la fonction bureau n’existeront plus, c’est de la préhistoire.

immeubles monolithiques pour une seule entreprise ou seulement la fonction bureau n’existeront plus, c’est de la préhistoire. Dorénavant, les immeubles accueilleront plusieurs preneurs, entreprises, pour plusieurs usages, bureaux, logements, salle de sport, restaurants comme le projet Morlan et les Tours Duo. Selon l’Arcep, d’ici 3 à 5 ans, 30 % de l’immobilier de l’Île-de-France devra se réinventer, et la migration s’opère déjà. À ce sujet, l’un des besoins qui vont s’imposer en termes de Smart Building concerne la gestion optimisée des espaces et le comptage des personnes. Fracture numérique, comment s’améliorer Le travail et l’enseignement posent deux sujets. Le premier est l’accès au numérique par une bonne infrastructure, un bon équipement et surtout le bon

débit. Le second porte sur le déploiement numérique dans tous les bâtiments. Même s’il existe un plan numérique de déploiement de la fibre, qui avance bien avec l’objectif 2021, peut-être devrionsnous envisager dans certains cas un réseau hertzien, en 4G-5G qui serait plus rapide à mettre en œuvre et moins coûteux. Pour mener à bien la rénovation énergétique, il faut à tout prix que la dimension numérique soit au cœur de chaque plan de rénovation et pas conjointement pour d’autres services, en s’appuyant dans le meilleur des cas sur le référentiel ou l’esprit Ready to Service (ouverture des données et interopérabilité). Il faut également prévoir des espaces de travail partagéà proximité des résidences, dans un rayon de 400 m, voire 1 km au maximum, afin d’assurer le télétravail dans les meilleures conditions sociales, de connectivité et techniques. •

XAVIER ROSA, PRÉSIDENT DE LA CSEEE Comment la crise du Covid-19 a-telle impacté l’activité de la CSEEE ? Nous avions installé le système numérique peu de temps avant, ce qui nous a permis d’organiser l’équipe en télétravail et de mettre en place le SVP social à distance. Ce support aux adhérents a été fortement sollicité pendant cette période, car ils avaient besoin de clarifications sur les obligations et les contre-ordres quotidiens. La CSEEE faisait une synthèse des informations, puis communiquait chaque jour les résumés des décisions prises et accompagnait les adhérents sur la mise en

Pour mesurer l’impact de nos actions, nous avons fait une grande campagne de phoning, où tous nos permanents ont appelé plus de 200 adhérents.

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MIEUX COMPRENDRE LES MESURES ET AIDES DISPONIBLES / INTERVIEW / place d’actions comme le chômage partiel, ainsi que les mesures sanitaires à appliquer pour ceux qui continuaient à travailler (interventions urgentes, dépannages) principalement. Cette démarche nous a permis de montrer notre plein potentiel à nos adhérents, à des moments où ils avaient encore plus besoin de nous. Nous avons su répondre présent sur différents tableaux. La deuxième phase a commencé lors de la parution du rapport de l’OPPBTP le 2 avril, où nous avons accompagné nos membres pour résoudre des problématiques très concrètes, telles que la mise en application des directives, la fourniture du matériel nécessaire (masque, gel, etc.). Nous avons organisé deux webinaires pour nos adhérents, avec l’OPPBTP, afin de les éclairer sur ces différents points. Enfin, pour mesurer l’impact de nos actions, nous avons fait une grande campagne de phoning où tous nos permanents ont appelé la totalité des adhérents. Sur plus de 200, nous avons réussi à en avoir environ 150. L’objectif était d’échanger avec eux sur l’état financier de l’entreprise, leur santé personnelle, quel était leur ressenti. Nous voulions être en lien avec eux et créer de la valeur humaine.

Et maintenant, comment estimezvous la reprise ? Nous estimons une reprise à 80 % avec différents niveaux. C’est souvent lié à la composition de la clientèle et aux contacts et affaires engagés. Pour ceux dont la clientèle est peu variée et se situe dans des secteurs fortement impactés par le Covid, la reprise est difficile. Pour ceux qui ont juste subi une rupture dans une dynamique bien engagée avec un réservoir de clients, il a suffi de bien assimiler et appliquer les mesures OPPTBP pour repartir énergiquement. Cependant, les gros chantiers ont redémarré plus lentement à cause de la sécurité sanitaire : coactivité, mise en place de bases vie, transports en commun, prise en charge des surcoûts Covid… Aujourd’hui, les entreprises ont besoin de travailler, donc elles prennent en charge le surcoût sanitaire. Mais nous leur avons recommandé de faire apparaître sur leurs devis une ligne « Covid » déterminée en pourcentage, avec, en amont, un estimatif par poste des surcoûts se référant aux grilles d’analyse de la FFB. Même si ce n’est pas accepté par le client, les arguments sont réels et cela fait une source de négociation et d’amorce du dialogue. Il faut veiller à ne pas fragiliser l’entreprise encore plus qu’elle ne l’est déjà

avec cette charge supplémentaire, surtout que le programme PGE, censé les aider à surmonter cette mauvaise passe, n’est pas accessible à toutes les entreprises. Celles qui sont les plus fragiles en sont écartées. Un autre frein est, selon moi, la conversion digitale et numérique ; il va y avoir une distinction entre les entreprises qui vont franchir le cap de la formation à distance, des outils numériques et celles qui préfèrent se replier sur leurs acquis, sur les valeurs qui les rassurent. Qu’en est-il de l’emploi ? C’est une certitude, beaucoup d’entreprises vont fermer leurs portes en septembre et en octobre en mettant beaucoup de gens sur le carreau. Les sociétés d’intérim peinent à placer leurs inscrits, car elles préfèrent reprendre leurs techniciens avant les intérimaires. Autre souci : l’apprentissage risque malheureusement de payer un lourd tribut. Même si l’État pousse et essaye d’aider pour que les entreprises prennent des apprentis, l’avenir est incertain. Par exemple, le CFA Delépine ne manque pas de jeunes apprentis, mais d’entreprises qui les recrutent. Nous allons nous appuyer sur le plan de soutien qui vient d’être mis en place pour convaincre les entreprises de ne pas relâcher l’effort de formation des jeunes, c’est indispensable. •

ALEXANDRA DEL MEDICO, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, ET THIERRY GROSDIDIER, RESPONSABLE SERVICE TECHNIQUE - QUALIFELEC

Le télétravail, à peine considéré auparavant, aujourd’hui incontournable, voire obligatoire dans certains cas, va amorcer une véritable transformation des habitudes et des environnements de travail. De nombreuses entreprises mettent déjà en place le “flex office”, qui associe le travail en physique au bureau et le télétravail.

Quelles sont les nouvelles méthodes post-confinement que Qualifelec met en place pour continuer de qualifier ? Durant le confinement, nos équipes sont restés joignables et disponibles. Nous avons dématérialisé une grande partie de nos dossiers afin de continuer à les instruire et à les présenter en comité. Nous nous sommes appuyés sur des experts de toutes les régions pour 10 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020

mener à bien cette démarche et tenons à remercier nos 3 collèges de qualificateurs qui se sont mobilisés pour assurer la continuité du processus de qualification. Concernant les installations électriques au sens large, il faut savoir que 70 % des qualificateurs ont la compétence pour les instruire. Sur des sujets plus spécifiques comme les pompes à chaleur ou le photovoltaïque, nous n’avons pas de retard non plus.


/ INTERVIEW / Aujourd’hui, même si la grande majorité des entreprises peuvent de nouveau compter sur leurs équipes pour finaliser les chantiers qui ont été arrêtés, des incertitudes demeurent. Nous risquons d’observer un trou d’air en septembre car beaucoup de projets stoppés durant le confinement redémarrent en prenant en compte les nouvelles préconisations de l’OPPBTP. Il y a un certain nombre de surcoûts liés au contexte Covid qui doivent être analysés et validés avant de pouvoir relancer les chantiers. Les devis acceptés avant le confinement ne sont même pas sûrs de pouvoir être honorés pour des raisons de sécurité sanitaire, de coûts, ou tout simplement de volonté (changement de projet). Gageons que les annonces du président Emmanuel Macron, fortement orientées sur la rénovation énergétique des bâtiments, sauront donner à nos entreprises qualifiées des perspectives d’activité durable. Dans ce contexte, la qualification restera un atout pour les entreprises.

Ces nouvelles méthodes de travail que les entreprises vont appliquer ont-elles un impact sur vos qualifications ? Nous n’avons pas attendu le Covid pour adapter nos qualifications. Nous avions déjà mis au point et sommes en train de développer des qualifications portant sur la qualité de la connexion et sur la sécurisation des réseaux. Deux axes que nous avons ancrés dans nos « qualifications courants faibles » pour le tertiaire, mais également pour le résidentiel. Au-delà de ces paramètres, cela implique aussi un focus sur le réseau fibre, sur l’accessibilité à la fibre. On constate aussi un retour à un réseau filaire de qualité dans le tertiaire, ce coïncide bien avec les compétences des électriciens. Il faut aussi que les entreprises prennent en compte les moyens qu’elles devront mettre au service de leurs employés lorsqu’ils sont en télétravail : qualité du matériel, réseau, sécurité, infrastructure

pour l’environnement de travail (bureau, équipements, etc.). Autant d’opportunités pour nos métiers car cela signifie plus de connectivité numérique et plus de points électriques. •

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MIEUX COMPRENDRE LES MESURES ET AIDES DISPONIBLES / DOSSIER /

COVID-19 Même si la reprise est déjà bien établie, la priorité des entreprises du BTP est d’adopter des mesures de prévention protégeant la santé de leurs collaborateurs, conformément aux responsabilités des employeurs, et de les inciter à veiller sur leur santé, leur sécurité et à celle de leur entourage. En parallèle, pour assurer la pérennité des entreprises, il est impératif de suivre à la lettre les recommandations de l’OPPBTP.

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epuis le début de la pandémie de Covid-19, les artisans installateurs ont dû interpréter les textes de l’OPPBTP et trouver le matériel pour retourner sur les chantiers. Ils ont été confrontés à une raréfaction de certains équipements de protection individuelle comme les lunettes et lunettes-masques, visières, masques de protection respiratoire ou encore combinaisons de protection à usage unique. Quel type de masque pour quel usage ? Les lunettes sont-elles obligatoires ? Electricien+ fait le point sur différents aspects. Il est important de préciser que pour la protection contre le virus, les lunettes ou lunettes-masques de protection en polycarbonate ne sont pas obligatoires dans tous les cas, et une protection du visage plus légère et plus fine peut être une solution intéressante dans certaines applications. Obtenir systématiquement l’accord préalable des clients Il est rappelé que pour chaque opération, quelle que soit sa taille, le maître d’ouvrage formalise, après analyse, le cas échéant, par le maître d’œuvre et le coordonnateur SPS (lorsque l’opération est soumise à ce dispositif ), en accord avec les entreprises intervenantes, une liste des conditions sanitaires afin de s’assurer que les différents acteurs pourront mettre en œuvre et respecter dans la durée les directives sanitaires générales et les consignes complémentaires. Pour les clients particuliers, il convient que ces derniers acceptent les conditions générales d’intervention, et en particulier les conditions spécifiques d’hygiène et de règles sanitaires (capacité à respecter les gestes barrières, distance minimale d’un mètre avec toute personne, accès à un point d’eau pour le lavage des mains, accès aux installations d’hygiène). Pour les cas où les conditions particulières liées à l’épidémie de Covid-19 induiraient des retards de chantiers ou de livraisons de l’ouvrage, du fait de l’impossibilité de mettre en œuvre les dispositions prévues, le Gouvernement prendra par ordonnance les mesures nécessaires afin de prévoir, le cas échéant, de renoncer aux pénalités applicables aux fournisseurs, intervenants du chantier et maîtres d’ouvrage privés, pour une période tenant compte de la durée de la période d’urgence sanitaire.

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Les consignes pour les déplacements motorisés La transmission du virus se faisant par un « contact étroit » avec une personne déjà contaminée, par l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par la personne contaminée, les déplacements à plusieurs dans un véhicule doivent donc être organisés selon des consignes. Dans la mesure du possible, mettre à disposition un véhicule pour chaque personne devant se déplacer. À défaut, si des personnes sont dans l’obligation de partager un véhicule, les mesures sont les suivantes. • Veiller à assurer la distance minimale de 1 m entre elles : une personne par rang au maximum et en quinconce si plusieurs rangs. •D ans le cas où chaque personne dans le véhicule porte en permanence pendant le transport un masque de protection respiratoire tel que spécifié dans le guide OPPBTP, il est également possible d’autoriser, de façon à assurer à tout moment l’absence de contact direct entre les passagers : - pour un véhicule de 3 places sur un rang : 2 salariés assis aux extrémités de la cabine ; - pour un véhicule de tourisme/berline de 4 ou 5 places : 2 salariés : 1 à l’avant et 1 à l’arrière ; - pour un véhicule de 6 places réparties sur 2 rangées de 3 places : 4 salariés assis aux extrémités de chaque rangée ; - pour un véhicule de 9 places réparties sur 3 rangées de 3 places : 6 salariés assis aux extrémités de chaque rangée. •L a mise en place d’un écran étanche (conforme aux règles d’aménagement intérieur d’un véhicule et assurant une étanchéité durable – attention au risque d’arrachage intempestif ) entre deux rangs permet de respecter la distanciation sociale recommandée par les autorités sanitaires entre les rangs ainsi séparés. Dans ce cas, pour les véhicules de 7 places (1er rang de 3 places, 2e rang de 4 places), 2 personnes peuvent prendre place à chaque extrémité du 2e rang, avec ou sans masque, celles-ci étant à plus d’un mètre l’une de l’autre. •L ’OPPBTP ne recommande pas la mise en place d’un écran entre le conducteur et le passager du 1er rang d’un véhicule, sauf à faire appel à un dispositif dûment homologué pour installation dans un


/ DOSSIER /

véhicule. En effet, les dispositifs type plexiglas sont source de risque de blessure en cas d’accident, et les dispositifs type polyane ne permettent pas d’assurer une bonne visibilité du rétroviseur droit pour le conducteur. •P révoir systématiquement la désinfection des surfaces de contact entre chaque utilisateur (conducteur et passagers), volant, boutons de commande, poignée de changement de vitesse… et la mise à disposition de lingettes désinfectantes et de gel ou solution hydroalcoolique. Les écrans étanches qui ne pourraient être désinfectés doivent être changés entre deux utilisateurs. Les questions les plus posées Quel type de masque utiliser pour protéger mes salariés et les clients lors d’une intervention sur mes chantiers ? Le port du masque et des lunettes de protection est obligatoire dans les cas suivants : • travail à moins d’un mètre d’une autre personne : port d’un masque de type à usage non sanitaire de catégorie 1 (filtration supérieure ou égale à 90 % - « masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public », selon la note DGS/DGE/DGT du 29 mars 2020), de type FFP1, de type chirurgical ou de protection supérieure, y compris masque à cartouche ou masque à ventilation assistée ; • intervention chez une personne malade, si cette intervention ne peut pas être différée : port du masque obligatoire, de type chirurgical type II a minima ; la personne malade et son entourage doivent impérativement porter un masque chirurgical type II a minima (principe de protection croisée) ; • intervention chez une personne à risque de santé : port d’un masque de type à usage non sanitaire de catégorie 1 (filtration supérieure ou égale à 90 % - « masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public », selon la note DGS/ DGE/DGT du 29 mars 2020), de type FFP1, de type chirurgical ou de protection supérieure. Dans le cas d’un travail de plusieurs opérateurs dans un environnement confiné sans ventilation, le port d’un masque de type FFP1 ou de protection supérieure devra être privilégié. Les personnels doivent être formés à l’utilisation des masques. Dans les autres cas, le port du masque n’est pas obligatoire, conformément aux directives gouvernementales. Il fait l’objet d’une discussion dans le cadre du dialogue social de l’entreprise. Les fiches pratiques de l’OPPBTP peuvent servir à nourrir ce dialogue. Vous référer à la fiche « aide au choix d’un masque de qualité pour se protéger  » disponible sur www.preventionbtp.fr Un de nos clients souhaite nous imposer le port du masque barrière obligatoire toute la journée (même si la distanciation de 1 m est respectée). A-t-il le droit ? En tant qu’employeur, il vous appartient de définir les

consignes de sécurité à mettre en œuvre par vos salariés et les conditions d’utilisation des équipements de protection et de sécurité que vous mettez à leur disposition. Ainsi, vous pouvez valablement leur indiquer, d’une façon générale, de ne porter un masque que lorsque la mesure de distanciation physique de un mètre ne peut être respectée. Cependant, les modalités d’intervention doivent être discutées avec votre client, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’un professionnel, et comme indiqué dans les fiches sur le sujet. Ainsi, si un client définit, à son domicile ou dans ses locaux professionnels, un niveau de sécurité plus élevé que celui mis en place au sein de votre entreprise, et qu’il en fait une condition de votre intervention, vous ne pouvez pas refuser son exigence. Quelles sont les normes des combinaisons à mettre à disposition des  ? Les combinaisons contre le Covid-19, dans les cas où il est nécessaire de les porter, doivent être conformes à la norme NF EN 14 126 de décembre 2004 relative aux « Vêtements de protection - Exigences de performances et méthodes d’essai pour les vêtements de protection contre les agents infectieux ». Quel que soit le type de combinaison « métier » (de 1 à 6, selon les risques « métier »), une combinaison efficace contre le coronavirus doit également porter le suffixe de marquage « -B » contre le risque infectieux (par exemple : type 3-B) et afficher le pictogramme correspondant au suffixe -B. Que couvre la subvention « Prévention Covid » accordée par l’Assurance Maladie ? La subvention « Prévention COVID » est destinée aux entreprises de 1 à 49 salariés et aux travailleurs indépendants sans salarié dépendant du régime général. Cette subvention concerne les achats ou locations de certains équipements ou installations réalisés du 14 mars au 31 juillet 2020. Elle correspond à un montant de 50 % de l’investissement hors taxes réalisé par l’entreprise ou le travailleur indépendant. L’octroi de cette subvention est conditionné à un montant minimum d’investissement de 1 000 € HT pour une entreprise avec salariés et de 500 € HT pour un travailleur indépendant SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 13


MIEUX COMPRENDRE LES MESURES ET AIDES DISPONIBLES / DOSSIER /

sans salarié. Le montant de la subvention accordée est plafonné à 5 000 € pour les deux catégories. Les mesures financées sont de deux catégories : • des mesures barrières et de distanciation telles que du matériel pour isoler le poste de travail (pose de vitre, plexiglas, cloisons…), pour permettre de guider et faire respecter les distances (poteaux, barrières, locaux additionnels…) et communiquer visuellement sur les consignes (écrans, tableaux, support d’affiches, affiches) ; • des mesures d’hygiène et de nettoyage comme les installations permanentes ou temporaires permettant le lavage des mains et du corps. Si une mesure barrière ou de distanciation est mise en place, masques, gel hydro alcoolique et visières pourront également être financés. Pour bénéficier de la subvention, il convient de remplir le formulaire de demande en ligne et de l’adresser à la caisse régionale de rattachement de l’entreprise (Carsat, Cramif ou CGSS) avec les pièces demandées. La subvention sera versée en une seule fois par la caisse régionale après réception et vérification des pièces justificatives. La demande devra être envoyée à la caisse avant le 31 décembre 2020.

AVIS D’EXPERT SUR LA SITUATION LA CRISE COVID-19 GÉNÈRE ÉNORMÉMENT DE STRESS par David Mahé, président de Stimulus, les experts en santé psychologique au travail*

Angoisse, irritabilité, le confinement et la crise liée à la pandémie peuvent affecter notre santé mentale. David Mahé, président de Stimulus, expert en santé psychologique au travail, nous explique pourquoi et comment les managers peuvent accompagner leurs équipes dans ce contexte particulier.

En quoi la crise que nous traversons est-elle particulièrement génératrice de stress ? C’était d’abord une crise sanitaire, avec une rupture brutale et subie dans nos conditions de vies professionnelles et personnelles, avec des peurs inhabituelles comme la mort et le virus qui rôdent. Cela devient une crise économique et sociale de grande ampleur. On retrouve donc à la fois des facteurs de stress habituels liés à l’activité comme les exigences du travail, le rythme et l’intensité des changements (…), mais aussi des facteurs spécifiques comme le bouleversement du lien social, l’inquiétude face à l’avenir, la peur du chômage ou de la pauvreté. Le télétravail est-il un facteur favorisant l’exposition aux risques psychosociaux ? Le télétravail, en règle générale, est plutôt un facteur de protection et de motivation pour les salariés. Mais, dans ce contexte de crise Covid-19, il nous expose à certains facteurs de risques psychosociaux importants et spécifiques. Ce télétravail n’est pas choisi, il est contraint. Il n’a pas été anticipé, il est soudain. Il n’est pas volontaire, il est obligatoire. Il n’est pas limité à certains métiers, il est massif et

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généralisé. Enfin, certaines conditions du télétravail (confinement, présence des enfants, inconfort des logements, flux ininterrompu d’interactions) ne sont pas propices à un travail de qualité. À côté de certaines belles expériences, on est confrontés à des situations délétères, des inégalités et des contraintes nouvelles. Comment les managers peuvent-ils gérer ces situations ? Nous les invitons à être particulièrement attentifs à l’état d’esprit de leurs collaborateurs, qui vivent tous une épreuve collective qui les fatigue, les stresse, provoque des réactions inhabituelles et des accidents relationnels. Le lien social et la cohésion des équipes sont mis à mal. Ensuite, prenons conscience que cette crise, ce n’est pas un sprint. C’est une course d’endurance. Nous devons inscrire la vie d’équipe dans le temps long. Enfin, assumons de piloter l’activité avec une dose forte d’incertitude sur l’avenir. Dans ce contexte, nous leur proposons de s’intéresser à trois priorités de management : le travail, le social et la reconnaissance. * Merci à Préventica pour cet avis d’expert. Pour aller plus loin : www.preventica.com



ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / PAROLE DE PATRONS /

ÉCONOMIE

Des dirigeants expliquent comment ils passent la crise Smarthome Electricien+ a interviewé des patrons de petites et moyennes entreprises d’électricité pour savoir comment ils avaient vécu la crise du coronavirus et préparé la reprise. Un point commun se dessine : ils ont tous dépassé le métier d’électricien pour devenir des installateurs intégrateurs, avec des offres définies pour leurs clients. Cette notion est défendue depuis quelque temps par la FFIE et encore plus depuis début 2020 quand la Fédération française des installateurs électriciens est devenue la Fédération française des intégrateurs électriciens. Et elle n’est pas sans conséquence, car « cela exprime la bascule de notre métier sur un nouveau business model. L’évolution technologique dans le bâtiment est très sensible, avec la numérisation, le smart building et les nouveaux usages que ces innovations induisent. C’est une évolution que l’on avait connue dans l’industrie 4.0 avec l’arrivée des données (multiplication des capteurs, transmissions et traitement de l’information) et qui arrive à présent dans le tertiaire et le logement », explique Emmanuel gravier, président de la FFIE. L’intégration n’est plus réservée au domoticien, mais concerne assurément l’électricien, qui doit avant tout intégrer diverses fonctionnalités avec différents produits et différentes marques. Il y a de la maintenance, de nouvelles façons de travailler ou d’habiter, de nouveaux usages, etc. Il doit donc être force de proposition, s’intéresser aux formations nécessaires à son évolution, à la présentation commerciale de ses offres et aux nouvelles orientations que son métier va prendre.

Michel SAPRANIDES - Pelatis, Lysen et Roger Dubois

© DR

Ses entreprises d’électricité en Île-de-France – PELATIS, LYSEN et ROGER DUBOIS – résistent. Les équipes sont déjà concentrées, les chantiers ont bien repris, des perspectives à saisir… Michel Sapranides constate que le travail engagé depuis plusieurs années est bien utile.

La proximité avec nos clients, collaborateurs et partenaires nous porte pour relever le défi qui se présente.

Le confinement a gelé l’activité de vos trois PME, comment avez-vous géré la situation ? Michel Sapranides – Le premier réflexe a été de se protéger, baisser les coûts de manière à se préserver. Donc des démarches administratives, d’abord au titre du chômage partiel : faire la demande, obtenir l’accord, jusqu’au remboursement des salaires. Ensuite, et par mesure de précaution, la demande d’un prêt garanti par l’État obtenu instantanément, bluffant  ! Puis, regarder comment faire des économies, le loyer, la flotte automobiles… Les aides du gouvernement ont été déterminantes. La question de la trésorerie s’est immédiatement posée aussi. Nous avons contacté nos clients et leur

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avons demandé de nous soutenir en réglant leurs factures. Ils ont vraiment joué le jeu, et nous avons donc pu faire de même avec nos fournisseurs, notamment nos sous-traitants. Nous avons connu une vraie amélioration des paiements par rapport à d’habitude ! Pendant ce temps, vous gardiez le contact avec vos équipes ? M. S. – J’étais au téléphone tous les jours avec mes ouvriers, mes collaborateurs, à titre personnel. Je voulais savoir comment ils allaient, leur famille, les enfants, comment ils étaient confinés, comment ils le vivaient… Pendant 10 semaines, j’ai écrit une lettre à mes collaborateurs. Toutes les semaines. Je leur disais ce que nous avions fait, comment nous avancions, ce vers quoi nous allions pour les soutenir et rester attentif. Une lettre prend 5 minutes à lire, et un coup de fil, 5 minutes aussi, mais nous avons gardé une âme. Notre culture et nos valeurs. Et puis est venue l’heure de la reprise… M. S. – Il a fallu préparer la reprise. Étudier les


/ PAROLE DE PATRONS /

textes de l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du BTP) ; le guide des bonnes pratiques est sorti le 2 avril. Pour les chantiers, il fallait s’approvisionner en équipements de protection individuelle, en masques, gel, lingettes, etc. Trouver les masques a été stressant, mais nous avons réussi, et plutôt rapidement. Comment avez-vous organisé la reprise ? M. S. – Je suis allé visiter les chantiers, rencontrer les ouvriers, ils m’ont remercié d’avoir gardé le contact et de mettre à disposition toutes les protections utiles. Il y avait une vraie chaleur humaine, très positive. J’ai vu la cohésion des équipes, des personnes volontaires. Au niveau des cadres, nous avons repris avec une journée « officielle », autour d’ateliers et d’échanges.

Les clients sont à nouveau au rendezvous ? M. S. – Ces 5, 10, 15 dernières années, nous avons fait un travail de fond important pour construire un portefeuille clients cohérent, avec notamment de grandes signatures qui sont des leaders. Grâce à une confiance réciproque, nous sommes raisonnablement sollicités, ce qui est très important dans l’épreuve que nous traversons. La difficulté sur les chantiers, c’est une réalité ? M. S. – Il y a des changements et c’est parfois plus long et plus compliqué… Mais il faut faire avec, car nous n’avons pas le choix. Avec mes collaborateurs engagés, nous cherchons toujours à construire et à aller de l’avant. •

Estrada est une société fondée en 1962 par Manuel Estrada à Paris (9e) dont l’activité a toujours été la vente et l’installation de matériels de chauffage, principalement électrique qui vient d'être rachetée par Christophe Coulot. Comment s’est passé le rachat d’Estrada ? Christophe Coulot - J’ai racheté Estrada, un magasin de chauffage avec showroom à paris, le 16 décembre 2019, et j’ai pris mes fonctions début janvier 2020. Nous essayons maintenant de nous diversifier avec le chauffage eau chaude et climatisation pour répondre à une demande et des besoins grandissants. Nous sommes présents sur le marché résidentiel avec une clientèle de particuliers, de petits et moyens artisans, des entreprises dites « tout corps d’état » et enfin, des architectes et des décorateurs d’intérieur. Il faut savoir que notre activité est saisonnière et janvier est une période de pleine activité. J’ai donc dû me mettre dans le bain très vite. Fort heureusement, j’ai été accompagné sur le suivi commercial pendant un mois par mon prédécesseur, Christophe Greenhill. Le commerce était ma priorité pour maintenir l’activité, alors je découvre tout sur la gestion d’une société. Nous commencions à travailler ensemble, sur de nouveaux projets, avec une phase de développement adaptée tout en combinant les efforts de chacun. Et le 17 mars est arrivé.

Vous avez été tout de suite dans la tempête, comme tous les dirigeants. C. C. - Tout à fait. Le 17 mars, je regarde l’allocution du président de la République et je ne comprends pas tout, mais les salariés doivent rester chez eux dès le 18 mars. Cela ne faisait que deux mois que j’étais à la tête de l’entreprise. Je me suis retrouvé tout seul à gérer la situation, la semaine précédant le 17 mars était déjà pleine de doutes sur les mesures qu’il allait falloir prendre. Mon seul objectif a été de tout mettre en place pour ne pas trop subir de casse. J’ai assuré une permanence à la boutique pendant tout le confinement, même si nous avons subi une perte du chiffre d’affaires importante qui va peser sur le bilan 2020 de la société. J’ai profité de ce temps sans activité pour me structurer et réfléchir à une organisation pour la suite. Ce temps était bienvenu pour me poser un peu. Et maintenant ? C. C. - Nous avons procédé à une reprise progressive depuis le 11 mai en fonction de l’activité, notamment par rapport à la fréquentation de notre showroom de 120 m2 dédié au chauffage. Notre clientèle est constituée de particuliers et de professionnels qui veulent voir les produits et avoir des conseils. Le 11 mai au matin, nous avions des visiteurs dans le showroom, ce qui nous a encouragés. Malgré le confinement et la période estivale, qui est traditionnellement une activité très basse pour le chauffage, les signaux envoyés par les clients désireux de faire des projets d’aménagement sont stimulants. •

© JLB Photo

Christophe COULOT - Estrada Greenhill

Je suis passé de directeur régional chez Noirot à dirigeant responsable de 6 salariés et j’ai vécu le Covid-19, le tout en trois mois ! »

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ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / PAROLE DE PATRONS /

Christian OLIVIER - MBI Technology

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Aux commandes depuis 18 mois de MBI Technology après plusieurs années à occuper des postes de DG d’unités opérationnelles de grands groupes, Christian Olivier a dû se concentrer pour passer la crise et analyser pour redresser la barre.

Je crains un effet feu de paille sur les deux ou trois prochains mois, malgré la reprise jusqu’ici timide.

Comment avez-vous vécu le confinement et comment l’avez-vous géré ? Christian Olivier – Je l’ai vécu un peu comme si le ciel nous tombait sur la tête avec, notons-le, un enchaînement des événements très rapide entre le début et la mi-mars. Je me revois encore le lundi 17 mars en attente de l’allocution du Président le soir et… en l’espace de 24 h, j’ai décidé de fermer les bureaux et de mettre mon personnel soit en télétravail, soit au chômage partiel. Certains de nos chantiers se sont poursuivis, mais nous avons été contraints de respecter 10 jours d’arrêt total pendant ces 2 mois. Une fois que nous avons eu la certitude de conditions d’hygiène stables, nous avons repris le chantier chez certains de nos clients. Vous parliez de chômage partiel, était-ce une nécessité ? C. O. – Oui, en effet, j’ai recouru au chômage partiel pour la majorité des employés, à hauteur de 25 % en moyenne, mais jusqu’à 50 % au plus fort de la crise. L’équipe bureau est restée en télétravail. Au total, c’est une dizaine de personnes concernées. Qu’en est-il de la reprise ? C. O. – Il s’agit d’une reprise timide. Certains chantiers, qui devaient absolument démarrer le 15 mars et qui ont été mis en stand-by en raison de l’urgence sanitaire, n’ont toujours pas redémarré pour des raisons encore nébuleuses : procédures supplémentaires, le client se repose des questions sur le projet… C’est une reprise timide, mais une reprise tout de même. Il est plus facile de travailler avec les clients en direct. Par exemple, dans un Data Center en construction, il a été

plus facile se mettre d’accord avec le maître d’ouvrage sur les mesures d’hygiène et de sécurité sanitaire, que pour les agenceurs et les architectes doivent gérer de multiples interactions avec le maître d’ouvrage et les différents lots, et c’est un peu plus compliqué. La nécessité financière, ou le besoin opérationnel poussent le client à optimiser les contraintes sanitaires et à reprendre et terminer au plus vite son chantier. Et maintenant ? Comment s’organisent les chantiers avec les nouvelles procédures d’hygiène ? C. O. – Les nouvelles procédures sont légèrement plus coûteuses, mais, en ce qui nous concerne, pas tant qu’il y paraît. En général, nous intervenons sur de grands plateaux pour les bureaux d’une superficie comprise entre 100 m2 et 1 000 m2 et, même s’il y a d’autres corps d’état, la répartition et la cohabitation dans ces espaces se passent bien. Comment voyez-vous l’avenir ? C. O. – Je crains un effet feu de paille sur les deux ou trois prochains mois, malgré la reprise jusqu’ici timide. De nombreux projets se sont retrouvés arrêtés et doivent vite être terminés pour éviter les pénalités car les investissements sont engagés. Mais une fois tous les travaux après-crise terminés, je crains que les investissements soient mis en veille jusqu’à ce que l’économie donne suffisamment de signaux positifs et que les entrepreneurs aient de nouveau confiance. L’incertitude est liée au fait que des pans économiques entiers sont touchés et, par effet de cascade, pourraient se retrouver dans nos affaires dans 3-6-12 mois. Après ce « feu de paille », je redoute une faible activité au second semestre et a fortiori l’année prochaine. On voit que le doute est présent, car les habitudes vont changer. Par exemple, dès le 11 mai, nous avons eu plusieurs demandes concernant l’aménagement d’espaces ouverts en espaces fermés, avec l’ajout de cloisons pour éviter la propagation du Covid-19. •

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Gaëtan GUCHET - BTB Industrie

Nous avons vécu une période inédite, à la fois professionnelle et personnelle, avec des incertitudes encore plus grandes sur notre futur.

BTB Industrie est une PME de 25 personnes spécialisée dans l’électricité industrielle et nous sommes rattachés depuis deux ans au groupe indépendant de constructions françaises GCC. Notre activité industrielle est majoritairement dans le transport avec pour clients la SNCF et la RATP. Comment avez-vous vécu la crise du COVID ? Gaëtan Guchet – Comme tous, nous avons été attentifs au discours du Président le 16 mars, et le 17 mars au matin, nous avons décidé de fermer l’entreprise

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et de renvoyer tout le monde chez soi. Tous les chantiers se sont arrêtés à midi et nous avons fermé nos portes pour une période indéterminée. C’est assez particulier comme sentiment en tant que directeur d’entreprise de dire au revoir à ses équipes sur le parking, sans trop savoir jusque quand. L’opportunité d’être adossé à un groupe m’a permis de maintenir un lien, d’avoir une actualité récente récurrente et les moyens de réagir grâce aux services RH et juridique. L’ensemble du personnel chantier a été placé en activité partielle et le personnel bureau d’études et administratif en télétravail. Nous avons dû


/ PAROLE DE PATRONS /

être très réactifs au niveau administratif concernant l’arrêt de tous nos chantiers avec les courriers de « cas de forces majeurs » pour éviter les pénalités. Nous avons développé au fil du temps des nouveaux modes de travail collaboratifs avec les utilisations nouvelles de Skype, Zoom ou encore de Microsoft Teams. Quand avez-vous pu reprendre ? G. G. – Nous avons repris le 27 avril quasiment 100 % car nous avons maintenu un lien permanent avec nos clients afin de trouver des solutions, de sélectionner des chantiers que l’on pouvait reprendre en raison de la faible co-activité des entreprises et du fait que la moitié de nos équipes travaillent de nuit (sur les réseaux métro et RER). La phase de redémarrage a nécessité quelques adaptations mais nous avons tout de suite eu les masques et les équipements de protection nécessaires. Votre entreprise était déjà numérisée ? G. G. – J’ai eu le nez fin sur ce point mais par pur hasard, je le confesse. Comme nous faisons partie du groupe GCC, j’avais eu la volonté de faire évoluer notre infrastructure de travail par un raccordement direct au niveau du groupe via un serveur autonome dédié

et un VPN distant. Nous avons équipé l’ensemble du personnel administratif et le bureau d’études avec des PC portables, ce qui nous a permis de travailler normalement depuis le domicile. Je me suis fixé pour objectif d’appeler chaque collaborateur au moins une fois par semaine pour maintenir ce lien humain et nous organisions des Teams globaux de l’entreprise par groupes de travail. Chacun pouvait parler, exprimer ses doutes et peurs, bref, échanger. Au sein du groupe, nous avons créé une pause-café virtuelle pour permettre au personnel de se connecter et d’échanger, de partager. Et maintenant ? G. G. – Aujourd’hui les relations physiques et commerciales restent difficiles car beaucoup de nos clients sont restés en télétravail, tandis que le contact reste nécessaire dans notre approche métier. Les rendez-vous Teams ou téléphoniques ont, quoiqu’il arrive, une limite. Nos réunions de chantiers sont maintenues via Teams, pas de retour en physique pour le moment. Je pense que nous allons rester sur cette organisation jusqu’à septembre en espérant un retour à la normale.•

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ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / APPLICATION /

DOMOTIQUE

Florian Pierrefeu se lance en 2008 comme électricien domotique, en entreprise individuelle. Depuis 2018, son épouse a intégré la société. « Dès le début, je proposais des solutions Tebis de chez Hager. Puis, en 2017, j’ai choisi d’ouvrir mon champ d’action avec Energeasy Connect, de Rexel. Ensuite, je suis devenu Rexel 3i “Installateur-Intégrateur-Inexel”, afin de disposer d’un accompagnement sur les projets domotiques simples et fonctionnels. Maintenant, je suis également KNX Partner », explique Florian Pierrefeu. KNX – Une histoire d’amour « Le KNX que nous connaissons maintenant est l’ancien système de programmation Tebis avec lequel je me suis lancé. J’ai appris à connaître et à installer du KNX très tôt. Il était normal que je

passe à ce système qui est beaucoup plus performant et adéquat pour mes clients aujourd’hui », ajoute Florian Pierrefeu. La demande du client sur ce projet de Pouillyle-Monial consistait à introduire des éléments

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Rénovation électrique totale en domotique KNX via 3i

domotiques à une vieille bâtisse de 160 m2 à l'occasion de la rénovation. Mais uniquement pour la gestion des volets roulants. Florian Pierrefeu connaît bien le propriétaire pour avoir l’habitude de travailler avec lui. Il est vendeur de volets roulants (essentiellement Somfy) et Florian s’occupe de l’électricité et de la domotique pour toutes les installations de ses équipements. La solution proposée « Compte tenu de la taille de la demeure et du projet, j’ai tout de suite proposé à mon client d’intégrer la gestion d’autres éléments, comme l’éclairage et le chauffage, à sa solution domotique.


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/ APPLICATION /

Nous avons donc convenu d’installer le logiciel de pilotage 3i de chez Rexel, un logiciel ETS plutôt graphique et en plan 2D. Ce choix lui permet d’avoir une organisation visuelle de sa maison et des types de contrôles possibles pour se projeter plus facilement », précise Florian Pierrefeu. Le logiciel ETS est ensuite utilisé pour charger le programme créé sur les modules KNX via la box Energeasy Connect et ainsi, permettre la gestion des éléments. Pour ce projet, les éléments KNX ont permis d’intégrer les points de commande Kallysta Hager avec le rétro-éclairage des boutons qui fait office de veilleuse. Toujours pratique pour les couloirs, surtout avec des enfants. L’extinction totale des

éclairages et la fermeture des volets peuvent se faire à distance. Il s’agit là d’un projet complet, avec des éléments qui vont s’intégrer progressivement. L’avantage avec la box Energeasy Connect réside dans la possibilité d’ajouter des modules et des produits compatibles KNX au fil du temps. Le pilotage domotique regroupe, entre autres, la gestion des volets roulants par éphéméride, la gestion des éclairages. Pour la suite : récupération des données de la piscine, gestion de la pompe à chaleur avec un micro module pour régler le confort, ouverture à distance du portail coulissant ou encore du portail de garage Faac grâce à un module Yokis. •

PIERREFEU ÉLECTRICITÉ 66, impasse de la Rivière 69240 Thizy-les-Bourgs 06 60 72 11 85 contact@pierrefeu-electricite.fr

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ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / LE COIN DES ÉTUDES /

LES FRANÇAIS & LES ARTISANS DU BÂTIMENT

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/ LE COIN DES ÉTUDES /

USAGE GLOBAL DU TÉLÉPHONE AU VOLANT LA QUESTION : « AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS, VOUS EST-IL ARRIVÉ EN CONDUISANT D’UTILISER, QUEL QU’EN SOIT L’USAGE, UN TÉLÉPHONE ? » (PANEL DE 2 525 PERSONNES ÂGÉES DE 18 À 65 ANS.)

• Le nombre de conducteurs qui utilisent leur téléphone en conduisant continue d’augmenter année après année et approche les 50 % en 2019. + 10 points depuis 2016. • L’usage du téléphone au volant reste plus fréquent qu’occasionnel. • 60 % des moins de 45 ans utilisent leur téléphone au volant, et 47 % fréquemment. • 60 % de ceux qui font plus de 15 000 km/an l’utilisent, et 52 % fréquemment. • Les 18-24 ans utilisent un peu moins leur téléphone que les 25-45 ans, peut-être parce qu’ils sont moins à l’aise pour conduire et qu’ils ont un permis plus fragile. • Le téléphone est de plus en plus utilisé en mains-libres, mais les kits mains-libres intégrés, qui sont les plus compatibles avec une conduite sécuritaire, ne sont utilisés que par 65 % des conducteurs qui téléphonent occasionnellement, et 46 % de ceux qui téléphonent fréquemment.

PART DES CONDUCTEURS QUI UTILISENT LEUR TÉLÉPHONE EN CONDUISANT

USAGE CONVERSATIONNEL DU TÉLÉPHONE EN CONDUITE

CONVERSATIONS LONGUES D’UNE DURÉE > 30 MINUTES

CONVERSATIONS EN GROUPE OU EN VISIOCONFÉRENCE

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GARDER LE CONTACT AVEC SA CLIENTÈLE / DOSSIER /

MARKETING

Créer une offre compréhensible pour communiquer Les besoins des clients évoluent souvent plus vite que les entreprises d’électricité, qui font face à une mutation des marchés toujours plus rapide. Le pilotage de l’activité demande une adaptation aux nouvelles méthodes de travail… Tout cela ouvre des opportunités de marchés (éclairage, IRVE, autoconsommation, photovoltaïque, pilotage des équipements, maintien à domicile…) aux électriciens qui sont prêts à remettre en cause leurs méthodes !

P

our saisir ces nouvelles opportunités, la technique ne suffit plus et les électriciens ont besoin de stratégie commerciale s’ils veulent valoriser leur marque, leur savoir-faire et gérer les données des clients. Le produit ne se suffit plus à lui-même. Les clients attendent des conseils pour répondre à leurs besoins… parfois non exprimés. C’est donc toute une relation que l’installateur intégrateur doit tisser avec ses clients pour leur proposer une solution satisfaisante. Bien avant d’aller les rencontrer, l’installateur doit réfléchir à son offre et à son marketing. Ce mot peut faire peur, car la grande majorité de ces professionnels n’a pas reçu la moindre formation sur comment aborder un client, comment construire une offre qui lui corresponde… Pourtant, la diversité des situations et des besoins des entreprises de génie électrique et énergétique, le marché hyperconcurrentiel, les offres de plus en plus complexes demandent aux chefs d’entreprise de bien réfléchir et identifier leurs marchés, leurs cibles et les problématiques auxquelles ils sont confrontés. Réfléchir à votre développement et votre offre de services Pour aider les installateurs à se poser les bonnes questions sur le développement de leur entreprise, la FFIE a réalisé un guide méthodologique avec plusieurs clés d’entrée pour que chaque installateur se

positionne et crée son identité. Disponible en téléchargement sur le site de la FFIE, ce PDF interactif vous permet d’aller d’une fiche à l’autre selon vos besoins : segmenter et cibler son marché, lancer une nouvelle offre, présenter son offre, créer de la valeur, développer ses argumentaires… Lorsque le confinement est arrivé, beaucoup de fabricants ont réduit la voilure. Certains ont fermé les centres de production et le service commercial. Chez Hager, la logique a été tout autre, avec l’idée de ne pas laisser tomber la communauté des installateurs et intégrateurs. « Hager a mené une enquête qui a révélé trois problématiques : la disponibilité produit, la sécurité des personnes (EPI) et le fait que pour la première fois de leur vie, les électriciens ont peur de ne plus avoir de clients. D’habitude, les clients viennent d’euxmêmes, maintenant, ils ont conscience que le commercial est nécessaire », précise Fabrice Canton, responsable Customer Marketing chez Hager France. « Dans cette situation de crise, nous nous sommes demandé, chez Hager, que souhaitent nos clients ? Et il s’est avéré qu’ils avaient besoin de parler entre eux et avec nous, et de maintenir le contact. Nous avons donc masterisé nos réseaux sociaux Facebook et LinkedIn pour répondre à ce besoin, décrit Sébastien Hivert, responsable pôle Communication résidentielle chez Hager. Nos réseaux sont de véritables plateformes d’échanges entre les professionnels qui nous permettent de répondre à leurs besoins, à leurs interrogations et d’améliorer nos produits et services pour eux. » Les installateurs doivent accepter l’idée que définir une stratégie marketing et commerciale est souhaitable s’ils ne veulent pas être ballottés à chaque crise. Combien d’installateurs ne disposent pas de sites internet et attendent que le téléphone sonne pour avoir de nouveaux clients ! « On ne peut pas leur amener des leads sur un plateau, mais nous pouvons les aider, les accompagner et les former afin d’optimiser leurs démarches commerciales », ajoute Fabrice Canton. « Nous avons lancé une campagne Restons connectés afin de faire grandir notre communauté Facebook “Fiers d’être électriciens”, pour les informer de nos actions, de notre nouvelle documentation et pour rester en contact avec eux. Les échanges sont très libérés et chacun vient ▼

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Téléchargez le livre blanc sur le RGPD de l’Anitec.


/ DOSSIER / chercher de l’info ou aider un confrère. Dans ces moments-là, il n’est pas question de parler produit. Nous devions les accompagner. Nous avons donc imaginé cette reprise avec eux, en prenant en compte, dans le détail, leurs attentes et leurs besoins, explique Stéphane Droxler, directeur marketing Home & Distribution chez Schneider Electric. C’est comme ça que nous avons tissé le partenariat avec Stockpro pour permettre aux électriciens de revendre le matériel en surplus à la suite d’un chantier. Un véritable besoin, en ses périodes de difficulté de trésorerie. »

LES QUESTIONS À SE POSER AVANT DE RETOURNER CHEZ UN CLIENT •

Qui sont mes clients ?

Est-ce que je peux décrire précisément mon client idéal ?

Quels sont mes marchés ?

Est-ce que mon offre est présentée en fonction de mes activités, marchés et cibles ?

Est-ce que je prévois de développer de nouveaux marchés ?

Est-ce que je veux vendre à de nouvelles cibles clients ?

Suis-je spécialiste ou généraliste ?

Quels sont les services que je propose ?

Comment faites-vous pour avoir de nouveaux contacts ?

Est-ce que j’ai un argumentaire de vente ?

Est-ce que j’ai prévu des réponses aux objections ?

données personnelles le plus en amont possible de la conception des installations jusqu’à la maintenance ; • assurer la maîtrise des données, tout en prenant en compte les réalités du secteur. Les fabricants ont bien compris que la pause forcée coronavirus était un moment privilégié pour maintenir le lien avec leur communauté. « Le kit de communication que nous avons mis à disposition de nos clients afin de leur donner des idées pour échanger plus facilement avec leurs propres clients a été fortement plébiscité de leur part », explique Jean-Christophe Freund, de Hager. « Depuis trois ans, nous avons démarré les activités sur les réseaux sociaux, Facebook et LinkedIn, principalement. Facebook, car les clients de nos clients y sont présents, avec une approche plutôt technique, et LinkedIn pour les relations B2B, avec une approche plutôt solution », détaille Jérôme Lunati, Social media manager chez Hager France. Être connecté est devenu normal pour les clients aussi bien B2B que B2C. « Nous comptons actuellement 3500 personnes sur notre groupe Hager pour les pros. Ce groupe accompagne les installateurs pour qu’ils puissent sortir de cette crise de la meilleure façon. Avant la crise, nous avions environ 50 publications par mois et chacune recevait en moyenne 30 réactions et 10 commentaires. Pour le mois de mars, nous étions à 110 publications, 2 200 commentaires et presque 4 000 réactions. » Chez Schneider Electric, la démarche était très proche. « Nos commerciaux étaient toujours disponibles en ligne. Pour les aider dans cette nouvelle approche client, nous avons construit des modèles de courriels pour les contacts suite aux approches téléphoniques comme des envois d’outils digitaux pour le chiffrage, pour la documentation de tel ou tel produit… tout en respectant le RGPD. » Jean-Christophe Freund, de Hager, résume bien la situation : « Le métier de l’électricien de demain est orienté sur les solutions connectées et sur la satisfaction client, en acceptant d’être noté après chaque intervention par exemple. Adapter ses procédés à l’évolution du marché et des habitudes d’achat. » •

Communiquer avec ses clients Une fois que le dirigeant a bien positionné son entreprise en fonction de ses objectifs et des compétences disponibles en interne, il devient nécessaire de communiquer vers les clients et prospects. « Il ne faut pas avoir peur d’envoyer régulièrement des courriels et de relancer téléphoniquement vos clients ou prospecter des entreprises que vous souhaiteriez avoir comme clients. Je vois trop souvent des installateurs ne pas oser “déranger”. Mais si vous ne faites pas savoir ce que vous proposez, il devient difficile de vendre. Ce n’est pas en attendant que le téléphone sonne que les clients arrivent », explique Kevin Bon, de Vertical Inbound, agence marketing B2B des entreprises du bâtiment. « La gestion des données est un point crucial pour ne pas être dans l’illégalité, surtout si l’installateur s’adresse à des particuliers », ajoute-t-il. C’est cette nécessité qui a conduit l’Anitec et CNPP à rédiger un guide de bonnes pratiques RGPD pour identifier les principes devant encadrer la collecte et le traitement de données personnelles du secteur des intégrateurs installateurs mainteneurs de technologies connectées, sécurisées et pilotées. L’objectif de ce guide référentiel est d’accompagner les prestations des intégrateurs, installateurs et mainteneurs pour : • identifier les produits des fabricants disposant d’une sécurité native ou en intégrant la protection des

Téléchargez le Guide méthodologique de la FFIE.

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ACTU

N°80 ÉTÉ 2020

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DES AIDES SIGNIFICATIVES POUR LES ENTREPRISES

UN PLAN POUR NE PAS RELÂCHER L’EFFORT DE FORMATION DES JEUNES A l’approche de la rentrée scolaire 2020 – 2021, on redoute à juste titre un engagement beaucoup moins important des entreprises dans le recrutement d’apprentis. La mise en place mi-juin d’un important plan de relance de l’apprentissage est de nature à inciter les entreprises à investir plus fortement dans la formation. Deux leviers importants doivent peser dans la décision, les aides importantes permettant de supporter le coût du recrutement et l’assouplissement des contraintes du dispositif offrant une plus grande latitude d’adaptation tout au long du contrat.

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ACTU

CONTACT : CFA Delépine (CAP, BP, BAC PRO, BTS en électricité) 01 43 71 66 96 www.cfadelepine.fr (Formulaire de contact pour vos projets de recherche d’apprentis )

L

a crise sanitaire intervient à un moment ou l’apprentissage remontait significativement la pente. Avec 491 000 apprentis en France en 2019, soit une hausse de + 16 % par rapport à 2018, la formation en alternance retrouvait dans son ensemble des signes de vitalité encourageants. Il a aura suffit de deux mois pour casser cette dynamique. Comment s’engager dans le recrutement de jeunes alors que la priorité est à restaurer les équilibres qui vont permettre la continuité de l’entreprise, voire assurer sa survie ?

Ne pas reproduire la situation post 2008 Si le cœur de la crise sanitaire a duré quelques semaines, ses conséquences potentielles pourraient s’étendre sur le cycle beaucoup plus long de l’année scolaire, soit un retour à la normale au plus tôt fin 2021. Aujourd’hui l’ombre du scénario des années qui ont suivi 2008 plane dangereusement. A cette période la formation des jeunes électriciens a subi une inflexion forte à la baisse et beaucoup de jeunes qui auraient pu suivre le chemin de nos métiers s’en sont détournés. Lorsque la situation économique a commencé à s’améliorer fin 2015, la pénurie de compétences qualifiées est devenue un problème majeur pour les entreprises de la profession. La CSEEE qui met à la disposition de ses adhérents une plateforme de recrutement et une CVthèque a observé durant les deux dernières années le nombre de candidatures disponibles se tarir. Même constat avec les sociétés d’intérim spécialisées qui échangent avec la CSEEE au sein du Club partenaires

Signal d’alarme au CFA Delépine Durant le confinement, le CFA Delépine, spécialisé dans l’électricité à Paris, a mis en place des moyens, notamment numériques, pour continuer à promouvoir la qualité de ses formations auprès des jeunes. Cet effort a permis de maintenir un effectif de candidats permettant d’envisager une rentrée scolaire conforme à la normale. Logiquement, c’est du côté des entreprises que les intentions de recrutement sont très incertaines. Malgré la relation forte du CFA avec les entreprises d’accueil, l’absence de visibilité sur les prochains mois constitue, de manière compréhensible, un frein majeur pour s’engager. L’arrivée mijuin d’un plan de relance de l’apprentissage était attendu. Il comprend des mesures d’une

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portée significative et qui sont de nature à sécuriser les recrutements de 2020 pour les entreprises. En voici les principales.

Un plan de relance de nature à convaincre les entreprises La mesure phare est l’aide exceptionnelle accordée sans conditions aux employeurs d’apprentis dès le 1er juillet 2020 - 5 000 euros pour les apprentis mineurs - 8 000 euros pour les majeurs, (quel que soit le niveau de diplôme). Elle permet d'amortir une large partie du coût d’un apprenti qui dans le BTP (convention collective) s’élève à 7 400 € entre 16 et 17 ans, à 9 237 € entre 18 et 20 ans pour une première année de diplôme, Cette aide se substitue à l'aide unique à l'apprentissage (pour l'année 2020/2021) dont les entreprises pourront continuer à bénéficier durant la suite du contrat.. La période qu’un jeune peut passer en CFA avant de conclure un contrat d’apprentissage est prolongée de 3 à 6 mois. L’aide sera accordée pour les contrats signés à compter du 1er juillet 2020 et jusqu’au 28 février 2021. D’autres mesures d’assouplissement vont faciliter les démarches des entreprises. • Le contrat d’apprentissage n’est plus à établir en trois exemplaires originaux mais en un seul ; • Il sera possible d’allonger ou de réduire la durée du contrat d’apprentissage de 6 mois à 3 ans maximum ; • En cas de rupture anticipée du contrat chez un précédent employeur : la nouvelle entreprise embauchant l’apprenti peut déroger à la durée minimale des 6 mois et n’a pas à signer une nouvelle convention ; • La suppression du congé de 5 jours de préparation aux examens. De nombreuses autres mesures composent ce plan de relance en direction des entreprises ou des apprentis qui vont notamment pouvoir acquérir des matériels numériques dans le cadre de l’aide au premier équipement. Le plan de relance donne une chance à la profession des électriciens de poursuivre son indispensable effort de formation en sécurisant les engagements des entreprises affectées par la crise sanitaire. Contactez vos centres de formation et pour les entreprises de Paris Ile-de-France le CFA Delépine. •


ACTU

L’INFORMATION POUR GÉRER LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE SANITAIRE L’interruption des réunions d’information a été de courte durée à la CSEEE. Dès le mois d’avril des ateliers ont été organisés en visio-conférence avec l’OPPBTP pour aider les entreprises adhérentes à clarifier l’application des mesures de protection, mettre à jour les documents uniques et les plans de continuité d’activité.

Le calendrier des réunions se poursuit : Le 19 juin échange avec BTP Banque sur la question du financement des entreprises et les dispositions exceptionnelles prises concernant les prêts : avances sur cessions de créances professionnelles, report d’échéance, PGE, garanties, précautions à prendre. Le 25 juin pour présenter les mesures d’accompagnement prises par EDF pour aider les entreprises et leurs clients dans le cadre de la crise sanitaire.

Le 1er juillet, le club B de la CSEEE invite un économiste pour un éclairage sur la situation économique globale à venir et ses répercussions sur nos métiers. Le 3 juillet – La responsable des affaires sociales de la CSEEE intervient sur la gestion des congés en entreprise avec un rappel du cadre conventionnel et le commentaire des dispositions en lien avec la crise sanitaire.

PLUS D’INFORMATIONS SUR LA CSEEE WWW.CSEEE.FR/CONTACT

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Le 26 juin avec la SMABTP pour faire le point sur les mesures exceptionnelles prises concernant les assurances pendant la période COVID et répondre aux questions des entreprise sur les

notions d’obligations de moyens et de résultats en matière de prévention

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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES / FORMATION /

ENSEIGNEMENT

La formation professionnelle se modernise Depuis le 11 mai, les organismes de formation peuvent à nouveau accueillir des stagiaires, dans des conditions de prévention sanitaires adaptées. Mais estce souhaité ? Après le confinement et les visioconférences « forcées », chacun de nous s’est habitué à se connecter pour suivre des cours, certifiants ou non. Acceptera-t-on de faire 4 heures de transport pour aller suivre une formation ? À l’heure où les entreprises veulent rattraper le temps perdu en étant plus présentes sur le terrain, la formation sera probablement un mix entre présentiel et à distance, avec des devoirs, des vidéos, des animations … Des fabricants et des organismes expliquent ce que le Covid a changé dans leur méthode.

A

lors que l’e-learning peinait encore à percer il y a quelques mois, avec la diffusion du virus, toutes les organisations s’y mettent. Si on peut trouver des aspects positifs à la crise sanitaire, c’est d’avoir fait évoluer à marche forcée les comportements face au virtuel, qui s’est imposé comme la seule solution de substitution à la présence physique. « La visioconférence, les tutoriels et les formations en ligne se sont retrouvés banalisés dans la composition des journées de travail. La courbe générale d’évolution des compétences s’est sans doute orientée très positivement, pendant cette période. En parvenant à maintenir cette dynamique, notre secteur arriverait à faire le bond en avant d’appropriation de multiples technologies innovantes qui sont à sa portée depuis des années », explique Xavier Hornung, délégué général de la CSEEE. Un nouveau regard sur la formation à distance La formation à distance a longtemps souffert d’une image négative en France. Les responsables de formations et les organismes de formations préféraient le présentiel, plus rémunérateur. De leur côté, les apprenants n’étaient pas très motivés pour suivre à distance des modules présentation PowerPoint de 45 minutes, seuls devant leur écran. Mais avec la

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crise, tout le monde a dû télétravailler et suivre des visioconférences sur Zoom. Les enfants ont écouté leurs professeurs pour poursuivre leurs études. C’en est fini de la formation à distance synonyme de formation en solo en e-learning. Avec des outils comme Zoom ou Bluejeans combinés à des plateformes LMS et des contenus de qualité, on peut vivre des expériences apprenantes d’une qualité proche, voire meilleure que la formation présentielle. Les entreprises ne reviendront pas au stage de sitôt. Et cela pour trois raisons : budgétaire, logistiques et sanitaires. « La crise du Covid-19 a été pour nous le déclencheur pour initier le virage que nous aurions dû prendre depuis longtemps. Nous étions en réflexion, et nous avons déployé à vitesse grand V. Très vite, nous avons pu proposer des modules sur différents sujets techniques comme les bornes de recharges de véhicules électriques ou la domotique, et des sujets d’entrepreneurs sur la gestion des affaires et les ressources humaines », explique Hervé jacques, directeur du développement formations chez Formapelec. Nous avons mis en place des formations très rapidement et dès le confinement pour, dans un premier temps, occuper les électriciens, mais surtout pour les éduquer. Nous avons fait beaucoup de webinaires autour de la NFC 15-00, et de l’habitat connecté. Chacun était accompagné de plan numérique comme le Guide de


/ FORMATION /

la NFC 15-00, avec des infographies animées », détaille Stéphane Droxler, directeur marketing Home & Distribution chez Schneider Electric. Certains en ont même profité pour former les installateurs sur le plan commercial, en les aidant à construire une offre et à garder le lien avec leurs clients. « Nos commerciaux et notre CCC étaient toujours disponibles en ligne. Pour les aider dans cette nouvelle approche client, nous avons construit des modèles de courriels à adresser aux contacts à la suite des approches téléphoniques, comme des renvois d’outils digitaux pour le chiffrage, de la documentation pour tel ou tel produit… tout en respectant le RGPD », précise Stéphane Droxler. Vers un mix des solutions On appelle cela le « Blended training » : une formule pédagogique qui combine formation en ligne et formation en présentiel. Par exemple, chez Delta Dore, les formations en ligne ont rassemblé 650 participants et enregistré un taux de satisfaction de 97 %. Cette formule devrait être pérennisée et comprendre un webinaire de 45 minutes (offert), des classes virtuelles de 2 h et un cycle de formations en présentiel. « La première phase du plan de soutien aux professionnels du bâtiment a rencontré une forte adhésion. Cette opération, menée à bien dans un temps record par les équipes Delta Dore, a su d’abord répondre aux besoins urgents de nos clients, mais nous a également permis de nous rapprocher d’eux, en tant qu’acteurs d’une même industrie. Si la seconde phase de ce projet va continuer d’évoluer jusqu’à la fin de l’année, nous savons déjà que nous en sortirons grandis et plus solidaires que jamais », souligne Pascal Portelli, président du directoire de Delta Dore. Tous les secteurs sont concernés par cette mutation, y compris ceux qui nécessitent de manipuler. Dans le chauffage, la structure de formation de Viessmann, l’Académie, est constituée de 5 formateurs, spécialistes et experts du métier, à temps plein, qui forment près de 5000 professionnels du chauffage par an. « En France, 9 structures Viessmann peuvent accueillir nos partenaires pour ces formations. Nos formations portent sur les caractéristiques techniques, sur le produit en luimême, mais également sur l’environnement, son installation, la réglementation, la maintenance et le dépannage.

MARMELADE L’organisme de formation 100 % digitale et mobile met à disposition des collaborateurs une appli permettant de créer des quiz, des tests ou des modules de formation certifiants. Ce service est conçu pour favoriser l’apprentissage et l’ancrage de connaissances, notamment liées aux règles de prévention, chez les collaborateurs. La startup a développé un contenu interactif dédié à l’épidémie de Covid-19, qui permet notamment de se former aux gestes barrières. https://marmelade-app.fr/

Nous avons étendu nos formations à des domaines périphériques comme l’aspect commercial : argumentation, fiche produit, scripts… », illustre Yves Carl, directeur technique et marketing Viessmann France. Nous avons trois axes de travail : de la formation sous forme de webinaires pour la partie théorique, de la formation vidéo sous forme de tutoriel et de la formation en présentiel. Nous scindons toutes les formations existantes selon ces trois parties pour être réactifs et pouvoir continuer nos formations en toutes circonstances. »

L’entreprise ne peut en aucun cas contraindre un salarié à mobiliser ses droits CPF pour partir en formation.

Des formats adaptés Les professionnels ne peuvent plus prendre du temps sur la journée pour se former. C’est pourquoi toutes les organisations réfléchissent à des contenus qui peuvent être consommés comme des séries TV. « Un webinaire productif doit être limité à 1 h, avec des séquences questions/réponses, et être fait avec un formateur qui explique et un formateur qui répond au chat et gère l’intendance, souligne Yves Carl, de Viessmann. Le webinaire permet d’avoir du contenu de formation disponible même après la fin de la session. Les MOOC sont des séquences vidéo plus courtes, de 10 à 15 min, et les participants peuvent les visionner quand ils en ont besoin et le temps. » Lorsqu’un cours physique est reproduit simplement en numérique, une part du travail et de la responsabilité est déportée sur les apprenants, dont 48 % se sentent en difficulté pour réussir à s’organiser correctement et assurer leur télétravail de façon efficace en ce moment (source QAPA). « Nous n’avons pas encore trouvé une plateforme qui rassemble toutes les fonctionnalités. Pour l’instant, nous avons plusieurs outils (visio, stockage, projet…) », Hervé jacques, Formapelec. « Nous avons des outils supplémentaires qui nous permettent de créer des séquences de formation organisées. C’est-à-dire que nous partageons des documents, des films, nous mettons à disposition un espace numérique de travail, nous animons avec des sondages et des échanges questions/réponses de vive voix et nous avons un tableau blanc numérique. Nous les faisons également chercher sur Internet. » « L’apprenant, comme le formateur, doit accepter ce nouveau format. Les contenus sont nécessairement adaptés, car la formation en ligne nécessite plus d’interactions avec les apprenants. Les exercices, travaux dirigés et études de cas permettent de mieux soutenir l’attention et de s’assurer de la progression des acquis. Par ailleurs, la formation à distance permet de travailler sur des contenus beaucoup plus courts », insiste Xavier Hornung, délégué général de la CSEEE. « C’est pour cela que nous avons mis en place des webinaires et des modules e-learning de qualité sur des thématiques propres aux besoins et aux nécessités de nos clients. Pendant ce confinement, nous avons eu à cœur d’aider nos clients à se préparer au déconfinement et d’entrevoir le futur de leur activité d’une autre manière, en s’adaptant aux nouveautés technologiques et digitales », confirme Sébastien Hivert, responsable pôle communication résidentielle chez Hager. Le numérique permet surtout de réagir très vite à

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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES / FORMATION /

des situations. Une visioconférence n’est pas une formation certifiante et peut donc s’adapter à l’actualité pour informer. Ce que confirme Fabrice Canton, responsable customer service chez Hager : « Les électriciens ont des besoins en termes de sécurité des personnes, de gestion des réseaux sociaux, de stratégie d’entreprise, et des besoins en termes de nouveaux contacts. » C’est toute la profession qui est à former, car l’enseignement était jusque-là technique et non marketing/commercial. Pour capter un auditoire seul derrière son ordinateur et sujet aux perturbations externes, les sessions de formation ou de sensibilisation digitales doivent être inventives. La période de confinement a été une parenthèse de test et chacun était bienveillant sur le contenu et sur la manière de le dispenser. À l’avenir, les organismes et organisations devront être plus pro-

fessionnels. « Pour nos webinaires, nous avons fait le choix de faire appel à un électricien partenaire qui parlait à ses confrères de son métier au quotidien. Il a expliqué son expérience avec les produits et leur utilisation. Ce n’est pas à Schneider Electric de dire si les produits sont bons », ajoute Stéphane Droxler. Mieux préparer les formateurs Cette profusion de formations, sensibilisations et webinaires a amené de nombreux formateurs à dispenser leur savoir sans y être vraiment préparés. Un constat s’impose : les formateurs doivent être mieux formés aux outils technologiques et à la pédagogie à distance. Ce n’est déjà pas évident de transmettre son savoir en présentiel, cela devient beaucoup plus difficile de s’adapter quand le formateur ne voit pas les mimiques et réactions de l’auditoire. Seule la formation réellement utile, réellement opérationnelle, réellement de qualité s’imposera. Il y a un travail de fond à réaliser par chaque organisme de formation pour se réinterroger sur ses contenus et sa pédagogie. Il est important de faire la distinction entre formation à distance et formation digitale. Rien n’empêche un formateur d’envoyer du matériel pour manipuler à distance. Les exercices peuvent se faire sur papier en travaillant à distance, un peu à l’image de l’enseignement du Cned. Christophe Lavergne, dirigeant de Smart Building Experts, est certificateur KNX et prépare les intégrateurs à la certification. « J’avais déjà quelques sessions 100 % online pour former au protocole KNX. Avec la crise, j’ai créé de nouveaux modules, notamment pour la certification. Le maximum se fait à distance, mais il reste une journée en présentiel. Quand on se voit, même avec un masque, les questions viennent plus spontanément. Rien ne remplace d’avoir les produits sous la main et de voir comment ils réagissent. » Avec la reprise des chan-

FORMATIONS À DISTANCE POUR LES ÉLECTRICIENS FORMAPELEC Engager votre entreprise dans les marchés Smart Home, Smart Building et bâtiment connecté​​(4 x 0.5 j - 540 € HT par personne). Comprendre l’impact du nouveau décret du bâtiment N° 2019-771 du 23 juillet 2019 relatif aux obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire (2 x 0.5 j - 330 € HT par personne). • Information du personnel de management et d’expertise des TST BT pour les ouvrages (2 x 0.5 j - 350 € HT par personne). • Réaliser des infrastructures de recharge de véhicules électriques (IRVE) Module P1 (2 x 0.5 j - 310 € HT par personne). • Gestion des affaires - Préparation et suivi des affaires (6 x 0,5 j - 900 € HT par personne).

OPPBTP • Formation du référent Covid-19 - Ses missions et les outils pour l’aider. • Formations professionnelles continues - Management et culture prévention, organisation de chantier et intervention en sécurité, acteurs clés en prévention : de nombreuses formations réparties dans ces trois catégories sont proposées par l’OPPBTP. CONSUEL • Mise en sécurité des logements Loi ALUR​. • Principales non-conformités dans les logements neufs.

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ANITEC • MOOC Les réseaux locaux​. • MOOC Supervision de réseaux et services​. • MOOC Systèmes embarqués et objets connectés - Démarche de conception. • MOOC Contrat de maintenance 2019. ​​ N’oubliez pas de vérifier vos obligations et donc de suivre les formations obligatoires et continues des principaux organismes (Constructys, Aforp, Formapelec...).


/ FORMATION /

tiers, en effet, beaucoup d’installateurs préf èrent suivre, quand ils le peuvent, leurs sessions à distance et ne venir qu’une journée en présentiel. « J’ai effectivement des demandes pour un mix online et présentiel. Je prévois de travailler sur cette solution cet été. » « Nous avons formé tous nos formateurs dans un cursus « animateurs classe virtuelle ». Nous les avons même certifiés animateurs classe virtuelle dans un centre de formation. Nous avons formé plus de 150 personnes en quelques semaines », précise Hervé jacques, Formapelec. Comme le magasin doit se réinventer et apporter une expérience différente pour exister par rapport à l’achat Internet, la formation en présentiel devra être distinctive pour revaloriser le présentiel face au distanciel. Financement des formations L’article L. 5122-2 du Code du travail permet aux salariés placés en activité partielle de bénéficier, pendant les heures où ils ne sont pas en activité, de l’ensemble des actions de formation mentionnées aux articles L. 6313-1 et L. 6314-1, réalisées notamment dans le cadre du plan de développement des compétences (formations hors temps de travail). Les actions de formation suivies pendant les périodes d’activité partielle doivent concourir au développement des compétences. Les actions de formation suivie par les salariés en activité partielle peuvent être financées par l’État à hauteur de 100 % des coûts pédagogiques (sans plafond horaire), dans le cadre d’une convention conclue avec l’entreprise. Ce financement intervient au titre de l’aide à la formation du Fonds national de l’Emploi « FNEFormation ». Lorsque le projet fait porter des coûts pédagogiques inférieurs à 1500 € TTC (ou net de TVA si l’organisme de formation est exonéré de TVA) par salarié, la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) valide automatiquement la demande. Au-delà de ce montant, le dossier doit faire l’objet d’une instruction plus détaillée, notamment sur la justification du coût horaire. Les dossiers de demande de subvention FNE-Formation sont instruits par les Direccte. Toutes les actions relevant du champ de la formation au sens de l’article L.6313-1 du Code du travail sont visées, à l’exception des formations par apprentissage et des formations obligatoires. En contrepartie des aides de l’État, l’employeur doit s’engager à maintenir dans l’emploi le salarié formé pendant toute la période de la convention. Le CSE doit en principe être consulté sur les projets de convention au titre du FNE-Formation. Enfin, le contrat de travail étant suspendu pendant la période d’activité partielle, l’employeur doit recueillir l’accord écrit du salarié pour le suivi de la formation. •

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PUBLI-RÉDACTIONNEL

CONTRÔLE D’ACCÈS

JEEDOM PILOTE LES SERRURES CONNECTÉES SIMONS VOSS

S

imons Voss a rencontré Jeedom afin de créer des plug-in d’intégration leur serrure connectée modèle SmartIntego dans l’écosystème de la célèbre box domotique. Le souhait de Simons Voss était de trouver une plateforme qui leur permettrait d’intégrer leur solution de façon locale, avec la possibilité de faire des ajouts de badges (par exemple) à distance et surtout, à un prix attractif. Une fois l’étude de faisabilité bouclée, Jeedom a développé deux plug-in pour intégrer à la fois les systèmes des serrures Simons Voss, barillets, poignées, poignées en X, et de gérer les accès. Cette gestion de l’accès se fait par le lecteur de badge, intégré soit dans la poignée, soit dans la serrure. Jeedom, étant multiprotocole, il lui était possible d’ utiliser KNX ou Z-Wave pour gérer les ouvertures et le contrôle d’accès. Mais Simons Voss apporte une autre dimension, avec des autorisations d’accès qui ne nécessitent pas de connexion Internet. Pouvez-vous nous en dire plus sur le produit de ce partenariat ? Alexandre Orilla - Il faut savoir que le cylindre des serrures Simon Voss n’a pas de moteur. La poignée ou le barillet est libéré lors du passage du badge, de la carte. De ce fait, les piles ont une longévité importante, près de 100 000 mouvements. Le barillet est autonome, il y a juste une pile bouton à l’intérieur, pas besoin de gâche électrique avec une alimentation nécessaire. Deux modèles de serrures sont disponibles. Soit le badge n’est à présenter que pour entrer, et la sortie

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se fait directement, soit le badge est demandé pour entrer et sortir. Il existe aussi le mode « office » pour les entreprises plutôt bureautiques. Ce mode a été conçu pour les utilisations diverses comme l’ouverture plus longue de la porte, pas besoin de badger de nouveau, ou une ouverture constante jusqu’au nouveau passage du badge. Le fonctionnement est simple, premier bip, ouverture de la porte, on laisse la carte quelques secondes sur le contrôleur et au second bip, la fonctionnalité programmée dans Jeedom s’active. C’est utile lorsque vous avez des réunions dans des espaces fermés où tout le personnel n’arrive pas en même temps (par exemple). Autre gros avantage, la serrure reconnaît une « white list » et 250 badges peuvent être enregistrés dans le barillet. Pour aller plus loin dans la gestion des accès, chaque badge de cette liste peut se voir attribuer des conditions d’accès différentes en fonction de la programmation dans Jeedom : soit au passage il y a une confirmation de la part de Jeedom et s’il y a retour, on ouvre ; soit la réponse ne se fait pas et alors on ouvre, et dans ce cas, la reconnaissance se fait grâce à la passerelle de Simons Voss d’une portée de 25 m. Différents types de badges sont compatibles, comme Mifare, Vigik ou encore Desfire. Comment s’est déroulé votre partenariat et le développement du/des produit(s) ? A. O. - C’est le fruit d’un accord et d’un travail bilatéral, avec un technicien dédié de chaque côté. Nous avons travaillé à partir de leur SDK pour pouvoir ajouter leurs fonctionnalités. Nous n’avons pas changé l’interface de Jeedom, les plug-in y sont directement intégrés, même s’il y a quelques spécificités comme la possibilité d’ajouter des utilisateurs. Si nous prenons l’exemple du secteur de l’hôtellerie, les utilisateurs de cette solution ont prioritairement besoin de la gestion d’accès, mais ils peuvent ajouter des éléments domotiques classiques d’une chambre d’hôtel dans Jeedom comme la climatisation, l’éclairage, les volets roulants, la TV… Selon les demandes, nous adaptons la maquette graphique et les scénarios proposés qui sont représentés graphiquement. Ce n’est pas un produit Plug & Play car chaque hôtel demande sa présentation sur mesure.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Dashbord

Activation

ConfUser

Y a-t-il d’autres marchés ? A. O. - Jeedom est très ancré dans le maintien à domicile et a tissé un partenariat avec le groupe de retraite Korian. Simon Voss offre une foule de possibilités. L’un des débouchés possibles pour la serrure Simons Voss est le contrôle et la maîtrise des ouvertures. Ainsi, dans Jeedom, on autorise une infirmière à n’avoir qu’un seul badge pour toutes les portes et toutes les chambres tandis que nous pouvons empêcher une personne atteinte d’Alzheimer de sortir inopinément. En associant la serrure connectée à l’incendie, nous déverrouillons tous les accès en cas d’incendie. Les possibilités sont immenses. Autre exemple, certaines entreprises ou mairies ont des portillons qui sont ouverts la journée et fermés le soir, sans aucun contrôle d’accès. Avec un indice IP54, le barillet Simons Voss peut être mis en extérieur pour savoir qui entre et sort. Vous pouvez imaginer un club de sport où l’éclairage s’allume en hiver après17h quand le portail est ouvert. n

Search

Les services + de Jeedom Nous avons lancé nos formations en ligne à distance, par webcams interposées, pour toucher le plus d’intégrateurs possible pour découvrir cette nouveauté. Nos formations sont divisées en plusieurs parties, avec une partie écrite numérique où le contenu est disponible sur notre plateforme d’e-learning en amont, et une autre partie en live, entre formateur et apprenants. Nous mettons à disposition des apprenants une box en ligne disponible quelques jours avant et après la formation pour qu’ils puissent se faire la main sur le produit et les spécificités Jeedom. Ils peuvent faire en direct des manipulations sur la box, gage de qualité de l’apprentissage. Alexandre Orilla est développeur chez Jeedom : il a mené le projet d’intégration des serrures connectées Simons Voss. Les produits Voss Simons sont disponibles chez :

SMARTHOME EUROPE 1691, avenue de l’Hippodrome 69 140 - Rillieux-la-Pape - France 04 78 79 64 82 - https://smarthome-europe.com/

JEEDOM SAS www.jeedom.com

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / DOSSIER /

NUMÉRIQUE

©DR

L’installateur, partie prenante du bâtiment connecté

La transition numérique touche l’ensemble des corps de métier du bâtiment avec la démocratisation de la maison connectée, du Smart Building, de l’e-commerce et des nouveaux outils qui permettent aux entreprises de devenir plus performantes. Le métier d’électricien connaît lui aussi une mutation, avec l’émergence de ces nouvelles technologies. Il devient intégrateur électricien en concevant des solutions. Même si ce n’est que le début, il est partie prenante de la chaîne d’acteurs du bâtiment avec le BIM et la maquette numérique.

L

e métier d’électricien vit une révolution, car les dirigeants doivent maîtriser plusieurs compétences : être de bons managers, gérer les chantiers avec de nouveaux outils pour gagner du temps, avoir le sens du commerce en sachant prescrire les bonnes solutions, être au fait des dernières tendances technologiques et normatives, ou encore gérer leur entreprise (achats, comptabilité…). Les installateurs intégrateurs devront concevoir des installations toujours plus « Smart », qui intègrent la production photovoltaïque, les PAC et surtout, qui prennent en compte les informations précises, récoltées notamment par les compteurs Linky. Il est difficile donc, pour les électriciens, de combiner l’ensemble de ces qualités, en raison de la multiplicité des chantiers et du temps qui vient à manquer. Par bonheur, de nombreux outils se sont démocratisés et viennent aider les électriciens à gagner du temps et à maximiser leurs performances : des logiciels de devis, des configurateurs de tableaux électriques, des outils de gestion de projet… Le bâtiment connecté : enjeu mondial Les grandes transformations ont un impact majeur sur six enjeux du bâtiment : réduction des émissions de gaz à effet de serre, performance énergétique, bien-être et qualité de vie, sécurité des personnes et des biens, nouveaux modes de vie et nouveaux modes de consommation. En France, en 2019, 29 % des salariés pratiquent le

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télétravail, ce qui peut supposer d’aménager leur domicile de façon sécurisée. En même temps, les espaces partagés de travail sont en plein essor, avec 1,7 million de personnes pratiquant le coworking, avant la crise du Covid-19. 87 % des Français sont prêts à changer leurs habitudes de consommation pour s’adapter à une production locale d’énergie, par exemple par le développement de l’autoconsommation collective ou de l’électromobilité. Des solutions nouvelles comme la blockchain faciliteront le développement de ces services en termes juridiques et de cybersécurité. Le bâtiment devient une brique intelligente du réseau, notamment grâce au développement du véhicule électrique. Cela facilite par exemple l’intégration des énergies renouvelables et le développement de services rendus aux réseaux électriques (Smartgrids). Le travail effectué par la Smart Buildings Alliance pour rendre le bâtiment connecté interopérable prêt pour les services fait avancer les consciences, et la promotion immobilière intègre doucement le label Ready to services (R2S) dans les cahiers des charges. L’habitat doit être évolutif pour répondre aux futurs besoins des utilisateurs, et l’installateur doit interpréter les demandes. L’adaptabilité, imposée par la loi ELAN avec 20 % de logements accessibles aux personnes handicapées, va devenir un pan entier de notre économie en étant associée à la télémédecine. Pour réussir cette mutation, le logement sera numérique afin de permettre une hospitalisation à domicile suivie et contrôlée à


/ DOSSIER /

Sonim XP8.

Le réseau IP des services aux habitants et celui de l’exploitant sont dissociés.

Le label s’appuie sur 5 principes qui vont être déclinés en exigences et en modes de preuve : • une architecture solution en 3 couches indépendantes ; • l’interopérabilité des systèmes ; • standard IP pour le réseau du bâtiment ; • l’ouverture des données tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; • la sécurité des données tant juridiques qu’informatiques. « L’idée est de penser le logement collectif connecté comme une infrastructure numérique, une infrastructure qui appartient au bâtiment et non pas aux résidents. Ceci afin de faire du logement résidentiel collectif connecté une plateforme de services capable de répondre à des niveaux d’exigence des usages. Je pense notamment aux services à la personne, la sécurité, le confort, le bien-être, la mobilité avec le véhicule électrique ou encore la gestion de l’énergie, dont les prix vont encore augmenter », précise François-Xavier Jeuland, président du pilier Smarthome de la SBA.•

RT 2012 et RE 2020 imposent le numérique Diminuer l’impact carbone des bâtiments, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir la fraîcheur pendant les étés caniculaires : tels sont les grands objectifs de la RE 2020, qui s’appliquera aux constructions neuves à partir du 1er janvier 2021. Le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage sera déterminé par la méthode mensualisée par usage et verra donc sa valeur actualisée à 79 g/kWh, afin d’être plus conforme à la réalité constatée. Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 sera appliqué. Il correspond à la valeur moyenne anticipée de ce coefficient au cours des 50 prochaines années, permettant ainsi de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs. La nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (la fameuse RE 2020) a été prévue par la loi Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN), pour une entrée en vigueur qui interviendra à partir du 1er janvier 2021. Elle concerne d’abord les bâtiments publics, avant d’être généralisée à tous les bâtiments résidentiels neufs, appartements et maisons, courant janvier 2021. « Pour le résidentiel, les nouveaux bâtiments qui doivent remplir les obligations BEPOS RE 2020 optent pour le photovoltaïque qui représente la solution pour atteindre la performance 2020. Le photovoltaïque est une transition pour se séparer du fossile et passer par exemple à l’hydrogène, qui est en capacité à créer et de l’électricité et de l’énergie : plus besoin de stockage, soit on l’utilise pour l’eau soit pour l’électricité », explique Thierry Grosdidier, de Qualifelec.

distance. La connectivité favorisera le télétravail, la télémédecine et le maintien à domicile, notamment avec le déploiement de réseaux de communication permettant le haut débit. Dans la conception ou la rénovation des bureaux, l’utilisateur est placé au centre : on lui propose des espaces conviviaux et modulables partagés, incluant parfois des espaces verts (potager, jardin), des bureaux connectés (avec, par exemple, la régulation et la programmation des systèmes techniques du bâtiment, la détection de présence, le pilotage de la lumière et de la climatisation via une application mobile utilisateur) et de la collaboration, avec des espaces de coworking payés à l’utilisation : autant de services qui se développent dans le tertiaire.

Lisez l’étude complète sur l’électricité au cœur du bâtiment performant au service de l’usager.

Le label R2S pour réunir toutes les fonctions du bâtiment Le label Ready to Services de la Smart Builings Alliance est un socle qui définit les exigences attendues d’un Smart Building pour un bâtiment ouvert et communicant, prêt pour les services. SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 37


LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / TEST /

1RE MONDIALE

IOT

Micromodule BLE 5 Mesh : la simplicité absolue Smarthome Electricien+ a reçu en avant-première, avant tous les acteurs du marché, le tant attendu micromodule développé par Olivier Darnault et Ozkan OK, de Dooz. La promesse est simplement énorme. Proposer un micromodule qui rassemble les 3 fonctions habituelles (lumière (on/off - variation), volet roulant et chauffage) qui fonctionne sans neutre, le tout sur le protocole BLE 5 Mesh. Ce qui signifie paramétrage en local, sans box domotique ni box Internet, pilotable à 800 m en champ libre et 30 m en logement.

Première impression : un sans-faute L’emballage carton prévu pour 12 micromodules est réussi et symbolise les valeurs de Dooz. Les 3 étapes sont mentionnées en blanc (une seule couleur d’impression pour limiter l’impact écologique) et le carton est fabriqué en France. La boîte est découpable pour éviter d’avoir des micromodules qui se balade en fin de chantier s’ils n’ont pas servi. Le marketing de la marque est efficace et identifiable. Les produits de la gamme portent tous un OO. Ainsi, on trouve sur la boutique DOOBL V, le micromodule pour 2 circuits de lumière, VARIOO, le variateur d’éclairage 1 circuit, POOW pour piloter le chauffage jusqu’à 1 500 W. Tous les produits sont livrés avec

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Exclusivité Smarthome Electricien+

ATTENTION Avec le Bluetooth 5 Mesh, c’est la portée des produits entre eux qui est améliorée. Ce protocole offre jusqu’à 4 fois la portée de la version 4.2. Les produits communiquent entre eux en Bluetooth 5 Mesh et avec le téléphone (la plupart du temps en Bluetooth 4.2, pour le moment). Le téléphone dialogue avec le premier produit qu’il voit et pilote n’importe quel produit grâce à la fonction Mesh.

4 fils prédénudés pour raccorder le micromodule à la commande existante et ainsi, faire gagner du temps pour la mise en œuvre.


/ TEST /

Description de la solution Tout d’abord, ces modules sont les plus petits du marché et entrent sans souci dans un pot d’encastrement profondeur 40 mm, ce qui devient la norme. Ils intègrent directement un connecteur rapide à insertion directe Wago, qui accepte aussi bien les câbles rigides que souples. Le gain de temps est non négligeable pour le professionnel, mais aussi pour le particulier qui n’a pas toujours les bons outils. Les micromodules, tous répéteurs, sont pilotables en Bluetooth 5 Mesh, beaucoup plus stable que la version précédente avec 400 m de portée en champ libre. Autre gros avantage, une fois la configuration faite, le paramétrage reste dans le produit et ne nécessite pas de box Internet pour

fonctionner. La réactivité est alors totale et aucune donnée ne transite sur le nuage. « C’est une volonté de traiter les données en local. Nous ne voulons pas dépendre d’un Cloud qui implique des coûts de structure importants, une latence non négligeable, une exposition dangereuse de données clients et une gestion déraisonnable des connexions Internet. Ce n’est pas rationnel d’envoyer des données à l’autre bout du monde pour les traiter, puis revenir en local pour allumer une lumière. Bilan carbone peu réjouissant », explique Olivier Darnault. Prenons l’exemple du chauffage et la difficulté de pilotage lorsque la box ne fonctionne plus : pas de box, plus de chauffage. Avec Dooz, la sonde de température est installée dans la pièce, « discute » directement avec le radiateur

et fait la régulation de chauffage sans box, sans rien. Chaque produit dispose d’un QR code qu’il suffit de flasher pour l’enregistrer dans l’application et ensuite l’associer. Autre avantage, un même module peut être utilisé pour plusieurs fonctions (on/off - variation, volet roulant et chauffage), ce qui évite de multiplier les références à stocker. Ce n’est qu’au moment de l’appairage que l’utilisateur choisit sa fonction. Une prise en main ultra rapide Une fois l’application installée, il ne faut pas plus de 30 secondes pour comprendre quoi faire. L’application est très intuitive. Vous créez vos pièces, puis ajoutez les équipements dans

Nous avons souhaité simplifier au maximum la démarche de configuration et d’association des appareils afin de rendre la domotique accessible à tous.

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / TEST /

chaque zone. Vous n’avez ensuite plus qu’à raccorder le module. L’appairage se fait soit en Bluetooth BLE, soit en scannant un QR code. En moins de 15 secondes, vous pilotez le produit via l’application mobile Dooz. « Tous les produits que nous proposons ont des entrées et des sorties indépendantes. Dans un souci de rapidité de mise en service, les entrées sont automatiquement associées aux sorties. Mais à travers l’application, vous pouvez à tout moment modifier l’affectation d’une entrée pour piloter un autre élément du réseau Mesh : un équipement unique, un groupe ou un scénario. Vous pouvez ainsi aisément créer un bouton à l’entrée pour faire une commande d’extinction générale lumière », souligne Olivier Darnault. Initialement, ces micromodules étaient conçus pour le marché de la rénovation, qui offre des possibilités plus grandes malgré les difficultés techniques plus importantes. Mais pour les professionnels du neuf (comme les promoteurs), l’avantage est de continuer à passer la pieuvre traditionnelle sans rien préparer en domotique. Si, au dernier moment, ils souhaitent intégrer des éléments domotiques, il n’y a qu’à poser les micromodules. En 15 minutes, un appartement est configuré. L’expérience client au cœur du système Dooz Les menus et choix de l’app s’enchaînent logiquement. On passe d’une pièce à une autre sans revenir au menu principal ; il suffit d’inviter quelqu’un pour lui donner les droits, et d’un clic, on active et bloque ses autorisations. Sur la vue de toutes les pièces, un petit voyant vert au coin de l’icône indique qu’une lumière est active. Il suffit de cliquer sur ce point pour éteindre la pièce. Créer des groupes d’éclairage se fait simplement en cochant les lumières à associer. Dooz

Nous souhaitons numériser le parc immobilier existant.

travaille également à des scénarios installés nativement dans l’app. Il suffira de les ouvrir pour les modifier, par exemple l’extinction de tous les éclairages, couper le chauffage à l’ouverture d’une fenêtre et bien d’autres. Très rassurant pour le client final, au moment de la vente de son bien immobilier, le propriétaire transfère les droits de propriété au nouvel acquéreur. Une fois qu’ils sont transférés, l’ancien propriétaire ainsi que tous les profils utilisateurs sont automatiquement déconnectés et le nouveau propriétaire est le seul à accéder à l’installation. Il peut alors créer de nouveaux profils pour les habitants du foyer. Chaque profil utilisateur peut configurer la partie esthétique de l’application en fonction de ses préférences, comme le changement des icônes ou du nom, des pièces et des équipements, sans affecter les autres profils utilisateurs. Seul le propriétaire peut modifier le paramétrage des produits et de l’installation. Les scènes basiques se font très simplement en suivant les instructions. Nous avons pu tester en avant-première cette fonctionnalité, mais elle ne sera pas disponible sur la toute première version. Elle sera débloquée par une mise à jour ultérieure de l’application. L’achat devient spontané Dooz a poussé la logique de simplicité jusque dans l’achat. L’utilisateur peut commander directement le produit sur le site Internet et également l’installation (auprès d’un installateur) avec un tarif forfaitaire, quelle que soit la taille de l’installation (jusqu’à 50 produits) : 199 € HT forfaitaire en plus des produits.

QUELQUES EXEMPLES DE FONCTIONNALITÉS · Icône maison : pour la création d’une nouvelle pièce, appui long ou crayon dans la « pièce » = configuration. · Création d’un équipement virtuel sans l’associer = préconfiguration des pièces et des équipements en attente d’être associés. · Menu de gauche/Utilisation : suppression des boutons non utiles qui étaient dans l’application. Possibilité de basculer en mode configuration au besoin. · Menu de gauche/Mes invités : création d’un profil « invité » avec des droits restreints sur la pièce ou un équipement spécifique. Pratique, pour donner l’accès à votre agent de nettoyage, par exemple. · Menu de gauche/Mes habitations : la fonctionnalité modifier/changer de propriétaire permet de transférer la propriété de la programmation lorsque l’on vend son logement ou s’il y a un changement de locataire. Une fois ce changement accepté par le nouveau propriétaire, les profils existants sont automatiquement déconnectés et supprimés. Dooz est le seul à proposer cette fonctionnalité

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« Et nous proposons même le “satisfait ou remboursé” de 30 jours pendant lesquels le client peut nous renvoyer les produits. Notre volonté est de lever les barrières susceptibles d’être un frein à la consommation et à la domotisation des logements », ajoute Olivier Darnault. La difficulté que pourrait rencontrer Dooz est le prix facial élevé. Entre 50 € HT le variateur et 85 € HT le micromodule 2E/2S, le prix peut sembler élevé. Mais le tarif fourni, posé, configuré ou « clés en main » est finalement nettement moins cher que la concurrence grâce à toutes les petites optimisations : simplification de la mise en œuvre et de la mise en service, entre autres. Exemple : 15 modules variateurs avec une mise en service pour 949 € HT et TVA à 10 %. D’autant que le produit est techniquement capable de faire du mutliprotocole pour permettre de piloter ZigBee et EnOcean. « Notre objectif est de rendre nos produits accessibles à tous. C’est pourquoi nous allons fournir l’API et nous travaillons déjà avec Jeedom pour donner la possibilité aux intégrateurs d’aller plus loin dans la scénarisation et le sur-mesure, développe Olivier Darnault. Nous pensons déjà à d’autres marchés, par exemple le maintien à domicile. En effet, les micromodules font aussi du beacon et par triangulation, il est possible de positionner un smartphone et de savoir si ce dernier est resté fixe ou non pendant un certain temps. Des alertes peuvent alors être envoyées à un aidant, par exemple. » Dooz annonçait révolutionner la domotique et la rendre accessible à tous. Pour ceux qui me connaisse, je ne suis pas un expert électricien, et encore moins un intégrateur. Je peux vous garantir que la simplicité absolue est au rendez-vous. J’ai installé 2 micromodules sur 4 ampoules sans notice d’utilisation et je ne me suis jamais senti perdu. Un enfant de 5 ans peut réussir le paramétrage de l’installation. Tout est intuitif et bien pensé. Je pense que les solutions concurrentes ont du souci à se faire, car ces micromodules tordent le cou à toutes les réflexions sur la domotique difficile d’accès, chère, dédiée aux geeks et réservées aux constructions neuves. Avantages · Bluetooth 5 Mesh · Scan du QR pour configurer · Pas besoin de box domotique · Dimensions réduites · Pas de neutre nécessaire · Un micromodule, plusieurs fonctions · Borne Wago intégrée · Expérience client • David Le Souder


/ LE COIN DU DIRIGEANT /

SOLUTION DE COMMUNICATION

4 astuces pour des vidéoconférences parfaites

Ces dernières semaines ont été marquées par l’obligation de ne pas sortir de chez soi, puis de limiter les sorties et les contacts physiques. Pour remplacer les déplacements, longs et coûteux en temps comme en argent, la vidéoconférence est vite devenue le moyen de garder le contact, même si les courriels et le téléphone restent des outils incontournables du quotidien d’un professionnel. Grâce aux nombreuses technologies de plus en plus élaborées, les possibilités d’interaction s’améliorent et les conférences ressemblent davantage à des réunions physiques. Voici quelques conseils techniques pour que ces réunions se passent dans les meilleures conditions.

Tout est une question de préparation Même si votre réunion se déroule en ligne, votre apparence a son importance. Vous devez choisir le même type de tenue que celle que vous porteriez lors d’une réunion physique. Évitez de porter des bijoux voyants, car ils peuvent provoquer des reflets de lumière. Lorsque vous organisez une vidéoconférence professionnelle, vous devez de préférence vous trouver dans une pièce lumineuse et agréable. Les participants doivent également veiller à ce que la vidéo ne montre pas les membres de leur famille ou leur colocataire en train de se promener ou tout autre

cela vient de la vitesse de la connexion Internet ou de son manque de stabilité. La vitesse recommandée pour une transmission vidéo de haute qualité est de 0,5 Mbit/s. Si vous souhaitez créer un appel de groupe avec sept personnes ou plus, le débit de transfert de données recommandé est de 4 Mbit/s. Indispensable : un débit rapide et stable Quel est l’avantage d’avoir une connexion Internet rapide si votre box ou routeur est situé trop loin de votre espace de travail  ? C’est là qu’interviennent les adaptateurs CPL Wi-Fi. Ils utilisent le réseau électrique de la maison pour transmettre des données et déployer Internet via n’importe quelle prise électrique. Le CPL offre un avantage indéniable, car il permet au signal Wi-Fi de ne plus être affaibli par les murs ou les plafonds. Toute prise électrique que vous choisissez devient un nouveau point d’accès Wi-Fi haut débit. Cela vous permet d’utiliser des câbles réseaux pour connecter les ordinateurs de bureau, les imprimantes ou les boîtiers de stockage NAS. L’installation est très simple et s’effectue en un rien de temps. Vous pouvez utiliser simultanément jusqu’à huit adaptateurs dans une installation CPL – comme ceux du leader du marché allemand, devolo. Cela suffit pour que toute votre maison soit équipée en réseau filaire et Wi-Fi. Rien ne s’interposera entre vous et une visioconférence sans faille. • © Devolo

Choisissez le bon outil de vidéoconférence Un nombre croissant d’entreprises a désormais recours à la vidéoconférence et toutes n’utilisent pas les mêmes logiciels. Chez soi ou au bureau, toutes sortes d’outils ont fait leur apparition dans le domaine. Il est essentiel de commencer par examiner les fonctionnalités offertes par ces outils. Offrentils également des fonctions de messagerie instantanée ou de partage d’écran ? Nous connaissons tous Skype, par exemple, qui est principalement utilisé à des fins non professionnelles. Microsoft a mis à jour ses systèmes de vidéoconférence en ajoutant un service de voix sur IP appelé Teams. Tinychat et Whereby offrent également la possibilité de lancer une vidéoconférence en toute simplicité. Ils génèrent un lien vers la conférence qui est envoyé aux participants.

élément perturbateur en arrière-plan. Pour éviter ça, les outils de conférence comme Teams et Skype offrent ce que l’on appelle une fonction « soft focus », qui donne à l’arrière-plan une apparence floue. Vérifiez votre connexion Internet Certains prérequis techniques supplémentaires doivent être mis en place pour garantir le bon déroulement de l’appel vidéo. Des difficultés pour entrer dans la session à une image floue, en passant par les problèmes de connexion ou de flux audio qui se coupe, tous ces ennuis techniques sont réguliers et véritablement usants. Ils peuvent même complètement gâcher la réunion et vos interventions. Dans de nombreux cas,

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / AVIS D'EXPERT /

Energie IP et Ubiant créent une nouvelle génération de bâtiment tout IP L’offre PoE-BOS Inside des deux entreprises françaises tire parti de la maîtrise du matériel et de la technologie PoE (Power over Ethernet) d’Energie IP et de l’expertise d’Ubiant en matière de système d’exploitation des bâtiments (BOS). Explications de Grégory Besson-Moreau, CEO d’Energie IP, et d’Emmanuel Olivier, CEO d’Ubiant.

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Les datas sont ensuite disponibles pour générer de l’applicatif. Mais quand vous entrez dans un immeuble de bureaux, vous ne devez pas avoir une appli pour la clim, une autre pour l’éclairage, pour le restaurant d’entreprise, pour réserver une salle de réunion… L’objectif est d’avoir tout dans une seule et même application, qui peut en revanche intégrer les développements de différentes startups.

Grégory Texte BESSON-MOREAU, CEO d’Energie IP

Inter En quoi Texte n l’offre PoE-BOS Inside crée-t-elle une rupture pour les promoteurs ? Grégory Besson-Moreau – Avant de fonder Energie IP, j’ai passé une bonne partie de ma vie à concevoir des espaces tertiaires, avec à chaque fois les mêmes promesses des fabricants : un équipement intelligent, technologiquement dernier cri, évolutif et ouvert. Ces promesses n’ont jamais été tenues. Aujourd’hui, quand un client construit un immeuble, il ne veut pas qu’il soit obsolète avant même d’en récupérer les clés. Et il veut un protocole que tout le monde comprend. Dans les écoles de développeurs, tous les jeunes vous regardent avec des yeux ronds si vous leur parlez d’une appli sur une base de LON, BACnet, KNX ou Modbus. Mais demandez-leur de développer sur une API REST en IPv6, tout le monde lève la main. Nous répondons déjà à une demande : une technologie avancée que tout le monde comprend. Ensuite, il y a l’ouverture à la data. Aujourd’hui, il est très difficile d’accéder aux données de toutes les technologies du marché. Notre objectif est de dire : vous avez un immeuble, il y a des locataires, ils doivent rester propriétaires de leurs données, mais on va fédérer, à travers le Building Operating System (BOS, le système d’exploitation du bâtiment), l’intégralité des équipements disponibles sur l’espace de travail – l’immeuble de bureaux, l’hôtel… Et vous pourrez rajouter des équipements sans mise en service compliquée, puisque le BOS intègre nativement l’ensemble des protocoles du marché. Il va automatiquement les détecter, les gérer et les inclure dans un espace sans perturber les autres équipements. 42 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020

Quelles sont les expertises d’Energie IP et d’Ubiant ? G. B.-M. – Pour faire l’analogie avec le monde des smartphones, Energie IP est le smartphone. On fournit l’infrastructure via l’Ethernet, on peut alimenter des appareils d’éclairage, des stores, des clims, etc., on fournit toute la couche infrastructure. Nous sommes l’infrastructure hardware, matérielle. Et avec le BOS et notre partenariat avec Ubiant, on dispose d’un OS comme Android sur un smartphone. Ubiant est l’équivalent d’Android. Toutes les entreprises qui souhaitent développer sur cette base de plateforme numérique, de jumeau numérique du bâtiment, peuvent le faire (comme des applis pour Android), et en plus, la licence du BOS est incluse dans le prix du matériel. Ce mariage entre nos deux entités répond à la philosophie d’Energie IP d’être compris par tout le monde, open source et évolutif. En quoi les bâtiments sont-ils plus évolutifs ? G. B.-M. – Puisqu’on est en Plug and Play et qu’on passe la data et le power dans le même câble grâce au PoE, lorsqu’un nouveau capteur fonctionnant en IP sortira, on pourra démonter l’équipement très simplement, c’est du RJ45, pour rajouter le capteur au plafond. Si demain vous voulez mettre du Li-Fi dans un bâtiment livré il y a un an, vous démonterez les drivers standards pour mettre un driver Li-Fi, sans avoir à tirer un seul câble. On peut donc mettre à jour le bâtiment en termes de hardware. Les Smart Building PoE répondent-ils à tous les besoins ? G. B.-M. – Nos 5 ou 6 concurrents dans le monde font uniquement de l’éclairage. Nous allons plus loin pour rendre le câblage universel. On a fait des régulateurs de climatisation en PoE, des contrôleurs de stores en PoE, et on peut intégrer nativement le contrôle d’accès, la vidéo. Grâce à cela, dans les plafonds, il n’y a plus un seul câble électrique courant fort. Et on prépare le PoE pour les prises de courant des postes de travail… Il restera, bien sûr, des alimentations courant fort pour les imprimantes, les postes de travail des développeurs, etc. Mais notre objectif est une réduction de près de 9 prises sur 10. •


/ AVIS D'EXPERT /

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de chauffage, radiateurs à eau et complément électrique, on sait piloter les deux, contrairement aux thermostats classiques, et même tenir compte d’autres facteurs comme le brise-soleil. Nous fournissons aussi des outils 3D compatibles BIM.

Emmanuel OLIVIER,

CEO d’Ubiant

Le concept de BOS, de système d’exploitation du bâtiment, est-il vraiment nouveau ? Emmanuel Olivier – Notre cœur d’activité a toujours été le même : proposer un OS pour bâtiment, même si on l’a marketé différemment selon les époques. Dans de nombreux secteurs du bâtiment, l’intégrateur code, en effet, spécifiquement en fonction d’un cahier des charges. C’est cher, difficilement maintenable et surtout très peu évolutif sans investissements dans le temps. Le concept d’OS est obligatoire, que ce soit pour les ordinateurs, les smartphones, les objets connectés ou les bâtiments. Il faut une brique de base qui sert à découpler le fait qu’il y a des gens qui font de l’applicatif, des gens qui font du matériel et des utilisateurs qui attendent des services Plug and Play . Avec un BOS, le fabricant fournit son driver (comme le fabricant d’imprimantes) pour tel ou tel BOS, ou un driver générique. Des entreprises pourront alors développer des applications sans déployer une infrastructure. L’information existe déjà, le BOS fait l’interface entre les applicatifs et les périphériques, et les utilisateurs. Quelles sont les spécificités du BOS Ubiant ? E. O. – Globalement, tout le monde est d’accord pour dire qu’un BOS sert à fédérer toutes les données du bâtiment et les spatialiser (taguées dans l’espace et dans le temps), à gérer tous les droits et autorisations des personnes, et la cybersécurité (les droits des matériels à être ou non sur le réseau). Notre « plus », ce sont toutes les fonctions métiers intégrées. Le BOS sait faire nativement de la prédiction énergétique ou de présence, de l’anticipation, de la régulation fine multicritère et de l’autoprogrammation avec de la pure intelligence artificielle. Par exemple, s’il y a deux sources

Comment se fait le lien avec l’infrastructure matérielle ? E. O. – On fournit des drivers pour les fabricants (Quickmove d’Ubiant est une plateforme ouverte de plus de 250 objets connectés). Soit les fabricants développent leurs drivers avec nos API, soit on assure la prestation pour eux. Mais il est important que tout le monde ait le même driver, un autre, demain, pourra l’exploiter, pas seulement Ubiant. On s’est rapproché de certains fabricants, le plus important est Energie IP. Il y a une complémentarité parfaite entre nos deux entreprises puisqu’ils ont toute l’infrastructure réseau et une vision de l’avenir identique à la nôtre. La première réalisation PoE-BOS Inside concerne un bâtiment Nexity. Quel est l’apport d’Ubiant ? E. O. – On a installé notre code dans les serveurs et les switchs du bâtiment. Il y a un BOS pour tout le bâtiment pour les services généraux, mais ensuite, il y a un BOS par preneur, dont le siège social d’Artelia (voir encadré). On a une vision très décentralisée. Au départ, quand le bâtiment est livré, il n’y a qu’une seule gestion découpée en plateaux et éventuellement en zones, et quand les preneurs arrivent sur un ou plusieurs étages, on produit un BOS pour chacun d’eux. Toutes les données transversales à tout le bâtiment – la régulation pour le facility manager – sont dans un méta-BOS, et toutes les données propres au preneur restent sa seule propriété. Vous travaillez avec des industriels et des « BE exécution » capables de maîtriser tous les outils d’Ubiant. Quel sera le rôle des électriciens ? E. O. – Pour la filière des électriciens, celui qui n’était pas intégrateur va le devenir. C’est le sens du changement de dénomination sociale de la FFIE, qui s’appelait Fédération française des installateurs électriciens et maintenant Fédération française des intégrateurs électriciens. Ça en dit long sur l’évolution du métier. C’est un installateur qui ne code pas, il utilise des outils. Avec nos outils 3D, un électricien qui veut modéliser son bâtiment prend un fond de plan (pourquoi pas le plan pompier, si rien d’autre n’est disponible) et, avec un utilitaire qu’on fournit, il produit automatiquement un BIM. Il nous semble très important de ne pas exclure les artisans. Ils peuvent même ensuite faire de la maintenance à distance pour leurs clients. • POE-BOS INSIDE : UN PREMIER IMMEUBLE POUR NEXITY En février dernier, Energie IP et Ubiant ont livré à Nexity leur premier bâtiment tertiaire PoE-BOS Inside. Situé à Saint-Ouen (93), l’immeuble de 23 000 m² héberge notamment le siège social d’Artelia. Le BOS assure la régulation de l’éclairage, de la température et des stores, et une supervision de la consommation énergétique basée sur la prédiction. Une appli est mise à la disposition des occupants et visiteurs pour accéder sur un plan 3D aux services des différents espaces de vie.

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / TECHNIQUE /

CVC

Chauffage et ECS hybride pour l’installateur électrique

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de mettre en place diverses aides pour encourager cette transition énergétique (réglementation thermique, RE 2020, aides financières, simplification des procédures). Le système hybride permet à l’électricien de proposer un chauffage non fossile. L’hybride peut donc combiner une chaudière à combustion gaz, fioul avec une pompe à chaleur (PAC), un ballon solaire… De nombreuses combinaisons sont possibles. Les systèmes sont compatibles avec les planchers chauffants et les radiateurs. Par exemple, le ballon d’eau chaude peut très bien être intégré dans le système pour former un ensemble compact et économique : chaudière à condensation + pompe à chaleur + ballon d’eau chaude. En moyenne, le photovoltaïque produit entre 800 et 1 400 kWh/kWc par an suivant votre localisation.

L’

À la fois économiques et plus respectueux de l’environnement, les systèmes hybrides fonctionnent à l’aide de deux énergies, ou plus, dont l’une est renouvelable. Pour qu’une énergie soit « renouvelable », il ne faut pas qu’elle diminue les ressources de la planète, mais rejette moins de CO2 dans l’atmosphère et n’accentue pas l’effet de serre. À l’heure du réchauffement climatique, 30 % de la consommation énergétique dans le monde provient toujours des bâtiments*. En associant le photovoltaïque à un système de chauffe, l’électricien intervient de plus en plus en complément du chauffagiste afin de concilier écologie et économies pour le bien des consommateurs.

Union européenne souhaite atteindre au minimum 27 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici à 2030. Quant à la France, elle a décidé de porter la part des énergies renouvelables à 32 % de la consommation finale brute d’énergie sur cette même période. Ce qui aboutit à un marché énergétique français en pleine transformation. Les consommateurs sont favorables à l’essor du renouvelable et les pouvoirs publics ont décidé

Principe de production ECS hybride.

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Principe de fonctionnement d’un système hybride C’est un système « intelligent » qui prend en compte le meilleur rendement des énergies. Ainsi, la régulation des systèmes hybrides « choisit » quel générateur a la priorité et est le plus efficace en fonction du moment, l’un venant en complément de l’autre. Cela fait plusieurs années que Viessmann a investi dans le futur. De nombreux produits sont déjà Smart Grid Ready, c’est-à-dire prêts à être intégrés dans un réseau électrique dit « intelligent ». Et surtout, Viessmann est un acteur majeur


/ TECHNIQUE /

Solution Vitocal Viessmann pour PAC air/eau Monobloc ou Split.

en France, capable de proposer des solutions complètes qui combinent la production et la consommation, électriques et thermiques. Un générateur hybride combine deux énergies, en général dans un seul et même produit. « Chez Viessmann, nous proposons une pompe à chaleur thermodynamique combinée à une chaudière gaz à condensation. Les solutions hybrides sont particulièrement bien adaptées et optimisées pour le résidentiel : particulier, habitation. C’est pourquoi nous proposons aux installateurs des coffrets dédiés qui facilitent le raccordement des panneaux photovoltaïques à des systèmes de régulation de pompes à chaleur et de chauffe-eau thermodynamiques », décrit Marc Ruch, directeur marketing Viessmann France. De leur côté, Daikin et DualSun se sont associés pour proposer ECH2O Sun, une solution souple et accessible qui permet de couvrir l’ensemble des besoins énergétiques dans une logique d’autonomie. L’offre Daikin ECH2O Sun est composée d’une cuve inoxydable de production d’eau chaude, d’un générateur Daikin (pompe à chaleur air/eau, chaudière gaz ou fioul à condensation…) et de panneaux solaires hybrides DualSun fabriqués en France, produisant à la fois de l’eau chaude et de l’électricité. « Il est important de souligner qu’un panneau photovoltaïque produit 20 % de son énergie en électricité et 80 % en dégagement de chaleur. L’hybride photovoltaïque permet de récupérer une grande partie de cette chaleur perdue pour chauffer. Cette association produit de l’électricité, de l’eau chaude sanitaire (ECS), du chauffage et du rafraîchissement si l’on a recours à une pompe à chaleur réversible. De plus, en refroidissant le panneau, on améliore le rendement photovoltaïque. Le gain de production électrique par

rapport à un panneau photovoltaïque standard peut atteindre 15 % », explique Benoît Bihel, chef de groupe Heating Product Marketing chez Daikin France. Côté thermique, l’échangeur des panneaux DualSun Spring récupère les calories disponibles soit par ensoleillement direct, soit simplement par échange avec l’air extérieur, et chauffe l’eau glycolée du circuit primaire de la pompe à chaleur. Côté photovoltaïque, les panneaux DualSun Spring produisent de l’électricité qui peut être soit autoconsommée dans le bâtiment afin d’alimenter les pompes à chaleur (ou d’autres appareils), soit injectée sur le réseau. L’hybride ECS en collectif Heliopac propose plusieurs solutions pour faire de l’eau chaude sanitaire pour les bâtiments collectifs (immeuble, gymnase, école…) consommant au minimum 1m3 d’eau par jour. « Nous avons par exemple réalisé les Jardins du parc, à Toulouse. Ce bâtiment neuf de 31 logements est équipé de 60 m2 de capteurs solaires hybrides PVT, d’une pompe à chaleur 12 kW pour un stockage de 4 000 l. Le solaire thermique couvre 68 % des besoins et le photovoltaïque 18 %. Ne reste plus à la charge des locataires que 14 %. L’économie est de 40 % par rapport à une installation gaz centralisée  », explique Fanny Hetru, chargée de prescription chez Heliopac. « Par exemple, notre solution heliopacsystem+® est une solution de production d’ECS et d’électricité d’origine solaire qui bénéficie de la stratification dynamique. Elle est constituée de pompes à chaleur (PAC) eau/eau couplées à des capteurs solaires hybrides PVT. L’échangeur thermique est intégré en sous-face du panneau photovoltaïque. Il récupère la chaleur des panneaux et de l’atmosphère lorsque

PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ EN FRANCE

+ 38 % entre 2010 et 2019 + 40 % entre 2019 et 2027 l’énergie solaire n’est plus disponible (nuit, temps pluvieux, brouillard…) », ajoute-t-elle. Le traitement des données pour optimiser « Nos prochaines pistes de développement portent sur l’interprétation des données, l’information que le courant photovoltaïque est disponible et peut être utilisé par les équipements et la production d’eau chaude sanitaire par le photovoltaïque, précise Marc Ruch Viessmann. En Allemagne, nous travaillons sur le stockage de l’énergie électrique produite, notamment dans les batteries des véhicules électriques, car le marché est plus mûr et la conscience écologique plus prononcée pour investir. La solution Viessmann GridBox est le complément idéal pour les systèmes photovoltaïques et le stockage d’électricité. Elle assure la transparence des flux d’énergie dans la maison et devient le point central du contrôle de l’électricité en suivant les valeurs de consommation et de production des générateurs thermiques et électriques tels que pompes à chaleur, piles à combustible et stations de recharge pour voitures électriques. » À l’heure de la sécurité énergétique et de nouvelles crises possibles, disposer d’un système d’énergie autonome pourrait permettre à chacun de dépenser moins, d’être indépendant et de ne pas être dépendant du cours du pétrole. • * Selon l’étude « Energy Technology Perspectives 2017 » publiée par l’IEA (International Energy Agency).

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / ÉCONOMIE D'ÉNERGIE EN ENTREPRISE /

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/ ÉCONOMIE D'ÉNERGIE EN ENTREPRISE /

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / PRODUITS / DOVIT SMART HOME

FLUKE

Écrans tactiles muraux

Enregistreurs de qualité d’énergie triphasée

Do.Touch est une ligne d’écrans tactiles muraux avec une interface de gestion unique et intuitive. Ils intègrent toutes les fonctions de la solution domotique Dovit, telles que la gestion des alarmes, les caméras, la vidéophonie et toutes les autres fonctions domotiques classiques (l’éclairage, la température, les stores, etc.). DO-M-TOUCH-10-WA est un écran 10’’ avec interface graphique Dovit, qui intègre un client SIP VoIP avec un système mains-libres pour les fonctions vidéo et interphone. Sa façade en verre trempé noir avec effet miroir mesure seulement 4 mm d’épaisseur. Fonctionne en 12-24Vdc. Boîtier de montage encastré 243 x 330 x 8mm. Connexion sur DO. Net via IP (vitesse 1Gbit\s). www.dovit.com

AGI ROBUR

Les Fluke 1736 et 1738 sont équipés de fonctionnalités exclusives permettant de faire des études rapides, faciles et complètes. Ils peuvent enregistrer simultanément les événements de tension tels que les creux, les pics et les interruptions. Ils mesurent sur les trois phases ainsi que le neutre, avec 4 sondes de courant souples incluses. Ces enregistreurs sont compatibles Fluke Connect®, permettant ainsi de consulter et partager les données locales de l’appareil sur l’application mobile ou le logiciel pour ordinateur. Ils capturent les creux de courant, les surintensités et les courants d’appel. Autocorrection du câblage. www.fluke.com/fr-fr

Tournevis à cliquet avec embouts Le tournevis SilentGear avec mécanisme à cliquet réversible lisse et silencieux, doté d’un système de stockage innovant et pratique pour 12 embouts intégrés dans la poignée est un produit unique en son genre. Il possède le plus petit angle de jeu de tous les mécanismes à cliquet, permettant un travail de précision dans les espaces confinés. Le système de fixation aimanté au néodyme des embouts est rapide et sûr. La poignée ergonomique bimatière intègre un magasin verrouillé à ouverture rapide avec un stockage facilement accessible pour 12 embouts de 25 mm : PH 1-2-3, PZ 1-2, Torx 10-1520-25, plats 3-4-5.5. Code AGI : 412110 www.agi-robur.com

SCHNEIDER ELECTRIC

Bornes pour la charge de véhicule électrique pour propriétés privées Utilisable à l’intérieur comme à l’extérieur, cette offre robuste et résistante aux intempéries peut être utilisée dans des environnements difficiles : garage de copropriété, parking d’entreprise, hôtel… La Wallbox EVlink type 2 est composée de Wallbox Standard et de Wallbox Plus, cette dernière disposant de fonctionnalités complémentaires : protection intégrée contre les défauts différentiels en CC, d’une liaison TIC avec les compteurs électroniques monophasés en France, pour ajuster automatiquement et à tout instant le courant maximal de charge en fonction du courant disponible dans la maison. www.se.com

CITEL

Parafoudres pour réseaux Ethernet catégorie 6A & POE++ Ces parafoudres pour POE sont désormais compatibles POE++ (alimenté jusqu’à 2A). L’application d’un schéma universel permet d’éviter la sélection POE A/POE B. Ils sont qualifiés avec la vitesse de transmission maximale et la catégorie de câblage utilisée pour ces réseaux : 10 Gigabit Ethernet et catégorie 6A (bien entendu, ils sont applicables aux réseaux Ethernet de catégories inférieures). La version CRMJ8-POE-C6A s’installe en extérieur grâce à son indice de protection IP66. Connecteurs RJ45 blindés - Montage sur châssis ou rail DIN Boîtier métal application extérieure : IP66 (version CRMJ8). www.citel.fr

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HELLERMANNTYTON

Gaines tressées pour le blindage électrique des câbles La gaine série HEGTB est composée d’un tuyau en PVC recouvert d’une tresse en cuivre étamé. Cette structure permet d’éviter toute déformation et une insertion plus facile des câbles, elle évite également les pincements ou les ruptures, même courbée à 90°. La gaine souple s’adapte à la forme donnée par les câbles, elle est proposée en plusieurs diamètres, de 3 à 20 mm, et présente une capacité d’extension d’environ deux pour un. Elle convient donc particulièrement aux applications en mouvement dans des espaces restreints. Sa couverture minimale est de 95 % afin d’éviter les interférences. -40 °C à +155 °C.


/ PRODUITS / GRIFFON

LEDVANCE

Colle professionnelle EPDM MAX Sans solvants, cette colle rend étanches tous les EPDM européens fixés sur une grande variété de matériaux comme le bois, le métal, le béton, la pierre et la mousse isolante rigide. Ce produit d’une efficacité exceptionnelle sert également à réparer les déchirures sur l’EPDM, et à rendre étanches les jonctions entre l’EPDM et d’autres supports. Elle fixe les membranes EPDM sur de nombreux supports en leur conférant une étanchéité hors pair. Résistante à l’eau, à l’humidité et aux intempéries, l’EPDM MAX Griffon peut aussi être très utile lors de travaux de réparation. www.griffonfrance.fr

Lampe LED à capteur Surface Circular Ces lampes d’intérieur fonctionnent avec un capteur et permettent un réglage encore plus personnalisé de la détection de mouvement (zone de détection allant jusqu’à 8 m et 110°), mais aussi une commutation crépusculaire ou la détection de la lumière du jour (valeur seuil : 25 lx) et des temps d’arrêt (de 5 secondes à 10 minutes). Fixée au mur ou au plafond, elle offre un rendement lumineux élevé jusqu’à 80 lm/W, un flux lumineux jusqu’à 1 920 lm et un angle de rayonnement de 120°. Par rapport aux lampes fluorescentes compactes classiques, la consommation énergétique peut être réduite jusqu’à 55 %. Blanc chaud de 3 000 ou 4 000 K. www.ledvance.fr

LUMILEDS

Baladeuse Philips EcoPro61 Slim EAS SOLUTIONS

Plafonnier encastré LED à faible luminance BAKU est un encastré LED conçu pour un éclairage sur mesure, sans éblouissement et très économe en énergie. Il offre un éclairage performant à faible luminance (UGR<19) pour un meilleur confort visuel. Son efficacité lumineuse est de 103 lm/W, avec un flux lumineux de 3100 lm en 4000 K (blanc neutre). Disponible en plusieurs puissances (20 W et 30 W) et températures de couleur (blanc chaud et blanc neutre), il possède un corps en polycarbonate et un réflecteur en métal poli avec Darklight. Son angle de faisceau est de 55° et sa durée de vie de 50 000 heures. Il fonctionne en on/off ou sur variateur, protocole DALI inclus et est garanti 5 ans. www.eas-solutions.fr

D’un design ultra-compact pour éclairer les espaces étroits, la nouvelle lampe de travail Philips EcoPro61 Slim est équipée de trois modes d’éclairage et d’une batterie longue durée. Avec son design et sa lumière vive, c’est un accessoire indispensable pour éclairer les espaces difficiles d’accès. Grâce à sa conception ultra-compacte (tête de 1,6 cm de large) et son module d’éclairage rotatif à 270°, la baladeuse LED Philips EcoPro61 Slim s’insère dans des espaces extrêmement étroits et balaie les angles morts. En complément, le mode Boost offre une puissante lumière de 500 lumens, idéale pour éclairer les moindres détails. www.lumileds.com

MILWAUKEE MELJAC

Prises de courant multiples et multifonctions Sur une seule et même plaque, combinez les différentes fonctions (courant, USB, RJ…). En laiton, avec 26 finitions au choix, les modèles de la marque s’adaptent aux demandes des clients en fonction de leur installation électrique. Pour un rendu visuel impeccable et un gain de place, Meljac offre une large palette de solutions permettant de regrouper plusieurs mécanismes sur une seule plaque. Fonctions combinables : courant, RJ45, haut-parleur, Embase F, HDMI, USB, TV-FM-SAT… Les bords sont chanfreinés ou droits, avec ou sans vis apparentes, épaisseur 3 mm. Différents formats (80x80, 115x80, 142x80, 205x80, 267x80…). www.meljac.com

Sac technique Tout-terrain, le sac technique Packout™ est un véritable « couteau suisse », parfait pour le rangement des outils de taille moyenne (une scie sauteuse, par exemple). Compact, il n’en reste pas moins ultrapratique avec ses 58 poches, dont une spécifique pour ranger un ordinateur. Sa poche latérale rigide accueille des lunettes ou un téléphone en toute sécurité. Il est conçu dans un matériau 1 680 deniers résistant aux déchirures et ses parois latérales sont renforcées. Il est équipé d’une bandoulière rembourrée ajustable et de deux poignées latérales pour faciliter le transport des outils et autres accessoires. Tous les éléments se clipsent les uns aux autres. fr.milwaukeetool.eu

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / 3 QUESTIONS À /

En sortie de confinement, nous sommes toujours ambitieux et optimistes.

ROGER LECLERC, COGELEC INTRATONE Fondé en 2000 et implanté en Vendée (85), Cogelec est fabricant d'interphone et de système de contrôle d'accès pour les logements collectifs (sociaux ou privés). En 2018, le groupe entre en bourse, ouvre des filiales en Allemagne, Angleterre et Benelux, et atteint 30 millions d’euros de chiffres d’affaires. Roger Leclerc explique sa vision de l’interphonie Quelles sont vos ambitions pour 2021 ? Revoyez-vous vos objectifs compte-tenu de la situation ? Dans les mois qui viennent, nous pressentons un marché décroissant avec un trou d’air de 5-6 mois en raison d’un arrêt brutal des activités suivi d’une relance plutôt lente puisque la promotion immobilière a été mise entre parenthèse et qu’il n’y a jusqu’alors pas d’assemblée générale des syndicats de copropriété. Et même si pour la partie HLM l’activité a continué avec le télétravail, nous constatons tout de même un ralentissement assez important. En situation de doute, les gens reportent leurs travaux, c’est du bon sens. Nous avons ajusté notre ambition européenne à la hausse car le marché de l’interphone GSM ne représente que 2 % du marché total. Donc même si le marché global s’affaisse, le potentiel est tel que nous avons cette capacité à chercher de la croissance. Notre ambition reste intacte sur ce point-là. Nous sommes toujours dans la phase « investissement et développement » que nous avons initié il y a 10 ans. Après cet arrêt au stand de 2 mois, on s’est adapté au mieux pour repartir très fort avec de nouveaux objectifs, de nouvelles méthodes de travail (télétravail, visioconférences, matériel informatique, etc.) et de nouvelles règles (sanitaires, d’hygiènes, etc.). Ce qui est

également certain, c’est qu’il y a une mutation pour nos commerciaux itinérants : moins de stress, moins de transports, nouveaux outils. Ensuite, chez Cogelec, notre plan économique est basé sur l’abonnement avec un parc d’1,2 millions de logement abonnés. Ce revenu récurrent est l’aboutissement de 10 ans de travail et d’implantation de ce modèle économique en France et à travers l’Europe. Ce n’était pas une mince affaire mais aujourd’hui, c’est une force. Comment voyez-vous le rôle de l’installateur dans le bâtiment connecté ? Notamment avec l’approche service comme les tableaux d’affichage numérique. L’installateur d’aujourd’hui doit pouvoir proposer le service ou la solution le plus adapté au besoin du client, et nous sommes là pour l’accompagner dans cette démarche. Pendant le confinement, nous avons eu +30 % d’appels de leur part par rapport à l’an dernier sur des questions d’ordre général pour leur permettre de mieux vendre, comment expliquer le nouveau produit au client, comment le présenter. Il y a une approche service indéniable et très important que les installateurs doivent prendre en compte et appliquer. L’installateur répond aux besoins du client

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et le conseille techniquement, il devient un partenaire utile. Son rôle est de maintenir ses compétences à niveau pour comprendre les nouvelles technologies et éviter d’être trop conservateur pour être force de proposition. Et fort heureusement, beaucoup d’installateurs ont cette vision de leur métier. Le marché du sans fil pour les équipements connecté s’est démocratisé. C’est simplement la traduction de la volonté des consommateurs de ne pas tirer des câbles partout à travers le logement et être sur des systèmes facile avec des coûts maîtrisés. Nous mettons différentes solutions auprès des installateurs comme l’accompagnement lors de la mise en service avec notre équipe qui prend la main à distance ou encore programmer l’installation, prête à l’emploi pour les bailleurs sociaux et ouverts aux syndics (boîte personnalisée par résident avec les badges et un manuel d’utilisation selon la demande de l’utilisateur). Nous avons automatisé cette ligne de production l’hiver dernier. Nous ne nous substituons surtout pas à l’installateur mais nous l’accompagnons dans cette démarche, ce qui les rassure. Proposez-vous des services additionnels pour les parties communes ? Oui, et nous avons effectué une grosse misse à jour de l’un de nos produits phare le tableau d’affichage digitale pour les halls d’immeubles. Au-delà des fonctionnalités d’affichage d’informations pour les résidents avec une programmation à distance, nous avons incorporé deux grandes innovations. Premièrement, nous avons inclus la fonction qui permet de faire des sondages comme par exemple « êtes-vous satisfait du ménage qui est effectué ? », « serez-vous présent à l’assemblée générale du … ? » avec des options de réponses. La sélection se fait sur écran tactile et la prise en compte de la réponse est faite via le badge du résident, en respectant les obligations RGPD bien évidemment. Cette mise à jour est gratuite pour tous les afficheurs déjà installés Deuxièmement, pour 8€/mois par immeuble en plus du contrat classique, nous intégrons l’offre Jumbo. Avec ce contrat de service l’immeuble bénéficie des appels 100 % vidéo, de 10 ans de garantie matériel et de la mise à disposition d'un tableau d'affichage connecté pour le hall de votre résidence. C’est un tarif très compétitif permettant à la copro d’apporter des services en plus, de la rapidité d’exécution et des fonctionnalités supplémentaires.


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04 TENDANCES ET MARCHÉS 3e Médias 3e Médias c/o Antidox 16, rue d'Athènes - 75009 Paris contact@filiere-3e.fr Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder Relations abonnements : Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Abonnement 1 an : 60 euros TTC (4 numéros) Tarif au numéro : 17€ TTC Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier, 75017 Paris Corrections : Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : Juin 2020

04 Énergie Zoom sur l’électricité renouvelable au 31 mars 2020 Politique Le Green Deal européen est une priorité stratégique 05 Filière Trois mesures pour réussir la transition énergétique du parc tertiaire Filière Un livre blanc RGPD pour les intégrateurs de technologie

06 INTERVIEW Covid-19 et économie La filière électrique revient sur cette période et pense à l’avenir

12 DOSSIER

COVID-19

16 PAROLE DE PATRONS Économie Des dirigeants expliquent comment ils passent la crise

20 APPLICATION

omotique D Rénovation électrique totale en domotique KNX via 3i

22 LE COIN DES ÉTUDES

! E LE R È U

I M MOD E R O

P R H E T MIC MES TIQU N A U 5 O AV ST D BLE DOM TE OZ O D

22 Les français & les artisans du bâtiment 23 Usage global du téléphone au volant

• DOSSIER

LA FORMATIONS SE RÉINVENTE

• PAROLES DE PATRONS

LE NUMÉRIQUE CHANGE DÉFINITIVEMENT LE BÂTIMENT

DES PATRONS RACONTENT

Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

• FORMATION

LA FILIÈRE ÉLECTRIQUE FAIT LE POINT SUR LA CRISE COVID-19

• DOSSIER

NUMERO SPECIAL ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 80 - ÉTÉ 2020 - 17€ TTC

LISTE DES ANNONCEURS COGELEC INTRATONE..........................Surcouverture AGI ROBUR........................................ 3e de couverture QUALIFELEC...................................... 4e de couverture DOMADOO................................................................. 9 VIESSMANN............................................................. 15 CITEL........................................................................ 19 LETTRE DE LA CSEEE........................................26-28 AUTOPROMO.......................................................... 29 SCHNEIDER ELECTRIC........................................... 33 SMARTHOME PUBLIRÉDACTIONNEL...............34-35

06

24 DOSSIER Marketing Créer une offre compréhensible pour communiquer

27 LETTRE 24

es aides significatives pour les D entreprises

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Un plan pour ne pas relâcher l’effort de formation des jeunes L’information pour gérer les conséquences de la crise sanitaire

30 FORMATION

Enseignement La formation professionnelle se modernise

36 DOSSIER Numérique L’installateur, partie prenante du bâtiment connecté

38 TEST IoT Micromodule BLE 5 Mesh : la simplicité absolue

41 DIRIGER SON ENTREPRISE Solution de communication 4 astuces pour des vidéoconférences parfaites

42 AVIS D’EXPERT Energie IP et Ubiant créent une nouvelle génération de bâtiment tout IP

44 TECHNIQUE CVC Chauffage et ECS hybride pour l’installateur électrique

46 É CONOMIE D'ÉNERGIE EN ENTREPRISE Systèmes électriques : optimisez vos consommations d’énergie

48 PRODUITS 50 3 QUESTIONS À

Roger Leclerc, Cogelec Intratone



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