Lumières N° 36 - OCTOBRE 2021 - 19 E
ENTRETIEN
Anne BUREAU
Conceptrice lumière, Wonderfulight
DOSSIER
Rénovation et gestion de l’éclairage tertiaire
Éditorial
Isabelle Arnaud rédactrice en chef
Musée d’art de Toulon, bibliothèque. Conception lumière : Anne Bureau, Wonderfulight. © Anne Bureau, Wonderfulight
Remettre à neuf
D Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Frédéric Bergossen, Abonnements Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue
ès les premières pages de ce numéro, le thème est posé : les actualités évoquent toutes une forme de renouvellement : celui du Bureau du Syndicat de l’éclairage, du conseil d’administration du Cluster lumière. Puis vient le nouvel étiquetage énergétique et ensuite le nouveau guide de l’ADEME en partenariat avec dix autres organismes. Anne Bureau, conceptrice lumière, Wonderfulight, elle aussi, explique comment, à sa manière, elle a cherché à aborder des nouveaux sujets, à explorer d’autres manières de concevoir la lumière, à l’intérieur, à l’extérieur, et même au travers de l’imagerie des films de science-fiction. Et que dire de la vaste opération de rénovation du parc des expositions de la porte de Versailles portée principalement par le cabinet d’architectes Valode & Pistre aux côtés duquel François Gaunand, concepteur lumière, Seulsoleil, œuvre avec son équipe depuis 2015 pour apporter de nouveaux éclairages ? Il ne s’agit pas tant de faire du neuf avec du vieux, mais de requalifier les espaces, les repenser, parfois les reconstruire et travailler la lumière, l’intégrer dans les volumes, la faire vivre au rythme de l’architecture. Cette architecture méridionale que Victor Vieillard, concepteur lumière, Studio By Night, a éclairée d’une lumière dorée et chaleureuse qui façonne et modèle, là encore, les nouvelles formes de cette villa tropézienne revisitée par l’architecte Vincent Coste. Comme si tous ces acteurs s’étaient donné rendez-vous pour mieux conduire le lecteur jusqu’au thème du dossier : la rénovation de l’éclairage tertiaire. Rénover, c’est remettre à neuf, nous dit le dictionnaire. Et l’éclairage en a besoin, semble-t-il, car les travaux ne suivent pas, apparemment, le rythme des technologies. Sans une réelle accélération des rénovations, on risque de voir encore repoussés à plus tard les objectifs ambitieux de la transition écologique dont la rénovation de millions de mètres carrés déjà bâtis. Le retour au bureau va peut-être rebattre les cartes : les entreprises revoient les aménagements pour accueillir les employés dont l’espace de travail, de moins en moins attitré, demande plus de souplesse et d’adaptabilité, notamment en ce qui concerne l’éclairage. Plus que jamais, maîtriser les consommations est un enjeu de la transition écologique, et comment réduire la facture énergétique si, au départ, on ne sait pas ce que l’on consomme ? Les outils sont disponibles, notamment au travers du protocole DALI 2, qui permet d’obtenir un comptage en temps réel des consommations ainsi que bien d’autres informations sur l’installation d’éclairage.
© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Dépôt légal : octobre 2021 ISSN : 2259-3772
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© iGuzzini
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ACTUALITÉS 0 6 Nouveau Bureau du Syndicat de l’éclairage
Conseil d’administration du Cluster Lumière
08 Nouvel étiquetage énergétique 10 Nomination : Stéphane Vanel, directeur général du groupe Lucibel 11 Rénover l’éclairage extérieur, guide ADEME 12 Pénuries dans l’industrie de l’éclairage 13 Focales à Lyon les 14 et 15 décembre
ENTRETIEN 14 Anne BUREAU, conceptrice lumière, Wonderfulight :
Du design à la conception lumière
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© Vincent Coste
© Madeleine Lemaire
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© François Gaunand. Seulsoleil
Lumières Sommaire
PROJETS 16 Seulsoleil s’expose à la porte de Versailles 20 Architecture en lumière par Studio By Night
PERSPECTIVES 24 Renaud LIÈVRE, directeur général iGuzzini France :
Travailler en mode synergie
DOSSIER 27 Rénover et gérer l’éclairage tertiaire 28 Rénovation : s’assurer de la traçabilité des déchets, Hervé Grimaud,
directeur général adjoint des activités bâtiments, ecosystem
29 Un renouvellement anticipatif 46 Enquête produits : Évolutifs et réactifs
Lumières Sommaire
DESIGNER 51 Barbara Billoud : Pétales de lumière
SHOWROOM 52 SLV : La lumière à tous les étages
CAHIER TECHNIQUE
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© Tridonic
© Gilles Leimdorfer
© Ledvance. Photo Gregory Tachet
© SLV
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PRODUITS 59 V isconti LED de Disano 59 D ALI PRO 2 IoT d’Osram 60 N ouveautés 62 I ndex et salons
55 Mesurer les consommations d’éclairage
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Lumières Actualités
Nouveau Bureau du Syndicat de l’éclairage
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l’issue de l’assemblée générale du Syndicat de l’éclairage, le 25 juin 2021, le conseil d’administration a élu un Bureau, avec à sa tête Julien Arnal, reconduit dans son mandat de président. Le nouveau Bureau se compose ainsi : Président : Julien Arnal, directeur général de La Manufacture des Lumières (au centre de la photo) 1er vice-président : Marcel Ragni (1), président de Ragni 2e vice-président : Jean-Luc Lavenir (2), CEO de Signify Europe de l’Ouest 3e vice-présidente : Agnès Jullian (3), présidente de Technilum 4e vice-président : Jean-Marc Vogel (4), directeur général Europe de l’Ouest de Ledvance Trésorière : Nathalie Coursière (5), coordinateur normalisation de Legrand Trésorier adjoint : Emmanuel Gagnez (6), PDG de Sammode
Julien Arnal, président du Syndicat de l’éclairage, a présenté la feuille de route qu’il s’est donnée pour les douze mois à venir. Fédérer En tant qu’organisation professionnelle des fabricants d’éclairage, notre ambition fédère naturellement tous les courants de la lumière, qui utilisent les techniques et technologies mises à disposition par nos adhérents. L’enjeu est sans cesse renouvelé de développer des solutions d’éclairage adaptées aux besoins du marché : des concepteurs lumière en amont de la chaîne de valeur, aux utilisateurs en aval. Nos fabricants, à l’écoute, répondent aux nouvelles sollicitations pour un éclairage plus respectueux de la biodiversité et plus en harmonie avec les besoins physiologiques de l’humain. Relancer Depuis que la modernisation des systèmes d’éclairage est apparue, dans le premier plan France Relance en septembre 2020, comme une action à gain rapide présentant un fort retour sur investissement, le sujet est resté sur le devant de la scène. Que ce soit en éclairage extérieur (cf. le rapport de la Cour des comptes sur la vétusté du parc d’éclairage public en France) ou en éclairage intérieur (cf. le projet de rénovation énergétique des bâtiments publics), la pression est constante sur les acteurs publics et privés pour améliorer la performance – avant tout énergétique – de leurs installations d’éclairage. Cette prise de conscience sur la contribution de l’éclairage dans la transition énergétique favorisera la relance de notre secteur, qui compte 7 000 emplois directs. Améliorer Le combat de l’industrie de l’éclairage pour une lumière de qualité a dû apparaître en même temps que cette industrie elle-même, nous y sommes donc rompus ! Ce combat, toujours d’actualité, a même changé de dimension avec la généralisation de l’éclairage LED et l’apparition des solutions Human Centric Lighting (HCL). Nous continuons donc à défendre un meilleur éclairage en mettant en avant la démarche de projet (cf. la labellisation RGE Études), en veillant aux critères de qualité des fiches d’opérations standardisées pour les CEE, en diffusant les guides de bonnes pratiques que nous éditons avec l’ADEME, et en faisant la promotion de la Charte LED, un outil au service de la qualité des données relatives aux produits. Ainsi, nous soutenons pleinement l’action #BetterLighting de LightingEurope qui promeut un meilleur éclairage auprès de la Commission européenne. n https://www.syndicat-eclairage.com/
Le Cluster Lumière renouvelle son conseil d’administration
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e 22 juin 2021, le Cluster Lumière a renouvelé partiellement son conseil d’administration : • Christophe Martinsons (CSTB) réélu - Collège Recherche & Formation • Fabrice Futin (TARGETTI) réélu - Collège Fabricants • Christophe Battestini (CITEOS) réélu ; Joël Thomé (PISEO) réélu ; Bruno Revillon (ENGIE) réélu ; Vincent Laganier (LIGHT ZOOM LUMIÈRE) élu - Collège Utilisateurs & Prescripteurs • Thierry Marsick (Ville de Lyon) réélu ; Jean-Marie Croué (GIL-Syndicat du luminaire) réélu - Collège Institutions & Partenaires • Philippe Hutinet, élu - Collège Personnes physiques
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Lumières Actualités
Nouvel étiquetage énergétique
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epuis le 1er septembre 2021, le règlement 2019/2015(1) de la Commission européenne relatif à la nouvelle étiquette énergétique des lampes doit s’appliquer. Le point sur les exigences de performance énergétique des sources de lumière : lampes et modules LED.
Une nouvelle étiquette énergétique, pourquoi ? Ce règlement modifie l’échelle qui permet d’attribuer une classe de performance énergétique aux sources lumineuses : auparavant classées de E à A++, elles seront désormais classées de G à A. Sont concernés les lampes (ou « ampoules ») et les modules LED mis sur le marché européen à partir du 1er septembre. Attention : ils sont également concernés s’ils sont vendus dans un autre équipement, comme un luminaire, ou encore un four, par exemple. Que se passe-t-il depuis le 1er septembre 2021 ? Toutes les sources lumineuses mises sur le marché européen doivent porter la nouvelle étiquette. Les produits qui étaient déjà sur le marché peuvent garder leur ancienne étiquette pendant encore 18 mois. Cette période de transition s’achèvera donc le 31 mars 2023, date à laquelle l’ancienne étiquette devra avoir disparu des stocks et rayons : soit les anciens produits auront été vendus durant la période de transition, soit il faudra les ré-étiqueter. Une lampe classée E est-elle une « mauvaise » lampe ? En matière de performance énergétique, il n’y a aujourd’hui plus de « mauvaise » lampe. C’est le résultat des efforts constants des fabricants pour améliorer leurs produits : depuis Edison, ils ont sans cesse optimisé le triptyque flux lumineux du produit-puissance consommée-
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durée de vie. Aujourd’hui, une lampe LED produit environ 100 lumens par watt consommé, alors qu’une lampe à filament ne délivrait que 10 lumens par watt. Et la LED dure au moins dix fois plus longtemps. En 10 ans, la puissance consommée des lampes a été divisée par 10, pour éclairer autant. L’éclairage est un secteur pionnier dans le domaine de l’écoconception : la durée de vie des produits est connue, leurs performances sont connues, et fiables. La réglementation n’a fait qu’accompagner une stratégie déjà en place, et les lampes les plus énergivores ne sont déjà plus sur le marché depuis un moment. Une lampe classée E a une efficacité lumineuse supérieure à 110 lm/W, ce qui est une très bonne performance. Pour permettre une mise en œuvre de ce règlement européen dans les meilleures conditions, la fédération européenne de l’éclairage LightingEurope a édité un guide spécifique (en anglais et en vente sur le site : https://www.lightingeurope.org/guidelines) Pourquoi changer d’échelle pour calculer la performance des lampes ? Les sources lumineuses LED sont tellement efficaces qu’elles se retrouvaient toutes en tête du classement. Le consommateur ne pouvait donc plus comparer leurs performances. La nouvelle étiquette, en permettant une notation plus fine, redonne de la visibilité aux lampes les plus performantes. Afin de ne pas devoir changer l’échelle avant quelques années, le législateur a prévu de laisser de la place à l’innovation et au progrès technologique, c’est pourquoi il existe encore très peu de lampes LED pouvant prétendre à la classe C, et aucune aux classes A ou B. Cela viendra, l’efficacité va encore évoluer, et l’éclairage n’a pas fini d’être performant ! Innovation : grâce au QR Code obligatoire de l’étiquette énergétique, de nombreuses informations complémentaires sont rendues accessibles via une base de données européenne unique dénommée EPREL. En vérifiant que ces informations sont fournies, et qu’elles ne sont pas fausses, les autorités de contrôle du marché comptent amplifier, sur Internet en particulier, la lutte contre les fraudes et les produits non conformes. n (1) Règlement délégué (UE) 2019/2015 de la Commission européenne, qui complète le règlement (UE) 2017/1369 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne l’étiquetage énergétique des sources lumineuses, et abroge le règlement délégué (UE) 874/2012 de la Commission.
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Lumières Actualités
Stéphane Vanel devient directeur général du groupe Lucibel le 11 octobre 2021
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© DR
e conseil d’administration du groupe Lucibel nomme Stéphane Vanel directeur général. Depuis plus de 30 ans, Stéphane Vanel met son expertise au service de l’éclairage, de Feilo Sylvania à RZB France, en passant par Osram où il reste presque 20 ans, Yantec et le groupe MIH. Après des études de commerce, il commence une carrière dans l’éclairage en 1987 et suit les stages de l’Association française de l’éclairage niveau 1 et niveau 2. Ses connaissances techniques auxquelles s’ajoutent des formations en management le conduisent rapidement à occuper des postes de direction. Efficace, passionné, en contact avec les différents acteurs de la filière, installateurs, distributeurs, architectes, concepteurs lumière, il ne cesse, au fil des années, de développer les départements et les filiales françaises
dont il a la responsabilité. Réactif, chaleureux, il sait communiquer son enthousiasme, qu’il s’agisse de nouvelles technologies, de produits, ou encore de projets exemplaires. Frédéric Granotier, président fondateur du groupe Lucibel, a déclaré : « Je me réjouis de l’arrivée de Stéphane au sein du groupe Lucibel. Son talent reconnu dans le management commercial et le business développement va permettre à l’entreprise d’accélérer la dynamique de croissance qu’elle connaît déjà depuis début 2021 sur la plupart de ses activités. » Stéphane Vanel nous confie, quant à lui : « Je souhaite apporter toute mon énergie et mon support à développer une entreprise française qui fabrique en France. Une entreprise qui investit aussi bien dans la R&D que dans l’outil de production. » Et d’ajouter : « Je suis très motivé à l’idée de rejoindre le groupe Lucibel dont les innovations sont très prometteuses. Ma priorité est de m’appuyer sur ma connaissance du secteur de l’éclairage et de mobiliser mon réseau pour permettre une accélération des ventes et une plus forte pénétration des solutions de Lucibel sur des marchés en pleine expansion. » n
Prix Artisan créateur de lumière 2021
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e GIL-Syndicat du luminaire et les Ateliers d’Art de France ont organisé, pour la cinquième année, le prix « Artisan créateur de lumière » attribué le 12 septembre dernier. Il récompense deux artisans. Le concours était ouvert aux exposants créateurs de luminaires d’Ateliers d’Art de France au salon Maison&Objet. Un seul luminaire en état de fonctionnement a été présenté par candidat.
La grille de notation – sur 10 points – pour attribuer le prix répondait à deux critères : - originalité et esthétique, notées sur 7, - conformité aux normes et économie d’énergie, sur 3.
1er prix (1 000 €) Sylvain FEZZOLI de l’Atelier sur la Rivière, à Morteaux-Couliboeuf (14 620) Pour « La Nébuleuse du cocon » (porcelaine) www.ateliersurlariviere.fr
2e prix (800 €) Charles MACAIRE, de Charlot & Cie à Aix-en-Provence (13100) Pour l’« Arbre à nuages » (papier) www.charlotetcie.fr
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« Rénover l’éclairage extérieur » Un guide ADEME, collection Clés pour agir
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epuis de nombreuses années, l’ADEME et le Syndicat de l’éclairage, en s’associant avec d’autres organismes, publient des guides à destination des acteurs de la filière éclairage. La dernière édition relative à l’éclairage extérieur datait d’une dizaine d’années et nécessitait une mise à jour importante. De 16 pages, le guide est passé à 36 pages, et cette fois, neuf fédérations et associations professionnelles ont réuni leur expertise pour apporter leur contribution : l’ACE, l’AFE, la CAPEB, le CSTB, ecosystem, la FDME, la FFIE et le SERCE, sans oublier la FNCCR dont le président, Xavier Pintat, en signe l’avant-propos. L’ouvrage traite de l’éclairage public, c’est-à-dire de l’ensemble des moyens d’éclairage mis en œuvre pour favoriser la sécurité des déplacements des personnes et des biens, le confort des usagers et la mise en valeur des espaces dans le domaine public. Le guide débute par un constat : trop de luminaires installés ont plus de vingt-cinq ans et seulement 3 à 5 % sont remplacés chaque année, ce qui signifie qu’à ce rythme, il faudrait entre vingt et trente ans pour renouveler l’ensemble du parc, estimé à 11 millions de points lumineux avec plusieurs technologies de sources de lumière. À l’heure où l’arrêté « Nuisances lumineuses » bouscule les habitudes et rebat les cartes de l’éclairage extérieur, ce guide arrive à point pour fournir « les clés pour agir » ! Les différents domaines d’application traités dans l’arrêté sont expliqués et commentés, tandis que deux chapitres abordent spécifiquement la biodiversité et les trames noires, ainsi que les impacts photobiologiques de l’éclairage sur l’Homme. Comme pour les précédents guides de la même collection, des chapitres « État des lieux », « Définitions », « Projet » ouvrent le document, tandis que celui consacré au matériel d’éclairage inclut les luminaires solaires. Les développements de la connectivité et des systèmes intelligents ont été introduits dans la partie gestion. Les principaux textes réglementaires et normes sont regroupés au sein d’un même chapitre, avant les pages dédiées à l’écoconception et celles consacrées à la collecte et au traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). Enfin, le guide donne un tableau de calcul en coût global et pour finir, présente les différentes aides au financement. Le guide est disponible et téléchargeable gratuitement sur le site de l’ADEME et du Syndicat de l’éclairage, ainsi qu’auprès de tous les partenaires sur simple demande. n
ADEME : www.ademe.fr Syndicat de l’éclairage : www.syndicat-eclairage.com
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Lumières Actualités
Pénuries dans l’industrie de l’éclairage : anticiper et s’adapter
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atières premières, composants électroniques, transport, les industries de l’éclairage s’organisent face aux pénuries. Dans cette phase de relance de l’activité, que l’on souhaiterait vigoureuse, les fabricants de matériels d’éclairage subissent simultanément des augmentations très significatives des coûts de matières premières (métaux, plastiques, peintures, verre…, mais aussi les composants électroniques) et l’émergence de pénuries diverses. Ces augmentations et pénuries sont aggravées par des difficultés de la chaîne logistique.
Les industries électroniques en première ligne Dans l’éclairage, alors que se développent le numérique et les automatismes de gestion – rendus obligatoires par la réglementation en rénovation –, les pénuries de drivers et composants pour les systèmes d’éclairage à LED se multiplient et entraînent de très importantes difficultés au niveau de la fabrication et des livraisons. Prix spot des semi-conducteurs
Hausse significative des coûts de matières premières Ces pénuries provoquent des décalages ou réductions de livraison, des arrêts temporaires d’approvisionnement, avec en corollaire des augmentations conséquentes des prix. Cette situation est due pour partie à des difficultés sanitaires dans certains pays fournisseurs, mais aussi à la reprise économique particulièrement vigoureuse qui fait exploser la demande – et les prix – sur certaines matières premières, en sus de capacités de transport maritime très perturbées. Indice des matières premières importées en France
Indice synthétique des cours des métaux cotés à Londres (6 métaux de base*)
Dispositions en vigueur pour l’exécution des contrats Le ministère de l’Économie et des Finances a publié des recommandations applicables aux acheteurs publics pour « soutenir les entreprises », en faisant preuve de souplesse dans l’exécution des marchés, en veillant « au cas par cas, à ne pas appliquer de pénalités […] », et en accordant « des reports de délais ». Bercy a également précisé que les acheteurs publics peuvent « en cours d’exécution du marché, aménager les délais d’exécution et renoncer à l’application des pénalités de retard ». La circulaire « Aménagements des conditions d’exécution des marchés publics de l’État face aux difficultés d’approvisionnement », publiée le 16 juillet 2021 par le directeur du cabinet du Premier ministre, vient ainsi appuyer les déclarations du ministère de l’Économie et des Finances. Anticiper et s’adapter Afin de limiter les réductions ou reports de livraison, les risques d’arrêts de production et les arrêts de chantier, nous, membres du Syndicat de l’éclairage, recommandons d’anticiper. Cette situation d’imprévisibilité et de tension va vraisemblablement se poursuivre jusqu’au second semestre 2022, ce qui nous incite à inviter toute la filière à faire preuve d’anticipation dans les projets et de souplesse dans l’exécution. n https://www.syndicat-eclairage.com/
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Lumières Actualités
FOCALES à Lyon les 14 et 15 décembre
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OCALES est centré sur les usages, l’innovation et la durabilité de la lumière, et s’articule autour de conférences, de tables rondes, d’ateliers et de rencontres. Ces deux dernières années ont vu d’immenses bouleversements affecter l’ensemble des métiers de l’éclairage. L’innovation a continué au même rythme, mais la crise sanitaire a remis en cause nos visions antérieures. La sensibilité à la lumière et à l’éclairage, et les transformations venant de l’écologie se sont faites plus pressantes. Plutôt que de proposer un salon de l’offre, l’organisateur PIL Luminaires a construit un forum des usages qui invitera les donneurs d’ordres et les utilisateurs à « challenger » les professionnels sur tous ces sujets. Les objectifs de FOCALES • Réunir en un même lieu, et sur deux jours, l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur de la lumière pour apprendre, se former, dialoguer, échanger, confronter des points de vue sur la lumière et le bien-être, l’économie circulaire, les évolutions réglementaires et normatives. • Trois approches : les usages, l’innovation, la durabilité. Le programme de FOCALES : 40 événements, 3 formats • Des tables rondes avec animateur, dans un créneau de 1 h 30 : confrontations de plusieurs disciplines et de différents points de vue pour que chacun construise sa propre vision. • Des conférences plus formelles pour approfondir un sujet d’innovation avec des présentations interactives, souvent sous un angle original pour tenter de défricher de nouveaux usages. • Des « Points sur » des sujets d’actualité : présentations de 15 minutes par des experts, suivies d’échanges avec la salle. Trois thèmes • Lumière & Humain • Société & Technologie • Lumière & Environnement Des espaces et des ateliers exposants Un espace dédié aménagé au sein de la halle du H7, afin de permettre aux entreprises de l’éclairage et de la lumière de présenter leurs produits et services innovants sur des stands de 6 m². Un espace de présentation de nouveaux produits et de services lors d’ateliers. La soirée ACE le 14 décembre L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes fêtera ses 25 ans. Contact : contact@pil-luminaire.org - 06-88-34-64-72
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© Madeleine Lemaire
Lumières Entretien
Anne BUREAU,
conceptrice lumière, Wonderfulight
Parcours• • • Après un bac Arts appliqués et une formation à l’École nationale supérieure de création industrielle – ENSCI Les Ateliers –, à Paris, où elle rencontre Yann Kersalé, Anne Bureau travaille avec Roger Narboni et Georges Berne. Elle crée son agence de conception lumière en 1995 et fonde, en 2011, l’agence Wonderfulight. Depuis 25 ans, elle conçoit et assure le suivi technique de l’ensemble des projets confiés à son agence. La multiplicité des sujets, des échelles et des contextes traités depuis le début de sa carrière lui confère une expertise reconnue en France et à l’étranger. Anne Bureau est membre de plusieurs associations professionnelles : - IALD, International Association of Lighting Designers (membre du conseil d’administration depuis novembre 2019) ; - ACE, Association des concepteurs lumière et éclairagistes (présidente de 2005 à 2006) ; - membre du comité directeur de EILD (Encuentro Iberoaméricano de Lighting design). Anne Bureau donne également des conférences dans de nombreux pays : Angleterre, Danemark, Espagne, Italie, Chili, Mexique…
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Du design à la conception lumière Il y a 30 ans, Anne Bureau croise le chemin des pionniers de la conception lumière qui l’orientent dans son choix de carrière. Depuis, elle ne cesse de créer, d’organiser, d’harmoniser l’ombre et la lumière au travers de projets d’éclairage, de conférences internationales et même de science-fiction… Comment s’est faite votre rencontre avec la lumière ? J’ai su assez tôt que je voulais être designer produits. Lorsque je suis rentrée, en 1988, à l’ENSCI Les Ateliers, à Paris, le projet d’intégration était un événement pour l’association le Génie de la Bastille. C’est Yann Kersalé qui s’occupait de l’éclairage et je me suis mise immédiatement dans son groupe : j’y ai attrapé le virus de la lumière et dès ce moment-là, j’ai su que je voulais devenir concepteur lumière. Deux ans plus tard, j’ai fait un stage de 6 mois chez Yann Kersalé. J’ai ensuite rencontré Gérard Foucault qui m’a fait travailler sur quelques projets, et Roger Narboni m’a contactée pour intervenir ponctuellement sur la partie design produits. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi la nuit comme sujet de mémoire de fin d’études. Après l’ENSCI, je me suis tout de suite mise à mon compte en tant que conceptrice lumière, avec comme premiers clients l’Agence des gares et Georges Berne de l’Observatoire 1 ; j’intègre en parallèle l’agence Concepto comme
chef de projet. En 1998, je gagne mon premier concours (musée de l’Orangerie) en mon nom propre et décide alors de poursuivre mon chemin complètement en indépendante, et je crée l’agence Wonderfulight en 2011. Comment avez-vous apposé votre propre signature lumière à vos projets ? Les concepteurs avec qui j’avais collaboré m’avaient laissé une grande liberté dans les projets, qu’il s’agisse de l’intérieur ou de l’extérieur : tout en apprenant à leurs côtés, j’avais pu exprimer ma propre vision de la mise en lumière, comment transfigurer la nuit, interpréter sa poésie, cela s’est construit au fil des années. En extérieur, j’avais cette approche « préservons la nuit » : je me souviens d’un concours que j’avais remporté pour une petite ville du Béarn. Le maire avait souligné que j’avais fait un « plan obscurité » plutôt qu’un « plan lumière » ! J’avais déjà cette sensibilité, ce souci de préserver les ombres, de respecter l’environnement, de rester modérée dans mes concepts lumière. En intérieur, c’est encore
une autre approche. Le projet du musée de l’Orangerie, par exemple, reposait sur un cheminement éclairé, sans objet ostentatoire ; les abat-jour des Nymphéas n’ont pas été conçus pour être vus. Je travaille toujours les volumes, je dessine, je fais des aquarelles. En travaillant avec les architectes je mets au service du site et de leur propos architectural mon approche de la lumière et des ombres. Par exemple, la chapelle Corneille est à l’opposé de l’Orangerie, avec son lustre monumental de 6 m de diamètre ! La lumière a parfois besoin de se matérialiser, les choses ne sont pas figées, il faut s’adapter à l’espace et au temps qui passe aussi. Est-ce que cela signifie que votre approche de la conception lumière a changé au fil du temps ? J’avoue que l’évolution du cadre normatif a un rôle important dans le changement de notre profession et ce n’est pas toujours positif. Si les normes sont nécessaires, elles ne sont pas toujours bien faites… Parfois, la richesse de l’éclairage réalisé dans les limites du cadre normatif se trouve réduite. Le rappel au bon sens peut être nécessaire face à l’inflation normative. Cela devient un vrai défi de répondre à ces exigences, de proposer des projets de qualité tout en essayant de préserver cette poésie de la nuit. Notre métier se complexifie, parfois pour gérer ces contradictions. Nous devons pouvoir répondre à la fois à ceux qui ont les yeux rivés sur leur luxmètre et à ceux qui veulent protéger la faune et la flore. Concernant la protection du ciel nocturne, c’est important de pouvoir maîtriser les émissions lumineuses vers le ciel mais on nous demande aussi de
Workshop “Lights in Alingsäs”. Suède 2013 : The Angel, cimetière Landskyrkogarden.
fournir des efforts disproportionnés alors que des sources de pollution lumineuse importante restent sans aucun contrôle. En intérieur, nous rencontrons les mêmes problèmes, c’est le « lux » qui prime et la réduction, à juste titre, de la consommation d’énergie : comment, dans ces conditions, mettre en place un éclairage qui peut vraiment apporter du confort ? Vous intervenez beaucoup à l’international. Peut-on dire que la conception lumière est universelle ? Ce qui est fascinant, c’est à la fois l’universalité du besoin de lumière et les différences culturelles qui existent dans l’approche de l’éclairage. Pour ma part, je me nourris des échanges avec mes confrères au-delà des frontières, notamment en Amérique du Sud. En 2010, j’ai eu le privilège de participer au premier « Encuentro Iberoamericano de Lighting Design », EILD, à Valparaiso, qui comprenait une série de conférences et d’ateliers sur trois jours. Mon intervention portait sur la lumière naturelle la nuit ! De ce premier événement est né un groupe informel de concepteurs lumière et nous avons poursuivi l’aventure de EILD en 2012 (Mexique), 2014 (Colombie), 2016 (Brésil), et 2019 (Uruguay). Ces échanges ouvrent d’autres horizons. Et en parlant « d’universel », je fais des recherches sur la lumière sur les autres planètes et dans l’Espace, au travers de l’imagerie des films de science-fiction. Cela nous en dit beaucoup sur comment on imagine le futur et notamment le futur de la lumière. n
© Anne Bureau
Auditorium régional en la chapelle Corneille à Rouen, 2016.
© City of Alingsäs
© Eric Peletier
Lumières Entretien
Aqurarelle : concours pour la mise en lumière du château de Pierrefonds, 2006.
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 15
Projets
© François Gaunand. Seulsoleil
Lumières
Le concept lumineux de la façade du pavillon 7, élaboré par Seulsoleil, épouse le mouvement plissé au sommet de la façade dans une ondulation chromatique. Maîtrise d’ouvrage VIPARIS Maîtrise d’œuvre Rénovation du site Tranche 1 Architecte : Valode & Pistre Designer : Saguez & Partners Paysagiste : Agence Laverne Conception lumière : Seulsoleil
Seulsoleil a utilisé un luminaire orientable pour lequel il a fait développer un bras afin de le positionner en déport des façades de l’allée centrale.
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SEULSOLEIL S’EXPOSE À LA PORTE DE VERSAILLES Lorsque Viparis a retenu Seulsoleil pour accompagner en lumière l’opération de rénovation du parc des expositions de la porte de Versailles, le concepteur lumière, François Gaunand, ignorait alors qu’il aurait à réaliser le plus vaste projet d’éclairage de sa carrière en termes de surfaces concernées, de diversité d’espaces et de bâtiments. Ce projet s’est déroulé en trois tranches, nous en présentons ici une première partie.
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un des principaux objectifs de la rénovation du parc des expositions de la porte de Versailles visait à moderniser les sept pavillons du site afin d’accueillir dans les meilleures conditions des événements d’envergure. Pour cet ambitieux projet, Viparis a fait appel à Valode et Pistre ainsi que trois autres architectes de renom. Lors de la première phase de travaux, le pavillon 7 s’est vu complètement transformé par le cabinet Valode et Pistre et accueille désormais le plus grand centre de congrès d’Europe : le Paris Convention Centre. La façade nord du pavillon 1 a également été refaite (architecte Dominique Perrault), se parant d’une grande peau en tissu métallique argentée, ainsi que l’esplanade du Pavillon 4, qui est désormais pourvue d’un auvent créant un nouvel espace de vie. La phase 2 du projet s’est concentrée sur le pavillon 6, fusion des pavillons 6 et 8 qui ont été com-
plètement rasés. Il est doté d’un auvent géant, structure imaginée par Jean Nouvel. Il se compose de 15 000 m² d’espaces d’exposition, de 250 m² de salles de réunion, d’une salle privatisable de 370 m² et d’une ferme urbaine sur son toit. La dernière phase du projet, en cours cette année, porte sur la restructuration des pavillons 2 et 3 qui se superposent (Christian de Portzamparc intervient sur les façades). L’énorme façade horizontale se verra habillée d’un bandeau animé et lumineux afin de créer « l’horizontal de lumière », et l’intérieur sera modernisé avec une modularité accrue et de grands espaces d’exposition. Ces grands travaux comprennent également la construction de deux hôtels confiés à Jean-Michel Wilmotte. En tout, 216 000 m² d’exposition seront disponibles pour accueillir les plus grands salons, congrès et conventions. À chaque phase du projet, Seulsoleil a été retenu
pour réaliser l’étude d’éclairage et a ainsi conçu les projets de l’ensemble du site qui ont porté aussi bien sur les espaces extérieurs qu’intérieurs (espaces publics ou logistiques ou mixtes). Un double cahier des charges pour l’allée centrale La première tranche portait sur la rénovation du parvis A, l’entrée principale du site de la porte de Versailles, et sur l’aménagement intérieur du hall 7, qui se trouve à l’extrémité sud du parc, ainsi que le parking-terrasse sur la toiture de ce bâtiment. Autant le parvis devait être rendu au public, autant l’allée centrale devait nécessairement s’ouvrir à la mixité, c’est-à-dire à la fois à la logistique et à la circulation piétonne. « Ce qui signifiait, pour nous, constate François Gaunand, concepteur lumière, Seulsoleil, un double cahier des charges. Nous avons utilisé un appareil standard orientable pour lequel nous avons fait développer un bras afin de le positionner en déport des façades. » Chacun des barreaux de LED (voir photo en médaillon p.16) est pilotable individuellement. Ainsi, le même luminaire éclaire les zones en pied des bâtiments ou le centre de l’allée. « De toute ma carrière, je ne pense pas avoir eu à travailler une telle diversité d’espaces sur un même site, confie François Gaunand, jusqu’à l’éclairage du tunnel Renan ! »
© François Gaunand. Seulsoleil
© François Gaunand. Seulsoleil
© François Gaunand. Seulsoleil
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Le tunnel Renan : ludique et artistique Le projet de mise en lumière avait pour objet de redonner à ce passage à la fois logistique et piétonnier une identité singulière. À l’origine, les parois latérales vitrées bénéficiaient d’un rétroéclairage venant des galeries techniques situées à l’arrière. Plus tard, ce dispositif a fait place à des visuels opaques collés sur le vitrage. « Notre projet consistait à redonner au tunnel une dimension plus contemporaine et plus ludique en toute liberté, explique François Gaunand, car il faut reconnaître que c’était devenu un lieu on ne peut plus glauque la nuit ! » Le principe du nouvel éclairage repose sur deux dispositifs installés dos à dos dans les galeries situées derrière le vitrage en Reglit qui possède une diffusion assez intéressante : l’un éclaire le mur du fond (qui a été repeint en blanc), il est constitué de réglettes de type RGB avec une diffusion à 120° pour une meilleure uniformité ; et l’autre est composé de médias tubes tournés vers le vitrage sans diffuseur avec un pitch de 25 mm (une LED RGB tous les 25 mm). « L’ensemble est contrôlé par un média serveur qui pilote les 16 200 adresses du système comme autant de pixels d’une image vidéo. Douze scénarios défilent, le temps de traverser le tunnel, créant une forme cinétique qui s’ajoute à l’effet dynamique de l’éclairage », souligne François Gaunand.
Dans le tunnel Renan, le principe du nouvel éclairage repose sur deux dispositifs installés dos à dos dans les galeries situées derrière le vitrage. Seulsoleil a proposé de déconstruire l’image produite au plafond par les parois en composant des zones peintes en blanc, alternativement mates et brillantes (photo en haut).
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© François Gaunand. Seulsoleil
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Au terme de la réalisation, comme le maître d’ouvrage souhaitait que le plafond du tunnel soit également traité, le concepteur lumière a proposé de déconstruire l’image produite par les parois en composant au plafond des zones peintes en blanc, alternativement mates et brillantes.
Géométries de lumière du pavillon 7 L’ambition de Valode et Pistre, pour ce bâtiment caractéristique du mouvement dit « brutaliste » des années 60-70, repose sur la recherche d’un équilibre entre sa reconnaissance comme patrimoine et l’expression d’une nouvelle modernité. L’impressionnante structure d’origine, en béton brut de 20 m x 20 m sur trois niveaux, close par des panneaux de béton, imposait une présence pesante et fermée, peu en rapport avec l’ambiance d’animation et d’ouverture des expositions parisiennes. Cette mégastructure a donc été déshabillée des éléments secondaires, et le bâtiment, d’opaque, est devenu transparent. Les panneaux vitrés de la façade sont disposés en faces d’inclinaison variable sur toute la longueur du bâtiment. Le concept lumineux élaboré par Seulsoleil épouse le mouvement plissé au sommet de la façade dans une ondulation chromatique. Des média tubes
© François Gaunand. Seulsoleil
L’allée centrale du parc des expositions devait nécessairement s’ouvrir à la mixité, c’est-à-dire à la fois à la logistique et à la circulation piétonne.
Quand le périphérique écrit sa lumière Viparis affichait sa volonté de redonner au site cette notion de parc en végétalisant le plus possible les espaces publics et en leur redonnant vie la nuit par des mises en lumière chaleureuses, afin de faire oublier aux visiteurs l’austérité du béton omniprésent, tel le périphérique qui enjambe le site. Afin d’intégrer cette structure le mieux possible au paysage urbain, Seulsoleil, avec LightAct et visible.digital ont créé un éclairage interactif qui rend compte du trafic routier. « Nous avons symbolisé, au plafond, précise François Gaunand, en sous-face, les trois voies de circulation au nord et au sud par des lignes de lumière et des flashs qui changent d’intensité en fonction de la densité et de la vitesse du trafic. » Les tubes sont connectés aux caméras qui, positionnées sur le périphérique, leur envoient les informations liées au trafic via des algorithmes qui, à leur tour, les retransmettent en effets lumineux.
Plus loin, à l’autre extrémité du parc, la façade du pavillon 7 répond dans un mouvement lumineux coloré.
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Une gestion intelligente de l’éclairage « Dans l’ensemble des halls, poursuit François Gaunand, l’éclairage est piloté automatiquement et bénéficie d’une gestion intelligente. Chaque luminaire a la capacité de réguler son intensité en fonction de l’apport de lumière naturelle et d’identifier l’activité dans la zone qu’il vient éclairer par de la détection de présence et de communiquer par signal radio avec les luminaires proches. » Seulsoleil a réalisé plusieurs études sur différents luminaires afin de permettre à la maîtrise d’ouvrage de choisir celui qui serait le mieux adapté à tous les halls. C’est donc le même luminaire qui équipe tous les pavillons, exception faite du hall 7.3 qui bénéficie d’un appareil spécifique. Ce dispositif permet à l’exploitant d’optimiser considérablement son éclairage et de réduire les consommations. n Isabelle Arnaud
Dans l’atrium du pavillon 7, des lignes lumineuses créent des dessins géométriques au plafond.
© François Gaunand. Seulsoleil
LED RGB ont été placés en sous-face des montants métalliques horizontaux. Le reste du bâtiment est éclairé de l’intérieur de l’atrium : des lignes continues de lumière blanche créent des dessins géométriques différents à chacun des trois niveaux. « Ce pavillon est à la fois complètement ouvert et cloisonné avec une hauteur de 9 m sous plafond, explique François Gaunand. Il fallait donc, pour l’intérieur, un éclairage de type exposition disposé sur la structure métallique à 9 m et un éclairage complémentaire destiné aux petites configurations de salles d’une capacité de 50 personnes environ. » Dans la salle plénière du niveau 3, qui peut accueillir plus de 5 000 personnes, Seulsoleil a mis en place un éclairage parfaitement intégré à l’architecture, constitué de lignes lumineuses parallèles disposées entre les sheds du plafond et asservies à la lumière naturelle.
© François Gaunand. Seulsoleil
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Dans la salle plénière, les luminaires ont été disposés entre les sheds, parfaitement intégrés à l’architecture.
Maîtrise d’œuvre tunnel Renan Conception lumière : Seulsoleil Maîtrise d’œuvre terrasses logistiques - BET Éclairage : Seulsoleil - BET CFO/CFA : C. Dumas - Entreprises (CFO/CFA) : - Eiffage Énergies (pavillon 7) - SDEL (parvis A & allée centrale) - SOCOMELEC (tunnel Renan et terrasses logistiques pavillon 7)
Fabricants Éclairage extérieur : Bega – Comatelec – Ewo – iGuzzini – LEC – Meyer – Philips – Thorn – Thorlux – SILL – Wila Éclairage intérieur 3F Filippi – Neolux – Wila - Zumtobel Éclairage dynamique ColorKinetics – Eccelectro – Traxon - Axente
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© Vincent Coste
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Maîtrise d’ouvrage Vincent Coste, architecte Conception lumière Studio by Night Paysage Coloco Décoration Thierry Lemaire Solutions d’éclairage Aldabra, DGA, Elcom, LLD, QLT Installateur Potentier Électricité Serrurerie de la Parette
ARCHITECTURE EN LUMIÈRE PAR STUDIO BY NIGHT Le travail des concepteurs sur les mises en lumière architecturales extérieures est bien connu lorsqu’elles concernent les bâtiments publics, mais il est plus rare d’en révéler le détail sur des constructions privées. Victor Vieillard a développé depuis plusieurs années cette facette du métier et intervient régulièrement sur ce type d’opération. Il nous livre le concept lumineux qu’il a mis en œuvre sur la façade et dans le jardin de cette villa de la Côte d’Azur.
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architecte Vincent Coste a entièrement revisité cette maison dotée d’une génoise provençale traditionnelle et construit tout autour un auvent en béton et des terrasses permettant d’augmenter les superficies et d’obtenir un espace intérieur/extérieur largement agrandi. Ces espaces sont protégés du soleil par des panneaux verticaux glissant horizontalement sur trois des façades de la maison, au niveau du premier étage. Le projet d’éclairage consistait à mettre en lumière les extérieurs : escaliers principaux de l’entrée, escalier en colimaçon, terrasses du rez-de-chaussée et du premier étage, le pool house et la piscine.
Intégrer l’outil lumière Le projet éclairage se concentre sur la valorisation des volumes et des matériaux. La lumière souligne l’espace la nuit et s’efface le jour grâce à son intégration dans l’architecture. « C’est pour moi un des grands principes, affirme Victor Vieillard, de manière générale, et surtout lorsqu’on est en présence d’une architecture qui fait force, qui est très dessinée. Mon objectif est de faire oublier l’éclairage le plus possible dans la journée, voire que l’on se demande s’il y aura vraiment de la lumière la nuit. Cela devient de plus en plus facile à mettre en œuvre grâce à la miniaturisation des produits. »
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Le projet s’appuie sur une ligne de lumière principale continue qui part de l’escalier en colimaçon jusqu’au bout de chaque terrasse. Cet éclairage indirect, intégré sur le bord extérieur de la serrurerie, souligne uniformément chaque tube du gardecorps, puis le dessous de main courante et finit par un éclairage diffus sur la poutre supérieure. « Ce dispositif, explique Victor Vieillard, a permis d’éviter d’électrifier les panneaux mobiles. Chaque panneau étant déplaçable le long des terrasses, la lumière reste homogène. La lumière court dans le piètement du garde-corps, elle remonte le long des barreaux, et elle vient lécher la partie béton de l’auvent. » L’idée de l’architecte était de construire un escalier
d’apparat, qui n’est que rarement utilisé, au profit d’un autre escalier qui se trouve sur le côté opposé de la villa. L’escalier en colimaçon apparaît presque comme une œuvre d’art, une sculpture dont les arrondis émoussent l’aspect anguleux des terrasses. « L’éclairage en contre-plongée de l’escalier lui redonne à la fois du volume et toute sa légèreté », précise le concepteur lumière. Un renforcement de lumière indirecte est réalisé sur la terrasse principale par le rétroéclairage des ventelles des plafonds. Les luminaires LED, tous dissimulés dans l’architecture, soit intégrés au sol, soit dans les serrureries métalliques ou derrière des matériaux, sont contrôlables et variables. LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 21
© Vincent Coste
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Simplicité et finesse « Toute la difficulté, poursuit Victor Vieillard, résidait dans le fait d’éclairer en contre-plongée sans générer de gêne visuelle. La Serrurerie de la Parette nous a accompagnés de façon extraordinaire dans ce travail d’intégration : nous avons sélectionné un ruban éclairant de 6 mm d’épaisseur, qui a été positionné légèrement en retrait dans la serrurerie pour ne pas être ébloui depuis les terrasses. Si le projet paraît simple, c’est grâce au travail conjoint tout en finesse de l’artisan installateur et du serrurier qui ont apporté une attention particulière au montage du ruban LED. » Les rubans de 5 m de longueur sont étanches, variables et alimentés en Dali, comme tous les 22 - LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021
autres luminaires. Leur câblage s’intègre dans le bloc serrurerie tenant le barreaudage de la main courante. « Les alimentations ne pouvant pas revenir au tableau, nous avons dû déterminer des endroits stratégiques invisibles mais démontables pour la maintenance. » Tout est éclairé dans une température de couleur chaude de 2 700 K, y compris les encastrés de sol en arrière-plan au rez-de-chaussée, donnant à l’ensemble de l’ouvrage une teinte dorée uniforme. La piscine, quant à elle, est éclairée en blanc froid à l’intérieur et blanc chaud à l’extérieur. n
Isabelle Arnaud
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Travailler en mode synergie ! Renaud Lièvre Directeur général IGuzzni France
iGuzzini, fondée par Adolfo Guzzini à Recanati, Italie, en 1959, a ouvert ses premiers bureaux en France au début des années 1990. Aujourd’hui, l’entreprise emploie 1 350 personnes dans le monde, avec trois usines de production, dont le site principal se situe à Recanati. Il y a une quinzaine d’années, iGuzzini a ouvert une usine en Asie, et plus récemment dans le nord des États-Unis. Renaud Lièvre nous explique comment, dans ce process d’internationalisation, la société reste avant tout au plus proche de ses partenaires.
© iGuzzini
Comment, d’entreprise familiale, iGuzzini est-elle devenue un des leaders mondiaux de l’éclairage architectural ? Adolfo Guzzini a toujours été un véritable visionnaire. L’évolution de l'entreprise a été marquée par une progression constante, avec des innovations marquantes – iGuzzini investit 6 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et le développement –, des clients qui nous sollicitent pour développer des produits, etc. Souhaitant poursuivre l’histoire de l’entreprise familiale tout en protégeant ses employés, Adolfo Guzzini a préféré, plutôt que d’entrer en Bourse en 2019, intégrer Fagerhult, deuxième acteur mondial de l’éclairage. Composé de douze marques, le groupe suédois affiche sa volonté de laisser chacune d’elles exprimer sa singularité et continuer à se développer. Depuis deux ans, après une croissance externe de fait, nous nous sommes orientés vers une croissance organique, en nous efforçant de trouver des valeurs communes qui constituent nos piliers de développement.
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Quels sont ces piliers de développement ? Il s’agit tout d’abord des liens transversaux qui reposent sur l’humain, comme c’est le cas depuis toujours en Italie : iGuzzini intègre le salarié dans le développement de la société, prend soin de son cadre de travail, de son poste. Autre valeur partagée : la sustainability – développement durable avec analyse du cycle de vie des produits et leur recyclage. L’usine italienne produit aujourd’hui 22 % de sa consommation totale d’énergie. De plus, évaluée par EcoVadis, organisme de notation de la durabilité et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et classée « Silver », iGuzzini fait partie des 13 % d’entreprises les plus vertueuses du monde de l’éclairage. La digitalisation constitue un autre de nos fondamentaux. iGuzzini s’y est engagée très tôt car il était nécessaire de connecter toutes les filiales afin d’accompagner nos clients jusqu’au bout : pa r exemple, un projet créé à Paris et réalisé à Shangai. Cela nous a permis,
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durant les confinements, de pouvoir travailler de manière instantanée. iGuzzini a toujours eu à cœur l’acculturation de ses clients ; ce que nous avons pu poursuivre, grâce à des plateformes digitales, pendant les mois où personne ne pouvait se déplacer. Nous avons aussi organisé des conférences avec des grandes agences de concepteurs lumière, des webinaires sur nos solutions et sommes actifs sur les réseaux sociaux, autant de communications qui nous permettent d’échanger aussi bien en interne que vers l’extérieur. C’est aussi ça, la force du groupe. Vous parlez de connectivité ? Oui, iGuzzini travaille depuis longtemps sur la gestion de l’éclairage en intégrant les IoT afin de s’adapter à des environnements autres que l’éclairage. Par exemple, on peut imaginer que, dans un musée, l’éclairage suive le visiteur et que la lumière devienne interactive et dynamique. L’idée de cette connectivité est d’adapter la lumière à l’usage. De même, dans les magasins, on intègre des beacons (balises) directement dans nos luminaires afin de communiquer des informations de manière très simple sur la localisation ou les promotions. Aujourd’hui, au moment où les salariés reviennent partiellement au bureau, la connectivité permet de connaître le taux d’occupation des bâtiments tertiaires et de l'optimiser afin d’éviter d’utiliser de l’énergie sur une surface vide. En extérieur, il est possible d’intégrer aux supports d’éclairage des haut-parleurs, des systèmes de détection, un éclairage supplémentaire. L’éclairage apporte un service global, service au client dans l’environnement du projet, et service à l’usine pour les connexions avec les clients. Ce qui a toujours été la philosophie d’iGuzzini, être une communauté au service de l’architecture : développer ses produits avec les designers, les architectes, les concepteurs lumière, les bureaux d’études. Pour vous, le client final doit être intégré au projet… En effet, je suis persuadé que notre place est au plus proche de la maîtrise d’ouvrage, qui a envie d’être entendue. De la même manière, les installateurs sont au cœur des projets : en particulier lors des rénovations des projets où ils jouent un rôle très important. Tout
“Chez iGuzzini, nous ne vendons pas des produits, nous vendons des projets”
comme nos partenaires de la distribution, qui, en tant que prescripteurs, accompagnent le développement d’iGuzzini France depuis plus de 30 ans. Ce mode « synergie » traduit bien la particularité d’iGuzzini : travailler avec tous les acteurs de la filière. Le pouvoir ne passe pas par le savoir : on peut disposer de toutes les méthodes, mais si on n’intègre pas cette notion de partage, cela ne fonctionne pas. Comment envisagez-vous l’après-crise sanitaire ? Personne n’en sort indemne. Mais retenons les points positifs : aujourd’hui, nous sommes davantage tournés vers le client et essayons d’apporter plus de bien-être au salarié. L’une des premières mesures que nous avons mises en place en France, c’est le télétravail organisé pour tout le monde, avec un meilleur service au client. Nous identifions les tâches à faire au bureau, celles à faire chez soi ; par exemple, privilégier certains rendezvous en visio afin de gagner du temps, en conserver d’autres autour d’une table pour favoriser les débats… ou faire un mix des deux. En parallèle, nous nous efforçons de maintenir un équilibre entre nos solutions dédiées à l’intérieur et celles pour l’extérieur, entre les différents secteurs de l’éclairage, car nous ne savons pas de quoi demain sera fait. C’est de notre polyvalence que nous tirons notre force : celle de nos équipes mais aussi celle de nos partenaires. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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Rénover et gérer l’éclairage tertiaire
© Ledvance. Photo Gregory Tachet
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
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Hervé GRIMAUD Directeur général adjoint responsable des activités bâtiments au sein de l’éco-organisme ecosystem chargé de la collecte et du recyclage des équipements électriques, dont les matériels d’éclairage.
© Francois Daburon
Hervé Grimaud assure la direction du projet Démoclès/EMAT, une entité à but non lucratif qui permet, avec tous les acteurs de la chaîne de valeur du bâtiment, la traçabilité des déchets issus des activités de construction, de rénovation et de démolition.
Où en est aujourd’hui le projet Démoclès, créé en 2014 ? Hervé Grimaud – Rappelons qu’il s’agit d’une plateforme qui organise la dépose sélective et le recyclage des éléments de second œuvre issus des chantiers de rénovation lourde et de démolition. Ce projet a permis de renforcer la traçabilité du devenir des déchets, dont les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), afin de garantir aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre que ces déchets sont bien traités dans le respect de l’environnement et conformément à la réglementation. Tout le travail que nous avons mené au cours de ces dernières années nous a conduits à élargir notre champ de réflexion et d’action à l’ensemble des déchets de second œuvre. Dans le cadre de l’étude de Démoclès, nous avons fait deux constats. D’abord, il est indispensable de faire des diagnostics en amont qui permettent aux maîtres d’ouvrage et aux entreprises de travaux d’avoir une bonne vision des enjeux de gestion des déchets qui vont être générés par le chantier – par exemple, avoir conscience du nombre de lampes et de luminaires qui vont devoir être déposés et leurs conditions d’évacuation. Ensuite, il faut assurer la traçabilité des déchets pour savoir où ils finissent et dans quelles conditions ils sont traités. Nous avons donc créé une nouvelle entité. Vous faites allusion à EMAT ? Oui, en clair « entité multi-acteurs pour la traçabilité » des déchets du bâtiment. 28 - LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021
Rénovation : s’assurer de la traçabilité des déchets Son objectif est de faire évoluer les pratiques de chantier et la prise de conscience de la maîtrise d’ouvrage sur le devenir des déchets, et ce, non seulement pour la REP (responsabilité élargie des producteurs) des DEEE, mais aussi pour la REP des matériaux des bâtiments. Les enjeux sont très importants lors des rénovations dans le tertiaire et les appareils d’éclairage, notamment, comportent beaucoup de matériaux différents, composants, plastiques, métal, etc., qu’il faut trier. La traçabilité des déchets du bâtiment doit impliquer toute la profession : fabricants, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, etc. C’est ce que nous sommes en train de construire avec EMAT qui va ainsi permettre de fiabiliser les diagnostics pour mieux anticiper la gestion des déchets, que ce soit en démolition ou rénovation. Comment fonctionne EMAT ? Aujourd’hui, EMAT emploie une dizaine de personnes et regroupe 70 acteurs de toute la chaîne du bâtiment qui ont commencé à travailler ensemble sur la définition précise de ses fonctionnalités. Elle est financée à 50 % par France Relance, et à 50 % par six acteurs économiques représentant la maîtrise d’ouvrage, les producteurs de déchets, les éco-organismes. D’ici à fin 2021, nous allons créer une société qui constituera un outil d’information depuis le diagnostic du chantier – quels déchets vont quitter le chantier, quelles préconisations en matière de dépose et de conditionnement – jusqu’au suivi des déchets. Prenons un exemple : un diagnostiqueur évalue
que la rénovation d’un bâtiment va entraîner la dépose de 200 luminaires. Il va donner ses recommandations sur la gestion de ces matériels, en indiquant notamment qu’il faut procéder à l’enlèvement des tubes fluorescents, les mettre dans un bac adapté ; puis signaler qu’il faut déposer les luminaires sans les mélanger dans une benne avec d’autres produits, etc. Si, en cours de chantier, on constate qu’aucune sortie de luminaires n’a été effectuée, une alerte est déclenchée pour y remédier. Les coûts de gestion des déchets seront répartis entre les maîtres d’ouvrage, les entreprises de travaux et les éco-organismes (second œuvre et gros œuvre). Quel est l’apport d’EMAT pour les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre ? La plateforme sera en mesure d’estimer pour eux la véritable valorisation du chantier, et de fiabiliser leur travail de diagnostic des déchets, car elle leur fournira une méthodologie destinée à les accompagner. En fin de chantier, au moment du récolement, le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre est informé des quantités effectives de déchets sortis du chantier. Ils bénéficient ainsi d’une logique continue d’amélioration. Les flux des déchets seront ainsi identifiés dès le départ du chantier de rénovation. EMAT va vraiment faire évoluer les pratiques de chantier, permettre que les équipements soient déposés et évacués de manière sélective et surtout favoriser le retour des matières premières dans le recyclage. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
© ERCO. Photo Sebastian Mayer
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Maîtrise d’ouvrage : mai public relations - Architecture : Frank Architectural Design Pendant longtemps, les lampes fluorescentes ont constitué dans les espaces bureau de l’agence une solution lumière financièrement attrayante, mais de qualité insatisfaisante. La nouvelle solution lumière Erco à technologie LED associe un éclairage général horizontal et un éclairage à faisceau mural dans un concept d’éclairage axé sur la perception.
Un renouvellement anticipatif La rénovation ne consiste certainement pas, loin de là, à faire du neuf avec du vieux. D’ailleurs, on dépose les anciens matériels, on les recycle, voire on les répare, dans tous les cas, on les remplace. L’objectif premier, mieux voir, mais aussi travailler dans de meilleures conditions, éviter la fatigue visuelle, et même parfois améliorer son humeur… Et ce n’est pas une vue de l’esprit ! L’éclairage a connu de telles avancées technologiques ces dernières années que c’est comme si on passait directement de l’âge de pierre à l’âge du fer, sans période intermédiaire. Compte tenu de l’obsolescence des installations, les rénovations de l’éclairage dans le tertiaire, et plus particulièrement des bureaux, constituent de véritables révolutions tant en ce qui concerne la performance des luminaires que les systèmes de gestion qu’il est désormais possible, voire systématique, d’associer. Mais la nouveauté ne se trouve pas là car la gradation et la détection sont, depuis l’arrivée de la LED, choses entendues. Non, la renaissance de l’éclairage se situe dans ces autres fonctions : variation de la température de couleur, communication inter-luminaires, jusqu’à la gestion de l’occupation des locaux, avec des solutions évolutives qui permettent de toujours anticiper les besoins de demain. LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 29
© B.E.G. Photo Denis Ismagilov, stock.adobe.com
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B.E.G. propose une gestion complète de l’éclairage avec détection de présence ou d’absence et ajustement permanent de la lumière artificielle suivant l’apport de lumière du jour. Dérogation marche/arrêt/variation possible par bouton-poussoir. Possibilité de basculer en mode balisage permanent ou pour un temps choisi, créant ainsi un préavis d’extinction.
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e précédent numéro de Lumières abordait le sujet de l’éclairage extérieur, entre autres, sous l’angle de sa rénovation, rappelant l’état obsolète de son parc. La situation est à peu près la même en ce qui concerne l’éclairage tertiaire et en particulier celui des espaces de travail. Difficile de parler encore de bureau, le terme ne correspondant plus à la réalité : avec la pandémie, l’espace de travail s’est déplacé à la maison, entraînant de facto des conditions de travail, et d’éclairage, bien différentes de celles de l’entreprise. Aujourd’hui, une majorité de Français a gardé au moins une journée de travail à la maison et, selon l’AsnaV (Association nationale pour l’amélioration de la vue), 1 Français sur 7 télétravaille. 71 % des Français plébiscitent le télétravail à au moins 1 journée par semaine et 80 % d’entre eux sont prêts à renoncer à leur bureau attitré dans l’entreprise. En même temps que se développe l’organisation du poste de travail à domicile se généralisent des espaces de coworking non individualisés, que les salariés réservent soit à la journée, soit à la demijournée. De plus, les confinements ont mis les yeux à rude épreuve. Avec, pour seul horizon l’écran d’ordinateur ou de smartphone, la vue des Français a beaucoup souffert, comme le
démontrent les chiffres du 16e Baromètre de la Santé Visuelle, réalisé par OpinionWay pour l’AsnaV. Selon l’AsnaV, considérés jusqu’alors comme insidieux, imperceptibles ou peu douloureux, les troubles de la vue se sont, cette fois, fortement manifestés pour nombre de Français : 55 % ont le sentiment d’avoir davantage sollicité leur vue depuis le début de la crise sanitaire. Un tiers des Français a ressenti des troubles visuels non observés jusqu’alors, avec baisse de la vision ou une vision floue, des maux de tête, une fatigue visuelle, etc. La première raison invoquée pour expliquer ces symptômes repose essentiellement sur la consommation d’écrans. L’ensemble de la population estime à plus de douze heures le temps quotidien passé majoritairement sur l’ordinateur et la télévision. Parmi les recommandations de l’AsnaV, comme « bien s’installer : la distance idéale est 1,5 fois la diagonale de l’écran, quel qu’il soit, et l’œil doit regarder le haut de l’écran », on trouve « utiliser la bonne lumière : artificielle, elle doit être de même niveau de luminosité que l’écran et placée à moins de 3 mètres ; naturelle, elle doit provenir de façon perpendiculaire. Et ne jamais regarder un écran dans le noir ! » • • • Suite p. 33
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ans le cadre d’un projet de rénovation globale de l’éclairage de leurs bâtiments, les Grands Moulins de Paris font appel à Sylvania pour remplacer l’ensemble des luminaires. Les bureaux sont équipés de dalles fluorescentes 600 x 600 de 4 x 18 W. « La singularité de cette opération, explique Nicolas Boyer, responsable du développement des nouveaux services, Sylvania, consiste à avoir associé des luminaires écoperformants (Optix) qui capitalisent sur les apports de lumière naturelle, sur la détection de présence mais également sur l’intelligence embarquée qui permet de donner des relevés énergétiques par luminaire en temps réel. Notre compréhension du marché sur l’utilisation énergétique et notre capacité technique à développer des systèmes d’éclairage intelligents répondent aux exigences réglementaires. » Grâce à la plateforme digitale et collaborative mise en place, Sylvania a intégré l’ensemble des données techniques initiales du client ainsi que la solution de remplacement Optix + SylSmart Connected Building et a obtenu un diagnostic énergétique complet. Pour la direction des Grands Moulins de Paris, il était primordial que les économies réalisées sur les consommations
compensent l’investissement et les coûts de fonctionnement de l’éclairage. « Dans cette optique, nous avons mis en place un contrat de location des luminaires sur une durée de 60 mois, précise Nicolas Boyer, ce qui a permis à notre client d’accéder à des solutions LED innovantes et écoperformantes sans avoir à supporter le moindre coût financier. » Plus de 80 luminaires à haute performance Optix, équipés de la dernière version de la solution de gestion d’éclairage SylSmart Connected Building ont été installés dans les bureaux, permettant de réaliser 89 % d’économies d’énergie. Outre l’analyse de la luminosité extérieure et de la présence, cette solution permettra prochainement d’obtenir la consommation énergétique de chaque point lumineux.. « Le plan et les données relatives au bâtiment sont entrés au préalable dans l’application, précise Nicolas Boyer, ce qui permet d’ajuster, salle par salle, les niveaux d’éclairement, la temporisation, les interrupteurs (sans fil, sans pile) afin de commander les différents scénarios. L’exploitant ou le gestionnaire pilote l’installation via son smartphone à travers un maillage sécurisé Bluetooth Mesh, avec des zones qu’il peut redéfinir si la configuration de l’installation est modifiée. »
© Sylvania. Photo Arthur Pequin
Les Grands Moulins de Paris par Sylvania
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Ridi rénove… les luminaires
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’idée de Ridi de rénover les luminaires est partie d’une réalisation existante, un laboratoire dont les salles blanches étaient équipées de faux plafonds étanches, très difficiles à démonter ; ce qui compliquait le remplacement des luminaires encastrés. Le siège de Ridi en Allemagne a donc étudié une solution qui évitait de tout changer : après examen du luminaire existant, il a proposé de remplacer uniquement la platine du luminaire. Cette dernière va venir se fixer à l’intérieur du luminaire existant et permet de le transformer en luminaire LED maintenable et réparable. Toute la partie électrique ainsi que les sources sont retirées de l’appareil, et la nouvelle platine rééquipe complètement le luminaire qui reste en place pendant toute l’opération. Chaque rénovation requiert une analyse spécifique afin de développer la platine sur mesure. « Les luminaires que nous rénovons peuvent remplacer indifféremment des luminaires fluorescents ou à LED, explique Raynald Vilaine, chef des ventes, Ridi. L’étude de faisabilité n’est pas un projet d’éclairage, elle ne concerne que l’appareil d’éclairage qui doit fournir le même flux pour une réduction drastique des consommations d’énergie. »
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• • • Suite de la p. 30 Priorité au confort Jusque début 2020, le Code du travail concentrait ses obligations sur la protection et la sécurité ; depuis janvier 2020, l’employeur doit participer à l’amélioration des conditions de travail, on parle désormais confort et « l’employeur doit adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail, ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé » (article L4121-2). D’ailleurs, le comité social et économique (CSE) qui a succédé au CHSCT (comité hygiène sécurité et conditions de travail) depuis le 1er janvier 2018 est une instance représentative du personnel, chargé entre autres d’améliorer les conditions de travail. « Concrètement, précise Véronique Morin (orthoptiste, opticien et optométriste) responsable formation à l’AsnaV, l’employeur, avec les CSE, est censé se préoccuper du confort de ses salariés. L’amélioration du confort visuel, et donc de l’éclairage, doit tenir compte de l’anatomie de l’œil, de l’âge de la personne, de son environnement. Ainsi, la qualité de la lumière est, entre autres, liée à la lumière naturelle, nécessaire pour notre équilibre physiologique et biologique car elle permet de régler notre rythme circadien et de maintenir notre vigilance. Pour en bénéficier de façon efficace, le bureau est placé perpendiculairement aux fenêtres ; les ouvrants doivent se situer à moins de 6 m du poste de travail et être équipés de stores afin de limiter les risques d’éblouissement. » L’AsnaV recommande également que l’éclairage artificiel d’ambiance soit allumé en permanence, afin d’éliminer les zones aveugles de jour et compenser de nuit la baisse de la lumière naturelle. Il est intéressant par ailleurs de disposer de systèmes de variation afin de moduler l’éclairage selon l’heure de la journée. Enfin, rappelons que nos besoins en éclairement varient en fonction de la finesse de la tâche à exécuter et de l’âge de la personne ; les sujets de plus de 45 ans sont plus sensibles aux contrastes ; à 55 ans, on a besoin de 50 % d’éclairement en plus qu’à 25 ans. Garder le rythme naturel de la lumière Pour rester dans les grands principes ergonomiques, citons également la norme NF X35-103 qui donne les grands principes ergonomiques à respecter dans la conception des aménagements des lieux de travail, y compris l’éclairage. Elle demande notamment d’associer éclairage artificiel et lumière naturelle (rappelons que le Code du travail exige la présence de lumière naturelle dans lieux de travail). Pour offrir un éclairage artificiel qui s’approche le plus possible de la lumière naturelle, les fabricants ont développé des solutions qui suivent les mêmes variations. C’est ainsi que Signify a développé la solution NatureConnect, basée sur des recherches approfondies de l’impact de la nature sur l’Homme. « En s’inspirant fortement de la lumière et des effets lumineux naturels, cette solution propose des scènes d’éclairage avancées qui • • • Suite p. 36
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Capeb Nantes - Bureaux Maître d'œuvre : Sylvania Bureau d'études : Sylvania Installateur : Rousseleau ECI Il s’agit d’une rénovation. L’installation précédente comprenait des luminaires équipés de tubes fluorescents. Le maître d’ouvrage souhaitait améliorer le confort visuel des usagers tout en favorisant les économies d’énergies. À partir de cette demande, plusieurs produits ont été proposés et le choix s’est porté sur la gamme Optix avec réflecteur aluminium intégrant la gestion d’éclairage SylSmart Connected Building.
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LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 35
Lumières Dossier • • • Suite de la p. 33 recréent des perceptions d’espace et de nature au-delà des murs du bâtiment, explique François Darsy, chef de marché Tertiaire et Industrie chez Signify. Elle respecte notre cycle circadien, elle stimule les émotions positives, la créativité et le travail collectif. » NatureConnect combine différents luminaires LED – Daylight, Skylight et Lightscape – avec un contrôle intuitif pour suivre l’évolution naturelle de la lumière du
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© Signify. Photo Xavier Boymond
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NatureConnect combine différents luminaires LED – Daylight, Skylight et Lightscape – avec un contrôle intuitif pour suivre l’évolution naturelle de la lumière du jour.
jour. Daylight imite le rythme circadien pour aider les gens à rester actifs pendant la journée et à bien dormir la nuit ; Skylight offre une vue sur le ciel pour créer un sentiment d’espace et de connexion avec la nature et Lightscape recrée les couleurs et la dynamique de la nature pour stimuler des émotions positives. « L’usage des bureaux et le bien-être des salariés n’ont jamais été autant au cœur des préoccupations des entreprises, assure François Darsy. Cette profonde mutation a été accélérée par la pandémie de Covid-19 et les différents confinements qui n’ont fait que renforcer cette tendance. Les dirigeants réalisent qu’investir dans la santé et le bien-être de leurs employés est primordial pour leur activité, à l’instar de BNP Paribas Real Estate, qui a choisi la solution NatureConnect. » Pour Olivier Sellès, Head of Innovation chez BNP Paribas Real Estate, « l’éclairage constitue l’un des paramètres clés du bien-être des salariés. Cette solution répond à nos besoins et va encore plus loin en nous permettant de vivre dans un environnement lumineux agréable, au rythme de la lumière naturelle tout au long de la journée ». La rénovation de l’éclairage peut être l’occasion de mettre en place ces dispositifs qui offrent des possibilités de variation d’intensité, de température de couleur et qui sont asservis à la lumière du jour. Il n’est souvent pas nécessaire de modifier l’installation électrique existante. • • • Suite p. 38
© Ledvance
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Une rénovation par la gestion par Ledvance l’éclairage, de choisir une scène prédéfinie ou d’éteindre l’éclairage manuellement. Néanmoins, le système coupe automatiquement l’éclairage lorsque plus aucune personne n’est détectée. Grâce à l’outil en ligne Vivares, la configuration du projet a pu être réalisée en amont de l’installation, ce qui a permis un gain de temps considérable pour la mise en service. Simple et intuitif, l’appairage s’est fait grâce aux QR codes : il suffit de les placer sur le registre d’installation disponible sur le Cloud Vivares et de les scanner ensuite via l’application Vivares. Le système adapte automatiquement le flux des luminaires, quel que soit le niveau de lumière naturelle en journée ou en soirée et permet ainsi de maintenir un éclairement constant. Grâce à la fonction monitoring, l’exploitant du bâtiment peut, en temps réel, visualiser, via un tableau de bord, l’état du parc d’éclairage (durée de vie, temps d’allumage, niveau de consommation). Cette fonction monitoring permet d’anticiper plus facilement les processus de maintenance et d’obtenir un rapport détaillé de la consommation qui doit être transmise à l’ADEME. À distance, le responsable maintenance peut modifier les paramètres sur les détecteurs, la temporisation de l’éclairage, les horaires d’allumage si nécessaire. © Ledvance
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éaliser des économies d’énergie tout en assurant un haut niveau d’éclairement, moderniser le plus simplement possible l’éclairage traditionnel existant avec une technologie à la pointe, tels étaient les objectifs de cette rénovation. Tous les luminaires traditionnels ont été remplacés par une solution LED en association avec le système de gestion Vivares. Ce dernier, couplé à des cellules de détection de présence et de luminosité assure une réduction drastique de la consommation énergétique et offre des fonctionnalités de suivi de la maintenance et de la consommation sur le Cloud Vivares. 105 dalles Panel et 10 downlights ont été installés dans les bureaux et 30 downlights Performance dans les couloirs, tandis que 11 downlights et 4 suspensions Panel en direct-indirect équipent la salle de réunion. Tous les luminaires installés sont UGR < 19 et en technologie Zigbee. Des scénarios ont été prédéfinis avec le système Vivares afin que les utilisateurs puissent choisir des ambiances lumineuses adaptées à leur activité (réunion de travail, projection). En tout, 38 détecteurs Vivares Zigbee L/O ont été répartis sur les bureaux, couloirs et escaliers, ce qui permet une complète automatisation du système d’éclairage. L’éclairage s’allume automatiquement à l’arrivée des premiers collaborateurs et s’éteint lorsque les locaux sont inoccupés. Des coupleurs de boutonpoussoir permettent aux usagers de grader
“Nous pouvons suivre en temps réel les niveaux de consommation grâce au monitoring énergétique. C’est simple et très ludique. Toutes les exigences ont été satisfaites, du confort aux économies d’énergie.” Le responsable travaux et bâtiment
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© iGuzzini
Le Light Shed 14 d’iGuzzini est DALI mais peut être complété d’ un module supplémentaire afin de gérer la lumière depuis un dispositif Bluetooth, à travers le système de gestion Quick BLE ou Organic Response. Des multi-capteurs de lux et de mouvement et des capteurs ambiants permettent de surveiller certains paramètres de l’espace alentour.
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La rénovation, porte d’entrée à la gestion Rappelons que les deux arrêtés relatifs aux travaux de rénovation de l’éclairage mentionnent tous les deux l’obligation de mettre en place des systèmes de détection. L’arrêté du 13 juin 2008 concerne les travaux de rénovation énergétique lourde réalisés sur l’ensemble du bâtiment. Il s’applique si les trois conditions suivantes sont réunies : la surface rénovée fait plus de 1 000 m² ; le bâtiment a été construit après 1948 ; le coût total des travaux envisagés atteint 25 % du coût estimé du bâtiment. L’article 69 stipule que « tout local dans lequel le ou les occupants peuvent agir sur la commande de l’éclairage doit comporter au moins l’un des dispositifs suivants : un dispositif permettant l’extinction à chaque issue du local ; un dispositif, éventuellement temporisé, procédant à l’extinction automatique de l’éclairage lorsque le local est vide ; un dispositif manuel permettant l’extinction depuis chaque poste de travail ». L’arrêté du 3 mai 2007 (modifié par l’arrêté du 22 mars 2017) indique, quant à lui, des niveaux de performance énergétique à atteindre lorsqu’on modernise le chauffage, la climatisation, l’éclairage d’un bâtiment existant. Les articles 42 à 46 fixent les exigences pour toute
rénovation de l’installation d’éclairage, quelles que soient la surface et l’ancienneté du bâtiment ou de la partie de bâtiment rénovée. Il impose notamment la gradation ou l’extinction par détection d’absence, ainsi que la gradation automatique de l’éclairage artificiel en fonction des apports de lumière du jour. Chaque capteur de lumière du jour régule l’éclairage sur 25 m² au maximum. Il fixe la limite de puissance installée pour l’éclairage général à 1,6 W/m² par tranche de 100 lux d’éclairement moyen à maintenir. Chez B.E.G., la gestion de l’éclairage est réalisée par des détecteurs de présence et de luminosité. La nature des détecteurs, le nombre, les valeurs de réglages de luminosité et de temporisation s’adaptent aux locaux et aux sources d’éclairage pilotées. Les circuits sont subdivisés afin que seules les zones obscures soient allumées en journée. Tous les détecteurs doivent être réglables par télécommande. Le fabricant propose différentes fonctions selon le type de salle. Dans les bureaux individuels, il recommande un fonctionnement semiautomatique par détecteur d’absence sur luminaires gradables DALI. L’allumage est manuel • • • Suite p. 42
© Groupe ADP
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L’extension d’Orly 4 mise en lumière par EAS SOLUTIONS gain de 20 % sur la consommation. Il est équipé de la technologie DALI qui permet une gestion centralisée de l’éclairage et une gestion du flux lumineux en fonction de la lumière naturelle, grâce notamment aux capteurs de luminosité. Son driver séparé est conçu pour fonctionner 100 000 heures avec une plage de régulation allant de 1 % à 100 %, optimisant ainsi les dépenses en énergie. Auto-protégé et résistant aux microcoupures, il peut aussi fonctionner sur réseaux secourus ADP en 200 V continu. Équipé de LED très haut rendement, le luminaire possède un flux lumineux de 3 600 lm, une puissance de 30 W, un IRC de 80, une température de couleur de 4 000 K et une durée de vie de 54 000 h. Doté d’un réflecteur et d’un corps en aluminium, ce luminaire est réparable et peut fonctionner 24 h/24, à des températures allant de -20 à +50 °C. Il permet d’économiser plus de 80 % d’énergie et est garanti 5 ans. © Groupe ADP
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’extension de la zone Départs internationaux d’Orly 4, avec sa lumineuse salle d’embarquement quasi transparente d’une superficie de 2 500 m², bénéficie d’un éclairage 100 % LED. Cette réalisation, opérationnelle depuis juin dernier, s’étend sur 50 000 m², dont 27 000 m² en extension et 23 000 m² en réaménagement de la zone existante. Elle comprend un système de tri bagages ainsi que des zones de débarquement et d’embarquement avec accès directs aux postes avions. Afin de mettre en lumière cet ouvrage conçu avec des matériaux nobles tels que la pierre, le verre et le bois, le Groupe ADP a choisi un luminaire linéaire LED avec réflecteur d’EAS Solutions, qui allie un haut rendement lumineux et une faible consommation. Après environ deux années d’études techniques du produit, EAS Solutions a procédé à la fabrication des 1 368 luminaires LED que compte cette réalisation. Conçu et fabriqué en France, le luminaire offre une efficacité lumineuse de 120 lm/W, soit 40 à 50 % de plus que les traditionnels linéaires fluorescents, et apporte un
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L’arrêté du 8 décembre 2014 (article 14) « Accessibilité des personnes handicapées » concerne les établissements recevant du public (ERP) situés dans un cadre bâti existant et les installations existantes. Il exige une qualité de l’éclairage, artificiel ou naturel, des circulations intérieures et extérieures « telle que l’ensemble du cheminement est traité sans créer de gêne visuelle ».
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• • • Suite de la p. 38 et volontaire par action sur bouton-poussoir. Seules la variation, tenant compte des apports de lumière naturelle, et l’extinction sont automatiques. Le bouton-poussoir donne la possibilité à l’utilisateur de prendre la main sur les éclairages, permettant ainsi de forcer temporairement l’état des luminaires à l’allumage, l’extinction et la variation. Dans les open spaces, l’éclairage peut être commandé automatiquement par détecteur de présence sur luminaires gradables DALI. Un détecteur par trame de 13 m² sur deux luminaires, maximum, permet une modularité des cloisonnements par reprise du câblage. Quant aux salles de réunion, l’éclairage fonctionne en semi-automatique par détecteur d’absence sur luminaires gradables DALI. Les éclairages situés près des fenêtres sont pilotés de manière indépendante des éclairages côté couloir afin de tenir compte des apports de lumière naturelle. Les systèmes offrent aussi la possibilité de réaliser des scénarios de lumière, par exemple pour les visioconférences ou la projection. Signify, de son côté, a développé une plateforme logicielle, Interact Office, qui permet de rassembler les systèmes d’éclairage connectés et les données qu’ils collectent avec d’autres solu-
tions de bureaux intelligents. « Interact peut communiquer avec différents matériels issus de plusieurs fabricants, assure François Darsy. Si on a un capteur par luminaire, c’est dans le luminaire que l’information se fait ; si le capteur est déporté, la communication passe par un protocole ouvert Zigbee. » Pour François Darsy, il est essentiel et plus économique de privilégier des opérations de rénovation globale plutôt que de faire des patchworks : « La clé de la massification de la rénovation à des coûts raisonnables, soulignet-il, est la simplification de l’opération. Il faut viser le remplacement 1 pour 1 en s’efforçant de garder les mêmes réseaux, donc choisir un système sans fil, c’est un paramètre très important. La digitalisation permettra à l’installation de suivre, des années plus tard, l’évolution des technologies de l’éclairage et de simplifier les prochaines rénovations. » De son côté, Trilux étend ses compétences dans le domaine de l’infrastructure informatique et de l’automatisation des bâtiments avec une participation totale de 25,1 % dans wtec, une filiale du plus grand promoteur immobilier allemand Zech. Le fabricant de matériel d’éclai• • • Suite p. 44
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© iGuzzini. Photo Kris Dekeijser Ossip
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Requalification des espaces et rénovation de l’éclairage par iGuzzini
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n 2018, les architectes du cabinet Vakwerk ont gagné un concours pour la requalification de l’ancienne centrale thermique Ketelhuis à Delft (Pays-Bas), tandis qu’ils étaient en quête d’un siège et ont joué le rôle de concepteur, exécutant, client, entrepreneur et, naturellement, usager des nouveaux locaux. Ils ont mis au point un concept global qui a transformé en mode durable ce monument industriel séculaire. Les interventions ont amélioré la gestion énergétique du bâtiment : nouveaux sols en béton, climatisation et chauffage par pompes à chaleur, doubles vitrages et isolation du toit.
Le bâtiment est aujourd’hui le siège du cabinet Vakwerk, mais aussi un lieu central pour le quartier, pour l’Université et en général pour les habitants de Delft, puisqu’il est le siège de nombreuses entreprises créatrices et innovantes, sachant qu’on peut louer, même sur de courtes périodes, un espace de travail, équipé, de plus, pour la restauration et doté d’une salle de réunion. Les espaces reconfigurés ont diverses fonctions, l’éclairage artificiel a donc recours à différents types d’appareils. Les suspensions Isola et iRoll assurent un effet de lumière diffuse et homogène qui, le jour, provient des grandes fenêtres allongées du toit.
Maître d’ouvrage : Vakwerk Architectes Architectes : Vakwerk Architectes
Au centre se dresse un bloc de bois entouré de végétaux, au sommet duquel sont aménagés des postes de travail particulièrement isolés qui permettent une concentration idéale. Sur les plafonds en bois, de nombreux encastrés Laser ont été installés ; la courbe de la voûte est, quant à elle, soulignée par des appliques View Opti Linear à optique Wall Washer. Pour renforcer l’aspect industriel de l’édifice, l’appareil iSign a aussi été utilisé, dans une application murale inhabituelle. Les grandes surfaces vitrées permettent d’obtenir, de nuit, une totale perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 41
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non seulement pour améliorer la qualité de l’éclairage mais aussi l’efficacité énergétique. D’ailleurs, l’Europe ne s’y trompe pas : en 2018, la directive (UE) 2018/844 a modifié la directive 2010/31/UE sur la performance énergétique des bâtiments. L’objectif visait essentiellement à accélérer la rénovation rentable des bâtiments existants et à y promouvoir des technologies intelligentes. Nous y voilà ! Intelligence embarquée et rentabilité Que dit la directive ? Elle oblige les pays de l’UE à établir des stratégies de rénovation à long terme pour soutenir la rénovation des bâtiments résidentiels et non résidentiels en parc immobilier à haute efficacité énergétique et décarboné d’ici à 2050. Ces stratégies devraient définir une feuille de route contenant des mesures et des indicateurs de progrès mesurables en vue d’atteindre, d’ici à 2050, l’objectif à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE de 80 à 95 % par rapport au niveau de 1990 ! La directive prévoit d’introduire un « indicateur du potentiel d’intelligence » pour évaluer la capacité des bâtiments à s’adapter aux besoins de leurs occupants et interagir avec le réseau. • • • Suite p. 44
© Tridonic
© RZB
Le décret 2019-771 du 23 juillet 2019 introduit les obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans des bâtiments à usage tertiaire. Un arrêté du 10 avril 2020 précise les conditions de détermination du niveau des objectifs de consommation d’énergie finale à atteindre pour chacune des catégories d’activités.
• • • Suite de la p. 42 rage renforce ainsi sa position de fournisseur de solutions globales pour les espaces et les bâtiments. Wtec propose une solution, la technologie smartengine, permettant de mettre en œuvre l’éclairage via le câblage data. Le câble RJ-45 classique assure à la fois l’alimentation des luminaires via le réseau et la communication des données via IP. Les solutions correspondantes simplifient l’installation et peuvent également être intégrées et contrôlées dans le système de gestion du bâtiment sans aucune adaptation complexe du bâti. La mise en œuvre de l’éclairage via le câblage data offre une alternative intelligente à la méthode classique. Par exemple, les luminaires ne nécessitent plus de ballasts ; l’installation se fait simplement en reliant le câble RJ-45 au câblage central des datas. Les luminaires communiquent tous via le protocole IP et peuvent donc être intégrés directement dans le système de gestion du bâtiment sans adaptation de l’interface. Grâce à l’intégration de modules IoT, les luminaires iront de plus en plus au-delà des fonctions d’éclairage classiques, c’est pour Trilux une façon de se tourner résolument vers l’avenir. Anticiper, c’est le maître mot de la rénovation,
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Rénovation du musée de la Technique, Vienne par Zumtobel
AVANT : 24,78 kWh/m²a APRÈS : 7,57 kWh/m²a
© Zumtobel
Puissance : 2,24 W/m² Valeur exigée de l’éclairement à maintenir : 50 lux Éclairement initial : 74 lux Coûts totaux au bout de 15 ans : 6 405 € (coûts d’investissement et d’exploitation) Coûts d’exploitation au bout de 15 ans : 4 531 € (énergie et entretien) Économies d’énergie avec le nouvel éclairage : 70 %
© Zumtobel
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n rénovation, si l’on veut limiter les émissions de CO2, un éclairage moderne est indispensable pour réduire la consommation énergétique. Outre la meilleure efficacité des lampes, luminaires et ballasts, la possibilité de régulation des luminaires est aussi un facteur d’économie important. En combinaison avec une commande intelligente (détecteurs de présence, de la lumière du jour ou une horloge de commutation), il est possible d’économiser jusqu’à 70 % d’énergie. En plus d’augmenter l’efficacité et de réduire les coûts, dans une solution lumière, la rénovation de l’éclairage permet aussi d’améliorer le confort visuel. Même si les investissements sont au départ un peu plus élevés, dans beaucoup de cas, un éclairage efficace est vite amorti. La rénovation de l’éclairage du musée de la Technique a permis de réduire la puissance connectée de 70 %. L’éclairage d’accentuation direct a été optimisé ainsi que l’éclairage indirect pour obtenir une ambiance proche de la lumière du jour. Des projecteurs ARCOS de 20/30 W ont remplacé des projecteurs halogènes de 100 W, éclairant de manière précise les objets exposés.
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© SLV
Entre plafonnier et suspension, le luminaire Medo Ambient de SLV offre une double émission, directe et indirecte, et comprend un dispositif de variation de la température de couleur de 3 000 à 4 000 K.
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Sylvania rend également les luminaires intelligents et réactifs : avec sa solution SylSmart Connected Building, chaque luminaire intègre un capteur polyvalent avec un module de communication sans fil (Bluetooth), un détecteur PIR, un capteur de lumière naturelle. « SylSmart Connected Building réunit un certain nombre de fonctions simples et efficaces, explique Nicolas Boyer, responsable du développement des nouveaux services : la détection de présence ou d’absence d’occupants ; l’ajustement du niveau d’éclairage et de la température de couleur ; la détection de la lumière naturelle ; différents scénarios d’éclairage. » Les occupants peuvent personnaliser et commander l’éclairage à leur convenance. « L’idéal, reprend Nicolas Boyer , est de laisser le luminaire travailler à l’unité (en standalone), afin d’optimiser les consommations d’énergie. » En cas de réagencement de l’espace, l’éclairage peut être facilement reconfiguré, sans l’intervention d’un technicien. Ces systèmes sont ouverts et interopérables. Les spécifications du protocole Bluetooth Mesh offrent un réseau maillé de
multiples appareils interopérables, sur la base de la technologie sans fil Bluetooth. Il permet le contrôle, le suivi et l’automatisation d’un système où dix, cent, voire des milliers d’appareils communiquent entre eux de manière fiable et sécurisée. Sylvania propose également un service de location du matériel d’éclairage ; « par exemple, précise Nicolas Boyer, la rénovation de l’éclairage des Grands Moulins de Paris [voir page 31] permet de réaliser des gains de 5 004 €€ par mois et le loyer mensuel a été fixé à 3 300 € ; par conséquent, les gains immédiats s’élèvent à 1 700. L’exploitant n’a dépensé aucun centime pour transformer son bâtiment et il devient propriétaire de son installation au bout de 5 ans. » Dans la pratique, l’éclairage se conjugue déjà au futur avec des solutions à double objectif : améliorer le confort des usagers et réduire les consommations d’énergie. Un plan de route qui colle parfaitement au tertiaire dont l’éclairage a plus que besoin de faire peau neuve… n Isabelle Arnaud
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Enquête produits
Évolutifs et réactifs Ils sont à encastrer, à suspendre, ou encore en applique ; la plupart du temps intelligents et connectés, ils communiquent même entre eux afin t’apporter la juste lumière au bon moment. Destinés à remplacer des appareils d’ancienne technologie, ils sont faciles à installer et affichent des performances élevées. Modulables, réparables, recyclables, ils sont conçus pour durer.
Optix de Concord Destiné à l’éclairage des bureaux, les salles de cours et les salles de séminaire, ce luminaire de surface est équipé d’une optique avec réflecteurs haute performance anti-éblouissement. Il présente un UGR < 16, avec réflecteurs aluminisés. La gamme propose des versions asymétriques avec une optique microprismatique et intègre désormais la solution SylSmart Connected Building en complément des versions SylSmart Standalone existantes. www.sylvania-lighting.com
Light Shed d’iGuzzini Puissant (plus de 14 000 lm), confortable (UGR < 19), disponible en 3 000 K ou 4 000 K avec un IRC de 80 ou 90, le Light Shed 14 existe aussi bien avec optique microprismatique qu’avec l’Opti Diamond et peut atteindre une efficacité de 164 lm/W. Il se décline en modules rectangulaires de 9, 12, 18 ou 24 cellules. Le Light Shed 14 est DALI, il peut être complété d’un module supplémentaire afin de gérer la lumière depuis un dispositif Bluetooth, à travers le système de gestion Quick BLE ou Organic Response. www.iguzzini.com/fr
Jilly d’Erco Sans prétention, modulaires, variables, ces downlights pour rails conducteurs proposent une efficacité de 140 lm/W, un UGR <19 et six couleurs de lumière, du blanc chaud au blanc neutre : de 3 000 K et 4 000 K (Ra 82) ainsi que 2 700 K, 3 000 K, 3 500 K et 4 000 K (Ra 92). Ils offrent deux répartitions de lumière Oval wide flood, une orientation optimale en fonction de la disposition des postes de travail, et Extra wide flood qui assure une grande uniformité. www.erco.com
Disanlens de Disano Avec un URG < 19, ce plafonnier garantit un bon confort visuel. Les sources LED assurent des économies d’énergie de plus de 30 % par rapport aux classiques lampes T5, voire de plus de 60 % comparé aux lampes T8. Avec sa durée de vie de 50 000 heures, il constitue une bonne solution pour moderniser l’éclairage dans les écoles, les bureaux et les structures sanitaires, tout en réduisant les consommations et en améliorant la qualité de la lumière. www.disano.it
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Creavo de Trilux Grâce à la technologie ConVision, l’optique innovante en deux parties (lentilles et cellule) garantit un confort visuel élevé (UGR < 16 et UGR < 19) et une efficacité énergétique jusqu’à 150 lm/W. La gamme comprend plusieurs types de montage, un large choix de répartitions lumineuses, d’optiques et de formats. Grâce à l’intégration de capteurs et de beacons, le luminaire peut être combiné au système de gestion d’éclairage LiveLink qui permet de mettre en réseau rapidement et facilement les luminaires. www.trilux.com/fr
Effice de Sécurlite Ce plafonnier carré (350 x 350 x 65 mm), spécifiquement dédié à l’éclairage des circulations, résistant aux chocs IK10 20J, doté d’une base en polycarbonate, et fermé par une vis inox imperdable antivandalisme, existe aussi en applique. Il offre un flux utile jusqu’à 3 300 lm sortants (avec une efficacité lumineuse jusqu’à 133 lm/W). Il affiche une durée de vie de 72 000 h (L80B10) et une garantie de 5 ans. Il est possible d’y intégrer un détecteur de mouvement hyperfréquence (charge maximale 350 W/350 VA) avec en option un préavis d’extinction et de mise en veille. www.securlite.com
Flat Slim+ de RZB Ce luminaire apparent LED carré décoratif comprend une armature en aluminium injecté traité époxy. Équipé d’un diffuseur en verre cristallin finition douce, laqué à l’intérieur, avec fixation pour montage, il existe en plafonnier ou applique avec quatre flux lumineux (flux ajustable à deux niveaux), de 2 600 lm à 3 800 lm et deux températures de couleurs 3 000 K et 4 000 K. Avec commande Bluetooth Casambi smart+free pour mise en réseau et utilisation sans fil avec appareil Android/iOS, application téléchargeable gratuitement. www.rzb.de/fr/
Vivares de Ledvance Les dalles, downlights et suspensions sont connectés sans fil au contrôleur et aux détecteurs Vivares Zigbee. Le système DALI convient aux installations où il est possible de tirer des câbles. Tous les produits Vivares DALI sont certifiés DALI-2 et sont compatibles avec les autres produits certifiés DALI-2 du marché. Grâce à un outil de configuration en ligne via PC ou application, la mise en service est simple et intuitive. Le système de gestion communique sans fil via Zigbee 3.0, et peut accueillir jusqu’à 200 appareils tels que les luminaires, détecteurs ou coupleurs de bouton-poussoir. Il est possible d’ajouter des appareils DALI-2 grâce à un convertisseur Zigbee DALI. Aucune connexion à Internet n’est requise pour sa mise en service et son fonctionnement. www.ledvance.fr
LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 47
Lumières Dossier
DuoLiteCS d’Aurora Lighting Cette dalle utilise la technologie à éclairage périphérique pour reproduire l’apparence des luminaires traditionnels à éclairage direct/indirect. Un guide de lumière de haute qualité assure une uniformité complète à travers le diffuseur, pour un rendu lumineux allant de 3 300 lm (3 000 K) à 3 700 lm (4 000 K) tout en réduisant considérablement l’éblouissement d’inconfort perçu. Elle améliore le confort visuel et l’esthétique des plafonds fonctionnels. www.auroralighting.com/gb/
Punch de Thorn Ce luminaire LED, de conception classique, avec des grilles d’aluminium double parabolique et des distributions lumineuses multiples, offre une distribution directe, directe/indirecte (53 %/47 %) et asymétrique. Il peut se monter en saillie, suspendu ou mural. Existe en deux températures de couleur de 3 000 K et 4 000 K, IRC > 80. Il présente un UGR < 19 et une efficacité jusqu’à 128 lm/W. Version gradable ou non gradable. Durée de vie de 50 000 h à L80 à 25 °C. www.thornlighting.fr/
Lumadalle de EAS Solutions Avec une efficacité lumineuse allant jusqu’à 142 lm/W et un flux de 5 100 lm en 3 000 K, de 5 500 lm en 4 000 K, avec un IRC supérieur à 90, cet encastré offre un éclairage à faible luminance (UGR < 19). Il adapte le flux lumineux en fonction de la luminosité du jour, du taux d’occupation des lieux et des besoins des utilisateurs. Contrôlé le plus souvent par îlot de 4 dalles, l’éclairage des bureaux passe automatiquement, et en 3 secondes, du niveau le plus bas, en l’absence d’occupation et d’activité, au niveau maximal. www.eas-solutions.fr
Fusion de Neko Lighting Ce downlight en aluminium moulé et réflecteur spéculaire propose, selon le modèle, un flux lumineux de 1 000 lm ou 1 200 lm avec un indice de rendu des couleurs de respectivement 80 et 90 pour une température de couleur de 2 700 K. Il présente un confort visuel élevé avec un UGR inférieur à 10. Durée de vie 50 000 h. www.nekolighting.com/fr/
SylSmart Connected Building de Sylvania Avec ce système de gestion, chaque luminaire est intelligent et intègre un capteur polyvalent avec : un module de communication sans fil (Bluetooth), un détecteur PIR, un capteur de lumière naturelle. L’installation est très simple et ne nécessite aucun câblage supplémentaire. Le contrôle est précis et permet d’adapter le niveau d’éclairage pour un confort maximal et également lors d’un réaménagement de l’espace. Le système réunit toutes les caractéristiques d’une solution moderne de gestion de l’éclairage : détection de présence ou d’absence d’occupants, niveau d’éclairage et température de couleur, détection de la lumière naturelle, groupes et scènes d’éclairage www.sylvania-lighting.com/fr-fr/
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Lumières Dossier
Lazuli Pop d’Addis Lighting Cette dalle présente la particularité de disposer d’un cadre éclairant diffusant la lumière sur les côtés. Le luminaire comprend des flux allant de 1 600 lm à 3 700 lm (avec une efficacité lumineuse de 100 lm/W) et quatre températures de couleur : 3 000 K, 4 000 K, 5 000 K et 6 000 K. Ces dalles sont éligibles aux certificats d’économies d’énergie. www.addislighting.com Purelight Spectral de Ridi Cette suspension ou applique de forme ronde ou carrée, de longueur 900, 1 200, 1 500, 1 800 et 2 400 mm (et jusqu’à 4 700 mm sur demande) émet une lumière douce entre 4 000 et 10 000 lumens en versions 3 000, 4 000 K et en Tunable White de 2 700 à 6 500 K pour une efficacité lumineuse jusqu’à 144 lm/W. Avec des embouts en aluminium et un diffuseur en PMMA, elle peut être montée aussi bien en suspension qu’en applique horizontale ou verticale. www.ridi.de/fr
Hubsense d’Osram Ce contrôleur offre la possibilité de transformer les systèmes d’éclairage existants en une infrastructure d’éclairage flexible et sans fil. Simple et intuitive, cette solution facilement évolutive rend la planification de projet, la configuration et l’installation de la commande de l’éclairage sans fil plus facile que jamais – une planification pratique avec l’application Web, une mise en service via un smartphone et une application mobile – pour les bureaux individuels, les couloirs, les salles de conférence ou les espaces de bureaux ouverts. www.osram.fr/
Modus de Linea Light Système optimisé pour l’éclairage centré sur (HCL), conçu pour améliorer le temps passé sur le lieu de travail et d’étude, fondé sur les principes du rythme circadien. Dans la partie supérieure du profilé, une optique spéciale a fait l’objet d’une étude qui permet une ouverture de 150° du faisceau lumineux. Outre les deux températures de couleur monochromatiques (3 500 K ou 4 000 K), la technologie Dynamic White (de 2 700 K à 5 000 K) permet un éclairage ambiant indirect favorisant les longs séjours dans les espaces de travail. C’est un système flexible et totalement adaptable. www.linealight.com/fr-fr
SLE PRE2de Tridonic La deuxième génération de ces modules LED offre deux améliorations technologiques. D’une part, les LED CSP (Chip Scale Package) utilisées permettent un rayonnement encore plus homogène. Les composants intégrés dans le module ne nécessitent aucune connexion de fils soudés ni substrat. La technologie CSP confère aux modules LED une densité optique élevée. D’autre part, le module compact SLE 13/17 mm 927-965 PRE2 offre une fonction Tunable White avec une homogénéité des couleurs élevée de MacAdam 3 et un rendu des couleurs de Ra > 90. www.tridonic.fr/fr/
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Lumières Designer
© Gilles Leimdorfer
D’origine autrichienne et céramiste indépendante depuis 11 ans, Barbara Billoud a développé deux spécialités : le raku, avec des pièces uniques émaillées d’inspiration japonaise, notamment des vases, des coupes, des pieds de lampes et des suspensions, et des installations en porcelaine, lumineuses pour certaines. Dans ces deux disciplines pourtant très différentes, elle crée des objets graphiques avec des formes inspirées de la nature. Ses créations lumineuses, regroupées sous le nom de Mezza Luce, sont inspirées de la Sécession viennoise, un courant de l’art nouveau autrichien qui se concentre sur des formes et des éléments issus de la nature.
Pétales de lumière Comment vous est venue l’idée d’associer la lumière et la porcelaine ?
J’ai commencé à m’intéresser à la lumière lors de mes études sur la porcelaine. La porcelaine est très intéressante, car travaillée à un niveau extrêmement fin, elle peut laisser passer la lumière du jour. L’idée a donc commencé à germer. Chaque pétale en porcelaine est unique et permet de créer un jeu de textures, entre des nervures plus épaisses et le reste de la feuille plus fin. Mon objectif était de trouver une solution technique pour faire des œuvres très grandes, car plusieurs problèmes se posent. D’abord, il faut savoir qu’une pièce en porcelaine perd près de 20 % de son volume après cuisson. Ensuite, il y a la question de la taille de l’œuvre, qui influe sur la taille du four et le transport. J’ai donc trouvé la solution de fixer les pétales un par un sur une base en plexiglas rétroéclairée afin de pouvoir installer ces créations lumineuses comme un tableau.
Parlez-nous de la collection Mezza Luce…
© Jo Pesendorfer
Cette collection a été présentée pour la première fois au salon Maison & Objet 2020. Le Covid a ralenti les choses, mais j’étais de retour pour l’édition 2021. Mezza Luce signifie « demi-lumière », car ces installations fonctionnent avec ou sans éclairage en rendant deux effets bien distincts. Chaque pétale est réalisé et fixé à la main. Comme on ne voit pas les aspects techniques de l’installation, l’effet rendu est très poétique, aérien et même assez magique. Pour le moment, les formes que je
privilégie sont plutôt végétales, et la plus grande pièce à ce jour se compose de 500 pétales et mesure 1 mètre de diamètre. Chaque pétale a une forme différente et unique. C’est ce qui crée cet effet de mouvement. Avec ce type d’installation, le champ des possibles est vaste, qu’il s’agisse des tailles ou des formes. Je commence d’ailleurs à réfléchir à faire de grandes longueurs avec des formes rectangulaires. C’est l’assemblage de plein de petits éléments qui crée la magie.
Pouvez-vous nous expliquer votre processus créatif ?
Selon mes travaux, je peux soit partir d’une idée pour voir où elle me mène, soit travailler sur la base de commandes de clients. Je fais parfois quelques esquisses sur papier, mais je rentre très rapidement dans le travail de la matière, qui me permet de voir le véritable effet en trois dimensions. Pour les commandes, je recueille les idées des architectes et les dimensions de la pièce, puis je réalise l’œuvre en fonction. Pour certaines créations, je peux réaliser des séries ou en dupliquer certaines au besoin, mais les pièces seront toujours faites à la main, donc toujours uniques. De plus, l’ensemble de mes pièces sont produites au fil de l’eau ou sur commande. Rien n’est fabriqué en avance ni stocké. Même le bandeau LED qui éclaire la porcelaine est fait sur mesure, et les clients peuvent en choisir les caractéristiques. Certains clients veulent même des œuvres sans lumière. J’aime cette idée du tout sur mesure. Rubrique réalisée par Alexandre Arène
LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 51
Lumières Showroom
© SLV
SLV : LA LUMIÈRE à tous les étages Fabricant d’éclairage allemand en activité depuis plus de 40 ans, SLV propose des solutions pour de nombreuses applications : extérieur, résidentiel, bureaux, hôtels, restaurants et commerces. Désireux de favoriser l’échange et l’ouverture pour les collaborateurs de la marque et ses clients, SLV a réaménagé son siège social situé à Limas, au nord de Lyon. Il intègre également des produits de la marque d’éclairage architectural italienne Novalux, récemment acquise par SLV Lighting Group. La Maison SLV reflète la volonté du groupe d’approcher ses clients par l’usage, en mettant ses luminaires en situation au sein même de ses locaux pour créer un parcours client guidé par les différentes applications d’éclairage. Au total, 50 familles de produits sont présentées, soit plus de 500 luminaires.
Restauration
La visite commence avec le restaurant-café, offrant un ensemble de solutions d’éclairage dédiées aux espaces de restauration et d’événements. Avec un design revu pour créer un espace convivial et tendance, le concept de grappes de luminaires est mis en avant. Parmi les solutions présentées, on retrouve la gamme de suspensions Mix Phelia de forme ronde ou conique, disponible en trois tailles (S, M, L). Ces luminaires peuvent être installés en grappe pour un effet de composition.
Tisanerie
« Il s’agit d’un espace de convivialité et d’échanges, avec une combinaison d’éclairage fonctionnel, d’accentuation et de luminaires design. »
Ce lieu donne sur l’entrée de l’entreprise. On y trouve des solutions d’éclairage fonctionnel, avec le luminaire Noya qui diffuse la lumière de manière homogène avec un flux de 2 100 lm et une température de 2 700 à 3 000 K. L’éclairage général est complété par des solutions d’accentuation, avec notamment les appliques design Karpo Magn, et par des luminaires décoratifs, à l’image d’Helia 30, une suspension tout en finesse. 52 - LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021
© SLV
© SLV
« Les espaces de restauration mettent en avant les luminaires design de SLV, pour des rendus modernes et élégants. »
Lumières Showroom
Bureaux
Dans les espaces de bureaux, le choix de SLV s’est porté sur des designs différents selon les zones considérées. Le choix a été de favoriser les solutions Q-line pour apporter le niveau d’éclairement nécessaire sur les tables, tout en améliorant le confort visuel. Cette suspension très basse luminance (UGR < 10), adaptée au travail sur ordinateur, admet un flux de 2 100 lm pour une température de 3 000 K. Grâce à son flux lumineux important, le Q-line peut être utilisé dans de nombreuses applications et configurations, en prévoyant une gradation si ce dernier est installé à moins de 2 m de la surface de travail. L’ensemble des luminaires installés dans les espaces de travail sont reliés au détecteur de mouvement et de luminosité afin d’adapter l’éclairage à la lumière du jour et gagner en performance énergétique.
© SLV
« Pour l’éclairage des bureaux, les solutions basse luminance sont favorisées pour améliorer le confort visuel des collaborateurs. »
Boutique SLV
« Cet espace met en avant les éléments marketing de SLV, avec un éclairage digne d’une véritable boutique. »
© SLV
Cet espace a été conçu pour mettre en avant les solutions dédiées aux commerces proposées par SLV. Deux gammes de projecteurs sur rail trois allumages y sont exposées : le Structec Zoom, un projecteur avec optique réglable de 25 à 60° avec un flux de 3 000 lm, une température de 3 000 K, un IRC de 90, et l’Euro Spot Track avec douille QPAR111, un intemporel du spot pour rail. Une troisième gamme, Numinos sur rail dans sa déclinaison commerces, produit phare de la marque, sera prochainement intégrée.
Déconnexion
« La salle de déconnexion permet aux collaborateurs de venir se détendre et reprend les principes d’éclairage des chambres. » Dans cette salle dédiée au bien-être des collaborateurs, on retrouve un ensemble de solutions d’éclairage à flux réduit, mais aussi décoratives et à absorption phonique. L’encastré fixe Patta-I admet l’option Warm dimming : plus le flux lumineux est atténué, plus la température de couleur est chaude. L’applique murale Somnila Spot, avec un mini spot orientable et du rétroéclairage, intègre également un port USB et convient à l’éclairage des têtes de lits. Enfin, les appliques murales Mana 40 en feutre permettent une absorption phonique et un éclairage indirect d’une température entre 2 700 et 3 000 K. Rubrique réalisée par Alexande Arène
88, rue Henri Dépagneux - ZAC du Martelet Bat B 69400 Limas Accueil des professionnels sur rendez-vous. Contactez l’équipe SLV : info@slv.fr - 04 74 02 71 20
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SLV France
LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 53
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Lumières Cahier
technique
Mesurer les consommations d’éclairage Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Maître d’ouvrage : dSPACE, Paderborn, Allemagne Architecte : Matern Architekten Projet d'éclairage et électrique : Erventec Appareils : modules LLE de Tridonic © Tridonic
LUMIÈRES LUMIÈRES N° N° 36 36 -- OCTOBRE OCTOBRE 2021 2021 -- 55 55
technique
© Signify
Lumières Cahier
Mesurer, c’est savoir. Et savoir ce que l’éclairage consomme, c’est pouvoir agir sur un certain nombre de fonctionnalités afin de mieux gérer l’installation d’éclairage, et par exemple de mettre en place les outils nécessaires afin de réduire les consommations. Il est désormais possible de bénéficier de relevés en temps réel, d’enregistrer les données, de comparer les périodes avant/après rénovation. Cette fonction de comptage, intégrée au protocole DALI 2, est encore méconnue, mais devrait intéresser plus d’un exploitant, particulièrement en cette période de forte augmentation du prix de l’électricité. Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable, dans son avant-propos au guide de l’ADEME Rénover l’éclairage des bâtiments tertiaires, soulignait que « dans le cadre d’un plan de progrès énergétique d’un espace, flécher la modernisation des installations d’éclairage s’avère une des opérations les plus rentables, à très court terme, et durablement ». En effet, l’enjeu reste important, comme le précise le chapitre « État des lieux » du même guide : « La consommation pour l’éclairage des bâtiments tertiaires à usage de bureaux représente environ 7 térawattheures (milliards de kilowattheures), soit 18 % de la consommation totale d’électricité de ces bâtiments. » Dans les installations tertiaires, il n’est pas si courant de bénéficier de dispositifs qui permettent de connaître de façon exacte les consommations liées à l’éclairage. Pourtant, l’article 83 de l’arrêté du 13 juin 2008 (relatif à la perfor-
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mance énergétique des bâtiments existants de surface supérieure à 1 000 m², lorsqu’ils font l’objet de travaux de rénovation importants), stipule que « pour les bâtiments à usage autre que d’habitation, si la surface éclairée dépasse 1 000 m², un ou des dispositifs doivent permettre de suivre les consommations d’éclairage, sauf dans le cas où le réseau électrique n’est pas modifié et ne permet pas la mise en place du comptage ». Plus récemment, l’article 28 de l’arrêté du 4 août 2021 (relatif aux exigences de performance énergétique et environnementale des constructions de bâtiments en France métropolitaine) indique que « les bâtiments ou parties de bâtiment à usage autre que d’habitation sont équipés de systèmes permettant de mesurer ou de calculer la consommation d’énergie, pour l’éclairage : par tranche de 500 m² de surface concernée ou par tableau électrique, ou par étage ».
Lumières Cahier
Connaître les consommations en temps réel … afin d’adapter l’installation On voit bien tout l’intérêt de bénéficier de ces informations pour ajuster la consommation du bâtiment. « Prenons l’exemple d’une tour à La Défense, poursuit Ludovic Voltz, où l’on constate de grandes quantités d’énergie consommées. On va essayer de limiter ou d’effacer un pic de
consommation en agissant sur l’ensemble des postes, et donc en modifiant les valeurs de consigne, ou le régime de fonctionnement du chauffage ou de la climatisation. Mais il est peut-être possible de gagner des kilowattheures ou des mégawattheures en réduisant de quelques pourcents l’éclairage. » Répondre à la demande sur la partie énergétique et diagnostique s'inscrit dans une logique d’amélioration de l’éclairage et permet d’éviter que les défauts ne se reproduisent. « Grâce à ces technologies, ajoute Ludovic Voltz, on peut imaginer que demain l’installateur pourra interroger un luminaire ou un driver à partir d’un smartphone pour connaître la consommation, le nombre d’heures de fonctionnement, le mode de pilotage de l’éclairage. Il transmettra ces données par mail ou via un serveur au fabricant qui pourra alors intervenir plus rapidement, voire envoyer directement des éléments pour résoudre le problème. » Chez Signify, François Darsy, chef de marché Tertiaire et Industrie, explique que « si l’on veut faire du comptage de consommations d’éclairage en temps réel, il est indispensable d’extraire des informations et de les envoyer vers le Cloud. Il n’est pas possible d’intervenir sur place, comme pour procéder à une configuration avec un smartphone dans la pièce et chercher l’information. Il faut disposer d’une base de données et utiliser une passerelle via le réseau Zigbee qui va chercher les informations du bâtiment et les remonter dans le Cloud pour les mettre à la disposition de l’exploitant. Signify a développé plusieurs plateformes logicielles : dont Interact Pro advanced (informations de maintenance, de consommations et de pilotage) et Interact Enterprise. » La passerelle établit des connexions sans fil Zigbee sécurisées avec un maximum de 200 points lumineux. La connexion sans fil assure un échange bi-directionnel de données entre, d’une part, les luminaires, lampes, capteurs et interrupteurs Interact Ready, et d’autre part, le système et logiciel Interact Pro.
Affichage des consommations d’éclairage en temps réel Source : Tridonic
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Les spécifications de DALI 2 Au-delà de la réglementation qui ne concerne après tout que les grosses installations, la mesure énergétique représente un réel intérêt. Pour Ludovic Voltz, directeur commercial Tridonic France & Benelux, « la mesure énergétique, c’est évidemment de pouvoir effectuer un diagnostic [énergétique] en temps réel de l’installation d’éclairage. Les technologies avancent, les protocoles de communication évoluent : le driver effectue la mesure, il l’enregistre dans sa mémoire et restitue l’information. Tridonic propose des drivers LED avec l’appellation "lumDATA" qui sont conformes aux trois spécifications de données essentielles DALI 2 Partie 251, DALI 2 Partie 252 et DALI 2 Partie 253 de la norme D4i ». Le protocole DALI 2 définit les commandes pour interroger le driver et les réponses que fournira le driver dans le cadre de ces interrogations. La partie 251 concerne les données liées aux luminaires, la partie 252 la mesure énergétique et la partie 253 est relative au diagnostic. Les drivers lumDATA de Tridonic enregistrent et transmettent des données énergétiques (ce qui correspond à la partie 252) dans un format standardisé (puissance active, puissance apparente, énergie et charge) pour chaque luminaire d’une installation. Les propriétaires de bâtiments, les locataires et les responsables de sites sont désormais en mesure de surveiller et communiquer la consommation énergétique de l’ensemble de l’installation. LumDATA fournit également un accès à des données de diagnostic (partie 253). Cela simplifie la gestion des interventions sur site, la lecture d’erreur des appareils défectueux (par exemple surtension ou surchauffe) et devrait permettre à long terme d’appliquer une maintenance préventive. « En plus de la puissance consommée, ajoute Ludovic Voltz, on peut obtenir tout un tas d’informations : la durée et la température de fonctionnement, le niveau de gradation actuelle, les paramétrages du driver au niveau du courant, la plage de fonctionnement de sortie, le nombre d’allumages du produit, etc. » Avant l’arrivée de DALI 2, on ne disposait que de mesures de valeurs de consigne et de vérification.
technique
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Lumières Cahier
technique « Il est même possible, explique Hervé Plackowski, ingénieur applications chez Osram, d’envoyer des alertes par mail si la température du driver devient trop importante, si le driver n’est plus connecté au réseau ou s’il y a une erreur sur le bus DALI. Si les économies ne sont pas au rendez-vous, c’est peut-être parce que les systèmes sont mal réglés, ou qu’il y a des paramètres à revoir parce que l’utilisation des locaux est différente, etc. Le fait de connaître les consommations permet d’adapter judicieusement et rapidement l’installation d’éclairage à la situation réelle d’utilisation. L’interopérabilité entre les cellules et les entrées fait tout l’intérêt de DALI 2 et on peut regretter qu’il ne soit pas davantage intégré dans les gestions techniques du bâtiment... » n
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© Osram
Osram, de son côté, a développé le contrôleur DALI PRO 2 IoT qui peut piloter jusqu’à 2 fois 64 drivers et accepte toutes les cellules de détection de luminosité, de présence et de mouvement. Comme il génère son propre réseau Wi-Fi, il a la possibilité d’envoyer des données en temps réel dans le Cloud sur les consommations d’énergie, y compris pour les luminaires qui sont assujettis à la lumière du jour, leur température, leur durée de fonctionnement. Le schéma ci-dessous montre par exemple les consommations en kilowattheures sur une période d’un mois (l’exploitant peut choisir une période déterminée) ; la consommation totale peut être obtenue pour n’importe quelle date. Le graphique affiche également un comparatif de consommations à deux périodes différentes (notées « initial » et « current »).
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Lumières Produits
VISCONTI LED de DISANO Grandes ou petites, les villes s’orientent de plus en plus vers les LED pour leur éclairage public. Cette nouvelle technologie d’éclairage remplit les critères d’un cadre urbain qui veut être écologique et intelligent. L’économie d’énergie générée par les LED s’assortit, en effet, de technologies de contrôle et gestion de la lumière qui transforment les nouveaux lampadaires en nœuds potentiels d’un réseau de services online. Les lampadaires d’éclairage public routier Disano s’appuient sur un engagement continu en matière d’innovation. La gamme Visconti LED est proposée aujourd’hui avec un design revu et, de série, avec le driver Advance. Ce driver comporte de nombreuses possibilités : optimiser les consommations, adapter l’utilisation du point lumineux aux vrais besoins et contrôler l’ensemble du système. Les options donnent le choix entre la tension de pilotage (pour augmenter au maximum l’émission lumineuse si nécessaire, et réduire la puissance lumineuse dès que possible) ou le minuit virtuel, le mécanisme programmable pour réduire les émissions dans les heures centrales de la nuit, ou encore les systèmes de contrôle aussi à distance par Zhaga ou Nema Socket. Le luminaire Visconti LED avec optiques diversifiées pour les différents parcours urbains – routes, itinéraires piétons et espaces verts – comporte des sources lumineuses à LED avec température de couleur 3 000 K et 4 000 K qui garantissent les meilleures performances en termes de qualité de lumière et d'efficacité énergétique. www.disano.it/it/
DALI PRO 2 IoT d’OSRAM L’Internet des objets pour l’éclairage professionnel
Le nouveau contrôleur DALI PRO version 2 IoT intègre un routeur WI-FI et Ethernet pour une connexion permanente au Cloud. Les données des drivers sont remontées en temps réel vers le Cloud, accessibles par Internet de n'importe où, ce qui permet de surveiller et d'analyser facilement l’installation d'éclairage : consommation, état de l’installation, configuration… Avec le contrôleur DALI PRO 2 IoT, certifié DALI 2, la gestion de l’éclairage passe à un niveau supérieur et permet de piloter les systèmes LED à la pointe de la technologie. La mise en service est très rapide grâce à l’application intégrée et à la connexion Wi-Fi accessible directement via le QR code sur l’appareil. L’affectation de groupes de luminaires individuels et le réglage des profils d’éclairage peuvent être effectués sur une tablette ou un smartphone. Les profils d’éclairage préprogrammés - tels que « Bureau individuel », « Bureau paysagé », « Corridor » - déjà créés dans le système peuvent considérablement simplifier ces tâches. www.osram.fr/
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Lumières Produits
ABEL
CLAREO
EAS SOLUTIONS
ABSOLUT
DOWNRAYS DESIGN
NOMADLED
Afin de répondre à un large éventail d’applications, cette colonne lumineuse propose plusieurs types d’éclairage. L’optique Ambiance se compose d’un module circulaire de 4 LED (85 lm/W) en partie haute de l’optique. Deux photométries sont proposées : symétrique type place ou asymétrique type route. L’optique directionnelle est constituée de 6 projecteurs LED (90 lm/W) orientés vers le sol. Grâce à l’ajout d’un connecteur Zhaga en tête de colonne, la ligne Absolut peut accueillir un module externe de communication et télégestion. La fonction balisage est proposée via une signalisation haute de couleur bleue.
Cette gamme de downlights propose plus de 175 combinaisons possibles : des produits disponibles en 4 types d’installations, 2 couleurs et 5 réflecteurs magnétiques interchangeables (blanc, cuivre, argent, spéculaire et noir). Quatre types d’installations adaptées à tous types de projets : encastré, trimless, en saillie et en suspension. 5 puissances : 10 W, 15 W, 20 W, 30 W, 40 W. Pour les luminaires pesant plus de 200 g, des filins de sécurité sont inclus afin de garantir la sécurité des installations.
Avec ses LED Osram Oslon Square de forte puissance et son poids plume (1,7 kg), ce projecteur multifocal autonome répond aux besoins en éclairage nomade, qu’il s’agisse d’éclairage de chantier, de travaux, de sécurité, de prévention ou de dépannage. Il fonctionne sur batterie (autonomie 8 heures) avec chargeur 220 V intégré et possède un flux de 2 000 lm, une efficacité lumineuse de 150 lm/W, un indice de protection IP44, et une poignée centrale facilitant sa prise en main. D’une simple pression, un « booster » délivre, si besoin, un surplus de puissance.
www.abeleclairage.fr/
www.clareolighting.com
www.eas-solutions.fr
ERCO
LOUIS POULSEN
OSRAM
IKU
QUESTION MARK
Le système Iku convainc dès la phase de conception par sa logique et sa clarté : cinq tailles, allant de 84 à 221 mm, trois répartitions de lumière downlight plus des appareils à faisceau mural et des appareils à double faisceau mural, ainsi que six couleurs de lumière blanches et Tunable white. Il offre une efficacité lumineuse de plus de 100 lm/W. Il convient aux bâtiments publics, bâtiments administratifs et de bureaux, mais aussi aux centres de conférence, hôtels et restaurants – et tout particulièrement pour la mise en œuvre de concepts HCL.
À l’automne 2021, Louis Poulsen lance une édition limitée de la lampe PH 2/2 The Question Mark de Poul Henningsen. Cette lampe constitue un véritable hommage à la capacité de Poul Henningsen à produire un éclairage anti-éblouissant avec un savoir-faire d’exception, en privilégiant toujours les aspects fonctionnels. Cette édition limitée présente une finition en laiton associée à des abat-jour en verre soufflé opalisé. Les abat-jours sont composés de trois couches de verre opalisé soufflé, poli à l’extérieur et sablé à l’intérieur, qui émettent une lumière douce et diffuse. La poignée située au milieu du bras permet d’incliner la partie supérieure de la lampe de 45° vers la droite ou la gauche.
CELLULE HUBSENSE QBM 220-240 LS/PD CI
www.erco.com/fr/
60 - LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021
www.louispoulsen.com/fr-fr/
Cellule de mesure de luminosité et de détection de présence indépendante destinée aux applications tertiaires ou industrielles. Elle permet de connecter en filaire jusqu’à 8 drivers DALI et de communiquer sans fil avec jusqu’à 1 000 produits Hubsense : par exemple, drivers, cellules, interfaces utilisateurs, passerelles DALI.
www.osram.fr/
Lumières Produits
IGUZZINI
AGORA Dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, ce projecteur présente une épaisseur réduite (72 à 201 mm) et un groupe optique orientable horizontalement (-50°/+90°). Il est disponible en deux versions : Slim, avec convertisseur déporté, et Compact, avec convertisseur intégré, et trois dimensions. Il offre jusqu’à 14 distributions lumineuses, de super spot à Wide flood, avec possibilités d’adaptation du flux (qui peut atteindre 50 000 lm) et 6 températures de couleur : 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K, RGBW, Tunable White. www.iguzzini.com/fr/
SYLVANIA
OBICO Doté d’un angle de faisceau de 38°, ce spot d’accentuation offre une efficacité lumineuse de 87 lm/W et un IRC > 80. Il dispose d’une protection IP 65 autorisant sa mise en œuvre dans les pièces humides, d’un réglage à 360° pour une orientation de la lumière dans toutes les directions, d’une double température de couleur 3 000 K/4 000 K modifiable par simple pression sur l’interrupteur intégré au driver. Livré avec un connecteur rapide et repiquable LiLo (Loop-in Loop-out) pour une installation simple en un rien de temps,il est compatible avec les variateurs par gradation à la phase. D’une durée de vie de 82 000 h avec un maintien du flux lumineux (740 lm) à plus de 70 %. www.sylvania-lighting.com/fr-fr/
TUNGSRAM
LED FLOODLIGHT Cette gamme de projecteurs compacts et universels propose six niveaux de flux lumineux de 1 800 à 19 500 lm, allant jusqu’à 130 lm/W d’efficacité lumineuse. IP65, la gamme convient à l’éclairage des façades des jardins, des zones piétonnes près des immeubles, des parkings, des entrées et voies de circulation. Ils se déclinent en plusieurs puissances, de 10 W à 200 W et trois températures de couleur, 3 000 K, 4 000 K, 6 500 K. Durée de vie de 50 000 h (L80/B10). Garantie de 5 ans. www.tungsram.com
LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021 - 61
Lumières Index
ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS Abel Eclairage..............www.abeleclairage.fr.................................................60 ADEME.........................www.ademe.fr...........................................................11 Addis Lighting..............www.addislighting.com..............................................49 Agence Laverne...........agencelavernepaysagistes.fr/.....................................16 ACE..............................www.ace-fr.org..............................................11, 13, 14 AFE...............................www.afe-eclairage.fr/................................................11 AsnaV...........................cmavue.org..........................................................30, 33 Atelier sur la Rivière.....www.ateliersurlariviere.fr...........................................10 Aurora Lighting.............www.auroralighting.com/gb/......................................48 Barbara Bailloud...........www.barbarabilloud.com...........................................51 B.E.G............................www.begfrance.fr/...............................................30, 38 CAPEB..........................www.capeb.fr......................................................11, 34 Charlot & Cie................www.charlotetcie.fr....................................................10 Clareo...........................www.clareolighting.com............................................60 Cluster Lumière............www.clusterlumiere.com.............................................6 CSTB............................www.cstb.fr/fr/...........................................................11 Disano..........................www.disano.it/it/..................................................46, 59 EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr.....................................39, 48, 60 ecosystem....................www.ecosystem.eco..................................................28 Erco..............................www.erco.com/fr...........................................29, 46, 60 FDME...........................www.fdme.net...........................................................11 FFIE..............................www.ffie.fr.................................................................11 Fagerhult......................www.fagerhult.com/fr/.........................................24, 25 FNCCR..........................www.fnccr.asso.fr......................................................11
ANNONCEURS SYLVANIA.....................www.sylvania-lighting.com/fr-fr....2e couv. LEDVANCE...................www.ledvance.fr...........................4e couv. ARCHITECTATWORK....www.architectatwork.fr/.......................50 BEGA...........................www.bega.com/fr/................................23 DISANO.......................www.disano.it/it/...................................59
iGuzzini........................www.iguzzini.com/fr..........................24, 25, 41, 46, 61 Ledvance.....................www.ledvance.fr............................................27, 37, 47 LightingEurope.............www.lightingeurope.org...............................................8 Linea Light...................www.linealight.com/fr-fr............................................49 Louis Poulsen...............www.louispoulsen.com/fr-fr/......................................60 Lucibel.........................www.lucibel.io...........................................................10 Neko Lighting...............www.nekolighting.com/fr/..........................................48 Osram..........................www.osram.fr..........................................49, 58, 59, 60 Ridi...............................www.ridi.de/fr............................................................33 RZB..............................www.rzb.de.fr................................................11, 42, 47 Sécurlite.......................www.securlite.com....................................................47 SERCE..........................www.serce.fr.............................................................11 Seulsolel......................www.seulsoleil.fr.....................................16, 17, 18, 19 Signify..........................www.signify.com/fr-fr........................33, 36, 40, 56, 57 SLV...............................www.slv.com/fr_fr/........................................44, 52, 53 Studio By Night............www.studiobynight.com................................20, 21, 22 Sylvania.......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr... 31, 34, 35, 44, 46, 48, 61 Syndicat de l'éclairage...www.syndicat-eclairage.com................................11, 12 Thorn...........................www.thornlighting.fr/fr-fr...........................................48 Tridonic........................www.tridonic.fr/fr/....................................42, 49, 55, 57 Trilux............................www.trilux.com/fr/...............................................40, 47 Tungsram.....................www.tungsram.com/.................................................61 Valode & Pistre.............www.v-p.com/.........................................16, 17, 18, 19 Vincent Coste Architecte...www.vincentcoste.com..............................................20 Wonderfulight...............www.wonderfulight.com......................................14, 15 Zumtobel......................www.zumtobel.com/fr-fr/...........................................43
SALONS
PARIS PORTE DE VERSAILLES Du 16 au 18 novembre 2021 Le Salon des maires et des collectivités locales réunit le plus grand nombre d’élus et d’acteurs des territoires. Le SMCL, en partenariat avec l’AMF depuis près de 20 ans et en concomitance avec le Congrès des maires de France et des présidents d’intercommunalité. www.salondesmaires.com LYON EUREXPO
OSRAM........................www.osram.fr.......................................61
Du 30 novembre au 2 décembre 2021 Paysalia est le salon professionnel leader qui rassemble l’ensemble des acteurs de la filière du paysage en France. La filière du paysage se trouve face à plusieurs enjeux forts : la préservation de la biodiversité, l’émergence de nouveaux marchés et le renforcement de l’expertise métier. www.paysalia.com/fr/
PAYSALIA.....................www.paysalia.com/fr............................54
PARC DES EXPOSITIONS BORDEAUX – HALL 3
EAS SOLUTIONS..........www.eas-solutions.fr..............................9 ERCO...........................www.erco.com/fr..................................13
SECURLITE..................www.securlite.com...............................45
2 et 3 décembre 2021 Architect@work est un événement réservé uniquement aux prescripteurs du secteurs de la construction : architectes, architectes d’intérieur, économistes, responsables de bureaux d’études, agenceurs, promoteurs. Pré-enregistrement obligatoire pour une visite sur site ou en ligne. Code d’invitation nécessaire. bordeaux.architectatwork.fr/fr/
TUNGSRAM.................www.tungsram.com/..............................7
PARC DES EXPOSITIONS PARIS NORD VILLEPINTE
RZB.............................www.rzb.de.fr.......................................33 SANTEXPO..................www.santexpo.com..............................26
20-24 janvier 2022 Stimulateur de business et d’échanges créatifs entre les acteurs internationaux de la décoration, du design et de l’art de vivre, Maison&Objet est votre source continue d’inspiration et de nouveautés. www.maison-objet.com/paris 62 - LUMIÈRES N° 36 - OCTOBRE 2021