Lumières N°37 – Décembre 2021

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Lumières N° 37 - DÉCEMBRE 2021

INTERVIEW CROISÉE

Julien ARNAL, président du Syndicat de l’éclairage Gaël OBEIN, président de l’Association française de l’éclairage ENTRETIEN

Jean PISTRE Valode et Pistre Architectes PROJET

Parc des expositions, Paris Conception lumière : Seulsoleil

DOSSIER

Éclairage des centres commerciaux et grandes surfaces



Lumières N° 37 - DÉCEMBRE 2021

INTERVIEW CROISÉE

Julien ARNAL, président du Syndicat de l’éclairage Gaël OBEIN, président de l’Association française de l’éclairage ENTRETIEN

Éditorial

Jean PISTRE Valode et Pistre Architectes PROJET

Isabelle Arnaud rédactrice en chef

Parc des expositions, Paris Conception lumière : Seulsoleil

DOSSIER

Éclairage des centres commerciaux et grandes surfaces Parc des expositions de la porte de Versailles. Parvis Pavillon 6 – Auvent monumental AJN & mâts Ewo Design Seulsoleil © François Gaunand, Seulsoleil

Quand la lumière rassemble...

C Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Frédéric Bergossen Abonnements Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Dépôt légal : décembre 2021 ISSN : 2259-3772

hacune de nos éditions rassemble les protagonistes autour du thème de la lumière, avec des histoires et des acteurs différents. Alors pourquoi celle-ci rassemblerait-elle plus que les précédentes ? Tout d’abord, parce qu’elle réunit, au sein d’une même interview, l’Association française de l’éclairage et le Syndicat de l’éclairage dont les présidents respectifs, Gaël Obein et Julien Arnal, ont échangé sur les questions d’actualité. Les deux organismes proposent en effet une feuille de route commune afin de faire mieux entendre la voix de la filière lumière – réunissant aussi l’ACE, le Cluster Lumière et le GIL – auprès des pouvoirs publics. Une double interview qui croise des points de vue et met en exergue des objectifs partagés. Cette passion de la lumière, exprimée également par l’architecte Jean Pistre, de l’agence Valode et Pistre, qui met l’humain au centre de ses projets, quels que soient les espaces : de travail, d’habitation, de loisirs… Objet de décor, dynamisante ou douceur enveloppante, la lumière est source de bien-être et de plaisir partagé. À l’instar des nombreux espaces éclairés par Seulsoleil au parc des expositions de la porte de Versailles dont François Gaunand nous présente la suite dans cette édition (voir première partie dans Lumières N°36). Un projet aux sujets multiples qui nous transporte de lumières extérieures en lumières intérieures, accompagnant ici des terrasses logistiques, là des halls d’exposition ou des œuvres artistiques, avec des réalisations où précision technique et sobriété s’associent harmonieusement pour le confort de tous. Pour les architectes Desaleux-Soares et le fabricant Neko Lighting, la lumière s’intègre au design et aux volumes, comme dans les espaces du siège des Maçons Parisiens, et offre des ambiances confortables. Hervé Le Guédard, directeur général Sylvania Europe du Sud et président de Sylvania France, quant à lui, propose une lumière au plus proche des attentes des personnes et veut aller encore plus loin que l’éclairage, avec des services et des solutions axés sur la digitalisation. L’optimisation de la performance énergétique et du confort ont une forte résonance dans les centres commerciaux qui font l’objet du dossier : promoteurs, architectes, concepteurs lumière, gestionnaires portent la même attention à ce rôle de l’éclairage dans ces espaces devenus désormais des lieux de vie, de loisirs, de culture et parfois même des pôles de santé. Et… nous avons choisi de terminer ce numéro comme l’année, en célébrant la lumière : c’est donc avec les réalisations de Timothé Toury, et les décors lumineux de Lumifête, Blachère et MK Illumination que toute l’équipe de Lumières vous souhaite à tous de joyeuses fêtes de fin d’année.

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© AFE, photo Jean Haeusser

INTERVIEW CROISÉE 06 Julien Arnal, président du Syndicat de l’éclairage

Gaël Obein, président de l’Association française de l’éclairage Une feuille de route commune : l'AFE et le Syndicat de l'éclairage se font entendre

© François Gaunand. Seulsoleil

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Projet

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© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

Lumières Sommaire

Projet

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ACTUALITÉS 12 Stéphane Aubry, nouveau directeur général de Sécurlite

Le groupe français Galaed reprend Europole

Jean Pistre

13 SERCE : Jean-Pascal de Peretti réélu président 14 Lighting Europe : gare aux produits d'éclairage non conformes 15 Sylvania met la nature au cœur de l’éclairage artificiel 16 Le marché de l'éclairage public de la Ville de Paris

confié à Citelum et Eiffage

17 Light+Building du 13 au 18 mars 2022

18 Jean PISTRE, Valode et Pistre Architectes

La lumière partagée

Hervé Le Guédard

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ENTRETIEN

PROJETS 20 Seulsoleil s’expose à la porte de Versailles (2e partie)

PERSPECTIVES 28 Hervé Le Guédard, directeur général Sylvania Europe du Sud, président Sylvania France :

Au-delà de l’éclairage !

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24 Les Maçons Parisiens : la lumière intégrée au projet architectural

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Lumières Sommaire

© Disano

52 © CNCC. Photo Julien Hananel

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Alain Ellouz

© MK Illumination

51

© Lumifête

© AAE-Christel Martin

© Blachère

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DOSSIER

CAHIER TECHNIQUE

31 Centre commerciaux et grandes surfaces

54 Illuminations festives

32 Optimiser la performance énergétique et le confort,

Dorian Lamarre, directeur des Affaires publiques, CNCC

46 Enquête produits : Performants sur toute la ligne 48 Trophées du CNCC 2020

DESIGNER 51 Alain Ellouz : L’albâtre sans lumière est comme un monde sans musique

PRODUITS 59 Senspot LED de Sécurlite 60 Les balises modulaires de Bega 61 EAS Solutions propose des « Solutions lumière nouvelle génération »

BrightSites de Signify au cœur de l'infrastructure Paris2Connect

62 Nouveautés

RENDEZ-VOUS SHOWROOM

64 À lire

52 Disano : Le design made in Italy

66 Index

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Lumières Interview

croisée

Une feuille de route commune : l’AFE et le Syndicat de l’éclairage se font entendre L’Association française de l’éclairage, créée en 1930, constitue le point de rencontre de l’ensemble des acteurs de la filière éclairage. Elle accueille une grande diversité de membres : des collectivités locales, des maîtres d’œuvre, des concepteurs lumière, des syndicats, des fabricants de matériel d’éclairage, des chercheurs, des médecins… Son objectif est de promouvoir les meilleures pratiques de l’éclairage aussi bien auprès des spécialistes que du grand public, au travers de formations, de communiqués, de conférences, de comités scientifiques ou de guides techniques. Le Syndicat de l’éclairage est le représentant et l’avocat des industriels, et a pour vocation d’affirmer clairement la réalité et le dynamisme du marché français. Il défend les intérêts des fabricants à un niveau national et européen auprès de l’administration, des organismes de la filière, des bureaux d’études, des concepteurs et noue des partenariats avec ces mêmes institutions sous l’égide de la FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication). Le Syndicat de l’éclairage représente 7 000 emplois en France. Il accompagne ses adhérents dans leurs démarches de progrès et d’innovation. Un de ses principaux axes de communication repose sur l’édition de brochures comme celle sur les luminaires UV-C, ou de guides comme celui sur les espaces extérieurs publié par l’ADEME et en partenariat avec huit organismes, dont l’AFE.

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© AFE, photo Jean Haeusser

Julien ARNAL

Gaël OBEIN

Président du Syndicat de l’éclairage

Président de l’Association française de l’éclairage

L’éclairage a connu de formidables avancées ces dernières années. Quelles conséquences ont-elles eues sur l’ensemble de la filière ? Julien Arnal – La technologie LED a fragmenté le marché en même temps que l’approche du projet d’éclairage a énormément changé, tandis que les produits se sont miniaturisés, le design a été repensé aussi bien en intérieur qu’en extérieur. Toutes ces avancées ont permis d’éclairer différemment, par exemple de jouer avec les vraies valeurs de l’optique, sans être bloqué sur une dimension de lampe et un réflecteur autour, ou avec les éclairages horizontaux et verticaux, les contrastes, ouvrant de nouvelles perspectives. Ainsi, le rôle du concepteur lumière a pris de plus en plus d’importance, apportant une autre dimension aux projets d’éclairage : en intérieur, les luminaires peuvent se fondre dans l’architecture ; en extérieur, l’ombre apporte autant que la lumière. Cette fragmentation, la rapidité des évolutions ces dernières années et cette complexification ont un peu fait perdre au marché la bonne compréhension et les bonnes pratiques. Il y a 15 ans, comprendre le fonctionnement des sources fluorescentes, au sodium, aux iodures, respecter les niveaux d’éclairement était relativement simple. Aujourd’hui, il faut continuer à éduquer le marché, l’ensemble des acteurs, sur le bon éclairage, la bonne technologie, afin que tout le monde comprenne les

tenants et les aboutissants qui se démultiplient. Le travail au jour le jour pour maîtriser les bonnes pratiques, les bons usages et les bonnes technologies devient plus compliqué qu’avant et ne passe plus forcément au premier plan. Il faut pouvoir expliquer ce qu’il y a derrière chaque budget, sans faire d’élitisme, et justifier les choix technologiques tout en essayant de maintenir le niveau le plus haut possible. En effet, tandis que la technologie se complexifiait, la connaissance s’est dégradée. Charge à nous de repositionner le barycentre au bon endroit. Gaël Obein – La LED a en effet déferlé comme un tsunami. Nous traversons une période incroyable en termes d’ouverture des champs des possibles. On a tendance à penser qu’avec la LED, on a atteint des plafonds en matière d’efficacité énergétique, ce qui sans doute n’est pas loin de la réalité car on n’ira pas beaucoup plus haut que 200 lm/W. Du coup, nous pouvons nous focaliser sur la qualité d’éclairage. Aujourd’hui, des développements apparaissent dans des domaines comme la création d’ambiances, de scénarios, la modulation temporelle des flux et/ou des spectres, en intérieur comme en extérieur. Les scientifiques, les ingénieurs d’industrie, les concepteurs lumière, les designers avancent dans la recherche, innovent, définissent de nouvelles manières d’éclairer. Pour tirer un bénéfice de ce travail, il

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faudrait que tous les acteurs de la filière aient connaissance de ces avancées tout en maîtrisant parfaitement les bases de l’éclairage. L’amplitude de connaissances nécessaire pour éclairer juste s’est donc accentuée et il y a moins de monde à tous les étages à former. Il nous faut repenser la formation et toucher l’ensemble des électriciens pour leur donner des bases solides en photométrie, en vision, en culture générale sur les nouvelles possibilités en éclairage, et ainsi étoffer la base de la pyramide. Dans le même temps, nous devons mettre en place des formations spécialisées pour les ingénieurs en éclairage qui intègrent les dernières avancées théoriques et technologiques pour tirer la pyramide vers le haut. La tâche s’avère difficile car il faut de nouveaux enseignants, de nouveaux programmes, et ce, à tous les niveaux.

On a beaucoup parlé de l’impact de l’éclairage sur la santé. Que savons-nous aujourd’hui de ses effets sur notre moral (seasonal affective disorder ou troubles affectifs saisonniers) ou notre physiologie ? Gaël Obein – Nous passons environ 80 % de notre temps à l’intérieur, c’est dire si l’éclairage joue un rôle important à chaque étape de la vie. Prenons les choses chronologiquement. Les nourrissons ont, naturellement, une faible acuité visuelle. On a commencé à établir le lien entre vision et motricité qui montre que, s’ils sont mal éclairés, les enfants risquent de prendre du retard. Par ailleurs, le cristallin des enfants est très transparent. Il faut porter une attention particulière aux spectres des LED utilisées dans les objets qu’ils manipulent, comme les jouets à LED bleue, par exemple. Et puis, des études sont en cours sur la prévalence de la myopie qui ne cesse d’augmenter, notamment chez les enfants et les adolescents. Le manque de lumière naturelle serait un des facteurs aggravants. Chez l’adulte, les risques relèvent de l’ergonomie : une personne mal éclairée va prendre une mauvaise posture, se sentir fatiguée. Un mauvais éclairage peut avoir des effets sur le rythme circadien et le perturber. Un mauvais IRC placé dans une salle de bains peut littéralement miner le moral. C’est quand même dommage quand on sait que des solutions faciles et bon marché existent. Les conséquences d’un éclairage de mauvaise qualité chez les personnes âgées sont plus graves car elles voient moins bien. Leur acuité et leur vision des couleurs baissent à cause

de la cataracte ou de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Un mauvais éclairage peut être à l’origine de chutes ou d’erreurs dans la prise des médicaments. À l’heure où la population vieillit et que le maintien des personnes âgées à domicile est un enjeu de société, il faut absolument anticiper. Il existe des solutions simples pour éviter les accidents et améliorer le bien-être. La lumière en fait partie. Les fabricants ont des solutions. Julien Arnal – Gaël Obein l’a très bien expliqué : la rénovation de l’éclairage scolaire ne se résume pas uniquement à la rénovation énergétique. Il est essentiel en effet que, dès le plus jeune âge, l’enfant ait un accès à une lumière de qualité. La miniaturisation des produits doit pouvoir nous permettre d’accompagner l’enfant avec un éclairage adapté. De même, au bureau, le monde du travail a changé : il y a 30 ans, nos supports de travail étaient de plus grandes dimensions (documents papier, ordinateurs fixes imposants…) ; aujourd’hui, nos habitudes sont davantage à l’utilisation de petits écrans (portables ou smartphones), il est impératif que l’éclairage apporte du contraste autour de ces points de fixation. Nous devons travailler à la fois sur la santé et le bien-être, car la lumière artificielle, lorsqu’elle est bien étudiée, peut améliorer le bien-être, via la luminothérapie et l’utilisation de spectres spécifiques, par exemple. L’éclairage peut donc accompagner le cycle de la journée, aussi bien au bureau qu’à la maison à condition de faire appel à un spectre de qualité. Mais attention, le Human Centric Lighting ne se limite pas au simple changement de températures de couleur. Il s’agit aussi de fournir la juste lumière, d’utiliser les éclairages verticaux, d’étudier la façon dont la lumière va faciliter la compréhension des volumes, de jouer sur les intensités, les contrastes afin de créer des ambiances dynamiques, ou à l’inverse apaisantes.

Quelle est la situation de la filière dans cette après-crise sanitaire ? Julien Arnal – Le Covid a eu pour conséquence de tout mettre à l’arrêt : mars, avril, mai 2020, le marché était à - 50 % en moyenne pour finir à - 25 % sur l’année. Les projets neufs ont de facto connu un fort ralentissement. Toutefois, nous avons réussi à œuvrer avec les pouvoirs publics afin que, dans le cadre du plan de relance, les actions dites à gains rapides, à savoir l’éclairage et la gestion, soient traitées en priorité car le temps de retour sur investissement est très

“Ce sont des hommes et des femmes de la filière qui écrivent l’histoire de l’éclairage en partageant leur expertise” Gaël Obein 8 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021


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“Notre priorité est de partager une feuille de route autour de laquelle nous serions tous rassemblés” Julien Arnal court. Je pense que l’on s’est fait entendre pour que la rénovation compense a minima. Nous militons pour que l’éclairage soit considéré comme une valeur indépendante tant les technologies à disposition offrent des économies d’énergie importantes et des retours sur investissement courts, permettant même de financer d’autres postes aux budgets plus conséquents tels que la thermique par exemple. Le marché a donc redémarré depuis fin 2020 mais l’industrie peine encore à repartir. En effet, nous subissons de plein fouet les conséquences à retardement de cette pandémie, eu égard aux difficultés d’approvisionnement en matières premières au premier semestre 2021 et depuis cet été, du fait de la forte pénurie, durable de surcroît, des composants électroniques. Le retour à la normale ne pourrait se faire que fin 2023. Les 6 milliards d’euros alloués à l’électronique et à la robotique dans le plan France 2030 ne sont pas du tout anodins et sont surtout totalement nécessaires. En attendant, il est primordial que l’État nous accompagne dans cette crise industrielle. On parle d’un marché encore une fois extrêmement morcelé et varié, avec des entreprises qui ont eu recours aux prêts garantis par l’État pendant la pandémie et qui doivent faire face désormais à des difficultés inédites d’approvisionnement, et donc de facturation. La situation devient très préoccupante pour les petites et moyennes structures. La réindustrialisation de notre filière en France et la sauvegarde des emplois sont essentielles et doivent contribuer aux enjeux climatiques et donc à la rénovation énergétique, aussi bien des bâtiments que de l’éclairage public. Gaël Obein – Je pense que la crise a rebattu les cartes dans l’industrie. Notre dépendance à l’Asie nous a sauté à la figure et la relocalisation sera une des conséquences de la crise sanitaire. L’AFE s’en remet au Syndicat de l’éclairage, qui détient les réponses à ces questions.

Quels sont, aujourd’hui les enjeux de l’éclairage ? En intérieur et en extérieur. Gaël Obein – En intérieur, l’objectif consiste à faire prendre conscience au public et aux travailleurs du tertiaire que l’éclairage est important pour leur confort, leur santé, au même titre que le maintien de la température, la propreté. Un problème de chauffage survient, c’est la catastrophe ! Un

éclairage défectueux, ce n’est pas grave ! Pourtant, ça l’est sur le long terme. On dispose de solutions qui permettent de mieux éclairer, d’améliorer le confort, d’apporter du bien-être, les technologies sont disponibles. Pour l’extérieur, c’est différent, car je ne pense pas que les réponses soient aussi claires. Il faut trouver le bon équilibre entre le sentiment de sécurité lié à l’éclairage public, les économies d’énergie et les effets délétères de l’éclairage sur la biodiversité. L’enjeu se situe au cœur de ce triptyque : sécurité, énergie, environnement. L’équilibre est difficile à atteindre parce que les débats sont passionnels, conflictuels et souvent peu étayés scientifiquement. Je pense qu’il faut agir différemment. Bien sûr, il y a une urgence. Mais avant de prendre des décisions à l’emporte-pièce, il faut donner aux chercheurs les moyens de conduire des études pour comprendre les attentes de la population en termes de sentiment de sécurité, pour mesurer l’effet de la lumière sur la biodiversité, pour tracer le chemin vers les objectifs de sobriété et de réduction du réchauffement climatique. C’est le chemin préalable à emprunter afin de réviser les textes normatifs qui sont datés et écrire des recommandations qui seront solides, consensuelles et adaptées aux objectifs. Alors, nous pourrons laisser les industriels faire évoluer ou développer leur production afin de respecter ce nouveau point d’équilibre. Ils ont l’inventivité, la technologie et la motivation. Ils proposent déjà des outils – abaissement du niveau de l’éclairage, allumage et extinction automatiques, détection de présence –, utilisons-les ! Julien Arnal – Nous devons effectivement trouver un compromis entre la sécurité, les économies d’énergie mais aussi l’environnement et la biodiversité. Aujourd’hui, en termes d’économies d’énergie, les dispositifs existants permettent de diviser la facture par 5 lors de rénovations. En remplaçant tout l’éclairage public actuel par un dispositif LED moderne, on pourrait économiser Fessenheim ! Pour les projets de mise en lumière ou les schémas directeurs, nous avons la chance d’avoir les concepteurs lumière impliqués. Dans leurs projets, ils font autant appel aux ombres qu’à la lumière, ils savent utiliser les spectres adéquats pour respecter la biodiversité, ils créent des ambiances, font appel à des systèmes de pilotage, etc. La technologie des

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“Nous partageons les mêmes objectifs pour faire évoluer la lumière” Gaël Obein industriels à disposition, des acteurs engagés et compétents, une connaissance tout à fait claire des enjeux (réduction de la pollution lumineuse, respect de la biodiversité, maintien de la sécurité et économies d’énergie) nous permettent donc de pouvoir rendre vertueux l’éclairage public, mais certains tentent encore de nous faire passer pour de mauvais élèves. En quoi se targuer d’avoir éteint l’éclairage public peut-il être constructif ? Ce n’est vraiment pas une solution ni à court ni à moyen terme et cela ne résout pas les problèmes de sécurité. Les collectivités doivent mettre au cœur de leurs débats la rénovation de leur parc tout en maîtrisant le triptyque évoqué par Gaël Obein. Les détracteurs sont plus audibles que les acteurs et pourtant nous disposons des ingrédients, charge à nous de flécher la rénovation du parc extérieur. Attention toutefois aux propositions que l’on voit fleurir de changer son éclairage public pour 1 euro… fuyez-les ! En intérieur, le Syndicat a alerté les pouvoirs publics sur la RE2020 dans le cadre des projets neufs : c’est d’une obsolescence absolue ! Il est regrettable que ni l’AFE ni le Syndicat n’aient été consultés de manière proactive. Les ébauches de textes sont des copiés/collés de ce qui était prescrit il y a 10 ou 15 ans. Les projets neufs sont moins bien encadrés que la rénovation ! Je pense aussi que les missions des comités SSCT et de la médecine du travail devraient se pencher sur l’éclairage au même titre que la sécurité. Imaginons que l’éclairage soit traité de la même manière que le chauffage, le commun des mortels prendrait conscience de son importance : si l’éclairage est considéré comme un point essentiel au travail, alors il l’est également à la maison et dans tous les espaces de vie.

Outre les guides comme celui qui vient de paraître sur l’éclairage extérieur et publié avec l’ADEME, avez-vous prévu d’autres actions collaboratives entre vos deux organismes ou d’autres ? Julien Arnal – Nous travaillons d’ores et déjà à créer une certaine unité au sein de la filière. Il est évident que fragmentés, nous sommes toujours moins forts qu’unis et surtout finalement pas suffisamment audibles. La priorité est véritablement d’arriver à partager une feuille de route autour de laquelle nous serions rassemblés. Nous sommes en train de créer un espace collaboratif qui regroupe les président(e)s et directeur(trice)s de l’AFE, du Syndicat de l’éclairage, du Cluster Lumière, du GIL et de l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE). Cet espace nous permettra de débattre de sujets qui nous touchent tous et de bénéficier d’une vision commune et complémentaire. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour une lumière équitable pour tous avec une dimension environnementale, sociétale, éducative et pédagogique. Toutes ces réflexions contribuent à l’essor de la filière, à développer les bonnes pratiques et nous pourrons, ainsi, mieux nous faire entendre et être dans l’action plutôt que dans la proactivité. Gaël Obein – Nous avons sans aucun doute beaucoup de points communs, et cette interview croisée montre bien que nous partageons les mêmes objectifs pour faire évoluer la lumière et soutenir des actions tant au niveau sociétal que réglementaire. Notre complémentarité nous permet d’exploiter les compétences de chacun. Ce sont des hommes et des femmes de la filière qui écrivent l’histoire de l’éclairage en partageant leur expertise. Propos recueillis par Isabelle Arnaud (1)

Santé, sécurité et conditions de travail.

“Nous travaillons d’ores et déjà à créer une certaine unité au sein de la filière” Julien Arnal

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Lumières Actualités

Stéphane Aubry devient directeur général de Sécurlite au 1er janvier 2022

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téphane Aubry rejoint Sécurlite en 2012 à la direction de l’export et développe l’activité avec plusieurs pays et distributeurs étrangers, notamment vers le Benelux et la Scandinavie, mais aussi vers de nouveaux marchés au Moyen-Orient et en Océanie. En 2016, lorsque Alain Dael est nommé directeur général, Stéphane Aubry lui succède à la direction commerciale pour la France et l’Export. En 2019, Sécurlite rejoint le groupe Rivalen, dirigé par Tristan de Witte, qui avait racheté deux ans auparavant la marque de luminaires extérieurs Roger Pradier dont Stéphane Aubry prend alors également la direction commerciale. Sécurlite, dont le siège (et le site de production) se trouve à La FertéBernard dans la Sarthe, a choisi de concevoir et de fabriquer en France et de privilégier les fournisseurs et sous-traitants locaux. « La plupart de nos luminaires sont labellisés OFG (Origine France Garantie) par Bureau Veritas afin de garantir la véracité et la traçabilité de nos fabrications françaises, précise Stéphane Aubry. Grâce à la fois à la qualité de nos produits et à notre expérience métier de nos applications, ainsi qu’à l’accompagnement projet sur le terrain, nous sommes au plus proche des besoins de nos clients finaux. Pendant la crise sanitaire, nous avons su réagir vite en anticipant très tôt nos achats, en sensibilisant nos fournisseurs et avons pu ainsi honorer l’intégralité de nos carnets de commandes. Aujourd’hui, nous concevons et fabriquons le moteur de

nos luminaires, à savoir nos modules LED, nos détecteurs de mouvement, ou l’éclairage connecté intelligent. Nous sommes dotés d’un laboratoire électronique et nous venons d’augmenter nos capacités de production de l’ordre de 30 % avec une toute nouvelle machine de placement haute vitesse sur notre ligne CMS (composants montés en surface). » Sécurlite mise aussi beaucoup sur la dimension écologique de ses produits en utilisant, par exemple, des plastiques recyclés, en proposant des produits 100 % réparables à durée de vie augmentée, en réduisant les emballages. Pour Stéphane Aubry, « il est essentiel d’aller plus loin en termes de réparabilité et d’écoconception. C’est une composante indéniable de notre futur. Nous nous devons aussi de mieux faire connaître nos expertises pour les mettre à disposition des collectivités pour l’éclairage extérieur et des opérateurs de transports pour l’éclairage technique ferroviaire. Diversifier notre clientèle finale représente un des leviers importants de notre croissance ». Stéphane Aubry croit aussi beaucoup au changement du mode de commercialisation « à savoir, la mise à disposition de la lumière plutôt que la simple vente d’appareils d’éclairage en développement l’économie d’usage ». Les projets de Sécurlite pour 2022 ? « Faire en sorte que nos clients finaux, répond Stéphane Aubry, puissent bénéficier en toute tranquillité de la mise à disposition d’un éclairage connecté et durable, incluant la maintenance, pour une période allant jusqu’à 10 ans. Ce sera aussi une année riche en nouveaux produits pour nos applications logement et technique. Certifié ISO 9001 depuis plusieurs années, Sécurlite s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue, une approche qualité au service de l’activité de l’entreprise qui lui a permis de structurer sa croissance et d’envisager l’avenir avec ambition. » n

Le groupe français Galaed reprend Europole

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e groupe Galaed, spécialiste de l’éclairage LED à l’intention des professionnels, a été fondé en 2020 par Sébastien Bonneville, accompagné de deux partenaires financiers : B&Capital et Bpifrance. Au travers de ses quatre filiales, le groupe Galaed compte près de 150 collaborateurs et réalise 70 M€ de CA. Hoplights ESA (Éclairage Service Agencement), basée à Brignais près de Lyon, exerce son activité dans la conception et la mise en œuvre de l’éclairage et de l’agencement des espaces de vente. Elle assure le suivi de projet de A à Z, de l’étude d’éclairage jusqu’à la mise en service. Elle propose aussi des solutions telles que le LaaS (Lighting as a Service) et l’accompagnement sur les CEE. Electra (à Riom) est destinée au développement et à la commercialisation de produits d’éclairage techniques et de produits sur mesure pour les segments résidentiel, industriel et tertiaire (avec 5 ans de garantie sur la majorité de la gamme, des produits durables, efficaces et réparables). Miidex Lighting basée à Toulouse est spécialisée dans le développement et la fourniture de matériels d’éclairage dans les domaines du résidentiel,

tertiaire et de l’industrie. Europole (à Ternay, près de Lyon), dernière acquisition du groupe, est un acteur majeur en France des solutions d’éclairage LED innovantes et sur mesure pour les projets intérieurs et extérieurs. Le groupe Galaed va pouvoir s’appuyer sur une offre de produits très large et complémentaire afin d’apporter à ses clients un service de grande qualité. n


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Lumières Actualités

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SERCE : Jean-Pascal de Peretti reconduit dans ses fonctions de président

ean-Pascal de Peretti a tenu à souligner la qualité des actions menées par le SERCE au profit des entreprises auprès des pouvoirs publics, des collectivités locales et territoriales, des grands donneurs d’ordre ainsi que des instances et organisations professionnelles. Si cette crise a beaucoup perturbé la profession, elle a également révélé sa grande capacité de résilience et la mobilisation des femmes et des hommes qui ont mis en place de nouvelles organisations pour permettre la poursuite des travaux.

L’activité retrouve son niveau d’avant-crise au 1er semestre 2021 En 2020, le volume d’activité de la profession a baissé de 7,1 %. Tous marchés confondus, le chiffre d’affaires global réalisé en France en 2020 s’est élevé à 18,2 Mds € (contre 20 Mds € en 2019). À l’international, les adhérents du SERCE ont réalisé un chiffre d’affaires de 7,1 Mds € (identique à celui observé en 2019). Au premier semestre 2021, l’activité a renoué avec la croissance, tous marchés confondus (+12 % en tendance annuelle sur quatre trimestres glissants). La hausse reste soutenue à +10,5 % au deuxième trimestre 2021. Les marchés de réseaux et d’infrastructures voient leur chiffre d’affaires progresser de 53,5 % par rapport au 2e trimestre 2020 (soit + 5,9 % par rapport au T2 2019). L’activité dans l’industrie enregistre une hausse de 44 % (+ 18,1 % par rapport au T2 2019). Le marché tertiaire enregistre quant à lui une hausse de 46,5 % par rapport au 2e trimestre 2020 (soit +11,3 % par rapport au T2 2019). Des métiers au cœur des solutions bas carbone « Grâce à leur savoir-faire d’intégrateurs multitechniques, nos entreprises participent à l’émergence de la ville de demain et des territoires à énergie positive, a déclaré Jean-Pascal Peretti : solutions de mobilité connectée, autoconsommation collective, stockage d’énergie, usine du futur ou performance énergétique des bâtiments. Dans ce dernier domaine, les entreprises savent réaliser les installations les plus pertinentes, exploiter les bâtiments et s’engager sur une performance dans la durée. La transition énergétique représente un formidable vecteur de mobilisation pour répondre aux enjeux environnementaux et énergétiques. Elle offre de très belles opportunités en termes d’emplois et de parcours professionnels. Transiter vers une société bas carbone nécessite de faire évoluer sans cesse les compétences des équipes. Notre secteur offre des possibilités de parcours professionnels au sein des entreprises comme de l’ensemble de la profession. Nos entreprises recrutent à tous les niveaux, de l’installateur électricien avec un bac pro jusqu’au chargé d’affaires en efficacité énergétique. 93 % des embauches se font en CDI. Le SERCE est un acteur incontournable de la filière en matière de formation : il copilote les études sur les métiers de la transition énergétique et numérique pour faire évoluer les compétences liées notamment à l’apparition des nouveaux métiers : Data scientist, Bim manager, Energy manager, etc. » n LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 13


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L’alliance éclairée de Lébénoïd et Integratech Lébénoïd, filiale de la holding Lighting Développement, ne cesse de poursuivre ses recherches pour améliorer son service aux clients. Le 6 septembre 2021, afin d’accompagner cette dynamique, Lébénoïd et Integratech allient leurs forces et compétences.

LightingEurope : gare aux produits d'éclairage non conformes

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ightingEurope a mené, anonymement, une série de tests sur des produits d’éclairage achetés en ligne en 2020 et 2021 : une lampe de remplacement LED GLS et un luminaire de bureau. Les achats ont été effectués sur 4 plateformes à travers 5 États membres de l’UE : France, Pays-Bas, Italie, Pologne et Espagne. Le test ne portait que sur les informations relatives aux produits exigées par la législation européenne et nationale. Les acheteurs ont saisi le même terme de recherche et ont regardé les 20 premiers résultats que l’algorithme de la plateforme en ligne a sélectionnés. « Les résultats sont alarmants. Seuls 8 % des 20 premiers produits que l’algorithme de la plateforme en ligne a proposés à nos clients étaient conformes aux exigences en matière d’informations obligatoires prévues par la législation européenne. Les clients se voient proposer des produits qui n’ont pas de marquage CE, qui n’ont pas d’étiquette énergétique ou qui ont la mauvaise étiquette, ou qui ne paient pas l’écotaxe pour la collecte et le recyclage du produit en fin de vie », a déclaré Ourania Georgoutsakou, secrétaire générale de LightingEurope. « La mise à disposition de produits non conformes ne met pas seulement les clients en danger. Elle place également les entreprises respectueuses de la loi qui fabriquent ou vendent des produits conformes dans une situation de désavantage concurrentiel, a-t-elle ajouté. Nous devons

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ondée en 2009, Integratech développe et commercialise des solutions d’éclairage en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en Hollande. Integratech a bâti une marque solide, jouissant d’une réputation de service et de produits de qualité. Depuis près de 100 ans, Lébénoïd s’impose parmi les plus importants fabricants français de l’éclairage. Cette expérience est gage d’une expertise reconnue professionnellement au sein de ses marchés. En tant que concepteur et fabricant de luminaires, Lébénoïd possède une large gamme de produits d’éclairage fonctionnel et d’accessoires électriques. L’entreprise développe en France, personnalise et fabrique dans ses propres usines basées en France et en Tunisie. Du fait de la complémentarité des offres et des territoires adressés, le groupe dessine les contours d’un acteur européen qui réalise un CA de plus de 30 M€, œuvrant pour la transition énergétique grâce à des produits d’éclairages durables, économes en énergie. À travers ces produits, le groupe démontre ainsi sa volonté d’être un acteur de référence sur le long terme. L’ensemble ainsi constitué offre des solutions aux professionnels du bâtiment et du second œuvre sur les marchés de l’industrie, du résidentiel

De gauche à droite : Christophe Bayol, dirigeant et associé Lighting Développement Sylvain Palombo, dirigeant et associé Lighting Développement - Thierry Devos, directeur général Integratech.

individuel et collectif, du tertiaire, de l’agro-pharmacie et des équipements extérieurs via la distribution professionnelle, en Afrique, en Allemagne, Belgique, France, Hollande, Luxembourg. Il dispose de deux plateformes logistiques (Belgique et France) et de trois sites opérationnels (Belgique, France, Tunisie). Par cette opération, les clients bénéficieront prochainement d’une offre commune servie par une logistique localisée en Europe, apte à accompagner toute stratégie nationale ou européenne. n

modifier le cadre juridique de l’UE pour lutter contre la non-conformité des produits en ligne. La loi sur les services numériques doit clairement attribuer la responsabilité de toutes les formes de non-conformité : non seulement lorsque le produit présente un risque pour la sécurité, mais aussi lorsqu’il ne répond pas à toutes les exigences en matière d’étiquetage ou d’information, ou lorsqu’il ne contribue pas aux frais de récupération et de recyclage des déchets », a conclu Ourania Georgoutsakou. En résumé, les tests ont montré que : - 30 produits ont été achetés en ligne et livrés aux acheteurs anonymes. Après inspection, 77 % des produits reçus n’étaient pas conformes à la législation européenne. Certains produits n’avaient pas de marque CE ; - aucun des luminaires de bureau achetés en France n’était conforme aux obligations des DEEE. Aucun des fournisseurs n’était inscrit au programme français de responsabilité élargie des producteurs, ce qui signifie que ces produits et leurs fournisseurs ne contribuent pas au coût de la collecte et du recyclage du produit en fin de vie ; - aucune des lampes achetées aux Pays-Bas n’était conforme aux exigences de l’étiquette d’efficacité énergétique – soit elles ne portaient pas d’étiquette, soit l’étiquette n’était pas utilisée correctement. n

Pour plus de renseignements : www.lightingeurope.org


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Sylvania met la nature au cœur de l’éclairage artificiel

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LumiNature : une distribution spectrale complète et équilibrée Stimulée par la lumière du jour, cette horloge biologique interne influence les fonctions cognitives, la physiologie, l’humeur, le mode de vie, les cycles d’éveil et de sommeil. C’est au cours du sommeil que nous sécrétons l’hormone du sommeil, la mélatonine, indispensable à notre bien-être, et dont le niveau varie en fonction de notre exposition à la lumière du jour. Même si les solutions d’éclairage LED «  tunable white  » actuelles reproduisent les différentes températures de couleur de la lumière naturelle, elles ne couvrent pas la totalité du spectre lumineux dont la courbe évolue en fonction du lieu et du moment. En début de soirée, un pic de lumière bleue, naturellement présent dans la lumière du soleil en première partie de journée, persiste même dans les teintes chaudes, ce qui perturbe le rythme circadien et entraîne une stimulation de l’organisme qui retarde la sécrétion de la mélatonine. Une lumière artificielle plus naturelle peut préserver ce cycle. « LumiNature offre une distribution spectrale complète et équilibrée, toutes les couleurs de la lumière naturelle sont représentées de manière uniforme. Cette innovation centrée sur l’activité et les besoins de l’humain garantit en plus un confort optimal aux occupants grâce aux optiques anti-éblouissement (jusqu’à UGR < 16) et anti-scintillement

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ylvania, qui place le confort visuel et le bien-être des usagers au cœur de ses développements depuis plus de 100 ans, s’est intéressé à la qualité de l’éclairage artificiel, en particulier dans les lieux de vie tels que bureaux, crèches, Ehpad. Souhaitant proposer une solution qui va au-delà de la simple variation de température de couleur, la marque a mobilisé l’équipe Recherche & Développement de SaintÉtienne afin de travailler à la fois la source lumineuse et l’optique. Ainsi, le concept LumiNature, présenté sur le site même de production de SaintÉtienne, reproduit au plus proche le spectre lumineux du soleil, sans ultraviolet (UV) ni infrarouge (IR), et supprime aussi le pic de lumière bleue des LED conventionnelles. La lumière naturelle impacte de façon significative les fonctions biologiques essentielles du corps humain. Au-delà de la perception visuelle, elle régule le rythme circadien qui regroupe l’ensemble des changements mentaux et comportementaux durant un cycle de 24 heures.

(< 5 %) des luminaires dans lesquels elle s’intègre », explique Sophie Houde, directrice marketing, Sylvania. LumiNature permet ainsi d’obtenir une lumière douce qui favorise la relaxation et le sommeil ou, au contraire, une lumière dynamisante pour une productivité maximale. Cette technologie, désormais embarquée dans les gammes complètes de luminaires Ascent 100 et Optix de Sylvania, délivre un ratio mélanopique bénéfique tout au long de la journée (MR < 0,53 à 2 700 K-2 800 K ; > 0,75 à 4 000 K ; > 1,07 à 6 200 K selon les modèles). Elle répond ainsi aux exigences élevées du label Well Building Standard, certification mondiale relative à la santé des occupants des bâtiments. LumiNature offre un excellent rendu des couleurs (IRC > 97), y compris dans les teintes rouges (R9 > 90), qui convient bien à toutes les applications nécessitant une parfaite perception des nuances de couleurs telles que la santé, le commerce ou même le contrôle qualité. La gestion selon SylSmart Associée à la solution de gestion d’éclairage sans fil SylSmart Standalone, LumiNature reproduit l’évolution de la lumière naturelle : grâce à une programmation qui s’effectue intégralement via l’application mobile dédiée, ce système intelligent combiné à LumiNature apporte la bonne lumière (contrôle personnalisé de la température de couleur et de l’intensité lumineuse, spectre complet et équilibré), au bon endroit – grâce au réglage automatique zone par zone –, au bon moment, pour distribuer uniformément, uniquement si nécessaire, un éclairage adapté à chaque activité, au temps d’occupation et à l’ambiance recherchée. Sa grande flexibilité lui permet de s’adapter à de nombreux environnements tels que : - les espaces de travail pour améliorer la productivité et la performance ; - les lieux d’apprentissage pour favoriser la concentration et la créativité ; - les établissements de santé pour faciliter la récupération des patients et stimuler l’humeur des occupants. Outre la version HCL SylSmart Standalone, les luminaires intégrant LumiNature se déclinent également avec une température de couleur fixe (3 000 K, 4 000 K DALI ou courant constant). n

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Le marché de l’éclairage public de la Ville de Paris confié à Citelum et Eiffage Citelum et Eiffage remportent en groupement le marché de la Ville de Paris pour l’éclairage public, la signalisation lumineuse et les illuminations pour un montant global de 704 millions d’euros.

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itelum, filiale du groupe EDF, et Eiffage, au travers de sa filiale Eiffage Énergie Systèmes, ont remporté en groupement le marché pour l’éclairage public, la signalisation lumineuse et les illuminations de la Ville de Paris, qui sera opéré via la société commune dédiée Cielis, pour une durée de 10 ans. Le montant du marché est de 704 millions d’euros, réparti à 50/50. C’est à ce jour le plus important contrat jamais passé en France dans le domaine de l’éclairage public et de la signalisation lumineuse. Le contrat prévoit le renouvellement de 12 000 supports d’éclairage, 21  000 supports et signaux de signalisation, le remplacement de 70 000 sources lumineuses en technologie LED et la rénovation de 870 kilomètres de réseau électrique. Il vise ainsi à améliorer la qualité structurelle, la performance et la résilience des installations de la ville. Par ailleurs, la mise en place d’une plateforme digitale pour la gestion de l’éclairage et des systèmes de feux tricolores, ainsi que le déploiement de nouveaux services innovants, permettront à la ville de piloter au plus juste le fonctionnement de ses infrastructures et de faciliter la gestion et la coexistence de toutes les mobilités. Cielis apportera son expertise et son savoir-faire à la Ville de Paris pour l’accompagner dans l’atteinte des objectifs d’économies d’énergie définis dans son plan climat-air-énergie territorial (PCAET). À ce titre, 240 GWh d’économies d’énergie cumulées seront réalisées sur 10 ans, soit une

Citelum, filiale du groupe EDF, accompagne les villes et les industries dans leurs projets durables, bas carbone et connectés. Référence mondiale de l’éclairage, Citelum a développé une large gamme de services associés tels que la gestion du trafic, le stationnement intelligent, la vidéoprotection, le Li-Fi, les capteurs de qualité de l’air ou la plateforme numérique de gestion de l’espace urbain MUSE de sa filiale Citégestion. Plus de 1 000 collectivités et entreprises en France et dans le monde ont déjà fait confiance à Citelum : Dijon, Lille, Nice, Copenhague, Barcelone, Madrid, Rome, Venise, Mexico, São Luis, Santiago du Chili… Avec 2 500 salariés, le groupe a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 305 millions d’euros, dont 77 % à l’international.

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réduction de 30 % de la consommation actuelle de l’éclairage public, et ce, dès la cinquième année du contrat. Le projet poursuivra en parallèle un objectif de protection de la biodiversité, avec la création d’une trame sombre favorisant le développement de la faune et de la flore le long d’axes volontairement moins éclairés. Un plan lumière, conçu en concertation avec les citoyens, permettra en outre de répondre aux besoins et attentes des Parisiens selon les quartiers et zones de fréquentation. Une attention particulière sera aussi portée à la valorisation par la lumière des espaces urbains et des patrimoines culturels pour contribuer à l’embellissement des territoires, au bien-être des habitants, au rayonnement international et au développement économique, tout en limitant l’impact environnemental de l’éclairage. Dans sa mise en œuvre, le projet intégrera un volet RSE engageant le groupement à limiter ses propres émissions de CO2 et à agir en faveur de l’emploi en proposant 600 000 heures d’insertion professionnelle au profit de personnes éloignées du monde du travail. Avec l’appui d’un écosystème de partenaires universitaires et privés, Cielis constituera un véritable incubateur de l’innovation permettant d’expérimenter plusieurs solutions novatrices afin d’optimiser l’éclairage, de générer des économies d’énergie et d’offrir de nouveaux services aux usagers. n

Eiffage, l’un des leaders européens du BTP et des concessions, exerce ses activités à travers les métiers de la construction, de l’immobilier et de l’aménagement, du génie civil, du métal et de la route, de l’énergie systèmes et des concessions. Le groupe s’appuie sur l’expérience de ses 72 000 collaborateurs et a réalisé, en 2020, un chiffre d’affaires de 16,3 milliards d’euros, dont 26,5 % à l’international. Eiffage Énergie Systèmes conçoit, réalise, exploite et maintient des systèmes et équipements en génies électrique, industriel, climatique et énergétique dans le respect des hommes et de l’environnement. Eiffage Énergie Systèmes propose une offre sur mesure pour les marchés de l’industrie, des infrastructures et réseaux, des villes et collectivités et du tertiaire. Eiffage Énergie Systèmes a réalisé un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros en 2020.


© Pietro Sutera

Light+Building du 13 au 18 mars 2022

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a numérisation dynamique est étroitement liée à l’aspect du développement durable. Les techniques vertes dans l’éclairage et le bâtiment englobent le cycle de vie complet : il commence par la planification et la production minutieuse des sources lumineuses modernes, tient compte des composants échangeables, intègre un système de commande efficient, convainc par un écobilan satisfaisant et prend fin avec l’élimination appropriée et le recyclage des matières premières. Le thème clé « Green Deal & Sustainability » met l’accent sur les systèmes qui renforcent durablement l’efficience énergétique des bâtiments et des villes. Un usage optimal des surfaces bâties, une ample collecte et analyse des données ainsi que des cycles les plus fermés possibles dans l’emploi des ressources en constituent la base. S’inscrivent dans ce cadre les matériaux de construction écologiques et recyclés, le recours aux énergies renouvelables et une technique des bâtiments automatisée, ce qui permet de contrôler plus aisément les objectifs climatiques et de les réaliser. « Energie + Effizienz » constitue la première catégorie dans ce thème vedette. Elle place au centre de l’attention l’éclairage LED combiné à des opérations capteurs/acteurs intelligemment interconnectées. Le thème fort « Light & Design » place la lumière au centre de l’attention. La qualité tout comme le design de l’éclairage impactent considérablement la conception des pièces et des bâtiments. La question du développement durable intervient dans l’emploi de matériaux et de coloris naturels aussi bien que dans le recyclage des ressources. Élément de l’architecture des constructions, la lumière a par ailleurs des répercussions sur le bien-être, la productivité et la sécurité. Un espace bien-être se métamorphose en poste de télétravail, une salle d’attente fait place à une élégante aire lounge. « Trend + Design » met en avant les tendances dans le domaine de la lumière et pointe la façon dont ces nouveaux besoins et habitudes influencent le design en matière d’éclairage. La technologie Human Centric Lighting (HCL) s’intéresse à l’effet de l’éclairage sur l’être humain, et ce, de manière ciblée et à long terme. C’est aussi le sujet du point suivant « Santé et Lumière » qui aborde également la désinfection de l’air et des surfaces grâce aux rayonnements UV-C. « Lumière + Securité » est consacré à tous les aspects de la lumière en liaison avec la sécurité. De fait, il se produit moins d’accidents dans les zones suffisamment éclairées. Cela vaut pour les conditions de travail dans les bâtiments et les sites de production tout comme pour la circulation routière. En outre, un cadre d’éclairage optimal peut contribuer à prévenir la criminalité. n

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Lumières Entretien

Parcours• • • Jean Pistre obtient son diplôme d’architecte à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1976. Il rencontre à cette occasion Denis Valode qui est enseignant depuis 1971. En 1974, il est lauréat du Programme Architecture Nouvelle. La même approche centrée sur l’humain et les conditions de vie guide les premiers projets réalisés en commun par Jean Pistre et Denis Valode, comme la rénovation de l’Entrepôt Lainé à Bordeaux pour installer le CAPC musée d’art contemporain. Il sera récompensé par la médaille d’argent de l’Académie d’architecture. Les lieux d’habitation et les espaces de travail sont les thèmes principaux des débuts de l’agence Valode et Pistre créée en 1980. L’agence est régulièrement récompensée : Quaternario Award, International Award for Innovative Technology in Architecture, Singapour ; médaille d’Architecture, Fondation Le Soufaché 1874 ; prix du Plus Bel Ouvrage de la Construction métallique. Valode et Pistre dispose de deux agences d’architecture, en Chine et en Russie, et compte plus de 200 collaborateurs. Jean Pistre est membre de l’Académie d’architecture depuis 2001 et chevalier des Arts et des Lettres.

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Jean PISTRE

Valode et Pistre architectes

La lumière partagée Les projets des architectes Valode et Pistre sont toujours guidés par une approche centrée sur l’humain – qu’il soit habitant, travailleur, visiteur ou passant –, par la fonctionnalité quotidienne et la qualité de confort et de vie en général. L’architecture des projets a pour objectif de donner à chacun un sentiment de bien-être et de plaisir partagé dont la lumière est toujours complice. Vous intervenez sur des immeubles de bureaux, des usines, des logements, des hôtels, des commerces, des universités, des hôpitaux, des parcs d’exposition… L’approche pluridisciplinaire de l’architecture est donc essentielle ? Nous considérons que l’architecture se nourrit de tous les champs d’expertise, qu’il s’agisse d’ingénieurs de structures, de façades, de fluides, de stratégies environnementales, ou de questions historiques, culturelles. Le rôle de l’architecte est de proposer une création artistique qui intègre toutes ces données, y compris celles liées à la qualité de construction et au respect des budgets. Dans nos bureaux à Paris sont regroupées toutes les disciplines qui forment une sorte de ruche au sein de laquelle tout le monde échange en permanence pour la conception des projets. La lumière constitue bien évidemment un des éléments qui rentre dans cette synthèse. Dans certains pays, d’ailleurs, l’éclairage architectural peut même revêtir un caractère inattendu, social, voire politique, et surprenant. En Russie, par exemple, le permis de construire comprend

un volet « lumière » très officiel : en effet, pour les fêtes nationales, le bâtiment doit être éclairé selon les couleurs du drapeau. En Chine, les bâtiments publics doivent quant à eux bénéficier d’un éclairage spécifique aux cérémonies officielles, en particulier aux inaugurations ! En France, la place de la lumière est plus subtile, mais non moins importante : au sein de notre agence, les chefs de projets définissent la stratégie générale du programme architectural, et à partir de là, chacun développe sa discipline. Ainsi, l’architecte impulse le concept lumière au travers de sa propre sensibilité, puis la partage avec les éclairagistes… C’est-à-dire que vous faites systématiquement appel à des concepteurs lumière ? En effet, nos architectes agissent comme des chefs d’orchestre et deviennent les interlocuteurs privilégiés des concepteurs lumière qui vont apporter leur expertise, comme Yann Kersalé, François Gaunand (Seulsoleil), Georges Berne, avec lesquels nous avons travaillé. Par exemple, en 1983, nous


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C’est à partir d’une stratégie architecturale globale que la lumière met en exergue la démarche d’origine ? Oui, c’est dans ce sens qu’a été réalisée la mise en lumière de l’université d’Airbus à Toulouse. Airbus souhaitait que le bâtiment, destiné à la formation des cadres dirigeants du groupe, ait une identité très forte. Ainsi, les façades en aluminium matérialisent la représentation 3D des flux d’air des réacteurs en fonctionnement. Une multitude de points de lumière s’inscrivent dans ces grandes torsades d’aluminium, créant un effet complètement irréel. Ce concept lumineux, signé Yann Kersalé, met en scène l’identité même d’Airbus. Parti de notre modélisation, Yann a esquissé des croquis qui ont nourri nos échanges et ont conduit au projet définitif. Pour la tour Saint-Gobain, c’est le bâtiment lui-même qui apparaît comme un luminaire. Le travail sur l’éclairage intérieur, réalisé par l’agence 8’18’’, fait ici partie du geste architectural. La maîtrise d’ouvrage souhaitait un symbole fort pour son siège parisien. Nous avons donc créé une serre, dédiée aux réunions avec les clients, posée sur le corps du bâtiment ; de jour, le soleil joue sur les faces de verre haute performance tandis que de nuit, ce rhomboèdre

rayonne comme une lanterne, transformant le bâtiment en objet lumineux. Et en intérieur, comment abordez-vous le projet d’éclairage ? Prenons l’exemple de nos propres bureaux situés au centre de Paris dans un bâtiment aux murs très épais. Souhaitant apporter un peu de légèreté à cette épaisseur, nous avions effectué plusieurs tentatives d’éclairage au fil des années. Puis, en réfléchissant avec Yann Kersalé, nous avons pensé à une solution qui donne l’impression que le soleil vient de partout ! Ainsi, Yann a imaginé un plafond lumineux constitué de morceaux de voiles de bateaux au travers desquels des rayons de lumière (issus de barrettes LED) partent dans tous les sens. C’est très réussi et spectaculaire ! Dans notre galerie des maquettes, d’une trentaine de mètres de long, nous ne souhaitions pas recréer une scénographie muséographique, car il s’agit plutôt d’un espace de rencontres de nos collaborateurs, de nos clients, où de nombreuses personnes se croisent, discutent, échangent ; un lieu de dialogues permanents et non un sujet d’extase. Nous avons insufflé l’idée de douceur qui enveloppe la galerie, et Yann a conçu cette lumière dorée, qui effleure les parois et les maquettes en laissant dans l’ombre les fauteuils sombres, et confère à cet immense espace une ambiance presque intimiste. Les architectes doivent partager et expliquer leur vision du projet, et travailler ensuite avec les spécialistes : les éclairagistes ne sont pas que des metteurs en lumière, il faut les laisser jouer pleinement leur rôle de créateurs et de concepteurs. n

Tour Saint-Gobain, Paris.

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avons réhabilité l’Entrepôt Lainé à Bordeaux, édifié en 1824 pour protéger les denrées venant des colonies, et l’avons transformé en musée d’art contemporain. Nous avions pris le parti de rester dans l’ombre avec quelques balisages au sol et des gamelles industrielles inversées que nous avions créées avec Andrée Putman. Ce parti pris de l’ombre venait en contre-pied de toutes les théories de l’éclairage de l’époque en termes de scénographie des œuvres.

© Valode et Pistre Architectes

Agence Valode et Pistre, Paris.

© Valode et Pistre Architectes

Université d’Airbus. Toulouse.

Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 19


Projets

© François Gaunand. Seulsoleil

Lumières

Maître d’ouvrage VIPARIS Maîtrise d’œuvre Rénovation du site Tranche 2 : Architecte : Valode et Pistre et Ateliers Jean Nouvel (auvent monumental) Designer : Saguez & Partners Paysagiste : Agence Laverne Paysagiste Conception lumière : Seulsoleil

SEULSOLEIL S’EXPOSE À LA PORTE DE VERSAILLES 2e partie (1re partie Lumières N° 36)

Des espaces intérieurs à la passerelle, en passant par les façades, l’auvent et le parvis du pavillon 6, les zones logistiques, les cheminements, jusqu’au parking-terrasse, l’aventure lumière du parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, se poursuit avec François Gaunand, concepteur lumière, agence Seulsoleil.

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a difficulté, avec un tel projet, est de choisir les mises en lumière dont on va parler : s’en tenir au fonctionnel ? Ne sélectionner que le spectaculaire ? La diversité des espaces, et par conséquent des études d’éclairage, a conduit François Gaunand à travailler aussi bien avec les architectes, Valode et Pistre notamment (voir l’interview de Jean Pistre pages 18-19 de ce numéro), les services techniques, les installateurs, les fabricants de matériel d’éclairage, et même en étroite collaboration avec les pompiers du site. Mais c’est avec un plasticien, Jean-Jacques Pigeon, que s’ouvre le deuxième volet de cette aventure lumière. L’artiste a en effet imaginé une œuvre, « Volutes Végétales », dans le Hub des Services, situé à l’entrée du parc des expositions. Ce point d’informations comprend une réception, un espace bébé et enfants, un Relay et un Daily Monop’, deux blocs

sanitaires avec deux escaliers où l’œuvre a été installée. Celle-ci prend la forme d’un arc-en-ciel suspendu constitué de branches ou brindilles, plâtre, pigment, d’émulsion acrylique. Dans un escalier, Jean-Jacques Pigeon a fait appel à des couleurs chaudes et dans l’autre, des couleurs froides. François Gaunand a accompagné les œuvres avec la même déclinaison de teintes de lumière. Elles sont éclairées par des petits projecteurs orientables en contre-plongée montés en appliques et habillés d’un carter. L’éclairage fonctionnel de l’escalier est réalisé par des encastrés miniatures dans la main courante. L’adéquation de la lumière et de l’architecture Implanté au cœur du parc des expositions, le pavillon 5, de 22 800 m², constitue, selon l’agence


Valode et Pistre, un hall d’exposition urbain qui affiche sa présence dans la ville. Tirant parti de la pente du terrain, les architectes ont superposé deux halls, plateaux libres de 70 m de large, d’une flexibilité totale. Côté ville, la façade, rythme de cimaises d’aluminium et de verrières, est posée sur un puissant socle constitué de strates en béton poli. Sur l’esplanade d’accueil, la façade principale, visible de très loin, est composée d’un écran de ventelles support d’éclairages et d’affichages géants, puis d’une verrière transparente sur les halls superposés. « Ces supports d’information, explique François Gaunand, recouvrent la façade avec des divisions aussi bien verticales qu’horizontales. Il fallait donc trouver un système d’éclairage qui permette de s’adapter à toutes ces configurations possibles. Nous avons utilisé les mêmes appareils que ceux de l’allée centrale avec une photométrie correspondant aux différents cas de figure. » Pour la façade sud du pavillon 6 (visible du côté du périphérique), là encore, Seulsoleil a proposé un éclairage en complète adéquation avec l’architecture. Valode et Pistre ont conçu un grand volume aux formes arrondies et fluides dont la constitution interne gère de façon simple et évidente la grande complexité du site : sa géométrie aux multiples directions, ses différences de niveaux considérables, ses zones, circuits et accès logistiques enchevêtrés. La façade, blanche et cannelée verticalement, offre une perception variable selon les lumières de la journée. La nuit, elle est ponctuée d’insertions verticales lumineuses dynamiques, déclinées en rouge, bleu (couleurs de Viparis) et blanc, réalisées avec des média-tubes. La lumière se diffuse en douceur dans les lames du bardage de la façade. Derrière la façade, les 15 000 m² de la surface d’exposition ont été éclairés par les luminaires,

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Lumières Projets

utilisés dans les autres pavillons, positionnés selon une trame de 9 m x 9 m. Cet éclairage fonctionne principalement au moment du montage et du démontage des stands d’exposition. Pendant les salons, il peut être modulé pour laisser la place aux dispositifs mis en œuvre par les exposants eux-mêmes. Les services techniques ont la capacité, à la demande des exposants, d’éteindre à l’aplomb de leur stand par simple télécommande. Ainsi, chaque luminaire est contrôlable pour l’allumage, l’extinction ou la gradation.

© François Gaunand. Seulsoleil

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Rendez-vous technique sur le parvis Marquant l’entrée du pavillon 6, l’auvent mobile, créé par Jean Nouvel, présente une structure monumentale triangulaire de 70 m x 60 m x 50 m. En pivotant sur sa base grâce à l’action de deux vérins miroitants, la pointe de l’auvent s’élève dans le ciel (à 45°) pour signaler l’imminence d’un nouveau salon. En position basse durant les salons, l’auvent forme une sorte de gigantesque marquise inclinée à 25° par rapport à l’horizontale : ce

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monolithe d’acier fuselé, recouvert d’une couche transparente en ETFE (éthylène-tétrafluoroéthylène) étend sa protection le plus loin possible vers les visiteurs en approche. Sous la charpente de la structure sont suspendus 630 pendrillons verticaux avec une face-miroir métallique, et une face tapissée de LED programmables qui offrent un jeu de lumières dynamiques. Leurs longueur (de 1 à 4 m), largeur, orientation et espacement sont tous différents et suivent l’inclinaison de l’auvent : les pendrillons les plus courts à la base s’allongent de plus en plus vers la pointe. Ces journaux lumineux renseignent les visiteurs sur les dates, thèmes, horaires, exposants, à travers des textes colorés défilant doucement de haut en bas. « Nous avons eu à charge d’éclairer toute la zone publique qui se trouve autour et sous cet objet, détaille François Gaunand. Nous devions répondre à une exigence très particulière des pompiers qui demandaient une tenue au feu à 450° pendant une demi-heure. Nous avons donc conçu un appareil spécifique (développé par Ewo) qui vient s’intégrer sous 60 pendrillons. » Ces luminaires, régulés en DALI, sont dotés d’une optique symétrique et offrent une température de couleur de 3 000 K. Pour le parvis du pavillon 6, l’équipe de Seulsoleil a par ailleurs imaginé un dispositif d’éclairage sur mât à double feu (développé avec Ewo). « Composé de 6 trains d’optiques étagées éclairant plus ou moins loin, poursuit François Gaunand, le système permet d’envoyer la lumière exactement où l’on veut, car il fallait absolument éviter de venir taper avec la lumière sur les pendrillons. Cette solution répond aux deux situations de l’auvent : positions à 25° et à 45°. Lorsque l’auvent


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Pour accompagner la logistique et les cheminements Artistique, architectural, l’éclairage est aussi fonctionnel et presque sécuritaire. Les terrasses logistiques qui bordent le pavillon 7 à l’est, à l’ouest et au sud, montraient des signes de vétusté très avancée, avec des zones quasiment dans le noir. Ces espaces regroupaient des voies dédiées à la circulation de véhicules, des aires de chargement/déchargement, des rampes d’accès et aussi des escaliers monumentaux qui servent aux évacuations des halls d’exposition. « Le cahier des charges demandait de ne pas utiliser de mâts, précise François

Gaunand. Nous avons trouvé des luminaires standards, avec des photométries très différentes pour s’adapter aux endroits où ils étaient installés. » Toujours dans cette logique d’accompagner la fonction ou l’architecture, Seulsoleil a défini une mise en lumière dynamique pour la passerelle qui part du niveau 1 du pavillon 6 et conduit au parking de l’avenue de la Porte-de-la-Plaine. L’éclairage accompagne la traversée piétonne, un peu comme si la lumière se modifiait au fur et à mesure que l’on avance sur la passerelle. Au plafond, des encastrés, à peine perceptibles, fournissent l’éclairage au sol, tandis que des appliques à émission indirecte ont été conçues spécifiquement pour s’adapter aux poteaux de la passerelle. Seulsoleil a signé de nombreuses mises en lumière, livrées pour certaines, encore en état de gestation pour d’autres et qui, n’en doutons pas, s’inscriront dans une même adéquation avec les compositions architecturales. n Maîtrise d’œuvre Façade pavillon 5 Conception lumière : Seulsoleil BET CFO/CFA : C. Dumas Maîtrise d’œuvre terrasses logistiques BET Éclairage : Seulsoleil BET CFO/CFA : C. Dumas Entreprises (CFO/CFA) : Ineo Tertiaire (pavillon 6) - Vinci Énergies (pavillon 5) - Socomelec (terrasses logistiques pavillon 7) Fabricants Éclairage extérieur : ATEA - Bega Comatelec - Ewo - Leipziger Leuchten - Philips - Thorlux - SILL Wila Éclairage intérieur : 3F Filippi - Erco iGuzzini - KKDC - Lucent Lighting Modular - Neolux - Sammode Thorlux - XAL - Zumtobel Éclairage dynamique : Fabricant : Martin Programmation : Lumières Utiles

© François Gaunand. Seulsoleil

est à 45°, les pendrillons se lèvent et l’éclairage en sous-face recule : le double système optique vient donc éclairer le parvis à ce moment-là. Les luminaires des 5 mâts sont asservis au pilotage de l’auvent : les optiques les plus hautes éclairent plus loin, les plus basses, plus près. »

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Projets

© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

Lumières

Maître d’ouvrage Les Maçons Parisiens Architectes Desaleux-Soares Solution éclairage Neko Lighting Installateur Héroult Électricité

LES MAÇONS PARISIENS : LA LUMIÈRE INTÉGRÉE AU PROJET ARCHITECTURAL Le cabinet Desaleux-Soares a décliné, pour le siège des Maçons Parisiens, une architecture simple et sobre et choisi des matériaux pérennes, en jouant sur la juxtaposition du béton blanc, de l’aluminium et du verre. Neko Lighting s’est vu confier le projet d’éclairage des espaces d’échanges et de rencontres.

© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

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es Maçons Parisiens ont été créés en 1930 sous la forme d’une société coopérative et participative (SCOP). L’entreprise s’est rapidement spécialisée dans la mise en œuvre du béton armé, sur des marchés de bâtiments collectifs, publics et privés. Progressivement, les Maçons Parisiens se sont dotés d’une organisation efficiente, adaptée aux évolutions techniques et aux besoins d’un secteur en forte expansion. Ils peuvent aujourd’hui répondre en gros œuvre ou en entreprise générale à des projets ambitieux : structures béton armé complexes, opérations urbaines contraignantes en environnement réglementaire dense.

Après être restés de longues années sur le site du siège des origines de l’entreprise en 1930 à Cachan, Les Maçons Parisiens se sont installés, en 1970, dans les locaux qu’ils occupent encore aujourd’hui à Massy-Palaiseau. Près d’un demi-siècle après, l’heure d’un nouveau déménagement est venue, avec la construction d’un siège plus adapté à ce que Les Maçons Parisiens sont devenus en 90 ans d’existence. Ainsi, à l’été 2021, les collaborateurs ont intégré un bâtiment vaste et moderne conçu par l’agence Desaleux-Soares.


Composer avec la lumière naturelle Ce projet répond à un programme regroupant à la fois des espaces de bureaux (6 500 m²), de stockage et d’ateliers. La conception du bâtiment vise à créer une zone centrale de rencontres et d’échanges qui donne accès aux bureaux. Les salles de réunion, salles de convivialité ou encore espaces plantés constituent, sous la grande verrière, des noyaux autour desquels l’activité de l’entreprise gravite. De l’extérieur, l’aménagement paysager, allié à une façade de verre, permet un lien permanent entre l’activité des bureaux et celle des zones de stockage. L’ensemble du projet donne une nouvelle image contemporaine et dynamique à l’entreprise. « Neko Lighting, mandaté pour réaliser le projet d’éclairage, devait répondre aux souhaits de la maîtrise d’œuvre en positionnant les luminaires selon une logique architecturale, notamment par rapport aux plafonds acoustiques  », explique Martin Ariza, responsable commercial chez Neko Lighting. Martin Ariza a ainsi choisi des systèmes linéaires modulaires pour l’ensemble des espaces : l’accueil, la cafétéria, l’espace détente et la salle de conférence. « La difficulté du projet, commente Bruno Touzery, directeur associé de Neko Lighting France, a consisté à mettre en œuvre un éclairage artificiel sobre et discret dans les quatre espaces du rez-dechaussée en tenant compte des larges apports de lumière naturelle. » Afin de trancher avec l’aspect immaculé de l’espace d’accueil, mobilier et plafond blancs, baies

© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

Lumières Projets

vitrées sur deux côtés, Fusion Linear, une suspension noire, basse luminance en éclairage direct, a été installée au-dessus du comptoir, procurant une lumière chaude de 3 000 K. L’éclairage général est assuré, quant à lui, par des downlights dotés également d’une température de couleur de 3 000 K. L’ensemble crée une ambiance lumineuse à la fois minimaliste et chaleureuse, répondant ainsi aux attentes du maître d’œuvre. LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 25


© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

© Neko Lighting. Photo Didier Boy de la Tour

Lumières Projets

Des profilés lumineux intégrés aux dalles acoustiques Les trois autres salles du rez-de-chaussée ont été éclairées avec le même profilé, mais qui a été encastré, cette fois, dans le calepinage acoustique du plafond. Le profilé en aluminium peut se décliner en luminaire en saillie en ligne continue ou discontinue. Il existe en 3 m ou 4,50 m. Il est équipé de 3 modules de 6 cellules chacun. 26 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021

« Nous avons adapté la longueur du profilé Fusion à chacune des trois salles, cafétéria, salle de détente, salle de conférence, précise Martin Ariza, qui sont toutes en enfilade. Nous avons disposé les luminaires perpendiculairement aux façades vitrées, de part et d’autre des poutres invisibles du plafond. » Dans la salle de conférence, d’une superficie de plus de 260 m², il fallait une uniformité d’éclairement ; or, les lignes de luminaires étaient espacées de 3 m. « Pour éviter les zones d’ombre, nous avons choisi de disposer des petits projecteurs aux extrémités des Fusion, poursuit Martin Ariza, et des downlights Takeo 100 ont été placés entre les lignes. Nous avons ainsi obtenu une bonne uniformité sur tout l’espace tout en apportant un grand confort visuel pour le travail sur écran, et en conservant également une esthétique sobre et minimaliste. » « Ainsi, ajoute Bruno Touzery, les lignes lumineuses de 11 m de long s’inscrivent parfaitement dans les failles de l’architecture, l’appareil se positionnant à fleur de plafond. » Dans la cafétéria et l'espace de détente, les éclairagistes ont mis en œuvre des modules Accent Light du système Fusion Linear, incluant des spots orientables et discrets permettant de garder une cohérence et le même calepinage sur ces trois espaces, et d’apporter quelques mises en valeur sur le bar, les tables et les bibliothèques. Les trois salles sont équipées d’un système qui permet de varier l’intensité de la lumière et bénéficient d’une température de couleur de 3 000 K (blanc chaud) qui donne une ambiance chaleureuse à l’ensemble des espaces. n



Lumières Perspectives

Au-delà de l’éclairage ! Hervé Le Guédard

Directeur général Sylvania Europe du Sud Président Sylvania France

Marque leader du Groupe Feilo Sylvania, Sylvania est forte de plus d’un siècle d’expertise dans le domaine des lampes et des luminaires. Concord est la marque de prescription du groupe pour les secteurs publics et privés du monde entier en produits et systèmes de haute technologie. Hervé Le Guédard nous présente les développements des deux marques.

© DR

Comment les marques Sylvania et Concord se distinguent-elles ? Quels sont les marchés auxquels elles s’adressent ? Aujourd’hui, nous souhaitons repositionner la marque Concord sur l’ensemble de nos segments prioritaires et en faire véritablement la marque de prescription avec des gammes de produits techniques et architecturales. Ce que j’entends par segments prioritaires, c’est le commerce, la muséographie, l’industrie, la logistique et le tertiaire. Certaines gammes de produits aujourd’hui sous la marque Sylvania vont être repositionnées avec un design et une technicité inhérents à la marque Concord. Par exemple, la gamme Sylveo est remplacée par la famille Raiden de marque Concord. Sylvania sera plutôt à destination des distributeurs et des installateurs, tandis que Concord s’adressera davantage aux architectes, concepteurs lumière et bureaux d’études. Nous allons aussi renforcer nos solutions et produits techniques dans d’autres domaines comme celui de la santé et des datacenters, avec des gammes dédiées. La plupart de ces solutions sont conçues et développées dans nos sites de production en Europe.

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Où se situent ces sites européens et quelles sont leurs spécificités ? Le Groupe Feilo Sylvania est présent un peu partout dans le monde, au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique latine (N° 1 dans certains pays), en Europe avec notamment trois sites de production : celui d’Erlangen en Allemagne qui va bientôt disposer d’une ligne d’assemblage de luminaires étanches ; à Newhaven en Angleterre ; et bien sûr, celui de Saint-Étienne en France. Ces sites européens nous permettent de bénéficier d’une proximité avec nos clients et de pouvoir proposer des luminaires dédiés aux projets spéciaux. Les architectes et les concepteurs lumière aiment disposer de solutions adaptées à leurs projets et il est essentiel pour nous de pouvoir y répondre efficacement avec une plus grande réactivité. Cette proximité nous permet aussi de réduire notre empreinte carbone en optimisant le transport des produits, tout comme nous veillons à améliorer la protection de l’environnement par une meilleure gestion des déchets.


Lumières Perspectives

“Sylvania propose des services et des solutions axés sur la digitalisation, l’efficacité énergétique et le bien-être” À Saint-Étienne, nous fabriquons essentiellement des luminaires destinés à l’éclairage des bureaux, à l’industrie et à la logistique, points forts de Sylvania. Avec toutes les réorganisations du travail dues à la pandémie, les maîtres d’ouvrage investissent dans la rénovation de leurs locaux, et les bureaux connaissent des réaménagements importants y compris en ce qui concerne l’éclairage. Aujourd’hui, le confort, l’ambiance, le bien-être passent avant tout, et l’éclairage a grandement son rôle à jouer. C’est dans ce contexte que nous venons de lancer une solution appelée LumiNature (1). Sylvania marque une nouvelle ère en matière d’éclairage centré sur l’humain avec la création d’une lumière artificielle offrant les mêmes qualités que le soleil : une lumière riche et dynamisante sans pic de bleu, adaptée au rythme circadien. À quels autres développements pouvons-nous nous attendre en 2022 ? Notre offre repose sur notre polyvalence. Nous proposons nos solutions Sylsmart et 360 Services. En effet, nous sommes aussi bien en capacité de gérer le design que la fabrication ou l’installation du produit, voire d’apporter une aide à l’acquisition par un système de location. Nous pouvons traiter un projet de A à Z : de l’audit au système de financement, en passant par le calcul du retour sur investissement, la prise en charge des CEE, le comptage énergétique et même le commissioning. L’éclairage intelligent est

promis à un bel avenir, que ce soit dans le tertiaire ou l’industrie. Nos clients l’ont compris et s’orientent vers des systèmes qui leur permettent de réaliser des économies d’énergie et aussi d’améliorer la qualité de l’éclairage. Demain, nous irons au-delà de l’éclairage. L’éclairage va nous permettre de communiquer des informations au client final, par exemple dans les bureaux sur l’occupation des espaces, dans un magasin sur l’intérêt d’orienter un client vers un rayon plutôt qu’un autre, etc. Nous serons en mesure d’obtenir et de faire du traitement de données afin de redesigner un espace, optimiser la consommation énergétique d’un site, faciliter la maintenance ou faire évoluer les flux de clientèle dans un magasin. Ces technologies existent. Par ailleurs, Sylvania travaille sur des solutions qui vont offrir réparabilité et recyclabilité en intégrant ces notions dès la conception. Il faut intégrer le fait qu’à terme nous allons devoir récupérer, réparer, réutiliser ce que nous fabriquons. Nous allons bien au-delà de la simple fourniture de luminaires. Quel que soit le domaine d’application, les solutions Sylsmart et 360 Services nous permettront de collecter, d’analyser et de gérer un certain nombre de données et de proposer une lumière au plus proche des attentes des personnes pour améliorer leur bien-être. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud (1)

Lire notre actu LumiNature en page 15.

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Centres commerciaux et grandes surfaces

Lumières Dossier

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

© CNCC. Photo Julien Hananel

Mon Grand Plaisir Promoteur / Investisseur / Gestionnaire : La Compagnie de Phalsbourg Architecte : Gianni Ranaulo - GR Design Paysagiste : Atelier Paul Arène Conception lumière : Atelier du Son et Lumière

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Lumières Dossier

Dorian LAMARRE Directeur des Affaires publiques Conseil national des centres commerciaux (CNCC) Organisation paritaire, le CNCC, qui regroupe plus de 400 sociétés adhérentes, donne aux promoteurs, gestionnaires, investisseurs, enseignes, conseils et prestataires de services, la dynamique nécessaire pour améliorer, faire progresser et unir chaque famille autour d’objectifs communs. Le CNCC est le porte-parole des acteurs de l’immobilier commercial.

© NIcola Gleichauf & Frank Barylko

Quelles sont les missions du CNCC ? Dorian Lamarre – Le rôle du CNCC est de promouvoir l’intérêt de ses membres sur tous les sujets : de l’urbanisme commercial à la RSE, en passant par les questions d’exploitation, de bail commercial, etc. Pour ce qui concerne l’éclairage, notre périmètre d’actions se concentre principalement sur les parties communes. Dans la réalisation d’un projet, l’éclairage représente une part importante, soit 40 % du rendu du projet architectural, englobant la mise en lumière extérieure et l’éclairage des galeries marchandes. L’objectif consiste à répondre aux attentes des exploitants en mettant en place des solutions d’éclairage durables qui garantissent le confort des occupants. Comment l’éclairage est-il abordé dans le projet du centre commercial ?   Plusieurs solutions peuvent se présenter. Soit le maître d’ouvrage fait appel à un fabricant qui gère l’ensemble du projet d’éclairage, soit il confie l’étude à un architecte et un éclairagiste qui vont bâtir ensemble la théâtralisation, la domotique, la recherche de technologies efficaces pour les labellisations. Le projet d’éclairage doit offrir un juste équilibre entre, d’un côté, une dimension esthétique et la création d’ambiances lumineuses confortables, et d’autre part, un aspect environnemental qui réponde aux exigences énergétiques des certifications. Cette notion prend aujourd’hui de plus en plus d’importance, eu égard au contrôle des consommations d’énergie, et surtout au label BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method), très recherché par les promoteurs et propriétaires de centres commerciaux. En résumé, l’éclairage repose sur trois grands principes : le respect de l’environnement, la performance énergétique et la dimension artistique (ambiance 32 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021

Optimiser la performance énergétique et le confort et confort du client) associée aux éléments techniques mis en œuvre. À noter que, dans un centre commercial, on fait souvent cohabiter l’objet lumineux, très décoratif et qui fait partie du décor intérieur, et les luminaires techniques efficaces, spécialement adaptés pour répondre aux exigences d’éclairage requis et se fondre dans l’architecture. Le centre commercial a connu ces dernières années une grande transformation et l’éclairage a suivi cette mutation. Dans quel sens l’éclairage des centres commerciaux a-t-il évolué ?  Les bâtiments, souvent signés par des architectes de renom, sont devenus de véritables centres d’expérience, des lieux à vivre, des espaces de loisirs où tout est pensé pour inciter le client à passer un bon moment, dans un cadre le plus confortable possible. En éclairage, cela se traduit par une réflexion commune et globale des architectes et des concepteurs lumière qui pensent le bâtiment aussi bien par des mises en lumière extérieures très soignées que par un intérieur chaleureux. Mais attention, un certain nombre de règles s’imposent, notamment en extérieur, et les projets doivent impérativement tenir compte des exigences réglementaires et sécuritaires. Il n’était pas rare, il y a quelques années, de trouver, dans les parkings notamment, des zones très éclairées qui contrastaient avec des zones d’ombres. Aujourd’hui, l’uniformité est de rigueur. Outre la réglementation, la performance énergétique élevée des luminaires LED et les nouvelles technologies, qui ont permis d’obtenir des courbes photométriques plus adaptées à ces espaces, ont contribué à rendre les abords des centres commerciaux plus agréables, et plus sécures aussi. De même, les zones commerciales périphériques et les « boîtes à chaussures » que l’on trouvait aux entrées de ville tendent à

disparaître pour laisser la place à des ensembles qualitatifs aux architectures originales, mettant en œuvre des matériaux nobles, avec des ambiances lumineuses accueillantes, aussi bien en extérieur qu’en intérieur. Quelles sont les attentes des maîtres d’ouvrage en matière d’éclairage intérieur ?   L’époque de l’éclairage uniforme et purement fonctionnel est révolue et a été remplacée par une approche plus architecturale de l’éclairage, conduite par des designers et des éclairagistes souvent issus du secteur de l’hôtellerie où le confort et l’ambiance recherchée sont au cœur du projet. La mise en lumière accompagne ainsi l’expérience du client, parfois avec la création de véritables œuvres d’art lumineuses disposées dans les espaces de détente, par exemple. Cependant, il faut trouver un certain équilibre entre l’éclairage des galeries marchandes, des parties communes, et celui des enseignes et de leurs vitrines. Or, au moment de la conception du bâtiment, les architectes et concepteurs lumière n’ont pas forcément de vision de la commercialisation à venir. Toute la difficulté consiste alors à anticiper et à définir un éclairage le plus possible intégré à l’architecture et aux futurs commerces aux concepts souvent très différents. En outre, il faut tenir compte également, le cas échéant, de la lumière naturelle et du rythme circadien afin que, la nuit tombée, le visiteur n’ait pas l’impression d’avoir un plafond sombre au-dessus de la tête. Mais pour les maîtres d’ouvrage, favoriser la mise en place de solutions efficaces et esthétiques ne suffit pas, la réduction des consommations et la maintenance doivent également s’inscrire dans une démarche de développement durable afin de conserver à l’installation d’éclairage toutes ces qualités environnementales et sa durabilité. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud


© Atelier H. Audibert

Lumières Dossier

Cap 3000, Saint-Laurent-du-Var (06) - Maîtrise d’ouvrage : Altarea Cogedim - Maîtrise d’œuvre : Groupe-6 Architecte d’intérieur et designer : agence Jouin Manku - Conception lumière : Atelier H. Audibert.

Création, rénovation, extension, les centres commerciaux font peau neuve, s’engageant dans une démarche écoresponsable à tous les niveaux. En extérieur comme en intérieur, les lumières se veulent résolument en adéquation avec l’architecture et plus que jamais la maîtrise de l’énergie est au cœur des projets. Les abords du bâtiment, les circulations et les produits présentés dans le super ou l’hypermarché sont autant de zones à prendre en compte pour définir un éclairage adapté, confortable et… qui fait vendre. À noter, en préambule à ce dossier, l’engagement sociétal du CNCC. En effet, l’organisme a mis en place un dispositif « de l’heure silencieuse » : grâce à la réduction de l’intensité lumineuse et du volume sonore durant certaines plages horaires hebdomadaires, les personnes autistes et leurs accompagnants peuvent fréquenter les centres commerciaux dans une ambiance apaisée. Le CNCC, en concertation avec les associations concernées par l’autisme, s’engage à promouvoir ce dispositif au travers d’une charte mise à disposition de ses adhérents.

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Lumières Dossier

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es centres commerciaux représentent aujourd’hui de véritables petites villes qui s’étendent sur plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés. Conçus souvent par des architectes de renom (voir pages 48 et 49 les lauréats des Trophées du Conseil national des centres commerciaux 2020), ils sont organisés comme des lieux de vie qui accueillent non seulement des boutiques, mais aussi des espaces culturels comme des médiathèques, des cinémas multiplex et même des pôles santé. Nombreuses sont les créations ou les rénovations qui concernent des bâtiments « basse consommation », et si tous ne sont pas labellisés, ils mettent en œuvre des équipements peu énergivores. Mon Grand Plaisir (promoteur/investisseur/ gestionnaire : La Compagnie de Phalsbourg, voir page 48) à Plaisir, par exemple, signé de l’architecte Gianni Ranaulo avec des aménagements extérieurs paysagers de l’Atelier Paul Arène, a été « reconstruit dans une logique contemporaine et respectueuse de l’environnement », affirme le CNCC. À Montpellier, c’est Le Polygone (Groupe Elancia/Redevco/ Socri Reim/Ville de Montpellier) qui a subi une grande rénovation et dont on doit l’architecture à Jean-Paul Viguier. Ce dernier a imaginé un bâtiment qui évolue en fonction de l’heure et de la lumière, afin de créer une impression d’éphémère et de changement continuel. Baigné d’une douce luminosité sur ses 45 000 m² de shopping, le centre commercial est conçu pour offrir la même sensation qu’une promenade à ciel ouvert dans le centre-ville. JeanPaul Viguier a pensé la galerie marchande

© CNCC

Steel, Saint-Étienne - Apsys, promoteur, investisseur et gestionnaire – Architectes : Sud Architectes et Atelier Rivat - Studio Briand & Berthereau, designer de la résille – Paysagiste : BASE – Conception lumière : les éclaireurs

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comme une rue couverte, et l’immense verrière diffuse généreusement sa lumière à travers trois niveaux de commerces. Le projet d’éclairage a été confié aux agences ACL et Cobalt. Un éclairage économique et sécure pour les parkings Dorian Lamarre, directeur des Affaires publiques du CNCC, le reconnaît (voir interview page 32), « les exploitants de centres commerciaux ont pris conscience des enjeux économiques et environnementaux de l’éclairage ». Ouverts jusqu’à 12 heures par jour, parfois audelà pour les « nocturnes » et bien souvent six jours sur sept, les centres commerciaux veillent à leurs consommations énergétiques, l’éclairage n’étant pas loin de représenter le premier poste, compte tenu aussi du fait que certains ne chauffent ni ne climatisent le mail. Mais avant d’y pénétrer, rappelle Dorian Lamarre, la clientèle découvre les abords qui ont toute l’attention des exploitants. Les parvis et surtout les parkings appartiennent, là encore, au domaine du gigantesque, avec des zones d’interaction véhicules/piétons importantes. Que dit l’arrêté « nuisances lumineuses » ? Les installations d’éclairage des parcs de stationnement d’une zone d’activité économique sont allumées au plus tôt au coucher du soleil et sont éteintes deux heures après la cessation de l’activité. Ces éclairages peuvent être rallumés à 7 h du matin au plus tôt ou une heure avant le début de l’activité si celle-ci s’exerce plus tôt. • • • Suite p. 38


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Lumières dynamisantes au PAC 2000A, Italie, par iGuzzini Maître d’ouvrage : PAC 2000A Soc Coop Architecte : Studio Zaroli Conception lumière : Italprogetti - Moreno Dorillo

© iGuzzini

© iGuzzini

© iGuzzini

© iGuzzini

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e PAC 2000A est l’une des 7 coopératives liées à la Conad, le plus grand regroupement de coopératives de commerçants italiens. Fondée en 1972, elle est composée de 15 coopératives qui couvrent toute l’Italie. Construit il y a plus de 25 ans, le centre commercial Cospea, de Terni, appartient à PAC 2000A. En 2019, PAC 2000A a décidé d’étendre et de rénover le complexe, le projet a été confié au Studio Zaroli et à Italprogetti, qui ont relevé le défi de donner une nouvelle forme à la structure existante et d’ajouter une nouvelle section. La première étape a consisté à redessiner le centre commercial existant et à moderniser l’éclairage de service des différentes zones extérieures avec des luminaires Crown et Ufo montés sur poteau. À l’intérieur du centre commercial, les allées d’accès et la zone de rencontre principale ont également été réorganisées, avec un nouveau parcours commercial éclairé par des luminaires Laser Blade et animé d’effets lumineux colorés émotionnels créés par des Linealuce RGB et panneaux LED 200 x 200 personnalisés. La deuxième étape s’est concentrée sur l’éclairage du nouveau centre, relié à l’ancien par un tunnel urbain. Il s’agissait de mettre en valeur et de souligner les nouvelles entrées, inspirées des portes de la vieille ville. Pour ce faire, des Multiwoody et iPro ont été installés, ainsi que des Linealuce RGBW pour obtenir des effets lumineux colorés. Les parcours commerciaux intérieurs, quant à eux, ont été délimités par un plafond ondulé mis en valeur par des luminaires Underscore qui créent une dynamique horizontale. C’est cette volonté de donner au complexe un style dynamique qui a poussé le studio à adopter des solutions telles que les lames de lumière pour décorer les surfaces verticales, les appareils Trick pour éclairer les plafonds à caissons géométriques et les appareils Underscore à lumière blanche pour les plafonds aux lignes courbes.

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© Greg Robinson

Le Polygone Montpellier Groupe emblématique de l’immobilier commercial et de l’hôtellerie de luxe, Elancia a pour spécificité la maîtrise de chacun des projets depuis la conception jusqu’à l’exploitation. À travers deux de ses filiales, le groupe Elancia a assuré les missions de maître d’œuvre d’exécution et de maître d’ouvrage délégué de la rénovation du centre commercial pour le compte du maître d’ouvrage, le Syndicat des copropriétaires de Polygone. Architecte : Jean-Paul Viguier Agence de branding et design : Lonsdale Agences de conception lumière : ACL et Cobalt

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© Atelier H. Audibert

© Jouin Manku/ Nicolas Matheus

Centre commercial Cap 3000 Au-dessus des escalators, des encastrés linéaires, intégrés dans le plafond, participent à l’éclairage général tout en mettant en valeur les canisses.

• • • Suite de la p. 34 Toutefois, lorsque les installations d’éclairage sont couplées à des dispositifs de détection, l’arrêté permet à ces installations d’éclairer le temps du passage des personnes. Cette dérogation n’est tolérée que pour un éclairage ponctuel, c’est-àdire si le dispositif permet également l’extinction peu de temps après le passage des personnes. L’ULR nominal des luminaires est inférieur à 1 %, et la température de couleur ne dépasse pas 3 000 K. Plus on s’approche de l’entrée, plus l’ambiance change et les parvis s’animent de lumières attrayantes, architecturales. Galeries marchandes : prolonger la déambulation Dans ce contexte, le visiteur du centre commercial n’est pas forcément client, mais l’idée est qu’il le devienne. En effet, l’époque où l’on se déplaçait motivé (ou pas, d’ailleurs) par la nécessité de faire les courses est révolue. Transformé en lieu de loisirs, le centre commercial a gagné en pouvoir d’attraction, mais ce n’est pas suffisant, il faut maintenant qu’il incite les « promeneurs » à entrer dans les boutiques ou les hypermarchés. La solution ? Prolonger la déambulation des clients potentiels en leur procurant un certain bien-être qui leur fasse oublier le temps qui passe, les encourage à flâner, leur offre des ambiances agréables. Évidemment, une partie de ce confort est obtenu par la mise en lumière, comme c’est le cas

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pour le centre Cap 3000 (développeur : Altarea), réinventé par les architectes de Groupe-6, avec l’agence de design Jouin Manku. Accompagnant la lumière naturelle qui inonde les mails, Patrick Jouin et Sanjit Manku habillent les verrières de barques renversées, dont la teinte chaleureuse du bois souligne la douceur des courbes. L’Atelier Hervé Audibert a imaginé une installation lumineuse qui accueille les clients à la Porte de Nice : des formes organiques transparentes flottent dans l’espace (voir pages 48-49) et créent une anamorphose impressionnante en dessinant le logo de Cap 3000. Une collaboration riche qui a été source d’inventions de principes lumineux. La lumière investit les lieux de façon intimement liée à l’aménagement, dialoguant avec le parti pris de l’agence Jouin Manku, qui a élaboré une atmosphère marine inspirée par le Var et la Méditerranée toute proche. Le centre commercial devait correspondre aux standards de la certification britannique BREEAM (Building research establishment environnemental assument method). Il s’agissait donc de s’inscrire dans une démarche de développement durable, de réduire les coûts de fonctionnement, d’attirer et fidéliser les clients, améliorer le bien-être des occupants du bâtiment ou encore augmenter sa valeur verte.


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© ERCO

© ERCO

© Atelier H. Audibert

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Après certification, Cap 3000 a obtenu le niveau excellent de BREEAM. Cette certification concerne aussi la mise en lumière du bâtiment. Celle-ci a été conçue en veillant à allier design et sobriété énergétique. En extérieur, Hervé Audibert a élaboré un dialogue lumineux entre l’environnement et l’architecture jusqu’à minuit, heure à laquelle la lumière cède sa place à l’obscurité. Une conception réalisée dans le respect de la certification BREEAM et des exigences souhaitées par la Ligue pour la protection des oiseaux. « Patrick Jouin souhaitait que l’on raconte, explique Hervé Audibert, la présence de l’eau à différents niveaux, car le bâtiment est bordé par le Var qui se jette dans la mer juste derrière. Nous avons donc imaginé une histoire au fil de l’eau… c’est-à-dire que nous avons créé, pour l’éclairage général,

Le centre commercial Cap 3000, à Saint-Laurent-du-Var, a été mis en lumière par Hervé Audibert qui a imaginé une histoire au fil de l’eau, thème du design de l’agence Jouin Manku, avec des filets de lumière qui courent au plafond. Le produit a été spécifiquement développé par la société Equivalent à Nice.

des filets de lumière qui courent au plafond. Nous avons développé un produit spécial avec la société Equivalent à Nice. Les fils lumineux dessinent des méandres et, de temps à autre, s’interrompent pour former des lignes de gouttes de lumière. » Celles-ci ont été réalisées avec des petits luminaires qui s’intègrent aux ventelles, poursuivant les chemins continus dans un même mouvement. Au premier étage, une gorge lumineuse parcourt le plafond, tandis que des luminaires, spécifiquement conçus par Hervé Audibert, reprennent le dessin des écailles créées par Patrick Jouin. Dans certains espaces où des canisses tapissent le plafond, le concepteur a disposé des traits de lumière qui assurent l’éclairage fonctionnel et mettent également en valeur les canisses elles-mêmes.

Centre commercial Bory Mall, Bratislava. Maîtrise d’ouvrage : Penta Investments s. r. o. Architecture : Massimiliano Fuksas. Matériel d'éclairage : ERCO. Les architectes ont souhaité disposer, au-dessus des passages et des îlots, un éclairage qui évoque un ciel étoilé grâce à une répartition irrégulière de sources lumineuses ponctuelles.

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Le système de pilotage et de gestion développé par Sylvania permet de vérifier la consommation, les coûts et les pannes éventuelles, et de régler le système complet en fonction des heures du jour.

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© Sylvania

Les lignes Linedo de RZB simples et doubles asymétriques garantissent un éclairage homogène des rayonnages. Les modules de rails et de projecteurs offrent de nombreuses possibilités pour mettre en scène le rayon fruits et légumes et les marchandises en promotion.

© RZB

De la déambulation au supermarché : l’acte d’achat stimulé Le charme de ces mises en lumière architecturales enveloppantes ne doit pas être rompu à la minute où le visiteur est en passe de devenir client, c’est-à-dire au moment où il entre dans l’hyper ou le supermarché. Il existe même des zones intermédiaires entre les deux univers, dotées d’objets lumineux qui marquent la transition. L’architecte Emanuela Carratoni explique, pour Linea Light Group, que si « la lumière aide à voir, à s’orienter, à se déplacer en sécurité, elle est également indispensable pour mettre en avant le merchandising visuel, c’est-à-dire la vente de produits et d’objets grâce à la création de scénarios liés au type de clients que l’on veut attirer, pour leur offrir la possibilité de profiter d’expériences perceptives et sensorielles qui stimuleront l’achat ». Ce qui est vrai pour les boutiques et les grandes enseignes se vérifie pour les grandes surfaces : l’uniformité, l’intensité,

la couleur de lumière varient selon le type de présentation de la marchandise (rayonnages ou étals) et en fonction des produits. Dans tous les cas, un indice de rendu des couleurs élevé, IRC90, est recommandé, mais en ce qui concerne la température de couleur, les choses ne sont pas aussi simples. Par exemple, parmi les fruits et légumes, une teinte chaude, entre 2 000 K et 3 000 K, convient bien aux fruits rouges, mais une teinte blanche rendra les légumes verts plus appétissants. Au rayon poissonnerie, la température de couleur doit être adaptée à la chair des poissons, un blanc froid (supérieur à 5 500 K) pour les poissons à chair blanche comme le cabillaud, la sole ou le turbot et plutôt une couleur chaude (3 000 K) pour le saumon ou le thon. Et c’est sous des teintes chaudes (de 2 700 K à 3 000 K) que les pains et viennoiseries ainsi que les viandes seront le mieux mis en valeur. • • • Suite p. 42


© Ridi

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Real Markthalle, à Balingen (Allemagne) par Ridi

L

e marché Real de Balingen, en Allemagne, dans la zone industrielle de Gehrn, s’est transformé en marché couvert. Balingen est le troisième site à s’être doté de ce concept qui rappelle les halles traditionnelles avec son univers dédié à la gastronomie et ses nombreux petits stands. Les différentes zones sont mises en avant grâce à l’éclairage de Ridi. Dans l’entrée et les axes principaux, le système de chemin lumineux Linia-Flat garantit un éclairage général et amène les visiteurs vers les zones marchandes. La disposition spécifique des chemins lumineux dans un style Mikado apporte une touche de

fantaisie dans les allées principales. Dans les zones réfrigérées et au rayon surgelés, les réglettes VLDF-F ont été utilisées en 5 000 K afin de délimiter visuellement cette partie des autres zones ayant une température de couleur plus chaude, de 3 000 K, ce qui facilite l’orientation dans ce vaste marché. L’éclairage efficace des rayons d’épicerie et des bannières murales est assuré par le projecteur pour rayonnage Rey, également en conception simple et double, qui a été spécialement développé pour les exigences complexes de l’éclairage des produits dans les rayonnages. La performance du Rey

permet de réduire le nombre de luminaires par rapport à une solution classique tout en gardant un niveau d’éclairement élevé. Dans les allées plus étroites, c’est le luminaire Britt qui a été choisi pour apporter un bon confort visuel et faciliter la recherche d’informations. Le luminaire est orientable à 90° : il est équipé de lentilles offrant une grande efficacité lumineuse. Dans la zone dédiée aux alcools et vins, les projecteurs Tino apportent un éclairage précis et ponctuel dans une mise en valeur vive et contrastée des marchandises.

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© Trato

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Pour optimiser l’éclairage et réduire la consommation d’énergie, Trato dispose de deux systèmes de gestion de l’éclairage : un pour les Grandes surfaces Alimentaires (GSA) et un deuxième pour les Grandes Surfaces Spécialisées (GSS).

© Trilux

Avec un IRC Ra > 90 ainsi que des optiques et projecteurs adaptés à chaque application, E-Line Next LED de Trilux offre une flexibilité d’éclairage fonctionnel et d’accentuation, notamment grâce à deux optiques doubles asymétriques qui conviennent aussi bien aux rayonnages qu’aux zones de caisse.

• • • Suite de la p. 42 De la même façon, les produits présentés dans les armoires à présentation verticale ou vitrines horizontales requièrent des éclairages plus puissants et bien dirigés, même si ces meubles réfrigérés disposent de réglettes intégrées. Le rayonnage standard simple occupe encore toujours la plus grande partie des surfaces de vente, c’est là que la majeure partie des marchandises se vend. L’important c’est moins l’éclairement au sol qu’un éclairage vertical, clair et aussi uniforme que possible de la partie avant des rayonnages. Néanmoins, placer des

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accents de lumière permet de mettre en avant un segment particulier du rayonnage. Dans les supermarchés, le chemin lumineux installé sur des rails se décline un peu partout dans le magasin, souvent accompagné de spots pour l’éclairage d’accentuation. Compte tenu des grandes surfaces à éclairer, du nombre important de luminaires à mettre en œuvre, des larges amplitudes horaires d’ouverture, le retour sur investissement est relativement court, de l’ordre de 3 ans. • • • Suite p. 44


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© Lucibel

© Lucibel

Centre Leclerc de Cernay, par Lucibel

une solution technique pour chaque espace. La température de couleur de 4 000 K procure un confort visuel et une ambiance chaleureuse et les produits sont parfaitement mis en valeur. La durée de vie de 50 000 heures (L80B10) du luminaire permettra aussi de réduire les coûts annuels de maintenance par rapport à l’ancienne solution fluorescente, de faire des économies d’énergie de près de 60 % et de bénéficier d’un retour sur investissement d’environ 4 ans. Ainsi, avec le même produit, il a été possible de créer des lignes continues, mais aussi des structures géométriques du plus bel effet. Le système à trois rangées de LED, couplé à des formes carrées et rectangulaires, rythme le parcours dans le magasin et délimite les différentes zones, offrant une solution aussi esthétique qu’efficace.

© Lucibel

© Lucibel

L

e Centre Leclerc de Cernay, en Alsace, a rénové tout l’éclairage de sa surface de vente alimentaire afin de réaliser des économies d’énergie tout en apportant plus de confort aux clients. La rénovation a consisté à remplacer l’éclairage général à base de tubes fluorescents énergivores par un éclairage d’accentuation. Il fallait des produits de fortes puissances du fait de ses plafonds hauts allant jusqu’à 5,50 m. Le groupe Lucibel a proposé des luminaires sur rail offrant des flux de 3 000 lm à 5 000 lm selon les besoins. Afin de limiter les frais d’installation, les luminaires ont été en partie proposés avec des doubles têtes. La réalisation a été programmée en plusieurs étapes. Le projet a débuté par la cave à vin et le rayon textile, pour se terminer, après l’éclairage général, par les surfaces des caisses. Les luminaires ont été adaptés à chaque zone en température de couleur et en puissance, tout en procurant une homogénéité visuelle. La rénovation a permis de réaliser 40 % d’économies d’énergie. Au total, ce sont 860 luminaires sur rail qui ont été installés. Ce résultat a incité le propriétaire de cette enseigne à rénover également son Brico Leclerc du même centre commercial. Pour cette rénovation, il a choisi le Loline de Lucibel. Un produit LED qui peut remplacer à l’identique les lignes fluorescentes préalablement installées. Les différentes optiques symétriques (30°, 60° ou 90°), mais aussi asymétriques ou doubles asymétriques, et le flux de 5 800 lm à 19 500 lm (jusqu’à 145 lm/W) ont permis de s’adapter aux différentes hauteurs sous plafond et de trouver

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© Lucibel

Lucibel a développé un système par VLC : chaque luminaire envoie un code unique, détecté par les smartphones ou tablettes, qui permet de recevoir une information précise.

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Des systèmes de géolocalisation mono ou bidirectionnels Ces dispositifs de géolocalisation se développent de plus en plus et les fabricants sont nombreux à proposer l’un ou l’autre des systèmes, à savoir la technologie dite monodirectionnelle, le Visible Light Communication (VLC), ou/et le Li-Fi, bidirectionnel. Trato, notamment, offre une solution de géolocalisation intérieure à chaque utilisateur d’un smartphone : le programme YellowDot (qui regroupe plusieurs industriels spécialisés dans la digitalisation des espaces) permet au fabricant de certifier ses luminaires comme « étant conformes au bon usage de la technologie de géolocalisation  ». Pour cela, les luminaires approuvés affichent un marquage spécifique. Géolocalisé via son smartphone avec une précision de 30 cm, l’utilisateur peut recevoir sur son appareil des informations sur des produits en rayon, obtenir une assistance lors de son parcours en magasin. Ainsi, l’expérience de l’utilisateur en magasin peut être améliorée et les exploitants peuvent également recueillir des données pour mieux analyser le comportement

de leurs clients, et ainsi mesurer l’impact des opérations marketing. Chez Lucibel, la communication par la lumière n’est pas une nouveauté, et comme le souligne Thibault David, directeur technique, la technologie s’étend dans la grande distribution. « La communication par la lumière visible s’effectue via la caméra (optical camera communication, OCC) de l’utilisateur, explique-t-il ; contrairement au Li-Fi où elle se fait via un capteur qui est une photodiode très rapide. » Le système VLC utilise des luminaires qui ont un code unique qu’une caméra de smartphone va pouvoir détecter. L’utilisateur lance son application, ouvre la caméra et va chercher le signal lumineux, donc son information. Le système fonctionne avec tous les smartphones qui ont environ deux ans. « L’application la plus intéressante est évidemment la géolocalisation qui permet de guider l’utilisateur, précise Thibault David. Il est possible de programmer la liste de courses à l’avance afin de ne pas perdre de temps à chercher les produits une fois sur place. Deuxième atout, le système permet d’amener les clients directement sur les promotions susceptibles de les intéresser. En parallèle, l’exploitant peut retracer le parcours des clients et analyser les données afin de valoriser leur magasin en adaptant par exemple les têtes de gondoles. » Pour être efficaces, ces dispositifs doivent faire partie d’une démarche globale de digitalisation du magasin qui permet d’aller audelà de l’éclairage. n Isabelle Arnaud Signify propose un système de géolocalisation qui fonctionne avec plusieurs logiciels de cartographie numérique et permet aux clients et au personnel de trouver facilement ce qu’ils recherchent, fournissant des informations où et quand ils en ont besoin.

© Signify

Pour améliorer encore le confort et optimiser les consommations d’énergie, les exploitants ont recours à des systèmes de gestion intelligents disponibles chez l’ensemble des fabricants. Ces outils agissent aussi bien sur la gradation que sur les changements de températures de couleur et peuvent même servir de vecteurs d’information.



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Enquête produits

Performants sur toute la ligne Des indices de rendus des couleurs qui tutoient la centaine, des UGR inférieurs à 19, des efficacités lumineuses qui se rapprochent de 200 lm/W… les solutions pour galeries marchandes et grandes surfaces de vente apportent confort et bien-être à la clientèle tandis qu’elles mettent en valeur les produits dans les rayonnages et sur les étals.

Rey de Ridi Dédié au remplacement des réglettes LED continues ou discontinues, ce projecteur permet de diminuer le nombre de points lumineux. Facilement déplaçable, il se positionne sur le rail Linia ou sur du rail triphasé. Le module est inclinable pour une mise en valeur optimisée des produits. Jusqu’à 13 000 lm (125 lm/W). 4 températures de couleur : 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K et 3 500 K sur demande. www.ridi.de/fr

E-Line de Trilux Ce système modulaire comprend 15 optiques et des flux lumineux de 2 000 à 20 000 lm. Cette ligne continue offre une efficacité jusqu’à 190 lm/W. Pour favoriser le bienêtre des utilisateurs, tous les modules sont compatibles HCL (éclairage biodynamique). Avec un IRC élevé (Ra > 90) et ses deux optiques doubles asymétriques pour des allées aux largeurs et hauteurs variées, il présente une grande flexibilité d’éclairage. www.trilux.com/fr

TruSys Performance de Ledvance Ce chemin lumineux est doté d’une efficacité lumineuse et d’une durée de vie élevées (jusqu’à 11 200 lm, 160 lm/W), en 4 000 K. Avec quatre angles de faisceau (très extensif 120°, extensif 90°, intensif 60°, très intensif 30°) et trois plages de flux lumineux différents (5 600 lm, 8 000 lm ou 11 200 m), cette série peut être utilisée à différentes hauteurs allant jusqu’à 10 m. www.ledvance.fr

Easy Space d’iGuzzini Cet encastré est muni d’un anneau extérieur translucide qui recueille, embellit et distribue la lumière émise par le réflecteur sur le plafond : grâce à l’optique proposée en blanc ou noir, l’appareil s’harmonise au design de la pièce, aussi bien allumé qu’éteint. Disponible en trois diamètres avec une hauteur ne dépassant pas 10 cm, il se décline en trois distributions : optique pour l’éclairage général, optique UGR < 19 et nouvelle optique Wall Washer pour diriger la lumière principalement sur le plan vertical. www.iguzzini.com

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Isoline de Sylvania Avec ce chemin lumineux haute performance, on profite d’une installation rapide, grâce à un système de connexion sans outils. Disponible en modules de 1 690 mm ou 3 380 mm, il offre jusqu’à 157 lm/W d’efficacité lumineuse. Le système dispose d’une option de contrôle de l’éclairage pour gérer le rendement lumineux et les coûts de fonctionnement. IRC80. www.sylvania-lighting.com

Linedo de RZB Ces lignes lumineuses simples et doubles asymétriques garantissent un éclairage homogène des rayonnages. Les modules de rails et de projecteurs offrent de nombreuses possibilités pour mettre en scène le rayon fruits et légumes et les marchandises en promotion. L’application RZB Linedo permet de planifier simplement la ligne lumineuse sur un smartphone ou une tablette. En prime : 10 ans de garantie et un service de remplacement des pièces sur place de 36 mois. www.rzb.de/fr/


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Sirius de Sunlux Ce chemin lumineux LED propose un profil autoporteur en tôle d’acier pour une mise en ligne continue. Les optiques en PMMA offrent quatre focales : symétrique, extensive, asymétrique et double asymétrique. Disponible en 3 000 K et 4 000 K avec des flux allant de 9 100 lm à 19 600 lm. www.sunlux-group.com

One double de SLV Minimalistes et modernes à la fois, ces suspensions attirent tous les regards. Elles présentent un IRC supérieur à 90. Disponible en 1 230 lm et 1 270 lm en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K. Convient à l’éclairage des galeries marchandes et espaces de détente des centres commerciaux. www.slv.com/fr

Tek Linéaire de Novalux Un produit avec des performances élevées et un design minimaliste, l’alliance entre technologie et élégance, qui offre un flux allant jusqu’à 6 254 lm et un indice de rendu des couleurs supérieur à 90. Dans les versions avec optique diffusante, batwing (double asymétrique), faible luminance UGR<19. www.novaluxlighting.fr

Techno System de Disano Simple et moderne, ce luminaire existe en 1421 mm de long et se décline en deux versions : avec optiques PMMA à plusieurs distributions – symétrique 90°, asymétrique 25°, asymétrique double 25°, elliptique 30° x80° et extensive 60° – et avec diffuseur hémisphérique en polycarbonate à distribution extensive. Équipé de LED IRC 90 à haute performance de dernière génération, le luminaire possède une température de couleur de 4 000 K. Sur demande, versions de 3 000 K-6 500 K et versions avec LED spéciales pour le secteur FOOD (Red Meat, Marbled Meat, Fish, Bread & Pastries, Produce). www.disano.it

Evo de Trato Cette ligne continue suspendue pour module LED linéaire propose un flux lumineux qui peut atteindre 25 200 lm, avec une efficacité lumineuse du système jusqu’à 183 lm/W et un IRC de 80. Elle est disponible en 3 000 K et 4 000 K. Elle se décline en module individuel, en version continue et discontinue. Longueurs des corps standards : 1 750 mm, 3 500 mm, 1 688 mm, 3 374 mm. www.trato.fr

BLX d’EAS Solutions Cette gamme possède un haut rendement avec un flux lumineux de 8 245 lm à 8 484 lm et une efficacité lumineuse allant jusqu’à 143 lm/W. Disponibles en 4 000 K et 5 000 K, les linéaires sont étanches (IP66) et résistants (IK10). Ils fonctionnent sur variateur (0 % à 100 %) à des températures de - 20° à + 40°. Ils sont commandés par le capteur extérieur SCN de Digital Lumens qui connecte plusieurs luminaires à la fois et permet jusqu’à 80 % d’économies d’énergie. www.eas-solutions.fr

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Trophées du Conseil national des centres commerciaux 2020 Chaque année, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) récompense les sites commerciaux français les plus remarquables. Cette année, les groupes Compagnie de Phalsbourg, Apsys, Altarea Commerce, Elancia, Ylium et Advantail, sont mis à l’honneur pour leurs projets responsables et adaptés aux évolutions des territoires.

V

éritable temps fort pour les différents acteurs du secteur, les Trophées CNCC mettent en lumière les réalisations qui reflètent les avancées de la filière, qu’il s’agisse de centres commerciaux ou de parcs d’activités commerciales. L’engagement RSE des candidats et leur utilisation vertueuse des espaces étaient des critères de sélection majeurs pour les

membres du jury. Les projets devaient répondre aux nouvelles attentes des territoires en proposant des sites commerciaux profondément humains qui s’inscrivent dans une logique de durabilité et de proximité avec leur environnement.

LES LAURÉATS Catégorie Création d’un centre commercial Promoteur/Investisseur/Gestionnaire : La Compagnie de Phalsbourg Architecte : Gianni Ranaulo - GR Design Paysagiste : Atelier Paul Arène Conception lumière : Atelier du Son et Lumière L’ancien centre commercial Plaisir-Sablons était devenu au fil du temps une friche commerciale, marquée par une architecture obsolète sur un terrain artificialisé. Il a été totalement détruit et reconstruit en 2020 dans une logique contemporaine et respectueuse de l’environnement. Il est ainsi devenu un nouveau lieu de vie associant commerces, loisirs, restauration, culture et santé, permettant de revitaliser l’ensemble du quartier.

© CNCC. Photo Julien Hananel

Mon Grand Plaisir

Catégorie Création d’un parc d’activités commerciales/Outlet Steel – Apsys (Auvergne-Rhône-Alpes)

© CNCC

Architectes : SUD Architectes – Atelier Rivat Designer de la résille : Studio Briand & Berthereau Paysagiste : BASE Conception lumière : les éclaireurs Projet résolument responsable, Steel est le pilier du grand projet urbain de restructuration de la principale entrée de la ville de Saint-Étienne. 16 hectares de friche industrielle ont été dépollués et désamiantés pour requalifier le foncier dégradé et transformer l’espace en une vitrine valorisante pour la ville. Le renforcement de l’offre commerciale de l’agglomération stéphanoise sur ce site constitue un enjeu fort en termes de développement économique et social.

Catégorie Rénovation/Extension d’un centre commercial Cap 3000 – Altarea Commerce (Provence-Alpes-Côte d’Azur) Maître d’œuvre : Groupe 6, Jouin Manku Conception lumière : Atelier H. Audibert Pionnier des centres commerciaux français, Cap 3000 avait été construit près de la ville de Saint-Laurent-du-Var sur le schéma du « Mall » américain, boîte introvertie au milieu d’un océan de parkings. Sa restructuration et sa rénovation en font aujourd’hui un espace de vie animé par son offre de commerces, de services et de loisirs ouvert sur la Méditerranée et ceinturé d’un écran végétal le long du Var, en proximité avec son environnement naturel.

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LES MENTIONS SPÉCIALES Catégorie Rénovation/Extension d’un centre commercial

Architecte : Jean-Paul Viguier Agence de branding et design : Lonsdale Agences de conception lumière : ACL et Cobalt Lieu historique et emblématique de Montpellier, Le Polygone ouvert en 1983 a toujours su se transformer pour répondre aux attentes de ses commerçants et de ses clients. Sa dernière transformation complète, du parking en sous-sol jusqu’à son niveau supérieur, en fait un lieu beaucoup plus spacieux et lumineux qui s’accompagne d’un renouvellement de son offre commerciale. Il contribue ainsi au renforcement de l’attractivité de l’ensemble du centre-ville de Montpellier.

Catégorie Rénovation/Extension d’un centre commercial

© CNCC. Photo Guilhem Canal

Le Polygone – Groupe Elancia/Redevco/Socri Reim/Ville de Montpellier (Occitanie)

Ylium – Ylium (Pays de la Loire)

Catégorie Rénovation/ Extension d’un parc d’activités commerciales/ Outlet L’Usine Roubaix Primonial/Advantail (Hauts-de-France) Le premier centre de magasins d’usines ouvert en 1984 avait réussi à valoriser une ancienne filature textile. Afin de redonner une cohérence globale à ce lieu en modernisant son identité, une opération de rénovation a été entreprise, mettant l’accent sur l’expérience client, tout en respectant la noblesse de ce lieu et de son histoire.

© CNCC. Photo Cédric Danonville

© Jouin Manku Nicolas Matheus

© CNCC

Architecte : Lameynardie Le projet d’extension du centre commercial Ylium situé aux Sablesd’Olonne répond à un objectif de modernisation et d’adaptation de l’offre commerciale aux besoins et habitudes de la clientèle. La Vendée était alors sous-équipée en centres commerciaux d’envergure. Ce projet, construit à la fois comme une galerie marchande et un espace de loisirs, contribue à soutenir fortement l’activité économique et touristique de la vie des Sables-d’Olonne tout en respectant l’environnement dans lequel il s’intègre.

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Lumières Designer Alain Ellouz est un entrepreneur récidiviste qui a démarré son parcours de créateur d’entreprise dans les années 1980 avec une société spécialisée dans l’informatique, vendue en 2000. Après avoir découvert la sculpture en 1996 et le travail de l’albâtre dans les années 2000, il crée, en association avec Marion Biais-Sauvêtre, l’Atelier Alain Ellouz en 2005. Les deux associés développent alors une technique pour travailler l’albâtre et créer des pièces monumentales, baptisée Stonelight. Les créations d’Alain Ellouz traversent le monde et l’Atelier dispose de ses propres showrooms à Londres et New York. 85 % des réalisations sont vendues à l’export et habillent les intérieurs les plus luxueux de la planète.

© AAE-Christel Martin

L’albâtre sans lumière est comme un monde sans musique L’albâtre est la raison d’être de votre travail. Parlez-nous de ce matériau.

J’ai démarré la sculpture en 1996, non pas pour faire du beau, mais pour faire du juste. J’ai très vite travaillé avec l’albâtre, qui est un matériau très peu connu, mais véritablement extraordinaire. L’albâtre est une pierre très jeune, encore en formation. Elle est naturellement translucide et lorsqu’elle est éclairée, elle révèle un véritable monde intérieur. Il faut faire l’expérience de l’albâtre pour comprendre. Cette pierre est plus fragile que du sucre. Avec Marion Biais-Sauvêtre, nous avons développé le Stonelight, qui est un ensemble de 12 procédés qui permettent de rendre l’albâtre plus dur que du verre. Sans cette technique, il serait impossible de réaliser les pièces monumentales que nous exportons dans le monde entier. Nous avons fait des sols ou des murs de plus de 27 mètres de haut, toujours éclairés. L’albâtre sans lumière, c’est comme un monde sans musique. Sans lumière, on passe à côté du cœur de l’albâtre. Si nous ne voulions pas intégrer d’éclairage, il serait bien plus pertinent d’utiliser du marbre. Ce matériau est inconnu et mal aimé, mais reprend progressivement ses lettres de noblesse. Nous sommes sollicités pour certains des projets les plus haut de gamme du monde.

Comment la lumière vient-elle sublimer l’albâtre ?

L’albâtre est une famille de pierres. Nous utilisons l’albâtre gypseux, qui est une pierre très rare. Le plus courant est l’albâtre calcaire, qui n’est pas translucide. L’albâtre gypseux est translucide à 3 centimètres d’épaisseur. Sans lumière, on distingue une surface, la peau de l’albâtre, mais on ne comprend rien à sa structure interne. Il s’agit d’une matière vivante, où l’intérieur ressemble à un ensemble d’éléments suspendus, comparable à un nuage. Cette pierre a un effet thérapeutique incroyable, qui apporte de la sérénité à l’intérieur. Ma première expérience de l’ albâtre a eu lieu en 2000. J’ai creusé un bloc pour lui donner progressivement la forme d’une fleur. J’ai ensuite eu envie de mettre de la lumière à l’intérieur. Cette lumière a révélé ce monde en suspension.

© AAE-Christel Martin

Pouvez-vous nous présenter la collection Infinity, qui nécessite tout de même un savoir-faire particulier ?

Le monde n’est fait que de rencontres. J’étais à Beyrouth pour rendre visite à un client architecte. Il m’a fait rencontrer une de ses clientes, qui souhaitait que je réalise un lustre vraiment spécial, qu’elle me décrivit avec un geste circulaire des mains. L’architecte m’a ensuite expliqué comment faire : il s’agissait de réaliser un travail sur les quarts et les huitièmes. Ce jeu élémentaire de formes laisse une liberté incroyable et offre un rendu au-delà de l’ordinaire. Infinity a reçu le premier prix Design Award à New York en 2018. Concevoir une telle collection exige un processus créatif long, soit environ une année avant sa mise sur le marché. Il s’agit pour nous d’un premier pont entre l’albâtre et l’art, car il met cette pierre magique dans une dynamique véritablement artistique et non utilitaire. Notre prochain projet est la création de la Fondation Alain Ellouz, qui sera inaugurée le 21 janvier 2022. Elle aura pour objectif de porter l’albâtre dans le monde de l’art. Rubrique réalisée par Alexandre Arène

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DISANO : LE DESIGN made in Italy

© Disano

Lumières Showroom

À Rozzano, en périphérie de Milan, le showroom de Disano Lighting Group S.p.A. accueille depuis plus de 35 ans les clients de la marque dans un espace de 1 000 m². Sans cesse remis à jour avec les nouveaux produits, ce lieu présente les références du fabricant selon les différents usages. Disano suit une philosophie d’entreprise qui a fait le succès du « Made in Italy » dans le monde : qualité et fiabilité des produits et gestion optimale de la relation client. Boutiques

« La couleur est un facteur essentiel pour mettre en valeur les marchandises et les commerces doivent se doter d’un éclairage capable de sublimer les couleurs.  »

© Disano

Dans cet espace, on retrouve l’ensemble des produits de Disano dédiés à l’éclairage des boutiques, à la mise en valeur des gondoles, à l’éclairage d’accentuation. On y retrouve des suspensions, à l’image de Vision 2.0, doté d’un IRC > 90. Le spot sur rail Fashion, conçu pour l’accentuation et la mise en valeur d’éléments précis, dispose également d’un large spectre pour un excellent rendu des couleurs. Enfin, le luminaire linéaire Techno System permet d’assurer un éclairage fonctionnel ou de souligner certains espaces et offre une large variété d’optiques pour répondre à tous les cas d’usages.

Éclairage routier

© Disano

« Disano possède une large gamme d’éclairage routier, avec des produits conformes au décret sur la pollution lumineuse et économiques. »

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La salle dédiée à l’éclairage public met en valeur les produits d’éclairage routier, urbain et résidentiel. Disano est capable de répondre à l’ensemble des besoins. On retrouve notamment la gamme d’éclairage public LED Susa, disponible avec des LED Mid Power pour réaliser des économies d’énergie. Elle diffuse un flux maximal de 12 000 lm. Susa est également conforme au décret sur la pollution lumineuse. La gamme Rolle est dédiée au résidentiel et au petit éclairage public et propose une multitude d’optiques et différents types de LED, ce qui la rend compatible à l’éclairage des voies publiques, des pistes cyclables ou des grandes surfaces.


Lumières Showroom

Restaurants

« Pour les lieux de restauration, l’objectif est de proposer un éclairage d’ambiance, mais aussi de mettre en valeur chaque plat par la lumière. »

© Disano

Disano propose un ensemble de produits pour sublimer les restaurants et les cafés. C’est le cas notamment de la gamme Liset 2.0, un luminaire linéaire et modulaire qui simplifie la composition de l’éclairage en offrant plusieurs configurations selon l’application. Il peut intégrer une réglette linéaire, mais aussi des spots encastrés, en saillie ou en suspension. Il existe également en spot seul pour l’éclairage d’accentuation. La gamme Shop répond au même objectif, avec des spots orientables et rotatifs pour la mise en valeur des restaurants ou des magasins. Shop est disponible en version 1, 2, 3 ou 4 spots et jusqu’à 10 spots sur commande.

Lieux d’attente

« Pour créer une ambiance chaleureuse dans les lieux d’attente, Disano propose une large gamme de luminaires réglables et orientables. »

© Disano

Dans cet espace, on retrouve les luminaires dédiés aux salles d’attente, aux magasins et aux comptoirs d’accueil notamment. La gamme de spots Stylo, en saillie ou en suspension, existe en plusieurs couleurs et avec différents faisceaux plus larges ou plus serrés. La série Luthor regroupe des spots encastrables et orientables, avec possibilité de régler le flux lumineux individuellement. Enfin, la gamme Asso, ici en version plafonnier trispot, permet de réaliser un éclairage ponctuel. Les spots peuvent être soit cachés, soit sortis de la boîte.

Design

Les solutions d’éclairage d’accentuation, qui peuvent être des projecteurs, des solutions d’éclairage linéaires pour la mise en valeur d’éléments précis ou des wall washers, permettent de sublimer les façades, mais aussi les espaces intérieurs. On retrouve la gamme d’encastrés LED Sicura, qui peuvent intégrer différentes optiques, pour un faisceau large, étroit, asymétrique ou wall washer. La gamme existe en version RGBW. Ensuite, la collection Square est une applique qui éclaire vers le bas, le haut ou les deux, avec des faisceaux plus larges ou plus étroits pour la mise en valeur du bâti.

© Disano

« Ces produits sont dédiés principalement aux hôtels, mais aussi aux habitations, pour la mise en valeur des façades ou des espaces intérieurs. »

Informations pratiques : Rubrique réalisée par Alexande Arène

Disano Illuminazione S.p.A. 20089 Rozzano (Mi) v.le Lombardia, 129 Horaires d’ouverture : du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 18 h Contact : +39 02 82 47 71 - info@disano.it Contact Disano France : 04 50 33 08 10 LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 53


Lumières Cahier

technique

Illuminations festives

© MK Illumination

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© Lumifête

© Blachère

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud


technique

© Timothé Toury

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Les illuminations de Noël, si elles ne sont pas très politiquement correctes, font encore « recette » dans l’esprit de beaucoup. Et si les communes éteignent leur éclairage public, elles ne sont pas nombreuses à renoncer à la tradition des guirlandes dans les rues de centre-ville, même (et surtout ?) en cette période de crise sanitaire et d’augmentation du coût de l’électricité. La fabrication de ces motifs lumineux relève de savoir-faire traditionnels, même si la technologie d’éclairage a changé : trois fabricants ont bien voulu témoigner et nous expliquer, chacun à son échelle, comment ce métier est né dans l’entreprise familiale et s’est développé au fur et à mesure que les technologies se modernisaient. On attribue à l’Américain Edward H. Johnson le premier arbre de Noël illuminé électriquement. Alors vice-président de l’Edison Electric Light Company, il a fait fabriquer des ampoules de sapin de Noël spécialement pour lui et a exposé son arbre de Noël – câblé à la main avec 80 ampoules électriques rouges, blanches et bleues de la taille d’une noix – le 22 décembre 1882, à New York. Depuis cette date, les sapins de Noël illuminés à l’électricité se sont développés avec un enthousiasme croissant aux États-Unis et un peu partout dans le monde. En 1895, le président américain Grover Cleveland a parrainé le premier arbre de Noël éclairé à l’électricité à la Maison-Blanche. Il comportait plus d’une centaine de lumières multicolores. Les premières lampes de sapins de Noël produites commercialement ont été fabriquées en chaînes de neuf douilles par l’Edison General Electric Company de Harrison, chaque douille accueillait une lampe miniature à filament de carbone de deux candelas. La guirlande est restée longtemps la base des décorations de Noël, avec le cordon lumineux consti-

Mairie de Champigny-sur-Marne. Conception lumière : Timothé Toury

tué d’un tube PVC contenant des LED. Il permet de réaliser presque tous les motifs : il s’appuie sur une structure la plupart du temps en aluminium, résistante à la corrosion. Les motifs ainsi réalisés sont classés en différentes catégories : les traversées, qui enjambent les rues, boulevards, avenues ; les candélabres (décors verticaux), qui peuvent être montés sur les façades et surtout sur les can­ délabres d’éclairage public ; les décors à poser, par exemple. Dans tous les cas, les décors offrent différentes possibilités d’animation lumineuse : allumage/extinction, clignotement rapide ou encore véritable animation lumineuse qui peut comporter plusieurs séquences. Ces systèmes sont fournis avec des animateurs : boîtes de connexion électronique qui se placent au niveau du raccordement électrique et intègrent la programmation lumineuse qui peut éventuellement être modifiée selon les heures de la journée. Les motifs figuratifs restent très populaires, et les sapins, traîneaux, bonhommes de neige remportent encore un franc succès.

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Lumifête, trois générations de savoir-faire C’est en 1959 que Michel Guyard crée son entreprise d’électrification de cloches et horlogerie monumentale, puis d’installation de réseaux d’éclairage public. En 1972, il gagne la médaille d’or au concours Lépine pour la création du profilé porte-lampe. À l’époque, les décors étaient thermoformés et utilisaient des lampes E14 de couleur, puis à la fin des années 1990, on est passé à des décors en fil lumière et des microlampes, puis à la LED. Jacques Guyard succède à son père en 1998 alors que Lumifête se consacre uniquement aux illuminations festives. « Aujourd’hui, explique Jacques Guyard, nous faisons beaucoup de remplissage avec de la matière irisante pour que cela reste très décoratif de jour. Par exemple, on va faire une étoile en polycarbonate, on met un cordon lumineux autour et dessus, on 56 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021

colle un film irisant aux couleurs changeantes. Autre innovation, on utilise d’autres matériaux que l’aluminium ou le PVC, comme la canne de bambou qui pousse dans la région (le Berry). » Chez Lumifête, tout le monde participe à la conception des décors, qui évoluent doucement car les collectivités sont très attachées aux motifs classiques, comme le traîneau, les rennes. Cependant, si les thèmes traditionnels de Noël ont encore le vent en poupe, les décors en 3D interactifs connaissent un vif succès : les enfants (et les grandes personnes) peuvent s’asseoir sur la lune, ou sur la patte du nounours… « L’innovation est parfois lente à être acceptée, le bambou par exemple, très écologique et développement durable, ajoute Jacques Guyard, est encore assez méconnu. En revanche, la LED a séduit assez vite, pour sa faible consommation, principalement : certaines communes devaient renoncer à illuminer parfois, pour des raisons d’économies d’énergie. La LED a permis de maintenir les décors lumineux, sans augmenter les dépenses, et comme elle dure longtemps, il n’est pas nécessaire de renouveler les installations tous les ans. » La plupart des communes achètent leurs décors (Lumifête pratique très peu la location) pour au moins 4 ou 5 ans, voire plus longtemps, le flux lumineux des LED offrant une grande stabilité dans le temps. La LED a apporté, comme dans l’éclairage fonctionnel, sa petite révolution : elle a permis par exemple d’utiliser la couleur bleue qui était quasiment impossible avec l’incandescence ou le tout blanc. « De plus, avec la LED, il est plus facile de proposer des décors dynamiques et de produire des effets pétillants, éclatants, chute de neige, à changements de couleur », précise Jacques Guyard. Elle a conduit également à développer les grands décors à poser, comme des sapins lumineux (en tubes aluminium) démontables qui évitent d’aller couper un arbre tous les ans. Aujourd’hui, Clément Guyard, trentenaire, le petit-fils du fondateur de Lumifête, s’apprête à reprendre l’entreprise. Il a déjà réorganisé le site Internet et s’attache à développer le sur-mesure qui fait partie de l’ADN de l’entreprise familiale. « Notre savoir-faire repose sur des métiers artisanaux comme la serrurerie, la chaudronnerie, le travail sur l’aluminium, que l’on doit relier à une communication envers les collectivités. C’est bien d’avoir beaucoup de références, mais on doit aussi être à l’écoute des communes afin de s’adapter à leur demande. » Le défi de Clément : préparer l’avenir en formant des jeunes prêts à prendre la relève lorsque les équipes actuelles passeront la main. Blachère : de la sonorisation à l’illumination Célèbre pour le fameux scintillement de la tour Eiffel, Blachère est encore plus connu pour ses


illuminations, en particulier celles des ChampsÉlysées que le groupe signe depuis plusieurs années. Jean-Paul Blachère fonde sa société en 1973, à Apt, au pied du Luberon, après avoir passé plusieurs années dans le secteur de la sonorisation. « Très vite, raconte Julie Taton, directrice de la marque, Jean-Paul Blachère lance les décors lumineux : il découpe des formes dans du bois, sa femme Mireille les peint, puis il les habille de cordons lumineux. » Aujourd’hui, son gendre Romain Allain Launa et son neveu Johan Hugues co-dirigent la société qui emploie 400 personnes dans le monde (26 filiales dont certaines comprennent un site de production) et 120 salariés à Apt. Tous les décors sur mesure sont fabriqués en France – Blachère est labellisée EPV (Entreprise du patrimoine vivant) : ils sont tracés dans les ateliers d’Apt, puis passent entre les mains des ferronniers pour prendre leur forme définitive. Chaque année, 30 % du catalogue est renouvelé, soit une centaine de motifs environ. 6 000 pièces sur mesure sont produites chaque année, tandis que 30 000 décors sont issus du catalogue. « Il arrive toutefois qu’un de nos modèles sur mesure s’inscrive dans notre catalogue l’année suivante, explique Julie Taton ; comme cela est arrivé avec la Montgolfière que nous avions créée pour la Cinquième Avenue à New York et qui a été déclinée ensuite à Paris. » Blachère travaille avec une trentaine de créateurs dans le monde, mais a également son équipe de designers intégrée à l’entreprise. La LED a indéniablement permis de mieux travailler le fil lumière et d’améliorer le remplissage avec les lucioles, mais pour Julie Taton, la véritable avancée est le Bioprint, une matière écoresponsable issue d’une canne à sucre biosourcée sans OGM, qui est ensuite transformée en bioéthanol déshydraté dans un laboratoire français. Les granulés sont teints avec des colorants propres et cette matière est ensuite injectée dans les imprimantes 3D, afin de produire des structures recyclables, biodégradables et colorées. « Ce nouveau matériau nous permet de

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supprimer plus de 80 % d’aluminium sur nos décors 2D, souligne Julie Taton. En effet, le processus de fabrication Bioprint émet 10 fois moins de CO2 que celui de l’aluminium ». Pour Johan Hugues, « travailler dans le respect de l’environnement est une évidence, et cela ne se limite pas à la réduction des consommations d’énergie, mais comprend les moyens de production mis en œuvre et les matériaux utilisés. Par exemple, nous récupérons des bouteilles plastiques triées de l’incolore au bleu, puis broyées en flocons pour être mises en forme pour l’extrusion. Les granulés issus de cette transformation sont ensuite injectés dans nos imprimantes 3D pour produire des décors d’un bleu uni. » MK Illumination : créer l’émotion Tout a commencé en 1996 dans un garage près d’Innsbruck, lorsque Klaus Mark a parcouru la région autrichienne du Tyrol avec une valise pleine de lumières de Noël, décorant les toits à pignon de la région et les sapins de Noël des halls d’hôtel locaux. Klaus, frustré LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 57


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Timothé Toury : la conception lumière et la magie de Noël Timothé Toury n’en est pas à son premier essai en matière de décors lumineux : il conçoit des mises en lumière festives depuis trois ans pour la ville de Champigny-sur-Marne. Cette année, la thématique est « l’arbre enchanté » (voir photo page 55) que l’on retrouve dans toutes les illuminations que le concepteur lumière crée pour la ville. Sur la mairie, il a réalisé trois arbres à souhait à l’aide de projecteurs de gobos. Timothé Toury a également été mandaté par la Ville de Paris avec le groupe Citeos pour renouveler les illuminations de Noël des mairies des 11e et 15e arrondissements. L’enjeu : créer des illuminations différentes et innovantes. Sur la façade de la mairie du 11e, le concepteur lumière a imaginé des projections d’images fixes à l’aide de gobos, associées à des motifs en relief (cristaux en 3D d’ADS Design, et étoiles en 2D de Blachère). « Nous avons réalisé un mapping de la façade, nous permettant de créer un décor monumental et architectural complètement évolutif», explique Timothé Toury. Des projecteurs ont également été positionnés sur l’ensemble des corniches latérales, en haut et en bas et sur les balcons pour créer un éclairage dynamique en intensité et en couleur. Associé avec l’agence Ponctuelle, Timothé Toury a également travaillé sur la mairie du 15e. Ensemble, ils ont créé une mise en lumière architecturale que les services techniques de la mairie peuvent faire évoluer pour des événements autres que Noël. n Mairie du 11e arrondissement de Paris. Conception lumière : Citeos/Timothé Toury

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par la mauvaise qualité des matériaux proposés, a saisi l’opportunité de développer un nouveau système de connexion, le QuickFix. Avec son frère Thomas et sa femme Marie, ils ont su tirer parti de la nouvelle technologie LED. L’entreprise possède désormais des bureaux locaux sur 6 continents et crée des expériences lumineuses non seulement pour les fêtes de Noël, mais aussi pour des événements tout au long de l’année. Chez MK Illumination, on pense que « la lumière nous touche à un niveau émotionnel. Nos installations lumineuses dans les espaces publics sont conçues pour enchanter et, cette année, nous voulons exploiter cette conscience sensorielle accrue et créer une nouvelle ambiance qui contribue au bien-être des gens. Dans le passé, la décoration ne représentait peut-être rien de plus que des chaînes aléatoires de lumières clignotantes. Aujourd’hui, les espaces ont beaucoup à gagner en permettant aux spécialistes du design de créer des concepts de décoration ayant un sens ». Toujours dans une démarche de développement durable, le fabricant a opté pour des matériaux organiques 100 % recyclables. Pour que la masse de bois se lie correctement, du polypropylène entièrement recyclable est ajouté. MK Illumination dispose d’une unité de production en Slovaquie, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Turquie et en Italie, ce qui fait que la production n'est jamais trop éloignée du lieu d'installation des illuminations. Les équipes de design – situées à Londres, Stockholm, Istanbul, New York, en Corée et à Innsbruck – travaillent en permanence sur le contraste entre le traditionnel et le moderne, le naturel et l’avant-garde, l’artisanat et la technologie. « Nous affinons et complétons constamment notre approche esthétique grâce à notre suivi des tendances actuelles ainsi qu’à des collaborations inspirantes avec nos partenaires. Les idées deviennent réalité dans nos installations de production en Europe, en Asie, en Afrique du Sud et sur le continent américain », explique Véronique d’Almont, directrice de MK Illumination France. Certes, les fabricants l’ont tous affirmé : le design s’invente en interne ou via une collaboration avec des créateurs issus d’autres domaines. Mais quid des concepteurs lumière ?

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Senspot LED de Sécurlite Intelligent et compact, ce spot encastré est dédié aux halls et circulations d’immeubles d’habitat collectif ou de bâtiments publics, ainsi qu’aux espaces extérieurs. Très résistant aux chocs jusqu’à IK10+/50 J et étanche aux insectes et aux infiltrations d’eau (IP65), Senspot est un downlight compact et discret grâce à son design épuré. Intégrés dans une base en zamak laquée en blanc, le diffuseur en polycarbonate cristal et le réflecteur technique procurent une lumière douce et contrôlée. Dans sa version avec détecteur de présence, Senspot permet jusqu’à 80 % d’économies d’énergie par rapport à un spot fluorescent traditionnel sur minuterie. Il est disponible en deux températures de couleur : 4 000 K et 3 000 K (sur demande). Il présente un flux lumineux jusqu’à 1 630 lm avec une efficacité luminaire de 108 lm/W (maintien du flux supérieur à 72 000 heures - L80B10). Garantie 5 ans.

Dans sa version IP44, Senspot peut être installé dans des plafonds à faible profondeur d’encastrement, grâce à une hauteur réduite de 70 mm. Dans sa version antivandale IK10+/50 J, la fermeture est sécurisée par une visserie Torx + Pin. Le détecteur de présence est réglable par télécommande afin d’optimiser les temps d’éclairage : de 5 secondes à 30 minutes. Éligible aux certificats d’économie d’énergie fiches standardisées BAR-EQ-110 – Luminaire à modules LED avec dispositif de contrôle pour les parties communes – et RES-EC-104 – Rénovation d’éclairage extérieur (version IP65). Fabrication française certifiée Origine France Garantie. www.securlite.com

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Balises modulaires de Bega Avec les balises modulaires, BEGA propose tout un choix d’optiques et d’accessoires qui permettent de répondre à un grand nombre de situations d’éclairage extérieur : cheminements, cours intérieures, parcs et jardins, parvis, etc. Les exigences techniques des luminaires ne cessent de croître, notamment dans la conception d’installations d’éclairage de toutes dimensions. Ils sont par exemple commutés via des détecteurs de mouvement, ou peuvent être équipés de prises ou de projecteurs supplémentaires. Certaines versions comprennent : 2 prises CEE 16 A/400 V ; 3 prises CEE 16 A/250 V ; 3 prises de courant Schuko type F 16 A/250 V, 1 disjoncteur différentiel 40 A, 30 mA, 2 disjoncteurs C 16 A tripolaires, 6 disjoncteurs C 16 A unipolaires, ou 2 coffrets de raccordement équipés de 8 porte-fusibles. Combiner les têtes et les supports de luminaires équipés d’éléments fonctionnels Souvent, on souhaite regrouper dans une même installation des luminaires de mêmes conception et technique avec toutefois des hauteurs ou des diamètres différents. Il peut s’avérer judicieux d’ajouter des composants tels que projecteurs LED intégrés, détecteurs de présence et capteurs de luminosité, modules de contrôle pour bus LCN et ZigBee, bornes anti-bélier, prises électriques verrouillages et modules de chargement pour véhicules électriques. Aucun accessoire complémentaire n’est nécessaire, ce qui permet de diminuer les coûts. Les bornes se déclinent en bois Accoya ou aluminium et une même gamme offre jusqu’à 13 têtes différentes rondes ou carrées : avec grille de protection, à éclairage défilé (lumière dirigée vers le sol, ULR = 0 qui répond aux exigences de l’arrêté nuisances lumineuses pour les espaces protégés) avec réflecteur, à fermeture tubulaire sans fonction éclairage… avec plusieurs diffusions de la lumière, à 180° et 360°. Elles existent en 3 000 K et 4 000 K et sur demande en 2 700 K, 2 200 K, voire dans une teinte ambre.

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Des solutions répondant à la réglementation Elles proposent trois diamètres : 140 mm, 190 mm et 265 mm et en 160 mm et 20 mm de côté pour les formes carrées. « Nos balises modualires, explique Lysandre de Pizzol, directeur commercial France de Bega, répondent également aux exigences de l’arrêté "accessibilité" qui demande 20 lux au sol. Leur performance permet des espacements jusqu’à 10 m (pour des bones de 1 m de hauteur, et 7 m environ pour celles qui font 50 cm de haut). Bega a développé un outil qui s’appelle "aide à la prescription" qui permet de cibler rapidement les produits adaptés à un projet. Ces contraintes sont la plupart du temps associées à des détections : Bega a disposé la cellule de détection dans le corps des balises, juste affleurant, ce qui la rend complètement invisible et conserve parfaitement l'esthétique du luminaire. » Résistance élevée Certains modèles ont été conçus de manière à offrir une résistance très élevée : dotés d’un indice de protection IP65, ils sont en fonderie d’aluminium et acier inoxydable et revêtus de la technologie Unidure. Installés sur un massif de fondation réalisé par le client, le support de balise et la pièce à enterrer sont conçus pour trois types d’utilisation : - protection anti-collision pour une charge de 10 kN selon la norme DIN 1991-1-7 (ce qui correspond environ à un véhicule léger de 1,5 t roulant à 10 km/h max.), - protection contre le passage d’un véhicule léger jusqu’à 1,5 t roulant à 50 km/h max. Calcul statique et construction d’après les normes britannique PAS 68:2013 et européenne IWA 14-1:2013, - protection contre le passage de véhicules lourds jusqu’à 7,5 t roulant à 50 km/h max. certifiée selon les normes britannique PAS 68:2013 et européenne IWA 14-1:2013.


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EAS Solutions propose des « Solutions lumière nouvelle génération » Une offre locative sur 5 ans qui porte sur des produits LED intelligents ayant une durée de vie de plus 100 000 heures et garantis 10 ans. La « Solution lumière nouvelle génération », d’une durée de 5 ans, porte majoritairement sur les systèmes d’éclairage intelligent de Digital Lumens (an Osram business) garantis 10 ans. En plus de réduire d’au moins 75 % les dépenses énergétiques, l’éclairage LED intelligent, avec la supervision du SiteWorx, optimise les consommations en énergie et améliore l’efficacité, la productivité et la sécurité au sein d’un bâtiment. L’éclairage intelligent augmente également la durée de vie des luminaires, et ce, jusqu’à plus de 200 000 heures. Pour le bénéficiaire, les avantages sont immédiats : économies d’énergie, de maintenance et de stockage. Ainsi, pour les professionnels dont les équipes travaillent en 2 x 8 et 3 x 8, le montant des économies d’énergie générées par les nouvelles

installations intelligentes permet l’autofinancement de leur location. Les loyers sont des dépenses d’exploitation et non des dépenses d’investissement dont le processus de décision est souvent plus long. La location n’alourdit pas l’endettement avec de nouvelles lignes de crédit et n’apparaît ni au bilan ni en annexe. Elle préserve les ressources financières, les liquidités et l’équilibre du bilan de l’entreprise qui n’est pas impacté. Enfin, le montant du loyer est fixe sur la durée de la location, tout est inclus : la fourniture, l’installation (en option) et la garantie des sources lumineuses. À l’issue des 5 années du contrat de location, le professionnel peut, pour le coût symbolique d’une mensualité supplémentaire, devenir propriétaire de ses solutions d’éclairage dont la garantie décennale va se poursuivre encore 5 ans. www.eas-solutions.fr

BrightSites de Signify au cœur de l’infrastructure Paris2Connect Le mât intelligent BrightSites de Signify est une plateforme prête à accueillir l’éclairage et l’infrastructure 4G/5G, et le Wi-Fi de la ville. Les mâts, dotés de fonctionnalités IoT améliorées, soulignent l’évolution de l’éclairage public. Actuellement considérés comme un service municipal et une source de coûts, ceux-ci deviennent désormais un point de données dynamique, un centre de connectivité sans fil et un moniteur environnemental. Cette capacité à accueillir de nouveaux services, tels que les télécommunications, devient également une source des revenus et d’amélioration de la qualité de vie pour les collectivités et les citoyens. Les mâts intelligents BrightSites offrent notamment les fonctionnalités suivantes : • des capteurs pour assurer une surveillance environnementale en temps réel, comme la qualité de l’air, le bruit et la détection d’incidents, et qui collectent des données pour étayer les décisions susceptibles d’améliorer l’habitabilité globale des zones urbaines ;

• des caméras qui peuvent observer l’état des routes afin d’améliorer la circulation, de guider les décisions d’entretien et le déploiement des équipes d’urgence ; • des microphones intelligents équipés d’une reconnaissance avancée des formes qui peuvent être déclenchés par des bruits associés à un comportement antisocial tels que des cris, des alarmes de voiture, des bris de verre ou même des coups de feu. Ils allument alors automatiquement la lumière, enregistrent le son et alertent les services d’urgence. Les mâts intelligents BrightSites ont déjà été installés dans des villes du monde entier, de la Nouvelle-Calédonie à San José, des États-Unis à Hospitalet, en Espagne. www.signify.com/fr-fr

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DISANO

IGUZZINI

LUCE & LIGHT

SATURNO

iN60

INTONO C

Disponible en suspension ou avec étrier, ce luminaire qui propose plusieurs puissances est dédié aux sites de production, entrepôts et plateformes logistiques. Les diverses optiques (intensive, extensive, elliptique) permettent de contrôler le faisceau lumineux. Existe avec une température de couleur de 4 000 K et un IRC de 80. Conçu pour affronter toutes les conditions ambiantes (écarts de température, vibrations, etc.), le luminaire peut fonctionner à des températures de - 40 à + 55 °C. Il assure une durée de vie de 80 000 h. Sur demande, peinture résistante au brouillard salin acétique pour augmenter la résistance à la corrosion.

Le système modulaire iN60 dispose de deux nouvelles versions. L’iN60 Space qui comprend une optique brevetée Opti Diamond et l’iN60 dotée de l’optique modulaire métallisée MMO. Cette dernière est disponible en versions High Output et Low Output pour plafonds hauts et moins hauts de parties communes et d’espaces retail. L’appareil peut être complété d’un multi-capteur de lumière et de mouvement. L’interface BLE-DALI permet de gérer l’iN60 Space et l’iN60 MMO via l’application iGuzzini Smart Light Control et d’activer les Smart Services. Les deux modèles existent en Tunable White.

Ce plafonnier est adapté aux zones de passage et aux couloirs dans le résidentiel, l’hôtellerie et les musées. Il est disponible en trois versions et propose plusieurs optiques. Il peut être peint avec la même finition que le plafond et permet la diffusion de tout type de son ou de musique : en effet, le corps peut accueillir un haut-parleur en plus de la compatibilité avec les enceintes intelligentes pour le contrôle des systèmes domotiques via des commandes vocales rapides. Il possède un IRC entre 80 et 90 et existe en 2 700 K, 3 000 K et 4 000 K.

www.disano.it/it/home

www.iguzzini.com

www.lucelight.it/fr/

PROCÉDÉS HALLIER

SUNLUX

TRILUX

FENYX

DIADEM

FIDESCA

L’optique de ce cadreur a été complètement redesignée : la nouvelle lentille évite le traditionnel effet d’anneau bleu lors de la mise au point, améliorant considérablement la netteté et le rendu de l’œuvre éclairée. Le projecteur dispose par ailleurs d’un IRC 98. Ses couteaux permettent de découper la lumière à la forme exacte de l’objet à éclairer, ses deux lentilles réglables d’ajuster l’angle (de 16° à 40°). Le zoom sert à contrôler la netteté. Enfin, le potentiomètre ajuste précisément l’intensité lumineuse nécessaire à l’éclairage de l’œuvre.

Cette gamme de spots LED est personnalisable grâce à de multiples accessoires. Elle intègre des modules LED très haut rendement, jusqu’à 2 900 lm. Les spots sont équipés d’un système optique haute performance avec différentes focales et montés avec un adaptateur à sélection de phase comprenant le driver pour rail conducteur type RA. Maintien du flux à 80 % à 50 000 heures sur, au minimum, 90 % des LED (L80-B10 à 50 000 h). En option : IRC supérieur à 97. Alimentation électronique graduable DALI ou Casambi.

Certifié ISO classe 1, ce luminaire offre de nouvelles performances et s’adapte aux environnements les plus exigeants du type salles blanches, blocs opératoires et industrie électronique. Il se distingue par un niveau de confort visuel élevé jusqu’à 150 lm/W (de nombreuses versions sont UGR ≤ 19), une durabilité améliorée (90 000 h L80) et une maintenance facilitée. Cette gamme, compatible LiveLink ou avec LiveLink intégré, a été spécialement conçue pour répondre aux exigences requises dans de nombreux domaines d’applications.

www.procedeshallier.fr/fr

62 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021

www.sunlux-group.com

www.trilux.com/fr/



À LIRE

Trois ouvrages publiés par Light ZOOM Lumière (www.boutique.lightzoomlumiere.fr) Essai d’optique sur la gradation de la lumière, par Pierre Bouguer Éclairage des passages pour piétons, par Maxime Van Der Ham Vivre la sobriété en éclairage, par Gerhard Auer

Essai d’optique sur la gradation de la lumière, par Pierre Bouguer – Transposition Lionel Simonot Comment mesurer une quantité de lumière ? Le tout, avec des bougies ou flambeaux, des réglets, et l’œil de l’observateur ? Dans cet essai de 1729, Pierre Bouguer présente la première méthode pour mesurer la « force de la lumière », ce que l’on appellerait aujourd’hui l’intensité lumineuse. D’abord, il la met en application pour quantifier la proportion de lumière transmise au travers de plaques de verre ou d’une épaisseur d’eau. Ensuite, il mesure la luminosité d’un astre en fonction de sa hauteur. Enfin, il compare la lumière émise par le Soleil et la pleine Lune. 188 pages - 40 € - octobre 2021 ISBN 978-2-36925-032-6

Éclairage des passages pour piétons, Voir et être vu, par Maxime Van Der Ham Les accidents liés aux passages piétons son souvent d’origine humaine. Absence ou mauvais éclairage des axes de circulation en sont généralement la cause. Comment augmenter la sécurité routière par la lumière ? Pourquoi favoriser le sentiment de sécurité la nuit ? Comment bien éclairer un passage piéton ? Que ce soit sur une rue, une avenue ou une route, voici enfin une méthodologie appliquée. Simple et pratique à utiliser, en ville ou à la campagne, elle propose une synthèse pour sécuriser la traversée des piétons avec l’éclairage public. Objectif : comprendre d’un regard le fonctionnement du passage piéton, dès le crépuscule. 132 pages - 45 € - septembre 2021 ISBN 978-2-36925-030-2

Vivre la sobriété en éclairage, par Gerhard Auer, traduction Maxime Brunois L’essai de l’architecte, urbaniste et professeur Gerhard Auer est précurseur. Entre éclairer et habiter, il raconte l’histoire de la lumière et de l’éclairage dans le logement. Depuis la vie dans les cavernes à la maison contemporaine individuelle. De l’entrée de l’habitation aux pièces à vivre, de l’appartement bourgeois au camping caravane. De la fenêtre aux jardins d’hiver… L’éclairage résidentiel est abordé dans toutes ses dimensions : fonctionnelle, esthétique, émotionnelle et somatique. 68 pages - 20 € - juin 2021 ISBN : 978-2-36925-029-6

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Lumières

La revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales. Dans chaque numéro :

Lumières N° 36 - OCTOBRE 2021 - 19 E

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Conceptrice lumière, Wonderfulight

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- des projets inédits ; - un dossier thématique avec enquête produits ; - l’interview d’un designer ; - une double page showroom ; - le cahier technique. Et aussi des articles en bilingue français/anglais.

INTER VIEW CROIS ÉE

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DOSSIER

Rénovation et gestion de l’éclairage tertiaire

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N 35 - JUI ES N°

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ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS

Light ZOOM Lumière....www.lightzoomlumiere.fr...........................................64

ACE..............................www.ace-fr.org..........................................................10 ACL..............................www.acl.fr/agence.php........................................34, 49 AFE...............................www.afe-eclairage.fr................................. 6, 7, 8, 9, 10 Agence Jouin Manku....www.patrickjouin.com.........................................33, 34 Agence Timothé Toury....www.timothetoury.com........................................55, 58 Atelier du Son et Lumière....................www.atelierdusonetlumiere.com.........................31, 48 Atelier H.Audibert.........www.atelierherveaudibert.com................33, 38, 39, 48 Ateliers Jean Nouvel.....www.jeannouvel.com...........................................20, 21 BASE............................www.baseland.fr........................................................34 BEGA............................www.bega.com/fr......................................................60 Blachère.......................www.blachere-illumination.com....................54, 56, 57 Citelum.........................www.citelum.fr..........................................................16 Cluster lumière.............www.clusterlumiere.com...........................................10 Cobalt...........................www.cobalt-lumiere.com.....................................34, 49 Conseil national des centres commerciaux...www.cncc.com..................................32, 33, 34, 48, 49 Desaleux-Soares..........www.desaleux-soares.com........................................24 Disano..........................www.disano.it/it/......................................47, 52, 53, 62 EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr...........................................47, 61 Eiffage..........................www.eiffage.com.......................................................16 Europole.......................www.europole.net......................................................12 Gianni Ranaulo.............www.gianniranaulo.com............................................31 GIL...............................www.luminaire.org.....................................................10 Groupe-6......................www.groupe-6.com...................................................33 iGuzzini........................www.iguzzini.com/fr......................................35, 48, 62 Integratech...................www.integratech.be/fr/..............................................14 Lébénoïd......................www.lebenoid.fr.........................................................14 Ledvance.....................www.ledvance.fr........................................................46 les éclaireurs................www.leseclaireurs.net..........................................34, 48 LightingEurope.............www.lightingeurope.org.............................................14

ANNONCEURS

Linea Light...................www.linealight.com/fr-fr............................................40 Luce & Light.................www.lucelight.it/fr/....................................................62 Lucibel.........................www.lucibel.io.....................................................43, 44 Lumifête.......................www.lumifete.com...............................................54, 56 Miidex..........................www.miidex.com.......................................................12 MK Illumination............www.mk-illumination.com/fr-FR/...................54, 57, 58 Neko Lighting...............www.nekolighting.com/fr/..............................24, 25, 26 Novalux........................www.novaluxlighting.fr..............................................47 Procédés Hallier...........www.procedeshallier.fr/fr...........................................62 Ridi...............................www.ridi.de/fr......................................................41, 46 RZB..............................www.rzb.de.fr......................................................40, 46 Saguez & Partners........saguez-and-partners.com........................20, 21, 22, 23 Sécurlite.......................www.securlite.com..............................................12, 59 SERCE..........................www.serce.fr.............................................................13 Seulsolel......................www.seulsoleil.fr.....................................20, 21, 22, 23 Signify..........................www.signify.com/fr-fr..........................................44, 61 SLV...............................www.slv.com/fr_fr/....................................................47 Sunlux..........................www.sunlux-group.com.......................................47, 62 Sylvania.......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.........15, 28, 29, 40, 46 Syndicat de l'éclairage....www.syndicat-eclairage.com..................... 6, 7, 8, 9, 10 Trato.............................www.trato.fr.........................................................42, 47 Trilux............................www.trilux.com/fr/.........................................42, 46, 62 Valode & Pistre.............www.v-p.com..............................18, 19, 20, 21, 22, 23 Viguier architecture urbansme paysage.......www.viguier.com/fr........................................34, 36, 48

SALONS

TUNGSRAM.................www.tungsram.com.....................2e couv.

PARC DES EXPOSITIONS PARIS NORD VILLEPINTE

SYLVANIA.....................www.sylvania-lighting.com/fr-fr......4e couv.

20-24 janvier 2022 Stimulateur de business et d’échanges créatifs entre les acteurs internationaux de la décoration, du design et de l’art de vivre, Maison&Objet est votre source continue d’inspiration et de nouveautés. www.maison-objet.com/paris

RIDI.............................www.ridi.de/fr.......................................11 ERCO...........................www.erco.com/fr..................................13 RZB.............................www.rzb.de.fr.......................................19 B.E.G...........................www.begfrance.fr.................................27 LEDVANCE...................www.ledvance.fr...................................30 TRILUX........................www.trilux.com/fr/................................45 ARCHITECATWORK......www.architectatwork.fr........................50 CITEL...........................www.citel.fr/fr.......................................59 AGI ROBUR..................www.agi-obur.com...............................63 66 - LUMIÈRES N° 37 - DÉCEMBRE 2021

FRANCFORT 13-18 mars 2022 Le secteur du bâtiment dans la partie ouest du Parc des Expositions est très satisfaisant. Dans la partie est, le segment de la lumière est restructuré. Sur 18 niveaux de hall consacrés aux thèmes de la lumière et de la technique des bâtiments, les entreprises affichent une offre unique par son étendue et sa profondeur. Light + Building Contactor propose un récapitulatif détaillé de tous les exposants inscrits. www.light-building.messefrankfurt.com




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