8e art magazine - Côte d'Azur - n°01

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8e art est une publication des Editions Bagatelle 19, avenue de Delphes 13006 Marseille 09 81 80 63 79 Numéro ISSN : En cours d’attribution Dépôt légal : Mai 2013 Directeur général : Nicolas Martin n.martin@8e-art-magazine.fr Directeur de la publication : Frédéric Guérini f.guerini@8e-art-magazine.fr

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Direction Edition Côte-d’Azur : Fabrice Adam f.adam@8e-art-magazine.fr Rédacteur en chef : Pierre Le Beller p.lebeller@8e-art-magazine.fr Direction artistique : Jonathan Azeroual j.azeroual@8e-art-magazine.fr Maquette :

Côte d’azur art&culture freemagazine

Printemps - Eté 2013

WWW.8E-ART-MAGAZINE.FR The Americans are landing...

Alexandra Zébina Logistique, diffusion et partenariats : Romuald Protin r.protin@8e-art-magazine.fr 04 91 41 63 79 Webmaster éditorial : Léa Coste l.coste@8e-art-magazine.fr Ont collaboré à ce numéro : Joël Assuied, Léa Coste, Maéva Rosenbaum, Olivier Levallois. Service commercial : 06 29 75 09 85 Tirage : 20.000 exemplaires Impression :

ZAC St Martin - 23, rue Benjamin Franklin 84120 PERTUIS Tél. 04 90 68 65 56 devis@serviceprint.fr La reproduction même partielle des articles et illustrations sans autorisation est interdite. 8e art décline toute responsabilité pour les documents et articles remis par les annonceurs. Dépôt légal à parution.

© FDC / C. Duchène

Les Américains débarquent…

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En août 1944, plus de 300.000 soldats français et américains débarquèrent au son du bebop du côté de Saint-Tropez. Aujourd’hui, si le complet casque-rangers ne fait plus recette un 15 août sur la plage de Pamplonne, les débarquements américains ne sont pas pour autant passés de saison sur la côte. Et ce millésime 2013 s’apparente déjà à un déferlement de stars Made in America, dont la pluie diluvienne de la soirée d’ouverture du 66e Festival a fait office de coup d’envoi. Après Steven Spielberg, Leonardo di Caprio et tout le gratin hollywoodien, ce sera au tour des grands noms de la scène jazz, blues, pop ou électro de se produire durant tout l’été sur la Côte. Parmi ces artistes qui vont faire vibrer l’été azuréen, une mention spéciale est attribuée à Jared Leto, qui avait foulé le tapis rouge cannois en 2000 pour son interprétation dans Requiem for a dream, et qui revient cette année à la tête de son groupe de rock 30 seconds to Mars. Cinéma, musique, arts visuels et plastiques, le 8e art vous invite à découvrir cette saison américaine hors norme et à goûter à la vitalité culturelle un lieu aux mille et un trésors. Le 8e art Côte d’Azur, c’est un condensé de culture et d’arts, en version bilingue, et c’est gratuit… Enjoy ! La rédaction

In August 1944, over 300,000 French and American soldiers landed on the St Tropez and St Raphael’s beaches. Since then, population movements on the southern coast have accelerated in a much more peaceful way. Among the ten millions tourists who visit the French Riviera each year, Americans make up one of the principal headcount, 2013 being no exception to the rule.Since the Cannes Festival opening, on May 15th, a tsunami of stars Made in America has swamped over our region, and it’s not about to stop. Steven Spielberg, named jury president of a Festival “a touch” American, sets the ball rolling and now it’s time for the big names of jazz, blues, pop and electro scenes to show up between St Tropez and Menton this summer. Among others, Jared Leto who walked the red carpet for his role in Requiem for a Dream in Cannes in 2000 comes back this time at the head of his band 30 Seconds to Mars. Cinema, music and Arts; 8e Art invites you to discover this extraordinary American season and to have a taste of the cultural life of a place offering one thousand and one treasures.The 8th Art Cote d’Azur, is a culture and arts digest, in French and in English, and it’ free! Enjoy! The editorial board


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Deep Blu

BLEU profond Pub


sommaire

côte d’azur art&culture freemagazine

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Printemps - Eté 2013

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35 Dossier

Festivals La saison américaine

06 ActuS L’art (re)prend l’air

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Festival de Cannes 12 La liste de Spielberg 16 Mister President 20 Palmes vs. Oscars 24 Des palmes et des étoiles 28 Independents’ day

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8 e art magazine • Printemps - Eté 2013

36 Jazz et Riviera – Un siècle de passion 42 Jazz à Juan – La référence 44 Wynton Marsalis, le virtuose 45 Wayne Shorter, l’homme-orchestre 46 Nice Jazz Festival – La métamorphose 48 Ben Harper, l’oncle d’Amérique 50 Crazy Week !!! – L’âge de raison 52 Pantiero – Jusqu’au bout de la nuit 53 Summer Golfe – Le jeune premier 54 Nuits du Sud – Le festival exemplaire 56 Hi Beach Party – Sous le dancefloor, la plage 57 Plages Électroniques – La crème de la crème

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64

20 48

67 68 Made in Cannes 70 Danse 72 Musiques 74 Expos 58 Portfolio L’École marseillaise 1850 – 1920

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actus

ART

Art éphémère et développement durable

L’art (re)prend l’air Avec le retour des beaux jours, les œuvres d’art investissent les espaces extérieurs dans une logique éco-responsable. Focus sur deux installations temporaires, visibles jusqu’au mois de septembre à Nice et à Cannes, créations en matériaux naturels, qui retourneront à la terre dès la fin de leur mise en lumière.

© Arne Quinze Studio

With the return of beautiful days, artworks invade the outdoor spaces in an eco-friendly logic. The focus is on two temporary installations presented in Nice and Cannes until September, created with natural materials that will return to the earth after their exhibition.

© Arne Quinze Studio

Hommage à Alexander Calder, 2013 Installation en bois, MAMAC, Nice

Arne Quinze au MAMAC

Depuis le 17 avril, le plasticien flamand déploie sa dernière installation sur la façade du Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice. Une structure en bois « recyclable à 200% » comme une évocation des connections symboliques et physiques entre les individus, la nature et l’architecture. Un hommage à Alexander Calder de l’artiste qui a déjà rhabillé de sa mantille aux tons rouge-orange des lieux comme la façade du Parlement flamand à Bruxelles, le pont Boieldieu à Rouen ou l’intérieur de l’hôtel Royal Monceau à Paris. 6

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Arne Quinze at MAMAC From April 17, the Flemish visual artist presents his latest installation on the facade of the Musée d’art moderne et d’art contemporain in Nice. A “200% recyclable” wooden structure as an evocation of physical and symbolical connections between individuals, nature and architecture. A tribute to Alexander Calder from an artist who has already revitalized with red and orange tones the facades of many buildings such as the Flemish Parliament in Brussels, the Boieldieu bridge in Rouen and the inside of the Royal Monceau hotel in Paris.


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ART

LandArt à l’Île Sainte-Marguerite

© Jean-Jacques Castex

actus

Land Art on l’Île Sainte-Marguerite Tree trunks, pebbles, branches and infinity of natural materials make up, in the national park of the island, a peculiar installation that draws an obvious link between art and nature. This promotional event for the environmental art movement deployed since the month of April uses only natural materials taken on-site. Bringing six Finish and four French artists together, this first Land Art experience in the region allows the public to rediscover the place and a form of art in symbiosis with nature. 8

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© Maria Huhmarniemi

Des troncs d’arbres, des galets, des branches et une infinité de matériaux naturels forment dans la forêt domaniale de l’île une étrange installation au cœur de laquelle se dessine un lien évident entre art et nature. Cette manifestation de promotion du mouvement d’art environnemental déployée depuis le mois d’avril utilise des matériaux naturels prélevés sur le site. Réunissant six artistes finlandais et quatre artistes français, cette première expérience de LandArt dans la région permet au public de redécouvrir les lieux et une forme d’art en symbiose avec la nature.


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Festival de

CANNES Textes : Olivier Levallois

The Cannes Festival has rarely been as American as this 66th anniversary. A Hollywood president of the jury, five American films nominated and a plethora of US stars walking up the Palais des Festivals’ red carpeted steps. The relationship between Cannes and Hollywood is certainly not new. From the very first festival, which should have taken place in September 1939, MGM (Metro Goldwyn Mayer) chartered a transatlantic liner to ship stars like Tyrone Power, Gary Cooper, Annabella, Norma Shearer and George Raft. The invasion of Poland by Nazi troops resulted in the cancellation the first festival. In 1946, the reconstruction of Europe funded by America promoted the spread of Hollywood cinema. Since then, the two greatest world ceremonies dedicated to the seventh art have maintained relationships of mutual attraction and fascinations as well as aversion and disdain. In some way, this evolution between the French and the American festivals unveils the aesthetic, economic and technological transformations that world cinema is experiencing. Today, in this global world, the aspects which distinguished American cinema from European cinema are fading. The cultural opposition in the global cinema industry, which lasted over a century and resulting in two film festivals, is not as noticeable any more. As can be seen in this years nominations and the growing presence of American artists in Cannes.

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© FDC / L. Fauquembergue

Rarement dans son histoire, le festival de Cannes aura été si américain que pour cette 66ème édition. Un président du jury hollywoodien, une sélection officielle comprenant pas moins de cinq films issus d’outre-Atlantique et une profusion de stars made in USA montant les célèbres marches du palais. L’histoire de la relation entre Cannes et Hollywood n’est pourtant pas récente, dès le tout premier festival qui aurait du se dérouler en septembre 1939, la Metro Goldwyn Mayer avait affrété un transatlantique pour amener ses stars telles que Tyrone Power, Gary Cooper, Annabella, Norma Shearer ou George Raft. L’invasion de la Pologne par les troupes de l’Allemagne nazie fit que ce premier festival fut annulé. En 1946, la reconstruction de l’Europe avec l’aide des financements américains impliquait une diffusion de son cinéma. Depuis, les deux plus grandes cérémonies mondiales consacrées au 7ème art n’ont cessé d’entretenir des relations d’attraction et de répulsion, de fascination et de dédain mutuels. D’une certaine façon, cette évolution de la relation entre le cinéma français et américain reflète les mutations esthétiques, économiques et technologiques que vit le cinéma mondial. Aujourd’hui, dans un univers mondialisé, ce qui distingue le cinéma américain du cinéma européen tend à s’estomper. Et la bi-polarité culturelle dans l’industrie cinématographique mondiale qui a perdurée pendant plus d’un siècle, dont sont issus ces deux festivals n’est plus aussi marquée. En témoigne cette sélection officielle et cette présence croissante des artistes américains à Cannes.

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focus

festival de cannes

Steven Spielberg

© Istockphotos

La liste de Spielberg

Depuis le 28 février dernier l’identité du président du jury du 66ème festival de Cannes n’est plus un secret. Il s’agit de Steven Spielberg. Étonnante coïncidence, Since February 28 the identity of the president le cinéaste a le même âge que le of the jury of the 66th Cannes Film Festival is festival dont il est familier depuis no longer a secret. It is Steven Spielberg. A quarante ans. surprising coincidence, the filmmaker is the same age as the festival he has been regularly visiting for the past forty years.

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« Depuis l’origine du cinéma, sept des dix films réalisant le plus d’entrées au monde sont de Steven Spielberg. »

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Très souvent sollicité pour assurer cette fonction dans le passé, mais jamais disponible en raison de ses nombreux tournages, le cinéaste avait donné un accord de principe dès 2011. L’histoire de la relation du festival et de Spielberg débute dès son deuxième film Sugarland Express, cinglant échec commercial aux États-Unis qui se trouve sélectionné à Cannes en 1974. Il y obtient le prix du scénario. Dès lors, le réalisateur et producteur américain reviendra sporadiquement sur la Croisette, principalement pour présenter en avant-première mondiale et sa compétition, certains de ses films, comme E.T. en 1982 (qui sera le tout dernier film projeté dans l’ancien palais du festival avant se destruction), La Couleur pourpre en 1986 ou Indiana Jones et le Crâne de Cristal en 2008. Cinéaste emblématique d’Hollywood Si le nom du réalisateur évoque spontanément quelque Mecque du cinéma mondial, c’est à Hollywood et sa culture du divertissement de masse, plutôt qu’au rendez-vous cannois et son exigeante sélection de films d’auteur que l’on songe. En une trentaine d’œuvres réalisées en un peu plus de quarante ans, l’homme est devenu le cinéaste emblématique de cette industrie du divertissement hollywoodien. Il a produit des succès planétaires comme Les dents de la mer, Rencontres du 3e type, E.T l’extraterrestre, la série des Indiana Jones, ou encore Jurassic Park, et battu à plusieurs reprises ses propres records de rentabilité. Depuis l’origine du cinéma, sept des dix films réalisant le plus d’entrées au monde sont de Steven Spielberg. Mais si son succès public est immense, il a moins de chance avec les festivals européens. Ses films y sont peu sélectionnés, que ce soit à Cannes à Berlin ou à Venise. De fait, la critique du vieux continent n’a pas toujours été tendre avec Spielberg, déplorant son manque de profondeur et son simplisme, mais aussi son goût prononcé du spectaculaire. Il a longtemps été considéré comme un homme d’affaires plus qu’un créateur véritable, usant du cinéma comme d’une industrie et non comme d’un art. Spielberg et ses maîtres Pourtant certaines de ses œuvres révèlent une cinéphilie plus subtile qu’il n’y parait. À commencer par son tout pre8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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festival de cannes

© FDC

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mier film de 1971 Duel, ce thriller routier dans lequel un représentant de commerce se voit harcelé par le chauffeur d’un camion dont on ne verra jamais le visage. D’autres films tels que La liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan, A.I Intelligence artificielle, Minority Report, Arrêtemoi si tu peux, Munich, ou encore le dernier en date Lincoln, bien qu’étant tous des films à grand spectacle affirment une ambition artistique certaine. Quoi qu’il en soit, cette année, le producteur-réalisateur ne sera pas jugé pour ses films, mais jugera ceux des autres. La question qui se pose à chaque nouveau cinéaste endossant ainsi l’habit de président de jury est de savoir si les goûts du président-spectateur s’accorderont à ceux du présidentcinéaste ? En d’autres termes est-ce que les films défendus par Spielberg ressembleront à son cinéma ? On connaît les maîtres qui l’ont influencé tout au long de sa carrière. Stanley Kubrick (avec qui il était ami et qui lui envoyait tous ses scénarios), Akira Kurosawa, David Lean, John Ford, mais aussi, Preston Sturges, Frank Capra, Howard Hawks, Alfred Hitchcock... Une autre piste sur le spectateur Spielberg nous est donnée par la liste de ces dix films préférés qu’il a évoquée à plusieurs reprises, notamment lors d’entretiens auprès de l’American Film Institute. Fantasia (1940); Citizen Kane (1941); Un nommé Joe (1943); La vie est belle (1946); La guerre des mondes (1953); Psychose (1960); Lawrence d’Arabie (1962); 2001, l’odyssée de l’espace (1968); Le parrain (1972) et La nuit américaine (1973). Dans cette liste on retrouve une très grande majorité de films américains, un britannique et un français réalisé par François Truffaut (qu’il admire au point de l’avoir fait jouer dans Rencontres du 3e type). S’il fallait trouver le point commun entre ces dix films, ce serait un certain sens du récit à grand spectacle, pour un propos philosophique plus intimiste sur la condition de l’homme pris dans un destin entre création et destruction. Voilà peut-être le cocktail savant que devront posséder les films pouvant séduire le nouveau président cannois. Réponse le 26 mai lors de la soirée de clôture. 14

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Often asked to play this role, but never available because of his numerous shootings, the filmmaker has finally given his principle agreement since 2011. The relationship between Spielberg and the festival started with his second film, Sugarland Express, a complete commercial failure in the United States but selected for Cannes in 1974, where it won an award for best screenplay. From then on, the American director and producer came back periodically to the Croisette, mainly to present his films as world premieres and out-of-competition, such as E.T. in 1982 (the last film projected in the old Palais des Festivals before its demolition), The Color Purple in 1986 and Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull in 2008. An emblematic Hollywood filmmaker If the name of the director spontaneously evokes some mecca of international cinema, one rather thinks of Hollywood and its mass entertainment culture rather than of the Cannes rendez-vous and its rigorous selection of art cinema. With about thirty films directed in more than forty years, Spielberg became the symbol of the Hollywood entertainment industry. He produced films that became world hits such as Jaws, Close Encounters of the Third Kind, E.T. the Extra-Terrestrial, the series Indiana Jones, and Jurassic Park, and has several times beaten his own profit record. Since the origins of cinema, out of the ten most successful films in the world, seven were directed by Steven Spielberg. Yet, despite his great success with the audience, Spielbeg never had much luck with European festivals. His films were rarely selected, either at Cannes, Berlin or Venice. In fact, the critics of the Old continent have not always been gentle with Spielberg, deploring his lack of depth and his simplicity, as well as his obvious taste for the spectacular. For a long time Spielberg has been considered more of a businessman than a real creator, using cinema as an industry rather than an art form. Spielberg and his masters Yet some of his works reveal a cinephilia more subtle than it might seem. Starting with Duel, his first film, a 1971 road thriller in which a sales representative is terrorized by an unseen truck driver. Other films such as Schindler’s list, Saving Private Ryan, A.I. Artificial Intelligence, Minority Report, Catch Me If You Can, Munich and the most recent Lincoln, manifest a certain artistic ambition despite being blockbusters. In any case, this year, the director-producer will not be judged for his films, but will be the judge. The question for every filmmaker that takes on the task of president of the jury is whether his taste as the president-spectator will match that of the president-filmmaker. In other words whether the films to be defended by Spielberg will resemble his own? The masters that influenced him all along his career are wellknown: Stanley Kubrick (a friend of his who sent him all his scripts), Akira Kurosawa, David Lean, John Ford, and also Preston Sturges, Frank Capra, Howard Hawks, Afred Hitchcock… Another lead on spectator-Spielberg is to be found in the list of his ten favourite films that he mentioned several times during the interview at the American Film Institute. Fantasia (1940); Citizen Kane (1941); A Guy Named Joe (1943); It’s a Wonderful Life (1946); The War of the Worlds (1953); Psycho (1960); Lawrence of Arabia (1962); 2001 Space Odyssey (1968); The Godfather (1972) and Day for Night (1973). The majority of the films on this list are American productions, except one British film and one directed by François Truffaut (whom he admired to the point of giving him a leading role in Close Encounters of the Third Kind). If one had to find a common point between these ten films it would be a certain sense of spectacular narratives, for a more intimist philosophical point on the condition of a man trapped in a destiny between creation and destruction. This may be the effective mix that the films will need in order to seduce the new president of the Cannes Film Festival. We will have the answer at the closing ceremony on May 26.


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La charge de président du jury du festival de Cannes consacre une carrière exceptionnelle au service du cinéma. Mais au-delà de cette distinction honorifique, l’évolution de la nationalité des présidents qui se sont succédés depuis 1946, traduit aussi un état des lieux de la production cinématographique mondiale.

Being president of the jury of the Cannes Film Festival is the consecration of an exceptional career dedicated to cinema. The nationalities of successive presidents since 1946, beyond the honorary nature of this distinction, bear witness to the state of world film production.

Mister President

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Parmi les 1.858 longs métrages proposés au comité du Festival de Cannes cette année, dix-neuf ont été finalement distingués dans la sélection officielle. Dévoilés par le délégué général Thierry Frémaux mi-avril, le millésime 2013 se révèle foncièrement franco-américain. Côté français, Valeria Bruni Tedeschi, Arnaud Desplechin, François Ozon, Abdellatif Kechiche, Arnaud des Pallières. Côté américain Steven Soderbergh, Ethan et Joel Coen, James Gray, Alexander Payne et Jim Jarmusch. Force est de constater que si à l’origine du festival les films français représentaient naturellement la majorité des films en compétition – et cela jusque dans les années 70 – rarement les américains y ont connu une telle prépondérance. Ajoutons au panorama de cette 66ème édition, Steven Spielberg comme président du jury, Gatsby le magnifique en film d’ouverture hors compétition, œuvre de Baz Luhrman, un réalisateur australien certes, mais avec Leonardo di Caprio en vedette principale, et All is Lost de J.C. Chandor (hors compétition lui aussi), film américain avec Robert Redford. Loin d’être un phénomène accidentel, l’américanisation de Cannes se constate aussi dans l’évolution du choix des présidents du jury de ces dernières années. Sans compter Fritz Lang qui doit sa nationalité américaine à

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sa fuite de l’Allemagne nazie, le premier réalisateur américain qui officie à cette fonction est Joseph Losey en 1972. Dès lors, il y en aura régulièrement d’autres, tels que Kirk Douglas (1980) Sydney Pollack (1986), Clint Eastwood (1994), Francis Ford Coppola (1996), Martin Scorsese (1998) pour n’en citer que quelques uns. Cette présence américaine d’abord sporadique s’est accentuée progressivement au fil du temps. Ainsi, ces dix dernières années, par cinq fois le président du jury a été une personnalité américaine (Quentin Tarantino, Sean Penn, Tim Burton, Robert de Niro, et aujourd’hui Steven Spielberg). Ce qui donne une moyenne significative d’un festival sur deux. Comment interpréter un tel phénomène ? Quand dans les années 70, la seconde nationalité après la France à occuper la présidence du jury cannois était l’Italie (Sophia Loren 1966, Luchino Visconti 1969, Roberto Rossellini 1977), cela correspondait à une réalité de la production du cinéma du pays dans le panorama mondial. Alors qu’en est-il pour le cinéma américain d’aujourd’hui ? Si l’on interrogeait Thierry Fremaux sur la question, il est probable qu’il répondrait par une réponse assez similaire à celle donnée, il y a quelques semaines, sur la polémique de la disparité réalisateur/réalisatrice dans la sélection. A savoir que le Festival de Cannes n’est qu’un reflet de la réalité


© FDC © FDC

« Loin d’être un phénomène accidentel, l’américanisation de Cannes se constate aussi dans l’évolution du choix des présidents du jury de ces dernières années »

de la production mondiale. Si on y retrouve une majorité de films américains, et de nombreux présidents du jury de nationalité américaine, c’est principalement parce que son cinéma d’auteur se porte bien mieux économiquement et artistiquement que la plupart des autres cinémas du monde. Il faut comprendre que chaque festival international affirme son identité à travers ses propres critères sélectifs. Si la cérémonie des Oscars est principalement une vitrine du cinéma anglo-saxon (voire américain) grand public, la sélection officielle du Festival de Cannes, n’a pas pour unique critère la qualité créative et novatrice des œuvres. L’ours d’Or de Berlin ou La Mostra de Venise sont, sur ce point sans doute, plus téméraires. Et il existe bien d’autres rencontres internationales distinguant des œuvres plus innovantes. Cannes, il faut le comprendre est un festival de films d’auteur grand public, avec parfois, ça et là, dans sa sélection, quelques choix plus radicaux. Au final, la personnalité du président et des autres membres du jury infléchissent plus ou moins à travers les œuvres primées le caractère « auteuriste » ou grand public de l’édition dont ils ont la charge. Aussi s’il y a, ces dernières années, une plus grande représentation du cinéma d’auteur américain, c’est certainement moins le fait de l’évolution du festival lui-même que celui du cinéma d’outre-Atlantique.

Among the 1.858 feature films submitted to the committee of this year’s Cannes Film Festival, only nineteen have been singled out for the official selection. Revealed in mid-April by the General Delegate Thierry Frémaux, the 2013 vintage turned out to be mainly Franco-American, with films by Valeria Bruni Tedeschi, Arnaud Desplechin, François Ozon, Abdellatif Kechiche, Arnaud des Pallières on the French side and Steven Soderbergh, Ethan and Joel Coen, James Gray, Alexander Payne and Jim Jarmusch on the American side. It must be noted that if, in the early years of the festival, French films naturally made up the majority of the selection and so up until the 1970s, American films have seldom been so overriding. Adding to this, the 66th edition will feature Steven Spielberg as president of the jury, The Great Gatsby, by Australian director Baz Luhrmann, with Leonardo DiCaprio with in the lead role, to open the festival and All is Lost by J.C. Chandor (out-of-competition), an American film starring Robert Redford. Far from being an incidental phenomenon, the Americanization of the Cannes festival is evidenced by the nationality of the presidents of the jury these past few years. Without taking into account Fritz Lang, who only owes his American citizenship to his fleeing from Nazi Germany, the first American director to take on this function was Joseph Losey in 1972. From then on there have regularly been others, such as Kirk Douglas (1980), Sydney Pollack (1986), Clint Eastwood (1994), Francis Ford Coppola (1996), Martin Scorsese (1998) to name but a few. This American presence, sporadic at first, gradually increased over time. Thus, over the past ten years, the president of the jury has five times been an American (Quentin Tarantino, Sean Penn, Tim Burton, Robert de Niro, and this year Steven Spielberg). Which gives a significant average of one every two years. How can this phenomenon be read into? In the 1970s, when the second most frequent nationality for the presidency of the Cannes Film Festival jury was Italian (Sophia Loren 1966, Luchino Visconti 1969, Roberto Rossellini 1977), this corresponded to a certain status of the country’s film production within the world panorama. So what of today’s American cinema? If we were to discuss the question with Thierry Fremaux, he would very probably answer in the same way he did on the polemic of unequal representation between male and female directors in the selection. That is to say, that the Cannes Film Festival merely reflects the reality of the world production. The fact that the majority of the films in the selection are American, that most presidents of the 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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festival de cannes

© FDC

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jury are American is mainly because American art cinema is doing far better economically and artistically than most of the international film production.

Il y a vingt ans, le cinéma d’auteur américain existait en marge de la production officielle d’Hollywood et de ses studios. Ses films étaient moins nombreux et surtout moins visibles à l’international. Ses réalisateurs se trouvaient souvent plus isolés qu’ils ne le sont aujourd’hui. La reconnaissance mondiale croissante du Festival de Sundance et la mise en tutelle économique du cinéma d’auteur américain indépendant par les grandes compagnies, a vu ses réalisateurs et ses œuvres se multiplier en une décennie, gagnant en efficacité de communication sans perdre en qualité. Ainsi une nouvelle génération de réalisateurs a vu le jour, comme Sofia Coppola, James Gray, ou encore Jeff Nichols. Et s’ils s’écartent des codes cinématographiques et narratifs consacrés aux Oscars, leurs films d’auteur grands publics, correspondent par contre parfaitement aux critères du comité de sélection de Cannes. On peut d’ailleurs remarquer que la configuration de l’Hollywood d’aujourd’hui n’est pas très éloignée de celle du Cinecittà italien des années 70 : une majorité de grosses productions de studio vouées au marché international, et dans l’ombre de cette industrie majoritaire, le développement croissant de films d’auteurs profitant de la manne économique générée par les films plus commerciaux. Si le cinéma américain a un talent depuis son origine, c’est celui de savoir s’adapter et se régénérer. Il a toujours su, pour cela, accueillir des cinéastes étrangers dans son giron, hier européens (Fritz Lang, Alfred Hitchcock…), aujourd’hui asiatiques (John Woo, Wong Kar-wai…) et gagner de nouveaux publics, de nouveaux territoires. Empire absolu du cinéma de divertissement mondial, il investit dorénavant, avec efficacité, le cinéma d’auteur. On peut ainsi penser que loin d’être une réalité éphémère, la forte présence des films américains et de leurs auteurs à Cannes devrait, si ce n’est progresser, du moins s’affirmer davantage ces prochaines années. 18

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Every international festival affirms its identity through its own selection criteria. If the Oscars ceremony is mainly a showcase of Anglo-Saxon cinema (or even just American) to the general audience, the criterion of the official Cannes Film Festival selection is not only the creative and innovative quality of the works. The Berlin and Venice International Film Festivals are certainly more daring on this point. There are many other international events that distinguish more innovative works. Cannes is an art cinema festival that targets a wide audience, with a few isolated, more radical choices. In the end, the personality of the president and other members of the jury will more or less inflect, through the works they will award, the “arty” or mainstream character of the edition they preside over. The presence of this large representation of American art cinema is mainly due to the evolution of the American film production and certainly less because of the festival’s evolution. Twenty years ago, American art cinema dwelled on the fringe of Hollywood’s official production and studios, with fewer films and less visibility on the international stage. The art cinema directors were much more isolated than they are today. The increasing world recognition of the Sundance Film Festival and economic takeover of American independent cinema by the majors prompted the multiplication of directors and works during the last decade, gaining in communication efficiency without losing in quality. Thus a new generation of directors was born, including Sofia Coppola, James Gray, and Jeff Nichols. And if they stray away from film and narrative codes consecrated by the Oscars, their general-audience art films perfectly match the criteria of the Cannes Selection Committee. It may be remarked that the configuration of today’s Hollywood is not so different from that of Italian Cinecittà of the 1970s: the majority of the major studio productions is dedicated to the international market, and in its shadow, the increasing development of art films profits from the financial windfall generated by more commercial films. If the American cinema has had one talent from its origins, it’s that of adapting and regenerating. It has always welcomed foreign filmmakers, European in the past (Fritz Lang, Alfred Hitchcock…) and Asian today (John Woo, Wong Kar-wai…) and managed to win over new audiences and new territories. Being the absolute empire of world entertainment cinema it now invests, with success and efficiency, in art cinema. One might think that far from being an ephemeral reality, the strong presence of the American films and directors in Cannes will certainly assert itself further in years to come.


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festival de cannes

Palme d’or

Oscar ?

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vs

The Cannes and Oscar ceremonies are the most prestigious showcases of cinema. Their respective selections evidence two visions of what constitutes the essence and value of this art form. Spectacular and globalized mass entertainment on one hand, versus a more intimist, singular and local art cinema. Does this apparent bipolarity testify to the true state of the “7th art”?

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Début mars 2011, Andrew O’Hehir, un critique américain écrivait un article intitulé « Why don’t Cannes films win Oscars » (Pourquoi les films de Cannes ne gagnent pas d’Oscars ?). Il est vrai que depuis la première édition du festival de Cannes en 1946, peu de films ont participé aux deux sélections et ont obtenu à la fois une Palme d’or (ou un Grand prix) et un Oscar du meilleur film. Seulement deux œuvres ont réalisé cet exploit en près de soixante-dix ans : The Lost Week-end de Billy Wilder (1945) et Marty de Delbert Mann, dix ans plus tard. Pour exemple les années où Cannes consacre, L’anguille de Unagi Shohei Imamura, Elephant de Gus Van Sant, ou Entre les murs de Laurent Cantet, outre Atlantique, les Oscars du meilleur film sont attribués à Titanic de James Cameron, Slu-

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Les cérémonies de Cannes et des Oscars sont les plus prestigieuses vitrines du cinéma mondial. Leurs sélections respectives traduisent deux visions de ce qui fonde l’essence et la valeur de cet art. Un divertissement grand public, spectaculaire et mondialisé d’un côté, contre une création d’auteur plus intimiste, singulière et régionalisée de l’autre. Cette bipolarité apparente rend-t-elle compte de l’état réel du 7ème art ? mdog Millionaire de Danny Boyle, Le Seigneur des anneaux : le retour du roi de Peter Jackson. Certaines années cette divergence entre les deux festivals parait presque caricaturale. Ce fut le cas il y a trois ans. L’Oscar distingue Le discours d’un roi, réalisé par Tom Hooper et la Palme d’or Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Bien qu’anglais, Le discours d’un roi correspond en tout point à ce cinéma traditionnellement apprécié du jury hollywoodien. C’est un récit historique divertissant, avec une forme narrative très classique, dont le principal souci est d’éviter incompréhension, ennui et temps morts. Produit selon le modèle industriel des grands studios, le film vise explicitement le public de


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« Certaines années cette divergence entre les deux festivals parait presque caricaturale. » la classe moyenne mondiale. Oncle Boonmee s’inscrit quant à lui, parfaitement dans ce cinéma d’auteur estampillé arts et essais. C’est une œuvre très personnelle et sans concession, dont la distribution est en partie composée de comédiens amateurs. Sa narration peu rythmée, non linéaire et contemplative n’est pas calibrée pour répondre aux habitudes du grand public. Cependant quelques rares films ont su concilier les cahiers des charges apparemment antinomiques de Cannes et des Oscars, où ils se sont retrouvés doublement sélectionnés. Ce fut le cas, du Pianiste de Roman Polanski, de No country for old men des frères Coen ou encore de Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, pour n’en citer que trois des plus récents. Ces récits, bien que possédant une portée universelle, ne sacrifient en rien le point de vue personnel de leurs auteurs, et la recherche d’une forme artistique singulière. Ils révèlent que l’apparente schizophrénie que semblent démontrer les sélections des deux festivals, ne rend pas compte du dialogue constant entretenu entre le cinéma d’auteur à l’européenne et le cinéma commercial à l’américaine. De fait les frontières traditionnelles ne sont plus aussi marquées. Ces échanges entre Europe et Amérique, cinéma d’auteur et cinéma commercial se sont accélérés ces dernières décennies en raison de la nécessité pour les studios classiques de conquérir de nouveaux marchés. Ces majors américaines, soucieuses de se renouveler, ont d’abord toujours su débaucher des auteurs issus d’un mode de production plus marginal ou artisanal (Peter Jackson, Sam Raimi, Emir Kusturica…). Mais en quelques années, elles ont aussi racheté ou mis sous contrat la plupart des indépendants, dont elles financent les films suivant un schéma de sous-traitance culturelle (La MGM avec New line CINEMA en 1993, Paramount avec Dreamworks Animation en 2004 ou Disney avec Pixar en 2006 et Lucasfilms en 2012…). L’autre facteur prépondérant favorisant ces rapprochements est la révolution numérique. Elle a transformé à la fois le mode de production, le support même d’enregistrement

In early March 2011, American critic Adrew O’Hehir wrote an article entitled “Why don’t Cannes films win Oscars?” As a matter of fact, since the first Cannes Film Festival edition in 1946, few films have run in both selections and obtained both a Palme d’or (or a Grand Prix) and an Oscar for Best Film. Only two films achieved this: The Lost Week-end by Billy Wilder (1945) and Marty by Delbert Mann ten years later. For instance, the same year as Cannes consecrated The Eel (Unagi) by Shohei Imamura, Elephant by Gus Van Sant, and The Class by Laurent Cantet, on the other side of the Atlantic, the Oscars for best film went to Titanic by James Cameron, Slumdog Millionaire by Danny Boyle, The Lord of the Rings: The Return of the King by Peter Jackson. Some years this difference between the festivals is almost exaggerated. This was the case three years ago, when the Oscars distinguished Tom Hooper’s The King’s Speech and the Palme d’or went to the Thai Apichatpong Weerasethakul’s Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives. While being English, The King’s Speech is exactly the kind of cinema traditionally appreciated by the Hollywood jury. In other words it is a classical form of entertaining historical narrative, whose main objective is to avoid incomprehension, boredom and downtimes. The film, produced according to the industrial models of major studios, explicitly targets a world middle-class audience. As to Uncle Boonmee, the movie fits perfectly into the labelled art cinema category. It is a very personal work with no compromises, and played partly by amateur actors. Its slow pace, nonlinear and contemplative narrative are not meant to respond to the expectations of the general audience. Yet, a few rare films, being selected for both festivals, managed to conciliate the antinomic specifications of Cannes and the Oscars. This was the case for The Pianist by Roman Polanski, 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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No country for old men by the Coen brothers and Fahrenheit 9/11 by Michael Moore, just to name a few of the most recent. These narratives, while having a universal reach, do not sacrifice the authors’ personal point of view and their quest for a singular artistic form.

et de diffusion des films, la technologie des salles, et plus généralement les modalités de réceptions des œuvres. Le public mondial peut dorénavant accéder, comme jamais auparavant, aux films les plus confidentiels comme aux blockbusters. Cette porosité entre ces différents territoires, jadis cloisonnés, produit aujourd’hui ses effets jusqu’à Cannes, ce fief mondial du cinéma d’auteur. La présence croissante des représentants de ce cinéma de divertissement mondialisé ne s’y constate pas uniquement lors de la montée des mythiques marches par les stars américaines. On la retrouve aussi dans la composition de son jury et la nationalité de ses présidents. Sans se résoudre toutefois à sélectionner ou « palmériser » ce cinéma bâti sur le modèle industriel hollywoodien, en consacrant, cette année, Steven Spielberg président de son jury, Cannes confirme le rapprochement économique et culturel des deux planètes cinéma. Une question perdure : à l’avenir qui deviendra le satellite de l’autre ? 22

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These films help realize that the schizophrenic tendency of the two festivals selections doesn’t do justice to the constant dialogue between European art cinema and American commercial cinema. As a matter of fact, the traditional boundaries are now blurred. Exchanges between Europe and the US, art and commercial cinemas have increased in the past decades since major studios need to conquer new markets. These American studios, in a bid to renew themselves, have first managed to poach directors of unconventional or small-scale productions (Peter Jackson, Sam Raimi, Emir Kusturica…). But within a few years they also have purchased or signed most of the independent studios, whose films they finance according to patterns of cultural subcontracting (MGM with New Line Cinema in 1993, Paramount with DreamWorks Animation in 2004, Disney with Pixar in 2006, LucasFilms in 2012, etc.) The digital revolution is the other main factor behind these mergers. It transformed the production methods, the film recording and diffusion materials, the cinema equipment, and more generally the way the works are perceived. Like never before the world audience now has access to both small productions and blockbusters. The effects of the porosity between these different playgrounds, once sealed off from one another, can even be seen in Cannes, the stronghold of art cinema. The increasing presence of representatives of this globalised entertainment industry is not only perceivable as American stars ascend the mythical red-carpeted stairs. It is also evidenced by the jury composition and the nationality of its president. Without going as far as selecting or awarding this cinema built on the Hollywood industrial blueprints, this year, by designating Steven Spielberg president of the jury, Cannes confirms the economic and cultural rapprochement of the two cinema galaxies. One question remains, which one will become the other’s satellite?



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Independents’

DAYS

© FDC / C. Duchène

Cinq films d’auteurs américains ont donc été retenus dans la sélection officielle, ceux de Steven Soderbergh, d’Ethan et de Joel Coen, de James Gray, d’Alexander Payne et de Jim Jarmush. Tous sont des habitués des festivals internationaux et du festival de Cannes en particulier. Certains de leurs films y ont été sélectionnés, voire primés, ils ont été membres du jury ou ont présidés la sélection Un certain regard. Portraits croisés de ces Américains en compétition. Five American independent films have been officially nominated, directed by Steven Soderbergh, Ethan and Joel Coen, James Gray, Alexander Payne and Jim Jarmush. None of them strangers to international film festivals and especially the Cannes films festival, in which some of their films were nominated or awarded, they were members of the jury or presided over nominations at Un Certain Regard. Spotlight on these five Americans

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Jim Jarmush Jim Jarmush, 60 ans. Invité de dernière minute avec Only Lovers Left Alive, figure de proue du cinéma indépendant américain, il est le vétéran de la bande. Son cinéma est celui d’un dandy du rock, portant un regard désabusé sur les anti-héros de l’Amérique. Usant d’un humour, non pas noir mais bleu nuit, il aime filmer ses personnages au crépuscule, à ces heures entre chien et loups, où les rencontres improbables deviennent possibles, donnant matière à des histoires étranges et uniques. Il les abandonne à l’aube, quand la lumière blême du matin s’éveille autour et en eux. La musique, qu’elle soit le blues bancal de Tom Waits (Down by law), le rock suranné d’Elvis Presley (Mystery Train), ou le rap crépusculaire de RZA (Ghost dog) est omniprésente dans ses films et y tient une place essentielle. De sa quinzaine de films réalisés, nombreux sont ceux qui ont été à Cannes (Down by Law, Ghost dog, Dead Man…). C’est peut-être l’un des cinéastes en lice dont l’œuvre est la plus familière du Palais du festival. Il avait remporté la Caméra d’or dès son deuxième long métrage Stranger than paradise, en 1984, et a reçu le Grand Prix en 2005, pour Broken Flowers sous la présidence d’Emir Kusturica. Une palme d’or pour son dernier long métrage, un film de vampire inévitablement singulier, viendrait célébrer trente ans à bâtir une œuvre personnelle d’une grande cohérence.

© FDC / DR

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Jim Jarmush, 60. A last minute nomination with Only Lovers Left Alive, avantgardist of the American independent film industry, he is the veteran of the five. His films are chic and rock n roll, taking a disillusioned look at American anti-heroes. Using humour that’s a little lighter than dark, he likes filming his characters at twilight, at those hours when improbable meetings become possible and give life to strange and unique stories. He abandons them at dawn, when the pale morning light awakes both his setting and his characters. Music, which may be from Tom Waits’ blues (Down by Law), Elvis Presley’s rock and roll (Mystery Train) or RZA’s twilight rap (Ghost Dog), is omnipresent in his films and makes an essential contribution. Of the 15 films he’s made, a large number have been nominated at the Cannes film festival (Down by Law, Ghost Dog, Dead Man…) His style is probably one of the most recognised at the festival. He won the Palme d’Or for his second film Stranger than Paradise in 1984 and the Grand Prix in 2005 for Broken Flowers. A Palme d’Or for his most recent film, an inevitably unique vampire film, would be a fitting celebration of his 30-year oeuvre. 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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Steven Soderbergh, 50 ans. Cinéaste prolixe, pouvant réaliser aussi bien des films commerciaux pour les studios, ou des projets plus personnels à petits budgets, des comédies que des drames, des biopics, que des films de science fiction, il est le plus jeune réalisateur, après Louis Malle, à recevoir en 1989, à 26 ans, la Palme d’or avec Sexe, mensonges et vidéo. Il s’est aussi payé le luxe d’avoir deux films en compétition à la cérémonie des Oscars en 2001 : Erin Brockovich et Traffic, pour lequel il reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur. Proche de Georges Clooney avec qui il a fait plusieurs films et crée une société de production, habitué des succès critiques comme public (Hors d’atteinte, la série des Ocean’s, 26

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Steven Soderbergh, 50. Prolific filmmaker who can direct big budget studio films as well as more personal smaller budget projects, comedies as well as dramas, biopics as well as science fiction productions, he is the second youngest director, after Louis Malle, to win the Palme d’Or for Sex, Lies and Videotape when he was only 26. He also had two of his films, Erin Brockovich and Traffic, nominated for the Oscars in 2001, where he won best director. From his collaboration with George Clooney, with whom he formed a production company, he is used to critical as well as public acclaim (Out of Sight, the Oceans series, Che Guevara…), but he also regularly makes more experimental films (Solaris, Bubble). Soderbergh is a tireless filmmaker, directing and/or producing several films every year. Well-known in Hollywood, he never stops exploring new genres as well as the limits of cinematographic narratives, often creating original structures for his stories. Perhaps the most European American in the competition. Behind the Candelabra, nominated this year, is a biopic about Liberace, the extravagantly camp pianist, featuring Michael Douglas and Matt Damon. Having declared a few days ago that he is going to bring his career to a close, Behind the Candelabra could be Soderbergh’s last film.

Che Guevara…), il explore aussi régulièrement des formes de cinéma plus expérimentales (Solaris, Bubble). Soderbergh est un travailleur infatigable, réalisant et/ou produisant plusieurs films par an. Reconnu comme une valeur sure à Hollywood, il ne cesse d’explorer différents genres ainsi que les limites de la narration cinématographique, proposant des structures souvent originales dans ses récits. Peut-être le plus européen des américains en compétition. Ma vie avec Liberace, en compétition cette année, est un biopic sur Liberace, pianiste extravagant et homosexuel avec Michael Douglas et Matt Damon. Ayant déclaré il y a quelques jours vouloir mettre un terme à sa carrière, il se pourrait qu’il s’agisse du dernier film du cinéaste.

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Steven Soderbergh

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Ethan, Joel Coen Ethan et Joel Coen, 56 et 59 ans. La filmographie des frères Coen a longtemps reposé sur une distribution des tâches : Joel réalisait et Ethan produisait. L’écriture du scénario ainsi que le montage se faisant à deux. Aujourd’hui cette spécialisation n’est plus aussi marquée et ils signent tous les deux la réalisation. Ils sont, eux aussi, familiers de Cannes et des autres festivals internationaux. Officiant à la fois dans la comédie et dans le thriller, ils ont été révélés au public international avec Barton Fink en 1991 qui obtiendra à la fois la Palme d’or et le Prix de la mise en scène. Cinq ans plus tard, ils seront à nouveau lauréats de ce second prix avec Fargo, qui obtiendra aux Oscars, le prix du meilleur scénario original. En 2001 The Barber : l’homme qui n’était pas là, leur fera gagner, une troisième fois, ce prix cannois de la mise en scène. Et en 2008, No Country for Old Men leur fera remporter aux Oscars, les récompenses de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario adapté. Ils ont souvent su séduire le jury du Festival en usant de leur sens créatif de la mise en scène au service de récits aux intrigues bien construite. Un cinéma de genre mis en scène avec talent. Ils viennent à Cannes cette fois avec Inside Llewyn Davis, le portrait d’un musicien new-yorkais du Village.

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Ethan and Joel Coen, 56 and 59 The Coen brothers’ filmography has in the past depended on sharing out tasks: whilst Joel directed, Ethan produced. The scriptwriting and editing was carried out jointly. Today this split is not as obvious and both are given the director’s credit. They are also no strangers to the Cannes festival and other international film festivals. Equally at home with comedies and thrillers, the brothers first came to public notice in 1991, in Cannes, with their film Barton Fink which won both the Palme d’Or and the award for Best Director. Five years later they won Best Director in Cannes for the second time with Fargo, which also won Best Original Screenplay. And again in 2001, with The Man Who Wasn’t There they won the Best Director award for the third time. In 2008, No Country for Old Men swept the Oscars for Best Picture, Best Director and Best Adapted Screenplay. They have often seduced the festival jury through intriguing scenarios directed in a creative way. Independent cinema directed with talent. This time they bring Inside Llewyn Davis, a film depicting the portrait of a 60’s musician in Greenwich Village. 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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James Gray, 43 James Gray is one of the main characters of the new generation of independent filmmakers along with producers such as Sofia Coppola, or more recently Jeff Nichols. He was first noticed in 1994, at the age of 25, after his first film Little Odessa earned a Silver Lion at the Venice Film Festival. Three films followed, The Yards, We Own the Night and Two Lovers all featuring his favourite actor Joachim Phoenix. All three were nominated at the Cannes Film Festival. James Gray tells stories where individual destinies are intertwined with community issues. Using stylish

direction to create a very dark picture of society and human relationships, his work is not always warmly received. While Little Odessa was well-received acclaim, The Yards was panned by the critics and shunned by the public. We Own the Night was a box office success but received mixed reviews from the critics. The film was even jeered at the Cannes Festival in 2007. In his film The Immigrant, the story of an American dream turning into a nightmare, he continues to delve into his obsession with American history and the pressure of community, making his work both unique and fascinating.

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James Gray 43 ans. L’une des personnalités majeure de la nouvelle génération de cinéastes indépendants (avec des réalisateurs comme Sofia Coppola, ou plus récemment Jeff Nichols). Il se fait remarquer en 1994 dès son premier film Little Odessa en remportant le Lion d’argent à la Mostra de Venise alors qu’il n’a que 25 ans. Trois autres films suivront (The Yards, La nuit nous appartient et Two Lovers) dans lesquels on retrouve son acteur fétiche Joaquin Phoenix. Ils se trouveront, tous trois, sélectionnés à Cannes, sans y recevoir de prix. James Gray raconte des histoires où les destins individuels sont en prises

avec les enjeux communautaires. Proposant un traitement personnel très sombre de la société et des relations humaines, avec une mise en scène stylisée, l’accueil de ses œuvres est souvent inégal. Si Little Odessa a été bien reçu, The yards est éreinté par la critique et boudé du public. La nuit nous appartient a été un grand succès public mais la critique n’a pas suivi. Le film a même été hué lors de sa présentation en 2007 à Cannes. Avec The immigrant, le récit d’un rêve américain qui vire au cauchemar, il continue d’explorer ses mêmes obsessions pour l’histoire de l’Amérique et le poids de la communauté, construisant d’un film à l’autre, une œuvre singulière et passionnante.

Alexander Payne, 54 ans

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Certainement le moins connu des réalisateurs américains en compétition, aussi discret et élégant que le sont ses films. Il a connu une attention particulière avec sa comédie dramatique Monsieur Schmidt (2002), le portrait émouvant d’un américain moyen prenant sa retraite, incarné par Jack Nicholson. Ce film lui vaudra sa première sélection à Cannes. Sideways (2004), puis The descendants (2011) viennent confirmer son goût pour les comédies douces-amères dans lesquelles il traque les désarrois et dépressions intimes de l’homme moderne. Deux films qui lui font gagner respectivement deux Oscars pour le scénario. Ses deux autres expériences avec le festival de Cannes, il les aura en tant que président du jury de la sélection « Un certain regard » en 2005, et membre du jury de la sélection officielle de l’année passée, sous la présidence du réalisateur italien Nanni Moretti. Avec sa dernière œuvre Nebraska, un road movie tourné dans sa région natale, dans lequel sont embarqués un père alcoolique et acariâtre et son fils, le cinéaste poursuit son observation de l’intime des relations humaines dans sa veine tragi-comique.

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Alexander Payne

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Alexander Payne, 54 Perhaps least known of the five nominated American directors, his films are nevertheless discreet and elegant. Alexander received particular acclaim for his comedy-drama About Schmidt (2002), the touching portrait of a retiring middle class American, played by Jack Nicholson. This film was his first nomination for the Cannes film festival. Sideways (2004) then The Descendants (2011) confirmed his taste for comedy-drama portraying the chaos and depression of the modern man. Two films which both won Oscars for Best Adapted Screenplay. His other experiences of the festival were as jury president at Un Certain Regard in 2005 and main member of the jury last year under the presidency of Italian director Nanni Moretti. Alexander Payne continues his study of the tragi-comedy of intimate human relationships with his latest film Nebraska a road movie filmed in his homeland, about a grumpy alcoholic father travelling with his son.

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James Gray

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Votre plus belle rencontre avec la Provence L’InterContinental Marseille – Hotel Dieu est installé dans une superbe bâtisse du XVIIIe siècle, classée monument historique : l’ancien Hotel Dieu. Tout dans l'hôtel a été pensé pour vous. Dès votre arrivée vous ferez l'expérience de son caractère unique et vous serez transportés dans l’histoire. L’hôtel dispose de 194 chambres, de deux restaurants, d'un bar, d’une terrasse de 750 m2, d’un Spa by Clarins de 1000 m2 et de nombreux espaces de réception. Idéalement situé aux portes de la Provence où vous attend un large choix d’activités authentiques, l’InterContinental Marseille – Hotel Dieu vous invite à découvrir l'essence même de cette région.

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On ne saurait imaginer un festival de Cannes sans Palme d’or. Pourtant, jusqu’en 1955, point de palme mais un Grand Prix, sous la forme d’un diplôme, accompagné d’un trophée signé par un artiste reconnu. Ce Grand Prix fera une ultime réapparition de 1963 à 1974, pour finalement céder définitivement la place à son concurrent, plus glamour, qui deviendra officiellement l’emblème du festival à partir des années 80.

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Des palmes et des étoiles

One could not fathom the Cannes festival without the Palme d’or. Yet up until 1955 there was no such thing as a Palme but a Grand Prix, coming in the form of a diploma and a trophy signed by a renowned artist. The Grand Prix reappeared from 1963 to 1974 and was eventually replaced by the more glamorous Palme d’or, which became the official symbol of the festival in the 1980s.

La toute première Palme d’or reviendra à un Américain, Delbert Mann pour son film Marty. Une attribution qui s’avèrera prophétique, puisque, loin devant tout autre pays, ce sont des films américains qui recevront, le plus souvent, l’honneur du prestigieux trophée : treize Palmes d’or et huit Grands Prix depuis 1946. Loin derrière, on trouve la France et l’Italie, ex aequo, avec cinq palmes et six Grands Prix. Ce trio de tête conforte l’une des critiques souvent portées à l’encontre de l’attribution de ce prix : en très grande majorité, les films qui remportent le prix cannois le plus prestigieux sont occidentaux. Il est vrai qu’en soixante-cinq éditions, cinquante palmes ou Grand Prix sont venues récompenser des productions européennes ou nord américaines.

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Cette liste des films américains ayant reçu la récompense suprême à Cannes, donne des pistes de réflexion intéressantes sur les caractéristiques nécessaires du cinéma d’auteur américain vu d’Europe. On ne retrouve dans ces œuvres aucune histoire de self made man faisant face à l’adversité pour finalement parvenir à s’accomplir, pas plus de héros se sacrifiant pour une valeur ou une grande cause (ou alors cette cause s’avère tordue), et il n’y a aucun David made in USA triomphant d’un quelconque Goliath administratif, politique ou financier. La représentation sociétale véhiculée par ses films ne s’inscrit jamais dans le cadre de la mythologie américaine telle que la diffuse habituellement Hollywood. On peut constater qu’une


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« Car ce pays n’est pas seulement une nation produisant des stars, mais il est aussi d’un bout à l’autre de son territoire, le plus vaste et le plus célèbre décor de cinéma planétaire» majorité de ses œuvres primées mettent en scène des individus d’une Amérique quotidienne, issus de la classe moyenne, voire même de sa marge. C’est le cas de la toute première palme, Marty (1955) de Delbert Mann, une comédie romantique sans argent ni star, narrant la rencontre entre deux personnages issus d’un monde on ne peut plus quotidien, un boucher et une enseignante. On est loin ici de l’univers de la haute société, habituellement porté à l’écran dans ce genre, comme chez Ernst Lubitsch, Howard Hawks, ou plus tard Woody Allen. Cette présence à l’écran des petites gens de l’Amérique, on la retrouve dans La loi du silence (1957) de William Wyler, L’épouvantail (1973) de Jerry Schatzberg, Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese, Sexe, mensonge et vidéo (1989) de Steven Soderberg, Sailor et Lula (1990) de David Lynch, Elephant (2003) de Gus Van Sant, et Fahrenheit 9/11 (2004) de Mickael Moore. On pourrait même ajouter Pulp fiction (1994) de Quentin Tarantino, qui au-delà de son intrigue à tiroir et de sa mise en scène de polar branché montre aussi de nombreux personnages issus de la classe moyenne. La seconde constance que l’on retrouve dans un certain nombre d’autres films américains lauréat de la Palme d’or, c’est le récit d’enjeux sociaux et moraux historiques de l’Amérique à travers le destin d’individus. Ainsi La loi du seigneur se passe en 1862 durant la guerre de sécession, Mash (1970) de Robert Altman pendant celle de Corée, Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, Taxi Driver, pendant et après la guerre du Vietnam, Missing (1982) de Costa Gravas se déroule au moment où le président chilien Salvador Allende se fait assassiner avec la complicité du gouvernement américain, Elephant s’inspire du fait divers du massacre de l’école de Colombine par deux de ses élèves et Fahrenheit 9/11 fait un état des lieux de la présidence de George Bush dans l’Amérique de l’après 11 septembre 2001. Pour chacun de ces films, hors de toute complaisance avec une version officielle et valorisante, il s’agit de montrer l’envers du décor de l’histoire de l’Amérique. On témoigne du hiatus existant entre le rêve et 32

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The very first Palme d’or was awarded to American director Delbert Mann for his film Marty. This was something of a prophecy, since the films most often distinguished by the prestigious prize were American, with thirteen Palmes d’or and eight Grand prix since 1946. France and Italy come second ex æquo, with five Palmes and six Grands Prix. This leading trio confirms one of the most frequent criticisms made about the attribution of this prize, namely that the vast majority of the awarded films are Occidental. It is true that in 65 years of existence, fifty European or North American productions have been honoured by Palmes d’or Grands Prix. The list of American films awarded with the highest prize is food for thought on the essential features of American art cinema as perceived in Europe. No stories of a self-made man facing up to adversity in order to finally succeed and be fulfilled in these movies. No hero sacrificing himself for some great value or cause (or this cause inevitably turns out to be twisted), and no American-made David prevailing over some administrative, political or finance Goliath. The social representation conveyed by these films never fits into the frame of American mythology usually broadcast by Hollywood productions. A clear majority of these awarded films feature individuals from middle-class (or even its fringe), everyday America. Such was the case with the first ever Palme, Delbert Mann’s Marty (1955), a romantic comedy without money or stars, staging the encounter of two characters from an all but mundane world, a butcher and a teacher. This takes us far from the universe of high society usually depicted in this genre, like in the films of Ernst Lubitsch, Howard Hawks, and later Woody Allen. America’s simple people are also central in William Wyler’s Friendly Persuasion (1957), Jerry Schatzberg’s Scarecrow (1973), Martin Scorsese’s Taxi Driver (1976), Steven Soderberg’s Sex, Lies and Videotape (1989), David Lynch’s Wild at Heart (1990), Gus Van Sant’s Elephant (2003), and Michael Moore’s Fahrenheit 9/11 (2004). One could also mention Quentin Tarantino’s Pulp Fiction (1994), which, despite its intricate plots and hip crime film staging,


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la réalité, et du dysfonctionnement profond des institutions, des familles et des individus. Quant à Que le spectacle commence (1980) de Bob Fosse ou Barton Fink (1991) d’Ethan et Joël Coen, ils participent aussi de cette opération de démythification en plongeant au cœur même de la machine à créer du rêve et de l’illusion, pour montrer respectivement Broadway et Hollywood sous les traits de cinglantes satires. Plus qu’aucun autre pays, l’Amérique s’est (re)créée à travers son cinéma. Elle a façonné son identité rêvée, un phantasme de nation qu’elle a diffusé de manière stratégique sur la planète : le plan Marshall de reconstruction de l’Europe dans l’après guerre comportait des clauses de diffusion du cinéma américain. Elle a su faire de ses territoires (l’Ouest sauvage, les mégapoles, l’Amérique profonde, etc.), de sa culture (les drive in, Halloween, Wall street, les motels, etc.), de son histoire (la conquête de l’Ouest, la Guerre de Sécession, celle du Vietnam, etc.) des représentations cinématographiques devenues familières des spectateurs du monde entier. Ce pays est ainsi devenu un mythe. Et c’est l’un de ses grands paradoxes que d’être à la fois si pragmatique, tout en entretenant en permanence à travers ses œuvres cinématographiques un rêve éveillé. Et même quand il s’agit de traverser les représentations de cette Amérique rêvée, comme c’est souvent le cas dans son cinéma d’auteur à Cannes, les nombreux prix qui lui sont attribués témoignent de cette constante fascination qu’elle exerce. Car ce pays n’est pas seulement une nation produisant des stars et des films, mais il est aussi d’un bout à l’autre de son territoire, le plus vaste et le plus célèbre décor de cinéma planétaire. Ainsi, au-delà des qualités propres à l’œuvre, l’attribution en février 2012 de l’Oscar du meilleur film à The Artist de Michel Hazanavicius, (dont l’histoire se déroule dans l’Hollywood de la fin des années 20), peut se lire comme l’attrait émerveillé de l’Amérique contemplant un reflet européen de son propre rêve.

features multiple middle-class characters. The second recurrent feature of many Palme-awarded American films is the tale of social and moral issues in the history of America, seen through the fate of individuals. For instance Friendly Persuasion is set in 1862 during the Civil War, Robert Altman’s MASH during the Korean War, Francis Ford Coppola’s Apocalypse Now (1979) and Taxi Driver during and after the Vietnam War, and Costa Gavras’ Missing (1982) plays out in Chile at the time of president Salvador Allende’s assassination, in which the American government was involved. Elephant draws its inspiration from the Columbine high school massacre and Fahrenheit 9/11 draws a picture of the Bush Administation in post-9/11 America. Each of these films attempts to unveil the hidden side of American history without any deference to its official and complacent versions. They evidence the chasm between dream and reality, and the deep dysfunctions of institutions, families and individuals. Bob Fosse’s All That Jazz (1980) and the Coen Brothers’ Barton Fink (1991) also take part in this demystification enterprise by diving into the heart of this fairy tale factory, depicting Broadway and Hollywood in scathing satires. More than any other country, America recreated itself through cinema. It shaped for itself a dreamed identity, the fantasy of a nation, which it strategically broadcast the world over. For instance the Marshall Plan for the reconstruction of Europe after World War II that included clauses on the diffusion of American cinema. It managed to turn its territories (The Wild West, big cities, American heartland, etc.) its culture (drive ins, Halloween, Wall street, motels, etc.), its historical references (American Frontier, the Civil War, Vietnam War, etc.) into cinematographic representations familiar to the world audience. This country thus became a myth, and one of its greatest contradictions is to be so pragmatic on one hand while maintaining a woken dream through its cinema production on the other. Even when it comes to ripping through the representations of this dream America, as is often the case with its art cinema in Cannes, the many prizes it received evidence the constant fascination it kindles. America is not just a nation producing stars and films, but also, from East to West, the greatest and most famous cinema setting in the world. In 2012, Michel Hazanavicius’ The Artist, set in the late 1920s’ Hollywood, received the Oscar for Best Picture. Beyond the intrinsic qualities of the film, this attribution can be interpreted as America’s amazed contemplation of a European reflection of its own dream. 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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FESTIVALS

La

saison

américaine Jazz I pop I rock I world music De juin à septembre, artistes de légendes et jeunes talents débarquent sur la Côte d’Azur en provenance d’Outre Atlantique et d’ailleurs. La programmation d’un été musical haut en couleur est dans le 8e art. From June until September, legendary artists and young talents, from America and elsewhere, will be landing on the Cote d’Azur. A colourful summer of music, is found in the 8e Art. Textes Amir Esposito - Pierre Le Beller

Esbjörn Svensson Trio, Juan les Pins, 2004 © Yannick Seuret

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Jazz et Riviera

Un de

siècle

Affirmer que la Côte d’Azur figure parmi les berceaux du jazz relève a priori de la gageure ou de la galéjade provençale. Pourtant, en accueillant dès les années 1920 les premiers artistes de early jazz, la Riviera française a contribuée à populariser ce son si envoûtant, dont l’origine se perd dans les méandres de l’Histoire de la musique afro-américaine. Bien loin des champs de coton du Vieux Sud et des speakeasies malfamés de Chicago, le jazz age a trouvé entre Nice et Cannes son premier espace d’expression hors des États-Unis et une première consécration internationale, longtemps avant l’avènement des grands festivals.

Jamie Cullum, Juan les Pins 2009

Saying that the French Riviera is the European cradle of jazz may seem like a typical Provencal overstatement. Yet, by welcoming the first artists of early jazz since the 1920s, the French Riviera contributed to the popularization of this entrancing sound, whose origins are lost in the maze of African-American music history. Far away from the cotton fields of the Old South and the ill-famed Chicago speakeasies, between Nice and Cannes, the Jazz Age found its first space for expression outside of the United states, and its first international recognition, long before today’s big festivals.

Textes : Pierre Le Beller 36

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passion


SAISON AMERICAINE

Zelda et F. Scott Fitzgerald devant la villa Saint-Louis à Juan les Pins dans les années 1920. Les romans de l’écrivain américains s’inspireront fortement de l’ambiance des soirées animées de la Côte d’Azur

I

Il y a près de cent ans, alors que l’Europe redécouvrait brièvement les plaisirs de la paix après le cataclysme de la Première guerre mondiale, la Riviera continuait d’accueillir les flâneries de quelques esthètes fortunés, venus y goûter la douceur hivernale et l’intense création artistique. Parmi ces riches étrangers établis dans la région, les époux Gerald et Sara Murphy, originaires de Boston, jouèrent un rôle essentiel dans la diffusion d’une nouvelle expression musicale sur le point de conquérir le monde. Les enfants du jazz À une époque où il était de bon ton d’afficher des goûts artistiques avant-gardistes, Gerald Murphy avait deux passions ; la peinture et la musique. Ami du compositeur Igor Stravinsky qu’il côtoya à Paris et de Cole Porter qu’il avait rencontré sur les bancs de Yale, le jeune héritier américain avait ramené de sa Nouvelle-Angleterre natale quantité de disques 78-tours des meilleurs artistes du moment de musique afro-américaine. En 1923, on commença ainsi à entendre sortir de la villa des époux Murphy au Cap d’Antibes un son syncopé hors du commun, qui ne tarda pas à susciter l’intérêt de leur influent entourage. Le son du blues, du ragtime et des negro spirituals provoqua ainsi l’admiration et la consternation de plusieurs habitués de la villa America, mais c’est surtout celui d’un mélange inédit de rythmes afro-caribéens et de mélodies improvisées qui suscita les plus grandes controverses au sein de ce milieu privilégié. Ces premières notes de early jazz qui résonnèrent à Cap d’Antibes parmi les objets hétéroclites de la collection d’art des époux Murphy sonnèrent pour beaucoup de visiteurs de la villa America comme une révélation musicale, annonciatrice de profonds bouleversements du milieu culturel européen. Parmi les amis de Gerald Murphy, Jean Cocteau, Ernest Hemingway

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La plage de Juan les Pins dans les années 1930

Almost a hundred years ago, as Europe was briefly savouring the pleasures of peace after it had been torn apart by the First World War, the Riviera continued to welcome the strolls of wealthy aesthetes, who came to taste the mild winters in these parts and the intense artistic creation. Among these rich foreigners who settled in the region, Gerald and Sara Murphy from Boston played a key role in the spreading of a new way of musical expression about to conquer the world. Tales of the Jazz Age At the time when being open about one’s taste for artistic avantgarde was considered fashionable, Gerald Murphy had two passions: painting and music. The young American heir, friends with the composer Igor Stravinsky and Cole Porter, whom he had met in Yale, brought many 78rpm records of the best artists of African-American music from his native New- England. In 1923, an unheard-before, syncopated sound rang out from the Murphy’s villa in Cap d’Antibes, a sound that soon drew the interest of their entourage. The sound of blues, ragtime and spirituals caused admiration and outrage among the regular visitors of Villa America, but it’s mostly the unexpected mix of Afro-Caribbean rhythms with improvised melodies that sparked controversy within this privileged milieu. These first notes of early jazz that rang out in Cap d’Antibes amidst the Murphys’ varied art collection sounded for many Villa America’s visitors as a musical revelation, a sign of the profound disruptions of the European cultural environment to come. Among Gerald Murphy’s friends, Jean Cocteau, Ernest Hemingway and John dos Passos became enthusiastic about this incredible sound breaking all the established codes. While a sylvan theatre was under construction in a nearby pine grove to welcome the stars of music hall, Gerald Murphy and 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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Symbole de liberté Trois ans après la création du premier Hot Club de France, Django Reinhardt et Stéphane Grapelli fondèrent en 1934 le quintette du Hot Club de France, témoignage extraordinaire de l’émergence fulgurante d’une passion française pour le jazz au moment où l’Europe commençait à vaciller. Grâce à ces deux musiciens de génie, l’émulation artistique née sur la Riviera et dans les cabarets parisiens allait faire de la France une des place-fortes de la culture jazz durant tout le XXe siècle. Durant la Seconde guerre mondiale, Hitler – qui voyait dans le jazz un signe de dégénération culturelle – mènera une guerre sans merci contre la vitalité de cette contre-culture en Allemagne, puis en France. Comme le dira Boris Vian au sortir de la guerre « sous l’Occupation, le jazz a créé un monde secret et subtil dans lequel la jeunesse pouvait trouver refuge ». Devenu symbole de résistance à l’oppression nazie, le jazz sortit ainsi considérablement renforcé de la Seconde guerre mondiale et revint résonner sur les bords de la Grande Bleue, comme symbole d’une liberté retrouvée.

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« sous l’Occupation, le jazz a créé un monde secret et subtil dans lequel la jeunesse pouvait trouver refuge »

B. Vian

Count Basie et Freddie Green à Juan les Pins en 1961

ou John dos Passos s’enthousiasmèrent littéralement pour ce son incroyable brisant tous les codes. Alors que se construisait à proximité un théâtre de verdure dans une pinède pour accueillir les stars du music hall, Gerald Murphy et son épouse Sara commencèrent à organiser au Casino de Juan des soirées privées hautes en couleurs où le jazz constituait une des principales attractions. Au cœur de ces soirées qui inspireront les romans de Scott Fitzgerald Tendre est la nuit et Les enfants du Jazz, la bonne société cosmopolite de la Côte d’Azur s’amouracha littéralement pour ces artistes Noirs venus d’Outre-Atlantique aux talents extraordinaires. Jazz age Loin des bars clandestins de l’Amérique de la Prohibition et des cabarets interlopes de la Nouvelle Orléans, les premiers musiciens de jazz trouvèrent ainsi dans le sud de la France une première consécration internationale et conquirent rapidement le cœur du Vieux continent. Vers la fin des années 1920, Paris et Berlin commencèrent ainsi à vibrer au son du early jazz, entrainant toute l’Europe dans ce mythique « jazz age » qui vit l’émergence des premiers musiciens de légende. En 1927, Sidney Bechet dirigea la Revue Nègre sur la scène de l’Eldorado à Nice et commença à nouer une relation intense avec la région où il se mariera et s’établira quelques décennies plus tard. En 1935, Louis Armstrong sillonna à son tour l’Europe à la tête de sa formation, suscitant partout un engouement inédit pour un soliste de jazz. Il se produisit à cette occasion au Casino municipal de Nice, sa première apparition sur la Côte d’Azur.

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his wife started organizing, in the Casino de Juan, colourful private soirees where jazz was the main attraction. These soirees inspired Scott Fitzgerald’s novels Tender is the night and Tales of the Jazz Age, and made the French Riviera’s cosmopolitan society become literally infatuated with the exceptionally talented Black artists coming for the other side of the Atlantic. Jazz Age Far away from the illegal bars of Prohibition America and New Orleans’ shady cabarets, the first jazz musicians earned their first international recognition in the south of France and quickly won over the Old continent. Towards the end of the 1920s, the early jazz sound thrilled Paris and Berlin, leading all of Europe into this mythical “Jazz Age” that witnessed the rise of the first music legends. In 1927, Sidney Bechet directed the Revue Nègre on the stage of the Eldorado in Nice and fell in love with the region where he married and settled down a few decades later. In 1935, Louis Armstrong toured through Europe with his band, stirring up an unprecedented enthusiasm for a jazz soloist. He performed on this occasion at the Casino municipal de Nice for his first appearance on the Riviera. A Symbol of freedom Three years after the creation of the first Hot Club in France, Django Reinhardt and Stéphane Grapelli founded, in 1934, the Quintet of the Hot Club of France, an extraordinary story of the dazzling rise of a French passion for jazz at a time when Europe was starting to totter. Thanks to these two brilliant musicians the


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De haut en bas : Ray Charles, Juan les Pins, 1961 Ella Fitzgerald, Juan les Pins, 1964

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De haut en bas : Carlos Santana et Robert Randolph, Juan les Pins 2011 - Sonny Rollins, Juan les Pins 2004

En 1948, Louis Armstrong revint ainsi sur la Côte et participa du 22 au 28 février à Nice au tout premier festival de jazz au monde, l’ancêtre du Nice Jazz Festival. Grâce à Dizzy Gillespie, dont le concert clôtura l’événement, les festivaliers de Nice découvrirent également le bebop, dont la diffusion en Europe avait été enrayée par l’occurrence de la guerre. À partir de l’été 1949, de retour sur la Côte d’Azur, Sidney Bechet contribuera quant à lui à faire du Vieux colombier à Antibes un des hauts lieux du New Orleans revival. En 1960, à quelques encablures du casino où les époux Murphy organisaient leurs folles soirées trois décennies plus tôt, s’ouvrit à Juan-les-Pins le premier festival régulier de jazz en Europe. En plus d’un demi-siècle, les plus grands noms se seront produit dans les festivals de la Côte, à Juan et à Nice perpétuant une passion sans égale de la Riviera pour un son venu des tréfonds de l’âme humaine.

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artistic emulation born on the Riviera and in Parisian cabarets was going to make France one of the strongholds of jazz culture throughout the entire 20th century. During the Second World War, Hitler, who saw jazz as a sign of cultural degeneration, would wage a merciless war on this flourishing counter-culture in Germany, and then in France. Boris Vian said at the end of the war “Under the occupation, jazz has created a secret and subtle world where the youth could seek refuge”. A symbol of resistance to Nazi oppression, jazz came out considerably stronger from the Second World War and made a tremendous return at the Big Blue, as a symbol of a newfound freedom. In 1948, Louis Armstrong came back to the Riviera to take part in the very first jazz festival in the world from 22 to 28th February, the precursor of the Nice Jazz Festival. Thanks to Dizzy Gillespie, whose concert closed the event, the Nice festival-goers also discovered bebop, whose spreading had been prevented by the war. From summer 1949, back on the French Riviera, Sidney Bechet contributed to making the Vieux Colombier of Antibes the high place of the New Orleans revival. In 1960, not far from the casino where the Murphys organized their crazy soirees three decades before, the first regular festival of jazz in Europe was born, in Jean-les-Pins. In more than half a century, the most famous artists have performed in the Coast festivals, in Juan and Nice, perpetuating a peerless passion of the Riviera for a sound coming from the inmost depths of the human soul.

Antibes - juan les pins :

50 ans de Jazz Les illustrations de cet article sont tirées de l’ouvrage de Renaud Dumenil, Antibes – Juan les Pins : 50 ans de Jazz Éd. Autre Vue 2010



Jazz à Juan

La référence Textes Pierre Le Beller

Pour sa 53e édition, le festival de jazz le plus légendaire de la région ouvre sa programmation à une myriade d’expressions musicales puisant leur inspiration dans le même creuset culturel et émotionnel. Blues, folk, free jazz, funk, bossanova ou rock seront à l’affiche du 11 au 21 juillet à la pinède Gould, ainsi que des mélodies de… Johann Sebastian Bach en guest star improbable ! For its 53rd edition, the legendary jazz festival of the region opens its programming to a myriad of musical expressions drawing inspiration from the same cultural and emotional crucible. Blues, folk, free jazz, funk, bossa nova and rock performances will take place at the Pinède Gould from July 11 to July 21, as well as the melodies of… Johann Sebastian Bach, the unlikely guest star.

Programme Jeudi 11 juillet - Thursday 11 July Les «best of du off» Vendredi 12 juillet - Friday 12 July Keith Jarrett, Gary Peacock & Jack Dejohnette Samedi 13 juillet - Saturday 13 July Charles Bradley & His extraordinaires Tower of power The Temptations feat. Dennis Edwards Dimanche 14 juillet - Sunday 14 July Melanie Scholtz Romain Thivolle big band The Butman big band Lundi 15 juillet - Monday 15 July Hiatus Kaiyote Roberto Fonseca Avishai Cohen Mardi 16 juillet - Tuesday 16 July Wayne Shorter Wynton Marsalis big band Mercredi 17 juillet - Wednesday 17 July Hiromi : the trio project feat. Anthony Jackson & Steve Smith Melody Gardot Jeudi 18 juillet - Thursday 18 July Sting : back to bass Ibrahim Maalouf Vendredi 19 juillet - Friday 19 July Garland Jeffreys Diana Krall Samedi 20 juillet - Saturday 20 July Larry Graham & Graham central station Marcus Miller Dimanche 21 juillet - Sunday 21 July The London Community Gospel Choir

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« Le jazz est le mode d’expression artistique dont le langage a réussi le plus fabuleux métissage culturel de l’histoire. Cela s’explique par l’essence même de cet art qui est mouvement, rencontre, échange ». C’est par cette citation de l’écrivain Philippe Hucher que le programme 2013 du festival mythique de jazz a été dévoilé. Un millésime 2013 qui fait la part belle au mélange des

genres, avec des artistes familiers du lieu (Keith Jarrett, Wayne Shorter, Wynton Marsalis, Diana Krall, Marcus Miller) et d’autres dont ce sera la première apparition dans la pinède Gould, qu’il s’agisse de jeunes talents ou d’artistes confirmés. Dix jours d’extase musicale dans un des décors les plus enchanteurs de la côte, berceau historique du jazz en Europe.

“Jazz is the means of artistic expression whose language has become the most fabulous cultural crossover in history. The explanation for this lies in the very essence of the art, which is movement, meeting and exchange.” This quote by Phillippe Hucher was used to reveal the 2013 programme of the legendary jazz festival. A 2013 vintage that gives a particular focus to the blending of genres, whether they are young or established artists (Keith Jarrett, Wayne Shorter, Wynton Marsalis, Diana Krall, Marcus Miller) familiar with the festival or making their first appearance at the Pinède Gould. Ten days of musical ecstasy in one of the most enthralling settings of the Riviera, the historical cradle of jazz in Europe.



Le trompettiste natif de la Nouvelle Orléans a su s’imposer en digne héritier de Louis Armstrong, tout en devenant un interprète reconnu de musique classique. Portrait d’un touche-à-tout de génie de retour à la pinède Gould pour une quatrième participation à Jazz à Juan. The New Orleans-born trumpet player managed to impose himself as Louis Armstrong’s worthy successor, also recognized as a great classical musician. As he returns Pinède Gould for his fourth participation in Jazz à Juan, let us draw a quick portrait of the jazz jack-of-all-trades. Textes Pierre Le Beller

Wynton Marsalis

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Le virtuose

À 51 ans à peine, Wynton Marsalis a déjà une vie bien remplie et figure parmi les dernières légendes vivantes du jazz. Au cours d’une carrière internationale débutée dès l’âge de 17 ans, le trompettiste a su réinventer tous les standards du jazz, des racines du son Dixie de New Orleans jusqu’au be- bop et au modern jazz, s’imposant comme le jazzman le plus talentueux de sa génération. Dans le même temps, dès le début des années 1980, Wynton Marsalis a su interpréter, avec une virtuosité sans limites, des compositions de Haydn, Hummel, Bach ou de Leopold Mozart qui ont fait de lui un des artistes les plus complets du spectre musical. Ce grand écart permanent, que peu d’artistes peuvent réaliser sur une carrière, Wynton Marsalis le pratique depuis plus de trente ans, salué régulièrement par les critiques de jazz et de musique classique. Maurice André dira de lui qu’il est « potentiellement le plus grand trompettiste de tous les temps ».

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Directeur artistique du département jazz du Lincoln center, Marsalis figure parmi les artistes internationaux les plus reconnus, lauréats de dizaines de prix, de médailles et de récompenses de par le monde. Premier musicien de jazz à recevoir le Prix Pulitzer en 1997, consacré depuis chevalier des Arts et des Lettres et chevalier de la Légion d’honneur en France, Wynton Marsalis s’investit également dans de nombreuses activités caritatives aux États-Unis et à l’étranger. Après le passage de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005, Marsalis a ainsi été parmi les plus actifs pour venir en aide aux habitants de sa ville natale et faire renaitre culturellement le berceau du jazz. Un virtuose au grand cœur que le public du festival Jazz à Juan pourra redécouvrir pour un concert événement avec Wayne Shorter le 16 juillet.


© Franck Stewart

FESTIVALS

Wayne Shorter

l’homme-orchestre L’invité d’honneur de l’édition 2013 de Jazz à Juan est un habitué des lieux. Depuis sa première apparition dans la pinède Gould en 1969, Wayne Shorter est devenu un des plus grands saxophonistes de son époque. Cet ancien disciple de John Coltrane, compositeur prolifique apparaît aujourd’hui comme un monument de l’histoire du jazz. En un demi-siècle de carrière, Shorter a exploré toutes les facettes de son art musical. « Wayne Shorter, c’est l’homme des idées, le concepteur d’innombrables innovations musicales ; moi je ne suis que leader qui les met en scène »… Ainsi parlait Miles Davies de celui qui lui offrit des compositions légendaires comme Nefertiti, E.S.P. ou Footprints. Un hommage appuyé d’un génie qui était plutôt avare en compliments. Dont acte, un concert à ne manquer sous aucun prétexte.

© Robert Ascroft

© Clay McBride

Just 51-years-old, Wynton Marsalis has already lived a full life and is one of the last living jazz legends. Through his international career, started at age 17, the trumpet player reinvented the established jazz standards; from the roots of New Orleans Dixie to bebop and modern jazz. He imposed himself as the most talented jazzman of his generation. Meanwhile, in the early 1980s, Wynton Marsalis interpreted, with a limitless virtuosity, compositions by Haydn, Hummel, Bach or Leopold Mozart, which made him one of the most versatile artists on the musical stage. For more than thirty years, Wynton Marsalis has been using this bridging of musical styles that few artists manage to achieve in their career, for which he has regularly been acclaimed by jazz and classical music critics alike. Maurice André called him “potentially the greatest trumpet player of all time”. Artistic director for Jazz at Lincoln Center, Marsalis appears among the most recognized international artists, recipient of dozens of prizes, medals and awards. He was the first jazz musician to receive the Pulitzer Prize in 1997, and was made Chevalier des Arts et des Lettres and Chevalier of the Legion of Honor, one of France’s highest awards. Wynton Marsalis is committed to many charitable endeavours in the United States as well as abroad. In the wake of Hurricane Katrina in 2005, Marsalis was one of the first to help the people of New Orleans and to contribute to the cultural rebirth of the cradle of jazz. The audience of the Jazz à Juan festival will have a chance to rediscover this generous virtuoso along with Wayne Shorter at a landmark concert on July 16th.

SAISON AMERICAINE

The guest of honor of the 2013 edition of the Jazz à Juan is a regular. Since his first appearance at the Pinède Gould in 1969, Wayne Shorter has become one of the greatest saxophonists of his time. John Coltrane’s former disciple, a prolific composer, he is nowadays considered a jazz legend. In his half-century career, Shorter has explored all aspects of his musical art. “Wayne Shorter is the idea man, the mastermind of countless musical innovations, I’m just a leader who puts them on stage…” said Miles Davis of Shorter, who gave him legendary compositions such as Nefertiti, E.S.P. or Footprints. A glowing tribute from a genius who was rather sparing with compliments. Therefore, this is a concert not to be missed.

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Nice Jazz Festival

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métamorphose Texte : Amir Esposito

Après de grands bouleversements, l’événement culturel de l’été à Nice a trouvé son nouveau rythme de croisière. Avec une nouvelle direction, une nouvelle programmation et de nouveaux lieux, le festival niçois propose une édition 2013 entièrement remaniée. After tremendous changes, the summer’s cultural event in Nice found its new cruising pace. With a new management a new programming and new venues, the Nice festival offers a completely reshaped 2013 edition.

L

Le jazz est une affaire d’émotions. Pour son édition 2013 – la troisième depuis le « déménagement » du festival de Cimiez vers le centre ville – la nouvelle direction propose une palette d’émotions articulant une programmation brassant les styles et les générations d’artistes. Cinq émotions pour cinq dates et une trentaine de concerts entre la place Massena et le théâtre de Verdure pour un rendez-vous d’exception, du 8 au 12 juillet.

Georges Benson - © Marco Glaviano Lianne La Havas - © Alex Lake Robert Glasper - © Mike Schreiber

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For its 2013 edition, the third since the festival moved from Cimiez to the city centre, the new management presents a range of emotions structuring a programming that blends styles and generations of artists. Five emotions for five dates and about thirty concerts between the Place Massena and the Théâtre de Verdure, for an exceptional rendez-vous, from 8 July to 12 July.


FESTIVALS

SAISON AMERICAINE

De haut en bas et de G. à D. : Earth, Wind & Fire - © DR C2C - © Sylvain Richard Maceo Parker - © DR André Ceccarelli- © Alexandre Lacombe et Thierry Depagne

Programme Lundi 8 juillet - Monday 8 July: La Transe Scène Massena : Guillaume Perret & Electric Epic ; Christian Scott ; Earth, Wind & Fire Théâtre de Verdure : Jon Batiste & The Stay Human Band ; Eric Legnini feat. Hugh Coltman & Mamani Keita ; André Ceccarelli & l’Orchestre philharmonique de Nice Mardi 9 juillet - Tuesday 9 July: Le Tempo Scène Massena : Stéphane Belmondo feat. Sandra Nkaké ; Lianne La Havas ; Ben Harper & Charlie Musselwhite Théâtre de Verdure : Nice Jazz Orchestra invite Janysett McPherson & Perico Sambeat & Minino Garay ; Manu Katché Quartet ; Robert Glasper feat. Mos Def Mercredi 10 juillet - Wednesday 10 July: L’Énergie Scène Massena : Kellylee Evans ; John Legend ; C2C

Théâtre de Verdure : Stéphane Chausse & Bertrand Lajudie ; Gerald Clayton Sextet feat. Logan Richardson, Sachal Vasandani & Gretchen Parlato ; Youn Sun Nah Quartet Jeudi 11 juillet - Thursday 11 July: Le Souffle Scène Massena : José James ; Raphaël Gualazzi ; Maceo Parker Théâtre de Verdure : Etienne M’Bappé feat. Nicolas Viccaro ; Omer Avital ; Chick Correa & The Vigil w/ Christian McBride, Tim Garland, Marcus Gilmore & Charles Altura Vendredi 12 juillet - Friday 12 July: La Vibration Scène Massena : Tigran – Shadow Theater ; Pedrito Martinez ; George Benson Théâtre de Verdure : Vainqueurs du Tremplin Off ; Shai Maestro Trio ; Esperanza Spalding Radio Music Society

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Ben Harper

L’oncle

d’Amérique En deux décennies de carrière, l’enfant surdoué de Claremont en Californie a su explorer une multitude d’univers musicaux au service d’une créativité hors du commun. En nouant un lien exceptionnel avec le public français, Ben Harper s’est imposé comme un personnage familier des festivaliers de la région, séduisant au fil des ans les amateurs de reggae, de folk, de rock ou de gospel. Dix-neuf ans après sa première apparition sur la scène niçoise, l’artiste revient au Nice Jazz festival, accompagné du légendaire Charlie Musselwhite, pour un retour aux sources du blues. Textes : Amir Esposito

In his twenty-year carrier, the child prodigy from Claremont, California managed to explore a multitude of musical universes, giving rise to his extraordinary creativity. Creating a special bond with the French audience, Ben Harper imposed himself as a familiar character for the regional festival-goers, seducing reggae, folk, rock and gospel amateurs throughout the years. Nineteen years after his first appearance on stage in Nice, the artist comes back to the roots of blues at the Nice Jazz festival, with legendary Charlie Musselwhite. 48

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S

Si deux mots suffisaient à résumer Ben Harper, talent et éclectisme pourraient sans doute faire l’affaire. Celui qui grandît au milieu des guitares et des vinyles de blues de son grand-père s’est imposé en deux décennies de carrière comme un artiste inclassable et un explorateur de tendances insatiable. Traditions et émulation Mêlant au fil de ses douze albums des riffs rageurs à des mélopées intimistes, le son planant de la weissenborn aux voix aigres-douces du gospel, l’artiste californien n’a eu de cesse de faire du neuf avec du vieux pour imposer une marque 100% originale. Dans cet harmonieux mariage de respect des traditions et d’émulation artistique aux sons inimitables, Ben Harper a su sublimer tous les styles sans jamais tomber dans la facilité ou la fadeur. Empreint d’une profonde spiritualité qui transpire de l’ensemble de son œuvre artistique, Ben Harper a inscrit ses pas dès ses premiers albums dans ceux de ses illustres ainés. Inspiré par la force créatrice et mystique de Bob Marley et fasciné par Robert Johnson, le père du blues, Ben Harper a multiplié les rencontres et les featuring avec des artistes d’exception d’horizons musicaux très larges. Le jeune chanteur qui enthousiasma le public des Transmusicales de Rennes en 1993 a ainsi réussi à se muer en un artiste accompli, aujourd’hui acclamé sur les scènes de tous


SAISON AMERICAINE

©Danny Clinch

© Danny Clinch

FESTIVALS

les continents. Fidèle au pays qui lui offrit ses premiers succès, Ben Harper a conservé avec la France une attache particulière et revient à l’affiche presque chaque année offrir au public de l’Hexagone les derniers échantillons de ses explorations et expérimentations musicales. Old school Depuis sa première participation au Nice Jazz Festival en 1994, le public azuréen a ainsi pu suivre pas à pas l’évolution de la carrière de Ben Harper et accompagner le musicien dans ses escapades créatives. Avec la sortie de son album Get up !, interprété et coécrit avec Charlie Musselwhite, Harper signe un retour vers la plus pure tradition du blues old school. Avec le joueur d’harmonica légendaire, Ben Harper concrétise ainsi une complicité musicale nouée depuis la première rencontre entre les deux musiciens en 1996 et jalonnée de collaborations régulières. En 1997, réunis sous les bons auspices de John Lee Hooker, les deux compères communièrent ainsi littéralement autour du son vintage de leur maître commun. Ce dernier encouragea alors Harper et Musselwhite à poursuivre leurs collaborations en lançant de sa voix rauque quelque chose comme « Yeah, les gars, ça envoie… vous devriez continuer comme çà tous les deux… ». Nul doute que le public du Nice Jazz festival saura apprécier cette collaboration réjouissante en forme d’hommage à John-Lee Hooker décédé en 2001.

If two words were enough to describe Ben Harper they would probably be talent and eclecticism. Having grown up in the middle of his grandfather’s guitars and blues vinyl records, Ben Harper imposed himself during a twentyyear career as an unclassifiable artist and an insatiable explorer of trends. Blending furious riffs with intimist recitatives, the trippy sound of the Weissenborn with bittersweet gospel voices throughout his twelve albums, the Californian artist has constantly made new out of old to impose a 100% original brand. In a harmonious marriage of traditions and artistic emulation giving birth to inimitable sounds, Ben harper managed to enhance all styles without ever being cheesy or insipid. With a profound spirituality that transpires from his artistic creation, Ben Harper followed in the footsteps of his renowned predecessors since his first albums. Inspired by Bob Marley’s creative force and mysticism and fascinated by Robert Johnson, father of the blues, Ben Harper encountered and featured with many exceptional artists from various musical horizons. The young singer who thrilled the audience of Les Transmusicales de Rennes in 1993 succeeded to turn into an accomplished artist, acclaimed on stages all over the world. Faithful to the country that offered him his first success, Ben Harper kept a special bond with France and returns almost every year to present the latest samples of his musical explorations and experiments to the French audience. Since Harper’s first participation in the Nice Jazz Festival in 1994, the audience of the French Riviera was able to follow closely the evolution of his carrier and be taken along with the artist in his creative getaways. With the release of his album Get up! interpreted and co-written with Charlie Musselwhite, Harper marks a return to the purest tradition of old school blues. This album epitomizes the musical complicity he established with the famed harmonica player since their first meeting in 1996, a relationship marked with regular collaborations. In 1997, brought together under the auspices of John Lee Hooker, the two fellows literally commune around the vintage sound of their common master. Hooker encouraged Harper and Musselwhite to continue their collaboration by throwing in his husky voice, something like “Yeah, yeah, you guys… that’s good. Yeah, yeah. You should stay with that. Do that.’” There is no doubt that the audience of the Nice Jazz Festival will appreciate this exhilarating collaboration, a tribute to John-Lee Hooker passed away in 2001. 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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Crazy Week !!!

L’Âge de

raison

© Dudi Hasson

En trois ans, le festival niçois Crazy Week !!! s’est imposé comme le rendezvous pop-rock de l’été sur la Côte, dans le décor enchanteur du théâtre de verdure. Au programme, Asaf Avidan, 30 seconds to Mars, Olivia Ruiz et bien d’autres attendent estivants et azuréens pour cinq soirées de folie, du 16 au 20 juillet. In three years, the Crazy Week festival has established itself as the summer rendez-vous for pop-rock lovers on the French Riviera, in the enchanting setting of the Théâtre de Verdure. Just a few steps away from the sea, the event created in 2010 by Patrice Bouchon and the Ivoire Music team, attracted thousands of festival-goers and renowned performers. And since 2012 the festival welcomes a number of recognized international artists. Textes : Amir Esposito

à

À deux pas de la mer, l’événement créé en 2010 par Patrice Bouchon et l’équipe d’Ivoire Music a déjà attiré des dizaines de milliers de festivaliers et des artistes de renom. Après son ouverture à l’international en 2012, le festival Crazy Week !!! acueille cette année des artistes qui lui ressemblent. Comme le rendez-vous niçois, les participants de l’édition 2013 sont pour l’essentiel jeunes et ont chacun atteint un degré de maturité artistique et une consécration critique qui en font des artistes accomplis. Au programme des festivités, la soirée d’ouverture sera marquée par la fougue des frères Leto et de Tomo Milicevic les trois membres du groupe de rock américain 30 Seconds to Mars. Le lendemain, de retour à Nice trois mois après un concert événement, c’est la voix éraillée inimitable d’Asaf Avidan qui résonnera dans le théâtre de verdure, précédé par le ton mélancolique et ironique de Tété et le son électro-rock des régionaux de l’étape, les Niçois de Hyphen Hyphen. La soirée du 18 juillet sera quant à elle marquée par le style déjanté de l’Australienne Dallas Frasca, celui plus réservé du Niçois Jil is Lucky et des Britanniques de Rover, avant que Concrete Knives n’enflamme la Promenade avec un son électro-pop irrésistible. Après une première partie assurée par Clarcèn, la soirée de clôture sera 100% française avec un concert de Raphaël et son univers poétique et passionné. Enfin, c’est le talent et le charme d’Olivia Ruiz qui irradieront le théâtre de verdure le 19 juillet. Après la sortie de son dernier album intimiste, l’interprète-compositeur originaire de l’Aude signe son renouveau musical et personnel et une nouvelle étape dans une carrière déjà bien remplie.

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Asaf Avidan


FESTIVALS

SAISON AMERICAINE

© DR

De haut en bas : 30 Seconds to Mars Olvia Ruiz

The programme includes Asaf Avidan, 30 seconds to Mars, Olivia Ruiz and many others, awaiting holiday-makers and locals for five nights of festival madness, from 16 - 20 July. For its fourth edition, the Crazy Week festival welcomes artists to its image. Just like the Riviera rendez-vous, the participants of this 2013 edition are mainly young ones, with great artistic maturity and critical acclaim that makes them accomplished artists. Just for starters, the Leto brothers and Tomo Milicevic, the members of the American rock band 30 Seconds to Mars, will give you an energetic opening. The following day, back to Nice three months after a landmark concert, Asaf Avidan’s inimitable husky voice will ring out in the Théâtre de Verdure, preceded by the melancholic and ironic tone of TéTé and the local electro-rock sound of Hyphen Hyphen. The evening of the 18th of July will be marked by off-the-wall style of Australian performer Dallas Frasca, by more reserved local Jil is Lucky and the British Rover, before the Concrete Knives set the Promenade on fire with their irresistible electro pop sound. Opened by Clarcèn, the closing night will be 100% French with a concert of Raphaël and his poetic and passionate creative world. Finally, Olivia Ruiz’s talent and charm will light up the Théâtre de verdure on the 19th of July. After the release of her latest album, the composer-performer from Aude will mark her musical and personal rebirth and a new chapter in an already fulfilled career.

© Jean-Baptiste Mondino

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Pantiero

Jusqu’au bout

de la

nuit

Textes : Pierre Le Beller

© DR

After twelve years of existence, the Cannes musical encounter renewed itself for three intense nights on the terrace of the Palais des Festivals, until the crack of dawn. Moved to the month of July, the 2013 edition of the Pantiero festival will offer a new programming with extended hours, as the party will go on indoors after the concerts. From the 11th to 13th July.

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Après douze ans d’existence, la rencontre musicale cannoise fait peau neuve pour trois soirées intenses sur la terrasse du Palais des Festivals, jusqu’au petit matin. Décalée au mois de juillet, l’édition 2013 du festival Pantiero joue les prolongations en proposant une nouvelle programmation et une fermeture plus tardive, avec une poursuite des réjouissances en intérieur après les concerts. Du 11 au 13 juillet.

Programme Jeudi 11 juillet - Thursday 11 July Soirée rock The Hives Duchess Says I.R.O.K. Vendredi 12 juillet - Friday 12 July Soirée hip hop Ghospoet Hudson Mohawke Amon Tobin LE1F Samedi 13 juillet - Saturday 13 July Soirée pop Griefjoy Crystal Fighters Trust

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FESTIVALS

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Summer golfe

Le jeune

premier Textes Pierre Le Beller

Programme Lundi 22 juillet - Monday 22 July Soirée rap/hip-hop Féfé Oxmo Puccino Kery James

Lilly Wood and the Prick

Le dernier né des festivals azuréens a pris possession du théâtre de la Mer Jean-Marais pour trois soirées pop placées sous le signe de l’originalité artistique et de la variété des talents. En mettant à l’honneur des artistes aussi différents que Lilly Wood and the Prick, Oxmo Puccino ou Jenifer, le directeur du festival Patrice Bouchon – créateur de la Crazy Week !!! niçoise – invite à Golfe Juan les amateurs de hip-hop français, de rock et de pop. Trois soirées pour lancer un événement promis à une belle carrière.

French Riviera’s latest festival is taking over the Théatre de la Mer Jean-Marais for three pop evenings devoted to the theme of artistic originality and diversity. Highlighting contrasted artists like Lilly Wood and Prick, Oxmo Puccino and Jenifer, Festival Director and

Mercredi 24 juillet- Wednesday 24 July Mutine Bastian Baker Jenifer

Jenifer

© DR

© DR

Féfé

© DR

Mardi 23 juillet - Tuesday 23 July Lilly Wood and the Prick + Guests

founder of Nice’s Crazy Week, Patrice Bouchon, invites French hiphop, rock and pop lovers to come to Golfe Juan. Three nights with potential to launch some very promising future events. 8e art magazine • Printemps - Eté 2013

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© Benoit Peverelli

Nuits du Sud Amadou et Mariam

Le

festival

exemplaire

En seize ans d’existence, le rendezvous de Vence est parvenu à proposer une programmation de grande qualité à des prix très raisonnables, pour le plus grand plaisir des amoureux de world music. Un mois de sons et de vibrations exceptionnelles venus des quatre coins du monde. In its sixteen years of existence, the Vence event has been offering a quality programming for reasonable prices, to the great delight of world music lovers. Experience a month of exceptional sounds and vibrations coming from the four corners of the world. Textes : Pierre Le Beller

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D

Depuis sa première édition en 1998, le festival Nuits du Sud s’est imposé comme la référence en matière de world music. En accueillant des artistes exceptionnels comme Césaria Évora, Eliades Ochoa, Ruben Gonzales, Ray Baretto, Manu Dibango, Femi Kuti, Israel Vibration, Ernest Ranglin et bien d’autres, la petite rencontre des amoureux de musiques du monde sur la place du Grand jardin s’est muée en un rendez-vous culturel incontournable de la période estivale. Cette année, l’éclectisme et la bigarrure musicale sont une nouvelle fois à l’honneur à Vence, avec une programmation haute en couleur. Signe particulier de ce grand-petit festival, les prix des billets sont restés très bas malgré une inflation galopante du coût des concerts au cours de la dernière décennie. Avec un prix moyen autour de 15€ et une gratuité pour les moins de douze ans, le fondateur des Nuits du Sud Teo Saavedra a réussi son pari de conserver une programmation de qualité pour des tarifs modiques et rendre accessible la culture au plus grand nombre. Au programme en 2013, des artistes confirmés comme Zucchero, Amadou et Mariam, Patti Smith, La Grande Sophie, Cali, Salif Keita, Rachid Taha, Taj Mahal, Goran Bregovic ; ainsi que de jeunes révélations de ces dernières années comme Liz Wright, Amparo Sanchez, Batucada Sound Machine ou Riff Cohen.


FESTIVALS

Since its first edition in 1998, the Nuits du Sud festival imposed itself as the reference when it comes to world music. Welcoming exeptional artists such as Césaria Évora, Eliades Ochoa, Ruben Gonzales, Ray Baretto, Manu Dibango, Femi Kuti, Israel Vibration, Ernest Ranglin and many others, the little get-together of world music lovers on the place du Grand jardin grew into one of the summer period’s key cultural rendez-vous. This year, musical eclecticism and variegation will once more be celebrated in Vence, with a very colourful programming. The particularity of this little-big festival is the prices that

SAISON AMERICAINE

stayed very low despite the rampant inflation of concert tickets during the last decade. With an average price of 15€ and a free pass for children under 12, the Nuits du Sud founder, Teo Saavedra, succeeded to keep a quality programming for modest rates and to make culture accessible to the majority. The 2013 programme includes accomplished artists such as Zucchero, Amadou & Mariam, Patti Smith, La Grande Sophie, Cali, Salif Keita, Rachid Taha, Taj Mahal, Goran Bregovic, as well as young revelations of the recent years such as Liz Wright, Amparo Sanchez, Batucada Sound Machine or Riff Cohen.

Salif Keita

Popa Chubby

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© DR

© Prisca Lobjoy

Liz Wright

© DR

« Cette année, l’éclectisme et la bigarrure musicale sont une nouvelle fois à l’honneur à Vence avec une programmation haute en couleur. »

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Hi beach party

Sous le

Dancefloor

plage

© Lionel Bouffier

L

La plage niçoise du Hi Beach sur la Promenade des Anglais, repaire des amoureux de la détente et du farniente dans un décor design, se transforme durant l’été en dance floor pour six soirées explosives. Pour sa troisième édition, qui marque le cinquième anniversaire de l’ouverture de la plage, les Hi Beach Parties accueillent les labels les plus prestigieux pour faire danser les estivants dans une ambiance chic et décontractée. Avec des DJs issus de la scène locale et internationale, la troisième édition de Hi Beach Party fera la part belle aux sonorités les plus diverses. Le coup d’envoi des Hi Beach Party

Textes Pierre Le Beller

sera lancé le 06 juin, comme un relais avec le festival CrossOver 2013, au son Hippie Dance des Pachanga Boys et de Poni Hoax, les enfants terribles du rock français. La techno jazzy & latino de César Merveille, le live electrotechno de Gui Boratto, les longs voyages sonores du Berlinois Ben Klock et du Lyonnais Agoria ponctueront l’édition 2013. Un tout nouveau Flavor Festival très girly viendra clôturer l’événement le 8 septembre, en partenariat avec le magazine éponyme. Au programme, charme, énergie, esprit et sensualité pour terminer l’été en beauté.

Les 6 juin, 4 juillet, 25 juillet, 8 août, 22 août et 8 septembre 47, promenade des Anglais 06000 Nice Renseignements : www.panda06production.org et www.hi-beach.net

Nice’s Hi Beach on the Promenade des Anglais, the swanky spot for relaxation and idleness enthusiasts, transforms into a dance-floor for six supercharged parties this summer. Celebrating the fifth anniversary of the beach’s opening, the Hi Beach Parties’ third instalment welcomes the most prestigious labels to get summer holidaymakers dancing in a chic and chilled out atmosphere. The third anniversary of the Hi Beach Party will put the most diverse sounds under the spotlight with local and international DJs. Kicking off on June 6th, the 2013 CrossOver Festival will present back to back the sounds of Pachanga Boys Hippie Dance and Poni Hoax the bad boys of French rock. César Merveille’s jazzy-latino tech, Gui Boratto’s live electro tech and sets from Berliner Ben Klock and Agoria from Lyon will headline at this 2013 event. And finally, the brand new all girls Flavor Festival, in partnership with Eponyme magazine, will bring to a close the event on September 8th. Charm, energy, character and allure will be on the agenda to end this summer on a high. June 6th, July 4th, July 25th, August 22nd and September 8th 47, promenade des Anglais 06000 Nice - www.panda06production.org - www.hi-beach.net

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FESTIVALS

SAISON AMERICAINE

plages electroniques

La

Crème de la crème

© Lionel Bouffier

Textes Amir Esposito

E

En quelques années, le Festival cannois de musique électronique a su attirer les amateurs de toute la région et faire des émules dans le monde entier. L’événement organisé par Panda Events sur la plage du Palais des Festivals et des Congrès mise pour son édition 2013 sur la diversité des sons, en se déclinant en cinq dates faisant la part belle aux artistes locaux et internationaux. Soirées Electro, Deep House, Bass Music et Electropicale feront bouger les amateurs, ainsi qu’une très attendue soirée spéciale Only Girls Techno qui verra se succéder aux platines quatre DJ au féminin parmi les plus talentueuses de la scène électro. Les 3, 10 17 et 31 juillet et le 14 août sur la Plage du Palais des Festivals

In a few years, Cannes’ Electronic Beaches managed to attract electro-music lovers from the whole region and the rest of the world. The event organised by Panda Events on the Palais des Festivals’ Beach, plays on diversity of sounds for its 2013 edition, developing them over 5 dates and showcasing local as well as international artists. Electro, Deep House, Drum and Bass and Electrotropical parties will get goers moving, as well as an eagerly awaited special “Only Girls Techno” party which will see at the turn table four of the most talented female electro DJs. Dates: 3rd, 10th, 17th, and 31st July and 14th August - Where: Palais des Festivals’ Beach

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portfolio

rencontres du 9 e art

e musée de l’Annonciade profite de l’année 2013 pour mettre à l’honneur l’école marseillaise de peinture du XIXe siècle. Avec cette exposition exceptionnelle, le musée tropézien rend hommage aux grands maîtres de la Cité phocéenne, qui posèrent les jalons de la représentation picturale des paysages provençaux, avant que les génies de la fin du siècle ne hissent cet art au pinacle. Inspirant tour à tour Cézanne, van Gogh, Gauguin ou les premiers impressionnistes, les toiles d’Émile Loubon, de Félix Ziem, de Joseph Garibaldi, de Monticelli ou de René Seyssaud retrouvent ici leur place dans l’histoire de la peinture provençale et dans l’histoire de l’Art en général. Une place éminente souvent méconnue, qui rappelle que la vitalité culturelle de Marseille n’a pas attendu que la ville soit consacrée Capitale européenne de la Culture en 2013 pour être un formidable catalyseur de talents et de modernité.

L

L’Annonciade museum makes the most of 2013 and commemorates the 19th Century Marseilles’ Painting School. With this exceptional exhibition, the St Tropez museum acknowledges Marseilles’ great masters, who paved the way of Provence’s landscape painting, before the geniuses of the end of the century brought the art to its pinnacle. Inspiring Cézanne, Van Gogh, Gauguin and the first impressionists; the paintings of Emile Loubon, Felix Ziem, Joseph Garibaldi, Monticelli and René Seyssaud find, in this exhibition, their place in the history of Provence painting and in Art History. A prestigious, often forgotten status, which reminds us that Marseilles’ cultural life did not wait for the city to be designated European Capital of Culture 2013 to become a catalyst for modernisation and centre of exceptional talent. Textes : Rémi Cartosio 58

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L’Annonciade, Musée de Saint-Tropez

L’École marseillaise, 1850-1920 16 mars – 17 juin L’Ecole marseillaise, 1850-1920 L’Annonciade, St Tropez Museum 16th March - 17th June

Jean-Baptiste Olive, L’Estaque, s.d. Huile sur panneau Collection particulière

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portfolio

rencontres du 9 e art

Joseph Garibaldi, Déchargement face au Fort Saint-Jean, 1897 Huile sur toile Collection particulière 60

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Félix Ziem, Canal de Caronte, s.d. Huile sur panneau Collection particulière

Louis-Mathieu Verdilhan, Débarquement de blocs de marbre, s.d. Huile sur toile (détail) Collection particulière

René Seyssaud, Les moissonneurs, s.d. Huile sur toile (détail) Collection particulière

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portfolio

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rencontres du 9 e art

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Emile Loubon, Le jeu de boule, 1850 Huile sur toile Collection particulière

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portfolio

rencontres du 9 e art

Paul Guigou, Promeneur face à Marseille, s.d. Huile sur toile Collection particulière

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Raphael Ponson, La Calanque, Vallon des Auffes, s.d. Huile sur toile Collection particulière

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SORTIR

68 Scènes

72 74 Musiques Expos

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sortir

scènes

Made in Cannes

Le talent à la mode cannoise La saison 2012-2013 a consacré le dixième anniversaire du concept Made in Cannes : proposer au public cannois des spectacles conçus et réalisés par des artistes cannois des écoles d’arts de la ville. Pour cette dixième édition, vingt-quatre dates ont ponctuée l’année avec des représentations de musique, de danse, de théâtre, de cirque et des ateliers de mode, permettant de mettre en lumière la vitalité culturelle de Cannes et des Cannois. En offrant des grands classiques ou des créations originales, Made in Cannes a su s’imposer comme un événement apprécié du public et un formidable révélateur de talents locaux.

À l’affiche prochainement " Le Tartuffe de Molière au théâtre de la Licorne le 31 mai Moliere’s Tartuffe. Theatre de la Licorne, 31st May.

" A red season shade, mêlant rock

et orgue à l’Église Notre-Dame de Bon Voyage le 14 juin

A Red Season Shade, a mix of rock and organ at Notre-Dame de Bon Voyage church, 14th June. " Une soirée Carte Blanche aux

danseurs des classes pré-professionnelles à l’ESDC Rosella Hightower le 22 juin

Carte Blanche evening for pre-professional dance students, at the ESDC Rosella Hightower, 22nd June. " La Flûte enchantée de Mozart

au Théâtre Croisette le 27 juin

Mozart’s Magic Flute, Croisette Theatre, 27th June.

Made in Cannes – Talents, in Cannes’ Fashion 2012-2013 season celebrated the tenth anniversary of the Made in Cannes concept: to offer the public of Cannes performances developed and directed by young artists from the city’s Arts Schools. Twenty four dates marked this anniversary with music, dance, theatre, circus and fashion performances highlighting Cannes’ cultural energy. By presenting great classic and original creations, Made in Cannes established itself as a popular event and an amazing way to discover local talent. 68

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l’été à cannes spectacles & festivals 2013 une saison de rêves 4, 14, 21 et 29 Juillet / 7, 15 et 24 Août

FESTIVAL D’ART PYROTECHNIQUE 11 au 13 Juillet

PANTIERO

The Hives / Kavinsky / Amon Tobin presents Two Fingers Crystal Fighters / Hudson Mohawke / Lescop...

19 et 20 Juillet

FIESTA FLAMENCA

David Pañiagua / Maria José Franco Bodega, bal sévillan, initiations danse...

19 Juillet au 24 Août

CRAZY HORSE PARIS

Forever Crazy - En exclusivité à Cannes

22 au 28 Juillet

NUITS MUSICALES DU SUQUET

B. Berezovsy, M. Guttman / C. Katsaris / J. Carmona Hommage à A. Camus, D. Mesguish, M. Villalonga, Orchestre de Cannes Hommage à M. Theodorakis, Ens. Elégia d’Athènes Mozart Vs Salieri, Ens. Assami...

3 Août

BREAK THE FLOOR SUMMER JAZZ A DOMERGUE

Rachel Ratsizafy Quartet, Michel Marre / Frédéric Viale Quartet Hommage à C. Nougaro, Philippe Léogé / Les Doigts de l’homme

23 au 27 Août

FESTIVAL DE L’ART RUSSE

Chœur Populaire d’Omsk / Dîner-Spectacle “La Nuit Russe” Solistes du Théâtre Mariinski / “Nouveau Ballet” du Théâtre de Moscou...

www.palaisdesfestivals.com

Locations points de ventes habituels - Billetterie Palais des Festivals 04 92 98 62 77 Les spectacles de la Ville de Cannes - Réalisation Palais des Festivals et des Congrès

Licence : 1-108002 / 2-108003 / 3-108004 © Palais des Festivals et des Congrès de Cannes. Toute reproduction ou copie est interdite.

9 au 12 Août


sortir

scènes Le Nouveau Ballet du Théâtre de Moscou En clôture du Festival de l’Art russe 2013, Aïda Chernova et Sergueï Staroukhin offrent au public cannois un spectacle exceptionnel dévoilant l’étendue des talents de l’école russe de ballet. Le Nouveau Ballet du théâtre de Moscou, qui s’est imposé depuis sa création en 1989 comme le fer de lance du renouveau culturel de la Russie est à l’honneur de l’édition 2013 du Festival. Entre art dramatique, mime, ballet classique et danse contemporaine, les deux danseurs de l’élite moscovite viendront interpréter des airs de Tchaïkovski et de Jean-Michel Jarre pour conclure une semaine exceptionnelle. Le mardi 27 août au théâtre Debussy

Béjart Ballet Lausanne Depuis le décès de son créateur en 2007, Gil Roman a repris les rênes de la troupe de Maurice Béjart, avec pour mission de perpétuer la vision de la danse transmise par son maître. En mêlant habilement les canons du ballet classique à des créations et à un style plus novateurs, les membres du Béjart Ballet de Lausanne ont su s’imposer comme les dépositaires de la mémoire du chorégraphe marseillais. Avec une soirée exceptionnelle dans le décor idyllique du Théâtre de la Mer Jean-Marais, la troupe revient proposer trois visions de la danse et trois variations sur le thème de l’ailleurs. Au son de la voix de Barbara interprétant des chansons de Brel, ou pour une évocation de la danse sacrée de l’indouisme et pour un hommage chorégraphique au Boléro de Maurice Ravel, les spectateurs de Golfe Juan auront l’occasion de découvrir ou redécouvrir la large palette de talents offerts par les émules de Maurice Béjart. Le 9 juillet à Golfe-Juan

To conclude the 2013 Russian Art Festival, Aida Chernova and Sergey Starukhin are presenting to the people of Cannes an exceptional show demonstrating the great talent of the School of Russian Ballet. Moscow Theatre’s New Ballet, which established itself as the flagship of the Russian cultural revival since its creation in 1989, has the place of honour in this year’s festival. A cross between dramatic arts, mime, classic ballet and contemporary dance, the two Russian elite dancers will bring to a close this exceptional week by interpreting Tchaikovsky and Jean Michel Jarre. Tuesday 27th August at the Debussy Theatre, Cannes.

Since the death of Maurice Bejart in 2007, Gil Roman took over his troupe with the intention of perpetuating the vision of dance inherited from his mentor. The members of the Bejart Ballet of Lausanne imposed themselves as heirs of the famous choreographer’s memory through the symbiosis of the canons of classical ballet and more innovative creations and style. In the idyllic setting of the Théâtre de la Mer Jean-Marais the troupe offers three visions of dance and three variations on the theme of otherworldliness. The spectators of Golfe-Juan will have the opportunity to discover or rediscover the many talents of Maurice Bejart’s disciples to the sound of Barbara’s voice singing Jacques Brel, for an evocation of Hindu sacred dances and a choreographic tribute to the Maurice Ravel’s Boléro. On July 9 at Golfe-Juan. Le Cirque du Soleil

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L’histoire de Manon Créé en 1974 par le Royal Ballet de l’opéra de Londres, L’Histoire de Manon reprend la trame de l’opéra de Massenet sans lui emprunter un seul air. Devenu en peu de temps un classique du répertoire mondial, le ballet de Kenneth MacMillan narre les amours contrariés de Manon Lescaut et du jeune chevalier des Grieux, de Paris à la Louisiane coloniale. Avec une chorégraphie exigeante et un

sens profond du détail, la troupe du Royal Ballet sublime cette histoire classique en lui conférant une atemporalité saisissante. La venue à Monaco pour trois soirs de cette troupe légendaire, servie par l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, est en soi un événement à ne pas manquer. Du 27 au 29 juin au Grimaldi Forum

Created in 1974 by the Royal Ballet of the Royal Opera House, L’Histoire de Manon borrows the thread of Massenet’s opera but not a single tune. Kenneth Mac’Millan’s ballet, which very quickly became one of the world’s classics, tells the thwarted love story of Manon Lescaut and young Chevalier des Grieux, taking them from Paris to Colonial Louisiana. With a demanding choreography and a deep sense for details, the Royal Ballet troupe perfects this classical story by giving it a striking sense of timelessness. This legendary troupe is coming to Monaco, accompanied by the Monte-Carlo Philarmonic Orchestra, for three unmissable performances. From June 27 to June 29 at the Grimaldi Forum

West Side Story

« I like to be in America/OK by me in America »… Depuis le succès planétaire de la comédie musicale de Leonard Berstein et du film éponyme de 1961, la ritournelle de Maria, interprétée à l’écran par Natalie Wood tourne dans toutes les têtes à l’évocation de cette histoire d’amours impossible. Transposition de Romeo et Juliette dans le New York des années 1950, West Side Story apparaît toujours – un demi-siècle après sa création – comme la quintessence de la comédie musicale made in the USA : airs entrainants, chorégraphies millimétrées au service d’une histoire aux résonnances universelles et atemporelles. Du 9 au 13 juillet au Grimaldi Forum.

“I like to be in America/OK by me in America”… Since the worldwide success of Leonard Berstein’s musical and its film adaptation of 1961, Maria’s tune, performed onscreen by Natalie Wood, springs back to everyone’s mind at the mention of this impossible love story. A 1950s’ New York transposition of Romeo and Juliette, West Side Story remains half a century after its creation the epitome of American-made musical: lively tunes and meticulous choreographies serving a universal and timeless story. From July 9 to July 13 at the Grimaldi Forum

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musiques

At 18, Elisa Jo moves into overdrive. One of the best Web 3.0 representatives, an artist revealed on the Internet, Elisa Jo has launched her first album and is now embarking on a long-awaited tour. In 2010, this young lady of Rouen started posting her songs’ video clips on MySpace, which started a buzz that attracted the interest of professional singers. Coeur de Pirate, Yaël Naïm and Zaz were the first to fall under the spell of this gem of French singer. She started performing in a succession of opening acts for her big sisters and quickly managed to seduce the public with her pranks and her out of this world voice. Discover her at the Grimaldi Forum in Monaco on June 15.

À 18 ans, Élisa Jo passe à la vitesse supérieure. Celle qui figure déjà parmi les meilleurs représentants de la génération 3.0, de ces artistes révélés sur internet a sorti son tout premier album au printemps et entame une tournée très attendue. En 2010, la jeune Rouennaise commence ainsi à poster des vidéos de ses chansons sur MySpace, suscitant rapidement le

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© DR

Elisa Jo buzz et attirant l’intérêt de ses aînées. Cœur de Pirate, Yaël Naïm ou Zaz sont les premières à tomber sous le charme de cette petite dernière pépite de la chanson française. Elle enchaînera alors les premières parties de ses grandes sœurs et séduit rapidement le public par ses facéties et sa voix hors normes.

À découvrir au Grimaldi Forum à Monaco le 15 juin


© Hertfelder

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Richard Bona

Along his fulfilled artistic career Richard Bona has lived several lives. The child from the small village called Minta in Cameroon, who discovered jazz in Douala’s cabarets, became one of the best African bass-player in the 80’s. He collaborated with artists such as Manu Dibango and Salif Keita on Europe’s stages and Harry Belafonte in the United States. However, for the past fifteen years Richard Bona has led a solo career mixing the most contrasting sounds of his bass guitar. Polishing his musical patchwork with his incomparable voice, Richard Bona comes back this year with his new album Bonafied. As smooth as a fine wine. May 18, at Lino Ventura Theatre, Nice.

Au cours d’une carrière artistique bien remplie Richard Bona a déjà vécu plusieurs vies. L’enfant du petit village de Minta au centre du Cameroun qui a découvert le jazz dans les cabarets de Douala s’est imposé dans les années 1980 comme un des meilleurs bassistes d’Afrique. Suivant ses ainés comme Manu Dibango ou Salif Keita sur les scènes d’Europe, puis Harry Belafonte Outre-Atlantique, il mène depuis près de quinze ans une carrière solo mêlant les sonorités les plus contrastées au son de sa basse. Posant sur ce patchwork musical une voix inimitable, Richard Bona revient en 2013 avec son nouvel album Bonafied. Bon comme du bon vin. Au Théâtre Lino Ventura à Nice, le 18 mai

Groundation Dans l’histoire du reggae, les États-Unis ont longtemps constitués une terra incognita. Malgré les concerts américains légendaires de Bob Marley 1972 et 1974, l’émulation artistique a peu joué et rares ont été les groupes de reggae estampillés Made in USA. Les Californiens de Groundation font donc office d’exception dans la planète reggae, en se hissant en quinze ans au rang de groupe phare de la scène roots, délivrant partout un message de paix et de fraternité dans la plus pure tradition du son jamaïcain. Au Théâtre Lino Ventura à Nice, le 29 mai Au Festival Nuits du Sud à Vence le 8 août

© DR

The United States have long been “Terra Incognita” in the history of reggae. Despite Bob Marley’s legendary American concerts in 1972 and 1974, the artistic emulation has not taken off and American reggae bands are rare. Californian band Groundation is an exception in the reggae world. They became in the space of fifteen years, the most popular band on the roots scene, and today, they carry on delivering their message of peace and brotherhood with the purest Jamaican sounds. May 29, at Lino Ventura Theatre, Nice. August 8, Nuits du Sud Festival, Vence.

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expos

Picasso Superstar Grand familier de la Riviera, qui inspira profondément son œuvre, Pablo Picasso résida près de la moitié de sa vie entre Vallauris, Cannes et Mougins. À l’occasion des quarante ans de la disparition du peintre, la Côte d’Azur rend hommage à l’artiste fondamental du XXe siècle. A regular to the Riviera, a region that profoundly inspired his work, Pablo Picasso spent nearly half of his life between Vallauris, Cannes and Mougins. To commemorate the 40th year since the artist’s disappearance, the French Riviera pays a tribute to one of the most influential artists of the 20th Century.

1Expositions Exhibitions

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Picasso, Le Nu en liberté Constituée de prêts de collections privées, l’exposition estivale du centre d’art de la Malmaison à Cannes permet d’offrir un éclairage subtil et décalé sur le goût de Picasso pour l’érotisme. À travers une centaine d’œuvres couvrant une période de près de soixante ans, céramiques, peintures, gravures ou dessins témoignent de l’obsession assumée et permanente de Picasso pour le (beau) sexe. Centre d’art la Malmaison, 47 boulevard de la Croisette – 06400 Cannes

The summer exhibition of the Malmaison art centre in Cannes, which consists of loans from private collections, offers a subtle and staggering perspective on Picasso’s taste for eroticism. Throughout a hundred of his works covering a period of almost 60 years, ceramics, painting, engravings and drawings are there to demonstrate Picasso’s longlasting obsession with (the fair) sex. Centre d’art la Malmaison, 47 boulevard de la Croisette – 06400 Cannes 74

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1. Nu couché à la libellule - 1968 - Huile sur toile - 98 x 162 cm © Collection privée - © Succession Picasso 2013 - 2. Femme debout – 1945 - 10.6 x 3.7 x 1.1 cm - Terre cuite modelée et incisée, teintée ocre - Pièce unique © Collection Marina Picasso © Succession Picasso 2013


expos

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Monaco Fête Picasso

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Le Grimaldi Forum crée l’événement avec une exposition réunissant plus de 150 œuvres. Deux thèmes au programme de cet hommage exceptionnel permettent de retracer le parcours de ce génie du XXe siècle et le rapport intime qui le lia au Sud de la France. Avec « Picasso et la Côte d’Azur », les visiteurs peuvent ainsi redécouvrir Antibes, Golfe-Juan, Cannes ou Mougins à travers le regard que l’artiste posa sur la région de 1920 à 1946. « Picasso dans la Collection Nahmad » permet en outre d’ouvrir une des collections Picasso les plus riches au monde, comprenant des chefs d’œuvres rarement présentés au public. Grimaldi Forum, 10, Avenue Princesse Grace – MC 98000 Monaco Pablo Picasso, Minotaure à la carriole, 1936, Collection particulière © Succession Picasso 2013

The Grimaldi Forum makes the news with an exhebition gathering more than150 works. Two themes are featured in this exceptional tribute retracing the steps of this 20th century genius and the special bond that linked him to the South of France. With “Picasso et la Côte d’Azur”, the visitors can rediscover 1920-to-1946 Antibes, Golfe-Juan, Cannes or Mougins through the eyes of the artist. “Picasso dans la Collection Nahmad” allows a rare gaze into one of the richest Picasso collections, including seldom exhibited masterpieces. Grimaldi Forum, 10, Avenue Princesse Grace – MC 98000 Monaco

2Collection permanente Permanent collection

Le château Grimaldi, fondé au XIVe siècle par la famille génoise qui prit possession de Monaco, inspira profondément Pablo Picasso dès sa première visite de l’édifice en 1945. Le conservateur du musée d’alors proposa immédiatement au peintre d’occuper une des salles pour y établir son atelier. Il y réalisa des dizaines de chefs d’œuvres avant que le lieu ne devienne en 1966 le premier musée au monde consacré à Picasso. Figurant aujourd’hui parmi les principaux lieux dédiés à l’œuvre plastique de Picasso, le musée accueille également d’importantes créations de Nicolas de Staël et d’artistes contemporains. Musée Picasso – Place Mariejol 06600 Antibes

The Château Grimaldi, founded by the Genoese family in the 14th Century, profoundly inspired Picasso since his first visit of the edifice in 1945. The museum curator immediately offered the artist one of the rooms to set up a studio, where Picasso later created dozens of masterpieces before the place became the first museum devoted to Picasso in 1966. In addition to being one of the main places dedicated to Picasso’s plastic work, the museum also welcomes important creations of Nicolas Staël, as well as other contemporary artists. Picasso, femme à l’oiseau (Dora Maar), 1939, Collection particulière © Succession Picasso 2013

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expos

Georges Rouault (1871-1958), Fille au miroir, 1906 Paris, musée national d’Art moderne - Centre Georges Pompidou Aquarelle sur carton - 70 x 55 cm © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © Adagp, Paris 2013 Pierre Bonnard (1867-1947), Nu de profil, vers 1917 Musée Bonnard, Le Cannet, acquis avec l’aide du Fonds du patrimoine et du FRAM, 2010 - huile sur toile 103 x 52,5 cm © Adagp, Paris 2013 – Photo Yves Inchierman

Le Nu, de Gauguin à Bonnard

Ève, icône de la modernité Durant l’été, le musée Bonnard du Cannet fait la part belle au corps féminin à travers une évocation de la figure d’Ève chez les peintres de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Réunissant les œuvres de peintres majeurs issus des courants ayant marqués le paysage culturel européen, cette exposition exceptionnelle remet en perspective l’imagerie de la nudité dans une projection idéale du Paradis terrestre. Du 6 juillet au 3 novembre 16, bd Sadi-Carnot 06110 LE CANNET - www.museebonnard.fr

The Nude, from Gauguin to Bonnard - Eve, an icon of modernity

During the summer the Musée Bonnard in Le Cannet honours the female body through the evocation of Eve’s figure in the paintings of the late 19th and early 20th Century. Gathering artworks of great painters from movements that marked the European cultural landscape, this outstanding exhibition puts in perspective the imagery of nudity in an ideal projection of the earthly Paradise. July 6 to November 3

16, bd Sadi-Carnot 06110 LE CANNET - www.museebonnard.fr

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Paul Sérusier (1863-1927), Eve bretonne ou Mélancolie, vers 1891 Paris, musée d’Orsay - Huile sur toile - 72 x 58 cm © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski



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expos Un été pour

matisse

À l’occasion du cinquantième anniversaire du musée Matisse, Nice rend hommage au maître du fauvisme avec huit expositions à travers la ville où l’artiste vécut près de quarante ans avant d’y terminer ses jours. Issus de collections du musée de Cimiez et de prêts des plus prestigieux musées du monde, plus de 700 œuvres seront dévoilées au public du 21 juin au 23 septembre.

A summer of Matisse Celebrating the 50th anniversary of the Musée Matisse, Nice pays a tribute to the master of Fauvism with eight exhibitions throughout the city where the artist lived for almost forty years and passed away. Nearly 700 works, from the Musée Cimiez collections and loans from other prestigious museums of the world, will be presented to the public from June 21 to September 23.

Au Musée Matisse, “Matisse. La musique à l’œuvre”

At the Musée Matisse, “Matisse. La musique à l’œuvre”

Au Musée d’Archéologie, site de Cimiez, “À propos de piscines” At the Musée d’Archéologie, Cimiez site, “À propos de piscines”

Au Théâtre de la Photographie et de l’Image (TPI), “Femmes, muses et modèles”

At the Théâtre de la Photographie et de l’Image (TPI), “Femmes, muses et modèles”

Au Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC), “Bonjour Monsieur Matisse !”

At the Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain (MAMAC), “Bonjour Monsieur Matisse !”

Au Palais Lascaris, “Matisse. Les années Jazz”

At the Palais Lascaris, “Matisse. Les années Jazz”

À la Galerie des Ponchettes, “Matisse à l’affiche”

At the Galerie des Ponchettes, “Matisse à l’affiche”

Au Musée Masséna, “Palmiers, palmes et palmettes”

At the Musée Masséna, “Palmiers, palmes et palmettes” © Succession H. Matisse

Au Musée des Beaux-Arts JulesChéret, “Gustave Moreau, maître de Matisse”

At the Musée des Beaux-Arts Jules-Chéret, “Gustave Moreau, maître de Matisse” Henri MATISSE, Jazz, Paris, Tériade éditeur, 1947
Le Cirque, planche II
42 x 32,5 cm
Collection Villa Arson, Nice, Don Henri Matisse à l’Ecole des Arts décoratifs de Nice en avril 1950
© Succession H. Matisse

Renseignements : www.nice.fr Information: www.nice.fr

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expos

Metropolis, Fernand Léger et la ville Le musée Fernand Léger de Biot déploie durant l’été une exposition en deux volets mettant en lumière la relation de l’artiste à l’urbanisme et à la vie urbaine. Inspirée des travaux des grands architectes visionnaires de son temps, les œuvres de Léger dessinent ainsi une vision contrastée de l’espace urbain. Dans le premier volet « une peinture habitable », ce sont les projets d’intégration entre peinture et ville de l’artiste qui sont mis en lumière. Le second volet, consacré au « Spectacle de la vie moderne » mettra en évidence le rôle de Paris dans l’imaginaire de Fernand Léger, à travers trois thématiques complémentaires, L’image moderne, Paris-Paname et Paris-Spectacle. Du 23 mars au 7 octobre Musée national Fernand Léger – Chemin du val de Pôme – 06410 BIOT www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr

Fernand Léger (1881-1955) - Le Transport des forces, 1937 gouache et crayon sur carton. Donation Nadia Léger et Georges Bauquier Musée national Fernand Léger, Biot inv. MNFL 97053 © A.D.A.G.P. 2013

Metropolis, Fernand Léger and the town The Musée Fernand Léger in Biot presents a two-fold summer exhibition focusing on the artist’s relationship with urban planning and city life. Inspired by the works of visionary architects of his time, Léger’s works draw a contrasted vision of urban space. The first part titled « a habitable painting » highlights the artist’s projects of integration between painting and the city. The second part is dedicated to « the spectacle of modern life » and emphasizes the role of Paris in Fernad Léger’s imagination through three complementary themes: The modern image, Paris-Paname and Paris-Spectacle. March 23 to October 7 Musée national Fernand Léger – Chemin du val de Pôme – 06410 BIOT

www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr

Photographie

Lucien Clergue Écritures de lumière Des palmes brésiliennes, des reflets dans l’eau des fontaines parisiennes ou des épis de maïs camarguais, en capturant des objets familiers, Lucien Clergue nous plonge dans un univers captivant, où la frontière entre photographie et dessin s’estompe. Dans les œuvres du photographe exposées depuis le 3 février à Menton, l’ami de Picasso, de Michaux et de Cocteau, superpose les formes et les lumières pour évoquer des thèmes chers à ses proches. Comme tracées à l’encre de Chine, ces Écritures de Lumière racontent un monde en suspens, fait d’effets d’optique saisissants et de beautés morbides ou plastiques aux reflets incroyables. Du 3 février au 9 septembre au Musée Cocteau – Collection Séverin Wunderman

Light Scriptures Palm shapes of Brazil, water reflections of Parisian fountains or the Camargue’s corn cobs; by capturing familiar objects, Lucien Clergue takes us into an amazing world where the boundary between photography and drawing vanishes. On exhibition since February 3rd in Menton, the friend of Picasso, Michaux and Cocteau layers shapes and light to bring to life his closest relations’ dearest interests. As drawn in Indian ink, his Light Scriptures describe a suspended world made of fascinating optical effects, incredible reflections and artistic beauty. From February 3 until September 9, Cocteau Museum - Séverin Wunderman Collection, Menton. © Lucien Clergue Fontaine du Gd Palais 1963 - Extrait 80

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17, rue Grignan 13006 MARSEILLE Tel. 04 91 54 88 78 66, bd Rodocanachi 13008 MARSEILLE Tel. 04 91 77 03 45 Place de la Garonne 83990 SAINT-TROPEZ Tel. 04 94 97 58 13 Le Valstore 73150 VAL D’ISERE Tel. 04 79 00 50 29 www.frojo.com


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