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8 e art magazine • avril-mai 2014
8e art est une publication bimestrielle des Editions Bagatelle 19, avenue de Delphes 13006 Marseille 09 81 80 63 79 Numéro ISSN : 2267-4837 Dépôt légal : Avril 2014 Directeur général : Nicolas Martin n.martin@8e-art-magazine.fr Directeur de la publication : Frédéric Guerini f.guerini@8e-art-magazine.fr Rédactrice en chef : Emmanuelle Gall e.gall@8e-art-magazine.fr Direction artistique : Jonathan Azeroual j.azeroual@8e-art-magazine.fr Logistique, diffusion et partenariats : Romuald Protin r.protin@8e-art-magazine.fr 04 91 41 63 79
MARSEILLE-PROVENCE ART&CULTURE FREEMAGAZINE Retrouvez toutes nos actus sur :
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Webmaster éditorial : Bianca Meria b.meria@8e-art-magazine.fr Ont collaboré à ce numéro : Michel Abax, Julie Bordenave, Marco Jeanson, Eva Journeaux, Fred Kahn, Olivier Levallois, Marie-Line Lybrecht, Joanna Selvidès et Patrick Tapernoux. Service commercial : 09 81 80 63 79 Conception et réalisation : ZAC St Martin - 23, rue Benjamin Franklin 84120 PERTUIS Tél. 04 90 68 65 56 La reproduction même partielle des articles et illustrations sans autorisation est interdite. 8e art décline toute responsabilité pour les documents et articles remis par les annonceurs. Dépôt légal à parution.
En couverture. Masque-chapeau de Kalogeros, Grèce
© MNHN, photo MuCEM - Yves Inchierman.
# 30
Avril-Mai 2014
MISSION IMPOSSIBLE ? Par
Emmanuelle Gall, rédactrice en chef
N
om de code : PERLE 2014, comme « Pour ne pas En Rester Là En 2014 ». Après le succès de Marseille-Provence 2013, la Chambre de Commerce et d’Industrie a créé un groupe de réflexion réunissant des acteurs culturels et économiques pour définir « les conditions de réussite d’un projet culturel à l’échelle métropolitaine, incluant l’adhésion populaire et le rayonnement international ». Concrètement, beaucoup rêvent d’une biennale d’envergure internationale, sur le principe de Lille 3000. Les deux premières réunions du groupe, les 6 février et 13 mars dernier, se sont tenues sans les politiques « à cause des élections municipales » et ont vu émerger plus de problèmes que de solutions. Problème de territoire, dans une Métropole toujours en débat, problème de leadership et de budget surtout, à l’heure où les structures attendent avec angoisse la répartition des futures subventions municipales. La prochaine réunion de PERLE, mi-avril, permettra peut-être d’en savoir plus. Reste que plus le temps passe, plus 2014 a des chances de finir en « année blanche », au grand dam du think tank, persuadé qu’il faut créer, dès à présent, un projet susceptible de préfigurer la suite.
SOMMAIRE
#30
Avril-Mai 2014
MARSEILLE-PROVENCE ART&CULTURE FREEMAGAZINE
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LA PHOTO
Le street art propre
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ACTUS News
14
LA RENCONTRE
Eva Doumbia, « l’être-femme-noire »
18
L’OEUVRE
Ex-voto, musée de Notre-Dame de la Garde
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L’ENDROIT
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Manifesten, un salon façon Al Dante
23
32
L'ARTISTE
Gilles Desplanques, élément perturbateur
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L'OBJET
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L'ALBUM
Le Spigaou, la moto marseillaise
Yes Baby, Jerry Triger’s ballad
28
L'APPLICATION
Musambule, GPS culturel
30
LA PAGE
Philippe Carrese
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LE VILLAGE DE
34
LE RESTAURANT
Josette Baïz
La Relève
36
LA BALADE
Le musée de la Camargue
DOSSIER
56
Chambres
AVEC ŒUVRES 38
50
40
L’Artémise, l’art en partage
44
Les refuges d’art d’Andy Goldsworthy
52
Une galerie à vivre
47
La maison des artistes
54
L’hôtellerie conceptuelle
50
Œuvres et/ou chambres au Panier
56
L’art 5 étoiles
58
Tourisme et mécénat
54 60
PORTFOLIO
Stephane de Groef aux Rencontres du 9e art
72
L’ÉVÉNEMENT
Festival de Pâques, an II
82
74
SCÈNES
78
MUSIQUES
82
EXPOS
88
ENFANTS
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LA PHOTO
© Philippe Echaroux
LE « STREET ART PROPRE » Zidane (de retour) sur la Corniche, mais aussi Akhénaton sur le fort Saint-Jean, Patrick Bosso au Petit-Port et une poignée de visages anonymes, tous marseillais, projetés dans leur ville, la nuit. L’auteur de ces fresques éphémères s’appelle Philippe Echaroux. Photographe de mode après avoir débuté comme travailleur social, il défend le concept d’un « street art propre » ou « street art 2.0 » et dit vouloir « rendre la lumière » volée par ses photos : « Quand tu es photographe, tu captures la lumière tous les jours. Hop, tu la prends et tu ne la rends pas… Il me semblait tellement logique, vu mon métier, d’utiliser cette dernière dans ma démarche de street art. Je voulais rendre cette lumière de façon à presque pouvoir la toucher. » www.pays-imaginaire.fr 6
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ACTUS
EN BREF
LE SM’ART À AIX Après le succès de l’édition 2013, qui peut se targuer d’avoir accueilli 20 000 visiteurs et totalisé un millier de ventes, Le Sm’art entend plus que jamais s’imposer sur la scène française des salons d’art contemporain. Cette année encore, les 12 000 m2 du parc Jourdan vont accueillir plus de deux cents artistes internationaux et seize galeries. Invitée d’honneur de cette édition, la galerie Les Tournesols, basée à Vichy et Saint-Étienne, accrochera des œuvres des graffitistes et street-artistes Speedy Graphito, Benjamin SPaRK, M.Chat et Zalez. Le 2 mai, ces derniers proposeront une performance en compagnie, notamment, de Miss Tic. Parmi les nouveautés, sont également à signaler l’installation d’un chapiteau transparent de 400 m2 consacré au design, la création d’un espace « bibliothèque d’éditeurs » et d’un jardin artistique conçu par les architectes aixois Yoran Morvant et Nicolas Moingeon. Le salon prévoit également une conférence sur le thème du mécénat, une table ronde réunissant des critiques et fabriquera, en direct, son propre news magazine. Du 1er au 5 mai. Parc Jourdan, Avenue Anatole France, Aix-en-Provence. 10 €. www.salonsmart-aix.com
LE PAC À MARSEILLE Fin mai, c’est le tour du désormais traditionnel Printemps de l’Art Contemporain. Le grand rassemblement artistique, qui fédère les meilleures galeries et centres d’art marseillais, se déroule selon son habitude sur le principe de « 3 jours, 3 parcours, 3 quartiers ». Sauf que, cette année, un quatrième quartier, celui de la corniche Kennedy, participe à la fête le 1er juin, avec l’American Gallery et une performance organisée par la galerie Karima Célestin à la plage du Prophète. Au total, plus de 150 artistes seront exposés dans une cinquantaine de lieux. Le 28 mai, le MAC fêtera ses vingt ans le temps d’une soirée de performances et de concerts. Le 30, La Chambre de Commerce et d’Industrie propose une conférence publique sur les enjeux artistiques et économiques des grands événements culturels. Et le 31, la soirée de clôture du PAC se déroulera à La Jetée. Autre nouveauté, la présence d’une commissaire associée, Caroline Hancock, invitée à concevoir les expositions de la Galerie du 5e et de la galerie Hors-Les-Murs, en prévision d’une collaboration plus large l’année prochaine. Le 29 mai, Belle de Mai - Longchamp - National / Le 30 mai, La Plaine - Cours Julien – Préfecture / Le 31 mai, Panier - Joliette Vieux-Port / Le 1er juin, Corniche Kennedy www.marseilleexpos.com 8
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ACTUS
EN BREF
VOL DE NUITS LANCE LES REPAS D’ARTISTES Traversant une période de vaches maigres, comme bien d’autres associations marseillaises, l’équipe de Vols de Nuits a imaginé une solution inédite : des soirées repas (et autres surprises) mensuelles conçues par des artistes. L’artiste libanaise, Randa Mirza, qui a publié un livre intitulé The rural taste of Lebanon, autour des femmes de la région de Hermel, a inauguré le cycle le 21 mars dernier. Abir Ghattas et Jessy Gemayel ont préparé un menu centré autour des aliments et recettes évoqués dans le livre et fabriqué, sur place, le pain traditionnel à la base du repas. Suivront, en avril, un dîner en « Apesanteur » préparé par Luce Moreau, en mai, une invitation à « jouer à table » lancée par Claire Béguier, et en juin, Karine Maussières proposera de goûter des « Natures mortes ».
LES NOCTURNES DE LA FRICHE (SUITE) Forte du succès de l’été 2013, la Friche reprend le concept des ouvertures « extra time », y associe celui des « 48 h chrono » et investit différemment ses nouveaux espaces. Le dernier vendredi de chaque mois, eRikm, artiste résident et génie international des platines, concocte un programme inédit pour noctambules en sommeil, qui voudraient commencer leur week-end autrement que par le trio ronronnant « barresto-boîte ». Nocturne et gratuité des expos jusqu’à 22 h, musique à tous les étages, performances, visites radiophoniques imaginées par Radio Grenouille, plateaux DJ…, les soirées seront assurément festives et bondées. La Friche, épicentre culturel marseillais, repousse les frontières imaginaires de la Belle de mai et met de l’art dans nos nuits. Les 25 avril, 30 mai et 27 juin. Friche la Belle de Mai, 41, rue Jobin, Marseille, 3e. 04 95 04 95 95. Entrée libre. www.lafriche.org 10
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© Flashback Photographie
© Randa Mirza
Les 25 avril, 23 mai et 13 juin, 20h. Vols de Nuits, 6, rue Sainte-Marie, Marseille, 5e. 04 91 47 94 58. 20 €. www.voldenuits.com
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ACTUS
THÉÂTRE
LE THÉÂTRE MARSEILLAIS JOUE AUX CHAISES MUSICALES Fermeture du Gyptis, création d’un pôle théâtre à la Friche, imminence d’un changement de direction aux Bernardines, réduction de la capacité d’accueil à Montévidéo… Petit état de lieux fort fragile(s). Le Gyptis Il y a quelques mois à la Belle de Mai, le Gyptis fermait ses portes, suite au départ en retraite des directeurs qui l’avaient fondé, Françoise Châtot et Andonis Vouyoucas. Propriété de la Région, il est désormais directement géré par la Friche la Belle de mai, et accueillera des projections et spectacles du futur Pôle théâtre, sans autonomie de programmation.
générale, « on espère qu’il y aura une poursuite du projet tel qu’Alain Fourneau et son équipe l’ont bâti en vingt-cinq ans, à savoir un lieu dédié aux écritures contemporaines, qui soit dirigé par un artiste qui sait en accompagner d’autres, un artiste fédérateur qui dispose de talents de collaboration », la Ville de Marseille sera seule décisionnaire de la nouvelle direction à pourvoir en décembre 2014 et n’a toujours pas lancé d’appel à candidatures.
Pôle théâtre de la Friche En France, une pièce de théâtre n’est, en moyenne, jouée que sept fois et un spectacle de danse trois fois. Pour mieux rentabiliser l’argent (du contribuable) et l’énergie (de l’artiste) investis pour les créations, la Région et les institutions ont décidé de construire un pôle théâtre au sein de la Friche et ont consulté les opérateurs culturels du territoire. Outre l’offre de lieux supplémentaires de résidence, dans des logiques de coproduction qui existent déjà, le pôle devrait accueillir, dès janvier 2015, une programmation établie par un comité des théâtres qui le composent. On ignore le budget qui lui sera consacré, mais on nous affirme qu’un tel dispositif n’aura pas pour conséquence d’amoindrir les subventions des autres opérateurs. À l’heure où des réductions budgétaires drastiques sont annoncées, et où se bouclent les programmations de saison, le flou demeure encore bien artistique.
Montévidéo Lieu vivace de création, repéré à l’international par les professionnels et les artistes, Montévidéo abrite depuis douze ans Diphtong, la compagnie d’Hubert Colas , le festival actOral et le GRIM de Jean-Marc Montera. Convivial, il rassemble des publics curieux, en marge des logiques commerciales. Bien équipé pour la création artistique, il nécessite cependant des aménagements de mise aux normes des accès handicapés et des conditions de sécurité, en vue d’accueillir un public plus nombreux, et bel et bien demandeur. Aujourd’hui, les autorités imposent ces travaux, mais les institutions ne se prononcent toujours pas sur leur mise en œuvre, ni sur l’acquisition du lieu, qui les légitimeraient.
Les Bernardines Si aux Bernardines, comme Suzanne Joubert, la secrétaire 12
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Marseille, ville où l’on comptait le plus de théâtres par habitant au tournant des années 2000, voit donc la fin d’une ère. Que nous réserve l’avenir ? J.S.
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LA RENCONTRE
Propos recueillis par Emmanuelle Gall 14
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DR
EVA DOUMBIA, « L’ÊTRE-FEMME-NOIRE »
LA RENCONTRE
EVA DOUMBIA
E
n 2011, Moi et mon cheveu, le « cabaret capillaire » d’Eva Doumbia faisait un tabac au Gymnase. La metteure en scène revient à Marseille au printemps avec deux spectacles. En avril, le théâtre des Bernardines présente Afropéennes, le portrait choral d’une nouvelle génération de femmes noires et urbaines, créé en 2012. En mai, La Traversée aux disparus, une ambitieuse trilogie adaptée des écrits de Maryse Condé, Yanick Lahens et Fabienne Kanor, sera représentée pour la première fois à La Criée.
Après avoir travaillé avec les textes très contemporains de Marie-Louise Bibish Mumbu et Léonora Miano, deux jeunes écrivaines d’origine africaine, vous vous tournez vers Maryse Condé et Yanick Lahens, deux femmes antillaises d’une autre génération. Que partagez-vous avec elles ? Je travaille aussi avec Fabienne Kanor, qui est afropéennes (d’origine antillaise, née à Orléans) et de ma génération. Ma relation avec chacune de ces écrivaines est différente. En premier lieu, ce sont des auteures dont j’aime le travail littéraire et la démarche. Ensuite, je pense que chez chacune d’entre elles, il y a matière pour moi à réflexion. En revendiquant votre questionnement sur votre « être-femme-noire », ne craigniez-vous pas d’être taxée de communautarisme ? Je ne crains pas d’être taxée de communautarisme : on me taxe de communautarisme. Je travaille à partir de ce que je suis. Je suis femme, normande, française, d’origine malienne et ivoirienne, métisse, artiste... Chacune de ces composantes prend plus ou moins de place dans ma création et dans ma vie en général. Parfois je suis plus ceci, parfois plus cela. En ce moment, je ques-
tionne, effectivement, mon «être-femme-noire». Parce que je crois qu’une parole doit être dite, une pensée doit s’articuler. La France a besoin que son histoire s’écrive complètement. Elle a besoin que s’expriment les descendants des esclavagisés et colonisés qui sont aujourd’hui des Français. Et je crois que les artistes peuvent le faire, changer les mentalités, raconter les histoires. J’ai grandi dans une Normandie qui ignorait l’existence d’empires africains. Nous vivons une France qui ignore la violence de la colonisation. Je suis persuadée que si on arrive à faire comprendre, sensiblement, ce que cela a été, nous pourrons au moins changer les mentalités, obtenir une forme d’empathie, pour que peut-être, les choses ne puissent se reproduire. Dans votre note d’intention pour La Traversée aux disparus, vous évoquez le concept de résilience, forgé par Boris Cyrulnik, comme fil d’Ariane reliant ces différents textes adaptés, la résilience est-elle également l’un des moteurs de votre démarche ? Comme beaucoup d’artistes sans doute, mais pas seulement. Je suis mue par une nécessité à la fois artistique et politique. Souvent je pense que c’est le dernier spec8e art magazine • avril-mai 2014
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DR
© Bruno Charoy
EVA DOUMBIA
© Mercure de France
LA RENCONTRE
Maryse Condé, Yanick Lahens et Fabienne Kanor, les compagnes d’Eva Doumbia pour La Traversée aux disparus.
tacle, puis l’actualité me pousse à continuer. En réalité, j’adorerais monter des textes uniquement parce que je les trouve beaux. Aucun des textes que vous portez à la scène n’a été écrit pour le théâtre. Comment expliquezvous cette particularité ? Premièrement, je suis une lectrice de romans, et souvent j’ai envie de faire partager des lectures que, me semble-t-il, les spectateurs de théâtre connaissent rarement. Ensuite, je trouve peu d’auteurs dramatiques francophones qui portent une parole correspondant à la mienne. Cela dit, si Fabienne Kanor est romancière, La Grande Chambre, qui sera présentée dans cette Traversée aux Disparus, est une commande que je lui ai faite pour la scène. C’est le seul texte de théâtre de la soirée.
AFROPÉENNES
Les 3, 5, 7 avril, 19h30, le 4, 20h30 et le 6, 16h. Théâtre des Bernardines, 17, boulevard Garibaldi, Marseille, 1er. 04 91 24 30 40. 3-12 €.
WWW.
theatre-bernardines.org LA TRAVERSÉE AUX DISPARUS
Du 5 au 7 mai, 19h. La Criée, 30, quai de Rive Neuve, Marseille, 7e. 04 96 17 80 00. 9-24 €.
WWW.
theatre-lacriee.com 16
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LA FRANCE A BESOIN QUE SON HISTOIRE S’ÉCRIVE COMPLÈTEMENT. ELLE A BESOIN QUE S’EXPRIMENT LES DESCENDANTS DES ESCLAVAGISÉS ET COLONISÉS QUI SONT AUJOURD’HUI DES FRANÇAIS.
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EX-VOTO
© Notre dame de la garde
L’OEUVRE
Louis Botinelly, Vierge, début du XXe siècle, plâtre ciré, 60 x 60 cm.
UNE DES VIERGES DE LA GARDE
Ex-voto, offrande ? Cette vierge est l’une des perles du musée de Notre-Dame de la Garde qui a ouvert ses portes en juin dernier.
S
Texte : Marie-Line Lybrecht
i c’est bien à Louis Botinelly qu’on la doit, la vierge qui trône en bonne place dans le musée de NotreDame de la Garde a été trouvée par un électricien sur un placard des réserves de la basilique. Cette œuvre de plâtre ciré du début du XXe siècle, inspirée de La Vierge à la chaise de Raphaël, n’a cependant pas tout révélé. Est-elle un ex-voto ou un cadeau fait à la basilique ? « Rien ne permet de le dire, elle garde son mystère », raconte Magali Chapus, régisseuse des collections et responsable du musée. Elle a été l’une des belles découvertes. » Et il y en a eu d’autres. Statues, plans originaux, objets usuels de plus ou moins grande valeur…, tous ont trouvé leur place dans cet espace de 350 m2 où l’on a su éviter l’inventaire à la Prévert. Si les ex-voto ont une place de choix dès l’entrée, on remarque tout de suite que la sélection n’est pas anodine. Les plaques les plus remarquables par le graphisme ou l’ornement, les plus « parlantes » dans le texte, sont à hauteur de nez : l’une célèbre « le retour de deux fils de la guerre de 14 », l’autre remercie « pour une prière exhaussée en trois jours », une autre pour un retour d’Indochine. On plonge aussi dans l’histoire de France. Ce parcours muséal a été conçu comme un pèle18
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rinage ou comme une procession. On monte, du début à la fin. Et les Marseillais qui « montent à la vierge de la Garde » comme ils « montent » toujours quelque part, y apprendront aussi que les prémices de l’édifice datent de huit cents ans, que Charles Quint et la frayeur qu’il suscitait chez François 1er n’y sont pas pour rien, qu’Espérandieu, l’architecte protestant qui en est l’auteur y a laissé sa peau, que le magnifique ascenseur, fermé en 1967, a été démoli en 1974… pour peu qu’ils choisissent la visite guidée. De vitrine en vitrine, ils croiseront bien sûr quelques remarquables objets de cultes et surtout des vierges, offertes, modèles refusées du temps de la construction ou un temps disparues. Elles sont toutes d’une douceur extrême.
MUSÉE DE NOTRE-DAME DE LA GARDE
Rue Fort du Sanctuaire, Marseille, 6e. 04 91 13 40 80. 3-5 €.
WWW.
notredamedelagarde.com
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Depuis vingt ans, les éditions Al Dante œuvrent pour une vie poétique et politique. Joignant le geste à la parole, leur fondateur, Laurent Cauwet a créé à l’automne dernier un lieu destiné favoriser autrement et physiquement la rencontre entre ceux qui lisent et ceux qui écrivent. Texte : Joanna Selvides
À
la Plaine, dans ce quartier autrefois bouillonnant de culture, un espace atypique de 120 m2 a ouvert ses portes le 19 septembre 2013. Des étagères pleines de livres et un canapé confortable pour les lire, quelques tables de bistrot, un petit bar tout au fond. Engagé dans une démarche d’édition depuis 1994, la maison Al Dante travaille avec des gens qui écrivent de la poésie ou de la littérature contemporaine, de la politique philosophique et militante, mais surtout avec des gens choisis parce qu’ils ont besoin de se confronter à un public, au monde réel. Depuis ses débuts, Al Dante se baladait de lieu en lieu (notamment Montevideo), jusqu’à ce que, selon Laurent Cauwet, « à cause du resserrement des espaces de liberté, l’idée d’une revue en trois dimensions, d’un lieu où l’on puisse s’exprimer et où on essaie de “re-réfléchir” les rapports de l’auteur et du lecteur, d’un lieu de réactions et d’actions se fasse de plus en plus urgente ». Fatigué de passer quinze heures par jour derrière un écran d’ordinateur, l’éditeur a voulu se confronter 20
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à nouveau au monde pour lequel il disait paradoxalement se battre jusqu’alors, mais planqué derrière son écran. Avec quelques amis et auteurs, il propose ainsi quatre à cinq fois par mois une programmation en soirée, en dehors de l’ouverture quotidienne (15-20 h), sept jours sur sept. Depuis l’ouverture, sont déjà passés par là des poètes comme Liliane Giraudon, Bernard Heidsieck, Sylvain Courtoux, mais aussi des écrivains comme Christophe Hanna, Amandine André, Franck Smith, des performeurs, des musiciens, des philosophes, des politologues… Emmanuel Moreira, que l’on connait pour ses émissions “La Vie Manifeste” sur Radio Grenouille, a organisé des rencontres de deux personnalités issues de mondes différents sur un même sujet, tandis que Stéphane Nowak Papantoniou, jeune auteur marseillais, invitait des poètes sonores, et qu’une association de femmes de Gaza organisait une soirée de débats, dans une tension plus militante. Laurent Cauwet s’explique : « Depuis une trentaine d’années, on a savamment orchestré
© Laure Chaminas
UN SALON, FAÇON AL DANTE
MANIFESTEN
DR
L’ENDROIT
Ci-contre : Demi-mondaine en concert à Manifesten • Ci-dessus : affichage de l’artiste « activiste urbain » Tomagnetik
« UNE REVUE EN TROIS DIMENSIONS, UN LIEU OÙ L’ON PUISSE S’EXPRIMER ET OÙ ON ESSAIE DE “RE-RÉFLÉCHIR” LES RAPPORTS DE L’AUTEUR ET DU LECTEUR, UN LIEU DE RÉACTIONS ET D’ACTIONS… »
la séparation du monde culturel et artistique du politique, alors que leur porosité est logique. On a voulu rendre les gens dociles, en les perfusant par un système de subventions. Il faut reposer la bonne question. » Manifesten est évidemment un lieu libre, non soumis aux logiques institutionnelles, qui ne demande et ne demandera pas de subventions ni d’argent public. Une façon d’éviter le muselage un jour ou l’autre, et d’ouvrir toutes vannes aux paroles qu’il souhaite libres. Folie douce ? Peut-être, mais en tout cas lucarne d’espoir.
MANIFESTEN
59 rue Thiers, Marseille, 1er. 04 91 53 40 79. Entrée libre.
WWW.
al-dante.org 8e art magazine • avril-mai 2014
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L’ARTISTE
GILLES DESPLANQUES
« Etre artiste, c’est, en soi, une utopie. C’est un acte politique, qui interroge notre société. »
GILLES DESPLANQUES, ÉLÉMENT PERTURBATEUR Artiste, galeriste et marseillais depuis quatorze ans, Gilles Desplanques éprouve les limites de tous les systèmes. Texte : Emmanuelle Gall • Photos : Gilles Desplanques
S
i son nom reste inconnu du grand public, sa Pop Up House a fait le tour des médias. Il faut reconnaître que ce projet de maison « parasite », réalisée à partir du découpage puis du pliage de la façade d’un immeuble, avait fière allure et que la place de la Joliette, comme l’immeuble Orange censé se prêter à l’expérience, auraient gagné grâce à elle un indiscutable cachet. Malheureusement, l’architecte dudit immeuble s’est finalement opposé à la construction de la Pop Up House, réduisant à néant deux ans de travail. Apparemment, cela n’a pas suffi à décourager Gilles Desplanques qui, dès la rentrée de septembre, a investi la galerie Art-cade, avec une exposition intitulée Issue de secours, et organisé la sixième édition du Labo HO dans sa propre galerie (le pendant artistique de la librairie L’Histoire de l’œil). Dans la première, il a échafaudé un scénario aussi délirant que troublant, à partir des travaux prévus dans l’espace, et pour la seconde, il a mis en œuvre la proposition du collectif Répondeur Automatik : suspendre les livres, bibliothèques et autres meubles de la librairie à deux mètres du sol, comme s’ils lévitaient. Selon ses propres termes, Gilles Desplanques aime « éprouver les limites de l’architecture » et n’a que faire des white cubes institutionnels. Aujourd’hui, il persiste et signe avec deux nouvelles interventions, n’hésitant pas à éprouver aussi les limites de notre société ultra sécuritaire et un brin paranoïaque. En mars, il a transformé la galerie Arnaud Deschin en bureau de recrutement pour les Nations Unies et a créé une agence de sécurité répondant au doux nom d’Azurance.
AZURANCE, NOTRE VIGILANCE EST VOTRE SURVIE Invité à investir le pas-de-porte de Diagonales 61, le siège des bureaux de l’association Technè, Gilles Desplanques a, comme toujours, travaillé in situ. À partir du dessin de la grille, il a imaginé le logo d’une « agence privée de sécurité civile » vendant à la population locale un service d’évacuation en cas d’état d’urgence. Se transformant en entrepreneur, l’artiste a acheté le nom de domaine « Azurance », dessiné les plans d’évacuation souterraine du quartier et installé un sas d’accès sur le bateau voisin. Un dispositif plus vrai que nature et très efficace, visible 24 heures sur 24.
AZURANCE
Jusqu’au 12 avril. Diagonales 61, 61, rue Jean de Bernardy, Marseille, 1er. 09 52 52 12 79. Entrée libre.
WWW.
techne-marseille.com 8e art magazine • avril-mai 2014
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L’OBJET
LE SPIGAOU
LA MOTO MARSEILLAISE Cultissime brêle de la branchitude marseillaise des années 70-80, le Dax Honda est mort au crépuscule du deuxième millénaire avant de renaître en 2005 sous le nom de Spigaou. Texte & Photo : Marco Jeanson
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lashback : en 1999, après trois décennies de production, le géant japonais arrête la fabrication de cette motocyclette 70 cc devenue une verrue dans son catalogue. Cette année-là, les 400 derniers modèles qui sortent des usines partent tous, d’après Frédéric Pesseguier, ex-ingénieur en électronique devenu big boss de la petite entreprise Spigaou, à Marseille ! Pour Frédéric, l’histoire d’amour entre le Dax et Marseille n’est pas entièrement due à la météo : « Le Dax, dit-il d’un air gourmand, c’est un vrai truc de Marseillais, un truc pour se tirer la bourre sur 150 mètres entre deux feus rouges. » Il avait toujours rêvé d’en avoir un mais à l’époque ça valait quatre fois le prix d’un 103 Peugeot… Ceux qui en avaient un au lycée étaient les stars. Vingt ans plus tard et après avoir vu, ici et là, des tentatives de renaissance quasi criminelles sur le plan mécanique, Frédéric Pesseguier se rend en Chine, dans l’usine qui fabriquait les Dax japonais. Il y reste deux mois par an pendant quatre ans : « Je leur ai montré comment faire avec des pièces que j’avais apportées. Ça les a vexés. Je leur ai dit : moi je suis grand blanc mais en vrai je suis petit jaune, vous faites comme si j’étais ja24
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ponais. Je leur téléphonais tous les jours. Je leur ai fait refaire du Honda. » Spigaou, du nom local donné à ce petit épi de graminée qui se colle dans les oreilles des chiens, vient de la petite bande de potes à l’origine du projet : « On voulait une sorte de cri de ralliement marseillais ». Sur le cours Lieutaud, ils les ont vus arriver avec des yeux ronds. « Ils nous ont dit : vous êtes calus, une moto c’est blanc, rouge, gris ou noir. Nous, on conçoit ça comme un accessoire de mode, comme ça l’était à l’époque, avec le sac Chabrand. » Chocolat, bordeaux, bleu turquoise ou orange, il faut compter de 1300 € pour le 50cc à 1900 € pour le 125 Gran Turismo. Contre plus de 2000 € pour un modèle vintage… Les bonnes années, Spigaou vend près de 1500 modèles, dont plus de la moitié sur Marseille. Dernier avantage : ça ne se vole pas, les minots ne voient pas l’intérêt.
WWW.
spigaou.fr
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L’ALBUM
JERRY TRIGGER’S BALLAD
BALLADES ENTÊTANTES ET VÉNÉNEUSES
Yes baby, c’est le nom improbable du nouveau duo formé par Phil Spectrum et Clis Gaul. Leur album, lui, n’a rien d’improbable.
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Texte : Fred Kahn
hil Spectrum est ce qu’il est convenu d’appeler une figure de la scène rock marseillaise. Depuis plus de trente ans, il multiplie les projets, en studio (avec sa structure de production LAM) et sur scène (dans de nombreux spectacles et autres performances hybrides), mais sans vraiment sortir d’une relative confidentialité. Relative, car il a quant même été l’un des membres fondateurs de Leda Atomica, groupe qui, dans les années quatre-vingt, comptait parmi les initiatives sonores (à l’époque on appelait ça la new wave) les plus audacieuses d’Europe. Il a également à son actif le quasi-tube Marseille bouche de vieille – et ce bijou vitriolé n’a pas pris une ride ! Mais, globalement, l’alchimie du sieur Spectrum (un mélange punk-baroque mâtiné d’expérimentation instrumentale) était, à mon goût en tout cas, un peu trop crue. Et voici qu’il sort des poches de son ample pèlerine un nouvel album, Jerry Trigger’s ballad, réalisé par un improbable groupe : Yes baby. Ou plutôt par un duo. Car, pour l’occasion, Phil Spectrum s’est associé à l’auteur et chanteur Clis Gaul. Et du coup, sans se trahir, il enrichit son spectre musical d’une dimension mélodique qui, jusqu’à présent, lui faisait plutôt défaut. La ballade meurtrière de Jerry Trigger s’incruste rapidement et durablement dans la tête. La production, particulièrement chiadée, impose des climats vénéneux dont seul Phil Spectrum a le secret, mais, cette fois-ci, le chanté-parlé profond et viscéral de Clis Gaul canalise les débordements 26
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soniques. Si le premier titre apparaît un peu laborieux, au fil des plages, le duo chemine de plus en plus vers l’essentiel pour atteindre un fragile, mais très vertigineux point d’équilibre/ déséquilibre. L’histoire qui nous est contée ici emprunte à un genre certes assez codifié (le hors la loi dont le destin ne peut être que fulgurant et tragique), mais Yes baby évite, à la fois, les clichés et la parodie. Bien mieux ! L’envoutant « In Sally’s arms » s’écoute en boucle et le charme absolument malsain de ce morceau semble inépuisable. Puis, l’inéluctable (la mort de l’antihéros) donne lieu à une chanson, « Jerry’s death », absolument poignante. Il serait trop facile de citer comme référence Nick Cave ou Alan Vega. Pour ma part, j’irai même jusqu’à trouver, par moment, un lien de fraternité avec le dernier album de These New Puritans. Tout ça pour bien faire comprendre que Yes baby a placé la barre à une hauteur extrêmement imprudente et que cet objet en apesanteur au dessus du vide mérite une oreille plus qu’attentive.
YES BABY, JERRY TRIGGER’S BALLAD.
Diffusion LAM. 04 96 12 09 80.
WWW.
ledaatomica.mus.free.fr
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L’APPLICATION
MUSAMBULE
GPS CULTUREL
Musambule a de quoi séduire les amateurs d’art qui ne demandent qu’à prolonger l’expérience de 2013 et à élargir leur périmètre de sorties culturelles. Texte : Eva Journeaux
L’
année 2013 a éveillé en vous le goût des expositions et des musées ? Vous avez découvert la richesse culturelle de ce territoire et l’exceptionnelle diversité de ses lieux ? Il est temps, si vous ne l’avez déjà fait, de télécharger l’application mobile Musambule, qui entend mettre au bout de vos doigts toutes les informations pratiques ainsi que l’agenda des expositions et musées de la région. Avec ses quatre entrées thématiques (Actualités, Musées, Expositions, À proximité), Musambule permet d’accéder rapidement à la programmation des 170 musées dits « de France » (agréés par l’État), dans les régions PACA et Languedoc-Roussillon, mais aussi de vous géolocaliser et de partager avec vos amis. Dans ce but, la page d’accueil met en avant, de manière aléatoire, un musée différent à chaque clic d’entrée. Connaissez-vous l’Écomusée du Mont-Lozère et ses onze sentiers à thème ? Le musée Hyacinthe-Rigaud et sa collection des beaux-arts à Perpignan ? Le châteaumusée Grimaldi à Cagnes-sur-Mer, où vous pourrez rêver devant le panorama unique sur la baie des Anges ? Votre choix est fait ? Vous prévoyez un arrêt-buffet ? L’application vous offre une sélection des restaurants à proximité du musée choisi, avec pour chacun le contact, une fiche descriptive précise et sa distance en kilomètres… Autant de balades inattendues, de points de rendez-vous avec des amis via Facebook ou Twitter, rassemblés dans une application simple et fonctionnant aussi bien sur iOS qu’Androïd. Portée par l’Association des Conservateurs des Collections Publiques de la région PACA (Agccpf Paca) l’application a d’ailleurs reçu le 13 novembre dernier le prix coup de coeur du jury au concours Open PACA organisé par le service Innovation du Conseil régional. Efficace, simple et gratuite, inutile de s’en passer !
WWW.
musambule.mobi 28
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LA PAGE
PHILIPPE CARRESE
CARRESE NOUS FAIT UN DESSIN
Philippe Carrese a suivi, à sa manière, la campagne électorale marseillaise. Chaque matin, l’artiste affichait sur son mur Facebook un dessin moqueur et malicieux. Cette saga politique est toujours en ligne. Elle n’a pas pris une ride.
C’
Texte : Fred Kahn
était devenu un rendez-vous, presque un rituel : le dessin du jour de Philippe Carrèse. L’artiste aux multiples talents a ainsi commenté, à sa manière, les municipales marseillaises. Un regard décalé qui reste totalement d’actualité tant Carrese a su à mettre à nu les travers et les excès de la vie politique locale. L’ensemble compilé pourrait s’appeler « La politique à Marseille, entre Kafka et Ubu ». La vague brune et nauséeuse qui se cache derrière la marée bleu marine, l’omniprésence d’un certain syndicat, les écarts grandissants entre les promesses des candidats et la réalité… le choc du premier tour, un système complètement à bout de souffle, mais plus fort que jamais. Les élections sont passées, mais il serait vraiment étonnant que la saga s’arrête. La matière est inépuisable. Et la réalité reste suffisamment caricaturale pour que Carrese n’ait jamais besoin de donner dans la surenchère. Ses personnages sont des archétypes et le miroir qu’il tend est certes cruel, mais assez fidèle. D’ailleurs, son style correspond bien à l’esprit marseillais : « Le dessin pour moi, c’est un truc nerveux. Une fois que j’ai trouvé l’idée, ça va très vite. Au plus je m’applique, au moins l’image fonctionne ». De plus, le concept est parfaitement adapté au fonctionne30
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ment de Facebook, un espace virtuel où l’éphémère est loi et où l’essentiel côtoie le dérisoire. Mais, à partir de cette vitrine, rien n’empêche d’approfondir la plongée dans l’univers de Philippe Carrese pour découvrir les autres facettes du personnage. L’écrivain a déjà publié seize romans (le prochain, Virtuoso Ostinato, sort ce mois-ci). Le réalisateur a trois films très personnels a son actif et fait aussi partie de l’équipe qui tourne Plus Belle la vie. Et n’oublions pas le musicien qui, avec son groupe Carrese & friends, reprend des standards pop et soul des années quatre-vingt. Quelqu’un d’aussi créatif a forcément beaucoup d’amis... et heureusement pas que sur Facebook.
Le recueil des dessins de la campagne sera édité dans le courant du mois de mai par www.1961digital.com, une maison d’édition numérique qui propose également en téléchargement tous les livres de Philippe Caresse.
WWW.
facebook.com/philippe.carrese
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LE VILLAGE DE
JOSETTE
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BAÏZ
Avec une activité redoublée depuis 2013, Josette Baïz n’a guère le temps de flâner dans les rues d’Aix, où elle vit depuis trente ans. Alors que Grand Hôtel et Roméo et Juliette tournent en France, la chorégraphe s’apprête à créer Welcome, début mai à KLAP. Dans l’esprit de Grenade, les vingt ans, les danseurs interpréteront six pièces offertes à la compagnie par autant de grandes dames de la danse contemporaine : Germaine Acogny, Katharina Christl, Dominique Hervieu, Sun-A Lee, Blanca Li et Eun Me Ahn. Toujours entre deux tournées ou deux répétitions, Josette Baïz, qui se définit comme une vagabonde, arpente sa ville en vespa, avec une humeur italienne. Texte : Emmanuelle Gall
LES PLACES « Je fais souvent un détour pour passer place d’Albertas et place des Cardeurs, parce qu’elles me font penser à l’Italie et me dépaysent. Certes, il y a beaucoup de restaurants place des Cardeurs, mais j’aime les proportions, l’inclinaison du site. Et, puis, il y a la cour de l’Archevéché, avec ses réminiscences lyriques. Chaque fois que je reçois des chorégraphes étrangers, je les emmène faire le tour des places ».
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EN SCOOTER. JE CIRCULE À AIX RSEILLE, ICI, COMME À MA ON. C’EST "LA" SOLUTI
JOSETTE BAÏZ
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LE COURS MIRABEAU
« C’est très banal de citer le cours Mirabeau, mais lors des parades et du festival C’est sud, avec les parades et toutes ces couleurs, il prend une toute autre allure. En y dansant, on se l’approprie et on le découvre différemment. »
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LA SAINTE-VICTOIRE « Chaque matin, en me réveillant, je la regarde et elle me rassure. Comme Cézanne, j’ai une fascination totale pour cette montagne pas comme les autres, curieuse et symbolisant une éruption. Chaque fois que j’ai le temps, j’aime aussi me promener autour, notamment sur le chemin de Bibémus ».
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« C’est là qu’on fait nos créations. Nous y étions l’été dernier pour Roméo et Juliette et nous y retournerons en novembre prochain, avec les enfants, pour un nouveau projet. Chaque fois que je passe devant, je suis émue. J’ai le même attachement pour le Pavillon noir, où nous avons passé des journées entières à répéter ».
WELCOME
Les 5 et 6 mai, 21h, le 7, 19h30. KLAP Maison pour la danse, 5, avenue Rostand, Marseille, 3e. 04 96 11 11 20. 5 €.
WWW.
josette-baiz.com
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LE RESTAURANT
L’ATELIER DE GEORGIANA
L’ESPRIT DE MÉMÉ
Ouvert en janvier dernier par une bande de fins gourmets, ce bar sans prétention parie sur la tradition. Texte et photos : Marco Jeanson
L’ASSIETTE Un ou deux plats du jour, à midi seulement (aujourd’hui c’est rôti de veau aux endives braisées à l’orange et rutabagas – excellent !) et un choix de six ou sept hors-d’œuvre à toute heure de la journée : charcuterie ibérique, porc de Bigorre, poutargue de Martigues, frites de panisses ou tartare de thon… Le tout arrosé de vins piochés par Hugo dans sa cave ou de bière de La Plaine, la seule vraie bière marseillaise. Et des fromages affinés par l’Art de la fromagerie… LE CHEF « J’ai toujours eu du mal avec cette expression, assure Denis Palumbo. Faut pas prendre la grosse tête dans ce métier. » Ce jeune « chef » (quand même) de vingt-neuf ans, dont c’est le premier poste de responsable, a découvert la cuisine à force de petits boulots, de voyages et de rencontres avec des passionnés. Formé chez Édouard puis chez Arnaud après un CAP à l’école hôtelière de Bonneveine, il se lance aujourd’hui avec cette formule en apparence cool. Une carte courte comme un ticket de métro, mais renouvelée chaque jour avec que du bon, du petit producteur, du 100 % fait maison, desserts compris : « Notre idée consiste à revenir à la cuisine de nos grands-mères. 34
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Et faire redécouvrir des plats mijotés, avec des produits simples… »
LE CADRE C’est une histoire entre quatre copains de longue date. Arnaud Carton de Gramond du Café des Épices, Édouard Giribone du Bistrot d’Édouard, Hugo Noël de la Cave de Baille et Grégoire Hessmann. Ils ont repris ce petit rade de pochetrons début janvier pour en faire un délire à eux. « Un bar et pas un bistro », précise Grégoire. Ouvert de 8 heures du matin (pour les œufs durs trempés dans le – délicieux – café) à 22 heures, après l’apéro en passant par le plat du jour à midi. Décoré comme chez mémé par la boutique de déco Honoré. La palme revient au papier vinyle couleur crème, plus choucroute que nature. Ambiance bar de quartier garantie avec clientèle popu et bobo.
LA RELÈVE
41, rue d’Endoume, Marseille, 7e. 04 95 09 87 81. Plat : 15 €, hors-d’œuvre 6-7 €. Fermé le dimanche.
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LA CAMARGUE, BELLE ET INTELLIGENTE
Installé dans l’ancienne bergerie du mas du Pont de Rousty, le musée de la Camargue a rouvert ses portes à l’automne, après un an de travaux de rénovation. Texte : Emmanuelle Gall
I
l est loin le temps des musées ethnographiques poussiéreux, accumulant les outils agricoles et les scènes de la vie quotidienne figurées par des mannequins. La philosophie et la scénographie de la nouvelle génération de musées dits « de société », dont le MuCEM fait partie, a considérablement évolué ces dernières années, bénéficiant notamment des progrès du multimédia. Créé en 1978, huit ans après le parc naturel régional, endommagé par les inondations de 1993-1994, le musée de la Camargue méritait plus qu’un coup de pinceau et a profité de cette année de fermeture pour faire peau neuve. Le résultat est très convaincant, parvenant à un juste équilibre entre le réel et le virtuel, les objets et le multimédia. Les acteurs de la rénovation ont su conserver une partie du charme des musées d’antan, en exposant un nombre conséquent d’œuvres, costumes et autres vestiges émouvants du passé. Ce qui ne les a pas empêchés d’installer des dispositifs aussi actuels qu’une grande table interactive retraçant, zone par zone, l’histoire du delta depuis sa formation géologique jusqu’à son exploitation contemporaine. Baptisée Le fil de l’eau… le fil du temps en Camargue, l’exposition 36
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permanente offre un panorama très complet de la région en dix séquences thématiques. Où chacun peut, à sa guise et selon son niveau de connaissances, piocher les réponses à toutes les questions imaginables sur la nature et la culture camarguaises. Images bien sûr, mais aussi archives sonores et textes se conjuguent pour donner à comprendre et ressentir l’identité camarguaise, fondée sur « la prégnance de la nature et les comportements spécifiques qu’elle induit ». Le visiteur est invité, par exemple, à s’asseoir face à une grande baie vitrée pour lire quelques-unes des tablettes informatives (« Camargue en poésie », « Le flamant rose », « Travailleurs forcés en Camargue »…) en écoutant c@m.arg, une création sonore de Philippe Debarge. Plus loin, la section « La Camargue en images » présente des stéréoscopies léguées par la famille de Gaston Bouzanquet (1866-1937). Numérisés et projetés en 3D, ces clichés de paysages, scènes de la vie quotidienne ou fêtes populaires sont exceptionnels. Le sentier de découverte associé au musée (3,5 kilomètres) permet de sillonner un domaine agricole camarguais et ses différents paysages : rizière, sansouire, roselière et marais. Le point de départ
LA CAMARGUE
© BCD
LA BALADE
LE RÉSULTAT EST TRÈS CONVAINCANT, PARVENANT À UN JUSTE ÉQUILIBRE ENTRE LE RÉEL ET LE VIRTUEL, LES OBJETS ET LE MULTIMÉDIA. est signalé par une œuvre de l’artiste japonais Tadashi Kawamata, Horizons, acquise à la faveur du programme des Nouveaux Commanditaires. Ce belvédère monumental en forme d’arche de Noé (la zone rouge est classée rouge sur le Plan de Prévention du risque d’inondation), est la première d’une série de six œuvres réparties entre Arles et Les Salins de Giraud, pour révéler la diversité des paysages du delta du Rhône. Un work in progress qui devrait prendre plusieurs années, comme le projet de rénovation du musée, dont la deuxième phase qui débute cette année prévoit la création d’une extension de 320 m2. À suivre donc.
MUSÉE DE LA CAMARGUE
DR
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OÙ DORMIR ?
En quittant le musée en direction des Saintes-Maries-de-laMer, il faut rapidement laisser la nationale, très fréquentée et défigurée par les hôtels, pour emprunter, à gauche, la route de Cacharel. Plus chaotique, mais tellement plus charmante, elle aboutit au mas éponyme. Pour les amoureux de la Camargue, l’hôtel ouvert ici en 1955 par le poète Denys Colomb de Daunant, coscénariste de Crin-Blanc, est incontournable. Près de soixante ans plus tard, il n’y a ni télévision ni jacuzzi dans les chambres et la piscine est soigneusement camouflée. En guise de restaurant, l’hôtel offre à ses clients une grande salle à manger où l’on sert des assiettes de charcuteries et du vin local devant la cheminée. Rénové et confortable, aujourd’hui dirigé par le fils de son fondateur, le lieu fait partie de ces hôtels mythiques, dont le luxe ne se mesure pas en étoiles. Hors saison, il offre la promesse d’un séjour d’autant plus calme et dépaysant. Et la possibilité d’envisager, sans avoir besoin de prendre la voiture, un nombre infini des randonnées à pied ou à cheval. Hôtel de Cacharel, Route de Cacharel D 85a, Les Saintes-Maries-de-la-Mer. 04 90 97 95 44 Chambres à partir de 125 €, petit déjeuner non inclus (11 €). www.hotel-cacharel.com
Mas du Pont de Rousty, Arles. 04 90 97 10 82. 3-5 €.
WWW.
parc-camargue.fr 8e art magazine • avril-mai 2014
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© Guillaume Chamahian
Skö, la chambre imaginée par le collectif AVExciters pour le Vieux Panier. 38
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES Dossier réalisé par Julie Bordenave, Emmanuelle Gall, Eva Journeaux, Fred Kahn et Joanna Selvidès.
À l’instar du très étoilé Renaissance, qui vient d’ouvrir ses portes à Aix-en-Provence, un nombre croissant d’hôtels et de chambres d’hôtes jouent la « carte » de l’art contemporain. Marketing pour les uns, passion durable pour les autres, la présence d’œuvres d’art dans ces établissements va de la décoration branchée et discrète jusqu’à la chambre « concept », offrant à ses clients la possibilité de dormir dans une pièce conçue par un artiste. L’expérience, d’ordinaire réservée aux seuls collectionneurs, mérite d’être vécue, pour prendre le temps de la contemplation et appréhender l’art autrement qu’en visitant les expositions. Voici donc une sélection d’adresses, très diverses, dans la région, destinée à éveiller des envies d’escapades artistiques lors des longs week-ends et ponts du printemps.
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Luxe
L’ARTÉMISE, L’ART EN PARTAGE Classée dans la « Hot list 2013 » du prestigieux Condé Nast Traveller, L’Artémise est une maison d’hôte littéralement habitée par l’art contemporain, à deux pas du centre d’Uzès. Une œuvre en soi, orchestrée par deux esthètes perfectionnistes et généreux. Texte : Emmanuelle Gall • Photos : L’Artémise
L
es collectionneurs ne sont pas toujours prêteurs. Si les plus riches d’entre eux créent des fondations dignes de musées, rares sont finalement ceux qui acceptent de partager leurs trésors, autrement qu’en les prêtant aux institutions sous couvert d’anonymat. Pierre Béghin et Benoît Hérault ont non seulement choisi d’exposer une cinquantaine d’œuvres de leur collection, principalement des photos et vidéos, mais ils offrent à leurs hôtes la possibilité de vivre avec, le temps d’un séjour sous le signe de l’art contemporain. Installés à Uzès depuis 2004, les quadragénaires ont gardé de leur ancienne vie de designer et de banquier d’affaires la passion de l’art et de la cuisine. En découvrant l’Uzège, puis le prieuré du XVIe siècle qu’ils ont baptisé L’Artémise, comme « l’herbe aux cent goûts de la famille des armoises », ils ont saisi l’occasion de s’y consacrer entièrement.
L’art du détail Avec sa tour d’angle, son pigeonnier, sa galerie flanquée de colonnes doriques, sa source, ses caves voûtées et sa bergerie, l’ancienne résidence des évêques d’Uzès ne manque pas de charme. Son parc d’un hectare, aux essences rares et centenaires, non plus. Depuis sa rénovation, le mas compte cinq suites et trois chambres, un spa, un restaurant gastronomique et une piscine. Les guides touristiques sont unanimes pour souligner le raffinement de la cuisine comme des chambres de L’Artémise. Immenses (entre 30 et 70 m2), elles disposent d’un lit de deux mètres de large, d’un coin 40
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Anamorphose de Georges Rousse, à la feuille d’aluminium, dans l’escalier monumental de l’Artémise.
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DOSSIER
Dans le salon, les 365 Ciels d’Anne-Sophie Tschiegg et dans la chambre Sadhu, un portrait de Denis Rouvre.
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Chambres
AVEC ŒUVRES
C’EST LA PREMIÈRE FOIS QUE GEORGES ROUSSE A TRAVAILLÉ LA FEUILLE D’ALUMINIUM, À LA DEMANDE DE SES COMMANDITAIRES, TRANSFORMÉS POUR L’OCCASION EN ASSISTANTS.
salon, d’une kitchenette et d’une vaste salle de bain. Un équipement high-tech et un linge de maison délicat complètent le tableau. La table de L’Artémise est à l’avenant. « J’avais ma propre expérience en la matière, car j’ai ouvert un cours de cuisine à Londres autrefois, et nous avons écumé les meilleures tables de la planète avant d’ouvrir notre restaurant », explique, en guise d’introduction, Pierre Beghin. Aujourd’hui, c’est Nicolas Deroche, ancien second du Vivier à L’Isles-sur-la-Sorgue, qui est derrière les fourneaux et travaille exclusivement des produits frais issus de producteurs locaux. Expérience gustative, un repas à L’Artémise relève également de l’esthétique et pas seulement grâce à l’élégance des assiettes. Qui dîne entre les murs de pierre gardoise de la salle à manger profite également, entre autres, des photos de Nan Goldin, Abbas Kiarostami ou Tabakazu Takeuchi. L’art aux commandes Il est sans doute là le vrai luxe de L’Artémise : dans une approche de l’art qui ne se limite pas à la décoration. Ici, c’est lui qui donne le la : dans les salons où une collection impressionnante de livres d’art côtoient les 365 Ciels d’AnneSophie Tschiegg ou des photos de David Hockney, mais aussi et surtout dans les chambres. « Chacune est conçue autour d’une œuvre, d’une série d’œuvres ou d’un artiste », explique Benoît Hérault, Hope, notre préférée, avec sa tourelle, est dédiée à l’artiste néerlandais Erwin Olaf ». Les autres chambres portent en effet des noms familiers aux oreilles des amateurs d’art : Marilyn, Portraits, Sans titre, Aquae, Sadhu, Twilight et Chez George. Cette dernière est dédiée à George Rousse, l’artiste qui peint puis photographie ses Anamorphoses aux quatre coins du monde et a
investi récemment la station sanitaire de Fernand Pouillon à Marseille, avant sa reconversion en musée. À la demande de Pierre et Benoît, il est intervenu dans l’escalier monumental de L’Artémise. C’est la première fois que l’artiste a travaillé la feuille d’aluminium, à la demande de ses commanditaires, qui se sont transformés pour l’occasion en assistants. Le résultat est saisissant et les clients de la chambre éponyme ont le privilège de séjourner aux côtés de deux épreuves photographiques de l’œuvre. Georges Rousse, Lee Bae, Olaf Breuning, Gregory Crewdson, Susan Derges, Pierre Gonord, Bill Henson, David Lachapelle, Shirin Neshat, Denis Rouvre, Sabine Pigale, Pierre Soulages et bientôt Laurent Grasso, dont un néon sera installé prochainement dans la grotte… La liste est longue des artistes de L’Artémise : une liste exigeante qui associe des stars à de jeunes artistes découverts dans les salons internationaux. Il existe enfin une autre série d’œuvres à L’Artémise : une vidéo tournée en Nouvelle-Zélande en guise de rideau de douche dans la chambre Aquae, une photo d’un ciel des Maldives dans la chambre Sadhu, ou encore des lustres, appliques et tables basses d’une élégante sobriété. Leurs auteurs sont les maîtres de maison. Esthètes et artistes !
L’ARTÉMISE,
Chemin de la Lauze, Uzès. 06 38 12 59 86. Chambres à partir de 220 € la nuit (- 20 % en avril).
WWW.
lartemise.com 8e art magazine • avril-mai 2014
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Calme
LES REFUGES D’ART D’ANDY GOLDSWORTHY Dans la région de Digne, la Réserve géologique abrite les Sentinelles et les Refuges d’art d’Andy Goldsworthy. Trois d’entre eux accueillent gratuitement les randonneurs qui parcourent les quelque 150 kilomètres de chemins de ce musée à ciel ouvert. Texte : Emmanuelle Gall
D
ormir dans une œuvre d’art, ça se mérite ! Le chemin d’argile rouge serpente sous les pieds. Personne, juste le léger bourdonnement d’une rivière en contrebas. À bout de souffle, on s’arrête pour contempler la clue de Péroué. Puis, la forêt se densifie, l’odeur des pins aussi. Une dernière ligne droite et, à 360 degrés, la vue sur les montagnes : calcaire, molasse rouge, marnes noires… Le Refuge d’art du Vieil Esclangon est une maison de pierres restaurée, entourée des ruines d’un village abandonné. Avec ses deux fenêtres latérales, elle ressemble à une chapelle. De l’est et de l’ouest, la lumière vient éclairer, à l’intérieur, le mur réalisé par Andy Goldsworthy. Un mur d’argile rouge, lézardé, au centre duquel se détache une forme sinueuse et mystérieuse – un serpent, une rivière, un chemin ? Ici, pas de cartel ni d’explication, mais une œuvre à contempler, toute la nuit. Le feu allumé dans la cheminée fait danser le serpent. Demain, cap sur la Ferme Belon, le deuxième sur la liste des trois refuges habitables imaginés par Andy Goldsworthy.
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En invitant l’artiste écossais à Digne, en 1995, Nadine Gomez, la conservatrice du musée Gassendi, n’imaginait pas l’ampleur qu’allait prendre leur collaboration. « Très vite, pourtant, il a émis le désir d’installer ici la plus grande collection de ses œuvres », se souvient-elle. Le land artiste, qui n’était pas encore une star, est d’abord venu en résidence, le temps d’entrer en contact avec ses futurs matériaux. Puis, une solide complicité s’est tissée entre lui, la conservatrice et Guy Martini, le directeur de la Réserve géologique. Ce dernier a proposé à Goldsworthy de créer des œuvres pour marquer symboliquement l’entrée dans la Réserve et ses trois vallées. Les trois Sentinelles, trois imposants cairns, sont installées en des lieux stratégiques entre 1999 et 2001. Stratégique ne signifie pas spectaculaire. Goldsworthy assume le risque de ne pas être vu ni identifié. Ainsi, sa deuxième Sentinelle, nichée dans un repli de la roche, au détour d’un virage, pensée comme « un gardien et un protecteur de la clue, un mémorial (…) et un témoin pour ceux
© Emmanuel Prunevieille
Le mur d’argile du Vieil Esclangon : un serpent, une rivière, un chemin ?
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DOSSIER
Au rez-de-chaussée de la ferme Belon, des arches de pierre blanche.
qui viendront dans le futur. » Inspiré par la nature, le travail de Goldsworthy ne se détourne pas de l’humain. Les Refuges d’art, conçus ensuite, comme autant d’étapes sur le chemin qui relie les Sentinelles, tissent d’autres liens entre les hommes d’antan et les marcheurs d’aujourd’hui. S’il faut compter une bonne semaine pour parcourir les 150 kilomètres de sentiers et visiter les six refuges achevés à ce jour, libre à chacun, d’appréhender la balade selon son humeur. Seul passage obligé : le musée Gassendi où l’on peut admirer le monumental River of Earth et se procurer les plans indispensables à la randonnée ainsi que les clés des refuges.
VIEIL ESCLANGON, FERME BELON, LA FOREST,
accès gratuit (1 nuit autorisée). www.refugedart.fr Renseignements : Musée Gassendi, 64, boulevard Gassendi, Digne. 04 92 31 45 29. www.musee-gassendi.org 46
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ICI, PAS DE CARTEL NI D’EXPLICATION, MAIS UNE ŒUVRE À CONTEMPLER, TOUTE LA NUIT.
Chambres
AVEC ŒUVRES
Volupté
LA MAISON DES ARTISTES Bienvenue à Chambre de séjour avec vue, dans la demeure d’art et d’hôtes de Saignon. Chez Kamila Regent et Pierre Jaccaud, à Saignon, l’hébergement s’apparente à une véritable expérience sensorielle. Texte : Fred Kahn • Photos : Gilles Auquier
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DOSSIER
Une des « chambres de séjour avec vue »... sur les œuvres.
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AVEC ŒUVRES
L
e lieu est vraiment propice à l’inspiration. Nous sommes à quatre kilomètres d’Apt, à Saignon précisément. Cette petite commune perchée sur un piton rocheux offre une vue imprenable sur un Luberon particulièrement verdoyant et sauvage. C’est ici, qu’il y a dix-huit ans, Kamila Regent et Pierre Jaccaud ont restauré avec goût une maison du village pour en faire un hôtel très particulier. Ces « mécènes désargentés » accueillent en résidence des artistes. Ils ont à leur disposition un grand atelier niché au dernier étage de la maison, mais ils sont aussi invités à laisser libre court à leur inspiration, où bon leur semble, du sol au plafond, dans les moindres recoins et jusqu’au fond du jardin, particulièrement agréable à fréquenter l’été. Les œuvres in situ sont ensuite proposées au regard et à la vente. Chaque année, six artistes prennent ainsi possession des lieux. Pendant plusieurs semaines, ils partagent le quotidien de Kamila Regent et de Pierre Jaccaud, mais ils côtoient aussi, en toute simplicité, les clients qui, pour une nuit ou pour plusieurs, font escale dans cette demeure totalement habitée par l’art. L’atmosphère est imprégnée de dessins, de peintures, de photos, de sculptures, d’installations. Le nombre impressionnant d’œuvres ne créé jamais une sensation d’encombrement. Au contraire, l’accumulation semble libérer et agrandir l’espace. Beaucoup de propositions ont été conçues spécialement pour l’endroit où elles sont présentées et cette évidence ouvre des perspectives insoupçonnées au regard. Difficile alors de ne pas sentir à quel point l’art est nécessaire à la vie. À peine le seuil de la maison franchi, nous devenons les témoins privilégiés d’un dialogue esthétique incessant. Dans l’entrée, un « isoloir » de Veit Stratman sert d’écrin à toute une série de sculptures, de dessins et installations d’autres artistes. Un peu plus loin dans le couloir, l’œil est captivé par un collage réalisé in situ par la magicienne du quotidien Michèle Gignoux. On passe ainsi d’un salon à l’autre, de la salle à manger aux escaliers. Sur le chemin, on croisera un rideau de Larmes de Didier Tisseyre, une aquarelle suggestive de Françoise Petrovitch, un mobile très organique de Franck
CHAQUE ANNÉE, SIX ARTISTES PRENNENT POSSESSION DES LIEUX, PARTAGEANT LE QUOTIDIEN DE LEURS HÔTES ET CÔTOYANT, EN TOUTE SIMPLICITÉ, LES CLIENTS DE PASSAGE.
Morzuk, une nature morte de Ramon Enrich, ou encore les expériences poétiques sur la matière de Frédérique Nalbandian. À l’étage, la maison compte trois chambres et deux suites. Les propriétaires auraient très bien pu proposer plus d’hébergements, car l’espace ne manque pas. Mais, on l’aura compris, ils ont privilégié la qualité de l’accueil sur la quantité. Certains préféreront dormir entourés par une sculpture de Sophie Menuet et une gouache sur papier de Ramon Enrich. D’autres choisiront pour veiller sur leur sommeil les photographies oniriques de Frank et Olivier Turpin et la colonne torsadée de Frank Mozuch... Il serait fastidieux de citer tous les trésors de cette maison, tant elle regorge de surprises. Des pointures internationales, Richard Long ou Oleg Kulik, pour ne citer que les plus connus, ont séjourné ici. Et les témoignages de leur passage sont très émouvants, car la valeur est autant esthétique qu’humaine. Concluons cette visite avec une artiste pour qui les liens sensibles sont avant tout affectifs. Les objets malicieux et somptueux de Marie Ducaté symbolisent à merveille l’esprit qui règne dans cette demeure d’art et d’hôtes : une quête d’harmonie modelée dans la matière même du réel.
CHAMBRE DE SÉJOUR AVEC VUE,
Saignon en Luberon. 04 90 04 85 01 Chambres de 90 à 120 € la nuit.
WWW.
chambreavecvue.com 8e art magazine • avril-mai 2014
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Marseille
ŒUVRES ET/OU CHAMBRES AU PANIER À Marseille, dans une ancienne épicerie corse, le Vieux Panier lance sa cinquième collection de chambres créées par de jeunes artistes. Texte : Emmanuelle Gall • Photo : Guillaume Chamahian
«
Dormez dans une œuvre d’art ! ». La proposition de Jessica Venediger est très sérieuse. Chaque année depuis 2010, la créatrice du Vieux Panier lance un appel à projets pour repenser une partie ou la totalité de ses cinq chambres d’hôtes. Un programme un peu fou à l’échelle d’une jeune entrepreneuse de trente-deux ans, qui a acquis et réhabilité le Vieux Panier à sa sortie d’une école de commerce. Inspirée par les « hôtels d’art », en vogue dans les pays d’Europe du Nord, la Marseillaise a adapté le concept à sa culture et à son goût. En commençant par s’installer dans le Panier, bien avant que le quartier ne bénéficie de la « vague 2013 ». « Il faut être un aventurier pour venir jusqu’ici », s’amuse-t-elle tout en précisant que le temps de la French Connection est bel et bien révolu. Rue du Panier, elle est tombée sous le charme d’un petit immeuble traditionnel du XVIIe siècle, dont le rez-de-chaussée abritait une épicerie corse. Tout en hauteur, avec une terrasse sur le toit au quatrième étage, il a conservé son cachet d’antan : devanture en bois peint, tommettes, patio, escalier en colimaçon… Une façon pour Jessica Venediger de rendre
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hommage au « génie » du Panier : « Voyager, c’est aller à la rencontre des gens, d’une culture. Je voulais un établissement ancré dans un territoire. » Pour autant, le volet artistique du Vieux Panier entraîne ses clients bien au-delà de la Provence. Et les cinq artistes ou collectifs sélectionnés par la maîtresse des lieux proposent, chacun, un univers inédit et singulier. Dans la chambre qui lui a été confiée, le street-artiste Thomas Canto a introduit une architecture dans l’architecture, constituée à partir d’une fresque abstraite dont les lignes sont prolongées par des fils tendus. L’installation qui occupe un tiers de la chambre en modifie sensiblement l’espace, non sans radicalité. Si Jessica Venediger tient à offrir à ses clients les prestations et le confort d’un établissement de qualité, elle aime – et encourage – les propositions audacieuses. « Dormir dans une œuvre d’art, c’est accepter d’être envahi par un ensemble et de faire partie intégrante de l’œuvre », déclaraient les membres du collectif Architectural Visual Exciters (AVE) dans leur note d’intention pour la chambre « Skö ». Ils ont ainsi entièrement tapissé l’espace de poutres de pins
Une architecture dans l'architecture, la chambre de Thomas Canto.
« DORMIR DANS UNE ŒUVRE D’ART, C’EST ACCEPTER D’ÊTRE ENVAHI PAR UN ENSEMBLE ET DE FAIRE PARTIE INTÉGRANTE DE L’ŒUVRE. »
de formats différents, supports à une vidéoprojection. Les designers du studio Pixtil ont tamponné 18 000 traits bleus sur les murs de la chambre et du salon de l’appartement du dernier étage. Noire et baroque, « La Loge pourpre » est un hommage du peintre Julien Colombier à Twin Peaks de David Lynch. La chambre de Pascale Roberts, avec sa « grotte » adjacente transformée en salon vidéo, semble un terrain de jeu où, pour reprendre ses mots, « des adultes auraient célébré leur enfance intacte ». Les portraits à regarder avec des lunettes 3D, les tableaux et les objets disséminés dans la pièce créent une atmosphère taquine, un brin décadente. Décidément, Jessica Venediger n’a pas froid aux
yeux. Qu’elle a aussi très sûrs, comme en témoigne sa sélection pointue de meubles de designers et d’œuvres pour les parties communes.
AU VIEUX PANIER
13, rue du Panier, Marseille, 2e. 04 91 91 23 72 chambres à partir de 100 € la nuit
WWW.
auvieuxpanier.com 8e art magazine • avril-mai 2014
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Marseille
UNE GALERIE À VIVRE Dans un immeuble bourgeois de la rue Montgrand, Marion Hermitte a conçu un « appartement d’hôtes-galerie », où elle a accroché pas moins de six expositions en 2013. Texte : Eva Journeaux
A
rtiste plasticienne et photographe originaire de Maussane-les-Alpilles, Marion Hermitte est arrivée à Marseille il y a une dizaine d’années, pour suivre des études de cinéma. Puis, se découvrant un profond attachement pour la ville, elle a décidé de s’y installer. Après une année passée à visiter plus d’une cinquantaine de logements, Marion est finalement tombée sur cet appartement de la rue Montgrand en 2012. C’est le coup de cœur immédiat. Dans cet ancien hôtel particulier, on retrouve tout le cachet des beaux appartements typiques de la fin du XIXe siècle. Et l’appartement de Marion, situé au deuxième étage, a gardé dans ses 70 m2 tout son cachet d’origine, avec ses grands volumes, ses cheminées de marbre avec horloges intégrées. Les hauts plafonds ont conservé les nombreux stucs, moulures et scènes bucoliques d’angelots, sculptées en bas-relief dans les niches qui flanquent l’alcôve. Marion n’habitera finalement jamais cet appartement qu’elle vient tout juste d’acheter, puisqu’elle emménage rapidement chez son fiancé. Elle décide alors d’en faire un lieu artistique, réalisant ainsi l’un de ses plus vieux rêves. Mais ouvrir une simple galerie exige des moyens importants avec une pression de rentabilité forte. Qu’à cela ne tienne, elle le transforme en un espace hybride, ouvert à la location, et dans le même temps destiné à accueillir le travail d’artistes contemporains qu’elle sélectionne et met en valeur par une scénographie soignée. Elle effectue ainsi un véritable travail de galeriste, sélectionnant les artistes selon ses coups de cœur, de la scène locale à 52
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l’internationale. Sculpteurs, photographes, street artists, plasticiens ou designers n’ont qu’une contrainte : que la pièce créée puisse entrer dans l’appartement. Chaque exposition présente des œuvres de trois ou quatre artistes, l’intention de Marion étant de donner l’impression au visiteur qu’il pénètre chez un collectionneur privé… Toutes les œuvres exposées sont à vendre, et une clientèle commence à trouver le chemin du 68 rue Montgrand, de l’amateur qui fonctionne au coup de cœur au collectionneur attiré par la fraîcheur du concept et du lieu. Et si les artistes contactent régulièrement Marion pour pouvoir exposer, c’est souvent elle qui les démarche selon la vision d’ensemble d’une authentique curatrice. Côté hébergement, avec sa cuisine américaine entièrement équipée, sa salle de bain tendance et son mobilier de designers, tout est pensé pour que le séjour soit agréable. Les produits sont bio, Marion propose également les petits déjeuners et différents services, comme la blanchisserie, à l’instar des grands hôtels.
L’APPARTEMENT
68, rue Montgrand, Marseille, 6e. 06 95 99 69 85 Chambres de 190 à 220 € la nuit.
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lappartement-marseille.com
© Benjamin Bechet & Mademoiselle Maurice © Pascale Hugonet & Gu-Su
UN ESPACE HYBRIDE, OUVERT À LA LOCATION, ET DANS LE MÊME TEMPS DESTINÉ À ACCUEILLIR LE TRAVAIL D’ARTISTES CONTEMPORAINS MIS EN VALEUR PAR UNE SCÉNOGRAPHIE SOIGNÉE.
Dans les salons, des origamis de Mademoiselle Maurice et des dessins de Pascale Hugonet. 8e art magazine • avril-mai 2014
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Marseille
© New Hôtel
L’HÔTELLERIE CONCEPTUELLE Expositions, ateliers éphémères, chambres d’artistes…, le New Hotel of Marseille, établissement chic et branché du Pharo, ne manque pas de créativité.
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Texte : Joanna Selvidès
n 2006, quand l’aventure commence au pied du fort Saint-Nicolas, Georges Antoun, le patron du New Hotel of Marseille, est déjà un aficionado d’art contemporain qui dispose d’une petite collection de toiles. Pour donner « une image design et arty » à son établissement, il commence par exposer ses trésors personnels dans les couloirs. Succès auprès des clients. Il décide alors d’aller plus loin. En 2012, voyant venir l’année capitale et la manne potentielle de clients éclairés, il propose à des artistes de venir produire leurs œuvres en direct de l’hôtel. Rêvant d’offrir une expérience peu commune à ses clients, au-delà de la simple exposition, il ouvre ces ateliers éphémères, via webcam s’il le faut. Au-dessous de la piscine avec vue sur le port, juste à l’entrée, la verrière jusqu’ici utilisée comme espace de convivialité, devient alors lieu d’inspiration pour les artistes, mais aussi lieu d’échange entre artistes et clients. En vingt-quatre mois, une dizaine de créateurs s’y sont succédé et ont rencontré des centaines
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de vacanciers. Aujourd’hui, l’aventure est temporairement suspendue et le New Hotel affine son projet, en recherchant une plus grande cohérence avec son cœur de métier. Depuis l’arrivée du printemps, la Room 2113, imaginée par la designer Marine Peyre et l’artiste Skunk Dog, est disponible. Pour un prix à peine augmenté, on peut vivre dans l’œuvre et essayer le « lit du futur », conçu comme un espace à toutfaire, fait de modules qui permettent d’y dormir et d’y vivre sans (presque) avoir à se lever.
NEW HOTEL OF MARSEILLE
71, boulevard Charles Livon, Marseille, 7e. 04 91 31 53 15 chambres à partir de 80 € la nuit
WWW.
new-hotel.com
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Aix-en-Provence
L’ART CINQ ÉTOILES Au cœur du nouveau poumon culturel d’Aix-en-Provence, dans la ZAC Sextius Mirabeau, l’hôtel Renaissance conjugue hébergement 5 étoiles et création contemporaine. Texte : Julie Bordenave • Photos : Jérôme Mondière
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l en a fallu de la pugnacité pour doter le peu glamour quartier Sextius-Mirabeau d’atouts imparables. La patiente réhabilitation démarrée dans les années quatre-vingt-dix, achevée par le récent afflux d’équipements culturels, du Pavillon noir au Grand Théâtre de Provence en passant par la Cité du Livre et le Conservatoire Darius Milhaud, en a désormais fait le nouveau quartier artistique d’Aix-en-Provence, à un jet de pierre du centre-ville. C’est ici que le prestigieux groupe Marriott a choisi d’implanter son nouvel hôtel 5 étoiles, soucieux de respecter la charte de la gamme Renaissance, l’une des dix-neuf marques du groupe américain : « cultiver un art de vivre, s’adresser aux sens, revisiter la Provence », détaille le directeur Éric Robert. Les deux cartes jouées par l’établissement sont la gastronomie et l’art. La première relève de la responsabilité de Jean-Marc Banzo, ancien chef du Clos de la Violette. Et le deuxième devrait constituer la singularité de l’hôtel Renaissance, premier équipement du groupe à prétendre s’articuler autour de la création contemporaine. C’est Isabelle Viatte, à la tête de l’agence Via Crea, qui a choisi les quinze premiers artistes exposés dans l’hôtel. Tous ont en commun un attachement au Grand Sud, source d’inspiration qui irrigue leurs créations multiples : toiles, collages, photographies, sculptures... Pour la directrice de l’agence, hôtellerie et production artistique vont de pair : « Cette collection thé-
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À l’entrée de chaque chambre, des lithographies de Karine Rougier.
Le bar L'Avant-scène et ses œuvres sélectionnées par Isabelle Viatte.
« CETTE COLLECTION THÉMATIQUE EST DESTINÉE À METTRE EN VALEUR LE SAVOIR-FAIRE LIÉ À LA MAIN, ET À VALORISER LE CAPITAL SENSIBLE DE LA RÉGION. »
matique est destinée à mettre en valeur le savoir-faire lié à la main, et à valoriser le capital sensible de la région. À l’avenir, nous envisageons des partenariats avec le GTP, le Ballet Preljocaj, l’école d’art d’Aix, le Cirva et le FRAC de Marseille... Nous inventons un nouveau type de business model ! » Si la mise en avant de talents locaux, parfois méconnus, est réjouissante, la présence de l’art reste néanmoins discrète. Disséminées dans les espaces communs, les œuvres se fondent dans la décoration seventies aux couleurs pâles, pensée par Julie Fuillet, rappelant la Provence dans de subtiles allusions (moquette aux motifs de tommettes, variations autour des canisses sur les murs, camaïeu d’ocre et de gris...). En rez-de-jardin, une double fresque de Giuseppe Cavale évoque le souvenir de Cézanne, dans le SPA attenant, les toiles de Jean-Francois Bene ramènent le souffle des Alpes... Les étages réservent un rapport plus personnalisé aux œuvres : chaque palier recèle son lot de surprises au sortir de l’ascenseur, comme ce facétieux groom nappé de savon de Marseille imaginé par le sculpteur Luc Dubost. Les
entrées de chambre sont signalées par les gracieuses lithographies de Karine Rougier. Mais il faut attendre de pousser la porte des suites, au dernier étage, pour y découvrir enfin, en tête à tête, les tableaux de Yazid Oulab, tel cet hommage à la Sainte-Victoire, que les plus fortunés dans tous les sens du terme (1 200 euros la suite tout de même !) pourront aussi apercevoir depuis leur terrasse. Une manière pragmatique de revisiter le folklore provençal, qui devrait séduire la clientèle d’affaires internationale visée par le groupe Marriott.
HÔTEL RENAISSANCE,
320, avenue Mozart, Aix-en-Provence. 04 86 91 55 00 chambres de 180 à 1200 € la nuit.
WWW.
marriott.fr 8e art magazine • avril-mai 2014
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DOSSIER
Chambres
AVEC ŒUVRES
Vacances bleues
TOURISME & MÉCENAT Vacances Bleues, le voyagiste préféré des seniors, a créé une fondation et sème de l’art, pas seulement dans ses hôtels. Texte : Joanna Selvidès
C’
est au cœur de la ville, dans une rue bourgeoise prisée par les antiquaires et derrière une lourde porte cochère, que se trouve le siège social de Vacances Bleues, l’une des plus grosses chaînes hôtelières de loisirs. Ici même, où quarante-quatre ans plus tôt, est née l’entreprise. Longtemps synonyme de vacances économiques et de troisième âge, Vacances Bleues tente, au début des années quatre-vingt-dix, de se défaire de cette image peu glamour. La marque décide de créer sa fondation. À vrai dire, miser sur l’art contemporain, c’est joindre l’utile à l’agréable, au vu du goût déjà prononcé du directeur d’alors, grand amateur de peinture et de photographie, soutenu par la présidente du groupe, Hélène Arnaud Rouèche. Dès lors, Vacances Bleues acquiert des toiles auprès d’artistes de la région. Au total, la collection compte 360 œuvres : une aide signifiante aux artistes de notre territoire, relativement dépourvu de collectionneurs. Marie Ducaté, Anne-Marie Pêcheur, Stéphanie Nova et Michèle Sylvander sont parmi les premières bénéficiaires de cette nouvelle politique. Les œuvres ont d’abord été accro-
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chées dans les bureaux des salariés, puis lors d’expositions publiques et dans les 25 hôtels de la chaine en France. On peut les admirer dans les halls des résidences, dans les espaces des restaurants et les bars, mais pas (encore) dans les chambres. Seule la Chambre de la Mariée, à l’hôtel Montvillargenne (Chantilly), toute de pastel mauve et parée de tableaux peints pour l’occasion, a été intégralement conçue par Jean Le Gac. L’absence d’œuvres dans les espaces intimes s’explique par la réticence des directeurs d’hôtels à ce type d’accrochage : crainte du mécontentement des clients, pas tous acquis aux esthétiques contemporaines, crainte de dégradations des pièces et des coûts supplémentaires que cela pourrait entraîner... Mais, en termes de soutien à la création, l’action de la fondation Vacances Bleues ne s’arrête pas là. Depuis 2011, en vue de préparer la Capitale européenne de la culture, elle s’est engagée davantage, en équipant ses locaux d’un atelier d’artiste et d’un espace d’exposition au rez-de-chaussée. Désormais, les artistes créent sur le site, au sein même de l’entreprise, en échange d’une petite dotation pour leur
© Vacances Bleues
Les toiles de jean-Michel Alberola dans la Villa du Lac à Divonnes-les-Bains.
UNE AIDE SIGNIFIANTE AUX ARTISTES DE NOTRE TERRITOIRE, RELATIVEMENT DÉPOURVU DE COLLECTIONNEURS.
présence active, d’une somme allouée à la production de l’œuvre et de son acquisition par la fondation. En 2013, la dessinatrice Karine Rougier puis le peintre Nicolas Desplats ont passé plusieurs mois avec les salariés, la première s’inspirant de leurs objets personnels, le second de leurs propres dessins ou photos. Si tous, loin de là, n’ont pas vraiment joué le jeu, le bénéfice n’est pas négligeable, en termes d’image, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’entreprise. Au printemps, la sculptrice Caroline Le Mehauté commencera une résidence, à l’issue de laquelle son œuvre sera dévoilée au public pendant le Printemps de l’Art Contemporain. Membre de Marseille Expos, fédération de galeries d’art, et collaboratrice de foires d’art, la fondation Vacances Bleues vient également en appui et en complément des opérateurs culturels. Elle s’apprête à organiser avec l’associa-
tion du Château de Servières le premier salon de dessin à l’automne 2014 : Paréidolie. Un mot qui désigne l’art de voir des formes connues dans les nuages. Et une bien belle façon de « donner loisir » à ses idées, qui n’est pas sans rappeler le pourquoi de nos vacances.
FONDATION VACANCES BLEUES
32, rue Edmond Rostand, Marseille, 6e. 04 91 00 96 83
WWW.
fondation-vacancesbleues.com 8e art magazine • avril-mai 2014
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PORTFOLIO
STEPHANE DE GROEF AUX RENCONTRES DU 9E ART Texte : Olivier Levallois
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our leur onzième édition, les Rencontres du 9e art d'Aix-en-Provence présentent une cinquantaine d’artistes, dessinateurs, illustrateurs et graphistes en treize expositions dans différents lieux patrimoniaux de la ville. Cette année est l’occasion de découvrir, entre autres, les illustrations du début du XXe siècle de Chas Laborde, les gravures apocalyptiques de Frédéric Voisin, ou encore les images pop et surréalistes de l’Espagnol Sergio Mora. Et, pour la première fois, un scénariste est à l’honneur : une exposition questionne la relation entre l’écrit et l’image par le biais de documents de travail (manuscrits, script…) du génial Alan Moore (From hell, V, pour Vendetta, Watchmen…). Les multiples formes d’expression graphique, de la bande dessinée traditionnelle à la création contemporaine, sont une fois encore au rendez-vous. À la frontière entre bande dessinée et graphisme, You Don’t Own the Road s’inscrit parfaitement dans cette ambition. Dans le décor d’un motel miniature, on découvre les planches originales du premier ouvrage de l’illustrateur belge Stephane De Groef. Sous l’aspect de dessins crayonnés aux couleurs vives (entre cartes postales et croquis de voyage) sont présentées de vieilles enseignes de stationsservice et de motels. Autant d’instantanés d’une Amérique aux néons surannés, dont le mythe est depuis longtemps épuisé.
LES RENCONTRES DU 9E ART
Jusqu’au 17 mai. Cité du Livre, 8-10, rue des Allumettes, Aix-en-Provence. 04 42 16 11 61. Entrée libre.
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bd-aix.com 60
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SORTIR
74 Scènes
78 82 Musiques Expos
88 Enfants
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SORTIR
L’ÉVÈNEMENT
FESTIVAL DE PÂQUES, AN II Aix-en-Provence, suivant l'exemple prestigieux de Salzbourg, s'offre pour la deuxième année consécutive un festival de printemps précédant celui d'art lyrique de l'été...
L
a programmation proposée du 14 au 27 avril va affoler les mélomanes. Belle preuve que des événements culturels de qualité perdurent dans la région après l'extinction des feux de MP 2013 ! Ce chalenge comportait des risques. La qualité est au rendez-vous (YoYo Ma ! Gustavo Dudamel !) et réussira – à n'en point douter – à satisfaire non seulement les mélomanes avertis, mais aussi de nouveaux publics avides de découvertes (Mantovani). L'an dernier déjà, avec 500 artistes et 14 000 spectateurs, le succès fut probant. Dans la vaste et superbe salle du Grand Théâtre de Provence, de nombreux concerts furent sold out ! Après des débuts aussi brillants, que doit-on attendre de cette seconde saison ? À lire la plaquette 2014, on peut déjà constater que l'implication des équipes ne s'est pas
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© Chris Christodoulou
Texte : Patrick Tapernoux
relâchée. Confrontés à des artistes aux agendas surbookés, ils ont su trouver les arguments pour les convaincre de venir à Aix. Au vu de la concurrence que se font les grandes capitales pour attirer des musiciens prestigieux, on peut voir ici la réussite de Renaud Capuçon comme celle de Dominique Bluzet qui occupe le rôle de directeur exécutif de cette lourde machine (cinq lieux investis, des master classes organisées...) Comment ne pas admirer le travail de ce binôme ? Le plus célèbre violoniste français a réussi une entreprise prométhéenne en invitant sept orchestres symphoniques, en favorisant l'émergence de rencontres a priori improbables, en invitant des duos fascinants... Sans son charisme personnel, sa simplicité admirée de tous les professionnels, son vaste carnet d'adresses et son humilité, aurait-il réussi à
© Andreas Balon
SORTIR
PROPOSER, EN TREIZE JOURS, DES CONCERTS AUSSI PASSIONNANTS DANS UN FESTIVAL QUI N'EST PAS ENCORE AU CENTRE DES GRANDS CIRCUITS INTERNATIONAUX, RELÈVE DU TOUR DE FORCE.
convaincre l'icône du piano Martha Argerich de venir jouer le concerto n° 1 de Beethoven accompagnée par l'Orchestre de chambre d'Europe sous la baguette d'Emmanuel Krivine ? Qui d'autre que lui aurait su faire venir de grands solistes tels Nicholas Angelich ou le trio Zimmerman pour des soirées dans le cadre intime du théâtre du jeu de Paume ? On aura aussi la joie de pouvoir écouter de grandes phalanges comme l'orchestre symphonique de la radio suédoise ou celui de Vienne, placés souvent sous la baguette de jeunes chefs prometteurs, présentant des programmes peu exécutés en région PACA. Quiconque connait la difficulté à déplacer le même soir une centaine d'exécutants sera sensible au tour de force consistant à proposer en treize jours, dans un festival qui n'est pas encore au centre des grands
circuits internationaux, des concerts aussi passionnants ! Et, cerise sur le gâteau, l'ensemble de ces prestations bénéficiera de tarifs (de 14 à 66 €) à rendre jaloux bien des mélomanes d'autres villes... Bon vent donc à ce jeune festival !
Du 14 au 27 avril, GTP et théâtre du Jeu de Paume, 380, avenue Max Juvénal et 17-21, avenue de l’Opéra, Aix-en-Provence. 08 20 13 20 13. 14-66 € . www.festivalpaques.com
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SCÈNES
© Antoine Icard
SORTIR
LES LIAISONS DANGEREUSES SUR TERRAIN MULTISPORTS Galvaudées Les Liaisons dangereuses, à force d’être adaptées au théâtre et au cinéma ? La version « pour terrain multisports » imaginée par Édith Amsellem parvient à renouveler le genre. Après s’être illustrée au Badaboum Théâtre et sous la direction d’Eva Doumbia ou de Laurent de Richemond, la comédienne signe une première mise en scène qui ne manque ni d’humour ni de souffle. Entre théâtre de rue et tragédie en vers, « l’ultime match de la carrière libertine de Merteuil et Valmont » trouve là une forme très pertinente. Où les courriers-balles de tennis s’échangent avec violence, sous les commentaires acides d’un arbitre sans scrupule, qui n’est pas sans rappeler certains présentateurs de téléréalité. Et où le spectateur peut, à loisir, « observer la femme agir masquée, dans la nuit de l’hypocrisie imposée par l’inégalité des sexes et questionner l’évolution des rapports hommes/femmes ». Édith Amsellem et ses
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comédiennes, la sulfureuse Anne Naudon comme l’ingénue Camille Régnier-Villard, dans les rôles de la marquise de Merteuil et de Cécile Volange, insufflent une modernité féministe à ces Liaisons décalées, mais fidèles à la lettre comme à l’esprit de Laclos. Un engagement qu’Édith Amsellem vient d’assumer pleinement, dans le cadre d’un atelier orchestré par Le Merlan. Pendant trois mois, avec la plasticienne Carine Mina, elle a travaillé sur les représentations du féminin et du masculin des collégiens et lycéens de plusieurs établissements marseillais, des quartiers nord au 8e arrondissement. E.G. Les 24, 27 et 28 mai, 20h. Terrains de sport à Marseille. Renseignements : Théâtre du Merlan, avenue Raimu, Marseille, 14e. 04 91 11 19 20. 3-20 € www.merlan.org
© Verine Charrier
© B. Enguerand
SORTIR
ATEM LE SOUFFLE
LE MISANTHROPE Le metteur en scène Jean-François Sivadier a lu dans Le Misanthrope « un autoportrait impitoyable » de Molière, qui explore la complexité de la condition humaine et repose « la question vertigineuse qui nous concerne également : estil possible dans un monde civilisé d’être autre chose qu’hypocrite et sincère à la fois ? ». Dès l’entrée en scène des comédiens et les premières notes de « Should I stay or should I go » des Clash, le ton est donné. Ce Misanthrope-là est contemporain, coloré et sombre à la fois. Sur le
plateau quasi nu, encombré de chaises, Alceste porte le kilt et Philinte un costume de velours rouge. Le duo formé par Jean-François Sivadier et Nicolas Bouchaud, son acteur fétiche, s’est emparé de la pièce de Molière avec fougue, comme autrefois de La Dame de chez Maxim, de Feydeau. Incarné par ce dernier, « l’atrabilaire amoureux » est poussé dans ses derniers retranchements par une Célimène revisitée par Norah Krief. E.G.
Du 17 au 19 avril, 20h. Théâtre de La Criée, 30, quai de Rive Neuve, Marseille, 7e. 04 91 54 70 54. 9-24€. www.theatre-lacriee.com
Joseph Nadj construit des spectacles un peu comme un peintre. Mais, au lieu d’utiliser des pinceaux, il manipule des corps. Si le motif varie sans cesse, la préoccupation reste toujours la même : comment habiter harmonieusement des espaces et des temporalités qui ne sont pas a priori accueillantes ? Et le miracle advient souvent. Pour ATEM le souffle, il partage la scène avec la danseuse Anne-Sophie Lancelin. Et certains tableaux, inspirés par l’œuvre gravé d’Albrecht Dürer, sont d’une beauté tout simplement hallucinante. F.K.
Du 16 au 19 avril, 18h et 21h 30. Pavillon noir, 530, avenue Mozart, Aix-en-Provence. 04 42 93 48 14. 10-25 €. www.preljocaj.org
© Didier D Daarwin
XAL Xavier Adrien Laurent, alias XAL, est un comédien au parcours éclectique. Après vingt-trois ans de bons et loyaux services rendus à la cause théâtrale, l’artiste dramatique est au bord de la crise de nerfs. Monté sur scène pour donner un exigeant récital de poésie, il craque, à peine entamé « Oceano nox » de Victor Hugo. Il ne dira jamais « combien de marins » ni de « capitaines », mais va se livrer – corps et âme – sur sa condition de comédien (marseillais). Avec la dextérité d’un DJ et une vitalité à la Caubère,
XAL enchaîne les rôles et les textes, de Ronsard à IAM en passant par Rimbaud. Balloté entre fou rire et émotion littéraire, régulièrement pris à parti et remis à sa place, le spectateur assiste à la confirmation d’un sacré comédien. E.G. Du 9 au 12 et du 16 au 19 avril, 21h. Il Picollo Théâtre, 7, rue Mazarine, Aix-enProvence. 04 42 50 52 08. 12-17 € www.lestheatres.net
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SCÈNES
© Agathe Poupeney
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UTSUSHI
Créé par la troupe équestre Zingaro en 2011, Calacas (squelette en mexicain), s’inspire à la fois de la fête des morts mexicaine et des carnavals médiévaux. Selon Bartabas, son créateur, c’est « une cavalcade joyeuse et tragique autour de la mort ». Des squelettes aux grosses têtes de mort ricanant, entraînés par leurs montures, surgissent sur la piste et dans les airs, sur une musique mêlant des enregistrements mexicains très anciens à une section rythmique de Chinchineros, percussionnistes de rue chiliens. Bartabas est avant tout un créateur d’images. Avec 29 chevaux, 8 écuyers acrobates
et 4 musiciens, ces chevauchées sont autant de visions oniriques inquiétantes et réjouissantes, poétiques et énergiques, évoquant les peintures de Goya ou les gravures de Posadas. Dans cette œuvre spectaculaire, où l’homme n’est plus qu’un dérisoire et tragi-comique squelette, le cheval, avec son énergie et sa beauté, se trouve au centre de cette célébration vitale de la mort. « Dans la tradition chamanique, c’est le cheval qui vous permet de voyager dans l’au-delà et dans l’autre monde », rappelle Bartabas. Un voyage chez les morts que l’on ne regrette pas. O.L.
Le 9 mai, 20h et le 10, 19h. Théâtre de la Joliette-Minoterie, 2, place Henri Verneuil, Marseille, 2e. 04 91 90 07 94. 3-20 €. www.theatrejoliette.fr
© Elian Bachini
CALACAS
Ushio Amagatsu est l’un des plus grands ambassadeurs du butô contemporain. Il a su renouveler cet art « introspectif », cette « danse des ténèbres » qui a émergé au Japon après le traumatisme Hiroshima. Au sein de sa compagnie Sankai Juku, le chorégraphe imagine de véritables cérémonials qui loin d’être morbides, cherchent au contraire à réconcilier l’Homme avec l’univers. L’apparition sur scène des danseurs au crâne rasé et au maquillage très blanc est toujours impressionnante. Mais c’est la quête d’absolu de ces êtres androgynes qui suscite la véritable émotion, profonde et durable. Utsushi ne suit aucun fil narratif, il faut plutôt l’envisager comme une succession de tableaux à contempler. Cette création est composée d'extraits de pièces du répertoire de Sankai Juku qui ont été retravaillées et s’enchaînent les unes aux autres pour constituer une œuvre à part entière. Tout un art en condensé ? F.K.
Du 16 mai au 4 juin, 20h30. La Halle de Martigues, Rond-point de l’Hôtel de ville, Martigues. 04 42 49 02 00. 20-38 €. www.merlan.org
VORTEX TEMPORUM La chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker a toujours considéré la musique comme une profonde source d’inspiration, pas un simple accompagnement, mais un partenaire esthétique, tour à tour miroir ou modèle esthétique. Pour sa dernière création, l’artiste d’origine flamande s’attaque à Vortex Temporum, du compositeur français Gérard Grisey. Anne Teresa De Keersmaeker s’appuiera sur ce sextuor (considéré comme l’un des plus puissants chefs-d’œuvre de la fin du XXe siècle) pour © Anne Van Aerschot
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développer une polyphonie dansée. Le mouvement des corps et le geste musical se combinent et forment une matière que le regard arrive à saisir bien qu’elle soit aussi instable et insaisissable que le passage du temps. F.K.
Les 16 et 17 mai, 20h. Théâtre de La Criée, 30, quai de Rive Neuve, Marseille, 7e. 04 91 54 70 54. 9-24€. www.theatre-lacriee.com
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MUSIQUES
FESTIVAL LES MUSIQUES DR
Deuxième rendez-vous annuel du gmem, après Reevox en février, le festival Les Musiques propose, comme chaque année depuis vingt-sept ans, une vingtaine d’événements autour de la musique dite « de création ». Ou pour être plus précis : « 60 œuvres, 8 créations, 40 compositeurs, 7 ensembles, dans 9 lieux ». Fidèle à son image de festival exigeant et déambulatoire, il débute le 7 mai avec une soirée réunissant, à La Friche, les orchestres régionaux de Cannes et d’Avignon autour de compositions de Philip Glass, Bernard Cavanna, Hugues Dufourt, Tristan Murail et Philippe Schoeller. Le lendemain, le parc Borély accueille, comme la Campagne Pastré en juillet dernier, une « Nuit » de concerts et sons en tous genres. L’autre caractéristique du festival, c’est son ouverture à la danse, à la littérature comme aux arts visuels et cette édition décline des formes très
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diverses : chorégraphies, concerts-lectures, opéra-vidéo, performance culinaire… Côté danse, on note la présence de deux invitées de marque : Mathilde Monnier et Anne Teresa de Keersmaeker (lire p. 76). Les lecteurs vont pouvoir découvrir les compositions musicales de Georges Bœuf sur L’Homme qui plantait des arbres (aux ABD-Gaston Deferre) de Jean Giono et de Frédéric Pattar sur L’Homme qui faisait fleurir les arbres, un conte traditionnel japonais mis en scène par Jean Rochereau au théâtre Minoterie-Joliette. Un spectacle tout public, à partir de six ans. Parce que la musique contemporaine n’est pas réservée aux adultes et aux intellectuels. E.G. Du 7 au 17 mai. Divers lieux à Marseille. 04 96 20 60 10. Entrée libre-24 €. www.gmem.org
© Victor Tonelli
LE CROCODILE TROMPEUR : DIDON ET ÉNÉE
Dans l’opéra de Purcell, le « crocodile trompeur » de l’histoire, c’est Énée, abandonnant Didon et provoquant son suicide. Dans la version mise en scène par Samuel Achache et Jeanne Candel, c’est également le spectacle lui-même, inclassable et difficilement qualifiable à force d’invention et de liberté. Ça commence comme une pseudo-conférence scientifique sur fond de bâche de chantier, ça tourne à la dissection du corps de la reine de Carthage et ça déconstruit le mythe jusqu’à la scène finale, retrouvant le fil de l’opéra. On rit autant qu’on pleure avec Judith Chemla, une sociétaire de la Comédie française à la sublime voix de soprano, et ses compagnons musiciens et/ou comédiens. Le récit de cet impossible amour évoque tantôt Shakespeare, tantôt les Monty Python, et la partition de Purcell donne lieu à des improvisations jazz débridées. Depuis sa création, le spectacle fait l’unanimité, remportant les suffrages des critiques de théâtre comme des passionnés d’opéra. E.G. Les 16 et 17 avril, 20h30. Théâtre des Salins, 19, quai Paul Doumer, Martigues. 04 42 49 02 00. 15-19 €. www.theatre-des-salins.fr
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MUSIQUES
DR
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THE LEGENDARY TIGERMAN
Quelques jours avant le 11 septembre 2001, The Coup s’apprête à sortir un album, Party Music, dont la pochette montre son leader, Boots Riley, appuyant sur un détonateur (en réalité un accordeur) devant les Twins Towers en train d’exploser. L’album sortira finalement avec une autre pochette, mais le “coup”, aussi médiatique que fortuit, était joué… D’autant plus que les zozos venus d’Oakland présentent
l’incongruité peu commune d’être un groupe de rap communiste, avec force références marxistes et guévaristes ! En fait, The Coup est surtout une infernale machine à danser, quelque part entre la sauvagerie de Rage Against The Machine et le groove de George Clinton, un tourbillon de funk taillé pour la scène, drôle et politisé. M.J.
Le 15 mai, 21h. Le Poste à Galène, 103, rue Ferrari, Marseille, 5e. 04 91 47 57 99. 15 €. www.leposteagalene.com
© JB Mondino
THE COUP
L’homme orchestre du blues portugais, Paulo Furtado dans le civil, vient pour son sixième album, True, d’ouvrir son one man band à un batteur. Porté à la fois par le velours sombre d’une voix rappelant Nick Cave pour les mélodies, Matt Johnson pour le timbre, et par le dépouillement d’âpres guitares, son blues y gagne une tonalité rock. Des références au passé sans nostalgie, une urgence vitale, un brin de théâtralité et un fond d’angoisse existentielle en feraient la parfaite bande-son d’un film de Jim Jarmush. Bête de scène, « l’homme tigre » révèle toute sa sensuelle félinité en concert. Une occasion de voir un spécimen rare : un Portugais qui a troqué l’esprit de la saudade contre celui du blues. O.L.
Le 20 mai, 21h00. Le Poste à Galène, 103, rue Ferrari, Marseille, 5e. 04 91 47 57 99. 15 €. www.leposteagalene.com
LA MAISON TELLIER
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Dans le quasi arctique paysage folk franchouillard, La Maison Tellier fait figure d’igloo sur la banquise avec son panache de fumée et sa promesse de chaleur. Une fois entré, on n’est pas déçu. Ça sent l’ours à plein nez. Les barbus frères Tellier nous ont cuisiné fin 2013 un album généreusement intitulé Beauté pour tous. Une ribambelle de puissantes ballades folk-rock entre Calexico et Ennio Moricone
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avec, pour nous guider, la voix impérialement tranquille d’Helmut Tellier. Une voix rare, d’une magnifique neutralité, à la fois douce et virile. M.J. Le 15 mai, 21h00. Le Poste à Galène, 103, rue Ferrari, Marseille, 5e. 04 91 47 57 99. 16 €. www.leposteagalene.com
DR
BEN, L’ONCLE SOUL
C’est l’histoire d’un étudiant en art qui, passant devant une église entend un groupe de gospel. Il entre, intrigué, et intègre le chœur pendant deux ans. Passant du gospel à la soul, il se met à composer ses propres morceaux. Et à moins de vingt-cinq ans, il signe sur le mythique label Motown. Un an plus tard sort son premier album, qu’il vend à plus de 50 000 exemplaires. C’est l’histoire d’un soulman américain des années 60 ? Et non, celle de Benjamin Duterde, alias Ben l’Oncle soul, né en 1984 à Tours. Son entrée remarquée, il l’a faite avec une version groove de Seven Nation Army, le tube foncièrement rock des White Stripes. Avant Ben, la soul à la française sonnait comme une mauvaise blague faite à l’histoire de la musique, appelée poliment R’nb. Mais c’était sans compter sur les deux fées de la soul, Stax et Motown penchées sur le ventre fertile d’une mère écoutant à longueur de journée Stevie Wonder, Sam Cooke, Otis Redding ou Aretha Franklin. Ainsi la créature inédite vit le jour : le soulman français à veste à carreau et nœud papillon. Un remède anti-sinistrose, à écouter sans modération et à voir sur scène pour son show aux chorégraphies vintages. O.L. Le 30 mai, 21 h. L’Usine, Ancienne route de Fos, Istres. 04 91 02 58 35. 29,90 €. www.istres.fr
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EXPOS
LE MONDE À L’ENVERS En 2008, alors en préfiguration, le Mucem adhère au Carnival King of Europe, un projet européen d’études des carnavals contemporains. Jusqu’en 2012, il réalise sur ce thème une campagne d’observation et d’acquisitions, des Balkans aux Caraïbes, de l’Europe du Nord au Bassin méditerranéen. L’enquête révèle la résurgence de cette forme festive et impose l’idée d’une exposition consacrée aux pratiques carnavalesques contemporaines. Les trois sections de ce Monde à l’Envers traitent respectivement des fondements rituels du carnaval, de la représentation de l’identité humaine à travers l’usage des masques, et de la remise en question de l’ordre social. Si, en raison de leurs origines chrétiennes, les carnavals sont relativement répandus en Europe et en Amérique, il en existe aussi de plus récentes expressions en Méditerranée, notamment au Maghreb, via la renaissance d’antiques mascarades berbères. À travers l’exposition de masques (vénitiens, marocains…), de costumes (suisses, belges, grecs, espagnols, autrichiens, bulgares, sardes…), de mannequins de Mardi-Gras slovaques, de chars et de documents (photographies, films, bandes sonores), le parcours interroge les raisons de cette reviviscence actuelle et plonge le visiteur entre réflexions sociétales et immersions festives. L’esprit du carnaval ne pouvant être contenu dans les seuls murs d’un musée, de nombreuses manifestations (cinéma, théâtre, dessins, débat…) sont également prévues. Et un « roi carnaval de la Méditerranée », réalisé à l’intention du MuCEM, rejoindra la parade marseillaise du 12 avril qui s’achèvera sur l’esplanade du J4. O.L
© Chad Crowe
Du 26 mars au 25 août. MuCEM, 1, esplanade du J4, Marseille, 2e. 04 84 35 13 13. 8-5 €. www.mucem.org
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© Guy Le Querrec
© Guillaume Janot
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MARSEILLEMARSEILLE
TEMPS DE POSE Bien qu’un peu fourre-tout pour une exposition de photographies, ce titre sonne bien et invite à regarder, en conséquence, chacun des trente-sept tirages exposés à la Galerie du 5ème. De l’autoportrait de Zola, réalisé vers 1900, au danseur saisi au vol par Denis Darzacq dans un supermarché contemporain, toutes ces images questionnent d’une manière ou d’une autre la notion – technique et artistique – de pose. Invités à présenter un aperçu de la collection du Château d’Eau à Tou-
louse, les commissaires de l’exposition, Jean-Marc Lacabe, le directeur de l’institution, et Soraya Amrane, la fondatrice du regretté Atelier de visu, ont su choisir un ensemble cohérent dans cette collection de 4000 tirages, initiée dans les années soixante-dix par Jean Dieuzaide. Où les classiques (Kertész, Sieff, Plossu…) côtoient sans leur faire de l’ombre les plus jeunes, grâce un accrochage rythmé et dynamique. Pas de doute, ces deux-là ont un œil ! E.G.
Jusqu’au 3 mai. Galerie du 5ème,Galeries Lafayette, 40-48, rue Saint-Ferréol, Marseille, 1er. 06 95 19 80 60. Entrée libre. www.marseilleexpos.com
Habitués aux 4 x 3 vantant les mérites de telle enseigne de fast-food ou de la grande distribution, les habitants de La Rose et de la Busserine ont droit, pendant six mois, à un accrochage d’un autre genre : six bâches géantes installées sur les murs de leur quartier. Leur auteur, Guillaume Janot, a passé un an et demi en résidence dans le quartier, dans le cadre d’une commande du Centre National des Arts Plastiques (CNAP). L’ensemble s’inscrit dans un parcours au départ de la gare SaintCharles, que l’on peut découvrir en solo, ou à l’occasion d’une visite guidée par un médiateur. E.G. Jusqu’au 6 juin. Visites accompagnées tous les 2e samedis du mois. Départ 14h30, esplanade Saint-Charles. Réservation obligatoire : 04 91 90 46 76. www.ateliers-image.fr
© Beirut Art Center
ÉRIC HATTAN Voyager dans l’espace quotidien sans bagages ni codes d’usages, s’interroger devant les objets de nos univers et les lire dans un nouveau langage. Telle semble l’ambition d’Éric Hattan dans son exposition Habiter l’inhabituel, installée sur deux plateaux du FRAC. Cette thématique caractérise le travail de cet artiste suisse, souvent invité par les institutions françaises et dont Beyroots, la pièce maitresse de l’exposition, est entrée dans la collection du FRAC en 2011. Il s’agit de vingt-trois chaises d’artisans, de commerçants, de sans professions de la capitale libanaise… à voir, autrement. M.A. Jusqu’au 4 mai. FRAC PACA,20, boulevard de Dunkerque, Marseille, 2e. 04 91 91 27 55. 5 € www.fracpaca.org
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© Guy Le Querrec Magnum Photos
EXPOS
© Ville de Marseille
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LE MUSÉE DES BEAUX-ARTS Le Grand atelier du Midi inaugurait, en 2013, le palais Longchamp rénové. Aujourd’hui, on y redécouvre la collection permanente qui était restée confinée dans les réserves depuis près de dix ans. Fontaines, façades et jardins retrouvent toute la magistrale conception de leur architecte d’origine, Espérandieu. Mais la grande prouesse de ces travaux, c’est la mise à jour de la grande verrière du second niveau, cachée jusqu’alors sous un faux plafond. Sa restauration redonne aujourd’hui à cette grande salle la lumière naturelle et le prestige acquis au Second Empire. Le musée
des Beaux-Arts présente désormais 200 œuvres (sur les 8000 qui constituent son fonds), installées dans deux salles. Le rez-de-chaussée accueille les peintures du XVIe et XVIIe siècle ainsi qu’un espace consacré à Pierre Puget. Le premier étage est réservé au XVIIIe et XIXe siècle. Les écoles italienne, provençale et marseillaise (Loubon, Daumier, Puys de Chavanne, Ziem et Monticelli parmi les plus connus) côtoient des artistes venus d’ailleurs, aux noms illustres : Rubens, Courbet, Corot, Rodin, ou encore madame Vigée-Lebrun qui fut la peintre de la reine Marie-Antoinette. M.A.
Exposition permanente. Musée des Beaux-Arts, Palais Longchamp, Marseille, 4e. 04 91 14 59 30. 3-5 €. www.marseille.fr
ENFANTS DU PAYS LOBI Guy Le Querrec, photographe de l’agence Magnum, amoureux de l’Afrique et du jazz, a décidé de « partir dans un lieu où, indifférente aux revendications de ce monde moderne, une société maintenait le respect des traditions » et a rencontré les Lobis au Burkina Faso. L’exposition présente une trentaine de photos grand format, en noir et blanc, extraites d’un reportage sur les rites funéraires de cette ethnie qui vit dans la province de Poni. Un zoom sur les enfants et les gestes du quotidien qui les lient aux adultes. M.A. Jusqu’au 28 mai. Bibliothèque départementale des Bouches-duRhône, 20, rue Mirès, Marseille, 3e. 04 13 31 82 00. Entrée libre. www.biblio13.fr
TRÉSORS CACHÉS D’UNE BIBLIOTHÈQUE
© Pablo Picasso
Des livres envisagés comme de véritables œuvres d’art et signés par les plus grands créateurs du XXe siècle. La galerie du Conseil général dévoile la bibliothèque d’Anne Gruner Schlumberger qui fut une très grande mécène. De nombreux peintres et sculpteurs ont été invités en résidence dans son domaine du Haut-Var, Les Treilles, qui est depuis devenu une fondation. Si sa collection d’art moderne voyage à travers le monde, les livres d’artistes que cette bibliophile avertie a rassemblés n’avaient encore jamais été montrés. Un parcours où, au fil des pages, on croisera, entre autres, Jean Arp, Georges Braque, Pablo Picasso, Max Ernst... F.K.
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Jusqu’au 1er juin. Galerie d’Art du Conseil général, 21 bis, cours Mirabeau, Aix-en-Provence. 04 13 31 50 70. Entrée libre. www.culture-13.fr
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© V. Ecochard
© Hicham Benohoud
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COLLECTION DU [MAC]
DES ARTISTES DANS LA CITÉ Conçu en partenariat avec CulturesInterface, une structure basée à Casablanca, le premier volet de cette exposition consacrée à l’art contemporain marocain fait la part belle aux préoccupations politiques et sociales. Les sept artistes réunis au GHR dénoncent, sans retenue, toutes les formes de soumissions infligées à leurs concitoyens : soumission à l’autorité, au pouvoir, par le travail… La présentation de ces œuvres insolentes révèle qu’il existe désormais au Maroc une scène artistique dynamique que le pouvoir laisse s’exprimer, voire encourage.
m rée libre. 5 rue Marius s.
ts de la ville. au long de s les œuvres e supérieure en avril, au géomètres. s à la gloire ormes blocs es à travers n scène un ansformation w.culture-13.fr/galerie-d-art-d-aix-en-provence nts, cours contribué Mirabeau, Aix-en-Provence. 04 13 31 50 70. Entrée libre. aux avrilfemmes au 9 juin. Galerie d’art du Conseil général des Bouches-du-Rhône, 013, tout en nscient, mais qui, pourtant, se transmet d’artiste en artiste. r l’approche « état esprit » vis-à-vis de la sculpture. Un héritage peut-être changement ance isir enserait pleine l’épicentre. Ce parcours rend compte d’une continuité, navenue ainsi lesHugo, contours artistique dont le sud de Victor Arles.d’une Entréegéographie libre. www.mp2013.fr lesuit chantier, Midi demars devenir foyer pourHalle, la sculpture. L’exposition hotographes. Du 28 au 5un mai. Grande Parc des Ateliers SNCF,De main en alerie d’art ut ce qui estdu Conseil général déroule le fil historique qui a permis teurs du XXe siècle (Germaine Richier, André Masson, César…), R Pierre Puget à Richard Baquié, en passant par les incontournables
E MAIN EN MAIN
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En d’autres temps, jamais une œuvre comme False de Simohammed Fettaka, une série de portrait de junkies posant dans des tenues et des décors rappelant les portraits officiels d’Hassan II, n’aurait pu être exposée au Maroc. En outre, le recours des artistes à l’installation, la vidéo ou la performance permet de vérifier combien l’esthétique et les médiums occidentaux ont gagné du terrain de l’autre côté de la Méditerranée. E.G.
Jusqu’au 2 juin. MuCEM,1, esplanade du J4, Marseille, 2e. 04 84 35 13 13. 5-8 €. www.mucem.org
En attendant la prochaine exposition, le MAC présente un nouvel accrochage de la collection permanente : un moyen de faire du neuf avec de l’ancien et de compenser la faiblesse des moyens par la force de l’esprit. Qu’on se rassure, les grands classiques sont là : la DS de Gabriel Orozco comme Les Machines à voir de Jean-Luc Parant. Mais on se réjouira tout autant que quelques nouvelles œuvres soient de sortie. On pourra donc découvrir des pièces précieuses de Jan Fabre (L’Oisillon de Dieu), ou encore des installations délicates et poétiques de Jean-Michel Alberola ainsi que de nouvelles vidéos et sculptures. En règle générale, ce sont des œuvres plus discrètes, mais tout aussi sensibles, permettant de goûter à d’autres plaisirs esthétiques. Tout (presque) nouveau, tout beau ! J.S. Jusqu’au 27 août. MAC, 69, avenue de Haifa, Marseille, 8e. 04 91 25 01 07. 3-5 €. www.marseille.fr
c Boris Chouvellon
LES OS DES PIERRES… …Se ressoudent plus vite que les nôtres. Ce titre énigmatique renvoie à « l’esthétique de la ruine, du fragment, et l’idée du futur antérieur » commune aux deux artistes réunis à la Compagnie : Boris Chouvellon et Marcin Malaszczak. Du premier, on se souvient de l’exposition personnelle au MAC en 2011. Il se dégageait une grande poésie de ses sculptures monumentales en béton armé, semblant des vestiges archéologiques de notre époque consumériste. Produite pour l’exposition, The Last splash, un manège de béton, poursuit son inventaire des ruines contemporaines. The Recess, l’installation vidéo de Marcin Malaszczak, parle d’une autre forme d’anéantissement. Filmée dans un asile psychiatrique polonais, elle entend « créer une expérience physique de la fragmentation, de la désorientation et de la perte de sens du temps ». E.G. Jusqu’au 31 mai. La Compagnie, 19, rue Francis de Pressencé, Marseille, 1er. 04 91 90 04 26. Entrée libre. www.la-compagnie.org
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ENFANTS
DR
© Océanopolis Thierry Joyeux
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CYRANO DE BERGERAC
DES OCÉANS ET DES HOMMES Le Muséum d’histoire naturelle de Marseille dépoussière son image avec cette exposition créée en 2010 par Océanopolis (le grand aquarium de Brest qui fête cette année son dix-millionième visiteur), en relation avec de nombreux instituts de recherche, dont l’Ifremer. Fort de ses 83 000 spécimens d'animaux, 200 000 spécimens végétaux, 81 000 spécimens de paléontologie et 8 000 échantillons de minéraux, l’établissement retrouve là un lien fort avec la mer qu’il a perdu, il y a quelques
années, avec la disparition de ses aquariums. Cette édition 2014 propose une nouvelle scénographie et un design renouvelé. Au sommaire : un voyage dans l'histoire, de l'antiquité à nos jours, une présentation du rôle vital des océans et un focus sur la richesse de la biodiversité en Méditerranée ainsi que les moyens mis en œuvre pour mieux la connaître et donc la protéger. En regard, la bibliothèque de l’Alcazar propose une conférence par mois de mai à décembre autour des thèmes de l’exposition. M.-L.L.
Du 16 avril au 4 janvier 2015. Muséum d’histoire naturelle,Palais Longchamp, Marseille, 4e. 04 91 14 59 50. Adultes : 4-6 €. www.museum-marseille.org
Toujours attaché à choisir « des textes classiques qui ont construit notre culture », le Badaboum Théâtre pouvait-il échapper à Cyrano ? Cette adaptation pour les enfants, mise en scène par Anne-Claude Goustiaux, ne dure qu’une heure et se veut une version épurée, resserrée sur une triangulaire. Cyrano, Roxane et Christian sont ainsi les seuls personnages présents sur scène, « pour que ne reste de cette histoire bouleversante, que l’histoire d’amour et ces personnages sincères et purs », précise la metteure en scène, qui a choisi d’introduire tout de même une pincée d’onirisme, à travers le choix des costumes. M.-L.L. Du 16 avril au 3 mai. Badaboum Théâtre, 16, quai de Rive neuve, Marseille, 7e. 04 91 54 40 71. 5-8 € www.badaboum-theatre.com
FABULA
© Charles Freger
Depuis ses études aux Beaux-Arts de Rouen, Charles Fréger s’attache à photographier des groupes d’individus et les vêtements qui les identifient pour mettre en exergue la « tension » qui existe entre l’homme et son costume. Qu’est-ce que cela implique de porter un habit de cérémonie, un uniforme militaire, un bleu de travail, un masque d’animal ? La réponse au Studio Fotokino qui vient de rouvrir ses portes après des vacances bien méri-
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tées et publie pour l’occasion un flipbook, intitulé La danse au lion, réalisé à partir de clichés pris dans un théâtre traditionnel de Séoul. M.-L.L. Jusqu’au 20 avril. Studio Fotokino, 33, allées Gambetta, Marseille, 1er. 09 81 65 26 44. Entrée libre. www.fotokino.org
© Cici Olsson
SORTIR
DRÔLES DE LIVRES Pas moins d’une centaine de livres animés et pop-up constitue cette exposition proposée par la Bibliothèque départementale. Ils ont été classés selon quatre grandes catégories : historique, sensible, imaginaire et intelligible. Ces ouvrages en 3D, qu’on manipule et qui vivent sous nos doigts, sont mis en scène comme autant d’œuvres uniques. Ateliers et parcours ludiques viennent enrichir cette proposition. Les adultes n’ont pas pour autant été oubliés. Gaëlle Pelachaud, commissaire de l’exposition et auteure de plus de cinquante livres animés, proposera, le 23 avril, de « créer un livre tunnel pour découvrir l’image en profondeur ». M.-L.L.
CENDRILLON Depuis plusieurs années, le dramaturge et metteur en scène Joël Pommerat s’attaque aux contes de fées pour leur restituer tout leur pouvoir magique. Après Le Petit Chaperon rouge et Pinocchio, il redonne vie à Cendrillon. Nous sommes loin des approches inoffensives et consensuelles à la Walt Disney. Le monde de l’enfance ne ressemble en rien au paradis, il est, comme celui des adultes, rempli de peurs, de souffrances, d’incompréhension, d’impuissance, de
Jusqu’au 12 juillet. ABD Gaston Deferre, 18-20, rue Mirès, Marseille, 3e. 04 13 31 82 00. Entrée libre. www.archives13.fr
mensonges, de silences, de solitudes, de pertes, de renoncements... et, quelque soit l’âge, seule la poésie peut consoler les âmes humaines. En l’occurrence, ici, une langue incandescente, un jeu théâtral terriblement incarné et un travail sur le son et la lumière qui désoriente nos sens. Un spectacle vraiment tout public que l’on peut voir et revoir et revoir encore. Car, avec Joël Pommerat, Il était plusieurs fois. F.K.
DR
Du 13 au 17 mai, 20h30, le14, 19h. Théâtre du Jeu de Paume, 17-21, rue de l’Opéra, Aix-en-Provence. 08 20 13 20 13. 8-34€. www.lestheatres.net.
© Jean-Michel Etchemaite
LE POP-UP CIRKUS Son succès est tel que ce cirque de papier, imaginé pour les enfants dès deux ans, tourne en Europe depuis près de cinq ans. Sous la forme d’un grand livre pop-up, le cirkus éponyme se déplie sous les doigts de fée de la marionnettiste Fatna Djahra. Au fil des pages, cette drôle de madame Loyale enchaîne les numéros : le dompteur et son lion, le funambule à bicyclette, les acrobates et les clowns de papiers font revivre le cirque du siècle dernier. On
pense aussi au Grand Cirque de Calder, chefd’œuvre fabriqué avec des bouts de ficelles et animé par sculpteur américain. E.G. Le 14 mai, 10h et le 17 mai, 11h. Théâtre des Salins,19, quai Paul Doumer, Martigues. 04 42 49 02 00. 5 €. www.theatre-des-salins.fr
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LES
ADRESSES MARSEILLAISES
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RESTAURANT
L’INSOLITE
Un lieu, une exception à découvrir absolument ! Niché au fond d’une allée à 50 m de la préfecture, une terrasse sur les toits les pieds dans la pelouse vous attend pour déguster nos pizzas au feu de bois, une cuisine gourmande et colorée. • Le mercredi, soirée voyance ou karaoké. • Le jeudi, soirée illusionniste ou soirée humour. • Le vendredi soirée concerts en live. • Possibilité de privatiser le lieu.
5 rue d’Italie 13006 Marseille Infos & Réservation 04 91 43 91 51 Facebook : resto.linsolite 8e art magazine • avril-mai 2014
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RESTAURANT
VILLA ROCCA
A la Villa Rocca vous dégusterez de délicieux plats de produits frais aux teintes italiennes : supions, pizzas ou encore aubergines à la parmesane, et les desserts "maison" concoctés par les chefs Franck Lagziel et Pierro. Le tout, dans une ambiance chaleureuse et un décor raffiné. Sans oublier l'agréable terrasse, parfaite pour les repas estivaux. Infos & Réservation 04 91 22 61 59
20, rue François-Rocca • 13008 Marseille
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BISTROT NEW-YORKAIS
LA TABLE DU 8ÈME
Nouvelle adresse en vogue à Marseille : Thierry Zerdoun et Gilles, avec leur chaleureuse équipe, vous accueillent du lundi au samedi, midi et soir, dans un lieu moderne façon bistrot autour d’une carte composée exclusivement de produits frais. On y dégustera viandes et pizzas au feu de bois, que ce soit sous le patio ou dans une ambiance new-yorkaise en salle. Infos & Réservation 04 91 82 68 38 • www.latabledu8eme.com
16, Av. de Mazargues • 13008 Marseille • latableduhuitieme@orange.fr • zerdoun.thierry@wanadoo.fr
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RESTAURANT
LA VILLA
L’établissement chic et reconnu logé rue Jean Mermoz s’affirme comme le lieu de rendez vous pour les habitués du quartier. Restaurant au charme atypique, lieu de quiétude, une vaste terrasse jardin, ombragée l’été et chauffée aux jours frisquets. Sa cuisine off re un large choix avec une mention spéciale pour les poissons grillés au feu de bois. Une touche originale pour la présence d’un kiosque à coquillages de l’automne au printemps ainsi qu’une sushi women japonaise à demeure. Une large carte des desserts permet de terminer ce moment agréable par une touche sucrée. Infos & Réservation 04 91 71 21 11
113 Rue Jean Mermoz • 13008 Marseille
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RESTAURANT
LE QUAI
Artisan d'une cuisine méditerranéenne et figure marseillaise , Didier Scavino nous fait partager avec passion sa cuisine simple... Doté d'une belle terrasse, ce restaurant de la joliette, excelle dans les tapas et la fameuse plancha de la mer. Tous les jeudis soir : DJ live / groupes live. Infos & Réservation 09.53.53.36.83
2 quai de la Joliette, 13002 Marseille
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RESTAURANT
LA RIVIERA
Là nous avons à faire à une véritable institution ! Depuis 1960 au coeur du 8eme arrondissement se niche un restaurant intimiste et chaleureux à proximité immédiate de la mer La Riviera vous propose pelle-mêle ses viandes, pizza, coquillages et poissons frais mais aussi sa spécialité la bouillabaisse. Venez découvrir cette adresse incontournable. Infos & Réservation 04 91 73 27 27
Place Joseph Vidal, 13008 Marseille • rivieraresto@free.fr • www.restaurant -la-riviera.fr
RESTAURANT
IL TOPOLINO
Il Topolino est un de ces restaurants marseillais qu’on aime garder comme un secret. Parce qu’il ose rester authentique, fidèle à des valeurs gastronomiques ancrés dans la latinité marseillaise, tout en surfant sur tout ce qui fait un air du temps. Il est animé par son patron David qui aime l’échange, qui aime recevoir, et qui a su faire de son restaurant un rendez-vous amical, où l’on croise autant que dans le coeur de Marseille celles et ceux qui «font» la ville. Infos & Réservation 04 91 75 93 97
59 Chemin Argile, 13010 Marseille
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ÉPICERIE FINE • CAVE À VINS • FROMAGERIE
LES RACINES DU GOÛT
Les gastronomes marseillais ne résisteront pas à cette nouvelle épicerie fine. Cette adresse raffinée regorge de saveurs intemporelles et inédites. Vous y trouverez des références salées et sucrées sur des produits d'excellence respectueux de leur terroir. Caviar Petrossian, Elixir d'olivier, huile d'olive du Moulin du Calanquet, champignons du Jardin d'Eini, fromages affinés par Josiane Déal (MOF)... A l'étage, découverte prolongée de la cave à vins et du lieu intimiste réservé aux repas privés. José Potier, l'initiateur des lieux, vous propose dégustations, cours d'oenologie et partage sa passion du goût.e adresse à retenir...absolument ! Contact : 04 91 88 12 08 116, Corniche Kennedy, 13007 Marseille
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RESTAURANT • BAR • RÉCEPTION
LE COMPTOIR MARSEILLAIS
Installé sur la Corniche avec vue sur la mer de la terrasse ou de la salle. Enrichit du savoir-faire du chef de renom, Bruno Cordesse, le restaurant vous propose une cuisine bourgeoise, des vins à choisir dans une magnifique cave en verre. Le week-end, coquillages et brunchs viennent compléter notre carte. Un nouvel espace pour vos apéritifs ou digestifs, sur une terrasse bâchée, chauffée avec des tables hautes et des amuses bouches maison. Pour un long ou court instant, pour les grands et les petits budgets. Le Comptoir Marseillais, Un lieu, une Atmosphère !!! Infos & Réservation 04 91 32 92 54 • www.lecomptoirmarseillais.com
5, Promenade Georges Pompidou • 13008 Marseille
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HÔTEL & RESTAURANT
CHÂTEAU DE LA PIOLINE
Cessez de cherchez un lieu différent...Venez !
Aujourd’hui, la mémoire du passé subsiste dans cette élégante demeure, au sein de l’hôtellerie de luxe et traditionnelle de la ville d’Aix en Provence. Hôtel 4*, Restaurants, bar et évènementiel 260 rue Guillaume Du Vair 13546 Aix en Provence • 04 42 52 27 27 contact@chateaudelapioline.com • www.chateaudelapioline.com
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