ABN AMRO Private Banking Outlook 2019, International French version

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Perspectives d’investissement | mai 2019

Rester agile


Sommaire

INTRODUCTION 3 RESTER AGILE

4

MIEUX VAUT CONSERVER LES INVESTISSEMENTS

6

INVESTISSEMENT DURABLE : UNE SOLUTION AVANTAGEUSE À TOUS POINTS DE VUE

8

UNE MAUVAISE SURPRISE

10

COURANTS CONTRAIRES SUR LES MARCHÉS D’ACTIONS 12 INVESTIR DANS LE SECTEUR DE L’EAU

14

OBLIGATIONS : LA LAME DE FOND DES TAUX BAS

16

PRIVATE EQUITY : LES CONDITIONS OPÉRATIONNELLES SONT DÉTERMINANTES

18

L’OPTIMISME RESTE DE RIGUEUR POUR L’OR

19

LE DOLLAR AMÉRICAIN ET SON STATUT DE DEVISE DE RÉSERVE

21

CONTRIBUTIONS 22

La présente publication ABN AMRO s’adresse à un public international. Les profils de risque et la disponibilité de certains produits de placement peuvent varier d’un pays à l’autre. Votre conseiller local pourra vous fournir davantage d’informations.

2


Perspectives d’investissement | mai 2019

Introduction

Difficile de ne pas regarder d’abord dans le passé quand on établit des prévisions. D’autant plus après les turbulences du dernier trimestre 2018, qui ont alimenté les craintes de récession et de conflit commercial mondial, et tiré les marchés actions vers le bas, de plus de 20 % dans certains cas. Au premier trimestre 2019, la situation s’est presque totalement inversée. Les banques centrales ayant changé de cap, les craintes de récession se sont progressivement apaisées et les marchés se sont rapidement éloignés de leurs plus bas. Je suis vraiment satisfait que les investisseurs, notamment nos clients, aient pu bénéficier d’une compensation partielle des pertes essuyées en 2018. Tout ceci soulève des questions pour l’avenir. Les craintes de récession vont-elles ressurgir ? L’économie mondiale continuera-t-elle de croître, même à un rythme peutêtre moins soutenu ? Il est possible selon nous que la croissance se poursuive. La

Richard de Groot Global Head Investment Centre ABN AMRO Private Banking

faiblesse des taux de chômage soutient les dépenses de consommation, tandis que les taux d’intérêt et l’inflation restent bas. Tout porte donc à croire que la croissance économique accélérera légèrement. Ceci, malgré la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Pour les investisseurs, cela signifie que les marchés continueront sur leur lancée encore quelque temps, au moins jusqu’à la fin de l’année, selon nos prévisions. Dans ce document, nous présentons nos opinions concernant les marchés financiers : évolutions macroéconomiques, changement de cap des banques centrales ou encore relance budgétaire mise en œuvre par le gouvernement chinois. Dans l’article sur les marchés d’actions, nous exposons les secteurs et les régions que nous recommandons, en indiquant l’allocation optimale pour les investisseurs. Nous développons notre point de vue sur les marchés émergents, tant sur le marché actions qu’obligataire.. L’investissement durable a aussi sa place dans les pays émergents, qui recèlent des opportunités intéressantes pour les investisseurs.

Erik Joly Chief Investment Officer ABN AMRO Private Banking België

Nos perspectives d’investissement ont été préparées par l’équipe d’investissement d’ABN AMRO Private Banking. Votre conseiller est à votre disposition pour vous aider à préparer de manière optimale votre stratégie pour le reste de l’année.

mai 2019

3


Rester agile L’économie américaine croît depuis 2009. La durée de cette période d’expansion devrait marquer un nouveau record au cours des prochains mois. Plus elle dure, plus elle suscite d’inquiétudes quant à sa fin. La fin de l’expansion économique a un nom : la récession,

important à plusieurs titres. D’abord, parce qu’il s’agit de

et nombreux sont ceux qui la craignent. D’autant que les

la deuxième économie mondiale. Mais surtout parce que

récessions s’accompagnent presque toujours de marchés

la croissance de l’économie chinoise profitera également

baissiers.

aux pays qui exportent vers la Chine, à savoir d’autres pays émergents asiatiques mais aussi l’Allemagne, qui bénéfi-

Les indicateurs macroéconomiques fléchissent depuis

ciera de la hausse de ses exportations.

quelques mois. La courbe des taux d’intérêts américains récession à venir. Nous pensons pourtant qu’aucune réces-

Les risques politiques perdurent mais ont peu d’impact sur les marchés financiers

sion ne se profile à l’horizon à l’échelle mondiale et que la

Malgré le rôle important qu’ils ont joué l’année dernière,

croissance économique se poursuivra, bien qu’à un rythme

les risques politiques ont manifestement eu peu d’impact.

moins soutenu que ces dernières années.

Nous ne prévoyons pas de regain de tensions politiques,

s’est même temporairement inversée, un signal habituel de

mais restons vigilants. Les décisions et les annonces rela-

Plusieurs évolutions positives soutiendront l’économie…

tives au Brexit ont été reportées à octobre. Conformément à nos précédentes prévisions, nous pensons que l’impact du Brexit se limitera essentiellement au Royaume-Uni, sans mettre en péril l’économie mondiale.

Les banques centrales ont assoupli leur politique Le principal facteur à l’origine de la reprise des marchés actions vient du changement de cap de la Réserve fédé-

… mais toutes nos inquiétudes ne sont pas levées.

rale américaine (Fed). En octobre 2018, Jerome Powell, son n’était pas terminé. Ces derniers mois toutefois, la donne

Trou d’air mondiale

a changé. Désormais, les marchés ne prévoient plus de

Ces derniers mois, les indicateurs macroéconomiques, en

hausses des taux et anticipent même une baisse, balayant

particulier ceux de l’activité manufacturière, ont fait preuve

la crainte de voir les taux d’intérêt augmenter et plomber les

de fragilité. Nous prévoyons un redressement puis une

bénéfices. Cette position de la Fed restera selon nous un

embellie au second semestre. Une baisse persistante de

important facteur de soutien des actifs risqués.

l’activité manufacturière pourrait menacer la poursuite de

président, avait annoncé que le cycle de hausse des taux

dans

l’activité

manufacturière

l’expansion économique.

La Chine amorce-t-elle une nouvelle phase d’expansion ?

Le conflit commercial finira-t-il par se résoudre ?

À court terme, la priorité du gouvernement chinois est

Même si les États-Unis et la Chine devraient trouver un

davantage la stabilisation de la croissance économique

accord, nous attendons d’en voir les modalités, d’autant que

que la réduction des niveaux d’endettement. Même si les

les tensions s’exacerbent de nouveau. Reste aussi à savoir

efforts de relance sont bien moins marqués que lors des

s’il permettra de véritablement résoudre le litige commer-

années précédentes, les premiers effets sont prometteurs.

cial entre ces superpuissances ou si de nombreuses ques-

La vigueur de l’économie chinoise représente un enjeu

tions resteront en suspens, alimentant les inquiétudes des

4


Perspectives d’investissement | mai 2019

investisseurs. Quid également du risque que Donald Trump, le

neu t r e

président américain constitue un exercice difficile.

s-p

ACTIONS neu t r e

OBLIGATI

neu t r e dé

on

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ACTIONS

rieurs à ceux des obligations à long terme. Historiquement,

o n dé

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américains s’est brièvement inversée, ce qui signifie que

t

ur p

ss

Au premier trimestre 2019, la courbe des rendements

r

ss

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er

Le marché obligataire a émis un signal r re important

les rendements des obligations à court terme étaient supé-

r

on

r er

Toutefois, prévoir les intentions et les futures décisions du

o n dé

t r è s s ou

ur p

s-p

ss

tenu de l’impact négatif que subirait l’économie américaine.

t

er

t r è s s ou

r

on

Nous ne pensons pas qu’un tel conflit se concrétisera compte

neu t r e

er

président américain, décide d’entrer en conflit avec l’Europe ?

OBLIGATIONS

une inversion de la courbe des taux est souvent le signe avant-coureur d’une récession. Toutefois, il s’écoule généralement plus d’un an entre l’inversion et l’amorce de la récession. Nous resterons à l’affût d’autres signaux sur la courbe.

Opportunités potentielles pour votre portefeuille Le marché américain reste privilégié Sur les marchés actions, nous continuons à favoriser les États-Unis au reste du monde. Faiblesse du chômage oblige, nous prévoyons que la consommation intérieure restera un

bonnes performances en cas de ralentissement de la crois-

important soutien à l’économie. Les États-Unis sont égale-

sance. Ils seront par ailleurs portés par la révolution numéri-

ment moins tributaires du commerce international, en parti-

que. Leur avantage concurrentiel se traduira probablement

culier par rapport aux marchés émergents ou à l’Europe.

par un meilleur pouvoir de fixation des prix, et donc des marges plus élevées.

S’agissant des obligations, les marchés émergents offrent des opportunités. Certes, la dette n’y est pas bon marché,

Obligations : à la recherche de rendement

mais les rendements restent intéressants. Nous recomman-

Le marché obligataire est peu rémunérateur. Etant donné

dons les obligations libellées en devise forte (dollar US, par

le contexte de taux bas, les performances attendues des

exemple) et couvertes en euros.

obligations de qualité sont majoritairement négatives. Nous recommandons les obligations rémunératrices, obligations

Nous préférons les secteurs des technologies de l’information (TI) et des services de communication Secteurs moins cycliques, les technologies de l’information et les services de communication devraient générer de

d’entreprises investment-grade inclues.

Richard de Groot Global Head Investment Centre

5


Mieux vaut conserver les investissements Il nous est tous déjà arrivé de discuter du moment opportun pour se positionner sur le marché actions ou en sortir. Cela amène à évoquer les conditions du marché et l’environnement macroéconomique mondial, puis à estimer le moment optimal pour prendre une décision d’investissement. C’est ce qu’on appelle le market timing, à savoir l’anticipation des mouvements du marché. Tout le monde veut être totalement investi en période de hausse, et désinvesti en cas de baisse.

L’absence d’exposition pénalise la performance moyenne La performance absolue du profil de risque 4 d’ABN AMRO ressort en moyenne à 5,6 % par an sur les 15 dernières années. Ce chiffre correspond à la performance obtenue lorsque les clients investissent conformément à l’allocation stratégique recommandée. Il ne prend pas en compte le surcroît de performance issu de la gestion active via l’allocation tactique, pilotée par le Comité d’investissement d’ABN AMRO et mise en œuvre

au moyen de la sélec-

Outre l’orientation du marché, ces décisions dépendent

tion de titres des experts d’ABN AMRO. Plus concrètement,

aussi de la taille des positions. Elles s’appuient sur la confi-

100 euros investis en 2003 seraient devenus 231 euros à fin

ance que nous inspire la tendance du marché. Sortir totale-

2018 sur la base de notre allocation stratégique et 263 euros

ment du marché implique d’être convaincu à 100 % d’une

grâce à notre gestion active.

baisse à venir. Or, ne pas être exposé au marché en période de baisse prive un investisseur d’autres sources de performances, comme une sélection de titres judicieuse, car une valeur peut toujours progresser même au beau milieu d’un marché baissier.

Rester investi est une bonne stratégie

L’exposition aux meilleures séances du marché influe considérablement sur les performances Maintenant, imaginons que vous ayez été investis uniquement lors des dix meilleures séances annuelles. La performance annuelle du profil de risque 4 ressortirait alors en

Chaque jour, un investisseur actif doit décider de son expo-

moyenne à 9,8 %, voire 10,4 % avec une gestion active. Sur

sition et anticiper les évolutions des cours pour les jours

les quinze dernières années, 100 euros seraient devenus

à venir. Avec une telle approche, il y a toutefois de fortes

441 euros sur la base de notre allocation stratégique et 483

chances qu’il passe à côté de certaines bonnes séances ou

euros grâce à notre gestion active.

qu’il soit investi les jours où le marché chute. Ce net surcroît de performances montre l’importance d’être Comme le montre le graphique, il est essentiel d’être

investi lors des meilleures séances. Toutefois, lorsqu’on

investi les bons jours. La majeure partie de la performance

essaie d’anticiper les mouvements du marché, les proba-

globale sur un an ne tient qu’à quelques séances. Rater ces

bilités de passer à côté de ces séances sont élevées, au

séances pèsera lourdement sur la performance globale du

détriment de la performance globale annuelle. En moyenne,

portefeuille.

la performance du profil de risque 4 sans les dix meilleures séances annuelles retombe à -3,6 % par an. Ne pas être investi ces jours-là vous aurait donc fait perdre de l’argent.

6


Perspectives d’investissement | mai 2019

Ces exemples montrent clairement en quoi la performance globale dépend dans une large mesure de quelques séances. Cela vaut également pour les marchés entiers, les indices et les marchés d’actions. Malheureusement, il n’est pas possible de savoir à l’avance quelles seront les meilleu-

Ne pas être investi lors des meilleures 300

250

Allocation stratégique d’actifs (ASA) ASA moins les 10 meilleures journées par an

res séances. 200

Nous conseillons par conséquent de rester investi et d’ajuster la taille de vos positions en fonction de votre opinion

150

quant à l’orientation attendue du marché. Grâce à la gestion active, à la diversification et au contrôle du risque – autant de composantes de notre processus d’investissement – la

100

performance globale de votre portefeuille peut surpasser 50

celle du marché.

Reinhard Pfingsten Global Head Asset Allocation Services Thomas Domeratzki Senior Strategist

0 2003

2007

2011

2014

2018

Comparaison indexée entre la performance absolue du profil de risque 4 d’ABN AMRO investi conformément à l’allocation stratégique (courbe bleue) et la performance du même profil, sans les dix meilleures séances de chaque année (courbe grise). Source : Calculs basés sur l’allocation stratégique d’actifs (ASA) ABN AMRO avec les données indicielles fournies par Bloomberg, Factset, MSCI et Barclays en termes de rendement total, coûts non déduits. Les résultats passés n’offrent aucune garantie pour les résultats futurs.

7


Investissement durable : une solution avantageuse à tous points de vue L’investissement durable dans les pays émergents permet de financer la transition vers un avenir plus durable. Certaines régions du monde peuvent toutefois s’avérer plus délicates que d’autres dans le cadre d’une telle approche.

On peut raisonnablement penser que les entreprises qui divulguent et gèrent leurs activités conformément aux objectifs ESG sont susceptibles de surperformer leurs concurrents et d’influer positivement sur la planète. Mais si les facteurs ESG concernent principalement les modalités de gestion des

Comment prendre des décisions d’investissement durable

activités d’une entreprise, les ODD aident à cibler les inves-

dans les pays ou les régions connus pour leurs pratiques

tissements dans des entreprises dont les produits offrent

controversées, leur manque de transparence ou leurs problè-

des solutions au changement climatique et à d’autres défis

mes environnementaux ? Selon nous, il est possible de sélec-

mondiaux.

tionner des entreprises durables en intégrant les facteurs

L’ONU décrit ses ODD comme un plan d’action visant à

environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans

assurer un avenir meilleur et plus durable pour chacun. Les 17

l’analyse financière et en utilisant l’investissement théma-

objectifs abordent des questions telles que l’éradication de la

tique lié aux objectifs de développement durable (ODD) de

pauvreté, l’énergie propre et à un coût abordable, la produc-

l’ONU.

tion et la consommation responsables. Nos investissements

Choisir le meilleur en termes d’ESG et d’ODD

thématiques sur les marchés actions ne se limitent donc pas aux initiatives sur le changement climatique. Par exemple, en plus d’investir dans l’un des plus grands fabricants d’éoliennes

Une récente étude du fournisseur d’indices MSCI montre

d’Asie (objectif 7 : Énergie propre et à un coût abordable),

que les entreprises très bien notées selon les critères ESG

nous investissons également dans un fournisseur brésilien de

ont tendance à afficher une moindre volatilité systémati-

formation à distance, ce qui soutient l’objectif 4 (Éducation

que, des coûts du capital inférieurs et des valorisations plus

de qualité). Dans les pays émergents, trois de nos principaux

élevées.1

Toutefois les investisseurs ne sont pas les seuls

thèmes sont liés à l’éducation, au transport durable et aux

bénéficiaires : les facteurs ESG ont également une influ-

télécommunications. (Nous incluons les télécommunications

ence positive sur les employés, l’environnement, les chaînes

étant donné leur importance dans les économies émergen-

d’approvisionnement et les clients. Les trois composantes

tes ; ils permettent d’améliorer l’accès aux soins de santé et

ESG regroupent en effet un grand nombre de thèmes impor-

de transmettre des informations, telles que les prévisions

tants qui contribuent à un monde plus durable.

météorologiques aux agriculteurs).

Les facteurs environnementaux (E), par exemple, comprennent la qualité de l’air, la protection de la biodiversité,

Changer la donne avec des obligations durables

l’utilisation et la conservation de l’eau. Les facteurs sociaux (S) incluent entre autres les droits de l’homme, la diversité au

Les investisseurs obligataires ne sont pas en reste. La montée

travail et les conditions de travail ; quant à la gouvernance (G),

en puissance des obligations vertes représente l’une des

elle peut se traduire par le respect des règles anti-trust et la

évolutions les plus intéressantes de ces dix dernières années.

divulgation des risques importants. Si ces enjeux sont impor-

Ces obligations servent à financer des projets respectueux

tants pour le monde entier, ils sont particulièrement difficiles

de l’environnement. Les émissions totalisent aujourd’hui plus

à appréhender dans les économies émergentes.

de 500 milliards de dollars et le marché continue de croître.

1 MSCI, Foundations of ESG Investing, novembre 2017.

8


Perspectives d’investissement | mai 2019

Sur les marchés émergents, les obligations vertes soutien-

durable est un problème mondial, nécessitant des solutions

nent depuis longtemps la transition vers une économie à

et des investissements mondiaux. Avec 100 000 milliards

faible émission de carbone. Avec des émissions totalisant

d’euros d’actifs, le secteur financier dispose d’un énorme

plus de 37 milliards de dollars, la Chine et l’Inde sont les

potentiel pour financer la transition. Les investissements

deux principaux émetteurs d’obligations vertes des marchés

durables dans les pays émergents représentent une solution

émergents. Le produit de ces obligations sert essentielle-

avantageuse à tous points de vue. Ils rassemblent des inves-

ment à financer les énergies solaire et éolienne, ainsi que

tisseurs en quête de performances sociales et financières,

le transport et les bâtiments à faible émission de carbone.

et des entreprises et projets durables (et rentables) dans le

Il existe un nombre croissant de fonds obligataires donnant

monde entier.

accès à des obligations vertes. Les investisseurs peuvent également opter pour des obligations sélectionnées sur la base des critères ESG ou d’autres critères d’investissement

Richard de Groot Global Head Investment Centre

durable.

Conclusion Le défi lié à l’impact du changement climatique dépasse les frontières nationales et illustre l’interdépendance des nations. Il montre en quoi la transition vers un monde plus

Objectifs de développement durable des Nations Unies

Source: Nations Unies

9


Une mauvaise surprise L’année dernière, la croissance économique mondiale a nettement ralenti et les investisseurs ont commencé à craindre l’entrée en récession d’une ou plusieurs économies. Toutefois, certains des facteurs négatifs qui ont pesé sur la croissance en 2018 se dissipent. Ainsi on pouvait raisonnablement espérer une accélération de la croissance mondiale. La récession constituait alors un risque minime, jusqu’au tweet de Donald Trump…

sous l’effet de la politique de désendettement, et au resserrement mondial des conditions financières suscité par le durcissement continu de la politique de la Fed et la vigueur du dollar. Par ailleurs, l’Europe était en proie à des difficultés intrinsèques dans l’industrie automobile, pan important de l’économie allemande.

Changement de cap des banques centrales et de la Chine

L’année 2018 a été marquée par l’apparition et l’intensification du conflit commercial, notamment entre les États-Unis et la

Ayant certainement estimé que leur économie ralentissait

Chine. Les modèles économétriques ne saisissent pas bien

à un rythme jugé inacceptable, les responsables politiques

les effets de ces phénomènes, d’où l’incertitude quant à

chinois ont changé de tactique en 2018. Le désendette-

l’ampleur de leur impact.

ment est devenu moins prioritaire et l’accent a été mis sur le soutien à la croissance économique. Une réorientation dont

Rétrospectivement, nous pensons que l’intensification du

les effets ont commencé à transparaître dans les données

conflit a nettement entamé la confiance. Cette situation a

chinoises publiées ces derniers mois (cf. graphique).

eu pour effet de limiter les dépenses d’investissement des entreprises dans de nombreuses économies et a entraîné un

La Fed a également changé de cap. Alors qu’elle affirmait que

repli des actifs risqués, notamment des actions, qui a pesé

le relèvement des taux se poursuivrait cette année, l’heure est

sur la croissance économique mondiale. Ces facteurs sont

désormais clairement au statu quo. Ce revirement a entraîné

venus s’ajouter au ralentissement de l’économie chinoise

une appréciation des devises des marchés émergents, ce qui

10


Perspectives d’investissement | mai 2019

a allégé les pressions sur ces économies et contribué à un

risque de récession au cours des deux prochains trimestres

assouplissement des conditions financières.

nous paraît très faible. La conjonction d’une croissance économique certes modeste mais soutenue, d’une inflation

Enfin, la nette surperformance des actifs risqués début 2019

faible et de l’absence de durcissement monétaire crée un

a également contribué à assouplir les conditions financières.

contexte favorable aux actifs risqués.

Mais la principale évolution positive par rapport à 2018 a

Han de Jong Chief Economist

peut-être été l’amorce de négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis et la perspective d’un accord, ce qui a nettement soutenu la confiance. De fait, les intervenants du marché anticipaient vraisemblablement la conclusion d’une entente. C’était sans compter sur le tweet de D.

Indicateurs macro (%)

Trump. Les négociations ont été rompues et les États-Unis ont imposé de nouveaux droits de douane sur les importati-

24 mai 2019

Croissance du PIB

Inflation

2019

2019

ons chinoises, enclenchant un nouvel engrenage.

Le regain des tensions commerciales constitue un revers

US

2,3

1,6

Zone euro

0,8

1,2

Japon

0,9

1,1

UK

0,8

1,4

La recrudescence des tensions commerciales constitue un

Chinois

6,3

2,5

revers majeur pour l’économie mondiale et pour notre scéna-

Monde

3,3

3,7

rio prudemment optimiste. Néanmoins, certains facteurs négatifs de l’année 2018 s’atténuant, nous continuons de croire que la croissance économique mondiale accélérera légèrement et que des récessions restent peu probables. Cela étant, les risques ont augmenté. Un échec complet des négociations entre les États-Unis et la Chine serait très préjudiciable, mais il n’est pas encore d’actualité. L’impact négatif d’une rupture totale des pourparlers compromettrait les chances de réélection de D. Trump l’année prochaine. Il a donc tout intérêt, in fine, à trouver un arrangement… L’inflation est demeurée remarquablement faible dans la

Voir https://insights.abnamro.nl/en pour les prévisions les plus récentes d’ABN AMRO.

Source : Thomson Reuters Datastream, Etudes économiques du groupe

Amélioration des indicateurs économiques chinois 65 60 55 50

plupart des grandes économies, même aux États-Unis, où le marché du travail est tendu et où le chômage a chuté à

45

des niveaux inédits depuis la fin des années 60. Si l’inflation reste durablement faible, les banques centrales n’auront aucune raison de durcir leur politique monétaire. Globalement, si les frictions entre les États-Unis et la Chine pèsent sur les perspectives économiques mondiales, le

40 2017

2018

2019

Sur la base de l’indice chinois des conditions d’affaires. In deze index vormt een waarde van 50 het omslagpunt. Een indexwaarde boven de 50 betekent dat de variabele die door de index gemeten wordt naar verwachting zal stijgen; een indexwaarde onder de 50 wijst erop dat de variabele naar verwachting zal dalen. Source : Cheung Kong Graduate School of Business

11


Courants contraires sur les marchés d’actions En 2019, le marché s’est comporté de manière remarquable, générant des rendements importants sans volatilité significative, malgré la détérioration des perspectives économiques et un ralentissement de la croissance bénéficiaire.

5 %, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe. Les analystes ont de toute évidence intégré la décélération économique mondiale. Compte tenu des performances observées au 1er trimestre, les valorisations se sont sensiblement éloignées des plus bas de décembre. En termes de ratio cours/bénéfices, les actions américaines se négocient avec un multiple

Cette désynchronisation des fondamentaux et des marchés

de 18, contre 15 pour leurs homologues en Europe, bien

n’est pas tenable sur le long terme. Le second semestre

au-dessus des moyennes à long terme. Les valorisations

2019 sera décisif : soit les fondamentaux se redressent et

demeurent toutefois inférieures aux niveaux enregistrés

viennent alimenter la phase haussière entamée en 2009,

début 2018.

soit ils demeurent fragiles et la volatilité réapparaît. Il est trop tôt pour avoir la moindre certitude à l’heure actuelle, d’où le maintien de notre exposition neutre aux actions.

Mais les investisseurs se concentrent sur les anticipations positives

Les actifs risqués ont profité d’un début d’année très robuste. Les actions américaines ont ainsi enregistré leur

Les investisseurs tablent sur trois grandes évolutions

plus forte performance trimestrielle depuis 1998. Ce rebond

dans les mois à venir. Premièrement, sur une reprise de

n’était pas prévu, surtout après le mois de décembre, le pire

l’économie mondiale au second semestre 2019 et en 2020.

pour le marché boursier américain depuis 1931.

Des germes de reprise apparaissent, surtout en Chine, mais des incertitudes demeurent. Deuxièmement, les inves-

Il a essentiellement été déclenché par le revirement des

tisseurs s’attendent à une réaccélération de la croissance

banques centrales, en particulier de la Réserve fédérale

bénéficiaire au dernier trimestre 2019 et en 2020. Ainsi, les

américaine. Après avoir annoncé en décembre 2018 la

analystes prévoient une croissance de plus de 10 % pour

poursuite du durcissement de la politique monétaire de la

les bénéfices des marchés actions américains l’an prochain.

Fed en 2019, son président, Jerome Powell, a estimé le 3 janvier qu’une pause dans le relèvement des taux était nécessaire. La Banque centrale européenne est elle aussi intervenue, annonçant une nouvelle injection de liquidités en

Le beau parcours des marchés actions 600

septembre 2019. 500

Fragilisation des fondamentaux Le début de l’année s’est caractérisé par une dynamique économique fragile. La confiance des chefs d’entreprise

400 300 200

a dégringolé, surtout dans le secteur manufacturier européen, aboutissant à un ralentissement de l’économie mondiale. Côté bénéfices, les prévisions ont été revues à la baisse. En octobre 2018, les analystes tablaient sur une croissance bénéficiaire de plus de 10 % de part et d’autre de l’Atlantique. Aujourd’hui, le taux attendu est inférieur à

12

100 0 jan ‘09

aug ‘11

mrt ‘14

okt ‘16

mei ‘19

Sur la base de l’indice MSCI World du 1er janvier 2009 au 10 mai 2019 Source : Bloomberg


Perspectives d’investissement | mai 2019

Cela nous paraît trop ambitieux, notamment au regard

position neutre sur l’énergie. Depuis le début de l’année,

des incertitudes entourant les perspectives économiques.

les valeurs énergétiques ont rebondi de façon spectaculaire

Enfin, les investisseurs prévoient un tassement des risques

malgré le ralentissement économique induit par les incer-

politiques, en particulier sur le front commercial. Cela étant,

titudes géopolitiques. Nous continuons de sous-pondérer

pour le moment, Washington et Pékin ne sont pas parve-

les valeurs financières du fait des incertitudes mondiales et

nus à un accord et le risque d’une rupture des négociati-

spécifiques. Un raffermissement de la croissance mondi-

ons augmente légèrement. Face à l’équilibre apparent des

ale et une hausse des taux d’intérêt à long terme nous

risques haussiers et baissiers, nous privilégions un position-

permettraient d’adopter un scénario plus optimiste pour le

nement neutre sur les actions.

secteur financier. Enfin, l’exposition aux technologies de l’information et à la communication a été relevée (surpondé-

Des marchés américains favorisés par rapport aux marchés émergents et européens

ration), grâce à la robustesse de la croissance bénéficiaire. Ces deux secteurs tirent le marché vers le haut, à la faveur d’une croissance des bénéfices plus vigoureuse.

Nous renforçons la surpondération des actions américai-

Olivier Raingeard Global Head Equity

nes. Malgré des valorisations supérieures à celles d’autres marchés, le marché boursier américain reste indiscutablement le fer de lance du mouvement haussier, à la faveur d’une économie plus forte, d’une croissance bénéficiaire supérieure et de la suprématie des technologies de l’information (TI) et services de communication américains. L’exposition aux marchés émergents a été ramenée à un

Vue du secteur (24 Avril 2019)

niveau neutre, en raison de l’escalade des tensions commer-

Secteur

Vue

ciales, susceptible de faire peser des risques accrus sur les

Services de communication

Surpondérer

perspectives économiques et la croissance bénéficiaire des

Consommation discrétionnaire

Neutre

entreprises. L’Europe reste boudée des investisseurs, pour

Consommation de base

Sous-pondérer

sa croissance économique poussive, sa croissance bénéfici-

Énergie

Neutre

aire anémique et des incertitudes politiques accrues.

Financiers

Sous-pondérer

Soins de santé

Neutre

Les industriels

Neutre

Informatique

Surpondérer

Matériaux

Neutre

Vastgoed

Neutre

Utilitaires

Neutre

Préférence pour les TI et les services de communications Nous avons récemment décidé de réduire le caractère cyclique de notre positionnement sectoriel, via le retour à une

Source : ABN AMRO Private Banking

13


Investir dans le secteur de l’eau Les investissements – essentiels – dans le domaine de l’eau affichent une tendance haussière. L’un des moteurs de cette progression est la demande. En effet, sauf en cas de changements majeurs, le monde aura besoin d’une croissance de 40 % de l’approvisionnement en eau d’ici 2030. Nous identifions des opportunités d’investissement dans les sociétés offrant des solutions destinées à améliorer les infrastructures d’approvisionnement en eau, l’accès à l’eau et la qualité de cette dernière.

à vingt ans, dans le but de réduire de 50 % la teneur en plomb et en chrome – deux métaux nocifs – de l’eau du robinet. Une diminution de 17 % de la consommation d’eau en bouteille sur une période de dix ans est également visée. Diminuer la consommation d’eau en bouteille permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les déchets plastiques. Aux États-Unis, la classe politique soutient enfin l’amélioration des infrastructures hydrauliques, cruellement nécessaire. Les Démocrates comme les Républicains envisagent une hausse spectaculaire des dépenses d’infrastructures (y compris les projets relatifs à l’eau) dans le cadre de leur campagne électo-

L’une des préoccupations grandissantes des consommateurs

rale des présidentielles de 2020.

concerne la qualité de l’eau qui leur est distribuée. Selon une enquête réalisée par la Water Quality Association en janvier 2019 parmi les consommateurs américains, 51 % se disent préoccupés ou très préoccupés par l’alimentation en eau

La demande d’eau devrait atteindre des niveaux non tenables

de leur logement, contre 42 % en 2017. En outre, selon la Commission européenne, 20 % seulement des consomma-

La demande d’eau potable croît régulièrement de 1 % par an.

teurs jugent la qualité de l’eau potable en dehors de leur pays

Cette croissance résulte de celle de la démographie mondi-

d’origine acceptable, tandis que 11 % des Européens souf-

ale – la population mondiale devrait dépasser 9 milliards

frent de pénurie d’eau. C’est sur la base de statistiques de ce

de personnes en 2050. Les deux tiers de cette population

type que l’UE et les États-Unis recommandent l’amélioration

devraient vivre dans des zones densément peuplées, et le

de leur approvisionnement en eau.

PIB mondial devrait être multiplié par 2,5 (source : NU 2018). Sous l’effet de l’augmentation de la richesse, les régimes

En octobre dernier, le Parlement européen a finalement

alimentaires réservent généralement une plus grande part

accepté de modifier la législation relative à l’eau, qui remonte

à la viande, au détriment des céréales. L’élevage du bétail,

Augmentation tarifaire de l’eau nécessaire à la réalisation des objectifs de durabilité de l’eau des NU (en USD/m3)

cependant, consomme beaucoup plus d’eau. Ainsi, il faudra 15 400 litres d’eau pour produire 1 kilo de viande de bœuf, contre 1 830 litres pour 1 kilo de blé. Selon les NU, notre niveau actuel de consommation d’eau n’est pas tenable. Si rien n’est fait, alors d’ici 2030, le monde aura des besoins

% 15

Asie sud

en eau supérieurs de 40 % au niveau d’approvisionnement actuel.

12 Amérique du Nord 9 Afrique Asie subde l'Est saharienne Europe 6 de l'Est/ Europe occidentale Asie centrale 3

Moyen-Orient/ Afrique du Nord Amérique latine

Les ressources en eau paient un lourd tribut au réchauffement climatique Selon les projections, la hausse des températures et des conditions météorologiques plus extrêmes et moins prévisi-

0

Source : Global Water Intelligence

14

bles affecteront la disponibilité et la répartition de l’eau, que l’on parle de précipitations, de fonte des neiges, de débits


Perspectives d’investissement | mai 2019 fluviaux ou de nappes phréatiques. La hausse des températu-

existent. La numérisation des infrastructures de l’eau, par

res, par exemple, entraîne une évaporation plus importante au

exemple, avec des compteurs intelligents, un entretien et

niveau des surfaces et sols à l’air libre, ce qui réduit la disponi-

une gestion prédictive de l’eau, fournit des outils efficaces

bilité de l’eau. En outre, à mesure que le climat se réchauffe,

pour économiser l’eau, la rendre plus accessible et abaisser

les périodes de sécheresse devraient être plus longues et plus

les coûts opérationnels des sociétés d’approvisionnement.

graves, nécessitant de stocker davantage d’eau. Aujourd’hui, 3,6 milliards de personnes connaissent une grave pénurie d’eau au moins un mois de l’année. Selon les NU, ce chiffre

Les tarifs de l’eau vont devoir augmenter

atteindra 5,7 milliards d’ici 2050. Les communautés à faibles revenus devraient être les plus durement touchées. Selon les calculs du panel intergouvernemental sur le changement

Le montant des investissements requis pour les infrastruc-

climatique, pour chaque degré de réchauffement climatique,

tures hydrauliques et l’assainissement excède largement les

une part de 7 % de la population mondiale voit ses ressour-

revenus perçus par les sociétés d’approvisionnement en eau

ces en eau renouvelables s’amenuiser de 20 %.

sur la base des tarifs de l’eau. Selon les calculs de Global Water Intelligence, la réalisation de l’objectif de développe-

La qualité de l’eau est sous pression

ment durable des Nations unies concernant l’accès universel et équitable à une eau potable salubre et abordable dans le monde entier (cf. graphique) nécessiterait d’augmenter sensi-

La piètre qualité de l’eau constitue une autre problémati-

blement les tarifs de l’eau.

que en rapport avec l’approvisionnement mondial. Selon les calculs des NU, 80 % de toutes les eaux usées industrielles

Des chercheurs de l’Université de l’État du Michigan ont

et municipales sont déversées dans l’environnement sans

calculé les conséquences d’une inflation des tarifs de l’eau

le moindre traitement préalable. Ainsi, près de 40 % des

aux États-Unis similaire à celle des années passées, soit 5 %

eaux de surface entourant Pékin sont si polluées qu’il est

par an : le nombre des ménages dans l’impossibilité de payer

impossible de les utiliser, notamment pour la consomma-

leurs factures d’eau pourrait tripler, pour atteindre 41 millions

tion humaine, l’exploitation agricole ou industrielle (source :

en cinq ans. Il semble donc évident que les États vont devoir

Banque mondiale).

agir pour faire en sorte que l’eau reste abordable.

L’Europe n’est pas épargnée ; 15 % de toutes les stations de surveillance des eaux souterraines affichent des niveaux de nitrates supérieurs aux normes de l’Organisation mondi-

Des opportunités d’investissement dans le secteur de l’eau

ale de la santé. Les nitrates sont largement imputables aux engrais agricoles (source : Organisation des Nations Unies

Il faut des investisseurs pour financer l’amélioration de l’accès

pour l’alimentation et l’agriculture).

à l’eau et de la qualité de cette dernière dans le monde entier. Par chance, la vague attendue de dépenses dans le secteur

Le vieillissement des infrastructures entraîne des pertes d’eau

de l’eau offre des opportunités. Les sociétés axées sur les infrastructures hydrauliques, les solutions de traitement de l’eau et les technologies en rapport avec l’eau devraient bénéficier d’une forte croissance bénéficiaire dans les années à

Les infrastructures de l’eau peuvent être associées à une autre

venir.

problématique : les pertes d’eau résultant de fuites. Les services américains d’approvisionnement en eau perdent environ 15 % de l’ensemble de l’eau potable du fait d’infrastructures

Piet Schimmel Senior Equity Thematic Expert

vieillissantes et d’une détection inefficace des fuites. À Londres, Dublin et Rome, les fuites atteignent jusqu’à 30-40 % (source : Smart Water Networks). Toutefois, des solutions

15


Obligations : la lame de fond des taux bas La quête de rendement dans un environnement de taux durablement bas constitue un défi pour les investisseurs obligataires. Nous recommandons de tirer parti des performances des obligations d’entreprises et des marchés émergents plutôt que de chercher à exploiter l’orientation des rendements des obligations d’État des pays centraux.

Parallèlement, la courbe des rendements américains s’est inversée entre les échéances 3 mois et 10 ans (cf. graphique). Ce phénomène est généralement considéré comme un signe avant-coureur de récession et a alimenté les craintes du marché. Si ce signal doit effectivement être pris au sérieux, il convient de le replacer dans son contexte. Premièrement, l’inversion a été temporaire. Deuxièmement, la partie de la courbe qui se situe entre les échéances 2 et 30 ans ne s’est

Risque de récession oblige, les marchés obligataires ont

pas inversée. Troisièmement, certains problèmes politiques

changé de cap. Au dernier trimestre 2018, les rendements des

potentiels, comme le Brexit, qui auraient pu nuire à l’économie,

obligations d’État des pays centraux ont fortement diminué

ont évolué dans le bon sens. Quatrièmement, les mesures de

et les spreads de crédit des obligations plus risquées se sont

relance budgétaire de la Chine commencent à porter leurs

élargis. Le marché craignait que la Fed continue de relever ses

fruits. Enfin, et surtout, le changement de cap de la Fed évitera

taux même en cas de ralentissement de l’activité, et entraîne

probablement une récession.

ainsi l’économie américaine dans une récession. Le marché obligataire, par son rebond, a clairement indiqué

Vers des taux durablement bas

à la Fed qu’elle ne devait pas mettre en œuvre de hausses de taux figurant encore sur le dot plot (c.-à-d. le graphique

Le retour vers des taux durablement bas s’est traduit par une

représentant ses prévisions de taux d’intérêt). La Fed en a

nouvelle baisse des rendements des obligations d’État des

pris bonne mesure et a changé de cap, adoptant une posi-

pays centraux et un rebond rapide des spreads de risque des

tion beaucoup plus accommodante qui signalait la fin de son

autres segments obligataires. Généralement, la baisse des

cycle de hausse des taux.

rendements des pays centraux est le signe d’une détérioration de l’économie mais dans le cas présent, elle est également

rendements

L’inversion de la courbe des taux américains entre les maturités 3 mois et 10 ans a attisé les craintes de récession 3,2% 2,7%

Courbe des rendements des bons du Trésor américain

les, lesquelles disposent d’une grande marge de manœuvre compte tenu de la faiblesse de l’inflation. Notre scénario pour le reste de l’année 2019 est donc celui de taux durablement bas et de la poursuite du cycle d’expansion actuellement orchestré par les banques centrales.

2,2%

Deux risques principaux :

1,7% 1,2% 0,7%

Une récession se manifeste

Courbe des rendements du Bund allemand

Deux scénarios de risque sont susceptibles de remettre en

0,2%

cause l’hypothèse de taux bas dans les pays centraux et de

-0,3%

resserrement des spreads de crédit. Le premier est celui

-0,8% 0 Source : Bloomberg

16

due aux nouvelles mesures de soutien des banques centra-

d’une récession suite aux actions des responsables politiques. 5

10

15

20

25 30 maturité

L’intensification des conflits commerciaux serait la cause la plus importante et la plus vraisemblable à cet égard. En


Perspectives d’investissement | mai 2019 période de récession, les marchés obligataires anticipent non

Les spreads ont le vent en poupe

seulement une baisse des rendements des pays centraux, mais aussi une hausse des spreads de crédit. Dans ce scéna-

Un environnement de taux durablement bas change la donne

rio, les obligations à haut rendement sont les plus vulnérables,

pour les investisseurs obligataires. Ils

car leurs valorisations sont les plus tendues. Les émetteurs

de manière à tirer parti des spreads de crédit et non plus

à haut rendement sont très sensibles à la croissance écono-

de l’évolution des rendements des pays centraux. Dans ce

mique et ces obligations ne font pas partie des programmes

contexte, nous recommandons un cœur de portefeuille obliga-

d’achat d’actifs des banques centrales. Leurs cours sont donc

taire constitué d’obligations d’État des pays périphériques de

moins protégés.

la zone euro, et d’obligations d’entreprises investment-grade.

vont se positionner

Même si les spreads des obligations d’entreprises se sont Les obligations des marchés émergents sont également forte-

considérablement resserrés, les émissions investment-grade

ment exposées en cas de récession ou de conflit commer-

ont encore du potentiel si les marchés demeurent convaincus

cial persistant entre les États-Unis et la Chine. Le scénario de

que les banques centrales parviendront à éviter une réces-

récession nous paraît cependant très peu probable. Et si la

sion. Dans notre scénario central, les obligations des marchés

menace venait à planer, les banques centrales ont encore des

émergents recèlent également du potentiel de performance.

armes pour empêcher sa concrétisation.

Nous conseillons d’équilibrer les positions sur les obligations des marchés émergents et les obligations américaines à haut

L’inflation s’avère plus élevée que prévu

rendement avec une exposition sur des segments obligataires

L’autre risque serait que l’inflation augmente plus que prévu,

plus sûrs et susceptibles d’offrir un peu de rendement, comme

ce qui pourrait se produire si les responsables politiques pren-

les obligations sécurisées.

nent des mesures de relance budgétaire alors que l’économie tourne déjà à plein régime. Ce scénario est possible aux ÉtatsUnis, mais peu probable en Europe. L’enveloppe de dépen-

Mary Pieterse-Bloem Global Head Fixed Income

ses d’infrastructure de 2 000 milliards de dollars récemment évoquée outre Atlantique pourrait constituer un premier pas dans cette direction. Si l’inflation décolle, les rendements des bons du Trésor américain augmenteront. Les spreads de crédit ne s’élargiront pas, et pourraient même se resserrer dans un premier temps, jusqu’à ce que les marchés des obligations d’entreprises et des actions commencent à craindre que la Fed ne soit obligée de relever rapidement les taux d’intérêt pour étouffer la hausse de l’inflation. Alors que les mesures de relance budgétaire semblent actuellement faire l’objet d’un débat aux États-Unis, les partis politiques devront d’abord s’entendre sur l’usage qui en sera fait, un exercice qui s’avérera difficile. En Europe, l’appétit pour une relance budgétaire est le plus faible dans les pays qui ont le plus de marge de manœuvre, comme l’Allemagne et les PaysBas. C’est pourquoi, ce scénario nous semble peu probable. Néanmoins, l’inclusion de protections contre une hausse de l’inflation dans le portefeuille obligataire est une bonne idée.

17


Private equity : les conditions opérationnelles sont déterminantes La concurrence acharnée que se livrent les capitalinvestisseurs et les acquéreurs d’entreprises en quête d’actifs a propulsé les multiples d’investissement vers des sommets historiques. Dans un contexte de croissance potentielle limitée des multiples et de nervosité croissante face à l’éventualité d’un ralentissement économique, les gérants de capital-investissement ont besoin de doper leurs rendements à la faveur d’une optimisation opérationnelle.

taille plus modeste, se sont mis à niveau et ont investi dans des capacités opérationnelles. Dans ce contexte, l’importance et le rôle des experts opérationnels « internes » ayant fait l’expérience d’une vaste gamme de domaines fonctionnels ont évolué, au point que ces experts sont devenus un élément crucial des équipes des capital-investisseurs. Ces ressources sont devenues indispensables au pilotage de la performance des entreprises sous-jacentes, et de ce fait, à la production de rendements attrayants pour les investisseurs au cours des années à venir.

La création de valeur opérationnelle, en particulier la croissance des ventes et l’optimisation des marges et de la rentabilité

Même si les plans d’optimisation opérationnelle seront définis

globale d’une entreprise est devenue une compétence primor-

en fonction de chaque participation de leur portefeuille, les

diale des gérants de capital-investissement au lendemain de la

principaux leviers généralement utilisés par les gérants de

crise financière mondiale.

capital-investissement sont l’expansion à l’international, les stratégies « buy-and-build », la numérisation et la modularité.

Cette constatation est confirmée par une analyse menée par EY, qui a étudié dans quelle mesure les différents moteurs de création de valeur, à savoir les optimisations opérationnelles,

Le rôle clé de l’expérience opérationnelle

l’arbitrage des multiples et l’effet de levier, contribuent, dans le temps, à la création de valeur globale des investissements

Afin d’utiliser les ressources opérationnelles plus efficace-

en capital-investissement. (L’arbitrage des multiples renvoie

ment, , les capital-investisseurs ont tendance à déployer

à l’accroissement de la valeur d’une entreprise par des inves-

progressivement les experts en question, non seulement

tissements et des ventes, généralement sans optimisation

pour augmenter la valeur d’une société de portefeuille dans le

opérationnelle.)

sillage de l’acquisition, mais aussi pour étayer l’argumentaire d’investissement, voire pour mettre en exergue les opportu-

Les conditions opérationnelles dominent les techniques de création de valeur

nités de création de valeur durant la phase de due-diligence. Compte tenu de leur importance, les investisseurs devraient accorder la priorité à l’identification des gérants dotés de

Aujourd’hui, les optimisations opérationnelles représentent

ressources opérationnelles dédiées et d’un solide historique de

60 % de la création de valeur totale des sociétés de porte-

performance en termes de création de valeur opérationnelle.

feuille (contre 36 % dans les années 2000 et 22 % dans les années 1990), tandis que l’arbitrage des multiples et l’effet de levier ont parallèlement perdu de l’importance, à 30 % et 10 % respectivement. Alors qu’il y a dix ans les ressources opérationnelles se concentraient dans les établissements les plus importants, aujourd’hui davantage de gérants, y compris les sociétés de

18

Andreas Hegedüsch Senior Investment Professional Private Equity Florian Simmerer Junior Investment Professional Private Equity


Perspectives d’investissement | mai 2019

L’optimisme reste de rigueur pour l’or Depuis fin mars, le cours de l’or a considérablement chuté. Le rebond des rendements des bons du Trésor américain, l’intégration partielle dans les cours des anticipations de baisse des taux aux États-Unis et l’appréciation du billet vert ont été ses principaux détracteurs.

depuis six mois. Par la suite, les prix se sont comprimés lorsque D. Trump, le Président des États-Unis, a fait pression sur l’Opep pour qu’elle augmente sa production. Le prochain sommet de l’Opep et de ses partenaires se tiendra fin juin, il devra déterminer si la réduction précédemment acceptée de la production sera prolongée et si les autres membres de l’Opep seront en mesure – et désireux – de combler la baisse

Malgré des risques baissiers à court terme, déclenchés par

des exportations de brut iranien.

une compression potentielle des positions longues nettes sur l’or, nous demeurons optimistes quant aux perspectives

Compte tenu des niveaux actuels, le potentiel haussier

d’appréciation du prix du métal précieux. Premièrement, nous

des cours pétroliers est limité. Pour commencer, la crois-

continuons d’escompter une érosion du dollar fin 2019 et en

sance potentielle de la production, en Arabie saoudite et en

2020 ; or les prix de l’or ont tendance à rebondir lorsque le

Russie, par exemple, suffit à compenser la baisse attendue

billet vert fléchit. Cette relation s’avère relativement robuste

de la production iranienne. En outre, le ralentissement de

et stable dans la durée. Deuxièmement, nous anticipons le

la croissance économique se traduira probablement par un

maintien du statu quo de la Fed, et un report du durcisse-

essoufflement de la demande de pétrole. Nous constatons

ment monétaire ou des mesures de moindre ampleur pour

par ailleurs que le gallon d’essence avoisine 3 USD aux États-

les autres grandes banques centrales. L’attitude moins offen-

Unis. Il s’agit d’un seuil psychologique, au-delà duquel les prix

sive des autorités monétaires est également favorable au

à la pompe commencent à rogner le revenu disponible des

cours de l’or.

ménages. Le baril de pétrole Brent devrait se maintenir entre 60 et 80 USD, avec un prix moyen de 70 USD sur l’année

Troisièmement, depuis 2018 le cours de l’or est de plus en

2019.

plus dicté par l’évolution du yuan chinois, qui reflète (pour sa part) surtout les perspectives économiques de la Chine. Nous pensons que Pékin a pris des mesures pour soutenir

Georgette Boele Coordinator FX and Precious Metals Specialist

son économie ce qui, conjugué à un possible accord commercial avec Washington, tirera le yuan et le cours de l’or vers le haut. Enfin, le cours de l’or continue de bénéficier de facteurs techniques positifs. Nous avons donc toutes les raisons de penser que les prix se maintiendront au-dessus de leur moyenne mobile sur 200 jours, autour de 1 250 USD l’once. Nous anticipons pour fin 2019 une once à 1 400 USD.

Des gains limités pour les cours pétroliers Les États-Unis ont annoncé la fin des dérogations aux sanctions sur le pétrole iranien, en vertu desquelles certains pays étaient autorisés à importer du pétrole iranien. Dans le sillage de l’annulation des exemptions, les cours pétroliers se sont raffermis et le Brent et le WTI ont enregistré des sommets

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Taux d’interets et rendements obligataires 24 mai 2019

fin 2019

Etats-Unis Fed

2,50

2,50

10 ans

2,32

2,60

Europa

-0,40

-0,40

Refi BCE

-0,31

-0,30

-0,114

0,20

Europa

3 mois

Voir https://insights.abnamro.nl/en pour les prévisions les plus récentes d’ABN AMRO.

Source : Thomson Reuters Datastream, Etudes économiques du groupe

Prévisions sur les matières premières 24 mai 2019

Spotindex

Prévisions

2019 moy. fin 2019 fin 2020

Monnaie

Pétrole Brent USD/le baril

68,4

70

70

80

EUR/USD

WTI USD/le baril

58,5

60

60

65

USD/JPY EUR/JPY GBP/USD

Métaux

23 mai

30 juin

2019

2019

1,1137

T4 2019

T4 2020

1,10

1,16

1,25

110,29

110

108

105

122,83

121

125

131

1,2608

1,30

1,35

1,45

Or USD/once

1288

1329

1400

1500

EUR/GBP

0,8833

0,85

0,86

0,86

Argent USD/once

14,57

16,10

17,00

19,00

USD/CHF

1,0094

1,05

1,01

0,96

Platine USD/once

805

881

960

1100

EUR/CHF

1,1242

1,15

1,17

1,20

Palladium USD/once

1326

1356

1200

1000

USD/CNY

6,91

6,65

6,60

6,60

Aluminium USD/tonne

1802

1907

1930

2050

USD/BRL

4,04

3,65

3,60

3,40

Cuivre USD/tonne

5964

6534

6685

Voir https://insights.abnamro.nl/en pour les prévisions les plus récentes d’ABN AMRO.

Source : Etudes économiques du groupe

20

7350

Voir https://insights.abnamro.nl/en pour les prévisions les plus récentes d’ABN AMRO.

Source : Etudes économiques du groupe


Perspectives d’investissement | mai 2019

Le dollar américain et son statut de devise de réserve Le dollar joue à l’heure actuelle un rôle essentiel dans le système financier mondial. Pourtant, il est possible que cette suprématie s’effrite sur le long terme.

en avril 2016, 88 % de l’ensemble des opérations de change impliquaient le dollar. Nous pensons qu’un repli modéré de la part du dollar américain dans les réserves et les volumes des paiements est

Le rôle central du dollar américain dans le système financier

possible. Il ne fait aucun doute que les marchés financiers

mondial repose sur plusieurs piliers fondamentaux.

américains resteront bien développés et profonds. Par ailleurs, la puissance militaire et géopolitique des États-Unis

●● Les

banques centrales et les entités souveraines en déti-

ennent des quantités importantes. ●● Le

dollar est largement utilisé dans le commerce mondial

et la fixation des prix des matières premières. ●● Les

États-Unis possèdent les marchés des capitaux les

mieux développés et les plus profonds. ●● La

forces pourraient réduire l’attrait du dollar. Ces facteurs pourraient aussi bien être cycliques que structurels. Si les influences cycliques n’entraîneront probablement qu’un déclin temporaire de l’attrait du billet vert, les forces structurelles pourraient aboutir à un déclin à long terme.

puissance militaire et géopolitique substantielle des

Etats-Unis n’est absolument pas étrangère au statut de devise de réserve dont jouit le billet vert. ●● Le

perdurera encore durant des décennies. Cela étant, d’autres

dollar est la devise la plus liquide, avec des marchés

Le secteur officiel est net vendeur de bons du Trésor américain depuis 2015

suffisamment profonds pour permettre un large éventail d’investissements et surmonter également les périodes

Il est probable que les banques centrales à la tête

de tensions financières ou de crise.

d’importantes réserves en devises (en premier lieu la Chine)

●● La

Réserve fédérale et les autorités financières américai-

nes disposent d’une solide crédibilité. ●● Le

décident un jour de diversifier leurs réserves pour réduire leur dépendance à l’égard du dollar. Cela pourrait entraî-

dollar américain s’appuie sur une économie robuste et

ner une baisse correspondante de la demande de dollars

relativement stable, sur un contexte politique stable lui

émanant des banques centrales. Il semble d’ailleurs que ce

aussi, et sur des institutions fortes.

soit déjà le cas. La diversification des réserves de change est généralement un processus lent, et d’autres facteurs exer-

Aucun autre pays ne réunit de conditions aussi favorables

cent un effet plus durable sur la valeur du dollar. Le principal

sur l’ensemble de ces fronts. C’est pourquoi, l’hégémonie du

moteur de l’évolution du dollar reste l’attrait relatif des actifs

dollar américain n’a jamais été réellement menacée.

américains en termes d’investissement.

Vers un étiolement du rôle du dollar La domination du dollar américain ne sera pas, selon nous,

Georgette Boele Coordinator FX and Precious Metals Specialist

remise en question dans les prochaines années. Cela étant, le billet vert devrait perdre un peu de son importance. En effet, la part du dollar et le volume des paiements en dollars sur les marchés des changes atteignent des niveaux extrêmement élevés. Fin 2018, 62 % des réserves de change affectées des banques centrales étaient libellées en dollars ;

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Contributions ABN AMRO Global Investment Committee Richard de Groot

richard.de.groot@nl.abnamro.com

Global Head Investment Centre

Han de Jong

han.de.jong@nl.abnamro.com

Chief Economist

Reinhard Pfingsten

reinhard.pfingsten@de.abnamro.com

Global Head Asset Allocation Services

Olivier Raingeard

olivier.raingeard@fr.abnamro.com

Global Head Equity

Mary Pieterse-Bloem

mary.pieterse-bloem@nl.abnamro.com

Global Head Fixed Income

Georgette Boele

georgette.boele@nl.abnamro.com

Coordinator FX and Precious Metals Specialist

Hans van Cleef

hans.van.cleef@nl.abnamro.com

Senior Energy Economist

Olivier Raingeard

olivier.raingeard@fr.abnamro.com

Global Head Equity

Arthur Boelman

arthur.boelman@nl.abnamro.com

Equity Advisory Expert

Paul van Doorn

paul.van.doorn@nl.abnamro.com

Senior Portfolio Manager, Equities

Bastian Ernst

bastian.ernst@nl.abnamro.com

Portfolio Manager, Equities

Eric Lafrenière

eric.lafreniere@fr.abnamro.com

Senior Portfolio Manager, Equities

Esther van Munster

esther.van.munster@nl.abnamro.com

Senior Portfolio Manager, Equities

Joost Olde Riekerink

joost.olde.riekerink@nl.abnamro.com

Equity Research & Advisory Expert

Sandra Saidi

sandra.saidi@fr.abnamro.com

Senior Portfolio Manager, Equities

Piet Schimmel

piet.schimmel@nl.abnamro.com

Senior Equity Thematic Expert

Guido Stiel

guido.stiel@de.abnamro.com

Senior Portfolio Manager, Equities

Jeffrey Vonk

jeffrey.vonk@nl.abnamro.com

Opportunity Analyst Customized Advice

Jan Wirken

jan.wirken@nl.abnamro.com

Senior Equity Expert

Mary Pieterse-Bloem

mary.pieterse-bloem@nl.abnamro.com

Global Head Fixed Income

Roel Barnhoorn

roel.barnhoorn@nl.abnamro.com

Senior Fixed Income Thematic Expert

Florian Bardy

florian.bardy@fr.abnamro.com

Fixed Income Portfolio Manager

Willem Bouwman

willem.bouwman@nl.abnamro.com

Senior Fixed Income Portfolio Manager

Matias Grinberg

matias.grinberg@nl.abnamro.com

Fixed Income Expert

Chris Huys

chris.huys@nl.abnamro.com

Senior Fixed Income Portfolio Manager

Fidel Kasikci

fidel.kasikci@de.abnamro.com

Senior Fixed Income Portfolio Manager

Torben Kruhmann

torben.kruhmann@de.abnamro.com

Fixed Income Portfolio Manager

Thomas Smid

thomas.smid@nl.abnamro.com

Senior Fixed Income Expert

Reinhard Pfingsten Paul Groenewoud

reinhard.pfingsten@de.abnamro.com paul.groenewoud@nl.abnamro.com

Global Head Asset Allocation Services Quant Risk Specialist

Martien Schrama

martien.schrama@nl.abnamro.com

Profile Manager

Chris Verzijl

chris.verzijl@nl.abnamro.com

Quant Risk Specialist

Romeo Chamman Arkadi Odintsov

romeo.chamman@nl.abnamro.com arkadi.odintsov@nl.abnamro.com

Quant Risk Specialist Quant Risk Specialist

Thomas Domeratzki

thomas.domeratzki@de.abnamro.com

Senior Strategist

Steffen Kunkel

steffen.kunkel@de.abnamro.com

Senior Strategist

Andreas Hegedüsch

andreas.hegeduesch@de.abnamro.com

Senior Investment Professional Private Equity

Florian Simmerer

florian.simmerer@de.abnamro.com

Junior Investment Professional Private Equity

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Perspectives d’investissement | mai 2019

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10:00 AM CET 29 mai 2019

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