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Produits pétroliers en Suisse
Provenance, évolution à ce jour et future
Il y a environ 70 pays producteurs de pétrole brut au monde pour 100 qualités différentes. Ce produit est négocié à la bourse mondiale des matières premières. La qualité de référence à la bourse mondiale est le Brent. Il est négocié par baril en dollars. Un baril contient 159 litres.
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Chaque produit raffiné (carburant et mazout) a son propre marché et dépend également de l’offre et de la demande. Il se peut donc que, en même temps, le prix de l’essence soit en hausse alors que le prix du mazout est à la baisse.
Chaque litre de brut ou de produit raffiné est répertorié par l’Office fédéral de la douane, car sur chaque produit il y a des taxes et des surtaxes. Pour les carburants, les taxes incompressibles se situent près de 90 ct. par litre; indépendamment du prix final à la pompe. Pour les combustibles (mazout euro, mazout éco), les taxes incompressibles s’élèvent à environ 32 ct. par litre. La Confédération encaisse ainsi entre 5 et 7 milliards de francs par an. En voulant supprimer les énergies fossiles d’ici 28 ans, il faut se poser la question : comment la Confédération compensera-t-elle cette perte de recettes ?
PROVENANCE DU PÉTROLE QUE NOUS CONSOMMONS
Les exploitants de la Raffinerie de Cressier ont acheté leur matière première en 2020 dans différents pays (voir ci-dessous). Les provenances peuvent varier sensiblement d’une année à l’autre (pour plus de détails https://www.avenergy.ch/fr/publications/ rapport-annuel). Le brut est transporté par un pipeline depuis Marseille jusqu’à Cressier. La Raffinerie de Cressier transforme le brut en essence, diesel, mazout et kérosène pour satisfaire près de 25 % des besoins de la Suisse. Pour les produits raffinés, nous avons une grande diversité et donc sécurité d’approvisionnement pour la Suisse. La majeure partie arrive par train. La voie fluviale (Rhin) est la 2e plus importante voie d’acheminement. Le pipeline des produits finis qui part depuis les Raffineries de Fos-sur-Mer et qui arrive à Vernier alimente environ les 15 % des besoins des produits raffinés. Le 97.5% des produits raffinés sont importés par des pays appartenant à l’UE.
CONSOMMATION DEPUIS 40 ANS
Il est important de distinguer entre le développement de la consommation des carburants (essence, diesel) et des combustibles (mazout de chauffage). Force est de constater que la demande en énergie a fortement augmenté depuis les années 1960, et ceci avec une courbe ascendante très verticale. Autre point important à relever : l’extension du réseau du gaz naturel a débuté dans les années 1970. Depuis, la courbe de la consommation du mazout n’a cessé de décliner alors que la courbe de la consommation n’a cessé de croître.
En 2020, les Suisses ont consommé plus de gaz naturel que de mazout ! La consommation des carburants a fortement augmenté entre 1970 et 2000 pour se stabiliser au début du siècle. Entre 2000 et 2020, la Suisse a accueilli 1 500 000 personnes en plus et le parc des véhicules a augmenté de 1 600 000 de voitures. Depuis l’an 2000, le poids moyen des voitures a augmenté de 40 % et les kilomètres loisirs ont également augmenté de 40 %.
Ces chiffres devraient clairement faire croire que la consommation des carburants aurait dû «exploser». Le contraire s’est produit ! Une belle preuve que l’industrie automobile a fait des progrès spectaculaires par rapport à la consommation au 100 km des moteurs à explosion.
CONSOMMATION D’ÉNERGIE 1950-2020 EN TJ
PROVENANCE DU PÉTROLE BRUT IMPORTÉ EN SUISSE
«DEPUIS L’AN 2000, LE POIDS MOYEN DES VOITURES A AUGMENTÉ DE 40 %, LES KILOMÈTRES LOISIRS ONT AUSSI AUGMENTÉ DE 40 % MAIS LA CONSOMMATIONN TOTALE A DIMINUÉ ! UNE BELLE PREUVE QUE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE A FAIT DES PROGRÈS SPECTACULAIRES...»
LES ACTEURS DU MARCHÉ PÉTROLIER
CONSOMMATION D’ÉNERGIE EN SUISSE ENTRE 1908 ET 2020
La Suisse, pays hautement industrialisé, avec une sécurité sociale hors du commun et un niveau de vie très élevé par rapport à la majorité des pays sur cette terre, doit sa richesse aussi à la diversité des énergies. En 1980, les Suisses brûlaient 8 297 543 735 litres (mesuré en térajoules, soit 310 660 TJ) de mazout pour chauffer leurs maisons. En 2020, les Suisses en ont brûlé 2 700 587 606 litres. Donc, en 40 ans, la consommation de mazout de chauffage a été diminuée de 67,5 %. En matière de CO2, cela signifie que, en 2020, ont été épargnées 17 350 560 tonnes de CO2 par rapport à 1980 alors que durant cette période on a eu 500 000 bâtiments de plus et une augmentation de la population de 2,3 millions (selon l’Ofiice Fédéral de la Statistique).
Cette baisse de consommation de mazout a été compensée par du méthane (gaz naturel). En Suisse, on a massivement investi dans l’extension du réseau de cet autre agent énergétique pour atteindre 112 860 TJ en 2020. Aujourd’hui, la consommation du gaz est plus importante que celle du mazout, alors que la stratégie énergétique 2050 (dans 28 ans !) prévoit de sortir des énergies fossiles. Par quoi vont-elles être remplacées ? Des pistes existent…
SUBSTITUER LES ÉNERGIES FOSSILES
Avant de vouloir à tout prix sortir des énergies fossiles, les responsables politiques feraient bien d’assurer l’approvisionnement en électricité durant l’hiver. Malgré nos barrages et les centrales nucléaires, la Suisse doit, durant les mois d’hiver, importer massivement de l’électricité depuis nos pays limitrophes. Mis à part la grande problématique de l’approvisionnement pur et simple, personne ne parle des réserves
VENTES DE PRODUITS PÉTROLIERS EN SUISSE
Répartition des ventes par catégories de carburants, combustibles et autres produits
et des stocks. Les produits pétroliers ont, entre autres, ce grand avantage de pouvoir être stocké durant des années sur des surfaces extrêmement denses. En Suisse, nous avons des stocks obligatoires pour les carburants d’une durée d’environ 4 mois. Pour l’huile de chauffage, si l’on cumule les stocks dans les citernes des quelque 800 000 bâtiments, qui sont toujours et encore chauffés au mazout, la Suisse a une réserve de plus d’un an.
CARBURANTS ET COMBUSTIBLES LIQUIDES NEUTRES EN CO2
Power-to-liquid, power-to-gaz, hydrogène, carburants et combustibles synthétiques, combustibles bio, etc. La liste des solutions techniques est longue. Le chemin aussi. En Suisse, aujourd’hui, il y a env. 6 % de liquides neutres en CO2 mélangés dans le diesel (HVO, FAME, 2e génération) et environ 2,5 % d’éthanol (2e génération) dans l’essence 95. Ces mélanges permettent d’économiser env. 600 000 tonnes de CO2 par an. C’est de loin la plus grande contribution à la diminution du CO2 en Suisse. La solution des carburants drop-in permet de maintenir le parc de véhicules et l’infrastructure (stations-service) existants, ainsi que le stockage et les réseaux de distribution. C’est un business-model performant qui a fait ses preuves depuis plus de 100 ans. L’acceptation est générale. Comme chaque «nouvelle» technologie, il faut encore un peu de temps avant de pouvoir exploiter ces solutions à un niveau industriel important. La pénétration du marché est progressive, mais pas linéaire.
ET DEMAIN ?
Le futur proche doit idéalement se composer d’un mix des différents agents énergétiques dans le domaine du bâtiment (mazout, gaz, bois, PAC, CàD , solaire thermique et photovoltaïque, etc.) et d’un mix des différentes solutions de motorisation (essence, diesel, plug-in hybride, hybride, électrique à batteries, électrique à pile à combustible). L’association pro-Mobilité H2 en Suisse investit des gros moyens pour l’extension du réseau de stations-service. Un grand nombre de camions à hydrogène ont été commandés et, aujourd’hui déjà, l’on voit régulièrement sur nos routes des poids lourds qui roulent avec de l’hydrogène.
L’être humain a toujours su répondre aux grands défis, et l’énergie est un immense chantier. Une chose est sûre : on va devoir changer nos comportements face à notre consommation tout en espérant que la science continue de progresser pour trouver des solutions efficaces. Le chantier est colossal et les solutions multiples. Croire que l’on va résoudre cette difficile équation avec une seule piste est un leurre. C’est bel et bien par l’addition des différentes technologies que viendra la solution.