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Exclusif – Hubert Waeber

«Gottéron est une marque fantastique»

Hubert Waeber a bâti un petit empire automobile, avant de reprendre la présidence du HC Fribourg-Gottéron. Prochain objectif du CEO de AHG Group : un titre de champion suisse ! Par Pierre Thaulaz

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AUTO: Quel est votre parcours automobile?

Hubert Waeber : J’ai effectué mon apprentissage au Garage Central, à Fribourg, avant de prendre la responsabilité de l’atelier à 22 ans. A 24 ans, je suis devenu chef de vente et à 25 ans directeur du garage, à la tête de 40 employés. Je suis resté 17 ans à Fribourg avant de partir 4 ans en Suisse alémanique. Je suis revenu en 1998, et j’ai commencé au Garage Opel, à Tavel.

La Singine, c’est votre région…

A Tavel, j’allais à l’école avec l’un des fils Schweingruber et je n’arrêtais pas de lui répéter : «Ah, si mon père avait un garage comme celui-là…»

Un garage que vous avez fini par racheter…

J’ai acquis petit à petit des actions avant de reprendre la direction. Après, d’autres propositions ont suivi. Toutes concernaient des garages en proie à des problèmes de succession, ou alors ils étaient trop petits pour être concessionnaires principaux et presque trop grands pour être agents. J’ai créé une première holding, appelée Centre Automobile Fribourg SA. Suite à une nouvelle acquisition à Bienne, j’ai décidé de changer ce nom peu en adéquation avec la ville et de créer la holding AHG.

Le Garage Belle-Croix, à Villars-surGlâne, le centre de pilotage?

Oui. Chaque garage a un responsable de filiale, tandis que les RH ou la comptabilité sont centralisées ici. Depuis une année et demie, on fait en sorte de donner plus de responsabilités aux responsables de filiales, parce que les clients établis dans le canton de Berne ne sont pas les mêmes qu’à Bulle ou à Tavel.

Avez-vous hésité avant de reprendre la présidence de Fribourg-Gottéron?

J’ai longtemps réfléchi. Ma première réaction a été de dire que ce n’était pas possible. Mais il faut préciser que je suis depuis 4 ans au conseil d’administration. J’y suis entré parce que j’étais l’un des sponsors principaux depuis quelques années, et que j’avais des liens avec le club. Mon premier travail a consisté à revoir l’organisation interne du club.

MON PREMIER TRAVAIL A CONSISTÉ À REVOIR

L’ORGANISATION INTERNE DU CLUB.

Un club qui s’est professionnalisé?

Oui. Il le fallait pour passer à la prochaine étape. On a notamment renforcé l’administration et on a développé le mouvement juniors.

Vous avez construit les bases…

Voilà. Des joueurs venus d’autres clubs, à l’exemple de Furrer, Berra ou Walser, sont sidérés de voir à quel point on est bien organisé au niveau interne. L’entraînement physique, la physio, tout est bien structuré. Bien sûr, les fans veulent des résultats, et malheureusement il nous a manqué un point la saison dernière pour être en quarts de finale…

L’argent, le nerf de la guerre?

Concernant la 1re équipe, on n’a pas pu augmenter les budgets ces dernières années. Encore une fois, il fallait investir dans l’organisation et renforcer le mouvement juniors. Rien que la formation nous coûte 2 millions par année. Avec la nouvelle patinoire, on aura plus de places assises et davantage de moyens au niveau du sponsoring et de la restauration.

Le budget reste le même cette année?

On a un budget global de 17 millions. Certains clubs parlent de budget pour la 1re équipe, d’autres de budget global, avec le mouvement juniors, la restauration. Au niveau du budget de la 1re équipe, on se situe peut-être en 8e ou 9e position au sein de la ligue.

Des méthodes que vous avez appliquées dans vos garages dont vous pourriez vous inspirer dans le hockey?

Au niveau de la direction du club, de l’organisation, des finances, de la conduite du personnel, il y a beaucoup de choses en effet que l’on peut reprendre. D’ailleurs, on veut diriger ce club comme une entreprise. Après, ce qui change dans le sport, ce sont les émotions. On peut être le club le mieux organisé, faire des bénéfices, mais si on n’est pas en play-off on est des nuls.

L’ancrage local, c’est important pour vous?

On a conservé les noms de tous les garages que l’on a repris. Parce que ceux de Tavel ne veulent pas aller acheter une voiture chez AHG Holding, mais chez Schweingruber. Les gens de Bulle vont chez Wolf Automobiles, pas chez AHG. Gottéron aussi est une marque fantastique. Je le savais, mais c’est maintenant que je le remarque trois fois plus. D’ailleurs, des conseillers d’Etat m’ont dit : «Il me semble que ton poste est plus important que le mien.» En conséquence, on doit travailler avec cette marque et notre volonté est d’être encore plus proche des fans. Au niveau du sponsoring aussi, on constate que c’est une super marque. On recense 470 sponsors, alors que Lausanne ou Genève en ont 30, au maximum 40.

Le Fribourg-Gottéron 2019-2020 sera-t-il meilleur que celui de la saison précédente?

Sur le papier, on a de meilleurs étrangers. Par ailleurs, certains joueurs venus l’an dernier ou il y a 2 ans peuvent faire mieux, tandis que l’entraîneur et tout le staff ont beaucoup appris la saison dernière. On a également changé l’entraînement physique. Avec Simon Holdener qui entraîne Josi après avoir entraîné Streit, les joueurs travaillent beaucoup plus sur la glace, pas seulement dans la salle de force. Donc sur le papier on est plus fort, et mentalement je pense aussi.

Gottéron sera champion sous votre présidence?

J’espère, et c’est pour ça qu’on travaille. Ça ne sera pas l’année prochaine ni l’année d’après, mais j’estime qu’il est très important d’avoir une vision. Quand j’ai commencé avec Opel, j’ai dit : «On veut être parmi les plus grands. Après j’ai dit: «On veut être le plus grand.»

Ce sera dans moins de 10 ans?

Oui, parce que je ne pense pas que je vais faire 10 ans de présidence.

UNE CERTAINE VISIBILITÉ GRÂCE AU HOCKEY ?

Hubert Waeber : C’est clair qu’un sponsoring comme celui-là, on ne peut pas le faire seul. Opel Suisse participe, puisque la visibilité se fait aussi au niveau national. C’est pour ça d’ailleurs qu’on avait choisi la publicité sur le casque. Le hockey est un sport rapide qui plaît aux gens et qui prend de plus en plus d’ampleur. Ce sponsoring nous a également permis d’avoir une part de marché bien supérieure à la moyenne d’Opel Suisse. En 1998, on était peut-être 50e en grandeur, sur 70 concessionnaires. Depuis 3-4 ans, on est le plus grand concessionnaire Opel de Suisse.

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