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Collection - Le salon des frères Stucky
PASSIONNÉS DE VIPER (AUTO ACS DE NOVEMBRE 2011), LES FRÈRES EDWIN ET BRUNO STUCKY ONT CONSTITUÉ EN PARALLÈLE UNE COLLECTION QUI NE MANQUE PAS
DE PIMENT. Par Pierre Thaulaz
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La visite démarre sur les chapeaux de roue en compagnie d’Edwin, fan de Mercedes : «Comme je suis amateur de Dodge Viper, je reste un peu dans le même style. Gros moteur avant, long empattement, pour moi Dodge et Mercedes c’est un peu la même philosophie.» Sagement alignées, cinq bêtes de Stuttgart revitaminées par AMG : «Rien que des Black Series, à savoir la SLK 55 avec compresseur, la CLK 63 atmo avec laquelle a été développée la voiture de DTM, le Coupé 6,3 litres atmo, la version biturbo V12 de 720 ch et la SLS de 620 ch. Cette dernière est très agréable à rouler, contrairement à la CLK, sensiblement plus dure.»
«UNE NEUF-PLACES AVEC STRAPONTINS» La préférée d’Erwin ? A coup sûr cette réplique pas tout à fait comme les autres: «Une SLR 190 équipée d’un 4-cylindres de 145 ch réalisée par Mercedes et Mechatronik. Un châssis de 1959 construit en 2000, mais avec toutes les pièces d’origine… On ne voit pas de différences par rapport à l’originale. L’ancien propriétaire fut 18 années durant responsable communication de Mercedes, c’est dire si la voiture a été fabriquée dans les règles de l’art.» Mercedes 190 de 1957, Pagode, 250 SL et 300 SEL 6,3 litres font également partie de son «Salon de l’auto idéal», au même titre que le cabriolet Mercedes 300 Adenauer de 1952 propulsé par un
LE SALON DES FRÈRES STUCKY
6-cylindres en ligne, le modèle préféré de l’emblématique chancelier. Et histoire de montrer qu’il n’est pas tout à fait monomaniaque, Erwin dévoile une Packard de 1935, une Méhari et une… GAZ Tchaïka 13 de 1978 : «Cette neuf-places – avec trois strapontins dans le sens de la marche – appartenait à un responsable du Politburo: «La première fois que je l’ai ouverte, j’ai vu du rouge partout. Est-ce qu’elle avait dissimulé un cadavre? Non, ce n’était que de la rouille !»

La suite en page 16 Mercedes 300 Adenauer



Edwin devant la Mercedes SLR 190
DE LA ROUILLE !» Edwin, en parlant de la GAZ Tchaïka

L’Opel Blitz de leur père Bruno avec sa Dino GT

«J’AIME LES ITALIENNES» Si Edwin se fie à sa bonne étoile, Bruno fonctionne plutôt à l’instinct : «J’aime les italiennes, autrement c’est un peu au coup de cœur. J’ai aussi eu un peu de chance…» La preuve avec ses deux Ferrari, une Dino GT et une Testarossa de 1989 n’avouant que 5000 km : «Son ancien propriétaire, un Zurichois, ne roulait jamais l’hiver, j’ai juste fait contrôler la courroie de distribution !». La De Tomaso Pantera GTS de 1973 ne passe pas davantage inaperçue : «Elle est dans son jus, avec ses couleurs noire et rouge, ses sièges d’origine, le V8 Ford de 300 ch qui produit un bruit très sourd, très sportif…»

Bruno ne dédaigne pas les anciennes, pour preuve cette BMW 327 de 1940 avec peinture bicolore d’origine déclinée en version cabriolet. A ses côtés, une Auburn de 1933 («Une deux-places avec un siège arrière escamotable, celui de la belle-mère !»), et une Roll-Royce Phantom I de 1929 entièrement restaurée : «C’est moi qui l’ai dénichée, elle était dans un piteux état…» Rien à voir avec ses vigoureuses jeunettes, Mustang California Special propulsée par un Ford 5,8 litres de 300 ch, Lamborghini Gallardo V10 ou Ford GT, l’une des 101 fabriquées, Porsche GT2 Sportec de 700 ch ou Aston Martin Vantage. On l’a compris, chaque frère possède sa collection. Ce qui les réunit ? Le camion Opel Blitz du paternel, le fondateur de l’entreprise (Translait).

BMW 327 de 1940
SOURD, TRÈS SPORTIF…» Bruno, à propos de la De Tomaso