
3 minute read
Pilote du mois - Michael Burri
PILOTE DU MOIS LA MÉTHODE BURRI
VAINQUEUR DE LA CLASSE RC3 DU DERNIER RALLYE DE MONTE-CARLO, MICHAEL BURRI A ATTEINT SON GRAAL, DÉCROCHER UN VOLANT OFFICIEL POUR ENDOSSER LE STATUT DE PILOTE PROFESSIONNEL. Par Gérard Vallat
Advertisement
En quête du statut de pilote professionnel depuis ses premiers tours de roues, Michael Burri a focalisé ses choix sur cet unique objectif, au risque de passer au travers d’une carrière qu’il aurait pu dessiner sur les spéciales des rallyes suisses. Finalement, la mémoire du sport retiendra que Michael Burri et Anderson Levratti ont mis dans la cible.
AUTO : Votre choix du rallye est-il dû à la carrière de votre père dans cette discipline ? Michael Burri : Je ne peux pas renier le fait que j’ai baigné depuis ma naissance dans l’ambiance du rallye. Mon père ne m’a pas empêché de le faire, mais il ne m’a jamais poussé dans cette voie. J’étais motivé pour le rallye, mais il m’a calmé en me demandant d’obtenir un CFC avant toute chose. Je n’ai pas fait de filière karting et si je voulais courir en rallye, ce serait la passion et la volonté qui devrait m’animer. Je fais du rallye pour moi, pas pour mon père, ni à cause de lui, c’est une passion partagée.
Vous aviez un plan précis en prenant la voie du rallye ? Parler d’un plan de carrière serait prétentieux, mais oui, je me suis fixé l’objectif de devenir pilote officiel. C’était clair dans ma tête dès le début. J’ai fait différentes tentatives difficiles, j’ai échoué plusieurs fois, pour des raisons diverses dont celle liée au budget. Pour sécuriser un résultat global, il faut le planifier sur deux à trois saisons. Malheureusement j’ai toujours été contraint de renoncer faute de moyens financiers. Raison pour laquelle j’ai reporté mes efforts sur le Clio R3 Trophy, en tentant une dernière fois d’atteindre mon but. Je m’étais donné cette ultime chance, avant de changer d’optique et rester en championnat suisse, pour rouler avec une grosse auto pour le plaisir, en visant la victoire dans quelques rallyes.
Cette volonté de décrocher un volant officiel est-elle influencée par l’expérience de votre père, quadruple champion suisse des rallyes ? C’était mon but, mais mon père n’est pas étranger à cette orientation. Sa grande expérience lui permet de savoir de quelle manière aborder les problèmes du sport, et vers quelles directions se diriger. J’avais la volonté de me mesurer une dernière fois sur le terrain du championnat du monde avec des pilotes en devenir. Avec mon équipier Anderson Levratti nous avons tout fait pour aller dans ce sens. Vous aviez déjà participé au rallye de Monte Carlo ? Deux fois, du côté de l’Ardèche, soit à l’opposé de cette année. J’ai bénéficié de mon expérience, mais côté parcours il a fallu tout réapprendre cette année. Ce rallye à une particularité, ce n’est pas forcément le plus rapide qui gagne, mais celui qui a les meilleurs ouvreurs.
Vos ouvreurs étaient donc excellents puisque vous avez gagné ? Toute l’équipe a gagné ce Monte Carlo. J’étais heureux de cette victoire, vainqueur du rallye, mais de nouveau 2e du championnat, Rossetti me battait avec les points de sa deuxième place. Je me suis dit M… je gagne et j’échoue au championnat comme je l’avais déjà vécu en Citroën trophée, en Clio R3 et au Monte Carlo 2011, où j’ai terminé 2e des deux roues motrices. Cela faisait un peu beaucoup de deuxièmes places. J’étais abattu et puis est arrivé ce coup du sort avec le déclassement de Luca Rossetti pour non-conformité de turbo. J’ai appris la nouvelle par mon père, sur la route en rentrant en Suisse. Je dormais à côté de lui dans la voiture quand il m’a réveillé pour m’annoncer la nouvelle. A moitié endormi, je croyais que je rêvais, j’avais de la peine à y croire.
Concrètement, que vous apporte ce titre ? Je vais participer à six manches du championnat du monde au volant d’une Renault Clio R3 officielle, avec l’encadrement professionnel que j’ambitionnais. C’est un rêve qui se réalise, mon prochain objectif est de me concentrer sur le pilotage, en dehors de toute contrainte d’intendance et de budget. Avec mon équipier, nous sommes impatients de découvrir, le team, la voiture et notre saison de course avec le rallye du Portugal en mai.
Quel est votre objectif ? Savourer cette nouvelle situation, prendre un pied d’enfer, et viser un titre en deux roues motrices, bien que le challenge soit difficile. J’ai de l’apprentissage et de la découverte devant moi. On va tout faire pour honorer la Suisse en mondial.