DÉCOUVERTE / Côte d’Ivoire
Chaque année, 34 000 étudiants sortent diplômés alors qu’il n’existe que 9 900 emplois stables dans les secteurs du public et du privé confondus. Ici, l’usine Tomates de Côte d’Ivoire (Tomaci), près d’Abidjan.
L’adéquation formation-emploi Accentuer la compétitivité de l’économie, ouvrir de réelles opportunités, c’est aussi faire correspondre les filières d’études au marché du travail. par Francine Yao
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ce qui concerne l’enseignement supérieur, 34 000 étudiants sortent diplômés alors qu’il n’existe que 9 900 emplois stables dans les secteurs du public et du privé confondus. Et ce chiffre va croissant d’année en année. Selon Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, chaque année, ils seraient 400 000 jeunes à arriver sur le marché du travail. La Côte d’Ivoire fait donc face au défi de l’adéquation formation-emploi. Qui forme-t-on ? Pour quels emplois ? Ces questions sont précisément au centre de toutes les préoccupations, aussi bien au sein du secteur privé que du gouvernement. AFRIQUE MAGAZINE
JIHANE ZORKOT
L
a « Vision Côte d’Ivoire 2030 » projette de faire de la locomotive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (entre 3 996 dollars et 12 375 dollars de revenu national brut par habitant), une catégorie qui, dans le jargon de la Banque mondiale, précède celle des pays à revenu élevé. Pour y parvenir, l’État devra procéder à de profondes mutations, qu’elles soient économiques ou sociales. Et parmi elles figure le volet formation-marché du travail. En effet, les résultats de l’enquête sur l’emploi en 2015 sont éloquents. On y apprend qu’en
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426 – MARS 2022