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La Namibie protège ses nappes phréatiques

La mine d’uranium d’Omaheke, dans le centre-est de la Namibie, ne verra sans doute pas le jour : le ministère de l’Agriculture, de l’Eau et de la Réforme agraire a refusé d’accorder à Uranium One, filiale de Rosatom, agence russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire, un permis d’exploitation minière de la région, fin décembre 2022. L’agence n’a pas réussi à convaincre les autorités de ce pays d’Afrique australe, en état de stress hydrique, que sa méthode d’extraction du minerai était sans danger pour l’environnement, et notamment pour les nappes phréatiques. Le porte-parole de la filiale, Riaan van Rooyen, a déploré auprès de la radio Voice of America cette décision, l’attribuant à « la peur de l’inconnu », et affirmant que cette méthode d’extraction de l’uranium est « utilisée au Kazakhstan sans dommage pour l’environnement ». En gage de bonne volonté, et dans un contexte géopolitique tendu pour les intérêts russes, Rosatom y avait invité, en novembre dernier, une délégation namibienne afin qu’elle assiste à ses opérations minières. Ce voyage au Kazakhstan n’a visiblement pas suffi : le géologue Roy Miller a pointé par exemple le danger pour l’environnement « en cas de fuite ou de panne ». À l’inverse, Petra Witbooi, conseillère municipale de Leonardville, bourgade proche du projet, regrette que la Namibie renonce à cette mine et aux 600 emplois qui y étaient prévus : « Les avantages l’emportaient pourtant sur les inconvénients. » L’agence russe pourrait faire appel de cette décision auprès des autorités namibiennes. ■

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