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CAP SUR L’ÉLYSÉE !
Un éducateur de banlieue en lice pour devenir le premier présidentnoir de la République française ?
« MANGEZ BIEN, PAYEZ RIEN » ! C’est le slogan laborieux (pour du bio et du local à la portée des plus pauvres) trouvé par l’outsider d’une campagne présidentielle, à la recherche d’une idée pour se faire élire. Stéphane Blé, Français de parents ivoiriens, marié à une Sénégalaise, s’occupe des jeunes de sa cité, qui le poussent à se présenter pour mieux les défendre. Chacun des six épisodes raconte son improbable montée dans les sondages et voit fuser gags et bons mots qui n’épargnent personne, à commencer par le personnage incarné par Jean-Pascal Zadi avec sa bonhomie et son autodérision habituelles. Les rebondissements – plus ou moins attendus – sont portés par des seconds rôles de luxe, d’Éric Judor à Benoît Poelvoorde, en passant par Marina Foïs, et un impayable Sylvestre Amoussou en père du candidat débarquant d’Abidjan. La campagne électorale se déroule jusqu’en Corrèze, « à la rencontre des babtous dans les endroits pauvres » ! Pas besoin de connaître les arcanes de la politique française pour rire de cette satire des mœurs démocratiques, parfois bien dévoyées… ■ J.-M.C.
C’ESTL’HISTOIRE d’un bateau chaviré dans les eaux territoriales gambiennes, devenu le plus grand drame de l’histoire nationale du Sénégal. Le 26 septembre 2002, Le Joola, ferry assurant la navette entre Dakar, Karabane et Ziguinchor, vétuste et surchargé de plus de trois fois la jauge maximale de voyageurs, se retourne en moins de 10 minutes. Selon le bilan officiel, 1 863 personnes meurent, noyées ou écrasées sous le poids des autres passagers. Faisant ainsi plus de morts que le naufrage du Titanic Une tragédie qui aurait pu être évitée, et que la bande dessinée de l’auteur et illustrateur suisse Stefano Boroni transforme en une fable onirique inventive, en donnant la parole aux disparus, depuis un monde subaquatique imaginaire. Des vignettes dessinées à l’encre de Chine aux illustrations intermédiaires colorées, en passant par l’expressivité des visages des personnages, tout concourt à redonner une voix sensible, et plus que jamais vivante, à chacune des victimes. ■ C.F.