Creativity has its place Spring/Summer 2018 Issue 16 / La créativité a sa place Printemps/Été 2018 Numéro 16
The Entrepreneur Evans Hunt’s Old-School Charm / Inside MOCA / The Joy of Jargon Le charme désuet d’Evans Hunt / Visite du MOCA / La joie du jargon
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Contents
The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Nos collaborateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
THE MOMENT
Chef and entrepreneur Grant van Gameren makes a virtue of culinary constraint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
LE MOMENT
MY SPACE A glimpse of barber (and bassist) Craig Cousins’ evocative workspace at Montreal’s Monthly Barber . . . . . . . . . . . . 15
MON ESPACE
Angela Shackel and Braden Labonte of Toronto media company Accounts & Records take audio art to the street . . . 16
LES CRÉATEURS À Toronto, l’art audio descend dans la rue grâce à Accounts & Records . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
THE CREATORS
ARTIST’S BLOCK
Katie Bethune-Leamen’s cuddly cube . . . . . . . . . . . 19
Le chef (d’entreprise) Grant van Gameren se régale des contraintes culinaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Le bureau de Craig Cousins, bassiste et barbier, qui joue des ciseaux chez Monthly à Montréal . . . . . . . . . . . . . . . 15
ART EN BLOCK
Le cube câlin de Katie Bethune-Leamen . . . . . . . . . . 19
Stüssy et Sam James Coffee Bar font boutique commune en s’inspirant de la culture skate . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
THE INTERIOR
Streetwear icon Stüssy and Sam James Coffee Bar team up in a skate-park-inspired showroom . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
L’INTÉRIEUR
THE BUSINESS
Calgary communications agency Evans Hunt gives its 21st-century business some old-school charm . . . . . . . . . . . . 26
L’ENTREPRISE
WORK-IN-PROGRESS
The Museum of Contemporary Art has a new name, a new mission and a new home . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
LE CHANTIER Le Musée d’art contemporain de Toronto change de nom, de mission et d’adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
How can real estate development be truly sustainable? Three industry experts discuss the issue. . . . . . . . . . 38
LA CONVERSATION La notion de durabilité appliquée à l’immobilier : trois experts discutent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
THE CONVERSATION
MADE
In Montreal, Alvéole’s rooftop honey . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
A CONTACT mural in Toronto; wellness goals; what to do in Calgary’s Inglewood neighbourhood . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
NOTEBOOK
NOW & THEN RETHINK
The Castle’s rising fortunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
The joy of jargon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
FILL IN THE BLANK
Hudson Christie’s urban infill . . . . . . . . . . . . . . . 50
ON THE COVER / EN PAGE COUVERTURE PHOTO BY / PHOTO PAR: RAINA + WILSON
L’agence calgarienne Evans Hunt donne un charme désuet à la communication numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
FABRIQUÉ
Le miel des toits montréalais, signé Alvéole . . . . . . . . . . . 42
Une murale photo à Toronto; objectif bien-être; les bonnes adresses d’Inglewood à Calgary . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 NOTEBOOK
D’HIER À AUJOURD’HUI REPENSÉ
La poudre magique du Castle torontois . . . . . . . 48
Le jargon revu et corrigé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
VEUILLEZ COMBLER L’ESPACE
La dent creuse d’Hudson Christie . . . . . . . . 50
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The Starting Block Different kinds of design can influence different kinds of thinking. / À
PHOTO: PAR RAINA + WILSON
chaque type de raisonnement son aménagement intérieur.
In a 2007 University of Minnesota study, researchers found that the ceiling height in a room changes the way your brain processes information: Higher ceilings foster creativity and emotion, while lower ones promote more practical thinking. This so-called “ceiling effect” is about much more than just ceilings, of course; more precisely, it demonstrates how important it is to properly select and configure different environments for specific kinds of work and activity. In this issue, we profile several organizations that have all designed spaces to cultivate different kinds of thinking. Toronto’s Museum of Contemporary Art (Work-in-Progress, page 30) has just put down roots in the emerging Lower Junction neighbourhood, transforming a former auto-parts facility into the antithesis of a white-cube gallery. In their new Allied Properties REIT space in Toronto’s Chinatown, streetwear icon Stüssy and local coffee legend Sam James have created a storefront that’s as much skate park as showroom (The Interior, page 20). When Calgary communications agency Evans Hunt recently took over more floor space in its Beltline building (The Business, page 26), it created a dedicated lounge rather than the more predictable boardroom—a further spur to creativity. Allied’s heritage buildings certainly have their fair share of high ceilings. But they are also highly flexible—blank canvases on which tenants like Evans Hunt can build the most optimal work environments. Design may reveal how a business thinks, but, more importantly, it can also drive that business’s thinking.
Des chercheurs de l’université du Minnesota ont démontré en 2007 que la hauteur des plafonds a une influence sur le fonctionnement du cerveau : plus hauts, ils favorisent la créativité et les émotions; plus bas, l’esprit pratique. Cet effet plafond, comme on l’appelle, va plus loin qu’un simple plafond bien entendu. Il nous prouve l’importance de bien choisir, et de bien configurer, les lieux en fonction du travail ou de l’activité qu’on y exerce. Dans ce numéro, nous dressons le portrait d’entreprises qui ont toutes des espaces destinés à faire émerger différents types de raisonnement. Le Musée d’art contemporain de Toronto emménage dans le quartier de Junction, en pleine mutation, transformant une fabrique de pièces auto en l’antithèse d’un musée au look blanc clinique (Le chantier, p. 30). Stüssy, la marque de mode de rue, et le célèbre cafetier torontois Sam James partagent un nouveau local, appartenant à Allied Properties REIT, où ils mêlent avec brio culture skate et agencement urbain (L’intérieur, p. 20). En s’agrandissant dans son immeuble Beltline à Calgary, l’agence de communication Evans Hunt a aménagé un confortable salon plutôt qu’une salle de réunion classique : de quoi stimuler la créativité (L’entreprise, p. 26). Les immeubles patrimoniaux d’Allied ont leur lot de hauts plafonds. Mais ils sont aussi très modulables : des toiles vierges sur lesquelles des locataires comme Evans Hunt peuvent imaginer leur espace de travail optimal. Si l’aménagement intérieur dévoile une manière de penser, il peut aussi emmener une entreprise plus loin.
BLOCK / 7
Contributors EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF
Benjamin Leszcz
CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES
Whitney Geller, Yasemin Emory
EDITOR / RÉDACTEUR
Jason McBride
ASSISTANT EDITORS / RÉDACTEURS ADJOINTS
Michael Di Leo, Lydia Pawlowsky
02
PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE
Catherine Dean
ASSISTANT DESIGNER / ADJOINTE À LA DIRECTION ARTISTIQUE
01
Rachelle Lajoie
TRANSLATOR / TRADUCTRICE
Catherine Connes
COPY EDITORS - PROOFREADERS / RÉVISEURES - CORRECTRICES
04
Suzanne Aubin, Jane Fielding, Lesley Fraser
03 ALLIED PROPERTIES REIT
Christina Palassio is a writer, editor, translator and newly minted Junction-ite. For Work-in-Progress (page 30), she visited Toronto’s new Museum of Contemporary Art. / Rédactrice
01
et traductrice, Christina Palassio vient d’emménager dans le quartier Junction à Toronto, tout comme le nouveau musée d’art contemporain. Elle nous le fait découvrir dans Le chantier (p. 30).
Hudson Christie is a visual artist living in Toronto. He illustrated this issue’s Fill in the Blank (page 50). / Hudson Christie, artiste
02
visuel vivant à Toronto, a illustré Veuillez comblez l’espace (p. 50).
A reformed journalist, Jake Bogoch is an associate creative director at an ad agency. For this issue’s Rethink column (page 49), he wrote about the value of jargon. / Directeur de création adjoint dans
134 Peter Street, Suite 1700 Toronto, Ontario M5V 2H2 Canada (416) 977-9002 INFO@ALLIEDREIT.COM ALLIEDREIT.COM
WHITMAN EMORSON
213 Sterling Road, Studio 200B Toronto, Ontario M6R 2B2 Canada (416) 855-0550 INQUIRY@WHITMANEMORSON.COM WHITMANEMORSON.COM
03
Block is published twice a year. / Block est publié deux fois par an.
une agence de pub, l’ancien journaliste Jake Bogoch nous explique la valeur du jargon dans Rethink (p. 49).
Jeannie Phan is an internationally published freelance illustrator based in Toronto. She illustrated this issue’s The Conversation (page 38). / Jeannie Phan, illustratrice indépendante
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publiée à l’international, habite Toronto. Elle a mis son talent au service de La conversation (p. 38).
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RADO.COM
RADO HYPERCHROME CAPTAIN COOK INSPIRED BY OUR VINTAGE ORIGINAL. SERIOUSLY IRRESISTIBLE.
TIME IS THE ESSENCE WE ARE MADE OF
The Moment / Le moment
Tues. 13 Feb. 10:30 A.M. IT’S A GLOOMY FEBRUARY morning on
Queen West, but several storeys above street level at Overbudget Inc., the spirit is pure fiesta. The peppy horns of a mariachi playlist echo through the headquarters of chef Grant van Gameren’s restaurant group (an everevolving list that includes the renowned Bar Isabel and Bar Raval); lovingly tended cacti stand proud by floor-toceiling windows; and the gleaming counter of the in-house test kitchen boasts a neat assembly of peppers and aji paste alongside seasonal citrus fruit. / EN CE MATIN DE FÉVRIER, la rue
Queen Ouest est lugubre. Sauf si on lève les yeux en direction d’Overbudget Inc. Là, l’ambiance est à la fiesta. Les rythmes entraînants des mariachis résonnent dans le quartier général du chef Grant Van Gameren, à la tête de plusieurs établissements torontois, dont les bars Isabel et Raval. Des cactus tirés à quatre épingles montent la garde à côté d’immenses fenêtres tandis que poivres, pâte d’aji et agrumes de saison s’alignent sur le comptoir étincelant du laboratoire maison.
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The Moment / Le moment
Van Gameren’s Queen West HQ includes a full kitchen, boardroom, media centre and stocked bar. / Le QG de Grant Van Gameren, rue Queen O., est équipé d’un laboratoire culinaire, d’une salle de réunion, d’un centre des médias et d’un bar bien fourni.
That taqueria-tinged energy befits the think tank of a man who has made the Market a mezcal mecca. It’s especially appropriate today. Later this afternoon, van Gameren and his team will meticulously calibrate the menu for their next major project. Rosalinda is a Mexican restaurant with a modish twist: Every item on the menu is entirely plantbased. The step’s in sync with Toronto’s current veg-centric zeitgeist, though it took some coaxing from partners Max Rimaldi and Jamie Cook (the brains behind Pizzeria Libretto) for van Gameren to come around. “As much as I’m a chef,” he says, “I’m also a restaurateur and a businessman.” Not to mention he’s a self-described “big carnivore.” For him, the trick is to ensure the kitchen makes up for any perceived lack in meaty, fatty qualities by perfecting the balance of spice and flavour. “When you set strict parameters and negotiate adversity, a lot of advantageous stuff can come out of it.” / Cette énergie teintée de taquiera sied bien à la boîte à idées de celui qui a transformé le marché Kensington en mecque du mezcal. Surtout aujourd’hui. Plus tard dans l’après-midi, Grant Van Gameren et son équipe fignoleront le menu de leur prochain projet : Rosalinda, un restaurant mexicain qui ne servira que des plats à base de végétaux. Un pas tout à fait synchro avec la frénésie végétalienne qui s’est emparée de Toronto, mais que le chef n’aurait pas fait sans l’aide de ses partenaires Max Rimaldi et Jamie Cook, les cerveaux de la pizzeria Libretto : « Je ne suis pas que cuisinier, je suis également restaurateur et homme d’affaires. » Sans compter qu’il est aussi un « grand carnivore ». Sa mission sera de trouver le parfait équilibre entre les épices et les saveurs, de façon à ce qu’on ne perçoive pas le manque de gras que procure habituellement la viande. « Quand on travaille avec des paramètres très stricts et dans l’adversité, on peut créer de très belles choses. »
Rosalinda opened its doors in April. / Rosalinda a ouvert en avril. BY / PAR SARAH LISS PHOTOS BY / PHOTOS PAR RAINA + WILSON 12
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My Space / Mon espace
BY / PAR JASON MCBRIDE PHOTOS BY / PHOTOS PAR MARC-OLIVIER BÉCOTTE WHEN HE’S not playing bass in his band, Horsedog,
Craig Cousins cuts hair at Monthly Barber, a small chain of beloved Montreal barbershops owned by Simon Chercuitte. Monthly’s known for its stylish cuts and minimalist, carefully curated decor. Appropriately, at Cousins’ clean and evocative workspace (at the shop’s Cité Multimédia location), not one hair is out of place. / Quand il ne gratte pas sa basse dans son groupe Horsedog, Craig Cousins joue des ciseaux chez Monthly, une petite chaîne de salons de barbier montréalaise, appartenant à Simon Chercuitte. Monthly est réputée pour ses coupes stylées et son décor minimaliste, net et soigné. Tout comme l’espace de travail de Craig Cousin, au salon de la Cité Multimédia : pas un cheveu n’en dépasse.
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01/ Gator / Le croco Simon used to have a bunch of barbershops called Chercs, and for some reason each one had an alligator head. We still keep this one around for old time’s sake. / Simon avait quelques salons de barbier nommés Chercs et, bizarrement, il y avait une tête d’alligator dans chacun. On garde celle-la en souvenir du bon vieux temps.
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02/ Old-school hair clippers / Une tondeuse ancestrale
03/ Antique hair dryer / Un sèche-cheveux vintage
04/ Moustache mug / Une tasse à moustache
05/ Cowboy statuette / Une statuette de cowboy
One of my friends gave me these. I don’t use them, though; they’d probably tear your hair right out. / C’est un cadeau d’un de mes amis. Je ne m’en sers pas : elle vous arracherait probablement les cheveux.
An old client of mine gave me this. It’s a nice reminder that clients like me. / Il m’a été offert par un vieux client. Il me rappelle que je suis apprécié dans mon travail.
My sister gave me this mug. I use it for lather for old-fashioned shaves and sometimes just keep old combs in it. / C’est un cadeau de ma sœur. Je m’en sers pour la mousse quand je rase à l’ancienne ou pour y ranger de vieux peignes.
I grew up in southern Ontario and got this guy at a flea market in Grand Bend. It reminds me to go back home every summer to, spend some time on the beach. / Je l’ai dénichée aux puces à Grand Bend, dans le sud de l’Ontario où j’ai grandi. Elle me fait penser à y retourner l’été pour passer du temps à la plage. BLOCK / 15
The Creators / Les créateurs
SOUND & VISION Angela Shackel and Braden Labonte (a.k.a. Accounts & Records) take audio art to the street. / Grâce à Angela Shackel et Braden Labonte (alias Accounts & Records), l’art audio descend dans la rue. INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR COURTNEY SHEA PHOTOS BY / PHOTOS PAR REGINA GARCIA
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The Creators / Les créateurs
While Shackel and Labonte construct a home studio, much of their sound editing currently takes place at their dining table. / Angela Shackel et Braden Labonte s’aménagent un studio à domicile. En attendant, ils travaillent la plupart de leurs sons dans leur salle à manger.
ACCOUNTS & RECORDS is a media arts company, but that doesn’t really explain what we do. We like to say that we create sonic worlds for others to experience and enjoy, which can be anything from a podcast to the audio component of an art installation, a radio play or the audio walks that we have worked on in collaboration with the Koffler Centre of the Arts. We did a walk called The Slow Now, inspired by Anne Michaels’ Fugitive Pieces. People can download the file and listen as they walk College Street between Manning and Montrose. It’s part podcast, part poetry reading, with a lot of references to the physical environment—both what is there now and what used to be there. We’re really interested in preserving the history of our public spaces: the stories, the buildings, the environments. The creative, storytelling aspect of what we do drives most of our work, but we also care a lot about sound and quality from a technical point of view. We’ll spend days making sure one small detail sounds exactly as it would in real life. There’s a whole technical component to having certain sounds go in one ear versus the other; that’s how you can, for example, deliver the audio impression of a bus passing by you. We’re both self-taught—a lot of trial and error and YouTube tutorials. We’ve definitely benefited from the audio renaissance that’s been happening over the past few years. When we first started in 2013, we would be trying to explain to people what a podcast is, and then there was Serial and now everyone wants to talk about whatever they’re listening to. Another big game-changer for us was the massive Pokémon Go fad from a couple of years ago. That game had nothing to do with audio, but it was about layering a simulated environment over an actual environment, which is what a lot of our work is about.
ACCOUNTS & RECORDS est une entreprise d’arts médiatiques, mais
cela n’explique pas vraiment ce qu’on fait. On aime à dire qu’on crée des univers sonores pour le plaisir des autres. Cela va du balado à la composante audio d’une installation artistique, en passant par la pièce radiophonique et les promenades audio qu’on réalise en collaboration avec le Centre des arts Koffler à Toronto. L’une d’entre elles, inspirée de La mémoire en fuite d’Anne Michaels, s’intitule The Slow Now. Les gens peuvent la télécharger et l’écouter en se promenant dans College Street, entre Manning et Montrose. C’est un mélange entre balado et lecture de poèmes, avec de nombreuses références aux lieux, ce que l’on y voit aujourd’hui et ce qui s’y trouvait avant. La préservation de l’histoire de nos espaces publics nous intéresse : les anecdotes, les bâtiments, le paysage. Si c’est surtout l’aspect narratif qui dirige nos productions, on est également très attentifs au son et à sa qualité. On passe des jours sur un petit détail, de façon à ce qu’il ait la même sonorité que dans la vie réelle. Il existe toute une technique pour amener certains bruits dans une oreille, puis dans l’autre. C’est comme cela qu’on peut, par exemple, donner l’impression d’un autobus en train de passer dans la rue. On a tout appris par nous-mêmes : beaucoup d’essais-erreurs et de tutoriels sur YouTube. Le retour en force de l’audio, depuis ces dernières années, nous a été largement profitable. Quand on a commencé en 2013, il nous fallait expliquer ce qu’était la baladodiffusion. Puis, il y a eu Serial, et maintenant, tout le monde veut discuter de ce qu’il écoute. L’autre gros changement a été l’engouement massif pour Pokémon Go il y a deux ou trois ans. Ce jeu n’avait rien à voir avec l’audio, mais il superposait deux environnements, un virtuel et un actuel, ce qui correspond à une grande partie de notre travail.
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JOIN US ON A MEDITERRANEAN JOURNEY WITH E U R O P E A N H O S P I TA L I T Y F R O M T H E H E A R T. Food is best when coupled with laughter and hearty conversation. Whether you’re sharing tapas and new stories with old friends, experiencing our signature all-you-can-eat Jazz Brunch with your family, or sipping an Aperol Spritz on our patio, the warmth and energy you will feel is invigorating - even contagious. That’s because of our commitment to genuine hospitality in the heart of Toronto & Oakville. It all starts with a team of dedicated and courteous hospitality professionals. No matter when you ask us how we are, we are always ‘Excellent’! Then, using the best fresh, local ingredients, our chefs work tirelessly to create modern interpretations of French, Italian, Spanish, Greek, Moroccan, Lebanese and other cuisines from around the Mediterranean Sea. With each plate served, each glass poured, we come a bit closer to realising our potential as hosts - serving Love At First Sight.
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ARTIST’S BLOCK KATIE BETHUNE-LEAMEN
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The Interior / L’intérieur
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The Interior / L’intérieur
The Perfect Grind Global streetwear icon Stüssy and Toronto’s beloved Sam James Coffee Bar team up in a storefront homage to skate culture and modern art. / Stüssy, marque emblématique de la mode de rue, et Sam James Coffee Bar, le café chouchou des Torontois, s’associent. Au menu? Culture skate et art moderne. BY / PAR HOWARD AKLER PHOTOS BY / PHOTOS PAR DEREK SHAPTON
WHEN THE ICONIC L.A.-based streetwear retailer Stüssy relaunched
in Toronto’s Chinatown last April, the occasion was marked with limited-edition T-shirts designed by three locals with street cred—steel artist Kwest, Sneeze magazine editor Avi Gold and skate clothier Clubgear—and one coffee entrepreneur, Sam James. No surprise there: James’ eponymous Coffee Bar fronts not only the Stüssy shirt but also its new location at 241 Spadina Avenue. The shared spot, in an Allied Properties REIT–owned 1910 Edwardian building, was a joint design between James and Willo Perron, an L.A.-based multimedia creative director best known for his minimal architectural work for clients like Jay-Z, Drake and Rihanna. “We sourced the location together and discussed the design for months,” says James, whose coffee shop mini-empire now includes five locations in the city. “It was really a collaboration between brands.” /
POUR LA RÉOUVERTURE de sa boutique en avril dernier dans le quartier chinois de Toronto, Stüssy, le détaillant streetwear de Los Angeles à la réputation internationale, a fait équipe avec trois personnalités locales branchées – le graffiteur-sculpteur Kwest, le cofondateur du magazine Sneeze, Avi Gold, et les vêtements de planche à roulettes Clubgear – qui ont signé des t-shirts en série limitée pour l’occasion, et avec un cafetier : Sam James. Tous deux partagent désormais le même espace au rez-de-chaussée du 241, avenue Spadina, un immeuble édouardien de 1910, appartenant à Allied Properties REIT. C’est Sam James qui s’est chargé de l’aménagement intérieur, aidé par Willo Perron, un directeur de création multimédia, réputé pour son style minimaliste et ses clients : Jay-Z, Drake, Rihanna et Stüssy notamment. « On a cherché le lieu ensemble et on a discuté de l’aménagement pendant des mois, note Sam James, qui compte aujourd’hui cinq établissements éponymes en ville. C’était une vraie collaboration entre marques. »
BLOCK / 21
The Interior / L’intérieur
The cool, modernist design is offset by the coffee shop’s inviting warmth. / L’ambiance chaleureuse créée par le café contrebalance le design froid et moderne.
Both spaces are the epitome of industrial chic, with polished construction materials that create a raw yet airy look. The café section is wrapped in a perforated-steel mesh cage that allows plenty of natural light but also deflects heat. The long bar, with a surface made of the same steel mesh, guides customers toward the back half of the store to the Stüssy showroom. As he’s done at Stüssy shops in Los Angeles and Amsterdam, Perron’s design plays on the building’s elemental structure while also paying homage to the urban, punk roots of ’80s skate culture, when boarders turned abandoned construction sites into playgrounds. He imaginatively repurposes mundane materials: Stacked cinder blocks topped with marble form display counters for tees and caps, and wood and steel drywall studs are used for racks of hoodies and crews. “It’s a bit like a gallery,” says store manager Kevin Birung of the understated effect, which also recalls the mind-bending minimalism of American artists like Donald Judd. “The idea is to provide a clean, simple frame that really allows the pieces to stand out.” The monochromatic colour scheme is punctuated by well-placed greenery: snake plants and a Zanzibar gem as well as ivy that spills from a suspended galvanized steel ventilation duct. But the key design element that’s specific to the Toronto location is also the most compelling: a rear wall clad in wide curved plywood that wittily mimics the underside of a half-pipe.
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Le commerce est la quintessence du chic industriel : clair, spacieux, dégagé avec des matériaux au fini parfaitement imparfait. Le coin café est emballé dans des grilles de métal ajouré qui laissent passer la lumière tout en dispersant l’air chaud. Son long comptoir de zinc guide les clients vers le fond du magasin où se trouve Stüssy. Ici, comme dans les boutiques de Los Angeles et d’Amsterdam, Willo Perron a joué avec la structure brute du bâtiment et les codes punk et urbains de la culture skate des années 1980, quand les planchistes transformaient les chantiers abandonnés en terrains de jeu. Il a donné une nouvelle utilité à des matériaux de construction avec beaucoup d’imagination : des blocs de béton empilés et recouverts de marbre font office de comptoirs et tablettes pour les t-shirts et les chapeaux, des ossatures de bois et de métal soutiennent les portants de chandails à col rond ou à capuchon. « Ça ressemble un peu à une galerie d’art, commente le directeur du magasin, Kevin Birung, à propos de la sobriété de la déco, qui n’est pas sans rappeler certains artistes américains minimalistes, comme Donald Judd. L’idée est d’avoir un cadre simple et net, qui met les vêtements en valeur. » La palette monochrome est ponctuée de plantes vertes, aux emplacements bien choisis : langues de belle-mère, zamioculcas et lierre sortant d’un conduit de ventilation en acier galvanisé. Mais l’élément unique à la boutique torontoise est ce mur arrière, recouvert de contreplaqué incurvé, imitant une demi-lune.
The Interior / L’intérieur
“It’s a bit like a gallery. The idea is to provide a clean, simple frame.” / « L’idée est d’avoir un cadre simple et net, comme une galerie d’art. »
Montreal-born designer Willo Perron has employed raw materials in Stüssy shops from Los Angeles to Amsterdam. / Le designer Willo Perron, originaire de Montréal, se sert de matériaux bruts pour aménager les boutiques de Stüssy, de Los Angeles à Amsterdam.
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The two brands have long shared an aesthetic, an audience and an affection for skate culture. / Les deux marques partagent depuis longtemps une esthétique, un public et un penchant pour la culture skate.
Coffee culture has long since outgrown conventional cafés and diners; you can now get a high-end java fix everywhere from bookstores to barbershops. But in Toronto at least, Stüssy and Sam James Coffee Bar share not only a design aesthetic but also some history. The two businesses first partnered at a Queen and Ossington location before their new landlord evicted them both in December 2015. There was a neighbourhood outcry, and James, who was shaken up by the events, was eager to team up again. “I think a lot of the shared vibes between SJCB and Stüssy does come down to the crowd involved in both brands,” says the long-time skateboarder. “I have a lot of friends and friends of friends working for me, and the same goes for Stüssy, so there’s a familial feel when you come into the space that we share. We’re having a good time together, and I think there’s a youthfulness in both brands that our clientele relate to and feel.” / La café a déserté depuis bien longtemps les bars et autres établissements qui lui étaient réservés. On peut aujourd’hui obtenir son java ou son moka gourmet un peu partout, à la librairie ou chez son barbier. Stüssy et Sam James Coffee Bar partagent non seulement une esthétique, mais aussi une histoire. Ils ont tenu un premier commerce ensemble, au coin des rues Queen et Ossington, avant d’être expulsés par le nouveau propriétaire fin 2015. À la suite de cette éviction, qui a provoqué un tollé dans le quartier et secoué James, ce dernier était impatient de reprendre la collaboration. « Je crois que SJCB et Stüssy sont sur la même longueur d’onde, grâce à notre entourage, aux gens qui s’impliquent dans les deux marques, explique ce planchiste de longue date. J’ai beaucoup d’amis et d’amis de mes amis qui travaillent pour moi. C’est pareil pour Stüssy. L’ambiance de notre boutique est jeune et familiale. On s’entend bien, on s’amuse : je crois que nos clients le ressentent et s’identifient à nos marques. »
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The Interior / L’intérieur
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The Business / L’entreprise
There’s No (Work)place Like Home Evans Hunt, a Calgary communications agency, adds some old-fashioned charm to a 21st-century business. / Evans Hunt, une agence de communication numérique, donne un charme démodé à une activité du 21e siècle. BY / PAR COURTNEY SHEA PHOTOS BY / PHOTOS PAR COLIN WAY
WHEN DAN EVANS AND BILL HUNT founded their eponymous communications agency in Calgary in 2008, it was both the beginning of a new chapter and an unlikely homecoming. The colleaguesturned-friends-turned-co-founders met 18 years ago as account executives at digital design agency Critical Mass, whose offices were then located in a six-storey mid-century building at 809 10th Avenue. When they went looking for their own office space, that same building (now owned by Allied Properties REIT) was available—a total coincidence but, also, a good omen. “For both of us, there was a sense that with our own agency, we wanted to turn back the clock a bit,” Evans says. “Ending up in that location, there was that sense of going home.” This is exactly where both men wanted to be after years of serving massive international clients like Mercedes and Nike and often spending more time on airplanes than with their families. The work was rewarding, but the lifestyle wasn’t. “Some guys in our business are seduced by the idea of Madison Avenue or opening the big London office,” says Evans. “Neither of us ever had that urge.”
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EN FONDANT LEUR AGENCE de communication à Calgary en 2008, Dan Evans et Bill Hunt entament un nouveau chapitre de leur carrière et, sans le savoir, un retour aux sources. Ces deux chargés de compte, devenus amis au fil du temps, s’étaient rencontrés chez Critical Mass, une agence de conception numérique, située au 809, 10e Avenue, dans un bâtiment datant des années 1950. Dix-huit ans plus tard, les recherches de leur nouvel espace de travail les conduisent au même endroit, l’immeuble appartenant dorénavant à Allied Properties REIT. Une pure coïncidence et un bon présage : « On voulait remonter un peu dans le temps avec notre propre agence. En arrivant à cette adresse, on a eu l’impression de rentrer à la maison, » explique Dan Evans. Ce qui était leur souhait le plus cher après des années à servir une multitude de clients internationaux, tels Mercedes et Nike, et à passer plus de temps dans les aéroports que chez eux, en famille. Le travail était enrichissant; le mode de vie, moins. « Certains de nos collègues étaient séduits par l’idée d’aller à Madison Avenue ou à nos bureaux londoniens, poursuit-il. Pas nous. On n’a jamais eu cette envie. »
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The Business / L’entreprise
“WITH OUR OWN AGENCY, WE WANTED TO BACK THE CLOCK BACK A BIT.” / « ON VOULAIT REMONTER UN PEU DANS LE TEMPS AVEC NOTRE PROPRE AGENCE. »
Instead, the two friends from Thunder Bay (Evans) and Lethbridge (Hunt) imagined an agency with a little bit of smalltown mentality—less of the smoke and mirrors commonly associated with the marketing world and more genuine solutions. “One motto that we adopted early on was a Tom Peters quote: ‘Execution is strategy,’” says Evans. In other words, when you have a good idea that you can put into action, you don’t have to spend much time worrying about how to spin it. That same appreciation for folksiness informed the workplace environment they wanted to create. “Back then, we said we’d know we had gotten too big if we didn’t know the name of everyone who was working for us,” says Evans. Ten years later, keeping track of who’s who can be a challenge. Once a two-man start-up, Evans Hunt is now a 100-strong powerhouse with clients like Shaw Media, Tommy Bahama and Shopify. Just recently it executed a rebranding for Alterra Mountain Co. ski resorts. “Our people absolutely loved working on it,” says Hunt. “We’re in Calgary—I guess it’s a ski-bum thing.”
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Last year, the company expanded. Evans Hunt now occupies four of the six floors of its Beltline building, with the new space allowing for a dedicated lounge area. (“Sitting around a boardroom table is not a particularly creative environment,” says Hunt.) Though the stereotype of the cool ad agency with a gaming room (which Evans Hunt has) and a stocked beer fridge (that too) is well worn, Evans and Hunt insist that it’s more than just fulfilling some post-Zuckerberg vision of the modern workplace. “Culture is not something we just pay lip service to,” says Hunt. Every month, in fact, they host a company-wide gathering called Drinks and Thinks—a chance for Evans and Hunt to communicate with their staff in a relaxed environment. It’s a way, Hunt says, to ensure that they make good on that original promise: “We have new employees stand up and introduce themselves to the group. Once you hear someone give a five-minute speech about themselves, it’s a lot harder to forget their name.”
The Business / L’entreprise
A friendly, familial culture’s important to Evans and Hunt. Last summer, Evans’ daughter worked as a barista at the company’s in-house café. / Chez Evans Hunt, la culture d’entreprise se veut amicale et familiale. L’été dernier, la fille de Dan Evans a tenu le café de l’agence.
Les deux amis, Dan, originaire de Thunder Bay, et Bill, originaire de Lethbridge, imaginent plutôt une agence au style rustique et sans prétention, avec une mentalité de petite ville et des solutions authentiques, loin du miroir aux alouettes qu’est parfois le monde du marketing. « Très tôt, nous avons fait de la citation de Tom Peters, “l’exécution est la clé de votre stratégie”, notre devise », résume Dan Evans. Autrement dit, quand une bonne idée peut être mise en pratique, faites-le. Vous passerez moins de temps à l’examiner sous tous les angles pour savoir comment la présenter. L’agence se veut aussi à taille humaine. « On s’était dit que le jour où on serait incapable d’appeler tous nos employés par leur nom, on serait devenu trop gros », ajoute-t-il. Dix ans plus tard, se souvenir de chacun est parfois tout un défi. Evans Hunt compte aujourd’hui 100 personnes et des clients comme Shaw Media, Tommy Bahama et Shopify. Leur dernière réalisation? La nouvelle image de marque des stations de ski Alterra Mountain Co. « Notre équipe a beaucoup aimé travailler sur ce dossier, s’exclame Bill Hunt. On est à Calgary et le ski, c’est notre truc! »
L’année dernière, Evans Hunt s’est agrandie. Elle occupe désormais quatre des six étages de l’immeuble Beltline. « La grande table d’une salle de conférence n’invitant pas particulièrement à la créativité », note Bill Hunt. Le nouvel espace est doté d’un confortable salon. On y trouve aussi une salle de jeux et un réfrigérateur rempli de bières, comme dans toute agence de pub cool qui se respecte. Mais ce n’est pas uniquement pour satisfaire la vision d’un milieu de travail moderne post-Zuckerberg, insiste-t-il : « La culture d’entreprise n’est pas un intérêt de pure forme pour nous. » En effet, tous les mois, Evans Hunt organise un évènement appelé Drinks and Thinks : une occasion pour tous les employés de l’agence de se rassembler et d’échanger leurs idées dans une ambiance décontractée. Une manière aussi pour les cofondateurs de tenir leur promesse de départ. « Les nouveaux venus se lèvent et se présentent devant tout le monde. Quand on entend quelqu’un parler de lui pendant cinq minutes, c’est beaucoup plus difficile d’oublier son nom » conclut Bill Hunt.
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Work-in-Progress / Le chantier
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High Art BY / PAR CHRISTINA PALASSIO
Toronto’s Museum of Contemporary Art has a new name, a new home and a new mission. An up-close look at the creation of its debut exhibition. / Le Musée d’art contemporain de Toronto change de nom, de lieu et de mission. Zoom sur la mise en chantier de sa première exposition.
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Work-in-Progress / Le chantier
EARLIER THIS YEAR, the legendary American conceptual artist
Barbara Kruger called David Liss, curator of Toronto’s Museum of Contemporary Art (MOCA), with a simple question. Long known for her witty photo-and-caption installation work—“I shop therefore I am” is one of her notorious slogans—Kruger had been tapped to produce a large-scale vinyl installation for BELIEVE, MOCA’s first exhibition in its new space, and she needed to know what size to make it. But Liss didn’t have any numbers to give her: MOCA’s new home, the hundred-year-old Tower Automotive Building in the Lower Junction neighbourhood, was still in full transformation mode. Liss started imagining this inaugural show shortly after the museum announced its move from Queen Street West to 158 Sterling Road in fall 2015. As crews began turning the abandoned heritage building, which was once home to an auto parts manufacturer, into a gallery space, Liss likewise began assembling the art that would go in it. “It does create some anxiety,” he says. “You can look at drawings and renderings all you want, but it doesn’t tell you how people are going to use the space. I used to put on guerrilla-type art shows in derelict spaces and old warehouses in Montreal, so I have some experience of organizing shows without having a full grasp of the nature of the space. But this is a different type of challenge.”
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MOCA left West Queen in 2015 when its lease expired and rent in the neighbourhood became too costly. A $5.1-million investment from the Canada Cultural Spaces Fund helped make the restoration and renovation of the 55,000-square-foot space in the Tower Automotive Building possible. New executive director Heidi Reitmaier, a Toronto-born veteran most recently from Chicago’s Museum of Contemporary Art, joined the project in January. “My entire career has been about how to open a museum and make it more engaging, more welcoming, more friendly,” she says. “This is a new building in a new part of town that’s changing before our eyes. There’s the possibility of creating something with great local relevance that’s also an international platform.” BELIEVE features works from 16 Canadian and international artists, including Awol Erizku, Carl Beam, Jeneen Frei Njootli, Matilda Aslizadeh and Kruger. It’s the museum’s first major show in almost three years, the first in its new space and the first since it dropped the second “C”— for “Canadian”—from its name. With it, MOCA is reintroducing itself to the city as the major contemporary art destination it believes Toronto needs: a museum committed to showing Canadian art and culture in a global context and bringing a Canadian lens to international arts discourse. >> (Continued on p. 36)
Work-in-Progress / Le chantier
EN DÉBUT D’ANNÉE, Barbara Kruger contacte David Liss, commissaire
du Musée d’art contemporain de Toronto (MOCA), pour lui poser une simple question. L’artiste conceptuelle, qui doit sa notoriété à ses photomontages aux accroches percutantes – dont la célèbre I shop therefore I am (Je magasine donc je suis) –, souhaite connaître les dimensions de BELIEVE, l’installation en vinyle grand format sur laquelle elle travaille pour la première exposition du musée dans sa nouvelle demeure. Il ne peut malheureusement lui répondre : la Tower Automotive, l’édifice centenaire du quartier Junction qui accueillera le MOCA, est encore en plein chantier. David Liss a imaginé cette exposition inaugurale peu après l’annonce du déménagement, à l’automne 2015, de la rue Queen Ouest au 158, route Sterling. Pendant que les ouvriers commençaient à transformer en musée cette ancienne fabrique de pièces automobiles abandonnée, le commissaire assemblait dans sa tête les différentes œuvres d’art qui composeraient le nouvel espace. « Cela ne s’est pas fait sans quelques angoisses, explique-t-il. Les plans et les simulations, c’est très bien, mais cela ne vous dit pas comment les gens vont utiliser les lieux. J’ai déjà monté des expositions, façon arts de la rue, dans des endroits délaissés et de vieux entrepôts à Montréal, donc j’ai un peu d’expérience. Mais ce défi-là était tout autre. »
Le MOCA a décidé de quitter la rue Queen Ouest à l’expiration de son bail, les loyers dans le quartier étant devenu trop chers. C’est grâce au Fonds du Canada pour les espaces culturels, et à son investissement de 5,1 millions de dollars, que la remise à neuf des 5110 m2 (55 000 pi2) dans la Tower Automotive a été possible. En janvier 2018, il embauchait sa nouvelle directrice générale, Heidi Reitmaier, une femme d’expérience, torontoise d’origine, qui était en poste au Musée d’art contemporain de Chicago. « L’ouverture de musée, c’est mon métier, affirme-t-elle. J’ai consacré ma carrière à les rendre plus invitants. Celui-ci est un nouvel espace dans une partie de la ville en pleine mutation. On peut en faire quelque chose de très intéressant au niveau local, qui sera aussi une tribune internationale. » BELIEVE présente les œuvres de 16 artistes canadiens et internationaux, dont Awol Erizku, Carl Beam, Jeneen Frei Njootli, Matilda Aslizadeh et Barbara Kruger. C’est la première grande exposition du musée en presque trois ans et la première sous son nouveau nom, duquel le mot « canadien » a été ôté. Le MOCA 2018 se veut un musée qui expose l’art contemporain canadien dans un contexte mondial et pose un regard canadien sur le discours artistique international. >>... (Suite p. 36)
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Work-in-Progress / Le chantier
Awol Erizku’s Their Eyes Were Watching God / Their Eyes Were Watching God de Awol Erizku
“Some of the artists in the show are looking to the past,” says Liss. “Some are examining present circumstances, some are looking into the future.” Matilda Aslizadeh’s three-screen video projection, Resort (right), conjures a kind of dystopian condo advertisement. (Image courtesy Pari Nadimi Gallery) / « Certains artistes de BELIEVE regardent le passé, d’autres scrutent le présent ou se projettent dans l’avenir, explique David Liss. Resort [à droite], la présentation vidéo sur trois écrans de Matilda Aslizadeh, est une sorte de pub pour condos dystopique. » (Avec l’aimable autorisation de Pari Nadimi Gallery)
BELIEVE includes two works by Toronto-based multimedia artist Tim Whiten: After Phaeton and Reliquaire (right). “Tim’s work is based on legends and myths that have been used to explain the nature of human existence,” Liss says. (Image courtesy Tim Whiten) / BELIEVE présente deux œuvres de Tim Whiten, artiste multimédia de Toronto : After Phaeton et Reliquaire (à droite). « Tim s’est inspiré de légendes et de mythes qui ont servi à expliquer la nature de l’existence humaine » précise David Liss. (Avec l’aimable autorisation de Tim Whiten)
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Work-in-Progress / Le chantier
Still from Jeremy Shaw’s Quickeners / Arrêt sur image de Quickeners de Jeremy Shaw
“Months into my research, I came upon this work by Kendell Geers,” Liss says. “I know him reasonably well, but I didn’t know this piece. It’s a blue neon sign that says ‘BELIEVE,’ but an intentional short-circuit causes the word ‘LIE’ to flicker on and off.” / « Pendant mes recherches, je suis tombé sur cette œuvre de Kendell Geers, commente David Liss. Je connaissais l’artiste, mais pas cette création. Le néon bleu dit “believe” [croire] mais un courtcircuit volontaire fait clignoter les trois lettres du mot “lie” [mentir]. »
Carl Beam’s The Columbus Suite / The Columbus Suite de Carl Beam
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Work-in-Progress / Le chantier
“The architecture of this space will force curators, artists and visitors to think differently about what space is.” / « Cette architecture
MOCA will occupy the building’s first five floors: There will be community and exhibition space on the first, exhibits on the second and third, artist studios on the fourth and offices on the fifth. Installing BELIEVE over multiple floors means Liss has had to throw traditional narrative structure right out the heritage windows. “Our Queen West space was fairly straightforward. There was only one way to enter the exhibition, so that was clearly the introduction,” he says. “But here, we can’t lay out the exhibit in a narrative, linear fashion.” And that’s fine, since the works in BELIEVE are all about questioning, disrupting and recasting accepted narratives and belief systems. Erizku, Beam and Njootli’s works all collapse and reorder history in their own ways. Aslizadeh and Jeremy Shaw, meanwhile, offer dystopian projections that explore the impermanence of beliefs. Just when you’re questioning everything, you’ll find yourself up on the third floor, where Kruger greets you with a comforting equation: BELIEF + DOUBT = SANITY. The museum couldn’t exist in a completely raw space, but in conceiving the show, Liss didn’t want to alter it too much either. That meant few new walls and lots of access to the building’s immense windows. Few new walls meant few works that needed to be hung on walls. Liss deliberately chose art that wouldn’t be static, either; there are three video works, for example, that can (and likely will) move during the show’s three-month run. The works will all coexist in a century-old building whose many distinctive features, from the original 10-storey-tall interior columns to the yellow-balustraded staircases and concrete floors, have been restored and preserved. White cube this is not. “The columns are wonderful,” Liss says, “but they’re also very imposing. Most galleries don’t have them. The architecture of this space will force curators, artists and visitors to think differently about what space is, and I’m excited about that.” MOCA and BELIEVE open on May 26. Go to www.museumofcontemporaryart.ca for more information.
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Le MOCA occupe les cinq premiers étages de la Tower Automotive : un espace d’exposition collectif au premier, des expositions au deuxième et troisième, des ateliers d’artistes au quatrième et des bureaux au cinquième. Pour installer BELIEVE sur plusieurs étages, David Liss a dû jeter ses structures narratives habituelles par les nombreuses fenêtres de l’édifice historique : « Le bâtiment de la rue Queen Ouest n’avait qu’une entrée, il était donc facile de savoir où débutait les expositions. Ici, impossible de les organiser selon une trame narrative linéaire. » Un scénario qui convient bien à BELIEVE, dont les œuvres questionnent, bousculent et reformulent les récits admis et les systèmes de croyances. Awol Erizku, Carl Beam et Jeneen Frei Njootli déconstruisent l’histoire et la réorganisent à leur manière pendant que Matilda Aslizadeh et Jeremy Shaw explorent l’impermanence des croyances au travers de projections dystopiques. De quoi tout remettre en question jusqu’au troisième étage, où Barbara Kruger nous rassure avec son équation : conviction + doute = raison. Le musée n’aurait pu exister dans un espace entièrement brut, mais David Liss ne souhaitait pas y faire trop de modifications non plus. Très peu de murs ont été ajoutés et les immenses fenêtres, mises en valeur. Y aura-t-il moins d’œuvres d’art puisque moins de murs pour les accrocher? La réponse est non : le commissaire a volontairement choisi des compositions animées, comme ces trois vidéos qui se promèneront durant les trois mois que durent l’exposition. Immobiles ou non, ces créations ont pour cadre un bâtiment auquel on a conservé son caractère, des colonnes intérieures hautes de dix étages au sol de béton, en passant par les balustrades jaunes des cages d’escaliers. On est très loin du cube blanc. « Les colonnes sont splendides et imposantes, conclut-il. Cette architecture va pousser les commissaires, les artistes et les visiteurs à appréhender l’espace différemment. J’en suis très content! » Ouverture du MOCA et exposition BELIEVE à partir du 26 mai. Plus de détails à museumofcontemporaryart.ca.
UNLESS OTHERWISE INDICATED, ALL IMAGES COURTESY MOCA / PHOTOS : MOCA, SAUF INDICATION CONTRAIRE
va pousser les commissaires, les artistes et les visiteurs à percevoir l’espace différemment. »
Work-in-Progress / Le chantier
“We want people in the community to make us a regular part of their neighbourhood jaunt,” says executive director Heidi Reitmaier. “And we want artists to feel like this is a place where they can try something out, a place where the unexpected happens.” / « Nous souhaitons devenir un lieu de balade habituel pour les gens du quartier, explique Heidi Reitmaier, directrice générale du MOCA. Et nous voulons que les artistes le considèrent comme un lieu d’expérimentation, où l’inattendu se produit. »
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Property Values In a world of rampant greenwashing, where sustainability can be an empty buzzword, what’s the best way for real estate developers to take meaningful action? / Dans un monde où l’écoblanchiment se fait plus touffu et où le mot durabilité est galvaudé, comment les promoteurs immobiliers peuvent-ils donner du sens à leur action?
PETER BUSBY IS A PRINCIPAL AT THE GLOBAL
BARBARA CIESLA IS VP, EXPERIENCE AT ALLIED
LLOYD ALTER IS THE DESIGN EDITOR AT
ARCHITECTURE FIRM PERKINS+WILL. / PETER
PROPERTIES REIT. / BARBARA CIESLA, VICE-
TREEHUGGER.COM AND AN ADJUNCT PROFESSOR
BUSBY, DIRECTEUR CHEZ PERKINS+WILL, UNE
PRÉSIDENTE DE L’EXPÉRIENCE CHEZ ALLIED
AT RYERSON UNIVERSITY. / LLOYD ALTER,
AGENCE D’ARCHITECTURE DE SAN FRANCISCO
PROPERTIES REIT
RÉDACTEUR DESIGN À TREEHUGGER.COM ET PROFESSEUR AUXILIAIRE À L’UNIVERSITÉ RYERSON
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PB About 10 years ago, developers got quite interested in sustainability, thinking that it might give them a marketing edge. But in too many cases we lost the original impetus to reduce energy and make healthier buildings, and it simply became a point-getting exercise in pursuing LEED certification [a green-building rating system]. We can return to that by going back to fundamentals: things like understanding what we actually put inside our buildings and whether [they’re] healthy for
people. In a way, LEED made it too easy to be sustainable. Now most projects have LEED goals. / Les promoteurs se sont mis à s’intéresser à la durabilité il y a dix ans, en se disant que ce serait un avantage marketing. Mais l’impulsion première, à savoir réduire les dépenses énergétiques et rendre les bâtiments plus sains, s’est transformée pour beaucoup trop d’entre nous en une simple course à la certification LEED [un système d’évaluation en écohabitation]. Il nous faudrait revenir aux éléments fondamentaux :
comprendre ce qu’on met réellement dans nos immeubles et se demander si c’est sain. Dans un sens, LEED, c’est trop facile pour être durable. On trouve aujourd’hui des objectifs LEED dans la majorité des projets.
What’s critical now is to stop obsessing over getting another degree of energy efficiency out of your building and start obsessing over where your building is located. It’s gotten to the point where in Ontario and many U.S. states, transportation [to and from work] has become
LA
a bigger emitter of greenhouse gases than buildings are. That means making sure [buildings are] located in denser communities [that are] well connected by transportation that works without cars. / Ce qui est crucial aujourd’hui, c’est d’arrêter de courir après les diplômes d’efficacité énergétique et de vous intéresser plutôt à l’emplacement de votre immeuble. On en est arrivé au point où, en Ontario et dans plusieurs états américains, le trajet domicile-travail est un plus grand émetteur de gaz à
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The Conversation / La conversation
effet de serre que les bâtiments eux-mêmes. Il faut faire en sorte qu’ils soient dans des collectivités plus denses, avec un large réseau de transports en commun, pour qu’on fonctionne sans voiture.
I totally agree with Lloyd about transportation, but sometimes developers are limited by the land that they have. But I agree with what Peter is saying also—as much as LEED has moved sustainability forward, it’s also creating some challenges because it has become a points exercise. For the past 10 years, I’ve been specifically focused on behavioural change that supports sustainability. [You can] design a really green building, but once the doors open, everything can change. There are studies that have shown, two or three years post-occupancy, some LEED Gold- and Platinumcertified buildings are not even achieving [the] baseline energy code. This is for two reasons: (1) the commissioning of systems and (2) behaviour, because it’s
BC
“IT’S VERY DIFFICULT TO MODEL FOR HUMAN BEHAVIOUR.” / « IL EST TRÈS DIFFICILE DE MODÉLISER LE COMPORTEMENT HUMAIN. »
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very difficult to model for human behaviour. / Je suis entièrement d’accord avec Lloyd sur les moyens de transport, mais les promoteurs sont parfois limités par leur terrain. Je suis aussi d’accord avec Peter : la certification LEED a fait avancer la durabilité tout en posant des défis, car c’est devenu une course aux points. Ces dix dernières années, je me suis concentrée sur les changements de comportement en faveur de la durabilité. Un bâtiment peut être super écologique et changer du tout au tout dès qu’il est habité. Des études ont montré, qu’après deux à trois ans d’occupation, les immeubles certifiés LEED or et platine, ne parviennent même pas à respecter le code de l’énergie de base. Et ce pour deux raisons : la mise en service des systèmes et les comportements, parce qu’il est très difficile de modéliser le comportement humain.
You have to educate the operators of buildings. The building industry is the only industry where we don’t give some kind of limited or unlimited warranty. You wouldn’t buy a car or washing machine without a warranty, but the largest things we buy— buildings—don’t come with any kind of performance guarantee because of those factors. In much of Europe now, you have to post the energy-use intensity (EUI) of the building as part of the title on properties. That’s where we’re going to go, where it’s not just showmanship but actually guarantees a building’s performance level. Everyone has to be involved in that, from owners and designers to engineers and occupants of a building. / On doit éduquer
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les exploitants d’immeubles. Le secteur immobilier est le seul à ne pas donner de garantie, limitée ou illimitée. On n’achèterait pas une voiture ou une laveuse sans garantie. Par contre, la plus grosse chose que nous achetons, un immeuble, n’en a pas. Dans de nombreux pays européens aujourd’hui, l’intensité d’utilisation de l’énergie (IUE) du bâtiment fait partie intégrante des titres de propriété. C’est cette direction qu’on doit prendre, où ce n’est plus seulement le sens de la mise en scène qui compte, mais des garanties au chapitre de la performance. Tout le monde doit être impliqué : les propriétaires, les architectes, les ingénieurs et les occupants.
LA The Bullitt Center in Seattle is a good example; it’s the first office building designed according to the Living Building Challenge. If you want to be an occupant there, you sign a lease agreeing that none of your computers will use more than this amount of power and that none of the cleaning products you use will disturb the environment. Look at what happened with the Bank of America Tower in New York: It was America’s first LEED Platinum skyscraper, but then it got filled up with data centres and piles of computers. It ended up being one of the biggest consumers of energy per square foot in the city. / Le
Bullitt Center de Seattle est un bon exemple. C’est le premier immeuble commercial à relever le Living Building Challenge (défi Bâtiment vivant). Les occupants doivent signer un bail disant qu’aucun de leurs ordinateurs ne consommera plus que tant d’électricité ou qu’aucun
des produits nettoyants utilisés ne nuira à l’environnement. Regardez ce qui s’est passé avec la Bank of America Tower à New York : c’était le premier gratte-ciel américain certifié LEED platine et on l’a rempli de centres de données et d’ordinateurs. Au final, il est devenu l’un des plus gros consommateurs d’énergie au mètre carré de la ville.
There has to be an extension of responsibility by lease arrangements or title responsibilities to the users of the building for its performance. /
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Il faut qu’il y ait une extension de responsabilité aux utilisateurs de l’immeuble concernant ses performances, par les dispositions du bail ou des titres.
[If I ask] our leasing team to do this, [they’ll] say, “No way. We’ll never get tenants to sign on.” So I have to help bring them along and ask how [we can] nudge the needle. It’s about organizational alignment and behavioural change. / Si je demandais ça à
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notre équipe en charge des locations, elle me répondrait qu’il en est hors de question, qu’aucun locataire ne voudrait signer. Il va donc falloir que je les amène à
The Conversation / La conversation
voir les choses autrement pour débloquer la situation et arriver à une solution. C’est une question d’alignement organisationnel et de changements comportementaux. Chez Allied, on a de grands projets côté durabilité, mais pour les mener à bien, je dois impliquer chaque service et les aider à en comprendre les enjeux.
Also, governments should set the bar in terms of what are reasonable expectations. And with climate change upon us, [governments have] to consider raising that bar. But then the marketplace should be where the icing is applied to the cake. If I’ve got a group of young entrepreneurs and they want to live and work in a high-performance building, then I would craft a building and operation that suits them. As more millennials take over the leadership of firms, including real estate developers, you’ll see a movement in that direction, and I’m very encouraged by that. / Les gouvernements devraient,
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eux aussi, fixer le cap et définir ce qui est raisonnable en termes d’attentes. Le réchauffement climatique devrait les inciter à placer la barre plus haut. Mais en même temps, il faudrait que le marché suive. Si j’ai un groupe de jeunes entrepreneurs qui veulent travailler dans un immeuble haute performance, je suis prêt à leur en construire un. Les milléniaux arrivant petit à petit à la tête des entreprises, promoteurs immobiliers compris, vous allez voir que les choses vont bouger. Je trouve cela très encourageant, pour ma part.
I’m not so optimistic there. I see people in residential and office buildings who don’t really
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care about energy efficiency, but they are very interested in getting better air, better light. It’s all about me-me-me. It has nothing to do with sustainability or addressing climate change. / Je ne suis pas aussi optimiste. Je vois des gens dans des immeubles résidentiels ou commerciaux qui se fichent de l’efficacité énergétique. Ils sont par contre très intéressés par la qualité de l’air ou la luminosité, par ce qui les touche directement en fait. C’est le moi-moi-moi qui est roi. Ça n’a rien à voir avec la durabilité ou la lutte contre le réchauffement climatique.
In my work, I’ve found that while energy efficiency is often top of mind for an organization, employees actually don’t engage willingly because it’s a little too far out. But when we run educational health-and-wellness campaigns with building occupants—things that affect them directly—the uptake is massive. So we started looking at how we incorporate the energy-efficiency message into health-and-wellness programs. / J’ai pu observer
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que si l’efficacité énergétique est souvent une priorité pour les chefs d’entreprise, leurs employés, eux, n’ont pas vraiment envie d’y participer, car c’est trop éloigné de leur quotidien. Mais quand on mène une campagne sur la santé et le bien-être auprès des occupants de nos immeubles, et qu’on leur parle de choses qui les concernent directement, l’intérêt est grand. On a donc commencé à regarder la façon d’intégrer le message sur l’efficacité énergétique dans nos programmes santé et bien-être. LA
The health side of sustainable
design is what the public is interested in right now. Everyone wants healthier buildings. In my lectures, I show a picture from 1955—it shows a picture of asbestos being blown into a building [and calls] it the “penicillin of the construction industry.” Well, we all know how that turned out. As the designers and owners of buildings, we owe it to the people who trust us to understand the implications of what we do and modify our behaviour accordingly. And we mustn’t lose sight of the fundamental problem of energy efficiency and carbon footprint. / L’aspect santé de la construction durable est tendance auprès du grand public. Tout le monde veut des habitations plus saines. Dans mes cours, je montre une photo datant de 1955 où on voit un bâtiment isolé avec de l’amiante, appelée alors « la pénicilline de l’industrie de la construction ». On sait tous comment cela s’est terminé. En tant que concepteurs et propriétaires d’immeubles, nous devons comprendre les implications de nos choix et modifier notre façon d’agir en conséquence : on le doit aux personnes qui nous font confiance. Et ne pas perdre de vue la question fondamentale de l’efficacité énergétique et de l’empreinte carbone.
Peter, I’m interested in the architect’s perspective, where there’s so much emphasis on aesthetics. How does that relate to energy efficiency? /
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Peter, je serais curieuse d’avoir l’avis de l’architecte. Vu la prédominance de l’esthétique, comment y rattacher l’efficacité énergétique?
“A DEVELOPER HAS EVERY RIGHT TO CHALLENGE AN ARCHITECT.” / « UN PROMOTEUR A TOUT À FAIT LE DROIT DE METTRE UN ARCHITECTE AU DÉFI. » I don’t have any worries about making good-looking buildings that are also well performing. Architects tend to go through fads. When I first started practising, we had something called postmodernism. I was told “Put a hat on that thing.” It was a disturbing time. But a developer has every right to challenge an architect and ask what the impact is on performance and human comfort. / Je n’ai aucune
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inquiétude : on peut faire des immeubles à la fois beaux et performants. Il y a des modes en architecture et on s’y adapte. Quand j’ai commencé le métier, il y avait cette chose, appelée le postmodernisme. J’entendais : « Mets un chapeau là-dessus! » ou « Où est le rose? » C’était une époque déstabilisante. Depuis, on a connu beaucoup de « ismes ». Cela dit, un promoteur a tout à fait le droit de mettre un architecte au défi et de lui demander quel serait l’impact sur la performance et le bien-être. INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR CHRIS FREY ILLUSTRATIONS BY / ILLUSTRATIONS PAR JEANNIE PHAN
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Made / Fabriqué
Hive Minds Montreal’s Alvéole is making urban beekeeping buzzworthy. / Alvéole fait bourdonner l’apiculture urbaine montréalaise. BY / PAR DANIELLE GROEN
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À LA FIN DE L’ÉTÉ DERNIER, un jeune homme portant une caisse en
bois entre au 6300, avenue du Parc à Montréal. Il passe devant un concierge perplexe, grimpe les six étages de l’immeuble presque centenaire, sort sur le toit et oriente son chargement vers l’est, en direction des rails, des boulangeries du Mile End et du soleil levant. Cette caisse, d’à peu près la taille d’une boîte de rangement, ne contient pas des dossiers mais 50 000 abeilles. « Ce chiffre a tendance à donner la chair de poule, mais ces abeilles sont très dociles et 80 % d’entre elles, trop jeunes pour voler », rassure Declan Rankin Jardin, cofondateur de l’entreprise montréalaise qui a remis l’apiculture au goût du jour en installant notamment des ruches sur les toits de la ville. Changer les mentalités en rapprochant les abeilles des citoyens est la raison d’être d’Alvéole, qu’il a lancée en 2012 avec deux amis d’enfance : Alexandre McLean et Étienne Lapierre. « On a appris à s’occuper des abeilles grâce à l’oncle d’Alex, qui est apiculteur au Manitoba, poursuit-il. Mais, étant des enfants de la ville, on avait envie
PHOTOS: BY DEREK SHAPTON (LEFT), COURTESY OF ALVÉOLE (RIGHT) / PHOTOS : DEREK SHAPTON (GAUCHE), ALVÉOLE (DROITE)
LATE LAST SUMMER, a young man walked into the 90-year-old Allied Properties REIT-owned building at 6300 avenue du Parc in Montreal carrying a wooden crate. He walked past a bewildered concierge, up six storeys and out onto the flat, empty roof, angling the crate east toward the train tracks, Mile End’s bakeries and the rising sun. The crate was roughly the size of a banker’s box, but instead of file folders, it contained about 50,000 honeybees. “That number tends to give people goosebumps,” says Declan Rankin Jardin, one of the co-founders of Alvéole, the Montreal-based beekeeping company that installed this particular hive. “But these bees are very docile, and 80 percent of them are too young to fly.” Changing hearts and minds about honeybees is at the core of Alvéole, which Jardin launched in 2012 alongside childhood pals Alexandre McLean and Étienne Lapierre. “Alex’s uncle is a beekeeper in Manitoba, so we gained experience with him in the fields,” Jardin says. “But being city kids, we wanted to bring beekeeping closer to home.” In fact, they can bring it right to your
Made / Fabriqué
LIKE WINE, HONEY HAS ITS OWN TERROIR. / COMME LE VIN, LE MIEL A SON TERROIR.
backyard. For an annual fee, one of Alvéole’s 20 beekeepers will install and take care of a hive—it needs only four square feet of space—and then extract and bottle the honey once the season is done. “It’s quite hands-off for most of our clients,” Jardin says. The company currently manages a thousand hives in residential gardens, on corporate rooftops and in elementary schools across Quebec City, Montreal and Toronto. In addition to the hives at 6300 Parc, which tenant Moment Factory specifically requested, Alvéole has collaborated with Allied to install hives at three properties along King Street West in Toronto. A single hive yields 10 kilograms of honey per season - enough for 30 jars - and no two batches will taste the same. Like wine, honey has its own terroir, reflecting all the nectars at a the bees’ disposal. In the countryside, most of the pollen might come from a giant field of clover, but urban honey is far more diverse, drawing from springblooming dandelions and summertime linden trees. Since the rooftop hive at 6300 Parc was installed late in the season, though, “the bees would’ve skipped the spring and summer plants and drawn mostly from goldenrods and asters,” Jardin says. “That makes for a darker, spicier blend.”
exercer notre passion chez nous. » Et même jusque dans votre cour, si vous le souhaitez. Moyennant un forfait annuel, un des 20 apiculteurs d’Alvéole viendra y installer une ruche – 4 pi2 suffisent – vous apprendra à en prendre soin, récoltera votre miel et le mettra en pot. « Nos clients n’ont pratiquement rien à faire », ajoute-t-il. L’entreprise gère aujourd’hui un millier de ruches chez les particuliers, sur les toits des entreprises et dans des écoles de Montréal, de Québec et de Toronto. C’est Allied Properties REIT, dans le cadre de ses initiatives en faveur de l’environnement, et Moment Factory, un de ses locataires, qui ont fait la demande pour celle du 6300, avenue du Parc. Une ruche produit 10 kg de miel par saison, de quoi remplir 30 pots, et aucune récolte n’a le même goût. Comme le vin, le miel a son terroir, composé des différents nectars que l’abeille urbaine butinera. À la campagne, le pollen provient souvent des champs de trèfle. À la ville, notre butineuse a plus de choix : du pissenlit printanier au tilleul estival, en passant par toutes les fleurs des jardinières. Ayant emménagé tard dans la saison, celles du 6300, Parc « se sont contentées des plantes d’automne, principalement des verges d’or et des asters, ce qui a donné un miel plus foncé et plus épicé », conclut Declan Rankin Jardin.
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LE GYM FAIT PEAU NEUVE !
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TITLE TYPOGRAPHY / TYPOGRAPHIE DU TITRE: COURTNEY WOTHERSPOON; PHOTO: COURTESY OF FELICITY HAMMOND
FOCAL POINT BY / PAR COURTNEY SHEA WHEN BRITISH ARTIST Felicity Hammond visited Toronto last fall,
she came in search of inspiration. Having received a commission from the Scotiabank CONTACT Photography Festival, Hammond, whose previous work had explored issues of urbanization, wanted a first-hand glimpse of the city’s former garment district, where old industrial spaces are often used to anchor new development. “I was struck by how many of the buildings in the area are built up and over [the original structures],” says Hammond. “In England, we would just flatten a building to make room for a new one.” It’s fitting, then, that Hammond’s work will show in two different Allied Properties REIT buildings, given the company’s commitment
C’EST À LA RECHERCHE d’inspiration que Felicity Hammond a parcouru
les rues de Toronto, l’automne dernier, à la suite d’une commande du festival de photographie CONTACT de la Banque Scotia. L’artistephotographe londonienne, dont les travaux précédents portaient sur l’urbanisation, souhaitait jeter un œil sur l’ancien quartier de la confection, où les vieux bâtiments industriels servent de point de départ aux nouveaux développements immobiliers. « J’ai été frappée par le nombre d’immeubles construits les uns par dessus les autres, note-t-elle. En Angleterre, on les rase pour faire place aux nouveaux. » Felicity Hammond exposera ses œuvres dans deux immeubles d’Allied Properties REIT : un cadre pertinent, quand on connaît BLOCK / 45
Notebook / Notebook
to revitalizing heritage properties. Hammond will create two separate but related works: an installation at the festival hub, at 80 Spadina Avenue, and a nine-by-nine-metre digital mural (previous page) comprising 200 images of virtual and existing buildings, many taken during Hammond’s Toronto visit. The second work will be visible to the public on the exterior brick wall at 460 King Street West. “I definitely tried to use a visual language that will feel recognizable and accessible,” says Hammond, arguing that even people who aren’t into art and photography are familiar with architectural renderings. “We’re all used to seeing these computer-generated future cities at this point.” This is the third year that Allied has given the 460 King space over to CONTACT. Last year, a mural created by illustrator Ness Lee for World AIDS Day occupied the space for six months. The goal is to display work that’s both something to look at and something to think about. In the case of Hammond’s collage, that means considering the relationship between the rise of technology and the decline of industry and how even our new buildings can serve as historical artifacts—provided we don’t flatten them.
l’engagement du promoteur à rénover les bâtiments patrimoniaux. Le premier, situé au 80, rue Spadina, accueillera son installation; le second, au 460, rue King Ouest, sa murale numérique (voir p. 45), composée de 200 photos de bâtiments virtuels ou existants. Cette œuvre de 9 m x 9 m occupera tout un pan de mur extérieur et sera visible par tous. « J’ai essayé d’utiliser un langage visuel reconnaissable et accessible, explique l’artiste, argumentant que les non-amateurs d’art sont familiers avec les interprétations architecturales. On a désormais tous l’habitude de ces villes du futur en images de synthèse. » Le 460, rue King Ouest est devenu un site important pour l’art public. Allied le prête au festival CONTACT pour la troisième année consécutive et on a pu y voir, pendant six mois en 2017, la murale de l’illustrateur Ness Lee, réalisée pour la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le but est de montrer des œuvres d’art qui font réfléchir. Celle de Felicity Hammond s’intéresse à l’essor de la technologie face au déclin industriel et à la façon dont les nouveaux bâtiments font office d’artefacts historiques. Si tant est qu’on ne les rase pas.
MY BLOCK / AUPRÈS DE MON BLOCK Julian Warring, of Ground Cubed Landscape Architects, on his favourite pre-, post- and mid-work spots in Calgary. / Avant, pendant et après le boulot, les bonnes adresses de Julian Warring, du cabinet d’architectes paysagistes Ground 3, à Calgary.
ROSSO COFFEE ROASTERS I get their drip. (When I have a free stamp, I get their honey latte.) The old-cheddar scone is really delicious. / Je prends leur café filtre, et leur latte au miel quand j’ai droit à un gratuit. Leur scone au cheddar est un délice! WITHOUT PAPERS PIZZA I get the Hogwild pizza with a few different cuts of pork and rapini. / Ma préférée est la pizza Hogwild, au porc et au rapini. COLD GARDEN We go there after work for beers. It’s a great casual atmosphere—and they allow dogs. / On y va pour boire une bière après le boulot. L’ambiance est relax et les chiens y ont accès.
PLANT It’s fun to pick through their different succulents and tropical plants to create your own terrarium. / C’est amusant de créer son terrarium en choisissant parmi toutes leurs variétés de succulentes et de plantes tropicales. 46
ILLUSTRATION: NIK NEVES
GUILDHALL I bought some blue littala glasses there that are still a favourite. / J’y ai acheté des verres Littala bleus qui sont toujours branchés.
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WELLNESS HACKS / OBJECTIF BIEN-ÊTRE
THE LESSON / UNE BONNE LEÇON
THIERRY SEMOFF, CEO, PEARFICTION / THIERRY SEMOFF, PDG DE PEARFICTION
WHEN I WANT TO EAT HEALTHY…/ POUR MANGER SANTÉ…
I will often grab lunch at Aux Vivres, which is a vegan restaurant near the office. They do a great veggie burger. I’m normally a meat eater, but it’s good to take a break. / Je dîne souvent Aux vivres, un restaurant végétalien à côté du bureau. Ils ont un très bon burger végé. J’aime la viande, mais ça fait du bien de faire une pause. WHEN I WANT TO WORK UP A SWEAT… / POUR ÊTRE EN FORME…
I’m a treadmill-at-home kind of guy. I like to be able to just get out of bed and do it. / J’ai un tapis
de course à la maison. J’aime pouvoir m’en servir dès le réveil. WHEN I NEED A ZEN MOMENT… / POUR ME RESSOURCER…
As a CEO, I don’t get a lot of time to do the thing I love—designing video games. When I want to get into the zone and, clear my head, I like to sit down with a pencil and paper and start sketching out concepts. / J’imagine des jeux vidéo. J’adore ça, mais en tant que PDG, j’ai peu de temps pour le faire. Quand je veux décompresser et me vider la tête, j’attrape un papier et un crayon et je dessine des concepts.
MEGAN HARDISTY
Managing director, ClearMotive Marketing Group / directrice générale de ClearMotive Marketing Group
PHOTO: COURTESY OF AUX VIVRES / PHOTO : AUX VIVRES
CREATIVE FIX / COMBINE CRÉATIVE
The problem: Farah Perelmuter, the founder of Speakers’ Spotlight, which books speakers for events, was receiving requests to book talent for other work. / Le problème : Farah Perelmuter, fondatrice de Speakers’ Spotlight, une agence de conférenciers, recevait des demandes qui ne correspondaient pas à son offre. THE SOLUTION: “As a business, you want to be focused but still flexible enough to follow opportunity. So we decided to launch The Spotlight Agency, a sister company that specializes in brand partnerships, digital content and film and television deals.” / LA SOLUTION : « Une entreprise se doit de suivre ses objectifs
premiers tout en étant assez souple pour saisir les occasions qui se présentent. On a donc lancé The Spotlight Agency, la petite sœur spécialisée en partenariat de marques, contenu numérique et opérations avec le cinéma et la télévision. »
ALLIED NEWS / LES ACTUS D’ALLIED Along with Enwave and RioCan REIT, Allied is building a new energy-storage facility housed at downtown Toronto’s The Well. The facility will allow the western expansion of Enwave’s state-ofthe-art deepwater cooling and hot-water network and, according to Allied CEO Michael Emory, “enable the greater King West community to tap into a lowcarbon cooling and heating source.” / En collaboration avec Enwave et RioCan REIT, Allied construit un nouveau centre de stockage d’énergie dans The Well à Toronto. Grâce à cette installation, Enwave pourra étendre plus à l’ouest son réseau de distribution ultra-moderne de chauffage et de climatisation, qui pompe l’eau du lac Ontario. Selon Michael Emory, PDG d’Allied, cela « permettra à tout le grand King West de bénéficier d’une source d’eaux chaude et froide à faible émission de carbone. »
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Now & Then / D’hier à aujourd’hui
Rising Fortunes The Castle embodies a Toronto neighbourhood’s century-long transition from industrial park to industrial chic. / De parc industriel à chic industriel : le Castle représente la lente métamorphose de tout un quartier torontois. BY / PAR HOWARD AKLER
2015
PEEK INTO ALMOST ANY CANADIAN PANTRY in the past hundred years
and chances are there’d be a jar of Magic Baking Powder. Manufactured by the E.W. Gillett Company, this leavening agent became so popular that sales of it allowed the company to build a quartet of industrial buildings after it lost a King Street factory in a 1904 fire. Designed by the Toronto architectural firm Denison & Stephenson and built in 1912, this complex featured a distinctive castle tower and a four-storey factory with neo-Gothic Revival detailing. More buildings were added over the ensuing years, including a warehouse designed by John M. Lyle, famous for his Royal Alexandra Theatre. Magic Baking Powder outlasted its original owner—it’s now produced by Kraft Foods—while this industrial zone morphed into Liberty Village. The Castle, as the complex is now known, received heritage designation in 2005, and a two-stage acquisition by Allied Properties REIT was completed in 2006. Now home to digital media giants like Sirius XM and Kobo, the old baking-product block is abuzz with young tech professionals eager to make a whole other kind of bread. / SI ON POUVAIT JETER UN OEIL dans les cuisines
canadiennes des cent dernières années, on serait à peu près sûr d’y trouver de la poudre à pâte Magic. Cette levure chimique est devenue si populaire que ses ventes ont permis à son entreprise, la E.W. Gillett Company, d’acheter quatre bâtiments industriels après la perte d’une de leurs usines de la rue King dans un incendie. Construit en 1912, et signé par le cabinet d’architectes torontois Denison & Stephenson, ce complexe comprenait une tour façon donjon et une usine de quatre étages de style néo-gothique. Plusieurs bâtiments ont été ajoutés ensuite, dont un entrepôt, conçu par John M. Lyle, connu pour son Royal Alexandra Theatre. La poudre à pâte Magic a survécu à son propriétaire : elle appartient aujourd’hui à Kraft Foods. Quant à son quartier, il est devenu le Liberty Village. Le Castle, comme on l’appelle dorénavant, a été classé valeur patrimoniale en 2005 et acheté, en deux temps, par Allied Properties REIT en 2006. Abritant des géants des médias, comme Sirius XM et Kobo, l’ancien complexe alimentaire grouille désormais de jeunes professionnels qui veulent, eux aussi, leur part du gâteau. 48
PHOTOS, TOP/HAUT: THE LIBERTY VILLAGE BIA; BOTTOM/BAS: ALLIED PROPERTIES REIT
1915
Rethink / Repensé
Lingo? Bingo! BY / PAR JAKE BOGOCH ILLUSTRATION / ILLUSTRATION JASON LOGAN
Hollywood-based private equity manager to the stars. If you understand jargon—the worse the better—your tribe is strong. May all your synergies bear low-hanging fruit. / UN DÉSIR
A SUDDEN DESIRE to punch myself
in the face. Total understanding. I felt both these things during a recent meeting— simultaneously. My co-worker had said, “The net-net is platform agnostic scalability through a programmatic buy.” It was a meeting like any other, spirals of and acronyms and a staccato back and forth that would make Aaron Sorkin jealous. It made me, a creative professional with a dollop of selfawareness, hate myself. And nod. At the end of the day, it doesn’t take out-of-thebox thinking to understand the value-add that is jargon. That’s why I’m firing this volley over the transom: Jargon is vital.
JARGON IS TRIBAL COMMUNICATION AT ITS PUREST Strangely, we’re told that it’s not. We hear it from every business book du jour, from every LinkedIn column, from every start-up bro with a mic. They have a point. Jargon enables the dumb to hide behind acronyms; the scared to stall through procedural syntax and the clueless to look on, adding nothing but a mush-mouthed “Aligned.” Jargon feeds the bottom-feeders with the corporate gruel of catered hummus wraps with a side of boutique potato chips.
So true. But also dead wrong. Jargon is irreplaceable tribal communication at its purest. At best, it’s 10 words that replace 10 paragraphs and two meetings. You want to take a shower after, but it really works. The chief criticism is that jargon masks the truth. That happens to be its second-best asset. Gobbledygook makes for inclusive discussions, allowing shy or non-confrontational people to contribute in ways they otherwise couldn’t. In easily understood code, they can say “The work is shit. Start again.” Or, as they might put it, “This over-indexes on execution but under-rotates on insightdriven mechanics.” And when it gets wonky, smart folks size up its approximation of horse effluent. Catch a whiff and you know to not step in it. Take comfort in jargon. When your co-worker says, “Synthetic hedging products are widening to approximately one standard deviation cheap on the year,” you’re on the same wavelength as the Irish-born,
SOUDAIN de me mettre un coup de poing. Une compréhension totale. Les deux me sont arrivés en même temps, après avoir entendu en réunion : « Le net est l’évolutivité agnostique de la plateforme par un achat programmatique. » C’était une réunion de boulot comme une autre, une discussion rythmée, truffée de jargon et d’acronymes, à rendre jaloux Aaron Sorkin. Moi, créatif professionnel, avec ma bonne louche de conscience de moi, je me suis détesté. Et j'ai acquiescé. Nul besoin de casser les codes ou de sortir des standards pour saisir la valeur ajoutée du jargon. Car le jargon est vital.
LE JARGON EST LA COMMUNICATION TRIBALE À L’ÉTAT PUR Curieusement, on nous dit que non. Dans chaque livre d’affaires, dans chaque publication LinkedIn, dans chaque discours de jeune entrepreneur auquel on donne le micro. Ils ont raison sur un point : le jargon permet à l’idiot de se cacher derrière des acronymes, au
peureux de se dérober par une syntaxe procédurale, au paumé d’emboîter le pas, en baragouinant. Le jargon nourrit la base avec du gruau corporatif. C’est si vrai. Et si faux à la fois. Le jargon est irremplaçable, une communication tribale à l’état pur. Distillé au maximum, il remplace en dix mots à peine dix paragraphes et deux réunions. On a beau avoir envie de se décrasser après, impossible de nier son efficacité. Il masquerait la vérité, clament ses opposants. C’est en fait son deuxième meilleur atout. Le charabia permet des discussions inclusives, auxquelles les timides et ceux qui ont le conflit en horreur peuvent enfin participer. On les entend dire des phrases comme : « Cela surindexe l’exécution mais entraîne une sous-rotation du fonctionnement axé sur l’insight », soit en langage courant : « Ce boulot, c’est d’la marde, faut tout refaire. » S’il y a surenchère, l’humain intelligent saisira vite la ressemblance avec l’effluent équin. Quand ça sent mauvais, regarde où tu mets les pieds. Jargonnez et soyez rassurés! Quand votre collègue vous dit : « Les produits synthétiques de couverture augmentent d’environ un écart-type cheap sur l’année », vous êtes sur la même longueur d’onde. Si vous comprenez le jargon, dans ce qu’il a de pire, votre tribu est forte. Que votre synergie porte fruit! BLOCK / 49
Fill in the Blank / Veuillez combler l’espace
THE CHALLENGE Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? / LE DÉFI Dans chaque numéro, nous demandons à un artiste ce qu’il ferait de sa propre dent creuse. ILLUSTRATION BY / ILLUSTRATION PAR HUDSON CHRISTIE
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