BLOCK Magazine - Summer 2013

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Creativity has its place Summer 2013 Issue 1 / La créativité a sa place Été 2013 Numéro 1

the urban farmer The Pop-Up Office / Art Meets Wine / Onstage Innovation Le Bureau Pop-Up / Dégustation d’Art et de Vin / Scène novatrice




AvAilAble UrbAn Office & retAil envirOnments At yOUr fingertips. Use our web-based leasing tab to view availabilities in over 9 million square feet of office & retail space across Canada.

alliedreit.com


contents The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Contributeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

At Toronto’s Ursa restaurant, urban farmer Emiko Sekiguchi keeps it ultra-local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

THE MOMENT

OUTSIDE THE BOX Canada shines at the Venice Biennale; room for artists in Montreal’s Mile End; a city planner’s life-changing books . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 MY SPACE

The organized chaos of curator Rob Mabee’s desk . . . . . . 17

Winnipeg jewellery designer Hilary Druxman celebrates two decades of virtuous circles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

THE CREATOR

THE WORK

Built to last . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

A tour of the inspiring, idiosyncratic home of Montreal’s Théâtre de Quat’Sous theatre company . . . . . . . . . . . . 22

À Toronto, la fermière urbaine Emiko Sekiguchi s’assure que les ingrédients du restaurant Ursa soient ultra-locaux . . . . . . . . 11

Le moment

Le Canada à la Biennale; un lieu pour artistes dans le Mile End à Montréal; la liste de lecture d’une urbaniste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

hors des sentiers battus

mon espace

Le chaos orchestré du marchand d’art Rob Mabee . . . . . 17

La créatrice de bijoux Hilary Druxman célèbre deux décennies de cercles vertueux à Winnipeg . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 la création

L’ŒUVRE

Conçu pour durer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Visite du siège inspirant et idiosyncratique de la compagnie de théâtre montréalaise Le Théâtre de Quat’Sous . . . . . . . . . . . . . 22

THE INTERIOR

l’intérieur

THE BUSINESS Wine bar meets artists’ studio at Raw Canvas, in Vancouver’s Yaletown neighbourhood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

L’ENTREPRISE Raw Canvas, la rencontre d’un bar à vin et d’un studio d’artiste, dans le quartier de Yaletown à Vancouver . . . . . . . . . . . . 28

THE PORTFOLIO Hense, a street artist-gone-legit, creates monumental works of public art across the globe . . . . . . . . . . . . . 32

le portfolio Hense, artiste de la rue sorti de l’ombre, crée des œuvres monumentales d’art public monumentales à travers la planète . . . . . 32

Are e-readers good for books? An award-winning author, a long-time bookseller and a Kobo exec discuss . . . . . . . . . 38

THE CONVERSATION

MADE

Architect Heather Dubbeldam’s pop-up office . . . . . . . . . . . 44

Les livres bénéficient-ils des tablettes de lecture? Un auteur primé, un libraire et un cadre chez Kobo discutent . . . . . . 38

la conversation

construit

Le Bureau Pop-Up de l’architecte Heather Dubbeldam . . . 44 Avant (et après) la conquête de King West . . . . . 47

NOW & THEN

Before (and after) King West was won . . . . . . . . . . . . 47

hier et aujourd’hui

THE BIG IDEA

Do beautiful spaces inspire brilliant ideas? . . . . . . . . . 49

la grande réflexion

RETHINK

Block’s urban infill challenge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

ON THE COVER / en page couverture Photography By / photographie Par: Christopher Wahl Hair and Makeup / coiffure et maquillage: Claudine Baltazar using / à l’aide de MAC Cosmetics and / et Oribe Hair Care / Plutino Group

Repensé

Un bel espace inspire-t-il des idées brillantes? . . 49

Le défi Block de la dent creuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50


BMW Concept 4 Series Coupé

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The Ultimate Driving Experience.®

BREATHE IN. BREATHE OUT.

At BMW, we believe something isn’t beautifully designed unless it also performs beautifully. Consider the front fascia of the stunning BMW Concept 4 Series Coupé – its intakes channel air around the front wheels and then out through the Air Breather side vents. This not only reduces drag, but also reduces fuel consumption. The design may be absolutely breathtaking, but that’s just a by-product. The BMW Concept 4 Series Coupé.

DRIVEN BY DESIGN. ©2013 BMW Canada Inc. “BMW”, the BMW logo, BMW model designations and all other BMW related marks, images and symbols are the exclusive properties and/or trademarks of BMW AG, used under licence.


the starting block “Those unscripted moments of knowledge spillover are what Block magazine is all about.” / «Ces moments spontanés de débordements de connaissances constituent l’essence de Block.»

In The Economy of Cities, urbanism icon Jane Jacobs talks about “knowledge spillovers”—the unscripted moments when ideas and skills jump from one person to the next. Such spillovers, she says, drive innovation, and they’re characteristic of cities, where diverse people and industries rub up against each other in a chaotic-yet-harmonious fashion. “Knowledge spillovers” are what Block is all about. Produced in collaboration with Allied Properties REIT, Block isn’t just focused on sidewalks and brick-and-beam buildings; it’s focused on the people who inhabit these spaces and fill them with purpose. One of those people is our cover subject Emiko Sekiguchi, an environmental designer-turned-urban farmer who works with the Toronto restaurant Ursa (page 11). She gave us a tour of her burgeoning rooftop garden, offering a glimpse into the creative future of sustainable food. Also in this issue, we feature a Winnipeg jewellery workshop (page 18), Montreal’s most exciting theatre company (page 22) and a truly remarkable street-side aquarium (page 50). This debut issue of Block—like those that will follow each quarter—tells stories about a diverse mix of exciting people, places and ideas, all bumping up beside each other in a chaotic-yetharmonious fashion. Jacobs, we think, would approve.

Dans The Economy of Cities, Jane Jacobs, icône de l’urbanisme, parle de « débordements de connaissances », ces moments spontanés où idées et aptitudes passent d’un individu à l’autre. Ce type de débordements, dit-elle, fait progresser l’innovation et est typiques des villes, où se côtoie de façon chaotique et harmonieuse une variété de gens et d’industries. Ces « débordements de connaissances » constituent l’essence de Block. Créé en collaboration avec Allied Properties REIT, Block n’est pas qu’immeubles et trottoirs avoisinants, celui-ci porte sur les individus qui habitent ces lieux et leur infuse une raison d’être. Emiko Sekiguchi, en page couverture, fait partie de ces individus. Conceptrice d’architecture bioclimatique devenue fermière urbaine, elle travaille avec le restaurant Ursa à Toronto (page 11). La visite de son jardin bourgeonnant sur le toit, nous a offert un aperçu de l’avenir fécond de l’alimentation durable. Aussi, dans ce numéro, nous vous présentons un atelier de joaillerie à Winnipeg (page 18), la compagnie de théâtre la plus excitante à Montréal (page 22) et un aquarium côté rue absolument remarquable (page 50). Ce premier numéro de Block raconte l’histoire d’une multitude d’endroits, de personnalités et d’idées excitantes qui se côtoient de façon chaotique et harmonieuse. D’après nous, Jacobs approuverait.

Block / 7


vı.

S U N D AY

T W E E D

I would never sit at another man’s desk, write another man’s signature, or wear another man’s jacket. Every suit is one of one.

GARRISON BESPOKE A League Of Your Own

26 We l l i n gt on St E.

Tor on t o F i n a n ci a l Di st r i ct

( 4 1 6 ) 56 6- 2 0 41


contributors Editor-in-chief / Rédacteur en chef

Benjamin Leszcz

Creative DIRECTORS / Directrices artistiques

Whitney Geller and Yasemin Emory

Editor / Rédaction

Doug Wallace

Photo Editor / Iconographe

Catherine Dean

consulting Design director / directrice du design, consultante

02

Carolina Söderholm

01

ASSISTANT DESIGNER / adjointe à la directrice du design

Melissa Núñez

Translator / Traductrice

Dominique Bergeron 04

COPY EDITors - PROOFREADers / Relecteurs - Correcteurs

Michaela Cornell, Emilie Dingfeld, Louis Choquette, Nancy Santoire 03

production manager / gestion de la production

Lorenzo Sechi

L.A. artist Brian Rea illustrated Rethink (page 50). His work appears in books and such publications as Time, Vanity Fair and The New York Times, and on murals and posters. / L’artiste de

1.

allied properties reit

Los Angeles, Brian Rea, a illustré Repensé (page 50). Son travail a été publié dans des livres, sur des affiches et murales et dans des publications comme le Time, le New York Times et Vanity Fair.

520 King Street West, Suite 300 Toronto, Ontario M5V 1L7 Canada (416) 977-9002

2. Stéphanie Verge (Interiors, page 22) lives in Montreal, where she is

info@alliedreit.com alliedreit.com

a senior editor at Reader’s Digest. Her first book, The Bar Chef, comes out this fall. / Stéphanie Verge (L’Intérieur, page 22) vit à Montréal, où elle est rédactrice en chef chez Reader’s Digest. Son premier livre, The Bar Chef, paraitra cet automne. 3. Big Idea (page 49) illustrator Sara Graham, of Port Moody, BC, has shown her work widely. She’s currently working on a public art project for the City of Richmond. / Sara Graham, illustratrice de

La Grande Réflexion (page 49) et originaire de Port Moody en C-B, a largement exposé son œuvre. Elle travaille actuellement sur un projet d’art public pour la ville de Richmond. 4. Christopher Wahl (cover, page 11) is a Toronto portrait

photographer, whose subjects have included Keith Richards and Jane Jacobs. His work is part of the Art Gallery of Ontario’s permanent collection. / Christopher Wahl (couverture, page 11)

est un photographe torontois, ses portraits incluent ceux de Keith Richards et de Jane Jacobs. Ses œuvres font partie de la collection permanente du Musée des Beaux-Arts de l’Ontario.

Whitman emorson

847 Adelaide Street West Toronto, Ontario M6J 3X1 Canada (416) 861-8381 inquiry@whitmanemorson.com whitmanemorson.com

Block is published four times a year. / Block est publié quatre fois par an.


 STACKLAB

28 Eastern Ave, Toronto STACKLAB 28 www.stacklab.ca Eastern Ave, Toronto, ON www.stacklab.ca


photos by / par Christopher Wahl. Hair and Makeup / coiffure et maquillage: Claudine Baltazar using/à l’aide de MAC Cosmetics and / et Oribe Hair Care / Plutino Group.

The Moment / Le Moment

FRI. may 17 09:43 am is hard to make out over the roaring roof fan. She is surrounded, at this moment, by 28 blue plastic tubs, several garbage cans full of coconut husks, bunches of piping and a tarp piled with 450 kilograms of horse manure that had to be winched onto the roof in buckets. An employee of Ursa, which has established itself as one of Toronto’s most innovative, exciting restaurants since opening last year, Sekiguchi is taking local cuisine to its logical extreme: growing Ursa’s ingredients on its roof. / La voix d’emiko Sekiguchi

emiko sekiguchi’s voice

est à peine audible sur le toit, aux côtés du rugissement de la ventilation. Elle est entourée de 28 contenants en plastique, plusieurs poubelles remplies de coquilles de noix de coco, un tas de cordage et une toile empilée de 450 kilos de crottin de cheval, transporté sur le toit à l’aide de seaux. Employée d’Ursa, un des restaurants les plus innovateurs de Toronto depuis son ouverture l’an dernier, Seikiguchi a décidé de pousser la cuisine locale à son extrême logique: cultiver les ingrédients d’Ursa sur le toit. Block / 11


Soon, Ursa’s roof will host a hyperefficient irrigation system that will water plants at root level. By autumn, the garden will yield red cabbage, lemon cucumber and edible weeds like dandelion and stinging nettle, which chef Jacob Sharkey-Pearce will transform into transcendent, eccentric and creative dishes. “I get excited by the ad hoc solutions people are coming up with,” says Sekiguchi, who studied environmental design at OCAD University. Inside, on the restaurant’s second floor, she has rigged up high-intensity fluorescent lights and reflective emergency blankets over wire racks in what looks suspiciously like a grow-op for sprouts. These microgreens will mostly be garnishes, like green shiso and cilantro. It’s a project of passion—“We might break even on this,” she says—but, as all great designers know, there’s nothing like doing it yourself. / Le toit d’Ursa sera bientôt équipé d’un système d’irrigation ultra efficace qui arrosera les plantes à la racine. À l’automne, le jardin produira du chou rouge, du concombre citron et des herbes comestibles comme le pissenlit et l’ortie, que le chef Jacob SharkeyPearce transformera en plats excentriques et créatifs. «Les solutions ad hoc que les gens découvrent m’emballent,» dit Sekiguchi, qui a étudié l’architecture bioclimatique à l’Université OCAD. Au 2e étage du resto, elle a installé un éclairage fluorescent et des couvertures de survie pour cultiver des micropousses. Celles-ci, comme la coriandre et le shiso vert, serviront surtout de garnitures. C’est un projet «qui n’est pas très rentable,» dit-elle, mais il n’y a rien comme l’accomplir soi-même.

From leafy greens to haute cuisine: Sekiguchi arrives with a fresh shipment (top); chef Sharkey-Pearce elevates simple vegetables (bottom). / De pousses fraiches à gastronomie: Sekiguchi arrive avec une livraison fraichement cueillie (ci-dessus); le chef Sharkey-Pearce s’apprête à transformer de simples légumes (ci-contre). 12

Ursa 924 Queen St. W., Toronto ursa-restaurant.com by / par ivor Tossell Photo / Photo christopher wahl


An exhibition celebrAting 20 yeArs of design, Artistry And mAgic

june 21—sept 15 2013 opening pArty: thursdAy June 20 234 bAy street, toronto tickets And info At dx.org/louboutin to reduce wAit time, AdvAnced ticket purchAses Are recommended.

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generously supported by

t h i s e v e n t h A s b e e n f i n A n c i A l ly A s s i s t e d by t h e o n tA r i o c u lt u r A l AttrActions fund of the government of ontArio through the ministry of tourism , culture And sport, Administered by the ontArio cultur Al AttrActions fund corporAtion.

A touring exhibition from the design museum, london


Outside the Box / Hors des Sentiers Battus

NEWS FROM THE WORLD OF CREATIVITY dialogue auprès d’artistes du monde entier. Son exposition, Music for Silence, explore les notions de silence, d’isolation et de solitude, tout en s’efforçant de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. interview by / entrevue par Kathryn borel

The News / les actualités

The Venice Biennale will draw roughly 350,000 visitors this summer. Drouin-Brisebois, the National Gallery’s Curator of Contemporary Art, oversees Canada’s participation. what is the significance of the Venice Biennale? It’s one of the oldest international exhibitions of its kind and the only to which countries still send their best and brightest artists. What is the mood like? The energy is electric. The preview days represent an incredible opportunity to connect with colleagues and artists from around the world. what inspired the choice of Shary Boyle to represent canada? It’s an opportunity for her to be part of a conversation with artists from all over the world. Her exhibition, Music for Silence, explores notions of silence, isolation and solitude, as she strives to give a voice to those who don’t have one. / josée drouin-brisebois. La Biennale de Venise attirera josée drouin-brisebois.

environ 350,000 visiteurs cet été. Drouin-Brisebois, conservatrice de l’art contemporain au Musée des beaux-arts du Canada, supervise la participation du Canada. Quelle est l’importance de la biennale de venise? C’est une des plus vieilles expositions internationales du genre et la seule où les pays continuent d’envoyer leurs meilleurs artistes. Comment est l’ambiance? L’ambiance est électrique. Les journées d’avant-première offrent une grande opportunité de rencontres entre collègues et artistes provenant des quatre coins de la planète. Qu’est-ce qui a inspiré le choix de Shary boyle pour représenter le canada? Voici sa chance de faire partie d’un 14

à Montréal - situé entre Outremont et le Plateau - était un quartier sans grande valeur, peuplé d’immigrants et, célèbre pour ses bagels et Mordecai Richler. Plus récemment, artistes et musiciens, suivis de sociétés de services informatique et d’agences de publicité ont transformé le Mile End en zone créative. C’est un rôle que le quartier semble être prêt à conserver: ce printemps, Allied Property REIT a désigné plus de 200 000 pieds carrés de son immeuble du 54455455 de Gaspé, en tant qu’espace de travail protégé pour la création et ce, pour 30 ans. Selon Carine Valleau, coordonnatrice de Pied Carré, le regroupement qui a négocié l’arrangement, cette désignation bénéficiera près de 400 artistes. Michael Emory, PDG et président d’Allied, qualifie l’arrangement «d’exemple merveilleux du programme Make Room for the Arts», le programme de responsabilité sociale d’Allied. «Le bail de Pied Carré assurera à la communauté une stabilité à long terme, tout en rehaussant la promotion de nos propriétés sur de Gaspé.»

Hi, i’m the gutter, how cute am i?

The Q&A / Questions-réponses

Art House. For years, Montreal’s Mile End—an area between Outrement and the Plateau—was a hardscrabble immigrant neighbourhood, known as a bagel mecca and Mordecai Richler motif. More recently, artists and musicians, followed by software companies and ad agencies, have transformed Mile End into a creative hub. It’s a title the area looks poised to retain: This spring, Allied Property REIT designated more than 200,000 square feet of its building at 5445-5455 de Gaspé as a protected creative workspace for 30 years. According to Carine Valleau—who is the coordinator of Pied Carré, the collective that negotiated the arrangement—the designation will benefit nearly 400 artists. Michael Emory, Allied’s President and CEO, calls the arrangement “a wonderful example of Make Room for the Arts,” Allied’s corporate social responsibility program. He says, “The lease to Pied Carré will afford long-term stability to the artistic community in the Plateau, while simultaneously enhancing the upgrade of our de Gaspé properties.” / maison d’art. Pendant longtemps, le Mile End


Outside the Box / Hors des Sentiers Battus

The WORD / Mot pour mot

The ENDORSEMENTs / Mentions spéciales Toronto city planner Jennifer Keesmat’s three life-changing books. / Trois livres qui ont changé la vie de Jennifer Keesmat, urbaniste à Toronto.

“It argues that flawed policy and mispricing make it impossible to shift planning outcomes towards all the good stuff: high-density, mixed use, walkable communities.” First, Break All the Rules by Marcus Buckingham (Simon & Schuster). “After reading this, I flipped my management style. Previously, I’d poured a ton of energy into my struggling performers…After, I focused on my ‘stars,’ and our company’s culture changed.” Arrival City by Doug Saunders (Knopf Canada). “Cities are central to global migration. The way we plan them will determine whether newcomers can transition into the middle class. The importance of land ownership in establishing equity really resonated.” / Perverse Cities de Pamela Perverse Cities by Pamela Blais (UBC Press).

Blais (UBC Press). « Ce livre affirme que les politiques déficientes et les prix artificiels rendent difficiles les plans d’urbanisme souhaités: haute densité, usage varié et communautés à taille humaine. » First, Break All the Rules de Marcus Buckingham (Simon &

Hi, i’m the gutter, how cute am i?

Schuster). «Après avoir lu ce livre, j’ai révisé mon style de gestion.

Auparavant, je dépensais beaucoup d’énergie sur les employés les moins performants... Après, je me suis concentrée sur nos ‘stars’ et la culture de l’entreprise a changée. » Arrival City par Doug Saunders (Knopf Canada). «La migration globale est centrale par aux villes; notre façon de les planifier déterminera si les nouveaux arrivants pourront se faire une place au sein de la classe moyenne. Dans la répartition de l’équité, la notion de l’accès à la propriété et son importance ont été très révélatrices ».

“Last year, we ranked among the top 20 places in the world to launch a tech startup. There are close to 1,000 tech companies here. They thrive in this city because of the quality and support of the innovation ecosystem, which includes world-class sources of research and talent, public and private capital, and lots of talented entrepreneurs who give back.” / « L’an dernier, nous étions l’un des 20 meilleurs endroits au monde où partir une entreprise high-tech. il y en a près de 1000 ici. Celles-ci y prospèrent grâce à la qualité et au soutien qui est apporté aux technologies d’innovation, incluant des sources de recherche et de talent de classe mondiale, du capital public et privé, et plusieurs entrepreneurs talentueux qui s’impliquent. » —Iain Klugman, CEO of Communitech, on the start-up scene in Waterloo, Ontario / —Iain Klugman, PDG de Communitech, à propos de la scène des entreprises start-ups à Waterloo, en Ontario

interview by / entrevue par Jodie shupac Block Block / 15



My Space / Mon Espace

by / par GLYNNIS MAPP

Photo / Photo Colin way

and gallerist Rob Mabee, of Calgary’s Axis Gallery, has a rotating collection of arty-yet-useful desk tchotchkes and inspirational reads at arm’s reach. It all constitutes a kind of organized chaos, which Mabee says offers a snapshot of what’s happening at the gallery itself. /

INTERIOR DESIGNER-TURNED-CURATOR

Le designer d’intérieur devenu marchand d’art

01 / Good Reads / Beaux Livres “I always buy art coffee-table books. I’ve paid double luggage fees just to take them home.” / «J’achète toujours des beaux livres d’art. J’ai déjà payé le double des frais d’excédent de bagages juste pour les ramener à la maison.»

et galeriste Rob Mabee, de la Galerie Axis à Calgary, a une collection d’objets en rotation sur son bureau et de livres inspirants à portée de main. Le tout constitue une sorte de chaos savamment organisé qui, selon Mabee, offre un aperçu de ce qui se passe au sein de la galerie elle-même.

02 / Canadian Art / Art Canadien “Canadian art, like Grant Leier’s sports team collage and Christine Wignall’s clay figurines, inspires me.” / «L’art canadien m’inspire, comme le collage de l’équipe sportive de Grant Leier et les figurines d’argile de Christine Wignall.»

03 / Sunglasses / Lunettes de Soleil

04 / Desk / Bureau “This marble desk has been with me from the beginning.” / «Ce bureau en marbre me suit depuis les tout débuts. »

“I always have a pair of shades in rotation and wear them to death. These ones are Armani.” / «J’ai toujours une paire de lunettes de soleil en rotation et je les porte sans arrêt. Celles-ci sont signées Armani.»

05 / Lots of Dots / Des cercles autocollants “An art dealer is never without the dots. We label all of our art pieces with them. Blue means hold, red means sold. We like the red ones.” / «Les marchands d’art ne sont jamais bien loin de leur petits cercles autocollants. Nous étiquetons toutes nos œuvres d’art à l’aide de ceux-ci. Bleu signifie réservé, rouge signifie vendu. Nous aimons bien les rouges.»

Block / 17


The Creator / La Création

Full Circle Winnipeg jewellery designer Hilary Druxman shares the secrets to a sterling creative career. / Hilary Druxman, créatrice de bijoux à Winnipeg, partage les secrets d’une brillante carrière.

interview by / par Karen Burshtein

Photo / Photo lyle stafford

Twenty-five years ago, I apprenticed with a local jeweller. Then I

wanted to get my hands dirty, so I studied ancient design—Roman and Egyptian. I love the roughness and crudeness. My designs are contemporary, but you can see that ancient influence. Most of my work involves circles. You think it’s a simple form, but when I start sketching circles, I get into a meditative state. I moved into this heritage building in the Exchange District six years ago. I needed something street level, but this space is special because it’s elevated. I often look out the window when I’m sketching. There are six or seven people in the back, casting and cutting sprue and pouring in sterling molten metal. The result is our signature soft, luminous silver. It’s seductive and it gets better with age. In recent years, I’ve been meeting customers, interpreting their visions. It’s a bit of counselling when we talk about a piece they’ve brought in because of a divorce or because it belonged to a late relative. But when we repurpose it successfully, I get a lot of satisfaction. The key, for me, is to simplify. It’s about taking a practical approach and embracing imperfection. / Il y a vingt cinq ans, j’ai

signature silver / Griffe d’argent In spring of 2014, Hilary Druxman will celebrate 20 years in business, marking a milestone in a career that has included collaborations with such esteemed retailers as Club Monaco, Banana Republic and Saks Fifth Avenue. / Au printemps 2014, Hilary Druxman célèbrera ses 20 ans de carrière, un évènement marquant pour une griffe qui a collaboré avec des détaillants réputés comme Club Monaco, Banana Republic et Saks Fifth Avenue.

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été l’apprentie d’un joaillier local. Ensuite, j’ai décidé de mettre la main à la pâte en étudiant le design antique - romain et égyptien. J’adore la rugosité et l’aspect brut. Mes créations sont contemporaines mais on y perçoit des traces de ces influences antiques. La majorité de mon travail contient des cercles. Une forme simple mais lorsque je dessine des cercles, j’entre dans un état méditatif. Il y a six ans, j’ai déménagé à l’intérieur d’un immeuble patrimonial dans le quartier Exchange District. L’espace est surélevé et donne sur la rue. Je contemple souvent l’extérieur en travaillant sur mes croquis. Six ou sept personnes travaillent à l’arrière, moulant les prototypes, extrayant les moules et coulant le métal d’argent sterling fondu. Le résultat est notre signature, un argent lumineux et délicat. Ce dernier a une qualité séduisante qui s’améliore au fil du temps. Ces dernières années, j’ai commencé à rencontrer des clients et à interpréter leurs visions. Je leur offre une forme de soutien lorsqu’ils m’apportent une pièce qui provient d’un divorce ou qui appartenait à un être cher disparu. Lorsque ces pièces sont ressuscitées avec succès, cela m’apporte une grande satisfaction. La clé, pour moi, demeure la simplicité. Cela se résume à une approche pratique et à l’adoption des imperfections.


80 Ronald Avenue, Toronto, Ontario (416) 785-7885 or (888) 276-3583 elte.com



The Work / L’Œuvre

shadow games art Nadia Belerique and / et Jennifer Rose Sciarrino

From city streets to brick-and-beam buildings to robust creative communities, Block is all about things that endure. That’s why we commissioned Nadia Belerique and Jennifer Rose Sciarrino to create this installation, featuring a phrase that captures our philosophy: Conçu pour durer—built to last. / Des rues de la ville, aux immeubles de briques, aux communautés créatives robustes: Block est à propos de toutes ces choses qui perdurent. C’est pour cette raison que nous avons confié aux artistes Nadia Belerique et Jennifer Rose Sciarrino le mandat de créer cette installation où figure une phrase qui reflète cette philosophie: Conçu pour durer.

Block / 21


Hi, i’m the gutter, how cute am i?

Théâtre de Quat’Sous, the birthplace of such renowned works as Michel Tremblay’s Hosanna and Wajdi Mouawad’s Incendies , is still home to boundary-pushing theatre. / Le Théâtre de Quat’Sous est, encore aujourd’hui, un théâtre qui repousse les limites. Lieu où sont nées des oeuvres de renommée telles que Hosanna de Michel Tremblay et Incendies de Wajdi Mouawad.

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The Interior / L’Intérieur

The past is ever-present at Théâtre de Quat’Sous, Montreal’s most visionary theatre company. / Le passé est omniprésent au Théâtre de Quat’Sous, la compagnie de théâtre la plus visionnaire à Montréal.

by / par stéphanie verge Photo / Photo Steve Montpetit

In the dark , nothing has changed: The plush armchair is as plush as ever and the actors’ breathing is still audible. When the house lights come up, you may notice there are a few extra seats—10 to be exact—but probably not. And that’s precisely the point. Éric Gauthier, of Les Architectes FABG, knows how important Théâtre de Quat’Sous is to the artists and patrons who have passed through its doors since the company acquired the former Nusach Ha’ari synagogue in 1965. A cultural landmark on Pine Avenue East in Montreal’s Plateau neighbourhood, Quat’Sous has, in its 58year history, earned a reputation for audacious, boundary-pushing works. So before the building, which comprises three conjoined 1907 row houses, was demolished in 2008, Gauthier took note of which elements should survive the $4.5 million reconstruction. /

Hi, i’m the gutter, how cute am i?

DANS LE NOIR, rien n’a changé: les fauteuils sont toujours aussi

confortables et on entend toujours la respiration des acteurs. Lorsque les lumières s’allumeront, vous remarquerez peut-être que des sièges ont été ajoutés—10 pour être précis—mais probablement pas. Et c’est précisément le but. Éric Gauthier, de la firme Les Architectes FABG, comprend l’importance du Théâtre de Quat’Sous aux yeux des artistes et spectateurs qui ont défilé à travers ses portes depuis que la compagnie a pris possession de l’ancienne synagogue Nusach Ha’ari, en 1965. Espace culturel iconique du quartier Plateau Mont-Royal à Montréal, le Quat’Sous s’est bâti une réputation durant ses 58 années d’existence pour ses oeuvres audacieuses. En 2008, Gauthier a donc noté avant de démolir trois maisons datant de 1907, quels éléments devraient survivre à la reconstruction de $4,5 millions.

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History looms large: The figure on the ladder (above), seen both from the street and the rehearsal space, is Paul Buissonneau, the theatre’s spiritual leader. Oversized red velvet chairs (opposite) lend a whimsical charm. A glass installation by Hal Ingberg (left) dominates the sun-soaked rooftop.

L’histoire aux premières loges : sur l’échelle (ci-dessus), la silhouette de Paul Buissonneau, leader spirituel du théâtre, que l’on aperçoit de la rue et lors de répétitions. Des fauteuils en velours rouge (ci-contre) offrent un charme ludique. Une installation vitrée signée Hal Ingberg (à gauche) domine le toit.

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The Interior / L’Intérieur

On its surface, the theatre’s 170-seat performance space has remained virtually identical to the original— down to the red chairs, which are replicas of the ones first installed by Paul Buissonneau, who founded the company in 1956 and served as its artistic director until 1989. “Those big movie-theatre armchairs in that miniscule room are part of the slightly peculiar character of the space. They are one of the elements related to ‘sense memory’ that we tried out,” says Gauthier. “We may design an object that appears modern but that connection, that cultural continuity, is very important.” The influence of Buissonneau, who is now 86, is evident throughout the new theatre. His fondness for all things recycled and slightly haphazard is evident throughout the new building: the fractured-marble lobby floor is similar in style to the one Buissonneau created out of shattered marble toilet stalls; the tables and chairs featured in the previously much-smaller bar have been salvaged. And the big man himself has taken on the role of friendly phantom as imagined by the architect. The giant eyeball that greets you in the lobby is Buissonneau’s.

Dans son essence, la salle de spectacle de 170 places est quasi identique à l’ancienne, avec ses fauteuils rouges et moelleux, répliques de ceux installés par Paul Buissonneau, fondateur de la compagnie en 1956 et directeur artistique jusqu’en 1989. « Ces grands fauteuils de salle de cinéma à l’intérieur de cette minuscule salle de spectacle font partie du caractère particulier de cet espace. Ils font partie de ces éléments qui sont liés à ‘la mémoire des sens’ que nous avons essayé, » dit Gauthier. « Nous concevons un objet qui paraît moderne, mais cette connexion, cette continuité culturelle, est très importante. » L’influence de Buissonneau, maintenant âgé de 86 ans, est évidente à travers le nouveau théâtre. Son penchant pour tout ce qui est recyclé ou un peu par hasard est bien vivant et célébré au sein du nouvel immeuble: le plancher en marbre concassé du foyer est similaire à celui que Buissonneau avait crée à l’aide de morceaux de marbres brisés provenant de cabinets de toilettes; les tables et chaises de l’ancien bar ont été récupérées. Et l’homme lui-même a adopté le rôle imaginé par l’architecte, celui du fantôme sympathique. Le globe oculaire géant qui vous salue à l’entrée est celui de Buissonneau. Block / 25


The fractured-marble lobby floor is similar to one that Buissonneau once created using shattered toilet stalls. / Le plancher en marbre du foyer est similaire à celui que buissonneau avait créé à l’aide de marbre concassé provenant de cabinets de toilettes.

“There’s a privileged relationship between the spectator and the actor that’s particular to Quat’Sous and that we wanted to maintain,” says the company’s general coordinator, France Villeneuve. “It’s a theatre that has been in the neighbourhood for 50 years. It was important to us to keep that address, to use the past to project us into the future.” Taking the reins as artistic director in 2004, Eric Jean has succeeded in carrying on in the traditions of his predecessor, helping to create unique, awardwinning theatre that pushes both boundaries and buttons. Specializing in cultural and institutional architecture, FABG has overhauled numerous properties belonging to local companies such as Théâtre Espace GO and Théâtre La Licorne, so they are accustomed to accommodating the demands of artists. The firm is currently working on a much-anticipated performance venue in Montreal’s Verdun area, which will also feature a circus school. Priorities for Quat’Sous, other than keeping the performance space essentially as is, included designing a rehearsal space and dressing rooms. Add these to a box office, administrative offices, washrooms and coat check, and creative solutions for 9,300 square feet became imperative. (Gauthier’s plan included two scissor staircases and an elevator that transports both passengers and freight.) The company’s interaction with the space has changed a lot since the reconstruction. It rents out the rehearsal room and holds more events. On Grilled Cheese Fridays, patrons and people from the neighbourhood congregate for sandwiches and wine. Storytime Sundays, a babysitting service for parents who want to catch a performance, is another addition. As Villeneuve says, the company’s new home isn’t just a theatre; “it’s a community meeting place.” In a way, it’s the space it was always meant to be.

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« Au Quat’Sous, une relation privilégiée existe entre le spectateur et l’acteur et nous voulions la maintenir, » dit France Villeneuve, coordinatrice générale de la compagnie. « C’est un théâtre qui fait partie du quartier depuis plus de 50 ans. Il était important pour nous de conserver cette adresse, d’utiliser le passé afin de nous projeter dans l’avenir. » Prenant les rênes en tant que directeur artistique en 2004, Éric Jean a réussi à aller de l’avant tout en conservant les traditions de son prédécesseur, créant un théâtre unique et primé tout en repoussant les limites et en touchant les cordes sensibles. Spécialisé dans l’architecture culturelle et institutionnelle, FABG a remanié plusieurs lieux appartenant à des compagnies de théâtre locales telles que le Théâtre Espace GO et le Théâtre La Licorne, ils ont donc l’habitude de concilier avec les demandes d’artistes. La firme travaille présentement sur une salle de spectacle très attendue dans l’arrondissement de Verdun à Montréal. Les priorités du Quat’Sous, en plus de conserver l’authenticité de la salle originale de spectacle, incluaient la création d’un espace réservé aux répétitions ainsi que des salles d’essayage désignées. Ajoutez à cela une billetterie, des bureaux pour l’administration, des toilettes et un vestiaire, et il devint impératif de trouver des solutions créatives pour un espace de 860 mètres carrés. (Celles de Gauthier incluaient deux escaliers en ciseaux et un ascenseur qui transporte passagers et chargement.) L’interaction avec l’espace a beaucoup changé depuis la reconstruction. L’espace de répétitions se loue et tient plus d’évènements. Lors des vendredis ‘Grilled-Cheese,’ les gens du quartier et les spectateurs se réunissent pour sandwichs et vin; et, les dimanches, L’Heure du conte est un nouveau service de gardiennage offert aux parents qui veulent voir une pièce. Le nouveau toit de la compagnie n’est pas qu’un théâtre, dit Villeneuve, « c’est un endroit pour la communauté. » C’est l’endroit qu’il a toujours voulu être.


Hi, i’m the gutter, how cute am i?

The Interior / L’Intérieur

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The Business / L’Entreprise

paint the town Part restaurant, part atelier, Vancouver’s Raw Canvas brings out your inner artist. / Moitié restaurant, moitié atelier, Raw Canvas à Vancouver fait naître l’artiste qui sommeille en vous.

by / par jodie shupac

paths to happiness; Steve Merkley knows this well. After teaching yoga for years, helping people find their bliss via shavasana, the Vancouver native shifted focus and opened a different kind of enlightenment-inducing studio. Five years ago, he started Raw Canvas, a public art workshop-cum-tapas bar in Vancouver’s Yaletown neighbourhood, offering a space for nonartists to exercise their creativity. “My mission,” he says, “is to help people experience their heaven, their bliss, by reminding them that they were once children, and helping them reconnect with that.” Inspired by a public art workshop he discovered on a visit to Hong Kong, Merkley created Raw Canvas as a refuge from the pressures of daily life. Here, patrons can leave their worries at the door and dive into the “paint pit,” where easels, smocks, palettes— and limitless creative possibilities—await. After selecting from 25 paint colours, made locally by Granville Island shop Kroma Acrylics, the amateur artists are free to start working on their masterpieces. Those looking for guidance, however, can turn to artist-in-residence Yared Nigussu, an acclaimed painter, who has shown his large-scale portraits and cityscapes throughout Canada, France and his native Ethiopia. “The majority of guests have never painted in their lives, but are eager to put colours on blank canvas,” he says. “Everybody just paints and laughs without judgment.” Raw Canvas’s space itself offers suitable aesthetic inspiration: Set in a gorgeous, century-old brick building, the space is all dark wood, exposed beams and hardwood floors. The furniture consists of a selection of rare antiques, including a butcher’s block from Chicago circa 1905, and a late 19th-century metalwork table from Brooklyn. There are many

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plusieurs chemins mènent au bonheur; Steve Merkley le sait bien. Après avoir enseigné le yoga pendant des années et aidé les gens à trouver leur bonheur à l’aide d’un savasana, le natif de Vancouver a décidé de porter son attention ailleurs et d’ouvrir un autre type de studio pour l’éveil des sens. Raw Canvas, un bar de tapas à la fois atelier d’art public, a ouvert il y a cinq ans dans le quartier de Yaletown à Vancouver et offre un espace aux non-artistes pour aller exercer leur créativité. « Ma mission est d’aider les gens à trouver leur petit coin de paradis, leur bonheur, en leur rappelant qu’ils ont été enfant et en les aidant à reconnecter avec cette partie d’eux-mêmes. » Inspiré par un atelier d’art public à Hong Kong, Merkley a créé Raw Canvas afin d’offrir un répit de la vie quotidienne. Ici, les clients laissent leurs soucis de côté à l’entrée et plongent dans la “fosse à peinture” où chevalets, sarraux, palettes et des possibilités créatives infinies—les attendent. Après avoir sélectionner leurs couleurs à partir de 25 teintes, conçues localement par le magasin Kroma Acrylics de l’Île de Granville, les artistes en herbe sont libres de créer leurs oeuvres. Mais, ceux qui veulent être conseillés peuvent se tourner vers Yared Nigussu, artiste-en-résidence et peintre acclamé qui a exposé ses oeuvres à travers le Canada, la France et son Éthiopie natale. « La majorité n’ont jamais peint de leur vie mais ils ont hâte de mettre de la couleur sur leurs toiles, » dit-il. « Tous peignent et rigolent sans jugement. » Le lieu en soi est inspirant avec ses poutres, ses planchers de bois franc et son superbe immeuble centenaire. Le mobilier comprend une sélection d’antiquités, incluant un bloc de boucher de Chicago qui date de 1905 et une table en métal du 19e siècle provenant de Brooklyn.


photos courtesy of / Images reproduites avec l’aimable autorisation de: raw canvas.

An amateur artist (above) puts the finishing touches on her first masterpiece. A moody portrait (left) by resident artist Yared Nigussu. / Une artiste amateur (ci-dessus) apporte la touche finale à sa première œuvre. Un portrait mystérieux par Yared Nigussu, artiste-en-résidence (à gauche).

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photos courtesy of / Images reproduites avec l’aimable autorisation de: raw canvas.

Paint canisters (above) encourage patrons to roll up their smock sleeves and dig in. A little wine (right) provides the fuel for artistic expression. / Les tubes de peinture (ci-dessus) incitent les clients à relever les manches de leurs sarraux et à se servir. Un peu de vin (à droit) pour alimenter l’expression artistique.


The menu is straightforward but thoughtful, tending toward rustic charcuterie and cheeses. Popular plates include cured elkand-juniper salami, tender duck rillettes and Quebecois pheasant terrine, as well as made-in-BC cheeses like organic Alpindon, caveaged Nostrala and potent smokehouse cheddar. The wine list is short but strong, complemented by a lengthy list of North American craft beers and Belgian Trappist- and abbey-style brews. No doubt, the food and drink are a draw in their own right, but a meal here is best enjoyed as fuel (and lubricant) for an evening at the easel. Raw Canvas’s unique offering has found a wide range of fans, well beyond the aspiring artist set. It’s a hugely popular destination for corporate events and, unsurprisingly perhaps, for dates. The expansive communal tables seat 12 and, Merkley says, “You end up with five couples, all on dates, sitting around the table together, talking.” It beats a conventional dinner date, and it includes an unusual souvenir: A canvas, featuring your night’s work, and ready—perhaps—to fill an empty space on your wall. The formula is working, and on many nights, with the paint pit buzzing, it might seem that Merkley’s mission has been accomplished. This entrepreneur’s ambitions, however, extend well beyond BC. “I’d love to see this in Toronto, New York, Buenos Aires,” says Merkley. “I’d love to carry the Raw Canvas brand all over the world.”

Le menu est simple mais bien pensé, avec une inclinaison vers les assiettes de fromages et de charcuteries rustiques. Les assiettes populaires incluent un salami de caribou fumé et genévrier, des rillettes de canard et une terrine de faisan québécois, ainsi que des fromages de la C-B comme l’Alpindon organique, le Nostrala vieilli en cave et un cheddar fumé. La liste des vins est courte mais solide et celle-ci est complétée par un grand choix de bières artisanales nord-américaines et de bières trappistes ou d’abbayes belges. Sans aucun doute, la carte à elle seule mérite le déplacement mais, un repas ici est encore plus agréable si ce dernier sert de carburant (et de lubrifiant) pour une soirée passée devant le chevalet. Le concept unique de Raw Canvas a plusieurs adeptes, et ce bien au-delà de la clique d’artistes amateurs. C’est une destination prisée pour les évènements corporatifs et pour les sorties en amoureux. Les immenses tables accueillent 12 personnes, « vous vous retrouvez avec cinq couples, tous assis ensemble, à discuter, » dit Merkley. Cela change du dîner conventionnel et inclut un souvenir hors du commun: une toile sur laquelle figurera votre oeuvre et prête à orner vos murs. La formule fonctionne et lors de certaines soirées effervescentes, il semble que la mission de Merkley est accomplie. Mais, cet entrepreneur voit plus loin. « J’aimerais transporter la marque Raw Canvas à Toronto, à New York, à Buenos Aires... et à travers le monde. » block / 31


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photos by / par Miguel Martinez, Steve Cole and / et HENSE


The Portfolio / Le Portfolio

in living colour What do graffiti artists do when they grow up? If they’re Alex Brewer, a.k.a. Hense, they go legit and expand their work to a grander scale. Based in Atlanta, Georgia, Hense has been creating public art ever since his hometown banned graffiti in 2003. The commissions haven’t stopped coming since, including gigs in Mexico City, L.A., New York, Miami, Barcelona and Tokyo. Atlanta, too, is teeming with his work. “I always push to keep a loose, painterly feel,” he says. “But for me, the most exciting part is being able to work on a monumental scale.” Fittingly, Hense’s most recent work (opposite) is also his largest—a mural on the ISIL Institute building in Lima, Peru. / que font les graffeurs quand ils deviennent grands? Alex Brewer, alias

Hense, est sorti de l’ombre et expose ses oeuvres sur une plus grande échelle. Basé à Atlanta, en Georgie, Hense crée de l’art public depuis que sa ville a banni le graffiti en 2003. Depuis, les commandes ne cessent de s’accumuler, avec des projets à Mexico, L.A., New York, Miami, Barcelone et Tokyo. « J’essaie toujours de garder un style fluide, qui s’apparente à la peinture, » dit-il. « Mais ce qui m’excite le plus est de travailler sur une échelle monumentale. » Cela tombe bien puisque sa dernière murale sur la façade de l’Institut ISIL à Lima (ci-contre) est sa plus grande.

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photos by / par Miguel Martinez, Steve Cole and / et HENSE


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HENSE ON HENSE On his work at ISIL Institute in Lima (pages 32 and 34):

“Every shape and mark had to be massive. I also wanted to leave small details that would be seen close to the work.” On the Washington, DC, church (page 35 and above): “We wanted to turn it into a three-dimensional piece of art. Some viewers perceive any exterior work as graffiti. However, I feel that people who enjoy contemporary art understand the gestures, colours and marks, seeing it as something more layered and complex.”

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hense vu par hense À propos de son oeuvre à l’Institut ISIL de Lima, (p. 32 et 34) « Chaque forme et chaque trait devait être énorme. Mais je voulais aussi intégrer des détails plus petits, que l’on n’apercevrait qu’à proximité de l’oeuvre. » Sur l’église à Washington D.C. (p. 35 et ci-haut) : « Nous voulions la transformer en oeuvre d’art tridimensionnelle. Certains voient tout art extérieur en tant que graffiti. Je pense que les gens qui apprécient l’art contemporain comprennent la nuance des traits et gestes. »

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The Conversation / La Conversation

reading Revolution E-readers have shaken up the publishing industry dramatically. Here, three industry leaders assess the future of books. / Les livres numériques ont chamboulé l’industrie du livre. Trois leaders de l’industrie.

interview by / par bert archer

nathan Maharaj is the head of merchandising at Kobo, one of the world’s biggest e-reader companies, based in Toronto. / Est directeur du marchandisage chez kobo, une des plus grandes compagnies de livres numériques du monde, basée à toronto. Russell Smith is a governor general’s award-nominated author, most recently of the e-book, Blindsided. / a

Nathan Maharaj I think

e-readers are good for reading. I guess it depends on how we characterize a book, which is the ontological question I wouldn’t even begin to uncork myself, but they’re certainly good for reading. / Je crois que les livres numériques sont agréables pour la lecture. J’imagine que cela dépend de notre idée du livre, là est la question ontologique que je ne vais pas tenter d’aborder, mais ils sont certainement agréables à lire.

récemment publié un livre numérique intitulé Blindsided et est un auteur nominé pour le prix littéraire du gouverneur général. Ian Cochran has been a bookseller at the renowned Munro’s books in victoria, BC since 1984. / Est libraire depuis 1984 chez munro’s, institution de la ville de victoria, en colombiebritannique

We find that customers will tell us that they have an e-reader, but they also like to buy real books, and that they’re finding the e-reader is only useful in certain situations. / Les clients

Ian Cochran

nous font part du fait qu’ils possèdent une tablette de lecture mais aussi, qu’ils aiment acheter de vrais livres et que selon eux, le livre numérique ne leur est utile que dans certaines situations.

art / art Marco Cibola

Russell Smith My thoughts are different from the points of view of being a reader and a writer. As a reader, I love my e-book. I find it so much physically easier, because I have a vision problem, to read a book where I can adjust the font size. But as a writer, it makes no difference what that platform is. It’s not going to change the writing process, my content, my themes or interests. I don’t even know how my work is going to appear half the time. / Mes opinions

diffèrent selon mon point de vue de lecteur ou d’écrivain. En tant que lecteur, j’adore ma tablette de lecture. Physiquement, je trouve cela beaucoup plus facile de pouvoir ajuster la taille du texte du livre que je suis en train de lire, puisque j’ai un problème de vision. Mais en tant qu’écrivain, la plateforme ne fait aucune différence. Le processus d’écriture, le contenu, ainsi que les thèmes ou intérêts abordés ne changeront pas. La moitié du temps, je ne sais même pas de quoi aura l’air mon travail.

Russell, do you think it might eventually make a difference, in that people seem to react to electronic texts differently? There’s research, quoted in a Scientific American story just this past April, that says people don’t comprehend or retain what they read electronically as closely as they would an actual paper book. / Russell, crois-tu

Cochran

qu’éventuellement cela pourrait faire une différence, dans le sens où les gens semblent réagir différemment face aux textes numériques? En avril dernier, un article du Scientific American citait une étude qui disait que les gens ne comprennent ou ne retiennent pas autant de ce qu’ils lisent en version numérique comme ils le feraient avec une copie papier. Smith Really? I don’t want to see that research, I just want to close my doors and unplug the phone if that research is out there. I certainly haven’t had that experience myself Block / 39


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Burlington 1220 Brant St. T 905-335-6077

Montréal 4428 boul. St-Laurent T 514-982-9992

Québec 820 rue St-Joseph Est T 418-524-9998

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The Conversation / La Conversation

do people retain what they read as well as they would with a paper book? / Est-ce que les lecteurs absorbent autant qu’avec un livre en papier?

in reading books on my e-reader. I think you have to engage in a novel exactly the same way. / Sérieusement? Je ne veux pas voir cette étude, je veux simplement fermer les portes et débrancher le téléphone si cette étude existe. Personnellement, je n’ai certainement pas eu cette expérience en lisant des livres sur ma tablette. Je crois qu’il faut se laisser emporter par le roman exactement de la même façon.

cas-ci, je le lisais presque tout le temps puisqu’il était sur mon livre numérique, ma tablette, mon téléphone et partout où j’allais, Cromwell me suivait. SMITH It may just be a transitional thing, or that readers are older than the rest of the population, but I’m surprised by how slow this changeover to e-readers is taking. / Il se peut que ce soit un truc transitionnel, ou alors les lecteurs sont plus âgés que le reste de la population, mais je suis surpris à quel point cette transition vers les livres numériques est lente. Maharaj If you pull our CEO’s string, he’ll start into a spiel that includes that this is probably a 25-year transition overall. In North America, we’re at the leading edge and probably about a fifth of the way through it. /

Si vous parlez à notre PDG, il vous fera tout un exposé sur le fait que cette transition prendra au total 25 ans. En Amérique du Nord, nous sommes aux devants de la scène et probablement seulement à un cinquième de la complétion de la transition.

Obviously this is going to change the relationship between the publisher and the writer, though. They’re going to say, “We published it and we want a piece of it forever because we funded it in the first place.” People talk about not needing a publisher anymore, and bypassing bookstores, too. But then how do you get anybody to pay any attention? It seems like you’re taking on more than a full-time job to try to promote your writing. / Par contre, de

Cochran

When I read Wolf Hall, it certainly changed how I read it. I might never have had the gall to start; it’s a fairly intimidating book in its heft. As it was, I was reading it almost all the time, it was on my e-reader, it was synched to my phone, my tablet, everywhere I went, there was Cromwell. /

Maharaj

Lorsque j’ai lu Wolf Hall, ça a certainement changé ma façon de le lire. Je n’aurais peut être jamais eu le courage de le lire; c’est un livre assez intimidant de par sa longueur. Mais dans ce

toute évidence cela va changer la relation entre la maison

d’édition et l’auteur. Ils diront, « Nous l’avons publié et puisqu’au départ nous l’avons financé, nous en conserverons toujours une partie. » Les gens parlent de ne plus avoir besoin d’éditeurs ou même de librairies. Cependant, comment s’assurer que les gens porteront attention à ce que vous faites? Cela me semble être un emploi à temps plein que de promouvoir sa propre oeuvre. Maharaj

Totally. / Absolument.

Cochran As one of our

employees here mentioned the other day, the bookstore acts as another filter, in addition to agents and publishers, saying what we think has merit and is worth putting on our shelves. That’s a necessary function, and the Internet is not going to act as a filter for anybody. / Comme un

de nos employés l’a mentionné dernièrement, la librairie agit en tant que filtre additionnel, en plus des agents et éditeurs, en exprimant ce qui, selon nous, mérite une place sur les étagères. SMITH Every week we are

reading a success story of someone who’s self-published a book and sold hundreds of thousands. Every single one of those is either a self-help book, erotic fiction or romance. And every one of them was able to make a success of that book by already being part of a very lively and extended online network that discussed this genre. The most famous example is Fifty Shades of Grey and it’s very instructive. It’s not true that the author, E.L. James, came out of nowhere. She was extremely well known by Twilight fan-fiction readers. That’s what scares people in publishing: The world was able

to do so completely without the advice of editors and publishers and booksellers. The reason science fiction and these other genres have been so successful is in part because they were so ignored by mainstream media. The New York Times and The Globe and Mail don’t tend to review much science fiction or werewolf paranormal fantasy, and so the fans of these genres had to create their own reviewing. It’s fascinating. Literary fiction never had to do that. We all lived above ground and everyone else lived in the shadows, and when the time came for the digital world to be powerful, they were all ready to go and just took off. / Chaque semaine, nous lisons à propos de la réussite d’un auteur qui a publié lui-même un livre et a vendu des centaines de milliers d’exemplaires. Tous ces succès portent sur le développement personnel, la fiction érotique, ou alors c’est un roman d’amour. Et, chacun d’entre eux a pu assurer le succès de ce livre en faisant déjà partie d’un réseau très large et dynamique qui discutait déjà de ce genre en ligne. L’exemple le plus célèbre est Fifty Shades of Grey et il est très instructif. Il est faux que l’auteur E.L. James est sortie de nulle part. Elle était déjà très célèbre auprès des lecteurs de fanafiction de la série Twilight. C’est ce qui effraie les gens du milieu de l’édition : le monde a pu se débrouiller complètement sans l’aide d’éditeurs ou de libraires. La raison pour laquelle la science-fiction et ces autres genres ont été de telles réussites est en partie parce qu’ils ont été ignorés des médias en général. Le New York Times et le Globe and Mail n’ont pas tendance à publier des critiques littéraires pour les livres de science-fiction

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The Conversation / La Conversation

ou fantastiques avec histoires de loups-garous, alors ces fans ont dû créer leurs propres forums de critiques. C’est fascinant. La fiction littéraire n’a jamais eu à faire cela auparavant. Nous vivions tous les pieds sur terre et les autres vivaient dans l’ombre. Et puis, lorsque l’ère numérique est arrivée, ils étaient prêts à partir et ont tous embarqué. Maharaj Let’s not forget

Random House had a banner year, because they were savvy enough, when the fuse was lit on E.L. James, to acquire the Fifty Shades franchise and they brought it into bookstores in print, because it was only digital beforehand. It’s like buying stock in a company that’s just about to have its best quarter ever. Big publishers are not being killed by selfpublishing. It’s just becoming a different way to publish things. / N’oublions pas

que Random House a eu une excellente année puisqu’ils ont osé, alors que tous les feux miraient sur E.L. James, en acquérant les droits de la franchise Fifty Shades et en l’emmenant dans les librairies, puisqu’il n’était alors disponible qu’en version numérique. C’est comme acheter des parts d’une compagnie qui s’apprête à avoir son meilleur trimestre. Les grandes maisons d’édition ne sont pas ruinées par les autopublications. C’est simplement une nouvelle façon de publier. Cochran It doesn’t seem like the impulse to read is going away. But is the publishing industry going to say at some point, “Well, we mostly sell digital downloads, should we even bother to make a physical book?” If it gets to that point,

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then we lose our reason for existence. / L’envie de lire ne semble pas diminuer. Mais, est-ce que le monde de l’édition dira un jour, « Comme nous vendons davantage de téléchargements numériques, devrions-nous cesser l’impression de livres? » Si nous nous rendons là, nous n’aurons alors aucune raison d’exister.

I like bookstores, too, but I think a lot of novelists are kind of itching for that to happen, because then the prices of each of our units will go down, and we’ll sell more because publishers won’t have to prop up the very expensive business of making these physical books. / SMITH

J’aime aussi les librairies, mais je crois également que beaucoup d’auteurs ont envie que cela arrive, car le prix de chaque unité baissera et nous en vendrons plus puisque les éditeurs n’auront pas à entretenir cette entreprise onéreuse qu’est la publication de livres. Cochran But can people find you if there isn’t a physical location to find you in? /

Mais, est-ce que les gens vous trouveront s’il n’existe pas d’endroit où vous trouver?

I think they’re unlikely to find my books browsing in a large chain bookstore anyway, because my publisher is unlikely to have spent the money for the front table display, so my books are going to be on the shelf at the back, spine outwards, and they’re going to have to hear about them somewhere else anyway. If newspapers are going to continue reviewing books at all, they will review books whether they’re digital or not. /

SMITH

Il est peu probable qu’ils trouvent

mes livres chez un grand libraire de toute façon puisque mon éditeur n’aura pas dépensé pour un affichage à l’avant, donc mes livres seront sur une tablette à l’arrière et ils devront en avoir entendu parler ailleurs. Si les journaux publient des critiques littéraires, on en parlera, qu’ils soient numériques ou pas. Maharaj You know, Ian,

without bookstores, I shudder to think about what would happen with book culture. It’s so dependent on people having a place where people can be with books and people who love books. Our model is to support bookstores because we think they’re an important part of reading culture and our success depends on the survival of reading culture. / Tu sais Ian,

sans les librairies, j’ai peine à imaginer ce que deviendrait la culture littéraire. Celle-ci dépend tant d’un endroit où les gens peuvent être parmi les livres et les amoureux de la lecture. Notre modèle est de soutenir les libraires puisque nous croyons que c’est une importante partie de la culture et notre succès dépend de la survie de cette culture littéraire. Cochran That’s really good to hear. We know there aren’t as many of us left as there used to be, but the real threat for us up to this point hasn’t so much been digital books; it’s people selling physical books for really low prices. Amazon has been a real problem, the way they’ve devalued a book and said, “Why pay that price, when you can get 40 per cent off?” We can’t compete with that. We hope that people will still continue to come to a bookstore and look for stuff and that they don’t just

newspapers will still review books whether they are digital or not. / Numériques ou pas, les journaux publieront des critiques littéraires. see the book there and order it from their smartphone. / C’est bien de l’entendre. Mais la réelle menace en ce qui nous concerne n’est pas tant le livre numérique, mais bien les livres offerts à très bas prix. Amazon est un réel problème avec ses dévaluations de livres et ses offres de 40% de rabais. Nous ne pouvons rivaliser avec cela. Nous espérons que les gens continueront d’aller dans les librairies, mais pas pour ensuite aller faire des achats à l’aide de leur téléphone.


noun, verb \’spärk\

The Writers’ Trust of Canada is a charitable organization that was founded to encourage an inspired writing community in Canada. The programs of the Writers’ Trust of Canada offer opportunity, reward success, and help spark the creativity of Canada’s writing community.

writerstrust.com


Made / Construit

Flex Time Office space gets portable with architect Heather Dubbeldam. / L’espace de travail devient portable avec l’architecte Heather Dubbeldam.

by / par Alex Bozikovic

Artists and designers often go back to their favourite language: forms, materials, concepts that have proven to be fertile. Not architect Heather Dubbeldam, founder of Dubbeldam Architecture + Design. She starts fresh with every project. “We’re proud of the fact that no two projects look the same,” says the fourth-generation architect, who worked previously at Toronto’s Kuwabara Payne McKenna Blumberg. “We’re always getting inspired by our clients, by the specific challenges, by new materials.” Recently, she found inspiration in the humblest of objects: shipping pallets—those rough wooden rectangles that bear boxes across warehouse floors. For her Pop-Up Office, she transformed maple slats from pallets into the building blocks of an innovative and beautiful workspace. Created for the Interior Design Show, the Pop-Up Office has a sculptural quality: The maple slats line the inside of a shipping container, forming the floor, ceiling and curvaceous furniture in continuous waves of wood. It’s irresistible. “People who walk in always want to place their hands on it,” she says. But the office is also highly functional. Dubbeldam conceived it as a temporary and flexible space for events such as festivals, for disaster relief, or for other short-term applications. “We reflected that we don’t need much to work today,” she says. Specifically, a work surface, power, light and room for collaborating with colleagues. The office’s four sections allow for a workstation with desk and shelving, a meeting table, a lounge with a living wall and a kitchen. “The design is very adaptable and flexible,” she says, “because the way people are working is constantly changing.” Thanks to the modular design of the Pop-Up Office, it’s very easy to modify: While the structure remains in place, a single slat of maple can be removed to accommodate new wiring, equipment or storage. And the wood is basically free, requiring only some skilled labour to transform it into architecture. “People would be throwing this material out,” she says. “This is a bit more work, but it’s worth it.”

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les artistes et designers revisitent souvent leur langage favori: formes, matériaux et concepts qui ont été fertiles. Pas Heather Dubbeldam, architecte et fondatrice de Dubbeldam Architecture + Design, elle part à neuf. « Nous sommes fiers du fait qu’aucun projet ne se ressemble, » dit l’architecte qui a aussi travaillé chez Kuwabara Payne McKenna Blumberg à Toronto. « Nous sommes toujours inspirés par le client, les défis spécifiques ou les nouveaux matériaux.» Récemment, elle a trouvé son inspiration parmi un objet des plus modestes: la palette de livraison, ce rectangle de bois non fini que l’on retrouve sur les sols d’entrepôts. Pour son Bureau Pop-Up, elle a transformé des planches de palettes afin de créer un espace de travail superbe et innovateur. Conçu pour le Salon de Design intérieur, le Bureau Pop-Up a une qualité sculpturale: des planches d’érable recouvrent l’intérieur d’un conteneur, créant un effet de vagues continues pour le plancher, le plafond et le mobilier tout en courbes et en bois. C’est irrésistible. « Les gens qui le visitent veulent toujours le toucher, » dit-elle. Mais le bureau est aussi ultra-fonctionnel. Dubbeldam l’a conçu en tant qu’espace temporaire et flexible pour des évènements comme les festivals, les abris lors de catastrophes et autres projets de courte durée. «Il ne faut pas beaucoup de choses pour travailler de nos jours,» dit-elle. Spécifiquement, une surface de travail, de l’électricité et un espace commun. Les quatre sections du bureau incluent un espace de travail avec bureau et étagères, une table de réunion, un salon avec mur vivant et une cuisine. « Le design est flexible et ajustable puisque la façon qu’ont les gens de travailler évolue constamment. » Grâce au design modulaire du Bureau Pop-Up, il est facile de le modifier: Bien que la structure demeure en place, les planches individuelles peuvent être enlevées pour accueillir nouveau câblage, équipement ou espace de rangement. Et, le bois est gratuit et ne requiert qu’un travail habile pour le transformer. « Les gens jetaient ces matériaux. Cela demande du travail, mais ça vaut le coup, » dit-elle.


Shai Gil - courtesy of / avec l’aimbale autorisation de Dubbledam architecture + Design.

MADE / MADE

With the structure in place, single slats can be removed, facilitating simple modifications. / Bien que la structure reste immobile, les planches individuelles d’érable elles, peuvent être enlevées.

Block / 45


creates purposeful interior environments which promote communication, productivity + well-being

We believe that interior design is about

client needs and goals, and treat

each project as a unique creative challenge. We use our knowledge and skills to facilitate the realization of the client’s goals, and to solve

problems

related to interior space. Our results are measured by our ability to foster long term client

relationships.

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Now & Then / D’Hier À Aujourd’hui

a beautiful box by / par John Crossingham

1956

courtesy of / avec l’aimable autorisation de allied properties reit

Boxes. By their very definition, they suggest more a sense of

functionality than beauty. But even in the world of the box, it appears that there was once room for elegance. This brick-andbeam building—469 King Street West in Toronto—was originally the home of the Dominion Paper Box Company. Built in 1903, it was a stunning example of turn-of-thecentury architecture in Toronto—the kind of structure you might overlook, until closer inspection reveals many charming attributes: the classic dentil moulding surrounding its first f loor exterior; the Gibbs surround doorway; the quartet of Roman columns above it, adorned with cherubs. Renovated at the turn of the millenium by owners Allied Properties REIT, the building soon found many new tenants, including one that redefined its purpose in a way that anticipated a changing neighbourhood: Rodney’s Oyster House. Today, 13 years on, Rodney’s has become something of a local landmark, and King West has been reborn as one of the city’s most vibrant drags. The building’s historic value is not lost on owner Rodney Clark. “We’ve got a building that comes out of the Victorian era,” he says. “A great era of oyster eating.”

2013

La boîte. Par sa définition, cette dernière suggère plutôt une image de fonctionnalité que de beauté. Mais, même dans le monde de la boîte, il semble qu’il fut un temps où l’élégance avait sa place. Cet immeuble en brique, situé au 469 King Street West à Toronto, était à l’origine le siège de la Dominion Paper Box Company. Construit en 1903, l’immeuble est un bel exemple de l’architecture du tournant du siècle à Toronto—le genre de structure que vous ne remarqueriez peut être pas au premier coup d’œil mais qui révèle tous ses charmes, si on l’examine de plus près: l’architrave Gibbs à l’entrée, le quatuor de colonnes romaines ornées d’anges. Rénové au tournant du millénaire par ses propriétaires, Allied Properties REIT, l’immeuble a rapidement trouvé plusieurs nouveaux locataires et l’un deux en a redéfini sa raison d’être d’une telle manière qu’il a anticipé le changement d’un quartier en pleine mutation : Rodney’s Oyster House. Aujourd’hui, 13 ans plus tard, Rodney est devenu une sorte d’institution locale, ressuscitant la rue King West et la transformant en l’une des artères les plus dynamiques de la ville. La valeur historique de l’immeuble n’échappe pas au propriétaire Rodney Clark. « Nous sommes dans un immeuble qui date de l’ère victorienne, » dit-il. « Ce fut une ère fantastique pour la dégustation d’huîtres. »

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The Big Idea / La Grande Réf lexion

the bespoke workplace by / par Andrew Braithwaite

Building 20 at M.I.T. in Cambridge was, by all accounts, an incredibly ugly workplace. “Ventilation was poor and hallways were dim,” The New Yorker wrote of the slapdash structure, built to accommodate research during WWII. The fact that Building 20 was also, for 50-plus years, a superlative incubator of creative thinking would seem an inconvenient truth for any office designer insisting on the necessity of, say, an $8,000 Vitra desk. How important can workplace beauty be if such out-there discoveries as the atomic clock, microwave communications, and the theory of transformational grammar were achieved in a space that M.I.T. linguist Noam Chomsky called a “miserable hole”? If Building 20 is the prosecution’s key witness in the case of Creativity v. Beauty, then the defence counters with reams of empirical evidence attesting to the importance of workplace attractiveness. A 2007 Harvard Medical School study, for example, found that design details as subtle as rounded corners on sofas enable better control in the amygdala, a part of the brain that controls emotions. A 2009 University of Minnesota study demonstrated that 10-foot ceilings encourage more creative thinking than eight-foot ceilings. The reality, however, is that workplaces can’t be evaluated

as static environments—lifeless collections of desks and chairs. Rather, the beauty of a workplace comes from how it functions. Building 20 succeeded in the same way as the overdesigned playgrounds of today’s blossoming tech start-ups: It was a space that facilitated superb collisions between molecules of creativity—the workers whose disparate talents come together to build something greater than the sum of these atomic parts. In my own office, collisions don’t matter. I’m the only molecule. What matters is that the space is beautiful to me. There’s a simple white Parsons desk and a tall Alvar Aalto Iittala vase holding fresh flowers. This space captivates me with clean lines, occasionally distracting my surface mind, permitting my creative cortex to plunge into what the filmmaker David Lynch calls “an ocean of consciousness in each of us… an ocean of solutions.” Building 20 was demolished in 1998 to accommodate a new, eye-catching Frank Gehry design. When I lived in Cambridge, Gehry’s off-kilter Stata Center was one of my favourite buildings to walk past. Chomsky complained that the slanted walls of his new office induced vertigo. Maybe if I can find a suitably miserable hole, Chomsky will swap with me? That would be a beautiful solution.

art / art sara graham

Le ‘building 20’ à M.I.T était, aux dires de tous, un lieu de travail à l’allure minable. « Les couloirs étaient sombres et la ventilation médiocre, » a décrit le magazine The New Yorker à propos de la structure bâtie pour accueillir la recherche au cours de la 2e guerre mondiale. Le fait que Building 20 ait servi d’incubateur pour la pensée créative pendant plus de cinq décennies pourrait être une vérité dérangeante pour tout designer qui insiste sur la nécessité de posséder, disons, un bureau Vitra de 8,000$. La beauté d’un espace de travail est-elle importante si des découvertes comme l’horloge atomique, les communications micro-ondes et la théorie de la grammaire transformationnelle ont vu le jour dans un lieu qualifié de “trou misérable” par le linguiste de M.I.T. Noam Chomsky? Si Building 20 est le témoinclé du procureur dans le cas de la Créativité contre la Beauté, alors la défense répliquera avec des preuves empiriques attestant de l’importance de l’attrait d’un espace de travail. Une étude de la Harvard Medical School, publiée en 2007, a conclu que des détails aussi subtils que la rondeur des coins d’un canapé génèrent un meilleur contrôle du complexe amygdalien, la partie du cerveau qui contrôle les émotions. En 2009, une étude de l’université du Montana a démontré que les plafonds de dix pieds de hauteur

encourageaient plus la pensée créative que ceux de huit pieds. En réalité, les espaces de travail ne peuvent être vus uniquement en tant qu’environnements statiques, une collection inerte de bureaux et de chaises. La beauté d’un espace de travail provient de sa fonctionnalité. Building 20 a eu du succès tout comme les start-ups ultra design d’aujourd’hui: un endroit où le brillant mariage entre les molécules de la créativité a été généré—des employés aux talents variés qui, ensemble, ont su créer quelque chose de plus grand que la somme de ses parties atomiques. Dans mon propre bureau, ce mariage n’a pas d’importance. Je suis l’unique molécule. Ce qui m’importe est que l’espace me plaise. Il y a un simple bureau Parsons blanc et un vase Alvar Aalto Iittala avec des fleurs. Cet espace me captive avec ses lignes épurées, permettant à mon cortex créatif de plonger dans ce que le cinéaste David Lynch appelle « un océan de conscience...un océan de solutions. » Building 20 a été démoli en ‘98 pour accueillir mon immeuble favori à Cambridge, le vertigineux Stata Center, créé par Frank Gehry. Chomsky s’est plaint que les murs de son bureau lui donnaient le vertige. Si je lui trouve un trou misérable convenable, il acceptera peut-être d’échanger avec moi? Block / 49


Rethink / Repensé

THE CHALLENGE: Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? Here, Brian Rea’s aqua-tectural masterpiece. / LE DÉFI: Nous demandons à un artiste: Que feriez-vous avec votre propre dent creuse? Ci-contre, l’oeuvre aqua-tecturale de Brian Rea. art / art brian rea

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“I have seen what could be and asked why not.” / «J’ai considéré les possibilités et me suis dit pourquoi pas.»


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