BLOCK Magazine - Fall 2015

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Creativity has its place Fall 2015 Issue 10 / La créativité a sa place Automne 2015 Numéro 10

THE CRAFTSWOMAN The Magic of Metric / Cowboy Coffee / Publishing’s Future Metric, comme par magie / Café façon Far West / L’avenir de l’édition


sow adventure savour the harvest

13 5 6 dundas st. w., toronto, c anada m 6 j 1 y2 t. 41 6 20 5 1 2 7 1

f. 41 6 20 5 9 2 7 7

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CONTENTS The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Nos collaborateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

From window displays to installation art, Toronto craft genius Kalpna Patel builds beautiful environments . . . . . . . . . . . . 11 THE MOMENT

TIFF programmer Andréa Picard’s workspace is a shrine to globe-trotting cinephilia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 MY SPACE

Winnipeg filmmaking siblings Janelle and Jérémie Wookey focus on local stories . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 THE CREATORS

ARTIST’S BLOCK

Vanessa Maltese unpacks pattern . . . . . . . . . . . . . . 19

Inside the luminous Toronto office of custom content agency Totem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 THE INTERIOR

For Edmonton’s Overhaul Media, difference and diversity are the keys to digital success . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 THE BUSINESS

Indie rockers Metric on the making of their latest album, Pagans in Vegas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 WORK-IN-PROGRESS

How three magazine editors think they might save their endangered medium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 THE CONVERSATION

MADE

Castor Design and Umbra’s Cowboy Coffee Kettle . . . . . . . . . 42

Daily tous les jours’ unique public art; Montreal’s Mile End, before and after work; inclusivity at the office . . . . . . . . . . . . . . . . 45 NOTEBOOK

NOW & THEN RETHINK

Calgary’s bold Leeson and Lineham Block . . . . . . . . . . 48

Open design competitions should shape our cities . . . . . . . 49

FILL IN THE BLANK

Marcos Chin’s urban infill . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

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ON THE COVER / EN PAGE COUVERTURE PHOTO: SIMON WILLMS

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Agencement de vitrines ou installations, l’artiste multidisciplinaire Kalpna Patel crée de la beauté . . . . . . . . . . . . 11 LE MOMENT

Le bureau d’Andréa Picard, programmatrice au TIFF, haut lieu du cinéma international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 MON ESPACE

Janelle et Jérémie Wookey, frangins et réalisateurs, braquent leur caméra sur le local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 LES CRÉATEURS

ART EN BLOCK

Vanessa Maltese déballe ses motifs . . . . . . . . . . . . . . 19

Le soleil brille dans les bureaux torontois de l’agence de contenu multimédia Totem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 L’INTÉRIEUR

À Edmonton, différence et diversité sont les clés du succès d’Overhaul Media . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 L’ENTREPRISE

Les coulisses de Pagans in Vegas, le dernier album du groupe de rock indé Metric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 LE CHANTIER

Réflexions et solutions de trois éditeurs sur la survie du magazine papier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 LA CONVERSATION

FABRIQUÉ

Une vraie cafetière de cow-boy, signée Castor et Umbra . . 42

L’art de rue façon Daily Tous les jours; le Mile End montréalais avant, pendant et après le boulot; l’inclusion au bureau . . . . . . . . . . 45 NOTEBOOK

D’HIER À AUJOURD’HUI REPENSÉ

Crâneur, le Leeson and Lineham Block de Calgary . 48

Des concours d’architecture publics pour remodeler nos cités . . 49

VEUILLEZ COMBLER L’ESPACE

Marcos Chin revitalise sa dent creuse . . . 50


THE STARTING BLOCK

PHOTOS BY / PAR CATHERINE DEAN

Storytelling is the best way to engage people and to make an idea stick.  / Le récit est le meilleur moyen d’atteindre les gens et d’imposer une idée.

Election season is upon us, which means that Canadians are enduring endless anecdotes from candidates aiming to convince us that they are natural born leaders/true visionaries/not robots. Meanwhile, the chattering classes are commenting on the campaign narratives—rivalries and showdowns, good guys and bad guys. According to the literary scholar Jonathan Gottschall, humans are “storytelling animals” and stories are “the main cohering force in human life.” Humans understand ideas most clearly when they are framed in terms of conflict and resolution, or beginning, middle and end. It’s why Justin Trudeau tells us about intimate moments with his father, and it’s why brands are increasingly shifting focus from advertising to editorial content. Storytelling is not only the best way to engage people; it’s also the best way to make an idea stick. This power of story is well understood by the filmmaking siblings Janelle and Jérémie Wookey (page 16) and it’s at the heart of Totem (page 20), a magazine publisher turned multimedia content producer. The publishers in The Conversation (page 38) know that while their own magazines may not be money-makers, they’re the cornerstones of their brands. No doubt, the world of publishing is shifting. Still, nearly 200 magazines launched in North America last year—and brand collaborations like Block, which is published in partnership with Allied Properties REIT, are booming. Technology evolves and business models transform, but good storytelling endures.

La campagne électorale battant son plein, les Canadiens subissent jour après jour les anecdotes des candidats visant à les convaincre qu’ils sont des meneurs nés, doublés de visionnaires au grand cœur. Pendant ce temps-là, les intellos offrent analyses et commentaires sur les débats, les rivalités, les bons et les méchants. D’après Jonathan Gottschall, spécialiste en littérature et évolution, hommes et récits ne vont pas l’un sans l’autre, ces derniers ayant un immense pouvoir fédérateur. Les êtres humains comprennent d’autant mieux les idées qu’elles sont organisées en terme de conflits et de résolutions ou lorsque début, milieu et fin sont clairement identifiés. C’est la raison pour laquelle Justin Trudeau raconte des moments intimes avec son père, et c’est cette même raison qui pousse les marques à délaisser la publicité au profit du contenu éditorial. Le récit est non seulement le meilleur moyen d’atteindre les gens, c’est aussi le meilleur moyen d’imposer une idée. Cette puissance de la narration a bien été assimilée par les réalisateurs Janelle et Jérémie Wookey (Les créateurs, p. 16) et par l’agence de contenu Totem (L’intérieur, p. 20). Les trois éditeurs de La conversation (p. 38) ont fait de leur magazine le pilier central de leur marque. Le monde de l’édition est en pleine mutation, pourtant 200 nouveaux magazines ont vu le jour en Amérique du Nord l’an passé – et la tendance est aux collaborations telles que Block, publié en partenariat avec Allied Properties REIT. La technologie a beau évoluer, les modèles économiques se transformer, le bon récit, lui, perdure.

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CONTRIBUTORS EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF

Benjamin Leszcz

CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES

Whitney Geller, Yasemin Emory

EDITOR / RÉDACTION

Jason McBride

PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE

Catherine Dean

02

ASSISTANT DESIGNERS / ADJOINTES À LA DIRECTRICE ARTISTIQUE

01

Lisa Davison, Rachelle Lajoie TRANSLATOR / TRADUCTRICE

Catherine Connes

04

03

1.  Sarah Barmak writes about Castor Design and Umbra’s Cowboy Coffee

Kettle collaboration in this issue (page 42). She will publish her first book, Closer: Notes from the Orgasmic Frontier of Female Sexuality, in 2016. / Dans Fabriqué (p. 42), Sarah Barmak nous parle d’une cafetière de cow-boy, née de la collaboration entre Castor Design et Umbra. Son premier livre, Closer: Notes from the Orgasmic Frontier of Female Sexuality, sur la sexualité féminine, sortira en 2016.

Suzanne Aubin, Emilie Dingfeld, Lesley Fraser

ALLIED PROPERTIES REIT

520 King St. W., Ste. 300 Toronto, Ontario M5V 1L7 Canada (416) 977-9002 INFO@ALLIEDREIT.COM ALLIEDREIT.COM

WHITMAN EMORSON

Canadian Geographic and Maclean’s, shot this issue’s business profile of Overhaul Media (page 26). / Amber Bracken, qui collabore avec The

688 Richmond St. W., Ste. 302 Toronto, Ontario M6J 1C5 Canada (416) 855-0550

Globe and Mail, Canadian Geographic et Maclean’s notamment, signe les photos de l’entreprise Overhaul Media (p. 26).

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3.  Marcos Chin’s illustrations have appeared as textile designs, on book

Block is published four times a year. / Block est publié quatre fois par an.

2.  Amber Bracken, whose work has appeared in The Globe and Mail,

PHOTOS BY / PAR 1. RONIT NOVAK 2. JASON FRANSON 3. MARCOS CHIN 4. DEB HAINE

COPY EDITORS - PROOFREADERS / RÉVISEURES - CORRECTRICES

covers and in ads. The Brooklyn-based Toronto native, who contributed this issue’s Fill in the Blank (page 50), teaches at New York’s School of Visual Arts. / Tissus, couvertures de livres et pub sont les terrains de jeu de Marcos Chin. Ce Torontois, installé à Brooklyn, donne des cours d’illustration à l’école des arts visuels de New York. Il a illustré Veuillez combler l’espace (p. 50). 4.  Toronto-based photographer Simon Willms shot this issue’s cover

and The Moment (page 11). He’s worked for NGO Salama SHIELD Foundation, and his photography has appeared in various publications, including The Globe and Mail, Spin and The Walrus. / Les photos de la couverture et du Moment (p. 11) sont signées Simon Willms. Ce photographe de Toronto a travaillé pour l’ONG Salama Shield Fondation, et collabore avec The Globe and Mail, Spin et The Walrus notamment.


The Moment / Le moment

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WED. 22 JUL. 2:54 PM KALPNA PATEL’S HANDS are a study in

speed and efficiency. One moment, she’s running them over cardboard and construction paper stacked tidily on her draft table. The next, there’s a small flurry of activity—creasing, smoothing, firing a glue gun—and suddenly the Toronto craft- and installation artist is holding a brightly coloured honeycomb. This particular honeycomb is destined, along with dozens more, for the window display of a Leslieville clothing store. Patel’s work can be spotted in storefronts across the city, though earlier this summer she constructed 250 hexagons for a Pan Am Games arts project. / LES MAINS DE KALPNA PATEL sont un modèle de rapidité et d’efficacité. L’espace d’un instant, elles s’affairent dans une pile de papiers et de cartons; le suivant, elles plient, lissent, dégainent le pistolet à colle, et voilà que soudain apparaît une rangée d’alvéoles colorées. Cette structure en nid d’abeille, comme des douzaines d’autres, est destinée à l’agencement d’une vitrine de prêt-à-porter du quartier de Leslieville à Toronto. L’artiste multidisciplinaire (métiers d’art et installation) travaille avec différentes boutiques en ville, et participe à des projets artistiques comme ces 250 hexagones assemblés cet été dans le cadre des jeux panaméricains.

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The Moment / Le moment

Kalpna Patel’s art comprises a dizzying range of styles, materials and environments. / Comment définir l’art de Kalpna Patel si ce n’est par une panoplie étourdissante de styles, de matériaux et de lieux.

Working with artist Sean Martindale, she used bricks decorated by students from across Ontario to assemble The PrideHouse that Kids Built, a 425-square-foot box fort that celebrated diversity and inclusion in sport. Patel ordered 2,000 pounds of cardboard for the project and guesses a quarter remains; the sheets teeter in a corner of her Junction studio. In another corner, a trio of rotund acorns hang from an installation Patel created for print studio Kid Icarus. Beside them, there’s a raspberry-hued ice cream cone from a window she did for the bookstore Type, where she works part-time. (“Oh, you’ve got to have a day job,” she says.) She has a gleaming yellow-paper “beef patty” ready to become a poster for digital magazine The Ethnic Aisle; like the rest of her art, it is packed with plenty of colour and personality. “My work needs to be fun all the time—fun to make, fun to look at,” Patel says. “It should be a world that people want to crawl into and hang out in.” / En collaboration avec l’artiste Sean Martindale, Kalpna Patel a bâti The PrideHouse that Kids Built, un fort en carton de 40 m2, décoré de dessins d’écoliers ontariens, célébrant la diversité et l’inclusion dans le sport. Pour l’occasion, elle avait commandé 900 kg de carton; un quart, inutilisé, s’entasse dans un coin de son atelier du quartier de Junction. Un autre coin est occupé par un trio de glands dodus, suspendus à une installation réalisée pour le studio d’impression Kid Icarus; à leurs côtés, un cornet de crème glacée rose framboise, ayant servi à la vitrine de Type, une librairie pour laquelle elle travaille à temps partiel. « Oh, un autre boulot est nécessaire ! » s’exclame-t-elle. Il y a aussi un « beef patty », une sorte de friand à la viande en papier mâché jaune vif, prêt à se transformer en affiche pour le magazine numérique The Ethnic Aisle; comme toutes ses créations, il est rempli d’éclat et de personnalité. « Mon travail n’est qu’amusement, tout le temps – il est amusant à faire et à regarder. J’essaie de créer un univers dans lequel les gens veulent entrer et s’attarder. » BY / PAR DANIELLE GROEN PHOTOS / PHOTOS SIMON WILLMS

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My Space / Mon espace

BY / PAR JASON MCBRIDE

PHOTO / PHOTO HUDSON HAYDEN

for the Toronto International Film Festival’s Wavelengths section, Andréa Picard has overseen its evolution from a niche for avant-garde work to the festival’s centrepiece—a showcase for international art cinema unlike any other. Her home office is a testament to the globe-trotting nature of her work (and an unabashed francophilia). / DÉDIÉE AS PROGRAMMER

AUX ŒUVRES expérimentales et avant-gardistes, la section

01/ Maurice Pialat DVD box set / Coffret DVD de Maurice Pialat “We’ve never seen cinema so raw and devastating. I have a lot of French male authority figures looking down on me as I write.” / « On n’a jamais vu un cinéma si cru et si dévastateur. J’écris sous le regard de nombreuses figures d’autorité masculines. »

Wavelenghts du Festival international du film de Toronto est devenue une vitrine pour le cinéma d’art et d’essai et un évènement couru de tous les cinéphiles. La responsable de la programmation, Andréa Picard, est globe-trotteuse dans l’âme et francophile invétérée, comme en témoigne son bureau.

02/ Oliver Husain artwork / Oeuvre d’art d’Oliver Husain “The Toronto artist made this sequined Styrofoam sculpture to store the USB keys I keep my films on. The drawing behind it is entitled ‘Cheer Up, Cherub.’” / « L’artiste torontois a réalisé cette sculpture en styromousse et sequins pour que j’y range la clé USB contenant mes films. L’illustration en arrière s’intitule Cheer Up, Cherub. »

04/ Arabian Nights press kit / Dossier de presse des Milles et une nuits

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“We’re showing this brilliant six-hour Miguel Gomes film in Wavelengths this year. It uses the One Thousand and One Nights as a way of talking about austerity measures in Portugal.”  / « Le film de six heures de Miguel Gomes, Les mille et une nuits, sera projeté à Wavelenghts cette année. Brillant, il se sert du conte pour parler des mesures d’austérité au Portugal. »

03/ Chris Marker Petite Planète poster / Affiche Petite Planéte de Chris Marker “This limited-edition print was from an exhibition at the Walker Art Center in Minneapolis. Travel and cinema go hand in hand.” / « Ce tirage en série limitée vient d’une exposition au Walker Art Center de Minneapolis. Voyage et cinéma vont main dans la main. »

05/ Marble standing desk / Pupitre en marbre “Jim Jacobs and my partner, Nobu Adilman, designed this, using Carrara marble salvaged from First Canadian Place. Tony Romano fabricated it.” / « Jim Jacobs et mon partenaire, Nobu Adilman, l’ont conçu à partir de marbre de Carrare récupéré au First Canadian Place à Toronto. Tony Romano l’a fabriqué. » BLOCK / 15


The Creators / Les créateurs The Wookeys develop several ideas at once but only pursue projects seriously once there’s broadcaster interest. / Les Wookey mettent en route plusieurs idées à la fois, mais un projet ne devient sérieux que s’il éveille l’intérêt d’un diffuseur.

THE FIRST MOVIE we made together was called Hostages, and it was

SIBLING REVELRY For inspiration, Winnipeg-based filmmaking siblings Jérémie and Janelle Wookey draw from their unique heritage. / L’inspiration de Jérémie et Janelle Wookey, frère et sœur et réalisateurs à Winnipeg? Leurs racines particulières.

INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR SUSAN PETERS

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PHOTO / PHOTO RÉJEAN BRANDT

about the U.S. president being held hostage by the vice-president in his office. The fake blood, the political jargon—it’s like, what were we watching then? We were eight and 10. After high school we studied communications, and we reunited on a CBC series. That’s when we realized we could work together professionally. Two years ago, we started working full-time with our own production company, Wookey Films. Much of what we do is based in our community—the FrancoManitoban aboriginal community. Those are stories we like to tell, that we’re passionate about telling­and that broadcasters want us to tell. Our work is non-fiction and character-driven. A lot of our stories have come from thinking about people we know who are fun, exciting and good on camera. OK, this guy, what can we do with him? That’s how we’re making À la sauce Métisse, a Métis cooking show for the Aboriginal Peoples Television Network (APTN). ImagineNATIVE is the premier aboriginal festival in Canada, and we’ve had work in it for the past two years. Mémère Métisse, a documentary about our Métis grandmother, was shown in New York. Our next goal is to have a film in Hot Docs. There are so many producers in Vancouver and Toronto that we’re lucky we’re in Winnipeg; there are a lot of stories here that aren’t being told. A lot of our time is spent coming up with as many ideas as possible. We try to always have something in development, something that we’re shooting and something that’s in post-production. An important thing we’ve learned is to keep things rolling.

LE PREMIER FILM qu’on a fait ensemble s’intitulait Hostages : le

président des États-Unis était retenu en otage dans son bureau par le vice-président. Le sang, le jargon politique, tout sonnait faux. On avait huit et dix ans. Après l’école secondaire, on a fait des études en communication et on s’est retrouvés à travailler sur une série pour CBC. C’est là qu’on s’est dit qu’on avait peut-être un avenir professionnel ensemble. Depuis deux ans, on travaille à temps plein pour Wookey Films, notre propre maison de production. Notre travail prend sa source dans notre communauté, la communauté autochtone franco-manitobaine. Ce sont les histoires qu’on aime raconter, celles qui nous passionnent, et celles que les diffuseurs veulent qu’on raconte. Nos films, non romanesques s’articulent autour d’un personnage central. On cherche qui, parmi nos connaissances, serait amusant, intéressant et passerait bien à l’écran. C’est de cette façon qu’on est en train de réaliser À la sauce métisse, une émission culinaire pour RTPA, le Réseau de télévision des peuples autochtones. ImagineNATIVE arrive en tête des festivals autochtones au Canada, et on y participe depuis deux ans. Mémère Métisse, un documentaire sur notre grand-mère métisse, a été projeté à New York. Hot Docs est notre prochain objectif. Il y a tellement de producteurs à Vancouver et à Toronto qu’on s’estime chanceux d’être à Winnipeg, où de nombreuses histoires attendent encore d’être racontées. On passe beaucoup de temps à coucher nos idées sur papier. On essaie d’avoir toujours un truc en cours, un tournage et une post-production à la fois. La chose importante qu’on a appris est qu’il faut que ça tourne, sans arrêt. BLOCK / 17


ARTIST’S BLOCK VANESSA MALTESE

DAV I D S F O OT W E A R . C O M 6 6 B L O O R S T. W

YORKDALE

B AY V I E W V I L L AG E

S H E R WAY G A R D E N S BLOCK / 19


The Interior / L’Intérieur

LIGHT BOX Creative minds at Totem find energy and inspiration in a sun-filled atrium. / Les créateurs de contenu de Totem puisent leur énergie dans un atrium ensoleillé.

BY / PAR ERIC VEILLETTE PHOTO / PHOTO LORNE BRIDGMAN

is solar-powered. At the downtown Toronto content agency, which started life as Redwood Custom Communications and publishes magazines for such companies as Sobeys, Geico and CAA, a majestic glass-roofed atrium f loods the office with bright light, fuelling the workspace’s buzzing creative energy. Exit the elevator doors, which open onto Totem’s second-floor office at the Beardmore Building in the Old Town neighbourhood, and you’ll find a series of hallways leading to several workspaces: meeting rooms dubbed Cyan, Magenta, Yellow and Key (CMYK refers to the four inks used in the colour printing process); the Tech Lab, a climate-controlled room where new apps and websites are tested; and a large boardroom with hydraulic garage-like doors (it doubles as a yoga studio). / CHEZ TOTEM, LA CRÉATIVITÉ AT TOTEM, CREATIVITY

est alimentée à l’énergie solaire. La majestueuse verrière de l’édifice Beardmore, dans le cœur historique de Toronto, inonde de lumière l’immense cour intérieure vitrée qui sert de bureaux à cette agence de contenu. Anciennement Redwood Custom Communications, elle se spécialise aujourd’hui dans le magazine institutionnel, pour Sobeys, Geico et CAA, notamment. Un ascenseur conduit au second étage, divisé en différents espaces de travail : des salles de réunions baptisées Cyan, Magenta, Jaune et Noir (en référence aux couleurs de base utilisées en quadrichromie ou CMJN, un procédé d’impression); le Tech Lab, une pièce à température contrôlée où sont testés les applications et les sites Web; et une grande salle de conférence munie de portes hydrauliques style garage, faisant aussi office de studio de yoga.

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The Interior / L’Intérieur

Totem’s employees are surrounded, quite literally, by creativity. This spiral staircase will soon become a living, evolving installation work, with local artists using it as a canvas.

Les employés de Totem sont encerclés, littéralement, par la créativité. Cet escalier en colimaçon se transformera prochainement en œuvre d’art multiple, servant de toile de fond à des artistes locaux.

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The light-filled atrium is the undisputed centrepiece of the Totem office, the proverbial water cooler, where team members gather for quick meetings in the morning and often regroup under the energizing gaze of the afternoon sun. “Walking into this building, you wouldn’t know this open space exists within,” says Tara Hunt, who joined the company this year as director of audience development. She plans to host various networking events—tech community gatherings, design jams and women’s start-up groups—in the atrium over the coming year. The atrium is flanked by a spiral staircase for which Totem’s creative director, Kevin Chia, has big ambitions. Over the next year, he’ll invite local visual artists to use the staircase as a blank canvas. He’ll document that work on social media, then whitewash the staircase and invite a different artist to do it all over again. “It speaks to the constant need to reinvent yourself,” he says. In Totem’s main workspace, where most of the company’s 36 employees spend at least part of their day, Chia has added bookshelves to the south wall and filled them with volumes from The Monkey’s Paw, a Toronto bookshop specializing in the obscure and odd. He hopes the books’ idiosyncratic titles and vintage designs will provide his colleagues with more creative inspiration. Chia wanted a work environment where no employee is chained to an assigned spot. Thus, team members routinely trade workstations with one another, stand at the counter-height kiosks installed throughout the office or find quiet in the library.

L’atrium, clair et lumineux, est sans contredit la pièce maîtresse des bureaux de Totem, celle où on vient se ressourcer, celle où on discute entre collègues le matin, celle où on se rassemble pour des échanges productifs les après-midis ensoleillés. « Impossible de deviner qu’un tel lieu existe en entrant dans l’édifice », lance Tara Hunt, qui occupe depuis cette année le poste de directrice du développement de l’audience. Un lieu qu’elle compte bien mettre à profit pour ses futurs évènements de réseautage – nouvelles technologies, conception et design, lancements dèntreprises féminines… Quant à Kevin Chia, directeur de création, il a de grands projets pour l’escalier en colimaçon qui trône dans la cour intérieure. L’an prochain, il servira de toile de fond à des artistes visuels locaux. Chacun sera invité à s’exprimer à tour de rôle et verra son œuvre publiée sur les réseaux sociaux; l’escalier, lui, sera repeint en blanc entre chaque prestation. « Un hommage au besoin constant qu’à l’homme de se réinventer », explique-t-il. Sur un des murs, il a également fait installer une bibliothèque qu’il a garni de livres provenant de The Monkey’s Paw, une librairie torontoise spécialisée dans l’obscur et l’étrange. Il espère que les titres insolites et les couvertures rétro sauront alimenter la créativité des 36 employés de Totem, lors de leurs fréquentes haltes. Car ici, personne n’a d’emplacement désigné, une volonté de Kevin Chia. Les membres de l’équipe Totem s’échangent régulièrement leurs postes de travail, s’installent aux tables hautes disséminées un peu partout ou profitent du calme de la bibliothèque.

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The Interior / L’intérieur

“WALKING INTO THIS BUILDING, YOU WOULDN’T KNOW THIS OPEN SPACE EXISTS WITHIN,” SAYS TARA HUNT, DIRECTOR OF AUDIENCE DEVELOPMENT. /  « IMPOSSIBLE DE DEVINER QU’UN TEL LIEU EXISTE EN ENTRANT DANS L’ÉDIFICE », LANCE TARA HUNT, DIRECTRICE DU DÉVELOPPEMENT DE L’AUDIENCE.

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HI, I’M THE GUTTER, HOW CUTE AM I?

employés en quête du silence absolu ont même été surpris dans le monte-charge, comme le raconte Tara Hunt : « Une de nos équipes avait besoin d’un espace sans bruit de fond pour y enregistrer un podcast. C’était l’endroit désigné. » Un monte-charge a certes peu d’utilité dans une agence de contenu, mais il fait partie de l’histoire de l’édifice. En 155 ans d’existence, ce dernier a vu passer du monde, du fabriquant d’articles en cuir dans les années 1850 à G. G. Green, un fournisseur américain de médicaments brevetés, comme le German Syrup de Boschee, à la fin du 19e siècle. Depuis 2003, la bâtisse appartient à Allied Properties REIT. L’espace de travail de Totem évolue au rythme de l’agence, lancée voilà huit ans. Kevin Chia souhaite convertir la cuisine en café à part entière, mais l’atrium, lui, restera tel quel, une économie qui permettra l’ajout d’un nouveau système de sonorisation. « L’atrium prend énormément de place, on pourrait y installer 30 postes de travail, note Tara Hunt. Mais tant qu’il nous motive, pourquoi s’en priver ? »

HI, I’M THE GUTTER, HOW CUTE AM I?

Seeking deeper silence, some employees have even been caught working in the restored freight elevator. “One of our teams was looking for a space with no background noise to record a podcast,” says Hunt. “The elevator did the trick.” A freight elevator has limited utility for a creative company, but it speaks to the building’s roots. In its 155-year history, the four-storey building has housed diverse tenants, from a leather goods manufacturer in the 1850s to the G.G. Green Co., a U.S.based supplier of patent medicines such as Boschee’s German Syrup, in the late 19th century. Allied Properties REIT acquired the property in 2003. As the eight-year-old company evolves, so does its workspace. Chia intends to convert the kitchen area into a full-fledged café. But the atrium will remain unchanged, save for the addition of a new PA system. “It’s a huge chunk of our real estate, and we could easily install 30 new workstations,” says Hunt. “But as long as it continues to motivate us, why ruin a good thing?” / Certains

Natural sunlight suffuses all of Totem’s workspaces, providing both vitality and enjoyment./ Chez Totem, la lumière naturelle se diffuse jusque dans le moindre recoin, source d’inspiration et de plaisir.

BLOCKMAGAZINE.CA BLOCK  / 25 / 25


The Business / L’entreprise Since founding Overhaul Media more than 11 years ago, creative director Mathew Janzen has firmly committed to outside-the-box thinking. / Depuis plus de 11 ans, Mathew Janzen, fondateur et directeur de création d’Overhaul Media, propose sa vision, radicalement différente.

OPEN CONCEPT Edmonton digital agency Overhaul Media defies cookie cutter solutions. /  L’agence numérique Overhaul Media d’Edmonton prône le sur-mesure.

BY / PAR GORDON BOWNESS PHOTO / PHOTO AMBER BRACKEN

about Overhaul Media, a digital marketing firm based in Edmonton. And it’s not just the large number of stuffed piranhas that populate Overhaul’s bright, open-concept studio. Difference here is a vibe; difference is an ethos. “There’s a lot of discovery that happens when we work with a company or organization,” says Overhaul’s founder, Mathew Janzen. “We use research to understand and unearth an organization’s true self and their needs in relation to the web. We use our experience and creativity to bring that to life.” Bringing difference to life—that’s key to the young firm’s success. Whether working with a kitschy Chinese restaurant, a chic men’s fashion label, a multinational oil company or the makers of a hardhitting global-warming documentary, Overhaul distills each client to its essence and meets its digital communication needs accordingly. “Everything we do is a little bit different. We try to push the boundaries wherever we can,” says Janzen. “I think that’s where some of our success comes from—not being cookie cutter or formulaic.” Designer Mike Lundy, who has been with Overhaul for four years, suggests this success is also borne of a certain open-mindedness: “You find inspiration in the weirdest places, whether on the web or while doing dishes. It’s about looking for inspiration everywhere.” When Janzen began Overhaul in 2006 after graduating from the University of British Columbia, it was a one-man show. Now the award-winning company employs six full-time and two parttime staffers. Janzen and his team of developers, designers and artists offer a full range of services, from web development and social media campaigns to branding and environmental design. THERE’S SOMETHING DIFFERENT

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IL Y A QUELQUE CHOSE DE DIFFÉRENT chez Overhaul Media, cette agence edmontonienne spécialisée en marketing numérique. Et pas seulement à cause des piranhas en peluche qui envahissent le lumineux espace à aire ouverte qui lui sert de bureau. Ici, la différence, on la cultive. « Tout ou presque est à découvrir quand on travaille avec une entreprise ou un organisme, note Mathew Janzen, fondateur d’Overhaul. On cherche d’abord à déceler sa personnalité et à comprendre ses besoins par rapport au Web. Ce n’est qu’après que notre savoir-faire et notre créativité prennent le relais. » Savoir faire la différence, telle est la clé du succès de cette jeune agence. Peu importe qu’elle collabore avec un restaurant chinois quétaine, une élégante marque de mode pour hommes, une pétrolière multinationale ou les réalisateurs d’un documentaire choc sur le réchauffement climatique, Overhaul extraira la substantifique moelle et comblera les besoins numériques de chacun de ses clients. « Tout ce qu’on fait est un petit peu différent. On essaie de repousser les limites dès qu’on le peut, poursuit Mathew Janzen. Je crois qu’une part de notre réussite vient de là, de ne pas céder aux formules toutes faites. » Ce succès, l’agence le doit également à une certaine ouverture d’esprit, d’après Mike Lundy, graphiste chez Overhaul depuis quatre ans : « L’inspiration se trouve n’importe où, sur le Web ou en faisant la vaisselle; le but est de la chercher partout. » Quand Mathew Janzen a lancé Overhaul en 2006, il était seul à mener la danse. Aujourd’hui, cette agence primée compte six employés à temps plein et deux à temps partiel, et offre une gamme complète de services, du développement Web à la communication sur réseaux sociaux, en passant par la valorisation de marques et la conception environnementale.

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The Business / L’entreprise

Overhaul has worked with a vast range of clients, including a florist, a school, a home developer, the Alberta government, and various fashion brands and restaurants. /  Marques de mode, restaurants, fleuriste, école, promoteur immobilier et gouvernement de l’Alberta… La diversité, si chère à Overhaul Media, se retrouve aussi dans sa clientèle.

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In 2012, Overhaul settled in its current 104th Street location, in the heart of Edmonton—a conscious bid to engage the diverse community downtown. “When we moved here, one of my goals was to keep the company moving forward, to not get too comfortable,” says Janzen. “We really wanted a creative space; we wanted to be accessible, near public transit, near higher density living. There are a lot of interesting groups down here.” One of those groups is Hope Mission, located a few blocks away. Overhaul has had a fruitful relationship with the homeless shelter for a number of years, building its CMSdriven website, as well as designing and developing two online campaigns, “Share Hope” and “Feed a Kid,” in collaboration with another agency. “I was introduced to working with non-profits really early in my career. It was a good experience. But I also saw a lot of ways that it could be better, by reducing people’s wasted efforts and finances. With our company, it’s really important to give back what we can service-wise.” Inspired by diversity, Overhaul hopes to make a difference not only for its clients, but also for the city. “A lot of the work we do touches a lot of people, and that can make for a lot of change,” says Janzen. “I think it’s really important for us to understand that and make that change happen.”

Overhaul Media est installée dans ses bureaux de la 104 e Rue au cœur d’Edmonton depuis 2012 – le centre ville, et sa diversité, sont un choix délibéré. « On a emménagé ici, car un de mes objectifs était de donner de l’élan à l’agence pour ne pas risquer de nous endormir, explique Mathew Janzen. Je voulais un espace de création qui soit accessible, proche des transports en commun et dans un milieu dense. Il y a beaucoup de groupes intéressants par ici. » Hope Mission, un centre d’aide pour itinérants situé à quelques coins de rues, est un de ces groupes avec lequel Overhaul a su nouer des relations fructueuses : à ce jour, elle leur a bâti un site Web à SGC et a réalisé deux de leurs campagnes de communication en ligne, Share Hope et Feed a Kid, en collaboration avec une autre agence. « J’ai fréquenté le milieu non lucratif dès le début de ma carrière. L’expérience a été satisfaisante, tout en constatant qu’il y avait moyen d’améliorer les choses, de réduire le gaspillage d’efforts et d’argent notamment. C’est important pour nous, en tant qu’entreprise, de redonner ce qu’on peut à la société via nos services. » Overhaul espère faire la différence tant pour ses clients que pour Edmonton. « Plusieurs de nos réalisations touchent plusieurs de gens, et ça, ça peut conduire à plusieurs changements, conclut Mathew Janzen. Il faut qu’on arrive à le comprendre pour que les choses bougent. »

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Work-in-Progress / Le chantier

Work-in-Progress / Le chantier

Metric Miles After relentless touring and recording, Torontobased indie rockers Metric tried to take a year off. They failed. Separately, guitarist Jimmy Shaw and frontwoman Emily Haines spent their downtime writing enough music for two albums. Here, a look at the making of the first of those, this fall’s Pagans in Vegas. / Après avoir enchaîné enregistrements et tournées, le groupe de rock indé Metric avait décidé de faire une pause. Raté ! Jimmy Shaw, guitariste, et Emily Haines, compositrice-interprète, ont profité de leur année sabbatique pour écrire en solo de quoi remplir deux albums. Zoom sur les coulisses du premier, Pagans in Vegas, sorti cet automne.

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ALBUM ART / ÉLÉMENT DE LA POCHETTE DE L’ALBUM : COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE METRIC, ANTOINE MOONEN

BY / PAR SARAH LISS

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and Jimmy Shaw have their process of creating songs as Metric down to an art—or maybe a science. Founded in Toronto in 1998, the band has perfected a kind of quietly devastating stadium-sized anthem, a signature combo of sublime hooks and grabby rhythms shot through with Haines’s lacerating lyrics and quicksilver vocals. But as they approach their third decade as creative partners, the two have abandoned their customary playbook. “In the past,” says Shaw, “we’d taken Emily’s soul-squeezing piano songs, sped them up to 50 BPM and made them into rock songs, and we’d taken my saccharine bonbons and added vinegar to them. This time, we did neither.” Instead, they opted to preserve the integrity of their distinct aesthetics, channelling each set of songs into a discrete album. The two complementary recordings—this month’s Pagans in Vegas and an as-yet-untitled collection, set for release in 2016—will come out in close succession, accompanied by a behind-the-scenes documentary, another Metric first. They were propelled down this path by questions of how to evolve, not just as artists, but as musical icons who’ve had considerable success: Over the past half-decade, Metric has hit no small number of significant pop-band milestones, from playing arenas to winning awards to contributing to mainstream movies (their gauzy “Eclipse (All Yours),” from 2010, was the de facto title track for the third instalment in the Twilight trilogy; they collaborated on the soundtrack to David Cronenberg’s 2012 film, Cosmopolis). But even with—or in spite of—those achievements, they yearned to keep moving forward, fearlessly. Says Haines, “How do you work and be relevant and be brave and not end up in the middle of the road?” Their strategy was serendipitous. After hitting the road relentlessly to support 2012’s Synthetica, the band agreed to one more tour—opening for Paramore in big-ticket venues through the fall of 2013—on the condition that they would spend 2014 on a self-imposed break. “For the first time in Metric history,” says Shaw, “we were going to take a full year off.” The plan didn’t go quite as expected. For the first few months, they lay low: Haines travelled to Nicaragua and Spain and bought a house; Shaw hunkered down in his Toronto studio.

CUMULANT PRESQUE 20 ANS de travail en commun et cinq albums,

Emily Haines et Jimmy Shaw ont fait de leur processus de création un art, voire une science. Fondé en 1998 à Toronto, le groupe a eu le temps de parfaire son style : des hymnes à faire planer les stades, combinant accroches divines et rythmes prenants, portés par les paroles déchirantes et la voix aux ondulations imprévisibles d’Emily Haines. Mais cette foisci, changement de programme : les deux complices empruntent une nouvelle voie. « Avant, on aurait pris les chansons pour piano d’Emily et on les aurait transformées en rock, en les accélérant jusqu’à 50 bpm, explique Jimmy Shaw. Et on aurait trempé mes bonbons à la saccharine dans du vinaigre. On a décidé de faire ni l’un ni l’autre. » Délibérément, ils choisissent de rester fidèle à l’esthétique de ces nouvelles créations, réparties dans deux albums complémentaires au ton confidentiel. Leurs sorties se suivront de près (ce mois de septembre pour Pagans in Vegas, et 2016 pour celui dont le titre reste encore à déterminer). Chacun sera accompagné d’un documentaire sur les coulisses des enregistrements, une autre première pour Metric. Ce changement trouve son origine dans une interrogation : comment évolue-t-on en tant qu’artistes, certes, mais aussi en tant qu’icônes musicales au succès considérable? Ces cinq dernières années, Metric a franchi bon nombre des étapes importantes de la vie d’un groupe populaire : présence sur scène et récompenses pour leur participation à la bande sonore de films grand public (Cosmopolis de David Cronenberg, sorti en 2012, et l’envoûtant Eclipse (All Yours), retenu de facto en 2010 comme titre phare du troisième volet de la trilogie Twilight). Une réussite qui ne les empêche nullement d’avancer ou de prendre des risques, bien au contraire. « Comment travailler, être pertinent, être courageux et ne pas finir en plein milieu de la route ? » résume Emily Haines. Des interrogations, donc, et des circonstances favorables à une évolution. Après avoir été sur la route sans relâche suite à la sortie de Synthetica en 2012, le groupe accepte une dernière tournée – la première partie de Paramore, dans de grosses salles, durant l’automne 2013 –, à la condition expresse de prendre une longue pause en 2014. « Pour la toute première fois, Metric allait s’accorder une année entière de repos » note Jimmy Shaw. Le plan semblait parfait, il a été quelque peu contrecarré. Emily Haines profite des premiers mois pour

Behind the music: (top) vocalist and keyboardist Emily Haines; (bottom) guitarist Jimmy Shaw / Au chant et au clavier : Emily Haines (ci-contre, haut); à la guitare : Jimmy Shaw (ci-contre, bas).

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PHOTOS: LAUREN GRAHAM

AFTER NEARLY 20 YEARS and five full-length albums, Emily Haines

Work-in-Progress / Le chantier

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Work-in-Progress / Le chantier

Work-in-Progress / Le chantier

SONGWRITING AT ELECTRIC LADY  / PAROLES EN COURS À L’ELECTRIC LADY

ROCK ’N’ ROLL HEADWEAR  / UN CHAPEAU ROCK ’N ROLL

NOTE TO SELF  / NOTES PERSO

DRUM MACHINE  / BOÎTE À RYTHMES

HAINES HITS THE RIGHT NOTE /  EMILY HAINES SANS FAUSSE NOTE

MORE SOUSASPHONE! / PLUS DE SOUSAPHONE !

BOUNCING IDEAS  / ÉCHANGES D’IDÉES

AT ESPLANADE STUDIOS IN NEW ORLEANS / AU STUDIO D’ENREGISTREMENT ESPLANADE À LA NOUVELLE-ORLÉANS

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PAGANS EVERYWHERE  /  LES PAÏENS SONT PARTOUT

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Emily Haines on the masks worn by the band in the album art: “I stumbled upon the work of artist Charles Fréger and started exploring masks of all varieties. I was thinking how great it would feel to channel that animal or beast.” / Emily Haines à propos des masques portés par Metric sur la pochette de l’album : « C’est en tombant sur les portraits du photographe Charles Fréger que j’ai commencé à m’intéresser aux masques. Je me suis dit qu’il devait être génial de se mettre dans la peau de tel ou tel animal. »

But though reminders of the stage were out of sight, Metric was never far from their minds. “With time off, we’d both written a full album’s worth of material,” Shaw explains. In the spring of 2014, the two met with their manager in Los Angeles, where they debuted their new tunes for one another, and lit on the idea to, as Haines describes it, “have all the songs be as they are.” For Pagans, which is made up of Shaw’s “saccharine bonbons,” Haines crafted lyrics that tap into the effervescent reverie of the saturated synths and hypnotic beats. And while she’s always been involved in the design of Metric’s releases, Haines took a much more active role in creating the artwork for this album. She pulled together a collection of meaningful objects—some straightforward, some cheekier in their symbolism—and worked with Toronto-based photographer and layout artist Antoine Moonen to produce a kind of slideshow of totems, from a single spangled bootie to the stationery from a beloved old hotel in Memphis. The results of this grand experiment offer a sort of crosssection view of the band’s collective psyche at this particular moment in time. “It’s not stripping everything away to create some basic austere approach to socializing,” says Haines. “It’s finding the joy and humour in what it is to be alive and celebrate.”

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voyager au Nicaragua, en Espagne et s’acheter une maison; Jimmy Shaw, lui, s’enferme dans son studio de Toronto. Loin de la scène et de ses projecteurs, Metric est quand même là, bien présent dans leur tête. « Au final, on a composé un album entier chacun », ajoute-t-il. Au printemps 2014, ils se retrouvent avec leur imprésario à Los Angeles et décident de travailler de concert sur ces nouvelles musiques en « les laissant telles quelles » comme le formule Emily Haines. Pour les paroles de Pagans in Vegas, elle exploite les « bonbons à la saccharine » de Jimmy Shaw, une pétillante rêverie faite de synthé saturé et de rythmes hypnotiques. Elle s’implique également plus que d’habitude dans la réalisation de la pochette de l’album. Elle rassemble une collection d’objets – certains au symbolisme évident, d’autres plus déroutants –, et réalise avec Antoine Moonen, photographe et graphiste basé à Toronto, une série de totems façon diaporama, allant d’une botte pailletée au papier à entête d’un vieil hôtel de Memphis; un travail expérimental qui offre une vue croisée de l’état d’esprit du groupe à ce moment précis de son existence. « L’idée n’est pas celle d’un dépouillement en vue d’une approche plus austère, explique la chanteuse. L’idée est de montrer la joie et l’humour inhérents au simple fait d’être en vie et de le fêter. »

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PHOTOS: (PREVIOUS PAGES/PAGES PRÉCÉDENTES) COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE METRIC; (OPPOSITE/PAGE DE GAUCHE) NORMAN WONG; (THIS PAGE/PAGE DE DROITE) METRIC, ANTOINE MOONEN

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OUT OF PRINT As technology devours print, magazines are rolling out brand extensions, from retail to lectures, and beyond. It might be the future of publishing. / Les nouvelles technologies continuant d’engloutir le monde de l’imprimé, les magazines repartent à la conquête du monde réel, de l’ouverture de boutiques aux conférences. Une solution d’avenir?

INTERVIEW BY / PAR CHRIS FREY

ILLUSTRATION / ILLUSTRATION LAUREN TAMAKI

AL ZIKOVITZ IS THE FOUNDING PUBLISHER OF

MATTHEW BLACKETT IS THE PUBLISHER AND

JOYCE BYRNE IS THE PUBLISHER OF

THE 27-YEAR-OLD COTTAGE LIFE MAGAZINE AND

CREATIVE DIRECTOR OF SPACING, A TORONTO-

AVENUE, CALGARY’S PREMIER CITY

CEO OF COTTAGE LIFE MEDIA. / ÉDITEUR DU

BASED MAGAZINE DEDICATED TO UNDERSTANDING

LIFESTYLE MAGAZINE. / ÉDITRICE D’AVENUE,

MAGAZINE COTTAGE LIFE, QU’IL A FONDÉ VOILÀ 27

THE URBAN LANDSCAPE. / ÉDITEUR ET DIRECTEUR

PREMIER MAGAZINE SUR L’ART DE VIVRE EN

ANS, ET PDG DE COTTAGE LIFE MEDIA.

DE CRÉATION DE SPACING, UN MAGAZINE TORONTOIS

VILLE À CALGARY.

DÉDIÉ À LA COMPRÉHENSION DU PAYSAGE URBAIN.

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AZ If all you’re going to do is

publish a magazine and hope to live on subscriber, newsstand and advertising revenue, you’ve got a real challenge ahead of you. I don’t know how you’re going to survive. It’s tough unless you find other ways to expand. I began like a lot of

people: Let’s start a magazine for this target group of people. In our case there wasn’t a magazine for cottagers. But it wasn’t until we started selling merchandise that I realized the kind of success we could have. Early on, my wife and I spent almost every evening down in

the basement at home, packing sweatshirts and T-shirts. I thought, “Holy cow, the number of people who want to buy stuff with the Cottage Life name on it…” / Si tout ce que vous comptez faire aujourd’hui est publier un magazine et espérer vivre des abonnements, des

ventes en kiosque et de la publicité, attendez-vous à un vrai défi. Je ne sais pas comment vous allez survivre. C’est difficile, à moins de se diversifier. Comme plusieurs, j’ai commencé, en lançant un magazine pour un public cible : les amoureux de la vie au chalet dans mon cas.

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The Conversation / La Conversation

Il n’en existait pas. Mais je n’ai pris conscience de notre éventuel succès que le jour où on a commencé à vendre des produits dérivés. Très vite, ma femme et moi avons passé la plupart de nos soirées dans notre sous-sol à emballer des chandails en molleton et à manches courtes. Je me disais « c’est incroyable le nombre de gens qui veulent acheter un truc avec Cottage Life inscrit dessus… ». MB My realization was similar.

When we launched the TTC button series, only about a year into the life of the magazine, we were overwhelmed with the response. I basically spent two months, almost every day, doing some kind of packaging or taking them to the post office. We made way more money off our merchandise than advertising sales for our first few years of existence. /  Même prise de conscience pour moi. Quand on a lancé nos épinglettes à l’effigie des stations de métro de Toronto – le magazine n’avait alors qu’un an –, on a été submergés de réponses. J’ai pratiquement passé deux mois, chaque jour

THE STUFF THAT WE COVER HAS BEEN THE STUFF THAT WE’VE BRANDED. / C’EST L’OBJET DU MAGAZINE QUI EST DEVENU L’OBJET DE MARQUE. 40

ou presque, à faire des paquets ou à les apporter à la poste. Ces articles nous ont rapporté bien plus que nos ventes publicitaires les premières années. JB Avenue is about experiencing

the city in a certain way—we want to share the things that are amazing and wonderful about Calgary and celebrate people who are doing positive things in the city, people who want to bring Calgary into its next phase of evolution. So for us it’s been more about events: having the opportunity in-person to talk about great food experiences or honour someone who is doing great research at the university or involved in communitydevelopment activities in the city. There’s a very direct line between the purpose of the magazine and those types of activities. / Avenue propose une découverte de la ville sous un certain angle : tout ce qu’il y a de formidable à Calgary et ses habitants, ceux qui font des choses positives pour la ville, ceux qui ont à cœur de la faire évoluer. Du coup, pour nous, ça a plus été une question d’évènements : assister à une dégustation culinaire de haut vol et la relater, mettre à l’honneur un chercheur de l’université ou quelqu’un engagé dans le développement de notre communauté urbaine. Il existe une corrélation directe entre l’objet du magazine et ce type d’activités. MB Our approach to branding

merchandise is a little different from Al’s. I don’t know if it’s modesty or insecurity, but we didn’t want to make products with our logo on them for fear of no one buying them. Our magazine was about Toronto

The Conversation / La Conversation

get the kudos—or listen to criticism. / Quand on a démarré

or Toronto’s urban issues; we felt that was the best way to sell merchandise. We have very few items with our logo on it. It’s the stuff that we cover that’s become the stuff that we branded. / Notre démarche visà-vis du produit de marque est un peu différente de celle d’Al. J’ignore si c’est par modestie ou insécurité, mais on ne voulait pas d’un article portant notre logo de crainte que personne ne l’achète. Notre magazine parlant de Toronto, ou des problèmes urbains de Toronto, on s’est dit que c’était là-dessus qu’on devait centrer nos produits. On a très peu d’articles avec notre logo. L’objet du magazine est devenu l’objet de marque. AZ It’s important you

understand the culture of your audience. The magazine was and still is the heart and soul of Cottage Life—the magazine sets the standard, it’s what created the brand. And if you have a good brand, don’t screw it up by doing something crummy. Our attitude with the Cottage Life consumer show has always been to make sure that it lives up to the magazine. / Comprendre la culture de son public est important. Le magazine a toujours été le pilier de Cottage Life – il sert de référence, c’est lui qui a créé la marque. Et quand on a une bonne marque, on ne la fiche pas en l’air avec un truc minable à côté. Quand on a conçu le Cottage Life consumer show [salon d’exposition], on s’est assuré qu’il soit à la hauteur du magazine. MB The Internet now plays such

a big role in people’s lives that it forces you to get out into the real world and find new ways of engaging with your audience.

les salons, j’ai insisté pour que nos employés soient présents, la rédaction comme les ventes, pour que tout le monde puisse parler aux lecteurs. Des milliers d’entre eux y viennent, et je veux que le personnel reçoive les compliments – ou écoute les critiques. JB I hesitate to call the Avenue

Face-to-face contact makes a big difference and builds loyalty. That loyalty extends not just to buying our stuff on a newsstand, but coming to our retail store and buying our merchandise and coming to events that we’re hosting. They’ve come to trust we’ll do something they’re going to like. / Internet a pris une telle place dans la vie des gens qu’il vous force à sortir dans la rue et à trouver de nouvelles façons d’aller à la rencontre de votre public. Le face-à-face fait une grande différence et permet la fidélisation. Cette dernière ne s’arrête pas à l’achat en kiosque, elle se poursuit jusque dans notre boutique pour acheter nos produits et jusque dans nos évènements. Notre public a confiance, il sait que ce que nous lui proposerons lui plaira. AZ When we started doing the

consumer shows I insisted that our staff be there so that everyone—our editorial, art and sales departments—could actually talk to our readers. There are thousands of readers there, and I want the staff to

editors a brand extension, but similar to how Al talks about getting staff on the floor engaging with readers, that’s an integral part of working at a city magazine. There’s a very high demand on our editors. Our style editor goes on CTV every week to do regular segments and talk about fashion and home decor. Our food editor is also asked frequently to do television spots that point back to the magazine. There’s an ethos at our mag that we don’t write about something that we haven’t tried. / J’hésite à qualifier les rédacteurs d’Avenue d’extensions de marque mais, tout comme Al qui incite ses employés à rencontrer les lecteurs, je crois que cela fait partie intégrante du travail d’un magazine urbain. Nos journalistes sont très demandés. Notre responsable mode et déco participe chaque semaine à des capsules pour CTV. Notre rédactrice en chef et responsable cuisine est, elle aussi, fréquemment invitée à faire des messages télé qui renvoient au magazine. Chez Avenue, nous avons pour éthique de ne pas parler d’une chose sans l’avoir essayée. MB A lot of people come into

the store who’ve never heard of Spacing. With all the magazine and bookstores that have

closed in recent years, it helps to have our own store. Another benefit is the new office we now have attached to it. Spacing is supposed to be a magazine about public space, but our office used to be behind three separate sets of security doors. The store was a way of living our mandate, which is about actively engaging with this city. / Plusieurs personnes qui viennent au magasin n’ont jamais entendu parler de Spacing. Avec le nombre de périodiques et de librairies qui ont fermé ces dernières années, avoir sa propre boutique est un plus. Un autre avantage est que nos nouveaux bureaux sont adjacents. Il fallait franchir trois portes sécurisées pour accéder aux anciens, alors que Spacing est censé être un magazine voué à l’espace public. La boutique était une manière de remplir notre mandat, à savoir prendre part à la vie urbaine de façon active. AZ One thing you run into doing

brand extensions is the question of partnering with others versus doing it yourself. When we tried out radio some time ago it was sort of working at first, until it became clear [our radio partner] didn’t fact-check like we do. They just took stuff and didn’t bother to double-check anything. I stopped our contract and got out of it. When we first started doing TV shows it was with another company, and eventually they started doing stuff that didn’t really reflect the magazine. So we said, “To hell with it” and decided to produce TV ourselves, in-house. We’ve always done well with those things we control and always had challenges with those things we don’t. / Avec l’extension de marques vient aussi la question du partenariat :

le faire faire ou le faire soi-même? On a d’abord essayé la radio : ça a marché jusqu’au jour où on s’est rendu compte qu’il [notre partenaire radio] ne vérifiait pas les infos comme nous en avons l’habitude. Il les prenait telles quelles sans se donner la peine de revérifier. J’ai mis fin à notre contrat. On est ensuite passé à la télé avec une autre société, qui, au final, faisait des émissions qui ne ressemblaient pas au magazine. On a alors tout envoyé promener, et on a décidé de produire nos propres émissions, faites maison. Ça a toujours bien fonctionné quand on avait le contrôle, moins bien dans le cas inverse. JB I’m as wary as Al when it

comes to working with partners, just because I’ve had good and bad experiences… but the bad experiences tend to be the ones that make you circumspect about doing it in the future. We try to do as much as we can ourselves. / Je suis aussi méfiante qu’Al sur le partenariat, simplement parce que j’ai eu de bonnes et de mauvaises expériences… Et ces dernières vous incitent à faire preuve de circonspection à l’avenir. On essaie d’en faire le maximum nous-mêmes.

THE MAGAZINE IS THE HEART AND SOUL OF THE BRAND. IT SETS THE STANDARD. / LE MAGAZINE EST LE PILIER DE LA MARQUE. IL SERT DE RÉFÉRENCE.

anything is possible. / Quand on a le plein contrôle, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. Notre entreprise est si petite que je ne me permets qu’une seule idée, folle et risquée, tous les deux ans environ. On essaie de trouver des façons originales de valoriser notre marque, comme les voyages que nous proposons à l’heure actuelle – on espère les étendre jusqu’en Europe l’an prochain. Tant qu’on reste dans le domaine de la ville et de l’urbanisme, et qu’on offre à nos lecteurs quelque chose d’unique, tout est possible.

MB If you’re in complete control,

you have no one to blame but yourself. Because we’re such a small operation, I try only one crazy-big risky thing every two years or so. We’re trying to find non-traditional ways of expanding what we do, like with the trips we offer—we hope to expand those to Europe next year. As long as it still fits within the realm of talking about cities and urbanism, and giving our readers something unique, then

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Made / Fabriqué

FRESH JOE Castor Design and Umbra collaborate on a classic coffee maker. /  Une cafetière minimaliste, signée Castor Design et Umbra.

BY / PAR BY SARAH BARMAK

in the Old West, they’d boil water in a kettle on an open fire, throw in some coarse grounds and wait. They didn’t need a grinder—a mortar and pestle would do fine. That straightforward simplicity appealed to Brian Richer, who runs Toronto’s Castor Design along with Kei Ng. The pair partnered with Umbra Shift, the contemporary design wing of global housewares firm Umbra, to create the new Cowboy Coffee Kettle—an homage to an unfussy, rough-and-tumble past. (Umbra released a design brief a year ago and asked Castor to submit ideas, resulting in this, their first collaboration.) “We were trying to make fun of the current coffee culture,” says Richer, referring to our obsession with the latest high-end, complicated coffee fad du jour — whether it’s cold brewed, Chemex or single-origin beans. “You could brew coffee in anything. You could filter coffee through a sock if you wanted to,” he says with a laugh. “A new sock, not an old sock.” The unabashedly Canadian shop (its name means “beaver” in French) has won awards for its irreverent approach to décor—reusing burnt-out bulbs to make lighting, for example. Their love of food and music also led them to open the Parts & Labour restaurant in Toronto’s Parkdale neighbourhood a few years back. Despite being inspired by traditional open-range fire brewing, the Cowboy Coffee Kettle is designed for stovetop heating. Still, it’s as low-fi as it gets, a simple pot made of spun steel and finished with speckled white or black enamel. It comes with a beechwood trivet that matches its wooden handle. Castor consulted with local coffee star Sam James to get the directions (brewing time, grind coarseness) just right. How it works: Boil water in the pot, add coarse-ground beans to the water and wait five minutes for the grinds to settle at the bottom. “Real cowboys wouldn’t wait five minutes, though,” Richer says. “They’d drink it right away.”

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RAFFINÉ, L’ART DU CAFÉ PRATIQUÉ par un cow-boy en plein Far

West? Non, M’dame. Il se contentait de faire bouillir de l’eau au-dessus du feu, d’y ajouter quelques grains grossièrement moulus au pilon et de boire. Cette extrême simplicité a séduit Brian Richer, codirecteur avec Kei Ng de l’atelier Castor Design à Toronto, et a donné naissance à une cafetière : la Cowboy Coffee Kettle, en hommage à un passé rude, bien loin des complications modernes. Une création réalisée en collaboration avec Umbra Shift, la branche spécialisée en design contemporain de la marque de meubles et d’objets de décoration torontoise Umbra. (une première pour Castor Design, Umbra ayant retenu ses idées lors d’un appel d’offre l’an passé). « On se moque gentiment du phénomène de mode qu’est devenu le café, explique Brian Richer, faisant référence à cet engouement démesuré pour ce nouvel or noir et sa technologie de pointe : infusion à froid, moutures savantes, grains d’origine unique… Tout ou presque peut servir à sa préparation. On peut même le passer à travers un bas si on veut, ajoute-t-il en riant. Du moment qu’il est propre. » Canadiens dans l’âme (on ne s’appelle pas Castor par hasard), le duo de designers a souvent été récompensé pour son avant-gardisme : un luminaire constitué d’ampoules grillées, par exemple. Amateurs de bonne chère et de bonne musique, ils ont aussi ouvert leur restaurant en 2010, Parts & Labour, dans le quartier torontois de Parkdale. Bien qu’inspirée par une bouilloire léchée par les flammes, la Cowboy Coffee Kettle est conçue pour les cuisinières. Cette différence mise à part, elle est, tout comme son ancêtre, minima-liste : un simple pot en acier revêtu d’émail noir ou blanc moucheté, posé sur un socle en bois de hêtre, assorti à sa poignée. Castor a pris conseil auprès de Sam James, émérite barista torontois, pour s’assurer de son bon fonctionnement (temps d’infusion, mouture). Le mode d’emploi? Remplissez-la d’eau, faites bouillir, ajoutez du café grossièrement moulu et patientez cinq minutes, le temps que le marc se dépose. « Contrairement à un vrai cow-boy, qui, lui, aurait bu sans attendre », conclut Brian Richer en souriant.

PHOTO COURTESY OF / PHOTO AVEC CASTOR DESIGN

AIN’T NUTHIN’ FANCY about the way cowboys make coffee. Back

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A DX Satellite Exhibition by Design Exchange Canada’s Design Museum

Smarter. Faster. Tougher. is Presented and Commissioned by

Mon: Closed Tues: 11AM–6PM Wed-Thu: 11AM–8PM Fri-Sun: Noon–6PM

Major Sponsor

Supported by

Media Partner

Design Exchange would like to thank the following organizations for their ongoing support

TITLE TYPOGRAPHY / TYPOGRAPHIE DU TITRE : COURTNEY WOTHERSPOON

39 Parliament St The Distillery District DX.ORG

ART OF THE EVERYDAY BY / PAR LEYLA EMORY PHOTO / PHOTO RICHMOND LAM

Far away from the fine art world of highfalutin galleries, Daily tous les jours, the Montreal-based “interaction design studio” doesn’t treat the public as an audience, but rather as a participant and muse. “We’re interested in exploring opportunities that engage the public, generate conversations, and use design and technology to create meaningful and collective experiences,” says co-founder Mouna Andraos, whose own work has shown at such galleries as MoMA PS1. Andraos and Melissa Mongiat started DTLJ in 2010 with the intention of “re-enchanting everyday life.” Part of Allied Properties REIT’s Make Room for the Arts program, DTLJ’s studio is one of many at 5445 De Gaspé that benefits from subsidized rent. Most of their work, however, exists in public spaces. DTLJ installations

Contrairement aux galeries d’art pompeuses, le studio de design interactif montréalais Daily Tous les jours (DTLJ) ne considère pas son public comme simple spectateur, mais comme acteur et muse. « Toute possibilité qui encourage la participation et déclenche les conversations via le design et les nouvelles technologies, dans le but de créer une expérience collective enrichissante, nous intéresse », explique Mouna Andraos, cofondatrice, dont les œuvres ont notamment été exposées au MoMA PS1. Cette dernière et Melissa Mongiat ont fondé DTLJ en 2010 avec l’intention de « réenchanter la vie de tous les jours. » Aujourd’hui, le studio fait partie du programme de responsabilité sociale Make Room for the Arts d’Allied Properties REIT et bénéficie d’un loyer conventionné comme beaucoup d’occupants du 5445, avenue de Gaspé. BLOCK / 45


Notebook / Notebook

show up anywhere from museums and planetariums to arts festivals and banks. Their project, La marche du vent, for example, was aimed at helping Lac-Mégantic, the site of the tragic 2013 freight train derailment, reinvent itself. The project uses a so-called narrative path that both commemorates the disaster and provides a sense of unity and renewal. Another installation, Conversation Wall, literally illuminates everyday financial concerns. A sign inside a bank invites passersby to fill in the blank: “We want to have a conversation about ____.” Participants can then text conversation topics to complete the phrase. The Swings, a 2014 installation consisting of a series of musical swings, exemplifies the DTLJ ethos: the swings create a melody but only when participants work collectively. “We’re aiming to get people a little outside of their comfort zone and inspire them to do things that they wouldn’t naturally do,” says Andraos. “Through that process we’re hoping that they can go from being passive spectators to being more active in their environments. Hopefully that can inspire them to be more active in other areas as well.”

Notebook / Notebook

THE ENDORSEMENTS /  MENTIONS SPÉCIALES

La plupart de leurs installations, cependant, occupent l’espace public : musées, planétariums, festivals artistiques et même banques. La marche du vent, par exemple, était un projet destiné à aider Lac-Mégantic, théâtre du tragique accident ferroviaire de 2013, à se réinventer: un parcours proposait des haltes pour se recueillir, se souvenir, se rassembler et regarder l’avenir. Conversational Wall, lui, mettait littéralement en lumière les soucis financiers du quotidien – sur le mur d’une banque, un panneau lumineux invitait les passants à compléter la phrase « Nous souhaitons discuter de —— ». Les participants n’avaient plus qu’à envoyer un texto. Quant aux balançoires musicales, elles illustrent parfaitement la philosophie de DTLF, elles qui exigent la coopération de leurs utilisateurs pour composer une mélodie. « Notre but est de pousser les gens un tout petit peu hors de leur zone de confort, de les inspirer à faire des choses qu’ils ne feraient pas naturellement, conclut Mouna Andraos. On espère qu’ils passent de spectateurs passifs à acteurs, dans leur environnement proche et pourquoi pas dans d’autres domaines. »

THE LESSON / UNE BONNE LEÇON

WHAT’S INSPIRING NICK DI DONATO, PRESIDENT AND CEO, THE LIBERTY GROUP / NICK DI DONATO, PDG DE LIBERTY ENTERTAINMENT GROUP, SE LAISSE INSPIRER.

PASS THE TABLE This app allows

you to book unusual dining experiences. You might end up eating in a field, a butcher shop or a castle. / Cette appli

permet de réserver une table dans des endroits insolites. On peut atterrir dans un champ, une boucherie ou un château. STEVE JOBS, BY WALTER ISAACSON In this book, you see

both his fantastic leadership traits—and the traits that weren’t so fantastic. / On y découvre le

MY BLOCK / AUPRÈS DE MON BLOCK

PINK FLOYD’S DARK SIDE OF THE MOON It’s an oldie but

there hasn’t been another like it. I love to turn down the lights, have a glass of wine and completely chill out. /  Un vieux classique, mais il n’y en a pas deux comme lui. Je tamise la lumière, je me sers un bon verre de vin et je décompresse à fond.

bon et le moins bon: un leader hors normes et le reste.

JACK LATULIPPE, DIRECTOR OF CREATION AT LES ÉVADÉS, ON HIS FAVOURITE PRE-, POST- AND MID-WORK SPOTS IN MONTREAL. /

PHILLIP HAID

CEO & Co-Founder, Public Inc. / PDG et cofondateur de Public Inc.

JAVANT, PENDANT ET APRÈS LE BOULOT, LES BONNES ADRESSES DE JACK LATULIPPE,DIRECTEUR DE CRÉATION CHEZ LES ÉVADÉS.

HOF KELSTEN I go on my way

to work to grab a coffee and a strawberry rugelach. Delicious! /  J’y prends un café et un rugelach à la fraise en me rendant au travail. Délicieux!

CREATIVE FIX / COMBINE CRÉATIVE

RESTAURANT HÀ Amazing Asian

The Problem: EurOptimum’s Michael Tripp found traditional tackboards to be inefficient and messy. / Le problème Michael Tripp d’EurOptimum trouvait les tableaux en liège inefficaces et brouillons.

street food and beer selection with a great atmosphere. My favourite is the coconut-milk salmon. / Excellente cuisine asiatique, bonnes bières et super ambiance. Mon plat préféré est le saumon au lait de coco. MA MOBILIER ACTUEL Sometimes I

browse, sometimes I buy. I recently got a fantastic Gus sofa for my office. / Parfois je regarde, parfois j’achète. Il y a peu, j’ai flanché pour un canapé Gus pour mon bureau.

so relaxed you can barely walk upright. / On sort de là tellement détendu qu’on peut à peine se tenir debout. LITTLE BURGUNDY I’m addicted to

shoes. I recently picked up a pair of red New Balance sneakers. / Je suis accro aux chaussures. Mon dernier achat ici : des espadrilles rouges New Balance. 46

ILLUSTRATION / ILLUSTRATION : NIK NEVES

ESPACE NOMAD You come out

THE CREATIVE FIX: “We

created a community board with a tamper-proof, removable magnetic acrylic face. They’re a great way to display information.” / LA SOLUTION : « On a réalisé un babillard communautaire magnétique, amovible

et infalsifiable. Un moyen parfait de diffuser l’information. »

ALLIED NEWS / LES ACTUS D’ALLIED This June, Philippe Couillard visited Technicolor, which is headquartered at 645 Wellington Street in Montreal. The Quebec Premier hailed the company for its industry-leading growth: “If the creativity and talent of Quebec...[is] recognized worldwide, it is due in large part to innovative and dynamic companies such as Technicolor.” / En juin, Philippe Couillard visitait les nouveaux bureaux de Technicolor, 645, rue Wellington à Montréal. Le premier ministre du Québec a salué la croissance de l’entreprise: « Si la créativité et le talent du Québec …[sont] mondialement reconnus, c’est en grande partie grâce à des entreprises innovantes et dynamiques telles que Technicolor. »

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Now & Then / D’hier à aujourd’hui

Rethink / Repensé

BOOMTOWN

CITY BUILDING

The Leeson and Lineham Block embodies a century of Calgary swagger. /  L’édifice Leeson and Lineham Block ou cent ans de parade calgarienne.

BY / PAR CHRIS FREY ILLUSTRATION / ILLUSTRATION JASON LOGAN

IN SEPTEMBER 1965, Toronto

BY / PAR GORDON BOWNESS

FORGET CONTEMPORARY CONCERNS over real estate bubbles:

between 1882 and 1912, business property values in downtown Calgary rose by 1,000 per cent. Epitomizing that phenomenal growth and confidence is the Leeson and Lineham Block, which, at six storeys, is considered one of the city’s first skyscrapers. Built in 1910 by two of the most resourceful businessmen in Alberta history, George K. Leeson and John Lineham, the building now perches over Stephen Avenue, the pedestrian shopping mall that’s part of 8th Avenue. Leeson and Lineham launched the Rocky Mountain Development Company in 1901, striking oil the following year. When that first oil boom went bust two years later, Leeson and Lineham’s diversified holdings—a stagecoach, general store and lumber operations—kept the pair in business. Leeson died in 1910 and Lineham followed three years later, but their eponymous building stayed within their estates until 1960. Renovated numerous times, most recently in 1998, the Block was acquired by Allied Properties REIT in 2011. Still offering a mix of retail and office space, the building has retained much of its historic Calgarian swagger. One tenant, in particular, keeps old traditions alive: Lammle’s, home to bolo ties, belt buckles, cowboy boots and more.

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2012

EXIT NOS SOUCIS ACTUELS de bulles immobilières : entre 1882

et 1912, la valeur des immeubles commerciaux au centre ville de Calgary augmente de 1 000 %. L’illustration parfaite de cette flambée de croissance et d’optimisme? Le Leeson and Lineham Block, qui, avec ses six étages, est considéré comme le premier gratte-ciel de la ville. Construit en 1910 par George K. Leeson et John Lineham, il surplombe aujourd’hui l’avenue Stephen, tronçon commercial piétonnier de la 8 e Avenue. En 1901, ces deux hommes d’affaires albertains plein de ressources lancent la Rocky Mountain Development Company, et trouvent du pétrole l’année suivante. Deux ans plus tard, le puits est à sec, mais leur portefeuille diversifié – diligences, magasin général et exploitations forestières – leur permet de rebondir. George K. Leeson meurt en 1910, suivi trois ans après par John Lineham; l’immeuble éponyme, lui, reste dans la succession jusqu’en 1960. Rénové de nombreuses fois, la plus récente datant de 1998, il est acheté par Allied Properties REIT en 2011. Toujours divisé en commerces et en bureaux, le Leeson and Lineham Block a su garder toute sa superbe et ce petit air de frime de l’époque. Un locataire en particulier perpétue la tradition : Lammle’s, le repaire des cow-boys, propose entre autres cravates bolo, bottes et ceinturons.

PHOTOS, LEFT / À GAUCHE : GLENBOW ARCHIVES NC-24-57  / RIGHT / À DROITE : HARRY CHOI

c. 1931

got its first building of global architectural significance. Designed by Finnish architect Viljo Revell, City Hall made an immediate impression when it opened. With curved towers, catwalks and a flyingsaucer-like council chamber illuminated by high-powered searchlights, it looked like something out of Metropolis. The building was the product of one of the world’s first largescale open internationaldesign competitions, with Revell chosen from more than 500 teams. For a moment the design world focused on Toronto. The 1960s and early ’70s were, generally, good years for architecture in Canada’s big cities. Spurred on by the centennial celebrations and Expo 67, Toronto, Montreal and Vancouver all got some of their most iconic and imaginative buildings–from Moshe Safdie’s Habitat to Arthur Erickson’s campus for Simon Fraser University. Since then, all three cities have expanded dramatically—but have only rarely recaptured that era’s design ambition or originality. It’s hard to imagine that we would get such a special building if Toronto City Hall were being rebuilt today. To hear some tell it, the problem is unambitious, riskaverse bureaucrats, but that’s not exactly it. Today’s consultation and design-review processes have mostly prevented the construction of what architecture critic Alex Bozikovic calls “some very big and stupid things.” But where government falls short is in failing to understand that

defining buildings, we need to consider how our most iconic buildings were made in the first place. / EN SEPTEMBRE 1965, Toronto se dote de son

great architecture can embody what good governance is meant to achieve: It makes people happier and healthier; it enriches community life; and it projects and reinforces our shared democratic values. To create a culture of architectural excellence it might be incumbent on government to lead: the more beautiful architecture that people see in their city, the more they’ll appreciate and understand its value. That leadership could manifest in the kind of high-profile competitions that produced Toronto City Hall. The recent Waterfront Toronto competition to design a new ferry terminal exemplifies the benefits of an open approach. All five renderings on the short list, selected from the 33 international design teams that entered, reimagined the city’s relationship to the water in striking ways. And when Torontonians were called upon to weigh in on the proposals, a robust and sophisticated conversation resulted. The process reflected the maturation of the city’s design culture in the same way that, 50 years on, Torontonians have come to embrace the City Hall about which they long felt so ambivalent. If we want place-

premier monument d’importance mondiale. L’hôtel de ville, imaginé par l’architecte finlandais Viljo Revell, fait immédiatement grande impression. Avec ses tours incurvées, ses passerelles et sa salle du conseil style soucoupe volante éclairée par de puissants projecteurs, il semble tout droit sorti de Metropolis. Il est le fruit d’un des plus grands concours d’architecture jamais organisé à l’échelle internationale, avec plus de 500 équipes en compétition. Toronto devient, pour un temps, le point des mire des grands maîtres d’œuvre de la planète. Jusqu’au début des années 1970, l’architecture se porte bien dans les métropoles canadiennes. Stimulées par les célébrations du centenaire et par l’Expo 67, Toronto, Montréal et Vancouver s’offrent leurs édifices les plus emblématiques et les plus créatifs : Habitat 67 de Moshe Safdie ou le campus de l’université Simon Fraser, signé Arthur Erickson. Depuis, ces trois villes n’ont cessé de croître, et pourtant aucune n’a vraiment réussi à ranimer cet élan architectural. Si l’hôtel de ville de Toronto devait être reconstruit aujourd’hui, difficile d’imaginer qu’un immeuble aussi singulier verrait le jour. Aux dires de certains, le problème viendrait d’une bureaucratie frileuse, manquant d’ambition, mais ce n’est pas tout à fait exact. Les procédures

de concertation et d’évaluation actuelles empêchent surtout la construction de ce qu’Alex Bozikovic, critique en architecture, appelle « de très grandes stupidités ». Ce qu’on peut reprocher au gouvernement en revanche, c’est son incapacité à comprendre que les grands projets architecturaux sont le reflet d’une bonne gouvernance : ils rendent les gens heureux, ils enrichissent la société à plusieurs niveaux, ils symbolisent et renforcent nos valeurs démocratiques communes. Il devrait incomber à tout gouvernement d’encourager une culture d’excellence en architecture : plus une ville est belle, architecturalement parlant, plus ses habitants l’apprécient et en mesurent la valeur. Celle-ci pourrait prendre la forme de compétitions haut de gamme, comme celle de l’hôtel de ville. Une démarche publique comporte des avantages; le récent concours pour le réaménagement de la gare maritime de Toronto en est une illustration parfaite. Les cinq finalistes, sur 33 cabinets d’architectes internationaux participants, ont réinterprété la relation de la ville à l’eau de manière saisissante. S’en est ensuivie une discussion, fort animée et fort intéressante, entre les Torontois invités à donner leur avis. Une telle démarche montre la maturation architecturale d’une ville et de ses habitants. C’est en examinant comment nos monuments emblématiques sont sortis de terre qu’on pourra bâtir un avenir qui nous ressemble. BLOCK / 49


Fill in the Blank / Veuillez combler l’espace

THE CHALLENGE Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? / LE DÉFI Dans chaque numéro, nous demandons à un artiste ce qu’il ferait de sa propre dent creuse. ILLUSTRATION / ILLUSTRATION MARCOS CHIN

50

28 Eastern Avenue

|

Toronto, ON

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416.886.4529

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Kalpna Patel, by Simon Willms. July 22, Toronto. / Kalpna Patel, par Simon Willms. 22 juillet, Toronto.


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