Creativity has its place Spring/Summer 2017 Issue 14 La créativité a sa place Printemps/Été 2017 Numéro 14
The Entertainer Inside eOne’s New Digs / Sci-fi Dreams / Public Art’s Future Nouveaux décors pour eOne / Science-fiction de rêve / L’avenir de l’art public
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Contents
The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Nos collaborateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Singer-songwriter Basia Bulat reinvents her Good Advice tour for Eastern Canada and abroad . . . . . . . . . . . . 11
THE MOMENT
Max Streicher, a Toronto artist renowned for making largescale inflatable installations, thinks small . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
La chanteuse montréalaise Basia Bulat réinvente sa tournée Good Advice dans l’est canadien et en Europe . . . . . . . . . 11
LE MOMENT
Dans son atelier torontois, Max Streicher réduit la voilure de ses structures gonflables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
MY SPACE
MON ESPACE
Vancouver comic artist Johnnie Christmas teams up with literary icon Margaret Atwood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
LE CRÉATEUR Johnnie Christmas, illustrateur de BD à Vancouver, fait équipe avec la grande Margaret Atwood . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
THE CREATOR
ARTIST’S BLOCK
Naomi Yasui’s concrete solution . . . . . . . . . . . . . . . 19
Entertainment One’s new home in QRC West is a hub of productive collisions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
THE INTERIOR
FFunction finds a niche in packaging data for socially conscious organizations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
ART EN BLOCK
L’idée en béton de Naomi Yasui . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Les bureaux d’Entertainment One au QRC West favorisent les collisions productives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
L’INTÉRIEUR
L’habillage de données pour des OBNL internationales, c’est l’affaire de FFunction . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
THE BUSINESS
L’ENTREPRISE
Toronto-bred director Jason Stone’s First Light is a teen romance drama inside a sci-fi adventure . . . . . . . . . . . . . 30
LE CHANTIER Dans son film First Light, Jason Stone mêle histoire d’amour entre ados et science-fiction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
WORK-IN-PROGRESS
How can our cities’ public art programs stay up to date? Three industry experts discuss . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
THE CONVERSATION
MADE
A camera that you can take on the road—literally . . . . . . . . . 42
A Nuit Blanche highlight; Kitchener off the clock; and an idea for maximizing every minute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
NOTEBOOK
NOW & THEN RETHINK
From Nortel to Le Nordelec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Online engagement has nothing on analog immersion . . . . 49
FILL IN THE BLANK
Michael Kirkham’s urban infill . . . . . . . . . . . . . . 50
ON THE COVER / EN PAGE COUVERTURE PHOTO: RICHMOND LAM HAIR & MAKEUP / COIFFURE ET MAQUILLAGE: BRIGITTE LACOSTE
Valeur et efficacité de l’art public en milieu urbain : trois experts discutent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
LA CONVERSATION
FABRIQUÉ
Un appareil photo géant à roulettes . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Nuit Blanche à Toronto; les bonnes adresses de Kitchener; une productivité à la minute près . . . . . . . . . . . . . . . . 45 NOTEBOOK
D’HIER À AUJOURD’HUI REPENSÉ
De Nortel au Nordelec . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Le degré d’immersion de l’analogique face au numérique . . 49
VEUILLEZ COMBLER L’ESPACE
La dent creuse de Michael Kirkham . . . . . 50
The Starting Block Creativity can function as a force that brings diverse people together. / Créativité,
PHOTO / PHOTO : RÉMY CHERCUITTE
source de rassemblement.
Not long ago in this column, we invoked Joshua Wolf Shenk’s theory that groundbreaking creative works are often not the result of a lone genius but rather a pair working together. Appropriately, there’s another dimension to this phenomenon: Creativity itself often functions as a force that brings diverse people and groups together. With the global political zeitgeist overtaken by division and isolationism, it’s heartening to see examples of harmonious—and sometimes unlikely—collaborations. This issue features a few: In The Creator, Johnnie Christmas, a Vancouver-based illustrator (page 16) compares creating a comic book with iconic author Margaret Atwood to “playing jazz.” On a larger scale, when film, television and music powerhouse Entertainment One (The Interior, page 20) moved its disparate divisions into one home—as a key tenant of Allied Properties REIT’s QRC West—the core of the interior design brief was to encourage “organic interaction and cross-collaboration” among the company’s 500 employees. And when considering the best way to produce successful public art alongside a new development (The Conversation, page 38), one artist collective asked for a desk in the architect’s office so the two teams could create side by side. Often we understand creativity as a product—a book, a film, a building. But it’s more exciting to think of creativity as a process— full of collisions and confusion, insights and revelations—because it’s this process that brings people together. And that, after all, isn’t merely the purview of Block; it’s also the essence of Allied.
Nous avons déjà évoqué ici la théorie de Joshua Wolf Shenk, selon laquelle l’innovation dans le domaine créatif est plus le fruit d’un travail en duo que d’un seul homme, aussi génial soit-il. Une autre dimension vient s’y ajouter: la créativité elle-même agit comme une force qui rassemble des personnes d’horizons différents. Dans un climat politique mondial dominé par les divisions et l’isolationnisme, il est encourageant de voir des collaborations harmonieuses, et parfois improbables. En voici quelques-unes: dans Le créateur (p. 16), l’illustrateur Johnnie Christmas compare la création d’un album de BD avec la célèbre écrivaine Margaret Atwood aux répétitions d’un concert de jazz. Dans l’Intérieur (p. 20), lorsque le géant du cinéma, de la télévision et de la musique qu’est Entertainment One rassemble tous ses département sous un seul toit – celui du QRC West, un immeuble d’Allied Properties REIT – le mot d’ordre de l’agencement intérieur est de favoriser « les interactions naturelles et la collaboration croisée ». Une collaboration encouragée également dans La conversation (p. 38), où une artiste a demandé à travailler de concert avec un architecte afin d’améliorer le processus de création d’une œuvre d’art publique au sein d’un complexe immobilier. Nous ne considérons souvent que le produit final de la créativité: un livre, un film, un édifice. Réfléchir au processus en amont, fait de collisions et de confusion, d’intuitions et de révélations, est tout aussi enthousiasmant, sinon plus. C’est ce processus et qui constitue la mission de Block, mais aussi l’essence d’Allied. BLOCK / 7
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Home of all things design. (Your distraction destination)
401 Richmond Street West Mon-Fri 11am-7pm, Sat 11am-6pm
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Contributors EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF
Benjamin Leszcz
CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES
Whitney Geller, Yasemin Emory
EDITOR / RÉDACTEUR
Micah Toub
ASSISTANT EDITOR / RÉDACTRICE ADJOINTE
Hannah Siklos 02 01
PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE
Catherine Dean
ASSISTANT DESIGNERS / ADJOINTES À LA DIRECTION ARTISTIQUE
Rachelle Lajoie, Stephanie Firka TRANSLATOR / TRADUCTRICE
Catherine Connes
COPY EDITORS - PROOFREADERS / RÉVISEURES - CORRECTRICES
04
Suzanne Aubin, Emilie Dingfeld, Lesley Fraser
03 ALLIED PROPERTIES REIT
Andrew Rowat is a photographer who has worked on all seven continents for publications like Wallpaper*, Vanity Fair and GQ. For The Interior (page 20), he shot Entertainment One’s headquarters. / Andrew Rowat, photographe, a travaillé sur les sept continents pour 1.
PHOTOS BY / PAR 1. VACHE ASATRYAN 2. HEATHER GOODCHILD 4. RAINA + WILSON
des magazines comme Wallpaper*, Vanity Fair et GQ. Il a photographié les bureaux torontois d’Entertainment One pour L’intérieur (p. 20).
134 Peter Street, Suite 1700 Toronto, Ontario M5V 2H2 Canada (416) 977-9002 INFO@ALLIEDREIT.COM ALLIEDREIT.COM
WHITMAN EMORSON
Naomi Yasui is a Toronto-based ceramic artist who has exhibited her work internationally in such cities as Toronto, Berlin and Montreal. She contributed this issue’s Artist’s Block (page 19). /
213 Sterling Road, Studio 200B Toronto, Ontario M6R 2B2 Canada (416) 855-0550
Naomi Yasui travaille la céramique. Les œuvres de cette artiste de Toronto ont été exposées dans le monde, à Berlin, à Montréal et au Danemark notamment. Elle a réalisé Art en block (p. 19).
INQUIRY@WHITMANEMORSON.COM WHITMANEMORSON.COM
2.
Jason Anderson writes about film for publications like Cinema Scope and the Toronto Star. For Work-In-Progress (page 30), he wrote about Jason Stone’s film First Light. / Jason Anderson est critique
3.
cinéma pour Cinema Scope et Toronto Star entre autres. Il dresse le portrait du film First Light de Jason Stone dans Le chantier (p. 30). 4. Hannah Siklos is Whitman Emorson’s project manager and Block’s assistant editor. For The Conversation (page 38), she facilitated a discussion about public art. / Hannah Siklos est chargée
de projet chez Whitman Emorson et rédactrice adjointe au Block. Elle a animé La conversation (p. 36) au sujet de l’art public.
Block is published twice a year. / Block est publié deux fois par an.
Jupiter 2.0
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The Moment / Le moment
Sun. 8 Jan. 3:37 PM BASIA BULAT should be relishing a welldeserved break. The beguiling singersongwriter spent most of the past year on the road, performing the lush, soulful pop songs from her fourth album, Good Advice. In a couple of months, she’ll embark on the next leg of the tour, visiting soft-seaters across Eastern Canada before heading to Germany. For many, this downtime would be an excuse to binge on Netflix and takeout; for Bulat, it’s instead an opportunity to re-examine the boundaries of her sound, approach and onstage aesthetic.
/ BASIA BULAT devrait être en train de savourer un repos bien mérité. La chanteuse a passé presque toute l’année 2016 sur la route, enchantant les foules avec son album pop mélancolique, Good Advice, le quatrième, qu’elle a écrit et composé elle-même. Dans deux mois, elle poursuivra sa tournée dans l’est du Canada et en Allemagne. Beaucoup profiteraient de cet intermède pour paresser sur le canapé devant Netflix, Basia, elle, a décidé de peaufiner son spectacle, tant côté son qu’esthétique. BLOCK / 11
The Moment / Le moment
At work in her home studio, Bulat experiments with her keyboard as she prepares for a new, more intimate phase of her tour. / Chez elle, dans son studio, au clavier, Basia Bulat est en pleine préparation de la seconde phase de sa tournée, plus intimiste.
Having refined her stage show (which includes capes, narrative digressions and other theatrical elements) with a full band, she is now consumed with the project of reworking her set list to suit the solo set-up she has planned for the spring. “I’ve always toured solo with stringed instruments, but recently, I’ve been playing with a lot of keys, and I can hear all these arrangements in my head,” she says. “Once I get those down, I’ll be able to see what kind of story they’ll tell.” For Bulat, reinvention is a rush. “As soon as you stretch out, it becomes normal,” she says. “Like a goldfish expanding to fit its new tank.” And if recalibrating her act isn’t relaxing enough, she’s also building a proper home studio—an endeavour that will be not only convenient for Bulat but also for others, who can use it as a place to record. “It’d be nice to be able to help other artists, to be that sounding board for other people,” she says. / Après avoir ajouté un orchestre complet pour améliorer la partie scénique (qui comprend digressions narratives, capes et autres éléments empruntés à l’univers du théâtre), elle planche sur la mise en place d’un solo pour ce printemps. « Je n’ai fait mes solos en tournée qu’avec des instruments à cordes, mais, récemment, j’ai beaucoup joué au clavier et j’entends tous ces arrangements dans ma tête. Il me faut les coucher sur papier pour être capable de voir ce qu’ils racontent. » Se réinventer rime avec urgence pour Basia : « Aller plus loin devient la norme. Comme un poisson rouge qui occupe tout l’espace de son nouveau bocal. » Et comme si recalibrer son spectacle ne suffisait pas, Basia aménage aussi son propre studio à domicile. Elle le fait pour elle – ce sera plus pratique au quotidien, mais aussi pour d’autres qui auront un nouveau lieu d’enregistrement. « J’aime l’idée d’aider d’autres artistes, d’être une sorte de caisse de résonance. »
Bulat’s Good Advice tour runs until May 13. / Basia Bulat est en tournée jusqu’au 13 mai. BY / PAR SARAH LISS PHOTOS / PHOTOS RICHMOND LAM HAIR & MAKEUP/ COIFFURE ET MAQUILLAGE BRIGITTE LACOSTE 12
DAVID SFO OT WE A R . C O M
YO RKDALE
SHERWAY GA RDE N S
BAY V I E W V I L L AG E
BAY & BLO O R
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My Space / Mon espace
BY / PAR MICAH TOUB PHOTO / PHOTO REGINA GARCIA SINCE 1989, Toronto-based artist Max Streicher has been creating large-scale
hand-sewn inflatable installations that have appeared across the globe. This year, for the first time, he is taking on the challenge of creating smaller, more easily collected pieces for I Heart Your Work, a non-profit that sells “art futures” as a means of helping artists fund the production of limited-edition works. /
DEPUIS 1989, l’artiste torontois Max Streicher confectionne d’imposantes structures gonflables cousues main, qu’il expose dans le monde. Pour la première fois cette année, il a décidé de coudre des pièces plus petites, plus faciles à collectionner, pour I Heart Your Work Art Futures, un concept à but non lucratif qui aide les artistes à prévendre une série limitée d’œuvres pour en financer la production.
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04
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01/ Prototypes for Memento Mori / Des prototypes pour Memento Mori “I Heart Your Work gave me encouragement to work in a different medium: digital embroidery. The skulls came from a detail in a work by Belgian painter James Ensor.” / « I Heart Your Work m’a encouragé à une autre forme d’expression : la broderie numérique. Le crâne est un détail d’une toile d’un peintre belge, James Ensor. »
02/ Sewing machine / Une machine à coudre
03/ Plaster hand / Un main en plâtre
“Sewing is such an efficient way of attaching things. Glue is a terrible mess. When I inflate my largescale sewn works, the transformation is always surprising.” / « La couture est un moyen très efficace d’attacher les choses. Bien plus propre que la colle ! Quand je gonfle mes structures, la transformation est toujours surprenante. »
“This form, which is a life cast of my partner’s hand, was used to pattern the hands for my giant figures entitled Silenus.”/ « Ce moulage de la main de mon partenaire m’a aidé à réaliser celles de mes personnages géants, intitulés Silenus. »
04/ X-ray of Leonardo’s Horse / Une radiographie du Cheval de Léonard
05/ Pattern for Battle of Cannae/ Un patron de la bataille de Cannes
“I’m working on a commission for the City of Edmonton, and it’s going to include horses. I use sources from all over for anatomy and poses.” / « Je travaille sur une commande de la Ville d’Edmonton. Il va y avoir des chevaux. Je puise mes infos partout pour l’anatomie et les poses. »
“Patterns like this get blown up and then traced onto Tyvek—a wonder material developed by DuPont in the 1970s—which I sew together and inflate.” / « Des patrons comme ceux-ci sont gonflés puis décalqués sur du Tyvek, un matériau formidable créé par DuPont dans les années 1970. J’assemblerai ces derniers. » BLOCK / 15
The Creator / Le créateur
DRAWING ON COLLABORATION Vancouver illustrator Johnnie Christmas hopes Angel Catbird, written by Margaret Atwood, will bring new readers to comics. / L’illustrateur vancouvérois Johnnie Christmas espère qu’Angel Catbird, écrit par Margaret Atwood, attirera de nouveaux lecteurs vers la BD. INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR KEVIN CHONG PHOTO / PHOTO ANDREW QUERNER
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The Creator / Le créateur
“I’M PRIMARILY A STORYTELLER.” / « JE SUIS UN CONTEUR AVANT TOUT. »
I GREW UP IN MIAMI and went to Pratt Institute in New York, where
I worked as a graphic designer. Then, when I moved to Vancouver in 2009, I decided to refigure my career. I had always wanted to do comics, so I threw myself into that, full steam ahead. The Angel Catbird project came to me from independent comics publisher and editor Hope Nicholson, who connected me to Margaret Atwood. Margaret already had the idea for a superhero that’s a mix between a cat and an owl. We worked by email, meeting only after the first volume was finished. She’d send me a blocked-out piece of text. I threw feedback and the editor threw feedback, and from there we pushed it in an agreed direction. Whenever I’ve worked with a writer, it’s always been a collaboration. I’m primarily a storyteller, so if I don’t have some hand in building the story, I get bored very quickly. Margaret has written for film and TV before, and the beauty of her scripts is that they’re lean. Some writers give you a page of text for one panel, but hers are very direct. Margaret is a creative role model. She has been writing with intensity and care for almost 50 years. And she is one of the most present people I’ve ever met. When you’re talking to her, she’s in that moment with you. When you ask her a question, she won’t give you a stock answer. It’s like playing jazz with someone. The second volume of Angel Catbird will come out in February, and I’ve wrapped my part of the final instalment. I hope it brings in new comic book readers. Every medium welcomes the opportunity to turn new people onto it. I think Angel Catbird can be one of those books that does that.
J’AI GRANDI À MIAMI et j’ai fait des études en graphisme à l’institut Pratt à New York. Je me suis installé à Vancouver en 2009. Là, j’ai décidé de revoir mes plans de carrière. J’avais toujours eu envie de faire de la BD. J’ai donc décidé de plonger tête première. C’est Hope Nicholson, un éditeur de bande dessinée indépendant, qui m’a proposé le projet Angel Catbird et m’a mis en relation avec Margaret Atwood. Margaret avait déjà un superhéros en tête, mi-chat mi-hibou. On a travaillé par courriel, on ne s’est rencontré qu’une fois le premier tome terminé. Elle m’a d’abord envoyé une ébauche du texte. J’ai donné mes impressions, l’éditeur a fait de même. À partir de là, on l’a étoffé tout en étant d’accord sur la direction à suivre. Quand je travaille avec un auteur, c’est toujours une collaboration. Je suis un conteur avant tout, donc si on ne me donne pas un coup de pouce pour la narration, j’ai tendance à vite m’ennuyer. Margaret avait déjà rédigé des scénarios pour le cinéma et la télévision, et leur beauté réside dans leur légèreté. Ils vont droit au but; certains auteurs écrivent une page entière de texte pour une case. Margaret est un exemple de créativité. Elle écrit intensément depuis presque 50 ans. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui vit autant dans l’instant présent. Quand on lui parle, elle est là. Quand on lui pose une question, elle ne donne pas une réponse toute faite. C’est comme jouer du jazz avec quelqu’un. Le deuxième tome d’Angel Catbird sort en février. Chaque nouvel album est une occasion de plaire à des personnes différentes. Je crois qu’Angel Catbird a ce super-pouvoir.
BLOCK / 17
ARTIST’S BLOCK NAOMI YASUI
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The Interior / L’intérieur
Productive Collisions As Entertainment One continues to grow, the company’s workspace has to remain flexible and inspire collaboration. / Pour poursuivre son ascension, Entertainment One a besoind’un espace de travail flexible, favorisant la collaboration.
BY / PAR JASON MCBRIDE PHOTO / PHOTO ANDREW ROWAT
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The Interior / L’intérieur
LIKE MANY OF THE WORLD’S most famous corporations—such as Apple or Starbucks—Entertainment One’s modest origin story belies its now massive size. In 1973, the company, better known as eOne, began life in Ontario as Records on Wheels—basically a record store in a bus. In the following decades, it expanded from bricks-and-mortar retail into distribution and beyond, buying several other firms along the way and rebranding as Entertainment One. eOne’s growth galloped along—it soon had broadcast, production and distribution deals and offices around the globe—and after it acquired Alliance Films in 2013, it became the largest independent film distributor in Canada and the country’s best-known entertainment studio. The multipleOscar-nominated film La La Land, the Kiefer Sutherland series Designated Survivor and the popular children’s series Peppa Pig are just a few of eOne’s recent successes.
COMME PLUSIEURS grandes entreprises internationales, telles Apple
ou Starbucks, Entertainment One a connu des débuts modestes. Elle voit le jour en Ontario, en 1973, sous le nom de Records on Wheels, une boutique de disques aménagée dans un bus. Elle s’installe ensuite dans un magasin avec pignon sur rue et se met à racheter plusieurs sociétés pour devenir, en quelques décennies, Entertainment One. Pas question de s’arrêter en si bon chemin : elle se lance dans la diffusion, la production et la distribution, et ouvre des bureaux un peu partout dans le monde. En 2013, l’achat d’Alliance Films fait d’elle le plus grand distributeur de films indépendant du Canada et le studio de divertissement le plus connu au pays. La La Land, plusieurs fois nommé aux Oscars, la série Survivant désigné avec Kiefer Sutherland, et la célèbre série d’animation pour enfants Peppa Pig ne sont que quelquesuns des récents succès de celle qu’on surnomme aujourd’hui eOne.
BLOCK / 21
The Interior / L’intérieur
With such long-term patchwork expansion came a patchwork office culture; in Toronto, eOne’s various divisions were scattered across different downtown neighbourhoods like poker chips. In the spring of 2015, however, those units were finally brought together under one roof, with eOne leasing five floors in Allied Properties REIT’s then-brand-new QRC West, at the corner of Richmond and Peter streets. The new headquarters merged eOne’s film, television, music and family divisions as well as its digital content agency Secret Location—about 500 employees in all. “We wanted to build a sense of community,” says Nelson Kuo-Lee, eOne’s chief operating officer and executive vice-president of its global film group. “And we very much wanted a space that encouraged organic interaction and cross-collaboration.” To that end, eOne enlisted Toronto interior design firm X-Design to conceive an office with common areas to encourage interdepartmental teamwork. “We had latitude in building the extra collision spaces,” says Greg Quinn, X-Design’s CEO, “because they didn’t have that before. We said, ‘Trust us, this is where you’re going to see the groups working together.’” Those spaces include a central staircase that connects each floor with identical landings consisting of a small kitchen and a pair of meeting alcoves. Above each kitchenette hangs a marquee spelling out the collaborative motto: “Connect, Create, Deliver.” Staff offices, meeting rooms and workspaces circle these common areas so that they have an almost irresistible centripetal force.
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Une telle diversification sur autant d’années a entraîné l’éparpillement des bureaux d’eOne. À Toronto, les départements de l’entreprise étaient dispersés dans plusieurs quartiers. Au printemps 2015, ils se sont enfin retrouvés sous un seul et même toit, celui d’un immeuble flambant neuf appartenant à Allied Properties REIT, le QRC West, situé à l’intersection des rues Richmond et Peter. Réparti sur cinq étages, le siège social regroupe les divisions cinéma, télévision, musique et divertissement familial de l’entreprise, ainsi que l’agence de contenu numérique Secret Location, pour un total de 500 employés. « On voulait créer un esprit communautaire, explique Nelson Kuo-Lee, vice-président et chef des opérations de l’ensemble du groupe. On voulait un espace de travail qui favorise les interactions naturelles et la collaboration croisée. » C’est l’entreprise d’aménagement intérieur X-Design qui a été chargée de réfléchir à des aires communes encourageant le travail d’équipe interdépartemental. « Nous avions la latitude voulue pour concevoir des espaces de collision, ajoute Greg Quinn, PDG de X-Design. On leur a demandé de nous faire confiance, car ils n’avaient jamais testé ce concept, qui permet de faire travailler des groupes ensemble. » Un escalier central relie ces espaces entre eux, débouchant à chaque étage sur une petite cuisine et deux alcôves identiques. On retrouve la même devise sur le mur de chaque cuisinette : « Connect, Create, Deliver », favorisant la collaboration. Bureaux fermés et salles de réunion entourent ces aires communes, leur donnant une force centripète quasi irrésistible.
The Interior / L’intérieur
“We wanted a space that encouraged organic interaction and crosscollaboration.” / « On voulait un espace qui favorise les interactions naturelles et la collaboration croisée. »
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The lunchroom and multi-purpose event space is the heart of the building. / La cantine et la salle de réception multifonction constituent le cœur de l’immeuble.
The space that has likely encouraged the most productive collisions, however, is the company’s stunning 5,500-square-foot, fifthfloor lunchroom and multi-purpose event space. Enhanced by an expansive outdoor terrace (where a staff gardening club has installed vegetable beds) and complete with a central kitchen, movable walls and a pair of ping-pong tables, it could be a restaurant in a hip boutique hotel. “It’s the heart of our building,” says Kuo-Lee, “where our teams connect over lunch, host social events and participate in yoga classes.” During the design process, eOne acquired a couple more companies, so X-Design had to blueprint an office that would not only unify a company that had grown quickly but also anticipate further growth. Quinn likens the office to a giant Tetris puzzle, with modular office furniture and spatial configurations that are nimble enough to accommodate hundreds of additional employees—or maybe even new entertainment mediums not yet invented. “The brief was ‘We don’t know what the future will be,’” says Quinn, “‘but plan for it anyway.’” / L’endroit qui a probablement favorisé le plus de collisions, néanmoins, est la splendide cantine de 510 m2, située au cinquième étage, et servant également de salle de réception mutiusage. Dotée d’une terrasse (sur laquelle les employés aux pouces verts ont aménagé un potager urbain), d’une cuisine centrale, de cloisons amovibles et de deux tables de ping-pong, cette pièce n’a rien à envier à la salle de restaurant d’un hôtel boutique branché. « C’est le cœur de l’immeuble, note Nelson Kuo-Lee, un lieu où nos équipes se retrouvent pour partager un repas, organisent des évènements de réseautage et pratiquent le yoga. » Pendant l’aménagement intérieur, eOne a racheté deux autres sociétés. X-Design a dû faire ses plans en conséquence : sa mission était d’unifier l’entreprise existante tout en anticipant sa croissance rapide. Greg Quinn aime comparer ces bureaux à un Tetris géant, avec meubles modulaires et configurations spatiales souples, capables d’accueillir des centaines d’employés supplémentaires : « On ne sait pas ce que le futur nous réserve, m’a-t-on dit au départ, mais planifiele quand même ».
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The Interior / L’intérieur
The 5,500-square-foot lunchroom and multi-purpose event space is outfitted with a central kitchen, movable walls and a pair of ping-pong tables. / La cantine de 510 m 2, qui est aussi une salle de réception multiusage, est équipée d’une cuisine centrale, de cloisons amovibles et de deux tables de ping-pong.
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The Business / L’entreprise
Dressing Up Data Montreal-based FFunction helps global non-profits keep pace in an image-obsessed world. / FFunction, située à Montréal, aide les OBNL à suivre le rythme d’un monde obsédé par l’image. BY / PAR STÉPHANIE VERGE PHOTO / PHOTO GABRIELLE SYKES
“THERE WAS NOTHING to refer to—there were no other examples,” says Audrée Lapierre of FFunction’s early days. As creative director, and the second employee, of the Montreal-based data visualization company, she had to help invent her role. “Data visualization was a new field then and very exciting, but I knew nothing about it,” she says. She was recruited straight out of design school by the company’s CEO and founder, Sébastien Pierre, who was impressed by her portfolio and suggested they grab a beer. “I just thought he was a Frenchman newly arrived in Quebec looking to network,” she says. “But I soon realized that we’d grow to be very close and we’d do great work together.” Since it opened in 2007, FFunction has been part of a data visualization boom; as the Internet makes it easier to collect and share information, teams that can expertly package it are in high demand. By 2009, Pierre and Lapierre had taken on a designer, followed by a communications officer. Then, in 2014, the company— based in the city’s Mile-Ex neighbourhood—moved to the second floor of a 10-storey century-old brick building at 400 Atlantic Avenue, which was acquired by Allied Properties REIT in 2006. The space’s open-concept set-up suits the close-knit crew, which has grown to eight. “We eat lunch together in the sun-filled conference room, and Sébastien likes to do mini-workshops there where he explains new concepts and directions,” says Lapierre. “Everyone loves it.” Although a small group, FFunction has become one of the world’s go-to data visualization firms for socially conscious organizations.
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« IL N’EXISTAIT rien de comparable quand on s’est lancé » se rappelle Audrée Lapierre, directrice de la création et bras droit du fondateur et PDG de FFunction, Sébastien Pierre. Elle a dû créer son poste de toutes pièces : « La visualisation de données n’en étant qu’à ses débuts, je n’avais aucun exemple. » Impressionné par son portfolio d’étudiante en graphisme, Sébastien Pierre lui a proposé d’aller prendre un verre pour discuter de sa future embauche. « J’ai crû que, comme beaucoup de Français, il venait d’arriver au Québec et faisait du réseautage. Mais je me suis vite rendue compte qu’on était très complices et qu’on travaillerait bien ensemble. » FFunction a vu le jour en 2007, en plein boom de la visualisation des données. Depuis qu’Internet a facilité le partage et la collecte de l’information, les personnes capables d’en faire le tri et de la présenter de façon claire et élégante sont en forte demande. En 2014, l’entreprise du Mile-Ex, un quartier montréalais, s’installait au deuxième étage d’un immeuble de brique centenaire, situé au 400, avenue Atlantic et appartenant à Allied Properties REIT. Ce nouvel espace de travail à aire ouverte convenait à cette équipe soudée, aujourd’hui au nombre de huit. « Nous dînons tous ensemble dans la salle de conférence, qui est très lumineuse; Sébastien aime aussi y organiser de mini-ateliers pour nous expliquer les concepts et les orientations à venir, note Audrée Lapierre. Tout le monde aime cette pièce. » Malgré sa petite taille, FFunction est devenue une référence dans la visualisation de données pour les organisations socialement responsables partout dans le monde.
CEO and founder Sébastien Pierre with his first employee, creative director Audrée Lapierre / Sébastien Pierre, fondateur et PDG, avec sa première employée, Audrée Lapierre, directrice de la création.
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The Business / L’entreprise
FFUNCTION TURNS SCIENTIFIC DATA INTO A FEAST FOR THE EYES. / FFUNCTION TRANSFORME LES DONNÉES SCIENTIFIQUES EN UN RÉGAL POUR LES YEUX.
Colleen Wolstenholme’s painting of wind patterns hangs in FFunction’s office. “She provides GPS coordinates at the bottom,” says Lapierre. “It’s a kind of data visualization, really.” / La peinture de Colleen Wolstenholme illustrant des motifs éoliens est exposée dans un bureau de FFunction. « On trouve les coordonnées GPS au base de l’œuvre, explique Mme Lapierre. Il s’agit de visualisation de données, en quelque sorte. »
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The Business / L’entreprise
The company’s high-profile clients have included the Bill & Melinda Gates Foundation, National Geographic, the Canadian Cancer Society and the Global HIV Vaccine Enterprise. One of Pierre’s favourite projects was HP Earth Insights, created in 2013, which applied a Hewlett-Packard analytics platform to research provided by Conservation International, an NGO dedicated to the protection of the planet and its resources. FFunction’s role was to package data that charted fluctuating biodiversity—vegetation, solar radiation, et cetera—in key national parks near the equator. “That project contains everything I like about dataviz,” says Pierre. “There’s an interesting scientific dataset, a data-driven narrative, free exploration that lets users make their own findings and gorgeous photos overlaid with simple but rich charts. It’s a feast for the eyes.” Pierre and Lapierre decided early on that they wanted to be the kind of company they would want to work for. Case in point: Employees aren’t asked to work more than 35 hours a week, bike repairs are paid for by the company and everyone gets two paid days a year to do volunteer work. On top of those office policies, FFunction is also the only data visualization company to attain B Corp certification. Overseen by B Lab, a global non-profit, the certification requires companies to meet standards of social and environmental performance, accountability and transparency. “Our projects inform people about, and advocate for, good causes,” says Lapierre. “And they align with our own values, too.”
La Fondation Bill et Melinda Gates, National Geographic, la Société canadienne du cancer et l’Entreprise mondiale pour un vaccin contre le VIH, pour ne citer qu’eux, font partie des clients de FFunction. HP Hearth Insights est l’une des réalisations dont Sébastien Pierre est le plus fier : en 2013, son équipe a conçu une présentation interactive des données récoltées par Conservation International, une ONG œuvrant pour la protection de la planète et de ses ressources, et analysées par la technologie Hewlett-Packard; diaporama, carte animée et visualisation ont permis de comprendre les variations de la biodiversité dans les forêts tropicales. « Ce projet contient tout ce que j’aime dans la dataviz, explique M. Pierre. Le jeu de données scientifiques est intéressant, ces données racontent une histoire, l’utilisateur est libre d’aller et venir pour faire ses propres découvertes, les photos de fond sont superbes et l’infographie, simple et riche. Un vrai régal pour les yeux ! » Sébastien Pierre et Audrée Lapierre ont créé l’entreprise de leurs rêves : les employés ne travaillent pas plus de 35 heures par semaine et ont tous droit à l’entretien gratuit de leur vélo et à deux jours de salaire par an pour faire du bénévolat. FFunction est aussi le seul studio de visualisation de données à avoir la certification B Corp : octroyée par l’OBNL B Lab. Cette certification exige que l’entreprise réponde à plusieurs critères, sociaux, environnementaux, de responsabilité et de transparence. « Nos réalisations sont informatives et défendent de bonnes causes, à l’image de nos propres valeurs, » conclut Mme Lapierre.
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Work-in-Progress / Le chantier
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Close Encounters BY / PAR JASON ANDERSON
In First Light, director Jason Stone turns the alien-invasion genre on its head. / Dans First Light, le réalisateur Jason Stone transforme le genre invasion d’extraterrestes.
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Work-in-Progress / Le chantier
FOR JASON STONE, First Light is the realization of a dream. The
35-year-old South African-born, Toronto-bred director had not only a childhood ambition of making a sci-fi film but also a literal dream. In the dream, which he had six years ago, he was in Porterville, California—a sun-baked city two hours from his home in L.A.—when a fleet of black SUVs arrived. He looked up and saw mysterious orbs of light. “OK, this is happening,” Stone recalls thinking in his dream. “This is first contact.” Stone admits that, even in waking life, he’s prone to otherworldly fantasies. His short film Jay and Seth Versus the Apocalypse, which starred Jay Baruchel and Seth Rogen and was later expanded into the mega-hit This Is the End, launched his career. His feature debut, The Calling, a thriller starring Susan Sarandon, stayed a bit closer to Earth. But with First Light, Stone is back to the supernatural. The film offers a sci-fi spin on a teen romance when a high school senior develops extraordinary powers after her encounter with those dream-inspired orbs. The result is a refreshing antidote to the alien-invasion genre. “It’s not about villainizing the other,” says Stone, noting that the current American political climate offers the film unintended resonance. “Rather than immediately assuming that what we don’t understand is threatening, I wanted to ask, ‘How could an event like first contact unite us?’” Stone, who dabbled in theology, biocentrism and quantum theory as he developed the story, depicts neither starships nor bug-eyed Martians, treating the light as a life form unto itself. “If these orbs showed up a thousand years ago, people would have called them angels or maybe even god,” he speculates. “But today, we would call them aliens. That seemed like a novel take on the UFO phenomenon.” >> (Continued on p. 36)
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Work-in-Progress / Le chantier
POUR JASON STONE , First Light est la réalisation d’un double rêve : celui d’un petit garçon, né en Afrique du Sud, qui a grandi à Toronto en voulant faire un film de science-fiction, et un vrai rêve que le réalisateur de 35 ans a fait voilà six ans. Ce soir-là, dans son lit à deux heures de route de L.A., il se trouvait en fait dans la chaleur étouffante de Potterville, quand plusieurs SUV noirs ont débarqué en trombe. En levant les yeux vers le ciel, il a vu d’étranges ronds lumineux. « OK, on y est. C’est le premier contact, » se rappelle-t-il s’être dit dans son rêve. Jason Stone admet volontiers être un rêveur, de nuit comme de jour, tendance fantastique. Il débute sa carrière par un court-métrage, Jay and Seth Versus the Apocalypse, dans lequel jouaient Jay Baruchel et Seth Rogen et qui sera adapté en version longue en 2013 : C’est la fin connaîtra un vrai succès. Après The Calling avec Susan Sarandon, un thriller plus terre à terre, First Light lui permet de renouer avec le surnaturel. Le synopsis ? Une histoire d’amour entre ados et des ronds lumineux, lesquels leur confèrent d’extraordinaires pouvoirs. Le résultat est rafraîchissant, un antidote aux invasions d’aliens. « Il n’est pas question de transformer l’autre en méchant, explique Jason Stone, notant que le climat politique américain actuel offre au film une résonance imprévue. Plutôt que de partir du postulat que l’inconnu est une menace, j’ai préféré me demander comment une telle rencontre pouvait nous unir. » Celui qui s’est plongé dans la théologie, le biocentrisme et la théorie quantique pour bâtir le scénario, ne dépeint aucun vaisseau spatial ni Martien aux yeux exorbités et traite la lumière comme une forme de vie. « Si ces êtres lumineux étaient apparus il y a des milliers d’années, on les aurait qualifiés d’anges ou même de dieux. Aujourd’hui, on dit que ce sont des extraterrestres. Je voulais poser un autre regard sur le phénomène OVNI. »... (suite p. 36)
First Light is the first feature film to gain access to the Ivanpah Solar Power Facility, a suitably sci-fi landscape of 300,000 rotating mirrors in California’s Mojave Desert. The film’s team produced intricate storyboards (left) in advance for Bureau of Land Management officials. / First Light est le premier film de fiction à avoir eu accès à la Centrale solaire d’Ivanpah, dans le désert de Mojave en Californie – ses 300 000 miroirs pivotants formaient un décor idéal. L’équipe de tournage a réalisé des croquis détaillés (à gauche) pour le Bureau de gestion du territoire américain.
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Stone and his team auditioned over 500 actors for the male lead before selecting Théodore Pellerin, shown at left next to female lead Stefanie Scott. Pellerin was chosen two weeks before shooting began. / Jason Stone et son équipe ont auditionné plus de 500 acteurs pour le premier rôle masculin, avant de retenir Théodore Pellerin, ici en compagnie de Stefanie Scott, premier rôle féminin. Le choix s’est fait deux semaines avant le début du tournage. 34
Work-in-Progress / Le chantier
A few years ago, Stone visited Porterville, California, to take inspiration shots (left and opposite page) for his art department. Later, that same art team also produced a notebook (below) for a central character who tracks the alien orbs. “It’s full of diagrams and patterns, which set up his backstory without having to say anything,” says Stone. / Ci-contre : Jason Stone s’est rendu à Porterville pour prendre des photos pour ses décorateurs. Cidessous : le carnet de notes d’un des personnages principaux du film, qui traque les mystérieux êtres lumineux. « Il est rempli de schémas et de croquis qui plantent son rôle dans le décor sans avoir besoin de mots » explique Jason Stone. »
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The process of making First Light also faced more earthly challenges. Two weeks before starting prep in Vancouver last summer, an influx of American productions—driven by the sinking loonie—meant every crew in town was booked, leaving Stone with a stark choice: shoot in Ottawa, where a crew was available, or pull the plug. It wasn’t obvious. “This movie’s set in the desert,” he says. “And Ottawa in the summer is like the lushest place in the universe.” But the production marched on, often relying on post-production to smooth over geographic challenges. “There are sequences where one scene will have three shots in a row, all shot in different states or countries,” says Stone. With an ambition to premiere at the Toronto International Film Festival in September, Stone is poised to tap into the same audience for smart science-fiction drama that made hits out of Arrival and Stranger Things. The key, he says, is grounding a fantastical story in an imperfect, believable world. “The more real everything feels, the more people buy into the otherworldliness of it all. It’s a matter of making the magic trick as believable as possible.”
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Le metteur en scène a aussi dû régler des problèmes de Terriens. Deux semaines avant la préparation du tournage à Vancouver l’été dernier, plus aucune équipe en ville n’était libre. La raison ? Une invasion de productions américaines, attirées par la baisse du dollar canadien. Il se retrouvait donc devant un choix difficile : tourner à Ottawa, où une équipe était disponible, ou tout arrêter. « Ce n’était pas évident car le film se déroule dans le désert et Ottawa en été, c’est plutôt ambiance jungle tropicale ! » Le défi a tout de même été relevé, comptant sur la post-production pour atténuer les soucis géographiques. « Certaines scènes comporteront trois prises d’affilée, toutes dans des états ou pays différents. » Jason Stone souhaite que First Light soit présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto en septembre, et espère conquérir le même public qui a encensé L’arrivée ou la série Stranger Things. La clé, selon lui, est d’ancrer une histoire fantastique dans un monde imparfait et crédible. « Plus ça paraît réel, plus les gens entrent dans l’univers du fantastique. Pour que la magie opère, il faut qu’elle soit aussi crédible que possible. »
ALL IMAGES COURTESY / PHOTO OFFERTE PAR : JASON STONE
Work-in-Progress / Le chantier
Work-in-Progress / Le chantier
Many scenes were shot outside of Ottawa, including one that took place at a truck stop motel (pictured). “The sign didn’t work,” says Stone. “So we spent a day restoring the neon.” / Plusieurs scènes ont été tournées à l’extérieur d’Ottawa, dont une à ce motel pour routiers. « L’enseigne ne fonctionnait pas, se souvient Jason Stone. On a passé une journée à arranger le néon. »
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The Art of Public Art Cities make space for it. Developers have to support it. But what is the value of art in public spaces? And how can we do better? / Les villes lui font de la place. Les promoteurs immobiliers doivent le soutenir. Mais quelle est la valeur de l’art dans l’espace public ? Et qu’en est-il de son efficacité ?
DARREN ALEXANDER IS PRESIDENT OF TATAR
ILANA ALTMAN IS THE FOUNDER OF SPACING ’S
TAMIRA SAWATZKY IS CO-FOUNDER OF PUBLIC
ART PROJECTS AND CONSULTS PRIVATE AND
ARTFUL CITY AND A BOARD MEMBER OF THE
STUDIO, A COLLECTIVE ART AND ARCHITECTURE
CORPORATE CLIENTS. / PRÉSIDENT DE TATAR ART
PAVILION PROJECT / À L’ORIGINE DE ARTFUL CITY,
PRACTICE. / ARCHITECTE ET COFONDATRICE
PROJECTS, TRAVAILLE TANT POUR LE SECTEUR
UN BLOGUE DU MAGAZINE SPACING , ET MEMBRE
DE PUBLIC STUDIO, UN ATELIER ARTISTIQUE
PRIVÉ QUE PUBLIC.
DU CA DE PAVILION PROJECT.
MULTIDISCIPLINAIRE.
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There is a certain bias inherent in asking a question about public art’s value, which is that public art is an additive feature of a city. This is a fundamental problem—at least it is currently in Toronto. We tend to see public art as a “nice to have” rather than an essential tool of city building. / Se
IA
questionner sur la valeur de l’art public sous-entend un certain parti pris, comme s’il n’était qu’un ajout dans la ville. Là est tout le problème, du moins à Toronto actuellement. On a tendance à considérer l’art public comme
quelque chose « de joli à avoir » plutôt que comme un outil essentiel de l’urbanisme.
I think every sector of the city benefits from public art in different ways. The development community benefits from branding opportunities, and artists gain creative opportunities within the community. Currently, we define public art traditionally by considering it primarily installed works. The goal moving forward should be to embrace all sorts of new media
DA
and new art forms that could be included under the umbrella. / Je crois que chaque secteur d’une ville bénéficie de l’art public de diverses manières. Le développement communautaire profite de l’image de marque ainsi générée et les artistes profitent d’occasions de travail dans la collectivité. On donne une définition très classique de l’art public actuellement, se résumant aux installations. À l’avenir, il serait bon d’englober tous les nouveaux médias et toutes les nouvelles formes artistiques dans cette définition.
TS As an artist, I feel that the sooner we are brought into the process the better. The worst thing for us is to come in after the fact, be given a location and be told, “Put your art here.” We’re in the early phases of working with an architect to integrate the building of the artwork into the actual facade. At the same time, we’re working with the landscape architects to develop a piece that’s as much a part of their design as it is our art. We like breaking down those distinctions between art and architecture by working
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The Conversation / La conversation
collaboratively. / En tant qu’artiste, je trouve que plus tôt on est impliqué dans le processus de création, mieux c’est. Le pire pour nous est d’être mis devant le fait accompli, de se voir attribuer un lieu et de s’entendre dire : « Déposez votre œuvre ici. » En ce moment, on travaille avec un architecte sur la toute première phase d’un projet, à savoir l’intégration d’une œuvre dans une façade. En parallèle, on réfléchit avec des architectespaysagistes à l’élaboration d’une pièce qui est autant leur conception que la nôtre. Le travail en collaboration permet de gommer les distinctions entre l’art et l’architecture. A lot of what we do with clients has an educational element. Some developers understand public art and really want to make a contribution to the city. But we’ve also sat at meetings where it’s almost a joke. It’s a line item to them. They’re already dealing with so many other municipal issues that when Section 37 comes up requiring a public art contribution, they kind of want DA
TEMPORARY ART INSTALLATIONS DON’T HAVE TO BE FLEETING. / LES INSTALLATIONS TEMPORAIRES N’ONT PAS À PASSER EN COUP DE VENT.
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to laugh it off because they’re handing over the property. There’s no ownership. / On fait de l’éducatif dans bon nombre de nos réalisations. Certains promoteurs immobiliers comprennent l’art public et veulent réellement contribuer à la collectivité. Mais on assiste aussi à des réunions où l’art public est totalement pris à la légère. Ils ont déjà tellement d’autres problèmes à régler avec la municipalité que quand arrive l’article 37, concernant la contribution à l’art public, ils ont tendance à en rire puisqu’au final, ils en céderont la propriété. Il n’y a pas d’appropriation.
TS And sometimes public art isn’t necessarily the right thing to do. As an artist, I think it’s great that all this money is going toward supporting artistic practice. But sometimes you do see examples of what we call “plop” art installations that come in after the fact, and you think, “Maybe it would’ve been better without it.” I think as we’re getting into new media, we should expand the definition of public art to include temporary installations. Some things aren’t meant to last 50 years like a bronze sculpture does. And that’s OK, because our world is shifting and changing, and we no longer need things to be literally cast in stone. / Et l’art
public n’est pas toujours une bonne chose. En tant qu’artiste, je trouve ça super que tout cet argent aille soutenir la pratique artistique. Mais quand je vois ce que j’appelle des installations « plouf », où l’artiste a été mis devant le fait accompli, je me dis que ça aurait été mieux sans. Je crois que la définition de l’art public devrait également inclure les installations temporaires,
surtout depuis l’arrivée des nouveaux médias. Certaines choses ne sont pas faites pour durer 50 ans, comme une sculpture en bronze. Et c’est légitime : le monde dans lequel nous vivons change très vite, on n’a plus besoin que les choses soient gravées dans la pierre, littéralement parlant.
And there’s an opportunity for temporary installations to activate underused sites or sites that are in transition. Just because they’re temporary doesn’t necessarily mean they’re fleeting. They have the ability to inform a future agenda; whether it’s the future public-art agenda or future development agenda, that can be extremely valuable. / Et les installations temporaires
IA
peuvent redonner vie à un lieu peu fréquenté ou en transition. Elles n’ont pas à passer en coup de vent; temporaire ne veut pas forcément dire éphémère. Elles peuvent être utiles pour façonner le futur, que ce soit celui de l’art public ou du développement immobilier. Les renseignements qu’elles fournissent ont beaucoup de valeur. TS I think great public art speaks to the public. I like art to challenge me and inspire me and say something about the world—not about itself or about art or a brand. I think we should judge public art because there’s also a lot of bad public art and cities would benefit from stronger audience responses to it. / Je crois
que l’art public est réussi quand il parle au public. J’attends de l’art qu’il me remette en question, m’inspire et dise quelque chose à propos du monde, pas à propos de lui-même ou de l’art en général ou d’une marque. On a tous le droit de juger l’art public, car il y
a beaucoup de ratés, à mon avis. Les villes auraient tout intérêt à ce que le public s’exprime davantage.
At the same time, I don’t think there will ever be a single metric for determining success or failure. We can look at public art in terms of how the community engages with it. Or we can look at how it defines the public realm—how it defines its context and relates to the architecture around it. Success could be determined based on how visceral a reaction people have to it—good or bad—because it’s provocative. This ability to be controversial often gets stripped out of public art because there’s this belief that it has to appeal universally. I think that’s a false start. / En même
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temps, je ne crois pas qu’on parvienne un jour à mesurer son succès ou son échec par un seul chiffre. On peut savoir s’il déclenche un engagement, plus ou moins fort, de la part des citoyens. Ou regarder la façon dont il définit le domaine public : sa mise en contexte, son intégration avec l’architecture environnante. Dans le cas d’une œuvre provocatrice, on pourrait mesurer son efficacité en se
The Conversation / La conversation
basant sur la réaction viscérale du public, bonne ou mauvaise. Cette capacité à la controverse est d’ailleurs souvent absente de l’art public, car on croit qu’il doit avoir un attrait universel. C’est un faux départ, à mon avis. TS Absolutely. I totally agree, but sometimes we limit ourselves as artists. It’s strange: The commissions we’ve won are often the ones we thought for sure we’d lose. For instance, if they involve new media, we think, “This is a loser. No one’s going to want to maintain this thing. It’s digital.” But then we had a developer buy what is basically a video-game piece that runs 10 hours a day for the entire year. I think artists need to push the boundaries. /Je suis tout à
fait d’accord, mais parfois ce sont les artistes qui se limitent eux-mêmes. C’est en fait assez étrange : les commandes qu’on remporte sont souvent celles pour lesquelles on croyait n’avoir aucune chance. Notamment avec les nouveaux médias : on pense que ça ne passera pas, que personne ne voudra entretenir un truc numérique. Et puis arrive un promoteur qui veut bien de cette œuvre, qui est en fait un jeu vidéo qui tourne 10 heures par jour pendant une année entière. Je pense qu’un artiste doit repousser les limites. IA I think that the city could also benefit from more creative outlets where we give people the room to experiment, where we give younger artists the opportunity to enter into the public art realm—either through temporary works or through organized programs that give them support to test something in a highly public setting and certain safeguards
against failure. The more we support artists through residency programs or controlled forums, the more we’ll allow for a greater diversity of artists to enter into the public art realm. / Les villes auraient aussi tout intérêt à avoir plus de lieux créatifs, où les gens auraient un espace pour expérimenter, où les jeunes artistes auraient l’occasion d’entrer dans le domaine public. À nouveau, que ce soit par le biais des installations temporaires ou des programmes organisés, qui leur permettraient de tester leur concept dans un lieu très fréquenté tout en leur fournissant des garde-fous. Plus on soutiendra les artistes avec des programmes de résidence et de l’encadrement, plus on aura de diversité artistique dans le domaine public. DA I’d love to see grants supporting temporary exhibition spaces that are ultimately supported by other funding. Why not get your feet wet and have it somewhere very public in the rotation, like we’ve seen in the Toronto Sculpture Garden. / J’adorerais
que le Conseil des arts du Canada subventionne des lieux d’exposition temporaire, qui sont financés par d’autres pour le moment. Pourquoi ne pas postuler pour réaliser une installation, acquérir de l’expérience et pouvoir l’exposer dans un lieu fréquenté, comme ça se fait au Toronto Sculpture Garden.
Absolutely. Our world moves faster now, and we expect things to change. To have art that actually changes feels more relevant in a way. That’s not to say all art has to, or that every piece should be that way, but I think that’s a good direction.
IA
/ Exactement. On vit dans un monde où tout va de plus en plus vite, où on s’attend à ce que les choses changent. L’art temporaire, ou un art qui change, semble plus pertinent d’une certaine façon. Ça ne veut pas dire que toute œuvre d’art doit l’être, mais c’est une direction à prendre. TS Or, as I mentioned before, we could push boundaries by working collaboratively with developers. With that project we proposed the architect that we work in their office for the next phase of design development. So now we spend two days a week with our own desk in their office. This way we don’t always need to be briefed on the project— we’re well aware of it. It’s pretty great to be able to work together, designing the building and the art at the same time. / Ou,
comme je l’ai mentionné plus tôt, on pourrait élargir nos horizons en augmentant les collaboration avec les promoteurs immobiliers. Dans le cadre du projet sur lequel je travaille, on a proposé à l’architecte de faire la prochaine étape depuis ses bureaux. On y est deux jours par semaine. Du coup, on ne perd pas de temps à se tenir au courant des progrès de chacun, on suit le projet de très près. C’est super de pouvoir travailler ensemble, à la fois sur l’immeuble et sur l’œuvre d’art. DA Those who are involved with public art really need to come together and start having a dialogue about how to move the needle forward and how to change policies. / Tous les
acteurs de l’art public ont vraiment besoin de se rassembler et d’entamer le dialogue pour faire bouger les choses et changer de cap.
CITIES ARE NOT THE SAME PLACES THEY WERE 50 YEARS AGO. / LES VILLES NE SONT PLUS LES MÊMES QU’IL Y A 50 ANS. There’s been a ton of great work done over the past several decades, and there’s been a lot of movement forward in terms of establishing the value of public art. There’s far less questioning about whether it’s a worthy investment or whether it contributes to the city. But now I think it’s time to move the conversation forward to recognize that our cities are not the same places they were 20, 30 or 50 years ago. They’re now places of constant evolution and change, and the public art that we’re producing has to reflect that condition. / Beaucoup de
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très bon travail a été fait depuis quelques dizaines d’années, et il y a eu des avancées pour estimer la valeur de l’art public. On s’est beaucoup moins questionné sur l’intérêt d’un tel investissement ou sur sa contribution à la collectivité. Je crois qu’il est temps d’admettre que nos villes ne sont plus les mêmes qu’il y a 20 ans, 30 ans ou 50 ans. Ce sont des lieux en constante évolution, en changement perpétuel, et l’art public que nous produisons doit être à cette image. INTERVIEW BY / PAR HANNAH SIKLOS ILLUSTRATION / ILLUSTRATION GRAHAM ROUMIEU
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Made / Fabriqué
Camper Obscura Calgary professor Mitch Kern built a photography lesson on wheels. / Mitch Kern, professeur à Calgary, a bricolé un cours de photo sur roulettes. BY / PAR LUC RINALDI
GIVE MITCH KERN A BOX, and he’ll make you a camera. Over the past 15 years, the Alberta College of Art and Design photography prof and his students have been building DIY cameras out of just about anything with six sides: a refrigerator, an old TV, even shopping carts. A few years ago, he started working on his most ambitious model yet—one that would fit inside a camper trailer. Kern dreamt up the idea of a giant mobile camera more than a decade ago when he stumbled upon a photo from a late-19thcentury travelling circus of an old-timey carriage labelled “Camera Obscura.” A precursor to modern photography, camera obscura is the natural phenomenon that occurs when a few rays of light pierce through a pinhole and project a full-colour image into an otherwise dark space. Leonardo da Vinci famously used it to help him paint, and photographers have been creating their own camera obscuras for more than a century. “The image it produces is hyper-real,” says Kern. “It’s totally ephemeral and, if the conditions are right, absolutely mesmerizing.”
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DONNEZ UNE BOÎTE À MITCH KERN et il en fera un appareil photo ! Depuis 15 ans, ce professeur de photographie au Collège d’art et de design de l’Alberta et ses étudiants fabriquent des appareils photo à partir de n’importe quel objet à six côtés : un réfrigérateur, une ancienne télé, un chariot d’épicerie… Voyant toujours plus grand, il a eu envie de s’attaquer à… une caravane. Cela fait plus de 10 ans que Mitch Kern rêve d’un appareil photo géant et mobile, depuis qu’il est tombé sur la photo d’une roulotte de cirque datant de la fin du 19e siècle, sur laquelle était noté « camera obscura. » Précurseur de la photographie moderne, la camera obscura (latin pour chambre noire) est le phénomème naturel qui se produit lorsque des rayons lumineux passent par un trou d’épingle et projettent une image en couleur dans un endroit obscur. Léonard de Vinci s’en servait pour peindre ses toiles et les photographes créent leur propre camera obscura depuis plus d’un siècle. « L’image obtenue est hyper-réaliste, explique Mitch Kern. C’est totalement éphémère et, si les conditions sont bonnes, complètement fascinant. »
Made / Fabriqué
Mitch Kern a pu mettre en œuvre son ambitieux projet en 2014, grâce à une bourse de 10 000 $ obtenue au festival Beakerhead de Calgary, mélangeant art, science et ingénierie. Il a commencé par chercher le contenant de sa camera obscura surdimensionnée : une roulotte Boler de 1976, toute cabossée, dénichée sur Kijiji. Aidé de ses étudiants, il a passé des mois à la restaurer et l’a équipée d’un mur lisse, en fibre de verre, qui sert d’écran. Côté lentille, il a fait plusieurs essais : trous dans des plaques métalliques, équipement provenant d’un vieil appareil photo, matériel de plomberie de chez Home Depot. Actuellement, il alterne entre deux objectifs et donc deux distances focales, et espère avoir une lentille réglable ce printemps. Le drôle d’engin de Mitch Kern, stationné devant chez lui à Calgary, fait aussi office de salle de classe, lui permettant d’expliquer le concept de la camera obscura grandeur macro. Un soir, il l’a apporté dans un parc, l’a éclairé à l’aide de projecteurs et a invité les passants à entrer : « La file d’attente était impressionnante, ça a duré pendant cinq heures! J’avais l’impression d’être un magicien. » Ce qui lui a donné l’idée d’une tournée, prévue pour 2017. En attendant, il compte bien participer à des festivals et des évènements artistiques cet été, et prendra la route pour offrir une projection des Rocheuses. C’est une roulotte, après tout. « L’idée de partir à l’inconnu avec ce symbole albertain tout à fait unique m’enthousiasme ! » conclut-il.
PHOTO COURTESY OF / PHOTO OFFERTE PAR : MITCH KERN
Kern finally acted on his ambition in 2014, when he earned a $10,000 grant from Beakerhead, an art, science and engineering festival in Calgary. First, he found a body for his oversized camera obscura: a battered 1976 Boler trailer, which he bought for $3,450 on Kijiji. He and his students spent months gutting it and resurfacing it with hardwood floors and a smooth fibreglass wall for the screen. For the lens, Kern experimented with holes in metal plates, old camera equipment and plumbing material from Home Depot. Currently, he switches between two lenses that focus at different lengths, but he hopes to mount an adjustable lens this spring. Kern uses the contraption as a mobile classroom, allowing him to explain the obscura concept to students in a supersized setting. One night, he stationed it next to a park bench, lit the scene with a pair of theatre lights and asked passersby to step into the trailer. “I had a line of people for five hours,” he says. “It was overwhelming. I felt like a magician.” The giant camera lives outside Kern’s house in Calgary when it’s not on the road, but he intends to tour it in 2017. This summer, he’ll partner with actors and artists and park it next to live performances, as well as take it into the Rockies. It’s a camper, after all. “How lovely an idea to have this perfect, uniquely Albertan symbol of going out into the unknown,” he says.
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TITLE TYPOGRAPHY / TYPOGRAPHIE DU TITRE : COURTNEY WOTHERSPOON; PHOTO COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE: KRISTINA RUDDICK
THE ART OF KILLING TIME BY / PAR COURTNEY SHEA DUTCH PHOTOGRAPHER Erwin Olaf’s Waiting created much buzz at last October’s Nuit Blanche, the 11th edition of the annual all-night art crawl that takes over Toronto’s downtown. The multimedia installation, which was staged in the lobby area of Allied Properties REIT’s QRC West, at the corner of Peter and Richmond, showed footage of a striking young woman sitting in silence at a table set for two. Those artgoers who came by that night watched as her steady, calm expression slowly moved into uncertainty and anxiety. “You don’t really know who or what the subject is waiting for, but you start to sense this idea of loneliness,” explains curator Paco Barragán, who has been collaborating with Olaf for more than
WAITING , L’INSTALLATION MULTIMÉDIA DU PHOTOGRAPHE néerlandais Erwin Olaf, a beaucoup fait parler d’elle en octobre dernier, lors de la 11e édition de Nuit Blanche à Toronto. Installée dans l’entrée du QRC West, un immeuble d’Allied Properties REIT situé à l’angle des rues Peter et Richmond, elle présentait la vidéo d’une jeune femme, assise en silence à une table dressée pour deux. Le visage, calme et détendu au début, laisse paraître, au fur et à mesure de l’attente, un sentiment d’incertitude mêlé d’angoisse. « On ne sait pas qui elle attend, ou ce qu’elle attend, mais on perçoit l’idée de solitude, » explique le conservateur Paco Barragán, qui collabore avec Erwin Olaf depuis plus de dix ans, et qui organisait BLOCK / 45
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a decade. Waiting was one of 10 exhibits, stretching from Front Street to Dundas Street, that Barragán organized for the 2016 Nuit Blanche. The artworks, all part of his Militant Nostalgia program, explored the passing of time and the way in which nostalgia acts as an intermediary between an individual’s memory of an experience and how an event is recorded in our collective history. A meditative look back at the pre-social-media, pre-smartphone era, Waiting comments on the irony of contemporary isolation. “Today, we are totally connected—we are texting, we’re on Facebook or whatever social media,” says Barragán. “But, on the other hand, we are lonelier than ever.” And while staging an installation about the lost art of killing time by oneself may seem out of place in a bustling mixed-use building in the city’s downtown core, Barragán says the QRC West’s design—with its original brick foundation and soaring glass atrium—was a good fit, both aesthetically and thematically. “The exhibit plays with the relationship between transparency and intimacy, so to have a building that you can actually see into—it almost became part of the work.”
dix expositions, dont Waiting, entre la rue Front et la rue Dundas pour la Nuit Blanche 2016. Toutes ces œuvres d’art, qui faisaient partie de son programme Militant Nostalgia, exploraient la notion du temps qui passe et la nostalgie en tant qu’intermédiaire entre le souvenir d’un évènement vécu à titre individuel et sa mémorisation dans l’histoire collective. Jetant un regard songeur dans le rétroviseur, à l’époque où les téléphones intelligents et les réseaux sociaux n’existaient pas, Waiting raconte l’ironie de la solitude contemporaine. « De nos jours, on est plus que connectés : on se texte, on gazouille, on se Facebooke… commente Paco Barragán. On est pourtant plus seuls que jamais. » Et bien qu’une installation sur l’art perdu de tuer le temps en solo paraisse hors contexte dans un édifice multiusage au cœur d’une métropole, le conservateur trouve au contraire que l’architecture du bâtiment, avec sa fondation en briques d’origine et sa verrière s’élevant vers le ciel, était un cadre idéal : « L’œuvre se joue de la relation entre transparence et intimité. Du coup, ce décor, au travers duquel on peut voir, en faisait presque partie. »
MY BLOCK / AUPRÈS DE MON BLOCK Iain Klugman, president and CEO of Communitech, on his favourite pre-, post- and mid-work spots in Kitchener, Ont. / Avant, pendant et après le boulot, les bonnes adresses de Iain Klugman, PDG de Communitech, à Kitchener.
PERSONAL EDGE TRAINING They do classes at lunchtime. It’s a lot of core work, and they will hurt you. / Il y a des cours à l’heure du lunch. Beaucoup de renforcement musculaire, et ça fait mal! THE BOATHOUSE It’s a place to drink right on the water in Victoria Park with great options for beer connoisseurs. / Un grand choix de bières qu’on peut siroter directement sur l’eau à Victoria Park.
THE BERLIN My favourite dish here is the octopus appetizer. / Mon plat préféré ici est l’entrée à base de poulpe. KINKAKU IZAKAYA It’s all-you-caneat style, which often isn’t a good sign, but this place is the exception. / C’est un buffet à volonté, ce qui n’est jamais bon signe, mais cet endroit est l’exception. 46
ILLUSTRATION / ILLUSTRATION : NIK NEVES
BALZAC’S I’m not into fancy coffee drinks, but they do a really great standard roast. / Je ne suis pas la tendance café sophistiqué, mais leur mélange standard est super.
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THE ENDORSEMENTS / MENTIONS SPÉCIALES
THE LESSON / UNE BONNE LEÇON
MARK TRASK, VP, MARKETING AND SALES, AT ARTSMARKETING / MARK TRASK, VP MARKETING ET VENTES À ARTSMARKETING
MERCY STREET
A very timely PBS series set during the Civil War, which serves to remind us that America has made it through messed-up qui ont dû atterrir à Terre-Neuve times before. / Cette série de PBS, le 11 septembre. Une production
qui se déroule pendant la guerre de Sécession, tombe à pic, nous rappelant que l’Amérique a su se sortir de périodes difficiles. COME FROM AWAY
canadienne présentée à Broadway cette année. LONDON ROAD
This movie is based on a British theatre piece about a real-life crime. It’s also a mind-blowing thriller set to music. / Ce film
A musical about the airplanes forced to land in Newfoundland on 9/11. The Canadian production est l’adaptation d’une pièce de is heading to Broadway. / Une théâtre britannique. Un thriller comédie musicale sur les avions
hallucinant, mis en musique. KALEV JAAGUSTE
Founder, Kalev Fitness / Kalev, fondateur de Kalev Fitness
CREATIVE FIX / COMBINE CRÉATIVE
The Problem: Caleb Goodman, partner and managing director at Rethink, found that his time between meetings was not productive. / Le problème : Caleb Goodman, associé et directeur général de Rethink, trouvait que son temps entre deux réunions n’était pas productif. PHOTO / PHOTO : MATTHEW MURPHY
THE CREATIVE FIX: “All of those smaller bits of wasted time started to add up, so
I started booking my day in 15-minute increments. This way I use every block with more focus and intention. I get more done and have less stress around my calendar. ” / LA SOLUTION : « Toutes ces petits moments perdus commençaient
à faire beaucoup, alors j’ai décidé d’organiser ma journée en intervalles de 15 minutes. Du coup, je sais à quoi m’attendre et je peux mieux me concentrer. Mon emploi du temps est moins stressant et ma productivité s’en ressent. »
ALLIED NEWS / LES ACTUS D’ALLIED Movement at three of Allied’s Montreal properties—5445 and 5455 Avenue de Gaspé, and 6300 Avenue du Parc—reflect the continued migration of creative minds to the city’s Mile End neighbourhood. With flagship tenants such as Ubisoft, Framestore and Attraction Media leading the growth, the leased area of the two addresses on de Gaspé will increase by 134,564 total square feet in 2017. / Un état des lieux du marché locatif dans deux propriétés d’Allied à Montréal – aux 5445-5455, avenue de Gaspé et au 6300, avenue du Parc – montre que la location de bureaux urbains est toujours en demande dans le quartier du Mile End. Grâce la présence d’entreprises comme Ubisoft, Framestore et Attraction Media, véritables moteurs de la croissance, la surface locative de ces deux adresses se verra augmenter de 12 500 m2 en 2017.
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Now & Then / D’hier à aujourd’hui
Red Giant Montreal’s century-old Le Nordelec was once the largest brick-and-beam building in the British Commonwealth. / Il y a 100 ans, l’édifice montréalais Le Nordelec était le plus grand immeuble de briques du Commonwealth.
1960
2017
WHEN THE NORTHERN ELECTRIC COMPANY built its manufacturing plant in 1913, the facility’s size was a testament to the power of the wired world. Architect William John Carmichael used an entire block in southwest Montreal to design what was then one of the largest brickand-beam buildings in the world. The original E-shaped edifice on Shearer Street had four wings connected by skylit walkways. A fifth wing, added in 1929, featured bay windows set in distinctive red brick and supported by an embossed stone base. Back then, 12,000 on-site workers manufactured wire, cable, electronic switchgear and other components of 20th-century technology. The company, which became telecom giant Nortel in 1976, moved its manufacturing division to the suburbs in the early 1970s and sold the building. Renamed Nordelec Industrial Plaza, the building then housed multiple small furniture and clothing factories before luxury condo developer Elad Canada remade the property in 2006. Allied Properties REIT acquired it last year. Now called Le Nordelec, the building is both a high-end condo and a tech hub driving and reflecting change in the emerging Griffintown neighbourhood. The old factory, once home to push buttons and rotary dials, is now a live-work space for the new wireless century. / QUAND LA NORTHERN ELECTRIC COMPANY construit son imposante manufacture en 1913, sa
taille témoigne de la puissance du monde câblé. L’architecte William John Carmichael érige ce qui est, à l’époque, le plus grand immeuble de briques et de poutres au monde. Occupant tout un pâté de maisons, rue Shearer, au sud-ouest de Montréal, le bâtiment, en forme de E, compte quatre ailes, qui communiquent par des passerelles vitrées. Une cinquième, en briques rouges, pierres bossagées et agrémentée de baies vitrées, sera ajoutée en 1929. 12 000 employés travaillent sur le site, fabriquant fils et câbles électriques, commutateurs et autres composants de la technologie du 20e siècle. L’entreprise, qui deviendra Nortel, le géant de la téléphonie en 1976, déménage ses activités manufacturières en banlieue au début des années 1970 et vend le bâtiment. Rebaptisé Nordelec Industrial Plaza, il abritera des fabriques de vêtements et de meubles jusqu’en 2006, où Elad Canada, un promoteur immobilier le rénove entièrement. En 2016, il devient la propriété d’Allied Properties REIT. Aujourd’hui, Le Nordelec est à la fois un immeuble à condos de luxe et un carrefour technologique, à l’image de son quartier, Griffintown, en pleine renaissance. Toujours branché, l’édifice du 1751, rue Richardson, a su passer avec brio du siècle avec fil au siècle sans fil. 48
PHOTOS, TOP / HAUT: COURTESY OF BELL CANADA HISTORICAL COLLECTION / BOTTOM / BAS : MARC-OLIVIER BÉCOTTE
BY / PAR HOWARD AKLER
Rethink / Repensé
Analog Engagement BY / PAR DAVID SAX ILLUSTRATION / ILLUSTRATION JASON LOGAN
THE GREAT PROMISE of consuming culture using digital technology is that it offers so many more opportunities for engagement, a term increasingly deployed to describe our interactions with creative products we access through our computers. On the surface, this makes sense. Look up from this magazine and see the faces all around you, glued to their phones. With its enticing glow and endless options to click on, the digital world appears to offer an experience far more mesmerizing than anything analog technology can serve up.
WITH CULTURE, THE MOST IMMERSIVE ENGAGEMENT IS THE LEAST PLUGGED IN. But look beyond the screen and you’ll see that engagement happens on different levels, and often, the most immersive is the least plugged in. Indeed, one of the reasons why analog technologies are seeing a resurgence is that the time-consuming nature of consuming them forces a deeper, more committed kind of engagement. For vinyl lovers, each listening experience is a journey. It requires time spent at record shops, sifting through options, and conversations with other music lovers. Even before the needle hits the grooves,
one that lives framed behind glass on the gallery wall that will capture more than just a moment’s attention. It’ll capture your imagination. / LA GRANDE PROMESSE de la
listeners are immersed in the experience, engaging with more care and attention than they would if they’d summoned the same album on Spotify. When e-readers came out, the prediction of the book’s demise was widespread. After all, bookstores and words on paper couldn’t possibly compete with the vast selection of Amazon and the massive storage capacity of a Kobo. Instead, books and bookstores have held on. Similar to collecting vinyl, the act of browsing—considering covers and flipping through pages until the right book calls you—is a genuine pleasure. And it leads to more intimacy with the chosen book: A growing number of academic studies have shown we comprehend more of a book’s plot on paper. Perhaps the deeper engagement has something to do with the paper, or perhaps it’s due to that act of the chase. So long as the world we inhabit is a real one, filled with tactile interactions, even a basic analog experience will be vastly more immersive than its digital equivalent. We can view endless works of photography on our smartphones, but it’s the
consommation culturelle par le numérique ? Une plus grande implication du consommateur, un terme de plus en plus employé pour décrire nos interactions avec les divers produits créatifs accessibles depuis notre ordinateur. À première vue, cela fonctionne. Il n’y a qu’à lever les yeux de ce magazine pour constater que les personnes qui nous entourent ont les leurs rivés sur leur téléphone. Une lueur attirante, des options à cliquer par milliers, le monde numérique semble offrir une expérience bien plus fascinante que son cousin, l’analogique.
CÔTÉ CULTURE, IMMERSION ET CONNEXION NE VONT PAS DE PAIR. Mais il suffit de jeter un œil au-delà de l’écran pour s’apercevoir qu’il existe différents degrés d’implication et que, bien souvent, le plus immersif est le moins connecté. Une des raisons pour lesquelles les technologies analogiques refont surface aujourd’hui est que la nature chronophage de leur consommation force notre implication : l’attachement est plus profond. Pour les amoureux des
vinyles, chaque écoute est un voyage. Ils prennent le temps de se rendre chez les disquaires et de discuter avec les autres mélomanes. Avant même que l’aiguille ne touche le sillon, l’auditeur est en immersion et il accordera plus d’attention à cette expérience qu’il ne l’aurait fait avec le même album proposé par Spotify. Quand les liseuses ont fait leur apparition il y a 10 ans, on a annoncé la mort du livre. Comment des mots imprimés sur du papier et des libraires pouvaient-ils rivaliser avec l’offre illimitée d’Amazon et la capacité de stockage presqu’illimitée d’une Kobo ? Pourtant, ils ont tenu bon. Tout comme pour les vinyles, fureter dans les librairies, comparer les couvertures, feuilleter quelques pages jusqu’ à trouver le bon livre est un véritable plaisir. Sans compter l’établissement d’une relation d’intimité : un nombre grandissant d’études montrent que l’on comprend mieux un livre lu sur papier. Cette plus forte implication a peut-être quelque chose à voir avec le support luimême ou avec l’acte de chasse. Tant que nous vivrons dans un monde rempli d’interactions tactiles, la plus élémentaire des expériences analogiques offrira un degré d’immersion bien plus grand que sa consœur numérique. On peut regarder des quantités industrielles de photos sur notre téléphone, c’est celle qui vit sous verre, accrochée au mur d’une galerie d’art, qui captera plus d’une seconde de notre attention. Elle captera notre imagination. BLOCK / 49
Fill in the Blank / Veuillez combler l’espace
THE CHALLENGE Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? / LE DÉFI Dans chaque numéro, nous demandons à un artiste ce qu’il ferait de sa propre dent creuse. ILLUSTRATION / ILLUSTRATION MICHAEL KIRKHAM
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9 6 S P A D I N A A V E . • 5 5 5 R I C H M O N D S T. W E S T • 4 2 5 A D E L A I D E S T. W E S T 1 3 4 P E T E R S T. ( C O M I N G A P R I L ‘ 1 7 ) • 3 5 7 5 S A I N T L A U R E N T B LV D .
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Basia Bulat, by Richmond Lam, January 8, Montreal. / Basia Bulat, par Richmond Lam, 8 janvier, MontrĂŠal.