BLOCK Magazine - Winter 2014

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Creativity has its place Winter 2014 Issue 3 / La créativité a sa place Hiver 2014 Numéro 3

GOOGLE’S SPACE MAKER In Praise of Idleness / Snowy Style / The Gastro-Scientists L’Éloge du Farniente / Style Hivernal / Scientifiques Gourmets




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CONTENTS The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Contributeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Mélanie Ferraro, the head of the wardrobe department at Montreal’s Les Grands Ballets, revisits a classic . . . . . . . . . . . . 11

THE MOMENT

OUTSIDE THE BOX The future floats above the past in a new Toronto building; Kafka takes to the stage; Giller Prize-winner Lynn Coady gets to work; a Haida art expert shares her inspiration . . . . . . . . . . 14 MY SPACE

TV producer Michelle Kosoy’s creative space . . . . . . . . . 17

A pair of gastro-scientists offers a forecast for the future of food: cloudy with a chance of flowers . . . . . . . . . . . . . . . 18

THE CREATOR

ARTIST’S BLOCK

James Nizam’s monochromatic cube. . . . . . . . . . . . 21

A tour of Google’s Kitchener office, home to mini-golf, a giant slide and singular innovation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

THE INTERIOR

THE BUSINESS From TV screens to building façades, the world truly is a canvas for Vancouver’s Go2 Productions . . . . . . . . . . . . . . . . 28 THE PORTFOLIO

Instagramming the changing seasons . . . . . . . . . . . . 32

Idleness is dismissed in a work-hard, play-hard culture, but the death of downtime may have high costs . . . . . . . . . 40

THE CONVERSATION

MADE

A Montreal bootmaker masters snow-friendly style . . . . . . . 44

NOW & THEN RETHINK

An icon of entrepreneurship in Toronto . . . . . . . . . . . . 47

Reframing the skyscraper conversation . . . . . . . . . . . . . . 49

FILL IN THE BLANK

Artist Lauren Nassef’s urban infill . . . . . . . . . . . . 50

ON THE COVERS / EN PAGE COUVERTURE ET QUATRIÈME DE COUVERTURE PHOTO / PHOTO : LORNE BRIDGMAN HAIR AND MAKEUP / COIFFURE ET MAQUILLAGE : SID ARMOUR

À la tête du département des costumes pour Les Grands Ballets à Montréal, Mélanie Ferraro revisite un classique . . . . . . . . . 11

LE MOMENT

Un immeuble torontois où le futur plane sur le passé; Kafka aux devants de la scène; la lauréate du Prix Giller, Lynn Coady, au travail; une experte en art Haida partage son inspiration . . 14

HORS DES SENTIERS BATTUS

MON ESPACE

L’espace créatif de la productrice télé Michelle Kosoy . . . . . 17

Un duo de scientifiques gourmets nous offre leurs prévisions sur le futur de la nourriture : nuageux avec éclaircies de fleurs . . . . . 18

LA CRÉATION

ARTIST’S BLOCK

Le cube monochrome de James Nizam . . . . . . . . . . 21

L’INTÉRIEUR Visite de Google à Kitchener, des bureaux qui abritent un mini-golf, une glissoire géante et une innovation exceptionnelle . . . . 22

Des écrans de télé aux façades d’immeubles, le monde est réellement une grande toile pour Go2 Productions à Vancouver . . 28

L’ENTREPRISE

LE PORTFOLIO

Instagram et le changement des saisons . . . . . . . . . . . 32

LA CONVERSATION La pause mise à l’écart au sein d’une culture où le travail

prime, mais ce déclin du farniente pourrait finir par nous coûter . . . . 40 CONSTRUIT

Fabricant de bottes montréalais, maître du style hivernal . 44

HIER ET AUJOURD’HUI REPENSÉ

Icône de l’entrepreneuriat à Toronto . . . . . . . . . 47

La conversation sur les gratte-ciel recadrée . . . . . . . . . . . . 49

VEUILLEZ REMPLIR L’ESPACE

La dent creuse de l’artiste Lauren Nassef . . 50



THE STARTING BLOCK

PHOTOS BY / PAR JAMIE ROSENTHAL

Sadly, daydreaming is in crisis. We’ve lost the ability to do nothing at all. / Hélas, l’art de rêvasser est en crise. La capacité de ne rien faire du tout est en péril.

Creativity experts like to talk about the three Bs—the bath, bed and bus—as places where great ideas are born. Their theory: When we’re daydreaming or distracted—staring out a window or lathering our hair—our prefrontal cortex relaxes, allowing our brains to generate ideas that they wouldn’t otherwise. Sadly, daydreaming is in crisis. Smart phones, though liberating in many ways, have an unfortunate side effect: We’ve lost the ability to do nothing at all. Now, riding a bus, even lying in bed, has become prime time for skimming headlines or reading emails. It’s a boon to productivity, but at what cost? According to the participants in this month’s Conversation (page 40), filling every idle moment with Tweets and pings may be setting us up for burnout—or, at least, underachievement. No company understands the value of downtime better than Google, whose “20 percent policy” encourages employees to spend a day a week on self-directed projects. We explore the company’s culture with a tour of its Kitchener headquarters (page 22; behind-thescenes shots above)—a heritage building owned by our publishing partner, Allied Properties REIT. And finally, to affirm that Block is not run by a cabal of anti-smart phone Luddites, we present Derek Shapton’s Portfolio (page 32), shot entirely with an iPhone. If, as you read this winter issue of Block, you find your mind wandering, we encourage you to follow it. There’s no telling where it might take you.

Les experts en créativité aiment parler de trois endroits où naissent les grandes idées — le bain, le lit et l’autobus. Leur théorie? En rêvassant — soit en regardant par la fenêtre ou en se lavant les cheveux — le cortex préfrontal se détend et permet à nos cerveaux de générer des idées qui, autrement, ne verraient pas le jour. Hélas, l’art de rêvasser est en crise. Certes libérateurs, les téléphones intelligents ont un effet secondaire malheureux : la capacité de ne rien faire du tout est en péril. De nos jours, s’étendre ou prendre l’autobus est devenu le moment idéal pour lire les manchettes ou nos courriels. Bénédiction pour la productivité, mais à quel prix? Selon les participants de la Conversation (p. 40), remplir chaque moment de détente par un Tweet ou un message pourrait nous mener à l’épuisement ou à une contre-performance. Aucune autre entreprise ne comprend aussi bien la valeur de la détente que Google, avec sa « politique des 20 pour cent » qui encourage les employés à passer une journée par semaine sur des projets autonomes. Nous découvrons la culture de la compagnie en visitant leur siège à Kitchener (p. 22; voir photos ci-dessus) — un immeuble patrimonial, propriété de notre associé pour cette publication, Allied Properties REIT. Puis, pour vous assurer que Block n’est pas composé d’une bande de luddites antitéléphones intelligents, nous vous présentons le portfolio de Derek Shapton (p. 32), photographié entièrement à l’aide de son iPhone. Si en lisant ce numéro de Block, votre esprit se met à errer, nous vous encourageons à le suivre. Qui sait où cela pourrait vous mener. BLOCK / 7


WT? abbr. \writers’ trust of canada\

The Writers’ Trust of Canada is a charitable organization that supports Canadian writers through various programs including literary awards, financial grants, and scholarships. The Writers’ Trust of Canada celebrates the talents and achievements of Canada’s novelists, short story writers, poets, and nonfiction writers.

writerstrust.com


CONTRIBUTORS EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF

Benjamin Leszcz

CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES

Whitney Geller & Yasemin Emory

EDITOR / RÉDACTION

Doug Wallace

PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE

Catherine Dean

02

ASSISTANT DESIGNER / ADJOINTE À LA DIRECTRICE DU DESIGN

01

Melissa Núñez

TRANSLATOR / TRADUCTRICE

Dominique Bergeron

COPY EDITORS - PROOFREADERS / RELECTEURS - CORRECTEURS

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1. Mark Slutsky, who hosts the Conversation (page 40) and profiles bootmaker Pajar (page 44) this issue, has written for such magazines as Bon Appétit and Good. He has also co-written the films Peepers and The Fruit Hunters. / Mark Slutsky anime ce

mois-ci la Conversation (p. 40) et nous offre un profil sur le fabricant de bottes Pajar (p. 44). Il a coécrit les films Peepers et The Fruit Hunters et a contribué à des magazines comme Bon Appétit et Good. 2. Kevin Chong, a contributor to Maclean’s and The Walrus,

teaches creative writing at the University of British Columbia. He profiles the 3D mapping company Go2 Productions (page 28). / Kevin Chong nous fait découvrir l’entreprise de mapping vidéo

3D, Go2 Productions (p. 28). Contributeur pour Maclean’s et The Walrus, il enseigne l’écriture à l’Université de la Colombie-Britannique. 3. This month’s Rethink (page 49) was illustrated by Yvetta Federova, whose work appears regularly in The New York Times and The New Yorker, and whose comic strips can be seen in publications around the world. / Ce mois-ci, la rubrique Repensé

(p. 49) a été illustrée par Yvetta Federova. Son travail apparait régulièrement dans The New York Times et The New Yorker, et ses bandes dessinées sont publiées à travers le monde. 4. To photograph The Moment (page 11), LM Chabot­(Jolianne

L’Allier Matteau and Alexandre Chabot) visited the wardrobe facilities of Montreal’s Grands Ballets. / Pour le Moment (p. 11), les photographes LM Chabot, alias Jolianne L’allier Matteau et Alexandre Chabot, ont visité la garde-robe des Grands Ballets à Montréal.

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Block is published four times a year. / Block est publié quatre fois par an.


fo r t u e s days —w h e n i c lo s e

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The Moment / Le Moment

MON. OCT. 21 11:01 AM PHOTOS BY / PAR LM CHABOT. HAIR AND MAKEUP BY / COIFFURE ET MAQUILLAGE PAR VALERIA AMIROVA

AS HEAD OF WARDROBE at Les

Grands Ballets Canadiens de Montréal, Mélanie Ferraro is responsible for managing the dayto-day operations of a bustling 20-person workshop. Here, she is engrossed in preparation for The Nutcracker, a 300-costume, 175-dancer explosion of tulle that’s been a GBC staple for years. “In between processing invoices and resolving wardrobe issues, I’ll come here and dye something,” says Ferraro, a 10-year veteran of the company. (Continued on p. 12) / À LA TÊTE

DES COSTUMES aux Grands Ballets

Canadiens de Montréal, Mélanie Ferraro est responsable de la gestion d’un atelier très animé et composé de 20 employés au quotidien. Elle est actuellement en pleine préparation pour CasseNoisette, l’explosion de tulle composée de 175 danseurs et de 300 costumes, la pièce phare des GBC depuis plusieurs années. « Entre les traitements de factures et la résolution de problèmes liés aux costumes, je viens ici pour teindre un morceau », dit Ferraro, une vétérante de la compagnie depuis 10 ans. (suite à la p. 12) BLOCK / 11


The Moment / Le Moment

“Here” is a tiny corner of a storage space filled with supplies and pointe shoes. Ferraro slips on a black vinyl, gold-buttoned apron. This morning’s job: transform white to blue, courtesy of Dylon fabric dye Kingfisher #33. The material in question is hook-andeye tape, which will fasten the Snowflake costumes’ corsets. Ferraro’s collaborator on The Nutcracker is award-winning designer François Barbeau, who reimagined the show’s costumes in 1987. Each year, Ferraro and Barbeau renew the costumes, improving them for ease of movement and visual impact. “Working on the same project every year can seem redundant. But seeing children’s reactions reminds me how magical it is,” says Ferraro. “Besides, we evolve. The creative process never stops.” / Ce « ici » réfère à un endroit étroit situé au fond d’un espace de rangement rempli de fournitures et de chaussons de pointe. Ferraro enfile un tablier en vinyle noir. Ce matin, la tâche consiste à teindre du blanc vers le bleu. Le matériel en question est une bande d’agrafes qui servira à attacher les corsets des costumes de flocons de neige. Pour Casse-Noisette, Ferraro collabore avec le designer François Barbeau qui a revisité les costumes du spectacle en 1987. Tous les ans, Ferraro et Barbeau révisent les costumes existants pour améliorer l’aisance des mouvements et l’impact visuel. « Le fait de travailler sur le même projet tous les ans peut paraitre redondant, mais les réactions des enfants me rappellent toujours sa magie, » dit Ferraro. « De plus, nous évoluons. Le processus créatif n’est jamais terminé. »

Many of the costumes are nearly 30 years old and are cleaned only once a year, for longevity’s sake. What is used to fight odours during the show’s run? A spray bottle filled with vodka. / Plusieurs des costumes ont près de 30 ans et ne sont nettoyés qu’une fois par année, afin d’aider à les préserver. Qu’utilisent-ils alors pour prévenir les odeurs pendant la saison des spectacles? Un vaporisateur en bouteille, remplie de vodka.

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Les Grands Ballets 175 rue Sainte-Catherine Ouest grandsballets.com BY / PAR STÉPHANIE VERGE PHOTO / PHOTO LM CHABOT


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Outside the Box / Hors des Sentiers Battus

THE NEWS / LES ACTUALITÉS

WHY FUSE WHEN YOU CAN FLOAT? This question is guiding the vertical expansion of 134 Peter Street in downtown Toronto, where an 11-storey addition will soon hover above a four-storey heritage building. Rather than simply build the tower directly atop the 99-year-old property, the building’s owner, Allied Properties REIT, assembled a team of best-in-class collaborators— including Sweeny Sterling Finlayson &Co Architects, Stephenson Engineering and castings supplier Cast ConneX—to design and install a set of stilt-like, cast-steel frames to serve as columns upon which the new structure will rest. Between the old building and the addition, the team has created a striking 20-metre-high atrium. The building is on track to be completed by July 2015. “The columns have become the signature piece of the space between the three building components where new and old unite, and yet respect and leverage each other,” says architect Dermot Sweeny. “We are embracing the past, and asking it to participate in our future.” / POURQUOI PAS FLOTTER, PLUTÔT QUE FUSIONNER?

Ce questionnement a guidé l’expansion verticale du 134 Peter Street au centre-ville de Toronto, où l’ajout de 11 étages planera bientôt audessus d’un immeuble patrimonial de quatre étages. Plutôt que de construire la tour sur la propriété âgée de 99 ans, les propriétaires, Allied Properties REIT, ont assemblé une équipe collaboratrice, composée de Sweeny Sterling Finlayson & Co Architects, Stephenson Engineering et de l’entreprise de moulage Cast ConneX, pour concevoir et installer une série de cadres en acier, tels des pilotis, sur lesquels la nouvelle structure reposera. L’équipe a créé un atrium de 20 mètres de haut entre le vieil immeuble et l’addition. L’immeuble sera complété avant juillet 2015. « Les colonnes servent de morceau phare à l’espace où l’ancien et le nouveau s’unissent, de façon harmonieuse et respectueuse, » dit l’architecte Dermot Sweeny. « Le passé est invité à participer au futur. »

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“I LIKE TO WORK IN A PHYSICAL WAY AND FOR THAT, THE STORY OF GREGOR SAMSA IS IDEAL. KAFKA WRITES ABOUT EXISTENTIAL PROBLEMS AND CONDITIONS OF ALIENATION, OF LONELINESS, OF THE IMPOSSIBILITY OF REACHING OTHER PEOPLE. HE ALSO WRITES, SUBCONSCIOUSLY, ABOUT POLITICS. IT’S A FRIGHTENING VISION, BUT IT’S ALSO VERY FUNNY—AND VERY THEATRICAL.” / « J’AIME TRAVAILLER SUR DES RÔLES QUI SONT DE NATURE PHYSIQUE ET L’HISTOIRE DE GREGOR SAMSA EST IDÉALE DANS CE SENS. KAFKA ÉCRIT SUR LES PROBLÈMES EXISTENTIELS, LES ÉTATS D’ALIÉNATION, DE SOLITUDE ET DE L’IMPOSSIBILITÉ DE LA RELATION À AUTRUI. IL ÉCRIT AUSSI, INCONSCIEMMENT, À PROPOS DE LA POLITIQUE. C’EST UNE VISION TERRIFIANTE, MAIS C’EST AUSSI TRÈS DRÔLE — ET TRÈS THÉÂTRAL. » –Actor/director Gisli Örn Gardarsson, on adapting Metamorphosis for the stage. The play runs in Toronto from January 28 until March 9. / L’acteur et réalisateur Gisli Örn Gardarsson, sur l’adaptation de Metamorphosis au théâtre. La pièce sera à l’affiche du 28 janvier au 9 mars à Toronto.

COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE SWEENY STERLING FINLAYSON &CO ARCHITECTS INC.

THE WORD / MOT POUR MOT


Outside the Box / Hors des Sentiers Battus

THE Q&A / QUESTIONS-RÉPONSES LYNN COADY, whose short story collection, Hellgoing, won the 2013 Giller Prize, tells us about the art of writing. WHERE DO YOU WRITE? A WINDOWLESS BASEMENT WITH A CAT ON YOUR KEYBOARD?

You got the basement and cat right, but there’s a window. WHEN ARE YOU MOST PRODUCTIVE? My favourite way to work is to get up, drink coffee, inhale some food and write until I’m hungry again . DO YOU PROCRASTINATE? I do the dishes— because the dishes always need doing, and I always feel righteous for doing them. YOU’RE STUDYING TV WRITING. HOW’S THAT? Any non-mundane experience sparks creativity. Working with my TV cohort is about as non-mundane as it gets. DO SHORT STORIES OFFER MORE FREEDOM THAN NOVELS? Writing a novel is a commitment, but you can trash a short story midway. There’s an incredible freedom to that. / LYNN COADY, dont la collection de nouvelles, Hellgoing, a A NOISY CAFÉ? IN BED?

gagné le Prix Giller 2013, sur l’art de l’écriture. OÙ ÉCRIVEZ-VOUS?

THE ENDORSEMENTS / MENTIONS SPÉCIALES Robin K. Wright, curator of the Charles Edenshaw exhibit at the Vancouver Art Gallery (on until Feb. 2), picks some of her favourite pieces of Haida art. / Robin K. Wright, conservatrice de l’exposition Charles Edenshaw à la Vancouver Art Gallery (en cours jusqu’au 2 février) sélectionne ses œuvres favorites d’art Haida.

DANS UN SOUS-SOL SANS FENÊTRES AVEC UN CHAT SUR VOTRE CLAVIER? DANS UN CAFÉ BRUYANT? AU LIT? En plein dans le mille

pour le sous-sol et le chat, mais il y a une fenêtre. QUAND ÊTES-VOUS LA PLUS PRODUCTIVE? Ces jours-ci, ma routine est de me lever, boire du café, ingurgiter quelque chose et écrire jusqu’à ce que la faim se fasse sentir à nouveau. PROCRASTINEZ-VOUS? Je fais la vaisselle parce que la vaisselle a toujours besoin d’être lavée et cela me donne donc un sentiment vertueux. VOUS ÉTUDIEZ ACTUELLEMENT L’ÉCRITURE POUR LA TÉLÉ. Toute activité qui n’est pas banale nourrit la créativité. Ceci n’est pas du tout banal. LA NOUVELLE OFFRE-T-ELLE PLUS DE LIBERTÉ QUE LE ROMAN? L’écriture d’un roman demande un certain engagement alors que la nouvelle peut être abandonnée à moitié. A Cela offre un grand sentiment de liberté.

PHOTO / PHOTO RENE JOHNSTON / TORONTO STAR / GETTY IMAGES

INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR CRAILLE MAGUIRE GILLIES

TRIPLE MORTUARY TOTEM POLES, SQILTCANGE (KIUSTA, BC).

“The poles represent the archaic style of Haida carving that existed at the time of first contact with Europeans. They are probably the oldest standing totem poles in existence.” SPHINX, SIMEON STILTHDA (BRITISH MUSEUM). “Stilthda was looking at an illustrated Bible showing a view of Egypt and the Sphinx. The carving was documented with his name and helped us unravel a mystery about who he was.” MODEL OF ALBERT EDWARD EDENSHAW’S STORY HOUSE, CHARLES EDENSHAW (AMERICAN

“This Haida house model tells two stories, Wasgo on the frontal pole and Raven with the broken beak on the corner posts.” / TRIPLE MORTUARY TOTEM

MUSEUM OF NATURAL HISTORY, VAG EXHIBIT).

POLES, SQILTCANGE (KIUSTA, C-B). « Ces poteaux représentent le

style archaïque de la sculpture Haida qui existait lors des premiers contacts avec les Européens. Ce sont probablement les plus vieux totems existants de nos jours. » SPHINX, SIMEON STILTHDA (BRITISH MUSEUM). « Stilthda feuilletait une Bible illustrée démontrant une vision de l’Égypte et du Sphinx. » La sculpture était gravée de son nom et nous a aidés à déchiffrer le mystère entourant sa personne. » MAQUETTE DE MAISON PAR ALBERT EDWARD EDENSHAW, CHARLES EDENSHAW (MUSÉE AMÉRICAIN D’HISTOIRE NATURELLE, VAG EXHIBIT).

« Cette maquette de maison Haida raconte deux histoires, Wasgo (ou le loup de mer) sur le poteau frontal et Raven, le corbeau au bec cassé, sur les poteaux en angle. »

BLOCK / 15 BLOCK / 15


great minds smell alike...

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My Space / Mon Espace

BY / PAR REBECCA PERRIN PHOTO / PHOTO CHRISTOPHER STEVENSON MICHELLE KOSOY IS HEAD OF DEVELOPMENT at Castlewood

Productions in Toronto—producers of such TV programs as Cash Cab and Manufactured. Working with interior designers Barbara Purdy and Olivia Botrie, she took a “modern, rustic approach” to her office decor. Her aesthetic? “Uncluttered and functional.” / MICHELLE

KOSOY EST À LA TÊTE DU DÉVELOPPEMENT chez Castlewood Productions à Toronto, producteurs des séries télé Cash Cab et Manufactured. La déco de son bureau « moderne et rustique », à l’esthétique épurée et fonctionnelle, a été conçue avec les designers Barbara Purdy et Olivia Botrie.

04 / Inuit art / Art inuit I got this sketch by Enookie Akulukjuk while producing a CBC show on Baffin Island. /  Ce croquis d’Enookie Akulukjuk provient de l’île de Baffin, et a été acquis lors de la production d’une émission pour la CBC là-bas.

01 / Art inspiration / Inspiration artistique Artist Shelley Adler made this painting as a personal gift. / L’artiste Shelley Adler m’a peint cette toile et me l’a offert en cadeau.

02 / Vase / Vase The bright blue vase is by the Swedish glassmaker Kosta Boda.  /  Ce vase bleu est une création du verrier suédois Kosta Boda.

05 / Colour-blocking /  Blocs de couleurs This framed wrapping paper is a memento from working with Sarah Richardson at HGTV. / Cet encadrement d’un morceau de papier peint est un mémento d’un projet avec Sarah Richardson de HGTV.

03 / Objet / Objet This spherical sculpture is a keepsake from my first job at the Sandra Ainsley Gallery in Toronto.  / Cette sculpture sphérique est un souvenir de mon premier emploi à la Sandra Ainsley Gallery à Toronto.

06 / Desk / Bureau My oversized desk acts as a canvas for spreading things out and visualizing large projects. /  La taille de mon bureau me permet de l’utiliser comme toile de fond pour tout étaler et mieux visualiser les grands projets d’envergure.

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The Creator / La Création

THE SCIENCE OF SUPPER Irwin Adam Eydelnant and Jarlath Byrne Rodgers on food’s cloudy, crunchy future. / Irwin Adam Eydelnant et Jarlath Byrne Rodgers sur l’avenir croquant et vaporeux de la nourriture.

INTERVIEW BY / PAR IVOR TOSSELL

WE WERE BOTH PURSUING degrees [Irwin in biomedical engineering;

Jarlath in systems neurobiology] and we happened to be working in this lab space together. We became friends and soon realized there was an opportunity to bring the research technologies we were working with into the world of food. At I and J Ideations, we do a lot of different projects that let us experiment. One is the room-size edible cloud—this big white box we’re building. In this case, it’s literally a full-body food experience. We asked: How can you experience food and drinks in a format you’ve never experienced before? So the form we pursued is the cloud. We developed a mechanism where we could actually form clouds. You can drink them and interact with them. We’ve explored solid beverages by infusing flowers with flavours and flash-freezing them. So you end up with a drink which is, at first, a crunchy flower, but as you eat it and it melts, it releases the infusion as well as the flower. Ultimately all of this revolves around play and delight. Many people view scientists and engineers as non-creative people. We have a space where we can really revive the concept of the creative scientist. / NOUS ÉTIONS TOUS DEUX aux études [Irwin en ingénierie biomédicale; Jarlath en neurobiologie des systèmes] lorsque nous nous sommes retrouvés dans le même laboratoire. Nous sommes devenus amis et nous avons vite réalisé que les technologies de recherche avec lesquelles nous travaillions pouvaient s’appliquer au domaine de l’alimentation. Chez I and J Ideations, nous expérimentons avec plusieurs types de projets. Un de ceux-ci est le nuage comestible — une grande boîte blanche créée de toutes pièces. Cette expérience permet littéralement au corps en entier de goûter à la nourriture. Nous nous sommes questionnés : comment faire pour rendre totalement inédite l’expérience de la nourriture et des boissons? La forme que nous avons choisie est celle du nuage. Nous avons conçu un mécanisme où nous pouvons réellement créer des nuages. Vous pouvez les boire et interagir avec eux. Nous avons exploré les boissons solides en infusant des saveurs à des fleurs puis en les congelant rapidement. Le résultat est une boisson sous forme de fleur croquante qui fond et qui libère ensuite l’infusion. Ultimement, tout cela s’articule autour du plaisir. Plusieurs voient la science et l’ingénierie comme étant de nature non créative. Nous avons créé un espace où le concept du scientifique créatif est ravivé.

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NICKI BROUWER / CHRISTIAN PETERSON / COURTESY  OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE COURTESY I & J IDEATIONS

In addition to consulting with corporate clients, often in the food industry, Irwin Adam Eydelnant (this page) and Jarlath Byrne Rodgers engage the public through temporary installations. For two weeks this past fall, the company ran BevLab, an open laboratory/workshop in Toronto’s Queen West neighbourhood. / En plus de collaborer avec des clients commerciaux dans les secteurs de l’industrie alimentaire, Irwin Adam Eydelnant (ci-dessus) et Jarlath Byrne Rodgers tentent aussi d’engager le public par le biais de leurs installations temporaires. L’automne dernier, pendant deux semaines, la compagnie a tenu BevLab, un atelier et laboratoire ouvert au public dans le quartier de Queen West à Toronto.

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ARTIST’S BLOCK JAMES NIZAM

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The Interior / L’Intérieur

SILICON VILLAGE Google’s Kitchener offices blend pieces of the past with a vision of the future. / À Kitchener, les bureaux de Google combinent morceaux du passé à une vision pour le futur.

BY / PAR IVOR TOSSELL PHOTO / PHOTO LORNE BRIDGMAN

when a company that’s busy shaping the future moves into a building that’s more than 150 years old? In Kitchener, Ontario, Google has set up shop in a reclaimed tannery in the heart of downtown—a long way from the suburban campuses of the tech giant’s home base in Northern California. This historic, brick-and-beam building, once home to endless rows of drying leathers, now houses engineering teams working on products like Gmail and Chrome. The space is a blend of old and new: weather-beaten corrugated ceilings overlook fully equipped meeting rooms, while boardrooms fitted in outrageous, art deco-themed woodwork host state-of-the-art video conferencing screens. True to its reputation as a nurturer of quirky workspaces, Google has built a whimsical steampunk village within the very real mid19th century heritage zone that surrounds it: the Tannery District, a former industrial complex that has been reclaimed as a high-tech cluster. Even as Google embraces the future—real and imagined—it has stayed true to the building’s roots. / QUE SE PASSE-T-IL quand

WHAT HAPPENS

une compagnie qui façonne l’avenir emménage dans un immeuble de plus de 150 ans? Google s’est installé à Kitchener dans une tannerie réaménagée au cœur du centre-ville — loin des campus de la Californie du Nord où est basé le siège du géant de la technologie. Habité autrefois de rangées de cuir, l’immeuble historique accueille aujourd’hui des ingénieurs travaillant sur Gmail et Chrome. L’espace mélange l’ancien et le nouveau avec des plafonds en tôle qui veillent sur des salles équipées d’écrans et ornées de boiseries Art déco. Fidèle à sa réputation d’adepte des lieux de travail excentriques, Google a construit un village rétrofuturiste ou steampunk au sein d’une zone patrimoniale du milieu du 19e siècle : le District des tanneries, un ancien complexe industriel qui a été ravivé par la communauté des hautes technologies. Bien que toujours axé sur le futur — réel et imaginaire — Google a su demeurer fidèle à l’héritage de l’immeuble. BLOCK  / 23


The Interior / L’Intérieur

COAT AND SHOE RACKS, MADE FROM VINTAGE BRASS PIPING—VALVES AND ALL—ARE ARTFULLY BENT INTO ARCANE SHAPES. / LES PORTEMANTEAUX ET PORTE-CHAUSSURES ONT ÉTÉ HABILEMENT FAÇONNÉS À PARTIR DE TUYAUX DE CUIVRE VINTAGE.

“We always try to work with local architects, because they have a feel for the local materials,” says Andrea Janus, Google Canada’s Facilities Manager, who oversees all of the company’s Canadian locations and was deeply involved in the design of the office’s most recent expansion. Janus worked with Kitchener-based architecture and engineering firm WalterFedy on the office design. The steampunk motif, which pervades the office, was selected by Google’s engineers, and it turned out to be a fitting choice. A science fiction sub-genre, steampunk imagines worlds where modern technology meets the Victorian era: heavy on steam power, rusted metal, gears, bolts and art deco style. And, as it happens, it’s an aesthetic that fits perfectly with the bones of an old building— many of which Google left visible. On the building’s first floor, metal elements were deliberately rusted before being installed as slanted roofs of meeting rooms, giving the atrium floor the look of a village lost to time when seen from above. Elsewhere, exposed piping for the sprinkler system is twisted into grotesque but functional forms. Coat and shoe racks, made from vintage brass piping—valves and all—are artfully bent into arcane shapes. An antique fire pole offers an alternate route to the floor below.

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« Nous nous efforçons toujours de travailler avec des architectes locaux puisqu’ils ont l’habitude des matériaux locaux, » dit Andrea Janus, gestionnaire des installations pour Google Canada et responsable de tous les sites canadiens de la compagnie. Elle a été très impliquée dans le design de la récente expansion des bureaux. Janus a travaillé sur le design des bureaux de concert avec le cabinet d’architecture et d’ingénierie WalterFedy, basé à Kitchener. L’ambiance steampunk a été sélectionnée par les ingénieurs de Google et est, de toute évidence, le bon choix. Un sous-genre en science-fiction, le steampunk est un monde où la technologie moderne rencontre l’ère victorienne : riche en outils à vapeur, métaux rouillés, engrenages, boulons et style Art déco. En l’occurrence, c’est une esthétique qui se marie parfaitement à l’ossature d’un vieux bâtiment – ossature que Google a conservée en grande partie. Au premier étage, les métaux ont été rouillés avant d’être installés en toits inclinés au-dessus de salles de réunions, et conférant à l’atrium, vu de haut, une allure de village figé dans le temps. La tuyauterie exposée du système d’arrosage a été tordue dans des formes grotesques et fonctionnelles. Les portemanteaux et portechaussures ont été façonnés à partir de tuyaux de cuivre vintage. Une ancienne barre de pompier permet de se rendre à l’étage du dessous.


Andrea Janus ascends the stairs above a pool table. Other creature comforts include naps rooms, a mini basketball court and the requisite foosball table. / Au-dessus d’une table de billard, Andrea Janus monte l’escalier. D’autres conforts incluent des pièces réservées aux siestes, un terrain de basketball miniature et l’indispensable table de babyfoot.

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The Interior / L’Intérieur

Still, there’s no shortage of Silicon Valley-style creature comforts: There’s the requisite foosball room; a “Guitar Hero” set-up; a collection of real guitars, plus a drum kit and an electric piano; a pair of nap rooms; and a compact basketball court, which was, pre-Google, a paintball range. (“We had some fun scraping the walls and floors of paint,” says Janus.) Built in the 1850s, the building itself served as a leather tannery until production ended in the 1950s, when it was repurposed to house workshops and storage spaces. But when downtown Kitchener sprang back to life in the mid-2000s and a succession of hulking industrial spaces were transformed into university buildings and lofts, Toronto developers renovated the building, which has since joined the Allied Properties REIT portfolio. The office is still a work-in-progress. Google culture is gradually spreading across the space, in the form of steampunkbrown murals, photo exhibitions by employees and a wall covered with caricatures of every employee on site. (When the employee has been there for three years, the caricature gets coloured in.) “We asked the architect not to fill out every inch of space,” says Janus, pointing out a still-blank wall. Always thinking about the future: That’s the Google way. 26

Cela dit, les conforts matériaux de Silicon Valley sont bien présents : il y a la pièce indispensable de babyfoot; la zone « Guitar Hero »; une collection de guitares, une batterie et un piano électrique; des pièces réservées aux siestes; et un terrain de basketball miniature qui, pré Google, était une aire de paintball (« Ce fut amusant de décaper la peinture des murs et planchers, » dit Janus). Construit en 1850, l’immeuble a servi de tannerie jusqu’à la fin de la production dans les années 1950, époque où cette dernière a alors été reconvertie en ateliers et en espaces d’entreposage. Mais, lorsque le centre-ville de Kitchener a repris vie au milieu des années 2000 et qu’une succession d’espaces industriels ont été transformés en lofts et en bâtiments universitaires, des promoteurs immobiliers torontois ont rénové l’immeuble, qui depuis ce jour fait partie du portfolio d’Allied Properties REIT. À ce jour, le lieu demeure inachevé. La culture Google se répand graduellement au sein de l’espace, sous la forme de murales de couleur taupe au style steampunk, d’expos photo réalisées par les employés et d’un mur affichant des caricatures des employés (quand un employé est là depuis trois ans, sa caricature est ajoutée). « Nous avons demandé aux architectes de ne pas remplir tous les espaces, » dit Janus, en pointant vers un mur vide. Toujours axé sur le futur : c’est la philosophie Google.


The industrial elements—metal fixtures, porthole windows and more—are softened with comfortable, inviting furniture. / Les éléments industriels – installations en métal, fenêtres hublot et autres détails – sont adoucis à l’aide de meubles invitants et confortables.

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Balancing act: Gemma Scott joined her husband, creative director Adrian Scott, at Go2 Productions once their children started attending school full-time. / Jongler le tout : Gemma Scott s’est jointe à son mari, le directeur de la création Adrian Scott, chez Go2 Productions lorsque leurs enfants ont commencé à aller à l’école.

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The Business / L’Entreprise

THE NEXT DIMENSION At Go2 Productions, killer creative instincts blend with leading 3D technology. / Chez Go2 Productions, l’instinct créatif se marie à une technologie 3D de pointe.

BY / PAR KEVIN CHONG PHOTO / PHOTO JENNILEE MARIGOMEN

ALIENS FROM AN EIGHT-BIT arcade game emerge from a crater in the side of a Miami skyscraper and are pursued by a Hyundai Velostar. Vibrant and colourful images from ’80s pop artist Keith Haring come to life on the façade of the Maritime Hotel in New York’s Chelsea neighbourhood. Scantily clad models dance playfully on the six-storey wall of Tommy Hilfiger’s newly opened flagship store in West Hollywood. These dazzling public displays are the handiwork of Vancouver-based visual media company Go2 Productions, leaders in the 3D projection mapping technology used for these events. “The big return on investment for a brand is not just the event, but the sharing that goes on through cellphones and social networking,” says Adrian Scott, the company’s 42-yearold president and creative director, from Go2’s office in the Sun Tower building on West Pender Street. Go2’s singular combination of technical expertise and creativity has made it one of North America’s most sought-after companies of its kind. For Scott, painting images on city towers is a task that marries different aspects of his unusual work experience. Raised in the U.K., Scott trained to be an architect and worked as a civil and structural draftsman before a downturn in the British building industry pointed him in another professional direction. “As an architect, I was taught how to think in 3D,” he says. “It was a natural progression to get into 3D animation.”

DES EXTRA-TERRESTRES sortis tout droit d’un jeu d’arcade 8-bit

émergent d’un cratère sur le côté d’un gratte-ciel à Miami et sont poursuivis par une Hyundai Velostar. Des dessins aux couleurs vives de l’artiste pop-art Keith Haring prennent vie sur la façade de l’Hôtel Maritime dans le quartier Chelsea à New York. Des mannequins en tenues légères dansent de manière enjouée sur un mur de six étages au nouveau magasin de Tommy Hilfiger à West Hollywood. Ces présentations publiques sont l’œuvre de la compagnie de médias visuels Go2 Productions, basée à Vancouver, et chef de file dans les technologies de projections et de mapping 3D utilisées pour ces événements. « Pour une marque, le grand retour sur investissement n’est pas seulement l’événement en soi, mais aussi le partage qui s’ensuit via les téléphones cellulaires et les médias sociaux », dit Adrian Scott, président et directeur de création de la boîte, à partir des bureaux de Go2. L’unique combinaison d’expertise technique et de créativité de Go2 en fait une des entreprises les plus populaires dans son genre en Amérique du Nord. Pour Scott, peindre des images sur des gratte-ciel est une tâche qui marie différents aspects de son parcours insolite. Né en Angleterre, Scott a étudié l’architecture puis a travaillé en tant que dessinateur industriel avant qu’une chute de l’industrie de la construction britannique le guide dans une autre direction professionnelle. « En tant qu’architecte, j’ai appris à penser en 3D, » dit-il. « Ce fut une progression naturelle de me lancer dans l’animation 3D. »

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Although Go2 is renowned for 3D mapping, the agency’s work across media—TV, web, mobile and beyond—has earned them 16 prestigious Telly Awards. / Bien que Go2 soit reconnu pour son mapping 3D, le travail de l’agence à travers les médias — télévision, Web, cellulaire et autres — lui a mérité 16 prestigieux prix Telly.

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The Business / L’Entreprise

“I LIKE HEALTHY COMPETITION,” SAYS ONE STAFFER. “WHEN I SEE OTHER ARTISTS DOING GREAT WORK, I WANT TO BE LIKE THEM.” / « J’AIME LA COMPÉTITION SAINE, » DIT UN DES EMPLOYÉS. « QUAND JE VOIS D’AUTRES ARTISTES FAIRE DU BON TRAVAIL, J’AI ENVIE D’ÊTRE COMME EUX. »

Scott launched Go2 Productions in 2005, five years after he and his wife, Gemma, first visited Vancouver and decided to make it their home. (Gemma recently joined the company as operations manager, when the Scotts’ children, ages five and seven, entered school full-time.) For Go2’s first big client, the poultry company Lilydale, the team produced a cheeky commercial featuring two computer-generated outdoor grills speaking to each other across the fence from identical row houses. Since then, clients have included the Vancouver Opera, Sun Peaks Resorts, Disney and Sports Illustrated. Last year, the studio’s growth prompted it to move to the 16th floor of the Sun Tower building. In the airy, exposed-brick space, Scott and Go2’s nine full-time staffers’ work stations are drenched in sunlight from the shoulder-high, double-hung windows. At his workspace, 3D animation head Joe Thienbunlertrat, a veteran director, producer and designer of CG and visual effects, is working on a projection map for Simon Fraser University. A couple of desks over, art director Eli Treviño juggles animation work for a New York pregnancy-tracking website, iConceive.com, with a motiongraphic piece for the Fraser Institute. Born in Mexico, where she attended film school, Treviño first came to Canada when she won a scholarship to the Vancouver Film School. The robustness of the local industry has kept her happily in BC. “There are a lot of studios in Vancouver,” she says. “I like healthy competition. When I see other artists doing great work, I want to be like them.” According to Scott, the wealth of talent from around the world makes Vancouver an ideal location for a visual media company. Being on the West Coast helps, too. “The head offices are in Toronto, but in Vancouver we’re in the same time zone as California, where we do a lot of business,” he says. Still, this is the 21st century, and geography has limited relevance for a trailblazing company with its sights set on global success. Canada may be home, but the world is Go2’s canvas.

Scott a démarré Go2 Productions en 2005, cinq ans après un voyage à Vancouver avec sa femme, Gemma, et leur décision de venir s’y installer. (Gemma s’est jointe à l’équipe dernièrement en tant que gestionnaire des opérations, depuis que leurs enfants, âgés de cinq et sept ans, fréquentent l’école à temps plein.) Pour le premier gros client de Go2, la compagnie de volaille Lilydale, l’équipe avait réalisé une publicité à l’humour impertinent mettant en vedette deux barbecues qui se parlent à travers une clôture entre deux maisons identiques. Dès lors, des clients comme l’Opéra de Vancouver, Sun Peaks Resorts, Disney et Sports Illustrated se sont succédé. L’an dernier, la croissance du studio a encouragé un déménagement au 16 e étage de l’immeuble Sun Tower. Dans cet espace aéré, les bureaux de Scott et des neuf employés de Go2 sont baignés de lumière naturelle grâce à de grandes fenêtres. À son poste de travail, le chef de l’animation 3D Joe Thienbunlertrat — réalisateur, producteur et designer vétéran d’effets visuels et de CG — travaille sur une projection pour l’Université Simon Fraser. Plus loin, la directrice artistique Eli Treviño travaille sur des animations pour un site Web de suivi de grossesse new-yorkais, iConceive.com, et sur une animation graphique pour l’Institut Fraser. Née au Mexique, où elle a fait une école de cinéma, Treviño est venue au Canada à la suite de l’obtention d’une bourse pour la Vancouver Film School. La taille de l’industrie l’a gardée ici. « Il y a beaucoup de studios à Vancouver », dit-elle. « J’aime la compétition saine et, lorsque je vois d’autres artistes faire du bon travail, j’ai envie d’être comme eux. » Selon Scott, l’abondance de talent en provenance des quatre coins du monde fait de Vancouver un endroit idéal pour les médias visuels. Le fait d’être sur la côte ouest aide aussi. « Les sièges sociaux sont à Toronto, mais à Vancouver, nous partageons le même fuseau horaire que la Californie, où nous faisons beaucoup d’affaires, » dit-il. Cela dit, au 21e siècle, la géographie importe peu pour une compagnie novatrice et qui mise sur un succès à l’échelle globale. La maison c’est le Canada, mais la toile de Go2, c’est le monde en entier. BLOCK / 31


The Portfolio / Le Portfolio

THIS FALL, Toronto photographer Derek Shapton shared some of these images of summer’s dying days—shot entirely with his iPhone—on Instagram. “With Instagram, it’s as though I’m collaborating with everyone else out there,” he says. “Plus, shooting with my phone puts me in a playful state of mind.” / CET AUTOMNE,

le photographe torontois Derek Shapton a partagé sur Instagram ces images représentant les derniers jours de l’été et photographiées avec son iPhone. « Instagram me donne le sentiment de créer quelque chose en collaboration avec tous les gens qui s’y retrouvent, » dit-il. « Aussi, faire de la photo à l’aide de mon téléphone me met dans un état d’esprit espiègle. »

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The Conversation / La Conversation

SWEET NOTHING In an over-stimulated world, the path to fulfillment may not involve leaning in but stepping back. Three creative minds discuss how less really can be more. / Dans un monde hyper stimulé, la clé de la réussite n’est peut-être pas liée à l’acharnement. Trois esprits créatifs discutent de minimalisme et de lâcher-prise.

INTERVIEW BY / PAR MARK SLUTSKY

ART / ART RODERICK MILLS

CRAIG FAHNER IS A MULTIDISCIPLINARY

KEITH MURNIGHAN IS A PROFESSOR AT

JEFF WARREN IS A SELF-STYLED

ARTIST AND LECTURER ON THE HISTORY OF

THE KELLOGG SCHOOL OF MANAGEMENT

“CONSCIOUSNESS EXPLORER” AND THE

ART AND TECHNOLOGY AT THE UNIVERSITY OF

AND THE AUTHOR OF DO NOTHING! HOW TO

AUTHOR OF THE HEAD TRIP: ADVENTURES

CALGARY. / EST UN ARTISTE MULTIDISCIPLINAIRE

STOP OVERMANAGING AND BECOME A GREAT

ON THE WHEEL OF CONSCIOUSNESS. / EST

ET CONFÉRENCIER SUR L’HISTOIRE DE L’ART

LEADER. / EST PROFESSEUR À LA KELLOGG

UN SOI-DISANT « EXPLORATEUR DE LA

ET DE LA TECHNOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE

SCHOOL OF MANAGEMENT ET L’AUTEUR DE DO

CONSCIENCE » ET L’AUTEUR DE THE HEAD

CALGARY.

NOTHING! HOW TO STOP OVERMANAGING AND

TRIP: ADVENTURES ON THE WHEEL OF

BECOME A GREAT LEADER.

CONSCIOUSNESS.

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The Conversation / La Conversation

KM I think leaders need to know that for their companies to grow, they need to do less. A leader’s incessant desire to do more—which I think has an evolutionary basis—just gets in the way. So that’s kind of what I like to push against. I love to find people who actually do as little as they possibly can, and what they talk about are team members who are fulfilled, team members who are growing, team members who are setting themselves up for promotions. It’s just a much better environment, one in

which the leaders can actually do what they’re supposed to do, which is think and plan and determine strategies, and come up with great ideas. / Je crois que les dirigeants d’entreprises doivent savoir que pour croître, ils doivent en faire moins. L’incessant désir du dirigeant d’en faire plus — ce qui a, je crois, une base évolutionnaire — ne fait que nuire. C’est un peu ce à quoi je m’oppose. J’adore trouver des gens qui en font le moins possible et les entendre parler de l’accomplissement des membres de leur équipe,

des employés qui se fraient un chemin vers une promotion. C’est tout simplement un meilleur environnement de travail quand les dirigeants peuvent réellement accomplir ce qu’ils sont censés faire, en d’autres mots réfléchir, planifier, mettre en place des stratégies et contribuer à l’apport de bonnes idées.

of music is called “4’33,” and it’s just four minutes and 33 seconds of silence. What John Cage wanted people to do is to take a moment out of their day and think about the sounds that surround them, and think about the world around them without thinking about its direct utility. / Récemment, je

I was just talking in this class I’m teaching about the American composer John Cage, who is famous for having pieces of music where nothing really happens. His most famous piece

parlais du compositeur américain John Cage dans un cours que je donne, ce dernier étant célèbre pour ses compositions musicales où rien ne se passe. Son morceau le plus célèbre s’intitule « 4’33 » et n’est que quatre

CF

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minutes et 33 secondes de silence. L’objectif de John Cage était d’inciter les gens à prendre un moment de leur journée pour réfléchir aux sons et au monde qui les entoure, sans penser à leur utilité immédiate.

A lot of the way the mind works is via these sorts of feedback loops. You have the mind that’s constantly agitated, like a red-hot turbine that’s getting spun faster and faster, and it creates these feedback loops where you need more stimulation. It’s like this turbine firing free radicals and stress hormones down into the body and the whole system basically can’t handle it, and it overheats. People have nervous breakdowns or they just get overwhelmed. They burn out, and there are all kinds of ways in which the

JW

IF WE TAKE IT EASY, WE MAKE BETTER DECISIONS. TIME PRESSURE IS CREATIVITY’S ENEMY. / EN S’ACCORDANT DU RÉPIT, ON PREND DE MEILLEURES DÉCISIONS. LE TEMPS QUI PRESSE EST L’ENNEMI DE LA CRÉATIVITÉ. 42

symptoms express themselves. So it’s really unhealthy to not ever turn off. That’s why we sleep, by the way. Sleep is one of the ways in which the biology regulates the mind, the brain. You look at the brain activity during sleep, it’s these big, long delta swells—it’s a huge, soothing cleaning-out. You need the reset button. If you don’t ever get it, you end up in a lot of trouble. / La manière qu’a l’esprit de travailler est souvent par le biais de boucles rétroactives. Avec un esprit constamment agité, telle une turbine enflammée qui tourne toujours de plus en plus vite et crée ces boucles rétroactives, vous avez toujours et encore besoin de plus de stimulation. C’est comme une turbine qui émet des radicaux libres et des hormones de stress dans le corps et, le système en entier n’arrive pas à le supporter puis surchauffe. Les gens font des dépressions nerveuses ou deviennent surmenés. Ils s’épuisent et les symptômes se manifestent de différentes manières. Il est très malsain de ne jamais faire de pauses. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous dormons. Le sommeil est un des moyens qui permet à la biologie de régulariser l’esprit. Si l’on observe l’activité du cerveau durant le sommeil, elle est composée de grandes et longues vagues — un grand ménage apaisant. Nous avons besoin de cette remise à zéro. Si vous ne vous l’accordez jamais, beaucoup de problèmes surviendront. KM For complex decisions, we’re not really good at handling a

whole bunch of information all at once. We start getting into a loop that I call “brain-spin.” If we aren’t making progress with a complex task, many of us get fed up, and we fuhgeddaboutit, and put the task aside. And, son of a gun, a couple days later we wake up and the solution is absolutely obvious. So if you believe the old notion that we only use 10 percent of our brains, what’s going on with the other 90 percent? All of the data that’s out there suggests that it really is working, and it’s sorting through complex problems. If we take it easy and don’t push ourselves too much, we can make better decisions. In terms of creativity, it’s really pretty obvious that when you push people and put time pressure on them they fixate on a limited number of solutions— they can’t experience and incorporate a wide array. Time pressure is creativity’s enemy. So not only for complex decisions, but for creativity, a broader time frame is unusually helpful . / Lors d’une

avec les 90 restants? Toutes les données existantes suggèrent en fait que cette partie travaille bien en tentant de résoudre les complexités. Si on s’accorde du répit, on prend alors de meilleures décisions. En terme de créativité, il est très évident que lorsque les gens sont bousculés et qu’une pression du temps est imposée, ils seront axés sur un nombre limité de solutions — ils ne pourront les expérimenter et inclure une grande variété. La pression du temps est l’ennemi de la créativité. Pour les décisions complexes et la créativité, les plus grands échéances aident énormément.

prise de décision complexe, nous ne sommes pas faits pour soudainement gérer une grande quantité d’informations. Nous entrons dans ce que j’appelle un « cerveau qui tourne en rond ». S’il n’y a pas de progrès avec une tâche complexe, plusieurs d’entre nous se lassent et mettent la tâche en question de côté. Et, ça alors, au réveil quelques jours plus tard, la solution est soudainement évidente. Donc, si vous croyez la vieille notion que seulement 10 pour cent de notre cerveau est utilisée, que se passe-t-il

JW I totally agree with everything you just said there. I think of it as though the mind has a width dimension and a depth dimension. We often get trapped in the horizontal, width dimension, which is composed of rational processes, fixating on something and going around and around. It’s drawing on the data that it knows, but in effect what it’s doing is creating a cement cap over this really rich and deep fertile soil. It’s only when you create a pause in that ruminative


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horizontal system that the vertical thoughts, which are the creative, intuitive thoughts, can come up. And that’s really the great oceanic source of creativity, that kind of multimodal, multi-dimensional, sensual, synesthetic, loomy soil underneath that pops up and generates ideas. / Je suis absolument d’accord avec ce que vous venez de dire. Selon moi, c’est comme si l’esprit avait une dimension en largeur et une dimension en profondeur. Nous sommes souvent piégés dans une dimension composée de processus rationnels, en largeur et à l’horizontale, où incessamment nous obséderons sur quelque chose et tournerons en rond. L’esprit puise des données qu’il connait, causant par le fait même quelque chose de semblable à poser un bloc de ciment sur un sol riche et profondément fertile. C’est seulement lorsqu’une pause de ce système horizontal méditatif est accordée que la pensée verticale peut se manifester, avec ses idées créatives et intuitives. Et c’est vraiment cette grande source océanique de créativité, cette sorte de synesthésie, multimodale, multidimensionnelle et sensuelle, ce sol qui surgit et qui génère des idées. CF I sometimes think about these conditions of information overload like a game of dodgeball. You’ve got all these pieces of information flying at you, and the tendency is to go into survival mode and make the simplest decision at the time. Making these survivalbased decisions, constantly

trying to move through the next email or the next piece of information that’s flying at us, doesn’t lend itself to very deep speculation or creative potential. Speaking as an artist, with any sort of creative process, all of the heavy lifting is done in the background. Things have to marinate there before moving forward. It’s no surprise that there’s a large movement in the art world that advocates transcendental meditation, like David Lynch for example, a director who’s really advocating for meditation as a creative tool. / Je compare parfois ces états de surplus d’information à une partie de ballon chasseur. Tous ces morceaux d’information qui se ruent vers vous et ce réflexe d’aller en mode survie et de prendre la décision la plus simple. Prendre des décisions en mode survie, c’est-à-dire en tentant constamment de passer au prochain courriel ou de traiter toutes ces informations qui se ruent vers nous, ne se prête pas à un très grand potentiel créatif ou à une pensée très profonde. Avant de pouvoir avancer, les choses doivent pouvoir mariner. Il est donc peu surprenant de constater qu’un grand mouvement préconisant la méditation transcendantale existe dans le milieu des arts, comme c’est le cas du réalisateur David Lynch qui recommande fortement la méditation en tant qu’outil de création.

There aren’t many companies that promote meditation, but there are companies that promote free

time, where you have nothing on your schedule, where you don’t have pressure. And those tend to be companies that lead to all sorts of creative innovations. / Peu d’entreprises encouragent la méditation, mais certaines compagnies préconisent les temps libres, des moments où rien n’est inscrit à votre calendrier et où vous n’avez pas de pression. Et, ces compagnies ont tendance à être celles qui mènent en terme de création et d’innovation. CF What’s curious about that to me is that our idea of “free time” is increasingly being filled with this idea of interconnectedness— networking and social media and just sort of filling up that leisure time with the same sort of texture that we’re dealing with when we’re trying to be super-productive, this idea of trying to accomplish as many social tasks at once. I think there’s another step of intention, of actually doing nothing. / Ce qui est curieux,

c’est que notre idée de « temps libre » est de plus en plus synonyme d’interconnexion — les médias sociaux remplissent ces moments de détente avec le même type de texture à laquelle nous faisons face lorsque nous tentons d’être ultra productifs, cette idée d’accomplir autant de tâches que possible en un instant. Je crois qu’il y a une autre étape d’intention, celle où l’on ne fait vraiment rien.

KM

IT’S UNHEALTHY TO NOT EVER TURN OFF. YOU NEED THE RESET BUTTON. / C’EST MALSAIN DE NE JAMAIS FAIRE DE PAUSES. CETTE REMISE À ZÉRO EST NÉCESSAIRE. perspective, probably the most powerful meditation you can do is a kind of do-nothing meditation. And that means, literally, just not trying to control your attention in any way. Not trying to control your experience, just completely surrendering and letting things be as they are. It’s that place that all the real transformation, in terms of being healthier and more sane and more grounded and more spacious, happens. /  Craig soulève un excellent point. D’un point de vue méditatif, la méditation la plus puissante est celle où vous ne faites rien. Et cela veut littéralement dire ne pas tenter de contrôler votre attention d’aucune manière. Ne pas essayer de diriger votre expérience et simplement vous laisser aller complètement. C’est cet état d’esprit où une réelle transformation est possible, en terme de santé et d’espace pour l’esprit.

I think that’s an awesome point Craig made. When you look at it from the meditative

JW

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Made / Construit

RUGGED BEAUTY Function meets form in Pajar’s rugged Montreal-made boots. / Forme et fonction se marient chez le fabricant de bottes montréalais Pajar.

BY / PAR MARK SLUTSKY

PHOTO / PHOTO CHRISTOPHER STEVENSON

YOU COULD CALL PAJAR the ultimate family business. The Montreal

footwear manufacturer, world-renowned for its winter boots, not only employs multiple generations of family members in key positions (including company president Jacques Golbert, son of founder Paul), but also takes its unique moniker from a mash up of the names of Paul, Jacques and Paul’s wife, Rachel. The Golbert family’s roots are in France, where Paul Golbert grew up as the son and grandson of shoemakers. But Pajar’s boots are a product of its unique location: Montreal, a city as freezing as it is fashionable, at least in the winter months. “Living here, with the weather conditions we have and the lifestyle we all have, we produce what we call ‘performance fashion footwear,’” Jacques says. That means the boots not only look good—they also keep your feet toasty and, thanks to special anti-slip rubber soles, firmly planted on the icy ground. Everything at Pajar is done in-house, from the pattern-making to the hand-finishing. The waterproofing process includes fusing an internal membrane to each leather piece and taping the nylon stitching to maximize insulation. The Brickell style (shown here), is lighter than most Alpine lace-ups, with an extra-wide tongue to keep snow out—and a touch of flannel to keep it Canadian. Pajar’s roots in Montreal stretch back to 1963, which means that last year, the brand marked an important milestone: its 50th anniversary. And, unusual among outerwear manufacturers these days, it retains a strong production presence in North America, with a factory located in the heart of Montreal’s Plateau neighbourhood, where its Heritage line of premium footwear is produced. (“We’re making a fur coat for your feet,” Jacques says of the upmarket line of sheepskin-lined boots.) “We try to make as much as we can in Canada because we’re a Canadian brand,” he says. Still, in recent times, Pajar has become an increasingly global company: Over the past five years, it has expanded to more than 40 countries. The secret to lasting a half-century-plus? “You have to have the passion,” Jacques says. “All my kids and myself, we went to special shoe schools in Milan and France. We learned pattern-making and designing. It’s in your personality.”

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VOUS POURRIEZ QUALIFIER PAJAR d’entreprise familiale par excellence.

Le manufacturier de chaussures montréalais, reconnu pour ses bottes d’hiver, n’emploie pas seulement des membres de la famille de plusieurs générations à des postes clés (incluant le président de l’entreprise Jacques Golbert, fils du fondateur Paul), mais a aussi un nom unique qui amalgame les noms Paul, Jacques et Rachel, la femme de Paul. La famille Golbert est originaire de la France où Paul a grandi comme fils et petit-fils de cordonnier. Mais, les bottes Pajar sont le fruit de son emplacement unique : Montréal, ville tant glaciale qu’à la mode, du moins durant les mois d’hiver. « En habitant ici, avec les conditions climatiques et les styles de vie que nous menons, nous créons ce que nous appelons des “chaussures performantes et à la mode” », dit Jacques. Cela se traduit par des bottes qui ne sont pas seulement belles, mais qui tiennent aussi vos pieds au chaud et bien ancrées sur le sol glacé, grâce à des semelles de caoutchouc anti-dérapantes. Tout est fait en interne chez Pajar, du patron à la finition main. Le processus d’imperméabilisation inclut la fusion des membranes internes à chaque morceau de cuir et les coutures de nylon sont recouvertes pour maximiser l’isolation. Le modèle Brickell (à droite) est plus léger que la plupart des styles alpins et a une languette ultra longue qui empêche la neige de pénétrer ainsi qu’une touche de flanelle bien canadienne. À Montréal, les racines de Pajar datent de 1963 et ont marqué un anniversaire important l’an dernier : son 50e. Aussi, rare de nos jours dans le monde du vêtement d’extérieur, une très grande partie de leur production se situe en Amérique du Nord avec une usine située au coeur du Plateau à Montréal, où la ligne Heritage est produite. (« Nous offrons à vos pieds un manteau de fourrure », dit Jacques à propos de cette ligne haut de gamme de bottes doublées en peau de mouton.) « Nous essayons de produire au Canada puisque nous sommes une marque canadienne, » dit-il. Et pourtant, Pajar est devenu de plus en plus présent dans le monde : les cinq dernières années ont vu naître une expansion dans plus de 40 pays. Quel est le secret pour durer plus d’un demi-siècle? « Il faut avoir la passion, » dit Jacques. « Mes enfants et moi avons fait des études spécialisées dans la chaussure à Milan et en France. Nous avons appris à dessiner des patrons et à concevoir des modèles. Cela fait partie de ta personnalité. »


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Gourmet Breakfast, Lunch & Catering 250 Dundas St West, Toronto / catering@cafeplenty.com / 416.585.7842


Now & Then / D’Hier À Aujourd’hui

STOVES TO SOFTWARE A former stove factory finds new life as a tech enclave. / Une ancienne usine de fours réinventée en enclave technologique.

BY / PAR CRAILLE MAGUIRE GILLIES

LEFT / À GAUCHE : COURTESY  OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE TORONTO PUBLIC LIBRARY RIGHT / À DROITE : HARRY CHOI

1872

EDWARD AND CHARLES GURNEY were iron moulders by trade but entrepreneurs in spirit, and by the mid-19th century, their stove-making business was booming. With a 100-person factory in Hamilton humming along, the brothers expanded to Toronto, opening a retail shop on Yonge Street. In 1872, they went bigger, building a red-and-yellow brick foundry on a then-unpopulated strip of King Street West. The Gurney Stove Factory, designed by Harper and Son Architects, occupied most of a city block, with an adjoining three-storey building completed in 1887. Today, the factory building is a jewel in the portfolio of its owner, Allied Properties REIT. Its sooty past has been swept away, but the building’s stunning original features—pine ceiling beams, oak floors and a Victorian brick façade—have been meticulously restored. The building hosts a range of tenants, including tech giant eBay, which recently moved its Canadian headquarters into a 30,000 square-foot space on the second floor—200 people in all. Execs at the company liked the heritage site not only for its size, |but also for its location, amidst what they called a “complete hub of innovation,” between the financial district and the agency world. And so, the Gurneys’ entrepreneurial spirit lives on.

2013

EDWARD ET CHARLES GURNEY étaient mouleurs d’acier de formation, mais entrepreneurs dans l’âme et vers le milieu du 19e siècle, leur entreprise de fabrication de fours était en plein essor. Avec une usine en pleine expansion à Hamilton, les frères ont ouvert un commerce de détail à Toronto, sur la rue Yonge. En 1872, ils ont agrandi en construisant un immeuble de briques habitant une fonderie sur une partie non habitée de King Street West. Dessinée par Harper and Son Architects, la Gurney Stove Factory occupait la majeure partie d’un coin de rue, avec un immeuble avoisinant complété en 1887. Aujourd’hui, l’immeuble industriel est un fleuron au sein du portfolio de ses propriétaires, Allied Properties REIT. Son passé couvert de suie est révolu, mais les détails d’origine de l’immeuble — poutres en pin, planchers de chêne et la façade victorienne en briques — ont été méticuleusement restaurés. L’immeuble a désormais une variété de locataires, dont le géant du Web eBay, qui a récemment déménagé son siège social canadien dans un espace de 30 000 pieds carrés situé au deuxième étage. Le site a plus aux dirigeants de la compagnie non seulement à cause de sa dimension, mais aussi de son emplacement, au sein de ce qu’ils qualifient de « centre d’innovation ». Ainsi, l’esprit entrepreneurial des Gurney perdure à ce jour. BLOCK / 47


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Rethink / Repensé

TALL TIMBER BY / PAR ALEX BOZIKOVIC

IF YOU READ architecture and design blogs, you’re greeted by a constant, unrelenting torrent of stories on new skyscrapers from around the world: towers seemingly sliced in half; towers that look like stacks of Jenga blocks or slabs of melting butter. It seems architecture is in a period of fiery innovation. But what are these big buildings made of ? Under their complex surfaces lies a structure of concrete or steel— materials that were high-tech 100 years ago. Back then, steel opened up the skies to building, and modernist architects were inspired by what Mies van der Rohe called “the bold constructive thoughts” of skinny, strong, steel skeletons. Now those skeletons are designed on computers instead of drawing boards. But they are still built by people in hard hats lifting I-beams with cranes. There is, however, a new choice: wood. According to the Vancouver architect Michael Green, the rise of wood as an alternative frame-building material is inevitable. He has imagined 30-storey towers with bones made of timber, and his drawings are uncanny: elegantly designed skyscrapers that evoke van der Rohe, except that trunks of wood have replaced beams of steel. That wouldn’t be ordinary lumber, but a European invention called cross-

laminated timber—beams and panels made from many smaller pieces of wood, sandwiched together. They can be sculpted into complex forms. And they can, according to many architects and engineers, be made large and strong enough to hold up towers; they’ve been used for nine-storey buildings in Britain and Sweden already. Because they can be made from softwood, they have a much lighter environmental impact. Consider this: Steel and concrete create enormous amounts of greenhouse gases. The production of those two materials alone generates eight per cent of the world’s carbon dioxide emissions. Green, as well as engineers and architects in several other countries, are suggesting that timber is the future. Right now Green’s firm is leading the charge with the construction of a seven-storey wood building in B.C. and pushing for much bigger sequels. There are challenges—like any new technology, this one has to be tested, in this case for fire resistance. But the evidence suggests it will be workable. And then the skies should open up to a new way of building, which will encourage creativity as well as sustainability. Under all those shiny computer-designed façades might be something truly novel.

ART / ART YVETTA FEDOROVA

SI VOUS CONSULTEZ des blogues

sur l’architecture et le design, vous êtes accueilli par un flot constant de nouveaux gratteciels dans le monde : des tours coupées en deux; des tours qui ont l’air de blocs empilés ou de dalles de beurre fondantes. L’architecture est en pleine période d’innovation. Mais comment tiennent en place ces grandes constructions? Sous cette surface complexe se trouve une structure de béton ou d’acier — des matériaux qui étaient high-tech il y a 100 ans. À cette époque, la construction s’élevait vers le ciel et les architectes modernistes ont été inspirés par ce que Mies van der Rohe appelait « la pensée constructive audacieuse » de ces squelettes d’acier, fins et tenaces. Mais aujourd’hui, une nouvelle option se présente : le bois. Selon l’architecte de Vancouver, Michael Green, la popularité du bois en tant que matériau alternatif pour la construction de charpentes est inévitable. Il a imaginé des tours de 30 étages avec des structures en bois etses plans sont étonnants : des gratte-ciels élégants qui évoquent Mies, sauf pour les troncs de bois remplaçant les poutres d’acier. Le bois utilisé est une invention européenne appelée lamellé-collé — des poutres

et panneaux composés de plusieurs morceaux de bois stratifiés, et pouvant être sculptés en formes complexes. Selon plusieurs architectes et ingénieurs, ils peuvent aussi être de formes assez grandes et solides pour supporter le poids de tours; ils ont déjà été utilisés sur des immeubles de neuf étages en Angleterre et en Suède. Puisqu’ils peuvent être construits à partir de bois tendre, l’impact environnemental est beaucoup moins grand. L’acier et le béton émettent une énorme quantité de gaz à effet de serre. La production de ces deux matériaux génère huit pour cent des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Green, ainsi que des ingénieurs et architectes de plusieurs autres pays, y voit l’avenir. En ce moment, le cabinet de Green est en train de construire un immeuble de sept étages en bois en C.-B. et espère que ce qui suivra sera encore plus grand. Des défis existent — comme pour toute nouvelle technologie, celle-ci devra être testée, plus spécifiquement contre le feu. Mais les données suggèrent que cela sera réalisable. Après, une nouvelle manière de construire s’élèvera vers le ciel, une qui encouragera autant la créativité que la durabilité. BLOCK / 49


Fill in the Blank / Veuillez remplir l’espace

THE CHALLENGE: Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? Here, Lauren Nassef’s snowy streetscape, Tight Ship. / LE DÉFI : Dans chaque numéro, nous

demandons à un artiste : Que feriez-vous avec votre propre dent creuse? Ci-contre, la scène urbaine enneigée de Lauren Nassef, Tight Ship. ART / ART LAUREN NASSEF

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Andrea Janus, shot by Lorne Bridgman. November 15, Kitchener. / Andrea Janus, photographié par Lorne Bridgman. Le 15 novembre, Kitchener.


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