DSA Project presentation book - Ifsttar Satory

Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2019 – 2020

Du champ de tir au campus des mobilités Aménagement du Hall A de l’Ifsttar sur le plateau de Satory à Versailles

Marine Bissinger Andrei Corbet Nits Bertrand Salaun

École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est

Du champ de tir au campus des mobilités Aménagement du Hall A de l’Ifsttar sur le plateau de Satory à Versailles Commanditaire de l’étude Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (Ifsttar) Étudiants Marine Bissinger Andrei Corbet Nits Bertrand Salaun

Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2019 – 2020 École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est

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Introduction : Inscrire l’Ifsttar dans le réseau Paris-Saclay 5 A. Plateau militaire, quartier en devenir

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B. Trois enjeux 1. Vestiges 2. Campus 3. Ouverture

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C. Possibilités d’implantation Cinq scenarii volontairement contrastés

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D. Le jardin entre laboratoires et lieux d’échanges

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Le nouveau bastion, s’implanter dans le bâti existant Point de départ du campus des mobilités Bienvenue à l’Ifsttar

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Conclusion

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Bibliographie

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Remerciements 153

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Le plateau de Satory aujourd’hui, avec le Hall A en premier plan, entre les pistes d’essais.

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Inscrire l’Ifsttar dans le réseau Paris-Saclay

Satory, le cluster des mobilités innovantes de Paris-Saclay L’Ifsttar, ou l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, agit dans plusieurs domaines de recherche sur 10 sites disséminés à travers toute la France, dont celui de Versailles-Satory. Plus de 1000 agents, dont environ 600 chercheurs et 200 techniciens composent cette institution dont l’expertise couvre un large champ disciplinaire qui touche à tous les aspects de l’aménagement des territoires et des infrastructures.1 Le 1er janvier 2020, l’Ifsttar a fusionné avec l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée pour devenir l’Université Gustave Eiffel, et par conséquent les activités d’enseignement vont également s’y développer.2 Aujourd’hui, le site de Satory accueille notamment des laboratoires pour la recherche en mobilité.3 Le site de l’Ifsttar à Versailles profite de la création de la ZAC Satory-Ouest, une des composantes de l’opération d’intérêt national Paris-Saclay. Cette OIN vise à regrouper les principales universités et les grands centres de recherche du sud-ouest francilien dans un cluster scientifique et technologique pouvant rivaliser avec les autres hubs mondiaux de la recherche et du développement tel que Silicon Valley aux Etats Unis. La future ligne de métro 18 du Grand Paris Express, dont la mise en service est programmée pour 2026-2030, deviendra l’armature infrastructurelle du cluster Paris-Saclay.

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Les six filières de recherche de l’Ifsttar en 2019 : génie civil, matériaux de construction, recyclage ; risques naturels, la lutte contre le changement climatique ; transition numérique pour la mobilité, logistique, aménagement urbain ; innovation dans les systèmes de transport routiers et ferroviaires ; sécurité, la sûreté, la fiabilité des transports ; infrastructures de transport et d’énergie, impacts sur la qualité de l’air et de l’eau, le bruit.

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Dans les pages qui suivent, nous emploierons pour un souci de clarté et de compréhension toujours l’ancien nom (Ifsttar) pour designer l’institution ayant commandé l’étude en 2019.

3 EPA Paris-Saclay, Contrat de développement territorial Versailles Grand Parc, Saint-Quentin-en-Yvelines, Vélizy-Villacoublay, version finale adoptée par le comité de pilotage du 09 juin 2015.

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Dans ce contexte de développement du futur quartier, ainsi que tenant compte de son rattachement à l’Université Gustave Eiffel, l’Ifsttar prévoit de créer un « campus » pouvant accueillir à la fois des activités de recherche confidentielles et des activités universitaires ou de formation. De plus, l’Institut y voit l’opportunité de développer des programmes dédiés à un usage public, ayant à cœur de renforcer les relations entre les sciences et la société civile.

Réaménager l’institut de recherche des mobilités innovantes Aujourd’hui, environ 80 personnes travaillent pour l’Ifsttar à Satory, dont une vingtaine dans le Hall A. Elles utilisent 2500m2 de bureaux et laboratoires. La commande est de créer, sur le terrain de 20 000m2 du Hall A, environ 10 000m2 de nouveaux locaux, dont des plateformes de recherche, des espaces d’enseignement et d’autres services.

Une des caractéristiques marquantes du Hall A est la présence d’une infrastructure militaire datant des années 1950, composée de grands talus et murs en béton brut.

L’ensemble est contenu dans une enceinte en pierre meulière rythmée par des contreforts sur toute sa longueur.

Dans le cadre de cette étude du DSA, notre mission est de composer pour l’Ifsttar un espace permettant de valoriser la recherche et le développement dans un nouveau quartier mixte. Le programme et les attentes des commanditaires doivent s’adapter à un contexte bâti particulier tout en participant à l’élaboration du « cluster des mobilités innovantes ».

Des enjeux théoriques contemporains L’accompagnement du commanditaire dans la compréhension des problématiques portées par ses objectifs et le choix d’une proposition répondant à l’ensemble des exigences des acteurs impliqués dans le projet se fait en quatre étapes.

Dans un premier temps, l’étude s’appuie sur une analyse historique trans-scalaire du territoire du projet afin de faire émerger les grands enjeux auxquels nous sommes amenés à répondre. Nous verrons par la suite que le développement actuel de Satory s’inscrit dans la continuité de l’histoire du lieu, marqué depuis plus d’un siècle par la recherche dans la mobilité, mais risque toutefois d’effacer les traces qui attestent sa longue évolution d’un terrain royal de chasse jusqu’au cluster des mobilités innovantes.

Ensuite, nous explicitons ces enjeux en énonçant les problématiques plus vastes auxquelles ils font référence afin de pouvoir en déduire des pistes de projet pertinentes.

Le premier enjeu est la préservation des vestiges militaires, témoins du passé et porteurs de l’identité du lieu. Le suivant porte sur l’intégration du Hall A dans un système relationnel avec les autres entités de la ZAC dans l’objectif de « faire campus », c’est-àdire renforcer les liens entre institutions et public et favoriser un usage communautaire

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des lieux. Enfin, le dernier enjeu est l’ouverture, ou comment accroître la transparence de l’activité de recherche envers le public tout en préservant un degré d’intimité nécessaire au bon fonctionnement des laboratoires.

Vers un accord commun à l’aide de scenarii contrastés Les problématiques complexes qui caractérisent la commande ne font pas émerger directement une réponse unique qui satisfait de manière égale toutes les conditions.

Dans une troisième étape nous présentons cinq possibilités d’implantation, chacune avec un parti-pris programmatique et spatial diffèrent par rapport aux enjeux conceptuels.

Ces variantes servent de base de débat entre les acteurs concernés par le projet (les représentants de l’Ifsttar, les futurs usagers du site, l’établissement d’aménagement de la ZAC et l’urbaniste) afin d’établir un ordre des priorités dans le cahier des charges. Cela permet donc au commanditaire de choisir une solution qui est développée du point de vue architectural, urbain et paysager dans la dernière étape de l’étude.

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Le plateau de Satory aujourd’hui, avec le Hall A entouré des pistes d’essais.

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Répartition des laboratoires de l’Ifsttar sur le territoire français

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Un nouveau pôle de l’OIN Paris-Saclay

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Paris

Versailles

Hall A (Ifsttar, Vedecom)

Hall B (Ifsttar)

Piste d’essais

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Le « Hall A » sur le plateau de Satory Le terrain appelé « Hall A » appartient à l’armée et est utilisé actuellement par l’Ifsttar et Vedecom, qui occupent aussi des locaux plus récents en face, au bout de l’Allée des Marronniers et de l’autre coté de la piste d’essais. Sur cette rue sont également présents les bâtiments d’autres acteurs de la recherche en mobilité, comme PSA Motorsport, Arquus ou Nexter.

Aujourd’hui, un piéton ne peut pas traverser la piste d’essais, et pour aller du Hall A à l’Hall B on est obligé de faire un détour en voiture par un point de contrôle 700m plus loin.

Arquus Nexter Allée des Marronniers

PSA Motorsport

future École Mines ParisTech

Mobilab (Vedecom, Transdev)

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Vue en arrivant sur le site, depuis l’allée des Marronniers. La présence des activités militaires est rendue visible par le caractère fortement cloisonné et sécurisé des espaces. Le mur en pierre meulière marque la limite du Hall A.

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Le Hall A, vu depuis les bureaux de l’Ifsttar en face.

Derrière le haut mur, des grands talus ayant servi aux pratiques militaires, ainsi qu’un long hangar. La piste d’essais est visible au premier plan.

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Le hangar aujourd’hui, abritant les espaces de recherche en mobilitÊ.

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La cour intérieure est marquée par des constructions impressionnantes en béton armé, ayant servi de cibles pour l’artillerie.

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Les vestiges militaires n’ont plus d’utilité aujourd’hui et sont laissés à l’abandon.

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L’allée des Marronniers. Aujourd’hui, les véhicules de recherche s’intègrent au trafic.

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A. Plateau militaire, quartier en devenir

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Char de guerre au Grand Prix interalliĂŠ du championnat de tanks en 1921, au plateau de Satory

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Plateau militaire, quartier en devenir

Du domaine royal à la propriété de l’armée La transformation de l’ancien plateau agricole de Satory a commencé au XVIIe siècle, au moment de l’aménagement du jardin du château de Versailles sous Louis XIV.1 Le roi acquiert le terrain pour l’intégrer au Grand Parc de Versailles et entreprend son drainage pour approvisionner en eau la résidence royale. Le plateau constitue la « réserve à grain » du palais et sert également de domaine de chasse grâce au cordon forestier qui l’entoure.

Après la Révolution Française, ces terres ont été exploitées pendant plusieurs décennies en tant que fermes, puis comme hippodrome, avant d’être attribuées à l’armée au milieu du XIXe siècle. L’affectation militaire de Satory débute sous Napoléon III qui décide de céder la totalité du plateau au Ministère de la Guerre pour y installer un camp pour la Garde Impériale. D’abord laissé à l’état de champs avec un campement mobile, Satory fut tristement connu au moment de la Commune de Paris pour avoir été un lieu de détention et d’exécution d’opposants politiques. Le plateau s’est progressivement urbanisé à l’est avec la construction de baraquements militaires, puis de casernes en pierre et, après la Seconde Guerre mondiale, d’un grand ensemble réservé aux soldats et à leurs familles.

Aujourd’hui, la ville militaire En arpentant le plateau de Satory en 2019, on peut avoir l’impression de visiter une ville militaire n’ayant rien à voir avec le reste de Versailles. Les quartiers d’habitation et les équipements réservés à la Gendarmerie et à l’Armée2 se partagent le plateau avec des industries dont le Ministère de la Défense est un client majeur, comme Nexter (armement), GEPSA (maintenance d’équipements) et Arquus (véhicules blindés).

De nos jours, du fait du caractère mono-fonctionnel et enclavé de cette partie de la ville, il existe peu de préoccupation pour la qualité des espaces extérieurs, l’environnement étant hostile aux piétons et cyclistes alors que la voiture est devenue omniprésente.

1

EPA Paris-Saclay, Dossier de création ZAC Satory-Ouest, mai 2018, p.18.

2

La Section technique de l’armée de terre et la Structure intégrée du maintien des matériels terrestres.

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Arrivée de l’industrie et de la recherche Cependant, en profitant de la présence de l’infrastructure militaire, notamment des pistes d’essais, l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité3, devenu l’actuel Ifsttar après fusion en 2011 avec le Laboratoire central des ponts et chaussées4, s’installe à Satory en 1999. Ici est créé le Laboratoire sur les interactions VéhiculesInfrastructures-Conducteurs (Livic), évènement symbolisant un premier pas vers la mixité sociale et fonctionnelle du plateau. D’autres laboratoires de recherche dans le domaine des transports, utilisés par l’Ifsttar, Vedecom et Transdev, sont construits à proximité à partir de 2009 avec la contribution financière du département des Yvelines.

Depuis 2016, un acteur privé, la division recherche de PSA Motorsport, est installé à Satory, toujours afin d’utiliser les pistes d’essais.

Satory-ouest : vers un nouveau quartier mixte La présence sur le plateau de Satory des entreprises de recherche énumérées plus haut a favorisé l’intégration de ce territoire dans l’Opération d’Intérêt National de Paris-Saclay, qui vise la création d’un cluster scientifique et technologique de rayonnement mondial autour des pôles de recherche existants dans le Sud-Ouest francilien. L’établissement Public d’Aménagement (EPA) Paris-Saclay, créé en 2010, a pour objectif de transformer le plateau de Satory en « pôle économique d’innovation s’appuyant sur les filières de la mobilité et de la Défense, au sein d’un quartier de ville mixte, exemplaire et innovant en matière d’interpénétration entre ville et nature, ainsi que de mobilité urbaine5 » à l’horizon 2030. L’ambition programmatique du projet mise sur le potentiel du développement des filières mentionnées dans un contexte où la plupart des centres de recherche pour l’industrie automobile et la défense sont désormais implantés dans l’axe Massy-Versailles-Saint Quentin6.

Cette opération d’envergure, portée par l’EPA Paris-Saclay avec ses partenaires (le Ministère de la Défense, la Ville de Versailles, la Communauté d’agglomération Versailles Grand Parc et le Conseil départemental des Yvelines) s’effectuera en deux temps.

L’extrémité sud-ouest du plateau, plus faiblement urbanisée, est incluse dans la zone d’aménagement concertée Satory-ouest, qui sera réalisée en priorité, tandis qu’à l’est de la route départementale 91 qui coupe le quartier en deux, le calendrier des travaux suivra la libération progressive des emprises militaires.

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Abbrevié Inrets, il a fonctionné entre 1985-2011

4

Abbrevié LCPC, il a fonctionné entre 1998-2011

5

EPA Paris-Saclay – Rapport de présentation du directeur général – Satory Ouest, CA du 19.06.2018, p.2

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EPA Paris-Saclay, Contrat de développement territorial Versailles Grand Parc, Saint-Quentin-enYvelines, Vélizy-Villacoublay, version finale adoptée par le comité de pilotage du 09 juin 2015

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Alors qu’aujourd’hui l’accès au quartier se fait principalement en voiture, à partir de 2030 l’offre de transport public et des mobilités douces sera substantiellement renforcée.

Une gare de la ligne 18 du métro du Grand Paris et un réseau de bus en site propre desserviront Satory, reliant plus efficacement le plateau et ses nouveaux habitants à la ville de Versailles et aux communes voisines, en plus des lignes de bus conventionnel existantes. Il est prévu que les premiers travaux de la ZAC, y compris la création du campus Ifsttar et de la nouvelle École des Mines ParisTech, soient déjà achevés à ce moment.

Un plateau aux activités diversifiées En 2015, l’agence Pranlas-Descours Architecte & Associés (PDAA) a remporté le concours international pour le projet urbain du futur quartier Satory. Le projet de PDAA, dont la partie paysagère est développée par l’Atelier de Paysage Christine Dalnoky, vise une restructuration profonde du secteur. La première opération majeure consiste à démolir les actuelles pistes d’essais et à les reconstruire sur une emprise plus compacte, à l’extrémité ouest du plateau, libérant ainsi la place nécessaire pour créer les quartiers mixtes de logements et d’entreprises au nord de l’Allée des Marronniers (axe est-ouest du quartier, préservé). Au sud de cette voie, de nouveaux bâtiments dédiés à la recherche seront juxtaposés aux existants, dans l’objectif d’atteindre une densité plus urbaine.

Comme mentionné précédemment, les aménageurs ont pour ambition d’atteindre une haute qualité du cadre de vie dans le nouveau quartier à travers une puissante composante végétale de l’espace public. Cela se traduit d’un côté par une voirie marquée par de larges prospects et des alignements d’arbres, en référence aux boulevards versaillais, et de l’autre par un grand parc le long de l’Allée des Marronniers. D’un point de vu programmatique, ce dernier a également pour fonction d’assurer un espace tampon entre le secteur des entreprises et laboratoires et celui de logements.

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Le huitième quartier de Versailles Un ancien domaine royal de chasse, se trouvant sur un grand plateau au Sud des jardins de Versailles, devient en 1834 champ de manœuvre de l’armée.

C’est à ce moment de l’histoire que le plateau de Satory est investi de son caractère militaire qui continue jusqu’à aujourd’hui de marquer ce quartier versaillais, isolé à la fois géographiquement et urbainement du reste de la ville. La forêt qui entoure la clairière, la vallée abrupte et, plus tard, la route nationale 12 et le chemin de fer, sont doublées par les limites et restrictions spécifiques aux activités cachées aux civils, marquant ainsi le caractère insulaire du lieu.

N 500m

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La Route Nationale 12, la forĂŞt domaniale de Versailles et des lignes de chemin de fer isolent Satory du reste de la ville.

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Forêt domaniale de Versailles

Bois de Satory

Vallée de la Bièvre

Le plateau, une enclave naturelle : cours d’eau et principales aires boisées

chemin de fer RN 12

D 938

D 91

Des obstacles infrastructurels : voies routières et ferroviaires

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Aérodrome pour dirigeables

Grand Prix interallié du championnat de tanks en 1921

Exercices d’entraînement au 1er groupement blindé de gendarmerie mobile.

Une histoire marquée par l’expérimentation L’expérimentation dans la mobilité marque l’histoire de Satory déjà depuis la fin du XIXe siècle

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Premier vol de Clément Ader, le 12 octobre 1897

N

Le plateau de Satory en 1958

Le Hall A et les premières pistes d’essais en 1956

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Avant tout un plateau militaire : le champ de tir et le champ de manœuvre Les chars montaient jusqu’au sommet de la rampe pour tester le calibrage des canons en tirant sur des cibles placées sur une tour en béton.

Premier groupe blindé de gendarmerie mobile en 1954, devant le Hall A

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Une construction progressive Chronologie du Hall A et de ses abords 1951-1957

Mur d’enceinte, talus, cibles et bunker

1957-1968

Extension du hangar et des pistes

1968-1973

Bâtiment Clément Ader ; extension du hangar

1973-1981

Pavillon des pistes ; extension du hangar

1981-2002

Reconfiguration de l’Allée des Marronniers

2009

Hall B et annexes du Hall A

2018

Mobilab

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Cohabitation de la recherche innovante avec les activités militaires Nous pouvons croiser aujourd’hui aussi bien des navettes autonomes que des camions blindés sur les routes de Satory

Cohabitation de la technologie de pointe avec les constructions anciennes présentes sur site Le bunker du Hall A, toujours en service, avec une borne de recharge pour véhicules électriques à coté de l’entrée.

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Le plateau de Satory aujourd’hui

Le plateau de Satory après aménagement de la ZAC, à l’horizon 2030

Recherche et industrie

Territoire militaire 41

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B. Trois enjeux

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Trois enjeux

Comprendre comment s’étaient constitués le plateau de Satory et le Hall A à travers l’histoire nous a permis d’appréhender aussi bien les traces du passé qui y subsistent que les fonctions qu’ils incarnent aujourd’hui et les changements vers lesquels ils sont amenés à tendre. À l’échelle du développement de la nouvelle ZAC Satory-Ouest, tout comme à l’échelle du site de projet, émergent les sujets principaux qui nous permettent de problématiser notre démarche de projet. Quelle place pour les vestiges militaires dans le futur Hall A ? Quel rôle à jouer dans le quartier émergeant et quel rapport établir entre recherche de pointe et vie publique ? Comment concilier les besoins des différents futurs usagers du site ?

Le projet se devra de répondre aux trois enjeux majeurs que nous avons ainsi déterminés : • les vestiges • le campus • l’ouverture.

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1. Vestiges

Une question d’identité La reconstruction des pistes d’essais à l’ouest du plateau permet de dégager la place nécessaire au futur quartier de la ZAC en désenclavant des terrains jusqu’à aujourd’hui inaccessibles. Le grand parc longeant l’Allée des Marronniers reprendra en bonne partie le périmètre des anciennes pistes situées à l’est du Hall A. Pourtant, le tracé de ces pistes va disparaître et les constructions annexes seront sans doute démolies. Par conséquent, seul le Hall A subsistera comme marque de l’identité de ce territoire longtemps associé à l’histoire militaire et expérimentale. D’ailleurs, les aménageurs ont choisi de donner le nom de « quartier Bastion » à l’ensemble des quatre îlots à l’extrémité ouest de la ZAC en référence aux murs d’enceinte du site.

Une esthétique singulière Toute personne visitant le Hall A pour la première fois est fascinée par les vestiges militaires qui prennent la forme de terrassements, talus et murs de soutènement en béton. Ces architectures du sol, édifiées entre 1950 et 1958 forment, avec le bunker, un ensemble relictuel surprenant par sa taille (pouvant atteindre 7m de haut dans un paysage aujourd’hui très faiblement bâti) et mystérieux aux yeux d’un public ne connaissant pas son utilité.

Un autre élément qui capte l’attention est le mur d’enceinte, épais de 50cm et qui dépasse localement 4m de haut, réalisé en pierre meulière avec un couronnement en béton, renforcé de contreforts tous les 5m environ. L’utilisation de la pierre meulière comme matériau structurel sur une longueur de 570m après 1950 renforce le caractère exceptionnel du lieu. Le mur structure le paysage, car il suit la faible pente du site, produisant un léger effet d’escalier qui souligne la déclivité du terrain.

Une transformation coûteuse et complexe L’intégration dans le site du Hall A du programme demandé n’est envisageable qu’à condition de démolir une partie des vestiges et des bâtiments existants, opération risquant d’être problématique : on imagine que la destruction d’éléments conçus spécialement pour résister à des explosifs est à la fois très chère et une potentielle source de nuisances pour le voisinage. Les murs en béton sont, à certains endroits,

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particulièrement épais, tandis que le cubage de terre contenue dans les talus implique d’importants frais de transport. De plus, lors des travaux récents sur la parcelle, une quantité impressionnante de déchets balistiques, y compris des obus non-détonés, a été extraite du sol, soulevant ainsi la question de la dépollution du site.

Quel positionnement adopter par rapport au bâti existant sur le site du Hall A ?

Selon les principes énoncés par l’historien des paysages John Brinckerhoff Jackson dans son essai « De la nécessité des ruines », le Hall A présente les caractéristiques typiques d’un ensemble paysager entrant dans la phase de remise en valeur patrimoniale.1 Construit dans les années 1950, il arrive aujourd’hui à la troisième génération d’occupants. À l’origine périmètre de tir pour véhicules et équipements militaires, il se transforme, à la fin des années 1990, en espace improvisé de laboratoires de test pour véhicules autonomes et, après 2023, deviendra campus de recherche scientifique. Les constructions militaires, qui structurent jusqu’à aujourd’hui le paysage sont visiblement négligées et partiellement dégradées, faute d’entretien depuis leur fin d’usage. Pourtant, les aménageurs envisagent le Hall A comme porteur d’identité du futur quartier – ils ont prévu la préservation du site, en nommant « Quartier Bastion » un secteur entier de la ZAC. Il nous semble donc évident de considérer les marques du passé militaire comme patrimoine à remettre en valeur.

Dans une démarche opérationnelle il s’avère nécessaire de rapidement s’interroger sur le substrat porteur de l’identité du lieu : qu’est-ce qui doit rester comme constante durant la transformation du site ? L’architecte et chercheur Luc Baboulet énonce plusieurs critères d’identification du substrat d’un territoire2, qu’ils soient analytiques (la matière, la forme, l’usage, le contenu symbolique, le savoir-faire) ou synthétiques (le site, le type, l’atmosphère). Pourtant, il arrive à la conclusion qu’un lieu donné présente toujours une complexité rendant impossible le choix d’un seul critère et qu’il existe une multitude de clés de lecture à travers lesquelles le concepteur peut interpréter le territoire au service du projet de transformation. Après analyse du site, il apparaît que ce substrat est constitué par les grands talus et constructions en béton armé, ainsi que par le mur d’enceinte, car ils se distinguent par une matérialité, un usage et une forme marquantes pour le territoire satorien.

1

John Brinckerhoff Jackson, De la nécessité des ruines et autres sujets, traduit de l’anglais par Sébastien Marot, Paris, Éditions du Linteau, 2005.

2

Luc Baboulet, « Réparer le bateau de Thésée ou le problème de la transformation », conférence donnée dans le cadre du cours Nouvelles Ruines à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 26 novembre 2019.

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À ce stade se pose la question du positionnement par rapport aux vestiges que nous voulons conserver : que pouvons-nous en faire ? L’architecte et historien Paul Landauer expose quatre types de « ruines » (terme utilisé pour décrire tout territoire abandonné, y compris friches ou terrains en « jachère », anciens ou récents) en fonction de l’usage que nous pouvons en faire.3 La première est la ruine en fond de décor qui, en perdant son utilité, ne participe plus à la vie contemporaine mais continue de marquer spatialement le territoire. C’est souvent le cas des infrastructures et équipements techniques rendus obsolètes par les changements des mécanismes économiques, tels que les grands silos à grain fermés après une relocalisation des principaux flux de transport qui leur est défavorable.

La seconde, la ruine en fusion, se caractérise par une participation plus ou moins marginale aux nouveaux usages du territoire, sans mise en valeur particulière. Des exemples de cette catégorie représentent les anciens bâtiments d’entrepôts du nord parisien ayant reçu une seconde vie à l’aide de travaux de reconversion en studios de media, centres de formation ou datacenters, alors que les anciennes rues limitrophes sont devenues parkings après la privatisation de la voirie et le remembrement parcellaire.

La troisième catégorie est celle qui confère le plus d’importance à l’objet ancien en tant que relique : la ruine touristique. Celle-ci concerne de plus en plus de constructions récentes devenues dysfonctionnelles à cause d’évènements imprévus tels que les crises économiques, les exodes ou l’accélération du changement climatique. Certaines villes nouvelles de la banlieue madrilène dont le chantier a été gelé par la crise économique de 2009, des stations alpines de ski en basse montagne abandonnées à cause du manque chronique de neige, ou la ville fantôme de Pripiat dans la zone d’exclusion de Tchernobyl en sont des exemples révélateurs. La popularité croissante de l’urbex (l’exploration des territoires abandonnés, souvent en milieu urbain) est symptomatique de l’intérêt porté pour ce genre de territoires en ruine.

Enfin, la ruine du risque, qui constitue le quatrième type, concerne les territoires qui peuvent potentiellement mettre en péril leur environnement faute d’usage et d’entretien. Il s’agit le plus souvent de friches industrielles couvertes de résidus s’infiltrant dans la nappe phréatique ou emportés par le vent, contaminant l’écosystème et présentant un réel risque de santé publique. Dans leur cas, la dépollution s’impose comme une nécessité urgente.

Aujourd’hui, les vestiges du Hall A peuvent être considérés soit comme ruines en fond de décor (dans le cas des cibles de tir, inutilisés) ou ruines en fusion (comme l’ancien bunker, dont l’Ifsttar se sert occasionnellement pour des expériences dangereuses). Il serait intéressant, dans une démarche de rappel des origines militaires de ces objets, de renforcer le côté touristique des ruines dès que le désenclavement du site permettra l’accès du public.

3

Paul Landauer, « Nouvelles conditions de la ruine », conférence donnée dans le cadre du cours Nouvelles Ruines à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 15 octobre 2019.

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Mais quelle serait alors la valeur à mettre en avant pour défendre la préservation de ces vestiges ? L’historien de l’art Aloïs Riegl4 a écrit sur la pluralité des valeurs des monuments non-intentionnels, c’est-à-dire des artefacts que nous jugeons dignes d’être sauvegardés. Selon Riegl, les deux catégories de valeurs à prendre en compte sont celles de remémoration, grâce auxquelles la relique devient une forme de mémoire matérialisée, ainsi que celles de contemporanéité, qui nous permettent de voir l’objet ancien comme l’égal d’un objet contemporain.5 L’ancienneté et l’intérêt historique, qui appartiennent au premier groupe, semblent déterminantes pour les vestiges du Hall A, vieux de plus de 60 ans et témoignant du développement des techniques de l’artillerie.

En revanche, l’usage et la pertinence artistique, valeurs du deuxième type, sont moins facilement justifiables mais toutefois non négligeables : le bunker est toujours en état de service et la forme particulière des constructions, comme celle de nombreux autres objets purement utilitaires, peut être porteuse d’une valeur esthétique relative selon les termes de Riegl.

Cette grille analytique d’évaluation des valeurs des ruines permet d’en apprécier les potentialités de transformation. Nous pouvons regarder à présent ces vestiges comme des documents si l’on privilégie la valeur historique, ou des sculptures non-intentionnelles si l’accent est mis sur la valeur esthétique / artistique. Néanmoins, dans le cadre du projet de réaménagement, nous souhaitons déplacer l’accent aussi vers une valeur d’ancienneté qui est la remémoration intentionnelle (du passé militaire dans notre cas).

Il s’agirait, dans notre démarche d’intégration et de valorisation des vestiges dans le futur campus, de requalifier des constructions à l’origine purement utilitaires – non pas en les érigeant au rang de monuments, mais en révélant leurs qualités spatiales et paysagères. Notre première motivation est d’ordre identitaire, c’est-à-dire d’assurer la survie d’un élément qui rappellerait aux futurs usagers que le plateau de Satory a longtemps eu (et continue d’avoir) une présence traditionnelle des activités militaires.

Le bunker, la rampe et les tours-cibles de tir font partie du vernaculaire du lieu. Notre deuxième motivation est d’ordre esthétique, car nous croyons dans la capacité de ces vestiges d’organiser l’espace tout en les investissant de nouveaux usages dans le cadre du campus. Enfin, le raisonnement économique nous pousse à trouver des solutions moins coûteuses que la table rase. Nous pouvons alors opter pour un gradient d’interventions plus ou moins lourdes, selon une analyse au cas par cas pour chacun des objets à conserver.

Afin de répondre à l’enjeu patrimonial tout en satisfaisant le cahier des charges du commanditaire, nous proposons de limiter les démolitions aux constructions ajoutées à l’ensemble d’origine, c’est-à-dire les annexes et la halle en structure métallique à deux nefs, dont la toiture s’appuie sur les murs en pierre. De plus, pour rendre plus accessible l’intérieur de l’enceinte, le mur pourra être ponctuellement percé ou intégré au projet.

4

Aloïs Riegl, Le culte moderne des monuments, Paris, Seuil, 2013 [1903]

5

Luc Baboulet, Axiologie de la transformation, conférence donnée dans le cadre du cours «Nouvelles Ruines» à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 3 decembre 2019.

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Relevé du Hall A dans son état actuel Plan et élévations en rabattement

Les cibles de tir

Salle Clément Ader

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Les cibles de tir

Le bunker

La rampe

La rampe

N 20 m

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Relevé du Hall A dans son état actuel Détails d’éléments remarquables

4m

Le mur en pierre meulière

10,3m

Les cibles de tir

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4,5m

Le bunker enfoui

8m

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Les cibles de tir en 1958 Les hautes constructions en béton étaient pourvues de renfoncements permettant de placer des cibles de tir pour l’artillerie. L’ampleur du talus et l’épaisseur du mur béton devaient supporter les impacts répétés des projectiles. La tour haute se trouve dans l’axe d’une rampe, tandis que celle plus basse se situe au bout d’une allée quasiment plane.

Les cibles de tir en 2019 La tour haute est complètement dépourvue d’utilité, tandis que celle plus basse, rappelant un mastaba antique de par sa forme et sa patine, sert aujourd’hui de lieu de stockage de fortune.

Les cibles de tir en 2030 ?

L’intérieur de la tour haute peut être réinvesti, tandis que le renfoncement du « mastaba » peut servir de fond de scène pour des manifestations diverses.

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Le mur en 1958 Le haut mur en pierre cachait du regard extérieur les exercices du polygone de tir, tout en réduisait également le risque d’accidents (projectiles ayant raté le cible, etc.).

En plan, la forme de trombone de l’enceinte créait un accès protégé par l’espace tampon entre 2 rangées de mur.

Le mur en 2019 Aujourd’hui le mur sert de support à l’ossature métallique d’une halle et à la majorité des réseaux nécessaires au fonctionnement des laboratoires : eau, gaz, électricité, internet. Le long du mur se retrouve donc un ensemble invasif d’équipements techniques.

Le mur en 2030?

La qualité esthétique de la pierre meulière pourrait être retrouvée après le dégagement des éléments techniques parasitaires. Une architecture nouvelle en dialogue avec le mur permettrait de le remettre en valeur.

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La rampe en 1958 Sur cette rampe montaient les chars de guerre pour tirer sur les cibles placées à 50m devant. Le monticule, d’environ 7m de haut, avec une plateforme bétonnée au sommet, a une face soutenue par un mur béton, une à pente permettant l’accès motorisé, et deux très abruptes, enherbées.

La rampe en 2019 Profitant de sa hauteur et de son accessibilité, les chercheurs de l’Ifsttar et Vedecom placent au sommet de la rampe les antennes servant au contrôle des véhicules autonomes.

La rampe en 2030?

L’emplacement central dans le site et l’orientation favorable de cette colline artificielle pourrait servir à y aménager des gradins, rendant le lieu plus agréable pour un usage civil et engendrant des activités diverses.

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2. Campus

Sur le plateau de Satory, l’Ifsttar occupe une place déterminante au sein d’une zone d’activités qui va être amenée à s’étoffer avec la construction de la future ZAC. À ces entreprises viendront s’ajouter les futurs laboratoires de l’École des Mines ParisTech et une gare du Grand Paris Express, qui permettront de faire le lien entre le plateau et les autres pôles d’excellence de Paris-Saclay, plaçant ainsi l’Ifsttar au cœur d’un réseau de recherche dense et diversifié. Notre rôle est de réfléchir à la traduction spatiale des enjeux d’interaction et de représentativité au sein de l’aménagement du Hall A et par rapport au futur quartier. Le commanditaire ayant clairement formulé son ambition de s’ouvrir sur le quartier et de favoriser les échanges entre les acteurs de la mobilité et avec la société civile, il s’agit donc pour nous de trouver l’implantation bâtie et la traduction architecturale qui permettront cette visibilité et encourageront la rencontre.

Passer du cluster au campus Aujourd’hui, l’Ifsttar, VeDeCom et Transdev sont des instituts publics qui n’ont en commun avec les entreprises privées du quartier, telles que PSA Motorsport, Nexter ou Arquus, que l’accès aux infrastructures qu’ils partagent. Pourtant la mobilité, thème de recherche qu’ils ont tous en commun, marque le paysage et est un vecteur d’identification du quartier. Avec l’implantation de nouveaux espaces de formations (École des Mines Paris-Tech) et de nouvelles entreprises, l’ambition de l’OIN est de faire émerger un « cluster des mobilités innovantes » à Satory-ouest. Afin de renforcer les liens entre la science et la société civile et de mieux inclure les nouveaux quartiers d’habitation aux zones d’activité, nous préférerons le terme de « campus » à celui de « cluster » (qui signifie « grappe » en anglais). Tout en respectant la sécurité des processus de recherche et en mettant en avant l’innovation, ce terme implique une forme urbaine plus qualitative et des interactions sociales plus spontanées.

Penser l’espace de l’échange La notion de campus porte en elle le concept d’interaction, de la libre circulation des personnes et des idées dans un univers sécurisé, dédié à l’apprentissage et à la recherche.

N’étant plus uniquement consacrés à l’enseignement, les campus d’aujourd’hui s’enrichissent par l’intégration du domaine privé à proximité des centres universitaires. Cette implantation facilite la mise en pratique des innovations et renforce les liens entre la recherche et la société civile.

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Pistes d’essai Terrain militaire mais usage commun

N

Le plateau de Satory concentre de nombreux acteurs impliqués dans la recherche dédiée à la mobilité innovante. Le Hall A se trouve au centre d’une zone d’activité qui est amenée à s’étoffer bien davantage.

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Lorsque l’on invoque le campus en tant que modèle spatial, deux figures principales ressortent. Historiquement, le campus « parc » s’oppose au campus « urbain », incarnant chacun une position tranchée par rapport à la ville et à leur construction. La forme du parc fait référence au campus nord-américain : les premières universités des États-Unis telles que Harvard se développent sur un modèle de village où les étudiants et les chercheurs vivent et travaillent dans une zone définie. Elles sont le reflet d’une certaine conception de la vie saine et studieuse. Reprenant le principe d’unité architecturale du bâti et de qualité de l’espace paysager, certains campus d’après-guerre s’implantent en périphérie de ville avec l’ambition de générer un « parc », « oasis de calme » comme les qualifie Kees Christiaanse1, dédié au savoir et à l’innovation. D’autres universités sont historiquement ancrées au cœur des villes et font partie intégrante de l’activité urbaine, telle que la Sorbonne ou l’université historique d’Utrecht citées en exemple par Art Zaaljer2. C’est cet ancrage qu’ont décidé de valoriser les campus urbains en s’implantant dans ou à proximité des villes et proposant une trame plus dense. Aujourd’hui, ces deux formes d’implantation « traditionnelles » se heurtent aux évolutions de la société. Les campus éloignés et monolithiques construits en dehors des villes peinent à offrir une situation suffisamment attractive pour des utilisateurs en quête de mixité.

Les espaces résiduels dédiés au stationnement automobile ont souvent eu raison de la qualité paysagère du concept de « parc ». Les campus proches des villes souffrent quant à eux d’une impossibilité à se développer et peinent à s’intégrer dans un tissu périurbain qui les a rattrapé sans les assimiler.

L’évolution des modes de vie ont aussi changé les façons d’apprendre et de communiquer. De même, le modèle économique actuel a rendu flou les limites entre recherche institutionnelle et innovation industrielle. Non seulement les chercheurs et étudiants favorisent davantage un milieu actif et diversifié pour travailler et vivre, mais le monde académique, tout comme les acteurs économiques, cherchent eux aussi à mieux collaborer et à s’ouvrir sur la société civile. Si aujourd’hui à Satory chaque établissement fonctionne en autonomie sur une parcelle close, la future zone d’aménagement prévoit d’étendre l’activité économique et académique et de les mêler à des espaces de logements et des infrastructures publiques.

Bien qu’on ait dépassé la stricte dualité dans la conception du campus, le plan de la future ZAC intègre de nombreuses problématiques liées au parc et à la ville. Il inclut un grand espace vert public en son centre qui fait la jonction entre les parties les plus « habitées » au nord et à l’est de la zone, et les espaces d’activités au sud et à l’ouest.

Se trouvant à l’extrémité ouest de ce parc, un de nos principaux enjeux est de définir le statut de notre site par rapport à lui : le « hall A » sera un objet dans le parc mais il marquera aussi sa fin, jouant de cette position pour se faire l’articulation entre l’espace vert et la zone d’activité. Son traitement est déterminant pour la forme de notre 1

Kees Christiaanse, « Campus to city : urban design for universities », in Kerstin Hoeger, Kees Christiaanse (et al.), Campus and the city. Urban design for the knowledge society, Zürich, gta Verlag, 2007.

2

Art Zaaljer, « Utrecht Campus Developments: one university, two campuses », idem.

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N

Le Hall A profitera d’une place centrale dans le nouveau quartier. Ce sera l’occasion pour l’Ifsttar de jouer un rôle fondateur dans le développement du campus des mobilités et d’articuler les interactions entre recherche, industrie et société civile.

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campus et la façon de faire le lien entre ses différentes entités. Une démarche tournée vers le parc tentera d’intégrer l’activité académique et économique dans une unité paysagère qui lui sera propre et identifiable ; tandis qu’une démarche tournée vers la ville tentera avant tout d’intégrer cette zone d’activité au reste du quartier pour créer une unité urbaine.

La mobilité comme facteur d’identité du nouveau quartier Sur le plateau de Satory, où sont regroupés des instituts de recherche publics mais aussi des sièges d’entreprises privées, le thème de la mobilité permet de tisser le lien entre l’activité existante et les futures entreprises et établissements publics qui les rejoindrons dans le cadre de l’OIN Paris-Saclay.

Aujourd’hui déjà, on croise dans l’espace public des véhicules blindés et des navettes autonomes. Celles-ci se mêlent aux bus municipaux pour desservir quelques stations à l’intérieur du quartier. Dans la perspective de voir fleurir dans la nouvelle ZAC de Satory-ouest davantage de pôles de recherche et d’entreprises dédiées, la question de la mobilité innovante se doit d’être centrale dans la définition du quartier et de ses espaces publics. Une institution telle que l’Ifsttar, avec l’aide de nouveaux acteurs, pourrait étendre sa visibilité jusqu’à la future gare du Grand Paris Express avec une desserte renforcée de navettes autonomes ou une offre de véhicules partagés (voitures ou vélos à hydrogène). Au-delà de l’Ifsttar et du Hall A, l’enjeu de la mobilité détermine l’ensemble du plateau de Satory.

Le Hall A comme point d’articulation En tant qu’extension d’un institut historiquement présent sur le plateau, le réaménagement du Hall A de l’Ifsttar sera emblématique dans l’identification du « campus des mobilités innovantes » à Satory-ouest. De par ses activités, mais aussi au travers de son esthétique particulière et de sa situation centrale dans le futur parc du quartier, il se doit d’incarner la dynamique spécifique de ce nouveau pôle de Paris-Saclay. Il fait ainsi la jonction entre les acteurs préexistants du site, au sud de l’allée des Marronniers, et les futures zones d’activités, au nord de l’opération. De même, entre espaces de travail et lieux dédiés à l’enseignement et à la communication, il favorise le lien entre les habitants, les visiteurs, et le monde de la recherche. L’enjeu de l’aménagement du Hall A est donc avant tout de transcrire la volonté d’ouverture de l’institut en permettant à la fois d’entrer et de traverser le site, mais aussi de l’identifier comme élément de destination au sein du futur quartier.

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3. Ouverture

Quel aménagement pour un institut de recherche fonctionnel et ouvert sur son quartier ?

Au moment de l’élaboration du programme, et lorsqu’ils nous l’ont exposé, les représentants de l’Ifsttar ont particulièrement insisté sur l’ouverture de l’institut de recherche à la société civile. Malgré des problématiques de sécurité et de gestion, l’étude se doit de faire apparaître le nouveau site de l’Ifsttar comme un établissement accueillant et porté par l’échange. Il s’agit non seulement de mêler des programmes d’usages privés et des espaces pouvant accueillir du public mais aussi de penser la traversée quotidienne du site, des parcours de visite ponctuelle et de favoriser l’organisation des démonstrations occasionnelles.

Un programme, différents degrés d’opacité Afin d’ordonner les différents composants du programme, nous les avons triés par catégories d’usagers. Nous avons alors identifié trois types d’espaces : les pôles de recherche et de travail, les lieux d’enseignement et de formation, et les services, ouverts ou destinés au public. Ces trois catégories impliquent chacune un certain degré d’opacité et d’ouverture. La première est réservée aux chercheurs ; elle nécessite d’être fermée et sécurisée et ne se révèle que ponctuellement et dans un cadre déterminé à des visiteurs. La seconde catégorie fait la jonction entre les domaines public et privé ; elle accueille des étudiants, des séminaires de recherche et des conférences. Elle s’adresse donc à un public extérieur mais spécifique. Enfin, la troisième est constituée de lieux de services destinés à tous les usagers, et des espaces d’accueil et d’exposition spécialement conçus pour toucher un panel de visiteurs le plus large possible. Un des enjeux majeurs de l’étude est donc de trouver le moyen le plus pertinent d’articuler ces trois types d’espaces.

Accorder recherche et vie publique Un autre questionnement central de cette étude réside dans la jonction entre le monde de la recherche et la société civile. Tout en respectant le confort de leurs usagers et leur nécessité de pouvoir se rendre opaque (à la vue ou à la lumière pour certaines expériences), les lieux de la recherche doivent se refléter sur l’espace public et témoigner de l’activité du site. Un parcours ouvert et ajustable de-

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Un programme, différents niveaux d’ouverture : découpage du programme selon son emprise et son degré d’ouverture au public

Les plateformes de recherche (environ 8 000m²) Accessible aux chercheurs

Espaces d’échange et d’enseignement (environ 1 000m²) Accessible aux étudiants et évènements scientifiques

Services, communication et vie de quartier (environ 1 000m²) Accessible à tous

Miniville 80 x 20 m 1600 m²

Espaces de travail 200 m²

Accueil - exposition 200 m²

Plate-forme Mobilité 3000 m² + extérieur

Salles de cours et de séminaire 600 m²

Cafétéria 400 m²

Plate-forme Energie 2000 m²

Coworking 200 m²

Services et animations de quartier 200 m²

VeDeCom 1250 m²

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Logements 200 m²

vra permettre une relation de proximité entre l’Ifsttar et les passants et ainsi éviter l’effet d’enclave qui accompagne encore souvent les sites institutionnels.

Le programme de services et d’espaces dédiés au public, bien que mineur en termes de surface et de volume bâti par rapport aux laboratoires, est déterminant dans le rapport à l’extérieur que souhaite établir le commanditaire. Les lieux de la formation et l’espace de co-working permettront dans un premier temps d’établir un contact direct avec des acteurs proches du domaine de recherche et le milieu de entrepreneuriat. Il représente une première échelle d’ouverture de l’institut. Un lieu d’accueil et d’exposition, ainsi que la possibilité d’organiser des évènements extérieurs permettra ensuite à l’Ifsttar de sensibiliser le public et de communiquer sans intermédiaire sur son activité. Enfin, des espaces de rencontre et de services tels que la cafétéria, un local associatif mais aussi des aménagements paysagers permettront d’établir un rapport de proximité au quotidien et de générer de l’animation dans la future vie de quartier.

Du « bastion » à « l’articulation » Actuellement, chaque site du plateau de Satory est ceint d’une clôture et contrôle ses accès. Si on comprend aisément les obligations sécuritaires qui ont engendrées ces dispositifs, on peut questionner leur mise en œuvre et leur proportion au vu de l’évolution du quartier. Tandis que les activités se développeront et s’accompagneront d’instituts de recherche mais aussi d’habitat et d’infrastructures publiques, nous nous interrogeons sur la qualité urbaine générée par une telle mixité et sur la légitimité de telles enclaves à l’échelle de la parcelle. Gardant à l’esprit la notion de campus et jouant sur sa situation particulière au sein d’un parc, un des enjeux de notre étude est donc d’ouvrir le Hall A et l’Ifsttar au public et aux futurs habitants.

Dans le plan d’aménagement de la ZAC Satory-ouest, les îlots autour du Hall A sont regroupés sous le nom de « quartier bastion », en référence à l’enceinte de pierre qui entoure notre site de projet. S’il ne s’agit pas pour nous de renoncer à l’esthétique particulière si caractéristique de notre parcelle, l’enjeu est tout de même de désenclaver l’institut de recherche pour en faire un lieu accessible et attractif du plateau. Tout en maîtrisant les accès des différents pôles de travail, l’enceinte se doit d’être poreuse, donner à voir, permettre d’entrer et de traverser le lieu. Notre but est d’amener le visiteur à l’extrémité ouest du plateau, où se situe le Hall A, en faisant de lui une destination, en créant un évènement urbain. Le parvis au sud, entre le Hall A et les locaux actuels de l’Ifsttar et de VeDeCom, sera renforcé dans sa vocation institutionnelle par l’arrivée de l’École des Mines. Il sera le reflet de l’échange universitaire, vitrine des mobilités innovantes dédiées à l’usage public. Enfin, il s’agira d’assurer la continuité végétale du parc dans lequel s’intègre le champ de tir, afin d’implanter le Hall A dans un contexte paysager cohérent et attrayant.

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Visibilité et sécurité Définir une implantation pour assurer l’opacité nécessaire à la sécurité et au confort des chercheurs tout en ouvrant le site à la société civile : une enceinte poreuse pour accéder au cœur de l’institut ? Une séparation des espaces de travail et des services ouverts au public ?

Espaces de travail (potentiellement opaque) Espaces de communication et de services (ouverts au public)

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Points forts de l’ouverture du Hall A

Faire destination : faire du Hall A un élément attractif du plateau de Satory

Un parvis modèle de la mobilité innovante : renforcer les liens institutionnels et permettre de communiquer sur la recherche

S’implanter dans une continuité paysagère : s’intégrer dans le parc

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C. PossibilitÊs d’implantation

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La passerelle

Le parc

La galerie

La rampe

La cour

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Cinq scenarii volontairement contrastés L’analyse du site de projet et des problématiques complexes qui le caractérisent ne permet pas de faire émerger une réponse d’aménagement unanime par rapport aux demandes des commanditaires. Vestiges et nouveauté, intégration au quartier et identité propre, échelle humaine et plateformes de travail de grande dimension, ouverture au public et confidentialité de la recherche sont autant d’enjeux dont les traductions spatiales peuvent prendre des formes différentes. Nous avons donc pris le parti de développer diverses approches afin de proposer quatre hypothèses de projet, mettant chacune l’accent sur des aspects différents de la commande. L’intérêt de cette démarche était d’amener les acteurs du projet à s’interroger sur l’ordre des priorités dans le cahier des charges afin de définir ensemble l’orientation du projet final à développer.

Pour cela, nous avons proposé quatre variantes, nommées d’après le dispositif de des¬serte spécifique à chacune : • La passerelle • Le parc • La galerie • La rampe À la demande du commanditaire, nous avons ajouté une cinquième variante, où la question de la conservation des vestiges est mise de côté afin de ne plus contraindre la disposition des édifices sur la parcelle : • La cour.

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La passerelle Cette proposition s’articule autour d’une passerelle, traversant la parcelle depuis le parvis sud jusqu’au parc au nord, comme dispositif de séparation des flux. Le parcours de la passerelle relie, au premier étage, l’ensemble des locaux ouverts au public et des lieux d’enseignement, ainsi que des bureaux attachés aux différents laboratoires. Les laboratoires sont repartis

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dans différents corps de bâti à travers le site. Les constructions accueillant le public, architecturalement intégrées à la passerelle, se distinguent par leur matérialité.

Les vestiges militaires sont globalement préservés.

Seuls le hangar, les petites constructions annexes et des fragments de mur sont démolis.

50 m

N

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Coupe nord-sud du projet

Coupe est-ouest du projet

Accessible au public Privatisable Piéton Carrossable

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Le public a la possibilité de traverser le site sans jamais interférer avec les tests expérimentaux qui peuvent investir l’intégralité du sol de la parcelle.

30 m

Vue depuis la passerelle vers l’ancienne rampe

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Le parc Des volumes bâtis de taille plus réduite, regroupant à chaque fois un laboratoire avec un espace d’enseignement ou d’accueil du public, sont dispersés à travers la parcelle. La suppression d’une partie importante des murs d’enceinte ainsi que les larges surfaces non-bâties entre les constructions perméabilisent le site et l’intègrent au grand parc de la ZAC.

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50 m

N

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Coupe nord-sud du projet

Coupe est-ouest du projet

Accessible au public Privatisable Piéton Carrossable

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La moitié ouest de la parcelle peut être privatisée afin d’y mener des tests en véhicules.

30 m

Vue du parc au niveau des cibles de tir en regardant vers la rampe.

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La galerie Le principe de cette version est d’organiser les masses bâties le long des murs afin de dégager l’intérieur de l’enceinte. Ainsi, au nord et à l’ouest sont disposées des plateformes du côté extérieur des murs, alors qu’un bâtiment en «L», plus petit, s’accole au mur du côté sud-est. Ce dernier contient les locaux d’accueil du public et des salles de travail.

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50 m

N

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Coupe nord-sud du projet

Coupe est-ouest du projet

Accessible au public Privatisable Piéton Carrossable

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Entre les grandes halles de recherche et le mur, nous proposons une rue intérieure permettant de desservir les bâtiments et de faire des tests motorisés. Si besoin, la cour peut être facilement privatisée pour des activités scientifiques.

30 m

Vue du sommet de la rampe vers les cibles de tir. Les laboratoires suivent la ligne du mur d’enceinte.

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La rampe Le parti pris de cette variante est de minimiser l’impact au sol et de préserver la quasi intégralité des vestiges militaires. Pour cela, l’ensemble des laboratoires sont empilés et rendus accessibles par une rampe carrossable qui les entoure. La rampe dessert également les salles d’enseignement et les espaces dédiés au public, orientés vers le parc, le tout format un édifice haut et compact ayant un fort caractère monumental.

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50 m

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Coupe nord-sud du projet

Coupe est-ouest du projet

Accessible au public Privatisable Piéton Carrossable

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L’accès des véhicules se fait du côté des pistes d’essais, tandis que les piétons peuvent se rendre sur site par un axe principal nord-sud, raccourcissant le trajet des piétons allant depuis l’Allée des Marronniers vers le quartier au nord du parc.

L’intérieur de l’enceinte peut fonctionner en alternance comme parc ou comme terrain d’expérimentation

30 m

La superposition du programme permet de laisser intact l’intérieur de l’enceinte.

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La cour Toutes les constructions à l’intérieur de l’enceinte situées à l’ouest de la porte principale (en face de la future École des Mines) sont démolies afin de construire un bâtiment unitaire, de hauteur constante, autour d’une cour rectangulaire. Cette cour sert d’espace d’expérimentations et dessert

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l’ensemble des plateformes de recherche. Les locaux accessibles aux étudiants et au public sont concentrés à l’est de la cour, le long d’une allée reliant l’École des Mines au nord du parc. La grande trame carrée favorise la flexibilité des laboratoires.

50 m

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Coupe nord-sud du projet

Accessible au public Privatisable Piéton Carrossable

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La cour, accessible par deux passages à l’est (piétons) et à l’ouest (véhicules) est entièrement privatisable.

10 m

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Faire consensus

Après avoir proposé ces variantes d’implantation, il a fallu amener les commanditaires à préciser et définir la suite de l’étude. Si ces différentes esquisses ont permis de mettre en évidence les préférences de chacun des acteurs, elles ont aussi soulevées les contradictions que pouvait comporter la commande : la volonté d’ouverture du site se heurte au besoin de sécuriser les lieux de travail, tandis que la variété des volumétries questionne l’intégration du projet dans le plan d’aménagement de la ZAC. La rampe et la cour sont les deux versions qui ont été écartées le plus rapidement. Le caractère monumental de ces deux esquisses, les plus denses en matière de programmation, a semblé trop complexe à mettre en œuvre (phasage), mais aussi difficile à intégrer dans le paysage du nouveau quartier. En revanche, le parc répond directement au désir d’ouverture du site que défendent les commanditaires. Il traduit de façon littérale la typologie du campus à l’américaine et s’intègre de façon homogène dans la continuité de l’espace vert central du quartier. Paradoxalement, c’est cet étalement du programme qui lui a aussi été reproché, complexifiant la privatisation occasionnelle des espaces extérieurs et la sécurisation des laboratoires. De plus, la dispersion de pavillons de taille moyenne de part et d’autre du mur d’enceinte ne coïncide pas avec les principales orientations défendues par le plan d’urbanisme. Les versions de la passerelle et la galerie présentent le plus d’avantages en terme de gestion des flux de déplacement et de hiérarchisation des cheminements. La passerelle permet une séparation exclusive entre visiteurs et chercheurs et isole les différents éléments du programme mais nous pouvons questionner la fermeture complète du jardin et l’emprise des rampes sur l’espace public.

Finalement, la galerie permet de répondre à la nécessité de hiérarchiser les accès et de privatiser une partie des espaces extérieurs par la séparation de son programme en deux ensembles bâtis et des dispositifs de sécurisation du site. Le jardin des vestiges garde une grande partie de son mur d’enceinte d’origine.

En somme, si la version que nous développons s’appuie sur l’esquisse de la galerie, elle devra prendre en compte les différents avantages qui ont retenu l’attention des commanditaires dans les autres versions. La question de l’ouverture du site, que l’on pouvait davantage appréhender dans la version parc, devra être amplifiée dans cette version plus introvertie par un bon traitement des cheminements et des accès. De la même manière que dans la proposition passerelle, les différents pôles de recherche devront être identifiables et les espaces accessibles au public bien lisibles.

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D. Le jardin entre laboratoires et lieux d’Êchanges

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Suite aux discussions avec les commanditaires et les différents acteurs de la ZAC, nous avons continué à travailler sur la proposition galerie en tenant compte des potentialités et des limites des cinq scenarii. La réponse au trois enjeux principaux de l’étude par un positionnement architectural a été discuté avec les divers acteurs du projet. Tout d’abord, une intention forte du projet reprend le questionnement du rapport entre l’architecture et l’existant avec ses vestiges d’expérimentations passée. Ensuite, pour répondre à l’enjeu de « faire campus », la conception des lieux et le phasage du projet en fonction de l’évolution du quartier doivent permettre l’articulation entre les différentes interactions des acteurs de la recherche du plateau de Satory et des habitants du futur quartier. Enfin face à la nécessite d’ouverture, la répartition programmatique, la réversibilité des espaces de laboratoires et les différents degrés d’accessibilité du site favoriseront un travail de recherche et d’enseignement de qualité et l’accueil de tous les publics.

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Le nouveau bastion

Les potentiels d’un site construit : un mur et des vestiges à l’origine du projet Le mur ceinturant le site est à l’origine de la désignation “ quartier bastion” utilisée pour nommer le futur quartier où se situe le Hall A. Cette idée du mur comme référence, image significative du paysage, nous a poussé à travailler l’implantation des bâtiments et l’architecture dans la continuité de ce fort témoignage matériel. Le mur d’enceinte et les vestiges qu’il renferment sont les témoins de l’histoire du site, celle du lieu d’expérimentation militaires. C’est cette particularité, cette intériorité et cette identification instantanée du lieu qu’il nous sera précieux de préserver et constituera le point de départ du projet.

Un bâti soulignant le mur L’intention de préserver au maximum ce mur permet de l’utiliser comme support d’une architecture dans le paysage et comme outil dans le fonctionnement interne au projet.

En venant s’implanter sur les limites de la parcelle, les bâtiments viennent former deux «L» marquant chacun deux des angles de l’enceinte en pierre meulière : un à l’intérieur de l’enceinte adossé au mur, l’autre à l’extérieur de l’enceinte, se mettant à distance.

Pour le bâtiment à l’intérieur de l’enceinte, le mur sert de garde-corps à la terrasse de l’étage du bâtiment contre le mur. Depuis le parc, on perçoit ce nouveau bâtiment comme un couronnement du mur.

Pour, les bâtiments à l’extérieur de la limite du mur, l’espace entre ces constructions et le mur existant crée une rue intérieure. Elle permet des tests de véhicules et leur accès sécurisé aux différents laboratoires. Cette rue, doublée par un couloir intérieur, peut aussi être le support de visite des laboratoires de recherche sur les mobilités innovantes, jouant sur le contraste créé entre un mur en pierre meulière et ses contreforts et la technologie de pointe.

Le choix du bois en façade permettrait de contraster avec le caractère minéral du mur, tandis que sa patine naturelle s’intégrerait aux tonalités du paysage du plateau en clairière de forêt.

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Malgré leur caractère homogène, les façades des bâtiments entretiennent différents rapports au mur. Les façades des bâtiments sont rythmées par deux strates de brise-soleils verticaux au bois. Vues depuis le parc, elles sont un écho au rythme des contreforts du murs. Elles ont cependant des variations de rythme créant une dynamique pour éviter la monotonie que pourrait induire la longueur des bâtiments. Depuis le jardin intérieur, le rapport entre les façades et le mur se différencie par le rythme vertical des brise-soleils qui vient souligner le caractère horizontal du mur. De plus, le jardin avec ses vestiges au cœur du projet va créer un univers particulier qui contraste avec le mur et les bâtiments qui l’encadrent Un jardin qui révèle les vestiges Tandis que l’implantation bâti se contient en limite du site en suivant et soulignant le mur en pierre, le cœur du Hall A est révélé par un travail paysager contrasté. Les vestiges en béton et les talus de l’ancien champ de tir sont intégrés dans un jardin qui leur donne de nouvelles fonctions. Foisonnant et très peu construit, ce jardin laisse les espèces locales se développer spontanément et donner un aspect sauvage au paysage qui met en scène les reliques.

Le choix d’un espace extérieur aussi caractérisé a plusieurs justifications. Il s’agit tout d’abord de s’appuyer sur une démarche déjà initiée par notre commanditaire de favoriser la biodiversité au sein de son établissement. À l’instar de la petite mare qu’on trouve aujourd’hui sur le site, on cherche à développer un flore locale autour de points de récupération et de tamponnement des eaux de pluie. Un paysage spontané et dense composé d’espèces endogènes favorisera la biodiversité animale et végétale et offrira aux usagers des îlots de fraicheur qui seront précieux en été. Ensuite, cette démarche poursuit le processus de végétalisation qu’on observe déjà sur le site. Nous prenons le parti de jouer avec l’esthétique de la ruine sur laquelle la nature aurait «repris ses droits» pour inclure les différentes constructions dans le paysage. Enfin, le caractère dense et sauvage du jardin clos a pour objectif de contraster avec le reste du parc dans lequel le Hall A s’inscrit. Il renforce l’intériorité de la forme du bastion, qui présente un jardin secret et particulier en son sein, objet de curiosité et facteur d’identification au cœur de la nouvelle ZAC.

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Le Hall A, site du projet, est un ensemble bâti et clos par un mur en pierres meulières en forme de trombone. En son sein, des vestiges en béton et des talus sont les témoignages de sa fonction passée.

Les nouveaux bâtiments dédiés aux chercheurs vont venir s’implanter en fonction du mur, en le soulignant ou en s’appuyant dessus. L’architecture vient compléter les limites du Hall A et encadrer un jardin intérieur où l’on découvre les vestiges d’expérimentations passées.

Tout en gardant le caractère impénétrable d’un site “clôturé”, ce lieu va devenir largement accessible par la création de percées dans le mur.

Un jardin intérieur foisonnant met en valeur les vestiges et contraste avec le caractère ouvert du paysage du plateau de Satory.

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Élévation sud : façade sur la voie expérimentale

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5 m

20 m

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Le jardin des vestiges Le cœur du Hall A, contenu entre les deux nouveaux volumes bâtis, a vocation à devenir un jardin. Riche en « monuments », modelé par les volumes artificiels de l’ancien champ de tir, nivelé par un sol carrossable sur une grande partie de sa surface, cet espace extérieur est déjà très construit. En considérant ce lieu comme un jardin, il ne s’agit pas de le réaménager mais d’inclure tout cet ensemble déjà construit dans une vision paysagère. Sensibles à une forme de renaturation sauvage du béton qui est déjà engagée, nous prenons le parti de participer au développement d’un paysage le plus naturel possible, en favorisant la végétalisation spontanée et l’implantation d’espèces endogènes. Avec des plantes locales et qui se développent spontanément, on obtient un jardin pérenne, dynamique, qui ne demande que peu d’entretien et qui favorise grandement la biodiversité. Non seulement s’agit-il ici de créer un jardin le plus durable et vivant possible, mais son aspect sauvage permettra aussi de souligner les vestiges en béton brut en jouant sur une esthétique de la contradiction.

La mise en œuvre du jardin consistera à définir différents milieux et espaces, à planter ponctuellement pour anticiper les masses végétales et surtout à bien préparer les sols pour qu’ils soient fertiles et aptes à se développer spontanément. Après dépollution, déminage et éventuellement démolition de certaines dalles existantes, le sol devra être nourri de terreau, composte et beaucoup de rebus végétaux tels que des branches et des écorces afin de favoriser la décomposition de l’humus et accélérer la vitalisation des sols. On peut imaginer utiliser sur le site de petits troncs d’arbres, des branches et des déchets organiques issus de la coupe du boisement au nord du plateau lors du réaménagement des pistes. Il est primordial que les zones qui auront vocation à se densifier naturellement présentent des inégalités au niveau du sol : creux et recoins retiennent l’eau et protègent les graines du vent pour leur permettre de germer.

Afin de varier les séquences paysagères et de garder des espaces extérieurs fonctionnels, le jardin des vestiges se développera selon une série de milieux distincts définis au préalable.

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Arbres

Alisier torminal

Bouleau verruqueux

Sorbus torminalis

Betula pendula

Myrobolan

Orme pédoncule Ulmus laevis

Aubépine à deux styles Crataegus laevigata

Prunus cerasifera

Cerisier acide

Charme commun

Chêne pédoncule

Chêne rouvre

Caspinus betulus

Quercus robur

Quecus petraea

Poirier pleurant

Poirier sauvage

Pommier sauvage

Saule blanc

Saule fragile

Salix alba

Salix fragilis

Pyrus salicifolia pendula

Pyrus pyraster

Malus sylvestris

Cornouiller sanguin

Fusain d’Europe

Noisetier commun

Osier pourpre

Prunelier

Rosier des chiens

Saule des vanniers

Cornus sanguinea

Euonymus europaeus

Corylus avellana

Salix purpurea

Rosa canina

Salix viminalis

Prunus cerasus

Cormier Sorbus domestica

Érable champêtre

Frêne élevé

Merisier

Fraxinus excelsior

Prunus avium

Sureau noir

Troène commun

Acer campestre

Arbustes

Fougères

Prunus spinosa

Sambucus nigra

Ligustrum vulgare

Graminées

Aspidie à cils raides

Fougère femelle

Langue de cerf

Polystic à aiguillons

Cheveux d’ange

Eragrostis rose

Laîche pendante

Panic effilé ‘warrior’

Roseau des bois

Polystichum setiferum

Athyrium filixfermina

Asplenium scolopendrium

Polystichum aculeatum

Stipa tenuifolia

Eragrostis trichodes

Carex pendula

Panicum virgatum ‘warrior’

Calamagrostis

Stipa Stipa barbata

Herbacées et fleurs mésophiles

Circe des champs

Compagnon blanc

Euphorbe des marais

Flouve odorante

Gesse des prés

Gesse tubéreuse

Herbe aux chantres

Iris des marais

Liseron des champs

Laîche hérissée

Cirisum arvense

Silene lactifolia

Euphorbia palustris

Anthoxanthum odorantum

Lathurys tuerosus

Lathurys tuberosus

Sisymbrium officinale

Iris pseudacorus

Convolvulus arvensis

Carex hirta

Lotier corniculé

Marguerite commune

Myosotis des champs

Narcisse

Ophrys abeille

Orpin blanc

Oseille des prés

Perce-neige

Vesce hérissée

Lotus corniculatus

Leucanthemum vulgare

Myosotis arvensis

Narcissus

Ophrys apifera

Sedum album

Rumex acetosa

Galanthus

Vicia hirsuta

Palette végétale du jardin des vestiges

109

Différents milieux et séquences paysagères 1 - Les zones humides ou bosquets 2 - Les buttes 3 - Les pistes 4 - La terrasse 5 - la prairie 6 - Les murs végétalisés 7 - Le parvis

6

2

1

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1 6

1

5

3

1

2

4

2

7

30 m

N

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Les zones humides et les bosquets en défens sont les espaces qu’on laissera pousser le plus librement possible afin d’atteindre des densités végétales conséquentes et permettre une biodiversité riche qui ne sera pas perturbée par du passage. Ce sont donc des espaces mis en défens, c’est-à-dire qu’ils seront signifiés aux usagers comme des espaces inaccessibles par des lisières plantées ou du mobilier urbain. Leur sol est creusé pour permettre d’absorber les surplus d’eaux de pluie en cas de fortes précipitations et de maintenir des parties ombragées plus humides pour lutter contre les îlots de chaleur et favoriser les espèces les plus hydrophiles. Aux abords de ces déclivités, on trouvera donc des plantes qui aiment l’humidité, mais aussi une plus forte densité végétale tout autour de ces espaces et une flore et une faune plus diversifiées qu’ailleurs.

Référence : Flaschenhals Atelier LOIDL, Park am Gleisdreieck.

112

Sur les buttes, l’implantation végétale naturelle se dédensifie plus les strates sont hautes. Sur les hauteurs, on ne trouve que quelques arbustes et des graminées, qui préviennent l’érosion en fixant le sol des talus. En terrassant les pentes les plus escarpées, on en profite pour y intégrer des assises et du mobilier urbain.

Référence : Kathryn Gustafson, Jardin de l’imaginaire

113

Les anciennes pistes sont préservées en grande partie pour assurer les cheminements principaux au travers du jardin. Les dalles de béton sont démolies par endroit pour végétaliser les zones minérales trop vastes et apporter ombre et îlots de fraicheur.

Les allées restent cependant toujours suffisamment larges pour le passage de véhicules afin de permettre aux chercheurs de les utiliser ou anticiper l’organisation d’événements et de démonstrations.

Référence : Atelier Dreiseitl, Zollhallen Plaza

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Les terrasses le long du bâtiment le plus à l’est se rattachent à la butte formée par le bunker. Elles sont constituées de pavés enherbés pour stabiliser le sol sans l’imperméabiliser.

On favorisera le développement de quelques grands arbres pour apporter de l’ombre et de la fraicheur en été mais on accentuera surtout une végétation arbustive pour ne pas trop obstruer les façades nord et ouest qui sont ouvertes sur le jardin.

Référence : Lola Domènech, Passeig De St Joan Boulevard

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Le jardin des vestiges, encadrÊ par la double ligne des murs de pierre et des nouveaux laboratoires en arrière-plan.

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Point de départ du campus des mobilités

Point de départ du campus des mobilités L’Ifsttar, avec son rôle d’institut de recherche sur les mobilités de demain, souhaite favoriser les échanges entre scientifiques, chercheurs, étudiants et des entreprises privées sur le plateau de Satory. Cette volonté se traduit spatialement, en fonction du rapport du projet avec le futur parc des pistes et son contexte, par la manière de se déplacer dans le site et par un chantier s’adaptant aux différents temps de la construction de la ZAC Satory-ouest.

Activer et articuler les interactions du nouveau quartier Le Hall A se situe à l’extrémité ouest du parc de pistes passant de part et d’autre du site. Son nouvel aménagement se différencie en fonction des rapports nécessaires avec le contexte : l’entre deux, l’ouverture, la traversée, la connexion et la continuité.

Entre le site du projet et l’Allée des Marronniers, un parvis se dessine entre les différents institutions dans la continuité du parc. Les plantations structurées de ce lieu répondent aux prescriptions paysagères de la ZAC et accentuent le contraste avec le jardin intérieur. L’alignement d’arbres de la rue se dédouble pour créer une trame arborée régulière sur l’ensemble du parvis. Ce parvis pourrait faciliter les interactions entre ces différentes institutions par des fortes connexions et serait un support de communication par des démonstrations et des expositions. Afin de mettre en avant le monde de la recherche et rendre lisible les activités de l’Ifsttar à l’ensemble des usagers du quartier, nous suggérons d’implanter quelques bornes de recharge ou un pavillon dédié à la mobilité douce pour animer le parvis. De plus, un chemin carrossable s’ajoute aux pistes intérieures et permet à l’institut de prolonger son circuit d’essai ou de démonstration sur l’espace public.

L’ensemble des bâtiments dédiés la recherche et à la formation sont articulés à travers le site par deux connexions suivant l’axe nord-sud. La première relie directement l’entrée du Hall A à la zone d’accueil des plateformes mobilité et énergie. Ainsi cette liaison piétonne directe entre ces bâtiments de la même institution met en scène une traversée passant par le parvis puis le jardin des vestiges pour se terminer dans le nouveau bâtiment. La seconde permet de traverser le projet en passant par le parc et le

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parvis des mobilités afin de créer un lien entre la zone d’activités nord et les différentes institutions au sud du site. Cette connexion crée un parcours direct entre le parking et le restaurant inter-entreprises au nord, et l’entrée de la future École de Mines au sud.

Pour faciliter les échanges avec le quartier, l’angle nord-est du projet s’ouvre vers le parc et permet l’accès permanent au bâtiment avec le programme le plus public : local associatif, services, formation, communication. Au niveau de cette percée du mur, à la limite du jardin des vestiges une terrasse accueille les différentes activités du local associatif créant ainsi une accroche sur l’espace public à l’intérieur du site invitant ainsi le visiteur ou le futur habitant du quartier à pénétrer dans l’enceinte du Hall A. Dans la continuité du cheminement piéton du parc, une ascension intégrée dans la longueur du bâtiment permet d’emmener le public sur la toiture terrasse du bâtiment de laboratoires principal, ouvrant une vue panoramique sur le plateau. L’accès public à ce belvédère a la possibilité d’être permanent par un ascenseur et le début de l’escalier extérieur donnant sur l’espace public. Cet escalier s’intègre au volume du bâtiment, entre les plateformes de recherche et la façade. Il laisse ainsi entrevoir le parc à travers les montants verticaux en bois rythmés et offre une promenade ascensionnelle mettant en scène le paysage de l’ensemble du plateau se dévoilant au fur et à mesure de la montée. Grâce à un ascenseur pour véhicules et à son accès piéton depuis le parc, ce lieu peut être aussi le support pour des expérimentations et des évènements du campus des mobilités.

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121

Le belvédère

Connexion directe entre le Hall A et le bâtiment abritant les plateformes mobilité et énergie

Espace d’exposition du parvis des mobilités

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Traversée entre le parking et la zone d’activité au nord et les différentes institutions de recherche et universitaire au sud

Terrasse de l’espace associatif Accès permanent au bâtiment accueillant du public

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Élévation nord : façade sur parc

124

5 m

20 m

125

Un chantier en phase avec le nouveau quartier Les différentes étapes du phasage doivent concorder avec celles de l’évolution de la ZAC et assurer la continuité de la recherche sur le site. Avant le démarrage des travaux, l’acquisition du terrain, le déminage et la dépollution sont indispensables.

1/ Démolition de la halle Clément Ader Dès le déplacement des pistes, et l’accès au site facilité, le chantier peut commencer par la démolition du bâtiment Clément Ader afin de libérer le terrain pour la construction du premier bâtiment.

2/ Construction des premiers laboratoires et ouverture du site Ce chantier peut se dérouler avec en même temps des percements de parties de mur pour permettre l’accessibilité future du site et la destruction de tous les petits bâtiments ajoutés aux premières constructions du milieu des années 1950.

3/Premier bâtiment de recherche terminé : déménagement de l’existant Une fois le première construction terminée, les laboratoires de l’Ifsttar et de VeDeCom situés dans la halle existante peuvent déménager dans le nouvel édifice. Cette opération tiroir peut être associée au début du chantier du deuxième bâtiment accueillant le public et aux préparations du sol pour le jardin.

4/ Jardin et bâtiment dédié à l’enseignement et la société civile Ainsi, à la fin des travaux des voiries et des espaces publics de la ZAC, le jardin intérieur et le deuxième édifice fini pourront s’ouvrir sur le quartier et accueillir le grand public.

5/ Démolition de la halle Enfin la halle existante, libérée des activités de recherche, peut être démolie pour construire à son emplacement le dernier bâtiment.

6/ Mise en service de tous les laboratoires et espaces de recherche En suivant ces différentes étapes, la construction de l’ensemble des bâtiments autour du jardin intérieur peut ainsi activer l’ensemble des interactions nécessaires au développement de ce campus des mobilités.

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1

2

3

4

5

6

Démolition

Construction

Bâtiment terminé 127

Le Hall A vu depuis le parc des pistes. Le jardin intĂŠrieur est apercevable Ă travers les ouvertures dans le mur.

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129

130

Bienvenue à l’Ifsttar Accessibilité, communication et confort d’usage

Répartition programmatique En parallèle à la prise de décision concernant la volumétrie générale du projet, un travail de répartition spatiale du programme préalablement organisé a été mené dans le cadre de l’étude. L’emplacement de chaque élément du thème de projet devait répondre à la fois à une logique interne (juxtaposition ou superposition des espaces dont les fonctions sont étroitement liées, organisation des parcours des utilisateurs) et à celle externe au projet, correspondant au voisinage immédiat des bâtiments existants ou prévus dans la ZAC. Notre proposition consiste donc à disposer les plateformes de recherche dans les bâtiments au nord et à l’ouest du mur d’enceinte, longeant le futur parc et les pistes d’essais.

Les grandes salles demandant des hauteurs sous plafond importantes ou des surfaces étendues se trouvent au rez-de-chaussée, tandis qu’à l’étage pourront être placés les laboratoires et bureaux dont l’aménagement n’implique pas des charges au mètre carré qui solliciteraient excessivement la structure. Vedecom, qui partage le site avec l’Ifsttar, préservera une certaine autonomie grâce à l’occupation du corps bâti ouest, sur le site de l’ancienne salle Clément Ader. La nouvelle ouverture dans le mur au sud, ainsi que les deux rues intérieures longeant les bâtiments de laboratoires, facilitent la circulation des employés de l’Ifsttar et de Vedecom entre les nouvelles plateformes de recherche et leurs locaux actuels dans le bâtiment Mobilab et le Hall B. En ce qui concerne les espaces dédiés à l’enseignement et à la formation professionnelle, un amphithéâtre sera disposé dans le corps occupant le coin sud-est de l’enceinte, afin de réduire le trajet des étudiants venant depuis la nouvelle gare du Grand Paris en traversant le parc ou se rendant depuis la future École des Mines en face. De plus, pour les étudiants et chercheurs ayant accès aux plateformes de recherche, des salles de TP avoisineront les principaux laboratoires.

De par sa proximité au parc et, par extension, au reste du quartier, le bâtiment d’angle sud-ouest abritera également l’ensemble des espaces accessibles au public : salle d’exposition, cafétéria, espaces de coworking, locaux associatifs mais aussi quelques appartements pour les personnalités extérieures invitées par l’Ifsttar. La toiture du grand bâtiment nord, avec sa terrasse panoramique, est accessible par un ascenseur doublé d’un escalier démarrant dans le domaine public du parc – de cette manière elle restera ouverte même quand l’intérieur de l’enceinte sera fermé pour des expérimentations à l’air libre.

131

132

Services, communication, quartier Échanges et enseignement Plateformes de recherche 133

SDP - 5270m² RDC

1

Accueil - Salle d’attente -125 m²

15 PLATE-FORME MOBILITE - 2600 m²

2

Espace de Réalité virtuelle

3

Espace de travail

4

Salle de repos

5

Salle de réalité virtuelle

6

Simulateur véhicule

7

Atelier mécanique (pouvant être partagé avec le pôle Energie)

Plan R+2

PLATE-FORME ENERGIE - 1210 m²

8

Laboratoire

9

Espace d’expérimentation

10

Espace de travail

Plan R+1

3 MINIVILLE - 1335 m² R+1

11

Espace de travail

12

Salle de contrôle

13

Miniville intérieure

2

Plan RDC

R+2

134

14

Miniville extérieure - 1106 m²

15

Terrasse - Belvédère - 2745 m²

11

12

4

13

14

5 8

1

6

7

10 9

Bâtiment de laboratoires nord

10 m

N

135

SDP - 1880 m²

VEDECOM - 1880 m² RDC R+1

1

Espace d’expérimentation

2

Laboratoire

3

Espace de travail

3

Plan R+1

2

1

Plan RDC

Bâtiment de laboratoires ouest 136

10 m

N

8

SDP - 2060 m²

RDC

R+1

1

Accueil - Espace d’exposition - 245 m²

2

Amphithéatre - 130 m² (120 places)

3

Cafétaria/Cuisine - 430 m² (80 couverts)

4

Associations -200 m²

5

Salles de formation - 95 m²

6

Coworking -267 m²

7

Studios des chercheurs invités - 135 m²

8

Espace commun des logements - 70 m²

7

5

6

Plan R+1

4

3 1

2

Plan RDC

Bâtiment tertiaire

10 m

N

137

Coupe transversale dans miniville intĂŠrieure et simulateur VR

Coupe transversale dans miniville extĂŠrieure et atelier

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Une structure modulaire : des espaces réversibles Le choix structurel répond en particulier au besoin de pouvoir partitionner facilement et à peu de frais les plateformes de recherche, mais aussi à une démarche plus générale de limiter le risque d’obsolescence dû à la surspécialisation des espaces. La flexibilité et la pérennité de l’architecture des bâtiments de laboratoires est assurée par une trame relativement étroite, de grande portée et constituée d’un double portique (simple portique dans le cas des doubles hauteurs) en bois lamellé collé portant des planchers CLT. Un noyau central en béton armé contrevente chaque bâtiment. Les façades, en verre et panneaux de bois, sont protégées par des brise-soleils verticaux.

4m

139

Une structure modulaire : s’adapter à la topographie et aux différents usages.

La trame qui structure les bâtiments de laboratoires est de 4,5 m entre chaque portée. Suffisamment large pour y faire passer des véhicules, elle permet aussi de sous-diviser des espaces de travail à une échelle plus domestique. Cette trame relativement resserrée facilite l’adaptation à la topographie du site sans perturber la structure globale des plus longs bâtiments de l’institut de recherche.

Coupe longitudinale dans bâtiment nord

140

10 m

20 m

141

La rue intÊrieure, qui dessert les plateformes de recherche, longe le mur nordique de l’enceinte

142

143

144

Confort de travail, sécurisation et accueil : différents degrés d’accessibilité De part la conservation de l’enceinte originale et de la disposition du nouveau bâti, il est simple de fermer l’intégralité du site afin de le réserver exclusivement à la recherche. Dans ce cas, le bâtiment de l’angle sudest et la toiture sont les seules parties du projet atteignables par les visiteurs, grâce aux accès en limite du site. Cependant, en ne fermant que les deux rues intérieures desservant les plateformes de recherche, il est possible de protéger tous les laboratoires tout en laissant le public accéder au jardin des vestiges.

En absence d’activités scientifiques à l’air libre, le public pourra circuler librement à travers tous les espaces extérieurs du site, voire admirer à travers les grandes baies vitrées l’intérieur des plateformes de recherche.

Afin de pouvoir occasionnellement effectuer des circuits de test ou de démonstration en véhicule autonome, souhait exprimé par les chercheurs et futurs usagers du site lors d’une réunion de travail, nous proposons un ensemble de voiries carrossables formant des boucles, utilisant des cheminements existants en dalles béton complétés par la voirie de desserte des laboratoires et par une portion du parvis.

Plan RDC

N

30 m

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Vue depuis le parvis de la traversÊe du Hall A entre l’Ecole des Mines et le RIE-parking au nord du parc

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Conclusion

La commande de l’Ifsttar, de par son programme, son site exceptionnel et sa situation dans une ZAC de l’OIN Paris-Saclay, présente des enjeux complexes, presque paradoxaux. Elle implique d’abord de penser l’aménagement de laboratoires de recherche en technologie de pointe au cœur d’un site fortement bâti et chargé d’histoire, mais aussi de spatialiser l’innovation en matière de mobilité dans un lieu a priori clos. Ensuite, l’énoncé du programme insiste sur la nécessité d’ouvrir le site au public et l’aptitude du futur institut à communiquer sur son activité et induit en même temps la confidentialité et la sécurisation des espaces de travail. Enfin, il s’agit pour nous d’anticiper les interactions des habitants et usagers d’un nouveau quartier encore en projet.

Pour autant, c’est ce contexte contraint et ces usages très spécifiques qui ont permis d’organiser notre réflexion et de faire émerger les idées fortes de du projet. On peut d’ailleurs voir dans ce travail une synthèse des enjeux liés au développement des lieux d’études et de recherche aujourd’hui. Le sujet soulève des questions générales sur les liens entre les différents acteurs d’un campus et la spatialisation de leurs échanges, sur l’émergence de nouveaux quartiers mixtes et leurs accroches contextuelles, sur la forme architecturale d’un institut de recherche et son ouverture à la société civile.

Dans un contexte bâti ou marqué par des usages passés comme celui du plateau de Satory, il nous semble important d’intégrer le facteur historique dans la conception urbaine, architecturale et paysagère. Il ne s’agit pas de juger de la valeur patrimoniale ou matérielle des vestiges ou des aspérités du site, mais d’en dégager un récit ou une trame qui donnera au projet une dimension exceptionnelle et un ancrage authentique dans le territoire. Dans le cas d’un centre de recherche, d’un campus ou d’une zone d’activité, il est d’autant plus intéressant d’exploiter les particularités du lieux qu’on est souvent confronté à des infrastructures standardisées par des usages très spécifiques.

Alors que chercheurs, universitaires et entrepreneurs privés sont toujours plus amenés à se déplacer à travers le monde, un lieu de travail avec ses caractéristiques propres et une esthétique unique sait valoriser ses activités, marquer les esprits et conforter ses usagers.

149

Une question essentielle du monde universitaire et du campus contemporain est aussi celle de l’ouverture et de l’échange. Le milieu de la recherche est de plus en plus lié à entrepreneuriat privé, mais tend aussi à s’ouvrir toujours davantage à la société civile.

Dans ce décloisonnement des cercles d’acteurs se joue aussi le décloisonnement des espaces de travail et d’interaction. L’importance de la communication mais aussi du bien-être dans la sphère professionnelle et l’effacement des frontières entre zone d’activité, de loisirs et d’habitat doivent prendre forme dans les nouvelles conceptions de campus et d’instituts de recherche. La fluidité des échanges et des rencontres passe, certes, par la conception d’espaces qui leur sont dédiés, mais aussi par une implantation générale moins compartimentée du bâti et des infrastructures à l’échelle urbaine. Un établissement qui cherche à s’ouvrir peut envisager de diviser son programme construit, avoir un adressage sur rue ou sur une place accessible à tous, assurer sa sécurisation au niveau du bâtiment plutôt que de clôturer sa parcelle et donner à voir son activité par quelques percements précis en façade. Il favorise ainsi la porosité, affirme son ancrage local et participe à l’animation de l’espace public.

Dans le cadre de l’étude commandée par l’Ifsttar, le patrimoine bâti et l’image du Hall A dans le paysage ont été déterminants dans la façon d’appréhender le site : l’existant est à la fois structurant dans le développement du projet et un facteur d’identification unique pour le futur institut de recherche. Avec la nouvelle ZAC Satory-ouest, on assistera à une densification du plateau, mais surtout à une forte diversification de ses acteurs et de ses activités. Dans cette perspective, l’Ifsttar peut d’ores et déjà anticiper la place qu’occupera le Hall A dans le quartier en devenir, s’implanter et s’ouvrir stratégiquement en jouant un rôle moteur dans le développement du campus des mobilités.

La diversité du programme de la commande a permis quant à elle de catégoriser les espaces en fonction de leur usage et de leur degré d’ouverture. L’implantation du bâti est une traduction spatiale directement induite par cette identification des besoins fonctionnels, et sa distribution hiérarchisée assure de bonnes conditions de travail aux chercheurs tout en contribuant à l’ouverture au public de l’établissement.

Cette étude a eu pour objectif de donner au commanditaire un aperçu des diverses implantations possibles sur le site du Hall A, mais surtout de le sensibiliser aux enjeux particuliers de sa situation. En mettant en avant la dimension patrimoniale et les qualités spatiales du bâti existant, mais aussi une certaine forme d’esthétique qui s’en dégage, il s’agit de faire comprendre à l’Ifsttar le potentiel qui réside dans l’identification immédiate de son site. Le futur institut de recherche sachant s’inscrire dans ce contexte inédit bénéficie d’une image et d’un attrait unique qui le différenciera d’un milieu académique souvent uniformisé dans sa construction. De même, sa position centrale dans le nouveau quartier de Satory est une autre opportunité pour l’institut de se distinguer et de s’ouvrir en fédérant les acteurs de la recherche, des zones d’activité et de la société civile. Non seulement le nouvel établissement de l’Université Gustave Eiffel profitera du développement de l’OIN Paris-Saclay et de ses infrastructures, mais en s’établissant de façon contextuelle et stratégique dans son environnement en pleine mutation, il peut s’affirmer comme un objet unique et représentatif du renouvellement scientifique contemporain.

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Bibliographie Ouvrages John Brinckerhoff Jackson, De la nécessité des ruines et autres sujets, traduit de l’anglais par Sébastien Marot, Paris, Éditions du Linteau, 2005.

André Corboz, Le territoire comme palimpseste, Besançon, L’imprimeur, 2001.

Kerstin Hoeger, Kees Christiaanse (et al.), Campus and the city. Urban design for the knowledge society, Zürich, gta Verlag, 2007.

Jacques Lucan, Où va la ville aujourd’hui?, Paris, La Villette, collection « Études et perspectives » de l’École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée, 2012.

Aloïs Riegl, Le culte moderne des monuments, Paris, Seuil, 2013 [1903] Conférences, Colloques Luc Baboulet, « Réparer le bateau de Thésée ou le problème de la transformation », conférence donnée dans le cadre du cours Nouvelles Ruines à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 26 novembre 2019.

Luc Baboulet, « Axiologie de la transformation », conférence donnée dans le cadre du cours Nouvelles Ruines à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 3 decembre 2019.

Paul Landauer, « Nouvelles conditions de la ruine », conférence donnée dans le cadre du cours Nouvelles Ruines à l’ÉAVT Paris-Est, Champs-sur-Marne, 15 octobre 2019.

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Remerciements Nous tenons à remercier : Jean-Bernard Kovarik, directeur général adjoint de l’Ifsttar et représentant du commanditaire de l’étude ; Jean-Louis Mondet, secrétaire général délégué de l’Ifsttar pour le site de Satory et Xavier Devevey de l’Institut Vedecom, pour l’aide et leur disponibilité lors de nos visites du site ; Théo Baillet, chef de projet à l’EPA Paris-Saclay, pour les renseignements qui nous ont permis de préciser notre étude ; Valérie Gyselinck, Nguyen-Thong Dang et Fabrice Vienne, chercheurs à l’Ifsttar, pour le temps accordé afin de nous aider à mieux comprendre les désirs des utilisateurs du Hall A ; Jean-Pierre Pranlas-Descours, architecte-urbaniste, qui nous a permis de comprendre la vision globale et les enjeux de son projet pour la ZAC Satory-Ouest ; Shahinda Lane, architecte-urbaniste, pour avoir partagé avec nous son analyse du territoire satorien et des problématiques qu’il engendre ; Julien Martin pour ses conseils sur nos choix de représentation graphique ; Paul Bouet pour son aide sur l’orientation de notre discours et la structure du cahier ; et Éric Alonzo, Frédéric Bonnet, Christophe Delmar et Julien Romane, encadrants de l’étude, pour leur suivi tout au long du semestre.

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Du champ de tir au campus des mobilités Aménagement du Hall A de l’Ifsttar sur le plateau de Satory, Versailles Commanditaire de l’étude Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (Ifsttar) Étudiants Marine Bissinger Andrei Corbet Nits Bertrand Salaun Cette étude a été menée d’octobre 2019 à février 2020 dans le cadre de l’atelier de projet urbain et territorial du DSA d’architecte-urbaniste encadré par Éric Alonzo, Frédéric Bonnet et Christophe Delmar.

La rédaction du présent cahier a été accompagnée par Paul Bouet et sa mise en page par Julien Martin.

Diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecte-urbaniste délivré par le ministère de la Culture, dirigé à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est par Éric Alonzo et Frédéric Bonnet, architectes urbanistes Coordination administrative Patricia Coudert tél. +33 (0)1 60 95 84 66 patricia.coudert@marnelavallee.archi.fr École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est 12 avenue Blaise Pascal, Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2 paris-est.archi.fr

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Au sein de l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est, le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecte-urbaniste forme chaque année une vingtaine d’architectes et de paysagistes déjà diplômés au projet urbain et territorial.

La majeure partie de ce post-diplôme est dédiée à la réalisation d’études à caractère prospectif commanditées par des collectivités territoriales, des institutions publiques ou des organismes privés. Au-delà des réponses

particulières à des problématiques urbaines spécifiques, ces travaux contribuent bien souvent à faire émerger de nouveaux questionnements et à expérimenter de nouvelles approches dont la portée peut être plus générale. Ces cahiers sont ainsi destinés à faire partager le résultat de ces recherches auprès du monde universitaire et professionnel et plus largement auprès de tous ceux qui s’intéressent aux questions que posent l’architecture, la ville et les territoires.

Du champ de tir au campus des mobilités Aménagement du Hall A de l’Ifsttar sur le plateau de Satory, Versailles Après un siècle et demi d’usage militaire, des institutions de recherche dédiées à la mobilité s’installent sur le plateau de Satory à Versailles, profitant de l’infrastructure disponible, notamment des pistes d’essais pour véhicules. C’est dans ce contexte que l’Ifsttar a aménagé en 1999 des laboratoires de recherche sur le Hall A, un ancien polygone de tir pour artillerie lourde situé au milieu des pistes.

Aujourd’hui, avec la création de la ZAC Satory-Ouest visant à convertir le plateau en quartier urbain, l’Ifsttar, désormais intégré à l’Université Gustave Eiffel, envisage de transformer le Hall A en campus des mobilités du futur. Un ample programme de laboratoires de recherche, salles d’enseignement et espaces dédiés à la communication et à la vie de quartier doit être construit d’ici 2030. Le DSA d’architecte-urbaniste est mandaté pour proposer un cadre spatial permettant de valoriser la recherche et le développement dans le nouveau quartier, prenant en compte un contexte bâti particulier, afin de donner forme à ce cluster des mobilités innovantes.

Cette étude implique des questionnements trans-scalaires dont l’impact se juge à l’échelle de la future ZAC, du quartier, de l’îlot et enfin du projet architectural proprement dit. Elle demande un positionnement dans le débat sur la nécessité de préservation d’un héritage identitaire en contraste avec un ordre général prévu pour le futur quartier, mais aussi sur le rapport entre confidentialité scientifique et ouverture au public. Enfin, le désenclavement de la parcelle et la démilitarisation du site obligent de fondamentalement revoir la relation au futur quartier.

Les enjeux sont abordés dans un premier temps à travers cinq scenarii contrastés servant de base de discussion avec les commanditaires. Le choix se porte sur un dispositif mettant en valeur les vestiges militaires dans un jardin dense à l’intérieur de l’enceinte du Hall A, entouré de constructions soulignant le tracé des anciens murs. Le plan proposé rend possible la flexibilité spatiale nécessaire pour articuler recherche de pointe et urbanité.

École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est