Le SIGMA 28-105mm F2.8 DG DN | Art pose de nouveaux jalons dans le monde des appareils photo hybrides plein format. Il offre non seulement une amplitude impressionnante allant du grand angle au téléobjectif moyen, mais convainc aussi par son ouverture constante de F2.8. Ce zoom combine des performances optiques exceptionnelles, une superbe qualité de fabrication et des caractéristiques de qualité professionnelle qui en font l’un des objectifs les plus polyvalents du marché.
A l’occasion de la sortie de ce dernier numéro de l’année, Animan se réinvente avec une maquette plus moderne, élégante et épurée. Imaginée par le nouveau directeur artistique Thierry Desplands-Monnier, cette refonte ne bouleverse pas notre ADN, au contraire, elle ne fait que mieux le révéler. Grâce à cette mise en page, les récits de voyage gagnent en impact et en lisibilité. Les photographies qui les illustrent captivent davantage encore. Nous avons cherché l’équilibre idéal entre textes et images, entre substance et forme, pour faire de chaque numéro d’Animan un objet d’émerveillement.
Cette évolution s’inscrit dans la continuité de ce qui fait la singularité d’Animan: l’exigence de la qualité, l’ambition de faire rêver et surtout l’envie de donner à voir un monde où l’homme sait encore vivre en harmonie avec son environnement, malgré toutes les pressions que celui-ci subit. La refonte graphique d’Animan s’accompagne d’une nouvelle devise qui ne saurait mieux résumer notre vocation: rêver, voyager, préserver. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à lire cette édition que nous en avons eu à la préparer.
Venu du Japon, ce sport emblématique suscite un enthousiasme grandissant. Plusieurs athlètes mongols ont connu une carrière à succès au Japon, contribuant à enrichir les échanges culturels entre les deux pays.
Par Alexander Zelenka et Catherine Hyland
24 SIERRA LEONE
LE JOYAU OUBLIÉ DE L’AFRIQUE
Terre de contrastes, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest émerge d’une histoire marquée par les conflits pour dévoiler des trésors insoupçonnés. Découverte hors des sentiers battus.
Par Laurent Nilles
35 PORTFOLIO
L’HIVER MAGIQUE DE THIERRY VEZON
Le photographe français a promené son objectif aux quatre coins du globe pour en ramener des images aussi esthétiques que féériques.
52 COSTA RICA
SOUS LE MASQUE DES BORUCAS
Chaque année, du 31 décembre au 2 janvier, les descendants du peuple Boruca honorent la mémoire de leurs ancêtres qui ont vaillamment repoussé les conquistadores durant la Fiesta de los Diablitos.
Par Julien Pannetier et Vincent Eschmann/Zeppelin
62 CORÉE DU SUD
LE TEMPLE DU BOUDDHISME SUD-CORÉEN
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la cité de Gyeongju n’est pas seulement un musée à ciel ouvert, mais aussi un lieu propice à la contemplation et à la méditation.
Par Marie Paturel et Hemis
72 SUISSE
DU STREET ART POUR VOIR BÂLE AUTREMENT
Identifié très tôt par les autorités pour son potentiel touristique, le graffiti est un fil rouge qui permet de découvrir la cité rhénane avec un autre regard. Tour d’horizon des fresques les plus emblématiques.
Par Alexander Zelenka et Basel Tourismus
LÉGENDE DE LA COUVERTURE: portrait d’un jeune lutteur mongol.
Elle est petite. Elle est puissante. Elle est arrivée.
La nouvelle Volvo EX30 100% électrique.
Notre SUV le plus compact à ce jour séduit par ses performances puissantes, son design innovant et l’empreinte carbone la plus faible de toutes les Volvo. Souvent, la petitesse s’accompagne de grandeur.
Essayez-la maintenant.
PARADISE INC.
UN PARADIS QUI N’EST BIENTÔT PLUS
ans l’imaginaire collectif, le continent africain reste un refuge pour le monde sauvage. Cette pensée repose autant sur les récits d’éthologues célèbres comme Dian Fossey ou Jane Goodall que sur certains films à succès qui ont su capter la splendeur des paysages et la richesse d’un patrimoine naturel exceptionnel. Mais cette mémoire universelle repose sur des clichés. Que reste-t-il de ce paradis aujourd’hui? Face à l’expansion économique fulgurante du continent, comment préserver son capital naturel? De quelle manière concilier l’explosion démographique des villes tentaculaires du continent et l’intégrité des territoires qui abritent peuples autochtones et animaux sauvages? Avec Paradise Inc., Guillaume Bonn signe une enquête photographique passionnante qui nous entraîne en profondeur au cœur de ces questions fondamentales, dont les ramifications se tissent jusqu’en Europe. Au fil des pages, ce photographe documentaire français d’origine malgache, qui a grandi au Kenya, propose un éclairage inédit et rare sur ce qu’il se passe vraiment en Afrique, loin des idées et des solutions toutes faites.
Paradise Inc. Guillaume Bonn Editions Hemeria 184 pages www.hemeria.com
Le Musée Alpin Suisse consacre sa nouvelle exposition au Groenland, une nation en pleine mutation. Des masses de glace qui fondent à toute vitesse, un tourisme en plein essor, trois nouveaux aéroports en construction, des montagnes de déchets qui ne cessent de s’accumuler, des investisseurs à la recherche de ressources minières et un pays qui s’assume en quête d’identité indigène comme d’indépendance… le changement à l’œuvre au Groenland est multiple et parfois contradictoire. Mais qu’en pensent les personnes qui y vivent? Et qu’est-ce que cette mutation nous apprend sur le monde dans lequel nous vivons? Avec cette exposition qui fait réfléchir, le Musée Alpin Suisse nous transporte instantanément au Groenland.
Exposition Groenland, Tout va changer Musée Alpin Suisse Berne www.alps.museum/fr
Cet été, les autorités japonaises ont instauré une redevance obligatoire de 2 000 yens (environ 12 euros) pour les randonneurs empruntant le sentier Yoshida, le plus fréquenté pour monter au sommet. Outre endiguer le surtourisme, la taxe finance la préservation de l’environnement et l’amélioration des infrastructures. Par ailleurs, le nombre de passages a été limité à 4 000 par jour via un système de réservation en ligne. Ces mesures ont conduit à une baisse de la fréquentation de 14%, avec 178 000 randonneurs recensés entre début juillet et début septembre de cette année, contre environ 205 000 l’année précédente.
Avis aux nostalgiques du légendaire
Orient-Express: European Sleeper lance en 2025 une nouvelle ligne de train de nuit à destination de Venise. Après avoir ouvert des liaisons entre Bruxelles, Berlin et Prague, la coopérative belgonéerlandaise permettra désormais de voyager de Bruxelles à Venise, en passant par les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche. Après le trajet inaugural prévu le 5 février 2025, deux trains circuleront chaque semaine en février et mars. L’itinéraire promet de faire rêver les amateurs de voyages lents autant que pittoresques, dans l’esprit des lignes mythiques.
Des paroles aux actes nº74: en matière de bien-être animal, nous imposons des normes sévères.
des-paroles-aux-actes.ch
ACTUALITÉS
SWISS PRESS PHOTO 24 RÉTROSPECTIVE PHOTOGRAPHIQUE
Si vous avez manqué l’exposition Swiss Press Photo 24 à la Bibliothèque nationale suisse de Berne, le Château de Prangins vous offre une occasion de vous rattraper. Revenant sur l’année écoulée, ce sont quelque 150 images d’actualités nationales et internationales qui sont à découvrir. On peut citer celles sur le thème du rachat de Credit Suisse par UBS, mais aussi les séries photographiques illustrant des phénomènes sociaux tels la vie à l’année au camping, la tradition de l’après-ski ou encore le «horsing», très populaire dans les pays nordiques, qui consiste à faire de l’équitation en montant sur… un faux cheval en bois!
Exposition Swiss Press Photo 24 Château de Prangins Visites guidées les 8, 15 et 29 décembre de 15 h à 16 h www.chateaudeprangins.ch
ÉTUDE HORIZONS 25 LE MOTEUR DE NOS VOYAGES
Publiée en octobre 2024, l’étude Horizons 25 réalisée par Expedia Group a interrogé 25 000 voyageurs de 19 pays, dont 2000 Suisses, pour déterminer leurs préférences en matière de vacances pour l’année à venir. Plusieurs tendances fortes se dégagent: l’attrait pour les destinations alternatives (63%), l’intérêt pour la gastronomie locale et les restaurants réputés (67%), le «set-jetting», qui consiste à visiter des lieux de tournage de films et de séries (74%) ou encore l’envie d’assister à des phénomènes naturels (86%).
DES WADIS AUX PLAGES DE RÊVE, EN PASSANT PAR LE PLUS GRAND DÉSERT DE SABLE DU MONDE
Oman – Un pays de contrastes
Envie de découvrir Oman?
En parcourant la partie sud du pays, vous longerez les plages de sable blanc sur les rives de la mer d’Arabie puis profiterez de la fraîcheur des wadis, des paysages de montagne et d’une incursion en plein cœur du désert. Découverte du Dhofar, région encore préservée à la beauté brute et authentique.
POINTS FORTS
• Glamping dans le désert de Rub al Khali
• Wadi Darbat
• Les sublimes plages du sud ouest
GARANTIE DE VOYAGE
• Fond de garantie pour les voyages forfaitaires
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Suite aux premiers succès que les sumos mongols ont remporté au Japon, dans les années 1990, cette discipline est rapidement devenue très populaire dans le pays, inspirant la jeune génération.
MONGOLIE
Des sumos au pays du ciel bleu
Texte : Alexander Zelenka Photos : Catherine Hyland
photographe Catherine Hyland a réalisé ses images entre le centre Kyokushu Beya, l’un des principaux lieux de formation pour les jeunes sumos à Oulan-Bator, et le parc national de Gorkhi-Terelj, situé à environ deux heures de route.
Venu du Japon, le sumo, ce sport emblématique a pris son essor en Mongolie, suscitant toujours plus d’enthousiasme au sein de la population. Plusieurs athlètes mongols ont connu une carrière à succès au Japon, contribuant à enrichir les échanges culturels entre les deux pays. La photographe anglaise Catherine Hyland a documenté cette nouvelle tradition.
Appelée bökh, la lutte traditionnelle occupe une place centrale dans la culture mongole. Elle fait partie des trois sports principaux aux côtés de la course de chevaux et du tir à l’arc. C’est une discipline empreinte de traditions ancestrales, où la force physique, le respect des valeurs morales et l’honneur familial sont mis en avant. Si elle est pratiquée depuis des siècles dans les vastes steppes de la Mongolie, la rencontre de ce pays avec le sumo japonais a de quoi étonner.
La
Certains lutteurs n’ont même pas 10 ans mais ils s’entraînent sans relâche dans l’espoir de marcher un jour dans les pas de leurs illustres prédécesseurs.
PREMIER YOKOZUNA MONGOL
L’intérêt de ce pays situé entre la Russie et la Chine pour le sumo a véritablement émergé dans les années 1990, lorsqu’un petit groupe de lutteurs mongols s’est rendu au Japon pour se former. Ces athlètes étaient attirés par l’exigence du sumo mais aussi par la possibilité de se faire un nom au sein d’une structure internationale. Dès leurs débuts, plusieurs d’entre eux ont brillé par un
talent et une adaptation exceptionnels aux codes du sumo japonais. Certains sont même devenus des légendes de ce sport, à l’image d’Asashōryū Akinori, devenu en 2003 le premier yokozuna (le rang le plus élevé que peut atteindre un sumo, ndlr.) mongol.
Par effet ricochet, ses succès ont encouragé un grand nombre de ses compatriotes à s’intéresser à cette discipline. La Mongolie a adopté le sumo avec un enthousiasme grandissant au point de commencer à l’intégrer aux
événements sportifs nationaux. De plus en plus de jeunes mongols, fascinés par cette nouvelle pratique, ont fait le choix de partir à leur tour, commençant à bâtir, petit à petit, la domination mongole sur ce sport. Hakuho, lui aussi Mongol d’origine et véritable légende vivante puisqu’il détient à ce jour le record du nombre de tournois et de matchs gagnés, en est l’un des plus illustres symboles. En 2019, celui-ci a d’ailleurs eu le privilège d’obtenir la nationalité japonaise.
La Mongolie présente un double visage: d’un côté, elle s’urbanise, de l’autre, elle conserve des zones où l’habitat traditionnel, en particulier les yourtes, perdure. C’est dans cet environnement particulier mêlant tradition et modernité que s’inscrit l’essor du sumo.
À travers son objectif, Catherine Hyland a cherché à dévoiler non seulement la force brute des sumos, mais aussi leur fragilité, leurs doutes et au final leur humanité.
UNE PHOTOGRAPHE EN IMMERSION
C’est ce contexte unique d’échanges culturels que Catherine Hyland a voulu documenter. Connue pour son travail photographique centré sur la relation entre l’homme et son environnement, la photographe britannique a été fascinée par l’idée qu’un sport aussi profondément japonais que le sumo soit pratiqué dans le cadre des steppes mongoles. Elle s’est donc rendue pendant plusieurs mois en Mongolie pour illustrer l’attrait du pays pour le sumo, cherchant à explorer les points communs et les différences entre cette discipline et la lutte mongole.
Son but n’était pas simplement de documenter une pratique sportive, mais de comprendre les multiples dynamiques à l’œuvre dans son adoption culturelle. Ses images se distinguent par leur capacité à saisir les nuances invisibles, que ce soit la tension avant un combat, les moments d’effort intense ou des instants plus calmes, lorsque les lutteurs reprennent leur souffle, comme plongés dans une forme de méditation. À travers son objectif, Catherine Hyland a cherché à dévoiler non seulement la force brute des sumos, mais aussi leur fragilité, leurs doutes et au final leur humanité.
Les sumotoris se combattent sur le dohyô qui symbolise le ciel et qui mesure 6 m2. La lutte en elle-même se déroule au centre, à l’intérieur d’un cercle de 4 mètres de diamètre.
Catherine Hyland s’est focalisée sur les jeunes pratiquants, qui se sont révélés plus faciles à approcher que les adultes, parfois réticents à se laisser photographier durant leurs entraînements.
À LA FOIS DOCUMENTAIRE ET POÉTIQUE
Son approche se caractérise par une volonté de creuser sous la surface des choses. Pour elle, il ne s’agissait pas seulement de suivre les combats de sumo en Mongolie, mais de sonder ce que ce sport signifie dans un pays où la tradition de la lutte est aussi ancienne que respectée. En intégrant des éléments visuels de la culture mongole et en capturant des moments de la vie quotidienne des lutteurs, elle a cherché à créer un dialogue entre deux mondes, avec d’un côté le Japon traditionnel du sumo et de l’autre la Mongolie contemporaine, en pleine transformation.
La photographe a passé beaucoup de temps à suivre des entraînements dans des écoles de lutte où les jeunes Mongols s’initient au sumo parfois dès leur plus jeune âge, rêvant de marcher dans les pas de leurs idoles. Ses photographies montrent ces moments de transmission, où l’on voit des lutteurs en devenir se confronter à des techniques qui ne leur sont pas propres mais qu’ils apprennent à maîtriser avec patience et détermination. En même temps que les corps se heurtent et que les esprits s’affûtent, la culture japonaise du sumo prend racine dans un
nouveau terreau. En toile de fond de son sujet principal, Catherine Hyland a également pris soin de photographier les paysages mongols, vastes et austères. Des images de steppes infinies et de montagnes lointaines qui offrent un contraste frappant avec la nature confinée et contrôlée des dohyō, illustrant la rencontre entre un sport extrêmement ritualisé, né dans les villes du Japon, et l’immensité sauvage de la Mongolie.
Peuplée de 3 millions d’habitants seulement alors qu’elle est près de quarante fois plus grande que la Suisse, la Mongolie offre d’immenses espaces vierges.
DE LA PRIÈRE AU DIVERTISSEMENT
Le sumo, sport emblématique du Japon, trouve ses racines dans les rituels religieux du shintoïsme, une des croyances les plus anciennes du pays. Les premiers combats de sumo remontent au VIIIe siècle, où ils étaient organisés dans le cadre de cérémonies destinées à plaire aux dieux et à assurer des récoltes abondantes. À l’époque, le sumo n’était pas un simple divertissement, mais une véritable prière physique, un rite sacré visant à maintenir l’harmonie entre les forces naturelles et les hommes. Cette lutte est progressivement devenue un art martial à part entière, codifié à l’extrême, et profondément ancré dans la culture japonaise.
Aujourd’hui, le sumo est perçu comme bien plus qu’un sport au Japon: c’est un héritage national, un mode de vie et bien sûr un spectacle fascinant. Les combats, qui se déroulent sur un ring circulaire appelé dohyō, sont encadrés par des rituels et des gestes précis, perpétués depuis des siècles. Les lutteurs, appelés rikishi, sont soumis à un code de conduite strict, tant sur le plan alimentaire que comportemental. Leur entraînement est rigoureux, forgé par la répétition des techniques et un contrôle mental constant. Au-delà de la puissance physique, le sumo exige une discipline de vie complète qui continue d’inspirer des adeptes bien au-delà des frontières japonaises.
Un masque Gongoli effectue une danse au bord de l’océan. A droite, un homme se déplace à pirogue sur la rivière Moa, tandis qu’une femme vend du poisson séché en bord de route.
SIERRA LEONE
Le joyau oublié de l’Afrique
Texte et photos : Laurent Nilles
La capitale Freetown mélange bourgs de pêcheurs, plages idylliques, quartiers modernes et vestiges du passé, que ce soient les villas sur pilotis des colons britanniques ou les plus modestes huttes des anciens esclaves américains affranchis.
A droite, la pêche a été bonne pour ces jeunes Sierra-Léonais. L’âge médian des habitants du pays est juste en-dessous de 20 ans.
Terre de contrastes, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest émerge d’une histoire marquée par les conflits pour dévoiler des trésors insoupçonnés. Entre plages immaculées, forêts luxuriantes et faune rare, cette destination également riche en culture invite à voyager hors des sentiers battus.
Des vagues douces caressent les rochers polis par le mouvement perpétuel des eaux. Des palmiers d’un vert intense se penchent au-dessus de la plage de sable clair. Au loin, un pêcheur dirige sa pirogue en direction du coucher de soleil, tandis que de la musique reggae résonne dans l’air. La scène semble sortir tout droit d’un prospectus publicitaire des Seychelles, mais c’est bien en Sierra Leone que nous nous trouvons. Un petit pays situé sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest qu’on associe plus volontiers à son passé tourmenté qu’à une destination de vacances.
Depuis le début des années 1990 jusqu’à l’accord de paix de 2002, le pays était en effet plongé dans une guerre civile sanglante, mise en scène par Hollywood dans le blockbuster «Blood Diamonds». Au-delà des clichés, les images des seigneurs de guerre aux lunettes de soleil opaques et des enfants-soldats armés traumatisés hantent encore les mémoires. En 2014,
une épidémie d’Ebola a causé de nouveaux malheurs et fait la une des journaux. Et pourtant, moins de dix ans plus tard, l’ouverture d’un aéroport international flambant neuf marque le renouveau d’une nation dont les habitants ont réussi à trouver des perspectives en se projetant dans un futur qui reste à dessiner.
HÉRITAGE COLONIAL
Porte d’entrée pour le voyageur qui veut découvrir le pays, Freetown, la capitale, a été fondée à la fin du XVIIIe siècle par d’anciens esclaves affranchis qui y ont construit leur nouvelle vie d’hommes et de femmes libres. Aujourd’hui, l’héritage architectural de cette époque se retrouve un peu partout. L’église St. John’s Maroon, construite en 1822, est particulièrement connue, mais de nombreuses maisons d’habitation plus modestes, construites en bois et peintes de couleurs vives ont également une histoire plus que centenaire.
Le projet d’écotourisme de Tiwai permet de combiner exploration de la faune et échanges culturels.
On peut y découvrir des lieux sacrés au milieu de la forêt, habités par des esprits, des artisanats ancestraux comme le tissage ainsi que la vie quotidienne au sein des villages Mende.
Si un nombre important de ces logements, la plupart sans eau courante ni électricité ont fait place à de nouvelles constructions, il en reste encore à Bathurst, une banlieue de Freetown. Les colons britanniques, en revanche, préféraient le climat plus frais de Hill Station, un quartier sis en altitude, pour leurs villas édifiées sur pilotis afin de se protéger des moustiques et des termites. Elles appartiennent désormais à l’État qui les utilise comme logements de service pour ses fonctionnaires.
L’ÉCOTOURISME A LE VENT EN POUPE
Après avoir exploré la capitale, les plages ensoleillées de Bureh ou River Number Two sont idéales pour se détendre. Le sanctuaire de Tiwai est une alternative intéressante pour découvrir la nature sierra-léonaise. Dans cette réserve protégée située sur le fleuve Moa vivent, outre de nombreux oiseaux et des primates, dont des colobes bai ou des cercopithèques Diane, les très rares hippopotames nains. Il faut toutefois être exceptionnellement chanceux pour apercevoir un de ces animaux nocturnes.
Un projet d’écotourisme, géré conjointement par plusieurs communautés locales, se prête à merveille pour découvrir la riche culture du peuple Mende.
L’imam du village pose pour un portrait. En bas, une petite cérémonie traditionnelle a pour but de protéger le campement nouvellement inauguré pour les visiteurs.
La société secrète Sandé a pour mission d’initier les jeunes filles. Leur masque, appelé Sowei et toujours de couleur noire, est unique en Afrique, car il est le seul à être porté par une femme plutôt que par un homme.
À Boma, l’un des huit villages participants, camper dans une clairière idyllique au bord de la rivière nous permet d’assister à un rituel de la société Sandé. Le rôle de cette structure secrète est de préparer, pendant une période de formation de plusieurs semaines, les
jeunes filles à leur futur rôle de femme et de mère. Sous la supervision d’un personnage portant un masque noir et vêtu d’une robe de raphia sombre, celles-ci effectuent une purification spirituelle au bord de la rivière, enduites de poudre de kaolin blanc. Appelée
Sowei, cette figure élégante symbolise la féminité dans sa forme idéale et est censée inspirer un mode de vie exemplaire. C’est d’ailleurs le seul parmi tous les masques africains à être porté non pas par un homme, mais par une femme.
En haut, le Soko Banna démontre ses pouvoirs et sa résistance à la douleur lors d’une cérémonie rituelle. Masque farceur, le Gongoli a pour but de divertir le public. Tout en bas, le Falui incarne le masque souverain selon la mythologie Mende.
RITES SECRETS
Les hommes Mende ont également leur propre société secrète. Dans un village voisin, une sortie des masques du Poro est organisée à l’occasion de notre venue. Juste avant le coucher du soleil, les tambours annoncent l’arrivée du Falui. Avec une couronne de plumes sur la tête, ce personnage affiche un air de noblesse royale lorsqu’il défile sur la place sablonneuse du village. Selon la mythologie Mende, l’esprit du Falui, qui ne voulait être au service de personne, aurait donné sa main gauche en échange du pouvoir de la dignité souveraine. Le monarque est accompagné du Goboi, un être sans visage effectuant des mouvements de danse effrénés.
Le Falui et le Goboi sont des masques de la société secrète du Poro. Coiffé d’une couronne de plumes, le Falui arbore une allure royale. Quant au Goboi, entité sans visage, il est réduit à un chapeau orné de cauris et une masse de raphia jaunâtre.
Selon la mythologie Mende, l’esprit du Falui, qui ne voulait être au service de personne, aurait donné sa main gauche en échange du pouvoir de la dignité souveraine.
Quelques jours plus tard, la performance d’un Soko Banna, un initié Poro de haut rang, nous fait entrer encore plus dans la dimension de l’étrange. Pour prouver ses pouvoirs, soit l’invulnérabilité et la tolérance à la douleur, il se coupe la langue, se pique les gencives avec un aiguillon de porc-épic et jongle avec une demi-douzaine de serpents étrangleurs. Un spectacle aussi fascinant que… sanglant!
DES DIAMANTS PEU RELUISANTS
Non moins sanglantes étaient les conditions de travail dans les mines de diamants du nord-est pendant la guerre civile, lorsque les rebelles du RUF (Revolutionary United Front) forçaient des civils à y travailler. Dans le district de Kono, où se concentre l’essentiel des ressources diamantifères, l’extraction reste un travail particulièrement pénible. Chaque jour, sous un soleil de plomb, des milliers d’ouvriers transpirent dans la boue, creusent la terre et lavent la vase brune pour mettre à jour les pierres scintillantes tant convoitées. Le propriétaire d’une petite mine en détaille le fonctionnement: l’exploitation est régie par des concessions, les propriétaires terriens sont indemnisés et les ouvriers reçoivent un salaire régulier bien que modeste, voire participent au bénéfice.
Les structures visitées manquent toutefois de machines et de capitaux et cherchent des investisseurs. Selon l’entrepreneur, quelques milliers d’euros suffisent pour louer une pelleteuse. Réaliser un bénéfice est possible en quelques mois, voire en quelques semaines… à condition d’avoir de la chance. Car trouver des diamants reste une gageure. Pour le voyageur de passage, il est moins hasardeux de compter sur la découverte de ce pays encore méconnu et de ses trésors naturels comme culturels pour s’enrichir.
Le travail manuel reste dominant dans les mines de diamant locales, faute de capital.
SPLENDEURS DU NIL : L’HÉRITAGE DES PHARAONS
Du vendredi 4 au dimanche 16 février 2025 (13 jours)
VOTRE DAHABIEH PRIVATISÉE
Vous naviguerez à bord d’une dahabieh, un voilier traditionnel égyptien idéal pour voguer sur le Nil. Ce bateau comprend sept cabines avec salle de bains privative et de grands espaces communs.
JOURS 1 À 3
Le Caire et ses pyramides
Départ de Genève à destination du Caire pour explorer les célèbres pyramides et le Sphinx. Immergez-vous dans l’exceptionnelle collection d’antiquités du musée égyptien. Découvrez ensuite le Caire copte et le Caire islamique, et laissez-vous emporter par l’atmosphère du grand souk.
JOUR 4 À 6
Louxor ou l’ancienne Thèbes
Au lever du jour, envolez-vous en montgolfière pour une vue panoramique sur l’ancienne Thèbes. Explorez le complexe de Karnak, suivi d’une visite au temple de Louxor. Poursuivez avec la vallée des Rois, en visitant notamment le tombeau de Sethi I, et découvrez le temple funéraire d’Hatshepsout.
JOURS 7 À 10
Sur le Nil en dahabieh privée
Pendant 5 jours et 4 nuits, naviguez sur le Nil à bord de votre dahabieh privatisée. Cette croisière vous permettra d’accoster près de petites îles, de vous promener au cœur des plantations sur les terres fertiles du Nil, et de visiter les sites antiques majestueux qui bordent ses rives.
JOURS 11 À 13
Abu Simbel et Assouan
Après avoir débarqué à Assouan, prenez la route pour Abu Simbel où vous assisterez à un spectacle de son et lumière. Profitez d’une navigation matinale surlelacNasseretadmirezl’aubesurlessites sur le lac Nasser et admirez l’aube sur les sites environnants. À Assouan, une visite du temple de Philae est prévue.
Découvrir l’Égypte représente la consécration d’un rêve : percer les mystères des tombes de la vallée des Rois, approcher les gens durant leurs activités quotidiennes, admirer les paysages des rives du Nil… À bord d’une dahabieh spécialement privatisée, une croisière intime vous attend.
VOTRE GUIDE FRANCOPHONE : ASHRAF SAAD
Guide conférencier depuis plus de 30 ans, féru d’égyptologie et des périodes copte gréco-romaine et arabe médiévale, il vous fera découvrir les temples, églises, tombeaux et autres merveilles de l’Égypte antique de manière passionnante.
LES EXPERIENCES ANIMAN
• La découverte des sites majeurs de la Haute-Égypte, dont le tombeau de Sethi I et la Nécropole de Sakkara
• Une croisière de 5 jours sur le Nil
• Un vol en montgolfière au lever du jour
• Des hébergements confortables, soigneusement sélectionnés
• Un repas chez l’habitant dans une famille nubienne
• Un spectacle son et lumière
• L’accompagnement par un guide égyptologue francophone
Circuit en petit groupe de 12 à 14 participants
Prix abonné: CHF 6’800.- par personne
Supplément non abonnés : CHF 250.-
Programme et informations
Au Tigre Vanillé Silvia Fabbri 022 817 37 36 silvia@autigrevanille.ch