Iris LEVASSEUR “Jeux de rôles”
Iris LEVASSEUR “Jeux de rôles”
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Cramé huile sur toile, 195cm x 215cm - 2009 Collection privée
EDITO Evelyne & Jacques DERET Fondateurs d' Art[ ]Collector et collectionneurs
Art [ ] Collector : une façon nouvelle de promouvoir des artistes français d’art contemporain grâce à leurs collectionneurs. Nous avons formé le projet d’associer, le temps d’un événement, un artiste, ses collectionneurs et sa galerie à une présentation de ses travaux : les collectionneurs prêtent des œuvres qu’ils ont achetées, l’artiste présente ses travaux récents au cours d’une exposition de dix jours, dans un lieu privatisé, le temps de l’événement : le Studio, nouvel espace de 300 m2 situé au premier étage du restaurant le Patio Art Opéra dans le 9ème arrondissement à Paris. A cette occasion des manifestations sont organisées : vernissage, dîner, visites, débats… Un catalogue de l’évènement est édité. Cette initiative vise à promouvoir les artistes français ou travaillant en France et à valoriser leur travail grâce au soutien de leurs collectionneurs. Trois artistes ont été choisis pour l’année 2012 par le comité de sélection d’Art Collector qui réunit des personnalités reconnues du monde de l’art (collectionneurs, critiques, curateurs, directeurs d’institutions…) : Iris Levasseur et sa galerie Odile Ouizeman : du 18 au 28 juin, Jérémy Liron et sa galerie Isabelle Gounod : du 17 au 27 septembre, Christine Barbe et sa galerie Inception : du 5 au 15 novembre. Iris Levasseur, qui est déjà une artiste reconnue, présente ici quelques œuvres nouvelles, proposées à la vente, en regard d’autres, déjà acquises et prêtées pour l’occasion par leurs propriétaires. L'univers pictural d'Iris Levasseur est très singulier ; il révèle un monde étrange entre pesanteur et légèreté, réalité humaine et fiction. En peintre chorégraphe, elle questionne le corps, sa place et son évolution dans l'espace au sein de scènes monumentales aux interprétations ouvertes dont les figures imposent au regardeur leur présence physique. Iris Levasseur est représentée à Paris par la galerie Odile Ouizeman. Elle a bénéficié de nombreuses expositions dans des centres d’art, Frac et Musées.
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INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
Béatrice et Eric Bergoend Dans quelles conditions avez-vous découvert les oeuvres d’Iris Levasseur ? C'était lors d'une exposition à la Fondation Salomon. Je revois exactement les toiles exposées dans la tour, trois ou quatre dans les tons de rose ; ce qui m'a impressionné, dans le sens de "garder l’impression", c'était l'immatérialité de la peinture, la transparence de la matière et la densité des corps. Cette impression ne m’a jamais quittée et, par la suite, j'ai retrouvé cette même sensation dans ses dessins.
[04] Qu'entendez-vous exactement par le mot « impression » ? C'est de l'ordre de l'impression au sens d’imprimer, de laisser une trace. Le corps est extrêmement présent. Plus que le visage, c'est la posture, la tonicité du corps que l'on ressent, qui nous donnent la tonalité de la situation, la gravité dans tous les sens du terme. C'est à travers le corps qu'est donné à voir et à ressentir la scène représentée. Le corps est toujours au premier plan et cela laisse toujours en retrait l'intimité. Comme une distance nécessaire pour pouvoir appréhender les choses. Est-ce que rencontrer l'artiste est déterminant dans votre engagement de collectionneur ? Je ne connais pas personnellement Iris. Je garde le mystère par rapport aux œuvres d'Iris, comme une énigme, quelque chose qui n'est pas flagrant pour moi et ne fait pas appel à ma quête de sens. Parfois des amis viennent et me questionnent à propos de Bijoux : Pourquoi ces mains suspendues en l'air ? La femme est-elle morte ou endormie ? Je ne réponds pas et chacun y projette une histoire ou son histoire. Sa présence me suffit. Quelle différence faites-vous entre les dessins et la peinture d'Iris ? Dans le dessin, le trait est brut, il n'y a pas d'hésitation, chaque trait est précis. Dans sa peinture, le jeu de transparence, une sorte de glacis, est là comme pour adoucir la force du trait mais sans y arriver vraiment. Propos recueillis par Odile Ouizeman
INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
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Bijoux huile sur toile, 215cm x 195cm - 2010 Collection Béatrice et Eric Bergoend
INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
Olivier Tordjman Comment définissez-vous votre démarche de collectionneur par rapport à l'œuvre d'Iris Levasseur ? J'ai une démarche d'amateur d'art. Ma connaissance d’Iris fait aussi bien partie d'un cheminement que d'une révélation. Iris est à la croisée de différents passages dans mon existence et la rencontre avec son œuvre a amplifié mon besoin de comprendre d'autres univers que ceux auxquels je m’étais accoutumé par de petites acquisitions telles que des œuvres de Dufy, Erró, Mesnager. Votre rôle de galeriste a été très important car certaines démarches que tu proposais
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m'ont dérangé dans mes convictions et je me suis heurté à l'univers de l'art. Dans mon métier d'avocat, les choses sont convenues, cartésiennes et j'avais jusque-là besoin que les univers aient un sens par rapport au mien. Iris établit un lien très fort entre les mondes. J'étais dans un monde "impressionniste", au sens d'impression, et, avec Iris c'est aussi bien entrer en peinture que laisser celle-ci nous envahir. Les œuvres d'Iris véhiculent, comme dans un flash, toute une histoire même si elle n’est pas narrative. Elle laisse également une liberté qui fait que je peux renommer les œuvres. J'arrive à oublier le titre des toiles que j'ai acquises et je suis renvoyé dans un autre monde, je leur donne alors le titre d'une œuvre magistrale de la littérature. Certaines œuvres d'Iris me dérangent car elles transmettent une telle histoire et avec une telle force que je ne pourrais vivre avec. C'est aussi en cela que je trouve son œuvre admirable. À quel moment avez-vous eu envie d’acquérir ses œuvres ? Ma visite à l’atelier a été un choc. Cela m’a confirmé ce que j’avais perçu dans ses catalogues. J'ai vu dans son travail un lien entre mon passé, mon présent et mon avenir. J’ai envie désormais de raconter mon cheminement à travers une collection qui prend forme et s’affirme. Propos recueillis par Odile Ouizeman
INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
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Amnésie 1 huile sur toile, 195cm x 215cm - 2011 Collection Olivier Tordjman
INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
Evelyne DERET
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C’est lors d’une visite d’exposition à l’étranger (Bâle ou Berlin) que dès l’entrée, j’ai été happée par une immense toile qui s’est imposée d’emblée à moi très fortement : par sa monumentalité tout d’abord laquelle permettait le déploiement d’une scène énigmatique et pourtant très familière, par le thème lui même qui mettait en scène une rêveuse aux yeux bandés en quête de marques, d’’objets, de souvenirs que j’ai mis dans ma boite Alice, et enfin par le traitement de la peinture qui passait d’une extrême précision au flou dans des espaces désaccordés mais denses. Mais ce jour là, je suis passée très vite pressée par la logique des foires, des off et autres manifestations. Aussi lorsque, à l’occasion d’une visite à la galerie d’Odile Ouizeman, je repère une toile roulée dont les quelques couleurs visibles me ramène à cette toile, et que je réalise qu’il s’agit de celle que j’appelle Alice : je considère qu’elle m’attend et que donc elle est pour moi ! Elle est dans mon bureau que j’ai dû vider de ses autres toiles pour l’installer et elle m’accompagne au quotidien; Ce que j’aime dans le travail d’Iris c’est que l’œuvre s’impose d’emblée et globalement par sa force et dans le même temps se dérobe du fait des multiples sens qu’elle propose quand on s’en rapproche. J’aime ce double mouvement d’une œuvre qui se donne à voir d’un seul coup mais qui impose aussi une approche minutieuse qui doit durer dans le temps. Alice en suspension dans le tableau cherche à l’aveugle des objets, des repères, des marques d’un univers dont ne restent que des traces, des souvenirs, des fragments d’un rêve qui se dérobent. Les couleurs se heurtent mais les jeux de nuances, de coulures composent une atmosphère qui renforce le caractère mystérieux de l’œuvre où le personnage et les objets flottent, tardent à se recomposer laissant le spectateur œuvrer à son tour pour lui donner du sens.
INTERVIEWS COLLECTIONNEURS
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De l’autre côté huile sur toile, 195cm x 215cm - 2005 Collection Evelyne et Jacques Deret
AVIS DU CRITIQUE
Iris Levasseur, la question du modèle. S’est-on jamais intéressé à connaître la véritable identité du Discobole ? Qui donc avait posé devant le sculpteur Myron ? Quelqu’un lui avait-t-il servi de modèle : un proche, un esclave, un inconnu ? Ou bien l’artiste avait-t-il laissé courir son imagination ? L’histoire ne nous a livré aucune information et l’œuvre du Grec de nous apparaître comme l’absolu symbolique de l’idée de puissance et d’équilibre. Face à une œuvre figurant une personne humaine, il semble tout naturel de chercher à savoir qui elle représente, ne serait-ce que pour appréhender au mieux la démarche de l’artiste. Une chose est de faire le portrait d’une célébrité, d’un familier ou d’un ami, sinon d’un inconnu ; une autre est de se servir de l’un d’entre eux pour représenter une scène, donner forme à une idée ; une autre encore de s’appuyer sur un exemple choisi pour une raison précise ; une autre enfin d’en appeler à son pur imaginaire. En tous ces cas siège la question du modèle. À première vue, face aux œuvres d’Iris Levasseur, le regardeur ne s’interroge pas sur l’identité des individus que l’artiste a représentés. Il les découvre dans la surprise de la situation où elle les a installés et qui s’impose à son regard. Son esprit bascule alors très vite du côté de l’énigme, interpellé qu’il est par la difficulté à définir d’une part le lieu et le moment de l’action, de l’autre le type et le rôle de chacun des protagonistes, ce qui le tient à l’écart de toute tentative d’identification. Du moins lui faut-il se résoudre à ne considérer chacun des personnages mis en scène que de façon générique.
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Dès lors qu’il sera pleinement entré dans l’œuvre et qu’il en aura décortiqué les indices, le regardeur s’en inquiétera sans doute de façon plus curieuse. Mais qui donc Iris Levasseur a-t-elle représenté ici ? Comment a-t-elle procédé ? Travaille–t-elle avec des modèles qu’elle fait poser à l’atelier ou bien au contraire opère-t-elle par substitution à l’aide de documents ? Mais alors quelle sorte de documents ? Des photographies qu’elle fait elle-même ? De personnes qui lui sont proches ? D’inconnus croisés dans la rue ? Ou bien récupère-t-elle des images dans les médias ? Sur Internet ? S’inspire-t-elle de scènes et de figures d’œuvres d’autres artistes ? Etc., etc. La question du modèle est un puits sans fin d’interrogations dont il n’est jamais sûr de connaître jamais les réponses. L’enquête en vaut cependant la chandelle car la moindre information sur le contenu de l’œuvre est un supplément d’enseignement sur les intentions de l’artiste. Si les figures peintes par Iris Levasseur ne sont pas identifiables en tant que personnes nommés, elles ne le sont pas vraiment plus par leur sexe, leur âge et leur taille, d’autant que certains dispositifs plastiques – effacement, brouillage ou masquage du visage, vue de dos de la figure, fragmentation du corps – participent à entretenir leur indéfinition. En revanche, ce à quoi le regard se raccroche et qui participe à déterminer plus ou moins justement le type de chacune des figures peintes est leur habillement. Levasseur accorde en effet un soin tout particulier à peindre un costume, une capuche, une chemise, un tee-shirt, un pantalon, des chaussures, etc. Elle s’applique à figurer au plus exact les plis d’une veste boutonnée, l’usure d’un jean délavé, les brillances d’une paire de bottines lustrées, bref tout ce qui opère comme autant d’indices d’une catégorie générationnelle, voire sociologique à laquelle appartient le modèle représenté.
à voir dans une certaine familiarité, celle d’une implacable présence, comme si ce qu’elle en connaissait transparaissait dans la façon de les figurer. La question du modèle chez Levasseur trouve ici un élément de réponse primordial : ses figures
AVIS DU CRITIQUE
Aussi pour étranges qu’ils soient les personnages que met en scène l’artiste s’offrent
ne sont pas le produit de sa seule imagination, elles sont le résultat de tout un protocole de travail qui en appelle à un réservoir d’images réalisées avec quelques modèles proches de son entourage. À la façon dont un metteur en scène dirige ses acteurs ou un chorégraphe ses danseurs, Iris Levasseur invite ces derniers à prendre des poses soit qu’elle leur suggère à l’appui d’images de référence – exemples empruntés à l’histoire de l’art, à la presse ou photos faites par elle dans la rue –, soit qui leur adviennent au fil même du travail. Les très nombreuses prises de vue qu’elle réalise et dont elle imprime les images lui permettent d’élaborer toutes sortes de photomontages qu’elle affine ensuite sur ordinateur jusqu’à trouver une composition qui l’intéresse et en exécuter différents dessins qui lui servent de modèles pour la peinture comme pour le dessin. Si les œuvres signalent dans leur titre une indication du nom du modèle qui a posé, cela reste toujours quelque peu sibyllin et d’un accès réservé ; en revanche la plupart d’entre elles avouent clairement leur dette, tantôt par leur composition, tantôt par le jeu de postures des figures peintes, aux modèles qui les ont inspirées. Non seulement l’artiste ne s’en cache pas mais elle le revendique en toute intelligence d’une démarche qui ne néglige rien des exemples du passé et qui les assimile pour mieux en formuler de nouvelles propositions. A l’écho des métamorphoses qui spécifient son époque et caractérisent ses propres intérêts, tant sensibles qu’intelligibles. L’art d’Iris Levasseur est requis par une passion de l’image et les sources auxquelles elle puise sont aussi bien concrètes que virtuelles. Des Pietà d’Enguerrand de Carton et de Michel-Ange aux scènes de violence de Leon Golub, qui prend modèle de photos de mercenaires Zimbabwéens, en passant par Dix, Beckmann, Hannah Höch, Bacon, Freud, Klossowski ou Marlène Dumas, ses figures témoignent d’une préoccupation majeure, celle de la question du corps dans l’espace. Elles entretiennent entre elles dans le champ iconique et par rapport au fond sur lequel elles adviennent une relation spatiale qui constitue la véritable raison d’être de la démarche du peintre. La relative monumentalité de leur stature – Levasseur affectionne plus particulièrement les grands formats –, la façon dont elles sont placées sur le devant de l’image nous les offrant à voir dans une proximité certaine et l’intensité lumineuse dans laquelle elles trempent contribuent à excéder cette qualité de présence qui les singularise. Pour ce que l’humain est au cœur des préoccupations de l’artiste, le concept de modèle en est le vecteur essentiel. Elle ne l’emploie pas à rejouer le réel mais à instruire un canevas, une structure, voire une dynamique qui lui permettent d’exprimer une pensée générique et universelle, à l’écart de tout référent anecdotique. Philippe Piguet, commissaire de l'exposition
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POINT DE VUE DE LA GALERIE
Lorsque j'ai découvert la peinture d'Iris Levasseur, j'étais encore imprégnée par l'idée, comme un résidu de mes années d'études d'art où l'installation régnait, que la peinture contemporaine était dénuée d'intérêt car elle portait le lourds poids de l'histoire : il n'y avait plus de terra incognita à découvrir. J'ouvrais ma galerie et recherchais des artistes. La rencontre avec son œuvre fut assez étrange : je ne voyais que ces figures qui surgissaient, disparaissaient ou s'enchevêtraient dans des couleurs acidulées. J'ai appris à me méfier des œuvres séduisantes où le sens s'épuise assez vite. Ses vêtements aux traits si précis, ses roses fuchsia et ses corps inscrivant une étrange présence, me laissaient un peu "hors de moi", perdue entre la répulsion et l'attraction. Il me semble que c'est Alice (le personnage de l'œuvre Gange) qui m'a ouvert un autre monde. Je l'ai suivie dans son "livre des passages", vers une fluidité de lignes, une consistance autre, un jeu étonnant de significations. Une ombre noire, bras tendus, somnambule ou en équilibre, qui pourtant évoluait entre un fakir allongé au corps décharné et des taches de couleur dessinées comme des crânes, symétriques, un Rorschach devenu vanité . Et il y a eu sa première exposition personnelle à la galerie, Je peux tout pour toi si tu es bien
docile. Tentative de sculpture en peinture, fétiches africains figés, objets insolents scindant
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la toile, occupant tout l'espace du regard. Un bouleversement radical de ma perception et de mes convictions sur la peinture. La peinture comme obsession, un cheminement sans repos, l'envie de décortiquer chaque œuvre qu'elle regarde afin de s'en imprégner. Parfois c'est la violence faite à ces corps qui semble insoutenable et oblitère le regard car l'acte en lui-même n'est jamais représenté. Des regards dominants, des corps laissés au sol, des sourires hésitants.... Sa deuxième exposition, Tauromachie , a marqué un changement dans la peinture d'Iris. Les multiples histoires qui se détachaient sur le fond ont laissé place à un espace presque dépouillé. Les corps évoluent parfois sur une plate-forme ellipsoïdale qui semble les aspirer dans un mouvement se transmettant du corps à l’espace. Iris structure l’espace en se bornant à évoquer une sorte d’estrade, un encadrement de porte et, au final, un lieu vraiment clos, arène implacable où les corps se débattent entre pesanteur et apesanteur, incarnation et épiphanie. Sa dernière exposition en septembre 2011 à la galerie n'a fait que renforcer mon attachement à cette œuvre. La mémoire est ouvertement explorée dans Amnésie 1 et 2, deux œuvres qui, pour moi, touchent le sublime, et vont donner leur nom à cette exposition. Vertige de l'absence, mémoire flottante. Iris Levasseur dit que la peinture se glisse dans les mémoires et s'y ancre, que c'est un médium où l'on voit l'histoire et qu’elle lie le passé au futur.
et que j'avais mon atelier à Pantin, j'ai été marquée par toutes les scènes que je voyais dehors. Ces images restaient ancrées dans ma mémoire. J'avais souvent envie de les retrouver avec mes modèles, en recomposant des scènes après coup." L'objet miroir reflète ces corps et apparaît de façon récurrente. Il faut montrer ces corps, les confronter à l'apesanteur et aller au plus près quitte à les dénuder. Ce miroir comme prétexte pour donner plus à voir et à dessiner.
POINT DE VUE DE LA GALERIE
"Souvent, mon environnement extérieur me nourrit. Lorsque j'habitais gare du Nord
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Piéta, 2011 - Vue de la galerie Odile Ouizeman, Septembre 2011
On me demande souvent pourquoi dans l'œuvre d'Iris les personnages sont masqués. Jacques Derrida rappelle, dans Mémoires d'aveugles, que "le masque dissimule tout sauf
(d'où la fascination jalouse qu'il exerce) les yeux nus, seule partie du visage à la fois visible, donc, voyante, le seul signe de nudité vivante qu'on croit soustrait à la vieillesse et à la ruine. Ensuite la mort: tout masque annonce le masque mortuaire, il participe toujours de la sculpture et du dessin. Enfin, (…) l'effet "médusant " : le masque montre des yeux dans un visage découpé qu'on ne peut regarder en face sans se voir signifier l'objet pétrifié, la mort ou l'aveuglement. Chaque fois qu'on porte un masque, chaque fois qu'on le montre ou on le dessine, on répète l'exploit de Persée." Je vois souvent Iris regarder les gens qui l'entourent, dans la rue ou ailleurs avec une intensité réelle. Elle ne peut fermer la porte de son atelier à ces images. J'espère ainsi, pouvoir continuer longtemps à voir, à travers les images qu'Iris Levasseur nous offre. Odile Ouizeman, galeriste
[ 14 ] EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Piéta huile sur toile, 215cm x 185cm - 2011
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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De pitié huile sur toile, 215cm x 195cm - 2010
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Protocole huile sur toile, 215cm x 195cm - 2011
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Amnésie 1 huile sur toile, 195cm x 215cm - 2011
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Amnésie 2 huile sur toile, 185cm x 215cm - 2011 Collection Olivier Tordjman
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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À la merci huile sur toile, 206cm x 300cm - 2010
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EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Tauromachie huile sur toile, 205cm x 300cm - 2009
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Collection CFDR, provenance galerie Odile Ouizeman, Paris
EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
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Il miroir Graphite sur papier, 387cm x 195cm - 2012
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EXPOSITION “JEUX DE RÔLES”
MÉDIAS
Abîme huile sur toile, 215cm x 195cm - 2010
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Roxana AZIMI
DES COLLECTIONNEURS DE PLUS EN PLUS ACTIFS
Édition du 18 avril 2012 Les Parisiens Evelyne et Jacques Deret viennent de lancer pour leur part le projet Art[ ]Collector.
« Ce n’est pas un prix, ni un club de collectionneurs. L’idée est de permettre à des artistes jeunes de bénéficier d’un événement, d’une exposition où pendant dix jours, l’artiste présente son travail le plus récent, cautionné par cinq à sept œuvres anciennes issues de collections privées. Ce qu’on veut, c’est créer des moments de rencontres, de discussions autour des artistes » précise Jacques Deret. Coup d’envoi de l’opération avec une exposition d’Iris Levasseur le 18 juin prochain, dans un espace près de l’Opéra a Paris.
Édition du 4 mai 2012 Art [ ] Collector, lancé récemment par Évelyne et Jacques Deret, a pour vocation de soutenir des jeunes artistes par le biais de trois expositions annuelles.
« Chaque collectionneur est une tête de réseau à sa façon, souligne Évelyne Deret. En mobilisant notre réseau, nous faisons connaître ces artistes dans un environnement non-commercial. C’est un choix de citoyen. On ne cherche pas à être un club de collectionneurs. »
MÉDIAS
.COM
Jenna CHARMASSON
ART COLLECTOR RENOUVELLE LE MÉCÉNAT EN FRANCE
4 avril 2012 Créé en 2011 par le couple de collectionneurs Evelyne et Jacques Deret, Art[ ]Collector est un concept inédit dans le mécénat français. Cette initiative entend soutenir et promouvoir des artistes français, émergents ou en milieu de carrière, déjà collectionnés et représentés par une ou plusieurs galeries. Le Comité de sélection d'Art[ ]Collector, réunissant des personnalités reconnues du monde de l'art (collectionneurs, critiques, commissaires d'exposition, directeurs d'institutions...), désignera chaque année trois artistes lauréats. L'originalité de ce projet réside dans le travail de coopération entrepris, le temps d'une exposition, entre l'artiste, qui expose ses derniers travaux, sa galerie et les collectionneurs, qui prêteront pour l'occasion des œuvres majeures de l'artiste lauréat. Le projet Art[ ]Collector tend à replacer le travail de l'artiste au centre des préoccupations marchandes. Il ambitionne surtout de construire une large communauté de collectionneurs intéressés par un soutien actif aux artistes français. Iris Levasseur sera la première à bénéficier d'une exposition personnelle qui se déroulera en juin 2012 au Studio à Paris. Jérémy Liron et Christine Barbe, également lauréats en 2012, bénéficieront d'une exposition personnelle respectivement en septembre et en novembre prochains.
Iris Levasseur Lieu : Paris - "Le Studio" - Patio Art Opéra Date : du 18 juin au 28 juin 2012
Du 18 au 28 juin, l'ambitieux projet rassemblant des collectionneurs privés Art Collector présente une exposition personnelle d’Iris Levasseur. C'est la toute première exposition qu'Art Collector consacre à ses artistes lauréats. Entre rêve et onirisme, l'univers pictural d'Iris Levasseur interroge la présence des corps aux travers des scènes monumentales. Des travaux récents de l'artiste française ainsi qu'un ensemble d'œuvres en provenance de collections privées sont exposées, pour l'occasion, dans le nouvel espace du Studio à Paris. "Le Studio" - Patio Art Opéra - 5, rue Meyerbeer - 75009 Paris
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Photo : Jennifer Westjohn
BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS
Vit et travaille et à Paris.
EXPOSITIONS INDIVIDUELLES 2012 Figures entre-deux, Chapelle de la Visitation, Thonon-les-bains Rien ne va plus, Galerie municipale Julio Gonzalez, Arcueil, (94) 2011 Amnésie, Galerie Odile Ouizeman, Paris, Marivaudage, Ecole des Beaux arts de Poitiers, Poitiers, (86) Marivaudage, Galerie du Mouton Noir, Poitiers, (86) 2010 Légères anesthésies et dérivations, Galerie Dukan-Hourdequin, Marseille, (13) Passé, futur, présente, Galerie Duchamp, Yvetot, (76) 2009 Tauromachies, Galerie Odile Ouizeman, Paris Oui, mais le vent tourne, Centre d’art de Ruteboeuf, Clichy (92) 2008 Je peux tout pour toi si tu es bien docile, Galerie Odile Ouizeman, Paris 2006 Peaux de serpent et petits paradis, Galerie Defrost, Paris Morituri te amant, Galerie Dukan-Hourdequin, Marseille (13) De plusieurs saints martyrs, Galerie french-made, Munich (Allemagne) 2004 La destruction des idoles, Galerie french-made, Munich (Allemagne) Expositions collectives 2012 La belle peinture est derrière nous, Le Lieu Unique, Nantes Les grandes figures, les salaisons, Romainville (93) Collectionner aujourd’hui, Centre d’art de Saint Restitut, Saint Restitut (26) 2011 D’après la ruine, R. Serraz, Centre d’art contemporain de Vilnius, Lituanie Dessins d’art contemporains du Musée d’art et la collection P. Piguet, Musée d’art, Toulon La belle peinture est derrière nous, Antrepo 5, Istanbul, Turquie Le Beau est toujours bizarre, Philippe Piguet, Frac Haute-Normandie, Sotteville (73) 24 Artistes, Galerie 19, Angers (49) 2010 Voir Eurydice, Galerie Pascale Guillon, Tavel, (30) Disturbing, Galerie Pierrick Touchefeu, Sceaux (92) 14 ème Prix de Peinture Antoine Marin, Galerie municipale Julio Gonzalez, Arcueil,( 94) Collection 3, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, Alex, (73) Salon du dessin Contemporain, Carnets de dessins, Carreau du temple, Paris 2009 Memento Mori, Musée d’Evreux, ancien Evêché, Evreux (Des)accords communs, Frac Haute Normandie, Traffic, Sotteville-Lès-Rouen Tigre et peintresses, curator, Renaud Serraz, Galerie Celal, Paris Pierre, feuille, ciseaux, Musée de la Chasse et de la Nature, Paris Les grandes vacances, M. des arts B. Anthonioz, <F. Petrovitch>, Nogent s/ Marne, (94) Vendanges de Printemps 2009, Chamalot, Moustier-Ventadour, Corrèze (19) Salon du dessin Contemporain, Carnets de dessins, Carreau du temple, Paris
BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS
Née le 27. 04. 72 à Paris
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BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS
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2008
2007
Paris/Budapest, Fondation Joseph Karolyi, Château de Fehérvárcsurgó, Budapest (Hongrie) Les Louises, Fondation Hippocrène, Villa Mallet-Stevens, Paris B3, Traits à la douzaine, <Aurelie Dablanc>,Door Studios, Paris So Feucking French, Galerie Katia Iragui, The Village Underground, Londres (Angleterre) Salon du dessin, Palais de la bourse, Galerie Odile Ouizeman, Paris Show off, Galerie Odile Ouizeman, Espace Cardin, Paris Peinture(s), Génération 70, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, Alex (73) De notre temps, Musée de Grenoble, ADIAF, Grenoble (38) African Way, Domaine de Madame Elisabeth, Versailles (78) Nouveau parcours muséographique, Musée de la Chasse et de la Nature, Paris Girls’s insights,<Anne Malherbe>,Galerie Defrost, Paris Vivre et laisser mourir, Espace d’Art Contemporain Eugène Beaudouin, Antony (92) Quel sens, Galerie Odile Ouizeman, Paris Un quatre, Galerie Defrost, Paris Psychoplastie, Maison des arts de créteil, Galerie Dukan-Hourdequin, Créteil (94) Art Moscow,11 th. internationale art fair, Galerie Iragui, Moscou (Russie)
COLLECTIONS Fond d’art Moderne et Contemporain de la ville de Clichy la Garenne Fonds National d’art Contemporain-France, Puteaux (92) Musée de la Chasse et de la Nature-France, Paris Fond National d’art Contemporain-France, Fondation J.M. et C. Salomon, Alex (73) Fondation Pernod Ricard, Paris Fondation Perrier-Jouët, Epernay (51), Centre Financier Laval Laurentides-France, Boulogne (92), Musée, Senigallia (Italie)
2007
2006
2004
L. Boudier, Télérama, Exporama n° 9, juin 2008 G. Gamand, "Un rdv perpétuel avec la surprise”, Azart, mai-juin 2008,n°32 P. Piguet, "Pour une peinture figurée, Iris Levasseur",(art absolument), avril 2008, n°série R. Azimi, “Le dessin actuel retrouve meilleur mine”, L’oeil, avril 2008 R. Azimi, “Le salon du dessin”, Le Journal des Arts, avril 2008 G. Gamand, Azart, mars- avril 2008 Azart n°29, novembre-décembre 2007 H. Bethemont, “Génération peinture”, Numéro, automne- hiver 2007-2008 T. Tibi, “Peinture(s), Génération 70”, (art absolument), septembre 2007, n° 22 O. Cénat, “Eclats de jeunesse”, Télérama, août 2007 V. Da Costa, “Génération libre”, Mouvement, juillet 2007 V. Duponchelle, “..hors piste”, Le Figaro, 14 - 15 juillet 2007 P. Fontaine, Journal du Dimanche, “Mes Pistes Africaines”, juillet 2007 L. Boudier,Télérama, 2 - 8 mai 2007 L. Boudier, "Quel Sens?",Télérama, Sortir, 16 mai 2007, n°2992 H. Bellet, “Le lieu pour les autres”, Le Monde, 7 avril 2007 A. Malherbe,”Imaginaire et peinture”, Art press, décembre 2006,
“French Package”, Jalouse, Moscou, 2004
PUBLICATIONS 2012 “Quelques Vies”, Célia Houdard, Analogues “Iris Levasseur”, Figures entre-deux, Semaine13.2 2009 "Iris Levasseur", Nadeije Laneyrie-Dagen, Philippe Piguet, Monografik éditions "Traits pour traits, collection de dessin du Frac haute Normandie”, Marc Donnadieu 2007 "Peinture(s),Génération 70", Philippe Piguet, Anne Malherbe "Quel sens ?" galerie Odile Ouizeman, Gérard Wajcman, Anne Malherbe, R. Gatel. 2004 Vivre et laisser mourir, A. Malherbe,Espace d’Art Contemporain Eugène Beaudouin Paranoia, catalogue, A. Pironneau, 2001 Pernod Ricard, Catalogue 1999 Journal de fondation Coprim, Dominique Dutreix Accademia per l’Europa, (cur. G. Penone et Ida Gianelli), Castello di rivoli 1997 Duchenne de Boulogne, Visages et Expressions Géricault Point de vue contemporains, Quai Malaquais E.N.S.B.A., Paris
BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS
PRESSE 2011 M. A. Mathieu, “Inquiétants marivaudages”, la Nouvelle République, 25 Nov 2011 I. Le Pape, “Iris Levasseur: amnésie”, PerformArts, n°11, Oct 2011 M. Kling, “Tranches de vie”, Art-tension, n°110, Nov-Dec 2011 P. Dagen, “Iris Levasseur”, Le Monde, 26 Sept 2011 M.J. Caprasse, “Interview”, Paris-art.com, 2011 2010 P. Dagen, “Images rêvées au coeur du vignoble”, Le Monde, 30 aout 2010 Karim Grandi-Baupain, “Les contours du masque”, Ventilo, n°268, Octobre 2010 Paul B. Franklin, “Iris Levasseur”, Art In America, n°1,Janvier 2010 Fabien Simode, “Iris Levasseur, messagère des banlieues”, L’oeil, n°620, Janvier 2010 2009 Laurent Boudier, “Iris Levasseur, tauromachie”, Télérama, Sortir, Sept-Oct 2009 P. Dagen, “Les corps de rêve d’Iris Levasseur”, Le Monde 2, 22 aout 2009 P. Dagen, “Iris Levasseur”, Le Monde, 7-8 juin 2009 2008 I. de Wavrin, "Frieze fait des rejetons", Beaux arts Magazine, oct 2008 R. Azimi, "Les jeunes peintres débarquent en force", Le Monde, 21 sept 2008
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Direction et conception éditoriale Evelyne et Jacques DERET Conception graphique Antonin BONNET / Happyfactoryparis.com Reproduction des œuvres, PHOTOS Alexandre Pattein, Annik Wetter, Solange Gaulier, Jennifer Westjohn Impression L’agence Modeste - modeste@lagencemodeste.com Art[ ]Collector www.art-collector.fr
Contacts presse Virginie Burnet-Bogaty et Laurence Herbin - Agence L'art en plus- 105 rue de la Pompe, 75116 Paris Mail : v.burnet@lartenplus.com et l.herbin@lartenplus.com - Web : www.lartenplus.com
Galerie Odile Ouizeman www.galerieouizeman.com - odile@galerieouizeman.com Cet ouvrage a été publié par Art[ ]Collector à l’occasion de l’exposition consacrée en juin 2012 à Iris Levasseur. Elle s’est tenue au Studio le Patio à Paris et était organisée par Art[ ]Collector.
[ 32 ] Remerciements : Aux collectionneurs qui ont confié leurs œuvres pour l’exposition Aux membres du comité de parrainage qui ont accompagné la création d’Art[ ]Collector Aux membres du comité de sélection d’Art[ ]Collector qui ont participé à la sélection des artistes retenus pour 2012 À tous les partenaires qui soutiennent la manifestation À la galerie Odile Ouizeman À Philippe Piguet À Valérie Saas-Lovichi, directrice du Patio Art Opéra Tous nos remerciements aux soutiens et partenaires de Art[ ]Collector
www.art-collector.fr