Extrait tec 235

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TEC n°235

Octobre 2017

www.revuetec.com

• RÉFLEXION • SOCIÉTÉ • PROSPECTIVE • TECHNIQUE • EXPÉRIMENTATION • INNOVATION • SOLUTION •

GRAND TÉMOIN

URBANITÉ-MOBILITÉ UNE RELATION AMBIGUË ALFRED PETER

DOSSIER

MOBILITÉ POUR TOUS : POUR NE LAISSER PERSONNE AU BORD DE LA ROUTE ÉDITÉE PAR ATEC ITS France



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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Pierre calvin RÉDACTION Rédacteur en chef Francis Demoz Secrétaire de rédaction céline charpentier COMITÉ ÉDITORIAL Gildas Baudez Bernard Basset Éric Gantelet Anne Grandguillot François Malbrunot Samuel Sellam COORDINATION DU DOSSIER Gildas Baudez – Président du comité editorial Atec ItS France Damien Desjonqueres – cofondateur du Laboratoire des Mobilités Inclusives Laurent Jardinier – chargé de mission ceReMA RUBRIQUE Repères - Jean coldefy territoire - Francis Demoz Réussite à l’international Francis Demoz chiffres - céline charpentier Ailleurs - céline charpentier ecosystème - céline charpentier ADMINISTRATION - FINANCES Fabrice Luriot céline charpentier ATEC ITS France Fondé en 1973 par L. Burgay, J.-c. Durand, J.-P. Le cocq, B. Knaff et P.-L. de Kerdaniel. tec est édité par l’Association pour le développement des techniques de transport, d’environnement et de circulation (Atec). 38 bis, avenue René coty 75014 Paris tél. : 01 45 24 09 09 RÉGIE PUBLICITAIRE Atec ItS FRANce 38 bis avenue René coty 75014 Paris CONCEPTION / MISE EN PAGE Miz’enpage - 10 rue des Montibœufs 75020 Paris - tél. : 01 43 70 47 87

IMPRESSION l’Imprimerie Printcorp 8 rue Jean Pierre timbaud 75011 Paris commission paritaire n°0910 G86092 Dépôt légal : 1er trimestre 2017 Les articles publiés dans TEC n’engagent que leurs auteurs. Si des lecteurs désirent faire connaître leurs éventuels désaccords ou commentaires, la rédaction s’engage à publier leur point de vue dans un des numéros suivants.

TEC - n°235 - Octobre 2017

SOMMAIRE

tec

ÉDITORIAL ............................................................................................................................................................03 GRAND TEMOIN Alfred Peter « L’enjeu majeur sur les dix ans qui viennent, est de fabriquer des Systèmes de pensées décloisonnés »......................................................................... 04

POINT DE VUE Gilles Brégant « Identifier les opportunités d’harmonisation internationale pour les ITS »..... 06

REPERES

MaaS : Mobility as a Service .........................................................................................08

TERRITOIRE

Rambouillet territoires...............................................................................................11

DoSSIeR

Mobilité pour tous : pour ne laisser personne au bord de la route................. 14 Éditorial de Damien Desjonqueres........................................................................................... 15 Quelles inégalités ? ..................................................................................................... 18 Mobilité et inégalités d’accès........................................................................................................ 18 Vers une offre globale de mobilité pour tous ?.............................................................. 20 Mobilité et urbanisme....................................................................................................................... 22 La mobilité, ça s’apprend ............................................................................................................... 24

Quelles mobilités pour les personnes vulnérables ?........................................ 26 L’enjeu de l’accompagnement ................................................................................................... 26 Quelle mobilité géographique des travailleurs ? ............................................................ 28 La tarification solidaire : faciliter l’accès à la mobilité ................................................. 30 Une question de point de vue .................................................................................................... 32 Le rôle central de l’usager.............................................................................................................. 34 Bip Pop connecte les personnes isolées ............................................................................. 36 Les engagements de la Poste .................................................................................................... 36 Quelles mobilités selon les territoires ? .............................................................. 38 Les plateformes de mobilité dans les territoires............................................................. 38 Interview croisée : quelle mobilité intelligente dans les zones peu denses ? ...................................................................................................... 40 L’entreprenariat social : une réponse collective aux besoins des territoires ...... 42 Le projet essonne MobilitéS........................................................................................................ 44 Quelle mobilité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ? .... 46 ecov : faire de la voiture un transport pour tous ............................................................ 47 cotonou au Bénin : l’enfer des populations pauvres................................................... 48 Douala au cameroun : quelle place pour le transport de marchandises ? .... 49 Une double vulnérabilité énergétique................................................................................... 50

RÉUSSITE À L’INTERNATIONAL.................................................................................. 52 AILLEURS................................................................................................................................................... 54 EN CHIFFRES ........................................................................................................................................ 56 ÉCOSYSTÈME........................................................................................................................................ 57

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GRAND ALFRED PETER « L’enjeU majeUR SUR LeS dix anS qUi viennenT, eST de fabRiqUeR deS SySTèmeS de penSéeS décLoiSonnéS » Urbaniste, paysagiste, Alfred Peter développe des projets de mobilité d’envergure incluant toujours une dimension écologique forte. Très engagé dans l’émergence des villes durables, il a notamment été en charge du premier tramway de Strasbourg qu’il accompagne depuis son lancement il y a 25 ans. Rencontre avec un homme hors cadre qui défend une écologie festive, prône l’invention permanente et se méfie des règles et des normes. ENTRETIEN FRANCIS DEMOZ

Comment l’urbaniste paysagiste que vous êtes définirait-il la relation qui existe entre urbanisme et mobilité ? Ce couple urbanité/mobilité entretient depuis une trentaine d’années, c’està-dire depuis l’apparition massive de l’automobile, une relation ambiguë. Le lien traditionnel, consubstantiel est devenu dans certains cas dévastateur pour la qualité urbaine. Le périurbain, produit de cette époque, est le symbole de la capitulation de l’urbanisme face aux infrastructures de transport. Cette évidence saute aux yeux quand on survole les villes ; l’hégémonie des réseaux sur la substance construite est pathétique. Le vent a commencé à tourner au milieu des années

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quatre-vingt-dix avec le come-back des tramways notamment, et il est urgent de rééquilibrer les domaines en s’intéressant plus à la manière d’habiter et aux usages dans l’espace collectif. À quoi, selon vous, doit donc ressembler une mobilité dite intelligente ? Pour moi, la mobilité intelligente est celle qui est appuyée sur ces modes actifs et qui sollicite le moins possible les modes lourds. Ces derniers ont relégué l’urbaniste au rôle de « remplisseur » de sites délimités par de gros tuyaux ! Nous avons tous appris à dessiner les rues du centre vers les rives : d’abord les voitures, puis les autres modes se partagent ce qui reste. Inversons ces priorités en composant la rue à partir des bords : les piétons, les vélos, les transports collectifs et la voiture en dernier… Cette inversion invite à penser de manière systémique en privilégiant la simplicité et les modes les moins consommateurs d’énergie fossile. Cette façon de penser ouvre de nouvelles pistes encore peu explorées en matière de formes urbaines. C’est ça la mobilité intelligente pour moi. Ce qui bouge sublime ce qui ne bouge pas au lieu de le détruire. Vous dites que vous puisez votre créativité dans d’autres domaines comme celui des mobilités par exemple, pouvez-vous nous expliquer ? Mes sources d’inspiration je les

puise dans les métiers qui ont un rapport avec la question urbaine : la géographie, l’hydrologie, la climatologie et la biodiversité par exemple. Je me passionne à comprendre leurs logiques et contraintes, je m’immerge. Je suis allé jusqu’à passer le permis tramway pour discuter d’égal à égal avec la corporation des chauffeurs au moment où nous apprenions à dessiner des trams. Il ne s’agit pas de se substituer à ces métiers, mais de trouver leurs forces et leurs failles, les intégrer progressivement dans une pensée complexe et sensible. C’est une façon d’aller au cœur des sujets et des sites et éviter de s’égarer dans des querelles de styles. J’ai constaté que pour beaucoup de gens, penser transversal est une contrainte, pour moi c’est juste un plaisir. Vous abordez la question de la mobilité et de l’urbanisme au travers du prisme de « l’écologie festive ». Que recouvre ce concept ? Ce sont deux mots qu’on n’associe jamais. Pourquoi ? Parce que l’écologie est toujours présentée de manière punitive. Nous nous déplaçons trop, nous mangeons n’importe quoi, nous cultivons mal et n’importe où, etc. Je l’ai appris petit : le pêché se guérit par la contrition. Or, il est impossible de créer une utopie collective sur une culpabilité. Pour moi, l’écologie est l’utopie du xxIe siècle comme l’a été le pays de cocagne au Moyen Âge. J’essaie donc de faire avec les « pêchés » des projets TEC - n°235 - octobre 2017


© DR

inédits. Le tramway hippomobile pour relier les infrastructures d’accueil au Mont-Saint-Michel, les déblais du métro express parisien servant à rétablir des corridors biologiques, le concept d’inversion du regard en urbanisme, sont autant d’illustrations de cette posture joyeuse, optimiste et libre.

La coHabiTaTion eST poSSibLe Mais un espace urbain sans règle est-ce possible ? Un espace public urbain non hiérarchisé où l’on met sur le même plan, sans règle, sans norme et sans codification l’ensemble des usagers, oui je pense que c’est possible. C’est pour cela que nous sommes très engagés pour mener des expériences autour des zones de rencontres. Il s’agit d’expérimentations permettant d’éviter la conflictualisation des usagers entre eux en repensant l’espace urbain de façon plus libre et plus ouverte. Ce concept de zone de rencontre (introduit dans le TEC - n°235 - octobre 2017

code de la route, complémentaire à l’aire piétonne et à la zone 30 et permettant d’organiser la cohabitation des piétons et des véhicules à faible vitesse) laisse la part belle à un processus de cohabitation dans laquelle le projet consiste à établir des rapports de force bien équilibrés. L’espace public doit redevenir plus sociétal que réglementaire. C’est un contrepied à certaines technostructures qui régissent nos villes et polluent notre métier.

On comprend donc que vous n’êtes pas un partisan des espaces dits partagés avec des couloirs pour chaque mode de circulation ? Non ! Cette manière de faire en séparant les usages crée de l’espace accaparé, pas partagé. Elle dresse des groupes d’individus contre d’autres, chacun se sentant dans son bon droit. Il ne se passe plus une journée par exemple sans un courrier de lecteur dans mon quotidien régional maudissant tantôt les cyclistes, raillant les automobilistes, condamnant les piétons qui font n’importe quoi… C’est le résultat logique de la pensée « régime dissocié » ; chacun voit son couloir. Mais aux carrefours, tout le monde se retrouve forcément dans un espace banalisé. Alors à quoi bon vouloir séparer les flux en section courante ? La cohabitation est possible si on arrive à installer une fluidité lente permettant à chacun d’exister sans se protéger. On assiste justement à de nouvelles formes de mobilité liées à la mutation numérique (mobilités connectées, collaboratives alternatives et demain autonomes).

Ces nouvelles formes peuvent-elles participer à cette nouvelle manière de penser l’urbanisme ? La mutation numérique permet de mieux utiliser ce qu’on a. La moyenne d’occupation d’une automobile en France est de 1.1, il y a de la marge… En l’utilisant mieux, grâce au système de covoiturage par exemple, on diminue son nombre, et en diminuant le nombre, on économise de la voirie, des parkings. Autant d’espaces gagnés pour faire une ville plus animée, plus humaine. Mais ce qui me passionne le plus ce sont les nouvelles possibilités de co-conception avec les habitants grâce aux mises en réseau. C’est fabuleux d’imaginer que progressivement nous, « hommes de l’art », allons devenir des « dessinateurs publics » interactifs. Tous nos projets actuels ont une dimension de plus en plus expérimentale en phase avec ce mode de conception très ouvert et festif ! Quels sont, selon vous, les enjeux majeurs qui nous attendent en matière de mobilité ? Pour le reste du monde, l’Europe est LE modèle en matière de mobilités, car globalement la congestion et la pollution sont sous contrôle. Ce qui est loin d’être le cas dans une grande partie du monde. Il faut donc continuer à bichonner LE modèle. Comment ? Notre slogan préféré dans l’atelier est « plus de mobilités avec moins d’infrastructures ». Arrêtons de penser systématiquement « grand projet » ; rénovons, interconnectons les systèmes de déplacement et développons une urbanité inédite, une esthétique de la ville durable. Fort de cette expérience, nous pouvons aider les pays émergents (c’est-à-dire 2/3 de l’humanité) à se débrouiller avec le problème de la congestion. C’est là qu’il y a pour moi aujourd’hui urgence d’intervenir. Il ne s’agit pas de transposer notre modèle, mais d’utiliser notre savoir-faire et les nouvelles technologies pour créer des récits inédits basés sur leurs cultures. C’est là où je me sens le plus utile, car souvent leur vie quotidienne est devenue un enfer à cause de l’asphyxie totale des réseaux de transports. n

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TERRITOIRE TEC - n°235 - Octobre 2017

PARCE QUE LES VILLES CONSTITUENT DE FABULEUX TERRAINS D’EXPÉRIMENTATIONS POUR LES INNOVATIONS, TERRITOIRE VOUS EMMÈNE LÀ OÙ LES CHOSES SE FONT

RAMBOUILLET

TERRITOIRES Située à 50 km de Paris, à mi-chemin entre Versailles et Chartres, la communauté d’agglomération Rambouillet Territoires assure la liaison entre la région Ile-de-France et la région Centre. Ce territoire à la fois rural et urbain, de près de 78 000 habitants et composé de 36 communes, multiplie les initiatives en matière de nouvelles mobilités : bornes de recharge pour véhicules électriques, covoiturage et expérimentation de véhicules autonomes. 11


dossier

MOBILITÉ POUR TOUS :

pour ne laisser personne au bord de la route 14

teC - n°235 - octobre 2017


éditoriaL © DR

DAMIEN DESJONQUERES Co-fondateur du Laboratoire de La mobiLité inCLusive

« pas de mobiLité durabLe sans mobiLité inCLusive »

© LAURI ROTKO / GETTY IMAGES

L

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La moitié de ces personnes ne possèdent es résultats des diverses élecpas le permis de conduire, deux-tiers ne détions ayant émaillé l’année 2017 tiennent aucun véhicule. Ces personnes re(présidentielles, législatives, sécourent beaucoup à la marche, et quand elles natoriales) auront mis en avant, le peuvent, aux transports en commun. 25 % de manière spectaculaire, une ne disposent d’aucun moyen pour se déplafracture croissante entre les cer. villes centres, les métropoles et les périphéCes difficultés ne touchent pas que les jeunes. ries urbaines ou rurales. Cette France à deux 18 % des personnes reconnues handicapées vitesses met en lumière l’importance de la étaient au chômage en 2013, souvent parce question de l’accès à la mobilité quotidienne que le permis de conduire leur est inaccescomme condition de l’insertion sociale et sible3. En 2030, plus d’un Français sur quatre professionnelle. Un Français sur cinq1 est auaura plus de 60 ans et près d’un sur dix plus jourd’hui en difficulté de mobilité et menacé de 75 ans4. La relative faiblesse de leurs rede ce fait d’exclusion. venus, l’augmentation des distances d’accès Chez les populations les plus jeunes et soaux commerces et aux services, la fragilité cialement les plus fragiles – faible niveau de des relations sociales et familiales ainsi que diplôme et faibles revenus –, ce constat est des équilibres physioencore plus prégnant : logiques, cognitifs et une personne en inser« La mobiLité psychologiques font des tion sur deux a déjà requotidienne est bien fusé un emploi ou une personnes âgées une pLus subie que Choisie » population vulnérable formation pour des problèmes de mobilité, 28 % en matière de mobilité. ont même abandonné un emploi ou une Aller au travail, faire ses courses, rechercher formation en cours. Quatre employeurs sur une formation, se rendre chez le médecin, dix ont rencontré des difficultés à pourvoir profiter de ses loisirs : ces activités quotidiennes ne sont pas équitablement accesun poste et six sur dix ont déjà vu un candisibles selon les individus. dat refuser une embauche pour des raisons L’inégalité en matière de mobilité est aussi de mobilité2. Comment en est-on arrivé là ? C’est un cercle un fait territorial. Selon la densité de population des communes, les temps d’accès aux vicieux : les personnes en difficultés sociales et commerces, services de soins de première professionnelles ont des choix de mobilité plus nécessité, établissements d’enseignement, réduits et inversement les difficultés de mobilités (financières cognitives, sociales…) pèsent ou encore services pour les personnes âgées lourdement sur l’insertion dans la société. ou les jeunes enfants, varient du simple au

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triple5. 2,5 millions de Français vivent dans fiées et coordonnées. Parce que l’innovation n’est pas réservée aux personnes urbaines des « déserts médicaux » 6. Les ménages résidant en commune rurale parcourent une et diplômées, les nouveaux services à la distance domicile-travail médiane double mobilité et les outils numériques doivent de celle observée dans les grandes unités urêtre adaptés, et l’accompagnement à leur baines hors Paris7. usage doit faire l’objet d’une attention particulière. La présence de commerces et services essentiels est une condition nécessaire pour Enfin, travailler à une mobilité plus inclusive maintenir et améliorer la qualité de vie des nécessite de faciliter la collaboration entre les habitants et faire émerger de nouvelles actiacteurs des politiques publiques de transport, vités économiques sur les territoires. d’aménagement, d’action sociale et de solidarité, aux échelles nationale et locale : une Dans une société construite sur le mouvement de tout et de tous, qui prône la mobiapproche plus transversale de la gouvernance lité « intelligente », la mobilité quotidienne des questions de mobilité, qui ne laisse aucun territoire et aucune population au bord est bien plus subie que choisie. Elle devient du chemin. injonction, lorsque son exercice est obligatoire, quel qu’en soit le coût, pour se mainEn septembre 20158, François Hollande, avait annoncé lors d’un déplacement en Hautetenir dans un emploi ; servitude, lorsque les distances augmentent le « budget-temps » Saône, la création de cent plateformes de mobilité destinées à mutualiser et centraliser que les actifs y consacrent ; assignation à résidence, lorsque les services et commerces les diverses offres de déplacement terrestre. deviennent inaccessibles. Très peu ont jusqu’ici Le développement des été créées. « PaRCe qu’êTRe mobILe capacités individuelles Outils de coopération n’eST PaS Inné » et des moyens néceset de coordination locales de l’ensemble des saires aux déplacements acteurs concernés - économie sociale et solidu quotidien est une aspiration légitime et daire, privé, public -, les plateformes de moune condition majeure pour l’insertion ou la bilité recensent et contribuent à renforcer les réinsertion sociale ; tout comme la possibisolutions existantes dans un effort de maillité de bénéficier de services sans avoir à se lage fin des territoires. Intégrant des services déplacer. légers de mobilité en complémentarité avec Parce qu’être mobile n’est pas inné, nous pensons qu’il est nécessaire de développer un vél’écosystème de transport local, elles permettent d’accompagner dans leur parcours ritable apprentissage de la mobilité en France, les personnes les plus fragiles. et ce, dès l’entrée dans le système scolaire. A 5 Alors que le nouveau Président de la Répuans comme à 85 ans, être autonome en mablique a lancé en septembre 2017 les Assises tière de mobilité est le gage d’une meilleure de la Mobilité, les acteurs de la mobilité incluinsertion sociale et/ou professionnelle et sive ont des solutions à proposer qui devront d’une vie quotidienne digne. être prises en compte dans le cadre de la Loi Parce que les plus fragiles en ont besoin et d’orientation des Mobilités promise pour pour éviter un accroissement du non-recours, les aides à la mobilité – nombreuses 2018. Le Laboratoire de la Mobilité Inclusive mais trop complexes – doivent être simplientend y contribuer. n

1 Sondage ELABE décembre 2016 pour le Laboratoire de la mobilité inclusive auprès de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française. 2 Enquêtes Auxilia 2013 pour Laboratoire de la mobilité inclusive auprès de 699 personnes en insertion et 165 employeurs 3 Observatoire des inégalités 4 INSEE 5 INSEE 6 Conseil National de l’Ordre des Médecins 7 INSEE 8 Comité interministériel aux ruralités du 14 septembre 2015 à Vesoul

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SOMMAIRE

dossier

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7 millions de personnes en âge de travailler peuvent être touchées par des problèmes de mobilité.

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Quelles mobilités pour les personnes vulnérables ?

SOURCE : LMI / PHOTO © SHUTTERTOCK

Certaines personnes en difficulté de mobilité sont de fait menacées d’exclusion : les personnes en situation de précarité (20% des personnes en âge de travailler rencontrent des difficultés de mobilité), les personnes en situation de handicap, ou encore les séniors. quels sont les accompagnements possibles et les solutions innovantes qui peuvent émerger ?

1

Quelles inégalités ?

acteur d’insertion sociale et de développement économique, la mobilité n’est pourtant pas accessible à tous. quel état des lieux des questions d’inégalités de mobilité ? Comment les prendre en compte ? quels liens entre inégalité et urbanisme ? Comment développer un apprentissage de la mobilité ? Mobilité et inégalités d’accès................................................................. 18 Vers une offre globale de mobilité pour tous ? .................... 20 Mobilité et urbanisme................................................................................. 22 la mobilité, ça s’apprend ........................................................................ 24

teC - n°235 - octobre 2017

l’enjeu de l’accompagnement ........................................................... 26 Quelle mobilité géographique des travailleurs ?.................. 28 la tarification solidaire : faciliter l’accès à la mobilité ........ 30 une question de point de vue ............................................................ 32 le rôle central de l’usager....................................................................... 34 bip pop connecte les personnes isolées.................................... 36 les engagements de la poste............................................................. 36

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Quelles mobilités selon Quel territoire ?

que l’on habite en zone rurale, en zone peu dense ou en zone périurbaine, l’inégalité en matière de mobilité est aussi un fait territorial. focus sur quelques initiatives locales, internationales et sur les solutions que peuvent apporter les its. les plateformes de mobilité dans les territoires .................. 38 interview croisée : quelle mobilité intelligente dans les zones peu denses ?............................................................... 40 l’entreprenariat social : une réponse collective aux besoins des territoires ..................................................................... 42 le projet essonne Mobilités ................................................................. 44 Quelle mobilité dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville ? ....................................................................... 46 ecov : faire de la voiture un transport pour tous ................. 47 Cotonou au bénin : l’enfer des populations pauvres........ 48 douala au Cameroun : quelle place pour le transport de marchandise ?............................................... 49 une double vulnérabilité énergétique .......................................... 50

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6,33 €

C’est le coût de location Autolib pour un usage occasionnel par 20min soit 0.32 €/min

30 $

soit 27 euros ce serait le tarif à payer pour parcourir 700 km en 36 min en Hyperloop

75,20 €

C’est le prix mensuel pour un Pass Navigo toutes zones Source IDF Mobilités

en chiffres

DANS CETTE RUBRIQUE, NOUS VOUS PROPOSONS DE VISUALISER EN UN CLIN D’ŒIL QUELQUES CHIFFRES CLÉS DE LA MOBILITÉ

combien 1.90€ C’est le prix d’un ticket de métro à Paris. Source IDF Mobilités

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Source Ministère Écologie

Source IDF Mobilités.

LonDres

131,80 €

79,40€

75,00€

4,18 €

C’est le prix de la vignette écologique Crit’Air en 2016

Paris

Source Ministère Écologie

Lyon

C’est le prix moyen pour une location de trottinette électrique

maDriD

1h 15€ = Par Personne

191 €

Source : automobile club association

barceLone 150 €

C’est le budget moyen de l’automobiliste en 2016

415 €

5.883 € / AN

berLin

ça coûte ?

TARIFS DES TRANSPORTS COLLECTIFS DANS 6 VILLES D’EUROPE (Abonnement mensuel)

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