Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition « Norbert Bézard, céramiste d’art » présentée à Piacé pendant « La Quinzaine radieuse » du 22 juin au 7 juillet 2013, puis à Vivoin du 13 juillet au 29 septembre 2013.
Nous tenons à remercier tout particulièrement : – Pierre Bézard et son épouse, Jean-Marie Bézard et son épouse, Frédéric Bodet, Ronan et Erwan Bouroullec, Marie-Thérèse Guichard, Judith Hervé, Anne Lajoix, Daniel Le Couédic, la famille Savina, Damien Tison ; – L’Association Œuvre Notre-Dame du Haut : Jean-François Mathey ; – La Fondation Le Corbusier : Michel Richard, Isabelle Godineau et Arnaud Dercelles ; – Le musée des Arts décoratifs : Béatrice Salmon. Exposition Organisation : Association Piacé le radieux et Centre culturel de la Sarthe Commissariat de l’exposition : Nicolas Hérisson Scénographie : Ronan et Erwan Bouroullec Photographies : Lucien Hervé Lectures de correspondance Bézard-Le Corbusier : Mireille Perrier Catalogue Conception éditoriale : Nicolas et Benoit Hérisson Conception graphique : Marie Lemétayer Photographies : Coralie Moulin Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy Éditions d’art Coordination éditoriale : Laurence Verrand Contribution éditoriale : Anne-Sophie Gache Fabrication : Michel Brousset, Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros
© Association Piacé le radieux, Bézard – Le Corbusier, Piacé, 2013 © Somogy Éditions d’art, Paris, 2013 www.piaceleradieux.com www.somogy.fr ISBN 978-2-7572-0703-1 Dépôt légal : juin 2013 Imprimé en Italie (Union européenne)
NORBERT BÉZARD CÉRAMISTE D’ ART
Correspondance avec
LE CORBUSIER
SOMMAIRE 7
Avant-propos
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Norbert Bézard (1896-1956), un art modeste Anne Lajoix
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Céramiques, 1952-1956
69
Norbert Bézard, un parcours singulier Entretien avec Jean-Marie Bézard et Daniel Le Couédic
77
Extraits de la correspondance Norbert Bézard - Le Corbusier
97
Catalogue raisonné
108
Bibliographie
« Vos céramiques ont une valeur réelle mais qui peut les apprécier ? Patience et longueur de temps… » Le Corbusier, lettre à Norbert Bézard, 1955.
De la patience, Norbert Bézard ne pourra en avoir, mourant en 1956, un an seulement après les propos bienveillants de son ami Le Corbusier. Quant au temps, inexorablement, il fera son travail, reléguant aux oubliettes de l’histoire la vie et l’œuvre de Norbert Bézard. Si le nom de ce dernier est parfois cité et connu aujourd’hui, c’est avant tout pour les études qu’il mena, en étroite collaboration avec Le Corbusier, sur le réaménagement des campagnes. Mais probablement pas, ou certainement moins, pour le travail de céramiste qu’il entreprit vers la fin de sa vie. Pourtant ce travail mérite d’être apprécié à sa juste valeur. Ce livre, qui accompagne l’exposition « Norbert Bézard, céramiste d’art » présentée du 22 juin au 7 juillet 2013 à Piacé puis du 13 juillet au 29 septembre 2013 au prieuré de Vivoin, est un premier pas dans ce sens. Essai de catalogue raisonné, il répertorie toutes les peintures et les céramiques de Norbert Bézard connues à ce jour. Avec le temps il demandera à être enrichi : des pièces refont déjà surface à mesure que l’intérêt des collectionneurs s’éveille ! Il est également un document d’histoire. Les quelques lettres, sélectionnées et réunies en fin d’ouvrage, offrent à cet égard un témoignage touchant de l’amitié profonde qui existait entre Norbert Bézard et Le Corbusier. Enfin, l’hommage à Norbert Bézard ne saurait être complet sans les contributions d’Anne Lajoix, de Jean-Marie Bézard et de Daniel Le Couédic. Leurs propos éclairent le parcours et la pratique artistique de Bézard et participent à sortir de l’oubli ce « type de trempe », pour reprendre les termes de Le Corbusier. Il était temps, serions-nous tentés d’ajouter, car si la patience est, selon Bézard, la vertu première du paysan, elle a aussi ses limites… Nicolas et Benoit Hérisson Association Piacé le radieux, Bézard – Le Corbusier
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NORBERT BÉZARD (1896-1956), UN ART MODESTE Anne Lajoix
Quoi de neuf ? est la question que les amateurs et les collectionneurs – ou leurs pseudos –, me posent mille fois par mois. Traduisons : quelles découvertes ? Pour qui nous passionner ? Il est vrai que je clame que nous découvrons sans cesse des artistes du xxe siècle ignorés malgré leur talent… Cette fois-ci, voici qu’apparaît Norbert Bézard (1896-1956). Comment l’œuvre de Norbert Bézard a-t-elle pu échapper au critique d’art ? Son éclatante sincérité, sa force colorée, sa beauté subtile n’ont pas recueilli les honneurs de la presse et sa fortune critique est bien mince1. Il est vrai que ce militant de la ruralité et de la cause paysanne offre un profil pour le moins inhabituel, commençant la céramique au moment où les autres se mettent en veille, à 50 ans passés, en 1952. On sait que le manque de métaux induisait à chaque guerre un regain de vente pour les poteries culinaires fabriquées avec la fameuse terre réfractaire de Vallauris et d’ailleurs2. Les centres potiers français ont recueilli, au cours de la guerre, de nombreux artistes et ce n’est plus tout à fait Paris qui a toutes les initiatives. Le remue-ménage céramique des années 1950 commence à être mieux connu, avec sa profonde inclination pour les échanges et la transmission pédagogique. Ce furent Jean (1913-1992) et Jacqueline Lerat (1920-2009), à La Borne en 1943, qui enseignent successivement à l’École nationale des Beaux-Arts de Bourges3 puis Jeanne (1917-1988) et Norbert Pierlot (1919-1979) qui installent leur atelier de poterie à Ratilly en 1952 pour ne citer qu’eux. Les techniques ou les matériaux réputés « pauvres » deviennent alors « à la mode ». Ce sont la linogravure, la céramique, c’est-à-dire la poterie vernissée ou non et la faïence colorée ou non, le tressage de cordes et de pailles diverses, le béton… et le « répertoire » s’allège : emprunts à l’art populaire, l’art santonnier, aux formes des peintres, stylisées sinon cubistes, et même l’art ménager est érigé au statut de beaux-arts avec le Salon des Arts ménagers (section de l’Architecture d’Aujourd’hui). Le premier promoteur est Picasso : n’affiche-t-il pas un bonheur absolu et actif à Vallauris ? Un parti pris de fraîcheur et de simplicité s’exhibe même dans les endroits les plus en vue, comme dans la décoration du très chic bar Pam-Pam sur les Champs-Élysées, aménagé par Pierre Pinsard, un des élèves de Le Corbusier, avec un bas-relief en céramique de Lambert-Rucki et des faïences des Quatre-Potiers4. Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier Le Corbusier (1887-1965), qui rêvait d’une nouvelle synthèse des arts plastiques, n’est pas étranger à l’art céramique : il avait tenté quelques expériences de céramique « éclairante » avec son compatriote, Paul Bonifas (1893-1967)5. La première rencontre entre Bonifas, installé à l’époque dans son premier atelier de Versoix, et Charles-Édouard Jeanneret se fit autour d’un projet de lampe destinée à être éditée par la manufacture de luminaires d’art dont Jeanneret était directeur. Une exposition prévue en 1917 amenait Jeanneret avec des dessins dont Bonifas dit que c’était son premier contact avec des projets réellement contemporains.
Militant de la cause paysanne, le Sarthois Norbert Bézard rencontre Le Corbusier au début des années 1930 chez le docteur Winter à Paris, dans les cercles de réflexion sur le renouveau et l’action régionale après la Grande Guerre où il a été introduit par son frère. À l’instar de Joseph Savina (1901-1983), « le brodeur sur bois6 », Bézard devient un « compagnon de route » de Le Corbusier et leur amitié ne se démentira jamais. Le Corbusier écrit à Bézard en 1952 : « J’ai fait déballer votre faïence et je suis tout à fait bien impressionné, très content. Certaines de vos choses sont magnifiques, deux des grands plats en particulier (les poissons). Toutes ces créations : poissons, papillons, oiseaux, sont saines, fortes et vraies, et c’est cet esprit de vérité qui est valable par-dessus tout. Il y a de plus un accompagnement d’ambiance naturelle par la couleur qui est très important. Il y a aussi la série Zodiaque qui est très bien7. » L’admiration et le soutien de Le Corbusier pour ses travaux de peintre et de céramiste ont été essentiels. L’amitié se prouve, Le Corbusier lui a fait obtenir une commande de service de table par Francisco Matarazzo Sobrinho, immigrant italien, fondateur du musée d’Art moderne de São Paulo, de la Biennale en 1951, dont le siège des Industries Matarazzo est un magnifique immeuble Art déco, sur un projet de Marcello Piacentini, aujourd’hui l’Hôtel de Ville de São Paulo8. Le Corbusier informe que : « Bézard a terminé son énorme travail pour les plats du service commandé par vous. Je trouve ce travail admirable pour la plupart des pièces. Ce n’est pas de l’art à la mode du jour mais de l’art de la plus forte sincérité ; je suis très fier de vous avoir donné l’occasion de posséder un tel travail qui n’a rien de commun avec l’art décoratif. Je vous signale en passant que les 2/3 au moins ont été faits par Bézard, et l’autre tiers par sa femme. Le travail de Bézard est d’une grande force, d’une grande unité 9. » Plus tard, en 1955, ce sont des assiettes conçues comme illustratives de l’abbaye de Ronchamp qui sont mises en route sur les conseils de son ami avant la mise en place d’une exposition que Le Corbusier préface le 29 septembre 195510. Le petit extrait, non daté de la revue Arts, indique : « Bézard que la revue L’Art sacré place sur le même plan que le Douanier Rousseau, André Bauchant, Caillaud, a participé à la décoration intérieure de l’église de Ronchamp. » Merci pour la préface : bon Dieu, ça pète11 !… Comment Norbert Bézard, autodidacte, a-t-il pu se former pour que, d’un coup d’un seul, ses céramiques soient aussi réussies ? Après avoir été apprenti boulanger et avoir exercé divers métiers qui obligent à une certaine vélocité mentale, il semble que ce soit auprès de sa seconde femme, Suzanne Rond, institutrice qui enseignait, par la pédagogie Freinet, la poterie à ses élèves qu’il se soit initié. Il est évident qu’il a eu vent de l’expérience Picasso à Vallauris. D’ailleurs, il s’en fait l’écho – un vœu ? – dans sa lettre du 27 avril 1955 à son ami : « Cela me ferait grand plaisir de travailler pour Picasso, et cela l’obligerait sans doute, en le soulageant de besognes fastidieuses pour lui, ordinaires pour moi. La céramique, c’est du travail, et qui demande 11
de l’ordre et de la minutie 12. » Remarquons qu’il utilise de la terre blanche à l’instar de certaines éditions de Picasso à Vallauris et qu’il adjoint, à quelques-uns de ses poissons, un fond marin à la manière des poteries kitsch dont Vallauris inonde la planète ! Celui-ci a, en plus, un petit air rigolard (ill. 2). Les formes sont moulées ou modelées : les assiettes probablement estampées dans une empreinte, les contenants modelés (pichet, pot, soupière), leur conférant un air de guingois plein de vie puisque l’expression de la force est poussée de l’intérieur du volume, de même que ses sculptures zoomorphes. Sa coupe en forme de crabe est une belle réussite (ill. 9). Il y a du Carriès en lui, un Carriès mâtiné de Palissy. Ses formes et son iconographie relèvent de l’ancienne tradition imagière française : nous pensons à sa série « Zodiaque » où les symboles des signes sont du pur art roman (ill. 46). Il y apporte la fraîcheur d’un répertoire « naïf » qui plaisait au tenant du Purisme. Sa sensibilité a comme corollaire un sens de l’observation propre au chasseur-pêcheur. Puisés dans cette expérience de la nature, son terreau naturel, les animaux ou les végétaux amis du cueilleur, comme les champignons, sont saisis dans une attitude, une pose caractéristique de leur espèce (ill. 40, 42). À cela près que les couleurs sont vives, fantaisistes, souvent peu réalistes et mises en valeur – en miroir presque – par un vernis bien brillant qui densifie le tout. Les assiettes sont lourdes, denses, pleines. Rien à enlever, rien à ajouter. Un œuf parfait : le passage de la nature à la culture. De son passé, Bézard a gardé le goût de la probité du travail qui coûte de la peine : « Je dois vous dire que cela me donne beaucoup de travail, parce que je fais le relief au couteau, et à la pointe à tracer, ce qui me permet, d’une part, de souligner les lignes de force architecturales à l’oxyde de cuivre, et d’autre part, de me laisser de la place pour les inscriptions, ce qui n’est pas rien. » « Le relief au couteau » est une sorte de « galette » plate fabriquée à part – Bézard parle de « macaron » –, qu’il découpe pour poser au bassin des assiettes ou des plats ovales, avant la cuisson. Il s’agit de l’antique technique de la poterie sigillée remise au goût du jour par Bézard. Ce sont des oiseaux, des volailles, des fruits, des animaux, des fleurs et la silhouette caractéristique de la chapelle mariale de Ronchamp. Et celui du travail bien fait : « Je vous répète, Corbu, que vos dessins sont très beaux, très fins mais que, pour les émailler en blanc, il y a une difficulté majeure : c’est que le blanc – transparent ou opaque, " bouzille " le dessin 13 » . Les trois types de décor (ill. 62, 66, 67) sont issus de photographies prises sur place « par un temps froid mais radieux. 8 photos – très claires dont j’ai tiré 3 dessins sur calque en perspective ». Il peint, dessine14 et sculpte donc. Sur cette série destinée à Ronchamp, il ajoute des inscriptions incisées, parfois en latin, voire des étoiles, une lune ou un soleil. Elles sont souvent noyées sous la glaçure fluide et brillante, ôtant l’aspect « souvenir ». Il faut dire que, malgré les multiples épreuves, Norbert Bézard a gardé un enthousiasme d’enfant qui fait fondre : « J’ai fait des prix plus que raisonnables pour la vente, et des conditions de vente imbattables [plus ou moins 30 € !] : en fait, je fais une avance considérable – mais je suis garanti. Il y a déjà des échantillons de vendus. Je fais : 1 000 assiettes (mille) et des plats d’avance. J’ai fait quelques miniatures sur bois – aussi quelques plats – mais quel travail 15 ! » À tel point que Le Corbusier
s’en alarme16. Et lorsque Bézard disparaît, son fidèle ami se préoccupe du devenir de ses céramiques : pour qu’elles échappent à la probable destruction, Le Corbusier demande que ce travail soit conservé dans un musée. Il remettra à Bernard Anthonioz 52 tableaux et 12 assiettes en 196417. Longtemps, la beauté en céramique s’est faite autour de formes parfaites et la polychromie a été attaquée comme signe de la « superstition ». Bézard ne connaîtra pas le basculement dans l’ère du grès, voire du « brutalisme » en céramique, car ce mouvement est postérieur à 196018 : la reconnaissance officielle eut lieu en 1962 avec l’exposition Grès contemporains en France, au musée national de Céramique de Sèvres. Notre époque, fruit de tant de bouleversements, nous permet de préférer « une extension du sensoriel au corporel », quelle que soit la technique mise en œuvre. Nous est proposé un objet « équivalent » au corps de l’artiste et une extension de son espace psychique. Les traces des empreintes de doigts, de grattage, de reprise, de découpage, des imperfections sont autant de traces de son propre corps à l’œuvre. Au-delà de l’émotion esthétique, c’est l’humain qui affleure et qui nous séduit. Chez Norbert Bézard coexistent le sérieux et l’humour, les références savantes de l’autodidacte, la tendresse naïve et l’éblouissement de l’amitié vraie. Pas de distance entre œuvre et matière, sous la glaçure, sous la pudeur, le modeste mais fier Bézard a jeté bien plus que des espoirs. Il y eut des prêtres artistes, des prêtres ouvriers, eh bien, il y a Norbert, ouvrier-céramiste-potier, même foi, même enthousiasme, même humanité. Tout son être inonde ses céramiques, en une espèce de dévoration à la Dalí, le fameux « amour intégral ». Anne Lajoix
13
1. Un petit paragraphe, non daté, dans la revue Arts, avec une photographie de poisson de Lucien Hervé et « Tâches modestes », L’Art sacré, n° 3-4, nov.-déc.1952. 2. Marc Pillet, Potiers et poteries populaires en France, Dessain & Tolra, 1982 ; et « Poteries traditionnelles en France de 1980 à nos jours », Revue de la Céramique & du Verre, 2007. 3. On verra le très beau site consacré au château de Ratilly pour plus d’informations. Jean-Roch Bouiller (dir.), Jacqueline Lerat, l’être et la forme, Éditions Sèvres – Cité de la Céramique, 2012. 4. Art & Décoration, n° 23, été 1951, p. 4-5. 5. Paul Bonifas, céramiste du purisme, cat. exp. musée Ariana, Genève, 1997, p. 72-79. Après son expérience parisienne à la manufacture Achille Bloch, Paul Bonifas devient secrétaire général d’une des revues les plus avant-gardistes de l’époque, sous la direction d’Amédée Ozenfant et, dans une moindre mesure, de Charles-Édouard Jeanneret, plus connu sous le nom de Le Corbusier. Après la parution de leur livre Après le cubisme, ces derniers décident de fonder une revue qui « couvrirait l’ensemble des activités supérieures et tenterait de les intégrer ». L’Esprit nouveau publie son premier numéro en octobre 1920 et les deux amis en deviennent directeurs en mai 1922, à partir du dix-septième numéro. 6. Catalogue de l’exposition, Le Corbusier et la Bretagne, 30 mars2 juin 1996, château de Kerjean, Éditions nouvelles du Finistère, Quimper, Brest, 1996. 7. Lettre du 8 octobre 1952 de Le Corbusier à N. Bézard, à Bondy. 8. Nous remercions notre ami et correspondant au Brésil, Márcio Alves Roiter, qui nous a fourni ces renseignements. Yolanda Penteado (São Paulo, 1898-1983, São Paulo), mariée en deuxièmes noces (en 1947, divorcée en 1961) avec Ciccillo, était une des déesses du Society de São Paulo, nièce de Olivia Guedes Penteado, issue d’une famille fortunée, et plus traditionnelle. Yolanda et sa tante Olivia avaient un fort penchant pour l’Art moderne ; Olivia a créé un Pavillon moderne dans les anciennes écuries de sa propriété à São Paulo dans les années 1920, décoré par les meilleurs artistes brésiliens et internationaux : Brancusi, Picasso, Léger, etc. Le couple Matarazzo Sobrinho a fondé le musée d’Art moderne de São Paulo, la Biennale de São Paulo (1951), parmi d’autres manifestations artistiques. Cf. son autobiographie, en 1976, aux Éditions Nova Fronteira, Tudo em Cor de Rosa (Tout en rose), et un écrivain, Antonio Bivar, a aussi écrit une biographie assez amusante, Yolanda, Éditions A Girafa, 2004.
9. Lettre du 28 octobre 1952 de Le Corbusier à Madame Francisco Matarazzo Sobrinho, Rua Albuquerque, São Paulo, Brésil. 10. Préface datée du 29 septembre 1955 par Le Corbusier. 11. Lettre du 5 octobre 1955, Paris, N. Bézard à son ami. 12. Lettre du 27 avril 1955, Paris, N. Bézard à son ami. 13. Lettre du 21 janvier 1955, Paris, N. Bézard à son ami. 14. Lettre du 27 avril 1955, Paris, N. Bézard à son ami : « J’aime la poterie et la peinture, en ce moment, je fais du dessin à la plume pour m’entretenir la main. » 15. Lettre du 21 janvier 1955, Paris, N. Bézard à son ami. 16. Lettre du 30 janvier 1955, Paris, Le Corbusier à Bézard. 17. Les archives Bézard recèlent un bordereau de livraison de 1964 adressé à Monsieur Bernard Anthonioz, chargé de mission pour la création et la production artistique Direction générale des Arts et Lettres 53 rue Saint-Dominique Paris 7e. 18. A. Lajoix, Success story – Neuf femmes céramistes, des années 1940 aux années 1960, Galerie A.S. Duval, Paris, quai Malaquais, décembre 2009.
Anne Lajoix est docteur en histoire de l’art, expert près la cour d’appel de Paris. Elle est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur la céramique française du xxe siècle.
CÉRAMIQUES 1952 - 1956
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