Exposition Bernard Buffet, Intimement Musée de Montmartre – Jardins Renoir 18 octobre 2016 – 5 mars 2017 Société Kléber Rossillon Président Kléber Rossillon Société Saint-Jean et Saint-Vincent Directrice Aude Viart Avec le concours de Nicolas Buffet, fils de l’artiste, accompagné et conseillé par Jany Jansem, gestionnaire de la collection de Nicolas Buffet Commissaire général Yann le Pichon Commissaire associée Sylvie Buisson Commissaire associée et responsable de la conservation Saskia Ooms Scénographe Frédéric Beauclair
© Somogy éditions d’art, Paris, 2016 © Musée de Montmartre, Paris, 2016 © Fondation pour le Rayonnement du musée de Montmartre, Paris © Société d’Histoire et d’Archéologie des 9e et 18e arrondissements de Paris « Le Vieux Montmartre » © RMN-Grand Palais – Gestion droit d’auteur pour l’œuvre de Denise Colomb (dite), Denise Loeb (1902-2004) © ADAGP pour l’œuvre de Bernard Buffet © ADAGP pour l’œuvre de Giorgio Morandi © ADAGP pour l’œuvre de Maurice Utrillo / et l’association Utrillo © Luc Fournol / Cyril Clément, Estate Luc Fournol © Daniel Frasnay / AKG images © François Pagès / Paris Match / Scoop © Whitney Museum of American Art pour l’œuvre d’Edward Hopper © Robert Mantienne © Loomis Dean / Getty Images © DRAC-Île-de-France © Archives Sylvie Buisson Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Coordination et suivi éditorial : Sarah Houssin-Dreyfuss et Caroline Puleo Conception graphique : Nelly Riedel Contribution éditoriale : Gaëlle Vidal Fabrication : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros ISBN : 978-2-7572-1111-3 Dépôt légal : septembre 2016 Imprimé en République tchèque (Union européenne)
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Société d’Histoire et d’Archéologie des 9e et 18e arrondissements de Paris « Le Vieux Montmartre » Président Jean-Manuel Gabert Vice-présidents Alain Larcher Michèle Trante Trésorier Éric Sureau Trésorière adjointe Odette Borzic-Hatchadourian Secrétaire Catherine Rousseau Présidents d’honneur Daniel Rolland Jean-Marc Tarrit Conseil d’administration Thierry Aimar Laurent Bihl Chantal Bodère Odette Borzic-Hatchadourian Catherine Charrière Jean-Manuel Gabert Jean-Claude Gouvernon Alain Larcher Yves Mathieu Marie-France Moniot-Boutry Daniel Rolland Catherine Rousseau Éric Sureau Jean-Marc Tarrit Xavier Thoumieux Michèle Trante Directrice administrative Isabelle Ducatez
COUVERTURE : Bernard Buffet, Portrait d’Annabel (détail), vers 1959 Huile sur toile, 32,5 × 25 cm Collection particulière
RABATS : Bernard Buffet, La Boîte à peinture, à usage de palette, offerte à Annabel 22,5 × 10,5 cm Collection particulière
4e DE COUVERTURE : Luc Fournol, « Quelques minutes de nonchalance arrachées à une vie consacrée au travail. Bernard était élégant, beau et ne le savait pas. Nimbé de solitude, pudique, séduisant, ainsi l’ai-je connu et aimé », Château l’Arc, 1958 Photographie, publiée dans Annabel Buffet et Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet, Secrets d’atelier, Paris, 2004, p. 22
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Kléber Rossillon adresse ses remerciements chaleureux à : Anne Hidalgo, maire de Paris Bruno Julliard, premier adjoint au maire de Paris, chargé de la Culture Éric Lejoindre, maire du 18e arrondissement de Paris Carine Rolland, première adjointe, maire du 18e arrondissement chargée des Affaires générales, de la Culture et du Patrimoine Véronique Chatenay-Dolto, directrice régionale, DRAC-Île-de-France Sylvie Muller, chef du service des musées, DRAC-Île-de-France, ministère de la Culture et de la Communication Pauline Lucet, conseillère musées, DRAC-Île-de-France Laurence Isnard, conseillère musées, DRAC-Île-de-France Véronique Bourbiaux, service des musées, DRAC-Île-de-France Et à Aude Viart, directrice du musée de Montmartre-Jardins Renoir Nicolas Buffet, fils de l’artiste, accompagné et conseillé par Jany Jansem, gestionnaire de la collection de Nicolas Buffet Yann le Pichon, commissaire général de l’exposition Sylvie Buisson, commissaire associée Saskia Ooms, commissaire associée et responsable de la conservation au musée de Montmartre Aux directeurs des musées et des institutions publiques pour leur participation active : Bernard Blistène, directeur, musée national d’Art moderne – Centre de création industrielle, Centre Pompidou, Paris ; Didier Schulmann, conservateur, bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, Paris Guy Tosatto, directeur, musée de Grenoble, Grenoble Sophie Lévy, directrice, Marie-Amélie Sénot, attachée de conservation, LaM, Lille Métropole, musée d’Art moderne, d’Art contemporain et d’Art brut, Villeneuve-d’Ascq Pierre Bergé, président du Comité Jean-Cocteau (maison Jean-Cocteau, Milly-la-Forêt) et titulaire exclusif du droit moral sur l’ensemble de l’œuvre de Jean Cocteau Pascale Léautey, directrice, maison Jean-Cocteau, Milly-la-Forêt Mitsuyoshi Okano, président, Koko Okano, directeur, Chika Amamiya, conservateur, musée Bernard-Buffet, Higashino, Japon Aux directeurs de galeries et commissaires-priseurs : Agnès Aittouarès, galerie AB, Paris Marc Boumendil, galerie Dil, Paris Éric Pillon, Paris Pierre et Pierre-Édouard de Souzy, galerie de Souzy, Paris Kiyoshi Tamenaga, Kazuto Morita, galerie Tamenaga, Paris Armand Torossian, commissaire-priseur, Grenoble Jany Jansem, galerie Matignon, Paris Ida Garnier et Céline Levy, galerie Maurice Garnier, Paris
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Aux collections particulières : Renée Auphan, assistante metteur en scène sur Carmen, La Môlaz, Suisse Richard Bouy, Paris Jean-Luc Chaufour, Paris Françoise Chibret-Plaussu, Paris Denise Frélaut, fille de Jacques Frélaut, Paris Jany Jansem, Paris Yann le Pichon, Sèvres Christophe Mabillon, Lisses Gilles Métairie, Paris Jeanine Warnod, Paris Et à toutes les personnes qui ont permis la réalisation de cette exposition, tout particulièrement : Frédéric Beauclair, scénographe Cyril Clément, Estate Luc Fournol Catherine Dantan Gilles de Fayet, photographe Boris Dubois Flora Duret María González Menéndez Catherine Jourde Frédéric Mantienne Margot Marie-Catherine Camille Paget Marie Paret Stéphane Pons, photographe RMN (Réunion des Musées Nationaux), Paris Toute l’équipe du musée : Alexia, Catherine, Claire, Karelle, Julien, Maxime, Mewen, Thierry, Véronique, William Et l’équipe de montage Et à la Société d’Histoire et d’Archéologie « Le Vieux Montmartre » : Jean-Manuel Gabert, président Alain Larcher, Michèle Trante, vice-présidents Éric Sureau, trésorier Odette Borzic-Hatchadourian, trésorière adjointe Catherine Rousseau, secrétaire Daniel Rolland, Jean-Marc Tarrit, présidents d’honneur Isabelle Ducatez, directrice administrative
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Sommaire 9 Préface KLÉBER ROSSILLON
10 Lettre à mon père Sillans-la-Cascade, le 26 avril 2016 NICOLAS BUFFFET
12 Bernard Buffet m’a montré la voie sacrée, sacrificielle, de son art voué à la rédemption des souffrances humaines, de la solitude et de la mort YANN LE PICHON
26 De stupéfiants débuts, la critique rompt l’intimité du prodige SYLVIE BUISSON
38 Bernard Buffet gravait dans l’intimité, à Montmartre SYLVIE BUISSON
46 De la solidarité de Bernard Buffet avec l’esthétique intime de la solitude, du silence, et... de l’étrangeté SASKIA OOMS
58 Bernard Buffet (1928-1999) Son œuvre fut sa vie et sa mort YANN LE PICHON
63 Les parades bouffonnes du cirque Médrano 71 Les Batignolles et la Butte : l’enfantement de son art 79 Traits pour traits 85 Annabel, Annabel, Annabel : un amour éternel 101 Les rendez-vous fusionnels avec la littérature et le théâtre 109 À tables rases 117 Le bestiaire amoureux de Buffon 127 Les natures mortes ressuscitées 143 Les promenades du solitaire 151 La Passion du Christ aux côtés de sa mère 155 Un homme à la mer
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Le musée de Montmartre abrite des ateliers du 12-14 rue Cortot qui, au tournant du siècle, furent occupés par de nombreux artistes. Montmartre a toujours été un pôle attractif de création artistique et le musée, anciennement lieu de création à part entière, s’est donné pour mission de retranscrire cette effervescence. Bernard Buffet (1928-1999) s’installe en 1989 au 20 rue Cortot, à deux pas du musée. C’est son pied-à-terre à Paris, entre deux séjours dans le Midi. Il l’a choisi pour sa proximité avec l’atelier de gravure Lacourière et Frélaut et y restera jusqu’à la fin de sa vie. Buffet adorait le quartier et son atmosphère agréable, loin de la nervosité de la ville de Paris. À l’occasion des 70 ans de la toute première exposition de Bernard Buffet, le musée de Montmartre consacre du 18 octobre 2016 au 5 mars 2017 un hommage inédit à l’artiste : « Bernard Buffet, intimement ». Sous le commissariat de Yann le Pichon, auteur de la monographie sur le peintre, de Sylvie Buisson, spécialiste de l’École de Paris, de Saskia Ooms, responsable de la conservation au musée de Montmartre, et avec le remarquable concours de Nicolas Buffet, accompagné et conseillé par Jany Jansem, l’exposition évoque dans un parcours thématique les attaches qui relient Bernard Buffet à Montmartre : de la place Pigalle, où il naquit en 1928, aux Batignolles où il grandit, jusqu’à cette maison du 20 rue Cortot, qu’il habita durant dix ans. Onze sections présentent le génie protéiforme de l’artiste et les principaux rendez-vous du peintre avec lui-même et avec le monde qui le hantait : les parades bouffonnes du Cirque Médrano, le bestiaire amoureux de l’artiste, ses tête-à-tête fusionnels avec la littérature, son travail acharné dans l’atelier montmartrois de Lacourière et Frélaut et son épouse et égérie Annabel. Cent cinquante œuvres – peintures, gravures, photographies – sont réunies pour proposer un portrait intime de l’un des plus célèbres peintres du XXe siècle. L’exposition bénéficie de la participation exceptionnelle de Nicolas Buffet, fils de l’artiste, apportant non seulement ses choix et ses riches conseils, mais aussi des œuvres prêtées pour l’occasion dont la plupart sont exposées pour la première fois. Afin d’illustrer au mieux l’hommage émouvant que le musée de Montmartre souhaite rendre au peintre, des documents, des photographies et des souvenirs familiaux seront présentés aux côtés des œuvres du MNAM – Centre Pompidou, de la bibliothèque Kandinsky, du Musée de Grenoble, du Lam – Lille Métropole musée d’Art moderne d’Art contemporain et d’Art brut, de la maison Jean-Cocteau, du musée Bernard-Buffet d’Higashino (Japon), des galeries de la Présidence, Tamenaga, Dil, de Souzy, Matignon, AB et de collections particulières. Que tous ces contributeurs se trouvent ici très sincèrement remerciés pour leur engagement à nos côtés. KLÉBER ROSSILLON
Président du musée de Montmartre 9
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Lettre à mon père NICOLAS BUFFET
Fig. 1. Nicolas, vers 1994 Mine de plomb sur papier, 48,5 × 31 cm Collection particulière
Sillans-la-Cascade, le 26 avril 2016
Je me souviens d’une lueur dans ton œil, d’un sourire dont l’éclat me fit deviner certains regards que tu avais lorsque, enfant, tu t’émerveillais. Ce regard concentrait toute son énergie sur une demeure de la rue Cortot. Une maison située à deux pas de celle que tu venais d’acquérir. Tu m’expliquas alors que cette maison avait quelque chose de tout à fait extraordinaire, car elle avait appartenu à Suzanne Valadon qui y avait vécu et travaillé au côté de son fils Maurice Utrillo pour qui tu avais tant d’admiration. Tu me livras alors quelques anecdotes concernant les indomptables personnalités qui, suivant les saisons, avaient gravé leur empreinte dans l’incroyable histoire de ce mémorable endroit. Je me souviens ta fierté quasi enfantine de devenir pour ainsi dire le nouveau voisin de ces illustres maîtres. Ton plaisir de retrouver ce quartier et son histoire se manifestait de manière contagieuse lorsque tu évoquais tes sorties dès potron-minet, ces instants où, solitaire, tu déambulais sur le chemin qui te menait à l’atelier Lacourière et Frélaut. « Temple » de la gravure tant et tant chéri dans lequel tu finissais par t’engouffrer avec gourmandise. Cette gourmandise qui revenait comme une caractéristique dès qu’il était question de ton travail… Au printemps 2014, Yann le Pichon m’a contacté pour évoquer le projet d’une exposition au musée de Montmartre. Je dois dire que l’idée de présenter tes œuvres dans cette demeure où même le grand Renoir séjourna m’a tout de suite plu. Une simple visite m’a convaincu. Les murs ont conservé leur âme et l’on se promène dans cet endroit un peu comme dans un livre. Un genre de recueil dont les histoires pourraient s’enorgueillir d’avoir servi d’écrin à quelques joyaux. J’ai alors décidé de lui confier la partie de ma collection [fig. 1] qui me
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semblait la plus adaptée, ainsi que quelques objets témoins silencieux de ton histoire. J’avoue avoir profité de cette aubaine pour donner la part belle à notre si belle Annabel. Votre ami Luc Fournol sera aussi de la fête. Toute une salle dédiée aux regards si touchants de son œil avisé. La Ville de Paris a enfin décidé, en cette année 2016, de mettre ton œuvre à l’honneur au musée d’Art moderne. Pour la première fois depuis 1958, ton travail retrouve à Paris des cimaises à la hauteur de son amplitude. Une partie de ce colossal ouvrage, que le public aime tant et qu’il a eu si peu l’occasion de voir, sera, à l’automne 2016, enfin visible. Nous avons décidé de juxtaposer les deux expositions afin que le public ait la possibilité de découvrir dans la même période, la rétrospective au musée d’Art moderne et ce projet plus sentimental et personnel en l’hôtel Demarne que tu chérissais. Deux lieux si diamétralement opposés que le contraste émotionnel n’en sera que plus passionnant. L’éclectisme et la variété des sujets que tu as inlassablement traités et si souvent transcendés permettent de présenter ton travail de bien des manières, surprenant encore et toujours le spectateur. N’étant pas historien d’art et ne disposant d’aucune méthodologie appliquée, je ne peux que me laisser guider par mon admiration et mon instinct. Un duo qui me chante mélodieusement que de grandes émotions seront au rendez-vous des visiteurs. Ces émotions je les prendrai, comme chaque fois, avec tout mon amour et l’immense fierté d’être ton fils. En 2016, la Ville de Paris et le musée de Montmartre te rendront donc un hommage simultané. Hommage tant attendu qui, sois-en sûr, résonnera, en France comme un second départ. Ton renouveau. 11
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Bernard Buffet m’a montré la voie sacrée, sacrificielle, de son art voué à la rédemption des souffrances humaines, de la solitude et de la mort YANN LE PICHON
Fig. 2. Luc Fournol Chapelle de Château l’Arc : « La Crucifixion » et « Sarah », 1961 Photographie, publiée dans Annabel Buffet et Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet, Secrets d’atelier, Paris, 2004, p. 59
Étant d’un naturel hédoniste et optimiste, plus sybarite qu’ascétique et bien moins janséniste qu’épicurien, j’ai longtemps fui les œuvres de Bernard Buffet dont le dénuement, les nudités désolées, l’austérité drastique et la morbidité pathétique me rebutaient, tout en me débusquant par surprise cependant ; ce qui ne manquait pas de me culpabiliser, car il me semblait alors que son art portait plainte contre ma lâcheté et ma légèreté, jusqu’au jour où je l’ai rencontré en chair et en os, bien plus en chair qu’en os à mon grand étonnement d’ailleurs. Voici comment je fus amené, presque malgré moi, mais pas à mon corps défendant, à lui faire face dans un très bon restaurant chinois où nous conviait, dans le quartier de sa galerie, Maurice Garnier, son marchand de tableaux et de gravures depuis presque toujours, et aussitôt à avoir l’intime conviction que je le trouvais d’autant mieux que je ne l’avais pas cherché, ainsi qu’il convient de se croiser selon Montaigne (concernant son amitié avec La Boétie) puis Picasso quant à ses sculptures faites de bric et de broc afin de brocarder la culture académique. Comme il avait pris du poids, de l’embonpoint, de l’envergure depuis les autoportraits faméliques de ses premiers envois tout nus à la figure du Tout-Paris ! Peu après la parution de mon livre Les Peintres du bonheur, afin d’en divulguer mieux la thèse selon laquelle, de la révolution de 1848 à la Grande Guerre, les plus importantes inventions de la peinture en France sont apparues dans et autour d’auberges et de restaurants, de guinguettes, de cabarets, de brasseries et de cafés-concerts, dans certains hauts lieux où se réunissaient, s’encourageaient et se libéraient, en buvant force absinthe et bons bocks de bière, les jeunes maîtres les plus inventifs (parmi lesquels j’avais fait une large place aux Batignolles et à la Butte), j’avais réussi à organiser à Paris-Match, au cours de l’été 1984, une série de confrontations des plus saisissantes peintures paysagistes avec des repérages photographiques actuels de ces lieux inspirés, par ses reporters photographes. Elle était exagérément intitulée « La France sous le regard des peintres ». Après la Côte d’Azur et la Provence, l’Île-de-France, la Bretagne et la Normandie, on couronnait la fin de l’été par Paris, où j’avais tenu à choisir l’une des
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De stupéfiants débuts, la critique rompt l’intimité du prodige SYLVIE BUISSON
Comment d’aussi stupéfiants débuts ? Immédiatement les critiques surent à qui ils avaient affaire ; ils désignaient Buffet, comme le jeune premier de la peinture ; dans la presse, il égalait en gros titres et en nombre de signes les vedettes du 7e art. Un autre B. B. enflammait la France1. « … je m’efforce de ne pas penser pour être » écrivait-il à Pierre Descargues en juillet 1947 ; et ce serait bien là dorénavant son attitude face à une presse envahissante. Il suffit aujourd’hui de dire comment, au sortir de l’école et meurtri par la guerre, Buffet galvanisa les plumes les plus exigeantes, pour évoquer l’ampleur du phénomène [fig. 8]. 70 ans après, sa notoriété érigée en totem, le prodige de l’effervescence artistique du Paris libéré ne ternit pas. Les critiques éloquentes sont intimement ancrées dans la vie de Buffet, malgré lui. La critique face au phénomène Élancé, effacé et lunaire, attendrissant les plus coriaces, Buffet se présenta à ses premiers juges en être fragile, posant avec grâce devant des peintures sombres, provocantes et irrévérencieuses… mais combien admirables ! Son égarement dérouta, mais sa technique magistrale bluffait. Buffet réconciliait son temps avec une Figuration décriée depuis 30 ans. Géricault ou Courbet le soutenaient, attisaient l’ardeur d’une véritable bête de peinture que les grands formats n’effrayaient pas, et sa productivité inouïe comblait la presse. Buffet était tout sauf un sujet éphémère… Il était né pro ; d’ailleurs, à peine eut-il émergé sur la scène artistique que l’on pariait déjà sur sa longévité.
Fig. 8. Denise Colomb Bernard Buffet, 1947 Photographie
Le meilleur placement En 1958, on misa pragmatiquement sur lui. « Les prix de ses tableaux montaient en flèche d’un an à l’autre, écrivait alors Willy Waltenier en été 19582 [fig. 11], et pendant la période 19491954, plusieurs grands banquiers étaient d’avis que le meilleur placement d’argent que l’on pouvait faire était d’acheter des tableaux de ce jeune artiste. » Sans concession, ni au décoratif ni à la bien-pensance, Buffet était adulé. « Les critiques discutent, les marchands spéculent, les amateurs thésaurisent et les échotiers inventent des anecdotes, mais tout cela n’a rien à voir avec Buffet qui se faufile, qui s’esquive, ne laissant surprendre parfois qu’un sourire contraint, comme apeuré3. »
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Bernard Buffet gravait dans l’intimité, à Montmartre SYLVIE BUISSON
Fig. 16. Luc Fournol Chez Lacourière et Frélaut, pour Voyages fantastiques aux États et Empires de la Lune et du Soleil, de Joseph Foret, éditeur d’art, 1958 Photographie
Si Bernard Buffet choisit en 1989 d’habiter 20 rue Cortot, ce fut bien parce que le couple Lacourière et les frères Frélaut, leurs associés et successeurs, se trouvaient là à deux pas et que le peintre pouvait chaque jour les rejoindre à pied. Dix minutes pour arriver rue Foyatier, une rue résumée en un long escalier, et Buffet se retrouvait dans son élément. Au début, dans les années 1950, il gravissait les deux cent vingt-deux marches de granit gris jusqu’à l’atelier qui ouvrait de plainpied sur l’un des neuf paliers de la rue Foyatier, laissant à ses pieds un panorama magnifique, le Sacré-Cœur d’un côté et la tour Eiffel de l’autre… Il retrouvait alors allègrement Roger Lacourière (18921966), maître taille-doucier, qui avait commencé par installer seul ses presses à cet endroit en 1929 (Buffet ne marchait pas encore), investissant ainsi l’ancien Pavillon turc de l’Exposition universelle de 1900, dit le Panorama de Jérusalem. L’aura du maître taille-doucier était à la hauteur de la beauté des lieux ; l’homme affable et passionné apportait aux artistes une réponse à tous leurs désirs à tel point qu’il s’était très vite démontré indispensable et que chaque planche était aussi son fait. Il fut le magicien particulier de Bernard Buffet qui se permettait grâce à lui des prouesses qu’il était impossible de ne pas réaliser en la compagnie d’un tel maître. En effet, Lacourière enseignait et promulguait sans retenue ce qu’il détenait de plus précieux : son savoir-faire et la science que ses ancêtres, père et grand-père graveurs, lui avaient transmis. Il avait, en plus de ce génie, celui de choisir pour chaque artiste l’un de ses très bons « artisans maison » capables de le suivre en permanence à la trace ; il y a tant de facteurs à considérer dans un métier qui réserve tant de surprises… avoir le chiffon adéquat, juger de la bonne consistance de l’encre, ne rien oublier… « Si vous le faites, faites-le bien ! » avait coutume de recommander Roger Lacourière. Cette mise en abyme artiste/artisan était à la base de sa philosophie, une volonté qu’il partagea ensuite avec ses associés les frères Frélaut. Il est clair que sans les Lacourière et les Frélaut, et sans leur équipe au grand complet, une immense partie des trésors de la gravure du XXe siècle n’aurait pas vu le jour. Ce fut grâce à une première commande passée par les éditions de la Roseraie que, dès l’ouverture, Lacourière avait solidement assis sa réputation ; Jules Pascin, l’artiste bulgare de l’École de Paris, y réalisa l’un de ses chefs-d’œuvre, cinq exceptionnelles planches au vernis
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De la solidarité de Bernard Buffet avec l’esthétique intime de la solitude, du silence, et... de l’étrangeté SASKIA OOMS
« Il ne faut pas confondre Peinture et Politesse. L’ère atomique, la découverte de la Lune, l’art abstrait, ne changeront jamais rien à ce que j’appelle : “La Peinture”. – Rembrandt, c’est beau mais triste. Boucher, c’est gai mais mauvais. “La Grande Peinture” n’a jamais fait rire – Je ne crois pas à l’inspiration. Je ne suis qu’un besogneux. La face du monde a beau changer, mais Rembrandt, Delacroix et Courbet, on n’a jamais encore fait Mieux. La “Peinture”, on n’en parle pas, on ne l’analyse pas, on la sent. » BERNARD BUFFET, 19641
Fig. 21. Annabel, 1959 Huile sur toile, 195 × 165 cm Collection particulière
Les citations de Bernard Buffet ne laissent aucun doute sur l’importance qu’il attachait à la peinture figurative, son rejet de l’art abstrait et son admiration pour Rembrandt, Delacroix et Courbet notamment2. Bernard Buffet avait une grande connaissance de la peinture du XIXe siècle et, selon son fils Nicolas et Yann le Pichon, ami de l’artiste, il connaissait le Louvre comme sa poche. Cette grande culture de la peinture, nous la sentons dans son œuvre. Comment ne pas être émerveillé par l’esthétique si singulière de la peinture de Buffet ? Son œuvre, éclectique et complexe, réserve de nombreuses surprises ; nous nous focalisons ici sur son style dans ses intérieurs, natures mortes, portraits intimes d’Annabel et dans ses paysages urbains, à l’aide de rapprochements avec des œuvres d’autres artistes. Conformément à l’éloge que fait Charles Baudelaire au hasard dans son poème « l’Hasard des arts3 », ces rapprochements ne disent rien de ses sources d’inspiration – pour reprendre les paroles de Buffet, qui lui n’y croit pas – mais contribuent quelque peu à situer son œuvre dans l’histoire de l’art. En 1943, âgé de 15 ans, Bernard Buffet (1928-1999) se présente au concours d’entrée à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il est reçu dans l’atelier du professeur Narbonne. En 1945, après la fin de la guerre, la douleur le frappe terriblement, car sa mère succombe à une tumeur au cerveau. Il se réfugie alors dans sa peinture. Trois ans plus tard, il obtient le prix de la Critique et sa carrière est lancée4. Bernard Buffet peint ce qu’il voit autour de lui. Pierre Descargues, un des premiers critiques d’art qui s’intéresse à lui dès 1946, écrit que Buffet a traduit au lendemain de la guerre les misères,
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Bernard Buffet (1928-1999) Son œuvre fut sa vie et sa mort YANN LE PICHON
Né le 10 juillet 1928 au 3 Cité Malesherbes, à proximité de la place Pigalle dans le 9e arrondissement de Paris, à sept heures trente, de Blanche Colombe et de son mari Charles Buffet (tous deux enfants d’officiers supérieurs morts au champ d’honneur en 1914 et 1915), résidant dans le quartier des Batignolles, Bernard est le petit frère adulé de Claude né en 1923. C’est un joli poupon tout blond que sa mère, très pieuse, tient à faire baptiser presque aussitôt [fig. 32]. Bernard Buffet, après avoir fleuri la statue de la Vierge Marie de son domaine, ne reniant pas sa profession de foi (« Non je n’ai pas peur de la mort ! Ça dépend si on est croyant ou pas… ») se donnera la mort par autoasphyxie, à soixante et onze ans, le 4 octobre 1999 dans l’après-midi, sur le sol de son atelier dans sa bastide de La Baume près de Tourtour (Haut-Var). Sans doute a-t-il récité sa prière préférée que lui avait apprise sa mère : « Souvenez-vous, ô très douce Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé vos suffrages ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, je cours vers vous, je viens à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. Veuillez, ô Mère du Verbe, ne point mépriser mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Ainsi soit-il ! » (prière composée par Saint-Bernard). Incinéré, ses cendres seront semées le 15 décembre suivant dans les jardins du magnifique musée Bernard-Buffet, fondé au pied du mont Fuji par Kiichiro Okano (1917-1995) dont le fils Mitsuyoshi prononça l’oraison funèbre, assez joyeusement tout bien considéré, assurant même : « Toi et mon père allez certainement passer d’agréables moments en discutant autour d’un verre de vin et faire fleurir cette colline de vos rires éclatants » [sic]. Une messe de requiem sera dite en l’église Saint-Pierre de Montmartre par son curé qui, devant un plein parterre de représentants de l’Institut que dominait la stature de Maurice Druon et de fervents admirateurs, nous apprit qu’à chaque fois que Bernard se rendait de sa maison de la rue Cortot à l’atelier de gravure Lacourière et Frélaut, il ne manquait pas d’allumer un cierge dans la chapelle de la Vierge et de réciter agenouillé ses prières. Bernard Buffet affirmait parfois que, hormis le fait acquis et sans cesse repris de dessiner, de graver, de peindre, presque tout l’ennuyait (l’« emmerdait », disait-il plutôt sans restriction) et que d’ailleurs il ne savait rien faire d’autre. (Ce qui n’est pas exact : il prenait grand plaisir 58
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à lire !) C’est bien pourquoi il a tant créé et multiplié ses thématiques et répété ses styles schématiques ; comme on pourrait en dire autant de bon nombre de grands artistes, avec Picasso en tête ! Maurice Garnier (son « garde-manger » en tant que gestionnaire dévoué de ses biens et de ses dépenses parfois fastueuses) estimait, si je ne me trompe, à au moins huit mille œuvres l’ensemble de sa création, sans parler, je pense, des gravures. C’est dire que le récit de sa vie s’en trouve débordé. Je ne saurais ici la réduire comme au Japon on nanifie les bonsaïs… L’histoire de sa vie est en effet celle de sa peinture, tant il est avéré qu’il l’a vécue dès son tout jeune âge au point de lui consacrer l’essence même de sa personne, de lui offrir son existence et jusqu’à sa mort même qu’il évoquera, in extremis, dans une série mortifère inspirée des danses macabres de la fin du Moyen Âge et de La Ballade des pendus de François Villon : « Frères humains qui après nous vivez [sic], / n’ayez les cœurs contre nous endurcis… » Un appel à la pitié ! Ayant évoqué la définition du style par Buffon – « c’est l’homme même » – pour l’appliquer à Buffet dans ma monographie, j’en ai vu reprendre l’idée par une « écrivaine d’art » qui la caricature de manière simpliste : « Son style immédiatement reconnaissable vaut comme signature. » Eh bien je suis tenté aujourd’hui de prendre la pensée de Buffon à rebours, c’està-dire à rebrousse-poil de pinceau, d’inverser son propos, car moins peut-être que Picasso tellement polygénique, polymorphe et de surcroît polygame (alors qu’il fut lui-même sexuellement polyvalent), Buffet a opéré des variations de styles qui s’imposaient à lui grâce à sa phénoménale aptitude à absorber, afin de se distraire de sa monotonie narcissique et quelque peu masochiste, le modèle de grands peintres dont il admirait la maîtrise. Jany Jansem m’a récemment rapporté que Bernard aurait fait cet étonnant aveu : « J’ai voulu montrer des tableaux que je ne savais pas faire. » Et pourtant il les a faits ! Il s’est surpassé en voulant se dépasser : eh oui, madame l’écrivaine, l’homme peut emprunter à d’autres leur style pour mieux universaliser son art ! Je pense, par exemple, à ses si beaux paysages brossés dans les années 19731976 qui nous donnent l’illusion rassurante d’y avoir rendez-vous avec ceux des préimpressionnistes, des premiers peintres de Barbizon, de Courbet, et parfois aussi de Vlaminck. Il s’agit là non pas d’un « réalisme qui copie », mais d’un « réalisme qui choisit », comme l’a défini, admiratif, Aragon qui le félicitait de savoir si bien « résumer ». Je dirais plus encore : assumer. Comme on a pu dire que Bernard avait été proche de l’existentialisme, je donne à méditer cette pensée de
Fig. 32. Claude Buffet Bernard Buffet sur la plage de Saint-Cast, 1936 Photographie
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Luc Fournol « Le clown, c’est la peur et il se peint le visage. L’homme aussi c’est moins voyant, mais plus sale et il n’y peut rien hélas !! », Paris, 1968 Photographie
LES PARADES BOUFFONNES DU CIRQUE MÉDRANO Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 63
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Denise Colomb Portrait de Bernard Buffet au comptoir du Café Constant à Paris, 1950 Photographie
LES BATIGNOLLES ET LA BUTTE : L’ENFANTEMENT DE SON ART Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 71
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Les Batignolles et la Butte : l’enfantement de son art
Bernard Buffet multiplie dans les années 1980 les vues de Montmartre. Il s’y est installé justement en 1989 et réalise cette année-là une vue de la si célèbre Maison-Rose, dont il est le tout proche voisin.
Cat. 10. La Maison-Rose à Montmartre, 1989 Huile sur toile, 114 × 146 cm Paris, galerie Tamenaga
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Daniel Frasnay Château l’Arc, vers 1960 Photographie
TRAITS POUR TRAITS Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 79
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Luc Fournol « Quelques minutes de nonchalance arrachées à une vie consacrée au travail. Bernard était élégant, beau et ne le savait pas. Nimbé de solitude, pudique, séduisant, ainsi l’ai-je connu et aimé », Château l’Arc, 1958 Photographie, publiée dans Annabel Buffet et Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet, Secrets d’atelier, Paris, 2004, p. 22
ANNABEL, ANNABEL, ANNABEL : UN AMOUR ÉTERNEL Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 85
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Loomis Dean Bernard Buffet assis sur le plateau du ballet de Françoise Sagan « Le Rendez-vous manqué » en février 1958 Photographie
LES RENDEZ-VOUS FUSIONNELS AVEC LA LITTÉRATURE ET LE THÉÂTRE Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 101
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Luc Fournol Bernard Buffet travaillant aux sculptures réalisées pour son exposition « Le Muséum de Bernard Buffet », Château l’Arc, 1963 Photographie, publiée dans Annabel Buffet et Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet, Secrets d’atelier, Paris, 2004, p. 65
À TABLES RASES Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 109
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François Pagès (pour Paris Match) « J’ai pensé peindre des tableaux que l’on pourrait placer au milieu de la pièce et regarder de tous les côtés. Ce sont des sortes de tableaux volants. C’est ainsi que sont nés “Les Insectes”. Ils ne sont qu’un accident dans ma manière de peindre. », Château l’Arc, 1967 Photographie
LE BESTIAIRE AMOUREUX DE BUFFON Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 117
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Luc Fournol, Bernard Buffet travaillant dans son atelier à la série « bouquet de fleurs », Château l’Arc, 1962 Photographie
LES NATURES MORTES RESSUSCITÉES Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 127
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Luc Fournol Bernard Buffet peint « Promenade provençale », Tourtour, La Baume, 1993 Photographie, publiée dans Annabel Buffet et Jean-Claude Lamy, Bernard Buffet, Secrets d’atelier, 2004, p. 140
LES PROMENADES DU SOLITAIRE Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 143
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Luc Fournol Bernard Buffet devant la « Pietà », chapelle de Château l’Arc, 1961 Photographie
LA PASSION DU CHRIST AUX CÔTÉS DE SA MÈRE Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 151
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Annabel Buffet Bernard Buffet sur La Lélie en Grèce, 1995 Photographie
UN HOMME À LA MER Buffet BAT-230816 QUADRI.indd 155
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