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Somogy Paris, en partenariat avec la Fondation Montresso et l’AD Galerie, présente l’édition d’un ouvrage de 252 pages consacré au travail de Cédrix Crespel. Introduit par un catalogue raisonné, le livre retrace l’évolution artistique du peintre et met en perspective “Pleurer de J.O.I.E”, sa dernière série. Le lecteur est ainsi invité à revenir sur dix années de peinture pour saisir les choix posés et, conséquemment, l’évolution d’une approche aussi singulière que celle de Cédrix. Une rétrospective ambitieuse qui ouvre les coulisses d’un rapport unique à l’art, mais également à la femme, à la muse et à la vie.
In partnership with the Fondation Montresso and the AD Galerie, Somogy Paris presents the edition of a 252-page book, dedicated to the work of Cédrix Crespel. Introduced by a reasoned catalogue, the publication traces the painter’s artistic evolution and puts his latest series «Pleurer de J.O.I. E», into perspective. The reader is invited to examine ten years of painting in order to seize the choices made and consequently, the evolution of an approach as singular as that of Cédrix. It is an ambitious retrospective that explores the backstage of his unique relationship with art, but also with the woman, the muse and with life itself.
Puisque la dimension cyclique revêt une importance essentielle dans l’oeuvre de Crespel, “Pleurer de J.O.I.E” exigeait l’appui d’un regard critique et rétrospectif capable de préciser les conditions plastiques et intellectuelles qui l’ont vue naître. S’intéresser aux préoccupations conceptuelles qui mobilisent l’instinct Crespel permet donc de dépasser l’éclat d’un premier niveau de lecture dominé par l’esthétisme et la séduction pour s’engager dans un espace de sensations et de propositions que seul un langage personnel peut retranscrire.
Since the cyclical dimension is essential in Crespel’s work, «Pleurer de J.O.I.E» required the support of a critical and retrospective eye, capable of explaining the plastic and intellectual conditions that have witnessed the birth of this series. By looking into the conceptual concerns that mobilise Crespel’s instinct, we manage to overcome the brilliance of the works’ first interpretative level, dominated by aestheticism and seduction, and engage in a space of sensations and proposals that can only be described by a personal language.
C’est ce monde de sens et de signes, de signifiés et de signifiants que le livre espère décoder ou exalter. Et, dans cet esprit de célébration, une édition deluxe, numérotée, signée puis présentée sous une couverture unique, complète l’ouvrage. En effet, 30 coffrets en plexiglas blanc accompagneront le livre d’un puissant symbole: le sol d’atelier de Cédrix. Celui qui, chargé de taches, d’éclaboussures ou de pas, a vu naître plus de 500 toiles sera ainsi découpé en 30 pièces, qui, à leur tour, seront glissées individuellement dans un boîtier. Chacun emportera ainsi un témoin physique de l’univers Crespel.
It is exactly that world of meanings and signs, of signifieds and signifiers, that this volume hopes to decode or exalt. In this spirit of celebration, the book is complemented with a numbered deluxe edition, which has been signed and presented under a unique cover. Thirty white Plexiglas boxes will accompany the publication with a powerful symbol: Cédrix’s workshop floor. The same one that is covered in stains, splashes and steps, and has seen the emergence of more than five hundred paintings. For the occasion, the flooring has been cut into thirty pieces, which will be individually placed into the boxes. Each buyer will be taking home a piece of Crespel’s universe.
Enfin, Cédrix ne pouvait, dans cette aventure, oublier les collectionneurs qui l’ont appuyé dès de le départ. Et quelle meilleure manifestation de dite reconnaissance qu’un tableau? Il a donc composé une pièce majestueuse à partir de trente toiles qu’il répartira aléatoirement entre les coffrets. Conceptuelle, cette oeuvre invite chaque acquéreur à participer au jeu de hasards, d’intime et de complicité qui fonde l’intention du peintre et, plus encore, de “Pleurer de J.O.I.E”. Un mouvement du mystère à la révélation qui par son essence enlève le mécène et l’immerge dans l’érotisme de l’existence.
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In this adventure, Cédrix could not forget the collectors who have supported him from the beginning. What better way to show his gratitude than with a painting. He has therefore composed a majestic piece made of thirty canvases, which will be randomly divided amongst the boxes. This conceptual work invites each purchaser to participate in the game of chance, intimacy and complicity that gave birth to the artist’s intention and, more importantly, to «Pleurer de J.O.I.E.». A movement from mystery to revelation, which, in its essence, abducts the philanthropist and immerses him in the eroticism of existence.
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1 / ffirmation lassive, 2001 2 / Cache pudeur, 2001 3 / es femmes et leurs assises, 2001 4 / Tiphaine, 2001 5 / ision d’un limt, 2001 6 / utoportrait, 2002 7 / esign, 2002 8 / os de femme, 2002 9 / Femme la ovelle, 2002 10 / ui, 2002 11 / our de l’argent, 2002 12 / eule, 2002 13 / ommeil aguicheur, 2002 14 / oors, 2003 15 / ncore seule, 2003 16 / ’offre, 2003 17 / ’or est portée de main, 2003 18 / arcisse, 2003 19 / olage, 2003 20 / ashing, 2003
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21 / londe, 2004 22 / Chambre aune, 130x97, 2004 23 / ntre, 130x89, 2004 24 / x ihilo, 97X130, 2004 25 / otel, 97X130, 2004 26 / n bed, 120X120, 2004 27 / ight show, 162X130, 2004 28 / it aune, 2004 29 / uit rouge, 146X97, 2004 30 / our ouer, 162X130, 2004 31 / db, 130x97, 2004 32 / Table rose, 81X116, 2004 33 / Table rouge, 146x114, 2004 34 / Téléphone rouge, 130x197, 2004 35 / ait, 116x89, 2004 36 / lue, 89X146, 2005 37 / Chambre rose, 162X130, 2005 38 / ames, 116x89, 2005 39 / e ménage par le vide, 130X89, 2005 40 / euf rouge, 89X130, 2005
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Certaines rencontres nous marquent plus que d’autres. Il m’en revient une, à l’arrière d’un avion qui me ramenait à New York, ville où j’habitais à l’époque. Le temps me paraissait long et le siège inconfortable. Je me suis donc levé pour aller m’étirer au fond de l’appareil. Quelques passagers y profitaient des ra ra c issements, tout en grignotant l’un ou l’autre amuse ouc e. armi eux, un omme, d’une cinquantaine d’années, au style dandy anglais, d’apparence plutôt sympathique, se mit à me parler. Après quelques banalités d’usage, nous avons commencé – je ne sais toujours pas pourquoi – à considérer nos vies respectives. Je l’ai longuement écouté. Nous touchions l’intime. Il était Canadien, photographe, avait dédié sa vie à l’art, de manière assez radicale, sans concession. Évidemment, en ça, nous nous comprenions. l me contait ses expériences, incro a les, la passion avec laquelle il exer ait son métier, mais aussi ses doutes et les c oix qu’il avait d poser certains moments. ’avais l’impression de le conna tre depuis tou ours. me son second degré, peu réquent en mérique du ord, me paraissait amilier. ous arrivions rire des m mes c oses, par ois a surdes. ous venions de deux mondes complètement différents, et, pourtant, je me retrouvais en lui. Je pouvais sentir son engagement, sa soif d’évolution. Du haut de ses 50 ans et perché sur une carrière conséquente, il parlait d’art avec l’excitation de l’en ant et l’ umilité de l’artisan. e virus du langage ’aurais aimé que cet inconnu soit mon ami. ’aurais adoré que cette discussion se poursuive éternellement. ais nous nous appr tions descendre sur JFK et une hôtesse nous invita à retourner à nos places. Je me suis toujours demandé si ses photos m’auraient plu. Ce qui nous avait rapprochés pendant ces trois longues heures de discussion à l’arrière de cet avion n’avait sans doute rien à voir avec son travail. J’ai malgré tout l’intuition qu’il m’aurait touché, et que j’y aurais vu la sincérité, la passion et la singularité que ’ai trouvées dans ses mots. ix années ont passé et e pense encore cette rencontre. Cet inconnu, quelque part, a un peu changé ma vie. Cet inconnu, pour une raison que j’ignore, m’a bouleversé. Et, si je vous raconte cette aventure, c’est parce que cet inconnu, de l’autre bout du monde, aurait pu s’appeler Cédrix Crespel. l a c e lui une on omie qui me rappelle celle du p otograp e. ne personnalité ranc e et sincère qui orce le respect. Car, au del de l’est étisme qu’il imprime sa peinture, Cédrix construit un rapport aux c oses, aux ommes et l’art dont la clé de lecture repose sur une véracité toute épreuve. C’est un omme d’engagement qui conna t la valeur de l’ istoire, le sens de ce mouvement liant un ier un demain selon la teneur de l’instant présent. artage, intensité et fidélité Le Breton rude, mais entier, qui tôt ou tard s’installe au fond du cœur. Il m’était ainsi impossible de refuser son invitation à signer une préface. Je dédie donc ces mots au peintre, évidemment, mais surtout à l’ami que je garde à tout instant en mémoire. TILT
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Some encounters impress you more than others. I can personally think of one that happened on an airplane bound for New York, the city where I used to live at the time. Bored and uncomfortable on my seat, I decided to stand up and walk to the rear of the cabin to stretch my legs. There, I found several passengers sipping their drinks and nibbling some snacks. n the middle of them, a friendly fifty year old man, who looked a bit like a British dandy, started talking to me. After a few pleasantries, we started —I still do not know why— to consider our respective lives. I listened carefully. It was intimate talk. He was a Canadian photographer who, free of compromise, had quite radically dedicated his life to art. Of course, in that matter, we understood each other. He shared with me his incredible experiences and the passion with which he carried out his work. He also mentioned his doubts and the choices he had some times been forced to make. I felt like we had known each other forever. Even his humour (fairly rare in North America) seemed familiar. We laughed at the same sometimes ridiculous things. e came from two completely different worlds and yet, could relate to him. could feel his commitment, his thirst for evolution. This year old man, at the peak of a successful career, spoke of art with the excitement of a child and the humility of an artisan. He was infected with the virus of language. I wanted that stranger to become my friend. I wanted the conversation to last forever. owever, our plane was about to land at F airport, and a flight attendant invited us to return to our seats. I have always wondered if his photographs would have appealed to me. What brought us so close together at the back of that plane during those three long hours of discussion had probably little to do with his work. Nonetheless, I do believe that it would have touched me and that I would have seen in it the same sincerity, passion and uniqueness that I found in his words. Ten years have passed and I still think of this meeting. That stranger has somehow slightly changed my life. For some unknown reason, that stranger has moved me deeply. If I tell you this story, it is because that total stranger from the other side of the world could perfectly have been Cédrix Crespel. Indeed, the painter exudes the same kind of bonhomie I found in the photographer. His forthright and sincere personality asks for respect. Indeed, despite the clear aesthetic concerns that can be found in his art, Cédrix is characterised by his way of establishing relationships with things, people and art. A way that can only be understood through his absolute truthfulness. He is a man of commitment who knows the value of history, the meaning of that movement that connects yesterday with tomorrow according to the content of the present moment. Generosity, intensity and loyalty... The tough (yet complete) Breton always manages to steal a piece of our hearts. I could therefore not refuse the invitation of signing this preface. These words are dedicated to the painter of course, but primarily to the friend whom I bear in my heart at all times. TILT
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a peinture de Cédrix Crespel s’inscrit dans une logique, une tradition, un rapport à l’art, où résonnent des noms et des approches divers en apparence, mais qui, pourtant, s’unissent en un m me élan l’entendement et la distinction d’un idéal au moment historique que marquent le déclin p ilosop ique et une crise du sens. ’ omme, la toile en t te, incessamment, se questionne, nuance, détruit et reconstruit. Comme instrument, le pinceau développe donc un langage personnel et met en mouvement les contradictions, ou peut tre simplement les sensations hétéroclites, qui le préoccupent. Certes, la emme, en tant qu’o et de désir, appara t au premier plan. éanmoins, au del de cette évidence, se c toient nom re d’idées, de s m oliques et de rec erc es. lastiques, formelles, narratives, conceptuelles – évidemment –, mais également existentielles. i l’ il, au premier a ord, succom e aux c armes aciles de l’est étique pop actuelle, trépignant de contours strictement définis en larges et voluptueux plats que le foisonnement chromatique pimente, ou si l’esprit du spectateur se délecte rapidement de considérations sensuelles et autres assertions romantiques, une traversée rétrospective de l’ uvre de Cédrix invite, par contre, mesurer toute l’importance de thèmes aussi profonds et inépuisables que la relation de l’artiste à sa muse, au temps et au couple que constituent évolution et identité. Dès le départ, Crespel marie tracés vasculaires d’un Ackermann et vecteurs sévères dignes d’un software. Génération moderne, génération computer, il ne le nie pas. Toutefois, là où l’Allemand favorise une forme de contemplation platonique de la diversité culturelle symbolisée par le thème du voyage et de l’urbanisme, lui s’attaque à une idée nettement moins consensuelle la éminité et la li ido masculine. e cette con rontation universelle na t une peinture que les codes du glamour et de l’érotisme baignent. Aucune concession cependant, le geste traite la stimulation telle que perçue et se out des éventuelles convenances sociopolitiques. ieux, la manière d’un olinier, Crespel transcende cette dimension et intègre l’explicite. es poses sont livrées sans détour, les corps minutieusement détaillés, les coups de pinceau tantôt violents, tant t doux. l montre sans pocrisie, tout en eignant la suggestion et l’évocation. La superposition des couches et la richesse des compositions créent l’illusion et ajoutent à l’élégance du geste. On peut y lire la femme tour à tour sujet et objet, fantasmée ou idéalisée, crue comme subtile, complice puis arouc e, enfin, li re. a emme, certes. ais, avant tout, le passé dans le présent. rap iquement, Crespel travaille des figures qui renvoient à des époques révolues par des tons synthétiques et des lignes matricielles, tout en fuyant soigneusement l’o session des textures et des relie s propres la peinture classique. l ne représente pas l’adolescente persexuée que le XXIe siècle glorifie. l portraiture les ic nes de la libération. Cependant, là où quiconque s’empresserait de les contextualiser ou de les arder d’attri uts seventies, lui les ramène au présent par une stylistique et des procédés actuels. C’est l’o session de odigliani croquée au ourd’ ui, en observant les modèles qu’ont chantés Dutronc ou Barbara. Les héroïnes de Truffaut, Godard et Resnais projetées en numérique . n renonce au grain pour l’ perdéfinition, la saturation pour l’orange teal, mais on s’enchante encore pour ean e erg, nna arina et eanne oreau. e procédé peut para tre évident, voire anal orce est de constater pourtant que, de la sorte, Crespel se libère des clivages d’époque, ironise les concepts puristes et respecte finalement ses propres impulsions. On ne théorise pas. On cherche et l’on recherche.
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On tente avant tout de comprendre ou, du moins, d’entendre ses ascinations. ourquoi les emmes ourquoi ces emmes ourquoi cette emme e c eminement s’étend, hésite, se complète mais ne cesse pas. De là ce « Chemin de er . e l peut tre aussi ces C emins de aire s ». Le style, l’identité graphique ont, en effet, toujours préoccupé le peintre. Crespel s’applique donc dès le dé ut ré éc ir son travail. Correspondre son temps l’inquiète. ais plut t que de repérer et de s’approprier des techniques ou des procédés qui lui seraient contemporains et courir de la sorte derrière l’époque, il s’interroge sur les particularités du moment historique et sur la manière de les lier à une démarche créative. Il introduit conséquemment la dimension informatique dans son processus et esquisse sur écran ce qu’il exécutera ensuite sur la toile. L’idée possède ceci de génial qu’initier une composition à la souris pour la matérialiser ensuite au pinceau ramène une ois de plus la tradition, et, donc, le passé, la spécificité du présent. Accessoirement, il solde par ce biais la dualité, le binarisme des mondes numérique et physique. Virtuel et réel ne se tournent pas le dos, ils se complètent. Cependant, l’inquiétude va au del de la conceptualisation. insi, l’inverse de l’expressionnisme postmoderne, Crespel cherche et revendique le contrôle. Si le XXe siècle a vu se succéder des générations de penseurs et de créateurs concentrés sur l’émancipation du comportement ace aux codes et aux di tats, le XXIe exige peut tre l’inverse. La liberté individuelle s’est vue sacralisée au point que l’étendue des possi les et des droits fige, voire paral se, les démarc es. arce qu’il peut quasiment tout aire et tout dire, Crespel s’impose des dogmes et des contraintes qui dessinent des chemins sur lesquels s’engager. Il fuit soigneusement le chaos – ou du moins tout no man’s land artistique – pour créer des stimulateurs concrets qui puissent exciter sa pensée et inciter la rec erc e. l existe c e lui une conscience innée de la période, et cela se traduit graphiquement par la délimitation stricte des ormes, la ranc ise des plats et la propreté des tracés. a matérialisation d’un réel excessivement pluriel et rouillon doit s’organiser. o l’expressionnisme avait consacré la toute puissance de l’instinct et du su conscient, lui rétablit celle de la pensée à une époque troublée par l’effondrement des structures. Cette soif de contrôle le mènera m me troquer les rillances pour le mat, évitant ainsi l’aléatoire des re ets. ucun a solu, toute ois. ’élan s’apparente plus la ré exion initiale de la ouvelle ague ou, quelques décennies plus tard, à celle de Lars Von Trier, inter erg et rag aco sen. Certes, des préceptes cadrent la démarche pour défendre la plus grande sincérité dans l’acte créati mais sans pour autant renoncer aux moteurs de la recherche, de la dynamique et de la maturation. Au contraire. es premières expériences passées et assumées, le contenu s’abstrait progressivement des stéréotypes de jeunesse pour s’a firmer dans la multiplicité des possi les et, surtout, dans la synthèse de ses propres contradictions. Avant de s’intéresser donc à Pleurer de J.O.I.E, il convient de cerner ces évolutions. De mesurer, dans le travail de Crespel, les glissements de contenus, l’épuration progressive de la narration et la métamorp ose des c oix ondamentaux qu’il pose, pour comprendre comment ces déclics a ectent ou, mieux, li èrent la dimension plastique. aisir cet incessant aller retour entre ce qu’il per oit et ce qu’il verbalise, entre les stimulations qui l’animent et les réactions qu’elles engendrent, entre l’homme et son monde, sa singularité et ses universels. Crespel, ce n’est ni Wesselmann, ni Kaws, ni nc , ni ar ara, ni ains ourg C’est tout cela, ourré dans un bagage personnel, monté sur un réseau herméneutique en construction permanente et lâché dans une frénésie dialectique sans destination préétablie.
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Cédrix Crespel’s work is part of a tradition and a relationship to art in which different names and approaches resonate. Although all apparently diverse, they nonetheless converge into a single impetus: the understanding and distinction of an ideal at a historical moment, marked by philosophical decline and a crisis of meaning. With the canvas in mind, the artist continuously questions himself, applies nuances, then destroys and reconstructs the whole process over and over again. The brush, as an instrument, develops a personal language and puts contradictions (or perhaps just the eclectic sensations that concern him) into motion. The woman appears in the foreground, as an object of desire. Yet, numerous ideas, symbolisms and researches co exist beyond this evidence. They are of course plastic, formal, narrative and conceptual, but also existential. The eye might initially succumb to the easy charm of modern pop aesthetic, twitching at the strictly defined voluptuous and flat tinted contours laced with abundant colours. The viewer’s mind might also revel in sensual considerations and other romantic assertions. However, a retrospective journey through Cédrix’s work prompts us to measure the importance of other profound and inexhaustible topics, such as the relationship of the artist with his muse, with the era in which he paints, and with the evolution identity pair. From the very beginning, Crespel has combined Ackerman’s veined outlines with harsh vectors, worthy of a software. He belongs to the modern generation, the computer generation, and does not deny it. Yet where the German favoured a sort of platonic contemplation of cultural diversity, symbolised in the topics of travel and urban planning, the Frenchman preferred to tackle a much less consensual idea: femininity and male libido. Works bathed in codes of glamour and eroticism have been born from this universal confrontation. Completely free of concessions, the gesture treats the stimulus as it is perceived and ignores any possible socio political appropriateness. ike olinier, Crespel transcends this dimension and integrates the explicit. Poses are shown without detour, bodies painstakingly detailed with the brush striking violently here, softly there. He shows without hypocrisy, but still wants to suggest and evoke. The superimposition of layers and the richness of the compositions create an illusion and add to the elegance of the gesture. We can read the woman alternately as subject and object, fantasised about or idealised, raw as much as subtle, complicit then fierce, and finally free. Crespel certainly paints the woman. However, primarily he paints the past within the present. Graphically, through synthetic tones and matrix lines, Crespel creates figures that refer to times that are no more. e nevertheless evades the obsession with textures and reliefs that are so specific to classical painting. e does not represent the overtly sexualised teenager that the twenty first century glorifies. e portrays icons of liberation. owever, where anyone would rush into contextualising or loading them with attributes from the seventies, Crespel brings them back to the present through modern stylistics and processes. It is odigliani’s obsession sketched today, while looking at the models that Dutronc or Barbara have sung. Truffaut, Godard and Resnais, protagonists projected in 4K Digital. rain gives way to hyper definition, saturation to orange teal, while still singing the beauty of Jean Seberg, Anna Karina or eanne oreau. The process may seem obvious or even banal, but in this way Crespel manages to clearly overcome the discrepancies between different periods, to treat purist concepts with irony, and actually follow his own impulses. He does not theorise. He searches and researches. ¹ “Chemins de Fer” means “Railways». ² “Chemins de Faire” is homonym to “Chemins de Fer” but “faire” means “to do” instead of “iron”. ³ “Pleurer de joie” means “To cry tears of joy”.
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Crespel is primarily trying to understand, or at least sense, his fascinations. Why women? Why these women? Why this woman? The progression unravels, hesitates, completes itself but never stops. Hence Chemins de Fer¹. Perhaps C emins de aire s ² too. The painter has always worried about his style and graphic identity. He has thus zealously thought his work through since the beginning. He cares about corresponding to his time. However, rather than identifying and adopting techniques or processes that would be contemporary to him, hence pursuing his era, he wonders about the peculiarities of the historical moment and the ways he can link them to a creative effort. He therefore brings computers into the process, sketching onto the screen what he will later develop on canvas. The idea has that amazing particularity that initiating a composition with the mouse, to materialise it afterwards with the brush brings once again tradition and therefore the past back to the specificity of the present. Incidentally, he also overcomes the duality between the digital and physical worlds. Virtual and real do not turn their back on each other, but complement one another instead. The concern however, transcends conceptualisation. ndeed, unlike post modern expressionists, Crespel seeks and claims control. While the twentieth century saw generations of thinkers and creators focus on the emancipation of behaviour against codes and dictates, the twenty first century may re uire the exact opposite. Individual freedom became so sacred, that endless possibilities and rights froze or even impeded initiatives. Because today he can do and say nearly everything, Crespel imposes dogmas and constraints on himself to define paths on which to engage. e meticulously avoids chaos or at least any artistic no man’s land to create solid stimulators that are able to excite his mind and encourage research. He bears in him an inborn consciousness of his time, which, graphically, translates into strictly demarcated shapes, frank flat tints and clean lines. ome order must be given to materialise an excessively disparate and sketchy reality. While expressionists consecrated the mighty power of instinct and subconscious, he restores that of thought, in an era troubled by the collapse of structures. This thirst for control will even lead him to swap sheen for matte, thus avoiding the randomness of reflections, yet without falling into radicalism. The momentum rather resembles the New Wave’s initial reflection or, a few decades later, that of ars on Trier, interberg and ragh acobsen. f course, the effort follows some precepts in order to defend utmost sincerity in the creative act. However, the driving forces behind the research, dynamics and maturation are never ruled out. In fact, the opposite occurs. nce the first experiences have passed and been processed, the content gradually sheds the youth specific stereotypes and asserts itself in the multiplicity of possibilities and, above all, in the synthesis of its own contradictions. These evolutions need to be identified before addressing leurer de . . .E . By measuring the migrations of content in Crespel’s work, the progressive purging of narrative and the metamorphosis of the fundamental choices he makes, we get a better understanding of how these triggers affect or (better still), liberate, the plastic dimension. Capturing this endless back and forth movement between what he perceives and what he verbalises, between the stimuli that drive him and the reactions they generate, between the man and his world, his singularity and his universality. Crespel is neither Wesselmann, nor Kaws, nor Lynch, nor Barbara, nor Gainsbourg. He is all of that, stuffed into a personal background, mounted on a constantly under construction hermeneutic network and let loose in a dialectic fren y with no pre determined destination.
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Lorsque Crespel présente en 2012 la série HorseS, BullS and GirlX, il vient d’une peinture concrète qui interroge la sensualité féminine dans sa diversité ou dans ses dichotomies universelle et individuelle. Les représentations s’attardent sur les poses, la mise en scène et m me, dans e mie , sur les traits personnels. L’étude, quant à elle, ne dé orde que rarement de la spécificité d’un réel donné et n’autorise l’extravagance qu’ la orme. ien d’étonnant donc à ce que le peintre opte alors pour un cheminement métaphorique. L’idée, cette fois, consiste à saisir, par la comparaison, des concepts plus abstraits tels que la force paradoxale du mal nommé sexe ai le et cette m stique inexplica le qui lui permet de dompter toute estialité masculine. our parvenir, Crespel s’approprie les personnages m t iques du inotaure et de iane qu’il transpose à l’univers du rodéo. Les palettes graphique et c romatique s’a firment, se per ectionnent, cependant le discours rompt avec le quotidien pour s’engager dans un espace uchronique. Les temporalités se dissolvent ou se mélangent donc avec plus d’évidence et, afin d’accentuer le mouvement, Cédrix étend la con usion aux lieux. e la a le classique, il conserve les figures. ais il les a ranc it des arènes européennes antiques et les projette sous la poussière américaine du rodéo. Le pinceau se charge, quant à lui, de synthétiser cette rencontre improbable à la lumière du XXIe siècle en imprimant, d’un c té, une fidèle est étique pop et, de l’autre, des référents publicitaires ainsi que des tons ultrasynthétiques. Le discours s’éloigne donc progressivement des interrogations rationalistes ou matérielles habituelles et, par la mise en forme d’une sorte de personnage conceptuel tel qu’en ouerait eleu e , ouvre la voie la ré exion sur l’immanence de la féminité comme de ses forces. Une représentation quelque peu fantasmagorique où s’entrechoquent les notions de domination, de puissance, de gr ce et de li ération. nconsciemment peut tre, Crespel commence de la sorte à se dégager des oppositions de base, du carcan binaire, qui imposent à la femme, à son charme, selon chaque époque, des statuts rigides – souvent contradictoires –, et pose les premiers pas vers une résolution dialectique des contrastes et des nom reux penc ants qui l’animent lorsqu’il considère l’attraction et la séduction. Il troque ainsi l’instantané pour le modèle, les types pour l’archétype.
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Si la métaphore, les référents et les mises en scène demeurent encore rigides ou tendent à caricaturer une idée précise de la femme, HorseS, BullS and GirlX, par l’allégorie, s’éloigne sensiblement du discours déterminant. La série, ne t ce qu’en désintégrant l’unicité temporelle, déplace la narration d’un premier niveau vers un second – plus hermétique –, et invite le spectateur à quitter ses certitudes. Le cheminement se révèle moins assertif, indéniablement plus riche. HorseS, BullS and GirlX démontre finalement la faculté qu’a le peintre de se questionner, de fuir ses acquis et de constamment renouveler son background pour éviter la redondance. Certes, Crespel a firme sa palette, mais sans pour autant s’installer dans une routine discursive. Un parti pris qui protège tant la dynamique et l’enthousiasme créatifs que l’évolution de l’homme et de l’artiste.
When Crespel presented the series HorseS, BullS and GirlX in 2012, he had previously been working on an actual painting that speculated on feminine sensuality in all its diversity, or within its universal and individual dichotomies. The representations focused on the poses, the mise en scène and even personal characteristics, as shown in e AmieS¹. On the other hand, the study rarely transcended the specificity of a given reality, and only allowed some extravagance in terms of shape. It is therefore no wonder that the painter opted for a metaphorical journey. In this new series, he uses comparison to grasp more abstract concepts such as the paradoxical strength of the wrongly named “weaker sex”, and the unexplained mysticism that allows the latter to subdue all kinds of male bestiality. To achieve this, Crespel appropriates the mythical characters of iana and the inotaur and transposes them to the world of rodeo. His graphic and chromatic palettes assert themselves and are perfected. However, the discourse breaks away from daily routine and moves into a uchronial space. Temporalities dissolve, or are at least more obviously mixed. To accentuate the movement, Cédrix expands the confusion to the locations. From classic fables, he retains the figures, but frees them from the arenas of uropean anti uity, projecting them under the dust of American rodeo.
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As for the brush, its job is to summarise this unlikely encounter in light of the twenty first century. ow does it do it By imprinting faithful, pop aesthetics on one hand and adding advertising references and over synthetic tones on the other. The discourse gradually abandons its usual rationalist or material questioning and, by means of a conceptual character worthy of Deleuze, gives way to a reflection on the immanence and strengths of femininity. somewhat phantasmagorical representation in which the notions of domination, power, grace and liberation collide. Subconsciously perhaps, Crespel is slowly moving away from basic oppositions, from the binary constraints that have imposed rigid (and often contradictory) statuses on women and their charm throughout time and across cultures. e is making the first steps towards dialectically resolving the contrasts and the many biases that move him when he considers attraction and seduction. He thus swaps snapshots for the model and types for archetype. While the metaphors, referents and staging might remain inflexible, or tend to caricature a precise idea of the woman, HorseS, BullS and GirlX and its allegory are significantly moving away from Crespel’s determining discourse. Just by disintegrating the unicity of time, the series is already delegating the narrative from a first level to a second, more hermetic one. Viewers are invited to abandon their certainties. The journey proves to be less assertive and undeniably richer. HorseS, BullS and GirlX eventually demonstrates the artist’s ability to question himself, leave behind what he already knows and constantly renew his background to avoid redundancy. Crespel evidently asserts his palette, but does not settle into a discursive routine. A bias develops, wich protects the creative dynamics and enthusiasm as well as the evolution of the man and the artist.
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Hasard ou clin d’œil du destin, en 2015, la ondation ontresso invite Crespel arra ec pour une résidence artistique. e défi, curieux, lui permet d’appro ondir l’exploration entreprise dans J.O.I.E puisqu’à nouveau – mais avec une conscience pleine cette fois –, il s’engage à peindre sous li re contrainte. e cet exercice na tra insi soient elles, une série de on e toiles que le ardin ouge expose ensuite. Cependant, avant de considérer le résultat, il convient de saisir les conditions qui fondent cette aventure et de formuler les questions auxquelles Cédrix a d se con ronter en intégrant le paysage culturel marocain. Quid de la nudité Comment concilier érotisme et standards orientaux quels c emins s’o lige une peinture sulfureuse, obsédée par la sensualité de la femme, lorsqu’elle se voit conduite vers un espace et un langage c astes ormellement, évidemment, Crespel ne peut pas procéder comme à son habitude puisque le ton auquel il est accoutumé, ici, sera contrarié. Il ne s’agit pourtant pas non plus de travestir son geste. Ni de renoncer à ses préoccupations. lors comment répondre l’invitation E ien, peut tre, simplement en peignant. Car le propos ne consiste pas à verbaliser le monde tel un philosophe, mais, précisément, à en synthétiser les essences, dans un langage propre, là où les mots échouent. Les contraintes, dans ce cadre, uvrent comme prétexte, voire comme leitmotiv. nterroge audelaire nterroge erec e plus, nier l’existence d’un érotisme oriental relèverait autant de la vanité que de la stupidité. ne seule voie donc la toile, la règle, l’image et le pinceau. Crespel, comme il l’avait déjà spontanément accepté dans J.O.I.E, renonce ici volontairement certains acquis, nom re de ré exes, d’ a itudes ou de su ter uges. remière victime de cette épuration le code fetish. Sans jamais verser dans la pornographie, il en a tou ours oué. oses, talons aiguilles, corsets, dentelles, sous v tements... ais aussi attitudes, r les, domination, soumission, traits lacérants, volupté... Autant de références, d’évocations, de symbolisations, de mises en abyme, communes jusqu’ici, et maintenant défendues. Si J.O.I.E avait caricaturé, infantilisé la plastique bondage, insi soient elles l’évanouit, de telle sorte que l’ardeur se concentre avant tout sur l’hypnotisme du regard. Çà et là, quelque courbe, mais une nudité somme toute secondaire. On troque le cuir pour l’éto e, la lascivité pour l’envo tement. n dissimule les lèvres. On intellectualise le désir. On sacralise les héroïnes... insi soient elles Et, ustement, ce glissement de la c air vers l’esprit s’accompagne d’une étrange résonance l’éloignement. Car, au del de la contrainte sémantique, l’expérience o lige Crespel l’exil. Celui du o er. Celui de l’épouse. Celui de la muse véritable. er ectionniste, il s’engage corps et me dans c aque pro et. l creuse, c erc e, lutte et, enfin, livre. Cependant, chaque série conclue force au bilan. Les succès es manques... ivre pour se tromper... e tromper pour évoluer... Et caetera
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ais, d’aventure en aventure, une idée s’impose et se dessine. Quelle que soit la femme représentée, aucune n’est Tiphaine. Ainsi, bien plus que le concept de libre contrainte, ce que Cédrix expérimente au cours de son premier périple marocain prend les traits de son épouse. La vulgarisation tend à laisser croire que l’acte de peindre consiste à représenter graphiquement une série d’élucubrations narratives que l’artiste porterait en son sein. Or, la plupart du temps, il procède instinctivement pour comprendre. me si cela ne se traduit pas immédiatement sur la toile, Crespel découvre arra ec la primauté et l’importance que rev t la figure de sa emme. Celle qu’il avait grap iquement délaissée pour ses AmiEs, quittée quelques instants pour la fantaisie de silhouettes mythiques, oubliée sans doute un peu dans une idylle distante et cérébrale avec Iacono... Et si la d namique de sa peinture se nourrissait de ip aine Finalement, insi soient elles peut para tre formellement une parenthèse, mais constitue au fond un chapitre additionné à l’écriture artistique d’un entendement propre construit autour d’un t ème la emme , partir d’un aire le procédé plastique , pour un dasein l’ tre derrière l’étant . Certes, Cédrix représente la emme. Certes, il s’arrac e per ectionner st le et tec nique. ais, c aque coup de pinceau, il marche et grandit en tant qu’homme.
Either by coincidence or fate, in 2015 the Fondation ontresso invites Crespel to arrakech for an artist in residence programme. This curious challenge allows him to deepen the exploration he had started in J.O.I.E as he commits once again, although fully consciously this time, to painting under free constraint. This exercise will give birth to insi soient elles , a series of eleven paintings that the Jardin Rouge will later exhibit. However, before considering the result, it is necessary to understand the conditions behind this adventure and ask the questions that Cédrix was confronted with, when incorporating the oroccan cultural landscape into his work. What about nudity? How can eroticism and oroccan standards be reconciled hat paths must a voluptuous painting haunted by female sensuality take, when driven into a chaste space and language? Crespel is clearly forced away from his usual formal procedures because the tone, to which he is accustomed, will be challenged here. Yet he does not want to disguise his gesture. Nor give up on his concerns. So how can the invitation be answered? aybe, simply by painting. The matter is not to verbalise the world as a philosopher would, but precisely to synthesise its essence in a language of its own, where words fail to do it. In this framework, constraints work as pretext or even as leitmotiv. Ask Baudelaire, or Perec. Furthermore, denying the existence of an Oriental eroticism would be as vain as it would be stupid.
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There is therefore only one way: the canvas, the rule, the image and the brush. As he had already spontaneously done in J.O.I.E, Crespel voluntarily abandons what he already knew, his reflexes, habits and tricks. The first victim of this cleansing is the fetish code. Without ever yielding to pornography, he had always subtly hinted at it through poses, stiletto heels, corsets, lace, underwear, etc., as well as the attitudes, roles, domination, submission, gashing brushstrokes, voluptuousness, and so on. So many references, evocations, symbolisations and mises en abyme that were extremely common, become suddenly forbidden. While J.O.I.E might have made plastic bondage look infantile, insi soient elles delegates it to the background so that eagerness can now focus primarily on the hypnotism of the eye. There are a few curves, but nudity has overall become secondary. Leather is replaced by cloth; lasciviousness, by bewitchment. Lips are concealed, desire is intellectualised, female heroes are sacralised; insi soient elles, so be they. This shift from flesh to spirit is closely accompanied by a strange echo remoteness. Beyond the semantic constraints, the experience takes Crespel into exile. Away from home. Away from his wife. His true muse. Being a perfectionist, he commits himself to each project with his body and soul. He digs, seeks, struggles and finally delivers. evertheless, each concluded series re uires a balance: successes, gaps, living to make mistakes, making mistakes to evolve, and so forth. Adventure after adventure, an idea emerges and takes over. Regardless of the woman being represented, none of them is Tiphaine. In this sense, much more than free constraint, what Cédrix experiences during his first oroccan trip adopts the characteristics of his wife. Vulgarisation tends to suggest that the act of painting means graphically representing a series of narrative rants that the artist would carry within. Yet most of the time, he instinctively proceeds in order to understand. n arrakech, Crespel discovers the primacy and importance of the figure of his wife, even though this is not directly reflected on the canvas. His wife, whom he had graphically abandoned in favour of his “AmieS” (his female friends), the one he left behind in order to fantasise over mythical silhouettes, whom he might have slightly forgotten due to a distant, intellectual romance with Iacono… What if the dynamics of his painting were actually fuelled by Tiphaine? Finally, insi soient elles may be considered a stylistic parenthesis, but it is just one more chapter of the artist’s path towards understanding his dasein (being there) by doing (the synthetic process) around a “theme” (the woman). Cédrix does represent the woman, and he certainly works hard to develop his style and technique. However, he also walks and grows as a man with each brushstroke.
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lus de détours. Cédrix portraiture ip aine. Elle stimule. Lui réagit. Ils composent. Dans la solitude et l’éloignement, la muse a transcendé temps et statut. Elle profite présent de la distance pour en ouer. oderne. éa firmée. es propositions oeuvrent comme esquisse. e peintre quant lui s’en délecte. lui de les apprécier. lui de les interpréter. ne renaissance qui prend d’a ord orme arra ec . ou ours a ile lorsqu’il s’agit de stimuler et d’accompagner la recherche artistique, la Fondation ontresso met nouveau Crespel au défi et lui propose en de participer l’exposition collective XXL. Le concept brille par sa simplicité autant que par sa générosité. Quatre artistes peintres on ne, , en et Cédrix doivent confronter leur œuvre au gigantisme. Les formats se multiplient et la toile devient immense. Toutefois, radicaliser les dimensions et l’espace de travail oblige à reconsidérer le procédé de représentation, puisque rééc elonner les figures usuelles présente peu d’intér t. ans le cas de Cédrix, le concept se révèle d’autant plus passionnant que lui, au cours de son évolution, a pris le chemin du détail en défaveur des grands espaces. C’est un mouvement sémantique de la généralité à la précision qu’il doit, pour l’occasion, travailler partir de l’immense. Exprimé autrement, comment peindre l’intime, le bruissement de courbes langoureuses ou le murmure de deux lèvres c arnues sur un lin de uit mètres carrés La réponse, il la trouve dans le corps. La part intellectuelle de son travail est su fisamment intégrée que pour ne plus y penser. Il peut donc se plonger physiquement dans l’œuvre sans l’inhibition de préoccupations conceptuelles, sémantiques, rationnelles. einture animale, peinture de l’instinct, XXL engage l’amplitude du mouvement. La dimension collective du projet y participe. Côtoyer des peintres aussi organiques et sauvages que TILT ou JonOne conduit évidemment Crespel explorer la estialité du geste. n paradoxe peut tre pour un artiste qui vient d’une démarc e éminemment ré éc ie, rituelle et mét odique. éanmoins et on omicile Con ugal le confirmera l’année suivante , le rapport a c angé. Certes, de l’esquisse informatique à la rigueur des tracés sur la toile, le process reste le m me. ’e ort poursuit l’instantané. iger le temps pour vaincre la fugacité d’un plaisir. Immortaliser l’éphémère ou, comme un ean aptiste renouille, capturer l’essence d’une femme. Les traits cependant s’occupent de sensorialité et de sensitivité. lus de raison ou de discours. XXL appara t donc comme un la oratoire exceptionnel dans cette qu te. D’autant plus que les street artists qui l’accompagnent viennent précisément d’une école de l’instant et de la fulgurance. e l’expérience XXL na t une série de toiles marquées par une énergie électrique. a figure de ip aine est maintenant centrale. c té, par contre, s’organise une lutte entre rigueur et chaos.
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es aisceaux caractéristiques du st le Crespel tour illonnent rénétiquement autour de la muse. ar ois le peintre temporise en introduisant des vecteurs parfaitement alignés. Cette alternance lui permet d’établir un jeu entre temps et contretemps. C’est l’exploration essentielle du r t me, la condition de l’équilibre. Une organisation dosée de cris viscéraux et de silences pro onds. es a solus tuent et l’animalité n’a de sens qu’en réponse la ma trise. es ré exes dialectiques de Cédrix s’emparent nouveau des oppositions inaires. our dépasser le con it entre la sauvagerie pun et les travers précieux, dion siaques du classique, il avance la pulsation. l terminera en déclarant « La confrontation avec l’immensité de ces toiles m’a permis de mesurer les limites de mon amplitude gestuelle. Comme pour me rappeler que l’œuvre est toujours plus grande que l’auteur . imites et grandeur ’assertion en dit long. Elle révèle sans doute le moteur profond de Crespel. Lui qui a sans cesse joué sur le temps. Instantanés, résurgence du passé dans le présent, adéquation à l’époque pour, évidemment, rester dans l’ istoire C’est la lutte de l’esprit contre l’insu fisance du corps. ’un mortel contre l’inévita le. Sénèque voulait apprivoiser la mort. Crespel la moque. eindre la éminité, c’est peindre la vie.
There are no more detours; Cédrix portrays Tiphaine. She stimulates him, and he reacts. They compose. In her solitude and remoteness, the muse transcended time as well as status. She now exploits the distance and plays upon it. ot only modern, but reaffirmed, her proposals work as sketch. The painter revels. He has to appreciate them, interpret them. This rebirth first began in arrakech. lways adept when stimulating and supporting artistic research, the Fondation ontresso challenges Crespel once again and invites him to participate in the XXL collective exhibition in 2016. The concept is brilliantly simple and generous. Four artists on ne, T T, Fen and Cédrix are asked to carry out their work on a much larger scale. Formats multiply and the canvas becomes gigantic. However, radicalising the dimensions and the workspace forces them to reconsider the process of representation, because simply resizing the usual figures is of little interest. n Cédrix’s case, the concept is even more exciting, given that during his evolution he has favoured detail over large spaces. It is a semantic movement from generality to precision, and on this occasion he needs to work using immensity as his starting point. In other words, how can you paint intimacy, the rustle of languorous curves or the murmur of two fleshy lips on an eight s uare metre canvas?
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e finds the answer in the body. The intellectual share in his work is sufficiently integrated in order to not think about it anymore. He can therefore immerse himself physically in his art without being inhibited by conceptual, semantic and rational concerns. XXL’s animal and instinctive painting encourages a broadness of movement. The collective dimension of the project clearly helps. Being in contact with painters as organic and wild as TILT or JonOne, obviously encourages Crespel to explore the bestiality of the gesture. This might seem paradoxical for an artist who comes from an eminently thought out, ritualistic and methodical approach. Nevertheless, and as on omicile Con ugal will confirm the following year, the rapport has changed. Of course, from sketching on a computer to the rigor of brush strokes on canvas, the process remains the same. His efforts are still in pursuit of instantaneity. He seeks to freeze time in order to defeat the fugacity of pleasure. He attempts to capture the ephemeral, or, like ean aptiste renouille, to capture the essence of a woman. Yet, the brushstrokes aim at creating a sensory effect of sensitivity. There is no more reason and no more speech. XXL therefore appears as an outstanding laboratory in this quest. This is further highlighted as the street artists at his side belong precisely to a school that celebrate moments and resplendence. The XXL experience will lead to a series of compositions marked by an electrical energy. The figure of Tiphaine is now central. ext to her though, a fight between rigour and chaos takes place. Crespel’s characteristic beams swirl frantically around the muse. Sometimes the painter temporises by introducing perfectly aligned vectors. This alternation allows him to generate interplay between beats and off beats. t is an essential exploration of rhythm, the condition for balance. A measured organisation of visceral cries and profound silences. Absolutes kill, and animality only makes sense in the context of a response to mastery. Cédrix’s dialectic reflexes overcome binary oppositions once again. e resorts to rhythm to solve the conflict between unk wildness and the precious Dionysian defaults of classicism. He will eventually declare, “Being confronted with the immensity of these paintings allowed me to measure the limits of my amplitude of movement. As if to remind me that the work is always greater than its author.” Limits and greatness: his assertion says it all. It probably reveals Crespel’s strong driving force. After all, he has always played with time: the snapshots, the resurgence of the past in the present, the adequacy to his era, and his desire to go down in history of course. t is the fight of the spirit against the deficiency of the body, and of a mortal facing the inevitable. Seneca wanted to tame Death. Crespel makes fun of It. Painting femininity is painting life. on
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11 janvier 2018 Cédrix, Les chemins se tracent lentement mais fi nissent par trouver une destination. Celui de cet ouvrage conduit à Pleurer de J.O.I.E. Derrière cette série repose l’aboutissement actuel de deux décennies consacrées à la peinture. Le propos devait donc se centrer sur cette dernière. Trop souvent, le travail de Crespel est réduit à ses fonctions esthétiques et narratives. Or – ce livre espère l’illustrer –, il matérialise surtout une quête. Au-delà de son pouvoir d’attraction, de ses thèmes, de son universalisme et de ses référents pop, il constitue l’outil par lequel un homme éclaire ses interrogations, dessine un être-aumonde serein. La rétrospective a déterminé l’approche qui paraissait nécessaire à la présentation de Pleurer de J.O.I.E. Comprendre pourquoi Cédrix peignait des histoires et pourquoi il peint à présent des sensations. Saisir la nécessité qu’il avait de portraiturer des femmes et celle qu’il a désormais de travailler sur une muse revisitée. Enfi n, mettre en lumière le développement d’un langage riche et légitime porté par des préoccupations nobles, telles que le rythme, l’équilibre ou la sincérité. Cependant, même s’il touche à sa fi n, ce vo age dans le temps n’a pas encore a outi. l lui manque l’origine. Le déclic. Cette petite étincelle qui pousse un gamin de 17 ans à construire sa vie d’homme sur quelque chose d’aussi abstrait et immatériel que la peinture. Chez Crespel, l’étincelle se nomme de Sagazan. Voir un fou se jeter frénétiquement dans un univers d’expériences, de sensorialité, de pierres sans cesse édifi ées, puis démolies, et qui parvient à en vivre, même modestement, aura été primordial. Voir sa vivacité, son excitation permanente, le romantisme avec lequel il traverse l’existence aura été le meilleur argument. De ses propres mots, si Cédrix peint, c’est parce que, dans le village voisin, se démenait Olivier. Et, puisque ce livre ne serait rien sans J.O.I.E ou le Langage des ambes, laissons-le s’achever par un échange épistolaire entre l’origine et son héritage spirituel.
27 décembre 2017 Mon très cher Olivier, Voilà maintenant de longues années que nous menons nos expériences en parallèle à explorer, à inventer, à synthétiser nos propres vies et nos angoisses. Bien que très différentes, nos expressions respectives restent néanmoins le re et de nos attentes, et le respect mutuel de nos travaux n’aura fi nalement d’égal que l’amitié qui nous unit.
La peinture est tout sauf un arrêt sur image. Elle est plutôt du côté de la danse. Mais une danse concentrée. Un ramassis incroyable de mouvements et, donc, de ressentis contractés en une image. C’est pourquoi, face à une toile, on peut soudain se trouver assailli par une myriade de sensations. Comme face à un spectacle qui durerait un temps indéfi ni. aire un étic e acti , pour reprendre la ormule de Leiris, c’est avoir réussi soudain à élever de la matière au rang de quelque chose qui fait écho à notre sensibilité. Un « transfert » a eu lieu par une structuration de la matièrepeinture en lien certainement avec notre matière-neurone. Quoi qu’il en soit, ces deux matières-là ont le pouvoir de générer chez un sujet humain un état de ravissement, d’hébétude, de fascination. Qu’une œuvre d’art puisse agir sur mon cerveau, c’est-à-dire sur ma sensibilité, est un mystère aussi étonnant que celui de l’action de mon cerveau sur moi. Il y a quelque chose face à quoi les mots visiblement sont impuissants et notre dualisme boiteux n’arrive pas à faire le pas entre la structure et le Sujet sensible. C’est pourquoi parler de présence en peinture ne peut se faire qu’avec la modestie de l’artisan qui part de la matière. Le support, la orme. Comme eleu e le fi t si ien avec rancis acon. Je pense que le désir et l’énergie que tu inscris comme Sujet sensible dans ta peinture pourraient se décrypter plus aisément à partir de ta démarche propre. Le fait du projet ou de la conduite, avec un plan, les photos faites avec ta muse Tiphaine, le passage par la technique, le contrôle, le rendu, le choix de la glycéro, le côté lisse et brillant, avec ses contrastes colorés... Tout cela, ce sont des analogons de ta propre chair que tu exhibes avec une énergie que j’adore, car je retrouve la même chez moi avec des moyens qui sont aux antipodes : paille et argile, rugosité, couleurs patate, le tout sur une conduite qui relève totalement de l’improvisation. Pour faire une comparaison qui devrait t’amuser, quand tu peins, je te vois dans une Maserati avec trente-six GPS et autre cadran de folie aux 24 Heures du Mans, là où moi je suis dans une 2 CV déglinguée, les lave-glaces bien sûr HS, le tout sur une route de campagne boueuse. Ta carlingue vaut largement la mienne pour faire advenir ce miracle de la sensation que nous attendons tous face à une peinture. Les moyens que chacun utilise sont l’expression de notre manière d’ tre au monde et, fi nalement, ils sont secondaires, ce qui importe encore une fois, c’est l’engagement et le « transfert ». Bonne route, mon ami ! Olivier de Sagazan
Je viens vers toi aujourd’hui car je m’interroge sur le chemin. Ce chemin qui emmène le peintre de la forme vers la sensation… Celui qui relègue l’équilibre, l’harmonie, la chromie, l’élégance, la narration et toute autre délicatesse artistique des détails de seconde one. a fi gure est essentielle dans mon travail. Tu le sais. Mais j’aimerais l’arrac er la fi guration. uitter le monde des idées pour celui du ressenti. Tu connais également mon process. Le rôle qu’y joue l’informatique, entre autres. Ma question est la suivante : « Quelle place occupe, ou peut occuper, la sensation dans une démarche contrôlée ? » CCX
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CÉDRIX CRESPEL vit et travaille à Guérande / France
EXPOSITIONS PERSONNELLES - sélection
2018
- Pleurer de J.O.I.E, AD Galerie, Montpellier / France
2017
- Blending Cultures, (with TANC), Galerie Martine Ehmer, Bruxelles / Belgique - Mon Domicile Conjugal, Galerie Marcel Strouk, Paris / France
2015
- Car Crash, AD Galerie, Montpellier / France - Ainsi soient-elles, Fondation Montresso, Marrakech / Maroc
2013
- J.O.I.E, AD Galerie, Montpellier / France
2012
- HorseS, BullS and GirlX, AD Galerie, Béziers / France
2011
- Outside Parking, AD Galerie, Béziers / France
2010
- CDX, Galerie CCX, Saint-Nazaire / France
2009
- Leslie, Galerie Leslie Barning, Luxembourg / Luxembourg - Rétrospective, Galerie Petitjean, Aix-en-Provence / France - Untitled, Galerie Cri d’art, Metz / France
2007
- Pink Story, Galerie Edgar le Marchand d’art, Paris / France - Rétrospective, Centre culturel Athanor, Guérande / France
2006
- Untitled, Art on the move Gallery, Naarden / Hollande - Glycero, Galerie Edgar le Marchand d’art, Paris / France
EXPOSITIONS COLLECTIVES - sélection 2018
- Rétrospective / Art Up art fair, with AD Galerie, Lille / France
2016
- XXL#1, (with TILT / Fenx / Jonone), Fondation Montresso, Marrakech / Maroc
2015
- La musique adoucit les mœurs, AD Galerie, Montpellier / France
2012
- Untitled, Galerie Art To Be, Lille / France
2011
- Mes amies / Art Elysées art fair, with AD Galerie, Paris / France - 20 ans de La lune en parachute, Épinal / France
2010
- Untitled, Gallery Art Lounge, Birmingham / England - Untitled / Superstudio Show, (with Peter Klasen), London / UK
2008
- Untitled, La lune en parachute, Epinal / France - Untitled, Galerie Cri d’Art, Amnéville les thermes / France - Untitled, Galerie Petitjean, Aix-en-Provence / France
2005
- Petite madame, Galerie Edgar le Marchand d’art, Paris / France
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