Danse avec / Dance with SHANGO - DIEU DU TONNERRE / GOD OF THUNDER (extrait)

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« Je ne pourrais croire qu’à un Dieu qui saurait danser… maintenant je suis léger, maintenant je vole, maintenant je me vois au-dessous de moi, maintenant un dieu danse en moi. »

Xavier RICHER Texte d’Hélène JOUBERT

F. NIETZSCHE, Ainsi parlait Zarathoustra, 1891

« I would only believe in a God who knows how to dance… now I’m nimble, now I fly, now I see myself under myself, now a god dances within me. » F. NIETZSCHE, Thus Spoke Zarathoustra, 1891

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Within the abundant pantheon of the Yoruba deities, Shango is one of the most powerful gods: an incredible force of nature that strikes with lightning and meteorites. At once man, king and force of nature, he is a particularly complex example of the belief system of the Yoruba of Benin and Nigeria, incarnating both energy and balance. Shango’s believers surround themselves with remarkable symbols. The oshe, a double-headed axe, is the most varied of all: during ceremonial dances, it extends the arms and the gestures of those holding it and showcases them with its refined beauty, which is sometimes descriptive and sometimes abstract. It also complements the magnificent altar, which overflows with offerings of food and libations. This book aims to highlight the richness of African heritage and thought, through many different works of art.

Shango

Au sein du foisonnant panthéon yoruba, Shango est l’une des divinités les plus puissantes : il incarne une force de la nature redoutable qui frappe avec la foudre et les météorites. À la fois homme, roi et force de la nature, il est un support particulièrement complexe de la pensée yoruba au Bénin et au Nigeria, entre énergie et équilibre. Dans le cadre de son culte, les fidèles s’entourent d’objets à la symbolique remarquable. Le oshe, bâton orné d’une double hache, est le plus varié de tous : tenu en main lors de la danse de possession, il prolonge le bras et les gestes de celui qui le tient et les met en valeur par son esthétique raffinée, parfois très descriptive, ou au contraire très abstraite. Il concourt à affirmer par sa beauté et sa diversité la magnificence de l’autel où se répandent offrandes alimentaires et libations. Cet ouvrage restitue la richesse du patrimoine matériel et de la pensée d’Afrique, à travers de nombreux chefs-d’œuvre inédits.

Danse avec Dance with

Shango DIEU DU TONNERRE GOD OF THUNDER

978-27572-1397-1 45 €

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Conception de l’ouvrage : Xavier Richer, avec l’aide précieuse de Françoise Liotet Design of the book: Xavier Richer, with the precious help of Françoise Liotet Les notices ont été rédigées par Xavier Richer et saisies par Françoise Liotet The captions were wri en by Xavier Richer and typed by Françoise Liotet

© Somogy éditions d’art, Paris, 2018 © Xavier Richer, Paris, 2018

© Somogy éditions d’art, Paris, 2018 © Xavier Richer, Paris, 2018

Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Coéditions : Véronique Balmelle Coordination et suivi éditorial : Céline Benard Conception graphique : Nelly Riedel Traduction du francais vers l’anglais : Adam Rickards Cartographie : Thierry Renard Fabrication : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros

Produced under the direction of Somogy Éditions d’Art Director: Nicolas Neumann Managing Editor: Stéphanie Méséguer Co-editions : Véronique Balmelle Editorial Coordination: Céline Benard Graphic Design: Nelly Riedel Translation from French to English: Adam Rickards Cartographer: Thierry Renard Technical Production: Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros

ISBN Somogy éditions d’art : 978-27572-1397-1 Dépôt légal : juillet 2018 Imprimé en Union européenne

ISBN Somogy éditions d’art: 978-27572-1397-1 Registration of copyright: July 2018 Printed in the European Union

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Shango DIEU¡DU¡TONNERRE GOD¡OF¡THUNDER

Xavier RICHER Texte d’Hélène JOUBERT

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Page de droite, Un initié ou prêtre d’Héviosso, vodoun au Bénin, équivalent au Shango yoruba au Nigeria, assis sur le toit de tôle du temple, brandit en avant une hache, oshe Shango, vers la foule, symbolisant la chute de la foudre. Photo Pierre Verger, Ouidah, Dahomey, 1950

Opposite page, A devotee or priest of Héviosso—the vodoun in Benin counterpart of the Shango of the Yoruba in Nigeria—seated on the tin roof a temple holds in front of him an axe—the oshe Shango— toward the crowd, symbolising the fall of lightning from the sky. Photo: Pierre Verger, Ouidah, Dahomey, 1950

Bâton rituel oshe Shango yoruba Nigeria, OYO, Ede Bois, pigments Hauteur 61 cm, largeur 12 cm Collection Loeb

Yoruba oshe Shango ritual staff Nigeria, OYO, Ede Wood, pigment Height: 61 cm, Width: 12 cm Loeb Collection

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« Sàngo dé ! Sàngo dé !! Kàwoo Kàbiyèsi !!! »

« Shango arrive ! Shango arrive !! Venez le voir (et admirer) le roi !!! » “Here comes Shango! Here comes Shango! Come see him (and admire him), the king!!!” In Dieux d’Afrique, Pierre Verger, 1954.

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Sommaire / Content Danse avec Shango Dance with Shango

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XAVIER¡RICHER¡

Carte du territoire Yoruba / Map of Yorubaland

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Esthétiques d’un dieu séducteur : Shango, roi magicien, dieu du tonnerre yoruba, et ses objets de culte The Æsthetics of a Seductive God: Shango, the Magician King, the Yoruba God of Thunder, and the Cult Objects Devoted to Him

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HÉLÈNE¡JOUBERT

ÀÁ L’emblème majeur du Dieu du Tonnerre : le oshe Shango The Primary Emblem of the God of Thunder: the oshe Shango

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ÀÄÀ Sur l’autel de Shango : la richesse d’un hommage multiforme Atop the Altar of Shango: A Rich and Varied Veneration

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ÀÂÀ Le Roi-Dieu et les Orisha du Panthéon : dialogues de perles et cauris The God-King and the Orishas of the Pantheon: a dialogue of beads and cowries shells

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Biographies / Biographies

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Bibliographies / Bibliographies

244-245

Remerciements / Acknowledgments

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Bâton rituel oshe Shango yoruba Nigeria, EGBA, EGBADO, AWORI (?) Bois, pigments Hauteur 46,5 cm, largeur 21 cm Collection Marceau Rivière, Paris Yoruba oshe Shango ritual staff Nigeria, EGBA, EGBADO, AWORI (?) Wood, pigment Height: 46.5 cm, width: 21 cm Collection of Marceau Rivière, Paris

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Danse avec Shango Danse avec Shango, jusqu’à la transe, jusqu’à l’épuisement. Danse avec Shango, ce dieu foudroyant qui se joue du ciel, de la foudre, du tonnerre et des éclairs. Il est à la fois craint, respecté et vénéré. On le dit coléreux, impulsif, extrêmement viril, séducteur et époux peu fidèle. Les femmes l’adorent, il leur donne beaucoup d’enfants, des jumeaux, les ibeji. Baba Shango, c’est ainsi que l’on appelle ce dieu tempétueux, le père et le protecteur des ibeji. L’élaboration et la présentation d’une maque e réunissant plus de 80 pièces ont décidé l’auteur Hélène Joubert à rédiger un texte et l’éditeur Somogy à publier un ouvrage, Ibeji, divins jumeaux, paru en 2016. L’idée d’un second volume sur le culte de Shango nous est venue à peine ce livre achevé. Alors, une nouvelle et belle aventure, comme un nouveau voyage en terres yoruba, une chasse aux trésors constitués d’objets d’une grande beauté, sculptés par des maîtres de génie, imaginés sans le moindre dessin, a commencé. Elle a débuté au musée du quai Branly—Jacques-Chirac, puis chez les galeristes, les collectionneurs et les maisons de ventes. Je les remercie de la confiance qu’ils m’ont tous accordée. Ils se sont aussi mobilisés pour dénicher des pièces enfouies depuis des décennies chez des particuliers, rechercher les documents, les références comme les provenances les concernant. Une tâche difficile, sachant que les objets circulent aisément d’une collection à une autre, d’un pays à un autre. Grâce à eux tous, j’ai eu la chance et l’immense bonheur de découvrir des chefsd’œuvre en pénétrant des maisons très fermées, inaccessibles sans solides recommandations. Ce travail collectif qui s’est mis en place a finalement permis de réunir les nombreuses pièces présentées dans ce livre. Enfin, une pensée pour ce e belle Afrique, que j’ai régulièrement parcourue. Elle m’a beaucoup apporté et reste bien ancrée dans mon cœur. Je lui rends hommage en espérant, par la publication de cet ouvrage, faire découvrir l’immense talent des artistes de l’un de ses territoires, le territoire yoruba. XAVIER RICHER

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Dance with Shango Dance with Shango! Dance yourself into a trance! Dance to the point of exhaustion! Dance with Shango, the thunderous god who plays with the sky, with thunder and with lightning. He is at once feared, respected and worshipped. He is prone to anger. He is impulsive, extremely virile, seductive and an unfaithful husband. Women adore him: he gives them many children—the twins called ibeji. Baba Shango, as he is called, is both father of and protector to the ibeji. I put together a mock-up for a book containing more than 80 of the pieces I had collected, and this convinced the author Hélène Joubert to write, and the publishing house Somogy to publish, a book, Ibeji: Divine Twins, about these wonderful pieces in 2016. Just aÏer this book was published, we decided to create another volume, this time devoted to the cult of Shango. Thus began a new and beautiful adventure—just like a new journey through the land of the Yoruba—a treasure hunt for objects of great beauty, sculpted by masterful hands guided by no blueprint drawing. This project began at the Musée du Quai Branly–Jacques Chirac, and spread among gallerists, collectors and auction houses. I thank each of them for their confidence. They also mobilised their resources to track down pieces that had been buried for decades in private collections; they searched the archives and records, and verified the objects’ provenances. It was no small task: these objects circulate widely from collection to collection, country to country. Thanks to them, I have had the immense pleasure of discovering masterpieces hidden behind closed doors, inaccessible without solid recommendations. This collective effort is what has permi ed us to bring together the many pieces presented in this book. Finally, I would like to take a moment to think of the beautiful continent of Africa, which I have traversed on so many occasions. It has brought me many things and will remain anchored in my heart. I wish to render it homage in the hope that, through the publication of this book, I may help others discover the immense talents of the artists from one of its regions—the region of Yoruba. XAVIER RICHER

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Esthétiques d’un dieu séducteur : Shango, roi magicien, dieu du tonnerre yoruba, et ses objets de culte Dans l’important panthéon des dieux yoruba, qui en compte métaphoriquement plus de quatre cents, Shango, l’orisha du tonnerre et des éclairs, est l’un des plus puissants. Ancêtre déifié aux sources de la lignée royale d’Oyo au Nigeria, il incarne une force de la nature des plus redoutables qui frappe avec la foudre et les météorites, feux naturels issus du ciel. Devenu international à travers la traite des esclaves, véhiculé par la diaspora yoruba, le culte de Shango, toujours présent sur son territoire d’origine et son territoire d’expansion1, est devenu très vivant sur le continent amérindien et dans la culture afro-caribéenne, au gré des syncrétismes et mouvements revivalistes, prenant une forme de prééminence sur les autres orisha notamment à Trinidad2. Au temps de la criminalisation des croyances africaines, il s’est caché sous les traits de saints catholiques : sainte Barbe, jeune martyre chrétienne décapitée par son propre père qui fut vengée par la brutalité de la foudre, mais aussi saint Jean, saint Michel, saint Jérôme ou saint Pierre3 . Dans les Caraïbes, sous l’effet d’une réduction du panthéon, Shango fusionne avec un ou plusieurs autres orisha majeurs, prenant des aspects d’Ogun, Yemoja, Oshun, Sanpona ou Obatala, incarnant la religion des orisha venus d’Afrique. Le mouvement Oyotunji, au début des années 1970, a réactualisé l’africanité de Shango et l’organisation traditionnelle de son culte aux États-Unis, autour de son leader qui a pris le nom de Kabiyesi, salutation d’hommage traditionnelle au tonnerre et à l’Alaafin d’Oyo4 . Ce culte impérial très organisé et dominant, lié à l’hégémonie militaire et administrative d’Oyo, a gardé sa popularité dans le contexte afro-brésilien du candomblé, exportant ses symboles majeurs, les tambours bata et le oshe Shango. Le plus ancien terreiro de Salvador de Bahia, fondé vers 1830, porte le nom de la prêtresse du plus haut titre du culte de Shango à Oyo, Iya Naso. Ces héritages démontrent la vitalité sans cesse renaissante de ce dieu guerrier épris de justice, dont la présence et les symboles se sont maintenus dans les arts visuels. Le panneau arrière du siège épiscopal de la cathédrale catholique Oke Padi à Ibadan montre une trinité syncrétique où figure au centre le Christ ressuscité, entouré d’un prêtre de Shango tenant le oshe et d’un prêtre d’Ifa ; il a été réalisé par le fameux atelier de sculpture néo-traditionnelle d’Oye-Ekiti sous l’impulsion du père Kevin Carroll dans les années 19505 .

De la punition à la bénédiction : les figures universelles du tonnerre Les dieux de la foudre font partie des plus anciens panthéons de l’humanité : en Scandinavie Thor le dieu guerrier au marteau ; dans l’antiquité gréco-romaine Zeus/Jupiter, père et maître des dieux qui manie la foudre fabriquée par Vulcain ; Tlaloc, dieu de la foudre et de la pluie en Méso-Amérique, dont l’a ribut est le miroir d’obsidienne polie ; Rudra, roi du ciel, de l’éther et du jour qui tient la foudre en Inde ; Taranis dieu du ciel, de la foudre et du tonnerre dans la mythologie celtique ; Raiden, dieu du tonnerre et de la foudre du panthéon japonais qui s’oppose jusqu’à la mort à son frère jumeau Fujen, dieu du vent ; ou Baal, divinité de l’orage et de la fertilité dont l’a ribut est le taureau dans les mythes cananéens et qui a pour équivalent le dieu égyptien du tonnerre, de la confusion et du désordre, Seth. Tous ces dieux partagent des traits communs. ÉÓ¡

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L’Alaafin dans la grande salle des audiences de son palais d’Oyo, entouré des membres de sa suite. La fourrure du léopard est mangée par les mites, le dais qui surplombe le trône ne tient que grâce à quelques morceaux de fil de fer, le roi a subi un traitement pour s’éclaircir le teint, mais l’ensemble peut encore impressionner.

L’Elegun de Shango d’Oyo est chevauché par Shango une fois l’an, lors du festival annuel dédié au dieu. Il parcourt alors, en transe, les deux kilomètres qui séparent le lieu-dit Koso du palais de l’Alaafin, mais il ne pénètre pas dans le palais, car le roi ne peut recevoir son ancêtre incarné devant lequel il devrait s’incliner alors qu’il ne doit révérence à personne.

The Alaafin stands in the great hall of audiences, in his palace in Oyo, surrounded by his chamberlains. The leopard skin has been ravaged by mites, the dais that overhangs the throne is held in place only by a few pieces of iron wire—the king has been submi ed to a treatment to brighten his colours—but the ensemble is no less impressive.

The Elegun of Shango, from Oyo, is ridden by Shango once a year, during the annual festival dedicated to him. During this ceremony, he rides around in a trance, covering the two kilometres that separate the place called Koso from the palace of the Alaafin. He does not, however, enter the palace, because the king cannot himself receive his incarnated ancestor, before whom he would be obliged to bow down: he owes reverence to no one.

Divination devant le temple de Shango à Koso. Le temple renferme la faille par laquelle Shango, emporté par sa dernière colère, aurait disparu dans la Terre, désespéré par l’hostilité des habitants d’Oyo. Les cheveux du jeune prêtre de Shango au centre de l’image sont tressés selon la coiffure typique des initiés de Shango, comportant une raie médiane qui zigzague comme un éclair. Après avoir sacrifié et décollé un bouc noir, le prêtre a jeté des noix de kola pour tirer un oracle. Il récite l’odu (oracle) correspondant au lancer qui vient d’être fait.

Cérémonie privée en l’honneur de Shango. Après qu’un sacrifice accompagné d’offrandes végétales, d’huile de palme, de boissons et de chants a été célébré et un repas rituel partagé, un initié de Shango (le fils et successeur désigné de l’actuel Elegun d’Oyo) danse et exhibe les pouvoirs du dieu, entouré d’assistants qui miment stupeur, admiration ou peur.

Divination in front of the temple of Shango at Koso: the temple houses the fracture through which the angered Shango is said to have disappeared into the Earth, distraught over the hostility held toward him by the habitants of Oyo. In the centre of the image, the young priest of Shango can be seen with hair braided in a fashion typical for the initiates of Shango—a parting in the middle zigzags like a lightning bolt. AÏer sacrificing and soaking off a black goat, the priest has tossed kola nuts to read from them an oracle. He then recites the odu (oracle) that corresponds to the reading he has just made.

Private ceremony in Shango’s honour: aÏer the celebration of a sacrifice, accompanied by an offering of vegetables, palm oil, drinks and singing, and a ritual meal, an initiate of Shango (the son and designated successor to the current Elegun of Oyo) dances and displays the powers of the god, surrounded by assistants who mime stupor, admiration or fear.

Documentaire Pierre Guicheney et Malika Lasfar, Ancestors from beyond the Sea, Oyo, Nigeria, 26 juillet-2 août 2015 Documentary by Pierre Guicheney and Malika Lasfar, Ancestors from Beyond the Sea, Oyo, Nigeria, 26 July–2 August 2015

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The Æsthetics of a Seductive God: Shango, the Magician King, the Yoruba God of Thunder, and the Cult Objects Devoted to Him In the expansive pantheon of Yoruba gods, who metaphorically number in the four hundreds, Shango, the orisha of thunder and lightning, is among the most powerful. A deified ancestor at the origin of the royal lineage of Oyo in Nigeria, he embodies a fearsome force of nature, striking through the natural fires that emanate from the sky—thunderbolts and meteorites. Internationalised via the slave trade, and driven by the Yoruba diaspora, the cult of Shango—still present in its land of origin and expansion1 —has come alive in the Americas and in Afro-Caribbean culture, thanks to religious mixing and revivalist movements, and Shango has held a preeminent position among the orisha, notably in Trinidad.2 As African religious beliefs became criminalised, he was hidden within the a ributes of several Catholic Saints: Saint Barbara, a young Christian martyr decapitated by her own father, whose death was brutally avenged by a thunderbolt, but also Saint John, Saint Michael, Saint Jerome and Saint Paul.3 In the Caribbean, Shango, due to the shrinking of the pantheon, was merged at times with one or several other major orishas, taking on aspects of Ogun, Yemoja, Oshun, Sanpona or Obatala, incarnating the religion of orishas that had come from Africa. In the early 1970s, the Oyotunji movement reaffirmed the Africanity of Shango and the traditional organisation of his worship in the United States, all around a leader who had taken the name Kabiyesi, a traditional salutation to thunder and to the Alaafin of the Oyo Empire. 4 This highly organised and dominant imperial cult, which was tied to the military and administrative hegemony of the Oyo, held on to its popularity in the Afro-Brasilian context of the candomblé, exporting its major symbols, the bata drums and the oshe Shango. The oldest terreiro of São Salvador, founded around 1830, is named for the highest priestess of the Shango cult in Oyo, Iya Naso. This inheritance demonstrates the endlessly renewed vitality of the warrior god driven by justice, whose presence and symbolism have been maintained in the visual arts. The back panel of the episcopal seat of the Catholic Cathedral of Oke Padi in Ibadan shows a syncretic trinity featuring the resurrected Christ in the centre, flanked by a Shango priest holding the oshe, and an Ifa priest; it was made by the famous neo-traditional sculpture workshop of Oye-Ekiti at the urging of Father Kevin Carroll in the 1950s.5

From Punishment to Benediction: Universal Figures of Thunder Gods of thunder can be found in many of the oldest pantheons: in Scandinavia, Thor, the hammer-wielding warrior-god; in Greco-Roman antiquity, Zeus/Jupiter, father and master of the gods, who wields thunderbolts created by Vulcan; Tlaloc, god of thunder and rain in Meso-America, whose a ribute is a mirror of polished obsidian; Rudra, king of the sky, of the ether and of the daytime, who controls thunder in India; Taranis, god of sky, thunder and lightning in Celtic mythology; Raijin, god of thunder and lightning in the Japanese pantheon, engaged in a death struggle with his twin brother Fujin, god of wind; and Baal, the divinity of the storm and of fertility, whose a ribute is the bull, in the myths of Canaan, and whose Egyptian equivalent is the god of thunder, confusion and disorder—Seth. All of these gods have traits in common. ÙÓ¡

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Chapitre 1

L’emblème majeur du Dieu du Tonnerre : le oshe Shango Dans le corpus des objets consacrés à Shango, le oshe vient en premier aussi bien pour le chercheur, le conservateur de musée ou le collectionneur. Il occupe une place privilégiée par la clarté de son motif visuel – la double-hache – et exprime une relation intime avec Shango par la richesse de ses déclinaisons iconographiques. La variété des régions stylistiques et des mains de grands artistes yoruba (Bénin et Nigeria), pour la plupart demeurés anonymes, donne à voir un éventail de formes et de formules qui refuse la répétition et la monotonie, comme en témoigne sa dimension sculpturale raffinée et pleine d’imagination. Objet personnel et personnalisé, il accompagne l’expérience d’une rencontre directe avec le dieu du tonnerre, le corps et l’esprit humain devenant réceptacles temporaires de son incarnation. À la croisée des mondes, arme redoutable d’un des plus puissants orisha, support d’expression relationnel de celui-ci avec son adepte, devenu objet de passion et de délectation pour l’amateur d’art, le oshe Shango exprime la puissance créatrice de sculpteurs inspirés par la vitalité inépuisable de Shango. H. J.

Ce e initiée de Shango brandit un oshe au milieu de la foule. This initiate of Shango brandishes an oshe in the middle of a crowd. Photo Pierre Verger, Ouidah, Dahomey, 1950

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Chapter 1

The Primary Emblem of the God of Thunder: the oshe Shango For the researcher, the museum conservator and the collector alike, the oshe always comes first among the corpus of objects devoted to Shango. It occupies this privileged place due to the clarity of its visual motif— the double-headed axe—and expresses an intimate relationship with Shango through the richness of its iconographic variation. The wide range of regional styles and the diversity of Yoruba artists (from Benin and Nigeria), who have mostly remained anonymous, give the oshe a whole spectrum of forms and formulas that never display repetition or monotony, as evidenced by the refinement and imagination found in its sculptural forms. A personal and personalised object, it assists in the direct interaction with the god of thunder, with the body and the human spirit becoming temporary receptacles for his embodiment. At the crossroads of many worlds, the oshe Shango—the fearsome weapon of one of the most powerful of the orishas, an emblem of the intimate relationship between the god and his devotee, and an object of passion and delight for the art lover—testifies foremost to the creative power of the sculptors who have been inspired by the boundless vitality of Shango. H. J.

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Yoruba oshe Shango ritual staff Nigeria, Abeokuta, EGBA, EGBADO

Bâton rituel oshe Shango yoruba Nigeria, Abeokuta, EGBA, EGBADO A ribué au maître sculpteur Akinyode (1875-1936) de l’école d’Esubiyi. Bois, pigments Hauteur 62 cm, largeur 18 cm Provenance Collection Bernard et Patricia Wagner, New Jersey, États-Unis Collection Leendert Van Lier, Amsterdam Vente Christie’s Amsterdam, 15 avril 1997, lot 67 Collection Alain Bovis, Paris Collection Xavier Richer, Paris

A ributed to the master sculptor Akinyode (1875-1936) from the Esubiyi school Wood, pigment Height 62 cm, Width 18 cm Provenance Collection of Bernard and Patricia Wagner, New Jersey, United States Collection of Leendert Van Lier, Amsterdam Sold at Christie’s Amsterdam, 15 April 1997, lot 67 Collection of Alain Bovis, Paris Collection of Xavier Richer, Paris

« Shango danse avec majesté, car il est l’ancêtre mythique du roi d’Oyo. Il tient un oshe, une double hache stylisée. Il fait les gestes du dieu en colère en prenant dans son sac des pierres de foudre néolithiques, edun ara, qu’il proje e sur le sol. Dans l’Antiquité, les Grecs arrosaient du sang des animaux l’autel d’Arès ou d’Apollon tout comme les Africains les pierres de Shango »1. Il représente quatre personnages : une figure agenouillée, mère et enfants, une figure masculine imposante debout. D’une grande élégance, la coiffe féminine est montée en na es tressées et ajourées portant des traces de couleur indigo. Elle est surmontée d’une double hache portant les marques scarificatoires. Elle représente les pierres de foudre, les a ributs de l’orisha Shango, le dieu du tonnerre, de la foudre et des éclairs. Les visages portent des scarifications. Leurs yeux sont percés pour, d’après la tradition orale, les tenir éveillés. La mère porte un enfant dans le dos, emmailloté dans un pagne ; dans ses bras, un autre enfant dont elle soutient la tête de la main droite semble repu et endormi après l’allaitement. Sont sculptés une amule e dite tirah autour du cou et un bracelet au poignet droit. Le personnage masculin impose une virilité soulignée. Il tient dans sa main droite un bâton massue. Un large bandeau frontal soutient sur son dos un lourd sac, appelé laba Shango, probablement chargé de pierres de foudre.

“Shango dances in a majestic manner, for he is the mythical ancestor of the king of Oyo. He holds an oshe, a stylised double-headed axe. He moves as a god in anger, taking in his sack the Neolithic stones of thunder called edun ara, which he throws to the ground. The Greeks of antiquity sprinkled the altar of Ares or Apollo with the blood of animals, just as the Africans do the stones of Shango.”1 Shown here are four figures: a kneeling figure, a mother and children, and an imposing masculine figure, who is standing. The elegant coiffure of the female figure is braided and hemstitched, and bears traces of indigo. Above her is the double-headed axe bearing scarification marks. It represents the stones of thunder, which are the a ributes of the orisha Shango, the god of thunder and lightning. Scarification can be seen on the faces. The eyes are pierced so that, according to oral tradition, they can be kept awake. The mother holds a child on her back, swaddled in a cloth; in her arms another child, whose head she holds with her right hand, appears sated and asleep aÏer breastfeeding. An amulet (called tirah) around the neck and a bracelet with a straight band are also sculpted. The masculine figure imposes upon the group an amplified virility. He holds in his right hand a bludgeon. On his back, a large band holds a heavy sack, called laba Shango, which is probably filled with stones of thunderbolts.

1. In Dieux d’Afrique, Pierre Verger, Paul Hartmann éditeur, 1954, page 15

1. Verger, Pierre. Dieux d’afrique, Ed. Paul Hartmann, 1954, p. 15.

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Bâton rituel oshe Shango yoruba Nigeria Bois, camwood, pigments Hauteur 51 cm, largeur 13,5 cm

Yoruba oshe Shango ritual staff Nigeria Wood, camwood, pigment Height 51 cm, width 13.5 cm

Provenance Collection Aaron Furman, Lisbonne Collection Jacqueline Loudmer, Paris Vente Christie’s, 23 juin 2016, lot 107 Collection Pierre Loos, Bruxelles Collection Xavier Richer, Paris

Provenance Collection of Aaron Furman, Lisbon Collection of Jacqueline Loudmer, Paris Sale: Christie’s, 23 June 2016, lot 107 Collection of Pierre Loos, Brussels Collection of Xavier Richer, Paris

Il représente un personnage féminin agenouillé sur une fine base décorée de zigzags. Le collier et les mains sont très finement sculptés. Les haches en pierre polie constituent le symbole le plus sacré sur un autel dédié à Shango, en raison de la conviction considérant que c’est ce dieu qui précipite les roches sur Terre pendant les tempêtes. Elles surgissent aussi au sommet du bâton rituel qui personnalise les adeptes du dieu en public. Les deux projections sur la tête de la figure agenouillée représentent les haches de pierres stylisées et symbolisent la descente du dieu dans le corps de son adepte durant la transe de possession, tout en signalant la connexion entre le ciel masculin et la Terre féminine. Ce sceptre est enduit d’osun, une pâte constituée de poudre de bois de camwood et d’huile végétale, censée protéger la peau. Un très beau détail sur l’œuvre est le pagne de cauris, un symbole de richesse, porté par l’adepte de Shango. Il affiche son rang social dans la communauté. La hache est gravée sur les deux côtés de son épaisseur par trois incisions en forme de losanges concentriques. C’est la signature d’Akinyodé (1875-1936), le maître sculpteur de l’école d’Esubiyi de la région d’Ibara Orilé. La présence d’une signature sur une œuvre est extrêmement rare et permet de la situer dans son ancienneté.

Shown here is a kneeling female figure on a fine base decorated with zigzags. Her necklace and her hands are finely sculpted. The polished stone axe constitutes the most sacred symbol atop the altar of Shango; this is because it is he who throws stones to Earth during storms. The stones can also be seen at the top of the ritual staff, which personifies the devotees of the god for the audience. The two objects protruding from the head of the kneeling figure represent stylised stone axes and serve to symbolise the god’s descent into the body of the worshipper during the possessed trance; at the same time they signify the connection between the masculine sky and the feminine Earth. The sceptre is coated with osun, a paste formed from camwood powder and vegetable oil, said to protect the skin. A beautiful detail in the work is the cloth made of cowrie shells, a symbol of wealth, worn by the adept of Shango. This projects its wearer’s social standing within the community. The axe is engraved on both sides by three incisions in the form of concentric rhomboids. This is the signature of Akinyodé (1875-1936), the master sculptor of the school of Esubiyi, from the Ibara Orilé region. The presence of such a signature is extremely rare for a work like this and allows us to situate it chronologically.

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Bâton rituel oshe Shango, yoruba Nigeria, EGBA, EGBADO Bois, pigments Hauteur 34 cm, largeur 13,5 cm Provenance Collection Louis Broder, France Collection privée

Il représente un personnage féminin, une prêtresse de Shango, se tenant la poitrine, agenouillé posé sur une base conique endommagée. Le manche de l’objet est cassé. La tête au visage scarifié, aux yeux percés, coiffée en na es tressées fermées en chignon, est surmontée d’une double hache incisée de marques tribales. Des bracelets sculptés soulignent les poignets.

Yorube oshe Shango ritual staff Nigeria, EGBA, EGBADO Wood, pigment Height: 34 cm, Width: 13.5 cm Provenance Collection of Louis Broder, France Private Collection

Shown here is a female figure—a priestess of Shango—holding her breast and kneeling on a damaged conical base. The shaÏ of the object is broken. Above the head, whose face bears scarification marks, pierced eyes and braids held up in a bun, is a double-headed axe carved with tribal markings. Sculpted bracelets amplify the wrists.

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Bâton rituel oshe Shango yoruba Nigeria, OYO, Ede Bois, pigments Hauteur 60 cm, Provenance Collection Anne et Jacques Kerchache, Paris Vente Christie’s, Paris, 29 octobre 2008, lot 91, « intérieurs », Collection Anne et Jacques Kerchache Vente Pierre Bergé, Paris, 12 et 13 juin 2010, lot 365 Collection Joaquin Pecci, Bruxelles

Il représente un personnage féminin agenouillé, une prêtresse de Shango, tenant entre ses mains un bol à offrandes. Le visage scarifié dégage une profonde expression d’intériorité. La tête coiffée en na es tressées tenues par un large bandeau est surmontée d’une double hache. La patine de cet objet du e siècle (?) est croûteuse à la suite de nombreux sacrifices d’usages cérémoniels, ce qu’affectionnait particulièrement Jacques Kerchache. On note des dommages au pied du bâton dus aux a aques des xylophages. Pièce de comparaison Black Gods and Kings, Robert Farris Thompson, University of California, Los Angeles, 1971, chapitre 13, n° 42.X70-618 Yoruba oshe Shango ritual staff Nigeria, OYO, Ede Wood, pigment Height: 60 cm Provenance Collection of Anne and Jacques Kerchache, Paris Sale: Christie’s, Paris, 29 October 2008, lot 91, “intérieurs”, Collection of Anne and Jacques Kerchache Sale: Pierre Bergé, Paris, 12 and 13 June 2010, lot 365 Collection of Joaquin Pecci, Brussels

Shown here is a female figure—a priestess of Shango—holding a bowl of offerings in her hands. Her face, which bears scarification marks, reveals a deep expression of inwardness. Above her braided hair held up by a large headband is a double-headed axe. The patina of this object from the 19th century (?) is coarse as a result of many ceremonial sacrifices, something that especially moved Jacques Kerchache. Also visible is some damage at the foot of the staff caused by wood-eating insects. For comparison: Black Gods and Kings, Robert Farris Thompson, University of California, Los Angeles, 1971, chap. 13, no. 42.X70-618

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Chapitre 2

Sur l’autel de Shango : la richesse d’un hommage multiforme Son culte est une expression du pouvoir de l’Alaafin de la ville d’Oyo qui s’est étendu avec l’influence de l’empire du même nom jusqu’à la fin du e siècle. L’autel du roi Shango adopte les codes d’un palais yoruba avec ses vérandas ornées de magnifiques piliers figuratifs et ses murs ornés de peintures où sont accrochés les grands sacs de cuir multicolores et brodés du prêtre de Shango. Sur l’aire cultuelle de l’autel qui prend la forme d’une longue et profonde banque e rectangulaire en terre se répartissent de splendides poteries couvertes de motifs, des sculptures à poser, de grandes porteuses de coupes à couvercle où sont déposées les haches de pierre polie de forme oblongue, des mortiers sculptés, qui servent de piédestal aux coupes contenant aussi des edun ara, éclairs de Shango minéralisés, de nombreuses offrandes liquides ou alimentaires et boîtes à offrandes, des oshe Shango de taille monumentale – un ensemble de sculptures prestigieuses qui renforcent le statut de cet orisha qui vécut une expérience terrestre courte, intense et exceptionnelle. H. J.

Un adepte de Shango brandit un grand oshe très richement sculpté. On aperçoit, en bas à droite de l’image, une calebasse remplie de pierres de foudre, posée sur un mortier, Odoo. An adept of Shango brandishes a large, richly sculpted oshe. Also visible, in the lower leÏ, is a gourd containing thunderstones placed on a mortar (odoo). © Dr Kevin Caroll, S. M. A., 1967

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L’autel de Shango Agbeni à Ibadan, photographié par Léo Frobenius en 1910. Frobenius Institute, Francfort, Allemagne The altar of Shango Agbeni in Ibadan, photographed by Léo Frobenius in 1910. Frobenius Institute, Frankfort, Germany

Chapter 2

Inside the Altar of Shango: A Rich and Varied Veneration The cult of Shango is the expression of the power of the Alaafin of the city of Oyo, a power which expanded outward—until the end of the 19th century—alongside the influence of the empire which bears the same name. The altar of Shango the king took on the tropes of the Yoruba palace, with its ornate verandas featuring magnificent figurative pillars and its painted walls upon which hung large, multicolour leather sacks embroidered by the priest of Shango. Across the spaces devoted to religious ritual on the altar, upon a long, deep rectangular bench, could be found extraordinary pa erned po ery; standing statues; large covered receptacle holders upon which lay oblong axes made of polished stone; sculpted mortars serving to hold up the receptacles for the edun ara, the mineralised lightning bolts of Shango; numerous offerings of liquid or food and boxes of offerings; and monumental oshe Shango staffs, which constituted a whole spectrum of prestigious sculptural evocations of the orisha, whose earthly life had been so short, intense and exceptional. H. J.

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Objet d’autel du culte de Shango yoruba Nigeria, OYO, Oke-Iho e siècle Bois, perles, cuir, camwood Hauteur 55,5 cm, largeur 16,5 cm Provenance Collection Serge Schoffel, Bruxelles

Il représente un personnage féminin debout posé sur une base épaisse. À ses pieds sont agenouillés deux de ses sujets, l’un féminin, les mains posées sur le ventre, l’autre, masculin, jouant de la flûte. Le personnage central porte sur sa tête coiffée en hautes na es tressées une double hache incisée de marques tribales. Son cou est orné d’un double collier en perles de verre aux couleurs de Shango. Les coiffures des personnages agenouillés ainsi que le tablier sculpté évoquant les cauris, prouvent que ce e pièce provient d’une commande de la cour royale d’Oyo. On aperçoit des scarifications, un labret dans la lèvre inférieure, des ceintures en perles de verre et en cuir. Sur l’ensemble de l’œuvre, la patine au ton brun foncé par endroit rouge laqué est d’une grande beauté. Pièce de comparaison Voir pour une scène identique, Nigerian Traditional sculpture, University College, Cardiff, 1974, figure 37

Yoruba object from the shrine of the cult of Shango Nigeria, OYO, Oke-Iho 19th century Wood, beads, leather, camwood Height: 55.5 cm, Width: 16.5 cm Provenance Collection of Serge Schoffel, Brussels

Shown here is a female figure standing on a thick base. At her feet are two kneeling subjects: one of them female, her hands resting on her belly; the other male, playing the flute. The central figure holds on her head, with its tall braided coiffure, a double-headed axe inscribed with tribal markings. Her neck is adorned with a necklace made of glass beads of the colours of Shango. The coiffures of the kneeling figures, as well as the sculpted frock suggestive of cowrie shells, prove that this piece was commissioned for the royal court of Oyo. Also visible are scarification marks, a lip plate in the lower lip, and belts of glass beads and leather. The dark brown patina, which verges on coated red in places, across the whole of the object is exceptionally beautiful. For comparison: For an identical scene, see: Nigerian Traditional Sculpture, University College, Cardiff, 1974, figure 37

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Une prêtresse de Shango une main posée sur une porteuse de coupe, Arugba, dans un village du Nigeria, IGBOMINA, Aran-Orin A priestess of Shango with one hand resting on a receptacle (Arugba), in a Nigerian village, IGBOMINA, Aran-Orin © Fr Kevin Carroll

Porteuse de coupe, arugba, objet d’autel du culte de Shango yoruba Dahomey, République du Bénin, cercle de Porto-Novo Bois, pigments, camwood Hauteur 85 cm Provenance Collectée in situ par Xavier Richer dans les années 1970

Ce e magnifique coupe du  siècle (?) représente une prêtresse de Shango agenouillée en signe de respect, d’allégeance et de vénération pour son dieu. Elle porte à bout de bras, posée sur sa tête coiffée en hautes na es tressées, un large réceptacle et son couvercle destiné à recevoir les pierres de foudre. Elle est abondamment décorée de signes de couleurs blanche et bleu indigo sur le visage, la poitrine et l’abdomen, qui évoquent des scarifications. L’œuvre d’une grande maîtrise est totalement enduite d’une épaisse couche de camwood, osun, de la poudre de bois rouge broyé mélangée à de l’huile de palme. On note de nombreux manques causés par les a aques des xylophages, des cassures importantes comme les deux personnages disparus qui encadraient la prêtresse. e

Receptacle (arugba), object of the Yoruba cult of Shango Dahomey, Republic of Benin, Porto-Novo Wood, pigment, camwood Height: 85 cm Provenance Collected in situ by Xavier Richer during the 1970s

This wonderful cup from the 19th century (?) shows a priestess of Shango kneeling in a sign of respect, allegiance and veneration for her god. At the ends of her arms, which rest on her head with its tall, braided coiffure, is a large covered receptacle meant to receive the thunderstones. She is highly decorated with pa erns of white and blue indigo on the face, chest and abdomen, which suggest scarification marks. A work of great skill, this object is coated in a thick layer of camwood (osun), a mixture of crushed wood and palm oil. Noteworthy are several elements missing as a result of wood-eating insects—such as the two missing figures who would have framed the priestess.

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Statue d’autel du culte de Shango yoruba Nigeria, IGBOMINA, Esie Bois, pigments, camwood Hauteur 60 cm Provenance Vente Christie’s, Paris, 23 juin 2016, page 60, lot 253 Collection Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France Publication Catalogue de l’exposition Nigeria, Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France, 2017, figure 7 Exposition Parcours des Mondes, 2017, Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France

Ce e statue représente un personnage masculin, posé debout sur une base circulaire. Il porte un pantalon dont on aperçoit la ceinture, un habit de cour, une tunique fermée sur le devant par un large nœud passé dans une boucle. Il tient dans sa main droite, au poignet souligné par un bracelet sculpté, un bâton oshe Shango. La main gauche est malheureusement cassée. Un simple collier orne le tour de cou et on découvre sous la ceinture en pendentif ce qui semble être la représentation de plusieurs amule es, dites tirah. La tête au visage scarifié, aux yeux percés, est coiffée en hautes na es tressées. Ce bel objet d’autel présente une patine au ton gris luisant avec par endroits des traces de camwood, osun. Pièces de comparaison Nine Centuries of African Art and Thought, Henry John Drewal et John Pemberton III, page 76, the Center of African Art, New-York, 1989 Vente Christie’s, Amsterdam, 2 juin 2002, page 56, lot 196

Statue from the Yoruba cult of Shango Nigeria, IGBOMINA, Esie Wood, pigment, camwood Height: 60 cm Provenance Sale: Christie’s, Paris, 23 June 2016, page 60, lot 253 Collection of Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France Publication Exhibition Catalogue: Nigeria, Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France, 2017, figure 7 Exhibition Parcours des Mondes, 2017, Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France

This statue shows a male figure standing on a circular base. On his pants, one can distinguish a belt, a courtly outfit and a tunic tied up in front in a large knot held in a buckle. In his right hand, with a sculpted bracelet outlining the wrist, he holds an oshe Shango staff. Unfortunately, his leÏ hand is broken. A siple necklace adorns the bend of his neck, and under his belt is a pendant which appears to represent several amulets (tirah). Scarification marks appear on his face, and his hair is braided. This beautiful object form the shrine displays a shiny grey patina with traces of camwood (osun) in places. For comparison: Nine Centuries of African Art and Thought, Henry John Drewal and John Pemberton III, page 76, the Center of African Art, New-York, 1989 Sale: Christie’s, Amsterdam, 2 June 2002, page 56, lot 196

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Objet rituel de divination du culte de Shango yoruba Nigeria Bois, cuir, fer, miroir, calebasse, cauris, coquillages Hauteur 61 cm Provenance Collection Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France

Ce rare objet du culte de Shango était suspendu près des sacs, laba Shango, dans le sanctuaire. Il sortait probablement à l’occasion des festivités. Toutes sortes de symboles faits de divers matériaux sont accrochés à une grande lanière en cuir. On aperçoit autour d’une sculpture féminine, positionnée la tête en bas, plusieurs bâtons oshe Shango, un miroir, une calebasse, des sonnailles, des cauris, des coquillages… La présence de cauris associés à des statue es, la tête en bas, fait penser au style des objets liés au culte eshu.

Ritual divination object form the Yoruba cult of Shango Nigeria Wood, leather, iron, mirror, gourd, cowrie shells, seashells Height: 61 cm Provenance Collection of Galerie Afrique, Saint-Maur-des-Fossés, France

This rare object of the Shango cult was once suspended near the laba Shango sacks in the sanctuary. It was probably taken out during festivals. All sorts of symbols constituted of various materials hang from the large leather strap. Clearly visible around the sculpture of the female figure, which is positioned upside down, are several oshe Shango staffs, a mirror, a gourd, a cowbell, cowrie shells, and seashells… the presence of cowrie shells associated with the small upside down figurines recalls the style of the cult objects of eshu.

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Paire de jumeaux ere ibeji yoruba

Pair of Yoruba twins (ere ibeji)

Nigeria, IBADAN, OWU, EGBA

Nigeria, IBADAN, OWU, EGBA

Bois, perles, tissu Hauteur 26 cm, largeur des manteaux 18 cm

Wood, beads, cloth Height: 26 cm, Width: 18 cm

Provenance Collection Professeur Annie de Neue Collection Joris Visser, Bruxelles Collection Françoise Liotet, Paris

Provenance Collection of Professeur Annie de Neue Collection of Joris Visser, Brussels Collection of Françoise Liotet, Paris

Publication Ibeji, divins jumeaux, Hélène Joubert, Xavier Richer, Somogy, Paris, 2016, pages 128-129

Publication Ibeji, divins jumeaux, Hélène Joubert, Xavier Richer, Somogy, Paris, 2016, pages 128-129

Ces figurines féminines sont présentées debout sur leur base ornée de losanges, vêtues de très beaux manteaux de perles multicolores. Le rouge et le blanc indiquent l’appartenance à baba Shango, le père des ere ibeji dont ils sont les messagers. Les habits de cauris réfèrent à l’orisha Shango. Ils sont un signe de richesse pour toute la famille propriétaire des statue es. Ils évoquent les tuniques que portent les dévots lors des festivals. De face, on retrouve des dessins géométriques et des visages de divinités perlés comme sur les couronnes royales, les fourreaux des poignards et des épées, ainsi que sur les étuis des bâtons sacrés des anciens dignitaires des grandes chefferies. Au dos sont représentés les symboles de sagesse et de prudence du caméléon. Dans le mythe de la création yoruba, il est le premier animal sur Terre. Les coiffes sont montées en hautes na es tressées fermées en chignon. On aperçoit des scarifications sur les visages. Les yeux sont percés. Collier, ceinture et bracelets de chevilles en perles de verre granulaires et tubulaires embellissent les œuvres.

These figurines are shown standing on a base adorned with rhomboids, dressed in very beautiful multi-coloured bead jackets. The red and white indicate that they belong to baba Shango, the father of the ere ibeji, of whom they are the messenger. The outfits of cowrie shells make reference to the orisha Shango. They would have been a sign of wealth for the family that owned the statue es. They suggest the tunics worn by adepts of the cult during festivals. In front, one can see geometric drawings and the faces of divinities, bead in the same manner as on the royal crown, along with sheaths for daggers and swords, and cases for the sacred staffs of former dignitaries and chieÏains. Shown on the back is a chameleon, the symbol of knowledge and caution. In the Yoruba creation myth, the chameleon was the first animal on the Earth. The coiffures are gathered up in tall braids held in place with a bun. Scarification marks are visible on the faces. The eyes are pierced. Necklaces, belts and anklets of granular and tubular glass beads finish off the works.

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Petite couronne perlée, Orikogbofo ou Ojewe, yoruba Nigeria, OYO, Oshogbo Coton, fils, tissu, perles de verre, fibres de palme, fer Hauteur 23 cm, diamètre 20 cm Provenance Collection famille Dufour, Saint-Maur-des-Fossés, France Collection Xavier Richer, Paris

Elles sont portées par les dévots et les devins des orisha. Ce sont des objets de cour. L’intérieur est recouvert de tissu, de bandes de vêtements collées sur l’armature rigide du cône, pako. Montés sur fils, des rangs de perles multicolores couvrent l’ensemble de la couronne. Elles dessinent des visages, des entrelacs, des zigzags, des figures géométriques. Ce sont des expressions d’appartenance, chacune en lien avec un orisha. On les identifie par les couleurs, le rouge et le blanc pour Shango. Sur le sommet, des petits réceptacles contiennent des plantes médicinales censées protéger la tête du porteur. Les décors des couronnes sont multiples. Certains artistes se sont inspirés de la couronne royale britannique, d’autres montrent des signes religieux comme des croix catholiques. Pièce de comparaison Beads Body and Soul, Art and Light in the Yoruba Universe, Henry John Drewal et John Mason, régent de l’Université de Californie, 1998, pages 62, 70-77, 207

Small Yoruba beaded crown (Orikogbofo ou Ojewe) Nigeria, OYO, Oshogbo Co on, string, cloth, glass beads, palm fibres, iron Height: 23 cm, Diameter: 20 cm Provenance Collection of the Dufour family, Saint-Maur-des-Fossés, France Collection of Xavier Richer, Paris

These would have been worn by the adepts and soothsayers of the orisha. They are court objects. Their interiors are covered in cloth, with strips of garments glued to the rigid frame of the cone (pako). Held up by string, rows of multi-coloured beads cover the entire crown. They trace faces, interlacing forms, zigzag pa erns and geometric figures. They serve as signs of belonging, each linked with an orisha. They are identifiable by their colours—red and white for Shango. On the tops, small receptacles contain medicinal plants meant to protect the head of the wearer. The decorations of the crowns are varied. Some artists were inspired by the British royal crown, while others display the religious signs of the catholic cross. For comparison: Beads Body and Soul, Art and Light in the Yoruba Universe, Henry John Drewal and John Mason, University of California, 1998, pages 62, 70-77, 207

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Couronne perlée, Adenla, yoruba Nigeria, IJESA, Ile-Ife (?) Okuku (?) Coton, fils, tissu, fibres de palme, perles de verre, fer Hauteur totale 86 cm ; sans les fils perlés 39 cm, diamètre 22 cm Provenance Collection famille Dufour, Saint-Maur-des-Fossés, France

À l’occasion des festivals, lorsque les rois qui ent leur palais, ils portent ces couronnes entièrement perlées, cachant ainsi leurs visages à la foule. La figure en relief représente le divin Oduduwa, l’ancêtre et le progéniteur de tous les rois. Sur le sommet, les oiseaux expriment les pouvoirs spirituels, ase, dont le roi dispose. Ses sujets peuvent en bénéficier. Ils évoquent également la présence des mères. L’oiseau royal est appelé okin. Les nombreuses familles royales passaient commande de leurs couronnes à Baba Adesina, un des artistes les plus talentueux. Quatre générations plus tard, les célèbres fabricants résident essentiellement dans la région d’Efon Alaiye. Moins couteuses, les perles en plastique ont aujourd’hui remplacé celles en verre d’autrefois. Pièces de comparaison Tribal Arts, hiver 2001-printemps 2002, n° 27, page 93, figure 22 Beads Body and Soul, Art and Light in the Yoruba Universe, Henry John Drewal et John Mason, régent de l’Université de Californie, 1998, pages 58, 63, 67 et 204

Beaded Yoruba crown (Adenla) Nigeria, IJESA, Ile-Ife (?) Okuku (?) Co on, string, fabric, palm fibres, glass beads, iron Height: 86 cm ; without glass strings: 39 cm, Diameter: 22 cm Provenance Collection of the Dufour family, Saint-Maur-des-Fossés, France

On the occasion of festivals, when the king would leave his palace, he would wear these crowns entirely covered in beads to hide his face from the crowd. The figure in relief represents the divine Oduduwa, the ancestor and progenitor of all the kings. On top, birds express the spiritual powers (ase) of the king. His subjects could also benefit from these. They also represent the presence of mothers. The royal bird was called okin. The many royal families all commissioned their crowns from Baba Adesina, one of the most talented artists. Four generations later, these famed makers reside in the Efon-Alaiye region. Less costly, plastic beads are used today instead of glass beads. For comparison: Tribal Arts, Winter 2001-Spring 2002, no 27, page 93, figure 22 Beads Body and Soul, Art and Light in the Yoruba Universe, Henry John Drewal and John Mason, University of California, 1998, pages 58, 63, 67 and 204

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Biographies / Biographies HÉLÈNE¡JOUBERT Diplômée de l’École du Louvre, de l’Université de Paris I, de l’Institut national des langues et civilisations orientales et de l’École nationale du patrimoine, Hélène Joubert a fait des arts africains, du Nigeria et de l’art yoruba en particulier, le centre de son intérêt et de ses études. Conservateur en chef et responsable de l’Unité patrimoniale Afrique au musée du quai Branly depuis 2005, elle a été commissaire de plusieurs expositions, en France et à l’étranger : – Ubuntu, arts et cultures d’Afrique du Sud, musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, Paris, catalogue Éditions RMN, février-juin 2002 – Visions d’Afrique, musée national d’histoire de Taipei, Taiwan, décembre 2003mars 2004 – Dieux, rois et peuples du Bénin, Historial de Vendée, octobre 2008-février 2009 – Central Nigeria unmasked, arts of the Benue river valley, en collaboration avec Marla Berns, Richard Fardon, Sydney Kasfir, Fowler Museum, UCLA, Los Angeles, février-juillet 2011, musée du quai Branly, Paris, 2012 A graduate of the École du Louvre, the Université de Paris I, the Institut national des langues et civilisations orientales and the École nationale du patrimoine, Hélène Joubert has made African art—and that of Nigeria and of the Yoruba in particular— the centre of her interest and research. Conservator in chief and head of the African Heritage Unit at the Musée du quai Branly since 2005, she has commissioned many exhibitions, both in France and abroad: – Ubuntu, arts et cultures d’Afrique du Sud, musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, Paris, catalogue published by the Éditions RMN, February-June 2002 – Visions d’Afrique, National Museum of History, Taipei, Taiwan, December 2003March 2004 – Dieux, rois et peuples du Bénin, Historial de Vendée, October 2008-February 2009 – Central Nigeria unmasked: arts of the Benue river valley (in collaboration with Marla Berns, Richard Fardon and Sydney Kasfir) Fowler Museum, UCLA, Los Angeles, February-July 2011, musée du

- Éclectique, une collection du xxie siècle, musée du quai Branly, 2016 Elle est également l’auteur d’articles et d’essais, - « Messages noués, paroles cousues : l’art des adire du Nigeria », in Chemins de couleur, musée du quai Branly, Paris, 2008 - « Connaître hier pour expliquer aujourd’hui : l’art divinatoire chez les Yoruba », in catalogue d’exposition Voir l’invisible, musée d’Aquitaine, Bordeaux, 2011 – « Objets de pouvoir et de désir, une exploration des arts du Nigeria dans les collections privées françaises », et notices d’objets in Les Arts du Nigeria dans les collections privées françaises, Éditions Cinq Continents, 2012, catalogue d’exposition, musée de la Civilisation, Québec - « Représentation des vierges kongo et figures féminines dans l’art kongo : quelques points de convergence de la pensée, des croyances et des images entre l’Occident et l’Afrique », in catalogue d’exposition, Du Jourdain au Congo, sous la direction de Julien Volper, Flammarion/ musée du quai Branly, 2016 quai Branly, Paris, 2012 - Éclectique, une collection du xxie siècle, musée du quai Branly, 2016 She has also published many articles and essays: - “Messages noués, paroles cousues : l’art des adire du Nigeria”, in Chemins de couleur, musée du quai Branly, Paris, 2008 - “Connaître hier pour expliquer aujourd’hui : l’art divinatoire chez les Yoruba”, in exhibition catalogue Voir l’invisible, musée d’Aquitaine, Bordeaux, 2011 – “Objets de pouvoir et de désir, une exploration des arts du Nigeria dans les collections privées françaises”, and object captions in Les Arts du Nigeria dans les collections privées françaises, Éditions Cinq Continents, 2012, exhibition catalogue, musée de la Civilisation, Québec - “Représentation des vierges kongo et figures féminines dans l’art kongo : quelques points de convergence de la pensée, des croyances et des images entre l’Occident et l’Afrique”, in exhibition catalogue Du Jourdain au Congo, under the direction of

– « Les dons d’objets d’art africain d’Alix de Rothschild au musée de l’Homme : essai d’interprétation », in Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, Somogy, 2016 – « Quelques moments le long des routes du métal au Nigeria », in catalogue d’exposition L’Afrique des routes, sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch, Actes Sud/musée du quai Branly, 2017 - « Collections et collectionneurs, éléments d’analyse. L’éclectisme au e siècle », in Éclectique, une collection du e siècle, catalogue d’exposition sous la direction d’Hélène Joubert, Flammarion/musée du quai Branly, 2016. Elle a contribué à de nombreux catalogues d’expositions, à des tournages de documentaires, notamment, en 2007, « Les ibeji yoruba », de la série Enquête d’art, et en 2008, « Osun Osogbo, la forêt et l’art sacré des Yoruba », interviews sous la direction de Pierre Guicheney.

Julien Volper, Flammarion/musée du quai Branly, 2016 – “Les dons d’objets d’art africain d’Alix de Rothschild au musée de l’Homme : essai d’interprétation”, in Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, Somogy, 2016 – “Quelques moments le long des routes du métal au Nigeria”, in exhibition catalogue L’Afrique des routes, under the direction of Catherine Coquery-Vidrovitch, Actes Sud/musée du quai Branly, 2017 - “Collections et collectionneurs, éléments d’analyse. L’éclectisme au e siècle”, in Éclectique, une collection du e siècle, exhibition catalogue under the direction of Hélène Joubert, Flammarion/musée du quai Branly, 2016. She has been a contributor to numerous exhibition catalogues, and to many documentaries, notably in 2007 to “Les ibeji yoruba,” from the series Enquête d’art, and in 2008 to “Osun Osogbo, la forêt et l’art sacré des Yoruba,” a series of interviews directed by Pierre Guicheney.

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XAVIER¡RICHER Embarqué à seize ans sur un cargo à destination de l’Afrique de l’Ouest, Xavier Richer tente une carrière dans la marine marchande. Le mal de mer en décidera autrement. De retour à Paris, il se passionne déjà pour les arts africains en visitant les galeries du quartier Saint-Germaindes-Prés. Sa rencontre avec Jacques Kerchache sera déterminante. Ce dernier confie à Xavier Richer une véritable carte aux trésors du Dahomey (République du Bénin depuis 1975) sur laquelle figurent tous les repérages qu’il y a effectués. Deux mois de remontée du fleuve Ouémé en pirogue lui perme ront d’acquérir auprès des villageois de nombreux objets dont une première paire d’Ibeji présentée en page 117 de l’ouvrage Ibeji, divins jumeaux (Hélène Joubert et Xavier Richer, éditions Somogy, 2016). Ce sera le point de départ de la constitution de sa collection d’art africain, avec une préférence pour les pièces du Nigeria, du Bénin et de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Xavier Richer, photographe depuis les années 1980, distribue dans les grands magazines ses reportages sur l’Afrique, le Moyen-Orient et Paris. Il est l’auteur et le coauteur de plus de quarante ouvrages notamment au Chêne, chez Flammarion, Hache e, Bower, Atlas, la Bibliothèque des Arts et, récemment chez Glénat, Maroc, émotions couleurs. Il a nouvellement rejoint l’équipe du Comité chargé du dossier de candidature au classement des toits de Paris au patrimoine de l’UNESCO. Un ouvrage photographique en préparation accompagnera ce projet. Having set sail at age sixteen aboard a cargo ship destined for West Africa, Xavier Richer originally intended on a career in the merchant marine. His confrontation with sea-sickness, however, would convince him otherwise. Upon his return to Paris, he already harboured a passion for traditional art, a passion nourished by visits to the galleries of Saint-Germain-des-Prés. Particularly important to the course of his career would be a meeting with Jacques Kerchache, who entrusted to Xavier Richer a veritable treasure map of Dahomey (known as the Republic of Benin since 1975). On this map, Kerchache had marked out all of the discoveries he had made in the area. Two months spent following the Ouémé River in a dugout canoe gave Richer the opportunity to acquire many village objects, including his first pair of Ibeji, shown on page 117 of the book Ibeji: Divine Twins (Hélène Joubert and Xavier Richer, Somogy éditions d’art, 2016). This served as the starting point for his collection of African art, with a preference for pieces from Nigeria, Benin and the Ivory Coast. Today, Xavier Richer, who has been a photographer since the 1980s, works with major magazines on coverage of Africa, the Middle East and Paris. He is the author and co-author of more than forty books with many publishing houses, including Chêne, Flammarion, Hache e, Bower, Atlas, the Bibliothèque des Arts, and, most recently, Glénat, for the work Maroc, émotions couleurs. He has recently joined the team charged with assembling the nomination files of the rooÏops of Paris for UNESCO World Heritage status. He is currently preparing a book of photographs to accompany this project.

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« Je ne pourrais croire qu’à un Dieu qui saurait danser… maintenant je suis léger, maintenant je vole, maintenant je me vois au-dessous de moi, maintenant un dieu danse en moi. »

Xavier RICHER Texte d’Hélène JOUBERT

F. NIETZSCHE, Ainsi parlait Zarathoustra, 1891

« I would only believe in a God who knows how to dance… now I’m nimble, now I fly, now I see myself under myself, now a god dances within me. » F. NIETZSCHE, Thus Spoke Zarathoustra, 1891

Danse avec Dance with DIEU DU TONNERRE GOD OF THUNDER

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Within the abundant pantheon of the Yoruba deities, Shango is one of the most powerful gods: an incredible force of nature that strikes with lightning and meteorites. At once man, king and force of nature, he is a particularly complex example of the belief system of the Yoruba of Benin and Nigeria, incarnating both energy and balance. Shango’s believers surround themselves with remarkable symbols. The oshe, a double-headed axe, is the most varied of all: during ceremonial dances, it extends the arms and the gestures of those holding it and showcases them with its refined beauty, which is sometimes descriptive and sometimes abstract. It also complements the magnificent altar, which overflows with offerings of food and libations. This book aims to highlight the richness of African heritage and thought, through many different works of art.

Shango

Au sein du foisonnant panthéon yoruba, Shango est l’une des divinités les plus puissantes : il incarne une force de la nature redoutable qui frappe avec la foudre et les météorites. À la fois homme, roi et force de la nature, il est un support particulièrement complexe de la pensée yoruba au Bénin et au Nigeria, entre énergie et équilibre. Dans le cadre de son culte, les fidèles s’entourent d’objets à la symbolique remarquable. Le oshe, bâton orné d’une double hache, est le plus varié de tous : tenu en main lors de la danse de possession, il prolonge le bras et les gestes de celui qui le tient et les met en valeur par son esthétique raffinée, parfois très descriptive, ou au contraire très abstraite. Il concourt à affirmer par sa beauté et sa diversité la magnificence de l’autel où se répandent offrandes alimentaires et libations. Cet ouvrage restitue la richesse du patrimoine matériel et de la pensée d’Afrique, à travers de nombreux chefs-d’œuvre inédits.

Danse avec Dance with

Shango DIEU DU TONNERRE GOD OF THUNDER

978-27572-1397-1 45 €

13/06/2018 14:54


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