Cet ouvrage est publié dans le cadre de l’exposition intitulée « D’un regard à l’autre, photographies d’Étaples avant 1914 », organisée par le Conseil départemental du Pas-de-Calais du 20 juin 2015 au 30 décembre 2015. Commissariat de l’exposition : Michèle Moyne-Charlet Avec la collaboration d’Élodie Longuevergne, Christian Poilly, Céline Abelé et Justine Houllier. Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Coordination éditoriale : Laurence Verrand Traduction du français vers l’anglais : Natasha Edwards Contribution éditoriale : Natasha Edwards (anglais) et Karine Forest (français) Conception graphique : Marie Gastaut Fabrication : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros © Somogy éditions d’art, Paris, 2015 © Conseil départemental du Pas-de-Calais, Arras, 2015 www.somogy.fr www.pasdecalais.fr ISBN : 978-2-7572-1031-4 Dépôt légal : septembre 2015 Imprimé en Union européenne
D’UN REGARD À L’AUTRE
PHOTOGRAPHIES D’ÉTAPLES AVANT 1914
FROM ONE REGARD TO ANOTHER PHOTOGRAPHS OF ETAPLES BEFORE 1914
Sous la direction de Michèle Moyne-Charlet
Auteurs
Authors
Michèle Moyne-Charlet Conservateur du patrimoine Conseil départemental du Pas-de-Calais
Michèle Moyne-Charlet Curator Conseil départemental du Pas-de-Calais
Marianne Steenbrugge Directrice Musée Quentovic, Étaples
Marianne Steenbrugge Director Musée Quentovic, Etaples
Valérie Souche Responsable des expositions Musée Quentovic, Étaples
Valérie Souche Exhibition director Musée Quentovic, Etaples
Christian Poilly Chargé de mission – Études documentaires Conseil départemental du Pas-de-Calais
Christian Poilly Documentary studies officer Conseil départemental du Pas-de-Calais
Élodie Longuevergne Chargée de mission – Médiation Conseil départemental du Pas-de-Calais
Elodie Longuevergne Mediation officer Conseil départemental du Pas-de-Calais
Remerciements
Acknowledgements
La présente exposition, initiée par le Conseil départemental du Pas-de-Calais, n’aurait pu voir le jour sans l’aide précieuse des prêteurs publics et privés ayant généreusement répondu aux sollicitations des organisateurs.
The current exhibition, initiated by the départemental council of the Pas-de-Calais, could not have seen the day without the precious aid of public and private lenders, who generously answered the requests of the organisers.
France : Musée Quentovic, Étaples Musée de la Marine, Étaples Archives départementales du Pas-de-Calais, Dainville Archives municipales de Boulogne-sur-Mer Archives municipales d’Étaples Bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer
France: Musée Quentovic, Etaples Musée de la Marine, Etaples Archives départementales du Pas-de-Calais, Dainville Archives municipales de Boulogne-sur-Mer Archives municipales d’Etaples Bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer
Pays-Bas : Rijksmuseum, Amsterdam
The Netherlands: Rijksmuseum, Amsterdam
France : M. Loïc Vambre, Étaples
France: Loïc Vambre, Etaples
États-Unis : The Couse Foundation and Site, Taos, New Mexico, USA
United States: The Couse Foundation and Site, Taos, New Mexico, USA
Nous remercions également pour leur collaboration fructueuse : Mme Marianne Steenbrugge, Mme Valérie Souche, M. Lionel Gallois, Mme Audrey Gaudiot, Mme Karine Berthaud, M. Maxime Blamengin, Mme Aurélie Rangognio, M. Jean-Claude Lesage, M. Pierre Baudelicque, Mme Virginia Couse Leavitt, Mme Alice Leblanc, M. Georges Bouchart, M. Armel Avry, M. Fabien Delhaye, M. Alain Holuigue, M. Frédéric Debussche. Et tout particulièrement Céline Abelé pour son aide précieuse.
For their precious collaboration, we would also like to thank: Marianne Steenbrugge, Valérie Souche, Lionel Gallois, Audrey Gaudiot, Karine Berthaud, Maxime Blamengin, Aurélie Rangognio, Jean-Claude Lesage, Pierre Baudelicque, Virginia Couse Leavitt, Alice Leblanc, Georges Bouchart, Armel Avry, Fabien Delhaye, Alain Holuigue, Frédéric Debussche. And in particular, Céline Abelé for her precious help.
Éditorial
Editorial
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e choix de montrer des photographies de la fin du xixe siècle, après plusieurs expositions consacrées à la peinture de la même période, annonce la diversité des collections qui trouveront leur place dans le Musée départemental des peintres de la côte d’Opale. En correspondance avec les œuvres graphiques, les peintures et les sculptures qui ont vocation à enrichir les cimaises du futur musée, la photographie évoquera à la fois les innovations technologiques qui se multiplient à partir des années 1880, expliquant l’essor du nouveau médium, mais également certains aspects de la vie quotidienne de la population. L’originalité du parcours proposé au public reposera notamment sur le dialogue entre création picturale et témoignage à caractère ethnologique. La présente exposition, prélude à ce qui sera dévoilé dans le Musée départemental, vise en effet à souligner l’intérêt de la photographie comme vecteur de mémoire. Monuments emblématiques d’Étaples, portraits des habitants, rites et coutumes, sont ici mis en avant, traces particulièrement émouvantes de modes de vie aujourd’hui disparus. Ces derniers, ayant contribué à façonner l’identité du Pas-deCalais, méritent pourtant d’être portés à la connaissance du plus grand nombre. Cette manifestation reflète en outre la richesse des fonds conservés par les musées de la ville d’Étaples. Rendue possible grâce à la collaboration active des musées, Quentovic pour les collections des photographes Gustave Souquet et Louis Caron, de la Marine concernant les clichés de l’artiste Eanger Irving Couse, l’exposition illustre par ailleurs la qualité des partenariats instaurés entre le Département et les structures muséales de la ville.
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he choice of presenting photographs from the late 19th century, after several exhibitions devoted to painting from the same period, reveals the diversity of the collections that will be found in the Musée Départemental des Peintres de la Côte d’Opale. In keeping with the graphic works, paintings and sculptures that will enrich the picture rails of the future museum, the photographs will evoke both the technological innovations that multiplied from the 1880s, explaining the rise of the new medium, and also certain aspects of the population’s daily life. The originality of the route proposed to the public lies notably in its dialogue between pictorial creation and testaments of an ethnological character. The current exhibition, prelude to what will be unveiled in the départemental museum, aims in effect to underline the interest of photography as a conveyor of memory. The emblematic monuments of Etaples, portraits of inhabitants, rituals and customs are given pride of place here, in particular, moving traces of lifestyles that have disappeared today. These latter, having contributed to shape the identity of the Pas-de-Calais, merit however to be brought to the knowledge of a greater number. Furthermore, this event reflects the richness of the collections preserved in the museums of the town of Etaples. Made possible thanks to the active collaboration of the museums – Quentovic for the collections of photographers Gustave Souquet and Louis Achille Caron, the Marine for the photographs by the artist Eanger Irving Couse –, in addition, the exhibition illustrates the quality of the partnerships established between the département and the town’s museal structures.
Michel DAGBERT Président du Département du Pas-de-Calais President of the départemental council of the Pas-de-Calais
Sommaire
Contents
La pratique de la photographie à Étaples : reflet des usages du nouveau médium en France et à l’étranger au début du xxe siècle The Practice of Photography at Etaples: Reflecting the Use of the New Medium in France and Abroad at the Start of the 20th Century
par/by Michèle Moyne-Charlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
La collection photographique du musée Quentovic d’Étaples, témoin de l’évolution de la ville, transmise de génération en génération The Photography Collection of the Musée Quentovic in Etaples, Witness of the Town’s Evolution from Generation to Generation
par/by Marianne Steenbrugge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
L’avènement du tourisme balnéaire et le développement économique The Birth of Seaside Tourism and Economic Development . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 La vie quotidienne à Étaples au début du xxe siècle Everyday life at Etaples at the Start of the 20th Century . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Le port, une source d’inspiration pour les artistes The Port, a Source of Inspiration for Artists . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Bibliographie Bibliography. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Ci-contre, cat. 20, détail (opposite) cat. 20, detail
La pratique de la photographie à Étaples : reflet des usages du nouveau médium en France et à l’étranger au début du xx e siècle
The Practice of Photography at Etaples:
Reflecting the Use of the New Medium in France and Abroad at the Start of the 20th Century Michèle Moyne-Charlet
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e choix de faire connaître les réalisations de deux personnalités qui s’essaient à la photographie à Étaples autour des années 1890 répond au souhait de montrer l’influence grandissante prise par ce nouveau médium durant la période. Derrière les clichés de l’Américain Eanger Irving Couse ou ceux de l’Étaplois Louis Caron se profilent les nouvelles fonctions assumées par une technologie encore balbutiante mais destinée à révolutionner les pratiques des artistes. Les paysagistes en quête d’inspiration sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord ne restent pas à l’écart de l’engouement pour la photographie et certains y voient le moyen de modifier leur appréhension du monde réel. Le nord de la France constitue même une terre d’expérimentation particulièrement féconde dans le cadre de sociétés d’amateurs qui se multiplient à partir des années 1880.
L’avènement de la photographie : de nouveaux défis pour la peinture Les liens entre la peinture et la photographie se nouent dès l’origine. Le nouveau procédé est utilisé comme un moyen de diffuser les œuvres d’art. Le photographe Gustave Le Gray (1820-1884), par exemple, présente à l’Exposition des produits de l’industrie de 1849 plusieurs clichés des œuvres du peintre Léon Gérôme. Deux ans plus tard, LouisDésiré Blanquart-Evrard (1802-1872), industriel lillois, envoie à l’Exposition universelle de Londres des exemples de photographies sur papier albuminé illustrant ses recherches. Il est amené à fonder à Lille une imprimerie dont le but est de faciliter la diffusion des clichés réalisés. Il est intéressant de constater que l’une des premières réalisations de l’entreprise
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he decision to bring to attention the work of two personalities who tried out photography at Etaples around the 1890s answers a desire to show the growing influence taken by this new medium during the period. Behind the images of the American Eanger Irving Couse or those of Louis Caron of E taples take shape the new functions assumed by a technology still in its infancy but destined to revolutionise artistic practice. The landscape painters in search of inspiration on the coast of the Channel and the North Sea were not cut off from the taste for photography and some saw in it the way of modifying their understanding of the real world. The north of France even formed a particularly fertile territory for experimentation within the framework of the amateur societies that multiplied there from the 1880s on.
The advent of photography: new challenges for painting The links between painting and photography were tied from the start. The new process was used as a means of diffusing works of art. The photographer Gustave Le Gray (1820-84), for example, presented several photographs of works by the painter Léon Gérôme at the Exhibition of Industrial Products in 1849. Two years later, Louis-Désiré Blanquart-Evrard (1802-72), Lille industrialist, sent examples of photographs on albumin paper illustrating his research to the Great Exhibition in London. He went on to found a printing house in Lille, whose aim was to facilitate the diffusion of the pictures taken. It is interesting to observe that one of the first realisations of the business founded in 1851 was titled The Album of the Artist and the Amateur, gathering photographic plates
La collection photographique du musée Quentovic d’Étaples, témoin de l’évolution de la ville, transmise de génération en génération
The Photography Collection of the Musée Quentovic in Etaples, Witness of the Town’s Evolution from Generation to Generation
Marianne Steenbrugge
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La transmission d’une collection photographique exceptionnelle
The transmission of an exceptional photographic collection
Au milieu du xixe siècle, un notable d’Étaples-surMer, passionné de photographie, s’intéresse aux habitants de sa ville et constitue une série de portraits. Gustave Souquet est le premier photographe amateur dont la collection nous soit parvenue dans la région Nord-Pas-de-Calais. Il s’agit de l’une des plus anciennes collections monographiques2. Gustave Souquet (1805-1867) avait transmis sa passion à Louis Caron qui fut « son élève et son protégé ». Homme à tout faire chez Gustave Souquet, ancien ébéniste, Louis Caron (1847-1931)3 était aussi peintre-décorateur et peintre amateur4. Il ouvrit une boutique de « photographie artistique [et]
In the mid 19th century, a notable of Etaplessur-Mer, passionate about photography, became interested in his town’s inhabitants and built up a series of portraits. Gustave Souquet is the first amateur photographer whose collection came to us in the Nord-Pas-de-Calais region. It is one of the earliest monographic collections. 2 Gustave Souquet (1805-67) transmitted his passion to Louis Caron, who was “his pupil and protégé”. Jack-of-all-trades for Gustave Souquet, the former furniture maker, Louis Caron (1847-1931)3 was also a painter-decorator and an amateur painter.4 He opened a shop of “artistic photography [and]
es collections du musée Quentovic comportent un fonds de photographies anciennes remarquable, composé de quelque 100 négatifs sur plaques de verre datés des années 1850 à 1867, 1 148 négatifs sur plaques de verre du début du xxe siècle, 1 470 négatifs (soit plus de 2 000 vues) datés des années 1950 à 1980 sur film plastique. Une campagne de numérisation du fonds photographique, cofinancée par la ville d’Étaples et par l’Association des conservateurs de collections publiques du Nord-Pas-de-Calais, a été effectuée à la fin des années 1990 et a rendu accessibles au grand public les clichés des plaques de verre sur le site Musenor1. Les clichés représentent Étaples, des scènes de vie quotidienne, des portraits, des vues des deux conflits mondiaux et de l’évolution de l’urbanisme de la ville d’Étaples.
he collections of the Musée Quentovic include a remarkable reserve of historic photographs, made up of some 100 negatives on glass plates dating from the years 1850 to 1867, 1148 negatives on glass plates from the early 20th century, 1470 negatives (that is more than 2000 views) from the years 1950 to 1980 on plastic film. A campaign of digitalisation of the photographic collection, co-financed by the town of Etaples and the Association of Curators of Public Collections in the Nord-Pas de Calais region had been carried out at the end the 1990s making the prints from the glass plates accessible to the general public on the site Musenor.1 The images show Etaples, scenes of everyday life, portraits, pictures of the two world wars and the urban development of the town of Etaples.
reproductions », la « Maison Caron Caloin (fondée en 1899), 29 r[ue] de Rosamel, Étaples ». Achille Caron fils écrit : « Mon grand-père Louis Caron-Bigot, intime de Gustave Souquet, avait appris de lui la photographie. Plus tard, son fils Achille Souquet lui donne 70 clichés-collodion de tous sujets. » Il ajoute : « Le fils de Gustave Souquet confia à mon grand-père ses clichés au collodion qui font partie depuis du patrimoine familial. » Louis Caron-Cousin transmit à son tour à son fils, Achille Adolphe Caron dit Caron-Caloin (1888-1947)5, les négatifs photographiques hérités de Gustave Souquet. Achille Caron fils (1912-1996), qui travailla avec son père jusqu’à son décès, laissa à son tour des témoignages de la Seconde Guerre mondiale et des transformations qui touchèrent la ville d’Étaples. Membre de la Société Stapula, il a rédigé des notes sur la collection familiale et sur Étaples. Dernier dépositaire de ces collections, il fit une première donation à la Société académique du Touquet en 1952, et dans un deuxième temps, à la Société Stapula d’Étaples en 1992. Ces sociétés à leur tour cédèrent les collections au musée Quentovic en 1998. Les archives liées à l’histoire de la photographie sur la ville d’Étaples, rédigées par Achille Caron-Caloin et annotées par son fils a posteriori, ont été reversées aux archives départementales suite à la dissolution de la Société Stapula en janvier 2006. Le fonds est constitué de quatorze albums de photographies commentées, certaines étant des tirages en positif des négatifs sur plaque de verre qui sont conservés au musée Quentovic. Une dynastie de photographes était née, le père transmettant au fils son commerce, son matériel et surtout son savoir-faire ! Le nom des Caron, tout comme celui des Cayez à Lille ou des Delsart à Valenciennes, devint synonyme de qualité de réalisation et de professionnalisme6.
reproductions”, the “Maison Caron Caloin (founded in 1899), 29 r[ue] de Rosamel, Etaples”. Achille Caron son wrote: “My grandfather Louis Caron-Bigot, close friend of Gustave Souquet, had learnt photography from him. Later, his son Achille Souquet gave him 70 collodion pictures of all subjects.” He added: “The son of Gustave Souquet confided his collodion shots to my grandfather, which have since become part of the family heritage.” In his turn Louis Caron-Cousin transmitted to his son, Achille Adolphe Caron, known as Caron-Caloin (1888-1947),5 the photographic negatives inherited from Gustave Souquet. Achille Caron son (1912-96), who worked with his father until his father's death, left in his turn testomonies of World War II and the transformations that touched the town of Etaples. Member of the Stapula Society, he wrote notes on the family collection and on Etaples. The last custodian of these collections, he made a first donation to the Academic Society of Le Touquet in 1952, and second to Stapula Society of Etaples in 1992. These societies in their turn ceded their collections to the Musée Quentovic in 1998. The archives linked to the history of photography in the town of Etaples, written by Achille Caron-Caloin and annotated later by his son, were placed in the departmental archives after the dissolution of the Stapula Society in January 2006. The collection is made up of 14 albums of photographs with comments, some being positive prints of the glass plate negatives that are held at Musée Quentovic. A dynasty of photographers was born: the father transmitting his business, his equipment and, above all, his savoir-faire to his son. The name Caron, like that of Cayez in Lille or Delsart in Valenciennes, became synonymous with the quality of realisation and with professionalism.6
D’une pratique amateur à une pratique professionnelle
Gustave Souquet, passionate about local heritage (he undertook the creation of a small museum in his home), was an active member of the photographic society of Boulogne-sur-Mer.7 He took photographs inside or outside and used this new medium to record through images the archaeological d iscoveries brought to light in the town.8 Achille Caron-Caloin recalled in his biography of Gustave Souquet: “The cameras equally helped him to reproduce the objects that interested the researchers of the time; easier than a sketch, more faithful than a drawing, it was sufficient
Gustave Souquet, passionné de patrimoine local (il entreprit la constitution d’un petit musée dans sa maison), était membre participant de la Société de photographie de Boulogne-sur-Mer7. Il exécuta des photographies en intérieur ou en extérieur et utilisa ce nouveau support pour fixer par l’image les découvertes archéologiques mises au jour dans la ville8. Achille Caron-Caloin rapporte dans sa biographie de Gustave Souquet : « Les appareils lui servirent
From an amateur hobby to professional practice
La collection photographique du musée Quentovic d'Étaples ~ 17 The Photography Collection of the Musée Quentovic in Etaples
L’AVÈNEMENT DU TOURISME BALNÉAIRE ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE The Birth of Seaside Tourism and Economic Development
DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE D’ÉTAPLES DE 1850 À 1914
DEVELOPMENT OF THE TOWN OF ETAPLES FROM 1850 TO 1914
1 ~ Plan de la ville d’Étaples en 1860
1. Plan of the town of Etaples in 1860
Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.15
Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.15
2 ~ Plan général de la ville d’Étaples vers 1913
2. General plan of the town of Etaples c. 1913
Archives municipales d’Étaples
Etaples municipal archives
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a comparaison entre les deux plans met en évidence les profondes transformations que connaît le port d’Étaples dans la seconde moitié du xixe siècle. Afin de favoriser l’arrivée des bateaux de pêche dont le tonnage était limité en raison de l’ensablement de la baie, des travaux d’aménagement du chenal sont entrepris de 1863 à 1870. Ils ne concernent pas seulement la mise en place de digues mais également la modernisation des quais. Le premier, édifié en bois à partir de 1847, est modifié en 1882 par une construction en maçonnerie puis à nouveau agrandi d’une centaine de mètres en 1896. Ces modifications s’étendent également du port vers la ville : le plan de 1913 montre l’existence du boulevard de l’Impératrice qui est aménagé en 1867 pour prolonger de 600 mètres l’ancienne rue du Rivage (encore visible sur la carte de 1860). Afin de suivre l’essor du commerce de la pêche, une halle aux poissons est établie en 1875 puis agrandie quatorze ans plus tard. Les années 1860 constituent ainsi une période clé dans l’histoire du devenir d’Étaples. La ville commence à se doter d’infrastructures visant à préparer son expansion et à accueillir l’accroissement démographique. Alors que le nombre d’habitants recensés en 1860 s’élevait à 2 290 personnes, la population rassemble 4 389 personnes en 1900. L’un des éléments marquants de 1860 réside dans l’inauguration du pont routier qui relie les deux rives de la Canche. Un droit de péage de 50 centimes est perçu pour le passage, supprimé à partir de 1878. Si la jonction entre Étaples et Le Touquet est assurée par un service d’omnibus hippomobile à partir de 1886, la réfection du pont entreprise en 1899 permet la mise en place d’un tramway électrique inauguré l’année suivante. Autre élément perceptible à la lecture des deux plans, la station, visible sur le document de 1860, change d’appellation et devient gare sur l’imprimé de 1913. La nouvelle gare, mise en service en 1878, n’est plus située en bord de Canche comme la précédente mais davantage au nord de la ville. 24 ~ D’UN REGARD À L’AUTRE
FROM ONE REGARD TO ANOTHER
he comparison of the two plans is proof of the profound transformation undergone by the port of Etaples in the second half of the 19th century. In order to facilitate the arrival of fishing boats, whose tonnage was limited because of the sanding up of the bay, work to layout a navigation channel were carried out from 1863 to 1870. They concerned not only the construction of dykes but also the modernisation of the quays. The first, built in wood from 1847, was modified in 1882 by a construction in stone, then extended again by a hundred or so metres in 1896. These modifications also extended the port towards the town: the plan of 1913 shows the existence of the boulevard de l’Impératrice, which was laid out in 1867 to prolong the former rue du Rivage (still visible on the map of 1860) by 600 metres. In order to follow the fast-growing fishing trade, a fish market was established in 1875 then enlarged 14 years later. The 1860s were thus a key period in the history of the emergence of Etaples. The town began to equip itself with infrastructures intended to prepare for its expansion and to welcome population growth. While the number of inhabitants was recorded at 2290 people in 1860, the population counted 4389 people in 1900. One of the marking elements of 1860 lay in the inauguration of the road bridge that linked the two banks of the Canche. A toll of 50 centimes was charged for crossing, stopped from 1878. If the connection between Etaples and Le Touquet was assured by a horse-drawn omnibus from 1886, the redoing of the bridge undertaken in 1899 allowed the establishment of an electric tramway, inaugurated the following year. Another element perceptible in the analysis of the two plans, the station, visible on the document of 1860, changed its name from station (stop) to gare (station) on the print of 1913. The new station, put in service in 1878, was no longer situated beside the Canche as before but closer to the north of the town.
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2 L’avènement du tourisme balnéaire et le développement économique ~ 25 The Birth of Seaside Tourism and Economic Development
LE PORT DE BOULOGNE-SUR-MER
THE PORT OF BOULOGNE-SUR-MER
Anonyme
Anonymous
7 ~ Vue du quai du Bassin à Boulogne-sur-Mer
7 ~ View of the Quai du Bassin at Boulognesur-Mer
1904 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Archives municipales de Boulogne-sur-Mer, inv. 40FI4-10
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’industrialisation du port de Boulogne-sur-Mer s’intensifie dans la seconde moitié du xixe siècle. La photographie met en évidence les aménagements entrepris à partir de 1875 avec l’aménagement de la gare maritime, permettant l’arrivée du chemin de fer directement sur les quais. Ces transformations expliquent l’essor du commerce maritime, les armateurs boulonnais utilisant l’infrastructure ferroviaire pour approvisionner Paris. Transporté dès son débarquement dans des wagons frigorifiques, le poisson est ensuite acheminé vers la capitale dans des délais de plus en plus courts. L’autre signe de la modernisation que connaît la pêche à cette période est l’apparition du chalutier à vapeur à partir de 1894 qui marque le renouvellement de la flotte. Le point de vue choisi est en hauteur à l’instar de ce que pratique Charles Grassin, autre photographe actif à Boulogne-sur-Mer à la même période. Ce parti pris souligne particulièrement l’intense activité portuaire : bateaux à voile, chalutiers, wagonnets remplis de marchandises constituent le principal décor du port.
30 ~ D’UN REGARD À L’AUTRE
FROM ONE REGARD TO ANOTHER
1904 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Boulogne-sur-Mer municipal archives, inv. 40FI4-10
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he industrialisation of the port of Boulogne-surMer intensified in the second half of the 19th century. The photograph shows the changes undergone since 1875 with the construction of the mar itime station, allowing the railway to arrive directly on the quays. These transformations explain the rise of maritime trade, Boulogne shipowners using the railway infrastructure to supply Paris. Transported as soon as was unloaded in refrigerated wagons, the fish was next transported towards the capital in an ever shorter and shorter time. The other sign of modernisation seen by the fishing industry at this period is the appearance of steampowered trawlers from 1894, which marked the renewal of the fleet. The viewpoint chosen is from above, a technique also used by Charles Gassin, another photographer active at Boulogne-sur-Mer at this period. This stance particularly underlines the intense port activity: sailing boats, trawlers, wagons filled with goods form the main decor of the port.
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L’avènement du tourisme balnéaire et le développement économique ~ 31 The Birth of Seaside Tourism and Economic Development
LA VIE QUOTIDIENNE À ÉTAPLES AU DÉBUT DU XXe SIÈCLE Everyday life at Etaples at the Start of the 20th Century
LE DÉBARQUEMENT DU POISSON
UNLOADING THE FISH
Attribué à Louis Achille Caron
Attributed to Louis Achille Caron
19 ~ Le Débarquement du poisson à Étaples
19 ~ Unloading the Fish at Etaples
Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.294
Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.294
Eanger Irving Couse
Eanger Irving Couse
20 ~ Le Débarquement du poisson à Étaples
20 ~ Unloading the Fish at Etaples
Tirage papier à partir d’une pellicule au nitrate de cellulose Étaples, musée de la Marine, inv. COU40
Print on paper from a cellulose nitrate film Etaples, Musée de la Marine, inv. COU40
(1847-1931)
(1866-1936)
Attribué à Louis Achille Caron (1847-1931)
21 ~ La Halle à la criée d’Étaples Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.529
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es pêcheurs étaplois pratiquaient la pêche côtière ce qui les amenait à partir deux ou trois jours en mer. Ils pêchaient toute l’année au chalut et au filet dérivant pour le hareng pendant les mois de novembre à décembre. À leur retour, le poisson qu’ils transportaient était rapporté dans des paniers en osier. Les différentes photographies montrent les paniers posés sur la grève ou sur le quai, selon le type de bateau utilisé par l’équipage. Les bateaux d’échouage étaient posés sur la grève alors que les lougres étaient amarrés au quai. Ces derniers, plus robustes, étaient gréés bourcetmalet1. La construction du quai d’Étaples en 1849 permet l’apparition de ce dernier type de bateau. Les matelotes qui attendaient avec impatience le retour de la flottille rejoignaient l’équipage et prenaient le relais pour s’occuper de la vente du poisson. Les paniers déchargés étaient ensuite emportés par les femmes des patrons à la halle aux poissons pour la vente à la criée. La nouvelle halle fut inaugurée en 1874 sur le boulevard de l’Impératrice en face du port. Agrandie en 1889 par l’architecte Henri Duvinage, elle devient l’un des lieux emblématiques de la ville. Deux employés 46 ~ D’UN REGARD À L’AUTRE
FROM ONE REGARD TO ANOTHER
(1847-1931)
(1866-1936)
Attributed to Louis Achille Caron (1847-1931)
21 ~ The Hall of the Fish Market at Etaples Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.529
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he Etaples fishermen did coastal fishing, which led them to part for two or three days at sea. They fished all year round by trawling net and during the months of November and December for herring by drift net. On their return, the fish that they transported was transferred into wicker baskets. The different photographs show the baskets placed on the pebble beach or on the quay, according to the type of boat used by the crew. The beaching boats were drawn up on the beach while luggers were moored at the quayside. These latter, more robust, were lug-rigged bourcetmalet.1 The construction of the quay in Etaples in 1849 allowed the appearance of this type of boat. The seamen who waited impatiently for the return of the fleet rejoined the crew and took their place for the sale of the fish. Next, the unloaded baskets were carried by the owners’ wives to the fish market for sale by auction. The new fish market was inaugurated in 1874 on boulevard de l’Impératrice facing the port. Enlarged in 1889 by the architect Henri Duvinage, it became one of the town’s emblems. Two employees worked there: the receiver collected the taxes and the crieur or auctioneer put the fish on sale by lots and awarded
19
20 La vie quotidienne à Étaples au début du xxe siècle ~ 47 Everyday life at Etaples in the 20th Century
ACTIVITÉS MARITIMES
MARITIME ACTIVITIES
Attribué à Louis Achille Caron
Attributed to Louis Achille Caron
30 ~ Scène de halage
30 ~ Towing Scene
Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.8
Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.8
31 ~ Scène de halage
31 ~ Towing Scene
Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.7
Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.7
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(1847-1931)
vant et après chaque embarquement, de nombreux préparatifs étaient nécessaires : le matériel de pêche devait être embarqué ou débarqué, les bateaux entretenus, les voiles réparées et tannées, les filets coaltarés1 ou ramendés2. Ces scènes de travail ont souvent inspiré les peintres et les photographes, laissant un témoignage précieux. Les clichés présentent une reconstitution d’une scène de halage et d’une remontée de filets de pêche. Ici, les enfants tirent sur une corde pour faire bouger des canots et un bateau d’échouage posés sur la grève. En réalité, ils jouent à imiter les adultes lors d’une scène de halage. Les bateaux sont construits à clin pour faciliter leur échouage. Ils pouvaient ensuite repartir plus facilement. Cependant, lorsque la marée était trop basse, il fallait parfois tirer les bateaux à l’aide d’une corde pour les mettre à l’eau ou les retirer.
(1847-1931)
efore and after each embarkation, numerous preparations were necessary: the fishing equipment needed to be loaded or unloaded, boats maintained, sails repaired and tanned, nets tarred1 or ramendé (sewn).2 These work scenes often inspired painters and photographers, leaving a valuable testament. The pictures present a reconstitution of a towing scene and raising the fishing nets. Here, the children pull on a rope to move the small boats and a beaching boat posed on the shingle beach. In reality, they play at imitating adults in a towing scene. The boats were clinker built to facilitate their beaching. They could then leave again more easily. However, when the tide was too low, the boats had to sometimes be pulled with the help of a rope to put them in the water or put them to dry.
Fig. 10 ~ Charles Roussel, Marine, huile sur toile, Conseil départemental du Pas-de-Calais, inv. 2013.16.1 Fig. 10 ~ Charles Roussel, Seascape, oil on canvas, Pas-de-Calais départemental council, inv. 2013.16.1 La vie quotidienne à Étaples au début du xxe siècle ~ 57 Everyday life at Etaples in the 20th Century
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31 58 ~ D’UN REGARD À L’AUTRE
FROM ONE REGARD TO ANOTHER
LE PORT, UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR LES ARTISTES The Port, a Source of Inspiration for Artists
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BÉNÉDICTION DE LA MER ET PRIÈRE AU CALVAIRE Attribué à Louis Achille Caron
Fig. 12 ~ Isobel Rae, Le Calvaire d’Étaples, 1917, gouache sur papier, Conseil départemental du Pas-de-Calais
(1847-1931)
42 ~ Prière au calvaire
Fig. 12 ~ Isobel Rae, The Calvary of Etaples, 1917, gouache on paper, Council of the Pas-deCalais département
Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.212
43 ~ Bénédiction de la mer Avant 1914 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.207
L
e calvaire des marins est un lieu de recueillement, dédié aux marins péris en mer dont les noms sont gravés sur le monument. À Étaples, il fut construit au début du xixe siècle, près de son emplacement actuel. Simple croix en bois à l’origine, il est enrichi de trois statues en 1860, remplacées en 1907. Il fut déplacé en 1877, reconstruit en béton en 1953 et restauré en 1998. Des cérémonies y étaient célébrées au début
BLESSING OF THE SEA AND PRAYER AT THE CALVARY Attributed to Louis Achille Caron (1847-1931)
42 ~ Prayer at the Calvary Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.212 Le port, une source d’inspiration pour les artistes ~ 75 The Port, a Source of Inspiration for Artists
de la saison du hareng pour s’assurer une bonne pêche et à l’occasion des bénédictions de la mer. Lors de cet événement, les pêcheurs rendaient grâce à Dieu et imploraient sa faveur. Les festivités commençaient par une cérémonie religieuse autour du calvaire. Puis, les prêtres, les autorités, les équipages et leurs proches embarquaient sur des bateaux ornés de guirlandes. La flottille quittait alors le port et s’arrêtait à l’embouchure de la Canche. L’évêque, à bord du navire amiral, prononçait alors une bénédiction pour les disparus.
43 ~ Blessing of the Sea Before 1914 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.207
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he calvary of the sailors is a place of contemplation, dedicated to sailors dead at sea whose names are engraved on the monument. At Etaples, it was built at the beginning of the 19th century, near to its current position. Originally a simple wooden cross, it was enriched by three statues in 1860, replaced in 1907. It was moved in 1877, rebuilt in concrete in 1953 and restored in 1998. Ceremonies were held there at the beginning of the herring season to ensure a good catch and on the occasion of the blessings of the sea. During this event, the fishermen thanked God and begged his favour. The festivities began by a religious ceremony around the calvary. Then the priests, authorities, crews and their relations boarded boats adorned with garlands. The flotilla then left the port, stopping at the mouth of the Canche. The bishop, on board the admiral’s ship, then gave a benediction for disappeared.
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76 ~ D’UN REGARD À L’AUTRE
FROM ONE REGARD TO ANOTHER
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JEUX D’ENFANTS DANS L’EAU
CHILDREN’S GAMES IN THE WATER
Attribué à Louis Achille Caron
Attributed tp Louis Achille Caron
44 ~ Boulevard de l’Impératrice à marée haute
44 ~ Boulevard de l’Impératrice at High Tide
1904 Tirage papier à partir d’un négatif sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent Étaples, musée Quentovic, inv. 98.2.275
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es enfants, ou « margats » selon l’appellation locale, apparaissent sur de nombreuses photographies. Parfois en groupe, parfois seuls, ils jouent dans les rues ou sur le port et participent activement à certaines tâches comme le débarquement du poisson. Ils deviennent alors un sujet idéal pour les artistes. À la fin du xixe siècle, les jeunes garçons embarquaient sur les bateaux dès l’âge de huit ans.
1904 Print on paper from a gelatin silver-bromide glass-plate negative Etaples, Musée Quentovic, inv. 98.2.275
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he children, or margats in local dialect, appear in numerous photographs. Sometimes in groups, sometimes alone, they play in the streets or in the port and participated actively in certain tasks such as the unloading of fish. They thus became an ideal subject for artists. At the end of the 19th century, young boys went aboard the boats as young as eight years old.
Le port, une source d’inspiration pour les artistes ~ 77 The Port, a Source of Inspiration for Artists
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