Jaume Plensa. Le silence de la pensée (extrait)

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Jaume Plensa

Le silence de la pensĂŠe


Légendes / Captions p. 10-11 Lou, 2015 p. 14-15 Silhouettes, 2011-2012 p. 28-29 Laura in Huesca, 2014 Chloe in Barcelona, 2014

© Somogy éditions d’art, Paris, 2015 © Musée d’Art moderne de Céret, 2015 © Gasull Fotografia ; © Plensa Studio Barcelona ; © Robin Townsend © ADAGP, 2015 Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Work published under the direction of Somogy Editions d’Art Directeur éditorial / Editorial Director : Nicolas Neumann Responsable éditoriale / Editorial Manager : Stéphanie Méséguer Coordination et suivi éditorial / Editorial Coordination and Monitoring : Alexandra Létang Conception graphique / Graphic Design : Émilie Bouchon Contribution éditoriale pour le français / Editorial Contribution in French : Gaëlle Vidal Contribution éditoriale pour l’anglais / Editorial Contribution in English : Natasha Edwards Traduction du français vers l’anglais / Translation from French to English : David et Jonathan Michaelson (JD-Trad) Traduction de l’anglais vers le français / Translation from English to French : Annie Pérez Fabrication / Production : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros

ISBN Somogy éditions d’art : 978-2-7572-0969-1 Dépôt légal : août 2015 / Registration of Copyright : August 2015 Imprimé en République tchèque (Union européenne) / Printed in Czech Republic


Jaume Plensa

Le silence de la pensĂŠe


L’établissement public de coopération culturelle – musée d’Art moderne de Céret bénéficie de l’appui constant de personnes et d’institutions sans lesquelles cette exposition n’aurait pu voir le jour : - le président de la Région Languedoc-Roussillon ; - Hermeline Malherbe-Laurent, présidente du conseil départemental des PyrénéesOrientales, présidente de l’établissement public de coopération culturelle – musée d’Art moderne de Céret ; - la Ville de Céret ; - les membres du conseil d’administration de L’EPCC, soit les collectivités territoriales fondatrices et financières de l’établissement public. Le musée bénéficie également du soutien de : - la direction régionale des Affaires culturelles du Languedoc-Roussillon, Alain Daguerre de Hureaux, directeur, Xavier Fehrnbach, conseiller musées ; - l’association des Amis du musée d’Art moderne de Céret, Joël Mettay, président ; - la Caisse des dépôts et consignations Languedoc-Roussillon, Gaëlle Velay, directrice. Administration, médiation et montage de l’exposition Administration générale : Romain Gouy, Lydia Fons Administration, comptabilité, communication : Sylvie Oms, Jeannette Marti, Sonia Selva Documentation, organisation des prêts et régie des œuvres : Aude Marchand Médiation culturelle : Peggy Merchez, Karine Guéry, Rachel Banares Graphisme : Étienne Sabench Accueil des publics : Marie-Line Raynaud, Larraitz Ibanez Sagardoy et leurs équipes Montage : Bernard Capeille, Raymond Gruart, Jean-Luc Punset, Marc Laffon Maintenance : Muriel Goavec et son équipe


Ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition Jaume Plensa. Le silence de la pensée présentée au musée d’Art moderne de Céret du 27 juin au 15 novembre 2015. Commissariat de l’exposition : Nathalie Gallissot, directrice du musée d’Art moderne de Céret, et Jaume Plensa. Jaume Plensa s’est montré d’emblée enthousiaste à l’idée d’exposer au musée d’Art moderne de Céret. L’artiste et Laura Medina ont fait preuve de beaucoup d’engagement et de disponibilité pour la préparation de cette exposition. Qu’ils en soient vivement remerciés. Nous remercions chaleureusement Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght, pour l’écriture du texte consacré à l’exposition. La coordination de l’exposition a été assurée par Lydia Fons et Aude Marchand, assistantes principales de conservation au musée d’Art moderne de Céret, en collaboration avec Plensa Studio Barcelona. Nous remercions enfin les personnes qui ont apporté leur aide et leurs conseils dans la préparation de cette exposition : Jean Frémon, président de la Galerie Lelong et l’équipe de Plensa Studio Barcelona.



Sommaire / Contents Le silence de la pensée The Silence of Thought Nathalie Gallissot

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Les yeux fermés Closed Eyes Olivier Kaeppelin

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Œuvres exposées / Works Exhibited

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Annexes / Appendices Liste des œuvres exposées / List of works exhibited Biographie succincte Short biography Expositions / Exhibitions Bibliographie / Bibliography

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Le silence est désir, songe, aspiration, quelque chose de si inconnu et si inaccessible que nous ne pouvons que l’imaginer. Nous parlons beaucoup du silence : une maison silencieuse, la quiétude et le silence d’un paysage, le silence d’un hôpital ou d’une église, le silence de la nuit… Pourtant, ces silences-là ne sont pas réels Notre silence est un murmure. Des murmures comme des ponts entre le son et le silence, entre ce que nous connaissons et ce que nous désirons. Aussitôt que tout est calme et silencieux, quand nous croyons avoir atteint le silence, nous découvrons que quelque chose s’interpose, quelque chose d’aussi proche et familier que notre propre corps. Notre corps bruyant. Pour William Blake, « une pensée remplit l’immensité ». Peut-être qu’une pensée n’est qu’un autre des murmures de notre corps, et que notre corps n’est qu’un autre des murmures de la vie. Je vous invite à écouter ces murmures. Je vous invite à imaginer le silence. Jaume Plensa, Pistoia, mai 1997

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Le silence de la pensée

Un silence presque palpable en même temps qu’une invitation à l’intériorité se diffuse au sein des espaces de l’exposition, caresse les visages de basalte ou de bronze, se faufile entre les silhouettes,

les sentences filigranées et leurs ombres portées, s’immisce parmi les galets d’alphabets entremêlés, enveloppe les figures éclairées à cœur. La sculpture monumentale de Jaume Plensa, la plus fameuse aujourd’hui car observée ou photographiée dans le monde entier, au sein de centres urbains ou de lieux préservés de nature, conjugue cette même qualité de silence avec une présence réelle et bien vivante dans l’espace public. La Crown Fountain du Millennium Park de Chicago (2004) est ainsi bercée des rires des enfants et des exclamations des passants, s’égayant de la vitalité joyeuse de l’œuvre. Le titre donné aux sept figures de résine ô combien silencieuses de la place Masséna – lieu de passage, de rencontre et de convivialité – suggère le désir de l’artiste d’un dialogue, entre les œuvres elles-mêmes, entre elles et le spectateur : Conversation à Nice (2007). La silhouette de Nomade, figure de proue du Bastion Saint-Jaume à Antibes (2010), à l’intérieur de laquelle le visiteur peut pénétrer, offre non seulement un lieu de réflexion, de contemplation, mais aussi possiblement d’échange et de palabre. « Une pensée emplit l’immensité1 ». Ce vers de William Blake, élu par le sculpteur, revient comme un leitmotiv dans les écrits qui lui sont consacrés, tant il offre un écho poétique au ressenti de celui ou celle qui se trouve confronté à l’œuvre de l’artiste. Au sein du musée, le vers est un écho plus puissant encore aux choix faits par Jaume Plensa après qu’il eut longuement considéré les espaces d’exposition, leur mesure et leur lumière. La sculpture trouve ici un lieu que par son aura elle habite pleinement et intensément. L’œuvre emplit les salles, transformant leur part d’intimité en une part d’immensité. Lou, visage de basalte aux yeux clos, accueille le visiteur. Que dire d’emblée d’un visage, si ce n’est le plus souvent souligner l’intensité, la beauté, le caractère lointain voire l’évitement d’un regard. Lou, Chloe, Laura, Sanna, Rui Rui, portraits sculptés par

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The Silence of Thought

The exhibition spaces are pervaded by an overriding atmosphere of almost palpable silence – with a sense of interiority – that caresses the basalt and bronze faces, weaves through the silhouettes, the filigree phrases and their cast shadows,

permeates the pebble-like interconnected letters, and envelopes the figures that glow from within. Jaume Plensa’s monumental sculptures, which are now the most famous of his works because they are viewed and photographed all around the world, whether in urban centres or in preserved natural spaces, conjugate this aura of silence with a very real and vibrant presence in the public domain. For example, Crown Fountain (2004) in Chicago’s Millennium Park is surrounded and animated by the laughter of children and the work’s joyous vitality provokes delighted exclamations from passers-by. In Nice, the title, Conversation à Nice (2007), given to the seven intensely “silent” resin figures in place Masséna – an area full of people passing by, encounters and conviviality – reflects the artist’s quest to establish dialogue, both among the works themselves and between them and the viewers. The silhouette of Nomade (2010), the giant figurehead of the SaintJaume Bastion in Antibes, into which the visitor can actually enter, offers not only an ideal place for reflection and contemplation but also, potentially, for interaction and chatter. “One thought fills immensity.”1 The line of verse by William Blake is an inspiration for the sculptor and occurs like a leitmotif in descriptions of his work, because it poetically echoes the feelings and reactions of those confronted by the artist’s work. Within the museum spaces, this line of verse echoes even more powerfully the choices made by Plensa after carefully studying the exhibition areas, their dimensions and lighting. The sculptures fully and intensely inhabit these exhibition spaces. The works truly occupy the rooms, transforming their intimacy into immensity. The visitor initially encounters Lou, a basalt face with closed eyes. Observations about faces often focus on their intensity, beauty and distant gaze, or even the avoidance of the

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Les yeux fermés

Pour l’art, la question du langage est d’abord celle du silence. L’art, quelle que soit l’utilisation qu’il fait des mots, sait que son expérience se fonde parce que, précisément, les mots sont absents. L’expérience de l’artiste n’est pas celle du discours. Ils sont absents parce que l’artiste ne

désire pas utiliser les mots de la tribu, usés, sans plus de significations. Ils sont absents parce que l’art est ce moment où la langue n’est pas encore ou n’est plus présente, alors que l’expérience du monde est déjà riche de sensations. L’enfance de l’art, avant toute énonciation, est la conscience d’appartenir à une dimension cosmique, océanique. Quand, selon le conseil de Caspar David Friedrich, nous fermons notre œil physique, nous découvrons une matière hybride, mouvante sans définition qui, cependant, s’égale à celle du lexique, distinctive et fonctionnelle. L’art a à faire avec les mots mais d’abord à l’en deçà ou l’au-delà des mots. L’en deçà par le silence originaire, l’en deçà par la substance, substance physique, ou, au contraire, substance semblable à celle des nuages ou du vent. Il y a bien une parole, mais elle se tient dans le murmure de l’air. Elle le traverse comme il en est pour les roseaux d’où point, une rumeur à laquelle, dans la Bible, le pharaon répond. L’art est dans cette musique qui naît d’associations, de fragments, de rêves, d’hallucinations où flottent des bribes de langue. L’en deçà ainsi que l’au-delà des mots, comme si se servir d’eux était, avant tout, se servir de leur « transport », qui nous pousse à faire le pas au-delà pour atteindre un ciel vierge, l’azur mallarméen, la terre vaine de T. S. Eliot ou les nouveaux campements de Georg Träkl. L’œuvre de Jaume Plensa nous invite à une danse avec le langage qui, plus que le langage, nous fait vivre la danse elle-même. Danse physique ou métaphysique, danse des ombres, des lumières du paysage, danse où chacun se dévoile et se masque, danse de la scansion poétique, ou, danse d’un acte moral ou politique. Danse où l’utopie de l’art rassemble par son mouvement l’hétérogénéité et la division des lexiques.

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Closed Eyes

Language in art is primarily silent. Whatever use art makes of words, its experience is directly related to the absence of words. The artist’s experience is not that of a discourse. Words are absent because the artist does not wish to employ the words of the “tribe” – words that have been overused and have thereby lost their mean-

ing. They are absent because art occurs at the point where verbal language does not yet exist or no longer exists, while the physical world already provides a rich experience of sensations. The infancy of art, which exists before any enunciation, implies the awareness of belonging to a cosmic, oceanic dimension. When we follow Caspar David Friedrich’s advice “to close your physical eyes”, we discover an undefined hybrid, moving matter that is, however, in its own way, the equivalent of a distinctive and functional lexicon. Art does have a connection with words but it primarily operates beneath or beyond words. It operates beneath words through the wordless silence it originates from, and goes beyond them because of its material nature, its physical substance and, contrastingly, a “substance” that resembles that of the clouds or the wind. There is a language but it is borne by the air like a whisper. It traverses art like a breeze passing through the biblical rushes, from whence a rumour was born, to which the pharaoh responded. Art lies in the “music” born from the associations, fragments, dreams and hallucinations in which snippets of language waft. Hence, art operates both beneath and beyond words, as though their use were, above all, about harnessing their ability to “transport” us, encouraging us to go beyond ourselves to reach a virgin sky, Mallarmé’s azure, T. S. Eliot’s vain earth or Georg Träkl’s new camps. Jaume Plensa’s work invites us to a dance with language, which, surpassing language, enables us to experience the dance itself. It is a physical or metaphysical dance, a dance in the shadows and light of a landscape, a dance in which each person is revealed and is masked, a dance of poetic scansion, or, the dance of a moral or political act; a dance, in which, through its movements, the artistic utopia unites the heterogeneity and division of lexicons.

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ナ置vres exposテゥes Works exhibited


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LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES / LIST OF WORKS EXHIBITED Lou , 2015 Basalte, 212 × 60 × 90 cm Basalt, 212 × 60 × 90 cm Silhouettes , 2011-2012 Acier inoxydable, formats variables Stainless steel, various formats Laura in Huesca , 2014 Bronze, épreuve d’artiste, 212 × 69 × 89 cm Bronze, artist’s proof, 212 × 69 × 89 cm Chloe in Barcelona , 2014 Bronze, épreuve d’artiste, 212 × 69 × 89 cm Bronze, artist’s proof, 212 × 69 × 89 cm Talking Continents, 2013 Acier inoxydable, 19 éléments de formats variables Stainless steel, 19 pieces in various formats Rui Rui’s Dream , 2014 Bronze, épreuve d’artiste, 205 × 75 × 70 cm Bronze, artist’s proof, 205 × 75 × 70 cm Sanna’s Dream , 2014 Bronze, épreuve d’artiste, 204 × 79 × 72 cm Bronze, artist’s proof, 204 × 79 × 72 cm Air, Water, Void , 2014 Résine époxy, acier, lumière, mousse et plastique, 215 × 500 × 500 cm Epoxy resin, steel, light, foam and plastic, 215 × 500 × 500 cm

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BIOGRAPHIE SUCCINCTE

Né à Barcelone en 1955, Jaume Plensa a suivi les cours de la Llotja (Escola Superior de Disseny i Art [École supérieure d’art et de design]) et ceux de l’École des beaux-arts de Sant Jordi. Depuis 1980, année de sa première exposition personnelle à Barcelone, il vit et travaille – outre la capitale catalane – à Berlin, à Bruxelles, en Angleterre, en France et aux États-Unis. Il a enseigné à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et collabore régulièrement avec la School of the Art Institute of Chicago (SAIC) en qualité de professeur invité. Il donne également de nombreuses conférences et cours dans des universités, musées et institutions culturelles du monde entier. Jaume Plensa a reçu de nombreux prix et distinctions, nationaux et internationaux, dont, en 1993, la médaille de chevalier des Arts et Lettres décernée par le ministère français de la Culture et de la Communication, et, en 1997, le Prix national des beauxarts du Gouvernement de Catalogne. En 2005, il a été nommé docteur honoris causa de la School of the Art Institute of Chicago. En Espagne, il reçoit le Prix national des beauxarts en 2012, et le prestigieux prix Velázquez des arts plastiques en 2013. Son œuvre fait l’objet de fréquentes expositions dans des galeries et des musées du monde entier (Europe, États-Unis, Asie). Citons, parmi les plus marquantes, celle présentée en 1996 par la Fundació Joan Miró, qui a ensuite été montrée à la Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris, et au Malmö Konsthall, en Suède, l’année suivante. Des expositions de son œuvre ont été organisées dans différents musées en Allemagne, comme Love Sounds, au Kestner Gesellschaft de Hanovre en 1999, et récemment The Secret Heart, proposée dans trois musées d’Augsbourg en 2014. À Madrid, l’exposition Chaos-Saliva, ouverte en 2000 au Palacio de Velázquez – Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, a reçu un accueil particulièrement enthousiaste. Aux États-Unis, où l’artiste travaille et expose depuis près de trois décennies, son travail fait l’objet de nombreuses présentations dans des galeries et des musées. Citons, parmi les expositions majeures qui lui ont été consacrées, celle organisée à Dallas au Nasher Sculpture Center.

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SHORT BIOGRAPHY

Born in 1955 in Barcelona, where he studied at the Llotja School of Art and Design and at the Sant Jordi School of Fine Art. Since 1980, the year of his first exhibition in Barcelona, he has lived and worked in Berlin, Brussels, England, France and the United States, as well as the Catalan capital. He has been a teacher at the École nationale supérieure des beaux-arts in Paris and regularly cooperates with the School of the Art Institute of Chicago as a guest professor. He has also given many lectures and courses at other universities, museums and cultural institutions around the world. Jaume Plensa has received numerous national and international distinctions, including the Medaille de Chevalier des Arts et des Lettres, awarded by the French Ministry of Culture, in 1993, and the Government of Catalonia’s National Prize for Fine Art in 1997. In 2005, he was invested Doctor Honoris Causa by the School of the Art Institute of Chicago. In Spain, he received the National Prize for Fine Art in 2012 and the prestigious Velázquez Prize for the Arts in 2013. Plensa regularly shows his work at galleries and museums in Europe, the United States and Asia. The landmark exhibitions in his career include one organised at the Fundació Joan Miró in Barcelona in 1996, which travelled to the Galerie nationale du Jeu de Paume in Paris and the Malmö Konsthall in Malmö, Sweden, the following year. In Germany, several museums have staged exhibitions of his work. These include “Love Sounds” at the Kestner Gesellschaft in Hanover in 1999 and the recent “The Secret Heart”, which was shown at three museums in the city of Augsburg in 2014. In Madrid, Plensa received particular acclaim for the exhibition “Chaos-Saliva”, which opened in 2000 at the Palacio de Velázquez – Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía. In the United States, where Plensa has worked and exhibited for nearly three decades, his works have been shown at numerous art galleries and museums. Among his most outstanding exhibitions was that organised at the Nasher Sculpture Center in Dallas. In 2011, a large selection of Plensa’s sculptures were exhibited at the Yorkshire Sculpture Park in West Bretton, Wakefield, England, both inside in the exhibition rooms and

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EXPOSITIONS / EXHIBITIONS Expositions personnelles (sélection depuis 2005) Solo exhibitions (selection from 2005) 2005 – Jaume Plensa, CAC Málaga, Centro de Arte Contemporáneo, Málaga, Spain – Is art Something in Between?, Kunsthalle Mannheim, Mannheim, Germany – 13 doubts, English Church / Galerie Scheffel, Bad Homburg, Germany – Song of Songs, Albion Gallery, London, UK – Glückauf?, Lehmbruck Museum, Duisburg, Germany – Jaume Plensa, Ópera, Theater and Friends, Museo Colecciones ICO, Madrid, Spain 2006 – I in His Eyes as One That Found Peace, Richard Gray Gallery, Chicago – New York, USA – Une âme, deux corps… trois ombres, Galerie Lelong, Paris, France – Jerusalem, Museu d’Art Modern i Contemporani Es Baluard, L’Aljub, Palma de Mallorca, Spain – Songs and Shadows, Galerie Lelong, New York, USA – Jaume Plensa, Livres, estampes et multiples sur papier 1978-2006, Centre de la Gravure et de l’Image Imprimée, La Louvière, Belgium / Fundació Pilar i Joan Miró, Palma de Mallorca, Spain 2007 – Jaume Plensa, MAMAC – Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain, Nice, France – Jaume Plensa, IVAM – Institut Valencià d’Art Modern, Valencià, Spain – Nomade, Bastion Saint-Jaume – Port Vauban, organised by / organisée par musée

Picasso, Antibes, France / Ocean Drive, Art Basel–Miami Beach, Miami, Florida, USA,

organised by/organisée par Richard Gray Gallery, Chicago and/et Galerie Lelong, New York

– Silent Voices, Tamada Projects Corporation, Tokyo, Japan – Sinónimos, Círculo de Bellas Artes, Madrid, Spain 2008 – Jaume Plensa, Frederik Meijer Gardens and Sculpture Park, Grand Rapids, Michigan, USA – La Riva de Acheronte, Evangelische Stadtkirche, Darmstadt, Germany – Save our Souls, Albion Gallery, London, UK 2009 – Jerusalem, Espacio Cultural El Tanque, Santa Cruz de Tenerife, Canary Islands, Spain – In the Midst of Dreams, Galerie Lelong, New York, USA – Jaume Plensa, Galeria Toni Tàpies, Barcelona, Spain

– Slumberland, Galerie Lelong, Paris, France

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BIBLIOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHY Catalogues d’exposition (sélection depuis 1997) Solo exhibition catalogues (selection from 1997) 1997

– John Berger, Daniel Abadie, Hans-Jürgen Buderer and / et Jaume Plensa, Jaume Plensa, Mannheim, Städtische Kunsthalle, 1997 [interview by / entretien de Manuel J. Borja-Villel].

– John Berger, Daniel Abadie, Hans-Jürgen Buderer et al., Jaume Plensa, Paris, Éd. du Jeu de Paume, 1997 [interview by / entretien de Manuel J. Borja-Villel].

1999

– Carsten Ahrens, Jaume Plensa, Love Sounds, Hannover, Kestner Gesellschaft, 1999 [interview by / entretien de Michael Stoeber].

2000

– Carsten Ahrens, José Jiménez, Barbara Catoir, Doris von Drathen and / et Sune

Nordgren, Chaos-Saliva, Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 2000

[interview by / entretien de Alicia Chillida].

2005

– Christoph Brockhaus, Rolf Lauter and / et Gottlieb Leinz, Jaume Plensa, Glückauf?, Berlin, Ed. Braus, 2005. – Carsten Ahrens, Juan Ángel Vela del Campo, Massimo Luconi, Alex Ollé and / et Carles Padrissa, Jaume Plensa, Opera, Teatro y Amigos / Opera, Theater & friends, Madrid, Fundación ICO, 2005.

2006

– Jean Fremon, Doris von Drathen and / et Kosme de Barañano, Jaume Plensa, une âme, deux corps… trois ombres, Paris, Galerie Lelong, 2006.

2007

– Consuelo Ciscar Casaban and / et William Jeffett, Jaume Plensa, Valencià,

IVAM – Institut Valencià d’Art Modern, Valencià, 2007 [interview by / entretien de

Gilbert Perlein].

2008

– Daniel Abadie and / et Jean-Louis Andral, Jaume Plensa, Nomade, musée Picasso and Managements of Museums and / et direction des musées de la Ville d’Antibes, France, 2008.

2010

– Jean-Louis Andral and / et Olivier Kaeppelin, L’Âme des Mots, Saint-Étienne, IAC éd. d’Art, 2010.

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