47 Lucas Cranach l’Ancien. Les Trois Grâces Élisabeth Foucart-Walter 49 Thomas Cole. La Croix dans la contrée sauvage Guillaume Faroult 50 Attribué à Jean Malouel. Le Christ de pitié Dominique Thiébaut 60 Nicolas Poussin. Les Quatre Saisons Nicolas Milovanovic 65 Rembrandt Harmensz. van Rijn. Portraits de Marten Soolmans et d’Oopjen Coppit Jonathan Bikker 66 Louis Le Nain. La Forge Nicolas Milovanovic SCULPTURES
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Pierre Puget. Milon de Crotone Geneviève Bresc-Bautier Gregor Erhart. Sainte Marie-Madeleine Sophie Guillot de Suduiraut Houdon. Diane chasseresse Guilhem Scherf Canova. Psyché ranimée par le baiser de l’Amour Isabelle Leroy-Jay Lemaistre Michel-Ange. Les Esclaves Jean-René Gaborit Donatello. La Vierge et l’Enfant. Deux reliefs en terre cuite Marc Bormand Une Vierge en majesté Jean-René Gaborit et Dominique Faunières Jean-Baptiste Pigalle. Voltaire nu Guilhem Scherf Les Chasseurs de Marly et les œuvres de Nicolas Coustou au musée du Louvre Geneviève Bresc-Bautier Edme Bouchardon. L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule Guilhem Scherf
ISBN 978-2-7572-1377-3
9,70 €
Dans la même collection ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES
ARTS DE L’ISLAM
1
54 La pyxide d’al-Mughira Sophie Makariou 55 Le porche mamlouk Annie-Christine Daskalakis Mathews 56 Les relevés des mosaïques de la grande mosquée de Damas Loreline Simonis 57 Le baptistère de Saint Louis Sophie Makariou 58 Un album impérial de peintures mogholes Sophie Makariou
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D É PA R T E M E N T D E S A R T S G R A P H I Q U E S
Pisanello. La princesse au brin de genévrier Dominique Cordellier 4 Véronèse. Une dame vénitienne dite la Belle Nani Jean Habert 5 Giulio Romano et Raphaël. La vice-reine de Naples Michael P. Fritz 9 Eugène Delacroix. La Mort de Sardanapale Vincent Pomarède 10 Ingres. Monsieur Bertin Daniel Ternois 14 Joachim Wtewael. Persée et Andromède Patrick Le Chanu 17 Nicolas Poussin. Sainte Françoise Romaine Marc Fumaroli 24 Léonard de Vinci. La Joconde Cécile Scailliérez 28 Eugène Delacroix. La Liberté guidant le peuple Arlette Sérullaz et Vincent Pomarède 29 La Crucifixion du Parlement de Paris Philippe Lorentz 31 Ingres. La Grande Odalisque Dimitri Salmon 33 Rembrandt. Bethsabée tenant la lettre du roi David Blaise Ducos 34 Quentin Metsys. Sainte Madeleine Cécile Scalliérez 37 Fragonard. Le Verrou Guillaume Faroult 39 Eugène Delacroix. Femmes d’Alger dans leur appartement Malika Dorbani Bouabdellah 42 Jean-Baptiste Camille Corot. Souvenir de Mortefontaine Vincent Pomarède 46 Johann Heinrich Füssli. Lady Macbeth marchant dans son sommeil Guillaume Faroult
11 18 20 21 40
Le Scribe Nebmeroutef Élisabeth Delange La statuette d’Ahmès Néfertari Guillemette Andreu Le Christ et l’abbé Ména Marie-Hélène Rutschowscaya Baouit : une église copte au Louvre Dominique Bénazeth Padiimenipet fils de Sôter François René Herbin Le Scribe « accroupi » Christiane Ziegler Le poignard égyptien, dit « du Gebel el-Arak » Élisabeth Delange
ANTIQUITÉS GRECQUES, ÉTRUSQUES ET ROMAINES
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COLLECTION SOLO
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Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
PEINTURES
Louis Carrogis (1717-1806), dit Carmontelle, comédien, auteur dramatique et metteur en scène de ses propres écrits, fut aussi dessinateur, graveur et architecte paysager. Connu comme l’un des plus habiles et prolifiques portraitistes de la bonne société du xviiie siècle français, il exerça auprès du duc de Chartres la fonction de lecteur et fut « divertisseur » appointé de la famille d’Orléans, organisant pour cette dernière fêtes et spectacles. Cette assistance choisie était fréquemment conviée à admirer ses « transparents », créations optiques très en vogue dès le début des années 1780. Sur un papier vélin translucide monté sur deux rouleaux se développait un long panorama des campagnes de France peint à la gouache, que Carmontelle se chargeait lui-même de dérouler devant une source lumineuse naturelle ou artificielle pour des spectateurs ainsi conviés à une promenade enchantée au sein de jardins pittoresques et ensoleillés. Le transparent, ce précurseur du cinématographe, était fragile. Long de plus de treize mètres, celui acquis en décembre 2015 par le musée du Louvre se trouve pourtant dans un état de conservation exceptionnel : ni déchirure, ni coupe, ni tache. Ce trésor miraculeusement préservé nous plonge avec délices dans le monde délicat des plaisirs du siècle des Lumières.
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COLLECTION SOLO
Louis Carrogis, dit Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
Louis Carrogis, dit Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
Le cratère des Niobides Martine Denoyelle La Dame d’Auxerre Jean-Luc Martinez Idoles-cloches de Béotie Violaine Jeammet L’encrier de Vaison-la-Romaine Sophie Descamps-Lequime La Victoire de Samothrace Marianne Hamiaux Les Muses des prædia de Julia Felix Delphine Burlot et Daniel Roger La mosaïque de Qabr Hiram Catherine Metzger
ANTIQUITÉS ORIENTALES
27 Le Code de Hammurabi Béatrice André-Salvini 44 Princesse de Bactriane Agnès Benoit 48 Ebih-Il Sophie Cluzan et Camille Lecompte 53 Jupiter Héliopolitain Nicolas bel
ARTS GRAPHIQUES
12 Léonard de Vinci. Isabelle d’Este Françoise Viatte 19 La Marquise de Pompadour Jean-François Méjanès 22 Le Livre des Saint-Aubin Pierre Rosenberg OBJETS D’ART
13 La statuette équestre de Charlemagne Danielle Gaborit-Chopin 23 Le guéridon de madame du Barry Marie-Laure de Rochebrune 36 La tapisserie du Jugement dernier Élisabeth Antoine 45 Le service Encyclopédique de la manufacture de Sèvres Anne Dion-Tenenbaum et Tamara Préaud 59 La Descente de Croix Élisabeth Antoine-König et Juliette Levy-Hinstin 62 La boîte à portrait de Louis XIV Michèle Bimbenet-Privat et François Farges 63 Le bouclier avec Milon de Crotone d’Antonio del Pollaiuolo Philippe Malgouyres 67 Léonard Limosin. Les retables de la Sainte-Chapelle Françoise Barbe, Béatrice Beillard et Guy-Michel Leproux 68 Le livre d’heures de Francois Ier Philippe Malgouyres
Xavier Salmon Couverture et quatrième de couverture : Louis Carrogis, dit Carmontelle, Le Transparent des campagnes de France (détails)
La restauration du transparent de Carmontelle a été soutenue par le Fonds Nininoé, au sein du Fonds de dotation du Louvre
Remerciements Les efforts conjugués d’Elisabetta Bartoli, Marine Bonnot, Violaine Bouvet-Lanselle, Brigitte Donon, Régine Dupichaud, Catherine Dupont, Michèle Gardon et Hélène Rihal ont aidé à la publication de ce texte. Je les en remercie chaleureusement.
COLLECTION SOLO Conception de la collection Violaine Bouvet-Lanselle Suivi éditorial Catherine Dupont Contribution éditoriale Georges Rubel Conception graphique de la couverture Quartopiano, musée du Louvre Conception graphique et maquette Nelly Riedel Fabrication Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros
Solo Carmontelle 32p.indd 2
© Somogy éditions d’art, Paris, 2018 © Musée du Louvre, Paris, 2018 ISBN musée du Louvre : 978-2-35031-635-2 ISBN Somogy: 978-2-7572-1377-3 Photogravure : Quat’Coul, Toulouse et Paris Dépôt légal : juillet 2018 Imprimé en Italie
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COLLECTION SOLO DÉPARTEMENT DES ARTS GRAPHIQUES
Louis Carrogis, dit Carmontelle Le Transparent des campagnes de France Xavier Salmon Conservateur général du patrimoine, directeur du département des Arts graphiques
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Préface
Le musée du Louvre a pu acquérir en 2015 un rare et précieux transparent peint par Carmontelle. Cet homme singulier fut non seulement un amuseur au sein de la belle société du Palais-Royal, un auteur de pièces de théâtre, un créateur de jardins, mais aussi un artiste qui, sa vie durant, multiplia les portraits de ceux qu’il était appelé à rencontrer, et qui inventa, avec le transparent, un nouveau type d’œuvre. Créations optiques jouant de la transparence du papier afin d’y peindre les campagnes de France et de les éclairer par l’arrière au moyen d’une source lumineuse, ces œuvres fragiles ont été rarement conservées. Leurs très grandes dimensions rendaient en effet leur manipulation difficile. Le transparent du Louvre compte ainsi parmi les quelques rares rouleaux qui soient encore préservés dans leur intégralité, qui n’aient jamais été coupés ni démontés, n’aient jamais fait l’objet d’une restauration et présentent toujours un ensemble de couleurs dans toute leur fraîcheur originelle. Le découvrir invite donc à se plonger à la fois dans cette société de loisirs qui fut celle de l’aristocratie du dernier quart du XVIIIe siècle, et à mesurer tout l’intérêt que les travaux d’optique suscitaient alors. Xavier Salmon nous convie aujourd’hui à ce plaisir rare de la découverte en resituant l’homme dans son contexte et en soulignant tout l’intérêt de l’une de ses œuvres les plus originales. Laissons-lui la parole.
Jean-Luc Martinez Président-directeur du musée du Louvre
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Une partie de campagne selon Louis Carrogis (1717-1806), dit Carmontelle, ou l’art du « transparent » « Pour quiconque a vu quelqu’une de ses spirituelles aquarelles, le nom de Louis Carrogis, dit de Carmontelle, évoque les grâces et les séductions brillantes du plus galant des siècles modernes. Singulière destinée que celle de ce fils d’un savetier, auquel on ne connaît aucun maître, qui prit, on ne sait où, sans doute dans l’air même de la capitale, le besoin irrésistible d’une atmosphère de luxe et de raffinement d’esprit, et qui devint l’amuseur en titre, le pourvoyeur de jouissances d’une société blasée. Il y tint à la fois sa place comme littérateur et comme dessinateur, comme topographe, paysagiste et dessinateur de jardins, comme ordonnateur de scènes de comédies et de charades ; la variété de ses dons n’a semble-t-il d’égale qu’une facilité singulière, même en ce temps, dans chaque genre […]. « […] bien plus encore que dans ses proverbes et comédies, ces qualités de naturel et d’observation véridique éclatent dans une autre source documentaire, par où vivent à présent le talent et le nom de Carmontelle. Mettant à profit ses dons de dessinateur et de coloriste, il se divertit, pendant quarante années, à croquer vivement la silhouette de tous ceux qui formaient la société d’alors : princes et grands, artistes, jolies femmes, financiers, militaires ; chacun se trouva fixé d’un trait précis, avec son allure et son entourage […]. « Considérée dans son ensemble, son œuvre […] devient l’une des plus vivantes, l’une des plus complètes qui soient. C’est au premier rang des mémorialistes et chroniqueurs du siècle qu’il faut le placer, comme l’un de ceux qui nous ont donné le plus fidèle spectacle de leur temps, l’un de ceux chez qui se mêlent le mieux les différentes catégories sociales, où l’homme se rattache le mieux à son entourage1. » Pierre Francastel avait su trouver, en 1929, les mots justes pour cerner le talent de Carmontelle, amuseur qui sut à merveille divertir le cercle de la famille d’Orléans et s’imposa en témoin emblématique de cette société du XVIIIe siècle curieuse de tout. À sa naissance, le 15 août 1717, rien cependant ne semblait l’y disposer. Son grand-père, Jean Carrogis, subvenait aux besoins de sa famille en exploitant quelques vignes à La Bastide-les-Mirepoix, petite cité médiévale située à mi-distance entre Carcassonne et Foix. Son père, Philippe, avait quitté sa belle province pour s’installer à Paris comme maître cordonnier. Il avait épousé le 9 novembre 1711 Marie-Jeanne Eybelly, fille de Michel Eybelly, maître chez qui il fut certainement compagnon, l’homme exerçant tout comme lui le métier de cordonnier rue des
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Vieux-Augustins, paroisse Saint-Eustache. De ce mariage étaient nés au moins cinq enfants. Le premier, Joseph-Philippe, avait été baptisé le 27 octobre 1712. Le deuxième, Michel-Philippe, était né le 7 janvier 1714. Le troisième, Louis, futur Carmontelle, avait vu le jour le 15 août 1717 ou peu avant, ainsi que nous l’avons déjà précisé. Le quatrième avait été Pierre, baptisé le 25 septembre 1718. L’ondoiement du cinquième, toujours un fils, Jacques-Philippe, avait eu lieu le 27 septembre 17192. Toute l’enfance de Louis s’était probablement passée dans le quartier de la paroisse Saint-Sulpice, où son père tenait boutique, au coin de la rue des Quatre-Vents et de celle du Cœur-Volant, actuelle rue Grégoire-de-Tours. Contrairement à son frère Pierre, il ne se destina pas au métier de cordonnier et fit des études qui lui permirent de se qualifier d’« ingénieur » sur l’acte de baptême de son neveu et filleul Louis, le 13 décembre 17443. Dans l’une de ses comédies, Le Prisonnier, appartenant à son Théâtre de campagne publié en 1775, Carmontelle reviendra sur ce début de carrière où il avait servi lors de la guerre de Succession d’Autriche sous les ordres de Louis de Conflans, marquis d’Armentières (1711-1774). Il étudiait alors les cartes et les fortifications, et donnait les relevés topographiques tout en animant déjà une petite troupe théâtrale et en écrivant des prologues qu’il s’amusait à mettre en scène. Lorsque le marquis d’Armentières avait été nommé pendant la campagne de Flandre gouverneur de la ville d’Ath, près de Bruxelles, il avait même demandé à son ingénieur topographe, homme si plein d’esprit et de talent, d’enseigner les mathématiques et l’art des fortifications à ses deux fils, Louis Henri Gabriel et Louis Charles. Ayant hérité dès 1717 de son père de la charge de premier gentilhomme de la chambre du duc d’Orléans, Louis de Conflans fut aussi très certainement celui qui introduisit Carmontelle auprès du comte Emmanuel Louis de Pons Saint-Maurice (1712-1791), mestre de camp du régiment d’Orléans-Dragons et gouverneur du duc de Chartres. Devenu son aide de camp topographe, Louis de Carmontelle, ainsi qu’il se faisait désormais nommer, continua à écrire des comédies, à les faire jouer, et se fit aussi remarquer par son adresse à rapidement fixer les traits de ceux qu’il côtoyait à l’armée. Si l’on en croit son ami le chevalier Pierre Jean Richard de Lédans4, lieutenant-colonel d’infanterie et gouverneur des pages de Madame, comtesse de Provence, c’est lors de la campagne de Westphalie, en 1757-1758, qu’il devint l’enfant gâté de tous ces messieurs et plut beaucoup au duc de Chevreuse en tapissant sa canonnière de toutes les figures des officiers de son régiment et de ceux d’Orléans, de Bauffremont et de Caraman. En témoignait un portrait
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Carmontelle ne s’était en effet pas seulement fait connaître par ses portraits « pleins d’esprit et de facilité » dont il avait formé à sa mort, à la fin de 1806, une galerie de sept cent cinquante personnages qui fut acquise d’abord par son ami Richard de Lédans (fig. 4), et en partie dispersée par lui, avant d’entrer en la possession de Pierre de La Mésangère, qui en 1831 détenait les quatre cent quarante dessins décrivant cinq cent vingt personnages acquis par la famille écossaise Duff Gordon Duff, puis, en mars 1877, par le duc d’Aumale13. Il s’était aussi rapidement imposé auprès des Orléans par le piquant des petites pièces théâtrales qu’il composait. En préambule à l’édition posthume, en 1825, de ses proverbes et de ses comédies, la comtesse Stéphanie Félicité de Genlis, qui l’avait connu, écrivait ainsi : « M. Carmontel fut attaché à M. le duc d’Orléans en qualité de lecteur ; cette place, quoique honorable, était en quelque sorte subalterne, puisqu’elle ne donnait pas le droit de manger avec les princes, même à la campagne ; mais bientôt M. Carmontel fut particulièrement distingué, non seulement du prince, mais de toutes les personnes aimables et spirituelles qui allaient à Villers-Cotterets ; il avait beaucoup d’instruction, de la réserve sans embarras, une gaieté douce et piquante ; il joignait beaucoup de bonhomie à l’esprit le plus observateur, deux choses bien rarement réunies ; c’est qu’il observait, non par malignité, mais par curiosité, pour connaître le monde et le cœur humain, et cette étude est surtout fructueuse, lorsqu’elle est faite sans aucune morosité ; il peignait parfaitement à la gouache le paysage et la figure […], il lisait tout haut les comédies véritablement plaisantes d’une manière si remarquable que M. le duc d’Orléans voulut le faire entendre dans la société ; il lut dans le salon avec le plus grand succès le Bourgeois gentilhomme de Molière, ce qui fit penser qu’il jouerait parfaitement la comédie ; mais il assura qu’il jouerait sans aucun naturel un rôle appris par cœur, et il proposa de jouer de petites comédies impromptu [sic] dont il donnerait les canevas, ce qui se pratiquait dès lors à la Comédie-italienne ; l’offre fut acceptée. Carmontel prit toujours pour base de ses petites pièces un proverbe qu’il mettait en action avec un art infini et un naturel charmant. Il ne manquait jamais de placer dans ces pièces un rôle qu’il se réservait, celui d’un mari à la fois avare, amoureux, jaloux et bourru ; ce caractère original rempli de nuances et de traits piquans, formait un rôle d’autant plus difficile que le Théâtre Français n’offrait à cet égard aucun modèle. M. Carmontel représentait ce personnage avec une vérité, une perfection, qui lui en assurait le privilège exclusif, car personne
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6. Détail des fragments du transparent vendu à Paris le 28 novembre 2017 Christie’s, lot 712
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7. Détail des fragments du transparent vendu à Paris le 28 novembre 2017 Christie’s, lot 712
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47 Lucas Cranach l’Ancien. Les Trois Grâces Élisabeth Foucart-Walter 49 Thomas Cole. La Croix dans la contrée sauvage Guillaume Faroult 50 Attribué à Jean Malouel. Le Christ de pitié Dominique Thiébaut 60 Nicolas Poussin. Les Quatre Saisons Nicolas Milovanovic 65 Rembrandt Harmensz. van Rijn. Portraits de Marten Soolmans et d’Oopjen Coppit Jonathan Bikker 66 Louis Le Nain. La Forge Nicolas Milovanovic SCULPTURES
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Pierre Puget. Milon de Crotone Geneviève Bresc-Bautier Gregor Erhart. Sainte Marie-Madeleine Sophie Guillot de Suduiraut Houdon. Diane chasseresse Guilhem Scherf Canova. Psyché ranimée par le baiser de l’Amour Isabelle Leroy-Jay Lemaistre Michel-Ange. Les Esclaves Jean-René Gaborit Donatello. La Vierge et l’Enfant. Deux reliefs en terre cuite Marc Bormand Une Vierge en majesté Jean-René Gaborit et Dominique Faunières Jean-Baptiste Pigalle. Voltaire nu Guilhem Scherf Les Chasseurs de Marly et les œuvres de Nicolas Coustou au musée du Louvre Geneviève Bresc-Bautier Edme Bouchardon. L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule Guilhem Scherf
ISBN 978-2-7572-1377-3
9,70 €
Dans la même collection ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES
ARTS DE L’ISLAM
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54 La pyxide d’al-Mughira Sophie Makariou 55 Le porche mamlouk Annie-Christine Daskalakis Mathews 56 Les relevés des mosaïques de la grande mosquée de Damas Loreline Simonis 57 Le baptistère de Saint Louis Sophie Makariou 58 Un album impérial de peintures mogholes Sophie Makariou
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D É PA R T E M E N T D E S A R T S G R A P H I Q U E S
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ANTIQUITÉS GRECQUES, ÉTRUSQUES ET ROMAINES
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Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
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Louis Carrogis (1717-1806), dit Carmontelle, comédien, auteur dramatique et metteur en scène de ses propres écrits, fut aussi dessinateur, graveur et architecte paysager. Connu comme l’un des plus habiles et prolifiques portraitistes de la bonne société du xviiie siècle français, il exerça auprès du duc de Chartres la fonction de lecteur et fut « divertisseur » appointé de la famille d’Orléans, organisant pour cette dernière fêtes et spectacles. Cette assistance choisie était fréquemment conviée à admirer ses « transparents », créations optiques très en vogue dès le début des années 1780. Sur un papier vélin translucide monté sur deux rouleaux se développait un long panorama des campagnes de France peint à la gouache, que Carmontelle se chargeait lui-même de dérouler devant une source lumineuse naturelle ou artificielle pour des spectateurs ainsi conviés à une promenade enchantée au sein de jardins pittoresques et ensoleillés. Le transparent, ce précurseur du cinématographe, était fragile. Long de plus de treize mètres, celui acquis en décembre 2015 par le musée du Louvre se trouve pourtant dans un état de conservation exceptionnel : ni déchirure, ni coupe, ni tache. Ce trésor miraculeusement préservé nous plonge avec délices dans le monde délicat des plaisirs du siècle des Lumières.
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Louis Carrogis, dit Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
Louis Carrogis, dit Carmontelle Le Transparent des campagnes de France
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ANTIQUITÉS ORIENTALES
27 Le Code de Hammurabi Béatrice André-Salvini 44 Princesse de Bactriane Agnès Benoit 48 Ebih-Il Sophie Cluzan et Camille Lecompte 53 Jupiter Héliopolitain Nicolas bel
ARTS GRAPHIQUES
12 Léonard de Vinci. Isabelle d’Este Françoise Viatte 19 La Marquise de Pompadour Jean-François Méjanès 22 Le Livre des Saint-Aubin Pierre Rosenberg OBJETS D’ART
13 La statuette équestre de Charlemagne Danielle Gaborit-Chopin 23 Le guéridon de madame du Barry Marie-Laure de Rochebrune 36 La tapisserie du Jugement dernier Élisabeth Antoine 45 Le service Encyclopédique de la manufacture de Sèvres Anne Dion-Tenenbaum et Tamara Préaud 59 La Descente de Croix Élisabeth Antoine-König et Juliette Levy-Hinstin 62 La boîte à portrait de Louis XIV Michèle Bimbenet-Privat et François Farges 63 Le bouclier avec Milon de Crotone d’Antonio del Pollaiuolo Philippe Malgouyres 67 Léonard Limosin. Les retables de la Sainte-Chapelle Françoise Barbe, Béatrice Beillard et Guy-Michel Leproux 68 Le livre d’heures de Francois Ier Philippe Malgouyres
Xavier Salmon Couverture et quatrième de couverture : Louis Carrogis, dit Carmontelle, Le Transparent des campagnes de France (détails)