La construction du Louvre-Lens a été financée par l’Union européenne, par les collectivités territoriales et en premier lieu par le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais. Le musée du Louvre-Lens atteste des volontés convergentes de placer au cœur d’une dynamique du territoire une action culturelle forte, ambitieuse.
Le Louvre-Lens est cofinancé par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Nord – Pas-de-Calais avec le Fonds européen de développement régional.
Cet ouvrage accompagne l’exposition « Galerie du temps » présentée au musée du Louvre-Lens ; il a été mis à jour et tient compte des renouvellements d’œuvres du décembre . L’exposition « Galerie du temps » est organisée par le musée du Louvre, Paris, et le musée du Louvre-Lens. La Grande galerie a été réalisée grâce au mécénat du Crédit Agricole Nord de France.
En application de la loi du mars [art. ] et du Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet , toute reproduction partielle ou totale à usage collectif de la présente publication est strictement interdite sans autorisation expresse de l’éditeur. Il est rappelé à cet égard que l’usage abusif et collectif de la photocopie met en danger l’équilibre économique des circuits du livre. © Musée du Louvre-Lens, Lens © Somogy éditions d’art, Paris 2012 pour la première édition 2017 pour la cinquième édition
www.louvrelens.fr www.somogy.fr ISBN Musée du Louvre-Lens : ---- ISBN Somogy éditions d’art : ---- Dépôt légal : Imprimé en République tchèque (Union européenne)
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LOUVRE LENS LE GUIDE Xavier Dectot Jean-Luc Martinez Vincent Pomarède
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Les mécènes et partenaires du musée du Louvre-Lens Mécènes Bâtisseurs Exceptionnels Crédit Agricole Nord de France Veolia Environnement Grands Mécènes Bâtisseurs Auchan Nexans Caisse d’Épargne Nord France Europe Grands Partenaires Orange Caisse des Dépôts SNCF Mécènes Bâtisseurs Trend Française de Mécanique AG2R La Mondiale Fondation d’entreprise Total Vitra Groupe Sia Crédit du Nord CCI de région Nord de France Dupont Restauration Maisons et Cités Avec la participation des Compagnons du Devoir et du Tour de France pour la fabrication du mobilier de l’espace pique-nique
Exposition Commissaires de la Galerie du temps : Jean-Luc Martinez et Vincent Pomarède Muséographie : Studio Adrien Gardère Musée du Louvre-Lens Président du conseil d’administration : Jean-Luc Martinez Directrice : Marie Lavandier Administratrice générale : Catherine Ferrar Chef du service conservation : Luc Piralla Chargée de recherche et d’exposition : Anne-Sophie Haegeman Médiation : Juliette Guépratte Multimédia : Guilaine Legeay Organisation et régie : Raphaëlle Baume, Caroline Chenu, Anne Sarosy, Samuel Percq Musée du Louvre Président-directeur : Jean-Luc Martinez Administrateur général : Karim Mouttalib Administratrice générale adjointe : Valérie Forey Prêteurs de l’exposition Les œuvres présentées dans la Galerie du temps proviennent toutes des huit départements du musée du Louvre. Muséographie Muséographe : Studio Adrien Gardère (chef de projet : Lucie Dorel / Mathieu Muin) Lumières : ACL. Conception lumière Vitrines : Goppion Graphisme : Norm Soclage : Version bronze Installation : André Chenue S.A.
Édition Musée du Louvre-Lens Coordination, suivi éditorial et iconographie : Charles-Hilaire Valentin Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Coordination éditoriale : Marie-Astrid Pourchet Contribution éditoriale : Nicolas Mison Conception graphique : Loïc Levêque Adaptation graphique et réalisation : Larissa Roy Fabrication : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros
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REMERCIEMENTS
Depuis l’origine, le projet a été voulu et porté par la Région Nord-Pas-de-Calais et le musée du Louvre. Toutes les équipes sans exception de ces deux institutions doivent être ici remerciées pour leur implication constante. Il convient d’adresser un remerciement tout particulier aux premiers responsables ayant travaillé à la conception de la Galerie du temps : Élisabeth Taburet-Delahaye, Jean-Marc Legrand, Olivier Meslay, Marielle Pic et Danièle Brochu. Une gratitude toute particulière doit également être exprimée envers ceux qui ont suivi avec attention depuis l’origine le développement et la construction du musée : au Louvre, Claudia Ferrazzi, Valérie Forey, Katia Lamy et Catherine Sueur, à la Région Nord-Pas-de-Calais, Yves Duruflé, Didier Personne, Jérôme Darras, Bernard Masset, Gilles Pette, Elvire Percheron. Depuis 2011, les équipes du Louvre-Lens ont été constituées et leur effort permanent et constructif doit être particulièrement signalé et remercié. Le Centre de recherche et de restauration des musées de France a été un partenaire indispensable d a n s l e c a d re d e c e p ro j et et n o u s vo u l o n s adresser toute notre gratitude à l’ensemble de ses personnels.
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Pages suivantes : Le musée du Louvre à Paris, vue aérienne Le musée du Louvre-Lens, vue aérienne sud-nord (image de synthèse)
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SOMMAIRE
Avant-propos, Jean-Luc Martinez
LE MUSÉE, Xavier Dectot
LA GALERIE DU TEMPS
L’ANTIQUITÉ , Jean-Luc Martinez
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Un territoire à nul autre pareil Semblable et différent, le Louvre-Lens
Introduction, Xavier Dectot
L’Antiquité dans les collections du musée du Louvre AUX ORIGINES DES CIVILISATIONS ANTIQUES (4e ET 3e MILLÉNAIRES AVANT J.-C.) L’Orient ancien au temps de la naissance de l’écriture Aux origines de la civilisation égyptienne Aux origines des civilisations méditerranéennes LE TEMPS DES GRANDS EMPIRES ORIENTAUX (2000-500 AVANT J.-C.) L’Orient ancien au temps de Babylone L’Égypte des grands temples La Méditerranée des cités L’Empire assyrien L’Égypte du crépuscule L’Empire perse UN MONDE GREC ET ROMAIN (500 AVANT J.-C. – 476 APRÈS J.-C.) La Grèce classique Le monde d’Alexandre le Grand L’Empire romain
LE MOYEN ÂGE , Jean-Luc Martinez et Vincent Pomarède Le Moyen Âge dans les collections du musée du Louvre Aux origines de l’Empire byzantin : naissance d’un art chrétien d’Orient Aux origines de l’art chrétien de l’Occident médiéval : décor et mobilier des premières églises Aux origines de la civilisation de l’Islam Rencontres autour de l’an Mil : l’Italie et Byzance L’Europe gothique Un apogée de l’Orient islamique Rencontres entre Orient et Occident
LES TEMPS MODERNES, Vincent Pomarède Les temps modernes dans les collections du musée du Louvre La Renaissance Trois empires modernes de l’Islam Arts de cour L’Europe baroque Le classicisme français Le temps des Lumières Néoclassicismes L’islam et l’art occidental au 19e siècle Autour de la révolution de 1830 : art et pouvoir en France
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AVANT-PROPOS Jean-Luc Martinez Président-directeur du musée du Louvre
Déjà quatre ans ont passé depuis le 4 décembre 2012 et l’ouverture du Louvre-Lens. Chaque anniversaire est une grande émotion : voir ce musée s’ancrer dans son territoire, voir le public y venir et y revenir, voir des visiteurs toujours plus attentifs découvrir ou redécouvrir les œuvres, c’est une grande fierté pour tous ceux qui, au Louvre et ailleurs, ont participé à sa création. En quatre ans, beaucoup a été accompli par la jeune équipe du Louvre-Lens, et nous pouvons nous féliciter que les premiers objectifs aient été atteints : plus que le succès quantitatif de la fréquentation (plus de deux millions de personnes), c’est le succès d’estime de ce musée et la diversité de ses visiteurs qui sont une source de fierté. Les premières expositions et programmations ont permis au musée de mieux connaître ses publics et de mieux mesurer leurs attentes. Le succès confirme la pertinence de l’association de l’excellence artistique et scientifique et d’une médiation ambitieuse et accessible à tous ; il est remarquable que le Louvre-Lens ait touché, pour plus de la moitié de ses visiteurs, des publics de la région socialement plus diversifiés que dans tout autre musée, et des publics venus nombreux des pays voisins, de Belgique notamment. Avec cette cinquième année qui commence en 2017, une nouvelle ère s’ouvre pour ce jeune musée qui doit confirmer son ambition d’exigence et de démocratisation. La démocratisation est le cœur même de ce projet ouvert à tous, et le Louvre-Lens doit poursuivre ses efforts pour fidéliser ses publics et gagner de nouveaux visiteurs. L’exigence, c’est avant
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tout celle d’une présentation exemplaire des collections du Louvre dans la Galerie du temps : pour la quatrième année consécutive, cinquante-quatre nouveaux chefs-d’œuvre rejoignent Lens, en remplacement d’autres qui vont retrouver les galeries du palais du Louvre. Cette rotation des œuvres, qui respecte la ligne chronologique de la Galerie, offre une sélection particulièrement représentative de la richesse des collections du Louvre : une nouvelle mosaïque et tout un décor de marbre évoquant le luxe du décor des villas romaines ; une présentation complètement renouvelée des arts de l’Islam au moment où, aux côtés de l’IMA, le Louvre contribue à montrer autrement ces cultures à Tourcoing ; la réunion saisissante de la peinture de Le Brun et de la sculpture de la tombe du cardinal de Bérulle ; un nouveau Rembrandt – le mystérieux et très célèbre Philosophe en méditation ; le Portrait du peintre Joseph Vernet par Madame Vigée Lebrun, célèbre femme-peintre de MarieAntoinette… Tels sont quelques-uns des importants renouvellements de l’année 2017 que chacun pourra venir admirer dans la Galerie du temps. L’offre culturelle du musée s’est également étoffée en quatre ans et poursuivra son développement. En 2017, après le succès de la grande exposition de civilisation « l’Histoire commence en Mésopotamie », le 17e siècle sera à l’honneur ce printemps. Les frères Le Nain, originaires de Laon, rappelleront ce que l’art français doit à cette région qui vit la rencontre entre la tradition originaire des Flandres et le répertoire renouvelé par les audaces de l’Italie : c’est au cœur de ce « mystère » Le Nain que nous plongerons avec
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la réunion exceptionnelle des tableaux rares de ces artistes dont les œuvres hantent l’imaginaire des écoliers de France avec leurs célèbres représentations de paysans. Puis nous voyagerons à nouveau vers l’Antiquité pour écouter les « musiques et sons », une exposition originale sur la place de la musique dans les cultures antiques. La Scène va poursuivre une programmation riche et ouverte à tous les publics, en lien avec les scènes et compagnies de la région. Enfin, la programmation des coulisses, unique en France, sera développée, avec l’accueil dans les ateliers d’œuvres que le public pourra découvrir en suivant cette étape essentielle de leur vie que constitue leur restauration. Le Louvre-Lens est désormais une institution locale, nationale et européenne reconnue. Grâce aux partenariats établis avec des musées européens, il s’est affirmé comme un établissement incontournable au cœur de l’Europe. Dans une région riche en musées, il a su s’insérer dans ce réseau plus ancien que lui en valorisant les collections régionales (dans le Pavillon de verre) dans le cadre d’une « carte blanche » offerte à l’un de leurs conservateurs, en voisin. C’est ce double réseau que le Louvre-Lens continuera de construire à travers ses projets dans les années qui viennent. Soyons sûrs que cette nouvelle étape de la vie du Louvre-Lens, combinant exigence et ouverture, permettra au musée de poursuivre son aventure, et invitera les publics de la nouvelle Région des Hauts-de-France et d’ailleurs à faire de nouvelles rencontres riches et inspirantes avec les chefsd’œuvre de l’histoire de l’art.
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LE MUSÉE
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UN TERRITOIRE À NUL AUTRE PAREIL Xavier Dectot
Le Louvre-Lens est un musée dans toutes ses dimensions, avec toute l’universalité du Louvre, mais aussi toute la richesse du territoire qui l’accueille. Ce dernier est fortement marqué par son histoire, consubstantielle à son identité. Tout commence il y a près de trois siècles, dans la partie du Hainaut annexée par la France après les traités de Nimègue. En 1716, le vicomte Jacques Désandrouin obtient du roi l’autorisation de vérifier si la veine de charbon connue au nord de la frontière se poursuit de l’autre côté, et finit par la trouver à Fresnes-sur-Escaut. De là naît la première exploitation charbonnière, dont la compagnie des mines d’Anzin est le principal acteur. La révolution industrielle rend la demande de charbon toujours plus forte, mais ce n’est qu’au milieu du 19e siècle que l’on découvre que, dans le Pas-deCalais, la veine s’infléchit sur un axe est-ouest. À ce moment, le destin de la Gohelle bascule. Jusqu’alors, la plaine de Lens est un territoire peu peuplé, à vocation essentiellement agricole, malgré des terres au rendement médiocre. Entièrement traversée par la veine, la Gohelle est transfigurée. Fosse après fosse s’ouvrent, et la plaine se tourne tout entière vers l’exploitation du charbon. La première conséquence de cette transformation, bien davantage que l’évolution toponymique (ainsi Bully-en-Gohelle devient Bully-les-Mines), est l’explosion démographique : de moins de 3 000 habitants en 1850, la seule ville de Lens passe à plus de 30 000 en 1913 et dépasse les 40 000 dans les années 1960. Ce développement s’appuie sur de forts apports de populations exogènes, venues de France et de Wallonie d’abord, puis de bien plus loin : les Polonais et les Marocains sont les principaux contributeurs à l’exploitation des mines.
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L a structure même des compagnies minières marque le territoire. Elles mettent en place un système original, où toute l’organisation sociale découle d’elles. Les habitants sont regroupés en cités, liées à la fosse où ils travaillent, vivant en quasi-autarcie. Ils disposent d’un petit lopin de jardin chacun, d’organismes de santé, d’une église et d’écoles. Tout le système fonctionne, de la naissance au décès, pour et par la mine. La grande profondeur des mines rend l’extraction du charbon moins rentable que dans d’autres régions, surtout à mesure que d’autres sources d’énergie se développent. Les fosses vont fermer petit à petit au cours des années 1960 et 1970, les toutes dernières survivant dans les années 1980. Mais les houillères ont durablement marqué le paysage, créant des reliefs étonnants, les terrils, et, surtout, donnant à l’agglomération qui s’étend tout le long de la veine de charbon son visage particulier, succession de cités minières d’époques très différentes. L’exploitation minière n’est pas la seule forme de violence humaine ayant eu un impact sur le territoire. Les collines de l’Artois, à l’élévation fort modeste, constituent le seul relief entre le bassin parisien et la plaine de Flandre. Elles sont un enjeu stratégique majeur notamment pendant la Première Guerre mondiale. Après les trois batailles de l’Artois en 19141915, le front s’arrête au pied de la crête de Vimy jusqu’à sa prise en 1917. Les villes qui se situent au pied, dont Lens et Liévin, sont presque entièrement rasées, destructions renouvelées pendant la Seconde Guerre mondiale et qui façonnent le visage de ces villes où un riche patrimoine Arts déco voisine avec de l’architecture plus moderne, parfois très utilitariste, comme les « Camus » qui composent les cités minières de la reconstruction.
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SEMBLABLE ET DIFFÉRENT, LE LOUVRE-LENS Xavier Dectot
Face nord : Hall d’accueil (au centre). Vue est du Hall d’accueil. Intérieur du Hall d’accueil
Le projet architectural Le Louvre-Lens est étroitement lié au territoire dans lequel il s’insère, et ce tout d’abord par le terrain sur lequel il vient s’implanter. Il s’agit, en effet, d’un ancien carreau de fosse, celui des puits 9 et 9 bis des mines de Lens, surélevé de quelques mètres par rapport à son environnement par l’accumulation des schistes. À l’est, il est dominé par un monument de l’histoire minière et sportive, le stade Bollaert, construit en 1932-1933 par la compagnie minière. Au nord et au sud se trouvent deux cités minières très différentes. D’un côté, la cité Saint-Théodore est une cité-jardin de l’entre-deux-guerres (tout comme sa voisine, la cité Jeanne-d’Arc), faite d’un alignement de maisons mitoyennes bordées de petits jardins individuels, qui se développe le long de rues et surtout de mails qui lui assurent un certain espace. Au cœur de la cité se trouvent les deux écoles, l’une de filles et l’autre de garçons, juste à côté de l’église. La régularité des constructions n’est brisée que face à l’entrée de la fosse, dominée par les imposantes maisons de la haute hiérarchie de la mine (ingénieur, sous-ingénieur, médecin et pharmacien), ceintes de murs et de plus vastes jardins. Et du côté de la fosse 9 bis, en revanche, la cité a été détruite lors de la Seconde Guerre mondiale et reconstruite par la suite en utilisant des bâtiments préfabriqués, rapides à mettre en place, appelés « Camus », du nom de l’ingénieur qui conçoit leur système. Eux aussi sont regroupés par deux et ceints d’un jardin, mais avec une approche urbanistique encore plus rationnelle peut-être. De la fosse elle-même il ne reste plus, au début des années 2000, que la salle des pendus, très endommagée, et l’écurie, transformée en habitation.
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Autour s’est développée une petite zone d’activité légère, mais l’essentiel des 22 hectares de terrain ont été rendus à la végétation. C’est cet espace extraordinaire, en centre d’agglomération, à proximité immédiate de la gare, que le Louvre et la région Nord – Pas-de-Calais offrent à l’imagination des architectes candidats au concours. En 2005, à l’issue de celui-ci, c’est l’équipe japonaise, l’agence SANAA, créée par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa et future lauréate, en 2010, du prix Pritzker, qui se voit confier la maîtrise d’œuvre, en partenariat avec Catherine Mosbach, et Celia Imrey et Tim Culbert. L’une des particularités les plus remarquables du projet retenu est l’utilisation maximale de l’espace disponible par la création d’un véritable muséeparc, et non pas simplement d’un musée posé dans un parc. À ce titre, le visiteur du Louvre-Lens ne rentre pas brutalement dans un musée, mais s’en approche doucement par une étendue de verdure, qui, en même temps, souligne l’histoire du site et facilite l’appropriation du lieu. La mine est présente, mais de façon délicate et subtile. Les anciens cavaliers, ces voies ferrées qui servent à transporter le charbon extrait vers la gare, et les schistes vers les terrils, sont transformés en cheminements à travers le parc et vers le musée. Certaines essences, les pins notamment, rappellent les bois de soutènement utilisés au fond. D’autres témoignent de la reconquête du site par la nature. Ainsi, l’ouest est occupé par un bois de bouleaux dit pionnier justement parce que ces arbres sont les premiers à s’être réimplantés. Plus discrète, l’astragale à feuilles de réglisse, une plante protégée, est la
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LA GALERIE DU TEMPS
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INTRODUCTION Xavier Dectot
La Grande galerie est le cœur du Louvre-Lens. Elle accueille des expositions conçues pour cinq ans à partir des œuvres confiées à la garde du Louvre et forme, en quelque sorte, la collection permanente du musée lensois. Comme toute exposition permanente, cependant, elle n’est pas immobile : à Lens, les respirations seront notamment marquées par des rotations annuelles, qui verront quelques œuvres partir pour être remplacées par d’autres. Ce qui fait surtout l’originalité de la première exposition qui s’y tient, la Galerie du temps, c’est le choix de présentation. Tirant tout le parti de la longue galerie conçue par SANAA, la muséographie élégante et astucieuse du Studio Adrien Gardère présente les œuvres dans un seul espace, selon une logique chronologique. Ainsi se trouveront confrontées des œuvres qui, dans tous les musées encyclopédiques du monde, se trouvent séparées parce qu’appartenant à des civilisations ou à des techniques différentes. Et pourtant le monde mésopotamien et perse est en contact permanent avec le monde hellénique et l’Égypte, et, au Moyen Âge comme au 16 e ou au 17e siècle, bien des artistes interviennent à la fois comme peintres, sculpteurs ou spécialistes d’autres techniques. La Galerie du temps offre donc aux visiteurs un aperçu unique de l’histoire de l’art, dans les limites qui sont celles des collections du Louvre, s’ouvrant avec l’invention de l’écriture en Mésopotamie au 4e millénaire avant notre ère et se terminant avec la révolution industrielle au milieu du 19 e siècle, au moment où commence l’exploitation charbonnière à Lens.
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L’ANTIQUITÉ
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. Capitole, Rome, Italie Vers - après J.-C. Marbre Relief représentant Mithra, dieu iranien du Soleil, sacrifiant le taureau H. , ; l. , ; ép. , m MR Collection Borghèse, achat,
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LE MOYEN ÂGE
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. Madinat al-Zahra (région de Cordoue), Espagne Vers Ivoire d’éléphant Boîte (pyxide) décorée de quatre médaillons H. , ; diam. , cm OA Don du baron C. Davillier,
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. Maragha, Iran Vers Alliage cuivreux, décor gravé Globe céleste H. ; diam. cm MAO Dation,
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LES TEMPS MODERNES
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