millecamps. tapisseries 1956 - 1975 (extrait)

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Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Conception graphique : Jean-Luc Chamroux Fabrication : Michel Brousset, Béatrice Bourgerie, Julie Dalle-Ave Contribution éditoriale : Emmanuelle Graffin, Anne-Marie Valet Suivi éditorial : Julia Bouyeure, Christine Dodos-Ungerer, Sarah Houssin-Dreyfuss

© Somogy éditions d’art, Paris, 2012 © Yves Millecamps, 2012 © ADAGP, 2012

ISBN : 978-2-7572-0428-3 Dépôt légal : novembre 2012 Imprimé en Italie (Union européenne)

La photogravure a été réalisée par Quat’Coul, Toulouse. Cet ouvrage a été achevé d’imprimer sur les presses de Labanti & Nanni (Italie) en novembre 2012.


millecamps tapisseries 1956 -1975

GĂŠrard Denizeau PrĂŠface de Serge Lemoine


Avant-propos

Yves Millecamps

Ce catalogue raisonné réunit quatre-vingt-dix-huit tapisseries et trois cartons non tissés créés entre 1956 et 1975, la dernière tapisserie datant de 1998. J’ai longuement hésité à montrer mes premières tapisseries, où l’influence de Lurçat est incontestable, et à laisser paraître mes cheminements, tâtonnements et investigations dans des voies diverses et parfois opposées. Entre chacune de mes créations, il y eut de multiples études, esquisses, maquettes, un long processus de recherches et de mises au point, impossibles à présenter dans cet ouvrage. Cependant, cette longue et passionnante expérience m’a permis d’aborder directement l’art mural et monumental, puis m’a tout naturellement dirigé vers la peinture. Cet ensemble représente donc une part importante de ma vie, ainsi qu’un apport à l’aventure de la tapisserie contemporaine, aux grandes manifestations qu’elle a engendrées et à l’histoire de la galerie La Demeure. La tapisserie occupe une place particulière dans les arts décoratifs, elle est le fruit d’une coopération complexe, coûteuse, difficile à mettre en œuvre et à diffuser ; elle a beaucoup souffert de la crise des années 1970, mais on ne peut la réduire au simple témoignage d’une époque. Elle mérite une juste reconnaissance et davantage de considération qu’on ne lui en accorde aujourd’hui, alors que les savoir-faire disparaissent.


Sommaire

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La tapisserie selon Yves Millecamps Serge Lemoine

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Michel Pomey

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Catalogue de l’œuvre tissé Gérard Denizeau

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Yves Millecamps laine, géométrie et musicalité Entretien avec Gérard Denizeau Annexes Biographie Fortune critique Orientation bibliographique Expositions Index Crédits photographiques Remerciements


PA 6801, 1968, 114 么162 cm

fig. 1


La tapisserie selon Yves Millecamps

Serge Lemoine

Un tableau d’Yves Millecamps se reconnaît d’emblée. Non parce qu’il est abstrait, mais parce qu’il montre un jeu de formes bien ordonnées et en même temps nouées, qui composent une image inédite et riche de multiples commentaires et interprétations. PA 6801 de 1968 [fig. 1], par exemple, est une toile de grand format mesurant 1,14 ô1,62 m : elle est composée de lignes horizontales, verticales et obliques, parallèles, qui se suivent, se séparent, s’interrompent, continuent au-delà du cadre, parfois se croisent, se superposent, formant un réseau qui délimite une plage plus claire au centre de la composition. C’est à la suite d’une évolution conduite en toute logique que Millecamps est parvenu à trouver sa voie en 1963 , en se tournant vers la peinture abstraite géométrique et en continuant de la suivre jusqu’à aujourd’hui. Dans un style qui n’appartient qu’à lui. Rien de Mondrian, de Delaunay ou de Herbin, pour remonter aux origines, mais sans doute des rapports sur le fond avec Kupka dans l’évocation de ces mondes en formation et en constante métamorphose. Le tableau PL 7108 de 1971 [fig. 2] montre dans un format en hauteur une composition où les lignes verticales et obliques sont parallèles, formant des pleins et des déliés dans un espace strictement plat. L’harmonie colorée est singulière, à base de bruns et de verts avec des effets de dégradés se répartissant du plus sombre au plus clair de forme à forme. La couleur et ses multiples nuances sont posées en aplats, alors que le dessin reste toujours présent. La facture est neutre, invisible même, le fini irréprochable. La peinture de Millecamps est la représentation d’une structure à un moment donné tout autant que la traduction de rythmes. Les réseaux qui parcourent et ordonnent la composition traduisent à la fois la stabilité et le mouvement dans un espace à deux dimensions où ne se trouvent ni haut ni bas, où les formes viennent de tous les côtés pour se rencontrer et marquer dans un équilibre provisoire un temps d’arrêt.

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PL 7108, 1971, 89 么116 cm

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fig. 2


Il y a des périodes dans le travail d’Yves Millecamps, avec des thèmes qui sont développés puis se transforment et amènent à une nouvelle étape. Le tableau SG 7806 (Montauban, musée Ingres) [fig. 3] , par exemple, montre en 1978 une autre vision : des formes apparaissent dessinant des silhouettes dont les volumes sont suggérés par des dégradés, installées dans un semblant de profondeur, des éléments se répondent, l’ensemble étant ordonné à partir d’une base, d’autant plus marquée que la partie supérieure est laissée vide. Ici se trouvent marqués un haut et un bas. SG 8902 de 1989 [fig. 4], un tableau d’une autre période, montre au contraire des formes disposées à l’intérieur d’une trame orthogonale dans le plan, au point que la composition évoque le schéma d’une zone urbaine. On le voit, l’art abstrait d’Yves Millecamps dans son unité même se révèle d’une grande diversité au fur et à mesure de son évolution, chaque période, chaque groupe d’œuvres appelant des images, évoquant des formes qui ont trait à l’architecture, au plan, à la carte, au territoire, à la machine, à l’espace ou aux abysses, sans que jamais rien ne soit décrit ni explicité. C’est à partir de Victor Servranckx qu’il faut comprendre Yves Millecamps, c’est avec Konrad Klapheck qu’il faut le regarder. Dans le courant de l’abstraction géométrique qui se poursuit depuis le début du XXe siècle avec tant de variété, Yves Millecamps occupe une place à part. Il existe une autre raison pour qu’Yves Millecamps occupe cette place à part : sa pratique de la tapisserie. Il s’y est consacré de 1956, alors qu’il était un peintre figuratif, à 1975, quand il était depuis longtemps abstrait, exception faite d’une commande en 1997 pour la cathédrale Notre-Dame-dela-Treille à Lille, où il réalise pour le chœur une tenture monumentale de 6 mètres de hauteur. Son œuvre dans ce domaine est important : cent deux pièces répertoriées, dont soixante-dix environ exécutées depuis 1965 appartiennent à la tendance de l’abstraction géométrique. En réalité, la tapisserie a constitué le principal de l’activité d’Yves Millecamps et l’a fait connaître à travers de multiples expositions en France et à l’étranger et des commandes, dont la plus prestigieuse fut en 1965, il était alors âgé de trente-cinq ans, pour la nouvelle faculté des sciences de Rennes construite par Louis Arretche (cat. 40) : sa tapisserie qui avait pour thème « les sciences physiques et chimiques » mesure 13,10 mètres de longueur pour 3,20 mètres de hauteur et fait face à celle de mêmes dimensions de Jean Lurçat, à qui avait été confié le soin de traiter« les sciences naturelles ».

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SG 7806, 1978, 160 ô 395 cm

Dans ce domaine aussi, Yves Millecamps occupe une place à part : il est abstrait quand les règles qui régissent la tapisserie en France découlent de l’esthétique de Lurçat, qui fut le rénovateur de cet art pendant la dernière guerre. Comme le montre Eidotrope de 1969 (cat. 71 ), les compositions d’Yves Millecamps sont faites d’aplats, comportent peu de couleurs, privilégient les lignes qui changent de direction. Strictement bidimensionnelles, elles occupent la surface entière et ne sont pas limitées par une bordure. Certaines de ces caractéristiques se rencontraient déjà dans les œuvres encore figuratives qu’avait données l’artiste en 1965, par exemple dans ses tapisseries intitulées Broadway ou Manhattan (cat. 37 et 38). Le principe des compositions fondées sur les réseaux et le croisement de l’horizontale et de la verticale se trouve la même année dans Mutation et Ordonnée (cat. 32 et 33), qui marquent bien, jusque dans leur titre, la transition avec les premières œuvres peuplées de figures allégoriques, telle La Muse océane de 1957 (cat. 4). Les tapisseries d’Yves Millecamps, en réalité, sont classiques jusque dans leur métier, tissées en haute et basse lisses. Là encore, Millecamps occupe une place à part dans ce monde, quand tant d’artistes à cette époque ont voulu remettre en question la nature même de la tapisserie, en trouant sa surface, en nouant ses fils, en lui faisant quitter le mur, en pratiquant la couture ou le tricot, en y introduisant toutes sortes de matériaux, en la faisant devenir sculpture dans l’espace, comme l’ont mis en œuvre Magdalena Abakanowicz, Jagoda Buic, Sheila Hicks ou encore Pierre Daquin dans leurs créations. Yves Millecamps est resté fidèle à la tenture, celle qui occupe sa place sur le mur, comme Émile Gilioli, comme Aurelie Nemours ou comme Le Corbusier qui a su recourir à cet art pour décorer les parois de ses édifices à Chandigarh ainsi qu’on le faisait dans les églises au Moyen Âge. C’est pourquoi les tapisseries de Millecamps sont d’un grand format, généralement horizontal allongé, et sont faites pour le monumental, comme on l’a vu à la faculté des sciences de Rennes, au Palais de justice de Paris, où sa tenture mesure près de 6 mètres de longueur, et à celui de Lille, où elle se déroule sur plus de 7 mètres (cat. 23 et 51).

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fig. 3


Comme sa peinture, une tapisserie d’Yves Millecamps se reconnaît dès l’abord. Les compositions sont les mêmes : ainsi Mégalopolis de 1967 (cat. 48) privilégie les formes en extension, les lignes qui se développent, les directions qui s’affirment, les nœuds qui se créent avec cette gamme de couleurs si particulière qu’elle autorise certains effets de clair-obscur. Les périodes de la tapisserie sont celles de la peinture. Mais les moyens sont adaptés à la technique du tissage, aux différents tons de laine, à l’abord qui n’est pas le même. Les résultats sont évidemment différents en raison de la taille de l’ouvrage, du poids de sa matière, de la matité de sa surface. Le tissé est ici d’autant moins le peint que Millecamps a fait disparaître dans sa peinture, comme on l’a vu, toutes traces d’exécution. Beaucoup d’artistes se sont adonnés à l’art de la tapisserie occasionnellement, peu s’y sont vraiment consacrés comme Yves Millecamps au point d’y avoir fait œuvre, rencontré le succès et gagné de la reconnaissance. Il est temps de le dire.

SG 8902, 1989, 97 ô135 cm

fig. 4

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Double page précédente : Eidotrope, détail

Ci-contre : texte d’accompagnement du catalogue de l’exposition de Nice, galerie des Ponchettes, 4-27 juillet 1975

Énarque, maître des requêtes au Conseil d’État, Michel Pomey était aussi un passionné de culture, poète à l’occasion. Lorsque André Malraux l’appelle en 1961 comme conseiller technique au ministère des Affaires culturelles, il est âgé de trente-quatre ans. En 1965, André Malraux souhaite s’inspirer des florissantes fondations américaines pour provoquer en France un véritable mécénat culturel. Il charge alors Michel Pomey de se rendre aux États-Unis afin de comparer les systèmes américains et français en matière de mécénat. À son retour, Michel Pomey imagine la création d’une grande fondation et devient le conseiller juridique du directeur général de la Caisse des dépôts, François Bloch-Lainé. Les deux hommes partagent l’idée d’une fondation généraliste. C’est auprès de Michel Debré, ministre de l’Économie et des Finances, qu’il trouve écho et, le 27 octobre 1968, les principaux établissements financiers de l’époque s’engagent à contribuer à la création et au fonctionnement de la Fondation de France ; le 9 janvier 1969, le décret est signé par le général de Gaulle. L’aventure commence, avec à sa tête Pierre Massé comme premier président, Michel Pomey en est le directeur. Il le restera jusqu’en janvier 1971.

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Catalogue de l’œuvre tissé

Avertissement Le catalogue raisonné donne la date de tombée de métier en face du titre, en haut de la page. La date de création du carton de la tapisserie figure dans la notice technique. Il est indiqué à la suite si les cartons sont peints ou numérotés, tous ont été précédés d’études préparatoires à petite échelle, généralement au 10e. Certains clichés sont ceux des cartons ou des maquettes de la tapisserie lorsque celle-ci a été vendue avant d’être photographiée. Le tissage en basse lisse se fait sur l’envers, d’où l’inversion du carton et de la signature.

L’indication des expositions collectives ne peut être exhaustive, car les ateliers et les galeries ne signalaient pas toujours l’envoi des œuvres à des manifestations publiques ou privées. Les abréviations doivent se lire de la manière suivante : Sign. b. g. : signature en bas à gauche Sign. b. d. : signature en bas à droite Tons utilisés : nombre de couleurs de laine, N : noir, B : blanc.


Fond de mer

Cette première œuvre est le fruit de l’impression profonde ressentie par l’artiste lors de la projection du Monde du silence, film de Jean-Yves Cousteau primé au Festival de Cannes de 1956. Le jeune peintre interprète de façon personnelle la paix et la beauté insondables des profondeurs océanes, mais aussi leur prodigieuse vitalité féconde et l’inlassable ballet des créatures nées de sa mémoire et de son imagination. Cette tapisserie est aussi l’aboutissement d’une longue réflexion entamée à l’occasion d’une première visite à Jean Lurçat, en 1951, et mûrie durant plusieurs années. Sur le conseil de la directrice de la galerie La Demeure, Denise Majorel, qui lui a donné l’adresse de quelques lissiers d’Aubusson, le tissage de ce premier carton est confié à l’atelier Andraud-Dethève.

1956

Cat. 1 Exemplaire tissé : 1 1,55 ô 2,40 m Sign. b. g. Mai 1956 Atelier Andraud-Dethève, Aubusson Carton peint, 1956

Historique Acquisition en 1959 par un ami de l’artiste.

Expositions collectives 1956, Salon d’automne, Paris. Novembre 1958, Société d’encouragement à l’art et à l’industrie, Paris.

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Collection particulière


Tapisserie


Soleil des mers

Toujours l’univers sous-marin, mais aussi la sollicitation délibérée de l’allégorie et du symbole, notamment par l’arabesque serpentine de la sirène porteuse d’un astre aux rousseurs obscurcies de taches au bleu profond tirant sur le noir. Sans renier certaines influences, au premier chef celle de Jean Lurçat, cette composition séduit par son strict refus du désordre et par la fermeté d’un jeu linéaire parfaitement maîtrisé. Historique Acquisition en 1958 par une sous-préfecture de Bretagne.

Exposition collective Été 1957, hôtel de ville, Aubusson.

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1956

Cat. 2 Exemplaire tissé : 1 1,40 ô 2,10 m Sign. b. d. et marque d’atelier b. g. 15 septembre 1956 Atelier Andraud-Dethève, Aubusson Carton peint, juin 1956 Collection particulière


Tapisserie


L’Aube

Ce motif d’un chien progressant au sein d’une flore improbable sous les chauds rayons de l’astre naissant a été prescrit par le commanditaire de l’œuvre, l’atelier Andraud-Dethève. Le jeune artiste éprouve ici quelque difficulté à réduire sa part d’originalité, mais sa curieuse proposition visuelle ne manque ni de saveur ni de poésie. Historique 1957, atelier Andraud-Dethève ; acquisition par un particulier en décembre 1967.

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1957

Cat. 3 Exemplaire tissé : 1 1,20 ô1,75 m Sign. b. d. Juin 1957 Atelier Andraud-Dethève, Aubusson Carton peint, décembre 1956 Collection particulière


Tapisserie


La Muse océane

Variant sur le thème proposé par Soleil des mers (cat. 2), cette œuvre vaut surtout par la nouvelle démonstration de l’artiste dans la disposition des faisceaux linéaires et par le jeu sobre, mais efficace, des modulations en bleu pour le fond. Historique Acquisition par un collectionneur parisien en novembre 1963.

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1957

Cat. 4 Exemplaire tissé : 1 1,60 ô 2,45 m Sign. b. d. 30 novembre 1957 Atelier Andraud-Dethève, Aubusson Carton peint, début de l’année 1957 Collection particulière


Tapisserie


L’Éternel Message

Débitrice de Jean Lurçat pour sa thématique et, à un moindre degré, de Jean Picart le Doux pour son agencement, cette pièce élégante et rigoureuse confère à l’homme une place centrale au sein d’un panorama cosmique opérant la fusion des quatre éléments. Le feu du soleil radieux, la terre nourricière aux plantes vigoureuses, l’air immatériel traversé d’oiseaux et de papillons, l’eau qui ruisselle … Tout ici parle d’un univers régénéré où l’homme parvient à l’utopie de l’harmonie universelle.

1957

Historique Acquisition de la maquette en mai 1957 par la Commission d’achat des Beaux-Arts puis, en 1960, installation au Conseil économique et social de Paris (Mobilier national, GMTT 796).

Cat. 5 Exemplaire tissé : 1 2,40 ô 3,40 m Sign. b. d. et année 1er octobre 1957 Atelier Bascoulergue, Aubusson Carton peint, 1957 Conseil économique et social de Paris

Expositions collectives 1957, Salon d’automne, Paris. Juin 1958, « Tapisseries 58 », musée des Arts décoratifs, Paris.

Artistes participants à l’exposition «Tapisseries 58 » :

Bibliographie 1958, Tapisseries 58, musée des Arts décoratifs, catalogue d’exposition, Paris, pl. 11.

Henri-Georges Adam Maurice André Jean Arp André Beaudin Claude Bleynie André Bloc Simon Chaye Jean Cortot Lucien Coutaud Georges Dayez Jacques Despierre Jean Dewasne Jean Deyrolle Oscar Dominguez René Dürrbach Christiane d’Estienne Robert Forestier René Fumeron Émile Gilioli Élie Grekoff Pierre Grimm Vincent Guignebert Auguste Herbin Camille Hilaire Louis-Marie Jullien Wassily Kandinsky Jacques Lagrange

Couverture du catalogue de l’exposition «Tapisseries 58 »

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André Lanskoy, Louis Latapie Le Corbusier Fernand Léger Jean Le Moal Albert Le Normand Jacques Le Scanff Daniel de Linière Xavier Longobardi Jean Lurçat Emmanuel Luzatti Alberto Magnelli Alfred Manessier Mathieu Matégot Yves Millecamps Richard Mortensen René Perrot Marc Petit Jean Piaubert Jean Picart le Doux Édouard Pignon Edgar Pillet Christine Plasse Le Caisne Étienne Poirier Mario Prassinos Marcel Saint-Martin Marc Saint-Saëns Gustave Singier Michel Tourlière Victor Vasarely Robert Wehrlin Robert Wogensky


Tapisserie


Semaison crépusculaire

Historique Ayant tissé le carton précédent, l’atelier Bascoulergue passe commande à l’artiste d’une composition sur un sujet analogue, mais renonce ensuite à le tisser. Faute d’épreuve textile, donc, l’étude de la maquette permet de vérifier la tendance de l’artiste à compartimenter ses motifs pour mieux maîtriser les effets du désordre naturel.

Détails du carton numéroté et peint

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1957

Cat. 6 Aucun exemplaire tissé 1,44 ô 2,16 m 1957 Carton numéroté et peint achevé le 20 novembre 1957


Maquette gouachĂŠe


La Nuit froide des abysses

Spéculant sur les contrastes de lumière et d’intensité, le peintre dénature ici l’espace des fonds marins pour mieux marquer la dimension onirique de sa vision et rappeler que l’hommage à la nature ne relève ni de l’assujettissement affligeant ni du pastiche mutilant. Historique Acquisition de la maquette par la Commission d’achat des Beaux-Arts, le 3 avril 1958. Depuis 1969, le premier exemplaire tissé est mis en place à l’Assemblée nationale de Paris (Mobilier national, GMTT 846). En 1963, l’atelier Fougerolles, à Aubusson, tisse un second exemplaire qui, depuis 1970, se trouve à l’ambassade de France à Kaboul (Mobilier national, GMTI 898).

Bibliographie 2009, Création en France, arts décoratifs 1945-1965, Rémy Côme (dir.), Gourcuff Gradenigo, Paris, p. 235.

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1959

Cat. 7 Exemplaires tissés : 2 1,95 ô 3,07 m Sign. et marque d’atelier b. g. Décembre 1959 Exemplaire 1 : atelier Hamot, Aubusson Exemplaire 2 : atelier Fougerolles, Aubusson Atelier Fougerolles, Aubusson Carton peint, 2 ô 3 m achevé en mai 1958 Exemplaire 1/ 6, Assemblée nationale, Paris Exemplaire 2 / 6, ambassade de France à Kaboul, Afghanistan


Tapisserie


Carnaval ichtyologique

Sans renoncer à la figuration des fonds océaniques qui le fascinent depuis qu’il a découvert les premiers films du commandant Cousteau, l’artiste continue de s’éloigner du principe imitatif par géométrisation des formes et segmentation formelle des motifs, désormais pensés comme des surfaces autonomes. C’est au nom de la seule nécessité intérieure que son esthétique évolue de la sorte vers une abstraction maîtrisée. Historique Acquisition de la maquette par la Commission d’achat des Beaux-Arts, le 3 avril 1958 (Mobilier national, GMTT 860).

Expositions collectives 1961, Salon de la Nationale des beaux-arts, Paris. 1970, Centre national des Lettres, Paris. 1980, Centre national des Lettres, Paris. Bibliographie 1965, Chefs-d’œuvre de l’art, n° 116, pl. p. 4.

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1960

Cat. 8 Exemplaire tissé : 1 1,93 ô 3,10 m Sign. b. d. Décembre 1960 Atelier Legoueix, Aubusson Carton peint, 2 ô 3 m achevé en mai 1958 Mobilier national


Tapisserie


Fascination bathique

La géométrisation des figures favorise le développement d’une dynamique qui ne doit plus grand-chose à la nature, les formes se dilatant et se contractant au gré du regard vagabond de l’observateur. Le modèle naturel demeure, mais son effacement semble désormais inéluctable. Historique Vente par l’atelier Andraud-Dethève, en juin 1975.

Exposition collective 1958, Salon d’automne, Paris.

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1958

Cat. 9 Exemplaire tissé : 1 1,20 ô1,75 m Sign. b. d. 20 octobre 1958 Atelier Andraud-Dethève, Aubusson Carton peint et numéroté, achevé en juin 1958 Collection particulière


Carton peint et numĂŠrotĂŠ


Qu’il y ait un firmament entre les eaux

Comme surgies du fond de l’œuvre, les lignes et les surfaces irradient toute la composition, plaçant en net retrait les figures persistantes de la vie animale des profondeurs. Les traces de la réalité biologique demeurent, mais affaiblies, progressivement supplantées par les marques d’un ordre supérieur, indépendant de toute contingence, immuable, éternel. Historique Vente à un particulier, en octobre 1959, à Caracas, Venezuela.

Expositions collectives Février 1959, « Maisons et Jardins », rue de Courcelles, Paris. 1959, Salon de la Nationale des beaux-arts, Paris. Octobre 1959, Caracas, Venezuela.

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1959

Cat. 10 Exemplaire tissé : 1 1,20 ô 2,47 m 18 tons + N & B Sign. b. d. 20 janvier 1959 Ateliers Pinton, Felletin Carton peint, achevé le 15 octobre 1958 Collection particulière


Carton peint


Éclosion noctiflore

Dérivées des mouvements esthétiques majeurs du siècle, deux marques distinctives de l’art de Millecamps se font jour ici : l’onirisme et la géométrie. L’univers rêvé et restitué par l’artiste échappe à toute classification naturaliste, mais la liberté dans l’invention ne sera jamais synonyme de désordre ou de confusion. La palette participe de cette ferme discipline par son schéma graphique et sa stricte économie expressive. Historique non documenté.

Exposition individuelle Été 1970, église du château, Felletin. Expositions collectives Février-mars 1959, Strasbourg. Mai-juin 1959, Salon des artistes décorateurs, Grand Palais, Paris. 1959, Salon d’automne, Paris. Été 1964, halle municipale, Saint-Pierre-sur-Dives. Mars 1967, Foire de Nantes. Octobre 1967, prieuré de Vivoin, Sarthe. Juillet 1968, musée du donjon Lacataye, Mont-de-Marsan. Juillet 1971, galerie La Demeure, Paris. Juillet 1981, Agen.

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1959

Cat. 11 Exemplaire tissé : 1 1,27 ô 2,53 m 13 tons + 3 chinés N & B + N & B Sign. et marque d’atelier b. g. Fin janvier 1959 Ateliers Pinton, Felletin Carton peint, 1,30 ô 2,55 m achevé le 1er novembre 1958 Collection particulière


Tapisserie


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