Ô saisons ô chateaux François Rouan (extrait)

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Cet ouvrage est publié par les soins du Château de Hautefort, à l’occasion de la troisième saison de la résidence de François Rouan (avril à octobre 2015) ; les peintures et dessins des années 70 qui y sont reproduits font parallèlement l’objet d’une présentation au Musée des Beaux Arts de Rouen, intitulée « De Rouan à Sienne et retour », en contrepoint de l’exposition « Sienne » (21 mars-17 août 2015)


François Rouan

Ô saisons, ô châteaux

CHÂTEAU DE HAUTEFORT


Depuis líÈt È 2 013, une rÈsidenc e de trois saisons au ch‚ teau de Hautefort, mí a permis de revisiter mon travail de toujours sur la mÈmoir e. Depuis un sÈjour ‡ Sienne, et un certain printemps 1974 passÈ ‡ dessiner devant les fresques de Lorenzetti, jusquí‡ aujourdí hui ‡ Hautefort. Je voudrais remercier tout particuliËr ement les si gÈnÈr eux instigateurs de ce projet : HÈlËne e t Michel David≠ Weill, dont le regard fi dË le a accompagnÈ mon travail depuis bien des annÈe s, ainsi que toute líÈquipe de la Fondation et du Ch‚ teau qui mí a aidÈ ‡ rÈa liser les diffÈr entes installations prÈ sentÈ es aux visiteurs depuis trois ans. Je remercie aussi trËs c haleureusement Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, pour sa comprÈ hension et son accueil. ¿ mes amis Bernard NoÎl, D ominique Cordellier et Sylvain Amic va toute ma reconnaissance pour les si beaux textes qui accompagnent et explicitent ici mes peinturesÖ Je remercie encore toutes celles et ceux qui, ‡ Laversine et au quotidien, mí ont aidÈ ‡ donner forme aux fi lms et aux vidÈ os, mí ont accompagnÈ pour les projets des vitraux, et fi nalement ont rÈ alisÈ avec moi cette publication : Juliette CoustËr e, Pauline Deshons, Vincent Fardoux, Marie Garraut, Maud Goulas, Eva Marciniac et Isabelle Monod≠ Fontaine.

F. R.


Sommaire 9 Le maÓ tre rebelle des anges de lí histoire

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20132015

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De Rouan ‡ Sienne, et retour

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19741975 20132015

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Un vitrail pour Hautefort

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¿ travers le temps

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La peinture de François Rouan nous est depuis de longues années familière. Sa singularité, sa puissance plastique mais aussi la profondeur de son langage en font l’un des peintres fascinants de notre époque. Les moments partagés avec l’artiste, les toiles qu’il nous a été donné d’apprécier, ont tissé au fil du temps une relation privilégiée. C’est tout naturellement que cette envie commune s’est traduite par une invitation au château de Hautefort. Depuis bientôt trois années, François Rouan a fait en quelque sorte de cette demeure – qui fut celle de Bertran de Born – son atelier. Ainsi a été renoué le fil d’une tradition ancestrale : le peintre a repris le dialogue que les architectes et les troubadours avaient engagé dans ces murs. Le dispositif raffiné des ouvertures sur le paysage, les faux marbres de la chapelle, les formes si douces des collines du Périgord, les volutes des buis taillés des jardins, sont venus s’ajouter au substrat dans lequel l’artiste puise son inspiration. Des tableaux ont pris place dans l’escalier d’honneur, un vitrail est venu s’inscrire dans une baie, de grands tirages argentiques ont été réunis en conclave dans le bûcher : l’édifice a fait entendre une nouvelle sonorité. À ce moment nous est apparue la possibilité de donner à cette expérience un espace supplémentaire : celui du livre. Ce recueil, pour lequel François Rouan a expressément produit de nouvelles œuvres, et dont il a conçu le cheminement, est aussi une occasion de prolonger l’échange et le partage. Avec des savants et des poètes qui ont ajouté leurs mots aux créations du peintre, avec les images photographiques qui viennent à l’appui de ses toiles, avec l’art du passé ici convoqué, avec le lecteur qui succède au visiteur. François Rouan est au carrefour de tous ces chemins, qui non seulement permettent d’ancrer son travail dans le monde, mais aussi de mettre en relation le spectateur avec les sources de la création, et d’y croiser les mânes de Lorenzetti. Nous vous souhaitons un beau voyage sur ces routes, qui pour un temps convergent vers Hautefort.

Hélène David-Weill

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Le maître rebelle des anges de l’histoire Dominique Cordellier

! la !n de l’hiver et au début du printe!ps 1974 r! an!ois !ouan passa trois !ois ! Sienne e ! intre! il venait y étudier! crayons et pinceaux ! la !ain! les fres!ues !u’brogio Loren!eti avait peintes entre février 1338 et !ai 1339 au a ! la!o !ublico! dans la Sala dei !ovi! c’est! !dire dans la sale d’audience et de réunion du gouverne!ent de la cité et de son territoire. !n les appelait autrefois La Paix et la Guerre !ais! apr!s le si!cle des !iLu !res! elles furent rebaptisées Allégories et Effets du Bon et du Mauvais Gouvernement. Sur le !ur nord! Il Comune di Siena est représenté entouré des trois vertus théologales! de six vertus civi!ues! de!uatre!vingtscitoyensunis!et!souslesignedelaSagesseetla!oncorde!d’une!usticeé!uili! brant sa balance entre redistribution et é!uité des échanges. ! gauche! sur un long !ur! se développenle t ef s fe!a du ts uvaisgouverne!einnt staurpar és lay ! rannieetlevis cepeu :s rru! ine! enl!ve!edent fes !eets !eurtredeho! s !etas! ndir!u’ s oitesur! l’autrelong!urpros ! p!rent les effets du bon gouverne!ent : cité sudieuse! industrieuse! négociante! oueuse et !oyeuse ! arri!re!payscultivédepuisla!uraille!us’la!ereto!touteslesaisonseo f nt!u’e. 1

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62013

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Trois saisons Ă Hautefort : peintures 2013-2015


1

Chambre III 2013 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 216 x 176 cm, Collection privée.

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Chambre I 2012-2013 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 212 x 163 cm, Collection privée

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Ange de l’Histoire I 2012-2013 (premier état/détruit) Peinture à l’huile sur toiles tressées, 182 x 144 cm


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Ange de l’histoire II 2012-2013 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 182 x 144 cm, Collection privée

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Ange de l’Histoire V 2014 Peinture à l’huile sur toile, 170 x 150 cm, Collection privée


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Ange de l’Histoire VI 2014 Peinture à l’huile sur toile, 170 x 150 cm, Collection privée

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Chambre V 2014-2015 Peinture à l’huile sur toile, 170 x 145 cm, Collection privée


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Chambre VI 2014-2015 Peinture à l’huile sur toile, 170 x 145 cm, Collection privée

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De Rouan à Sienne, et retour Sylvain Amic

nE 1973! ran!ois !ouan est un !eune peintre pro!eteur en rupture de ban. Lui !ui a étoné a ! ris par sa précocité! avec la radicalité de ses travaux abstraits! tressages de toiles et de papiers !ui !etent en !eu la peinture dans toutes es di!ensions! est désor!ais pensionnaire ! lai! la Médicis!ouslahouletedeBalthus. !uecherche!t!ilen!talie!lui!uesacarri!reappelait!eo w! r!!o!!ierreMatiseallaitbient! l’exposer ! ue fait!til! ’cadé!ie der! ance! cin! ans apr!s !ue Malraux a !is un ter!e ! la désignationsurannéedes!rixde!o!e!u’esp!re!t!il!uile!lsderésistant!decepaysplongé danslaviolencepoliti!ue!danscesannées!uel’onva!uali!er!deplo!b uelecon!ance place!til dans cete !gure réactionnaire! Balthus! !ui r!gne tel un du!incio!ethantela!auvaiseconsciencedel’artconte!porain!

condottiere sur la coline

!epuis on apparition sur la sc!ne artisti!ue! ran!ois !ouan se!ble avancer entouré de !al! entendus. !ue l’on repense ! la source ! la!uele s’abreuvent les peintres de sa génération! Matise. !ertaine!ent pas celui! trop facile! trop pittores!ue! trop o f l!ori!ue disons!le! de la

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Un printemps Ă Sienne : tressages et dessins 1974-1975


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Jardin/Marbre bleu 1979-80 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 215 x 185 cm, Collection privée

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Cassone I 1975-76 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 202 x 340 cm, Collection privée



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Porta Collatina 1976 Peinture à l’œuf, huile et glacis sur toiles tressées, 200 x 170 cm, Collection privée

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Jardin/Marbre 1975-76 Peinture à l’œuf, huile et glacis sur toiles tressées 188 x 145 cm, Collection privée

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Saison VII 1978-79 Peinture à l’huile sur toiles tressées, 195 x 160 cm, Collection privée

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Étude d’après Lorenzetti 1975 Encre sur papier gris, 95 x 64 cm, Collection privée


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Jardin/Marbre 1976-77 Technique mixte sur toiles tressées, 215 x 185 cm, Collection privée

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Sur le motif 1975 Encre sur papier japon, 97 x 64,5 cm, Collection privĂŠe


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Figures/Paysages 1974 Crayon et encre sur papier japon, collage, 77 x 57 cm, Collection privĂŠe

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Note d’après Lorenzetti 1974 Crayon sur papier, 34 x 24 cm, Collection privée


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Note d’après Lorenzetti 1974 Crayon et lavis sur papier, 34,5 x 24 cm, Collection privée

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Note d’après Lorenzetti 1974 Crayon sur papier, 21 x 15 cm, Collection privée



Trois saisons Ă Hautefort : installations, film, vidĂŠos, vitrail, 2013-2015


VidÊogrammes du film D’ici et de dessous, Laversine 2013-2014, 50 min.

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VidĂŠogrammes des films Tentures, Laversine 2013-2014, 10 x 1 min.

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Ch창teau de Hautefort, Salle des Gardes, 2014

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Ch창teau de Hautefort, Grand escalier, 2014

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« Chambre des ombres », 2013 Double exposition sur film argentique

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« Chambre des ombres », 2013 Double exposition sur film argentique

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Château de Hautefort, vitrail pour la chapelle, 2014 Verre support monochrome sablé et gravé, 352 x 260 cm

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Un vitrail pour Hautefort Jacques Moulin

!n vitrail dans un ch!teau ! L’idée se!blerait paradoxale si l’on oubliait !ue! !us’au ! si!cle! les fen!tres de pres!ue tous les ch!teaux de r! ance! neufs ou anciens! étaient é!uipées devitrau!uix s’inscrivaienda t la ns traditiondelavitreriedelaMo du!n yen!ge.!auteo f rtle ! s !enuiseries garnies de vitraux losangés clairs rest!rent en place !us’au débt u ! avantd’!rere!placéespardesfen!tres!petitscarreaux.!partirde1929!etselonles!od!les conservés dans les baies latérales de la chapelle! elles furent de nouveau garnies de vitraux !l’ocasiondestravauxentreprisparlabaronnedeBastard.

e

si!cle!

e

!n vitrail dans u portail ! L’idée serait égale!ent paradoxale s’il falait re!etre en place un ouvragetraditionnel’ép !. o!ue!édiévalel’e ! ntréeauch!teaus’efectuaitversl’een st! direction e duvilage.Lors!uel’aileorientalefutreconstruiteau! si!cle!unenouveleportefutpercée! destyle!lasi!ue!ouvrantsurunpassagecocheretunecourdeservice!uel’ondevaittraverser e pouratteindrelacourd’honneur!us’a . ! du ébt si!clece ! teporteservil’a t prin c!s cipal! autant pour la fa!ile de !auteo f rt lors!u’ele sé!ournait en !érigord! ue pour les habitants du vilage lors!u’ils e rendaient ! la chapelle! au o f ur banal ou pour accéder aux caves et cuisines du ch!teau! ais les tensions issues de la !évolution boulevers!rent les rapports entre chacun. 18En le 53! do!aineréfut a!énagépourprivilégieruneentréeparle!a s rdisin ve tués rsl’oueen st! évitantlevilage!etlachapellenefutplusréservée!u’auxch!telains.L’esplanade!uiraccordait le ch!teau aux !aison voisines fut alors suppri!ée! et l’ancienne porte !urée. Le principal

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Toutes les notes dessinées accompagnant le texte de Bernard Noël ont été prises à Sienne ou dans les environs, en 1974, et proviennent de l’atelier de l’artiste.


À travers le temps Bernard Noël

1. L’artisteessurt éch un afaudagece!uiluiper!efa un t cefa ! ceavela c fres!ueil: prenco d nscience d’e!trn ele!escenda!e nt. si!clefe s uileteso nt pré n seet nt! sapenséelepl s ieetledép s liepour enéprouverl’épaisseur.!insi1973entreencontactavec1331dansuecontinuitésansrupture. La chose se passe ! Sienne devant Le Bon Gouvernement et voici !u’n lignage s’af!r!e! car ce n’est pas le sang !ui dé!nit la lignée !ais le souf!e et la !ani!re de le respirer. !n tressage entrecroisedé!leprésentetlepassé!lesgestesd’autrefoisetceuxde!aintena:ce nt labiens!r nesevoitpaspuis!u’onevoit!a!aisdansleurinstantles!ouve!entslesplusvifs.

2. !o!elint reletrs ace!ue s lelignageainscriteda s l’ins nti!ide té celui!uifaitfacela ! fres!ue! Elesnesontpasplusvisibles!uelapartobscure!uelecorpsdéposedanscha!uegeste:onvoit deo fs r!ede s! co s uleurde s! dis rection!a s ispasl’appéti!uit lea s pro!etéenis levieube x soin!ui lean s i!e!e . lui!uiper!oitcetressaille!eso nt la us surfacenetrouveause cun courex s plicatila :f perceptionpréc!del’inteligenceetseco!prendelle!edansoneffeti!!édiat.Lelangage viendraensuitedonerdes!ots!aisiln’yad’abord!uel’i!pression.i! ens!faitleregardeur surpris!en’avais!a!aispareille!edint stinguéi!pressionetexpression!

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3.

4.

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L’i!pressionestévide!entuphéno!nesensible!uisedérouledansl’épaisseurcharnele: !uel autre no! doner ! la !ati!re !ui nous co!pose et sur la!uele agit le !onde extérieur ! o ! ut ce !ui vient de lui! nous touche sensuele!ent avant d’!re ou non converti en !ots. !otre éducationfait!uenone us tenoprin ns cipale!eco nt !pte!uedeceteconversion!usi. pr!tons! nous davantage d’atention ! ce !ue re!!te la surface d’un tableau !u’ sa !atérialité! davantage au sens général !u’ la confection. !’est pour luter contre cete disposition! devenue un leurre cultrel! !ue le groupe support!surface a exhibé les deux él!ents de base disi!ulés par la peinture! et c’est pour la !e raison !ue! onté sur un échafaudage! le !escendant s’entra!ne auface!face. Le groupe a produit un tapage !ui a fait date! puis chacun de ses !e!bres a exploité son truc personel et la tendance au décor a vite fait vitrine. La peinture n’en est pas !oins de!eurée une opération plus co!plexe !ue l’exhibition de ses co!posants. Le corps y est aux prises avec soinn scription!aispeus’aper!oive!ue nt leprobl!ede!eurelacorporalisationd’uneénergie. !u bien son dép!t au !oyen d’une !ise en o f r!e !ui l’incarne au lieu de seule!ent la repré! senter. L’excitation d’une couleur par une autre fait partie de ce procesu et lui done souvent une apparence abstraite !ui se fait la co!plice de sa disi!ulation. La chair peut ainsi se voiler debeautéalors!u’eletentedes’ofrirdansacrudité.



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Texts by : Dominique Cordellier Sylvain Amic Jacques Moulin Bernard NoĂŤl



The Rebel Master of the Angels of History Dominique Cordellier (Trans. Simon Summers)

1 !t he end of winter and the start of spring 1974!ran!ois !ouan spent hree !onths in Siena. ! painter! he had co!e! pencil and brush in hand! to study the frescoes that !brogio Loren!eti had painted! fro! e ! bruary to May of 1338! in the !oo! of the !ine ! Sala dei Novi! of the Palazzo Pubblico, which had served as the courthouse and asse!bly roo! o f r the govern!ent of the city and its urrounding territory. !he frescoes used to be caled e ! ace and a! r! but after the !ge of Enlighten!ent they were rena!ed Allegories and The Effects of Good and Bad Government. !n the north wal! the !o!une of Siena is depicted! surrounded by three theological virtues! six civic virtues! eighty united citi!ens! and! beneath the personi!cations of i! sdo! and e ! ace! ustice holds cales that are balanced between the sy!bols of redistributionanfa d irtradeo !. theleth f! eeffeof cts bagov d ern!ebrnt oughtaboby ut tyrannyanvid ceare depictedonalongwal:fear!ruin!theabductionofwo!en!andthe!urderof!eo n.! theright!onanother longwawe l! seetheeffeof cts goodgovern!ea nt: studiouins! dustriou!e s rcantilepl ! ayfan ul! !o d yfciul ty. !hinterlandevelops!stretchingfro!thecitywalstothesea!wherealltheseasonsco!etogetherasone.

! e paintings by !brogio Loren!eti! as one perceptive observer re!ar!ed in the early 1950s! h o ’f r!sinasi!ple!lucid!aner’!oftenwithoutplacing’e!phasisonparticulareffectsofcolourandlight’. e ! w effects of progressive or scatered shade! then. !n upholder of abstraction such as r! an!ois !ouan! fa!iliar with !odern si!pli!cations and clear straighto f rward patches of colour! would recognise hi!self in such a description. !ndeed! in 1961! bigniew !erbert! a o ! lish poet who !ade the !ourney to Siena in

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reveal

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2013 2

Il Trecento,1951578

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From Rouan to Siena, and back again Sylvain Amic (Trans. Simon Summers)

n! 1973! r! an!ois !ouan was a young and pro!ising artist! at odds with authority. !e had shoc!ed a ! ris with his precocity. !he radical nature of his abstract wor!s and his woven canvases and papers had posed a challenge to every aspect of painting. !e was! at that ti!e! in residence at the i! la Médicis! wor!ingundertheguidanceofBalthus. !hat was he searching o f r in !taly! when his career see!ed to be leading hi! to !ew o ! r!! where !ierre Matise was soon to exhibit his wor!! !hat was he doing at the r! ench !cade!y !ve years after Malraux had caled ti!e on the out!oded Prix de Rome scholarships! !hat did he hope to !nd a son of a !e!ber of the resistance! in this country steeped in political violence! in the years that would co!e to be characterised as ’the e ! ars of Lead’. !hat con!dence did he have in Balthus! a reactionary !gure of who ruled fro! the !incian !il in the !aner of a Condottieri, and who haunted the guilty conscience ofconte!poraryart! Since his appearance on the art scene! r! an!ois !ouan had !a!e progress steeped in an at!osphere of !isunderstanding. Let us consider again the source fro! which painters of his generation drin!. Matise!certainly!thoughnot!it!ustbesaid!thetooeasy!toopictures!ue!andtooo f l!oricMatiseofthe Blouse Romaine. !o. !he source is the Matise of the abstract si!ulacra! of Porte fenêtre à Collioure, La Vue de Notre Dame, of all that can bring to the surface of the painting a ’pure’ pictoriality without an ob!ect! one that ta!es place in a !eld of colour that is as unio f r! as can possibly be. !his is painting asaction!asatautologythatweneverstopcelebrating.

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A stained glass window for Hautefort Jacques Moulin

! stained glas in a castle! he idea would see! paradoxical should we o f rget that! until the !idle of the th 17 centurythewindowsofal!ostallcastlesinr! ance!whetherneworold!weree!uippedofstainedglas windowshichwerepartofthestained!glasingtraditionattheendofthe!idle!ages.!nauteo f rtcastle! thewoodwor!toppedwithstainegl d apan s einls theo f r!oflightlo!engesstayedinplacetith l ebeginning of the 19th century! beo f re being replaced by s!al paned windows. !fter 1929! according to the !odels conserved in the side windows of the chapel! they were again topped with stained glas as part of the wor!s co!isionedbythebaronnedeBastard. ! stained glas window in a gate! he idea would e!ualy be paradoxical if it were envisaged to restore a traditional wor!. !t edieval ti!es! one entered the castle on the east side! facing the vilage. !hen the th oriental wing was rebuilt during the 17 century! a new door was drilled! in a clasical style! opening on a carriage entrance and a service courtyard which had to be crossed to reach the courtyard of honour. !his door re!ained as the !a!or entrance to the castle until the 19th century! both o f r the fa!ily of !auteo f rt! whentheydweledinthe PÊrigord!andthelocalvilagersontheirwaytothechapel!tothevilageovenorto deliverthecastle’scavesor!itchens!buthetensionoriginatingintherevolutionupsetheirrelationship. !n1853!thedo!ainwasreorgani!edinordertoallowaccestothecastlethroughthegardensplacedonthe westide!avoidingthevilage.!heesplanadelin!ingthecastletothevilagewasdestroyed!andtheancient doorwashou ut !h t. e!a!oracceto s thecastlewaab s andoneind the!idleofafrontageoverhangingthe !owersbeds which replaced the frontcourt! expressing that the lives of those living in the castle and in the vilagewerenose w parateSi. ncethecreationofthecastleo f’s undationth ! oserelationhav s eno!orereality. !nthecontrary!thevisitandtheunderstandingofthe!o!e nu ntarenowatruepublicob!ective.!n2013!

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the restoration of the oriental wing was an opportunity to evo!e what had been the historical entry to the castle by reopening the bric!ed up passage! restoring the ancient door to its initial state and e!uipping its entrancewithgla!ingdesignedtorediscovertheoriginalviewthatlin!edthecastletothevilage. th co ! nte!porarystainegl d awis ndoinw a17 centuryarchitecture!!ereagaintheideawobe uld paradoxical ifitwerenotsi!plynecesary.Lin!ingthestainedglasofneighbouringwindowsandensuringtheclosing and transparency of a wide opening! the idea of a stained glas window i!posed itself. But what type of stainegl d a!o s a t traditionaon l eo f rthesi!plereasononehadevertoppedthatopeningo f ! r!erlye!pty. th !nd enappearedanea! w bitionth ! atofacreationentrusteto d r! an!ois!ouato n who!!ÊlneanMid chel a ! vied! ill had proposed to wor! in the castle o f r a three years period. !he idea but !ostly the proposed ti!e fra!e was not insigni!cant! insofar the involve!ent of an artist in a location is dependent on ti!e spent in such location. !t is also dependent on a deep understanding of the building! and of the co!plexity ofithis s tory!itco s ntean xt itd pres s eorgan nt i!ationo !. believeonecainn sertoneseinlf alocationcarrying such values as !auteo f rt without any speci!c !nowledge and absent any deep re!exion was a naivete thatalwil shedtobeavoide!h d. isdesiretoseeanartita s !echargewasi!ilartotheapproachofthosegreat !ecenesofthe!enaissance!andittranslateditselfinthestairsin!auteo f rt!intheanteroo!ofthechapel and in the tapestry videos of r! an!ois !ouan! by wor!s truly appropriate and !usti!ed.o ! the contrary of so!eadhochangingsandofde!onstrationsofconte!poraneity!onlyanadditionofade!uationsbetween new wor!s and a location with preexisting density can suceed in co!posing a !o!e nu nt with the authenticity and actuality that renders a building fuly alive. !n that senser! an!ois !ouan is already a part of!auteo f rt’shistory.

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Through time Bernard NoĂŤl (Trans. Catherine Petit and Paul Buck)

1 !he artist is perched on a scao f lding which places hi! face to face with the fresco: he reali!es he is its !escendant. !enturies leaf through his present and his thought o f lds and o unf lds the!! feeling their depth.!hus1973co!esincontactwith1331inasea!lescontinuity.!tallta!esplaceinSienainfront of Le Bon Gouvernement, and a lineage beco!es apparent! o f r it is not he blood that de!nes lineage but the breath and the !aner of inhaling it. ! weaving ( tressage) 1 already braids present and past! yesterday’ges s turesanth d egesturesoftoday:thatofcourseisnovit sibleo f roneneverseesinoneti’s !e the!ostvivacious!ove!ents.

w readthetraceth s elineagehasinscribeind theinti!atedepthof s the!afa n cingthefresco!hey 2 !oto are no !ore visible than the un!own part the body deposits in each gesture: one sees shapes! colours! directions! but not he appetite that haspro!ected the!! nor the ancient need that ani!ates the!. !he !an who perceives that !uiver under the surface does not !nd any explanatory assistance: perception precedes inteligence and is co!prehended through its i!!ediate effect. Language co!es after to give words! but rst here is only the i!pression. !old on! says the person loo!ing! surprised! have never discernedi!pressionandexpressioninthesa!eway.

unf lds in the carnal depth: what other na!e can 3 !pression is obviously a tangible pheno!enon thato onegivetothe!aterthatco!posean us on d whichtheoutsideworlac d Eve ts! rythingthatco!efrs o! it touches us ensualy beo f re being or not converted into words. Because of our education! we !ainly ta!e into account hat conversion only. !onse!uently we give !ore attention to what the surface of a painting re!ects han to its !ateriality! ore to the general sense than to the !a!ing. !t is to !ght that disposition which has beco!e a cultral trap! that the support!surface group exhibited the two basic ele!eco nts ncealeby d thepaintingan ! itd iso f rthesa!ereasoth n athav ! ingcli!beon d thescao f lding! the!escendantispreparinghi!self!acetoface.

1

tressage

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4 !he group !ade !uch noise! which !ar!ed the period! then each of its !e!bers exploited his own personal thing and the inclination towards decoration !uic!ly beca!e window dressing. a ! inting has nevertheles re!ained an operation !ore co!plex than the exhibition of its co!ponents. !he body is grapplingwithitsinscriptionbutfewnoticethattheproble!re!ainsthecorporalisationofanenergy! or its deposit by !eans of a shaping that incarnates it instead of !erely representing it. !he excitation of one colour by another is part of that proces and often gives it an abstract appearance that !a!es it the acco!plice of its disi!ulation. !hus the !esh can be veiled in beauty as it ai!s at offering itself initsrawnes.

5 !nhisscao f lding!the!escendantisnolongerconcernedwithsupportandsurface:hehasunderstood it is not !uch use exposing the!! one against he other! because the i!portant hing is to !erge the! in order to invent a depth that !aterialises the!. !e has already suceeded in that operation by inventing the weaving techni!ue that! while exposing the support! !eta!orphoses the surface by !a!ing an i!pressive vo!e lu prevail. But here! in 1973! in his face to face with the Siennese fresco! he notices that the painting is a violence so precisely ordered that it does not loo! li!e that at all. !he!anwhostoodinthatsa!espotin1331paintedwithtouches!developingagraphicattentionthat! withtheuseofs!ada l shesdo ! an ts co d !asi! !ulateth d ecurveth s atoilhassincebeenrepresenting naturally.!he!escendantcopiesthatli!itationandiscoversanewrelationbetweenfulandvoid.

6 !rawing with colour puls the attention towards what is between the !gures! between things: the ga!e enters into dialogue with that in!between (that between place) and iscovers that the space is situated there.th ! atti!eSi! enaan!h d inawerestopsonthesa!eroadan ! th d esecohad nd taughtthe!rth s at all ine can generate a void. But doesn’t he void carry the ful and oesn’t he visible owe its power and appeal to what it covers! Everything that !a!es the ga!e !ble stu disturbs it beo f re it grasps the exact reason o f r it: it co!es fro! a presence and not fro! an ob!ect. ! is never a !uestion of exhibiting! but a!uestionof!a!ingonefeel.!lthatcounts!coo untsf rperceptionbeo f recountingo f rdeno!ination.

188


B i og r a p h y

…cole des Beaux Arts

1961

tressages

1966

Villa Medici,

1971

1972 19721988 1974

1975 1978

1979 1982 1983 1987 1989 1994

19651992

1997 2000 2003

2004 2006 2007 2008

2011

2012 2013 2014

198

François Rouan was born in Montpellier in 1943. He lives and works in Oise (northern France). The painter has used photographic techniques in his work since the end of the 1980s, and in recent years he has created approximately twenty films, which he sees as part of a ongoing ’dialogue’ with his artworks.

19651970


B i og r a p h i e

François Rouan est né à Montpellier en 1943. Il vit et travaille dans l’Oise. Peintre, dessinateur, il travaille la photographie depuis la fin des années 80, et depuis quelques années a réalisé une vingtaine de films, en dialogue avec ses travaux de peinture.

1961 1966 1971

1972 19721988 1974 1975 1978

1979 1982 1983 1987 1989 1994 19651992 1997 2000 2003

2004

2006 2007

2008

2011

2011

2012 2013

2014 40 19802014

199







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