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L E I D E N collection
The Leiden Collection, the most important private collection of Rembrandt School paintings from the Dutch Golden Age, is named after the city of Leiden, the birthplace of Rembrandt. This catalog is the first to highlight more than thirty of The Leiden Collection’s masterpieces executed by some of the greatest artists of the seventeenth century. This survey comprises ten paintings by Rembrandt himself and an additional beautiful oil sketch recently attributed to the Master, as well as numerous paintings never before exhibited in France. Brilliant examples abound of the most famous Leiden “fine painters,” Gerrit Dou and Frans van Mieris, in addition to masterworks by Frans Hals, Jan Steen, Carel Fabritius, and Jan Lievens. Outstanding among the images and stories is that of a masterpiece by Ferdinand Bol, one of Rembrandt’s greatest pupils: Rebecca and Eliezer at the Well. This painting, generously donated by Thomas S. Kaplan and Daphne Recanati Kaplan, is the first gift by Americans of a Dutch painting to The Louvre.
collection
La collection Leiden, la plus riche collection particulière de tableaux de l’école de Rembrandt au Siècle d’or hollandais, doit son nom à la ville de Leyde, lieu de naissance de Rembrandt. Ce catalogue est le premier à mettre en lumière plus de trente chefs-d’œuvre de cette collection, exécutés par certains des plus grands artistes du xviie siècle. Il réunit en effet dix tableaux de Rembrandt lui-même, une magnifique esquisse à l’huile récemment attribuée au maître en personne, et de nombreuses peintures qui n’ont encore jamais été exposées en France. Les œuvres des « peintres de la manière fine » les plus célèbres de Leyde, Gerard Dou et Frans van Mieris, sont particulièrement nombreuses, en plus des chefs-d’œuvre de Frans Hals, Jan Steen, Carel Fabritius et Jan Lievens. Parmi les œuvres présentées et les récits qui les accompagnent, il convient de mentionner tout spécialement un chef-d’œuvre de Ferdinand Bol, l’un des plus grands élèves de Rembrandt, Éliézer et Rébecca au puits. Généreusement offert au nom de Thomas S. Kaplan et Daphne Recanati Kaplan, ce tableau est la première peinture hollandaise donnée au Louvre par des Américains.
LE SIÈCLE DE REMBRANDT THE AGE OF REMBRANDT
Chefs-d’œuvre de
la collection Leiden Masterpieces of
The Leiden Collection
18 €
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LE SIÈ CLE D E REMB RAN D T TH E AG E O F REMB RAN D T
Chefs-d’œuvre de
la collection Leiden Masterpieces of
The Leiden Collection SO U S LA D IRECTIO N
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Blaise Ducos conservateur de la peinture flamande et hollandaise du xviie et du xviiie siè cle au département des Peintures, musée du Louvre, Paris ET
Dominique Surh conservatrice, collection Leiden, New York D IRECTED
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Blaise Ducos curator of 17th- and 18th-century Dutch and Flemish paintings, Department of Paintings, Musée du Louvre, Paris AN D
Dominique Surh curator, The Leiden Collection, New York
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Musée du Louvre J ean-Luc Martinez Président-directeur / President-Director K arim Mouttalib Administrateur général / Managing Director V alérie F orey-J auregui Administratrice générale adjointe / Deputy Managing Director Sébastien Allard Directeur du département des Peintures / Director, Department of Paintings V incent P omarède Directeur de la Médiation et de la Programmation culturelle / Director, Interpretation and Cultural Programming Department
CoLLeCtion Leiden / the Leiden CoLLeCtion Thomas S. K aplan et D aphne Recanati K aplan Fondateurs / Founders D ominiq ue Surh ( D . S.) Conservatrice / Curator Sara C. Smith Directrice des collections / Director of Collections Alexa McCarthy ( A. M.) Coordinatrice de projet / Project Coordinator Lillian Saldanha Responsable des opérations / Chief Operating Officer Ambassador Mark D . W allace Conseiller principal / S enio r A dv iso r F elicity Tw ort Assistante de Thomas S. Kaplan / Assistant to Thomas S. Kaplan W
illiam N atbony Membre du conseil d’administration / Trustee
CoMMissaire de L’exposition / Curator of the exhibition B laise D ucos ( B . D .) Conservateur de la peinture flamande et hollandaise du xviie et du xviiie siè cle au département des Peintures du musée du Louvre / Curator of 17th- and 18th-century Dutch and Flemish paintings, Department of Paintings, Musée du Louvre Les auteurs des notices sont identifiés par leurs initiales. The authors of the entries are referred to by their initials.
exposition / exhibition Direction de la Médiation et de la Programmation culturelle / Interpretation and Cultural Programming Department Michel Antonpietri, Aline F ranç ois-Colin Adjoints au directeur / Deputy Managers Sous-direction de la Présentation des collections / Collection Organization Sub-department F abrice Laurent Sous-directeur / Deputy Manager D orothée G rü ser Adjointe au sous-directeur / Assistant Deputy Manager P ascal P érinel Chef du service des Expositions et coordinateur d’exposition / Exhibitions Division Head and Coordinator K arima H ammache-Rez z ouk Chef du service Suivi de projets / Project Coordination Division Head É milie Langlet Adjointe au chef de service / Deputy Head of Division P atricia Cabotse Scénographe / Scenographer Tony Abel Conducteur de travaux / Site Manager Aline Cymbler Chef du service des Ateliers muséographiques / Technical Workshop Division Head K arim Courcelles Adjoint au chef de service / Deputy Head of Division Sous-direction de la Médiation dans les salles / Museum Gallery Interpretation Sub-department Marina-P ia V itali Sous-directrice / Deputy Manager Stéphanie O rlic Chef de service Médiation graphique et numérique / Graphic and Digital Interpretation Division Head Carol Manz ano Chef d’unité Conception graphique et signalétique / Graphic Design and Signage Unit Head F rédéric P oincelet Graphisme / Graphic Design
édition / pubLiCation Musée du Louvre Sous-direction de l’Édition et de la Production / Publishing and Production Sub-department Laurence Castany Sous-directrice / Deputy Manager V iolaine B ouvet-Lanselle Chef du service des Éditions / Publications Division Head Direction de la Recherche et des Collections / Research and Collections Department Anne-Myrtille Renoux Chef du service des Ressources documentaires et éditoriales / Documentary and Editorial Resources Division Head V irginie F abre Collecte de l’ iconographie / Pictures researcher
Somogy éditions d’art / Somogy Art Publishers N icolas N eumann Directeur éditorial / Editorial Director Stéphanie Méséguer Responsable éditoriale / Managing Editor Sarah H oussin-D reyfuss Coordination éditoriale / Editorial Coordination B éatrice B ourgerie Fabrication / Production Mélanie P uchault Coordination et suivi éditorial / Editorial Coordination Anne Chapoutot Contribution éditoriale (français) / Editorial Contribution (French) Rebecca B rite Contribution éditoriale (anglais) / Editorial Contribution (English) N elly Riedel Conception graphique / Graphic design J ean-F ranç ois Allain Traduction de l’anglais vers le français / Translation from English into French G eneva W orldw ide & J D -Trad Traduction du français vers l’anglais / Translation from French into English
V éroniq ue K offel Coordination signalétique / Signage Coordinator
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Remerciements
Acknowledgments
L’exposition et l’ouvrage q ui l’accompagne sont le résultat d’une collaboration exceptionnelle, élaborée sur plusieurs années, entre la collection Leiden et le musée du Louvre. Les auteurs de la présente publication souhaiteraient exprimer leurs remerciements au président-directeur du musée du Louvre, J ean-Luc Martinez , et à Thomas S. K aplan. À la Leiden Collection, nos remerciements les plus vifs vont à Sara C. Smith, Lillian Saldanha, Alexa McCarthy, N icole Cook, Mark W allace, Andy Shapiro, Itz hak D ar et B ill N atbony. N ous tenons également à rendre hommage aux nombreux historiens de l’art et spécialistes de premier plan dont les recherches et les contributions au catalogue en ligne de la collection Leiden ( accessible à l’adresse w w w .theleidencollection.com) , réalisé sous la direction d’Arthur K . W heelock J r., ont considérablement enrichi notre compréhension historiq ue des tableaux présentés ici. Cette exposition n’aurait pu avoir lieu sans l’aide de Sébastien Allard, directeur du département des P eintures du musée du Louvre, et de son prédécesseur à ce poste, V incent P omarède. C’est un plaisir pour nous de citer ici la régie du département des P eintures, avec à sa tê te Martine D epagniat. N os remerciements vont également aux éq uipes de la sous-direction de la P résentation des collections et de la Médiation dans les salles, q ui ont une nouvelle fois proposé une très élégante muséographie : P ascal P érinel, coordinateur de l’exposition, P atricia Cabotse, scénographe, Tony Abel, conducteur de travaux, V éroniq ue K offel, chargée de la coordination signalétiq ue, F rédéric P oincelet, graphiste, Soraya K amano et F ranck P oitte aux Ateliers muséographiques et à la cellule Planification, sans oublier le r le essentiel des éq uipes d’installateurs, d’éclairagistes et de peintres. À la direction des Relations extérieures, Sophie G range et Christine Cuny, q ui ont œuvré à la diffusion de l’exposition dans la presse. N ous leur exprimons à tous notre profonde gratitude. Bénéficiant de la bienveillance de iolaine Bouvet-Lanselle, le présent ouvrage a pris forme grâ ce à l’exceptionnel travail de traduction de J ean-F ranç ois Allain, G eneva W orldw ide et J D -Trad, au style redactionnel de F rederick B row n pour la version anglaise, à la relecture minutieuse d’Anne Chapoutot et Rebecca B rite, à l’efficace collecte iconographique de irginie Fabre, à la maquette bilingue astucieuse de N elly Riedel, accompagnés par la coordination éditoriale sans faille de Mélanie P uchault. Cette édition n’aurait pas été possible sans le soutien et le suivi des éditions Somogy, leur directeur N icolas N eumann, Stéphanie Méséguer, MarcAlexis B aranes, sans oublier B éatrice B ourgerie à la fabrication et Sarah H oussin-D reyfuss q ui a coordonné le proj et.
The exhibition and the accompanying book are the result of exceptional collaboration, over several years, betw een The Leiden Collection and the Musée du Louvre. The authors of this book w ould like to express their gratitude to the P resident-D irector of the Musée du Louvre, J ean-Luc Martinez , and to Thomas S. K aplan. At The Leiden Collection, our heartfelt thanks go to Sara C. Smith, Lillian Saldanha, Alexa McCarthy, N icole Cook, Mark W allace, Andy Shapiro, Itz hak D ar, and B ill N atbony. W e w ould also like to thank the many leading art historians and specialists w hose research and contributions to The Leiden Collection’s online catalog ( accessible at w w w .theleidencollection.com) , under the guidance of senior editor Arthur K . W heelock J r., have greatly enriched our artistic and historical understanding of the selection of paintings presented here. This exhibition w ould never have become a reality w ithout the help of Sébastien Allard, director of the Musée du Louvre’s D epartment of P aintings, and his predecessor, V incent P omarède. W e are also very grateful to the artw ork management unit of the D epartment of P aintings, directed by Martine D epagniat. In addition, w e w ould like to thank the teams in the Collection O rganiz ation Sub-department and in the Museum G allery Interpretation Sub-department, w ho once again have created a very elegant museography: P ascal P érinel, exhibition coordinator; P atricia Cabotse, scenographer; Tony Abel, site manager; V éroniq ue K offel, signage coordinator; F rédéric P oincelet, graphic designer; Soraya K amano and F ranck P oitte in the Museographic W orkshops and the P lanning U nit; and, last but not least, the teams of installers, lighting specialists, and painters, w ho played an essential role. In the D epartment of External Relations, Sophie G range and Christine Cuny w orked very hard to ensure that new s of the exhibition w as disseminated in the press. W e w ould like to express our deepest gratitude to all of them. Benefitting from the generosity of iolaine Bouvet-Lanselle, this book has been produced thanks to exceptional translation w ork by J ean-F ranç ois Allain, G eneva W orldw ide, and J D -Trad; editorial style of the English version by F rederick B row n; meticulous proofreading by Anne Chapoutot and Rebecca B rite; V irginie Fabre’s efficient iconographic collection and Nelly Riedel’s bilingual and cleverly designed layout, complemented by Mélanie P uchault’s tireless editorial coordination. This edition w ould not have been possible w ithout É ditions Somogy’s support and follow -up, thanks to its director N icolas N eumann, Stéphanie Méséguer, Marc-Alexis B aranes, B éatrice B ourgerie in production, and Sarah H oussin-D reyfuss, the proj ect coordinator.
D O MIN IQ U E SU RH E T B LAISE D U CO S D O MIN IQ U E SU RH A N D B
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LAISE D U CO S
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« La reconnaissance est la mémoire du cœur. » J ’ai passé l’été 1 9 7 9 à P aris. J ’étais un j eune Américain de sei e ans, livré à lui-même, et j’ai profité de tous les instants. En repartant, j ’avais totalement intériorisé le sentiment si j ustement exprimé par H emingw ay : « Si vous avez eu la chance de vivre à P aris dans votre j eunesse, alors, où q ue vous alliez ensuite, ç a reste en vous, car P aris est comme une fê te constante. » P lus tard, à mesure q ue ma femme D aphne et moi-mê me tombions sous le charme de P aris, notre lien avec la F rance et notre engouement pour elle se sont renforcés de faç on exponentielle. C’est à travers ce prisme plein d’affection q u’il faut voir notre proj et de collaboration avec le Louvre, et notre partenariat avec la F rance. En témoignage de notre gratitude envers toutes les personnes q ui ont pris part avec tant d’élégance à la réalisation de ce proj et franco-américain, et en reconnaissance de leurs multiples contributions, D aphne et moi-mê me souhaitons remercier en tout premier lieu notre éq uipe à N ew Y ork : D ominiq ue Surh, Sara C. Smith, Alexa McCarthy, Lillian Saldanha, Mark W allace, Andy Shapiro, Itz hak D ar, F elicity Tw ort et W illiam N atbony. Il y a q uelq ues années déj à, nous avions envisagé d’exposer les pièces maî tresses de notre collection en liaison avec la publication d’un catalogue en ligne créé par le très talentueux Arthur K . W heelock J r. et ses collègues. Ayant eu vent de ce proj et, B laise D ucos, dynamiq ue conservateur de l’art hollandais au musée du Louvre, connaissant nos relations de travail étroites avec des diz aines de musées dans le monde, a proposé q ue le Louvre accueille la primeur de l’événement. Conscients de l’honneur exceptionnel q ui nous a ainsi été fait, nous resterons éternellement reconnaissants à B laise pour cette initiative, et à ses supérieurs hiérarchiq ues – V incent P omarède, Sébastien Allard et tout spécialement J ean-Luc Martinez – , q ui ont chaleureusement soutenu notre vision de ce proj et commun. N ous tenons donc à remercier toutes les personnes q ui, avec beaucoup de conviction, se sont engagées dans ce projet en collaboration et ont joué un r le indispensable en pilotant la préparation de l’exposition. Mentionnons tout particulièrement l’extraordinaire Ina G iscard d’Estaing ainsi q ue J eanFran ois Charnier, directeur scientifique chargé du projet du Louvre Abu Dhabi. Enfin, aucun remerciement ne serait complet sans citer la succession d’excellents ambassadeurs de F rance aux É tats-U nis – J ean-D avid Levitte, F ranç ois D elattre et G érard Araud – , q ui ont accompagné les nombreux proj ets dans lesq uels nous avons été impliq ués avec la F rance, ni les nombreux amis authentiq ues grâ ce auxq uels nous avons approfondi nos liens avec la nation franç aise ; nous citerons tout particulièrement Ron Agam, J ames Lieber, Alexis Morel, P ierre-Alexis D umas et Antonin B audry. Toutes ces personnes ont permis la réalisation de cet ambitieux désir de partenariat culturel et contribué à transformer un hommage rendu à des valeurs universelles en autant de souvenirs chers et personnels q ui nous suivront toute notre vie. Persuadés, comme le disait magnifiquement Massieu, q ue « la reconnaissance est la mémoire du cœur » , nous vous exprimons, D aphne et moi-mê me, notre profonde reconnaissance. Merci donc à tous du fond du cœur. TH O MAS S. K AP LAN Fondateur de la collection Leiden
J EAN
MASSIEU
I spent the summer of 1 9 7 9 in P aris. As a sixteen-year-old American, on my ow n and liberated from supervision, I relished every moment of the experience. N ot surprisingly, perhaps, I left the city having w ell and truly internaliz ed the evocative sentiments of H emingw ay: “ If you are lucky enough to have lived in P aris as a young man, then w herever you go for the rest of your life, it stays w ith you, for P aris is a moveable feast.” Later, as my w ife D aphne and I fell further and further under P aris’ spell, our sense of commitment and connection to F rance grew exponentially. O ur proj ect w ith the Louvre, and indeed our partnership w ith F rance itself, should be seen through this affectionate prism. In gratitude to those w ho have executed this F rancoAmerican proj ect so elegantly, for their numerous contributions D aphne and I w ish to begin by thanking our team in N ew Y ork: D ominiq ue Surh, Sara C. Smith, Alexa McCarthy, Lillian Saldanha, Mark W allace, Andy Shapiro, Itz hak D ar, F elicity Tw ort, and W illiam N atbony. Several years ago w e first began to consider exhibiting highlights from our collection to coincide w ith the publication of a comprehensive online catalog being created by the uniq uely talented Arthur K . W heelock J r. and his colleagues. Advised of this, the Louvre’s highly enterprising curator of N etherlandish art, B laise D ucos, know ing of our close w orking relationships w ith doz ens of the w orld’s museums including his ow n, asked if w e might consider the Louvre itself for our “ premiere.” U nderstanding the uniq ueness of the honor, my w ife and I w ill forever be grateful for B laise’s initiative and the generosity of spirit w ith w hich his senior leadership – V incent P omarède, Sébastien Allard and most especially J ean-Luc Martinez – embraced our shared vision. To this, w e w ould add our sincere appreciation to all those w hose focused conviction reinforced this collaboration and w ere instrumental in shepherding the exhibition’s progress. P rominent in this regard w ere the extraordinary Ina G iscard d’Estaing and Jean-Fran ois Charnier, Scientific Director of the Louvre Abu D habi proj ect. N o acknow ledgement w ould be complete w ithout thanking the succession of excellent F rench ambassadors to the U nited States – J ean-D avid Levitte, F ranç ois D elattre, and G érard Araud – w ho have nurtured the many proj ects on w hich w e are engaged w ith F rance, and the many true friends w ho have deepened our ties w ith the F rench nation, particularly Ron Agam, J ames Lieber, Alexis Morel, P ierre-Alexis D umas, and Antonin B audry. They made possible this most aspirational expression of cultural partnership, and helped translate a celebration of universal values into the cherished memories of a lifetime. B elieving, as Massieu put it so beautifully, that “ gratitude is the memory of the heart,” D aphne and I are indeed deeply grateful, and thank you all from the bottom of our hearts. TH O MAS S. K AP LAN Founder of The Leiden Collection 5
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G enèse et importance de la collection Leiden Très t t, Thomas Kaplan a été fasciné par Rembrandt à huit ans, il voulait visiter Amsterdam « parce q ue c’est là q ue vivait Rembrandt » , mais la pensée de devenir collectionneur ne l’avait jamais ef euré. uand l’idée de commencer une collection lui est souf ée par la mère de sa femme, l’artiste Mira Recanati – après tout, il est historien de formation – , il l’écarte d’emblée, car il sait q u’acq uérir des obj ets ne l’intéresse pas. En outre, il était convaincu q ue les œuvres des peintres q u’il aimait – ceux de l’â ge d’or de l’art baroq ue en Europe du N ord – étaient conservées en
lieu sû r dans les musées. Il apprend donc avec surprise, par son ami sir N orman Rosenthal, q ue certains tableaux d’artistes q u’il admirait étant j eune – notamment de Rembrandt et de son école – sont encore sur le marché. C’est alors avec étonnement q u’il découvre combien d’admirables tableaux de l’époq ue sont encore en mains privées ; c’est le cas de la magnifique Minerve ( ci-dessous et cat. 2 ) – q ui fait partie d’une remarquable série de figures féminines monumentales auj ourd’hui conservées au P rado, à l’Ermitage et au Metropolitan Museum – , q u’il acq uiert en 2 0 0 7 .
Rembrandt, Minerve ( cat. 2 ) 8
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The Genesis and Significance of The Leiden Collection Although from a young age Thomas K aplan w as exceptionally fascinated w ith Rembrandt van Rij n, precociously asking at age eight w hether the family could visit Amsterdam “ because that is w here Rembrandt lived,” becoming a collector of the master painter w as not a role he ever intended to play. W hen his w ife’s mother, the artist Mira Recanati, suggested that, being a historian by training, he might enj oy art collecting, he frow ned on the idea, as he had alw ays know n himself to be uninterested in the acq uisition of obj ects. W hat also led him to dismiss the proposal w as his assumption that the art of the painters he loved – from the G olden Age of N orthern B aroq ue art – w as all safely seq uestered in museum collections. It came as a surprise w hen he learned from his friend Sir N orman Rosenthal that paintings by artists he had admired from his youth, notably Rembrandt and his school, w ere still available on the market. H e w as later astonished by the q uantity of superb paintings from the era that remained in private hands, including the magnificent Minerva in Her Study ( p. 8 and cat. 2 ) – part of a stunning series of monumental female figures now residing in the P rado, H ermitage, and Metropolitan museums – w hich the collector acq uired in 2 0 0 7 . Tom and his w ife, D aphne Recanati K aplan, started collecting D utch art in 2 0 0 3 , w hen Tom w as 4 1 . B efore the couple turned their attention to paintings, D aphne had already created one of the most important collections of F rench and Italian modern design furniture from the 1 9 4 0 s and 1 95 0 s, w hich constitutes a “ modernist” living space for them and their three children. D aphne brought to bear upon her field much the same erudition, comprehensive approach, and passion for excellence that w as to mark the spirit of Tom’s collecting of D utch G olden Age art. The result of this collaboration has been remarkable. In its present state, The Leiden Collection is among the largest private assemblies of D utch art in the w orld, w ith a total of more than 2 5 0 paintings and draw ings. N amed not for the K aplans but rather in homage to Rembrandt’s birthplace, the collection focuses on Rembrandt and his school and illuminates the personalities and themes of the G olden Age over five generations. There has never been a comparable effort to create such a comprehensive group of history paintings, portraits, and genre scenes. The acq uisition in
depth of much of the most outstanding art of the period, including by Rembrandt himself, now surpasses those of all but a very few national museums. Assembling a cohesive group of paintings that span the seventeenth century and doing so in little more than a decade is an extraordinary achievement. Indeed, the dw indling supply of available w orks in private hands has made The Leiden Collection an example unlikely ever to be duplicated. H ow the collection took shape is a story in itself. B eginning w ith an interest in the Leiden fijnschilders or “fine manner painters” ) , the couple began to assemble a focused collection of paintings by grand masters, including G errit D ou, F rans van Mieris, J an Lievens, and J an Steen. In due course they broadened their perspective to encompass eq ually gifted G olden Age painters, including G odefridus Schalcken, G abriel Metsu, G erard Ter B orch, Caspar N etscher, and F rans H als, reaching beyond Leiden to cities such as Amsterdam, D elft, U trecht, D eventer, and Rotterdam. In the space of ten years, betw een 2 0 0 6 and 2 0 1 5 , the K aplans acq uired an unprecedented eleven paintings by Rembrandt himself. The next largest representation of the artist in a private collection is believed to be tw o w orks. These paintings span the artist’s early Leiden and middle Amsterdam periods and include portraits, tro nies, oil sketches, genre scenes, and, of course, Minerva in Her Study, the most important of his history paintings outside a museum. The Rembrandt aspect of the collection is itself an evolving story. Among a number of exciting reassessments is the master’s tender Head of a Young Girl ( p. 9 and cat. 2 1 ) , w hich is now believed to be a preparatory study for the figure of Mary, leaning forw ard w hile inspecting the crib of her new born, in Rembrandt’s masterpiece The Holy Family ( 1 6 4 5 ) , w hich resides in St. P etersburg’s H ermitage Museum. Meanw hile, the most recent acq uisition w as of a new ly discovered Rembrandt. F itting alongside tw o of the other know n w orks in Rembrandt’s Senses Series, also in The Leiden Collection, Unconscious Patient ( Allegory of Smell) is itself one of the most sensational additions to Rembrandt’s o euv re of our generation ( p. 1 0 and cat. 1 9 ) . Long believed to be lost, it not only revealed itself, but has emerged w ith the artist’s earliest know n signature.
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P aris – N ew Y ork – P aris Éliézer et Rébecca au puits de F erdinand B ol : un don au Louvre La relation du collectionneur et philanthrope Thomas K aplan avec la F rance évoq ue les histoires q ui forment la trame de The Greater Journey. Americans in Paris ( N ew Y ork, 2 0 1 1 ) , récit de l’historien D avid McCullough sur les Américains ayant fait le voyage de F rance. P résentant le parcours de médecins, d’artistes, de savants, d’ingénieurs – tous citoyens américains – q ui se rendirent en F rance au xix e siècle, à P aris mais pas seulement, l’ouvrage fait l’histoire ( récente) du lien entre deux nations du point de vue de ces Américains q ui s’enthousiasmèrent pour la F rance, son système universitaire, ses h pitaux, ses ateliers d’artistes, ses cathédrales, ses musées, son architecture métalliq ue ( à
Samuel Morse, Le Salon carré au Louvre, 1 8 3 1 -1 8 3 3 , huile sur toile, 1 8 7 ,3 × 27
P aris, l’église Saint-Augustin, par V ictor B altard, est achevée en 1 8 7 1 ) . U n lien maintenu mê me aux heures graves : durant le siège de P aris en 1 8 7 0 , l’organisation des soins aux soldats blessés, dans les tentes installées autour du Louvre, suivit les principes mis en place lors de la guerre civile américaine ( 1 8 6 1 -1 8 6 5 ) , grâ ce aux conseils d’Américains restés dans la capitale franç aise. H eures heureuses également : avant d’inventer le télégraphe, Samuel Morse ( 1 7 9 1 -1 8 7 2 ) mena une carrière de peintre… à P aris. Sa toile la plus connue montre une réunion de tableaux du musée dans le Salon carré ( ci-dessous) . Q uoiq ue exécutée en 1 8 3 1 1 8 3 3 , cette toile donne une idée, non seulement de ce q u’un
4 ,3 c m, Chicago, Terra F oundation for American Art, 1 9 9 2 .5 1
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P aris – N ew Y ork – P aris Rebecca and Eliezer at the Well by F erdinand B ol donated to the Louvre The relationship that collector and philanthropist Thomas K aplan has w ith F rance evokes the stories that form the basis of The Greater Journey: Americans in Paris ( N ew Y ork, 2 0 1 1 ) , a narrative by the historian D avid McCullough about Americans w ho have made the j ourney to F rance. Introducing the path follow ed by doctors, artists, scholars, engineers – all American citiz ens – w ho traveled to P aris in the 1 9 th century, the book establishes the ( recent) history of the link betw een the tw o countries. And it reveals the point of view of these Americans, w ho w ere enthusiastic about F rance, its university system and hospitals, its artists’ studios, cathedrals, museums and metallic architecture ( in P aris, the Church of St. Augustine, by V ictor B altard, w as completed in 1 8 7 1 ) . This w as a link that w as maintained even during the darkest of hours: during the siege of P aris in 1 8 7 0 , the organiz ation for the care of w ounded soldiers, in the tents set up around the Louvre, follow ed principles established at the time of the American Civil W ar ( 1 8 6 1 1 8 6 5 ) , thanks to advice from the Americans remaining in the F rench capital. There w ere happy times, too: before inventing the telegraph, Samuel Morse ( 1 7 9 1 -1 8 7 2 ) led a career as a painter in P aris. H is best know n w ork depicts a collection of museum paintings at the Salon Carré ( p. 1 4 ) . Although executed in 1 8 3 1 -1 8 3 3 , this painting gives an idea not only of w hat an American at the time could experience in an institution unparalleled in his country, but also how an American visitor view s the Louvre in the present. At least, this is w hat one w ould understand w hen speaking w ith Thomas K aplan about the place that the Louvre holds in his heart, as w ell as the importance of the F rench museum in the eyes of his family. F riends of F rance and of the arts, N ew Y orkers Thomas K aplan and his w ife, D aphne Recanati K aplan, today donate to the Louvre a painting by one of Rembrandt’s greatest students: Rebecca and Eliezer at the Well, by F erdinand B ol ( p. 1 5 and cat. 1 ) . It is w orth revisiting the circumstances of this donation. Appearing on the F rench art market in spring 2 0 0 9 , this large-format painting adorned w ith a beautiful frame dating to the early 1 9 th century w as bought by The Leiden Collection – a collection of D utch G olden Age masters
created, in N ew Y ork, by Thomas and D aphne K aplan – w ithout w hom the museum could not have acq uired the w ork. U nknow n at the time to the K aplans, the Louvre itself had been the underbidder. As it is the policy of The Leiden Collection not to compete w ith museums, as soon as they learned that the Louvre had not w on the painting at auction, the K aplans graciously proposed to loan the painting anonymously to the Louvre. The Musée du Louvre already possessed, aside from tw o portrait busts by F erdinand B ol, tw o large canvasses by the artist: the Portrait of a Couple ( entered as part of the legacy of B aron B asile de Schlichting in 1 9 1 4 ) , and Noble Children of the Trip Family in a Chariot led by Goats ( revolutionary seiz ure, 1 7 9 9 ) . This latter painting, an embellished Arcadian portrait as much as an improbable fantasy for use by the “ happy few ” of the Amsterdam elite, is certainly one of the more beautiful pieces in the D utch collection at the Louvre. Rebecca and Eliezer at the Well w as introduced into the museum galleries in 2 0 1 0 . It thus found its place on a w all betw een tw o paintings w ith subj ects derived from the B ible: Isaac Blessing Jacob, a perfect balance of austere effort by J an V ictors, and Angels Announcing to the Shepherds the Birth of Christ by G ovaert F linck, a vision deriving from a Rembrandt printed model. The Leiden Collection is especially focused on w ork by Rembrandt and his students ( including G errit D ou, J an V ictors, F erdinand B ol, G ovaert F linck, Carel F abritius, Aert de G elder) , Rembrandt’s classmate J an Lievens, and their teacher, P ieter Lastman. It draw s its name from the birthplace of its master. W e also see another area of strength in The Leiden Collection “fine painting” from Leiden, headed by G errit D ou. J ust as links w ere established betw een the Musée du Louvre and the K aplans, plans came to light for an exhibition dedicated to V ermeer and the masters of genre painting, in P aris in 2 0 1 7 , in partnership w ith the N ational G allery of Ireland in D ublin and the N ational G allery of Art in W ashington. Among the lenders to this exhibition, The Leiden Collection stands out: in addition to Young Woman Feeding a Parrot by F rans van Mieris ( p. 1 6 ) , one
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2 . Rembrandt van Rijn, dit Rembrandt (1606-1669) Minerve
1 6 3 5 H uile sur toile. H . 1 3 8 ,1 ; L . 1 1 6 ,5 cm Signé et daté à la peinture foncée, au milieu le long de la bordure gauche : Rembrandt. f / 1635 N ew Y ork, collection Leiden, RR-1 0 7
Minerve, de Rembrandt, est daté de 1 6 3 5 , c’est-à-dire de l’année où l’artiste ouvre son atelier à Amsterdam. Ce chef-d’œuvre grandiose est l’aboutissement d’une série de peintures d’histoire q ui, toutes, représentent des femmes héroï q ues de l’Antiq uité : B ello ne ( 1 6 3 3 ) au Metropolitan Museum of Art à N ew Y ork, Artémise ( 1 6 3 4 ) au musée du P rado à Madrid, Flore ( 1 6 3 4 ) au musée de l’Ermitage à Saint-P étersbourg, et Flore ( 1 6 3 5 ) à la N ational G allery à Londres. O n ne sait pas exactement ce q ui a motivé cette série, mais il est probable q u’elle répondait à l’ambition de Rembrandt de devenir peintre d’histoire, ce q ui, pour lui comme pour ses contemporains, était la plus haute forme d’expression artistiq ue. D ans cette composition monumentale, Rembrandt représente la femme assise à un bureau dans la pose traditionnelle des érudits masculins dans leur étude. En tant q ue déesse vierge de la guerre, de la sagesse, de l’art, de la médecine, du filage et du tissage, Minerve est entourée de ses divers attributs : de luxueuses tapisseries, d’épais volumes, un globe terrestre, un casq ue et un bouclier à tê te de G orgone. En rendant avec minutie les vê tements brillants de Minerve, Rembrandt montre sa bonne connaissance d’H omère, leq uel expliq ue q u’Athéna – l’homologue grecq ue de Minerve – portait une robe q u’elle avait elle-mê me brodée et une « splendide cape » . D . S. 2 . Rembrandt
van Rijn (1606-1669) Minerva in Her Study
1 6 3 5 O il on canvas. 5 4 .3 8 × 4 5 .8 8 i nches Signed and dated in dark paint, centered along left edge: “ Rembrandt. f/ 1 6 3 5 ” N ew Y ork, The Leiden Collection, RR-1 0 7
Rembrandt van Rij n’s Minerva in Her Study is dated 1 6 3 5 , the same year the artist established his ow n Amsterdam studio. This grand masterpiece is the culmination of a series of closely related history paintings depicting heroic w omen of antiq uity: B ello na ( 1 6 3 3 ) in the Metropolitan Museum of Art, Artemisia ( 1 6 3 4 ) in the P rado, Flora ( 1 6 3 4 ) in the H ermitage Museum, and Flora ( 1 6 3 5 ) in London’s N ational G allery. Though it is not entirely clear w hat prompted this series of w orks, they w ere likely inspired by his desire to become a history painter, to Rembrandt and his contemporaries the highest expression of artistic accomplishment. In this monumental composition, Rembrandt shows the imposing female figure seated at a desk in the traditional pose of male scholars at their studies. As the virgin goddess of w ar, w isdom, art, medicine, and the crafts of spinning and w eaving, Minerva is accordingly surrounded by attributes such as lavish tapestries, w eighty tomes, a globe, and a helmet and gorgon-headed shield. B y carefully rendering Minerva’s brilliant garments, Rembrandt demonstrates his familiarity w ith H omer, w ho describes her G reek counterpart Athena in the Iliad as w earing a dress she had embroidered herself w ith a “ splendid cloak.” D . S. 24
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9 . Rembrandt
van Rijn, dit Rembrandt (1606-1669) Autoportrait au regard plongé dans l’ombre
1 6 3 4 H uile sur panneau. H . 7 1 ,1 ; L . 5 6 cm Signé et daté à la peinture foncée en bas à droite : Rembrandt. f. / 1634 N ew Y ork, collection Leiden, RR-1 1 0
Rembrandt peint cet autoportrait en 1 6 3 4, l’année où il épouse Saskia van ylenburgh. Il se représente en jeune homme confiant, affrontant son public avec assurance, mais il a les yeux dans l’ombre produite par le bord ondulé de son béret, ce q ui empê che le spectateur de voir pleinement son regard. L’artiste porte des vê tements démodés, et notamment un manteau doublé de fourrure q ui ressemble à un surcot de savant. Rembrandt a exécuté ses premiers autoportraits à Leyde dès les années 1 6 2 0 . B eaucoup de ces premières œuvres se rapprochent des tro nies, ces études de caractère q ui offrent des possibilités infinies d’exploration des expressions faciales, des costumes exotiq ues et du j eu des ombres et des lumières sur le visage du modèle. Rembrandt se peindra durant toute sa vie, souvent dans des compositions q ui seront copiées ou retravaillées par ses élèves. Le présent portrait en est un exemple. P eu après son achèvement, probablement en 1 6 3 6 1 6 3 7 , Rembrandt a chargé un élève de le retravailler pour en faire un tro nie plus vendable représentant un homme exotiq ue d’â ge mur, en l’habillant avec plus de raffinement et en le coiffant d’un haut chapeau de fourrure. Depuis les années 195 , une grande partie de ces ajouts ont été tés, dans une volonté de retrouver l’autoportrait d’origine. D . S. 9 . Rembrandt
van Rijn (1606-1669) Self-Portrait with Shaded Eyes
1 6 3 4 O il on panel. 2 8 .0 0 × 2 2 .0 6 i nches Signed and dated in dark paint, low er right: “ Rembrandt. f./ 1 6 3 4 ” N ew Y ork, The Leiden Collection, RR-1 1 0
Rembrandt van Rij n painted this portrait of himself in 1 6 3 4, the same year as his marriage to Saskia van U ylenburgh. H e portrays a self-assured young man, confronting his audience confidently but with eyes shaded by the undulating brim of his beret, w hich prevents the view er from fully penetrating his gaz e. The artist clothes himself in old-fashioned attire, including a fur-lined cloak resembling a scholar’s tabard. Rembrandt first explored self-portraiture as a young man in Leiden in the 1 6 2 0 s. Many of these early w orks relate to the tronies, or character studies, that gave him endless opportunity to explore facial expressions, exotic costume, and the play of light and shadow across his ow n face as model. Rembrandt w ould continue to paint himself throughout his career, often in compositions copied or rew orked by his pupils. The present portrait is one such example. N ot long after its completion, likely in 1 6 3 6 -1 6 3 7 , Rembrandt instructed a pupil to rew ork it into a more marketable tro nie of an exotic middle-aged man, adding more elaborate vestments and a tall fur hat. Since the 1 9 5 0 s, much of this extensive over-painting has been removed in an effort to uncover Rembrandt’s original self-portrait. D . S. 38
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1 2 . Jan
Lievens (1607-1674) A uto po rtrait
V ers 1 6 2 9 -1 6 3 0 H uile sur panneau. H . 4 2 ; L . 3 7 cm Signé des initiales à la peinture foncée, dans l’angle supérieur droit : IL N ew Y ork, collection Leiden, J L-1 0 5
Q uand Constantij n H uygens, secrétaire du stadhouder, se rend à Leyde en 1 6 29 pour y rencontrer le j eune J an Lievens, il en revient en criant au prodige et qualifie le peintre d’« esprit vigoureux, indomptable ». Il rend aussi hommage à son « inventivité » et à ses « formes audacieuses » , et proclame son talent de « peintre de la figure humaine », qui, selon lui, « fait des miracles ». De tels compliments trouvent largement leur justification dans cet A uto po rtrait q ue peint l’artiste vers 1 6 29 -1 6 3 0 , peu de temps après la visite de H uygens. Le peintre se représente en gros plan, observant soigneusement les traits de son visage dans un miroir. Sa peau lisse luit de toute la vitalité de sa jeunesse, et des rehauts dorés donnent des re ets à sa longue chevelure au vent. Son regard perç ant exprime bien l’énergie mentale et le caractère entier dont parle H uygens. Ce portrait correspond à l’apogée d’une période remarq uablement riche au début de la carrière de Lievens, période faite d’échanges intenses d’idées et de techniq ues artistiq ues avec Rembrandt, son proche ami de Leyde. l’époque, il était difficile de dire lequel des deux artistes allait ê tre le plus grand. D . S. 1 2 . Jan
Lievens (1607-1674) Self-Portrait
Ca. 1 6 2 9 -1 6 3 0 O il on panel. 1 6 .5 6 × 1 4 .5 6 i nches Signed w ith initials in dark paint, upper right corner: “ IL” N ew Y ork, The Leiden Collection, J L-1 0 5
W
hen Constantij n H uygens, secretary to the stadholder, traveled to Leiden in 1 6 29 to meet the young J an Lievens, he came aw ay praising him as a “ prodigy,” and described him as a “ vigorous, untamable spirit.” H e also celebrated his “inventiveness and audacious forms,” and identified his great talent as “ painting the human countenance,” w here he claimed the artist “works miracles.” Such accolades are abundantly justified by the artist’s early Self-Portrait, painted around 1 6 29 -1 6 3 0 , not long after H uygens’ visit. H ere, the artist portrays himself close up, carefully observing the features of his face in a mirror. His long, free- owing hair sparkles with strands of golden highlights and his smooth skin glistens w ith the vitality he possessed in the moment. H is penetrating eyes further bring to life the energetic mind and intensity of character described by H uygens. This portrait represents the apex of a remarkably rich phase in Lievens’ early career, one involving a prolific exchange of artistic ideas and techniques with his close friend in Leiden, Rembrandt van Rij n, w hen it w as still unclear w hich of the tw o young artists w ould go on to reach greater artistic achievement. D . S. 44
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2 3 . Jan
Lievens (1607-1674) Garçon à la cape et au turban (Portrait du prince Rupert du Palatinat)
V ers 1 6 3 1 H uile sur panneau. H . 6 6 ,7 ; L . 5 1 ,8 cm N ew Y ork, collection Leiden, J L-1 0 4
L’un des plus beaux portraits des débuts de la carrière de J an Lievens est ce Garçon à la cape et au turban, exécuté à Leyde vers 1 6 3 1 , à une époq ue où le peintre était au sommet de sa première période de maturité. Ce j eune et digne garç on porte des vê tements exotiq ues, à la mode à la cour des P aysB as et à celle d’Angleterre, confectionnés dans des étoffes chatoyantes q ui attestent sa richesse et son prestige. Il est coiffé d’un turban bleu et or richement tissé, orné d’une magnifique plume de paradisier. La peau souple et lisse du gar on, ses larges joues et son regard pénétrant sont magnifiquement dépeints dans une lumière forte et diffuse. O n a reconnu dans le modèle le prince Rupert, comte palatin, un des fils de Frédéric et lisabeth Stuart, q ui vivaient alors en exil à La H aye avec leurs enfants. O n pense q ue le portrait est une commande obtenue par Constantij n H uygens, secrétaire du stadhouder, q ui, impressionné par le talent de Lievens, souhaitait promouvoir sa carrière. Les commandes de portraits de la cour de B ohê me étaient essentielles pour Lievens, q ui aspirait à devenir peintre en Angleterre à la cour de Charles Ier, où il devait tenter sa chance l’année suivante après avoir q uitté sa ville natale de Leyde. D . S. 2 3 . Jan
Lievens (1607-1674) Boy in a Cape and Turban (Portrait of Prince Rupert of the Palatinate)
Ca. 1 6 3 1 O il on panel. 2 6 .2 5 × 2 0 .3 8 i nches N ew Y ork, The Leiden Collection, J L-1 0 4
O ne of the most beautiful portraits in J an Lievens’ early oeuvre is the Boy in a Cape and Turban. It dates from about 1 6 3 1 in Leiden, at the height of his early mature period. Lievens portrays the boy as a dignified youth in shimmering fabrics that speak of his w ealth and prestige. Clad in the exotic fashion popular at the D utch and English courts, the boy w ears a richly w oven blue and gold turban, plumed w ith the soaring feather of a bird of paradise. The boy’s smooth and supple skin, broad cheeks, and penetrating eyes are dramatically disclosed in a strong, diffused light. The sitter has been identified as Prince Rupert of the Palatinate, one of the sons of Frederick and Eliz abeth Stuart, w ho w ere living at the time in exile w ith their family in The H ague. It is presumed that the portrait came about as a result of a commission secured by Constantij n H uygens, secretary to the stadholder, w ho w as impressed by Lievens’ talent and promoted his career. P ortrait commissions from the B ohemian court w ere crucial for Lievens as he aspired to become a court painter in England under Charles I, w here he w ould try his hand the follow ing year after leaving his native Leiden. D . S. 66
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L E I D E N collection
The Leiden Collection, the most important private collection of Rembrandt School paintings from the Dutch Golden Age, is named after the city of Leiden, the birthplace of Rembrandt. This catalog is the first to highlight more than thirty of The Leiden Collection’s masterpieces executed by some of the greatest artists of the seventeenth century. This survey comprises ten paintings by Rembrandt himself and an additional beautiful oil sketch recently attributed to the Master, as well as numerous paintings never before exhibited in France. Brilliant examples abound of the most famous Leiden “fine painters,” Gerrit Dou and Frans van Mieris, in addition to masterworks by Frans Hals, Jan Steen, Carel Fabritius, and Jan Lievens. Outstanding among the images and stories is that of a masterpiece by Ferdinand Bol, one of Rembrandt’s greatest pupils: Rebecca and Eliezer at the Well. This painting, generously donated by Thomas S. Kaplan and Daphne Recanati Kaplan, is the first gift by Americans of a Dutch painting to The Louvre.
collection
La collection Leiden, la plus riche collection particulière de tableaux de l’école de Rembrandt au Siècle d’or hollandais, doit son nom à la ville de Leyde, lieu de naissance de Rembrandt. Ce catalogue est le premier à mettre en lumière plus de trente chefs-d’œuvre de cette collection, exécutés par certains des plus grands artistes du xviie siècle. Il réunit en effet dix tableaux de Rembrandt lui-même, une magnifique esquisse à l’huile récemment attribuée au maître en personne, et de nombreuses peintures qui n’ont encore jamais été exposées en France. Les œuvres des « peintres de la manière fine » les plus célèbres de Leyde, Gerard Dou et Frans van Mieris, sont particulièrement nombreuses, en plus des chefs-d’œuvre de Frans Hals, Jan Steen, Carel Fabritius et Jan Lievens. Parmi les œuvres présentées et les récits qui les accompagnent, il convient de mentionner tout spécialement un chef-d’œuvre de Ferdinand Bol, l’un des plus grands élèves de Rembrandt, Éliézer et Rébecca au puits. Généreusement offert au nom de Thomas S. Kaplan et Daphne Recanati Kaplan, ce tableau est la première peinture hollandaise donnée au Louvre par des Américains.
LE SIÈCLE DE REMBRANDT THE AGE OF REMBRANDT
Chefs-d’œuvre de
la collection Leiden Masterpieces of
The Leiden Collection
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