TAL COAT - La liberté farouche de peindre - Rétrospective 1925-1985 (extrait)

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Tal Coat

Pierre Tal Coat, La liberté farouche de peindre, témoigne à la fois de l’énergie toujours neuve d’un des plus grands artistes du XXe siècle et de la reconnaissance internationale qu’il reçoit aujourd’hui : expositions, colloques, conférences, publications, jusqu’à la magnifique rétrospective du musée Granet à Aix-en-Provence, dont cet ouvrage constitue le catalogue monographique. Riche de près de deux cents reproductions et documents, souvent inédits, de textes de l’artiste lui-même, il rassemble des contributions de fins connaisseurs de son œuvre, venus d’horizons très divers et réunis par Jean-Pascal Léger. Daniel Dobbels, Bruno Ely, Josef Nadj, Alain Paire, Georges Salles, Anne de Staël et Jean-Pascal Léger éclairent chacun le travail de Tal Coat de la connaissance intime qu’ils peuvent en avoir, de leur réflexion mais aussi de l’amitié qu’ils lui portaient.

La liberté farouche de peindre

Pierre Tal Coat (1905-1985), « front de bois » en breton, fut souvent appelé le peintre des peintres. Admiré et aimé par les plus importants créateurs du XXe siècle, il prend aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art, celle d’un artiste engagé de tout son être dans l’aventure picturale. Habité par une intuition singulière de l’espace, Tal Coat préféra toujours les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources à la conquête de la notoriété. Elle vint pourtant, sans qu’il la recherche.

TAL COAT La liberté farouche de peindre

Couverture

Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon 978-2-7572-1307-0

29 €

4e de couverture

[Sans titre], 1975 Lavis d’encre de Chine sur papier 61 x 49,5 cm Collection particulière

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Tal Coat

Pierre Tal Coat, La liberté farouche de peindre, témoigne à la fois de l’énergie toujours neuve d’un des plus grands artistes du XXe siècle et de la reconnaissance internationale qu’il reçoit aujourd’hui : expositions, colloques, conférences, publications, jusqu’à la magnifique rétrospective du musée Granet à Aix-en-Provence, dont cet ouvrage constitue le catalogue monographique. Riche de près de deux cents reproductions et documents, souvent inédits, de textes de l’artiste lui-même, il rassemble des contributions de fins connaisseurs de son œuvre, venus d’horizons très divers et réunis par Jean-Pascal Léger. Daniel Dobbels, Bruno Ely, Josef Nadj, Alain Paire, Georges Salles, Anne de Staël et Jean-Pascal Léger éclairent chacun le travail de Tal Coat de la connaissance intime qu’ils peuvent en avoir, de leur réflexion mais aussi de l’amitié qu’ils lui portaient.

La liberté farouche de peindre

Pierre Tal Coat (1905-1985), « front de bois » en breton, fut souvent appelé le peintre des peintres. Admiré et aimé par les plus importants créateurs du XXe siècle, il prend aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art, celle d’un artiste engagé de tout son être dans l’aventure picturale. Habité par une intuition singulière de l’espace, Tal Coat préféra toujours les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources à la conquête de la notoriété. Elle vint pourtant, sans qu’il la recherche.

TAL COAT La liberté farouche de peindre

Couverture

Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon 978-2-7572-1307-0

29 €

4e de couverture

[Sans titre], 1975 Lavis d’encre de Chine sur papier 61 x 49,5 cm Collection particulière

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Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition TAL COAT La liberté farouche de peindre présentée au musée Granet, Aix-en-Provence, du 18 novembre 2017 au 11 mars 2018, et réalisée par le musée Granet/Ville d’Aix-en-Provence.

Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial Nicolas Neumann Coéditions Véronique Balmelle Responsable éditoriale Stéphanie Méséguer Conception graphique Nelly Riedel Coordination éditoriale Christine Dodos-Ungerer Contribution éditoriale Olivier Godefroy Fabrication Béatrice Bourgerie, Mélanie Le Gros © Somogy éditions d’art, Paris, 2017 © Musée Granet, Aix-en-Provence, 2017 © Adagp, Paris, 2017, pour les œuvres de Tal Coat ISBN 978-2-7572-1307-0 Dépôt légal : novembre 2017 Imprimé en Union européenne

Page précédente : Pierre Tal Coat dans son atelier de la rue Brézin, à Paris, vers 1945.

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TAL COAT La liberté farouche de peindre Rétrospective 1925-1985

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Commissariat Bruno Ely, conservateur en chef, directeur du musée Granet Jean-Pascal Léger, écrivain, spécialiste de Tal Coat Remerciements Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à Maryse Joissains-Masini, maire d’Aix-enProvence, pour son soutien constant et sa confiance toujours renouvelée envers le musée. L’expression de notre reconnaissance s’adresse tout particulièrement à la fille de l’artiste, Pierrette Demolon-Tal Coat, à son petit-fils Xavier Demolon, qui ont œuvré sans relâche pour la réussite de ce projet. Cette exposition n’aurait pu aboutir sans leur enthousiasme et les prêts qu’ils ont si généreusement accordés. Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à Madame Françoise Simecek, au Comité Tal Coat, aux institutions et collectionneurs privés suivants qui nous ont confié leurs œuvres : FRANCE :

- M. Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, Antibes - M. Olivier Delavallade, directeur du Domaine de Kerguehénnec et du Centre Tal Coat, Bignan - M. David Liot, directeur du musée des Beaux-Arts de Dijon - Mme Florence Calame-Levert, directrice du musée d’art, histoire et archéologie d’Évreux - M. Guy Tosatto, directeur du musée de Grenoble - M. Xavier Rey, directeur des musées de Marseille, Claude Miglietti et Olivier Cousinou, conservateurs au musée Cantini - Mme Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans - M. Adrien Maeght, président et M. Olivier Kaeppelin, directeur, Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul de Vence - Mme Françoise Berretrot, directrice de La Cohue - musée des Beaux-Arts, Vannes - M. Serge Lasvignes, président et M. Bernard Blistène, directeur, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, Paris - M. Yves Robert, directeur du Fonds national d’art contemporain, Paris - Mme Laurence des Cars, présidente du musée d’Orsay, Paris - M. Xavier Franceschi, directeur du FRAC Île-de-France, Paris - Mme Michèle Aittouarès et la galerie Berthet-Aittouarès, Paris - Mme et M. Florence et Pierre Basset et la galerie Florence Basset, Flassans-sur-Issole - M. Christophe Gaillard et la galerie Christophe Gaillard, Paris - Mme Fanny Guillon-Laffaille et la galerie Fanny Guillon-Laffaille, Paris - M. Jean-Marie Algoud - Mme Sylvie Baltazart-Eon - Messieurs Jean-Gabriel de Bueil & Stanislas Ract-Madoux - M. et Mme Inzerillo-Aittouarès - M. Christian du Manoir - Mme Brigitte Morvant SUISSE :

- M. Jean-Claude Gandur, président-fondateur de la Fondation Gandur pour l’Art, Genève - Mme Julie Enckell Julliard, directrice du Musée Jenisch, Vevey - Collection Jacques Benador - M. Philippe G. Woog ainsi qu’aux prêteurs qui ont préféré conserver l’anonymat. Merci enfin à l’association des Amis du musée Granet, à son président Jean-Claude Reviron, aux membres du conseil d’administration, pour leur soutien, et à l’ensemble de ses membres qui participent au rayonnement du musée.

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Ville d’Aix-en-Provence Maryse Joissains-Masini Maire d’Aix-en-Provence Vice-président de la métropole Aix-Marseille-Provence Président du conseil de territoire du Pays d’Aix Marie-Pierre Sicard-Desnuelle Adjoint au maire, déléguée aux musées Bernard Magnan Directeur général des services Philippe Pintore Directeur général adjoint des services Culture, Patrimoine, Musées et Attractivité Isabelle Loriant-Guyot Directeur de la Communication, du protocole et de l’événementiel Joëlle Bénazech Directeur des Musées et du Patrimoine culturel Musée Granet Bruno Ely - directeur, conservateur en chef Michel d’Orloff - directeur administratif et financier Jerôme Fabiani - conservateur adjoint Francine Robinson - responsable des expositions et du développement culturel Johan Kraft - responsable de la communication Paméla Grimaud - attachée de conservation Stéphanie Lardez - régisseur des œuvres Patrick Munoz - responsable de la sécurité Lisa Gati-Bonnet - responsable de l’accueil et des réservations Fabienne Vandamme - responsable de la billetterie Bastien Portelli - responsable régie des recettes Élisabeth Granier- assistante de direction L’ensemble de l’équipe du musée Laurent Adamik, Claude d’Addetta, Jamel Arab, Raphaël Avenel-Mestre, Rupert Barcourt, Naïs Barrial, Joël Bernard, Mélanie Bernuz, Mélina Bertrand, Hélène Bon, Baptiste Bouchouk, Bérénice Camoin, Sophie Careno, Brigitte Caton, Ambre Cheval, Marie Debals, Fabienne Desmaison, Myriam Djidel, Stephen Farait, Gwendoline Ferré, Alain Filippi, Christophe Fort, Séverine Holer, Isabelle Joux, Jean-François Lanet, Mylène Margail, Sébastien Matheudi, Bruno Maurisseau, Isabelle Moirand, Pierre Morrazani, Emmanuel Ollivier, Donia Ouggad, Caroline Pagni, Julien Palisser, Serge Pelenq, Alexandra Pitault, David Poisson, Pascal Reynaud, Brigitte Ronzier, Valérie Santiago, Marie-Josée Schlosser, Luc Schmeltzer, Malika Sebaa, Patricia Souiller, Véronique Staïner, Fabrice Tachdjian, Caroline Trifilieff, ainsi que Macha Moigno, Marion Ogna et Christiane Rey pour la boutique de l’office du tourisme.

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Sommaire Aix, Cézanne, Tal Coat

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BRUNO ELY

La liberté farouche de peindre

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JEAN-PASCAL LÉGER

Le Château Noir de Pierre Tal Coat

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ALAIN PAIRE

Fragments

37

GEORGES SALLES

Feuillets de Tal Coat

38

Toute une vie à être saisi

47

ANNE DE STAËL

« Mais on n’a pas signifié l’habitant encore. »

51

DANIEL DOBBELS

Tableau vivant

59

Entretien de JEAN-PASCAL et ALIX LÉGER avec JOSEF NADJ

Catalogue des œuvres

62

Biographie

178

Bibliographie sommaire

182

fig.2 Pierre Tal Coat dans son atelier de Dormont, 1961

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Aix, Cézanne, Tal Coat BRUNO ELY 1

2017 est indubitablement l’année Pierre Tal Coat ! Dans ce concert symphonique, la partie du musée Granet se veut ample et mélodique, aux sonorités singulières, généreuse et intègre, respectueuse aussi d’une partition exigeante à l’aune d’une vie artistique vaste et multiple dans ses tempi et rythmes puissants scandant cette œuvre de profonde plénitude. D’ailleurs, avec ou sans année dédiée, il était inscrit depuis longtemps, vingt ans peut-être, dans nos tablettes, qu’il ne pouvait être envisagé une programmation des expositions muséales aixoises sans organiser une belle et importante rétrospective de l’artiste. Pour ce faire, le pari était de tenter de réunir en cette occasion des chefs-d’œuvre, des œuvres majeures qui, chacune à sa place dans le parcours muséographique, puissent révéler chaque inflexion et moment clef de la carrière de Tal Coat de 1925 à 1985. Une partie non négligeable de cet ensemble est consacrée à la période figurative de l’artiste qui est ainsi remise à sa juste place dans l’évolution du peintre, personnages aux yeux si noirs qui nous scrutent en absence, figures simplifiées d’hommes isolés du monde, arlequins et personnages déjà dans l’épaisseur de la matière, expressionnisme de certains modèles comme Gertrude Stein, jusqu’à l’hallucination d’apparitions morbides de la série des Massacres, natures mortes fortement colorées, les paysages du Tholonet et de la montagne Sainte-Victoire encore visibles basculant aux frontières de la figuration. Le Tal Coat moins vu, parfois inédit, est continué de ce que l’on croyait connaître mais qui, dans le choix et l’enchaînement des œuvres, révèle toujours plus profondément la « présence » unique de chaque tableau des grandes séries Rochers et Failles (1950) ; Passages et Signes (1952-53) ; Lignes de pierre et de silex ; Troupeaux ; Vols (1958) ; Colzas et Coquelicots (1961). Il est inscrit dans nos musées, fortement ancrés dans leur territoire, d’en révéler la richesse historique et artistique, de montrer comment des lieux, des sites, des motifs ont pu façonner la naissance et le développement intensément profond d’une création individuelle dans le temps, court ou long, et dans un espace choisi. Le Midi, plus largement, entre dans l’histoire de la peinture sous la forme d’un atelier à ciel ouvert à partir du milieu du XIXe siècle. Le Pays d’Aix participe de cette attractivité, de la Provence austère, sévère et encore grise de Loubon et de l’école provençale à l’impressionnisme d’un Monet ou d’un Renoir, jusqu’aux couleurs éclatantes et expressives des peintures de Van Gogh en Arles et des Fauves à l’Estaque ou sur la Côte d’Azur. Parfois, la lumière est si forte et si violente qu’elle blesse le regard de ceux qui veulent l’apprivoiser. Raymond Cogniat, dans la revue Formes et Couleurs, écrit en 1945 à propos de Tal Coat : « Je me rappelle ses longues déceptions, presque son désespoir, dans les premiers temps de son séjour à Aix-en-Provence, vers 1940. Devant cette nature trop tyranniquement belle, trop immuablement stable, il se sentait dérouté, gardant encore dans sa mémoire la vision de son pays breton ou de Paris… » Habitué à la lumière fascinante de ce Midi qui sait détacher les formes, exalter les couleurs, Tal Coat dit en 1945 à André Warnod qu’elle lui « débarbouillait » l’œil.

1 Conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Granet

À l’astre solaire qui dispense si généreusement cette lumière, il convient d’ajouter cet autre soleil, cézannien celui-là qui, du vivant déjà de l’artiste, avait attiré les peintres fauvistes, cubistes, Nabis, symbolistes, puis après la guerre, surréalistes, abstraits, informels. Si l’amitié de l’Aixois André Marchand, de Francis Tailleux, installé non loin 8

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fig.3 Pierre Tal Coat dans son atelier à Château Noir, vers 1948-1949 (photographie Denise Bellon).

d’Aix, a certainement permis d’attirer Tal Coat à peine démobilisé en fin juillet 1940, son installation d’abord en ville, puis à Château Noir en 1943, haut lieu de la présence cézannienne, notre « Père à tous », comme l’avaient appelé Matisse et Picasso, était pour tout peintre de la modernité devenue incontournable. Entre la Maison de Maria et la cour du pistachier de Château Noir, Tal Coat passe treize ans dans les lieux mêmes où Cézanne avait si souvent posé son chevalet. Grand arpenteur, comme Cézanne qui marchait vigoureusement à la recherche de ses motifs, Tal Coat a parcouru dans tous les sens cette campagne aixoise au pied de la montagne Sainte-Victoire, les petites falaises de calcaire blanc derrière Château Noir, les roches ocre des carrières de Bibémus juste au-dessus, la petite route sinueuse qui mène au Tholonet, un peu plus loin Roques Hautes et le plateau du Cengle qui sert de socle à la montagne majestueuse. La présence de Tal Coat à Aix de 1940 à 1956 participe encore de cette embellie artistique, période faste d’émulation intellectuelle, que connut Aix-en-Provence, déjà au moment de la Seconde Guerre mondiale, et dans les deux décennies suivantes. En dépit des temps dramatiques, la ville, d’abord en zone dite libre, attire une partie de l’intelligentsia française, artistes, écrivains, philosophes, musiciens qui hantent les cafés du cours Mirabeau, « le café des Deux Garçons prenait des airs de café littéraire, dit 9

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La liberté farouche de peindre JEAN-PASCAL LÉGER 1

La Folle, 1936 (détail du cat. 55, p. 94)

1 Écrivain, éditeur et commissaire d’exposition. 2 L’accrochage audacieux de cette exposition était dû au poète André du Bouchet.

Puisque « la peinture est d’abord l’invention d’un langage » (Albert Ràfols-Casamada) et qu’elle adopte d’autres signes, d’autres lois que ceux de la parole et de l’écrit, on comprend que les peintres aient été les premiers à reconnaître l’un des leurs comme un inventeur. La liste est longue des artistes qui furent amis avec Pierre Tal Coat et qui ont reconnu son œuvre. Pour ne citer que les plus connus : Balthus, Bazaine, Braque, Calder, Chillida, Giacometti, Gruber, Kijno, Masson, Messagier, Miró, Joan Mitchell et Riopelle, Palazuelo, Ràfols-Casamada, Staël, Zao Wou-Ki… ! Mais de nombreux écrivains aussi sont allés à la rencontre de son œuvre et nous ont, pour ainsi dire, alertés : André du Bouchet, Georges Duthuit, Philippe Jaccottet, Henri Maldiney, Wallace Stevens… Telles aussi, à la direction des musées, les personnalités majeures qui l’ont soutenu, Bernard Dorival, Jacques Lassaigne, Jean Leymarie, Georges Salles, James Johnson Sweeney… On pourrait ajouter une liste abondante d’historiens et de critiques d’art (comme Dore Ashton ou Jean Clair) et celle, encore plus fournie, des artistes qui doivent beaucoup à l’invention de Tal Coat et qui (comme Olivier Debré), célèbres ou non, prirent le chemin de son atelier, à Aix ou à Dormont… La peinture de Tal Coat fut exposée à New York dès 1938 par la Julien Levy Gallery et elle le fut encore, au New Museum of Contemporary Art, en 1985, à la veille de la disparition du peintre. Elle fut représentée par les plus célèbres galeries françaises (Galerie de France, galerie Maeght) et elle représenta la France dans les principales manifestations internationales à Cassel, à Venise, à Pittsburgh… Exposée aux États-Unis et au Japon comme à Londres, Berne, Genève, Lausanne, Zurich, Anvers, Bruxelles, Luxembourg…, elle fit l’objet, en 1976, d’une rétrospective aux galeries nationales du Grand Palais, à Paris2. Pourtant les œuvres premières et fondatrices demeurent parfois à demi cachées par celles-là mêmes, plus « esthétiques », qu’elles ont influencées : les arbrisseaux buissonnants dissimulent le haut fût et l’ample ramure ! Ainsi le nom de Tal Coat – « le peintre des peintres » – ne prend qu’aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art. Il semble que le destin de son œuvre ait été d’apparaître et de disparaître pour réapparaître. Cette gloire à éclipses – ou plus lente que d’autres à s’établir – tient sans doute à l’exceptionnelle liberté d’un artiste qui préféra les réponses de la nature aux catégories des écoles et l’énergie bienfaisante des sources aux stratégies conquérantes du marché de l’art. Lorsque ses Poissons (1945-1946) se vendaient « comme des petits pains », Tal Coat les rendit à la rivière : impossible alors de les identifier dans les Remous et les Tourbillons. Lorsque, à la fin des années 1950, la célébrité du peintre des Failles suscita les achats officiels, il s’installa à la Chartreuse de Dormont ; là, dans le silence d’un atelier dont la vastitude se prêtait à son sens de l’illimité, il s’interrogea sur la matière même de sa peinture et s’engagea dans une remise en cause vertigineuse. Avec une passion et une obstination d’alchimiste mais avec la fraîcheur d’un enfant, il poursuivit 15

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Le Château Noir de Pierre Tal Coat ALAIN PAIRE 1

Quatre kilomètres après Aix-en-Provence, en surplomb de la route du Tholonet, juste avant que ne surviennent les lacets de plusieurs virages en descente rapide, on aperçoit Château Noir, une muraille haute avec des fenêtres ogivées pour partie masquées par les arbres. Son propriétaire, Bernard Tessier, qu’on appelle affectueusement Poussi, en défend farouchement l’accès : la vingtaine d’hectares qui encadrent cette demeure ne relèvent pas du domaine public. Strictement réservée à quelques promeneurs et à une poignée de locataires, cette enclave miraculeuse nous est paradoxalement familière. De nombreux documents collectés à propos de Cézanne, des photographies de John Rewald qui datent des années 1930, toutes sortes d’éléments issus de l’histoire orale, des toiles, des aquarelles et des dessins nous renseignent à propos de ce domaine et de son étrange bâtisse : l’ensemble constitue une zone incroyablement intacte, une manière de sanctuaire fidèlement entretenu par son propriétaire. Des vallons, un plateau et des escarpements, des pins et des chênes qui se sont enracinés après l’incendie de 1964. Des rochers, des grottes, des falaises, des sentiers de sous-bois, des enchevêtrements de broussailles, l’apparition incongrue d’une citerne et d’une roue de moulin. Cette configuration n’est pas étrangère à ce que pouvait appréhender Cézanne au début du vingtième siècle : voici la maison Maria, un promontoire et une terrasse, des murs ocre, des crépitements de bleu et du jaune assourdi, la cour du pistachier, deux bâtiments disposés en angle droit, les piliers d’une orangerie à peine ébauchée, l’architecture singulière d’un « château ». Il ne s’agit pourtant pas d’une forteresse, mais plutôt d’une ancienne bastide : des pièces et des étages, des remises comme le petit entrepôt et l’atelier où Cézanne laissait des toiles et du matériel de peinture, une cour intérieure, plusieurs niveaux d’accès. Venus de Mâcon, les premiers propriétaires imaginaient pouvoir cultiver des champs d’oliviers : cet environnement est redevenu sauvage, la meule du moulin n’a pas de raison d’être. Le philosophe Henri Maldiney fit une belle description de la dualité architecture/nature qui structure cet ensemble : Château Noir est construction et mouvance. Il y a la maison et la forêt… Tel qu’il est – dans l’entrelacs crépitant et parfumé de la forêt de pins – il apparaît comme une cristallisation géométrique. Mais au premier pas dans la forêt commence un autre monde.

Pluie sur la Sainte-Victoire, 1949 (détail du cat. 97, p. 127)

1 Écrivain, autrefois libraire-galeriste (1994-2013).

Pierre Tal Coat n’a pas immédiatement habité Château Noir. Sa rencontre avec le territoire d’Aix-en-Provence s’effectua dans le contexte de la guerre et des années quarante. On ne peut pas manquer de s’en souvenir, Tal Coat avait très jeune perdu son père, tué sur le front de l’Argonne en 1915. Pendant les débuts de la Seconde Guerre mondiale, il est incorporé parmi les dragons à Saint-Germain-en-Laye ; on le retrouve quelques semaines plus tard à Ermenonville. Sa démobilisation survient le 28 juillet 1940. Quand il 29

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Fragments GEORGES SALLES 1

1 Georges Salles fut conservateur du département des Arts asiatiques du musée du Louvre, puis directeur du musée Guimet, puis directeur des musées de France (de 1945 à 1957). 2 Pierre Tal Coat vit au Breuil, près de Chevreuse, de 1958 à 1960.

JOURNÉE DE DIMANCHE CHEZ TAL COAT À CHEVREUSE 2 Il me dit : Quand on regarde une toile il faut oublier et le peintre et le paysage pour être immédiatement en contact avec une autre réalité – qui n’est ni lui ni le paysage (à la fois l’un et l’autre) – force interne qui gonfle et nous fait communier avec la vie. Souvent avec les bras il fait un geste d’expansion, c’est là ce qu’il cherche dans l’union avec la nature et dans ce qu’il en reproduit. L’artiste a pour mission d’être un intercesseur qui nous permet d’exercer, d’aviver ce que Mac Ewen appelle le sixième sens en parlant des Noirs et qui, chez nous, atrophié, communie avec cet au-delà des choses et des êtres, cette force interne, ce pouvoir expansif. Par-delà le visage (derrière le miroir), le niveau de l’être apparaît, voile le visage en surface, illumine d’une lumière intérieure cette surface indifférenciée de notre univers. L’appel du vide, source de plénitude. On y retrouve dans les grands lavis chinois la vibration lumineuse du Monet des Nymphéas et les signes chargés de ........... des fresques paléolithiques ou des silex du néolithique. C’est là que nous trouvons aujourd’hui ce pouvoir qu’a l’image de nous introduire au-delà de l’apparence et du rationnel. Tal Coat, l’artiste intercesseur que réclame notre siècle, à la fois celui de l’image et de l’invisible. Nous nous situons aujourd’hui dans une nouvelle notion du temps. Nous échappons à l’ère historique parce que nous changeons d’âge. Nous avons quitté l’âge de fer pour pénétrer dans un âge encore sans nom. Picasso nous a permis de communier avec toutes les formules plastiques jusque-là inventées, qu’elles soient préhistoriques, ethnographiques ou historiques, les plus primitives comme les plus évoluées. Tal Coat nous introduit dans notre actualité, dans le seul monde d’aujourd’hui, dans celui qui est hors du temps historique, et qui prend directement la suite de l’âge paléolithique. Avec nos moyens, mais sans y retenir les apports de l’entre-deux. Tout l’entre-deux est dans Picasso. Chez Tal Coat l’homme aborde ingénument l’état actuel de sa condition d’homme ; projeté dans l’inconnu des nouvelles techniques et conscient de la nécessité de se survivre par le langage magique de l’image. Quelle est aujourd’hui la démarche de l’œil pour saisir l’instant que nous vivons ? Comment l’homme voit-il un univers chargé des forces que notre intellect y a détectées ? Comment l’homme se voit-il lui-même et s’éprouve-t-il chargé de forces internes que l’introspection a amenées à la lumière de la conscience ? Comment atteindre l’inconnaissable ? Par quelles voies déboucher sur l’infini ? Rompre les liens qui nous attachent à notre personnage, – à ce personnage au service duquel nous avons vécu, – le quitter, le perdre, l’oublier et nous lier à ce prodige : la vie universelle intarissable qui déferle de l’atome à l’étoile. […] Fragments 1940-1962, Imprimé pour les amis de Georges Salles par Féquet et Baudier, 1971.

Profil sous l’eau, 1946-1947 (détail du cat. 100, p. 129)

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Feuillets de Tal Coat1

PAGE DE DROITE

l’amertume encore plus grande du succès que de l’échec ___________________ il est d’autres ombres d’autres clartés que celles d’ici, qui nous tiennent éveillés ___________________ sommes ici en perpétuelle digestion lourds, endormis, sourds à l’appel ___________________ le sentier battu enchaîné se meurt peut-il encore dans le surgi manifester ? ___________________ est-il la mort ici, tout n’est que passé, le présent n’est pas. Est hors ce temps ___________________ l’ombre est signifiance, la lumière véhicule ___________________ nommer c’est faire mourir à ce monde l’arrêt brutal, répertorié, le monde n’est plus ___________________ je sais qu’il est autre lieu d’autre essence… je t’y rejoindrai, m’y rejoindrai ___________________ pour toi n’est pas l’attente, ici je ne vis ___________________

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1. Après la mort (en 1970) de Xavière, sa femme, Tal Coat revient faire de fréquents séjours en Provence.

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Toute une vie à être saisi Tu diras : mais que fais-tu le jour que tu ne dormes la nuit ? Je travaille !... ... À faire que l’énergie du nulle part s’incarne est long, très long, et pourtant l’action prompte, fulgurante est l’impérative obligation. Mais que d’effacements, de retour ; d’approches pour ce seul instant de l’immédiat où seront dévoilées ces approches du réel, peut-être le réel. PIERRE TAL COAT, Libre Regard

ANNE DE STAËL1

L’œil touchera aux choses quand la distance a d’abord été prise sous la peau réalité : ne rien faire quand je ne sens rien, pour que rien ne vienne remplacer ce rien ANDRÉ DU BOUCHET, Carnet

Pour Pierrette

L’Aire du charbonnier III, 1959 (détail du cat. 107, p. 136)

1 Écrivain.

Je me rappelle qu’André du Bouchet m’avait rapporté une conversation qu’il avait eue avec Pierre Tal Coat à Dormont. Un jour Staël avait rendu visite au peintre dans les années 1952-53. Staël aurait dit au moment de quitter l’atelier « Il faut faire vite Pierre ! » et Tal Coat de lui répondre « Oh, j’ai tout mon temps ! » Deux ans plus tard Staël faisait de sa disparition le contre-chant de son dernier tableau Le grand concert et Tal Coat posait devant lui des années à venir de travail sur la pointe de météorites ! Le grand concert était issu d’un lied de Webern où l’altitude de la voix avait tenu la cime durant trois minutes. Lied qui simultanément coupe le souffle et l’élance ! Le peintre en avait repris la sonorité au paroxysme d’un grand format qui servait de tympan au rouge de cadmium pourpre. La couleur, (s’il y a dans ce mot « la coulée ») dans un espace à la fois tendu et renversé, se résorbait en aigu qui élevait les partitions jusqu’au silence et portait les instruments à se dissoudre. Ces paroles avaient immédiatement fait surgir à l’esprit « impatience » et « patience ». Laisser venir, être dans le temps des choses, attendre qu’elles vous saisissent. L’une et l’autre semblaient dire leur contraire tout en exprimant la même urgence. Cela tenait-il entre la couleur en tube et une poudre à broyer ? La vision qui devait se prendre à la couleur ? La vision, à l’image de la buse qui fait « la pierre » ou « le Saint-Esprit » : combien de temps tiendrait-elle sur la flamme de l’air ? Et comment être suffisamment silencieux et retenir son souffle pour que l’appel se fasse entendre ? 47

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« Mais on n’a pas signifié l’habitant encore. » Tal Coat DANIEL DOBBELS 1 En ces lieux déserts habités de l’invisible lieu. HENRI MALDINEY, La quête de l’ouvert dans l’art de Tal Coat.

Dieu, à une lettre près – mais lui-même défait par ce désert. L’invisibilité a gagné, hors de ses étendues. La seule crainte, inouïe et constante : « Je suis engourdi, je suis de pierre. » (Hölderlin). L’habitant qui a besoin de la pierre, de son abri, la redoute de tous ses membres, ceux-ci fussent-ils atrophiés, comme dessoudés et désarticulés, déjà en train de se rétracter en deçà des os qui les soutiennent. Un pinceau, n’est-ce pas encore, plus fin qu’un doigt ou qu’un ongle, l’instrument inespéré d’un mouvement encore plus fin que cette « voix de fin silence » qui se fait à peine entendre dans les Écritures ? S’approcher de ce trait ne « consiste » pas à se fondre en lui (comme l’on parierait en fin de course sur un trait de vérité) mais, du fond de l’inconsistance générale, à l’attraper comme l’on attraperait une maladie, une maladie d’humanité. Moins alors un trait qu’une croche, une pauvreté constitutive ayant contredit par sa moindre épaisseur l’invasante teneur du désert. Cette croche (corps multiple tenu à ses dissociations) est visible sur cette paroi d’une grotte de Libye… Blanchot, dans La Folie par excellence, cite Bergson et prolonge ainsi : « “Dans le domaine de l’esprit, la maladie et la dégénérescence ne créent rien et les caractères positifs en apparence, qui donnent au phénomène anormal un caractère de nouveauté, ne sont qu’un déficit de phénomène normal.” Le normal est l’anormal dépassé. L’anormal, richesse apparente – dans les cas les plus favorables – qui signifie un appauvrissement réel (même de ce point de vue, il semblerait plus juste de dire seulement : richesse qui dépend d’un appauvrissement, d’un manque)… » Depuis Lascaux jusqu’à Giacometti, en passant par Klee ou Malevitch, cette ombre d’humanité courant après sa teneur et son corps apparaît par soudaines et fugitives visitations. Tenue et détenue à la fois, elle apparaît au soir ou au jour d’une « première » qui n’aurait été précédée d’aucune répétition, d’aucune recherche ni travail préalables, unique et couverte d’une impression de survivance qu’une traîne ou traînée invisible, dissoute et dissolue, imprégnerait d’insensibles variations d’être. Vibrion d’existence témoignant d’un monde second, aussi proche que lointain, où l’impossible règne. Suspendu II, 1975 (détail du cat. 126, p. 157)

1 Écrivain et chorégraphe.

Un « homme » sera passé par là, mais à distance, par ces voies non directives et non symboliques qu’il aura tracées et parcourues seul : voies que nul n’aura découvertes ni empruntées avant lui – et ne suivra après lui. Homme peu significatif, n’ayant pas plus d’épaisseur identitaire que l’homme de Lascaux : un trait passant dans un Dehors qui ne se colonise pas ; une tête surgissant de l’envers qui n’est en rien la complémentaire de notre monde. 51

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Tableau vivant À la frontière Josef Nadj préfère le passage ou la traversée – qui procède de la frontière pour abolir la frontière.

Entretien de Jean-Pascal et Alix Léger avec JOSEF NADJ 1

MYRIAM BLOEDÉ

JPL Comment as-tu connu l’œuvre de Tal Coat ? Par des reproductions ? JN Par des œuvres, probablement des années 1970-1980, qui m’ont fait m’arrêter, il y a une vingtaine d’années, dans une des galeries du Quartier Latin. J’ai commencé à collecter des publications, d’abord pour « avoir chez soi ». Puis j’ai vu régulièrement des œuvres chez Tristan Cormier [galerie Hus], à Montmartre. C’est devenu pour moi une nécessité d’être proche…, de revenir régulièrement…, de partager cette présence avec les œuvres en direct. Les documents, les livres ont une touche de lointain. Les livres et les œuvres m’aident à [l’] évoquer LUI. J’entretiens ce rapport sur deux fils. En évoquant la personne, son extraordinaire quête – son espace-temps –, on dépasse la notion de recherche. Cela me touche beaucoup que quelqu’un réussisse à construire les données d’un cadre… pour ne pas être dérangé : l’espace de liberté, le moyen d’être concentré, d’être témoin de notre évolution intérieure, à l’écoute de notre for intérieur. J’y trouve une réponse à la problématique du temps de création latente et du temps imposé par les tutelles. J’essaie de sortir de cette emprise du temps imposé pour vivre le temps nécessaire à la gestation de notre propre propos. Lui a réussi. Il y en a très peu qui peuvent constater qu’enfin « ils y sont ». JPL J’ai connu Tal Coat les dernières années de sa vie. Il avait les moyens de ses préoccupations de toujours. On pouvait parler de sa « rigueur », il s’en moquait. Plutôt joyeux, il avait en main l’instrument de sa quête. Sans doute, il le disait, avait-il été plus long pour lui que pour d’autres d’acquérir cette liberté – qui l’a mis aussi en dehors du temps imposé des institutions. À Orléans, directeur du Centre chorégraphique national, tu as su avoir beaucoup de liberté. JN D’accord. Le spectacle vivant est une catégorie à part. Il n’existe qu’au moment des représentations, au service de l’attente du public et dépendant de la mégastructure de la scène. À un moment donné, il faut le présenter. Impossible ensuite de revenir sur l’œuvre ; une autre est engagée. Avec la peinture, c’est le contraire. [Sans titre], 1960 (détail du cat.111, p. 141)

1 Chorégraphe, danseur, photographe, Josef Nadj est né en 1957, dans une famille de langue hongroise, à Kanizsa (province de Voïvodine, ex-Yougoslavie, actuelle Serbie).

JPL Tal Coat exposait chez Maeght et disait parfois, au milieu de centaines de tableaux, « je n’ai pas de tableaux ». C’est le contraire de la « deadline ». Toi, pour retrouver ton temps propre, tu as décidé d’arrêter ton travail dans une institution. JN On essaie de rire pour avoir de l’air. J’essaie de construire une œuvre ouverte : mon projet Mnémosyne [performance et exposition], comme un atelier qui va bouger. Je construis une boîte adaptée à l’envergure de mon corps. Je joue pour montrer une série de phases de préparation. Il s’agira de quitter l’immobilité pour un moment fixe 59

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1920-1930

Catalogue des œuvres

Les œuvres reproduites précédemment et portant un numéro de catalogue figurent également dans l’exposition. Liste des œuvres exposées non reproduites Portrait d’André Masson, vers 1948 Fusain sur papier 35 x 26,5 cm Collection particulière

Coq, [1946] Fusain sur papier 63 x 48 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle

Deux hommes ou Personnages, 1927-1928 Fusain rehaussé de crayon sur papier 28 x 19,5 cm Collection Département du Morbihan

[Brumes sur la Sainte-Victoire], 1949 Huile sur toile 33 x 41 cm Collection particulière

[Sans titre], 1980 Huile sur toile 24 x 33 cm Collection particulière

Ombres sur les rochers, [n. d.] Fusain sur papier 68,5 x 68,5 cm Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée Granet, Aix-en-Provence, donation de Philippe Meyer, 2000

[Sans titre], 1950 Gouache et encre sur papier 65,5 x 51 cm Collection particulière

Trois dessins reproduits dans l’ouvrage illustré L’Immobilité battante (1re édition 2007), 1977 Crayon gras sur papier Collection particulière

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1925-1930

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Les Raies, 1927 Huile sur toile 55 x 46 cm Collection Département du Morbihan

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1930-1939

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Nu aux bas rouges, 1934

Huile sur toile 130 x 163Â cm Collection de Bueil & Ract-Madoux, Paris

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1940-1950

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[Failles, paysage d’Aix], 1946 Lavis sur papier 66,5 x 51,5 cm Collection particulière

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1950-1960

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Grand Tracé II, 1955 Huile sur toile 96 x 200 cm Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul de Vence

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1960-1970

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Signes dans une falaise rouge, 1965 Huile sur toile 114 x 195,5 cm Centre Pompidou, Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, dépôt à La Cohue, musée des Beaux-Arts, Vannes

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1960-1970

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1970-1985

Une vision où la présentation n’a pas lieu, où même le mot apparition semble trop insistant, où seul celui de SURGISSEMENT semble bien être le mot maître. Un moment de sentir où le point d’équilibre est trouvé au moment où apparition et fuite se confondent. ANDRÉ MASSON Métamorphoses de l’artiste, tome second

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Bleu surgi, 1974 Huile sur toile 200 x 300 cm Galerie Christophe Gaillard, Paris

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1970-1985

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1970-1985

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Foyer, 1972 Huile sur toile 130 x 195 cm Musée Cantini, Marseille

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1970-1985

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Biographie

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Paysage de Doëlan, 1937 Huile sur toile 79,5 x 97,5 cm Collection particulière, Lyon

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1905 Naissance le 12 décembre, à Clohars-Carnoët (Finistère), de Pierre Jacob, fils de marin-pêcheur. Son enfance se partage entre l’océan et la forêt. Les voyages à pied scanderont sa vie entière, de même que sa passion pour la préhistoire. « Toute mon enfance a été marquée par la présence de la culture bretonne, par un espace réglé par les pierres levées. » 1915 Mort de son père à la guerre. 1918 Apprenti forgeron à 13 ans, il obtient une bourse de pupille de la nation. Clerc de notaire en 1923. Il admire Paul Gauguin et fréquente les artistes installés dans la région de Pont-Aven et du Pouldu. Peintre céramiste à la faïencerie de Quimper en 1924, il veut devenir peintre et décide de se rendre à Paris (mais il reviendra faire de longs séjours en Bretagne). 1925 À Paris, modèle à l’académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres. Il rencontre Broncia Lewandowska, qu’il épouse en 1927.

fig.15 Pierre, Xavière et Pierrette Tal Coat, Georges Duthuit et Elsa Maldiney (?) devant le château de Vauvenargues au pied de la montagne Sainte-Victoire, vers 1952.

1926 À l’occasion de sa première exposition à Paris, à la galerie Fabre que dirige Henri Bénézit, Pierre Jacob prend le pseudonyme de Tal Coat : « front de bois » en breton. 1930 Amitié avec Francis Gruber, André Marchand, Francis Tailleux. 1932 Tal Coat rencontre Hemingway, Picabia, Leo et Gertrude Stein, il noue une étroite amitié avec Alberto et Diego Giacometti. 1934-1935 Tal Coat s’installe dans le quartier de Montparnasse. Sculptures (portraits de Marchand et de Giacometti). 1936 Voyage en Provence. Tal Coat rencontre Picasso. Il peint de nombreux Portraits et, en réaction à la guerre civile espagnole, les Massacres. 1938 Exposition à la Julien Levy Gallery de New York. 1940 Démobilisé en juillet, Tal Coat gagne Aix-en-Provence et rejoint Xavière Angeli, qu’il épousera en 1951. À Aix, il

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Autoportrait, 1926 Crayon sur papier 20 x 17,7 cm Collection particulière, Lyon

retrouve ses amis peintres Martin-Roch, Marchand, Tailleux, le poète Tristan Tzara, Meraud Guevara-Guinness, chez qui il connaît Blaise Cendrars. 1941 Tal Coat participe à l’exposition Vingt jeunes peintres de tradition française, organisée par Jean Bazaine à la galerie Braun, à Paris. 1942 Naissance de sa fille Pierrette. 1943 Tal Coat s’installe au Château Noir, sur la route du Tholonet. Longues marches sur les sites « cézanniens » de Bibémus et du massif de la Sainte-Victoire.

Dès juin 1945 Tal Coat séjourne souvent à Paris ; il loue un atelier rue Brézin, à Montparnasse. Il dessine à l’Aquarium du Trocadéro et au Jardin des Plantes. Tal Coat fait la connaissance des peintres André Masson, Léo Marchutz, Balthus, Nicolas de Staël, du sculpteur Alexander Calder, de l’architecte Fernand Pouillon, du philosophe Henri Maldiney et du poète André du Bouchet, ainsi que de Georges Duthuit et de Jean Leymarie.

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Bibliographie sommaire Cette bibliographie, centrée sur les expositions relativement récentes, ne comprend pas, notamment, les nombreux catalogues d’expositions en galeries.

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Catalogue Tal Coat Rétrospective au Grand Palais, publié par le Musée national d’Art moderne, Centre d’art et de culture Georges Pompidou, Paris, 1976.

Tal Coat, Peintures Réédition de textes de Pierre Tal Coat, André du Bouchet, Charles Estienne, Henri Maldiney et Pierre Schneider, Maeght éditeur, Paris, 1993.

André du Bouchet Sous le linteau en forme de joug, Clivages, Paris, 1978, repris dans L’Incohérence, Fata Morgana, Montpellier, 1979.

Catalogue Tal Coat Sur l’arête de la courbure, Centre Nicolas de Staël, Braine-l’Alleud (Belgique), 1995.

Michel Dieuzaide L’Atelier de Pierre Tal Coat – Vers la courbure, Clivages, Paris, 1983. Catalogue Tal Coat Parcours 1945-1985, musée d’Évreux, Ancien Évêché, Évreux, 1983. Catalogue Tal Coat Peintures et dessins 1964-1984, Noroit, Arras. Catalogue Hommage à Tal Coat Musée des Beaux-Arts, Quimper, 1985. Pierre Tal Coat Vers ce qui fut est ma raison profonde de vivre, Bron S.A., Lausanne, 1985. Catalogue Tal Coat Gravures 1970-1984, Donation Atelier de Saint-Prex et Françoise Simecek, Cabinet des estampes, Musée d’art et d’histoire, Genève, 1985. André du Bouchet Cendre tirant sur le bleu, Clivages, Paris, 1986, suivi de Envol, Clivages, Paris, 1991, repris dans L’Emportement du muet, Mercure de France, 2000. Portfolio L’Homme Vingt et un dessins de Tal Coat, Porte du Sud, Villeneuve-sur-Yonne, 1986. Catalogue Tal Coat Lavis, Peintures, Maison de la Culture de Bourges, Bourges, 1987. Catalogue Tal Coat Rétrospective des dessins, musée des Beaux-Arts, Rennes, 1988. Eddy Devolder Conversation avec Pierre Tal Coat, Tandem, Gerpinnes (Belgique), 1991. Pierre Tal Coat, Libre regard Maeght éditeur, Paris, 1991. Catalogue Tal Coat Lavis et aquarelles, musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis, 1991. Jean Leymarie Tal Coat, Monographie, Skira, Genève, 1992.

Catalogue Tal Coat Les Années Provence, Espace 13, Aix-en-Provence, 1996. Henri Maldiney Aux déserts que l’histoire accable, L’Art de Tal Coat, Deyrolle, Cognac, 1996, réédition Cerf, Paris, 2013. Catalogue Tal Coat devant l’image Musées d’art et d’histoire, Genève ; d’Unterlinden, Colmar ; Picasso, Antibes ; Kunstmuseum, Winterthur, 1997 ; Centre Julio Gonzalez, IVAM, Valence (Espagne), 1998. Portrait(s) de Pierre Tal Coat Bibliothèque nationale de France, Paris, 1997. De Cézanne à Giacometti, Une grande donation aux musées de France Musée d’Orsay, RMN, Paris, 2000, nouvelle édition, RMN, Paris, 2013. Yves Peyré Peinture et Poésie, Le Dialogue par le livre, Gallimard, 2001. Catalogue Tal Coat Centre d’Arts Plastiques, Royan, 2002. Catalogue de l’exposition André du Bouchet, Espace du poème/Espace de la peinture Hôtel des Arts, Toulon, 2002. Le Cahier dessiné n° 1, Buchet-Chastel, Paris, 2002. Catalogue La Couleur de Tal Coat Hôtel des Arts, Toulon, 2006. L’Immobilité battante Entretiens de Jean-Pascal Léger avec Pierre Tal Coat, Clivages, Paris, 2007, nouvelle édition, L’Atelier contemporain et Domaine de Kerguéhennec, 2017. Catalogue Tal Coat De Château Noir à Dormont, musée Estrine, Saint-Rémy-de-Provence, 2009. Catalogue Pierre Tal Coat Le Carmel, mairie de Tarbes, Tarbes, 2009.

Catalogue Tal Coat, Peintures et dessins 1946-1985 Musée des Beaux-Arts de Mons, Somogy, Paris, 2011. Tal Coat, Rencontres 2011 Domaine de Kerguéhennec, Bignan, 2011. Catalogue de l’exposition L’Art en guerre Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 2012. Catalogue de l’exposition Abstract ? Roger Raveelmuseum, Machelen-aande-Leie (Belgique), 2012. Présence d’André du Bouchet Colloque de Cerisy 2011, Hermann, Paris, 2012. À l’épreuve d’exister avec Henri Maldiney Colloque de Cerisy, 2014, Hermann, Paris, 2016. Catalogue de l’exposition L’Homme des deux rives – Zao Wou-Ki collectionneur Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun, et Musée Cernuschi, Paris, Flammarion, Paris, 2016. Catalogue de l’exposition Le Geste et la Matière – Une abstraction « autre » Paris 1945-1965 40 ans du Centre Pompidou, Fondation Clément, Martinique, 2017. Stéphane Carrayrou Ce lointain proche – À la rencontre de Pierre Tal Coat, Domaine de Kerguéhennec, Bignan, 2017. Jean-Pascal Léger Tal Coat, Pierre et front de bois. Monographie, Somogy, Paris, 2017. Florian Rodari Pierre Tal Coat, Biographie commentée par les textes, Domaine de Kerguéhennec, Bignan, 2017. Georges Limbour Tal Coat, préface de Pierre Brullé, Le Bruit du temps, Paris, 2017. Catalogue de l’exposition Georges Pompidou et l’art, Une aventure du regard Domaine national de Chambord, 2017. Michel Dieuzaide Pierre Tal Coat, L’Atelier ouvert (photographies et film), Le Temps qu’il fait, Bazas, 2017. André du Bouchet La peinture n’a jamais existé, Écrits sur l’art, édition établie par Thomas Augais, Le Bruit du temps, Paris, 2017.

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Crédits photographiques © akg-images/Denise Bellon p. 9

© Ilmari Kalkinnen : p. 28, 127

© Rebecca Fanule : p. 158-159

© Archives départementales du Morbihan : p. 16, 76,

© Jean-Louis Losi : p. 17, 19, 21, 23, 25, 27, 31, 55,

© Sandra Pointet : p. 145

78, 79

67, 72, 73, 113, 120, 121, 131, 155, 162, 164 (bas),

© Thomas Hennocque : p. 85, 87, 88, 90 (haut),

© Augustin de Valence : p. 58, 136 (haut), 141, 147,

165 (bas), 166 (haut et bas), 169 (haut), 170, 171, 173

92-93, 98 (haut), 107

156

(gauche), 176, 4e de couverture

© Ville de Grenoble/musée de Grenoble - J. L. Lacroix :

© Bertrand Hugues : p. 68 (droite), 71, 146, 150

© Jean-Pierre Godais/Ville d’Évreux : p. 82, 137

p. 66 (bas)

© Bertrand Michau : p. 18 (bas), 70, 84

© Laurent Lecat : p. 128, 129 (haut), 168 (bas)

© Christophe Camus : p. 89

© Mathieu Rabeau : p. 80

© Xavier Demolon : p. 53, 54, 65, 81, 104, 108, 109,

© Claude Almodovar et Michel Vialle : p. 160-161

© Maurice Aeschimann : p. 115

© Claude Gaspari : p. 48, 49

© Musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay : p. 101

© Collection Florence et Pierre Basset : p. 86

© Musée Jenisch, Vevey : p. 133, 164 (haut)

© Collection Frac Île-de-France : p. 110

© Musée Jenisch, Vevey/photograhie Julien Gremaud :

© Collection particulière/Droits réservés : p. 1, 6, 13,

p. 163

18 (haut), 20, 24, 29, 33, 34, 39, 41, 43, 45, 61, 66

© National Gallery of Art Library, Washington, DC : p. 30

(haut), 69, 91, 96 (bas), 97, 103, 118 (haut), 125, 134,

© Nicolas Lieber : p. 14, 94, 135

140, 148 (bas), 149, 166 (haut et milieu), 167 (bas),

© Photo Christies : p. 165 (haut)

177 (bas gauche), 179 (haut), 180, 181, 184

© Photos Claude Germain – Archives Fondation

Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-

© Étude Ader : p. 102

Maeght : p. 138-139, 151

Grand Palais/Jacqueline Hyde : p. 154

© Fondation Gandur pour l’Art/photographie Sandra

© Pierre Aubert : p. 36, 46, 68 (gauche), 74, 77, 83,

Photo Illès Sarkantyu © collection Département du

Pointet : p. 144

95, 129, 132, 136 (bas), 142-143, 174, 178, 179 (bas),

Morbihan : p. 57, 63, 64, 89 (bas), 90 (bas), 96 (haut),

© Fonds Léo Marchutz : p. 32

1re de couverture

98 (bas), 100, 105, 111 (bas), 114 (haut), 118 (bas),

© François Benedetti : p. 112

© R. Terzian photographe : p. 167 (haut), 177 (haut), 177

126 (bas), 173 (droite)

© François Fernandez : p. 75

(bas droite)

Photo Philippe Meyer © Photos Ely Aix: p. 35

111 (haut), 116, 117, 122, 123, 124, 125, 140, 168 (haut), 169 (bas), 172, 175 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMNGrand Palais/Droits réservés : p. 50, 114 (bas), 119, 148 (haut), 152-153, 157 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMNGrand Palais/Georges Meguerditchian : p. 99, 129 (bas)

La photogravure a été réalisée par Quat’Coul, Toulouse. Cet ouvrage a été achevé d’imprimer sur les presses de PbTisk (République tchèque) en octobre 2017.

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Tal Coat

Pierre Tal Coat, La liberté farouche de peindre, témoigne à la fois de l’énergie toujours neuve d’un des plus grands artistes du XXe siècle et de la reconnaissance internationale qu’il reçoit aujourd’hui : expositions, colloques, conférences, publications, jusqu’à la magnifique rétrospective du musée Granet à Aix-en-Provence, dont cet ouvrage constitue le catalogue monographique. Riche de près de deux cents reproductions et documents, souvent inédits, de textes de l’artiste lui-même, il rassemble des contributions de fins connaisseurs de son œuvre, venus d’horizons très divers et réunis par Jean-Pascal Léger. Daniel Dobbels, Bruno Ely, Josef Nadj, Alain Paire, Georges Salles, Anne de Staël et Jean-Pascal Léger éclairent chacun le travail de Tal Coat de la connaissance intime qu’ils peuvent en avoir, de leur réflexion mais aussi de l’amitié qu’ils lui portaient.

La liberté farouche de peindre

Pierre Tal Coat (1905-1985), « front de bois » en breton, fut souvent appelé le peintre des peintres. Admiré et aimé par les plus importants créateurs du XXe siècle, il prend aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art, celle d’un artiste engagé de tout son être dans l’aventure picturale. Habité par une intuition singulière de l’espace, Tal Coat préféra toujours les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources à la conquête de la notoriété. Elle vint pourtant, sans qu’il la recherche.

TAL COAT La liberté farouche de peindre

Couverture

Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon 978-2-7572-1307-0

29 €

4e de couverture

[Sans titre], 1975 Lavis d’encre de Chine sur papier 61 x 49,5 cm Collection particulière

Couv_Tal_CoatDEF.indd 1

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Tal Coat

Pierre Tal Coat, La liberté farouche de peindre, témoigne à la fois de l’énergie toujours neuve d’un des plus grands artistes du XXe siècle et de la reconnaissance internationale qu’il reçoit aujourd’hui : expositions, colloques, conférences, publications, jusqu’à la magnifique rétrospective du musée Granet à Aix-en-Provence, dont cet ouvrage constitue le catalogue monographique. Riche de près de deux cents reproductions et documents, souvent inédits, de textes de l’artiste lui-même, il rassemble des contributions de fins connaisseurs de son œuvre, venus d’horizons très divers et réunis par Jean-Pascal Léger. Daniel Dobbels, Bruno Ely, Josef Nadj, Alain Paire, Georges Salles, Anne de Staël et Jean-Pascal Léger éclairent chacun le travail de Tal Coat de la connaissance intime qu’ils peuvent en avoir, de leur réflexion mais aussi de l’amitié qu’ils lui portaient.

La liberté farouche de peindre

Pierre Tal Coat (1905-1985), « front de bois » en breton, fut souvent appelé le peintre des peintres. Admiré et aimé par les plus importants créateurs du XXe siècle, il prend aujourd’hui sa juste place dans l’histoire de l’art, celle d’un artiste engagé de tout son être dans l’aventure picturale. Habité par une intuition singulière de l’espace, Tal Coat préféra toujours les réponses de la nature aux catégories des Écoles et l’énergie bienfaisante des sources à la conquête de la notoriété. Elle vint pourtant, sans qu’il la recherche.

TAL COAT La liberté farouche de peindre

Couverture

Femme au manchon, 1936 Huile sur panneau 100 x 81 cm Collection particulière, Lyon 978-2-7572-1307-0

29 €

4e de couverture

[Sans titre], 1975 Lavis d’encre de Chine sur papier 61 x 49,5 cm Collection particulière

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