Vermeer (1632-1675). Une douce mélancolie (extrait)

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VERMEER (1632-1675) Une douce mélancolie

SERGE KERNBAUM n’est pas seulement un médecin, coordinateur de nombreuses éditions du Dictionnaire de médecine (Flammarion), spécialiste d’immunologie, coopté en 1982 au sein du groupe français de recherche sur le Sida et auteur de plus de deux cents publications médicales. Avec la même passion et la même curiosité de « chercheur », il s’est penché depuis des années sur l’œuvre de Vermeer. Servi par une érudition pleine de poésie et un sens de l’observation certainement hérité de sa pratique scientifique, il nous livre aujourd’hui un opuscule qui ravira tous les amoureux de ce peintre fascinant dont chaque oeuvre semble receler un mystère.

SERGE KERNBAUM

Serge Kernbaum a jeté sur l’œuvre de Vermeer son regard à la fois érudit, insolite et neuf. Ce médecin nous invite, à l’aide de nouveaux éléments d’étude, à voir et apprécier autrement cet artiste génial, mort ruiné à 43 ans. Il s’attache par exemple au rendu de la lumière, à sa connaissance de la géométrie, à son goût pour la musique, au silence qui baigne ses tableaux, aux lettres si présentes, aux perles que l’on retrouve dans douze tableaux (près du tiers de son œuvre !) Il dresse aussi le portrait d’une ville, Delft la douce, de la société hollandaise au e siècle et des grands hommes de son temps : le siècle d’or, parfois appelé le siècle de l’optique. Ce livre plein de charme et de poésie se complète d’une petite étude des trente-sept tableaux attribués à Vermeer. Il offre à chacun une singulière promenade qui lui permettra de mieux observer et aimer davantage encore ces tableaux au fascinant pouvoir de séduction

SERGE KERNBAUM

VERMEER (1632-1675)

978-2-7572-1208-0

9€

Une douce mélancolie Couv Kernbaum_VermeerOK.indd 1

EN COUVERTURE

Johannes Vermeer La Laitière, vers 1657-1658

Huile sur toile, 45,5 x 41 cm Amsterdam, Rijksmuseum, inv. SK-A-2344.

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À Everest, qui se reconnaîtra.

Somogy éditions d’art Directeur éditorial : Nicolas Neumann, Responsable éditoriale : Stéphanie Méséguer Contribution éditoriale : Cassiopée Bourgine et Caroline Bel Fabrication : Béatrice Bourgerie et Mélanie Le Gros Couverture : Nelly Riedel © Somogy éditions d’art, Paris, 2017 www.somogy.fr 978-2-7572-1182-3 Dépôt légal : février 2017 Imprimé en République tchèque (Union européenne)

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Serge Kernbaum

Vermeer

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On n’a pas pénétré plus avant dans l’intimité de la matière. Le plus clair regard de peintre qui fut probablement jamais. Élie Faure

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Sommaire Prologue Introduction 1) Les Provinces-Unies au Siècle d’or La société hollandaise au e siècle L’art de la cartographie La femme dans la société hollandaise au e siècle Le Pouvoir dans les Provinces-Unies Les Provinces-Unies, de la prospérité à la ruine Les Provinces-Unies et les religions Les peintres dans la société hollandaise du e siècle 2) Delft au e siècle Delft la douce Delft et les peintres du Siècle d’or La guilde de Saint-Luc de Delft L’École de peinture de genre de Delft 3) Contemporains illustres de Vermeer Antony van Leeuwenhoek Baruch Spinoza Christian Huygens Hugo Grotius 4) Vermeer de Delft (1632-1675) Famille et jeunesse La formation de Vermeer Vermeer et la religion Notoriété et revenus financiers Activité civique Les dernières années

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Le sujet dans l’œuvre de Vermeer Lumière, vision, regard chez Vermeer Vermeer et la peinture de genre Étapes d’élaboration d’une peinture chez Vermeer Lumière et géométrie dans l’œuvre de Vermeer Les couleurs dans l’œuvre de Vermeer Icônes et iconologie dans l’œuvre de Vermeer La signature chez Vermeer Les lettres dans l’œuvre de Vermeer Les perles dans l’œuvre de Vermeer L’exécution de l’œuvre chez Vermeer Maturation de l’œuvre chez Vermeer La musique chez Vermeer Le silence de Vermeer Vermeer, une approche psychologique Disparition posthume et redécouverte Analyse de l’œuvre complet de Vermeer Conclusion Spéculations Bibliographie

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Prologue La beauté d’une toile de Vermeer s’impose au premier regard. Comme chacun, nous en avons fait l’expérience. La Beauté n’est pas seulement nécessaire à notre bonheur, elle contribue au bon équilibre du monde, même si, n’en déplaise à Platon, elle a peu de liens avec le Vrai et encore moins avec le Bien. Pour François Cheng, deux mystères, parfois proches, constituent les deux extrémités de l’univers, d’un côté la Beauté, de l’autre le Mal. Nous ne voyons pas les œuvres de Vermeer comme ses contemporains les voyaient. La Beauté n’est pas universelle, elle n’est pas connaissance, elle n’est pas absolue, elle n’est pas intemporelle. Elle est transcendante, quelle que soit sa culture elle emporte le spectateur au-delà de son quotidien. Elle implique toujours une rencontre. La vraie beauté d’un paysage, d’une œuvre d’art, d’un visage humain réside dans l’élan qui jaillit de l’intérieur du spectateur vers ce qu’il trouve beau. Chaque rencontre de la beauté rappelle les précédentes et en annonce de futures. Médecin, j’ai besoin pour vivre de la peinture, de la musique et de la littérature. C’est pour tenter de m’approprier avec mes mots la beauté des œuvres de Vermeer que j’ai entrepris ce livre malgré les deux mille publications qui lui sont déjà consacrées. Ce faisant il m’a été agréable de mettre mes pas dans ceux de Swann. 9

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Je me propose d'exposer les conclusions des plus récentes analyses de son œuvre, ainsi que celles des travaux consacrés à la vision. En avançant dans la rédaction, j’ai été frappé par l’acharnement qu’a mis Vermeer tout au long de sa vie à effacer tout détail biographique. Ceci ne s’explique que par une grande mélancolie dont il présentait la plupart des caractères sémiologiques. Je n’ai pas pu citer en bibliographie tous les auteurs consultés. Le lecteur intéressé pourra se reporter aux abondantes bibliographies qui figurent dans les deux excellents livres de Montias, Blankert, Aillaud d’une part, et de Blanc. J’ai rédigé ce livre en relisant plus particulièrement Proust, Élie Faure et Delacroix. Ce dernier n’avait pas connu l’œuvre de Vermeer (Thoré Burger ne l’avait pas encore redécouvert), mais il était non seulement un très grand peintre, mais encore un très grand théoricien de la peinture et un très bon écrivain. Quant à Élie Faure, il me plaît qu’il ait été médecin, ce qui s’accorde à la particulière empathie qu’il manifeste envers les artistes. Ce faisant, n’étant convaincu par aucune des lectures du merveilleux et énigmatique tableau auquel Vermeer tenait tant, L’Art de la peinture, j’en proposerai une nouvelle interprétation. Il me semble qu’on peut voir cette œuvre comme le Don Quichotte des tableaux. Comme les autres auteurs, j’ai indifféremment utilisé les mots « Hollande » et « Provinces-Unies » 10

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ou « Pays-Bas » d’une part et « Hollandais » et « Néerlandais » d’autre part. Il m’a semblé utile pour le lecteur que ce livre concis, qui n’est pas un traité, ne soit pas trop copieux. Je crois n’avoir rien omis d’important.

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Introduction Il est des périodes heureuses dans l’Histoire où coexistent nombre d’esprits de tout premier plan, artistes, savants, philosophes. Ainsi en a-t-il été du e siècle des Provinces-Unies, couramment appelé « Siècle d’or ». Y ont coexisté Rembrandt Harmensz. Van Rijn et trois hommes nés en 1632 : Johannes Vermeer, Baruch Spinoza et Anthony van Leeuwenhoek ; ainsi qu’un très grand savant, Christian Huygens, et un très grand juriste, Hugo Grotius, mais aussi des cartographes et marins de premier plan. Ce siècle est aussi celui de l’optique. Leeuwenhoek a tant amélioré les microscopes inventés par les Hollandais qu’il devint un immense savant dans le domaine de l’infiniment petit. Spinoza gagna sa vie en polissant des lentilles, et écrivit un ouvrage sur l’arc-en-ciel. Delacroix a écrit « Pour qu’éclose un grand artiste certaines époques sont privilégiées, l’influence des mœurs est plus efficace que celle du climat [...] il faut qu’un peuple ait le respect de lui-même pour être difficile en matière de goût. » Le peuple hollandais avait alors un tel respect.

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1) Les Provinces-Unies au Siècle d’or La société hollandaise au XVIIe siècle Petite par le nombre de ses habitants, la Hollande fut puissante de par leur travail, leur frugalité, leur tolérance, leur amour de l’argent, leur foi calviniste et le génie de plusieurs de ses enfants. Le climat du pays est dominé par la présence de l’eau. On ne peut mieux le décrire que ne l’a fait Élie Faure : « La Hollande est imbibée d’eau, l’eau monte du sol, de la mer, l’eau unit le sol et la mer au ciel qu’on n’aperçoit jamais qu’à travers son voile impalpable que l’or du soleil, l’argent de la rosée, la pâle émeraude des flots teintent simultanément ou tour à tour. » Une vague de froid gagna l’Europe au e siècle et persistait du vivant de Vermeer qui en souffrit certainement à la fin de sa vie. La moitié de la population vivait dans une ville. Cette proportion était bien supérieure à celle observée dans les autres pays européens. Elle favorisa les échanges. La société néerlandaise était très inégalitaire, les impôts directs épargnaient les riches, les impôts indirects écrasaient les pauvres. L’agriculture privilégiait les cultures lucratives : lin, chanvre, colza, houblon, tabac, et plantes tinctoriales. Elle ne pouvait donc nourrir la population, ce qui rendait le commerce nécessaire. Les Hollandais défendaient leurs intérêts marchands et tenaient le commerce européen dans leur 13

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4) Vermeer de Delft (1632-1675) Famille et jeunesse Johannes Vermeer naît à Delft en 1632. Il est baptisé dans la nouvelle église le 31 octobre de la même année. La famille de son père est probablement originaire de Delft. Tous les hommes de sa famille, sauf un tailleur de pierre, étaient maîtres artisans et membres de leurs corporations. Cette famille était très solidaire de ses membres en difficulté, ce qui occasionna des soucis financiers à ses parents. Son père apprit le tissage de la caffa, mélange de soie et de coton. Il exerça le métier d’aubergiste sous le nom de « Vos, le renard ». Aimant la peinture, fréquentant des peintres dont le célèbre Bramer, il s’inscrivit à la guilde de Saint-Luc pour exercer le métier de courtier sous le nom de « Vermeer » en 1631. Ce changement de nom préludait-il à un désir d’avoir un fils peintre qui ne portera pas le nom d’un animal ? Son père lisait couramment et possédait à la fin de sa vie dix-neuf petits tableaux et dessins. Sa famille maternelle était originaire d’Anvers. Un grand-père maternel avait été faux-monnayeur. Sa mère ne savait pas lire. Johannes était le second et le dernier enfant. L’aînée était une fille de douze ans plus âgée que lui. Son père l’élèvera comme s’il était fils unique dans le but d’en faire un peintre. Il vivait dans l’auberge située sur la Grand-Place où se tenait le marché, avec l’hôtel de ville à une extrémité 39

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goniste de chaque œuvre. On éprouve le sentiment d’un mystère et de silence. Vermeer et la peinture de genre La peinture des scènes de la vie quotidienne fut appelée par Denis Diderot « peinture de genre » dans son livre Essais sur la peinture (1766) alors qu’il analysait des œuvres de Jean Siméon Chardin, qui se trouve être le seul peintre français exposé au musée de La Haye. Diderot écrivait : « Le peintre de genre a sa scène sans cesse présente sous ses yeux. » Ces premières peintures sont apparues en Europe au e siècle et en Hollande au e siècle. Elle s’accorde à la sensibilité des peintres et des bourgeois hollandais du e siècle. Ce type de peinture se distingue de la peinture d’histoire, de paysages, de nus, de natures mortes et du portrait. C’est même pour célébrer cette catégorie de peinture que Vermeer a peint L’Atelier du peintre. Nous y reviendrons lors de l’analyse de ce chef-d’œuvre. Vermeer est l’auteur des plus belles peintures de genre. Chardin, qui avait peut-être vu l’un de ses tableaux, sans connaître son auteur, s’inscrit dans sa lignée. Il ne nous étonne pas que Marcel Proust ait aussi apprécié Chardin. Choisir de peindre de tels tableaux, c’est privilégier une certaine façon d’appréhender le monde. Étapes d’élaboration d’une peinture chez Vermeer Vermeer recouvre d’abord la surface de tout le tableau de couches de préparation. 49

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Analyse de l’œuvre complet de Vermeer Nous allons passer en revue les peintures de Vermeer classées par ordre chronologique. Après la date de création figurent les dimensions de l’œuvre, hauteur puis largeur en centimètres et son lieu de conservation. Sainte-Praxède 1655, 101,6 × 82,6 cm, collection particulière Cette peinture était peut-être son morceau de réception au sein de la communauté catholique. Cette sainte a secouru les chrétiens martyrisés par l’empereur Marc Aurèle. Il s’agit peut-être d’une allégorie de la charité. C’est une copie d’une œuvre du peintre toscan Ficherelli. Cadrée en gros plan, la robe de la Sainte occupe la plus grande partie de la toile. Le Christ chez Marthe et Marie 1656, 160 × 140 cm, National Gallery, Edinburgh C’est par ses dimensions le plus grand tableau peint par Vermeer. Cette rencontre, cadrée de très près, est tirée de l’Évangile de Saint-Luc. C’est une commande d’un marchand catholique. Les chaudes couleurs témoignent de l’influence italienne. Deux particularités de Vermeer apparaissent : on ne voit ni les yeux de Marthe qui baisse la tête pour servir le Christ ni rien par la fenêtre. Sur le dossier de la chaise basse sur laquelle est assise Marie est placé un tapis turc qui n’a pas sa place dans un tel décor. 71

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Le Repos de Diane 1656, 98,5 × 105 cm, Mauritshuis, La Haye Proche d’un tableau de Jacob van Loo, Les Nymphes entourent Diane, où l’une des nymphes lave les pieds de la déesse. C’est l’unique sujet mythologique peint par Vermeer. Les couleurs sont chaudes, quasi-vénitiennes. L’Entremetteuse 1656, 143 × 130 cm, Staatliche Gemäldegalerie, Dresde Pour la première fois, Vermeer peint ses contemporains. Le sujet : une scène se déroulant dans un bordel, était alors conventionnel – en témoigne le tableau, sur le même sujet, que possédait sa belle-mère, peint par Dirck van Baburen à son retour de Rome. Vermeer y utilise deux de ses couleurs préférées : le bleu et le jaune vif. Il a été suggéré que le jeune homme souriant à gauche, le visage dans l’ombre, aurait été un autoportrait. Cette opinion n’est plus retenue d’autant que la radiographie a montré que Vermeer avait agrandi son béret, afin que son visage soit dans l’ombre et lui avait ajouté un col de dentelle qu’il ne portait vraisemblablement pas lui-même. Le désir sexuel, que Vermeer ne matérialisa plus ensuite avec autant de force, est perceptible. Ce tableau figure, sans aucun commentaire, dans deux ouvrages consacrés à l’érotisme dans l’art, Les Larmes d’Eros de Bataille, et Amour et érotisme de Zuffi. 72

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VERMEER (1632-1675) Une douce mélancolie

SERGE KERNBAUM n’est pas seulement un médecin, coordinateur de nombreuses éditions du Dictionnaire de médecine (Flammarion), spécialiste d’immunologie, coopté en 1982 au sein du groupe français de recherche sur le Sida et auteur de plus de deux cents publications médicales. Avec la même passion et la même curiosité de « chercheur », il s’est penché depuis des années sur l’œuvre de Vermeer. Servi par une érudition pleine de poésie et un sens de l’observation certainement hérité de sa pratique scientifique, il nous livre aujourd’hui un opuscule qui ravira tous les amoureux de ce peintre fascinant dont chaque oeuvre semble receler un mystère.

SERGE KERNBAUM

Serge Kernbaum a jeté sur l’œuvre de Vermeer son regard à la fois érudit, insolite et neuf. Ce médecin nous invite, à l’aide de nouveaux éléments d’étude, à voir et apprécier autrement cet artiste génial, mort ruiné à 43 ans. Il s’attache par exemple au rendu de la lumière, à sa connaissance de la géométrie, à son goût pour la musique, au silence qui baigne ses tableaux, aux lettres si présentes, aux perles que l’on retrouve dans douze tableaux (près du tiers de son œuvre !) Il dresse aussi le portrait d’une ville, Delft la douce, de la société hollandaise au e siècle et des grands hommes de son temps : le siècle d’or, parfois appelé le siècle de l’optique. Ce livre plein de charme et de poésie se complète d’une petite étude des trente-sept tableaux attribués à Vermeer. Il offre à chacun une singulière promenade qui lui permettra de mieux observer et aimer davantage encore ces tableaux au fascinant pouvoir de séduction

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Johannes Vermeer La Laitière, vers 1657-1658

Huile sur toile, 45,5 x 41 cm Amsterdam, Rijksmuseum, inv. SK-A-2344.

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