Sous la direction d’YVES MICHAUD
Sous la direction d’YVES MICHAUD
Textes d’ALEXANDRE HOLLAN, BERNARD LÉON, ALAIN MADELEINE-PERDRILLAT et YVES MICHAUD Fragments d’un dialogue avec SAM SZAFRAN
Vincent Bebert
Figuratif autant qu’abstrait, abstrait autant que figuratif, travaillant souvent au corps à corps avec la nature et dans la nature, Vincent Bebert, né en 1980, témoigne des ressources que la peinture offre de nouveau aux artistes pour s’exprimer. Intense, vibrante, tourmentée et cependant apprivoisée et raffinée, la peinture de Vincent Bebert étonne et fascine. Des artistes aussi reconnus que Alexandre Hollan et Sam Szafran, des critiques comme Alain Madeleine-Perdrillat, Yves Michaud et Bernard Léon se sont réunis dans cette première monographie pour introduire l’œuvre de Vincent Bebert et dire l’estime qu’ils lui portent.
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Vincent Bebert
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Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art Directeur éditorial Nicolas Neumann Responsable éditoriale Stéphanie Méséguer Coéditions Véronique Balmelle Coordination éditoriale Maud Villeret Conception graphique Nelly Riedel Contribution éditoriale Laurence Cénédèse Fabrication Béatrice Bourgerie, Mélanie Le Gros
© Somogy éditions d’art, Paris, 2018 978-2-7572-1393-3 Dépôt légal : mai 2018 Imprimé en Union européenne
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Vincent Bebert
Sous la direction d’YVES MICHAUD
Textes d’ALEXANDRE HOLLAN, BERNARD LÉON, ALAIN MADELEINE-PERDRILLAT et YVES MICHAUD Fragments d’un dialogue avec SAM SZAFRAN
Pour Florence, Octave et Mariette, VINCENT BEBERT
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Pour Vincent Bebert
Alexandre Hollan sur le motif, Hérault, 2017 (détail) Tempéra sur papiers marouflés, 130 × 260 cm
Chaque été, depuis dix ans, Vincent Bebert vient chez moi, quelques jours dans l’Hérault, pour peindre des arbres. Il vient avec un énorme carton ou deux, et avec un sac terriblement lourd, plein de peinture et de toute sorte de produits en bouteille, en pot, pour fabriquer ses couleurs. Il vient seul ou avec sa copine, et retrouve chez moi un ou deux peintres de sa génération, avec lesquels il part tôt le matin sur le motif. En revenant tard le soir, ou plutôt la nuit vers dix-onze heures, le soleil est déjà couché depuis longtemps. En rentrant, Vincent est une peinture vivante. Son visage, ses bras sont rougesverts-bleus, ses pieds aussi, car il peint avec tout son corps en étalant ses couleurs avec ses mains, en piétinant sa peinture quand il le faut. Mais un quart d’heure plus tard, quand il sort de la douche, il est comme un nouveau-né. Ce qui rend le travail de Vincent infiniment précieux pour moi, c’est sa manière d’être sur le motif. Il le sait que la nature est vie, qu’un arbre est un être vivant qui respire et bouge, qu’une montagne monte et descend, que l’air est un fleuve ininterrompu de forces, et que faire l’expérience des forces, des formes, des densités de vie ne peut se faire qu’à travers ce corps-à-corps que le motif, que la vie extérieure nous demandent. On est là pour ça. Le travail sur le motif tel que Vincent le comprend n’est pas de rester dans ce monde extérieur pour le représenter, et d’ajouter encore une image à l’encombrement visuel de notre temps. Aller sur le motif, se lever, partir, chercher, s’arrêter, regarder. Je ne connais rien de plus grand dans la vie que cet instant. Vincent connaît bien la force que la nature nous laisse entrevoir à cet instant. Son trait rapide, libre, sincère, l’exprime par exemple dans ce dessin qui est devant moi, ici. Plonger dans l’expérience de voir sans peur, nager, ne pas perdre le souffle, lâcher les images. Connaître le bonheur des mouvements de la nature. Mouvements naturels qui traversent le regard, qui le portent, qui le nourrissent. Dans ces courants grandissent ces arbres, chênes dans la garrigue, pins dans d’autres lieux qu’il connaît mieux que moi. Le regard de Vincent ne nage pas vite, il sait par instinct que les vagues se répètent, partent et reviennent, comme ses montagnes qui sont des vagues qui se superposent, s’épaississent, deviennent matière, terre. C’est dans cette lourdeur que Vincent apprend la lenteur, la durée. Sa recherche s’enracine et s’élance. Les motifs – arbres, montagnes – sont nos maîtres. ALEXANDRE HOLLAN
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Fragments d’un dialogue avec Sam Szafran Vincent : Sam, tu sais des fois dans mon boulot je suis un peu bloqué et je me dis : « Que me conseillerait Sam ? Qu’est-ce qu’il dirait ? » Tu dirais de dessiner plus ? De façon plus calme et méthodique ? De dépassionner un peu la chose ? D’être plus pondéré comme tu m’as déjà dit ? Ou comme tu m’as répété le mot que le vieux Corot avait dit au jeune Odilon Redon lorsqu’il était venu lui montrer sa peinture : « À côté d’une incertitude, posez une certitude. » Je comprends, mais comment savoir ce qu’est une certitude ? Sam : Y’a pas de règle ! Non, parce que tu as ton caractère, tu as ta personnalité... Il y a des passages obligés. Il y a des crises obligées... Si t’as une crise d’appendicite, je ne peux pas t’aider. V. : Non, c’est vrai... S. : Et en plus je ne suis pas médecin. V. : Tu dis souvent à tes amis que quand tu traverses une crise, c’est le meilleur. S. : Pour moi ! Tout à fait... V. : Pourquoi c’est le meilleur ? S. : Parce que t’es obligé d’aller au fond de toi-même. V. : Mais c’est exactement ça que je me pose comme question, quand ces temps-ci je reprends des anciennes toiles encore non résolues, non trouvées, je me dis : qu’est-ce que c’est que le fond de moi-même ? Alors ensuite je n’y pense plus, tu vois, c’est pas en peignant que je vais y penser, ça n’aurait pas de sens, mais j’essaye quand même d’aller plus loin et... S. : Tu essayes d’aller plus loin, ça ne fait aucun doute ! Ce n’est pas ça la question, tu es intellectuellement... comment dire... l’intellectuel évolue avec toi-même. Il y a des moments, dans ce que tu me racontes, j’ai l’impression – si je me trompe, tu me le dis – que par moments tu te trouves devant un mur, tu te tapes la tête contre un mur. C’est tout à fait naturel. On y passe tous. Faut pas que tu oublies ça. Si tu te rappelles de ça, ça va beaucoup mieux. V. : C’est rassurant de penser qu’on n’est pas seul ? S. : Ça n’est pas rassurant, ce n’est pas une question d’être rassuré ou pas ; si tu es authentique, c’est le passage obligé. C’est un itinéraire que tu fais avec plus ou moins de bonheur. Je vais te donner un exemple : c’est très curieux. Picasso, à quatorze ans, à Barcelone son père lui donne sa palette et lui dit : « Je ne peindrai jamais plus. » Picasso a quatorze ans. C’est un enfant prodige. Matisse, quatorze ans, il ne fait rien. Il a une appendicite chronique, on ne peut pas l’opérer, à l’époque c’était compliqué, tout ça... Il est à l’hôpital. Quand, sa mère 6
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Un romantisme d’avenir Dans un entretien avec Harold Rosenberg publié dans Art News de septembre1972, de Kooning disait : « Je suis un peintre éclectique “au hasard (by chance)”. Je peux ouvrir à peu près n’importe quel livre de reproductions et y trouver une peinture par laquelle je pourrais être influencé. [...] Si je suis influencé par une peinture d’un autre temps, c’est comme avec le sourire du chat du Cheshire dans Alice au pays des merveilles, un sourire qui reste quand le chat est parti depuis longtemps. Maintenant je me sens comme Manet qui disait : “Oui, je suis influencé par tout le monde. Mais chaque fois que je mets mes mains dans les poches, j’y trouve les doigts de quelqu’un d’autre”. » Je ne dirai certainement pas que Vincent Bebert peut être influencé par n’importe quelle peinture – et cela se voit à la très forte unité visuelle, tonale et thématique de ses peintures ; mais il est vrai que dans les poches de ce peintre tellement « nature » et spontané, on trouve aussi les doigts de beaucoup d’autres non pas « au hasard », mais « par connivence » et affinité. Mais commençons par l’unité visuelle et tonale. Depuis qu’il a trouvé sa voie propre, c’est-à-dire depuis une quinzaine d’années chez quelqu’un qui commença très tôt, vers treize ans, Vincent Bebert peint principalement de grandes peintures (mais pas seulement), parfois en diptyques. La matière picturale est très présente, sèche plutôt que pâteuse, presque sableuse, avec des couleurs vives mais assourdies, et pour thème principal, la nature, le paysage, les éléments. Des paysages particuliers. Pas des champs de colza ou de tournesols ou des labours en grandes étendues. Rien qui renvoie à une nature cultivée avec des plages colorées à perte de vue. Plutôt des paysages traversés de pluie, d’orage, de vent, des paysages profonds et mobiles, que ce soit rochers battus par l’océan, montagnes, arbres et forêts agités par le vent. Parfois s’ajoutent des silhouettes d’animaux au premier plan, qui introduisent une autre forme de vie, animale, dans ces grandes respirations. Il y a des éclats et déchirures de ciel, des nuages qui défilent, des passages de pluie, de grêle ou de brume – bref, une nature qui vit, qui bouillonne, qui enveloppe, saisit et emporte. Plusieurs fois m’est venue presque automatiquement dans l’atelier de Bebert la fameuse description des emportements du René de Chateaubriand en 1802, couronnée par la phrase bien connue : « Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur. »
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Emportement et rêverie Il y a un emportement immédiatement sensible dans les tableaux de Vincent Bebert, et l’on songe un instant, mais dans un tout autre contexte, aux mots de Mallarmé parlant, à propos de Manet, de « la furie qui le ruait sur la toile vide, confusément, comme si jamais il n’avait peint ». Un tout autre contexte parce qu’en l’occurrence cette furie a lieu dans la nature, sur le motif, et non dans l’atelier où l’on peut penser que, tout au contraire, l’artiste revient sur ce qu’il a fougueusement fait dehors, réfléchit et, au besoin, corrige. Le regard que Vincent Bebert porte sur le monde n’a rien de contemplatif, il semble même que les arbres, les montagnes, le ciel, soient vécus par lui – à cause de leur immensité même – comme autant de défis ou de provocations auxquels l’art se doit de répondre, quelque débile et dérisoire qu’il puisse paraître en face d’eux. On le devine en voyant le peintre se plaire à photographier, posées dans un pré, plusieurs grandes toiles montrant un arbre derrière lesquelles apparaissent de « vrais » arbres et le « vrai » ciel, comme si nous étions invités, avec une naïveté confondante, à faire la comparaison, à vérifier si oui ou non les images tiennent (ou, plus familièrement : tiennent le coup) face à la réalité, dans la réalité. Par un mouvement naturel, il en résulte que le peintre aura tendance à privilégier de grands formats ou, pour le dire autrement, que les formats des toiles lui paraîtront toujours, en un sens, trop petits ; on pourrait noter ici qu’avec ses grands Nymphéas exposés au musée de l’Orangerie, Monet semble avoir éprouvé la même tentation d’une sorte de mise en parallèle de l’œuvre et de la nature, le même besoin de se perdre dans l’une et l’autre, en même temps, le même vertige. D’où aussi l’idée de joindre plusieurs tableaux pour composer des diptyques ou triptyques qui évoquent vaguement ces panoramas photographiques que l’on trouve en haute montagne, dans certains points de vue aménagés, pour désigner précisément aux randonneurs les sommets qu’ils découvrent devant et autour d’eux. Sauf qu’ici, il ne s’agit pas de nommer en se tenant au loin, mais de s’approcher au plus près et de saisir, d’embrasser quelque chose du motif, de s’associer à ce qui le pousse et le fait être. Dans une telle recherche, le mot « motif » retrouve d’ailleurs tout son sens : il est ce qui meut, met en mouvement, pas seulement ce que l’on regarde. Sans même l’avoir jamais vu, on n’imagine pas un instant Vincent Bebert tranquillement assis, le pinceau à la main, devant un chevalet, comme on voit tant de paysagistes sur des photographies anciennes, et de fait, on apprend sans surprise qu’il bouge beaucoup autour de sa toile, laquelle est souvent posée à même le sol, et pour ainsi dire l’« attaque » sous différents angles. Une telle attitude dynamique face au motif suppose le choix d’une certaine esthétique et détermine une manière particulière de peindre, d’en user avec la matière picturale. D’une part, en se mesurant explicitement à la nature, 17
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Une peinture tellurique Il y a dans la peinture de Vincent Bebert quelque chose que je qualifierai de tellurique. Des effluves, des émanations, un feu de création, des incandescences donnent, redonnent vie à un monde qui se découvre et qui se refuse. Un monde qui est à la fois le peintre et ce qu’il peint. Un peintre qui s’ouvre autant à lui-même qu’à autre chose, à la nature, tant il se l’approprie. Dans cette appropriation, il façonne comme une manière de peindre qui est sa marque. Sa forme pourrait-on dire. Son style. Une marque que nul ne peut copier. Il faut avoir vu Bebert travailler pour se rendre compte de la lutte qu’il mène. Une lutte libre, un corps-à-corps avec lui-même, avec le ciel et la terre, avec tout élément qui concourt à ce qui doit naître, à l’œuvre. Allez voir sur Internet, sur YouTube, les quelques vidéos filmées par sa compagne, Florence. Vous y verrez Bebert et sa gestuelle. Une gestuelle dont l’énergie vient tout autant de lui-même que des éléments qui l’entourent, ciel et terre, cosmos. Une osmose entre l’homme et la nature, voilà ce qui se joue devant nous. L’artiste, qui parfois semble en transe, c’est-à-dire en état de conscience élevé, est le chaman qui intercède pour nous auprès des esprits de la terre, en vue d’une perception élargie. Oserai-je écrire qu’il y a comme une charge érotique émanant de l’artiste au travail ? Je suis certain que Lacan l’aurait dit, lui qui a écrit qu’on peut saisir le « plus-de-jouir » que libère et produit l’énergie érotique. Oui, l’énergie du peintre, entièrement portée dans son acte de faire, est un acte de création érotique. Il y a rencontre entre la matière du monde et la matière de l’inconscient du peintre. Ce que Pierre Jean Jouve écrit de façon plus accessible dans E n miroir : « L’émerveillement procuré par l’art est la capacité de transfert subit vers l’objet, dans une aura de joie, donc dans un état érotique de haute valeur. » Un transfert ou une rencontre qui débouche sur une création toute de poésie. Car il se dégage bien de la peinture de Vincent Bebert une grande poésie. Pour ma part, je me contenterai de reprendre quelques vers d’un poème de Salah Stétié dans Fièvre et guérison de l’icône, poème dans lequel je trouve des mots qui pourraient évoquer la peinture de Bebert : La terre est-elle immaculée ? La terre Par les oiseaux écrite Et revenue à l’ombre de bleu pur Puis réservée à la brumeuse brume Avec les anges déchirés des paupières Leur aile ouverte grande Sur le sommeil du cœur Comme une larme une goutte qui tombe 20
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Peintures
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PAGE PRÉCÉDENTE :
Le Grand Frêne (détail), 2010 Huile sur toile, 200 × 320 cm
Les Champs, nocturne, 1999 Huile sur papier, 100 × 70 cm Collection Chloé Berthoule, Milan
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Assiette de poissons, 2008 Huile sur toile, 30 Ă— 30 cm
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Les Alpes, soir de printemps, 2009 TempĂŠra et collages sur papier, 50 Ă— 65 cm
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Le Môle, soir de printemps, 2009 Tempéra et collages sur papier, 50 × 65 cm Collection M. A. Gervais-Zaninger, Verbier, Suisse
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Grand Pin d’Atlantique, 2011 Tempéra sur papiers marouflés sur toile, 162 × 114 cm Collection particulière, Paris
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Grand Pin d’Atlantique 2, 2011 Tempéra sur papiers marouflés sur toile, 162 × 114 cm
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Tu le prendrais pour l’âpre hiver, 2014 Huile sur papiers marouflés, 114 × 324 cm
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Printemps, Alpes, 2016 Fusain sur papier, 97 × 162 cm
Printemps, Alpes, 2016 Huile sur toile et sur papiers marouflés sur toile, 195 × 228 cm
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Soir de printemps, 2016 Huile sur papiers marouflés sur toile, 122 × 250 Collection particulière, Paris
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Ĺ’uvres sur papier
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PAGE DE DROITE :
Petit Marché doré, 2008 PAGE PRÉCÉDENTE :
Arbre de Saulx-les-Chartreux, 2000 (détail) Gouache sur papier, 56 × 38 cm
Portrait de mon père, 2001 Gouache sur papier, 56 × 29 cm
Huile sur papier marouflé, 30 × 30 cm
Scène de marché, 2008 Tempéra et collages sur papier, 50 × 65 cm
Homme au chapeau, 2009 Tempéra et collages sur papier, 31 × 43 cm
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Chemin, 2017 Huile sur papier marouflé sur toile, 250 × 122 cm
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Parc de Sceaux, 2012 Encre sur papier, 46 × 61 cm Collection F. et N. Joutel-Le Meur, Paris
La Grande Roue d’Alexandre, 2013 Encre sur papier, 56 × 76 cm PAGE DE DROITE :
La Drôme Tempéra sur papiers marouflés sur toile, 162 × 122 cm Collection particulière, Washington, États-Unis
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Naît le 20 septembre 1980 à l’Haÿ-lesRoses (94). Sa mère est peintre, son père ingénieur. Premières années à Antony, puis de 2 ans à 6 ans en Belgique, à Waterloo. Premiers souvenirs : la mer et la pluie à Ostende. 1986 Retour en France au moment de la séparation de ses parents. Installation à Paris, rue de Crimée, pendant six mois. Automne 1986, sa mère et son beau-père s’installent ensuite à Saulx-les-Chartreux dans l’Essonne, dans une zone encore rurale. Ce sera le point de repère de Bebert jusqu’en 2002. Scolarité dans l’Essonne à l’école communale Anatole-France de Saulx-lesChartreux jusqu’en classe de sixième. 1991 Collège catholique privé à Villebon-surYvette, plutôt bon élève, mais chahuteur. 1994 Passage au grand lycée public JacquesPrévert de Longjumeau. L’adaptation se fait mal dans un milieu plus urbain. Avril 1995 Quitte le lycée. On lui conseille de s’orienter vers les arts plastiques. Il peint « sérieusement » depuis ses treize ans. 1996 Redoublement de la classe de seconde en pension à Sartrouville. Il passe le concours pour entrer au lycée privé Saint-Sulpice à Paris, où il y a une section arts plastiques. Excellente classe de première, mais difficultés avec ses professeurs en terminale. 1998 Il est exclu du lycée à la suite d’un accès de tachycardie dû à un essai de cannabis avec des camarades au jardin du Luxembourg. Période de déscolarisation, mais de diverses expériences.
« Il y a un éternel début dans la nature que j’appelle la vie, un jaillissement qui sera la vie secrète de mon tableau. La peinture pour moi est une pratique comme l’Aïkido où il s’agit de comprendre des jeux de forces : passages et contiguïté de la couleur dans une toile, endroits de fermeté ou de relâchement, puissance tellurique de la ontagne, uidité d’un feuillage dans le vent. La discipline – commune à ces deux pratiques – permettra avec le temps d’en avoir une compréhension intuitive, de les intérioriser, de les vivre même sur la toile. Je peux peindre avec mes mains, mes pieds parfois, retourner le tableau contre le sol et m’allonger dessus. Cet engagement jubilatoire de tout le corps exprime la joie première que j’éprouve dans la nature. »
« Une autre fois j’avais je me rappelle pendant l’école, et le soir chez moi, essayé longuement au crayon gras de copier les différents bouquets d’iris de Van Gogh, ça me fascinait la façon toute simple tendre et sympathique qu’il avait de former cette eur en quelques touc es et e raturais au cra on gras, sans y arriver, je m’énervais, je gommais etc., etc. Plusieurs dessins en sont sortis ; je devais avoir 11-12 ans, j’avais honte du paquet de gribouillis que donnaient ces traits, mais en même temps j’aimais ce chaos qui formait une forme, je regardais à la loupe la myriade de traits… Là aussi mes parents m’ont plutôt valorisé, parce qu’ils ont dit : ”C’est super, c’est un dessin de peintre!” (Moi, ça me faisait sourire je pensais : ils ont rien compris, c’est parce que j’y arrive pas, j’ai tout raturé de partout…) » Courriel du 29 décembre 2017
« La vie de mes parents était une vie de culture de bourgeois petit fils d’ou riers, ais fils de bourgeois , presque l’aise j’ai été chouchouté… et il y a eu beaucoup de liberté offertes par rapport au formatage, plat, social, c’est-à-dire des moments de rigolades… Une richesse, humaine au contraire… trop forte parfois, vous avez raison, mais quand il se dit quelque chose quelque part, on aime aussi… » Courriel du 25 janvier 2018
DOUBLE PAGE PRÉCÉDENTE : Gros plan sur divers journaux de bord PAGE DE GAUCHE : Sur le motif dans les Alpes, travaillant à Because the Night et au Grondement de la montagne pour le prix Antoine Marin 2011, photo Florence Dumard
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Sous la direction d’YVES MICHAUD
Sous la direction d’YVES MICHAUD
Textes d’ALEXANDRE HOLLAN, BERNARD LÉON, ALAIN MADELEINE-PERDRILLAT et YVES MICHAUD Fragments d’un dialogue avec SAM SZAFRAN
Vincent Bebert
Figuratif autant qu’abstrait, abstrait autant que figuratif, travaillant souvent au corps à corps avec la nature et dans la nature, Vincent Bebert, né en 1980, témoigne des ressources que la peinture offre de nouveau aux artistes pour s’exprimer. Intense, vibrante, tourmentée et cependant apprivoisée et raffinée, la peinture de Vincent Bebert étonne et fascine. Des artistes aussi reconnus que Alexandre Hollan et Sam Szafran, des critiques comme Alain Madeleine-Perdrillat, Yves Michaud et Bernard Léon se sont réunis dans cette première monographie pour introduire l’œuvre de Vincent Bebert et dire l’estime qu’ils lui portent.
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