Lucia Fernandez Master Éthique et Développement Durable Faculté de Philosophie, Université Jean-Moulin Lyon 3
Proposi ons et ac ons «glocales» pour un Recyclage Spontané Durable
Structure d’accueil: WIEGO (Women in Informel Employment: Globalizing and Organizing) Tuteur de stage professionnel: Rhonda Douglas Tuteur universitaire: Cyrille Harpet 2009-2010
P ropo sitions et actions « glo cal e s» po u r u n Rec ycl a ge Sp onta né D u ra b l e Résumé : Le secteur des ramasseurs de résidus se présente, en ma!ère de développement durable, comme le plus intéressant des secteurs de l’économie informelle. En auto-créant leurs emplois, ces travailleurs prennent en charge plus que leur propre survie. En effet leur ac!vité, consiste en une collecte et une récupéra!on de pourcentages de résidus considérables dans les villes du Sud. Cependant, les ramasseurs doivent vivre dans la plupart de cas, au-dessus d’une montagne de rebuts non-valorisables. Ce#e ac!vité met en danger la santé des travailleurs, dont les condi!ons demeurent inadaptées aux substances qu’ils manipulent, elle contamine l’air, les sols et les nappes phréa!ques. La probléma!que de ce stage est donc d’améliorer les condi!ons de vie des travailleurs et de diminuer les risques sanitaires et environnementaux inhérents à ce#e pra!que à travers deux stratégies. La première correspond à l’organisa!on à «grande échelle» menée par WIEGO et son objec!f de Regroupement et Mondialisa!on et la deuxième correspond à l’analyse et les proposi!ons pour un recyclage spontané durable dans ma ville d’origine, Montevideo. mot clés: ramasseurs, recyclage, spontaneité, déchets, villes, inclusion, territoire
«Glocal» actions and propo sal s for a S u sta i n ab l e Sp onta ne ou s Rec ycl in g Abstract: Through a sustainable development approach, the wastepicker’s sector appears as the most interes!ng among the others in the informal economy. These workers are not only finding their own ways of survival by crea!ng employments, but in the the Global South ci!es, high percentages of waste recycling are possible thanks to their waste collec!on and sor!ng ac!vi!es. However, in most of the cases they have to live over a mountain of non-recoverable waste. Workers health are threatened by this situa!on, as well as it contaminates the air, earth and the groundwaters. The aim of this internship is to improve the living condi!ons of the workers and to decrease the sanitary and environmental risks inherent to this prac!ce. We will follow two strategies: the first one corresponds to the “global scale“ led by WIEGO and its objec!ve of Globaliza!on and Organizing. The second one corresponds to the analysis and the proposi!ons for a sustainable spontaneous recycling in my city of origin, Montevideo.
keywords: wastepickers, recycling, spontaneity, waste, ci!es, inclusion, territory
SOMMAIRE 1 . I N TRO DU C T I O N 1. 1 . P ré s entatio n 1.1.1. Contexte d’intervention et problématique du mémoire: la gestion des déchets et les réseaux de l’économie informelle dans les pays en «voie de développement». 1.1.2. Motivations et antécédents. 1.1.3. Présentation d’un réseau mondial: Le Réseau pour les travailleuses dans l’économie Informelle: Mondialisation et Regroupement (WIEGO)
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1 . 2. E n j e u x et pro b lémat i q u e s p o u r n o t re sta ge 1.2.1. La population des ramasseurs de résidus, une profession durable? 1.2.2. Les déchets: rebuts ou ressources?
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1. 3. Po s it io n n em ent ét h iq u e et co n st r u c t i o n d e n o tre boîte à outi l s 11 1.3.1. Vers une éthique de valorisation des déchets 1.3.2. L’ecosophie comme outil de pensée pour la ville 1.3.3. La «grande échelle» et la stratégie organisatrice, penser global pour agir local? 1.3.4. Est-ce possible d’agir localement sur le recyclage spontané et les associations de ramasseurs à Montevideo?
2 . L’ALL I A N C E MO N DI A L E D ES RAMASSEURS : O R I G I N ES , S I T UAT ION AC TU E L L E E T DÉ FI S DA N S L E C A DRE D E L’ É T H I Q U E E T L E DÉVELOPPEMENT DURA BLE. 2 . 1. A ntéc éd ent s . 2.1.1. Ramasseurs Sans Frontières , rendre visible leur contribution au développement durable. 2.1.2.Le Projet Villes Inclusives des travailleurs pauvres comme moteur de l’alliance. 2.1.3. Lutte contre le changement Climatique et pour la reconnaissance du rôle des ramasseurs de résidus.
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2. 2 . S it u at io n ac t u e lle ( p e n d ant l a d u ré e d u sta ge). 2.2.1. Assemblée de WIEGO et présentation de l’alliance à travers les trois piliers du Développement Durable et les trois continents impliqués. 2.2.2. Réunion du Comité Global provisoire des ramasseurs de déchets et ses alliés principaux 2.2.3. Nécessité de travailler à plusieurs échelles dans le cadre du Changement Clima!que, penser local pour agir global?
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3 . M O N TE VI DEO : VE RS UN E V I L L E I NC LU S I V E D U R A B L E ( U r u g u ay ) 3. 1. I d ent if icatio n d e la ré ali te du recyclage sponta né associat i f et re - co n st r u c t io n d ’u n e p roblematique.
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3.1.1. Le site de disposi!on finale de déchets et le travail associa!f des ramasseurs à travers quatre cartographies dynamiques. 3.1.2. Externalités spa!ales et territoriales du recyclage spontané, nouveaux défis et nécessite d’ac!on. 3.1.3. L´abécédaire: trois exemples concrets en vingt-neuf le#res. 3.1.4. Conclusions programma!ques 3.1.5. Construc!on d’une probléma!que 3.1.6. Une autre rencontre avec les ramasseurs. 3 . 2. P ro to co le d ’ inter ve nt i o n p ro p o s é et p o te nt i e l l e m e nt a p p l ica ble 42 a d ’a u t res a s s o c iat io n s d e l’all ian c e . 3.2.1. Restaurer, Étaler, Couvrir, Stocker et Traiter, comme ac!ons directrices pour la durabilité du recyclage spontané 3.2.2. Le disposi!f en fonc!onnement et sa mise en réseau 3. 3 . L e p ro to co le d an s la vi ll e et s o n ra p p o rt avec la gestion des de c h et s .
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3.3.1. Territoires urbains et ges!on des déchets à travers deux scénarios possibles 3.3.2 Montopie ou l’autre Montevideo: ville inclusive d’une survie soutenable. 4 . D EF I S , DI F F I C ULTÉS , et P I STES, POUR L’AVE N I R
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4.2 . 1 «Top down vs bo#om up» : Quelle approche pour un alliance mondiale? 4.2.1. Défis de ges!on urbaine pour l’intégra!on des ramasseurs dans un système de recyclage spontané durable, comment travailler avec un telle disloca!on? 5 . BI BILO GR A P HI E
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6 . AN N E X ES
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1. INTRODUC T I O N 1.1. Présentation 1 .1 .1
C o ntexte d ’ inter vention et p ro b l é m at i q u e du mémoire: la ge st i o n
d e s d éc h et s d an s le s rés e au x d e l’économie info r m e l l e d a n s l e s p ays e n « vo ie d e d ével op p e m ent » . Dans la récupération, il y a ceux qui, à la base, ramassent, et ceux qui, au sommet de l’édifice pyramidal, amassent. Une même marchandise change de main plusieurs fois, dans le cadre de chaînes ou filières de valeur croissante. Il faut suivre le filon. Gérard Bertolini1 Aujourd’hui les pays occidentaux envoient en Asie ou en Afrique des déchets au traitement jugé trop polluant et/ou trop peu rentable. Le cas des déchets électroniques (ordinateurs, téléphones portables…) est par exemple représentatif : leur volume augmente de façon exponentielle, leur durée d’utilisation diminue constamment, plusieurs des composants utilisés sont toxiques (cadmium, plomb, mercure), et sont envoyés en Chine, en Inde ou en Afrique du Sud2 pour être démantelés et «recyclés». Ceux qui s’occupent de faire le supposé «recyclage» dans ces pays du Sud, en charge de recevoir les déchets notamment électroniques, mettent en péril leur santé pour avoir des revenus qui leur permettent de survivre. Non seulement cette activité met en danger la santé des travailleurs, dont les conditions de travail demeurent inadaptées aux substances qu’ils manipulent, mais elle contamine l’air, les sols et les nappes phréatiques, parce que de toute évidence, ces pays pauvres en matière de budget public n’ont pas les moyens ou les politiques pour s’occuper de traiter les déchets provenant des pays riches. Si nous regardons de plus près, ces phénomènes d’échelle mondiale sont également présents dans la plupart des villes où les inégalités des revenus et la permanente instabilité des sources de travail sont aussi importantes. L’inégalité sociale permet au déchet de se transformer en matière première par certains habitants. Le Déchet devient ainsi Ressource pour une population qui n’a pas d’autres solutions pour survivre, ou choix d’activité selon des antécédents particuliers.3
1 L’or et l’ordure, le déchet et l’argent, dans Le déchet, le rebut, le rien, sous dir. De Jean claude Beaune, éd. Champs Vallon, France, 1999, p.38 2 Déchets, le recyclage et les recycleurs, Le Monde Diploma!que,2006, h#p://www.monde-diploma!que.fr/ cartes/atlas-dechet 3 Des antécédents péniten!aires, des rejets scolaire, des problèmes avec l’alcool, en bref, des subjec!vités mul!ples qui ne peuvent pas s’adapter aux actuelles normes de travail ou qui ne trouvent aucun travail dans les actuels condi!onnes.
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Nous ne pouvons pas dire que ces habitants ont des conditions d’existence dignes pour n’importe quel être humain, mais c’est l’approche et la façon de les regarder qui nous rendent les questions différentes et, par conséquent, les réponses différentes qui sont liées. Nous avons du mal à croire qu’il y a des choses à apprendre des restes de nos villes, mais nous essayerons de faire des lectures de nos villes par en bas, par en dessous 4, dans l’espoir que cette façon de regarder nous apporte de nouvelles réalités architecturales, richesses philosophiques, et des pistes pour une développement durable qui apprendre de ces pays du Sud pour réintégrer leur pratiques. Des villes dites «en voie de développement» où 1%5 de leur population recycle environ 90% des résidus récupérables6 représentent une opportunité pour penser notre avenir en matière de développement durable et gestion des déchets. 1 .1 .2 . M o t ivat io ns et antéc é d e nt s Découvrions d’autres richesses que celles affectées aux regards clairs et dis"ncts, aux forces de l’argent et de la valeur. Jean Claude Beaune 7 Mes mo!va!ons à travailler auprès des ramasseurs se sont toujours inscrites dans la logique de décrire leur existence en tant qu’acteurs engagés dans le recyclage de déchets. Le fait de s’inventer eux mêmes une alterna!ve possible de survie, face à notre réalité productrice de rejets humaines8, reste ma mo!va!on principale d’étude, de recherche, de travail, et elle touche également une grande par!e de mes affec!ons. J’ai travaillé avec de très pe!tes associa!ons de ramasseurs dans ma ville d’origine, Montevideo, mais je me suis aussi inves!e dans les ar!cula!ons de ce travail à plusieurs échelles d’organisa!on. Une associa!on syndicale, une coopéra!ve, un réseau la!no-américain, une alliance mondiale, font par!e des différentes dimensions de la même passion de mes dix dernières années d’ac!vité. Nous avons fait l’exercice très difficile d’encadrer, au long de ce stage de 6 mois, deux de ces échelles, dont une correspond au travail mené avec les ramasseurs par l’associa!on WIEGO, lieu d’accueil pour le stage et plateforme de travail dans lequel j’officie depuis plus de deux ans. L’autre est en lien avec mon projet de diplôme d’architecture, qui fait lui aussi par!e de cet stage pour les futures applica!ons dans le cadre du travail de WIEGO avec les ramasseurs, et, surtout, parce qu’il essaye de répondre à une par!e fondamentale de la probléma!que en ques!on: la réduc!on des effets néga!fs sur l’ac!vité humaine et sur l’environnement, conséquences des ac!vités du recyclage spontané9. 4 op.cit.,p.13 5 UN HABITAT, op.cit. 6 La chiffre correspond à ces déchets qui sont poten!ellement recyclables et non à la quan!té totale produite. Dans le cas des chiffres de généra!on des déchets, le pourcentage de récupéra!on fait par les ramasseurs oscille entre 30% et 80% (UN HABITAT, op.cit., 2010) 7 Jean Claude Beaune, p.12 8 Bauman, Vies Perdues, la modernité et ses exclus 9 pour la défini!on de « spontané » à la place de celle de « informel », voir mémoire philosophique.
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1 .1 . 3 . Prés entatio n d ’u n rés e au m o n d ial : L e Ré s e a u p o u r l e s t ravai l l e u s e s d an s l ’é co n o m ie I nfo r me lle: M o n d ia lis at i o n et Re g ro u p e m e nt (WIEGO) Le capitalisme a gardé pour constante l’extrême misère des trois quarts de l’humanité, trop pauvres pour la de#e, trop nombreux pour l’enfermement(...). Gilles Deleuze10 WIEGO est un réseau mondial de recherche-stratégie qui vise à améliorer le statut des travailleurs démunis, en par!culier celui des femmes, dans le secteur de l’économie informelle. WIEGO noue des alliances et incite à l’adhésion de celles-ci selon trois constantes: • des regroupements de travailleurs informels fondés sur les membres, • des chercheurs et des sta!s!ciens œuvrant dans l’économie informelle, • et des professionnels issus d’agences de développement et intéressés à l’économie informelle. WIEGO poursuit ses objec!fs en aidant à construire et à renforcer les réseaux des regroupements de travailleurs informels; en entreprenant l’analyse de poli!ques, de recherches sta!s!ques et des données rela!ves à l’économie informelle; en fournissant des conseils stratégiques et en organisant des dialogues à propos de l’économie informelle; en documentant et en diffusant les bonnes pra!ques en sou!en à la main-d’œuvre informelle11 Dans le monde en!er, il y a une mul!plicité des mé!ers possibles dans l’économie informelle12, que nous avons préféré appeler des ac!vités autopoïè!ques13. WIEGO a choisi de travailler avec les plus grands groupes: les vendeurs des rues, les ramasseurs de résidus, les ouvriers du vêtement, les travailleuse domes!ques, et les producteurs de diverse choses à leur domicile. Chacun de ces groupes soulève des caractéris!ques et probléma!ques différentes, qui sont abordés par WIEGO au travers de cinq Programmes transversaux: • Commerce Mondial, • • • •
Organisa!on et Représenta!on, Protec!on Sociale, Sta!s!que, Poli!ques Urbaines.
10 Gilles Deleuze, Post-scriptum sur les sociétés de contrôle , L ‘autre journal, n°1, mai 1990 11 Pour plus de renseignements, visitez www.wiego.org (anglais, espagnol) 12 Selon la caractérisa!on faite par WIEGO, par lieu de travail, nous trouvons : dans les marchés non régulés: Ouvriers de vêtement, Fabricants de chaussures, etc. Dans des pe!ts ateliers : recycleurs de ferraille, Fabricants de chaussures, Tisserands, Ouvriers de vêtement et brodeuses, Fabricants de sacs en papier, etc. Dans les rues ou dans les espaces libres : Marchands ambulants, Vendeurs-pousseurs de charre#es, ramasseurs, Coiffeurs au bord de la route, Ouvriers du bâ!ment, etc. Dans les champs, pâturages et forêts : Pe!ts cul!vateurs, Manœuvres agricoles, Bergers, Ramasseurs fores!ers, etc. À la maison : Ouvriers de vêtements, Brodeuses, Cordonniers, Ar!sans ou producteurs de mé!er, assembleurs de par!es électroniques, etc. 13 Le terme autopoïèse vient du grec auto (soi-même), et poïèsis (produc"on, créa"on) et a été développé par des biologistes chiliens Maturana et Varela. Voir mémoire philosophie.
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Le travail que WIEGO réalise avec les ramasseurs provient d’une de ces 5 lignes programma!ques: celle du Programme d’organisa!on et Représenta!on. Son objec!f clé est de travailler ensemble pour créer des réseaux d’organisa!ons d’ouvriers informels, d’aider à construire des capacités pour renforcer l’organisa!on dans le but d’augmenter leur visibilité, leur voix et leur puissance. Il cherche à combiner, pour arriver à ses fins, des travail pro ac!fs et réac!fs. Il facilite la recherche, des informa!ons et des projets sur la créa!on des réseaux, et cherche à limiter l’assistance technique, éduca!ve et autre, en réponse aux demandes des organisa!ons de travailleurs. WIEGO, et ce programme en par!culier, a collaboré et aidé à la créa!on d’une réseau mondial de vendeurs des rues (STREETNET14), une alliance mondiale de travailleuses domes!ques (IDWN15), et plusieurs réseaux asia!ques de fabricants de produits à domicile (HOMENET16). 1 . 2 .En j eu x et p ro blé m at iq u e s p o u r n o tre stage 1 . 2 .1 . L a p o p u lat io n d e s ram as s e u rs de résidus, une pro fe s s i o n d u ra b l e ? Le secteur des ramasseurs de résidus, se présente comme le plus intéressant parmi les autres secteurs de l’économie informelle, en ma!ère de développement durable. Ces travailleurs ne sont pas seulement en charge de trouver leurs propres moyens de survie, de créer d’autres types d’emploi, mais, par leur propre ac!vité, ils contribuent d’une façon posi!ve à un développement durable des villes. • Ils collectent des déchets que, dans certains zones même, la municipalité n’arrive pas à le faire, contribuant ainsi à la santé publique et à l’assainissement de la ville. • Ils inventent d'autres moyens de survie, donc ils génèrent de l’emploi et des sources de revenu • Ils collectent des matériaux qui finissent par nourrir toute une industrie de recyclage, et réduisent de ce#e façon la quan!té de ma!ères vierges nécessaires pour construire le même produit/objet • Ils font ce travail de collecte et de tri du matériel d’une façon non rémunérée, et, comme les différentes municipalités payent normalement pour chaque tonne collectée, ils réduisent les dépenses municipales concernant ce#e tache. 14 Réseau de Vendeurs de Rue , l’objec!f de StreetNet est de promouvoir l’échange d’informa!ons et d’idées sur les enjeux cri!ques des vendeurs des rues et du marché et les colporteurs (vendeurs mobiles) et sur les stratégies pra!ques d’organisa!on et de défense des droits. h#p://www.streetnet.org.za/ 15 Si bien son statuts n’est pas celle d’un réseau, elles sont réussi à avoir une récent conven!on de l’organisa!on mondial du travail pour la reconnaissance de ces droits. h#p://www.domes!cworkerrights.org/ 16 Dans le sud est asia!que, h#p://www.homenetseasia.org/home.html et dans le sud de l’Asie, h#p://www. homenetsouthasia.org/index.php, deux différents réseau se développent, et essayent de protéger et organiser plus de 50 millions de travailleuse.
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• A travers la dévia!on des matériaux récupérables de leurs des!ns finaux (normalement dans les pays du sud la décharge sauvage ou bien contrôlée) ils contribuent à la réduc!on des matériaux enterrés, et ainsi, à la diminu!on des émissions de méthane (23 fois plus puissant que le CO2). Mais, malgré tout les poten!alités du secteur, les condi!ons de travail, d’existence de toutes les personnes dans la chaîne du recyclage (mais surtout les ramasseurs) sont très loin de pouvoir se défendre ou se répliquer sous les modèles du développement durable. Les risques pour la santé et l’intégrité de ces personnes qui manipulent nos déchets sont très importants. Ils n’ont pas de rémunéra!on pour ce travail et ils n’ont pas non plus de reconnaissance sociale pour ces efforts environnementaux. Malgré la santé et les problèmes sociaux associés à ce type de recyclage dit « informel » 17, ce dernier fournit des avantages économiques et environnementales significa!fs. L’expérience montre qu’il peut être fortement contreproduc!f d’établir des nouveaux systèmes de ges!on des déchets sans tenir compte des systèmes qui existent déjà18. Nous essayerons de penser d’autres possibilités, défis qui sont à la fois conceptuels et concrets, et qui vont mobiliser des stratégies organisatrices et spa!ales. Ces deux stratégies vont faire par!e notamment des taches spécifiquement menées par WIEGO dans mon travail, et des taches supplémentaires dans le cadre de ce stage, et du diplôme d’architecture sur le recyclage spontanés. Comment faire pour améliorer les condi ons de vie, diminuer le risque sanitaire et environnemental du mé er, tout en gardant ce"e pra que en la considérant, surtout en ma ère de développement durable, comme une des nouvelles profession du siècle XXI19? Estil possible de poten aliser le système de recyclage des déchets spontanés pour transformer les condi ons de vie des personnes qui y travaillent?. Nous répondront à ces ques!ons au long des six mois de stage, même si nous sommes conscients que les réponses présentent de nouveaux défis et ques!onnements ouverts sur l’avenir. 1 .2 .2 . L e s d é c h et s : re b ut s o u re s s o u rc e s ? Nous avons prouver à travers l’analyse des chiffres de la ville de Montevideo, que ces déchets, qui sont normalement traités par la gestion des résidus urbains afin d’être disposés dans un lieu spécifique pour être bien incinérés ou empilés, mais surtout éloignés de la vue des habitants, font partie d’une ressource de travail d’un pourcentage de la population de la ville.
17 Wilson, Coad, Medina, Scheinberg, Dias, Samson, Iskander, Narayan, Berthier, Chaturvedi, Chikarmane, Bjerkli, sont des chercheurs et ac!vistes dans la ma!ère de la ges"on de déchets et l’inclusion du secteur informel dans le monde. 18 Voir mémoire philosophie, recherche concernant l’ancien système du recyclage spontané à Paris et celui de Montevideo aujourd’hui. 19 Pendant la journée d’aperture du 1er Conférence Mondial des Ramasseurs, Bernardo Toro, philosophe colombien, a fait une présenta!on in!tulé «Le ramasseur des résidus, la profession du XXI siècle». Elle est disponible en version espagnol sur: h#p://wiego.org/reports/WastePickers-2008.pdf
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• 79% du recyclage est fait, dans l’aire métropolitaine de Montevideo, par des ramasseurs et ils recyclent environ: - papier et carton: 10% - cannettes, fer, aluminium: 2% - plastiques flexibles et rigides: 11% - chiffon: 2% - verre clair et de couleur: 3%. • 52% des résidus de Montevideo sont collectés et triés par environ 10 000 ramasseurs, qui font la collecte sans rémunération, à vélo, à pieds ou en charrette à cheval.20 • Ils peuvent prendre entre 44 et 73 kg en collecte à vélo, 258 kg à cheval et 84 kg à la main.21 • Ils font le tri dans leur 4400 maisons, dans les territoires spontanés de Montevideo.22 • 58% des résidus qu'ils collectent sont récupérables pour plusieurs utilisations (vente à l'industrie du recyclage, vente au marché, récupération par utilisation propre,etc). • La chiffre d'affaire de l'industrie du recyclage à Montevideo était de 12.723.500 U$ pour 118.903 T de matériaux recyclés23 Nous pouvons comprendre le recyclage spontané en tant que ligne de chaîne, où chaque produit est envoyé vers une étape suivante correspondant à un processus spécifique de transformation en «non déchet», afin de lui donner une deuxième vie. Le déchet, le rebut parmi la gestion institutionnel, devient ainsi une ressource d’une ligne de production, essentiellement dispersive dans la ville. Ce n’est plus un capitalisme pour la production, mais pour le produit, c’est-à-dire pour la vente ou pour le marché. Aussi est-il essentiellement dispersif, et l’usine a cédé la place à l’entreprise. Deleuze24
20 Es!ma!ons selon Plan directeur 2004 et chiffres actuels augmenté du nombre de ramasseurs (2004 – 685 T collectés, 6638 ramasseurs) 21 OPP, LKSUR, op.cit., p.78 22 MIDES, op.cit., 2006, p.24. 23 Barrenechea, González, Croce, Estudio de Mercado: materiales reciclables de residuos solidos urbanos, 2003, p.3. 24 Gilles Deleuze, Post-scriptum sur les sociétés de contrôle, L ‘autre journal, n°1, mai 1990. Voir h#p:// 1libertaire.free.fr/DeleuzePostScriptum.html
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$ $$$ $ $ $$
PAPIER COLOUR PAPIER BLANC CARTON CARTON MINCE
tra
reste assez complexe. Si nous imaginons que cette ressource est assimilable à la matière première d’une usine, nous
(ré res spé mune de tr cifi rati i te que on r , ex par tiaire . p a ve et n p i er- te de stoc k car ton mate age ria ) ul
PVC- PEBD - PP-
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PEADPET PLASTIQUES VERRE CLAIR-V.CARAMEL-
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ux
$ $$ réjets
traitement des réjets et/ou récuperation
(sa e d e ns r ém tri pr une im rat aire réc io n ) (re uper util ati isa on tion de s o trai u ven objet ( ré t e m te r s mu ent ém ner d une at es r i r o é e n au par jets ma cen ven : éle rch v t e e) a (ré tre d ) g ec p r m un e t r o ch e trié eratio i sec ons ) n p ond ar ven aire
tri- séparation dans les maisons des ramasseurs
le même espace... Elle est coupée en plusieurs parties, chacune d’entre elles avec des codifications et des
dans la ville, de plusieurs intermédiaires entretenant
ma ter ia
des rapports économiques capitalistes. Nous sommes face à la ligne de liaison entre des économies informelles et formelles, entre la ville connue et la ville qui reste encore pour nous, invisible.
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RESIDUS MÉNAGERS MÉLANGES
(sa llecte ns rém fait p
sse urs
$+
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u n e ar l r a t es ion ram ) a
traitement et stockage multi-matériaux
fonctionnent comme une métaphore de la disparition de l’ère fordiste.
managements différents. Elle forme un réseau complexe
te d e
composition des résidus
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pouvons dire que ces actuelles «usines» de recyclage de déchets, de transformation «rebut en ressource»,
Cette ligne d’assemblage reste imaginaire, elle n’existe jamais ensemble, jamais dans rém es sp une de t é c ifiq ratio ri ter ue, n p tia ex. ar v ire e pla ente t s t s o t i q ue) de m ckag a te ria e ul
traitement et stockage specialisé par type de matérial
(al nsfor u
$$$ $$
min ma tio iu m , pa n ind pie us r, p trie la ll
traitement et stockage specialisé par type de matérial
ed st i q u e, v u ma err tér e,e ial tc)
$
Ainsi, même si les déchets deviennent ressources, ce fonctionnement en tant que système économique informel
v image expliquant le fonc!onnement en “ligne de chaîne invisible” dans la ville de Montevideo (où n’importe quelle autre ville du Sud)
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1 .3 . Pos it io n n em ent ét h iq u e et co n st r u c t i o n d e n o tre boîte à outi l s 1 .3 .1 . Vers u n e ét hiq u e d e valorisat i o n d e s d é c h ets Comment recomposer ces rapports déchets-consommation, sale-propre, dans lesquels nous sommes pris en otages depuis des centaines d’années, tout en essayant de valoriser et réhabiliter le déprécié25? la consistance éthique du projet n’est elle jamais séparée de la question, non pas du pouvoir, mais de la puissance, de l’efficacité.26 Comment construire une éthique qui rendrait possible la valorisa!on d’un mé!er produisant autant de risques pour ses travailleurs, et générant dans le même temps tout un système de recyclage qui semble assez peu solidaire au niveau humain et économique? Nous faisons référence par exemple aux différences de prix présentes dans la longue chaîne des intermédiaires dans le système du recyclage, qui génère autant de profits pour ceux qui sont «en haut» que de misère pour ceux qui restent «en bas». Même en constatant ce#e réalité complexe et contradictoire, nous ne voulons pas comprendre et regarder nos déchets comme un «malheur», comme quelque chose à éliminer le plus rapidement possible, mails il faudrait comprendre que ce sont les rapports entre nous (sujet) et notre déchet (objet rejeté) qui habilitent des possibilités de transforma!on. Le premier changement à proposer, c’est justement de regarder la poten!alité et l’efficacité de ces ramasseurs pour le compte d’une grande par!e de nos déchets urbains, et ne pas l’observer en pensant «ce qui devrait le remplacer». L’existence d’un système efficace spontané qui, non seulement collecte, mais addi!onne diverses possibilités de transforma!on de ces déchets récupérables, semble d’une per!nence décisive pour notre époque. Le déchet est une ressource mal placée , nous dit Alain Navarro27, et ce sont ces nouvelles «places», ces autres espaces que nous devons penser en tant qu’architectes engagés pour un développement durable. Nous allons par!r du concept d’éthique de Spinoza par lequel le mal n’est rien, mais il n’y a que des rapports qui le composent: L’éthique renverse le système du jugement: a l’opposi"on des valeurs (Bien-Mal) se subs"tue la différence qualita"ve des modes d’existence (bon – mauvais).28 C’est au travers de ce#e prémisse d’éthique que nous pouvons regarder les choses autrement, que nous pouvons regarder ces déchets comme des choses qui ne sont pas bien ou mal à priori, mais en se focalisant sur les rapports que nous avons avec eux qui les rendent mauvais ou bon. 25 Francois Dagognet, op.cit., p.102 26 Marange, op.cit., 2000. 27 Professeur à l’Insa, (directeur scien!fique du réseau coopéra!f de recherche sur les déchets) et professeur invité au Master Éthique et Développement Durable, Lyon 3. 28 Gilles Deleuze, Spinoza, Philosophie Pra"que, Édi!ons de Minuit, 1981, p.35
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Nous pouvons ensuite proposer des ac!ons en concordance, qui modifient justement les rapports avec nos déchets (matériels et aussi humains) dans notre société hyperconsommatrice. Nous n’avons pas suivi la voie hygiéniste par laquelle tout ce qui n’est pas propre mérite l’éradica!on absolue, mais plutôt développer une pensée préoccupée par l’échelle planétaire et invisible des choses, qui est capable de regarder ces ramasseurs de déchets comme de bons modes d’existence pour nos villes et notre planète. 1.3.2. L’ écosophie comme outil de pensée pour la ville eco du grecque oïkos: maison, bien domestique, habitat, milieu naturel. sophia: connaissance, savoir, sagesse. L’étymologie du mot ecosophie29 comme la «sagesse de l’habiter». Il faudrait une recomposition des pratiques sociales et individuelles que je range selon trois rubriques complémentaires: l’écologie sociale, l’écologie mentale et l’écologie environnementale, et sous l’égide éthico-esthétique d’une ecosophie (…) Il conviendrait d’appréhender le monde à travers les trois verres interchangeables que constituent nos trois points de vue écologiques Félix Guattari, 198930 Le concept d’écosophie développé par Félix Guattari, nous aide à mieux saisir les enjeux et les problématiques que nous avons menés pendant toute la démarche de ce mémoire. Sous sa pensée résident les caractéristiques d’une forme de compréhension, qui nous permet développer des outils et éléments de réponses pour une pensée projectuelle. Félix Guattari décrit les trois écologies comme : l’écologie environnementale (rapports à la nature et à l’environnement), l’écologie sociale (rapports aux réalités économiques et sociales) et l’écologie mentale, pour les rapports à la production de notre subjectivité (re-invention des rapports sujet-corps) Ainsi L’écosophie ne repose pas seulement sur le fait d’«essayer de solutionner une partie du problème», qu’il soit économique ou environnemental, mais elle repose sur notre capacité à changer notre pensée disciplinaire sur une problématique complexe et multidimensionnelle. Le concept d’ écosophie, fonctionne pour nous alors comme une boîte à outils, qui nous aide à mieux comprendre tous les facteurs qui sont en jeu dans la problématique du déchet et la spontanéité dans le territoire. 29 L’écosophie est un concept forgé par le philosophe Arne Næss en 1960, mais il était le philosophe et psychanalyste français Félix Gua#ari qui a développe et enrichi la no!on d’ écosophie trente ans après, dans son ouvrage Les trois écologies. 30 Les trois écologies, ed. Galilée, Paris, 1989, p.31,33.
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Nous sommes face à des changements profonds, et nos réponses doivent être assez pertinentes . Si la pensée écologiste nous a appris l’importance de regarder ces «externalités», négatives ou bien positives (que nous avons nommé des «externalités» spatiales dans notre recherche), il nous faut néanmoins explorer les externalités subjectives, c’est-à-dire les mentalités, notre changement de comportement disciplinaire. Dans notre cas, il s’agira de construire un autre regard architectural. La création est le sens de la vie, et l’«écosophie guatarienne» non pas conservatrice mais constructive, envisage de produire des milieux vivables et vivants (…) L’écosophie est à l’instar des dispositifs qu’elle décrit et promeut en «rhizome», un ensemble de plateaux plus qu’une arborescence ordonnée. S’il s’agit de faire passer quelque-chose entre les disciplines scientifiques et techniques diverses, l’écosophie s’efforce aussi de répondre à un problème concret auquel est confrontée une écologie politique émergente.31 Notre problématique réelle et complexe est celle d’une intégration de la spontanéité dans la gestion des déchets, et l’incorporation des populations en charge de collecter et recycler nos résidus, qui ont été délaissés de toute possibilité d’incorporation par la démarche civilisatrice de nous jours. La politique de la ville lui montre son dos, et le projet «écosophique» les voit comme des petites machines efficaces, comme des monades puissantes32, qui montrent une certaine vitalité des territoires et de la société, que nous désirons un jour pouvoir restaurer. Nous voudrions essayer de penser la construction d’un nouveau paradigme d’habitabilité dans les villes, qui cherche a trouver des actions d’intégration de sujets avec des logiques d’adaptabilité et de survie extrême, à l’intérieur d’une ville qui essaie au travers de ses pratiques d’urbanisme académique (toujours inscrit dans des logiques modernes ou bien hygiénistes) de les expulser «loin et dehors». Une condi"on primordiale pour abou"r à la promo"on d’une nouvelle conscience planétaire résidera donc dans notre capacité collec"ve à faire ré émerger des systèmes de valeurs échappant au laminage moral, psychologique et social auquel procède la valorisa"on capitaliste uniquement axée sur le profit économique. La joie de vivre, la solidarité, la compassion à l’égard d’autrui doivent être considérées comme des sen"ments en voie de dispari"on et qu’il convient de protéger, de vivifier, de ré impulser dans de nouvelles voies. Felix Gua#ari33 31 Valérie Marange, Écosophie ou barbarie, soigner la vie anormale des gens normaux, 2000. voir http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3679 32 Au sens quedonne Leibniz au concept de «monades», comme substances simples, capables d’ac!on et de percep!on, formant un système nouveau en «harmonie universelle». 33 Pour une re-fonda"on des pra"ques sociales, Le Monde Diploma!que, 1992, extrait de h#p://1libertaire. free.fr/gua#ari1.html
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L’idée de créer une autre voie, s’inscrit dans un processus de longue durée autour des déchets dans les villes avec les personnes qui s’occupent spontanément des matériaux recyclables mais pas uniquement centré sur celles-ci. Nous devons nous intéresser aux échelles multiples, celles des comportements, du raffermissement aux processus locaux d’organisation de ramasseurs, et bien sûr, des réponses architecturales en accord avec cette réalité d’échelles variables. 1 . 3 .2 . L a « g ran d e é c h elle» et la st raté g i e o rga nisatrice, p e n s e r g l o b a l p o u r a g i r l oca l? Nous avons suivi deux voies possibles, deux stratégies pour répondre à ces probléma!ques dans le cadre de ce stage. La première correspond à la stratégie d’organisa!on à «grand échelle» menée par WIEGO et son objec!f de Regroupement et Mondialisa"on, comme con!nua!on de son engagement et de son travail avec les ramasseurs et d’après les décisions menées par la 1er Conférence Mondiale des Ramasseurs. Le principe de transversalité du développement durable nous perme#rait de l’appliquer comme ou!l de travail avec ces organisa!ons de ramasseurs dans les pays et con!nents où WIEGO travaille. L’idée de complexifier les ac!vités menées tout en intégrant d’autres variables en jeu parmi les ramasseurs serait un défi à relever pendant la durée de ce stage qui concerne l’alliance mondiale des ramasseurs. Le ques!onnement, dans le cadre du développement durable, resterait celui de sa possibilité en tant applica!on locale, parmi des stratégies assez vastes comme celle d’une alliance mondiale de ramasseurs. L’objec!f de ce stage est d’établir un «comité globale de ramasseurs», mais serait-il possible de mener des ac!ons locales, de produire de changements concrets à par!r d’une pensée qui vient d’un comité qui semble assez «haut»? 1 . 3 .3 . E st-c e p o s s ib le d ’a g ir l o calement sur le recyclage sponta né et les a s s o ci at io n s d e ram a ss e u rs à M o ntev i deo? La deuxième voie de travail et d’analyse de notre stage correspond à une stratégie disciplinaire, architecturale, de l’analyse du recyclage spontané et des associa!ons de ma ville de Montevideo. Notre proposi!on serait celle de la créa!on d’une ville inclusive et durable à par!r de l’intégra!on des ramasseurs, et la minimisa!ons de ces impacts néga!fs sur l’environnement. Nous allons d’abord apprendre ce qui se passe aujourd’hui au sein des dynamiques du recyclage spontané dans ce#e ville par!culière, et, ensuite, tenter de répondre à certaines ques!ons fondamentales pour l’objec!f mené de créer une ville inclusive de ces travailleurs les plus pauvres.
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Comment peut-on comprendre ces dynamiques à l’échelle de la ville-territoire de Montevideo?. A travers l’analyse de photos aériennes, mais surtout au fil de plusieurs parcours à pied, en voiture, ainsi qu’à l’aide de quelques centaines d’heures de conversa!ons avec les ramasseurs de Montevideo, nous allons expliquer ces différentes dynamiques, qui vont nous ramener à la construc!on d’une nouvelle probléma!que, comme celles des externalités spa!ales du recyclage spontané. Nous allons constater ces impacts néga!fs pour l’environnement ainsi que pour les travailleurs ramasseurs, donc la proposi!on finale intégrerait ces nouveaux défis et probléma!ques. Nous avons essayer d’appliquer, pour ce#e par!e du stage, le principe de précau!on. Il s’applique concernant les généra!ons futures, par rapport aux contamina!ons amenées par le traitement «sauvage» des déchets et le recyclage fait de façon spontanée. Mais Il concerne aussi les généra!ons présentes, les familles des ramasseurs qui construisent leur habitat et qui travaillent AVEC et SUR les déchets, sans se rendre compte du risque que cela comporte pour leur santé et leur environnement.
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2. L’A L L I A NC E MO N D I A L E D ES RAMASSEURS : O R I G I N ES , S I T UATIO N AC T U E L L E E T DÉ F I S DA NS L E C A D R E D E L’ É T H I Q U E E T L E D É V E LO P P E M E N T DURABLE. 2 ..1 . AN TÉC E D E NTS 2 .1 .1 . R am a s s e u r s S a n s Fr ont iè re s 3 4 , ren d re v i s i b l e l e u r contribution au d éve l op p e me nt d u rab le. Le premier contact du WIEGO’S avec des ramasseurs de résidus a été celui des organisa!ons membres de l’Inde: l’Associa!on Femmes Auto- Employées (SEWA) et le Syndicat de Ramasseurs de Résidus de Pune (KKPKP). WIEGO connaissait très peu la situa!on des ramasseurs dans d’autres pays et d’autres con!nents. Ainsi, la première étape était d’iden!fier et de recenser les organisa!ons de ramasseurs et les ONG qui sou!ennent ces travailleurs. Grâce à ce processus, WIEGO a constaté que des ramasseurs, dans beaucoup de pays d’Amérique la!ne, avaient fait de grands progrès dans l’organisa!on en coopéra!ves locales et au travers de mouvements coopéra!fs na!onaux. Ils ont également été engagés dans la construc!on d’un réseau des ramasseurs en Amérique La!ne35. WIEGO a pu forger des liaisons entre des organisa!ons de ramasseurs d’Asie et d’Amérique La!ne grâce à l’aide d’une Fonda!on pour le Développement Durable (AVINA) et de chercheurs et ac!vistes appartenant au Groupe de travail Collabora!f sur la Ges!on des déchets Solide dans les pays de revenus bas ou moyens (CWG). Ce#e collabora!on a abou!t à la Première Conférence Mondiale36 conjointement organisée et fortement réussie, tenue à Bogotá, Colombie, en mars 2008. Elle réunissait environ 700 personnes de 34 pays: ramasseurs à la tête de l’organisa!on de l’évènement, ONG, ins!tu!ons gouvernementales, agences de développement et entreprises privées. Les par!cipants étaient pleins d’énergie et ont été fortement mo!vés à partager des expériences et probléma!ques communes, à promouvoir la ges!on d’un réseau futur, à développer des stratégies mondiales abordant leurs théma!ques communes, et à planifier des ac!ons futures. Une déclara!on finale de la Conférence fut élaborée par tout les par!cipants37, dont nous avons extrait l’un de ses points principaux:
34 Ce#e sub-chapitre est une extrait (et traduc!on personnel) de l’idée directrice mené par WIEGO (Fernandez, Bonner, 2009) à propos de la Conférence Mondial de Ramasseurs, et publié dans UN HABITAT, Solid Waste Management in the World’s Ci"es, avril 2010, pag.149 35 Voir l’ar!cle: Vers une ar"cula"on mondial des ramasseurs, Lucia Fernandez, juillet 2008. Actuellement disponible en version italienne, Ruberto, Fernandez (comp), Raccoglitori di Residui, una panoramica globale sur primo anello del circuito del riciclaggio, 2008 h#p://issuu.com/basurita/docs/ac!v_4_sensibiliza!on_ campaign_-_c_ruberto_sub_c 36 Elle était également la Troisième Conférence La!no-américaine de Ramasseurs de Résidus, mais pour les raisons concernant l’échelle de notre stage nous n’allons pas parlé de cet par!e. 37 Voir en Annexe, version original en anglais de la dit Déclara!on
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« Nous déclarons notre engagement à con"nuer à partager notre connaissance, notre expérience, notre technologie, comme ac"ons qui promouvront et accéléreront le contact avec le plus grand nombre possible de ramasseurs et leurs organisa"ons à travers le monde, rendant ainsi visible nos condi"ons de vie et de travail et nos contribu!ons au développement durable ». 2 . 1 .2 .L e P roj et V ille s I n c lu s iv es d e s t ra vailleurs pauvres co mme moteur de l ’al l i an c e . Depuis la Conférence, des ramasseurs ont con!nué à construire leurs connexions et élèvent leurs voix na!onalement, à travers des régions et à l’échelle mondiale. Il a eu plusieurs échanges virtuels d’informa!ons diverses: problèmes dans différentes régions avec la Police ou la Municipalité au sujet des charre#es à cheval, priva!sa!on des systèmes de collecte qui me#ent en danger l’ac!vité, de bonnes nouvelles sur de nouveaux mouvements ou réseaux na!onaux de ramasseurs qui se sont crées à par!r des inspira!ons et pra!ques partagées pendant la Conférence, etc. Mais personne n’était sûr de l’avenir de ces échanges ou du futur établissement d’une alliance mondiale. Le projet des Villes Inclusives se présente donc par WIEGO, comme la plateforme possible pour pouvoir con!nuer son travail et son objec!f de construire un réseau/alliance mondial de ramasseurs. Le dit Projet commence à la fin de l’année 2008, et il est basé sur la croyance partagée par ses partenaires, que réduire la pauvreté urbaine requiert de renverser l’actuelle tendance d’exclusion de beaucoup de villes. Cela demande une ré-forma!on des plans, des régula!ons et des poli!ques urbaines pour incorporer les travailleurs les plus pauvres. Le défi est de promouvoir les villes inclusives qui accueillent l’économie informelle comme une composant vibrante, clé de l’économie urbaine, et de la voir plutôt comme une solu!on pour réduire la pauvreté urbaine et la violence. Ces villes inclusives requièrent une autre approche sur les infrastructures et les services urbains. L’incorpora!on des ramasseurs à l’intérieur des systèmes modernes de ges!on des résidus est un de ces objec!f des Villes Inclusives. 2 .1 .3 . L u tte cont re le c h a n gement Climatique et pour la reconnaissance du rôle d e s ram a s s e u rs d e ré s id u s . Depuis le début de ce Projet de Villes Inclusives, une réunion a eu lieu à Buenos Aires, Argen!ne, où plusieurs organisa!ons des ramasseurs se sont réunies pour penser les stratégies possibles pouvant les amener à con!nuer à travailler ensemble, de façon virtuelle mais aussi parfois «physique».
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Le défi était de penser une alliance avec des organisa!ons très éloignées géographiquement, mais qui pressentaient les mêmes probléma!ques et lu#es communes: être reconnus comme acteurs clés du système de traitement et de recyclage des déchets dans la ville, faire que ce#e reconnaissance assure un revenu stable, un travail rémunéré comme dans le service publique, parmi d’autres infinités de demandes que sou!ennent les ramasseurs depuis des années (ou bien des siècles38). Comme les réalités quo!diennes demandent assez de travail, d’a#en!on, d’engagement par les associa!ons et les sou!ens aux ramasseurs, l’année 2009 a vu l’appari!on d’une théma!que transversale aux fron!ères et d’une possibilité de travail à l’échelle mondiale. C’est justement l’aspect environnemental du travail mené par les ramasseurs qui rends possible de les repenser comme acteur engagés dans la lu#e contre les changements clima!ques; ils sont en fait des entrepreneurs invisibles sur les lignes du combat contre le changement clima"que39, gagnant leur vie grâce au recyclage, générant la réduc!on d’u!lisa!on de ressources naturelles et des émissions de gaz à effet de serre et, évidemment, laissant des empreintes écologiques infimes, , dû à leurs faibles revenus et leurs très peut consomma!on de ressources planétaires. Une nouvelle voie dans la démarche des ramasseurs sans fron!ères s’est établie après la par!cipa!on d’une déléga!on des associa!ons d’Inde, d’Amérique La!ne, et avec le sou!en de nouveau partenaires comme l’Alliance pour des Alterna!ves à l’incinéra!on (GAIA)40
v à gauche: photographie prise par Mariel Vilella (GAIA) dans le Centre pour Alterna!ves Technologiques (CAT, Anglaterre) v À droite: photographie prise par L.Fernandez, pendant la démonstra!on fait pour le sommet de Copenhague- COP15-UNFCCC, où les ramasseurs ont trié des déchets (non triés du tout par les par!cipants, même avec des poubelles des!nées à cet usage).
La par!cipa!on à ce#e réunion des Na!ons Unies, ainsi que la précédente Conférence à Bonn, Allemagne, a eu un tel succès que le principal donateur de WIEGO a décidé en fin d’année 38 Voir mémoire de philosophie, recherche mené sur les chiffonniers de paris au XIX siècle. 39 Voir Annexe, Déclara!on fait par les ramasseurs à la Conférence des Na!ons Unis (UNFCCC) Bonn, Allemagne, juin 2009 (version disponible en anglais) 40 Voir Annexe, Déclara!on de Bonn et de Copenhague, préparé et présenté par les ramasseurs dans les deux conférences de Na!ons Unis UNFCCC.
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de leur donner du budget supplémentaire pour mieux con!nuer ces ac!ons commencées en 2009. De ce fait, de nouvelles possibilités ont vu rapidement le jour, ne laissant que peu de temps pour vraiment planifier la marche à suivre avec les par!cipants, mais dont WIEGO a choisi de toute façon de profiter41. Ce#e opportunité de créer de nouveaux défis au niveau de l’organisa!on de l’alliance naissante ont fait par!e des ac!vités et probléma!ques à suivre pendant notre stage. 2 .2 . S i tu at io n ac t u e lle ( p en d ant l a d u ré e d u sta ge). 2 .2 .1 . A s s em b lée d e W I EGO et p ré s e ntat io n d e l ’alliance à trave rs l e s t ro i s p i li e rs d u D ével o p p em ent D u rable et les trois co nt i ne nt s i m p l i q u é s . Le début de notre stage se déroule donc en parallèle avec une opportunité très intéressante. L’assemblé de WIEGO, qui a lieu une fois tout les 4 ans, inaugure mon stage avec le grand défi de coordonner la présenta!on de l’alliance mondiale de ramasseurs, face à un publique assez divers et engagé au sujet de l’économie informelle. Nous avons décidé ensemble, à travers plusieurs communica!ons virtuelles entre les différents acteurs engagés dans la présenta!on, de faire une présenta!on commune, qui montrait au grand publique de l’événement les ac!ons menées courant 2009, selon les régions et leurs réalités locales42. Ainsi, chaque con!nent a fait sa présenta!on en s’appuyant sur un des trois piliers essen!els du développement durable. L’ Alliance d’Inde s’appuie sur les contraintes sociales et poli!ques. Les législa!on qui excluent le travail des ramasseurs pour donner la place aux entreprises privées dans la ville d’Ahmedabad, ainsi que les lu#es législa!ves pour essayer de changer ce#e situa!on et garder l’ancien système, sont expliquées par Manali, représentante du Syndicat des Femmes auto-employées SEWA43. De son coté, le Réseau des Ramasseurs d’Amérique La!ne a présenté à l’audience ses défis en ma!ère d’améliora!on dans la chaîne de valeur, c’est-à-dire, comment faire pour arriver à avoir des meilleurs revenus avec l’organisa!on primaire en coopéra!ves. Ils ont expliqué comment le Brésil avait réussit, en 2009, à avoir des financements du gouvernement brésilien pour améliorer leur système de ges!on coopéra!ve, et sauter ainsi quelques niveaux dans la chaîne d’intermédiaires. Eduardo, représentant du Mouvement des Ramasseurs du 41 La dona!on supplémentaire de la Fonda!on Bill et Melinda Gates, spécifiquement sur le sujet des «ramasseurs, modes de vie et changement clima!que», elle monte à 4 millions de dollars pour les dernières 3 ans du projet «Villes Inclusives». Celle ci concerne l’alliance GAIA (1,5 m), l’alliance d’Inde (890 mil) et la coordina!on fait par WIEGO dans plusieurs régions, (1,3m, repar!s entre Afrique, Inde, Amérique La!ne, et coordina!on et ac!vités mondiales) 42 Voir en Annexe, poster préparé dans le cadre de mon stage, pour la la présenta!on collec!ve de l’alliance mondiale de ramasseurs pendant l ‘assemblé de WIEGO, avril 2010. 43 Pour plus de renseignements voir h#p://www.sewa.org/
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Brésil (MNCR44), nous a expliqué comment son mouvement d’échelle na!onale avait le projet de gérer des réseaux d’économie solidaire entre ces différentes coopéra!ves des ramasseurs d’une ville, par exemple, pour arriver à mieux vendre leur matériaux et améliorer leurs revenus. Le Réseau de Ramasseurs d’Afrique du Sud nous a enfin exposé les ac!ons de l’alliance mondiale pendant l’année 2009 concernant le changement clima!que et les ac!vités organisées pour les deux conférences. Ce#e dernière par!e de la présenta!on commune nous offre une dimension environnementale différente par rapport aux autres secteurs de l’économie informelle. L’impact posi!f que le travail du recyclage montre aux yeux des autres redonne une nouvelle dignité aux ramasseurs: une reconnaissance environnementale pour leur ac!vité.
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Wastepickers as the “sustainable development” profession v ci-dessus: Image élaboré pour la présenta!on de l’alliance mondiale des ramasseurs, fait pendant l’assemblé de WIEGO, avril 2010. Ci-dessous: photographie prise pendant la réunion du Comité Global Provisoire de Ramasseurs (voir page suivante)
44 Pour plus de renseignements voir h#p://www.mncr.org.br/
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2 .2 . 2 . Ré u n io n d u C o m ité Gl o b al p rovis o i re d e s ra m a s s e u rs d e d é c h et s et s e s a ll i és p r in c ip au x Dans le cadre de ce#e Assemblée, nous avions prévu de passer du temps supplémentaire avec les différents groupes de ramasseurs présents, afin de profiter d’être tous ensemble dans un même espace-temps (ce qui n’arrive pas souvent pour des associa!ons qui sont issues de pays assez distants sur la planète). Il s’agissait de la deuxième fois que ces groupes travaillaient ensemble afin de planifier des ac!vités et des stratégies communes, nous l’avons donc appelé la 2ème Réunion du Comité Global Provisoire. Comité pour avoir le désir de con!nuer le travail d’une façon plus stable avec les groupes, mais Provisoire, pour n’avoir pas réussit à obtenir des représenta!ons constantes et équilibrées parmi ces associés. Pour commencer; nous avons écouté tous les par!cipants, pour avoir un scénario des a#entes et des craintes des différents groupes formant l’alliance. Dans mon rôle de coordinatrice du groupe, j’ai commencé par faire une introduc on et iden fier des points de départ, en expliquant que nous sommes tous loin les uns des autres, comme les étoiles dans le ciel, mais que nous essayons de coordonner les choses ensemble, comme des constella!ons (comme l’a fait Ptolémée il y a des centaines d’années). Si nous regardons la présenta!on que nous avons mis sur pied pour l’Assemblée Générale, nous pouvons voir toutes les choses que nous avons faites ensemble en seulement une année, mais comment pouvons-nous mieux structurer ce processus de manière démocra que et sous le contrôle des ramasseurs. Chaque région était invitée à réfléchir à comment travailler leur réseau local et leur processus global. xdiagrammes élaborés par chaque groupe de l’alliance et expliqués pendant la première par!e de la réunion du Comité. De gauche à droite: Réseau de de ramasseurs d’Amérique La!ne, Alliance de Ramasseurs d’Inde, Réseau des ramasseurs d’Afrique du Sud, Alliance Globale pour des Alterna!ves à l’incinera!on, et finalement WIEGO.
Nous avons travaillé sur les structures et processus actuels des groupes régionaux, en dessinant ces diagrammes démontrant comment le réseau et/ou l’organisa!on fonc!onne, en réalité, au niveau de la prise de décision et et de la réalité régionale. 21
Cela nous a permis, en tant que groupe, de comprendre la difficulté de me#re en place une alliance à échelle planétaire, quand, dans les différentes régions, les situa!on restent en processus de développement et trop instables pour donner des gages dans le temps. Autrement dit, comment arriver à une représenta on mondiale quand les associa ons locales n’arrivent pas à communiquer? (pour donner un des exemples exprimés pendant la réunion). Chaque groupe avait ses propres probléma!ques à régler, mais l’importance d’arriver à former une alliance globale des ramasseurs de déchets restait toujours per!nente. Nous avons donc revu les documents élaborés lors de la 1ère réunion du Comité Provisoire Global, au mois de novembre à Durban, Afrique du Sud. Nous avons travaillé sur des ques!ons clés: Qu’a"endez-vous de l’alliance? Comment est-ce que cela pourrait être réalisé? Quels sont les défis principaux? Quel modèle serait le plus approprié pour travailler ensemble avec toutes les régions et tous les partenaires?
v Image de la nouvelle structure de travail communément adoptée après une discussion sur les réalités et probléma!ques de chacun.
La principale nouvelle proposi!on argumentée, , était celle de la créa!on de groupes de travail transversaux, des!nés à discuter, traiter, et mener différents types de probléma!ques d’échelle mondiale, en addi!on à celle du changement clima!que. La priva sa on du système de collecte des déchets, les défis d’intégra on législa ves (inclusion des ramasseurs dans la ville), les modes associa fs des coopéra ves de travail ont été discuté au sein d’un groupe de 22
travail spécifique sur ces théma!ques, laissées de coté l’année précédente à cause de tous les efforts concentrés dans les conférences de UNFCCC. Ainsi, une nouvelle façon de travailler à l’intérieur de l’alliance mondiale s’est mise en place. Une fois décor!quées les différentes probléma!ques, en essayant de reme#re en place un système transversal de travail (principe de transversalité), les défis concernent maintenant les différentes échelles de travail (penser global pour agir local). 2 . 2 .3 . N éc e s s ité d e t ravailler à plusieurs échelles dans le cadre du Ch a n ge m ent Clim at iq u e, p en s er l o ca l p o u r a g i r g l o b a l ? Pendant la duré de mon stage, le groupe du changement clima!que fut le plus dynamique, avec plusieurs téléconférences et rencontres régionales à la clé. De son coté, le deuxième nouvel espace/groupe de discussions et d’échanges convenu à Belo Horizonte, reste encore informel. Cependant, il pra!que beaucoup d’échanges d’informa!ons sur les différents succès et échecs concernant les autres variables parallèles au changement clima!que: législa!on inclusive des ramasseurs au Brésil, nouveau système de ges!on inclusif des déchets à Buenos Aires, sont ces nouveaux centres d’intérêts partagés entre les groupes, perme#ant d’apprendre d’autres réalités et d’autres défis à affronter. Un des choix les plus intéressants du groupe de travail du changement clima!que, a été l’échelle sélec!onnée pour mieux coordonner et travailler ensemble, qui n’était pas celle de l’alliance mondiale, mais celle de la collabora!on régionale. Inde et Amérique La!ne ont réussi à organiser des conférences locales pour tenter de modifier leurs rapports avec les poli!ques na!onales et municipales en charge d’adapter les situa!ons face aux changement clima!que. Ainsi, au mois d’octobre prochains auront lieu deux réunions, une en Inde (Delhi) et l’autre en Amérique La!ne (Bogota), où chaque organisa!on et coordinateur local a mis en place sa propre probléma!que et ses propres stratégies. Ces deux échéances font par!e de la nouvelle réalité que nous considérons assez posi!ve pour la suite du travail de WIEGO auprès de ces associa!ons. En laissant plus d’opportunités de développer des ac!vités locales, pour mieux perme#re enfin d’améliorer leur processus, nous arriverons peut être un jour à avoir une vrai structura!on en réseaux mondiale.
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3 . M O NT E V I DEO : V E RS U NE VI L L E I N C LU S I V E D U R A B L E ( U r u g u ay ) 3 . 1 . Id e nt if icat io n d e la ré al ité d u re c yc l a ge s p o ntané a s s o c i at i f et réconst r u c t ion d ’un e p ro b lem at i qu e Uruguay • Surface 176 220 km² - Densité 19 hab./km² - Eau 1,5%
• •
Les descendants d'européens représentent 88% de la population. Arrivés d'Espagne ou d'Italie au XIXe siècle taux de natalité 14,44‰ - espérance de vie élevée (75,92 ans) l'émigration (0,32 émigrants pour 1000 habitants),
• • • •
croissance de la population de 0,51%. 27,37% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté en 2006 taux de chômage approchant les 12%. Population est essentiellement urbaine (90,7%)
•
Montevideo • Surface 530 km² • Densité 2500 hab/ km²
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• Population 1 326 000 hab • 414 territoires spontanés (bidonvilles) où habitent plus de 10 000 ramasseurs • Son sol est traversé par de multiples cours d'eau qui se jettent dans la Baie de Montevideo (Rio de la Plata).
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L’illusion d’un cercle parfait, ou comment les restes sans valeur contaminent les rivières de la ville ainsi que les lieux d’habitat des ramasseurs.
24
Nous allons commencer par territorialiser l’analyse, à travers quatre coupes historiques récentes sur le site de la décharge et sur les différentes modalités de travail spontané. Dans un deuxième temps, nous allons aborder les externalités spa!ales et territoriales du recyclage, d’abord à travers la dé-construc!on d’une carte territoriale du recyclage dans la région métropolitaine, pour explorer ensuite à l’aide d’un abécédaire en images, la surface u!lisé pour le développement des ac!vités du triage dans trois sites différents. Nous finirons par décanter l’analyse de tout cet par! du stage, dans le but d’élaborer une programma!on spa!ale, qui perme#rait de construire une probléma!que architecturale et environnemental à résoudre dans l’étape suivante parmi le protocole d’interven!on proposé. 3 . 1 .1 . L e s ite d e d is p o s it io n fi n ale d e d é c h ets et le trava il a s s o c i atif des ram as s e u rs à t rave rs q u at re coupes histo riques Nos déchets sont presque toujours producteurs de «mauvaises» odeurs et, par conséquent, destinés à être éloignés des maisons des contribuables, ou «bons» citoyens. Ainsi, à l’image de nos morts enterrés dans des cimetières, nos déchets quotidiens vont également vers des sites de disposition finale. La décharge municipale est placée actuellement plus à l’est de la ville, environ à 5 minutes d’une
site n°8
rue très fréquentée, et à 10 minutes d’un route. Dans ce lieu se déposent quotidiennement, selon des chiffres municipaux, environ 2000 tonnes de déchets, transportés par plus de 550 trajets de camions, «lesquelles
site n°6+7 site n°5
produisant un nouveau paysage d’à peu près 1 300 000 mètres cube dans 80 hectares».45 Pour minimiser les risques des conditions de travail des machines, mais aussi au vu de la proximité de l’aéroport national, la hauteur des ces nouvelles montagnes de déchets est limitée à un seuil
v ci-dessus: carte de la ville de Montevideo, et zoom/vue aérienne sur la décharge avec signalisa!on de ces différents précis. La Mairie a besoin de changer sites 45 OPP, LKSUR, p.124
25
ces lieux de disposition quand la hauteur est estimée trop importante. La croissance en spirale a été la manière préconisée sur les 3 sites existants aujourd’hui : 1. Le site n°5, appelé ainsi car les 4 anciens sites ont été déplacés hors de notre zone d’étude, possède 13 mètres d’enfouissement de déchets souterrain. 2. Le site «n°6 et 7», décharge contrôlée née de la fusion de deux anciens sites. 3. Le site n°8, le plus récent (2002), site d’enfouissement sanitaire au périmètre limité, muni d’une membrane de polyuréthane noire destinée à protéger les nappes phréatiques sous le site. Aucun de ces trois sites ne dispose de traitement de lixiviation ou de la putréfaction gazeuse due à l’empilage des déchets. Plusieurs tentatives de privatisation des sites, dont le but était de les moderniser par des techniques de traitement (biogaz par exemple), ont échoué devant les pressions syndicales des travailleurs de la Mairie et des ramasseurs, laissant la décharge comme un simple site d’empiement de tous les déchets ménagers de Montevideo. Des activités de tri sont réalisées à la décharge depuis la restauration démocratique en 1985 qui avait consenti à l’entrée des ramasseurs sur le site. Par contre, ces pratiques, même si elles sont «tolérées», restent inscrites dans le «laisser faire-laisser passer» des pratiques institutionnelles. Certains camions, surtout ceux que nous appelons «benne», doivent payer pour déposer des déchets dans la décharge, dans la mesure où ce ne sont pas ceux produits par les ménages mais par le secteur privé ou d’autres cas spéciaux. Une grand partie de ces camions ne rentre pas dans la décharge, et comme l’a bien dit la Maire de Montevideo à la presse récemment, ils préfèrent déposer leurs déchets juste en face, où un territoire spontané habité par 129 ramasseurs s’est développé depuis des années à partir de la réception et récupération de ces matériaux provenant des camions «déviés». Les camions avec des déchets chimiques liquides optent, au lieu de payer le traitement approprié, pour le vidage dans les rivières qui entourent la décharge, sans que personne n’y fasse rien46 Finalement, il y aura ceux qui récupèrent des restes au milieu des déchets qui vont se décomposer chimiquement dans la décharge: des matériaux qui peuvent être vendus dans l’industrie du recyclage ou bien des matériaux qu’eux-même peuvent utiliser, donc, récupérer. Nous allons analyser, à l’aide des prochaines images, la récupération, sur le site de disposition finale, de ces matériaux à travers le travail des ramasseurs dans les alentours du site de la décharge, le tout articulé autour de 4 cartes correspondant à 4 temporalités progressives. 46 Constat personnel dans une de mes visites sur le site, année 2005
26
2 0 0 2 - re c yc la ge s p o ntané d i s p e rs é 540 circuits des camions municipaux (collecte de résidus et décharge finale) circuit - infiltrations des charettes à cheval et remorque à vélo (ramassage, recupération et vente) périmètre du site décharge finale des déchets habitat spontané des rammaseurs de résidus (80 aprox) 120 ramasseurs des résidus travaillent de manière dispersée et non autorisée par la Mairie
2002 - recyclage spontané et dispersé
Avant 2002, on dénombrait une centaine de ramasseurs qui travaillaient de façon individuelle ou en famille dans la décharge «n°6 et 7». A l’époque, ils devaient payer des prix d’entrée au gardien (quand cela leur était demandé), ou sinon, ils le faisaient le soir pour que personne ne les voie. 47 Ils travaillent de façon complètement dispersée, chacun travaillant pour lui-même là où les camions venaient déposer les matériaux les plus riches. Des camions entiers remplis de chocolat, verres, nouveaux vêtements, ou autres types infinis de choses intéressantes, étaient déversés pour des raisons de salubrité puis extraits, séparés et récupérés par les ramasseurs, ce qui leur rappelle parfois de très bons souvenirs 48.2002 fut l’année de création de l’Union syndicale des ramasseurs (UCRUS), suite aux répressions policières et menaces d’interdiction d’accès au site, qui revendiquait le droit à un lieu de travail spécifique pour la centaine de ramasseurs qui travaillaient dans la décharge.
47 Entre!en avec des ramasseurs historiques dans la décharge, 2004. 48 Pendant les entre!ens, ils racontent des histoires variées sur ces «camions trésors» qui je#ent des choses très rares. Par exemple, un magasin de tapis persans avait fermé ses portes et décidé de se débarrasser dans la décharge de très beaux et très chers tapis orientaux. Parfois, ce sont les fonc!onnaires municipaux eux-mêmes qui les récupèrent.
27
2 0 0 3 , 2 0 04 - re c yc lage s p o nta né sy n d i ca l i s é et co n c e nt ré 540 circuits des camions municipaux (collecte de résidus et décharge finale) circuit - infiltrations des charettes à cheval et remorque à vélo (ramassage, recupération et vente) pérymètre du nouveau périmètre du site site de dépôt final (n² décharge finale des 8) de déchets déchets habitat spontané des ramasseurs de résidus (80 aprox) 120 ramasseurs rameurs des rési120 dus travaillent de travaillent manière dispersée et et de manière concentrée non autorisée la autorisée par lapar Mairie Mairie30 camions par (avec jour pour eux) maintenant sur un surface en béton 2 eme dispositif de contrôle au site municipal écoulement des lixiviats
2003-4 recyclage spontané concentré
Les années qui suivirent la formation du syndicat furent le lieu de plusieurs rencontres entre les acteurs de la gestion des déchets. Finalement, la Mairie se décida à céder un site, une partie d’une rue entre l’ancienne décharge n°6 et 7 et la nouvelle en plein processus de construction à l’époque, le site d’enfouissement numéro 8. Dans cet espace, un nombre négocié de 30 camions (normalement remplis de matériaux riches pour la récupération) seraient déposés chaque jour pour être ramassés par l’union de UCRUS. Le fait d’avoir un regroupement a permis d’établir un certain nombre de «règles» de travail qui n’existaient pas avant dans le travail dispersé. Des horaires à respecter, l’interdiction de faire travailler les mineurs, l’usage de vêtements appropriés pendant le ramassage, étaient des règles édictées par le syndicat et donc respectées par tous. Tout au long de la rue cédée par la Mairie, plus d’une centaine de ramasseurs se rendaient tôt le matin pour ramasser, et, l’après-midi, des acheteurs venaient négocier ces matériaux récupérés le matin. Ceux qui ne voulaient pas vendre sur place ramenaient ces matériaux récupérables chez eux, à l’aide de charrettes à cheval, afin de les vendre aux intermédiaires voisins. Le seul fait d’avoir réussi à travailler dans une rue spécifque destinée aux ramasseurs était, à l’époque, une victoire politique et territoriale. 28
2 0 0 5 - re c yc la ge s p o ntané a s s o c iatif et concentré 540 circuits des camions municipaux (collecte de résidus et décharge finale) circuit - infiltrations des charettes à cheval et remorque à vélo (ramassage, recupération et vente) pérymètre du nouveau périmètre du site site de dépôt final (n² décharge finale des 8) de déchets déchets habitat spontané des ramasseurs de résidus (80 aprox) 120 ramasseurs rameurs des rési120 dus travaillent de travaillent manière dispersée et de manière concentrée non autorisée la autorisée par lapar Mairie Mairie30 camions par (avec jour pour eux)
2003-4 recyclage spontané concentré
Certains ramasseurs du syndicat ont participé, début 2005, à une conférence au Brésil, organisée par le «mouvement national des ramasseurs des résidus récupérables» (MNCR), avec plusieurs ramasseurs du continent sud-américain 49. Ils se sont rendu compte que le fait d’avoir accès à une rue pour travailler et un nombre déterminé de camions n’étaient pas des conditions suffisantes. Ils ont remarqué qu’à quelques kilomètres de la frontière avec le Brésil, existaient de vrais espaces, petits, mais munis d’un toit, de murs, et surtout de matériaux pré-triés, qui arrivaient pour être traités par les ramasseurs associés. A leur retour à Montevideo, le besoin de changer leurs conditions de travail et leur façon de s’associer était très fort. Ils ont convaincu la Mairie de leur proposer un autre site de travail dans la décharge, mais cette fois-ci avec une plateforme de béton pour travailler et des installations sanitaires appropriées (cuisine, vestiaires et douches). La même quantité de camions arriverait dans ce nouveau site, mais par contre, l’emplacement était loin de l’arrivage des autres camions et ils n’avaient pas de moyens de contrôler que les meilleurs matériaux leur étaient destinés. 49 La 2eme conférence la!no-américaine des ramasseurs a eu lieu à Sao Leopoldo en février 2005. Je me suis occupée de la coordina!on du voyage d’une trentaine de ramasseurs du syndicat uruguayen, certains techniciens d’appui, et notamment toutes les déléga!ons en dehors du Brésil qui par!cipaient à ce#e conférence (Chili, Colombie, Argen!ne et Uruguay)
29
Le nouveau site a été entouré par des grillages, ne permettant qu’une seule entrée et sortie des ramasseurs et des camions. La Mairie s’est investie dans la construction de la moitié de la plateforme bétonnée, la deuxième moitié fut construite par les ramasseurs sur la base du volontariat. Ce changement fut vécu comme une vraie réussite: Avec cette victoire, l’histoire commence à peine...Depuis quelques années, notre vie dépend de ce que la société refuse, et cela est notre gagne-pain et celui de nos familles. Notre objectif consiste à être reconnus comme des travailleurs et travailleuses et, comme tels, avoir les mêmes droits que ceux qui s’occupent d’autres tâches, métiers ou professions...Notre histoire est une histoire de sacrifice et de discrimination,..., mais malgré tout elle est aussi une histoire riche d’expériences et de victoires dans le quotidien» Eduardo Perez, ramasseur 50 2 0 0 6 - 2 00 8- rec yc lage s p o ntané associat i f d i s p e rs é d a n s l a v i l le Dans la décharge il y eut, pendant les années suivantes, des problématiques socio-politiques très fortes qui ont été l’objet de l’assistance et du travail du syndicat. Par
.
C oop. LA LUC HA 6 pers mars 07
C oop. J UAN C AC HAR PA 12 pers
mai
2005
C oop. FELIPE CARDOSO 80 pers -mars 2007
C oops . B AÑADOS 36 pers -august 2007
C oop. INDE P E NDE NC IA DE LA MUJ E R pers dec 2006 -
carte de Montevideo avec relèvé des coopéra!ves de ramasseurs existants en 2007 (L.Fernandez, E.Perez)
50 Extrait du discours d’inaugura!on fait en aout 2005. Accès 08/07/2010 h#p://uruguay.indymedia.org/ news/2005/08/38167_comment.php#38212
30
exemple, certains ramasseurs s’appropriaient les camions les mieux dotés, ne laissant pas les autres récupérer des matériaux de «son camion à lui». Des dynamiques d’exclusion parmi les plus exclus du système économique et du travail, ont généré de nouvelles forces et des esprits associatifs dans des groupes moins nombreux, et surtout bâtis sur des liens humains plus solidaires. D’autres associations, membres du syndicat crée en 2002, se sont développées au sein de la ville après 2005, arrivant au total de 8 à la fin de l’année 2007. 51 L’intention était celle du travail associatif, mais la réalité restait plutôt celle de la demande permanente d’avoir un espace de travail, de meilleurs matériaux à ramasser, etc. Tous les principes de l’autopoïèse, de la capacité de création du travail où il n’existe pas d’autres possibilités, ne rentraient pas dans ce nouveau schéma de revendications aux institutions pertinentes. Ces années furent difficiles pour les négociations, parce qu’il n’y avait pas une entité institutionnelle claire pour aller demander ce dont les ramasseurs avaient besoin. Encore une fois, la Mairie n’avait pas de réponses au sujet du recyclage spontané dans la mesure où ce n’était pas lié à la gestion des déchets, mais plutôt à une question «sociale». Des cours donnés par l’institut des coopératives (CUDECOOP) 52 ainsi que certaines aides internationales 53 ont contribué à cette relation de dépendance des agents externes envers le travail associatif. La plupart de ces coopératives ont disparu après un an voire moins, suite à des demandes sans succès, où bien après avoir choisi de travailler comme avant: individuellement ou en famille. 2 0 0 8 , 2 00 9 – ex te r n alité s s p at i a l e s d u re c yc l a ge s p o ntané Autour de la décharge il y avait environ 3 des 8 coopératives crées en 2005, 2006 et 2007. Deux de ces trois coopératives ont été placées hors du site de la décharge, mais elles fonctionnent avec des ramasseurs provenant du même site, avec un double travail (matin à la décharge et après-midi dans la coopérative). Leur nombre de ramasseurs était plus adapté pour le travail associatif, et les problématiques réduites. 51 Fernandez, Perez, Recensement des Coopéra"ves des Ramasseurs à Montevideo, rapport pour la fonda!on Avina, Montevideo, 2007. Voir aussi le film fait à par!r de ce recensement des coopéra!ves sur h#p://www. youtube.com/watch?v=YCQJMbJ6_HM 52 Confédéra!on Uruguayenne des En!tés Coopéra!ves (traduc!on de l’auteur). 53 Pendant les années 2006 et 2007, CUDECOOP a donné des cours aux ramasseurs sur les principes et le fonc!onnement des coopéra!ves, une associa!on des «Uruguayens au Canada» a donné une structure portant a ??? mode d’enveloppe, pour faire le travail de tri dans une coopéra!ve; et une autre associa!on en Italie (Reorient) a octroyé des prêt pour l’achat d’un camion pour la collecte de la coopéra!ve. La Fonda!on Avina (pour le développement durable en Amérique La!ne) a réalisé aussi, durant ces années, un projet de renforcement du syndicat des ramasseurs.
31
Ces coopéra!ves ont vraiment fonctionné en tant que groupes de travail associés, où les déchets qui arrivaient étaient triés par tous et où les profits étaient distribués 540 circuits des camions municipaux (collecte de résidus et décharge finale) circuit - infiltrations des charettes à cheval et remorque à vélo (ramassage, recupération et vente) pérymètre du site de périmètre dépôt finaldu (n²site 8) de décharge déchets finale des déchets habitat spontané des ramasseurs de résidus (80 aprox) 3120 sites de travail rameurs desavec rési80, et 6 de dus 10 travaillent ramasseurs chaqu’un manière dispersée et non autoriséespatiales par la externalités Mairie liées à la proliferation des sites de recyclage usine de traitement des déchets hospitaliers écoulement des lixiviats implantation des industries
2008-9 externalités spatiales du recyclage spontané
équitablement, ont commencé à avoir des affectations territoriales liées à leur travail de récupération des matériaux, et à la non-extraction de tout ce qui était laissé comme rejets ou détritus. Au fil des années, les rejets se sont accumulés, comme on le voit à la décharge, mais dans ce cas, au même endroit que le site de travail des associations. Après avoir soutenu l’idée et les intentions de se regrouper afin d’améliorer le travail, la réalité montre que les conditions environnementales étaient loin d’être acceptables, et les conditions de travail, loin d’être optimales. Cette nouvelle problématique nous amène à l’analyse centrale de ce mémoire, celle des externalisations spatiales du recyclage spontané. 3 .1 .2 . Ex te r n alité s s p at iales et te r r i to r i a l e s d u recyclage spontané , n o u ve a u x d éf i s et n éc es s ite d ’a c t io n. Il existe plusieurs territoires spontanés dans lesquels certains ramasseurs s’investissent dans la déviation d’un pourcentage de ces déchets de leur destination finale. Comme ces activités sont exercées de manière non-officielle, et aussi dans l’épaisseur de l’illégalité de ces sites gérés par des lois internes, elles engendrent des situations ambiguës, où ceux qui sont engagés dans le tri et la vente de matériaux pour 32
le recyclage doivent vivre au-dessus d’une montagne de restes non-récupérables. Cette activité crée, par conséquent, de nouvelles problématiques, où, en essayant de faire du «bien» en récupérant nos déchets et en inventant de nouvelles alternatives à l’absence de travail, on produit, dans le même temps, de mauvais résultats amenés par le manque de communication «spontanéité-institutionalité» dans la gestion des déchets. L’apiculteur profite de la proximité de l’arboriculteur et ob"ent un miel de meilleure qualité qu’il pourra vendre à meilleur prix et cela gratuitement. L’arboriculteur ne sera pas payé pour le service indirect qu’il a rendu à l’apiculteur. Il s’agit dans ce cadre d’une externalité posi"ve. Mais l’arboriculteur profite aussi gratuitement de la pollinisa"on de ses arbres, ce qui améliore son rendement sans faire recours à de coûteuses méthodes manuelles, et la pollinisa"on aléatoire des abeilles enrichit aussi la diversité géné"que qui permet aux planta"ons de mieux résister à d’autres affec"ons ou maladies. L’externalité est posi"ve dans les deux sens. James Meade, 1952 54. Serait-ce possible que la ville de Montevideo dispose d’externalités positives dans son système de gestion de déchets, pour que l’institutionnel et le spontané fonctionnent comme l’apiculteur et l’arboriculteur? Pour arriver à mieux comprendre cette situation et ensuite donner de possibles réponses à travers un protocole d’intervention dans la ville, nous voulons apprendre ce qui se passe aujourd’hui au sein des dynamiques du recyclage spontané: quelle surface est actuellement utilisée pour le recyclage associatif ou familial? Comment peut-on comprendre ces dynamiques à l’échelle de la ville-territoire de Montevideo?.
54 Économiste précurseur du terme externalités, cita!on dans h#p://fr.wikipedia.org/wiki/Externalité accès 10/07/2010
33
3 .1 . 3 . L ´ ab éc éd aire : t ro is exe m p l e s e n v i n gt- n e u f l ettres et tro i s te m ps Les manipulateurs de rebuts vont à rebours de cette idéalisation -celle d’une science de l’espace qui traitait des formes pures, lignes, angles, plans- et ils ont investi le monde concret et construit leurs alphabets et formes à partir de ses bribes et déchets. Examinons quelques-unes de ces pratiques. J.P. Mourey55 Nous allons ensuite faire des zooms plus précis sur certains pratiques de travail primaire (tri fait par les ramasseurs) d’une façon familiale-individuelle, et associatif (petit groupe de 12 et grand groupe d’environ 80 ramasseurs). Pour mieux apprendre des surfaces utilisées par les activités du triage, du stockage, et arriver à construire une programmation spatiale du sujet, nous regarderons de plus près trois exemples différents à travers vingt-neuf images. Premier des 3 zooms pour décrire un abécédaire du recyclage spontané, situé dans les alentours du site officiel de la décharge:
2003
2007
2010 v
55 Le déchet, le rebut, le rien, op.cit., p.23
ci-dessus: vue aérienne du site de la décharge, 2003 et 2007 (www.
imm.gub.uy) et 2010 (googlemaps)
34
Lecture des images précédentes (zoom 1) et analyse programma que selon l’année 2007.
2007
48m 30m
A
B
40m
C
G K
E
I
H
L
F
n+8
K
78m
80m
I
J
I
K
n+6
I
n+5 n+4
28m
I
n +2
n+2
L 10m 20m
A-L- Lecture programmatique (2007) A - 364 m2
stockage du material trié dans les hottes
H- 320 m2
stockage de piles-batteries
B - 144 m2
parking et zone de vente
I - 480 m2
locaux municipaux
C - 10 m2
stockage des métaux
J- 615 m2
ancienne usine de tri
D - 65 m2
stockage de carton
K- 2400 m2
parking de vehicules
E - 470 m2
espace de travail d’association 2
L- 980 m2
externalités spatiales: rebut
F - 1067 m2
espace de travail d’association 1
G - 240 m2
service higièniques et espace de réunion
= 1095 m2 espaces couverts + 2720 m2 surface de travail + 2000m2 circulations
(décharge, tri, stockage, vente, parking)
D
5815m2 de gestion municipal (vehicules, locaux, stockage batteries)
4000m2 de recyclage spontané
A
ruisseau pollué
B
E
G
F
H
C
J
v photographies avec le#res de correspondances des légendes, prises en mars 2010 (L.Fernandez).
35
Deuxième zoom dans un autre site près de la décharge:
2003 v
2007
2010 2010
ci-dessus: vue aérienne du site de la décharge, 2003 et 2007 (www.imm.gub.uy) et 2010 (googlemaps)
36
Lecture des images précédentes (zoom 2) et analyse programma que selon l’année 2007.
M N Ñ M T
O Ñ
M
O
Ñ R Q P
S M
M - 5356 m2
externalites espatiales:rebut
N - 2400 m2
espace de travail association 1
Ñ - 210 m2
stockage du material trié dans les hottes
O - 208 m2
élevage porcs, poulets, canards, etc
P - 480 m2
maisons des ramasseurs
Q - 98 m2
espace de stockage et travail association 2
R - 18 m2
camion d’association 2
S -1900 m2
circulation (maisons et association)
T - 7425m2
terrain vague ruisseau pollué
10670m2 recyclage spontané 10m
M-T- Lecture programmatique (2007)
20m
M
O
R
P
T
N
Q
S
Ñ
v photographies avec le#res de correspondances des légendes, prises en mars 2010 et 2005 (L.Fernandez)
37
Lecture d’un troisième zoom, dans la zone ouest de la ville, au milieu d’un territoire spontané (bidonville).
Analyse programma que selon l’année 2007.
2007
3.9
20 Conti nuacio n Aus tria
22
7.2
8
U
V U X
v 8.4
W
W
8
X
7.2
U - 34 m2
stockage et vente-marché
V - 48 m2
maison du ramasseur et sa famille
W - 34 m2
stockage de métaux
X - 70 m2
tri, stockage, parking
Y - 36 m2
écurie et chambre annexé
Z - 10 m2
externalités spatiales: rebut
Y Z X
Pasaje de l La
go
5
400m2 recyclage spontané
5m 10m
U-Z- Lecture programmatique (2007)
v
w u
v ci-dessus: vue aérienne du quar!er Casabo, 2010 (googlemaps), 2007 (www.imm.gub.uy). Toutes les autres photographies, prises en 2003 et 2004 (L.Fernandez)
38
3 . 1 .4 . C o nc lus io n s p ro g ra m m at i q u e s : RS recyclage spontané = EC espaces couverts +ST surface de travail+CI circulations +ES externalités spatiales
4000 RS
= 315m2 EC + 2045m2 ST + 660m2 CI +
980 m2 ES
x 30 mélange/mixte
10670m2 RS = 578 m2 EC + 2836 m2 ST + 1900m2 CI + 5356 m2 ES
x2 mélange/mixte
400m2 RS
x1
= 84m2 EC
+ 138m2 ST
+ 168m2 CI
+ 10m2 ES
pre-tri/"séche"
De A à Z- Conclusions programmatiques et construction problématique
Analyse compara ve des chiffres/résultats menés par l’abécédaire regard focalisé sur les externalités spa ales et environnementales
Les espaces nommés «couverts», protégés par un toit, représentent dans tous les cas un pourcentage très bas par rapport aux surfaces totales: 7.8%, 5.4% et 21% respectivement (donc dans l’ordre suivant: Association nombreuse d’environ 80 ramasseurs de A à L, puis Association moyenne d’environ 12 ramasseurs de M à S, et enfin la maison d’un ramasseur, de T à Z). La surface de travail reste dans les trois cas assez importante, surtout dans les grandes associations: 51%, 26.5%, 34.5%. Cette surface correspond à des variables ibres, non prédéterminées à priori, comme le nombre des camions, fluctuations dans la quantité de déchets, et, dans les cas des associations, ce chiffre est un peu plus important par rapport aux surfaces couvertes. La surface de circulation montre, dans le cas des associations, une importance 39
non négligeable: 16.5%, 17.8%, mais la maison a besoin de plus d’espace de déplacement par rapport aux deux autres cas (42%) Les externalités spatiales offrent des variations entre les trois exemples assez étonnantes. Le premier zoom sur l’association qui a fait un accord avec la Mairie (A-L), montre, à l’époque de la lecture programmatique (2007), des externalités de 24.5%, avec 2 ans d’implantation de l’activité sur le site. Dans l’actualité (image aérienne de 2010) nous voyons que la présence des restes hors du site a presque complètement disparu. Dans le cas de la maison, il est remarquable de noter qu’à peine 2.5% est destiné à stocker les restes du triage. Le cas le plus préoccupant est sans doute celui de l’ association moyenne. Même s’il s’agit de la coopérative la plus «connue et populaire» de la ville, son pourcentage d’externalités spatiales était de 50% à l’époque de notre lecture programmatique. Actuellement, la photo aérienne montre des rétrécissements importants avec une réduction de presque la moitié de cette surface (donc 25%), mais après plusieurs vérifications sur place, nous avons constaté que la hauteur est en augmentation, avec environ 5 mètres des restes empilés aujourd’hui. 3 .1 .5 . Co n st r uc t io n d ’u n e p ro b l ém at i q u e : Le cas qui représente la plus petite surface et est le plus fréquent dans la ville de Montevideo reste celui des maisons, au nombre de 4000 environ. La lecture est faite sur un cas aux proportions quasi parfaites, avec une relation espace couvert- surface de travail de 1 : 1.5, des espaces libres pour faciliter la circulation, ainsi qu’une très basse externalité. La proximité de ces restes (ou résidus en processus de triage) sur le lieu d’habitation, de vie et de loisir des familles donne des résultats très négatifs pour des raisons sanitaires, environnementales, hygiéniques, et, bien sûr, psychologiques. Le cas des associations plus grande montre que les liaisons spontané-institutionnel produisent des bons résultats au niveau environnemental (rejets collectés, environnement de travail plus agréable) mais les espaces couverts restent toujours très bas, avec le même pourcentage que dans les autres exemples de spontanéité absolue (sans aucun contrat ou accord avec des institutions). Pour notre exemple le plus problématique, où la moitié de la surface est destinée à empiler des restes, nous croyons que le fait de recevoir des camions-bennes assez fréquemment56 (et évidement de façon illégale) est la cause principale de cette externalité, et que cette cause n’est pas liée directement au travail des ramasseurs de la coopérative, mais à leur voisinage. De tout façon, la coopérative a vu augmenter sa quantité de «clients» provenant du secteur privé et citoyen mais le lien institutionnel 56 Dans ma dernière visite sur le site, j’ai vu passer 4 camions-benne dans un période de 2 h, Louis Dausseteures , qui déchargent surtout des déchets de bâ!ments, donc, pas de résidus à trier mais plutôt à augmenter la hauteur et aider à compacter la pe!te montagne.
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reste insuffisant par rapport à son fonctionnement en tant que collecteurs/trieurs et récupérateurs des résidus, et ils doivent s’occuper de tout, gestion des restes inclus. Comment faire en sorte que La Mairie reste en accord/liaison institutionnelle avec les associations de ramasseurs en tant que fournisseurs d’un service de collecte, triage, et récupération des résidus? Serait-il possible de comprendre le «recyclage spontané» comme un service publc avec utilités environnementales? Peut-on rendre positives ces externalités spatiales analysées et ces externalités économiques constatées en construisant un seul système mixte? Est-il envisageable que les citoyens séparent et trient à la maison leurs propres déchets pour que les milliers des ramasseurs puissent collecter port à port des résidus commercialisables ou récupérables dans l’optique de réduire les externalités chez eux? 3 .1 .6 . U n e au t re ren co nt re avec les ramasseurs. Après avoir découvert les externalités spatiales qui nous permettent de construire une nouvelle problématique, il était pertinent d’aller partager les résultats de cette analyse auprès des acteurs principaux v photographies prises pendant l’explica!on de l’analyse sur les externalités spa!ales aux ramasseurs de la coopera!ve Juan Cacharpa, fin mars 2010 (Jorge Meoni) des dynamiques du recyclage spontané que sont les ramasseurs. Nous allons rencontrer les membres de l’association Juan Cacharpa, en mars 2010, et nous avons discuté sur les résultats de la recherche fait pour ce mémoire, notamment sur les externalités spatiales de leur lieu de travail et d’habitation. La réaction des ramasseurs a été celle de suggérer une couverture pour mieux travailler et un bon lieu de stockage pour pouvoir augmenter les prix de vente des matériaux: «avec ça on règle le problème, c’est sûr». Les deux actions proposées règlent évidement une partie du problème, elles permettent de répondre aux conditions de travail et à la revalorisation économique. Pourtant les rejets du triage, restaient sans pour autant se traiter ???. Comment faire alors pour respecter cette demande (naturellement justifiable) et incorporer toutes les autres variables, réparatrices de l’environnement dégradé et contaminé en prévention d’autres problèmes dans l’avenir? Nous allons proposer en conséquence une série d’actions, un protocole intégral d’intervention, qui peut s’appliquer dans les territoires où la problématique de récupération de déchets et la spontanéité le requièrent. 41
3 .2 . P ROTO CO L E D ’ I NT E RV ENT I O N PROPOSÉ ET AP PL IC A BL E A D ’AUTR ES A S SO C I AT I O N S D E L’A L L I A N C E
POTENTIELLEMENT
3 .2 . 1 . Re sta urer, Étaler, Co u v ri r, S tocker et Tra iter co m m e a c t i o n s d i re c t r i c e s p o u r la d ura b ilité d u rec yc lage sponta n é . surtout spontanés. Les actions serton détaillées une par une, dans les subchapitres suivants 5.B.1 à 5.B.5.
camion qui décharge des résidus mélangés.
des ramasseurs extraient les matériaux récuperables, sans aucune protection “humaine” ni spatiale.
l’histoire se répète, mais cette fois les résidus sont déchargés sur les restes laissés par les ramasseurs après le triage.
le site de travail devient une “décharge” proprement dit, donc pour proposer des possibilités d’amélioration, il faut commencer pour nettoyer le terrain, pour récuperer la terre!
utiliser la végetation (aquatique et plantes terrestres) pour décontaminer et assainir le sol ou les eaux souterraines polluées par les déchets decomposés.
Les actions principales de «couvrir» et «stocker», proposées par les ramasseurs, s’intègrent à d’autres variables, et l’ensemble de celles-ci crée des dispositifs de gestion de déchets qui fonctionnent dans des logiques dispersées dans la ville et surtout spontanées. La récupération, de la surface sur laquelle travaillent et vivent les ramasseurs, mais aussi la récupération de la contamination invisible, produit par l’écoulement des lixiviats et l’empilage des déchets. L’étalement, permet de sortir de la réalité «camion qui décharge –au milieu des ramasseurs qui marchent sur les déchets» pour permettre des conditions de travail plus confortables, il faoudrait changer de mode, passer du «Ramasseur» au «Trieur».
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après récupération de la terre grâce à la pytorestauration,comment faire pour changer le système et prévenir le retour du problème?
Il faudrait étaler le système de triage-ramassage, pour creer un mouvement de passage des résidus qui permmetrait de collecter les réfus.
Après l’étalement, la protection face aux alias climatiques devient nécessaire. Une couverture comme les ramasseurs l’ont déjà proposé fait partie du protocole.
Les matériaux récuperés pour être vendu ensuite, pourraient être regroupés dans un même espace, stockés ensemble pour arriver a les vendre à meilleur prix!
Tous les restes ne sont pas des détritus. Il y a parmis eux, des grandes quantités des restes organiques qui pourraient être traités grâce aux techniques de chimique organique.
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Le stockage évoqué par les ramasseurs, permet de garder les matériaux récupérés dans de meilleures conditions, à l’abri de la pluie, mais surtout, permet de stocker des quantités plus élevées, qui remportent de meilleurs prix . Le prix payé à un petit intermédiaire est moindre qu’à celui qui en produit beaucoup. Ainsi le stockage permettrait une valorisation commerciale de leurs matières Le traitement, est l’action la plus innovatrice du système global. Il propose un nouveau destin pour les déchets résiduels qui ne rentrent pas aujourd’hui dans les schémas industriels du libre marché du recyclage. De plus, laissés tels quels sur place, ils constituent le seuil de contamination dans les espaces de vie et/ou de travail des ramasseurs.57
57 Tout la démarche des ac!ons de notre protocole, sont developpés dans mon diplome fin d’etudes d’architecture, à l’école d’Architecture de Grenoble, septembre 2010.
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3 .2 . 2 . Le d is p o s it if e n fo n c t i o n n e me nt et s a m i s e en réseau Le dispositif lui-même, c’est le réseau qu’on peut établir entre ces éléments. Michel Foucault, 1975 La recomposi!on de nos ac!ons menées par le protocole, nous perme"ent de regarder son poten!el de ges!on et de transforma!on possible dans l’actuel système. Combien de tonnes pourrait -il traiter? Combien de ramasseurs pourrait-il employer? Combien de ces tonnes seraient transformées? Combien d’émissions de CO2 pourrait réduire ?
8 T de matériaux recyclables traités par jour
1 camion avec résidus “verts”
+
15 travailleurs
4 travailleurs
6 travailleurs
étaler!
8T
=
stocker!
6T
17 T de résidus triés/ par jour
traiter!
40 T des matériaux recyclables vendu par vendent/ semaine 15 T de réjets à envoyer à la décharge par semaine
= 25 travailleurs groupés dans une association de recycleurs de résidus
620T T dedecompost compost vendu par traitées parsemaine jour (vente au marché volontaire de carbone) 7200 T des émissions
CROQUIS (3D) DES ACTIONS D’ÉTALER, COUVRIR, STOCKER ET TRAITER, EN FONCTIONNEMENT ASSEMBLÉ EN RÉSEAU
de CO2 réduits p/an
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3 .3 . L E P ROTO CO L E DA NS L A VI L L E ET SO N R A P P O RT AVEC LA GESTION D ES DEC HE TS, L E CO M P O RT EM EN T CITOYEN, LES AC TE URS, E T AUTRES VAR IAB L ES 3 .3 .1 . Ter r ito ir e s u r b a in s et g estion des déchet s à travers deux scénario s p o s s i bl es Fatal i ste : La réalité de la plupart des villes nous montre aujourd’hui un scénario, plutôt fataliste. Nos déchets sont en augmentation exponentielle depuis les vingt dernières années, il n y a pas de réduction visée dans le futur immédiat et non plus à moyen terme (toute une industrie entière de production de choses et technologies jetables est en jeu!). A ce constat on additionne le fait que la gestion des déchets devient de plus en plus complexe, et ainsi très chère, raison pour laquelle les municipalités/gouvernements du monde entier font appel à des amis entrepreneurs (en réalité ça fonctionne plutôt à l’invers: des entreprises vont offrir des solutions magiques aux décideurs politiques pour arriver à avoir une ville «propre et clean»). Ces entreprises du secteur privé, savent bien que derrière les déchets, il y a tout une industrie de profit très avantageuse pour celles qui sont en haut de la chaîne de récupération, l’équation semble parfaite: toucher de l’argent pour collecter les résidus dans les villes, avec des camions propres de dernière technologie, et toucher après encore pour s’occuper de les faire disparaître (si c’est possible dans des entreprises aussi profitables comme les usines d’incinération, ou décharges contrôlées, par eux-mêmes!). Tel scénario se répète partout dans le monde, et son interférence avec la dynamique spontanée (qui existait depuis longtemps avant la mise en fonctionnement de ces nouvelles entreprises offrant un panel de services) commence à voir ses revenus diminuer et instaure une vraie guerre pour les déchets . Ces types de modèle de gestion viennent dans la plupart des cas de la main des autres «packs de propreté» qui produisent l’éloignement de la pauvreté des centres urbains riches (qui font partie aussi de ces «déchets à disposer»). Dans notre réalité -scénario fataliste, la paupérisation mondiale augmente, le pauvre ne peut pas payer son loyer, le nombre des gens expulsés dans les bidonvilles périphériques augmente aussi, et l’incapacité de garantir un revenu si modeste qu’il soit mais suffisamment stable à partir de la récupération des résidus, pourrait générer de vraiess guerres urbaines (s’ils arrêtent de toucher de l’argent que vont faire t-ils?) FATALISTE
$ + augmentation de déchets
privatisation au profit des tonnes
= guerre pour les déchets
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Ecotopiste- Un deuxième scénario possible, est celui que nous avons appelé ecotopiste, qui pense à la Terre comme son but ultime et qui contemple plusieurs variables écologiques à la fois. A la place de croire que nos déchets vont magiquement disparaître, nous partons de la base que la séparation-tri de déchets à la maison devient une pratique solidaire et extensive. Semble logique, nécessaire et surtout pertinent que les habitants d’aujourd’hui pourraient trier les choses parfois inutiles qu’ils achètent, et devenir de «bons consommateurs». Cette séparation devrait être triple, une partie des déchets organiques (tous les restes de cuisine par exemple), d’une autre les déchets secs potentiellement recyclables (tout ce qui rentrerait dans le circuit industriel du recyclage) et enfin, ces déchets appelés ultimes dont leur deuxième vie paraît impossible avec nos moyens actuels de transformation. Les deux premiers types de résidus, seront donné «de la main à la main» aux ramasseurs qui passeront chaque jour chez les habitants avec le système de porte à porte. Le ramasseur après un regard rapide initial, prend tout ce qui est récupérable, mais laisse de côté tout ce qu’un camion pourrait collecter chez les habitants un fois par semaine. Notre résultat souhaitable avec les dispositifs proposés dans notre protocole d’intervention, serait un recyclage spontané qui deviendrait lui aussi efficient plus que soutenable. Les ramasseurs récupèrent ainsi tout ce qu’on leur donner, pour trier, vendre, composter ou bio-digérer, ou bien réutiliser pour euxmêmes toutes sortes de meubles, vêtements, technologies etc. Ce scénario propose une métamorphose des conditions actuelles trouvées dans les territoires spontanés, où ses habitants continuent à s’occuper du traitement des résidus, mais dont la façon de travailler serait reconnue auprès des habitants, avec respect et gratitude. La reconnaissance des institutions publiques se matérialiserait par une rétribution économique sur la collecte effectuée (par le secteur anciennement spontané mais actuellement reconnu), et sur l’environnement par la quantité des matières premières sauvées et la réduction de gaz à effet de serre.
ECOTOPISTE résidus recyclables (à trier et vendre!!) résidus organiques (à composter!)
"secs" (potentiellement recyclables)
"humides" (organiques)
+
= récipient collecteur des excréments (à biodigérer!)
"rejets" (irrécupérables)
séparation a la maison
collecte mixte (camions pour les rejets, charettes pour les résidus)
recyclage spontané éfficient et soutenable!
meta tra
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3 .3 .2 Mo ntop ie o u l’a u t re Montev i d e o: v il l e i n c l u s i ve d’une sur v i e s o u te n a b le . Le dispositif à l’échelle de la ville, devient une Montopie. Elle fonctionne par dislocation générale, comme alternative à la concentration de l’actuel système de gestion de déchets, qui ne considère pas justement la réalité dispersée de tous ces lieux actuels de traitement de résidus où les ramasseurs habitent.
zone de production rural (compostant C pour compost)
+
zone de tri selectif
ménager dans 3 compostants: 800 T p/jour des résidus recyclables 1000 T p/jour des résidus organiques 200 Tp/jour des restes irrécuperables
+
60 dispositif tri collectif - intégrales (17 T p/jour) 4500 dispositif tri familial à la maison des ramasseurs
+
20
dispositif traitement - compostage, échelle moyenne, (20 T p/jour)
200
dispositif traitement - élevage cochons et biodigesteurs (12 cochons chacun)
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PLAN D’UNE AUTRE MONTEVIDEO EN MODE ÉCOTOPIQUE
LÉGENDE
En réponse aux actions étudiées précédemment, notre protocole d’intervention aurait comme strategie une acupuncture urbaine. Celle-ci aurait lieu dans la ville de Montevideo à travers des centaines de «piqûres» aux caractéristiques différentes.
3 huile 8 bateries 60 compostage 5 verre 60 coopératives 18 métaux 6 pneus 20 papier 35 plastique 14 résidus spéciaux 10 entreprise fournisser 1 autres 240 biodigesteurs
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4. D EF I S , D I FFICULTÉS , E T P I STES POUR L’AVE N I R 4 .1 .2 . «Top down vs bo#om up» : Quelle approche pour un alliance mondiale de ramasseurs? Une des probléma!ques majeures, constatée pendant la première par!e de notre stage, est basé sur les stratégies mises en place par WIEGO par rapport aux travail avec les associa!ons de membres de base (du sigle anglais MBO’s). L’aspect géographique, à savoir le lieu de travail de la plupart d’entre nous, (coordinatrices, directeurs de programmes, personnel administra!f, etc) rends difficile et assez complexe la tache de consulta!on, d’a#ente et d’écoute envers ces associa!ons, ac!ons fondamentales pour une rela!on durable et respectueuse entre les partenaires. Cela nous oblige à prendre du recul, à avoir beaucoup de pa!ence, et, surtout, à gérer notre propre frustra!on. Le sen!ment de «frustra!on face aux temps et types de décisions» menées par les associa!ons de ramasseurs indiennes mais surtout La!no-américaines, est une des choses les plus remarquables à l’heure où l’on entends les probléma!ques exprimées par plusieurs non-ramasseurs englobés dans l’alliance mondiale. L’importance de comprendre les différents « temps » en jeu semble fondamentale pour arriver à une sensa!on de travail plus agréable en réduisant la frustra!on comme sen!ment, pour arriver à la compréhension de ce que pourquoi nous travaillons. Pour que la frustra!on devient pro-ac!ve et nous aide ainsi à modifier certaines ac!vités de notre travail, nous devront comprendre que parfois, nos objec!fs semblent assez ambi!eux pour la réalité locale de plusieurs de nos partenaires-associa!ons de ramasseurs. 4 .1 .2 D éfis de ge st io n u r b a in e p o u r l’ inté g ration des ra m a s s e u rs d a n s u n systèm e d e rec yc la ge s p o nta né d u rable, co m m e nt t rava iller ave c u n tel l e di s l o cat io n ? Si les villes territoires de l’avenir arrivent à gérer leurs déchets d’une manière durable, où tout se transforme et est récupéré le plus possible, en produisant d’autres types d’emploi nécessaire pour notre présent et surtout notre futur, nous pourrons être en face d’un nouveau paradigme, celui d’une survie soutenable. Paradigme applicable aujourd’hui là où les transformations visent à inclure le secteur spontané dans la gestion de la ville mise en place. Est-ce que nous sommes pourtant prêts en tant qu’architectes, urbanistes ou gestionnaires publics, à gérer un système aussi complexe que dispersé? Pourrons-nous composer à partir d’une dispersion territoriale assez provocatrice, tout en intégrant ces habitants qui survivent grâce à nos déchets? Quel type de réseaux doit apparaître dans la ville? et dans le monde?
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Le comportement continuellement auto-organisé et autopoïetic du réseau... L’action de réseau est l’effort sans garantie de succès et l’effort pour réaliser la simultanéité de création des conditions qui les facilitent. L’auto-organisation de pratiques créatives est basée sur une temporalité dans laquelle la forme est une question de production de relations. Ici la production urbaine rencontre l’articulation contemporaine de pratiques artistiques (…) Une architecture qui est devenue fluide et qui supporte les articulations spontanées différentes des espaces de possibilité sans interpréter leur instabilité fondamentale comme un manque. Les formes provisoires de participation culturelle se forment dans la convergence des réseaux (…) Les réseaux constituent des alliances d’action attractives non parce qu’ils forment une structure de puissance fermée, mais parce qu’ils promettent la possibilité d’une transformation (…) La transformation est ainsi revendiquée comme un lieu de résistance.1 Les réponses concernant le travail en réseaux, resteront pour l’avenir, mais les défis que la question con!ent en ma!ère de travail intégrateur d’une disloca!on spa!ale dans la ville, restent toujours pertinentes au vu de sa situation présente:
«Avant la privatisation du système, nous réussissions à collecter beaucoup de matériaux et à vivre de leur vente. Maintenant avec la nouvelle entreprise, nos revenus ont diminué à cause des nouvelles poubelles pour trier les matériaux, que l’entreprise a amené de loin et nous interdit d’approcher. Nous n’avons plus accès à ces matériaux donc nous touchons moins d’argent, et en plus ces matériaux finissent dans des décharges et ils ne sont pas recyclés». Mohammad Nazir, ramasseur à Delhi, 20101. 1 Extrait du film Counterbalance, Chintan/ Witness, US/Inde, 2009.
«Nous on est des biffins, on récupère la marchandise, soit des choses de la poubelle ou soit de la marchandise que les personnes nous donnent, pour notre bien personnel ou pour essayer de les revendre au marché le weekend, samedi dimanche et puis le lundi, pour essayer de survivre. On a créé cette association «Sauve qui Peut» pour parler avec l’autorité publique et les habitants, pour essayer d’avoir une place et puis qu’on rentre dans la légalité». Mohamed Zouari, biffin à Paris,20101. 1 Extrait du film Pour un marché sociale de la récupération, Paris, 2008, http://www.dailymotion. com/video/x4d145_biffins_news. Pour plus de renseignements sur l’association de biffins à Paris, voir http://biffins.canalblog.com/
1 Peter Mörtenböck & Helge Mooshammer, Networked Cultures, Parallel Architectures and the Poli"cs of Space, éd Nai, Ro#erdam, 2008, p.22,23. (traduc!on de l’auteur)
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6. ANNEXES ANNEXE 1: déclara on issu de la premier Conférence Mondiale des Ramasseurs, publié dans UN HABITAT, Solid Waste Management in the World Cities (op.cit) Global Declara on of the First World Conference of Waste Pickers At the First World Conference of Waste Pickers, grassroots organiza!ons of waste pickers from around the world gathered in Bogotá, Colombia, from March 1st to 4th, 2008, represen!ng waste pickers from Asia, Africa, Europe and La!n America, make a declara!on to the public, governments, support organiza!ons, society in general, and their own organiza!ons, joined by technical advisor delegates, technical support organiza!ons, government representa!ves, non-governmental organiza!ons, universi!es, enterprises, micro-enterprises and other civil society groups. We Declare: • Our commitment to work for the social and economic inclusion of the waste picker popula!on, promote and strengthen their organiza!ons, to help them move forward in the value chain, and link with the formal Solid Waste Management systems, which should give priority to waste pickers and their organiza!ons. • Our agreement to reject incinera!on and burial based processing technologies and to demand and work on schemes of maximum u!lisa!on of waste, as ac!vi!es of re-use, re-cycling and compos!ng represent popular economy alterna!ves for informal and marginalized sectors of the world popula!on. • Our commitment to con!nue sharing knowledge, experience and technology, as these ac!ons will promote and accelerate contact with the greatest possible number of waste pickers and their organiza!ons across the world, making visible their living and working condi!ons and their contribu!ons to sustainable development. • Our commitment to advocate for improved laws and public policies so that their formula!on effec!vely involves waste picker organiza!ons. Waste pickers should become actors in decisionmaking, searching for improved common condi!ons, and for capacity-building ac!vi!es and knowledge for the recogni!on and professionalisa!on of their work. March, 2008
ANNEXE 2: document élaboré pendant la réunion de UNFCCC- Bonn 2009 par l’Alliance Mondiale des Ramasseurs. Wastepickers and Climate Change PRESENTATION Wastepickers are workers in the informal economy who recover recyclable materials from waste. They are invisible entrepreneurs on the frontlines of the fight against climate change, earning livelihoods from recovery and recycling, reducing demand for natural resources, and reducing greenhouse gas emissions. Yet their successes are being undermined by “wasteto-energy” technologies. Climate benefits. Recycling is one of the cheapest and fastest ways to reduce greenhouse gas emissions. Avoiding one ton of CO2 emissions through recycling costs 30% less than doing so through energy efficiency, and 90% less than wind power. Recycling and livelihoods. Recycling provides produc!ve work for an es!mated 1% of the popula!on in developing countries, in processes such as collec!on, recovery, sor!ng, grading, cleaning, baling, processing and
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manufacturing into new products. Even in developed countries, recycling provides 10 !mes as many jobs per ton of waste as do incinerators and landfills. Wastepickers on the frontline. Wastepickers’ efforts to expand and formalize opera!ons should be supported. This will result in more resource recovery, produc!ve work, be#er working condi!ons, and reduced greenhouse gas emissions. Recycling saves energy and trees. It also saves money. Resource recovery reduces emissions in the forestry, mining and manufacturing sectors by replacing virgin materials used in manufacturing. Much less energy is required to manufacture goods from recycled materials, such as glass, metals and plas!c, than from virgin materials. In the case of paper and wood products, there is another advantage: recycling paper products means less demand for wood and less deforesta!on. “Waste-to-energy” vs. recycling. Incinera!on and landfill gas schemes conflict directly with recycling and compos!ng, compe!ng for similar materials: paper, cardboard, plas!cs and organics. Yet recycling reduces emissions 25 !mes more than incinera!on does.iii And incinerators emit more CO2 per unit of electricity than do coalfired power plants. False solu ons undermine wastepickers. The Clean Development Mechanism and some governments support incinerators and similar technologies in the mistaken belief that they will reduce emissions. Instead, climate subsidies should be redirected to the informal recycling sector to expand recycling. ANNEXE 3: document élaboré pendant la réunion de Bonn 2009, UNFCCC, , publié dans UN HABITAT, Solid Waste Management in the World Cities (op.cit)
Delega on Statement: We, waste pickers and other recycling workers in the informal economy are highly-efficient environmental entrepreneurs. We are owed a climate debt for our historical and current contribu!on to reducing greenhouse gas emissions and solid waste management costs. Materials recovery and recycling is the preferred op!on for all waste management programs. We do not consider landfill gas-to-energy projects, incinera!on projects, and refuse derived fuel to be recycling or recovery opera!ons. Industrialized countries must reduce consump!on of natural resources, limit waste genera!on, increase in-country recycling, and avoid all export of waste and technologies that contribute to climate change. We call upon the UNFCCC and our na!onal governments to: 1. Recognize the cri cal and produc ve role that the informal recycling sector contributes to climate change mi ga on, and invest in resource recovery programs that ensure decent livelihoods for all workers and traders in the recycling economy. 2. Review and end support for all waste projects and technologies that divert waste from recycling into incinera on and landfilling. 3. Establish mi ga on mechanisms that are directly accessible to waste workers in the informal sector, and result in significant financial and technical support.
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4. Establish adapta on mechanisms that take into account the human costs of waste disposal, compensate communi es for nega ve impacts, and consult with exis ng recyclers and wastepickers prior to the approval of any waste-to-energy proposal. 5. Support projects and technologies that divert organic waste from landfills into compos ng and biomethana on, which will eliminate waste-based methane emissions and should be the preferred op on.Bonn, June 8th. 2009, Global Alliance of Wastepickers and Allies ANNEXE 4: REUNION-EXCHANGES D’APPRENTISAGES NORD-SUD SUR LA GESTION DE DECHETS ET LA SPONTANEITE/LES RAMASSEURS : 2e Réunion de concep on des rencontres Déchets & Citoyenneté 2011 17 juin 2010, 16-18h à Débrouille Compagnie Présents : Marcelo Negrão, Louisa Crispe, André Abreu (France Libertés), Celine Daviet, Robert Figueras, Lina Maria Rincon (Plaine Commune), Olivier Bonjean (Coup de Main), Lionel Haiun (Talakatak), Lionel, Mari, Hélène & Sylvie (Débrouille Compagnie), Eric Ducroq & Céline (Ateliers la Bergere#e), Lucia Fernandez (Wiego), Jean-Marc Bretegnier (Fabrica!on Maison), Viviane Mer!g (catadora, Brésil), Marcelo Loto (cartonero, Argen!ne) Excusés : Marie-Chris!ne Salmon (Lycée d’Alembert), Hakim Beleoua#a (Biffins) Contribu ons de WIEGO Le réseau souhaite développer des contacts avec les travailleurs informels en France et en Europe. Les rencontres D&C pourraient être un point de contact pour ces acteurs. Un axe de travail important actuellement : valoriser l’impact de l’ac!on des ramasseurs dans la lu#e contre le changement clima!que. Un partenariat en développement : Alliance Globale pour les Alterna!ves à l’Incinéra!on (GAIA). Dates rencontres 2011 Le 5 juin, Journée Mondiale de l’Environnement, se situant dans un long week-end (l’Ascension), on opte plutôt pour la semaine du 23 au 29 mai. Plaine Commune souhaite une mobilisa!on d’un maximum de quatre jours sur son territoire. Apports brésiliens & argen ns - Viviane (catadora, Brésil) souligne qu’il est important de s’appuyer dans les périodes avant et après rencontres sur des projets pilotes sur le terrain, et de les me#re en valeur comme ou!l de sensibilisa!on durant les rencontres. Elle encourage les acteurs ESS français à rencontrer les entreprises, car au Brésil ceci a été déterminant pour certaines coopéra!ves. - Marcelo (cartonero, Argen!ne) nous rappelle qu’il y a d’autres ramasseurs d’autres pays du monde qui pourraient apporter une par!cipa!on à notre démarche. Les cartoneros et le mouvement Sud Americain des ramasseurs travaillent pour que leur travail soit reconnu comme service public à travers l’impact environnemental posi!f du tri sélec!f et du recyclage. IMEDIATEMENT APRÈS CETTE RÉUNION (RENCONTRE),
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nous sommes tous par!s ensemble à une projec!on de film du CATADORES, pendant le Fes!val «le Brésil et la Mobilisa!on Sociale». Ils montrent 2 vidéos du MNCR, tous les deux avec des sous-!tres français. («La gente vai longe» et «Margens do Lixo» un film récent basé sur Sao Paulo WP et le Mouvement na!onal). On a proposé le film comme le point de départ pour un long débat autour «entre le nord et le sud» des faits pour la ges!on des déchets, l’intégra!on du secteur informel, l’approche technologique, etc. Le pannel a été intégré par la ramasseuse brésilienne de Foz de Iguazu, avec une exposi!on assez emouvante, son nom est Viviana. Il y avait aussi un membre GAIA sur le pannel, d’un Groupe
An!cinera!on à Paris. Marcelo a fait bien des interven!ons à l’audience, même si pas une chance d’être sur le pannel, parlant de l’Alliance Mondiale et l’explica!on de l’année dernière autour des ac!vités pour lu#er contre Le Changement de Clima!que ANNEXE 5 (page suivante) : Poster préparé dans le cadre de mon stage, pour la présenta!on collec!ve pendant l ‘assemblé de WIEGO, avril 2010.
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LatinAmerican Network (2005) Mapping (2007-8) and Caribbean (in process)
1st World Conference of Wastepickers and 3rd LAtinAmerican Conference, co-organized among ARB, RedLA, KKPKP, Avina and WIEGO. 40 countries from all around the world participated during the 3 days of the meeting.
03-08
1st « Intercontinental visit » among Nohra/Bogota and KKPKP-Pune/Inde, under Inclusive Cities Global Project
01-09
They are planning the 4th LAtinAmerican Conference, in juin 2010, hosted by the Peruvian Wastepicker Movement.
1st Wastepicker Group Meeting, Buenos Aires, Argentina, defining our representants for a new « Steering Committee »
02-09
LIBERIA
AR07
United Nations Climate Change Convention UNFCCC Indian and Bangkok wastepicker united -regional workshop
09-09
COUNTRIE’S NAME AND ORGANIZTION NUMBER (code reference from the excel sheet database)
WASTEPICKERS TREAVELLING PATH
COUNTRIES DIRECTLY INVOLVED IN THE LA MAPPING
GABON
MOZAMBIQUE
KENYA
NAKURU WASTE PICKERS-KENYA
SOUTH AFRICA
BOTSWANA
ZIMBABWE
MALAWI
TANZANIA
UGANDA
ETHIOPIA
Alliance of Indian Wastepickers (2009) and Asian Mapping (in process)
PUNE
AURANGABAD
NASHIK
MUMBAI
GOA
AHMEDABAD
Gujarat
PAKISTAN
Goa
HYDERABAD
West Bengal
BOPHAL
COP15- UNFCCC meeting in Copenhague, participation with the “Global Alliance of Wastecpikers and Allies”. Two Side Events, and exhibit area, and lot of press covering!
12-09
TIRUPATI
LATUR
NAGPUR
AHMEDNAGAR
BANGLADESH
BHUTAN
South African Network of Waste Pickers
Orissa
2nd Wastepicker Steering Committe Meeting, Durban, november, and participation to Streetvendors demonstration
11-09
Sri Lanka
Andhra Pradesh
Tamil Nadu Kerala
Karnataka
Maharastra
Chattisgarh
Madhya Pradesh
Bihar
GHAZIABAD
Jharkhand
NEPAL
NEW DELHI
Uttar Pradesh
Uttarakhand
Himachal Pradesh
Haryana
Punjab
Rajasthan
Launch of the Wastepicker Book, edited by Melanie Samson (African Co-ordinator) in Cairo and Sao Paulo, october 2010
10-09
INDORE
UJJAIN
There is a National Development Program as well as a Regional Plan to map and stablish contacts towards an Asian Wastepickers. Network. Next World Conference is schedule for later 2011-early 2012, to be hosted by KKPKP¨and Indian Alliance.
The Alliance of Indian Wastepickers (AIW) is a national network of 35 organizations working with, and comprised of, informal recyclers, wastepickers and/or itinerant buyers. The AIW has a presence in 22 cities across India and focuses on peer support, policy advocacy, and cross-learning. The Alliance of Indian Wastepickers had its first National Conference on March 25th, 2010 in Delhi.
3rd one! Between KKPKP-Pune representants to the LatinAmerican ExpoCatadora meeting and MNCR experiences
10-09
MADAGASCAR
SOMALIA
ZABALEENS COMMUNITY
2nd Intercontinental visit, among Simon/SouthAfrican Networkd and Brazil/Movimento Nacional de Catadores de Materiais Reciclavels
09-09
BURUNDI
RWANDA
SUDAN
EGYPT
ZAMBIA
D.R.CONGO
CENTRAL AFRICAN REPUBLIC
NAMIBIA
ANGOLA
CONGO
CAMEROON
NIGERIA
CHAD
LIBYA
DAKAR WASTEPICKERS-SENEGAL Bokk Diom MBO
NIGER
ALGERIA
TOGO GHANA BENIN LAGOS
COTE D’IVOIRE
BURKINA FASO
MALI
MOROCCO
REFERENCESMAPPING DURING 2007 AMONG WASTEPICKER NETWORK, CWG, AVINA AND WIEGO
United Nations Climate Change Convention UNFCCC - Global Participation among Indian and LatinAmerican Wastepickers representants, to the Bonn Meeting. Alliance with GAIA -Global Alliance for Incinerator Alternatives
06-09
GUINEA SIERRA LEONA
THE GAMBIA
SENEGAL
MAURITANIA
WESTERN SAHARA
TUNISIA
Streetnet and Wiego are working closer to organize the First African Wastepicker Meeting (streetvendors organizing wastepickers) to be held in Senegal, september 2010.
On July 2 and 3, 2009 100 waste pickers from across the country gathered for South Africa’s First National Waste Picker Meeting. The waste pickers came from 26 landfills in seven of South Africa’s nine provinces. Because waste pickers also face problems related to housing, education and access to services, the delegates resolved to “work with other community organisations to take forward our collective struggles.” The meeting was organised by the environmental justice NGO groundWork.
SouthAfrican Wastepickers Network (2009)and African Mapping (in process)
BRASIL Movimiento Nacional de Catadores de Materiais Reciclavels MNCR (National Movement of Recylable Materials Pickers) created in 2001
COLOMBIA, 120 associations, members of the National Recyclers Association, created in 1990 23 associations members of the Bogota Recylers Association, created in1986
PUERTO RICO, recyclers community
GLOBAL ACTIONS AND EVENTS
MOVIMIENTO NACIONAL DE TRABAJADORES RECICLADORES DE LA REPUBLICA DOMINICANA Streetnet affiliates, created december 2009!)
First LatinAmerican meeting was held in Brazil, in 2003, and 2nd one in 2005. Even if there were 4 countries from all the continent, they decided to start the LatinAmerican Alliance of Wastecpikers during 2005. After the succesful 3rd LAtinAmerican Conference, in Bogota march 2008, 5 new National Movements have been created, and 12 countries are now actively involved in the LatinAmerican Network.
MAPEAMIENTOS + REDES Y ALIANZAS REGIONALES + ACCIONES Y EVENTOS GLOBALES
MAPPING + REGIONAL NETWORKS AND ALLIANCES + GLOBAL ACTIONS AND EVENTS
HACIA UNA RED GLOBAL DE RECICLADORES
TOWARDS A GOBAL WASTEPICKER NETWORK ...