ADRAR VOICE N°6

Page 1

ADRAR VOICE

LA VOIX DE LA MONTAGNE ⵜⴰⵖⵍⴰⵖⵍⵜ ⵏⵓⴷⵔⴰⵔ ‫صوت ادرار‬

DÉCEMBER 2021 | N°66 DECEMBER 2021 | ISSUE 06 2021 ‫| دجنبر‬6 ‫العدد‬

LE PATRIMOINE ORAL : MÉMOIRE ET IDENTITÉ D’ADRAR

Ecotourisme | Ecotourisme | ‫سياحة بيئية‬ Biodiversity | Biodiversité

| ‫تنوع إحيائي‬

Heritage | Patrimoine | ‫ثراث‬

ASSOCIATION ADRAR POUR LE DEVELOPPEMENT, LE TOURISME DE MONTAGNE ET L'ECOTOURISME

WWW.VISITADRAR.COM


Tariq Akdim Directeur de rédaction

‫االفتتاحية‬

EDITORIAL

Zéhina Aït-El-Kadi Comité de rédaction

Brahim Inknjtaoun Photographe et guide

Chères lectrices et chers lecteurs,

Dear readers,

Nous avons le plaisir de vous présenter le sixième numéro du magazine ADRAR VOICE (La voix de la montagne). C'est un numéro que nous avons dédié au thème "Le patrimoine oral : mémoire et identité d’ADRAR", un patrimoine en déclin dans notre territoire "Adrar" (l'Anti-Atlas occidental). Une thématique riche qui se décline sous plusieurs formes : chants, poésie, histoires et récits,.... issues de culture locale ancienne.

We are pleased to present to you the sixth issue of ADRAR VOICE magazine (The voice of the mountain). This is an issue that we have dedicated to the theme "Oral heritage: memory and identity of ADRAR", a heritage in decline in our territory "Adrar" (the Western Anti-Atlas). A rich theme that comes in several forms: songs, poetry, stories and tales, .... from ancient local culture.

This exclusive issue includes an interview with Ali Faiq, singerEn exclusivité, ce numéro comprend un songwriter and artist. As well as interview avec Ali Faiq, auteur- other such fascinating articles. compositeur-chanteur et artiste. Ainsi que d'autres articles aussi passionnants. We therefore hope that this issue will meet the expectations of our readers. Nous espérons donc que ce numéro saura satisfaire les attentes de nos We hope you enjoy reading it. lecteurs et lectrices. The "ADRAR VOICE" team Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Rachid Benzouaâ Directeur de publication

،‫عزيزي القارء‬

‫يسعدنا أن نقدم لكم العدد السادس‬ ‫ (صوت‬ADRAR VOICE ‫من مجلة‬ ‫الجبل) الذي خصصناه لموضوع "الثراث‬ ‫ وهو‬،".‫ ذاكرة وهوية أدرار‬: ‫الشفهي‬ ‫ثراث يعرف تضهورا بمجالنا الجغرافي‬ .)‫"أدرار" (األطلس الغربي الصغير‬ ‫موضوع غني حاولنا ان نتطرق له من‬ ‫ القصص‬،‫ الشعر‬،‫ الغناء‬: ‫عدة جوانب‬ ...،‫والمقوالت الشهيرة‬

‫كما يتضمن هذا العدد حوار شيق مع‬ ‫ المغني والشاعر‬،‫الرايس علي فايق‬ ‫ و المزيد من المقاالت‬،‫االمازيغي‬ .‫الشيقة األخرى‬

‫لذلك نأمل أن يلبي هذا العدد‬ .‫توقعات قرائنا‬

‫نأمل أن تستمتع بقراءة هذا العدد‬ .‫الشيق‬

."ADRAR VOICE" ‫من فريق‬

L'équipe de "ADRAR VOICE" Ont participé à l'élaboration de ce magazine : Directeur de publication : Rachid Benzouaâ / Directeur de rédaction : Tariq Akdim / Comité de rédaction : Zéhina Aït-ElKadi et Tariq Akdim / Photographie : Rachid Benzouaâ, Brahim Iknjtaoun, Annie Wright, Barbara et Andreas Conrad Photo de couverture : Brahim Iknjtaoun / Création de la maquette : Canva.com / Mise en page : Rachid Benzouaâ / Ce magazine a été réalisé par l'Association Adrar pour le Développement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme soutenue par l'UICN-Med et le Conseil Provincial de Tiznit

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

01

01 DÉCEMBRE 2021 | ISSUE 06

EDITO


SOMMAIRE ARTICLES

10

PORTRAIT

22

PATRIMOINE

18

ARTIKEL

‫الفهرس‬

SUMMARY ‫مقاالت‬

DOSSIER SPACIAL

03

04

LA MÉMOIRE DES RRWAYS… UN PATRIMOINE ORAL INDÉFECTIBLE: ECHANGE INÉDIT AVEC ALI FAIQ, AUTEUR-COMPOSITEURCHANTEUR

INTERVIEW

03

INTERVIEW

07

LINGUISTIQUE

DÉCEMBRE 2021 | ISSUE 06

01

ANTHROPOLOGIE

ASSOCIATION ADRAR POUR LE DÉVELOPPEMENT, LE TOURISME DE MONTAGNE ET L'ÉCOTOURISME DOUAR TAMAROUT, C.R. TNINE ADAY 85150 ANEZI - PROVINCE DE TIZNIT - MAROC

La voix de la montagne

WWW.VISITADRAR.COM AADTME@GMAIL.COM CONTACT@VISIADRAR.COM

ADRAR VOICE

+212 696-276037 +212 661-577941 +33 616 472 472

‫صوت أدرار‬

02


WELCOME IN DAR AJGAL CONTACT +212 618-633083 +33 (0)6 16 47 24 72 ajgalguesthouse@gmail.com Facebook / Dar Ajgal

ADDRESS Dar Ajgal B.P. : 226DR. Tamarout, C.R. Tnine Aday 85103 Anezi Province Tiznit - Maroc

WEBSITE

WWW.DARAJGAL.COM


INTERVIEW

La mémoire des Rrways… Un patrimoine oral indéfectible: Echange inédit avec Ali FAIQ, Auteur-compositeur-chanteur Tariq AKDIM

Crédit photot : Ali FAIQ

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

03


LA

MÉMOIRE

INDÉFECTIBLE

DES :

RRWAYS…

ECHANGE

INÉDIT

UN AVEC

PATRIMOINE ALI

FAIQ,

ORAL

AUTEUR-

COMPOSITEUR-CHANTEUR

Tariq AKDIM, Economiste des territoires, Directeur de Rédaction

« La musique enrichit l’identité des Rrways » nous assure notre grand ami artiste ALI FAIQ, ce grand défenseur de la musique des Rrways, fin connaisseur de ce patrimoine musical. Né en 1956 à Ait-Milk en pleine province de Chtouka AitBaha. Cet intellectuel engagé, chanteur, compositeur et auteur s’inspire des anciennes mélodies, rythmes et chants des anciens Rrwaiss des années trente, qui ne sont pas connus du grand public, nous a partagé sa lecture profonde sur la situation de ce patrimoine et les principaux problèmes et les défis d’ancrage et de transmission notamment celle d’authentification. Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

La voix de la montagne

Tariq AKDIM

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

04


Ali FAIQ… La rencontre

Problème d’archivage et de

Autour d’un thé à la menthe, de son jardin en permaculture, Ali FAIQ nous a accordé un échange fructueux qui a duré toute la journée chez lui, dans sa maison d’enfance baptisé « ART’IGMMI ». Chez lui, tout est patrimoine, en partage. Il reçoit régulièrement des artistes, des chercheurs et des acteurs de la société civile.

Pour ne reprendre que l’exemple de Lhaj Hmad AMENTAG dont le répertoire dépasse les 100 titres pas tous connus du public. C’est donc un problème de forme qui se pose, celui du renouveau de ce patrimoine conjugué au problème d’archivage et de transcription.

Il est difficile de reprendre à la lettre tout ce qu’il a dit, mais nous allons essayer de reprendre l’essentiel de ce qui est pour lui une conviction, comme une réalité de ce patrimoine qui risque de périr si rien ne se fait pour le sauvegarder.

En effet, le dilemme est également dans la capacité à passer du folklorisme à de véritables expériences de patrimonialisation de ces œuvres d’art. En général, « la documentation sur la poésie amazighe et les proverbes existe mais dans la musique très peu… »,

transmission

nous confirme Ali FAIQ avant de rebondir sur une autre problématique qui ne peut que jouer en faveur de la sauvegarde de ce patrimoine qui est celle de la digitalisation qui permetterait sans aucun doute de reprendre soigneusement tout le répertoire des Rrways, le ramasser et faire le collectage nécessaire sur les supports qui existent et qui sont éparpillés sur des cassettes audios, des vinyls ou sur de grandes cassettes.

Notre artiste se réfère toujours des expériences au niveau mondial. Il a donc l’œil sur tout ce qui se fait dans ce domaine, sur les meilleurs pratiques de sauvegarde des supports oraux. Les travaux des chercheurs en la matière restent limités puisque les productions artistiques ne sont pas encore collectées en un seul support. D’autant plus, notre culture ne l’encourage pas. Jadis, les Talbas, Fqihs des douars rejetaient et détruisaient certains supports (disques vinyls 78 tours). Paradoxalement, d’autres Talbas conservent et se documentent sur ces poésies (Sidi Hmou Talb dont l’influence des Talbas est aussi remarquable dans les années vingt et trente du siècle passé), qui confirme le rôle des poètes qui traitent des problématiques profondes de la société d’antan.

Transmettre: la bataille est longue… Ali FAIQ est infatigable, il continue à expliquer, à convaincre que la documentation c’est une affaire d’élite du Souss profond. Il nous faut user d’une intelligence collective pour aller au-delà des espérances : transmettre. Et c’est alors autour d’un couscous berbère que la discussion continue et c’est aussi le climat et la sérénité, très remarquables chez lui, des objets amazigh anciens et des reproductions photographiques anciennes. Cet esthète de la photo nous suggère de revenir à son expérience avec Amarg fusion et Amarg expérience et le fameux projet « ISKTITN » en 2016.

Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

La voix de la montagne

Tariq Akdim

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

05


Les Rrways entre mémoire

Eduquer pour la

et recréation…

connaissance du patrimoine

On parle aussi des titres de l'album ISKTITN. Ali FAIQ ne laisse rien au hasard, il explique et reprend avec exactitude les mots de son voyage hors du commun.

Ali FAIQ insiste sur le rôle de l’éducation nationale pour la sauvegarde et la transmission de ce savoir-être des Rrways. Il nous faut de véritables plaidoyers pour que l’artiste intervienne régulièrement dans les écoles, dans des résidences artistiques puisque la mémoire réside dans ce patrimoine oral. Il nous importe de repenser sa place dans la société marocaine.

L’idée de ce projet de faire revivre ce patrimoine caché, ce qui est vécu « Ljant Atigmi Yan… » (le paradis est son chez-soi) comme le disait si bien un poète Rrwayss. Il aime les rythmes, la métrique poétique… avant de terminer sur un ton plus grave dire : « on sent la disparition de ce patrimoine… » mais il ne le dit pas sans concevoir sa vision des choses. Cette musique savante mérite le meilleur de nous-même et de tous les acteurs. Il souligne le rôle du ministère de la culture et tous les partenaires. Ali FAIQ nous rappelle que ce patrimoine aussi riche et indéfectible, pour qu’il ne soit pas figé, mérite de nous autre chose. Il faut user d’une intelligence musicale à travers de nouvelles structures, qui doit être partageable par tous, et valorisable par les chercheurs. Mais comment ?

Il rappelle l’importance de l’archivage sonore à travers l’exemple de l’archive de la parole soigneusement produit par la Bibliothèque Nationale de France. Le patrimoine sonore, ajoute-il, facilite la compréhension et le développement des supports et promeut le développement de la culture amazigh porteuse de véritables valeurs de solidarité, de partage, de gestion de rareté (’Lmhgoussl), de résilience et de générosité dans les modes de vie de l’Adrar.

Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

La voix de la montagne

Ces approches et d’autres que nous retrouvons dans les œuvres de notre artiste Ali FAIQ peuvent être résumées en un mot : sa dimension humaine. La mémoire vivante des Rrways nécessite une véritable prise en compte de la richesse des hommes et des femmes qui la portent. A chaque décès, toute une mémoire voyage sans retour.

Une conscience en marche… Ali FAIQ s’est engagé depuis le début à faire de toutes ces expériences de véritables moments pour nourrir la conscience de tous les acteurs que la diversité ne fait que nourrir nos sensibilités, nos humanités et faire de nous des âmes qui font vivre ce patrimoine, et c’est là où sa qualité de faiseur mais aussi de passeur de ces valeurs aux jeunes générations est juste formidable. Avec Amarg fusion, les techniques étaient modernes mais la musique est toujours authentique. Il faut donc aller au-delà de la sauvegarde, faire revivre ce patrimoine pour que nous ne perdions pas la marche de ce que nous sommes, « Tjalayagh Tawadangh » (nous avons perdu notre pas) comme il aimait le dire en Soussi.

Tariq Akdim

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

06


PATRIMOINE

L'ORALITÉ ET LES CHANTS DES FEMMES AU MARIAGE DANS L'ANTI-ATLAS.

Hassan BAKOU

Photo de mariée. Crédit photo : http://www.ec-petition.eu/mariage-berbere/

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

07


L'ORALITÉ ET LES CHANTS DES FEMMES AU MARIAGE DANS L'ANTI-ATLAS.

Hassan BAKOU

Chercheur en langue Amazigh Il est incontestable que la zone d’Anti-Atlas du Maroc, notamment la région d’Adrar possède un legs des traditions très riche au niveau de l'oralité dont les femmes jouent un rôle primordial quant à sa promotion. En effet, ces dernières demeurent de véritables protectrices de ce patrimoine culturel de nature ancestrale. Le chant et la musique demeurent une partie intégrante de leur rythme. Elles chantent durant toutes leurs activités quotidiennes, leurs travaux dans les champs et pendant toutes les fêtes, notamment celles d’Achoura, d’Idrnan et de mariage. Notre article cherche alors à aborder les caractéristiques des chants féminins. Appelés dans l'ensemble de l’Anti-Atlas tanggift, ces chants accompagnent tous les rituels de mariage. On les appelle « urarn n tamghra » ; ils font partie d’un répertoire amazigh inédit, ils sont tantôt en vers, tantôt en prose.

Fillette avec les bijoux Amazighs de l'Anti-Atlas

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

08 10


Un patrimoine oral au féminin Ce genre de poésie demeure exclusivement praticable par les femmes. Celles-ci se divisent en deux clans primordiaux : l’un raille et adresse des critiques alors que l'autre fait l'éloge à son fils ou à sa fille. Ces chants poétiques sont accompagnés toujours par des youyous et avec un échange de strophes. Ces duels s’articulent autour d’un ensemble de thèmes qui mettent en relief les causes de la vie conjugale reflétant un certain paradoxe épatant : d’un côté la joie d’échapper à la malédiction du long célibat et de l’autre côté la tristesse de la séparation de la famille parentale, voire l'incertitude de l’avenir de la vie conjugale. Ainsi, ces chants de tanggift se distinguent par la présence de registres variés, à savoir celui de l'amour, de la joie, de la responsabilité, du regret et de la désolation. A l’issue de notre présentation, nous pouvons noter deux constats importants : D’une part, la femme essaye de s’adapter ou parfois de se confronter avec le statut de son époux, ainsi de maintenir sa position et d’affirmer sa force au sein de sa nouvelle famille. D'autre part, on peut remarquer que la famille de l'épouse tâche de protéger la mariée des abus causés par la belle-soeur.

Avant d'entamer notre analyse, nous allons vous présenter une petite définition de Tanggift, il s'agit bel et bien d'un groupe dirigeant vers la maison des parents de la jeune fille, de la mariée. Le cortège comprend les femmes du fiancé et les hommes nommés Islan, le pluriel de Isli. Il est nécessaire de noter que ni le fiancé ni ses parents ne font pas partie du cortège. Les femmes chantent continuellement sur le trajet en lançant un ensemble de chants tout en demandant l'ouverture de la porte de la maison en question. Le déroulement de cortège contient un duel de chants féminins très significatifs. Il joue un rôle social dans la mesure où il permet de conserver la culture ; la femme d'Anti-Atlas reste attachée à sa culture surtout dans son aspect oral. Elle la conserve, la préserve et l’enseigne aux enfants. Tanggift demeure, quant à elle, l'un des aspects ancrés dans la mémoire collective des familles. Elle commence par ces fragments importants : L'époux demande à sa soeur de l'accompagner pour se marier : Ǧma ḥ na a yi d iṛran inna -yi :

Biḍ amt -aṛ ṛass-ad a yistma.

Nbid- ak tbiḍ - aknyt n-rbbi,

Ula Muḥ mmad a yiwis n-εmmi

Le fragment met en relief le rôle de la famille chez la mariée. De plus, nous avons la demande de la mère de l'époux des invités afin d'assister au mariage de son fils: Abrraḥ ad - d usiɣ yan mu čiɣ Tamɣra -ns ad čin tin -yiwi Asgʷas d - usgn ad kiɣ Arẓ adɣ irdni- lεulama. J'ai chargé le message de prévenir tous ceux qui m'avaient invité à leur mariage. J'ai passé une année et demi à moudre le blé pour nos invités. Nous pouvons constater également ces fragments suivants dont les soeurs de l’épouse sont en train de préparer le repas pour elle, tout en souhaitant au cortège une bonne route. Bismi lah ad asiɣ tiluna A nṣif agʷrn a gʷma ḥ nna. Laḥ iftaḥ ayngʷ mar Lah iftḥ arkiɣ - d tudit Ḍ an islan ad- aɣ - d awin Tuxsin drsnin d waln ḍ ṣanin

Ahwach de femmes lors d'un mariage dans l'Anti-Atlas. Crédit photo : INKNJTAOUN Brahim

ADRAR VOICE | 24

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

09 10


Marié sur un cheval. Crédit photo : pintrest.fr

Au nom de Dieu Nous tamisions notre farine, Ô frère aimé. Que Dieu vous aide Jusqu'à notre retour La jeune fille aux jolies dents réguliers, aux yeux rieurs.

Nous pouvons dire également que les rites de Dans le dernier vers, nous avons une Tanggift se composent du regret et de joie car la comparaison entre la lune et les yeux de la fille regrette son départ : mariée, voire également l'éloge du mari.

L'arrivée devant la maison de la mariée, le Choeur des femmes demandent aux savants d'aider le mariée et lui accorder la réussite et la miséricorde. Et font appel à Allah.

D’une part, le Dieu a choisi pour toi une perle dorée.

De côté du père, nous remarquons sa demande à sa fille afin qu'elle laisse les clés de la maison : Ina- yam baba- m a taεyalt

tisura n - iḥ una maɣ lant. Ton père te demande Ô jeune fille . Où tu as mis les clés de notre maison . la mariée leur répond Je n'ai pas pris les clés de mon père. Elles sont restées sur le seuil de la maison. tisura n- baba ur - tntusiɣ :

Igi n - lεtubat a ɣatilint Cette dernière réplique de la mariée démontre qu'elle a bien saisi le message.

A yli- nu ad akʷur talati

Aεyal trḍ it akm yiwin.

Ayli - nu ad akʷur talati

aḥ bub n - wurɣ - am ixtir ṛbi

A ylli - nu ad akʷur talati.

Isamḥ - am baba -m u

Ne pleure pas, Ô ma fille Tu as épousé le jeune homme qui te plaisait . Ne pleure pas, Ô ma fille Dieu à choisi pour toi une perle dorée. Ne pleure pas, Ô ma fille . Ton père et ta mère ne t'oublieront pas.

Ahbub n – wury – am ixtir rbbi – tgam ayur ng tafukt

D’autre part, les deux familles échangent des éloges : tggam ayur ula inam Si vous êtes la lune, nous sommes le soleil.

Les pleurs de la mariée

Le chant rituel de mariage est difficilement envisageable dans les larmes de la mariée. Alors, pleurer est un acte doublement significatif car, d'une part, la jeune fille ne veut guère quitter sa famille et de ses parents. D'autre part, elle rentrera dans un nouveau monde qui l'obligera à sacrifier sa liberté et à Dan islan ad - y - d awin tuxsin drsnin d waln sanin dépendre de son mari et de sa nouvelle famille.

Dans ces chants de mariage, nous pouvons remarquer également le thème de l'amour et la beauté, ces derniers sont exprimés par le biais des images stylistiques symbolisant l'état d'âme de la mariée.

La jeune fille aux jolies dents réguliers, aux yeux rieux.

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

10


HERITAGE

STORIES FROM TAZERWALT’S ORAL HERITAGE

Annie Wright & Bert Hogervorst

Sidi Ahmed ou Moussa’s mausoleum

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

11


STORIES FROM TAZERWALT’S ORAL HERITAGE

Annie Wright & Bert Hogervorst

Tazerwalt, a region in Southern Morocco, has both a written tradition and a colourful culture of oral stories (1). While some have long been recorded in writing and have grown with each new telling, others were passed on orally for generations and were only collected and written down in the 20th century. The following examples of Tazerwalt's oral heritage have been paraphrased and are preceded by a brief description of the context in which they originated. The oral tradition concerning Sidi Ahmed ou Moussa

Sidi Ahmed ou Moussa was a traveller, ascetic and Sufi. He was born into a family of religious standing in approximately 1460. He studied and travelled right into old age until one day he woke up with the divine mission of steering Tazerwalt back onto the right path. Ultimately he was to become the greatest saint of not only this region but also far beyond. Although he died in poverty in 1563, he had a tremendous reputation as a miracle worker and benefactor. Sidi Ahmed ou Moussa’s mausoleum

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

12


Sidi Ahmed ou Moussa’s memory is alive to this day and a large-scale moussem is held each August at his grave in Tazerwalt. This religious festival, which also includes a market, attracts pilgrims from all over the country. Immediately after his death, many stories – hagiographies - were written about Sidi Ahmed ou Moussa’s life. Yet even during his lifetime, wonderful tales about him were passed down by word of mouth, which also continued after his death (2).

Sidi Ahmed ou Moussa and the one-eyed man-eater

Sidi Ahmed ou Moussa and

Oral traditions of the Illigh

the crying snake

area

One day, Sidi Ahmed ou Moussa accidentally sat on a large snake while praying near a well. He and the snake got into conversation. It had lost an eye through endless tears because God said it would go to hell. So, because God is merciful, Sidi Ahmed ou Moussa persuaded the snake to cease crying. However, he soon discovered that his wellintentioned advice had also stopped the well from flowing. So he made the snake cry by telling it that he’d read in a book that whosoever goes to hell must first shed all his tears. And as soon as the serpent began to sob, the water poured out of the well again.

In one such story, Sidi Ahmed ou Moussa was even identified with Odysseus, the legendary Greek hero of the 12th century BC. Here, when Sidi Ahmed ou Moussa found himself in the cave of a one-eyed man-eater, he too managed to put out the monster’s eye and escape, swathed in sheepskin, amidst a flock of sheep. However, he was also involved in extraordinary events much closer to home.

Remains of the Oufrane Atlas As-Saghir synagogue

Sidi Ahmed ou Moussa’s descendants were prosperous. Not far from his grave, his greatgrandson founded the settlement of Illigh in 1613. Illigh flourished in both the 17th and 19th centuries. It was from this place that the many heirs of Sidi Ahmed ou Moussa governed both the region’s politics and the Trans-Saharan trade. Their descendants still inhabit the 19th century fortress at the heart of the village. According to oral family tradition, some of the Jewish community of Oufrane Atlas As-Saghir moved to Illigh in 1620. Here, they became largely responsible for the kasbah's thriving international trade that reached from Timbuktu to Europe. The mystery is that - up till now – a 17th century Jewish cemetery has never been found in Illigh. The only known one dates from the period 1751 to 1955. However, there are several moving stories about the origins of a Jewish cemetery that cannot be precisely dated.

ADRAR VOICE | 24

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

13


Remains of the Oufrane Atlas As-Saghir synagogue

How Illigh’s Jewish

Special conditions imposed

The mystery of the stunted

inhabitants acquired a

on the Jewish cemetery of

tree

cemetery

Illigh

In 1981, a Jewish man originally from Illigh but who had relocated to Casablanca, told the following story to Daniel Schroeter (3): ‘(…) During a great epidemic, the ruler's daughter saw countless Jewish residents leave Illigh with their dead bound to donkeys. She asked them why they didn’t bury their dead in Illigh. They replied, "We can only bury them in the land we possess. "The daughter told her father that they needed land for burying their dead or else they would leave Illigh. The king (sic) went outside and showed them the place where they could lay their dead.’

Various other stories from Illigh confirm that a site west of this place was specifically selected for the Jewish graveyard. This was so as to prevent Muslims from praying in the direction of a Jewish cemetery. Another condition was that young children had to be buried separately and without any religious indication on their gravestones. Because, so the story goes, you never know whether such small children might have ended up Muslim after all (3).

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

This story originated in mid-19th century Illigh and was recorded in 1981 by Dominique Verdugo (4). It has been paraphrased here: A few metres above the ground, a mysterious tree grew out of the Great House’s western outer wall. But it never really grew properly. Rumour had it that the tree had taken root there because advisor and family friend Sidi Nouh Ould ben Nasseur had left his stick where the tree then appeared on the wall (5).

‫صوت أدرار‬

14


This resulted in a tradition where villagers needing advice could address their issues to ‘the stick tree’. Hence, once a year a ritual was held at the tree that ended with a communal meal. Four or five women would slaughter a cockerel and prepare a couscous dish. To do this, a woman, who was regarded as ‘mad’, would go from house to house in the village collecting oil, semolina and the cockerel (or its value in money). Thanks to Dominique Verdugo, this story is now part of Illigh’s history. However, the tree and the ritual no longer exist.

Sources : (1) Harry Stroomer (2002), Tashelhiyt Berber Folktales from Tazerwalt, Berber Studies, volume 4, Köppe Verlag Köln. (2) Sidi Ahmed ou Moussa’s oral tradition has had a lengthy existence and has greatly influenced the oral poetry of Tashelhiyt, the Amazigh language of Southern Morocco. This oral tradition was and still is collected and written down. A complete overview of these recorded stories was made by Harry Stroomer: Sidi Hmad U Musa, Tazerwalt. Some fragments from the Tashelhiyt Berber oral tradition, first published in Études et Documents Berbères, 19-20 (2001-2002), p. 43-64). (3) Story included in Paul Pascon (1984), La Maison d’Iligh et l’histoire sociale du Tazerwalt, pp. 138, 139. (4) Dominique Verdugo (1982), Chateau d’argile…, part 1 p.63.

Kasbah of the Djinns The Sidi Lmdani Kasbah is known to be bewitched by djinns (6). It’s said that it was built in a single evening by the son of a 19th century ruler of Illigh. Apparently he had a disagreement with his father, who had told his guards not to let him back in again. And that’s why the son built this kasbah just outside of Illigh’s ramparts.

(5) Nouh is also said to have advised Illigh’s ruler, Sidi Husseyn ben Hachim (1840-1886) to surround himself with slaves. His advice was that if Sidi Husseyn treated them like brothers, they would be neither ungrateful nor would they betray him. Included in Mohamed Ennaji: Servitude et rapports sociaux au Maroc du XIXe siècle, p. 34. (6) Dominique Verdugo (1982) Chateau d’argile…, part 1 p.97.

ADRAR VOICE | 24

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

15



ERBE

ES WAR EINMAL EIN GLÜCKLICHES PAAR

Barbara & Andreas Conrad

Mohammed Khaïr-Eddine

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

16


ES WAR EINMAL EIN GLÜCKLICHES PAAR

Barbara & Andreas Conrad www.marokko-erfahren.de

Mohammed Khaïr-Eddine wurde als Sohn einer Händlerfamilie 1941 im südmarokkanischen Tafraoute, einem kleinen Berberdorf, geboren. Später besuchte er das Gymnasium in Casablanca, begann auch hier zu studieren. Doch 1961, ein Jahr nach dem verheerenden Erdbeben in Agadir, treibt es ihn ihn zurück in die Nähe seiner ursprünglichen Heimat. Hier engagiert er sich im Regierungsauftrag um die Betreuung

der

Überlebenden

und

den

Wiederaufbau der Stadt. 1965 emigriert er nach Frankreich, gründet eine Familie, bleibt dort viele Jahre und beginnt, die Erfahrungen aus seiner Heimat literarisch in Gedichten und später auch Romanen zu veröffentlichen. Stets fühlte er sich der Berberkultur verpflichtet und trug mit seinen Werken auf sehr subtile Weise dazu bei, sie dem Leser lebendig darzustellen. Sein eigenes Zitat: "Wenn eine Wohnstatt oder eine Nation arabisiert wird, verfällt sie, und wenn sie verfallen ist, ist sie nicht mehr bewohnbar". Diesem von ihm beobachteten Verfall versuchte er sich literarisch zu nähern um die Liebe zu seiner Heimat zu offenbaren. Mohammed Khaïr-Eddine

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

17


1993 kehrt Le Khaïr, wie ihn Freunde nannten, endgültig nach Marokko zurück. Sein letzter Roman » Il était une fois un vieux couple heureux « entstand in seiner Heimat. Zwei Jahre später erlag der Literat in Casablanca einem Krebsleiden.

Im Dorf ist eine Beschneidung Anlass zu einem Treffen, das jährlich stattfindende Opferfest in der Moschee beschert jedem Dorfbewohner – auch die Ärmsten werden bedacht - eine Fleischration. Trotz allem beobachtet das alte Paar eine schleichende Veränderung durch Einzug der Moderne im Dorf. Das ein oder andere Auto taucht auf, Wasserpumpen bieten den Luxus, Zum Buch: Wasser bequem aus größer Tiefe zu fördern, Betonhäuser entstehen. Beide tolerieren das Das glückliche Paar – Bouchaïb und seine Neue ohne Neid, leben aber ihr traditionelles „Alte“, wie er sie stets liebevoll nennt, lebt Leben unbeirrt weiter. zufrieden in einem Berberdorf im Anti- Atlas. Obwohl das Paar kinderlos bleibt, verstößt Trotzdem spüren beide, wie das Leben in ihrer Bouchaib seine Frau nicht, was in der Umgebung unpersönlicher, egoistischer wird. So Berberkultur sonst durchaus üblich war. Tief äußert sich Bouchaïb kritisch zu den in ihrem Glauben verwurzelt sind sie sich „Neureichen“ – wie er sie nennt -, deren sicher, dass für sie nach ihrem Tod an noch Arbeitsmoral und ihre Lebensweise. Anlass zu unbekanntem Ort ein Neubeginn stattfinden dieser Diskussion mit seiner Frau ist ein plötzlich wird. So führen sie ein ruhiges Leben im ausbrechender Brand in einer Dattelplantage. Einklang mit der Natur, das geprägt ist von Diesen führt er sehr logisch auf einen der täglichen Routine der Tierversorgung, der unbekümmerten Umgang mit der Natur zurück. Essenszubereitung, gemeinsamer Gespräche und Bouchaïbs Leidenschaft, Gedichte zu Nach Trinkgelagen in den Plantagen entsorgte Flaschen geben den Sonnenstrahlen die schreiben. entsprechenden Angriffsflächen, Bäume Vor der Rückkehr in sein Heimatdorf lebte werden unbekümmert gefällt, ohne für Ersatz Bouchaïb lange im Norden des Landes und zu sorgen und das tiefere Bohren der Brunnen lässt in seinen Erinnerungen immer wieder lässt den Grundwasserspiegel sinken. Aber all durchblicken, welchem Lebenskampf er dort diese Veränderungen rufen bei dem alten Paar ausgesetzt war, als er das Ende des zweiten keine Bitterkeit hervor, sie leben als stille Weltkrieges und später die Besatzung durch Beobachter ihr zufriedenes Leben weiter. die Franzosen miterlebte. Müde von diesem „Heimlich still und leise werden wir modern“, Kampf kehrt er als Gebildeter – der lesen und äußert sich Bouchaïb lediglich seiner Alten schreiben kann - in den Anti- Atlas zurück, gegenüber nach dem Kauf einer Gaslampe heiratet, engagiert sich als Dorfpolizist und und eines Kassettengerätes. Mehr Moderne verwaltet sorgsam die Einkünfte der Moschee. brauchen beide nicht in ihrem Leben.

Die beobachteten und erlebten Veränderungen lassen Bouchaïbs Wunsch stärker werden, seine Gedanken, Erinnerungen und Lebensweisheiten schriftlich zu fixieren. Dafür hält ihm seine Alte ehrfürchtig den Rücken frei, versorgt ihn mit Tee und Speisen, bleibt selber aber dezent im Hintergrund. Da sie nicht lesen kann, freut sie sich spürbar, wenn Bouchaïb ihr einen besonders gelungenen Abschnitt seiner Schreibkunst vorträgt. Schließlich findet der Imam des Dorfes – selbst ein Lesekundigereinen Weg, die Gedichte Bouchaïbs durch einen großzügigen Geldgeber drucken zu lassen. So wird dem glücklichen Paar gegen Ende seiner Lebenszeit doch noch der bis dahin unerfüllte Wunsch gewährt, etwas für die Nachwelt zu hinterlassen. Und beide sind sich nach ihren Beobachtungen der neuen Reichen sicher, dass die Veröffentlichung der Gedichte ein wichtiger Meilenstein zum Erhalt des Kulturgutes für die Zukunft darstellt.

Wunderbar werden die Riten des traditionellen Lebens spürbar – beispielsweise der wöchentlich stattfindende Souk als Mittelpunkt des gesellschaftlichen Lebens. Hier treffen sich die Männer, die von allen Seiten auf Eseln oder Maultieren einen oftmals langen und beschwerlichen Weg hinter sich haben. Neuigkeiten werden ausgetauscht, Besorgungen erledigt, medizinische Versorgung in Anspruch genommen und Entspannung bei einem Glas Tee genossen, bevor der Ritt nach Hause angetreten wird.

Mohammed Khaïr-Eddine Es war einmal ein glückliches Paar Aus dem Französischen von Patricia A. Hladschik Verlag Donata Kinzelbach, Mainz ISBN 3-927069-72-8 ADRAR VOICE | 24

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

18



MAROKKOS VIELFALT 15-TÄGIGE RUNDREISE

DER ATLANTIK, DIE KÖNIGSSTÄDTE, MAROKKOS NORDEN, SAHARA UND DIE STRASSE DER KASBAHS

Dein Marokko Landsberger Str. 1 04157 Leipzig Deutschland Telefon : +49 341 92713615 Telefax : +49 341 92713616 E-Mail : info@dein-marokko.de


‫ملف‬

‫صورة الجنوب المغربي من خالل‬ ‫مؤلفات األلماني هانس شتوم‬ ‫خالد اوبال‬

Idoukan ou les babouches berbères de l'Anti-Atlas.

Abb. 2. L’habile traditionnel et bijoux berbères en argent de la région de Tiznit. Crédit photo : Mohamed Boublouh

‫صورة هانس شتوم‬

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

‫صوت أدرار‬

19


‫‪Photo 1 : Vue de loin sur le Jebel Imzi et en face le jebel Adad‬‬ ‫‪Medni. Crédit photo : Lhoucine Bourgrag‬‬

‫صورة الجنوب المغربي من خالل مؤلفات‬ ‫األلماني هانس شتوم (‪)1‬‬ ‫خالد اوبال‬ ‫باحث في الثقافة األمازيغية‬ ‫‪Khalid_oubla@yahoo.fr‬‬ ‫باستثناء الدراسات التي أنجزها الباحثون اإلسبان‬ ‫حول‬

‫واإليطاليون‬

‫الفروع‬

‫األمازيغية‬

‫اللغوية‬

‫للمناطق التي احتلتها دولهم (الريف‪ ،‬إيفني‪،‬‬

‫ليبيا)‪ ،‬فإن معظم االنتاجات في مجال اللغة واألدب‬ ‫وغيرهما التي غطت مختلف مناطق شمال افريقيا‬

‫جعلت من اللغة الفرنسية لغة التحرير وتم إصدار‬ ‫معظمها‬

‫من‬

‫الجزائر‬

‫العاصمة‬

‫إبان‬

‫المرحلة‬

‫الكولونيالية‪ .‬هذه االنتاجات غطت‪ ،‬وإن بشكل‬

‫متفاوت‪ ،‬معظم مناطق‬

‫ولهجات شمال افريقيا‬

‫مما جعلها تشكل متنا ذا أهمية بمكان بحيث تعتبر‬ ‫‪ ،‬إلى حد اآلن‪ ،‬المرجع األساسي لمجموعة من‬

‫اللهجات التي لم تحظ بفرصة ثانية لدراستها من‬

‫طرف الباحثين المعاصرين‪ .‬ورغم سيطرت الباحثين‬ ‫الفرنسيين لهذه األعمال‪ ،‬فإن هناك محاوالت من‬

‫طرف األلمان التي ظهرت في نهاية القرن التاسع‬ ‫عشر‬

‫وبداية‬

‫القرن‬

‫العشرين‬

‫(‪Schuchardt,‬‬

‫‪،)… ,Stumme, Frobinius, Von der Gabeletnz‬‬ ‫أبحاث هؤالء لم تلق االهتمام الكافي من طرف‬ ‫الباحثين المغاربيين المعاصرين لعوامل عدة تشكل‬ ‫لغة التحرير أهمها باإلضافة إلى ندرتها على‬

‫مستوى المكتبات‪ .‬في هذه الورقة سنقف على‬ ‫مؤلفات الباحث هانس شتوم ‪Hans Stumme‬‬ ‫‪)(1864-1936‬‬

‫وسنحاول‬

‫الجنوب المغربي‬

‫الوقوف‬

‫على‬

‫صورة‬

‫التي نقلها إلى المجتمع‬

‫األلماني من خالل إصداراته‪ .‬لكن قبل ذلك نرى من‬

‫الضروري أن نشير إلى سياق ظهور الدراسات‬

‫الكولونيالية وأدوات اشتغالها‪.‬‬ ‫كتاب ‪Dichtkunst und Gedichte der Schluh‬‬ ‫الدكتور االلماني هانس شتوم‪.‬‬

‫‪20‬‬

‫صوت أدرار‬

‫(‪ )1‬شاركت بهذه الورقة في المنتدى الثقافي المغربي‬ ‫األلماني بأكادير أيام ‪ 29-27‬مارس ‪ 2015‬من تنظيم‬ ‫جمعية تيماتارين ومركز الجنوب للدراسات واألبحاث‪.‬‬

‫‪ADRAR VOICE‬‬

‫‪La voix de la montagne‬‬


‫سياق الدراسات الكولونيالية‬

‫وأدوات اشتغالها‬

‫تتوفر البيبليوغرافيا األمازيغية على‬ ‫عدد مهم من الدراسات التي تناولت‬ ‫مختلف مناطق شمال افريقيا في‬ ‫أبعادها المختلفة وفق مناهج وأدوات‬ ‫تختلف باختالف رؤى الباحثين وزاوية‬ ‫دراستهم لها‪ :‬اثنوغرافيا‪ ،‬لسانية‪،‬‬ ‫أدبية‪ ،‬تاريخية‪ ،‬إلخ‪...‬‬ ‫وتعتبر هذه الدراسات بمثابة منتوج‬ ‫لوضعية تاريخية معروفة بثقلها‬ ‫والسياسي وبمناهج‬ ‫اإليديولوجي‬ ‫البحث العلمي المعتمدة آنذاك وهي‬ ‫كذلك نتاج اهتمام الغربيين بلغات دول‬ ‫جنوب البحر المتوسط بعد الطفرة‬ ‫الصناعية و االقتصادية التي عرفتها‬ ‫أوروبا وسعي دولها القوية إلى‬ ‫العسكري‬ ‫و‬ ‫السياسي‬ ‫التوسع‬ ‫وبالتالي كانت الحاجة إلى جمع‬ ‫المعطيات حول شعوب تلك المناطق‬ ‫تفرض نفسها إعماال بمبدأ أن أحسن‬ ‫وسيلة للسيطرة على شعب ما‬ ‫واستالبه‪ ،‬هي الوصول إلى االلمام‬ ‫بجميع مكوناته االجتماعية واالقتصادية‬ ‫والثقافية من عادات وتقاليد وأنماط‬ ‫اجتماعية واقتصادية الخ ‪.‬‬ ‫ ‬ ‫من هذا المنطلق‪ ،‬يرى احمد بوكوس‬ ‫(‪ )1989:120‬أن االهتمام من طرف‬ ‫الدول‬ ‫بلغات‬ ‫األوروبية‬ ‫الدول‬ ‫المستعَم رة يرجع إلى ثالثة أسباب‪:‬‬ ‫ ‬ ‫اعتبار اللغة أداة للتواصل‪ ،‬فالتمكن‬ ‫من لغة األهالي يمكن من التواصل‬ ‫المباشر معهم‪،‬‬ ‫اعتبار اللغة وعاء حامال للثقافة‪،‬‬ ‫فبواسطة اللغة يمكن التعرف على‬ ‫عادات وتقاليد الشعوب ومنظور‬ ‫تمثالتهم العقدية والشعبية من‬ ‫خالل األدب والفنون‪،‬‬ ‫اعتبار اللغة ضرورة‪ ،‬فاكتساب اللغة‬ ‫تساعد على االهتمام بالمجاالت‬ ‫كاالثنوغرافيا‬ ‫االخرى‬ ‫والجغرافيا‬ ‫والسوسيولوجيا‬ ‫والتاريخ‪...‬‬ ‫ ‬ ‫ ‬ ‫ ‬

‫و(‪ )3‬الجامعيين الذين كان همهم‬ ‫األساسي يرتكز على وصف اللغات بنيويا‬ ‫ألهداف علمية وأكاديمية ومن أشهرهم‬ ‫‪A. Basset, E. Destaing, A. Roux, G. :‬‬ ‫‪ ،…Marcy, E. Laoust, etc‬هؤالء انخرطوا‬ ‫في الكراسي الجامعية وفي المؤسسات‬ ‫اللسانية‬ ‫بالدراسات‬ ‫تعنى‬ ‫التي‬ ‫واالثنوغرافية والتاريخية والقانونية التي‬ ‫أحدثت بالجزائر العاصمة وبباريس ثم‬ ‫بالرباط ‪...‬‬ ‫نتجت عن هذه المرحلة مجموعة من‬ ‫األعمال (‪ )2‬كالمعجميات والكتب النحوية‬ ‫والمنتقاة من‬ ‫والنصوص المنسوخة‬ ‫شفاها ألمازيغيين أنفسهم ودراسات‬ ‫القيمة والحجم‬ ‫مختلفة‬ ‫لغوية‬ ‫والمواضيع‪.‬‬ ‫ ‬ ‫هدف هذا العرض ليس تقييم هذه‬ ‫الدراسات وال الوقوف بشكل مستفيض‬ ‫حول سياق ظهورها وأدوات اشتغالها‪،‬‬ ‫وإنما يسعى إلى االجابة عن التساؤل‬ ‫التالي‪ :‬في أي سياق يمكن أن نصنف‬ ‫دراسات هانس شتوم حول االمازيغية؟‬ ‫وهل يمكن ان تكون مؤلفاته أداة لقراءة‬ ‫صورة الجنوب المغربي ؟ وما هي الصورة‬ ‫التي حملها شتوم إلى القارئ األلماني‬ ‫عن جهة سوس؟‬

‫فبالرجوع إلى الدراسات الكولونيالية‬ ‫المنجزة منهذا المنطلق‪ ،‬نجدها تنقسم‬ ‫إلى مراحل حددت وفق الحقبة الزمنية‬ ‫التي ظهرت فيها وطبيعة الباحثون‬ ‫المؤلفون لهذه الدراسات واألهداف‬ ‫المتوخاة منها‪ ،‬إال أن العامل الزمني‬ ‫يشكل قطب الرحى في تحديدها‪ .‬فبعد‬ ‫مرحلة االستكشاف التي سبقت احتالل‬ ‫الجزائر والتي استطاعت فيها الدول‬ ‫الكبرى جمع مجموعة من المعطيات حول‬ ‫شعوب شمال افريقيا من خالل التقارير‬ ‫المبشرين‬ ‫و‬ ‫للسياح‬ ‫االستخبارية‬ ‫وإرساليات القنصليات التي بقيت في‬ ‫الدوائر السياسية العليا لهذه الدول‪،‬‬ ‫(بعد هذه المرحلة) تأتي بداية القرن‬ ‫التاسع عشر كمرحلة لها أهميتها‬ ‫القصوى من حيث االنتاج االدبي‬ ‫واللساني وغيرهما الذي أصبح مادة‬ ‫لالشتغال من طرف‪:‬‬ ‫ ‬ ‫المبشرين الذين يهدفون من وراء‬ ‫دراسة لغات المستعَم رين إلى‬ ‫التبشير االنجيلي(‪)L’évangélisation‬‬ ‫في المجتمعات األمازيغوفونية التي‬ ‫كانوا يعتقدون‪ ،‬وهم على خطأ‪ ،‬أن‬ ‫إسالمها سطحي‪ .‬ومن اشهرهم‪:‬‬ ‫األب ‪ G. Huyghe‬بمنطقتي الشاوية‬ ‫و القبائل بالجزائر‪ ،‬األب ‪Ch. De‬‬ ‫‪Foucauld‬بمنطقة أهڭار التوارڭية‬ ‫بالجزائر واألب ‪ Ifanez‬بشمال المغرب‪،‬‬

‫(‪ )2‬توجد ببليوغرافيا هذه األعمال‪،‬‬ ‫يمكن الرجوع إليها في بوكوس ‪،1989‬‬ ‫بوكشيش‪1997‬‬ ‫ ‬

‫العسكريين الذين كان هاجسهم‬ ‫األول هو العمل على إصدار كتيبات‬ ‫النحو وقواميس معجمية لمساعدة‬ ‫ضباط مكاتب الشؤون األهلية على‬ ‫تعلم واكتساب لغة أهل البلد‪ .‬ومن‬ ‫نذكر‬ ‫المستمزغين‬ ‫العسكريين‬ ‫األسماء التالية‪Renisio, Aspignon, :‬‬ ‫‪Loubignac,‬‬ ‫‪Biarnay,‬‬ ‫‪Jordan,‬‬ ‫‪ ، … ,Hanoteau‬فباالضافة إلى‬ ‫هؤالء الضباط هناك مساعديهم أو‬ ‫رواتهم األمازيغوفونيين وجلهم من‬ ‫القبائل الجزائرية الذين ينتمون إلى‬ ‫اإلدارة االستعمارية‪ ،‬ومنهم‪Abès, :‬‬ ‫‪،…Boulifa, Cid Kaoui, etc‬‬

‫كتاب ‪:‬‬

‫‪Petit guide de conversation‬‬

‫‪sud-ouest‬‬

‫‪du‬‬

‫‪Parlers‬‬

‫‪Berbère,‬‬

‫‪marocain (Tachelhit), par Arsène Roux‬‬

‫‪21‬‬

‫صوت أدرار‬

‫‪ADRAR VOICE‬‬

‫‪La voix de la montagne‬‬


‫شتوم واألدب األمازيغي ‪:‬‬ ‫تندرج دراسة هانس شتوم‪ 1‬لألدب‬ ‫واللغة األمازيغية ضمن التقليد االثنو‪-‬‬ ‫الجامعات‬ ‫تبنته‬ ‫الذي‬ ‫فلكلوري‬ ‫األوروبية نهاية القرن التاسع عشر‬ ‫وبداية القرن العشرين‪ .‬وقد اعتمد‬ ‫شتوم على رواة من الجنوب المغربي‬ ‫دون أن تكون له زيارات أو إقامات‬ ‫بهذه المنطقة التي خصها بكتابات‬ ‫تشكل اليوم من النصوص الناذرة‬ ‫والفريدة (‪ .)4‬هناك ثالثة رواة اعتمد‬ ‫عليهم هانس شتوم في تدوين‬ ‫الموروث الثقافي االمازيغي‪ ،‬وقد‬ ‫ذكرهم في مؤلفاته المختلفة‪ .‬هؤالء‬ ‫فرقهم‬ ‫رفقة‬ ‫حضروا‪،‬‬ ‫الثالثة‬ ‫االستعراضية‪ ،‬إلى ألمانيا في إطار‬ ‫اليبتسيغ‬ ‫معرض‬ ‫فعاليات‬ ‫والفرق‬ ‫الفنية‬ ‫لالستعراضات‬ ‫البهلوانية‪ .‬وقد وصفهم المؤلف‪،‬‬ ‫بكونهم منفتحون وأغلبهم مثقفون‬ ‫ومزدوجي اللغة‪ :‬العربية واألمازيغية‪،‬‬ ‫ويتسمون بذاكرة قوية وخيال خصب‬ ‫وهو ما جعل النصوص التي دونها‬ ‫عنهم تتميز بالتنوع والفرادة‪ .‬هؤالء‬ ‫الثالثة هم‪:‬‬ ‫ ‬ ‫الحاج عبد الله بن محمد الراوي‬ ‫األساسي الذي اعتمد عليه شتوم‬ ‫في تدوين كتاب حكايات األمازيغ‬ ‫من تازروالت‪ ،‬وهو رئيس فرقة‬ ‫"رما" وعلى يديه تعلم شتوم‬ ‫االمازيغية وهو شخص متعلم‬ ‫يعرف الكتابة والقراءة بالعربية مما‬ ‫سهل على شتوم ترجمة مجموعة‬ ‫من النصوص‪ .‬وقد تطورت العالقة‬ ‫بين هانس شتوم وهذا الراوي إلى‬ ‫عالقة مصاهرة‪ ،‬حيث تزوج هذا‬ ‫األخير إحدى قريبات هانس شتوم‪.‬‬ ‫ ‬ ‫علي ابعمران من أكلو‪ ،‬نواحي‬ ‫تيزنيت‪ ،‬ذو الثالثين عاما وهو عضو‬ ‫في الفرقة االستعراضية‪ ،‬حضر‬ ‫ببرلين في نوفمبر ‪.1892‬‬ ‫ ‬ ‫علي بلحسن بوخريص الهواري‬ ‫(نسبة إلى قبيلة هوارة بسوس)‪،‬‬ ‫أصغر الرواة سنا (‪ 17‬ربيعا)‪ ،‬حضر‬ ‫إلى ألمانيا في ديسمبر ‪.1893‬‬ ‫ ‬

‫‪22‬‬

‫صوت أدرار‬

‫هؤالء الثالثة هم من اعتمد عليهم‬ ‫هانس شتوم في تأليف كتبه التي‬ ‫اعتمدت تسلسال مترابطا بين مؤَّل ف‬ ‫وآخر‪ .‬فكل مؤَّل ف يحمل ظروف وأهداف‬ ‫التأليف‪ ،‬ثم النظام الصواتي المعتمد‪،‬‬ ‫بعدها نجد فصل النصوص المكتوبة‬ ‫ ‬ ‫صواتيا متبوعا بترجمة ألمانية لها‪ ،‬ويختم‬ ‫بملحق يضمنه دراسة مقارنة أو‬ ‫مالحظات أو معجم مختصر‪ ،‬أما الهوامش‬ ‫فهي إما تعقيب على ترجمته أو شرح‬ ‫لمفهوم أو تعيين لمنطقة جغرافية أو‬ ‫تصويب ألسماء األعالم‪.‬ففي كل كتبه‬ ‫يحيلنا شتوم إلى إصداراته السالفة أو‬ ‫المقبلة مع ما أنجز في هذا المجال من‬ ‫دراسات مقارنة قام بها الباحثون‬ ‫الفرنسيون على وجه الخصوص‪.‬‬ ‫ على مستوى المنهج المتبع هناك تنوع‬ ‫ما بين التقديم الوصفي والتحليل‬ ‫والموازنة والمقارنة‪.‬هدف شتوم كان أن‬ ‫يجمع أكبر قدر من النصوص بغض النظر‬ ‫عن معيارها األدبي‪ ،‬وهو ما يفسر حضور‬ ‫مجموعة من األجناس األدبية في مؤلف‬ ‫واحد‪ :‬فإلى جانب الحكايات و األساطير‬ ‫مثال‪ ،‬نجد األلغاز واألمثال الشعبية‬ ‫والحوارات‪ ...‬فالنص األدبي بهذا المعنى‬ ‫يعتبر وثيقة شأنه شأن الوثائق األخرى‬ ‫التي تساعد في دراسة اللغة و‬ ‫العقليات و المجتمع‪.‬‬

‫‪HANS‬‬ ‫شتوم‬ ‫هانس‬ ‫اهتمام‬ ‫(‪)3‬‬ ‫‪STUMME‬بدراسة اللسانيات ولهجات شمال‬ ‫إفريقيا تمليه موهبته في اللغات‪ .‬دراسته‬ ‫األكاديمية بدأها بدراسة اللغات السامية‬ ‫والعربية على يد لودولف كريل ‪LUDORF‬‬ ‫المستشرق‬ ‫‪.LEIPZIG‬‬ ‫‪KRIEL‬باليبتسيغ‬ ‫السويسري ألبيرت سوسين ‪ALBERT SOCIN‬‬ ‫كان أستاذه في تعلم اللهجات العربية واللغة‬ ‫التركية ودرس علم اآلشوريات على يد‬ ‫المتخصص في الدراسات اآلشورية واللغات‬ ‫‪FRIEDRICH‬‬ ‫ديليش‬ ‫فريديش‬ ‫السامية‬ ‫‪ .DIELICH‬ويعتبر أول مستمزغ ألماني يشتغل‬ ‫على لهجة تازروالت جنوب المغرب وله‬ ‫اسهامات على مستوى المغرب و تونس‬ ‫والجزائر(األوراس) وليبيا‪(.‬أنظر ترجمته باللغة‬ ‫األلمانية على موقع جامعة اليبتسيغ‪:‬‬ ‫ ‬ ‫‪HTTP://WWW.UNI‬‬‫‪LEIPZIG.DE/UNIGESCHICHTE/PROFESSOREN‬‬ ‫‪/KATALOG/LEIPZIG/STUMME_352‬‬ ‫ ‬ ‫‪HTTP://WWW.ORIENT.UNI‬‬‫‪LEIPZIG.DE/INSTITUT/GESCHICHTE-DES‬‬‫‪INSTITUTS/HANS-STUMME/‬‬ ‫يشكل هانس شتوم استثناء للمستشرقين‬ ‫األلمان‪ ،‬تعددت اهتماماته بدول جنوب البحر‬ ‫االبيض المتوسط فأصبح جزء مهم من‬ ‫محاضراته بالجامعة األلمانية ترتكز على‬ ‫الحضارة والثقافة المغربيتين والحياة المهنية‬ ‫و الشعبية لسكان المغرب وبنظام الصواتية‬ ‫للهجاته وتقييمها في النحو الوصفي‪ .‬ويرى‬ ‫شتوم أن سكان شمال افريقيا بدؤوا في‬ ‫التخلي عن لغاتهم‪ ،‬وانه من المناسب جدا بل‬ ‫من الواجب تثبيت هذه اللغات نحويا ومعجميا‪،‬‬ ‫والمساعدة على حماية المأثورات المكتوبة‬ ‫والشفهية‪ ،‬شعًر ا كانت أو نثرا‪.‬‬ ‫ ‬ ‫ ‬ ‫(‪ )4‬في محادثة لي مع المستمزغ الهولندي‬ ‫‪ HARRY STROMMER‬أكد لي أن هانس شتوم‬ ‫لم يزر قط منطقة تازروالت التي شكلت‬ ‫المصدر األساسي لمؤلفاته‪ ،‬زيارته للمغرب‬ ‫األولى واألخيرة كانت لمدينة الصويرة‪،‬‬

‫صورة هانس شتوم‬

‫‪ADRAR VOICE‬‬

‫‪La voix de la montagne‬‬


‫قراءة مختصرة لبعض من مؤلفاته ‪:‬‬

‫ ‬

‫في سنة ‪ 1895‬أصدر هانس شتوم كتاب‬ ‫‪ Dichtkunst und Gedichte der Schluh‬أو "فن‬ ‫الشعر والقصائد عند األمازيغ" من ‪ 86‬صفحة ويعتبر‬ ‫أول كتاب لمستمزغ ألماني عن الموروث األدبي‬ ‫االمازيغي‪ .‬تكمن أهميته في تناوله لفن الشعر‬ ‫والغناء عند السوسيين ولألجناس األدبية الشعرية‬ ‫بمنطقة سوس‪ .‬باإلضافة إلى كونه جمع وترجم‬ ‫نصوصا أدبية أصلية ومن ضمنها مأثورات سيدي حمو‬ ‫الطالب‪ .‬بعد ‪ 14‬يوما من إصدار هذا الكتاب سيصدر‬ ‫هانس شتوم كتابا آخر يهم الجانب السردي ويتعلق‬ ‫األمر بكتاب ‪Märchen der Schluh von" :‬‬ ‫‪Tazrwalt‬أو حكايات أمازيغ تازروالت " وهو كتاب‬ ‫يحمل بين طياته مجموعة من النصوص السردية‬ ‫كالحكايات العجائبية و المساخر الشعبيٍة وحكايات‬ ‫الحيوانات والفابيوالت واأللغاز واألمثال‪.‬‬ ‫ ‬ ‫في هذا اإلصدار لم يعتمد المؤلف أي تصنيف لهذه‬ ‫النصوص المستقاة من العالم القروي بامتياز‪ .‬كتاب‬ ‫آخر شّك ل امتدادا للكتاب المذكور أعاله وقعه شتوم‬ ‫تحت عنوان‪Elf Stücke im Schilha Dialekt " :‬أواحدى‬ ‫عشر قطعة بلهجة تاشلحيت" حيث ضم هذا الكتاب‪،‬‬ ‫إضافة إلى الحكايات الشعبية االمازيغية‪ ،‬تحليال للنحو‬ ‫واللسانيات وقاموسا‪ ،‬وهذه النصوص والدراسة‬ ‫المقارنة تم تدوينها عن إمالء نفس الراوي األمازيغي‬ ‫من تازروالت‪.‬‬ ‫ ‬ ‫ اهتم هانس شتوم كذلك بدراسة األمازيغية لسانيا‪،‬‬ ‫ وخصص لهذا الغرض كتابا أصدره سنة ‪ 1899‬تحت‬ ‫عنوان‪Handbuch des Schilhischen von " :‬‬ ‫‪Tazerwalt‬أو كتاب نحو تاشلحيت تازروالت"‪ .‬هذا‬ ‫الكتاب يتناول القواعد النحوية واللغوية لألمازيغية‪،‬‬ ‫ويقع في جزأين ‪ :‬االول مخصص للنحو وركز فيه‬ ‫الكاتب على دراسة الفعل واالسم والحروف‬ ‫والوظائف اللسانية والتركيبية لكل منها في حين‬ ‫الجزء الثاني عبارة عن قاموس لمجموعات من‬ ‫الكلمات مرتبة أبجديا مع ترجمتها إلى األلمانية‪.‬‬ ‫المقام ال يسعفنا لتناول كل مؤلفات هانس شتوم‪،‬‬ ‫لكن سنختصر على مقال له‪،‬من أربعين صفحة‪ ،‬نشره‬ ‫في المجلة االستشراقية األلمانية تحت عنوان‪" :‬‬ ‫‪Mitteilungen‬‬ ‫‪einer‬‬ ‫‪Schilh‬‬ ‫‪über‬‬ ‫‪seine‬‬ ‫‪ "marokkanische Heimat‬وسنحاول من خالله‬ ‫قراءة الصورة التي نقلها هانس شتوم عن‬ ‫السوسيين بالجنوب المغربي إلى القارئ األلماني‬ ‫واألوروبي‪.‬‬ ‫ ‬

‫صورة من موقع ‪https://agadirinvest.com :‬‬

‫أخبار أمازيغي حول وطنه المغرب (‪: )5‬‬ ‫كعادته في جميع مؤلفاته‪ ،‬استهل هانس شتوم مقاله بحيثيات‬ ‫وظروف الكتابة وما رافقها من توضيح حول الراوي الرئيسي وما‬ ‫يتسم به من صفات وسلوك‪ ،‬معرجا على كون النصوص التي‬ ‫سيقدمها تشكل متنا مهما لتناولها للحياة االجتماعية والثقافية‬ ‫واالقتصادية لمنطقة تشكل رمزا دينيا واقتصاديا في حياة‬ ‫السوسيين‪ .‬كما حاول في هذا المقال أن يلفت انتباه القارئ‬ ‫األوروبي عموما واأللماني تحديدا إلى سياق أحداث ومضامين هذا‬ ‫النص على اعتبار أن االسلوب الذي خط به الراوي تتخلله البداوة‬ ‫ويفتقد إلى األسلوبية في التعبير مما يجعله صعب الفهم لدى‬ ‫القارئ االوروبي الغريب عن الواقع السوسيوثقافي للمغرب وإلفريقيا‬ ‫عموما‪ .‬الشيء الذي جعل هانس شتوم يورد مجموعة من االحاالت‬ ‫إلى المراجع والنصوص التي تناولت الجنوب المغربي والتي أنتجها‬ ‫مهتمون فرنسيون وألمان‪.‬‬ ‫‪(5) Hans STUMME:1901 „Mitteilungen einer Schilh über seine‬‬ ‫‪marokkanische Heimat“ in ZDMGv. 61. pp.503-541‬‬

‫‪23‬‬

‫صوت أدرار‬

‫‪ADRAR VOICE‬‬

‫‪La voix de la montagne‬‬


‫االسلوب الذي خط به الراوي تتخلله‬ ‫البداوة ويفتقد إلى األسلوبية في‬ ‫التعبير مما يجعله صعب الفهم لدى‬ ‫القارئ االوروبي الغريب عن الواقع‬ ‫السوسيوثقافي للمغرب وإلفريقيا‬ ‫عموما‪ .‬الشيء الذي جعل هانس‬ ‫شتوم يورد مجموعة من االحاالت إلى‬ ‫المراجع والنصوص التي تناولت الجنوب‬ ‫المغربي والتي أنتجها مهتمون‬ ‫فرنسيون وألمان‪.‬‬ ‫ ‬ ‫قراءة صورة الجنوب المغربي من خالل‬ ‫هذه المقالة هي‪ ،‬في الحقيقة‪ ،‬رؤية‬ ‫اآلخر للمغرب التي يحتاج فيها القارئ‬ ‫إلى بناء تصور نظري مرن وإطار تحليلي‬ ‫يأخذ بعين االعتبار السياقات الثقافية‬ ‫والدينية والسياسية التي أنتجت فيها‬ ‫هذه المقالة و غيرها من الكتابات ذات‬ ‫النفس االثنو‪-‬فولكلوري والتي ترتبط‬ ‫بخلفيات عسكرية توسعية وايديولوجية‬ ‫وكولونيالية‪ .‬ولعل القارئ لنص هذه‬ ‫المقالة سيالحظ أن هذا التوجه في‬ ‫الكتابة الذي يعتمد باألساس على‬ ‫األهالي الذين يخطون أخبار بلدانهم‬ ‫على شكل مونولوك حامل لكل سؤال‬ ‫جواب‪ ،‬هو توجه معروف في األدب‬ ‫الكولونيالي وهو ما أشار إليه هانس‬ ‫شتوم بالقول أن هدفه من هذه‬ ‫المقالة هو أن تسلك نفس درب‬ ‫مخطوط سيدي براهيم الماسي (‪)6‬‬ ‫الصادر سنة ‪1834‬م بطنجة‪ .‬فهذا النوع‬ ‫من اإلخباريات يعطي معلومات وافية‬ ‫عن مستوى عيش السكان وظروفهم‬ ‫االجتماعية والسياسية وما تحمله من‬ ‫تفاصيل دقيقة في السلوك اليومي‬ ‫والعقليات‬ ‫الميدانية‬ ‫والممارسات‬ ‫السائدة ومنظورها للحياة وللعالقات‬ ‫المجالية والقبلية‪.‬‬ ‫وعليه فإن اإلخبارية‪ /‬المقالة التي بين‬ ‫أيدينا تالمس صورة متكاملة األبعاد‬ ‫للجنوب المغربي من خالل سرد‬ ‫معطيات سوسيو‪-‬اقتصادية تهم البنية‬ ‫المجتمعي‬ ‫والمنظور‬ ‫االجتماعية‬ ‫لمنطقة تازوالت وما تزخر به من خيرات‬ ‫وثروات وما يطبعها من تقاليد وعادات‬ ‫وما يميزها من تنوع في األديان‬ ‫واإلثنيات والثقافات‪.‬‬ ‫ ‬

‫‪24‬‬

‫صوت أدرار‬

‫فالصورة التي قدمها شتوم عن‬ ‫أحوال المنطقة وساكنتها‪ ،‬نقال عن‬ ‫رواة محليين‪ ،‬هي انعكاس في إطاره‬ ‫العام لصورة المجتمع المغربي في‬ ‫نهاية القرن التاسع عشر وبداية القرن‬ ‫العشرين ويمكن اإلشارة إليها من‬ ‫خالل النقاط التالية حيث حاول شتوم ‪:‬‬ ‫ ‬ ‫أن يقدم صورة عن النمط االقتصادي‬ ‫على‬ ‫المعتمد‬ ‫تازروالت‬ ‫لمنطقة‬ ‫المواسم واألسواق األسبوعية وعلى‬ ‫المنتجات المحلية المعروضة مع‬ ‫التركيزعلى نظام الكيل وأسماء العملة‬ ‫وبعض المراكز‪ /‬المناطق التجارية وما‬ ‫تعرف به دون غيرها؛‬ ‫ ‬ ‫أن يبرز النظام السياسي القبلي‬ ‫للمنطقة والتدافعات القبلية من‬ ‫خالل ذكر لبعض أسماء القواد وما‬ ‫يتسمون به من نفوذ وما يمارسونه‬ ‫في حق السكان والعبيد وما‬ ‫يقومون به في سبيل استتباب‬ ‫األمن عن طريق أعراف وأحكام؛‬ ‫أن يذكر كل منطقة وما تتميز به‬ ‫من منتجات محلية وفالحية؛‬ ‫أن يركز على بعض العادات‬ ‫والتقاليد والعمل التضامني المميز‬ ‫للمنطقة؛‬ ‫الممارسات‬ ‫بعض‬ ‫يذكر‬ ‫أن‬ ‫األمراض‬ ‫لبعض‬ ‫اإلستشفائية‬ ‫والنظام الغذائي؛‬ ‫أن يشير إلى قطاع الطرق‬ ‫المنتمون إلى قبائل دون غيرها؛‬ ‫وأن يتناول الحضور المحتشم للمرأة‬ ‫المرتبط ببعض األعمال المنزلية‬ ‫(الطهي) والفالحية‪.‬‬ ‫ ‬ ‫وختاما فإن هذا النص الحامل للتاريخ‬ ‫اإلجتماعي لمنطقة سوس يعتبر – إلى‬ ‫جانب المؤلفات األخرى لهانس شتوم‪-‬‬ ‫بمثابة إنتاج أدبي ولساني وإثنوغرافي‬ ‫والمكان‬ ‫الجغرافيا‬ ‫حدود‬ ‫يتجاوز‬ ‫ويتناسب مع كل بالد االمازيغ ويؤرخ‬ ‫لوضعية معروفة بثقلها االديولوجي‬ ‫والسياسي وبمناهج البحث المعتمدة‬ ‫إبان تلك الفترة‪ .‬ويدخل هذا االنتاج‬ ‫ضمن اهتمام الغربيين بلغات وشعوب‬ ‫المنطقة والحاجة إلى جمع معطيات‬ ‫واالقتصادية‬ ‫االجتماعية‬ ‫مكوناتها‬ ‫والثقافية في تنافس دولي محتدم‬ ‫بين انجلترا وفرنسا واسبانيا وألمانيا‪.‬‬ ‫ ‬

‫‪ADRAR VOICE‬‬

‫والذي يهمنا في هذا المقام هي‬ ‫دولة ألمانيا التي تأهبت في هذا‬ ‫اإلطار لكن سرعان ما ستتوافق مع‬ ‫فرنسا التي تنازلت لها عن الكونغو‬ ‫وتخرج بالتالي من التنافس حول جنوب‬ ‫المغرب‪ .‬وبالتالي يمكن اعتبار مقالة‬ ‫"أخبار أمازيغي حول وطنه المغرب"‬ ‫نموذجا للتقارير التي كانت مطلوبة من‬ ‫ضباط االستخبارات‪ ،‬وكان هؤالء‬ ‫يستغلون بعض الشخصيات و األهالي‬ ‫الالزمة‬ ‫المعلومات‬ ‫بعض‬ ‫النتزاع‬ ‫الستكشاف أحوال و تقلبات البالد‪.‬‬ ‫‪ )6‬صدر هذا المخطوط على شكل كتاب‬‫من طرف الباحث عمر أفا تحت‬ ‫عنوان‪":‬أخبار سيدي براهيم الماسي عن‬ ‫تاريخ سوس في القرن التاسع عشر"‬ ‫للثقافة‬ ‫الملكي‬ ‫المعهد‬ ‫ونشره‬ ‫األمامازيغية سنة ‪ ،2004‬مطبعة المعارف‬ ‫الجديدة الرباط‪.‬‬

‫‪La voix de la montagne‬‬




Association Adrar pour le Développement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme www.visitadrar.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.