ADRAR VOICE N°4

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ADRAR VOICE LA VOIX DE LA MONTAGNEⵜⴰⵖⵍⴰⵖⵍⵜ ⵏⵓⴷⵔⴰⵔ ‫ﺻﻮت ادرار‬

JULY 2020 | ISSUE 04 JUILLET 2020 | N° 4 4 ‫ | اﻟﻌﺪد‬2020 ‫ﻳﻮﻟﻴﻮز‬

Ecotourisme | Ecotourisme | ‫ﺳﻴﺎﺣﺔ ﺑﻴﺌﻴﺔ‬ Biodiversity | Biodiversité

| ‫ﺗﻨﻮع إﺣﻴﺎﺋﻲ‬

Heritage | Patrimoine | ‫ﺛﺮاث‬

ISBN : 9781234567897

ASSOCIATION ADRAR POUR LE DEVELOPPEMENT, LE TOURISME DE MONTAGNE ET L'ECOTOURISME

WWW.VISITADRAR.COM


Chers lecteurs et lectrices,

Dear readers,

Nous avons le plaisir de vous présenter le quatrième numéro du magazine ADRAR VOICE (La voix de la montagne). C'est un numéro que nous avons dédié à la crise du coronavirus que le monde traverse et qui n'a pas épargné notreterritoire "Adrar" (l'Anti-Atlas occidental)..

We are pleased to present the fourth issue of ADRAR VOICE magazine (The voice of the mountain).This is an issuethat we have dedicated to thecoronavirus crisis that theworld is going through andour territory "Adrar" (theWestern Anti-Atlas) has not beenspared.

Ce numéro comprend plusieurs articles et dossiers en plusieurs langues (français, anglais et allemand) sur la la gestion de la crise dans la région d'Adrar, et ses répercussions sur le mode de vie local, le tourisme, la culture et la biodiversité. Ces articles invitent le lecteur à penser l’avenir de nos territoires à l’ère des crises et sur le rôle des acteurs locaux dans l'après crise du coronavirus.

This issue includes several articles and dossiers in several languages (French, English) on the management of the crisis in the Adrar region, and its impact on the local way of life, tourism, culture and biodiversity. These articles invite the reader to think about the future of our territories in the era of crises and on the role of local actors in the aftermath of the coronavirus Nous espérons donc que ce crisis. numéro saura satisfaire les attentes de nos lecteurs et We therefore hope that this lectrices. issue will meet the Nous vous souhaitons bonne lecture.

‫اﻻﻓﺘﺘﺎﺣﻴﺔ‬

EDITORIAL

une

Benzouaâ Rachid Directeur de publication et Akdim Tariq Directeur de rédaction ،‫ﻋﺰﻳﺰي اﻟﻘﺎرئ‬ ‫ﻳﺴﻌﺪﻧﺎ ان ﻧﻘﺪم ﻟﻚ اﻟﻌﺪد اﻟﺮاﺑﻊ ﻣﻦ ﻣﺠﻠﺔ‬ ."‫"ﺻﻮت ادرار‬ ‫ﻫﺬه ﻣﺴﺄﻟﺔ ﺧﺼﺼﻨﺎﻫﺎ ﻷزﻣﺔ ﻓﻴﺮوس‬ "‫ﻛﻮروﻧﺎ اﻟﺘﻲ إﺟﺘﺎﺣﺖ اﻟﻌﺎﻟﻢ وﻣﻨﻄﻘﺔ "أدرار‬ .(‫)اﻷﻃﻠﺲ اﻟﺼﻐﻴﺮ اﻟﻐﺮﺑﻲ‬

‫ﻳﺘﺨﻠﻞ ﻫﺬا اﻟﻌﺪد اﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ اﻟﻤﻘﺎﻻت‬ ‫)اﻟﻔﺮﻧﺴﻴﺔ‬ ‫ﻟﻐﺎت‬ ‫ﺑﻌﺪة‬ ‫واﻟﻤﻠﻔﺎت‬ ‫واﻹﻧﺠﻠﻴﺰﻳﺔ( ﺣﻮل إدارة اﻷزﻣﺔ ﻓﻲ ﻣﻨﻄﻘﺔ‬ ‫أدرار وﺗﺄﺛﻴﺮﻫﺎ ﻋﻠﻰ ﻃﺮﻳﻘﺔ اﻟﺤﻴﺎة اﻟﻤﺤﻠﻴﺔ‬ .‫واﻟﺴﻴﺎﺣﺔ واﻟﺜﻘﺎﻓﺔ واﻟﺘﻨﻮع اﻟﺒﻴﻮﻟﻮﺟﻲ‬ ‫ﺗﺪﻋﻮ ﻫﺬه اﻟﻤﻘﺎﻻت اﻟﻘﺎرئ إﻟﻰ اﻟﺘﻔﻜﻴﺮ‬ ‫ﻓﻲ ﻣﺴﺘﻘﺒﻞ ﻣﻨﻄﻘﺘﻨﺎ ﻓﻲ ﻋﺼﺮ اﻷزﻣﺎت‬ expectations of our readers. ‫ودور اﻟﻔﺎﻋﻠﻴﻦ اﻟﻤﺤﻠﻴﻴﻦ ﻓﻲ أزﻣﺔ ﻣﺎ ﺑﻌﺪ‬ .‫ﻓﻴﺮوس ﻛﻮروﻧﺎ‬ We hope you enjoy reading it. ‫ﻟﺬﻟﻚ ﻧﺄﻣﻞ أن ﺗﻠﺒﻲ ﻫﺬه اﻟﻘﻀﻴﺔ ﺗﻮﻗﻌﺎت‬ .‫ﻗﺮاﺋﻨﺎ‬ .‫ﻧﺘﻤﻨﻰ ﻟﻜﻢ ﻗﺮاﺋﺔ ﻣﻤﺘﻌﺔ‬ From the team of "ADRAR

De la part de l'équipe de "ADRAR VOICE" VOICE"

.‫ﻋﻦ ﻓﺮﻳﻖ اﻟﻤﺠﻠﺔ‬

Ont participé à l'élaboration de ce magazine : Directeur de publication : Benzouaâ Rachid / Directeur de rédaction : Akdim Tariq / Comité de rédaction : Aït-El-Kadi Zéhina et Akdim Tariq / Photographie : Asmad Houcine, Benzouaâ Rachid, Iknjtaoun Brahim, Wright Annie Photo de couverture : Iknjtaoun Brahim / Création de la maquette : Canva.com / Mise en page : Benzouaâ Rachid / Ce magazine a été réalisé par l'Association Adrar pour le Développement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme soutenue par l'UICN-Med et le Conseil Provincial de Tiznit

La voix de la montagne

ADRAR VOICE

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01 JUILLET 2020 | ISSUE 04

EDITO


SOMMAIRE ARTICLES

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PATRIMOINE

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DANS LE VIF

30

ARTIKEL

‫اﻟﻔﻬﺮس‬

SOMMARY ‫ﻣﻘﺎﻻت‬

NUMERO SPECIAL CORONAVIRUS

08

26

ADRAR : D’UN REFUGE CONTRE LES ENVAHISSEURS À UN REFUGE CONTRE LE CORONAVIRUS

CHRONIQUE

40

PORTRAIT

08

35

46

ÉCOTOURISME

SOLIDARITÉ

PRODUITS DU TERROIR

ASSOCIATION ADRAR POUR LE DÉVELOPPEMENT, LE TOURISME DE MONTAGNE ET L'ÉCOTOURISME DOUAR TAMAROUT, C.R. TNINE ADAY 85150 ANEZI - PROVINCE DE TIZNIT - MAROC

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BIODIVERSITÉ

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JUILLET 2020 | ISSUE 04

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+212 696-276037 +212 661-577941 +33 616 472 472

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LE MAROC DU POSTCORONA : APOLOGIE DE LA RURALITÉ Abdellah Ghazi

Mr. Abdellah Ghazi lors d'une visite au pays d'Issoire en France Crédit photo Karen Dupin.

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LE MAROC DU POST-CORONA : APOLOGIE DE LA RURALITÉ

Abdellah Ghazi

Parlementaire & président du conseil provincial de Tiznit Membre du BP du parti du RNI

S’il appartient à l’historien, au sociologue, à l’économiste, au virologue ou au simple observateur d’étudier, de témoigner et de rapporter tous les éléments factuels de la pandémie corona pour un quelconque usage aussi important soit-il, le politique, quant à lui, ne devrait pas s’en contenter ! Celui-ci serait pleinement dans sa mission si, et seulement si, il prospecte audelà de ce fait biologique, social et économique.. Atténuer les conséquences et saisir les potentielles opportunités sont sciemment la besogne dont serait accablé tout politique bien intentionné, aussi minime soit son degré d’implication et d’influence. Bien plus, le politique est-il appelé à se saisir de toute analyse et de toute déduction produites ailleurs pour percevoir et concevoir les scénarios de sortie de crise ainsi que les tournants et les pistes à emprunter.

Un villagois de la commune de Tnine Aday, province de Tiznit Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

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Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

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La mondialisation, la

LA RURALITÉ : une chance

croissance, le

pour le Maroc de demain !

développement et bien d’autres paradigmes sont à reconsidérer Sur un premier registre, re-peser et repenser des valeurs que l’on méjugeait est inévitable: Pour n’en citer que les plus à-propos : les valeurs de citoyenneté, de solidarité et d’égalité des chances sont à reconquérir parce que pertinemment salutaires en temps de crise grâce d’un côté, à juste titre, au noble réflexe du Souverain-citoyen ayant acté la primauté de la vie à l’économie, et d’un autre côté, au vu de l’adhésion citoyenne de la population , des forces vives, de l’entreprise et de tous à l’effort national d’atténuation des effets immédiats de l’épidémie. Sur le plan des perceptions, loin de vouloir prétendre repenser « la condition humaine », l’après corona nous interpellerait et nous inviterait au moins à revisiter certains paradigmes à même d’ébranler la façon de voir le monde et une certaine perception des horizons.

L’un des angles d’attaque que l’on suggère d’affronter dans ce louable chantier de réflexion du « Maroc post corona » est celui du monde rural, ou plus formellement, la cause de la ruralité dans toute sa portée inhérente à la dialectique ville-campagne. Le choix d’opérer ce focus sur la question de la ruralté pour participer au balisage du sentier à emprunter providentiellement après la crise est doublement justifié. La première raison est assez directe puisqu’elle est l’émanation de constats faits avec évidence en ces temps même de confinement et liés à l’état d’urgence sanitaire: Lors de ce pseudo coma artificiel auquel toute la société a été délibérément contrainte, la consigne la plus commune et la moins controversée est bel et bien celle de la distanciation sociale, chose ô combien absurde dans les milieux urbains où la densité démographique amplifie la tâche.

Au demeurant, la campagne et la vie en milieu rural ont été ( auraient été ?!) à la rescousse à bien des égards; Au delà de la distanciation qui y est un fait, la nature de l’habitat rural et la qualité de vie y auraient atténué le fardeau du confinement et l’immunité y serait de surcroît plus affirmée. Sur un second plan, foncièrement structurel cette fois, puisque faisant abstraction de la conjoncture épidémique, la ruralité, en tant que cause, s’impose parmi les réponses à apporter à la fatidique question: Quelle vie après la crise? Au fait, la question de la ruralité est d’une complexité tangible que son traitement tient à une multitude de disciplines: la démographie, la géographie, l’aménagement du territoire, la sociologie, l’économie territoriale ...etc, et, in fine, cela relève du domaine des politiques publiques et des choix de développement que le chantier de réflexion est appelé à interroger. Esquisser le profil d’un Maroc post corona devrait, de prime abord, être animé d’un souffle impacté par les moments sereins de retrait et de méditation que nous a permis le confinement.

Village d'Agadir Ougjgal dans l'Anti-Atlas occidental. Crédit photo Bourgrag Houcine

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Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

LA RURALITÉ TRIOMPHANTE SERAIT ANTHROPOLOGIQUEMENT UN RETOUR À LA TERRE ET UNE BRAVE RÉCONCILIATION DE L’HOMME AVEC LA NATURE.

La ruralité dans tous ses aspects serait alors l’offrande de reconquête d’une nouvelle vie où l’on sera invité à réapprendre la lenteur, efforcer le refroidissement des turbines et permettre au cheval-animal de regagner les arènes d’où il est hélas évincé par le chevalvapeur il y a belle lurette !

La terre nourricière et le sentiment d’appartenance que la ruralité entretient est un gage de la primauté de l’ancrage identitaire, de la diversité culturelle et de la multiplicité linguistique. Le flux métropolitain ayant essoufflé autant de composantes identitaires que d’expressions culturelles en seulement quelque décennies d’hégémonie.

La ruralité triomphante serait anthropologiquement un retour à la terre

Reconsidérer la campagne ne serait pas capricieux ni anodin

La ruralité triomphante serait anthropologiquement un retour à la terre et une brave réconciliation de l’Homme avec la nature; celui-ci s’étant ‘’confiné‘’ petit à petit depuis déjà quelques décennies dans un certain ‘’hors-sol‘’ qui occasionne autant de déracinement. La crise identitaire trouve quelques unes de ses sources dans la renonciation aux Winning photo in the photography contest valeurs intrinsèques au monde rural et à la UNESCO. Photo credit: UNESCO vie campagnarde ( Tamazirte, l3roubia...);

Repenser la crise de la ruralité avec toutes ses manifestations (exode, appauvrissement du milieu, sentiment d’abandon...) permettrait de retrouver les déséquilibres abandonnés notamment vis-à-vis de l’écologie et de la fragilité des écosystèmes. Reconsidérer la campagne ne serait pas capricieux ni anodin, il serait question de valoriser le foyer primaire de presque toutes organized by les ressources de la nature:

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notamment l’eau, la forêt, les minerais, la production agricole, le patrimoine paysager et bien d’autres richesses que l’espace métropolitain serait dans la difficulté de produire. Il serait temps de cesser de réduire le territoire rural en un simple réceptacle dépourvu d’âme, arrêter de le percevoir comme grenier et comme jardin arrière qualifié péjorativement à tort d’ ‘’arrière pays‘’ par des citadins aveuglés par une vanité égocentrique ! La juste perception de la ruralité devrait être rétrospective pour remémorer par ailleurs l’originalité des savoir-faire ruraux et l’ingéniosité du génie rural ancestral et ainsi s’apeercevoir que nos villages n’étaient point moins lotis en matière d’érudition et de science (Souss Al Aalima en témoigne); Et que, en plus, ces confins et ces villages reculés sont à l’origine de plusieurs dynasties ayant mené la destinée de la nation marocaine des siècles durant.

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Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

La démocratisation du numérique pour rattraper les déficiences de la ruralité

Le contexte de l’épidémie nous a rappelé que l’égalité des chances, en tant que valeur et principe, peut et doit asseoir à la ruralité le rôle qui lui est dévolu et pallier l’une de ses carence en ce qui concerne les infrastructures et le service public (et les services au public) ; il en est ainsi quand à la demande sociale en terme de santé mais surtout dans le domaine de l’éducation nationale où le recours à l’enseignement à distance a mis à l’évidence l’ampleur de ces inégalités territoriales venues accentuer le fossé des disparités sociales persistantes. Ces exercices, certes délicats et désolants, ont eu le mérite de démontrer qu’il suffit d’une volonté inconditionnelle pour rattraper les déficiences de la ruralité par rapport à l’urbain essentiellement par le recours au digital et à la démocratisation du numérique. La télé-médecine, l’enseignement à distance, le télé-travail et la dématérialisation des services publiques les plus récurrents ( poste, banque,impôts, documents administratifs...) sont autant de paliers plus ou moins surmontables à même de permettre aux territoires ruraux de jouer le jeu de l’attractivité et de la compétitivité inter-territoires face notamment aux métropoles. Ainsi boostée par le biais d’une pertinente conversion digitale appuyée par un mécanisme de ‘’ service universel ‘’ à soutenir et par des dispositifs de médiation numérique, la ruralité gagnerait en tonus outre son potentiel en terme de ressources et de produit agricole et touristique (Argo-écologie, Agro-tourisme, Éco-tourisme, migration d’agrément...).

Des élèves de l'école Almassira Alkhadra dans la commune rurale Tnine Aday.

Un villagois sur une montagne de

Pour le Maroc d’après crise, la renaissance rurale devrait être plus qu’une réaction et bien plus qu’une concession pour contourner les séquelles économiques et sociales, loin s’en faut; Ce devrait constituer une opportunité à saisir pour revitaliser une partie de héritage national (le rural) jusqu’ici ignoré.

l'Anti-Atlas, province de Tiznit Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

Winning photo in the photography contest organized by

Le défi de la ruralité pourrait s’ériger en véritable ‘’ exception marocaine ‘’ parmi les recettes et les divers plans que les États entreprendraient pour réussir une sortie triomphale de la crise!

UNESCO. Photo credit: UNESCO

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Located in Tamarout, just 39 km from Tafraoute, Ajgal Guest House offers quality rooms, local Berber catering, various services (free Wi-Fi, shower, linen, ...). The private bathroom is fitted with a shower, a hairdryer and free toiletries. A continental breakfast is served daily at the property. Ajgal Guest House has a beautiful terrace overlooking the Anti-Atlas mountains and the Amaghouz valley. You can swim in the outdoor pool or relax in the garden or do other outdoor activities (biking, hiking, canyoning, crafts, guided tours ...).

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ADRAR : D’UN REFUGE CONTRE LES ENVAHISSEURS À UN REFUGE CONTRE LE CORONAVIRUS Lahoucine Bouyaakoubi

Un villagois de la commune de Tnine Aday, province de Tiznit Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

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ADRAR

:

D’UN

REFUGE

CONTRE

LES

ENVAHISSEURS

À

UN

REFUGE CONTRE LE CORONAVIRUS

Lahoucine Bouyaakoubi Professeur d’anthropologie Université Ibn Zohr-Agadir

Adrar (pl. idraren ou idurar) est un nom panamazighe qui désigne la montagne. Prononcé azrar [1] dans l’Anti-Atlas, le mot Adrar est utilisé un peu partout en Afrique du Nord pour désigner la même chose : Adrar Nafusa (Lybie), Adrar Djurdjura (Algérie), Adrar n Arrif ou Atlas (Maroc), Adrar ifoughas (Mali), la région d’Adrar (Mauritanie). Au Maroc, le Haut Atlas est connu sous le nom d’Adrar n drn, qui signifierait la Montagne des montagnes. Les appellations actuelles Haut, Moyen et Anti Atlas seraient des appellations savantes. Les Amazighs, comme l’a déjà remarqué Charles de Foucauld, dans Reconnaissance au Maroc (1888) nommaient chaque coin de ces montagnes sans savoir qu’elles constituaient une chaîne continue jusqu’en Tunisie pour être à même de lui donner un nom commun. En tachelhit (l’amazighe du sud-ouest du Maroc), les habitants de l’Adrar s’appellent Ibudraren (Montagnards).

[1] Il s’agit d’une particularité phonétique locale qui consiste à prononcer le « d » en « z ». A titre d’exemple : « Udi » (beurre fondu), et prononcé « Uzi » et « Adrar » devient « Azrar » … Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

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Adrar Adad Medni commune de Aouguenz dans l'Anti-Atlas. Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

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Adrar était le berceau de l’humanité ! L’Adrar, avec ses hauteurs gigantesques comme à Toubkal au Maroc, le plus haut sommet d’Afrique du Nord culminant à 4167 mètres, ses grands massifs comme le Hoggar en Algérie (2918 m) ou encore ses roches métamorphiques comme au Grand Sahara, était, contrairement à certaines idées reçues, le berceau de l’humanité, en témoignent les différentes gravures rupestres découvertes par les archéologues. Les caractéristiques géographiques de ces milieux offraient de bonnes conditions de vie autour des sources d’eau, mais l’élément important qui laissait les gens attachés à ces endroits « isolés » est la sécurité qui en était garantie notamment face aux envahisseurs étrangers qui, rarement arrivaient à pénétrer ces montagnes. D’un point de vue stratégique, se placer au sommet est plus facile pour se défendre et en même temps attaquer ceux qui sont en bas. Même la source des grandes rivières démarre du haut.

De tous les envahisseurs successifs de l’Afrique du Nord (Vandales, Byzantins, Arabes, Portugais, seuls les Espagnols (1912-1956 au Maroc) et les Français (18301962 en Algérie et 1912-1956 au Maroc) sont parvenus à atteindre ces endroits isolés, après de rudes et nombreuses batailles. La guerre du Rif (1920-1924) avec son leader Mohamed Ben Abdelkarim Khattabi s’est déroulée dans les montagnes et a engendré de très grandes pertes humaines pour ces deux pays colonisateurs. Au sud, la bataille d’Ait Abdellah menée par Abdellah Zakour, en 1934, était la dernière résistance avant que l’ordre colonial ne finisse par s’imposer dans l’Anti-Atlas. Ainsi, quelques tribus montagneuses n’ont connu l’administration coloniale que durant vingt ans (1935-1956). Ces montagnes ont aussi été le lieu de départ de grands empires qui ont gouverné l’Afrique du Nord et l’Andalousie. Les Almoravides (1056-1147) sont venus du fin fond du Sahara et ont été renversés par les Almohades (11301269) qui ont fondé leur mouvement à Tinmel, au cœur du Haut-Atlas. La dureté du climat et le contact avec les reliefs montagneux difficiles qui s’ajoutent à la solidarité tribale donnent aux gens de ces régions une grande force.

Gravures rupèstres sur les falaises des montagnes de l'Anti-Atlas occidental. Crédit photo Rachid Oubih

La montagne et ses habitants ont fait l’objet de descriptions de la part des auteurs de la période coloniale et même antérieure à celle-ci. Les voyageurs, missionnaires, explorateurs, médecins, administrateurs et aussi les scientifiques ont tous contribué à forger une image sur l’Adrar. Le lexique utilisé dans cette connaissance produite sur cet Autre inconnu était chargé de peur, de stéréotypes et de jugements de valeur, avant que les scientifiques interviennent pour rapporter quelques données plus exactes sans complètement s’échapper pour autant de certaines représentations. La montagne est présentée généralement comme un territoire « berbère », inaccessible, et ses habitants sont décrits comme nourrissant une haine de l’étranger. De ce fait, ils sont très attachés à leur indépendance. Le voyageur allemand Oskar Lenz avait décrit en 1878 les Chleuhs de ces montagnes comme des gens qui ont « l’aspect un peu sauvage, montagnard, vigoureux, habitués dès leur jeunesse à une vie assez rude »[1]. Dans un autre passage, il s’interroge sur leur obstination à rester dans un environnement aussi difficile : « Je ne comprends pas pourquoi les chellah n’émigrent pas ici plutôt que de demeurer dans leurs montagnes rocheuses et stériles où ils subissent tant de peine à cultiver un peu d’orge » (p. 347). [1] Oskar Lenz, Tembouctou, voyage au Maroc, au Sahara et au Soudan, Tome I, Paris, 1878, pp. 292-293

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Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine

Un épicier de l'Anti-Atlas à Casablanca.

immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

Les gens de l’Anti-Atlas étaient considérés comme les plus commerçants d’Afrique du Nord La pénétration française dans l’Adrar a détruit ses structures sociale, économique, culturelle et politique. Les routes arrivent quelques fois au fin fond de ces zones jadis isolées. Le contact avec la ville devient fréquent et petit à petit l’Adrar intègre le mode de vie colonial. Les jeunes sont enrôlés dans l’armée française ou appelés à émigrer dans les grandes villes marocaines et en France pour travailler dans les mines et les usines. L’émigration a aussi été une stratégie coloniale pour dynamiser l’économie française et en même temps vider l’Adrar résistant de ses forces, comme l’avait bien exprimé le Général Lyautey.

Dans Naissance du prolétariat au Maroc (1952), Robert Montagne a bien montré l’apport de la migration chleuhe à Casablanca comme travailleurs, mais aussi comme résistants contre l’occupant. Mais l’image dominante sur les montagnards de Souss en général était relativement positive [1]. Ils sont réputés sérieux, paisibles, organisés, négociateurs, et surtout jouissent d’un esprit commercial. Les gens de l’Anti-Atlas étaient considérés comme les plus commerçants d’Afrique du Nord notamment en matière de petit commerce. Ainsi l’avait écrit Robert Montagne : « La conquête du Marché de l’alimentation a été menée par nos gens avec une telle résolution que les Mozabites eux-mêmes n’ont pu résister aux Berbères de l’AntiAtlas à Oran d’où ils ont été chassés. D’Oran à Tanger et de Tanger à Agadir, le Chleuh de l’Anti-Atlas est devenu le roi incontesté de l’épicerie » [2]. Cette situation n’a pas trop changé jusqu’à nos jours.

Malgré ses avantages cités précédemment, l’Adrar a perdu au fil du temps son image positive devant l’attractivité croissante de la ville et l’appellation abudrar ne renvoie plus uniquement au lieu d’habitat, la montagne, mais est devenue une étiquette chargée négativement de tout ce qui est éloigné de la « civilisation ». À côté de l’urbanisation qui fait perdre à l’Adrar ses caractéristiques architecturales, ses traits culturels, sous la pression du modèle citadin dominant, sont également amenés à s’éclipser : les rites, l’habit, la langue, l’accent, … [1] Quelques écrits de la période coloniale traitaient les « Berbères » dans une approche comparative comme groupes distincts (Kabyles, Rifains, Chleuhs, …). Contrairement à l’image dominante sur les autres groupes (farouche, sauvages, anarchistes, …), les Chleuhs étaient vus comme « un type à part », sur plusieurs niveaux. [2] Robert Montagne, Naissance du prolétariat au Maroc, Paris, Peyronnet, 1952, p.56.

Winning photo in the photography contest organized by UNESCO. Photo credit: UNESCO

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Un montagnard de l'Adrar confiné dans la montagne. Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

L’Adrar est devenu un refuge contre le coronavirus. En 2020, avec l’avènement de la pandémie du coronavirus (Covid-19), qui a imposé une distanciation sociale inédite comme mesure de précaution, l’Adrar est revenu sur le devant de la scène. Il est devenu, pour ceux qui y gardent encore un lien, un refuge contre ce virus. L’Europe n’est plus un paradis, la ville non plus. Devant l’interdiction de déplacement entre les villes, on assiste ainsi à une émigration dans le sens contraire, y compris une immigration clandestine. Des passeurs villes/Adrar émergent contre des sommes d’argent variables, selon la distance. D’autres personnes, qui n’ont pas de moyen, ont fait le choix de marcher à pied ou du vélo pour braver les « frontières » citadines, provinciales et régionales pour atteindre l’Adrar. Les anciennes pistes non goudronnées et délaissées depuis des décennies sont devenues utiles aujourd’hui pour contourner le contrôle. Ces pratiques ont parfois favorisé la propagation du virus dans des zones éloignées des grandes villes. Quelques-uns parmi ceux qui ont réussi à arriver à l’Adrar portaient le virus et par conséquent ont contaminé leurs proches.

Dans ces circonstances de confinement uniques en son genre pour les générations actuelles, les valeurs ancestrales de l’Adrar émergent. La Tiwizi (entraide/solidarité) qui a toujours fait la force des ibudraren, s’est trouvée resurgir de différentes manières. D’abord l’entraide entre familles et personnes proches, mais surtout via la voix associative. A côté de la distribution de la nourriture, venue des bienfaiteurs ou des Institutions, des individus se portent volontaires pour faire les courses aux familles du village afin de délimiter les déplacements.

Ces actions ont beaucoup contribué à épargner l’Adrar du virus, tout en préservant des conditions de vie minimales dignes pour les habitants les plus vulnérables. Pour les écoliers, la société civile a beaucoup contribué à aider les enfants à suivre leurs cours à distance notamment dans des zones où les associations étaient actives et bien organisées avant l’ère corona.

Aides distribuées aux population d'Adrar par l'Association ADTME en Mai 2020. Crédit photo : Inknjtaoun Brahim

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Il est vrai que dans quelques endroits la connexion est très faible ou même inexistante, dans ces endroits des polycopiés étaient distribués directement aux familles lorsqu’un transport scolaire existait ou par d’autres moyens via les associations. En tous les cas, beaucoup ont fait preuve de créativité motivés par tiwizi mais dans des zones où ce problème ne se posait pas, la société civile a remédié à ce problème par l’achat et la distribution de cartes mémoires, de téléphones portables ou même de tablettes. Les acteurs associatifs d’Adrar, très initiés aux nouvelles technologies, ont largement exploité les téléphones portables (smartphones) et les réseaux sociaux pour que Tiwizi persiste liant ainsi le passé au présent tout en profitant des atouts de la modernité.

L’épicier, issu de l’Adrar comme nous l’avons vu précédemment, s’est également retrouvé au cœur de la stratégie de gestion des conséquences de la propagation du coronavirus (Covid-19). La délimitation des déplacements des citoyens place le petit commerce de proximité sur le devant de la scène. L’État, un moment donné, a su trouver en l’épicier le meilleur distributeur de masques. Il fait même des livraisons à domicile. Il s’impose ainsi comme l’élément clé dans toute une stratégie étatique qui vise la « sécurité alimentaire », centrale durant ces circonstances imprévues. Il se place ainsi au même titre d’importance que le corps médical. Ainsi « sécurité alimentaire » et « sécurité sanitaire » vont conjointement comme les deux éléments clés de la stabilité du pays.

Panier alimentaire distribué en Mai 2020 par l'Association ADTME. Crédit photo : Inknjtaoun

L’Adrar un exemple du «développement durable » Les mesures prises pour délimiter la propagation du Covid-19 au Maroc, notamment le confinement qui a duré presque trois mois, ont bien montré l’importance de l’Adrar comme lieu géographique, comme mode de vie, mais surtout comme ensemble de valeurs à préserver et à transmettre. Des valeurs qui résultent d’un cumul d’expériences ancestrales conjuguant, patience, capacité d’autosuffisance alimentaire, gestion de la rareté, adaptation aux imprévus, développement local et préservation de la nature. En une expression : « le Développement durable » tel qu’il est défini par les organismes internationaux. Dans ce sens, le projet du nouveau modèle de développement[1] en cours de préparation au Maroc doit absolument prendre en compte les éléments qu’Adrar offre en matière de développement. [1] Le roi a désigné Chakib Benmoussa le 19 novembre 2019 comme président de la Commission spéciale chargée d’élaborer un nouveau modèle de développement (commission spéciale sur le modèle de développement – CSMD). A cause des conséquences du Covid-19, il lui a accordé un délai supplémentaire de 6 mois pour présenter les résultats des travaux de la CSMD, soit début janvier 2021.

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“UNE CRISE HUMAINE, QUI NÉCESSITE UNE RÉPONSE SOLIDAIRE CENTRÉE SUR L’HUMAIN”

Latifa Ezzahhaf

Opération STOPCOVID-19 à Essaouira. Crédit photos : Association Mogajeunes.

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“UNE

CRISE

HUMAINE,

QUI

NÉCESSITE

UNE

RÉPONSE

SOLIDAIRE CENTRÉE SUR L’HUMAIN”

Par Latifa Ezzahhaf Présidente de l’Association Passerelles au Service de l’Humain

La crise n’a pas épargné le Maroc. Placé sous état d’urgence sanitaire, le pays a dû verrouiller ses frontières et instaurer le confinement général depuis le 20 mars dernier. Malgré des mesures inédites misent en place pour soutenir massivement les populations les plus touchées notamment à travers le Fonds spécial COVID-19, de nombreuses familles ont été fragilisées par le confinement et le ralentissement de l’activité économique. La plupart des entreprises ont opté pour le télétravail ou le chômage partiel, des commerçants ont du fermer leur boutique, une situation de non-rentrée d'argent que vivent déjà les acteurs du secteur informel et qui a finit par aggraver les difficultés et les inégalités. Les écoles ont dû fermer et les plus démunis se sont retrouvés en marge de l’enseignement, faute de moyen pour pouvoir se connecter à distance avec les enseignants. Bénévoles de l'Association Moga Jeunes qui ont Abb. 3. : Crédit photo : Lahoucine Bouragrag

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distribués les paniers alimentaires à Essaouira

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Cette pandémie sans précédent a eu pour conséquence de favoriser un repli planétaire. La plupart des pays touchés ont dû fermer leurs frontières pour protéger leur population et ont adopté des mesures favorisant des productions et pratiques locales. L’association française Passerelles au service de l’humain, basée en France à Cournon-d’Auvergne (région AuvergneRhône-Alpes) qui oeuvre pour le développement des échanges entre la France et le Maroc a préféré aller à contre courant en faisant le choix de maintenir une solidarité internationale. Nous voulions contribuer à l’effort solidaire pour venir en aide aux plus démunis, et marquer notre présence au côté de nos partenaires marocains qui agissaient sur le terrain.

Ce geste est avant tout très symbolique et porte beaucoup de sens. L’épidémie de covid-19 a été mondiale et a touché tout le monde indépendamment de sa couleur, de ses origines, de sa religion, nous avions conscience que la réponse a apporté devait être mondiale et qu’il fallait rester unis pour faire face à cette crise. Il ne fallait surtout pas céder à la tentation du “chacun pour soi, dans sa famille, dans son pays”. Nous avons donc mis en place l’action #STOPCOVID-19 en organisant une collecte en ligne en France pour venir en aide aux marocains démunis. Les français ont répondu à l’appel et ont fait preuve de générosité. Il ne s’agissait nullement de charité mais plutôt d’un geste d’amitié, de fraternité et de solidarité reflétant la relation particulière qui lie depuis longtemps nos deux pays.

Cela nous a permis de mettre en place plusieurs actions. Les besoins étant différents dans les milieux urbains, ruraux ou en montagne nous avons essayé d’adapter notre réponse. Ainsi grâce à notre réseau de partenaires, nous avons distribué des paniers alimentaires à Essaouira, Casablanca, Tiznit, Aït Ourir et dans trois communes de la région d’Anezi (commune d’Anezi, Laarba d’Aït Ahmed, Tnine Aday). Notre aide aux habitants d’Azemmour a été différente. Nous avons offert des boîtes de lait infantile car les besoins étaient important pour ces produits et nous avons pris en charge des frais médicaux de certaines familles qui n’avaient plus la possibilité de soigner leur maladies chroniques faute de moyens financiers. Affiche de l'action #STOPCOVID-19 menée par l'Association Passerelles au Service de l'Humain.

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Les populations de montagne et dans les milieux ruraux, souffraient de l’enclavement En plus de la difficulté de l’accès aux soins et à la nourriture, nous avons pu constater qu’en montagne et dans les milieux ruraux, les populations souffraient de l’enclavement, de l’isolement et de la difficulté à avoir accès à une connexion internet de qualité. Certains, faute de moyens n’ont pas pu se connecter, rendant ainsi le maintien de l’école à distance pour leurs enfants impossible. L’éducation étant un de nos axes prioritaires, nous avons souhaité venir en aide à ces apprenants en leur distribuant des recharges internet pour qu’ils puissent maintenir le lien avec leurs enseignants. Nous avons privilégiés les élèves en milieu rural qui passaient des examens en fin d’année pour éviter qu’ils soient en échec scolaire. Cette distribution s’est faite dans les villages de Aït Daoud (province d’Essaouira) et à Tnine Aday (province de Tiznit).

Aussi minime soit le geste de solidarité en période de crise, la douceur qu’il apporte n’a pas de prix. Les nombreux messages de joie et de remerciements que nous avons reçu des enfants bénéficiaires nous ont comblé de bonheur et nous ont conforté dans notre volonté de poursuivre notre engagement auprès de la jeunesse parce qu’elle représente l’avenir.

Un élève qui fait de l'enseignement à distance au milieu rural

Photo de la vallée d'Ait Ourir près de Marrakech

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Les TICE peuvent être une piste à développer pour sortir de l’isolement Il est important que chacun comprenne ce qui se passe. Cette crise sanitaire est humaine, apportons lui une réponse solidaire centrée sur l’humain et n’oublions pas d’en tirer les leçons quand on l’aura dépassé. Les efforts en premier lieu des marocains, puis de l’Etat, des institutions et des acteurs associatifs ont permis de se réinventer dans l’urgence. Alors, même si tout n’est pas parfait et qu’il y aurait beaucoup de choses à redire, retenons ce qui a fonctionné : les mesures courageuses mises en place au Maroc ont été salué au niveau international, une aide financière versée aux populations, l’industrie marocaine a su se convertir et s’adapter très rapidement pour répondre aux besoins urgents du moment, les nouvelles technologies, utilisées avec efficacité ont permis de maintenir un lien social malgré le confinement, elles ont permis également aux salariés de travailler différemment, aux enseignants d’exercer à distance, et les élèves même dans les villages les plus reculés ont su s’adapter. Peut-être les prémisses d’un nouveau modèle social ?

Elève utilisant les TICE à l'école Almassira Alkhadra sur la C.R. Tnine Aday près de Tiznit, au coeur des montagnes de l'Anti-Atlas.

En montagne, et dans les milieux ruraux , il est indéniable que les réseaux sociaux et les TICE peuvent être une piste à développer pour sortir de l’isolement. Enfin, cette crise est une leçon d’humilité pour l’être humain. Elle nous a rappelé à quel point nous étions si fragiles et à quel point nos destins étaient liés d’où l’importance de réfléchir collectivement, au delà des nations, à une autre façon de vivre plus respectueuse de notre écosystème, de l’environnement et de l’humain.

Elève utilisant les TICE à l'école Almassira Alkhadra sur la C.R. Tnine Aday près de Tiznit, ADRAR VOICE | 24 au coeur des montagnes de l'Anti-Atlas.

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PRÉSENTATION DE PSH

NOS

OBJECTIFS

:

NOS

L'association PASSERELLES au Service de l'Humain a été créée en Juillet 2019. Elle a pour objectif de promouvoir, renforcer des liens d'amitié, de solidarité et de coopération entre le Maroc et la France en créant des synergies, des échanges entre les personnes, entre les acteurs associatifs ou institutions des deux rives dans un esprit d'ouverture, de fraternité et de respect.

NOS

PROJETS

ZONES

D'INTERVENTION

:

Au Maroc : Azemmour Essaouira Marrakech Tiznit En France : Région AURA

AZEMMOUR ESSAOUIRA

MARRAKECH

TIZNIT

:

Nous travaillons en équipe pluridisciplinaire autour de projets d'échanges ou de projets solidaires dans les domaines de l'éducation, de la culture, du développement durable, du tourisme solidaire ainsi que tout projet respectueux de l'homme et de son environnement pour un développement durable. NOS NOS

DOMAINES

D'INTERVENTION

:

VALEURS:

L'association est apolitique, laïque, sans but lucratif et veille à mettre l'humain au cœur de ces projets car il est le premier facteur de réussite.

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Education Culture Développement durable Projets d'échanges interculturels entre la France et le Maroc Tourisme solidaire

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Membres de l'Association Passerelles au Service de l'Humain.

PSH, une association avec des valeurs humaines. Quant à nous, cette crise nous a conforté dans notre volonté de poursuivre notre engagement associatif. L’association Passerelles au Service de l’Humain a tout juste un an et résulte d’une réflexion menée par des membres fondateurs habités par un amour profond de la France et du Maroc et convaincus par la vertu des projets d’échanges, sources de développement, d’échange de savoir-faire, de savoirêtre, d’ouverture à l’autre et véritable vecteur de vivre-ensemble. Acteurs associatifs de longue date pour la plupart, nous avons décidé de nous regrouper au sein d’une même association pour mettre en commun nos compétences au service des autres.

Nos expériences professionnelles, personnelles et associatives très hétéroclites nous permettent aujourd’hui de travailler sur des projets très divers. Nous nous recentrons néanmoins en priorité sur les domaines de l’éducation, de la culture et du développement durable qui représentent les clés de voûte pour un développement humain durable. Nous avons fait le choix de travailler en collaboration avec d’autres acteurs associatifs, collectivités et institutions pour créer des ponts de solidarité et nous veillons à mettre l’humain au coeur de tous nos projets car il est le premier facteur de réussite. C’est donc la cohésion du groupe ainsi que les valeurs humanistes sur lesquelles elle repose qui font la force de cette association. Nos membres ont participé à plusieurs projets d’échanges notamment entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes en France et la région Sous-Massa au Maroc.

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Ils ont à coeur de faciliter ces relations en mettant à profit leur connaissance du terrain, leurs compétences et en facilitant une compréhension mutuelle des deux cultures. Ainsi, certains de nos membres fondateurs suivent depuis le début de l’aventure, la coopération décentralisée entre Tiznit et Agglo Pays d’Issoire. Ils ont notamment accompagné les délégations auvergnates à Tiznit et ont participé à l’accueil des délégations marocaines en France. Ils ont également aidé dans le choix et l’accueil des artisans de Tiznit lors de leur venues aux Journées Européennes des Métiers d’Art à Sauxillanges qui se tient tous les 2 ans. Nous avons entrepris des démarches pour multiplier ce genre d’initiative avec d’autres communes de la région AuvergneRhône-Alpes car il est important de valoriser la diversité, la mixité et les échanges, sources de richesse et leviers de performance et de vivre-ensemble.

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MAROKKOS VIELFALT 15-TÄGIGE RUNDREISE

DER ATLANTIK, DIE KÖNIGSSTÄDTE, MAROKKOS NORDEN, SAHARA UND DIE STRASSE DER KASBAHS

Dein Marokko Landsberger Str. 1 04157 Leipzig Deutschland Telefon : +49 341 92713615 Telefax : +49 341 92713616 E-Mail : info@dein-marokko.de


INDIVIDUALREISE

frei wählbare Termine und Optionen Reiseteilnehmer: 2 Personen Reisepreis pro Person im DZ.: Option A: 1.360 € Option B: 1.765 €

Option C: 2.195 € Inklusive Leistungen: 13 Übernachtungen in guten mittelklassigen Riads und Kasbahs laut Reiseverlauf Doppelzimmer mit Bad oder Dusche und WC. 1 Wüsten-Übernachtungen im Komfort-Nomadenzelt. 14x Frühstück (F) | 1x Picknick (P) am Tag 6 | 2x Abendessen (A) am Tag 5 und Tag 6 Flughafentransfer bei der Anreise in Marrakesch Lokale, deutschsprachige Stadtführer in Meknès, Fes und Marrakesch Kameltrekking in der Wüste mit Wüstenführer Persönliche Beratung und umfangreiche Reisevorbereitung inkl. Reiseliteratur Reisepreissicherungsschein Flugkompensationsbeitrag (10 €) und Spende für Entwicklungsprojekte mit ADTME (5 €) Frei wählbare Optionen: Option A: Klimatisierter, kompakter Mietwagen mit Vollkasko ohne Selbstbeteiligung von Tag 3 bis Tag 15 Option B: alle Transfers und Fahrten laut Reiseverlauf mit klassiertem Fahrzeug mit Fahrer Option C: Wie B zusätzlich deutschsprachiger Reiseleiter von Tag 3 bis Tag 13. Nicht inklusive Leistungen: Flug, Getränke, Trinkgelder, Versicherungen. Optionale Zusatzleistungen: Einzelzimmer: 350 € Abendessen: 20 € p.P. (als Menü ohne Getränke) Aufenthaltsverlängerung (pro Nacht inkl. Frühstück): 75 € pro DZ | 60 € pro EZ Unterkunftskategorie: Standard: -250 € | komfort: inklusive | luxus: +480 €


Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

THE FESTIVAL OF SLAVES;

A TRADITION IN ILLIGH

Text : Bert Hogervorst Photos: Annie Wright

Idoukan ou les babouches berbères de l'Anti-Atlas.

Abb. 2. L’habile traditionnel et bijoux berbères en argent de la région de Tiznit. Crédit photo : Mohamed Boublouh

Musicians playing castanets and singing

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THE FESTIVAL OF SLAVES; A TRADITION IN ILLIGH

Text: Bert Hogervorst Photos: Annie Wright

Illigh is located in Tazerwalt, a region in the south-western foothills of the Anti-Atlas Mountains. Each year, the Festival of Slaves is celebrated at the village’s

historic

Kasbah.

Bilal,

a

companion of the Prophet Muhammad is at the very heart of this religious event, which is rooted in the slave trade that existed in this area for many centuries. He was a black slave and one of the first people to convert to Islam. The Prophet purchased his freedom and made him part of his family.

The slave trade’s origins From the 9th century onwards, slaves from West Africa and the Sahel were transported

as

a

commodity

to

Morocco. Books, salt and horses were exchanged for spices, gold and slaves. Every ruling dynasty was eager to acquire these lucrative and (at that time) prestigious wares. Musicians playing castanets and singing

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Musicians playing castanets and singing

The role of Illigh and Tazerwalt For Illigh, which flourished in both the 17th and 19th centuries, Trans-Saharan trade represented an essential cornerstone if not the entire foundation of its economy. When, at the beginning of the 17th century, Morocco was in a state of administrative chaos, Sidi Ali Bou Dmi’a, the great-grandson of Sufi Saint Sidi Ahmed ou Moussa, spotted an opportunity and seized it. He founded Illigh and governed not only the caravan routes through the Sahara but also the slave trade itself. Tazerwalt now became a place of slave markets.

An army of slaves Sidi Ali Bou Dmi’a dressed and behaved like a sultan. And, just like the rulers before him and many others after, he surrounded himself with an army of slaves. Although Illigh’s status as an autonomous power was short lived, it was the example that his descendants emulated with varying success until the end of the 19th century.

Illigh as a microcosm of

The Festival of Slaves in

Morocco

practice

In Illigh, slaves were used in agriculture, for household duties, as concubines and for protection. A carefully selected cavalry of slaves would accompany the Kasbah’s ruler on journeys and was to remain popular up to the 20th century. The slaves were Muslim and, as a gesture to these ‘brothers in the faith’, a festival was organised for them within the Kasbah’s walls. This probably began as early as the 17th century.

Slavery was officially outlawed in Morocco in 1959. But the Festival of Slaves exists to this very day. In Illigh, where many of their descendants still live, it is usually celebrated in the first week of November. On the first day, a cow is slaughtered and the meat is divided amongst the villagers. A special couscous is also made and decorated with boiled eggs on sticks.

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The Great Courtyard of Illigh

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Highlight The Festival’s highlight occurs on the second day when a ritual dance is performed around a white flag on the top of a pole in the middle of the Kasbah’s courtyard. A group of young men dance themselves into a trance under the watchful eyes of an audience that mainly comprises women and children from Illigh. The dancers are increasingly transported by the endlessly rehearsed dance steps, sung choruses and the rhythmic sounds of a drum, tambourines and iron castanets. The choruses alternate between Tashelhiyt, a local language, and Arabic. They beg Allah for forgiveness and freedom where, alongside the Prophet Muhammad, Bilal is time and again invoked. Tea house on the Great Courtyard © Peti Buchel

Qraqeb-s There are many stories about the castanets or qraqeb-s as they are known in Arabic. While some argue they were originally made from the chains that kept the slaves captive, others suggest that they imitate horses’ hooves, a sound associated with capture, escape and freedom. Moreover, the root of the Arabic word comprising the consonants q-rb also forms the verb ‘to approach’. It is used in the Quran in the sense of approaching Allah, a state that Sufism particularly strives for. Sufism is also a form of Islam that is popular with many people in Morocco.

The communal meal The Festival of Slaves is also dedicated to the principle of brotherhood. It is an excellent social opportunity to meet and enjoy a meal together, and is therefore also known as the Communal Meal of the Slaves, Ma'arouf Issemgane. In addition, outsiders are actively welcomed and are often invited to eat with a family in Illigh once the day’s celebrations are over.

Women watching the Festival

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Remaining true to the original place All attempts to relocate the festival to the tomb of Sidi Ahmed ou Moussa have failed although his mausoleum is always visited on the third day. Instead, the celebrants remain true to the original place: Imi u guns, the Great Courtyard of the Kasbah of Illigh. And this was also the place where an alien world was forced upon their ancestors. A world that they have made their own and is at its most vibrant at the Festival of Slaves. For those wishing to attend the next Festival of Slaves, it is important to check whether or not it will still be held in November 2020. This is due to the continuing Covid-19 pandemic. Girl in the audience

The Festival’s first poster by Ider of Illigh

Boy Musicians

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Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

Idoukan ou les babouches berbères de l'Anti-Atlas.

Abb. 2. L’habile traditionnel et bijoux berbères en argent de la région de Tiznit. Crédit photo : Mohamed Boublouh


Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

CHRONIQUE DE TARIQ : CHOCS, RISQUES ET CRISES… LE TEMPS DES RUPTURES ?

Tariq Akdim

Idoukan ou les babouches berbères de l'Anti-Atlas.

Abb. 2. L’habile traditionnel et bijoux berbères en argent de la région de Tiznit. Crédit photo : Mohamed Boublouh

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CHRONIQUE DE TARIQ : CHOCS, RISQUES ET CRISES… LE TEMPS DES RUPTURES ?

Tariq AKDIM Directeur de Rédaction ADRAR VOICE et Socio-économiste des territoires Et si ce virus nous convoque à des ruptures ? Cette question nous interpelle à plus

d’un

titre.

Nous

voici,

traversant une sphère inédite de l’histoire humaine. Avons-nous actionné

les

leviers

pour

permettre des changements dans nos territoires du vécu ? Avonsnous pensé à nos territoires vulnérables ? Quelles politiques publiques pour ces territoires ? Quelle élite pour défendre et agir dans l’action devant cette crise totale

pour

philosophe L’écrivain

paraphraser Edgar

le

MORIN

Jacques

?

ATTALI

confirme que la crise ne fait que commencer avant de souligner que nous ne pouvons pas tirer de leçons d’une crise qui ne fait que commencer.

L’économiste

feu

Samir AMIN avait prédit une crise structurelle du système capitaliste depuis 2005.

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Cette première ébauche nous invite à penser l’avenir de nos territoires à l’ère des crises. Si certains acteurs de papier tendent à analyser la crise à partir de la question de la complexité, les acteurs de terrain doivent penser cette action dans le temps des territoires. Or, la question du développement territorial doit s’inscrire dans le temps des ruptures. La rupture, ici, peut prendre la forme d’une inscription dans le sens d’une prise de conscience des paradoxes qui fondent la gestion des crises, et ceci nécessite la prise en compte de quelques dimensions suivantes :

L’action nait de l’intelligence collective Au temps du virus, l’action collective est indéniablement une question fondamentale de l’exercice de l’intelligence des acteurs. Mais devant ce mal invisible, elle devient une urgence. Urgence d’une méthodologie de travail en commun. Aujourd’hui, un nombre important de communes rurales souffrent du problème de gouvernance de leurs ressources humaines, pas seulement un écart de formation et en animation, mais aussi en gouvernance des équipes.

Ceci a un impact direct sur la performance et la capacité de la collectivité territoriale à faire preuve d’intelligence. Il s’agit simplement de penser différemment en combinant les facteurs de prise d’initiative en terme d’innovation sociale, de synergie entre projets et de co-construction des projets à impact durable sur la population locale.

mais il est indispensable dans un premier temps de connaitre cette population de jeunes ruraux, c’est-à-dire de les intégrer aux schémas de formation et de développement.

Toutes les générations sont concernées

La place de l’opportunité et du potentiel Devant la crise, l’État a préféré des mesures d’austérité au risque d’une politique économique accès sur la réduction ou l’annulation des postes d’emploi. Aujourd’hui, il faut créer des opportunités nouvelles notamment pour les jeunes du monde rural. Aucune réflexion ni stratégie n’a été prise en compte pour ces jeunes mettant ces territoires ruraux en péril. Ces potentialités de jeunes et de femmes vivant dans le monde rural méritent des projets socio-économiques adaptés aux besoins de leurs territoires afin de les encourager à s’investir,

Quelque part, nous vivons une crise intergénérationnelle dont l’élite locale est aussi responsable. Il faut plus que jamais, penser à l’ensemble des générations comme un système, les impliquer dans les processus de prise de décision, et surtout éviter une approche axée sur les catégories réductrices ou aliénantes, le refus aussi d’une image mensongère puisque toutes celles et ceux qui composent ces territoires sont importants. Nous devrions impérativement, être dans l’écoute, le virus nous a appris, entre autres, que nous sommes tous dans le même navire. La gouvernance accès sur un public spécifique nous offre des formes hétérogènes, divergentes et catégoriques refusant de s’approprier les projets de relance.

Photo de l'action "Un sourire pour tous" menée par l'Association ADTME et l'UNICED en Août 2019.

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La commune de Tnine Aday dans l'Anti-Atlas

De la nécessité des

Quand la crise transforme les

territoires résilients

projets

La crise multi-échelle que nous traversons nous invite à repenser nos rapports avec nos territoires. Un territoire résilient aura la capacité d’anticiper les risques, de réagir et de s’adapter aux crises multiples. Il ne s’agit pas de promouvoir un concept et de l’enchanter, mais de mettre en place un outil de veille permettant de répondre à la problématique de la vulnérabilité, devenue durant cette crise le maître-mot de tous les territoires.

La crise, est à la fois une réponse majeure que nos projets sont appelés à penser en priorité au caractère à la fois vulnérable et résilient de nos territoires. Ce qui nous invite à réfléchir, non plus en terme de financements, mais d’échelles d’intervention, non plus en démarche sectorielle, mais territoriale, non plus en nombre de projets, mais en qualité d’impacts, non plus en objectifs, mais en performances, non plus en terme conjoncturel, mais plutôt structurel.

Dans la pratique, construire des indicateurs de résilience valables pour tous les territoires serait réducteur des réalités et complexités des données démographiques, économiques, sociales, écologiques, politiques et culturelles d’un territoire à un autre. La définition de la résilience dépend alors du processus de gouvernance des acteurs. Autrement dit, chaque territoire développera ses propres indicateurs en fonction de sa trajectoire de développement.

Faut-il le rappeler, il est vrai que la crise est globale, mais les alternatives de développement se trouvent, plus que jamais au niveau local.

Un village de l'Anti-Atlas près de Tafraout en hiver 2019.

Primo, une méthodologie d’évaluation des indicateurs de la résilience doit faire l’objet d’un commun accord entre l’ensemble des acteurs du territoire en démontrant le profil territorial croisé avec le projet politique local. En amont, ils doivent dans une logique préventive, permettre d’identifier les risques économiques, environnementaux et sociaux et en aval, dans une logique d’évaluation, donner quelques éléments d’appréciation des actions mises en œuvre par le territoire (succès ou échec), notamment des politiques publiques sectorielles. Secundo, le recours à une analyse, en termes de vulnérabilité, permet une adéquation plus ou moins proche avec réalité de chaque territoire. Il résulte de cette analyse qu'une forte vulnérabilité porte les signes d’une crise à venir et qu’une faible vulnérabilité témoigne d’une capacité du territoire à forger sa propre résilience surtout quand elle s’accompagne d’une évolution positive des autres indicateurs classiques (taux de pauvreté, taux d’accroissement des activités économiques, etc.).

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LA VALLÉE DE L’ARGHEN, UN TERRITOIRE TOURISTIQUE EN ÉMERGENCE !

Léna Dejean

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Mohamed Boublouh is an 18-year-old photographer and filmmaker. Crédit photo : Mohamed Boublouh

LA VALLÉE DE L’ARGHEN, UN TERRITOIRE TOURISTIQUE EN ÉMERGENCE !

Par Léna Dejean Chargée de mission tourisme rural chez Experts-Solidaires

Depuis 2019, un projet de tourisme rural s’appuie à mettre en avant les nombreuses richesses du territoire avec pour objectif un réel partage entre les populations locales et les touristes, en recherche d’originalité et de retour aux sources. Malgré un potentiel avéré, le territoire est complètement

vierge

de

toute

forme de tourisme et l'essentiel de l'activité économique est informelle et

concentrée

sur

l'agriculture

vivrière et la culture de l'argan. Ainsi,

ce

projet

a

pour

but

d'accompagner l'entrepreneuriat à travers le développement d'activités touristiques.

Figure 1 : Brahim, un potier d'Arazane, a intégré au projet touristique afin de préserver les savoirfaire ancestraux

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Un tourisme plus respectueux de toutes et tous Donner aux populations locales la possibilité de vivre du tourisme est la pierre angulaire de tout projet touristique pérenne et respectueux. Face à un exode rural important, les autorités locales souhaitent redonner vie à leurs montagnes. Les activités génératrices de revenus que le tourisme génère, peuvent pallier au manque d’emploi qui pousse les populations à migrer vers les villes. L’eau, qui manque encore dans de nombreux douars, est une ressource précieuse à partager. Les activités touristiques se doivent donc d’être peu gourmandes en eau. Les populations rurales sont les premières concernées par le dérèglement climatique et la vulnérabilité de nos écosystèmes. Le développement d’activités touristiques se doit d’être respectueux, juste et en adéquation avec leurs envies.

Dans la vallée de l’Arghen, la coopérative Assounfou d’Oumouddou se veut être une pépinière pour les acteurs de demain. Ainsi, chaque acteur du tourisme de la vallée (hébergements, restaurations, activités, transports, etc) pourra faire valoir son savoir-faire et se mettre en lien avec les autres membres de la coopérative. Ensemble, ils pourront dessiner des offres touristiques adaptées aux attentes des voyageurs en y répondant de manière cohérente. De plus, dans le cadre de ce projet, l’approche de « formation-action » a été retenue : l’apprentissage par la mise en situation et la formation en binôme (un apprenant avec un confirmé). Prendre soin des ressources humaines du territoire, mais également de son patrimoine. La vallée de l’Arghen regorge de trésors matériel et immatériel, comme par exemple la forteresse d’Igiliz, berceau des Almohades où résidait Ibn Toughmert.

Figure 2 : Visite de sensibilisation de la forteresse d'Igiliz avec

Une coopération entre la faculté d’El Jadida au Maroc et de la Sorbonne en France a permis de restaurer la forteresse et un travail de capitalisation a été réalisé afin de vulgariser l’histoire de la forteresse d’Igiliz et de la transmettre aux guides (titulaires et en formation) afin d’amorcer une sensibilisation des femmes du club féminin de Toughmert. L’intérêt de ce patrimoine historique est grand, d’où la nécessité d’encadrer son ouverture au public afin de ne pas le mettre en péril. En plus de ce merveilleux endroit, le référencement des sites à forte valeur ajoutée est en cours avec les acteurs de la vallée dans le but de les protéger et les valoriser comme c’est le cas pour les peintures rupestres présentes dans la commune d’Adar. Cette mise en protection ne peut se faire qu’avec le concours de la population locale qui devient garante de son patrimoine. Également, ce recensement permettra d’établir de nouveaux programmes et de dessiner des circuits.

Figure 3 : la vallée d'Arghen

les femmes de l'association féminine de Toughmert

Figure 4 : Petite récolte à l'oasis d'Ida Oulimite

Photo Series "Moroccan villagers". Crédit photo : Mohamed Boublouh

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Figure 5 : dessin de la vallée d'Arghen par Mustapha Boukrom

Redéfinir les cibles et les circuits Voyager moins, mais mieux : une part des touristes est sensible aux préoccupations environnementales et privilégie des circuits plus longs, sur une quinzaine de jours afin de limiter l’impact carbone de leurs voyages en avion. Le tourisme rural propose de s’éloigner des grands flux touristiques; de décharger les grandes zones et de répartir les ressources émanant du secteur sur l’ensemble du territoire de manière équitable. La crise du Covid-19 et le confinement auront sans doute fait grandir la part de touristes en recherche de sobriété touristique et de retour à la nature (randonnées, vélos, découvertes des traditions, etc.).

Imaginer un circuit de cinq jours de marche dans la vallée d’Arghen, entrecoupés de bivouacs en pleine nature nécessitant des guides et des muletiers, de moments de partage avec la population locale à la découverte de leurs traditions pour enfin continuer vers d’autres villes du Maroc. De cette façon, les circuits ruraux pourront s’intégrer à de plus grands séjours. Face à la fermeture de nombreuses frontières cet été, les touristes auront l’occasion de voyager au sein de leurs propres territoires. Par exemple, dans la vallée de l’Arghen, se trouve le superbe gîte Talbourine à Toughmert au pied d’Igiliz où il est possible de faire des circuits en étoile avec des excursions à la journée.

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Un retour aux sources Aujourd’hui, les touristes veulent se tourner vers des séjours plus tangibles, concrets et pleins de sens. Dans la vallée de l’Arghen et ailleurs dans l’Anti-Atlas, des initiatives fleurissent et proposent un vrai retour aux sources. Le besoin d’un tourisme plus local et plus ancré, sur les traces de la vie d’antan, se fait sentir.

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Retrouver l’essentiel autour : d’une balade parmi les plantes médicinales d’une récolte de légumes pour confectionner son tajine avec les femmes du village à Toughmert d’un atelier de poterie à Arazane pour fabriquer sa vaisselle d’un cours de cuisine pour découvrir le traditionnel petit-déjeuner berbère de la visite de la forteresse d’Igiliz pour découvrir l’histoire des Almohades d’un atelier pour réaliser sa propre huile d’olive dans un moulin traditionnel à Tizirt d’un atelier de confection d’un tapis berbère ou bien encore la participation à un moussem. Les possibilités sont nombreuses et peuvent s’adapter aux différentes saisons, aux événements et aux profils des voyageurs.

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Le tourisme est un secteur qui permet de générer des revenus décents lorsqu’ils ont convenablement répartis. Pour cela, Conclusion la mobilisation des talents locaux, du guide au muletier, en passant par l’artisan et Cette pandémie nous a donné l’occasion de les associations féminines est le socle d’un repenser le tourisme pour lui donner toujours plus du sens et de valeurs. Tous développement touristique durable. les acteurs s’investissent à leurs niveaux, Proposer des séjours en étoile, basés dans que ce soit les présidents des communes, la vallée, permettra un plus grand partage les clubs féminins ou bien l’ensemble des des ressources entre les différents bénéficiaires et prestataires. La vallée de prestataires touristiques. Ils seront alors l’Arghen regorge de trésors historiques, les interlocuteurs directs face aux culturels et naturels qui ont besoin d’être touristes et pourront leurs proposer des préservés. L’agritourisme, l’écotourisme, le activités de qualité tournées vers la tourisme solidaire, sont autant d’options à découverte d’une autre culture et dans mettre en place pour profiter de l’Adrar l’échange. Afin d’inclure toujours plus le tout en le préservant. touriste, il apparaît important de lui proposer des activités où il met la main « à la pâte » et où le lien se crée, sans avoir pour autant besoin de parler la même langue. Ces moments de partage sont précieux et sont la plus grande valeur ajoutée de ces circuits ruraux.

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Photo 1 :Production d'huile d'argan, patrimoine immatérielle de souss massa. Crédit photo : Outanalt

SALZGEWINNUNG IM HOHEN ATLAS

Barbara & Andreas Conrad

Idoukan ou les babouches berbères de l'Anti-Atlas.

Abb. 2. L’habile traditionnel et bijoux berbères en argent de la région de Tiznit. Crédit photo : Mohamed Boublouh

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SALZGEWINNUNG IM HOHEN ATLAS

© www.marokko-erfahren.de

Barbara + Andreas Conrad www.marokko-erfahren.de

Bereits 1875 berichtete Matthias Jacob Schleiden in seinem Buch „Salz“: Die von Marokko kommenden Karawanen oder „Kasilas“ -haben gewöhnlich 1-2000 Kameele und bis 150 Männer. Oft vereinigen sich mehrere Kasilas und bilden dann eine „Akabar“; auf ihrem Weg in den Süden laden sie in den salzreichen Bodeneinsenkungen meist gegen Bezahlung und Ausfuhrabgabe an die Eigenthümer das sehr reine Salz und bringen es nach Timbuktu, wo dasselbe neben dem Golde der Haupthandelsartikel ist und längs des ganzen Niger das wichtigste Tauschobjekt und selbst, wie auch in vielen Gegenden Westafrika’s, allgemeiner Werthmesser ist. Bis zu 2000 Kamele? Unvorstellbar! Dieser Aufwand lässt den Wert erahnen: stellenweise war Salz wertvoller als Gold!

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Weiterhin erfährt man bei Matthias Jacob Schleiden, dass bereits der griechische Geschichtsschreiber Herodot 500 Jahre vor unserer Zeitrechnung von Salzvorkommen in Nordafrika berichtete, ohne selbst dort gewesen zu sein. Auf den noch immer bekannten Karawanenwegen von Westen nach Osten wurde Salz als Handelsobjekt mitgeführt, die Ankunft einer solchen Karawane rief in den zwar sehr fruchtbaren aber dennoch salzarmen Ländern im Osten regelrechte Aufregung hervor. Ein deutliches Zeichen, dass die lebensnotwendige Bedeutung des Salzes schon immer bekannt war.

Wie entstanden die Salzvorkommen ? Wie aber entstanden die Salzvorkommen, aus denen noch heute in meist traditioneller Weise das weiße Gold gewonnen wird? Aufgrund tektonischer Verschiebungen, verbunden mit einem Klimawandel vor über 200 Millionen Jahren, trocknete das Urmeer aus und hinterließ eine reine, von jeglichen Umwelteinflüssen verschont gebliebene, tief unter der Erde liegende Salzschicht. Durch eindringendes Grundwasser bildeten sich unterirdische Solevorkommen oder zu Tage tretende Quellen. An der Erdoberfläche hinterlässt dieses Wasser nach Verdunstung weiße Spuren in der Umgebung. Die Berber verstanden diese Zeichen der Natur richtig zu deuten,

Verdunstung von Salzwasser auf der Erde. © www.marokko-erfahren.de als sie selbst auf Suche nach neuen Trinkwasservorkommen ihre Umgebung durchsuchten.

Diese Tränen sammelten sich unterirdisch in dem Bassin am Fuße des Hohen Atlas, wo das Gebirge in die Sahara-Wüste übergeht. Aus Steinen und Erde entstanden am Rande der Hänge terrassenartige Becken, deren Ritzen Eine romantische Sage früher sorgfältig mit Erdreich abgedichtet wurden. In der modernen Zeit Eine romantische Sage findet indes eine übernehmen in den Becken liegende ganz andere Erklärung für die Plastikfolien diese Aufgabe. Salzentstehung: Einer Legende nach weinte Atlas, der die Erde auf seinen Schultern stützt, über das Leid, dass in der Welt herrschte.

Aus Steinen und Erde entstanden am Rande der Hänge terrassenartige Becken. © www.marokko-erfahren.de

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System zur Führung von Salzwasser in den Terrassen über das Tal. © www.marokko-erfahren.de

Ein originelles Verdampfungssystem.

© www.marokko-erfahren.de

Um das Wasser aus den meist schwer zugänglichen Taleinschnitten zu leiten, wird es mittels Schläuchen bis zu den Becken geleitet. So lässt sich außerdem vorzeitige Verdunstung vermeiden. Salzbrunnen, aus denen das Wasser aus der Tiefe geholt wird, ersetzen mancherorts die Schlauchführung. Vorgelagerte Filterbecken sorgen nun für eine Reinigung, in denen sich im Wasser mitgeführter Sand und Schlamm auf Grund höherer Dichte absenken. Das so gereinigte, stark salzhaltige Wasser gelangt in tiefer gelegene Becken, die während des Verdunstungsprozesses entstehenden Salzkristalle werden immer wieder mit großen Holzspachteln aufgelockert, bis sie – in grobkörnigem Zustand – mit geflochtenen Körben aus dem Becken geschöpft werden. Das noch nicht vollständig verdunstete Wasser kann hier beim Transport zur Sammelstelle ablaufen. Den letzten Schliff zum Trocknungsprozess übernimmt die Sonne, bis das Salz in Säcken abgefüllt direkt auf dem Markt verkauft oder zur industriellen Aufarbeitung transportiert wird.

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Tradition und Industrialisierung Trotz der mittlerweile fortgeschrittenen Industrialisierung verlieren die Salzbrunnen oder -quellen nicht an Bedeutung, da die Qualität des Salzes für sich spricht. Das als Atlassalz bekannte, hochpreisige Speisesalz ist durch seinen leicht süß-salzigen Geschmack sehr beliebt und wird nicht nur auf den regionalen Märkten gehandelt. Der Besuch solcher traditionellen Salzgewinnungsanlagen vermittelt einen tiefen Einblick in die harte körperliche Arbeit vor Ort. Von Agadir aus lassen sich in bequemen Tagesausflügen einige dieser Salinen besichtigen. Fährt man auf der N1 ca. 130 km in Richtung Essaouira, liegt westlich der Straße in der Nähe des Dorfes Douar Tisgharin (Tisrarine?)etwas versteckt in den Ausläufern des Hohen Atlas eine riesige Anlage, deren Ausmaße sich auf etwa 2000 x 500m ausdehnen. Östlich – und kurz von der N1 zu entdecken, befindet sich eine weitere, etwas kleinere Saline.

Die Saline Dkheila, regelrecht idyllisch in einem breiten Taleinschnitt hinter dem gleichnamigen Ort und Stausee gelegen, erreicht man über die A7, Abfahrt Amskroud Richtung Taroudant. Biegt man in Ikenderte links ab, muss man der Straße nur noch bis zum Stausee folgen, wenige Meter zu Fuß gehen und steht mitten zwischen den Becken. Ernsthaftes Interesse an ihrer Arbeit freut die dort tätigen, barfuß laufenden Männer in der Regel so sehr, dass man spontan begrüßt wird und auch ohne eine gemeinsame Sprache zu sprechen eine spannende Führung erhält. Darf man dann als Krönung sogar noch eine Tüte Salz mitnehmen, so werden bei seiner Verwendung in der heimischen Küche sicher schnell die Erinnerungen an dieses Ereignis wach. (Dieser und weitere Ausflüge rund um Agadir sind auf der Karte J12 Agadir – Taghazout – Imouzzer detailliert und mit zahlreichen Bildern versehen zu finden). Bei einem geplanten Besuch einer Saline ist es gut zu wissen, dass nur in den Monaten zwischen April und September dort gearbeitet wird, wenn die Sonneneinstrahlung so intensiv ist, dass eine schnelle Verdunstung gewährleistet ist. Die restliche Zeit des Jahres stehen die Becken leer, das Salz ist abtransportiert und niemand ist vor Ort, dem man neugierige Fragen stellen könnte.

Die Verkaufsstellen : in Agadir : Camping Aourir, 5 Km hinter Aourir an der (P1001) nach Imouzzer Ida Ou Tanane، Awrir 80000 Crocoparc Agadir, RN 8 PK 16 80046 Drarga - Agadir L'Echappée Belle, Etape Berbère, 7 rue Mohammed Boufous Quartier، Talborjt, Agadir 80000 Librairie Al Mouggar Livres, Imm. "P" Ave du Prince Moulay Abdallah, Agadir 80000

Verkaufsstellen außerhalb : Auberge Borj Biramane, Village de Icht / BP74 – 84100 Fam El Hisn, Province de Tata Hôtel Tomboctou, avenue bir Anzarane, 126, Tinghir 45800 Marrakech: Supra N°198 (magasin) Lotissement El Azzouzia - Marrakech

Aus Steinen und Erde entstanden am Rande der Hänge terrassenartige Becken. © www.marokko-erfahren.de

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INTERVIEW : INKNJTAOUN BRAHIM, A PORTRAIT OF YOUNG TOUR GUIDE AND PHOTOGRAPHER

Rachid Benzouaâ

Photo de M'hamed Elomary en 2019. Crédit photo : Kamal ABAD

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INKNJTAOUN BRAHIM A PORTRAIT OF YOUNG TOUR GUIDE AND PHOTOGRAPHER Dr. Rachid Benzouaâ Président de l'ADTME Directeur de publication ADRAR VOICE

INKNJTAOUN Brahim is a young tourist guide and photographer from the village of Tinnit in the Western Anti-Atlas in southern Morocco. A region known for its arid mountains and breathtaking landscapes. It is from a young age that Brahim grew up with the mountain, its natural environment where he learned to walk, play and tame. After primary school and college, Brahim obtained his literary baccalaureate at Lycée Eljazouli in Anezi. He continued his graduate studies at Ibn Zohr University where he studied English literature. In parallel, Brahim did a professional course in the Institute of catering and hotel trades in Founty in Agadir. Passionate about photography from a young age, he likes to make tourists and visitors to the region discover his region and his village. PhInknjtaoun Brahim in the Anti-Atlas. Crédit photo : Rachid Benzouaâ

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What is your history with photography? Photography for me is among the practices in which I discovered myself and found my identity. My relationship with photography started by chance, even though I don’t often believe in chance. I have always been a fan of mountains and natural scenery and I value every natural view before my eyes. As soon as this moment passes by, I feel sad and I long to turn back time and relive the first moment I saw the natural beauty. One day a friend visited me in the mountains. He was also a fan of natural scenery and a wonderful photographer. We were sitting together on a mountain peak, waiting for the sunset. My friend was preparing to photograph the sunset,and he asked me if I could help him. I was excited to see what he would do. As we prepared, I found myself enjoying the process. After he took the photo, I was able to see the beauty that he captured. It reminded me of the sorrow I feel after a beautiful moment passes me by. Immediately, I realized that I want to try this. I wanted to try taking a picture for myself. My friend felt great love for his camera, and normally did not allow others to use it. But I was a trusted friend and he would make an exception for me. My journey of photography began in this moment, when my fingers touched the buttons of this beautiful camera. I looked with my right eye on the aperture and watched the view from the camera for the first time. The view through my camera mirrored the view through my eyes. As I prepared to photograph the scene, my friend began to explain techniques and methods of camera use, but I was not focused on him. I was only interested in capturing the beautiful moment before me. I held my breath as he finally told me to press the button and capture my first picture.

PhInknjtaoun Brahim in the Anti-Atlas. Crédit photo : Rachid Benzouaâ

I waited for the right moment and finally took my first shot. My friend quietly told me to enjoy the moment. I felt that he understood me and could see that I was enjoying the experience. It was a very special moment for me. I quickly looked down at the screen to see my work. My friend was dazzled by the picture frame. I, too, was immersed in my shot, trying to find the difference between the image on the camera and the scene before my eyes. But there was no difference, the image on film was a true reflection of reality.

Photos of PhInknjtaoun Brahim in the Anti-Atlas.

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This is where my love for the camera began, and all the opportunities that came with it. I became very annoying to my friend, bothering him every day for information about the camera, its price, how to use it, and on and on. He was very patient with me and told me everything I wanted to know. My experience also allowed my friend to reminisce about his first foray into photography. He even told me that my first photo was much more beautiful than his first photo. He told me that all I have to do is buy a regular camera and learn how to use it through YouTube and Google. After getting my first camera, I began truly learning about photography. I took pictures of nature and posted them on Facebook, getting comments from my friends and peers. They encouraged me to continue to develop my skills and opened me up to other types of photography. I began taking portraits, street photography, and wildlife photography. I started participating in contests and working in the field of photography and incorporating it into my job as a tour guide. It began to help merge these ventures, as my photography helped to market my tourism work. This one moment on the mountain peak with my friend has helped to shape the future of my career and my life as a whole. Photography has become something I am passionate about and is now a big part of my life. I am very thankful to my friend and will always remember this moment fondly. Now, I will always enjoy nature with a camera in my hand. Nature photo. Inknjtaoun Brahim

Photo from Tinnit village in the Anti-Atlas. Inknjtaoun Photo

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What is your history with canyoning? I discovered this adventure sport in 2018 through an internship with my friend and mentor M’hamed El Omary in Tafraout. He has established a partnership with the Belgian agency El Camino Loco, directed by Koen Viaene. This agency works to promote canyoning throughout the world. I was later lucky enough to receive training from the French canyoning foundation. Soon, I began to work with a local organization called The Association of Tour Guides and Companions of the AntiAtlas. In April 2019, we organized an international meeting called the RIC 2019. Here, I began to understand the extent of this sport internationally and I had a desire to continue exploring the canyons in my region the Anti-Atlas. In February 2020, I participated in the development of new, recently discovered canyons alongside young canyoning enthusiasts from the association Xplore Canyon from France, as part of the NAHNAH project. All these rich experiences made me want to go further into the practice of this adventure sport and to flourish personally and professionally. These experiences also opened the door to other adventure sports such as rock climbing, which I have started to do recently. I was lucky enough to be trained by seasoned members of the Grenoble Alpine Club, with whom I learned mountain rescue and safety techniques. All of these experiences are very enriching for me and give me yet another opportunity to explore the most remote and inaccessible places of the Anti-Atlas Mountains. I look forward to further exploring my native region and discovering the hidden gems of the mountains.

Brahim Inknjtaoun climb in Tafraout montains.

Brahim canyoning in the gorges of Jebel Elkest in the Anti-Atlas.

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Guide des espaces naturels Brahim Inknjtaoun

DIPLÔMES ET COMPÉTENCES:

SPÉCIALITES :

Brahim est diplômé d'une Licence en Anglais de l'Université Ibn Zohr. Il a obtenu son autorisation d'exercer le métier de Guide des espaces naturels en 2017. Il pratique différents montagne : Randonnée, Canyonisme, VTT Escalade

sports

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de

Les montagnes de l'Anti-Atlas, Les territoires présahariens, Photographie,

COORDONNÉES : +212 696-276037 INKNJTAOUNTOUCH.SHOOT@GMAIL.COM

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COMMUNIQUÉ

POUR

UNE

MEILLEUR

STRATÉGIE POUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ APRÈS LA CRISE DU COVID-19

ADTME

Ecureuil de barbarie. Crédit photo : Rabie Atlas

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COMMUNIQUÉ POUR UNE MEILLEUR STRATÉGIE POUR LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ APRÈS LA CRISE DU COVID-19 ADTME : Association Adrar pour le Développement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme Suite à la visioconférence organisée le 22 Mai 2020 par l'Association Adrar pour le Développement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme (ADTME) sous le thème : Quelle stratégie pour la conservation de la biodiversité après la crise du COVID-19 ? avec la participation de l’Association des Amis des Rapaces (ASARA), le Réseau des associations de la Réserve de Biosphère Arganeraie (RARBA), l’Université Ibn Zohr, le Département des Eaux et Forêts (DEF), du Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, soutenue par le programme PPIOSCAN mis en œuvre par l’UICN-MED cofinancé par la Fondation MAVA et le Fond Français pour l’Environnement Mondial (FFEM).

Gazelle de cuvier dans l'Anti-Atlas pendant le confinnement de la population locale lors de la crise du Covid-19. Crédit photo : Asmad Houcine.

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Cette visioconférence s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la biodiversité du 22 mai 2020, sous le thème « Nos solutions sont dans la nature ». La visioconférence s’est tenue à distance dans le respect des consignes sanitaires liées à l'épidémie du COVID-19 en utilisant les technologies de communication à distance (Zoom).

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La célébration de la journée mondiale

Les recommandations et des propositions

Le thème choisi cette année, pour la célébration de la journée mondiale de la biodiversité, met l'accent sur l'espoir, la solidarité et la nécessité de travailler ensemble à tous les niveaux pour construire un avenir et une vie en harmonie avec la nature.

À l’issue de la visioconférence certaines recommandations et des propositions pour la conservation de la biodiversité locale ont été proposées comme suite :

La visioconférence été axée autour de trois sous-thèmes : L'importance de la biodiversité dans les écosystèmes Les causes et conséquences de la dégradation de la biodiversité Les solutions et recommandations pour la conservation de la biodiversité, A l’heure où nos territoires de montagne subissent plusieurs problèmes liés à la sécheresse due au changement climatique, le pâturage intensif ainsi qu’au problème du braconnage, les participants se sont arrêtés sur ces questions afin d’essayer de répondre à ces problématiques avec des solutions durables et innovantes.

1) Intégrer les valeurs de la diversité biologique dans les stratégies et les processus de planification nationaux et locaux de développement et de réduction de la pauvreté 2) Impliquer la population locale dans les politiques de la conservation des espèces menacés notamment les reptiles, les amphibiens, les rapaces (Gypaète Barbu, Faucon d'Eléonore, Balbuzard pêcheur, Aigle royal,...), les gazelles (de Cuvier, Dama, Dorcas,...) 3) Recenser les dangers et risques (puits, poteaux électriques,...) qui menacent les espèces rares et en voie de disparition afin de trouver des solutions urgentes, adaptées et durables 4) Sensibiliser les acteurs locaux et les partenaires sur les danger et risques qui menacent les espèces et la biodiversité locale Affiche

et

capture

d'écran

de

la

visioconférence sous le thème : Quelle stratégie

pour

la

conservation

de

biodiversité après la crise du COVID-19 ?

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la

5) Lutter contre l’électrocution des rapaces (Aigle royal, Aigle de Bonelli et Aigle Ibérique,...) et procéder à la correction des pylônes dangereux par la mise en place de solutions urgentes telles que les gaines protectrices sur les câbles électriques sur les zones à risque et la mise en place de poteaux moins dangereux et respectant les normes de sécurité 6) Mettre en place des solutions préventif tels que des grilles, ou échelles dans les puits et réservoirs d’eau ouverts afin d’éviter que les reptiles et amphibiens soit piégés dans ces puits 7) Encourager la recherche scientifique pour mieux connaître les espèces menacées : leur mode de vie et leurs milieux naturels,... pour mieux les protéger 8) Soutenir financièrement les missions de sauvetage et de conservation des espèces menacés 9) Renforcer le rôle des médias (TV, presse, magazine,...) dans la vulgarisation scientifique et la promotion de la biodiversité du Maroc et des zones sensibles 10) Renforcer l’arsenal juridique pour défendre les aires protégées et les sites sensibles : SIBEs, Sites RAMSAR, Zones humides, Parcs nationaux, Parcs naturels, Réserves Biosphères,...

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Gazelle de cuvier dans l'Anti-Atlas pendant le confinnement de la population locale lors de la crise du Covid-19. Crédit photo : Asmad Houcine.

11) Revoir les procédures et les critères de mise en place des études d’impacts écologique pour qu’elles soient faite d’une manière plus stricte sur les projets implanté dans les zones protégées, et s’assurer de la vérification de la mise en place des recommandations de ces études sur le terrain 12) La mise en place d’un cadre pour l’organisation du pâturage dans les zones de montagne et notamment dans la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie RBA 13) L’application des lois et décrets d’application liées aux conventions internationales que le Maroc a ratifiées et qui vise la conservation de la biodiversité naturelle et les pratiques culturelles locales 14) Prendre en considération l’approche participative et locale dans la prise de décision et dans le processus législatif lié à la chasse, le pâturage, l’exploitation forestière et les projets implantés dans les zones protégées

16) Rétablir la justice sociale et territoriale en matière de distribution des richesses naturelles (eaux, forêts, faune et flore,...) entre les zones de montagnes et les zones de la plaine 17) Prendre des mesures concrètes pour lutter contre la désertification des zones sensibles et des réserves de biosphères et limiter les effets des changements climatiques 18) Soutenir financièrement et techniquement les actions des associations locales qui vise le développement durable et la conservation de la biodiversité locale,

Conclusion Enfin la diversité biologique est un sujet qui concerne tout le monde : les acteurs associatifs, institutionnels et en premier degré le citoyen. C’est pourquoi il faut continuer dans la réflexion sur les solutions et la sensibilisation de la communauté locale afin de prendre ces recommandation et mesures pour la conserver et l’utiliser de manière durable. Ecureuil de barbarie. Crédit photo : Rabie Atlas

19) Créer des commissions locales et territoriales pour la surveillance des aires protégées et pour l’intervention en cas de crise et conflits entre les usagers de la forêt 20) Valorisation du patrimoine culturel local lié aux pratiques ancestrales et coutumes locales dans la gestion des ressources et richesses naturelles

15) Élargir les bénéfices des richesses et ressources naturelles, notamment les sources d’eaux et l’exploitation des forêts, aux populations locales

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Association Adrar pour le DÊveloppement, le Tourisme de Montagne et l'Écotourisme www.visitadrar.com


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