Be Perfect Magazine - Eté 2024

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Be Perfect

Mi-Bois conçoit et fabrique des cuisines sur mesure depuis plus de 40 ans en Belgique.

MI-BOIS

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248 Chaussée de Namur - 1300 Wavre

É té 2024 EDITO

Après un printemps frais et terriblement pluvieux, près de 12 millions de Belges rêvent d’un été sec et chaud. Nous ne pouvons pas vous garantir le soleil, mais nous vous promettons de mettre en lumière le talent inestimable des Belges qui rayonnent par leur créativité.

Aujourd’hui, les artistes électro les plus influents sont belges ! A l’image d’Henri PFR, classé parmi les 100 meilleurs DJs du monde. Le DJ bruxellois ensoleille notre quotidien avec une électro-pop feel good. Tomorrowland, le festival belge que le monde entier nous envie, fête ses 20 ans cette année. À seulement 21 ans, Amber Broos électrise déjà les foules. Maxime Merkpoel, alias Stereoclip, compte plus d’un million d’abonnés sur les plateformes. Doria D dévoile son album aux sonorités franches de pop/rock/électro.

En mode, Fabienne Delvigne habille les têtes couronnées et les anonymes avec la même virtuosité. Sepideh Asghari crée avec passion une collection de sacs pour une élégance durable.

Vincent Vanasch, gardien de but de notre équipe nationale de hockey sur gazon, est déterminé à décrocher l’or aux JO pour rendre les Belges fiers. Stéphane Rutté, passionné du David Lloyd, prône la déconnexion, l’entraînement et les moments en famille. Le parcours de Sarah Bovy, pilote bruxelloise des Iron Dames, est marqué par des victoires conquises avec ténacité.

Depuis près de quatre décennies, l’architecte Vincent Van Duysen capture l’essence des lieux, et son projet le plus personnel le révèle encore davantage. Hervé Vanden Haute crée des villas en harmonie avec la nature. Architectepaysagiste, Dominique Eeman sculpte le vivant. Nicolas De Nys capture le mouvement des instants fugitifs. Le Paradis Apartment d’Albane Paret et Micha Pyck présente des œuvres uniques et des pièces en édition limitée.

Pascal Devalkeneer reste fidèle à l’ADN du Chalet de la Forêt depuis un quart de siècle : le goût des aliments comme source de plaisir. Le sens de l’accueil est la clé de longévité de l’Orchidée Blanche, selon Katia Nguyen. L’Il Giardino de Gatien Thiry se renouvelle. Art Blanc, fondé par les frères Blanchart, ouvre le restaurant Poncho en collaboration avec Yves Mattagne.

Hors de nos frontières, retour sur l’aventure Jam à Lisbonne avec Lionel Jadot. Pour le plaisir ou pour l’investissement, Ludivine Pilate nous guide sur ce projet qui fait rêver de nombreux Belges. Le Jardin des Douars de Sébastien Lob et Emmanuel Andries est parfait pour se ressourcer. Derrière l’objectif, Nicolas Bets fusionne des univers délurés et flamboyants.

Bonne lecture !

Rédactrice en chef

Remerciements :

A ma « perfect » équipe et à nos partenaires reflétant la même excellence que les personnes que nous présentons dans nos pages rédactionnelles, ces Belges qui font la fierté de notre pays.

BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE

EDITEUR RESPONSABLE

ADN PRODUCTIONS SPRL

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T : +32 475 66 07 47

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HENRI PFR

©JON VERHOEFT - BE PERFECT

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Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.

BE PERFECT

Servane Calmant Journaliste
Ariane Dufourny Rédactrice en chef
Nicolas De Bruyn Directeur artistique
Barbara Wesoly Journaliste
Olivia Roks Journaliste
Jon Verhoeft Photographe
Luc Depierreux Coiffeur et Make-up Artist

PFR

« Aujourd’hui, les artistes électro les plus influents sont belges »

HENRI
VINCENT VAN DUYSEN

Nous façonnons l’environnement pour accueillir vos instants privilégiés. Rendez-nous visite à Bruxelles ou Gosselies. Nous nous réjouissons d’échanger avec vous.

pop up

b concept

Ch. De Waterloo 542 1050 Bruxelles

Tél. +32 2 880 68 60 concept.bulthaup.be

nouveau showroom à partir du 02.09.2024

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Rue Franz Merjay 58 1050 Bruxelles (à 650 m)

Tel. +32 71 34 72 00 gosselies.bulthaup.be du 03.06. au 31.08.

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REPERAGE 1

Des adresses à se refiler, des livres à collectionner, des marques qui font le buzz…

NOTRE SÉLECTION ESTIVALE DE TRÈS BONNES TABLES

Pour un lunch avec vue imprenable sur les jardins du Cinquantenaire, on réserve chez Gédéon, la nouvelle cantine du Musée Art & Histoire. David Alexandre, ex-sous-chef de Benjamin Laborie (*), pilote Quartz, excellent nouveau gastronomique du quartier du Châtelain à Ixelles. Mélanie Englebin a trouvé son chez-soi à Ottignies pour y installer Cécila et ses savoureuses saveurs terre-mer.

GÉDÉON, AU CINQUANTENAIRE À BRUXELLES

De nombreuses brasseries et tables gourmandes se dressent du côté du Cinquantenaire à Etterbeeck, mais Gédéon frappe fort en se nichant carrément au cœur du Musée Art & Histoire et en invitant à luncher l’été en terrasse avec vue sur les jardins du Cinquantenaire. Clin d’œil au cadre historique, le restaurant a d’ailleurs fait sien le prénom de Bordiau, Gédéon, premier architecte attaché à la construction du Cinquantenaire… Voilà pour le côté référentiel.

Derrière les fourneaux, le chef Damien Audusseau et son acolyte Darryl Dias, du groupe Choux de Bruxelles, proposent des lunchs dès midi et des en-cas sucrés et salés jusque 17h. Asperges blanches de saison puis lotte rôtie haricots coco au chorizo pour moi, burratina aubergine puis filet de boeuf à la bordelaise et os à moelle pour lui, soit une cuisine classique mais franchement savoureuse. S’il pleut (eh oui, faut y penser sous nos cieux capricieux), les convives déjeunent à l’intérieur dans un cadre lumineux rehaussé notamment d’une photographie grand format de David LaChapelle, The Last Supper, et d’œuvres de deux artistes contemporains bruxellois, Arnaud Kool et Gaspard Nibelle. Chouette adresse arty.

www.gedeon-restaurant.be

QUARTZ, À IXELLES

Quartz ? Un concentré d’atouts. Un chef prometteur, David Alexandre, qui a notamment fait ses armes chez Lionel Rigolet du Comme Chez Soi alors étoilé, avant de travailler comme sous-chef de Benjamin Laborie à l’époque où il a offert 1 étoile à La Ligne Rouge ; une équipe de jeunes dynamiques où se distingue la sommelière, Camille Bernard, au plaisir de partager aiguisé et à la franche convivialité ; un décor atypique dont les carrelages muraux rappellent l’ ancienne boucherie qui occupait jadis les lieux couplé à l’élégance de l’épure ; un quartier tendance, le quartier du Châtelain à Ixelles, notre Marais bruxellois.

L’invitation aiguise notre curiosité ; par bonheur, la réalité dépasse même les promesses… David Alexandre, le chef, y veille et Alexandre Stevens, le maître d’hôtel (ex-Canne en Ville), aussi. L’assiette accueille le meilleur des producteurs de chez nous : crémerie de la Ferme de Scoumont, pigeons de Jérôme de Meyer, légumes de la ferme urbaine bruxelloise Cycle Farm, herbes du Monde des Mille couleurs et de chez Capucine à table à Rixensart… Le meilleur certes, sublimé par le talent du chef David Alexandre, passé maître dans l’art de la sauce - Lionel Rigolet l’ayant formé à ce véritable savoir-faire.

Un soir de mai, nous avons savouré une délicate première bouchée autour du petit pois, avant d’attaquer un tourteau, jus infusé d’étrilles, pomelo et herbes fraîches servi avec une brioche lustrée à l’huile de crustacé, une entrée qui s’impose déjà comme un classique. De saison, les asperges de Stéphane Longlune, le spécialiste belge de l’« or blanc », sont délicatement parfumées d’un pesto d’ail des ours, pistache et crème de zeste et s’accompagnent d’une mousseline beurre noisette onctueuse à souhait qui prouve à elle seule que le chef David Alexandre est un véritable hédoniste. Veau à la parfaite cuisson et son jus réduit. Trop classique ? Que nenni, car la langue de veau aux fèves des marais, qui l’escorte, fait la différence. Bonne note encore avec, en dessert, une rafraîchissante rhubarbe, ganache chocolat blanc, mélisse et amandes, plaisir quasi régressif.

Soit une cuisine de producteurs, à la délicate et subtile exécution, qui pourrait se voir décerner une étoile tout prochainement. L’intention y est clairement affichée. Petite particularité : le samedi soir, Quartz se transforme en table d’hôtes pour 10-12 personnes, menu 6 services.

www.quartzrestaurant.be

CÉCILA, À OTTIGNIES

À Bruxelles, la cheffe Mélanie Englebin (trois ans sous-cheffe au Sea Grill de Yves Mattagne) avait ses inconditionnels. Qui vont la suivre, sans aucun doute, dans ce quartier résidentiel d’Ottignies où elle compte bien rassembler de nouveaux aficionados. Car en fuyant le centre de Bruxelles, ses problèmes de mobilité, et la minuscule cuisine de la rue des Chapeliers, pour s’établir dans la Villa Monceau, belle demeure où résidaient le comte et ancien bourgmestre, Yves du Monceau, et les siens, la cheffe a enfin trouvé un superbe écrin à la hauteur de son immense talent !

Salon intime flanqué d’une cheminée où prendre l’apéro et le pousse-café, salle à manger braquée sur une terrasse, un

jardin et un parc, six chambres bientôt aménagées en boutique-hôtel : Mélanie reçoit chez elle. C’est « le restaurant de mes rêves », nous souffle-t-elle à l’oreille en précisant que le prénom Cécila rend hommage à sa mère. Champagne de circonstance donc pour fêter le nouveau départ de Mélanie. Des bulles qui s’accompagnent de fingers autour de la carotte, mono-produit décliné avec créativité. Le ton de la soirée est donné.

Présenté dans la salle de restaurant baignée de lumière, le menu 5 services nous emballe, les assiettes promettent en effet des associations et saveurs inédites. Le terre-mer, symbolisé par le mariage du pigeon et des calamars, du veau et des crevettes grises, avait déjà suffi à bâtir la réputation de la cheffe, le Gault & Millau lui ayant décerné le titre envié de Jeune chef de l’année 2017. Un soir d’avril 2024, c’est le coq qui a rendez-vous avec les coques : la

rencontre élégante entre le suprême cuit à basse température, les cuisses comme un vol au vent, le jus des ailes au sherry et la petite noix charnue des fruits de mer fait des étincelles de saveur. A l’instar de cette langoustine royale, succulent pana cotta de corail de homard, caviar belge, salicornes, qui se voit déjà catalogué, à juste titre, d’incontournable.

« Je suis dingue de tous les agrumes » : parole de cheffe parfaitement illustrée par ce délicat dessert à base de nèfles du Japon, thym, yuzu et sarrasin. Fort en caractère et élégant à la fois, l’univers culinaire de Cécila tutoie les sommets, à l’image de Mélanie qui avoue œuvrer sans relâche, au quotidien, pour décrocher une première étoile Michelin. Cette consécration, elle finira à coup sûr par arriver. Il ne peut en être autrement…

www.cecila-restaurant.com

© Anthony Florio

BOOB’S COCKTAIL BAR BRUXELLES, SOUS LES TROPIQUES…

MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : ANTHONY DEHEZ

Elodie Caron, cheffe mixologue, et Mike Nassar, patron de Oliban, ont ouvert Boob’s, un bar à cocktails signatures qui se veut lieu de vie, de rencontres et de « before ». Leur inspiration ? Ibiza la festive, l’ensoleillée. Et le soleil, c’est justement ce qui nous manque… et exotisme sous les palmiers. Franche audace, créativité débridée et produits frais de saison dans le verre.

Diplômée de l’European Bartender School, Elodie Caron, la belle vingtaine, a passé 10 ans à manier les shakers, d’abord au Wood puis aux Jeux d’Hiver. La reine des cocktails a quitté récemment le bois de la Cambre pour ouvrir son propre bar, du côté de la Bascule à Ixelles, en collaboration avec Mike Nassar, fondateur des restaurants et traiteurs Oliban.

Boob’s, c’est un joli bar petit format mais grande personnalité qui a du caractère à revendre. Ambiance arty, vintage et girly avec les photos en grand format de la série « Bigoudy Party » de l’artiste belge à succès, Nicolas Bets. Déco éclaboussée de couleurs

Y’a pas que le Mojito ou le Spritz pour faire la fête ! « Mon travail consiste à être à l’écoute du client pour accompagner son choix et lui proposer un cocktail classique revisité ou un sur mesure », nous confie Elodie. » Ce soir-là, nous nous sommes laissés séduire par les bons conseils de la sympathique mixologue. Pour moi, Hot Margarita et sa promesse tenue d’une explosion de piment d’Espelette ; pour lui, scotch whisky, sirop de gingembre maison, sirop de miel, citron vert, fumé aux copeaux

de bois, et parfumé d’un soupçon de whisky tourbé. Deux délicats coups de saveur dont l’incontestable mérite revient au chouette parti pris d’Elodie : « chez Boob’s, chaque élément, des sirops, aux mousses, aux jus en passant par les alcools infusés, est concocté maison. »

Ce nouveau QG des fans de mixologie, invite à déguster des petits plats issus de la cuisine du monde (tacos, houmous, buratta, asperges …) et se transforme en « before » les jeudis, vendredis et samedis soirs où on s’y trémousse jusqu’à 1h du mat’.

www.boobsbruxelles.com

LE SILT HOTEL

CAP SUR LA BEAUTÉ AU CREUX DES DUNES

Nouveau point culminant et monumental du paysage de Middelkerke, le Silt déploie sur 5000 mètres carrés un projet hybride accueillant notamment un casino, un espace événementiel et un restaurant. Avec pour pièce maîtresse un splendide hôtel éponyme d’où admirer sans fin la rencontre du ciel et de la mer.

Ses lignes comme son implantation s’inspirent des canaux d’eau et des dunes de l’ancienne île de Terstreep, où est née Middelkerke, alors qu’elle était encore séparée du reste du pays par un bras de mer. Il aura fallu tout juste deux ans pour voir émerger du sable, fin mars 2024, le site du Silt, élaboré par les bureaux d’architectes ZJA et DELVA, sur les lieux de l’ancienne place Épernay.

Ce complexe d’un genre nouveau, conçu pour se fondre tout en harmonie au paysage côtier, voit s’élever en son cœur une tour moderne cerclée de poutres de bois. Et si la forme cylindrique de ce phare architectural se voulait un clin d’œil aux bornes d’amarrage, permettant aux bateaux d’accoster sur les rives et les quais, c’est pourtant bien de lever l’ancre que nous promet au contraire l’hôtel qu’il abrite et dans lequel se laisser gagner par la douceur du littoral.

Entre flots et nuages

Car, si l’on y prend de la hauteur, ce n’est que pour mieux s’y laisser bercer par la houle. En effet, alors que ses 70 chambres dévoilent un point d’observation unique sur les vagues et l’horizon, l’établissement 4 étoiles a également fait appel à Tjip Interior Architecture, le plus maritime des studios de design, pour compléter avec élégance et sérénité cette connexion à la nature. Un dépaysement prévu pour se prolonger dans un espace bien-être privé, mais aussi en cuisine, dans l’un des trois concepts culinaires qu’abrite le bâtiment : bar gourmand, brasserie chaleureuse ou adresse gastronomique, mettant chacun à l’honneur les saveurs locales de la mer et des polders.

Au rendez-vous de l’ambiance olympique

Et cet été nous offrira l’excuse parfaite pour y prendre nos quartiers, puisque le Silt se parera des couleurs de la Belgique, afin d’y célébrer un Olympic Festival. Initiations sportives sur la plage, diffusion des compétitions des J.O parisiens mais aussi, concerts d’artistes et DJ, rythmeront ces 17 jours de fête, prévus du 26 juillet au 11 août. De quoi achever de transformer les lieux en parfait pied-à-terre où accueillir le soleil et, on l’espère, les prouesses de nos athlètes.

www.c-hotels.be

www.olympicfestival.be

CARDO BRUSSELS

AVEC VUE IMPRENABLE SUR NOTRE CAPITALE

Cardo Hotel, la nouvelle marque d’hôtels lifestyle, vient d’ouvrir son deuxième établissement labellisé

Autograph Collection. Après Rome, le groupe a choisi Bruxelles, la place Rogier très exactement, pour installer un écrin hôtelier en forme d’hommage au patrimoine culturel belge, doté notamment d’un resto, Gritto (le surnom de Magritte), et d’un centre bien-être installé au 30e étage. Vue vertigineuse offerte.

MOTS : SERVANE CALMANT

PHOTOS : CARDO BRUSSELS

Niché dans un bâtiment de 30 étages, le Cardo Brussels décline sa belgitude dès l’extérieur avec le célèbre autoportrait de René Magritte intitulé « Le fils de l’homme » recouvrant toute la façade. Cet hommage vibrant à notre patrimoine artistique et culturel se poursuit dans le hall d’entrée où chaque client qui passe devant un écran géant se transforme en un personnage de dessins animés. Le designer londonien Saar Zafrir s’est même amusé à créer des meubles sur mesure inspirés de la BD

et des bulles de texte. Et chaque chambre invite à découvrir des oeuvres d’art locales… Ecrin hôtelier volontiers ludique, Cardo Brussels se veut également centre d’affaires avec espaces de réunion, salles de réception et même de bal ! La gastronomie belge et l’art du bien-être sont évidemment à l’honneur avec notamment les restaurants Gritto (le surnom de Magritte) ou Akai, qui fait également office de bar à cocktails, situé au dernier étage de l’hôtel. On reste au sommet du Cardo Brussels pour

découvrir une salle de sport et un Contour Spa, composé de cinq salles de soin, d’un sauna, d’un espace de relaxation et d’une grande piscine intérieure (70m2) située sur le toit et entièrement recouverte de baies vitrées. La visite de l’hôtel terminée, nous allons de ce pas enfiler notre maillot et profiter d’une vue panoramique époustouflante sur notre capitale …

www.cardohotels.com

BAOBAB COLLECTION

AU RENDEZ-VOUS DES BEAUX JOURS

En Belgique, l’été se vit au rythme des festivals et respire l’arôme iodé de la mer du Nord. Deux styles, deux ambiances, pour une même sensation instantanée de vacances, dont on pourra prolonger longtemps le plaisir au retour, grâce à Baobab Collection.

Par son invitation au voyage inaugurée en 2002, Baobab Collection s’est imposé comme notre ultime coup de cœur d’ambiance. Et, si ses bougies et parfums d’intérieur ont su nous transporter vers des horizons lointains, de l’Amazonie aux terres australiennes, sans même devoir quitter notre maison, le label belge l’emporte tout autant lorsqu’il s’agit de faire briller nos « place-to-be » nationales.

Les pieds dans l’eau ou face à la scène

Avec un tout nouveau design pour sa célèbre bougie « Knokke », Baobab Collections réaffirme son amour pour la plus huppée des stations balnéaires de la côte, et esquisse cette fois les décors de ses maisons typiques bordant la plage. En parallèle, la marque s’enflamme aussi pour l’atmosphère électro, avec une collection hommage aux 20 ans de Tomorrowland. L’occasion de s’associer au mythique festival de musique pour fêter sur tous les fronts (stages) cet anniversaire exceptionnel, avec une bougie et un diffuseur de parfum baptisés « La Vie en Rose ». Une playlist a d’ailleurs été spécialement conçue pour accompagner le décor végétal et les notes de muguet, poire et mousse de cette édition. L’été n’aura jamais senti aussi bon !

eu.baobabcollection.com

LE LIVRE QUE LES AMOUREUX DE KNOKKE VONT DÉVORER

Knokke-Heist –Boulevard Nostalgie révèle l’âge d’or de cette ville balnéaire mondaine à travers des centaines de photos. Cet ouvrage de collection est un véritable régal pour les yeux !

MOTS : ARIANE DUFOURNY

Knokke, surnommée « la Monaco du Nord », est réputée pour être une destination prisée par l’élite belge et internationale. Ses atouts ? Une combinaison unique d’élégance, de luxe, de culture et de beauté naturelle.

Tanguy Ottomer nous invite à remonter le temps dans la plus huppée des stations balnéaires belges, en nous emmenant dans des lieux emblématiques tels que le majestueux casino, les hôtels prestigieux, le golf, les dunes et réserves naturelles, la plage avec ses transats typiques, la digue de mer si pittoresque avec ses cuistax.

Les photographies empreintes de glamour sont ponctuées d’anecdotes, notamment sur des célébrités qui ont attesté par leur présence de l’attrait incontestable de cette illustre station balnéaire : Jacques Brel, Adamo, mais aussi des stars internationales comme Frank Sinatra, Joséphine Baker, Elton John ou Édith Piaf, se sont produites au casino de Knokke. Côté art, René Magritte, Paul Delvaux, Niki de Saint Phalle et Keith Haring ont laissé des souvenirs bien tangibles.

Les anonymes ont flâné sur la digue, vêtus de leurs meilleurs atours, ont roulé à bicyclette, exploré le Zwin, affiné leur swing,

construit des châteaux de sable, savouré des gaufres en forme de cœur chez Siska, dégusté des glaces à La Poste, et paradé en mode « m’as-tu vu » ? De quoi graver des souvenirs impérissables, comme l’écrit si bien l’auteur anversois : « Quels que soient nos soucis, ils étaient automatiquement lavés par la mer dès notre arrivée à Knokke. C’est une sensation que je chéris depuis toutes ces années. ».

Cet ouvrage d’Hannibal Books est un hommage vibrant à l’âge d’or de Knokke-Heist, une destination qui continue de séduire par son charme intemporel et son éclat culturel.

WILMEYER UN ÉTÉ SOUS LE SIGNE DE L’ÉLÉGANCE ET DU GOÛT

Pour célébrer le retour du soleil, tout en style et sur les courts, Wilmeyer dévoile une collection vestimentaire éclatante, clin d’œil à l’un des tournois de raquette les plus prestigieux au monde. Avec la promesse de ravir les amateurs de padel, mais aussi de tennis, et d’habiller en beauté leurs futurs exploits sportifs.

Certains noms ont pour eux l’aura d’un savoirvivre luxueux. C’est le cas de Wimbledon, dont le gazon accueille chaque année des joueurs à l’allure follement distinguée. Rien d’étonnant dès lors à ce que Wilmeyer ait choisi ce tournoi, grand vainqueur au match de l’élégance, pour référence de son vestiaire estival Pure. Un seul mot d’ordre pour celuici : vive le blanc ! Mais accompagné d’un fin liseré beige, unique exception permise par la compétition britannique. Et l’hommage ne s’arrête pas là, puisque s’y ajoute aussi une touche de gourmandise, comme l’explique Emmanuel Wilmes, qui, avec Jean-François De Meyer a créé l’adresse devenue référence du padel en Belgique : « Wimbledon est une terre de tradition et parmi celles-ci, impossible de ne pas évoquer les fraises à la chantilly ! Cela fait presque 150 ans que les spectateurs profitent de ces fameuses strawberries and cream, que nous avons apposées à l’étiquette de tous les modèles de la gamme. Et nous comptons bien en faire profiter nos visiteurs lors du tournoi évènement prévu cet été, qui célébrera la collection. »

Champion du renouveau

Combler les épicuriens et les amateurs d’art, les néophytes et les passionnés de la première heure, autour de l’amour du padel reste plus que jamais la signature de la marque, qui balaie les codes d’un revers de raquette. « Après avoir joué du noir et de l’or dans notre boutique comme sur notre site, l’on souhaitait s’offrir une dose de légèreté et de rayonnement pour l’été. S’amuser et se réinventer mais toujours avec excellence, c’est ça la touche Wilmeyer. »

www.wilmeyer.com

MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : WILMEYER

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CAUSERIE MUSICALE 2

Dj’s, artistes, festival emblématique que nous envie le monde.

HENRI PFR – TOMORROWLAND – AMBER BROOS – STEREOCLIP – DORIA D

Henri PFR

« Aujourd’hui, les artistes électro les plus influents sont belges »

Classé au Top 100 des meilleurs DJs du monde, le Bruxellois Henri PFR a l’art d’ensoleiller notre quotidien avec une électro-pop feel good. Pas étonnant que ses deux nouveaux singles, « Last Night » et « Wanna Be Loved », enfièvrent déjà le dancefloor. Pour autant, Henri ne s’est jamais pris le melon. On le rencontre à l’ING Arena, relax et loquace, avant qu’il n’entame un marathon de festivals, qui passera notamment par Tomorrowland, Les Gens d’Ere, les Fêtes de Wallonie et Ibiza …

Pour notre shooting, nous vous avons invité à l’ING Arena. Même vide, on sent que cette salle vibre… Incroyable, c’est gigantesque ! Avec plusieurs artistes belges, on devait participer à une soirée intitulée « Music for Bricks », en concertation avec Unicef, pour récolter des fonds pour l’Afrique. Le concert devait avoir lieu au Palais 12 (rebaptisé ING Arena depuis septembre 2023nda) mais la Covid en a malheureusement décidé autrement …

On rembobine le fil de votre vie ? Vous avez commencé à mixer à 15 ans. Vous souvenez-vous du jour où le succès vous est littéralement tombé dessus ?

Au grand dam de mes parents, c’était lors de mon premier blocus. A cette

époque, j’avais réalisé une mixtape (une compilation - nda) pour une soirée, que j’ai ensuite postée sur mon compte Youtube. Et il a exposé. Cette mixtape écoutée à la base par cent potes, a récolté 200 000 vues les premières semaines, puis 500 000. Et aujourd’hui, elle a engendré 200 millions de vues !

Comment expliquez-vous ce succès soudain et foudroyant ? Avant cette mixtape, j’ai sorti un morceau par jour, pendant un an, sans jamais rencontrer le succès. Mais mon acharnement a été payant. Pas un acharnement calculé, plutôt une persévérance spontanée, innocente, sans attente même… Pour charger cette mixtape, il fallait liker ma page Facebook, qui est passée d’une

poignée d’amis à 212 000 followers. Cette soudaine célébrité a changé rapidement la donne : un manager m’a repéré, un label m’a approché (Henri a signé avec Armada, le label hollandais du DJ star Armin Van Buuren - nda). Très vite, j’ai compris que je pouvais gagner ma vie en mixant. C’était surprenant et grisant à la fois. Et tout aussi rapidement, je me suis professionnalisé. Mes singles « Home » et « Until the End » ont cartonné, et les concerts se sont enchaînés. Mars 2017 (il a alors 21 ans - nda), j’ai rempli l’AB, puis j’ai participé à de nombreux festivals, dont Tomorrowland …

Vous êtes un enfant de Tomorrowland … Oui, en quelque sorte. En 2014, je faisais partie du public et j’avais parié avec un ami qu’un jour je monterais sur la Mainstage (rires) !

Vous avez même suivi Tomorrowland jusqu’au Brésil ! Tomorrowland Brasil, c’est la magie de Tomorrowland Belgique en plus « caliente ». C’était également mon premier voyage au Brésil… Mais Tomorrowland Belgique continuera toujours à occuper une place particulière dans mon cœur. La plaine de Boom est mythique pour de nombreux DJs.

Au début de votre carrière, vous avez installé un studio à La Hulpe. Henrile-Bruxellois a-t-il besoin de calme pour composer ? Ce sont les meilleures et les pires années de ma courte vie (rires). Les morceaux composés à cette époque ont rencontré un véritable succès ; en revanche, je n’avais aucune hygiène de vie, j’allais dormir tard, je me levais l’après-midi, je ne faisais pas de sport … Tout le contraire de ma vie actuelle qui est véritablement structurée.

La vie d’artiste est pourtant relativement peu ordonnée… Oui, vous avez raison. Je vis d’ailleurs assez mal l’ascenseur émotionnel que me procure les passages à vide après un marathon de concerts estivaux. J’ai comme un coup de blues…

Par chance, vous avez mixé en mars dernier à Tomorrowland Winter ! Exactement, sauvé.

Avez-vous déjà pensé tout plaquer ?

Chaque semaine (rires) ! J’ai souvent envie de fuir, de m’isoler. J’ai parlé de ce malaise, de ces périodes sombres, récemment sur Facebook. Mais je sais aussi que les instants de bonheur reviennent toujours illuminer nos jours…

Vous semblez professionnellement épanoui. Vous opérez d’ailleurs un retour en force avec deux nouveaux singles, basés chacun sur un sample, qui cartonnent déjà … « Last Night » et « Wanna Be Loved » appartiennent désormais au public. « Wanna Be Loved », je l’ai co-signé avec le DJ lillois FDVM qui m’a appelé pour que je l’aide à terminer ce morceau. Pour ce titre, on a utilisé un sample hyper connu, issu du single « I Won’t Let You Down » du groupe britannique Ph.D, qui avait été n°1 en 1982, et qui a été ensuite samplé par le DJ Armand Van Helden sur son titre « Wings » en 2016. J’aime beaucoup l’idée du sample, car j’ai vraiment l’impression de redonner vie à des titres parfois oubliés. D’offrir à la musique l’opportunité de traverser le temps…

Vous êtes DJ, compositeur et producteur. Une préférence ? DJ, avant tout, même si j’aime aussi le travail en studio. Trouver la bonne mélodie, le bon sample, le bon son, me procure un plaisir incroyable. Mais j’ai besoin de la scène pour vibrer. Quand vous avez devant vous, un public de 20 000 personnes qui sautent, vous ressentez une poussée d’adrénaline et une énergie incroyables ! Quand vient l’hiver, j’ai le blues du live …

Comment choisissez-vous l’extrait à sampler ? Je passe ma journée à écouter de la musique. Alors, sur Spotify, j’ai créé une playlist privée avec des idées de samples. Ce qui m’anime ? Parfois une simple ligne d’accord, parfois une mélodie, ainsi mon dernier single, « Last Night », inspiré d’un tube de P Diddy. Le plus souvent, je sample des morceaux qui ont accompagné un moment de ma vie … En parallèle, je compose également des morceaux originaux.

Bientôt un album ? J’y pense, mais je manque peut-être encore un peu d’assurance …

Etes-vous connu en Flandre ? Oui, j’ai cette chance. Dès le début de ma carrière, mes singles ont été programmés par les radios flamandes, MNM où j’ai eu un radio show et Qmusic où j’anime toujours une émission. Ce qui m’a permis de développer une fanbase flamande.

Dans les années 80, la Belgique a été l’épicentre de la scène techno européenne. A l’évidence, c’est toujours le cas… En effet. L’électro englobe une variété de genres musicaux où, dans chaque style, les artistes actuels les plus influents sont belges ! Amélie Lens et Charlotte de Witte dans la techno, Dimitri Vegas & Like Mike dans

l’électro house, Lost Frequencies dans la pop house... Il y a une véritable culture musicale électro dans notre pays. Le succès de Tomorrowland pour preuve !

Y’a-t-il une place pour chaque artiste dans ce petit pays ? Oui, bien sûr. En Belgique, c’est formidable que tout le monde se connaisse et aime s’entraider.

L’intelligence artificielle, vous kiffez ? C’est un outil de travail très efficace, mais pour qu’un morceau touche le cœur du public, je suis convaincu qu’il faut y mettre du vécu …

EnjoyPhoenix, votre compagne est une influenceuse. Comment

gérez-vous tous les deux la célébrité ? Quand quelqu’un m’accoste dans la rue, c’est souvent pour me féliciter, c’est donc toujours gratifiant. Ma compagne partage des informations qui relèvent parfois de sa vie privée, la célébrité est donc plus difficile à gérer pour elle que pour moi …

Prêt pour le marathon d’été ? Absolument. Je serai notamment à Tomorrowland sur la Mainstage et à la clôture du Grand Prix de F1 à Spa-Francorchamps. Sur les scènes de France, de Suisse... Et je fais une tournée en Asie également.

www.henripfr.com

TOMORROWLAND

Vingt ans pour conquérir la planète

Le meilleur festival au monde. Comment mieux résumer cet événement musical qui célèbre cette année ses 20 ans ? Et vingt ans, c’est peu finalement pour conquérir la terre ! Pourtant, des Belges l’ont fait. Ils ont transformé un petit festival en grande messe de l’Electronic Dance Music qui rassemble désormais quelque 400 000 festivaliers venus des quatre coins de la terre. Cette édition anniversaire affiche évidemment un line-up de folie : 400 artistes parmi la crème des DJ de la scène belge et internationale, répartis sur 16 scènes aux décors féériques. Bon tempo.

MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : TOMORROWLAND

Le festival belge que le monde entier nous envie fête cette année ses 20 printemps, à Boom toujours, dans la province d’Anvers, durant les week-ends des 19-21 juillet et 26-28 juillet. 20 ans ? Plutôt 18, si l’on aime couper les cheveux en quatre, enfin en deux, en soustrayant les éditions 2020 et 2021 annulées pour cause de Covid mais remplacées par un judicieux festival digital en ligne… Bref, gloire aux 20 ans.

Fondé en 2005 par les frères Manu et Michiel Beers, Tomorrowland a réuni

lors de sa première édition entre 500 et 1000 festivaliers et a accueilli 50 000 personnes lors de la troisième célébration … C’est dire si le festival a rapidement pris son envol, pour séduire, ces dernières années, plus de 400 000 personnes venues du monde entier. On parle de 200 pays conquis par cet événement qui célèbre, autour de l’EDM (Electronic dance music), les valeurs de liberté et de diversité. Et les lendemains qui chantent et dansent sont d’ores et déjà assurés puisqu’ un nouvel accord signé l’an dernier entre l’entreprise à la tête du festival, la Province d’Anvers et

le domaine provincial De Schorr permet à Tomorowland d’exploiter le site pendant encore 66 ans !

Un concept gagnant, ça s’exporte. La preuve : Tomorrowland Brasil a vu le jour en 2015 et Tomorrowland Winter fait vibrer les montagnes de l’Alpe d’Huez depuis 2019. Et ce n’est pas tout : Tomorrowland a également été décliné en Tomorrowland Academy (une école pour futurs DJ et producteurs), en labels, en spectacles, en marque de vêtements, en expériences food & wine, etc. Sans taire les nombreuses

collaborations musicales (ainsi le Core Festival qui n’aura pas lieu cette année à Bruxelles mais s’installe à nouveau au Mexique) ou commerciales avec notamment Brussels Airlines et l’avion Amare ou encore la marque belge de bougies Baobab Collection. La liste des collab’ est (presque) sans fin et le dynamisme des organisateurs intact. Au rang des nouveautés 2024 : le Lab of Tomorrowland, un pôle d’innovation de pointe qui devrait rassembler les entrepreneurs, les entreprises

avant-gardistes et les universitaires pionniers du secteur des technologies du divertissement. Carrément.

Si Tomorrowland a plusieurs fois été élu « meilleur festival au monde » par les lecteurs du magazine DJ Mag, bible britannique de la musique électronique, c’est grâce à une ambition sans faille (400 DJ cette année), une organisation professionnelle (le festival occupe 80 personnes à l’année et jusqu’ à 12 000 personnes pendant les deux week-ends) et une saine démesure (ses gigantesques infrastructures dignes des plus beaux parcs d’attractions). Et cette nouvelle édition, qui célèbre les 20 printemps du festival en s’articulant autour du thème “LIFE” (la préquelle du thème « Elixir of Life » de 2016), compte bien être à la hauteur de sa fabuleuse réputation.

Car s’il y a bien une édition à ne pas manquer, c’est forcément celle-ci ! Un « 20 Year Celebration Package », uniquement disponible le second

week-end, propose 3 nuits dans un hôtel et un Full Madness Pass. Folie, le mot est lâché. Car, avec pas moins de 40 Stage Hosts (dont les labels belges Bonzai records et Smash The House fondé par Dimitri Vegas & Like Mike), Tomorrowland, c’est également la promesse faite à tous les fans d’EDM de découvrir de nouveaux labels et sonorités musicales. Le monde de demain, quoi !

Alors, qui voir sur scène en ce 20 e anniversaire ? La star David Guetta, absente depuis 5 ans, signe son grand retour à Tomorrowland, Bonobo B2B Dixon, pour une presta unique entre le Britannique et l’Allemand, le duo canadien REZZMAU5n, le Hollandais Armin van Buuren, et le célèbre trio Swedish House Mafia, que l’on n’avait plus vu à Boom depuis 2012.

Du côté des Belges, tous les talents hormis Charlotte de Witte, pourtant chouchoute des organisateurs de Tomorrowland, sont de la partie/ party pour rythmer deux week-ends à la météo estivale (on l’espère) : Henri PFR (l’invité du Be Perfect été), Lost Frequency, (premier artiste belge à atteindre plus d’un milliard de streams sur Spotify avec deux titres différents), Amélie Lens (la reine de la techno), Amber Broos (21 ans, l’étoile montante), Andromedik (26 ans, le phénomène drum’n’bass), Mandy (la maîtresse du hardstyle) et, en clôture des 20 ans de Tomorrowland, 3 Are Legend. Les deux Belges Dimitri Vegas et Like Mike, seront rejoints par l’Américain Steve Aoki, pour un show sur la Main Stage qu’on annonce spectaculaire. Et forcément festif.

A Boom, pendant deux week-ends, les 19-21 juillet et 26-28 juillet.

www.tomorrowland.com

AMBER BROOS

L’oiseau de nuit qui électrise les foules

Elle est de tous les rendez-vous iconiques de la scène électro européenne, enflammant d’une énergie passionnée les clubs et les festivals. A seulement 21 ans et portée par un style techno affirmé aux influences retro, Amber Broos joue dans la cour des plus grands DJ internationaux.

Vous avez grandi à l’ombre des platines, avec un père ayant été DJ durant 25 ans. Est-ce lui qui vous a transmis le virus musical ? Sûrement ! Notre maison a toujours débordé de vinyles et résonnait au son de la techno et de l’électro. Petite, je rêvais d’ailleurs déjà de devenir animatrice radio ou de me produire sur les ondes. Et puis lorsque j’ai eu 12 ans, mon père a lancé son école de DJ. Tout le matériel était stocké chez nous, juste à ma portée. C’était l’occasion pour moi d’assouvir ma curiosité et de me lancer. Et je ne l’ai jamais regretté.

Un an plus tard, vous vous retrouviez propulsée sous les projecteurs, après avoir remporté le concours de la Robert Abigail Academy, organisé par le célèbre DJ du même nom. Comment, si jeune, vit-on un tel tourbillon ? Jusque-là, j’étais une ado qui mixait dans sa chambre. Gagner cette compétition m’a offert énormément d’opportunités et m’a permis de concrétiser ce rêve fou, que je n’aurais jamais cru atteindre et encore moins aussi vite. Elle a été un premier tremplin, qui m’amena à être aujourd’hui et depuis mes 16 ans DJ résidente pour Studio Brussels. Je le suis en parallèle pour l’Ancienne Belgique et je possède également ma propre émission « Sorry For The Noise » sur One World Radio, la radio officielle de Tomorrowland, sans parler de performer dans les plus grands festivals. Tout cela reste tellement surréaliste, même si je ne m’étais imaginée être nulle part ailleurs. Je vis et respire pour la musique. Ce n’est pas un job, c’est une raison d’être. L’inspiration est partout et m’accompagne à chaque pas. Il ne me faut rien d’autre.

Quelle est la plus belle part de votre métier ? Même si j’aime la production musicale et créer mes propres sons, me retrouver devant un public est ce qui m’électrise. Cette synergie et cette compréhension instinctive lorsque l’on se rejoint sur une même longueur d’onde. C’est une connexion, une forme d’énergie à part. Quand cela se produit, je sais que j’ai atteint mon but et réussi à offrir un moment unique à ceux qui sont venus me voir.

Être une jeune femme dans cet univers de la nuit encore résolument masculin, en est-il l’aspect le plus difficile ? Cela reste compliqué même si l’on assiste à un vrai mouvement positif en ce sens, avec de plus en plus de jeunes femmes devenant DJ. Lorsque mon père a lancé son école, la majorité de ses élèves étaient des garçons, aujourd’hui on y retrouve aussi de nombreuses filles. Certainement grâce à l’influence d’artistes comme Charlotte de Witte et Amelie Lens.

On vous présente d’ailleurs fréquemment comme la nouvelle Amelie Lens. Amelie est une artiste incroyable et c’est un magnifique compliment, même si nous avons chacune notre style et notre univers. Elle m’inspire, au même titre d’ailleurs que des DJ belges de la vieille école, comme Yves Deruyter ou M.I.K.E.Push. Ils ont joué un rôle majeur dans la transformation de la scène électro. Je puise dans ces racines pour capturer l’essence de la rave des années 90. Mais même si j’apprécie cette vibe rétro, je ne me cantonne pour autant à un seul style. J’essaye avant tout que chacun de mes sets raconte une histoire. A mes yeux, pas besoin d’effets

fous, rien ne vaut une bonne techno dont la simplicité et la puissance font tout.

Que ressent-on lorsqu’on se produit sur la Mainstage, scène principale de Tomorrowland, à seulement 20 ans ?

J’étais incroyablement nerveuse. C’était une telle pression. je pense que je n’en ai pleinement profité que lors de la deuxième partie de mon set. Ma famille était présente et j’ai alors pu vraiment prendre la mesure du fait de jouer sur cette scène légendaire. Cela reste mon meilleur souvenir live.

Où pourra-t-on vous retrouver cet été ?

Une nouvelle fois à Tomorrowland ! Sur la scène indoor Atmosphere le premier weekend et à nouveau sur la Mainstage durant le second. Je serai également au Family Piknik Festival à Frontignan, dans le sud de la France puis à Aquasella en Espagne et à Mysteryland aux Pays-Bas. Et surtout, quelques mois plus tard, le 30 novembre, aux commandes du Waagnatie d’Anvers pour une rave de 9 heures, avec pour invités certains de mes artistes favoris.

Et la scène dont vous rêvez ? J’ai du mal à m’autoriser à rêver plus fort, alors que je profite déjà d’opportunités extraordinaires. Pouvoir me produire aux EtatsUnis serait fantastique. Tout comme créer mon propre show dans une boîte de nuit renommée d’Ibiza. Mais plus que tout, je souhaite continuer à voyager et vibrer pour ma musique.

www.amberbroos.com

STEREOCLIP

« L’éclectisme, j’y tiens, il me nourrit »

Figure emblématique de la scène électronique belge, le DJ et producteur Maxime

Merkpoel aka Stereoclip affiche plus d’un million d’abonnés sur les plateformes. C’est dire si son nouvel album, « Reflex », 11 pistes de techno festive et vocale produite en total indépendance, était attendu. Rencontre avec un trentenaire discret, qui invite pourtant à enfiévrer le dancefloor.

La scène électro englobe de nombreux genres et sous-genres musicaux, underground ou plus commerciaux. Où vous situez-vous ? Pas facile de répondre à ce genre de question. Je dirais aux frontières de l’underground et de la production plus radiophonique.

Dans ce genre musical, comment arrivet-on à poser les bases d’une véritable identité ? Très sincèrement, ma démarche n’est pas réfléchie mais instinctive. Je ne souhaite pas me cantonner à un seul genre. J’aime la house, la deep house, la tech house… Ce sont les labels qui cherchent en général à créer une identité musicale forte, pas forcément les artistes. L’artiste se retrouvant même parfois victime de cette catégorisation musicale. La construction de ma signature musicale est évolutive, en fonction de mes goûts, de mes pensées, de mes recherches et choix artistiques, de mes influences, de mes émotions, de mes envies, …

« Reflex » déroule 10 pistes résolument éclectiques avec un esprit clubbing affirmé. J’y tiens, en effet, à cet éclectisme car j’affectionne tous les sous-genres de la musique électro et que cette diversité me nourrit. Parallèlement, je souhaitais conserver le propre de l’électro : le côté résolument festif et dansant.

De la musique électro festive, vocale, mélodique, esprit clubbing, c’est forcément Stéréoclip. C’est une définition qui pourrait s’appliquer à beaucoup d’autres artistes (rires). En quatre albums, mon identité musicale a varié parallèlement à mon évolution personnelle. Je grandis, ma musique aussi.

Parlons d’évolution justement. Vous avez signé trois albums avec de grands labels de musique électronique avant de sortir « Reflex » en indépendant. Pourquoi ce choix ? Par quête de liberté ? Non, car je n’ai jamais été cloisonné artistiquement par un label. Si j’ai décidé de réaliser ce 4e album en indépendant, c’est d’abord pour gagner plus d’argent. Sur les titres diffusés en streaming, il y a une part qui revient à la plateforme, au label, à l’artiste… Quand on monte son propre business, la part qui nous revient est plus grande. Ensuite, je voulais me libérer d’une stratégie de

marketing imposée. Attention, je ne critique pas du tout les labels, ils m’ont permis d’évoluer en tant qu’artiste, mais être indépendant, c’est jouir de plus de flexibilité notamment pour décider de la date de sortie d’un album et de la manière dont on va le promouvoir.

L’album se termine comme on clôture une soirée, en douceur avec le titre « 4 am ». Il est 4h du matin, et le saxo joue sa partition … C’est ainsi que je l’ai voulu. L’aube se lève, en douceur.

Aujourd’hui, vous déplacez les foules à chacune de vos performances. A quel moment avez-vous vu votre carrière internationale décoller ? Ma musique a très vite rencontré un succès certain en France, bien plus qu’en Belgique. L’explication est assez simple : mes deux précédents labels étaient français. (Delicieuse Records et Hungry Music – nda)

La Belgique a été pionnière de la musique électronique. Comment se porte la scène électro belge aujourd’hui ? Par chance, elle renaît de ses cendres. Pendant la covid, les politiques n’ont pas été tendres avec la culture. De manière plus générale, le monde de la nuit fait parfois peur, pourtant il se nourrit de belles valeurs. Le dancefloor, notamment, qui invite au partage avec les autres.

Maxime Merkpoel est-il un trentenaire festif ? Oui, j’aime faire la fête mais si je fais de la musique, c’est parce qu’elle me fait du bien. Elle me permet de vivre de chouettes expériences, de faire des rencontres intéressantes.

Vous avez enflammé les plus grands clubs du monde. Lequel vous a laissé le souvenir le plus dingue ? Le Fuse à Bruxelles (ce club mythique fête ses 30 ans, tout au long de cette année 2024nda), le Rex à Paris, le D! Club à Lausanne. Tout récemment, j’ai teasé mon album « Reflex » lors d’une soirée au centre culturel Imprimerie à Bruxelles. Un souvenir inoubliable.

Trois scènes qui vous ont marqué ? Dour en Belgique, Piknic Electronik à Montréal et Brunch-in the Park à Barcelone.

DORIA D

« J’ai ma place dans un courant qui revendique plus de liberté et d’épanouissement … »

Elle n’est pas la fille d’un seul single, « Dépendance », au succès fulgurant. Doria D, 24 ans, dévoile « Je cherche encore… », premier album huit titres aux franches sonorités pop/rock/électro. Rencontre avec une artiste tourmentée mais lucide, qui aborde volontiers les « Questions » que toute sa génération se pose …

Doria D a grandi en musique. Du haut de ses six ans, elle accompagnait sa grand-mère sur les scènes de village de Wallonie. Puis l’adolescente, folle de sa guitare électrique, hantée par le grunge, a multiplié les scènes ouvertes dans les bars de la région, seule ou en groupe, dans une forme d’élan vital. Son premier album, « Je cherche encore... » est sorti le 31 mai.

En 2021, le single « Dépendance » fait le buzz, truste la première place de l’Ultratop (le hit-parade officiel de Belgique francophone) et cumule plus de 10 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Comment ce succès a-t-il changé votre jeune vie ? J’avais un rêve, devenir chanteuse. Le succès de « Dépendance » m’a prouvé que ce n’était pas utopique d’espérer se faire une place dans le milieu de la musique. J’ai compris que dans la vie, tout est possible.

Vous n’avez jamais caché être une fille timide. Etiez-vous dès lors préparée à la fulgurance de ce premier succès ? Oh non, à l’époque je composais seule dans ma chambre. Ce succès, il était quasi lunaire. Ensuite, j’ai enchaîné les scènes. Se retrouver subitement à chanter devant 10 000 personnes, on n’y est rarement préparé. Pour n’importe qui, cela reste compliqué…

Avant même ce premier album, vous avez enchaîné plus de 50 dates, plus la première partie de Grand Corps Malade à Forest national. Où avez-vous trouvé les codes pour vous sentir à l’aise sur scène ? En l’expérimentant, cette scène. Je dois vous avouer que les tout premiers concerts ne devaient pas être top top. Mais le public ne te lance pas des tomates

pour autant. Il sait que tu débutes, il est bienveillant. Et, progressivement, de scène en scène, j’ai pris confiance en moi, j’ai corrigé les erreurs de débutante …

Vous êtes auteure-compositriceinterprète. En label ou en indépendante ? Je reste indépendante au niveau de la création. Je ne souhaite pas rentrer dans l’industrie musicale et me plier à leurs consignes. Ma musique, elle doit rester spontanée, instinctive, non réfléchie. Néanmoins, j’ai fait appel à un label pour la promotion de l’album, pour être soutenue dans cette étape-là.

Ce 1 er album huit titres, « Je cherche encore… », succède à un premier EP. Comment s’est passé l’accouchement ? Après le succès de « Dépendance » et du EP éponyme, j’ai été un peu secouée. Alors, mon premier album, je le voulais sans contrainte, sans faire de calcul, sans obligation de réussite à tout prix. Juste nourri par l’envie, par le désir de faire de la musique avec des amis. L’album est donc né tout naturellement…

Que vous apporte la musique ? Elle est carrément thérapeutique. Elle me permet de soigner mon âme tourmentée et j’espère qu’elle apaise d’autres personnes …

On va décortiquer votre premier album. « Questions », « Colère », « Morose », « Danger », « Coups et bisous »… Des titres pas forcément folichons. Doria D a-t-elle la rage et la colère chevillées au corps ? Clairement. Mes textes m’apaisent et je me sers de la musique pour extérioriser mes tempêtes intérieures.

Quelles questions, Doria D se pose-telle au quotidien ? Ah mais je fais des

crises existentielles tous les deux jours (rires). Qui suis-je ? Où vais-je ? Quel est ce monde qui m’entoure ? Je m’interroge sur moi-même, sur la société et sur ses injonctions, sur le regard des autres...

Vous sentez-vous le porte-parole de votre génération ? Porte-parole, le mot est peut-être présomptueux. Je ne suis pas seule, nous sommes nombreux à prendre la parole. Mais si je peux contribuer à un courant qui revendique plus de liberté et d’épanouissement, alors oui, j’y ai ma place…

Avec « Je cherche encore… », vous brouillez les frontières des genres musicaux, en passant de la pop à fleur de peau à l’électro gorgé de breakbeat, tout en conférant à l’ensemble une tonalité rock … Cet album me ressemble à 100%. J’aime le rock, l’électro, et je ne souhaitais pas me cantonner à un seul style musical. Je voulais tout expérimenter. Je me suis entourée d’amis musiciens, Tim De Fontaine, Florian Hernandez, Léo Fifty Five, Aprile, qui ont également leur propre projet musical. Dans la scène musicale belge, les liens entre musiciens se tissent assez rapidement et puis, des affinités se créent…

Vivez-vous aujourd’hui de votre musique ? Pas encore. Mon premier EP, « Dépendance », je l’ai signé sur un label. Donc je n’ai pas fait fortune, malheureusement !

Dans quels festivals vous voir cet été ?

Cet été, j’enchaîne le Feel Good Festival (28 juin, Aywaille), le Baudet’Stival (14 juillet, Bertrix), Les Francofolies de Spa (19juillet), le Festival Les Gens d’Ère (28 juillet, Tournai) et Les Solidarités (24 août, Namur).

CAUSERIE 3

Stylistes, entrepreneurs, sportifs . Ils/elles excellent dans leur domaine.

FABIENNE DELVIGNE – SEPI AGARI – VINCENT VANASCH – STEPHANE RUTTE – SARAH BOVY

FABIENNE DELVIGNE

« Le beau fait sens lorsqu’il permet de sublimer et soigner »

Elle habille les têtes couronnées comme celles des inconnues avec la même virtuosité et le même désir de les voir rayonner. Fabienne Delvigne déploie depuis plus de 30 ans finesse et originalité, transformant ses chapeaux en œuvres sculpturales.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : FABIENNE DELVIGNE

Le chapeau revêt-il selon vous une place à part dans l’univers de la mode ? Absolument. Par le passé, le chapeau était d’ailleurs considéré comme de la haute mode, en parallèle au principe de haute couture. Cela dit tout de ses lettres de noblesse. Et il a la particularité exceptionnelle, au-delà de son esthétique, de révéler un visage et une personnalité. On peut se cacher derrière un vêtement, mais un chapeau souligne l’essence de celui ou celle qui le porte. C’est ce principe magique qui, au détour d’un magazine feuilleté par le plus grand hasard, m’a amené spontanément à quitter du jour au lendemain un poste de cadre dans le marketing pour concevoir mes modèles.

Vous avez embrassé cette carrière il y a 37 ans. Votre métier a-t-il évolué au fil du temps ? La place du chapeau a évolué dans la société, du classicisme au spectaculaire puis à une utilisation plus casual, mais ma façon de créer est par contre demeurée la même. Je suis entre le sculpteur et l’architecte. Au contraire des chapeliers, je ne conçois pas mes modèles à la machine en utilisant un gabarit en fonte, mais à la façon d’une modiste. J’ai appris le métier auprès de celles que je nomme des « maman chapeau », des femmes au savoirfaire rare, acquis en plus de cinquante ans de carrière. Celui-ci demande de façonner chaque création directement sur ses genoux, pour lui permettre de

s’épanouir en suspension, par le toucher, l’équilibre et la finesse. C’est ce qui lui apporte cette forme aérienne et un résultat unique.

Valse de printemps, votre nouvelle collection aborde tout en délicatesse un univers fleuri et coloré. Quel est le point de départ d’un nouveau modèle ? C’est la matière qui me fait vibrer, le toucher. J’ai notamment un véritable coup de cœur pour la fibre de banane, extraite de l’écorce de bananier et recueillie et traitée de façon équitable et écoresponsable. Elle possède un reflet nacré splendide qui accroche la lumière avec grâce. Mais aussi une grande fragilité, qui demande de la patience et de

la dextérité. Elle représente parfaitement mon fil rouge, la féminité, l’audace travaillée avec élégance, la volonté d’être avant-gardiste et enfin la légèreté.

Cette dernière fait toute la différence, aussi bien au niveau du design que du port. Et permet de se sentir pousser des ailes. Mais au-delà des collections, ce qui m’inspire et me guide est la volonté de révéler la beauté de chaque femme. Le cliché veut qu’il y ait des têtes à chapeaux. Rien n’est moins vrai. Une teinte particulière rééquilibrera la structure d’un visage, un modèle réveillera le regard. Mon but est de parvenir à une harmonie qui représentera une magnifique affirmation de soi. C’est ce que j’ai voulu illustrer par le livre rétrospective des 30 ans de la Maison « Sublimer par la différence ».

donc essentiel pour moi de transformer la reconnaissance acquise durant ma carrière en un engagement porteur de sens. Je suis convaincue que l’on peut soigner par le beau. Et j’ai donc voulu permettre aux femmes ayant perdu leurs cheveux à cause d’un cancer, d’un choc émotionnel ou de toute autre pathologie, de renouer avec leur féminité et leur confiance en elles. Pour y parvenir, la Maison leur propose de leur concevoir un modèle sur mesure, non pas pour cacher leur maladie et l’invisibiliser mais pour leur permettre au contraire de se réapproprier le regard qu’elles posent sur elles-mêmes. Et il était essentiel pour moi qu’il soit accessible à toutes, grâce à une prise en charge financière par l’ASBL Caring Hat Fund. Mais cet été nous assisterons enfin à un tournant majeur, grâce à un changement de loi offrant le remboursement des chapeaux au même titre que celui des perruques. Un principe pour lequel je me suis battue corps et âme durant deux ans. J’ai l’intime conviction

que dans certains cas, un chapeau peut vous porter.

De cette fondation caritative à des collaborations prestigieuses avec Guerlain, Natan ou encore Chanel, vos chapeaux traversent et mêlent les univers. Un projet particulier a-t-il marqué ces décennies de passion ? Créer pour les familles royales de Hollande, de Suède, du Grand-Duché du Luxembourg et de Belgique est un grand honneur. Et tout particulièrement d’avoir pu concevoir l’Envolée, le chapeau de la Reine Mathilde à l’occasion de la prestation de serment du Roi en 2013. J’ai reçu le titre de fournisseur breveté de la Cour du Roi Albert II et il a ensuite été renouvelé par le Roi Philippe. C’est une réaffirmation de confiance qui m’émeut et raconte mon amour profond de l’élégance.

Un titre qui résonne profondément avec Caring Hat, le projet engagé que vous avez lancé en 2021 à destination de femmes souffrant d’alopécie. L’humain est ma priorité et il était www.fabiennedelvigne.be

En exclusivité chez:

isabelleleblans

Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe

tel. 02 652 24 39

Isabelle Leblans Gemmologue isabelleleblans

SEPI AGARI

Idylle du beau et de l’éthique

Et si le vrai luxe aujourd’hui était une élégance durable, dont le savoir-faire et la qualité repensent la notion de prestige ? Une évidence pour Sepideh Asghari et sa marque Sepi Agari, dont les sacs racontent la passion d’une maroquinerie conçue en conscience.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : DR

« Creato con amore », créé avec amour, est le slogan de Sepi Agari. Un mantra qui s’applique à votre label au propre comme au figuré ? Il en est le point de départ. J’ai toujours été passionnée par la conception créative. Et même si mon parcours m’a d’abord mené vers une autre carrière, cet amour du style était également présent en toile de fond. J’ai ainsi réalisé un master en

tant qu’ingénieur de gestion, dont le sujet de thèse était la circularité dans l’industrie de la mode, avant de devenir conseillère financière dans ce même domaine. Entrer dans ce milieu par le biais commercial était un moyen d’en percevoir pleinement les tenants et aboutissants, l’aspect stratégique et le développement. C’était une très bonne école, qui m’a amenée à découvrir le manque criant de marques proposant un artisanat qualitatif, aux pièces élégantes, hauts de gamme et durables sans pour autant être inabordables. De là est venu mon désir de combler ce vide. Créé avec amour se définit aussi à mes yeux comme façonné avec sens.

Une formule qui fait également référence à l’Italie, où sont fabriqués

vos modèles. Par choix du cœur ? Par évidence. Lorsque j’ai démissionné pour lancer ma marque, je suis partie en Italie réaliser une formation en maroquinerie. Je tenais à apprendre le travail du cuir auprès d’artisans ainsi que la confection des modèles sur le terrain. Ce n’est qu’en appréhendant pleinement la réalité et la logique derrière une création éthique et respectueuse de l’environnement,

que l’on peut concevoir une gamme responsable. L’Italie représente pour moi l’apogée de ce savoir-faire passionné, transmis au fil des générations. Nous réalisons consciemment le choix d’aller vers des techniques manuelles et une fabrication européenne au coût plus élevé, tout comme des matériaux durables et des capsules au nombre limitée. C’est cette exclusivité qui donne

pleinement son authenticité et son identité à Sepi Agari.

Lignes épurée et tonalités douces sont prégnantes dans votre collection. Le sac à main idéal à vos yeux rime-t-il avec intemporalité ? Elles sont partie intégrante d’une esthétique globale que j’apprécie. Parmi mes inspirations, on retrouve le design scandinave,

notamment dans la conception du modèle triangulaire Archie, mais aussi l’influence lumineuse du sud. Des palettes neutres tout comme des teintes audacieuses à l’image du Bobby bleu électrique ou d’un Allegria vert sapin. Au-delà des sacs pour lesquels je nourris un attachement sentimental et que j’aime porter sur la durée, j’adore les pièces fortes, avec lesquelles jouer et prouver que l’on peut être pointu et aventureux sans pour autant cesser d’être intemporel.

Fort d’un succès fulgurant, Sepi Agari n’a pourtant que quelques mois d’existence. Quels sont les défis auxquels doit faire face votre jeune marque ? Se lancer dans l’industrie de la mode signifie forcément entrer en concurrence avec des labels forts de leur notoriété et de leur aura. Mais je n’en suis que plus reconnaissante et heureuse de voir que nos valeurs résonnent auprès de nos clientes. Je crois en l’impulsion de l’authenticité.

Après un pop-up d’un mois à Anvers, quelle est la prochaine étape pour Sepi Agari ? J’ai toujours été ambitieuse et je désire que notre label soit présent à l’international. Les possibilités sont immenses et je vois grand, mais en demeurant avant tout alignée à ce besoin de sens. Pas question de concevoir des formules saisonnières ou d’enchaîner les rééditions. Pas plus que de collaborer avec des partenaires ne nourrissant pas nos valeurs. Evoluer et croître oui, mais surtout aller à la rencontre de nos clients et rester animée par la passion. Partager et imaginer, au plus près du coeur.

www.sepiagari.com

RAFFAELLO

RAPHAELA

REPEAT

SARTORIA

VAN

VAN

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VINCENT VANASCH

Le gardien de but des Red Lions a la niaque

Les Red Lions ont décroché leur billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024. À quelques semaines de la cérémonie d’ouverture, Vincent Vanasch, gardien de but de notre équipe nationale de hockey sur gazon, affiche un mental d’acier, bien déterminé à aller prendre l’or, pour rendre les Belges heureux. « Représenter son pays aux JO, c’est une énorme fierté. »

MOTS : SERVANE CALMANT

PHOTO : FREDERIQUE CONSTANT

Décomptez-vous les jours avant l’ouverture des JO de Paris ? Et comment ! Avec un groupe de joueurs, on a placé dans notre centre d’entraînement une montre du compte à rebours qui affiche même les secondes restantes avant l’ouverture du 26 juillet (rires). Les JO, c’est le Graal. J’ai la chance d’y avoir participé quatre fois avec les Red Lions (Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016 où les Red Lions décrochent la médaille d’argent et Tokyo 2020 où la Belgique ramène la médaille d’or - nda).

Représenter son pays aux JO, c’est une énorme fierté.

Comment se prépare-t-on pour les JO ? La préparation physique et mentale est la même pour l’Euro, le Championnat du monde ou les Jeux olympiques, mais la dimension médiatique autour des JO prend une telle ampleur qu’elle ajoute inévitablement de la pression.

Et comment gère-t-on cette pression ? Avec l’expérience et la détermination. La pression, on se l’est mise après les JO de Rio en 2016. Les Red Lions se sont inclinés en finale face à l’Argentine. Depuis, dans chaque tournoi, on se bat pour l’Or ! Cela peut paraître arrogant mais c’est une arrogance positive, saine, car pour gagner, il faut toujours viser plus haut.

Y a-t-il une équipe que vous craignez d’affronter ? Oui, nous-mêmes (rires). Au sein des Red Lions, il y a des joueurs avec lesquels je joue depuis

15 ans, d’autres qui vont vivre leurs premiers JO, et tous ont la niaque. Le niveau sera très élevé : l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Australie sont des équipes redoutables, mais je n’ai peur de personne. Évidemment, il faut accepter le fait qu’il y aura des surprises en cours de route, comme des blessures. « Expect the unexpected » : je m’attends toujours à l’inattendu. Il faudra également composer avec le facteur chance. Mais la chance elle se crée, elle ne tombe pas du ciel !

Coupe du monde 2018 en Inde, EURO 2019 en Belgique et JO 2020 à Tokyo. De quelle victoire êtes-vous le plus fier ? Ah ah, la question piège (rires). Les trois victoires ont été magiques. 2018, c’est la première fois que les Red Lions sont champions du monde, ils marquent l’histoire de la Belgique. Je n’oublierai jamais l’ovation du public sur la Grand-Place. En me remémorant cet instant, j’ai les poils qui se hérissent d’émotion. J’ai compris ce jour-là que grâce au sport, on pouvait rassembler tous les Belges. J’ai éprouvé une véritable fierté nationale. L’Euro 2019 se déroulait à Anvers, et notre public a joué le 12e homme pour nous amener à la victoire. La campagne de la Fédération royale belge de hockey était « Red Is the New Gold ». Inoubliable moment car en Belgique, nous ne sommes pas assez fiers de nos talents, et cela concerne tous les secteurs. J’ai joué en Hollande et en Allemagne où le sentiment de patriotisme et d’unité est bien plus exacerbé. Et les JO 2020 à Tokyo, quel souvenir ! La Belgique remporte son premier titre

olympique en hockey. Pour ma génération, c’est une consécration.

Quelles sont les trois qualités principales d’un excellent gardien de hockey ? Ses réflexes, sa vision de jeu (sur le terrain, c’est lui le 2e coach, lui qui connaît chaque poste, chaque joueur et communique avec tous) et sa résilience (s’il encaisse un goal, il doit se « reseter », ne pas disserter sur son erreur mais aller de l’avant pour arrêter les prochains tirs).

La Coupe du monde de hockey 2026 se déroulera aux Pays-Bas et en Belgique. Côté belge, ça se passera à Wavre, dans le BW. Vincent, heureux ? Oh oui, pour ma génération, celle qui est sur la fin, il n’y a rien de plus beau que de jouer devant son public.

A 36 ans, vous pensez donc déjà à l’après-carrière ? Oui, évidemment. Le hockey belge est toujours semiprofessionnel. En fin de carrière, nous ne gagnons pas le même salaire qu’un footballeur ou un tennisman. J’ai étudié la kiné donc je peux me réorienter professionnellement pour amorcer une deuxième carrière. Par ailleurs, j’ai également créé « The Wall Academy » pour former les jeunes gardiens de hockey. Si un jeune gardien qui sort de mon académie s’en va rejoindre les Red Lions, ce jour-là j’aurai également l’impression de décrocher l’Or !

www.vincentvanasch.be

STÉPHANE RUTTÉ

Talent passionné derrière un club mythique

Après plusieurs mois de travaux, la rénovation du club David Lloyd situé à Uccle est enfin terminée, et le résultat dépasse les attentes. Cela renforce encore davantage sa position de club familial premium en Belgique, où détente, déconnexion, entraînement et moments en famille sont au rendez-vous. Ces valeurs sont chères à l’homme passionné à la tête de cette institution : Stéphane Rutté.

Stéphane Rutté, qui êtes-vous ? Quel est votre parcours entrepreneurial ? J’ai fait des études à Solvay et suis ingénieur commercial. J’ai toujours été assez dynamique. Déjà adolescent, je travaillais pour avoir de petits extras. A la fin de mes études, avec mes associés, j’ai créé la discothèque les Jeux d’Hiver à Bruxelles. Ensuite, j’ai développé le traiteur Loriers aux côtés de JeanMichel Loriers, et j’ai également créé des concepts comme Sushi Factory. Mon parcours montre que mes idées ont toujours tourné autour d’activités au service des gens. J’aime faire plaisir aux personnes et travailler quand les autres s’amusent. Voir leur sourire sur leur visage est ma plus grande motivation !

Cela fait plusieurs années que vous vous consacrez au David Lloyd, une histoire d’amour est née ? Je suis sportif, et j’ai été membre dès le premier jour de l’ouverture du club. Après huit ans comme membre, cela fait treize ans que j’occupe la direction du David Lloyd. En effet, cela fait plus de vingt ans que ce club m’accompagne dans ma vie quotidienne. J’ai repris la direction du club en tant que manager le 1er janvier 2011, et en 2015, j’ai commencé à jouer le rôle de développeur, c’est-àdire à étendre le nombre de clubs David Lloyd. Aujourd’hui j’ai essentiellement une fonction de développement du groupe anglais en Europe. Plus précisément, je suis administrateur délégué

des entreprises David Lloyd en Belgique et responsable du développement en Belgique, au Luxembourg, en France et en Suisse. Quant à Laurent Yernaux, il est le directeur du David Lloyd à Uccle. Actuellement, nous avons 133 clubs : 100 au Royaume-Uni et 33 en Europe continentale.

Situé en bordure de la forêt de Soignes, dans un majestueux château, le mythique club David Lloyd en Belgique reste celui d’Uccle. Il fête cette année ses 20 ans. Pouvez-vous nous raconter son histoire ? Ce club a ouvert en novembre 2004. Ce n’est pas un centre sportif, c’est un vrai club de membres. Cette idée de club avait un peu perdu de son attrait,

et le David Lloyd l’a remise au goût du jour. C’est un club de sport et de bienêtre où l’on peut passer ses journées et ses week-ends. Peu de gens y croyaient au début, mais cela a très vite séduit. Notre produit cible les familles dans leur ensemble, de la grand-mère au plus jeune enfant. C’est un endroit offrant toutes les acti-vités possibles et inimaginables (fitness, piscines intérieure et extérieure, cours collectifs, cours privés, etc.). La croissance a été continue, nous n’avons cessé d’évoluer au fil des années.

D’ailleurs, dernièrement, à l’occasion de cet anniversaire, une importante rénovation du club a été réalisée. Pouvez-vous nous en parler ? Oui, nous essayons constamment d’améliorer l’accueil de nos membres et de rester à la pointe dans le monde du sport et du bien-être, qui est en constante évolution. Plus de six millions d’euros ont été investis par le groupe David Lloyd Leisure pour cette rénovation. Nous avons complètement refait le fitness avec une salle moderne et du matériel dernier cri. La piscine a également été rénovée et nous avons revu complètement notre spa intérieur, incluant une piscine d’hydrothérapie, un hammam aux agrumes et un sauna au sel de l’Himalaya. Mais ce n’est pas fini, la deuxième phase de ces travaux débutera dans moins d’un an ! Nous avons repris le bâtiment du B19. Nous transformerons le premier étage en espace de coworking, un tout nouveau service pour nos membres. Nous allons également développer un petit spa extérieur, étendre la zone de padel avec une « social area », aménager les terrasses.

Trois clubs en Belgique et une Europe en pleine expansion. Quels sont les autres clubs à venir ? Nous ouvrons quatre à cinq clubs en Europe par an. Nous venons d’ouvrir à Modène en Italie et avons des projets à Zurich, au Luxembourg et à Paris. A suivre !

Secteur délicat, concurrence importante, Covid… Comment tenir le coup quand on est une salle de sport ? Nous sommes bien plus qu’une salle de sport. Nous sommes un club où le sport, le bien-être et le restaurant se rencontrent. Les gens s’y retrouvent. Faire partie d’un groupe est important pour tenir la route. Nous avons les moyens de rénover et de renouveler les infrastructures (par exemple, les vestiaires sont rénovés tous les sept ans). Durant la pandémie, nous avons pu rebondir rapidement et même investir.

Comment percevez-vous le secteur du sport aujourd’hui ? J’ai toujours été très sportif et cela fait partie de mon quotidien. Sans ça, je passe une mauvaise journée. C’est une drogue tellement positive. Après la Covid, les valeurs du

sport et du bien-être sont devenues encore plus présentes. Il y a une grande tendance au développement de wellness. Je pense qu’il y a eu une réelle prise de conscience que la santé est primordiale. Regardez toutes ces applications qui ne cessent d’évoluer pour suivre nos performances bien-être et sportives. C’est une véritable « gamification » du sport.

Des sports en vogue à suivre de près ?

Incontournables : le padel et le Pilates reformer. Deux sports très tendance que nous avons ajoutés à nos programmes sportifs. En ce moment, nous entendons beaucoup parler du pickleball. A suivre de près pour voir si ce sport perce chez nous.

www.davidlloyd.be

– PLACE BRUGMANN Très bel hôtel de maître, +/- 540 m², doté d’une élégante façade de 7m, d’un joli jardin et d’un garage. PEB D

IXELLES

SARAH BOVY

Le sacre de la passion

Le parcours de Sarah Bovy a le parfum des victoires conquises par la témérité. Profil brillant et atypique des paddocks, la pilote bruxelloise des Iron Dames est devenue une figure incontournable des compétitons d’endurance, dont rien ne semble aujourd’hui pouvoir freiner l’ascension.

MOTS : BARBARA WESOLY

PHOTOS : STEFANO ARCARI

En décembre 2023, vous avez remporté le titre de Pilote de l’année décerné par le Royal Automobile Club de Belgique, devenant la première femme à recevoir cette récompense. Celle-ci venait aussi couronner 25 ans de carrière. Que représentait-elle pour vous ? J’en étais extrêmement émue. Cette distinction est accordée par les journalistes mais aussi par le top 10 des pilotes de notre pays, et vise à distinguer la personne qu’ils estiment être la meilleure représentation du sport automobile belge à l’international. Avoir la reconnaissance de mes pairs, que j’admirais déjà pour certains bien des années avant de concourir, était un honneur incroyable. Et d’autant plus après toutes ces années d’acharnement à la conquête de ce rêve.

Qu’est-ce qui justement vous a conduit à la course automobile ? Un coup de foudre, à douze ou treize ans, lors d’une session de karting, organisée par des copains. C’était la première fois que je touchais à un volant et ça a été une véritable révélation. Mon père était pilote de course mais a arrêté avant ma naissance. De mon côté je pratiquais beaucoup de sport dans l’enfance, mais plutôt de l’escalade, du foot, du basket… Ce moment a tout changé. J’ai abandonné toutes les autres disciplines pour me lancer pleinement sur circuit. Mais ne venant pas d’une famille aisée, à même de financer ma carrière, j’ai entrepris des études en marketing, en espérant avoir ainsi le bagage nécessaire pour trouver plus facilement des sponsors. Et je suis finalement devenue recruteuse de talents dans l’industrie pharmaceutique afin de payer mes factures

tout en continuant à rouler le week-end. Un poste que j’ai conservé durant 6 ans, avant d’enfin pouvoir me consacrer à l’automobile.

Vous est-il arrivé de douter et d’imaginer rendre le volant ? Oui, sans cesse, durant près de 20 ans. L’incertitude a toujours été là, doublée par moments de la frustration de voir certaines opportunités m’échapper, par manque de chance ou d’argent. Mais je refusais d’arrêter de me battre. C’était ma seule certitude. Et ce, malgré des obstacles parfois immenses. Après mes années en entreprise, j’avais certes réussi à vivre de ma passion mais en tant que pilote événementielle. J’étais alors instructrice sur circuit, envoyée sur des missions par Lamborghini. Et puis la crise du Coronavirus a frappé le monde de plein fouet, mettant à l’arrêt mon activité. Je ne

voyais plus d’issue me permettant de rester professionnelle dans le domaine et j’ai donc débuté une formation pour devenir toiletteuse pour chiens, les animaux étant ma deuxième passion.

C’est alors que votre route a croisé celle des Iron Dames, premier équipage en sport automobile 100% féminin, créé par Deborah Mayer. Oui, par un incroyable hasard. Je les suivais depuis leur lancement, mais elles étaient au complet. Jusqu’au jour où est apparu un post Instagram dans lequel elles annonçaient le départ de l’une de leur pilotes, à une semaine du lancement de la saison 2021. J’ai envoyé un mail sans y croire. Une bouteille à la mer. Au cas où il leur faudrait une remplaçante. Et le soir même, Rahel Frey, désormais ma coéquipière depuis quatre ans m’appelait pour que

je rejoigne la team. 12h après mon arrivée au sein des Iron Dames, je montais dans ma voiture pour une première course.

Sur votre site, on peut lire cette citation : Life is racing. Anything before or after is just waiting. Cela correspond-il pleinement à votre vision ? Cette phrase prononcée par Steve McQueen dans le film Le Mans, est très symbolique pour moi. Elle exprime une sensation que j’ai ressenti tant de fois. A certaines époques de ma carrière, une année pouvait s’écouler sans que j’ai l’occasion de monter sur un circuit. Mais mon envie furieuse d’y être ne disparaissait jamais. Dès que mon téléphone sonnait, j’espérais le coup de fil qui me remettrait en piste. Aujourd’hui j’ai la chance de réaliser 20 week-ends de course par an et l’attente est devenue bien www.sarahbovy.com plus courte, mais je garde le souvenir de ce sentiment au fond du cœur.

Comment imaginez-vous désormais la suite de votre route ? J’espère avoir la possibilité de savourer cette deuxième chance le plus longtemps possible. Depuis mes débuts en compagnie des Iron Dames, j’ai vécu des moments très forts. La victoire en Gold Cup, aux 24h de Spa en 2022. Ou encore celle à Bahreïn l’année dernière. Je vise toujours plus haut. La compétition existe par et pour la performance et les résultats. Mais surtout, je souhaite que nous puissions, en tant qu’équipe, inspirer chacune à entreprendre et à oser. Et marquer non seulement l’histoire du sport mais aussi celle des femmes.

HERVÉ VANDEN HAUTE ARCHITECTE

Tél : 067/84.00.31

herve.vandenhaute@hvh.archi

www.archi-vandenhaute.be

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CAUSERIE CREATIVE

Les icônes belges de l’architecture, du design et de l’art.

VINCENT VAN DUYSEN

Recueil d’une harmonie intérieure

Après près de quatre décennies à matérialiser l’essence des lieux et des objets et repenser les lignes d’une architecture et d’un design aussi épuré qu’expressif et serein, Vincent Van Duysen se révèle dans son projet le plus personnel. Un livre de photographies prises au sein de ses deux résidences, abolissant la frontière entre son travail et sa voix intérieure.

MOTS : OLIVIA ROKS

PHOTOS : FRANCOIS HALARD

Cet ouvrage pousse les portes de vos maisons d’Anvers, en Belgique et de Melides au Portugal. Pourquoi avoir choisi de dévoiler cette part d’intimité au public ? Il n’y avait pas de véritable raison à cela, juste un élan. L’idée de ce livre est née avant l’ère Covid, alors que j’approchais de mon 60ème anniversaire. Elle est venue à moi à l’improviste, de façon presque inconsciente, avec le souhait de réaliser une rétrospective de ma vie personnelle, de mon véritable « moi », par le biais de mes deux maisons. De célébrer ces deux lieux qui m’apportent tant. Et grâce à l’objectif et au talent de mon ami François Halard, nous avons pu capturer l’esprit et l’âme de ces espaces, via des images éthérées et sensorielles.

Était-il important pour vous que ce livre soit l’œuvre d’un proche, d’un complice, plutôt que d’un inconnu ? En plus d’être un grand ami, François est surtout un photographe extraordinaire. J’appréciais déjà son travail lorsqu’il réalisait des monographies pour des architectes de renom et des décorateurs d’intérieur et n’en suis devenu que plus admiratif lorsqu’il a développé une approche plus artistique, couvrant de multiples sujets dans de magnifiques publications. Et puis il emploie l’analogique ! Nous collaborons bien ensemble mais cette fois j’ai souhaité lui laisser la liberté de raconter mes maisons avec un regard singulier, moins architectural et plus abstrait. Onirique et fortement imprégné de narration.

Un ancien bureau de notaire réaménagé, au nord de notre Plat Pays et en parallèle une maison portugaise ensoleillée, au bord de l’Atlantique. Deux lieux de prime abord très différents. Qu’est-ce qui les rapproche ?

Tous deux me permettent d’embrasser la beauté de la vie, tout à la fois de manière classique mais aussi plus radicale et moderne. Ils sont au croisement de mes goûts et de mes convictions. J’ai transformé ce bâtiment anversois du centre-ville il y a plus de 25 ans, avec le souhait de donner à une construction du 17ème siècle une approche urbaine. La Casa M elle, est la conséquence d’un coup de foudre pour la région de l’Alentejo. J’ai eu envie de construire une maison pure et ancrée dans la végétation. Un lieu que je n’ai pas besoin de combler ou remplir, grâce à la présence sublime de la nature. C’est là que je me suis exprimé en tant que véritable architecte, aboutissant à des volumes qui peuvent dialoguer avec les éléments naturels du paysage. Et ces deux lieux possèdent en fait les mêmes proportions et la même fonctionnalité au sein de l’espace. Ils sont aussi des sanctuaires, insufflant en moi un grand sentiment de bien-être, de calme et de sérénité. Esthétiquement différents, mais avec une même essence.

Et que racontent-ils de vous ? Ils sont mes temples. Je m’y ressource et je m’y sens protégé. Pleinement moi, mais chacun à leur façon. Ils racontent une histoire, caractérisée par des objets, de l’art, des livres, des textures et de la chaleur. En même temps, ils expriment à quel point mon architecture et mon design d’intérieur sont centrés sur l’humain.

On y découvre au fil des pages de nombreuses œuvres, des tableaux et photographies comme des sculptures. Quel est votre rapport à l’art ? Je ne pourrais pas vivre sans art. Il m’inspire, m’apaise et fait de moi un meilleur architecte. Je suis un collectionneur et je suis fière des pièces de mes artistes favoris qui emplissent ma maison anversoise. Pour moi, il est important que l’art reflète qui je suis et qu’il transmette un message personnel. Et en même temps, ces créations doivent dialoguer entre elles et

avec l’espace. En revanche, à Melides, je ne voulais pas d’œuvres mais de grandes pièces de mobilier, notamment de Zanine Caldas et Lina Bo Bardi. Et la nature qui pénètre dans les différentes pièces de ma maison me donne le sentiment d’habiter dans un tableau vivant.

Le livre comporte une multitude de sublimes photos pour peu de textes. Et ceux-ci racontent avant tout la note d’intention des lieux. Les images sont-elles finalement plus

intimes que les mots ? Le livre est avant tout illustratif car il pénètre et dissèque mon monde sensoriel, mes chiens, mes affaires, avec une grande touche d’humanité. Il développe une perspective différente, loin de l’image rationnelle et minimaliste que l’on me prête parfois et qui est très loin de qui je suis. Il était essentiel pour moi que les lecteurs entrent dans mon univers et le comprennent. C’est le témoignage d’un héritage que je transmettrai au monde, une fois que j’aurai disparu.

www.vincentvanduysen.com

Vincent Van Duysen: Private by François Halard, éditions Rizzoli New York.

Maisons rêvées signées HERVÉ VANDEN HAUTE

Esthétiquement élégantes et modernes, les villas de l’architecte

Hervé Vanden

Haute sont avant tout fonctionnelles, confortables, parfaitement pensées et ultra lumineuses.

Dans ses bureaux situés en Brabant wallon, il imagine des réalisations uniques. Son dessein ? Sublimer les envies du client et imaginer leur maison idéale.

Échange dans votre bureau, entourés d’ouvrages tels que « Minimalisme », « Bien bâtir en Belgique », « Paradis verts » ou encore « Maisons spectaculaires »... Des livres vous inspirent ? Quel architecte êtes-vous ? Je suis tombé dedans tout petit. Ma mère achetait des magazines d’architecture, et je me plaisais à copier et dessiner ces villas. Très vite j’ai su que je voulais devenir architecte, c’était une évidence. A 17 ans, j’ai pris le bus et je suis allé m’inscrire à Saint-Luc. Après les études,

mon premier stage était auprès d’une expertise judiciaire, ce qui m’a appris la rigueur. Ensuite, j’ai travaillé sept ans dans un bureau de restauration de patrimoine. C’était très intéressant ; cela m’a permis de développer une sensibilité aux matières, le respect des bâtiments et des lieux. En parallèle, j’ai développé ma clientèle et j’ai pris la décision de faire ce que j’ai toujours voulu : du logement !

Quelle architecture défendez-vous ? Quand on regarde l’ensemble de mes

réalisations, on comprend très vite que je crée des villas plutôt contemporaines, sobres, très vitrées, minimalistes. La fluidité, la circulation et la lumière sont primordiales dans chacun de mes projets. Mes clients viennent à moi pour rêver. Chaque projet, je vais donc le rêver, sans oublier que c’est un projet pour eux et non pour moi. J’adore les écouter mais aussi les contredire, comprendre réellement ce qu’ils désirent. Le résultat doit leur plaire et je dois en être fier. Je ne sacrifie jamais l’esthétique au

fonctionnel, mais je m’efforce toujours de concevoir des lieux qui correspondent le mieux au mode de vie du maître d’ouvrage pour dépasser ses attentes.

© Amélie de Wilde

Vous avez une merveilleuse approche de la lumière, mais on vous appelle aussi particulièrement pour des terrains qui sont difficiles à aborder... Bien sûr, la lumière est essentielle. Baies vitrées, effets lumineux, j’aime créer des jeux de lumière. Souvent, de prime abord, mes maisons ont l’air fermées,

mais en fait, elles sont baignées de lumière. Je suis aussi connu pour créer des projets sur des terrains particulièrement difficiles. J’avoue que ça m’amuse ; je transforme les contraintes en avantages ! Il est primordial également que mes villas restent en osmose avec la nature. Le souhait n’est pas d’en mettre plein la vue, mais qu’elles se fondent dans le paysage, qu’elles s’effacent.

Comment souhaiteriez-vous que vos clients vivent vos maisons ? Beaucoup

de clients me disent que depuis qu’ils ont construit, ils n’ont plus la même envie de partir en vacances. Ils sont bien chez eux. Je pense alors que le projet est réussi.

Quand vous construisez, quel est le moment que vous préférez ? Le moment où tout s’emboîte. Durant la phase d’avant-projet, je cerne les envies et puis, à un moment, la solution est là. C’est clair, tout coule de source, toutes les pièces du puzzle s’assemblent, chaque choix a sa raison : le projet est cohérent.

Quelle serait la plus grosse erreur architecturale dans une construction ? Qu’est-ce que vous ne supporteriez pas ? Que le projet ne réponde pas aux besoins des occupants. Les erreurs architecturales peuvent être interprétées ou détournées, mais un bâtiment a une fonction qu’il ne faut pas oublier. Autre point négatif : le manque de lumière. Mes réalisations sont ouvertes sur l’extérieur, on en a tant besoin en Belgique. Il faut arriver à capter la lumière.

Est-ce que vous vous chargez également de l’architecture intérieure ? De plus en plus ! Mes projets sont toujours très léchés dès le départ en proposant un concept global. Mon bureau accompagne le client principalement pour le choix de l’éclairage et les meubles sur mesure. Idéalement, l’étape suivante serait de pouvoir l’accompagner dans le choix du mobilier (fauteuils, tables, etc.). Pour l’extérieur, je collabore avec des architectes de jardin. Selon moi, le luxe c’est ce qui ne se voit pas. Des réalisations où tout est intégré : stores, descentes d’eau, système sonore...

Un bâtiment qui vous anime en Belgique ou ailleurs ? Au cœur des Grisons suisses, dans l’hôtel 7132, les thermes de Vals de Peter Zumthor. Pour l’architecture, l’expérience spatiale et sensorielle. Si un jour vous avez l’occasion d’y aller, séjournez à l’hôtel et allez à l’ouverture des thermes à 7 heures. Vous ne les aurez rien que pour vous. Et cerise sur le gâteau, le petit déjeuner est incroyable !

Des projets en cours ? Une quinzaine de projets, plusieurs en Brabant wallon et une incroyable finca à Marbella.

Un projet rêvé un jour ? Un projet ultra contemporain implanté dans un magnifique paysage. Pourquoi pas en Italie, sur la côte italienne.

www.archi-vandenhaute.be

DOMINIQUE EEMAN

Créatif par nature

Dominique Eeman travaille le vivant comme une sculpture, y apposant ses lignes et sa signature tout en en embrassant la matière. Dans ses jardins suspendus, maritimes ou avant-gardistes, il cultive avec ingéniosité et beauté sa passion de l’organique. Portrait d’un botaniste dans l’âme qui s’accomplit hors des sentiers battus.

MOTS : BARBARA WESOLY
© Gregoire De Poorter

Vous définissez vos réalisations comme une quête de symbiose entre habitation et jardin. Comment parvenir à celle-ci selon vous ? En comprenant pleinement le lieu et les éléments qui le composent : son architecture, les bâtiments présents, ainsi que la nature environnante. Mon premier acte est de parcourir les environs pour découvrir les végétaux qui y poussent, la typologie et les spécificités du sol. Œuvrer avec de la matière organique demande de s’adapter à elle et d’accepter de suivre son rythme et ses impératifs. Il est également crucial de connaître ceux qui vont habiter ce lieu. Un jardin doit être comme le prolongement d’un lieu de vie, un espace où l’on mange, savoure et reçoit des amis, où l’on doit se sentir bien. Les plus beaux projets sont ceux en adéquation avec leur propriétaire et ses souhaits. Il faut que cette volonté intérieure infuse vers l’extérieur, créant une véritable symbiose, une unité.

Au-delà de ces premiers critères, abordez-vous chaque lieu comme une étendue vierge prête à être remodelée ? Pas totalement vierge, non, mais résolument nouvelle. Je jette d’ailleurs toujours la première esquisse d’un jardin, car elle sera forcément la plus évidente. Je m’impose d’imaginer plus loin, de concevoir au-delà. Souvent, il s’agit également d’un mariage d’impulsions, surtout lors de missions pour des connaisseurs ou à partir de demandes très spécifiques. Par exemple, pour un projet mené en parallèle avec les architectes Paul Robbrecht et Bruno Moinard, ils avaient conçu une maison blanche monochrome et le jardin devait rehausser l’ensemble d’une touche colorée. Je devais perpétuer leur vision tout en y apposant la mienne.

Enfant, votre fascination pour la nature, vous est venue de la mer du Nord, à proximité de laquelle vous viviez une grande partie de l’année. Comment l’eau vous a-t-elle menée à l’architecture paysagiste ? J’ai toujours ressenti une proximité, un lien avec la nature. Nous habitions à la côte et voyagions beaucoup. J’ai commencé très tôt à dessiner et je rêvais d’un métier qui me permettrait de voir le monde. Ces trois

passions m’ont conduit à cette voie. Lors de mes études, j’ai dû réaliser un stage à l’étranger. J’ai choisi le Midi de la France et j’ai été fasciné par la végétation méditerranéenne. Cela a directement éveillé en moi l’envie de me spécialiser dans les jardins côtiers, qui représentent aujourd’hui 90 % de mon travail.

Jardin sur les toits, de sculptures et même jardin maritime : vous osez

l’inattendu et le tout terrain. Mais quel type de jardin a votre préférence personnelle ? Je peux me sentir aussi bien dans un endroit sauvage que dans un cadre très travaillé aux formes sculpturales. Mon propre jardin est plutôt singulier. J’habite en plein polder, à côté d’une réserve naturelle. C’est un grand terrain que je fais évoluer progressivement tout en respectant son origine agricole, ainsi que le réchauffement

climatique et les changements qui l’accompagnent. Cela nous oblige à évoluer en conscience et à accepter une part d’aléatoire.

Qu’est-ce qui, après plus de 30 ans d’activité, vous fait toujours vibrer dans votre métier ? La création me porte toujours. Je continue d’esquisser mes plans sur papier, au crayon. C’est une des phases les plus enrichissantes

d’un projet à mes yeux. La seconde est l’aménagement réel, lorsque les plantes arrivent sur place. Je tiens à les disposer moi-même. Dans la majorité des jardins que j’ai conçus, j’ai tenu en main chaque plante vivace ou d’ornement. J’ai besoin de ressentir l’atmosphère qui se dégage de l’endroit et de recomposer mon puzzle sans plus tenir compte des configurations prévues. Les végétaux ne sont pas des meubles aux proportions

exactes. Chacun est différent, unique, et évolue singulièrement, ce qui fait leur magie. Cette réinvention constante est ce qui rend la sculpture du vivant si fascinante.

www.eeman.net

© Gregoire
De Poorter
© Annick
Vernimmen
© Gregoire
De Poorter
© Gregoire
De Poorter

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PoolDeluxe

PARADIS APARTMENT OU L’ART DE L’HOSPITALITÉ

Hasard aux airs de rendez-vous, c’est à deux pas des « Rock Strangers » d’Arne Quinze que Paradis Apartment a pris ses quartiers sur le littoral ostendais. Dans ce pied-à-terre superbement hybride, projet du couple Albane Paret et Micha Pycke, on se laisse bercer par la synergie de l’art, du design et du voyage, comme par le panorama plongeant sur les vagues de la mer du Nord.

Du mobilier aux assiettes, chaque élément présent au sein de Paradis Apartment raconte l’amour du beau, grâce à des œuvres uniques et des pièces en édition limitée. Comment les choisissez-vous ? Micha : Albane et moi sommes férus d’art, d’architecture et de design. Cela nous a conduits à fonder il y a sept ans, Club Paradis, une agence de communication mariant ces différentes passions à celle de l’hospitalité. Nous travaillons quotidiennement avec des artistes et des designers qui nous inspirent. Certains d’entre eux, comme Thomas Caron, fondateur de Artlead, nous ont spontanément proposé d’emprunter des œuvres pour habiller les murs de notre appartement ostendais.

Albane : Et ainsi, lorsqu’est née l’idée de Paradis Apartment, en tant que lieu de séjour dédié à l’art et ouvert au public,

nous avons préparé une « wishlist » des pièces que nous rêvions d’y placer et le projet a suscité l’enthousiasme des créateurs. C’est pour eux une occasion inédite de présenter leur travail sous une forme vivante et habitée, hors des sentiers battus.

En créant ce concept original et inspirant, qui imaginiez-vous y séjourner ?

Micha : Initialement, il n’était destiné qu’à nous. Albane est née à Ostende et c’est une ville dont nous adorons l’énergie. En achetant l’appartement l’été dernier, nous rêvions d’un lieu au littoral, où résider avec nos enfants et donnant sur la mer. Ce panorama exceptionnel, depuis le 8ème étage, a été l’une des raisons premières de notre coup de cœur.

Albane : Et puis progressivement nous est venue une envie de partage, autour de notre vision de l’esthétique et dans le

cadre du voyage. Nous ne sommes pas une salle d’exposition, pas plus qu’une galerie. On ne vient pas visiter Paradis Apartment, mais y déposer ses valises, le temps d’un séjour de vacances, d’un évènement professionnel ou d’un shooting photo, pour y vivre une expérience inspirante. C’est le concept même de ce que nous appelons un « Curated Apartment ».

Quels ont été les aménagements nécessaires ? Albane : Lorsque nous avons acheté cet appartement, dans un immeuble des années 60, il présentait un style assez désuet mais nous tenions à en conserver certains aspects, notamment la cheminée en marbre et le parquet en chêne et puis bien sûr la rotonde et sa merveilleuse vue. En y ajoutant des touches personnelles et contemporaines, notamment une salle de bain rappelant celles des hôtels parisiens.

MOTS
PHOTOS

Micha : Nous voulions aussi ouvrir la cuisine et lui donner une identité forte. C’est Atelier Ternier qui en a conçu le meuble mural ondulant, en bois vernis, qui contraste à merveille avec un plan de travail ultramoderne en acier inoxydable.

Tous les objets et meubles présents au sein de l’appartement sont disponibles à la vente. S’agissait-il d’une façon de prolonger l’expérience ? Micha : Cela participe directement à notre souhait

d’offrir à ces œuvres toute la lumière qu’elles méritent. Qu’elles aient été conçues par de grands noms comme Muller Van Severen ou soient issues de belles découvertes tel Coseincorso. Les objets et meubles seront aussi destinés à évoluer dans le futur. L’occasion de repérer de nouveaux designers et artistes, hors de notre réseau.

Quel sentiment espérez-vous inspirer à ceux qui en franchissent les portes de Paradis Apartment ? Albane :

« Qu’ils soient subjugués par la vue magnétique et ressentent un véritable ailleurs. Nous avons conçu un espace où l’on peut vivre, sans pour autant qu’il ait le côté fonctionnel d’une habitation à long terme. A contrario d’un principe de « home away from home ». C’est toute la beauté du dépaysement.

www.paradisapartment.com

depuis 1987

Travaillons vos projets dans leur globalité, donnons du sens et une harmonie à vos espaces.

Isabel Gilles vous accueille dans son showroom où décorateurs et architectes d’intérieur travaillent en symbiose pour personnaliser et donner vie à vos projets.

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© Luc Viatour

Le ballet des lumières de NICO DE NYS

Un rayon du soleil qui transparaît à travers les branches d’un arbre, des lueurs jouant sur les vagues ou la lente danse des nuages. Les œuvres de Nico de Nys défient l’éphémère et domptent le mouvement de ces instants fugitifs. Elles nous offrent de contempler indéfiniment ces heures dorées.

Ni peintures, ni vidéos, vos créations baptisées « Moments » se transforment et bougent sur une toile pourtant immobile. Que sont-elles exactement ? Une forme d’œuvre vivante, de mélodie visuelle obtenue par une succession de photos qui capturent l’essence lumineuse d’un moment. Comme la caresse des ombres sur un mur en crépi ou les ondulations d’une piscine. Ce projet m’est venu alors que j’étais alité à cause du Covid, contemplant les reflets scintillants sur le plafond de ma chambre. Je rêvais de créer une œuvre capable de les représenter. Mais la lumière est fugace et changeante, il

n’était pas question pour moi de la figer. Je voulais capturer sa trajectoire.

Ce résultat saisissant, proche d’une danse flamboyante, est rendu possible grâce à une technique d’entrelacement d’images. Comment fonctionnet-elle ? En réfléchissant à la manière de matérialiser cette idée, je me suis souvenu d’un principe utilisé au début des années 2000 : l’impression lenticulaire, qui permettait d’obtenir un effet de relief 3D. À l’époque, cette technique était peu aboutie, mais elle a depuis évolué, permettant aujourd’hui de créer des séquences de 2 à 21 images en les

entrelaçant pour obtenir un véritable mouvement. C’est devenu le cœur de mon projet artistique. Ces clichés, pris à la suite, forment une boucle temporelle, donnant l’illusion de contempler une vidéo ou un écran.

Pourquoi la lumière vous fascine-telle ? Je suis très sensible à la lumière depuis toujours. Elle m’apaise et j’y perçois une forme de poésie. Lors de mes études d’architecture d’intérieur à Saint-Luc, j’ai rapidement remarqué que l’éclairage d’un lieu était central pour moi. Je pouvais passer des heures à observer les ombres et les lueurs en mouvement.

Adrien
Maurice

Je voulais permettre à chacun de ressentir les émotions qu’elles me procurent. C’est ainsi que j’ai créé mon tout premier tableau, “Light Blinds”, un suivi des stores lumineux qui apparaissaient de 6 heures à 10 heures du matin sur les murs de mes bureaux à Waterloo à l’époque. Ensuite, mon second tableau était “Sparkling Waves”, capturé à Marbella. Ce tableau représente un mouvement beaucoup plus rapide, rappelant les scintillements de la mer à l’heure de l’apéro durant les vacances.

Vous avez d’ailleurs aussi cofondé Ponctuel, une marque de montres, avec votre frère Robin. Une trajectoire qui tient de l’héritage puisque votre famille a bâti Pontiac Tic-Tac dans les années 30, avant que votre père ne crée ses propres marques. Et vous avez également lancé une griffe de t-shirts baptisée 22h:22. Une ligne du temps relie donc tous vos projets. Oui, en effet, même si c’est de manière totalement inconsciente. Je me suis toujours interrogé sur le temps. J’ai un rapport assez ambivalent avec lui. Je suis bien plus en paix avec la mort qu’avec la naissance, même si je ne me l’explique pas. Par ailleurs, il est très important pour moi de laisser une trace, d’avoir un impact. L’art m’apporte ce sentiment d’alignement avec moi-même, j’y puise une paix intérieure.

L’été dernier, vous exposiez à l’Art Unity Gallery de Knokke et ce 2 juin vous étiez présent à La Terrasse O2 à Bruxelles. D’autres rendez-vous sont-ils déjà prévus ? Mon objectif principal actuellement est de continuer cette expérimentation lumineuse et d’y intégrer de nouvelles approches. Je viens de dévoiler deux œuvres imprégnées de l’atmosphère de Marrakech, « Majorblue » et « Marracotta », qui seront suivies par un triptyque ainsi qu’un tableau scindé en deux sur la French Riviera, où apparaîtront des mots en filigrane, toujours par entrelacement d’images. Je lancerai également une collection inspirée de Berlin, suivie de New York, et je partirai prochainement capturer la lumière du Brésil.

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PLAISIR

Haute gastronomie, enseignes gourmandes. Félicité !

LE CHALET DE LA FORÊT (**) DE PASCAL DEVALKENEER

25 ans d’un projet de vie

Pascal Devalkeneer inaugurait le Chalet de la Forêt en 1999. Un quart de siècle plus tard, ce charmant passeur d’émotions n’a jamais dérivé de l’ADN de sa Maison : le goût de l’aliment comme source de plaisir. Pourtant, en 25 ans, il s’en est passé des choses ! Retour sur les étapes qui ont marqué la vie du chef doublement étoilé.

Chef, vous souvenez-vous du premier jour d’ouverture du Chalet de la Forêt ? Oh oui, c’était en 1999, un 2 décembre, le jour de mon anniversaire !

Mon souhait était d’ouvrir le Chalet de la Forêt pour le réveillon de l’an 2000, mais quand j’ai vu que les travaux de rénovation avançaient vite, j’ai convaincu tous les corps de métier d’être prêts pour cette date.

Dans quel était d’esprit étiez-vous ?

Très très ému. Avant l’ouverture, j’ai passé mes journées derrière les fourneaux afin que la mise en place soit nickel le jour J. J’ai donc découvert la salle à 19h, quelques minutes avant l’ouverture officielle. Que d’émotions !

D’autant que je savais déjà à l’époque que le projet du Chalet de la Forêt allait m’accompagner pendant des années. Les deux premiers soirs, j’ai invité toutes les personnes qui m’avaient aidé, des amis, les fidèles du Bistro du Mail, l’entrepreneur, les responsables des chantiers ...

Ce 2 décembre 1999, quel était le plat principal ? Une volaille rôtie, sauce foie gras, avec des chicons sautés aux noisettes. A l’époque, nous étions 3 en cuisine; aujourd’hui, entre 12 et 14, et nous faisons moins de couverts.

Qu’est-ce qui a changé ? Tout. On a modifié la disposition des tables et volontairement réduit le nombre de couverts afin d’être à la hauteur de nos 2 étoiles.

© Christian Hagen
© Xavier Harcq

Avez-vous pris rapidement votre envol ? Non. Avant le Chalet de la Forêt, j’avais ouvert avec mon associé, Didier Plasch, le Bistro du Mail. En salle, les clients sympathisaient avec Didier qui avait un réseau incroyable. Moi, j’étais en cuisine et personne ne me connaissait. Quand j’ai ouvert le Chalet de la Forêt, j’étais donc un parfait inconnu et le Michelin m’a véritablement boudé. Les premières années n’ont pas été faciles.

2008, première étoile Michelin. Où et avec qui avez-vous fait la fête ce soir-là ? Au Chalet de la Forêt évidemment. Champagne ! J’ai invité mes anciens cuisiniers à venir me rejoindre.

Chaque année, je perdais les meilleurs éléments, ceux que j’avais formés, car ils préféraient faire carrière dans des étoilés. J’ai passé huit ans à former des cuisiniers, huit ans à espérer l’étoile, huit ans à ressentir la même déception. Puis, 2008, la récompense Michelin, la consécration et, pour nous tous, en cuisine et en salle, une véritable libération.

2012, deuxième étoile Michelin. Qu’avez-vous ressenti ? Cette deuxième étoile est arrivée plus rapidement que la première. Pour la petite anecdote : en 2011, les inspecteurs du Michelin ont commandé un risotto

aux courgettes et ils m’ont dit : « c’est merveilleux, mais on ne peut pas octroyer 2 étoiles à un risotto… ». Ils sont revenus en 2012 (mais je ne les ai pas vus) et m’ont octroyé une 2e étoile, une formidable surprise !

Quels conseils continuez-vous à dispenser au quotidien à vos seconds et chefs de partie ? Je n’ai plus de souschef. Je travaille en direct avec mes chefs de partie. Je demande à chacun d’être exigeant, rigoureux, curieux, cultivé, de conscientiser chaque acte, chaque geste et surtout, de préserver l’identité, l’ADN, de l’établissement. Ne jamais copier. © Anthony Dehez

Quelles sont les limites de l’inventivité culinaire ? Aucune. Mais chaque plat doit raconter une histoire, avoir un ancrage, un souvenir d’enfance, un voyage, une rencontre... Chaque mets doit exprimer quelque chose et véhiculer des émotions. Associer une pomme pour l’acidité, un espuma pour le côté aérien et une tuile pour le croquant, ne suffit pas à me convaincre ! La créativité naît du travail, de beaucoup de travail, c’est la base, et d’une enrichissante curiosité. Sans cesse, il faut se cultiver.

En 25 ans, l’identité de la cuisine de Pascal Devalkeneer a-t-elle évolué ? Oui, mais je ne me sens pas obligé de réinventer la roue ! Ce qui fonctionne, je le conserve. Je m’amuse évidemment à expérimenter de nouveaux ingrédients et de nouvelles techniques, notamment japonaises, mais, à l’instar de la mode et de la musique, la cuisine est faite de cycles qui se répètent encore et encore.

Après un quart de siècle à la tête du Chalet de la Forêt, quel regard portezvous sur l’évolution du secteur de la restauration ? Le monde a changé et avec lui, la restauration. La Covid a modifié le rapport au travail. J’ai été formé il y a 38 ans « à la dure », ce ne serait plus possible aujourd’hui. En revanche, la gastronomie impliquera toujours du travail, beaucoup de travail et encore du travail !

Que dirait Pascal Devalkeneer aujourd’hui au jeune chef qu’il a été hier ? Quand je fais ma propre introspection, je

note que j’ai vraiment beaucoup travaillé. Et parallèlement, je sais aussi que je n’ai pas encore bossé assez ! J’aurais pu aller plus loin, faire plus de recherches.

Il reste 25 ans devant… (rires) Non ! Dans 25 ans, je ne serai plus au Chalet de la Forêt même si j’adore mon métier. C’est ma passion. Mais j’ai d’autres envies, de voyages notamment…

Où serez-vous dans 25 ans ? Je suis incapable de me projeter aussi loin.

producteurs, les éleveurs, les maraîchers, les mareyeurs… Je ne connais pas suffisamment leur travail.

Comment vont vos 80 000 abeilles ? Elles attendent, comme moi, le soleil.

Le mot de la fin ? La gastronomie a tendance à viser une perfection, par peur de décevoir le client, qui peut parfois être ennuyeuse. J’essaye à travers une cuisine intuitive et sensible, et donc pas toujours parfaite, d’éviter ce piège.

Avez-vous des regrets ? A force de rester derrière les fourneaux, je n’ai pas passé assez de temps avec les www.lechaletdelaforet.be

© Christian Hagen
© Xavier Harcq

L’Orchidée Blanche de KATIA NGUYEN

« Restauratrice, c’est en quelque sorte apprendre à monter sur scène … »

Ouvert depuis 1986, le restaurant

L’Orchidée Blanche témoigne d’une édifiante longévité, affiche souvent complet, enchante toujours et a même été couronné du prix de l’Asiatique de l’année 2015 par le Gault & Millau Belgique. Le mérite en revient à la patronne, Katia Nguyen, restauratrice pleine d’entrain, qui invite chaque client à un véritable voyage de saveurs au pays du sourire. MOTS :

© Bartek Munik

Originaire de Saïgon, vous êtes arrivée en Belgique en 1972 pour faire des études en sciences politiques à l’ULB. Et vous êtes restée chez nous. La Belgique est-elle devenue votre deuxième patrie ? Oui, tout à fait, c’est mon pays d’adoption. Après la Guerre du Vietnam, je n’ai pas pu rentrer au pays et je me suis lancée dans la restauration à Ixelles, dans le quartier de l’université. C’était il y a 38 ans... J’ai acquis la nationalité belge, pour autant, je n’ai pas oublié mon pays d’origine. Ni le respect des traditions, ni le sens de l’accuei, ni la politesse qui le caractérisent si bien.

Retournez-vous parfois au Vietnam ? Chaque année. J’y fais notamment confectionner l’áo dài, la robe brodée traditionnelle vietnamienne que portent toutes les serveuses de L’Orchidée Blanche. J’y achète également de la vaisselle et d’autres accessoires de la table. Ces voyages au Vietnam sont également l’occasion de rencontres et d’échanges avec de grands chefs de restaurants gastronomiques locaux, que j’espère pouvoir inviter un jour à L’Orchidée Blanche.

Le sens de l’accueil est-il une des clés de l’exemplaire longévité de votre enseigne ? En 38 ans, L’Orchidée Blanche a en effet acquis une belle notoriété. J’ai vu défiler dans mon établissement quatre générations d’une même famille et des clients de toutes les strates sociales. Cela fait plaisir, évidemment. A quoi je dois ce succès ? Il n’y a pas de miracle ni de mystère. Il faut rester humble. Je n’ai jamais eu la prétention de faire la meilleure cuisine du monde, mais j’ai à cœur de proposer une excellente cuisine à prix raisonnable. Il faut également ©

préserver une stabilité dans le personnel : le client aime être accueilli par une figure familière. L’accueil et le sourire, qui définissent mon pays, participent évidemment au succès du restaurant. Restauratrice, c’est en quelque sorte apprendre à monter sur scène. Chaque soir, je revêts un bel habit, je fais des sourires. Le client vient pour passer un bon moment, pas pour écouter les malheurs de mes serveuses ni les miens !

Côté déco, il y a deux fois L’Orchidée Blanche… en une. Le rez-de-chaussée à l’ambiance zen et épurée, et l’étage à l’atmosphère ‘coloniale’ qui évoque certains romans de Margueritte Duras. Quelle salle rencontre le plus de succès ? L’exotisme plaît beaucoup. Certains clients me disent qu’ils ont l’impression de manger dans une maison au cœur du delta du

Mékong. Mais le style plus épuré du rez-de-chaussée a ses inconditionnels. Quand j’ai imaginé ces deux ambiances, je n’ai pas pensé plaire aux uns et aux autres, mais finalement j’ai satisfait tout le monde !

Katia, quel est votre plat vietnamien préféré ? J’adore les raviolis à la vapeur, un plat très populaire à Saigon que vendent notamment les marchands ambulants, et les scampis grillés à la citronnelle fraîche servis avec des vermicelles. J’aime beaucoup également les nems. On en trouve dans beaucoup de restaurants asiatiques, mais sincèrement les nôtres sont fameux et très appréciés des clients.

Et votre plat belge favori ? Il y a de très grands chefs en Belgique, notamment Pascal Devalkeneer dont

j’apprécie beaucoup la cuisine. Mais, à tout vous avouer, je suis une inconditionnelle du stoemp carottes et du pain de viande. De bons plats tout simples. (rires).

Forte du succès de L’Orchidée Blanche, avez-vous déjà pensé ouvrir une deuxième enseigne ? Sincèrement, non. Je ne recherche pas la gloire. Mon métier de restauratrice, c’est ma passion. Mieux vaut un resto bien tenu que deux bâclés ! Et j’ai déjà beaucoup de travail, d’autant que j’organise également des fêtes et des banquets à L’Orchidée Blanche et ailleurs, sur demande.

www.orchidee-blanche.com

Dimanche fermé
Un petit bout du Liban en plein cœur de Waterloo

IL GIARDINO DE GATIEN THIRY

« Le quartier du Fort-Jaco à Uccle mérite de beaux établissements »

Il est élégant, soyeux même, le nouveau Il Giardino. L’architecte d’intérieur, Caroline Nava, Belge d’origine italienne qui a longtemps collaboré avec le bureau d’architecture et d’architecture d’intérieur de Guy Stapels, a insufflé au lieu une douce sérénité quasi enveloppante qui tranche avec la frénésie urbaine du quartier. Tout est pensé pour contribuer à créer à table, un véritable moment de détente. Tons clairs, matériaux naturels et espaces baignés de lumière pour une sensation

Le restaurant italien Il Giardino a fait l’objet d’une rénovation inspirée à l’élégance résolument contemporaine. Tons et matériaux naturels, arches, plafond de vagues en bois, terrasse avec pergola in/ out, pour une parenthèse sereine et ressourçante qui protège de l’agitation urbaine. L’invitation reste gourmande avec ce plat de luiguine citron burratina jambon de parme et le voyage à travers les terroirs les plus prestigieux de la Botte, enivrant. Rencontre avec Gatien Thiry, l’âme de cette véritable institution uccloise depuis 14 années déjà.

de calme, plafond de vagues en bois et arches (préférés aux angles) pour la douceur, banquettes cintrées et claustras pour créer toujours plus d’intimité, luminaires en terre cuite pour une ambiance délicate et chaleureuse, terrasse avec pergola modulable pour profiter de l’extérieur été comme hiver… Dans nos assiettes, délicates tranches de saumon balik (la Rolls du saumon fumé), salade de pommes de terre et caviar Sevruga à la franche saveur iodée, suivies d’un incontournable, la tagliata de bœuf

Simmental accompagnée de roquette et parmesan. Honneur évidemment aux cépages italiens. Comme un air de vacances.

Un nouvel agencement, une nouvelle déco, un nouveau mobilier, une terrasse avec une nouvelle pergola modulable. C’était de toute évidence l’heure de faire peau neuve… J’ai fermé trois mois en ce début d’année 2024 pour une rénovation que j’estimais en effet nécessaire. Cela fait 14 ans que

MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : IL GIARDINNO

je suis à la tête de Il Giardino, dans ce beau quartier du Fort-Jaco qui mérite de beaux établissements. Il était grand temps de redonner un coup de peps au restaurant, d’être plus en phase avec son époque.

Le design d’intérieur, vous l’avez confié à Caroline Nava, architecte d’intérieur belge d’origine italienne, qui avait déjà transformé Il Giardino il y a 14 ans… Exactement. Je lui ai donné quelques pistes, le beige, des tons clairs, un intérieur baigné de lumière, pour un cadre plus apaisant et une atmosphère plus zen. J’avais également à cœur de commander du mobilier chez des fabricants belges et italiens. Caroline a ensuite élaboré le projet qui a largement répondu à tous mes souhaits.

Caroline Nava pour une deuxième collaboration, Eric Beretta, votre chef depuis le début, Tijani et Farid, les mêmes pizzaïolos depuis 14 ans. Vous êtes un patron fidèle ! La plupart de mes collaborateurs m’accompagnent depuis au moins 10 ans. Je dois être un bon patron ! (rires)

Quelle est la recette pour transformer un restaurant en une adresse incontournable ? Il faut demeurer fidèle à

son ADN. Il Giardino est, et reste, un restaurant de quartier familial où il n’est pas rare de voir plusieurs générations autour d’une même table. On a d’ailleurs préservé la grande table familiale, qui est très demandée. On a gardé évidemment notre atout séduction : la pizza au feu de bois qui fédère jeunes et moins jeunes. Mais ce qui fait également la particularité de la maison, c’est notre cuisine italienne teintée de belgitude. La cuisine propose pizzas et pâtes traditionnelles mais aussi un filet de bœuf au poivre ou une blanquette de volaille fermière. On avait supprimé les fondues au fromage. A la demande pressante des clients, nous allons les rajouter !

C’est bientôt l’été, mais en Belgique le temps est souvent incertain. Cela ne vous a pas échappé… En effet. La

terrasse, privatisable, est désormais accessible été comme hiver, grâce à une pergola aux cloisons et au toit vitrés totalement amovible. Pour profiter de la lumière 7 jours sur 7, à défaut de soleil…

Fort du succès de Il Giardino, avezvous eu l’idée d’en ouvrir un deuxième ? Depuis la Covid, l’horeca souffre malheureusement d’un manque criant de personnel. Ouvrir un Il Giardino 2 en Belgique ou à l’étranger ne m’aurait pourtant pas fait peur… Pour l’heure, je continue à veiller sur Il Giardino qui d’ailleurs perdurera après moi, car c’est devenu une véritable institution.

www.ilgiardino-uccle.be

PONCHO

En mode « caliente »

Le groupe horeca Art Blanc, fondé par les frères Blanchart, vient d’ouvrir à Waterloo, le restaurant Poncho, en collaboration avec Yves Mattagne, célèbre chef doublement étoilé. Au menu, spécialités latino-américaines pimentées d’élégance, cuisine Nikkei trait d’union entre le Japon et le Pérou, vin de là-bas et pisco péruvien, déco luxuriante. Une symphonie de couleurs et de saveurs vives pour une soirée résolument caliente.

MOTS : SERVANE CALMANT

On attendait sa réouverture avec impatience. Et, le 27 mai dernier, l’enthousiasme était au rendezvous. Transformé de fond en comble, l’emblématique La Pomme, à Waterloo, est devenu Poncho, un restaurant latinoaméricain dont la carte est signée Yves Mattagne. L’illustre chef collabore en effet à ce nouveau projet des frères

Blanchart en tant que chef consultant étoilé extérieur, gage évidemment de créativité et d’excellence.

Présent à l’ouverture, Yves Mattagne qui a conçu la carte, formé la brigade, défini les arts de la table, et qui accompagnera les équipes pendant les premiers mois de rodage, a le propos joyeux. « J’ai puisé

dans les richesses de la nature latinoaméricaine, mêlant les épices relevées de la cuisine mexi-caine avec les nuances subtiles de la cuisine Nikkei (la fusion culinaire entre le Japon et le Pérou - nda).

Chaque bouchée est un voyage au cœur de cette diversité, entre le feu du chili et la douceur du miel, entre la force de la viande et la fraîcheur des herbes… ».

Rafael
Deprost

Les inconditionnels de Mattagne se souviennent forcément du Yu Me, où le chef doublement étoilé avait déjà régalé nos palais en jouant la carte des saveurs asiatiques et, d’une manière plus générale, ils savent que ses nombreux voyages au bout du monde ont inspiré les plus surprenantes de ses assiettes… A leur tour, les frères Blanchart ont fait le pari du dépaysement total, et il est réussi. Si le nom, Poncho, se veut une référence explicite au Mexique, la déco (du velours, du bois exotique, du cannage, de la végétation en abondance) renvoie également à la richesse multicolore, à l’exubérance baroque des cultures latino-américaines.

L’aménagement, chaleureux, bénéficie d’un éclairage tamisé qui vient délicatement intimiser un élégant bar central et deux grandes salles avec mezzanine de 130 places (100 de plus quand la terrasse est ouverte). La carte, étoffée, invite à déguster des cocktails ensoleillés. Poncho’s Touch pour ce Mai Tai exotique et ce surprenant Popcorn à l’espuma de maïs rouge. En accompagnement, le guacamole Nikkei pillé dans un mortier à table et ses chips totopos à base de maïs, séduisent. La carte propose plats à combiner pour un food-sharing toujours en vogue. Nous aimons le partage mais pas celui de l’assiette. Qu’à cela ne tienne, le classique entrée-plat-dessert est également de mise. Le cru est à l’honneur avec plusieurs ceviches à la carte et cette préparation aux saveurs audacieuses et addictives de lieu jaune, sauce tartare, algues nori, concombre et glace coco. Grillade à gogo également avec, notamment, un savoureux filet

pur d’Argentine, que nous avons choisi d’agrémenter de maïs grillé, de frites de manioc et d’une sauce rocoto, du nom du piment éponyme, typique de la cuisine péruvienne. Enfin, coup de saveur absolu pour, en dessert, l’ananas parilla rôti entier avec sa mousse d’avocat brûlé (une véritable tuerie !), sa glace yaourt rafraichissante et son Pisco sour,

cocktail à base d’eau-de-vie péruvienne et de jus de citron vert. Vins du sud du continent américain et assortiment de Pisco, participent également de l’exotisme ambiant de ce Poncho, véritable symphonie de couleurs et de saveurs vives.

www.restaurant-poncho.be

Trois questions à Jérôme Blanchart, co-CEO de Art Blanc

Poncho s’appuie de toute évidence sur l’expertise du chef Yves Mattagne … De fait. Nous ne souhaitions pas, mon frère et moi, ouvrir une brasserie de plus à Waterloo. Au contraire, nous cherchions à nous démarquer avec une proposition nouvelle et accessible, pas du gastronomique donc. Dès que le concept de restaurant latino-américain

a été arrêté, nous avons donc cherché des consultants extérieurs pour la cuisine, la carte des vins. Au même moment, Yves Mattagne m’a contacté pour me dire qu’il souhaitait louer l’ex-Pomme pour lancer un restaurant latino-américain … C’était exactement notre concept. Je lui ai dès lors proposé un partenariat sur le projet Poncho.

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L’Amusoir, son Bar et son Chalet, La Cocotte Belge à Waterloo, La Maison Basse à Lasne, Chez Eddy à RhodeSt-Genèse, Les Brasseries Georges et La Bécasse à Bruxelles (réouverture prévue en automne 2024), les nightclubs Mirano et Spirito et même un hôtel, Le 20° Sud, à l’île Maurice… Comment s’opère le choix des lieux que vous et votre frère Jonathan, prenez sous votre aile ? Art Blanc n’est pas un groupe qui cherche à démultiplier une adresse. Nous cherchons des lieux qui se distinguent par leur emplacement et leur caractère, et nous les transformons pour offrir une expérience client 360° où la cuisine, la déco, le service, l’art de la table doivent apporter satisfaction…

Vous cultivez (déjà) d’autres projets ? Oui, moi, je suis un peu le cheval fou du groupe, toujours à l’affût de nouvelles opportunités. En 2023, Art Blanc a repris La Bécasse, une brasserie populaire du cimetière d’Ixelles, qui va devenir une trattoria italienne où les pizzas ne devraient pas dépasser 10 euros. Ouverture prévue à l’automne 2024. Prochain chantier : l’ancien Stamp, à Waterloo, que nous allons transformer en brasserie familiale avec une aire de +- 1000 m2 de jeux intégrés, façon Marie Siska, pour permettre aux parents de garder un œil sur les enfants. Ouverture de Capucine (nom provisoire - nda) prévue fin 2025, début 2026.

www.artblanc.be

NOMADE 6

Le savoir-faire des Belges hors de nos frontières.

L’AVENTURE

JAM À LISBONNE

© Mireille Roobaert

Un ancien bâtiment, tel un navire navire abandonné sur les rives du Tage face aux docks, renaît de ses cendres pour devenir le Jam Lisbonne. Cet hôtel passif industriel, coloré et hautement créatif, propose des chambres idéales pour les séjours entre amis ou en famille, un rooftop avec piscine ainsi qu’un restaurant exceptionnel. Le tout dans une optique abordable et fun. Après Bruxelles, retour sur l’aventure Jam à Lisbonne avec Lionel Jadot, l’architecte d’intérieur des lieux.

Aujourd’hui, honneur au Jam et à son concept ! Rappelez-nous les prémices. Le Jam est tout d’abord arrivé à Bruxelles. L’aventure débute en octobre 2014. Jean-Michel André me contacte pour un projet. Je visite le bâtiment situé chaussée de Charleroi, complètement vide, et il me demande de lui faire un projet pour le restaurant (les chambres étaient imaginées par Olivia Gustot). Il me donne un moodboard que son équipe a préparé. Je ne l’ai pas suivi... et on a inventé un nouveau concept basé sur le constructivisme et le travail de Kurt Schwitters afin d’imaginer en quelque sorte un collage abstrait.

Jam ? Le moodboard, axé vintage et mobilier de récupération, leur a plu. On a dessiné dans cet esprit le lobby d’entrée, la réception, le bar, le restaurant et le bar rooftop. Une aventure incroyable ! Avec Sophie Coucke, nous avons trouvé le nom de l’hôtel : le JAM. Nous avons pensé à « jam session » qui reflète un lieu d’échange mais aussi à « traffic jam » pour la touche plus urbaine.

hôtels. Leur but ? Construire pour durer. A Lisbonne, nous avons poussé le concept encore plus loin en collaboration avec le bureau d’architecture A2M pour un projet le plus durable possible.

A quoi ressemblait votre moodboard ?

Comment décririez-vous ce premier © Philippe Boutefeu

Quelle est la ligne directrice, le fil conducteur de la ligne d’hôtels Jam en termes de concept mais aussi de décoration ? Après ce premier JAM, le groupe Nelson a pris les commandes et nous avons participé au JAM Lisbonne. Ce groupe, dirigé par Jean-Paul Putz, initie un chemin « green » pour leurs

C’est-à-dire ? Comment ça s’est passé à Lisbonne ? L’aventure de Lisbonne a été longue car l’administration est lourde. Mais le voyage a été beau, agrémenté d’étonnantes rencontres comme mon ami designer Mircea Anghel. En ce qui concerne la décoration d’intérieure, l’accent a été mis sur des collaborations avec des designers locaux que nous avons curatés, ainsi que sur de nombreux matériaux de récupération issus de la région. En parallèle, nous avons eu une vraie réflexion sur l’aspect

démontable de ce que l’on installait. Nous nous projetons dans une vie future où le bâtiment pourrait être transformé en autre chose. Par exemple, pour les lits, nous avons récupéré des troncs d’arbres venant d’une forêt incendiée près de Lisbonne. Chacune de ces poutres en bois peut être réutilisée comme élément dans une construction future. Pour le sol, les tablettes de lavabo et les étagères, nous avons réutilisé énormément de chutes de marbre provenant des carrières locales. C’est

ça le projet Jam : un ancrage contemporain, artistique, durable et honnête, une créativité débordante et un projet qui offre une expérience client généreuse pour un hôtel 3 étoiles.

Qu’est-ce que vous préférez ou adorez particulièrement dans cet hôtel ? Sa liberté créative où rien ne semble avoir été fait en même temps. Nous avons conjugué les talents, par exemple en collaborant avec Openstructures pour tous les luminaires, qui envisagent

chaque projet dans l’idée de sa seconde ou même troisième vie. Chaque élément peut ou pourra servir à constituer une partie de meuble ou de luminaire. Je retiens aussi l’ensemble de talents incroyables que nous avons alignés : Mircea Anghel, Openstructures, Grond Studio, Emmanuel Babled, Ivan Daniel Cova, Pierre Emmanuel Vandeputte, Rikkert Pauw, Mon Colonel Spit...

Peut-on dire que c’est un projet encore plus abouti que le Jam Bruxelles ? Oui,

certainement. Le projet et la vision s’affinent. J’applique maintenant à tous mes projets le concept de « realistic circle » : des collaborations locales sans intermédiaires, sans ingérences financières ni créatives, avec un vent de liberté et d’inspiration très fort.

Tout autre type de créativité, j’ai adoré Mojjo, le restaurant au rez-dechaussée de l’hôtel, vous aussi ? Oui, il est impossible de ne pas se laisser surprendre par le restaurant MOJJO. Un

restaurant de cuisine fusion qui réunit des saveurs du Portugal, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Le chef Mauro Airosa, 24 ans, fait son chemin dans le monde de la restauration depuis qu’il a participé à l’émission Masterchef. Les plats sont incroyables, avec des touches équilibrées, gourmandes et croquantes à la fois.

Peut-on s’attendre à l’arrivée d’autres Jam ? Oui, l’année prochaine, le Jam Gand s’inscrira dans la même veine,

joyeux et responsable ! Un chantier dans les anciennes casernes Léopold, un lieu historique et incroyable.

Un rêve pour le projet Jam ? En réaliser plus, bien sûr, et surtout affiner cet esprit abordable et didactique, honnête et frais, et partager cette créativité pour continuer à surprendre et à faire plaisir.

www.jamhotels.eu

© Mireille Roobaert
© Mireille Roobaert
© Mireille Roobaert
© Philippe Boutefeu

LE BELGE HORS FRONTIÈRES PAR LUDIVINE PILATE

Pour le plaisir ou pour l’investissement, quand il le peut, le Belge aime se faire plaisir avec l’achat d’un second bien. Résidence secondaire ou bien d’investissement ?

Côte belge, France ou Espagne ? Ludivine Pilate, CEO chez Puilaetco, une succursale belge de Quintet Private Bank, nous informe et nous aiguille sur ce projet qui fait rêver nombre de Belges.

MOTS : OLIVIA ROKS

PHOTO : SÉBASTIEN VANDENWOUWER

Peut-on dire que le Belge est particulièrement friand à l’idée de s’offrir une seconde résidence ? Tout à fait ! Le Belge affectionne particulièrement la seconde résidence. On peut même parler de tendance. Une fois que l’on a constitué un peu de patrimoine, le bien émotionnel, la maison de vacances devient une évidence. On souhaite « reproduire le schéma ». Soit on reprend la maison de vacances qui appartenait aux parents par souvenir et émotion, soit on crée son propre projet. Le projet d’une maison de vacances est principalement dans un but de faire plaisir aux autres : enfants, petits-enfants, amis, pour passer du bon temps ensemble. Avec l’augmentation du télétravail, ces résidences secondaires deviennent aussi des lieux de ressourcement où travailler en toute quiétude.

Vos clients sont-ils nombreux à avoir une seconde résidence ? Si l’on considère la clientèle ayant plus d’un million en portefeuille chez Puilaetco, environ 80 à 90% d’entre eux possèdent au minimum un deuxième bien immobilier. Parmi ces heureux multipropriétaires, la majorité utilise ce second bien pour usage personnel, tandis que d’autres le destinent à la location.

Sur quoi attirez-vous l’attention quand un client souhaite un second bien hors de la Belgique ? Le client doit décider de la distance qu’il est prêt à parcourir. C’est une considération personnelle. Est-ce un achat dans un but d’investissement ou personnel ? Ensuite, il est crucial de se faire aider, de bien s’entourer, de trouver un bon agent

immobilier et de connaître les acteurs du pays : le rôle de l’agent immobilier, du notaire et de l’avocat, qui diffère d’un pays à l’autre.

Y a-t-il une réglementation pour ces biens ? Un régime fiscal particulier ? Outre les frais et taxes liés à l’acquisition du bien, celui-ci fait est souvent soumis à une taxe foncière qui peut être augmentée par des taxes locales, communales, départementales ou cantonales. Citons le précompte immobilier auquel s’ajoutent souvent une taxe de seconde résidence et/ou une taxe de séjour. Certains États lèvent également un impôt sur la fortune (comme en France ou dans certaines régions d’Espagne) en fonction de la valeur du bien. En Belgique, un bien étranger se voit attribuer par l’administration fiscale belge un revenu cadastral, comme tout bien situé en Belgique. Ce revenu cadastral devra être déclaré chaque année à l’impôt des personnes physiques et sera exempté sous réserve de progressivité. Ceci signifie que ce revenu sera exonéré d’impôt, mais il en sera tenu compte pour déterminer l’impôt dû sur les autres revenus imposables dans le chef du résident belge. Si le bien est mis en location, les loyers seront imposables dans le pays de situation du bien. Le bénéficiaire des loyers devra déposer une déclaration à l’impôt des non-résidents dans le pays où se situe le bien. Dans certains pays, une retenue sera effectuée directement par l’organisme intermédiaire de location. Chez Puilaetco, nous sommes là pour vous accompagner.

Y a-t-il des restrictions face à ce genre d’achat ? Il n’existe pas de restrictions à l’acquisition au sein de l’U.E., qui se caractérise par la liberté de circulation des personnes et des capitaux (sauf rares exceptions). En dehors de l’Union européenne, notamment en Suisse, l’autorité peut imposer des restrictions à l’acquisition par des ressortissants étrangers. Par exemple, certains cantons suisses interdisent la vente à des étrangers, sauf si le bien appartient déjà à un étranger non domicilié en Suisse. Certains États (hors UE) exigent que l’acquisition du bien se fasse en indivision avec un résident local ou après obtention d’un permis d’achat (le Danemark par exemple).

Des pays sont-ils plus attractifs que d’autres ? Chez nous, peu de clients investissent hors Europe, hormis éventuellement au Maroc. La côte belge et le sud de la France restent les premiers choix. Le chalet à la montagne est plus spécifique. Les pays les plus attractifs sont la France, l’Italie et l’Espagne. Il est à noter que la France connaît une fiscalité assez complexe comparée à l’Italie ou à l’Espagne.

Hormis l’immobilier, le Belge aime-t-il investir dans d’autres passions ? Quels sont les autres domaines dans lesquels Puilaetco apporte son expertise ? L’art reste une passion très présente, avec l’envie de construire une collection et la

transmettre. Plusieurs familles belges sont de réels collectionneurs. Chez nous, Sophie Clauwaert, Art Advisor, est notre experte. Elle apporte son aide lors d’achat ou de vente, conseille sur les assurances, la rénovation, aide au transport et met en contact avec les bons intermédiaires. Les autres passions incluent la gastronomie, avec parfois des investissements dans le vin. L’automobile est également appréciée, bien que ce soit un domaine plus de niche. L’offre de service de gestion chez Puilaetco va de pair avec un accompagnement dans ces multiples domaines.

www.puilaetco.be

LE JARDIN DES DOUARS

Refuge enchanté

A quelques kilomètres d’Essaouira, perle de nacre blanc aux reflets bleus, se cache le Jardin des Douars. Un havre de paix authentique et raffiné où se ressourcer loin du brouhaha incessant de nos vies trop actives.

MOTS : OLIVIA ROKS PHOTOS :

Les vagues de l’océan déferlent sur les remparts d’Essaouira… Fille de l’Atlantique, l’ancienne Mogador, avec ses façades blanches et bleues, ses souks, sa médina préservée, son port en perpétuelle ébullition, a des airs de Méditerranée. Sauvage et authentique. Au pays des arganiers, les routes qui s’enfoncent dans les étendues de terres entraînent le visiteur une poignée de kilomètres plus au sud. Une piste s’échappe de l’asphalte pour mener au Jardin des Douars. Un hôtel de charme à l’abri des regards, tel un secret bien gardé. Il est tenu par des Belges depuis 2005. Avec 320 jours de soleil par an à l’abri des

vents, 4 hectares de paradis botanique à quelques minutes de l’Atlantique, c’est une halte idéale été comme hiver. On déambule le long des allées de pierres sèches entre palmiers, cactées et bougainvilliers. Ici, le vert se fond dans l’ocre. Rompant avec les codes couleurs d’Essaouira, cette demeure de caractère est plus proche de la couleur des falaises de terre creusées par la rivière. Zelliges, tadelakt et beige mat. Nuances naturelles et matériaux artisanaux. Les cheminées réchauffent les pièces dans la fraîcheur du soir, les couvertures berbères drapent les fauteuils. On vit entre ombres et lumières dans chacune des 19 chambres

et 6 suites ou encore dans une des 6 superbes villas avec piscine privée accueil lant les familles ou les tribus.

Piscine familiale ou bassin de nage pour adultes, chacun y trouve son bonheur ! C’est sans compter sur le spa traditionnel où l’arganier règne en maître et imprègne les corps de toutes ses vertus sous les mains des magiciennes du hammam. Quand l’heure de manger a sonné, le petit-déjeuner éveille avec les incontournables crêpes marocaines, le amlou ou encore le fromage frais du fermier. Le lunch dévoile des saveurs fraîches et légères tandis que le dîner

réchauffe avec des couscous, tajines et autres plats maison. Ils travaillent avec sincérité les produits locaux sans s’empêcher quelques incursions dans les cuisines du monde. Immanquable : le brunch dominical dévoilant un merveilleux buffet faisant honneur aux saveurs ensoleillées du Maroc. Au fil des jours, on se sent un peu comme à la maison, au cœur d’un éden à l’abri des regards pour vivre à contretemps. Il suffira de louer aisément une voiture ou de prendre la navette de l’hôtel pour retrouver la ville, découvrir les environs et le charme de la tendre et douce Essaouira, aux antipodes de l’effervescente Marrakech.

3 questions à Sebastien Lob, propriétaire des lieux

Comment est né le Jardin des Douars ? L’aventure a commencé en 2004 lorsque deux Français ont décidé de créer un petit hôtel de charme dans la campagne d’Essaouira. Leur vision était de combiner l’architecture traditionnelle des kasbahs de l’Atlas marocain à l’esprit singulier d’Essaouira avec un confort certain entouré de jardins luxuriants, permettant d’offrir à un public esthète une expérience raffinée et authentique mais aussi très relax. En 2005, le projet est racheté par mon associé, Emmanuel Andries, et moi-même. Ensemble nous avons acquis des terres voisines et développé le lieu tout en conservant intact l’esprit initial. Nous employons 100 sourires qui font l’âme de cette maison.

Quelle déco, quelle ambiance pour cet havre de paix ? Nous avons voulu un lieu sincère qui reflète l’essence même de la culture marocaine avec une attention particulière portée à l’authenticité

et au confort. Tous les agencements mettent en valeur l’artisanat du pays et les matériaux de la région. La paille, les zelliges, la pierre sèche, les murs et maçonneries en tadelakt, les sols en bejmats, les plafonds en bois de thuya, les patines et tableaux par les peintres d’Essaouira, etc. Tout cela dans un style actuel et confortable. Ici, il règne une ambiance raffinée, authentique et relaxante. Nous avons aussi banni les télévisons, téléphones, etc. Back to simplicity, nature & friends ! Seul un excellent wifi permet de rester connecté avec le monde extérieur.

Le Jardin des Douars est en pleine évolution. Des nouveautés et des rêves qui se concrétisent... Vous nous expliquez ? Le Jardin des Douars cherche constamment à protéger son environnement direct en sécurisant les terres qui l’entourent mais aussi à surprendre sa fidèle clientèle par de petites nouveautés ou à répondre à des besoins ou des envies spécifiques. Dans le futur, nous ajouterons probablement

6 à 8 chambres sur ces terres acquises. Dès maintenant, pour avoir plus de récréatif et de dynamisme sur le site même, un petit « Club des Douars » a vu le jour, un country club élégant dédié au sport et au bien-être, à proximité immédiate de l’hôtel. Dans un magnifique écrin, le Club propose déjà 4 terrains de padel enfuis dans la nature et un bar très sympa. A terme, le projet comptera également un ravissant club house doté d’une salle de fitness, de yoga et d’un long bassin de nage. Nous sommes dans l’attente des permis. Par ailleurs, nous rêvons mon associé et moi depuis plus de 10 ans d’offrir à nos clients la possibilité de se rendre la journée le long de l’océan sur une plage du Jardin des Douars, de s’y restaurer, d’y faire des sports nautiques et terrestres à la demande... Après des années de recherche, nous avons enfin trouvé notre endroit rêvé ! Nous espérons ouvrir d’ici 2 ans.

www.jardindesdouars.com

Un bien à mettre en VENTE ou LOCATION ?

Pensez à l’immobilière VAN DER SMISSEN IMMO, nous serons votre partenaire !

VENTE LOCATION AGENCE DE GENVAL

Place Jean Vanderbecken 7 1332 Genval

info@vandersmissenimmo.be PEB n°20230922019349

+32-(0)2-270.02.42

www.vandersmissenimmo.be

Rue des Saules, 31 1380 Ohain

+32-(0)2-351.42.28

NICOLAS BETS

« L’essence d’une photographie, c’est une personnalité, une aura, bien plus qu’une technique »

Du ciel azur de Californie aux pavés de Paris, et des étendues désertiques aux horizons futuristes, Nicolas Bets fusionne les univers délurés et flamboyants. Derrière l’objectif, il transcende les genres, créant un monde où des égéries glamour croisent des super-héros et où des nymphes modernes s’offrent un voyage temporel en pleine ère seventies.

: BARBARA WESOLY

Grandir auprès d’une mère photographe vous a-t-il encouragé à faire vos armes derrière l’appareil ? Je baignais dans cet univers, entre les clichés d’Helmut Newton, Jeanloup Sieff et Herb Ritts accrochés à nos murs, et les vernissages où elle m’emmenait adolescent. J’ai certainement puisé inconsciemment dans cette ambiance. Mais ma découverte du métier résulte d’un concours de circonstances. A 17 ans, mon parrain, agent de mannequins à Paris, m’a proposé un stage de trois mois dans un studio photo. J’ai été passionné,

mais je manquais de savoir-faire. Il m’a alors offert une année d’étude en photographie, une formation normalement prévue pour trois ans. C’était une chance que j’ai saisie, réussissant mon cursus en un an. Déjà, à l’époque, tout ce que je voulais, c’était raconter des histoires.

Vos clichés semblent capturer l’instant d’un récit, presque une scène de film. Avez-vous une âme de cinéaste ? Je suis surtout un touche-à-tout qui aime expérimenter. J’ai testé de tout à

mes débuts : voitures, natures mortes, séries de mode. Rapidement, j’ai compris que le studio n’était pas pour moi. Je vois la photographie comme une récréation, mon terrain de jeu se trouve dans la spontanéité, avec des gens qui rient. Il faut que ça bouge, que ça vive. Instinctivement, je me suis éloigné de ce qui était trop formaté, refusant les cases et les dynamiques figées. Ce qui fait une photographie, c’est une personnalité, une aura, bien plus qu’une technique. Dans mon univers, on ressent l’alliance du rétro et de la modernité, avec une

dose de pop culture. Je dis souvent que je suis un réalisateur frustré, incapable de rester trois mois sur un tournage. J’aime que mes photos ressemblent à des films résumés en un instantané, un arrêt sur image où l’on peut imaginer l’avant et l’après.

Quelle est la part de mise en scène et d’improvisation dans vos œuvres ? Cela commence souvent par un objet. Pour « Party of the Curlers », la deuxième partie de ma série « Les Bigoudis », tout a commencé avec une panthère rose trouvée en Espagne. Ensuite, l’idée de deux mannequins en lingerie Cadolle, une marque qui a inspiré le fameux soutien-gorge de Madonna créé par Jean-Paul Gaultier. Quelques

accessoires, un maquilleur et un styliste dans une maison en Provence ressemblant à Los Angeles, et il ne restait qu’à laisser la magie opérer. Chaque shooting est une fête pour créer une synergie. Parfois, je sais exactement ce que je veux, comme pour « Sahara Vibes ». Je visualisais une femme sur un cheval blanc dans les dunes, avec des grands ballons gonflables pour ajouter un élément manquant. La spontanéité est essentielle, mais toute improvisation nécessite une bonne préparation.

Les femmes que vous sublimez par un regard décalé sont vos modèles de predilection. Avez-vous des muses ?

J’aime les représenter dans des situations burlesques et glamour, mais

toujours en laissant leur personnalité s’exprimer. C’est une question d’âme. Les femmes de ma vie sont mes muses : mon ex-femme et mère de mon fils, une amie avec laquelle je travaille depuis plus de quinze ans, et ma compagne. Mais d’autres personnages majeurs entrent en scène dans mes photos, le décor en étant partie intégrante. Photographier devant une porte ou un mur m’ennuierait à mourir. La couleur saturée et lumineuse ajoute à l’esthétique de mes projets. Ces ingrédients créent une juste fusion entre légèreté, humour et folie.

Quels sont vos projets ? Je travaille sur une exposition particulière, intitulée « In and Out ». Je vends également mes

photos au format numérique NFT, ce qui amène les amateurs d’art à penser que j’utilise l’intelligence artificielle dans mes créations. Avec un ami spécialisé dans cette technologie, nous avons décidé de présenter certaines de mes œuvres accompagnées d’une version parallèle créée par IA, transposant mes modèles dans des décors hallucinants. L’exposition se déroulera au prestigieux studio Harcourt à Paris, sans date précise pour le moment. Ce sera un hommage aux progrès technologiques, mais surtout à l’aspect humain, irremplaçable en photographie. www.nicolasbetsgallery.com

VOYAGE 7

Une envie d’évasion ? Suivez notre guide…

CARLTON CANNES

La fabuleuse renaissance du palace de la Riviera française

Dressé royalement face à la Méditerranée, le plus célèbre hôtel de La Croisette a rouvert ses portes en mai 2023, après sept années d’un chantier pharaonique. En œuvrant à la flamboyante renaissance de la Grande Dame, incluant rénovation de sa somptueuse façade classée, extension de deux nouvelles ailes, aménagement d’un jardin méditerranéen avec piscine et aussi, déco, marbrure, dorure à la feuille d’or, mise en valeur de somptueux plafonds et de colonnes Art déco, l’architecte Richard Lavelle et le décorateur d’intérieur et d’émotions Tristan Auer, épaulé par 750 artisans d’art, ont ressuscité l’esprit Riviera. Et mêlé avec élégance, splendeurs du passé et du présent.

Ah l’iconique porche d’entrée du Carlton et sa porte à tambour en bois… Nous les avons franchis moult fois lorsque nous allions interviewer les célébrités du Festival de Cannes. Et, à tout vous avouer, nous rêvions secrètement d’y séjourner. C’est dire si l’invitation de ce fleuron de l’hôtellerie de grand luxe à couvrir sa réouverture nous a enchantée. « On vous a réservé la chambre 525 … ». Sa déco toute en retenue qui fait rimer douceur et sérénité et une vue imprenable sur le bleu méditerranéen de la

baie de Cannes vont nous envoûter durant tout notre séjour.

Le Carlton, le plus célèbre des hôtels cannois, a toujours fasciné. Personne n’a d’ailleurs pratiquement osé toucher à cette icône de la Riviera depuis sa création en 1913. Le chantier, qui a nécessité la fermeture de la Grande Dame pendant 2 ans, avant sa réouverture en mai 2023, comprend des travaux titanesques d’agrandissement, de restauration, de rénovation, de décoration, de nettoyage, de renouveau.

Elles en imposent et sont hautement instagrammables : les inscriptions « Carlton Hotel » ont été reproduites à l’identique, comme en 1913. Cette devanture Belle Epoque est en effet inscrite aux monuments historiques depuis 1989, au même titre que les toits et dômes, que deux des escaliers (restaurés à la feuille d’or), que le Grand Salon (son plafond aura nécessité deux ans de rénovation et ses somptueux lustres ont été nettoyés par les mains expertes des artisans du château de Versailles) et que le vaste hall désormais débarrassé de ses faux plafonds. Un hall témoin d’une incroyable anecdote : en voulant vérifier la couleur originale de ses colonnes et pilastres, les artisans d’art ont découvert un stuc marbré d’origine, dissimulé sous huit couches de peinture.

Un Carlton qui s’illumine de lumière, c’est l’aboutissement de l’œuvre de l’architecte d’intérieur star, Tristan Auer, auquel on doit notamment la rénovation du rez-de-chaussée de l’Hôtel de Crillon et du mythique Les Bains à Paris. Auer propose un parfait agencement, ordonnant le Carlton en plusieurs lieux qui confèrent au tout un appréciable caractère intime. Ainsi l’ambiance club du bar 58 où s’accouder au comptoir en mosaïque de céramique Raku pour savourer des cocktails inédits. Ou encore le restaurant de cuisine française Riviera qui s’offre une table d’hôtes, très prisée, ouverte sur les fourneaux du chef…

Jouant la carte de la sensualité et de la féminité, le designer d’intérieur a opté pour le rose poudré, le gris chic, le vert pâle. Marbre clair au sol, gigantesques lustres Murano conçus sur mesure d’un rose poudré également. En laissant vagabonder notre imagination, nous apercevons Grace Kelly commander un thé grand cru au salon Camélia…

Si la métamorphose du Carlton a nécessité le savoir-faire des meilleurs

artisans, tailleurs de pierre, plâtriers, ébénistes, etc., son agrandissement réserve à sa clientèle une surprise de taille. A l’arrière du bâtiment principal, l’ajout de deux nouvelles ailes permet désormais de ceinturer l’hôtel, lui offrant un nouvel écrin de charme qui accueille, en lieu et place de l’ancien parking, un jardin méditerranéen (2 200 m 2 et 22 000 plantes) et une piscine à débordement. A la nuit tombée, un péristyle éclairé par des lanternes ajoute la note magique, la renaissance de l’esprit Riviera.

Le Carlton, c’est aussi le souci du détail qui fait la différence, les agrumes ou la menthe fraîche pour parfumer un verre d’eau, l’originalité des cocktails du restaurant Rüya (cuisine anatolienne) qui invite à siroter un audacieux aperol infusé betterave, vin moussant turque, liqueur de coco… Hôtel grand luxe certes, mais sans pédanterie aucune. Nous entamons des discussions enjouées avec un personnel affablerelooké dans un style French Riviera, chic et cool à la fois. Le Carlton, ce sont encore les bons conseils d’Aziz, premier chef de rang bon vivant du Riviera, qui nous conseille la pêche du jour.

Pour l’heure, nous quittons le nouveau C Club Spa qui dévoile une belle sélection de soins en collaboration avec les marques les plus innovantes dont Barbara Sturm et SwissLine, pour rejoindre le Beach Club posé sur la plage de l’hôtel. Sur son mythique ponton, nous sirotons un 1930, un des six cocktails déclinés sous la thématique Riviera du Monde. Le doux farniente associé à un véritable art de vivre.

www.carltoncannes.com

Il n’y a pas que des gens que l’on s’éprend, mais aussi des lieux. Et si le coup de foudre ne s’explique habituellement pas, celui ressenti pour Le Club Med Marrakech La Palmeraie pourrait au contraire se raconter par une pléiade de superlatifs. Havre de beauté au cœur d’une oasis luxuriante, le Resort tout juste agrandi, résonne comme une déclaration d’amour à la ville rouge.

: BARBARA WESOLY

PHOTOS : CLUB MED

Marrakech ne se visite pas, elle se ressent. Tant son exploration s’imprime à même la peau et sur la rétine, vibrante de nuances, de parfums et de mélodies. Au diapason de l’ancienne cité impériale, le Club Med Marrakech La Palmeraie invite tous les sens au voyage. C’est le chant des oiseaux et des cigales qui nous accueille, alors que l’on pénètre dans l’enceinte du domaine de 32 hectares, puis se réveillent les arômes de fleur d’oranger et d’une terre gorgée de soleil. Avant de révéler le vert chaud et profond qui empli toute vision, celui des oliviers et des palmiers, des amandiers et des cactus, auquel répond l’eau turquoise qui se fraye un chemin dans les allées, pour rejoindre un bassin de mosaïques.

Savoir les rues peuplées de la Medina et l’effervescence des souks tout proches, n’en rend que plus forte la sensation d’avoir franchi les portes d’un jardin secret, respirant l’art de vivre et de savourer à la marocaine, dans un décor qui en sublime la culture. L’influence orientale et berbère s’y goûte partout, des lustres finement ciselés à la peinture mêlant ocre, sienne et bleu Majorelle. Des arcs mauresques ornant les alcôves et portes aux carrelages zelliges traditionnels, en un design réalisé par des artisans locaux et habillé d’élégance par l’architecte Laurent Maugoust.

Le Resort respire l’authenticité mais aussi l’intime, malgré sa capacité à accueillir 1250 visiteurs. Les hauts plafonds et l’imposante terrasse de La Palmeraie, son restaurant principal aux inspirations précieuses et raffinées, écartent toute sensation de foule. Tandis que l’hospitalité du El Kébir, consacré aux mezze, tajines et pâtisseries de la cuisine locale, ne semble déployer ses saveurs que pour nous. Et il en va de même pour le Pacha, le bar bordant la piscine et doté d’un rooftop à la vue panoramique sur l’Atlas, comme du spa Cinq Mondes, l’espace de soin à la douceur généreuse, où profiter d’un massage ou d’un rituel d’inspiration marocaine mais aussi balinaise, japonaise ou indienne.

MOTS

Une invitation à rayonner

Et, alors que ses vastes étendues renforcent de façon singulière l’impression d’un lieu confidentiel et protégé, le domaine vient également d’inaugurer une nouvelle extension destinée aux familles en recherche d’une sérénité sur-mesure. Baptisée Le Ksar, comme un rappel aux villages fortifiés d’Afrique du Nord, celle-ci s’impose comme un hameau où l’on se régale en tribu, grâce à des chambres colorées et chaleureuses, aux multiples pièces, conçues pour partager et se retrouver mais aussi jouir

chacun d’un coin privé. En plus de trois clubs pensés pour les petits dès que 4 mois comme les enfants et adolescents, l’endroit accueille une piscine, une pataugeoire et une aire de jeux exclusives. Imprégné d’une volonté de réjouir toutes les générations de voyageurs.

dont les suites sont enclavées dans un écrin verdoyant, fleuri de bougainvillées roses. Sportive, entre équitation, putting sur les greens, trapèze ou encore fitness. Aventureuse, avec des excursions dans le désert d’Agafay ou jusqu’à la ville portuaire Essaouira. Ou plutôt déconnectée et dorée, rythmée par les siestes à l’ombre des parasols et la saveur du thé à la menthe. L’esprit libre et comblé.

Et c’est ce désir d’accueil qui serait peutêtre le mieux à même de définir l’essence du Resort Marrakech la Palmeraie. Accueillir chaque forme d’évasion. Chaque définition du bien-être. Qu’elle soit luxueuse et sublimée, grâce à un Riad Club Med Exclusive Collection www.clubmed.be

48 Avenue Jean Materne, 5100 Jambes

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LE DOMAINE DE MURTOLI

Si ce n’est pas le paradis, cela y ressemble...

A l’extrême sud de la Corse, entre Bonifacio et Sartène, au cœur d’une nature sauvage de 2500 hectares, le luxueux Domaine de Mortoli (*****) fête cette année ses 30 ans. Au fil du temps, le complexe hôtelier agrotouristique géré par la famille Canarelli, a réussi à se réinventer, renouvelant sans cesse ses attraits. Ainsi, aux 20 bergeries restaurées en respectant l’architecture traditionnelle, s’est greffé un hôtel 9 clés de grand standing, agrémenté d’une table étoilée Michelin et d’un spa extérieur qui domine des plages secrètes. Le Domaine de Murtoli, c’est un bout de Corse à part entière sublimé par la mer, les montagnes, les vignes, les oliviers, les brebis et les champs d’immortelles. Une franche invitation à prendre le maquis.

Niché entre mer et montagne, existe un site d’exception qu’un simple portail électrique invite à découvrir… Nous sommes à l’hôtel du Domaine de Mortoli, à l’heure de l’apéro, sous un soleil d’avril déjà généreux, pour rencontrer Santa Canarelli, jolie Corse de 25 printemps, formée en management de l’école hôtelière Vatel Paris. C’est elle désormais la boss. La DG du Domaine de Murtoli. Epaulée par ses frères, les jumeaux Paul et Toussaint, la vingtaine, Santa peut s’appuyer indifféremment sur quelque 200 collaborateurs répartis en une quarantaine de métiers, tous dévoués au complexe hôtelier et agricole et à ses activités de loisirs (golf entre mer et montagne conçu par le célèbre architecte Kyle Philips, équitation, yoga, pêche en mer et en rivière, rando botanique et culturelle, etc.).

Depuis 2020, Paul Canarelli, leur père, a en effet cédé la gestion du Domaine de Murtoli à ses enfants. Mais, précise d’emblée Santa, « nous ne prenons aucune décision décisive sans demander conseil à notre père, c’est une question de respect ! ». Et de bon sens. C’est en effet Paul Canarelli, le patriarche, qui est à l’origine du Domaine, des terres qu’il hérita de son propre père. Il a d’ailleurs restauré la première bergerie en hommage à la mémoire de son aïeul…

Depuis quatre ans donc, si l’ADN du complexe reste identique, l’esprit de transmission intacte, du sang neuf coule désormais dans les veines du Domaine de Murtoli. Les (grands) enfants affichent un enthousiasme sans faille, un dynamisme sans coup de mou, et des bonnes idées à revendre, à l’instar du lancement d’une bière et d’un gin aux arômes et senteurs de l’île de Beauté, qui portent le nom du Domaine de Murtoli. Quant aux vignes du domaine, elles sont chouchoutées par le vigneron David Barranger, 30 ans dans la viticulture biodynamique, qui nous promet les premières cuvées du Domaine pour 2024-2025, 16000 flacons, « avant de voir plus grand ».

Ce véritable écrin enchanteur chante le goût de l’essentiel et c’est tout logiquement que Dame nature s’invite aux tables. Ici, on affiche un locavorisme fièrement revendiqué : veau, agneau, fromages, volailles, lait de brebis et œufs, tous sont issus de la Ferme du Domaine, les fruits et légumes viennent du potager, l’huile d’olive du moulin, le miel des ruches et les produits de la mer sont péchés chaque matin. Quant aux herbes et aromates, il suffit de se baisser pour les cueillir. Tous ces produits sont sublimés par le chef Laurent Renard à la Table de la

Ferme à travers une cuisine rustique chic et des tapas corses (I piattini) et par le chef Mathieu Pacaud, 1 étoile au Michelin, en résidence estivale uniquement.

Chemin faisant sur les routes sinueuses du domaine (2500 hectares !), les parfums enivrant de l’arbousier, de la bruyère, de l’immortelle, de la myrte, du thym, de la clématite, nous taquinent les narines. Les 20 bergeries et demeures du 17e sont distantes de plusieurs kilomètres, dissimulées dans le maquis pour vivre heureux, vivons cachés ! - ou

s’offrent la mer comme horizon, carrément. Jadis à l’abandon, elles ont été restaurées dans le plus pur respect de l’architecture traditionnelle, en nids d’amour, refuges silencieux, maisons familiales, toutes de tailles et d’atmosphères différentes. Murs de pierres sèches, poutres, éviers de pierre. Le charme d’autant et le confort d’aujourd’hui. Chaque nid jouit en effet d’un jardin paysager, d’une piscine taillée dans le roc, d’un salon en plein air, d’une cuisine intérieure et extérieure. Rien n’empêche cependant les résidents des bergeries

de manger à la Table de la Ferme, à la Table de la Plage avec vue sur la mer ou à la Table de la Grotte, véritable cavité naturelle transformée en table du pays. Et pour un service traiteur ou un piquenique, il suffit de demander !

Pour l’heure, nous rejoignons notre suite, l’une des 9 clés de l’hôtel de grand standing du Domaine de Muroli, ouvert en 2021. « En avril, les fins de soirée peuvent être fraîches, le feu ouvert est prêt… ». Charme, raffinement, excellence dans l’aménagement intérieur, sens du détail, sont les premiers mots qui nous viennent à l’esprit pour décrire notre suite, laquelle est nichée dans une jolie courette aux allures d’hacienda habillée d’oliviers.

Ce matin, nous avons rendez-vous au spa. Lise et Hélène, les deux sœurs de Paul Canarelli et propriétaires du Grand Hôtel de Cala Rossa (*****) ont développé leur propre marque de soins bio, Nucca, nourrie aux ingrédients naturels du maquis corse. Le visage purifié, hydraté, régénéré, nous voilà presque immortelle. Durant l’été, les rituels de beauté se déroulent au spa en plein air, face à la mer, en empruntant des chemins en caillebotis. Magique. Au bord de la piscine de pierre, nous croisons Santa Canarelli qui ne cache pas sa joie. Le Domaine de Murtoli vient d’être honoré d’1 clé, la toute nouvelle distinction Michelin, laquelle récompense les hôtels « qui proposent les expériences de séjour les plus remarquables ». Tout est dit.

www.murtoli.com

DANS LES COULISSES DE LA COVER

Pour le shooting photo de notre édition été, quel lieu choisir qui soit à la hauteur du talent de notre invité, Henri PFR ? « Et si on fixait rendez-vous à Henri à l’ING Arena ? ». Jon Verhoeft, notre photographe, vient de marquer un point. Je contacte Tim De Bie, Manager d’Henri PFR, qui est aux anges : Henri a hâte de retrouver le Palais 12, enfin, l’ING Arena.

Palais 12, lieu emblématique de musique, de spectacles et de sports à Bruxelles, porte en effet le nom d’ING Arena depuis septembre 2023, suite à un

nouveau contrat de partenariat entre ING Belgique et Brussels Expo qui court jusqu’en 2030. D’ici là, les deux partenaires entendent bien renforcer (encore) la notoriété de cette salle qui a accueilli les plus grandes stars, et dont la capacité peut grimper jusque 18.000 personnes ! Tant mieux pour les artistes et le public.

L’année 2024 sera celle d’Henri PFR, qui revient en force avec deux singles qui caracolent déjà en tête des hit-parades. Nous avons hâte de le rencontrer. Benjamin Geraerts, Head of Partnerships &Hospitality de Brussels

Expo, nous a réservé la loge 5 et nous ouvre grand les portes de la mythique salle. Notre équipe se sent soudain toute petite… Même Henri, du haut de son mètre 92, est impressionné. Et tout ému de retrouver cette salle où il a déjà joué ses plus grands tubes. Fauteuils en gradin et ossature en tubes d’acier inspirent notre photographe, qui met Henri à contribution. Notre DJ star grimpe sur l’ossature, perd l’équilibre… Mais, en grand habitué de la mainstage de Tomorrowland (43 m de haut) qu’il retrouvera cet été, Henri PFR retombe toujours sur ses pieds !

MOTS : SERVANE CALMANT PHOTO : JON VERHOEFT

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