Be Perfect
Mi-Bois conçoit et fabrique des cuisines sur mesure depuis plus de 40 ans en Belgique.
MI-BOIS
010/48 98 98
248 Chaussée de Namur - 1300 Wavre
H iver 2024 - 2025 EDITO
À travers leurs parcours uniques, les talents belges nous rappellent que passion et savoir-faire transcendent les frontières. Préparez-vous à découvrir des histoires inspirantes qui redéfinissent la perfection, ici et ailleurs.
Pierre Marcolini célèbre trente ans d’innovation et d’élégance gourmande. A cette occasion exceptionnelle, le chef pâtissier-chocolatier belge de renommée mondiale nous ouvre les portes de son domicile ixellois et de son nouvel atelier à Haren.
Ludovic de Saint Sernin, à l’apogée de sa marque, signe la collection Haute Couture printemps-été 2025 pour la Maison Jean-Paul Gaultier. Nathalie Vleeschouwer impose sa vision avec une collection masculine audacieuse, tandis qu’Audrey Huet compose des bijoux comme des poèmes, et Vanessa Tugendhaft marque deux décennies de joaillerie intemporelle.
Mara Taquin illumine plusieurs longs métrages, dont Nino dans la nuit, film belge adapté du roman éponyme à succès. Hakim Benbouchta s’affirme comme un auteur et scénariste incontournable dans l’art de divertir. De son côté, Julien Leclercq, fasciné par l’Islande, incarne l’aventure et l’évasion.
Nicolas Michaux inspire par son activisme artistique et sa musique, tandis que l’album de Lubiana porte un message d’espoir et d’amour. Quant à Thomas Mustin, alias Mustii, il célèbre la communauté queer avec une sincérité et un engagement renouvelés.
Francis Metzger érige une architecture qui fait dialoguer histoire et modernité. La réhabilitation du Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels, monument
emblématique du patrimoine bruxellois, révèle une fois encore son empreinte somptueuse. Ce luxueux hôtel 5 étoiles, à l’élégance palatiale, met à l’honneur l’excellence belge, notamment grâce à deux restaurants orchestrés par des chefs étoilés : David Martin et Christophe Hardiquest.
L’iconique Belga Queen fait également son grand retour dans la rue du Fossé aux Loups, redonnant tout son éclat à cette adresse mythique du centre-ville bruxellois. À quelques numéros de là, le boutique-hôtel Fleur de Ville enrichit cette rue historique avec ses chambres et suites raffinées, son restaurant gastronomique Era, et son centre de bienêtre. À Anvers, dans le paisible Quartier Vert, l’hôtel August célèbre ses cinq ans avec des nouveautés qui en accentuent encore le charme.
Dans l’écrin architectural du Passage du Nord, Cohabs inaugure un nouvel espace de coliving, un projet ambitieux signé par Youri Dauber, François Samyn et Malik Dauber, qui redéfinit les contours d’un chez-soi commun. L’architecte d’intérieur Justine Kegels collabore avec Cosentino et Modular Lighting Instruments, tandis qu’à la croisée de l’art et du design émergent les œuvres d’Atelier Tourain. XTrente8, porté par Brigitte Vandenhoeck et ses filles, célèbre quatre décennies de succès. Le décorateur Geoffroy Van Hulle dévoile son dernier ouvrage, Grand Interiors. L’architecte Pierrick de Stexhe met en lumière Brutalism in Belgium, un livre qui rend hommage à un patrimoine urbanistique majeur. Enfin, Renato Nicolodi réinterprète l’architecture avec une profonde humanité, invitant à une réflexion sur le rôle de la mémoire.
Bel hiver, belle lecture!
ARIANE DUFOURNY
Rédactrice en chef
Remerciements : A ma «perfect» équipe et à nos partenaires pour leur fidélité et leur confiance.
BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE
EDITEUR RESPONSABLE
ADN PRODUCTIONS SPRL
IMPRESSION
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T : +32 475 66 07 47
COUVERTURE
PIERRE MARCOLINI
©JON VERHOEFT - BE PERFECT
INFO@BEPERFECT.BE WWW.BEPERFECT.BE
Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.
Des marques exclusives, des conseils d’experts, une approche personnelle et holistique de la beauté. Un retour aux essences des senteurs.
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REPERAGE 1
Des adresses à se refiler, des marques qui font le buzz, des expositions à découvrir...
BOUCHERY - BARRACUDA - AKAI - CORRESPONDANCE - BAAN SALI
LES CABANES DES DOLIMARTS - WILMEYER - AUTOWORLD
20 SAVEURS ITALIENNES, ASIATIQUES ET VÉGÉTALES À DÉCOUVRIR CET HIVER
Changement de cap pour le chef Damien Bouchery dans son restaurant éponyme à Uccle qui devient 100 % végétarien. Au rez-de- chaussée du paquebot, place Flagey à Ixelles, la squadra Big Mamma ouvre les portes de Barracuda, une trattoria qui transporte le client au cœur des années 20. Perché au 30e étage de l’hôtel Cardo, place Rogier, AKAI offre une vue panoramique sur Bruxelles aux amateurs de cuisine asiatique.
MOTS : SERVANE CALMANT
BOUCHERY, À UCCLE
Damien Bouchery reçoit chez lui, chaussée d’Alsemberg à Uccle, dans un cadre sobre, tonalités crème, nappage blanc immaculé, luminaires élégants. Une atmosphère intime, comme protégée par les arbres du jardin environnant. Dîner chez Bouchery, c’est plonger dans l’univers du chef, c’est devenir, l’espace d’un soir, la confidente privilégiée de sa gastronomie résolument tournée vers les légumes et la nature. Certes, Bouchery a toujours défendu le végétal mais plus que jamais en osmose avec lui-même, il se recentre sur son œuvre et présente désormais une version totalement végétarienne dans l’assiette.
Le voyage gustatif débute avec un premier amuse-bouche surprenant : un pâté végétal de carottes et graines de tournesol torréfiées, carottes pourpres râpées à la coriandre vietnamienne, jus de carottes fermentées et fleurs de souci citronnées. Aucun doute, le végétal règne en maître, offrant un magnifique terrain de jeu au chef qui redouble de créativité. L’imagination en cuisine est son credo. Tomates fumées, sauce miel/citron/tanaisie/huile de colza, couscous de riz et maïs, fleur de capucine et noisettes fraîches - que de saveurs dans une seule assiette ! Damien Bouchery nous explique sa philosophie culinaire engagée : « c’est la nature qui dicte ma cuisine. Les maraîchers nourrissent mes idées et mes recettes. Je propose une cuisine qui correspond à mes valeurs, celle de la terre, de l’humain, de la gastronomie durable, du respect animal, des pratiques agricoles respectueuses... ». Le chef nous avoue se « retrancher dans le less is more », une approche minimaliste qui ne l’empêche nullement de créer des sauces gourmandes, à base d’ingrédients inattendus, champignons fermentés, cacao et café, ni de nous séduire avec une crème de riz à l’amande et feuilles de figuier, raisins caramélisés, sablé au sarrasin, sorbets au shrub de raisin et angélique, oxalis des jardins.
Cette cuisine de vocation, d’amour et de vie vient alimenter un dîner singulier et artistique, rehaussé par la présence du chef. Damien quitte régulièrement ses fourneaux pour échanger avec ses clients et commenter l’un ou l’autre vin nature, compagnon de route idéal d’une odyssée gastronomique innovante et réjouissante.
www.bouchery-restaurant.be
BARRACUDA, À IXELLES
Après avoir inauguré son premier restaurant à Paris en 2015, Big Mamma, la célèbre enseigne française de restaurants italiens, s’est déployée en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Depuis octobre dernier, c’est au tour de notre plat pays d’accueillir la squadra, avec ses meules de parmesan, sa pizza moelleuse et son gelato crémeux à la fleur de lait. Le groupe, qui lorgnait sur le marché belge depuis des années, a décidé de frapper fort en ouvrant une trattoria, baptisée Barracuda, au rez-de-chaussée de l’ancienne Maison de la Radio, à Flagey, dans un quartier bruxellois cosmopolite et festif à souhait. Premier bon point.
Le second « like », on l’attribue volontiers au studio interne de design de Big Mamma qui a imaginé le restaurant qu’aurait aimé fréquenter Jay Gatsby, le protagoniste du roman de F. Scott Fitzgerald, s’il avait vécu à Bruxelles ! De fait, si chaque restaurant Big Mamma met à l’honneur la cuisine italienne, chaque décoration est en revanche singulière, celle de Barracuda reflétant l’inspiration Art déco du fameux paquebot Flagey. Autant vous le dire d’emblée : le cadre du restaurant ixellois est absolument somptueux. Ambiance tamisée et sexy, lustres monumentaux, parquet en merbau, meubles en acajou, couleur vert Empire, objets rétro, grandes statues de puma en porcelaine, lampes aux courbes de femme issues, nous dit-on, du décor du film Gatsby le magnifique. Bref, on en prend plein les mirettes !
Et dans l’assiette ? Chaque matin, les pâtes fraîches sont faites à la main, tandis que les pizzas sont élaborées à partir d’ingrédients en provenance directe de la botte italienne. Barracuda sort le grand jeu en servant les pastas à la truffe pour deux, directement depuis la meule de pecorino. Le chef, Francesco, séduit les amateurs de saveurs authentiques avec sa recette signature à base de guanciale (de la joue de porc), inspirée des quartiers de Rome. A l’attention des inconditionnels de grillades, l’échine de cochon, cuite au BBQ, fond littéralement en bouche – un plat testé et recommandé. Le voyage culinaire se termine en beauté avec, notamment, les gelati maison. Dernier bon point : une sélection de bières italiennes et pas moins de soixante références de vin pour s’évader vers les paysages ensoleillés de Sicile et de Toscane.
www.bigmammagroup.com
AKAI, À BRUXELLES
Perché au 30e étage de l’hôtel Cardo, AKAI en jette d’emblée avec ses grands espaces vitrés, sa vue panoramique sur la ville, ses banquettes et fauteuils en velours rouge, et son bar, imposant. L’ambiance chic et choc évoque les spots en vogue à Londres ou à Shanghaï… Pourtant, nous sommes bien à Bruxelles, place Rogier, dans un endroit dont le nom, AKAI, signifie rouge en japonais. Le project manager nous accueille avec un chaleureux « bon dépaysement », et force est de constater que la déconnexion est au rendez-vous. AKAI s’affirme comme un lieu branché d’une grande ville cosmopolite, pensé pour offrir à ses clients une multitude d’expériences :
espace lounge, bar spacieux, tables hautes et coin dînatoire.
Ce samedi soir, le lieu est en effervescence, attirant les influenceuses et instagrammeurs de la capitale. Nous prenons place à la table bar où le spectacle de la ville animée se déploie sous nos yeux, sublimé par un plafond miroir qui s’illumine à la tombée de la nuit. Effet waouh garanti.
En cuisine, le chef Tibor Repa signe une carte qui met principalement à l’honneur la gastronomie japonaise et où l’expérience culinaire culmine autour du comptoir à sushis. Parmi les incontournables, les nigiris de thon otoro (la chair du ventre du thon est l’un des morceaux les plus prisés par les Japonais) et les rouleaux de maki au crabe
des neiges se démarquent. Les amateurs de poisson et de fruits de mer ne sont évidemment pas en reste : morue charbonnière marinée au miso, poulpes grillées, ou encore coquilles Saint-Jacques au curry vert. Autant de plats à base d’ingrédients de haute qualité minutieusement réalisés.
On vous disait d’entrée de jeu que AKAI offrait plusieurs expériences, des business lunchs aux apéros entre amis. Le lieu ajoute encore un arc festif à son offre, en proposant des DJ sets live de RnB et hip-hop, du jeudi au samedi. Les noctambules bruxellois en quête de nouveautés haut perchées s’y pressent…
www.akaibrussels.com
La nouvelle aventure du chef doublement étoilé, Sang Degeimbre, s’enracine dans une cuisine de brasserie de haut vol aux accents d’ailleurs. On a poussé la porte de Correspondance …
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : WHOOPSAGENCY
La Gare Maritime, lieu emblématique du patrimoine bruxellois, héberge la plus vaste halle gourmande d’Europe. Elle accueille également depuis peu une brasserie imaginée par Sang Degeimbre, face à la Maison de la poste, dans un écrin épuré et élégant, conçu par l’architecte Jean-Michel de Haan (Anju, Old Boy, Caffe Al Dente...).
Dans ce vaste espace qui peut accueillir jusqu’à 255 convives sur deux niveaux (dont le 2e étage peut être privatisé), le chef doublement étoilé de L’Air du temps a voulu répondre à une question toute simple : qu’ai-je envie de manger aujourd’hui ? La réponse se trouve bien évidemment dans l’assiette avec des plats de brasserie de haut vol, aux notes végétales, aux accents d’ailleurs, Japon, Pérou, Corée du Sud, France, et aux résonances familières de chez nous. Si la brasserie Correspondance a été conceptualisée par Sang Degeimbre, c’est son chef et responsable de projet, Louis de Brouwer, 30 ans, qui dirige actuellement les cuisines, assisté, en salle, par Philippe Lamourette, dont on saluait déjà l’accueil chez VerTige (un établissement de Sang, aujourd’hui fermé).
Le choix à la carte, pourtant réduit, reste épineux : aubergine au miso, ceviche de daurade ou salade liégeoise avec son œuf parfait fumé ? Philippe Lamourette, toujours de bon conseil, nous recommande, en entrée, 50 nuances de chou et, en plat, un filet de canard croustillant, glaçage à l’orange. La déclinaison de choux en différentes préparations, jus lacto-fermenté, confirme que Sang et Louis sont de véritables virtuoses du monde végétal. La recette sucrée-salée du canard à l’orange, à base notamment de sucre muscovado et de soja, enchante par un parfait équilibre entre douceur et acidité et fleure bon la badiane. Indétrônable classique, le filet pur de bœuf au poivre mignonnette, flambé au whisky Laphroaig, ravit notre invité. Quant au ris de veau croustillant et langoustines snackées, le fameux accord terre/mer de l’Air du Temps, ce plat signature figure également à la carte de Correspondance. Pour conclure les réjouissances, le riz au lait à la cannelle confirme son statut de dessert réconfortant avec la mention excellent. En résumé : une cuisine de brasserie réconfortante, sublimée par le savoir-faire d’une équipe qui participe, depuis quelques années déjà, aux diverses explorations culinaires d’un chef surdoué. Incontournable.
www.correspondance.brussels
BAAN SALI
L’AUTHENTIQUE SAVEUR DE LA THAÏLANDE
La Maison de Sali, nichée dans les anciennes installations du Kaiyou, vient d’ouvrir à Lasne. Ce lieu feutré, surplombant les champs, offre une expérience rare : une cuisine thaïlandaise authentique et raffinée telle qu’on la déguste là-bas.
MOTS : ARIANE DUFOURNY
À l’origine de Baan Sali, se trouvent Salina Jitnaree, dite Sali, et Steven Watier, un duo passionné par la Thaïlande et sa gastronomie raffinée. Sali, d’origine thaïlandaise, a grandi dans la cuisine de sa mère, Kaï. Dès son enfance, elle a appris à manier les saveurs et les épices qui composent l’essence de la cuisine thaïlandaise. Steven est un véritable maître de cérémonie qui détaille les subtilités de chaque plat, expliquant leurs origines, les techniques de préparation, et même les anecdotes historiques.
L’expérience débute avec le Baan Sali, un cocktail pétillant aux notes citronnées et florales : un spritz réinventé avec une touche thaïlandaise. La mise en bouche réserve une surprise : le Laab Moo, une mini-salade de porc et d’épices, savoureuse et relevée dans son cocon. Le Thoung
Thong, croustillant végétarien au curry jaune accompagné d’une sauce aigredouce, complète à merveille cette première immersion. Surnommé « petit panier en or », il témoigne de la créativité de Sali.
À partager ou à déguster seul, les Miang Kham s’apparentent à des mini-tacos thaïlandais : une feuille fraîche garnie de coco grillée, de cacahuètes, de gingembre, de citron, de crevettes séchées et de piment frais, le tout relevé par une sauce sucrée au sucre de coco nécessitant 48 heures de préparation. Une explosion de saveurs qui enchantera les palais curieux.
Le Khao Klouk Kapi est l’un des plats signatures de Sali. Ce riz sauté à la pâte de crevettes est accompagné d’un mélange harmonieux d’ingrédients : saucisses thaïlandaises, haricots verts, omelette, crevettes
séchées et une sauce légèrement sucrée. Ce mets rare dans les restaurants thaïlandais fut autrefois le préféré du roi Rama V.
Parmi les incontournables, les currys de Baan Sali ravissent les amateurs de plats en sauce. Le Massaman Kaï, un curry brun du nord de la Thaïlande, combine poulet et pommes de terre légèrement croquantes, offrant une harmonie de saveurs subtiles. Quant au Panang Moo, un curry rouge traditionnel, il est ici proposé avec du canard, accompagné de riz pour une dégustation fidèle à l’art thaïlandais.
À Baan Sali, chaque bouchée raconte une histoire : un voyage gustatif qui, à coup sûr, ne laissera personne indifférent !
LES CABANES DES DOLIMARTS
UN AILLEURS D’UNE DOUCEUR ULTIME
Après les Cabanes de Rensiwez, Olivier Berghmans poursuit son rêve d’une évasion forestière et intime. Et invite, avec les Cabanes des Dolimarts, à vivre l’expérience d’un havre enchanteur au cœur du Parc Naturel de l’Ardenne méridionale.
Le parfum de l’aventure n’attend pas l’arrivée à destination, mais imprègne déjà les petites routes sinueuses et vallonnées des Ardennes menant à Vresse-sur-Semois. Entre les arbres et les collines, s’y niche une allée confidentielle menant au domaine, dont on devine déjà un panorama de forêt profonde s’étendant à perte de vue. Le calme y est palpable, presque tactile. Et le temps se fige, comme suspendu en un claquement de doigts. Impossible de résister : tout, dans les Cabanes des Dolimarts, impose un dépaysement immédiat. En fermant les portes de sa voiture, on y abandonne le rappel des heures, des agendas et des obligations. Comme l’on dépose son sac, au propre et au figuré, en pénétrant dans la chaleur apaisante du refuge qui nous accueillera pour les deux jours à venir.
ACCUEILLIR CHAQUE INSTANT
C’est une nature indomptée qui accueille 22 cabanes ou savourer en duo, disséminées au gré des sentiers. Une offre complétée dans les semaines et mois à venir par 5 nouvelles cabanes dont 2 pouvant accueillir quatre à cinq personnes. Chacune est habillée d’un prénom et d’un caractère qui lui est propre. Colorée, brute ou géométrique, surprenante ou haut perchée. Dotée d’un bain norvégien sur la terrasse ou d’un romantique bow-window, avec un lit à baldaquin ou une vue à 360 degrés sur les environs. A contrario, toutes partagent un décor habillé de bois massif, un lit immense et moelleux, un coin cuisine et un espace à vivre équipé d’un poêle à bois, d’un vaste canapé et d’une baignoire. Ainsi que le luxe d’un lieu qui réinterprète l’authentique avec une beauté singulière et douillette à la fois. Un cadre qui donne le sentiment de voir, sous nos yeux, prendre vie la cabane rêvée de notre enfance. Et offre grâce à elle de renouer avec la joie toute simple et pourtant si précieuse. Celle d’admirer un brouillard qui crée un sol de nuages enchanteur, de se balader dans les bois environnants en y cherchant des traces de biches ou de chevreuils. Celle de retrouver son panier suspendu juste à côté de sa cabane. Et de cuisiner les délices frais et locaux d’un petit-déjeuner, d’un apéro ou encore de plats imaginés par le chef des lieux, Pascal Spaander, en se laissant subjuguer par ce décor vivant et immuable à la fois. Ou de s’installer au coin du feu, avec un livre ou pour simplement laisser filer les heures. Et enfin, de partager l’essentiel.
www.lescabanesdesdolimarts.com
WILMEYER
AU COMMENCEMENT D’UNE NOUVELLE ÈRE
2024 a vu s’écrire en beauté les premiers chapitres de l’idylle liant Wilmeyer au padel. 2025 en marquera le tournant, point d’orgue d’une passion inébranlable, prête à gravir des sommets d’inventivité et d’excellence pour combler les mordus de sport de raquette.
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : STUDIO L.A
Pourquoi prendre des résolutions prometteuses quand on peut leur préférer la certitude de lendemains brillants ? Entre retrouvailles sur le terrain et nouveautés exclusives, le label créé par Emmanuel Wilmes et Jean-François De Meyer monte une nouvelle fois au filet, porté par la passion.
Le premier acte de cette saison se jouera le 12 janvier 2025, au complexe Garrincha de Diegem, avec la « Wilmeyer & Mercedes Benz Saga Winter Cup ». Cette nouvelle édition, hivernale cette fois, reprend l’essence d’un tournoi célébrant l’art de vivre luxueux. Une recette dont l’alchimie séduit aussi bien les débutants que les experts, à l’image de Maxime Deloyer, l’un des joueurs belges de padel les plus prometteurs et récemment devenu ambassadeur de la marque.
Imaginer toujours plus grand
A la compétition succédera un retour tout en style au vestiaire, avec une nouvelle collection de prêt-à-porter aux tons blanc, crème et noir, incarnant une sobriété chic devenue la signature de la marque, et baptisée « Elegance in Padel ». Dans la foulée, sera également lancée la première sneaker Wilmeyer, dessinée par le designer Alain Mukendi. Une création qui avait tout d’une évidence, comme le raconte Emmanuel Wilmes : « De nombreux joueurs pratiquent directement après le travail et ne s’échauffent donc pas. Mais le padel est un sport très intensif, qui met les articulations et les tendons à rude épreuve, ce qui entraîne de fréquentes blessures. Il était essentiel pour nous de mettre notre expertise au service d’une chaussure alliant confort et compétences, afin d’améliorer les performances de jeu, tout en offrant une silhouette à la hauteur de sa qualité. Et puis c’était aussi la suite logique d’un besoin constant d’innover et de créer ». Cette quête de renouvellement passera aussi par le lancement du magazine « PUNTACO Padel & Business », conçu pour vivre la discipline aussi intensément en dehors que sur les courts.
2025 sera padel. Et sera Wilmeyer.
www.wilmeyer.com
Plus de 40 années d’expériences dans les pneus « Ce que client veut, Alain Pneus ! »
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AUTOWORLD L’HIVER DES LÉGENDES AUTOMOBILES
Autoworld propose une programmation captivante qui ravira tous les amateurs d’automobiles. Le musée bruxellois, situé dans le cadre prestigieux du Parc du Cinquantenaire, dévoile une nouvelle zone belge mettant en valeur des voitures royales, rend hommage au légendaire pilote belge Jacky Ickx pour ses 80 ans, et célèbre les 110 ans de Maserati avec une exposition grandiose.
MOTS : ARIANE DUFOURNY
L’exposition « Maserati 110 Years » retrace l’histoire de la célèbre marque italienne, fondée en 1914 par les frères Alfieri, Carlo, Bindo, Mario, Ettore et Ernesto Maserati. Organisée du 20 décembre 2024 au 23 février 2025, elle met en lumière plus de 40 modèles exceptionnels, illustrant les véhicules emblématiques de la marque, comme la 250F, la voiture de Formule 1 avec laquelle Juan Manuel Fangio a remporté son titre mondial en 1957, ainsi que sa gamme actuelle. Et un modèle promotionnel exclusif, spécialement conçu pour l’événement par ACG Maserati, souligne l’engagement
d’Autoworld envers des créations uniques. Pour enrichir la visite, une animation visuelle en 3D nous plonge dans un décor captivant, retraçant 110 ans de passion et d’innovation. Cette expérience immersive offre une opportunité unique de conserver un souvenir mémorable de cette rétrospective hors du commun.
Autoworld rend également hommage à Jacky Ickx, figure emblématique belge du sport automobile, à l’occasion de son 80e anniversaire. Du 20 décembre 2024 au 26 janvier 2025, l’exposition « Jacky Ickx 80 Years » présentera une collection d’environ 80 modèles réduits, illustrant les moments phares de sa carrière et ses exploits sur les circuits internationaux.
www.autoworld.be
En parallèle, la collection permanente d’Autoworld a été récemment enrichie. Une zone belge rénovée met en avant des voitures royales et une sélection de supercars, confirmant l’engagement du musée à valoriser le patrimoine automobile sous toutes ses facettes.
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CAUSERIE
Chef pâtissier-chocolatier, styliste, joaillier, acteur, écrivain, chanteur.
Ils/elles excellent dans leur domaine.
PIERRE MARCOLINI
30 ans d’excellence
Pierre Marcolini, un artisan à la fulgurante carrière ! En 1995, il remporte le titre de Champion du Monde de Pâtisserie. En 2020, il est élu Meilleur Pâtissier du Monde. En 2025, il s’apprête à fêter les 30 ans de la Maison Marcolini. Le plus célèbre ambassadeur du chocolat d’auteur belge à l’international nous ouvre les portes de son domicile ixellois et de son nouvel atelier de production à Haren.
Trente ans à la tête de la Maison Marcolini, fondée en 1995. Quel gâteau pourrait marquer cet anniversaire ? J’ai 30 ans de Maison, mais déjà 45 ans de métier. Je pourrais être à la retraite ! Mon gâteau préféré ? Sans hésitation: le merveilleux. C’est ma Madeleine de Proust. Dans les années 60, 70, il dénotait parmi les pâtisseries classiques alcoolisées, comme le baba au rhum ou le gâteau au kirsch. Intemporel et irrésistible, le merveilleux a tout pour me charmer : le craquant de la meringue, la douceur de la chantilly, la gourmandise des copeaux de chocolat. Et cet instant où les différents ingrédients fondent et s’abandonnent - j’adore ! Enfant, j’étais prêt à échanger mes petites voitures contre une part de ce gâteau. Alors, soit mes parents m’emmenaient voir un psy (rires), soit je faisais de la pâtisserie mon métier... Vous connaissez la suite.
Pierre, vous êtes un pâtissier mondialement acclamé et un chocolatier de renom, mais êtes-vous également un bon cuisinier ? L’important, ce n’est pas l’assiette, même si elle semble plaire à mes invités, mais l’attention et le soin qu’on y apporte. Quand j’organise un repas, je réfléchis au menu une semaine à l’avance : je dessine chaque plat, accroche mes esquisses au-dessus du plan de travail, et passe une bonne partie de la soirée en cuisine... Préparer un repas dans les règles de l’art, ça prend du temps.
En 1995, à 31 ans, vous avez été sacré Champion du Monde de Pâtisserie à Lyon. Il fallait du mérite, mais aussi de la niaque pour réussir ! Dans les années 90, j’étais une vraie bête de concours : j’ai participé à une quarantaine de compétitions régionales, nationales et internationales. Mais il faut replacer l’insatiabilité dans le contexte de l’époque : en 1995, internet n’en était qu’à ses débuts et les réseaux sociaux n’existaient pas encore. Les concours étaient les seuls lieux de rencontre et d’échange pour les professionnels du métier. En 1989, j’obtiens mon diplôme de pâtissier, glacier
et chocolatier au Ceria. Deux ans plus tard, je suis désigné meilleur pâtissier glacier de Belgique et, en 1992, je suis sacré vice-champion du monde à Tokyo, puis en 1993 à Lyon… Tous ces concours m’ont poussé à me surpasser, à mesurer mes compétences techniques. L’esprit de compétition était sain, même si chaque épreuve exigeait un investissement colossal. Quand, en 1995, je décroche le titre de Champion du Monde de la Pâtisserie, ce prix récompense avant tout un travail d’équipe : Rik De Baere, Gunther Van Essche, Marc Debailleul, notre coach, et moi-même, le capitaine. Mais ce titre m’a également permis d’acquérir une visibilité exceptionnelle en Belgique. Imaginez : en 1997, je m’installe au Sablon, presque en face de Wittamer, la référence de la pâtisserie à l’époque, mais également mon ancien employeur… Quelle outrecuidance ! (rires)
Ce titre de Champion du Monde de la Pâtisserie, aucun autre Belge ne l’a décroché depuis. Pourquoi, d’après vous ? En Belgique, l’enseignement technique et professionnel accuse un certain retard. Et l’artisanat y est moins valorisé que dans les pays voisins comme la France. Certes des efforts sont faits aujourd’hui pour revaloriser les métiers artisanaux, mais n’est-ce pas trop tard ?
2001 marque un tournant décisif dans votre carrière, puisque vous décidez de transformer vous-même les fèves de cacao en chocolat. Pour autant, le terme de cacaofèvier vous fait bondir ... Evidemment ! Chocolatier signifie celui qui fabrique le chocolat. Alors, pourquoi inventer le terme cacaofèvier? C’est ridicule. Aujourd’hui, 99% des chocolatiers ne font pas du chocolat, ils travaillent du chocolat de couverture, un produit semi-fini, nuance ! De 1995 à 2000, je faisais comme eux, puis un jour, tout a changé… A l’occasion des concours de pâtisserie à Lyon, j’en profite pour rendre visite à plusieurs confrères chocolatiers, dont Maurice Bernachon,
le père de Philippe, l’actuel propriétaire. Dans les ateliers Bernachon, je découvre une odeur jusque-là inconnue : celle de la torréfaction. C’est une révélation ! Une phrase devient alors mon credo : entre le rêve et la réalité, la seule porte qui les sépare, c’est le courage. A partir de l’an 2000, je choisis de redonner ses lettres de noblesse au métier de chocolatier, en valorisant l’excellence de la fève, soigneusement sélectionnée auprès de producteurs indépendants à travers le monde, l’excellence du chocolat et l’excellence de la tablette. Ma nouvelle tablette Congo, par exemple, séduit par une note de fèves de cacao
très intense. Je crée ce que j’appelle un chocolat d’auteur qui ne laisse personne indifférent. Et j’en suis fier.
Avez-vous déjà envisagé d’acquérir une plantation de cacao ? Non. Je pourrais éventuellement imaginer développer des partenariats avec des planteurs, mais déposséder la terre de ses habitants, non, je ne pourrais pas m’y résoudre…
Quel trait de caractère dominant vous a guidé tout au long de votre parcours ? Je pourrais vous parler d’émotion, de passion, de conviction. Mais c’est la curiosité, mon principal moteur. La Maison
Marcolini a été la première à faire du chocolat à base de thé, à redimensionner la taille des ganaches, pour privilégier l’expérience de dégustation. Je demande régulièrement à mes équipes d’adapter telle ou telle recette à la faveur d’une découverte. J’ai hâte de goûter la vanille du Kerala, en Inde qui est, paraît-il, ultra gourmande…
Où puisez-vous votre inspiration ? Voyages, rencontres, belle maroquinerie, porcelaine japonaise, tout est source d’inspiration. Un lapin vu à la Fondazione Pirelli à Milan a influencé une de mes collections à Pâques…
En tant que directeur de création, vous êtes le premier testeur de vos nouveautés. Vous faites ensuite appel à l’équipe. Mais faites-vous également confiance à l’avis de vos proches ? Vous allez rire : mon épouse n’aime pas le chocolat ! Mais mon fils, avocat, est un fin connaisseur et un excellent goûteur. Je suis à l’écoute de son avis. Mais les meilleurs testeurs sont mes clients : ils aiment ou ils n’aiment pas. La sanction est sans équivoque.
Aujourd’hui, Pierre Marcolini compte plus de 60 boutiques à travers le monde. Et en Belgique, vous venez d’agrandir votre atelier de production… Exact. J’ai considérablement agrandi en octobre dernier mon atelier de production à Haren. A l’avenir, nous pourrons tripler notre production.
L’artisanat n’est donc pas une question de taille… Non, c’est un état d’esprit, une philosophie d’entreprise.
Il y a deux ans, vous avez repris la présidence du Brussels Expertise Labels. De quoi s’agit-il ? C’est un regroupement inspirant qui sert à préserver la mémoire de Bruxelles, à travers le savoir-faire et l’expertise de grandes maisons et créateurs Made in Brussels. Ces joailliers, tailleurs, couturiers, tables gastronomiques, hôtels … participent au rayonnement de Bruxelles à l’étranger. Le Bel a également
créé les Bel Prizes pour mettre Bruxelles en lumière à travers ses talents.
Bruxelles semble avoir une place importante dans votre cœur… J’adore Bruxelles même si je la trouve meurtrie, notamment en termes de mobilité. Il faudrait un projet fédérateur qui parle au nom de tous les Bruxellois, pour la sortir de cette impasse. Réfléchir ensemble à la ville de demain.
Pourriez-vous néanmoins quitter Bruxelles pour le Japon, votre pays de coeur ? Pas pour l’instant. Mais c’est un pays qui me fascine depuis longtemps, je
m’y rends trois fois par an depuis 20 ans. C‘est le premier marché de la Maison Marcolini.
Comment expliquez-vous votre succès retentissant au Japon ? Au Japon, la célèbre maison Toraya, spécialisée dans les sucreries japonaises, est en activité depuis près de 500 ans… Si les Japonais sont des inconditionnels de la Maison Marcolini, c’est parce qu’elle défend un même savoir-faire artisanal.
www.pierremarcolini.com
NATHALIE VLEESCHOUWER
Un rayonnement sans limites
Sa créativité lumineuse ne connaît pas les frontières ni les genres. Du prêt-à-porter aux accessoires et même au parfum d’intérieur, Nathalie Vleeschouwer affirme sa vision du style, à la fois vibrante et intemporelle. Et se révèle, avec sa nouvelle collection masculine Grandpa Chic, dans la pleine mesure de sa beauté émancipée.
Vous proposez, cet hiver, un vestiaire masculin inspiré de l’esthétique Grandpa Chic, dont il porte le nom. Quelle en est la signature ? La distinction entre les genres n’a jamais été aussi floue. Cette versatilité et cette fluidité sont passionnantes et le style Grandpa avec ses influences rétro, streetwear et élégantes, en est un superbe exemple. Je crée exclusivement des modèles que je pourrais porter et cette collection n’échappe pas à la règle. Aujourd’hui aux robes, on préfère souvent les pantalons de costume, les gilets amples ou les chemises d’homme. Je me suis donc inspirée de ce qu’aiment mon mari, mon fils ou mes amis, mais en une version qui pourrait également plaire aux femmes. En proposant des rayures et carreaux comme des mailles plus classiques, et en jouant avec des teintes pastel et des coloris chauds, l’ensemble achève de casser les codes pour ne laisser que la beauté du vêtement, peu importe au fond à qui il s’adresse.
Le lancement des créations hommes date de 2020, mais c’est la première fois que celles-ci s’imposent véritablement au-devant de votre marque. Est-ce le signe d’un profond renouveau pour Nathalie Vleeschouwer ? Depuis sept ans, ma fille Felix collabore à la conception des modèles. Elle y insuffle toujours plus sa touche personnelle et tant mieux, car la diversité est une richesse. Déjà alors que je suivais des cours au Fashion Department de la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers, j’adorais analyser la façon dont les étudiants s’habillaient. Et je n’ai jamais cessé depuis de puiser l’inspiration dans les tendances et influences extérieures, tout comme auprès de ceux qui m’entourent. Il n’y a rien de plus stimulant que de (re)découvrir la mode par un autre regard. Notre duo donne parfois lieu à de grands débats mais aussi à une belle dose de curiosité, d’enthousiasme et de fraîcheur.
Avant ce label portant votre nom, vous fondiez Fragile, en 1990, et ses modèles de prêt-à-porter destinés aux futures mamans. Qu’est-ce qui vous a amené à vous réinventer après 21 ans ? Fragile a été la concrétisation du rêve que j’avais toujours nourri de travailler dans la mode. Un rêve qui m’avait semblé perdu en arrêtant ce cursus mode où je ne me sentais pas à ma place, en raison de mon esprit très commercial. En cela, concevoir une marque à destination des femmes enceintes me permettait de cibler un besoin profond. C’était tellement gratifiant de les amener à s’aimer toujours plus. Mais progressivement, ce bonheur a évolué vers une envie de parler à toutes les femmes et de pouvoir pleinement laisser libre cours à ma fantaisie.
Et vous n’avez depuis cessé d’innover, puisque ce sont désormais aussi des accessoires, des chaussures et même un parfum d’intérieur qui sont venus enrichir l’univers de Nathalie Vleeschouwer. Aimez-vous surprendre ? Concevoir des sacs, des ceintures ou des chaussures, représentait pour moi une suite logique de cette exploration de la mode. La possibilité d’oser plus d’audace encore, par un flash de couleur ou une touche un peu fantasque. Et j’ai le luxe d’être entourée d’une équipe tellement talentueuse que cela me permet de concrétiser mes envies, même les plus incroyables, comme celle de créer un parfum.
En plus de votre fille, votre fils ainsi que votre mari ont progressivement rejoint le label. Mêler famille et collaboration est-il un défi au quotidien ? Il est clair que l’on ne laisse pas le travail au bureau lorsqu’on rentre à la maison ! Mon fils Lion a intégré la marque l’année dernière
et gère les boutiques, mon mari Jan en conçoit la décoration intérieure. Nous sommes tous passionnés et dotés d’un caractère fort. Les discussions lors des repas de famille sont très animées. Je n’aurais jamais imaginé une telle évolution, mais c’est une chance folle, qui ne cesse de me porter.
Après ce style Grandpa Chic côté masculin et Eclectic Echoes pour la collection féminine, à quoi doit-on s’attendre dans les mois à venir ? Ces créations sont l’aboutissement de tout ce que j’aime. Je prépare donc pour le printemps et l’été une gamme qui restera dans la même mouvance. D’autant qu’en Belgique, on vit davantage entre les saisons que pleinement dans l’une d’elles. L’on y retrouvera des costumes, mais dans des matières plus légères et des drapés, toujours dans un esprit masculin-féminin. Des jeux de gris et de roses, en des mélanges de nuances. Deux couleurs qui de base ne font pas partie de mon dressing et avec lesquelles il était donc très intéressant d’expérimenter. J’aime les challenges, presque autant que savourer les petits instants. La joie est dans chaque détail, tout comme l’inspiration. »
www.nathalievleeschouwer.be
Bijoux colorés et gemmes précieuses signés
Audrey Huet
Audrey Huet imagine des bijoux comme on compose un poème : avec passion, précision et une touche de magie. Chaque pièce, née dans son atelier bruxellois, capture l’éclat des pierres et l’intemporalité de l’or, offrant aux femmes des talismans raffinés pour tous les jours, reflets de leur singularité.
MOTS : OLIVIA ROKS
PHOTOS : DELPHINE LERICHE
Audrey Huet Joaillerie est le fruit d’une reconversion professionnelle. Comment êtes-vous devenue créatrice de bijoux et gemmologue ? J’ai étudié les sciences politiques qui m’ont amenée à travailler dans diverses grosses entreprises. En 2015, lors de mon premier congé parental, je me suis inscrite à des cours à l’Institut des Arts & Métiers à Bruxelles. J’avais envie de plaisir, d’une activité féminine et manuelle dans ma vie. Je me suis donc formée durant plus d’un an et demi en joaillerie. A l’époque, j’adorais porter des créations fantaisie, originales, colorées. Les brillants et les diamants ultra-classiques ne m’ont jamais fait rêver. Lors de ces cours, on fabriquait nous-mêmes des bijoux
mais on avait également un cours de gemmologie dans lequel j’ai découvert la diversité des pierres de couleur. Une véritable révélation ! Je pouvais combiner l’aspect créatif et coloré avec des matériaux précieux. En 2018, j’ai démissionné de mon poste d’employée, j’ai arrêté mes cours de joaillerie et je me suis concentrée sur les pierres afin de maîtriser parfaitement le sujet. Une fois mon diplôme de gemmologue obtenu à la SRBG (Société Royale Belge de Gemmologie), j’ai lancé ma marque !
Votre marque est née en plein cœur de la pandémie. Comment avez-vous relevé ce défi pour faire connaître vos créations malgré les contraintes du Covid ? Ce n’était pas facile, mais d’un
autre côté, les gens disposaient de plus de temps pour découvrir de nouvelles choses. J’ai démarché, tenté de contacter les bonnes personnes, certaines personnalités également. Mon mari, travaillant dans le domaine commercial, a dû me pousser car ce n’était pas instinctif pour moi. J’ai aussi lancé mon site web, je me suis mise aux réseaux sociaux, j’ai organisé des ventes chez moi et à l’extérieur, et j’ai participé à des parcours d’artistes.
C’est l’amour des pierres et des couleurs qui définit particulièrement vos bijoux ? Oui assurément, je travaille principalement avec des pierres de couleur précieuses et semi-précieuses serties dans le l’or 18 carats décliné en or blanc, rose ou jaune. Mes créations
ont un design de caractère : moderne, léger, épuré mais volumineux et surtout facile à porter tous les jours. Il me tenait vraiment à cœur de proposer des bijoux faciles à porter au quotidien mais avec une touche d’originalité.
Comment se déroule un rendez-vous lorsqu’on vient à votre rencontre pour découvrir vos créations ? Je tiens d’abord à préciser que la majorité de mes clientes sont des femmes, et non des couples. Elles viennent s’offrir un plaisir purement personnel. Souvent, il s’agit d’une bague. Je les accueille chez moi, elles choisissent un des modèles qui existent dans mon catalogue et ensuite la pierre qui leur plaît. Je pose différentes pierres sur leur main pour qu’elles puissent apprécier les nuances et identifier celles qui mettent le mieux en valeur leur carnation. Elles peuvent également venir avec une pierre ou une bague qu’elles possèdent déjà, avec le souhait de lui offrir une nouvelle vie. On collabore alors ensemble afin de réaliser une bague ou bijou sur mesure, en réutilisant la pierre ou l’or existant.
Ensuite, place au processus de création. Vous vous chargez d’imaginer le bijou, et des artisans le conçoivent ? Je sélectionne toutes mes pierres à Anvers. A partir de mes dessins, un atelier en Belgique confectionne chaque bijou. Soit je travaille autour d’une pierre coup de cœur qui m’inspire, soit je crée un modèle particulier pour accueillir une pierre. Tout est entièrement fait en Belgique.
Y a-t-il une pierre que vous aimez plus que les autres ? J’adore les pierres vertes, en particulier la tourmaline verte et le péridot, qui présente un vert quelque peu électrique.
Remarquez-vous certaines tendances qui se démarquent ? La tendance est au sur mesure et à la transformation de bijoux anciens qui retrouvent une seconde vie à travers de nouvelles créations. Créer un bijou sur mesure en utilisant l’or et parfois même les pierres de la cliente, c’est transformer une histoire personnelle en une pièce unique. C’est pour moi un moment privilégié, chargé d’émotion tant pour la cliente que pour moi. Quant aux pierres de couleur, elles connaissent de plus en plus de succès. Mais comme pour toute chose colorée, les préférences restent personnelles. On observe que le prix de certaines pierres explose comme les tourmalines ou la London Blue qui ne valaient pas grand-chose auparavant. Aujourd’hui,
certaines pierres semi-précieuses sont plus rares et chères que des pierres précieuses. Il suffit de regarder les grandes maisons de joaillerie : elles s’y intéressent de plus en plus.
Des nouveautés à venir ? J’aime collaborer avec des bijouteries où je dépose mes créations. Actuellement, je collabore avec la bijouterie Valentin à Waterloo, et ce jusqu’à fin février 2025. Un nouveau bijou viendra également agrémenter ma collection de fin d’année : mon premier bracelet jonc. Il sera en or brossé mais ne présentera pas de pierre, pour une fois !
www.audreyhuet.com
MARA TAQUIN
« Je refuse de me laisser enfermer dans une case »
Sélectionnée parmi les révélations des Césars 2024, Mara Taquin s’apprête à défendre plusieurs longs métrages en 2025, dont le très attendu Nino dans la nuit, film belge adapté du roman éponyme à succès. A 27 ans, l’actrice bruxelloise a tout d’une grande, dont une farouche envie d’aborder chaque nouveau projet comme si c’était le premier…
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO : GUILLAUME KAYACAN
Si Mara Taquin avoue s’être lancée dans le cinéma un peu par hasard, « la réalisatrice, Camille Mol, m’a remarquée devant mon école… », son parcours l’a rapidement conduite à multiplier les rôles marquants dans plusieurs séries télévisées (Ennemi Public, Fils de, Sambre) et à côtoyer les grandes figures du cinéma, Vincent Cassel (Hors normes), Adèle Exarchopoulos (Rien à foutre), Isabelle Huppert (La Syndicaliste) ou encore Fabrice Luchini (La Petite)…
En seulement cinq ans, vous êtes passée de « révélation prometteuse » à celui d’actrice confirmée. Aujourd’hui, on vous voit partout ! Comment vivez-vous cette ascension remarquable ? C’est surtout le calendrier de sortie des films qui donne cette impression d’omniprésence ...Tant mieux, car chaque film est enrichissant. Mais rassurez-vous, j’ai encore du temps libre. Et lorsque je ne tourne pas, il m’arrive de douter et de douter encore …
Douter de quoi ? Rien n’est jamais acquis. Mais le temps que je passe à douter me permet d’apprécier encore davantage les opportunités qui s’offrent à moi … (rires). Je n’étais pas vraiment préparée à ce que je vis en ce moment, alors je ressens une profonde reconnaissance envers le monde du cinéma qui continue de me solliciter. J’essaye également de préserver une certaine fraîcheur, afin d’aborder chaque nouveau projet avec le même enthousiasme que le tout premier…
A quel moment votre carrière a-t-elle pris son envol ? Projeté au Festival de Cannes, le film Hors normes réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano (les
mêmes réalisateurs que Intouchablesnda) m’a permis de me faire connaître en France, en m’ouvrant les portes de nouveaux castings. Avant, je passais des auditions où se rendaient 500 comédiennes; aujourd’hui, j’ai accès à des castings plus ciblés…
Pour se faire connaître, il faut passer par la case Paris … C’est vrai. Il y a plus d’opportunités à Paris qu’à Bruxelles. Pour autant, je ne compte pas faire une croix sur le cinéma belge ! Bien au contraire…
Et que dit-on aujourd’hui sur les Belges, dans les castings parisiens ? « Vous êtes trop mignons, trop gentils, adorables… » (Rires). Tant de clichés ! En Belgique, l’absence de star-system et de culte de l’image pousse sans doute les acteurs à se concentrer davantage sur le jeu …
Vous venez d’achever le tournage de Nino dans la nuit, réalisé par le Belge Laurent Micheli. Il s’agit de l’adaptation d’un premier roman générationnel français qui a rencontré un vif succès … Comme le roman (signé Capucine et Simon Johannin – nda), le film plonge dans l’univers d’une jeunesse en marge, ces laissés-pour-compte du système qui enchaînent les petits boulots précaires et cherchent leur place dans une société qui leur en offre peu. Laurent Micheli, auquel on doit Lola vers la mer, impose un point de vue fort, destiné à interpeller, bousculer, chambouler le public. C’est un film belge qui ne laissera personne indifférent. Sa sortie chez nous sera calée sur le calendrier des festivals. Parallèlement, j’ai tourné Au bord du monde, réalisé par le duo belge Sophie Muselle et Guérin Van de
Vorst, qui explore les conditions d’accueil, de soin et de traitement des patients en psychiatrie.
Quels sont vos critères pour choisir un rôle ? Je ne suis jamais dans le calcul, je marche à l’instinct, et cela me réussit plutôt bien. L’important, c’est la rencontre avec le personnage. Si je sens que ce personnage fait sens, que je peux lui apporter quelque chose, alors je signe des deux mains. En revanche, je pourrais rejeter un scénario qui me propose un rôle trop proche d’un personnage que j’ai déjà campé. Je refuse de me laisser enfermer dans un rôle, d’être figée dans une case. Je veux surprendre, continuer à prendre des risques.
Vous travaillez souvent à Paris, mais vous êtes toujours attachée à Bruxelles, votre lieu de vie … Mon métier m’amène à voyager fréquemment et à côtoyer beaucoup de personnes. Quand je rentre chez moi, j’apprécie de retrouver mes proches, ma famille et mes amis d’enfance qui ne sont pas dans le milieu du cinéma. C’est ma petite bulle, un espace qui me protège et m’aide à garder un certain équilibre.
Avec quel réalisateur belge souhaiteriez-vous tourner prochainement ?
Sans vouloir faire de jaloux : Michaël R. Roskam (réalisateur de e.a. Bullheadnda), Delphine Girard (Quitter la nuit) et le couple Ann Sirot et Raphaël Balboni (Une Vie démente). Même si je suis plus attachée au projet, qu’au réalisateur…
I : mara_taquin
HAKIM BENBOUCHTA
L’art de divertir
Après une brillante carrière dans la publicité, Hakim Benbouchta a réussi une reconversion remarquable en tant qu’auteur et scénariste. Son premier roman, Le Pseudo, a été un succès, adapté en téléfilm sous le titre Noël… et plus si affinités. En 2022, il a poursuivi avec Le Plus Beau Cadeau. Son prochain roman, Le Billet de Cinq, prévu pour le 16 janvier 2025, promet de confirmer son statut d’auteur incontournable dans l’univers du divertissement littéraire. MOTS : ARIANE DUFOURNY
Le billet de cinq euros, un objet du quotidien, occupe une place centrale dans le récit. Pourquoi avez-vous choisi cet élément comme pivot de l’histoire ? Chaque fois que je tiens un billet dans la main, je me demande d’où il vient et quelle a pu être sa trajectoire. Fasciné par ce questionnement, j’ai imaginé le parcours d’un billet de cinq euros, passant de main en main, de personne en personne, entre des gens qui ne se connaissent pas. Pour structurer le récit, j’ai choisi de les rassembler dans un lieu unique : Paris. J’ai trouvé amusant de placer ces personnages au même endroit, reliés par cet objet anodin, qui porte pourtant en lui des histoires entrecroisées.
Votre roman explore des sujets variés et profonds : le handicap, les migrants, la transition culturelle, ou encore la solitude des seniors. Qu’est-ce qui vous touche ou vous émeut dans le fait de raconter ces histoires ? J’ai toujours éprouvé une tendresse particulière pour les personnes trisomiques, qui agissent sans calcul, qui sont d’une pureté inaltérée, incapables d’imaginer la méchanceté et la fausseté qui nous entourent. Leur fragilité m’émeut, car ils ne disposent pas de ce mécanisme de défense ni de cette capacité à percevoir le mal chez les autres. À mes yeux, ce sont des fleurs précieuses dans notre société actuelle.
Avec ma femme, j’ai aidé des migrants du Parc Maximilien en leur offrant un repas, une douche et un endroit pour dormir. Leurs histoires étaient dramatiques : maltraitance, exploitation, souffrances en Libye ou en Turquie. Malgré tout, ils faisaient preuve d’une grande gentillesse et de respect. Même si nous ne pouvions pas les héberger indéfiniment, chaque petit
geste comptait. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout faire qu’on ne doit rien faire. Même un petit acte a son importance, et qui sait, peut-être qu’ensuite d’autres en accompliront à leur tour. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, mais peut-être qu’au final, cela aboutira à une belle histoire.
Le poids de ma culture d’origine a toujours été présent, surtout à travers mon nom : Benbouchta. Cela m’a poussé, de manière consciente, à penser que c’était à moi de faire le premier pas vers les autres, car je me percevais comme « différent ». Je tiens toutefois à préciser que je n’ai jamais ressenti de rejet ou de discrimination. Dans les années 70-80, j’étais bien intégré avec mes amis. Mais malgré cela, j’avais toujours en tête que je n’étais pas tout à fait comme eux.
La solitude des seniors trouve un écho particulier en moi, car elle m’a été inspirée par ma mère, aujourd’hui âgée de 85 ans. Mes parents se sont séparés quand j’avais 13 ans. Mon père est parti vivre en Suisse, où il est décédé trois ans plus tard. Depuis leur séparation, ma mère n’a connu qu’une brève histoire avant de choisir de ne plus jamais se remettre en couple. C’était un sujet que nous abordions parfois. Elle me confiait que cela ne lui manquait pas, qu’elle était heureuse ainsi, entourée de ses animaux et de ses amis. L’important est de la savoir heureuse. Je continue cependant à me demander si elle aurait souhaité vivre autre chose.
Vos romans explorent des thèmes sociaux profonds avec une légèreté teintée de tendresse et d’humour. Êtes-vous, malgré les défis du monde, un éternel optimiste ? J’ai toujours pensé que, face à la vie, nous sommes responsables de notre propre état d’esprit. Je
Le billet de cinq de Hakim Benbouchta, Istya & Cie Editions suis convaincu que le cerveau peut être « programmable ». En choisissant de focaliser son attention sur le positif, tout en restant conscient du reste, on peut parvenir à se sentir mieux.
Avez-vous envisagé une adaptation cinématographique pour Le Billet de Cinq, à l’image de vos précédents romans ? J’ai écrit un scénario basé sur la quatrième histoire du livre, qui explore le thème de la solitude des seniors : une grand-mère, éprise d’un amour platonique pour son voisin de palier, demande à sa petite-fille de lui servir de coach en séduction. Ce projet a été vendu à une société de production française, et nous sommes actuellement en phase d’ajustements pour en faire un long-métrage.
Avez-vous déjà des idées pour un prochain projet d’écriture ? Je viens tout juste de terminer mon quatrième roman qui me tient particulièrement à cœur. Il s’inspire d’un événement tragique : le suicide de mon meilleur ami Harold. L’histoire suit un homme de 55 ans, au bord du gouffre et prêt à en finir, qui retrouve peu à peu une raison de vivre grâce à l’intervention dévouée d’un ami. C’est une histoire de liens humains salvateurs et d’espoir là où tout semble perdu et rappelle qu’il ne faut jamais renoncer.
NICOLAS MICHAUX
En prise avec la vie
Nicolas Michaux, chanteur, auteur-compositeur et producteur belge, présente Vitalisme, collection de douze chansons pop lumineuses qui, sous leur apparente légèreté, sont imprégnées de la gravité des temps troublés que nous vivons. Une dualité qui dessine un univers singulier et sincère, porté par un activisme artistique optimiste… Rencontre avec un auteur lucide.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : ANAÏS RAMOS
Vous vous souvenez d’Eté 67, ce groupe rock liégeois qui a rencontré le succès fin des années 90 ? Nicolas Michaux en était le chanteur, avant de se lancer dans une carrière solo… Son premier album, A la vie à la mort, sort en 2016, suivi d’Amour colère en 2020 et d’une compilation, Les chutes. Vitalisme, son quatrième opus, dévoilé en octobre dernier, inclut notamment Chaleur humaine, single envoyé en éclaireur, désigné « Coup de cœur des médias francophones publics ». On ne se lasse pas de l’écouter...
Vous partagez votre temps entre le Danemark où résident vos filles, et Bruxelles qui héberge votre label … Le cœur entre deux chaises ? Je suis séparé de la maman de mes deux filles, qui est Danoise. J’ai vécu 10 ans au Danemark et j’y passe désormais six mois par an. J’habite dans un chalet niché sur l’île de Samsø. Un lieu où je vis en communion avec la nature et la mer. Cette dualité géographique me permet de prendre du recul par rapport à la scène musicale bruxelloise et mon cercle professionnel. Une situation qui me convient parfaitement et qui imprègne ma méthode de travail. Vitalisme, mon nouvel album, a été composé dans mon chalet danois, mais les arrangements musicaux ont été faits dans mon studio bruxellois…
Vous avez dédié ce nouvel album à Jeanine Dubois, votre grand-mère communiste qui a passé sa vie à se battre pour un monde plus juste. Et vous, quel est votre combat ? On a souvent opposé la culture de masse aux niches culturelles. Or il y a moyen de faire de l’art populaire - à l’instar de la musique pop que je défends ou des films de Sergio Leone, pour citer un réalisateur dont je suis fan - qui ne prend pas les gens pour des imbéciles ! Il est là mon combat. Je m’inscris dans une pop d’auteur, avec une démarche artisanale. J’ai d’ailleurs co-fondé mon propre label indépendant (Capitane Records - nda) pour montrer qu’il y a moyen d’évoluer dans le music business sans le financement ou la distribution des majors de l’industrie musicale. Ce label a hébergé une quinzaine d’artistes (Juicy notamment - nda). Le DIY/ « fais-le toi-même » et l’esprit de fraternité musicale sont en parfaite
adéquation avec mes valeurs personnelles. Dans cet esprit, Capitane Coop a vu récemment le jour. Cette coopérative regroupe des musiciens, techniciens, passionnés de musique, et appartient à ses membres. Ce modèle se distingue nettement des sociétés cotées en bourse !
Etes-vous un artiste engagé ? Je suis de gauche et favorable à un nouveau projet de société qui nous évitera d’aller droit dans le mur. Mais je ne me revendique pas artiste militant. Je progresse doucement vers l’artivisme, l’activisme artistique, notamment avec la création de Capitane Coop.
Vitalisme, le titre de l’album est un hommage à Gilles Deleuze, grande figure intellectuelle emblématique de l’esprit 68… Mais quelle est votre propre définition de ce mot ? C’est un terme polysémique, en effet. Dans la conception deleuzienne, la vie peut transpirer d’un poème, d’une pièce de théâtre, d’une chanson. J’essaie donc que les paroles que j’écris et la musique que je compose, soient en prise avec la vie. J’aime beaucoup
d’artistes différents, mais j’affectionne particulièrement ceux qui parlent du réel, qui racontent une époque, comme le faisait Lou Reed.
La chanson Chaleur humaine, coup de cœur des médias francophones publics, est imprégnée d’une forme de fausse légèreté… Elle vous ressemble. (rires).C’est pas faux. J’essaie de dire des choses mais sans plomber l’ambiance. L’exemple du single Chaleur humaine l’illustre parfaitement : voilà une chanson pop solaire, lumineuse, qui a été diffusée en radio tout l’été, et qui parle de réchauffement climatique, un problème environnemental préoccupant évidemment.
« J’étais l’enfant qui joue à côté du fumoir. Et reçoit un cadeau quand il est courageux ». Dans Peace of Mind #2, vous vous mettez à nu… Il s’agit en effet d’un morceau autobiographique basé sur un poème, IRM, que j’ai écrit il y a deux ans. Ado, entre 13 et 19 ans, j’ai passé pas mal de temps dans les hôpitaux, pour des
tumeurs sur le système nerveux central. Depuis, je me suis retapé !
Dans Watching The Cars, vous nous interpellez : « will they kill another kid ? » … Je parle des choses que je vois. Dans un monde merveilleux, je chanterais l’amour et les oiseaux. Mon seul désir : écrire des chansons qui touchent le public, qui résonnent en lui. Même quand tout va mal, il ne faut pas se laisser gagner par l’obscurité. J’ai écrit et composé un album lumineux car l’espoir doit prévaloir. J’ai la lucidité du constat mais je crois en l’optimisme de l’action. Tous les Trump du monde ne peuvent pas gagner. Nous devons agir, à quelque niveau que ce soit.
Vous écrivez et chantez en français et en anglais, à la croisée de deux traditions… En effet. Je rencontre un franc succès en France notamment, car le Français défend l’expression de sa culture. Et le fait que je chante en anglais également confine, à ses yeux, à un certain exotisme…(rires).
LUBIANA
« Je considère mon métissage comme un cadeau »
Fruit de deux ans de voyages en Afrique, Terre rouge, le nouvel album de la chanteuse belgo-camerounaise Lubiana, sonne comme un message d’espérance et d’amour. « La Blanche », comme on la surnomme au Cameroun, se confie sur sa double culture, sur le lien qu’elle entretient avec la kora, cet instrument traditionnellement réservé aux hommes, et sur son parcours musical, aussi élégant que singulier…
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO : DIANE MOYSSAN
Lubiana signifie bien-aimée. Tout le monde n’a pas la chance de porter un prénom aussi poétique que le vôtre ! C’est un prénom qui fait en effet écho à l’amour. L’amour que l’on donne, l’amour que l’on se donne aussi. C’est un héritage précieux qui m’accompagne tant dans ma vie personnelle que professionnelle. Je mesure chaque jour la chance de porter un nom qui parle d’amour…
Vous êtes née en Belgique, d’un père camerounais et d’une mère belge. Que vous a transmis ce métissage ? J’ai grandi dans une maison qui cultivait une double culture. Ma mère écoutait Mozart et Beethoven ; mon père, Manu Dibango et Youssou N’Dour. Mais au-delà de cet éclectisme musical qui m’a nourrie, mon métissage m’a offert une vision plurielle du monde qui inspire la tolérance. J’ai appris à voir la richesse dans les différences.
Pourtant, à 16 ans, j’ai rejeté le Cameroun, ce pays où je passais tous mes étés sans jamais m’y sentir vraiment chez moi. Pendant dix ans, je n’ai plus mis les pieds en Afrique …
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’y retourner ? Mon grand-père disait souvent : pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. En 2019, j’ai ressenti ce besoin de retour aux sources. Depuis, je m’y rends chaque année. C’est là-bas que reposent mes ancêtres. J’ai d’ailleurs appris le Bangoua, la langue de mon grandpère et de ma famille camerounaise, pour me rapprocher davantage de mes racines. Longtemps, je n’ai pas compris la valeur de mon métissage, mais désormais, je le considère comme un cadeau.
Cette réconciliation avec l’Afrique, elle passe par la kora … Absolument, c’est la kora, un instrument que l’on trouve partout dans l’Afrique de l’Ouest et qui se transmet oralement de père en fils, qui m’a permis de retrouver mon lien avec l’Afrique. Quand j’ai découvert la kora à 21 ans, ce fut une révélation. Je suis retournée au pays pour l’apprendre et j’ai senti l’Afrique vibrer en moi. Comme un appel, une évidence.
Etes-vous la seule femme à jouer de la kora sur scène ? Non, il y a également Sona Jobarteh, une artiste gambienne extraordinaire, qui a été la toute première femme à devenir une virtuose professionnelle de la kora. Elle a ouvert la voie. Je crois savoir que nous sommes les deux seules femmes à jouer de cet instrument en public …
Qu’est-ce qui rend la kora si spéciale ? La kora est plus qu’un instrument. Elle porte une histoire millénaire et les griots disent qu’elle vibre au rythme de l’âme du musicien et que c’est la kora qui choisit son maître. Toumani Diabaté (l’un des plus grands joueurs de la kora, récemment décédé - nda) m’a offert sa bénédiction, en me disant que la kora m’avait élue, après m’être apparue en rêve. Je pense que nous nous sommes choisies mutuellement. Les musiciens de la kora sont d’ailleurs très bienveillants avec moi ; leur plaisir de
partage et de transmission est total car je suis à l’écoute de leur héritage musical…
Dans la chanson La Blanche, vous vous décrivez comme « étrangère pour vos frères », tout en célébrant ce « mélange qui tisse les liens » ... Au Cameroun, on m’appelle La Blanche, partout, tout le temps. Pour beaucoup de Camerounais, ce surnom n’est pas offensant, c’est juste un constat. J’ai donc ressenti assez tôt que je serais toujours La Blanche en Afrique et la métisse en Europe où on continue de m’interroger sur mes racines. Paradoxalement, je ne suis chez moi nulle part et partout à la fois. Mais, aujourd’hui, je ressens mon métissage comme une richesse, comme un cadeau qui m’a permis d’ouvrir mon esprit, d’acquérir une véritable curiosité de l’autre et un respect profond des différences.
Votre nouvel album comporte une chanson très touchante, Farafina Mousso, sur laquelle vous avez invité l’artiste franco-rwandais Gaël Faye … Farafina Mousso signifie Femme d’Afrique en bambara, la langue principale du Mali. C’est un titre qui célèbre toutes les femmes d’Afrique : nos mères, nos sœurs, nos filles. Ces femmes sont les plus invisibilisées sur terre, pourtant elles font preuve d’une résilience incroyable ! Au Rwanda, Gaël Faye et moi-même avons rencontré des femmes extraordinaires qui font preuve d’un courage exemplaire, malgré la douleur indicible causée par les viols subis et le génocide rwandais. Nous voulions leur rendre hommage, célébrer leur force, leur beauté. En tant qu’artistes et en tant que descendants de l’Afrique, il était essentiel pour Gaël, pour Toumani Diabaté que j’ai également invité sur cet album, et pour moi, de mettre en lumière ces femmes et de porter ce message d’humanité et de reconnaissance.
Pourriez-vous vous installer définitivement en Afrique ? Non, je suis une nomade. Mais où que j’aille, mes ancêtres vivent en moi.
F : kepaoulubiana I : lubiana_k
The Maze, le nouvel album de Mustii, porte le nom d’une boîte de nuit imaginaire qui exprime l’état d’esprit de Thomas Mustin. En se recentrant sur ses propres expériences, l’artiste rend un vibrant hommage à la communauté queer, tout en assumant un engagement plus personnel que jamais. Confessions.
MOTS : SERVANE CALMANT
Ce nouvel album s’intitule The Maze. Que signifie ce mot, labyrinthe, pour vous ? J’aime le paradoxe induit par le labyrinthe car il cristallise la quête initiatique de l’humain et la connaissance, mais il évoque également la perdition, la désorientation, l’obscurité, les extrêmes. Cette dualité trouve écho dans une longue nuit de fête : The Maze étant également le nom d’une boîte de nuit imaginaire, dans laquelle se déroulent les expériences de début et de fin de soirée, de l’euphorie à l’abattement. Une métaphore de mon ressenti, de mon vécu, où j’assume désormais pleinement mon côté queer.
C’est votre album le plus personnel… Oui, clairement. Dans mes deux premiers albums, il y avait toujours un personnage intermédiaire entre moi et le public. 21st Century Boy a pour fil rouge un jeune ado fictif et It’s Happening Now rend hommage à la vie de mon oncle schizophrène disparu. A travers The Maze, j’ose exprimer pour la
première fois mon identité personnelle et mes émotions. L’aventure Eurovision a provoqué un électrochoc : j’ai réfléchi aux raisons qui me motivaient à faire ce métier. Pendant deux mois, je me suis enfermé dans un studio et j’ai pris du plaisir à explorer les genres musicaux que j’aime : pop-rock, post-punk, glam-rock, tempo techno. Les textes sont également plus radicaux, je ne cherche plus à me cacher. Cet album est l’expression de ma prise de liberté, d’identité, d’assurance.
Queer signifie étrange, bizarre. Ce qui pourrait s’apparenter à un terme stigmatisant est en fait un pied de nez à la norme identitaire dominante… Queer est un terme très réconfortant qui suscite l’imaginaire, et qui permet d’évi-ter de ranger les gens dans une multitude de petites cases. Nous sommes tous sujets à nous transformer, à explorer les multiples facettes en nous. Encore faut-il vouloir expérimenter nos propres zones d’inconfort.
A sa création dans les années 50, le mouvement queer belge était plus concentré sur la socialisation que sur le militantisme de ses membres. Qu’en est-il aujourd’hui ? Notre société aborde plus facilement qu’avant les thématiques LGBTQIA+, il suffit de voir le succès TV de Drag Race, mais le backlash (le retour de bâton conservateur - nda) existe toujours ! Un nombre croissant de personnes choisissent de vivre ouvertement leur identité et en même temps, elles sont davantage confrontées à la violence qu’auparavant. La lutte pour la
diversité des identités de genre et orientations sexuelles n’est pas linéaire, chaque victoire est chèrement acquise face aux réactionnaires…
Etes-vous un artiste militant ? Je ne suis pas le porte-drapeau de la communauté queer. Il existe des artistes ouvertement activistes, ce n’est pas mon cas. J’ai fait un album pop, fun, mais si The Maze arrive à sensibiliser les foules sur les préjugés et les violences à l’encontre de cette communauté alors, oui, je pose un acte politique, mais je le fais indirectement …
La chanson Silly Boys parle de frustration. Peut-on y faire un parallèle avec votre état d’esprit durant l’Eurovision ? Oui, j’y évoque la frustration de se sentir un peu aliéné, de faire partie d’un cirque qui tourne mal pour diverses raisons...
La perdition, un acte conscient ou inconscient ? Pour trouver son centre, il faut peut-être entrer en perdition. Expérimenter les extrémités, emprunter des chemins de traverse, prendre des sens uniques, des murs en pleine face, m’ont permis de grandir et, in fine, de me trouver.
Massive Love Infection évoque la solitude dans le milieu queer. Cette chanson, à l’image de l’album, est une main tendue aux gens stigmatisés car « hors normes » … Ce nouvel album, élan d’amour et hommage aux queers, se veut également une main tendue à celles et ceux qui sont fragiles et qui ont des parcours de vie compliqués. Les thèmes de la normalité et de l’acceptation de soi traversent d’ailleurs mes trois albums…
Musicalement, ce nouvel album ne cache pas ses références à, notamment, un certain Bowie, lui-même considéré comme un queer à l’époque… Il a en effet créé l’événement quand il a déclaré être gay dans les années 70. C’est un homme qui a exploré de nombreuses facettes de sa personnalité. Un artiste kaléidoscopique, ultime.
2024, l’année Mustii : Eurovision, nouvel album, The Maze, et cinéma avec La nuit se traîne, thriller belge au succès fulgurant … S’il vous fallait faire un choix, musique ou cinéma ? L’acting est ce qui me définit en premier.
1 février 2025, vous serez à Forest national. C’est une première ! The Maze est un véritable labyrinthe musical taillé pour le live et Forest national, un rêve éveillé et une première en effet. J’ai un peu de mal à réaliser ma chance !
Nous façonnons l’environnement pour accueillir vos instants privilégiés. Rendez-nous visite à Bruxelles ou Gosselies. Nous nous réjouissons d’échanger avec vous.
b concept
Chaussée de Waterloo 542, 1050 Ixelles Tél. +32 2 880 68 60, concept.bulthaup.be
nouveau showroom
espace 3b
Route Nationale 5 / 193, 6041 Gosselies Tel. +32 71 34 72 00, gosselies.bulthaup.be
CAUSERIE CREATIVE 3
Les icônes belges de l’architecture, du design et de l’art.
FRANCIS METZGER
Virtuose d’une mémoire vivante
Depuis plus de 30 ans, il œuvre tel un magistral trait d’union entre les époques. De la restauration de lieux d’exception à la conception de projets contemporains, Francis Metzger érige une architecture éprise d’histoire. La réhabilitation du Corinthia Grand Hotel Astoria, monument du patrimoine bruxellois, dévoile une nouvelle fois son empreinte somptueuse.
Le Grand Hotel Astoria, devenu Corinthia, a rouvert ses mythiques portes en ce début décembre, après 17 années de rénovation. Comment avez-vous imaginé et conçu cette renaissance ? Ce projet, par chacun de ses aspects, était hors norme, multiple, et probablement le plus complexe sur lequel il m’a été donné de travailler. D’abord, car il impliquait une part de restauration tout autant que de construction neuve. Ensuite, car les années écoulées depuis sa conception par Henri Van Dievoet en 1909 l’avaient vu perdre une grande part de son identité néoclassique, pourtant en pleine continuité avec le style Beaux-Arts. Enfin, car en un siècle, le monde a profondément changé. Le luxe du début du XXe siècle est bien loin de celui d’aujourd’hui. Le Corinthia Grand Hotel Astoria se destinant à être le seul palace cinq étoiles de Bruxelles, l’exception devait devenir la norme. L’établissement d’époque
comptait 120 chambres. Ce nombre est porté désormais à seulement 126, bien que cinq bâtiments supplémentaires aient été ajoutés. La volonté était ainsi de privilégier la beauté de l’espace tout en augmentant le nombre et la majesté des suites. L’hôtel abrite également deux restaurants étoilés et un immense spa, achevant de le transformer en un joyau de l’époque actuelle.
Était-il complexe de préserver son âme et son histoire tout en l’inscrivant dans les standards actuels de prestige ? Nouer une forme de conversation intemporelle entre les époques est ce qu’il y a de plus difficile pour un architecte. Il n’est pas question d’opposer le patrimoine au présent, mais de savoir chérir le passage du temps et apprécier un espace pourtant en déliquescence. Et, par un regard complice sur l’histoire, d’amener l’œuvre à basculer dans le confort moderne. Pour cela, la recherche d’une
compréhension et d’une connaissance profonde est indispensable. Mon rôle, lors de la transformation d’un bâtiment qui fait partie de la mémoire collective, est d’ancrer, avec cohérence, les fondements historiques dans une approche contemporaine. Dans le cas de l’Astoria, cela passait notamment par la préservation des façades et la reconstruction de l’immense verrière convexe et concave, perdue depuis 1947. Cette verrière constituait une part intégrante de l’âme du bâtiment. Il a fallu travailler à partir de photos en noir et blanc ainsi que de morceaux encore présents au premier étage. Ce dialogue entre les époques et avec les architectes qui nous ont précédés garantit de préserver le vrai, malgré la transformation, et donne l’illusion que les éléments les plus marquants sont immuables. À l’image de la Royale Belge, dont le grand escalier central, installé récemment, semble pourtant avoir toujours été là.
La Royale Belge, qui abrite désormais le Mix Brussels, vous a amené à remporter le prestigieux prix Europa Nostra pour la quatrième fois. Un projet entrepris en collaboration avec les architectes de Caruso St John, DDS+ et Bovenbouw. Comment s’est orchestrée cette réalisation majeure ? À merveille, malgré une superficie pourtant immense de 50.000 m² et une complexité à la mesure de son chantier. Il fallait conserver son esprit avant-gardiste unique tout en lui offrant une réhabilitation capable d’accueillir l’espace cosmopolite qu’il
était destiné à devenir : à la fois hôtel, centre de bien-être et d’événements, où se côtoient aussi des restaurants et installations sportives. Une fois encore, tout est parti de l’étude du contexte et des origines, ce qui nous a amenés à travailler du macro vers le micro et de la structure extérieure jusqu’au cadre intérieur. Chacun d’entre nous a trouvé naturellement sa place dans le projet. C’est ce qui a permis de refaçonner ce lieu singulier, ne serait-ce que par sa structure cruciforme, tout en sauvegardant les fondements de son architecture fonctionnaliste.
Comment accorder une place à la créativité quand on œuvre à la conservation et à la modernisation architecturale ? Ne vous sentez-vous pas parfois limité dans vos choix ? Au contraire, cela demande bien plus d’innovation. En réalité, une feuille totalement blanche n’existe pas, puisqu’un terrain naturel préexiste toujours. Mais partir d’un espace déjà construit, c’est avoir un devoir d’écriture. À la manière d’un roman dont on vous livre les 200 premières pages et dont il faut écrire les 100 dernières en résonance. C’est un défi d’autant plus galvanisant.
© Stijn
La réhabilitation des bâtiments historiques prend actuellement une importance croissante dans l’architecture contemporaine. Pourquoi, selon vous ? Il y a bien sûr un lien avec les défis climatiques actuels, surtout sachant qu’en Belgique, plus de la moitié des déchets produits proviennent de la construction. Cependant, cela va bien au-delà. Pendant des centaines d’années, les métropoles se sont construites par additions et soustractions successives. Puis est arrivée l’architecture moderne, qui portait en elle une radicalité visant à remplacer une ville par une autre. Aujourd’hui, loin du tabula rasa, on comprend toute l’importance de s’inscrire avec bienveillance dans un rapport à ce qui préexiste.
2025 démarrera-t-elle pour vous sous les auspices d’une nouvelle rencontre entre les époques ? En effet, dès le printemps commencera la restauration des Serres de Laeken. Un projet conduit en duo avec François Chatillon, à qui l’on doit la réhabilitation du Grand Palais à Paris. Ce chantier d’une ampleur magistrale abrite un millier de plantes exotiques et donnera une nouvelle vie au domaine royal, en le faisant s’inscrire avec harmonie dans son époque.
www.ma2.be
COHABS
Le partage tel un art de vivre
C’est dans l’écrin architectural du Passage du Nord tout récemment restauré que Cohabs a ancré son nouvel espace de coliving. Un projet de tous les superlatifs, pour Youri Dauber, François Samyn et Malik Dauber, qui redessine les contours d’un chez-soi commun, au cœur même de ce joyau historique de l’élégance bruxelloise. Une collectivité réinventée, point culminant d’un succès mondial, que raconte Youri Dauber.
MOTS : BARBARA WESOLY
Votre première habitation commune rassemblait 9 personnes, vivant ensemble au sein d’une maison bruxelloise. Un projet lancé en 2016, bien avant le succès de la tendance du coliving. Qu’est-ce qui vous animait alors ? C’était avant tout une envie commune d’entreprendre. Nous avions eu tous trois des parcours différents. François, qui était un ami de longue date, sortait de Solvay, mon frère Malik avait fait des études d’ingénieur polytechnicien. De mon côté, j’avais envisagé une carrière de professeur de gymnastique. Notre point commun était ce souhait d’indépendance et cette volonté d’avoir un impact. Nous avions investi ensemble dans l’immobilier et des lieux de colocation. Constatant que ceux-ci étaient mal organisés, nous avons réalisé des travaux d’aménagement puis conçu une application mobile pour la location. Et après une, deux, puis trois maisons sur cette base, continuer de développer le principe de coliving est devenu une évidence.
Près de 10 ans plus tard, Cohabs compte désormais 3000 chambres, réparties dans 9 villes, non seulement en Europe mais aussi aux USA. La demande a-t-elle changé en une décennie ? La situation globale s’est fondamentalement transformée. Acheter un logement est devenu ardu voire presque impossible dans certaines capitales. Les mentalités aussi ont évolué. Aujourd’hui, les gens passent plus facilement le cap d’un lieu partagé sous d’autres formes que les kots étudiants. Par élan de liberté notamment et la possibilité d’être plus nomade, qui s’inscrit pleinement dans l’air du temps. Ceux qui investissent un lieu signé Cohabs y restent en moyenne 11 mois et c’est tout le sens du concept. Changer d’endroit sur un coup de tête ou découvrir un pays, sans être réfréné par un bail longue durée. Et puis à côté de ça, il y a ceux qui recherchent le lien et le contact ou l’aspect écologique, nos espaces misant sur la durabilité avec un partage des ressources et la rénovation d’anciens bâtiments. C’est d’ailleurs aussi pour cela que nous avons fait appel à Lionel Jadot pour en concevoir les intérieurs. Au-delà de son talent incroyable de designer, il a fait de l’upcycling l’ADN de son univers. C’est ce qu’il fallait à ce projet profondément humain.
Vous appelez d’ailleurs les habitants des membres, et non pas des locataires. L’esprit Cohabs est-il celui de la reconnexion aux autres ? La rencontre en est en effet le cœur. Tout comme casser le rapport propriétaire – locataire classique, où l’on se dispute autour des devoirs de l’un ou l’autre. On voulait offrir une vraie disponibilité et une écoute, mais aussi faciliter l’entente entre les cohabitants en leur retirant tous les aspects à même de créer des frictions. Nos appartements sont ainsi tous meublés, nous fournissons les produits de première nécessité et il y a un nettoyage hebdomadaire. Cela permet à nos membres de profiter de l’essentiel, de tisser des liens avec ces inconnus avec qui ils partagent leur espace de vie.
Votre slogan est: Our members call us home. Qu’est-ce qui selon vous fait d’un endroit un véritable chez-soi ? S’y sentir bien. C’est indispensable et pour nous cela démarre par le choix de lieux chaleureux et pas trop vastes. C’est pourquoi nous divisons de grands bâtiments en plus petits espaces,
d’une vingtaine de personnes maximum. Et puis, Cohabs ce n’est pas qu’un logement, c’est une expérience. La majorité de nos maisons ont un salon et une salle à manger commune, une salle de cinéma, un club de gym, un espace de coworking. Des retraites, des afterworks et des évènements y sont organisés. L’esprit de communauté ne s’arrête pas au partage d’une habitation.
Vous acheviez récemment la rénovation de l’emblématique Passage du Nord à Bruxelles. Pourquoi avoir choisi de réinvestir ce lieu du patrimoine bruxellois ? C’était une chance inouïe de pouvoir réhabiliter ce sublime bâtiment classé, abandonné durant si longtemps. Un fameux challenge aussi,
ne serait-ce que par sa taille monumentale. 5500 mètres carrés, dont il fallait tout à la fois préserver l’héritage néo-classique et aménager en un cadre de vie moderne et convivial. Nous avons ainsi réparti les 60 chambres au sein de quatre unités, abritant chacune un espace de partage et de loisirs et nous avons confié à des artistes et artisans belges la réalisation de fresques et de mobilier. Les vitraux restaurés et le dôme reconstruit y côtoient des œuvres contemporaines, créant une atmosphère unique. Ecrire un nouveau chapitre de son histoire mais aussi redynamiser tout un quartier, nous a rendu très fiers. Et nous a offert notre plus belle vitrine au sein de la capitale.
O ù Cohabs compte-t-il poser ses prochains cartons ? A Marseille et à Washington pour commencer, mais aussi dans de nouveaux lieux au sein des neuf villes où nous sommes déjà présents et où les listes d’attente s’allongent. Et puis en 2026, nous aimerions proposer des endroits spécialement pensés pour les étudiants et les seniors. En parallèle, nous lançons aussi le passeport Cohabs, un programme pour nos membres, qui leur permet d’échanger leurs logements pour une courte durée. Un pas vers une liberté supplémentaire et de belles rencontres.
www.cohabs.com
IXELLES - PLACE BRUGMANN
Superbe maison de maître, rénovée avec goût, +/- 400 m ² , beau jardin arboré orienté Sud PEB D+
JUSTINE KEGELS
« Je me considère comme un caméléon, se réinventant en permanence »
L’engouement pour le design de Justine Kegels se raconte par une passion de l’esthétique sous toutes ses formes. Une créativité qui multiplie les moyens d’expression et les influences et que l’architecte d’intérieur insuffle avec élégance dans chacun de ses projets. A l’image de sa récente collaboration avec Cosentino et Modular Lighting Instruments, autour d’une collection capsule exclusive, mariage raffiné de la beauté et du fonctionnel.
Deux ans après avoir achevé un master d’architecture intérieure, vous avez fondé JJ Studio, un espace de création multiforme, comprenant non seulement du design, mais aussi de la photographie, de la vidéo, du stylisme et de la conception globale. Pourquoi avoir entrepris un projet aussi pluriel ? Je suis une personne profondément curieuse, qui s’est toujours intéressée à énormément de disciplines et de sujets. Et j’aime pouvoir les expérimenter par moi-même. A son lancement, en 2019, JJ Studio était une plateforme proposant des idées et des solutions innovantes aux marques. Avec le temps, elle s’est davantage orientée vers le design, pour lequel j’ai toujours eu un amour particulier. Mais je continue de considérer ces différents domaines comme pleinement reliés. La créativité ne se limite pas à un champ d’activité. On peut transposer un goût pour les tenues minimalistes à une vision de l’architecture d’intérieur, s’inspirer de l’éclectisme des matériaux du show-business pour nourrir un design. Tout devient le reflet d’un style, d’une personnalité et c’est ce qui est fascinant.
Vous signez une collaboration avec la marque espagnole Cosentino, label de référence dans la conception de surfaces minérales. Une capsule unique, conçue à partir de leur gamme Silestone Le Chic Bohème. Comment avez-vous imaginé celle-ci ? Il s’agissait de créer une collection de tables de salon mais aussi d’appoint qui mettrait en valeur la matière pour sublimer les lignes des objets. Mêler l’élément minéral à cette touche de féminité et de douceur que l’on retrouve dans mon design, notamment par ses courbes et ses arrondis, était un joli défi que j’ai énormément apprécié. Il s’y ajoutait aussi un jeu d’ombres et de lumières,
du fait de l’emploi d’un éclairage modulaire, qui redessinait les volumes. Une façon passionnante d’enrichir l’aspect décoratif d’une dimension pratique.
C’était en effet également le cadre d’un second partenariat, avec Modular Lighting Instruments, créateur belge d’éclairage architectural qui célèbre ses 40 ans. Comment avezvous intégré pleinement le travail de la lumière au cœur du projet ? On pourrait résumer ce principe à un mot : symbiose. Un terme qui reflète toute la substance et l’identité de cette gamme. Chaque élément y a été pensé pour développer la cohérence de l’ensemble. Les différentes hauteurs des pièces créent un jeu visuel, dont les couches rappellent les strates terrestres. Les discrètes lumières intégrées créent une atmosphère ludique et élégante. Et les deux coloris issus de la gamme Silestone, le Blanc Elysée, avec ses délicates veines dorées et grises, et le Château Brown, un
brun profond, appuient les contrastes, mais avec harmonie. La pierre semble ainsi répondre à l’éclairage subtil et épuré de Modular.
Qu’est-ce qui définit votre vision du design d’intérieur, dans sa globalité ?
Je me considère comme un caméléon, me réinventant en fonction des envies et des besoins de ceux qui font appel à moi. J’aime m’adapter à l’identité des propriétaires ou d’une demeure, surtout si elle est ancienne, afin d’en raviver le caractère. Je travaille actuellement sur la conception de bureaux et d’une maison de ville à Anvers. Je viens d’achever l’habillage d’une boutique pour un ami et en 2025, j’ai pour objectif de me concentrer davantage sur des projets commerciaux, qui constitueront de nouveaux défis. J’aime la variété et surtout l’aventure que représente chaque projet.
www.jjstudio.uk
GEOFFROY VAN HULLE
Portrait d’une audace intérieure
La décoration selon Geoffroy
Van Hulle a tout d’une grandiose symphonie baroque. Un univers fantasque, où l’originalité s’impose avec une beauté envoûtante dans chaque espace, dévoilant des contours flamboyants dans son dernier ouvrage, Grand Interiors.
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : DAMON DE BACKER
Ce livre, votre quatrième, offre une balade, à Knokke, Londres ou encore Anvers, à la découverte de résidences dont vous avez habillé l’espace. Comment avez-vous choisi les lieux présentés ? Je souhaitais que cet ouvrage dévoile des intérieurs emblématiques réalisés depuis 2018. Ces six dernières années ayant été remplies de superbes projets, j’ai finalement décidé de miser sur la diversité. J’y ai réuni modernité et
classicisme, maisons de ville et appartements, vastes demeures et plus petits espaces, créant ainsi une vitrine reflétant les multiples facettes de mon style. Je l’ai complété par des textes détaillant des éléments décoratifs ou des réflexions sur mon processus créatif pour permettre aux lecteurs de plonger au cœur de ma vision.
Qu’est-ce qui fait l’essence d’un « grand intérieur » ? Une atmosphère
luxueuse et chaleureuse à la fois, ce qui passe, pour moi, par une bonne dose d’éclectisme. Ma signature naît du mélange des genres : j’aime associer des antiquités à du design contemporain ou de l’art à des pièces kitch. Mais, plus encore, l’endroit doit refléter la personnalité de ses propriétaires. Un intérieur doit être le miroir d’une identité. Il n’y a rien de pire que l’impression d’habiter un musée. Heureusement, mes clients apprécient souvent une forme de
fantaisie un brin dramatique et une fusion des cultures et des couleurs en harmonie avec mes envies.
Tous les espaces ont-ils le potentiel de le devenir ? Bien sûr ! Une maison doit être un voyage où l’on navigue d’une pièce en l’autre à la découverte d’endroits magistraux. L’entrée est une transition cruciale de l’extérieur vers l’intérieur, raison pour laquelle j’y accorde toujours un soin particulier.
J’aime que les salons aient une ambiance feutrée, tandis qu’une cuisine ou une salle à manger doit être lumineuse et joyeuse. Lorsque chaque pièce possède son propre caractère affirmé, l’effet de surprise est fantastique.
Votre univers est tout à la fois éclatant, luxueux et théâtral. Que raconte-t-il de vous ? Un amour de la décoration sûrement inscrit dans mon ADN. Je viens d’une famille de fabricants de
meubles depuis six générations. Petit, j’allais aux marchés d’antiquités avec mes grands-parents, puis ma maman a repris ce label, et aujourd’hui, nous l’avons transformé en un espace de création d’intérieurs. C’est ce que je suis et ce pour quoi je suis fait. Cela reflète aussi ma passion des voyages. A l’étranger, je commence toujours par me précipiter dans un musée ou un magasin de décoration. Et je ne peux m’empêcher de ramener des objets locaux. Ce qui, au départ,
se limitait à un petit sac, puis une valise, nécessite aujourd’hui des conteneurs.
Qui sont dès lors les créatifs dont vous vous considérez d’une certaine façon l’héritier ? Je suis passionné par le design britannique des sixties et seventies. Cecil Beaton et David Hicks sont mes deux références ultimes. Le premier, par son côté théâtral, a créé des costumes pour de nombreux longs-métrages célèbres, notamment My Fair Lady. Il était également un photographe reconnu et un proche de la famille royale, qu’il a immortalisée de manière magistrale. David Hicks, quant à lui, a modernisé le style classique anglais grâce à un choix audacieux de couleurs et de textures. Ces deux figures m’inspirent au quotidien.
Qu’est-ce qui, dans un intérieur, vous attire au premier regard ? Ceux qui l’habitent. Lorsque des clients me sollicitent, je leur demande souvent de
m’accompagner chez eux. J’observe leur façon de vivre et leurs comportements : s’ils se montrent accueillants ou plutôt réservés, offrent d’abord un verre ou font visiter leur maison, évoquent leurs enfants, leurs voyages ou leurs sorties. Une demeure ne doit pas simplement être belle, elle doit être en résonance avec ses occupants.
Et comment avez-vous conçu la vôtre ? Elle change deux fois par an. C’est facile puisque je vis en partie dans mon showroom. La plupart des objets présents dans mon salon sont à vendre. J’adore les belles pièces, mais je ne suis pas matérialiste. J’aime autant les voir arriver que repartir pour rendre heureux de nouveaux propriétaires. Lorsque j’achève de décorer une maison, j’y allume toujours les bougies pour qu’elles aient déjà un peu vécu. Si, trois ans plus tard, elles n’ont pas été utilisées, j’y vois un échec. Il faut qu’un lieu bouge, évolue, se transforme.
www.biekecasteleyn.com
Le charme de la flamme
Indoor / Outdoor (Foyers, inserts, poêles, barbecues et braseros)
XTRENTE8
Une célébration du style
Halte de choix pour les amateurs de décoration en quête d’un aménagement d’intérieur à la carte, mais également de tissus, tapis, tentures et stores sur mesure, prêts à sublimer leur intérieur, XTrente8 est devenu au fil du temps une adresse incontournable du paysage bruxellois. Un succès que près de quatre décennies n’ont pas démenti, et que continue de porter sa fondatrice Brigitte Vandenhoeck, désormais accompagnée de ses filles, au cœur de ce projet d’une vie.
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : AESTHETE STUDIO
L’histoire d’XTrente8 a débuté il y a bientôt quarante ans, en 1985. A l’époque, rêviez-vous d’un tel parcours ? Je n’aurais osé l’imaginer. D’autant que l’envie de me lancer m’est venue tardivement. Après un cursus d’architecture d’intérieur à Saint-Luc, j’avais intégré un grand bureau d’architectes. J’y étais notamment responsable de projets d’aménagement pour des immeubles en Belgique mais aussi des espaces en Arabie Saoudite et auprès de multiples sociétés et enseignes de décoration, de néons ou encore de tapis. Mais il me manquait une part de cette fibre artistique que j’aimais tant durant mes études. Et étant très indépendante, je ne me voyais pas rester indéfiniment sous les ordres d’un patron. De là est né XTrente8. Je n’avais alors aucune certitude concernant son avenir
ni même de persévérer dans ce domaine. Son nom provenait d’ailleurs du numéro 38 où étaient situés mes premiers bureaux. Un choix dont je savais qu’il susciterait la curiosité mais surtout qu’il ne m’identifierait pas de fait à une activité. Et finalement, je n’ai plus jamais voulu quitter cet univers.
A l’heure des achats massivement réalisés sur internet et où tant de boutiques connaissent un parcours éphémère, quelles sont, selon vous, les clés de votre succès ? Accepter de se réinventer, non seulement en fonction de son parcours personnel et de ses désirs mais aussi au diapason de l’évolution des demandes. Au commencement, XTrente8 proposait la gestion de tous les aspects du design d’intérieur, la création des plans, l’agencement, les cuisines et sanitaires. Cela demandait un investissement énorme, impliquait d’être sur chantier à 6 heures du matin, de gérer des cuisinistes, des parqueteurs, des ouvriers... Un rythme d’autant plus complexe en ayant une vie de famille et qui m’obligeait à m’impliquer dans des aspects très techniques. J’ai donc progressivement choisi de me spécialiser. Et puis, il y a dix ans, de me concentrer exclusivement sur la décoration, l’habillage des murs et des fenêtres, le choix des couleurs, les peintures et les tapis. Nos conseils et notre accompagnement n’en sont aujourd’hui que meilleurs et plus pointus, tout en demeurant pleinement à l’écoute des besoins et envies de chacun. Et lorsque je vois en effet tellement d’enseignes fermer leurs portes, je ressens une vraie fierté face au lien de fidélité que nous avons réussi à créer avec nos clients.
Ces années ont-elles vu évoluer le style de l’enseigne ? Oui, c’est certain. Au départ, la dynamique était très contemporaine, avec des pièces fortes et sans concessions. Elle s’est d’une certaine façon assagie au fil du temps, tout comme ma vision personnelle. Tout en continuant à être avant-gardiste, les voyages mais aussi les tendances et l’art ont contribué à amener le style de la boutique à mûrir et me poussent à innover toujours plus. Et désormais, ma fille Prisca apporte également sa touche personnelle au choix des collections. Nos visions sont très différentes et cela permet de mélanger les influences. C’est une vraie force.
Aujourd’hui, vous fonctionnez en effet en trio au sein de la boutique, puisque vos filles Prisca et Olivia ont rejoint l’aventure. Travailler en famille était-il une évidence ? Je n’y avais en fait jamais songé ! Si elles ont toutes deux réalisé des études à Saint-Luc, comme moi, l’une en publicité et l’autre en création d’intérieur, chacune avait auparavant son emploi et ses perspectives professionnelles. Mais il y a huit ans, Prisca ne se plaisait plus dans ses fonctions au sein de plusieurs bureaux d’architecture d’intérieur. Elle s’est jointe à moi lorsque ma collaboratrice principale a quitté Bruxelles, reprenant la gestion de l’aspect commercial et des collections. Olivia quant à elle travaillait chez XTrente8 depuis la fin de son cursus, et réalise en parallèle du graphisme pour d’autres société. Cela s’est fait naturellement. Nous avons un amour commun de la décoration et cela ne fait que renforcer notre complicité.
A l’aube de cet anniversaire, que peuton souhaiter à XTrente8 ? De perdurer, grandir et toujours évoluer bien sûr. Je sais qu’il viendra un jour, dans un futur plus ou moins proche, où je choisirai de laisser les rênes à mes filles. Mais je continuerai d’ici là d’œuvrer avec cœur à faire toujours mieux. Et repenser à toutes ces années emplies d’expériences enrichissantes, et savoir qu’elles ont été et continueront d’être marquées par des liens forts, aussi bien avec nos clients qu’entre nous, est un vrai bonheur.
www.xtrente8.com
ATELIER TOURAIN
« Nos créations s’inscrivent comme un retour au vrai »
C’est à la croisée de l’art et du design que naissent les œuvres d’Atelier Tourain, en une exploration sensible des formes, des textures et des matières. Un dialogue magnétique entre le métal et la nature, mais aussi entre la philosophie et le tangible, indissociable pour Tanguy Tourain et Julie Desmidt d’une profonde authenticité créatrice.
Duo à la vie, vous l’êtes aussi au sein d’Atelier Tourain. Étaitce d’emblée une évidence ?
Julie : Nous l’avons en réalité toujours été. Dès la fin de nos études, il y a 10 ans, nous avons créé ensemble Fo le Fer, une entreprise de design d’intérieur contemporain, concevant des objets sur mesure, en acier. Un projet démarré dans un petit hangar à chevaux, en pleine campagne, chez les parents de Tanguy. Aucun de nous n’avait de base de connaissance dans ce domaine, il nous a fallu tout apprendre à coups d’essais et erreurs. Mais, nous étions passionnés et notre crédo était clair : l’excellence, tant au niveau de la qualité que de la finition.
Tanguy : Et puis, il y a deux ans, j’ai ressenti le besoin de créer des pièces qui seraient véritablement miennes et non pas issues de commandes. Je voulais avoir le champ libre pour pousser la matière à ses limites, tout comme mon imagination. Après une année d’expérimentation, il est devenu évident pour nous que le résultat était trop personnel, trop empreint de caractère, pour être intégré à Fo le Fer. De là est né Atelier Tourain.
Comment œuvrez-vous à quatre mains ? Julie : Je gère principalement l’aspect organisationnel, les contacts, les matériaux, la planification et la
logistique. Généralement, Tanguy arrive avec une nouvelle esquisse ou une idée, que nous examinons ensemble et qu’il adapte ensuite. Ce n’est pas un processus à sens unique, mais un aller-retour créatif nous amenant à construire ensemble chaque œuvre.
Tanguy : Lorsqu’un concept est arrêté, il faut alors trouver ce qui le composera. Je puise dans le métal, la pierre, le bois et parfois au cœur même de la nature, comme pour ces arbres déracinés par une tempête, que je me suis réappropriés. Il arrive que l’inspiration vienne de la matière elle-même et des formes qu’elle adopte spontanément, et à
d’autres moments d’une véritable page blanche, comme ce projet d’un triptyque en laiton, auquel j’ai songé soudainement, à deux heures du matin.
Julie : L’on vit à deux, l’on travaille à deux. Partageant la joie et la frustration. Il n’y a pas de coupure, pas de séparation. C’est très intense d’avoir à ses côtés quelqu’un qui connaît la moindre de vos faiblesses et de vos forces. Mais c’est aussi un lien d’une puissance et d’une honnêteté rare.
Quelle est la philosophie d’Atelier Tourain ? Tanguy : Être authentique dans un monde qui devient toujours plus artificiel. Employer des techniques oubliées ou une expertise peu connue, pour concevoir un artisanat tout à la fois brut et raffiné, qui perdurera toute une vie. Et embrasser les matières sans les dénaturer. Il ne s’agit pas juste de fidélité à des valeurs personnelles, mais de transmettre une forme de sincérité. Des objets faits main dans le sens le plus pur du terme, faits par des mains.
Vous sculptez la matière de façon précieuse et profondément organique. Cet alliage surprenant représente-til votre signature ? Tanguy : Mon style est en lien avec la nature, les sons, les couleurs, le mouvement. Mais aussi imprégné d’une forme de puissance tactile. Ce mélange de textures et de corps entraîne un besoin de toucher les créations. En mars 2024, en participant à la Collectible Design Fair de Bruxelles, où les œuvres étaient présentées au public la première fois, nous avons réalisé à quel point il se créait une interaction entre les visiteurs et les objets. Tout comme nous le voyons dans notre showroom, où les carreaux en laiton qui sont exposés scintillent face à la lumière et semblent mouvants. Une attraction particulière amène à lais-ser glisser sa main à leur surface et à en sentir l’odeur. Il y a une âme, de l’ordre du vivant, qu’aucun objet synthétique ou industriel ne peut renfermer.
Tanguy, estimez-vous qu’être autodidacte a influencé votre vision et votre travail ? Oui, cela induit une profonde liberté mais aussi une grande solitude.
Et demande d’accepter d’échouer pour avancer. C’est très éprouvant et prend une immense énergie. En même temps, cela permet de n’être entravé ni par une éducation ni par des croyances. Et d’apprendre la résilience.
Cet été vous avez exposé à New York à la galerie STUDIOTWENTYSEVEN et participé à la Biennale Arte de Venise. En octobre, vous étiez également à la Saatchi Gallery à Londres. Que préparez-vous actuellement ? Julie : Atelier Tourain reste un projet à peine
entamé, dont nous continuons d’explorer toute la profondeur. Nous sommes désormais associés avec Objects With Narratives Gallery, qui représentera le travail de Tanguy en tant qu’artiste et en compagnie de qui nous participerons à la BRAFA Art Fair en 2025. Mais globalement, nous laissons venir à nous les opportunités pour ne pas créer de frustration et de déception. Le futur est empli de possibles.
www.ateliertourain.com
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PIERRICK DE STEXHE
« L’architecture brutaliste impose de voir au-delà des apparences »
De l’admiration à l’aversion, peu de mouvements auront suscité des émotions aussi extrêmes que le brutalisme. Une complexité qui, pour l’architecte et photographe Pierrick de Stexhe, révèle la profonde beauté d’une esthétique coulée dans le béton autant que dans l’utopie. Plus qu’un témoignage, son ouvrage Brutalism in Belgium, fait l’éloge d’un héritage urbanistique majeur.
MOTS : BARBARA WESOLY
Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture de ce livre ? Cela faisait longtemps que je souhaitais réunir mon métier d’architecte et ma passion de la photographie, pratiquée à l’époque en amateur, mais j’ignorais sous quelle forme. Jusqu’à un séjour à Londres et la visite du Barbican, plus grand centre des arts du spectacle européen et véritable cité brutaliste au cœur de la ville. Cela a été une révélation. J’ai toujours été inspiré par le vintage et particulièrement par la période allant des années 50 à 80, dont le brutalisme
est une part intrinsèque. Je me suis alors plongé dans ce mouvement, d’abord aux origines, en Grande-Bretagne, avant de réaliser que l’approche des architectes belges était totalement différente mais tout aussi captivante et méritait d’être documentée.
Le brutalisme est l’un des courants architecturaux les plus controversés, considéré par certains comme austère et suranné, notamment par son utilisation radicale du béton. Un principe dont vous prenez le contrepied, en
sublimant sa géométrie froide avec des clichés en noir et blanc. Pourquoi ce choix surprenant ? Cette esthétique a en effet toujours suscité un rapport d’amour-haine. De mon côté, je la compare à un album qu’on déteste la première fois qu’on l’écoute et qu’il faut apprivoiser pour le comprendre et apprendre à l’apprécier. Retirer la couleur me permettait d’entourer ces 50 bâtiments d’un cadre neutre, dénué de diversion, qui ferait ressortir leurs lignes et leur verticalité ainsi que les altérations et transformations liées au temps.
Mon but était d’augmenter ainsi l’impact visuel mais aussi la véracité du cliché. C’est pourquoi j’ai travaillé en argentique grand format et en ne prenant maximum que six photos d’un lieu. J’ai employé une chambre technique à l’ancienne, en veillant à avoir pour chaque image un même type de cadrage et une atmosphère visuelle similaire. Le livre présente aussi des photos en négatif, y compris sur sa couverture. Celles-ci permettent de capter toute la mesure de ces constructions imposantes à l’identité spectaculaire.
Comment expliquez-vous que ce mouvement souvent dévalorisé dans notre pays rencontre un nouveau souffle chez nos voisins ? C’est lié à une question de contexte. Sa naissance dans les années 50, dans la société britannique d’après-guerre, découlait d’un principe d’expression de conscience collective. D’une volonté de rebâtir, sur les ruines des combats, des lieux qui correspondraient aux attentes et aux besoins de la classe moyenne. Mais, en Belgique, le mouvement était principalement esthétique et non pas éthique. N’en restent dès lors pour beaucoup aujourd’hui que des bâtiments vétustes et sévères, ne répondant plus aux normes contemporaines.
Cet ouvrage célèbre les constructions brutalistes belges les plus remarquables, à Bruxelles, comme en Wallonie et en Flandre. Est-il également un plaidoyer pour leur préservation et leur sauvegarde ? C’est certain. Très peu de ces bâtiments sont classés. Le Musée L de Louvain-la-Neuve, conçu par André Jacqmain en est en réalité un des seuls en phase de classement. Etant devenus obsolètes, notamment au niveau énergétique, il se pose désormais la question de leur conservation ou de leur démolition. Les voir détruits reviendrait pourtant à laisser s’éteindre une part d’histoire. Par ce livre, j’essaye de montrer qu’elle est bien trop précieuse pour sombrer dans l’oubli.
Pour accompagner cette exploration photographique, on y retrouve des textes d’historiens de l’art. Le brutalisme a-t-il besoin de s’appuyer sur le récit pour être pleinement apprécié ? Le livre se divise en trois parties chronologiques, les années 50 et les prémisses du mouvement, puis l’influence profonde exercée sur l’architecture vers 1960 et enfin un essoufflement qui s’affirme dans les années 75-80. La photographie était pour moi un moyen de compréhension à part, mais ne pouvait à elle seule tout raconter. La remettre dans un contexte, de géographie comme d’époque n’en rendait l’ouvrage que plus riche.
Qu’avons-nous à apprendre du brutalisme, en 2024 ? Un retour à la simplicité pour commencer. Le brutalisme impose une forme de pureté dans le dépouillement, notamment par des monomurs de béton, composant l’ensemble de la structure. Une forme de beauté singulière, surgissant d’une cohérence et d’une authenticité qui ne s’encombrent d’aucune fioriture. A côté de cela, chaque bâtiment brutaliste a une identité très forte qui, face à la standardisation actuelle des méthodes de construction, prend tout son sens et toute sa dimension.
Les œuvres d’âme de
RENATO NICOLODI
Ses sculptures et installations évoquent un autre temps. Un temps qui résonne de l’écho de la guerre et de ses vestiges collectifs, autant que des récits qui ont marqué son enfance. Par une réappropriation de l’architecture, Renato Nicolodi mêle la rationalité au sensible et invite, avec une profonde humanité, à une réflexion sur le rôle de la mémoire.
Votre travail est en lien direct avec l’histoire. Celle qui s’écrit avec un grand H comme celle, plus personnelle, de votre famille. Où ces deux récits se rencontrent-ils ?
Pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est elle qui a déterminé le destin de mes grands-parents et imprégné ma vie par la même occasion. J’ai grandi en les écoutant raconter cette période dramatique. Mon grand-père paternel italien était orphelin et a connu la dictature de Mussolini avant de rejoindre la Belgique. Il y fut fait prisonnier par les Allemands, placé dans des camps de concentration puis de travail, avant de finalement
s’évader et intégrer la Résistance. Ma grand-mère maternelle était belge et a été victime d’un voisin dont elle avait refusé les avances et qui, après la guerre, l’a dénoncé pour collaboration. Elle s’est retrouvée enfermée pendant un an, par pure injustice. Ils en parlaient librement, même au petit garçon que j’étais. Avide de comprendre, je leur ai posé mille questions. Très tôt, j’ai craint que leurs mots m’échappent et, à 12 ans, je les ai donc enregistrés sur des cassettes audios. J’ai aussi couché leur témoignage sur papier. A travers eux, j’essayais de donner un sens à la vie et d’y trouver ma place.
Ce besoin de transcrire le passé sous forme de création vous est également venu très tôt. D’abord par la peinture. Quand a-t-elle laissé la place aux installations architecturales ? J’ai toujours beaucoup dessiné. A 13 ans, j’entrais à Saint-Luc, à Bruxelles, pour suivre une formation artistique. C’est ce qui m’a amené à la peinture, que j’ai continué à pratiquer durant mes études. Et puis, vers la fin de mon cursus, je me suis retrouvé face à des bunkers des années 40, lors d’un voyage en France. Ils m’ont rappelé les récits de mon grand-père, forcé d’y travailler comme main-d’œuvre. J’ai ressenti le besoin de
les raconter. Mais pour cela, il me fallait une technique à même d’en représenter toute la dimension. Ça a marqué le point de départ de mon travail actuel.
Vous créez des bunkers, mais aussi des sanctuaires, des temples ou encore des atriums, qu’est-ce qui amène à leur choix ? Mes œuvres sont souvent conçues pour des expositions ou pour être le rappel d’un fait historique ou culturel. Elles sont fondamentalement archétypales et font du passé un fil conducteur. Les références y sont présentes partout, à commencer par leur titre, souvent en latin, comme De
Profundis ou Mausoleum. Elles sont empreintes d’une profonde dualité, célébrant une architecture monumentale, tout en en rejetant la mégalomanie nazie à l’origine de celle-ci. Mais aussi de contrastes, entre ombre et lumière, dont les différents degrés de lecture poussent à l’introspection.
Votre travail évoque la pureté et la sobriété à leur extrême, notamment par l’utilisation du béton. Et possède pourtant une forme de mélancolie. Quelle y est la place de l’humain ? Partout. Dans ma recherche d’une forme de langage universel.
Tout comme une critique silencieuse de l’humanité. J’espère tendre aux spectateurs un miroir les mettant face à leurs choix comme à leur impuissance. Un principe que les nombreux corridors, escaliers, passages clos et ouverts viennent renforcer. C’est une exploration intérieure à travers le prisme du passé. Le trou noir présent dans nombre de mes créations se veut d’ailleurs un espace réflectif. Certains spectateurs y voient la mort. Mais ce néant a au contraire à mes yeux, une signification positive, puisqu’il peut être comblé par les idées et la mémoire. C’est un lieu où tout peut s’écrire.
Aimeriez-vous continuer cette démarche d’une documentation créative ou vous imaginez-vous emprunter une autre voie ? Nous avons le devoir à veiller à ce que les erreurs dramatiques du passé ne se reproduisent pas, y compris en préservant leur souvenir via l’art. J’ai publié il y a quelques années un livre noir, qui tout en présentant mes œuvres était un hommage, puisqu’il contenait des reproductions des trois carnets où mon grand-père écrivait pendant la guerre et des photos des cassettes d’enregistrement de ma grand-mère. On y retrouvait également des textes d’auteurs abordant l’architecture et l’histoire. Le prochain, sur lequel je travaille actuellement, sera blanc. Il exposera les créations que j’ai réalisées depuis, mais aussi une démarche plus politique et engagée. Je ne me vois pas dans autre chose, tout comme on ne peut changer son passé. Mais plus que tout, c’est une philosophie de paix que je souhaite propager. Au-delà de la douleur de la guerre, c’est cet espoir d’un lien profondément humain qui doit être préservé.
www.renatonicolodi.com
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Respirez, Voyagez, Vous êtes... Oliban »
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Hôtel design, haute gastronomie, enseigne gourmande.
Félicité !
CORINTHIA GRAND HOTEL ASTORIA BRUSSELS - BELGA QUEEN
HÔTEL FLEUR DE VILLE ET RESTAURANT ERA - AUGUST
CORINTHIA GRAND HOTEL
ASTORIA BRUSSELS
Immersion dans le 5 étoiles le plus luxueux de Bruxelles
Après huit ans de restauration minutieuse, le mythique palais Astoria s’est mué en Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels, un hôtel de luxe 5 étoiles à l’élégance palatiale. Autoproclamé Most Fabulous Address, il met en avant l’excellence belge, à travers notamment deux restaurants orchestrés par des chefs belges étoilés, et aspire à devenir un lieu de rencontre animé pour les Bruxellois… Visite guidée.
Le très attendu Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels a ouvert ses portes en décembre, ranimant une part précieuse de notre histoire. Ce tout nouveau joyau cinq étoiles symbolise en effet la renaissance éblouissante d’un fleuron des hôtels de luxe bruxellois : le Grand Hotel Astoria, construit en 1909, à la demande de Léopold II, par l’architecte belge Henri Van Dievoet, pour accueillir notamment les têtes couronnées. L’Astoria, sa façade Belle Époque et ses intérieurs opulents ont attiré des hôtes de renom, Churchill, Hirohito, Dali, Dylan, Warhol. Fermé en 2007, le bâtiment a lentement périclité, avant d’être racheté en 2016 par Corinthia Hotels, un groupe actif dans l’hôtellerie de luxe qui charge Olivier Herpain, entrepreneur belge, et Francis Metzger, architecte belge spécialiste de la restauration du patrimoine, de réveiller ce palace endormi depuis 17 ans…
Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels joue dans la cour des très grands, en se présentant d’emblée comme l’hôtel le plus luxueux de Bruxelles. Il faut bien admettre que des années de restauration minutieuse et une collaboration étroite avec le Patrimoine et la Commission royale ont manifestement redonné à l’hôtel ses lettres de noblesse. Ainsi les espaces classés restaurés par Francis Metzger dans leur état d’origine qui honorent un patrimoine exceptionnel, à l’image de cette verrière qui illumine le lobby et que Metzger a recréée à l’identique, en se basant sur des photos de 1910…
Les prestations hôtelières du Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels sont évidemment au diapason de sa somptueuse rénovation : 126 chambres de grand standing dont 31 suites et 5 suites signatures seront proposées à la clientèle. Le Corinthia Spa by Sisley, d’une superficie impressionnante de 1 200 mètres carrés, occupe carrément un étage entier de l’hôtel cinq étoiles…
Le Corinthia n’a pas oublié les Bruxellois ! Ils les invitent à une expérience immersive : le concept store Coutume met en avant l’excellence belge en présentant une sélection de marques de luxe locales, le bar Under The Stairs a été imaginé par Hannah Van Ongevalle, lauréate du titre de Meilleure Barmaid Belge, le Palm Court où prendre un thé…
DUO DE CHEFS BELGES AU SOMMET
Le Corinthia Grand Hotel Astoria Brussels a également invité deux grands chefs belges pour diriger ses restaurants. Le chef David Martin (La Paix **) fixera le cap gastronomique du Palais Royal, et Christophe Hardiquest (Menssa*) proposera ses interprétations créatives
de la cuisine belge au sein de la brasserie Le Petit bon bon. A quelles aventures culinaires ces deux chefs belges étoilés et entrepreneurs dans l’âme, nous convientils ? Nous leur avons posé la question.
David, vous attendiez-vous à être sollicité pour le poste de chef du Palais Royal ? David Martin : Pour être tout à fait honnête, non. Suis-je un homme de challenge ? Oui. (rires). Notre pays compte plusieurs chefs talentueux, mais il y en a peu qui sont capables d’exploiter plusieurs établissements de front comme je l’ai fait avec Bozar, il y a 12 ans, et avec Roannay, actuellement.
Qui sera derrière les fourneaux du Palais Royal ? Toute une équipe ! Je
suis un défricheur, un accompagnateur et un révélateur de jeunes chefs. Je leur transmets mon savoir et, en retour, cette nouvelle génération me challenge. En tant que gestionnaire et partenaire du projet, j’ai constitué pour Corinthia une équipe talentueuse composée de Jean Kaczmarek, ex-sous-chef d’Alexandre Mazzia *** et de Lucas Heris-Mertens. Tineke Struye, qui a travaillé pour Sergio Herman, occupe le poste de directrice du Palais Royal.
A quoi doit-on s’attendre dans l’assiette ?
A un mixe entre la signature olfactive de La Paix, maison d’expérience, et l’identité des deux chefs, Jean et Lucas. Les menus et les plats à la carte proposés par Palais Royal seront amenés à évoluer au fil des
partitions écrites par les chefs … Palais
Royal se veut un écrin d’une trentaine de couverts, avec une réservation ouverte à la clientèle de l’hôtel et extérieure.
Christophe, pourquoi avoir rejoint l’aventure Corinthia ? Christophe Hardiquest : J’ai rencontré Corinthia Hotels il y a quatre ans, par le biais d’un journaliste. Le groupe développe généralement des partenariats avec des chefs locaux. Et comme je connais bien le patrimoine culinaire belge…
En 2017, chez Bon Bon, vous aviez créé un menu Belgian Journey pour renforcer l’identité culinaire belge. La cuisine belge revisitée sera-t-elle à nouveau à l’honneur au Petit bon bon ? Tout à fait. Le Petit bon bon n’a pas vocation à proposer une carte gastronomique, mais bien une cuisine belge de brasserie revisitée, dans l’esprit de Mon bistro d’été, ma brasserie éphémère. Au Petit bon bon, je compte proposer une cuisine belge populaire : croquettes aux crevettes, filet américain, chicon au gratin, anguille au vert, parmentier de joue de veau, merlans salés… Plus un tableau de suggestions saisonnières pour dynamiser l’offre.
Qui sera à vos côtés au Petit bon bon ?
Johan Verhulst, mon bras droit, et la sous-cheffe Andrea Mesa.
Pourra-t-on dîner au comptoir ? Le Petit bon bon a une capacité de 60 places assises et 8 places au comptoir. C’est ma signature.
www.corinthia.com
BELGA QUEEN
Le retour en majesté d’une icône bruxelloise
Après trois ans de silence, Belga Queen, la luxueuse brasserie du centre-ville de Bruxelles, fait son grand retour. Dans le somptueux grand hall coiffé d’une verrière à l’éclat ravivé, le chef hollandais étoilé, Wouter Van der Vieren, propose une cuisine de brasserie qui porte haut le riche patrimoine culinaire de la Belgique.
MOTS : SERVANE CALMANT
Ce dimanche midi d’octobre, deux semaines à peine après la réouverture officielle du Belga Queen, le somptueux grand hall affiche presque complet, preuve que cette flamboyante enseigne a marqué les esprits des gourmets. Il faut bien avouer que le bâtiment de la rue du Fossé aux Loups vaut à lui seul le déplacement. Car avant de devenir un temple de la gastronomie, l’édifice du 18e qui abritait à l’époque l’Hôtel de la Poste a vu défiler Victor Hugo, Rimbaud et Verlaine, avant d’accueillir une banque, le Crédit du Nord, ce qui est certes moins glamour. Par bonheur, en 2002, l’endroit se métamorphose en brasserie chic, à l’initiative d’Antoine Pinto qui va en dessiner les moindres détails et pilotera Belga Queen jusqu’en 2021.
Pour orchestrer la relance tant attendue du Belga Queen, un couple, Nemo Luyckx et Lilit Miskaryan, tous deux jusqu’ici essentiellement actifs dans le secteur horeca en Flandre où ils gèrent une douzaine d’établissements dont la brasserie The View à Malines… « Nous avons déjà réalisé de nombreuses rénovations et acquisitions, mais le projet Belga Queen est sans aucun doute le plus grand défi à ce jour, tant sur le plan financier qu’émotionnel. Nous sommes fiers de travailler dans une ville mondiale comme Bruxelles et de contribuer
à la renommée de ce quartier et de la ville ». De toute évidence, Nemo Luyckx n’a pas peur des défis. Tant mieux, car pour redonner vie à une institution gastronomique fermée depuis quelques années, dans un centre-ville bruxellois souvent décrié pour la gestion de sa mobilité et la multiplication des enseignes fast-food, il faut avoir fait de la restauration, une passion. L’affluence de ce dimanche midi résonne donc comme une première victoire…
Du terroir belge dans un écrin somptueux
Attablé au bar-écailler entièrement rénové, où déguster fruits de mer et crustacés, Wouter Van der Vieren, le chef hollandais du Belga Queen, semble savourer l’effervescence retrouvée. « C’est un honneur de contribuer à faire revivre un tel endroit », nous confie-t-il. Cet ex-chef étoilé (Clandestino) reconverti en consultant horeca et chargé de former les équipes, compte bien apporter son expertise à l’enseigne. Pour l’heure, il a élaboré une carte de brasserie alléchante qui jongle entre tradition belge et créativité.
L’expérience culinaire commence avec des incontournables : croquettes de crevettes grises de la mer du Nord, la spécialité du chef, moules à la gueuse ou
encore escargots de Namur. Van der Vieren soigne ses assiettes et ses compositions, jouant avec les classiques du patrimoine culinaire belge. Le tartare de bœuf rouge flamand occidental, coupé à la main, est assaisonné à la perfection, un modèle de simplicité et de précision. Les amateurs de viande se régaleront également avec le bœuf Holstein, décliné en ribs et côte à l’os, ou encore en filet pur, dont la cuisson impeccable - on a souhaité la viande saignante - révèle toute sa tendreté et ses saveurs. Frites belges évidemment, et mayo maison. On se régale.
Malgré l’affluence et une cuisine semiouverte, le grand hall qui peut accueillir jusqu’à 150 convives demeure paisible, un calme obtenu grâce à un effort particulier sur le confort acoustique. « La recherche d’une acoustique parfaite, c’est un point sur lequel les nouveaux propriétaires se sont montrés intransigeants », nous glisse Wouter Van der Vieren. Encore un bon point, car si le bruit affecte l’atmosphère, il peut également avoir un impact négatif sur la façon dont on perçoit le goût.
Le bonheur est dans l’assiette, mais pas uniquement. Car Belga Queen ne serait pas Belga Queen sans son cadre majestueux. Notamment cette coupole qui coiffe le grand hall et ces blasons des provinces belges. Restaurés avec minutie, ils captent tous les regards. La déco, moins flamboyante qu’avant, sert principalement à sublimer l’espace. Le bar, installé en face du bar-écailler, offre une large gamme de cocktails et propose notamment une sélection de vins belges. Quant à la fameuse salle des coffres, vestige de l’époque où le bâtiment abritait une banque, elle a été métamorphosée et peut désormais accueillir des réceptions d’entreprise et autres événements privés jusqu’à 80 personnes. Une idée ingénieuse pour capitaliser sur l’histoire unique du lieu, tout en offrant une touche d’insolite…
www.belgaqueenbrussels.be
HÔTEL FLEUR DE VILLE ET RESTAURANT ERA
Le rétro chic qu’on
aime
A Bruxelles-ville, le boutique hôtel Fleur de Ville abrite 51 chambres et suites, un restaurant gastronomique, Era, un centre bien-être, et un pan de notre histoire. L’hôtel se situe en effet dans un bâtiment bruxellois du 19e siècle, qui fut jadis le QG d’un grand centre financier. Bâtisse élégante, porte en bronze, hauts plafonds, ferronnerie, vitraux, détails architecturaux historiques. Autant d’éléments authentiques sublimés par la déco rétro chic de l’architecte d’intérieur londonien, Saar Zafrir, ainsi que par une table originale. Un sans faute.
L’Hôtel Fleur de Ville révèle l’histoire captivante d’un ancien haut lieu de la finance, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite, autrefois située rue du Fossé aux Loups, dans le centre de Bruxelles. En 2019, souvenez-vous, Wolf transformait l’ancienne salle des guichets de la CGER en un food court, révélant un cadre exceptionnel. Le boutique hôtel Fleur de Ville occupe, quant à lui, l’édifice voisin qui abritait jadis le siège central de la banque. Ce bâtiment, imposant, fut d’abord conçu par Henri Beyaert, figure majeure de l’architecture éclectique de notre pays, puis agrandi par Henri Van Dievoet, un autre architecte belge influent, également maître d’œuvre de l’hôtel Astoria, et Alban Chambon, décorateur de l’hôtel Métropole. Autant de références prestigieuses dans le domaine, qui laissent présager du meilleur...
Le remarquable portail d’entrée à peine franchi que l’esprit des lieux se révèle : le hall majestueux a conservé un sol en mosaïque d’époque, le lobby est dominé par un bronze imposant, un escalier en ferronnerie d’art est enguirlandé d’ornements élégants. Effet waouh garanti, d’autant que le bâtiment regorge toujours de symboles de prospérité et d’abondance, liées à son ancienne affectation. Ainsi ces abeilles, emblèmes de l’épargne, sculptées sur les portes de l’ancienne salle du conseil ou les feuilles de laurier, images du mérite… L’hôtel Fleur de Ville rend de toute évidence hommage au riche passé du bâtiment qui l’accueille. « Avec l’hôtel Fleur de Ville, notre objectif était de proposer un voyage artistique et captivant pour nos hôtes en intégrant des éléments authentiques qui mettent en valeur l’histoire et la signification historique du bâtiment », explique Saar Zafrir, le designer d’intérieur.
Pari réussi grâce à, notamment, une parfaite intégration du style de l’hôtel dans ses 51 chambres et suites : portes et lambris en bois, moulures originales, cheminées, grandes fenêtres braquées sur le jardin intérieur ou offrant une vue sur la ville. On imagine bien la suite Grand Magnolia située dans la tourelle d’angle sous un impressionnant plafond en coupole, occupée par Hercule Poirot ! Mais qu’on ne s’y trompe pas, si l’hôtel Fleur de Ville honore le passé, il n’affiche point un style suranné pour autant. Au contraire, ce boutique-hôtel embrasse modernité, confort et luxe. Le Grand Foyer, oasis de tranquillité, invite les clients à prendre un verre ; un centre bien-être privé, comprenant jacuzzi, sauna et espace détente, permet d’échapper à l’agitation de la ville ; quant aux produits d’accueil de la maison Aesop, ils confirment le positionnement chic du lieu.
NOUVEAU CHAPITRE POUR LA SALLE DU CONSEIL
A l’image de la notoriété de la banque, la salle du conseil de la CGER se devait d’être prestigieuse. Située au premier étage de l’hôtel, elle abrite dorénavant Era, un restaurant gastronomique qui profite d’un cadre historique absolument fascinant - haut plafond staff garni de corniches, moulures, rosaces, plancher de marqueterie (un art !), cheminée de marbre imposante, colonnes, suspensions Art nouveau, bustes anciens, portait d’Albert 1er - couplé à la modernité de Saar Zafrir, auquel on doit également la décoration du restaurant Le Conteur et de deux autres hôtels bruxellois récents, Craves et Cardo. Ce designer londonien est en effet arrivé à impliquer le client
dans l’histoire de l’hôtel, à la manière d’une production cinématographique dont il aurait rédigé le scénario…
Dans ce cadre rétro chic affirmé, le chef Yonatan Cohen a concocté une cuisine de partage, notamment axée sur des petits plats à se partager. « Mais si vous n’aimez pas la tendance food-sharing », nous glisse à l’oreille Raafi, le chef de salle au ton affable, « rien ne vous empêche de privilégier une composition classique, entrée, plat, dessert. » On suivra son conseil en testant les plats signatures du chef. On démarre les réjouissances avec une mise en bouche minutieusement concoctée : deux tartelettes de pomme de terre croustillantes, garnies de tartare de bœuf et nappées d’une sauce hollandaise à la moelle (et caviar belge en
sus, pour les fins gourmets) à se partager et à accompagner d’un cocktail signature, notamment l’Ephemeral, vodka, liqueur de bergamote, sirop d’hibiscus. En entrée, un très rafraîchissant sashimi d’hamachi aux radis (un poisson très savoureux qui appartient à la famille du chinchard), subtile sauce ponzu à l’orange mandarine et huile de ciboulette. Suit un savoureux coquelet tranché, girolles, dashi (bouillon) de cèpes et huile d’algues kombu torréfiées, le tout combiné avec un excellent vin nature. Soit une cuisine raffinée à base d’ingrédients de très haute qualité, relevée d’influences modernes qui consacrent l’originalité d’Era. On y retournera.
www.hotelfleurdeville.com www.era-restaurant.com
BIENVENUE DANS NOTRE UNIVERS VINIQUE, OÙ CHAQUE VISITE EST UNE AVENTURE. NOTRE PASSION POUR LES PRODUITS DE QUALITÉ EST CE QUI NOUS DISTINGUE. La Mazerine - Avenue Albert 1er 18A - 1332 Genval | 02 648 27 46 | info@potdevin.eu Suivez nous sur Facebook & Instagram www.potdevin.eu
Dans le paisible Quartier Vert d’Anvers, l’hôtel August célèbre ses cinq ans avec des nouveautés qui ravivent encore son charme : un menu à la carte signé par le chef Gerd Govaerts, un bar offrant une expérience culinaire complète tous les jours de la semaine, et une collaboration avec la marque belge de soins naturels Maiwe pour le spa.
MOTS : NICOLAS DE BRUYN
L’histoire d’August commence avec Mouche Van Hool, déjà connue pour avoir transformé l’Hôtel Julien en une référence du luxe discret à Anvers. Avec son mari Laurent De Scheemaecker, elle a cherché à réitérer cette alchimie dans un tout autre cadre, mêlant patrimoine et modernité.
Dès l’entrée, le lieu impose. Ancien domaine militaire, les bâtiments qui composent August ont été magnifiquement réhabilités par Vincent Van Duysen, une figure majeure de l’architecture contemporaine belge. Le respect du passé se ressent dans chaque détail : des lampes faites sur mesure aux armoires soigneusement dessinées, tout semble avoir été pensé pour rendre hommage à la main de l’artisan. Ici, le design ne cherche pas à effacer l’histoire, mais à lui donner une nouvelle voix.
Cinq bâtiments s’entrelacent harmonieusement, entourés de jardins conçus par les paysagistes de Wirtz International. Il est fascinant de penser que ces espaces, où règnent aujourd’hui calme et raffinement, accueillaient autrefois des religieuses qui soignaient des soldats malades et blessés.
Dans cet écrin chargé d’histoire, où se répartissent 44 chambres, on a eu l’occasion de séjourner dans la chambre Experience Plus, une expérience qui porte bien son nom ! Sous un plafond en bois séculaire, empreint de caractère et d’histoire, cette chambre unique affiche un cadre d’exception. L’alliance des matériaux d’origine et des équipements modernes crée un équilibre parfait entre authenticité et confort contemporain. L’espace généreux invite au bien-être, tandis que la salle de bain attenante, avec sa douche à l’italienne et sa grande baignoire, devient un refuge où l’on n’a qu’une envie : s’y prélasser après une longue journée. Un plaisir simple, mais inoubliable. Les espaces communs, quant à eux, appellent à la contemplation : qu’il s’agisse du murmure des jardins ou des jeux de lumière dans la chapelle, désormais transformée en un bar déjà légendaire.
Un menu à la carte par Gerd Govaerts
Pour les amateurs de gastronomie, le retour d’un menu à la carte est une excellente nouvelle. Gerd Govaerts, le chef d’August, apporte une expertise acquise dans des établissements prestigieux. Il a travaillé auparavant dans le restaurant anversois étoilé au Michelin, Le Dôme, aux côtés du chef Julien Burlat, ainsi qu’à l’hôtel Le Chalet Zannier à Megève.
Sa cuisine, à la fois inventive et respectueuse des saveurs, se reflète dans chaque assiette. Des plats signatures comme la Côte à l’Os ou le BBQ de jeune turbot côtoient de nouvelles créations pleines de fraîcheur, comme la Soupe de couteaux et coques au Vadouvan. Ce format à la carte offre une liberté précieuse permettant de composer une expérience culinaire sur mesure, sans les contraintes d’un menu imposé.
Expérience culinaire dans l’ancienne chapelle tous les jours de la semaine
Le bar, aménagé dans l’ancienne chapelle, est un lieu à part. Dès qu’on y entre, la hauteur des plafonds et les jeux de lumière captivent. C’est un espace où l’on peut tout aussi bien venir pour un apéritif que pour un dîner informel. L’ambiance y est à la fois détendue et sophistiquée, une combinaison rare. Les plats proposés, du Tataki de bœuf Holstein à la Salade de crabe de la Mer du Nord, reflètent cet équilibre entre simplicité et raffinement.
Bien-être et collaboration locale
Le centre de bien-être propose un sauna, un hammam et un massage aux pierres chaudes, ainsi qu’un gommage glacé et un bassin de natation extérieur dans la Cour anglaise adjacente. Un sanctuaire où l’on peut se laisser porter par l’eau et le temps. Durant une heure, cet espace nous a été privatisé, procurant une expérience encore plus exclusive
et sereine. Se plonger dans le bassin extérieur, à l’abri du monde, au calme de cet espace, est une expérience profondément apaisante, presque méditative. On repart avec une sensation de légèreté, comme si le lieu avait absorbé une part de notre stress.
En collaboration avec Maiwe, marque belge fondée par Maayke Ruyffelaere, les soins utilisent des produits naturels à base d’huile de rose musquée pure, récoltée dans les Andes chiliennes. Une
approche holistique, où authenticité et bien-être s’entrelacent pour un moment de pure déconnexion.
En quittant August, on emporte bien plus qu’un simple souvenir. Ce lieu, par son atmosphère et son attention aux détails, offre une parenthèse hors du temps. C’est une adresse qui invite à être redécouverte encore et encore.
www.august-antwerp.com
Un petit bout du Liban en plein cœur de Waterloo
RESTAURANT
du mardi au samedi de 12h00 à 14h30 et de 18h30 à 21h30
SERVICE TRAITEUR
Évènements privés sur demande privatisation de l’établissement
Chaussée de Bruxelles 512 | 1410 Waterloo | T : 02/733.31.06
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NOMADE 5
Le savoir-faire des Belges hors de nos frontières.
LUDOVIC DE SAINT SERNIN
© Ludovic de Saint Serin
Le prodige libre
En moins d’une décennie, Ludovic de Saint Sernin a quitté le statut d’anonyme pour celui de créateur au succès international. Un parcours atypique pour un designer qui ne l’est pas moins, tout à la fois ovni poétique et ambassadeur brillant de sa génération. En parallèle au triomphe de sa marque, le belgo-français orchestrera en janvier la collection Haute Couture printemps/été 2025 de la Maison Jean-Paul Gaultier. Portrait d’un talent résolument avant-gardiste.
MOTS : BARBARA WESOLY
Février 2024, à New York. Des modèles à l’allure envoûtante et à la délicatesse androgyne défilent sur le sol de béton ciré du Starrett-Lehigh Building. Le cadre est celui d’une prestigieuse Fashion Week, mais pourrait tout aussi bien s’apparenter à un entrepôt underground. Ludovic de Saint Sernin y présente sa collection Automne/Hiver 2024-2025. Un hommage à l’emblématique photographe Robert Mapplethorpe, dont l’impertinence créative et la dualité
entre une âme sulfureuse et une sensibilité à fleur de peau sont pour lui une source immuable d’inspiration. Le cuir y croise l’organza, les fleurs caressent en transparence la peau nue. L’érotisme ténébreux embrasse une douceur profonde, presque innocente.
Un regard singulier
Ce tout premier show américain a tout d’une consécration pour le designer belgo-français de 33 ans.
Une confirmation fulgurante autant que la suite sublimement logique d’un itinéraire singulier. Celui d’un enfant des années 90, ayant très jeune quitté Bruxelles où il est né, d’abord pour la Côte d’Ivoire puis pour Paris. C’est la Ville Lumière qui accueille sa vocation en devenir et où sa passion du dessin et du style se développent grâce à des cours de peinture mais aussi de couture. Il y sort diplômé d’un cursus mode de l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré, auquel succèdent des collaborations
avec Dior, Maxime Simoens et Yves Saint Laurent, ainsi que Balmain. Son départ après trois ans passés sous la direction artistique d’Olivier Rousteing, marque un point de bascule. Et le lancement, en 2017, de sa propre Maison éponyme, récompensée dès l’année suivante par le prestigieux Prix du Label Créatif de l’ANDAM. Ludovic de Saint Sernin a alors 26 ans. Considéré comme l’un des ambassadeurs d’une génération émergente de créateurs, son regard est pourtant déjà empreint d’une finesse et d’une maturité qui contredit les clichés
de l’âge. Mais également d’une fluidité qui deviendra signature. Lui qui avait appris la mode par le prisme féminin présente pourtant à la Fashion Week Homme de Paris son défilé inaugural. Avant de balayer définitivement toute frontière, avec l’affirmation d’une sensualité dépassant la notion de genre.
Artiste de l’irrévérence
Les collections se succèdent, au fil de pièces qui racontent le minimalisme empreint d’exubérance, les références
à la culture rave et fétichiste autant que les éclats des cristaux Swarovski. L’esthétique queer au diapason du raffinement de la haute couture. Les corps tantôt suggérés sous des looks monochromes, tantôt exposés par des jeux de découpes. L’univers de Ludovic de Saint Sernin est un manifeste de tous les possibles, d’une émancipation flirtant avec l’irrévérence. Jusqu’à s’inscrire en véritable référence de la mode contemporaine. En 2022, le créateur surprend pourtant en devenant directeur artistique d’Ann Demeulemeester,
© Ludovic de Saint Serin
avec qui il partage une même liberté de ton et l’expression d’une vision romantique et lascive à la fois, aux allures gothiques. Une collaboration aussi iconique que brève, puisqu’elle s’est achevée après une seule saison, ne laissant à la postérité que 80 looks d’archives. Le label du designer fête ses cinq ans l’année suivante, auréolé d’un succès que rien ne semble à même d’arrêter. Jusqu’à ce défilé new-yorkais. Puis en septembre 2024, à une invitation au parfum d’héritage. Celle de devenir le 8è designer convié par Jean-Paul Gaultier à prendre les rênes d’une collection couture. Une place que depuis 2021, la Maison propose chaque saison à un autre styliste renommé.
Après Haider Ackermann, Simone Rocha ou encore Glenn Martens, Ludovic de Saint Sernin dévoilera son interprétation du vestiaire Gaultier en janvier 2025. L’amenant à être le plus jeune créateur à concevoir une ligne masculine au sein de la marque. D’un enfant terrible de la mode à un autre. Et d’une audace à la suivante, phares d’un voyage vers les sommets.
www.ludovicdesaintsernin.com
VANESSA TUGENDHAFT
Derrière la marque éponyme de Vanessa Tugendhaft, un fil rouge. Celui à l’origine de son premier bijou, un bracelet serti d’un diamant. Celui aussi d’un raffinement telle une seconde peau, imprégnant sa vision joaillière et son label, qui célèbre ses 20 ans.
MOTS : BARBARA WESOLY
Deux décennies ont passé depuis le lancement d’Identity, parure toute en finesse, n’ayant jamais quitté votre gamme. Ce bel anniversaire est-il pour vous synonyme de bilan ?
C’est un moment qui réveille en tout cas les souvenirs et amène à reparcourir cette superbe histoire faite d’émotions et d’instants inoubliables. Mais également d’étapes plus complexes, comme c’est le cas, je pense, pour tout entrepreneur.
Je songe en souriant à la jeune femme que j’étais en 2004 et à qui ce premier bijou a permis de trouver sa voie et de laisser émerger une créativité dont elle n’avait pas conscience. Et quelle plus jolie manière de savourer le chemin parcouru qu’en en écrivant déjà le chapitre suivant ?
D’où ce choix de dévoiler six collections conçues pour l’occasion, dont Rainbow qui revisite le bracelet Identity en un arc-en-ciel, composé non plus d’un, mais de sept fils de différents coloris.
Issue d’une lignée de joailliers par vos arrière-grands-parents et de diamantaires par vos parents, cet univers faisait-il office pour vous de voie toute tracée ? Absolument pas. J’avais côtoyé ce monde toute mon enfance, allant très souvent au bureau avec mes parents, mais je ne m’imaginais absolument pas le rejoindre. Après des études de commerce à Bruxelles, je me dirigeais sans réelle certitude vers le marketing et la communication dans le secteur du cinéma, lorsque par hasard m’est venue une idée :
celle de revisiter le fil rouge symbolique, que les célébrités à la mode mais aussi les anonymes de tous horizons arboraient alors en porte-bonheur et de l’associer à un diamant, pour créer un modèle qui soit subtil et précieux. A l’époque, la joaillerie fine et ses pièces accessibles et nobles à la fois, en était à ses balbutiements et ce bijou a donc trouvé un écho d’autant plus retentissant.
Vous avez grandi en Belgique mais êtes désormais installée en France, à Paris. L’histoire de vos bijoux s’inscrit-elle à la frontière des deux pays ? J’ai imaginé Identity alors que je séjournais à Paris pour mon stage de fin d’études. Et je n’ai plus quitté la Ville Lumière depuis. Mais la Belgique n’en reste pas moins mon point d’ancrage. Et j’y vis encore partiellement. Le parcours de ma marque est indissociable de l’un comme de l’autre. Je suis fière que mes créations soient présentes à Knokke, où je passais mes vacances lorsque j’étais petite, ainsi que dans de nombreux autres points de vente de notre pays, comme d’avoir eu quelques années ma propre boutique à Saint-Germain-desPrés. Et qu’aujourd’hui le label s’affiche dans plusieurs enseignes à Paris, Grenoble ou encore en Corse.
Quels ont été les moments forts de ces années ? Il y en a eu beaucoup. Avoir vu le label prendre un essor international, après deux, trois ans d’existence et ainsi
imposer une vision à contre-courant de la joaillerie de l’époque et de ses codes très classiques. Et en parallèle, découvrir qu’elle était portée par des personnalités comme Madonna ou Demi Moore. Il y a eu la conception de mes propres fragrances précieuses, les Eaux Diamantées et puis ce sac imaginé en duo avec Clio Goldbrenner. Mais l’un des principaux demeure sans aucun doute le tourbillon médiatique suscité par Meghan Markle, lorsqu’elle a arboré les boucles d’oreilles La Rose ou encore la bague Infini. Cela se déroulait en 2018, aux environs de son mariage avec le Prince Harry, alors que ses faits et gestes étaient scrutés de toutes parts. Soudain Buckingham Palace se faisait notre porte-parole, en communiquant
à la presse les marques appréciées par la duchesse et suscitant un engouement inouï. C’était une période unique, vertigineuse.
Comment votre label façonne-t-il sa différence ? Par des lignées épurées, qui s’affirment avec subtilité, depuis toujours. Mes envies ont bien sûr évolué avec le temps. Ainsi de ce premier fil, sont nés 25 déclinaisons de coloris et aussi beaucoup d’autres collections, certaines jouant d’audace, mais sans jamais rompre avec le raffinement. Et par des bijoux qui se veulent des talismans, dont l’aura amène à rayonner. Je conserve aussi ce parti pris de démocratiser la joaillerie, sans renoncer à
célébrer l’exceptionnelle beauté du diamant.
Qu’est-ce qui aujourd’hui vous anime ? L’instinct. C’est lui qui m’a toujours guidé. Et le désir de créer un bijou tel un cadeau. Non pas offert forcément par un compagnon ou un mari, mais tel un présent à soi-même. J’ai bien sûr de nombreux clients masculins qui achètent mes pièces pour gâter celle qui fait battre leur cœur, mais j’aime l’idée de concevoir des bracelets, bagues ou colliers qui racontent l’amour de soi, à même la peau.
www.vanessa-tugendhaft.com
isabelleleblans
Joaillerie-Créations
La complexité de cette bague bandeau sertie d’un saphir vert réside en la multiplicité de fils composant le corps, ponctués de diamants fancy yellow et blancs.
33 ans 1991 - 2024
Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe tel. 02 652 24 39 - www.leblans.be
Je vous accueille du mardi au samedi de 10h00 à 18h30
Isabelle Leblans Gemmologue
JULIEN LECLERCQ
L’aventurier belge fasciné par l’Islande
Depuis toujours, Julien Leclercq nourrit un rêve d’évasion. À seulement 24 ans, il quitte la Belgique pour partir à la découverte du monde. Dix ans plus tard, il vit en Islande, subjugué par la nature à l’état brut. Aujourd’hui guide et photographe, il mène une vie qu’il ne troquerait pour rien au monde. Rencontre avec cet aventurier moderne au parcours inspirant.
MOTS : OLIVIA ROKS
À34 ans, vous avez déjà parcouru un chemin extraordinaire. Qu’est-ce qui vous a poussé à quitter la Belgique pour explorer le monde ? J’ai toujours été attiré par l’idée de voyager. À l’école, je n’étais pas un élève modèle : rester assis derrière un bureau me semblait insupportable. Mon adolescence n’a pas été facile : le divorce de mes parents a été un coup dur. J’ai sombré dans la dépression et j’ai développé des comportements
autodestructeurs. Un matin, j’ai eu une révélation : je devais tout laisser derrière moi et partir.
En regardant un globe terrestre, j’ai cherché le point le plus éloigné de la Belgique et je suis tombé sur la NouvelleZélande. Là-bas, j’ai travaillé dans une ferme entourée de vergers et de chevaux. Ironiquement, j’avais une peur bleue de ces animaux. Mais le destin m’a mis au défi : on m’a confié la mission de prendre
soin d’une jument affaiblie. Cette expérience a bouleversé ma perception. J’ai non seulement vaincu ma peur, mais je suis tombé amoureux des chevaux.
De là, l’aventure s’est poursuivie en Australie : j’ai été cowboy dans un ranch, gardien de zoo où j’avais la responsabilité de m’occuper du plus grand crocodile du pays. Je découvrais ces emplois grâce au concept du « woofing » (via helpx. net), un système fondé sur l’échange et le
partage. Il s’apparente à du volontariat : en échange de mon travail, on m’offrait le gîte et le couvert.
De retour en Belgique après l’expiration de mon visa, je n’ai tenu que trois semaines avant de repartir, cette fois pour la Suède, où j’ai découvert la vie dans une ferme western. Ensuite, près d’Oslo, j’ai appris à murmurer à l’oreille des chevaux auprès des Indiens Lakotas. J’ai continué mon aventure en Norvège, où j’ai pratiqué la pêche. C’est là que j’ai rencontré un Islandais qui cherchait de l’aide pour sa ferme. Sans hésiter, je l’ai suivi.
L’Islande, ce pays de glace qui m’a envoûté, est aujourd’hui le cadre de
ma vie. Après avoir enchaîné des expériences variées dans des fermes et des ports, j’exerce désormais un métier qui me comble : guide (conduite et glacier) pour Ice Pic Journeys et photographe. Chaque jour, je capture la magie unique de cette terre fascinante. Je ne pouvais pas rêver mieux.
Une aventure fabuleuse ! Les chevaux semblent avoir une place spéciale dans votre parcours. Ils vous ont aidé à surmonter des épreuves ? Absolument. Les chevaux sont comme des meilleurs amis, capables de ressentir nos émotions. Leur tendresse et leur capacité à communiquer presque télépathiquement m’ont sauvé. Je suis
quelqu’un d’introverti, souvent en proie à la dépression. Sans eux, je ne serais probablement plus là aujourd’hui. Cette connexion avec les chevaux et la nature me nourrit et m’apaise au quotidien.
Vous semblez épanoui en Islande. Parlez-nous de votre passion pour la photographie. Depuis mon arrivée en Nouvelle-Zélande jusqu’à aujourd’hui en Islande, j’ai capturé de nombreux moments avec mes téléphones Samsung. Un jour, en échangeant sur Instagram avec Samsung Iceland, j’ai partagé quelques-unes de mes photos. Ils les ont adorées. Depuis, l’entreprise me fournit du matériel, et je réalise des prises de vue pour eux. Cette
collaboration m’a non seulement permis de gagner en confiance, mais elle a aussi transformé ma photographie, qui a considérablement évolué grâce à leur soutien.
J’aime capturer des détails de la nature, faire des photos qui semblent irréelles alors qu’elles sont authentiques et à peine retouchées. Je photographie surtout des glaciers, des animaux, et des volcans en éruption. L’Islande est un véritable terrain de jeu pour un photographe : tout y est vivant, en perpétuel mouvement. C’est magique !
Qu’est-ce qui vous manque le plus de la Belgique ? Mes parents savent que
je suis heureux ici, et quand ils veulent me voir, ils viennent me rendre visite. Franchement, c’est plus fun qu’un voyage en Belgique ! Ce qui me manque, c’est un magasin Décathlon ! Le plus proche est au Danemark, et en Islande, le matériel sportif coûte une fortune.
Comment envisagez-vous votre avenir dans dix ans ? J’aimerais créer ma propre entreprise de tours sur mesure. Mon idée est de proposer des expériences privées, limitées à quatre participants, pour favoriser des échanges sincères et authentiques. J’ai déjà trouvé un collègue et un véhicule ; il ne me reste plus qu’à continuer d’économiser (rires).
Quelles expériences incontournables recommanderiez-vous de vivre en Islande ? Une randonnée à cheval avec Mister Iceland, avec nuit en cabanes pittoresques et dîner viking, une expérience unique ! Il y a aussi l’observation des baleines à bosse et des orques qui offre un spectacle fascinant ou encore une expédition sur un glacier, que je peux organiser et qui permet d’explorer des paysages glacés uniques. Enfin, les aurores boréales et les volcans en éruption, bien que dépendants des conditions naturelles, sont des moments incroyables.
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: julienleclercqiceland
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VOYAGE
Une envie d’évasion ? Suivez notre guide…
HANA
Le nouvel écrin parisien de Chapitre Six
Hana, la nouvelle adresse parisienne de Chapitre Six, est un sanctuaire de tranquillité et de raffinement au cœur de la capitale. Situé entre l’Opéra Garnier et la Place de la Bourse, cet hôtel 5 étoiles mêle harmonieusement l’élégance de la ville lumière et la sérénité japonaise, invitant ses hôtes à ralentir, à contempler et à vivre une expérience unique de bien-être et de quiétude.
MOTS : NICOLAS DE BRUYN
Depuis sa fondation en 2016, Chapitre Six (anciennement Adresses Hotels) s’est imposé comme une référence incontournable sur la scène hôtelière française, transformant chaque adresse en un voyage sensoriel unique. Parmi ses chefs-d’œuvre, le lifting du mythique hôtel La Ponche à SaintTropez et le Cap d’Antibes Beach Hôtel
redessiné par l’architecte belge Bernard Dubois, ont marqué les esprits. Ce dernier, célébré en 2024 par le prestigieux Prix Versailles, est désormais reconnu comme le plus bel hôtel du monde.
Dernier-né de cette collection audacieuse, Hana, signifiant « fleur » en japonais, invite à un voyage intérieur
empreint de douceur et de quiétude. Situé au cœur de Paris, entre l’Opéra Garnier et la place de la Bourse, cet hôtel 5 étoiles de 26 chambres contraste avec l’effervescence toute proche de Little Tokyo et s’impose comme un havre de paix pour les esthètes en quête de sérénité, où l’élégance parisienne se marie subtilement à la délicatesse japonaise.
© Stephan Julliard
Un accueil raffiné et personnalisé
Dès notre arrivée, nous avons été reçus avec une discrète sophistication et un accueil personnalisé, à mille lieues des réceptions classiques. Chaque détail semblait pensé pour offrir une expérience sur mesure. Conduit vers notre chambre, nous avons tout de suite été frappés par l’atmosphère paisible et raffinée de ce cocon où tout semblait inviter au calme. En ouvrant la porte, nous avons découvert un Paris de carte postale, baigné de lumière et de silence, comme une scène parfaitement harmonisée.
La décoration : Entre maximalisme Belle Époque et minimalisme japonais
Laura Gonzalez, architecte de renom, a su créer ici un lieu à l’esthétique unique, où le maximalisme de la Belle Époque rencontre la pureté du minimalisme nippon. Des matériaux nobles comme le bois d’Iroko, les revêtements en paille et le marbre bicolore dans les salles de bain participent à une harmonie visuelle et sensorielle. Chaque élément est conçu pour apaiser l’esprit et offrir un sentiment de raffinement où chaque détail compte.
Un espace bien-être pour se retrouver
Le spa bien-être se dévoile comme une véritable oasis de sérénité, un refuge où l’on peut s’accorder une nage à contre-courant dans le bassin dédié ou s’abandonner aux bienfaits d’un soin énergétique. Les soins Lymfea, inspirés des traditions japonaises, promettent une relaxation profonde et régénérante. Reiki, Kobido, réflexologie et Chi Nei Tsang figurent parmi les rituels énergétiques soigneusement conçus pour harmoniser le corps et l’esprit.
Une mixologie franco-japonaise inédite
Au bar, nous avons découvert des cocktails réinventés, mêlant des ingrédients français et japonais dans des associations audacieuses. Notre Dry Martini, twisté avec du gin japonais et une prune umeboshi, en est l’exemple parfait : un équilibre savoureux réveillant les sens d’une manière inattendue.
Un feu d’artifice dans l’assiette
Le restaurant Hanabi, qui signifie « feu d’artifice » en japonais, porte bien son nom : ici, chaque plat est une explosion de saveurs, une composition subtile qui rend hommage aux traditions culinaires du Pays du Soleil-Levant.
Notre expérience a débuté par un trio d’entrées délicatement choisies : l’œuf Hanabi, le Gomatofu au sésame noir accompagné de sa sauce soyeuse, et le Crudo de Kinmedai, chacun apportant des saveurs uniques et raffinées. Pour le plat principal, nous avons savouré une bavette de Wagyu, sublimée par une sauce au poivre de Sansho, qui ajoutait une touche épicée et aromatique parfaitement équilibrée. Enfin, nous avons clôturé ce voyage culinaire sur une note sucrée avec un tiramisu à l’Hojicha, un thé délicatement parfumé et vanillé qui nous a littéralement transportés. Chaque plat a été une découverte, un hommage aux saveurs et aux textures exquises, soulignant l’audace et la maîtrise de la cheffe Shirley Garrier dans ses associations subtiles. Le sommelier, quant à
lui, a enrichi notre expérience en nous proposant des vins atypiques, soigneusement choisis pour parfaire cette aventure culinaire et sublimer chaque bouchée.
En quittant l’Hôtel Hana, nous avons senti que quelque chose en nous avait changé, comme si nous avions découvert une autre facette de Paris, plus calme, plus intime. Chapitre Six a su créer un lieu où chaque détail contribue à une expérience immersive de bien-être et de raffinement. Hana est bien plus qu’un hôtel : c’est une invitation à ralentir, à contempler, et à se ressourcer en profondeur.
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LES BARMES DE L’OURS, HÔTEL & SPA
Un écrin d’exception en Savoie
Situé au pied de la légendaire face de Bellevarde, piste noire mythique de Val d’Isère, l’hôtel Les Barmes de l’Ours (*****) promet un séjour hors du commun. La Table de l’Ours, orchestrée par le chef Antoine Gras, brille comme l’unique étoilée Michelin de la station, tandis qu’à ses côtés, Magali Delalex vient de rafler le prix de la sommellerie 2024 octroyé par le guide rouge. Une adresse qui incarne l’excellence.
MOTS : SERVANE CALMANT
En patois savoyard, une barme désigne un renfoncement naturel formé sous un rocher où l’ours, notamment, aime hiberner. Le temps d’un reportage, Les Barmes deviennent notre tanière hivernale, et celle-ci est sacrément confortable. C’est que depuis 20 ans, ce beau chalet de 5 étages se réinvente régulièrement. À sa barre, Delphine André, la propriétaire, et Valérie Boulenger, la directrice, en assurent la continuité avec enthousiasme, portant 76 clés et une vingtaine de suites, vers les cimes de la perfection.
L’environnement naturel de Val d’Isère se prête évidemment à cette excellence. Chalets de bois et de pierre, toits en lauze, église baroque, fermes artisanales, la carte postale guette à chaque coin de rue, les posts Instagram s’imposent. Val d’Isère, station internationale certes, mais aussi village de montagne, a manifestement su conserver son
charme et son authenticité, tout en veillant au confort XXL des vacanciers. Sept hôtels 5 étoiles pour preuve ! Airelles, K2, Blizzard, La Mourra… A chacun sa clientèle, à chacun son style. Aux Barmes de l’Ours, intégré Relais & Châteaux depuis 2016, la noblesse des matières est à l’honneur, bois blond, acajou, pierres brutes, pierre d’Isère, étoffes. Les reliefs des montagnes, les bois de la forêt ou encore les cascades dans la roche, s’invitent à l’intérieur, du spacieux et cosy Sofa Bar, rénové il y a peu, au fumoir et sa belle collection de cigares et spiritueux, en passant par les couloirs.
Pour l’heure, nous posons nos bagages dans une suite prestigieuse avec vue sur la Face de Bellevarde. Cette mythique piste noire a été souhaitée par le triple champion olympique français, JeanClaude Killy, et dessinée par le médaillé suisse, Bernhard Russ. Son tracé qui
commence en haut du téléphérique olympique à 2827 m pour 1000 m de descente, est redoutable mais la vue panoramique sur le village et l’hôtel Les Barmes de l’Ours, récompense tous les efforts consentis…
Les cinq étages de l’hôtel offrent cinq atmosphères différentes : scandinaves avec le bois blond du premier étage, esprit lodges Rocheuses américaines au second, chalet d’alpage au troisième, tonalité contemporaine au quatrième. Points communs à tous les niveaux : la présence de romans et beaux livres, qui s’invitent également dans toutes les parties communes de cet éden de montagne. Convivialité encore avec le Proshop de l’hôtel où réserver le matériel de ski, sans devoir se rendre au village.
L’hôtel propose également un véritable espace d’art contemporain, créé en 2022. Ce lieu ouvert à tous les publics présente
chaque année une exposition originale d’un grand nom, en collaboration avec le curateur Jérôme Neutres. Ainsi a-t-on pu découvrir une cinquantaine d’œuvres de Fabien Verschaere, qui a notamment été sélectionné pour réaliser une peinture monumentale sur le plafond du village olympique des JO 2024 de Paris. Le sculpteur français Livio Benedetti, auquel on doit la fameuse Dame du Lac à l’entrée de Tignes, a quant à lui façonné un imposant ours en bronze qui domine 1 000m2 de spa, parenthèse de détente associée à la prestigieuse marque Sisley et aux produits Shue Uemura du salon de coiffure et barbier maison.
Ce soir, nous avons le privilège de manger à la table d’Antoine Gras. « J’ai démarré commis aux Barmes de l’Ours en 2013. L’été, j’ai travaillé aux côtés
d’Arnaud Donckele à La Vague d’Or (***), à Saint-Tropez, puis, en 2015, j’ai passé une saison chez René et Maxime Meilleur à La Bouitte (***) à SaintMartin-de-Belleville où j’ai appris à comprendre la Savoie », nous explique le chef qui fait désormais sensation dans le monde de la gastronomie.
En 2016, Antoine Gras est rappelé aux Barmes de l’Ours pour être sous-chef, et est rapidement promu chef. En 2017, il voit son travail récompensé d’une étoile Michelin, il a alors 24 ans… Récemment élu Grand de Demain 2024 par le Gault et Millau, Antoine nous a concocté un menu d’un raffinement exquis, que sa complicité avec Magali Delalex, passionnée par les vins de Savoie, et élue par le Michelin sommelière de l’année 2024, vient sublimer…
Depuis 2023, l’offre culinaire de l’hôtel Les Barmes de l’Ours s’est élargie avec la Rôtisserie, nouvel univers bistronomique qui propose cuissons à la braise et à la broche, et des plats qui tiennent chaud, pot-au-feu et chou farci notamment. Le Coin Savoyard proposant quant à lui toutes les spécialités locales.
Une adresse de tous les superlatifs, sans esprit d’exclusivité pour autant. Au contraire, l’hôtel Les Barmes de l’Ours, volontiers axé famille, invite les petits à se divertir aux Kids club, et toute la famille à profiter du seul bowling de la station. Des Barmes où hiverner chaleureusement …
www.hotellesbarmes.com
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Rendez-vous stylé au pied des 3 Vallées M LODGE & SPA
Blotti dans le cadre enchanteur des 3 Vallées, se trouve un petit trésor préservé : Saint-Martin-de-Belleville. Ce village authentique a réussi à conserver charme d’antan et douceur de vivre, tout en accueillant des infrastructures de luxe, chalets haut de gamme, tables étoilées et hôtels 5 étoiles. Dernier joyau en date, le boutique-hôtel M Lodge (*****) se distingue par son mariage réussi entre traditions alpines et design contemporain parfaitement dosé.
Relié aux 3 Vallées, le plus grand domaine skiable au monde avec ses 600 kilomètres de pistes, le village de Saint-Martin-de-Belleville est la porte d’entrée vers une infinité de glisses réjouissantes. Pourtant, au village, l’agitation des grandes stations nous semble agréablement lointaine… Dans les années 60, Saint-Martin-de-Belleville, isolé dans son fond de vallée, vivait encore au rythme de l’élevage, et l’exode rural des jeunes laissait craindre le pire pour son avenir ... C’est paradoxalement le développement des stations de ski voisines, les Menuires et Val Thorens, qui a permis à Saint-Martin-de-Belleville d’embrasser finalement un nouveau destin …
Et si ce village de montagne a recouvré une nouvelle énergie, il a également réussi à conserver une vibrante authenticité. Aujourd’hui, à Saint-Martin-de-Belleville, l’on croise des habitants qui vivent à l’année, l’école du village résonne des rires des enfants de la commune des Belleville et la rue principale respire la vie locale. Eglise, mairie, boucher, coiffeur, on arpente un village bien vivant où tout le monde se salue et où le buraliste se souvient même du prénom des vacanciers réguliers… Un village dont le dynamisme ne fait d’ailleurs que croître. En janvier 2025, un tout nouveau centre aqua-détente ouvrira ses portes, avec une piscine intérieure, un bassin extérieur et un spa doté de cabines de soins.
On l’aura compris, si le village Saint-Martin-de Belleville est petit par la taille, il est grand, très grand même, au travers de ses prestations. La Bouitte, l’hôtel 5 étoiles et le restaurant doublement étoilé au guide Michelin 2024 de René et Maxime Meilleur, est même devenu l’emblème du village ! Le duo père et fils a également ouvert tout récemment, Simple & Meilleur, un bistrot de montagne gratifié d’un Bib gourmand Michelin 2024, dont les plats authentiques et gourmands inspirés du terroir savoyard ont enchanté nos papilles. Le pâté en croûte pickles est carrément inoubliable.
UN NOUVEAU JOYAU
A Saint-Martin-de-Belleville, c’est le M Lodge qui fait cette année sensation. Ce nouveau boutique-hôtel 5 étoiles à vocation intimiste donc, incarne à merveille l’art de vivre alpin : matériaux nobles, bois et pierres du pays, étoffes signées Arpin, référence depuis le 19e siècle. Un classicisme joyeusement revisité par des notes contemporaines qui forgent l’identité de l’hôtel, insufflant une atmosphère chic et arty à ce bel écrin.
Le design raffiné du lieu se dévoile ainsi au travers des luminaires et suspensions haut de gamme du designer britannique, Tom Dixon, et d’une sélection pointue d’œuvres d’art (également destinées à la vente), opérée par la galeriste parisienne, Amelie du Chalard. Les 25 chambres et suites avec vue sur les cimes rivalisent d’élégance ; les linges de lit Maison Garnier-Thiebaut, fournisseurs
des plus beaux palaces, promettent des nuits réparatrices - on vous l’assure ! Les produits d’accueil portent la signature Hermès, confirmant l’esprit chic du lieu. Côté détente, le Spa Valmont pour M Lodge, avec ses immenses baies vitrées qui embrassent l’horizon, sa salle de sport, son sauna, son couloir de nage de 16 mètres, offre un pur moment de volupté. En cabine, l’expertise anti-âge Maison Valmont, marque suisse de cosmétique cellulaire de pointe, s’exerce en une panoplie de soins ciblés pour le visage ou le corps, alliant l’efficacité à la sensorialité. L’offre exclusive du M Lodge se prolonge également dans l’univers confidentiel de trois chalets privatifs de grand luxe. Cocons d’intimité disposant d’un chef privé, d’un chauffeur et d’un majordome pour séjour sur-mesure exceptionnel.
Dans un cadre résolument lounge, à l’esprit bibliothèque à manger ou
espace de rencontres, La Table du M, orchestrée par un chef italien, propose une cuisine baignée du soleil de la Méditerranée, avec des notes asiatiques et sud-américaines. Le tartare de bœuf race charolaise, infusion de scamorza fumée, œuf mariné, foie gras de canard, nous a laissé un merveilleux souvenir.
Et pour toutes celles et ceux qui cherchent, après une journée de glisse sur les pistes, un lieu hype où savourer cocktails signature et assiette de tapas, sur fond de piano live, le Bar du M Lodge, flanqué d’une grande terrasse, s’impose comme l’adresse incontournable, le nouvel endroit chic, stylé, feutré, de SaintMartin-de-Belleville, définitivement village de charme.
www.mlodge.fr www.st-martin-belleville.com
DANS LES COULISSES DE LA COVER
Pierre Marcolini nous fait visiter son nouvel atelier de production à Haren, un bâtiment flambant neuf de 3500 m2, situé à côté de l’actuel atelier. L’objectif étant de regrouper les deux bâtiments pour tripler la production de chocolat. L’entretien que Pierre nous accorde se déroule, quant à lui, et à sa demande, dans l’ambiance feutrée et élégante de son salon-bibliothèque, au cœur de sa maison ixelloise. L’occasion de découvrir le chocolatier star sous un jour inattendu…
« Ce salon, c’est un espace apaisant où j’aime me réfugier de temps à autre. C’est aussi un lieu qui génère de bonnes ondes. J’ai tellement passé de belles soirées, ici, entouré d’ami.es, avec un cigare, un disque de jazz, des éclats de rire. »
Depuis l’achat de sa maison, cette pièce du 19 e siècle est restée intacte, son style boudoir préservé. La bibliothèque est ordonnée. A gauche, des livres sur l’art contemporain et des catalogues d’expositions choisis par son épouse ; à droite, les ouvrages de cuisine de Pierre. « Chaque livre a sa place mais certains soirs, j’aime convoquer Gaston Lenôtre et Pierre Wynants, et rêver d’un dialogue imaginaire avec Man Ray ou Mondrian … », précise-t-il en souriant.
Plaisir de lire, plaisir d’offrir aussi. « Quand un livre me touche, j’en achète plusieurs exemplaires et j’en fais des cadeaux à des amis ». Parmi ses ouvrages favoris, figure notamment « On va déguster l’Italie », de François Régis-Gaudry, ode aux produits emblématiques de la gastronomie italienne, foisonnant d’illustrations, dont Pierre Marcolini recommande les 100 recettes particulièrement savoureuses détaillées par l’auteur.
Deux autres titres chers à son cœur : « Eloge de l’ombre », de Junichirô Tanizaki, une réflexion sur la conception japonaise du beau - ce pays, le Japon, qui l’inspire depuis toujours ; et « Les invités », de Pierre Assouline, livre qui nous plonge dans un dîner de la grande bourgeoisie parisienne où sont invités quatorze convives. « A la dernière minute », poursuit Pierre Marcolini, « une personne se décommande et la maîtresse de maison, superstitieuse, décide d’inviter à sa table sa femme de ménage. Cette invitée imprévue et forcée va esquiver avec humour toutes les hostilités qui lui seront adressées. Je vois dans ce récit une belle leçon d’humanité. On connaît peu ou mal les gens qui travaillent à notre service, alors qu’il suffit de s’y intéresser pour balayer les clichés et percer les apparences … ».
Avec plus de 15 ans d’expertise en immobilier résidentiel et commercial, Langlais&Langlais s’installe à Lasne, à deux pas de la place communale, combinant une approche personnalisée à une parfaite connaissance du marché local.
Notre ambition ? Allier discrétion, efficacité et transparence pour accompagner vos projets immobiliers, qu’il s’agisse d’une vente, d’une acquisition ou d’un investissement. Une agence de qualité, proche de vous, et à votre écoute.
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