Be Perfect Magazine Eté 2023

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Be Perfect

BELGIAN STORIES
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Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.

Sous le soleil, les Belges rayonnent chez nous et dans le monde.

L’ équipe de Be Perfect a donné rendezvous à Bérangère McNeese au Soko Rooftop, pour un shooting estival avec vue plongeante sur la forêt de Soignes. L’actrice, scénariste et cinéaste belgo-américaine a du caractère à revendre, le rire franc, la frange élégante et un charme fou.

Causeries encore, avec ceux et celles qui se démarquent par leur travail, leur passion. Jacques-Henri Bronckart permet au cinéma belge et étranger d’éclore sur grand écran. Laetitia Van Hove gère la communication de stars belges et internationales. Bil&Gin, le duo bruxellois de DJ et compositeurs formé par Michel de Launoit et Stéphane Grégoire, livre un album électro-pop-jazzy qui sort des clous. Depuis dix ans, Bart Roman donne vie à l’Electronic Beach Festival WECANDANCE. Ça se fête !

Alexandra Van Remortel revisite la mode swimwear avec une lumineuse beauté. Jennifer Elliot signe une collaboration avec le styliste Tom Eerebout. Mous Lamrabat expose A(r)mour au MAD Bruxelles. La princesse Delphine égaille les allées de Maasmechelen Village avec son art coloré et positif.

MIX, la géante place to be de la capitale, ouvre ses portes. Rencontres avec Jean-Michel André, un des concepteurs de cet art de vivre tout-en-un, Lionel Jadot qui ne cesse de multiplier les projets d’aménagement et de décoration, Adeline Halot dont les tissages sont des œuvres d’art et Ludivine Pilate,

CEO de Puilaetco, qui a déménagé dans ce joyau architectural abritant autrefois la Royale Belge.

La Terrasse 02 renaît chaque été depuis 20 ans. Confidences de Denis Van Praet et Benoit Marquezy ! Thomas Trothen, Miguel Perez et Mathieu Botta bossent comme des fous pour faire bouger la capitale. L’hôtel The Hoxton s’installe à proximité du Botanique, ouvre une taqueria inspirée par la street-food de Mexico et un resto d’inspiration péruvienne perché au 22e étage.

Dans son nouvel atelier à Sedan, Serge Anton met à l’honneur une exposition de ses kasbahs du Maroc. Dieter Vander Velpen conçoit une villa à Bel Air. Carine Laforêt nous emmène en Provence pour une détox gastronomique.

Nicolas Colsaerts, celui que l’on surnomme le « Belgian Bomber », revêt la casquette de vice-capitaine européen de l’illustre Ryder Cup. Rien ne semble pouvoir freiner les prouesses époustouflantes de Matthieu Bonne, pas plus que sa soif de défis.

K.Zia se met à nu avec « Kintsugi Heart ». Jean-Marie Ghislain nous interpelle : « Qu’arrive-t-il lorsqu’on se confronte à nos peurs ? ». L’apprivoisement de sa phobie de l’eau et des requins est le point de départ de son travail photographique aux confins de l’humain et du vivant.

Belle lecture !

A Léo ! Notre dalmatien adoré, la genèse de Be Perfect. Un dimanche ensoleillé, dans son magnifique galop, il m’a terrassée. Vertèbres et côtes cassées, j’ai été licenciée de mon job. Je me suis relevée et j’ai créé le magazine que vous tenez entre vos mains.

Remerciements : À ma « perfect » équipe et à nos partenaires pour leur fidélité et leur confiance.

Rédactrice en chef ARIANE DUFOURNY
É té 2023 EDITO
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BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE

BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE

Servane Calmant Journaliste Nicolas De Bruyn Directeur artistique Barbara Wesoly Journaliste Olivia Roks Journaliste Anthony Dehez Photographe Luc Depierreux Coiffeur et Make-up Artist
12 BE PERFECT BE PERFECT | ÉQUIPE
Ariane Dufourny Rédactrice en chef Barbara Journaliste Luc Coiffeur Ariane Dufourny Rédactrice en chef
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14 20 HOTSPOTS 24 LA TABLE 26 YPRA 28 DOMAINE DE BRA 30 TALENTS BELGES À SUIVRE 32 BAOBAB COLLECTION 36 BÉRANGÈRE MCNEESE 42 JACQUES-HENRI BRONCKAERT 46 ALEXANDRA VAN REMORTEL 50 JENNIFER ELLIOT 54 MOUS LAMRABAT 58 PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG 62 LIONEL JADOT 68 ADELINE HALOT 72 LUDIVINE PILATE 76 BART ROMAN 78 LAETITIA VAN HOVE 80 BILL & GIN 2 CAUSERIE 1 REPERAGE 35 - 86 19 - 34 SOMMAIRE
On refuse de se laisser enfermer dans un seul style musical » BE PERFECT
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a Quintet Private Bank (Europe) S.A. branchAvenue
1160 Bruxelles / Brussel.
16 88 MIX 92 LA TERRASSE 02 94 LO GROUP 98 THE HOXTON 3 PLAISIR 87 - 102 SOMMAIRE 104 SERGE ANTON 108 DIETER VANDER VELPEN 112 CARINE LAFORET 118 NICOLAS COLSAERTS 120 MATTHIEU BONNE 124 K. ZIA 126 JEAN-MARIE GHISLAIN 4 NOMADE 103 - 130 132 LOU PINET 136 CLUB MED GRAND MASSIF SAMOËNS 140 PONANT 5 VOYAGE 131 - 143 BE PERFECT
L’atelier sedanais de Serge Anton

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REPERAGE

Des adresses à se refiler, des talents à suivre, des marques à connaître ...

FOX - MISS ROSE - NONA - ANJU - JACO - LA TABLE - YPRA - DOMAINE DE BRA - MEWHY NICOLAS MICHAUX - BENJAMIN VNDREDI - RIVE - BAOBAB COLLECTION

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L’ACTU GOURMANDE ET TENDANCE DE CET ÉTÉ

Fox, un généreux choix de streetonomie. Miss Rose, un bistrogalerie imaginé par le chef étoilé Giovanni Bruno. Nona, de la pizza napolitaine comme là-bas. Anju, une carte de cuisine coréenne authentique signée par le chef doublement étoilé Sang Hoon Degeimbre. Jaco, un lieu de vie aux accents d’Italie. Nos recommandations ont bien l’intention de vous faire voyager.

FOX, SUR LE SITE DE L’EX-ROYALE BELGE, À WATERMAEL-BOITSFORT

Nous avons appris un nouveau mot : streetonomie, qui célèbre le mariage de la street-food et de la bistronomie. Nous avons surtout découvert un nouveau lieu ambitieux, façonné à l’attention d’un large public : Fox, le dernierné de la famille Wolf (le food-market du centre-ville bruxellois). Fox est également bruxellois, watermaelois plus précisément et, comme son grand frère, il abrite des restaurants, tous différents, qui vous ouvrent leur cuisine. Le concept est généreux : douze échoppes gourmandes nichées dans le bâtiment iconique de la Royale belge (rebaptisée Mix Brussels - nous en parlons dans ce numéro) viennent saluer le travail, non, la passion de chefs étoilés, de candidats de Top Chef et de jeunes cuisiniers prometteurs. Le lieu, historique, iconique, est agrémenté de gigantesques baies vitrées qui laissent entrer la lumière, est animé de soirées DJ et doté d’une terrasse de 300 places exposée plein sud et suspendue sur l’eau des douves historiques du bâtiment. N’en jetez plus, Fox est l’incontournable de cet été !

Soyons honnête, nous n’avons pas testé les 12 propositions gourmandes, nous partageons avec vous nos coups de cœur. Loulou de Logan Depuydt, patron du bien nommé

L’Artiste à Falaën dans la région namuroise, et Top Chef 2022, bonne humeur contagieuse, pastilla délicate, kebah revisité, viandes rouges saisies sur le feu, les gourmets font la file devant son échoppe ! Sabata, une brioche tressée vegan faite maison accompagne des plats au zaatar et au sumac, la Cheffe israélienne Adi Sivan a un sacré talent, elle a d’ailleurs gagné la Master Chef Israël. Chez Moza, la mozzarella est labellisée « denominazione di origine controllata », miam. On allait oublier Le Comptoir de la Truffe noire pour les œufs brouillés à la truffe. Scoop : Pascal Van Hamme et Thierry Goor, fondateurs des deux adresses précitées, devraient en ouvrir une troisième nommée Ratz, à Ixelles, du côté de l’église Saint-Boniface, en juin 2024. On vous en reparlera.

www.fox.brussels

CALMANT BE PERFECT | FOX - MISS ROSE - NONA - ANJU - JACO
MOTS : SERVANE
©
Mireille Roobaert

MISS ROSE, LE NOUVEAU BISTRO-GALERIE DE GIOVANNI BRUNO, À BRUXELLES CENTRE-VILLE

« On peut bien manger sans se rendre dans un étoilé. Avec Miss Rose, je veux me faire plaisir, m’amuser, être plus abordable, plus accessible, plus convivial avec une cuisine généreuse à la clé » confie Giovanni Bruno, le chef étoilé du Senzanome, qui nous livre une seconde adresse, intime et personnelle, qui parle également de sa passion pour l’art. Miss Rose invite en effet à découvrir l’artiste du moment et à savourer une cuisine twistée par les nombreux voyages du chef à travers le monde. Cet été, la carte est empreinte de fraîcheur : gaspacho, chips de banane sauce avocat, ratatouille en tartelette, penne au pesto ou encore un ceviche. A l’heure où l’on boucle nos pages, Miss Rose vient à peine d’ouvrir. On vous en reparle donc en long et en large dans le prochain Be Perfect.

NONA, QUARTIER FLAGEY, À IXELLES

Il y a pizza et pizza, la gargantuesque qui en fait trop et celle qui prône le « less is more ». Nona se range dans la deuxième catégorie, préférant la qualité à la quantité. Son fondateur, Sébastian Dupont, prône le bio et le circuit court, appelle le maraicher par son prénom et s’approvisionne en mozzarella au lait de bufflonnes auprès de Patrick Cornelissen, éleveur à la Buffl’Ardenne à Neufchâteau en Belgique. De sorte que les pizzas classiques, la Marinara, la Margherita ou la Bufala Motza-Bella sont en tout point succulentes, car un plat réussi, c’est d’abord une affaire de bons produits.

Toutes les pizzas sont préparées dans la pure tradition napolitaine, le label Associazione Verace Pizza Napoletana imprimé sur les menus pour preuve. Soit une pâte sans huile pétrie à la main, une cuisson dans un four à bois à 500° pendant 1 minute chrono et une croûte haute et moelleuse. Si simple et si bon, avec un vin bio, évidemment. Nona n’en est pas à son premier coup d’essai, l’enseigne est en effet déjà implantée à Bruxelles, place Sainte-Catherine et à Mérode, mais Nona Flagey a installé sa belle terrasse face aux étangs et au Paquebot d’Ixelles, un point en plus ! Et les jours de pluie, on trouve refuge entre quatre murs joliment dessinés par Studio Ilse, célèbre agence de design anglaise qui vise la durabilité. Bref, une adresse savoureuse, agréable et écoresponsable, bien dans l’air du temps.

www.nonalife.com

ET TENDANCE DE CET ÉTÉ

21 REPERAGE L’ACTU GOURMANDE
© Equinox Light Photo © Super Studio 21

L’ACTU GOURMANDE ET TENDANCE DE CET ÉTÉ

ANJU, LE NOUVEAU PROJET DE SANG HOON DEGEIMBRE, À SAINT-GILLES

Avis aux amateurs d’excellentes découvertes culinaires, sincères et singulières, Anju qui signifie restaurant où l’on peut boire de l’alcool, est le nouveau projet du chef belgocoréen doublement étoilé, Sang Hoon Degeimbre, et il vaut franchement le détour. Si Sang Hoon a signé la carte et ramené de ses voyages en Corée de joyeux souvenirs dont des gobelets en métal et de jolis bols à banchans (des plats d’accompagnement servis dans de petits contenants), il n’est cependant pas derrière les fourneaux d’Anju. Cette précision nécessaire n’enlève cependant rien à l’attrait de l’enseigne orchestrée au quotidien par Victor des Roseaux, chef exécutif. Son équipe et lui s’assurent en effet de reproduire les recettes du chef Degeimbre et de faire découvrir la pureté de la cuisine coréenne aux clients.

Au menu, un ensemble de plats à partager directement emprunté à la cuisine de Corée. Que choisir ? Les conseils de Victor sont les bienvenus. On débute par un apéro, un

makgeolli, un alcool doux à base de fermentation de riz. Un goût suave et disons, particulier. Les banchans (chou fermenté et épicé - le kimchi -, la très populaire sauce ssamjang à base de piment, une feuille aromatique de shiso, etc.) sont déposés sur la table et sont communs à tous les clients. S’en suivent du poisson cru et sa sauce cacahouète, un délicieux poulpe sauté (très populaire en Corée), du canard à la sauce Bulgogi (soja pomme poire), ainsi qu’un bouillon de poulet au gingembre farci de riz gluant. Le bingsu, un dessert à base de glace pilée recouverte de spéculoos, clôture les réjouissances. Soit autant de plats certes inattendus mais toujours appétissants et franchement savoureux, à picorer à l’envi, dans un décor sobre rehaussé de souvenirs de Corée (photographie, papier tradition, caractères coréens). Belle convivialité en sus.

www.anju.be

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BE PERFECT | FOX - MISS ROSE - NONA - ANJU - JACO
© Estelle Parewyck

ET TENDANCE DE CET ÉTÉ

JACO, DANS LE QUARTIER FORT JACO, À UCCLE

Coup de cœur pour Jaco, ce grand et savoureux cri d’amour adressé à l’Italie. Un « mercato alimentare » (un traiteur plus une épicerie qui vend notamment la Pasta Mancini, considérée comme l’une des meilleures d’Italie), un bar où déguster les grands classiques italiens, un resto au cadre élégamment vêtu de beige et de rose poudré dont la cuisine ouverte et centrale attire tous les regards (il est d’ailleurs possible de manger au comptoir), deux terrasses (parfaites pour l’apéro) composent une offre gourmande qui vante avec talent les produits italiens de qualité. Démonstration virtuose avec ce business lunch (proposé en 3 formules) en tout point fameux orchestré par des chefs originaires de la région des Pouilles : carpaccio de lotte, spaghetti au bar et poutargue, citron crémeux en dessert, soit de belles assiettes savoureuses, raffinées, colorées, joliment dressées,

qui respectent les bons produits sans les dénaturer et sans esbroufe inutile. Luigi, le sommelier, est évidemment de bons conseils : son Campogrande Orvieto aux saveurs fraiches était parfait pour un midi de mai ensoleillé. Nous retournerons prochainement au Jaco pour tester la carte plus raffinée, plus gastronomique, du soir (3, 5 ou 7 services). Le ravioli aux crustacés, poireaux et noisettes IGP du Piémont et bouillon de cigale de mer et le poulpe, polenta, champignons cardoncelli, burrata bio “Querceta” et estragon, nous ont déjà mis en appétit. Bon à savoir : si l’envie vous prend d’aller au Jaco pour déguster un cocktail ou un excellent cru italien, sachez qu’il est également possible de manger dans l’espace bar, en toute décontraction.

www.jaco.brussels

23 REPERAGE L’ACTU
GOURMANDE
© Justin Paquay

LA TABLE C’EST DE SAISON !

À « La Table » de Benjamin Laborie, à Ohain, maison de bouche ô combien délectable, récemment auréolée d’1 étoile au Michelin, les plats du menu varient régulièrement en fonction des produits de saison et des inspirations du chef. Que nous a-t-il concocté cet été ? On lui a posé la question.

Chef, il y aura quoi dans les assiettes de La Table, cet été ? Du rouge ! Au printemps, mes assiettes se parent de vert, en été de rouge. Ce sont les saisons qui dictent mes choix. Vive la tomate, cet été.

La terrasse est-elle ouverte ? Oui, je peux y accueillir une trentaine de convives, l’équivalent de la salle. Mais je ne compte absolument pas doubler le nombre de clients avec la terrasse, nous nous limiterons donc à 30 personnes pour assurer un service optimal. Et si l’été devait se montrer moins clément, on servira évidemment à l’intérieur.

Que cultive Benjamin Laborie dans son jardin potager ? J’ai cinquante bacs à herbes aromatiques et à fleurs.

Combien de temps passez-vous dans ce jardin ? C’est mon épouse qui l’entretient. En revanche, je coupe chaque jour les herbes et les fleurs peu de temps avant le service pour qu’elles soient les plus fraiches possibles.

Et aux fourneaux de La Table ? J’y passe beaucoup trop de temps (rire). De 8h30 du matin à la fermeture. Je me sens vivre ! Mais quand on s’investit comme je le fais, c’est inévitable ...

Un vin d’été à nous conseiller pour nos BBQ ? Un Morgon Côte du Py de chez Jean Foillard ou un Jurançon sec La Part Davant, du Domaine Camin Larredya. Santé.

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MOTS : SERVANE CALMANT
BE PERFECT | LA TABLE www.latablebenjaminlaborie.be © Your Story

L’entreprise familiale Waroquet-Lengrand fête ses 100 ans !

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YPRA, LA RENAISSANCE DE LA BIÈRE VERMEULEN

Ypra, c’est une belgian story comme on les adore. Une belle blonde houblonnée retrouve ses lettres de noblesse grâce à une passion familiale. Dessinée par Edouard Vermeulen, brassée par Omer Jean Vander Ghinste.

MOTS : ARIANE DUFOURNY

C’est peu d’écrire que nous admirons Edouard Vermeulen, depuis 40 ans à la tête de Natan Couture. Cette fois pourtant, Edouard ne nous invite pas pour parler mode, mais pour évoquer sa famille de brasseurs et nous faire découvrir une bière ! Agréablement surprise, nous acceptons l’invitation avec plaisir.

Pour la petite histoire, il faut savoir que les racines d’Edouard Vermeulen se situent à Ypres, la maison de ses parents était attenante à la brasserie créée par son aïeul, Polydore Vermeulen, en 1836. Les camions livreurs de sa jeunesse, Edouard les évoque avec amusement, « Pierre (nda, son frère) possédait le rouge, moi le vert.

Robert était le chauffeur du rouge, Charles du mien. ». Cette brasserie, dont l’« Ypra » fut le fleuron, est restée active jusqu’en 1976, lorsque, Charles Vermeulen, son père, cessa de brasser pour se concentrer sur la distribution.

L’an dernier, deux traditions brassicoles familiales séculaires se sont rencontrées à travers l’acquisition de la brasserie Vermeulen par la brasserie Vander Ghinste, conçue en 1892 à Bellegem et célèbre pour sa fameuse « OMER ». Une reprise qui prend tout son sens puisque Omer Jean Vander Ghinste, PDG actuel et quatrième génération d’Omer, est un descendant de la famille Vermeulen du côté de sa grand-mère.

Cet été, les cousins nous présentent l’« Ypra », version 2023 ! « Une bière blonde, douce et fraîche, de haute fermentation. Elle recèle une pointe d’amertume et révèle à la dégustation des notes houblonnées d’orange et de pamplemousse » précise Omer Jean Vander Ghinste. Les pensées d’Edouard Vermeulen, ému, s’envolent vers son père décédé récemment : « Mon père a créé l’Ypra qui fut toute sa vie. Il n’avait pas d’héritiers dans la bière puisque Pierre est notaire et mon univers est dédié à la couture. C’est merveilleux si ce développement, animé par des principes d’éthique et de qualité si chers à mon père, il le voit du ciel ».

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www.omervanderghinste.be
BE PERFECT | YPRA
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LE DOMAINE DE BRA

OÙ SE RESSOURCER EN HAUTE-ARDENNE BELGE

Le Domaine de Bra, c’est la nouvelle adresse ardennaise à découvrir pour vivre une expérience reposante et dynamique à la fois. Une propriété de charme qui regroupe hôtel, logement insolite sous tente, spa, brasserie fine et activités en extérieur exaltantes. Une mise au vert qu’on adore !

En route pour Lierneux, au coeur de la Haute-Ardenne belge, entre forêts et prairies. Quelle quiétude ! Aucun doute : le Domaine de Bra est l’endroit idéal pour se déconnecter du quotidien et se reconnecter avec la nature. Et ce ne sont pas les vaches qui paissent paisiblement au milieu d’une végétation foisonnante, qui vont nous contredire ! Direction une jolie maison en pierres de la région, c’est elle qui abrite les 6 chambres de l’hôtel. Vous préférez un logement plus insolite ? Le Domaine de Bra propose des tentes chauffées (en Belgique, c’est mieux) qui raviront les adeptes de glamping.

Côté cuisine, une brasserie fine propose des plats de brasserie typiques de chez nous, gourmands et raffinés, avec des produits locaux. Le jambon à l’os de la Ferme de Bergifa ou les confitures du Jardin d’Eve donnent le ton dès le petit-déjeuner.

L’atout principal ? Des activités à l’envi. Maxime Carette, à l’origine du projet, s’est donné pour mission de nous faire vivre des expériences en lien direct avec la nature environnante : promenades gourmandes en buggy menant d’un producteur à un autre, VTT ou trottinette 4x4 électrique à travers la région, tir à l’arc, accrobranche, laser game forestier ou encore parcours commando. Et pour notre détente absolue, une pause bien-être dans l’espace sauna et jacuzzi privatisé avec vue directe sur la forêt. Que souhaiter de plus ?

28 BE PERFECT | LE DOMAINE DE BRA
MOTS : ARIANE DUFOURNY
www.domainedebra.be
© Le Domaine de Bra

Découvrez l’univers de la Ferme de Mont- Saint-Jean

La Brasserie de Waterloo, sa micro-brasserie & distillerie, son Comptoir-boulangerie avec ses bières, gins et whiskies, son musée et ses magnifiques salles événementielles.

Ferme de Mont-Saint-Jean
de Charleroi 591 • 1410 Waterloo • T : 02.385 01 03
Chaussée
www.fermedemontsaintjean.be

MOTS : ARIANE DUFOURNY

MEWHY

Chanteur, auteur-compositeur, le Bruxellois Gilles Verhaegen, alias Mewhy, a grandi dans une famille de musiciens. Il a étudié le piano et la production de musique électronique tout en sortant des singles et EP. De ses voyages en Inde et en Australie, il apporte une nouvelle perspective de la musique pop électroacoustique. Ses textes sont à l’image de sa sensibilité. Sa musique déclenche une irrésistible envie de danser. A l’écoute de son single « Tout contrôler », avons répété ses paroles en boucle : « J’aime ça quand j’peux tout contrôler. À l’aise et en sécurité. En mettant de l’ordre je mets du sens dans ma vie. J’me sens invincible quand elle est prévisible ». Alors, quand nous avons découvert son dernier titre au rythme chaloupant, « Pourquoi moi », difficile de vous cacher notre enthousiasme : Mewhy, tu es notre coup de cœur absolu ! On se réjouit de vous présenter son nouvel album, ainsi que celui en duo avec le DJ Nico Morano, cet automne.

MICHAUX

Cet auteur-compositeur, ex membre du groupe pop-rock « Eté 67 », on l’avait repéré avec « Amour Colère », son deuxième album solo, sorti en 2020 et désormais disponible en vinyle. La voix enjôleuse du Liégeois d’origine et ses inspirations variées qui vont de la grande chanson française, aux songwriters américains, en passant par le rock anglais des sixties, nous avaient séduite. « La musique est quelque chose qui se passe, pas quelque chose que l’on fait » explique-t-il, quand on lui demande de parler de son processus créatif. Avec « Chaleur Humaine », son nouveau single, il signe une chanson d’espoir, malgré les temps troublés qui sont les nôtres. « Comme si la part de moi qui veut y croire encore l’avait emporté sur la peur et le désarroi ». On adhère à son optimisme.

LES TALENTS À
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Jacques Brel disait : « Le talent, c’est l’envie. Le talent, ça n’existe pas. Le talent c’est d’avoir envie de faire quelque chose ». Et ces jeunes chanteurs ont résolument du talent !
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BE PERFECT | MEWHY - NICOLAS MICHAUX - BENJAMIN VNDREDI - RIVE
NICOLAS © Humblet Photography © DR

Benjamin Vrydagh pour l’état civil, est aussi connu sous le nom de « Dee Eye », compositeur de titres à succès pour Roméo Elvis, Caballero & JeanJass, PLK et beaucoup d’autres. Ravie d’apprendre qu’il dépasse le stade de la composition et la production pour passer au chant et à l’écriture de ses propres morceaux ! Curieuse, sur Spotify, nous découvrons le désormais Benjamin Vndredi. Dès les premières notes de « Belle Maladie », nous accrochons un cœur à ce hit qui fera sortir de l’ombre le chanteur bruxellois. Cœur immédiat aussi pour « Le soleil caresse ta peau ». Son nouveau projet « Avant l’Amour » se compose des moments clés d’une relation : Avant, Pendant et Après l’Amour. Cinq titres à découvrir pour tenter de décoder les sentiments amoureux.

BENJAMIN VNDREDI RIVE

Du duo bruxellois, nous connaissions « Narcose ». Depuis, Juliette Bossé et Kévin Brieuc sont passés par toutes les émotions. Surtout Juliette qui a vécu une histoire d’amour tumultueuse dont elle est ressortie métamorphosée. Ces expériences ont nourri les onze chansons de « Collision », composées, écrites et produites en binôme à Bruxelles. Une démarche qui nous invite à apprendre de nos collisions, à traverser nos séismes, nos rages et nos larmes pour s’élever à hauteur de rêve. Comme le chante Juliette sur « Rêver grand ». L’album s’enrichit de collab avec, notamment, celle du pianiste prodige Sofiane Pamart qui a donné naissance au remarquable « Polaroid ». Quant au mixage, il a été confié à Lionel Capouillez, magicien de la console qu’on retrouve derrière les productions de Stromae.

31 REPERAGE
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LES TALENTS À
© Gilles Dewalque © DR

BAOBAB COLLECTION

CRÉE L’ÉVÈNEMENT DANS NOS SALLES DE BAINS

Depuis sa création en 2002, nous sommes fans de la marque belge Baobab Collection. Inspirées des terres africaines, les senteurs envoûtantes de leurs bougies et diffuseurs de parfum se révèlent un must de raffinement. Quant aux contenants, leurs luxueuses créations se sont imposées comme de véritables objets de décoration.

Cette année, Baobab Collection crée l’événement en investissant nos salles de bains dans le même esprit. Dans un contenant en verre rechargeable et paré de précieuses sérigraphies, la collection « body wellness » se compose d’un gel douche, une lotion corps & mains, un gel lavant mains et une crème mains conditionnée dans un tube assorti aux 6 collections.

La formulation, aux effets relipidants et hydratants, est à base d’actifs de fruits de baobab sourcés grâce à une filière équitable au Burkina Faso. Quant à leurs parfums, ils évoquent des lieux mythiques (déjà déclinés en bougies et en diffuseurs) et issus de la famille de leurs produits My First Baobab : Miami, Saint-Tropez, Manhattan et Paris. À ceux-ci s’ajoutent les parfums mythiques de leurs bougies et diffuseurs Women et Gentlemen.

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MOTS :
DUFOURNY BE PERFECT | BAOBAB COLLECTION
ARIANE
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Ils/elles font la fierté de notre pays. Entretiens en tête-à-tête. BÉRANGÈRE MCNEESE - JACQUES-HENRI

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MOUS LAMRABAT - PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG - LIONEL JADOT - ADELINE HALOT LUDIVINE PILATE - BART ROMAN - LAETITIA VAN HOVE - BILL & GIN
- ALEXANDRA
REMORTEL - JENNIFER ELLIOT

Bérangère McNeese

Actrice belgo-américaine, elle s’impose à la télévision dans deux séries qui ont fait un récent carton, « HPI » et « Des gens bien ». Scénariste et cinéaste, elle obtient le Magritte du meilleur court-métrage pour son film

« Matriochkas ». Non contente de gagner sur tous les tableaux, la brune piquante a du caractère à revendre, le rire franc, la frange élégante et un charme fou. Et Bérangère McNeese de devenir peu à peu incontournable…

« J’aime le travail solitaire de l’écriture et du jeu »
BE PERFECT | BÉRANGÈRE MCNEESE MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : ANTHONY DEHEZ COIFFEUR ET MAKE-UP ARTIST : LUC DEPIERREUX

Le shooting de Bérangère McNeese a lieu au Soko Rooftop, au 11e étage du building aux escargots, au niveau du carrefour des Quatre Bras de Tervueren. Ce bar haut perché festif propose une vue à 360 degrés sur la forêt de Soignes. Bérangère a passé 15 ans à Paris, le Soko, elle le découvre à la faveur de notre interview. « Quel spectacle. Je n’imaginais pas Bruxelles aussi verte. Je reviendrai en soirée. » Elle a bien raison, d’autant que de tout là-haut, voir le soleil se coucher est un event en soi !

Vous êtes née à Bruxelles d’un père américain et d’une mère belge. Une double culture dans laquelle vous avez puisé une richesse … J’ai principalement grandi en Europe, à Bruxelles puis à Paris où je suis partie dès l’âge de 18 ans. Dans le Kentucky, aux EtatsUnis, je m’y rendais surtout en été et à Noël. Ado, je fantasmais sur le lycée américain et je rageais d’être coincée en Belgique. Aujourd’hui, je suis fière d’être européenne, et intimement, je me sens belge.

Vous venez d’une famille d’artistes ? Oui, du côté paternel. Ma grand-mère était comédienne, mon père, Barry McNeese, est bassiste, il a joué avec les plus grands (Adamo, Bashung, Philippe Lafontaine, nda). Il a cependant quand même flippé quand je lui ai annoncé que je voulais faire du cinéma ! Mais comme j’ai commencé très jeune à tourner dans des pubs et des courts-métrages, on a vite compris, dans ma famille, que je voulais absolument jouer et que j’allais tout faire pour devenir actrice.

Pour réussir, beaucoup d’artistes belges montent à Paris. Vous y êtes d’ailleurs restée 15 ans… Partir à Paris à 18 ans, après mes études secondaires, m’a permis de rencontrer mon tout premier agent, qui m’a mis le pied à l’étrier. Je n’oublie pas que la France et le public français, à travers notamment le succès phénoménal de « HPI », m’ont apporté une reconnaissance incroyable.

« HPI » a réalisé sur TF1 un record d’audience, « Des gens bien », une coproduction RTBF/ Arte, a également cartonné, vous avez du flair ! Ce fut un jeu d’enfant d’endosser pareils personnages (Daphné la policière procédurière et Linda qui monte une arnaque à l’assurance, nda) parce que leur psychologie, leurs émotions, leurs actions ont été soigneusement écrites. L’écriture, c’est la base.

Jouer Linda Leroy, le rôle féminin principal de la série « Des gens bien », devait être particulièrement jubilatoire… Oh oui, car la série oscille entre le drame social et la comédie noire. Il me fallait rester sérieuse même dans les scènes à l’humour décapant. C’était jouissif, en effet.

Il y a un an, vous quittez pourtant Paris pour revenir à Bruxelles... Oui mais j’ai gardé un pied-à-terre parisien. Je dois vous avouer que je suis une travailleuse acharnée qui essaie depuis un an de prendre le temps de se poser. Pendant longtemps, toute ma vie même, un grand besoin de reconnaissance m’a poussée à travailler beaucoup, pour me prouver « je ne sais quoi ». J’ai décidé de faire la paix avec cette course en avant. Cette volonté de ralentir le rythme correspond à mon retour à Bruxelles où il me sera plus facile de trouver l’espace mental et l’inspiration nécessaires à l’écriture de nouveaux projets.

Vous avez également écrit et réalisé trois courts-métrages, tous primés en Belgique et à l’international, dans un registre plutôt social. Quels sont les thèmes qui vous bottent ? J’aime écrire la richesse des relations et la complexité des rapports humains, avec un ancrage social en effet, et des personnages féminins.

Pourquoi vous tiennent-elles à cœur, ces femmes ? Parce que je puise dans mon expérience personnelle. Les filles de mes courts-métrages ont entre 16 et 34 ans. Quand j’ai écrit et tourné « Le

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Sommeil des Amazones », en 2014, j’avais 25 ans. Mes personnages s’inspirent de mon ressenti, à une époque donnée.

En revanche, quand vous êtes actrice, vous vous lâchez ! Ah oui, j’aime expérimenter de nouveaux univers et genres cinématographiques. « Braqueurs » est une série sur les gros bas, « Des gens bien » flirte avec le burlesque, la comédie « HPI » plait pour sa légèreté. Et prochainement, je serai à l’affiche de « Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée », une comédie du Belge Olivier Van

Hoofstadt (Dikkenek, Go Fast, Lucky, nda) avec, comme d’habitude chez Olivier, une galerie de personnages secondaires bien trempés.

Une jeune carrière éclectique qui vous évite de vous voir coller une étiquette … Exactement. Après le succès d’« HPI », ce serait dommage de recevoir uniquement des propositions de comédie policière !

Dites, trois courts, en voilà un bon tremplin pour un premier long ! (Rire). Mon premier long-métrage est écrit, ce sera une coproduction

franco-belge en mode financement à l’heure où je vous parle. Mais je ne peux pas vous en dire plus, je suis trop superstitieuse. Et j’ai un deuxième projet, un film d’époque, qui est en phase d’écriture…

Deux projets d’écriture, carrément. Etes-vous une hyper active ? Je suis percée en plein jour !

Etre scénariste vous rend-il plus exigeante dans le choix de vos films ? Probablement, mais en tant que comédienne, j’adore me laisser surprendre. J’accepte des rôles que je n’aurais

BE PERFECT | BÉRANGÈRE MCNEESE

sans doute jamais écrits moi-même. Parallèlement, réaliser des films m’aide énormément dans mon travail d’actrice, car j’ai pleinement conscience de tout le travail fourni par le réalisateur en amont d’une journée de tournage. J’ai une plus grande empathie pour le métier de réalisateur, ce qui me permet d’appréhender mon métier d’actrice différemment.

Des trois casquettes, quelle est votre préférée ? Ecrire et jouer. Réaliser, c’est être chef d’orchestre, je préfère le travail plus solitaire de l’écriture et du jeu.

Bérangère sera à l’affiche de :

« Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée ». La comédie du Belge Olivier Van Hoofstadt sortira dans nos salles fin juillet.

« Braqueurs » (saison 2). A voir sur Netflix.

« Des gens bien ». Les Belges Matthieu Donck, Stéphane Bergmans et Benjamin d’Aoust, les créateurs de la série, ont confirmé une saison 2 pour 2024.

« HPI ». Une 4e saison est actuellement en cours d’écriture.

Remerciements : Diane Von Furstenberg pour la tenue et Kim Jacob pour les bijoux.

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JACQUES-HENRI BRONCKART

« Les rencontres avec les cinéastes guident mes choix de producteur »

Depuis 20 ans, Jacques-Henri Bronckart permet au cinéma belge et étranger d’éclore sur grand écran. Le Liégeois a le nez fin ! Assez pour produire coup sur coup « Nobody has to know » de Bouli Lanners, « Close » de Lukas Dhont et « La nuit du 12 » de Dominik Moll. Des films incontournables, multiprimés chez nous et à l’international.

Vous avez fondé Versus Production en 1999 pour produire, dans un premier temps, des courts-métrages belges, notamment ceux de Bouli Lanners et d’Olivier Masset-Depasse. A l’époque, c’est l’amitié qui guidait vos choix. En 2023, est-ce toujours le cas ? Plus de 20 ans dans la production. Quand je regarde dans le rétroviseur, j’en ai le vertige, ça passe tellement vite. La motivation est cependant restée la même, je fais toujours ce métier par amour du cinéma et des auteurs. Mais la profession a évolué : au début, nous produisions de manière plus artisanale, nous montions des projets un peu fous que nous portions sur nos épaules en rêvant de les voir se concrétiser avec une certaine naïveté. C’est toujours le cas, sauf qu’aujourd’hui, la production s’est complexifiée et les projets que nous portons ont une autre envergure. Notre back-office s’est sensiblement renforcé : pour gérer nos productions, on a besoin de nombreuses compétences qui vont de la fiscalité au juridique. Et la spécificité de la Belgique n’arrange rien ! Il faut solliciter trois niveaux de pouvoir, le Fédéral pour l’aspect fiscal (le Tax-Shelter), les Régions pour le côté économique, la Fédération WallonieBruxelles pour le culturel. Bref, produire en Belgique, c’est beaucoup de paperasserie mais c’est aussi une place stimulante qui nous pousse, pour atteindre l’ambition de nos films, à coproduire avec d’autres pays.

Qu’est-ce qui guide vos choix ? Pas la paperasserie en tout cas ! (Rire) Ce sont les rencontres avec les cinéastes qui guident clairement mes choix.

Vous avez produit tous les films de Bouli Lanners, d’Olivier MassetDepasse. Versus Production est fidèle ! Oui, la collaboration sur le long terme permet d’apprendre à connaître les auteurs et d’aller plus loin.

Et quand l’envie disparaît ? Il faut décider d’arrêter l’aventure. Ne jamais se forcer, écouter son instinct.

Versus Production montre également un goût prononcé pour les auteurs flamands à l’univers singulier… Nous avons en effet accompagné Tim Mielants, Fien Troch, Patrice Toye, Lukas Dhont. Et sortira bientôt le premier long-métrage de Veerle Baetens, « Débâcle », adapté du roman de Lise Spitz.

Vous êtes également gérant d’une structure de distribution de films, O’Brother. Etait-ce une nécessité ? Plutôt une volonté de maîtriser également le circuit de la distribution. Cela nous permet de soigner la sortie de nos films.

Quand vous produisez un premier film, vous prenez beaucoup de risques ? Pas plus que sur un 2e ou 3e film. C’est très excitant de mettre son expérience et son regard au service d’un premier film. Le travail que j’ai initié depuis plusieurs années avec Delphine Girard est passionnant. Son court-métrage, « Une sœur », nous a amenés aux Oscars et nous venons d’achever la postproduction de son premier long qui est très réussi et que je me réjouis de sortir.

L’accompagnement, c’est le cœur de métier de votre travail ? Produire consiste en effet à offrir aux réalisateurs l’espace nécessaire et sécurisé pour leur permettre d’aller au bout de leur ambition. Ce qui ne signifie nullement leur donner carte blanche. Car il faut tenir compte des nombreux obstacles qui jalonnent la fabrication d’un film. Confronté aux objectifs artistiques et financiers, le producteur joue le plus souvent les équilibristes.

2022, quelle année pour Versus Production ! « Nobody has to know »,

de Bouli Lanners, « Close » de Lukas Dhont, « La nuit du 12 » de Dominik Moll, tous ces films que vous avez produits ou coproduits ont été primés en Belgique et à l’étranger. Que nous réservez-vous pour 2024 ? On vient de terminer la postproduction de deux films qui devraient sortir en 2024 : « Quitter la nuit » de Delphine Girard que j’ai déjà évoqué et « Sous le vent des Marquises » de Pierre Godeau, avec François Damiens et la jeune Bruxelloise Salomé Dewaels. Une très belle histoire de réconciliation père-fille. Mais ce qui nous occupe particulièrement pour le moment, c’est le tournage de « Le prix de l’argent » d’Olivier Masset-Depasse, adapté de la BD éponyme (avec Tomer Sisley et James Franco dans les rôles principaux). C’est un film d’aventure ambitieux, avec un budget important, que nous avons financé en plein Covid, en nous heur-tant de front à la frilosité d’un marché complètement déboussolé. Avec Olivier, on sort de notre zone de confort et on relève un challenge extrêmement excitant : faire un film d’aventure qui remplit le cahier des charges de la franchise « Largo Winch », tout en lui apportant une dimension actuelle et une touche assez émotionnelle. Le film sortira sur nos écrans au deuxième semestre 2024. Depuis trois ans, nous avons également collaboré avec Netflix qui a considérablement bousculé le circuit de distribution des films. Nous avons produit « Balle Perdue » et sa suite, « Balle Perdue 2 », le troisième opus est en préparation. Nous avons également produit des séries TV, notamment « La Corde » ou « No man’s land » diffusée en 2021 et 2022 sur Arte et d’autres séries sont actuellement en développement avec des auteurs maisons.

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ALEXANDRA VAN REMORTEL

En plein soleil BE PERFECT | ALEXANDRA VAN REMORTEL
© Katleen Claes

Qu’est-ce qui vous a mené, d’un cursus en marketing et d’un emploi dans l’immobilier, à la création en 2021, d’une marque dédiée aux maillots et vêtements de plage ? J’ai toujours aimé la mode et tout particulièrement la lingerie et les tenues de bain. Ma maman travaillait avec des enseignes spécialisées et reconnues à l’international dans ces deux domaines, j’imagine qu’elle m’a transmis une part de cette passion. Je travaillais comme développeuse de projet en compagnie de mon mari, dans une société où je gérais notamment le contact client et la logistique, tout en caressant depuis longtemps l’envie de lancer ma propre griffe. Mais imaginer les difficultés que cela impliquerait me retenait. Progressivement, il m’est devenu de plus en plus dur de trouver suffisamment de satisfaction dans mon emploi. Cela a fini par être le facteur déclenchant qui m’a poussé à ne plus reculer le moment de me lancer. Je me suis décidée juste avant le début de la crise sanitaire et j’ai commencé à concevoir la collection aux prémices de l’épidémie. Ce n’était pas le meilleur des timings, mais il était essentiel pour moi que mon emploi soit source de bonheur et d’enrichissement personnel. Et j’ai fini par y arriver.

Quels sont les piliers de l’esthétique d’Alex Antwerp ? Le style, la qualité et l’intemporalité. En tant qu’acheteuse, même s’il existe de superbes marques de maillots sur le marché, je ressentais toujours cette frustration de découvrir un point de détail qui ne me plaisait pas totalement. Un coloris, un motif, une ligne qui ne correspondait pas véritablement à ce que je recherchais. Ce principe m’a amené à réaliser qu’il restait un créneau à développer dans le domaine du swimwear. Trop souvent, les modèles forcent à un choix entre confort et féminité. De mon côté, je me refusais à réaliser l’un au détriment de l’autre. Un maillot ou un bikini doit demeurer une pièce élégante à part entière et habiller celle qui le porte avec style.

Sa marque, Alex Antwerp respire le sable chaud et les envies d’ailleurs.
Alexandra Van Remortel pare nos évasions de matières aériennes et de lignes tout en finesse et revisite la mode swimwear avec une lumineuse beauté.
© Alex Antwerp

Tout comme vous vous refusez à intégrer le circuit d’une production de masse ? En effet. C’est la manière dont personnellement je consomme et choisis mes vêtements. Je préfère investir dans des pièces de qualité, promises à durer dans le temps. Et c’était une obligation pour moi, en créant Alex Antwerp. J’ai longtemps cherché les tissus adéquats, les fabricants d’exception. Nos modèles sont produits au Portugal et c’est également lié à une volonté de durabilité. De même qu’il n’est pas question de sortir des nouveautés tous les mois, comme le font certaines marques, mais d’œuvrer à une mode slow, avoir son fabricant en Europe permet aussi de travail-ler plus étroitement avec lui à la réalisation des collections et ainsi de pouvoir y prendre part dans les moindres détails.

Qu’il s’agisse des maillots et bikinis, de pantalons ou robes de plage ou encore de bandeaux, chacune de vos pièces porte le nom d’une femme qui vous inspire. Cet esprit de sororité est-il très important pour vous ? En créant mes premières pièces, je les imaginais portées par l’une ou l’autre de mes proches. J’ai donc voulu leur donner le nom de celles-ci. C’est une façon de rendre hommage à mes amis et ma famille, essentiels à ma vie et soutiens indéfectibles.

D’où le fait que la collection, quoiqu’exclusivement féminine, comprenne aussi des noms d’hommes. Mais il est clair que je souhaite que ma marque amène celles qui la porte à se sentir véritablement elles-mêmes, fières de qui elles sont. Sûres d’elles et belles, peu importe leur âge, leur poids ou l’opinion extérieure.

Appeler votre griffe Alex Antwerp était-il par ailleurs une forme d’hommage à la Belgique ? Antwerp est bien sûr un clin d’œil à mon pays, mais surtout à Anvers pour son prestige dans le domaine de la mode. Et aussi car il s’agit de ma ville d’origine. J’ai également opté pour le diminutif de mon prénom car Alex est court, se retient facilement et a une consonance unisexe et internationale. Si pour l’instant je préfère élargir nos collections et me concentrer sur une gamme forte, créer des modèles masculins ne serait pas inenvisageable dans le futur. Ce qui est certain par contre, c’est mon souhait de nous voir toujours plus représentés, en Belgique mais aussi au-delà de nos frontières.

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Les racines précieuses DE JENNIFER ELLIOT

BE PERFECT | JENNIFER ELLIOT

Ses modèles ciselés et délicats ont fait d’Elliot & Ostrich l’une des plus élégantes références de la joaillerie belge. Derrière ceux-ci, l’on retrouve l’empreinte de la créatrice Jennifer Elliot, portée par ses influences et son histoire cosmopolite.

MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : ELLIOT & OSTRICH

Vous êtes née et avez grandi à l’autre bout du monde, fruit d’un métissage d’origines belges, britanniques et africaines. Votre marque a-t-elle éclos au croisement de ces cultures ? Totalement. J’ai vécu jusqu’à mes sept ans au Botswana, près des mines de diamants où mon père travaillait pour une grande compagnie, avant d’avoir sa propre société. Ma mère était orfèvre et avait sa propre ligne de bijoux. J’ai donc évolué dans ce milieu précieux, mais sans imaginer l’intégrer un jour, ayant ensuite étudié le droit et le business. Mais je ressentais un manque, l’impression d’être destinée à autre chose. Puis vers trente ans, alors que j’avais quitté la Belgique pour suivre mon ex-mari en Afrique où il avait obtenu un poste, un inconnu l’a contacté. Sa compagne et lui avaient découvert par hasard nos photos de mariage sur internet. Et ayant eu un coup de foudre pour ma bague de fiançailles, désiraient en connaître la marque, pour se la procurer en vue de leur union. Or, il s’avérait que je l’avais dessinée et créée avec ma maman. J’étais alors en pleine réflexion sur moi-même et en recherche d’un travail. Cet inconnu devint mon premier client. Et c’est à ce hasard que je dois d’avoir compris que je désirais lancer ma propre marque de bijoux.

Une griffe dont le nom se veut énigmatique ? Surtout très personnel. Je souhaitais un patronyme qui me raconterait intimement, d’où le croisement de mon nom de famille et du mot ostrich, qui signifie autruches en anglais. Des oiseaux qui m’ont toujours fascinée par leur puissance et leur vitesse, mais aussi leur élégance. Selon la philosophie africaine, ils cachent leur tête dans leur sol lorsqu’ils ressentent le danger, de façon à se connecter au plus près à la terre et à la nature. Je trouvais cette représentation particulièrement belle.

Est-ce cette invitation au voyage qui anime Elliot & Ostrich ? La nature inspire en effet directement mes créations. Le contact de la mer, du soleil, des paysages d’exception, m’amène à me sentir grandie et au plus proche de moi-même. Tout comme cet équilibre entre le brut et le délicat, que l’on retrouve dans mes modèles est directement issu de mes racines mêlées. De l’Afrique, un lieu tout à la fois pur et chaotique et en parallèle, beau, libre et empreint de joie. Et de ce raffinement et cette qualité typique de la joaillerie belge.

Certains de vos modèles sont minimalistes et aux tons neutres, d’autres colorés et lumineux. Deux univers graphiques qui vous correspondent ? Au lancement d’Elliot & Ostrich, nos pièces étaient résolument pures, fines, sobres. Aujourd’hui, je m’autorise à être plus audacieuse, à prendre des risques. C’est l’occasion d’exprimer ma créativité, même si mon but premier demeure de raconter l’histoire de mes clients, de créer des pièces qu’ils considèreront comme des extensions de leur être.

Vous affirmez sur votre site, qu’un bijou est le présent le plus porteur de sens qui soi. Est-ce l’histoire qu’il véhicule qui vous touche particulièrement ? Dans mon enfance, nous ne recevions pas beaucoup de cadeaux mais pour les évènements importants, mon père n’hésitait pas à nous gâter. Nous pouvions choisir un objet que nous désirions et surtout que nous pourrions conserver. Parfois il s’agissait de bijoux. Ils ont aujourd’hui une symbolique toute particulière

pour moi. Mon père est décédé il y a plusieurs années et ils demeurent les seuls objets que je possède encore de lui. Et c’est ce que je trouve magnifique à propos de la joaillerie. Porter tout contre soi une personne ou un message essentiel, à travers le temps.

En plus des bagues, qui représentent l’essence d’Elliot & Ostrich, vous réalisez aussi des bracelets, boucles d’oreilles, colliers… Avec le même plaisir ? Proposer une majorité de bagues est lié à notre évolution naturelle, avec des collections destinées aux évènements importants de la vie, tels que le mariage, les fiançailles, la naissance d’un enfant. Mais nos autres créations me procurent la même joie. Nous lançons d’ailleurs une nouvelle gamme de boucles d’oreilles. Des pièces pour le quotidien comme les moments festifs, et pouvant se combiner selon les envies, en des déclinaisons uniques.

Vous signez une collaboration avec le styliste Tom Eerebout, autour d’une collection de bijoux unisexe baptisée « My ring. My Story ». Qu’est-ce qui relie vos deux univers ? Nous partageons une passion commune pour les matériaux précieux, à l’excellence inégalée et au savoir-faire authentique. En parallèle chacun de nous se démarque avec audace des conventions et normes établies, pour affirmer

son indépendance artistique. Avec cette capsule unisexe, composée d’une bague, de deux chevalières et d’une boucle d’oreille, nous avons l’ambition de rendre la haute joaillerie plus accessible aux hommes et tout particulièrement les bagues, en tant que pièce phrase. Et ainsi de briser les barrières qui cantonnent encore les bijoux à un domaine résolument féminin. La tourmaline verte est au centre de collection, car l’on prête à ce cristal un grand pouvoir de guérison et d’harmonie, tout comme elle s’inspire de l’usawa, qui signifie équilibre en swahili. Un équilibre entre yin et yang mais aussi entre masculin et féminin.

Alors que se profilent les cinq ans de votre marque, qu’imaginez-vous pour son futur ? Je nous souhaite de grandir, mais en conservant notre essence. En continuant de fabriquer nos bijoux en Belgique, à la main. Un principe d’autant plus beau et précieux qu’il devient de plus en plus rare. Des pièces de qualité et sans compromis. Je considère Elliot & Ostrich comme un multiplicateur de bonheur, destiné à inspirer les gens à vivre plus intuitivement et à suivre leur cœur et dès lors destiné à toujours plus se développer.

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MOUS LAMRABAT

Hymne à l’A(r)mour

Ses photographies évoquent des mirages oniriques à l’abordage du réel, aussi poétiques qu’impertinentes. Tout à la fois surréalistes et d’une actualité brûlante, figuratives et spirituelles. Après plus de dix ans à dévêtir notre société de ses convenances et clichés, Mous Lamrabat expose tout l’été son envoûtante nouvelle série, baptisée A(r)mour, au MAD Bruxelles.

MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : MOUS LAMBARAT © Lisa Lapauw
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Vos clichés ressemblent à des mosaïques, fusion de pop culture et de traditions, aux accents surréalistes et aux teintes flamboyantes. Ils convoquent Magritte, mais aussi les paysages et la culture du Maroc où vous êtes né. Était-ce un choix ou cette dynamique s’est-elle imposée à vous ? En réalité, j’ai le sentiment de ne pas connaître grand-chose à l’art. Je suis issu d’une famille qui ne baignait pas dans ce milieu et après des études d’architecture d’intérieure à l’Académie des Beaux-Arts de Gand, j’ai commencé à pratiquer la photo, car j’étais en recherche d’un domaine où exprimer ma créativité. Cela a toujours été un processus très spontané et profondément personnel. L’inspiration peut venir d’un objet chiné comme d’un fait d’actualité, de mon environnement, ou d’une part de nostalgie. J’utilise des éléments habituellement considérés comme antagonistes ou je les place dans des cadres incongrus, mais toujours avec une recherche d’esthétique et le souhait d’aller un pas plus loin que la réalité. Tout est pour moi matière à expérimenter, mais les gens cherchent à analyser une œuvre, à lui trouver des influences et un sens, alors que de mon côté j’aime le mystère.

Ces rencontres inédites entre niqab et champagne, prière et fastfood, voile et superhéros, que proposent vos photos, font-elles écho aux influences multiples que l’on retrouve dans notre société ? Elles visent plutôt à questionner le sens que nous donnons à la normalité. Nous avons des références issues de l’enfance, des idées préconçues quant à ce que doit être le monde. J’essaye de penser et créer hors des lignes établies et de montrer toute la beauté de l’inattendu. Ce patchwork parfois improbable, d’influences et d’idées c’est aussi ce que je suis. Et lorsque je réalise des expositions, je peux constater à quel point ce métissage est enrichissant.

J’y retrouve des individus attirés par l’aspect traditionnel de mes photos, d’autres par ses références au hip-hop ou encore par les marques qu’elles mettent en avant. Tous ces gens qui habituellement ne se côtoient pas, se retrouvent alors dans un même lieu, à discuter et échanger, c’est formidable.

Vous inaugurez une nouvelle exposition, au MAD de Bruxelles, baptisé A(r)mour. Que signifie ce terme ? Nous portons tous une armure, une protection qui nous tient à distance et pour beaucoup elle commence par les vêtements. Or à l’intérieur de celle-ci, il y a notre être véritable. Il y a

l’amour. Je souhaite inciter à sortir de ce carcan, pour voir plus loin et laisser place à l’essentiel. Délaisser l’armure pour l’amour.

Pour celle-ci, vous avez arpenté les rues de Bruxelles, avec une valise remplie de créations de jeunes designers bruxellois. Un clin d’œil au début de votre carrière, en tant que photographe de mode ? J’adore travailler avec de jeunes designers car ils façonnent encore leur style, osent une vraie recherche de matière et de forme. Tout comme j’aime collaborer avec des étudiants d’académie, car dans leur travail, art et mode se confondent, loin de l’aspect commercial.

Vous y traitez en toile de fond du poids du vêtement sur l’identité, du choix non anodin d’un logo. Un thème qui revient fréquemment dans votre travail. Votre réflexion sur celui-ci évolue-t-elle au fil du temps ? J’aimais et j’aime toujours les logos, les sigles. Enfant j’étais fasciné par eux car les vêtements de marques étaient impayables pour moi. J’épluchais leur catalogue, rêvant désespérément de rejoindre le clan de ceux qui en portaient. Ils sont pour moi fondamentalement liés à une appartenance à un esprit, à une vision. Une forme particulière de connexion aux autres.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Pour l’instant sur de nombreuses expositions. Au MAD à Bruxelles, mais aussi en Italie, à Istanbul et Chicago et en septembre à ma participation à la Biennale d’Ostende. Je réalise aussi sur un premier livre rassemblant une part de mes photos.

Et s’il ne devait rester qu’une unique photo ? Un cliché de mon grand-père, l’un des derniers que j’ai pu prendre de lui. Son visage y est caché par ses mains. C’est l’une des premières photos qui m’a amené à me sentir véritablement un photographe. La première aussi qu’on a voulu m’acheter. J’étais fier quoiqu’embarrassé et j’ai donné un prix avant de faire machine arrière. Je ne pouvais pas vendre mon grandpère. Tout est à vendre, excepté ce dont la valeur émotionnelle n’appartient qu’à nous. En photo c’est pareil. C’est ce qui différencie le cliché du souvenir.

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L’exposition A(r)mour de Mous Lamrabat se déroule du 9 juin au 2 septembre 2023 au MAD Bruxelles.
www.mousmous.com

PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG

Ou la positive attitude

BE PERFECT | PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG
© Wim Van de Genachte

Sur le thème « Love Imperfection », la princesse Delphine égaille cet été les allées de Maasmechelen Village avec son art coloré et positif mais aussi son amour et son bon goût pour les créateurs de talent. Derrière ses œuvres, beaucoup de messages qui reflètent sa positivité. Pour l’occasion, un tête-àtête à Bruxelles, depuis son salon.

On vous retrouve tout au long de l’été dans un projet artistique à Maasmechelen Village, un lieu au public très large, comment est née cette collaboration ? Je ne connaissais pas le lieu et j’ai adoré ! Mais ce qui a motivé ma participation c’est principalement que j’affectionne tout particulièrement soutenir les jeunes créateurs. Je suis dans l’art depuis trente-sept ans et je sais que les débuts peuvent être extrêmement compliqués. Alors si je peux les mettre en lumière, je n’hésite pas ! Ensuite, je demeure une artiste qui aime faire passer des messages, mon art n’est pas purement décoratif. Ce parcours artistique, c’est aussi donc l’occasion de partager et transmettre un message qui me tient très à coeur, ici en l’occurrence : « Love Imperfection ».

Vous êtes une artiste polyvalente et touche-à-tout. Maasmechelen Village vous a presque octroyé carte blanche en vous donnant le rôle de directrice artistique et en vous proposant un projet très complet... Qu’est-ce que le visiteur peut venir y découvrir ? Au gré du village, on retrouve des installations interactives qui rappellent certaines de mes valeurs. Il y a Delphineke-Pis, c’est moi en XXL (six mètres de haut !), elle est remplie d’humour avec son petit chapeau, ses lunettes, ses chaussures à plateforme. C’est important pour moi et je l’inculque aussi à mes enfants : ne pas se prendre au sérieux. On ne rigole pas des autres mais beaucoup de soi-même. Une autre installation présente un jeu de miroirs où en se regardant dedans, on est déformé.

L’idée est d’aimer ses imperfections, physiques mais également au-delà, des imperfections dans notre vie familiale ou professionnelle. Il y a aussi le wish tree à qui on peut poser trois questions. Un peu partout, on retrouve également mes cœurs colorés, ils remplacent les mots souvent utilisés dans mes œuvres. Quel que soit l’âge, on connait la signification du cœur... Enfin, immanquable, le Creative Spot. Une boutique mettant à l’honneur quelques jeunes créateurs belges que j’ai choisis avec mon ami Jody Van Geert qui est de bon conseil. Tous représentent mes valeurs, ma vision, ma personnalité avec de belles créations (prêt-à-porter et accessoire) à la clé réalisées en Belgique... Ils sortent de l’ordinaire et sont indéniablement des bosseurs passionnés.

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MOTS : OLIVIA ROKS
© Jim O’Hare

Comme thème et comme fil conducteur : Love Imperfection. Des mots qui vous suivent dans votre vie professionnelle et privée... Un message à faire passer ? La vie et la société actuelles vous semblent trop faussement parfaites ? Je pense que c’est important, dans sa vie, de ne pas tenter d’atteindre la perfection. C’est toxique, c’est quelque chose qui va peutêtre ou même certainement vous freiner dans votre parcours. J’ai des enfants, je vois leur intérêt pour les réseaux sociaux où tout semble si beau, et cela fait peur. C’est de la fausse perfection, où est la réalité dans tout cela ? J’ai envie de rappeler, surtout aux jeunes, que la perfection n’existe pas.

Assiettes, robes, peintures, quel que soit le support qui vous sert de toile créative, on retrouve vos mots, ici en l’occurrence des cœurs pleins de sens. Que représentent ces mots ou ces symboles hautement colorés ? Les mots sont très importants, ils peuvent construire, rendre heureux. A l’inverse, ils peuvent blesser, résonner en tête tout au long d’une vie. Les mots ont donc une telle puissance qu’ils deviennent extrêmement intéressants à mes yeux. Je suis aussi dyslexique, donc quand je vois un mot, il se dévoile comme un dessin qui me semble très joli. Dernièrement, j’ai beaucoup écrit le mot « Love ». Passé la cinquantaine, je me suis rendu compte que beaucoup de gens vieillissent et deviennent parfois aigris. Je me suis dit : vais-je aussi devenir comme ça ? Et j’ai commencé à écrire de manière obsessionnelle des « love » partout. J’en ai fait des expositions, des créations de toute taille, et cela m’aide à ne pas devenir négative, à aimer la vie, à croire en soi et surtout en les autres... Il faut en profiter !

Il y a eu le mot « blabla » aussi à vos débuts... Oui, c’est le premier mot que j’ai utilisé de manière obsessionnelle, en continuité. Je l’ai tant écrit

qu’aujourd’hui encore parfois j’en ai mal au poignet ! « Blabla », car c’est l’allergie aux ragots, aux paroles qu’on dit dans le dos des gens. Je ne supporte pas cela. Cela peut détruire certaines personnes.

Et là, en l’occurrence à Maasmechelen village, il s’agit du cœur qui est mis en avant... Oui ! Plein de cœurs colorés et joyeux. Toujours à répétition. La répétition, comme le jogging, est quelque chose qui me calme.

Vous voguez tous azimuts ! D’autres projets à venir ? Oui, mais hélas je ne peux encore rien vous dire (rires).

Love Imperfection au Maasmechelen Village, du 24 juin à fin août. www.thebicestercollection.com www.delphinedesaxecobourg.com
BE PERFECT | PRINCESSE DELPHINE DE SAXE-COBOURG © Jim O’Hare
© Tim Van De Velde

LIONEL JADOT

Out of the box

Homme passionné, adepte de la récupération, amoureux de savoirfaire, Lionel Jadot ne cesse de multiplier les projets d’aménagement et de décoration, du Jam Lisbonne en passant par le récent Mix. Tous uniques et hautement créatifs. Rencontre avec ce dynamique architecte, au cœur des travaux du Mix.

MOTS : OLIVIA ROKS CAUSERIE | 63

Qu’ils s’agissent de projets privés ou publics, Lionel Jadot a le don pour se démarquer. Issu d’une famille d’artisans, la matière avant tout l’anime. Constamment en mouvement, cet architecte d’intérieur autodidacte a cette perpétuelle énergie que l’on ressent dans ses créations très variées. Son dernier projet ? Le fameux Mix. Passionné du bâtiment bruxellois depuis qu’il est jeune, il se devait de remporter le concours. Il signe une nouvelle fois un travail out of the box, et surtout « le plus gros projet de sa vie ».

L’atelier Jadot a été sélectionné pour l’aménagement du Mix, comment s’est passé le concours, quelles étaient les demandes et critères ? Dans les critères : dessiner un hôtel de 180 chambres avec bar et restaurant. La demande restait large. Une vingtaine de bureaux ont été contactés pour parti-

ciper au concours. On a mis énormément d’énergie dans ce projet car je suis amoureux de ce bâtiment depuis petit, tous les vendredis je passais devant en allant chez ma grand-mère. Durant plus d’un mois nous avons travaillé non-stop. On est parti sur le concept actuel : savoir que nous sommes dans un bâtiment fonctionnaliste et travailler dans cette même lignée avec l’intégration d’aspects sculpturaux et artistiques. Nous avons finalement été choisis, c’était il y a deux ans et demi et on a démarré le travail presque tout de suite.

Fidèle à vous-même vous avez travaillé avec beaucoup d’artisans... Oui, cela faisait partie du projet initial soumis. On retrouve au gré des étages, des chambres en passant par le bar, le restaurant ou la réception, des interventions fortes faites par des designers invités. On a fait collaborer tous les designers de Zaventem

Ateliers mais aussi 27 autres designers belges, donc 52 artistes au total ! Chacun a eu une zone d’expression où il a apporté sa libre spontanéité.

Sur quels grands axes, quels thèmes avez-vous développé l’aménagement intérieur ? C’est un bâtiment fonctionnaliste, l’idée se résume en une phrase : la forme suit la fonction. Ce qui veut dire que le bâtiment a été construit avec une vision assez honnête, tous les éléments constructifs sont visibles : colonnes de béton, poutres, métal, etc. Un lieu extrêmement lisible. Cette vision nous a suivis tout au long du projet. J’avais le désir que les structures qu’on ajoutait dans le bâtiment aient déjà pu être là en 1970. Cuisine, espace de stockage, salle de réunion, les fonctions sont enfermées dans des genres de sculptures. Nous ne sommes pas venu coller un décor.

BE PERFECT | LIONEL JADOT
©
Mireille Roobaert

On a respecté le bâtiment en venant l’embellir. Quant à l’aspect décoratif, c’est le rôle principalement de ces artistes et designers. C’était essentiel pour moi d’avoir un savoir-faire local et contemporain.

Comment réussir l’aménagement, la déco d’un si grand espace sans se perdre, sans partir tous azimuts ? C’est une particularité que j’ai, avoir une vision extrêmement précise d’où je veux aller. Le tout, c’est de garder le cap. Je dois amener mon équipe dans cette direction, malgré les jours difficiles, les questions continues, les tempêtes budgétaires, les soucis humains, de matériel ou de planning. Ma force est de décider vite, trouver des plans B ou C très vite ou se battre pour garder le plan initial. Et quoiqu’il arrive, on s’amuse, on avance avec bonheur.

Si votre premier client dans ce projet est l’hôtel Mix, un autre a également fait appel à vous. Il s’agit du Fox, le foodcourt, petit frère du Wolf dans le centreville... Il se situe au rez-de-chaussée. J’ai travaillé avec la même philosophie. Côté déco, j’ai utilisé quatre matériaux. Le laiton, tout le sol est en poudre de laiton. Du béton, 170 m de comptoirs en béton façon sculpture, mais aussi du cuir et du bois pour le mobilier cadré et structuré. Les luminaires sont aussi des éléments très forts, au plafond par exemple, dans chaque caisson en béton, une ampoule est dissimulée. Quant aux nombreuses hottes en inox, elles jouent le rôle de sculptures. J’ai imaginé ce lieu comme une grande cantine assez moderniste. De prime abord ça semble simple mais il y a tant de détails !

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Tous projets confondus, quelle est la patte Jadot ? La patte Jadot est liée à une énergie. Aucun projet ne se ressemble, j’essaie de raconter à chaque fois une autre histoire. Je suis issu d’une famille d’artisans donc mon amour de la matière et de sa transformation m’anime. Depuis que je suis petit, je fabrique de mes mains, j’achète peu. Je ne m’inspire jamais de magazines, de catalogues, de Pinterest, ce qui m’anime n’est pas de ce qui existe déjà. Je pense d’ailleurs que travailler trop

connecté tue la créativité. J’invite mon équipe plutôt à voyager, à se nourrir de livres d’art. Quand je démarre un projet, j’essaie de comprendre le lieu, j’écris une histoire, un scénario et j’apporte une atmosphère. Je n’ai pas de style.

Quels sont vos prochains projets ?

L’aventure Jam se poursuit. On vient de finir le Jam Lisbonne, le premier hors Belgique et on est sur le chantier d’un Jam à Gand qui ouvrira d’ici un an. On a réalisé

un nouveau glacier Gaston qu’on retrouve au Sablon en juin. On jongle actuellement principalement entre des projets privés et hôteliers : un hôtel à Liège en pleine forêt, un châlet en Suisse, un projet de ferme dans le Brabant Wallon avec un concept très particulier... Je vais m’arrêter là, mais nous avons près de 25 projets en cours !

www.lioneljadot.com © Mireille Roobaert
BE PERFECT | LIONEL JADOT
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ADELINE HALOT

La magie de la matière

Dans les Zaventem Ateliers, du haut de ses 31 ans, Adeline Halot, designer textile, y tisse son jeu unique de matières. Entre ses mains, ses tissages artisanaux deviennent, des tapisseries, des sculptures, du mobilier mais surtout des œuvres d’art à part entière prenant une dimension architecturale.

BE PERFECT | ADELINE HALOT MOTS : OLIVIA ROKS
© Amber Vanbossel

Vous êtes plus connue à l’étranger que dans notre plat pays. Pour les lecteurs qui ne connaissent pas votre travail, qui êtes-vous ? Je suis designer textile et architecte d’intérieur. Aujourd’hui je me définis plus exactement comme artiste et scuplteur. Diplômée en tant qu’architecte d’intérieur à l’ESA SaintLuc Bruxelles en 2016, j’ai ensuite suivi des études de designer textile à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de la Cambre à Bruxelles. Finalement, j’ai peu travaillé comme architecte d’intérieur, je confectionnais surtout des pièces textiles sur mesure pour certains intérieurs. Ensuite, en 2019, installer mon atelier au Zaventem Ateliers et prendre la voie du design et de l’indépendance prenait tout son sens.

D’où vous vient cet amour du textile ?

Plus que l’amour du textile, c’est l’amour de la matière. Je rêvais de créer ma propre matière. J’ai toujours adoré chercher des échantillons très spécifiques pour l’architecture d’intérieur : des pierres, du bois, du carrelage, du verre... Des pièces rares et uniques. Depuis que je suis petite, je me rends l’été dans notre maison familiale au cœur du Luberon. J’y chinais déjà des matières à l’époque. Indirectement, elle m’a inspirée, son côté brut, sa nature environnante...

Le rêve est exaucé, on peut dire que vous avez créé votre propre matière... Oui, je ne pouvais pas espérer mieux ! Je tissais déjà le lin et très vite le métal m’a attiré. Son approche structurelle tout particulièrement. Avec mes propres outils et métiers à tisser, je tisse donc du lin associé à du métal, qu’il s’agisse de cuivre, laiton ou inox. Le lin est belge, il vient de Courtrai, l’inox provient de stocks inutilisés de Zaventem même et le cuivre ou le laiton d’une petite adresse parisienne. Je traite le métal comme un textile, son tissage est un processus très technique que je réalisais au départ uniquement pour moi. Aujourd’hui fibres naturelles et fils métalliques s’entrecroisent pour un résultat très dynamique.

Un tissage qui devient une matière prenant vie à travers vos réalisations. Un résultat très dynamique mais aussi des créations spéciales et uniques, quelle étiquette leur coller ? La matière est au centre de mes créations. Ce sont des pièces uniques, petites et précieuses ou grandes et monumentales. Des sculptures lisses, en relief, en mouvement, à poser sur le mur ou à suspendre. Elles reflètent la lumière, elles vivent en fonction de la lumière. Même si je sais ce que je produis, j’ai toujours une surprise à la fin : la sculpture exposée dans une pièce se déploie en fonction de la luminosité prenant un caractère différent au fil de la journée. De plus, une large palette de couleurs s’offre à

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©
Lydie Nesvadba

moi avec le lin et les possibilités sont presque infinies. J’aime le lin pour la douceur et le naturel, le métal pour son côté brut, structurel et industriel. Grâce à l’utilisation de différents fils, les tissages prennent forme et les faisceaux lumineux qui les traversent leur confèrent un caractère cinétique. Soit je travaille sur commande avec des architectes ou des clients privés, soit je réalise des pièces pour les shows et expositions organisées par les galeries qui me représentent.

Nous avons aussi découvert à la Milan design week vos œuvres prenant l’apparence de bijoux sous le nom de ‘Glint’... Kimy Gringoire est une bonne amie mais pour l’une comme l’autre, effectuer des collaborations n’est pas dans nos habitudes, et pourtant... Depuis un an, on travaille

sur ce projet main dans la main. On est différente et complémentaire. Elle a l’idée esthétique, ergonomique, le travail de la matière (argent et or) et ensemble, nous avons développé la touche créative, abstraite, artistique, la vision du mouvement dans un si petit objet... Chaque pièce est faite à la main. On a présenté la collection à Milan et les retours sont incroyables. On vend en direct mais on souhaiterait aussi présenter Glint dans des concept stores comme Dover Street Market à Londres. Et de vous à moi, j’avoue que cela faisait longtemps que j’avais envie de porter cette matière !

Prévoyez-vous encore d’autres projets prochainement ? Dernièrement j’ai participé au projet The Mix avec Lionel Jadot. J’ai créé 30 cercles uniques en lin, inox et laiton pour les chambres

de l’hôtel et 40 luminaires habillés et tissés en lin et inox pour un restaurant. Cet été, une magnifique exposition est organisée par la galerie Stay Tuned : E-Raw-Lution, l’évolution de la matière. Elle se tient du 8 juillet au 30 août dans le sud de la France, au Château Saint-Maur Cru Classé à Cogolin dans le golf de Saint-Tropez. Un lieu unique avec une nouvelle personne qui met mon travail en lumière : Victoire Monrose. On y parle de matière bien sûr à travers le travail de cinq artistes féminines. Enfin, ce n’est pas d’actualité, mais j’aimerais beaucoup un jour imaginer des showrooms, des boutiques avec un superbe travail de matières comme dernièrement Courrèges ou Margiela l’ont fait.

BE PERFECT | ADELINE HALOT
www.adelinehalot.com
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LUDIVINE PILATE

Energie féminine chez Puilaetco

BE PERFECT | LUDIVINE PILATE

Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous ? J’ai 43 ans, je suis mariée, j’ai un fils de 5 ans, Félix. Côté professionnel, je suis diplômée de l’école commerciale de Solvay, j’ai toujours suivi des spécialisations en finance et gestion d’entreprise. Mes intérêts portent particulièrement sur la stratégie d’entreprise mais aussi les technologies relatives à la finance toujours dans un esprit de stratégie. C’est en 2019 que je deviens CEO de Puilaetco. Le sport et principalement le jogging, le vélo et le ski, mais aussi la cuisine, sont des centres d’intérêt qui me permettent de m’évader, de déstresser.

Vous êtes l’un des rares profils féminins à occuper un haut poste dans le secteur financier en Belgique, un monde très masculin, comment cela a-t-il été accueilli, qu’est-ce que cela implique ? De plus en plus de femmes parviennent à un certain niveau, mais pas assez. Quand j’ai été nommée en 2019, j’étais une femme, jeune de surcroît et on m’a énormément interrogée sur la question. Cela a provoqué, je pense une certaine conscientisation dans le secteur. Je participe aussi à différents forums pour la diversité. Il y a donc des sessions d’information où je délivre mon expérience. Les retours sont généralement très positifs. Je remarque que beaucoup de femmes n’ont pas assez confiance en elles, elles pensent que ça va être compliqué, qu’elles n’ont pas les compétences, qu’elles ne sauront pas gérer leur vie de famille, que cela va être mal vu, etc. Avoir une femme qui leur dit que c’est tout à fait possible reste un booster. Même chez Puilaetco, je reçois parfois des mails, des appels qui me remercient de l’inspiration que j’ai pu véhiculer et du coup les motiver à prendre certaines décisions

professionnelles. C’est enrichissant ! Notons aussi qu’une fois que l’on arrive à être beaucoup plus ouvert à la diversité homme-femme, ça ouvre directement aussi la discussion de la diversité au sens plus large, on crée une ambiance d’entreprise beaucoup plus ouverte à la différence en général. J’inclus cela dans ma manière de travailler. Je suis aussi respectée pour mes compétences bien sûr, et les compétences restent à prouver continuellement...

Ces dernières années, la banque privée Puilaetco a été complètement repositionnée. Pourquoi, dans quel but ? Le secteur est en pleine évolution depuis 5 à 10 ans. On a dû se réinventer. Les besoins des clients évoluent. On a revu notre offre, on l’a simplifiée en quelque sorte mais on a amené beaucoup d’aspects qualitatifs comme des thématiques ou de la personnalisation. On a changé notre manière de travailler, on a accéléré la transition digitale mais on se déplace aussi chez les clients. On travaille également avec un cercle d’indépendants particuliers (avocats, etc) pour compléter notre offre. On veut se positionner comme un partenaire de choix indépendant pour l’investissement des avoirs de nos clients, la transmission de leurs avoirs et proposer un outillage adapté à côté. Nous souhaitons penser, imaginer avec eux un plan de vie. On les guide dans leurs choix, bancaires mais aussi bien au-delà.

Vous avez l’image d’une banque historique gérant la fortune de fameuses familles. Mais vous souhaitez de plus en plus rajeunir l’image et la clientèle de Puilaetco. Quels profils souhaitez-vous attirer et comment s’y prendre ? Depuis quelques années on a changé nos couleurs, le logo, on a repositionné tous nos bureaux dans

des endroits plus modernes reflétant la population que l’on veut attirer. Aujourd’hui les profils d’entrepreneur, de dirigeants d’entreprise, nous intéressent et nous avons tout mis en place pour répondre parfaitement à ces profils.

Un bon conseil à transmettre à un jeune souhaitant investir ? Investir mais pas n’importe comment. Tout dépend de sa philosophie de vie. Le conseil que je pourrais donner est de prendre du recul même si on est jeune, ne pas penser à trop court terme, penser à ce qu’on veut pour le futur et bien sûr mettre ses rêves en avant et ensuite bien se faire encadrer.

La société déménage dans l’iconique bâtiment de l’ex-Royale Belge où s’est installé le Mix. Que signifie pour vous ce déménagement ? Est-ce aussi un moyen de rajeunir votre image ? Tout à fait. On quitte notre mythique bâtiment d’Hermann-Debroux. On était à la recherche d’un nouveau bâtiment et j’avoue avoir un intérêt particulier pour l’architecture. Nous souhaitions un lieu d’expérience et de bien-être. Donner une belle image certes à nos clients mais aussi à nos employés, qu’ils soient fiers de leur lieu de travail, sans oublier les nouveaux clients que l’on souhaite attirer ! Nous sommes au neuvième et dixième étage, les plus belles vues du building. Les valeurs d’exclusivité, d’élégance et de discrétion que nous voulons transmettre sont au rendez-vous. Le seul point négatif est qu’on pourrait un peu trop fréquenter Mix et ne plus vouloir quitter le bâtiment (rires) !

Dans un monde très masculin, Ludivine Pilate est la figure féminine à la tête de Puilaetco. CEO de la banque spécialisée dans la gestion de patrimoine, elle insuffle son énergique expertise dans un secteur et une entreprise en pleine évolution.
MOTS : OLIVIA ROKS PHOTO : FABRICE DEBATTY
www.puilaetco.be
Conception, Aménagement & Maintenance 02 633 51 74 www.trybara.be Création & Entretien

Véritables créateurs d’atmosphères, depuis plus de 35 ans, nous imaginons, aménageons et entretenons parcs, terrasses et jardins. Nous proposons un service basé sur l’écoute, la qualité, le souci du détail et de la finition. Les projets des « Les Jardins de Try Bara » s’adaptent à tous types d’envies et tous types de biens, ... du jardin à l’anglaise, au cadre romantique et champêtre en passant par la terrasse de ville ultra contemporaine associant minéral et végétal... Nos équipes cultivent le goût du travail bien pensé et bien réalisé !

L’art de la fête selon BART ROMAN

C’est sur la plage de Zeebrugge que renaît chaque année WECANDANCE, au son des meilleurs artistes électro, pop et dance. Pour sa dixième édition, le festival se pare d’un thème chatoyant, véritable ode à la mer, baptisé Sea, Sand & Sun. Sans oublier quelques surprises, comme le raconte son fondateur Bart Roman.

WECANDANCE célèbre cette année ses dix ans. Une décennie qui l’a vu prendre toujours plus d’essor. Quel est, selon vous, le fondement de ce succès ? De moins de 1500 visiteurs par jour, durant un week-end, à une édition de quatre jours, rassemblant journalièrement 6000 festivaliers, nous avons en effet parcouru un incroyable chemin. WECANDANCE se conçoit au-delà du concept de fête et de live, en une expérience exclusive, tout à la fois musicale, vestimentaire, culinaire et bien-sûr humaine. C’est la raison d’être de ce thème que nous renouvelons totalement chaque année, aussi bien par son décor que par son cadre. Il a pour but d’insuffler une dynamique joyeuse et étincelante au festival, en créant une véritable alchimie entre les participants, grâce à un style et une fantaisie commune. C’est ce qui apporte l’étincelle à part.

Comment vous est venue l’idée de créer le festival ? J’ai toujours travaillé dans l’évènementiel. J’ai eu des clubs, des bars, des restaurants. En 2008, après un évènement à Knokke, j’ai réalisé qu’aucun important rassemble festif n’était proposé à la côte belge en été. De là est née l’idée de lancer un festival, qui aurait la particularité de se dérouler en journée et soirée, pour une atmosphère inédite et qui se situe-rait

à Zeebrugge. Calvi on the Rocks, le superbe festival corse, a été une grande source d’inspiration. Tout en conservant ce postulat de style cool et de mode, nous l’avons repensé à destination de la Belgique.

Cette édition accueillera 7 scènes sur la plage. Ce cadre maritime entraînet-il des contraintes particulières ? En 2019 nous avons affronté une violente tempête. C’était extrêmement stressant pour nous mais en parallèle une atmosphère incroyable s’est emparée de WECANDANCE lorsque les éléments se sont déchaînés. Certes il faut prévoir des générateurs et des abris, aussi bien pour parer au soleil qu’au mauvais temps, mais chaque lieu a ses particularités.

Comment envisagez-vous l’avenir de WECANDANCE ? Resignez-vous pour 10 ans ? J’ai la conviction que nous serons toujours là dans dix ans. Si notre public des premières éditions avait entre 25 et 35 ans, aujourd’hui nous y retrouvons aussi des cinquantenaires accompagnés de leurs enfants. Cela amène une dynamique incroyable. Je travaille aussi sur une dimension supplémentaire, encore secrète, pour le festival. Créer et innover en permanence est ce qui m’anime et la force même de WECANDANCE.

MOTS : BARBARA WESOLY PHOTO : ANTHONY DEHEZ
BE PERFECT | BART ROMAN
© Anthony Dehez

Vous êtes la directrice artistique de WECANDANCE depuis sa création. Où puisez-vous vos inspirations pour chaque édition ? Notre référence première est la mode. Nous suivons les défilés du printemps/été à venir, pour y déceler les tendances phares, toujours liées à la mer et à l’invitation au voyage, qui font l’essence de WECANDANCE et ainsi orienter le style de la future édition. Ensuite, nous insufflons celui-ci à chaque aspect du festival. Cette année, le thème Sea, Sand & Sun fait référence au mermaidcore, sirène iridescente à la silhouette fluide et aérienne, agrémentée de satin et de sequins.

Cette édition 2023 s’intitule Sea, Sand & Sun et se présente comme une ode étincelante au monde maritime. Peuton s’attendre à des surprises pour ces célébrations ? Fêter cet anniversaire était pour nous l’occasion d’un hommage à la mer et ses couchers de soleil à admirer en dansant sur la plage, un délicieux cocktail à la main. Nous célèbrerons le sable, avec des installations incroyables mais aussi les fonds marins puisque l’une de nos scènes revêtira un décor d’aquarium. Je vous laisse la surprise du reste…

www.wecandance.be

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WECANDANCE, 5,6,12 & 13 août 2023, à Zeebrugge. RENCONTRE AVEC LAURA PRAET © Alexander Popelier

LAETITIA VAN HOVE

« Accompagner les artistes belges, c’est ma mission »
BE PERFECT | LAETITIA VAN HOVE
© Sacha Estelles

Au sein de l’agence « Five Oh » qu’elle a fondée à Bruxelles en 2015, Laetitia

Van Hove gère la communication de Clara Luciani, de Flavien Berger, de Zaho de Sagazan et d’une flopée d’artistes belges, Angèle, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Lous and the Yakuza, Juicy, K.ZIA, ML, Frenetik, Glauque, parmi beaucoup d’autres. Laetitia et sa team accompagnent des artistes, ainsi que des événements musicaux dont le fameux festival de Dour dont l’agence assurera pour la première fois la mise en avant.

MOTS : SERVANE CALMANT

Pourquoi avoir créé Five Oh? J’ai travaillé sept ans chez EMI à Bruxelles, puis j’ai rejoint à Paris un petit label indépendant. De retour en Belgique, j’ai lancé, en 2015, « Five Oh » avec l’envie de défendre à 100% des artistes coups de cœur. J’avais l’intention de travailler avec peu d’artistes, quitte à devoir refuser certains contrats. Mon élan était, et est toujours, celui du coeur, ce qui explique la longévité de ma société.

En quoi consiste concrètement votre travail ? Je gère la communication des artistes, c’est-à-dire que je suis le lien entre un artiste, son actu (la sortie d’un album, d’un EP, d’un concert, d’un événement spécial) et les médias de la culture. C’est le job de l’attachée de presse, avec lequel je renoue pleinement, puisque depuis janvier 2023, c’est Sacha Estelle, qui travaille depuis 5 ans pour « Five Oh », qui occupe désormais le poste de directrice. Je reste la fondatrice, mais je repars de plus belle sur le terrain, là où je donne ma pleine mesure.

Un travail de terrain ? Sont-ce les artistes qui viennent à vous ou vous à eux ? Les deux cas de figure cohabitent. Angèle, par exemple, est venue vers nous, elle avait entendu parler de notre travail. J’ai débuté seule ; aujourd’hui, nous sommes cinq, car on reçoit en effet de plus en plus de demandes d’artistes émergents qui recherchent une équipe de communication dynamique.

La première fois, c’était avec qui ? (rire) Avec Raphael. Nous avions travaillé ensemble quand il était sous contrat avec EMI. Quand il s’est retrouvé sans label, il m’a recontactée. Puis Clara Luciani. Avant de devenir chanteuse, elle a accompagné Raphaël sur scène, pendant un an, en tant que claviériste. Quand elle a signé son premier EP chez Universal, je

me suis occupée de la présenter aux médias belges. Son premier succès radiophonique avec « La grenade », c’est à la Belgique qu’elle le doit, bien avant la France !

Quand vous présentez un nouvel artiste à la presse, essuyez-vous parfois/souvent un refus ? Oh oui ! C’est même l’histoire de ma vie. Et c’est normal. Spotify présente chaque jour 60 000 nouvelles chansons ; en Belgique, en radio, les médias doivent recevoir des centaines de nouveautés. Il faut donc batailler ferme pour placer un artiste dans la presse. C’est mon job de convaincre de l’intérêt de tel ou tel artiste pour tel ou tel média, en fonction de tel ou tel événement ou festival, par exemple.

Alors pourquoi tel artiste ? Parce qu’il partage nos valeurs. « Five Oh » a à cœur de défendre un équilibre entre des artistes masculins et féminins et les personnes racisées. On privilégie le relationnel avec nos artistes pour coller au plus près du message qu’ils souhaitent passer. Oui, nos valeurs sont au coeur des relations que nous nouons et défendons avec les artistes et les journalistes.

Est-ce une fierté de défendre des artistes belges ? Plus qu’une fierté, c’est une mission. En Belgique, nous avons des artistes fabuleux, originaux, qui n’ont pas peur de sortir des clous, d’oser, d’y aller… Est-ce dû à la complexité du pays ? Peut-être…

Five Oh gère la com’ d’artistes musicaux mais vous créez également des événements musicaux… Depuis 2016, j’organise les « Fifty Session », un événement mensuel qui présente un artiste émergent belge et un artiste international dans un lieu bruxellois. Le show se passe en soirée,

dure 25 minutes, est gratuit mais sur invitation uniquement via nos médias partenaires. C’est un véritable tremplin médiatique. J’ai ensuite, en 2019, créé les « Fifty Lab », soit trois jours de marché à Bruxelles pour permettre aux jeunes artistes de se faire découvrir par des programmateurs de vingt festivals musicaux internationaux. Ainsi le groupe belge Ada Oda a reçu cinq invitations pour venir jouer dans des festivals européens et a été programmé par Radio Nova en France. C’est une belle reconnaissance !

Du tac au tac avec Sacha Estelle, nouvelle directrice de Five Oh

Le point fort de Five Oh ? Nous sommes une équipe à taille humaine aux goûts musicaux très diversifiés, rock indé, pop, rap, électro, qui défendons uniquement les artistes et projets que nous aimons. Cette relation de très grande proximité avec nos artistes nous permet de développer un relationnel sur le long terme et des campagnes créatives.

L’artiste belge qui a fait récemment appel à vous ? ML avec laquelle on travaillait déjà quand elle était la chanteuse du groupe Sonnfjord. Preuve de notre belle complicité avec les artistes.

Dour, pour la première fois, c’est du lourd ! Nous représentons des festivals de taille diverse, Les Aranulaires à Arlon, Horst à Vilvoorde et… le Dour Festival en juillet prochain, pour la première fois. On va assurer les relations presse du festival et de tous leurs artistes (notamment Lomepal, Orelsan, Damso). Un magnifique challenge car Dour se renouvelle chaque année. www.fiveoh.be

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BIL&GIN

BE PERFECT | BIL&GIN
« On refuse de se laisser enfermer dans un seul style musical »

Nashville, Paris, Berlin, Dakar, Buenos Air, Kiev, Mindelo ... Reliant dix villes qui les inspirent, Bil&Gin, le duo bruxellois de DJ et compositeurs formé par Michel de Launoit et Stéphane Grégoire, livre « City Stop », un album électro-pop-jazzy, élégant, éclectique et qui sort des clous. Stimulant.

CAUSERIE | 81 MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : ANTHONY DEHEZ

Avant un shooting, Be Perfect discute longuement avec ses invités pour déterminer un endroit inspirant. Le Jam Hotel Brussels, c’est le choix de Michel de Launoit, « Lionet Jadot qui en a défini le style architectural brut, est un ami, et Jean-Paul Putz, l’actuel propriétaire du Jam Hotel est également celui du Mima. » C’est donc l’amitié qui dicte ce choix. Et d’amitié, il en sera encore question lors de notre interview…

Quel est le parcours de chacun pour arriver à Bil&Gin?

Michel de Launoit : Je suis un entrepreneur culturel bruxellois, cofondateur de « L’Impro Session »,

producteur au sein de « Tourne Sol » de capsules humoristiques (« Faux contact » notamment), cofondateur et exploitant du « Mima » (le musée bruxellois dédié à la culture urbaine) et fondateur d’ « Akamusic » (un site de crowfunfing pour des projets musicaux).

Stéphane Grégoire : Je suis ingénieur du son et multiinstrumentiste, je joue notamment du piano, du synthé, du saxo. C’est en devenant le représentant pour le Benelux de « Flam Music »(un collectif international de mixeurs, réalisateurs, compositeurs et beatmakers) que j’ai rencontré Michel. J’ai également cofondé « Purple Airplane », une société

qui s’occupe de création de musique, habillage identitaire (notamment celui de La Une et de La Trois/RTBF), bruitage, mixage de sons, etc.

Stéphane, ne soyez pas modeste, vous avez également récemment reçu des prix pour votre travail ! En octobre 2022, l’Urbanworld Film Festival à New York m’a en effet décerné le prix de la meilleure conception sonore pour « Le voyage de Talia », le dernier longmétrage du belge Christophe Rolin.

Et vous, Michel, vous poursuivez votre route … Oui mais cette fois, je travaille la « matière », les sons. J’aime ça. Les machines, c’est l’instrument d’aujourd’hui.

BE PERFECT | BIL&GIN

Et le chant ? Oh non, je savais pertinemment bien que je ne savais pas chanter ! Sur le single « Paris », j’ai donc choisi le récitatif, la parole plutôt que le chant.

Venons-en à l’album « City Stop ». De l’électro pop comme fil conducteur et de nombreuses influences musicales …

Michel : C’est un album concept composé de 10 titres inspirés par 10 villes définies par un genre musical, une histoire marquante ou des souvenirs personnels. « City Stop » est donc inclassable, car il ne suit aucune règle. On a en effet refusé de se laisser enfermer dans un style

musical, préférant alimenter l’album de sonorités urbaines, africaines, des îles, en fonction de notre inspiration. On carburait à l’instinct, au moment. Chaque titre doit être considéré comme un voyage musical unique et singulier, jamais folklorique cependant. On aurait pu imaginer une escale sur Mars et voir ce que la planète rouge nous inspirait comme son !

Stéphane : Notre seule contrainte, c’était de produire de la qualité et de ne pas nous laisser aller à la facilité. Pour le morceau « Dakar », qui m’a été inspiré par le film « Le voyage de Talia », on a invité

l’immense chanteur sénégalais, Woz Kaly. Quel honneur.

Michel : Et pour « Kiev », composé au moment où les Russes déclenchaient les hostilités contre l’Ukraine, on a samplé le discours de Gorbachev de décembre 1991, quand il annonce à la télé qu’il démissionne, signant ainsi la fin de l’Union soviétique.

Au fait, qui est Gin ?

Michel : Bil&Gin, c’est nous, l’union de deux jeunes fous, une véritable aventure artistique que nous menons à deux.

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S’opère ensuite une magie fusionnelle. Peu importe qui est Gin ou qui est Bil.

Michel aurait-il fait ce projet sans Stéphane ? Stéphane, même question !

Michel et Stéphane : Non, car on se complète.

Michel : Stéphane possède un sacré atout : multi-instrumentiste, il rode un morceau quasi instantanément. Ce que je fais dire est volontairement prétentieux mais si Mozart avait rencontré Herbert Von Karajan, Stéphane serait Mozart ...

Stéphane :

C’est en effet prétentieux ! (Rire). Michel est un audacieux, un fonceur. Sans lui, je n’aurais pas osé l’aventure Bil&Gin.

Bil&Gin, un clin d’œil à …

Michel :

A Michael Jackson évidemment, mais c’est juste un clin d’oeil. Bil&Gin, c’est surtout un nom à la belle sonorité et un chouette logo. A ce titre, il me faut citer Thierry De Prince, notre graphiste, qui nous suit depuis le début. C’est à lui que l’on doit notre identité visuelle artistique. C’est important les histoires d’amitié.

Bil&Gin, un projet artistique que vous menez de bout à bout …

Michel :

En effet, nous avons sorti « City Stop » sur notre propre label, même si nous ne sommes pas du tout réfractaires à l’idée de signer avec un grand label qui nous offrirait un solide coup d’accélérateur.

Que les fans de Bil&Gin et les collectionneurs soient mis au parfum : vous avez édité 300 albums vinyles de « City Stop » …

Stéphane :

C’est un objet d’art unique. Un album numéroté et signé par Bil&Gin et par Elzo Durt, un immense illustrateur bruxellois qui a notamment réalisé les pochettes de Laurent Garnier et la nôtre !

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www.bilgin.shop

Savourez nos suggestions estivales en terrasse !

restaurantstoucan toucanbrasserie www.toucan.brussels

Ouvert 7/7

Enlèvement au restaurant Livraisons à domicile

design: sign.brussels
Avenue Louis Lepoutre 1 & 17 1050 Bruxelles - 02/340 07 40

PLAISIR

Place to be, enseignes gourmandes, hôtel design en Belgique. Félicité !

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MIX - LA TERRASSE 02 - LO GROUP - THE HOXTON

MIX

La géante place to be de la capitale

BE PERFECT | MIX © DR

Autrefois, il se tenait ici le siège de la Royale Belge, rappelez-nous l’historique de ce bâtiment... Un bâtiment construit entre 1967 et 1970 pour devenir le siège de la Royale Belge qui l’a occupé durant de nombreuses années. Ensuite, il s’est fait racheter par Axa qui l’a quitté à son tour. Le lieu a été inoccupé durant quatre ou cinq années pour finalement être racheté, et ce fameux projet a pu démarrer.

Quel est votre rôle dans Mix ? Je suis le concepteur initial du projet, l’administrateur délégué. Je discute avec les propriétaires pour imaginer le projet hôtelier (car c’est ma compétence à la base) et j’ai dû trouver de nouveaux associés pour le club de sport, le centre de conférence... Il m’a fallu constituer une équipe. Nous avons les étages allant du premier au

Bruxelles est en effervescence. Mix est ouvert ! Sur 21.000 m2, le concept mêle salle de sport, restaurants, bibliothèque, bureaux, hôtel, événements et bar. Une véritable renaissance dans ce joyau architectural abritant autrefois le siège de la Royale Belge. Rencontre avec Jean-Michel André, un des concepteurs de cet art de vivre tout-en-un.

cinquième comprenant le centre de conférence, l’hôtellerie (avec bar et restaurant), le centre de sport...

Retournons aux prémices, comment l’aventure Mix a commencé ? C’était en 2020. Je me rappelle comme si c’était hier : j’ai reçu un coup de fil de Frédéric Nicolay qui m’avertissait que les propriétaires souhaitaient faire un hôtel dans ce bâtiment. J’ai appelé Benoît de Lancer, un des trois propriétaires. Avec beaucoup d’intérêt et de curiosité, j’ai visité ce bâtiment car cela fait des années que je pense qu’un hôtel dans le sud de Bruxelles, auprès d’axes importants a tout son sens. Métro, aéroport, bois de la Cambre, autoroute vers Luxembourg... Beaucoup de paramètres prouvent que c’est un lieu de choix. Visiter ce bâtiment était une chance inouïe, c’est

tout simplement l’un des plus beaux de Bruxelles ! Ni une ni deux, on m’a proposé de prendre certaines surfaces du bâtiment et l’aventure a commencé.

Court et précis, pourquoi le choix du nom Mix ? On a choisi un mot qui est facile, libre de droits, mais surtout nous voulons faire passer un message. On mélange beaucoup de fonctionnalités dans un seul et même endroit : du sport, du sommeil, du travail, de la nourriture. En parallèle, on souhaite aussi que toute sorte de gens s’y croisent, que ce soit un jeune travailleur de Watermael-Boitsfort, un businessman américain ou une dame de 70 ans qui vient faire de l’aquagym. Des personnes de culture et de nationalité différentes. Un lieu de vie autrement dit cosmopolite. « Mix » résume bien cette vision.

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MOTS : OLIVIA ROKS
© DR

Justement, avec tant de facettes différentes, qu’est-ce qui compose exactement Mix ? C’est un hôtel de 140 chambres avec 40 studios qui sont considérés comme des suites ou des appartements. Il y a également le bar, le Roméo, proposant de la sharing food. Un lieu de vie central du Mix. Le club de sport, de 5000m2, donnant accès aux membres extérieurs et aux clients de l’hôtel. C’est aussi un lieu de détente et de bien-être, avec le restaurant le Joule et un espace wellness avec piscines, sauna, hammam, jacuzzi, cabines de soin. Au premier étage, il y a des salles de séminaire, un flex desk, une salle festive pour par exemple des fêtes avec son personnel. Au second étage, place au restaurant et sa très belle terrasse qui est encore ouvert à projet. Ce n’est pas de mon ressort mais il y a également des bureaux sur cinq étages ou encore le foodcourt The Fox au rez-de-chaussée. Nous souhaitons que les personnes restent au sein de Mix, se déplacent de leur bureau, à la salle de sport en passant par le restaurant et termine leur journée ou soirée au bar.

Finalement, votre dada, c’est l’hôtellerie. CEO de Limited Edition Hotels, vous êtes l’homme derrière le Jam, le Berger et bien d’autres. Comment avez-vous imaginé l’hôtel Mix ? J’ai travaillé main dans la main avec Lionel Jadot.

Je souhaitais que l’hôtel soit proche d’un hôtel des années 70, même si on voulait un lieu résolument contemporain. Il a énormément observé la structure du bâtiment avec une approche fonctionnaliste. Les éléments sont posés dans les espaces afin de respecter les bétons, les hauteurs... Et il a fait travailler énormément d’artisans belges différents. Côté chambres, c’est un hôtel 4 étoiles avec une excellente literie et acoustique bien sûr. Avec une superbe vue sur la nature environnante, banquette ou lit s’orientent vers les fenêtres. Le sport et le wellness restent d’énormes atouts pour l’hôtel également. Et à la réception, le personnel formé spécifiquement, oriente et conseille le client avec des parcours sur mesure à faire dans Bruxelles.

Avant de se quitter, un regret à nous dévoiler ? J’aurais adoré faire un véritable espace de co-working au sixième étage ! Le flex desk est pour l’indépendant quant aux bureaux, ils sont dédiés aux grosses sociétés. J’ai beaucoup de demandes de petites PME... Et au septième étage, j’aurais bien fait des appartements à louer ou à vendre, cela aurait cartonné.

BE PERFECT | MIX www.mix.brussels
© Mireille Roobaert © Louis Vielle © Mireille Roobaert

RESTAURANT L’ORCHIDÉE BLANCHE

Service à domicile prévu pour les communes d’Ixelles, Watermael-Boitsfort, Uccle, Etterbeek, Auderghem, Saint-Gilles, Bruxelles.
WWW.ORCHIDEE-BLANCHE.COM 436 Chaussée de Boondael, 1050 Bruxelles | Tél. 02/ 647.56.21 | asia2000@skynet.be
Fine cuisine vietnamienne | Existe depuis 1986

LA TERRASSE 02

20 années festives et innovantes au compteur

BE PERFECT | LA TERRASSE 02 © Terrase O2

La Terrasse 02 renaît chaque été depuis 20 ans. Installé sur le site bucolique de l’hippodrome d’UccleBoitsfort, cet espace en extérieur privilégié et festif, invite à décompresser (afterwork), à se détendre (off-work) et, depuis peu, à co-worker. Denis Van Praet, fondateur avec son ami et associé Benoit Marquezy, se souvient de la première fois. Confidences.

Avant la toute première fois, les premiers lunchs en terrasse et apéros entre amis, il y a eu la toute première envie, vous vous en souvenez ? Oh oui. Benoît Marquezy et moi-même étions amis, tous deux fraîchement diplômés de l’ICHEC (une haute école de gestion bruxelloise, nda). A 25 ans, nous étions insouciants et rêvions d’un événement bruxellois en extérieur, une sorte de bulle d’oxygène dans la ville, pour décompresser après le boulot et les jours de congé. A l’époque, nous avions l’habitude de fréquenter un bar, la Mezzanine, sur le site même de l’hippodrome de Boitsfort, à l’entrée de la forêt de Soignes. Nous sommes tombés en quelque sorte amoureux de ce site d’exception et nous avons conçu, créé, monté de toutes pièces un événement éphémère en extérieur. Depuis dix ans, on voit apparaître de nouveaux rooftops et apéros outdoor, mais à l’époque ce n’était franchement pas le cas…

C’était un sacré défi car ce projet estival et donc éphémère, doit renaitre chaque année … Chaque année, en effet, nous partons d’un grand espace recouvert de gravier, sans eau ni électricité, et nous créons un univers

singulier, un rendez-vous convivial avec le public. Ce caractère éphémère ajoute un côté singulier à l’événement, qui est d’autant plus attendu. Pour nous, évidemment, c’est une charge de travail immense. Mais c’est le modèle d’événement que nous souhaitions proposer.

20 ans plus tard, quelle est (toujours) la clé du succès ? Sincèrement : l’envie et la passion. Cette envie qui continue à nous motiver, mon associé et moi, à créer des événements. Nous adorons notre métier, et cette passion se ressent évidemment dans nos prestations.

Votre associé et vous-même avez créé depuis Simply Better, une agence d’événement … C’est l’histoire d’une société qui a bien grandi. La Terrasse 02 a été - et reste - une magnifique vitrine, qui nous a permis de séduire des clients dans les secteurs du luxe, des cosmétiques, de la finance, des banques. Au sein de Simply Better, nous gérons Benoit et moi une quinzaine de collaborateurs désormais. Ensemble, nous organisons des événements sur mesure pour nos clients, des dîners, des lancements de produits, des meetings en Belgique et à l’étranger, des performances artistiques, etc.

Benoit et vous, c’est une belle histoire d’amitié… Nous étions jeunes, fous, nous avions des idées, nous avons foncé… 20 ans plus tard, nous sommes toujours amis et associés.

Revenons à La Terrasse 02, combien de visiteurs chaque été ? Depuis 20 ans, on a dû passer la barre du million de visiteurs.

Ont-ils vieilli avec vous ? (rire). J’ai aujourd’hui 45 ans. La Terrasse 02 continue en effet à séduire un public qui avait 20 ans, il y a 20 ans, ainsi qu’une nouvelle génération de plus jeunes…

En 2017, La Terrasse de l’hippodrome est rebaptisée LaTerrasse 02. Comment s’exprime l’écoresponsabilité dans l’événement ? Nous avons pris des engagements écoresponsables de réduction de CO2, de mobilité douce, nous privilégions le circuit court, les produits de saison, nous récupérons d’année en année les matériaux…

L’an dernier, vous avez lancé le premier espace de coworking en plein air en Belgique. L’invitation est toujours d’actualité ? Il y a 20 ans, on ne parlait pas de coworking. Mais à l’heure du télétravail, cela nous tenait à cœur de proposer aux visiteurs un lieu d’échanges. L’an dernier, nous avons donc initié le premier espace de coworking en extérieur de Bruxelles, pour privilégier les interactions, le relationnel, la reconnexion entre les gens. Et l’invitation est plus que jamais d’actualité. Nous avons évidemment prévu des prises électriques et un Wifi performant, ainsi qu’une cuisine collaborative proposée en partenariat avec des producteurs et artisans locaux. Des espaces de réunions, sous réservation, font également partie de nos propositions.

La Terrasse 02, ce sont aussi des activités annexes, sportives, culturelles, gastronomiques… Pendant huit semaines, jusqu’au 20 juillet, nous sommes ouverts 7 jours sur 7, de midi à minuit, il est donc important d’avoir un agenda qui rythme les journées et soirées. Nous proposons des activités sportives/bien-être (du yoga, notamment), des rendez-vous culturels (vernissages), des soirées gastronomiques (avec des chefs étoilés ou renommés) et musicales (les années 80 et 90 à l’honneur), du live aussi.

A quoi doit-on s’attendre de nouveau pour les 20 ans ? Nous avons gardé le set up de base pendant 19 ans, l’an dernier nous l’avons changé. Et ce changement fonctionne. Pour les 20 ans, nous allons encore renforcer l’expérience client, en améliorant l’accueil, le service en salle, le niveau des prestations, de manière générale.

Vous aviez l’intention d’exporter le concept de La Terrasse à Bordeaux et Courchevel, qu’en est-il ? Nous avions en effet l’intention de franchiser La Terrasse, mais à ce jour le deal ne s’est pas fait.

PLAISIR | 93
MOTS : SERVANE CALMANT
www.la-terrasse.be

2023, ce temps où Bruxelles bruxelle

Ils sont trois kets passionnés par l’idée de donner un nouveau souffle à la vie nocturne bruxelloise. En sein de LO Group, Thomas Trothen, Miguel Perez et Mathieu Botta bossent comme des fous pour faire bouger la capitale. A leur actif, un resto, un club, des rooftops et des bars. Et une actu, « Mylène », dans le quartier universitaire du Cimetière d’Ixelles. Thomas Trothen nous en dit plus sur ce nouveau lieu de vie festif doté d’une belle terrasse, et sur leur réussite entrepreneuriale.

BE PERFECT | LO GROUP
MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : GABRIEL LELIÈVRE

2023, Les Organisateurs deviennent LO Group. Qu’estce que ça va changer pour vous ? Quand on a créé « Les Organisateurs » en 2015, on souhaitait proposer au public des concepts décalés. De cette volonté sont nés les rendezvous festifs « J’peux pas, j’ai piscine » ou « Là-haut », le bar perché au-dessus du casino Viage à Bruxelles. Au fil du temps, on a grandi, on a capitalisé des établissements, on a engagé du personnel, on est passé aux choses plus sérieuses. (rire). De plus, la dénomination « Les Organisateurs » devenait trop restrictive. Nous sommes également producteurs, restaurateurs, peut-être un jour brasseurs… Le nom « LO Group » aux initiales de notre ancienne appellation s’est imposé comme une évidence…

Aujourd’hui, LO Group, c’est toujours trois membres fondateurs, plus des centaines de gens qui gravitent autour des events. 5,5 millions d’euros en chiffre d’affaires et plusieurs projets en développement pour 2023. Ce n’est plus une petite entreprise. Quelle est la clé de cette franche réussite ? L’union de trois profils différents, un expert en logistique, un financier et un créatif. Et une bonne connaissance de Bruxelles, de ses habitants, de leurs envies.

Quel est votre public ? Au départ, on visait les 20-30, puis notre public s’est élargi avec « Solar », un bar installé sur le toit du Bozar qui accueille les familles, les touristes, les sociétés – on a développé au sein de LO Group, une branche corporate. Le projet « Coucou Brussels » avec ses containersbars installés à différents endroits de la ville, vise également les touristes, on travaille d’ailleurs en partenariat avec Visit Brussels, l’agence de promotion bruxelloise. La cible 20-25 reste celle de nos événements les plus festifs, à laquelle s’ajoute une cible 20-77 ans. Ainsi, « Café Bastoche », véritable institution du quartier étudiant du Cimetière d’Ixelles, qui date de 1927 et que nous avons rénovée en 2021, séduit tous les âges …

En 2015, votre ambition était de faire bouger Bruxelles. En 2023, quand vous regardez dans votre rétroviseur, ressentez-vous une certaine fierté à avoir réveillé notre capitale ? Nous sommes surtout fiers d’être partis de rien ou de si peu, d’une soirée dans un bar des Marolles. Petit à petit, nous avons suscité l’intérêt de nombreux partenaires, des marques, des établissements, des directeurs d’hôtels, des institutions. De cette évolution, oui nous sommes satisfaits.

PLAISIR | 95

A votre actif, un resto, un club, des bars sur les toits, des événements festifs, et une ouverture toute récente, « Mylène », née sur les cendres du « El Café », un bar ixellois tristement connu pour une sordide affaire de viol … C’est un sacré défi en effet, une ouverture qui nécessite d’oser repartir d’une page blanche pour offrir un endroit sûr, sain, inclusif, joyeux, lumineux, coloré, du vert, du jaune, alors que le « El Café » était très sombre. On a également formé le personnel en cas de situations inconfortables pour une cliente, et on a intégré des femmes dans l’équipe des physionomistes devant les portes du « Mylène ». On a tout fait pour prévenir toutes les formes de violence. Avec « Café Bastoche » et « Mylène », on compte bien insuffler une nouvelle dynamique au quartier universitaire du Cimetière d’Ixelles.

Mylène, Farmer ? Non, on trouvait juste que le nom sonnait bien. Mais je ne vous cache pas qu’on aime bien Mylène Farmer, que l’on programme assez souvent « Chez Ginette », notre club festif au cœur des Marolles.

Mylène, pour y faire la fête ? Mylène ouvre à 11h et ferme tard dans la nuit. C’est un véritable lieu de vie aux multiples facettes où se croisent plusieurs publics. Le midi, la carte propose des options végétariennes, viandes et poissons sous forme de super bowls, buns, tacos et baos. À partir de la fin de journée, les gens se rencontrent, se croisent et se mélangent dans le but de passer un bon moment et de partager des nouvelles saveurs asiatiques et latinos autour d’une même table. À la nuit tombée, Mylène monte le son et laisse danser le public. Les jeudis, vendredis et samedis, après le diner, les tables du restaurant se poussent pour laisser place au DJ.

D’autres nouveautés à l’horizon ? En partenariat avec une autre société, on ouvre cet été un bar sur le toit de Brucity, le nouveau centre administratif de la Ville de Bruxelles, sur le site de l’ancien parking 58, en plein cœur de la capitale. « Solar » sur le toit du Bozar rouvre en mai et « Coucou Brussels » poursuit son aventure…

www.logroup.be BE PERFECT | LO GROUP

Tissens

Grœnendaelsesteenweg,105 - 1560 Hoeilaart

TISSENS.BE

Bistro de la Woluwe

Rue Voot, 28 - 1200 Bruxelles

BISTROWOLUWE.BE

Le Villance

Boulevard du Souverain, 274 - 1160 Bruxelles

LEVILLANCE.BE

Le Petit Pont

Avenue du Doyenné,114 - 1180 Bruxelles

LEPETITPONT.BE

THE HOXTON

Un « Open House » bien dans l’air du temps BE PERFECT | THE HOXTON BRUSSELS
© The Hoxton Brussels

Certains hôtels s’affirment comme de véritables lieux de vie. C’est le cas de The Hoxton Brussels, situé à proximité du Botanique, qui abrite une taqueria inspirée par la street-food de Mexico, perchée au 22e étage, un resto d’inspiration péruvienne où déguster un juteux poulet « a la brasa » et des espaces de coworking. On a testé cet « Open House ».

De pays en pays, de ville en ville, nombreux sont les voyageurs qui posent bagages dans un hôtel Hoxton, convaincus par l’identité « Open House » de ces demeures hybrides qui se veulent un lieu de rencontre entre les locaux, les voisins, les touristes et qui s’inspirent du quartier dans lesquels ils sont situés. The Hoxton a d’ailleurs le vent en poupe : le groupe ouvrira sept nouveaux hôtels en Europe d’ici 2024, à Londres (la 4e propriété de l’enseigne), Amsterdam (le 2e), Vienne, Berlin, Dublin… The Hoxton Bruxelles, c’est fait, depuis mai dernier !

Hoxton le Bruxellois a choisi d’occuper l’ancien siège européen d’IBM, la tour Victoria de style brutaliste qui lorgne sur le jardin Botanique. Le fameux studio AIME qui est derrière chaque établissement The Hoxton en Europe, a d’ailleurs réimaginé le design classique des années 70 soutenu par des formes brutalistes. Des meubles vintage ont été glanés dans les magasins d’antiquités et sur les marchés aux puces belges. Quant au coloris vert soutenu qui égaye les murs, il faut y voir un clin d’œil malicieux au jardin du Bota. Mais revenons au caractère convivial et chaleureux du lieu. Dès l’entrée, le ton est donné : le lobby ouvert sur un bar de style rétro et un restaurant, tous deux situés en contrebas, incite

© The Hoxton Brussels

en effet à oublier l’affectation première du lieu. Bingo : l’hôtel devient un lieu de vie à l’atmosphère détendue. On y croisera un quadra qui travaille, deux amies qui sirotent un cocktail, un couple qui file au 22e ciel, l’étage du rooftop, tous sont là pour profiter d’un cadre inspirant et dynamique, pour une heure, une demi-journée ou une nuit…

Bien plus qu’un simple hôtel

Les 198 chambres inspirées des années 70 (tons rétro, matériaux bruts, tapisseries en velours, luminaires en rotin …) vont tout naturellement susciter l’enthousiasme des amoureux du vintage, cependant The Hoxton Brussels cache bien d’autres atouts dans ses murs. Notamment le « Tope » (qui signifie arrêt en espagnol), une taqueria inspirée par la cuisine de rue de Mexico, perchée au 22e étage, dotée d’une terrasse panoramique avec une vue impressionnante sur la ville. Si vous souffrez de vertige, reprenez un cocktail vitaminé ou des tacos maison, ils sont franchement fameux.

Au rez-de-chaussée, on nous a réservé une table à la Cantina Valentina, un restaurant d’inspiration péruvienne dont l’atmosphère évoque une picanteria traditionnelle (vaisselle variée, photos de famille exposées sur les murs). C’est Adam Rawson qui en a élaboré le menu, il s’est fait connaître en tant que chef du « Pachamama », l’un des principaux restaurants péruviens de Londres. Tout ça augure du meilleur. Passons à table ! Croquetas, chicharrones, huîtres, ceviches, tartares, en entrées, poule, poulet, canard, contrefilet, burger, en plats, la carte est riche ! « Entrées et plats se dégustent également en mode food-sharing », précise la serveuse. La « lima ceviche », le loup découpé en lambeaux puis cuit dans une préparation de jus de citron ravit les papilles et le « Tequeno », un croustillant au fromage présenté sous la forme d’un long bâtonnet frit, nous fait aussitôt regretter de ne pas en avoir commandé deux ! Vient ensuite le « Pollo a la brasa », le plat le plus consommé du Pérou, un poulet badigeonné d’une marinade d’ épices variées et cuit au four, un plaisir quasi régressif. Le Pollo, généreusement servi, sera suivi d’un « Tres leches », un grand classique de la cuisine latino-américaine, soit une génoise imbibée de lait et de marmelade de lait. Délectable ! Pour les lève-tôt, Cantina Valentina démarre chaque matin avec des jus exotiques fraîchement pressés, des pancakes ou une tasse de café péruvien… Pour une fois, le jour se lève en même temps sur Lima et sur Bruxelles.

www.thehoxton.com © The Good Com
RESTAURANT & TRAITEUR : LA BASCULE, CHAU. DE VLEURGAT 324, 1050 IXELLES, BELGIQUE - +32 2 640 07 07 TRAITEUR : CHAU. DE WATERLOO 1359H, 1180 UCCLE - +32 2 640 06 06 PLACE DUMON 7 - 1150 WOLUWE AVENUE LOUISE - BRUXELLE SPÉCIALITÉS LIBANAISES Respirez, Voyagez, Vous Êtes Oliban
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NOMADE

Le savoir-faire des Belges hors de nos frontières !

SERGE ANTON - DIETER VANDER VELPEN - CARINE LAFORET - NICOLAS COLSAERTS MATTHIEU BONNE - K. ZIA - JEAN-MARIE GHISLAIN
© Serge Anton

L’atelier sedanais de

SERGE ANTON

Le photographe franco-belge qui manie à la perfection l’art du portrait revient sur le devant de la scène avec un bel atelier à son image, une exposition où ses photographies mettent en lumière ses voyages et ses rencontres mais aussi une collaboration avec l’innovant support digital belge Ionnyk.

Votre atelier à Sedan est fin prêt. Un projet qui vous tient très à cœur... Mon père est né dans cette ville et j’y suis revenu car j’ai récupéré une maison. Ensuite, j’y ai acheté une presqu’île. C’est un ancien hangar à bateaux, au départ il n’y avait que quatre murs. Après trois années de travaux, je m’y suis fait un super atelier. J’avais envie d’être dans la nature, au bord de l’eau. Le plus important pour un photographe c’est la lumière. Et dans ce bâtiment, j’ai douze fenêtres au-dessus et l’eau tout autour, j’ai donc une lumière extraordinaire. À

l’intérieur, j’ai un studio photo fermé, et à l’extérieur, un studio à la lumière du jour. On a l’impression d’être au milieu de nulle part mais je suis à cinq minutes du centre-ville. Pour travailler c’est parfait, j’ai de plus en plus de mal avec la ville. Ici, je trouve une énergie particulière.

Dans cet atelier qui est également votre studio, vous allez proposer des expositions. Qu’avez-vous à l’agenda ? Actuellement et jusque fin août, il y a une exposition mettant mes kasbahs du Maroc à l’honneur. Les clichés se

déclinent via trois supports : les cadres digitaux Ionnyk, des tirages chromalux et du papier recyclé. J’ai photographié des kasbahs, ces lieux historiques et spirituels, vus du ciel depuis un hélicoptère il y a une dizaine d’années. Cette exposition s’inscrit principalement dans le cadre d’un gros festival photo : Urbi & Orbi, la biennale de la photographie et de la ville à Sedan. Un parcours artistique à travers différents points d’exposition. L’exposition présentera aussi des portraits de gens vivant dans des kasbahs et des photos de vues aériennes. Mais par la suite,

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MOTS : OLIVIA ROKS
© DR

d’autres expositions seront aussi à l’honneur, et pas spécialement sur la photo. Par exemple, j’aime beaucoup la céramique.

On retrouve vos mythiques clichés issus de la collection Faces sur des cadres digitaux Ionnyk. Rappelez-nous l’origine de ces incroyables photos ? Faces est en fait le nom de mon livre qui est malheureusement épuisé. Il reprend trente ans de travail mais surtout

beaucoup de portraits du monde, principalement d’Asie et d’Afrique. Depuis mes seize ans, je photographie des visages, tous racontent une histoire. Je travaille au feeling, à l’instinct, à la beauté qui me touche.

Pourquoi l’envie de collaborer avec une start-up belge proposant des cadres digitaux sans câble ? Qu’estce que cela représente pour vous d’être passé au digital ? La femme

du propriétaire adorait mes photos et de fil en aiguille ce partenariat très respectueux s’est mis en place. Je ne suis pas sectaire et je suis ouvert à tout. Je sais que certaines personnes vont dire « ce n’est pas du tirage photo ». Mais moi je suis bluffé, ça a la qualité d’un tirage photo, avec une netteté, une matière incroyable et même un passepartout comme un tirage photo. Les gens sont souvent trompés par le résultat. La technologie est incroyable. ©

BE PERFECT | SERGE ANTON
Serge Anton

Qu’est-ce que ce type de cadre apporte en plus à vos photographies ?

Le plus grand avantage est l’étendue du catalogue Ionnyk. Sur abonnement, Ionnyk donne accès à une application qui offre un catalogue avec une série de clichés issus de Faces. Mes visages sont très puissants, il faut pouvoir les assumer, et ici, impossible de s’en lasser. On peut changer la photo selon ses envies, ses humeurs ou les gens que l’on reçoit chez soi.

Avant de se quitter, des projets à dévoiler ? Je reviens d’un voyage humanitaire, c’était incroyable, je n’avais plus fait cela depuis longtemps. Pourquoi pas réitérer ! J’ai aussi terminé le shooting pour la campagne Baobab Collection de la saison prochaine. Un client pour lequel j’ai toujours énormément travaillé. Enfin, mon éditeur souhaiterait que je fasse un nouvel ouvrage, je dois donc repartir en voyage faire des photos. À suivre donc !

www.atelier08.fr

www.ionnyk.com www.sergeanton.be

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©
Serge Anton

DIETER VANDER VELPEN

Une signature couture

De résidences en établissements et de son fief anversois à Dubaï, Hong Kong ou encore New York, Dieter Vander Velpen décline son esthétique sophistiquée et épurée à la fois, en une vision aussi cosmopolite que luxueuse. Parmi ses récentes réalisations, le 1055 Stradella, une villa de Bel Air, à Los Angeles, transformée en un écrin face à l’océan.

Vous qualifiez « l’architecture couture » comme le fondement de votre style. Que signifie exactement ce principe ? Je considère en effet mes réalisations comme une forme « d’architecture couture », car les clients s’adressent à notre bureau pour notre style signature, que nous déclinons selon leurs besoins et attentes, tout comme on allait acheter une robe chez Dior, dans les années 50. Nous nous concentrons sur la création de projets résidentiels haut de gamme raffinée. Des maisons fonctionnelles mais qui mettent le design au premier plan, n’offrant que le meilleur en termes de matériaux, mais aussi axées sur des détails personnalisés et une approche sur mesure. Le propriétaire en est un élément central : qui est-il, comment vit-il ? A-t-il des enfants ? Aime-t-il recevoir, a-t-il une collection qu’il veut

exposer… ? Et enfin, la propriété et l’emplacement sont à la fois déterminants et inspirants. Une villa à Los Angeles sera habitée différemment d’une résidence en Belgique, un appartement à Mumbai nécessite une approche autre qu’une maison de vacances à Ibiza. C’est le cocktail unique des trois facteurs qui apportent symbiose et équilibre parfaits.

Vous avez récemment conçu une sublime maison privée à Bel Air, 1055 Stradella, en partenariat avec le bureau d’architectes Saota et le designer David Maman. Comment un architecte belge est-il contacté pour réaliser une villa à Los Angeles ? C’est notre premier projet à Los Angeles et le quatrième aux USA. Le client a vu notre travail en ligne et nous a contacté via Instagram. C’était

au début de la pandémie, quand tout le monde demeurait persuadé que le Covid ne durerait tout au plus que quelques semaines. Au final, cela nous a pris un an et demi. Heureusement, nous vivons une ère numérique et de manière presque contradictoire, la crise sanitaire nous a offert des opportunités, facilitant ce type de réalisation à distance. Il n’y avait en effet pas de vraie différence par rapport à une entreprise locale, puisqu’aucune réunion physique ne pouvait avoir lieu.

Comment décririez-vous le résultat du 1055 Stradella ? C’est un parfait exemple de notre architecture couture. Les matériaux et la philosophie de conception sont la signature du bureau Dieter Vander Velpen. Mais le fait que cette villa soit située à Los Angeles sur un terrain très spécifique avec vue sur

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MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : PATRICIA GOIJENS

la vallée et l’océan rend ce projet définitivement unique. Les fenêtres du sol au plafond de la salle de bain s’ouvrent ainsi vers la vallée et nous les avons sublimées en concevant une grande baignoire ronde, sculptée dans un morceau massif de travertin. En rentrant du travail, on peut dès lors ouvrir toutes les fenêtres, déguster un verre de vin dans sa baignoire et regarder le soleil se coucher sur l’océan. C’est tout à la fois stimulant et excitant de découvrir à chaque projet comment nous pouvons laisser ces nouvelles impulsions interagir avec notre style signature.

Sa conception marque-t-elle un tournant dans votre carrière ? Avec la volonté d’une expansion à l’international ? Oui, j’ai l’impression

d’être à un moment charnière. Notre bureau réalise des projets à l’étranger depuis plusieurs années, mais ceux-ci demeurent fréquemment dans l’ombre, nombres de nos clients tenant à leur vie privée. Celui-ci au contraire, nous a donné une visibilité internationale. En parallèle, nous venons d’emménager dans un nouvel espace à Anvers, construit pour être une salle d’exposition et mettre en valeur la beauté et le savoir-faire de notre design et de nos créations. Donc oui, définitivement, les choses bougent pour l’instant.

Où puisez-vous vos influences ? Les voyages ont toujours été une grande source d’inspiration. En plus d’Anvers, j’ai également étudié à Valence et à Istanbul. J’aime passer du temps dans des villes éclectiques et voir comment

l’architecture y fonctionne. Nous travaillons d’ailleurs actuellement sur projets passionnants dans le monde entier, notamment des résidences privées dans les Hamptons, Jackson Hole, Ibiza, Maurice, Mumbai et bien sûr en Belgique. Et je réalise au moins un grand voyage privé chaque année, pour élargir continuellement mon cadre de référence et ma vision. Le pouls d’une ville comme Hong Kong, les ruines de Palenque ou les réalisations d’Oscar Niemeyer à Brasilia sont des sources d’inspiration intarissables.

www.dietervandervelpen.com BE PERFECT | DIETER VANDER VELPEN

UCCLE - OBSERVATOIRE - Superbe villa 3 façades 1930, +/- 550 m², rénovée en profondeur dans un style contemporain, nichée dans un écrin de verdure paysagé de 8,3 ares. Vastes réceptions, cuisine hyper équipée, 5 chambres, 3 bains. Garage 5 voitures + 3 emplacements parkings. Ascenseur. PEB E-

Av. Delleur 8, 1170 Bruxelles info@immo-lelion.be + 32 2 672 71 11 WWW.IMMO-LELION.BE

La quête du bien-être ultime CARINE LAFORÊT

Epicurienne de la vie, la nutritionniste Carine Laforêt nous emmène au gré de ses voyages où détox gastronomique, ressourcement, rééquilibrage énergétique et remise en forme ponctuent les journées. Un programme qui séduit dans nos vies au rythme toujours plus effréné.

MOTS : OLIVIA ROKS
© Fred Aloha

Une grand-mère qui cultivait son jardin et cuisinait avec beaucoup d’épices et d’herbes aromatiques. Une maladie qui force Carine, enfant, à bien manger, à tutoyer un mode de vie sain composé de nombreux légumes. Un vécu qui l’amène indéniablement à s’intéresser à comment bien s’alimenter. Nutritionniste depuis plus 20 ans, Carine Laforêt s’est très vite intéressée aux faims émotionnelles qu’aucun plan alimentaire ne prend en compte à l’époque.. Fatigue, stress, tristesse, besoin de réconfort, des émotions qui entrainent souvent des pulsions alimentaires chez de nombreuses personnes. De fil en aiguille, dans le but de toujours mieux comprendre les comportements alimentaires et enrayer les mécanismes déclencheurs, elles ajoutent diverses cordes à son arc en suivant des formations de coaching et d’analyse transactionnelle et devient hypnothérapeute. Un cursus très complet qui « me permet de proposer une approche sur mesure, un rééquilibrage alimentaire adapté à chaque personne, selon son quotidien, ses valeurs, son éducation, ses pulsions et bien sûr sans frustration sinon la réussite est peu probable... » confie Carine Laforêt.

Partir pour mieux revenir

Carine aime organiser des voyages centrés sur le bien-être. Après les années Covid, elle reprend du service et nous invite à faire nos valises. Le but de ces escapades ? Se rassembler, voyager, s’éloigner du quotidien pour se libérer, s’oxygéner, décompresser et refaire le plein d’énergie. « Avec nos rythmes de vie et le besoin du toujours plus et plus vite, je remarque qu’en consultation coaching les gens sont de plus en plus fatigués, en perte de sens. Quant en nutrition, les réactions émotionnelles face au stress ou à la fatigue sont en nette augmentation » explique-t-elle. Dernièrement, elle a emmené un groupe sous le soleil du sud de la France. Le maître-mot de cette halte d’exception ? Le ressourcement. Au coeur de la Provence, dans le parc régional naturel du Luberon, à deux pas de Gordes l’un des plus beaux villages de France, Carine invite à revenir à l’essentiel. Surcharge mentale, kilos en trop, burn-out, manque de confiance en soi, fatigue intense ? Dans une luxueuse bastide provençale située en pleine nature, on inspire, on ralentit, on prend

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© Laetizia Bazonni

du temps pour soi. « C’est essentiel pour moi de trouver des lieux ayant une âme, des lieux aussi excentrés, loin du bruit, où la nature prédomine. » Isabelle Arpin comme cheffe en cuisine, un professeur de yoga, un coach de sport, une nutritionniste, l’escapade est encadrée par des professionnels du bien-être. La semaine est découpée en trois thèmes : se libérer, s’oxygéner et s’énergiser. Chaque journée est organisée en fonction d’un de ces thèmes, des plats proposés en passant par les activités sportives ou les ateliers de développement

personnel. On se réveille avec une tisane, de la cohérence cardiaque et un petit-déjeuner coloré, ensuite diverses activités rythment la journée comme l’aquagym, le yoga, le fitness, un cours de cuisine, une consultation nutrition sur mesure mais aussi des sorties culturelles pour ceux qui le souhaitent. Des temps libres sont également prévus pour lire, se reposer, se prélasser à la piscine... On ne manque pas à 16h30 le goûter qui se veut tantôt sucré, tantôt salé. Tortilla d’aubergine, mousse de fruits, on se régale. Le soir venu, on se délecte autour d’un

menu trois services ultra sain mais aussi gourmand. Des mets où énergie, saveurs et gourmandise s’allient pour vous régaler en toute légèreté mais avec générosité. Pour ceux et celles qui le souhaitent, la soirée se termine par une méditation hypnotique avant de rejoindre Morphée. Les repas sont orchestrés par la cheffe étoilée Isabelle Arpin en collaboration avec Carine Laforêt. « Bien sûr, chaque repas est sain, mais je ne souhaite surtout aucune frustration et du plaisir à table. Les assiettes sont belles, généreuses, colorées et variées. C’est essentiel.

BE PERFECT | CARINE LAFORÊT
© Fred Aloha

Une alimentation équilibrée passe indéniablement par le plaisir pour un changement de comportement réussi. Il est important de s’écouter sans se frustrer. »

Des voyages où l’on se retrouve, où l’on se ressource dans de superbes lieux entourés de personnes bienveillantes. On s’allège mentalement, physiquement, et même nos valises se veulent minimalistes. Ici, si le voyage proposé est exclusif et de haute qualité, l’ambiance se veut intimiste, joviale, décontractée et conviviale. On est là

pour échanger et partager, recharger les batteries avec de bonnes énergies. Des voyages que Carine Laforêt réitère et souhaite même multiplier régulièrement. Cet automne-hiver, elle nous emmènera peut-être au Maroc, à Ibiza mais aussi assurément dans cette bastide provençale de charme. A suivre ! Partir pour mieux revenir, on adhère. Il ne manque plus qu’à faire ses bagages. www.carinelaforet.com

© Myriam Baya NOMADE | 115

Une étude approfondie de votre projet avec un principal objectif : une intégration harmonieuse de votre piscine à votre jardin. Le all-in, la formule gagnante !

Rue Grand’Rue 37 - 1341 Céroux 0475/56.19.54 - 0474/63.20.63 piscines@frereau.be - www.frereau.be

parcours

Un

au firmament NICOLAS COLSAERTS

BE PERFECT | NICOLAS COLSAERTS

Depuis 23 ans, Nicolas Colsaerts électrise les greens et galvanise les passionnés de golf. En septembre, celui que l’on surnomme le « Belgian Bomber », pour sa puissance de frappe comme pour ses racines bruxelloises, revêtira la casquette de vice-capitaine européen de l’illustre Ryder Cup. Un sacre à la saveur particulière, pour le recordman épris de défis.

Quels sont vos premiers souvenirs liés au golf ? J’ai tenu pour la première fois un club à six ans, au golf de Boitsfort. Il s’agissait de réaliser un peu de putting, de petits coups puis de savoir taper une balle à plus de 90 mètres. Cela a été ma première victoire sur un green. Mais c’est seulement vers douze ans que je me suis réellement épris de la discipline et envisagé d’en faire ma carrière.

S’en est suivi un palmarès époustouflant. Qu’estimezvous être le plus grand défi que vous ayez été amené à relever au cours de ces 23 années ? Être passé à quelques centimètres du hole in one lors des J.O de 2016 ? Avoir battu Tiger Wood en Ryder Cup en 2012 ? Mon plus grand challenge et de fait ma plus grande satisfaction est d’avoir été capable de conserver les pieds sur terre et de garder les valeurs qui m’étaient chères. Quand on évolue dans un environnement de haut niveau, en obtenant son droit de jeu sur le circuit européen à 18 ans, on peut perdre le cap, oublier qui l’on est vraiment. Je suis aussi très fier d’avoir marqué la vie des gens. Je n’aurais jamais cru qu’un jour des enfants comme des adultes suivraient ma progression et mes scores. Gamin on a toujours des rêves fous, mais personnellement, j’ai eu la chance d’en réaliser bon nombre. De jouer de grands tournois, d’être en tête de deux US Open, du British, de participer à une Ryder Cup.

Vous avez d’ailleurs affirmé que la Ryder Cup est à vos yeux la plus belle compétition au monde. Qu’avez-vous ressenti face à votre nomination au titre de vice-capitaine européen de cette édition 2023 ? Avoir pu y prendre part en 2012 était déjà incroyable, mais mettre cette fois ma pierre à l’édifice depuis le backroom staff, est une véritable consécration. La Ryder Cup est une épreuve d’exception, de par son prestige et le fait qu’elle n’offre pas de gain, mais aussi car elle oppose l’Europe aux Etats-Unis. Pouvoir représenter son continent et qui plus est en équipe, a une saveur inédite. Être désormais vice-capitaine, c’est être d’une autre façon en première ligne. Notamment en conseillant et informant le capitaine, en s’impliquant dans la composition de l’équipe et en gérant les joueurs.

Quand l’ensemble de la sélection de l’équipe européenne sera-t-elle connue ? Et peut-on espérer y retrouver nos deux compatriotes Thomas Pieters et Thomas Detry ? Nous

sommes encore dans la période de qualification, jusqu’à deux à trois semaines avant la Ryder Cup, qui amènera la sélection automatique de six joueurs, en fonction de leurs résultats. Les six autres seront choisis par le capitaine. Thomas Pieters et Detry sont toujours en lice. Et je leur souhaite d’y parvenir. Nous sommes unis par un lien indélébile, du fait de venir d’un petit pays, d’avoir joué les mêmes parcours.

Comment pressentez-vous la compétition qui se déroulera au Marco Simone Golf Club de Rome du 29 septembre au 1er octobre 2023 ? Historiquement, nous sommes toujours considérés comme les outsiders, les joueurs américains étant globalement au-dessus des Européens dans la moyenne du classement mondial. Un principe encore renforcé du fait d’avoir perdu la Ryder Cup 2021. Mais, si l’on fait le compte des vingt dernières années, ils ne l’ont au final remporté que deux fois. Nous retrouver sur nos terres est aussi un avantage, comme pour une équipe de football qui joue à domicile.

Cette année 2023 porte encore les échos de l’épreuve que vous avez subie il y a deux ans, lorsqu’en novembre 2021, vous avez souffert d’une maladie rénale rare, ayant gravement fragilisé votre système immunitaire. A-t-elle été source de remise en question pour vous ? Oui, humainement surtout. Je ne l’aurais pas vécu de la même manière à 25 ans, qu’aujourd’hui, à 40 ans, quelque part en fin de carrière, marié et père de deux enfants. Je n’avais jamais dû faire face à la maladie et soudain je me retrouvais sur un lit d’hôpital, sans savoir si j’allais m’en sortir. Cela remet les choses en perspective et permet de réaliser à quel point ceux autour de nous, nous sont précieux.

Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre carrière ?

J’ai eu énormément de chance, en seulement un an, de pouvoir revivre une existence normale, mais je garde encore certaines difficultés à refaire des performances correctes, du fait de mon état émotionnel. Le mental est complexe à gérer. J’espère mener ma carrière aussi loin que possible. Je continue à me battre, à avancer, semaine après semaine. J’ai quatre à cinq tournois à jouer d’ici la Ryder Cup, qui m’occupera de la mi-août à la fin septembre. Autant de défis passionnants à relever.

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MOTS : BARBARA WESOLY PHOTO : FRED FROGER
www.nicolascolsaerts.com

L’appel de l’extrême MATTHIEU BONNE

Rien ne semble pouvoir freiner les prouesses époustouflantes de Matthieu Bonne, pas plus que sa soif de défis. Tout à la fois athlète endurant et aventurier exalté, le Ouest-Flandrien de 29 ans, carbure au dépassement de soi.

BE PERFECT | MATTHIEU BONNE
MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : STEFANIE REYNAERT

Vous êtes triathlète, cycliste, surfeur, alpiniste. Quel est votre moteur ?

Dépasser mes limites, repousser l’impossible et expérimenter toujours plus fort et plus loin. J’ai toujours adoré le sport. Petit, je débordais d’énergie et je pratiquais l’athlétisme, le judo, le basket, mais sans objectif précis. Et puis, il y a trois ans, je suis parti en voyage en Indonésie et j’y ai escaladé un volcan haut de 3100 mètres. A l’époque, je traversais une période compliquée, une profonde remise en question. J’ignorais ce que je désirais faire de mon existence. Connaître la souffrance intense de l’ascension, contempler cette vue magnifique et me retrouver ainsi en connexion avec la nature a été une véritable révélation et m’a permis de trouver un but à ma vie. A mon retour, je suis parti gravir le mont Fuji au Japon, puis ce fut au tour du mont Blanc français. J’ai ensuite enchaîné sur mon premier véritable défi, le Marathon des Sables, une course à pied d’endurance en autosuffisance alimentaire, se déroulant au Maroc. Depuis, je n’ai cessé de rechercher les défis les plus fous. C’est devenu ma profession, mais aussi ma vocation.

En moins de cinq ans, vous avez accumulé les exploits, devenant le premier à parcourir le littoral belge à la nage sans interruption, réalisant huit triathlons en huit jours. Et, en mars dernier, parcourant 3619 kilomètres à vélo en sept jours, sur les routes de l’Arizona. Est-ce le challenge ou le record qui vous fait vibrer ? Il y a bien sûr la difficulté. Je suis un athlète qui aime les disciplines d’endurance mais aussi un aventurier, guidé par l’adrénaline et mordu de sensations fortes. Et puis il y a l’envie de prouver au monde que tout est possible grâce à la force de la volonté et du mental. Au début de ma carrière sportive, je réalisais ces exploits uniquement pour moi, par plaisir personnel et puis j’ai réalisé à quel point ils étaient susceptibles de motiver d’autres individus à se dépasser. J’aimerais inspirer les gens, leur donner la volonté d’expérimenter, de vivre leurs rêves, en n’hésitant pas à prendre des risques, car c’est dans le sillage de ceux-ci que l’on obtient les plus belles des récompenses.

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La peur est-elle aussi parfois partie prenante de vos aventures ? Cela fait partie du challenge. Les risques rendent l’épreuve d’autant plus attractive. Après tout, si c’était facile, pourquoi le tenterais-je ? Je n’en ressentirais aucun accomplissement. Alors que si cela m’effraye, y parvenir me laisse un incroyable sentiment de fierté personnelle.

Comment décidez-vous quels nouveaux défis entreprendre ? Je fonctionne au feeling et à l’intuition. Je ne planifie pas vraiment à l’avance, préférant vivre le moment présent. Demain ne présente aucune certitude et profiter d’aujourd’hui n’en est que plus précieux. Alors, quand un challenge se présente sur ma route, je

ne réfléchis pas vraiment et je fonce. C’est comme ça que je me retrouve à pédaler 20 heures par jour au cœur des USA, avec des pauses de trois-quatre heures de sommeil, ou à parcourir les huit îles des Canaries pour y réaliser un triathlon sur chacune. Je saisis toutes les chances que l’existence place sur mon chemin.

Avec quelle prouesse sportive vous retrouvera-t-on prochainement ?

Cette année, j’ai pour but d’obtenir trois records mondiaux dans trois disciplines différentes. J’en ai déjà obtenu un en cyclisme. Prochain objectif en août avec de la natation et ensuite, la course à pied. J’ai la chance d’être soutenu par une équipe formidable, qui m’accompagne et croit en

moi. Ils étaient présents en Arizona mais aussi sur le bateau durant les 23 heures qu’il m’a fallu pour boucler les 74,64 km du littoral belge. Je leur dois énormément.

Qu’est-ce qui vous rend heureux ? La nature. Elle est indissociable de mon amour du sport et sans elle, je n’aurais accompli aucun de ces exploits. J’ai toujours été une personne assez solitaire, qui n’aimait pas les fêtes mais préférait se balader sur la plage ou partir en camping sauvage en forêt. La nature m’inspire, me fait vibrer et j’y puise ma force. Elle rend mes aventures d’autant plus belles et excitantes. Et même si je les accomplis en solo, au final, je ne suis jamais vraiment seul, vu qu’elle est tout autour de moi.

BE PERFECT | MATTHIEU BONNE
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K.ZIA

« L’artiste qui m’a le plus influencée ?
Ma mère. »

Chanteuse, compositrice, directrice artistique et fille de Marie Daulne alias Zap Mama, K.Zia se met à nu avec « Kintsugi Heart », un nouvel EP qui égrène des confidences enveloppées d’un chaleureux mélange de R&B, de pop et d’afrobeats.

Vous êtes la fille de Marie Daulne (Zap Mama) et d’un papa acrobate martiniquais. Parlez-vous souvent musique avec votre maman ? Oh oui, c’est un sujet qui a toujours été présent entre nous.

Elle vous conseille ? En tant que mère et en tant qu’artiste, elle m’accompagne dans toutes mes décisions. Et j’ose espérer pouvoir profiter de ses conseils après dix voire vingt albums. (rire)

Et Marie Daulne sollicite-t-elle souvent votre avis ? Oui oui, parce que j’ai un regard neuf et différent du sien sur notre métier, sur l’art d’une manière générale, sur des stratégies de communication (j’ai un master en relations publiques en poche), sur l’industrie musicale et son évolution… Maman qui aime être au fait des choses, est définitivement dans le dialogue.

Vous êtes née à Bruxelles, vous avez été biberonnée aux voyages, vous

vous définissez d’ailleurs comme une citoyenne du monde. Pourquoi avoir posé vos bagages à Berlin plutôt qu’à Bruxelles ? J’ai décroché un master à Bruxelles mais j’ai cherché un stage à Berlin, car j’avais besoin de bouger pour être stimulée par un nouvel environnement. Berlin est une grande ville très cosmopolite, très ouverte, où tous les vilains petits canards ont une chance de devenir des cygnes.

Depuis cinq ans, vous travaillez la musique à temps plein, si j’ose dire. Avez-vous réfléchi longtemps avant d’emprunter cette voie ? Lors de mon stage, j’ai compris que travailler dans un bureau n’était définitivement pas fait pour moi. Je ne peux pas vivre sans musique. Je n’ai donc pas hésité bien longtemps…

Vous venez de sortir deux singles « Love is » et « Rise », deux puissants hymnes pop/R&B qui figurent sur votre EP 6 titres, « Kintsugi Heart ». Cet EP, disponible depuis ce mois de juin, est une véritable mise à nu … Oui, il fait référence à une période de ma vie assez sombre. Il y a deux ans, j’ai souffert d’une dépression. Au fil de l’enchainement des titres, je revis. « Happy » parle d’une relation où on s’autorise à aimer et à être aimé.e, le titre suivant « Hold on » évoque les premiers orages, « Pressure » fait référence au moment où l’orage est passé mais où l’on broie du noir, « Rise », c’est l’instant où on retrouve de l’énergie et de la lumière pour s’élever, « Trust » décrit cette phase de reconquête de la confiance en soi, « Kintsugi Heart », le dernier chapitre, convoque cette étape de la vie où on a recollé les morceaux avec de la colle dorée !

Vous avez puisé dans votre douleur et votre guérison, pour la partager avec votre public … Absolument, l’écriture

fonctionne comme une thérapie. Et si mes chansons accompagnent et réconfortent des gens qui ont vécu la même histoire que moi, j’en serai la plus heureuse. La musique me confère un super pouvoir !

Le single « Rise » est accompagné d’un clip vidéo que vous avez réalisé vousmême. Aimez-vous avoir le contrôle total sur votre univers artistique ? D’une certaine manière oui, car je suis curieuse de tout, mais ce n’est pas toujours délibéré. Je suis une artiste indépendante sans label, donc pour des raisons financières, je suis obligée de mettre la main à la pâte, de concevoir ma pochette, de traduire ma vision en clip… Je ne ferme cependant pas la porte à une collaboration avec un label, pourvu qu’elle fasse sens.

Quel est le moteur de votre métier ? Le besoin de m’exprimer, j’ai véritablement besoin de chanter, un besoin physique.

Quelles sont vos influences musicales ? Il y en a tellement, j’aurais peur en citant des noms d’artistes, d’en oublier d’autres, ce serait injuste.

Un seul nom… La plus grande à mes yeux, celle qui m’a le plus influencée : ma mère.

J’ai lu que vous n’aimiez pas être cataloguée « World Music », pourquoi ? Parce que cette notion occidentale est terriblement réductrice ! Comment ranger dans une seule et même catégorie, la musique du Brésil, du Mali et du Japon ?

Où pourrons-nous avoir la chance de vous voir en concert en Belgique cet été ? Notamment au NYX Festival à Meerhout, à l’AfritDrongen, au Sfinks Mondial, etc.

MOTS : SERVANE CALMANT PHOTO : TATJANA HUONG HENDERICKX
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ou la poésie des profondeurs

« Qu’arrive-t-il lorsqu’on se confronte à nos peurs ? » Telle est l’interrogation avec laquelle Jean-Marie Ghislain nous interpelle, au détour de son site. Une question qui fut fondatrice pour l’artiste, qui fit de l’apprivoisement de sa phobie de l’eau et des requins, le point de départ d’une quête initiatique mais aussi d’un travail photographique aux confins de l’humain et du vivant.

BE PERFECT | JEAN-MARIE GHISLAIN
JEAN-MARIE GHISLAIN
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MOTS : BARBARA WESOLY PHOTOS : JEAN-MARIE GHISLAIN
Photo portrait DR

Votre rapport à l’eau a débuté très jeune, par une terreur profonde et viscérale. Peur, que vous avez décidé, à la cinquantaine, de combattre en conscience, d’abord en apprenant à plonger puis via la photographie. Pensez-vous que l’on peut magnifier les angoisses qui nous étreignent ?

C’est une intime conviction. Mon souhait est d’inviter les gens à aller voir au-delà de la perception qu’ils ont de l’objet de la peur, de manière à petit à petit la tutoyer pour l’apaiser. Elle n’est bien souvent pas la résultante d’un trauma mais de constructions mentales liées à l’imaginaire, à l’instinct ou au collectif, comme la crainte des serpents, des loups ou des requins. Dans le cas de l’eau, se laisser apprivoiser nécessite d’oser aller vers elle. Et découvrir qu’il y a énormément de douceur à son contact.

L’eau est le point d’ancrage de vos clichés, quel est votre lien avec elle aujourd’hui ? Je me laisse toujours plus guider par et vers elle. L’eau compose intrinsèquement chaque être, qu’il soit humain, animal, végétal, et c’est grâce à elle que nous entrons en résonnance avec les autres. Je découvre qu’elle possède des propriétés encore

BE PERFECT | JEAN-MARIE GHISLAIN

trop méconnues, dont une véritable mémoire. Mais également qu’une eau n’est pas l’autre et que chacune présente des caractéristiques particulières. Lors de mon travail « Réconciliation », photographié en piscine, j’ai réalisé qu’en changeant de bassin, je révélais d’autres aspects du kaléidoscope émotionnel. Tout comme l’océan, en fonction de l’emplacement où l’on se trouve, va permettre d’aborder d’autres réalités. L’eau possède un champ d’exploration infini.

Justement, votre projet « Réconciliation » aborde la nudité, physique comme émotionnelle et la représentation du corps féminin, « Sharks » offre une plongée fusionnelle en compagnie des requins, « Impermanence », explore les profondeurs intimes des fonds marins. Chacun s’accompagne de textes et réflexions. Est-il essentiel pour vous de transmettre, au-delà des images ? C’est mon but premier. Amener, grâce à ma prise de conscience personnelle, le plus grand nombre à faire grandir sa réflexion et surtout son ressenti. L’on évolue dans un monde ou le cartésien est dominant, or il y a une multitude de possibles qui ne sont pas

associés à la pensée mais sont reliés aux sentiments. Et il en va de même pour la photo. Elle doit être vectrice d’émotions et court-circuiter le mental. En favorisant un lien de sympathie, d’empathie puis d’amour avec le vivant, on amène les spectateurs à souhaiter spontanément le protéger.

Quel est d’ailleurs votre rapport au vivant ? A la nature au-delà de son existence aquatique ? Elle m’est essentielle. Je travaille actuellement sur une exposition baptisée « Le Printemps Urbain », qui fixe des éléments, parfois macroscopiques, observés en ville, en vue de questionner l’érosion de notre conscience et notre capacité à nous émerveiller. Je constate chaque jour que si l’on veut préserver une espèce, terrestre ou sous-marine, cela doit intrinsèquement passer par la protection d’un écosystème et pour cela, il est essentiel de réapprendre à « être en amour » du vivant. C’est là l’une des clés pour amener notre monde à évoluer vers une dynamique sensible.

Dans « Peur Bleue » Au milieu des requins, je suis devenu un homme libre » ouvrage autobiographique publié en 2014, vous racontez votre

parcours des abîmes vers la rencontre de la beauté marine. Quelle forme prend aujourd’hui la liberté pour vous ? Ne pas reporter au lendemain. Faire à l’instant ce qui empêche d’avoir un véritable espace de liberté dans le cœur et l’esprit. Nous sommes sans cesse divisés. Si l’on souhaite revenir à davantage d’unicité intérieure, il faut faire le vide pour se remplir de ce qui est réellement autour de nous. Tout est synonyme de beauté, pour peu qu’on soit prêt à accueillir les possibles.

Vous exposez actuellement pour Silly Silence, au milieu des arbres du bois de Silly. Comment percevez-vous cette rencontre des éléments ? En découvrant les précédentes réalisations de ce collectif, j’ai été très touché par la scénographie. Et je m’émerveille à chaque retour face à l’exposition de la magie de cette osmose, cette symbiose avec la forêt, un véritable écrin accueillant parfaitement les images du milieu marin. Avec le soleil, sous la pluie, dans la grisaille, elle vibre différemment en fonction de la lumière. C’est une expérience unique.

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www.ghislainjm.com
L’exposition Silly Silence invite Jean-Marie Ghislain est à découvrir jusqu’au 29 septembre 2023 www.silly.be

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VOYAGE

Une envie d’évasion ? Suivez notre guide…

LOU
PINET - CLUB MED GRAND MASSIF SAMOËNS - PONANT

HÔTEL LOU PINET***** À SAINT-TROPEZ,

On lui trouve un charme fou…

Le jour, un véritable havre de paix à l’esprit bohème chic où paresser à l’ombre de pins parasols (« lou pinet », en provençal). Le soir, une table inventive, le Beefbar, parmi les plus courues de Saint-Tropez. L’amour du Lou Pinet (Maisons Pariente) pour Saint-Tropez vibre d’évidence, d’authenticité et de modernité. Récit d’un séjour radieux et savoureux.

C’est « le genre d’adresse que l’on ne partage qu’avec ses meilleurs amis », prévient Laurent Drouard, le très présent et attentif directeur du Lou Pinet. Il a tout à fait raison. Avec ses meilleurs amis et ses plus fidèles lecteurs, en ce qui nous concerne. Car le Lou Pinet ne se résume pas à ses 5 étoiles. Membre de l’association « Small Luxury Hotels of the World », l’hôtel aux 34 clés offre bien plus qu’un hébergement haut de gamme, il invite à vivre le Saint-Tropez que nous aimons, celui qui fait revivre l’âge d’or de la Riviera, à l’époque où s’étiraient sans fin des déjeuners arrosés à l’ombre d’un olivier centenaire.

Situé à quelques encablures de la célèbre place des Lices (le ballet des navettes est parfaitement orchestré par le concierge de l’hôtel) avec, pour voisins lointains, de prestigieuses villas de millionnaires et deux magnifiques pins parasols comme invités de marque, l’hôtel Lou Pinet invite à découvrir trois belles maisons provençales judicieusement bâties autour d’une piscine centrale, la plus grande de SaintTropez. Oui, nous nous sommes surprise à espérer y voir Alain Delon caresser les jambes de Romy Schneider. Dans un jardin nature et apaisant dessiné par Jean Mus, paysagiste star de la Côte d’Azur, on a même imaginé Gainsbourg déambulant pieds nus. Quant aux chambres cosy à l’esprit sixties chic, elles auraient sans aucun doute plu à Brigitte Bardot. Ni pastiche, ni caricature ici, cependant. Si l’esprit bohème souffle en effet sur le Lou Pinet, la nostalgie qui reviendrait à penser que le présent n’est pas à la hauteur du passé, n’y a pas sa place. Ou alors une nostalgie heureuse, intelligemment connectée à l’air du temps.

MOTS : SERVANE CALMANT PHOTOS : LOU PINET

La famille Pariente (notamment propriétaire du Coucou à Méribel) a fait l’acquisition de l’hôtel spa Lou Pinet en 2017 et l’a entièrement transformé, mais en préservant le charme qui se dégage de son architecture typique du Sud et en y ajoutant un pertinent twist de modernité, notamment en s’associant avec le Beefbar, créé en 2005 par Riccardo Giraudi à Monaco et présent de Hong Kong à Paris… Côté assiette aussi, Lou Pinet s’est fait un nom, en accueillant ce concept culinaire à succès bâti autour des viandes d’exception. Le Beefbar régale en effet le tout Saint-Tropez qui se presse pour déguster dans un cadre

de jardin arboré, des viandes premium, de la street food revisitée, des recettes fraîcheur (ceviche, carpaccio, etc.). Mention spéciale au boeuf de Kobe japonais, à la sauce signature et à la purée maison au citron et citron vert. Nouveauté 2023, un sushi bar s’est ouvert au Beefbar Saint-Tropez, favorisant de savoureuses créations, notamment des rolls chateaubriand, avocat, asperges, sauce Yakiniku et Karasumi de Kobe, absolument inoubliables.

Avec comme atouts la promesse d’un calme olympien loin de l’effervescence du Port de Saint-Tropez et des plages de Ramatuelle ou Pampelonne, une

nostalgie parfaitement connectée à notre époque et une équipe souriante et aux petits soins qui se souvient de votre nom et de vos goûts en matière de vin, avec également comme allié, le plaisir de la table au travers du rendezvous fixé par l’un des meilleurs restaurants de Saint-Tropez, le Lou Pinet, vous l’aurez compris, est notre coup de cœur estival.

La famille Pariente (propriétaire du Coucou à Méribel, de Crillon le Brave au cœur du Vaucluse et, dès septembre, du Grand Mazarin à Paris)

www.maisonspariente.com

BE PERFECT | LOU PINET

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Club Med Grand Massif Samoëns Un havre au sommet

BE PERFECT | CLUB MED GRAND MASSIF SAMOËNS

Niché au cœur de la Haute-Savoie et posé tel un écrin sur l’un des plus beaux reliefs des Alpes, le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon se révèle le Resort idéal pour les amoureux de poudreuse et de glisse comme pour ceux en recherche d’une escapade estivale, mêlant douceur de vivre, parenthèse bienêtre et rendez-vous avec l’aventure.

Il promet de surprendre, et de séduire, tous ceux qui estiment à tort que la montagne se dédie uniquement aux amateurs de sports d’hiver et de cimes enneigées. Si, de ses 1600 mètres d’altitude, le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon est le point de départ rêvé d’un domaine skiable de 265km, il déploie toutes ses possibilités au retour des journées ensoleillées d’été. Resort en haute montagne parmi les plus proches et accessibles depuis la Belgique, il est

l’une des sept adresses d’exception proposées par Club Med dans les Alpes et séduit par sa beauté intimiste et son appel à la détente. De ses vastes salons au mobilier scandinave à ses restaurants au design sophistiqué en passant par ses chambres au style arty, le domaine conçu comme une luxueuse villa à la vue spectaculaire, se joue des codes des chalets montagnards classiques pour en redessiner avec élégance les contours cosy et chaleureux.

La rencontre d’une ambiance festive et d’un appel à la sérénité

Le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon est pensé comme un superbe terrain de jeux. Pour les amateurs de destinations authentiques, de nature à l’immensité verdoyante, qui trouveront dans ses sentiers sauvages et ses sources cachées, en haute montagne, le cadre parfait pour réaliser des balades et des hikes mais aussi de plus vertigineuses options, comme du

VOYAGE | 137
MOTS : BARBARA WESOLY

parapente et des randonnées en VTT ou vélo électrique. Pour les familles également, qui profiteront dans ses espaces aménagés pour les tout petits comme pour les plus grands et de toutes les possibilités d’un séjour à la fois reposant et ludique. Mais aussi pour ceux qui considèrent l’évasion, les cocktails au bord de la piscine et les soirées animées, comme la définition même des vacances. Cette année, le lieu a d’ailleurs lancé son premier Summer Mountain Festival, une résidence de cinq jours accueillant une multitude d’artistes pour des concerts en live, avec pour toile de fond le panorama du plateau des Saix et destinée à revenir pour d’autres

éditions. Et le Resort continuera durant tout l’été, à baigner les soirées de ses visiteurs de découvertes musicales et de rythmes enfiévrés.

L’ivresse de tous les possibles

Mais plus que tout, en posant ses valises au Club Med Grand Massif, l’on est envahi par une sensation grisante de liberté. Du sentiment que, tout comme les paysages des Alpes, dont ombre et lumière voyagent et se transforment sans cesse, l’on peut s’y accorder de véritablement suivre son rythme et ses envies. De descendre dans la vallée, pour quelques heures, à Samoëns, élu plus beau village de Haute-Savoie,

afin d’y découvrir la vie quotidienne des environs. Ou de savourer l’un des multiples soins proposés dans le spa du Resort. De se découvrir une âme aventureuse lors d’un trek extrême comme de se reposer au bord de l’une des deux splendides piscines du complexe, avant d’aller savourer un apéro sur la terrasse au dernier étage, avec une vue renversante sur les sommets. Loin de la clameur des plages bondées et de la profusion touristique, Le Club Med Grand Massif Samoëns Morillon renoue avec le plus beau des luxes, le temps de savourer.

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PONANT

Le n°1 des croisiéristes de luxe figure parmi les plus vertueux pour la planète

BE PERFECT | PONANT
© Ponant

Le monde des croisières change. Ainsi les nouveaux navires écoconçus par Ponant, preuve des engagements de la compagnie en matière de politique environnementale. En avril dernier, nous embarquions à bord du Bellot, fringant yacht de croisière, pour un itinéraire de huit jours aux Açores. Nos impressions.

C’est le commandant Romain Dufau-Hitou en personne qui nous accueille à bord du Bellot, prestigieux yacht de croisière à la ligne racée construit en 2021, flanqué de 92 cabines élégantes, tout de cuir blanc et de bois clair vêtues. Romain a fait toute sa carrière chez Ponant, pour beaucoup la « meilleure compagnie maritime au monde ». Ce 11 avril est une journée particulière pour le chef de l’expédition, il vient en effet d’être fraîchement promu au grade de commandant et Le Bellot va appareiller pour la toute première fois vers Les Acores. Parmi les anecdotes qui racontent « ma toute première fois », rajoutons la nôtre, c’est en effet notre première croisière sur un bateau Ponant ! L’itinéraire de huit jours va nous conduire à la découverte de l’archipel des Açores,

neuf îles principales restées sauvages qui s’ouvrent, depuis une quinzaine d’années à peine, à un tourisme composé principalement de sportifs et d’amoureux de la nature. Si vous fuyez le tourisme de masse, Welcome ! A bord du Bellot, nous voguerons de Sao Miguel (ses fabuleux lacs de cratère) à Faial (où se dresse Horta, adorable petite ville au charme pittoresque), Graciosa (ses vignes entourées de murs de basalte noire) en passant par Sao Jorge (réputée pour ses fajas, des éboulis de lave qui ponctuent le rivage de l’île) et Pico (son piton volcanique). Soit autant d’îles relativement semblables au premier coup d’œil, mais qui présentent chacune une identité propre. Elles se laissent aisément découvrir et apprivoiser par la mer, au rythme d’escales, d’excursions ou de randos, au quotidien, à bord d’un navire Ponant.

MOTS : SERVANE CALMANT BE PERFECT | PONANT © Miguel Sao

Les mordus du Ponant

Chaque soir, sur notre lit, est déposé le journal de bord qui imprime le déroulé de la journée : les horaires d’appareillage et de mouillage du Bellot, les rendez-vous des excursions (en bus, 4x4, Zodiac), les activités à bord (séances de gym ou de relaxation, visite de la passerelle, projection de documentaire, spectacles divers), sans taire la soirée la plus courue d’une croisière, le gala du commandant en tenue de soirée, SVP. A bord du yacht Le Bellot : des mordus de croisières. Correction : des amoureux du Ponant. Ainsi ce couple de Belges avec lequel nous avons sympathisé. Ils les cumulent les croisières Ponant. « Nous avons même voyagé sur leur voilier, 16 cabines, quel luxe ! », nous avouent-ils. Quand on leur demande pourquoi avoir choisi Ponant, la réponse fuse : « pour la convivialité et le raffinement ». Raffinement, le mot le plus approprié pour définir l’univers Ponant. Car si le luxe reste la signature de la compagnie de croisière nantaise, il ne s’agit en aucun cas d’un luxe tapageur, racoleur, ostentatoire, non, plutôt d’une élégance à la française. Ainsi les lignes racées, les équipements de pointe, le design moderne, l’ambiance à la fois feutrée et conviviale des parties communes, les produits de bain Clarins, les cabines toutes dotées de terrasse de notre yacht, Le Bellot. Art de voyager à la française qui implique une gastronomie à la française. Nous nous sommes régalée. Et pour cause : depuis quelques années, Ponant s’est associée à Ducasse Conseil, le pôle expert en restauration de Ducasse Paris, pour développer une offre culinaire unique.

Oui, mais la facture énergétique ?

La question piège posée au commandant Romain Dufau-Hitou ne le déboussole nullement. « Ponant conçoit des bateaux les moins énergivores possibles. Avec sa propulsion hybride dual fuel/GNL et électrique, Le Commandant Charcot symbolise l’aboutissement des efforts réalisés par Ponant. Mais Le Bellot n’est pas en reste, à l’image de toute la flotte de navires modernes écoconçus par Ponant, il a pu profiter des dernières innovations disponibles pour améliorer ses performances environnementales. Il est notamment pourvu de dispositifs de calcul de la consommation en temps réel, de systèmes de récupération d’énergie dernière génération et il est labellisé Clean Ship, une certification internationale qui

atteste des performances écologiques optimales des navires. » Nous voilà rassurée d’autant que, parallèlement à ses engagements en faveur de la planète, Ponant fait la part belle aux produits locaux des pays visités (sur Le Bellot, nous avons notamment été conviée à une dégustation de Porto, de charcuterie et de fromages des Açores), tout en conservant sa French Touch (macarons Maison Ladurée, beurre Jean-Yves Bordier, champagne Maison Veuve Clicquot, vins français, etc.) L’art de vivre à la française s’enrichit de l’échange, Ponant qui prône une croisière authentique et porteuse de sens, l’a bien compris.

VOYAGE | 143 © Ponant
www.ponant.com

DANS LES COULISSES DE LA COVER

Quel artiste belge en cover du prochain Be Perfect ? Cette question presque existentielle hante nos jours et nos nuits. Non que les talents manquent au pays, au contraire ! Il y en a tellement que le choix est forcément cornélien. D’autant que les réunions de la rédaction sont toujours constructives et positives mais souvent agitées aussi, entre Ariane qui a dévoré tous les livres de telle romancière, Nicolas qui ne jure que par cet architecte-là et moi qui pense que la couverture du Be Perfect revient forcément à cet acteur primé partout, quel casse-tête ! Cette fois pourtant, nos trois voix s’unirent d’emblée, pour résonner d’un même enthousiasme. « Des gens bien », la série belgo-française réalisée par notre compatriote Matthieu Donck avait scotché toute l’équipe devant la télé. Faut dire que cette comédie noire est portée par des personnages bougrement savoureux et par une actrice qui crève littéralement l’écran : Bérangère McNeese. « En plus, elle est à l’affiche de HPI, la série qui cartonne sur TF1 », lança vivement l’un d’entre nous aux deux autres. Bref, Bérangère elle est partout ! Il n’y avait plus qu’à… Bérangère accepta l’invitation, un grand sourire aux lèvres. On se rencontra au Soko, un bar haut perché qui embrasse la Forêt de Soignes, aux portes de Bruxelles. Entretien rondement mené entre confidences et rires, make-up soigné, rouge à lèvre rouge, une évidence !, shooting estival : quatre heures bien remplies en compagnie de Bérangère McNesse, sympa, chaleureuse, joyeuse, radieuse, quel bonheur !

BE PERFECT | DANS LES COULISSES DE LA COVER
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