Be Perfect
Mi-Bois conçoit et fabrique des cuisines sur mesure depuis plus de 40 ans en Belgique.
MI-BOIS
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248 Chaussée de Namur - 1300 Wavre
Automne 2024 EDITO
Alors que l’automne déploie ses couleurs chatoyantes, nos pages automnales fleurissent d’histoires belges inédites et palpitantes.
Cette saison, les acteurs et actrices belges brillent sur plusieurs fronts. Stéphane De Groodt, virtuose des mots et maître des aphorismes délicieusement absurdes, s’apprête à présenter, au Cirque Royal, sa première pièce en tant qu’auteur, intitulée « Un léger doute ». Astrid Whettnall s’annonce éblouissante dans la série événement « Winter Palace », tandis que Salomé Dewaels s’impose sur nos petits écrans avec « Ça, c’est Paris ! ». Stéphanie Crayencour, quant à elle, délaisse un temps les projecteurs pour se consacrer à l’écriture, et nous livre « Le Papillon d’Or ».
La mode et la joaillerie belges continuent de s’affirmer. Marie-Charlotte Vermeulen et Pieterjan Van Biesen unissent leur talent pour lancer leur propre marque de prêt-à-porter, 11PM Studio. Parallèlement, Gaelle Verwest, créatrice de The Wild JWLS, dévoile sa nouvelle collection de bijoux parés de diamants noirs.
Les créateurs belges en design et en art continuent d’émerveiller par leur savoirfaire. TJIP interior Architects, fondé par Jakob Vyncke et Thomas Meesschaert, puise son inspiration dans la côte belge pour proposer un design fluide et harmonieux. Géraldine Dohogne conçoit le Landal Hillview Resort Grandvoir à Neufchâteau, un hôtel innovant qui se fond parfaitement dans son environnement naturel. Julie Wissocq et Aurélien Courtois, du duo JW Architects, excellent dans l’art de la rénovation et de la création contemporaine. Ado Chale, artisan des matières nobles, voit
son œuvre monumentale se poursuivre grâce au travail de ses enfants, Ilona et Pierre. Sophie Clauwaert accompagne les collectionneurs et investisseurs dans leurs acquisitions artistiques, tandis que Baptiste Cuvelier capture la nostalgie et l’immédiateté avec ses photographies en noir et blanc et en couleur, et Tijs Vervecken mêle architecture et rêve, révélant une grâce lumineuse et une sensibilité émotive.
En gastronomie, l’histoire se poursuit avec des célébrations : en 1924, Joseph Niels crée le filet américain, toujours à l’honneur dans les brasseries de Frédéric et Albert-Jean Niels. Le livre « Rendez-vous chez les Niels » célèbre cet héritage. La Butte aux Bois, hôtel 5 étoiles supérieur avec son restaurant étoilé Michelin, fête son centenaire. La Brasserie de la Patinoire célèbre ses 10 ans sous la direction de Thierry Van Damme, Michel Grenier, Frédéric Eberhart et Adrien Schurgers. Gerald Watelet redonne vie au Corbier, métamorphosant cette institution en un lieu incontournable pour les épicuriens.
À l’international, les talents belges continuent de se distinguer et de laisser leur empreinte. Jean-Jacques, Séverine et Véronique Bonnie perpétuent la tradition d’excellence du Château MalarticLagravière. Carine Doutrelepont, avocate et photographe, révèle la beauté et la diversité humaine à travers une exposition et un ouvrage alliant réalisme et poésie. Denis Van Weynbergh se lance dans le défi du Vendée Globe 2024, une course en solitaire autour du monde, visant à devenir le premier Belge à accomplir cet exploit.
Belle lecture !
ARIANE DUFOURNY
Rédactrice en chef
Remerciements :
A ma « perfect » équipe et à nos partenaires reflétant la même excellence que les personnes que nous présentons dans nos pages rédactionnelles, ces Belges qui font la fierté de notre pays.
BE PERFECT, C’EST AVANT TOUT LE TRAVAIL D’UNE ÉQUIPE
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STÉPHANE DE GROODT
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STÉPHANE DE GROODT « Il faut savoir rire de soi. Mettre son amour propre entre parenthèses. Le Belge a ce talent. »
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REPERAGE 1
Des adresses à se refiler, des marques qui font le buzz, des expositions à découvrir... LA TAVERNE DU PASSAGE - LE CHATEAU DU MYLORD - HAPPY’S KITCHEN CLUB - ARDUENNA GIN
20 LES BONNES ADRESSES DE LA RENTRÉE
A Bruxelles, La Taverne du Passage accueille son nouveau chef, Bruno Lesbats. Au Pays des Collines, à Ellezelles, le jeune chef Martin Simonart succède à Jean-Baptiste Thomaes, 2 étoiles Michelin. A Wavre, Happy’s Restaurant s’offre une nouvelle identité visuelle et culinaire orchestrée par le groupe Restauration Nouvelle.
LA TAVERNE DU PASSAGE, GALERIE DE LA REINE À BRUXELLES
Nichée au cœur des Galeries royales Saint-Hubert, la Taverne du Passage fait office d’institution gastronomique. Le bâtiment, classé monument historique, abrite toujours le fabuleux décor imaginé en 1928 par les architectes, Léon Govaerts et Alexis Van Vaerenbergh. La rangée de tables et de chaises en bois qui occupe le centre de la salle semble d’ailleurs immuable... Il y a deux ans, l’institution des Galeries Royales Saint-Hubert avait été restaurée, mais l’âme de la Taverne préservée : au décor Art Déco d’origine, étaient en effet venus se greffer de nouveaux luminaires, des banquettes neuves et, au plafond, une suspension d’origamis dorés signée Charles Kaisin.
Cette fois, c’est en cuisine que s’opère le changement. Derrière les fourneaux, un nouveau chef, Bruno Lesbats, au parcours remarquable, restaurants étoilés parisiens (Guy Savoy) et institutions bruxelloises (le Mess et les Brasseries Georges). Nouveau chef, nouvelle carte évidemment, où figurent toujours les grands classiques de la cuisine de brasserie belge qui ont fait le succès de la maison : croquettes aux crevettes (la recette de Lesbats a été primée) et vol-au-vent de coucou de Malines aux ris de veau. En suggestion, les moules marinières sont préparées comme à la maison. Et la carbonnade de bœuf à la bière et spéculoos offre un plaisir gustatif presque proustien. Bruno Lesbats arrive à exalter la richesse du terroir belge, en y apportant une touche personnelle, ainsi cette fusion de diverses cultures, le ceviche de dorade se mariant au gingembre. C’est cependant le « homemade » (dont l’incomparable Américain fait minute, plat signature de la maison) et les « souvenirs culinaires d’enfance » (le chef propose notamment des coquillettes jambon fromage truffe) qui restent les valeurs sûres de ce lieu chargé d’histoire et invariablement convivial.
www.latavernedupassage.be
LE CHÂTEAU DU MYLORD, À ELLEZELLES
Au début de l’année, Jean-Baptiste Thomaes cède les clés du Château du Mylord qu’il avait porté au firmament (2 étoiles Michelin) au chef Martin Simonart et son épouse, Nuria. Peu connu en Belgique, Martin Simonart possède pourtant un impressionnant parcours : second de JeanPierre Jacob au Bateau Ivre (2 étoiles Michelin) de Courchevel, il a été chef pendant cinq ans à l’Auberge des Templiers (1 étoile) dans le Loiret. Reprendre les rênes d’une table étoilée considérée comme la référence de la région, impose naturellement une certaine pression, mais Martin Simonart semble serein. « Si l’étoile vient, c’est bien… ».
Bien heureux de s’établir dans le Pays des Collines, « avec ses vallons pittoresques, c’est l’une des plus belles régions de Belgique », le chef nous fait découvrir ce superbe manoir anglo-normand du 19e, désormais sa résidence et celle de son épouse. La salle principale, avec vue sur un parc, séduit par sa cheminée ouverte pour les soirées d’hiver, les vitraux du grand hall sont d’époque, la magnifique terrasse à l’ombre des parasols constitue un atout estival majeur. La cave à vin riche de plus de 1000 références, ainsi qu’une belle collection de whiskies, a de quoi ravir les fins connaisseurs …
Martin Simonart propose un menu Intuition, accord parfait entre le terroir local et les produits nobles. Présentés dans une délicate porcelaine Pordamsa, des plats comme le turbot broccoletti vinaigre de sureau et le homard betterave casseille piments piquillos illustrent le talent du chef. Le casseille ? Ce croisement entre le cassis et la groseille fourni par une dame du village, prouve que Martin est déjà bien intégré à Ellezelles.
Le cochon de lait se décline de la tête aux pieds avec saveur. Le traditionnel chariot de fromage (toujours disponible à la demande) s’offre une alternative avec des ravioles au thé matcha farcies de selles-sur-cher, un chèvre particulièrement doux. Capucine, tanaisie, reine des près, égaient l’assiette de notes végétales. L’abricot poché, confit et rôti clôture les réjouissances en délicatesse. Martin Simonart prône une cuisine créative et merveilleusement légère où le végétal est manifestement sur le devant de la scène.
www.mylord.be
HAPPY’S KITCHEN CLUB, À WAVRE
Après une année de silence pour cause de faillite, Happy’s Restaurant, hotspot du Brabant wallon, signe son grand retour sous la direction de Marie Michiels, membre du groupe Restauration Nouvelle, réputé pour ses brasseries à Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Waterloo et Hoeilaart. Bien que le nom du restaurant, Happy’s, ait été conservé, Marie Michiels a souhaité insuffler au lieu une nouvelle identité visuelle et culinaire. « Mon père, Albert Michiels, et mon mari, aujourd’hui à la tête l’entreprise familiale, étaient réticents à l’idée d’ouvrir à nouveau un restaurant.
Mais j’ai tenu bon, avec l’envie d’un endroit qui serait le mien et se différencierait des
autres enseignes du groupe. Peu adepte de déco, j’ai préféré laisser carte blanche à ma sœur Pamela, qui gère El Socarrat à Hoeilaart, et à notre mère ».
Dès le seuil franchi, le nouveau décor glamour, inspiré des années 30-40, fait sensation. Les spécialistes en pierres naturelles de chez B-stone ont sublimé la balustrade de l’escalier central avec des feuilles de marbre et de la fibre de verre, rehaussées de leds, pour une touche d’éclat somptueuse. L’esprit Gatsby le Magnifique règne en maître ! Pamela et Marianne Michiels ont orchestré cette symphonie visuelle avec Caroline Martin, architecte d’intérieur namuroise. Pour couronner le tout, Arnaud De Schepper, passé par de prestigieuses maisons étoilées, Bozar Restaurant et Air du temps, a été choisi pour diriger ce nouveau chapitre. Il
cherchait un lieu où le rythme effréné serait sa scène, il l’a trouvé. Car dans ce décor fastueux, le Happy’s nouveau s’adresse à tous : la clientèle d’affaires du coin en quête d’une carte intemporelle franco-belge (croquettes aux crevettes, viandes à l’osmention spéciale pour le tartare de thon et manque, sauce teriyaki, un régal), les aficionados d’apéros chic (planche de charcuterie dès 17h), ou encore la bande de potes qui festoie en grande pompe autour d’une spectaculaire table en forme de vague, création des designers anversois de De Compagnie. Les jeudis, vendredis et samedis, tant que l’ambiance est au rendez-vous, le Happy’s joue les prolongations, s’affirmant d’ores et déjà comme le nouveau rendez-vous gourmand et stylé des Brabançons.
www.restauration-nouvelle.be
Un petit bout du Liban en plein cœur de Waterloo
ARDUENNA GIN
L’ARDENNE BELGE EN BOUTEILLE
C’est une aventure entrepreneuriale comme
Be Perfect les aime. Martin
Bertrand et François Hutin, deux jeunes Ardennais, ont réussi à capturer l’essence de leur région natale dans une bouteille.
Arduenna Gin, hommage 100% bio à la nature sauvage de l’Ardenne belge, séduit toute l’Europe, et même les États-Unis !
PHOTOS : JULIETTE DUCHATEAU
Ils ne cherchaient pas seulement à créer un gin… Martin et François souhaitaient avant tout capturer l’âme de l’Ardenne, leur terre d’origine. Et ils ont réussi. Mais qu’est-ce qui rend leur gin si spécial? La combinaison parfaite des saveurs : la rondeur de la mirabelle, la fraîcheur du sapin et la douceur envoûtante de la fleur de sureau, chaque gorgée de leur gin invitant à une immersion dans les forêts ardennaises.
Arduenna Gin, lauréat du Gin de l’année 2022, séduit également par sa démarche respectueuse de l’environnement, par sa production entièrement biologique dans la plus ancienne distillerie de Belgique (Radermacher), par son approche durable qui favorise la recharge et le recyclage des bouteilles de gin en terrazzo, par ses valeurs de convivialité et de partage également. Martin et François, les deux potes associés, ont tout bon, d’autant qu’ils se sont entourés d’un grand nom, le chef belge François-Xavier (qui a fait ses classes auprès du chef Pierre Gagnaire), pour les épauler dans l’harmonie des saveurs.
Il aura fallu à Martin et François de nombreux essais pour affiner au plus près le produit haut de gamme qui incarne leurs valeurs et pour trouver la recette parfaitement équilibrée, mais c’est un défi que les deux amis ont réussi haut la main. La réputation de leur gin n’a d’ailleurs cessé de croître, avec une expansion à l’international qui fait tourner les têtes. Aujourd’hui, la marque belge se trouve sur les marchés du Luxembourg, de la France, du Danemark, de la Suisse, de la Roumanie, et des Etats-Unis. On lance un « Tchin, T’Gin » à cette fabuleuse ascension belge !
www.arduenna-gin.com
LE PAIN QUOTIDIEN NAMUR
Authenticité, Convivialité, Simplicité, Qualité Nous vous accueillons du lundi au dimanche de 8h à 17h30
5 Rue du Collège, 5000 Namur | T : +32 (0) 81 22 16 66
KURO CABIN
SI LA DOUCEUR AVAIT UN NOM CE SERAIT ASSURÉMENT LE SIEN
Tiny house nichée en pleine nature, Kuro Cabin mêle le charme de l’évasion au plaisir du beau, sous toutes ses formes. Un îlot à la saveur du lointain où l’on aspire à rester lové en toute sérénité.
Un papillon vient se poser sur la terrasse de bois surplombant un lac, entouré d’herbes hautes. Le soleil réchauffe la peau de son rayonnement matinal tandis que le vent fait danser les feuilles des arbres et la végétation aux alentours. Le monde semble en suspens.
A Kuro Cabin, tout est question d’observer, écouter et surtout ressentir. La petite sœur du superbement romantique The Forest, lui a emprunté sa magie, la revisitant avec ses propres codes. Cette fois pas de cabane de chêne aux allures de maisonnette enchantée et à l’intérieur cosy, mais une tiny house adoptant l’architecture minimaliste et aux lignes racées, où se rencontrent métal, bois sombre, céramique et pierre. Rien n’y est superflu, tandis que la nature qui s’impose partout, semblant prête à éclore des baies vitrées qui encadrent la cuisine, la chambre, le couloir et même la douche. Et dont la poésie en devient hypnotique.
Le bonheur d’être perdu
A proximité, pas d’habitation ou de lumière artificielle. Où que plonge le regard, l’horizon ne renvoie qu’à la plus totale intimité. Au point d’en oublier que l’on se trouve au cœur du Brabant flamand et d’y profiter avec bonheur de perdre ses repères. Kuro Cabin appelle de ses vœux à la déconnexion. Le souhait de Jérôme de Troostembergh et Olivia Quarles, qui en duo ont nourri ce projet de passion et d’écoresponsabilité, se chargeant de chaque aspect, y compris sa construction, aidés de quelques amis.
Un lieu pensé par et pour les amoureux de rencontre entre insolite et poétique, ou renouer avec l’essentiel. Un tête-à-tête où prendre le temps de se balader et de cuisiner, de flâner et de parler des heures, blottis devant un feu de bois, avant de s’endormir la tête dans les nuages.
www.theforest.be
LA COLLAB QUI FAIT SENSATION AU SABLON
IWC Schaffhausen, la prestigieuse manufacture horlogère suisse, a choisi de s’associer à Hall of Time, l’un des leaders de l’horlogerie à Bruxelles, pour ouvrir sa deuxième boutique en Belgique. Ce nouvel écrin de luxe a trouvé sa place au Sablon, un quartier prisé pour les grandes marques haut de gamme.
MOTS : ARIANE DUFOURNY
PHOTOS : PHILIPPE DE PUTTER
Avec trois boutiques déjà bien établies au cœur de la capitale, dont une exclusivement dédiée à Rolex, Hall of Time, fondée en 2009 par Françoise Lanoizelet et Emmanuel Hankard, s’est rapidement imposée comme une référence incontournable dans l’univers de la haute horlogerie. L’ouverture de cette quatrième enseigne au Sablon est le fruit d’une collaboration fondée sur des valeurs partagées avec IWC : l’excellence, l’innovation, un service client d’exception, et un conseil personnalisé offert dans la plus grande discrétion.
Pour sublimer cette nouvelle boutique, le duo belge a une nouvelle fois fait appel à Bruno Erpicum, l’un des architectes belges les plus talentueux. Pour lui, l’architecture doit éveiller les émotions, et le résultat est à la hauteur de ses ambitions. Les tons beiges, en contraste avec une palette plus sombre et des accents de bois, respectent l’architecture historique du bâtiment tout en intégrant les codes esthétiques fondamentaux d’IWC. À travers ce décor raffiné, les différents modèles de montres se dévoilent progressivement, invitant à la tentation.
Cette nouvelle adresse au Sablon promet d’être un incontournable pour les amateurs de haute horlogerie et les passionnés de pièces d’exception.
10 Place du Grand Sablon
1000 Bruxelles www.halloftime.be
LE FRISSON DE LA COMPÉTITION SIGNÉ WILMEYER
L’automne s’installe en douceur et l’on a toutes les raisons de s’en réjouir. Celui-ci marquera en effet le retour de la Wilmeyer & Mercedes Benz Saga Garden Cup. Après une première édition rayonnante, elle se déroulera cette fois dans une atmosphère nocturne et festive, à l’occasion de la célébration d’Halloween. Et promet de faire trembler de plaisir les férus de padel.
Cette année, le 31 octobre aura une saveur inédite. Non pas celles de chasses aux bonbons et des réjouissances sous le signe de l’épouvante, mais bien d’un tournoi exclusif et surprenant, à la tombée de la nuit. Et ce n’est non pas d’un balai volant, mais bien d’une raquette et de toute sa combativité qu’il faudra se munir, pour participer au 2 e rendez-vous de la Wilmeyer & Mercedes Benz Saga Garden Cup, désormais organisé en duo. Fort d’un énorme succès lors de sa première édition, l’évènement se dédie cette fois à Halloween, tout en conservant sa signature unique de plaisir, style et art de vivre. C’est le complexe Garrincha de Diegem, décoré
de citrouilles et paré d’une atmosphère de ténébreuse élégance qui accueillera une nouvelle fois la compétition et ses surprises. Voyages, cadeaux signés Oxdog, Santos Palace ou encore Body Training, seront notamment quelques-uns des luxueux prix qu’il sera possible d’y remporter. On vous met au défi de trouver un évènement sportif plus désirable cette saison !
A la rencontre des passionnés
Et ce n’est pas tout. Après un pop-up de plusieurs mois au cœur de la Galerie Toison d’Or à Bruxelles, Wilmeyer fera également son retour, cette fois sur les routes, avec les Wilmeyer Mobiles. Des voitures aux couleurs de l’enseigne, mais aussi de ses partenaires Oxdog et Mercedes Benz Saga, qui sillonneront la Belgique mais aussi la France, à la rencontre des novices comme des passionnés, pour leur permettre de découvrir toutes les ficelles du padel et d’en prendre les techniques en main, grâce à du matériel haut de gamme et des conseils d’experts. Preuve, s’il en fallait encore, que le sport de raquette tout comme le label, n’en n’ont pas fini de prendre leur essor.
www.wilmeyer.com
UN SIÈCLE DE SURRÉALISME BELGE
DEUX EXPOSITIONS MAJEURES POUR CÉLÉBRER UN MOUVEMENT RÉVOLUTIONNAIRE
À l’occasion du centenaire du surréalisme, deux expositions d’envergure se tiennent simultanément chez nous. À Mons, le Cap/ Musée des Beaux-Arts propose une réflexion approfondie sur l’héritage subversif du surréalisme, tandis qu’à La Boverie de Liège, l’œuvre fascinante de Paul Delvaux est mise à l’honneur. Une occasion unique de découvrir, ou redécouvrir, ce mouvement révolutionnaire à travers les regards croisés d’un maître du surréalisme et d’une exposition plus théorique.
En 1924, le Français André Breton publie le « Manifeste du surréalisme » qui trouve, la même année, un écho particulier en Belgique. Des figures comme Paul Nougé, René Magritte, Louis Scutenaire et E.L.T. Mesens vont jouer un rôle essentiel
dans la diffusion et l’adaptation de cette avant-garde, tout en se distinguant pourtant du surréalisme français. Dans notre pays, le mouvement s’est en effet construit autour de la notion d’« objet bouleversant », un concept qui exprime à la fois un
rejet des conventions artistiques et une recherche d’impact direct sur la réalité. Il y a cent ans, s’amorce ainsi une aventure qui bouleverse profondément les codes poétiques, esthétiques et philosophiques de l’époque...
LE SURRÉALISME : BOULEVERSER LE RÉEL AU CAP
L’exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel », qui se tient du 19 octobre 2024 au 16 février 2025, au Musée des Beaux-Arts de Mons, invite à une réflexion sur la nature profondément subversive du surréalisme. Le parcours met en lumière la manière dont les artistes surréalistes des années 1920 et 1930 ont chamboulé les conventions visuelles, langagières et idéologiques de l’époque. Les œuvres présentées explorent l’impact de ce mouvement révolutionnaire en Belgique, où il s’est particulièrement développé autour du concept d’« objet bouleversant ». L’exposition permet de comprendre comment ces artistes ont repoussé les limites de l’art traditionnel, questionnant la réalité à travers des créations surprenantes et déroutantes.
www.cap.mons.be
LES MONDES DE PAUL DELVAUX : UNE REDÉCOUVERTE À LA BOVERIE
En parallèle, à La Boverie de Liège, l’exposition qui se tient du 4 octobre 2024 au 16 mars 2025, célèbre l’un des plus grands maîtres du surréalisme belge, Paul Delvaux. Cette rétrospective inédite invite à redécouvrir l’univers unique de l’artiste, connu pour ses scènes énigmatiques où se croisent femmes, gares et paysages mystérieux. L’événement rassemble un ensemble d’œuvres rarement exposées ensemble, y compris des peintures, dessins et objets, qui offrent une immersion profonde dans l’imaginaire foisonnant de Delvaux.
En plus de dévoiler la richesse de son œuvre, cette exposition crée des dialogues fascinants entre Delvaux et d’autres artistes de son époque, éclairant ainsi les influences qui ont façonné son travail. Ce rendez-vous est une occasion rare de contempler de près l’œuvre poétique et troublante de cet artiste majeur, dont l’approche symbolique et onirique continue d’inspirer et de fasciner. Une étape incontournable pour tous ceux qui souhaitent s’immerger dans l’univers du surréalisme belge à travers le prisme d’un de ses plus grands représentants.
www.laboverie.com
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CAUSERIE
Acteurs, actrices, écrivains, stylistes, joailliers. Ils/elles excellent dans leur domaine.
STÉPHANE DE GROODT
« Il faut savoir rire de soi. Mettre son amour propre entre parenthèses. Le Belge a ce talent. »
Jongleur de mots délicieusement déroutant et compositeur d’aphorismes d’une loufoquerie toute assumée, notre compatriote Stéphane De Groodt a fait de l’Absurdie sa deuxième terre natale. « Un léger doute », sa première pièce de théâtre en tant qu’auteur, qui triomphe actuellement à Paris et s’installera en décembre au Cirque royal à Bruxelles, compte bien vous la jouer à l’envers ! Confidences autour d’un verre.
Pourquoi nous avoir fixé rendezvous chez Tortue, ce bistrot à vins nature ucclois ? Je passe régulièrement une tête chez Tortue, pour voir si un copain s’y trouve. C’est devenu mon stamp café. Pour autant, je n’ai aucun discours autour du vin. Seul m’intéresse le plaisir de la dégustation.
Vous avez été un enfant dyslexique. L’artiste accompli que vous êtes devenu a-t-il l’impression d’avoir pris une revanche sur son passé ? Sincèrement, je ne ressens aucun sentiment de revanche. La dyslexie fait partie de mon parcours, j’ai grandi avec elle. On change rarement le cours du ruisseau, mais on peut l’apprivoiser… Avoir un raisonnement inversé, voir les mots à l’envers, les recoller, m’ont finalement permis d’assumer pleinement ma singularité.
Vous venez de réaliser un documentaire sur la dyslexie, qui sera diffusé sur Canal+Kids en septembre … J’explique à des enfants que ce trouble a bousculé ma scolarité, mais que j’ai appris à vivre avec, à l’assumer, que c’est devenu une force pour moi. Quand on se trouve face à un obstacle, il faut trouver des aménagements, passer au-dessus, par-dessous, du bon et du mauvais côté, peu importe, mais il faut aménager son château de cartes à sa manière, sur des sables mouvants certes, pour aller de l’avant…
Êtes-vous toujours dyslexique ? Je n’ai jamais été soigné pour ma dyslexie, car à l’époque, ce trouble n’était pas forcément identifié. Je souffrais également de problèmes d’attention et de concentration. Donc oui, je suis toujours dyslexique, mais j’en ai désormais fait mon miel.
Gamin, faisiez-vous rire vos camarades de jeu ? Oh non, je n’étais pas assez bien dans ma peau. Mais je nourrissais déjà l’espoir qu’une fois adulte, j’arriverais peut-être à les faire rire… Le
rire est une porte d’entrée formidable pour aller à la rencontre de l’autre, pour provoquer l’émotion.
Vous raffolez des paradoxes. Comme chez Raymond Devos, suggérer une réflexion, conscientiser le public revêt alors bien plus d’importance que de susciter le rire. Vous êtes en quelque sorte un philosophe de l’absurde… Quand j’écris, je n’imagine jamais l’effet que cela va produire. Comme Monsieur Jourdain, je fais de la philosophie sans le savoir. Je rédige avec sincérité : si ça plaît, tant mieux ; si ça ne plaît pas, tant pis ! Je ne fais pas de clientélisme politique. Mon absurde n’est jamais intentionnel, il est le fruit de mon imaginaire, mon empreinte, ma signature. Quand on m’interroge sur mon travail lors d’une interview, je me sens obligé de tenir un discours sur la manière dont j’ai traversé ma propre vie. Or, je déteste apparaître comme un donneur de leçon…
Parlons de votre première pièce de théâtre comme auteur, « Un léger doute » (au Cirque royal, le 17 décembre - nda). A quoi doit-on s’attendre ?
A un voyage en Absurdie ? Le pitch est le suivant : que devient un comédien lorsqu’il n’y a plus de public pour faire vivre son personnage ? Il perd toute fonction, car l’autre conditionne notre propre existence. J’ai donc projeté cette réflexion sur la scène d’un théâtre. J’ai imaginé une pièce sans public qui commence par le salut final des comédiens. Je quitte donc la pièce (Stéphane joue également dans cette pièce qu’il a écrite - nda), mais les autres comédiens poursuivent la pièce. Ils vont s’accrocher à leur personnage, car sans public, ils n’existent plus. La pièce interroge donc la perception : qu’est-ce qui prouve que cette table ou cet homme existe ?
Stéphane philosophe, on y revient ! Dans l’absurdité revendiquée, il y a une part de philosophie, puisqu’on pense sa manière de vie. Ce n’est pas la
philosophie des grands penseurs grecs certes, mais de la philosophie du quotidien, accessible à tous, pas uniquement réservée aux érudits.
Au quotidien, Stéphane fait-il rire ?
Je suis très fidèle au De Groodt, personnalité publique. Avec des hauts et des bas, évidemment.
Pourquoi l’absurde nous déride-t-il ?
Car il surprend.
Pour autant, Stéphane De Groodt n’est pas un humoriste… Je m’en défends, en effet. Je suis incapable de monter sur scène et de faire rire le public pendant deux heures.
Quelle est la touche belge de votre humour ? L’autodérision. Dans n’importe quelle situation, il faut savoir rire de soi. Mettre son amour propre entre parenthèses. Le Belge a ce talent.
Un esprit vif et loufoque comme le vôtre, a-t-il parfois peur de tenir un propos plat ? Evidemment. Dans certaines émissions TV, comme « Salut les terriens » de Thierry Ardisson où il faut être hyper réactif et envoyer des scuds fulgurants façon Baffie, je me suis longuement interrogé sur ce genre d’exercice. Etais-je bon ou pas ? Aujourd’hui, je m’en fiche. J’ai participé récemment à l’émission « Qui veut gagner des millions » avec FrançoisXavier Demaison (pour les 25 ans du jeu - nda). Il faut répondre vite et juste. J’ai pris le parti d’être détendu. Si je ne sais pas répondre à la question, est-ce grave, docteur ? Non.
Comment naissent vos aphorismes ? J’écris tout le temps, de jour comme de nuit. Parfois, je me fatigue moi-même. Les jeux de mots se bousculent dans ma tête, mon cerveau travaille tout le temps. Pour compenser cette jeunesse où j’étais fébrile ? Peut-être.
Pub, télé, radio, ciné, théâtre, bouquins, vitesse. Vous êtes un véritable … Oh non, ne me dites pas que je suis un touche-à-tout ! Je déteste cette expression, car elle sous-entend que j’ai abordé plein de secteurs d’une manière artificielle. Il n’en est rien. Je suis de nature à m’investir totalement dans ce que j’entreprends. Je ne suis pas un grignoteur de buffet mais un gourmand de la vie.
A l’instar de nombreux artistes belges, vous avez fait carrière en France … Oui, car en Belgique, on me reprochait d’être un touche-à-tout justement, d’écrire et d’interpréter des sketchs publicitaires, d’être devenu pilote automobile… Quand j’ai débarqué en France, il y a 12 ans, c’était sur le tard, j’avais déjà 45 ans au compteur. Personne ne me connaissait. Personne ne m’a catalogué.
Ce manque de reconnaissance belge vous touche-t-il ? Oui, car si je n’avais pas rencontré le succès en France, j’aurais pu penser que ce métier d’artiste n’était pas fait pour moi et changer de voie. Mais le décalage entre les projets français et les propositions belges, est interpellant ! En Belgique, je n’ai jamais été mis à l’honneur ; en France, j’ai reçu le Prix Raymond-Devos en 2014 et j’ai
été nommé chevalier des Arts et des Lettres en 2015. J’aurais pourtant aimé tourner avec des réalisateurs belges…
Parlons séduction, avez-vous déjà usé voire abusé d’humour et de calembours pour plaire ? Oui, bien sûr. Faire rire, c’est chercher à être aimé de l’autre. Et comme j’ai beaucoup d’autodérision spontanée, je n’ai pas peur du ridicule. (rires). J’espère au moins que je suis touchant…
Hormis Nabila (dans le magazine Supplément, sur Canal+, un extrait désormais culte - nda), avez-vous déjà rencontré des gens qui vous disaient : « je ne comprends rien à ce que tu dis ! » Non, mais on me dit souvent : ça, c’est du De Groodt ! Je trouve cette remarque très flatteuse car elle signifie que j’ai réussi à imprimer un style, à imposer ma signature.
Quel est votre jeu de mots préféré ? « Aller au bout de soi-même et se rendre compte qu’il n’y a personne ».
Un projet réjouissant en vue ? Dès janvier 2025, je reprends le rôle de Pierre Arditi dans la pièce de théâtre « La Vérité » de Florian Zeller, l’histoire d’un menteur à qui tout le monde ment. Un texte jubilatoire où j’aurai la chance d’avoir Sylvie Testud et Clotilde Courau comme partenaires. 2025 sera également l’année de la sortie de mon autobiographie.
Un léger doute, le 17 décembre 2024, au Cirque royal à Bruxelles.
« J’ai échappé aux rôles clichés de ‘mère de’ ou ‘femme de’ » … ASTRID WHETTNALL
Saluée pour sa récente performance dans la mini-série « De Grâce », tragédie familiale ancrée dans le monde des dockers, la pertinente Astrid Whettnall sera à l’affiche d’une nouvelle série-événement, «Winter Palace», épopée du premier palace en montagne diffusée sur Netflix cet hiver. Papote avec une actrice belge inclassable.
Winter Palace, cette série télévisée suisse ambitieuse sera diffusée prochainement sur Netflix. Quel est son pitch ? Nous sommes en 1899, André Morel, jeune hôtelier visionnaire, rêve de créer le tout premier palace alpin 5 étoiles d’hiver. Pour réussir ce pari fou, il s’allie à un aristocrate britannique… A l’heure où je vous parle, « Winter Palace » est en compétition au Festival de la fiction de la Rochelle. C’est donc une fresque très attendue, en effet. Elle est inspirée de faits réels et réalisée par Pierre Monnard (à qui l’on doit notamment la série « Hors-Saison » - nda). Les personnages qui peuplent l’hôtel affichent tous un profil très différent, ce qui permet à « Winter Palace » d’offrir aux spectateurs une analyse sociologique pertinente des différentes strates sociales… Pour ma part, je joue une aristocrate autrichienne qui se prend pour une grande artiste internationale. C’est un personnage extravagant dans une série-chorale divertissante qui mêle avec brio ambition, amour, féminisme aussi, et une touche d’intrigue policière. Le tout tourné dans des palaces historiques de Montreux, en costumes d’époque. Cet hiver, préparez-vous à être ébloui.e…
Le luxe des palaces vous fait-il rêver ?
Honnêtement, non. Je suis plutôt « roots », mais j’ai adoré tourner dans le cadre enchanteur des Alpes suisses.
Vous jonglez entre ciné et télé. Prochainement, vous serez à l’affiche de « Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan », un long-métrage de Ken Scott, et vous venez d’achever le tournage de la série « La rebelle, les aventures de la jeune Georges Sand ». On dit qu’un film serait
l’œuvre d’un cinéaste ; une série, le fruit d’un scénariste. Qu’en pensez-vous ? Les règles ont bien changé avec l’essor des plateformes comme Netflix ou Amazon Prime Video. Aujourd’hui, on parle volontiers de séries d’auteur/d’autrice. J’ai récemment tourné dans des séries comme « Baron noir » ou « De Grâce » où le scénario est excellent et où l’univers visuel est également très marqué. Mais c’est vrai que pour tenir une série sur plusieurs saisons, il faut un « page turner », des rebondissements captivants, sans quoi…
Le principal atout du format série pour un acteur/actrice ? Le luxe de pouvoir développer un personnage dans le temps et de l’emmener dans mille et une aventures …
Est-il aisé de passer d’un format à l’autre ou est-on vite catalogué ? Heureusement, j’ai commencé par le cinéma. Plus sérieusement, aujourd’hui, la frontière entre cinéma et télévision est ténue, pour peu évidemment que l’acteur/actrice fasse les bons choix. J’ai eu la chance de jouer tellement de rôles différents, qu’on arrive difficilement à me cataloguer.
Votre Magritte pour « La route d’Istanbul » de Rachid Bouchareb (où Astrid joue le rôle d’une mère qui part au Moyen-Orient à la recherche de sa fille radicalisée) a-t-il changé votre carrière ? C’est toujours difficile de mesurer l’impact d’un prix. Une certitude : le Magritte apporte un coup de projecteur sur le film lauréat et ses interprètes. C’est aussi un gage de confiance pour un producteur, notamment international.
En France, à peine 6 % des actrices de plus de 50 ans décrochent des rôles.
Que vous inspire ce constat ? C’est un constat alarmant mais pas surprenant. Ce phénomène de déclassement touche aussi les productrices, les réalisatrices, les techniciennes, et plus largement les femmes en entreprise. Mais je suis convaincue que quand la vieille garde sera partie, la nouvelle génération saura déconstruire cette discrimination. Elle a déjà commencé.
Vous semblez plutôt épargnée par ce déclassement … C’est vrai ! J’ai débuté ma carrière cinématographique vers 40 ans, donc le petit milieu du cinéma n’a pas eu le temps de me voir vieillir… (rires). Paradoxalement, on me propose aujourd’hui des rôles plus intéressants et variés qu’à mes débuts. Grâce à des réalisateurs comme Rachid Bouchared et Vincent Lannoo qui m’ont offert des personnages forts, j’ai échappé aux rôles clichés de « mère de » ou « femme de ». La nouvelle génération réalise des films sur la société d’aujourd’hui, expurgée des valeurs patriarcales. Tant mieux pour nous, les actrices et les femmes.
Qu’avez-vous découvert sur vous-même grâce à vos rôles ? Chaque rôle m’offre un nouveau regard, une nouvelle perspective sur le monde. J’ai une seule vie, mais avec le cinéma, j’en vis des centaines par procuration.
Un réalisateur belge avec lequel vous rêveriez de travailler ? Ils sont nombreux ! Lukas Dhont, Bouli Lanners, Delphine Girard, sans distinction nordsud. J’adore le cinéma belge. Il est à l’image de notre pays, honnête, authentique, sincère, jamais pompeux, et résolument ouvert sur le monde.
SALOMÉ DEWAELS
« L’éclectisme, j’y tiens, il me nourrit »
Révélée par « Illusions perdues » de Xavier Giannoli, Salomé Dewaels s’invite sur nos petits écrans avec « Ça, c’est Paris ! », nouvelle série de Dominique Besnehard, l’homme derrière « Dix pour cent ». L’actu de l’actrice bruxelloise de 27 ans se bouscule également sur grand écran. Rencontre avec une jeune femme qui a le vent en poupe.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTO : SARAH SALAZAR
Salomé Dewaels monte sur les planches dès 8 ans, en voyant jouer ses sœurs. C’est pourtant à l’écran (le petit et le grand) qu’elle se fait un nom. A 25 ans, elle multiplie les collaborations, séduit le public et la critique avec son interprétation dans la mini-série francobelge, « L’Absente » de Karim Ouaret, et dans « Illusions perdues » de Xavier Giannoli qui lui vaut une nomination aux César et aux Magritte, dans la catégorie Meilleur espoir féminin. C’était en 2022. Depuis, le Meilleur espoir a encore fait du chemin…
Du haut de vos 27 printemps, vous avez déjà donné la réplique à Cécile de France, Sara Forestier, Mathilde Seigner, François Damiens, Gérard Depardieu, Bouli Lanners, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Sergi Lopez, Albert Dupontel … Avez-vous la sensation que tout va très vite ? Trop vite ? Ou que vous tenez un bon rythme de croisière ? Je tiens le bon
rythme. Mon succès actuel est le fruit d’années de travail. J’ai commencé à 14 ans en poussant la porte du court-métrage et aujourd’hui, il est vrai, je joue avec des actrices et acteurs que j’admire. Derrière cette réussite, se cachent également des castings qui n’ont pas marché et, heureusement, beaucoup de belles rencontres…
Le jeu (théâtral et cinématographique) vaut-il la chandelle ? Oh oui, c’est un métier de passions et vivre de sa passion est un énorme privilège. C’est sur un plateau de cinéma que je me sens le plus épanouie. Evidemment, il y a des hauts et des bas.
Quels sont-ils ces moments merveilleux ? Quand le film est terminé et que l’équipe va à la rencontre du public, lors d’une avantpremière ou d’un festival. Etre à l’écoute du ressenti des gens, de leurs émotions, rebooste énormément quand je suis traversée par toutes sortes de doutes.
Pourquoi doutez-vous parfois ? Quand je reçois moins de propositions, je me demande si le cinéma veut encore de moi. Ce ne sont pas des moments très joyeux.
Etes-vous une bosseuse ou une actrice instinctive, voire un peu des deux ? Les deux. J’aborde mes rôles avec beaucoup de spontanéité mais je bosse énormément aussi, c’est dans mon tempérament.
Vous avez toujours revendiqué votre attachement à la Belgique. Mais combien de fois prenez-vous le TGV pour Paris par semaine ? Une fois par semaine, en moyenne, pour des rendez-vous et des castings. Au début de ma carrière, j’ai travaillé avec des réalisateurs belges, puis les bonnes opportunités sont venues de France … Mais je reste une actrice belge qui travaille à Paris, et c’est plutôt un atout. Souvent j’entends : « les Belges sont trop sympas » ou « Les meilleur(e)s acteurs/ trices français(es) sont des Belges » … Cela me fait rire, car il fut une époque où
le Belge était le sujet favori des blagues françaises… Désormais, le talent des Belges est reconnu. Et, par contrecoup, quand un Belge connaît le succès en France, il réussit alors en Belgique…
A Bruxelles, vous reconnaît-on dans la rue ? Pas forcément. Mais je ne boude pas mon plaisir à être complimentée pour tel ou tel rôle lors des festivals…
En décembre prochain, vous vous invitez dans notre petit écran (sur La Une-RTBF puis sur France 2) avec « Ça, c’est Paris ! », la nouvelle série produite par Besnehard (« Dix pour cent »). Dites-moi tout. C’est une fiction sur le monde du cabaret. Gaspard - Alex Lutz, le rôle principal - a hérité d’un cabaret mythique et flamboyant mais il n’a pas réussi à perpétuer la notoriété de l’établissement. Un nouvel investisseur entre en jeu… Il s’agit d’un récit choral où, à l’instar de « Dix pour cent », tous les personnages s’entrecroisent et sont importants. J’incarne une jeune danseuse belge de revue. C’est un rôle qui a demandé une énorme préparation physique, de la danse, du sport.
Le scénario est-il aussi piquant que celui de « Dix pour cent » ? Oh oui, la série est truffée de situations incongrues et portée par des personnages excentriques et par des guest-stars qui jouent leur propre rôle, notamment Monica Bellucci. Le scénario se révèle drôle et touchant à la fois, car il porte un véritable regard sur notre société.
Quelle est le reste de votre actu ? Je fais le grand écart, car je n’ai nullement l’intention de me cantonner à un seul registre cinématographique. Donc après « Ça, c’est Paris ! », j’ai accepté avec enthousiasme des projets fort différents : « Une fille sans histoire » un drame d’auteur émouvant de Nicolas Keitel avec Cécile de France. Ensuite, il y aura « Nino » de Pauline Loques et le rôle principal dans un film d’époque, « l’Ile de la Demoiselle » de Micha Wald.
STÉPHANIE CRAYENCOUR
« Perdre mon frère a marqué le point de départ de ce livre et de ma véritable histoire d’amour avec lui »
D’elle, on connaissait le parcours de comédienne, dont la présence solaire s’épanouissait au cinéma comme à la télévision, et sa carrière entre Bruxelles et Paris. Cette fois, Stéphanie Crayencour délaisse les projecteurs pour l’écriture et nous livre « Le Papillon d’Or ». Un récit vibrant et intime, autant qu’un cheminement initiatique abordant la mort, l’invisible et la spiritualité, entamé après le suicide de son frère Maxime.
: BARBARA WESOLY PHOTO : GAETAN CHEKAIBAN
Cet ouvrage, vous le dédiez à Max, votre frère, qui « par sa mort vous a fait renaître ». Qu’en espériez-vous en débutant ces pages ? Depuis tout petit, mon frère voyait et ressentait ce qui bien souvent restait inaccessible aux autres. Il nourrissait une forme de quête de vérité, un lien particulier à l’invisible aussi. Son départ a laissé en moi une douleur et une absence immenses, mais aussi le besoin de me rapprocher de lui en reprenant son exploration là où il l’avait laissée. Il a mis fin à ses jours alors qu’il était en train d’écrire un livre abordant la mort, l’inexpliqué, les états de conscience et la métaphysique. Des questions auxquelles je n’étais jusqu’alors pas vraiment familière. J’a, en parallèle, commencé à percevoir sa présence partout, au travers de phénomènes déconcertants et extraordinaires, qu’il était essentiel pour moi de tenter de comprendre, notamment par
des échanges avec des anthropologues, des philosophes, des psychologues, des auteurs, des théologiens… Cela a débuté par un podcast La fille de Gérald, pour devenir finalement un livre. Et cette exploration a totalement transformé ma vision de l’existence comme de la mort. Je savais qu’écrire ces pages représenterait une profonde mise à nu, mais j’avais la conviction que si ce témoignage pouvait aider d’autres individus, leur apporter une part de réponses ou ne serait-ce que leur faire du bien, je me devais de le partager.
Quel était avant celui-ci, votre rapport à l’écriture ? Vous que l’on connaissait jusqu’alors par votre parcours d’actrice, des films d’Eric Rohmer à Jean-Marie Poiré ou Solange Cicurel ? S’il y a 5 ans, on m’avait affirmé que j’écrirais un livre, je ne l’aurais jamais cru. Je ne m’en sentais pas les épaules. J’ai Marguerite Yourcenar pour grand-tante. S’inscrire dans les pas
d’une telle dame représentait une fameuse pression. Et puis, cela s’est fait comme une évidence. Cet ouvrage m’a aussi conforté dans l’idée que la vie a toujours des projets pour nous. Perdre mon frère a ainsi marqué le point de départ de ma véritable histoire d’amour avec lui.
Au moment du décès de Maxime, alors que vous l’ignoriez encore, vous faisiez le pacte avec vous-même de « travailler avec la mort ». Achève-t-on jamais un tel processus ? C’est une question complexe. Dès l’enfance, j’ai eu une peur viscérale de la mort. Au moment du départ de Max, j’étais encore en thérapie pour tenter de m’en détacher. J’ai pris cet engagement durant la nuit qui a suivi son suicide, dont je ne savais rien, après une crise d’angoisse. Je me suis fait la promesse de me libérer de mes craintes ainsi qu’à cette vision glaciale et taboue propre à nos sociétés. Grâce aux enseignements de mes recherches, je peux
désormais relier la mort à une évolution fondamentale, inhérente à notre condition d’êtres humains et y percevoir une forme de beauté.
Il y a, on le sent, un avant et un après ce livre dans votre histoire personnelle. Est-ce aussi le cas pour votre carrière de comédienne ? Oui, définitivement. C’est un métier magnifique, mais être actrice, c’est attendre et espérer la validation d’autrui. Aujourd’hui j’ose rêver grand. J’aimerais créer des scénarios, réaliser des films et j’ai débuté l’écriture d’un deuxième ouvrage autour de la femme, du corps et de l’héritage qui nous est transmis.
Vous êtes devenue maman durant l’écriture de du “Papillon d’Or”. Qu’espérezvous transmettre à votre fille de cet apprentissage et de cette vision de l’existence réenchantée, que vous expliquez
au fil du récit ? J’ai réalisé les podcasts pendant que j’étais enceinte et commencé l’écriture du livre alors qu’elle avait trois mois. Ma fille m’a d’une certaine façon accompagnée sur ce chemin. Elle a transformé ma vision du monde. Je redécouvre tout par ses yeux. Elle peut demeurer en admiration devant l’ombre des feuilles ou passer vingt minutes à observer la marche d’un escargot. Tout est chance. C’est elle, au fond, le véritable réenchantement.
Préfaçant votre ouvrage, Didier Van Cauwelaert affirme : « Interpréter dans tous les sens du terme la mort de son frère était peut-être le rôle de sa vie ». Le ressentez-vous ainsi aujourd’hui ? J’ai eu de tels frissons en découvrant ses mots. Je ne peux encore le dire. Peut-être d’ici quarante ans, lorsque j’aurai le recul suffisant pour le savoir. J’ai en tout cas une immense gratitude pour ce chemin parcouru.
Le Papillon d’Or, Stéphanie Crayencour, aux éditions Animae.
11PM STUDIO
U n style singulier qui s’écrit au pluriel
Elle est la nièce d’Edouard Vermeulen et gère la création des accessoires pour Natan. Lui est le responsable marketing et communication. Si la Maison de couture a accueilli la rencontre fortuite de Marie-Charlotte Vermeulen et Pieterjan Van Biesen, le hasard a depuis laissé place à une jolie complicité qui les a amenés à créer en tandem leur propre label de prêt-à-porter, 11PM Studio.
Entre vous, c’est une histoire d’amitié autant que de mode, débutée par l’entremise d’Edouard Vermeulen. Quel souvenir gardez-vous de votre première rencontre ? Pieterjan Van Biesen : C’était en août 2021. A l’époque, après quelques années passées chez Natan, Marie-Charlotte travaillait à Londres, comme styliste online chez Selfridges. On s’est alors juste croisés, sans plus. Quelques mois plus tard, Edouard m’annonçait que sa nièce revenait en Belgique et réintégrait la Maison. Trois ans après, elle est devenue ma meilleure amie.
Au-delà de ces liens de fait, qu’est-ce qui vous a rapproché ? Marie-Charlotte Vermeulen : On a le même sens de l’humour, le même amour de la beauté, une passion commune du style et on est voisins. Tout semblait aligné pour nous permettre de nous (re)trouver. Et puis un jour il y a un an, l’idée d’un duo a germé. Tout en adorant la mode, aucun de nous ne parvenait à dénicher des pièces qui lui plaisaient vraiment, alors que nous avions pourtant des goûts très différents. Pieterjan est assez structuré et classique, tandis que de mon côté je pars en tous sens et j’expérimente. Mais on comprenait cependant pleinement les envies de l’autre. On était complémentaires.
Pieterjan Van Biesen : Je rêvais de streetwear haut de gamme. Marie-Charlotte cherchait des pièces minimalistes, avec un twist, une touche qui ferait la différence. Nous avons voulu rassembler le meilleur des deux mondes. Et l’incroyable expertise acquise chez Natan, nous donnait toutes les clés pour y parvenir.
Ce label, vous le baptisez alors 11PM Studio. Seriez-vous tous deux des oiseaux de nuit ?
Marie-Charlotte Vermeulen : Ce nom, c’est un clin d’œil. Le 11, écrit II, représente le duo que nous formons et s’accompagne de nos deux initiales, P et M. Et il correspondait en effet également à notre heure. Celle à laquelle on se réveille créativement et où les idées germent. Nos vies sont intenses, constamment en effervescence, nos postes au sein de Natan très prenants. Ce moment, à l’approche de minuit, n’appartient qu’à nous.
Justement, c’est quoi le style 11PM ? MarieCharlotte Vermeulen : Son ADN, c’est le street tailoring. Les codes de la rue et du skate notamment, mixés à ceux du costume, intemporel et sophistiqué. Cela donne des pantalons aux matières nobles et à l’inspiration couture, mais déclinés en version élastique et baggy ou des chemises aux coupes parfaites et tout à la fois déstructurées.
Pieterjan Van Biesen : Notre force est d’être un duo masculin-féminin, avec des silhouettes et des morphologies différentes, créant main dans la main, sans distinction de taille ou de sexe. Un vêtement ne devrait pas se définir par ses règles, le fait d’être un 36 ou un 42, ou encore d’être destiné à une femme ou un homme. Une coupe, si elle est belle, est censée s’adapter à tout le monde. Ce vestiaire non genré n’était pas un parti pris, mais l’évidence même pour nous.
Quelle est justement la pièce coup de cœur que vous avez en commun ? Pieterjan Van Biesen : C’est une chemise blanche à col haut, que Marie porte plutôt comme une robe. Dès que je la mets, l’on m’arrête dans la rue pour me demander d’où elle vient. Elle me remplit de fierté et me rappelle pourquoi je crois en notre projet.
On aperçoit également deux barres chromées qui habillent vos vêtements, pour quelle raison ? Marie-Charlotte Vermeulen : Elles symbolisent le principe de Time Equality. Le temps file à une vitesse folle. Nous disposons tous de 24 heures par jour et pourtant il ne s’écoule pas de façon égale pour chacun d’entre nous. C’est un outil de pouvoir, un principe puissant que l’on doit se réapproprier. Porter nos deux barres, c’est affirmer qu’on ne court pas après le temps, mais qu’au contraire, on fait le choix de le maximiser pleinement.
La référence au temps, toujours. Comment s’annoncent dès lors les lendemains de 11 PM Studio ? Marie-Charlotte Vermeulen : On achève tout juste une collaboration avec WECANDANCE et un évènement avec Delvaux. On revient aussi de la Copenhagen Fashion Week et l’on enchaîne sur celle de Paris. Tout cela a contribué de façon incroyable à lancer la marque et c’est génial, mais désormais on aimerait avoir notre propre boutique physique pour permettre à nos clients de toucher, ressentir nos modèles, ce que ne permet pas le virtuel.
Pieterjan Van Biesen : Ce sera sûrement d’abord sous forme de pop-up, à Knokke ou à Paris. Un « Night Shop », à notre image !
www.11pm-studio.com
THE WILD JWLS
L’irrésistible éclat
Il aura fallu moins d’un an à la Belgique pour tomber pleinement sous le charme délicat des bijoux de Gaelle Verwest. Un engouement auquel on cède avec joie, tout comme au désir de multiplier ses pièces précieuses et déliées, à nos oreilles comme à nos doigts.
The Wild Jwls dévoile déjà sa troisième collection. Quels sont pour vous les ingrédients derrière ce fulgurant succès ?
J’ai toujours aimé partager, créer et nourrir des liens. Ce label, je l’ai conçu pour proposer des modèles à la fois raffinés et accessibles, qui mêleraient les pierres précieuses à l’or 14 carats, moins onéreux qu’un classique 24 cts. Des pièces ayant tous les codes d’élégance de la joaillerie mais que l’on peut s’offrir et associer pour les réinterpréter à l’envie, notamment les bijoux d’oreilles.
J’ai eu la chance également d’arriver au moment idéal pour lancer une gamme de piercings en diamants, eux qui se limitaient jusque-là presque exclusivement à de petites pièces fantaisie. J’ai su saisir la balle au bond.
Après le blanc puis le vert, vos bijoux se parent de diamants noirs cet automne. Une pierre que vous appréciez particulièrement ? Chacune d’entre elles trouve une forme de résonance. Le diamant blanc, c’était un fondement, un point de départ à la beauté classique. Le vert, c’est ma couleur de prédilection et l’émeraude symbolise l’amour. Je suis une personne de coups de cœur. Mes créations portent d’ailleurs les noms de mes plus proches, ma fille et ceux qui m’entourent et que j’aime. Et puis le noir, c’est la teinte hivernale par excellence. Et la plus mixte aussi. J’avais déjà conçu une ligne pour teenagers, avec des modèles discrets, jolis et abordables, parfaits pour un premier bijou. Il était cette fois primordial pour moi de créer une
ligne non seulement unisexe mais aussi spécifiquement destinée aux hommes, avec notamment le « Charms Pic », une petite pointe destinée à agrémenter la créole « Simon », toute en finesse. Et qui sera rejoint l’été prochain par une gamme de charms en or jaune mais aussi blanc, à combiner ou changer en fonction de son humeur.
L’envie d’évoluer, est-ce justement ce qui vous a poussé à renoncer à ces quinze ans de carrière en tant que représentante dans les domaines des bijoux et des accessoires ? Mon métier m’avait permis de m’entourer au fil des ans de talents fous, tout comme de mettre à l’honneur de superbes marques. Mais à 43 ans, je souhaitais penser enfin à moi et plus uniquement
défendre les projets des autres. Ce n’était pas pour autant une décision évidente, plutôt une fameuse prise de risques. J’ai eu un parcours un peu dantesque, semé de multiples embûches. Je suis maman en solo et j’ai mis toute ma vie dans The Wild Jwls, en sachant qu’il était temps de me battre pour moi. Son slogan est d’ailleurs « Time to shine ». Se laisser briller enfin, cela faisait vraiment sens.
Vous continuez malgré tout à développer les collaborations, puisqu’en plus de votre boutique, vos créations sont disponibles dans ces concepts stores bruxellois et liégeois, mais aussi en France, au Luxembourg, en Italie et bientôt à Dubaï. J’ai la conviction qu’il y a assez de place au
soleil pour que celui-ci illumine non seulement mon label mais aussi ceux des autres. J’apprécie cette idée d’une mise en lumière commune. C’est l’occasion bien sûr de de présenter mes modèles dans de multiples points de vente, dont j’espère qu’ils ne feront d’ailleurs que continuer de grandir, mais aussi et surtout de défendre une identité belge dont je suis fière. Et puis, The Wild Jwls est profondément liée à celle que je suis. Par son nom déjà, avec ce côté sauvage et franc qui me correspond, mais aussi ce désir de s’entourer pour rayonner ensemble. Cela m’a ainsi amené à demander à mon ami l’artiste Denis Meyers, en collaboration avec le
Domaine Primordial, de concevoir le design d’une bougie d’intérieur et qui illustrerait cette nouvelle collection. Et la conception de mes bijoux est aussi porteuse de valeurs. Ceux-ci sont créés à Anvers puis fabriqués en Inde, au sein d’une entreprise familiale, tandis que mes pierres viennent d’Afrique. Il était impensable pour moi que ce processus ne soit pas éthique et transparent.
Qu’est-ce qui guide l’univers de The Wild Jwls, aujourd’hui comme pour le futur ? La beauté de pièces sans étiquettes ni genres et toujours à prix doux, un crédo indélébile de ma marque. Des modèles pensés comme de petits
talismans, prêts à nous accompagner au quotidien mais aussi à traverser les frontières, comme c’est déjà le cas à Paris, Deauville, Saint-Tropez, ou encore Mykonos. Je suis une grande voyageuse et j’aimerais désormais exporter mes créations partout en Europe et aux Etats-Unis. Et puis continuer de me réinventer. Si comme j’aime le dire, aujourd’hui « Black is the new wild », j’ai de nombreux projets. Créer avec des diamants jaunes ou des rubis ou encore imaginer des bracelets en plus des bagues et bijoux d’oreilles. Et faire briller toutes les émotions et personnalités.
www.thewildjwls.com
CAUSERIE CREATIVE 3
Les icônes belges de l’architecture, du design et de l’art.
TJIP INTERIOR ARCHITECTS
Virtuoses de la subtilité
D’Ostende à Zeebrugge en passant par Nieuport, le studio d’architecture d’intérieur fondé par Jakob Vyncke et Thomas Meesschaert s’ancre dans son lien à la mer comme dans sa vision d’un design de fusion où fluidité et harmonie coulent de source.
Tjip Interior Architects se distingue par un amour pour les projets sur la côte belge. Est-ce cela qui guide votre studio depuis son lancement en 2012 ?
C’est certain. C’est un premier projet à Knokke, à nos débuts, qui a véritablement ouvert la voie à de nombreuses autres réalisations maritimes. Ce cadre nous a tout de suite plu. L’orientation vers le nord amène dans les résidences côtières une lumière unique, d’une douceur particulière, car très souvent indirecte. Les environs inspirent une palette riche et subtile de teintes et une alliance de belles textures, puisées dans
le paysage, l’eau, le sable, et les dunes. En mêlant cet aspect de ville suburbaine à un travail des matériaux, nous créons un design en synergie avec l’environnement, se fondant littéralement en lui.
Conçoit-on un intérieur en bord de mer de la même manière que l’on le ferait d’une habitation citadine ? Non, du fait même de la raison d’être du lieu. L’approche sera forcément différente entre un espace où l’on vit au quotidien et une résidence de vacances. De cette seconde, l’on attend qu’elle conserve une chaleur et une sensation de climat ensoleillé, même en plein hiver. La
Belgique n’étant pas Ibiza, nous travaillons avec des couleurs claires, calmes, naturelles, qui rappelleront l’harmonie extérieure. Créer le design de biens situés à Bruxelles, ou à Anvers représente d’autres challenges et d’autres impératifs, mais tout aussi passionnants.
Comment envisagez-vous la relation entre les matériaux et l’espace ? Nous ne partons pas d’une toile vierge. Celleci est toujours conditionnée par le contexte, qu’il s’agisse des plans de l’architecte qui a pensé les lieux, de son objectif, puisque nous concevons également des intérieurs de restaurants ou
d’hôtels, et de la façon dont les propriétaires devront se déplacer dans l’espace. Puis, nous abordons le projet dans toute sa profondeur, dans ses moindres détails, agençant l’espace, définissant les matériaux, mais aussi les textures. Nous aimons travailler avec de multiples tissus, associés à du bois, en placage ou massif, et de la pierre, qui tous insuffleront une dose de chaleur, de quiétude et de douceur. Ces matériaux vivent, se patinent, évoluent avec le temps, au fur et à mesure de leur emploi.
Tjip affirme s’être perfectionné dans l’art d’être « présent par l’absence ». Pourquoi un tel désir ? Certains designers ne jurent que par des coloris très forts et des matériaux originaux, qui attirent l’attention. C’est aux antipodes de qui nous sommes. Notre but est, au contraire, de laisser place à ceux qui habitent le lieu d’être eux-mêmes. Nous recherchons une forme de fluidité et d’élégance qui ne s’obtient qu’en créant l’harmonie entre les dimensions, le plan d’étage, et les matériaux. Nous aimons, par exemple, employer des teintes peu contrastées, afin que nos clients puissent y ajouter leur propre couleur, leur univers. C’est cette vision d’une architecture d’intérieur à la fois intemporelle, durable et holistique que nous partagions profondément, qui nous a amené, Jakob et moi, à quitter la firme pour laquelle nous travaillions tous deux, afin de fonder notre propre studio. Cette forme d’absence, synonyme de finesse et de simplicité, est à la base de notre ADN.
Vous avez récemment signé l’architecture intérieure du SILT, abritant le nouveau casino de Middelkerke ainsi qu’un hôtel et un restaurant. Transposer cette sérénité minimaliste à un projet aussi important et hybride était-il compliqué ? C’était un projet incroyable et atypique, rien que par la forme elliptique du bâtiment. Notre design devait tenir compte de nombreux impératifs de sécurité et des réglementations, sans parler des délais extrêmement courts et du défi d’offrir à toutes les chambres une vue sur la mer amenant, lorsque la marée monte, à ce que les vagues semblent venir se briser juste sous nos pieds. Mais c’était une expérience fantastique et nous sommes très fiers du rendu époustouflant.
Neuf ou à rénover, spacieux ou au contraire intime, à quel type de lieu va votre préférence ? Nous avons œuvré dans des espaces de 20 mètres, comme de 3000 mètres carrés, dans le cas du SILT. Des habitations comme des lieux professionnels. C’est cette diversité qui est enrichissante. Imaginer l’intérieur du restaurant Haut de la Sky Tower d’Ostende, à environ 100 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec une vue panoramique à 360 degrés sur celle-ci. Ou penser un penthouse en examinant comment la lumière y chemine de jour comme de nuit, afin d’y préserver à chaque instant un sentiment de quiétude. Ce qui compte au fond est de collaborer avec des clients qui croient en notre vision et soient sur la même longueur d’onde. C’est indispensable pour que surgisse pleinement la beauté.
Nous façonnons l’environnement pour accueillir vos instants privilégiés. Rendez-nous visite à Bruxelles ou Gosselies. Nous nous réjouissons d’échanger avec vous.
b concept
Chaussée de Waterloo 542, 1050 Ixelles Tél. +32 2 880 68 60, concept.bulthaup.be nouveau showroom
espace 3b
Route Nationale 5 / 193, 6041 Gosselies Tel. +32 71 34 72 00, gosselies.bulthaup.be
GERALDINE DOHOGNE
Près de 5 ans se sont écoulés depuis le lancement de votre studio, Geraldine Dohogne Design. Que vous a apporté cette envolée en solo, après plus d’une décennie passée au sein du prestigieux groupe Zannier Hotels ? J’avais pu entamer un chemin incroyable au sein de Zannier Hotels et concevoir de nombreux projets internationaux. Mais désormais s’ouvrent à moi d’autres horizons et de nouveaux challenges. C’est une aventure extraordinaire que je ne regrette pas une seconde d’avoir entreprise. Depuis 2020 et la création du studio, j’ai eu la chance de signer deux très belles réussites, l’une résidentielle, avec une maison aménagée au cœur de Londres et l’autre dans le domaine hôtelier, grâce au Landal Hillview Resort Grandvoir.
« Il y a un lien profond entre humain et design »
« J’aime donner une âme à un lieu », affirme-t-elle avec passion. Et de fait, Geraldine Dohogne enracine sa vision de l’architecture d’intérieur dans le ressenti autant que dans l’esthétique, concevant avec superbe et à travers le monde des espaces où il fait bon vivre. Parmi ceux-ci, le Landal Hillview Resort Grandvoir, situé à Neufchâteau, un complexe hôtelier novateur, dont la beauté s’écrit en harmonie avec la nature. Et dans la pleine lignée du crédo de la gantoise : Beyond design.
Vous expliquez débuter chacun de vos projets par une page blanche, qui s’inscrit au sein d’une histoire plus vaste. Quelle était celle du Hillview ? Les Ardennes belges et la volonté d’un panorama dévoilant la nature environnante, dans toutes ses saisons. L’emploi aussi de matériaux de provenance locale ainsi que des teintes chaudes, comme du terracotta et des nuances de vert, se mêlant au gris et au noir de la pierre. Je voulais enrichir la vision de la région de ceux qui viendraient y loger tout en leur donnant envie de la découvrir. On peut ainsi louer des vélos sur place et il y a de nombreux points d’observation et d’apprentissage sur les oiseaux, les animaux, la végétation, afin d’ancrer cette exploration.
Les liens humains sont-ils aussi au coeur de ce récit ? Tout à fait. L’hôtellerie implique de fait une grande part de lien aux autres. Réaliser le plus beau des projets n’a pas de sens s’il ne parle à personne. Que l’on conçoive un lieu de passage ou de vie, on souhaite susciter le désir d’y rester. L’essence de tout cela, c’est l’humain. Et c’est aussi le cas pour les collaborations liées à ce métier. Le Hillview était l’occasion de retrouver Geert de Paepe, propriétaire des lieux ainsi que du 1898 The Post à Gand, dont je m’étais également occupée. Nous partageons la même vision et sa confiance m’a permis de laisser totalement libre cours à mon imagination pour créer l’architecture intérieure du resort. C’était très précieux.
Vous qui aimez gérer la conception d’un lieu de A à Z, était-ce réalisable pour un imposant complexe de 84 lodges et 16 chambres, s’étendant sur 43 hectares ? La taille importe peu au final et une habitation se révèle parfois plus complexe qu’un hôtel. Je tiens à gérer l’ensemble d’un projet, car c’est ce qui permet de créer une réelle immersion. Dans le cas du Hillview, cela passait aussi par une expérience pensée pour faire le bonheur de chacun et où savourer du temps de qualité ensemble, avec des aires de jeux et des activités sportives. La possibilité de s’y ressourcer, mais aussi d’y travailler. Pourquoi ne pas s’installer avec son ordinateur ou lire, dans les fauteuils à bascule de la terrasse de son lodge, tandis que les enfants jouent à proximité, ou que l’un des convives regarde la télévision dans sa chambre.
Mêler luxe et lodge était-il un vrai défi ? Je vois le luxe avant tout comme un sentiment, tout comme l’élégance est un savoir-vivre. Une atmosphère que l’on induit par la matière, les textures et les tonalités, ainsi que par le plaisir de circuler entre les différents espaces. Mon objectif était de créer un concept mélangeant l’insolite et le haut de gamme. Un endroit qui amènerait à ressentir pleinement où l’on se trouve. Voyager n’amène pas forcément à être inscrit dans sa destination. A Hillview, cet ancrage se retrouve partout. Dans les pierres issues d’une carrière à proximité et le bois des tables basses provenant d’arbres du site. Par les meubles conçus au sein d’entreprises de travail adapté de la région et les antiquités chinées partout en Belgique.
Du Népal au Mexique en passant par Bali, vous enchaînez les projets internationaux. Où vous emmènent-ils actuellement ? Dans les montagnes de la région d’Upper Mustang au Népal. Je m’y occupe depuis 2 ans de la restauration d’un palais du 17e siècle situé à 3000 mètres d’altitude et transformé en hôtel d’exception de 16 chambres. Un énorme défi, par sa localisation et son climat, qui amène à ne pouvoir y travailler que six mois par an. Mais pour son propriétaire, c’est le projet d’une vie, puisque les fonds en seront reversés à la communauté locale. L’humain, toujours.
www.geraldinedohogne.com
JW ARCHITECTS
Révéler
l’âme des lieux
JW Architects, un talentueux duo belge composé de Julie Wissocq et Aurélien Courtois, se consacre à l’art de la rénovation et de la création contemporaine. Ces architectes passionnés ont pour ambition de révéler l’âme des espaces qu’ils transforment ou conçoivent. Leur atout ? Jongler avec brio entre architecture, architecture d’intérieur et décoration, des disciplines qu’ils manient avec grande maîtrise.
MOTS : OLIVIA ROKS
PHOTOS : CAFEINE
Julie Wissocq, pouvez-vous nous parler de votre parcours ? J’ai grandi en Afrique, avant de revenir en Belgique où j’ai étudié l’architecture à Saint-Luc, avec une année Erasmus à Montréal. J’ai débuté ma carrière auprès d’un ingénieur architecte qui m’a transmis des bases solides en techniques, rigueur et urbanisme. Ensuite, j’ai passé six ans chez Iceberg Architecture Studio, une expérience qui m’a fait découvrir l’architecture d’intérieur, un domaine qui m’a tout de suite captivée. Puis, j’ai rejoint Esther Gutmer, une décoratrice
renommée avec qui j’ai eu la chance de voyager et de travailler sur des projets d’envergure. Lorsqu’elle a pris sa retraite, il est devenu évident pour moi que je devais créer mon propre bureau.
Comment est né JW Architects ? Aurélien et moi avons commencé à collaborer chez Esther Gutmer, et c’est là que nous avons réalisé que nos visions étaient parfaitement alignées. En 2019, nous avons décidé de fonder JW Architects. Dès nos débuts, nous avons eu la chance d’attirer de beaux projets,
avec des clients fidèles qui nous ont fait confiance. Nous travaillons toujours main dans la main, avec une approche collaborative sur chaque projet.
Quelle est l’essence de JW Architects ? Qu’est-ce qui vous distingue ? Notre travail se caractérise par le respect du contexte architectural et environnemental. Nous cherchons à comprendre l’histoire des bâtiments que nous rénovons pour préserver ce qui en fait leur âme. L’intégration harmonieuse de l’architecture intérieure et extérieure
est également primordiale pour nous. Chaque projet est une aventure collective, où nous travaillons main dans la main avec des paysagistes, des décorateurs et des artisans pour garantir une cohérence esthétique et fonctionnelle du début à la fin. Notre philosophie est de prendre en charge les projets de manière globale, en allant du concept initial jusqu’au dernier détail de finition. Pour nous, la plus grande récompense est un client satisfait qui nous confie ensuite sa maison de vacances.
Vous semblez avoir un penchant pour le minimalisme. Pourquoi ce choix ? Effectivement, nous privilégions un minimalisme chaleureux, loin de toute froideur. Il s’agit pour nous de créer des espaces à la fois épurés et accueillants, où chaque élément a sa place et contribue à une atmosphère apaisante et intemporelle. Nous aimons utiliser des matériaux naturels, imparfaits mais authentiques, comme le bois brut, la pierre ou le bronze. Ces matières apportent une chaleur et une élégance discrète à nos projets, que nous aimons décliner également dans des pièces de mobilier sur mesure.
Le minimalisme semble toujours d’actualité. Pourquoi pensez-vous qu’il reste intemporel ? Dans un monde où tout va très vite et où nous sommes constamment sollicités, la maison doit être un refuge, un lieu où l’on peut se ressourcer. Le minimalisme, selon moi, répond à ce besoin. Il s’agit de se débarrasser du superflu pour se concentrer sur l’essentiel, sur ce qui nous procure calme et sérénité. C’est une démarche autant esthétique que psychologique, qui trouve parfaitement sa place dans le monde d’aujourd’hui.
Quels sont les styles ou les tendances que vous adoptez ou laissez de côté ? Nous ne suivons pas spécialement les tendances éphémères, notre objectif est de créer des espaces intemporels. J’explique toujours à nos clients que s’ils comptent habiter leur maison pour les vingt prochaines années, il est essentiel qu’ils s’y sentent bien, sans avoir envie de tout changer dans cinq ans. Cela dit, nous ne sommes pas très friands des intérieurs trop décorés ou trop chargés. Ce style peut convenir à un hôtel ou un restaurant, mais pas à un espace de vie quotidien. En revanche, nous aimons utiliser des matériaux de récupération et des formes organiques et arrondies, qui apportent cette douceur que nous recherchons.
Parmi vos nombreux projets, lesquels vous ont particulièrement marqué ? Nous avons eu la chance de travailler sur des projets variés, principalement résidentiels, mais aussi des bureaux et des boutiques. Notre travail est principalement basé sur le bouche-à-oreille, que ce soit en Belgique ou à l’international. Récemment, nous avons terminé une magnifique propriété à Saint-Tropez, avec vue sur mer et pins parasols, un cadre de rêve. Une autre réalisation qui nous a marqués est une maison de maître pleine de charme, avec ses moulures et sa lumière exceptionnelle. Nous avons également créé une boutique, Butterfly à Waterloo, où nous avons pu exprimer notre créativité avec des tringles en laiton et des enduits sur
mesure. Les projets les plus intéressants ne sont pas toujours les plus grands. Actuellement, nous travaillons sur la construction d’une maison en bois au cœur d’une forêt à Dinant, ainsi que sur une maison moderniste à toit plat à Lasne. Nous sommes également impliqués dans la réalisation de projets en Sardaigne et à Knokke.
Un projet rêvé que vous aimeriez réaliser ? Aurélien et moi adorons la nature et les voyages. Nous rêvons de concevoir un écolodge en Afrique, des écuries, car je suis passionnée d’équitation, ou encore un boutique-hôtel à Lisbonne ou au Cap.
#Julie__Aurelien www.jw-architects.com
Plus qu’un magasin de décoration, X38 est un lieu d’inspiration, où les matières, les couleurs et les motifs se mélangent pour former l’intérieur qui vous ressemble.
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TIJS VERVECKEN
Chercheur de lumière
La poésie qui habite les images de Tijs Vervecken est celle d’un regard aux frontières de l’architecture et du songe, puisant dans les ombres une étincelle de grâce. Un lumineux rapport aux émotions imprègne ses photos de design d’intérieur d’une sensibilité palpable.
Certains disent avoir grandi avec un appareil entre les mains. D’autres attribuent aux hasards de la vie la découverte de leur vocation. Qu’est-ce qui, de votre côté, vous a amené à la photographie ? J’ai toujours été attiré par ce qui touchait au visuel et à l’art, et j’ai commencé assez tôt à chercher des moyens d’immortaliser ce qui m’entourait, mais je pense qu’en réalité, cette passion m’est surtout venue du skateboard. Adolescent, j’adorais en faire, jusqu’au jour où je me suis cassé
le bras. J’ai pris peur et, plutôt que de remonter sur ma planche, j’ai commencé à filmer ou photographier d’autres skaters, parfois des inconnus dont j’aimais juste la technique. Je traînais dès lors souvent dans les vieux quartiers du centre de Bruxelles. Inconsciemment, cela m’a amené à percevoir la ville et ses bâtiments autrement. Après des études de cinéma qui ne m’ont pas convaincu, j’ai choisi d’apprendre la photographie. Et, une nouvelle fois, le skateboard a créé un lien. J’ai trouvé
un emploi dans un magasin dédié, dont j’ai fini par immortaliser la collection de vêtements. Puis j’ai commencé à shooter des meubles pour une boutique de décoration. Les missions se sont ensuite enchaînées.
Au-delà du fait que ce soit aujourd’hui votre profession, que représente la photo pour vous ? Un besoin irrépressible de traduire par l’image l’essence d’un sentiment. Au début de ma carrière, je gardais mon appareil sur moi en permanence, capturant littéralement tout, même lorsqu’il s’agissait juste de boire un verre dans un bar. C’était une manière de découvrir ce que j’aimais autant que d’en apprendre plus sur moi-même. Désormais, mes clichés sont plus orientés vers l’architecture et le design, mais tout est à même d’attirer mon regard. Et lorsque l’inspiration vient, il me faut toujours absolument prendre une photo.
Comment justement saisir l’âme d’un lieu ? Je n’ai pas réellement de méthodologie. J’essaie de me laisser guider par la lumière, de m’imprégner de ce que je ressens à son contact, saisissant un maximum d’images à l’instinct. Mes clients me demandent souvent une estimation du nombre d’heures qui me seront nécessaires et je tente de leur répondre avec justesse, mais la vérité est que beaucoup d’éléments influent
sur mon travail. Le fait d’avoir pris un ou deux cafés, mon humeur ce jour-là, ce que suscite le lieu en moi. De petits détails qui peuvent sembler dérisoires, mais qui comptent vraiment pour moi. Et puis ma sensibilité aussi. C’est peut-être pour cela que mes photos sont souvent perçues comme sombres ou mélancoliques. Voir la lumière disparaître me touche, et j’essaie donc de la préserver. C’est en quelque sorte une tentative pour mettre la vie en pause. Appuyer sur le bouton « stop »
de l’existence et figer le présent afin de pouvoir, d’une certaine façon, le sauver et le revivre plus tard.
La lumière tout comme ses zones d’ombres sont, au fond, le sujet principal de chacune de vos photos ? Oui. Tout le monde cherche un équilibre, le mien se situe à la croisée de la clarté et des ombres. J’essaie de capturer ce moment de balance. Et pour cela, de ne pas trop penser, d’éviter la sur analyse, de ne pas rechercher l’image
idéalisée. C’est sans doute ce qui permet à la photographie d’être pour moi un acte d’évasion, qui me permet en même temps de me reconnecter à moi-même.
Votre approche a-t-elle changé au fil du temps ? Absolument, oui. Au début de ma carrière, je souhaitais être photographe de portraits. Je suis content de ne pas avoir suivi cette voie qui n’était pas pour moi. Ma vision des intérieurs s’est aussi progressivement modifiée. J’ai désormais une passion pour les meubles vintage, qui découle évidemment des
endroits que j’ai l’occasion de découvrir et qui influence ce que je souhaite transmettre et la façon d’y parvenir. Ce sont les histoires et le caractère derrière les objets et les lieux qui m’intéressent. Et j’aime capturer des fragments plutôt que des vues d’ensemble, des morceaux qui interpellent. Quand je regarde une photo prise par un autre, j’aime me dire que j’aurais voulu être là.
S’il ne devait rester qu’un projet, dont vous soyez particulièrement fier ? J’ai récemment survolé Londres afin
d’en prendre des clichés. J’ai apprécié l’expérience, d’autant plus que j’ai longtemps craint de voler. Mais quand je prends l’avion avec mon appareil photo, j’y puise du courage. La photo a, au fond, toujours été mon excuse pour dépasser mes blocages. Et je lui suis reconnaissant de m’emmener à tant d’endroits différents, chacun me permet de m’immerger dans mon propre monde.
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ADO CHALE
De l’âme à la matière
Durant plus de 65 ans, Ado Chale aura été un être de création. Vibrant tout entier au diapason d’un art en trait d’union du brut et du précieux, du noble et de la nature. Ce sont désormais ses enfants, Ilona et Pierre qui se font les garants de son œuvre monumentale, mais aussi le prolongement de celle-ci. L’émerveillement et la liberté en héritage, comme l’explique Pierre Barbion-Chale.
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : GILLES VAN DEN ABEELE
Designer, minéralogiste, forgeron, artiste… les définitions apposées à votre père et à ses créations sont nombreuses. Vous qui avez grandi aux côtés d’Ado Chale, comment raconteriezvous son univers et son processus créatif ? Mon père est une personne profondément humble, qui s’est toujours considérée comme un artisan au service des matières nobles qu’il façonnait. Plus qu’une technique, ce qui le guidait c’était l’émerveillement et la fascination pour les choses les plus infimes, souvent invisibles aux
yeux des autres. Et un regard resté brut et intègre, qui refusait les influences extérieures. Il expérimentait les formes et les matières, dessinait, sculptait et concevait des meubles et des objets, s’imposant uniquement de créer avec authenticité.
Ado Chale étant âgé de 96 ans, votre sœur Ilona et vous veillez désormais sur l’ensemble de ses réalisations. Vous considérez-vous tous deux comme les gardiens de son histoire et de son patrimoine ? Certainement. Ces rôles se sont imposés à nous
naturellement. La création a toujours été partie intégrante de notre famille, son noyau. Mais j’ai la certitude que même si nous n’étions pas là y contribuer, la vision de notre père perdurerait. Les initiés distinguent d’emblée un meuble Chale. Il jouit d’une forme de reconnaissance inouïe aujourd’hui, fondé sur des décennies de travail et de passion, ayant légué une production colossale qui ne disparaîtra pas. Ses tables de pierre ou de bronze pourront résister au temps encore des milliers d’années. Et cela rend cet héritage d’autant plus émouvant.
Ilona gère la promotion de son travail et sa reconnaissance, tandis que vous êtes à la tête de la création et de la direction artistique. Souhaitez-vous aujourd’hui lui donner une autre forme ou marcher dans ses pas ? Prêtez un même outil à mille personnes et chacun l’emploiera à sa façon, tout comme nous sommes tous uniques. Mon approche est un peu différente de celle de mon père, ma sensibilité aussi. J’ai par exemple débuté en réalisant des objets à base de mosaïque d’os. Nous avons chacun d’une certaine façon notre musique, mais je reste fidèle à sa ligne de conduite. C’est le sens même de ma démarche.
Tout comme lui, vous êtes autodidacte. La curiosité est-elle à ses yeux et au vôtre la meilleure des écoles ? Quand je pense à mon enfance, je me rappelle ce même atelier où je continue son travail aujourd’hui. Et ma fascination en découvrant ces énormes bacs contenant des pierres de toutes formes et couleurs, des minéraux, mais aussi de la malachite, du jaspe, des cristaux, ou encore des grains de poivre, des perles et des morceaux de bois, chinés au fil de ses voyages et avec lesquels je pouvais expérimenter comme un vrai terrain de jeu. Mon père a toujours aimé partager cette aventure. Sur la façade était d’ailleurs inscrit « Atelier d’artistes » au pluriel. Son optimisme était contagieux et sa passion a nourri notre esprit créatif, à mon frère, ma sœur et moi. Une passion qui tenait plus du besoin viscéral. Il ne s’arrêtait jamais d’imaginer et de créer.
Pourquoi avoir choisi de réaliser cette rétrospective, qui sera présentée à partir d’octobre dans les écuries de l’hôtel Solvay ? Marque-t-elle un nouveau cap, après celle au Bozar en 2017 ? Mon père ayant un grand âge, nous voulons lui offrir encore une fois cet honneur de son vivant. Ce
sera l’occasion de présenter l’ensemble de son travail, les nouvelles créations que j’ai faites comme les pièces iconiques façonnées il y a 50 ou 60 ans. Et permettre ainsi aux amateurs de revoir ses œuvres et à ceux qui ne les connaissent pas encore de découvrir la façon dont nous les inscrivons dans une continuité.
Comment votre père vit-il les hommages à ces 65 ans d’une vie dédiée à la création ? Il n’a jamais cherché à atteindre les étoiles ni couru après la gloire. Il n’imaginait pas que ce qui naissait dans son petit atelier ixellois puisse avoir une telle portée et une fois qu’il l’a compris, il en a été le premier surpris. Aujourd’hui, il n’en a hélas plus
conscience. Mais sa modestie l’a toujours amenée à vouloir qu’on honore ses réalisations plutôt que lui-même.
Peut-on dire aujourd’hui que l’art d’Ado Chale s’écrit en duo ? Non, je ne crois pas. C’est lui le pilier. Je ne vais pas me substituer à mon père. Je continuerai à appréhender son travail à ma manière, en mêlant ma vision à la sienne, mais cela reste son œuvre. Et je veille à la faire vivre à travers ma main.
Exposition Rétrospective d’Ado Chale, du 18 octobre au 16 novembre 2024, 36 Rue Lens, 1050 Ixelles.
www.adochale.com
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SOPHIE CLAUWAERT
L’art, une alliance subtile entre émotion et investissement
Sophie Clauwaert, Art Advisor chez Puilaetco, oriente les collectionneurs passionnés et les investisseurs dans leurs acquisitions d’œuvres d’art. Elle les accompagne dans la recherche de l’équilibre entre émotion esthétique et acquisitions réfléchies, une approche qui séduit de nombreux Belges.
MOTS : OLIVIA ROKS PHOTO : SÉBASTIEN VANDENWOUWER
L’art est votre passion depuis toujours. D’où vous vient cet intérêt, devenu votre métier ? L’art est dans l’ADN de ma famille. Dès mon plus jeune âge, j’ai été immergée dans cet univers. Mes parents n’étaient pas collectionneurs, mais de grands amateurs d’art. On m’emmenait dans les foires, les musées, et à la maison, j’étais entourée d’objets d’art. Cela éveille inévitablement les sens et stimule la curiosité. J’ai donc naturellement choisi d’étudier l’Histoire de l’art. Ensuite, j’ai approfondi mes connaissances avec un second master à Londres, au Sotheby’s Institute, suivi de plusieurs stages, notamment au Victoria & Albert Museum et chez Sotheby’s à Paris. En 2009, je me suis lancée comme conseillère en art indépendante, offrant mes services aux collectionneurs, galeries, bureaux de notaires et sociétés d’assurances, en les accompagnant tout au long du cycle de vie d’une collection. Après une dizaine d’années, lorsque je suis devenue maman, j’ai souhaité me recentrer sur un poste en entreprise. C’est à ce moment que je suis arrivée chez Catawiki, la plus grande plateforme d’enchères en ligne. Fin 2023, une nouvelle opportunité s’est présentée chez Puilaetco, chez qui ils recherchaient un Art Advisor. Cela tombait à point nommé.
En quoi consiste votre mission de conseillère en art au sein d’une banque privée ? Puilaetco, en plus d’être une banque privée, possède elle-même une collection d’art. Le service auquel j’ai été rattachée existe depuis plus de 10 ans, mais il avait besoin d’être revitalisé, ce que j’ai entrepris. Mon travail repose sur trois axes principaux. Le premier, et le plus important, est la gestion des collections : de l’achat à la vente, en passant par l’assurance, la conservation, et ce jusqu’à la transmission. J’ai développé une gamme de services pour répondre à chaque étape de ce processus. Le deuxième axe est orienté vers le networking et l’organisation d’événements. Enfin, le troisième
concerne la gestion et le développement de la collection d’art de la banque et du groupe Quintet auquel elle appartient.
Comment accompagnez-vous les clients dans leurs acquisitions d’œuvres d’art ? Accompagner est vraiment le mot juste. Mon rôle est de faire le lien entre le client et des experts de confiance, qu’ils soient internes ou externes. Je les accompagne en fonction de leurs besoins, de leur profil, et du stade de développement de leur collection. Une collection d’art passe par plusieurs phases : avant l’achat, pendant la période où l’œuvre fait partie de la collection (gestion, stockage, conservation, prêt en musée, etc.), et enfin, la phase de transmission ou de revente. Bien entendu, mes clients peuvent également me poser des questions ponctuelles, à n’importe quel moment.
L’art peut-il être considéré comme un actif financier comparable à d’autres investissements traditionnels ? L’art est effectivement un actif, puisqu’il immobilise du capital. Toutefois, je préfère éviter de parler d’investissement pur. C’est avant tout un investissement passionnel. Cela demande de la curiosité, du suivi, et un réel engagement. C’est bien plus qu’une question d’argent : soutenir un artiste, se plonger dans un univers créatif, profiter d’une œuvre chaque jour… J’aime dire à mes clients : choisissez avec votre cœur, mais achetez avec votre tête. Je peux les orienter dans leurs choix, mais l’art reste une affaire d’émotion, profondément personnelle.
Les Belges sont-ils particulièrement attachés à l’acquisition d’œuvres d’art ? Absolument. Le Belge est connu pour avoir la « brique dans le ventre », mais il est aussi un collectionneur passionné. Dès le 17 e siècle, les cabinets de curiosités apparaissaient à Anvers et ailleurs en Belgique. On dit même que la Belgique et Taïwan possèdent le plus haut pourcentage de collectionneurs d’art par habitant. Outre ce côté
collectionneur, il y a une dimension artistique forte : depuis des siècles, la Belgique est reconnue pour son rayonnement artistique à l’international.
Quels conseils donneriez-vous à un collectionneur débutant qui souhaite investir dans l’art ? Le marché de l’art étant complexe et souvent difficile à naviguer, il est donc essentiel de bien s’entourer. La première étape est de définir un budget clair, pour savoir quelle somme on est prêt à investir. Ensuite, il faut explorer et affiner ses goûts, ce qui n’est pas toujours évident étant donné la diversité de l’offre. Je recommande de se construire un réseau de confiance : suivre des galeries, des artistes et d’autres collectionneurs, visiter des expositions, et surtout prendre le temps d’éduquer son regard. Une fois que l’on a trouvé un artiste dans lequel on souhaite investir, il est crucial de ne pas tout miser sur lui : il faut diversifier ses achats, tant en termes d’artistes que de médiums. Comme en finance, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Quelles sont, selon vous, les grandes tendances actuelles du marché de l’art ? Les artistes émergents et l’art contemporain continuent d’être très prisés. Les résultats des enchères ont explosé pendant la période du Covid, mais ils connaissent aujourd’hui un léger ralentissement. Les antiquités et les tableaux anciens sont particulièrement impactés. En revanche, on assiste à un intérêt croissant pour les artistes femmes, qui bénéficient désormais d’expositions dédiées dans les musées, ainsi que pour les artistes issus d’autres cultures, notamment africaines. Une autre tendance intéressante à suivre est celle de la céramique, un art qui mêle tradition et modernité, et qui est en plein essor.
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BAPTISTE CUVELIER
À la croisée des époques et des univers
On pourrait croire certaines de ses photographies issues d’un autre siècle, ayant figé des jours depuis longtemps révolus. Tout comme on en perçoit dans d’autres des instants vibrants, vivants, semblant tout juste saisis. Alternant noir et blanc et couleurs profondes, navigant entre l’argentique et le digital, Baptiste Cuvelier magnifie l’arrêt sur image.
Vos photos paraissent jouer à pile ou face. Pile, des véhicules rétro qu’on croirait sortis d’un film d’époque. Face, des images de chevaux fougueux et de parties de polo. Révèlent-elles une dualité en vous ? Plutôt deux parts de moi qui se côtoient. Je suis passionné par les voitures de collection et tout ce qui touche aux moteurs, pourvu que ce soit vintage. Quant aux chevaux, ils m’ont accompagné toute mon existence. Je n’aurais donc pu trouver meilleurs
modèles. Je suis cavalier professionnel et j’ai pratiqué très longtemps avant de lancer une société de rénovation de maisons. Aujourd’hui, je reviens à ces premières amours, puisque ma compagne et moi avons racheté une fermette avec une écurie, pour y travailler ensemble.
Vous capturez également des paysages et animaux à la beauté indomptée. Est-ce la photo qui vous a amené à la nature ou l’inverse ? J’ai eu la chance
de passer mon enfance à observer des chevreuils et des sangliers. Notre maison donnait sur la forêt et les champs et après l’école, j’enfilais mes bottes et partais en courant jouer dans les bois. En grandissant, j’ai commencé à voyager en mode baroudeur, fasciné par les animaux sauvages, je les immortalisais avec mon téléphone. Puis un jour, il m’est venu l’idée d’emmener un vrai appareil. Je me suis alors formé progressivement en autodidacte. J’ai d’abord photographié des renardeaux,
puis des ours, des baleines, des meutes de loups. Et cet hiver, j’ai prévu d’aller en Bosnie-Herzégovine à la rencontre de chevaux des montagnes.
Capturer ce type de clichés demandet-il de mettre le monde en pause ? Oui, totalement. Je n’ai jamais voulu aller me poster dans des affûts, où l’on appâte les animaux pour saisir l’instant parfait. Ce qui me plaît, c’est de me fondre en toute discrétion et en solitaire dans leur environnement. J’ai ainsi déjà dormi
en forêt pour ne pas quitter un spot, patienté des heures jusqu’à me faire oublier et obtenir deux minutes d’une lumière unique. Je suis parti en Norvège pour photographier des bœufs musqués, avant de devoir rebrousser chemin sous moins 40 degrés. Les souvenirs qui en ressortent sont d’une intensité rare.
Vos images sont empreintes d’une atmosphère vintage et vous en photographier une bonne part en argentique. Êtes-vous au fond un nostalgique ?
Ce qui m’importe c’est de capter le véritable caractère d’un moment. Lorsque j’immortalise du sport mécanique avec des ancêtres, cet effet rétro me permet de les replacer dans leur époque. J’aime le grain de l’argentique, notamment en noir et blanc mais aussi ses tonalités pastel, un peu passées. Et même lorsque je photographie en numérique, je refuse d’accumuler des centaines de clichés. J’analyse longuement avant de presser sur le déclencheur. Je suis ainsi revenu de Suède avec seulement 5 clichés.
Pour moi, c’est la rareté et l’attente qui donnent aux photos toute leur valeur.
Vous avez rejoint le catalogue des cadres photos digitaux IONNYK, pionnier belge. Une façon de proposer un autre biais esthétique pour votre travail ? La qualité en est absolument incroyable et je suis honoré de prendre part à cette collection d’artistes prestigieux. C’est aussi l’occasion de voir mes photos voyager et de concevoir d’autres formes de projets, puisque je
propose désormais aux possesseurs de voitures de collection ayant un modèle IONNYK, une journée de shooting dédiée, dont ils pourront conserver le résultat unique sur leur cadre. Pour moi qui n’aime rien tant que les récits qui se rattachent aux photos, c’est une expérience exceptionnelle.
Instagram @baptiste.cuvelier
www.ionnyk.com
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Respirez, Voyagez, Vous êtes... Oliban »
4
PLAISIR
Enseignes gourmandes, haute gastronomie. Félicité !
LA FAMILLE NIELS
« Les clients qui nous remercient de faire vivre Bruxelles nous rappellent chaque jour pourquoi nous faisons ce métier »
1924, Joseph Niels invente le fameux filet américain. Un siècle plus tard, la recette, immuable, occupe toujours la place d’honneur sur les cartes des brasseries orchestrées par Frédéric Niels et son père, Albert-Jean. Pour célébrer cet héritage centenaire, un livre, « Rendez-vous chez les Niels », retrace cette formidable aventure familiale, mêlant tradition culinaire et identité bruxelloise.
L’inventeur du filet américain est belge, un point c’est tout. « Avant d’ouvrir la taverne Canterbury en 1926, mon grand-père travaillait au restaurant La Taverne Royale, dans la Galerie Saint-Hubert à Bruxelles », raconte Frédéric Niels, représentant de la quatrième génération. « Déçu par les variations dans la préparation du steak tartare, il imposa un protocole strict en cuisine, pesant chaque ingrédient pour assurer une constance absolue des saveurs. » Aujourd’hui encore, cette précision reste la marque de fabrique des établissements Niels - Au Vieux Saint Martin, Au Grand Forestier, Au Savoy, Le Claridge et Alfred - et un des secrets de leur longévité exemplaire.
Frédéric, né en 1976, a grandi au sein de cette riche tradition, mais il est conscient d’avoir manqué un demi-siècle d’histoire, avant de rejoindre son père en 2002 pour travailler à temps plein dans l’entreprise familiale. « Papa a 72 ans cette année, et il m’a transmis de nombreuses anecdotes sur la famille, les clients, et le personnel. Mais j’ai ressenti le besoin d’en faire un récit écrit, enrichi de nombreuses photos d’archives, dont certaines inédites », explique-t-il.
« Rendez-vous chez les Niels», livre de quelque 200 pages, d’abord adressé aux clients fidèles avant d’être mis à la vente, n’est pas seulement destiné aux membres de la famille ou aux amateurs de gastronomie belge, c’est une œuvre de mémoire qui capture l’évolution de la société belge à travers le prisme de la famille Niels. Car la saga Niels n’est pas seulement une affaire de famille, elle raconte également une histoire qui a notamment traversé deux Expositions universelles à Bruxelles.
Celle de 1935 où Joseph Niels exploita une luxueuse brasserie dans l’enceinte d’un pavillon national, et celle de 1958 où Albert et Georges Niels, sur demande du gouvernement argentin, dirigèrent le restaurant de leur pavillon. Les deux frères avaient repris en 1948 un restaurant à Buenos Aires nommé Claridge, nom que porte aujourd’hui la brasserie de Waterloo inaugurée en 2022 par Frédéric et son papa Albert-Jean. Lors de l’exposition d’Osaka au Japon en 1970, Albert Niels fit encore sensation avec un fritkot, l’art de promouvoir les véritables frites belges servies évidemment avec de la mayonnaise maison…
Certes, les temps ont changé mais…
Les temps ont changé, mais chez les Niels, la tradition perdure. « Autrefois, on découpait en salle le faisan ou le poisson sauvage, mais aujourd’hui, ce savoir-faire se perd par manque de personnel qualifié », déplore Frédéric. Cependant, une constante demeure : le fait maison. Des fameuses Oostendse grijze garnaalkroketten (en VO sur la carte) à l’incontournable vol-au-vent au poulet fermier, en passant par les frites, la béarnaise, les glaces, rien n’échappe à cette exigence de qualité.
Et demain ? Depuis 33 ans, Frédéric est un pilier de l’entreprise familiale, où il a fait ses premiers pas en tant qu’étudiant. Cela fait maintenant 23 ans qu’il en a pris les rênes à plein-temps, avec un enthousiasme qui ne faiblit pas. Aujourd’hui, il rêve de voir ses enfants perpétuer cette belle aventure. « J’ai trois enfants, et l’un d’eux est déjà en formation dans le secteur de l’horeca. Mais à 47 ans, je ne compte pas prendre ma retraite de sitôt », plaisante-t-il.
Chez les Niels, la transmission est une affaire de cœur, omniprésente dans leur travail, de la cuisine à la gestion des établissements. Depuis l’ouverture de leur premier restaurant en 1926, chaque nouvelle adresse est un événement attendu. « Lorsque nous inaugurons un nouveau lieu et que nous faisons 100 couverts dès le premier midi, cela montre que nous sommes une véritable institution », se félicite Frédéric. « Les clients qui nous remercient de faire vivre Bruxelles nous rappellent chaque jour pourquoi nous faisons ce métier. Hier encore, j’ai croisé Axelle Red au Vieux Saint Martin, on a discuté comme de vieux amis. Ce métier est l’occasion de faire des belles rencontres… »
Portée par un siècle de traditions, la famille Niels reste un nom incontournable de la gastronomie belge. Leur engagement envers la tradition et le fait maison, couplé à une réelle volonté de transmission, leur assure une place de choix sur la scène culinaire bruxelloise pour de nombreuses années à venir …
LA BUTTE AUX BOIS
Centenaire d’une élégance champêtre
Le véritable goût se conjugue avec l’intemporalité. Un principe que ne pourrait mieux résumer La Butte aux Bois. Établi à la lisière du Parc National Hoge Kempen dans la province du Limbourg, le domaine au charme romantique célèbre ses 100 ans sous les étoiles. Celles qui l’ont amené à devenir le premier hôtel 5 étoiles supérieur de Belgique, comme celles de son restaurant gastronomique primé par Michelin et Gault & Millau.
MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : HUGO THOMASSEN
Elle s’est imposée parmi les plus prestigieuses adresses de notre pays et pourtant La Butte aux Bois réveille en nous l’image d’une escale secrète. Peut-être en raison de sa proximité avec la vie citadine, qui en quelques rues à peine, cède à la nature et aux jardins bucoliques. Très certainement, en tout cas, par le mariage aussi étonnant que réussi d’un design contemporain et d’une architecture majestueuse de château. Le ton est donné, l’expérience sera celle des contrastes, dont la surprise laisse place à l’enchantement.
Revisiter l’authentique
Ses accents de noblesse, La Butte aux Bois les doit à ses origines de résidence privée du chevalier Edouard Lagasse de Locht. Bâtis en 1924, les lieux se sont métamorphosés en hôtel dans les années 80, poursuivant leur transformation jusqu’à devenir un pied-à-terre d’excellence, accueillant désormais 60 chambres et 3 suites signatures. Et si le domaine conserve un évident cachet historique, ce n’est que pour mieux se jouer des époques.
La découverte commence par La Forêt, nouvelle aile inaugurée en 2017, accueillant la réception, 20 chambres et un espace wellness. Une structure géométrique noire et blanche, qui ne laisse rien
présager de l’atmosphère feutrée et luxueuse qui baigne l’intérieur des lieux, pas plus d’ailleurs que de l’imposant crâne de dinosaure qui trône entre les fauteuils de cuir et le bar élégant. L’hôtel regorge en effet de fossiles, minéraux et bijoux grandioses, trésors de son nouveau propriétaire, le joaillier Jochen Leën, qui s’est associé en 2020 à Rüdiger Pohl pour acquérir le domaine, et souhaite aujourd’hui voir le voir accueillir évènements et expositions.
De surprises en plaisirs
Un atout de plus pour un hôtel qui en compte déjà une pléiade. Notamment celui d’abriter l’un des cinq spas Shiseido Institute au monde, où savourer un soin visage divin. On y profite aussi d’une piscine intérieure, d’un sauna, d’un hammam, d’une salle de sport et d’une autre salle de méditation dont la vue panoramique plonge en pleine nature. Dans le prolongement du spa se situe le Manoir, cœur historique des lieux, où découvrir le royal Bar Papillon, clin d’œil aux coléoptères nichés sous des globes de verre, ainsi que ses restaurants. La Butte aux Bois est, en effet, un vrai régal, non seulement pour les yeux, mais aussi pour les papilles, avec deux ambiances culinaires de choix.
D’une part, une cuisine de haut vol dans un décor raffiné, ayant décroché deux étoiles au Michelin sous la maestria du chef néerlandolimbourgeois Ralf Berendsen. Considéré comme l’une des « plus belles tables de Belgique » par Gault & Millau, il offre un voyage gastronomique aventureux en sept escales, où l’originalité rivalise avec la subtilité des saveurs. Et puis de l’autre, Le Ciel, un bistro gourmand ayant pour mot d’ordre l’inattendu, grâce à des plats à la qualité bluffante et à un décor qui ose joliment l’audace, puisqu’on y dîne et petit-déjeune sous un immense cerisier blanc et un plafond verdoyant.
Des tables que l’on quitte à regret, mais seulement pour parfaire l’expérience d’une nuit au domaine. Et celle-ci se révèle une nouvelle fois à la carte, avec trois emplacements à l’atmosphère distincte. Contemporaine et sophistiquée pour les chambres de La Forêt. Ouvrant sur les bois à La Villa, située en retrait des installations principales. Ou respirant le romantisme d’un cottage anglais, dans Le Manoir. C’est au chant des oiseaux et dans le cocon de ce dernier qu’on a savouré à un réveil ensoleillé, convaincu qu’un anniversaire centenaire n’aurait pu avoir de goût plus doux.
www.labutteauxbois.be
1 ETOILE
Rue Roger Clément 32 | 5020 Temploux | T : +32 (0) 81 56 86 16 Du mercredi au samedi A quelques pas du restaurant, découvrez Les Chambres de l’Essentiel
info@lessentiel.be | www.lessentiel.be
LA BRASSERIE DE LA PATINOIRE
Dix ans, 7 jours sur 7, ça se fête !
Véritable refuge gourmand à l’entrée du bois de la Cambre, la Brasserie de la Patinoire, propriété de Thierry Van Damme, Michel Grenier, Frédéric Eberhart et Adrien Schurgers, affiche dix années au compteur. Une décennie à régaler, 7 jours sur 7, les amoureux des fruits de mer et crustacés, et les inconditionnels de plats réconfortants qui portent la signature d’Adrien, chef-partenaire et grand défenseur de l’esprit brasserie. Rencontre.
Vous avez un sacré parcours ! Pas faux. (rires). J’ai commencé ma formation à l’Ecole hôtelière de Namur puis au Céria. Ensuite, j’ai travaillé pendant deux ans chez Jean-Pierre Bruneau, qui avait 3 étoiles Michelin à l’époque. Il m’a ensuite envoyé à la Côte Saint-Jacques en France (2 étoiles - nda). J’ai également fait une petite halte d’un an chez Ducasse à Paris (triplement étoilénda), avant d’être engagé comme sous-chef junior à la Maison du Bœuf de l’Hilton à Bruxelles (1 étoile - nda) où je suis resté 6 ans… Fort de cet apprentissage, j’ai voulu changer de cap, adapter mon savoir-faire à une autre proposition culinaire, plus simple, plus décomplexée...
Et c’est à ce moment-là que vous avez rejoint le monde des brasseries ? Exactement. Les brasseries, contrairement aux restaurants gastronomiques, servent des plats préparés plus ou moins rapidement, mais la base reste la même : la qualité des beaux produits. A 34 ans, avec mes complices Thierry Van Damme, Michel Grenier et Frédéric Eberhart, qui gère aujourd’hui la salle et le personnel de la Brasserie de la Patinoire, nous avons racheté le fonds de commerce du bâtiment qui appartenait aux Jeux d’Hiver. Nous avons rénové le lieu, ajouté une terrasse, créé un espace écailler. Le succès n’est pas arrivé par hasard, il est le fruit de nos efforts. Au départ, nous faisions 100 couverts ; aujourd’hui, nous plafonnons à environ 500 !
Sans son écailler, La Brasserie de la Patinoire aurait-elle autant de succès ? Oui, la Brasserie a démarré sans l’écailler que nous avons ajouté il y a cinq ans. Nous avons apporté plus de choix à nos clients et séduit les amateurs des fruits de mer et crustacés qui peuvent compter sur plus de 30 ans d’expérience de José, pour préparer des plateaux à déguster sur place ou à emporter.
Comment comptez-vous célébrer les 10 ans de La Brasserie de la Patinoire ? J’ai préparé un menu spécial 10 ans avec deux entrées, un plat, un dessert. Il est un peu plus sophistiqué que d’habitude, rappelant l’esprit des débuts, lorsque j’ai décroché un Bib gourmand au Michelin.
Les Brasseries bruxelloises ont toujours oscillé entre tradition et modernité. Quelle est la part de la tradition à votre table ? Le 100% maison avec des produits de première fraîcheur. Par exemple, mes amis ostréiculteurs de la Maison Quintin en Bretagne nous livrent deux fois par semaine des huîtres et fruits de mer.
Quels sont vos plats signatures ? Les croquettes aux crevettes, le thon rouge à la plancha, risotto aux asperges vertes et chorizo, et la cervelle de veau sauce tartare. Ce dernier plat se fait de plus en plus rare aux restaurants car il demande énormément de travail. Nous en vendons tellement, qu’une personne est assignée à la seule tâche de nettoyer la cervelle ! Le vol-au-vent de poularde, ainsi que le demi-poulet rôti et le tartare de bœuf haché minute sont également très populaires.
La terrasse ouverte sur le bois de la Cambre, l’aire de jeux et le tea-room semblent également être des atouts importants … La terrasse, dont la moitié est chauffée en hiver, peut accueillir 290 couverts, ce qui attire beaucoup de monde, en effet. L’aire de jeu séduit une clientèle familiale le week-end. Pendant que les parents déjeunent tranquillement, les enfants se défoulent dans la plaine de jeux ou s’exercent au roller et au foot sur la patinoire, qui n’est plus utilisée comme telle. A l’attention des gourmands, le tea-room propose crêpes et gaufres cuites minute, tous les jours également.
Combien de références dans votre cellier ? Trois cents parmi lesquelles des vins français et du monde (notamment d’Australie), et trois vins belges.
Une anecdote à partager ? Notre premier samedi d’ouverture, il neigeait en abondance, et nous avons fait zéro couvert. Depuis, notre clientèle se déplace par tous les temps, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige.
Où aimez-vous déjeuner quand vous n’êtes pas à la Brasserie de la Patinoire ? Je vis dans le Brabant wallon, et je me rends souvent au Messager à Lasne où Frédéric (Eberhart - nda) et moi-même sommes gérants-associés. Je suis également un habitué de La Brasserie du Lac à Genval, tenue par mes amis Thierry Van Damme et Michel Grenier. C’est une institution culinaire où on est toujours bien reçu et jamais déçu. www.brasseriedelapatinoire.be
7 jours sur 7 !
Terrasse couverte chauffée toute l’année.
Route de Genval 2 | 1380 Lasne | T : 02.633 18 81
7 jours sur 7 | de 12H à 14H et de 19H à 22H
www.lemessagerdebruxelles.be
RESTAURANT LE CORBIER
Une renaissance signée Gerald Watelet
Quand il s’agit de relever des défis passionnants, Gerald Watelet –personnalité médiatique, cuisinier, maître d’hôtel, décorateur – le fait avec panache. Ce fringant sexagénaire aux multiples talents redonne vie au Corbier, table historique du Sablon vouée à reprendre sa place parmi les incontournables de la scène culinaire bruxelloise et à devenir un véritable repaire pour épicuriens …
Le Corbier d’Amin a marqué les esprits pendant de longues années. On venait y déguster des grillades, qui ont établi la renommée de l’endroit, à l’issue d’une pièce de théâtre, d’un film, d’un apéro à rallonge. Il était 23 heures et Amin était toujours ouvert… A la belle époque, les célébrités de passage à Bruxelles s’y pressaient, de Delon à Christopher Lee. On croisait Maurane également, et Adamo. Mais les années ont passé, d’autres bonnes adresses conviviales ont pris le relais, et Amin a fini par cesser ses activités ...
Plus qu’une naissance, c’est donc d’une renaissance qu’il faut parler avec la réouverture du Corbier. Renouveau sous la houlette d’un trio complice : Gerald Watelet, personnalité médiatique (« C’est du Belge » et « Un Gars, un Chef », deux émissions phares de la RTBF), Arnaud le Grelle et Delphine
Roberti de Winghe, un jeune couple d’épicuriens. «Arnaud et Delphine qui fréquentaient le Corbier depuis une dizaine d’années, ont eu l’opportunité de le racheter, et ils m’ont proposé de les rejoindre dans cette aventure », explique Gerald Watelet.
Propriétaire d’une boutique à Uccle qui propose des services de rénovation, décoration et restauration, Gerald a évidemment été sollicité pour la déco, du mobilier au choix de la vaisselle, en passant par l’éclairage. Si le Corbier n’est donc pas, à proprement parler, le restaurant de Gerald Watelet, il porte indéniablement sa patte, notamment à travers une déco bourgeoise, opulente, somptueuse. Mais pas uniquement. Le cuistot d’ « Un Gars, un Chef » a également collaboré à l’élaboration de la carte avec Olivier Chanteux, un chef adepte de la bonne cuisine bourgeoise revisitée.
Qu’ont-ils gardé ? Qu’ont-ils changé ?
« La transformation est totale, vous ne reconnaîtriez pas l’endroit ! », s’exclame Gerald. Le Corbier arbore désormais une façade couleur jade, tandis qu’à l’intérieur, briques, vieilles poutres et cheminée côtoient un puits de lumière qui vient apporter une nouvelle respiration à l’espace. Le velours, omniprésent, tapisse banquettes et murs, le nappage et les serviettes sont en tissu, la vaisselle à fleurs, les verres gravés et l’argenterie brillent. « Nous avons souhaité un luxe feutré, intemporel, à contre-courant des tendances. C’est la revanche du classique, avec un clin d’œil aux grandes heures de l’hôtellerie d’autrefois. Je n’ai pas cherché à être au goût du jour car ce n’est pas dans ma nature. Suivre la mode, c’est déjà être dépassé. Et ne me parlez pas de ces restaurants où l’on commande sur son Smartphone
avant d’aller chercher sa commande au comptoir, c’est un non-sens pour moi ! Le service à l’ancienne, c’est mon crédo, et j’y tiens. »
Et dans l’assiette ?
La carte promet d’être généreuse. « Pâté de campagne, côte de bœuf sauce béarnaise avec des frites maison, crêpes Suzette. Des produits frais de chez-nous et une sélection de vins belges. Bref, tout ce que j’aime. Pour les fumeurs,
on a prévu un véritable fumoir, cosy, avec banquettes en velours, où savourer un bon cigare après le repas. C’est un restaurant chic certes, mais pas élitiste ».
Peu friand des restaurants étoilés, trop complexes à son goût, Gerald Watelet apprécie beaucoup les brasseries de tradition, à l’instar de la famille Niels où il avoue commander systématiquement la cervelle de veau sauce gribiche. « Si le Corbier arrive à fidéliser la clientèle avec l’un ou l’autre plat, alors la sauce aura pris… »
A l’instar du Corbier d’Amin qui a toujours accueilli les clients tardivement, le trio Gerald/Arnaud/Delphine promet que « les commandes seront encore prises à minuit ». De quoi ravir les Bruxellois qui sortent d’un vernissage et qui ne trouvent plus de tables libres à la tombée de la nuit…
www.lecorbier.be
NOMADE 5
Le savoir-faire des Belges hors de nos frontières.
LA FAMILLE BONNIE
Un succès au rythme des millésimes
En acquérant le château Malartic-Lagravière et ses grands crus, Alfred-Alexandre et Michèle Bonnie ont instillé un peu de Belgique dans les vignes bordelaises et communiqué, au passage, l’amour de ce terroir d’exception à leurs enfants. Trente ans plus tard, c’est désormais leur fils Jean-Jacques et son épouse Séverine, ainsi que leur fille Véronique, qui pérennisent le patrimoine, teinté de rouge et de blanc. Ces dernières nous emmènent dans les allées de leur vignoble.
Les grandes propriétés viticoles françaises sont souvent affaire de transmission au fil des générations. Qu’en était-il du lien qui unissait la famille Bonnie aux vins ?
Véronique : La passion du vin, c’est chez nous, une histoire de famille, surtout du côté de mon père, héritée de ses propres parents. Ma mère et lui ont quitté la Belgique peu après leur mariage, d’abord pour les USA, puis l’Argentine, et enfin la France, où ils ont repris ensemble la marque emblématique l’Eau Ecarlate, qu’ils ont fait fructifier. Cela leur a permis de concrétiser leur rêve d’investir dans une propriété viticole. Ils en ont visité une cinquantaine, jusqu’au château Malartic-Lagravière. Un coup de cœur immédiat, parachevé par la découverte de ses meilleurs millésimes.
Lorsqu’ils en deviennent propriétaires, en 1996, quel est alors l’état du domaine ?
Véronique : A l’époque, Malartic appartenait à la famille Nonancourt, fondatrice des champagnes Laurent-Perrier et obligée à regret de s’en séparer après seulement 6 ans. Le domaine avait, à cette période, tout d’une « belle endormie », avec un terroir magnifique et une renommée prestigieuse, mais aussi hélas, des bâtiments et installations techniques désuètes, demandant une profonde rénovation.
Séverine : Il fallait concilier le principe d’une remise à zéro et celui d’un legs très précieux. Alfred Bonnie, avec sa vision aiguisée de chef d’entreprise, a offert un nouveau départ bienvenu au domaine, au niveau de l’exploitation, avec notamment l’utilisation de chais
gravitaires, mais aussi d’une approche plus respectueuse de la nature. Jusqu’à l’amener à une vraie renaissance.
Séverine, ce n’est que six ans plus tard que vous vous engagez au côté de votre mari dans la gestion du vignoble, avant d’être rejoints en 2006 par Véronique. Avez-vous hésité à tout quitter pour Malartic ? Lorsque le directeur de l’exploitation est parti à la retraite, mes beaux-parents nous ont demandé à tous si nous étions intéressés à prendre part à cette aventure. JeanJacques et moi avions alors chacun un
emploi dans des secteurs très différents, mais nous n’avons pas hésité longtemps. Quasiment une semaine après, nous donnions notre démission. Il a bien sûr fallu nous former au métier, mais c’était enthousiasmant d’être partie intégrante du réveil d’un tel trésor viticole.
Sur le domaine, l’on pratique l’agroécologie et la culture raisonnée. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? Séverine : C’est une démarche de préservation et de développement de la biodiversité qui se vit au quotidien. Le vignoble est labouré avec parcimonie
et à cheval sur certaines zones sensibles, nous développons l’éco-pâturage. Nous veillons à la présence de ruches, de jardins potagers, bois et prairies et touchons le moins possible aux sols afin de laisser la biodiversité faire son œuvre. Nous vivons tous en famille, au milieu de nos parcelles, cela nous donne donc forcément une conscience aiguë de son évolution et de ses besoins. Après 27 ans de pratique de cette philosophie, on sent que le vignoble a atteint sa maturité. Et cela nous permet d’aller toujours plus en précision dans l’éclat du fruit, de travailler l’élégance, la finesse et l’équilibre, qui caractérisent nos cuvées et leur signature haute couture.
Après avoir racheté en 2005, les 22 hectares de vignes voisines du château Gazin Rocquencourt, la famille a investi un vignoble au cœur de la prestigieuse Vallée de Uco, en Argentine, baptisé DiamAndes, qui signifie le Diamant des Andes. Avec l’envie de trinquer à de nouvelles aventures ? Véronique : Une belle opportunité s’est offerte à mes parents qui, en amoureux de l’Argentine, se sont lancés. C’était une nouvelle fois un fameux défi, puisqu’à leur arrivée il n’y avait aucune installation et c’est devenu aujourd’hui la plus grande de nos propriétés. 130 hectares sur lesquels nous cultivons plusieurs cépages et évoluant en coopération avec Malartic, chacun
bénéficiant des avancées de l’autre. Et dont nous distribuons tous les vins jusqu’en Belgique.
Séverine : Les trois vignobles représentent un million de bouteilles. Notre désir profond aujourd’hui, c’est d’en révéler le patrimoine aussi bien à DiamAndes qu’à Malartic, au delà d’une culture de vins, dans un principe d’éco-tourisme. Avec un lieu où profiter d’ateliers, de repas au château, de balades dans le vignoble, … La plus belle des façons d’ancrer toute la richesse de cet héritage.
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DENIS VAN WEYNBERGH
« Nous sommes qualifiés avec les 40 meilleures équipes au monde ! »
Dimanche 10 novembre, Denis Van Weynbergh quittera le port des Sables- d’Olonne sur l’IMOCA D’Ieteren Group pour s’élancer dans un tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance. Le skipper brabançon est bien déterminé à parcourir les 45 000 kilomètres autour du globe et devenir ainsi le premier Belge à boucler cette course mythique. L’histoire d’un rêve qui devient peu à peu réalité…
Denis Van Weynbergh a débuté comme moniteur de voile et de croisière à l’UCPA, tout en collaborant en tant que journaliste nautique pour Yachting Sud, revue francophone belge spécialisée. Et très vite, la « compétition » va le titiller… Transat Jacques Vabre, Bermudes 1000 races, Vendée Arctique, toutes ces courses prestigieuses sont à son palmarès. Le Vendée Globe ? Son entourage lui répond qu’il est fou d’en rêver. Mais Denis aime les défis. Le premier est de taille : dénicher un budget. Tenace, le skipper belge devient l’ambassadeur du nouveau programme de mécénat de la société
familiale belge D’Ieteren Group. Dès 2021, il se lance dans le circuit IMOCA pour engranger de l’expérience et des milles, afin de valider sa participation au Vendée Globe. Le rêve devient peu à peu réalité…
Le 10 mai, vous avez rallié Lorient à New York et validé votre ticket pour le Vendée Globe 2024. Cette qualification, c’est déjà une victoire ! Le Vendée Globe, c’est un vaste projet en plusieurs étapes. Cette qualification est certes déjà un aboutissement. Toute l’équipe et moi-même en sommes fiers. Mais cette première victoire ne revêt de sens que si nous terminons la course…
Lors de la dernière édition du Vendée Globe, en 2020, vous aviez dû renoncer à ce challenge faute de moyens financiers. Qu’apprend-on de ce genre d’échec ? En 2020, je n’étais pas aussi performant qu’aujourd’hui, je relativise donc ce revers. Et cet échec m’a appris à être tenace, à ne jamais renoncer à mes rêves et à ne pas commettre deux fois la même erreur. J’ai donc repensé et retravaillé complètement le projet que j’avais proposé en 2020. Le nouveau dossier parle davantage de valeurs, de victoires, de missions, de sens, que d’argent. Il met l’accent sur ce que je pensais être des points faibles et qui se sont révélés notre force : le bénévolat
de l’équipe, le collaboratif et l’associatif en matière de management, le circuit court, le recyclage du matériel lié à notre petit budget, les années de sacrifices et d’efforts consentis pour monter ce projet à terme… C’est ce modèle de gestion, couplé à l’histoire d’une véritable aventure humaine, sportive et technologique, qui a séduit notre partenaire belge, D’Ieteren Group.
Ils seront 40 skippers à concourir à cette compétition, dont treize sur bateaux neufs, ce qui n’est pas votre cas … Choisir un bateau d’occasion fait triplement sens. En termes de budget d’abord, ensuite, je souhaitais un bateau fiable (un voilier monocoque de la classe Imoca, long de 60 pieds - nda) qui avait déjà fait le Vendée Globe, enfin, acheter un bateau d’occasion pour le réemployer, le réparer, allonger sa durée de vie et favoriser l’économie circulaire, correspond pile-poil à notre philosophie.
Un skipper belge, un mécène belge, un IMOCA qui bat pavillon belge. Cocorico ! Nous avons démarché des partenaires en France et en Belgique, mais avoir un partenaire familial belge comme D’Ieteren Group, c’est évidemment une grande satisfaction. Des responsabilités aussi, mais avant tout une immense fierté.
Dépression météorologique ou coup de blues : que redoutez-vous le plus en mer ? La casse mécanique et l’abandon de la course sont la hantise de chaque marin. Quant aux aléas de la météo, ils vont tester ma résilience, c’est à moi de m’adapter. A moi aussi de bien choisir ma route, pour éviter les zones sans vent ou avec trop de turbulences. Cela fait 25 ans que je navigue, j’ai 15 Transatlantiques à mon actif, j’ai donc l’habitude de gérer la solitude en mer pendant 10 voire 20 jours. Mais durant le Vendée Globe, il me faudra affronter des conditions de mer extrêmes pendant presque 3 mois … J’ai un préparateur mental et je vais discuter avec les copains qui ont participé au Vendée Globe pour récolter leurs impressions et leurs bons conseils. Et durant le périple, je pense séquencer l’aventure en plusieurs étapes pour avancer mentalement.
Le peu de temps libre que vous aurez, comment le gérerez-vous ? Je vais lire, regarder des films. S’offrir des moments de récréation, des bulles d’oxygènes, est absolument nécessaire pour garder le moral …
Prendre le large, ça vous apporte quoi ? C’est la question à 1000 euros ! Même ma psy n’a pas réussi à m’aider à formuler une réponse à cette question (rires). Mais je vais vous répondre : c’est un luxe de pouvoir naviguer pendant trois mois. C’est comme si on vous donnait la possibilité de skier pendant 3 mois sans discontinuité, sur une piste sans fin !
Le Vendée Globe, cette course mythique, elle vous trotte en tête depuis combien de temps ? J’en parle autour de moi depuis 15 ans … Mais en Belgique, on me répondait, « c’est impossible », « tu es fou, tu n’auras jamais de bateau ni de budget »… Et pourquoi ce projet ne serait-il pas réalisable ? On a une équipe de hockey sur gazon, les Red Lions, qui a remporté l’Euro, la Coupe du monde, les JO ! Je
suis joueur de hockey et leur réussite me parle énormément, mieux, elle m’a galvanisé. Il faut stopper la pensée limitante, briser ce « plafond de verre » à la belge, qui constitue un obstacle, un frein, à la réussite ! En Belgique, on manque souvent d’ambition, et je dis ça avec humilité, sans vouloir la ramener…
Denis, vous êtes donc un homme passionné, ambitieux. Un peu fou aussi ? Oui, il faut un peu de folie pour monter pareil projet. Et une ambition saine, en effet. Pour le Vendée Glove, nous sommes qualifiés avec les 40 meilleures équipes au monde. Il faut le dire, sans fanfaronner, mais le dire quand même.
Le Vendée Globe, c’est le défi d’une vie. Si vous devenez le premier Belge à boucler ce tour du monde, quel challenge voudrez-vous encore relever ? Dans quatre ans, on remet ça, et on peut espérer le gagner ! (rires)
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Rue des Saules, 31 1380 Ohain
+32-(0)2-351.42.28
CARINE DOUTRELEPONT
L’image comme écriture du monde
Avocate reconnue, Carine Doutrelepont est également une photographe talentueuse et passionnée. Inspirée par la nature et la diversité humaine, elle parcourt la terre en quête de découvertes et de richesses. Une exposition à La Boverie à Liège et un nouvel ouvrage dévoilent son travail qui nous fait naviguer entre réalisme et imaginaire, un art photographique teinté de poésie.
Comment est né votre amour pour la photo ? Plusieurs facteurs m’ont poussée vers la photographie. Ma fille cadette en est passionnée et je m’y suis intéressée grâce à elle. Depuis toute jeune, je suis une amoureuse de littérature, de poésie. Selon moi, la photo est une forme d’écriture, l’image remplace les mots, elle apporte une plus grande sensation de couleur. Mon métier m’a également amenée à l’art photographique, je suis avocate en droit des médias et des droits fondamentaux où l’image est omniprésente. Et il y a bien entendu aussi l’héritage de mon père, un homme passionné par les pierres et la géologie, devenu archéologue à un âge où d’autres songeraient plutôt à la retraite. Tant d’influences et d’inspirations qui m’ont amenée, il y a environ une dizaine d’années, à manier moi-même cette image, à écrire autrement, à me laisser emporter par l’émotion que la photographie peut susciter.
Tant d’émotions émanent d’ailleurs de vos clichés... Qu’est-ce que vous apporte l’art de photographier ? La photographie est bien plus qu’un simple métier ou un art visuel. C’est pour moi un engagement, une façon de vivre, une manière de percevoir le monde dans tout son éclat et sa complexité. Capturer des images est une chose, mais rencontrer des êtres, comprendre de nouvelles cultures ou univers, en partager les scènes et la richesse de la différence, découvrir des paysages, en est une autre. Ensuite, il y a l’envie de partager et de transmettre, de capter ces instants éphémères qui racontent tant du monde, des petites choses de la vie aux somptuosités de la nature et du vivant dans son ensemble. C’est aussi plaider, avec douceur, la nécessité d’en prendre soin et de protéger sa beauté et sa diversité. Autrement dit, photographier, c’est explorer, découvrir, se laisser surprendre. C’est une perpétuelle aventure et une invitation renouvelée à se
dépasser, à repousser les limites et à voir au-delà des apparences. Communiquer l’envie de prendre soin de la nature, car prendre soin d’elle, c’est prendre soin de nous et favoriser le vivre-ensemble.
Justement la nature est presque omniprésente dans vos clichés et vous semblez affectionner particulièrement les terres volcaniques... J’ai commencé avec la photo de paysage, mais j’ai évolué vers des scènes de rue, vers des photos d’habitants, des fêtes sacrées indiennes. J’aime la convergence des univers. J’ai un intérêt particulier pour les terres volcaniques qui sont pour moi le reflet de nos façons d’être, elles sont un miroir pour nous. Extrêmement colorées, elles ont une intensité particulière... Chaque paysage est une leçon d’humilité. Que ce soit les vastes étendues glacées du Nord ou les forêts luxuriantes des tropiques, la nature a cette capacité à nous rappeler notre place dans le monde. Photographe, je me sens souvent comme une simple messagère, une interprète de la beauté brute qui nous entoure. Bien sûr, des rencontres marquantes avec des cultures qui vivent en harmonie avec la nature et qui sont baignées de spiritualité m’ont progressivement appris à voir le monde autrement. Je songe aux Mongols, aux Hawaïens ou encore aux Amérindiens Kogis en Colombie. Leur respect, leur vénération pour la terre et ses ressources m’ont touchée et certaines de mes photos en témoignent. Toutes ces expériences très colorées ont renforcé mon désir de transmettre, par l’image, l’importance de préserver ces trésors. La photographie n’est pas seulement une question d’esthétique, mais une manière de témoigner de la beauté fragile de notre planète, de capturer ces moments éphémères où l’homme et la nature ne font plus qu’un. Mon travail est une ode à la nature et à l’humain qui en fait partie, une invitation à la contempler, à la respecter, et surtout, à la préserver.
Comment voyez-vous l’évolution de la photographie de nature avec les nouvelles technologies, comme les drones ou l’intelligence artificielle ? L’IA, les drones, sont des outils, des processus industriels, mais ce ne sont pas des créations, ce ne sont pas des œuvres selon moi. L’intention photographique, la personnalité du
photographe, n’apparaissent pas dans l’IA. Rien de tel que d’avoir son appareil, son boîtier entre les mains. Pour les prises en hauteur, je n’utilise pas de drones, mais je photographie depuis de petits avions.
Vos merveilleux clichés sont désormais à découvrir à La Boverie mais également dans un bel ouvrage. Ditesnous en plus... Oui, j’expose à La Boverie jusqu’au 10 novembre. L’exposition se nomme Brûlures. On y contemple l’intensité et la fusion présentes dans les terres volcaniques qui se retrouvent étrangement dans les fêtes indiennes de Holi et de Divali célébrant le renouveau ou la renaissance, la victoire du bien sur
le mal, de la lumière sur les ténèbres. L’exposition souhaite amener le visiteur à entrer dans des univers qui convergent. Je souhaite susciter des énergies positives, une curiosité... Au fil de l’exposition, la lumière évolue, on débute avec la lumière à la fois douce et intense du matin pour terminer avec la luminosité veloutée du soir. Un cheminement, un rythme s’installe. La lumière règne en souveraine sur les images, elle leur donne vie, profondeur et mystère. Quant au livre « Éphémère : éternelle renaissance » aux éditions La Martinière, c’est un ouvrage de photos, ponctué de textes de ma plume, mais aussi du poète Bernard Tirtiaux ainsi que de mes notes issues de mon carnet de route.
www.carinedoutrelepont-photography.com
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VOYAGE 6
Une envie d’évasion ? Suivez notre guide…
CLUB MED VITTEL ERMITAGE
Art déco et déconnexion au cœur des Vosges
Le Club Med Vittel Ermitage, niché au cœur des Vosges, réinvente l’art de la déconnexion. Après dix mois de rénovation stylée où le charme Art déco s’entrelace harmonieusement avec des touches de modernité, ce lieu iconique du Club Med devient le refuge idéal pour une parenthèse hors du temps.
© Justin Paquay
Il règne une alchimie unique entre le Club Med et la ville de Vittel, une histoire qui débute en 1973 avec l’ouverture du Resort Vittel
Le Parc. Gilbert Trigano, cofondateur et visionnaire du Club Med, surnommait cet endroit « L’île Verte ». Ce cadre idyllique offrait une expérience bien-être dans la ville thermale, une immersion totale dans la nature vosgienne, tout en proposant un large éventail d’activités sportives.
En 2001, cette aventure s’enrichit avec l’inauguration du Club Med Vittel Ermitage, niché dans une somptueuse
demeure Art déco datant de 1929, installée au cœur d’un écrin de nature.
Lors de notre séjour en juillet dernier, nous découvrons un lieu où passé et présent coexistent harmonieusement. Après dix mois de travaux, le Club Med Vittel Ermitage a retrouvé sa splendeur d’antan, agrémentée d’une touche de modernité subtilement intégrée. En pénétrant dans le hall, nous sommes immédiatement éblouie par un double escalier monumental et des boiseries d’origine magnifiquement restaurées. Les plafonds ornés de moulures et la fresque d’époque ajoutent une
dimension historique à ce lieu déjà chargé d’histoire. C’est un véritable voyage dans le temps avec un ancrage dans le présent.
Notre chambre, rénovée dans le respect du style historique, dégage un charme intemporel. Les détails, des moulures aux meubles d’époque, rappelent le chic des stations thermales d’autrefois. 28 nouvelles chambres ont été ajoutées et décorées dans un esprit plus contemporain, mais toujours en harmonie avec le passé du bâtiment. Ces chambres sont idéales pour les familles, offrant à la fois confort et style.
Notre dîner au restaurant « L’Ermitage » constitue un des moments forts de notre séjour. La décoration Art déco du lieu nous séduit immédiatement. La nouvelle véranda, qui surplombe le parcours de golf du Resort, offre une vue imprenable, propice à la dégustation d’un repas préparé avec des produits locaux : légumes frais, fromages affinés, charcuteries artisanales, et recettes régionales. Le bar « Le Birdie », avec sa corniche qui surplombe le domaine, se révèle un endroit parfait pour finir la soirée, entourée de pins et sapins centenaires.
« Le Jardin », nouvel espace paisible, invite à profiter de la nature environnante et de la nouvelle piscine extérieure. Dans cette ambiance chic et bucolique, nous assistons à des sessions en live de chanteurs et musiciens, qui ajoutent une note festive à notre séjour.
Le lendemain, nous optons pour une initiation au golf sur le magnifique parcours de 18 trous qui s’étend face à la bâtisse historique du Resort. Sous la guidance d’un instructeur patient et expérimenté, nous découvrons les bases de ce sport, tout en profitant du cadre serein et verdoyant des collines du Mont-Saint-Jean.
Pour ceux qui, comme nous, aiment varier les plaisirs, le Club Med Vittel Ermitage propose également des escapades à vélo Gravel, une nouvelle activité qui permet de rouler sur tous les terrains. C’est une façon fantastique de découvrir la campagne vosgienne tout en faisant de l’exercice.
Le Resort s’avère également un véritable paradis pour les passionnés d’équitation, comme nous. À Vittel, qui abrite un hippodrome historique, le Club Med propose un accès exclusif à quatre manèges et carrières, dont une spécialement dédiée au saut d’obstacles. En tant qu’ancienne cavalière passionnée, il nous a été impossible de résister à l’appel de la selle !
Ce séjour est une véritable invitation à la déconnexion. « Le Studio », un espace en rez-de-jardin dédié à une approche holistique du corps et de l’esprit, permet de se recentrer et de retrouver une paix intérieure.
À seulement dix minutes à pied du Resort, les thermes de Vittel, fondés en 1855, prolongent cette parenthèse de bien-être. Scoop : le Palmarium des thermes sera transformé en spa premium d’ici 2026.
La rénovation du Club Med Vittel Ermitage s’inscrit dans le cadre du projet Vittel Horizon 2030, visant à rajeunir la destination. Ce Resort unique en son genre incarne parfaitement l’esprit des Vosges et raconte l’histoire de la station thermale de Vittel. Notre séjour ici ne s’apparente pas à une simple escapade , c’est une véritable immersion dans un art de vivre, celui des grandes demeures du début du siècle dernier. Nous avons quitté le Resort ressourcée, l’esprit libre, avec l’envie de revenir pour une nouvelle expérience, toujours plus authentique et mémorable.
www.clubmed.be
LA MAISON D’ESTOURNEL
L’enchantement à son zénith
Le Médoc est terre de goût et d’échappée belle. Et c’est au cœur même de celuici, à Saint-Estèphe, dans un paysage bordé de coteaux et de vignes, que réside une fugue somptueuse, La Maison d’Estournel. Un domaine tout à la fois intime et grandiose, qui délaisse les codes de l’hôtellerie classique, pour leur préférer la noblesse en partage.
Les lieux magnifiques sont légion. Mais ceux qui nous offrent de nous sentir comme à la maison dans un cadre royal représentent l’exception. La Maison d’Estournel est de ceux-là. Incarnation même d’un lustre souverain, ne vous attendez pourtant pas à y rencontrer la moindre forme de cérémonial guindé, le règne est celui de la simplicité chaleureuse. Et chez soi, on s’y sent dès les premiers instants, lorsqu’en passant les imposantes portes, on comprend que l’on n’y retrouvera ni réception, ni conciergerie. Mais bien l’entrée d’un restaurant, où les œuvres d’art et gravures anciennes côtoient des lampes art déco, des tableaux abstraits et des mots doux, extraits de textes d’auteurs. Et où les fauteuils fleuris et sièges de velours vert tilleul, bordeaux et bleu roi, donnent sur une cuisine ouverte. En face, se dévoile déjà l’orée d’un parc de deux hectares, aux airs de jardin anglais et des tables, disséminées sur la terrasse à colonnades et dans l’herbe, toutes prêtes à célébrer chaque instant de soleil.
D’un visionnaire à un autre
La Maison d’Estournel porte la signature de Michel Reybier, dont la collection hôtelière Michel Reybier Hospitality est quintessence d’un luxe repensé. Après Ramatuelle, Genève, Paris ou encore Londres, c’est cette fois le paysage vallonné du Médoc que l’entrepreneur a choisi pour adresse. Au-delà de majesté de la demeure, bâtie au XVIIIème siècle, peut-être est-il également tombé sous le charme de l’histoire de son propriétaire historique, Louis-Gaspard d’Estournel. Pionnier audacieux et inspiré, celuici a bâti le domaine viticole voisin Cos d’Estournel et élevé ses crus jusqu’à un prestige jamais démenti depuis. Après avoir acquis le Chateau Cos d’Estournel et ses vignobles dans les années 2000, Michel Reybier a ainsi investi dans la Maison en 2019 et a d’ailleurs parsemé celle-ci de références et d’objets d’époque de celui qu’on surnommait “le Maharadjah de Saint-Estèphe”, pour
l’influence exercée sur lui par ses voyages en Inde. Et il perpétue aussi l’héritage commun des deux lieux, en proposant la découverte conjointe du Château, de ses chais et caves, accompagné bien-sûr d’une dégustation.
Un design d’âme
En contrepoids à sa rénovation, La Maison d’Estournel a conservé de son passé de résidence aristocratique, ses cèdres centenaires et la noblesse de son architecture, avec ses hauts plafonds, un escalier magistral agrémenté de ferronneries et ses carrelages d’époque en damier noir et blanc. C’est en parallèle au designer anglais Alex Michaelis qu’a été dévolu de la moderniser, tout en en préservant l’âme habitée. Et ce sont sûrement ses contrastes qui la racontent le mieux. L’excellence amplifie la profonde simplicité et la grandeur l’impression d’intimité. Le domaine ne compte en effet que 14 chambres et suites, toutes uniques. Même si chacune a pour point commun des parquets de chêne massif, du lin et du velours pour habiller ses meubles ainsi que d’impressionnantes baignoires anciennes et des douches incurvées. Des livres aussi, laissés en partage sur les tables de nuit et qui achèveront de faire le bonheur des mordus de littérature, déjà comblés par les ouvrages du salon- bibliothèque, avec sa cheminée et son atmosphère cosy.
Au rythme de ses envies
Mais c’est à sa table que l’on prend pleinement la mesure de l’exclusivité de La Maison d’Estournel. Dans les assiettes, des produits de la pêche journalière, des fromages régionaux et des
fruits et légumes du potager du domaine, que l’on peut découvrir en se baladant dans les sentiers. Une carte brève mais hautement élégante et surtout dont les propositions sont réimaginables à l’envie pour chaque convive. Comme l’est d’ailleurs l’expérience d’un séjour sur place. Les horaires y sont ainsi pensés pour être oubliés, avec la nonchalance pour seul rythme. Et en toute liberté. Celle de ne pas se soucier de l’heure du petit-déjeuner, pas plus que de la fermeture de la salle de sport ou de la piscine, de décider finalement de pique-niquer
face aux vignes ou de se réapproprier sur un coup de tête les fauteuils de la terrasse pour un goûter imprévu ou un dernier verre nocturne.
L’équipe nous confiait d’ailleurs dans un sourire, avoir pour seul objectif la joie de ses hôtes. Et œuvrer avec cœur à chaque saison pour lui donner de nouvelles perspectives. Comme avec l’installation cette saison d’une yourte destinée aux massages et soins corps et visage. Le bonheur pour programme, c’est cela La Maison d’Estournel.
www.lamaison-estournel.com
STAR FLYER
Une franche invitation à prendre les voiles
« C’est un fameux trois-mâts, fin comme un oiseau, hissez haut ». Plutôt un quatre-mâts, excusez du peu ! Août 2024, nous embarquons à bord d’un élégant voilier, véritable lévrier des mers, inspiré des clippers du 19e siècle. Départ du port de Cannes. Observer les voiles se gonfler au vent. Prendre le large. Perdre de vue le rivage. L’horizon, apaisant, devient notre cap ; les escales, notre rythme de croisière sur les flots azurés de la Méditerranée … Récit.
MOTS : SERVANE CALMANT
PHOTOS : STAR CLIPPERS
Un après-midi ensoleillé, port de Cannes, douane maritime, au bout d’un couloir baigné de lumière, un panneau indique Star Flyer. En mer, un voilier quatre-mâts de 115 mètres de long à l’élégance intemporelle attend les croisiéristes. « Il a été construit à Gand ! », nous souffle-t-on à l’oreille. Cocorico ! A l’origine de cette merveille des mers, un entrepreneur suédois et marin aguerri, Mikael Krafft. Son ambition ? Concevoir et créer des bateaux de croisière pour le grand public, dont les lignes s’inspirent des clippers du 19e siècle. Star Clippers, sa compagnie maritime, possède aujourd’hui trois voiliers
de prestige (dont un cinq-mâts) suffisamment petits (le Star Flyer accueille 170 passagers) pour jeter l’ancre dans des ports difficilement accessibles aux gros navires de croisière…
Sous un ciel azur, on assiste aux premières manœuvres d’appareillage. Le Star Flyer largue les amarres, hissant les voiles à la force des bras des matelots, tandis que résonne, magistrale, la musique composée par Vangelis pour le film « 1492 Conquest Of Paradise, Christophe Colomb ». Ce rituel se répètera chaque jour : voir les voiles se gonfler au vent. Ecouter le murmure du
bateau fendant l’eau. Nos valises nous attendent dans notre cabine, accessible via d’étroites coursives en bois. Elle n’est certes pas bien grande mais confortable – lit double et salle de douche privative. Par le hublot cerclé de cuivre, la mer s’étend calmement à l’infini. A la faveur d’une nuit sombre, on la découvrira tumultueuse, ses vagues rugissantes viendront frapper notre hublot, rappelant la puissance indomptable de l’océan.
De retour sur le pont en teck, la vie à bord prend ses aises. Le port de Cannes, ses plages dorées et ses palaces scintillants se réduisent peu à peu en une
silhouette lointaine… Au Tropical Bar, se mêlent les accents des voyageurs américains, allemands, anglais. Parmi eux, des « Repeat Customers », ces habitués qui composent une part significative (+- 40%) des passagers du Star Flyer. Le mood du lieu ? Cocktails vitaminés et tongs de plage. Aucun signe ostentatoire de richesse, l’ambiance se veut décontractée. 22h, les passagers, le capitaine et un équipage cosmopolite enflamment la piste sur des airs tropicaux et les tubes des années 80. Loin des soirées glam d’Ibiza certes, mais le charme authentique du Star Flyer fait mouche et la croisière s’amuse beaucoup.
Les escales, ce sont elles qui rythment la vie relativement paisible du croisiériste. Chaque jour, le Star Flyer s’ancre dans un nouveau port, offrant à ses passagers des étapes qui oscillent entre détente et découverte.
Monaco, joyau niché entre mer et montagne, défie toute logique. Ce microEtat affiche une densité record d’habitants par mètre carré et le plus haut taux de millionnaires. Pourquoi donc ces fortunés choisissent-ils de s’y entasser comme des sardines ? Il y a d’autres paradis fiscaux où le prix de l’immobilier est moins élevé ! Ce mystère alimentera
une conversation de salon au Café de Paris de Monte-Carlo. On s’y attable pour contempler un écrin de luxe saturé d’excès. Car cette mythique brasserie monégasque qui s’est offert un lifting spectaculaire l’an dernier, est le spot de rêve pour admirer, entre deux gorgées de champagne, les Ferrari et Lamborghini qui se pavanent devant le célèbre Casino. On refera le monde demain !
Après une nuit paisible en mer, nous mettons le cap sur la Corse. A l’île Rousse (ce nom, trompeur, est celui d’une ville et non d’une île), nous partons à la découverte de Sant’Antonino, joli village
médiéval de l’arrière-pays perché à 500 mètres d’altitude. On se perd dans les ruelles de ce plus beau village de France, le bonheur, c’est simple. Mais le soleil tape. Notre œil de lynx a repéré un petit magasin, le Clos Antonini, tenu par des vignerons et des producteurs d’agrumes. On y dégustera la meilleure citronnade pressée de l’univers !
Ajaccio, ensuite, déploie son charme insulaire et quelque peu suranné. On passe la matinée à explorer le marché animé du centre-ville et à paresser sur des plages de sable fin. La ville natale de Napoléon possède évidemment un patrimoine historique important dont la maison natale de Nabulio, le surnom dont l’affublait sa mère, mais à force de décliner l’empereur à toutes les sauces (café, brasserie, resto, auberge, barbier …), on frôle l’indigestion. Un verre de Cap Mattei, rondelle de citron, nous servira de précieux remède.
Retour à bord. Naviguer autour de la Corse reste une aventure hors du commun. L’île de beauté dévoile ses joyaux : côtes sauvages, calanques à couper le souffle, roches sculptées par le temps qui défient les lois de la gravité. Perle du sud, Bonifacio se dresse fièrement à plus de 70 mètres au-dessus des flots, offrant un panorama vertigineux. Beyoncé et Jay-Z eux-mêmes ont choisi ces falaises pour renouveler leurs vœux. Nous, plus modestement, nous avons arpenté avec délectation ce musée à ciel ouvert. Bonifacio invite à remonter le temps : forteresse imprenable, escaliers taillés dans la roche, églises chargées d’histoire. A l’ombre d’un parasol, une Pietra, bière locale aux subtiles notes de châtaigne, nous attend.
La croisière se poursuit de l’autre côté des flots, en Italie, avec une escale coup de cœur à Portoferraio sur l’île d’Elbe, face à la Toscane, où Napoléon Bonaparte, encore lui, a vécu en exil. La promenade du port touristique jusqu’à la forteresse Facone qui embrasse toute la ville et ses environs, est un incontournable. Inoubliable. Certes, ça grimpe sec. Il nous faudra trouver du réconfort. Direction les plages. Entourées de falaises, elles offrent, de loin, un paysage à couper le souffle, le sable blanc créant un contraste saisissant avec la mer turquoise. Sur place, déception, la plage est couverte de galets. Ne sommes nous point trop exigeante ? On y réfléchira
plus tard, des locaux viennent de nous indiquer la meilleure gelateria de l’île. Une pistache de Bronte, per favore !
C’est (déjà) notre dernière nuit sur le Star Flyer. Le capitaine nous convie à contempler les étoiles qui se mirent dans les eaux calmes, dernier clin d’œil de la Méditerranée. Les images de la mer scintillante et des voiles blanches déployées au gré des vents s’ancrent dans notre mémoire, témoins d’une belle aventure en Méditerranée…
www.starclippers.com
UCCLE -OBSERVATOIRE
Très belle villa contemporaine, +/- 730 m ² , dotée d’un beau jardin arboré orienté plein
Sud (terrain de +/- 21,5 ares). PEB B-
INTER SCALDES
Virée gourmande en Zélande
Plantons le décor : la Zélande, séduisante terre de la mer, une villa et ses douze suites hôtelières élégamment rénovées, une table qui a toujours tutoyé les étoiles, un héliport. La proposition est alléchante. Elle l’est d’autant plus qu’Inter Scaldes, nouvellement géré par le chef néerlandais Jeroen Achtien, figure parmi les meilleures tables des Pays-Bas. Récit.
Nous sommes en Zélande, à 50 kilomètres d’Anvers, à Kruiningen plus précisément, dans les vastes polders de cette belle province néerlandaise, entre les estuaires de l’Escaut oriental et de l’Escaut occidental d’où le nom du restaurant, Inter Scaldes en latin. Terrain de jeu du chef Jannis Brevet pendant plus de 20 ans, Inter Scaldes a affiché 3 étoiles Michelin dès 2018. Mais Jannis et son épouse ont décidé de se séparer de leur restaurant début 2023 pour vaquer à d’autres occupations…
Novembre 2023, Inter Scaldes rouvre ses portes après une vaste rénovation
et le rachat par la chaîne Pillows Hotels d’une villa au toit de chaume qui abrite 12 suites hôtelières disponibles exclusivement pour les clients du resto. Pas de petite chambre donc, que de grands espaces rénovés par les architectes du Studio Paul Linse, également responsables du design de l’hôtel De Blanke Top à Cadzand et des Pillows Amsterdam et Gand. Drapées d’épure et vêtues d’un blanc ponctué de tableaux contemporains, ces suites ne boudent pas la convivialité pour autant : l’espace salon mettant à la disposition des hôtes, une platine et des vinyles, invitation à lâcher prise avant de prendre le large, à l’occasion d’un voyage de découvertes
culinaires en compagnie de Jeroen Achtien, le nouveau chef d’Inter Scaldes.
Jeroen Achtien est loin d’être un inconnu… Le chef a fait ses armes dans le restaurant triplement étoilé de Jonnie Boer, De Librije à Zwolle (où il a rencontré sa femme, Sanne, qui codirige aujourd’hui Inter Scales), avant d’offrir 2 étoiles au Restaurant Sens, au bord du lac des Quatre-Cantons en Suisse. Bref, un chef au parcours brillant. De retour au pays, Jeroen et Sanne Achtien ne cachent d’ailleurs pas leur priorité : perpétuer ce lieu prestigieux (Inter Scaldes reste le seul resto des Pays-Bas à disposer de son propre héliport), tout
en imposant leur style, leur signature. Deux mois et demi après sa réouverture, le restaurant figure dans le guide Gault&Millau 2024 avec une note de 16,5 points. L’étoile ne saurait tarder…
Le restaurant, complètement rénové donc, s’ouvre sur un salon intimiste flanqué d’un bar à amuse-bouches, lequel débouche sur une vaste salle à manger baignée de lumière. Des banquettes semi-circulaires d’un élégant bleu pastel offrent une vue dégagée sur le jardin paysager, le jardin d’herbes aromatiques et l’hôtel. Design épuré et classieux.
Après deux mises en bouche délicieusement iodées, le maître d’hôtel, Leroy Pechler, nous invite à rencontrer le chef dans sa cuisine pour y déguster un dernier amuse-bouche. Faut-il y voir une sympathique faveur accordée à une chroniqueuse gastronomique belge ? Point du tout. Jeroen Achtien prend la peine de s’entretenir avec chaque client. L’occasion d’une brève présentation bien rodée de sa philosophie culinaire qu’on se plaît à résumer ainsi : quand le produit est bon, pas la peine d’en faire des caisses pour le sublimer ! S’ensuit un éloge des trésors de la Zélande, poissons, coquillages et crustacés. La cuisine durable tournée vers le circuit-court, les produits locaux des petits producteurs et de saison, n’est pas pour Jeroen un énième effet de mode, elle est au contraire le fruit d’une réelle prise de conscience des enjeux de l’alimentation. Confidences également d’un chef qui affectionne particulièrement le terre-mer qu’il maîtrise à la perfection, la maturation notamment de l’agneau et les herbes aromatiques qu’il cultive au jardin. De retour à table, les atouts de cette Zélande gourmande courtisent le palais : plie, fruits de mer, citron, pour un vibrant hommage à cette terre de la mer. Viennent ensuite l’agneau et l’huître de Zélande pour une combinaison élégante. Coup de cœur pour ce foie gras (sans gavage) harmonieusement escorté d’un sorbet et de dés de betterave et nappé de graines de tournesol. A chaque étape, la sélection de vins opérée par la pétillante sommelière, Tessa van de Wouw, 28 ans, séduit. Les vins blancs minéraux, partenaires privilégiés des produits de la mer, ont de toute évidence ses faveurs. Le festin s’invite ensuite au salon et au bar à mignardises, en compagnie de Jeroen Achtien, pour la dégustation, notamment, d’un délicieux dessert régressif, douceur d’une saveur toute particulière pour le chef puisqu’elle vient saluer la naissance du premier enfant du jeune couple.
www.interscaldes.nl
LAUSANNE La ville qui fait vibrer la Suisse
Perchée entre lac et montagnes, Lausanne, longtemps discrète, émerge aujourd’hui comme l’une des villes les plus dynamiques de Suisse. Avec le Léman qui caresse ses rives, jusqu’à ses rues escarpées aux panoramas enchanteurs, elle séduit à chaque détour. Sur 500 mètres de dénivelé, c’est un véritable ballet de parcs enchanteurs, musées incontournables et enseignes branchées qui s’offre à nous. Et pour une immersion totale dans « la meilleure petite ville au monde », nos valises ont trouvé refuge au Royal Savoy, un cinq étoiles somptueux où le Sky Lounge, bar perché avec vue imprenable sur le lac, s’impose comme P(a)lace to be.
« Les Lausannoises ont les plus belles jambes du monde ». On n’a pas soulevé les jupes des filles pour vérifier cette affirmation du regretté cinéaste francosuisse Jean-Luc Godart. Une certitude cependant, la topographie ultra pentue de la ville oblige à un exercice quotidien. Cinq cents mètres de dénivelé séparent en effet le lac Léman des cimes de Lausanne, offrant à la ville de somptueuses vues panoramiques – la Balade des Panoramas, de la Tour de Sauvabelin, au sommet du Crêt de Montriond, en passant par le
parc de la Fondation de l’Hermitage, la cathédrale et les 224 marches de la tour du beffroi, est un incontournable. Ce n’est donc point un hasard si Lausanne a été élue « meilleure petite ville du monde » par le magazine Monocle – titre amplement mérité.
Quatrième ville de Suisse, Lausanne distille une douceur de vivre réconfortante. Certes le Léman, véritable mer intérieure qui complète la ville, constitue son principal atout
séduction, mais c’est loin d’être le seul ! Petite par la taille (41 km2) et le nombre d’habitants (moins de 150 000), mais grande par ses ambitions, Lausanne attire artistes, sportifs et esprits curieux. Capitale Olympique (un statut unique au monde), elle brille en tant que centre de la gouvernance du sport international, tout en intégrant les tendances urbaines, comme le roller. Côté culture, Lausanne ne fait pas dans la demi-mesure, fédérant au sein de l’ambitieux Plateforme 10, les Musées
Kaczor
des Beaux-Arts, de la photographie et du design. On a passé tout un aprèsmidi dans ce véritable hub où les expos flirtent avec le design le plus avantgardiste. Flâner dans les ruelles du centre historique révèle également bien des plaisirs : Le Barbare pour un chocolat chaud parmi les meilleurs au monde, Acarré pour de fameux croissants, et la Ferme Vaudoise pour des produits locaux à ramener en Belgique. Près de la gare, Ca passe crème, le temple du café, a conquis notre palais.
Pour savourer pleinement le Léman, les locaux nous ont donné ce conseil : « le maillot, c’est l’indispensable de la garderobe… ». Nous avons donc traversé le quartier chic d’Ouchy, pour rejoindre le lac et sa nouvelle plateforme flottante, afin d’alterner séances bronzette et plongeons dans les eaux turquoise. Une croisièreapéro nous a ensuite transportée vers Montreux à bord d’un bateau à roues à aubes, classé au titre de monument historique. Un voyage hors du temps. Que le choix d’un hôtel va sublimer.
Le Royal Savoy. Un joyau d’élégance à quelques minutes à pied du Léman. Bien plus qu’un hôtel, c’est une véritable institution. Conçu par l’architecte Eugène Jost en 1909, dans un style Art nouveau irrésistible, cet établissement a hébergé familles royales, artistes et penseurs influents. Le Royal Savoy Lausanne ferme pourtant ses portes en 2009, pour la bonne cause : une transformation totale. Quand il rouvre en 2015, c’est un joyau sublimé, fier de son héritage majestueux, qui nous accueille. Et nous ravit. Les génies créatifs de MKV Design ont orchestré une rénovation qui
sublime l’âme du Royal Savoy tout en y insufflant une modernité captivante. Pour séduire tous les voyageurs, ils ont doté le bâtiment de deux ailes : le charme vintage du bâtiment historique et l’épure assumée de la nouvelle aile contemporaine. Bien pensé !
O joie, notre chambre est nichée dans l’aile historique où l’élégance d’antan rencontre le design moderne. La vue sur le Léman au réveil va nous arracher plus d’un sourire. Cette matinée, on l’a
passé au spa, avec piscines intérieure et extérieure, suivi d’un déjeuner en compagnie d’Auryne, la Directrice marketing, qui se révèle intarissable sur la richesse du terroir suisse et sur l’expérience détente de son bel établissement. « Demain soir, une table vous attend au Sky Lounge, au dernier étage de l’hôtel. Vous allez vous régaler ! », nous a-t-elle promis. Elle a raison. A la nuit tombée, un verre de Chasselas en main – ce vin emblématique des terrasses de Lavaux, non loin de Lausanne –,
nous avons été éblouie. Perché au sommet de l’hôtel, ce rooftop est l’endroit rêvé pour savourer un cocktail signature tout en admirant la vue incroyable sur Lausanne, le lac Léman et les Alpes, carrément ! Les Lausannoises et Lausannois en ont fait leur nouveau repaire – et nous aussi.
www.lausanne-tourisme.ch www.royalsavoylausanne.com
DANS LES COULISSES DE LA COVER
Pour chaque shooting photo, un nouveau lieu. Lieu emblématique, historique, ou lieu de vie à l’instar du rendez-vous fixé par Stéphane De Groodt, notre invité de la rentrée, qui nous attend chez Tortue, un bistrot ucclois prisé par tous les bons vivants, qui propose vins nature, bières locales et petite restauration bio et de saison. « Tortue, c’est mon quartier, et les trois propriétaires, Mallo, Etienne et Yann, sont devenus de véritables copains. » Ivre de mots, Stéphane De Groodt avoue pourtant qu’en matière de vin, il ne tient aucun discours. « Si un vin m’apporte du plaisir, il m’accompagne. Sinon…»
Autoproclamé avec malice Club des Hydropathes, Tortue est un tout mimi mais tout mini bar. Et Jon, notre photographe, va prouver comme à l’accoutumée qu’il a de la bouteille. « Quand le vin est tiré, il faut le boire », me lance-t-il. Jon s’est donc équipé léger mais le temps lui est compté. Stéphane part en vacances le lendemain de la séance et il doit encore boucler ses valises… « Je suis venu en t-shirt. Pareil à moi-même ... », circonstancie notre invité auquel « Einstein a appris à relativiser ». Ariane, la rédactrice en chef, le rassure : elle aime le (vin) naturel.
Cinquante minutes d’entretien avec Stéphane De Groodt, sans mettre de l’eau dans son vin SVP, et soixante minutes de séance photos plus tard, la séance interview-shooting est validée. Ce n’était pas la mer à boire sauf qu’à 17h, il fait soif. Allez patron, remets-moi la petite sœur, sans oublier Jack, un golden retriever de trois mois qui rend déjà Stéphane, son nouveau maître, tout foufou … « Moi, c’est un chat qui me rend gaga ! » Je viens de tendre une perche à Stéphane qui lance à la cantonade : « Il faut appeler un chat un chat pour l’aider à favoriser son épanouissement personnel. Appeler un chat un chien peut par contre lui minet le moral »… Rire général.
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